0024-fiducius-marcelin berthelot-la quimica en la edad media tomo 3 alquimia arabe

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HISTOIRE' DES SCIENCES LA CHIMIE AU MOYEN ÂGE OI.\IV\<;K PUBLIÉ > / / / SOUS |,KSAUSI'IOES l»IJMINISTÈRE Di:I.TXSTIUXTIOX I'IÎRI.IQUK PAR M. RERTIÏELOT SKMTEL'K, SECRÉTAIRE PERPÉTUEL 1>K L'ACADÉMIE DES SCIENCES TOME III L'ALCIIIMIK ARARK COMPRENANT UNE INTRODUCTION HISTORIQUE KTLESTRAITES DE CRATÈS, D'EL-HABIB, D'OSTANÈS KTDEDJÀBER TIRÉSDESMANUSCRITS DEPARIS ET DE LEYDE TEXTE ET TRADUCTION NOTES, FIGURES, TAM.E ANALYTIQUE ETINDEX AVEC LACOLLAPORAÏlON DE M. 0. IIOUDAS PROFESSEUR AL'ÉCOLE DES LWMES ORIENTALES VIVANTES PARIS IMPRIMERIE NATIONALE M DCCCXCIII

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  • HISTOIRE' DES SCIENCES

    LA CHIMIE AU MOYEN GEOI.\IV\ // /

    SOUS|,KSAUSI'IOESlIJMINISTREDi:I.TXSTIUXTIOXI'IRI.IQUK

    PAR M. RERTIELOTSKMTEL'K,SECRTAIREPERPTUEL1>KL'ACADMIEDESSCIENCES

    TOME III

    L'ALCIIIMIK ARARKCOMPRENANT

    UNEINTRODUCTIONHISTORIQUEKTLESTRAITESDECRATS,D'EL-HABIB,D'OSTANSKTDEDJBER

    TIRSDESMANUSCRITSDEPARISETDELEYDETEXTE ET TRADUCTION

    NOTES,FIGURES,TAM.EANALYTIQUEETINDEXAVECLACOLLAPORAlONDE M. 0. IIOUDAS

    PROFESSEURAL'COLEDESLWMESORIENTALESVIVANTES

    PARIS

    IMPRIMERIE NATIONALE

    MDCCCXCIII

  • II1ST0I1IK DES SGIELNCKS

    LA CHIMIE AU MOYEN AGE

    m

  • OKUVIIKS l)K M RKRTIIKLOT.

    OUVIlAliKS(SSKII.UIX.LaSynthsechimique,6' dition,1887,in8*.Chezr'lixAlran.EssaideMcaniquechimique,1879,3 finIsvolume*in-8*.ChezDimod.Sur la forcedesmatiresexplosivesd'aprsla thermochimie,3*dition,i883,a volumesin-8'.Chez(iauthier-Yillars.

    TraitlmentairedeChimieorganique,encommunavecM.Jungfleiscli,3*dition,i88(>,3 volumesin-8*.ChezDunod.

    Scienceet Philosophie,188G,iu-8*.ChezCalmann-I.cvy.LesOriginesdel'Alchimie,i885,in-8*.ChezSteinheil.Collectiondes anciensAlchimistesgrecs,texteet traduction,aveclacollalwrntioudeM.Ch.-I'iii.Iluello,1887-1888,3 volumesiu-.V.ChezSteinheil.

    Introduction l'tudede la Chimiedes ancienset du moyenge, 188g,in-A*.ChezSteinheil.LaRvolutionchimique,Lavoisler,1890,in-8*.ChezFlixAlcan.TraitpratiquedeCalorlmtriechimique,i8g3,in-18.ChezGauthier-Villnrset(.Masson.

    LKONSIMIOFKSSKKSAUCOLLKP.KDKFRANCE.Leonssur lesmthodesgnralesde SynthseenChimieorganique,professeseu i8fif, iu-8*.ChezGaiilhicr-Yillars.Leonssur la thermochimie,professeseu i8f>5.Publiesdansla llevuelesCourtscientifiques.ChezGenncr-Baillire.

    Mmesujet,en 1880.ltevucscientifique.ChezGermer-NaiHire.Lsonssur la Synthseorganiqueet la thermochimie,professesen 1881-1883.Uei-ncscientifique.ChezGermer-Baillicre.

    OUVItACKSK1HIISKS.Chimieorganiquefondesurla synthse,18G0,3fortsvolumesiu-8*.ChezMnllct-Uachelier.

    Leonssur les principessucrs,professesdevantla Socitchimiquede Pariseu1SG3,in-8*.ChezHachette. ,Leonssur l'isomrle,professesdevantlaSocitchimiquedePariseu i8(i3,in-8'.ChezHachette.

  • TAULE DES DIVISIONS.

    Notice iKxtraitdu Kitb-al-Fihrist a(JLeLivrede dats !\t\LeLivred'Kl-llahih ql\LeLivred'Ostans i iliKxtraitdu manuscrit107/t 1a/iOEuvresde Ujber 1a(>Additionsetcorrections ua")Tableanalytique aa7Indexalphabtique il\'S

  • TliAITKS D'ALCHIMIE ABABB.

    NOTICE.

    [/alchimie a jou autrefois el joue encore aujourd'hui un rle 1resimportant en Orient. Ses origines remontent aux Chaldens et auxBabyloniensW; elle a t cultive avec ardeur par les Persans, autemps des Sassanidcs, ainsi qu'en tmoignentde nombreuses indica-tions, fourniespar les textes alchimiquesgrecs$. Quoique toute cettebranche orientale de la vieille littrature scientifiquesoit aujourd'huiperdue, il semble qu'elle ail laiss quelques souvenirschez les pre-miers alchimistesarabes. Maisceux-cise rattachent surtout a la culturegrecque, qui leur avait t transmise d'abord par les Syriens. Sansrevenir sur ces derniers, dont j'ai parl longuement dans un autrevolume,je vais m'altacher a l'histoire de l'alchimiearabe.

    Les auteurs alchimiques arabes, nomms par les historiens et parlescollectionsencyclopdiquescritesen langue arabe, sont nombreux.A la rigueur, on pourrait y comprendre les mdecins,qui s'occupaientpour la plupart d'alchimie et d'tudes congnres,en vue de la coin-position des mdicaments; sinon mme de 1elixir de longue vie. Lestraits de matire mdicale, tels (pie celui d'Ibn Bathar, emprunten grande partie DioscoridoW, touchent par bien des points l'histoire de la chimie; mais il convientde me borner aux alchimistesproprement dits et leurs ouvrages.Acet gard, je citerainotamment

    wOriginesdel'Alchimie,p.A5-5a.''' CollectiondesAlchimistesgrecs,listeplantairedesmtaux,(>.a5, a6; m-thodesdesPersans,p.Giela5/i;Sophar

    dePerseetlestraditionsd'Ostans,p.1:HJ.(S)NoticesetextraitsdesmssdelaBibl.nationale,t. XXIII,1877;t.XXV,1881;t.XXVI,i883.TraductionparLeclerc.

    ALCHIMIE.m, 'iepartie. 1

  • 2 TIIMTKS D'M.CIIIMIKAIIAI1K.

    les indications fournies par le Kit

  • XOTIGK. :

    d'autres disent au i\c, Il tait natif do Tousa, tabli Koufa. I.onl'Africainprtend que celait un chrtien grec, converti a l'islamisme:opinion qui pourrait tre un reflet altr tlo la tradition qui rattacheDjher aux Saben>. I\n effet, d'aprs d'autres chroniqueurs, il se-rait n Ilarrn, et aurait t Sahen, c'cst--dirc qu'il tait, d'aprsceux-ci, au uomhrc (les derniers partisans du culte des astres et desreligionsbabyloniennes: il y a, eu effet, quelques indices de ce genredans les Traites que nous allons traduire. Quoi qu'il en soit, Djheryproteste sans cesse de son zle musulman, comme le font les nou-veauxconvertis et lesgens dont la foi est suspecte.

    Divers titres de ses om rages ont t signals, la plupart tant d-signspar des dnominationsnumriques, qui exprimaient le uomhrcdes opusculescompilseu un certain ensemhle : par exemple, le LivredesSoixantc-dir, ou les soixante-dixpitres, qui ressemblent, d'aprsIhn Khaldoun, un recueil d'nigmes. Sous le mme litre, il existedans le ms. latin 71Gde Paris, un ouvrage considrahle, qui paraittre en grande partie traduit de celui deDjher, d'aprs la comparaison([liej'ai faitedes litres de ses chapitres, avecceuxdonns dansle lutft-al-Filtrisl.Citons encore le Livre lesCentdouze(d'aprs d'autres, CXIVou CXX); le Livredes Cinr/cents, ou les cinq cents opuscules,etc. On trouvera plus loin l'indication de titres plus spciauxpour un cer-tain uomhrc de ces opuscules, titres donns par Djher lui-mme,ainsi que la liste complte du Kilb-al-Filirist.Mais les historiensnenousont indiqu d'unemanire prciseni les thories nouvelles,ni lesfaits dcouverts par Djher, et lui-mme, dans les ouvragesque nousallons reproduire, nous laisse galement dans le vague cet gard.

    Quoi qu'il en soit, la rputation de Djher domine celledes autresalchimistesarahes. C'est de leur avis commun le Grand Matre del'Art.AprsDjher, on citeDzou'n NounKl-Misri,qui tait soulile;puis, sans autre dtail, Maslemahen AhmedEl-Madjrili (de Madrid),astronomeespagnol, mort en 1007 : H a crit sur la magie et l'al-chimie. Il eut pour lve Abou Bekr ihn Bechroun, qui vivait aucommencementdu xicsicle, lequel a composun petit trait, insr

  • 'i TRAITS D'ALCHIMIEAUABE.

    par Ibn Klialdoun dans son ouvrage et dont je donnerai plus loinl'analyse: c'est peu prs la mme doctrineque celle d'une alchimielatine, rpute traduite d'Aviccnne.

    Vientalors le clbremdecinAbouBckrMohammedhcnZakariyaKr-Kazi,dit Hases, sous le nom duquel nous possdons divers ou-vragesalchimiquestraduits en latin. La liste de ses traits arabes seradonne plus loin.

    Le Kitdb-al-Filiiislnomme ensuite IbnOuahchiya, magiciennaba-lcn, Kl-lknimil'gyptien, Abou Qiran de Nisibc; c'est toujoursla rgion du sabisme, c'est--direde la vieille traditionbabylonienne.Puis on cite Slcphanus, moine de Mossoul,Ks-Shlil-Aloui,Dobeis,'lved'KI-Kindi,Ibn Solciman, lshaq ben Noar,habile dansla fabri-cationdes verres et maux, Ibn Abi Kl-Azaqir,Kl-Khcnchell.Plus tard vcurent d'autres alchimistesnommspar Ibn Klialdoun,

    tels que Toghrayi, mort en i 122; Abou AbdallahMohammed, IbnAmyalKt-Temmi (xnesicle), Abou Casba ben Tcmmam Kl-lraqi,adiq Mohammed, savants dont les noms seuls sont cits; l'imamIbn Ilasan Ali, auteur du livre Chodzour; puis Djcldcik, les potesalchimiquesKl-Ghazzali(ou un pseudonyme), mort en 1111, et IbnKl-Moghrerebi,AbouNasrKl-Farabi, enfin Ibn Sina, notreAviccnne,au xncsicle.

    Verscelle poques'engageune premirepolmiquesur la ralildel'alclninie.IbiiTcimtya et Va'qoubKt-Kindiont crit pour la contester;tandisqueKr-llAziet Toghrayi le Baghdadienmaintiennentl'existence,par des raisonnementsplus ou moins subtils. Ibn Sina la niait gale-ment. Sur (ptoi Ibn Klialdounobserveque Ibn Sina tait grand viziretpossdaitdesrichessesconsidrables;tandisqu'Kl-Farabi,quiycroyait,tait misrableet n'avait pas toujoursde quoi manger.Dans l'alchimietraduite en latin qui porte le nom d'Aviccnne, le pour et le contresont prsentsavecimpartialit.

    Telle est l'histoire de l'alchimie, ou plutt des alchimistesarabes,jusqu'au tempsdes croisades.Je la complterai, en donnant en appen-dice la traduction des passagesqui les concernent dans le Kilb-aU

  • NOTICE. 5

    luhrist. Un certain nombre de leurs oeuvresont t traduites en latinau moyen ge, et ces traductions portent mme les litres d'ouvrageset les noms d'auteurs plus nombreux, et dont les chroniqueurs elpolygraphesarabes n'ont pas parl.

    Ainsi, je. le rc'pte, plusieurs des auteurs alchimiquesarabes ontt traduits en latin, aux xt!"et xmesicles, el ces traductions exis-tent en manuscritdans les grandesbibliothquesd'Europe. Uncertainnombre d'entre elles ont mme t imprimes, du xvicau xvmcsicle,dans les collections intitules : Thcalrumchemicum;liibliothecacite-mica; Artisauriferoequam chemiamvocant (Baie); Arlis chemicoeprin-cipes (Baie). ct d'oeuvresautbentiques, je veux dire rellementtraduites ou imites de l'arabe, telles que la Turbo.,les crits attri-bus Hosinus,Moricnus(le Marianoscit plus liant), Aviccnnc,etc.,il en existe d'autres, fabriques de toutes picesen Occident, commeles prtendues oeuvresdes faussaires latins qui ont pris le nom deGbcr.

