25 conception-revu_par_ac

36
CONCEPTION D’UNE PLATE-FORME D’ENSEIGNEMENT MULTIMÉDIA À DISTANCE Antoine TOMA UFR de Langues Laboratoire LAIRDIL 1 Université Toulouse 3 L’enseignement des langues par le multimédia en présentiel, puis à présent à distance, est en train de construire un véritable renversement du rapport au savoir. L’individu n’a plus à s’adapter à des formes d’apprentissage standardisées. La recherche en didactique multimédia des langues a permis d’élaborer des outils de création de cours rapides qui le mettent enfin au centre du dispositif de formation. Grâce à la fonction de séquençage automatique, l’accès au son est devenu multimodal et les aides à la compréhension orale permettent un véritable apprentissage sur mesure. De nouveaux outils permettent de plus un suivi à distance aussi efficace qu’en présentiel grâce à l’envoi de réponses contextualisées par Internet. Multimedia Language Teaching has already been acknowledged for the richer learning environment and interactivity it offers, its flexibility to different learning styles and a learner’s control that allows him or her to engage fully in the learning process. All these functions are now available for distance language learning and a new tool enables the sending of contextualised answers. The automatic sound segmenting process has already proved to be a powerful device for aural comprehension and oral expression. Spectrogram visualisation, tagged sequences, peaks and troughs selection, listening at a variable speed, all coupled to phonetic and graphic helps, prompt learners to do their best because they have the immediate image of their progression within the comprehension process whenever they use these tools. Expressions-clé : mise en média, mise en multimédia, création de cours par l’enseignant, séquençage automatique du son, multimodalité, envoi de réponses contextualisées par Internet Key-phrases : mediatizing, multimediatizing, courseware development by teachers, automatic sound segmenting, multimodality, contextualised answers through the Web 1 LAIRDIL (LAboratoire Interuniversitaire de Recherche en DIdactique des Langues). 365

Upload: riadh-harizi

Post on 19-Jun-2015

485 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 1. CONCEPTION DUNE PLATE-FORMEDENSEIGNEMENT MULTIMDIA DISTANCE Antoine TOMA UFR de Langues Laboratoire LAIRDIL1 Universit Toulouse 3Lenseignement des langues par le multimdia Multimedia Language Teaching has already beenen prsentiel, puis prsent distance, est en acknowledged for the richer learning environmenttrain de construire un vritable renversementand interactivity it offers, its flexibility to differentdu rapport au savoir. Lindividu na plus learning styles and a learners control that allowssadapter des formes dapprentissage him or her to engage fully in the learning process.standardises. La recherche en didactiqueAll these functions are now available for distancemultimdia des langues a permis dlaborer language learning and a new tool enables thedes outils de cration de cours rapides qui le sending of contextualised answers. The automaticmettent enfin au centre du dispositif de sound segmenting process has already proved toformation. Grce la fonction de squenage be a powerful device for aural comprehension andautomatique, laccs au son est devenu oral expression. Spectrogram visualisation, taggedmultimodal et les aides la comprhension sequences, peaks and troughs selection, listeningorale permettent un vritable apprentissage surat a variable speed, all coupled to phonetic andmesure. De nouveaux outils permettent de plusgraphic helps, prompt learners to do their bestun suivi distance aussi efficace quen because they have the immediate image of theirprsentiel grce lenvoi de rponses progression within the comprehension processcontextualises par Internet.whenever they use these tools.Expressions-cl : mise en mdia, mise en multimdia, cration de cours par lenseignant, squenageautomatique du son, multimodalit, envoi de rponses contextualises par InternetKey-phrases : mediatizing, multimediatizing, courseware development by teachers, automatic soundsegmenting, multimodality, contextualised answers through the WebSi lenseignement distance (EAD) a dabord t propos pour offrir lcole ceux qui nepouvaient sy dplacer pour cause de distance, de guerre ou de maladie, lavnement destechnologies multimdias a multipli les formes de ce type denseignement au pointdeffectuer un vritable renversement du rapport lacquisition des connaissances. Lesapprenants, parfois inhibs dans lintimit dun cadre didactique o le prsentiel rend lautre,et en particulier lenseignant, trop prsent, se sentent au contraire tout fait prts surmonterles difficults technologiques, heureusement de moins en moins fortes, de la mise distance.1LAIRDIL (LAboratoire Interuniversitaire de Recherche en DIdactique des Langues). 109

2. Aussi ce terme de distance se dcline-t-il depuis une dizaine dannes en association avecles termes de formation , apprentissage , collaboration , travail pour des activitshumaines qui dpassent largement le cadre de lenseignement. Le tltravail est n etconstitue un vritable phnomne de socit. Mme sil nest pas de notre propos icidanalyser limpact social du tltravail, les rsultats dexpriences dj tentes peuventguider nos choix dans la conception dune plate-forme denseignement multimdia distance 2(EMAD). * **Deux rgles fondamentales, appliques dans le monde de lentreprise, sont alors essentiellesdans la conception du projet de tl-enseignement : une prparation minutieuse non seulementdu cadre didactique crer ou adapter, mais aussi de tous les documents et instructions yaffrant, et, en deuxime lieu, une mise en valeur de la confiance prsente comme le pivot dela relation enseignant-apprenant, comme elle lest dans la relation directeur-salari sous peinedinvitable chec.Lanticipation des besoins est en effet fondamentale. Selon Jean-Marie Rouger, chef de laMission Tltravail EDF, les tl-travailleurs doivent connatre lentreprise, ses rouages etson organigramme avant de travailler distance 3. Ces conseils de bon sens sont sansrestriction applicables au cadre universitaire. En dehors du rapport libre au savoir quoffreInternet depuis plusieurs annes (Toma : 1996)4, le tl-enseign est inscrit dans uneformation (que nous situons ici luniversit) dont il doit possder tous les tenants etaboutissants.La connaissance du matriel et des logiciels utiliser est, en particulier, indispensable. Sil estncessaire dapprendre se servir dun nouvel programme, il est important que les logiciels213 800 agents de France Tlcom travaillent distance en tltravail (bureau au domicile), en travail coopratif(rseau Intranet), en nomade (lieux de travail multiples) ou en tlservices. Selon Grard Vallet, prsident delANDT (Association Nationale pour le Dveloppement du Tltravail), 40 % des mtiers actuels sont tl-travaillables ! (source : France Aro, juin 2001, p. 27)3Source : ibid, p. 274Comparaison des cadres didactiques sans et avec Internet , Toma (1996, revu en 1999:157, 160). 