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L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveil économique de l'Indochine)] ; Bulletin hebdomadaire Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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L'Eveil économique del'Indochine ["puis" (Eveil

économique del'Indochine)] ; Bulletin

hebdomadaire

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveil économique de l'Indochine)] ; Bulletin hebdomadaire. 1915.

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IV L'KVfcîL:-'- KtU^GMlQUKv

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fc?EVBiL ÉCONOtëiQOE

SERVICE FLUVIAL DU TONKINF. SAUVAGE) Armateur

SERVICE STTBArEnsrTioisrisrEiDirection 138 Quoi Clemenceau — J-Janoï

Horaire

LIGNE DE HANOI A TUYÊN QUANG LIGNE DE HANOI A CHOBO|

LIGNE DE TUÏÈN-QUANG A CHIÊMHOA .!|

Escale : à l'Aller et au Retour Escale: à l'Aller et au Retourj

Escale : ;V l'Aller, et au Retour il

Sontay, Viétri, Simm, Phanluong, Lemy, Sontây, Viétri, Trungba, Laphu, Tuvu Sôngjiam, iSgoi-Châm, Pho-lrinh il

Kïm-Xuyèn,Phudoan, Dia Dachong, Hoabinh . I

Départ de Hanoi | Arrivée àTuyên-Quang Départ de Hanoi ! Arrivée à Uhobo Départ deTuyèn Quang i Arrivée à Cliiémhoa

Aller xVllcr Aller

Lundi.. .... Mardi Mardi. ... . . J Mercredi . . . MercrediMercredi leudi Samedi. . . . Dimanche. . . - Dimanche . . . Dans la même jour-Vendredi.. . . . Samedi (de Janvier: à Mai (de Janvier à Mai à 7 h. du malin. née à :j h. du soir.à II) h. du malin. à G h. du soir. . seulement) à 10 h. m. seulement à 6 h. du s.

i _ _' - ;•

Départ dcTuyèn-Quangi Arrivée à Hanoï Départ de Chobo j Arrivée à Hanoi j Départ de Ghiémhoa Arrivée àTuyên Ouan<-_, . 1 , _. i _! ! J__

' p

Ketoui' Itctoui- i ltet oui-

Lundi jJeudi j

I Mardi. . . . . . !Mercredi i Dans la même jour- Lundi Dans la même jour-; Jeudi Dans la même jour-Vendredi ! née à 0 li. du soir. (de Janvier à Mai 'née à 6 h. du soir. I à 0 b. du matin. née.

I seulementjà 7h.du m.i \ De Mai à lin Décembre seulement I

J N. B.— La chaloupe qui part de Hanoï, le N. H — La chaloupe qui part de Hanoï loi i

Lundi, Mercredi, et Vendredi passe une nuillMardi et le Samedi passe une nuit' à Viétrià Viétri pour repartir le lendemain à G h. dut pour repartir le lendemain à 0 h. du malinn atin pour Tuyûn-Quang. IpourChobo.

Lignes Commerciale

Ligne Haïpbong Hanoi Haiphon^ déparls ; Tous lès 2 jouis à 5 h. du soir. — Ligne de Hanoï-Haïphong. Ions les "2jours à ">h. du soir.Service Haïphong, Namdinh et Hanoï Namdinh et vice versa suivant besoins.

Toutes les marchandises doivent être embarquées une heure au moins avant lé départ.Connaissements directs do et à toutes les escales.

'lYuiiMit, <M»ii»i<|ii:ilMiii*, iitïi'èit'incMiiK «»l <-im>r«|ii:i<|t's

Agence principale Hiiïpbong — Agences : Sontay, Viélri, Tuyèn-Ouang et Chobo.

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7"1* Année NUMERO 389 Dimanche 30 Septembre lf>33

Aoonnemem :AOMIHISTRATIOHET REDACTION —. ---, , ,. m » r-v _-% _~n ï ».Ï 1-* Edition

DE L INDOCHINE de,uxe61,Rue Paul-Bert- Hanoi *-r*-r i-nim-'V-rw*»*!^*— «v—-—-

un an 6 mois

Teiep^iu, BULLETIN HEBDOMADAIRE ^"coiomes15 P' 8p>

françaisesau cours

On s'abonne sans frais dans«___-_»_-.«%_%___-_-_-,-_, Etranger 46'p. |8p.50-tous les bureaux de Poste. Directeur : H. CUCHEROUSSET, Rédacteur en Chef

8 I

Le Numéro.... 30 cents

SommaireLe Tourisme au Tonkin H CUCHEROUSSETCorrespondanceVoyage de Henri Mouhot au Cambodge en 1859L'Urbanisme

La mode

Chronique intercolonialeChez nos confrères : . .Informations diverses

Le Tourisme au TonkinCe mot de tourisme évoque une cer-

taine idée de plaisir pour riches donton s'étonnerait, dans un pays vraiment

démocratique, de voir l'administration

prendre tant de souci. On nous dit, ilest vrai : « Le touriste que nous vou-drions attirer est le riche étranger, quilaisse beaucoup d'argent dans le pays,qui peut s'y intéresser et y placer ses ca-

pitaux,qui,en tout cas, en parlera avan-

tageusement et le fera connaître. Il estdonc du rôle de l'Etat de chercher àl'attirer et de faire quelques dépensesdans ce but ».

Il nous semble qu'il y a dans cette

conception un élément d'erreur qu'ilimporte de démêler avant de rien en-

treprendre.Il y a évidemment des cas où le pays

gagne à la visite d'étrangers,ce qui dansle cas de l'Indochine,comprend aussi les

visiteurs de la métropole ; mais il y ena aussi où il n'en tire pas grand profit.Un peu plus de notoriété peut-être ;mais est-ce toujours un bien ! « Pour

vivre heureux, vivons caché » disait le

grillon. Le résultat le plus net de cer-taines visites, qui ont coûté fort cher à

l'Indochine, fut une augmentation denotre contribution militaire et la mena-

ce de nouvelles charges que le Parle-ment rêve de nous imposer. Il est cer-

tes bon de faire connaître l'Indochinetant en France qu'à l'étranger, encore

faut-il que ce soient des notions exactes

que Ton répande sur la colonie, sinonsa notoriété même peut lui nuire. Il n'est

pas bon que des hurluberlus fassent

savoir en France que l'Indochine est

un réservoir inépuisable de main-d oeu-

vre, qu'elle est si riche qu'elle doit de-

venir la banquière des autres colonies,

que ses forêts pourraient alimenter le

marché des bois de la métropole, et ses

cotons remplacer en France ceux d'A-

mérique, que c'est un balcon d'où l'on

domine le Pacifique, que l'industrie du

Tonkin doit un jour inonder la Chine de

ses produits, et autres sornettes que les

badauds aiment à entendre et dont les

politiciens aiment à se gargariser, mais

qui sont contraires à la réalilé des cho-

ses.

Il ne faut pas trop compter sur les

touristes pour emporter du pays une

impression exacte. Ce serait une erreur

en tout cas en ce qui concerne une

certaine catégorie de touristes pour les-

quels il a été fait récemment de grosfrais. Ces dépenses avaient peut-êtreleur excuse à un certain moment où il

s'agissait de faire une réclame prélimi-naire bruyante, mais maintenant quele coup de grosse caisse a été suffi-

samment étendu un peu plus d'écono-

mie s'impose. La publicité certes peutdonner en matière commerciale de très

beaux rendements, mais à la condition

d'être bien étudiéee et savamment dosée.

Elle ruine aussi certaines maisons et

constitue pour d'autres une lourde char-

ge sans profits équivalents. Un hôte-

lier qui, pour qu'ils parlent avantageu-sement de lui, offrirait à un certain

nombre de mondains, de snobs ou de

rastaquouères un séjour gratuit, pour-rait bien vite fermer ses portes.

Ce ne sont pas les touristes à qui

l'on offre tout gratuitement qui disent

le plus de bien du pays. Comme ils

n'ont vu que ce qu'on leur a montré,

qu'ils n'ont pas plus exercé leur initia-

tive et leur sens critique qu'ils n'ont

puisé dans leur poche, et qu'on attend

d'eux la reconnaissance du ventre, leurs

appréciations et impressions sont des

plus contestables. Quant on pense aux

âneries qu'a pu écrire sur l'Indochine

un Paul Brémond,qu'on se rappelle les

élucubralions d'un Londres, d'un Tu-

desq et de l'inénarrable mission parle-

mentaire, on ne peut s'empêcher de

penser que les centaines de mille pias-

tres que ces touristes ont coûté à l'Indo-

chine ont été gaspillées.Et parmi les «hôtes de distinction » :

ministres plénipotentiaires, écrivains,

savants, etc.que l'administration héber-

ge,goberge et promène aux frais du con-

tribuable, beaucoup quittent l'Indochine

avec l'impression d'une hospitalité in-

discrète qui les a harcelés et ne leur

a rien laissé voir à leur guise et ceux-là

ne nous font pas une bonne réclame.

Enfin il y a la catégorie que certains

apôtres du tourisme appellent de tous

leurs voeux comme des messies de quiviendra le salut de l'Indochine. C'est le

milliardaire américain ; qui arrivera

avec d'inépuisables carnets de chèques,dévalisera les boutiques d'art de leurs

trésors incomparables, ne s'abreuvera

que de Champagne, paiera tout double

tarif, invitera à sa table les fonctionnai-

res de l'Administration du Tourisme et

peut-être leur donnera ses filles en ma-

riage et qui, en partaut, suppliera nos

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L'EVEIL ECONOMIQUE

entreprises industrielles de bien vouloir

accepter quelques millions de dollarsen commandite.

Pour attirer en Indochine cette poiresavoureuse il n'y a qu'à construire aux

frais de l'Etat des Hôtels-palais luxueux,de multiplier le long de la côte d'An-

nam les micropalaces, de créer une ad-

ministration de tourisme composée de

gens distingués et d'apprendre quelquesmots d'auglais pour montrer son souci

de plaire.Le malheur est que si l'Amérique

produit des poires délicieuses qu'ellenous envoie en boîtes de fer blanc,

elle n'en produit guère de l'espèce

qu'il faudrait pour réaliser le rêve de

nos apôtres du tourisme. La Chambre

de commerce de Saigon l'appris naguèreà ses dépens lorsque débarqua en Co-

chiuchine un groupe de grands hom-

mes de Californie. On alla les recevoir

avec la fanfare, bannière déployée, on

les supplia de bien vouloir accepter le

Champagne et les bonnes petites choses

solides qui vont avec. Les magnats du

commerce californien acceptèrent tout

puis repartirent en laissant nos naïfs

saïgonnais se demander : où sont les

poiresr" Le seul qui s'en frotta les mains

fut le bistro.

Le touriste américain qui vient en

Extrême-Orient n'est pas le nabab naïf

que certains s'imaginent; c'est un hom-

me de graud bon sens, qui générale-

ment doit sa fortune à ce bon sens.

Comme notre ancêtre le Gaulois il n'a

qu'une crainte : seulement ce qu il

craint ce n'est pas que le ciel ne lui

tombe sur la tête, c'est qu'on ne le

prenne pour une poire. 11 sait la valeur

de l'argent et n'admet pas qu'on lui las-

se payer onze cents une course de pous-

se-pousse si le tarif est dix cents. Il ap-

précie le travail, l'initiative et com-

prend les difficultés de la vie.aussi trou-

vera-t-il très confortable le plus hum-

ble abri dans le haut Laos, la plus mo-

deste auberge le long de la route man-

darine; mais si,à Tuy-hoà, vous l'instal-

lez dans le micropalace du Bureau offi-

ciel du Tourisme il se dira : Ces gens-

là n'ont pas le sens des proportions; ils

ne doivent pas être bien sérieux en af-

faires.»

Le touriste américain de la ca-

tégorie qne nous pouvons attendre ici

est un être essentiellementraisonnable,

prêt à se contenter de très peu là où il

oo m prend que l'on ne peut pas faire

mieux, heureux de trouver le con-

fort là où c'est possible et le luxe dans

les grands ports, à la condition toutefois

qu'on lui fasse payer ce luxe le prix qu il

vaut, pas un sou de plus. Il aime

à s'instruire et appréciera, dans m

grand hôtel, beaucoup plus les indica-

tions sérieuses qu'on peut lui donner

que les galons de l'uniforme du con-

cierge. Il veut voir le plus possiblede choses curieuses ou instructives mais

il ne faut pas le conduire à l'hôtel des

Postes de Hanoï en lui disant qu'il va

voir un monument remarquable ou

au Jardin de Lach-Tray en lui annon-

çant un des plus beaux Jardins zoolo-

giques du monde.

Le touriste américain désirable (il yen a aussi d'indésirables) désire surtout

n'avoir pas à faire à l'Administration et

ne lui rien devoir ; il ne demande queles facilités qui sont offertes à tout le

monde. 11 se contentera dans un pays

éloigné et sauvage de l'humble hôtel

de bois dont se contente le Français, à

la seule différence qu'il demandera, lui,

la propreté méticuleuse et les moyensde se débarbouiller abondamment. S'il

y trouve un luxueux petit palais aména-

gé aux frais du budget pour la commo-

dité des touristes de marque,il en a une

impression fâcheuse qui lui gâte son

plaisir.Ce touriste-là, si le pays lui plaît dé-

pensera finalement beaucoup tout en

comptant sou par sou et en ne deman-

dant que ce qu'il peut raisonnablement

demander, car il restera longtemps et

voudra voir beaucoup de choses ; sur-

tout son instinct naturel le poussera à

vouloir y faire ou y amorcer des affai-

res. Seulement si vous lui dites : «Cher

monsieur, nous voulons bien voire ar-

gent mais pas votre contrôle et nous

fermons le pays à vos marchandises »,

alors,soyez-en sûr.il ne s'éternisera paschez vous et ne vous fera pas beaucoupde réclame une fois de retour chez lui.

Ce que le riche voyageur américain

aime à trouver, c'est un pays bien or-

ganisé pour la commodité des voya-

geurs du pays même, doté des moyensde transport et de locomotion qu'il est

raisonnable d'attendre de ce pays selon

S.on étal de développement général,

moyens dontil puisse profiter en payaÏÏt"le même prix que tout le moide, sans

rien devoir à personne et sans quel'Administration s'occupe de lui.

Autrement dit, si nous voulons atti-

rer ce touriste-là,il nous faut faire com-

me s'il n'existait pas et nous organiserconfortablement pour nous-mêmes,

pour nous : colons, fonctionnaires et

commerçants du pays.

Voilà déjà un vaste programme- 11exclut le luxe et la fantaisie mais sup-pose beaucoup plus de confort et de

commodité que nous n'en avons. Eu

fait, pour qui ne voyage pas par les

moyens administratifs, et encore n'est-

ce pas l'idéal, avec l'hospitalité forcée

qu'ils entrainent, pour qui n'a ni les

loisirs, ni la santé ni le goût de voya-ger eu explorateur, ce qui d'ailleurs re-

vient très cher, les voyages sont très

diiticiles daus ce pays. Ils le sont non

seulenieut pour les Européens mais

aussi pour les Aunamites d'un certaine

situation sociale, l'hôtel et l'aubergeétant chez eux chose à peu près incon-

nue, de sorte que l'on ne va guère quelà où l'on a amis ou relations chez quioa puisse demander l'hospitalité. C'est

à charge soit de revanche soit de ca-

deaux et cela revient fiaalemeut pluscher que l'hôtel, s'il y en avait.

Voilà donc que le problème se poseà la fois pour les Européens et poul-ies Annamites, ceux-ci prenant de plusen plus de goût aux voyages non seule-

ment d'affaires mais même de plaisir.Etvoilà qui nous indique que la solution

n'est pas dans des micropalaces, tropluxueux pour la majorité des Euro-

péens et établis pour plaire à une éveiv

tuelle clientèle de snobs et de raslas et

satisfaire l'orgueil de quelques hauts-

fonctionnaires, mais dans des aubergesbieu comprises pour le confort et d'une

propreté impeccable, qui soient à la

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L'EVEIL ECONOMIQUE

portée de cette clientèle annamite rela-

tivement aisée qui commence à voyager.Nous estimons même que dans certains

cas il faudra construire aussi de très

simples caravansérails pour une clien-

tèle indigène plus modeste encore.

i i

Quelle sera donc la tâche d'un comi-

té du tourisme, puisque comité du tou-

risme il ya dans chaque pays de l'Union?

Quelle sera en particulier sa tâche au

Tonkin?

Pas plus qu'un syndicat d'initiative

un comité du Tourisme ne doit se consi-

dérer comme une bonne oeuvre pour ve-

nir en aide à ces pauvres prolétaires :

les hôteliers et les garagistes, les arma-

teurs fluviaux et les marchands de cu-

riosités- A ceux-là de profiter de ce quise fera dans l'intérêt des voyageurs, à

eux de soigner leur propre réclame,mais leur rôle en l'affaire doit être actif

et non passif. Us sont les premiers inté-

ressés à apporter leur concours à toutes

les mesures qui seront prises pour faci-

liter le mouvement des voyageurs dans

le pays.A Hanoï les hôtels ont donné un bel

exemple d'initiative et d'esprit de pro-

grès. Il n'ont demandé à l'administra-

tion aucun concours pour procéder à

leurs transformations et agrandisse-ments. Nous ne croyons pas qu'ils de-

mandent rien d'autre que ce que nous

demandons : une série de mesures pourfaciliter les voyages aux gens du pays.D'ailleurs comment voulez-vous qu'un

pays dont les habitants ne savent pas

voyager eux-mêmes, n'out aucun désir

d*améhoration,aucun besoin de confort,sache recevoir des visiteurs étrangers

quelque peu difficiles ? Il faut d'abord

rendre plus difficiles les habitants eux-

mêmes, leur donner le goût des voyages,l'habitude et le besoin d'un minimumde confort.

