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Evaluation semi-Quantitative de l’accès et de la couverture (ESQUAC) Projet BEFEN/ALIMA, Dakoro, Niger Rapport Du 18 Décembre 2013 11 Janvier 2014 Investigateur Principal A. Amour BALOGOUN, Ingénieur Statisticien-MPH Co-Investigateurs Dr Issa KANTA, Dr Sani SAYADI, Dr Issaley ABDELKADER, Dr Rodrigue L, Laoualy YAHAYA

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Evaluation semi-Quantitative de l’accès et de la couverture (ESQUAC) Projet BEFEN/ALIMA, Dakoro, Niger

Rapport

Du 18 Décembre 2013 – 11 Janvier 2014

Investigateur Principal

A. Amour BALOGOUN, Ingénieur Statisticien-MPH

Co-Investigateurs

Dr Issa KANTA, Dr Sani SAYADI, Dr Issaley ABDELKADER, Dr Rodrigue L, Laoualy YAHAYA

Table des matières Abréviations ....................................................................................................................................................... 3 Remerciements .................................................................................................................................................. 4 Contexte ............................................................................................................................................................ 5

Présentation géographique et socio-démographique .................................................................................. 5 Situation Nutritionnelle ................................................................................................................................. 6

Objectifs ............................................................................................................................................................. 6 Objectif principal ........................................................................................................................................... 6 Objectifs spécifiques ...................................................................................................................................... 6

Méthodologie .................................................................................................................................................... 7 Résultats ............................................................................................................................................................ 8

Etape 1: Identification des zones de couverture élevée ou faible et des barrières à l’accessibilité ............. 8 Etape 2: Vérification des hypothèses sur les zones de couverture faible ou élevée au moyen d’enquêtes sur petites zones .......................................................................................................................................... 24 Etape 3: Estimation de la couverture globale ............................................................................................. 26

DISCUSION ....................................................................................................................................................... 32 RECOMMANDATIONS ...................................................................................................................................... 33 Annexe 1 : Fiche de collecte des données Grande enquête SQUEAC DS Dakoro ........................................... 34 Annexe 2 : Grande enquête SQUEAC DS Dakoro ............................................................................................ 35 Annexe 3 : enquête qualitative SQUEAC DS Dakoro ....................................................................................... 35 Annexe 4 : Chronogramme .............................................................................................................................. 39

Abréviations

ALIMA The Alliance International for Medical Action

BEFEN Bien Etre de la Femme et de l’Enfant au Niger

AC Agent Communautaire

ATPE Aliments Thérapeutiques Prêt à l’Emploi

CSI Centre de santé intégré

CS Case de Santé

DS District Sanitaire

CRENAS Centre de Rééducation Nutritionnel en Ambulatoire pour Sévères

MS Ministère de la Santé

MAS Malnutrition Aiguë Sévère

PB Périmètre Brachial

ONG Organisation non gouvernementale

ESQUAC Evaluation Semi-Quantitative à l’Accès et de la Couverture

P/T Poids/Taille

Remerciements

Le support technique apporté par toute l’équipe de BEFEN/ALIMA de Niamey et de Dakoro, a été d’une très grande utilité et mérite notre gratitude. Les agents enquêteurs très dévoués à leur tâche et assidus durant toutes les phases de formation nous rassurant de la qualité des données recueillies sur le terrain reçoivent également nos remerciements. A toute l’équipe de la Logistique, au coordinateur projet, au Data Manager du projet, nos remerciements sont exprimés pour tout l’accompagnement dont ils ont fait preuve lors du déroulement de cette enquête.

Contexte

Présentation géographique et socio-démographique

Le Niger est un pays Sahélien qui s’étend sur 1.267.000 km2 et sa population s’élève à 17 129 076habitants selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2012. (RGPH- INS 2012). Il fait partie des pays les moins avancés, à faible revenu et à déficit vivrier chronique depuis plusieurs années. L’espérance de vie moyenne à la naissance est de 58,8 ans (59,7 ans pour les femmes et 58,3 ans pour les hommes. Le revenu annuel par habitant est inférieur à 150 dollars américains; 59,5%, de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté et 34 % sont considérés comme extrêmement pauvres (enquête nationale sur le budget et la consommation des ménages 2007-2008, INS). Le Niger compte sept régions qui sont subdivisées en départements.

Le département de Dakoro couvre une superficie de 17 670 km2 et est situé dans la région de Maradi, dans la bande sud du pays.

Il est composé de :

D’une commune urbaine : Dakoro. 13 communes rurales : Adjékoria, Azagor, Bader Goula, Bermo, Birni Lallé, Dan Goulbi,

Gadabédji, Korahane, Kornaka, Maïyara, Roumbou I, Sabon Machi, Tagriss.

Le département de Dakoro est limité au nord par la région d'Agadez (département de Tchirozérine), à l'est par la région de Zinder (département de Tanout), et le département de Mayahi, au sud par le département de Guidan-Roumdji, à l'ouest par la région de Tahoua (départements de Abalak, Kéita et Bouza). La population de Dakoro est de 631 429 habitants en 20121.

Figure 1: Carte géographique du Département de Dakoro

1 Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2012

Situation Nutritionnelle

Le Niger est un des foyers de malnutrition au niveau mondial et un des pays soignant le plus de MAS (Malnutrition Aigüe Sévère) depuis 2005. La malnutrition aiguë globale est restée constamment au-dessus du seuil d’alerte (de 10%) ces dix dernières années chez les 6-59 mois. La malnutrition chronique est estimée à 42,5% selon l’enquête SMART de juin de 2013. La même enquête a révélé un taux de MAG à 13,3% et un taux de MAS de 2,6% au niveau national. En 2012, un total de 368.746 enfants de moins de 5 ans souffrant de MAS et 462.306 souffrant de la forme modérée ont été pris en charge au niveau national. Les résultats par région de l’enquête et selon le milieu de résidence montrent que la région de Maradi est la plus touchée. En effet la prévalence dans la région de Maradi (dont Dakoro est un des départements), est estimée à 11,5% en milieu urbain et de 19% en milieu rural. Les organisations non gouvernementales BEFEN(Bien Etre de la Femme et del’Enfant au Niger) et ALIMA (Alliance for Iternational Medical Action) font parties des organisations très engagées dans la lutte contre la malnutrition au Niger avec l’appui des partenaires comme ECHO, UNICEF, ALIMA, et autres. Elles interviennent principalement à Mirriah (région de Zinder) et à Dakoro (région de Dakoro) à travers un programme de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère (CRENI/CRENAS) et des pathologies prioritaires chez les moins de 5 ans (paludisme, IRA, diarrhée) au niveau des hôpitaux de district. L’exécution des interventions nécessitent une évaluation de type ESQUAC (Evaluation Semi-Quantitative à l’Accès et de la Couverture) prévue par le projet pour appréhender une bonne visibilité des actions menées, relever les défis du programme et répertorier des recommandations pour l’atteinte des objectifs visés. C’est à ce titre que cette étude ESQUAC est réalisée sur le projet de Dakoro sur la période du 18 décembre 2013 au 11 Janvier 2014.

