agir ensemble orientation - centre inffo · thierry berthet, robert pierron, véronique rufas photo...
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DOSSIER
N° 23ème TRIMESTRE 2009
ISSN 2104-1709
Les actes des 3e Assisesrégionales de l’orientation
99 rue Judaïque - 33000 BordeauxTél. 05 57 81 45 65 - Fax 05 57 81 45 90
www.aquitaine-cap-metiers.fr
Agir ensemblepour l’orientation
Rédaction-AdministrationAquitaine Cap Métiers99 rue Judaïque - 33000 BordeauxTél. 05 57 81 45 65 - Fax 05 57 81 45 [email protected]
Directeur de la publicationJean-Louis Daguerre
Directeur de la rédactionJérôme Burguière
Rédactrice en chefVéronique Rufas
Secrétaire de rédactionJean-Pierre Michaud
Ont collaboré à la rédaction de ce numéroThierry Berthet, Robert Pierron, Véronique Rufas
Photo de couvertureGilbert Alban - Région Aquitaine
Photos pages intérieuresJean-Pierre Michaud
Comité de rédactionCollaborateurs Aquitaine Cap MétiersIsabelle Boisset, Angélique Cayrac, Marylène Matter-Laügt, Philippe Lemer-cier, Isabelle SallaberryMembres associésJean-Philippe Aurignac (Préfecture de région - Cabinet), Lydie Barbaud (FFP), Florence Baron (Direction Ré-gionale de l’AFPA), Amandine Berzin (Conseil Economique et Social Ré-gional - Cabinet), Frédéric Boulard (CRCI Aquitaine), Alain de Brugière (Conseil régional d’Aquitaine - Direc-tion de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage), Thierry Cagnon (Conseil régional d’Aquitaine - Direc-tion de l’Education), Chrystel Gomez (Pôle Emploi), Claudette Lemière (As-sociation Réseau ML-PAIO Aquitaine), Hervé Pécarrère (Direction régionale du travail, de l’emploi et de la forma-tion profesionnelle), Roland Polge (UROFA), Béatrice Serraj (SRFPH Aquitaine), Christelle Torterat (Déléga-tion Régionale de l’ONISEP)
DocumentationEvelyne Begards-Guerra, Laurent Bornier
DiffusionYolande Lacoste
Maquette : Citron PresséMise en page : Aquitaine Cap MétiersImpression : Sodal (33)Tirage de ce numéro : 2 600 ex
Reproduction intégrale ou partielle d’extraits autorisée à condition d’en préciser la source.
Le 24 novembre dernier, se tenaient dans l’amphi-théatre de l’hôtel de région les troisièmes assises régionales de l’orientation.
Cette réflexion collective associait les acteurs les plus directement impliqués, mais aussi ceux de la
formation, les partenaires sociaux et de nombreux représentants du monde économique ; il était naturel
que «Cap.M» consacre l’essentiel de ce numéro à un compte rendu fidèle et complet des travaux.
Un peu plus tard, ce même jour, se réunissait le conseil scientifique et d’orien-tation mis en place par la Région pour préfigurer la création d’un opérateur qui développe des interventions nouvelles sur le champ de l’orientation et de l’infor-mation sur les métiers, tout en reprenant l’ensemble des activités assurées par l’AREPA.
En fin d’après-midi de ce 24 novembre – qui décidemment devrait faire date ! – une assemblée générale constitutive créait cet opérateur, Aquitaine Cap Mé-tiers ; la dernière partie de ce numéro lui est consacrée.
A l’instar du séquencement de la journée, Aquitaine Cap Métiers aura donc vu le jour à l’issue d’un très important processus de diagnostic, d’analyse et de construction entrepris lors de précédentes assises régionales.
S’agissant de la question de l’orientation, elle est aussi porteuse d’enjeux que de complexité, et on ne saurait le regretter. Mais, si tel était le cas, cette citation de l’historien de la Grèce ancienne, Thucydide, pourrait venir en écho : « Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que les paroles nuisent à l’action ; nous es-timons plutôt qu’il est dangereux de passer aux actes avant que les discussions nous aient éclairés sur ce qu’il convient de faire».
Eclairée par une réflexion et un dialogue fructueux, Aquitaine Cap Métiers appa-raît ainsi bien armée pour passer aux actes et offrir à tous ceux qui sont concer-nés par l’orientation, les ressources permettant de choisir le bon cap.
Jean-Louis DaguerrePrésident d’Aquitaine Cap Métiers
n° 2 / 3e trimestre 2009
Editorial
n° 2 / 3e trimestre 2009
[La plateforme téléphonique d’information sur la formation d’Aquitaine Cap Métiers
Ouverte à tous :
Professionnels de la formation, de l’orientation, de l’insertion, de l’emploi, entreprises, grand public (salariés, demandeurs d’emploi, jeunes...).
Pour :
- Donner un premier niveau d’information sur la formation : l’offre de formation régionale, les droits, les aides disponibles, la VAE, la profes-sionnalisation des acteurs de la formation et de l’orientation...
- Rediriger, s’il y a lieu, vers les interlocuteurs appropriés.
La plateforme est accessible du lundi au vendredi, de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h00.
* Prix d’un appel local depuis un poste fixe.
Cap Info Aquitaine
n° Azur 0 811 06 06 10*
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
1n° 2 / 3e trimestre 2009
Sommaire
Alain RoussetPrésident du Conseil régional d'Aquitaine
Serge LopezDirecteur régional du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle
Marie LarroudéDéléguée académique, chef du SRFD (service régional de la formation et du développement) / DRAF
Les pratiques de l'orientation : premiers enseignements
Thierry BerthetChargé de recherche CNRS au SPIRIT (Science politique,
relations internationales, territoires), Sciences Po Bordeaux
Propositions pour un plan regional pour l’information et l’orientation
Culture commune des professionnels et services proposés aux usagers
Jacques GuyardAncien ministre,
Président de l’Association PRISME, JG Consultant
Aquitaine Cap MétiersAssociation régionale pour la formation, l'orientation et l'emploi
2
Conférences d’ouverture
4
5
Conférence
Conférence
9
14
à
Les actes des 3e Assisesrégionales de l’orientation
Agir ensemblepour l'orientation
6
8
à
Présentation
15
2
DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
u-delà de ce que l’on apprend, pour
avoir, si j’ose dire, à la fois une tête bien
faite et une tête bien pleine, s’orienter
c’est aussi faire un choix tenant compte
de ses aspirations, de ses possibilités et
du contexte dans lequel on se trouve.
Sur ce dernier point, il est essentiel de rap-
procher les entreprises et les acteurs de
la formation de l’éducation et de l’orienta-
tion. Pour cela, il faut développer un lieu
de ressources sur les métiers au service
de tous les acteurs de la formation et de
l’orientation, et fédérer tous les acteurs
de l’orientation à l’emploi. Ce sera le cas
avec la création le 1er janvier prochain
de l’agence régionale de l’orientation, de
l’emploi et de la formation tout au long de
la vie : Aquitaine Cap Métiers.
La semaine dernière, se sont déroulées les
Olympiades des métiers, avec 300 jeunes
en compétition, 200 entreprises, parte-
naires des lycées professionnels, des CFA
des Chambre de Métiers, et une richesse
de talents extraordinaire émanant de ces
jeunes. Voilà bien une superbe initiative
qui mérite d’être capitalisée.
Aujourd’hui, le territoire régional est le
plus pertinent, le plus opérationnel, le
plus rationnel pour construire, avec les
partenaires socioéconomiques, un espace
de dialogue afin d’élaborer une politique
régionale de formation, d’éducation et
d’apprentissage, en associant toutes les
forces des acteurs de notre région.
Nous partageons tous le constat du
morcellement du système actuel de
l’emploi et de l’orientation : il n’a pas de
gouvernance mais une multitude d’ac-
teurs qui font chacun de leur mieux. Tout
le monde est compétent, mais il faudrait
mettre en place un meilleur pilotage pour
structurer les dispositifs.
Plus de 180 lieux, en Aquitaine, font de
l’accueil et de l’information sur la forma-
tion et l’emploi. Aquitaine Cap Métiers
devrait être la cheville ouvrière de ce
centre de ressources, de ce regroupe-
ment, de ce travail en commun, et, même
si je ne suis pas partisan du guichet
unique, il faut dans tous les cas qu’on se
parle, il faut qu’on travaille ensemble à
cette chaîne «accueil-orientation-forma-
tion-emploi».
Cette chaîne est aujourd’hui à l’évidence
sans pilotage, c’est un «mille-feuilles»
pour reprendre l’expression tradition-
nelle ; il faut que nous essayons de la
rendre plus coordonnée.
Aquitaine Cap Métiers, ce sont les fon-
dations d’un service régional de l’orien-
tation, de la formation et de l’emploi. Le
préfet m’a fait la remarque : «C’est l’Etat
ça !». Le directeur régional va sûrement
le redire : «Nous, Etat, nous avons 150
millions d’Euros». Et c’est vrai qu’il y
a dans les compétences de l’Etat, les
emplois aidés, les services, encore un
peu de formation, et encore un peu
d’apprentissage. Mais je pense qu’à un
moment donné, il faudra bien qu’il n’y
ait qu’un seul pilote et tout ce qui est
proche du terrain – je ne parle pas du
cadre normatif, de la durée du chômage,
des indemnisations du chômage – mais
pour tout ce qui relève du domaine
opérationnel. Tous les pays développés
dans le monde, et en particulier les pays
européenns, ont déjà décentralisé cette
politique.