Voyez d'ailleurs ce qui se passe à

Hanoï pour les hôtels. Ceux-ci n'of-

fraient il y a quelques années que des

chambres tristes avec leur ameuble-

ment de prison ; il y avait deux salles

de bain à Métropole et pas une ailleurs,Les chambres étaient mul éclairées

mal ventilées ; mais nos compatriotesne demandaient pas mieux, il n'y avait

guère à voyager que des célibataires quis'intéressaient souvent plus à «et le res-

te » qu'à bon souper et bon gîte. Métro-

pole a commencé à s'améliorer : salle

à manger plus gaie, salons coquets,chambres nouvelles confortables avec

salles de bain à eau chaude et eau t'roi-

ie, eau courante partout. Puis c'est le e

Ooq d'Or qui vient d'ouvrir son annexe h

ivec des appartements d'une élégance 1

:t d'un confort inconnus jusqu'ici en d

Indochine. Mais déjà la clientèle com-

mence à trouver cela tout naturel et ce \sont les vieux hôtels qui détonnent ; ils i

seront bien forcés de suivre l'exemple ; t

c'est d'ailleurs ce que Hanoi Hôtel a en- i

trepris de faire ; aussi d'ores et déjà i

Hanoï peut offrir aux étrangers des hô-

tels bien plus confortables que ceux-cine sauraient s'y attendre dans une

ville indochinoise.

Voyez par contre tel hôtel de monta-

gne comme celui du Tamdao ; chef

d'oeuvre d'incohérence dû à nos inénar-

rables Bâtiments Civils. On y a bien

établi des salles de bains vastes avec bai-

gnoires luxueuses et douche et robinet-

terie d'eau chaude et d'eau froide.Seule-

ment il n'y a pas d'eau chaude.Moyen-nant4frcs 25 on vous apporte deux tou-

ques d'eau chaude grisâtre et graisseuseet d'ailleurs vous n'aurez pas été deux

jours à l'hôtel avant de vous être aperçu

que les salles de bains servent aux in-

nombrables bonnes d'enfants alternati-

vement de chambre à lessive et de dor-

toir et qu'elles nettoient les vases de nuit

dans les baignoires. Quant aux lieux

d'aisance qui y font face ils servent de

dépotoirs où la domesticité des hôtes

comme de l'hôtel jette toutes les im-

mondices de l'étage. Cela provient de

ce que l'hôtel a été remauié et agrandi

par des gens qui ignoraient complète-ment ce que c'est qu'un hôtel; cela pro-vient aussi de ce que personne ne s'est

demandé un seul instant quels pou-vaient bien être les besoins d'un hôtel

pour familles; aussi la clientèle actuelle

dont la santé demande l'air de la

montagne souffre de cette mauvaise or-

ganisation et ne profite pour cette rai-

sou qu'à moitié des bénéfices de l'air

plus léger qu'on respire là-haut. La

question n'est donc pas si facile quecela à résoudre.

Dans l'état actuel il serait bien inu-

tile d'amener des étrangers au Tamdao,

il faut d'abord en aménager l'hôtel'

pour les familles françaises en étudiant' avec méthode les améliorations à y ap-

porter pour le rendre habitable à ceux

qui ont besoin de propreté, de calme

et de tranquillité.

11 y a lieu tout d'abord au Tonkin de

rendre les voyages possibles : or ils ne

le sont pas sauf bien entendu pour ce-

lui qui, absolument obligé de voyager,

est prêt à installer son lit de camp dansla moindre cai-nha annamite — ils ne

le sont pas faute d'hôtels, et de maisonsde passager.

Il faut donc tout d'abord qu'il y ait,

partout où les voyageurs peuvent être

appelés à séjourner, ne fût-ce que pourdéjeuner et faire la sieste, au moinsune maison de passagers de quelqueschambres, dans d'autres cas une bonne

auberge.Comment construire et organiser ces

maisons de passagers et ces auberges ?

. A une certaine époque l'initiative

privée avait doté un grand nombre de

petites villes d'une auberge générale-ment assez passable, souvent de deux.

Un Français avait jeté son dévolu surce coin, y avait établi un magasin d'é-

picier-quincailler auquel il avait ad-

joint un café, une salle à manger et

quatre ou cinq chambres. Tous spécu-laient sur un développement de la colo-nisation. Rares sont ceux qui y ont faitfortune surtout depuis que les gens vontmoins au café et que les familles fontleurs provisions en ville, depuis qu'acommencé la décadence de la coloni-

sation et que l'entreprise est passée en-

tièrement aux mains des iudigèues ;

beaucoup de ces auberges-magasins ont

périclité, les autres ne vivent que péni-blement.

Il faudrait aider celles qui restent à

améliorer leurs locaux et leur service,ressusciter celles qui ont disparu. II suf-

firait généralement d'une subvention,insuffisante, bien entendu, à faire vi-

vre son homme, mais qui lui permettede faire certains frais d'aménagementet d'entretien, qui autrement mange-

> raient les recettes normales de l'établis-

i sèment, D'autre part cette subvention,ne serait accordée que sous condition

d'un contrôle exercé non par l'autorité

locale, qui s'en trouverait fort gênée,i mais par un organisme central : bureau» de tourisme ou syndical d'initiative ;

celui-ci aurait établi une consigne,non

pas grotesque et inapplicable comme

, 'une consigne militaire, mais simple et

1 claire et affichée dans chaque hôtel quet afin le voyageur puisse savoir ce qu'il

peut exiger et comment formuler ses

x réclamations ou observations. Bref, il

e faudrait faire à peu près ce qu'a fait

jadis en France le Touring club) grâceà une organisation très simple, et parla simple menace du retrait de son pa-lenonçeau. Une amélioration généraleiedes auberges de France en a été le ré-

î-sultat jusqu'au jour où la guerre et la

r' vie chère ont rendu aubergistes et hôte-

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L'EVEIL ECONOMIQUE

liers indépendants d'une clientèle de-

venue suppliante, de maîtresse qu'elleétait. Mais à mesure que la situation

économique redeviendra normale et

que aubergistes et hôteliers sentiront à

nouveau la nécessité de plaire à la

clientèle, le Touring Club, avec l'appâtde son panonceau, pourra rétablir son

autorité.

Ce moyen ne réussirait pas ici car la

plupart du temps on ne peut pas comp-ter sur les voyageurs de passage pourfaire vivre la plus modeste auberge ; le

voyageur reste donc l'obligé de l'au-

bergiste, qui peut en somme se passerde lui. Seulement le même aubergistesera fortement tenté par une subventionmensuelle de 10,15 ou 20 p. par cham-bre suivant les cas, qui pourra lui être

retirée s'il n'exécute pas ses obligations.

Il y a donc lieu d'examiner d'abord

quelles sont les localités où il suffiraitd'une subvention pour déterminer l'ini-

tiative privée à améliorer une aubergeexistante ou rétablir une auberge aban-

donnée. Notez d'ailleurs qu'avec un ca-hier des charges bien fait, des instruc-tions bien -rédigées, un contrôle assez

rigoureux, on amènerait même des An-namites à tenir proprement des auber-

ges. Voilà par exemple l'hôtel de Viettri,jadis accueillant et confortable. Actuel-lement propriété d'un Annamite il estinnommable de saleté comme à peuprès tout hôtel tenu par un Annamiteou par un Européen laissant faire safamille annamite. Les Européens tantsoit peu délicats n'y logent que con-traints par des circonstances exception-nelles ; rares sont ceux qui s'y arrêtentcomme autrefois pour déguster le déli-cieux poisson de la Rivière Claire. LesAnnamites de passage, n'ayant ni l'ha-bitude ni l'idée de mieux, s'en conten-lent. Personne ne peut se plaindre ; le

propriétaire est maître chez lui aprèstout ; il ne sait pas mieux faire ; l'ordreet la propreté, pour ne pas parler duconfort sont choses dont il n'a pas l'idéeet chez lui comme dans toute l'Asiece sont les coolies qui commandent.

Mais comme 1 hôtel a, croyons-nous,une huitaine de chambres, l'appât d'unesubvention de 80 p. par mois, très in-suffisant pour engager un Français à

reprendre l'affaire, suffirait largementpour engager notre Annamite à pren-dre connaissance du cahier des chargeset à se'demander si, guidé par le livretd'instructions générales et par les con-seils qui lui seraient fournis, il ne pour^rait pas nettoyer et réparer, amélioreret gérer son hôtel dans les conditions

requises.Là où il n'y a pas d'initiative privée

à encourager les circonstances locales

peuvent encore dispenser l'administra-tion de faire de gros frais.

Nous nous sommes arrêté plusieursfois à Bongson (Annam.prov. de Binh-

Dinh). Là comme eu beaucoup d'autres

endroits il y avait jadis un délégué et

poste de la garde indigène. La déléga-tion a été supprimée, mais le bâtiment

reste, à côté de la Garde indigène. On

l'a transformé en maison de passagers,assez sommairement meublée, que gar-de un vieux soldat chargé de conserver

et nettoyer la literie et la lampislerie.Grâce à cela moyennant une piastre on

couchait dans un lit conveuable et des

draps propres.A l'époque les voyageurs

apportaient leur nourriture complétée

par des achats chez le Chinois et le

vieux soldat fournissait le feu,l'eau etc.

et aidait à faire le frichti.En fait la très

hospitalière famille du garde principald'alors nous a chaque fois offert la plusaimable hospitalité ; mais ceci ne sau-

rait être considéré comme normal. Il

aurait été facile si le poste avait dispo-sé d'un budget,ne fût-ce que de dix pias-tres par mois, de doubler le vieux sol-

dat d'un cuisinier quelque peu débrouil-

lard qui, avec ce fixe et ses petits pro-fits sur les voyageurs, se serait fait une

petite vie confortable.

D'ailleurs à Binh-Dinh où la garde

indigène était commandée par un ser-

gent annamite,nous avons trouvé, dans

le poste même, des chambres réservées

aux passagers où, après nous avoir con-

fortablement installé avec de l'eau et

des serviettes, des draps propres et une

lampe, le vieux sergent nous préparaun repas européen, très appétissant,

pour la modique somme d'une piastre.On peut donc là où il y a un poste de

garde indigène organiser à peu de frais

une maison de passagers très convena-

ble. Ce serait une dépense la plupart du

temps de 2 ou 3C00p. au maximum

pour l'installation (là où il n'y a

pas un bâtiment déjà disponible) etune dépense mensuelle de 10 à 12 p. au

plus pour le salaire d'un gérant-cuisi-nier qui pourrait être un vétéran un

peu débrouillard. Ce serait surtout une

question d'organisation, d'une consigneétablie avec bon sens et facile à exécu-

ter, et de quelques bons conseils don-

nés au début puis de temps en temps.Là où il y a le chemin de fer, c'est au

chemin de fer que le plus élémentaire

bon sens, si bon sens il y avait en In-

dochine, eût assigné la tâche de pour-voir au logement et à la nourriture des

voyageurs. C'est ce qu'ont fait, et de fa-

çon parfaite, les chemins de fer siamois

et, ceux de la Malaisie britannique,

pour ne parler que de ce que nous avons

vu. On ne l'a pasfait à Java pour la rai-

son qu'il y a assez de Hollaudais dans

les centres importants pour faire vivre

un hôtel ou une auberge. C'est d'ailleurs

parfois une auberge très rustique com-

me à Tjandjour, mais dont les rares

voyageurs qui ont l'occasion d'y passerla nuit se contentent.

En Indochine les conditions sont les

mêmes qu'au Siam et en Malaisie ; aus-

si peut-on s'étonner qu'une compagniecomme celle du Yunnan se soit désin-

téressée complètement du coucher et du

manger du voyageur.Bien entendu là où l'on trouve un

hôtel suffisant, comme à Namdinh ou

jadis à Vinh (où il y en avait deux tenus

par des Français) là où une simple sub-

vention encouragerait fhôtel local à

s'agrandir et à s'améliorer, il n'y a pasbesoin d'hôtel terminus ou de maisonde passagers. Il peut en être besoin, ilest vrai, là où l'hôtel local compte surd'autres recettes que les recettes liciteset normales d'un hôtel. En tout cas ilest inadmissible qu'en l'absence del'initiative privée ou en présence d'uneinitiative privée indécrottable, les che-

mins de fer n'aient pas construit un cer-tain nombre d'hôtels exploités soit parun Européen soit par un Annamiteselonun cahier des charges bien établi, sousune surveillance î-igoureuse, et moyen-nant soit une subvention, soit la gratui-té du local, soit une redevance payéeparle gérant, suivant les circonstances.

Dans les rares cas où l'on ne peutcompter que sur le Gouvernement oule Protectorat pour construire un hôtel

Page 13: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L'EVEIL ECONOMIQUE

indispensable l'administration aura en- 1

core meilleur temps de faire un contrat

de 10 ou 15 ans avec une subvention

suffisante plutôt que de construire et

d'exploiter elle-même. Voilà l'hôtel du

Tamdao qui coûte à l'administration

l'intérêt de 150.000 p. soit 10.500 p. plusl'entretien dont on n'ose supputer le

chiffre, plus une subvention de 7.500 p.soit 18.000 p. par an, et tout cela pouravoir un hôtel si mal compris qu'il est

presque inexploitable. Si en 1919 on

avait offert pour dix ans une subvention

de 12.000 p. l'initiative privée aurait

sans doute dès alors construit un hôtel

convenable.

Nous avons beaucoup parlé d'une

consigne, d'un livret d instruction, de

conseils, d'inspection et nous avons

fait allusion à l'oeuvre du Touring Club

enFrance.Rappelonsici cedontil s'agit.

Réputés pour leur bonne cuisine les

hôtels et auberges de France vers 1890

étaient aussi réputés pour leur manqueabsolu de confort et pour leur malpro-

preté. Le Comité du Touring Club éla-

bora un certain nombre de conditions

dont l'observation par les hôteliers et

aubergistes donnait droit au panon-ceau du Club et à l'insertion dans l'an-

nuaire. Ces conditions concernaient :

1° les chambres : l'hôtel devait avoir

un certain nombre de chambres dites

Touring Club, sans tapis ni tentures ni

oiseaux empaillés, aux murs ripolinésavec angles arrondis, avec lit en fer,

grande cuvette et grand broc d'eau etc,20 les lieux d'aisance qui devaient être

aérés, éclairés, pourvus d'un siège à

syphon avec chasse d'eau, 3° une

chambre de bains propre, 3° des prixfixes et publiés ne varietur.

Dans notre village de Maiche (Doubs)

très passager, très fréquenté des touris-

tes, il y avait deux hôtels et plusieurs

auberges plus ou moins bien tenus. Les

deux hôtels ayant reconnu l'avanta-

ge d'être recommandés par le TouringClub sollicitèrent le panonceau. Notre

oncle, banquier à Maîche et membre

du Touring Club, avait accepté un peuà la légère le litre de délégué du Club.

Un beau jour il reçoit une lettre de Pa-

ris le priant d'aller inspecter ÏHôtel de

la Couronne et d'examiner si les con-

ditions énumérées dans le questionnaireétaient bien remplies. Grand 'émoi de

notre délégué, l'homme du monde le

plus horrifié à l'idée de se mêler des

affaires d'autrui, tremblant à la penséede l'accueil désagréable qui lui serait

fait, et quelque peu humilié du genre

d'enquête auquel il s'agissait de se livrer.

Enfin il lui était difficile de se récuser,il prît donc, très ennuyé, le chemin de

l'hôtel et expliqua avec beaucoup d'em-

barras l'objet de sa visite. A sa grande

surprise l'hôtesse fut tout sourires et

courbettes et paraissait encore plustroublée par l'inspecteur amateur quecelui-ci ne l'était à la pensée de son in-

discrétion. On lui montra les chambres,

les cabinets, la cuisine, la chambre de

bains, la chambre noire, etc. A mesure

que l'hôtelière se montrait anxieuse, le

banquier sentait grandir en lui une âme

d'inspecteur méticuleux et impitoyable.11 sortit satisfait de son inspection tan-

dis que l'hôtesse lui faisait une cour-

bette jusqu'à terre.

Evidemment l'appât d'un panonceau

serait, comme nous l'avons dit, insuffi-

sant au Tonkin sauf peut-être à Hanoï,où il y a une certaine concurrence; mais

les subventions accordées avec la cer-

titude que l'observation du cahier des

charges sera rigoureusement exigée, se-

ront le même office. Autant que possibleles conditions seront les mêmes partoutet en tout cas reportées sur un « indi-

cateur des hôtels, auberges et maisons

de passagers* où chaque établissement

sera sommairement décrit, avec ses

conditions spéciales et les conditions

générales.En même temps que les hôtels et au-

berges des garages et des dépôts d hui-

les et d'essence seront organisés dans

des conditions semblables. Et ici aussi

ne pourront être recommandés ou aidés

que les garagistes ou dépositaires s'en-

gageant à observer certaines conditions.

Autant que possible le Comité du

Tourisme passera la main à des organi-sations privées ou s'assurera de leur col-

laboration.

Il s est créé à Haïphong une Union

automobile et touristique du Tonkin

et du Nord-Annam qui déjà avec ses

faibles ressources a pris d'heureuses ini-

tiatives,par exemplela publication d'un

bulletin. Elle pourrait, étant au lieu du

débarquement des touristes étrangers,s'occuper de procurer à ceux-ci quel-

ques facilités. Mais ceci entraine la dé-

pense d'un interprète intelligent. Pour-

quoi voulez-vous que ce soient lesmembres de l'U. A. T. T. N. A. qui en

supportent tous les frais ? Qui en

profitera ? les hôtels, les garagistes etdes visiteurs probablement très riches.Les services de l'interprètedevrontdoncêtre payés d'après un certain tarif, soit

par le visiteur lui-même soit par l'hôtel

ou le garage qui aura fait appel à ses

services. Mais ce casuel ne suffira pasà couvrir les 200 à 250p. que l'on paie-ra à un interprète qualifié.

Il saute aux yeux qu'une subvention

devra être donnée à l'U. A. T. T. N. A.sans cette absurde condition qu'elledevra tout faire gratuitement. A condi-

tion que les tarifs soient raisonnables

les touristes préféreront payer.Un syndicat d'initiative tel que 11".

A.T.T.N.A. devrait non seulement faire

payer les services de son interprète,mais les guides et indicateurs qu'il

publiera,mais en outre il devrait exigerdes hôteliers et garagistes et des che-

mins de fer et chaloupes un tant pourcent sur toutes les locations, les sé-

jours d'hôtel et dépensesde voyage des

touristes présentés par lui. Que si il de-

vient une affaire qui fait ses frais,tant

mieux, nous aurons créé notre AgenceCook indochinoise.

(.1 suivre)II. CUCHEl'.OUSSKT

Page 14: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L,'EVEIL ECONOMIQUE

CORRESPONDANCENous recevons d'un de nos abonnés

d'Anna m la lettre ci-dessous :

Xlninii-liiêl le 10 Septembre 1923

Cher Monsieur Cucherousset,

Votre excellente campagne de YEveil

pour l'orgauisatioQ d'un service postal ra-

pide et mieux fait entre Hanoï et Saigonm'a intéressé au plus liant point et m'iucileà vous soumettre à ce sujet quelques amé-liorations qui me paraissent désirables et

parfaitement réalisables.Partant de Hanoï il semble qu'aucun em-

pêchement supérieur ne s'opposerait à la

création d'un service de train plus ration-nel que le service actuel sans augmentationdes charges de la compagnie du nord.