Objectifs

Objectif principal

Mettre en évidence le taux de couverture de la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de 6 à 59 mois dans les structures de santé et comprendre les barrières d’accès aux soins, dans le district sanitaire de Dakoro sur la base d’une méthodologie appelée Évaluation Semi-Quantitative de l’Accessibilité et de la Couverture (ESQUAC).

Objectifs spécifiques

1. Déterminer la couverture du programme nutritionnel dans le DS de Dakoro. 2. Evaluer les barrières à l’accès au traitement en ambulatoire et en milieu hospitalier à partir

des cas de malnutrition aiguë sévère détectés et non-inscrits dans le programme au moment de l´investigation.

3. Avoir des données de référence sur la couverture du programme de prise en charge nutritionnel à posteriori.

4. Formuler des recommandations suite à l’investigation pour améliorer l’accès aux centres de nutrition pour augmenter la couverture du programme nutritionnel dans les zones d’intervention.

Méthodologie

L’outil ESQUAC a été constitué par Valid International, FANTA, Brixton Health, Concern Worldwide, ACF et World Vision afin de fournir une méthodologie d’évaluation efficace et précise permettant d’identifier les barrières à l’accessibilité et d’estimer le taux de couverture des programmes de nutrition. Seuls les cas de malnutrition aiguë sévères sont pris en compte dans une enquête ESQUAC. « ESQUAC est une évaluation semi-quantitative combinant deux types de données : - Données quantitatives: données de routine du programme et données collectées au cours d’enquêtes sur des petites et grandes zones, résultats des précédentes ESQUAC. - Données qualitatives: informations collectées auprès de personnes clé au niveau de la Communauté, des personnels des structures de santé ou de mères de bénéficiaires. L’analyse de ces données est gouvernée par le principe de triangulation, les informations étant collectées auprès de différentes sources au moyen de différentes méthodes et croisées jusqu’à redondance avant d'être validées. En mettant l’accent sur la collecte et l’analyse intelligente des données en amont de la phase de terrain, l’investigation apporte un éclairage sur le fonctionnement du service, permet de limiter la collecte des données quantitatives et facilite l’interprétation des résultats. La méthodologie ESQUAC se compose de trois étapes principales: 1. ETAPE 1 : Identification des zones de couverture élevée ou faible et des barrières à l’accessibilité Cette étape s’appuie sur l’analyse des données de routine du programme et de données complémentaires collectées au niveau des formations sanitaires, et sur les informations qualitatives collectées au cours d’entretiens individuels ou de groupes de discussion auprès des personnes impliquées de façon directe ou indirecte dans le programme. Cette étape de l'investigation permet d'identifier les facteurs influençant la couverture et d'aboutir à la formulation d'hypothèses sur les zones de couverture ≪ faible ≫ ou ≪ élevée ≫ par l’analyse de la distribution spatiale de la population, des admissions, abandons. 2. ETAPE 2 : Vérification des hypothèses sur les zones de couverture faible ou élevée au moyen d’enquêtes sur petites zones L’objectif de la seconde étape est de confirmer au moyen d’enquêtes sur de petites zones l’hypothèse sur les zones de couverture faible ou élevée ainsi que les barrières à l’accessibilité identifiées au cours de l’étape précédente d’analyse. 3. ETAPE 3 : Estimation de la couverture globale L’étape d’analyse des données qualitatives et quantitatives permet d’identifier les facteurs ayant un impact positif ou négatif sur la couverture, et débouche sur la formulation d’une appréciation de la couverture : la Probabilité a Priori. Celle-ci est traduite numériquement à l’aide de la théorie Bayésienne des probabilités, et enrichie par la réalisation d’enquêtes sur une grande zone, dont le but est de recenser le nombre total de cas de malnutrition aigüe sévère de la zone et parmi eux le nombre de cas couverts. Les données de l’enquête sur grande zone constituent l’Evidence Vraisemblable. Une synthèse de la Probabilité a Priori et de l’Evidence Vraisemblable est ensuite

générée au moyen d’un logiciel développé sur le modelé mathématique bayésien : cette synthèse – la Probabilité a Posteriori correspond à l’estimation de la couverture globale, exprimée avec un intervalle de crédibilité à 95%. »

Résultats

Etape 1: Identification des zones de couverture élevée ou faible et des barrières à l’accessibilité

Analyse des données de routine du programme

a) Tendance des admissions et abandons au cours du temps et en fonction du calendrier des évènements de Septembre 2012 à Septembre 2013

L’analyse de l’évolution des admissions concorde parfaitement avec la disponibilité alimentaire sur la période d’analyse. En effet, à compter du mois de Septembre 2012, nous observons une baisse subite du nombre des admissions jusqu’en décembre où l’on observe le nombre d’admissions le plus bas au cours de l’année. Ce flux d’admissions commence à croître fortement de décembre pour atteindre un pic en mai sur la période de préparation des semences qui connait également une période d’épidémie d’Infections Respiratoires Aigües chez les enfants de moins de cinq ans au Niger. L’augmentation du nombre de cas de MAS d’août à septembre est sur une période d’intense épidémie de paludisme et correspond à la période de pré récolte (soudure extrême pour les ménages). Les données d’abandons s’étalent tout le long de l’année et tendent vers une légère hausse aux mois de mai, juin et juillet correspondant à la période des travaux champêtres couplés au ramadan en 2013. Figure 2: Evolution des admissions et abandons MAS (CRENAS et CRENI du District Sanitaire de Dakoro, Niger et confrontation au calendrier saisonnier et aux évènements clés. Septembre 2012- Septembre 2013

-

500,0

1000,0

1500,0

2000,0

2500,0

3000,0

3500,0

Sep-12 Oct-12 Nov-12 Dec-12 Jan-13 Feb-13 Mar-13 Apr-13 May-13 Jun-13 Jul-13 Aug-13 Sep-13

Nom

bre

de ca

s

Evolution des admissions et abandonc sur l'ensemble des CRENAS et du CRENI de Sept 12 à Sept 13

