air fan 1986-09 (094)

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U- M N , LE MENSU EL DE L' AERONAUTIQUE MI LlT AI RE I NTE' RNATIONALE ISSN - 0223 - 0038 94 - SEPTEMBRE 1986 Belgique 177 FB - Conodo S 4.75 - Suisse 7.89 FS - Espogne 680 p.- Itolie 5000 l 23 F Koweit 1500 KD - libye 1700 lD - Arobie Seoudite 20.00 SR - 4000 EP - libon 50 LL * MERITOIRES MAIS PAS NOTOIRES T-29, C-131 et autres i I'histoire des Convair liner en uniforme * SAINTONGE = 50 l'Escadron de Chasse 1/8 de Cazaux a celebre son cinquantenaire (1936-1986) * QUAND ES TIGRES SE RENCONTRENT le 26 e NATO Tiger Meet de Cambrai areuni les equipes de dix pays

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  • U-

    M N ,

    LE MENSU EL DE L' AERONAUTIQUE MI LlT AI RE I NTE'RNATIONALE ISSN - 0223 - 0038

    N 94 - SEPTEMBRE 1986 Belgique 177 FB - Conodo S 4.75 - Suisse 7.89 FS - Espogne 680 p.- Itolie 5000 l 23 F Koweit 1500 KD - libye 1700 lD - Arobie Seoudite 20.00 SR - Egypt~ 4000 EP - libon 50 LL

    * MERITOIRES MAIS PAS NOTOIRES T-29, C-131 et autres i I'histoire des Convair liner en uniforme

    * SAINTONGE = 50 l'Escadron de Chasse 1/8 de Cazaux a celebre son cinquantenaire (1936-1986)

    * QUAND ES TIGRES SE RENCONTRENT le 26e NATO Tiger Meet de Cambrai areuni les equipes de dix pays

  • FANAVIA

    SEPTEMBRE 1986 huitieme annee SOMMAIRE

    7 LA REVUE DE PRESSE Jean-Michel Guhl presente trois plaquettes historiques d'un reel interet.

    AVIATION MILITAIRE 8 MERITOIRES MAIS PAS NOTOIRES

    Rene J. Francillon presente un bimoteur de transport americain injustement oublie des his-toriographes les T -29, C-131 et autres Convair Liner en uniforme.

    18 SAINTONGE = 50 Anne Amouroux et Olivier Cabiac retracent brievement I'histoire de I' Escadron de Chasse 1/8 Saintonge a I'occasion des ceremonies du cinquantena ire de cette unite qui se sont tenues a Cazaux en juin dernier. 24 QUAND LES TIGRES SE RENCONTRENT Jean-Michel Guhl relate les grandes heu res du 26" Tiger Meet de I'OTAN dont I'edition 1986 s'est derou lee a Cambrai du 8 au 15 juin dern iers. * Enca rt public itaire, numerote de I a IV, insere entre les pages 26 et 27 .

    30 LE 14 JUILLET DE L'ALAT Anne Amouroux a assiste aux presentations dynamiques de la 4" Division Aeromobile rea-lisees pour le Chef de l'Etat fran

  • L'un des tout premiers Consolidated Vultee

    (Convair) T-29A Flying Classroom de serie (le

    n 230, A.F. serial 49-1936) vu lors d'un vol

    de reception en 1950, peu avant sa livraison I'U.S.

    Air Force. On distingue bie'n, sur le fuselage, les

    quatre astrodomes destines I'apprentissage, du

    maniement du sextant par les eleves-navigateurs, ainsi

    que le radar de navigation loge sous le ventre de I'avion. Quarante-huit

    appareils de ce type allaient etre pris en compte par

    I'USAF entre 1950 et 1951. Les premiers T-29A avaient des moteurs PraU

    & Whitney R-2800-77 (Consolidated Vultee via

    Srephane Nicolaou).

    L 'histoire des Convair Liner en uniforme par Rene J. Francillon

    D e par la nature meme de leurs missions, les avions militaires d'entraTnement et de transport sont peu appeles a faire parler d'eux et sont done souvent negliges par les historiographes et les spot-ters. Cest en particulier le cas des T-29 , C-131 et autres versions militai res du Convair Liner qu i res-tent meconnus malgre leur nombre et leur longevite. Et pourtant, c' est seulement maintenant - 36 ans apres avoir receptionne son premier T -29 - que I'USAF se prepare a mettre a la retraite la trentaine de C-131 encore utilises par I' Air National Guard pour des missions de servitude et de transport VIP1 . En outre , les bimoteurs Conva ir sont encore en ser-vice en Amerique du Sud sous les cou leurs de la Fuerza Aerea Boliviana et de la Fuerza Aerea dei Paraguay.

