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L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveiléconomique de l'Indochine)] ; Bulletin
hebdomadaire
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveil économique de l'Indochine)] ; Bulletin hebdomadaire. 1915.
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SommaireNos stations d'altitude, le Tàmdao (suite). IL CUCUEBOUSSETCorrespondanceChinois et Annamites (suite) Lt Colonel BQNJFACYLe contingentement des pousse-pousse . CATONFiez-vous aux statistiques . . . . . J. BoscUne utile campagne de presse .... H. C.Le train de nuit de Huô à Tourane . . . BARBISIERNos plans de Dalat. .......
Monsieur le Gouverneur Général Merlin à
Vinh-9ênthuy BARRISIERLa modeVovage de Henri Mouhot au Cambodge en
1859 (suite). . U.MOUHOT
Chronique intercolonialeChez nos confrèresInformations diverses
Nos stations d'altitude, le Tàmdao
Nous avons dit qu'au premier coupd'oeil le village du Tàmdao avait un
aspect coquet. Il est, en effet, déli-cieusement niché et réellement un cer-tain nombre de concessionnaires- delots ont fait un effort, méritoire dans ceTonkin à peu près sans architectes etoù l'on ne sait pas construire,pour édi-fier des chalets et villas d'un aspect as-sez agréable. Malheureusement l'auto-mobile est venu tout gâter.
Nous ne blâmons pas les gens quipossèdent une automobile. Ce sont gé-néralement des gensraisonnables.de bongoût, qui n'écrasent et n'éclaboussent ni
physiquement ni moralement leurs con-citoyens moins fortunés, et qui mettentl'automobile à sa place : dans les dépen-dances. Mais ceux qui possèdent une au-tomobile sont très peu nombreux. Laplus grande partie des gens qu'on voiten auto sont possédés par ce qu'ils ap-pellent « leur» automobile. Ce sorçt euxqui sont des accessoires et l'auto qui est« un peu là» Et bien entendu l'auto quiconduit ses esclaves au Tàmdao entendavoir une bonne place dans la maisonet s'imposer à la vue du public. Et com-me elle a au plus haut point l'esprit par-venu et le bon goût d'un bougnat, vous
voyez d'ici l'aspect de bon nombre de
propriétés au Tamdap. Un garage laid,massif,au piemierplan avec, tout hum-blette, la caï-nhà du possédé — Aussile village du Tàmdao, si gracieux au
premier coup d'oeil, perd son charmedès qu'on arrête uu peu sa vue sur tel
(Suite)
ou tel coin. Cà pue le parvenuisme mi-teux.
Il est inadmissible que l'on tolère
plus longtemps que chaque propriétésoit déshonorée par des dépendancesstyle étable à porc, surtout quand c'est,comme dans le cas du garage, la dépen-dance qui tend à devenir le bâtiment
principal. Puisque c'est l'auto qui est la
patronne, au moins qu'on lui fasse unedemeure aussi élégante que celle deson pipelet.
D'autre part, on ne comprend pas que,sur des terrains donnés gracieusementpar l'administration, les concessionnai-res soient laissés libres de construiredes horreurs. Cette année un de nos
concitoyens, assez riche pourtant, aconstruit en plein centre, entre deux
jolies villas, un horribie garage pourson auto et pour lui-même une sorte de
bicoque étriquée qui dépare tout cecoin de la station.
On sait que lors du premier lotisse-ment la plus belle moitié du cirque futréservée à l'administration. Très bien.A tout seigneur tout honneur. On yconstruisit trois fort belles maisons
pour les amicales des T. P.,des douaneset des chats fourrés, un château à laLouise II de Bavière pour le Gouver-neur général et deux magnifiques vil-las pour le secrétaire général et le HautPersonnel du Gouvernement — avec
garage aussi. Hélas ! pauvre budget !
Puis on s'aperçut que la moitié du
cirque affectée à la roture n'était pasla plus mauvaise. Elle était moins re-cherchée par le brouillard que le quar-tier noble. Alors on fit tout simplementcomme le lion en société avec la génis-se et la brebis. Les Hautes Administra-
tions Khpmpétentes se mirent à acheterles plus belles villas du quartier rotu-rier en les payant au poids de l'or
Bien mieux, une de ces administrations,celle qui devrait donner le bon exem-
ple et pfôner au-dessus,des petits égoïs-mes humains avec la môme souriante
crân.erie avec laquelle son chei aérq-plane par-cjessus les plaines et les mon-
tagnes de l'Indochine,le Contrôle finan-
cier, pour ne pas le nommer, ayant ac-
quis pour un bon nombre de livrestournois une des plus belles villas.vou-lut y ajouter un garage. Elle s'adressaau grand architecte des bâtiments civilset le garage fut fait, beaucoup plus vite
que s'il s'était agi d'une constructiond'utilité publique. Lorsqu'il fut terminéon s'aperçut qu'il était inaccessible soit
de la routç qui passe à dix mètres en
contrebas., soit de celle qui passe à dix
mitres en cpntre haut.Qu'à cela ne tien-ne 1 La Haute Administration demandatout sjrnptement qu'pnluifit un cheminen biais à travers le$ deux lots voisins.La combinaison était doublement avan-
tageuse. Primo on avait un chemin, se-
epndo. pn empêchait de sales roturiersde construire sur ces lots devenus troppetits. Seulement nos hauts fonction-naires avaient compté sans la vigilance
L'EVEIL ECONOMIQUE
FUMEZ LE "GLOBE"dujardien de l'intérêt général dans cette
bonne province de Viuh-Yên et un fer-
me coup de bride rappela la cavale au
devoir. « Ces deux lots seront laissés
à ces pauvres roturiers ; nous, les no-
bles,nous leur en avons déjà assez volé».
Ce qu'il y a de lamentable c'est qu'ence pays les roturiers ne se serrent pasles coudes. Ceux qui se sont assez en-
richis pour pouvoir se faire tolérer
dans la société des nobles font cause
commune avec ceux-ci. L'un deux, quis'est construit une magnifique villa,
comprenait mal notre point de vue et
trouvait tout naturel qu'une haute ad-
ministration prit trois lots pour elle
seule. 11 semblait déplorer que l'on
rendît la propriété accessible aux bour-
ses moyennes et eût fort bien compris
que l'on réservât la station à une demi-
douzaine de grands chefs el à autant
de riches bourgeois. Çà c'est un pointde vue et qui malheureusement tend à
dominer an Tonkin. Nous voyons la
même chose d'ailleurs à Dalat, où le
projet Hébrard est très combattu parceux qui voudraient allolir le site entre
quelques douzaines de châtelains (oudes spéculateurs). M.Hébrard, que nous
avons rencontré au Tàmdao et avec
qui nous avons parcouru la station,nous a d'ailleurs exposé,lui, cet aristo-
crate de l'art, les mêmes théories dé-
mocratiques pour le développementfutur du Tàmdao que pour Dalat. Il
prévoyait pour une partie de la station
qui lui était désignée comme offrant
encore de l'espace, des chemins de2m50 seulement, non accessibles aux
autos, bordés de chalets modestes mais
coquets, s'étageant sur la croupe la
plus ensoleillée.11 y a en effet encore beaucoup de
place, plus qu'on ne s'imagine, au Tàm-
dao. Seulement il serait criminel de
bâtir sur quelques emplacements, très
beaux, il est vrai, au point de vue de
ceux qui les occuperaient, mais qu il
conviendrait de réserver à 1extension
du parc et à la protection des abordsde 1 étang.
Il est désirable que le parc soit con-
sidérablement agrandi, pour fournir
aux familles et aux enfants,loin du pas-sage des automobiles, de vastes lieux
de promenades et terrains de jeu. La
plupart des dames et des convalescents
hésitent devant des excursions loin-
taines et préfèrent les promenades pluscourtes et moins éloignées. 11 est en-
core temps d'aménager un parc très
vaste allant de l'étang à la cascade etdu parc actuel au chemin qui dessert
l'amicale des T. P. Ce serait la plusbelle attraction du Tàmdao.
Mais hélas, pour le moment, pauvreparc ! La partie basse qui s'étendait de
la Poste à la Cascade et qui était si
ravissante avec son torrent sautant de
bassin en bassin, ses ponts rustiques,ses sentiers fleuris, son kiosque au-
dessus de la chute, a été complètement
saccagé par les T. P. Inaccessible dé-
sormais, ce n'est plus qu'un amas de
pierres et terres éboulées, d'arbres
renversés, avec des commencementsde maçonnerie, des tranchées aban-
donnéeset,les ruines d une construction
qui coûta 8.000 p. et dont personne n'a
jamais bien connu le but.
Promenades.— Il y a deux ans enco-
re la station du Tàmdao possédait toutun réseau de superbes sentiers d'un
ensemble de près de vingt kilomètres
offrant de magnifiques perspectives.
Aujourd'hui quelle décadence ! L'é»
goïsme des grands, la courtisanerie des
larbins, l'indifférence à l'égard de l'in-
térêt général et le j'm'enfoulisme des
gens gavés ont fait leur oeuvre.
Les abords du ruisseau au bas de la
cascade, avec la Roche Percée et toute
une succession de cascadelles,offraient,à peu de distance, de charmants buts
d'excursion. Les cannibales des T. P.
ont tout saccagé et, par un raifinement
de sadisme, ils entretiennent en haut,
pendant la saison, juste assez de coolies
pour jeter de temps en temps des pierresdans le précipice et en empêcher l'accès
Voilà pour le bas.
Sur la côte, entre le col de Thaï-
Nguyên, l'étang et le Gouvernement
Général il y avait d'agréables sentiers
sous bois. Seulement ces sentiers abou-
tissaient derrière les chalets de leursExcellences du Gouvernement général.Des sentiers le regard indiscret des
promeneurs aurait pu plonger sur les
dépendances et sur les greniers d'aris-
tocratiques demeures. Le larbinismeveillait ; les deux sentiers furent dé-
truits en cet endroit et ne furent pascontinués ou dégagés par de nouveaux
sentiers. Les princes étaient désormais
bien chez' eux, la roture n'avait qu'àabandonner cette partie de la station.
Le sentier qui mène au Pic Sud et
qu'on n'a pas encore osé supprimer, a
du moins été abandonné et la végéta-tion coupe maintenant si bien le coupd'oeil que cette promenade n'offre dé-
sormais plus aucun intérêt. Puisqu'il ya au Tàmdao un garde principal des fo-
rêts, ne pourrail-ou pas lui demander
de faire dégager par son personnel, ou
par quelques uns de ces messieurs de
la prison, quelques points de vue ? Evi-
demment nous ne proposerions jamaistelle chose sans proposer aussi pour le
titulaire de l'emploi une indemnité spé-ciale, ne fût ce que d'une quinzaine de
L'EVEIL ECONOMIQUE
FUMEZ LE "GLOBE"piastres par mois pour s occuper de ce sesentier. On vient bien d'attribuer au —
Garde principal du Tàmdao une indem- alnité de 15 p. par mois pour transmettre pileur paiement aux gardiens du château pet voir un peu s'ils époussettent les meu- àblés de temps en temps. Toute peine cimérite salaire et le sort des petits fonc- Ctionnaires, astreints, comme dirait tel d
inspecteur des Forêts, ancien combat- o
tant, à vivre sous le climat malsain dii àTàmdao et dans un dur exil, est assez t
pitoyable par lui-même. d
Nous croyons d'ailleurs que le gai de s
forestier actuel n'en demanderait pas c
tant et s'intéresserait bien volontiers à !
l'embellissement de la station s il rece- (
vait de ses chefs des instructions à ce I
sujet. C'est un rude travailleur et nousavons pu au cours de nos promenades 1
nous rendre compte des résultats de ses !
efforts. Des semis de pins ont été faits,dont il était de bon ton de rire, danscertains groupes. En effet, pour le pro-meneur distrait rien n'apparaît. C'est
qu'un pin ne pousse pas comme un ba-nanier et même notre épicéa du Jura,géant qui atteint 50 mètres de haut, estun bien chétif personnage à l'âge de sixmois : cinq centimètres de haut et vousen pouvez prendre un cent dans une
poignée. Sachant cela nous avons dé-tourné les herbes là où des piquets in-
diquaient l'endroit du semis et presquepartout nous avons trouvé plein de vi-
gueur, se dressant de toute sa taille de
cinq à dix centimètres, le petit pin qui,si Dieu lui prête vie, deviendra grand.Seulement il ne faudra pas le laisserétouffer par les herbes. Tourt cela cen'est peut-être pas bien extraordinairecomme résultat, mais c'est très beau
pour une administration qui, en ce mo-ment sur un plateau de la balance, a ru-dement de peine à faire contre poidsaux critiques; aussi convient-il de féli-citer ceux qui peuvent montrer des ré-
sultats, si modestes soient-ils.
Si maintenant des promenades voi-sines nous passons aux promenadesplus lointaines, la décadence du Tàm-dao est encore plus évidente. Un sentier
magnifique avait été ébauché, faisanttout le tour du pic nord en partant du
kiosque au-dessus de l'hôtel et aboutis-santau coldeThaïNguyên. Extrêmement
pittoresque, passant près de sources encascades, dans des bois à la végétationvariée, longeant des précipices, domi-nant de profondes vallées, il offre des
panoramas de toute beauté.
Eh bien ! qu'ont fait les T. P. ? Ils se
sont chargés de l'améliorer, ce sentier, bi— Us ont donc commencé par tout siabandonner; le sentier à la brousse,les ai
ponceaux de bois à la pourriture et les pipetits mûrs provisoires de soutènement 1«à la dégringolade. Puis ils ont commen-cé le travail par un bout en fignolant, vCe bout là est très bien. Puis après ddeux kilomètres : » « Eh puis zut l gont-ils dit, nous en avons assez » — dAlors on fit faire un magnifique écri- dteau : « Sentier inachevé — Passages é
dangereux -— On ne s'y aventure qu'à £ses risques et périls ». Et l'écriteau fut Iconfié pour être planté au bon endroit sà un caï. Arrivé au Col de Thaï-Nguyêu, tce caï, en vrai caï T. P. se sentit fati- s
gué. « Eh puis zut ! dit-il, j'en ai assez <— Plantez moi ce poteau ici ». Et voilà ]pourquoi les promeneurs timides ne <s'aventurent pas plus loin, pas même :sur les deux kilomètres de magnifiquesentier bien dégagé, bien de niveau,soigneusement pavé, garni aux endroits
pittoresques de bancs en ciment.
Eh bien 1 nous connaissons deuxhardis villégiateurs qui s y sont aven-'turés, sur ce sentier, malgré les écri-
teaux, et non sans peine, il est vrai,sont allés jusqu'au bout : merveilleuse
promenade de 8 km »Et ce qu'ils ontdécouvert c'est ceci : qu'avec un tout
petit effort supplémentaire on aurait pupousser le travail jusqu'au delà du pas-sage difficile et que ce travail n'eût pasdemandé sensiblement plus de tempsque la fabrication et la pose de l'écri-teau. Seulement voilà, personne necommande au Tàmdao et bien qu'il yait là haut le personnel d'une province,rien ne se fait, ou plutôt, comme nousvenons de le voir, tout se défait.
