1. répartition et évolution des infections ano-rectales à ct · d’envoyerseulement leurs cas...
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CNR des infections à Chlamydia – USC EA 3671 Infections humaines à mycoplasmes et chlamydiae
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p <0,001
Réseau de surveillance des infections ano-rectales à Chlamydia trachomatis (CT)
Résultats en France: Bilan 2010- 2016
1. Répartition et évolution des infections ano-rectales à CT
* Exclusion des patients VIH (–) asymptomatiques de la base de données à partir de juillet 2016.
*
*
Est considéré comme actif, tout
correspondant déclarant au moins
un cas dans l’année.
3. Résultats 2010 - 2016
2. Participation 2010 - 2016
L’équipe du CNR
Santé Publique France
Cécile LAURIER NADALIE, Arabella TOUATI, Nadège HENIN, Olivia PEUCHANT, Cécile BEBEAR, Bertille de BARBEYRAC
Ndeindo NDEIKOUNDAM
Remerciements
Depuis 2010, 5983 échantillons (94,15%) sur les 6355 reçus ont pu être génotypés soit 2334 (39%) souches L et 3649 (61%) souches non L; 372 souches n’ont pas
pu être amplifiées. Toutes les régions de France métropolitaine et DROM (Antilles, La Réunion) sont représentées. Ces sept dernières années montrent une forte
hausse des cas de LGV (183 cas en 2010 vs 581 cas en 2016 Fig. 1). Le nombre d’ano-rectites à souche non L est en très forte hausse (105 cas en 2010 vs 1407 cas
en 2016). Notons que le nombre de cas augmente en région parisienne et en province (respectivement x3,45 et x9 entre 2010 et 2016), néanmoins l’écart tend à
diminuer, les prélèvements issus de la province passant de 23,6% du total en 2010 à 44,9% en 2016 (p<0,001).
Toutes les régions de France métropolitaine et DROM (Antilles, La Réunion) sont représentées.
L’augmentation du nombre de cas recensés annuellement reflète l’accroissement du nombre de nos correspondants, mais aussi une flambée probable de l’épidémie.
En effet, entre 2010 et 2016, le nombre de cas de LGV a été multiplié par 3,17 sur l’ensemble du réseau et par 2,7 dans les laboratoires constants qui envoient des
prélèvements tous les ans et ce, depuis 7 ans. Nous recensons également 13,4 fois plus de cas de patients non LGV dans l’ensemble du réseau sur la période 2010-
2016. Cet accroissement nous a conduit à ne sélectionner pour notre base de données que les patients VIH+ et les patients symptomatiques quel que soit leur statut
VIH soit 787 cas (620 cas d’ano-rectites non LGV n’ont pas été inclus depuis juillet 2016). Nous observons que les laboratoires constants respectent bien la consigne
d’envoyer seulement leurs cas symptomatiques et/ou VIH+(Fig. 2).
Le réseau présente une très bonne dynamique. En effet, 226 laboratoires ont participé au réseau depuis 2010 (10 étant pérennes depuis 7 ans) et, en 2016, nous en
accueillons 14 nouveaux dans le réseau. En 2016, un total de 429 cliniciens a participé au réseau de surveillance dont 46,2% sont situés en Ile-de-France (Fig.3). En
2016, 228 nouveaux médecins rejoignent le réseau qui compte désormais 988 correspondants. L’augmentation du nombre de cliniciens est régulière quel que soit le
mode d’exercice (ville, hôpital, CeGIDD) (Fig. 4). Les spécialités médicales représentées sont la Gastro-entérologie/Proctologie (27,1%), les Maladies infectieuses
(22,4%), la Médecine générale (18,1%), les CeGGID (17,6%), la médecine interne (5,4%) la Dermatologie / Vénéréologie (3,8%), autres (5,6%) (Fig. 5). Le nombre de
prélèvements par médecin est stable en ville et à l’hôpital mais diminue significativement dans les CeGIDD qui envoient majoritairement des prélèvements de patients
HIV- et asymptomatiques. Le taux de retour des fiches cliniques est d’environ 65% pour l’année 2016 (Fig. 6).
L'âge moyen des patients LGV et non LGV est respectivement de 41,1 ans [19-73] et 33,78 ans [16-76] (p <0,05) (Fig. 8). Le pourcentage de patients VIH+ diminue
significativement dans le groupe LGV. Par contre l’augmentation du nombre de patients VIH+ dans le groupe non LGV est artificielle et s’explique par le fait que depuis
juillet 2016, nous n’intégrons plus les patients HIV- asymptomatiques dans la base de données (Fig. 9).