    Pour dmler les problmes difficiles que soulve cette priodescientifique, l'lude directe des ouvres ou traductions latines, tantmanuscritesqu'imprimes, fournit des documentsextrmementutiles,et j'ai pris soinde l'exposeren dtail dans l'un des volumesdu prsentouvrage.Maiscellelude critique ne suffitpas, et il m'aparu indispen-sable de recourir auv ouvragesarabes eux-mmeset de les compareravecles textes latins, rputs traduits d'aprs des oeuvrescongnres.Orjusqu'ici aucuntrait alcbimiqueen langue araben'avaitt imprimou traduit dans une languemoderne, du moins ma connaissanceW.Laplupart de ces traits ont disparu d'ailleurs, ou ont t dtruits, dansle cours des temps. Cependant il en existe encore un certain nombredans les bibliotbques d'tat en Europe, particulirement Ucydeel Paris. Ds lors, la publication des plus importants de ces ouvragesm'a sembl ncessaire,je le rpte, pour obtenir des termes de com-paraison plusprcis dans l'histoire de la science chimique.C'est dans

    ;,)Saurunpetittraitdequelquespages,transcritdansIbuKlinldoun.

  • 0 TRAITES D'ALCIIIMIKAllAHK.

    relie intention que j'ai cru devoir acqurir une connaissanceplusapprofondie du contenude cesmanuscritscl faire traduire de l'arabe,d'une part, certains traites ou compilations, o il est particulire-ment question des alchimistesgrecs, et, d'autre pari, les ouvrages quiportent le nom de Djaber. Sansdoute ce serait un grand travail (pied'entreprendre la publication intgrale des crits de tous les alchi-mistes arabes, el il n'est pas prouvqu'on en retirerait des fruits pro-portionns a la peine cl a la dpense : aussi avais-je pens d'abordpouvoir me borner donner des extraits de quelques-unsde ces traitset ouvrages. Mais,en raison de l'importance historique des questionssouleves, lesquellesne vontpas moins qu' changer profondmentles ides courantes sur les connaissanceschimiques des Arabes, elsur l'inllucncc exercepar cesconnaissances l'gard de la civilisationet des sciencesde l'Occident,j'ai cru prfrable de reproduire in ei-Icnsoles plus intressantsde ces ouvragesarabes, texte et traduction :ceux de Djaberspcialement, cause de la rputation de leur auteuret. de la dissemblanceprofonde qui existe entre ces ouvrages arabeset les oeuvresfabriquesen Occidentet mises sous le mme nom. Lelecteur pourra ainsi juger par lui-mme la question, s'il veut bienparcourir ces traductions, souventlonguesel fastidieuses.J'ai pris soind'ailleurs d'y joindre quelques notes, pour montrer la significationhistorique de certains mois et de certaines doctrines.

    Tout le travail de ces traductions a l excut par AI. Hondas,professeur l'coledes langues orientales vivantes, Paris : il a bienvoulu consentir copier et a traduire littralement mon intention,ou plutt celle des tudes scientifiques,plusieurscentainesde pagesfie manuscritsde Pariset de Leydeet a en publier le texte. J'ai revisavec soin cette traduction littrale, de faon tcher de lui donnerun sens intelligible, autant ([ticle comporte ce genre de littrature.Nousrclamons cet gard toute l'indulgence du lecteur.Ainsi les ouvragesarabes dont je vais publier les traductions sont

    tirs de deux bibliothques : la Bibliothquenationale de Paris et laBibliothquede l'Universitde Lcvde.

  • NOTICE. 7

    M. L. Delislc, directeur do la Bibliothquenationale de Paris, aeu l'obligeancedo mettre ma disposition notamment le ms. arabe972 de l'ancien fonds et le ms. 107/1 du supplment. Le premiermanuscritm'avait dj fourni, il y a quelques annes, dansmon Intro-duction la Chimiedesancienset du moyendgc, certaines indications,que je croisutile do reproduire plus loin et d'une faonplus tendue.

    Voiciles ouvrages tirs des manuscrits de Paris :

    i Le Livrede la Hoyaul,qui porte le nom de Djbcr;20 Le Petit livre de la Misricorde,qui porte le mme nom;.i Un Livre attribu Ostans;/r Un extrait du Kilbcl-Fooul, tir du livre intitul : El-I)jami;5 Un extrait du ms. 107/1, l'enfermant une srie de citationsdes

    alchimistesgrecs.

    La Bibliothquede Lcydc m'a fourni des documents plus tenduset plus importants encore. Ces documents sont contenus dans le ms.arabe n/|/|o, manuscrit fort ancien, mis ma dispositionpar MM.dul\ieu, directeur de la Bibliothque de l'Universit, et de Goeje, lesavantorientaliste bien connu.

    Voicila liste des ouvragespicj'en ai tirs :

    (i Le Livredesbalances, qui porte le nom de DjAbcr;70 Le Livrede la Misricorde,qui porte le mme nom;8 Le Livrede la Concentration,qui porte le mmenom;9 Le LivreduMercureorientait qui porte le mme nom;io Le LivredeCrats, rempli de traductions grecques;il 0 Le Livrede El-Uabib, qui drive galement des alchimistes

    grecs.

    Donnonsquelques indicationsplus prcises sur le contenu de cesdivers ouvrages. Ils forment deux groupes s les uns sont des compila-lions, renfermantdes extraits et des citationsdes alcbimistcsgrecs; les

  • S TRAITKS D'ALCIIIMIKAHADE.au!res constituent des oeuvresoriginales, d'un caractre dogmatique,qui portent le nom de Djber : ce sont l les principaux ouvragesarabes, aujourd'hui subsistants et attribus ce clbre auteur.

    Aucunde ces derniers ouvrages, pas plus que de ceux du premiergroupe, ni des autres traits arabes dont j'ai pu avoir connaissance,nese retrouve parmi les traductions latines que nous possdons: je n'airelevde concidenceque pour quelques phrasesd'Aviccnnc,relatives un atolithe, cl pour des articlesde minralogie et de matire mdi-cale, tirs en grande partie de Dioscoride. Ces rapprochements serontsignalsailleurs.

    Je dois rappeler cependant qu'il existe dans le ms. latin 7150 dela Bibliothque nationale de Paris (fol. GC-83) un grand ouvrage,qui porte le titre mme d'un des livres arabes dont Djber se dclarel'auteur, le Livredes Soixante-dix, attribu Jean dans le manuscrit.Le style de cet ouvrage et son mode de composition, les mots arabesqui s'y trouvent, la citation mme de plusieurs titres d'ouvrages, quele Djber arabe s'attribue en efiet, et spcialementles titres des trentepremierschapitres, qui concidentpour la plupart avecles titres donnspour le mme ouvrage dans le Kitdb-al-Fihrist; toutes ces circon-stances, dis-jc, ne permettent pas de douter que cet ouvrage latinne drive d'un original arabe, fortement interpol a la vrit. Mal-heureusement nous ne possdons plus le trait arabe de Djber, dummetitre. Dans un chapitre d'un autre volumedu prsent ouvrage,consacr aux traductions arabico-latincs, je donnerai le rsum etl'analysedu Livre latin des Soixante-dix,Disonsseulement ici que s'ilprsente beaucoup d'analogies avec les oeuvresarabes de Djber queje vais reproduire, il est au contraire trs dissemblable de ses pr-tendues oeuvreslatines.

    Il est utile de prsenter d'abord un examen sommaire des traitsarabes, dont nous donnerons ensuite la traduction. Ces traits se par-tagent, nous l'avons dit, en deux groupes : les uns se rfrent latradition des alchimistes grecs et la continuent; les autres sont d-signscomme les ouvragesde Djber.

  • XOTICK. {)

    Le premier groupe comprend les Livres de Craies, d'El-Habib,d'Oslans,etc.

    I.LKLIVREDECR.ITS.

    Ce livre est mis sous mi nom grec, driv peut-tre celui de Dnio-crile, altr par les copistes; il dbute par les formulesmusulmanesordinaires : Au nom du Dieu clment et misricordieux. .... Qu'ilrpande ses bndictions sur notre seigneur .Mohammed,son pro-phte, etc.; formules allribuablcs l'auteur, ou bien au traducteurarabe, si l'on suppose qu'il ait exist un originalgrec. L'auteur est in-

    diqu sous le nomde Fosalhar (ou Nosathar)de Misr : c'est peut-treOstans l'gyptien, car les transcriptions orientales des noms grecsoflenl de grandes incertitudes. Aprs la recommandation ordinaire ;du secret, l'crivain fait mention du christianisme, des anciens roisd'Egypte, des livres gards dans les sanctuaires, des bibliothquesl'tolmaqucs, de Tolh, du temple de Srapis, de Constantin et def Kmpire romain.Le tout est joint au rcit de la communicationdesLivres sacrspar une femmesduite : cequi rappelle, sous une formeanlhropomorphique, le rcit de la rvlation de la science, faite dansla lettre d'Isis Ilorus, chez les alchimistesgrecsW.Tout ce dbut estimprgn de souvenirsgrco-gyptiens.Le livre, ou plutt sa glose,parle ensuite des dynasties arabes de la Syrie et lel'Kgypte,souvenirqui nous reporterait vers le ixesicle de notre re. L'auteur annoncequ'il possde la sciencedes astres, de la gomtrie, de la logique, etc.,et il expose une vision, suivantun artifice frquent de la littraturemystique. Herms Trismgislelui apparat a\cc son livre : on y voitla ligure de sept cercles, rpondant aux sept firmaments.Plusieurs deces cercles, dessinsdans le manuscrit et que je reproduis plus loin,contiennent des signes alchimiques, les mmes que ceux des Grecs,telsque lessignesde l'or, de l'argent, de l'arsenic (ou du chryselectrum)et trois autres, nonidentifisaveccertitude : (cuivre, tain, mercure?).

    '' CollectiondesAlchimistesgrecs,trad.,p. 31.u.f;iiiMiK.m, *iepartit'. :tlarlintlilitiol.li.

  • 10 TRAITES D'ALCHIMIEARABE.

    Cecimrite attention, d'autant plus qu'aucun signe alchimique ne seretrouve ailleurs dans les manuscritsarabes que j'ai vus.

    Il semble que l'horreur des musulmans pour les reprsentationsfigureset leur crainte des symbolesmagiquesait Taitbannir les signesalchimiquesde leurs ouvrages.Ces signesavaientcependant pass sansdillicull des Grecs au* Syriens. Les premires lignes du trait arabed'Ostans en l'ontmention, mais sans les reproduire. On ne les voitpas davantage dans les plus anciennes oeuvreslatines, traduites del'arabe, et ils ne se lisent pas dans les manuscrits latins avant le\\ sicle, momento ils ont reparu, sans doute avecla connaissancedes oeuvresalchimiques grecques. Leur existence dans notre manu-scrit arabe fournil une nouvelle preuve de l'troite parent du Livrede Cntls avecles oeuvresgrecques.

    Viennent ensuite dans ce livre les phrases symboliquesordinairesles GrecsWsur la pierre qui n'est pas pierre, sur son Ame,son corpset son esprit, etc.

    Puis nous rencontrons quatre figuresd'appareils, reprsentant unalambic, un fourneau digestion, unemarmite et une Fioledans sonhaiti-maric: ces figures sont galementremarquables, non seulementpar leur similitude avec celles des alchimistes grecs, maisparce queles ligures d'appareils sont rares dans les manuscrits arabes. Ellesseront reproduites tout l'heure.

    L'auteur explique alors que chaque philosophe alchimique a sanomenclature, ce qui produit une grande confusion.Sans essayer d'analyser ce long verbiage, on doit y noter les

    axiomesgrecs que voici: rendez lescorps incorporels; le cuivre aune me, un corps cl un esprit. De mme les mots suivants: le soufreincombustible; l'eau de soufre; le ferment d'or; le corail d'or; le mo-tybdochalque; le mol poison, traduction du grec /&, appliqu lapierre philosophalc; l'existence d'une teinture commune l'or et

    '"'Ondonneradanslesnotesdelatraductionlesrfrences,d'aprslaCollectionlesAlchimiste*grecs.

  • NOTICK. Il

    l'argent; l'or et l'argent naturels distingues de ccu\ des philosophes;l'ombre du corps et l'puration de celui-ci, etc. Lecuivredoit-treblanchi l'intrieur et a l'extrieur : il ne teint qu'aprsavoirl teint. Tout cela est tir des alchimistesgrecs, sauf certaines additionsthoriques et pratiques, relativesau mercure et au plomb. Le nommme de Dmocrite apparat plus loin.

    Vientalors une nouvellevision, le sanctuairede Phla(?), l'idole deVnus (Isis-Halhor) et ses rvlations. Puis reparaissent une sriede dissertations alchimiques, avec citation de Dmocrite, indicationdes diversessortes de feux, de l'or blanc (ascm),et la reproduction desuviomc6connus : La nature se rjouit de la nature ;lotit est de-venu cendre ; la ltrasomie, le symbolismedu Dragon.Vers les dernires lignes apparat le nom de Khalcd ben Vezid,

    dsign comme l'auteur (et abrviateur) du LivredeCntts.Peut-cireest-ce lui qui a fait traduire cet ouvrage du grec (voir p. a). C'estenelFetl'un despremiers alchimistesarabes, donn parla traditioncommelve de Marianos, c'est--dire des Syriens : la mention de son nomdoit tre rapproche de celle des dynasties arabes de Syrie et

    l'Egypte^Si j'insiste sur ces dtails, c'est que le Livre de Craies reprsentel'anneau le plus ancien qui soit connu jusqu'ici, comme rattachantl'alchimiearabe l'alchimiegrecque. Certes, on ne saurait admettreque ce livre ail t traduit directement du grec, au mme titre queles Alchimiessyriaques; mais il est tout imprgnde la vieille tradi-tion cl il en forme un commentaire trs prochain. Sous ce rapport, ildoit tre mis en regard de certains textes latins traduits de l'arabe,tels que la Turbapltilosopliurumet les crits de Hosinus(nom altr deZosime),textes remplisgalementde citationsdesalchimistesgrecs, lesmmespour la plupart (pic cellesdu LivredeCrats: j'ai exposdansun autre volume du prsent ouvragece ct de la question. Les com-mentaires latino-arabes, dus des auteurs des xu' et xiii*sicles, etmis sous le nomde certains alchimistesgrecs, semblent rsulter de lamme tradition, quoique avec un caractre plus moderne : je citerai

    x.