Sur la ligne Hanoi Bèuthuy nous voyousque part chaque jour de Hanoi.

( 1 traiu le matin pour Bèuthuy.Ma midi pour Thauh-lloa.

à Thanli-Iloa il part, le malin.c 1 traiu vers Hanoi

\ 1 train vers Bèuthuyde Vinli

C l traiu le matin pour Hanoi.

( l traiu à midi pour Thauh-lloa.Ce qui fait que le réseau est desservi par

i trains montants et 2 trains descendants.

Il semble qu'avec un peu de bonne ve-

louté il serait possible de mettre sur cette

ligne 1 traiu rapide et I train omnibus dans

chaque sens.Je proposerais par exemple l'horaire sui-

vant :

OMMBUS KXIMIKSS

Hanoï Dép. . 4 ''• °0 f. h. 00

Nain-Dinh A. •> •'• <>0 u h. 51

D. 5 b. 00 6 h. 53Thanh-lloa. . 7 li. 44 .8 h. 35Vinh. ... 12 h. 16 H b. 29

Le Iraiu omnibus s'arrétant à toutes les

stations et haltes remplirait son oflice ac-

tuel.

L'express ne desservant que les centresde Nam-Dinh et Thauh-lloa pourrait pren-dre une vitesse régime de 50 km. à l'heurece qui permettrait l'arrivée à Vinh pour dé-

jeuuer. La combinaison d'un express deHanoi à Bentbuy doublé des omnibus Ha-

noi Nam-Dinh et Nam-Dinh Vinh permet-trait à tous les usagers de la ligne d'être ren-dus au terminus à midi 16 au plus tard etde se rendre comme par le passé daus tous

les points intermédiaires une fois par jourau lieu de deux.

L'arrivée à Vinh à 11.59 pour l'expresset 12.16 pour l'omnibus permettrait aux

voyageurs de déjeuner et de prendre l'auto

postale à 12.30.

Arrivée à Hatinh à 14.30 et Dônghoi 20 h.

Coucher à Dônghoi où un bungalow va

être bientôt terminé et où, en attendant, les

chambres de passagers organisées par l'ac-

tif résident actuel permettraient le repos.

Départ de Dônghoi le Jendemaiu à 5 h.

Arrivée à Dôngbà vers 9 h.

A Dôngbà un nouveau changement d'ho-

NOTA : L'express pourrait partir 1 h. plustard de Hanoï et l'omnibus de doublementcontinuer jusqu'à Thanh-Hoa à 9 h. 34. Le2e omnibus ne partirait que de Thanh-Hoa aulieu de Nam-Dinh, à 7 h. 44. Le déjeuner àVinh aurait lieu à 12 h. 30 au lieu, de lt h. 30et l'arrivée à Dônghoi à 9 b. du soir.

raires s-erait également nécessaire. H partactuellement 2 trains par jours de Dôngbàvers Touraucl'uii à 9 h. 30 l'autre à 17 h.30.

L'ou pourrait faire partir l'omnibus àG b. et l'express avec arrêt à Quang-Tri à9 h. pour arriver à llnê à 10 h. 30 ; courtarrêt à Tuua-Luu, arrivée à Touraue 14 h.

A 14 h. 30 l'auto potale emmènerait les

voyageurs vers le sud pour s'arrêter à

Quaug-Ngai à 18 h. 30.

Quaug-Ngai po:-sède un bungalow de 0chambres qui va être mis eu service d'icideux mois.

Le lendemain matin 5 h. départ de Quang-Ngai arrivée à Quiuhou 9 h. 30 et Nha-

traug 20 h.A îMiatraug pourrait être établi un train

de nuit eu sus du régulier du matiu.

L'adoption d'un tel horaire, qui n'a rien

d'acrobatique, mettrait Hanoï à 2 jours de

Quaug-Ngai et 3 1/2 jours de Saison tau-dis qu'il faut actuellement 2 jours 1/2 pourarriver à Quaug-Ngai et 5 jours pour attein-dre Saigou. t

Je suis d'ailleurs persuadé que les voya-ges Hanoi Nam-Dinh, Hanoi 'lhauh-lloaeiHanoi Vinh seraient intensifiés eu raisondes commodités de retour daus la même

journée.Mais là ne se borue pas à mon avis la

graude réforme à apporter aux relations en-tre les deux capitales; des changements pro-fouds sont à introduire daus le fonctionne-ment des services automobiles postaux.

L'Administration des Postes paie actuelle-ment 10.000 p. de subvention pour la ligueViuh-Dôngha et 50.000 p. pour la ligueTourane-JHiatraiig ce qui représente unesubvention Up.08 par km. pour Vinh-Dông-ha et Op.12 pour Tourane-Nhatraug c'est-à-dire paie entièrement pour ce dernierservice tous les frais généraux laissant com-me bénéfice net les transports privés ou sur

réquisition.Si l'on compte seulement 8 passagers

par voyage payant Op.00du km.en moyen-ne cela fait le beau revenu de 0 p. 48 -f0 p. 08 de subvention soit 0 p. 50 par km.alors que les mêmes entreprises ou des en-

treprises concurrentes fout avec bénéfice des

transports privés à 0 p. 20 le km. pour unevoilure entière à 4 places.

D'autre part me basant sur les chiffresdouués daus votre i\'° du 9 couraut je lis

que le transit journalier moyeu par voie deterre est de 1 in3 auquel il convient d'ajou-ter environ 15 m'i de sacs de ou pourFrance à chaque arrivée ou départ de cour-

rier.Les colis postaux sur celte ligne pouvant

représenter une moyenne de 2 in3 par jourà acheminer dans chaque sens c'est envi-ron 3 m3 de matériel postal qui pourraienttransiter journellement daus chaque sens sile trafic était normalement assuré.

Six motrices sur chaque tronçon seraientdoue suffisantes pour assurer d'une façon

parfaite le service postal automobile et le1

transport des touristes et voyageurs.Les frais géuéraux étaut comptés à raison

de 0 p.15 le km. nous obtenons pour la li-

gue Vinh-Dôngha une dépense annuelle de290 X 0.15 x 6x 365 = 95.215 p. at-

ténuée par la recette de 8 passagers dans

chaque sens à 0 05 par km. ou 0.80 x' 290x305= 84.680 p.[

Dépense nette 10.585 p.'' Et pour ia sectiou Tourane-Nhatraug.1

(0.90 - 0.80) 560x 365 - 20.440 p.

j Soit au total 31.000 p. contre 66.000 p.actuellement attribuées en subvention

Si nous augmentons ces chiffres de moi-tié pour accidents et imprévus c'est à45.000 p. que le service postal pourrait êtreassuré d'uue façon presque parfaite alors

qu'il l'est actuellement de façon absolumentuéfectueuse pour 60.000 p. 00.

Je me fais fort, avec uu prélèvement de200 000 p. sur la caisse de réserve,d'orga-niser ce service daus un délai de 5 mois etd'eu assurer la b june marche pour 45.000 p.par au à l'entière satisfaction de l'Adminis-tration des Postes et Télégraphes et destouristes.

Je suis absolument certain que l'on neverrait poiui comme cela se passe actuelle-ment 600 colis postaux embouteillés à tou-raue par la mauvaise volonté et la careucede l'entrepreneur, colis que l'AUuiiuistratioudes Postes e.-t obligée de faire parveuir àà destination, par l'intermédiaire des Rési-dents avec uu retard de plus de 20 joursalors qu'elle paie 50.000 p. de subveuliou àla Staca,qui peut se dérober grâce à uu con-trat mal établi.

Je me raopelie à votre bon souvenir etvous assure du prol'oud iulerét avec lequelje suis votre action.

Très cordialement votre

X. . .

N.D.L.I1. — Nous sommes désolé de

verser un peu d'eaufroide sur l'enthou-

siasme de notre aimable correspondantmais réellement nous craignons qu'iln'ait pas l'étoffe d'un homme d'affaires

et ne considère un peu les choses du

point de vue d'un homme qui a fait sa

carrière dans l'administration ou dans

une de ces professions libérales où l'on

n'acquiert pas l'habitude d'établir les

prix de revient et où l'on ignore ce quec'est que courir un risque.

11 se peut que le service automobile

soit mal fait et nous n'avons pas à pren-dre la défense de la Société des Trans-

ports Automobiles du Centre Annam.

Cependant nous ferons remarquer

qu'il y a une différence essentielle en-

tre une Société qui risque ses propres

capitaux et un amateur qui se sert des

capitaux de l'Etat. Evidemment la gros-se question des capitaux serait vite ré-

solue et d'innombrables entreprisesverraient le jour s'il suffisait de marcher

avec les fonds de réserve de 1 Etat.

Nous nous engageons à transformer

1 Eoeil Economique en une revue de

toute beauté, magnifiquement illustrée,

bourrée de renseignements,si M.Merlin

veut bien mettre à notre disposition50.000 $ prélevés sur les fonds de ré-

serve. Le malheur est que le Moniteur

criera « Et moi donc 1 » et le Hulletin

Financier répétera '- « moi aussi » et quedix vocations de directeur de Revue

économique se révéleront aussitôt,prètsàmettre à exécution les moyens préconi-sés par des imaginations d'autant plusfécondes qu'aucune expérience pratiquene leur a révélé d'obstacles — Nous

pensons assez que si le Gouvernement

mettait à ladisposititMiadelaS.T.A.C.A.

Page 15: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L'EVEIL ECONOMIQUE

200.000 $ cette société achèterait aus-

sitôt douze splendides autobus et pautant de camions à remorque du der- h

nier modèle et serait à même de faire 1

un bien meilleur service dans de bien 1

meilleures conditions — La difficulté c

est précisément de trouver les 200 000 * t

pour une affaire qui comporte quelques t

risques que notre ami lecteur ne semble 1

pas soupçonner, et qui, si elle était si l

brillante, aurait tenté de nombreux con- *

currents — Et il est bon qu'il en soit ain- <

si ; l'homme est plus ménager des choses i

qui lui coûtent un effort que de celles

qui lui viennent sans difficulté.

Certaines entreprises grandioses ont

échoué précisément parce qu'elles ont

eu trop facilement des capitaux- Nous

en pourrions citer sans sortir d'Annam.

Notre correspondant établit son bud-

get aussi facilement que l'on bâtit des

châteaux en Espagne. Supposons les

recettes au maximum, les dépenses au

minimum, les accidents évités, les inon-

dations, typhons, orages etc. conjurés, la

paix absolument certaine pour dix ans,un personnel irréprochable et zélé, des

chauffeurs et mécaniciens d'une probi-té angélique, évidemment tout ira bien.

Notre correspondant confond frais

généraux et frais d'exploitation. L'es-

sence, l'huile et les pneus, et les

frais de route ne sont pas des

frais généraux ; mais passons condam-

nation. On peut admettre qu'une bon-

ne automobile moyenne ne revient

pas à plus de 0,15 au km. y compris les

frais généraux,et dans une grande ville,un garage ayantun matériel très nom-

breux et une organisation très moderne

pourrait sans doute se tirer d'affaires en

louant à 0,15 l'heure. Seulement ici il

ne s'agit pas d'une automobile moyenne

portant cinq personnes au maximum

mais de forts autobus pour une quin-zaine au moins de passagers avec leurs

bagages, avec remorque pour les sacs et

colis postaux. Et il s'agit non de petitescourses sur de belles routes urbaines

ou suburbaines mais de longues ran-

données sur d assez mauvaises routes

et par tous les temps. Les frais géné-raux sont considérables si l'on veut un

service impeccable car il faut plusieurs

garages et ateliers de réparation bien

outillés et bien approvionnés, et un

assez grand nombre d'automobiles tant

pour la relève des autos en réparation

qu'en vue des transports de "courriers

exceptionnels. Pour faire rouler cons-tamment douze autobus et camions il

ne faut pas en avoir moins de dix-huit,à 7.000* l'un.Cela vous fait déjà 42.000*rien que pour ce petit supplément.

C'est pourquoi nous estimons qu'ilfaut tabler sur une dépense kilométri-

que d'au moins 0,20 le km. Nous arri-

vons donc de ce chef à une dépense,sur Vinh-Dôngha non de 290 x 0,15 X

6X365 = 95.265 p. mais de 290 X0.20X6x 365=127.020 p-

Notre correspondant compte sur 8 ]

passagers dans chaque sens à 0,05. C'est !le prix que paient les Européens ; maisles Indigènes en paient en fait à peinele tiers ; il est vrai qu'on les entasse et

qu'on peut voir certains jours sur l'au-to trois Européens à 0,05 et 15 Indigè-nes payant de 0,015 à 0,02. Cela feraitbien 0,40 si l'entrepreneur touchait

tout, mais c'est son personnel qui tou-che cela; l'entrepreneur lui, a bien deschances s'il touche le prix du nombrede gens que l'auto est autorisée à por-ter. D'autre part escompter que 365

jours par an à chaque voyage l'automo-bile aura ses 8 voyageurs de premièreclasse ou les 24 voyageurs indigènesqui font le même compte c'est, ce nous

semble, beaucoup demander et pourpeu que nous comptions par an 5 joursà vide et 20 jours à moitié vides cela nenous fait plus que 350 jours de recettes.

Donc au lieu de 0 p. 40 recettes x 2

voyages x290 km.x 365 jours=84.682nous n'aurions plus que0 p. 40 X 2 X 290 x 350 = 81.200 p.

Et nous arrivons à un déficit non

plus de 10.587 mais de 45.820.Déduisez en la subvention delO.OOO p.

et vous voyez tout de suite quel seraitle résultat si l'entrepreneur exécutait

rigoureusement son cahier des charges,se procurait un matériel puissant et

l'entretenait en bon état. S'il s'en tirec'est parce qu'il use jusqu'à la dernièreextrémité un matériel à bon marché,fait des prodiges d'économie, entassedes voyageurs comme harengs en ca-

que, maintient une faible vitesse et n'é-

coule qu'un trafic postal très faible. S'il

fait finalement un maigre bénéfice, il ya quelque mérite.

Nous sommes persuadé que la lignede Nhatrang à Tourane est encore plusdifficile à exploiter.

Notre correspondant en estime le

déficit à 20.440 $ transformé en un bé-

néfice de 29.560 $ grâce à une subven-tion de 50.000 3>.

Ceci est basé sur la supposition que365 jours par an à l'aller comme au

retour les autos transportent 8 voya-

geurs de Vire ou l'équivalent de voya-

geurs de 2me. Il serait plus prudentd'évaluer à 340 le nombre des jours de

plein trafic et 20 celui de demi trafic et

5 celui de trafic nul et c'est faire la partbelle à 1 optimisme ; et si sur cette mau-

> vaise roule avec tous ses bacs et ses

assez nombreuses rampes nous estimonsI à 0,20 le km le prix de revient d'unau-

, lobus ou d'un camion on ne saurait nous> taxer de pessimisme. Cependant rier

que cela change tout à fait l'équation.I Notre correspondant la pose ains- (0,15 cents X 6 autobus = 0,90 — 0,8(

de recettes) 560 km X 365 jours =

, 20 * 440 de déficit.

Mais si nous écrivons :

) (0,20 X 6 = 1,20 — 0,80) 560 km >

350 nous trouvons un déficit de 78.401

plus 15 jours a vide a O,20xob0 km. x2 = 3360 è. Déficit total 81.760 p. soit,avec une subvention de 50.000, une

perte nette de 31.760 ».Ce qui prouve que la question est beau-

coup moins simple qu'elle n'en a l'air et

que les calculs de prix de revient doi-vent se faire avec une extrême minutie eten tenant compte d'une foule d'élémentsdont le profane ne se doute même pas.

Et voyez, cher abonné, combien vousvous exposez en augmentant de moitiévos chiffres pour accidents et imprévus.

C'est prévoir beaucoup d'imprévus*Les accidents d'abord ne sont pas de

l'imprévu ; ils sont prévus et couverts

par des assurances, ils passent donc enfrais généraux normaux. Quant aux im-

prévus, un homme d'affaires expéri-menté et bien documenté les évalue àune proportion très inférieure, car pourlui sont prévues et évaluées exacte-ment quantité de dépenses que l'hom-me moins expérimenté et renseignécompte comme imprévus.

En fait nous évaluons à 400.000% le ca-

pital minimum pour les deux services età 100.000$ la subvention nécessaire.C'est d'ailleurs le chiffre prévu par M.Lochard qui conseille de déduire des3.200 S de subvention hebdomadaire du

paquebot annexe, un millier de piastres

pour le service par voie de terre (enplus de la subvention actuelle/

Au sujet du changement d'horaire,notre correspondant ne semble pas sefaire une idée de la montagne qu'il vou-drait remuer. Modifier des horaires de

chemin de fer I mais il faudrait unDoumer ! un Mussolini 1

D'ailleurs la Direction des chemins

de fer répondra qu'on ne voit guère lesAutiamites voyageant, entre Hanoï et

Namdinh entre 4 et 6 h. du matin et

qu'une vitesse régime de 50 à l'heuren'est pas réalisable sur un « tramwaysur route ». Et puis, nous avons le

train de nuit, dont le succès est tel

qu'on devra bientôt en faire trois parsemaine. Les voyageurs préféreront

partir la veille à 20 heures plutôt que lematin à 5 ou 6 heures ; au point de vue

affaires et au point de vue postal cela

revient au même. Surtout le train denuit permet d'arriver d'une traite à

Tourane au lieu de coucher à Dônghoi,ce qui est un fameux gain de temps —

On arrive à midi à Quaug-Ngai soit 40

i heures après le départ de Hanoï. Ce

s qui existe actuellement est donc beau-

coup plus rapide que ce que notre cor-

s respondant demande.En somme l'horai-

î re suggéré par notre correspondant n'au-

rait d'autreutilité que de justifier lesmé-

i cropalaces de Dônghoi et Quang-Ngaï.[) Néanmoins nous avons tenu à publier= sa lettre comme nous serons heureux

de publier toutes les suggestions quenos lecteurs voudront bien nous faireou

< même leurs critiques, car nous ne pré-0 tendons pas à l'infaillibilité. H. C.