Pour l’heure, je le reconnais, la présence
de l’Etat – à la fois de la direction régio-
nale du travail et la direction régionale
de l’agriculture – montre que l’on est sur
une compétence partagée et partagée à
trois et même plus, l’Etat, la Région, et
les partenaires sociaux. Il faut que l’on
puisse la coordonner. On ne peut igno-
rer les difficultés actuelles, celles des
missions locales, celles des PLIE… Or,
pour faire une vraie politique publique, il
faut, à un moment donné, être «pro actif»
et faire dans le domaine de l’emploi ce
que l’on fait dans le domaine industriel.
Nous avons, avec le ministère de l’Agricul-
ture comme avec le ministère de l’Éduca-
tion nationale, partagé un certain nombre
d’orientations : de nombreux lycées
d’Aquitaine ont ainsi développé une triple
offre de formation. Avec le ministère de
l’Agriculture, nous sommes en train de
transformer les exploitations agricoles
pour en faire de vrais lieux d’expérimen-
tation et de modernité, de modernisation
de la recherche en agriculture.
Ce que nous allons créer, c’est une nou-
velle pierre dans cette coopération.
Avec vous tous ici – et les partenaires
sociaux d’abord – je tiens à mettre en
place cette politique partenariale, même
si on sent qu’aujourd’hui il y a une
volonté de la part de la majorité actuelle
Alain RoussetPrésident du Conseil régional d'AquitaineDéputé de la Gironde
A
Conférences d’ouverture
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
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Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
de vouloir, parfois partant d’un esprit
jacobin, sortir une partie des politiques
publiques concernant l’emploi et son
développement de ce partenariat.
Les entreprises, les branches profession-
nelles, les CIO, les missions locales qui
chaque année, en Aquitaine, accueillent
plus de 55 000 jeunes en difficulté d’in-
sertion, l’ANPE et le futur opérateur
unique, Pôle emploi, les services de
l’orientation de l’AFPA aujourd’hui mena-
cés alors qu’ils remplissent à l’évidence
une mission essentielle dans la réussite
du parcours, tous les acteurs de la for-
mation, les lycées, les CFA, les orga-
nismes de formation : tous participent au
parcours vers l’emploi.
A tous les Aquitains, jeunes en cursus
scolaire, jeunes en recherche d’emploi,
demandeurs d’emploi, salariés, il s’agira
de proposer, avec vous, une véritable infor-
mation et une orientation sur les métiers,
les circuits de formation, les perspectives
de l’économie régionale et de l’emploi.
Ainsi, la Région, après avoir construit
depuis plus de 10 ans les bases du
développement économique et indus-
triel, notamment par des efforts consi-
dérables sur la recherche, le transfert de
technologie, la diversification, l’innova-
tion, souhaite aujourd’hui s’attaquer au
défi de l’emploi, des compétences et des
métiers. Dans ce cadre, l’orientation est
une priorité, un maillon essentiel de la
stratégie régionale, de l’éducation à l’em-
ploi. Et c’est même le fil rouge du PRDFP
(plan régional de développement des
formations professionnelles) 2009- 2013.
Lors des secondes assises de l’orienta-
tion, en 2006, j’avais clairement annoncé
mon souhait de créer un service, un lieu
ressources sur l’orientation et les métiers
pour relever, dans ce pays, le défi de
l’orientation ; celle des jeunes, mais
aussi celle des adultes tout en répondant
aux attentes des professionnels de l’in-
formation et de l’orientation qui travaillent
dans les CIO et les missions locales.
Il s’agit, avec tous les acteurs de l’orien-
tation, de traiter l’orientation tout au long
de la vie, dès le collège et à toutes les
grandes étapes de sa vie, que ce soit pour
des choix professionnels, pour des choix
personnels, pour une évolution de carrière
ou pour faire face aux aléas de l’économie.
C’est avec vous tous qu’Aquitaine Cap
Métiers va se concrétiser dès ce soir. Car,
à l’évidence, nous porterons ensemble
sa réussite : des acteurs de l’orientation
aux partenaires sociaux, des entreprises
aux branches professionnelles.
Aussi aujourd’hui, c’est en quelque sorte
une première pierre que nous posons
ensemble afin de construire un disposi-
tif régional d’orientation et de formation
tout long de la vie qui sera un des outils
de sécurisation des parcours profession-
nels au niveau régional. Nous avons à
relever un des plus beaux défis : celui
de transmettre aux jeunes nos savoirs et
nos savoir-faire. Nous avons également,
dans la période de crise économique
qui s’ouvre, un défi nouveau à relever :
permettre à tout ceux que la crise écono-
mique va mettre au chômage, de pouvoir
leur donner les orientations nécessaires,
la sécurisation d’un parcours de forma-
tion puis le retour à l’emploi et peut être,
d’une certaine manière, veiller à renfor-
cer nos dispositifs de solidarité pour pas-
ser cette phase difficile.
Aquitaine Cap métiers, c’est un lieu de
découverte de la réalité des métiers pour
tous, collégiens, lycéens, demandeurs
d’emploi, salariés. Ce sont des exposi-
tions permanentes et concrètes sur les
métiers, ce sont des informations dif-
fusées partout en Aquitaine, mais c’est
aussi un appui à l’orientation, assurée
par des professionnels de l’orientation.
C’est ensuite un lieu d’échanges et de
coopération entre les entreprises et les
acteurs de l’orientation et de la forma-
tion : observation des métiers, bases
de données accessibles à tous les par-
tenaires, définition partagée des exposi-
tions métiers...
Aquitaine Cap Métiers, c’est ensuite un
outil ressources pour les professionnels
de l’orientation et de la formation à par-
tir d’une base documentaire, de confé-
rences, de colloques, d’informations à
tous les membres du réseau.
C’est enfin un réseau de sites labellisés
sur tout le territoire, des lieux décen-
tralisés pour les expositions, l’accès
aux informations dans les collèges, les
lycées, les missions locales les agences
locales pour l’emploi.
Mais nous devons, et c’est une respon-
sabilité collective, permettre à chaque
jeune de choisir son métier et les forma-
tions qui lui permettront d’accéder à ce
métier avec réalité et objectivité. Aussi
je souhaite poser quelques enjeux que
je vous invite à partager, ou à discuter et
qui doivent guider ce travail de construc-
tion d’Aquitaine Cap Métiers :
1°) Etre en capacité de répondre aux
besoins de notre économie et de nos
entreprises en termes d’emploi et de
compétences, y compris avec les nou-
veaux métiers.
2°) Etre en capacité de répondre aux
aspirations du public, d’abord celles des
jeunes, mais aussi celles des adultes,
qu’ils soient salariés ou demandeurs
d’emploi.
3°) Assurer un développement de nos
territoires, le plus égalitaire possible,
par l’emploi et la formation. Le territoire
régional doit être le lieu de définition,
d’impulsion et de pilotage des politiques
de formation d’emploi et de développe-
ment économique.
A l’évidence, aujourd’hui nous sommes
amenés à changer plusieurs fois de
métiers dans la vie professionnelle. Quatre
fois d’après les dernières statistiques et,
dans l’avenir, ces changements peuvent
être encore plus forts. Il nous faut donc
des outils pour nous permettre d’anticiper
et de dépasser ces problèmes.
Aquitaine Cap Métiers sera un lieu ouvert
d’abord par la nature des acteurs qu’il
fédèrera. Acteurs que l’on retrouve ici,
ceux de l’orientation, de l’emploi et du
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DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
développement ; ensuite sur le territoire
régional avec la volonté d’irriguer par
la technologie de l’information et de la
communication.
L’idée est de développer des antennes
ou des espaces métiers dans les mis-
sions locales, les CIO, qui seraient des
bornes d’accès à Aquitaine Cap Métiers
afin que chaque Aquitain puisse avoir
accès à ce service.
La création d’Aquitaine Cap Métiers se
fait à partir des bases de l’AREPA, de
son équipe et avec l’appui de Jean-Louis
DAGUERRE, son président et de son
conseil d’administration qui, depuis trois
ans, a porté avec beaucoup de convic-
tion et de force l’évolution de l’AREPA, et
je l’en remercie, afin que cette agence se
fonde dans Aquitaine Cap Métiers.
Au mois de juin 2008, le 9 juin exactement
lors de l’installation du conseil scienti-
fique et d’orientation, je vous indiquais
que nous avions six mois pour construire
ensemble Aquitaine Cap Métiers.
A l’évidence, l’engagement est tenu,
puisque ce soir, à 16 h 30, nous avons
l’assemblée générale constitutive d’Aqui-
taine Cap Métiers.
Merci à tous et à toutes d’avoir adhéré
à ce projet et de l’avoir porté ensemble.
C’est le projet des Aquitains et c’est une
initiative, première en France, que nous
lançons ensemble, avec l’importance
fédérative et créative quelle porte.
Je veux remercier plus particulièrement
les services de la région qui œuvrent
depuis plusieurs mois sur ce projet, à la
fois avec un défi de gestion transversale
et partenariale. Tous ceux qui se sont
engagés, chefs d’entreprise, partenaires
sociaux, acteurs de l’orientation de la for-
mation, de l’emploi, et qui seront demain
dans les instances de pilotage d’Aqui-
taine Cap Métiers.
Je veux également remercier l’Etat de
s’être associé à ce dispositif. Je crois
que nous partageons tous des valeurs
essentielles, notamment celles d’éga-
lité des chances, celles de transmission
des savoirs des métiers aux générations
futures. C’est peut être la plus belle mis-
sion, que nous ayons ici à porter, a fortiori,
chers amis dans la phase de tensions éco-
nomiques que nous traversons.
Je vous remercie.