110 3. de base fournis avec Windows (Microsoft) soient dj parfaitement matriss pour assimilerrapidement le fonctionnement dautres logiciels ou procdures5.La deuxime rgle, relative la notion de confiance, laisse sous-entendre que cest la prsence du matre qui assure, en prsentiel, les conditions de la transmission de savoir etqu distance, sans une bonne dose de confiance, celle-ci nest plus possible. Heureusement,le principe de lautonomie guide, savant mlange de confiance et dinstructions, bien connudu secteur LANSAD (LANgues pour Spcialistes dAutres Disciplines) 6, trouve aujourdhuide puissantes applications en EMAD grce de nouveaux outils de tutorat. Lenseign distance nest plus livr lui-mme et le guidage peut tre aussi efficace quen prsentiel.Lunit de lieu ne compte plus, seul sajoute le temps de la transmission dinformations et/oude donnes (de lordre de quelques minutes).Enfin la condition de regroupements frquents pour mettre le visage et la personnalit delenseignant derrire un e-mail et pour se sentir accompagn mentalement par dautresapprenants dans la mme situation afin de pouvoir construire une opposition collective dans larelation au guide , lenseignement distance offre lapprenant limmense libert depouvoir se concentrer sur une tche didactique au jour, lheure et au lieu de son choix et non jour J, lheure H et au lieu L imposs par un emploi du temps commun.Concepteur du systme denseignement LAVAC (Laboratoire Audio-Visuel Actif-Comparatif), cr en 1992 et en dveloppement permanent7, jai eu la chance de pouvoirprofiter du travail et des expriences en EAD de Christine Vaillant (Vaillant : 2000) pour fairedvelopper certaines fonctions de cet outil afin den faire galement un systme de cration decours adapt au format Internet par la mise au point doutils de compression de ressources-5Le DUT multimdia de luniversit Toulouse 3, cr en 1990, apparat comme un exemple caractristique deces difficults. C. Vaillant, responsable dans langues dans ce DUT et pionnire dans le domaine, a toujoursutilis les outils les plus avancs, du vido-disque version 1992 aux outils logiciel les plus rcents, en passant parles cassettes audio et vido. Sa dernire exprience a montr que certains de ses tudiant(e)s distance avaientencore du mal tlcharger un fichier partir du serveur de luniversit Heureusement ce propos quelhgmonie de Windows existe (mme si la fortune de son auteur est exasprante), car comment imposer deschoix de systme si Mac et Linux se trouvaient, sur le plan de la diffusion, au niveau de Windows ?6Le cadre didactique des apprenants de ce secteur implique une grande part de travail en autonomie dans lamesure o ces tudiants, en gnral faibles en anglais, doivent pour tre oprationnels, surtout dans les domainesdes sciences ou de la gestion, accder un niveau beaucoup plus lev que leur niveau de dpart, et ce en trspeu de temps.7Ce systme comprend prsent 7 logiciels : tudiant, crateur, suivi, utilitaire, assistant multimdia, audio-squenceur, vido-squenceur (cf. http://www.lairdil.iut-tlse3.fr, juin 2001).Sauf indication contraire, tous les sites rfrencs dans cet article taient oprationnels en aot 2001.111 4. tudiant ncessaires un tlchargement rapide des cours, et de transmission de donnesenseignant-enseign autrement que par simples mls.Concevoir (mal dit : je suggre : pour dfinir, mettre au point ) une plate-forme ne passe pasforcment par une analyse dtaille de toutes celles qui existent sur le Net pour en examinerles dfauts et avoir lambition de les corriger8. Les professionnels de lindustrie de laconnaissance ont des moyens qui ne sont pas ceux de lenseignant de base auquel nous nous (=> les enseignants sadressent les chercheurs en didactique multimdia sadressenttraditionnellement. Heureusement faibles moyens ne signifie pas absence de qualit, surtoutdans le domaine des TICE9. Lergonomie didactique est soigner (pages ares, couleursassorties, et modes opratoires10 concis et clairs), mais ce qui compte avant tout est le choixdes tches didactiques. Il faut reconnatre que, sur ce plan-l, le contenu des portailsdenseignement de langues est reste dun classicisme (classicisme ici pjoratif- voir suiteaffligeant et ne prsente malheureusement pas les garanties dun apprentissage de qualit. Letravail est en effet le plus souvent, malgr les progrs techniques, centr sur lcrit, ce quipour des anglicistes est dommageable, compte-tenu de la difficult patente de langlais oralen particulier pour des francophones.Ajouter un intertitre % sites utiles ?La page daccueilSil est possible de faire hberger sa page Web par un fournisseur daccs (Wanadoo, Free,etc.), le plus simple de mon point de vue est de confier sa page Web pour les langues auresponsable de site ( webmestre ) de sa propre universit. Les problmes daccs, de motsde passe, de mise sur site sont ainsi confis un spcialiste et a page Web pour les languessera intgre lintgration au site de luniversit sera assure tant sur le plan du format que despossibilits interactives de navigation.Une consultation de quelques sites ddis lenseignement de langlais offre cependantlinformation indispensable la conception de sa propre page. Il suffit de taper8 Nous renvoyons ici la prsentation de C. Vaillant-Sirdey pour le XL me congrs de la SAES (Socit desanglicistes de lEnseignement Suprieur), Angers, 19-20 mai 2000, dont le titre tait : Tendances actuelles enTICE aux Etats-Unis travers les , suite aux actes du congrs SITE (Society for Information Technology andTeacher Education), San Diego, fvrier 2000. La liste des plates-formes analyses se trouve sur le site de laSAES http://www.mshs.univ-poitiers.fr/saes/links.htm, visit en mai 2001.9TICE : Technologies de lInformation et de la Communication pour lEnseignement10 Par mode opratoire, nous entendons tout texte prparatoire lexcution dune tche.112 5. enseignement de langlais distance pour des francophones dans le moteur de rechercheGoogle (http://www.google.com) pour obtenir 1 610 (espaces inscables pour les nombres,sinon pb de mise en page) sites ! Le portail canadien NTIC.org (http://ntic.org, visit en mai2001), consult quotidiennement par plus de 2 500 (idem) personnes, est le plus document.Il prsente lavantage de runir de manire homogne en un guide de 90 pages une sommeimpressionnante de sites rfrencs et de ressources pour toutes disciplines.Ce portail possde aussi son propre index de sites ducatifs francophones (http://isef.ntic.org).Lindex est comment et doubl par un site de veille automatise grant lvolution constantedes contenus (http://veille.ntic.org). La section salle des profs propose des ressources dansdiffrentes disciplines, des informations sur la formation de matres et des listes de diffusionspcialises (http://salledesprofs.com). Un cours interactif permet mme damorcer unedmarche de rflexion sur lutilisation des technologies, des prsentations interactives lavisioconfrence (http://ntic.org/formation).Sajoutent cela des pistes de rflexion pour dlimiter un environnement dapprentissage,crer du