4- infections sur cathÉters guidelines for the prevention of intravascular catheter related...
TRANSCRIPT
4- INFECTIONS SUR CATHÉTERS
Guidelines for the prevention of intravascular catheter related infections
MMWR, 2002, 51, 1-26
Infection sur cathéter
Incidence (NNISS 92-01) : 3-11 /1000 jours CVCIncidence (NNISS 92-01) : 3-11 /1000 jours CVC
Prévalence 2001 : 3% des INPrévalence 2001 : 3% des IN
Fréquence des bactériémies sur cathéters :Fréquence des bactériémies sur cathéters : Cathéter veineux périphériqueCathéter veineux périphérique < 1 %< 1 % Cathéter veineux centralCathéter veineux central 1 - 8 %1 - 8 % Cathéter artériel périphériqueCathéter artériel périphérique 0,5 - 5 %0,5 - 5 % Cathéter artériel centralCathéter artériel central 1 %1 %
CVC
Fréquence des infections sur CVC
en réanimation En moyenne 14 % des CVC (dont 3% de bactériémies)
Densité d ’incidence des bactériémies = 3-20 /1000 jours CVC
CVC de longue durée (immunodéprimé) 4.1 /1000 jours CVC (2.6 bactériémies) pour les CVC Hickman Broviac
1.2 /1000 jours CVC (0.8 bactériémies) pour les chambres implantables
Epidémiologie des infections sur cathéter
Fréquence : estimation de 250 000 septicémies liées aux CVC aux EU par an
Complications : cellulite ou phlégmon,
thrombophlébite septique,
septicémie,
endocardite, infections métastatiques
Mortalité : 2% (SCN) à 60% (Pyo, Candida). Mortalité attribuable difficile à déterminer (12-25%)
Augmentation durée de séjour?
Coût moyen par épisode: $ 25 000
Infection sur cathéterFréquence des germes (%)
Staphylocoque à coagulase négative 30 - 40
S. aureus 5 - 10
Enterococcus sp. en 4 - 6
Pseudomonas aeruginosa 3 - 6
Candida sp. en 2 - 5
Acinetobacter sp. 1 - 2
Serratia sp. < 1< 1
Colonisationcutanée
Physiopathologie des infections sur cathéterPortes d'entrée
Mains du personnelDésinfectant contaminé
Colonisationraccord
Colonisation hématogène
Contaminationperfusat
Physiopathologie des infections sur cathéterFacteurs de colonisation
Hôte : Fibrine, fibronectine, collagène…
Micro-organisme Hydrophobicité
Protéines de surface
Exopolysaccharide ("slime")
Matériau Hydrophobicité
Irrégularité de surface
Infection sur cathéterFacteurs de risque (1)
Hôte < 1 an ou > 60 ans Neutropénie, chimiothérapie prolongée Infection à distance Traitement immunosuppresseur Altération revêtement cutané
Environnement Mesures d'hygiène mal appliquées (urgence) Difficultés d ’insertion Expérience du praticien Manipulation lignes de perfusion
Infection sur cathéterFacteurs de risque (2)
Cathéter Mauvaises conditions de pose
Fréquence d’utilisation de la ligne veineuse
Plastique > métal
PVC, polyéthylène > silicone, téflon, polyuréthane
Voies multiples > voie unique
Fémoral > jugulaire > sous-clavier
Cathéter veineux central, risque maximum
Infections sur cathéterDéfinitions (1)
Infection locale du cathéter pus ou signes locaux au niveau
Orifice d'insertion cutané Trajet de tunnellisation
Infections sur cathéterDéfinitions (2)
Infection septicémique sur cathéter hémoculture périphérique positive (1 hémoculture si germe pahogène ou 2 HC si germes non pathogènes)
ET un des critères suivants: infection locale avec isolement du même germe au niveau du pus et du sang périphérique sepsis clinique (T>38° et/ou frisson, et/ou hypotension) résistant à l ’antibiothérapie mais disparaissant 48 heures après
l ’ablation du KT culture du KT positive et isolement du même germe dans le sang périphérique rapport HC quantitative KT: veine périphérique >5 sepsis clinique lors de la manipulation du KT
Diagnostic après retrait du cathéterMéthodes quantitatives
• 75% des CVC retirés pour suspicion d ’infections ne sont pas réellement infectés
