00 introduction psychologie

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    INTRODUCTIONI] Notion gnrale de la psychologie1)Dfinition

    tymologiquement le terme de psychologie signifie science de l'me.La dfinition nominale nous ramne au discours sur l'me : yruxn - X,oyoaCette science est chose aussi ancienne que la philosophie ; dans tous les grands systmesdepuis l'antiquit il y a eu en fait un ensemble plus ou moins organis de considrationsrelatives ce sujet.Toutefois, le vocable mme de "psychologie" est relativement rcent. On ne pourrait lefaire remonter plus haut que le XVI' sicle, poque laquelle un professeur de Marbourg,GO CL EN IUS, le donna com me titre l'un de ses ouvrages. En ralit, le vritable introducteurde cette appellation parat avoir t WOLFF qui, par sa Psychologia empirica (1732), et sa

    Psychologia rationalis(1734), popularisa avec le nom une distinction qui devait faire fortune.KA NT reprit la dnomination en question. En France, M AINE DE B IRAN 1 et les clectiquesauront une influence dcisive dans sa vulgarisation et son adoption gnralise qui fut l'oeuvredu XIXe sicle.Par un paradoxe assez piquant, le terme mme de psychologie ou de science de l'medeviendra classique au moment prcisment o ceux qui entendent traiter de cette matirerenonceront pour un grand nombre la connaissance de l'me elle-mme, prfrantrechercher un but practico-pratique plus qu'une connaissance par les causes.

    2) Aperu historique.a) Dans l'antiquit et au Moyen ge, deux grandes conceptions sur l'me se sont partagles esprits : l'une plus spiritualiste, avec PLATON et saint AUGUSTIN, l'autre plus empiriste avec ARISTOTE et son cole. Au XIIIe sicle, ce fut, on le sait, laseconde de ces conceptions qui prvalut avec l'ensemble de la philosophie du Stagirite.Depuis lors, la philosophie chrtienne se trouvera tre fond principalement aristotlicien.b) Avec l'avnement de la pense moderne, la psychologie de l'cole tomba dans lediscrdit qui enveloppait tout ce qui venait d'Aristote. Mais il fallait reconstruire. L'oeuvre deDESCARTES, en ce domaine, marque, pour une part, un retour au spiritualisme plus exclusif de l'augustinisme, mais elle se montre novatrice en ce qu'elle adopte, au principe mme du savoir, un pointde vue de rflexion.La psychologie cartsienne toutefois demeure encore, quant son contenu, essentiellementmtaphysique : c'est toujours l'me elle-mme dans sa nature profonde que l'on entendconnatre. A partir de ce moment, "psychique" va tendre se confondre avec perceptible la conscience .c) Au XVIII' sicle, sous l'impulsion de LOCKE et de ses mules, un pas nouveau va treaccompli, dans le sens cette fois de la sparation d'avec les valeurs mtaphysiquestraditionnelles.

    Franois-Pierre GONTIER, dit MAINE DE BIRAN (1766-1824). Analyste de la vie psychique, mais aussi trs ml la vie politique, il estclass parmi les clectiques. Il s'oppose au sensualism e et s'lve au spiritualisme. Il se convertit et mourut catholique.

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    Les faits psychiques deviennent de purs phnomnes, en arrire desquels l'me et sespuissances app araissent inaccessibles. La psy chologie tend ainsi se constituer en une scienceempirique comparable aux autres sciences de la nature, et dont le domaine se trouvecirconscrit par la conscience.Dans la ligne ainsi trace, les tudes psychologiques vont prendre ds lors undveloppement prodigieux. Bien que, depuis, les mtaphysiciens du spirituel n'aient pas

    entirement fait dfaut un LAC HELIER , par exemple, ou un BERG SON en France on seproccupe avant tout de constituer une psychologie scientifique autonome d'o les problmestranscendants de l'me et de sa destine seront limins. Les progrs prodigieux des sciencesexprimentales autorisent alors tous les espoirs. Si les phnomnes physiques russissent tre organiss et expliqus selon des mthodes scientifiques rigoureuses, pourquoi n'en irait-ilpas de mme pour ceux de la vie psychique ? Abandonnons ou laissons d'autres, expliquentces chercheurs, les disputes sur l'me et sur ses facults, comme celles qui concernentl'essence des choses matrielles, et tenons-nous en l'observation de faits prcis et laformulation de lois bien contrles : ainsi construirons-nous une psychologie vritablementscientifique et objective, capable de rallier l'adhsion de tous. Et sur ce programme un intensetravail d'observations et d'expriences de s'effectuer dans le monde des psychologues, travailauquel on est redevable de cet imposant monument de la moderne science de l'me qui,pratiquemen t, a pris la place de l'ancienne psych ologie spculative.