contenu pdagogique en ligne laide notamment du logiciel gratuit Hot potatoes (http://web.uvic.ca/hrd/hotpot/#downloads) et exprimenter les TICE dans un cadreinstitutionnel. Linformation est l, mais apparat souvent comme une immense bibliothquedont les ressources sont empiles. Lutilit de tels sites est toutefois de proposer uneorganisation selon des critres alphabtiques, thmatiques et mme gographiques, avec unevaluation des sites indexs11. Cependant trop dinformation parfois tue linformation etocculte mme des notions simples, souvent ignores, que nous allons prsenter ici.Notre page Web sera pourra tre en fait une classique simple (mot jug pjoratif dans la pageprcdentesommaire de prsentation qui servira de page daccueil partir du moment o lesite sera est trouv par un internaute. Tous lLes mots-cl de cette page peuvent treseront lis un fichier qui se trouve sur le site. Il suffit dcrire Les cours de M. Untel sont prsentdisponibles et de crer un lien entre Untel et le nom du fichier prsent sur le site pour rendrela page active12. Il est certes possible dutiliser des logiciels ddis lcriture de page Web11 Une grille dvaluation de sites Internet a t mise au point par lINSA de Lyon (http://csidoc.insa-lyon.fr/sapristi/fristi36.html). noter galement des conseils pour la conception dun site et de pages Web(http://info.med.yale.edu/caim/manual/) et des rgles dor respectes dans les meilleurs sites(http://auditweb.net), sites visits en avril 2001.12 Dans Word, un simple clic de droite sur le mot permet de crer un lien hypertexte. 113 6. au format html tels que Frontpage, Flash 4 ou DreamWeaver13. Cependant lutilisation dunlogiciel tel que Word (Microsoft) permet non seulement de garder ses habitudes de frappepour crire une page, mais aussi dintgrer des images, des sons et mme des banniresdroulantes.Une des fonctions mconnues de Word est en effet de crer des bannires droulantes grceaux outils Internet quil intgre14. Il offre des fonds dcran et des couleurs que nont pas laplupart des logiciels html ddis. La page est ensuite enregistre en tant que page Web etpeut alors tre mise sur son site 15. Un exemple de page html ainsi cre est donn en annexe(Annexe 1). Word possde en fait des outils que nont pas toujours les autres logiciels decration de pages Web tels que correcteur orthographique, justification droite (trs rare dansles sites Web mme professionnels) et dictionnaire de synonymes.Dautres pages-texte, pour des instructions (modes opratoires, tlchargement), desplannings (tableaux), des documents mthodologiques, pourront ainsi rapidement tre critssans changer ses habitudes en .doc (format de Word) avec une prsentation parfaite pour unetaille proche de celle dun fichier rtf (Rich Text Format, format du Wordpad, fourni avecWindows).(Intertitre)Le serveurUn deuxime point (quel tait le premier) parfois obscur concerne la diffrence entre unsimple ordinateur et un serveur. Matriellement, il peut ne pas y en avoir. Sans entrer dans lesdtails, un serveur doit avoir un disque dur accs rapide et de grande capacit. Mais nombrede simples PC ont aujourdhui la capacit et la vitesse des serveurs dil y a cinq ans. Ladiffrence vient dabord du logiciel install. Le systme dexploitation doit tre de typeserveur, savoir Windows NT4 serveur ou 2000 Serveur, ou Linux qui sert parfaitement des13 Bien quil soit en fait plus simple de taper ces mots dans Google afin dviter les risques derreur toujourspossible qui existent en recopiant des noms adresses Internet partir dun article papier, voici nanmoins lesnomsrfrences dessites respectifs ouvrir : www.microsoft.com/frontpage,www.macromedia.com/software/flash, www.macromedia.com/software/dreamweaver/, sites oprationnels enjuin 2001.Penser galement utiliser lassistant de publication de sites Web, inclus dans Windows 98, dans Dmarrer/Programmes /Accessoires/Outils Internet .14 Cliquer dans la barre de menus de Word sur Affichage/Barres doutils/Outils Web .15 Word va alors dissocier la page dindex de son contenu html (images, sons, etc), lequel sera regroup dans unrpertoire mettre galement sur le site. noter quune image en .bmp (bitmap) insre dans Word se retrouvera la bonne taille compresse automatiquement en .jpg (JPEG : Joint Picture Experts Group)10 fois moinslourde ! RANACLS (RAssemblement NAtional des Centres de Langues de lEnseignement Suprieur) aorganis en juillet 2001 une semaine de mutualisation de comptences en didactique multimdia de langlais aucours de laquelle jai anim un atelier consacr ces questions-ci.114 7. PC en Windows 98. Si Linux est rput avoir plus de stabilit que Windows, son installationnest pas simple, surtout si on veut la personnaliser.Une fois lordinateur devenu serveur, ladministrateur rseau de luniversit lincorporeradans le rseau et lui donnera un nom (en fait un numro). Cest ce numro qui est activlorsque le nom du site est tap. Le serveur et la page Web spcifiques un enseignant donndeviennent alors accessibles par Internet. noter que les ressources du serveur sontgalement disponibles en interne (Intranet) par Voisinage Rseau lorsque ce serveur estreli aux ordinateurs du service par des hubs (commutateurs).Les rpertoires-enseignant seront dans la partie ftp (File Transfer Protocol) du serveur, ce quipermet de tlcharger les fichiers souhaits (textes en Word ou en pdf, prsentationsPowerpoint)16. Il est ventuellement possible de se passer de page daccueil (toujours longue raliser) pour un accs direct ce rpertoire ftp. Certaines contraintes sont alors imposes (pasdaccents par exemple), lergonomie nest plus au rendez-vous, mais laccs aux fichiers estrapide et le transfert de fichiers parfaitement possible (Annexe 2).Pour charger sa plate-forme avec les documents ncessaires, lenseignant accde au serveursoit en interne ( condition que ladresse IP, la passerelle, le nom du serveur de domaine(DNS), lordre du DNS, le nom dutilisateur et le mot de passe soient corrects !17), soit par unoutil (gratuit) de type WS-FTP qui permet de charger cette fois-ci sur le serveur les nouveauxfichiers que les tudiants pourront, eux, consulter ou tlcharger (Annexe 3). Il est doncextrmement ais de se constituer progressivement lenvironnement de travail dont va avoirbesoin ltudiant : adjonction de cours de grammaire 18, de sites de dictionnaires gratuits 19 oudencyclopdies, en plus des instructions et des programmes relatifs son cours.16 Le format pdf cr par Acrobat (www.adobe.com/acrobat, site visit en juin 2001), compatible Mac et PC, estde faible taille. Les fichiers Powerpoint (Microsoft) devront galement tre lgers (viter les sons).17 Ladresse IP (Internet Protocol) est ladresse de protocole Internet du serveur sur lequel le PC doit seconnecter. Ces oprations fastidieuses sont heureusement raliser une fois pour toutes.18 Le cours de grammaire de Jean-Michel Carrre de lIUT dAuch-Toulouse 3 est en ligne sur le site du Lairdil(www.lairdil.iut-tlse3.fr).19 Babylon (www.babylon.com) savre par exprience indispensable. Chaque apprenant peut tlcharger ledictionnaire