Nous avons déjà eu l'occasion de par-ler de quatre autorités concurrentes et
;généralement divergentes.au Tàmdao: laRésidence de la province, les T. P., la
Garde-Indigène, l'administration desForêts. Mais ce n'est pas tout : sans
parler de l'Hôtel qui est une véritables puissance, nous avons les Services Agri-i- coles qui eux aussi font ce qu'its veu-r lent et disposent pour leur pépinière ett leur vaste jardin potager d'un terrainu très étendu, puis il y a le Gouverneuri- général, et les grands feudataires, tousvt au dessus des lois et règlements.n Réellement le besoin se fait sentirn au Tàmdao d'une autorité, qui se fassei*
respecter, ce qui n'est certes pas aisé-s avec tant de privilèges aristocratiques
à ménager, ce qui demande donc nonse seulement une situation administrative
bien nette et suffisamment étayée d'unesituation matérielle imposante, maisaussi une culture générale et une com-pétence technique de nature à imposerle respect mêmeaux hauts personnages.
Notre opinion personnelle est que,vu la situation géographique du Tàm-dao, la station, avec un territoire en-globant toute une partie de la montagne,devrait être sous la direction d'un gar-de général des Eaux et Forêts, ancienélève de l'Ecole des Eaux et Forêts deNancy.Pas d'inspecteur sortant du ranglIl peut y en avoir par exception quisoient des gens cultivés, mais l'excep-tion n'est pas la règle et ouvre la routeà ce qu'il faut éviter. Ce garde généraldépendra, en tout ce qui ne concernepas les questions forestières, du Rési-dent Supérieur et sera assimilé à un ré-sident.
Nous voudrions voir là un techniciendes Eaux et Forêts car l'existence mê-me de la station et son développementultérieur dépendent étroitement de l'a-ménagement de la forêt et de la conser-vation des sources. L'aménagement dela forêt, de pâturages en certains' en-droits, peuvent même donner au Tàm-dao une importance économique. Et ilfaut absolument un homme de hauteculture et d'éducatiou distinguée nonseulement parce que c'est généralementune garantie de largeur de vues, de mé-thode et d'esprit de progrès,mais parcequ'il s'agit ici d'imposer une discipline etle respect de règlements à une clientèle
qui a tendance à s'en croire dispensée,et d'exercer un tact absolu dans l'admi-nistration d'une agglomération de gens
, à tendances déraisonnables.Nous ne sommes pas partisans d'y
détacher un administrateur des Services
t Civils, dont la compétence est fort né-cessaire ailleurs dans les fonctions spé-ciales en vue desquelles il a été formé,à moins d'y mettre un administrateuren fin de carrière ; mais alors faudra-t-
a il qu'il ait autorité sur tous les services
"_ s'exerçant au Tàmdao et qu'il soit sin^
gulièrement énergique.
it H. CUCHEROUSSET
4: LEVE1L ECOINOKigUK
CORRESPONDANCE^Résidence de Vinh-Yén
Secrétariat
Vinh-Yèn. le 13 Novembre 11)23
Monsieur le Directeur,
Nous avons lu dans votre dernier numéro
que certaines personnes nous imputaient, à il.Je Résident et à moi, la paternité do la mise enconstruction de la nouvelle rouie qui a com-
plètement défiguré le parc du Tàmdao et lesenvirons delà cascade.coûle très cher et sem-ble ne jamais devoir être achevée. M. le Rési-dent vous prie de noter que ce travail s'estfait entièrement à son insu. Quant à moi.Monsieur le Directeur, de tels travaux d'artne sont pas de ma compétence et je suis suf-fisamment occupé par quelques travaux deterrassement à In résidence, à Yinli-Yèn.
Recevez, Monsieur le Directeur, l'assurancede ma singulière estime.
DOUDOU
Compagnie Française desChemins de fer
de l'Indochine cl du Yunnan
Hanoï, le 9 Novembre -1tl2:$
Monsieur le Hédaclcnr en Chefde l'Eveil Economique
Hanoi
Monsieur le Rédacteur en Chef,Dans lu numéro de VEveil Economique paru
le 28 octobre dernier, nous lisons dans l'ar-
ticle intitulé « Irai us accélérés el trains lram~ways au Tonkiu > que la Compagnie du Yun-nan ne demanderait qu'à augmenter le nombrede ses trains et à en accélérer certains si leGouvernement général ne faisait pas obstruc-tion administrative à tous ses projets d'amé-lioration.
Nous ignorons qui a pu vous donner de telsrenseignements, mais nous devons à la véri-té d»j dire qu'ils sont tout à fait erronés,ftous n'avons aucun exemple à citer, depuis ledébut de notre exploitation, de propositionsfaites par nous dans cet ordre d'idées et quiaient été repoussées par le Gouvernement gé-néral.
Nous sommes convaincus qu'il en sera tou-jours de même toutes les fois que nous luisoumettrons des projets d'améliorations denos services reconnues utiles par l'expérienceet compatibles avec les possibilités de notreexploitation.
Alin d'éviter toute équivoque, je vous se-rais très obligé de bien vouloir publier cettepetite rectification et, avec nos remerciementsanticipés, je vous prie d'agréer, Monsieur leRédacteur en Chef, l'expression de mes senti-ments distingués.
Le Directeur de l'Exploitation
CHEMIN DUPOKTÈS
N. D. L. \\. — Les renseignementsen question ne nous ayant pas été don-
nés par écrit et signés nous avons été
imprudent d'en faire étal.
Nous sommes heureux d'apprendre
qu'en fait la Compagnie n'éprouve ni
difficultés ni retards dans l'exécutionde ses projets d'améliorations. C'est
pour nous un soulagement de savoir
qu aussitôt présentés aussitôt approuvés.Les lenteurs à amener des perfection-nements au service ne doivent donc pasêtre attribuées au contrôle de l'Etat,maissans doute à ce que la compagnie étant
dirigée de Paris est, en fait, une adminis-tration avec tous les défauts d'une ad-
ministration d'Etat — Et ceci prouve
qu'en somme la concession des chemins!
de fer à des compagnies dirigées de
France n'est pas encore la solution rê-
vée .
En tout cas voilà une cause entendue
et le public saura désormais à quoi s'en
tenir sur les raisons que certaines per-sonnes lui donnent verbalement pour
expliquer le peu de progrès sur les
chemins de fer du Yunnan.
CHINOIS ET ANNAMITES(Suite)
Donc les Annamites, séparés des Chi-
nois, vécurent de leur vie propre, sous
des souverains ; particuliers, mais ils
conservèrent strictement la civilisation
des Chinois; elle se cristallisa pour ain-
si dire chez eux. La langue chinoise ne
se modifia pas par l'usage journalier,
car elle resta à l'état de langue savante,
de langue écrite seulement, de cô-vûn
(ancienne littérature), comme au Japonet en Corée. On en usa comme du la-
tin en France avant François 1er : les
annales, le folk lore» les actes civils et
de commerce, les lettres privées même,
sont en chinois, bien que les Annami-
tes aient appris à noter les sons de leur
langue avec des caractères, qu'on appelale les chu-nôm.
Les souverains annamites, qui se pa-raient dans leur pays de titres pompeux,ne se croyaient jamais rois légitimes
s'ils n'avaient reçu, de l'Empereur de
Chine, une lettre et un mandat, appor-
tés par un mandarin chinois. Ces pièces
étaient remises au roi d'Anna m par ce
fonctionnaire, et les prosternations
nombreuses auxquelles était soumis le
souverain vassal nous paraîtraient em-
preintes d'une servilité infiniment plus
grande que celle d'un serf du moyen
âge envers son seigneur. De plus, le roi
d'Annam envoyait à son suzerain, tousles deux ou trois ans selon l'époque, un
tribut assez important. Par contre, les
rois annamites ne voulurent jamais al-
ler, en personne, visiter l'Empereur,ainsi que le faisaient les rois vassauxdu nord. Il est curieux de constater
qu'en dépit de ces marques de subordi-
nation, les souverains annamites résis-
tèrent victorieusement aux invasions
armées des Chinois, portèrent même la
guerre chez eux et surent toujours les
empêcher de former un état dans, l'état,du moins jusqu'à la dynastie actuelle.
En 1076, par exemple, les Annami-tes envahissent le bassin du Si-Kiang
(Tây-Giang).L'empereur Chenn-TsouDgdes Song les repousse et soumet leTonkin ; d'après les Annamites, quis'attribuent le beau rôle, les Chinoisleur rendent, après l'envoi d'un tribu
i. 'EVEIL ECONOMIQUE
de cinq éléphants, le pays de Bao-Lac.En 1258, première invasion des Mon-
gols au Tonkin, le roi d'Annam s'enfuit,les envahisseurs neparaissent pas,d'ail-leurs, avoir séjourné longtemps dans le
pays et les Annamites revendiquentla gloire de les en avoir chassés.
En 1282, Rhoubilai voulant soumet-tre le Champa, demanda au roi d'An-nam de laisser-passer son armée, celui-ci refusa- Les Mongols et Chinois, com-mandés par Togan (Thoac-Hoang pourles Annamites), pénétrèrent de force.Les Annamites se laissèrent envahir, se
réfugièrent dans le sud et s'allièrent auxChams. Le climat éprouvait les Chi-
nois, qui, harcelés par des guérillas, i
voyaient leurs convois enlevés, leurs itrainards tués, etc, si bien qu'ils durent <rentrer en Chine après avoir perdu |beaucoup de monde.
En 1287 nouvelle invasion, on diri- ]
gea sur l'Annara les troupes préparéespour le Japon et une flotte se joignit à :l'armée de terre ; elle u'eut pas plus desuccès. La tactique des Annamites, re-culer devant les masses, harceler lesdétachements isolés, réussit si bien,
que Togan dut s'enfuir encore, aprèsavoir vu la majeure partie de son arméedétruite et ses meilleurs généraux tués.
L'empereur, furieux de cet échec,ne voulut revoir son fils de sa vie. Ilest à remarquer que des Chinois sujetsfidèles des Song, que les Mongols ve-naient de renverser, s'étaient réfugiésen Annam et combattaient avec les An-namites contre leurs vainqueurs.
A cette époque les Annamites étaientencore tatoués et peints, à moitié nus,
portant le pagne, les cheveux courts.Ce n'est qu'en 1293 que le roi Tràn-anh-
Tôug, ayant reculé devant la douleur
que causait le tatouage, s'abstint de sefaire tatouer, exemple qui fut suivi parle peuple.
En 1410, les Chinois, profitant de l'é-tat d'affaiblissement où se trouvait l'An-nam par suite de l'usurpation des Hôet des attaques des Chams, s'emparè-rent du pays. Ils en furent chassés après15-ans de lutte par Lê-Loi qui s'em-
pressa de plaider, auprès de l'empe-reur de Chine, la cause des générauxqu'il avait battus, lui envoya de somp-tueux présents et demanda l'investiture
qui lui fut accordée. Il est à remarquerque ce brillant vainqueur fit adopterpar son peuple l'habitude de porter lescheveux longs selon la mode chinoise-
En 1787, les Chinois aidés d'Anna-mites restes fidèles au roi légitime Lè-
chiêu-Tông, rétablirent ce roi sur le
trône, à Hanoï, mais huit jours après le
Têt, ils furent complètement défaits
par Nguyên-van-Huê, l'un des Tây-son,et obligés de se réfugier en Chine D'ail-
leurs Nguyên-van-Huê demanda à sontour l'investiture quilui fut accordée demême qu'elle le fut ensuite à Gia-Long,
vainqueur des Tây-Son. Le souverain
chinois respectait toujours le fait ac-
compli.L'autorité morale de la Chine était
donc telle, sur les souverains annami-
tes, que même lorsqu'ils étaient en lut-te avec les Chinois, ils recouraient àcette autorité pour légitimer leur prisede possession de la royauté. C'est quele souverain chinois était regardé com-me un pape, comme un calife, on res-
pectait son autorité spirituelle, on n'hé-sitait pas à lui faire la guerre quand il
s'agissait du temporel.Les souverains de la dynastie des
Le, ou plutôt leurs maires de palais du
Tonkin, les Trinh, employèrent divers
moyens, d'abord pour différencier lesAnnamites des Chinois, ensuite pourempêcher ceux-ci de devenir troppuissants en Annam.
Il fut sévèrement interdit aux Anna-mites de copier le costume chinois.L'habit des hommes comportait les
manches étroites et le col serré, le pan-talon large, pour les femmes la jupe,l'habit toujours ouvert avec ceinture etle turban. Au 17e et au 18e siècles, les
hommes portaient le pagne, rarementle pantalon.
Lors de la prise de possession de la
Chine par les Mandchoux, beaucoup de
Chinois se réfugièrent au Tonkin et en
Cochinchine. Au Tonkin, ils se fondi-
rent rapidement dans la population, et
voici pourquoi ; d'après les lois des Le,
les fils de Chinois et de femmes indi-
gènes étaient annamites et en portaientle costume. Les Chinois étaient placéssous l'autorité des ly-truong (maires), illeur était défendu de former des grou-pes de plus de 300. Le séjour à Hanoïleur était interdit, alors qu'il y avaitdans cette ville une concession anglaiseet une concession hollandaise, le petitgroupe chinois était parqué à Gia-Làm,et il était expressément défendu à sesmembres de demeurer à Hanoï pendantla nuit. Bien entendu, ils n'avaient pasde consul, et étaient justiciables des tri-bunaux annamites. Ils ne semblent pasqu'ils aient eu le droit de posséder,sauf des maisons, la constitution des
villages ne le permettait guère, et ils
payaient, en argent, un impôt beau-
coup plus fort que les natifs.On ne trouve guère d'ouvrage par-
lant de l'Annam sans le bien connaître,qui ne s'étonne de cette appellation dechu (oncle lrère cadet de père), donnéeaux Chinois. On en conclut que lesAnnamites se considèrent comme leursinférieurs. C'est une erreur, chu est le
terme de politesse le plus bas qu'onpuisse employer et, entr'eux, les An-namites se traitent de bac (oncle frè-re aine du père) qui est beaucoup pluspoli. Un enfant dira bac xe à un coolie
pousse-pousse, et se contentera de chuen parlant à un Chinois.
Les seigneurs de Cochinchine, les
L'EVEIL ECONOMIQUE
Nguyên, qui n'étant pas limitrophes de
la Chine redoutaient moins les Chinois,
leur permettaient de se grouper, de se
perpétuer, c'est ainsi que se fonda chez
eux la ville de Faifô, absolument chi-
noise et qui n'avait pas d'équivalent au
Tonkin, que l'ouest de la Cochinchine
était sous l'administration de Chinois
réfugiés.Lorsque les Nguyên devinrent maî-
tres de tout l'Annam, Tonkin compris,non seulement ils ne conservèrent pasles règlements sévères de Le envers
les Chinois, mais ils s'efforcèrent au
contraire, d'atténuer les différences qui
séparaient les deux peuples. Le code de
Gia-Long est une copie servile du code
chinois et, surtout au Tonkin, il n'a
jamais élé suivi en matière civile. En
1829 Minh-Mang proscrivit le pagne et
la jupe, il voulut faire coiffer les fem-
mes à la chinoise, il n'y réussit quedans les environs de Huê et en Cochin-
chine.