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L'EVEU. ECONOMIQUE

Voyage de Henri Mouhqt ati Cambodge en 1859De retour à Chantaboun, dans l'hospita-

lière demeure du bon abbé Ranfaing, mission-naire français, établi en ce lien, mon premiersoin fut de prendre des renseignements,et de me mettre à la recherche des moyensde transport pour gagner Battambang, chef-lien d'une province de ce nom, qui, depuisprès d'un siècle, a été enlevée au Cambodgepar l'empire siamois. Je fis prix avec dés

pécheurs annamites païens pour me condui-re d'abord de Chantaboun à Kampôt, portdu Cambodge» à raison de trente ticaux. LesAnnamites chrétiens m'en demandaient qua-rante et leur nourriture pour aller et retour.

Après avoir pris congé de fa-blé Ranfaing, quin'avait comblé de boutés et d'attentions cha-

que fois que j étais venu à Chantaboun, jem'installai à nouveau daus une barque avecmou Chiuois et mon Anuamile, et, voulant

profiter de la marée haute, nous partîmes à

midi, malgré nue pluie battante. Arrivés au

port vers six ou sept heures du soir, nous yfûmes retenu jusqu'au surlendemain paruu veut contraire et trop violent pour nous

permettre de le quitter sans danger.Deux jours plus tard nous arrivâmes à

Ko-Khut, où de nouveau des plaies torren-tielles et un vent contraire nous retinrent àuue ceutaiue de mètres du rivage, dans uneanse qui était loin d'offrir beaucoup de sé-curité à notre fragile émbarcatiou.

Notre positiou n'était pas agréable ; notrechétive barque, rudement secouée par lesflots eu fureur, ineuuçait à chaque instant

d'être jetée à la côte contre les rochers. Aux

trots quarts remplie paruotre bagage auquelnous avions douuè la .ueilleure place pour le

préserver de l'eau de mer ainsi que de la

pluie, elle contenait encore cinq hommes

serrés les uns contre les autres à l'avant, et

n'ayant pour abri que quelques feuilles de

palmier cousues euserable,à travers lesquel-les l'eau filtrait et nous tenait constamment

mouillés. La pluie continuait à tomber avec

uue telle abondance que nous ne pouvionsentretenir du feu pour cuire notre riz.

Pendant quatre jours il nous fallut rester

à demi couches dans notre barque, les mem-

bres fatigués de là positiou à laquelle nous

condamnaient lé défaut d'espace et nos effets

et notre linge trempés et collés sur notre

corps. Enfin, le cinquième jour, j'eus le

plaisir de voir le ciel s'éclaircir et le vent

changer. Vers les deux heures de l'après-

midi, prévoyant une belle nuit, et ayantremonté, par une bonne dose d'arack, le

moral de mes hommes qui commençait à

faiblir, nous levâmes l'ancre et nous nous

éloignâmes de Ko-Rhut poussés par une bonne

brîse. J'étais heureux d'avancer et de pou-voir enfin respirer à pleins poumons ; aussi

je restai une partie de ta miit sur ma petitetente de palmier, jouissant de la beauté du

ciel et de la marche rapide de notre bateau.

A la pointe du jour, nous aperçûmes la pre-mière fie Koh^Kong à noire gauche, à une

distancé d'à peu près dix milles. C'est Une

ilé dîésefte ; on y recueille de la gomme gut-te ; elle est moins grande que Koh-Xaug ou

Kho-Ohang et n'offre pas un aspect aussi

imposa ut ni une suite de pics aussi majes-tueux. C'estàCompong-Sôm. près de Kam-

pôt, que l'on recueille la plus grande partiede la gomme gutte et le beau cardamome quise trouvent dans le commerce ; les Indigènes

renferment la première dans des bambous

qu'ils fendent lorsqu'elle est durcie.Nous eûmes bientôt oublié les petites mi-

sères de la première partie de notre voyageet nous fûmes bien dédommagés par labeauté des sites et l'aspect enchanteur du

groupe d'îles et d'îlots que nous côtoyions àune courte distance. Nous arrivions dans des

parages infestés par les pirates de Kampôt.Placés sûr les hauteurs, ils observent la mer

et, desquels aperçoivent uue voiie, ils s'ap-prêtent à l'attaquer au passage. Nous avan-

cions paisiblement, sans souci des forbans,car nous n'avions avec nous aucuue mar-chandise qui pût les tenter, et, dû reste nousétions bien armés et en état de repousserceux d'entre eux qui auraient essayé de nous

attaquer. Vers cinq heures du soir nous je-tâmes l'ancre dans l'anse d'une petite île afinde faire cuire le riz du soir et d'accorder àmes hommes un peu de repos, car ils n'a-vaient pas dormi la nuit précédente. Nousétions à une journée et demie de Kampôt. Aminuit nous levâmes l'ancre et nous voguâ-mes, doucement bercés par les flots, nosvoiles à peine enflées. Lorsqu'on a dépasséla pointe nord-ouest de la grande île Koh-

Dud, qui appartient à la Cochiuchine, le

coup d'oeil devient de plus en plus beau ;la terre forme cadre de tous côtés, et il sem-ble qu'on vogue sur un lac aux contoursarrondis et verdoyants. A l'est s'étendenttés côtes et les îles de la Cochinchiue jus-

2n'aKankao, à l'ouest et au nord celles du

ambodge, couronuées par une belle mon-

tagne de neuf cents mètres de hauteur. Cel.le-ci rappelle si bien le mont Sabab, quePhrai cria au pilote : «Mais vous nousramenez à Chantaboun ; voilà le mont Sa-bab : » Nous ne pûmes jouir lougtemps du

superbe tableau qui se déroulait à nos yeux,car, peu d'instants après notre entrée dansle golfe, d'énormes nuages noirs s'amonce-lèrent au sommet de la montagne, et pardegrés la voilèrent entièrement. Ils fureut

bientôt sur nos têtes ; le tonnerre grondaitavec force, et un vent épouvantable faisaitfiler notre barque, couchée sur le flanc, àla vitesse d'un bateau à vapeur. Le pilotemême tremblait au gouvernail et me deman-

dait de l'arack, pour soutenir ses forces etson courage. Après une demi*heure de cette

course effrénée, les nuages crevèrent et une

pluie torrentielle nous transperça^ niaiselle fit tomber le vent ; nous étions alorsarrivés dans le lit de la rivière qui conduità Kampôt.

11 paraît qne le roi devait passer entre-

vue, le jour de notre arrivée, tous les navi-res qui se trouvaient dans la rade; mais-le

gros temps l'avait retenu depuis onze heu-res dans une espèce de salle qu'on lui avaitélevée sur des pilotis dans un endroit peuprofond: Au moment où nous dépassions la

douane, nous aperçûmes le cortège royalqui se dirigeait vers une grande jonque queSa Majesté faisait construire afin de pouvoirainsi se livrer au commerce, et avoir.quel*que chose de mieux à envoyer à Singapourque les mauvais bateaux qui, jusque là,avaient composé toute sa marine.

La rivière qui conduit à la ville après decent cinquante mètres de largeur ; mais soncours est très borné ; elle prend naissancedans les montagnes voisines. Le principalavantage qu'elle offre, c'est de pouvoir ame-ner à la mer les magnifiques bois de cons-truction qui abondent dans les forêts de sesdeux rives, et dont les Chinois ne peuventse passer pour la mâture de leurs jonques!

Il y a continuellement de six à sept navi-res en charge dans la rade, de sorte quel'on voit souveut des bateaux! chinois ou

européeus monter et descendre Le fleuve.

Quoique Kampôt soit actuellement l'uuiqueport du Cambodge, il est loin d'avoir lemême mouvement que le port de Bangkok,car la ville compte au plus trois cents> mai-sons et une population à peu près égale àcelle de Chantaboun ; en outre tout sou pe-tit commerce est alimenté par la basse Co-

chinchiue, dout les ports out été jusqu'à ces

derniers temps presque constamment fer-

LA

Ve Foire de Hanoïse tiendra

du

2 au 16 Décembze pzochain

Page 17: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L'EVEIL ECONOMIQUE

-<* FUMEZ L_E "GLOBE" îfc-niés aux Européens, de sorte que les na-vires ne trouvent guère à charger que duriz qui leur est amené par des bateaux, et

presque comme contrebande, de la basseCochinchiue par Italienne, le Cancao descaries, ou d'autres petits ports du voisinage.Hormis quelques tonnes de pomme gutle,un peu d'ivoire, du poisson péché dans legrand lac par les Annamites, du bois d'ébé-nislerie et de construction pour lequel il estcélèbre, et du coton, le Cambodge ne four-nit rien au commerce, et j'ose émettre l'o-pinion que le jour où les ports d'Annamspront ouverts aux Européens,les marchandschinois établis à Kampôt abandonnerontcelle ville; cependant, mieux gouverné, cedistrict pourrait alimenter le commerced'un grand nombre de produit dont nousparlerons plus tard.

Ce qui reste de ce malheureux pays netardera sans doute pas à tomber sous la do-mination de quelque autre puissance. Quisait ? Peut-être la France a-t-elle les yeuxfixés sur lui et se l'annexera comme elle lefait en ce moment de la Cochiuchine.

Le peu d'impôts et de taxes que les Cam-bodgiens ont à supporter, comparativementaux Siamois, me faisait penser que je trou-verais ce peuple vivant daus l'abondance etle bien être ; aussi ma surprise fut granded'y rencontrer, à très peu d'exceptions près,presque tous les vices, sans aucune des qua-lités que l'on trouve chez les autres peuplesses voisins ; la misère, l'orgueil, la grossiè-reté, la fourberie, la lâcheté, la servilité etune paresse excessive sont l'apanage de cettemisérable population.

On a répété souvent que l'on ne devaitpas juger d'un pays où l'ou n'a fait que pas-ser : que ceux-là seuls pourraient le fairequi y ont séjourné longtemps. J'admets quedans un séjour rapide l'on est sujet à com-mettre des erreurs ; mais je le répète ici, jementionne ce que je vois, et donne mes im-pressions telles que je les reçois : libre àd'autres voyageurs plus expérimentés de medémentir, si ces impressions et mon juge-ment ont été faussés. Je fais remarquer enoutre que la première impression est sou-vent ineffaçable.et qnefréquemmentje ne mefie pas à mon propre jugement et parle d'a-

près l'expérience d'autrui.11 est peu de voyageurs en Europe, en

Amérique, et sans doute sur plusieurs autres

points du globe, qui n'aient eu à se plain-dre de la manière offensante dout les re-présentants des lois douanières exercentleurs devoirs et souvent les outrepassent.Ces braves gens, en Europe, gagnent leur

pain quotidien en faisait t supporter le plusde vexations qu'ils peuvent aux voyageursdes deux sexes ; ici, c'est le contraire, ilsla gagnent en la demandant ; ce sont desmendiants commissionnés : « Du noissonsec, de l'arack et un peu de bétel, s'il vous

plait. » Plus vous leur donnez, moins la

perquisition est scrupuleuse.Après avoir remonté la jolie rivière qui

devait nous conduire à notre but l'espace de

près d'un mille, nous aperçûmes une mai-son couverte de feuilles, surmontée du sym-bole de la religion chrétienne, de la conso-lante croix. Ce ne pouvait être que celle del'abbé Hestrest, missionnaire apostolique dela congrégation des Missions étrangères,vous qui lisez ces lignes, avez-vous voyagéau loin ? Avez-vous jamais été pendant nn

temps plus ou moins long privé de votresociété habituelle ? avez-vous été maltraité

par le temps ou par les hommesTavez-vous

jamais échappé à quelque grand danger ?

avez-vous quitté vos parents ou vos amis

pour une longue absence ? avez-vous perduun être bien aimé ? enfin avez-vous jamaissouffert ? Eh bien, vous saurez ce que peutsur le voyageur errant loin de sa patrie ce

signe divin de la religion. Une croix pourlui, c'est un ami, un consolateur, un ap-pui. L'âme entière se dilate à la vue de cettecroix ; devant elle on s'agenouiile, on prie,on oublie. C'est ce que je fis.

J'avais pour l'abbé Hestrest des lettres de

plusieurs missionnaires de Siam ; je fisamarrer notre barque devant sa demeure et

je mis pied à terre ; mais les neuf jours de

stagnation forcée auxquels j'avais été obligéde me soumettre m'avaient fait perdre pourun instant l'usage de mes membres, et j'eusquelque peine à marcher.

L'abbé Hestrest m'accueillit eu frère etm'offrit un abri dans sa modeste case jus-qu'à ce que je pusse me loger ailleurs. Lapremière nouvelle qu'il m'apprit fut que laFrance était en guerre avec l'Autriche. J'igno-rais même qu'il y eût quelque différent entreles deux gouvernements. L'Italie allait naîtrede ce conflit ! A peine étais-je débarquéqu'on nous annonça le passage du roi quireveuait de sou excursion. L'abbé Hestrestme conduisit au bord de la rivière. Dès quele roi eût aperçu un étranger à côté du mis-

sionnaire, il donna l'ordre à ses rameursd'accoster le rivage, et, quand il fut à por-tce de la voix, il s'adressa à l'abbé :

« Quel est l'étranger qui est avec vous ?— Sire, c'est un Français.— lin Français ! » rép ou dit-il avec vi-

vacité.Fuis, mi ire *'il (ku'ail de la parole du

missionnaire, il ajouta en s'adressant àmoi.

Vous êtes Français ?— Français, Sire, lui répondis-je en Sia-

mois.— M. Mouhot vient de Paris, dit l'abbé,

en donnant à sa réponse un air mystérieux;mais il a été tout récemment au Siam.

— Et que vient-il faire dans mon royau-me ?

— 11est en mission particulière, dit l'abbéd'un ton diplomatique, mais qui n'a riende commun avec la politique ; c'est unique-ment pour voir le pays ; du reste M. Mou-hot ne tardera pas à rendre visite à VotreMajesté. »

Après quelques minutes de'silence de partet d'autre, le roi salua de la main et nousdit:

« Au revoir »Le cortège s'éloigna.Je craignis uu instant que l'abbé ne m'eût

fait passer pour un personnage moins hum-ble que je ne le suis réellement, et que, parsuite, on ne m'interdit l'entrée du royaume.Le seul nom de la France cause uue peurmortelle à ces pauvres rois. Celui-ci s'atten-dait chaque jour à voir flotter le pavillonfrançais dans la rade. Le roi de Cambodgea près de soixante ans, petit de taille et re-plet, il porte les cheveux courts ; sa phy-sionomie annonce l'intelligence, beaucoupde finesse, de la douceur et une certainebouhomie. Il était mollement couché à j'ar-riére de son bateau de construction euro-péenne, sur un large et épais coussin ; qua-tre rameurs seulement et une. douzaine de

(Voir suite à la page 13)

Page 18: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

10 L'EVEIL ECONOMIQUE

L'URBANISMECe qu'est et ce que sera Dalat

Nous avons dans nos précédents articles donné

déjà quelques notions de ce qu'est l'urbanisme ;

nous avons, avec photographies et cartes à l'appui,montré ce qu'était une station d'altitude, conçue,

étudiée et construite par des architectes urbanis-

tes. Après Baguio, la réalisation américaine, nous

allons étudier Datai, l'oeuvre longtemps incohé-

rente de l'administration française en Indochine,

mais où la vo- v

Nous préparons une reproduction en cinq cou-

leurs de ce plan, qui sera sans doute prête pourla semaine prochaine.

Mais avant d'exposer le projet Hébrard et de

parler de ce que sera, dans un prochain avenir,

la capitale éventuelle de l'Indochine, nous allons

rappeler brièvement l'historique de cette station

d'altitude et décrire l'aspect du pays. En de-

, hors de la ques-

lontédeM.Long

entreprit de fai-

re quelque cho-

se de mieux en-

core que Ba-

guio.1)ans ce but il

décida la cons-

truction d'un

chemin de fer de

montagne nui.

dans quelque

cinq ou six mois.amènera

les voyageurs à tooo m.

titude et quinze mois

plus tard atteindra Dalat.

Surtout M. Long trai-

ta avec un architecte ur-

baniste de grand talent:

M. Hébrard, pour l'éta-

blissement d'un plan d'en-

semble, en vue d'une

vraie capitale de mon-

tagne telle qu'on peuten prévoir le dévelop-

pement d'i c i

une quinzained'années.

Le plan de M.

Hébrard vient

d'être approu-vé. 11 servira

de base : i. aux

lotissements en

empêchant la

Datai. Le Ldc ou Se -l'hôtel

Dalat. Houle de chasse du Nord

Datai

tion de Dalat

même nous don-

nerons des arti-

cles sur l'urba-

nisme en géné-ral et son appli-cation non seu-

lement aux sta-! lions d'altitude

mais à la eons-» truction. l'amé-

nage ment, l'a-

staridissement de gran-des villes et des ports ;nous montrerons ce quis'est fait ailleurs dans ce

sens et ce qui se projetteet ce que l'on peut suggé-rer pour l'Indochine.

Nous estimons que la •

question présente un im-

mense intérêt.

Si par exemple, il y a

vingt ans, on avait, pourHanoï,établi scientifique-

ment un projet

général d'amé-

nagement et d'a-

grandissement,d'é coulement

des eaux etc, la

ville ne serait

pas l'aggloméra-tion incohérente

qu'elle est avec

ses finances dans un état désespéré. Des erreurs au-

raient aussi pu être évitées à Saigon. Toutefois il

est encore temps et nous pouvons faire de nos vil-

les les rivales des plus belles villes d'Extrême-

Orient si nous voulons bien nous donner la peinsd'étudier la chose avec méthode.

Page 19: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L'EVEIL ECONOMIQUE 11

Le plateau de LangbianSituation

Ce plateau, appartenant au massif montagneuxdu Sud-Annam, se présente dans les meilleurs

conditions pour l'établissement de la ville de san-.

4é et de repos de l'Indochine.

Son étendue e*t d'environ 40 krri'2 ; il est situé à

toi)- de longitude et 12• 10 de latitude Nord. Son

climat est sain et se rapprohe de celui des régionsméditerranéennes. A Dalat de vastes espaces

pourront être facilement appropriés pour un cen-

tre urbain, avec une ceinture de réserves agricolesà l'entour pour son ravitaillement.

La mer est à proximité ; une distance de io=>

km, sépare le Langbian de Phanrang et 2-0 km. à

vol d'oiseau de Saigon. Un port pourra être établi

à Bang-Hoï, dans la Baie de Camrang. Ce port se-

ra facilement aménagé et se développera au furet

à mesure de l'accroissement du centre de Dalat.