  • 12 TRAITES D'ALCHIMIEARABE.

    nolainincnl les crits attribues Marie dans le ThcalrumchcniicumM,et le pelit trait de Synsius, abb grec, publie eu franais Paris,en i Gi2, traite dont l'origine ne m'est pas connue, maisqui porte lecachet d'une oeuvre,traduite de l'arabe.

    II.I,KI1VHKD'EL-IIADin.

    Le Livred'El-llabib est prcde, commecelui de Craies, d'un pr-ambule musulman. Il n'offre gure de renseignementsnets, ou d'al-lusions historiques, qui permettent de lui assignerune date; maissoncontenu montre qu'il drive aussi directement des alchimistesgrecs.Jy noterai les noms d'Herms, d'Horus (Aros), de Marie, de Zosiinc,d'gathodmon, de Dniocrite, d'Archlas, de Platon, de Pytha-gore, d'Aristote envisag connue alchimiste, de Chymes, de Tho-sbic, de Justinicu.

    Observonsici que le nomd'Horus se retrouve frquemmentchez lesArabes, comme celui d'uu crivainalchimique: peut-tre pourrait-onl'identifier aveccelui de l'alchimiste gyptienPcbchius, dont le nomsignifie l'pervicr et est synonymede celui d'Horus.

    Quoi qu'il en soit, sansme livrer une analyse en forme de l'ou-vrage d'El-IIabb, je dirai seulement qu'il est rempli, comme toutecelte littrature, de dveloppements fastidieux et obscurs, fort ana-logues d'ailleurs ceux des alchimistes byzantins (Comarius, St-pltanus, etc.). J'y relve toute une srie d'indications identiques celles des Grecs; telles sont celle des quatre lments de la teinturephilosophique, rapprochs des lments des tres, et celle de leurtransmutation rciproque; la tlrasomic; l'oeufet ses quatre parties;les comparaisonsmdicales avecla bile, le sang, etc., si frquentesdans Stphanus; l'oppositionsymbolique du mle et de la femelle, etes symboles tirs de la gnration; la mention du corps de la ma-gnsie, de Peau de soufre, du soufre incombustible,de la chaux, des

    -X)TomeVI,page\ 79.

  • NOTICE. 13

    cendres, du crible d'Herms; l'emploi des feuilles mtalliqueset leurleinlure par digestion; la coloration a l'aide des enduits extrieurspar Marie; l'eau arienne. De mme ces axiomes : on doit extrairela nature cache; les humidessont matriss par les humides, lessulfureux par les sulfureux; la nature se rjouit de la nature; les corpsdoivent tre rendus incorporels; un peu de soufredtruitbeaucoup de corps; le cuivreune fois teint, teint sontour. Citons encore l'ombre du cuivre, son corps et son tune; le mercuretire de l'arsenic; les jeux de mots sur le mle et sur l'arsenic, quin'ont de sens qu'en grec; le serpent Ouroboros; le glaivedu feu, quirappelleles allgoriesde Zosime; les dnionsjaloux; lesprophtes etles devins; les trsors des anciensgyptiensattribus la pratiquedel'alchimie, etc.Toutes ces indications sont tires textuellement des vieux alchi-

    mistes grecs et similaires celles de la Turba. 11n'est pas jusqu' laformedialogue, par demandesde Marie et rponses du Philosophe,et jusqu'aux noncs axiomaliquesdes divers auteurs, qui ne rap-pellent la fois certains crits latins attribus auxArabes, et ces r-unions de dires et extraits, intituls : La pierre phUosopliafc,dans laCollectiondesAlchimistesgrecs.

    III.LELIVREb'OSTASKS,

    Cet ouvrage est tir du n 972 de la lJihliolhqtie de Paris et ilexisteaussi dans les manuscrits de Lcydc [CodexMo; Mcci.i.x).H a

    pour titre : Livredes douzechapitresd'Oslansle Saycsur la sciencedela Pierre illustre: Au nom de Dieu, etc., le sage Oslans dit : ceciest l'interprtation du Livre du Contenant,dans lequel on lrou\e lasciencede l'oeuvre, etc. J'ai reproduit ce titre et ce rsum initial,dansmon Introduction la Chimiedesanciens,p. 21()Au dbut, il est dit que Abou ChedddKhaled ihn Kl-YezidAros,

    frapp d'admiration par la lecture du livre d'Oslans, le traduisitde sa langueoriginaleen grec; puisAbdallah bn Ahmed ihn Hindi le

  • l'i TRAITES D'AI.CIIIMIEARA11E.

    retraduisit en persan (pclilvi?); plus tard, Djafar ibn MohammedibnAmrKl-Faresi,dans l'idiome du Khorsan, enfinAbou BekribnYabiail>nkhalcd Kl-GhassniEl-KhorAsiien arabe, en y ajoutant deuxsections, etc.

    Si ces indications sont exactes, l'ouvrage aurait eu une premireorigine persane, vers le temps des Sassanidcs, c'est--dire unepoque contemporaine de Zosime et des vieux alchimistes grecs.Mais il est plus que douteux que le livre soit aussi ancien; le litremme, Livre du Contenant, est d'une poque plus moderne, car ilappartientaussi un ouvrage de Hases,mdecin clbredu xucsicle.Cependant, il me parait utile de reproduire l'analyse qui suit, donneen arabe :La premire partie renferme un chapitre sur la pierre philoso-

    phique et un chapitre sur la description de l'eau, sur les prpara-tions, sur les animaux; la seconde partie renferme un chapitre surles plantes, sur les tempraments, sur les esprits, sur les sels; unchapitre.sur les pierres, sur les poids, sur les prparations, sur lessignessecrets.J'ai donn ce livre, dit-il, d'aprs les paroles d'Ostans le Sage,

    cl j'ai ajout a la findeux chapitres, d'aprs les paroles d'IIraclius leHumain,les paroles d'AluniAli l'Indien, les paroles d'Arstote l'gyp-tien, les paroles d'Herms, les paroles d'Ilippocratc, les paroles deDjberet les paroles de l'auteur d'Emsc. Ailleurs il cite Aristote,Platon, Calicn,Homanus, les livres des anciens en langue grecque,Abou Bekr,e'est-a-direHases, Djamhour, autre alchimiste arabe; cequi rpond aux additionsdu dernier traducteur.Tout ceci montre piele nom d'Ostans a t mis en tte de l'ou-

    vrage, litre d'enseigne et pour lui donner de l'autorit. On voit enmme temps que le dernier compilateur est postrieur Djber et aHases.Cependant le trait ne renferme aucun indice positif d'isla-misme, et les nombreux noms grecs qui y sont cits le rattachent la tradition antique. A ce point de vue, il et t fort intressantdepossder les chapitres uumrs plus haut, spcialementcelui relatif

  • NOTICE. 15aux signes secrets, lesquels ne figurent plus dans les manuscritsarabes. Mais aucun de ces chapitres techniques d'Ostans ne setrouve aujourd'hui dans nos manuscritsde Paris ou de Leyde : soitqu'ils n'aientjamais existe dans l'ouvragemme, le compilateur ayantcopi le prambule d'un autre livre; soit que le copiste n'ait pas jugopportun de les reproduire. Quoi qu'il en soit, nous donneronsdeuvdes petits traits qui existentdans le manuscrit de Paris.

    Le premier est extrait du Kildbel-Fooul.Il expose les noms et lesqualits de la pierre philosophalc.L'auteur parle la foisde l'Egypteet de l'Andalousie,ce qui montre son caractremoderne. Il cite Aris-tote et lui attribue un rcit symbolique sur le Lion, qui rappellele symbolismede la chasse au lion par le roi Marcos, exposdans leSenior (Thealrumchemkum,t. V, p. 2/10).

    Un second extrait du livre du sage Ostans est prsent plus loin.C'est un songe emblmatique, o il est question d'un palais septportes, avecdes inscriptionsen langue gyptienne, persane, indienne,et un dbat sur la supriorit relative de la Perse et de l'Egypte. Lessept portes du palais rappellent les sept portes de l'escalier symbo-lique des mystres mithriaques chez les Perses, d'aprs Gelse, portesqui figuraient a la lois les astres cl les mtaux.

    H y a peu de chose sans doute tirer de ces allgoriespour lascience chimiquepositive : mais elles sont significativespour l'histoirede la transmissiondes ides.

    IV.EXTRAITDUMS.NIO7/1DUSLPPI.ISMESTAHAOEDEPAMS.

    M. Hondas a traduit un extrait de ce manuscrit, renfermant unesrie de citations d'auteurs anciens sur la pierre philosophalcet surson caractre prcieux, sous des apparencesviles. On y rencontre lesnomsde Herms, Dmocrite, Marie, ileftllc du ivi de Sala, Atsou-sabia, c'est-a-direThosbie, Galicn, Marianos, Marqouch, c'est--dire Marcus, ainsi que celui de Djber. Cet extrait sera donn plusloin.

  • 10 TIIAITKS D'ALCHIMIEAUAhX

    J'ai galement fait examiner le ins. n 107/1bis.D'aprsune noie que M. Zotcnberg a bien voulu me remettre, te

    manuscrit renferme un commentaire d'Abou Abdallah Mohammedibn Amyal Kl-Tcmimi sur un traite d'alchimie intitul : Formesclfiyiucs, dont rauleur est dsign par le titre de El-Hakim (le Sage).Dans ce commentaire, on cite les noms cl les crits d'Agathodmort,rie Marqouns (Marcus), d'Herms, de Khled, de Dzou'n-Non,de Marie, d'Arehclaiis, de Socratc, d'Asfidous(Asclepias?), d'Aros(Ilorus), de Housem (Rosimus, c'est--direZosime?) ou Roustcm.Ce commentaire est une pure compilation, sans doute de secondemain. Il est suivi de deux appendices et d'un pome de Dzou'n-NonKl-Misri.Je n'ai pas cru utile de reproduire tout ou partie dece manuscrit.

    Arrivonsmaintenant auv ouvrages arabes qui portent le nom de

    Djber ou Gber. Ils offrent une importance toute particulire pourl'histoire de la scienceau moyen ge. Kn effet, c'est au nom de Gberque les auteurs qui ont trait de l'histoire de la chimie ont rattachla plupart des dcouvertes qu'ils attribuent aux Arabes. Mais celleattribution ne repose point sur l'tude des crits arabes de Djber,aucun de ces crits n'ayant t port jusqu'ici la connaissancedupublic.On s'est fondseulementsur les oeuvreslatines, dites de Gber,imprimes au \vie sicle, oeuvresqui ont joui de la plus grande r-

    putation depuis le xvcsicle et qui ont t continuellement citesdans le inonde occidental. Or l'examenapprofondide ces ouvrageset leur comparaisonavec les crits latins authentiques du xinesiclem'a conduit celte convictionque tous ces prtendus ouvrages latinsde Gber sont apocryphes: je veux dire qu'ils ont t composs pardes auteurs latins du xivcsicle cl de la lin du xtir\ qui ont jug propos de les mettre sous le patronage d'un nom lgendaire, faisantautorit de leur temps, celui de Gber.

    Dans les livres arabes qui portent le nom de Djber, il n'est faitaucune mentiondes dcouvertesqui figurent dans ces oeuvreslatines,telles que l'acide nitrique, l'eau rgale, l'huile de vitriol, le nitrate

  • NOTICE. 17

    l'argent,et la plupart de ces dcouvertesparaissentmme trangreset postrieures auxArabes.J'ai dveloppcette,dmonstration dans unautre volumedu prsent ouvrage. Mais, pour donner une hase solide la discussion, il m'a paru ncessairede faire traduire et de publiertous les ouvragesarabes portant le nom de Djber, qui sont parvenusma connaissance.Que cesouvrages mmeaient t rellement critspar le personnage un peu lgendaire appel DjAber,c'est ce (piemeldj en doute l'auteur du Kildb-al-Filirist (voir plus loin). Si quel-ques-uns paraissent remonter en elFetjusqu' DjAbcr,d'autres ont tassurmentremanis, sinon composs, par ses disciples, et plus tardpar les alchimistesqui se sont rattachs son cole. Hest arriv poul-ies oeuvresde DjAbcrla mme chose que pour les oeuvresd'Aristoleet de tous les grands savantset compilateurs de l'antiquit. La liste desouvragesde DjAbcr,donne dans le Kildbal-Fihrisl, sera traduite plusloin : elle renferme plusieurs doubles emplois et des livres qui appar-tiennent videmment des poques postrieures, parfois mme deplusieurs sicles et contemporains des croisades. D'autres, au con-traire, parmi ceux qui vont tre reproduits, portent un caractre plusancien et fort voisin de celui des Byzantinsdu vitcsicle, tels queStphanus et le Pseudo-Comarius. Faire la distinction certaine, ouprobable, entre les ouvragesarabes authentiques de Djberet ceuxdeson cole serait un travail que je ne voudrais nullement tenter, fautedes donnesconvenables.Maisce qui est indubitable, e'estque ce sontl des ouvragescrits en langue arabe, entre le i.\cet le xncsicle, une poque antrieure aux rapports des Latins et des Arabes, et queles derniers s'accordaient les mettre sous le nom de DjAbcr: c'est ltout ce qu'il nous importe de savoir, pour procder leur compa-raison avec les ouvragesalchimiques latins.Les traits que M. Iloudas a traduits et que je vais donner sont au

    nombre de six.