Ces souverains permirent plusieursfois aux Chinois d'empiéter sur les fron-
tières du Tonkin et, aberration funeste,
ils employèrent des réguliers chinois,
et même les débris des bandes T'ai-ping
pour soumettre la haute région, déso-
lée par la révolte de Méo du Dông-
Quang dite des Pavillons blancs. Ces
débris des T'ai-ping, avec Luu-vinh-
Pliuc, furent même la suprême sauve-
garde de Tu-Duc contre les Français.Alors que les Trinh, puissamment
aidés par les seigneurs héréditaires tày
qui bordaient la frontière, résistaient
victorieusement aux tentatives d'em-
piétement des Chinois, même lorsqu'ilsleur disputaient le canton de Tu-Long,les Nguyên s'en désintéressèrent. En
1835 après la révolte du grand feudatai-
rede Bao-Lac,Nông-vau^Van, on divisa
certains châu pour en former des huyênà la tête desquels on mit désfonctionna-
resamovibles.il fut décidéde supprimer
partout les seigneurs héréditaires, pourles remplacer par des Annamites. Mal-
gré les réclamations des premiers, cer-
tains points de la frontière furent aban-
donnés aux Chinois, et après la rébel-
lion de 62 (Pavillons blancs), IesCbinois
furent les maîtres de la frontière, et tel-
lement, qu'ils parvinrent à convainore
les officiers français chargés de la déli-
mitation que ces pays leur avaient tou-
jours appartenus, si bien que la fron-
tière actuelle a laissé les Chinois en
possession de pays peuplés par des Tàyet même, du côté de Môncay, par des
Annamites. Sur la frontière du 3e ter-
ritoire, par exemple, cinq communes
sur six du canton de Tu-Long ont èt,élaissées aux Chinois, deux communes dû
canton dePhuong-Dô sur trois, et ces
communes renferment des mines de
zinc, de plomb, de cuivre, d'argent, des
découverts de charbon qu'on employaitsur place au traitement des métaux, elles
étaient considérés comme l'Eldorado
du Tonkin. Sur un autre point de la
frontière, le thon de Thien-Phong, saufun mamelon sur lequel se trouve un
poste (Chang-Poung), a également été
abandonné à la Chine. Ce pays est un
plateau, au nord du tropique, d'une al-
titude moyenne de 17 à 18 cents mètres,
où on voit des haies d'aubépine, dû lier-
re, des noyers et autres arbres de Fran-
ce et dont la température moyenne est
celle de la Lorraine, sans extrêmes, car
le thermomètre y descend rarement,
par beau ciel découvert au-dessous de— 4. tandis qu'il ne s'élève presque ja-mais à -f- 25.
Et il eu est ainsi sur toute la lignefrontière, nous avons été bernés parlesChinois et fort mal défendus par nos
représentants à Pékin.
Lieut. Golouel BONIPACÏ
Le contingentement des pousse-pousseNous avous mainte et mainte fois dénon-
cé le mouopole des pousse-pousse. Eu faitce u'est pas exactement un monopole, c'estson cousin yermaiu: le contiugeuiémeut.
Le conliugeutemeut a donué lieu, eu lu-
dochine, eu ce qui concerne l'exportationdes riz, aux scandales que l'on sait. Mêmes'il u'y a pas de scandales dans l'attributiondes coutiugeuls, que le contingentement estune chose scandaleuse en soi. C'est l'enri-chissement sans cause légitime de quelquesfavorisés, c'est l'houuète travail bafoué, c'est
l'encouragement à la spéculation malsaiue.C est ce qui ne pouvait marquer de se
produire à Hanoï. Ou nous rapporte qu'unesociété chinoise (bien euteudu) ayant obte-nu 350 permis de pousse-pousse choléraaurait, revendu sou fonds à une société anna-mite un prix tel que les permis semblentbien être évalués à près de 25.000 p.
Voilà le résultat naturel, inévitable des
contingentements : le tratic des permis.En ce qui concerne les pousse-pousse
caoutchouc, pour favoriser les maisons quiont les permis, ou a réduit le nombre de ces
permis à moins du quart de ce qu'il faudrait.11est temps que cesse ce scandale.
Qu'on laisse la liberté entière.Aucun des arguments que Ton sert pour
défendre ce contingentement absurde ne vaut
rien.Celui que va sortir la police est celui-ci :
s'il y a davantage de pousse-pousse il sera
impossible d'assurer l'ordre dans la rue.
Réponse: 0 ores et déjà vous êtes incapa-
bles d'assurer un ordre quelconque dans la
rue, incapables ou négligents. 11serait peutêtre temps de mettre bou ordre dans votreservice. Si vous n'en êtes pas capables, cé-
dez là place à d'autres.Une police bien organisée et bien faite doit 1
pouvoir assurer uu ordre parfait à Hanoi,même s'il y a quatre mille pousse-pousse.
GAÎON
L'EVEIL ECONOMIQUE
Fiez-vous aux statistiquesNous avons déjà fait quelques allusions à
la manière déplorable dont les statistiquesont été faites eu ludochine jusqu'à ce jour.
En fait, malgré l'apparence docte et leton pontiliant des documents administratifs,les gens au courant savent que tout celan'est qu'une vaste fumisterie et qu'en faitnous n'avons sur le pays, sa population,sou cheptel, ses ressources, ses voies navi-gables etc que des notious excessivementvagues.
Or il semble que ce mépris de l'exactitudesoit passé de mode. La direction des Ser-vices Economiques a lini par avoir honte eta recruté un spécialiste de la statistiquepour mettre un peu d'ordre et de méthodedans U documentation et fixer des règlespour la recherche des renseignements. Quel-ques hauts fonctionnaires se sont à leurtour émus du rôle ridicule qu'ils jouaienten transmettant des statistiques absurdes ouinvraisemblables; ctilscherchentà inculquer^ leurs subordonnés les mômes sentiments.
C'est ainsi que M. Bosc, résident supé-rieur du Laos, a récemment demandé à seschefs de province de faire preuve d'intelli-gence et de bon sens dans l'établissement
des statistiques.Voici la traduction en français de ce do-
cument :« Messieurs. La plupart des renseigne-
« meuts statistiques que vous me transmet-te tez sont invraisemblables. Veuillez désor-« mais user d'un peu de jngeotle en les re-« cueillant ».
Ainsi eût écrit Colbert ou Vauban.Mais la langue claire, nette du XVlIme siè-
cle u'est plus admise dans l'administrationet, pour se conformer à la traditiou iudochi-noise, M.Bosc fit transcrire sa circulaire enlangue solennelle.
C'est un beau spécimen du charabia ad-ministratif moderne. Lisez plus tôt.
Circulaire de M. le Résident Supérieur duLaos à MM. les Commissaires du Gouver-nement et Commandant du Be territoire mi-litaire.
«Il m'a été donné de constater que la plu-part des renseignements statistiques quisont adressés par les provinces à la RésidenceSupérieure, notamment sur la population,les superficies cultivées, les récoltes etc,présentent trop souvent, dans leur totalisa-
tion, un caractère d'invraisemblance quçleur enlève toute valeur documentaire. »
«.leu'ignore pas, certes, les très grandesdifficultés auxquelles vous vous heurtezdans la pratique pour recueillir et contrôlerdes évaluations que la multiplicité des races,l'incompréhension par certains groupes eth-niques du but poursuivi, et surtout les dis-tauces et la lenteur des communications,inhérentes au Laos, rendent des plus pro-blématiques. »
« Toutefois j'attacherais du prix à ce quevous apportiez un soin tout particulier àredresser dans la mesure du possible parrecoupements, comparaisons et déductions,les renseignements qui vous parviennent etqui vous paraîtront exagérés ou insuffisants.Il importe eu effet que les statistiques, to-talisées par mes soins,pour le Laos tout en-tier, permettent de se lormer sur le pays,sinon une opinion rigoureusement précisedans les détails, du moins une opiuiou d'en-semble conforme, dans ses grandes lignes,à la réalité et justifiant les possibilités éco-nomiques que laisse espérer la mise en va-leur progressive et rationnelle du pays.» ! ! !
J. Bosc
UNE UTILE CAMPAGNE DE PRESSEDepuis quelque temps notre confrère
Saïgonnais l'Opinion fait uue très bonnecampague pour iutéresser les agriculteurstant Annamites que Français de Cochinchi-ne à l'élevage non pas de l'aigrette ou ducheval de course, de Pautructie ou du zè-bre, mais tout simplement de ces deux sym-pathiques animaux du pays : le cochou etle poulet.
Il y a longtemps qu'à YEceil nous avonsdénoncé la tendance des Concours Agrico-les à douner toute leur attention au cheval,à n'accorder aux animaux d'une utilité plusimmédiate, tels que le buffle, le cochon et lepoulet, qu'une attention distraite et à gar-der vis-à-vis des fruits, légumes et laitagesla plus parfaite indifférence.
C'est grotesque au suprême degré et c'estpourquoi nous suggérons que des concourshippiques aient lieu pour les chevaux et queceux-ci soient exclus desconcours agricoles.
Nous estimons que l'importation d'unverrat de bonne race et son acclimatementa plus d'importance pour l'Indochine quel'arrivée par un paquebot de douze splen-dides étalons arabes.
Des essais, quedis-je : des essais? des dé-monstrations ont été faites au Tonkin parM. Borel, colon à Sontây, telles qu'il a fallu4oute l'indifférence de l'administration à l'é-gard du bien être du petit peuple, pour nepas chercher à en faire profiter tout lepays. Avec les races améliorées on obtientavec la même dépense et dans un tempsplus court des animaux beaucoup pluslourds et d'une viande de qualité supérieu-re. Or il n'y a pas besoin d'être un grandsavant pour en déduire qu'en répandant cesraces dans les villages et en encourageant lespaysans à améliorer leur élevage on procu-re à une population sous alimentée une aug-mentation considérable de nourriture.
Tandis qu'un étalon revenant à 50.000fres permettra à quelques douzaines d'a-mateurs de gagner des prix aux courses età quelques centaines de spectateurs de s'a-muser deux ou trois après midi par au àfaire des paris, qui n'enrichissent en rien lepays, un verrat revenant à 4 ou 5.000 frespermettra à quelques ceulaiues de truies dedonner quelques milliers de porcs qui, dansle même temps et avec la môme nourritureque leurs cousins de la branche maternelle,pèseront quarante kilos de plus ; mettonspour cinq ans d'activité du verrat dix mil-le fils, petits fils et arrières-petits fils soit400.000 kilos de viande en plus, c'est-à-dire de quoi faire manger à dix mille An-namites plus de viande qu'aucun de leurs
ancêtres n'en a jamais mangé.Dès lors si le Protectorat accorde 500 p.
de primes aux chevaux à un coucours ildevrait en accorder cinq mille aux porcs,et autant, d'ailleurs, aux poulets ; et lesproduits choisis des reproducteurs primésdevraient être distribués aux huyeus pour yservir eux-mêmes de reproducteurs ("les ver-rats, pas les quau huyèu).
11devrait être passible en moias d'unedouzaine d'années de transformer complè-tement de cette mauière les couditiousd'existence de la population aunamile.
Seulement nous ne savous que trop cequ'où va nous répoudre : Da minimis noncurât praetor. 11. C.
8 U'B VKIL JCCt>J»4JM«$U£
Le train de nuit de Huê à Tourane. Grâce à.son énergie M. le Gouverneur Gé*lierai Baudoin avait réussi à jforcer la Diree*tion des chemins de fer à créer un train denuit quotidien entre Hue et Tourane, trainqui faisait gagner un jour aux voyageurs etsurtout aux correspondances de Hanoï à Sai-gon.
M. Baudoin n'eut pas plus tôt quitté l'In-dochine que ce train fut supprimé et rem-placé par uu traiu heddomadaire, sans at-tendre que la bonne saison et la foire deHanoi lui aient permis de faire ses preuves.
Evidemment pour ceux qui n'arriveut pasà voir plus loin que leur petite sphère d'ac-tion et dont l'esprit est absolument fermé àtoute conception d'intérêt générai, il est na-vrant de voir ce train faire le voyage à peuprès à vide avec un voyageur par-ci par-làet quelques sacs postaux. Ils tiennent si peude place, ces sacs ! Us ne remuent guère etfont peu de bruit ! aussi est-on facilementamené à les considérer comme inexistants.
Nous avons confiance en M. le Gouver-neur Général Merlin pour empêcher que nesoit ainsi sabotée l'oeuvre commencée del'amélioration générale des transports par lavoie de terre de Saigon à Hanoï.
Comment! le.Gouvernement Général lais-se la direction du Tourisme dépenser sur
celle côte d'Annam 150.000 p. pour cons^truire trois inutiles micropalaces dont l'ex-ploitation coûtera au moins 15.000 piastrespar an au budget général soit,avec l'intérêt,du capital, l'entretien et l'amortissement30.000 p. par an, et il laisse la direction deschemins de fer supprimer un train qui nerevient probablement pas à cette somme etfait gagner un jour entier sur le trajet ! C'esttoujours Gribouille Roi.
Que pour ce tombeau qu'est Huê et cevillage qu'est Tourane ce train de nuit soitune dépense excessive, c'estévident ; mais ilne s'agit ni de Tourane ni de Huê mais duTonkin et de la-Cochinchine et nu jour degagué sur la correspondance qu'échangentces deux pays a une répercussion sur le dé-veloppement économique de'l'Indochine!
D'ailleurs ce train de nuit a un horaire quinous paraît bien critiquable.
11arrive de Dônghà à 19 h.18 et ne re-part pour Tourane qu?à 91 h. Pourquoi 1 h.42 d'arrêt à Une? Il nous semble que 12 mi-nutes suffiraient largement ce qui permet-trait d'arriver à Tourane non plus à l'heurebarbare d'une heure du matin mais à 23h.1/2, et même à 23heures car réellement qua-tre heures pour faire 105 km. c'est une de-mi heure de trop.
Or pour lés voyageurs, arrivera onze heu-res du soir an lieu d'une hewe du matin çàchange la question. On arrive à Phôlel avantque tout le monde ne soit couché, eu a tieuxheures de sommeil de plus soit six heuresau lieu de quatre, si l'on doit prendre l'au-tomobile le lendemain matin. Même obser-vation dans le sens inverse.