Abandons

Admission

Disponibilité AlimentaireDisponibilité Alimentaire

Préparation des terres de semence Semences Récoltes

PaludismePaludisme

DiarhéeIRA

Disponibilité AlimentaireDisponibilité Alimentaire

Préparation des terres de semence Semences Récoltes

PaludismePaludisme

DiarhéeIRA

RamadanTabaski

b) Admissions par CRENAS versus bassin de population Sur la période de 13 mois d’analyse des données d’admissions du programme, 25055 enfants MAS ont été admis pour 28263 cas attendus2. Selon la figure 3, il ressort que le CRENAS de Sabon Machi a le plus grand record d’admissions d’enfants MAS. Ce CRENAS reçoit en effet des enfants hors zone de sa couverture de part sa position géographique (très proche du district sanitaire de Guidan roundji et de communauté urbaine de Maradi). La plus part des CRENAS hors zone d’intervention de BEFEN/ALIMA ont un faible niveau d’admission comparativement aux CRENAS appuyés par BEFEN/ALIMA (voir figure 4) qui ont un niveau d’admission tendant parfois à dépasser le nombre de MAS attendu dans la population. Les dépassements des admissions sur la population attendue de MAS sur les CRENAS appuyés par BEFEN/ALIMA s’expliquent par les positions géographiques de certains CRENAS (exemple Sabon Machi), mais aussi par la disponibilité et la qualité de la prise en charge sur ces CRENAS. Figure 3 : Répartition des admissions MAS par CRENAS, DS de Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000

Sabon Machi

CRENI

Adjekoria

Goula

Korahane

Lalewa

Kornaka

Dakoro

Soli

Sakawa

Alforma

Mayara

Dan Goulbi

Tagris

A. K Dachi

Guidan Mayaki

Akadane

Bermo

Iskita

Dan Dadi

Gadabedji

Intouila

Sakabal

Admission par CRENAS/CRENI de Sept 2012 à Sept 2013, DS Dakoro

Admission

2 Estimation basée sur la taille de la population des enfants de 6-59 mois de Dakoro du Dernier recensement de la

population du Niger.

Figure 4 : Proportion des admissions MAS par rapport au pourcentage de population rattachée. DS de Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

- 1000,0 2000,0 3000,0 4000,0 5000,0 6000,0 7000,0

Intouila

Sakabal

A. K Dachi

Akadane

Bermo

Dan Goulbi

Gadabedji

Guidan Mayaki

Iskita

Mayara

Dan Dadi

Tagris

Adjekoria

Alforma

Dakoro

Goula

Korahane

Kornaka

Lalewa

Sabon Machi

Sakawa

Soli

Admission comparée à la population MAS du DS de Dakoro de Sept 2012 à Sept 2013

Admission

Population MAS Z

O

N

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N

O

N

B

E

F

E

N

Z

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O

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N

c) Admissions dans le programme (CRENAS et CRENI) Cette répartition des admissions montrent une intensité des activités CRENAS et particulièrement un travail communautaire très actif de dépistage des cas. En effet, pour l’ensemble des cas de MAS admis sur la période de Septembre 2012 à Septembre 2013, un cas sur six au moins (16%) était au CRENI (admission direct et transfert), la majorité étant donc admis au niveau des CRENAS

Figure 5: Admissions enfants MAS dans le programme par mode d’admissions. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

84%

16%

Pourcentage des MAS CRENIS et CRENAS pour l'ensemble du DS de Dakoro

Admission CRENAS

ADmission CRENI

d) Catégories d´admission

Les admissions par œdèmes sont de très moindres et varie de 1% à 3% pour chaque mois. Le graphique ci-dessous montre que les inclusions au programme de prise en charge se font en majorité par le P/T variant entre 67% et 97% en fonction des périodes de l’année. Les inclusions par PB sont plus importantes en décembre 2012 (19% de l’ensemble des admissions du mois) et en mai 2013 (17% de l’ensemble des admissions du mois). En cumulatif sur la période de 13 mois, nous avons au moins quatre enfants sur cinq qui sont admis au programme par P/T (84%), 14% par PB et seulement 2% par œdèmes.

Figure 6 : Evolution des catégories d´admissions des enfants MAS. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

Sep-12 Oct-12 Nov-12 Dec-12 Jan-13 Feb-13 Mar-13 Apr-13 May-13 Jun-13 Jul-13 Aug-13 Sep-13

% d

u t

yp

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'ad

mis

sio

n

Evolution des types d'admission dans le District de Dakoro de septembre 2012 à Septembre 2013

Oedeme

PB

P/T

Figure 7 : Catégories d´admissions des enfants MAS. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

2%

14%

84%

Répartition des types d'admission du DS de Dakoro de Sept 2012 à Sept 2013

Oedeme PB P/T

e) PB des MAS admission sur le critère PB essentiellement Les PB à l’admission directe au programme ont été collectés de septembre 2012 à septembre 2013 dans les registres pour déterminer la distribution des PB et en déterminer la valeur médiane afin de juger de la précocité du programme à détecter les cas de MAS. La figure ci-dessous montre la distribution des PB à l’admission. L’analyse est faite essentiellement sur les enfants de PB<115, donc les cas MAS admis exclusivement par PB. Cette analyse révèle que le PB médian est de 110 et que le PB varie entre 80 et 114. Sur l’ensemble des admissions, il y a la moitié qui a été incluse avec un PB de 110. Le rapprochement de cette valeur médiane (110) avec la valeur minimale (80) trouvée dans la distribution montre une insuffisance dans la précocité du programme de prise en charge de la malnutrition à Dakoro.

Figure 8 : Distribution du PB des MAS à l´admission (<115 mm) au CRENI et aux CRENAS. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

.000

.005

.010

.015

.020

.025

.030

PB 80

PB 82

PB 85

PB 86

PB 87

PB 88

PB 90

PB 92

PB 93

PB 94

PB 95

PB 96

PB 97

PB 98

PB 99

PB 100

PB 101

PB 102

PB 103

PB 104

PB 105

PB 106

PB 107

PB 108

PB 109

PB 110

PB 111

PB 112

PB 113

PB 114

PB à l'Admission des enfants MAS de Dakoro de Septembre 2012 à Septembre 2013

F

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f) Indicateurs de performance L’analyse des indicateurs de performance a été faite aussi bien sur l’ensemble des CRENAS que sur le CRENI. La proportion d’enfants décédés au CRENAS (1%) est faible par rapport au CRENI (4%). Ces deux proportions tiennent dans les normes car inférieur à 5% au CRENAS et 10% au CRENI. Les abandons sont relativement plus importants au CRENAS (11%) qu’au CRENI (4%). Le dispositif d’hospitalisation des enfants au CRENI explique le faible taux d’abandon. Par contre au niveau des CRENAS, les mères/accompagnantes doivent braver des distances importantes pour répondre au rendez-vous de suivi des enfants. La proportion de sortis guéris est plus importante au CRENI (92%) qu’en CRENAS (88%) et s’explique par le fort taux d’abandons au CRENAS et l’avantage du suivi en hospitalisation au CRENI.