    Les T-29 et C-131 de I'USAF Bien qu'a la fin de la Deuxieme Guerre mondiale,

    I'USAAF eOt encore possede un nombre impression-nant de multimoteurs d'entraTnement de toutes ta il-les - des petits Cessna AT -17 Bobcat au gros Consolidated TB-32 Dominator -, cette situation changea rapidement ca r la plupart de ces appareil s furent soit ferrai lles so it vendus sur le marche des surplus. Des sa formation en septembre 1947, I' USAF s' interessa donc au nouveau bimoteu r de transport Convair 2402 afin de doter ses centres de formation des equipages multimoteurs d'appareils modernes. Un premier marche portant sur trente-six T -29A (Convair Model 240-17, designation mili-taire initiale AT -29 changee en cel le de T -29 ava nt les premieres receptions; serials 49-1910 a 49-1945) et un YT -323 (Model 240-18 ; 49-1946) fut passe moins de deux ans plus tard.

    Prevu pour la formation des navigateurs, les T -29A avaient un equipage de quatre hommes et quatorze

    eleves navigateurs. Exterieurement, ils etaient carac-terises par leurs quatre astrodomes sur le dos et leur radome sous le fuselage ; en outre, ces appareils se differenciaient des Model 240 civils par leur cabine non pressurisee et leurs instruments et moteurs (R-2800-77 ) de type mil itaire. Designes XT -29 pen-dant les essais de type, les deux premiers appareil s etaient respectivement les 16g e (Ie porteur du serial 49-1910 qui fit son premier vol a Sa n Diego le 22 septembre 1949) et 152e Convair 240 (49-19 13). Le premier appareil de seri e, le 49-1911 , fut recep-tionne le 8 mars 1950 et le dernier T-29A, le 50-194 qui faisait partie d'un deuxieme lot de douze appa-reils comma ndes en 1950, fut pris en charge en octobre 1951. Entrant en service au debut de la guerre de Coree, quand l' Air Force avait d 'enormes besoins en navigateurs non seulement en rai son de ce conflit mais aussi parce que le Strategic Air Com-mand (SAC) et le Military Air Transport (MATS) -grands uti lisateurs de multimoteu rs dont les eq uipa-ges comprenaient toujours un navigateur - alla ient alors atteindre leur zenith, les T -29A fournirent un appoint d'importance a l'Air Train ing Command (ATC).

    111 Toujours bien astiques, les VC-1 31 de ('Air National Guard ont pendant de nombreuses annees transporte en grand sty le les ce huiles )) et les gouver-neurs de nombreux Etats. Leuf retrait detinitif est maintenant prache puisque leur remplacement par des Lockheed C-130B et Beech C-12J vient d'etre amorce. 121 Precede en juillet 1946 par I'unique Convair Model 11 0, le prototype du Model 240 avait fait san premier val a San Diego le 16 mars 1947. Equipe de deux moteurs en etoile Pratt & Whitney R-2800 de 2 100 eh, le Convair 240 pouvait transporter 40 passagers en cabine pressurisee a la vi tesse de croisiere de 455 km/h . iI stait dane nettement plus confortabJe et performant que les OC-3/C-47 (2 1 a 28 passagers en cabine non pressurisee, vitesse de croisiere de 275 km/hl qu 'i l allait remplacer sur les lignes interieures ameri-caines . (31 La commande du YT-32 fut tres vite annulee. Prevu pour I'entrainement des bombardiers, le T -32 aurait d avoir un nez vitre avec. poste pour un eleve et un instructeur, un poste de pilotage sure/eve afin de faciliter I'acces au nez vitre, et deux soutes pour 24 bombes de 45 kg.

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 8

  • En fait, les besoins du SAC et du MATS devinrent tels qu'en 1951 -53, I'ATC dut passer plusieurs contrats pour d' autres versions du T -29 (officieuse-ment appele F1Ving Classroom, Classe volante) . Les cent un T-29B, dont les serials so nt donnes dans la table ci -apres, permetta ient I'entrainement simul-tane de dix navigateurs et quatre radaristes en cabine pressurisee ; ils n'avaient que trois astrodomes mais disposaient d'un sextant periscopique et d'un nou-veau systeme hydraulique entrainant un generateur et un alternateur . Quatre autres cellules de T-29B furent modifiees avant leur livraison pour servir au transport du personnel d' etat-major et devinrent les premiers VT-29B.