Altitude (1)

Dalat est à 1.500 mètres d'altitude. Les stations

de Baguio, Simia et de Darjeeling sont respective-meut à : i.('=)0,n, s.ool)' 11et

2..] 4^"'.

Climat

Tempérât tire. _ La

moyenne annuelle de la

température est de 18.33,à 10*6 en été et de

ih.04 en hiver. Cette

température est d'une ré-

gularité parfaite. Pen-

dant la saison sèche il ya des écarts assez con-

sidérables entre le jour et

la nuit. C'est de Janvier

.1 Mars que l'on observe

les minima les plus ac-

cusés, 3 au-dessus le jour

et moins 2' la nuit.

Le froid est sec et faci-

à supporter.

Pression atmosphérique. — La pression atmos-

phérique est de 644 m/m en moyenne.

Hygrométrie.— La matinée est plus sèche que

la soirée. Saison humide entre 66 et 80. Saison sè-

che entre 50 et 60.

Vent. — Le plateau est soumis à un régime de

vents assez froids. Suivant les moussons, ils soui-

llent de l'Ouestet du Sud-Ouest de Mai à Octobre,

et de l'Est et du Nord-Est d'Octobre à Mai. L'air

est toujours frais.

Pluies.— Le nombre de jours de pluies est plus

grand que dans la plaine bien que la quantité d'eau

soit, moins forte. On acompte 100 à 185 jours de

pluie suivant les années, donnant une hauteur de

1.692 m/m. Généralement les pluies commencent

lin Mars, augmentent en Mai, diminuent en Juin,

Juillet, pour atteindre leur maximum en Septem-bre et en Octobre.

Elles se terminent en Novembre.

Site choisi

L'emplacement réservé pour le futur cen-

tre urbain de Dalat est situé de chaque côté

(1> Ces renseignements ont élé puisés daus l ouvrage de MM

Bouvard et Millet : Dalat.

de la rivière du Camly (entre les cotes 990 et

1,000) (1), se dirigeant en cet endroit du Nord-Estau Sud-Ouest. H comprend un plateau formé d'une

série de mamelons atteignantQ.es côtes 1.030-1.O4Oexceptionnellement i.()=>0. Versle^jud-Est, la rivi-

ère vient assez près d'une partie abrupte delà mon-

tagne dont les flancs, présentant des contrefortsboisés séparés par des vallées profondes, descen-

dant jusqu'à la plaine du bas, qui s'étend jusqu'àla mer. Au Nord-Ouest et Sud-Est du plateau au-cun obstacle ne s'oppose au dévelopement normalde la ville.

Premier projet de Stationd'Altitude

C'est en I897 que le Docteur Yersin proposa le

Langbian pour l'installation d'une station d'alti-

tude pour les Européens de l'Indochine.<cMonsieur Doumer voulut créer là plus qu'un

simple endroit de repos, une région tout entière,où non seulement nos compatriotes, parfois si

éprouvés, pourraient venir réparer leurs forces et

leur santé,mais encore <u't la vie Européenne pour-rait être érigée d'une façon permanente et conti-

nue. Il devait être le sièged'une grande ville où

pourraient être transpor-tés tous les grands pou-voirs publics, les services

généraux, les écoles, les

hôpitaux et même nos ré-

serves militaires. Là sous

un climat normal,et sain,OÙ l'esprit et le corps joui-raient de la plénitude de

leurs moyens et seraient

à l'abri de toutes les sur-

prises qui paralysent dans

la plaine indochinoise,les meilleurs volontés,se constituerait l'organis-me vraiment vital de no-

tre grande colonie, d'où

partirait comme d'un vas-

te cerveau, la pensée créa-Dalat. Les chutes d'Anhrorl

trice et directrice. (2)Le plan établi en 190^ par Monsieur Champou-

dry et les géomètres Puyt et Chabellard étaitloin

de répondre à ce beau programme. Il comportaitb en un centre gouvernemental et un camp mili-

taire. L'on y voyait des bâtiments de bureaux pour

chaque service et les habitations de tous les fonc-

tionnaires, groupés comme la topographie du ter-

rain le permettait, autour du Gouvernement Gé-

néral. En dehors de ces installations, il avait été

prévu : un hôtel-casino ; une mairie : un com-

missariat de Police ; un grand collège (avec cour

fermée; ; une école primaire ; un marché couvert.

Tous ces services prévus dans des bâtiments ré-

partis dans le plan général, sans ordre. La vallée

du Camly était réservée pour un jardin public.Les eaux usées de la ville d'après avoir traversé un

bassin de décantation se déversaient dans le Cam-

ly vers le lac actuel, et l'abattoir ne plaçait en

aval du Camly, vers les chutes. (A suivre)

(1) f.escôtes sont arbitraires; elles sont établies d'après un

point pris dans la vallée. Il faut leur ajouter 476 mètres pouravoir l'altitude au-dessus du niveau de la mer. — N.D.L.R. C'esttrès administratif.

<2) Gaillard. L'indochiue 1922. — N. D. L. R. Bel exemple de

style officiel.

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Toilette toute en broché paille,boutonnée dans le dos, le long d'ungalon de soie brique et ceinturée d'unmôme galon.

Le marine etle blanc furentde tous tempsbons amis ; etnous le voyonsune fois de plussur cette robede reps dont lesplis sont brodésde pois blancs.

Un ensemble de crêpe marocainvert-gazon ; jupe et cape plissées,corsage plat brodé de galonnagesblond, châtain et brun.

Très actuelle d'allure, cette robe en

crêpe Mogador blond et tchinacrèpenègre à dessins blonds, formant l'em-piècement en forme et les deux pan-ueaux froncés et rapprochés sur ledevant de la jupe.

uroquis des modes de la Femme de France, 84, rue Lafayette. — PARIS.

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_ EVEIL ECONOMIQUE 13

Voyage tte Henri Mcfithot au CanûtoocLgl em1859(Suite de la page 9)

jeunes femmes le, remplissaient., Parmi cel-les-ci j'en remarquai une dqnf, lgs traitsétaient délicats et, même distingués ;: vêtuemoitié à l'européenne, moitié à L'annamite,et portant relevée-toutei sa longue chevelurenoire, elle aurait passé pour une jolie filleen tous pays. C'était, je pense, la favoritedu roi ; car non seulement elle était mieuxmisé que les autres et couverte de bijoux,mais.elle occupait la, première place auprèsdu, roi et prenait grand soin que rie,n neblessât le corps de son vieil adorateur. Lesautres femmes n'étaient que de grosses fillesàt la figure bouffie, .aux traits vulgaires «taux denCs noircies par l'usage de l'arack etdu bétel. Derrière le bateau du roi venaient,sans ordre et à de longues distances, ceuxde quelques mandarins que je ne pouvaisdiscerner du vulgaire ni par la mine.ni parla tenue. Uue barque seule, moutée par desChinois et commandée par un gros person-nage de la môme nation qui tenait levée une

espèce;de hallebarde surmontée d un crois-saut, attira mon attention ; elle marchait eutète de l'escorte. C'était le fameux Mun-Suy,le chef dés pirates et l'ami du roi. Voici ce

que j'appris au sujet, de cet individu :À peu près deux ans auparavant, ce chi-

nois, obligé) par des méfaits que l'on neconnaît pas très bien, de s'enfuir d'Amoy,sa patrie,arriva à Kampôt avec une centai-ne d'aventuriers écumeurs de mer commelui. Après y avoir passé quelque temps, fai-sant trembler tout le monde, extorquant, lamenace à la bouche, tout ce qu'ils pouvaientaux geus du marché, ils conçurent le projetde s'emparer de la ville, de tout y mettre àfeu et à sang, et de se retirer ensuite avec lefruit de leurs vols s'ils n'étaient pas en force

pour rester en possession du terrain* Maisleur complot fut révélé ; les Cambodgiens fu-

. rent appelés de toutes parts et armés tantbien que mal, et le guet-apans avorta.

Mun-Suy, craignant alors que les chosesne tournassent mal pour lui, s'embarqua sursa jonque avec ses complices et tomba à

l'improviste sur Uatienne. Le marché fui

saccagé en un moment ; mais les Cochinchi-

nois, revenus de leur surprise, repoussè-rent les pirates et les forcèrent à se rembar-.

quer après leur avoir tué plusieurs hommes.

Mun-Suy revint à Katnpôt, gagna le gouver-neur de la province, puis le roi lui-même

par de beau^; présents,et se livra à des actesde piraterie tels que son nom devint redouté

partout à la ronde, et cela impunément. Dès

plaintes s'élevèrent des pays voisins, et le

roi, soit par çraipte soit pour se l'attacher et

être protégé contre les Annamites en cas de

besoin, le nomma, garde-côtes.Depuis ce temps, ce pirate est devenu

, brigand commissionné et titré, et. les meur~très et les vols n'en sont que plus fréquents,à un point tel que le Siam a envoyé des na-'vires à Kampôt pour s'emparer de ce mal-faiteur et de sa troupe ; mais deux des bri-

gands seulement furent arrêtés et exécutéssur le champ ; quant à Mun-Suy, il fut ca-

ché, dit-ou, dans le palais du rqi même.

Quelques jours après mon arrivée, jem'installai dans une maison construite pailes ordres et aux frais du roi pour abritei

les négociants européens.qui rarement vien-

nent; à Kampôt. L'abbé liestret me fit les

honneurs de la ville ; le marché, tenu ei

majeure partie par les Chinois, est composide cabanes faites en bambous et couverte

en chaume. On y voit exposés une quantitde verroterie, de faïence et de porcelainchifloiseydes haches et Gouteausydes para

sols obinois et d'autres* produits de,ce. pays,et d'Europe- Les marchands de poisson» de

légumes et les restaurants chinois en pleinair, se disputent la rue en concurrence avecdes porcs, dès chiens affamés et des enfantsde tout âge barbotant, tels qu'ils furentcréés par la nature, dans lia fange et l'ordu-re ; avec des femmes indigènes d'une lai-deur repoussantie, et des Chinois au corpsdécharné, à l'oeil hagard et terne, traînantpéniblement leurs sandales chez le mar-chand d'opium, le barbier ou quelque mai-son de jeu, trois choses saus lesquelles leChinois ne peut vivre.

Le commerce est tout entier entre lesmains de ces derniers, et l'on rencontre dixde ceux-ci pour un indigène.

Je fus présenté par l'àbbé Hestrest dansplusieurs maisons chinoises, où nous fûmesreçus avec politesse et.affabUité.. Le roi at-tendait et comptait sur ma visite, car plu-sieurs fois il envoya de .ses gens pour s'in-former si je n'étais réellement pas une offi-cier détaché de l'armée française, alors enCochinchine et venaut prendre des rensei-

gnements sur ce pays. Je priai M. Hestrestde tn'accompaguer chez Sa Majesté. Nousremontâmes le fleuve l'espace d uu mille et

demi, et nous arrivâmes à Compong-Baiequi est la partie cambodgienne; de la ville ;c'est là que réside le gouverneur de la pro-vince et que campaient le roi et sa suite,

qui n'étaient à Kampôt qu'en visite.

Quand nous arrivâmes, Sa Majesté don-naitaudience dans une maison construite en

bambou, avec assez d'élégauce et recouverteen tuile rouge. L'intérieur étatypltitôtceluid'un théâtre forain que celui d'uue demeureroyale.. ï^e trouvant à la porte ni suisse ni

factionnaire, nous entrâmes sans nous faireannoncer. Sa- Majesté trônait sur une vieillechaise de fabrication européenne. De chaquecôté de*sa 'personne et rampant sur les cou-dés et les genoux, deux officiers'dé sa maisonlui offraient de temps en temps une ciga-rette allumée, de l'araek ou du bétel dont ils

tenaient touipurs une «chique»à la disposi-tion du souverain. A qndque pas se te-naient quelques-gardes dont les uns étaient

ajmé&de piques ornées. d',unetpiffeds crins

biaftP? au, sommet, les, autres, de sabres dansleurs fourreaux qu'ils brandissaient i d.euxmains;. A quelqu.es degrés aundessous de Sa

Majesté, les miuislr.eset les mandrins se te-naient dans la même position que les gardes

chique. A notre arrivée, et sur un signe du

roi, nous allâmes nous asseoir à côté de lui

sur des sièges pareils au sien qui furent ap-

portés> par une espèce de page. Le roi, com-

me s^ssuje^ porté prdfnairement qu'un

langouti ; celui-ci était de soie jaune retenuàïaitaillepar une magnifique ceinture d'ordont la plaque élincelait de pierres précieu-ses.

Au Cambodge, comme au Siam, si l'onveutobtenir 4ës bonnes grâces du roi ou dés

mandarins, il faut commencer par donnerdes présents. J avais donc apporté une can-ne anglaise d'un beau travail, avec l'inten-tion de l'offrir à Sa Majesté. Ce fut la pre«mière chose qui attira sou attention :

« Veuillez me montrer cette canne; » dit-.il, en. Cambodgien.-^ Jçia lui présentai.

« Est-ieUe. eUargse?» ajoutactril en voyantque c'était, uuei arme;

•«->Non, Sire »Alors H l'arma, me demanda une capsule

et la fit partir ; puis il dévissa le canon quiétait à balle forcée et examina le travailavec attention.

« Si elle peut-èîre agréable à Sa Majesté,dïs-je à. M,. Hestrest, je serai heureux de lalui pffçic. » L/ahbé traduisit mes paroles.

« Qu'a-t-elle coûté ? j» répondit le roi.Et, comme l'abbé, à mon instigation, lui

faiait uue rép >nse évasive, il me pria de luifaire voir ma moutre : je la lui présentai,et qu*nd il l'eut examinée avec attention, ilm'en demanda aussi le prix-. L'abbé, aprèsle lui avoir dit, lui parla; de mou intentiond'aller à Udong, la capitale du Cambodge,et de parcourir le pays.

« Aile? à Udong, c'est très bien, prome-nez-vous, promenez-vous » me dit-il enriant.

Puis il demauda mon nom, et, comme ilcherchait à l'écrire, je tirai mon porte-feuille et lui présentai ma carte. Ceci luiiusplra le désir d'avoir mon porte-feuille.Je m'empressai de le lui offrir.

« Siïîe,j dit alors M. Hestrest, puisque M.Mouhot va à Udong, Votre Majesté daignerasans doute lui faciliter le voyage.

—r Mais volontiers ; combien voulez-vousde charriots ? >

J'en aurais demandé dix, que je les auraisobtenus.

« Trois me suffiront, Sire, répondis-je.— Et pour quel jour ?

--Après-demain matin, Sire.— Prenez note âfl cela, et donuez vos or-

dres » dit le roi à son mandarin secrétaire ;puis il se leva, nous donna une poignée demain et se disposa à sortir.

Nous fi mes de même et retournâmes ànotre hôtel. Je dis hôtel, car c'est le seul en-droit où peuvent logej- lejs étrangers, et M.de Montigny, Jprâ de son passage à Kampôtcomme ininiistre plénipotentiaire, y étaitdescendu aussi bien que nous, et si l'on neme l'avait pas dit, je l'eusse deviné rien

qu'avoir les magnifiques inscriptions char-bonnées sur le mur par les marins de sasuite, telles que celles-ci :

« Hôtel du roi et des ambassadeurs. Ici on

loge à pied, à cheval et à éléphant gratisprpfLçO'— Bon lit, sofa et table à manger...sur le plancher. Bains d'eau de mer... dansla rivière. Bonne table... au marché. -=-Bon vin... à Singapour... Rien... pour laservante.

(A suivre)

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U L'EVEIL ECONOMIQUE

CHRONIQUE INTERCOLONIALEDans l'archipel des Nouvelles-

Hébrides

Des nouvelles des émigrants annamites

Le Pacifique des M. M. commandant Desbor-des, est arrivé hier 18 juillet à 17 heures à

Nouméa, retour des N.-H.— La sécheresse inhabituelle qui sévissait

depuis deux mois à Vaté, a pris lia ; la veilledu départ du Pacifique ; une pluie bienfaisan-te a enfin rempli les citernes de Port-Vila,presque à sec. Les perspectives de récolte sontbrillantes.

— A Epi, où la sécheresse n'a pas eu lamême intensité que dans les autres îles de

l'Archipel, les récolles de Coprah, Cacao, Ca-lé et Coton, sont merveilleuses de promesses.

Les familles de travailleurs tonkinois ame-nées par M. Lançon, paraissent fort bien s'ac-climater à Epi, et se montrent satisfaites deleur installation.

Elles se sont mises résolument au travail.L'intéressante tentative de Al. Lançon corn»

mence doue à porter ses fruits, et fait bienaugurer pour les prochaines introductions decoolies, annoncées parle Si-François Xavier.

\JAdrien Badin a quitté Santo le 14 juillet,avec 700 tonnes de copra n, en route pour Ta-hiti et San Francisco.

Port-Vila devient le port d'entrepôt de l'ar-chipel ; en attendant le passage de YEl Kanla-/a annoncé pour les premiers jours d'août ;les stocks s'amoncellent. Déjà plus de I.OUOtonnes de produits de l'archipel attendent lecargo des Messageries Maritimes.

C est un trafic intéressant et productif quiéchappe désormais au Commerce maritime dela Nouvelle Calédonie, et qui se traduira parquelques centaines de mille francs en moinsdans nos recettes ; mais en ce qui concernenos compatriotes des Iles, nous ne pouvonsque nous réjouir de les voir en contact plusdirect avec la ligue Nouméa Marseille :

(La France Australe)

La première traversée de1' « El-Kantara * de Marseille à

Nouméa

Le paquebot- mixte « El-Kantara », com-mandant Coliignon, est arrivé hier après-midià Nouméa, inaugurant la nouvelle ligne viaPanama.

Ce navire nous apporte 950 tonnes de mar-chandises diverses, parmi lesquelles nous rele-vons 400 barils de ciment, 1,800 sacs de sel,4U0 caisses de lait condensé, 460 sacs de sul-fate de soude, 100 caisses de bière, 4 automo-biles dont la benne automatique destinée auservice de la voirie municipale.

i'atiili, nous envoie 12 barriques de rhum.La iSouvelle-Zélande quelques sacs de pom-

mes de terre et oignons, de la luzerne, dujambon, du fromage et du beurre.