Propos transcrits par
Véronique Rufas
onsieur le président, Mesdames et
Messieurs. Je tenais à excuser Francis
IDRAC, Préfet de région, qui n’a pas pu se
joindre à nous. Un petit propos liminaire :
ce qui est très agréable en Aquitaine,
puisque je suis nouveau en Aquitaine,
c’est qu’il y a une constance dans les dis-
cours du Président de la Région.
Et donc, ce qui est bien, c’est que je ne
suis pas pris à contre-pied régulièrement.
C’est une ligne que j’entends régulière-
ment. L’année dernière, nous étions dans
cette magnifique salle des assemblées de
l’Hôtel de Région réunis sur le thème des
GEIQ (groupements d’employeurs pour
l’insertion et la qualification), et j’ai envie
de dire que, plutôt qu’être dos à dos, on
est souvent côte à côte par rapport à cela
et au-delà des déclarations.
J’ai même accepté que sur mon titre,
Directeur régional du travail, de l’emploi
et de la formation professionnelle, le
terme « formation professionnelle » dis-
paraisse, ce qui est logique ; car ça fait
plus de 25 ans que c’est la compétence
de la région, donc je suis DRTE, je l’avais
annoncé d’ailleurs la semaine dernière
aux Olympiades des métiers mais je
pense, Monsieur le président, que vous
l’aviez remarqué.
Pour être un peu plus sérieux, un tout petit
mot : l’Etat se réforme. Vous me direz : « il
serait temps ». Au niveau régional, il pas-
sera de 35 directions à 8 directions et pour
ma part, je préfigure la future DIRECCTE
(direction régionale des entreprises, de la
concurrence et de la consommation, du
travail et de l’emploi).
Rassurez-vous, Monsieur le président, il y
a un pilote sur l'emploi et c’est l’Etat, même
si effectivement il n’est pas tout seul.
Je tenais à rappeler quelques chiffres,
même si c’est un peu ennuyeux mais quand
on parle de concept du chômage, c’est un
concept qui n’est pas que théorique, sur-
tout pour ceux qui sont au chômage.
Il faut donc rappeler que malheureuse-
ment le chômage repart à la hausse. On
est pratiquement à 97 000 demandeurs
d’emploi en Aquitaine aujourd’hui, avec
un taux de chômage qui se stabilise
autour de 7,2 % et je pense que ce n’est
pas fini, avec la crise… qui n’est pas
qu’une crise virtuelle mais qui est bel et
bien dans l’économie réelle. On craint
d’ailleurs un certain nombre de restruc-
turations dans les mois à venir, surtout
au premier semestre 2009.
Donc, oui, on doit s’intéresser à ces
personnes. Pratiquement 20 % de ces
demandeurs d’emploi sont des jeunes,
et je tenais à rappeler que 62 % de ces
jeunes sont d’un niveau infra V ou V, ce
Serge LopezDirecteur régional du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle d'Aquitaine
M
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
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Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
qui pose vraiment problème en termes
d’accès aux diplômes et aux qualifica-
tions et particulièrement dans le monde
de l’entreprise, puisque le but des uns
et des autres, Conseil régional et Etat,
c’est que ces jeunes puissent accéder à
la vie active non pas en commençant par
le chômage mais véritablement en inté-
grant l’entreprise.
Je rappelle également que les missions
locales qui sont bien implantées sur le
territoire et au sein desquelles les élus
sont particulièrement investis - même si il
y a un co pilotage partagé avec la région
et ça se passe très bien de ce côté-là -
on peut remarquer quand même que
45 % des jeunes reçus par les missions
locales ne sont pas inscrits à l’ANPE, que
50 % n’ont pas de diplôme et que 9 % ne
maîtrisent pas les savoirs de base.
Alors ça, c'est-à-dire la non-maîtrise des
savoirs de base, c’est ce que l’on dit
lorsque l’on est politiquement correct. En
gros, c’est de l’illettrisme pour parler franc
et direct. Vous voyez donc que l’on n’a
quand même pas mal de choses à faire,
étant entendu que la première demande
de ces jeunes lorsqu’ils sont reçus en
mission locale ou dans les agences de
Pôle emploi, future structure qui sera
issue de la fusion ASSEDIC/ANPE ; c’est
bien l’emploi qu’ils recherchent en pre-
mier, l’emploi avec les revenus qui vont
avec et j’ai tendance à dire souvent avec
la dignité de la fiche de paie.
Donc je ne serais pas très long, sim-
plement vous parliez, Monsieur le pré-
sident, de « millefeuilles » et c’est sans
doute vrai. A cette expression un peu
triviale, c’est au Conseil régional, aux
élus et à nous-mêmes, de mettre un peu
de crème pâtissière entre ces feuilles
pour que ce soit un peu plus digeste et
consommable, ou de la chantilly suivant
les appréciations, mais ça fait grossir, et
l’Etat étant en train de maigrir, si je puis
dire, autour de la RGPP (révision géné-
rale des politiques publiques) ; je pense
que les collectivités y viendront aussi .
Donc, au-delà des chiffres, je trouve
essentiel de rappeler qu’au concept de
formation tout au long de la vie, on ne
peut pas dissocier celui d’orientation tout
au long de la vie. Je crois que c’est indis-
sociable, bien évidemment, même s’il
peut y avoir des compétences partagées,
mais il faut qu’on œuvre les uns et les
autres dans ce sens.
Je crois que, cet après midi, sera porté sur
les fonds baptismaux Aquitaine Cap Métiers.
Alors très longue vie à Aquitaine Cap Métiers
puisque, pour tout ce qui concerne la
connaissance du monde de la formation et
de l’emploi autour des métiers, il est essen-
tiel, à mon sens, que l’on se dote d’un tel
outil. L’Etat sera donc, bien évidemment,
non pas dos à dos mais bien côte à côte
avec le Conseil régional. Merci Monsieur le
président et mesdames et messieurs.
Propos transcrits par
Véronique Rufas
our la direction régionale de l’agri-
culture et de la forêt, les décisions et
questions qui gravitent autour de l’orien-
tation et de l’attractivité des métiers sont
essentielles quand on sait qu’aujourd'hui,
15 % seulement de nos élèves en ensei-
gnement agricole sont des fils d’agricul-
teurs. Autant dire que, plus que jamais,
nous sommes concernés par l’orientation
et l’attractivité des métiers auprès des
jeunes.
Nous avons pour mission de former les
agriculteurs de demain et, a fortiori, s’ils
ne sont pas fils d’agriculteurs, nous avons
l’obligation d’aller les chercher ailleurs.
Nous devons dans un même temps nous
positionner sur le développement des nou-
veaux métiers qui sont attendus pour l’agri-
culture ; d’où la participation du Service
régional de la formation et du développe-
ment dans toutes les instances qui tournent
autour de la formation.
Monsieur le président, nous avons par-
tagé, dans un établissement agricole des
Pyrénées atlantiques, votre rentrée avec
les mêmes orientations. Je vois qu’en
Aquitaine, nous n’avons aucun souci
pour travailler ensemble et que nous
portons un intérêt commun aux mêmes
filières. Vous avez parlé de compétences
partagées et effectivement, nous avons
aussi de l’expertise, des moyens pour
accompagner les nouvelles orientations
de l’agriculture, et nous serons avec
vous pour essayer de créer en Aquitaine
tout ce dont l’agriculture régionale a
besoin pour demain. Merci.
Propos transcrits par
Véronique Rufas
Marie LarroudéDéléguée académique, chef du SRFD (service régional de la formation et du développement) de la DRAF (direction régionale de l’agriculture et de la forêt).
P
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DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
es rencontres avec les élèves que
nous avons interrogés en 2007 et 2008
dans trois zones d’emploi de la Dor-
dogne : Bergerac, Terrasson, Sarlat,
nous avons retiré un premier enseigne-
ment : Il importe d’établir des distinc-
tions entre les élèves de la voie générale
et ceux de la voie professionnelle, de
même qu’il faut distinguer les données
recueillies selon le genre.
Ainsi, il apparaît très clairement que l’aide
de l’environnement, c'est-à-dire celle des
parents et des amis, est plus structurante
pour les jeunes en voie générale tandis
que l’aide des acteurs institutionnels
semble plus importante pour ceux qui
sont en voie professionnelle. Et lorsque
l’on introduit la dimension du genre,
on observe que près de 45 % des filles
en voie professionnelle disent avoir été
aidées par le conseiller d’orientation psy-
chologue ou par leur professeur princi-
pal dans le choix de leur orientation alors
que la moyenne se situe aux alentours
de 25 % pour l’ensemble de notre échan-
tillon. On a ainsi des phénomènes assez
marquants liés au genre et à la voie qu’il
faudrait sans doute raffiner par filière et
spécialité.
Les pratiques de l'orientation : premiers enseignements
Thierry BerthetChargé de recherche CNRS au SPIRIT (Science politique, relations internationales, territoires), Sciences Po Bordeaux - Centre associé au Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications)
D
Conférence
«Acteurs et territoires de l'orientation scolaire :un exemple aquitain»Méthodologie, rapport d'étude et synthèse
Ces observations sont issues d’un rapport d’études sur les pratiques d’orientation en Dor-
dogne réalisé par le centre associé bordelais du Céreq avec le soutien de la direction de l’édu-
cation du conseil régional d’Aquitaine et le concours du rectorat de Bordeaux. Cette enquête
visait à saisir les pratiques concrètes d’orientation scolaire. Elle a été conduite en 2007-2008
dans trois zones d’emploi de Dordogne : Bergerac, Terrasson, Sarlat. Elle s’est appuyée en
premier lieu sur la passation d’un questionnaire auprès des élèves d’une série d’établisse-
ments : deux collèges, un lycée d’enseignement général et technologique, un lycée polyva-
lent, un lycée professionnel, un lycée professionnel agricole, une maison familiale rurale et un
centre de formation d’apprentis. Au total, 353 questionnaires ont été exploités.