Méthodes de Brun Buisson Analyse des 3 cm distaux du CVC
Culture quantitative après « vortex »
Seuil : 1000 UFC/ml
Diagnostic avant retrait du cathéter
Culture site insertion ou pavillon VPN de bactériémie = 97%
VPP de bactériémie faible
Hémocultures quantitatives trans-cathéter et périphérique Cathéter / périphérie > 5 ou > 10
Examen direct prélèvement trans-cathéter
Infection sur cathéter - Prévention Cathéters centraux
Mesures d'efficacité certaine Asepsie chirurgicale lors de la pose
Lavage au savon puis désinfection (polyvidone-iodée ou chlorhexidine)
Pas d ’utilisation de topiques antibiotiques ou d ’agents dégraissants
Limiter les indications et la durée de cathétérisme
Limiter les manipulations intempestives du KT
Retirer tout CVC posé en urgence, dans des conditions d ’asepsie aléatoires ou en fémoral dès que le malade est stabilisé
Asepsie rigoureuse lors des manipulations de la ligne veineuse
Pansement occlusif (gaze ou transparent)
Changement des lignes toutes les 48-72 heures, ou quotidien (nutrition parentérale)
Surveillance clinique quotidienne
Infection sur cathéter - Prévention Cathéters centraux
Mesures d'efficacité probable mais non démontrée
Type et nature des pansements
Fréquence de réfection des pansements : 48h ou 72 h
Changement systématique du CVC en l ’absence de suspicion d ’infection
Utilisation de filtres sur la lignes veineuses
Héparinisation systématique controversée
Cathéters en matériaux anti-adhérence ou recouvert d ’ATB ou d ’ATS
4- LES INFECTIONS DE SITE OPÉRATOIRE (ISO)
DEFINITION des ISO
Les infections de site opératoire sont les complications les plus fréquentes des interventions chirurgicales
Les ISO comprennent toutes les infections qui surviennent au niveau du site opératoire dans les 30 jours suivant l ’intervention (1 an pour les interventions avec pose de prothèse ou d ’implant)
CLASSIFICATION des ISO
On distingue les infections superficielles, profondes et d ’organe.
Peau
Tissu sous-cutané
Fascia et muscle
Organe
INFECTION
Superficielle
Profonde
Organe
DÉFINITION
Infection superficielle du site opératoire qui touche la peau ou les tissus cellulaires sous-cutanés
pour laquelle on constate un des signes suivants :
pus au niveau de l ’incision
germe isolé à partir d ’une culture de liquide ou de tissu prélevé aseptiquement
un signe d’infection (douleur, rougeur, chaleur) associé à l ’ouverture délibérée par le chirurgien
NB : l ’inflammation minime confinée aux points de suture ne doit pas être considérée comme une ISO
DÉFINITION
Infection profonde du site opératoire qui touche les tissus mous profonds (fascia muscles)
pour laquelle on constate au moins un des signes suivants : pus provenant de la partie profonde de l ’incision ouverture spontanée de la partie profonde de l ’incision ou délibérée par le chirurgien en cas de
signes cliniques un abcès ou autre signe clinique évident d ’infection de la partie profonde de l ’incision
DÉFINITION Infection de l’organe ou de l’espace concerné par le site opératoire
qui touche l ’organe ou l ’espace du site opératoire (toute partie anatomique autre que l ’incision et manipulée pendant l’intervention)
pour laquelle on constate au moins un des signes suivants : pus provenant d ’un drain placé dans l’organe ou l’espace de l ’incision un germe isolé à partir d ’une culture d ’un liquide ou d ’un tissu prélevé aseptiquement et provenant de l ’organe et de
l’espace un abcès ou autre signe clinique évident d ’infection de l ’organe ou de l ’espace retrouvé à l ’examen macroscopique
pendant la réintervention ou par un examen radiologique ou histopathologique.