Le Capitaine de YEl Kantara, est un ancienCalédonien qui a, voici 34 ou 35 ans,été l'élèvedu Frère Albano.

Il n'a pas dû trouver grand changement dansnotre belle ville de iNouméa, qui est immuabledans sa gangue première.

La traversée du Canal de Panama se fait avecune facilité merveilleuse. Le passage des éclu-ses ne demande que quelques miaules ; toutesles manoeuvres se l'ont à 1 électricité et en si-lence et l'on n'aperçoit aucun homme sur lesberges.

Le navire franchit ces écluses au moyen desix locomotives qui viennent, trois de chaquebord, prendre le navire en remorque, et luiservent de frein.

Le plat fond du canal a 200 mètres de lar- |geur, (le canal de Sue/ n'a que 30 mètres) ce iqui permet de marcher à pleine vitesse et sans ,avoir besoin de s'arrêter dans les gares, pour ]le passage des navires venant â contre bord.

D'ailleurs Feutrée des navires, à chaque ex- ;trémitè du canal, est réglée ciifonometrique- ,ment, et cela évite bien ues pertes de temps. j

Eu somme 1 ou franchit le canal de Panamabien puis aisément que le canal de Suez.

Les Américains, se sont inspirés de l'expé-rience acquise à Suez, pour laire un ouvrageparfait.

UEl Hanlara a traversé les Tuamotou, co

qui lui a fait gagner bon nombre de milles sursa traversée. Ou se rappellera que ces îles nesont pas éclairées, et que les navires préfè-rent généralement les éviter. Aussi à l'arrivée;i Fapeete cette route a fait l'éionnemenl desmarins. Cette hardie traversée fait i'eloge des

qualités manoeuvrières du commandant colii-gnon.

La Municipalité et la Chambre de Commercede l'apeeteont organisé un bal en l'honneur desEtats-Majors et Equipages de CEI kantara etla population ne savait comment témoigner sajoie de recevoir le premier navire de la nou-velle ligne française qui permet enfin à Tahiti

d'échapper à l'emprise commerciale de SanFrancisco.

Une remarque : 11 faut généralement parleriinglais, daus Jes magasins de l'apeele, pour yêtre compris. Espérons que cela changera.

La traversée de l'apeete à Wellington a étéassez dure et sur les cotes de la JN'lle-Zélande,la mer a éprouvé violemment le navire.

A Wellington, le pavillon de la Frauce a étéaccueilli avec la plus grande sympathie.

Les autorités du port, de la douane, et la

population ont tenu par leurs égards et leurs

paroles, à exprimer le plaisir que leurs causel'inauguration de relations directes entre laFrance et le Dominion.

La Nouvelle-Zélande achète une quantité res-pectable de marchandises françaises ; jusqu'àprésent elle était obligée de les recevoir parl intermédiaire des négociants de Londres.Cette anomalie va prenare lin.

L' « El Kantara », repartira via Port Vila,Fidji, Simao et Panama, vers le 7 août pro-chain.

(/.a France Australe)

Le Condominium aux Nouvelles-

Hébrides. La nouvelle convention

Le Sydney Morning herald publie des détailsau sujet de la nouvelle convention concernantles Nouvelles-Hébrides.

La question du Condominium est venue de-vant la Chambre des Représentants, à Mel-bourne, le 17 Juillet.

Le Premier Ministre a rendu public le textedu protocole. Les discussions entamées pourmodifier la Convention de 1UU0, aboutirent àun accord qui fût signé à Londres le 6 août1914. Mais la guerre et ses suites empêchèrentcet accord d'être ratifié avant Tannée derni-ère.

Depuis la ratification le gouvernement Bri-tannique a mis a exécution les modificationslui incombant. Mais les autorités françaises;restèrent inactives ce qui a causé un délaipour toutes :questions communes aux deux,gouvernements.

Le Premier Ministre dit ensuite :« J-NiTune ni l'autre des parties signataires

de la convention de 1906, n'est disposée à cé-der ses droits ou ses intérêts, aux Aouvelles-Hébrides, à l'autre partie, et l'acquisition parl'une des Puissances, de la souveraineté corn*plète, est par conséquent impraticable.

«Aucune proposition pour un partage des

Iles entre les Puissances n'a été discutée entreles gouvernements, et aucune proposition decette nature n'a été soumise pour discussion àla conférence de 1914.

Même si un partage des îles, pouvait, à la

rigueur, résoudre plusieures des difficultés

qui entravent l'Administration des Hébrides,il créerait en même temps des nouvelles diffi-cultés, d'un caractère très sérieux. Il se peutque par la suite, on soit forcé d'en arriver àcette solution, mais suivant une note au Gou-verneur Général de l'Australie reçue du Minis-tère des Colonies anglaises, le Gouvernement

anglais aura besoin de beaucoup plus d'infor-mations et de renseignements qu il n'en pos-sède actuellement, et aussi de plus de réflexi-

ons, avant qu'il ne soit préparé à entrer en

discussion avec le Gouvernement français, pourla division des Nouvelles-Hébrides.

11 est donc nécessaire d'accepter le systèmeexistant, en vertu duquel les Hébrides for-

ment une « région d'influence conjointe » avec

tous les défauts reconnus et inhérents à ce

système.Parmi les divergences de vues entre les

deux gouvernements, il y eut d'abord l'article

1er que l'Angleterre aurait voulu modifier en

donnant plus de pouvoirs sur les nationaux

des deux pays, à l'autorité conjointe.La France, au contraire, insistait vivement

pour que chaque nation conservât intact son

contrôlé exclusif sur ses nationaux.1/article 4, de 1906, n'a donc pas été mo-

difié.L'article 2 prévoit l'établissement de dis-

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L'EVEIL ECONOMIQUE

•*«! FUMEZ LE "GLOBE" Wftricts administratifs, on résideront deux fonc-tionnaires, un Anglais et un Français.

L'article 4 énumère la liste des Services quiseront administrés conjointement, et qui sontplus nombreux qu'auparavant.

L'article 6 interdit à la commission navaled'exercer une autorité judiciaire.

L'article 8 prévoit la préparation d'un codedes lois indigènes, et l'établissement de tri-bunaux indigènes, sous la présidence des fonc-tionnaires du Coudominium.

Au point de vue de l'administration judiciai-re, la nouvelle convention prévoit, à l'article12, la création de tribunaux de premièreinstance qui permettront de juger les affairesrapidement, sans encombrer le tribunal mixte.Ces tribunaux sommaires seront composés desdeux fonctionnaires de chaque district, et letlroit d'appel au Tribuual mixte sera absoludans tous les cas.

La question des terres

La Convention de 1906 n'avait rien prévupour réglementer la vente des terres. La nou-velle Convention a tenté de rendre l'enre-

gistrement des ventes de terres, obligatoire.Cet enregistrement sera obligatoire doréna-

vant :1- Quand une demande de terres, non en-

registrée, aura été déclarée fondée par leTribunal Mixte et 2° sur toutes les ventés deterres, non encore enregistrées, après la miseen vigueur de la Nouvelle Convention.

Il est prévu que les deux Hauts-Commis-saires, compléteront le système par des règle-ments mixtes, et on espère arriver à un

enregistrement complet des propriétés.D'importantes modifications ont été appor-

tées à la Convention de 1900, en ce qui con-r.erne le recrutement et l'emploi de la main-d'oeuvre indigène.

Les délégués anglais voulaient insérer unarticle prohibant le recrutement des indigènespour tous pays en dehors du groupe des Hé-brides. Cette prohibition existe déjà en ce quiconcerne les Indigènes sujets britanniques.Mais les délégués français n'y purent pas con-sentir, et il fût expliqué, que, du reste, on nerecrutait plus pour l'extérieur et que, notam-

ment, il n'y avait plus d'émigration d'indigènesvers la Nlic-Calédonie.

L'article S9 concernant les ventes d'alcool,n'a pas été modifié.

Mais la Conférence de 1914 a discuté celle

tiucstion. et une résolution fut adoptée en la-veur de l'interdiction complète d'introductiond'alcool de traite, et, également, de la restric-tion de la vente d'alcool aux seules personneslicenciées à cet effet par les deux Résidents.

Il fût également décidé que les autorités

françaises contrôleraient et restreindraientl'introduction aux Hébrides de liqueurs alcoo-

liques en provenance de la Nouvelle Calé-donie.

Toutes ces décisions peuvent ôlre mises en

vigueur sans modifier les termes de la Con-vention.

Nous avons reproduit, ci-dessus, les décla-rations du Premier ministre australien.

Nous ne pouvons pas discuter aujourd'huide cette nouvelle Convention. Mais elle con-tient évidemment du bon et du mauvais; duridicule aussi...

Car il est profondément ridicule de vouloircréer un Code indigène et des tribunaux indi-

gènes pour les Nouvelles-Hébrides.Ce sont là utopies de cerveaux trop

« avancés » et ne connaissant rien, ni des In-

digènes, ni des questions qu'ils traitent.

R. POGNON

(La France Australe)

N.D.L.R. — La France a perdu tant

à Versailles qu'a Washington deux oc-

casions merveilleuses de régler la ques-tion-

L'expédition du « Narwhal »

Un équipage peu banal

Dans le moment où nous commençons à voirse dessiner un mouvement de touristes, en Ca-léd-mie. nous ne pouvons que nous féliciter del'arrivée, à Nouméa, du trois-niâts « Narwhal ».

C'est un curieux équipage qui monte et con-duit ce vieux voilier. Un équipage d' * ama-teurs », dont presque aucun n'avait encore na-vigué.

Ces hommes de conditions diverses, maisd'humeur aventureuse, se sont réunis pourtaire, pendant un an, un beau voyage dans lePacifique Sud Ils ont mis chacun, un petit ca-pital dans l'affaire, et se sonl embarqués com-me matelots, en même temps que connue tou-ristes.

Leur société est présidée parM.Murry N.Fay, qui est le Directeur d'une société de filmspour cinémas à San Francisco.

M. Fay, qui est un homme des plus aimables,et qui est chargé de la prise des lilms, était,pendant la guerre, dans l'aviation américaine.

L'un des 19 membres associés, le CapitaineCharles Arey, commande le bateau. 11est Vice-Président et Trésorier de l'expédition. C'est unmarin qui navigue depuis 25 ans, et qui, pen-dant la guerre était Lieutenant commandant,dans la marine de guerre américaine.

Parmi les 11 autres membres qui composentl'association et l'équipage, nous trouvons leplus aimble mélange de nationalités et de pro-fessions :

Des Américains, des Anglais, un ancien co-lonel Husse de l'Armée Impériale, M. Wladi-mir-Ayvazaglou, qui fût attaché militaire auJapon, fît la guerre dans l'armée russe et estdécoré de la Légion d'honneur, un Suisse, unNéo-Zélandais, un Irlandais, dont la plus partont servi pendant la guerre dans les année amé-ricaines ou anglaises.

Kl comme professions, ces nouveaux matelotsqui, maintenant, iMïmprnt dans la mâture etserrent les voiles, perchés sur les vergues, oudéchargent les marchandises, étaient aupara-vant :

Deux, dans des Compagnies d'assurance, uningénieur agronome, un ingénieur des mines,un professionnel du Base bail, deux ou troiscommerçants, un ingénieur du gaz (est-ce quela Municipalité ne pourrait pas le consulteravantageusement celui-là >•>,deux anciens of-ficiers de l'armée, des diplômés des Universi-tés de Havard et de Liverpool, des membresde grands clubs de Californie et d'ailleurs, litaussi M. Stermer, un gradué, de I Institut Car-negie de Technologie, qui représente officiel-lement le muséum de Honolulu dans l'expé-dition.

lin dehors de ces 19 amateurs-associés, iln'y a à bord que 3 hommes -payés pour leursservices : le second du bord, capitaine J. Fitz-palrick, 1 boulanger 1 cuisinier et un garçon decabine, lequel était officier de l'année améri-caine pendant la guerre et possède de brillantsétats de service en France.

;Nous avons demandé à M Fay des détails surl'expédition qu il dirige ; très aimablement, ilnous a répondu :

« Nous avons toussigné un engagement dansl'équipage du bateau, comme matelots,et nousfaisons les manoeuvres sous les ordres de no-tre capitaine et de no tre second.

« Au début ce fut dur, d'autant que nousrencontrâmes du mauvais temps peu après avoirquitté San Francisco et presque tout le tempsjusqu'à Honolulu.

« A ce iii'iiiKMii la plus part des hommesétaient devenus de vrais marins, sauf quelquesnus qui étaient incapables de résister au malde mer.

L'nisloriquede notre association est celui-ci:<i Un jour l'un de nous eût l'idée, en Améri-

que, que l'on pourrait organiser un voyageiutèressant, aventureux, et possiblement pro-fitable, dans les iles du Pacifique Sud. Il fallaitpour cela réunir le nombre voulu d'nommesqualitiés.

« De la publicité fût donnée à celte idée, eten très peu de temps, nous eûmes beaucoupde Cctndidats, hommes et fuiiimes. Nous fûmesnaturellement ob igés de refuser ces dernières,et uous examinâmes les postulants. Quand lenombre voulu l'ûlulleiut pour assurer le succèsde l'affaire, celle-ci fût organisée sur uue basecommerciale.

* Noua formâmes une Société au capital de25.000 dollars, incorporée sous les lois de l'E-tat de Californie ; nous élûmes nos officiers,adoptâmes nos règlements personnels entrenous, et achetâmes le * Narwhal » pour lasomme de 7.500 dollars.

Le « iNarwhal » a élé construit en 1883, eta l'ait de nombreuses campagnes et pèches alu baleine.

Lorsque le bateau fût équipé et approvi-sionné de marchandises et de vivres, nous par-tîmes de San Francisco le 28 Février dernier.

La plupart d'entre nous ne savaient pas dis-tinguer un gouvernail d'une voile. Mais commeils étaient tous doués de la ferme volonté debien faire, le soi-disant impossible fût accom-

pli. On nous assura que notre navire ne pour-rait jamais naviguer avec un équipage d'ama-teurs. Notre présence en Nouvelle-Calédonie

prou»e que ceci était faux.On nous prédit également.que notre voyage se

terminerait à Honolulu, et les «sages » nousannoncèrent que lout cela se terminerait pardes disputes.

Le grand soin apporté au choix des mem-bres de l'expédition est la raison pour laquellenous n'avons eu aucun ennui, et pour laquelle

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16 L'EVEIL ECONOMIQUE

;uissi nous sommes meilleurs amis maintenant

qu'en partant.Nous ne pouvons prétendre être des million-

naires, ou mêmes des gens riches.

En rai t. certains d'en Ire nous oui engagéleur dernier sou dans ce voyage.

11 y auneclance raisonnable pour que, né-

anmoins, l'aventure se termine par un certain

profit, au point de vue cinématographique.Nous avons un contrat avec ma Compagnie,

à San Francisco, pour lui réserver tous les

droits sur les lilms que nous prendrons en cours

déroute. Nous partagerons les rerellcs et nous

espérons pouvoir payer un ci rtain dividende.

Les memlires de l'expédition sont tous d'avis

<iue s'il* ,ie i étirent rien autre de l'affaire queles aventures et les souvenirs du voyage, ainsi

que sa valeur instructive, ils auront o lé bien

payés.On ne connaît rien des iles du Pacifique, aux

Etats-Unis.Les auteurs qui en ont parlé, ont raconté

bien peu de vrai. Nous nous efforcerons de fai-

re mieux connaître les pays que nous aurons

vus.Nous pensons être plus d'un an en voyage,

nous avons visité Honolulu. les Samoa cl l'a-

sro-1'apo ; nous allons maintenant voir lesNlles-Hébrides, les Saloiiion, la Nlle-Cuinéc et

beaucoup d'autres iles.Nous pspérons l'aire des lilms qui seront tous

véndiques et de valeur instructive réelle.Nous ne cherchons pas à nous amuser mais

à faire du travail sérieux. Nous ne voulons pasretourner chez nous peur dépeindre des sau-

vapes avec des anneaux dans le nez. mais nous

voulons montrer la réalité, et comment viventet travaillent les indigènes.

Nous avons été admirablement reçus par-tout, et les officiels des Samoa, depuis le Gou-verneur jusqu'au dernier, nous ont comblésd'attentions.

Nous sommes enrhanlés de ce que nousavons déjà vu de Nouméa. Votre port est su-

perbe et vous paraissez avoir un c'iinal dcli-CÎPUX.

Nous comptons rester ici une ouinzaine de

jours, et aller le plus loin possible dans laColonie pour prendre des lilms. *

Nous remercions noire inlciinculrur de ses

intéressants renseignements, ei nous lui de-manderons son avis sur notre colonie, au mo-ment de son départ. D'ici I». nous espérons

qu'il Irouvera. partout, toute l'aide voulue

pour lui permllre de prendre des vues intéres-santes qui feront connaître la Nlle-Calédonie.

R. POC.NOSLa France Australe

Visite de l'archipel Fidji par l'aviso

« Aldébaran »

L'Ile Ocalau

Les Fidji ou Vili, qui apparliei unit à l'An-gletere, forment un ncl'ipel d'enviion deuxcents îles, rouvrant une supeilkie de 2 GCOkm,entre les Nouvelles-Hébrides à l'Ouest et lesTonga à l'Est, les geysers et les nombreux cra-tères éteints qu'on y trouve montrent qu'ellesfurent le résultai des puissantes éruptions vol-

caniques ,• les tremblements de terre y sontencore très fréquents.

Plusieurs des îles renferment des atolls oùsont entourées des ceintures madréporiques

formant à l'intérieur entre elles et la côte uncanal d'eaux calmes.

Le climat chaud et liés humide avec une pé-riode de sécheresse relative de mai à octobre

provoque une végétation très llorissante à la-

quelle viennent donner l'assaut de violents

orages en lévrier et en mars Les principalesproductions forestières et agricoles sont le pan-danus, le santal, le cocotier, l'arbre à pain, le

goyavier, l'igname, l'ananas, les bananes et lecoton, comme dans la plupart des archipels del'Océanie méridionale. Par contre, la,-faune est

pauvre.Ces îles découvertes par Tasman en 1643,

furent visitées p-ir Cook en 1774 et par Du-mont-d'Urville en 1827 ; deux mille européensy vivent parmi 125.(00 indigènes, papous et

polynésiens. Depuis 1X82 le chef-lieu de laColonie est Suva dans l'île Vili-Livu, la plusétendue de l'archipel ; antérieurement il étaità l.evuka, dans File Ovalau, à l'est de la pré-cédente ; nous en donnons ci-après un aper-çu, en raison de son caractère pittoresque etd après une intéressante correspondance locale.