    Une telle volution dans le sens de la constitution d'une science psychologique autonomepeut-elle se justifier ? Ou, de faon plus prcise, y a-t-il lieu de reconnatre, ct del'ancienne mtaphysique de l'me, suppose toujours valable, une psychologie du type dessciences exprimentales ? Telle est la question laquelle il nous faut tout d'abord rpondre.3) L'objet de la psychologie.

    a) Objet m atrielLa dtermination des objets matriel et formel de la psychologie dpend videmment del'orientation gnrale de la philosophie que l'on professe. Si, par exemple, on est spiritualiste la manire d'un saint AUGUSTIN, on seranaturellement port assigner comme objet cette science l'activit de l'me considre endehors de tout comportem ent corporel. Si au contraire on part de prjugs matrialistes, on aura inversement tendance rduirele psychique au physiologique et mme au physique.- ARISTOTE considre l'me comme la forme du corps : aussi l'objet comprend l'un etl'autre de ces aspects.Cependant, ici encore, on peut observer un tournant nouveau :1. Psychisme et vie. Pour ARISTOTE, tous les phnomnes vitaux peuvent tre ditspsychiques (psych) ; ainsi le psychisme se dfinit-il par la vie, et tous les tres vivants, ycompris ceux qui sont au-dessous de nous, animaux et mme plantes, appartiennent-ils lascience de l'me. La psychologie a pour objet : le vivant en tant qu'il est principe d'activitsvitales.Cette conception, nous aurons l'occasion de le montrer, trouve sa justification derniredans la distinction fondamen tale en pripattisme de deux g rands types d'activit : l'activit transitive (ou qui m odifie un au tre que le su jet), et l'activit immanen te (ou qui procdan t du sujet le perfectionne lui-mme).Selon cette division, les non-vivants sont des tres qui n'ont que des activits transitives,tandis que les vivants comme tels sont dous d'activits immanentes, ou se meuvent eux-mmes. L'on pourra prciser en consquence que la psychologie a pour objet :les tres dous d'activits immanentes ou qui se meu vent eux-mm es, considrs comme tels.

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    Le psychisme, selon cette conception, se trouve nettement caractris, la difficultdemeurant d'ailleurs dans la pratique de discerner dans tous les cas si telle opration est vitaleou non.2. P sychisme et conscience.Dans la ligne des modernes, on pourra donc, tre tent de retenir pour dfinir le psychiqueun autre caractre : celui de conscient. Ainsi est psychique, donc relve proprement de la

    psychologie l'objet matriel suivant : tout ce qui est susceptible d'tre atteint par laconscience.Selon cette faon de voir, il est ais de s'en rendre compte, toute une partie du vital, cellequi est infra-consciente, se trouve exclue de notre objet ; c'est le cas certainement de la viedes plantes et mme partiellement de celle de l'animal et de l'homme.Le domaine est donc ici anormalement restreint.b) Objet formel1. Il y a d'abord une psychologie infra-scientifique.Le plus bas degr est la psychologie empirique, qui consiste dans la connaissance que

    chacun peut avoir de soi-mme et d'autrui par des moyens tout ordinaires. Observationpratique de son comportement et de celui des autres. On se connat par simple conscience et par examen de conscience ; on connat autrui par l'observation de son comportement, de ses actions et ractions, aupremier rang desquelles est la "parole".Le but de cette psychologie est, avant tout, pratique : on vise se conduire et serformer, ou bien agir sur les autres. Il est clair qu' ce niveau tout le monde estpsychologue, plus ou moins. Mais, comme tout empirisme, celui-ci reste cantonn dansl' individuel.2. Au-dessus de la psychologie empirique, mais encore au-dessous de la science, se place

    la psychologie littraire.C'est elle que cultivent les moralistes , (comme MONTAIGNE, PASCAL, LA BRUYERE, LAROCHEFOU CAU LT, les romanciers, disons STENDHA L, BOURGET, P ROUST, M AUR IAC...) et lethtre de tous les temp s.Elle analyse les caractres, les sentiments, les passions et, par-dessus tout, les passions del'amour, bref le coeur humain. Son but est principalement esthtique, car la littratureappartient aux b eaux-arts, c'est--dire vise produire une o euvre belle.Elle peut atteindre des vrits gnrales, en crant des types comme l'Avare, lejaloux, le Misanthrope. Elle reste cependant engage dans le concret, car les types sontincarns dans des personnages en situation ; elle ne dgage pas de lois et n'apporte pas