Mais c'est surtout du courrier qu'il s'agit ;du courrier pour lequel nous réclamons oesautomobiles spéciales ue transportant pasles voyageurs. Eh bien ! si l'on arrivait àTouraue à onze heures du soir, l'automobi-le postale portant le courrier direct pour-rait partir à minuit pour arriver à Quinhoueà midi et de Quinhoue à 13 heures pour ar-river dans la nuit à tvhatrang. Le courrierprendrait ainsi le train de jour pour Saigonet arriverait le dimanche à 6 h. au lieu dulundi matin — C'est ce qu'avait préconiséM. Lochard; seulement c'était le train de nuitdu nord qu'il supprimait au lieu de celui duSud. Nous croyons que l'idée est plus facile-ment réalisable comme nous la présentons.D'ailleurs le développement deDalat va bien-tôt rendre nécessaire le maintien d'uu trainde nuit au moins hebdomadaire de Saigonà Tour Tjame, avec correspondance surNhatrang. BARBJSIER
NOS PLANS DE DALATNous donnons aujourd'hui les deux der-
niers cartoùs pris dans le plan de Dalat au1 : 5 000.
Le premier donne le quartier qui s'éteudentre la gare et le cercle sportif,
Devant la gare, séparé de celle-ci parun jardin,est prévu un quartier à construireen boutiques; puis au centre du carton buesérie de petits lots de façon à ce quesoient plus près de la gare ceux qui n'ontpas leur automobile. Eu face de la gare setrouveront les deux hôtels prévus en plusdu grand hôtel actuel. Ce sera surtout unhôtel du commerce, pour les voyageurs nefaisant qu'un court séjour. Derrière la gareun quartier est réservé aux industries:scieries, ateliers de constructions mécani-ques, ateliers d'entrepreneurs, ébénistes,magasins à matériaux de construction etc.Au delà, marqué par les lettres Q.I. le quar-tier indigène, qui figure dans le premierplan de notre dernier numéro.
Séparés des lotissements par un vallonaménagé en bosquets sont les collèges; ,collège de garçons et collège de jeunes filles,construits nou pas selon les vieux prin-cipes comme de sombres bagnes, mais surle modèle des collèges de plein air installésen France à la suite de la campagne deM. Demolins par l'initiative privée :. bâti- ,ments séparés et très aérés, n'écrasant parle paysage par leur masse, et entourés de;maisons de professeurs, éparpillées dans les
jardius. Les collèges ont accès sur les ter-rains de sports où l'on trduve un amphi-théâtre utilisant une disposition naturelle du,terrain avec terrains de ballon, de courses,bassin de natation alimenté par le Camly,etde l'autre côté du vallon cours de tennis et
landes à golf avec les constructions ducercle sportif.
',
Notre second Carton s'étend des hôpitauxet de la chute du Camly d'une part, à lavilla du Gouverneur général d'autre part.
.Celle-ci, occupe une : position dominante(à0 m..plus haut que le lac) et aura une vue,par-dessus un vaste quartier d'habitationsprivées. ., , .-,.,•..
Si nous considérons ce plan nous voyonsà quelle impasse nous acculaient des erre-ments que beaucoup, voudraient voir conti-nuer .Notre carton contient.en dehors des lotsdéjà concédés, euviron deux cents lots dontquelques-uns assez importants.nn plus graudnombre moins importants et une plus forteportion de dimensions plus modestes. Si
l'on écoutait certaines personnes, au lieu de200 lots disponibles ou n'en aurait pas euquarante. Voyez la propriété Ribérolles, pat-exemple -s;elle équivaut à cinq lots du nou-veau projet.
j. De si gros, lots ne seront adjugés désor-mais que contre l'engagement de construire
-une villa de tout premier ordre. Ceux quivoudront un parc n'auront qu'à demanderdes concessions à quelques kilomètres ducentre urbain. Il ne manque pas dans lesenvirofls de terrains pour un grand nombre
-de beaux domaines. Mais il est inadmissibleque les richards et les spéculateurs acca-parent en plein centre des terrains et com-promettent le développement harmonieuxde la ville.
L EVEIL ECONOMIQUE !»
Monsieurle GouverneurGénéralMerlin à Vinh-Bènlliuv
Nous parlons souvent de Vinh-Bênthuy dans fEveil
Economique ; nous en soulignons l'importance commercia-
le, nous en prédisons le bel avenir économique, nous es-
sayons desecouer la torpeur de nos
chemins de fer et de leur arracher un
service de nuit convenable, nous
suggérons un service postal par autos
et chemin de 1er un peu plus inten-
se t>t plus perfectionné de Vinh a
Nhatrang ; nous attirons l'attention
s"r le débouché du Laos par ce port-
Nous croyons que tout de même on
commence à se rendu compte en haut
lieu qu'il y a là une ville d'avenir,
que Clé du Laos est destiné à devenir
un port très important et un grand
centre de commerce et d'industrie.
En ce moment les études se pour-
suivent en vue de l'amélioration et de
l'aménagement du
port ; il est ques-
tion de couper un
canal directement
entre Bôhthuy et la
mer pour éviter un
détour par l'estuaire
et la barre du fleuve;
et ce canal serait à
écluse pour permet-
tre l'entrée et la sor-
tie des navires en
tout état de mer.
En attendant un navire de
1.500 tonnes, d'une construc-
tion spéciale pour ce genre de
rivières, est venu récemment
sans aucune difficulté à Bên-
thuy et ce n'a pas été un petit
événement.
Dans un prochain numéro
nous donnerons quelques dé-
tails, avec des photographies,
sur la puissante centrale élec-
trique en voie d'achèvement
à Bênthuy et qui déjà fournit
aux deux villes une lumière é-
clatante. Nos lecteursse feront
une idée des espérances qu'on peut fonder sur Bênthuy
quand nous leur dirons que cette centrale, plus puissante
que celle de Hanoï, est la seconde en importance de toute
l'Indochine.
Aussi était-il naluiel que M. je
Gouverneur Général Merlin, montant
par voie de terre de Saigon à Hanoï,s'arrêlât un jour franc à Vinh. Une
réception lui fut faite, organisée parMonsieur l'administrateur Saint Pou-
lof, qui fut tout à l'ait remarqua-ble ; ville magnifiquement décorée
et pavoisée, cérémonies et réjouis-sances indigènes extrêmement pitto-
resques et d'un goût parfait.
Le sympathique administrateur à
l'imagination si féconde et aux dons
d organisateur si remarquables s'était
celle fois surpas-se. Longtemps on
parlera à Vinh de
ces l'êtes dont le
souvenir perpétue-ra celui du passagede M. le Gouverneur
Général Merlin.
M. Saint Pou lof
a, depuis, en inten-
dant fidèle, remis les
clefs de la mai-
son au nouveau
résident, M. Chatel, et c'est
de nouveau dans un rôle
plus effacé qu'il continue à
bien servir les intérêts de-
la province. Celle-ci a main-
tenant en la personne de
M. Chatel un chef énergi-
que, aimable et sans repro-
che, un vrai Bavard adminis-
tratif, et nous sommes cer-
tain que Vinh-Bênthuy, no-
tre Clé du Laos, va prendre
avec lui une nouvelle im-
pulsion.
H. C.
Monsieur le Gouverneur Général Merlin à Vinh
Vinh. Fèlesen l'honneur de M. le Gouverneur Général Merlin — Chanteuses annamites
Vinh. Fêles en l'honneur de M. le Gouverneur Général MerlinFemmes des montagnes
lî L'EVEIL ECONOMIQUE
La dernière, enfin, est encrêpe marocain uni et marocainbrodé de lacet et se Doue gra-cieusement derrière.
La première est en reps gris La seconde, en velours bleu, blouse Entièrement plissée, la troi-et le tablier de devant détaché ; à la taille dans une ceinture de peau sième est en crêpe Georgette.la ceinture, la corsage sont gar- blanche brodée de soie bleue. Le bas Une résille de perles formenis d'une broderie rouge et de la jupe est garni d'applications de les manches courtes et la cein-noire. peau blanche. ture.
Croquis des Modes de la Femme de France, 84t rue Lafayette. — PARIS.
L'EVfiiif'ÉCOftOMlbÛE
Voyage de Henri Mouhot au Cambodge en 1859(Suite voir n°* 329, 330, 332, 334,335)
Battambaug est d'origine assez récente ; sil n'y a guère qu'un siècle qu'autour des rui- enés deBassette se groupait encore une nom-breuse population cambodgienne qui a dis- cparu en entier à la suite des guerres réité- crées que ce pays a eu à soutenir contre les sSiamois. c
Les habitants de cette province furent em-menés captifs par les vainqueurs, qui peu- iplèreut de la sorte plusieurs parties désertes ]de leur pays. !
C'est ainsi que l'on voit à Siam et au Laos ;des provinces entières dont la plupart des ihabitants sont d'origiue cambodgienne. j
Dépeupler une province pour en peupler ]une autre est, à peu près, toute l'économiepolitique de l'Orient moderne.-Engourdi parla mollesse et la servitude, il dort insoucieuxsur les ruines de l'Orient antique, ruiues quin'out désormais d'éloquence et de leçons quepour les fils de l'Occident.
En remontaut la rivière de Battambaugl'espace de douze à treize lieues, dans la di-rection du sud, on arrive à un des premiersmonts détachés d'une des ramifications dela grande chaîne de Poursat. A ses pieds estune misérable pagode d'origine récente ; dansleseuvirons sont dispersésquelques hameaux,tandis que sur le sommet aplani du montmême se trouve le monument en ruines deBanone. Huit tours sont reliées par des ga-leries et communiquent de deux côtés, parun mur de terrassement, à une tour centralequi a plus de huit mètres de diamètre etvingt d'élévation.
L'édifice est de plain-pied, bâti en pierrede grès, et doit remonter à la même époquequeBassette. Quoiqu'il n'y ait rien de par-ticulièrement remarquable, ce qui est restédebout dès tours et des galeries u'en indi-
que pas moins un travail imposant, beau-
coup de goût dans l'ensemble, d habiletédans la construction et d'art dans les dé-tails. Ce monument, de môme que tous ceuxde la province d'Ongkor, contraste autant,parla nature de ses matériaux, avec lesconstructions de briques et de faïence del'architecture siamoise, qu'avec les fragileset puérils monuments de l'art chinois.
Danone devait être un temple ; on voitencore dans la cour centrale, et aux deuxpetites tours opposées qui sont reliées parune galerie, uu grand nombre d'énormesidoles bouddhiques, probablement aussi an-ciennes que l'édifice lui-même, et entouréesd'une infinité d'autres petites divinités quiparaissent dater de toutes les époques.
Au pied du mont voisin se trouve uneprofonde caverne aux voûtes élevées, som-bres, et aux blocs calcaires desquelles pen-dent de belles stalactites. Ou n'y pénètrequ'en rampant l'espace de plusieurs mètres.Comme l'eau qui découle de ces stalactitesest regardée comme sainte par les Cambod-
giens, qui lui attribuent, entre autres vertuset propriétés, celle de posséder la connais-sance du passé, du. présent et de l'avenir, etd'en réfléchir les images comme une glace,les dévots s'y rendent encore de temps entemps en pèlerinage pour demander à ceseaux de leur rendre la santé ou de jeter deslumières sur leur sort ou celui du pays, etpour adresser quelques prières aux nom-breuses idoles que l'on trouve partout épar-
ses dans les anfracluosités des rochers ou 1entassées sur le sol. i
Le temple de Wat-Ek se trouve dans la <direction opposée à celle de Banone, et àdeux lieues de Battambang. C'est uu édificeassez bien conservé, probablement de l'âgedu précédent.
Après avoir visité les ruines dont nousvenons de parler, le 20 janvier, au lever del'aurore, M. Sylvestre et moi nous partîmespour Ongkor, situé au nord-est du lac, et le22 nous arrivâmes à l'embouchure d'un pe-tit cours d'eau que dans la saison des pluiesnous aurions pu remonter presque jusqu'àla nouvelle ville.
A deux milles au-dessus de son embou-chure, nous quittâmes notre bateau poursuivre pendant un peu plus d'une heure uneancienne chaussée encore praticable, et noustraversâmes une longue plaine aride, sansarbres, sablonneuse et couverte de hautesherbes.
An sud, elle est bordée par la chaîne dés
montagnes des Somrais, qui est une ramifi-cation de celle de Kôrat ; à l'ouest, par Jejoli mont Chrône, dans le voisinage duquelon voit de loin une haute tour eu pierresqui est avec la chaussée le premier vestigeque l'on trouve de l'ancienne civilisation, deces lieux.
Arrivés à Ongkor, nous fîmes halte dansun petit caravansérail à moitié détruit parles voyageurs de toute espèce, qui en ontarraché tout ce'qu'ils ont pu de bois pourfaire cuire leur riz. Le Cambodgien n'est pashospitalier et il n'admet que rarement unétranger dans son intérieur ; s'il le fait, cen'est que pour un temps très limité, con-trairement aux usages des pays voisins.
Nokhor ou Ongkor était la capitale del'ancien royaume du Cambodge, ou. deKhmer, si fameux autrefois parmi les grandsEtats de l'Indochine, que,la seule traditionencore vivante dans le pays rapporte qu'ilcomptait cent vingt trois tributaires, unearmée de cinq millions de soldats, et queles bâtiments du trésor royal couvraient àeux seuls un espace de plusieurs lieues.
Dans la province qui a conservé le mê-me nom et qui est située à ,l'est du grandlac Touli Sap., vers le quatorzième degré delatitude et le cent deuxième de longitude à
l'orient de Paris, se trouvent des ruipes seimposantes, fruit d'un travail tellement pro-digieux, qu'à leur aspect on est saisi de laplus profonde admiration, et que l'on sidemande ce qu'est devenu le peuple puis-sant, civilisé et éclairé, auquel ou pourraiattribuer ces oeuyres gigantesque?.
Uu deces temples surtout, qui figureraitavec honneur à côté de nos plus belles basi-liques, et qui l'emporte pour le grandiosesur tout ce que l'art des Grecs ou des Ro-mains a jamais édifié, fait un coustrasteétonnant et peu ble avec le triste état debarbarie dans lequel est plongé ce qui restedes descendants du grand peuple, auteur deces constructions.