anglais-anglais, anglais-franais et franais-anglais. Ce dictionnaire est de plus vocal (pour les motsanglais). Il suffit dutiliser le clic droit sur un mot pour ouvrir linterface Babylon et voir la dfinition. Encliquant sur Say , le mot est entendu (voix synthtique dhomme ou de femme au choix). Il est mme possiblede taper des phrases entires pour les entendre. Le site www.dictionary.com, moins connu, va chercherinstantanment des rfrences dans plusieurs dictionnaires (Annexe 4).115 8. Objectifs du coursMais lessentiel, savoir le cours lui-mme, reste crer.Intertitre ?Retrouver essentiellement (principalement ?) du texte crit pour des cours de langues dans unenvironnement multimdia finit par tre irritant inquitant ! Il y a pourtant longtemps que leslaboratoires de langues ont fait leur apparition et redonner la priorit lcrit, mme sil y ades raisons techniques, ne pas faire doral (md, travailler loral) pour apprendre langlaisconstitue finalement en fait un retour de plus de 30 ans en arrire.Il est vrai quil nest pas encore possible de tlcharger rapidement des vidos de qualit,mais des programmes diffusant un son compress en MP3, pourraient tre beaucoup plusrpandus20. Sajoute un problme rcurrent de didactique. Dans la plupart des cdroms ducommerce, une vido est le plus souvent suivie dune srie dexercices de type texte trousou QCM pour vrifier le niveau de comprhension orale. Si lapprenant a eu des problmes decomprhension, il ne pourra pas faire les exercices ou les fera au hasard, mais sil nen a paseu, les faire lui semblera superflu, voire artificiel. Certains exercices de logique (jeu du pendu,phrases mettre dans le bon ordre, appariements) datent de lEAO des annes 1980 parcequil tait difficile de faire mieux lpoque avec un ordinateur. Le problme est quils sontencore leur place dactualit (peu clair : on a souvent recours ) alors quaucune tudecognitive na prouv leur efficacit pour lapprentissage des langues. Il suffit simplement(redondant avec il suffit) dailleurs de voir la difficult quprouvent certains apprenants raliser les mmes tches dans leur propre langue pour se rendre compte que, pour de telsexercices, ce sont dabord les aptitudes logiques qui sont vises.Pourtant certains enseignants ou groupes denseignants, suivant le classicisme des mthodesdu commerce, nhsitent pas passer des heures concevoir des exercices (de type QCM parexemple) qui vont permettre lapprenant dapprendre ou de ne rviser quun nombre trslimit de mots. Mme un texte trous apparemment anodin ne parvient pas dlimiter le typederreur rencontre, lorsque, la lettre prs, le mot inscrit dans le trou nest pas le bon. Est-ceune faute de frappe, une faute dorthographe, une incomprhension des autres mots de la20 noter cependant les missions de Voice of America rserves au public non-anglophone(http://www.voa.gov/) 116 9. phrase (alors que le mot trouver est pourtant connu) ou une mconnaissance de laspcialit21? Que dire galement des mots ou suites de mots, transforms en trous, quunapprenant ne parvient pas reconnatre pas alors que, si les trous avaient correspondu dautres mots quil connat bien ou mieux, son rsultat aurait t compltement diffrent ?(passage qui pourrait tre plus explicite, une lecture rapide risque daboutir linterrogation/incomprhension)Enfin le choix des termes transforms en trous prsente un caractre alatoire nonngligeable. Cet exercice rduit finalement le problme de la comptence en langues laconnaissance de mots spcifiques que certains apprenants auront la chance de connatre etdautres pas.Peu de didacticiens se posent apparemment ces questions si lon en juge par la sommeimpressionnante de tests dvaluation ou dtudes statistiques qui ne font aucunediscrimination entre des types derreurs pourtant trs diffrents22. Les jugements se trouventforcment trs loigns de la ralit, ! Cest gravce qui prsente un caractre de gravit certainsurtout lorsque des emplois sont en jeu. Si, au contraire, lvaluation ne portait que sur laqualit de la reconnaissance de la langue orale et sur la qualit de sa production loral, lesrisques derreurs dans lapprciation seraient alors plus limits. Le paradoxe est quen voulantrendre une valuation objective, mathmatique presque, les rsultats finissent par tre moinsprobants quavec des solutions plus subjectives.Parmi celles-ci, la comprhension orale peut tre teste lors de chaque leon (un courstant un ensemble de leons) par un exercice de rponses crites des questions crites et unexercice de rponses orales des questions orales, rponses auxquelles le professeur pourraavoir accs tout moment, mme distance. Lentranement lexpos peut se faire grce auprincipe du tutorat (suivi permanent) en prsentiel ou du regroupement en enseignement distance.Lvaluation finale en comprhension orale consistera alors en lcoute (avec rptitionspossibles) dun document audiovisuel sur ordinateur partir duquel les tudiants devrontrestituer en anglais les informations comprises. Il ne sagit ni dun rsum (qui entrane descorrections trop subjectives), ni dun commentaire (qui suscite des jugements ou des21 Je sais que le mot puit se dit pit en anglais, mais je ne sais pas que les pits sont aussi les creuxgravs par le rayon laser qui enregistre mon CD .22 12 600 sites prparent au TOEFL (Test Of English as a Foreign Language). Cf. http://www.testwise.com. 117 10. observations ayant certes un rapport avec le sujet ou les images, mais pas forcment avec cequi est dit). Dans une preuve de langue, cest la langue qui doit tre value et non lacomprhension de la situation de discours que les images peuvent fort bien donner. lalimite, la transcription mot mot du discours entendu serait le seul moyen de vrifier 100 %la comprhension de tous les mots, ce qui est, ici, trs objectif. Le temps imparti permet enfait aux apprenants de bon niveau qui le souhaitent deffectuer la transcription. Ils doiventalors prendre soin de ne laisser aucun blanc, ce qui rendrait totalement incomprhensible laphrase dans laquelle il se trouverait. Dans la mesure o il sagit dune preuve de rdaction,ceux qui le souhaitent peuvent aussi rendre les mmes ides avec dautres mots, mais lacondition de respecter toutes les prcisions.Lvaluation finale en expression orale consistera, elle, alors en un expos accompagn ounon dun dossier. Lexpos ne sera ni appris par cur, ni encore moins lu. partir dun plandtaill, lapprenant doit pouvoir sexprimer spontanment en anglais. Le fond est prpar etla forme improvise. Tout enseignant expriment sait la diffrence entre une expressionlibre, ralise sur linstant naturelle qui colle au discours et une expression prpare lavance de faon trop fige dcale, fige parfois, consquence dune mmorisationoutrancirequi qui empche le locuteur de vivre son expos. Il suffit alors de poser unequestion sur un point prcis pour vrifier si ltudiant est capable a la capacit de sexprimersur ce mme point avec dautres mots. Lexpos peut tre ou non accompagn dun dossierLes exposs copis directement dLe plagiat partir de textes trouvs sur Internet ne sont estplus craindre grce Internet !. Une simple dmonstration en dbut danne peut treralise lattention de tous ceux qui auraient eu cette ide vidente. Il suffit, en dbutdanne, de choisir un texte sur Internet dans nimporte quel domaine, de copier au hasard unephrase de ce texte par Ctrl C et de coller cette phrase dans le champ remplir de Google parCtrl V. Le texte contenant la phrase est alors immdiatement retrouv ! Si par hasardltudiant a chang un ou deux mots de la phrase, le texte est galement accessible, mais lesmots changs de la phrase sont remplacs par des pointills. Lidal est bien entendu quilfasse une La recherche documentaire, mais quil sefforce de rdiger lui-mmeestindispensable, mais la rdaction doit rester personnelleavec ses propres mots. Il est doncimportant, pour dventuelles vrifications par Google, de demander une version numrique(en .rtf) des exposs afin dinciter au maximum les apprenants rdiger par eux-mmes. 118 11. Une valuation finale de ce type ne peut seffectuer distance, car les moyens techniquesactuels ne permettent pas une coute distance dun mme document audiovisuel par ungrand nombre dtudiants avec visualisation de limage de chaque candidat par Netmeeting23 !LexposEn comprhension orale (pb de plan, dixit ?, on a dj commenc traiter lacomprhension orale en page prcdente), lvaluation consistera en lcoute dun documentaudiovisuel sur ordinateur partir duquel les tudiants devront restituer en anglais lesinformations comprises. Il ne sagit pas dun rsum (qui entrane des corrections tropsubjectives), ni dun commentaire (qui suscite des jugements ou des observations ayant unrapport avec le sujet ou les images, ce qui permet aux tudiants faibles de masquer leurfaiblesse en ludant les rapports directs avec ce qui est dit). Dans une preuve de langue, cestla langue qui doit tre value et non la comprhension de la situation de discours que lesimages peuvent fort bien donner. la limite, la transcription mot mot du discours entenduserait le seul moyen de vrifier 100 % la comprhension de tous les mots. (dixit ?: certainement pas ; peut-trte doit-on prciser)Cet exercice nest cependant pas impos, car chacun sait qu lcoute dune histoire,personne ne se souvient du mot mot, mais des ides exprimes, et quil est tout faitsouhaitable, dans une preuve de rdaction en langue, de restituer les mmes ides avecdautres mots. Le temps imparti permet nanmoins aux apprenants de bon niveau qui lesouhaitent deffectuer la transcription. Ils doivent alors prendre soin de ne laisser aucun blanc,qui rendrait la phrase dans laquelle il se trouverait totalement incomprhensible. distance est, de fait, galement impossible. La technique nest pas premire par rapport lapdagogie ; il est donc anormal de revenir des exercices bass sur lcrit.Intertitre : sur loutil ? LoutilLe cadre et les objectifs prciss, il nous manque encore lessentiel, savoir loutil qui vanous permettre datteindre les buts mthodologiques viss dans le cadre dcrit. Cest bienparce que cCet outil logiciel nexistait pas quil a t cr. I est une volution du systmedenseignement Lavac quil nest ne sera pas de notre propos ici de prsenter ici nouveau(Toma, 92, 93, 95, 99, 00 a)24le Lavac. Avec plus de 6000 logiciels utiliss dans plus de 150universits et lyces en France et dans le monde23 Systme de communication audio-visuelle (par Webcam et micro) et crite (partage dcran, envoi et rceptionde messages) entre un poste-matre et des postes-lves, en salle comme distance (inclus dans Windows 98).24 La simplicit et la rapidit de la cration de cours, double dun systme de suivi puissant, ont permis sadiffusion dans plus de 150 lyces et universits en France et dans le monde (plus de 6000 logiciels utiliss). 119 12. sont l - Intgration et multislectionLa premire volution concerne lintgration automatise de ressources telles que image fixeou anime, texte, son est automatise. La taille et la position de chaque fentre sontmodifiables tout moment grce aux fonctions de multislection (le rglage dune fentresera appliqu aux autres fentres, si cela est souhait). Le dcoupage dune leon ensquences auxquelles sont lies diffrentes ressources permet la visualisation immdiate ducontenu dune leon. La navigation dans les squences peut tre libre ou guide (certainessquences sont alors joues automatiquement). Le systme-auteur est prsent complet :hypertexte, hyper-mdia25, zones actives dans limage, texte trous, QCM, activation desquences en cas de rponse fausse, dcompte de points, etc. - Accs au sonLa spcificit de ce systme rside encore aujourdhui dans la fonction exclusive desquenage automatique du son, ou et prsent dune de la vido qui seffectue par repragedes pauses ou des diminutions de volume dans la piste son. La valeur de ce squenage estrglable. Une valeur leve (tous les diximes de seconde de pause) produit un grand nombrede squences courtes, une valeur plus faible (toutes les demi-secondes par exemple) un petitnombre de squences plus longues. En plus du squenage, et galement en temps rel, estcre, aprs chaque squence, une zone de rponse orale dont la dure est proportionnelle ladure de la squence quil suit. Avec un rglage par dfaut 150 % (mais modifiable), cetemps de rponse orale sera par exemple de 3 secondes pour une squence de 2 secondes.Cette dure peut tre utilise pour lenregistrement, mais aussi comme temps de pause audbut du travail de comprhension orale par exemple. La lecture sera ainsi clate automatiquement pour une prise de notes ds lors facilite.Lintrt du squenage est laccs au son. La plupart des vidos sont joues se visualisent lcran laide dun simple curseur de navigation du type Windows Media Player(Microsoft). Cependant ce procd est difficilement utilisable ds que le fichier a une duresuprieure 20 secondes, le retour arrire tant dans ce cas aussi difficile contrler que cequil tait avec les magntophones cassettes ou les magntoscopes. Le vido-squenceur debase permet remdie ce problme en permettant la visualisation des squences lues par25 La diffrence est quun mot, une image peut tre li une ou plusieurs squences elles-mmes lies plusieursfichiers image, texte ou son alors que dans la fonction hypertexte de Word par exemple, un mot ou une image nesera li qu un seul fichier.120 13. rapport celles qui ne le sont pas encore et la relecture instantane de nimporte quellesquence dj lue (de la N 3me par exemple, mme si cest la N 14me qui est en train dtrelue). Cest parce que laccs au son est rapide et prcis que lapprenant nhsitera pas rcouter plusieurs fois la mme partie du document sonore, certain damliorer son niveau decomprhension par des coutes successives sans perte de temps revenir en arrire.Laudio-squenceur et le vido-squenceur (Annexe 5) proposent de plus la visualisation descourbes sonores, le clic dans nimporte quel endroit de la courbe pour une rcouteinstantane, le reprage des squences dans lesquelles un ou plusieurs clics ont t effectusafin que lapprenant revienne plus rapidement sur les squences difficiles pour lui,lenregistrement-lve, lcoute des pistes professeur et lve en simultan avec visualisationde leurs courbes respectives et le jeu de rle, o la voix de llve prend la place de celle duprofesseur.Laccs au son est donc facilit au maximumconstitue donc un objectif didactique prioritaire.Il est mme possible de crer des leons plusieurs forces de squenage pour des niveauxdtudiants diffrents. Des squences peu nombreuses et longues conviendront mieux auxtudiants forts et des squences nombreuses et courtes aux tudiants faibles. La lecture encontinu de fichiers-son successifs (1 par squence) ne rend absolument pas la lecture saccadetout en permettant une navigation libre dune squence lautre, dans nimporte quel ordre.Toutes les fonctions facilitant laccs au son sont ralises mises en uvre automatiquementet en temps rel, qui est celui de la dure du document sonore. Il est mme inutile desquencer une deuxime fois le document sonore pour faire fonctionner laudiosquenceur,car celui-ci utilise directement les squences ralises par loutil de squenage incorpordans le Lavac.