    ALCHIMIE.m, 2*paitic. 3Minuit11110)111.

  • I* TIIAITKS IVAI.CIIIMIKAIIABE.

    i. ir.mur. or.LARouvre,COMPOSPARIF.CHEIKHABOI'MOI'SAPJ.VPERBENIIAlY.lXPO-OlirV.

    L'auteur dbute par les formulesmusulmanes: *Au nom du Dieuclment cl misricordieux.Les oprationsqu'il indique sont d'uneexcution prompte el facile, les princes n'aimant pas les oprationscompliques,et ce sont cellesque les sages excutent facilementpourles princes. Il recommande le secret. Les anciens ont dit : Si nousdivulguionscelte,oeuvre, le monde serait corrompu; car on fabrique-rait l'or, comme on fabrique le verre. Il dcrit en termesobscurs lapierre philosophaleou imamet parle do la dure de l'opration, encitant son LivredesSoicanL-dix(chapitres) et son Livrede l'oprationdessagesanciens.Puis il insiste encore sur le secret, sur la rapidit del'opration,sur les propritsde l'lixir; il citoson Livredesliahtnces,parle de ceux qui n'atteignent pas le but et de ceux qui y sont par-venus.On opre avec la balance du feu (voie igne), avec la balancede l'eau (voie sche), ou par la combinaisondes deux. Il conclut sanssortir de ces dclarationsvagueset dclamatoires.Aucunauteur ancienn'est cit.

    II. I.KPETITLIVREDELAtUSllICORDE,l'AiDJ.iUEB.

    Ilnumere ses traits et leur caractre; les uns ont la forme all-gorique, et leur sens apparent n'ollre aucune ralit. D'autres ont laforme de traits pour la gurison des maladies, de traits astrono-miques, de traits de littrature, avec,senslittral ou figur. D'autrestraitent des minraux et drogues, qui ont troubl l'esprit des cher-cheurs, les ont mins el les ont pousses fairede la fausse monnaieet tromper lesgens riches.Il faut maintenantcrire un ouvrageclair.11rappelle encore son Livre des Soixante-dix,celui do Nadhm,de La

    t Royaut,de La iXaturcde l'tre, des Vingtpropositions',de LaBalanceunique.

    Puis vient la description d'un songe.L'auteur dclare qu'il va d-

  • NOTK'.K. 19

    are une voio claire cl recommande!le secret. Il faut prendre desproduits purs, recourir des oprationsparfaites,prparer le fou puret l'huile pure et en former Yimam,prparer l'lixir d'or et l'lixird'argent et le conserver dans un vased'or, d'argent ou de cristal leroche. Il termine cet exposvague et obscur, en disant qu'il n'a riencach.

    III. I.ELIVHEDESBM.iSCBS.

    L'auteur dbute par l'loge de Dieu; puis vient un petit apologuesur Adam, destin faire l'loge de l'intelligence.Sociale, dit-il, lafait rsider dans le cauir. Il cite Platon, Arislole, Pylhagore. Suitl'loge de la tte et l'expos des compartiments du cerveau, o setrouvent localisesl'imagination, la mmoire et la pense : c'est unepremire tentative de pbruologie. On lit la suit.' un rsum dela Logiqued'Aristote, etc. L'auteur renouvelle encoreune foissa pro-fession de foi de bon musulman, comme s'il apprhendait que sesconnaissancesscientifiquesne parussent suspectes. Il dit qu'il va r-vler la science et il parle de ses livres: Les Indices, Le Momiesup-rieur et le Mondeinfrieur, le Livredu Soleilet de lu Lune, le Livrede la Synthse,Chemin faisant, il cite des auteurs grecs dont le nomest dfigur, l'exceptionde Dmocrite, de Sergius(?) et d'Aristote,et il arrive, par ce longdtour, aux proprits de la pierre philoso-phai. Aprs diversesdclamations, il expose la doctrine des quatrelments et des quatre qualits : tout consiste dans l'quilibre desqualits et des natures. Djber dclare, l'appui de ces ides, qu'ila comment le Penlaleuque et tudi l'Evangile, les Psaumes et lesCantiques; puis il cite le Coran.

    Celte composition incohrente se poursuit par une srie de pour-quoi, analogues aux Problmes d'Aristote, mlange de crdulitpurile et de charlatanisme et se rattachant, pour la plupart, deschoses mdicales. Le mme genre de questions se retrouve dans untrait alchimique latin, attribu Al-Farabi (ms. 7156, fol. 131vetsuiv.), mais avecun caractre plus gnral. Djber cite en passant le

    3.

  • 20 TIUITF.S D'ALCHIMIEA11AI1K.

    tableau magique d'ApolloniusO, ol il classeses pourquoid'aprs 1rsproprits des matiresanimales, vgtales, minrales, en invoquantSocrate et Pythagorc.

    Il revient alors aux vertus que doit possder l'adepte ol dclarequ'il a expos tout ce qui est ncessaire&l'oeuvre.Puis il cilo un pr-tendu dire astrologiquedo Ptolme, sur les noms des nouveau-ns,et un calcul mystiquede Stplianus. Le secret no doit tre dvoilqu'aux gens purs.Nous rencontronsici un tableau cabalistique, fondsur la compo-

    sition numrique des nomsd'une ebosoet qui prtend en dduire lesproprits. L'auteur termine en exposant,d'aprs les mmes ides, lacompositionde la pierre (pbilosopbalo)animale, el celle do la pierreminrale : nousnousrapprochons icides thories prtes Djber parla traduction latine qui porte le nom d'Alchimied'Aviceimc.

    Tel est ce livre bizarre, mlanged'ides cabalistiques et philoso-phiques, la foisbeaucoup plus prcises et moins sensesque cellesdes autres livres attribus Djber. Il ne serait pas surprenant qu'ilft le plus ancienel le plus authentique : car c'est le seul qui ren-ferme des noms de chimistes el de philosophesgrecs; et peut-treest-ce celui qui rpondrait le mieux aux biographies de Djber, envi-sag commeun Saben, ayant vcu Harrn, et rattach la culturesyro-grecquo.

    IV.LELIVREDELAMISRICORDE.

    Le dbut est toujours le mme. Djber veut crire un livre clair,pour le bien des chercheurs. Aprsdivers raisonnementsmdicauxetphilosophiques, il invoquela ncessitdes connaissancesastrologiques,en raison des influencessidrales sur les phnomnes; puis il exposele symbolismealchimiquede l'me el du corps, et celui des diversesparties de l'oeuf philosophique. Il ajoute : L'homme engendrel'homme el l'or engendre l'or; vieil axiome grec.

    (l>DeTvanc.

  • XOTICK. 91

    L'oeuvre,dit-il, est produite par une scnlochosocl par quatre :dit*l'est par lesquatre lments, leur qualit, les sept mtaux: co sont lesdouze facteurs do l'oeuvre.Tout ceci rappelle StphanusO. Il doit yavoir convenanceentre l'me et lo corps, en alchimiecommedans lergne animal, o le corps d'un hommo no peut recevoir l'Amed'unoiseau.Do mme l'Ame,qui est lo mercure, no peut entrer dansdescorps tels que le verre, la tutie, ou le sel; mais seulement dans lesmtaux, etc.

    L'auteur parle ensuite do l'lixir et il assimile les proprits dismtaux celles do la bile et du sang ; co sont encore la des ides

    prsentesdans des termes analoguespar StphanusW,Chemin faisant, on rencontre une glose d'un disciple de DjAher,

    relative l'affaiblissementspontan do la force de l'aimant; ce qui.,ivpond en effet certains faits connus des physiciens.

    Notonsaussi la thorie du microcosme et du macrocosme, djrelate dans OlympiodoroM,d'aprs Herms.Mais le seul auteur citnominativementici est Platon.Tout ce trait est consacr exposer une foule de subtilits, m-

    lange de chimie et de mtaphysique, qui rappelle les alchimistes

    byzantins.Mais le mode de compositionen est diffrent de celui desautres ouvrages de DjAbcret beaucoup plus diffus; il est ml de

    gloses, ducs aux disciplesdu matre, que les copistes ont fait entrerdans le texte primitif.

    V.LELIVREDELCOXCEXTBATWX.

    C'est un extrait formde divers articles, sans rapport immdiatlesuns avecles autres.L'auteur exposed'abord qu'une chosenopeut pos-sder plus de dix-sept forces.Les qualits extrieures d'un corps sont

    opposes ses qualits internes.On trouve ici la thorie des qualits occultes, et l'crivainexplique

    l>>Inlr. laChimiedesanciens,p.393.''' JbicL,p. 292.

    t>JCollectiondesAlchim.gra, trad.,p. 109,n*5i.

  • 2> TIUITKS D'.M.CIIIMIKAllABK.

    comment on peut comploter les qualits extrieures du plomb et onliminer les qualits intrieures insuffisantes,de faon en faire dol'or. C'est la une thorie rpii existait dj chez les Grecs, mais qui al surtout dveloppe par le Pseudo-Arislolc alchimiste, dans lestextes latins donnes comme traduits de l'arabe,Les lments, ajoute encore Djiicr, sont les mmesdans les di-

    vers corps, mais la proportion en est diffrente; thorio qui faitcomprendre en effet la possibilit de la transmutation et indique lamarebe suivre pour y parvenir.

    Aprsce premier chapitre vient un discours sur le corps, l'me etl'accident, rempli de subtilits purement logiques; puis un nouveaudiscours sur les lments de l'existence, o reparaissent les dix-septforces; un autre discours sur les transformations,relatif la nutritionet la digestiondes aliments; un autre discours sur l'utrus, et letrait se termine par un article exprimental sur la prparation dela rouille de cuivre. Cet article est une interpolation faite par uncopiste beaucoup plus moderne.

    VI.I.KLIVREDVMERCVREORIENTAL.

    DjAhercite d'abord son livre Sur les pierreset lesoprations.Ilan-noncequ'il va rvler le secret du mercure orientalW.Il parle d'aborddu mercure de la pierre (philosophale) et du mercure minral.Ondoitdonner aux corps des esprits, tirs de ces corps mmes. Il expose ladistinctiondu mercure oriental cl occidental : l'un est l'esprit, l'autrelaine. Suit une dissertation scolasliqucsur les qualitsfroide cl sche,chaude et humide du premier : il est destin fournir le complmentdes (pialits des mtaux, et il semble que, dans la pense de l'au-teur, ce mercure ne puisse cire isol comme tre distinct et ind-r

    pendant.111l.omercureorientalel le mercure

    ocridrnt.ilsontcitsdansunarticledesAlchimistesgrecs.(Collection,etc., trad.,

    p.373.)Maiscetarticle,ajouteaprscoupdansle manuscritgrec,semblede dateplusmodernequelesautres.

  • XOTICK. "23

    Suivent un second trait sur lo mercure occidental, qui est IVaudivino et lo myrte mystique, et un troisime trait ou livre sur lefeu de la pierre, substance de la teinture des mtaux,

    Tels sont les ouvragesarabes de DjAbcrcontenus dans les manu-scrits de Paris et de Leyde dont j'ai eu connaissance, Leur analysepermet do so faire une ide gnrale du caractre de son envie, etmontre comment celle-ci est en rapport immdiat avec un certainnombre des thories et des ides exposesdans les traductions latinesdes alchimistesarabes, par exempledans les livresattribus Platon, Aristole, Hases, Avicenne, thories et ides qui ont passde laux alchimistes latins du xiV sicle.On voit ici quelle en est l'origineprobable et pourquoi DjAbera pu tre regard comme lo pre et lematre des alchimistesarabes. On peut rattacher certaines de ces tho-ries celles des Grecs byzantins, rendues de plus en plus subtileset quintessencies.Maiselles prsentent un caractre plus rcent queles crits rattachs directement la tradition grecque, tels que ceuxde Crats, d'Kl-IIahih, en arabe, ou la Turbu, en latin. Au contraire,les oeuvresarabes de DjAberet les ides qui s'y trouvent sont extrme-ment loignes, soit commeprcisiondes faits, soit comme clart desdoctrines, soit comme mthode de composition; elles sont, je le r-pte, extrmement loignesdes crits latins du Pscudo-Gber^. Nonseulement les faits nouveaux et originaux que renferment ces critslatins sont ignors de l'auteur arabe, mais il n'est mme pas possiblede rencontrer dans les ouvrageslatinsmis sous le nom de Gber unepage, ou un simple paragraphe, qui puisse en tre regard commetraduit des traits arabes que je viensde rsumer.

    Donnons au contraire comme terme de comparaisonl'analysed'un

    MSurcenom,voirlanoteSde lapagea.