    d' explication.3. La psychologie scientifique, appele positive ou exprimentale , est en cours deconstitution. Descriptive, elle n'entre pas dans la connaissance des causes.Cependant, on peut la dfinir trs exactement par son but et sa mthode gnrale. Son but est thorique : il est de comprendre et d'expliquer les phnomnes, sans soucidirect des applications pratiques. Sa mthode, dans l'ensemble, est exprimentale : observation interne et objective,exprimentation sous toutes les formes possibles, mesure de ce qui s'y prte, raisonnementinductif conduisant des lois et des thories. Inutile de dvelopper.

    Ce qui nous intresse ici, parce que cela prcise bien le point de vue propre de cettepsychologie, c'est qu'elle est une psychologie sans me . Le mot est de RIBOT. Il a fait

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    scandale, et il est premire vue intrinsquement contradictoire. Cependant, il est trs juste.Car l'me est un principe d'explication mtaphysique, elle n'est pas une donne d'exprience.Or la psychologie exprimentale, par principe, par constitution, se cantonne dans le plan desphnomnes.Elle cherche sans doute expliquer les faits par leurs causes, mais les causes qu'elleconsidre sont encore et toujours des phnomnes observables, soit physiques, soit

    physiologiques, soit psychologiques. Elle s'interdit toute incursion au-del de l'observable.4. La psychologie phnomnologique fonde par HUSSERL, est aussi en cours deconstitution.Elle se propose pour unique but de dgager la signification et l'essence des phnomneshumains.D'une part, elle est une science purement descriptive. cartant par principe toute ideprconue, toute prsupposition , s'abstenant mme de toute explication causale, ellecherche dcrire les phnomnes tels qu'ils se prsentent, c'est--dire tels qu'ils sont.Rap pelons qu'HU SSE RL tou rne autour de l'ide de "rduction" qui signifie chez lui, la miseentre parenthses, la suspension de jugements, pensant arriver par l aux choses mmes ;La rduction eidtique 2 en psychologie pense ainsi supprimer la contingence et arriver l'essence de choses.Cela signifie deux choses.D'abord, au lieu de s'attacher aux faits psychiques en tant que purs faits et donnesbrutes de l'exprience interne, elle les envisage comme diverses relations de l'homme aumonde, comme diverses attitudes que l'homme prend l'gard du monde ; c'est ce qu'onappelle le sens, ou la signification des phnom nes.Ensuite, elle cherche dfinir chacune de ces attitudes en dgageant l'essence commune tous les cas de mme espce, en ramenant la multiplicit des cas particuliers l'unit d'un

    concept. Qu'est-ce que percevoir, par exemple, qu'est-ce qu'imaginer, vouloir, tre mu ?Telles sont les questions qu'elle se pose.5. La psychologie mtaphysique.Prciser la signification et dgager l'essence d'un fait, c'est assurment une manire de lecomprendre. Mais ce n'est pas la seule. Pour que l'esprit soit satisfait, il doit pouvoir sel'expliquer, c'est--dire en connatre les causes, principes ou raisons.On l'appelle couramment psychologie rationnelle .L'expression avait un sens trs prcis chez WOLFF, qui l'a lance. Elle dsignait unethorie dveloppe d'une faon toute a priori, rationnelle donc, au sens fort du mot,radicalement distincte de la psychologie empirique fonde sur l'exprience. Mais elle

    exprime trs mal l'intention de la psychologie aristotlicienne et thomiste, et devrait trebannie de son vocab ulaire. Car, sans doute, la mtaphysiqu e en gnral, et la mtaphy sique del'homme en particulier, sont oeuvre de raison. Mais non pas l'oeuvre d'une raison pure ,planant au-dessus de l'exprience et sans contact avec elle. Car l'exprience seule nous meten contact avec le rel.Une mtaphysique qui ne se contente pas d'tre une construction de concepts, mais entendproposer une explication du rel, se fonde tout moment sur l'exprience. Elle ne reste pascantonne dans l'exprience, elle la raisonne et la dpasse, mais elle s'y enracine. Quel estdonc le point de vue de l'anthropologie mtaphysique ?