(dixit ?: annoncer clairement le premier principe plus haut, + intertitres) - Les aides textuellesAvec laccs au son, le deuxime principe didactique concerne les aides textuelles quipeuvent tre lies chacune des squences selon plusieurs critres (dans lordre, aidephontique, graphique, aide la dduction ou et ventuellement traduction). Ces aidespeuvent tre imposes ou proposes (obtenues la demande), et permettent de rendreaccessible une large palette de niveaux dapprenants le mme document authentique (Toma,96). 121 14. Prs de dix annes dexprimentation ont fait passer ce tutoriel du statut doutil de recherche celui dun produit grand public, mme si cette recherche reste permanente. Les travauxaccomplis mont conduit, sur le plan thorique, poser le concept de mise en multimdia qui renvoie une expression directe en multimdia du contenu informationnel transmettre.Le terme courant de mdiatisation est un terme trop gnral qui ne fait pas la diffrenceentre la traduction en multimdia dun contenu dj exprim sous une forme existante, le plussouvent crite, et lexpression dun contenu didactis directement en multimdia o la prioriten anglais est par ncessit donne au son.Ce concept fait de plus partie dun concept plus englobant, celui de mise en mdia 26. Lamise en mdia produit une inscription smiotique diffrente selon le type de mdia utilis, parexemple mise en musique (son), mise en discours (texte), mise en images (photo, peinture),mise en multimdia (plus dun mdia).La didactisation va ainsi sarticuler autour du son et des squences cres. Le premier acte dedidactisation est le squenage27. La mise en uvre des possibilits daccs au son enconstituent le deuxime. Il existe 19 possibilits daccs au son dans le Lavac et cespossibilits sont infinies avec laudio et le vidosquenceur 28. La multimodalit chre auxsciences cognitives(rfrences, ouvrages, etc. inclure) (Clark & Paivio, 91 ; Mayer &Anderson, 93) trouve ici les applications adquates en ce qui concerne le mdia son. Letroisime acte va consister fournir des aides textuelles de diffrente nature en fonction desdifficults.- La leon-corrigIl ne restera plus ensuite qu prparer le script et le corrig des exercices pour la leon-corrig. Ce point constitue une autre caractristique de la didactique prconise. Il estimportant de sparer la leon-corrig de la leon de dpart, le principe tant de permettre lapprenant de fournir le meilleur de lui-mme quel que soit son niveau, savoir sentraner mobiliser au maximum ses propres ressources pour effectuer seul les tches demandes.2627 Il est possible de modifier tout moment dans le Lavac les squences cres automatiquement si elles neconviennent pas lenseignant. Un banc de montage permet dun clic de souris de runir des squences entreelles ou de les diviser.28 Il existe en tout 22 possibilits daccs au son.122 15. Encore faut-il que lapprenant retrouve automatiquement les rponses de la leon de dpartdans la leon corrige, ce qui est le cas dans notre systme.Une telle cration de cours nest jamais fige et peut tre modifie ou complte si ncessaire.La mise en multimdia (Toma, 00b) se voit ainsi soutenue par une remise en scnemultimdia qui permet une pdagogie beaucoup plus puissante que celle des cdroms ducommerce au contenu non modifiable. - Le contenuLe cadre, les objectifs, loutil et la mthode prciss, il manque peut-tre le plus difficile obtenir, le contenu didactiser.Didactiser des vidos de BBC World ou de SkyNews (Technofile par exemple) est totalementillgal. Certes, il est toujours possible de payer des droits pour exploiter tel ou tel documentvido. Il est galement possible de sarmer dun ou de deux camscopes pour aller filmer etinterviewer des chercheurs anglophones dans leur laboratoire. Cependant le montage vidoreste faire, le script crire et la didactisation effectuer, ce qui constitue un travailimportant, hlas peu ralisable, mme avec 192 heures de cours annuelles.Les seuls programmes actuellement libres de droits sont ceux de CNN Newsroom(http://turnerlearning.com/newsroom/dailydesks.html) diffuss les jours ouvrables de 4h 30 5 heures du matin. Le daily desk est une partie qui traite de problmes de socit, ce quivite parfois des problmes lis lactualit vue par CNN. Il est thmatique (le mardi estconsacr aux affaires, le jeudi aux sciences). Il suffit de sinscrire (gratuitement) pour recevoirtous les jours un questionnaire relatif toutes les parties du programme avec les adresses desites consulter pour un complment dinformations. Le script de ce programme est tlcharger partir du site CNN (http://www.cnn.com/ TRANSCRIPTS/nr.html).Il est vident que le principal problme reste celui de la vido enregistrer des heures o leserreurs de programmation de magntoscope ne sont pas rattrapables. Il faut ensuiteslectionner les passages et les numriser de prfrence au format MPEG 1 (Motion PictureExperts Group) qui prsente le meilleur rapport qualit/poids de fichier. Cependant, il est lheure actuelle impossible de mettre un tel programme vido sur un site afin den pour dutlchargement(un peu md, => pour permettre le tlchargement ?. Il faudrait, pour un123 16. enseignement distance, graver un cdrom contenant les vidos et ne tlcharger que lescours. Mais cela impliquerait des enregistrements faire lavance, donc plus anciens, pourpouvoir les distribuer en dbut danne.La solution est alors dutiliser directement les vidos que CNN tient disposition sur son site.Il suffit de se connecter, de lancer le squenage automatique du Lavac et le son de la vidoest alors squenc en temps rel. La premire squence de la leon ouvre alors InternetExplorer qui se connecte sur la vido de CNN ! Cette vido nest plus enregistrer aumagntoscope, numriser et mettre sur un cdrom. Elle est diffuse en streaming ( dlivrance de flux ), qui permet la rception des vidos par connexion sur Internet parsimple prise tlphonique (Annexe 6).Il est possible ensuite de faire jouer laudio-squenceur pour visualiser les courbes avant dejouer les squences-son. Ces dernires peuvent se jouer selon lun des 19 modes possiblesavec les aides textuelles pour