  • >'i TIIAITKS D'AIXIIIMIKAUABK.

    ouvrage heauroiip plusmoderne, d AbouHckrihn Bechroun, dlvcde Maslenia, et derit en Kspagncau commencement du XV*sicle.Cet ouvrage a t insr par Ihn Khaldoun dans sa compilation. Knvoici lo sommaire :Troischosessont a envisagerpour l'lixirou pierrephilosophale: s'il est

    possiblede lu fabriquer;avecquellematireonla fait, et comment.Quant au premierpoint, il n'y a pas lieu de le discuter,or je vousai

    envoyun chantillondelixir.I/oeuvrersideen touteschoses,car ellesconsistenten des combinaisons

    desquatrenatures(lments)et s'yrsolvent.Lesmanipulationssont les suivantes: la rsolution(dcomposition),le

    mlange(ou combinaison),la purification,la calcination,la macrationetla transmutation.Il y a deschosesdcomposablesqui sont susceptiblesdepasserde la puissance l'acteet deschosesindcomposables.Vousaurez,h connatrele mode de sonaction (la pierre), le poids, les

    heures,la maniredont l'espritestcombinavecelle et commentl'mes'ylaisseintroduire; si le feu a le pouvoird'en dtacher l'esprit dj com-bin, etc.Suiventdesraisonnementsassimilantle corpset l'mede l'homme ceux

    lela pierreI/or, le fer, le cuivrersistentmieuxau feu que le soufre,le mercureet

    lesautresesprits(corpsvolatils) Lescorpsont commencpartredesesprits ; quandle feuest trs intense,il lesreconvertiten esprits. Puis viennentdesthoriessur la volatilitet l'inilammabilitdesesprits;tandisque lescorpsne s'enflammentpas,parcequ'ilssontcompossde terreet d'eau. Suiventdes raisonnementssubtilset vaguessur le chaud, lesecet l'humide,raisonnementsqui ont eu autoritjusqu'au tempsde laphy-siqueet de la chimiemodernes.Les philosophesredoutentles feuxardents.Ils ordonnentde purifierles

    natureset lesesprits, d'enexpulserlesimpuretset l'humidit,qui sontlescausesdudprissement.Avisdiverssur la pierre : lesuns prtendentqu'elleexistedans le rgne,

    animal;d'autresdansles planteset dansle rgneminral;d'autresdanslestrois rgnes.

    Lesteinturessontdedeuxespces: l'uneestsemblablecellequiparcourt

  • NOTICK. 25tu toussonsun vtementblanc, elleest fugace;l'autreproduitlacomersioiil'unesubstanceen une autre, dont elle prend la couleur. Ainsil'arbreconvertitla terre eu sa propresubstance;l'animals'assimilela plante. |)ocettemanire,la terrodevientplanteet la plantedevientanimal, etc. L'au-teur poursuitsesraisonnementssur laviecompare,lela planteet de l'ani-mal.On doit tirer la pierredu rgneanimal,cjuiestde l'ordrele pluslev.Apresces raisonnementsvagues,il continueen ces termes: aJe vousai

    exposen quoicettepierreconsiste,je vousen ai indiqule caractresp-cifiqueet je vaisvousexpliquerlesdiversesmaniresde la traiter.Prendsla noble,pierre, mets-ladans l'alambic,spares-enles quatre

    natures, qui sont l'eau, l'air, la terre et le feu, c'est--direlecorps,l'me,l'espritet la teinture.Helirecliacunde ceslmentsdu vasequi le renfermeet pi-endsle.prcipitqui resteau fond.Traite-leparun feuardent,jusqu'ce qu'il perdesa noirceur,etc.Il dcrit la suitedes oprations,en termestoujoursvagueset obscurs,et dclarequ'onaboutit une eboseunique,

    '

    bomogne,incorruptible,qu'ildcriten termesampliigouriques,Telestlecorpsdanssontatparfaitet voill'oeuvre,Quant la eboseappelecru/par lesphilosophes,ce mot ne dsignepas

    l'oeufde la poule.Il dfinitensuitel'oeufd'une faonpeu intelligible,ainsi.quelesprincipauxtermesalcbimiques.Le cuivreest lasubstancedonton aexpidsla noirceuret qui a t rduiteen cendre.Lamagnsieestla pierredesadeptesdanslaquellelesmesse fixent.La pourpreestune couleurrougefonce,produitepar la natureplastique.Le plombest une pierredouedetroispuissances,etc. Quant au restedesnoms, on lesa imaginspour d-routerlesignorants.

    Ce petit trait renferme les mmes tbories que ceux de Djber,sous une forme plus mthodique, plus moderne el plus voisinede lascolastiquc aristotlique : son langage peut servir jusqu' un certainpoint fixerdes points de repre.

    En tout cas, l'ensembledes ouvragesarabes que nous allonspublier,joints aux traits syriaques contenus dans un autre volume, prsenteun grand intrt pour l'histoire de la science, attendu qu'il fournitune connaissancesolide de la vritablealchimiearabe, ignorejusqu'ce jour. Ils permettent d'tablir la suite et la filiationdes faitset des

    ALCHIMIE. m, 2epartie. !\

  • 20 TIUITKS D'AIXIIIMIP.AlUW.

    doctrines alchimiques, depuis |e temps lesGrecs d'Egypte d'abord,puis do liyzance, jusqu'aux savants Syriens, leur suite jusqu'auxArabes; et enfin il montre comment on est passe?do ceux-ci l'alchi-mie latine proprement dite. Leur tude constitue un long et difficiletravail, qui n'avaitjamais t entrepris jusqu'ici dans des conditions\i aiment critiques oi qui complte mes recherches et publicationsantrieures sur les alchimistesgrecs.

    Nous allons maintenant reproduire la traduction de la partio duKitb-al-l'ihrisl, relative aux alchimistes et quelques indications ana-logues.

    KXTIMITDUKITAIi~AI.-FIHMST.

    Diximesectiondu Kith-alFihirst.Cettesectionrenfermedes renseigne-ments sur lesalchimisteset sur ceuxdesphilosophesanciensou modernesqui ont pratiqule grandoeuvre.

    Voicien quelstermess'exprimeMohammedhen IshaqEn-Nedm,connusouslenomde lhn Ahou Ya'qoubEl-Ouarrq:lits gensqui pratiquentl'alchimie,c'est--direceux qui fabriquentl'or

    ei l'argentavecdesmtauxtrangers,assurentque le premierqui a parlde lasciencede l'oeuvreestHermsleSage,originairede laBahylonieet quialla s'tablir Misr(Egypte),aprsla dispersiondes peuplesloin deBabel.Il rgna sur Misr et fut un sageet un philosophe.Il russit pratiquerl'oeuvre,et composasur ce sujet un certain nombre d'ouvrages.11tudiales propritsdescorpset leursvertusspirituelles,et, grce sesrechercheset a ses travaux,il russit constituerla sciencede l'alchimie.11s'occupalecomposerdestalismanset rdigeasurcesujetdenombreuxtraits.Toute-fois, ceux qui sont partisansde la doctrine quiadmetune haute antiquitpour l'alchimie,assurentque cette scienceexistaitplusieursmilliersd'annesavantHenns.Ahou BekrEr-Rzi,c'est--direMohammedbenZakariya,prtendqu'il

    n'estpas permisde donnerle nom de sciencephilosophique cellequi necomprendpasl'alchimie,et qu'un savantne sauraitmriterla qualification

  • TllADUGTION. '27

    lephilosophe,s'iln'estexpertdans legranduuivre;car relui-lasi'iilpeutsepasserle tout le monde, tandisque tous lesautreshommesont hesoindelui,ncausedesa scienceet de sasituation.Certainsadeptesle,la sciencedel'alchimieassurentpiel'oeuvrea t rvlpar Dieu(que sonnomsoitglo-rifil) un certainnomhrede gensqui se sont adonns cet art; d'autresdisentque la rvlationen a t faiteparDieu le Trs Haut Mose,lilsd'Ainranet sonfrreAaron(quesureuxdeuxsoitlesalut!), et que celuiqui opraiten leur nom taitQaroun.Celui-ciayant accumulbeaucoupd'oret d'argentet en ayantformdes trsors,fut, sur la priredoMose,enlevparDieu,qui s'taitaperude l'arrogance,de l'orgueilet de la m-chancetque lui avaientinspirslesrichessesqu'il dtenait.Dansun autreendroitde seslivres,Kr-Bziprtendque bonnombrede

    philosophes,telsque Pylhagorc,Dmocrite,Platon,Aristoleet Calicn,endernierlieu, pratiquaientl'alchimie.Mohammedhen Ishaqajoute quecesderniers,aussibienque lesautres, ont crit des livressur l'alchimieet ontpratiqucette science.Ce sont l des chosesqui appartiennenth Dieu etque lui seul connat; quant nous, nous nous abstiendronsdans notrercitde tout blmeet de touteexagration.

    IIKHMSI.KBAIIYI.O.MEX.

    On est en dsaccord son sujet.Selonles uns, c'taitun desseptgar-dienschargsde veillersur lessept temples; il avait la gardedu templedeMercuredont il aurait pris le nom, carMercure,en languechaldenne,se dit Herms.Selond'autres, il se serait,pour divers motifs, transportsurle territoirede l'Kgypteet aurait rgnsur cepays. Il aurait eu un cer-tain nomhred'enfants: Toth, a, Ochmoun,Atsrihet Qifth, et il auraitt leprincipalsagedesontemps.Aprssamort, il aurait t enterrdansl'dificeconnudans lavilledeMise(Memphis)souslenomdeAhouHermset que le peupleappelleles deuxpyramides: l'une d'ellesseraitson tom-beau,l'autre celui de sa femme.Certainsauteursprtendentque cette se-condepyramideseraitle tombeaudu filsd'Herms,qui lui succdaaprssamort.

    (Descriptiondespyramides.)

  • 28 TJU1TKS D'Al.CIIIMIKAUABK.

    LIVRES|>|IERMKSSURl.'M.OIIJMIE.

    i" l.e livre d'Herms son lilssur l'rriivre;a0 lo livre cloJ'or liquide;3 le livre 'l'oth sur IViuvre;!\ati-uitde la vendange;5 le livredesSecrets;6Ule livred'Kl-lIarithous;f lelivred'l-Melalhis;8le livred'KI-Kslheinakliis;y0le livre do Ks-Selmathis;io le livred'Armins,discipled'Herms;11lelivredeXilads,discipled'Herms,sur l'opiniond'Herms;ia le livred'Kl-Adkhqi;i3 lo livre deDemanospar Herms.

    nsrAKs.

    (le fut l'un lesphilosophesqui pratiqurentl'oeuvreet so rendirentc-lbrespar leurstravauxet leurs ouvragesrelatifs cettescience,OstansleItoumi (Cre) tait un des habitantsd'Alexandrie;il composa, ce qu'ilrapportedansune de sespltres,milleouvragesou opuscules,ayantchacunun nomparticulier.Leslivresde tousces auteurs sont crits dansun stylenigmaliqueet obscur.Parmi leslivresd'Ostans,on citele livrede la con-versationd'OstansavecThouir, roi de l'Inde.

    ZOSIMK"1.

    Parmieux figureZosime,qui suivitla mme voiequ'Ostans;il a com-posle recueilintitul: LesClefsde l'oeuvre.Ce traitrenfermeun certainnombred'ouvrageset deptres,disposssuivantunordreauquelils emprun-tent leurdsignation: premire, deuxime,troisime,etc. On donne a cerecueille nomde : LesSoixante-dixpitres.

    NOMSDESPHILOSOPHESQUIONTPARLDEL'OEUVRE.

    i Herms;3 Agathodmon;3Anlhos;/jMclinos;5Platon; 6Zo-sime; 70Asthos;8 Dmocrite;g0 Ostans; io Heraclius;11 Bouros;ia0Marie; i3 Desaours;i/r*Africanus(critAfraghsous);i5 Stpha-nus; i(i Alexandre;17 Rimas(Chymes);180Djamseb;190Drasthos;

    (l>Dzismos;Risinosdunis.deLeydc.

  • TRADUCTION. 29io*Archlas;il" Marqouns;i-x"Synsius?(Senqcha);a3a Situas(dou-blet leChymes);a/| Housem(douilletde Zosime);a5Foutes;aGaSa'ou-rs; uy" Dilaos;a8 Mouyans;ag" Sefids;3oQMcltdars;3i Fern-ouiis;3aMcsolltios;33KaltinArllta;3/tAresKlqiss;35KhledheuYezid;36Kstaphcn(doubletdo Stphanus);37ellarabi; 38 DjherheuHay)au; 39 Yaltyahou Khledhou Harmek;/|o Mialliif l'Indien, leFranc; /ii' Dzou'n-Nonl'Kgypticn;/ta0 Salem hou Forouh; /|3 Ahou'Isa IoBorgne;/|/| KMIasenheuQodatna;/|50AhouQirn; /|60Al-Bouni;k7 Sedjada; /|8 Kr-Rftzi;69 Ks-ShKl-'Alou;5o Ihn Ouahchiya;5t KI-'Azqiri.Telssontceuxqui sontindiquscommeayantfaitl'oprationprincipale,

    cellede l'lixircomplet.Tousceuxqui sont venusaprseux et qui se sontadonnsa cette scienceont ut leursclFortsimpuissantset ont dit se borneraux oprationsextrieures;ils sont d'ailleursnombreuxet j'en parlerai;quand l'occasions'enprsentera,s'ilplat Dieu.

    KHLEDDENVKZDMEXMOVOLA,FILSD'ABOUSOfYN,I.KNOUVEAUCO.XVKRTIL'ISLAMISUK.

    Celui, ditMohammedheu Ishaq, qui s'occupale premierde mettreaujour leslivresdesancienssurl'alchimiefut KhledbonYezidbonMoaoua.C'taitun prdicateur,un pote, un hommeloquent,pleinl'ardeuret dejugement.Il fut le premier qui se fit traduireleslivresdemdecine,d'as-trologieet d'alchimie.D'unenaturegnreuse,on assure(pie, rpondantquelqu'unqui lui disait: Vousavezdonn la plus grandepartiede \ossoins la recherchede l'oeuvre,Khleds'cria: Toutesmesrecherchesn'ont d'autrebut que d'enrichirmescompagnonset mesfrres; j'avaisam-bitionnlecalifat,maisil m'at enlevet je n'aitrouvd'autrecompensa-tion que de chercher atteindreles dernireslimitesde l'oeuvre.Je veuxviter quiconquem'aconnu un seuljour, ou bien que j'ai connu moi-mme, la ncessitd'aller stationner la porte du palaisdu prince, a lafaond'un solliciteur,ou d'un hommeenvahipar la crainte.On assure,et Dieu sait mieuxque personnesi cela estvrai, queKhledrussitdanssesentreprisesalchimiques.Il a critsur celtematireun certain nombrede traitset opusculeset composbeaucoupde verssur ce sujet.J'ai vuenviron5oofeuilletsremplisde cesvers,et j'ai vuaussiparmisesouvrages

  • 30 TRAITES D'ALCHIMIEAIUIIK.son livre ticsChaleurs, le grand traite lela ahifa,le petit trait de laahifaet le livrede ses recommandations son filsau sujetde l'oeuvre.