Cette interrogation a ensuite été complétée par des entretiens semi-directifs conduits dans
chaque établissement auprès d’une série d’acteurs (responsables, professeurs principaux,
animateurs de CDI, CO-P) et dans l’environnement de l’établissement (agence locale pour
l’emploi, mission locale, bureau information jeunesse, espaces Économie-Emploi, CIO). Enfin,
une série d’entretiens a été conduite aux niveaux départemental (IENIO) et régional (rectorat,
conseil régional, DRTEFP, coordination régionale des missions locales). Au total, 52 entretiens
ont été réalisés.
Le rapport d’étude de cette enquête, ainsi qu'une synthèse sont consultables sur le site du Céreq : www.cereq.fr
- Rapport d'étude : «Les pratiques d’orientation en Dordogne», collection Net.Doc n°41, sep-tembre 2008.
- Synthèse : «Acteurs et territoires de l'orientation scolaire : un exemple aquitain», collection Bref n°256, septembre 2008.
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
7
Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
Au-delà de l’aide apportée aux élèves
par leur environnement, nous avons pu
établir un certain nombre de constats en
termes d’orientation.
Environ 18 % des jeunes estiment
avoir été mal conseillés : ce qui est à
la fois beaucoup, mais c’est aussi peu
puisqu’environ 80 % des jeunes esti-
ment avoir été bien conseillés dans leur
choix d’orientation. Par ailleurs, 53 %
des élèves que nous avons interrogés,
en classes de 3ème, de seconde et de
terminale disent avoir une idée précise
du métier qu’ils veulent exercer. Plus de
la moitié savent donc ce qu’ils veulent
faire et là encore, la dimension de genre
joue fortement puisque pas loin de 60 %
de garçons ont une idée précise de ce
métier contre environ 48 % pour ce qui
concerne les filles.
Enfin, près de 80 % des élèves enquêtés
pensent que l’âge auquel il est souhai-
table de prolonger ses études se situe
entre 20 et 25 ans. Les jeunes semblent
donc avoir assez nettement intégré l’idée
selon laquelle l’allongement de la scola-
rité est une condition nécessaire ; qu’il ne
suffit plus de quitter l’école à la fin de la
scolarité obligatoire et qu’il faut encore
acquérir les qualifications nécessaires à
leur insertion professionnelle.
Nous avons aussi interviewé un cer-
tains nombre d’acteurs de l’orientation
scolaire et professionnelle : conseillers
d’orientation psychologues, repré-
sentants de la Mission générale d’in-
sertion, professeurs principaux, chefs
d’établissement, responsables de mis-
sions locales, d’agences locales pour
l’emploi, de bureaux information jeu-
nesse, ou d’espaces économie emploi.
On a nettement vu se dessiner deux
catégories d’acteurs.
D’un côté les intervenants institutionnels
qui jouent un rôle essentiel en matière
d’orientation des jeunes. Un jeune sur
quatre précise qu’il a été aidé par le
conseiller d’orientation psychologue, et
45 % des filles de la voie professionnelle
font le même constat. Les professeurs
principaux jouent aussi un rôle de plus
en plus important. Ils sont pour partie
formés sur ce rôle et interviennent de
manière croissante dans l’orientation des
jeunes. Enfin, les responsables d’éta-
blissements comme les autorités aca-
démiques conduisent des stratégies en
matière d’orientation et d’affectation qui
influent sur les trajectoires des élèves.
Mais à côté de ce panorama institution-
nel rapidement esquissé, il y a aussi
toute une série d’acteurs profanes aux-
quels il convient de réfléchir, notamment
sur la place que le système d’orientation
pourrait leur faire.
Les familles sont des acteurs primordiaux
dans l’orientation des jeunes et pourtant,
de manière paradoxale, ils deviennent
invisibles à l’heure du conseil de classe.
Le rôle des délégués de parents à ce
moment décisif n’est ainsi jamais évoqué
par nos interlocuteurs.
Les anciens élèves sont de plus en plus
mobilisés par les établissements pour
venir raconter leur parcours profession-
nel postscolaire. C’est une parole qui
porte, que les élèves entendent parce
qu’il y a une proximité générationnelle,
une parole qui fait écho très rapidement.
Et puis, l’orientation est aussi affaire
de spécificités locales au sens où l’on
peut voir surgir des acteurs inattendus
et pourtant importants. On nous a ainsi
clairement dit et répété lors de nos entre-
tiens dans le bergeracois qu’en matière
d’orientation, sur ce territoire, il importait
de prendre en compte le carrefour des
métiers organisé par le Rotary club. Il est
ainsi sans doute important d’organiser
les modalités de prise en compte de ces
spécificités territoriales dans le pilotage
politique de l’orientation scolaire et pro-
fessionnelle.
L’orientation est ainsi un processus mul-
tidimensionnel qui mobilise un grand
nombre d’instruments tels que : les
heures de vie de classe, les modules
et options de découverte profession-
nelle, les réunions d’information, les
TIC notamment les portails informa-
tiques, les forums, les stages. Ces outils
sont nombreux et mériteraient qu’une
réflexion de fond soit conduite sur leur
usage. Par exemple, les CDI (centre de
documentation et d’information qui ont
un rôle important en termes d’informa-
tion sur les métiers) sont diversement
investis selon qu’il y a ou pas dans l’éta-
blissement la présence régulière d’un
conseiller d’orientation.
De la même manière, un outil comme
l’outil PAM (aujourd’hui AFFELNET) (*),
destiné à la gestion de l’affectation des
élèves, peut parfois être utilisé comme
un instrument d’orientation par certains
enseignants.
En termes d’action publique, la question
Il est important d’organiser les modalités de prise en compte des spécificités territoriales dans le pilotage politique de l’orientation scolaire et professionnelle.
(*) Module de pré-affectation automati-
sée multicritères du logiciel AFFELNET. Il
prépare le travail des commissions dépar-
tementales d’affectation en classant les
élèves à partir de critères définis dans
le cadre de la politique académique. La
procédure s’applique à tous les élèves
issus de l’enseignement public et privé
(Education Nationale et Agriculture) de
l’académie ou hors académie, candidats
à une classe de seconde (générale, tech-
nologique, professionnelle, spécifique)
et 1ère année de CAP dans un établis-
sement public de l’académie (Education
Nationale et Agriculture).
8
DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
du niveau pertinent pour piloter les poli-
tiques d’orientation est régulièrement
soulevée. Or, autant il semble possible
d’isoler un niveau pertinent pour obser-
ver le processus concret d’orientation –
et ce niveau est très largement celui de
l’établissement – autant une réflexion
sur le pilotage politique, a fortiori dans
un système très segmenté, très cloi-
sonné avec une réelle complexité, sup-
pose de réfléchir en premier lieu aux
bons niveaux de coordination. En effet,
cette coordination ne se conduit pas
de la même manière, avec les mêmes
acteurs et sur les mêmes espaces selon
les objectifs visés. C’est pourquoi nous
avons proposé (cf. tableau ci-dessus) de
sérier un certain nombre de niveaux per-
tinents de coordination selon le type de
coordination que l’on souhaite conduire.
En d’autres termes, le mirage d’un unique
niveau pour coordonner les politiques
territoriales d’orientation nous parait
devoir être quelque peu déconstruit.
Enfin, l’orientation renvoie à des finalités
et des objectifs individuels extrêmement
différents. Que ce soit pour favoriser un
retour à l’emploi, acquérir de nouvelles
qualifications, préparer une mobilité
professionnelle ou assumer le souhait
d’un épanouissement personnel, toutes
sortes de raisons peuvent motiver l’ac-
cès à des services d’orientation qui
sont de la sorte des services d’une très
grande complexité. Ils sont multidimen-
sionnels et s’inscrivent dans un contexte
où la tendance est à une responsabilisa-
tion croissante des individus au regard
de leur «employabilité», de leur parcours
et de la réussite de leur insertion profes-
sionnelle. A ce titre on fait peser sur eux
des contraintes et des responsabilités de
plus en plus fortes.
Cette complexité invite naturellement à
penser dans une perspective d’orien-
tation tout au long de la vie. Ce qui
implique de dépasser le clivage scolaire
et post scolaire qui demeure extrême-
ment structurant. Pour ce faire, il importe
de raisonner en termes de nature de
service rendu aux usagers et d’analyser
dans quelle mesure la délivrance de ce
service implique une forme de contrainte
sur ces mêmes usagers.
Nous pensons, au terme de cette étude,
qu’une manière de trouver un équilibre
entre les contraintes et les opportuni-
tés offertes aux personnes consiste à
éviter les injonctions paradoxales fai-
sant peser des responsabilités sur les
épaules des individus sans leur donner
les ressources nécessaires pour y faire
face. Nous avons proposé, dans notre
rapport, de prendre en considération
les réflexions d’un économiste indien,
Amartya Sen – prix Nobel d’économie
– qui propose la notion de facteur de
conversion, pour attirer l'attention sur
les capacités concrètes dont disposent
les individus à faire face aux obligations
qu’on leur propose. A titre d’exemple, si
on constate effectivement un problème
de mobilité touchant les jeunes péri-
gourdins et donc un obstacle potentiel
à l’accès aux formations supérieures,
il ne suffit pas de s’assurer qu’il existe
bien des trains entre Périgueux et Bor-
deaux. Il convient aussi de s’assurer
qu’individuellement les élèves possè-
dent la capacité à se rendre à la gare et à
prendre le train. Cela suppose un niveau
d’intervention publique extrêmement fin
qui puisse prendre en charge à la fois les
capacités des individus, les freins liés à
leur environnement et les opportunités
que leur offre leur entourage immédiat et
leurs familles.
