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DESCRIPTION
Featuring: Amelia Stein, Attilio Fiumarella, David Catá, Kirstin Barnes, Jeff DePonte, Paul Cary Goldberg, Marydorsey Wanless, Suzie Blake, Iain Sarjeant & Jane AlynnTRANSCRIPT
Amelia Stein Attilio Fiumarella David Catá Kirstin Barnes Jeff DePonte Paul Cary Goldberg Marydorsey Wanless Suzie Blake Iain Sarjeant Jane Alynn
MAGAZINE 504
AMELIA STEIN 4
ATTILIO FIUMARELLA 17
DAVID CATÁ 27
KIRSTIN BARNES 36
JEFF DEPONTE 40
PAUL CARY GOLDBERG 53
MARYDORSEY WANLESS 60
SUZIE BLAKE 74
IAIN SARJEANT 86
JANE ALYNN 96
The images published in this magazine are copyrighted to their corresponding creators.
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I was getting ready to write a little editorial for the new
issue when I saw the news on Facebook.
I grew up with Charlie Hebdo. I’ve never been a fan and I
Didn’t buy it regularly, but in some way I was always kind
of reassured Charlie being around. I’d read it and check
the cartoons and think: “Man, how can they get away with
this?”. Well, they didn’t, in the end.
We need irreverence in the world. We need to be
remembered that respect is never an entitlement.
Belonging to a religious group, being a famous person
or a statesperson, earning a lot of money, working for a
prestigious company or a governmental body, none of
this is not enough to be granted respect and is certainly
not enough to be safe from criticism and satire. Respect
is a gift, respect is something one earns through one’s
actions.
We have never published anything controversial in the
magazine. It’s not because of some political idea, we
simply never had the opportunity. But maybe is is time
now for square photographers to get sharper.
Christophe Dillinger, January 2015
Je me préparais à écrire un petit éditorial pour le nouveau
numéro quand j’ai lu la nouvelle sur Facebook.
J’ai grandi avec Charlie Hebdo. Oh, je n’ai jamais été un
fan inconditionnel, et je ne l’achetais pas régulièrement,
mais d’une certaine façon ça me rassurait que Charlie
soit là. De temps à autre je le lisais en me disant : « Mais
comment font-ils pour que ça passe ? ». Eh bien, en
définitive ça n’est plus passé.
Nous avons besoin d’insolence. Il nous faut nous rappeler
que le respect n’est jamais un dû. Appartenir à un groupe
religieux, être une personnalité connue ou un chef d’État,
gagner un tas d’argent, travailler pour une entreprise
prestigieuse ou pour le gouvernement, rien de tout ça ne
donne automatiquement droit au respect, et rien de tout
ça ne nous met à l’abri de la critique ou de la dérision. Le
respect n’est pas un dû mais un cadeau, c’est quelque
chose que l’on gagne au travers de nos actions.
Nous n’avons jamais publié d’artistes controversés.
Non pas à cause d’une certaine politique, mais bien
parce qu’on n’en a jamais eu l’opportunité. Maintenant
il serait peut-être temps que les photographes au carré
deviennent plus incisifs.
Je suis CharlieI am Charlie
AMELIA STEIN 4
ATTILIO FIUMARELLA 17
DAVID CATÁ 27
KIRSTIN BARNES 36
JEFF DEPONTE 40
PAUL CARY GOLDBERG 53
MARYDORSEY WANLESS 60
SUZIE BLAKE 74
IAIN SARJEANT 86
JANE ALYNN 96
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Amelia Stein
Now in retrospect that pain of grief at their loss was so
very deep, with time it has somehow mellowed, my own
years running ahead that brings me to face my own
limitations also.
Ordinary objects from life, imbued with a sense of the
person to whom they once belonged.
Words to express the emotions of the loss of both
Parents. To put into the written word the emotions that
found themselves expressed in a handful of dark images
of their possessions taken 15 years ago now. Small
personal objects, the clock from the kitchen, two dancing
figurines that dance in the dark of my photograph as if
fading into the darkness of the inky black sorrow of the
image. In the back of his tidy wardrobe, I find an old pair
of his handmade shoes.