L'Ile Ovalau est une des plus jolies parmiles îles charmantes du Pacifique. Le récif decorail qui l'entoure lui fait, comme à beaucoupd'entre elles, une ceinture d'émeraude, et, àl'abri de ce récif, une mer bleue et presquetoujours calme vient baigner ses côtes ravis-santes.

Sur le rivage et sur les premières pentes des

montagnes de coquettes maisons à toits rougesl'ont des la-lies jo\euses parmi la verdure etles Heurs. Disséminées un peu parlent, ellesse l'ont plus nombreuses vers le milieu de lacote orientale de l'île el forment en ce point la

petite ville de i evuka qui fut autrefois lacapitale fidjienne.

L'île Ovalau est entièrement montagneuse,et cette montagne aux crêtes découpées, cou-verte des pieds à la cîine de la plus exhubé-ranle végétation, est une véritable fêle pourles yeux. Les arbres, d'espèces les plus variées,mélangent, harmonisent leurs diverses tein-tes : il serait difficile de les nommer tous.C'est, enire beaucoup d'autres le cocotier dontles grandes palmes se balancent majestueuse-ment au vent du large ; c'est le manguiertrapu et feuillu : c'est l'arbre à pain, aux feuil-les dentelées et légères, qui jette un peu par-tout sa note claire et gaie cl dont le fruitsavoureux, si apprécié des populations indi-

gènes, leur est en même temps si utile ; cesont des bananiers chargés de gros régimes ;ce sont des bouraos, des orangers et des citron-niers, puis des fougères arborescentes, degrands bambous aux tiges effilées, au feuillagedélicat et tendre ; ce sont des flamboyantsdont les larges bouquets rutilent et étalent ausoleil tropical leur couleur magnifique.

De loin en loin un énorme banian étend au-tour d'un tronc multiple et vénérable sonimmense ramure circulaire, et, à l'ombre deson épais feuillage, la terre est à nu, aucuneherbe ne pousse, comme si l'arbre géant vou-lait marquer par là son exclusive possessiondu sol qu'il a daigné choisir.

Partout ailleurs au contraire l'herbe croîten abondance parce que la terre est riche et

que les pluies sont fréquentes. Il n'y a pas demousse, mais il y a par exemple cette amu-sante sensitive qui, dès qu'on la touche, se

ramasse el se replie sur elle-même pour sedévelopper de nouveau quelques minutesplus tard.

Des ruisseaux en torrents descendent desmontagnes, remplissant ça el là, au milieu desrochers, de profonds bassins naturels qui fontd'agréables piscines où, comme à Tahiti, lajeunesse vient prendre ses ébats.

Ovalau rappelle en effet Tahiti, non seule-ment par son orographie, par sa végétation,sa verdure et ses fleurs, mais un peu aussi parsa population, métissée en grande partie, soitdes blancs et des Fidjiens, soit surtout desblancs et des Maoris venus des îles Tonga ouSamoa.

Itien pourtant n'est parfait en ce monde, etcelte jolie île a, pour ses habitants, deux sé-rieux défauts qui sont à la fois la raison et larançon de sa beauté, c'est la chaleur et c'estla pluie : la claleur, plus forte, dit-on, que,partout ailleurs dans l'Archipel Fidjien, lapluie qui tombe en abondance deux centsjours au moins chaque année. — Dans pres-que tous les archipels du Pacifique, les mis-sions catholiques, autrefois exclusivementfrançaises, el qui le restent encore dans lagrande majorité de leurs membres et les au-tres missions françaises consacrées à l'évan-gélisalion. ont fait connaître el aimer notrepays. I a visite d'un de nos navires de guerreest toujours pour elles un réconfort en mômetemps qu'un appui moral auprès des popula-tions indigènes auxquelles elles sont fières demontrer notre pavillon : l'accueil qu'elles luifont est véritablement louchant par son en-thousiasme et sa cordialité.

« Les trois couleurs, sous le ciel des tropi-ques, à la corne d'un vaisseau silencieux, nesont pas moins émouvantes, a écrit Mgr Blanc,vicaire apostolique de l'Océanie Centrale, nimoins éloquentes qu'à la tête d'une armée enmarche dans une ville en fête. »

A Levuka. comme dans toutes les Fidji, reli-gieux el religieuses appartiennent à l'Ordredes Mariâtes. A quelques milles de là aussi,dans la léproserie de l'île Makongaï, ce sontencore uniquement des religieuse française,« Sieurs du Tiers-Ordre régulier de Marie >,qui soignent les pauvres malades et font, parleur bonne humeur, leur dévouement et leurcharité, l'admiration de tous.

<<Colon i a »

Cité par « La Fiance Australe »

L'emprunt algérien

Par décret du 3 mai 1923 le Gouverneur gé-néral de l'Algérie a été autorisé à émettre unedeuxième tranche du grand emprunt prévupar les lois des 5 août 1920, 23 juillet 1921 et31 mars 1922, pour un montant total de 2.005millions de francs.

L'émission d'une première tranche de 275millions avait été autorisée par décret du 20

janvier 1921 et réalisée en février 1921.Lu deuxième tranche, dont le montant brut

est de 360 millions, le montant net de 335.615.875 1rs, a pour objet, à concurrence :

1* De 43 millions, de solder divers comptesspéciaux qui avaient été ouverts pendant la

période des hostilités pour pourvoir à dès be-soins exceptionnels ;

2- De 110 millions, d'achever la constructiondes lignes de chemins de 1er prévues dans le

Page 25: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L'EVEIL1

ECONOMIQUE 17

-C Buvez la BiÈRE H0MM£L ffc-programme autorisé par la loi du 28 février \19u8 et d'effectuer divers travaux complémen- staires sur les réseaux rachetés par la Colonie ; i

3- De 182 millions, d'entreprendre la réali- tsation d'un nouveau programme de travaux \autorisés par la loi du 23 juillet 1921 en vue 5d'activer la mise en valeur des forces produc- 1tives de l'Algérie, tant au point de vue agricole ]qu'industriel (travaux d'hydraulique, construc-tions de chemins de fer uâniers, améliora- 1tion des ports, etc.) 1

La souscription a été ouverte le? mai. Lors- iqu'elle sera terminée, la Dette de l'Algériecomprendra les éléments suivants :

Emprunt de 1902 .... . Fr. 50.000.000» 1908 Fr. 175.000.000» 1921 Fr. 275.000 000» 1923 Fr. 360.000.000

Total Fr. 860.000.000La charge de ces emprunts (intérêt el amor-

tissement) représente environ 13 0/0 des re-venus permanents de la Colonie.

(LxEssor Colonial cl Maritime)

N.D.L.R. — Mettez-vous bien ces

chiffres en tête, ô Indochinois, et com-

parez.

Depuis la guerre l'Indochineila riche

Indochine, a été autorisée à emprunter

40.000.000de frcs en France et l'équiva-lent en Indochine et voilà tout. Par con •

tre M. Sarraut parle de nous prendred'office 20.000.000 pour renforcer de

césarisme en Nouvelle-Calédonie et à

Tahiti et le Parlement nous a imposéun tribut. Mais l'Algérie qui a le tiers

delà population de l'Indochine et moins

de ressources, a toutes les faveurs. On

lui loue gratuitement des magnifiques

paquebots genre Moustapha qu'on a re-

fusé de vendre à l'Indochine,on ne voit

pas les économies algériennes venir pardizaines de millions se placer à la mé-

tropole, par contre on prêle à l'Algérie635 millions pour son outillage écono-

mique.C'est que l'Algérie n'a pas le bonheur

d'être la colonie favorite. L'Agérie ne

se paie pas de mots et trouve qu'un

prêt de 635 millions est la meilleure

des formules, que çà vaut mieux même

que l'Association ou la citoyenneté indi-

gène ou autres balançoires politicien-nes»

La situation économique de

l'Algérie en .1943 et en i923

L'équilibre moral se rétablit sans doute plusvite que l'équilibre financier. Nous n'avons

pas encore retrouvé les budgets d'avant-guerreet leurs faciles excédents. Cela tient d'abordau déficit de la production agricole au coursdes dernières années, mais aussi à des causesmondiales d'ordre politique et économique.

Le commerce et l'industrie vivent au jourle jour. L'instabilité des monnaies charge toule

entreprise à longue échéance de risques péril-leux. Comment calculer, comment prévoir,alors que. d'un pays à l'autre et dans le mê-me pays, d'un moment à l'autre, il n'existe

pas de commune mesure des valeurs? Pourse soustraire à celte paralysante incertitude,une nation dispose d'un seul moyen : intensi-fier, varier sa production, se suffire de plus enplus à elle-même. Les richesses réelles, cènesont pas les francs, les dollars et les livres.maisle blé,le vin, la viande, la laine, le coton...Href.lout ce qui répond à des besoins humains.

Envisageons de ce point de vue la situationéconomique de l'Algérie. Comparons-la à cequ'elle était en 1913. Nous en apercevronsimmédiatement les faiblesses et les promesses.Peut-être s'en dégagera-t-il, pour la prépara-tion de nos futurs budgets, d'utiles enseigne-ments.

Le premier capital, premier par son rôledans une colonie de peuplement, premier parsa dignité, est le capital humain. Or, la popu-lation algérienne est en progression marquée.En 1911, elle comptait 5.492.569 habitantsdont 4.740.5-6 indigènes. Le recensement de1921 accuse un accroissement de 223.802 uni-tés, et cela malgré la guerre et la perte de45.000 jeunes hommes. La France, qui suitavec angoisse le mouvement de sa populationmétropolitaine, peut enregistrer avec une jo-yeuse fierté les espoirs que légitime pour elle lasituation démographique de sa province algé-rienne où les fils de son sang cl ses enfantsadoptifs venus des diverses rives méditerra-néennes ont augmenté de 39.728 unilés. Bienque 22.000 soldats soient tombés glorieusementpour elle sur les champs de bataille, la popu-lation française s'est accrue de 7 0/0. Nouspouvons nous féliciter de sa force d'expansionsous l'ardeur du soleil africain, mais nous de-vons aussi remarquer la valeur de sa produc-tion, due à sa souplesse d'adaptation aux be-soins et aux circonstances, à ses qualités pourainsi dire scientifiques de curiosité, à sa vo-lonté d'incessants progrès. L'action de ce peu-ple vivace sur la formation et la constitutiondes autres capitaux d'ordre national el social vanous révéleremore sa vigueur.

La guerre s'esl déchaînée. La misère a sévi.La cruauté de la nature s'est ajoutée à celle,des hommes. Nos colons ne se sont pas laissésabattre. Ils sont arrivés à rétablir, à la faveurd'un crédit fortement organisé, la culture descéréales sur des.surfaces de plus en plus con-sidérables. Après trois ans de sécheresse per-sistante, celle surface atteint en 1923,2.630.000 hectares, approchaut progressive-ment de 3 millions ensemencés avant guerre.

Ce rétablissement progressif n'épuise pasl'effort algérien, et la reconstitution du vigno-ble, qui occupait 225.000 hectares, s'opèreméthodiquement, tendant à stabiliser défini-tivement les plantations autour du chiffre de200.000 hectares.

Peut-être y a-t-il, sur ce point, une légèrerégression. t\e nous en alarmons pas. Nos co-lons sont conscients des dangers de la mono-culture. Soucieux d'accorder leurs intérêts auxvéritables intérêts nationaux, ils ont reportéleurs efforts sur d'autres cultures riches etd'autant plus intéressantes qu'elles revêtent lecaractère de cultures complémentaires de cel-les que pratique la mère patrie. Nos planta-tions d'agrumes, en effet, se sont accrues au

point de présenter une surface de 6.600 hec-tares exactement double de celle que l'on en-registrait enit913. Nos arbres fruitiers se sontconsidérablement multipliés, et l'on compte1.700 000 oliviers de plus qu'il y a dix ans.Malgré une réduction momentanée et de faibleamplitude, due à l'incertitude et aux prixélevés des transports, les primeurs, les raisinsprécoces, paraissent appelés à un fructueuxdéveloppement.

Les cultures industrielles elles-mêmes pren-nent une place de plus en plus importante;

, et déjà la surlace plantée en tabacs, dépassani

M.000 hectares, est plus considérable quedans là'Métropole.

Sans ménagements, la guerre pratiqua dansnotrexheptel une saiguée redoutable. 11fallaitd'abord assurer le ravitaillement de nos ar-mées. La sécheresse de 1920 fut à son tourdésastreuse et cependant la reconstitution estpresque achevée. Si nous comptons encore30.000 chevaux, 80.000 boeufs de moins qu'a-vant-guerre, nous enregistrons 130.000 mou-tons de plus et le capital que représente ac-tuellement le troupeau algérien dépasse debeaucoup un milliard de francs.

Les richesses reconnues de notre sous-solsont de nature à nous assurer un long et pros-père avenir. Interrompue presque complète-ment en 1914, leur exploitation a été repriseactivement depuis le rétablissement de la paix,Les tonnages d'extraction du zinc, du plomb,du cuivre et surtout du fer sont en diminutionsensible ; par contre, il y a une augmentationde 104.370 tonnes pour les phosphates el deuxéléments nouveaux s'inscrivent à ce tableau :la houille pour 8.856 et le pétrole pour 1.390tonnes. Ces derniers chiffres sont encore mo-destes. 11 convient cependant de les retenir.

Le capital représenté par la propriété bâtiea subi une longue stabilisation, succédant à l'ac-croissement rapide d'avant-guerre. Une reprisede la construction s'annonce dès maintenant.Notons encore notre outillage économique, in-dustriel et commercial, nos chemins de fer etnos routes allongés respectivement de 630 à1.100 kilomètres, et nos industries diversesdont le personnel employé s'est accru dans lemême délai de plus de 100 °/„ (85.000 au lieude 40.000)

L'importance cl la valeur de ces capitauxpeuvent encore être soulignées par le chiffre deleur rendement annuel.Les intempéries de. 1922lui ont fait subir une forte réduction, mais ilatteindra vraisemblablement en 1923 et pourles seuls produits de la terre algérienne prèsde 4 milliards.

Ceci explique la situation prépondéranteque prend l'Algérie dans le commerce généralde la France. Elle envoie dans la Métropole les

cinq sixièmes des exportations de tout notreEmpire colonial et importe de la mère patrie120 millions de plus que toutes ses coloniesréunies. Ceci explique aussi la solidité crois-sante du crédit algérien. Il y a quelques jours,en effet, la colonie a contracté un empruntplus rapidement et à un taux meilleur qu'en1921. Elle a porté de 475 à 480 francs le prixd'émission de ses titres ; ses obligations sontnormalement cotées au-dessus des valeurs simi-laires de la Métropole, même lorsque celles-cibénéficient d'une garantie de l'Etat français quin'est pas accordée aux emprunts algériens.

Extrait d'un discours de M STEEQ.

Bulletin du Comité de VAfrique Française.

Compagnied'Exportationd'Extrême-Orient

(Sociétéanonymean capital de 1.00MOO francs)

Siège d'exploitation — Hanoï {Tonkin)

Siège social : Paris 4S, Bd Hattssmann

Matières premières et Produits

fabriqués d'Extrême-Orient

A la Ville de PragueVous trouverez uu grand choix

d'oeuvres d'art et curiosités

d'Extrême-Orient

25, Rue Paul-Berl — Hanoi

Page 26: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

18 L'EVEIL ECONOMIQUE

Crédit FoncierDE L'IKDOCHIHE

Société anonymeau Capital de 6.000. ooo de Francs

Siège Social £t Pstarlai

Agences à SAIGON et HAIPHONS

Augmentation de CapitalDe 6.000.000 à 25.000.000 de francs par

l'émission de 70.000 actions nouvelles de250 francs.

PRIX D'EMISSION : 275 Frs.

Uue tranche de 7.000.000 francs de l'aug-meutatiou de capital soit 29.000 actions,est réservée aux souscripteurs Indochinois.

Les actions nouvelles sont émises jouis-sance origiue de la Société.

Le prix des actions souscrites est paya-ble intégralement en numéraire au momentde la souscription.

Les souscripteurs qui n'auraient pu ob-tenir la totalité des actions demandées se-ront remboursés à raison de 275 francs partitre non attribué.

Souscriptionouvertedu 15Septembreau 15OctobreinclusOn souscrit dans les Succursales et Agences de la

Banque de l'Indochineet à VAgence de la

Société financière française * Coloniale27 et 29 rue Lefèbvre à SAIGON

Les insertions légales relatives à la pré-sente augmentation de Capital ont paru dansle N° 31 du Bulletin Administratif de Co«chinchine du 23 Août 1923 et dans le N° 69du Journal Officiel de l'Indochine Françai-se du 23 Août 1923.

Objet de la Sociétélo — Prêter sur hypothèque aux propri-

étaires d'immeubles urbains ou ruraux enIndochine des sommes remboursables, soiten une ou plusieurs fois, soit par annuités ;

2o — Faire, soit pour elle-même, soitpour le compte de tiers directement ou enparticipatiou, toutes opérations de crédit,gagées ou uou, se rattachant directementou indirectement aux affaires immobilières;

3o — Faire elle-même toutes opérationsimmobilières, achat, vente, échange, loca-tion de terrains bâtis ou non bâtis, lotis-sement et, exploitation,mise en valenr.pourelle-même ou pour le compte de tiers, sousuue forme quelconque, des terrains et im-meubles achetés, loués ou gérés ;

La Société pourra réaliser son objet soitspécialement eu Indochine, soit même dansd'antres pays d'Asie.

Elle pourra, en tous pays, s'intéresserpar voie d'apport, participation, prêts, ou-verture de crédit, souscription, fusion, al-liance, gestion, achat d'actions et d'obliga-tions ou de toute autre manière, dans tou-tes Sociétés créées on à créer ayant un ob-jet similaire au sien, ou créer et constitue!de telles sociétés et passer tous contratsavec les intérêts dont, il vient d'être parlé.

Et généralement s'intéresser à toutes opé-rations financières, commerciales ou indus-trielles, mobilières ou immobilières, pouvantse rattacher directement ou indirectementaux objets ci dessus spécifiés.