Malheureusement le temps qui ne respec-te rien, les invasions de barbares venus detous les points de l'horizon, et dernièrementles Siamois modernes, peut-être aus.-i lestremblements de terre, ont bouleversé laplus grande partie de ces somptueux mo-numents. L'oeuvre de destruction continuemême pour ceux qui s'élèvent encore, im-posants et majestueux, à côlé d'amas dedécombres et c'est eu vain que l'on cher-che d'autres souvenirs historiques de tousles rois qui ont dû se succéder sur le trônede l'auguste royfxujne Maha'Nokher-Kftmer, que celui d'un roi lépreux auquelquelques-uns attribuent la fondation dugrand temple. Tout le reste est totalementoublié ; les quelques inscriptions qui cou-vrent certaines parois sont indéchiffrablespour les lettrés du pays, et lorsque l'on in-terroge les Indigènes sur .les fondateursd'Ongkor-Wat, ils fout invariablement unedeces quatre répopses :« C'est l'ouvragedu roi des anges, Pra-Euu, » ou bien •.« C'est l'oeuvre des géants,» ou encore :« on doit ces édifices au fameux roi lé-preux, » ou enfin : « ils se sont créés d'eux-mêmes. »
Un travail de géants. L'expression cer-tainement ser.ait juste si on l'employait aufiguré pour parler de ces travaux prodigieuxdont la vue seule peut donner une justeidée, et dans lesquels la patience, la forceet le génie de .l'homme semblent s'être sur-
l passés, afin de confondre l'imagination ets laisser des preuves de leur puissance auxi .générations futures.
fitivez la BIÈHE HOMMEL
14 LEVEIL ECONOMIQUE
FUMEZ LE "GLOBE"Chose étrange, cependant, aucun de ces i
monuments ne semble avoir été créé en 1vue de servir d'habitation ; tons semblent Iporter le cachet des idées du bouddhisme.Dans le palais même, statues et bas-reliefs ine représentent que des sujets exclusive-ment civils ou religieux ; c'est une suitede rois entourés de leurs femmes, la tête et Ile corps chargés d'ornements, tels que bra- icelets et colliers, et vêtus d'uu étroit lan-gouti.
Partout, d'ailleurs, on découvre des mon-ceaux de débris de porcelaiue et de poterie,beaucoup d'ornements, des instruments defer, des lingots d'argent, pareils à ceux euusage comme monuaie en Cochinchine etappelés naines, mais beaucoup plus gros.
Les naines actuelles pèsent trois centsoixante-dix-huit grammes.
Ce qui a pu faire choisir cette localité depréférence à d'autres peut-êlre plus avanta-geuses sous bien des rapports, c'est sansdoute la position centrale qu'elle occupe ;car le ir.iuerai d'or dont nous avons recon-nu 1 existence dans une roche de quartz duvoisinage ne doit entrer que pour peu dansce choix, je le suppose du moius.
Située à quinze milles du grand lac, dansune plaiue en grande partie sablonneuse etaride, sous tons les rapports en un mot, àmoins que la nature du terrain n'ait changé,la métropole d'un grand empire aurait trou-vé sur les rives du grand fleuve un emplace-ment plus abondant en ressources, et offrantsurtout des communications faciles.
Quoique sans la moindre prétention enscience architecturale, non plus qu'eu ar-chéologie, j'essayerai cependant de décrirece que j'ai vu et senti à Ongkor, dans leseul espoir de contribuer, selon mes faiblescapacités, à enrichir d'un nouveau champ leterrain de la science et d'attirer sur une scè-ne nouvelle l'attention des savants qui foutde l'Orient l'objet de leurs études spéciales.
Nous commencerons notre étude par letemple d'Ongkor, qui est le plus beau etsurtout le mieux conservé de tous ces mo-numents ; c'est-aussi le premier qui souritau voyageur, lorsqu'il arrive d'Ongkor laneuve, lui fait oublier les fatigues du voya-ge, le transporte d'admiration et le remplitd'une joie bien plus vive encore que ne leferait la rencontre de la plus riante oasisau milieu du désert. Subitement, et commepar enchantement, on se croit transportéde la barbarie à la civilisation, des profon-des ténèbres à la lumière.
Avant d'aller plus loin, toutefois, noussentons le besoin d'exprimer ici notre pro-fonde gratitude envers le digne missionnai-re deBattambang, M.l'abbé E.Sylvestre.qui,avec une complaisance sans borne et une ar-deur infatigable, a daigné nous accompagnerdepuis sa résidence nous guider partout aumilieu des épaisses forêts qui couvrent unepartie des ruines, et auquel nous devonsd'avoir pu recueillir bon nombre de maté-riaux dans un espace de temps assez court.
Lorsque de Battambang on se rend à Ong-kor, après avoir coupé le grand lac, de l'unà l'autre des cours d'eau qui traversent cesdeux localités, on s'engage dans un ruisseauque l'on remonte l'espace de d'eux millesdans la saison sèche, puis ou arrive à unendroit où il s'élargit quelque peu et formeun petit bassin naturel qui lient lieu déport.De là une chaussée eu terre, assez élevéepraticable encore et qui s'étend jusqu'à la'limite que les eaux atteignent à l'époque del'inondation annuelle, c'est-à-dire sur unespace de trois milles, conduit à Ongkor la
neuve, bourgade insignifiante, chef-lieu de ila province actuelle et située à quinze mil- iles au nord nord-ouest des bords du lac.
Le vice-roi de la province de Battambaug ise trouvait à Ongkor au moment de notrevisite : il venait de recevoir l'ordre du gou-vernement siamois d'enlever uu des plus pertits mais en même temps un des plus jolismonuments d'Ongkor et de le transporter àBangkok.
Nous trouvâmes dans la personne du gou-verneur d'Ongkor un homme beaucoup plusaffable et beaucoup mieux élevé sous tous lesrapports que celui de Battambang. Je luioffris pour tout présent un pain de savon,et M. Sylvestre deux feuilles lilhographiéesreprésentant des militaires français, et nousfûmes aussitôt dans les bonnes grâces deSon Excellence.
11s'approcha de moi et passa sa main dausma barbe avec une sorte d'admiration.
« Que dois-je faire pour faire croître lamienne ainsi ? dit-il. Je désirerais eu avoiruue pareille. Ne conuaîtriez-vous pas unmoyen pour la faire pousser ? >
Eufiu il nous promit un chariot pour fai-re conduire nos bagagesà Ongkor-Wat, ain-si qu'une lettre pour nous recommander auchef du district et lui ordonner de nous ac-corder tout ce que nous lui demanderions.Le lendemain, nous nous mimes en route.Nous traver.-âmes d'abord le chef-lieu mo-derne qui ne compte pas beaucoup plus demille habitants, tous cultivateurs, et à l'ex-trémité duquel se trouve un fort d'un millecarré ; cest une muraille crénelée, construi-te en beaux blocs de concrétions ferrngi»ueuses tirées des ruines. Eufiu, après troisheures de marche dans un sentier couvertd'un lit profond de poussière et de sable fiu
qui traverse une forêt touffue, nous débou-châmes tout à coup sur une belle esplana-de pavée d'immenses pierres bien jointesles unes aux autres, bordée de beaux esca-liers qui en occupent toute la largeur et
ayant à chacun de ses quatre angles deuxlions sculptés dans le granit.
Quatre larges escaliers dounent accès surcette plate-forme.
De l'escalier nord, qui fait face à l'entréeprincipale, on longe pour se rendre à cettedernière une chaussée longue de deux centtreute mètres, large de neuf, couverte ou
pavée de larges pierres de grès et soutenuepar des murailles excessivement épaisses.
Cette chaussée traverse uu fossé d'unegrande largeur qui entoure le bâtiment, etdont le revêtement, qui a trois mètres dehauteur sur un mètre d'épaisseur, est aussiformé de blocs de concrétions ferrugineu-ses, à l'exception du dernier rang, qui esten grès, et dont chaque pierre à l'épaisseurde la muraille.
Epuisés par la chaleur et une marche pé-nible daus un sable mouvant, nous nousdisposions à nous reposer à l'ombre desgrands arbres qui ombragent l'esplanade,lorsque, jetant les yeux du côté de l'est, jerestai frappé de surprise et d'admiration.
Au-delà d'un large espace dégagé de tou-1 te végétation forestière s'élève, s'étend une
immense colonnade surmontée d'un faite1 voûté et couronnée de cinq hautes tours.
La plus grande surmonte l'entrée, les qua-tre autres les angles de l'édifice ; mais tou-
> tes sont percées, à leur base, en manière, d'arcs triomphaux. Sur l'azur profond du1 ciel, sur la verdure intense des forêts de! l'arrière-plan de cette solitude, ces grandes1 lignes d'une architecture à la fois élégante1 et majestueuse me semblèrent, au premier
abord, dessiner les contours gigantesquesdu tombeau de toute une race morte !
Les ruines de la province de Battambang,quoique splcndides, ne peuvent donner uneidée de celles-ci, ni même laisser supposerrien qui en approche.
En effet, peut-on s'imaginer tout ce quel'architectural a peut-être jamais édifié de
plus beau, transporté dans la profondeur deces forêts, dans un des pays les plus reculésdu monde, sauvage, inconnu, désert, où lestraces des animaux sauvages onteffacécellesde l'homme, où ne retentissent guère quele rugissement des tigres, le cri rauque deséléphauts et le brame des cerfs.
Nous mîmes une journée entière à par-courir ces lieux, et nous marchions demerveille en merveille, dans uu état d'extasetoujours croissant.
Ah ! que n'ai-je été doué de la plumed'un Chateaubriand ou d'un Lamartime, oudu pinceau d'un Claude Lorrain, pour faireconnaître aux amis des arts combien sontbelles et grandioses ces ruines peut-être in-comparables, seuls vestiges d'un peuple quin'est plus et dont le nom même, commecelui des grands hommes, artistes et souve-rains qui l'ont illustré, restera probable-ment toujours enfoui sous la poussière etles décombres.
J'ai déjà dit qu'une chaussée traversantun large fossé revêtu d'un mur de soutène-ment très épais conduit à la colonnade, quin'est qu'une entrée, mais entrée digne du
grand temple. De près, la beauté, le fini etla grandeur des détails l'emportent de beau-
coup encore sur l'effet gracieux du tableauvu de loin et sur celui de ses ligues impo-santes.
Au lieu d'une déception, à mesure quel'on approche, on éprouve une admirationet un plaisir plus profonds. Ce sont toutd'abord de belles et hautes colonnes car-rées, tout d'une seule pièce ; des portiques,des chapiteaux, des toits arrondis en coupo-les ; le tout construit en gros blocs admira-blement polis, taillés et sculptés.
A la vue de ce temple, l'esprit se sentécrasé, l'imagination surpassée ; on regarde,on admire, et, saisi de respect, on reste si-lencieux ; car où trouver des paroles pourlouer une oeuvre architecturale qui u'a peutêtre pas, qui n'a peut-être jamais eu sou
équivalent sur le globe.L'or, les couleurs ont presque totalement
disparu de l'édifice, il est vrai ; il n'y reste
que des pierres ; mais que ces pierres par-lent éloquemment ! Comme elles proclamenthaut le génie, la force et la patience, le ta«
lent, la richesse et la puissance des « Kmer-dôm » ou Cambodgiens d'autrefois !
Qui nous dira le nom de ce Michel-Angede l'Orient qui a conçu une pareille oeuvre,en a coordonné toutes les parties avec l'artle plus admirable, en a surveillé l'exécutionde la base au faîte, harmonisant l'infini etla variété des détails avec la grandeur del'ensemble et qui, non content encore, asemblé chercher partout des difficultés pouravoir la gloire de les surmonter et. de con-fondre l'entendement des générations à ve-nir !
Par quelle force mécanique a-t-il soulevéce nombre prodigieux de blocs énormes
jusqu'aux parties les plus élevées de l'édi-fice, après les avoir tirés de montagneséloignées, les avoir polis et sculptés ?
Lorsqu'au soleil couchant mon ami et moinous parcourions lentement la superbechaussée qui joint la colonnade au temple,ou qu'assis en face du superbe monument
L*EVÉÏL ÉCONOMIQUE 15
principal, nous considérions, sans nous las-ser jamais ni de les voir ni d'en parler, ces
glorieux restes d'une civilisation qui n'estplus, nous éprouvions au plus haut degrécette sorte de vénération, de saint respectque l'on ressent auprès des hommes de
grand génie ou en présence de leurs créa-tions.
Mais en voyant, d'un côté, l'état de pro-fonde barbarie des Cambodgiens actuels, de
l'autre, les preuves de la civilisation avan^cée de leurs ancêtres, il m'était impossiblede voir daus les premiers autre chose queles descendants de Vandales, dont la rages'était exercée sur les oeuvres du peuplefondateur, et non la postérité de celui-ci.
Que ti'aurais-je pas donné pour pouvoirévoquer alors une des ombres de ceux quireposent sous celte terre, et écouter l'his-
toire de leur longue ère de paix suivie sansdoute de longs malheurs ! Que de chosesn'eût-elle pas révélées qui resterout toujoursensevelies dans 1 oubli !
Ce monument, ainsi qu'on peut le voir
par le plan général, qui éh dbtitièrà uneidée plus claire que la description techdiqiièla plus détaillée, se compose de deux carrésde galeries concentriques et traversées à
angle droit par des avenues aboutissant àuu pavillou central, couronnement de l'édi-fice, saint des saints, pour lequel l'architecte
religieux semble avoir réservé les détailsles plus exquis de son ornemeutatiou. DaUsce tabernacle, une statue de Bouddha, pré-sent du roi actuel de Siam, trône 'encore,,desservie par de pauvres talapoins dispersésdans la forêt voisine, et attire de loin euloin à ses pieds quelques fidèles pèlerius.
Mais que sont ces dévotions comparées auxsolennités d'autrefois, alors que les princeset rois.de i'Extrême-Orient venaient en per-sonne rendre hommage à la divinité tuté-laire d'uu puissant empire ; que des mil-liers de prêtres couvraient de leurs probes,sious les gradins et les terrasses de Ce tem-
ple iniméuse ; que du haut de ses vingt-quatre coupoles le son des cloches répoû-dait au carillon des iuuombràbles pagodesde la capitale voisine ; de cette Ongkor laGrande, dont l'enceinte de quarante kilo-mètres dé pourtour a pu, certes, couiéhirautant d'habitants que les plus peupléesmétropoles de l'Occident ancien ou moder-ne !
(à suivre)
CHRONIQUE INTERCOLONIALELa situation économique de
l'Afrique Occidentale Françaiseen 1922
Le mouvement général du commerce, pou**l'année 1922, s'est élevé en Afrique occi-dentale française à 662.862.130 francs, dont351.508.480 f. à l'importation et 311.353.650 f.à l'exportation.
La part de chaque colonie de la Fédérationest la suivante :
Importations Exportationsfrancs francs
Sénégal .... 233.7U3.5I5 192.950.148Dahomey . . . 42 198.789 41.894.132Gôte d'Ivoire . 37.749.898 48.530 '218Guinée .... 30.666.485 21.253.562Soudan.. . . . 15.076.675 2 098.307Haute Voira. . 1.513:118 4 027.313
Totaux . . 351.508.480 311.353.650La diminution de 45.000.000 francs sur
l'année précédente n'est qu'apparente et pro-vient de la baissé des prix, les quantités enre-gistrées en 1922 à<l'importation comme à l'ex=portation étante au contraire, en augmentationsensible.
Le Thiès-KaYes est complètementterminé
La liaison du chemin de fer Thiès-Kayes estun fait accompli depuis le 5 septembre.
Désormais Bamako est à 38 heures de Da-kar sans transbordement.