    2 Qui concerne les essences, abstraction faite de l'existence.

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    Ce point de vue est ontologique. Cela signifie que la psychologie considre le vivant, puisl'homme en tant qu'tre, et qu'elle cherche connatre la nature et les principes constitutifs decet tre : dterm iner leur essence et les expliquer par leurs causes.Et qu'elle se fonde sur l'exprience, cela n'entrane pas qu'elle doive s'informer de tousles faits que les mth odes scientifiques permettent ou p ermettront de dceler.La possibilit de toute mtaphysique est nie par les philosophies empiristes, positivistes etidalistes, qui prtendent qu'on ne peut connatre autre chose que des phnomnes. Elle estaffirme par les philosophies ralistes qui admettent que dans le phnomne et travers lui,l'intelligence est apte saisir l'tre, et que la raison, s'appuyant sur les principes premiers, esten mesure de dterminer les causes et les principes de l'tre.Remarque pour conclure :Qu'il soit tout d'abord bien reconnu que la distinction par les caractres d'exprimental etde rationnel n'a qu'une valeur approximative, marquant seulement une accentuation de lamthode en un sens ou en un autre.En ralit, ces dnominations prtent confusion, aucune science ne pouvant se constituer

    sans exprience et sans raison, et il serait prfrable pour distinguer ces deux disciplines de serapporter au niveau d'explication o chacune d'elles se situe ; ainsi aurait-on une psychologiephilosophique ou mtaphysique, o l'on remonterait aux principes les plus levs, et unepsychologie scientifique, au sens moderne du mot, o l'on s'en tiendrait des explicationsplus imm diates.Qu'il soit d'autre part admis qu'une psychologie de type exprimental ne peut prtendre enaucune manire juger en dernier appel du fond des problmes de l'me, c'est--dire s'rigeren vritable sagesse philosophique, une telle fonction appartenant en propre la disciplinesuprieure.

    II] La mthode de la psychologieJusqu'au XVIII' sicle, avons-nous dit, il n'y a qu'un seul ensemble de considrationspsychologiques systmatiques, intgr dans une sagesse philosophique gnrale et traitsuivant ses mthodes. Quels en sont donc les caractres ?La psychologie ancienne, tout d'abord, est de porte vraiment philosophique :on entend y remonter jusqu'aux principes premiers du psychisme (psych : me, vie)on ne craint pas d'y mettre en oeuvre des notions plus gnrales, (par exemple, substanceet accidents, matire et forme, acte et puissance, etc.)Une telle psychologie doit tre dite, en rigueur de termes, scientifique : on y recherchel'explication par la cause propre : l'observation et la classification des phnomnes n'tantque p rparatoires cette tche.Toutefois il faudra reconnatre que, tout en ayant un caractre rationnel accus, lapsychologie ancienne tait aussi, sa manire, empirique, sinon exprimentale. Elle necomprend effectivement qu'une seule science de l'me, empirique et rationnelle la fois. Lesconsidrations de mthode, antrieurement leur emploi, tant de peu de profit, on se borneraici claircir deux p oints.

    i) Division selon les moyens d'acqurir les faitsComme toute science, la psychologie repose sur la connaissance des faits. L'aristotlismes'accorde en ceci parfaitement avec les exigences modernes. Mais les faits psychiques, ceux

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    du moins qui sont d'un niveau assez lev, ont ceci de particulier qu'ils peuvent tre atteintsde deux manires diffrentes :objectivement, pour autant qu'ils sont solidaires du monde peru par les senssubjectivement, dans leur spcificit de faits de conscience. ce double accs possible sur le psychisme correspondent deux mthodes, dites l'uneobjective, l'autre subjective.a) La mthod e subjective, ou introspectionElle est caractristique de la psychologie. Les anciens l'utilisaient dj, mais sans en fairetat de faon systmatique. Dep uis, l'on a pris son gard d eux attitudes contraires :pour certains l'introspection serait l'unique moyen qui permette de constituer unepsychologie authentique ;tandis que pour d'autres, cause de son incertitude et de son subjectivisme, une tellemtho de serait scientifiquement peu valable.Face ces affirmations opposes, il semble que l'on doive reconnatre la fois quel'introspection est pour le psychologue une source authentique et normale d'information ;qu'elle est mme le moyen privilgi pour atteindre toute la zone suprieure du psychisme ;(que cependant, tant cause de la fugacit des tats de conscience que de l'impossibilit deles soumettre directement des procds de mesure, une telle mthode implique un facteurd'incertitude). De toute manire elle demande tre contrle et complte par l'informationobjective.b) Les mthodes objectivesElles comprennent pour leur part l'ensemble des procds grce auxquels on peut tudier