    T1TIIKSDESOUVRAGESCOMPOSESPARLESSAGES.

    Lesouvragesque nousavonsvus, qui ont t vusparde nosamisdignesde foi, ou qui sontcitsdans leslivresdessavantsen alchimie,sont :

    i Le livredeDioscorussur l'oeuvre;a* le livredeMariela Copteaveclessages,quandceux-cise runirentauprsd'elle; 3 le livre d'Alexandresur la pierre; /|"le livredu Soufrerouge; 5le livrede Dioscorus,lorsqu'ilfut interrogsurdiversesquestionspar Desios(Synsius);6le livrede St-phanus;70lelivredeKcranisEs-Sem;8lelivredeScmos;90legrandlivrede Marie; io le livreleBothour(?)hen Nouh; 11le livredesAnecdotesrelativesauxphilosophesde l'oeuvre;1a0le livred'Eugnius;i3* le livredoTsoinoud;1/10le livrede lareine Cloptre;i5 le livredeMaghis;iGlelivre de Saqras(?); i^le livre de Balqis, reined'Egypte.Ce livre,com-menceainsi: Ellegravitla montagne; i8lc livredeslmentsdeZosimc(Hims); 190le livredeSergius,originairedeRasEI-An, l'voqueQourid'Edcsse;ao le livre de Scqnassur sa philosophie, l'empereurAdrien;ai le grand livred'Ares; aa le petit livre d'Arcs;a3*le livre d'Andra;aA0le livredc{l) aMariha; a5"lelivrede Nadircsle Sage; a6*lelivredu Nazaren,livre dans lequel il est dit que la philosophieest unephilosophieconforme son nom(?); a70le livre du Compagnondu Mih-rh; a8 le livred'Andra , undes habitantsd'Ephsc,a Nicphore;a90le livredesSept frres sagessur l'oeuvre;3ole livrede Dmocrilcsurtespilres;3i le livredeDousimos(Zosime) tous les sagessur l'oeuvre;3a le livredeKcrmanos,le patriccde Rome,sur l'oeuvre;33le livredumoineSergiussur l'oeuvre;3/ile livredu sageMaghissur l'oeuvre;35lelivre de l'ptredeBilklis(?)sur l'oeuvre;36 le livre de Thophilesurl'oeuvre;370lepremierlivredesDeuxmots;38ledeuximelivredesDeuxmots; 390le livrede l'ptred'Alexandre;/|0 le livredeBethrnos;l\\ lelivre de Qehan(?); 4a le grand livrede Heraclius(Hercule), divisenquatorzelivres;/|3 le grand livrede Sergius(Scgrs),au sujetdessonges

  • TI\AMH;TIO\. ai

    rrloltfs l'oeuvre;/M"le livredeScrgius(Serkhes)sur l'oeuvre;VVI*'livivde Djmschsur l'oeuvre.

    IIISTOIHEl>EIM.lllEItDESIIAYVA.NETLISTEDESESOtVIlAGES.

    .Sonnom tait : AbouAbdallahDjber boillayyAnbcn AbdallahKl-Koufi;il taitconnu sousle nomd'K-ouli.Losautoursnosontpointd'ac-cord son sujet.LosChiitesprtendentqu'il fut un de leursnotablesetundo leurs chefsWde doctrine;ils disent (ju'il fut un des compagnonsdeDja'farKdeq(queDieusoit satisfaitde lui!) et qu'il taitun des habi-tantsdoRoula.Ungroupede philosophesassure,au contraire,qu'il l'utundesleurset qu'il composades ouvragessur la rhtoriqueet la philosophie.De leurct, lesadeptesde l'art de fabriquerl'oret l'argentrevendiquentpour lui la suprmatiedanscet art, l'poqueo il vivait;mais ils disentqu'il avaitd toujoursse cacher. Ilsajoutentqu'il allait sanscessede villeen ville,ne sjournantjamaislongtempsdansun mmelieu, danslacrainteque le souverainn'attentta sesjours.Seloncertainsauteurs, Djhcrfaisaitpartiedu groupedes liarmcides,

    auxquelsil taitentirementdvou,et en particulier, Dja'farbon Yahya.Ceuxqui sont de cet avisajoutent que par son matre Dja'far,Djberen-tendaitparler du Barmcidede ce nom, tandisque lesChiitesestimentqu'il voulaitindiquerDja'farK-deq.Unepersonnedignede foi et qui s'occupaitd'alchimiem'a racontque

    Djhcrhabitait la rue BahEc-Cham,dans le quartier ditQuartierde l'or.Elle ajouta queDjberrsidaitle plus souvent Koufa causedes excel-lentesconditionsatmosphriquesde celte ville, et qu'il y prparait sonlixir.Lorsqu'ondmolitKoufale portiquedanslequelon trouvaunmor-tierd'ordupoidsd'environdeuxcentsrotls,cemmehommeme ditquel'en-droito on l'avaittrouvtait l'emplacementmmode la maisondeDjberbcn Hayyn,et que l'on ne trouva dansce portiqueque cemortieret unlaboratoirepour la dissolutionet la combinaison.Ceci se passaitsous lergnede'Izz-Eddaula,fds deMo'izz-Kddaula.AbouSebekteguin,le cham-bellan, m'a lit.que c'taitlui-mmequi avait retir le mortier pour onprendrepossession.

    "' Vf.textedonnelemotquisignifieporte,c'est--direguide.

  • .V2 TRAITES D'ALCHIMIEA1WBE.Unrcrlain nombrede savantsel degrandslibrairesm'ontassurquecet

    homme,c'est--direDjher,n'avaitjamaisexisten ralit.D'autresdisentpies'il a existil n'ajnmaiscomposd'autrelivreque celuide laMisri-corde;quant auxautresouvragesqui portentsonnom, ils seraientl'oeuvrede gensqui leslui ont attribus.Pourmoncompte,je disqu'unhommedemritequi semettraitau travailet se donneraitde la peinepourcomposerun volumede deuxmille pages,en faisantappel touteslesressourcesdesonesprit et de sonintelligence,sanscompterla fatiguematrielleque luiimposeraitle travailde la copie, et qui mettraitensuiteson livresous lenomd'unautre personnageayantou nonexist,seraitun imbcile.C'estlune choseque nul hommeayant quelque teinture de la sciencen'entre-prendrajamaiset ne voudraaccepter;car quel profit et quel avantageenretirerait-il?Djhera donc existen ralit;sa personnalitest certaineetclbre,et il est l'auteurd'ouvragestn's importantset trs nombreux.Il acrit sur les doctrinesdesChiitesdes livresque je citeraien leur lieu etplaceet*lesouvragessur diversessciences,ouvragesquej'ai indiqusdansce volume l'endroitqui leur convenait.On prtendqu'il taitoriginaireduKhorsn,et, dansleslivresqu'ila

    composssur l'alchimie,Kr-Ilzidit en parlantde lui : notrematreAhouMousaDjherben llayyn.

    NOMSDESDISCIPLESDEDJABER.

    Kl-Kharaqi,qui a donnson nom la rued'til-Kharaqi&Mdinc;Ibn'lydhet Kl-llchmimi.

    LISTEDESOlVKAGtSDEDJUEHSURL'OEUVRE.

    Ona de'lui une longueliste des ouvragesqu'il a composssur l'oeuvreetsurd'autressujets,,etila galementdonnune listepluscourte,nerenfer-mantpielesouvragesrelatifs l'oeuvre.Nousallonsdonnerune listegn-ralede ceuxde cesouvragesque nousavonsvus, ou qui nousontt citspar despersonnesdignesdofoi:

    iLe livred'Kstaqs,le premiermyrte, auxBarmcides;2le livred'Ks-taqs, le deuximemyrte, aux Barmcides;3le livre de la Perfection,troisimelivreaux Barmcides;4le grand livrede l'Unique;5*le petit

  • TRADUCTION. 33livretic l'Unique;G"le livrede la Base;7le livre de l'Explication;8" lelivrede l'Arrangement;90le livrede la (Hurl; io le livrede la Teinturerouge; 1i le grand livre des Ferments;1a0le polit livre des Ferments;i3* le.livre desOprationspar fusion;iV le livreconnu sous le nomdeTroisime;1fv"lelivrede l'Esprit; 1G0le livrede Mercure;170le H\redesCombinaisonsintrieures;180le livredesCombinaisonsextrieures;uf li

    tMMIltftltMtlOlItt.

  • Vt TRAITES IVAIXIIIMIEARABE.

    Aromates(?);86"lo livreluSincre; 870le livre du Parterre;88le livreluBrillant;890lelivrelela Couronne;90 le livredesFantmes;gi'lclivreluCadeaulela Connaissance;9a0le livrelesArsenics;93le Livredivin(?); g'i" le livrea khthif;g5le livreadressa Djemhourle Franc;gti"le livreadress Alibon Yaqthin;970le livredesChampsde l'oeuvre;JJS""le livreatlress Ali heu Ishaq le Barmcide;990le livre de la Dsi-nence(?); 1oolelivrelel'Orthodoxie;1o i le livrede l'Amollissementdespierres, adress Mauourlien Ahmed,le Barnicidc;ioa le livrelasDesideratalel'iruvre,adress Dja'farlienYahya,le Barnicidc;io3 lelivrelel'Ktonu;10/10le livrelel'Kxpositiondesaccidents.Tousces livresformentun total le1i2 ouvrages'".Djbera, en outre,compossoixante-dixlivres,parmi lesquelsse trou-

    vent: i le livrede la Divinit;a0lelivrelela Porte;3lelivredesTrentemots; /|le livrelelaSemence;5lelivrede la Voiedroite;6le livredesQualits;70le livrelesDix; 8le livrelesKpithctes;90le livrede l'Al-liance; io lelivrelesSept; 119le livredu Vivant; ia le livrede la Dci-sion; 13"lelivrelel'F.luquencu;1A0le livrede la Similitude;i5le livrelesQuinze; i(i le livre le l'Kgalit;170le livre de la Comprhension;18*lelivredu Filtre; 1

  • TUADUCTION. 35livredela Concordance;70le livre de la Condition;8 le livre de l'Exc-dent;o"le livrede la Plnitude; io le livredesAccidents.Djaberestencorel'auteurde dix discoursqui fontsuite ces livres,ce

    sont: i le livredes Apophtegmes(?) de Pythagore;'.iacelui de Socrate;3celuide Platon; h"celui d'Arislote;5celui d'Arsendjans(?); 6"celuid'Arkaghanis(Africanus?);70celui d'Ainours;8 celui le Dmoerite;

  • .'H> TIUITKS D'ALCHIMIEARABE.

    tromniciitaii-cde ceuxqui viennentd'trenommes,ce sont : i le livrede laPuret; 2lelivredesAccidents.J'aiencorecomposlesquatreouvragessuivants: i le livrede Vnus;

    i"le livrede la Consolation;l\ le livredu Parfait; /j le livre de la Vie.Puisdixautres livresselonles idesde Blinas(ApolloniusdeTyane),

    l'auteur desTalismans: r le livrede Saturne; a" le livre de Mars; 3 legrand livredu Soleil;If le petit livredu Soleil;5le livrede Vnus;6leli\re de Mercure; j" le grand livre de la Lune; 8 le livre desAccidents;n" un livre intitul: La Propritde sonme; io le livrede la Dualit.Djhera crit .surlesquestions,les quatre livressuivants: i" le livredu

    Rsultat;ule livredu Champde l'intelligence,3 le livre de l'OEil;/| lelivre de Nadlim(Posie).J'ai, dit-ilencore, compostroiscentslivressurla philosophie,trois centslivressur la mcanique(?},dans legenredu livrede.'lYqatlicr(.'), treizecentspitressur des artsdiverset sur les enginsdeguerre,un grandouvragesur lamdecineet environcinqcentsImitspetitsou grands,telsque le livre du Diagnosticet de l'Anatomie.J'ai critsur laLogiqueun trait selonlesidesd'Aristote,une tableastrologiqued'environilon pages,un commentaired'Kuclide,un commentairede l'Almagcstu,untraitlesMiroirs,un livresur leGourmand(?), [dtruitpar lesScolastiqucscl qui a tattribu AbouSa'idKl-Misri].Enfinj'ai composdes livresdepitet demorale,un grandnombre d'ouvragesexcellentssur lesformulesde conjuration;des livres sur les Nirendjat;sur leschosesqui agissentenvertude leursproprits;cinqcents livrespour combattreles philosophes;un livre sur l'ouvre ayant pour litre: leslivresde la Royaut,et un autreouvrageconnusous le nomde : les Parterres.

    UZOI'N-XOLNKI.-MISIli.

    Sonnomest Abou'l-KaidhDzou'u-N'oiinbonIbrahim,tl faisaitprofessionde soufismeet s'est lait un nom en alchimie, sciencesur laquelleil n critplusieursouvrages,entreautres: r lelivrede la (randebase;i le livredela Certitudesur l'oeuvre.