Conseil d'AdministrationMM. Ernest ROUME, président

Octave HOMBERG, vice-présidentle Colonel BERNARD, administrateurCATTIER idLéonard FONTAINE idGRAMMONT id

Me de LANSALUT, * idMM. LE BOEDF id

Thion de la CHAUME idVIGNE idVILLE id

Chez nos confrèresL'excès en tout est un défaut

Les fonctionnaires qui m'entourent serontles fidèles interprètes des directives que vousleur donnerez. Ils possèdent dorénavant,grâce à un statut qu'attendant depuis de lon-

gues années leurs collègues de la Métropole,les plus réelles, les plus sérieuses garantiesde carrière. Us ne l'ignorent pas, pas plusqu'ils n'ignoreut que si l'administration est

prête à faire subir aux textes qui les ré-

gissent, les retouches que l'usage paraîtraitjustifier, elle n'ira pas au-delà des sacrificesactuellement consentis en leur faveur. Aussibien leur situation est-elle enviée ; et si,d'aventure, quelques-uns, coutre toute vrai-semblance et contre toute raison, se lais-saient encore aller an travers national, etsous prétexte de protestations, de revendica-

tions, s'offraient, à nouveau, cette satisfaction

toujours délicieuse de critiquer l'autorité, lesautres, le très grand nombre, ne les sui-vraient pas, goûtant dans toute sa plénitudeleur sort privilégié.

Extrait du discours de M. le SecrétaireGénéral Robin à l'arrivée de M. le Gou-verneur Général Merlin.

N.D.L.R — Voilà qui va tomber

comme une douche froide au moment

où toutes les amicales se proposaientde demander diverses augmentationsde soldes et indemnité tout à fait jus-tifiées.

Par suite de la sécheresse et des

inondations la vie sera chère cette an-

née pour la population indigène ; les

domestiques vont se faire augmenter

peut-être de 10 o/o. Il y a donc lieu

d'augmenter les appointements des

fonctionnaires de 10 o/o.D'autre part MM. Vu-Van-An et Cie

ont reçu de Lyon des robes et des soie-

ries de toute beauté,mais très chères. Il

faut tout de même bien qu'aux bals cet

hiver et aux diners et réceptions les

femmes de fonctionnaires soient vêtues.

On comptait donc sur une indemnité

de robes de bals pour les fonctionnai-

res mariés.

D'autre part,nous croyons savoir queles capitaines des chaloupes des doua-

nes, qui ont à peine la situation d'un

amiral ou d'un commandant du «Paul

Lecat» ou de «l'André Lebon», se propo-saient de renouveler leur demande,ou-tre leurs indemnité de technicité, de

présence à bord, de sortie en mer et

d'éloignement de plus de dix milles des

côtes, d'une indemnité spéciale de dé"

couchage de 2 p. par jour. M. Baudoin

la leur a refusée ; mais c'était injustecar en somme ce n'est que le tarif japo-

nais d'avant-guerre et à Hongkong, oùces chaloupes peuvent être amenées à

porter la poste, le tarif dans les maisonsaméricaines est de 30 p. croyons-nous.La revendication des capitaines de cha-

loupes des douanes était donc très rai-sonnable.

Enfin nous avons entendu dire queles patrons annamites des petites cha-

loupes et des canots automobiles desdouanes se proposaient de demander la

péréquation des soldes. Ceci est tout àfait justifié, car en somme si le capi-taine d'une chaloupe de 400 tonnes desdouanes est assimilé au commandantd'un paquebot de 24.000 tonnes, il n'ya pas de raison pour que le patrond une chaloupe de six à sept tonnes nesoit pas assimilé au capitaine d'une

chaloupe de 400. La proportion est lamême.

Tous ces braves gens, qui n'ont certes

pas démérité, vont être découragés parles paroles de M. Robin.

Aussi nous nous joignons à tous nosconfrères pour supplier M. le Gouver-neur Général Merlin de ne porter aucu-ne atteinte auxdroits, avantages et pri-vilèges des fonctionnaires, mais au con-traire de leur accorder de nouvelles

augmentations, et indemnités. L'argentest facile à trouver, il n'y a qu'à doublerles patentes.

Le Monument aux Morts de Saigon

Elevons un Monument public à nos Morts,et ne tardons pas davantage. Mais ne nouscroyons pas ensuite quittes envers eux : desdevoirs plus impérieux envers les victimesde la guerre, veuves et orphelins, nous at-tendent toujours.

Gomme le disait hier le Courrier Saigon-nais : « Nos morts de la guerre demandentque les vivants se souvieuuent d'eux simple-ment,., comme ils ont su mourir ».

Par ailleurs, les opinions recueillies et pu-bliées par YImpartial reflètent exactementle désir général du public de voir utilisés im-médiatement pour le Monument aux Mortsles 400.000 francs souscrits ; elles répon-dent trop à un sentiment profond pour quedes personnalités, si honorables et si bienintentionnées soient-elles, puissent mainte-nant y faire encore opposition, sans risquerde froisser le sentiment public.

Dans un esprit amical d'union nationale,nous adressons un pressant appel au patrio-tisme de M. Héraud, de M. Bec et de leurs

partisans, pour que, faisant abnégation deleurs préférences en faveur du projet de M.

Ducuing (trop honnête homme, ou reste>

Page 27: 1923 09 30 (a7 n329) urban dalat

L'EVEIL ECONOMIQUE

pour vouloir nous imposer son oeuvre), ilsse rallient simplement aux voeux de la majo-rité des Aucieus Combattants qui furent lesvaillant frères d'armes des Morts qui nousont sauvés.

(l'Opinion) J.-G. HÉRISSON.

N D.L.R. —Voilà une petite victoi-

re du bon sens à laquelle nous osons

dire que nous avons quelque peu con-

tribué.

Espérons que le même bon sens dic-

tera à Hanoï la même sage décision,

quels que soient les ordres venus de

Paris.

Du droit des pauvres à prendre l'air

De uombreux chefs de famille se plaiguentde l'impossibilité où ils se trouveut de pro-mener leurs eufauts, au déclin du jour, suruue aveuue convenable.

La promenade du jardiu du Lach-Trâyest délaissée depuis longtemps à cause desautomobiles veuaut ou allant à Dosou et quiy soulèveut uue poussière très malsaiue.

Reste la promenade de la Digue qui, elle

aussi, commence à perdre de uombreux vi-

siteurs, et toujours pour les mêmes causes,la poussière et les autos.

A. Haïphoug nous ne connaissons que cesdeux promenades et les familles ne peuveutplus y circuler sans dangers.

Nous souuiettous la questiou à notre sym-pathique Uésideut Maire, qui trouvera cer-taiuemeui uu moyeu de contenter les bous

papa, el aussi les opulents propriétaires decarrosses mécaniquesAvenir du Tonkin — Chronique de llaïphong.

N.D.L.R. — Dans notre jeunesse les

manuels scolaires et aussi les récits des

vieilles gens, nous apprenaient quel'une des causes, lors de la Révolution,de la colère du peuple contre les no-

bles, c'est qu'il arrrivait que ceux-ci

avec leurs carrosses bousculaient et

éclaboussaient les piétons.Si nos pères avaient pu prévoir l'a-

venir nous doutons fort qu'ils eussent

tiré si terrible vengeance.

Solide au poste

Preuous un cas typique et d'actualité ; de-

puis des mois la rumeur publique et les jour-uaux de Cochinchine accusent de la façon la

plus nette un chef de service de commettreles fautes professionnelles les plus graves.

(Encore ne les connait-on pas toutes). Ce

fonctionnaire, si « avantageusement » conuu

que ce n'est même plus la .peine de le uom-

mer, reste cependant rivé à son poste, com-

me ces petits marmousets au cul de plomb

qui, après chaque soufflet, retombent tou-

jours le nez eu l'air, prêts à recevoir d'au-

Ires gifles, excitant dans les foires la riséedes enfants. Or, nul n'ignore que c'est la va-

nité obstinée d'un chef incapable, qui, de

Hanoi, se raidit pour maintenir à Saigon sa

créature, contre l'intérêt général et le voeu

unanime de l'opinion publique.(L'Opinion) J. G. HÉRISSON.

Le Jeu et ses méfaits

«Le tenancier nous nuit en exploitant no-

tre vice et s'il y a tant de petits vols, il en

est la cause ».Le jeu a fait couler beaucoup d'encre... et

de larmes. Cette réliexionque je rapporte est

authentique et vient d'un annamite du peu-

ple. Je souhaite que nos magistrats veuil-

lent la retenir car nul doute que si les te-

nanciers de jeux étaient très sévèrement

punis, leur nombre diminuerait.

(L'Opinion) LtcTon

Informations Diverses

Un beau film Indochinois

Nous avons admiré au Cinéma Pathé un ma-gnifique film d actualité tonkinoise, pris parl'« Indochine-film » sous la direction deM. Faniechon.

INous avions toujours entendu dire que siles films faits par l'administration n'étaientpas fameux cela tenait au climat. Il est vraique le beau film des Ruinçs d'Angkor visitées

par le Maréchal Joffre prouvait qu'on pouvaitfaire, au Cambodge du moins, au moins aussibien qu'en France. Seulement il faut dire quepour cette occasion on avait l'ail venir moyen-nant 25.000 frcs un opérateur de France, dela maison Pathé. Malheureusement ce Kl tu aété jusqu'ici réservée la Cour. Louis A'VFne

s'opposait pas à ce que les pièces écrites parRacine ou Molière pour la Cour fussent jouéesaussi à la ville ; mais Louis A7V était un dé-

magogue. Espérons que M. Merlin, quille àencourir le même reproche, permettra au

grand public indochinois de voir ce film quidepuis deux ans a été plusieurs fois montréà la Cour.

Pour en revenir au film de M. Famechon,disons qu'il est très supérieur à la moyennedes films d'actualité d'Europe ; c'est en même

temps un film d'art. 11 nous met en présencedes diverses phases d'une inondation avec sa

digue rompue, le flot qui s'y précipite en tour-

billons, les villages inondés et les villageoissauvant ce qu'ils peuvent et campant sur les

points qui émergent, la ligne de chemin defer transformée en cascade avec ses rails re-

pousses par les eaux, les équipes de travail-

leurs, le transbordement des trains etc. C'estun film poignant et qui aura en France unénorme succès;

Diner mensuel et soirée musicale de

l'àF.I.M.A.

Samedi 22 septembre a eu lieu au Cercle del'A.F. I. M. A., rue Jules Ferry, le dîner men-suel de l'Association de l'A.F.l.M.A. sous laprésidence de M. Monguillôt, résident supé-rieur, 85 membresEuropéens et Indigènes as-sistaient à ce diner, qui se termina pat* unesoirée musicale où il fut donné d'entendreles meilleurs musiciens de diverses Sociétésmusicales annamites.

Une industrie nouvelle à Saigon

31. Soulier, vient d'installer, à Saigon, 153-155 rue d'Espagne, à l'angle delà rue Filip-pini, un* grande teinturerie moderne.

Cette teinturerie, organisée d'après les der-niers perfectionnements de cette industrie,s'occupera de la teinture, du dégraissage, du

nettoyage mouillé ou à sec et (lu détachagede tous les draps et de tous les tissus employésdans l'habillement et dans l'ameublement.

Découverte archéologique

Samedi 22 septembre, dans l'après midi, des

Indigènes occupés à creuser une fosse à Haly,pour y éteindre de la chaux vivo, ont mis àdécouvert plusieurs stèles en plomb, marquéesdo caractères chinois laissant présumer l'em-

placement d'un cimetière. Les stèles, d'aprèsl'examen d'un lettré, dateraient de plus de dixsiècles.

Courrier d'Uaïphong

A chacun son métier

La récenle circulaire de M. Cognacq inter-disant l'emploi des ajçenls de police à des

Mémento des EntrepreneursOffres et adjudications

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2 Octobre Chemin de fer de Fourniture de matériel électrique pour l'équipe-l'Annam central ment de 3 voitures ABC, 3 voitures D, 3 vdi-

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Nord-Aimam l Fourniture de wigons à deux essieux charge 10

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I ajourné 'S esEeoiiomiquesl Exploit du serv.oost. Saigon-Singapour . . . Offres

15 ,1invier Douane à |Fourniture de 20.000.000 de capsules métalliquesHanoï j Offres

3,5,1 nov. Serv.Forestier Vente parappel d'offres,de-diverses coupes dans

Hanoï les forêts réservées du DcVma'né'

J ]15 octobre Serv. Econom. Fourniture de deux canots eu teck. . . . .'

Hanoï | id

10 ocobre T. P. Tonkin Constat ïti'oi d'un logement avec dépendance)H moi' Ecole Normale Institutrices indigènes, H inoï. .' 12.000

13 oct. Serv. Maritime Démontage du Pont Paul Bert, Haïphoug. . .1 Offres

Haiphong31 oct. Serv. économ. Fourniture d'une embarcation en teck ...

Hanoï3 nov. Cir. chem. de fer Fourniture de wagons à boggies id

1

IndochineT. P. Tonkin Construction d'unbâtimeut des Laboratoires et 1er In

Hanoï construction d'un bâtiment et salles de cours, ré- 40i000

fectolrs etdortoirs. Ecole d'Agriculture de Ptiu- 2e lut

. lho.• . . . J 04.100

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20 L'EVEIL ECONOMIQUE

besognes totalement étrangères à leurs fonc-tions normales, dénote la ferme volonié duchef de la colonie de mettre Onà des errements

qui n'ont que trop duré. Espérons que désor-mais les policiers feront de la police et les

planions porteront des plis. Tout le mondesera content et l'Administration et le publicmieux servis.

Un bon point au Gouvernement Cochinchi-nois.

N.D.L.R. — Exemple à suivre à Hanoioù les agents de police font un métier de

planton qui vaut 12 p. par mois mais est

payé 300

Ne quittez pas la Colonie...

Sans en emporter avec vous un souvenirvivant, sous la forme de belles aquarelles re-

présentant des paysages typiques et des scè-nes de la vie annamite.

Un choix considérable et curieux est expo-sé aux magasins la Perle, 11-13 rue BorgnisDesbordes à Hanoï, dont l'atelier groupe lesmeilleurs artistes indigènes.

Le nouveau transbordeur à Anvers .

Les derniers essaisd'accostage et de démara-ge du nouveau transbordeur « De Schelde »ont eu lieu lundi dernier, de grand matin, sousla direction de Monsieur Brouckaert, directeurdu Pilotage. Les expériences ont donné debons résultats et le nouveau bateau a été im-médiatement mis en service.

Il est un peu plus long et beaucoup pluslarge que les transbordeurs actuels et un dis-positif en bots protège les passagers contre lesoleil et la pluie.

L'adjonction de cette nouvelle unité au ser-vice de passage de l'Escaut vient à son heure,non seulement pour les nombreux piétons quidésirent taire la traversée mais surtout pourles voiturièrs qui devaient souvent attendrebien longtemps avant de pouvoir s'embarquer.

Essor ColonialN. b. L R.—Voilà ce qu'il faudrait à Sai-

gon, entre Saîgon et Àn-Loi-Xa, entre Sai-

gon et Kanh-hoi et à Cholon. Ces ponts sont

indispensables dans une ville entrecoupéede rivières et canaux très fréquentés par labatellerie.

Travaux à l'entreprise. . 13.192 p. 83Cautionnement provisoire. . 2u0 p.00

Le 6 Octobre 1923 à 16 heures

Fourniture de 15.000 mètres cubes demoellons nécessaires à la protection de la

berge rive droite du Canal des Rapides àCobi (Bac-Ninh).

Cautionnement provisoire. 600 p. 00Nota : Les soumissionnaires devront join-

dre à leur soumission leur patente d'entre-

preneur pour l'année courante.

Le 15 Octobre 1923 à 16 heures

Avis AdjudicationTerrassements et ouvrages d'art entre Phu"

Doan et Laug-Bac (Phu-Tho).Travaux à l'entreprise. . 84,724 p. 00Cautionnement provisoire . 1.500 p. 00

Le 15 Octobre 19ÎS à 16 heuves1° — Construction d'un bâtiment des La-

boratoires.2° — Construction d'un bâtiment de sal-

les de cours, réfectoire et dortoir pour l'E-cole Supérieure d'agriculture de la Stationde Nao-Pho (Phu-Tho).

Travaux à l'entreprise. . 35.026 p. 69Cautionnement provisoire.. . 600 p. 00

Travaux Publics HaiphongAvis rectificatif:

L'appel d'offres relatif aux travaux de dé-

démontagne du Pont Paul Bert sur le CanalBounal à Haiphong précédemment fixé au6 octobre 1923 est reporté au 13 octobre1923 à 10 heures.

Cautionnement provisoire. . 00 p.00

CHANGE DELA PIASTRE

1923 22 Sept. j 24 Sept. ,1 26 Sept. 26 Sept. 27 Sept. 28 Sept.

Change officiel du Trésor . . .j

8 fr. 55 8 fr; 50 8 fr. 45 8 fr. 05 8 fr. 05 8 fr. 05

Rnnn,,* i Cours argent fin à Londres ! 32 3/8 32 5/16 32 1/16 32 1/16 31 7/8 317/8oanque iTaux de ,a Livre en fres 77 incôté 73 73 1/2 72 75 73 83 74 26 1/2

l'indo h' fTraites à vue sur Pans ' 8 60 8 50 8 20 8 05 8 05 8 15

If

Argent fin ; 32 3/8 I 32 5/16 32 1/16 32 1/16 31 7/8 31 7/8

Sodàé \ Taux de la livre en francs 77 j 75 50 73 73 1/2 72 75 73 73 74 26 1/2. { | !

„ .ae \ Taux New-York-LondresGérance f Traites à vue sur j Vente. , 8 60 8 50 8 25 8 15 8 05 8 20

* France. . . . .{Achat. |

( Sur France | 8 65 8 50 8 20 8 00 8 10 8 15n Chartered \

Taux de la Livre en fres. 77 75 75 73 73 73 73 75 74 26 1/2H

( Argent fin à Londres .. . 32 3/8 \ 32 5/16 32 1/16 32 1/16 317/8 317/8f Coursdel'Arg.finàLond. 32 3/8 32 5/16 32 1/16 32 1/16 31 7/8 31 7/8

Hongkong \et Chanq- ( Taux de la livre en fres. 77 75 52 73 73 1/2 72 75 73 83 74 26 1/2haï Bank I Sur Paris à vue 8 55 8 45 8 20 8 05 8 10 8 15

l » Londres- - '\ ' ' 1. __Hanoï — Imprimerie de l'Eveil Economique Le Directeur-gérant: H. CUCttEROUSSET.

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LEVEIL ECONOMIQUE Yfl

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