Parmi les LGV, les associations entre le statut VIH, les données démographiques, l’orientation sexuelle et les signes cliniques sont montrées dans le Tableau 1.
Les patients VIH+ sont plus âgés que les VIH- (respectivement 41,97 vs 38,63 ans (p<0,001). Pour les patients VIH+ la contamination a plus fréquemment lieu lors
d’un rapport avec un partenaire occasionnel. Cependant, aucune différence significative n’apparait entre les deux groupes quant au nombre de partenaires. Les
patients VIH+ résident plus souvent en région parisienne.
Les patients VIH+ sont plus souvent co-infectés par la syphilis que les patients VIH- (64,7% vs 41,2% (p<0,001)), et sont également plus souvent symptomatiques
(92,9% vs 88,7%) (p<0,05).
De plus, les récidives d’anorectites sont plus fréquentes chez les patients LGV (n=210) que chez les patients non LGV (n=175) respectivement 10,3% vs 6,3%
(p<0,05). Les patients récidivants sont plus souvent VIH+ que les primo-infectés (90% vs 74,7% p<0,001). Ils habitent la région parisienne dans 72% des cas et sont
HSH exclusifs dans 98% des cas.
Nous remercions pour leur participation active au réseau de surveillance des infections ano-rectales à Chlamydia trachomatis
Tous les biologistes des laboratoires hospitaliers et privés, ainsi que leurs équipes
Tous les Médecins spécialistes (services de Gastro-entérologie / Proctologie, Maladies infectieuses, Médecine interne et Dermatologie / Vénéréologie)
Tous les médecins généralistes
Tous les médecins exerçant dans un Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des IST (CeGIDD)
Tableau 1: Comparaison des patients LGV en fonction de leur statut VIH 2010-2016
Commentaires
N/Ndoc (%) N/Ndoc (%)
N= documentés VIH+ VIH- OR (95% CI) P -value
Statut VIH 1489 1113 (74,7) 376 (25,3)
Localisation 1440
Paris / Ile de France 719 (66,6) 203 (56,4) 1,54 (1,21-1,96)
Province 361 (33,4) 157 (43,6) 1
Sexe 1488
Homme 1112 374
Transexuel 1 1
Age 1488
Moyenne 41,97 38,63 <0,001
Min-Max [19-73] [19-68]
Orientation sexuelle 1075
HSH exclusif 791 (97,7) 238 (89,8)
HSH non exclusif 15 (1,8) 22 (8,3) <0,001
Héterosexuel 4 (0,5) 5 (1,9)
Pays à l'origne de la contamination 936
France 656 (92) 212 (95)
Comportement sexuel (mois précedent)
Partenaire occasionnel 748 508 (90,4) 29 (84,4) 0,58 (0,36-0,94) <0,05
1 partenaire 616 70 (15,3) 33 (20,9) 0,71 (0,45-1,11) NS
2-5 partenaires 616 211 (46,1) 71 (44,9) 1,04 (0,72-1,49) NS
Plus de 5 partenaires 616 177 (38,6) 54 (34,2) 1,21 (0,83-1,76) NS
Autres IST
Gonorrhée 1110 188 (22,9) 74 (25,4) 0,87 -0,64-1,19) NS
Syphilis (active et cicatricielle) 1059 516 (64,7) 108 (41,2) 2,62 (1,97-3,49) <0,001
Signes cliniques
Présence 1134 791 (92,9) 251 (88,7) 1,68 (1,07-2,64) <0,05
Syndrome rectal 979 566 (75,8) 159 (68,5) 1,44 (1,04-1,99) <0,05
Douleurs anales 983 570 (75,8) 167 (72,3) 1,2 (0,86-1,67) NS
Ecoulement anal 986 493 (65,5) 140 (60,1) 1,26 (0,93-1,7) NS
Rectorragie 976 389 (52,2) 140 (60,6) 0,71 (0,53-0,96) <0,05
Signes généraux 968 137 (18,6) 41 (17,7) 1,06 (0,72-1,56) NS
Ulcération de la muqueuse anale 1022 243 (31,4) 80 (32,1) 0,97 (0,71-1,32) NS
Rectite érythémateuse et/ou ulcérée 616 430 (93,1) 145 (94,1) 1,2 (0,56-2,57) NS
LGV n= 1489
<0,001