    La designation T -29C fut tout d' abord donnee a une version a cellule de Convair 340 qui aurait ete equipee de turbopropulseurs All ison T38 de 3 750 ch et etait prevue pour remplir les missions d'entrainement a la navigation . Ce projet et celui pour une autre version a turbopropulseurs - le T-29E d'entrainement au bombardement - reste-rent sans suite et la designation T -29C fut en fin de compte donnee a cent dix-neuf T -29C equipes pour I'entrainement des bombardiers-navigateurs. Ceux-ci etaient semblables aux T -29B mais avaient une ins-trumentation plus moderne et des moteurs plus puis-sants (2 x 2500 ch au lieu de 2 x 2400 ch). Enfin, les quatre-vingt-douze T-290 etaient specia-lement adaptes a la formation simultanee de six bombardiers-navigateurs du SAC et, acette fin, eta ient equipes des memes systemes electroniques de visee et de navigation que ceux des Boeing B-47 et B-52. II s se reconnaissaient exterieurement des autres T-29 par le fait qu'ils n'avaient pas d'astro-dome.

    Au fil des ans, alors que I' Air Force dut reduire pro-gressivement le nombre de ses bombardiers et avions de transports, ses besoins en avions d'entrai-nement a la navigation devinrent moindres. En con-sequence, a partir des annee soixante, de nombreux T -29 furent, soit transferes a d' autres organismes gouvernementaux, soit ferrailles, soit modifies pour remplir les missions suivantes : transport (CT -29A), transport de personnel et VIP (VT-29A, VT-29B, VT -29C, VT -290 et VT -29E), laboratoire volant

    (NT-29A, NT-29B et NVT-29B), calibration des aides a la navigation et I'atterrissage (AT-29C/ET-29C), instruction des mecaniciens (GT -29A), et entraine-me nt a la lutte electronique (les ET -2904 utilises pendant la guerre du Vietnam pour la formation des equipages d'EB-66). Enfin, I'entree en service des Boeing T-43 permit au 323rd Flying Training Wing de mettre a la retraite les derniers T -29 en 1973 alors que les VT -29 de transport, notamment ceux utili-ses par les etats-majors de I' Air National Guard de plusieurs Etats, survecurent encore quelques annees.

    Pour les missions de transport, les premiers bimo-teurs Convair de I'USAF avaient ete les quatre T-29B modifies avant leur reception et livre a I'unite char-gee des missions VIP pour le compte de la presi-dence et des ministeres. Ceux-ci furent suivis par les cent douze C-131 produits en six versions. Equi-pes pour le transport de vingt-sept malades/blesses couches et deux medecins ou infirmiers, les vingt-six premiers avions de ce type furent commandes sous la designation MC-131 A Samaritan (Samari-tain) mais n'assurerent les missions d'evacuation sanitaire que pour peu de temps ; il s furent surtout utilises pour le transport du personnel (C-1 31 A) et les missions VIP (VC-131 A) avant d' etre transferes a I'U.S . Coast Guard sous la nouvelle designation de HC-131 A. L'USAF commanda aussi trente-six (4) Avec leurs quatre pems raaomes sous le luselage, les ET-29D furent rapi-dement surnommes Cf CQWS )) (vaches) ..

    Ci-dessus, la chaine de fabrication des T-29 dans I'usine Consolidated Vultee de Lindbergh Field San Diego, Californie (Convair via Stephane Nicolaou) .

    Ci-dessous, des T-29A en cours de finition dans le hall d'assemblage de I'usine de San Oiego. On note I'excellente accessibilite aux moteurs R-2800 donnee par le mode d'ouverture en petales des ca pots moteur (Convair via Stephane Nicolaou) .

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 9

  • C-131B, seize C-13 1D et quinze C-131E pour le transport du personnel et dix-sept VC-131 D pour les missions VIP. Plusieurs C-1 31 B furent ensuite modi-fies pou r des missions relativement bana les (NC-13 1 B, VC-131 B et EC-131 E) alors que six re
  • AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 11

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    les Convair qui finalement devinrent les plus nom-breux a porter les couleurs flamboyantes de I' USCG. En effet, quand en 1976 la mise a la ferraille de ses Grumman HU-16E Albatross et les reta rds encou-ru s par son programme MRS (voir Air Fan n 93) laisserent les Coast Guard s sa ns un nombre suffi-sant d'avions pour assurer les missions de survei l-lance et de sa uvetage a moyenne distance, I' USAF vint a la rescousse en fournissant des C-131 A. La soc iete Hayes Industries en modifia alors vi ngt-deux en HC-131 Acependant que deux autres C-13 1 A, non equipes pour les missions MRS, servirent a la formation des mecaniciens des Coast Guards. Por-teurs des serials 5781 a 5796, 5798 a 5801,5805 et 5806, les HC-1 31 A cederent la place au tout debut de 1983 aux AMO-BA HU-25A Guardian qui avaient ete commandes en 1977.