Figure 9: Indicateurs de performance au CRENAS CRENI et aux CRENAS. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

Guéris92%

Décès4%

Abandons4%

CRENI

Guéris88%

Décès1% Abandons

11%

CRENAS

g) Sorties guéris La durée de séjour des sorties guéris a été analysée à partir de la collecte des données individuelles au niveau des registres des CRENAS et du registre des admissions directes du CRENI. Cette analyse révèle que la durée de séjour médiane au programme des enfants sortis guéris est de 4 semaines au CRENAS, soit donc que la moitié des enfants sortent guéris du programme après un séjour de quatre semaines. La durée de séjour atteint sept semaines pour certains enfants comme la montre la figure ci-dessous. Au niveau du CRENI, l’analyse montre que la moitié des enfants sortent guéris du programme après un séjour de deux semaines.

Figure 10 : Durée de séjour des enfants guéris de la MAS aux CRENAS. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

.0

.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

1 Semaine 2 Semaines 3 Semaines 4 Semaines 5 Semaines 6 Semaines 7 Semaines

Durées de Séjour des Sortis Guéris du District Sanitaire de Dakoro de Septembre 2012 à Septembre 2013

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Figure 11 : Durée de séjour des enfants guéris de la MAS au CRENI. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

.0

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1.0

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2.0

2.5

3.0

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1 Semaine 2 Semaines 3 Semaines 4 Semaines 5 Semaines

Durée de séjour Sortis Guéris du CRENI

1 Semaine

2 Semaines

3 Semaines

4 Semaines

5 Semaines

h) Abandons La durée de séjour des abandons a été analysée aussi sur l’ensemble des CRENAS et du CRENI. La moitié des enfants abandonne après trois semaines de séjour au CRENAS et deux semaines au CRENI. La durée maximale au bout de laquelle les enfants abandonnent le programme au CRENAS est de sept semaines et de cinq au CRENI.

Figure 12 : Durée de séjour des enfants MAS au CRENAS avant l´abandon. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

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1.0

1.5

2.0

2.5

1 Semaine 2 Semaines 3 Semaines 4 Semaines 5 Semaines 6 Semaines 7 Semaines

Durée de séjour des Abandons du District Sanitaire de Dakoro de Septembre 2012 à Septembre 2013

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Figure 13 : Durée de séjour des enfants MAS au CRENI avant l´abandon. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

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1 Semaine 2 Semaines 3 Semaines 4 Semaines 5 Semaines

Durée de séjour des abandons du CRENI du DS de Dakoro Septembre 2012 à Septembre 2013

1 Semaine

2 Semaines

3 Semaines

4 Semaines

5 Semaines

i) Analyse de la répartition géographique des admissions et abandons

Les admissions et abandons par village de provenance des cas MAS pour la période Septembre 2012-Septembre 2013 ont été ajoutés à la carte de Dakoro (photo 2). Cette analyse a permis l´identification des zones de couverture élevée et faible pour l´étape 2.

Photo 1 : Répartition géographique des admissions et abandons sur la carte du DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

j) Admissions par rapport à la distance au CRENAS

L’analyse de la provenance des admissions et des abandons révèle que les abandons sont faibles dans un rayon de moins de cinq kilomètres et deviennent de plus en plus importants à partir de 5 kilomètres et plus. La distance est donc susceptible d’être d’une grande barrière à l’accessibilité du programme. La moitié (51,9%) des admissions proviennent dans un rayon de 15 kilomètres autour des CRENAS. La seconde moitié provenant de plus de 15 kilomètres expliquent d’avantage le fort taux d’abandon (60,7% des abandons) au-delà des 15 kilomètres. La lecture de la provenance des sortis guéris montrent que pratiquement la moitié est située à moins de 15 kilomètres des CRENAS, renforçant l’hypothèse que la distance est un véritable obstacle à l’accès au programme de la prise en charge. Figure 14: Pourcentage des admissions et abandons et sortis guéris par rapport à la distance au CRENAS/CRENI. DS Dakoro, Niger. Septembre 2012- Septembre 2013

-

20,0.00

40,0.00

60,0.00

80,0.00

100,0.00

120,0.00

Admission ABD SG

20 km et +

15-19 km

10-14 km

5-9 km

0-4 km

k) Ruptures d’ATPE Au début du mois de Juin de 2013, une rupture générale en Plumpy Nut a été notée au Niger pour cause de non respect de normes de production de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette rupture qui a durée pratiquement trois mois s’est fait ressentir pour compter du mois de Juin sur certains CSI du District de Dakoro et pour d’autres en Août 2013. Mais il est à noter que ces ruptures de stock ont été résorbées par des transferts de stocks de sécurité de toutes les ONG impliquées dans la lutte contre la malnutrition au Niger. En effet, les réserves de stock ont été déployées en direction des CSI en rupture en attendant le réapprovisionnement et une compensation ultérieure.

l) Dépistage communautaire

Au cours de l’année 2013, le projet BEFEN DAKORO a mené 2 grandes activités communautaires de dépistage en masse de cas de MAS. La première s’est déroulée du 11 septembre au 24 octobre et a permis de dépister 38477 enfants sur 10 aires de santé. Un total de 532 cas de MAS a été identifié et 3721 cas de MAM. La seconde s’est déroulée du 11 novembre au 29 novembre et a touché 75298 enfants dont 512 enfants ont été dépistés MAS et 8001 MAM sur 12 aires de santé. Tableau 1 : Résumé des derniers dépistages communautaires, DS Dakoro, Niger. 2013

Période de dépistage Nombre d’enfants Touchés

MAS MAM

11 septembre au 24 octobre

38477 532 3721

11 novembre au 29 novembre

75298 512 8001

Collecte des Données Qualitatives Une étude qualitative conduite dans les aires de santé de cinq CSI a permis d’approfondir l’appréhension d’éléments d’appréciation additionnelle de la couverture du projet. L’enquête conduite par cinq binômes d’enquêteurs à qui une formation a été donnée sur les techniques d’animation de groupes de discussions révèle les résultats ci-dessous. Les données qualitatives ont été collectées par des méthodes différentes et triangulées auprès de différentes sources. Les méthodes qualitatives utilisées ont été : les discussions informelles de groupe (Focus group), les entretiens individuels. Les différentes méthodes utilisées ont permis de collecter les informations concernant les barrières et les boosters relatifs au Programme de Prise en Charge de MAS à Dakoro. Les sources interrogées ont été des personnels de santé du district sanitaire, des agents de santé communautaire, des chefs de villages, des leaders religieux, des groupes de femmes, et des accompagnantes de bénéficiaires en CRENAS. La collecte des données qualitatives a été réalisée suivant des guides d´entretien adaptés afin d’orienter l´obtention d´information sur la couverture avec différentes méthodes. Les équipes ont aussi travaillé avec la terminologie la plus utilisée pour décrire la malnutrition en langues locales. Ces données ont été répertoriées avec l´outil Barrières, Boosters and Questions dans les tableaux BB(Q). Il contient aussi une légende (tableau 1) détaillant les différentes sources et méthodes utilisés.