    de faon extrieure la vie psychique. L'esprit est en effet li la matire, le psychique auphysique ; la vie de l'me se rpercute donc dans les comportements corporels, et rienn'interdit de la considrer sous ce biais.De fait, ARISTOTE est trs loin d'avoir mconnu cet aspect de l'tude de l'me. C'estmme, nous le verrons, au titre de corps, faisant partie, comme les lments physiques, ducosmos, qu'il aborde les vivants, l'analyse intrieure des fonctions proprement psychiquesn'intervenant qu'ensuite. Par ce ct, le pripattisme s'apparente la psychologie la plusactuelle ; les moyens techniques de celle-ci le laissent videmment loin en arrire, mais cen'est affaire que de perfection plus ou moins grande de m thode.En dfinitive, la psychologie utilisera concurremment la mthode d'introspection et celled'observation objective, et rien n'empche qu'elle ne prenne son service les techniques lesplus modernes d'exprimentation. Rien n'interdit non plus que, dans les mmes conditions,l'on utilise les mthodes comparatives ou diffrentielles que peut nous offrir la psychologieanimale, la psychologie path ologique, la psychologie gn tique. Des observations de cet ordre

    ne sont pas rares chez les anciens. Toute source d'information donc, condition qu'elle neprtende pas l'exclusive, et qu'elle n'apporte pas avec elle de prjugs non contrls, seraici lgitime.2) Selon la nature du raisonnent

    a) Mthode em pirique, et donc inductive.uvre de raison fonde sur l'exprience, on cherche comprendre les faits humains .Dterminer leur essence et les expliquer par leurs causes. Il faut donc l'exprience pourremonter aux principes non directement discernables.P ar analyse du fait, on part des oprations de l'agir.Ex : le castor fait un b arrage de son ab ri, donc il n'est pas intelligent. Des oprations, on remonte aux puissances et facults.

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    Ex : les hutres n'ont pas l'opration, donc la facult de se dplacer. p artir des facults, on remonte l'essence de l'tre.Ex : opration spirituelle entrane essence spirituelle d'o immortalit.b) Mthode dductiveCar on connat et on utilise les acquis de la physique sur les genres et les catgories del'tre (acte/puissance, matire/forme, substance/accident...)c) Selon la nature de la science (Cf. Henri-Dom inique GAR DEIL, Psychologie, p. 15)Une autre question relative la mthode se pose en philosophie thomiste. Aristote, commeil est naturel, a dvelopp ses conceptions suivant un ordre purement philosophique, et saintThomas, dans ses commentaires, le suit dans cette voie ; mais dans ses oeuvres de thologie leDocteur anglique procde autrement. Il n'est pour s'en rendre compte qu' confronter laprogression du De Anima et celle, par exemple, du grand expos psychologique de la PrimaPars (q. 75 89). Dans la premires de ces oeuvres, on part du monde physique, o certainscorps se rvlent avoir la proprit remarquable de se mouvoir eux-mmes : les vivants. Ontudie leurs activits, partir des plus humbles, jusqu' ce qu'on dcouvre une activitsuprieure, absolument indpendante de la matire, la pense, qui nous ouvre l'accs d'unautre monde, celui de l'esprit. Ainsi a-t-on spcul en philosophe qui, normalement, s'lvedu moins abstrait au plus abstrait ou du sensible l'intelligible. Dans la Somm e Thologique,au contraire, l'homme se prsente nous d'emble, non comme un corps parmi les autrescorps, mais comme une crature, compose d'un corps et d'une me, celle-ci venantdirectement de Dieu, et constituant notre objet principal. L'ordre des questions etl'importance accorde chacune d'elles est videmment ici tout autre.Il en rsulte que la psychologie thomiste est susceptible d'tre prsente authentiquementde deux manires diffrentes : selon le plan et dans l'esprit du De Anima, ou en se plaant aupoint de vue des traits thologiques qui lui correspondent. Dans la seconde hypothse on al'avantage d'exposer dans leur ligne mme les conceptions les plus personnelles de saint

    Thomas. En suivant le De Anima, on gagne de se situer la source mme de la doctrine et,considration pour nous dcisive, on spcule en philosophe qui, en thomisme comme de droit,n'atteint le spirituel qu' partir du monde des corps.

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