Thierry Berthet
Niveau territorial
d’interventionType de coordination Champ concerné
Établissement Coordination pédagogique au
sein de l’établissement .
Orientation scolaire interne
à l’établissement et vers les
filières qui y sont développées.
Bassin d’éducation
(Zone d’animation
pédagogique en
Aquitaine)
Coordination pédagogique
entre établissements d’ensei-
gnement au sein et hors de
l’Éducation nationale.
Orientation scolaire interne
et en direction des autres
établissements d’enseignement
de la zone, intervention sur le
décrochage scolaire.
Zone d’emploi Coordination stratégique des
établissements avec l’environ-
nement économique et lié à
l’orientation postscolaire.
Orientation scolaire et post-sco-
laire des jeunes.
Région Coordination politique :
- entre les réseaux d’orientation,
- entre politiques d’orientation
et autres politiques publiques
(développement économique,
insertion, éducation, formation
professionnelle, emploi).
Orientation tout au long de la
vie.
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
9
Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
oici deux ans, en 2006, le Conseil
régional d’Aquitaine a demandé à l’asso-
ciation PRISME, que j’anime, une étude
sur ce que pouvait être son action en
matière d’orientation, comment étaient
perçues ses initiatives et quelles étaient
les demandes et les attentes des publics
et des professionnels.
Nous avons ainsi, avec Jean-François
Nallet (*) qu’un certain nombre d’entre
vous ont pu rencontrer à cette occasion,
mener une bonne vingtaine d’entretiens
approfondis dans des centres d’infor-
mation et d’orientation (CIO) et nous
entretenir avec pas mal d’autres acteurs
de l’orientation très divers, dont Thierry
Berthet vient de nous parler.
Parmi ces acteurs , il y a d’abord ceux qui
sont des institutionnels de l’Education
nationale : des chefs d’établissement,
des professeurs principaux, des respon-
sables de centres de documentation et
d’information (CDI). Nous avons eu aussi
un contact approfondi à l’Institut univer-
sitaire de formation des maîtres (IUFM),
de manière à bien voir comment toute la
structure de l’Education traitait les ques-
tions d’orientation, trouvait sa documen-
tation, l’utilisait, l’appréciait, etc.
Nous avons également rencontré, en ce
qui les concerne de façon un peu moins
détaillée et structurée, les usagers de
l’orientation, quelques élèves, sans cher-
cher à les choisir en fonction de critères
élaborés, mais très certainement repré-
sentatifs de certains établissements.
Ont également été approchées les asso-
ciations de parents, les syndicats ensei-
gnants aussi bien que les fédérations
ouvrières et puis un certain nombre de
représentants de la formation initiale
hors Education nationale :
- l’enseignement agricole avec ses
lycées, mais aussi avec les maisons
familiales rurales, souvent méconnues
par le monde de l’Education nationale,
sauf quand on est bien content de pou-
voir y caser un élève ;
- l’enseignement privé, en particulier
l’enseignement catholique car à partir du
moment où il est sous contrat, il assimile
une partie du service d’éducation ;
- des responsables de l’apprentissage,
plus précisément des grands secteurs
ayant recours à l’apprentissage dans
la Région, avec le souci d’entendre la
demande professionnelle telle qu’elle
s’exprime s’agissant d’une voie de for-
mation dans la gestion de laquelle les
employeurs sont fortement impliqués ;
- des responsables de mission locale ;
- des représentants du Conseil écono-
mique et social régional ;
- quelques branches professionnelles (le
Bâtiment, l’Hôtellerie et le Tourisme…).
Tout cela a été fait de manière à bien sen-
tir, au sein des différentes bases sociales
et institutionnelles, comment le problème
de l’orientation était perçu en Aquitaine.
Propositions pour un plan regional pour l’information et l’orientationCulture commune des professionnelset services proposés aux usagers
Jacques GuyardAncien ministre,Président de l’Association PRISME, JG Consultant
V
Conférence
(*) Jean-François Nallet, directeur tech-
nique de l'AFPA en charge de la péda-
gogie, des outils, des ressources et des
évolutions des systèmes de formation et
d'orientation.
10
DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
Je dis bien «en Aquitaine», parce que
comme Thierry Berthet vient de le dire
en analysant le cas d’un département, la
réalité est extrêmement variable d’un lieu
à l’autre, au plan national d’une région
à l’autre, dans une région d’un départe-
ment à l’autre ; et à l’intérieur même d’un
département, il y a de nombreuses ini-
tiatives locales, des coopérations qui se
créent entre personnes d’un territoire et
tous ces éléments pèsent très lourd dans
la vie concrète de l’orientation et dans les
résultats que l’on ressent ici ou là.
Il y a telle ou telle initiative très locale,
par exemple d’un club service, comme
le Rotary Club de Bergerac qu’évoquait
Thierry Berthet et je pourrais vous citer
dans un même souci d’illustrer l’ex-
trême diversité des situations dans cette
région, trois ou quatre cas où des mis-
sions locales et des CIO travaillent très
bien ensemble, avec des résultats posi-
tifs, alors que dans d’autres cas c’est
beaucoup plus difficile.
Ces multiples différences observées
sont aussi liées au problème du zonage,
parce que les cartes définissant des
espaces de responsabilité des inter-
venants ne sont pas les mêmes et que
l’on ne dira jamais assez le poids des
cartes institutionnelles dans notre pays,
avec des périmètres de recrutement
des lycées, d’accueil par les missions
locales, de ressort des CIO… qui, bien
entendu, ne coïncident pas. Cet aspect
géographique rend la coopération très
difficile et dure à réaliser. Les 80 lieux
d’orientation dont nous parlait tout à
l’heure le Président montrent qu’il y a
du pain sur la planche pour arriver à une
meilleure situation, parce que le nombre
se double d’une grande diversité des
situations et de l’état des coordinations
possibles.
I – Les conditions de l’appropriation des outils d’information : un élément majeur du «ressenti» des publics sur l’orientation
Dans notre enquête, nous avons à la fois
perçu ce que tout le monde sait en la
matière, c'est-à-dire la difficulté majeure
bien connue : en gros, l’orientation dans
le vécu de nos concitoyens, c’est une
notion à laquelle on fait appel quand
ça va mal. Etre orienté, c’est subir les
conséquences d’une mauvaise situation
et finalement pour aller là où on ne sou-
haitait pas aller. Lorsque vous entendez
un jeune dire «j’ai été orienté», c’est très
rarement parce qu’il est allé dans une
section scientifique d’un lycée d’ensei-
gnement général.
Cette difficulté majeure est bien connue
des professionnels concernés, qui ont,
tous, le sentiment de ne traiter que les
cas difficiles, que les situations person-
nelles un peu bloquées. Et c’est pour
cela que je crois que l’un des objectifs
qu’il faut clairement donner à ce l’on
appelait à l’époque l’IROM (*), lorsque
j’ai commencé à travailler sur le projet de
la Région et qui est aujourd'hui devenu
Aquitaine Cap Métiers – j’avoue que le
nom me parait plus dynamique ! – c’est
d’inscrire les métiers de l’accueil, de l’in-
formation, du conseil et de l’orientation
dans des dynamiques de renouvellement
de l’emploi, de réponse aux besoins du
développement local et pas seulement
dans le traitement de la difficulté sociale.
Cela me paraît essentiel et c’est là que
l’intervention de la Région trouve, à mon
sens, toute sa pertinence.
L’inventaire rapide des questions qui
ont été posées permet de souligner
l’intensité des attentes que rencontre le
projet de l’Aquitaine. Pour le résumer,
je n’invente rien ; je rassemble simple-
ment l’ensemble des questions qui ont
été posées par les professionnels et les
représentants d’usagers que nous avons
vus.
D’abord, de nombreuses discussions
ont porté sur les supports d’informa-
tion et sur les pratiques d’appropriation
de ces supports. On connaît, tous, les
brochures de l’ONISEP, la revue, les
documents divers, et de l’avis général
ils sont excellents et tout spécialement
excellents quand on sait bien ce que l’on
veut…
Si on a une idée assez précise de sa
démarche, la réponse est en effet par-
faite, elle est exhaustive, elle est pré-
cise. Mais si on ne sait pas trop ce que
l’on veut, on est noyé sous la masse.
D’ailleurs, bon nombre d’entre vous ont
eu l’occasion de traîner dans un CDI de
lycée et quand on voit les élèves devant
le kit de l’ONISEP, il est fréquent d’ob-
server qu’ils tournent un peu là-dedans
et ont du mal à s’y fixer. Il y a donc un
problème d’appropriation. Je pense
d’ailleurs que localement – et Madame
COCULA le sait parfaitement – les univer-
sités de Bordeaux ont une solide tradi-
tion d’analyse en sociologie des médias
et qu’il y a donc, particulièrement ici, un
travail à mener sur les conditions de l’ap-
propriation des outils d’information.