Tableau 2 : Légende du BBQ utilisé dans le ESQUAC au DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Source Code Methode Code

Leaders de villages A Entretien individuel 1

Mères d'enfants MAS Bénéficiaires B Focus Group 2

Mères d'enfants MAS abandon C Focus Group 2

Personnel du CRENAS D Entretien individuel 1

Agents communautaires E Entretien individuel 1

Tableau 3 : Quelques principales barrières et boosters après l´analyse des informations qualitatives, DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Facteurs Positifs (Boosters) Facteurs Négatifs (Barrières)

Existence du cadre de consultation Distance très longues des localités au CRENAS

Les CSI sont l’escale principale dans la Recherche de Soins pour enfants malnutris

Le chef de ménage refuse l’envoie de l’enfant MAS au CRENI/CRENAS (Zone non BEFEN/ALIMA)

Bonne connaissance communautaire du programme (BEFEN/ALIMA)

Hautes demandes de mains d’œuvre pendant la saison des pluies

Bonne qualité des services (BEFEN/ALIMA)

Communication entre le personnel de CRENAS et les bénéficiaires en zone non BEFEN/ALIMA

Bonne communication entre les Agents locaux et les leaders de la communauté,

Moyens de transport aux AC pour faciliter la recherche active des abandons

Les Agents locaux/communautaires sont engagés et motivés à faire leur travail (BEFEN/ALIMA)

Manque de formation au relais communautaire sur la malnutrition en zone non BEFEN/ALIMA

Bonne et rapide détection de MAS (BEFEN/ALIMA)

Non Respect des rendez-vous de suivi au CRENAS en zone non BEFEN/ALIMA

Bonne collaboration entre les acteurs

Traitement traditionnel en zone non BEFEN/ALIMA

Dépistage communautaire de masse organisé par BEFEN/ALIMA

Mauvaise perception de la malnutrition en zone non BEFEN/ALIMA

Implication des Leaders à sensibiliser les pères d’enfants MAS

à rejoindre le programme

Le schéma conceptuel des Barrières et Boosters a été réalisé aussi avec l’équipe terrain dont voici l’image ci-dessous. Photo 2 : Schémas conceptuels des Boosters et Barrières (Concept Map). DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Etape 2: Vérification des hypothèses sur les zones de couverture faible ou élevée au moyen d’enquêtes sur petites zones

Sur la base des informations de l’étape 1, des hypothèses sur l’hétérogénéité de la couverture ont été formulées par toute l’équipe d’investigation. Elles ont été testées en utilisant la méthode de la petite enquête géographique. Dans l´étape 1 le nombre d´admissions et abandons par village (Septembre 2012 - Septembre 2013) ont été étudiés pour établir les zones de couverture élevée et couverture faible. La petite enquête géographique a été finalement faite dans 8 villages. En vue d’estimer la couverture en zone BEFEN/ALIMA et Zone hors BEFEN/ALIMA, 4 villages ont été ciblés en zone projet et les 4 autres en zone hors projet.

Tableau 4 : Villages sélectionnés pour la petite enquête géographique (étape 2) DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Couverture Elevée Couverture Faible

CRENAS Villages CRENAS Villages

BEFEN/ALIMA KORAHANE

MALAMAWA

SAKABAL

MAIGACHI ZAKOU

FARIN BAKI RAHIN DAMO

Non BEFEN/ALIMA DANGOULBI

GARI

MAIYARA

KOREN MADATA

LAOUDI SAIDOU ITTA FOFOUA

Les résultats ont été analysés en utilisant la classification technique simplifiée appelé Lot Quality Assurance Sampling (LQAS). Avec un seuil de couverture supposée « p » de 30% au moins pour un début de projet dont nous n’avons aucune idée de la couverture, et la formule suivante pour déterminer le seuil de décision d= (n x (30/100) avec n étant le nombre total de cas de MAS trouvés. Lorsque le nombre de cas MAS au programme est supérieur au seuil de décision, on tire la conclusion que l’hypothèse de couverture élevée est confirmée si elle était supposée telle versus faible si le nombre de MAS hors projet est inférieur au seuil de décision ‘d’. Tableau 5 : Résultat de la petite enquête géographique (étape 2) DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Zone de Couverture

CRENAS Village No. Total de cas de MAS trouvés

Nombre au CRENAS

Nombre non inclus CRENAS

Valeur de seuil d

Classification de la couverture

Hypothèse de couverture

BEFEN/ALIMA

KORAHANE

MALAMAWA

10 11 9 6

Elevée Confirmée

FARIN BAKI

10

SAKABAL (Nouveau site intégrer au programme de BEFEN/ALIMA il y a 2 mois

MAIGACHI ZAKOU

7

1 9 3

Faible Confirmée

RAHIN DAMO

3

District Dakoro DANGO

ULBI

GARI 20 11 19 9

Elevée Confirmée

LAOUDI SAIDOU

10

MAIYARA

KOREN MADAT

10 5 15 6 Faible Confirmée

A

ITTA FOFOUA

10

Etape 3: Estimation de la couverture globale

Tableau 6 : BB(Q) Pondérés du Projet BEFEN/ALIMA et du DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Facteurs Positifs (Boosters) Coefficient District

Coefficient BEFEN/ALIMA

Facteurs Négatifs (Barrières) Coefficient District

Coefficient BEFEN/ALIMA

Existence du cadre de consultation

5 5 Distance très longues des

localités au CRENAS 5 2

Les CSI sont l’escale principale dans la Recherche de Soin pour enfants malnutris

2 4

Le chef de ménage refuse l’envoie de l’enfant MAS au CRENI/CRENAS

4 1

Bonne connaissance communautaire du programme

1 5

Hautes demandes de mains d’œuvre pendant la saison des pluies

5 3

Bonne qualité des services

2 5

Communication entre le personnel de CRENAS et les bénéficiaires

5 1

Bonnes communication entre les Agents locaux et les leaders de la communauté,

2 3

Moyens de transport aux AC pour faciliter la recherche active des abandons

5 1

Les Agents locaux/communautaires sont engagés et motivés à faire leur travail

3 5

Manque de formation au relais communautaire sur la malnutrition

5 1

Bonne et rapide détection de MAS 2 5

Non Respect des rendez-vous de suivi au CRENAS en zone non BEFEN/ALIMA

5 1

Bonne collaboration entre les acteurs

3 5 Traitement traditionnel en

zone non BEFEN/ALIMA 4 1

Dépistage communautaire de masse organisé 1 5

Mauvaise perception de la malnutrition en zone non BEFEN/ALIMA

5 1

Implication des Leaders à sensibiliser les pères d’enfants MAS à rejoindre le programme