As I found myself finally alone in our home, with all
their possessions still in their familiar places, as part
of the grieving process, it was a time also to prepare
the house to be sold, their possessions to be dispersed,
some kept and treasured, others to be given away. The
most ordinary of things, a wooden spoon and spatula for
cooking slipped into my utensils in my own home.
I brought items back to my home and randomly they
were photographed as part of the farewell homage of the
life lived together of two very kind elderly people and my
good fortune to have been their only child, their daughter.
Loss and memorywww.ameliastein.com
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Amelia Stein
bonne fortune d’avoir été leur seul enfant, leur fille.
Maintenant, avec le recul, cette douleur profonde de leur
perte s’est avec le temps en quelque sorte adoucie, mes
propres années qui s’accumulent m’amènent à faire face
à mes propres limites.
Voici des objets ordinaires de vie, imprégnés par l’âme de
la personne à qui ils ont appartenus.
Des mots pour exprimer les émotions liées à la perte des
deux parents. Pour mettre sur papier les émotions qui
se sont trouvées exprimées dans une poignée d’images
sombres prises il y a maintenant 15 ans. Les objets
personnels, l’horloge de la cuisine, deux figurines qui
dansent dans l’obscurité de ma photographie comme si
elles se fondaient dans l’obscurité d’encre de la tristesse.
Dans le dos de sa garde-robe bien rangée je trouve une
vieille paire de ses chaussures fait main.
Alors que je me trouvais enfin seule dans notre maison,
avec tous leurs biens encore bien à leurs places, dans le
cadre du processus de deuil, il me fallait aussi préparer
la maison à la vente, leurs biens à être dispersés,
certains conservés précieusement, d’autres destinés à
être donnés. Le plus ordinaire des choses, une spatule et
une cuillère en bois glissées parmi les ustensiles de ma
propre cuisine.
J’ai apporté ces objets chez moi et je les ai
photographiés au hasard, comme un hommage, un adieu
à la vie conjointe de ces deux personnes âgées et à ma
Loss and memorywww.ameliastein.com
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Attilio Fiumarella
One of the first public facilities built in Balsall Heath was the
Moseley Road Baths. Constructed in two stages, the first being
the construction of the Free Library, the baths were designed
by William Hale & Son and opened their doors on October 30,
1907. There were restrictions to access, as was common at
the time, and three different entrances attest to that: one for
first class men, another for second class men and a third for
women. Its unique architecture and gathering purpose made it
the icon of the neighbourhood.
After several years of decline, one of the two swimming pools
has been refurbished, restoring its old lustre. Sadly, the Gala
pool is still left to degradation. The Birmingham City Council
intends to close the Baths permanently in 2015, following the
opening of a new sports facility.
This body of work aims to outline the loss of this valuable
heritage and also to strengthen the relationship between the
pool and its people.“The swimmers” were immortalized in
an atmosphere inspired by the butterfly and its cocoon. This
temporary skin provides the butterfly with enough energy for a
new life. In the same way, in this imaginary world, the users are
gripping the swimming pool’s essence, keeping the heritage
alive.
«The Swimmers» was funded through a bursary granted by
Some Cities.
The swimmers
www.attiliofiumarella.com
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Attilio Fiumarella
Une des premières installations publiques construites à Balsall
Heath fut les bains de Moseley Road. Bâtis en deux étapes,
la première étant la construction de la Free Library, les bains
furent conçus par William Hale & Fils, et ouvrirent leurs portes
le 30 Octobre 1907. L’accès y était restreint, comme il était
courant à l’époque, et trois entrées différentes en attestent :
une pour les hommes de première classe, une autre pour les
hommes de deuxième classe, et un troisième pour les femmes.
Son architecture unique et son objectif communautaire en
firent une icône du voisinage. Après plusieurs années de
déclin, l’une des deux piscines a été rénovée et son lustre
ancien restauré. Malheureusement, la piscine de Gala est
toujours en proie à la dégradation. Le conseil municipal
de Birmingham a l’intention de fermer les Bains de façon
permanente en 2015, suite à l’ouverture d’un nouveau centre
sportif.