Parmi les autres questions posées, celle
de l’enracinement du service rendu
dans le terrain régional apparaît égale-
ment importante. Sur l’offre d’éducation,
l’information est nationale et complé-
tée par une information régionale sans
articulation des deux. Or, il faut que les
élèves connaissent la totalité de l’offre
de formation régionale, et je le dis clai-
rement : celle de l’Education nationale et
celle des autres tutelles aussi. Il faut tout
connaître, c’est indispensable ; c’est de
la démocratie pure et simple que chacun
puisse disposer de l’ensemble de l’offre
de formation. Ce n’est pas aujourd'hui le
cas, il faut le reconnaître : par exemple,
une partie de l’enseignement agricole
échappe à l’information, une partie de
l’apprentissage échappe à l’information,
au moins en ce qui concerne la transmis-
sion la plus générale par les canaux les
plus courants.
Lorsque vous entendez
un jeune dire «j’ai été
orienté», c’est très
rarement parce qu’il est
allé dans une section
scientifique d’un lycée
d’enseignement général.
(*) Institut régional de l’orientation et des
métiers, première dénomination du projet
d’Aquitaine Cap Métiers.
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
11
Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
18 propositions pour un Plan régional pour l'information et l'orientationSynthèse des conclusions de l'étude du Cabinet PRISME
Les éléments présentés ci-dessous découlent d’une relec-
ture et d’une légère reformulation ou bien d’un regroupement
des conclusions de l’étude du Cabinet PRISME en regard
des actions initiées et des réflexions qui se sont poursuivies
depuis la réalisation de cette étude (2006) ; en particulier à
travers le vote par l'assemblée plénière du Conseil régional
d'Aquitaine du nouveau Plan régional de développement
des formations professionnelles (PRDFP 2009-2014 : «De
l’éducation à l’emploi»), et l’installation effective d’Aquitaine
Cap Métiers.
OUTILS ET EQUIPEMENTS
1 - Engager avec les professionnels de l’accueil, de l’infor-
mation et de l’orientation un travail sur la lisibilité des publi-
cations.
2 - Dans les publications, faire connaître l’ensemble de l’offre
de formation présente sur le territoire régional.
3 - Après le lancement d’une formation professionnelle,
inclure dans les publications les informations sur les termes
de l’évolution des besoins des activités économiques
concernant cette formation.
4 - Augmenter l’équipement et l'outillage des professionnels,
et traiter la question particulière de la diffusion de certains
outils payants et de leur accès aux professionnels.
5 - Etablir une logique commune de suivi des jeunes en dif-
ficulté.
6 - Engager une réflexion sur la production et l’utilisation, à
l’initiative de la Région, de ressources numériques et réaliser
un inventaire des ressources déjà mises en œuvre par divers
organismes pour améliorer la connaissance des métiers.
EVENEMENTS
7 - Trouver un équilibre entre événements locaux et régio-
naux sur la base d'un inventaire des initiatives permettant
d’établir une typologie des manifestations intéressant l’AIO.
8 - Associer les professionnels pour évaluer les contenus et
modalités d’organisation des événements
9 - Associer plus étroitement les branches professionnelles,
notamment en mobilisant plus fortement les groupes de pilo-
tage des contrats d’objectifs territoriaux.
PROFESSIONNELS, ACTEURS DE L’ORIENTATION
10 - Fournir aux principaux et professeurs principaux des
collèges, aux professeurs des lycées professionnels, des
ressources pour les stages de préparation à la voie profes-
sionnelle.
11 - Elaborer un module de formation à l’orientation pour
les professeurs sortant de formation en IUFM et appuyer les
initiatives tendant à rapprocher les enseignants en formation
ou sortant de formation en IUFM de certains représentants
des entreprises.
12 - Mettre à disposition des établissements et des CIO des
informations possédées par le Conseil Régional et plus lar-
gement le niveau régional - Etablir par bassin, un inventaire
des structures intervenant dans le champ de l’orientation.
13/14/15 - Trois propositions d’actions à destination des
conseillers d’orientation-psychologues :
- Promouvoir les liens des CIO avec leur environnement local.
- Proposer aux conseillers d’orientation-psychologues une
formation permanente sur ce qui relève de la compétence
de la Région.
- Proposer des formations communes à plusieurs acteurs.
16 - Créer un centre de ressources collaboratif et offrir à
terme, au sein d’Aquitaine Cap Métiers, un service d’appui à
l’échange de ressources expérientielles en ligne.
17 - Constituer un conseil d’orientation d’Aquitaine Cap
Métiers avec tous les professionnels.
18 - Pour l’avenir d’Aquitaine Cap Métiers : trois axes de
recommandations :
- légitimation d’Aquitaine Cap Métiers par des rencontres
ouvertes ;
- appui sur les réseaux des professionnels exerçant les
métiers basiques de l’orientation ;
- consolider l’existant avant d’innover, et se projeter dans
l’avenir, non seulement à travers des réflexions prospectives
sur les formations et les emplois, mais aussi en regard des
évolutions institutionnelles susceptibles de modifier les rôles
des différents acteurs (cf. les réformes en cours : formation
professionnelle, lycée, réforme des collectivités…).
Sur des questions qui peuvent s’avé-
rer plus délicates, une question posée
par des représentants des parents
d’élèves concerne par exemple celle des
hébergements sur les sites des forma-
tions, qu’il s’agisse de l’information sur
l’état des internats, pas seulement des
internats pour les lycées, mais aussi bien
sûr des logements pour l’apprentissage,
pour des formations de type profession-
nel avec stage. C’est une information
absolument indispensable aux jeunes et
12
DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
aux familles, en particulier pour les filles.
Quand on a 15 ou 16 ans, c’est impor-
tant d’avoir suffisamment d’informations
sur les conditions de l’accueil et de l’hé-
bergement liés aux centres de formation
si on doit quitter sa famille. Un manque
d’information sur ce point peut fortement
brimer une partie de la liberté de choix.
Vous avez la chance, ici, d’avoir conduit
une réflexion en amont. L’Aquitaine était
pionnière ; les colloques sur l’orientation
organisés en 2003 et 2006 ont fait avan-
cer la réflexion et les outils d’informa-
tion et d’analyse fine des spécialités de
formation et d’emploi mis en place par
l'AREPA dans le cadre de ses fonctions
d’OREF et de CARIF, constituent une
base d’information solide qui permet une
information sans adéquationnisme. En
même temps, il faut pouvoir répondre à
l’entreprise Untel qui embauche 22 per-
sonnes demain et qui risque d’en licen-
cier 30 après-demain, hélas !
En réunissant des professionnels dif-
férents au cours de notre étude, les
problèmes des décrocheurs et les prin-
cipales pistes de travail qui les concer-
nent ont été assez bien identifiés. Ceux
qui quittent à divers niveaux le système
de formation sans achever un cycle de
qualification sont en en effet plus nom-
breux en Aquitaine que dans la moyenne
française. Le rapport de l’Inspection
générale de l’Education nationale de
2006 sur l’Aquitaine le dit clairement : les
orientations trop précoces, c'est-à-dire
avant la 3ème, sont plus nombreuses
ici qu’ailleurs et cela pose un problème,
évidemment.
L’action pour lutter contre le décrochage
scolaire est obligatoirement une action
convergente de plusieurs institutions ;
aucune ne peut y répondre toute seule et
localement. Quand cela se passe bien,
le Conseil régional y met la main avec le
Rectorat bien sûr, et la mission locale y
met la main avec le CIO, chacun travaille
ensemble et il y a des réussites.
J’ai vu récemment la Région Centre qui
a engagé ce type de collaborations,
depuis 3 à 4 ans maintenant, et les résul-
tats sont assez considérables. Ils rattra-
pent un grand nombre de décrocheurs
grâce à une bonne coopération.
II - Le rôle des événements et des contacts directs dans le champ de l’orientation
Comme les questions d’outils, de
moyens diagnostics et d’efforts conjoints
pour lutter contre les échecs, une ques-
tion est également revenue fréquemment
dans les échanges : celle des événe-
ments dédiés à l’orientation.
Les événements, les manifestations, les
salons…, tout cela suscite une vision
assez souvent critique en même temps
qu’en est généralement reconnu le
caractère indispensable. Ce qu’évoquait
Thierry Berthet, sur les journées métiers
avec la participation d’anciens élèves qui
viennent témoigner, en est une illustra-
tion parfaitement claire.
Les jeunes ont une vue, souvent à travers
leur famille, extrêmement insuffisante et
fausse de la réalité des métiers. Réalité
physique des métiers, réalité d’exigence
de capacité des métiers : autant d’élé-
ments qui demeurent flous. Les événe-
ments sont alors des moments impor-
tants de confrontation d’un nombre
élevé d’informations sur un temps et un
espace réduits.
Mais la grande critique, ici comme
ailleurs, c’est que trop souvent les évé-
nements – et plus ils sont de grande
ampleur et plus c’est vrai – ont l’incon-
vénient de présenter davantage l’offre
de formation que de répondre au jeune
qui est en train de chercher sa voie. En
gros, ce sont avant tout les offreurs de
formation qui viennent présenter leur
marchandise.
Il faut donc imposer une règle du jeu et
j’ai vu que vous êtes là-dedans avec le
règlement d’intervention que vous venez
d’adopter, c’est du tout frais. Je pense
que le Conseil régional ne doit subven-
tionner un événement d’information sur
les métiers qu’à condition que la priorité
soit donnée bien plus à l’expression du
besoin du jeune en regard de la nature
de la formation proposée, qu’à la satis-
faction de l’établissement de formation
qui se présente. Je crois que cette
règle du jeu doit s’ imposer et elle ne
peut s’imposer que collectivement. C’est
là qu’Aquitaine Cap Métiers trouve tout
son sens, comme cadre d’affirmation de
cet état d’esprit.
Pour cela, il faut associer les branches
professionnelles, sans embellir la réalité
de leurs métiers. Certaines branches
n’arrivent pas à trouver de salariés et il
faut le savoir, le faire savoir et conduire
sans cesse les actions d’information
adéquates.