1 4

Tableau 7 : Calcul de la probabilité a priori Zone non BEFEN/ALIMA du DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Méthodologie Boosters Barrières Calcul Résultat

BB(Q) Simple (Poids 5) 5 9

((10+5*5)+(90-9*5))/2

40%

BB(Q) Pondérée 22 43

((10+22)+(90-43))/2

39,5%

Schéma Conceptuel 15 18

((10+15)+(90-18))/2

48,5%

Probabilité à priori

42,7%

Tableau 8 : Calcul de la probabilité a priori du projet BEFEN/ALIMA DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Méthodologie Boosters ‘Barrières Calcul Résultat

BB(Q) Simple (Poids 5) 10 3

((10+10*5)+(90-3*5))/2

67,5%

BB(Q) Pondérée 46 12

((10+46)+(90-12))/2

67%

Schéma Conceptuel 25 05

((10+21)+(90-7))/2

60%

Probabilité à priori

64,8%

Figure 15 : Estimation de la couverture à priori, Zone non BEFEN/ALIMA DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Figure 16 : Estimation de la couverture à priori, Projet BEFEN DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Construction de l’évidence vraisemblable

a) Echantillonnage Les couvertures à priori obtenu avec le BBQ introduites dans le calculateur SQUEAC COVERAGE ont permis d’estimer les tailles des échantillons :

- de 71 cas de MAS (α=5,5% et β=7,3% et une précision de 10%) à sélectionner dans la zone non appuyée par BEFEN/ALIMA

- de 163 (α=5,5% et β=3,6% et une précision de 6%) cas sur l’ensemble des CRENAS pour le projet BEFEN/ALIMA.

Couverture à priori*(1-Couverture à priori)/(Précision/1,96)²-(α+β-2)

Nvillages = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Nmédiane de taille de la population villageoise de tous les âges x % enfants de 6 à 59 mois x prévalence/100

L’estimation du nombre de villages nécessaires à parcourir pour atteindre la taille de l’échantillon est de 13 pour la mesure de la couverture BEFEN/ALIMA et de 5 sur la zone non BEFEN/ALIMA.

b) Recherche active des cas Par la suite, les villages échantillonnés ont été tirés aléatoirement sur l’ensemble des villages. La taille de l’échantillon a été répartie proportionnellement à la taille des villages-échantillons pour en dénombrer le nombre d’enfants MAS attendus par village. Les équipes d’enquêteurs formés aux procédures de la collecte des données sont sorties 4 jours dans les villages sélectionnés pour effectuer des Recherches Actives de Cas (RAC). Les tableaux 9 et 10 représentent le nombre d´enfants retrouvés pendant la recherche active respectivement en zone BEFEN/ALIMA et sur l’ensemble du DISTRICT. Au total, 270 enfants avec malnutrition aigüe sévère dont 119 étaient au CRENAS sur l’ensemble du District et 180 en zone BEFEN/ALIMA dont 106 au CRENAS. Tableau 9: Résultats de la recherche active des cas, Zone non BEFEN/ALIMA, Niger. Décembre 2013

Cas total MAS trouvés

Au CRENAS

Non au CRENAS En voie de Guérison

90 36 8 54

Tableau 10 : Résultats de la recherche active des cas, Projet BEFEN/ALIMA DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Cas total MAS trouvés

Au CRENAS

Non au CRENAS En voie de Guérison

180 106 60 74

Un questionnaire a été soumis aux accompagnants (à la mère ou à la personne en charge de l’enfant) des cas non couverts afin de connaître les raisons pour lesquelles l’enfant n’était pas pris en charge. Un masque de saisie conçue sous Epi Data a permis la saisie et le contrôle de cohérence des données. Les données analysées sous le logiciel SPSS donnent quelques orientations sur les barrières à l’accessibilité (figure 14). Les raisons des barrières à l´accessibilité pour les cas MAS trouvés non couverts ont été les suivantes:

Figure 17 : Barrières à l’accessibilité pour les cas MAS non pris en charge par le programme, DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

56,10%

14,30%

34,30%

29,70%

15,30%

15,30%

14,30%

0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00%

Trop Loin

Pas de moyen de transport

Problème de sécurité

L'enfant a été rejeté au paravant

L'enfant d'un autre a été rejeté

Préfère la médecine traditionnelle

La mère n'a pas le temps

Estimation de la couverture à posteriori La probabilité a été ensuite calculée en utilisant la formule standard pour le point:

Cas de MAS au programme Point de Couverture = ------------------------------------------ Total des cas de MAS trouvés

Table 10: Probabilité de Point de Couverture pour le DS de Dakoro

Point de Couverture

36/90

Table 11: Probabilité de Point de Couverture pour le projet BEFEN/ALIMA

Point de Couverture

106/180

Postériori A l’aide de la Calculatrice Bayes, la couverture au point déterminée est de 59,1% avec un intervalle de confiance à 95% de (52,0%-65,9%) pour le projet BEFEN/ALIMA Dakoro et de 39,8% avec un intervalle de confiance à 95% de (31,0%-49,5%) pour le reste du District. Le projet BEFEN/ALIMA a donc une bonne couverture largement au dessus de la moyenne contrairement à la zone non couverte qui a une couverture basse au dessous de la moyenne. La moyenne arithmétique de ces deux couvertures permet de donner une estimation non pondérée pour l’ensemble du District de Dakoro qui est de : 49,5%. Cette couverture du District dans son ensemble est tirée par la bonne couverture réalisée par le projet de BEFEN/ALIMA. Figure 18 : Estimation de la couverture à posteriori, Zone non BEFEN/ALIMA DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

Figure 19 : Estimation de la couverture à posteriori, Projet BEFEN/ALIMA DS Dakoro, Niger. Décembre 2013