Ce travail vise à décrire la perte de ce patrimoine précieux et
aussi à renforcer la relation entre la piscine et de son public.
«Les nageurs» ont été immortalisés dans une atmosphère
inspirée du papillon et de son cocon. Cette peau temporaire
fournit au papillon assez d’énergie pour une nouvelle vie. De
la même façon, dans ce monde imaginaire, les utilisateurs
saisissent l’essence de la piscine et en gardent le patrimoine
vivant.
« The Swimmers» est un projet qui a pu être mené à bien grâce
à une bourse de Some Cities.
The swimmerswww.attiliofiumarella.com
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David CatáLet me fly
We are as ephemeral as the wind and we fly like it. We
disappear, leaving only a trace, a seed that memory
keeps alive.
With a frustrated sigh I try to let you fly, I try to let you go,
but you come back to me, the pain of an unrepeatable
past.
Nous sommes aussi éphémères que le vent et nous
volons comme lui. Nous disparaissons, laissant
seulement une trace, une graine que seule la mémoire
maintient en vie.
Avec un soupir de frustration j’essaie de te faire t’envoler,
j’essaie de te laisser partir, mais tu reviens à moi, la
douleur d’un passé irremplaçable.
www.scan.cat/en/tl-david-cata
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Kirstin Barnes
In a world full of objectification, what does it mean to
be judged? This piece of work examines the relation-
ship between the audience and the artist, the woman
and the misogynist. Every Inch of Me is meticulously
photographed, exact inch size images of the entirety of
my body. By giving the whole of my body on my terms,
dehumanising myself, is it still possible to objectify me?
Am I now in control?
I have turned this work into a multi-sensory, one on
one experience, an installation film with sound and an
invitation to hold all of me in your hand. The experience
could be seen to make the participants uncomfortable, to
reverse the embarrassment, the power, the uneasiness
of being completely naked in front of someone. Can you
ever know me by seeing all of me?
Kirstin Barnes is our latest artist in residence.
Dans un monde enclin à l’objectivation, que signifie être
jugé ? Ce travail examine la relation entre le public et
l’artiste, la femme et le misogyne. « Every Inch of Me »
est méticuleusement photographié, ce sont des images
exactes de la taille d’un pouce de la totalité de mon
corps. En donnant à l’ensemble de mon corps selon mes
propres conditions, me déshumanisant moi-même, est-il
encore possible de me transformer en objet ? Suis-je
maintenant au contrôle de moi-même ?
J’ai transformé ce travail en un film multi-sensoriel,
une expérience intime, une installation sonore avec à la
clef une invitation, celle de tenir tout de moi dans votre
main. L’expérience pourrait rendre les participants mal à
l’aise, pour inverser l’embarras, la puissance, le malaise
d’être complètement nu devant quelqu’un. Pourrez-vous
vraiment me connaître en ayant vu tout de moi ?
Kirstin Barnes est notre dernière artiste en résidence.
Every inch of me
www.kirstinbarnesphotography.com
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Kirstin Barnes
Kirstin’s work is a one inch wide video. Please click here
to view it.
Le travail de Kirstin est une vidéo d’un pouce de coté et
peux etre visualisé ici.
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Jeff DePonte
I didn’t choose street photography— it chose me.
During a 2012 vacation in Tokyo, my shooting style
evolved from that of a timid traveler to that of a
documentarian, and I was hooked. Later that year, while
on a documentary film shoot in Phnom Penh, I spent my
free time photo walking, and it all came together for me. I
know now that I am compelled to create images of people
in their environment.
People of other cultures and their everyday lives
fascinate me. I want to share my observations of life,
take you inside a world utterly different from your
own. The act of shooting on the street helps me see
the extraordinary in the ordinary, helps me to more
completely experience a place.
It’s all about the human condition, running into a culture
that’s so different from your own and wanting to share
that. I’m passionate about documentary photography.