Toutefois, par suite de crues annuelles dela Falémé, les remblais de la voie ferrée duThiès-Kayes se sont affaissés en plusieurs ed-droitsetles communications interrompues surun parcours de 26 km. Il faut croire qu'en vuedé la Visite ministérielle, les travaux de rem-blaiement, trop activement poussés l'ont étéaux dépens de la solidité. La voie est paraît 41en divers points sous deux mètres d eau. Etun ttoûVél appel au recrutement mossi a étéfait. De cette fâçùû, le travail pourra êtrecomplètement terminé dans les délais impar-tis pour la visite de M. Albert Sarraut, fixéeau 2S'octbbrè prochain.
La crise économique de laNouvelle-Calédonie diminue
Pendant le premier trimestre 1923, les im-portations de provenance française ont été dfe2.954.347 francs en augmentation de t.486.531francs sur les arrivages de la période corres-pondante de l'année précédente.
Par contre, les importations de provenanceétrangère présente une différence en moins de536.5M francs.
Néanmoins, lécoitimercé général d'hnpor--tation présente pour cétls première par-tie de
l'année 1923 un excèdent d'uu million de dfrancs sur l'année 1922. '
En ce qui concerne les exportations sur la
Métropole qui s'élèvent à 4.970.044 francs, il <
y a également à signaler une augmentation de 1632. '.64 francs sur les résultats de la périodecorrespondante de 1922.
Pour équilibrer le budget de la colonie, laChambre de Commerce de Nouméa s'est mon-trée favorable à l'établissement d'une nouvelletaxe de 4 pour 100 sur tous les produits im-
portés sauf la farine.
Essor Colonial
Le radium à Madagascar
La région de la Soavinandriana parait richeen minerais radifères. On pense que les dé-
pôts actuellement reconnus pourraient conte-nir 4 grammes de radium, c'est-à-dire la moi-tié de l'extraction mondiale à ce jour.
Le cheptel de la Grande-Ile
Le cheptel de Madagascar dépasse 7 millionsde bovidés et alimente de nombreuses indus-
tries, dérivées de l'élevage. Mais les frais de
transport actuels les empêchent de lutter dansla Métropole contre la concurrence des vian-des étrangères.
Essor Colonial
La population de l'A. O. F,
D'après un recensement récent, la Coloniede l'Afrique Equatoriale Française accuse untotal de 2.850.683 habitants se répartissantcomme suit : 2.84*,751 indigènes et 1932blancs ou assimilés, parmi lesquels 193 étran-gers.
d'Ivoire, de Bouaké vers la Comoé, 31 mil-lions 200 000 francs.
Prolongement du chemin de fer du Dahomey,de Save, versDjougou, par Parakou. Construc-tion de la ligne de Grand-Popo à Locossa, avecraccordement de la ligne i.e lotonoù à Seg-boroue ^éludes) 570.000 frs.
Construction du chemin de fer de Porlo-No-vo à Cotonou, 11 millions de francs.
2- Ports
Amélioration du port dé Dakar, 40 millionsdfi frs nes
Amélioration du port de Conakry, 3 millionscip frsncs
Port de la Côte-d'lvoir (études) 400.000
francs.
Les grands travaux eh A. O. F.
Une loi du 29 juillet modifie la répartitiondes crédits prévus pour les travaux publics dnl'A. 0. F.
•i • Chemin de Jer
Achèvenient du chemin de fer de Thiès àKayes, et édification d'un hôtel, 77 millionsde francs.
Assainissement et assistance médicale indi-gène au Sénégal. Etudes et travaux complé-mentaires en vue de l'installation de centresd'assistance médicale de l'assainissement de laligne de Thiès-Kayes et de l'aménagement del'hôpital indigène de Dakar, 250.000 francs.
Construction du chemin de fer de Bamakoà Rougouni (étudîs;, 95.000 francs.
Prolongement du chemin de fer de la Guinéede Kankan, vers Beyla (études) 360 millesfrancs.
Prolongement du chemin de fer d« la Côte-
16 L'EVEIL»-ECONOMIQUE
Buvez la BIÈRE HOMMEL
3- Fleuves
Amélioration de l'embouchure du Sénégalparla canalisation de la barre (éludes) lï5mille francs.
Essor Colonial
Un pionnier hébridaisNarcisse Mannequin,planteur à Jlélé,étail ve-
nu, il y a quelques mois, demander au climatNeo-Calédonien de lui rendre les forces qu'untrès long séjour aux Nouvelles-Hébrides luiavait fait perdre.
Le destin en a décidé autrement, NarcisseMannequin est décédé le 20 Août courant.
J'ai connu Narcisse Mannequin en 1887, lorsde ma première visite de l'archipel Hébridais,il était alors âgé de 15 ans et avait suivi auxNouvelles-Hébrides ses père et mère, colousnéo-iiébridais de la première heure. C'était àcelle époque, un entant élevé à la rude écoleou colon et qui promettait d'être,ce qu'il a été,sa vie durant, un bon et fidèle colon français.
Désireux de pouvoir travailler pour lui-mê-me, il obtint le 1er Mai 1899 de l'Etat et de laSociété Française des Nouvelles-Hébrides uneconcession gratuite à Mêle (Vaté).
Modeste, dénué d'ambition, .Narcisse Man-nequin initions ses elforls à mettre en valeurde rendement le terrain qui lui fût concédé etne cherchant pas la fortune se contenta, pourlui et les siens, de la modeste aisance.
Très droit, très ferme en ses opinions, Nar-cisse damiequiu avait au coeur, comme toutbon Français Nèo-Hébndais, I espoir de voirun jour les Nouvelles-Hébrides à jamais fran-çaises.
Narcisse Mannequin, comme tant d'autresdisparus, n'aura pu voir la réalisation de cerêve mais, j'aime à penser, et je crois ferme-ment que ses llls le verront et viendront luidire, penchés sur sa tombe : a l'ère, le rêveest devenu une réalité, les Nouvelles-Hébridessont françaises ».
A. VIGOUREUXFrance Australe
Impressions sur la Nouvelle-Calédonie
Le Major Général Sir Charles Rosenthal,quinous visitait le mois dernier, au moment dela tète nationale, publie dans le Daily Télé-graph de Sydney, ses impressions sur la Nou-velle-Calédonie" Nous nous faisons un plaisird'en extraire quelques passages:
En ma qualité d'architecte, dit Sir CharlesRosenthal, j'ai eu récemment l'occasion de vi-siter la iNouvelle-Calédonie, pour y étudiersur place l'édification d'un hôtel moderne des-tiné à recevoir les touristes.
Les premiers aspects de la Nouvelle-Calédo-nie, vue du large, sont impressionnants. ..'îleest protégée contre les grosses boules par unebarrière de coraux, qui s'étend sans interrup-tion tout autour d'elle, en une ceinture inin-terrompue qui longe la côte à une dizaine demilles.
L'intérieur de cette barrière protectrice na-turelle est parsemé d'îles innombrables, quiavec les montagnes abruptes de la grande ter-re, sont d'un elîel remarquable et constituentun tableau d'une réelle beauté.
Les détails dans lesquels Sir Charles Rosen-thal rentre pour décrire Nouméa, ne présen-teraient rien de bien nouveau pour nos lec-teurs. Notons cependant l'étonnemenl de notredistingué visiteur de ne plus trouver dès lecanon de 20 heures, qu'une ville déserte et en-dormie, où il est impossible de se procurer uneauto" ou même un simple sapin.
L'auteur décrit ensuite les fêtes du 14 juilletet la revue à laquelle il a assisté, placé à ladroite du représentant de la France.
Il note la belle allure des jeunes troupes etl'allant des tirailleurs indigènes.
11n'a garde d'oublier de conter à ses lec-teurs qu'à plusieurs reprises, la musique ajoué le God save the liing à la suite de la Mar-seillaise, délicate et courtoise attention, dit-il,
dont ses compagnons et lui-même, ont été trèstouchés.
Parlant de la réception au Cercle militaire,à laquelle il fut convié et prit la parole, SirCharles Rosenthal, rappelle les liens qui doi-vent à jamais unir la France à l'Australie.
la suite de l'article a trait au tourisme et auprojet d'édification d'un grand hôtel, pour-vu de tout le confort moderne.
Dans le but de mettre ces projets sur pied,un Comité constitué par des personnalités lo-cales influentes a été constitué. Il comprend,le Gouverneur, le Président et les membres duConseil Général, le Maire, le Directeur de laBanque,l'Agent des Messageries Maritimes, etc
Le Conseil Municipal a consenti aux promo-teurs h location pour 99 ans, pour un prixnominal de un franc par an, d'un terrain d'unehuitaine d'uectares couronnant une colline de65 m d'altitude qui domine la ville et d'où lepanorama s'étend sur les 360« de l'horizon.
L'hôtel projeté sera abondamment pourvud'eau, il aura des fosses sepliques, et seraéclairé à la lumière électrique.
Le bâtiment principal sera complété par denombreux pavillons particuliers et indépen-dants, constituant de petites résidences pourles familles qui voudront éviter la vie d'hôtelet la table d'nôte.
Les jardins de l'hôtel seront particulièrementsoignés et constitueront l'une des attractionsde l'établissement.
Au point de vue touristique, la Nouvelle-Calédonie offre de grands attraits aux visiteursétrangers ; mais les hôtels actuels ne sont passuffisants pour des touristes, habitués à plusde confort.
Les paysages sont vraiment délicieux, lecoloris de la végétation luxuriante est éclatantpartout les palmes les plus variées et les co-cotiers abondent, ainsi que les manguiers,pommiers canelles, les orangers et les manda-riniers ; il y en a partout.
Les eaux sont très poissonneuses, et la pê-=che agréable : et dans la brousse, les cerfs vi-vent en nombreux troupeaux.
Les roules sont excellentes pour l'auto-mobile. La route principale de Nouméa àBourail, qui a une longueur d'une centaine demilles, traverse de hautes montagnes; elle estbien construite; c'est au point de vue tech-nique une entreprise que l'on peut être fier demontrer.
Les excursions en pélrolctle permettentd'atteindre aux endroits les plus inaccessibleset donnent toute opportunité d'admirer lesb aulés d'un côté mirjlime très pittoresque.Le climat, est d'une douceur hivernale idéa-le et avec des facilités plus grandes au pointde vue maritime et avec l'ouverture d'un hô-tel moderne, il doit attirer amplement lestouristes Australiens et Néo-Zélandais.
Par une coïncidence des plus heureuses, etgrâce à la parfaite amabilité de M. Fay, chefde l'expédition cinématographique du « Nar-whal», qui a voulu laisser aux Calédoniens unsouvenir durable de son passage parmi eux,un panorama cinématographique du cirque deNouméa, vu des hauteurs du Mont Col'liu, apu être réalisé hier.
M. Montaigne, toujours à l'affût de l'actua-lité touristique, s'est rendu acquéreur de cefilm, qui sera projeté sur l'écran à Sydney.
Quelle plus belle réclame peut-on faire à no-tre pays, que de mettre sous leurs yeux nospayages si lumineux ?
Le Syndicat d'initiative, ne pourrait-il s'ins-pirer de cet exemple et profiter de l'obligean-ce de M. Fay, pour obtenir la cession d'uncertain nombre des films qui doivent être prisaux Loyalty et sur divers points de notre côtemaritime.
La propagande par le film et par la cartepostale artistique ne peut que nous être trèsprofitable, et nous ne retrouverons plus delongtemps l'occasion favorable que nous offre
i actuellement l'expédition du * Narwhal ».M. Montaigne reparla Sydney une fois de
, plus, non pas seulement pour ramener un cer-
tain nombre de touristes, mais pour mettre aupoint, financièrement, ses projets de construc-tion d'hôtel moderne.
La Municipalité de Nourr.éa a reçu les plansétablis par l'architecte, Sir Charles Rosenthal;de l'avis unanime, ils sont fort bien compriset répondront aux exigences et aux besoins deconfort des voyageurs les plus difficiles.
A FRAYSSE
France-Australe
N. D. L. R- — Nous parlons beau-
coup de la Nouvelle-Calédonie. C'est
que celte colonie qu'on voudrait mettresous une sorte de tutelle de l'Indochi-
ne, donne un bel exemple d initiative.Nos compatriotes n'y attendent pas
tout de l'administration; aussi, avec detrès faibles moyens, réalisent-ils plusque nous ne réalisons,nous, en Cochin-chine par exemple.
Ils ont nn syndicat d'initiative, n
Nouméa, mais ils ont surtout des hom-mes d'initiative. A lui seul M Montai-
gne a plus fait pour le tourisme en
Nouvelle-Calédonie que notre impo-sante administration du tourisme avecson personnel, ses bureaux et ses mil-lions n'a su faire en Indochine.
C'est que l'étatisme avec d'énormes
moyens ne donne que de faibles ré-
sultats.
Comparez le spectacle grotesque dela Flotte Indochinoise avec l'activité quedéploient et les résultats qu'obtiennentles armateurs de Nouvelle-Calédonie»Voilà par exemple le service Tonkin-Nouméa organisé de main de maîtresans In moindre subvention avec un
magnifique petit paquebot.Et voyez comment ces hommes d'ac-
tion savent saisir l'occasion aux che-veux.
Des touristes américains avec leurbateau le Narwhal (dont ils forment
l'équipage, seul le capitaine, leur em-
ployé, n'étant pas un touriste) prennentdes films. Vite on traite avec eux pouren avoir et s'en faire une publicité enAustralie.
Comparez avec l'Etatisme.
Une compagnie américaine de films
passe au Siam, demande au Gouverne-ment Général d Indochine quelques fa-cilités pour faire dans notre colonieune tournée de prise de vues animées.On les envoie promener: <rNous avonsnotre propre administration cinéma-
tographique, nous n'avons pas besoinde l'initiative privée : passez, passezvotre chemin ». Ceci ce passait il y a
quatre ans et nous fut raconté par M.
l'agent général à Hongkong de la Cana-, diac Pacific Railway Cie. Eh bien elle
a fait du propre, l'administration ciné-
matographique! Voyez un peu son der-nier film sur l'arrivée du GouverneurGénéral ! Ça vous rappelle un combatde nègres dans la nuit.
L'ÉVEIL ECONOMIQUE 17
CHEZ NOS CONFRÈRESPas de bâillon
La presse indigène n'aurait pins sa rai-son d'être si elle devait borner son effort àcrier: vive la France, vive la Ilépulique, enacceptant les yeux fermés toutes les mesu-res eu Indochine, même celles qui vout àl'encoutre des intérêts du peuple annamite.H planeri.it alors sur ce pays un silence demort, les Indigènes gardant par devers euxtoutes les haines, toutes les rancoeurs et lesFrançais poursuivant un règne de despotis-me inconscient. Est-ce cela qu'on désiredans un pays où les qualités françaises trou-veraient un terrain si éminement favorableà se faire valoir, où la nation éducatricepourrait faire une oeuvre si généreuse et sidigne d'un grand pays ?