DISCUSION

Cette investigation a permit d’estimer la couverture générale du District de Dakoro (49,5%) résultant de la couverture au point de 59,1% avec un intervalle de confiance de (52,0%-65,9%) pour le projet BEFEN/ALIMA Dakoro et de 39,8% avec un intervalle de confiance de (31,0%-49,5%) dans la zone de non intervention de BEFEN/ALIMA. Lors de cette investigation, il est apparu comme barrière capitale, la distance de provenance au CRENAS en ce qui concerne les deux zones d’analyse. Aussi, nous avons constaté que la période ramadan et des semences coïncide avec une période de niveau d’abandons très élevés sur l’ensemble du programme. Les deux derniers trimestres de 2013 ont connu des recherches actives de MAS à travers des campagnes communautaires organisées en zone BEFEN/ALIMA et ont permis de ratisser large les cas sur la période. En zone non BEFEN/ALIMA, un grand effort de structuration reste à faire pour la lutte contre la malnutrition bien que les centres de santé soient fonctionnels. En effet, le dispositif de CRENAS mis en place par BEFEN/ALIMA sur ses zones d’intervention n’est pas pareil au niveau des autres CSI du District. Les Assistants Communautaires ne sont pas motivés et la recherche active des cas n’est pas une réalité. Aussi, ces agents communautaires ne sont pas formés sur la problématique de la malnutrition pour un bon travail communautaire et ne disposent pas de moyens de transport pour faciliter leur déplacement d’un village à un autre ; la population n’est pas suffisamment informée sur la problématique de la malnutrition et en partie a une préférence pour la médecine traditionnelle. Au niveau des Centre de Santé, demeurent des pratiques de communication non encourageant pour les mères/accompagnantes d’enfants MAS. En zone BEFEN/ALIMA, les facteurs négatifs sont principalement que les AC ne font pas de dépistage continus dans les villages, en dehors des dépistages de masse, il n’y a que les dépistages passifs, les distances très longues de provenances des cas au CRENAS et la forte intensité de

demande de mains d’œuvre en saison de pluies. Ces facteurs se rejoignent tous en une intensification des recherches actives qui sont soutenues à travers les campagnes communautaires, (donc avec des moyens logistiques appropriés) organisées sur les deux derniers trimestres de l’année 2013. Nous notons une bonne complémentarité des activités communautaires de recherche active des cas par la qualité des soins au niveau des CRENAS/CRENI. BEFEN/ALIMA dispose également d’une clinique mobile qui permet de rapprocher d’avantage le programme de prise en charge des cas MAS très isolés afin de réduire les effets de la distance sur les admissions et les abandons.

RECOMMANDATIONS

La zone d’intervention BEFEN/ALIMA présente un tableau de facteurs positifs bien fourni et nécessite un renforcement de ces facteurs positifs notamment en réalisant les campagnes communautaires de recherche active des cas de MAS chaque trimestre. Une augmentation du nombre de clinique mobile apporterait un accroissement des admissions et réduirait d’avantage les abandons. Il faudra maintenir la clinique mobile dans les zones à faibles taux admissions et à forts taux d’abandons. En zone non BEFEN/ALIMA, au regard du tableau de facteurs négatifs (barrières à l’accès au programme de prise en charge), et du succès du projet BEFEN/ALIMA, il serait intéressant de trouver un mécanisme d’extension du projet BEFEN/ALIMA sur le reste du DISTRICT. Il serait intéressant de rappeler aux prestataires sur les CRENAS les notions de la relation ‘’client-prestataire de service (soin)’’ afin d’éviter les découragements subit par certaines femmes qui bravent de longues distance et sont déçues par l’accueil à elles réservé. Certains enfants dépistés par les AC ou qui se sont rendus spontanément au CRENAS par leur mère sont rejetés pour cause de non éligibilité. Quelques jours plus tard ces enfants sont dépistés MAS et le rejet antérieur constitue un frein pour un nouveau retour au CRENAS. Cette remarque nécessite une bonne politique de gestion. Une orientation à un programme de prise en charge de modéré serait indiquée dans ces cas si ce programme est disponible sur l’aire de santé.

Annexe 1 : Fiche de collecte des données Grande enquête SQUEAC DS Dakoro

MAS-CRENAS CSI de _____________________________Village :_________________________________ CSI BEFEN________________________ Oui /___/ Non /___/

Numéro d’ordre

Enfants MAS déjà admis au CRENAS

Enfant MAS en cours de Guérison au CRENAS

Enfants MAS Non admis au CRENAS

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Annexe 2 : Grande enquête SQUEAC DS Dakoro

Questionnaire pour les mères d’enfants (cas de MAS) PAS dans le programme CRENAS

Questionnaire pour les mères d’enfants (cas de MAS) PAS dans le programme CRENAS

Aire de santé:________________________ Date : ____________________ Village : ________________________ Nom de l’enfant:________________________________ 1a. DE QUELLE MALADIE SOUFFRE VOTRE ENFANT? ___________________________ 1. PENSEZ-VOUS QUE VOTRE ENFANT EST MALNutri?

OUI NON

2. CONNAISSEZ-VOUS UN PROGRAMME QUI PEUT PRENDRE EN CHARGE UN ENFANT MALNUTRI?

OUI NON (→ stop!)

Si oui, quel est le nom du programme? __________________________________

3. POURQUOI N’AVEZ VOUS PAS AMENE VOTRE ENFANT EN CONSULTATION AUPRÈS DE CE PROGRAMME?

Trop loin (Quelle distance à parcourir à pied? ……..combien d’heures?...........)

Je n’ai pas de temps/trop occupé(e)

Spécifier l’activité qui occupe la mère/ personne en charge de l’enfant pendant cette période

La mère est malade

La mère ne peut pas voyager avec plus d’un enfant

La mère a honte de se présenter au programme

Problèmes de sécurité

Pas une autre personne dans la famille qui pourrait s’occuper des autres enfants pendant son absence

La quantité d’ATPE donnée est trop petite pour justifier le déplacement

L’enfant a été rejeté auparavant. Quand? (période approximative) ____________

L’enfant d’autres personnes a été rejeté

Mon mari a refusé

Je croyais qu’il fallait être admis à l’hôpital en premier

La mère/ personne en charge de l’enfant ne crois pas que le programme peut etre bénéfique pour l’enfant

(elle/il préfère la médecine traditionnelle, etc.)

Autres raisons: ___________________________________________________

4. EST-CE QUE L’ENFANT A DÉJÀ ÉTÉ ADMIS DANS LE PROGRAMME?

OUI NON (→ stop!)

Si oui, pourquoi n’est-il plus inscrit présentement?