Il a été question tout à l’heure du logi-
ciel PAM que j’ai toujours considéré avec
un peu de réticence, parce qu’autant il
simplifie le travail d’orientation et d’af-
fectation – et c’est indispensable car il
lui donne une base objective – autant il
risque de fausser la démarche d’orien-
tation.
En effet, ce logiciel ignore un peu les for-
mations moins connues car supposées
moins demandées par les jeunes. De ce
fait, les informations qui les concernent
tendent à disparaître du système. Par
ailleurs, ceux qui ont la responsabilité
administrative de l’orientation peuvent
avoir le sentiment – là c’est la fin de 3ème
qui est en question – qu’il y a une base
rationnelle scientifique à l’instrument
technique proposé alors que, de fait, s’il
faut en effet qu’il y ait une base ration-
nelle précise et quantifiable, il faut aussi
prendre en compte la personnalité des
jeunes. Ceci ne peut s’apprécier au tra-
vers du seul logiciel mais bel et bien dans
le cadre de l’entretien, qui fait apparaître
l’intensité des préférences et la nature
des motivations, ce que le nombre des
Les jeunes ont une vue,
souvent à travers leur
famille, extrêmement
insuffisante et fausse de
la réalité des métiers.
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
13
Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
vœux collectés par le système ne peut
en aucune façon faire apparaître. L’en-
tretien avec les professeurs principaux
et les conseillers d’orientation reste une
démarche indispensable qu’aucun outil
informatique ne peut finalement rempla-
cer, aussi sophistiqué soit-il.
Les inconvénients de PAM et le primat
qui doit rester celui des contacts directs
n’empêchent pas que le système soit
perfectible. Certes, par exemple, il n’y en
a pas assez de coopération entre les éta-
blissements et les CIO, et elle n’est pas
toujours idéale. De même, concernant
les professeurss principaux, il y a un vrai
problème de formation des enseignants
à ce métier dans la mesure où préparer
l’orientation d’un jeune, c’est un tout
autre métier que l’enseignement.
Quand il s’agit de passer de la classe de
3ème à celle de seconde générale, le pro-
fesseur est le plus souvent parfait. Mais
quand il faut choisir une formation en
lycée professionnel ou en apprentissage
dans une spécialité un peu pointue et
peu visible, le professeur principal ne sait
pas trop, il écoute le gamin et sa famille
au mieux, mais ce n’est pas toujours
bon. Ce n’est pas son métier.
Nous avons eu là-dessus un échange
très intéressant, grâce à Anne-Marie
COCULA, avec l’équipe de l’IUFM, qui
désirait s’engager dans une réflexion sur
ce thème. Parallèlement, j’avoue lire avec
inquiétude les informations sur l’évolu-
tion envisagée des IUFM. J’admets, d’un
côté, que la mastérisation du recrute-
ment des enseignants est une nécessité
administrative, à partir du moment où
l’on se trouve désormais dans le sys-
tème du LMD. Il faut certainement aller
vers la mastérisation du recrutement des
enseignants, mais il ne faut pas oublier
qu’être «enseignant», c’est d’abord exer-
cer un métier, pas forcément et unique-
ment basé sur la connaissance appro-
fondie d’une discipline. Si enseigner est
un métier, il ne suffit pas pour y entrer de
seulement maîtriser sa discipline. Dans
le métier d’enseignant, il y a en particu-
lier l’aide à l’orientation et il faut trouver
le temps dans la formation des futurs
enseignants pour cet apprentissage
indispensable de ce qu‘est l’adolescent
– dans toutes les dimensions psycholo-
giques et sociales – et de ce qu’est son
orientation dans un monde complexe
où interviennent d’autres dimensions –
économiques notamment – des choix à
opérer.
III – L’action territoriale, clé de l’intervention sur l’orientation
Je souhaite qu’Aquitaine Cap Métiers
garde, avec l’IUFM qui va évoluer – tout
le monde évolue ! – des relations fortes,
pour que le lien entre la formation des
maîtres et le développement de l’orienta-
tion soit pris en compte. De leur côté, les
IUFM continueront de bouger pour que
cet aspect soit pris en compte dans leur
évolution.
Enfin, dernier point pour être court et
laisser place à la discussion, je crois
que l’orientation doit se faire à partir d’un
territoire : c’est là qu’il y a l’expérience
vécue, c’est là qu’on peut rencontrer les
anciens élèves. De ce fait, l’orientation
hors du territoire, ça n’a pas vraiment de
sens. Mais ça n’a de sens aussi qu’à par-
tir du moment où, à partir du territoire, on
ouvre sur la région, la France et le vaste
monde.
Donc, partir du local et aller vers le géné-
ral, c’est une démarche indispensable
et ça s’inscrit bien dans la stratégie de
développement qui est aujourd’hui une
compétence régionale. C’est là que la
Région trouve réellement sa justification
d’action. Il est clair qu’aujourd'hui c’est
au niveau régional que se définissent les
programmes de développement et le tra-
vail d’orientation scolaire et profession-
nelle est un élément clef d’une stratégie
de développement régional. C’est bien
là que la Région trouve sa réalité, ce qui
n’empêche pas que l’Etat, Monsieur le
Directeur, conserve sa compétence tout
à fait réelle, mais il faut que les deux tra-
vaillent ensemble.
En entendant Thierry Berthet, je me dis
qu’à chaque fois qu’il y a une étude
de ce type, il faudrait qu’Aquitaine Cap
Métiers organise, dans le départe-
ment concerné ou dans la région, une
manifestation avec tous ceux que cela
intéresse : les entreprises, parce que ce
type de questions les intéresse, ceux qui
ont du mal à recruter, ceux qui ont l’im-
pression que les qualifications ne collent
pas, les syndicats, les parents d’élèves,
les citoyens... Il faut qu’Aquitaine Cap
Métiers soit porteuse en permanence
de ce débat et ce serait un formidable
encouragement pour les professionnels
de la formation de voir que leur travail est
au cœur du débat public.
Dans des moments aussi difficiles que
ceux que nous vivons d’aujourd’hui, ce
type de débat est très fortement attendu
et suivi.
Enfin, sur la gestion d’Aquitaine Cap
Métiers, je voudrais formuler quelques
remarques en notant l’intérêt de l’élar-
gissement du champ d’action, au delà
d’un objectif étroitement scolaire, à l’en-
semble des jeunes entrant dans la vie
active et à l’orientation tout au long de
la vie. Je pense qu’il faut, dans des ini-
tiatives de ce type, être clair, en termes
de direction : le financeur principal est
la Région ; c’est elle qui doit diriger
administrativement l’institution, en coo-
pération avec l’Etat, puisque l’opération
s’inscrit dans le contrat de projets de
l’Aquitaine. Il y aura donc dans Aqui-
taine Cap Métiers des fonctions copilo-
tées. Mais il faut que le contenu en soit
coopératif, négocié avec l’ensemble des
partenaires. C’est pourquoi je crois que
le contenu doit être l’affaire du conseil
scientifique et d’orientation, extrême-
ment large dans sa composition.
Extrêmement large, entendons nous bien,
cela signifie : un conseil d’orientation où
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DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
sont actifs des professionnels concer-
nés par l’orientation, c'est-à-dire l’asso-
ciation des conseillers psychologues
ou la fédération des missions locales,
avec une forme de représentation pas
simple à trouver, parce que les syndicats
en tant que tels ne me paraissent pas le
bon outil dans ce domaine. Ce sont des
outils plus professionnels qu’il faut, une
forme de représentation permettant d’as-
socier aux réflexions des professeurs
principaux, des chefs d’établissement…
A coup sûr, l’administration, c'est-à-dire
l’Education nationale, peut d’ailleurs se
charger d’assurer cette mobilisation.
Il faut bien évidemment associer les
autres directions de l’Etat qui sont ô com-
bien concernées, mais aussi les parents
d’élèves, les collectivités territoriales,
locales, et tout cela de manière à ce
qu’Aquitaine Cap Métiers soit vraiment
l’outil au service de tout le monde pour, je
le redis en conclusion, créer une culture
commune, participer au travail d’orienta-
tion scolaire et professionnelle.
La culture commune me parait être obli-
gatoirement orientée vers le positif, c'est-
à-dire vers la construction d’un travail
plus adapté aux besoins de l’économie,
d’un développement de la région. Cela
marchera si les différentes catégories
de professionnels concernés se sentent
acteurs d’Aquitaine Cap métiers, pas
simplement usagers, mais bien acteurs
c'est-à-dire que ce soit au sein du conseil
scientifique et d’orientation qu’ils puis-
sent définir le contenu des initiatives
prises, notamment au travers de la mise
en place d’événements.
Les événements à organiser me parais-
sent très importants car on manque en
fait d’événements destinés aux profes-
sionnels. Dans une existence antérieure,
j’ai vécu cela de l’intérieur si je puis dire.
La formation permanente dans le secteur
de l’Education nationale, ce n’est pas le
point le plus fort de la maison. Il y a là
un élément très important qui légitime
l’intervention d’autres institutions qui font
partie du service public, ce qui rejoint à
l’évidence la capacité d’initiative dont les
Régions ont su faire montre à travers le
développement de la décentralisation.
Propos transcrits par
Robert Pierron
Région Aquitaine
FORMATION, EMPLOI, TERRITOIRES
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Les actes des 3e assises régionales de l'orientation / DOSSIERS
n° 2 / 3e trimestre 2009
Aquitaine Cap MétiersAssociation régionale pour la formation, l'orientation et l'emploi
Présentation
e 24 novembre 2008, sous la prési-
dence de séance d’Alain ROUSSET, plus
de 70 représentants des partenaires du
projet ont voté à l’unanimité la création
de l’association régionale Aquitaine Cap
Métiers.