I strive to capture the spontaneous, un-selfconscious
actions of people in their everyday lives. While I consider
much of my work street photography, some street
purists might not. That’s fine with me— if the image
moves you in some way, labels don’t matter.
One camera, one lens, black and white, square. In
September of 2014, before I left for Phnom Penh, I
decided on the general form of the work. The images were
all composed in square format, not cropped after the
fact. Oh, and my camera is dead quiet. The subject rarely
knows that I made an image, and I work very close to my
subjects. Fuji is the new Leica.
Experiencing a place as poor as Cambodia will make you
question the things you take for granted back home in
your own comfort zone. Photography can help make us
question what is normal and routine, while depicting an
ingenuity and resourcefulness that are universal.
Phnom Penh
digitalfilm.co
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Jeff DePonte
Je n’ai pas choisi la photographie de rue, c’est elle qui
m’a choisi. Au cours de vacances à Tokyo en 2012, mon
style de prise de vue a évolué rapidement, passant de
voyageur timide à documentariste, et je suis devenu ac-
cro. Plus tard dans la même année, tandis que j’assistais
au tournage d’un documentaire à Phnom Penh, j’ai passé
mon temps libre à marcher et à prendre des photos et
tout est devenu clair. Je sais maintenant que mon rôle
en tant que photographe, c’est de faire des images d’indi-
vidus dans leur environnement.
Les habitants d’autres cultures et leur vie quotidienne
me fascinent. Je veux partager mes observations à
propos de leur manière de vivre et vous emmener dans
un monde tout à fait différent du du vôtre. Le fait de pho-
tographier dans la rue me permet de voir l’extraordinaire
dans l’ordinaire, m’aide à vivre plus pleinement un lieu.
Il s’agit de parler de la condition humaine au sein d’une
culture radicalement différente de la sienne et de vouloir
le partager. Je suis passionné par la photographie
documentaire. Je m’efforce de capturer les actions
spontanées, non posées, de personnes dans leur vie
quotidienne. Je considère mon travail comme étant de
la photographie de rue, mais certains puristes ne seront
peut-être pas d’accord avec moi. Cela ne me dérange pas.
Si d’une certaine façon ces images plaisent et émeuvent,
leur étiquette ne compte pas.
Un appareil photo, un objectif, du noir et blanc, carré. En
Septembre 2014, avant mon départ pour Phnom Penh,
j’avais décidé de la forme générale de mon travail. Les
images ont toutes été composées en format carré, pas
recadrée après coup. Oh, et mon appareil photo est tout
à fait silencieux. Le sujet sait rarement que j’ai fait une
photo et je travaille très près de mes sujets. Les Fuji sont
les nouveaux Leica.
Faire l’expérience d’un endroit pauvre comme l’est le
Cambodge nous fait remettre en question les choses que
l’on prend comme acquises chez soi, dans notre zone
de confort. La photographie peut aider à nous interroger
sur ce qui est normal et routinier, tout en illustrant une
ingéniosité et une débrouillardise universelles.
Phnom Penh
digitalfilm.co
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Paul Cary GoldbergIn my solitude
www.paulcarygoldberg.com
When I purchased a digital camera in 2009 I abandoned
my studio work for five years and focused on
documentary photography. In 2013 a friend and fellow
artist pressured me to return to the still life genre. I was
reluctant, fearful of repeating old work. Yet I knew she
was right - it was important for me to go back into my
studio.
Returning to a contemplative studio process was
difficult. I was self-conscious, clumsy, stiff and timid.
I was never one who pre-conceived images. For me it
is always a process of discovery. But this time I was
floundering, directionless, not even knowing what
to photograph. My film came back from the lab with
strong composition and lighting elements yet it meant
nothing to me. This continued for quite some time. I was
deeply frustrated and dissatisfied and I was becoming
increasingly pessimistic.
Then somehow I saw layers. Literally. The surfaces of
wood, slate and marble which had been lingering in my
studio for years, began to pile one upon the other. This
meant something - viscerally and visually. The objects
assembled. Fruit, flowers, pods, seeds, nuts, onions,
garlic, bread and velvet found their places on the stage
and relationships between them began to emerge.