Abandon, quand?.................Pourquoi?.................. Guéris et déchargé du programme (Quand?...........................) Déchargé car pas de guérison (Quand?........) Autres:___________________________________________ (Remercier la gardienne / le gardien)

Annexe 3 : enquête qualitative SQUEAC DS Dakoro

Enquête Qualitative SQUEAC

Règle d’OR : Enquêteur Relancer toujours à la fin de chaque réponse des participants Discussions Communautaires

1.1 Perception de la Malnutrition Connaissez-vous ce qu’on appelle la malnutrition ? Que pensez-vous de la malnutrition de façon générale? (toute forme de définitions données est importante à noter) 1.2 Perception du programme Avez-vous connaissance d'un Centre de Santé qui s’occupe de la malnutrition ? Que savez-vous de ce centre de Santé ? Que pensez-vous de ce centre de Santé ? 1.3 Connaissances des volontaires Avez-vous connaissance de personnes volontaires qui passent dans votre localité pour identifier des enfants souffrant de malnutrition ? 1.4 Barrières A votre avis, qu’est-ce qui constitue ou constituerait une barrière à amener un enfant à ce Centre de Santé en cas de malnutrition ? Recommandations Quelles recommandations faites-vous à tout le système de prise en charge de la malnutrition ? 2. Bénéficiaires (les parents d’enfants au Programme CRENAS) 2.1 Perception de la Malnutrition Que pensez-vous de la malnutrition de façon générale? (toute forme de définitions données est importante à noter) Recherche de Soins Comment recherchez-vous les soins à vos enfants ? 2.3 Source d’Informations/Référence Quelles sont vos sources d’informations ? 2.4 Perception et compréhension du programme Comment voyez-vous le programme de prise en charge de la malnutrition qui prend ou qui a pris en charge votre enfant ? Qu’est-ce que vous y comprenez ? 2.5 Qualité du service Que pensez-vous de la qualité des services offerts pendant votre séjour au CRENAS ? 2.6 Barrières Quelles sont les barrières à la fréquentation du CRENAS ? 2.7 Recommandations Quelles recommandations avez-vous pour améliorer les services du CRENAS 3. Abandons

3.1 Perception de la Malnutrition Que pensez-vous de la malnutrition de façon générale? (toute forme de définitions données est importante à noter) Recherche de Soins Comment recherchez-vous les soins à vos enfants ? 3.3 Source d’Informations/Référence Quelles sont vos sources d’informations ? 3.4 Perception et compréhension du programme Comment voyez-vous le programme de prise en charge de la malnutrition qui prend ou qui a pris en charge votre enfant ? Qu’est-ce que vous y comprenez ? 3.5 Qualité du service Que pensez-vous de la qualité des services offerts pendant votre séjour au CRENAS ? 3.6 Barrières Quelles sont les barrières à la fréquentation du CRENAS ? 3.7 Recommandations Quelles recommandations avez-vous pour améliorer les services du CRENAS 4. Personnel du CSCOM 4.1 Rôle et Capacité

Pourriez-vous nous parler de votre rôle dans la Prise en Charge de la Malnutrition ? Que pensez-vous de vos capacités à répondre efficacement à votre tâche ? 4.2 Références

Quelles sont les sources de références que vous utiliser pour l’atteinte de vos objectifs ? 4.3 Communication/Contact avec les volontaires

Quelle appréciation avez-vous de la communication avec les autres acteurs de la lutte contre la malnutrition qui travaillent directement avec vous ? 4.4 Abandons et absences

Que pensez-vous des abandons souvent notés après les admissions ? Que faites vous pour parer ce phénomène d’abandon ? 5. Volontaires 5.1 Rôles et Capacité

Pourriez-vous nous parler de votre rôle dans la Prise en Charge de la Malnutrition ? Que pensez-vous de vos capacités à répondre efficacement à votre tâche ? 5.2 Fréquence et Zone d’Activité

Quelle est votre fréquence d’activité ? Que pensez-vous de votre zone d’activité ? Quelles stratégies utilisées vous généralement pour atteindre vos objectifs ? Quelle est la meilleure selon vous ? 5.3 Perception de la Malnutrition

Quelle perception avez-vous de la malnutrition ? 5.4 Messages

En dehors de votre rôle de dépister les enfants, pensez-vous que votre volontariat sert dans la communauté à autre chose ? A améliorer la connaissance sur la malnutrition par exemple ? 5.5 Références & Suivi

Comment faites vous vos références ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrer lors des référencements ? 5.7 Communication & Contact avec le site CSCOM

Quelle appréciation avez-vous de la communication avec les autres acteurs de la lutte contre la malnutrition qui travaillent directement avec vous ? 5.8 Motivation

Que pensez vous de votre implication dans la lutte contre la malnutrition ? Pensez-vous que vous êtes satisfaits ? 5.9 Défis & Recommandations Quels sont les défis à votre avis? Quelles recommandations faites-vous ? 6. Leaders/Figures Communautaires 6.1 Perception de la Malnutrition Connaissez-vous ce qu’on appelle la malnutrition ? Que pensez-vous de la malnutrition de façon générale? (toute forme de définitions données est importante à noter) 6.2 Connaissance du programme

Avez-vous connaissance d'un Centre de Santé qui s’occupe de la malnutrition ? Que savez-vous de ce centre de Santé ? Que pensez-vous de ce centre de Santé ? Quelles sont vos implications dans la lutte contre la malnutrition ? Avez-vous un contact direct avec les agents volontaires de la communauté qui dépistent les enfants ? Quelles relations avez-vous avec eux et le Centre de Santé ?

Annexe 4 : Chronogramme

PHASES ETAPES

16

/12

/20

13

17

/12

/20

13

18

/12

/20

13

19

/12

/20

13

20

/12

/20

13

21

/12

/20

13

22

/12

/20

13

23

/12

/20

13

24

/12

/20

13

25

/12

/20

13

26

/12

/20

13

27

/12

/20

13

28

/12

/20

13

29

/12

/20

13

30

/12

/20

13

31

/12

/20

13

01

/01

/20

14

02

/01

/20

14

03

/01

/20

14

04

/01

/20

14

05

/01

/20

14

06

/01

/20

14

07

/01

/20

14

08

/01

/20

14

09

/01

/20

14

10

/01

/20

14

11

/01

/20

14

1. Travail préparatoire et cadrage de la

mission.

Brieth Sécu à Niamey

Contexte de réalisation de l'étude. Exigence de ECHO au 31/12/13

PHASE 1 SQUEAC

Saisie des données individuelles à partir des registres CRENAS et CRENI

Analyse des données de routines du programmes (données de routines+données individuelles+Analyse spatiales

admission&abandons, Ruptures de Plumpy)

Formation des Agents de Collecte à l'enquête qualitative

Collecte des données qualitatives

Analyse des données qualitatives (BBQ et schéma conceptuel)

PHASE 2 SQUEAC Petites enquêtes "test d'hypothèse de

couverture"

PHASE 3 SQUEAC

Estimation de la couverture à priori

Grande enquête pour estimation de la couverture

à postériori

Retour sur Niamey

Retour sur Cotonou

Finalisation du rapport squeac dakoro