les squences juges difficiles, de copier/coller le questionnairede CNN dans une zone texte et de demander un enregistrement oral de certaines parties dutexte dans les zones de rponses orales cres automatiquement lors du squenage. La leonest termine (Annexe 7).En dernier lieu, la leon-corrig crer est une simple copie de la leon de dpart (le temps dela copie est infrieur 10 secondes). Cette leon comprend les rponses aux questions et lescript (galement copi partir du site CNN par copier/coller). Lorsque ltudiant ouvrira saleon-corrig, il aura automatiquement accs aux rponses quil avait donnes dans sa leonde dpart. Il pourra alors apporter les corrections ncessaires et envoyer nouveau sesrponses son professeur.Il reste ce point deux problmes rsoudre : la compression dune leon pour la mettre surle site et un systme denvoi de fichiers-tudiant plus pratique que des fichiers attachsenvoys par ml lenseignant. - La mise du cours sur siteLutilitaire Lavac contient prsent un outil de compression automatique du son dessquences de la leon (Annexe 8) qui utilise soit le format standard (peu connu) Microsoft124 17. ADPCM 4 bits, inclus dans Windows, soit la compression MP3, encore plus efficace29. Il fautdans ce cas demander aux tl-enseigns de rapatrier le dcompresseur MP3 partir dusite Microsoft Il faut pour cela en tlchargeantr le fichier wmtools.exe qui est trs lourd pourcertains rseaux (plus de 5 Mo). En ADPCM, une leon de 3,5 Mo ne fait dj plus que 640Mo Ko (je penseet ce format est finalement correct (peu clair, => ce qui est, lexprience,acceptable). Limage, elle, est compresse automatiquement en Cinepack Radius.Un autre programme va ensuite zipper la leon pour pouvoir linstaller, en un seul fichier, surun site. Cest cette leon-l que ltudiant tlchargera. Il aura pris soin auparavant derapatrier le runtime (logiciels tudiant et utilitaire gratuits) qui se dzippera automatiquement.Ds que la leon sera tlcharge, elle ouvrira lutilitaire et sera copie du rpertoire TEMP deWindows vers le rpertoire Lavac/leons qui aura t cr par le runtime. - Le suivi distanceLa deuxime difficult concerne lenvoi des rponses-tudiant qui, sur toutes les plates-formes denseignement distance, sont envoyes en fichier joint un ml pour lenseignant.Le problme alors pour celui-ci est de retrouver la leon et la partie de leon laquelle serfre lexercice afin de pouvoir le corriger correctement. Chaque rponse est effectivementdissocie de son contexte et sans une grande organisation et une connaissance prcise ducontenu des programmes, la correction reste difficile. Il faudrait alors recontextualiser lesrponses automatiquement.La solution a t trouve. Le logiciel-tudiant comporte un bouton denvoi qui permet sesrponses crites et orales de senregistrer dans un serveur auquel lenseignant aura aismentaccs. Le programme lavac.ini de ltudiant aura ladresse de ce serveur et pourra crerautomatiquement un rpertoire au nom de ltudiant. Chaque fois quun nouvel envoi esteffectu, un sous-rpertoire correspondant au nom de la leon est cr. Cest ce sous-rpertoire qui contiendra les fichiers-rponse, accompagns du jour et de lheure de lenvoi.Ds que lenseignant ouvre son poste de suivi, il peut soit effectuer le suivi des tudiants quila en prsentiel en se connectant sur le serveur local par le rseau interne, soit slectionner ungroupe dtudiants distants pour une connexion Internet sur son serveur distant. Linterface desuivi est exactement la mme.29 La valeur du dbit est de 3 ko/s en MP3 contre 11 en ADPCM 4 bits. 125 18. Dans le cas dune connexion distante, le bouton Mise jour va tlcharger sur son postetoutes les rponses que les tudiants ont envoyes depuis sa dernire connexion. Les noms destudiants ayant envoy des rponses vont sinscrire sur son cran, de la mme faon que lesnoms des tudiants ayant allum leur poste dans une salle multimdia apparaissent sur lcran.En cliquant sur le nom dun tudiant, les rponses reues vont tre visibles. Comme cesrponses (par exemple les rponses correspondant aux squences 27, 55 et 95) sont lies uneleon qui se trouve dans lordinateur de lenseignant, toutes les squences de la leon serontalors accessibles lenseignant qui pourra, grce la contextualisation obtenue, corriger lesrponses reues plus rapidement et plus efficacement.Il est noter que le squenage automatique en temps rel du son et de la vido, la crationsimultane de temps de rponse orales, la multislection et lenvoi de rponsescontextualises constituent pour linstant des fonctions exclusives. La qualit du travail delapprenant et le gain de temps pour lenseignant sont les principaux moteurs de linnovationdans le domaine des TICE. Lenseignement distance avec de tels outils pourra enfin sortir,nous lesprons, du ghetto de lcrit dans lequel il a t cantonn depuis des dcennies. Il faut cela une condition : tre en accord avec les rflexions thoriques, en loccurrencedidactiques, et pistmologiques (le retour dexpriences tant permanent) qui ont prsid ces innovations.* * *Le concept fondamental pour nous est celui de la mise en multimdia. Il suscite uneexpression directe o chacun des lments du contenu informationnel transmettre verra sareprsentation concrte se manifester de manire par des mdias diffrentse selon sa nature.Lapprenant a plus que jamais besoin dentendre et de produire la langue loral. Le son seragnralement le point de dpart de la mise en multimdia. Il faut aussi que son accs soitfavoris au maximum. Lapprenant doit pntrer par tous les moyens dans ce blocmonolithique que constitue parfois pour lui la juxtaposition squentielle des sons dunelangue trangre. Tous les outils favorisant laccs au son participent de la didactisation duson entendu, cette didactisation tant de plus, pour lenseignant, automatise.126 19. Mais dautres mdias peuvent tre utiliss en plus (sonne redondant avec dautres mdias )(en parallle ou disponibles sur la demande) pour lidentification et la comprhension dessons. Limage, qui ne doit pas toujours tre forcment anime sous peine parfois de diminuerla concentration de lapprenant sur la comprhension du son, permet de crer unereprsentation mentale juste approprie de la situation de discours pour apporter des solutionsaux problmes de comprhension de mots nouveaux pour lapprenant. Le mdia texte viendraapporter une note dinformation plus prcise pour lidentification des sons (transcriptionphontique puis graphique) et la dtermination du sens leur donner (mise sur la voie par desquestionnements hypothtico-dductifs (ne serait-ce pas plutt inductifs ?), raisonnement parlabsurde, appariements tymologiques).Le soin le plus important doit tre apport au choix des lments didactiser (reprageanticipatif des difficults) et leur mise en multimdia. Ainsi, choisir une image, sa taille et saposition est parfois plus difficile que poser une question.En fait, avant de chercher raliser un exercice de type QCM ou texte trous, il faut chercherles raisons de son utilit. La didactique en langues doit viter de prendre les couleurs de la mise en examen . Le sujet est souponn de dfaut de