FREQUENCE des ISO
Environ 10 % des IN
RAISIN 1999-2000RAISIN 1999-2000 (n=162151 interventions)(n=162151 interventions)
Taux d ’ISOTaux d ’ISO 1.93 %1.93 %
NNIS 0NNIS 0 1.01 %1.01 %
NNIS 1NNIS 1 2.61 %2.61 %
NNIS 2NNIS 2 6.4 %6.4 %
NNIS 3NNIS 3 15.9 %15.9 %
CARACTERISTIQUES des ISO
Répartition
superficielle : 58.5 %
profond : 26.1 %
organe site : 14.5 %
Augmentation durée de séjour : +6 j
Surcoût : 3000 euros par infection
Mortalité = 1%
FREQUENCE des ISO
La fréquence des ISO dépend : du type de chirurgie (Altemeier) du score ASA du patient de la durée d ’intervention
En fonction de ces trois paramètres, on peut définir un indice de risque (appelé score NNIS) qui permet de classer les patients en fonction du risque de survenue des ISO.
Si classe ASA 3, 4 ou 5 : 1 point si Altemeier III ou IV 1 point Si durée de l ’intervention >T prédéfini 1 point
Ce score varie de 0 à 3 ; plus il est élevé, plus le risque d ’ISO est grand.NNIS risque infectieux0 1.5 %1 3.5-4 %2 9-13 %3 20-30 %
Classification d'Altemeier (1)
Type de chirurgie Risque infectieux
Classe I Aseptique propre 1-3 % (chirurgie orthopédique programmée)
Classe II Propre contaminée 3-8 % • ouverture d'un viscère creux avec contamination minime • rupture d'asepsie minime
(chirurgie gynécologiuqe, oropharyngée programmée non septique)
Classification d'Altemeier (2)
Type de chirurgie Risque infectieux
Classe III Chirurgie contaminée 6-15 % • traumatisme ouvert < 4 h • chirurgie des voies urinaires ou biliaires
infectées • contamination importante par le contenu digestif
(cholecystite aigue, appendicite aigu)
Classe IV Sale 10 - 40 % • infection bactérienne • traumatisme ouvert > 4 h, corps étranger, tissus dévitalisés
• contamination fécale(péritonite purulente, abcès intraabdominal)
Score ASA(American Society of Anesthesiologists)
ASA 1 : patient n’ayant pas d’affection autre que celle nécessitant l’acte chirurgical
ASA 2 : patient ayant une perturbation modérée d ’une grande fonction
ASA 3 : patient ayant une perturbation grave d ’une grand fonction
ASA 4 : patient ayant un risque vital imminent
ASA 5 : patient moribond
TAUX D ’ISO selon le score NNISrésultats du réseau français « INCISO »
du C-CLIN Paris Nord (résultats cumulés 1997-2000)
0
5
10
15
20
25
0 1 2 3
Score NNIS
Ta
ux
d'IS
O
1,6 %
4,7 %
10,6 %
21,5%
DIAGNOSTIC DES ISO
Clinique +++ pus au niveau de l ’incision ou du site opératoirepus au niveau de l ’incision ou du site opératoire
41% des ISO sont diagnostiquées après la sortie des patients
Difficultés de recueil de données après la sortie du patient jusqu ’à J+30
ISO : agents responsables
EPIICEPIIC : European prevalence of infection in intensive care : European prevalence of infection in intensive care
AIRHHAIRHH : Association internationale pour la recherche en hygiène hospitalière : Association internationale pour la recherche en hygiène hospitalière