Still Life. Nature Morte. Bodegón. Vanitas. Memento
Mori. I was back in the solitude of my studio, where
photography is such sweet sorrow.
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Paul Cary GoldbergIn my solitude
www.paulcarygoldberg.com
Quand j’ai acheté un appareil photo numérique en 2009,
j’ai abandonné mon travail en studio pendant cinq ans
et me suis concentré sur la photographie documentaire.
En 2013, une amie artiste fit pression sur moi pour que
je revienne au genre de la nature morte. J’étais réticent,
craignant de me répéter. Pourtant, je savais qu’elle avait
raison – il était important pour moi de revenir dans mon
studio.
Retourner à un processus contemplatif fut difficile. Je
me sentais complexé, maladroit, rigide et timide. Je n’ai
jamais été quelqu’un qui préconçoit ses images. Pour
moi, c’est plutôt toujours un processus de découverte.
Mais cette fois, je pataugeais, sans direction, ne sachant
même pas ce qu’il fallait photographier. Mes pellicules
me revenaient du laboratoire avec des images aux
éléments de composition et d’éclairage forts mais qui
ne voulaient rien dire pour moi. Cela a continué pendant
un certain temps. J’étais été profondément frustré et
mécontent et de plus en plus pessimiste.
Puis je me suis mis à voir des surfaces. Littéralement.
Les surfaces de bois, d’ardoise et de marbre qui avaient
perduré dans mon studio pendant des années, ont
commencé à s’empiler les unes sur les autres. Elles
avaient du sens - viscéralement et visuellement. Les
objets s’assemblèrent. Fruits, fleurs, gousses, graines,
noix, oignons, ail, pain et velours trouvèrent leur place
sur la scène et les relations entre eux commencèrent
à émerger. Still Life. Nature Morte. Bodegón. Vanitas.
Memento Mori. J’étais de retour dans la solitude de mon
studio, où la photographie est un chagrin si doux.
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Marydorsey WanlessTravelling the Back Roads
www.marydorseywanless.com
The work exhibited in “Traveling the Back Roads” is about
place: the Kansas prairie and its history, its architecture,
its geography, its elements. The land here is characte-
rized both by the predictable as well as the unexpected.
One never knows what one will find around the curve
ahead or over the next hill: soaring vultures, pastures of
wildflowers, or an old school house.
I go to the prairie for inspiration; it calls me back again
and again. I love the elements created by weather: sun,
wind, snow, fog, rain, mist, storms, clouds, calm, wet
dry cold hot, humidity, temperature. I love to see great
distances, to fill my camera lens with sky. I love to hear
the birds and coyotes, to smell the burns, to feel the wind
against my face.
I moved to Kansas in 1981, thinking it was just a short
stop along my journey through life. Thirty-three years
later, I have come full circle and embraced Kansas as
my home. Now I have an art studio at the end of a gravel
road in rural Onaga, where I live and enjoy the sea-
sons and natural life of the area, where my senses are
constantly alive and stimulated, and where I can soak up
the vistas of the prairie and the forever skies.
The work exhibited in “Traveling the Back Roads” is a
collection of my impressions of rural Kansas. It too is a
juxtaposition, as is the prairie: the modern vs. the old,
digital vs. handmade.
I feel that both types of photographic techniques tell the
stories of the area equally well. The man-made altera-
tions of the prairie are constantly worn down by the
unforgiving weather of Kansas. I have used my iphone
camera and some digital “apps” to create black and
white square images of sights along the back roads. The
tintype metallic look of the photographs references the
harsh climatic elements, as well as the rich history of the
area.
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Marydorsey Wanless
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Marydorsey WanlessTravelling the Back Roads
Le sujet du travail exposé dans « Travelling the Back
Roads », c’est le lieu même : la prairie du Kansas et son
histoire, son architecture, sa géographie, ses éléments.
Ce lieu est à la fois prévisible et inattendu. On ne sait
jamais ce qu’on va trouver au détour de la route ou au
delà de la prochaine colline : l’essor des vautours, les
champs de fleurs sauvages, ou une vieille école.