    Klt-tlZIMOIIAMMll)IIFAZAkAUlVA(llASKs).La placetenuepar cepersonnagedanslessciencesde la philosophieetde

  • TIIADUCTION. 37la mdecineest clbreet bien connue;j'en ai parl d'unemanirecom-plteen traitantde la mdecine.Il croyait la ralitde l'oeuvre,et il a com-pos sur ce sujetde nombreuxouvrages,parmi'lesquels il y a un traitcomprenantlesdouzelivressuivants: i" le livrede l'Introduction rensei-gnement; s" le livrede l'Introductionau sujetdes preuves;3 le livredesVers;/ile livrede l'Opration;5le livrede la Pierre;G0le livrede l'Klixir;7le livrede la Noblessede l'oeuvre;S"le livrede la Disposition;o"iclivredesOprations; io le livredu Renversementdes nigmes;i i" le livredel'Amiti; i'."le livrede la .Mcanique.Ses autresouvragessur l'alchimiesont : 1le livredesSecrets;2le livredu Secretdessecrets;3"le livre dela Divisionen chapitres;V le livrede l'Kpilrcparticulire;5"le livrede laPierrejaune; G"le livredesKpitresdesrois; 70le livrede la lltutationdesobjectionsfaitespar Kl-kindiau sujetde l'oeuvre.

    lits01VIICIIIYA.

    AboliBckrAhmedbenAliheuQaisbenKl-MokhtarbenAbdelkerimheullartsiyalienBadaniyalienHouralbiyaKl-Kczdni,l'unleshabitantsdeDjon-bolaet deQissin; c'taitl'un desXabalenslesplusverssdansla languedesKasdancens.J'ai longuementparldes laitsconcernantce personnagedansle Huitimediscoursrelatif la sciencede la magie,de l'escamotageet del'artleconjurerlesort, touteschosesdanslesquellesil a brill. Ici nousnedonneronsque ceuvde ses ouvragesse rapportant l'oeuvrede l'alchimie;ce sont : 1"le grand livredes Principesde l'oeuvre;-i'1le petit livre desPrincipesde l'oeuvre;3"le livrede la (radualiou; \ le livredesKntrctienssur l'oeuvre;5"un traitcomprenantvingtlivres,dsignssouslesrubriquesdepremier,deuxime,troisime,etc.("estunesriedesfac-similsdescarac-tresemployspar lesalchimisteset lesmagiciensquedonneIbnOuahchiya.J'ai lumoi-indinelacopiede;cesfac-simils,reproduitspar Ahou'l-ltasanibnEl-Koul; on y trouvequelquesnotessur le lexiqueet la grammaire,desposies,deshistoires,destracesconservesdel'critureleBciiiKl-Korat,parAbou'l-llasaubenKt-Tcueh.(l'estcepiej'ai vude plus lgantle1criturel'IbnKl-Koul,en lehorslulivrelel'Kgalit(;>)despeuplesd'Abou'I-'AnbasKs-Syineri;G"les lettreslel

  • 38 TIIA1TKSD'ALCHIMIEAllABK.

    pour lessciencesantiques;8*leslettresd'El-'Anbats.Il se peut quetous cescaractressetrouventdanslesouvragesscientifiquesquej'ai mentionnssurl.imagie,l'alchimieet la conjurationticssorts, cl qui sont employsdanslalangueque parlaientlescrateursde ces sciences,languecpiepeuventseulscomprendre,ceuxqui laconnaissent,et ils sont rares. Peut-treces inscrip-tionssont-ellestraduitesen languearabe,et il conviendraitde lesexaminerpour lestabliren caractresordinaires,chosequipourrait sefaire,s'ilplat Dieule Trs-Haut.

    KI.-IMIMM.

    Son nom tait 'Otsmnben SouedAbou Hara El-lkhtnimi,originaired'Ikbmim,un desvillagesde l'Egypte.Il taitfort habiledansl'art de l'al-chimieet l'un desmatresdanscettematire.11eut desdiscussionsde vivevoixet par crit sur ce pointavecIhnOuahchiya.Sesouvragessont : i lelivredu Soufrerouge; -J"le livrede la Sparation;3le livre desVrifica-tions; 'ile livrede la Rfutationdes souponsdontDzou'n-NounKl-Misria t l'objet; 5 le livre des Annotations;G"le livre des Instrumentsdesanciens; 70le livre de la Dissolutionet de la combinaison;8" le livre del'Opration;

  • TRADUCTION. 39

    rapportequ'il s'occupail'alchimicet (pic ce n'estqu'aprssamort que seslivresparurent Mossoul.J'ai vu une partiede sesouvrages,entreautres:i le Jvrede l'Orthodoxie;2le livreleCe que nousavonsinvent;3lelivrede la Portela plus considrable;!\le livre desOraisonset dossacri-ficesque l'on doit faireavant de pratiquer l'alchimie;5le livredu Choixastrologiqueau sujetde l'oeuvre;6 le livredesAnnotations;70le livredesMomentset destemps.

    KS-SAIIIEl.-ALOL'I.

    SonnomtaitAhouBckrAlihenMohammedKl-khorasnKI-'AlouiK-oufi; il descendaitde Kl-IlasanhenAli(que Dieulesait pour agrables?).Selon lesadeptesde l'alchimieil fut l'un de ceuxqui russirentdanscetteoeuvre.Il allait sanscessede villeen ville, redoutantpour sa viela colredu sultan.Je n'ai \u personnequi l'ait connu, et seslivres,qui noussontarrivslescontresdu Djebl,sont : i le li\re de l'KpHrclel'orphelin;i" le livrede la Pierrepure; 3le livredu Mprisableutile; \ le livreduPur cach; 5le livredes Principes;6le livredes Cheveux,du Sang, del'OKufet de l'emploide leurs eaux.

    DODES,I.KVKl)*KI.-KIM)l.

    Ils'appelaitMohammedhenYezidet taitconnusousle nomdeDobes;il fut un de ceuxqui s'adonnrent l'alchimieet auxpratiquesextrieures.Sesouvragessont: i le livredu Recueil; 'xle livredo la Prparationdesteintures,de l'encreet descouleurs.

    IBSSOI.EMS.

    11s'appelaitAbou'l-AbbsAhmedhen Mohammedhen Solehnn.Ouassurequ'ilhabitaitl'Kgyptc;mais il ne nousest pasprouvqu'il ait russia pratiquerl'oeuvre,ni qu'il ait vcudansce pays(?). t Le livrede l'Klo-quenceet de l'claircissementsur les oprationsextrieures;i le livreduRecueildes(oprations)extrieures;3 le livre desAmalgames;A0le livredesPtes;5le livrede laFermentation.On prtendque le premierde cesouvragesaurait pour auteur lbn 'lydh Kl-Misrl,discipledeDjber.

  • .40 TRA1TKSIVAI,CIIIM1KAIIAD.K.

    ISIIAQI1KNXOUK.AbouIbrahim IsliaqbonNoarfutl'un de ceuxqui s'occuperont(l'alchi-

    mie, et qui surent fabriquerles finaux et le verre.Il a compos: i lelivredesUellets(?) et de la fusiondu verre; a le livrede la Fabricationde laperlede prix.

    Ill\MilKt.-'AZQIll.

    AbouDja'farMohammedbenAliKc-Chclemghn;j'en ai parl longue-menta l'occasiondes histoiresdes Chiites;il futclbrecommealchimiste.Ses ouvragessont: i le livredes Ferments;2le livrede la Pierre; 3lecommentairedu livrede laMisricordedeDjber; \" le livredesOprationsextrieures.

    M.-kllKNCIIKI.il..

    AbouM-HasanAhmedtait son nom, Kl-Khcnchclilson surnom.Ce futl'un de mesamis, et il m'a assur maintesreprisesqu'il avait russipratiquerl'oeuvre;maisje n'en ai pas vu la moindretrace,sur lui, car jene l'aijamaisconnu(pie pauvre, vieillard,misrable,et il tait hideux.Sesouvragessont : i le commentairedu llenversemenldesnigmes;i" le livredu Soleil;3"le livrede laLune; !ile livrede l'Assistantdespauvres;5lelivredesOprationssur la tldesfourneaux.

    Mohammedben Ishaq ajoute ceci: Les livrescomposssur ce sujetsont trop nombreuxet trop considrablespour qu'on puisselesnumrertous; d'ailleursbien desauteursn'ont fait(pierpterles doctrinesde leursprdcesseurs.Les Egyptienssurtoutpossdentun grandnombrede savantset d'auteurssur l'alchimie,et c'estdans ce paysque cette scienceestne.Lesmonumentsdits berbi(pyramides)n'taientautrechoseque des labo-ratoiresd'alchimie,etMarietaitgyptienne.Selond'autres,c'estdansl'an-ciennePerseque l'alchimieserait ne. Knlin, il en est qui attribuentsoninventionauxGrecs, aux Indous, ou encoreauxChinois.

  • NOTICK. 'il

    PREFACED'UNTRAITEARABEDUXVSIECLE.

    Danslaprfacede sonlivreintitul: El-oufiftJt-tcdbrclkl(Livrecompletsur l'oprationsuffisante),AbouAbdallahMohammedbonAbou'l-AbbsAhmedbon Abd-ElmalckbenMohammedEl-IIasaniEl-Manioudi,qui a achevla compositionde son traitle 6 janvier i ftgo, indique,poul-iesavoirlus et tudis,lesouvragessuivants:

    i Mohafel-khebcretMohafcl-moul,deZosimc(Zousem);a" Le livre de laMisricordeet quelquesautres traitsde Djaberben

    Hayyn;y Kl-istiuama,E-ahifacl-mokhfiya,leslivresde la Magnsie,d'Ibn

    Atnyal;/i*SirdjEd-dholma(Le(lambeaudestnbres),d'El-Mokhtafi;5 Deuxpitresde Zosimc,sur renseignement;6 Lestrente pitresd'Kl-Mokhtafi;

    7 Le pomedeDzou'n-NounEl-Misri;8 El-mifth(Laclef), d'IbnAmyal;n" Hislatcch-chemsila'l-hilt(L'pitredu soleilau croissantdela lune),

    d'IbnAmyal;io Firdousel-hikma(Le paradisdela sagesse),d'Ibn El-Mondziri;11*Kotoubcl-arkn(Leslivresdesbases),d'Ibn 'AtbaEl-Yemn;i a*Kotoubel-fosoul(Leslivresdeschapitres),d'IbnAmyal;13Le pomed'IbnAbou'Arfalias;i tf LestroispitresdeMousale Sage;15"Tohfatet-tedbirliahlct-tcbir(Cadeaude l'oprationoffertauxgens

    clairvoyants)et deuxptres,d'El-'lraqi;iG"CommentaireduChodzourcddzcheb(Lcspaillettesd'or),d'El-'Irqi;178Ec-chaouhid*nla*cl-hadjerael-ouahda(Les citationssur la pierre

    unique), les pitresdeDjeldckiet son commentairesur lesPaillettesd'or;18 Le livred'IbnOuahchiya;

    ALCHIMIE,m, a*partie. 0n>nai>itiitiotitr.

  • h TIIA1TKSD'ALCHIMIEARABE.

    ig Le livredeMohammedben Ibrahim;JOLepomedTemnimKl-'Irqi;ai Le commentairede ce pome,par l'U-Qarouni;I QuelquespomesdeKhledbenYezldbenMoaouaben Sofynel

    entreautresceluiintitulKl-firdous(Leparadis).

    NOTESCH11;MVMSCRITAIUBKN/'|l>DKL\ BIBUOTHKQURDEl.KYDK,

    PAUM.IIOtDAS.

    Lesdiverstraitesrelatifs l'alchimie,qui sontcontenusdansce volume,occupentactuellementio3 feuillets,les derniersfeuilletsayant disparu.A part la page i, qui a t refaiteaprscoup et dont le nombrede lignesest deao, toutesles autrespagesentiresont ai lignes.Si l'on en exceptele folio /ig vet le folio 5o r", occupspar une notice sur le moyendegurirles hmorrodes,noticeassezmal critepar l'un despossesseursduvolume,toutel'crituredu texteestnetteet rgulireet provient, n'en pasdouter,d'un copistede profession.Certaineserreursgrossireset quelquesomissionsdemembresde phrasesne permettentpas de croireque la copiea t faitepar une personnebien au courant des sujets traits dans cerecueil.Pour le traitd'KI-Habib,lescribea prissoind'avertirque le manuscrit

    qui lui a servih tablir sa copie tait remplide fauteset en fort mauvaistat;maisil estvraisemblableque cetinconvnienta d se reprsenterpourd'autresopuscules;car il est difficiled'admettreque le livre de Crats,par exemple,ait primitivementdbut en termes aussipeu conformesauprotocolehabituel.Unegrandepartiedesincorrectionsde stylepourraients'expliquerde lammefaon,tout en admettantque la majeurepartiedesobscuritsqui rsultentdo la rdactionont t produites intentionnelle-mentpar les auteurs,dansle butde drouterleslecteursprofanes.Malgrl'absenceassezfrquentedes pointsdiacritiqueset certainesliga-

    tures,entre autrescolledes deuxlettresde l'article, la lecturedesmotsestpresquetoujourscertainedans les partiesbien conservesdu manuscrit.

  • NOTICK. . '3

    Malheureusementlevolumea tmouillclanssa partie infrieure;lestroisou quatre dernireslignessont souventmoitieffaceset parfoiscertainsmotsont t compltementrongspar l'humidit.Apartir du folio97, leslacunesdeviennentde plus en plus frquentes,par suitede l'usure desmarges,et c'est peine si le dernier feuilletcontientencorela moitidutexteprimitif.Aucuneindicationen margene permetde lxer la date de la copieet,

    commele premierfeuilleta t refaitet que le derniermanque, on setrouverduit de simplesconjecturessur l'poque laquellelacopiea texcute,l'criturearaben'ayantprouv,durantle coursdes ges,aucunemodificationessentielleetcaractristique.Si cependantoncomparelemanu-scrit de liCydcavecdesmanuscritsdatset qu'on tiennecomptede la pil-leur de l'encre, qui est tellequ'ona d repasser nouveaupresquetous lesmotsdes premiersfeuillets,on arrive l'hypothsetrs probableque lemanuscritn'a pu tre crit postrieurementau vu"siclede l'hgireet qu'illaiemmepluttdu vi'sicle.