Le jour où la voix annamite cessera de sefaire entendre en terre d'Annam, la mé-tropole française ne saurait se flatter d'avoiraccompli en Extrème-Asie une oeuvre civili-satrice.
La Tribune Indigène
L'Indochine et TahitiEu ce qui coucerue l'envoi de main-d'oeu-
vre, nous admettons assez volontiers, avecnotre confrère parisien, que la prospérité duTonkin ne sera pas compromise par l'envoide deux mille ou deux mille cinq cents coo-lies, et que les journaux indigènes de Co-chinchine exagéraient quelque peu en par-lant de déportation d'Annamites.
Mais il s'agit de savoir si c'est là un chif-fre global ou s'il doit s'augmenter par lasuite. Or l'Indochine ne peut pas fournir dela main-d'oeuvre à profusion. Elle en a be-soin sur place
Quaut à un emprunt à émettre en Indo-chine en faveur de Taïti, nous sommes obli-gé de coustater que l'idée n'est pas populaireSans doute, six millions ne sont point unesomme très considérable. Il s'agit à un tauxavoisinant huit francs, de quelque 750.000piastres
On entend bien, au surplus, que si ce pro-jet prend corps, l'emprunt eu faveur de Taï-ti sera souscrit. H s'agit tout simplement dele vouloir et l'administration dispose demoyens tels que ses demandes seront toujourssatisfaites tant qnVbe n'exagérera ras dé-raisonnablement ses exigences. Tout lemonde sait comment les indigènes furent,au moins dans certaines provinces, «invités»à souscrire aux divers emprunts émis aucours de ces dernières années.
Qu'il s'agisse d'un emprunt d'Océanie,d'un emprunt français, iudochinois ou dequelque oeuvre charitable, on obtiendra, sion Je veut, les mêmes résultats et nos pro-tégés verseront leurs piastres sans murmu-rer, y compris les... commissions et courta-ges qui, en semblable circonstance s'égarenttoujours entre les mains de quelques inter-médiaires. Mais si les Annamites ne disentrien, ils n'en pensent pas moins lorsqu ilsse voient, au bout d'un certain temps, rache-ter leurs titres le tiers ou le quart de cequ'ils les ont payés. Et c'est très sagementqu'on a condamné en haut lieu les pratiquesdont nous venons de donner un aperçu. Ily faudrait bien recourir, cependant, si l'onvoulait, obtenir pour les Etablissements fran-çais d'Océanie une somme de six millionssouscrite par les Iudochinois.
L'envoi de travaiMeuis. si l'on s'en lientau chiffre indiqué par la Dépêche colonialene fera pas difficulté, à la seule conditionque les premiers engagés, lorsqu'ils enver-
ront des nouvelles au pays, se déclarent sa-tisfaits de leur sort et qu'on les voie revenirleur contrat terminé.
Quant à l'emprunt, il sera certainementsouscrit, si l'administration le veut ; mais onne saurait vraiment recommander une opé-ration de ce genre.
R. LE GAGCourrier d'Haïphong
N.D.L.R.— Ces passages sont extraits !:d'un article de notre confrère de Le Gac, l
commentant un article d'A. de Pouvour- .ville dans la Dépêche coloniale. (
Mais comme de Pouvourville s'est t
inspiré de l'Eveil Economique dont il a I
reproduit très fidèlement lesidées quant'
à l'emprunt, il est bon de se reporter à jYEoeil pour savoir de quel genre d'em-
prunt de Pouvourville veutparler quandil parle d'un emprunt admissible.
Aucun journal ne s'est prononcé aus-si promptement et énergiquement quel'Evtil Economique contre le prêt que M.Sarraut entendait faire faire à f Océanie
par l'Indochine et qui consistait tout
simplement à puiser d'office dans lescaissesde l'Indochine pour remettre lesdeux sommes de 6 millions d'une partet de 14 millions d'autre part respecti-vement à MM. les Gouverneurs de Ta-hiti et de la Nouvelle-Calédonie.
Nous avons été jusqu'à-qualifier cetacte éventuel d'abus de confiance.
Nous étant préalablement renseignéà bonne source nous avons pu affirmer
que par contre un emprunt de 6.000.000
par la Chambre de commerce de Tahiti
garanti par la métropole, employé ex-
clusivement, sous la surveillance de la
banque, aux travaux du port et émis li-brement en Indochine, aurait les plusgrandes chances d'être couvert.
C'est à ce genre d'emprunt que de
Pouvourville fait allusion et non a unnouvel emprunt forcé, dont le pays neveut plus à aucun prix. Cet emprunt,dont l'administration indocbinoise de-vrait s'abstenir de s'occuper,serait émis
par les Banques ne faisant appel qu'auxsouscripteurs français. Or six millions
représentant à peu près le montantmensuel des économies des fonction-
naires, à peu près entièrement placéesen bons du trésor et rentes sur l'Etat.11s'agirait donc tout simplement de ca-
naliser pendant quelques semaines vers
Tahiti, l'exode des économies desFran-
çais vers là métropole.Evidemment il serait à souhaiter que
cet argent restât en Indochine que pourcela l'Indochine fût autorisée à émettre
quelques emprunts en fres ; mais quitteà aller alimenter le tonneau des danaï-
des métropolitain autant et peut-être1 mieux vaut que cet argent serve à ou-
tiller le port de Pâpeete; mais il ne faut
pas qu'il serve à autre chose, surtout
i pas à fortifier le césarismeaô'ministFa-tif.
Nos stations d'altitude et balnéaires
Nous avons dit dans des précédents arti-cles que nos compatriotes commençaient àapprécier les bienfaits des séjours au bord dela mer et que, chose particulièrement signi-ficative, nos coucitoyeunes n'étaient pas lesdernières daus cette voie. Il faut donc s'at-teudre à voir dans un ou deux ans, les An-namites accourir vers nos plages, le Cap-Saint Jacques et Long-Hai, etc., si l'Admi-uistratiou veut bien considérer que ces nou-velles tendances sont à encourager dansl'intérêt collectif, la santé élant le premierdes biens du peuple, le gouvernement sedoit d'eu veiller à la bonne conservation.Il est bien de nous doter d'hôpitaux, d'am-bulances, de cliniques gratuites, bref de toutce qui est susceptible sinon de guérir toutesnos maladies, du moins d'atténuer nos souf-frances ; mais il serait mieux encore denous donner les moyens de conserver notresauté. Il est avéré que, même pour les In-digènes, la chaleur humide du pays est dé-bilitante et que l'air sec et pur de la mer etdes montagnes, dans la majeure des cas, estle plus précieux des médicaments pour lessujets faibles et anémiés.
La Tribune InaigèneN.D.L.R. — Dans cet article L« Tri-
bune suggère à l'administration de pen-ser moins exclusivement aux EuropéenBdans l'organisation des stations bal-néaires et d altitude.
Ce fut toujours la théorie de l'Eveil
Economique, qui n'a cessé de lutter, mê-me vis-à-vis d'un Gouverneur généralqui lui était sympathique, contre la va-
gue d'aristocratisme féroce des dernièresannées et contre cet égoïste <t Tout
pour les grands, tout pour les riches y>
qui semble être la devise de notre fa-meux Bureau officiel du Tourisme.
En dehors de la question de princi-pes, car les fils spirituels de la Révolu-lion considèrent eux-mêmes ces prin-cipes comme des thèmes à discours, devieilles balançoires ; en dehors de la
question de sentiment, qui laisse bienindifférents ceux à qui l'on a ditî*il n'ya plus qu'un Dieu" le veau d'or», il y ala question utilitaire.
C'est notre intérêt, si nous voulonsdes stations balnéaires, thermales etd'altitude confortables et variées, queles Annamites acquièrent sous ce rap-port les mêmes goûts que nous.
Nous sommes trop peu nombreux,nous Européens, pour faire vivre
'et prospérer toutes les stations quenous rêvons de créer. Mais si nousles créons non pas pour nous seuls,5mais aussi pour les Indigènes, en cons-
18 L'EVEIL ECONOMIQUE
truisant et subventionnant des hôtels K
et établissements conçus selon leurs be- !
soins et leur manière de vivre, alors se „
justifieront des dépenses difficiles à jus-tifier autrement. f
Lorsqu'à côté de 1.500 Européens Da- c
lat recevra 3.000 Annamites, ce jour-là(
le chemin de fer à crémaillère aura as-
sez de voyageurs, l'usine électrique |assez d'abonnés etc. I
La clientèle indigène permettra d'aug- '
menter le nombre des stations les unes 1
très luxueuses en vue d'une clienlèle de
touristes, les autres plus simples où les ,familles européennes modestes et les
Annamites aisés se trouveront plus à
l'aise, les autres plus simples encore
qui auront une clientèle à peu près ex-
clusivement indigène.L'Administration doit faire pour ces
dernières le même effort que pour les
premières, en répartissant cet effort sur
un plus grand nombre de points.Par exemple au Tonkin, il est assez
peu probable que le climat du Tàmdao
convienne aux Annamites ; là il suffira
d'aménaget un peu plus confortablement
le quartier où le personnel annamite
de la station a été installé, en aidant
quelques amicales de fonctionnaires
indigènes à y édifier des villas cons-
truites comme les demeures anna-
mites les plus confortables de la régionforestière.
Par contre la station projetée au
Mont Bavi, avec son altitude modérée
de 000 m. et son grand air, sa proximitédes régions surpeuplées et sa facilité
d'accès, devrait être prévue pour une
clientèle en grande partie indigène.Il en sera de même de Sàmson et de
Cua-Lo,dans le Nord-Annam. Ces deux
stations balnéaires devraientêtre reliées
par des embranchements à la voie fer-
rée et dotées d'auberges organisées
pour une clientèle annamite payant 30
à 40 p. de pension par mois aussi bien
que d'un modeste hôtel pour une clien-
tèle payant une pension de 75 à 100 p.Dans le centre Annam il y aurait lieu
d'étudier les diverses sources thermaleset leur utilisation en particulier pourles Indigènes,
Mauvais placements
L'Indochine possède une caisse de réserved'une richesse impressionnante : 265 mil-lions de francs,auxquels s'ajoutent les avoirsdes caisses de réserve de chacun des paysde l'Union. Or, la Cochinchine seule pos-sède 39 millions dans la sienne. C'est beau-coup, c'est trop même si l'on songe quel'outillage économique de la colonie est en-core à ses débuts, et que des emprunts suc-cessifs viennent sans cesse alourdir les bucUgets. Petitement, le Gouvernement généralplace son argent en rentes sur l'Etat, tel unépicier de village, hypnotisé par le 6 °/0.
Aussi est-ce avec raison que M, Outrey,critique cette politique d'économies mes-quines.
M. Outrey a déclaré que l'emprunt indo-chinois de 6 millions de piastres, émis l'an-
née dernière, et autour duquel la presse afait taut de bruit, était parfaitement inutile.Il estime que les futurs emprunts ne sontpas, pour les mêmes raisons, nécessaires.
On peut évaluer, dit-il, à 400 millious defrancs les sommes qui dorment daus lescaisses de réserve du Budget général et desdivers budgets locaux. Le Gouvernement in-dochiuois eu consacre une partie à l'achatde fond d Etat, qui ne rapportent qu'un in-térêt minime. Le capital ainsi converti entitres de reute,reste doue improductif et di-minue même notablement du fait de la dé-préciation de ces titres.
Notre confrère de Saigon, VEcho anna-mite, fait suivre cette communication dece commentaire :
« A ces inconvénients, s'ajoute un dangerréel ; c'est que la prospérité des caisses deréserve des budgets iudochiuois donne auParlement la teutation d'imposer à la colo-nie des sacrifices plus ou moius onéreux. »
Nous savons quels arguments lé Sénat asu tirer, en effet, de cet état de choses etles charges nouvelles qui en résulterontpour l'Indochine, sans aucun profit poursou activité économique. Ce n'est pas enrentes sur l'Etat que notre grande colonied'Extrême-Orient doit placer ses réserves,c'est en cauaux, en routes et en chemiusde fer.
Georges BARTHÉLÉMY
(Les Annales Coloniales)
Au port de Bênthuy
Le Sông-Giang. —Au commencement dece mois notre port a, pour la première fois,reçu la visite du vapeur Sông-Giang de laMaison P. A- Lapicque et Cie. Arrivé aucommencement de cette année de Francece vapeur semble bien correspondre a l'i-déal pour Bênthuy. A pleine charge soit 1.400tonneaux il a un tirant d'eau inférieur à 4mètres ; il est muni de treuils puissants des-servant des cales d'uu volume de près dedeux mille mètres cubes par trois panneauxde 10 mètres de long sur 8 mètres de large.
C'est merveilleux de voir avec quelle ai-sance, quelle rapidité peuvent s'effectuer lesopérations de chargement ou de décharge-ment surtout quand on compare cet enginde premier ordre aux vieilles chaloupes fré-
quentant le port et portant de 75 à 250 ton-neaux qui obligent les coolies à des heuresde travail pour les frets volumineux oulourds alors qu'avec le Sông-Giang la même
opération s'effectue sans difficulté et tout àfait bien en quelques minutes.
Lorsque les possibilités de ce port, pardestination le débouché du moyen et du hautLaos, étaient discutées, par des ignorants il
y a quelque 10 ans, lors de ses premiers es-sais, M. Lapicque, nous nous en rappelonsfort bien, a dit et écrit ; « Le Port de Bên-« thuy est possible avec quelques difficultés« mais sans risques si on emploie les outils« convenables qui existent d'ailleurs, et si« on sait s'en servir. Tous les milliers de« tonnes qui viendront sur les quais de Bên-« thuy seront évacués par la voie maritime« en tout temps et eu toute saison. »
(Avenir du Tonkin)
N. D. L. R. — L'Administration faitfaire en ce moment par M. le Comman-dant Capronier, du service hydrogra-phique, une étude de l'estuaire de Sông-Ca et les T. P. étudient un canal avecécluse qui relierait directement Bên-
thuy à la mer et rendrait le port acces-sible en tout état de la marée.
h'Eveil n'a pas cessé depuis sa créa**
tion d'attirer l'attention sur l'importan-ce de ce port qu'il a appelé Clé du Laos.
Bênthuy est le port de Vinh, chef
lieu de la riche province de Nghê-An,dont la population varie selon l'humeur
des statisticiens de 800.000 à 1.300.000
habitants,mais qui est certainement dans
l'ordre du million. Un canal venant du
Tonkin relie Vinh à Bênthuy après avoir
desservi tout l'est de la province. La
région ouest est reliée à Bênthuy et
Vinh par le fleuve Sông Ca et son af-
fluent le Sông Con. C'est également parle Sông Ca que descendent les produitsde la belle province lao du Tranninb.