Après avoir rappelé les différentes étapes
franchies et les futures missions d’Aqui-
taine Cap Métiers, Alain ROUSSET a
soumis les projets de statuts aux partici-
pants, qui les ont adoptés à l’unanimité.
Les partenaires (entreprises, syndicats
de salariés, représentants de la forma-
tion et de l’orientation, Etat, collectivi-
tés locales) ont ensuite désigné leurs
représentants au sein des différentes
instances (assemblée générale, conseil
scientifique et d'orientation, conseil d’ad-
ministration, bureau).
Jean-Louis DAGUERRE a été élu Prési-
dent d’Aquitaine Cap Métiers, traduisant
ainsi la volonté que l’ambition nouvelle
du projet s’appuie sur le travail accompli
durant ces trente dernières années par
l’AREPA.
Jean-Claude DUFRESNE a été élu Pré-
sident du conseil scientifique et d’orien-
tation.
Sous la Présidence de Jean-Louis
DAGUERRE, l’assemblée a ensuite pris
les délibérations nécessaires au dépôt
des statuts et à la fusion avec l’AREPA.
Aquitaine Cap Métiers succède donc à
l’AREPA avec une ambition renouvelée
et une volonté simple : créer un outil
innovant et performant au service de
tous ceux qui agissent en Aquitaine pour
l’orientation, la formation et l’emploi.
La création d’Aquitaine Cap Métiers
repose sur la volonté partagée des auto-
rités institutionnelles et économiques
régionales de répondre à la trop grande
segmentation des acteurs de l’orienta-
tion, de la formation et de l’emploi, en
créant un véritable lieu d’interface, de
partage, de cohérence, et en dévelop-
pant une action plus adaptée au contexte
régional.
Tout en poursuivant ses fonctions de
CARIF-OREF, Aquitaine Cap Métiers doit
devenir :
• Un lieu de découverte de la réalité des
métiers pour tous : collégiens, lycéens,
demandeurs d'emploi, salariés.
• Un lieu d'échanges entre les entre-
prises et les acteurs de l'orientation et de
la formation.
• Un outil ressources pour les profes-
sionnels de l'orientation et de la formation.
• Un réseau de sites labellisés sur tout
le territoire.
L'offre de services d'Aquitaine Cap Métiers
L’offre de services d’Aquitaine Cap
Métiers s’articule autour d’actions :
• d’animation, d’information, d’échanges
et de débat,
• de mises à disposition de ressources,
de connaissances et d’outils,
• d’accompagnement et d’ingénierie en
direction des acteurs et des territoires
souhaitant porter des opérations tour-
nées vers les métiers.
Aquitaine Cap Métiers compte trois
grandes catégories de publics qui
L
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DOSSIERS / Les actes des 3e assises régionales de l'orientation
n° 2 / 3e trimestre 2009
pourront bénéficier de produits et ser-
vices différents avec des objectifs ainsi
définis :
• les institutions, et notamment l’Etat et
la Région, mais aussi les conseils géné-
raux,
• les professionnels de l’insertion, de
l’orientation et de la formation, les entre-
prises, les branches, les partenaires
sociaux,
• le grand public, incluant les parents
d’élèves.
Par la mutualisation des ressources, le
renforcement de la transversalité et une
démarche par «projets», le développe-
ment d’Aquitaine Cap Métiers s’articulera
autour des principaux axes suivant :
• Développer une offre de service nou-
velle pour un public élargi.
• Adapter et développer les produits et
services existants.
• Déployer et animer un réseau sur le
territoire aquitain.
• Adapter l’organisation et le fonctionne-
ment associatif.
Le conseil scientifique et d'orientation d'Aquitaine Cap Métiers
Créé en juin 2008 à l’initiative du Conseil régional d'Aquitaine, pour accompagner
la création et la mise en œuvre d’Aquitaine Cap Métiers, le conseil scientifique et
d’orientation (CSO), présidé par Jean-Claude DUFRESNE, inspecteur général de
l’Education nationale, s’est réuni le 24 novembre à la suite des 3e Assises régio-
nales de l'orientation.
Le CSO a décidé d’organiser ses réflexions autour de 4 commissions dont les
thèmes président aux objectifs d’Aquitaine Cap Métiers : les manifestations et
actions d’orientation, les pratiques de l’orientation, l’observatoire de l’évolution des
métiers et le portail internet.
Rédaction-AdministrationAquitaine Cap Métiers99 rue Judaïque - 33000 BordeauxTél. 05 57 81 45 65 - Fax 05 57 81 45 [email protected]
Directeur de la publicationJean-Louis Daguerre
Directeur de la rédactionJérôme Burguière
Rédactrice en chefVéronique Rufas
Secrétaire de rédactionJean-Pierre Michaud
Ont collaboré à la rédaction de ce numéroThierry Berthet, Robert Pierron, Véronique Rufas
Photo de couvertureGilbert Alban - Région Aquitaine
Photos pages intérieuresJean-Pierre Michaud
Comité de rédactionCollaborateurs Aquitaine Cap MétiersIsabelle Boisset, Angélique Cayrac, Marylène Matter-Laügt, Philippe Lemer-cier, Isabelle SallaberryMembres associésJean-Philippe Aurignac (Préfecture de région - Cabinet), Lydie Barbaud (FFP), Florence Baron (Direction Ré-gionale de l’AFPA), Amandine Berzin (Conseil Economique et Social Ré-gional - Cabinet), Frédéric Boulard (CRCI Aquitaine), Alain de Brugière (Conseil régional d’Aquitaine - Direc-tion de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage), Thierry Cagnon (Conseil régional d’Aquitaine - Direc-tion de l’Education), Chrystel Gomez (Pôle Emploi), Claudette Lemière (As-sociation Réseau ML-PAIO Aquitaine), Hervé Pécarrère (Direction régionale du travail, de l’emploi et de la forma-tion profesionnelle), Roland Polge (UROFA), Béatrice Serraj (SRFPH Aquitaine), Christelle Torterat (Déléga-tion Régionale de l’ONISEP)
DocumentationEvelyne Begards-Guerra, Laurent Bornier
DiffusionYolande Lacoste
Maquette : Citron PresséMise en page : Aquitaine Cap MétiersImpression : Sodal (33)Tirage de ce numéro : 2 600 ex
Reproduction intégrale ou partielle d’extraits autorisée à condition d’en préciser la source.
Le 24 novembre dernier, se tenaient dans l’amphi-théatre de l’hôtel de région les troisièmes assises régionales de l’orientation.
Cette réflexion collective associait les acteurs les plus directement impliqués, mais aussi ceux de la
formation, les partenaires sociaux et de nombreux représentants du monde économique ; il était naturel
que «Cap.M» consacre l’essentiel de ce numéro à un compte rendu fidèle et complet des travaux.
Un peu plus tard, ce même jour, se réunissait le conseil scientifique et d’orien-tation mis en place par la Région pour préfigurer la création d’un opérateur qui développe des interventions nouvelles sur le champ de l’orientation et de l’infor-mation sur les métiers, tout en reprenant l’ensemble des activités assurées par l’AREPA.
En fin d’après-midi de ce 24 novembre – qui décidemment devrait faire date ! – une assemblée générale constitutive créait cet opérateur, Aquitaine Cap Mé-tiers ; la dernière partie de ce numéro lui est consacrée.
A l’instar du séquencement de la journée, Aquitaine Cap Métiers aura donc vu le jour à l’issue d’un très important processus de diagnostic, d’analyse et de construction entrepris lors de précédentes assises régionales.
S’agissant de la question de l’orientation, elle est aussi porteuse d’enjeux que de complexité, et on ne saurait le regretter. Mais, si tel était le cas, cette citation de l’historien de la Grèce ancienne, Thucydide, pourrait venir en écho : « Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que les paroles nuisent à l’action ; nous es-timons plutôt qu’il est dangereux de passer aux actes avant que les discussions nous aient éclairés sur ce qu’il convient de faire».
Eclairée par une réflexion et un dialogue fructueux, Aquitaine Cap Métiers appa-raît ainsi bien armée pour passer aux actes et offrir à tous ceux qui sont concer-nés par l’orientation, les ressources permettant de choisir le bon cap.
Jean-Louis DaguerrePrésident d’Aquitaine Cap Métiers
n° 2 / 3e trimestre 2009
Editorial
n° 2 / 3e trimestre 2009
[La plateforme téléphonique d’information sur la formation d’Aquitaine Cap Métiers
Ouverte à tous :
Professionnels de la formation, de l’orientation, de l’insertion, de l’emploi, entreprises, grand public (salariés, demandeurs d’emploi, jeunes...).
Pour :
- Donner un premier niveau d’information sur la formation : l’offre de formation régionale, les droits, les aides disponibles, la VAE, la profes-sionnalisation des acteurs de la formation et de l’orientation...
- Rediriger, s’il y a lieu, vers les interlocuteurs appropriés.
La plateforme est accessible du lundi au vendredi, de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h00.
* Prix d’un appel local depuis un poste fixe.
Cap Info Aquitaine
n° Azur 0 811 06 06 10*
DOSSIER
N° 23ème TRIMESTRE 2009
ISSN 2104-1709
Les actes des 3e Assisesrégionales de l’orientation
99 rue Judaïque - 33000 BordeauxTél. 05 57 81 45 65 - Fax 05 57 81 45 90
www.aquitaine-cap-metiers.fr
Agir ensemblepour l’orientation