comprhension. Il faut trouverlerreur et les erreurs (cela reste difficile comprendre). Les interrogatoires sont bonsmais lenseignant sinterroge-t-il son tour sur les moyens quil a mis en uvre pourpermettre lapprenant de trouver par lui-mme ?Ce concept de mise en multimdia fait de plus partie dun concept plus englobant, celui de mise en mdia (Toma : 00). La mise en mdia produit une inscription smiotiquediffrente selon le type de mdia utilis, par exemple mise en musique (son), mise en discours(texte), mise en images (photo, peinture), mise en multimdia (plus dun mdia).Cest rellement la recherche en didactique qui doit contraindre les informaticiens concevoirdes programmes ddis aux langues. Si lenseignement distance en langue est, lui, fortementdpendant de la puissance de calcul des processeurs et des dbits des rseaux, ce nest pas uneraison pour revenir des pratiques de lEAO des annes 80, parce que loral distance esttechniquement difficile. Limagination permet de trouver des solutions logicielles qui pallientces difficults et la didactique peut simposer. Peut-on progresser en mathmatiques si chaque problme pos, aucun accompagnement nest fourni vers( prposition insuffisante, =>pour progresser vers) la solution ? Les problmes en langues sont pourtant aussi nombreux 127 20. que les combinaisons possibles de mots. Les tudiants en anglais auraient-il la scienceinfuse ? Tout enseignant saperoit au contraire que cest loin dtre le cas. Le mode examenest ncessaire, mais ne doit pas tre systmatis chaque sance. Si didactiser, encomprhension orale, signifie proposer des aides de plus en plus fortes puissantes pour quelapprenant arrive de lui-mme trouver la solution, si laccs au son est multimodal etinstantan, alors lapprenant sentira quil a enfin la possibilit de comprendre par lui-mme etil fera le maximum pour y parvenir. Les efforts accomplis pour comprendre ne serait-cequune seule phrase30 seront reproductibles dans dautres contextes et la progression dans lacomptence sera patente. Les connexions neuronales qui se seront produites durant cet effortne seront plus faire (peu clair) Constater par contre ses erreurs par le biais dun exercicecrit ne peut produire les conditions naturelles de comprhension du sens dun discours oral.Au mieux un ou plusieurs mots de vocabulaire seront appris avec un rapport temps pass/mots appris trs faible.Chacun sait en effet que la performance langagire ne consiste pas en un mlange alatoire demots de vocabulaire et de rgles de grammaire. Ce sont les moteurs de comptencelinguistique31 in (une expression qui pourrait mriter une rfrence) inhrents chacun denous quil faut activer et dvelopper par une mise ensituation, certes virtuelle32 mais permanente, de comprhension et de production de discours.La vrification du bon fonctionnement de ces moteurs se fera beaucoup mieux par un suivicontinu et un tutorat frquent que par des interrogations ponctuelles et alatoires qui, par lebiais dexercices par ailleurs pas toujours faciles raliser, ne vont porter que sur quelquesmots.Mme si le signal dalarme a dj t tir depuis longtemps (dixit ?: par qui ? par lesenseignants-chercheurs de luniversit qui dveloppent depuis plusieurs annes outils etlogiciels multimdias appropris un cadre spcifique), tout doit tre mis en uvre pourviter que la didactique des langues ne soit pas uniquement lapanage des industriels de la30 Un tudiant ma avou avoir pass plus dune heure sur une phrase ! Loin dtre du ou dcourag, il a voulume signifier au contraire que sa persvrance navait t possible que parce quil avait disposition les moyensdidactiques et techniques de trouver par lui-mme.31 Lanalyse du rle des aires de Broca, de Vernike et du corps calleux dans la production et la comprhension dulangage constitue depuis un demi-sicle lobjet des travaux des neuro-psycholinguistes (Gardner, De Joinette etpar exemple Nespoulous, 1998).32 La situation de discours est virtuelle, mais les activits mentales convoques sont bien relles. 128 21. connaissance. Chaque Seul lenseignant est dans un cadre didactique spcifique et lui seuldispose des paramtres qui constituent constitutifs de ce son cadre didactique. 129 22. BIBLIOGRAPHIEBannon L., 1991. From human factors to human actors : the role of psychology and humancomputer interaction studies in system design, Design at Work : Cooperative Design ofComputer Systems, J. Greenbaum & M. Kyng (Eds.), Hillsdale (N.J.) : Lawrence Erlbaum.Clark, J. M., A. Paivio, 1991. Dual-coding Theory and Education, Educational PsychologyReview, 3.Kaptelinin V., 1994. Activity Theory: Implications for Human Computer Interaction,Human-Machine Communication for Educational System Design, ASI Series, vol. 129,Berlin : Springer Veriag, NATO.Mayer R.E., R. B. Anderson, 1992. The Instructive Animation : Helping Students BuiltConnections between Words and Pictures in Multimedia Learning, Journal of EducationalPsychology, 84.Nespoulous J-L., J. Virbel, 1998. Des structures textuelles leur traitement par lecerveau/esprit humain, Modles Linguistiques, Toulon : Universit de Toulon et du Var.Toma, T., 1992. Conception technique dun Centre de Ressources. Une nouveaut : le LAVAC, Actesde CERCLES (Confdration Europenne des Centres de Langues de lEnseignement Suprieur ),Dublin : Cercles Secretariat, University College. 1993. Laboratoires de langues cassettes ou rseaux dordinateurs ? Une solution: leLAVAC, Nouvelles Technologies et enseignement des Langues : le point sur la question, pp.180-188, Paris : ditions La Tribune Internationale des Langues Vivantes. 1995. La cration de cours multimdias, Actes des journes dIngnierie didactiquemultimdia, pp. 20-34, Bordeaux : DLVP, Universit Bordeaux II. 1996. Pour un didacticiel de langues : nouveau positionnement didactique et mise en uvredactivits mtalinguistiques dapprentissage, Asp 11-14, revue du GERAS (Groupe dEtudes etde Recherche dAnglais de Spcialit), pp. 363-388, Bordeaux : DLVP, Universit Bordeaux II. 1999. Fonctions didactiques et architecture dun laboratoire de langues de type logiciel, Lapratique didactique du multimdia, numro spcial des Aprs-midis de LAIRDIL (LAboratoire Interuniversitaire de Recherche en DIdactique des Langues ), pp. 63-96, Toulouse :LAIRDIL, Universit Toulouse 3. 2000 a. Real-time Courseware Design : the LAVAC Video Sequencer (2000), Proceedingsof SITE 2000 (Society for Information Technology and Teacher Education ), pp. 831-837,Charlottesville, VA : AACE (Association for the Advancement of Computing in Education). 2000 b. Cognition and Courseware Design by Teachers : the Concept of Multimediatizing,Proceedings of SITE 2000, pp. 2461-2467, Charlottesville, VA : AACE.Tricot, A., C. Pierre-Demarcy & R. El Boussarghini, 1998. Dfinitions daides en fonctiondes types dapprentissages dans les environnements hypermdias, Hypermdias etApprentissages, pp. 3-14, Poitiers : Universit de Poitiers.Vaillant-Sirdey, C., 2000. Ten Years on : Assessing Multimedia Distance-Learning,Proceedings of SITE 2000, pp. 1189-1193, Charlottesville, VA : AACE.130