Je traverse la prairie à la recherche d’inspiration ; elle
m’appelle encore et encore. J’aime les formes créés par
les conditions météorologiques: le soleil, le vent, la neige,
le brouillard, la pluie, la brume, les orages, les nuages,
le calme, froid / sec / humide / chaud, l’ humidité, la
température. J’aime être confrontée à cette immensité,
à remplir de ciel l’objectif de mon appareil. J’aime écouter
les oiseaux et les coyotes, sentir l’odeur de l’écobuage,
sentir le vent sur mon visage.
Je ai déménagé au Kansas en 1981, pensant que c’était
juste une courte étape dans le long voyage qu’est ma
vie. Trente-trois ans plus tard, j’ai bouclé la boucle et
reconnu le Kansas comme étant mon foyer. Maintenant,
j’ai un studio au bout d’un chemin de gravier dans la
campagne de l’Onaga, où je réside et où j’apprécie les
saisons et la vie naturelle de la région, où mes sens sont
constamment stimulés et en éveil et où je peux profiter
du spectacle de la prairies et du ciel qui n’en finit pas.
Le travail exposé dans « Travelling the Back Roads
» est une collection de mes impressions du Kansas
rural. C’est aussi une juxtaposition, tout comme l’est
la prairie : le nouveau et l’ancien, le numérique et le
fait main. Je pense que les deux types de techniques
photographiques racontent l’histoire de la région aussi
bien l’une que l’autre.
Les altérations artificielles de la prairie sont
constamment érodées par le temps impitoyable du
Kansas. J’ai utilisé mon iPhone et des « apps » afin de
créer des images numériques, carrées et en noir & blanc
d’endroits le long des routes de campagne. Le rendu
métallique et simulant la ferrotypie des photographie fait
référence à la rudesse du climat autant qu’à la richesse
historique de la région.
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You are, or you know a poor rectangular photographer who would you like to try their hand at the square format and be published in the magazine? If so, the Square Res-idencies program is just what you need. It is free, it last three to six months and is open to all, regardless of age, gender or nationality (or indeed photographic gear).
Here’s what you need to do:
Gather some of your work and some info about yourself. Put together a proposal, highlighting your visual project and why you think the square format would fit.Email the lot to [email protected]
What you’ll get:
On-going assessment and feedback on your project from members of the Square Magazine team (email, phone and Skype).Academic help if needed (for instance art history and contextual studies).A slot in the magazine at the end of the residency.Promotion of the project via social networks and the magazine’s website.
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Suzie Blake
www.prettychicken.com
Lost memories
” Lost Memories” is a series of large-scale photographic
works exploring the relationship between human beings and
their environment, past, present and future. The works are an
accumulation of over 15 years worth of film photography stills
shot around the world. Using both analogue and digital, and
incorporating various techniques including cross processing,
double exposure, expired film and digital image processing.
Through my images the abject of our private lives is fused with
the beauty of public places, and vice versa. I explore human
behavior in both the public and private realm and also consider
voyeurism; our obsession with knowing what others are
doing or what they have done. Within all of this I also consider
environmental issues as a wider contextual feature. How our
actions affect the environment and the impact our relatively
small doings make on a larger scale.
« Lost Memories » est une série de travaux
photographiques à grande échelle qui explorent la
relation entre les êtres humains et leur environnement,
passé, présent et avenir. Ces travaux sont une
accumulation de 15 ans de clichés de par le monde, qui
intègrent diverses techniques et médias y compris le
traitement croisé, la double exposition, les films périmés
et le traitement numérique de l’image.
A travers mes images le côté abject de nos vies privées
est fusionnée avec la beauté des lieux publics et
inversement. J’explore le comportement humain à la
fois dans le domaine public et privé et prends aussi en
compte le concept de voyeurisme : notre obsession
à savoir ce que les autres font ou ce qu’ils ont fait. Au
travers de tout cela, je tiens aussi compte des problèmes
environnementaux dans une problématique contextuelle
plus large. Comment nos actions affectent-elles
l’environnement et quel impact nos efforts personnels
ont-ils à une plus grande échelle.