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45Etude EPIICEnquête AIRHH
S. aureus Enterococcus sp.
AutresGram +
E. coli Autres entéro-bactéries
P. aeruginosa
Champignons
PHYSIOPATHOLOGIE
L es ISO sont provoquées par l ’apport de germes qui proviennent : du patient lui-même (en cas de mauvaise préparation
cutanée de l ’opéré)
de l ’équipe chirurgicale (en cas de faute d ’asepsie au cours de l ’intervention)
de l ’environnement (matériel, air du bloc ou antiseptiques contaminés)
ISOVoies de contamination
Contamination pré-opératoire Plaie souillée traumatique
Contamination per-opératoire Endogène
Exogène : mains, phanères, rhinopharynx des membres de l'équipe soignante, air ambiant
Contamination post-opératoire Drains, pansements
Infections à distance (urinaire, pulmonaire, septicémie)
Facteurs de risque d’ISO Facteurs locaux
Nécrose tissulaireNécrose tissulaire
SérositéSérosité
Corps étranger - implantCorps étranger - implant
Inoculum bactérien importantInoculum bactérien important
Mauvaise vascularisationMauvaise vascularisation
Facteurs de risque d’ISO Facteurs généraux
Malnutrition - obésité - âge extrêmeMalnutrition - obésité - âge extrême
DiabèteDiabète
Immunodépression Immunodépression
Etat de chocEtat de choc
Traitement antibiotique prolongé, infection distanceTraitement antibiotique prolongé, infection distance
Hospitalisation pré-opératoire prolongéeHospitalisation pré-opératoire prolongée
Facteurs de risque d’ISO Facteurs opératoires
Rasage Rasage
Durée de l'interventionDurée de l'intervention
Chronologie de l'acte dans le programme opératoireChronologie de l'acte dans le programme opératoire
Nombre de personnes dans la salleNombre de personnes dans la salle
Expérience de l'opérateurExpérience de l'opérateur
Réintervention Réintervention
Contexte d'urgenceContexte d'urgence
Prévention des infections de site opératoire
Préopératoire durée minimale pré-opératoire antisepsie pré et per-opératoire dépilation (tonte ou crème) au plus proche de l ’intervention Antibioprophylaxie (conférence de consensus 1999)
Per-opératoire tenue asepsie chirurgicale environnement maitrisé
Soins post-opératoires, surveillance
SURVEILLANCEDES ISO
Objectif prioritaire pour la chirurgie propreObjectif prioritaire pour la chirurgie propre
Organisée par le CLINOrganisée par le CLIN
Composante indispensable de la préventionComposante indispensable de la prévention
POURQUOI SURVEILLER LES ISO ?
Aspects réglementaires (loi N° 98-535 du 1er juillet 1998) relative au renforcement de la veille
sanitaire et circulaire n°17 du 19 avril 1995 relative à la lutte contre les infections nosocomiales.
Accréditation : référence spi 4a (« le programme de lutte contre les infections comporte une
surveillance … la stratégie de surveillance comporte un suivi des infections du site opératoire »).
POURQUOI SURVEILLER LES ISO ?
Surveiller, c ’est prévenir (Haley et coll., Am. J. Epidemiol., 1985, 121, 182-
205). De nombreuses études scientifiques ont montré que que la mise en
œuvre d ’une surveillance intensive (avec rétro-information des résultats)
pouvait entraîner une diminution de 20 à 30 % des ISO.
Améliorer la qualité des soins (ex: remise a plat des protocoles de
préparation de l ’opéré, réflexion sur l ’antibioprophylaxie...)
Sensibiliser au risque infectieux
Identifier des facteurs de risque
Détecter précocement des épidémies
CONCLUSIONS
Les 4 infections nosocomiales les plus fréquentes sont les infections urinaires pulmonaires, de site opératoire et les infections sur cathéters
d ’autres IN existent: surinfections d ’escarres
diarrhées nosocomiale (rotavirus, C. difficile)
Infections virales (VHC, VHB, VIH) rares mais gravissisimes
les infections ORL (sinusites, otites) ou ophtalmiques
etc...