    0.

  • /I'I-. TIIAITKS D'ALCHIMIEAHABK.

    I. LK LIVHK l)K CRATKS.

    Aunomdu Dieuclmentet misricordieux!

    Seigneur,faites-nousla grcede nousconduiredansla bonnevoie!Louange Dieuqui nouscomblede sesbienfaits!Qu'il rpande sesb-

    ndictionssur notreseigneurMohammed,sonprophte,et qu'il lui accordele salut, ainsiqu'safamille!

    Kosathar'"deMisrest le premierqui s'attribuale titre d'mir.(L'auteurdit ensuite:) onm'avaitinformquel'mirrptaitque, d'aprs

    ce qui lut avaitt racont,je n'avaisjamaiscessedem'occuperde l'oeuvre;surcettematire,j'avaisrassemblbiendeschosesqu'aucuneautrepersonnede notre poquen'avaitpu recueillir.Je doisajouterque l'mirtait adeptedelaphilosophie,et qu'il pratiquaitlesdoctrinesretracesdanslesouvragesdesphilosophes,conformmentau\ livresoil lesavaittrouvesrunies.La demandeque l'mir me lit, de lui donner des extraits d'ouvrages

    dont il seraitapte, tirer profit,ne pouvaitm'treadresseimprativementpar un autre que par lui. (l'tait eu ralitun ordre, et, tant donn lerangqu'il occupait,je devaismettretousmessoinsa lui rendrece service.IVude philosophesontaccueillifavorablementde tellesdemandes: ilsont,en clVet,recommandbien souventde ne pas divulguerla science ceuxqui n'entaientpas lesadeptes;maisilsontdit ausside ne pass'enmontreravare l'garddes initis(i)..evousadresseun demeslivressurla philosophie;si lesAnciensavaient

    pu le lire, ils n'enauraientsrementpasdivulgule contenu.Pas un seulde cesphilosophesn'a composun trait semblable,et quand ils ont for-mul d'une manireaussicomplteleurs doctrinesphilosophiques,ils les

    l" KnadmettantIci\o)dlo*indiquparlecopiste,cenomproprepourraitencoreselin;NosalbarouQosathAr,en ajoutanttutpointdiacritique.Oitretromeletiioncnomhla findel'opuscule,clcettefoisateel'ar-ticlearabecl.Ce|>crsonnageauraitllecon-temporaindi!KliMeI l>t'nYo/dl>'tiMoanua

    ItcnAbouSofyn,etparconsquentil auraittetiverslafutduvit*sicledenoirere.Amoinsquecenesoitlenomd'Ostansdfi-gur.WCequiprcdesembleunesortedepr-

    face,avecundbutintercalparle copiste.Puislautc'ii*s'adressea l'mir.

  • TRADUCTION. 'i5

    ont tenuessecrteset ne les ont point divulguesau public, ni mmela pluparttle leursadeptes.Il en a t ainsisouslespremierscalifes,et celaa durjusqu'aumomentole christianismefutlimin.

    Voicimaintenantl'histoirede ce livre: il avaitpour titre Kentcl-kononi(le trsordestrsors),et faisaitpartiede lacollectiondes trsorsdesphilo-sophes,que l'on conservaitdansles sanctuaireslesdivinits.La principaleleces divinitstait Alexandrieet s'appelait*1' Or il y avaitAlexandrie,un jeune homme nomm RisoursM,qui appartenait unefamilledont les membres taient adeptes de la philosophie.Ce jeunehommeau visageresplendissant,a la taillesvelteet dou de l'intelligencela plus accomplie,fit la cour l'une desservantesdu chef des devinsdutemplede Srapis.Ce templese nommaitAthinch(3)et le chefdesdevinsKphcstclios.Risoursayantrussia se faireaimerde la servanteet a l'pou-ser, celle-cilui montra tous les livres et lui fit connatretous les autresmystresdes philosophes.Puis, lorsqu'onapprit que Constantinle (randtait Rome, elle drobales livresde Srapis(i>,ainsique ce livre (piejevousenvoie,et elles'enfuitavecsonmari. Jusqu'aumomento lechristia-nismecessad'tre florissanten Syrieet en Kgypte,telle est l'histoiredece livre; tous les souverainsl'ont tudi longuement,jusqu'aujour o lesdynastiesarabesse sonttabliesdanslespaysde Syrieet d'Kgypte.Ace moment, ce livrem'tantparvenu,je vousl'ai adress,en recom-

    mandantbiende n'y rien changer.J'avaistout d'abord,-ong lefairetra-duire!3),et le traducteurtait dj prt quand, en rflchissant la dil'-renceque prsententle grec et l'arabeconnuestyleet commemarcheludiscours,j'ai renonc ceprojet; invoquantl'assistancede l'KspritSaint,je vousle faisparvenir,afinque vousletransmettieza \olre tour.

    '' l.a lecturedu derniermotde rcltephrasen'estpatcertaine,latraductionnondoitdonctreadmiset|ucsoustoutesrserves,taciteobservationseraexplicable toutestesphrasesquiprsenterontdesmotsdontlalec-tureestdouteuse.'*>Letenteneportantpasdepointsdiacri*

    tiques,onpourraitlirecenomdediversesma-nires,parcicmptctHctsours,ltctsouis,etc.l'eul-lrccenomestlemmequeceluid'Osi-ris?Ondoitremarquerquecercitoffreun

    lointainsouvenirdelalettrealchimiqued'IsisIlorus(Coll.desAlch.gr.,trad.,p.31);maisilprsenteuncaractreanlliropomorpliiqueplusarcusi,l'lmentimttiiqueayantdisparu.WSilalecturetaitcertaine,ceseraitlatranscriptionarabedunomAthnes;maistemoldoitplutts'appliquera ladessegvp-tiennoNi'itli,dontletempleauraitportlenom.t" LetexteditScraoUrmUn.v5'l)ngrecenarabe.

  • *f> TRAITS D'ALCHIMIEARABK.

    (I.e livre)commenceen ces termes:

    Aunomdu Dieuclmentet misricordieux!

    J'avaisachevl'tude des astres,cellede la superficiedo la terre, de sapositionet (le seslmentsvaris;j'avaistermin l'ludelela sciencedudroitet des formesde la logique,lorsqueje vinsau templede Srapis,enproclamantqu'iln'ya d'autredivinitqueDieule Crateur'".Je trouvail,dansla bibliothqueduroi, un livreclair,sansexpressionsobscureset quitraitaitde l'oeuvresublimedont Dieu a rservla connaissanceaux per-sonnesqui possdantla sagesseet''-* Jamaislivre plus admirableetplusclair n'a t composavantle mien et rien de pareil ne seracomposparla suite,carj'ai acquisune sciencecertaine.J'aiapportmonlivreetjel'aicachdansle sanctuaire'5'du templede Srapis;ce n'estqu'avecla per-missionde Dieu et sur sa dsignationspcialeque quelqu'unpourras'enemparer.Tandisquej'taisentrain de prieret de demander monCrateurd'loi-

    gnerdemoi le serpentqui se glissedanslescoeursdeshumainset dem'ai-der dansl'entreprisequej'avaisformede composermon livre,je mesentistout coupemportdanslesairs,en suivantla mmeroute que le soleiletla lune.Je visalorsdansmamainunparcheminintitul:Modihibed-dholmaoumonawwircd-dliou(Celuiqui chasseles tnbreset qui fait resplendirla clart).Sur ceparchemintaienttracesdesfiguresreprsentantlesseptcieux,l'imagedesdeuxgrandsastresbrillantset lescinq astreserrantsquisuiventune route oppose.Chaqueciel tait entourd'une lgendecriteavecdestoiles"*.Puisje visun vieillard,le plusbeaudes hommes,assisdansune chaire;

    il tait revtude vtementsblancset tenait la main une planchedelachaire, siy laquelletaitplacun livre.Devantlui taientdesvasesadmi-rables,lesplusmerveilleuxquej'eussejamaisvus.Quandje demandaiqueltaitcevieillard,on merpondit: *C'estHermsTrsmgiste,et le livrequiestdevantlui estun de ceuxqui contiennentl'explicationdessecretsqu'ila('Cepassageestmoitieffacetparsuite

    trsobscur.MCeblancreprsentetroismotsquipa-

    raissentsignifieretquiesprentenceuxquilesontprcds.I1'J/Cteitedonneiciunmotquel'ontra-

    duithabituellementparphare.Latraditionsembleavoirconfondudeuxdificesclbresd'Alexandrie,lePhareetleSrapeum.WCemottoilesdoits'entendresansdoutedesfiguresquisonttracesdanslescer-clesreproduitsci-aprs.

  • TRADUCTION. Mcachsauxhommes.Retiensbientout ceque tu voiset retienstout ce qm-tu lirasou entendras,pourle dcriraa tessemblablesaprstoi.Maisne vapas au del de ce qui t'aurat ordonn,lorsquetu voudrasleur expliquerles choses;ce seraagir dans leur intrtet te montrer bienveillanta leurgard.

    Voicice qu'ily avait tout d'abord: desfiguresdo cercles(l\ autourdes-quelsil y avaitdes inscriptionsainsi traces:

    (Knmargele manuscritcontientleslignessuivantes: J'ai trouvune se-condecopie,danslaquelletaientdescerclesentoursd'uneinscription.Ontrouveracelte inscriptionindiqueenmarge.Il y avaitsept cerclescorres-pondantau premier firmament,au second, au troisimeet ainside suitejusqu'auseptime.Au-dessousde chaquecerclese trouvaientdeslettressanspointsdiacritiquesquej'ai reproduites.)

    (,J Cesfiguressontpresquelesseulesquiexistentdanslesmanuscritsarabesquenousavonseusentrelesmains.Cesontaussiles

    seulesquirenfermentlessignesalchimiquesgrecs,ceux-cin'esistantpasdanslesautresma-nuscrits.Lessymbolesdel'oretdel'argentsont

  • M THAITKfDAIXHIMIKAllAHK.

    Dfinitionde la pierrequin'estpaspierre1",ni de fanaturede la pierre:c'estune pierre qui est engendrechaqueanne(s);saminese trouvesurlessommetsdesmontagnes().C'estun mineraiwcontenudansle sableet dans les rochesde toutesles

    montagnes;il se trouveaussidansles matirescolorantes,dans les mers,danslesarbres,danslesplanteset leseaux,et toutcequiestanalogue.Desque vousl'aurezreconnu, prenez-leet faites-ende la chaux. Extrayez-enlame, le corps et l'esprit;puissparezchacunede ceschoseset placez-les

    facilesreconnatre,ainsiqueceluidumercure(ccrHen*7),quoiquelesIroisportentgale-mentl'pilhtejaune.Lesymboleformdetroispointsetdetroislignesconvergentesparattreceluidel'arsenic(sulfur); lesmotsblancetrouges'appliquenteneffet l'actioncolorantedececorpssurlesmtaux.Enfinlessymbolesdui' cerclecontiennentlessignesducuivre,deftain,et uneautre,gauebe,difficileinterprter.

    '" Coll.desAleh.grecs,trad.,p.laa,i3o.WIbii.,trad.,p.135.MCettephrase,oupluttsonquivalentdvelopp,setrouvedansComarius(Coll.desAlch.grecs,trad.,p.282).C'estuneallusion lasublimation.WOnpourraittraduirelittralementces

    mots:tunminerait,partdessouchescreuses,c'est--direlapartieresteenterred'uneplantequ'onauraitfauche.

  • TUADICTION. V.)

    rliacuncdans le vaseconnu qui lui est attribu. Mlange/,les couleurs,commele font lespeintrespour le noir, le blanc, Injaune cl le rouge,etcommele fontlesmdecins'1'dansleursmixtures,o entrentl'humide,etlesec. le chaudel le froid, lomouet le dur, de faona obtenirun mlangebien quilibr,et favorableauxcorps. Cela se fait l'aidede poidsdter-mins,selonlesquelssecombinentleschosespondres;puison confondenune seulelesqualitsdiverses.Je viensde vousen donner un exemple;jevousai enseignlesprincipescertainset les mystres,en lesdgageantdesnigmesdanslesquelleslesAnciensles avaientenvelopps.Nevouscarte/,pas lela descriptionqui se trouve dans le volumequi a pour litre .ModzHbcddholmaoumonawmred-dhou.

    (Knsuiteil y avait les figuresci-dessousColl.desAlch.grecs,Irait.,Dmoerite,p.5o,n*t4-Lacomparaisonaveclesprocdsdespeintressetrouvedansunautrepassage,p.24o.VoiraussilaKr'rotakis,oupalette[Introd. laChimiedesanciens,p.lia, 44etsuiv.J.'*'O.sfiguressontlesseulesquenousayonsrencontre?dansnosmanuscritsarabes.Ilestfaciledelesinterprter.La(ig.i reprsenteunalambic(voirIntrod.laChimiedesanciens,p. i36,16,i6i; Traitd'Alchimiesyriaque,p.108et119;Transmissiondelasciencean-tique,p. I5I,161).I*afig.aparatrepr-senterunappareil krotakis,analoguece-luidelafig.ai del'Introd. laChimiedesanciens(p.143etsuiv.).Cetappareilaprcd

    l'aludel(p.115)et il avaitdjdisparunuXIII*sicle.Sondessin(p.i46, 16a,169et173)rponddonc unetraditionantique.VoiraussiTraitd'alchimiesyriaque,p. 117.I.afig.3reprsenteunesimplechaudire,pour-vuederebords,analogue laportiony delafig.44[Introd. laChimiedesanciens,p.171),laquellerpondlaportioninfrieure