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Vous êtes, ou vous connaissez quelqu’un qui est un pauvre photographe qui se débat avec le rectangle et qui aimerait essayer le format carré et etre publié dans le mag-azine ? Le tout nouveau programme de résidence d’artistes peut vous aider. C’est gratuit, ça dure de 3 à 6 mois et c’est ouvert à tous, quelque soit votre âge, votre sexe ou votre nationalité.
Ce qu’il nous faut :
Rassemblez des extraits de vos travaux et quelques info sur vous-mêmes.Mettez sur pied une proposition, mettant en lumière votre projet visuel et les raisons pour lesquels vous pensez que le format carré serait approprié.Envoyez le tout à [email protected]
Ce que vous pouvez espérer de nous :
Une évaluation et un retour sur votre projet d’un des membres de l’équipe de Square Magazine (mail, téléphone ou Skype).Une aide académique si necéssaire (par exemple en histoire de l’art ou en études contextuelles).Un article dans le magazine à la fin de la résidence.La promotion de votre travail via les réseaux sociaux et notre site web.
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Cette série explore l’effet de l’hiver sur le paysage - une
transformation soudaine du quotidien et du familier.
Chaque chute de neige fraîche crée un éventail de
formes aléatoires et de détails - certaines simples,
d’autres complexes et chaotiques. Ce monde audacieux,
graphique et visuellement stimulant est rendu encore
plus attrayant de par sa nature éphémère : ces
compositions ont souvent disparu passé 10h du matin,
puis le vent les détruisent.
Je travaille près de chez moi, mon but est de créer des
images pensives, méditatives, reflétant le processus lent
et mesuré de la création, souvent seul dans un paysage
blanc et silencieux.
This series explores winter’s effect on the landscape - a
sudden transformation of the everyday and familiar.
Each fresh snowfall brings an array of random shapes
and details – some simple, some complex and chaotic.
This bold, graphic and visually stimulating world is made
even more appealing by its transient nature: these
compositions have often vanished by 10am, after the
sun and wind have had their effect.
Working close to home, my aim is to make thoughtful,
meditative images – reflecting the slow and measured
process of creating them, often alone in a silent, white
landscape.
Iain SarjeantWinter abstracts
www.iainsarjeant.co.uk
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Jane Alynn
” Interior” reflects my interest in liminal spaces,
landscapes in transition, thresholds, those zones of
in-betweenness, places that Kandinsky spoke of as
“pregnant with possibilities.” The photographs
in this series were made within an empty gallery, which
I inhabited for a couple of weeks between exhibitions.
My aim was to explore the simplified space, making
light and the space itself the primary subject matter. I
was curious how the white walls would reflect highlights
and shadows, how light-shafts of the afternoon sun or
subdued light on a foggy morning would articulate the
space. The resulting images are compositions of pure
abstraction. They become quiet metaphors for the way
the outer eye serves the inner.
« Interior » reflète mon intérêt pour les espaces
liminaires, les paysages en transition, les seuils, les
zones d’entre-deux, que Kandinsky décrit comme étant
« enceinte de possibilités ». Les photographies de cette
série ont été faites au sein d’une galerie vide que j’ai
habitée durant 15 jours entre 2 expositions.. Mon but
était d’explorer l’espace simplifié, faisant de la lumière
et de l’espace lui-même les sujets primaires de mon
travail. J’étais curieuse de voir comment les murs blancs
reflètent les lumières et ombres, comment les barres de
lumiere du soleil d’après-midi ou la lumière tamisée d’un
matin brumeux font s’articuler l’espace. Les images qui
en résultent sont des compositions purement abstraites.
Elles deviennent de calmes métaphores par le biais de
l’œil extérieur desservant l’œil intérieur.
Interior
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The Square Team◆ Rédacteur en chef : Christophe Dillinger
www.cdillinger.co.uk
◆ Direction artistique : Yves Bigot
www.yvesbigot.com • www.editionsdejuillet.com
◆ Relecture : lepoSs, Timothy Dillinger
◆ Assistant: Nina Baillie
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