Bênthuy est d'autre part, en face de
la province de Hatinh dont les produitssont amenés par deux voies d'eau : le
Ngan-Sau, qui dessert une superbe val-
lée, et le canal de Hatinh qui dessert
la région maritime. De ce fait près de
400.000 habitants de plus sont tribu-
taires du port de Bênthuy.Enfin le chemin de fer, qui, mieux
que le canal du Nord et le Ngan-Sau,activera les transactions, va bientôt at-
teindre Tan-Ap.D'autre part.par la route
de Vinh au Mékong par Napé et Tha-
khek.Bênthuy est l'aboutissement de la
première route de débloquement du
Laos. Dès cette année un mouvement
commercera à se dessiner qui ne
fera qu'augmenter d'année en année
tandis que se construira l'autre bran-
che de la route : de Napé à Bansot et
surtout le chemin de fer de Tan-Ap à
Thakhek dont on s'attend à ce qu'ilsoit dès le début le plus actif d'indochi-
ne, amenant les produits de plusieurs
provinces tant du Laos français quedu Laos siamois. Bênthuy sera alors
le port de plus de trois millions d'ha-
bitants et d'une région immense, extrê-
mement riche en produits d'expor-
tation.1
C'est ce que des hommes avisés ont
> prédit il y a dix ou douze ans, c'est ce
i qu'il n'est plus permis à aucun homme
sérieux de ne plus prévoir maintenant.
Clé du Laos sera le principal port et
[ probablement la plus grande ville d'An •
nam.
L EVEIL EG0M1QUE 19
Informations DiversesUne nouvelle industrie à Hanoi
Nous apprenons le retour de M.Zenner. qui,après avoir installé la boulangerie rue Jul sFerry, a créé une exploitation agricole àCha Pa.
M. Zenner a rapporté de France non seule-ment des appareils spéciaux pour la prépara-tion du pain, mais aussi de quoi monter uneusine pour la fabrication des pâtes alimen-taires. Nos meilleurs voeux de succès et noscompliments de bon retour
N. D. L. R. — Nous sommes heureux devoir revenir ce brave Alsacieu avec sabonne humeur et ses bonnes plaisanteries.11 a trouvé qu'après tant d'années au Ton-kin Dannemarie ne vaut pas Hanoï et qu'iln'y a encore rien comme la colouie pourun homme qui a de l'activité et de l'initia-tive. Bon succès !
Une nouvelle verrerie au Tonkin
Avec le concours de la Société des glaces deSaint Gobain, des glaces nationales belges etde plusieurs importantes sociétés indochinoi-ses, la Société financière française et colonialedont tes attaches avec la Banque de l'Indochi-ne sont connues, va édifier une usine de verre-rie au Tonkin.
Cette usine sera construite sur le terrain dela Société industrielle de chimie d'Extrême-Orient. De cette façon, elle bénéficiera de laforce motrice, ainsi que des diverses fourni-tures nécessaires à la bonne marche, en tantque produits chimiques.
Convenances personnelles
Travaux Publics. — Par arrêté en date du26 Septembre 1923. M. Celerier (René-Paul),ingénieur adjoint des Travaux Publics de l'Etatde Ire classe (ponts et chaussées), détaché auservice des Travaux publics de l'Indochine etremis à la disposition de l'Administration desTravaux publics, a été réintégré dans les ca-dres de la métropole et mis, sur sa demande,en disponibdité d'un an, sans traitement, pourconvenances personnelles.
L'effet de cette disposition remontra au 10septembre 1923.
N. D. L. R. - Et dire qu il y a à Viuhdes mauvaises laugues pour dire que M.Celerier a manqué aux convenances 11 Cethabile ingénieur a au contraire donné uuexcellent exemple et ceux qui n'ont pas lesmêmes « convenances personnelles » sontdes iobards.
Le syndicat d'initiative deCochinchine
Ce syndicat bien que basé,comme l'UATTNA.de Halphong, sur un principe selon nous ab^surde: celui de l'oeuvre désintéressée pour l'as-sistance aux riches, rend néanmoins de trèsgrands services.
11 rend certainement plus de services quen'en rendrait le moindre sous-bureau du Ser-vice officiel du Tourisme. Un bureau officiel,si insignifiant soit-il,coûterait à Saïgon 1.000p.par mois et ne ferait pas le quart de la bonnebesogne que fait le syndicat.
Aussi s'étonne-t-on de voir le GouvernementGénéral lui allouer 200 p. par an. Le braveBlaquière.qui est la bienveillance même,y voi?la < reconnaissance implicite de l'utilité dvgroupement ». Tout le monde y a vu une mo-querie.
Mémento des EntrepreneursOffres et adjudications
DATE LIEU OBJET VALEUR
3 janvier T.P.Tonkin Installation de l'éclairage électrique à LaokayHanoi et Coelêu Concours
15 janvier Chemins de fer Fourniture de voitures à voyageurs, fourgonNord-Annam compartiment-poste et pièces de rechange. . . Concours
Fourniture de wagons à deux essieux charge 10tonnes et pièces de rechange Concours
ajourné ScesEconomiques Exploit du serv.post. Saigon-Singapour . . . Offres15 Janvier Douane à Hanoï 'Fourniture de 20.000.000 de capsules métalliques
Offres5 déc. Chemin de fer de Fourniture de matériel électrique pour l'équi-
l'Annam central peinent de 3 voitures A B C, 3 voitures D, 3Tourane voitures D F
15 janv. D. R. Hanoï Fourniture de 150 000 sacs neufs et 4000kg. fil. ll'.OOO11 fév. T. P. Tonkin Construction d'un pont sur le Sông-Chay. . . Concours
2 déc. T. P. Hué Fourniture de 4 voitures automobiles même type Offres2 déc. 1.P. Annam Huê Fourniture de 4 voilures automobiles . . . i Offres
21 nov. D. et R.Hanoi Fourniture de 90.000 kg. de laiton en feuilles ,| id5 déc. T. P. Tonkin Fourniture de tuyauterie et robinetterie pour
Hanoï Hadong 180.000 fres15 fév. Rés. sup. Huê i Fourniture en 5 lots des machines et de l'oulil-i
liage Ecole pratique Huê • . . Offres1 mars Chemin de fer | Fourniture et pose du matériel hydraulique pour
Nord-Annam Hnê.Hoa-duyêt. Phuc-Tiach, Thuân-hy, My-duc et\ jSalung, fourniture et pose du matériel hydraulin I
que pour Kim-hn, Ngoc-Lara et Minh-Le. . . Concours I20 Nov. i Rés. sup. Hanoi j Exploitation de l'Hôtel du Tàmdao et serviees I
I 'annexes Offres II juillet 'Mairie de Cholon Construction d'un marché à l'emplacement du
I bassin de Lanessnn Concours5 déc. T. P. Tonkin ; Construction d'une Usine des Eaux à Hadong.
Hanoï i j 32.00023 nov. id ! Constr. d'un pont écluse, prov. Thaibinh . .i 6.000p.6 déc Mairie Hanoi Constr. d'un égoûl Bd Carnot .... 8.000 f.
A-dj.14 déc. P.T.T .Hanoi et Fourniture de registres et imprimés .... 200.000f
Saigon environj
30 nov. Rés. sup. Hanoi Foum. de 35 I. de paddy Adj. |5 déc. T. P. T.Hanoï ' Const. d'un pont de 58 m. en bélon armé . . Adj. j
j22.000 p.
l 18 déc. T. P. Annam-Huê! Foum. de pierre cassée pour les rechargements I!de 1924 Adj. H
7 déc. Intendance Hanoïi Foum. 6 lots=13.400 hect. vin et 10 lois = Il
j et Saigon (670 quintaux café Il
CHANGE DE LA PIASTRE
| 1923 10 [novembre 12 Novembre 13 Novembre 14 Novembre 15 Novembre 16 Novembre
j Change officiel du Trésor ... 8 fr. 65 8 fr. 85 8 tr. 85 9 tr. 00 9 tr. 00 9 fr. 10
I Banour i Cours argent fin à Londres 32 5/16 incoté 33 1/16 33 5/I6 , 32 15/16 32 13/16
l'Indochine)Traites à vue sur Paris 8 15 8 85 9 00 9 05 9 10 9 10
' Argent fin ....... . 32 5/16 32 9/16 33 1/16 33 5/16 32 15/16 32 13/16Société \ Taux de la livre en francs 78 27 78 60 78 82 78 35 79 25 1/2 80 25
Ide
i/!„'..,..„.„ I Taux New-York-Londres .Gérance f Traites à vue suri Vente. 8 70 8 90 9 05 9 05 9 10 9 10 i
^ France. . . . .(Achat.I .' Sur France 8 70 8 85 9 00 9 00 9 00 9 15
Chartered Taux de la Livre en fres. 78 27 i 78 80 78 85 79 25 1,2 80 21
I l Argent fin à Londres .. . 32 5/16 32 9/16 33 1/16 33 5/10 32 15/16 32 13/16
{ Coursdel'Arg.finàLond. 32 5/16 32 9/16 33 1/16 33 5/16 32 15/16 32 13/16II Hongkong \
Iet
Chano- i Taux de la livre en fres. 78 27 78 60 78 82 78 35 79 25 1/2 80 21
i haï Bank f Sur Paris fc vu* 8 75 8 85 9 05 9 05 9 10 9 10\ » Londres
i I I 1 ' 1 1
20 L'EVEIL ECONOMIQUE
C'est 3.000 p. au moins que le Gouvernement
général devrait allouer au syndical, en les
prélevant sur le budget que le bureau officiel
de tourisme sait gaspiller avec tant de brio—11
pourrait y mettre comme condition que la
subvention ne dépassera pas le quart de l'en-semble des souscriptions privées. Cela amè-
nerait le syndicat à demander plus de géné-rosité aux hôtels, garages et compagnies de
navigations, à qui le tourisme profite surtout.Mais nous estimons que le syndicat devrait
se commercialiser progressivement et mon-
nayer ses services.
La mission du Dr Legendre
Le Dr. Legendre est rentré à Pékin le 12octobre d'un voyage de recherches dane leChansi qui a duré cinq mois. 11 rapporte unebelle moisson de documents géologiques et
botaniques ainsi que de nombreux échantillonsdes produits du pays.
Ses investigations ont porté sur un parcoursd'environ 600 kilomètres, principalement dansla région des hauts plateaux au nord et au suddu Tchengtaï. 11a pu constater que le milieu,au point de vue géographique, économique et
ethnique, était totalement différent de celuide la Chine du centre et du sud.
Le Dr. Legendre, qui a été fort secondé parM. Jouvelet, des Postes chinoises, dans sestravaux topographiques, a été Trappe par l'or-dre et la tranquillité qui régnent dans la pro-vince Il attribue ces résultats non seulementau caractère intègre du Toukiun-Yen,ruais en-core au maintien par ce chef des vieilles mé-thodes d'administration qui ont conservé, chez
les fonctionnaires, l'esprit de discipline sans
lequel rien n'est possible.
Tournoi sportif au bénéfice des Inondés
au Tonkin
Dimanche prochain 18 Novembre surles cours des Sports Réunis 3 boulevardBobillot à partir de 14 h 30 tournoi sportifau bénéfice des inondés au Tonkin.Les équipesen présence composées de joueurs renomméss'affronteront dans l'ordre suivant :
A 14 h 30 M. M. Vergez et Roumengous duTennis Club de Hanoï contre M. M. Renaudet Bounet des Sports Réunis. A 15 h, 30 m.Bart et Ferrier du Tennis Club de Haïphongcontre MM. Gornu 3 elMaigrot des Sports Réu-nis. A 16 h. 30. MM. Sarrailhé et Bona, du
Tennis-Club de Hanoï contre MM. Calïaréna et
Murad du Tennis-Club de Haïpbong soit 2
équipes du Tennis-Club de Hanoï. ! équipesdu Tennis-Club de Haiphong et 2 équipes des
Sports-Réunis.Oni peut juger par ce groupement de tout
Fintérêt sportif que présentera de prime abord
cette manifestation à laquelle d'autre part,étant donné son but de bienfaisance, des con-
cours artistiques sont également acquis. Noussommes en effet autorisés à annoncer quel'aimable opérateur de la maison Pallié à Ha-noï, M. Eamechon,viendra filmer quelques scè-nes du tournoi et fera à nos pruux les hon-neurs de son écran.
D'autre part des artistes peintres et dessi-nateurs de coeur et talent ont également
réservé des oeuvres originales qui seront mi-ses aux enchères.
Un programme illustré par un artiste indi-gène sera mis en venta par de gracieuses jeu-nes filles.
Nous comptons donc sur la. présence de tousdimanche prochain à;cette manifestation qui.-apour but immédiat de soulager des éprouvés..
TravauxPublics HaMïAvis d'appels d'offres.
Le 23 Novembre 1923 à 16 heures
Construction d'un pont écluse au km.
9 + 500 de la route interprovinciale N° 39
de Thaï-Binh à Biên^DiêDiparTiên-Hai (Thaï
Biuh)Travaux à l'entreprise . . 5.538p.00Cautionnement provisoire. . 90 p. 00
Avis d'Adjudication
Le 5 Décembre 1923 à 16 heures 30
Construction d'uu pont en béton armé
de 58 m. de longueur sur le Sông-Vac à Tri-
Chiuh (Ninh-Binh).Travaux à l'entreprise . . 18.274 p. 25
Cautionnement provisoire . 300 p. 00
Hanoï — Imprimerie de l'Eveil Economique Le Direeteur-gérani; H. CUCtt BROUSSE^
L'RVEÏL E .0NU.M1QIJE Ml
Il SéléAn™ deChalandage et Remorquage de l'IndochineAncien Service Fluvial et Maritime de P. ROQUE, Haiphong
HoraireLigne de Mui-Ngoc — Départ de Haïphonj les lundi, mercredi et vendredi à midi ;
Escale 0 de Mui-Ngoc les mardi, jeudi et samedi à 11 heures.Ligne de Phu-Lang-Thuong - Dap-Câu — Départ de Haïpnong les lundi, mercredi et vendredi à 18 h.
Arrivée a Phu-iaug-iTiuong les mardi, jeudi, samedi à 5 h.Départ pour Dapcau les mêmes jours à 8 h-Arrivée, les mêmes jours à 14 h.Départ pour Haiphong, les mêmes jours à 18 h. 30.
Ligne de Hongay — Départ de Haïpliong les dimanche, mardi, jeudi, samedi a midi.— de biongay les dimanche, lundi et vendredi à minuit et les mercredi à 11 h.
Ligne de Nam~Dinh — Départ de Haïphong tous les jours sauf le dimanche à 14 h.Départ de Namdinh tous les jours sauf le lundi à 13 h.
ÂPetltS ' Pku-lan9JI,ûuong. M. Boirnafonl, : à Namdinh, M. liamarout.* 'a Dap-Gau, M. Gougenheun ; à Hongay, Agence.
Excursions en Baie d'Along à tout moment par chaloupes monorouesIl Occasion chaque samedi à prix réduit. — Départ midi. Retour lundi 8 heures.
Remorquage. -Transports par allèges
13 Remorqueurs — 60 Chalands —Tonnage 6.000 tonnes
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Bureau Central à Haiphong6 Bel Félix Faure Téléphone 548 ,