    Les T-29 et C-13l en civil Les premiers Convair de I'USAF qui passerent

    dans le civil furent deux C-1 31 B obtenus en 1959 par la Federal Aviation Agency (FAA) pour des essais a son centre de recherche d' At lantic City dans le New Jersey, le National Aviation Fac ilities Experi-mental Center (NAFEC). Souhaitant eviter la neces-site d'allonger les pistes pour permettre leur uti lisation par les nouvea ux avions de transport a reaction, la FAA equipa alors ses deux C-131 B d'une crosse semblab le a celle utilisee pour les avions emba rques. Les resultats n'ayant pas ete sati sfa i-sants, ces deux avions perd irent leur affectation inu-sitee et leur numerotation speciale (NAFEC 1 et NAFEC 2) pour etre utilises pour le transport des offi -ciels avant d' etre rendus a I'USAF en 1964-65. Pour ses besoins logistiques, la FAA utili sa aussi les deux YC-1 31 C de 1960 a 1964 (alors porteurs des imma-triculations civiles N454 et N9988Z) et cinq C-131 E a partir de 1957. Ces dern iers avaient ete comman-des par I'USAF mais fu rent livres directement a la FAA et y re

  • Page ci-contre, en haut, un Convair T-29B de debut de serie aux couleurs de I'USAF. Celui-ci, le 51-5118 moteurs P&W R-2800-97 est I'un des cent un exemplaires de cette version destinee I'entrainement des navigateurs-bombardiers de l'Air Force qui se distinguait surtout des T-29A precedents par sa cabine pressurisee et des moteurs plus puissants (Convair via SU!phane Nicolaou).

    Page ci-contre, en bas, gros plan sur la porte cargo d'un Convair R4Y-1 de I 'U.S. Navy. Dotes d 'une cabine convertible, les 36 R4Y-1 construits pour la marine americaine partir de cellules de Model 340 pouvaient emporter soit 44 passagers sur des sieges montes sur palette, soit 27 civieres ou encore 6 t de fret (General Dynamics via Stephane Nicolaou).

    Ci-contre, un Convair C-131F (BuAerNo.141022) appartenant la flottille de

    transport VR-30 de I 'U.S. Navy vers la fin des annees 60. La designation C-131 F

    correspond aux R4Y-1 debaptises en 1962 dans le

    cadre du tri-services designation system .. (Collection de I'auteur) .

    A droite, I'ultime et dernier HC-131A employe par

    I'U.S. Coast Guard partir de sa station de Corpus

    Christi au Texas fin 1982. Utilise operationnellement

    , comme patrouilleur ctier .. durant I'interregne entre le retrait des derniers

    amphibies HU-16E Albatross et I'arrivee au stade actif des premiers

    HU-25A Guardian, le bimoteur Convair etait tres apprecie des gardes-ctes

    qui le surnommaient Thunderpig ..

    (Chris Shang) .

    Quand, en 1963, la responsabilite principale pou r la cal lbratlon des aides a la navigation et I'atterris-sage fut donnee a la FAA, I'USAF lu i transfera ses dix ET -29C. En service avec la FAA, ces apparei ls re9urent les immatriculatio ns N244 a N252 et N254 ; sept furent rendus a I'USAF en 1972-73 et les trois autres devinrent alors les N93 a N95. Avant d'en fini r avec cette adm inistration, il fa ut signaler qu'elle util isa aussi deux Convair 440 , semblables aux C-13 1 de I'USAF mais achetes a la compagnie Allegheny5 et porta nt les immatriculations N 117 et Nl 18.

    Les autres utilisateurs gouvernementaux de T -29 et C-131 furent le Corps of Engineers6 , qui util isa un T-29B (immatriculation N40CE pu is N406E) de 1963 a 1967 ; le Departement of Commerce, qui obtint de I' USAF un C-131 B en 1976; I'U.S. Envi-ronmenta l Protection Agency, a qui I'USAF trans-fera un C-13 1 A ; et la National Aeronautics and Space Administration. Tout d'abord, le NASA obtint en pret un T-29B (NASA 250 du Lang ley Research Center puis, a partir de 1962, le NASA 5 du Lewis Research Center) ; cet appareil fut achete a I'USAF en 1968 et devint alors le N5NA ava nt d'etre vendu a un pa rticulier en 1977. Les trois autres Conva ir de la NASA fu rent un C-131 B cede par I' USAF en 1976 (Ie N635NA du Lewis Research Center) et deux avions achetes en 1963-64 sur le marche civil (Ie NASA 19/N707NA, un Model 340, et le NASA 926/N926NA, un Model 240, du Lyndon B. Joh n-son Space Center).

    Rappeions enfin que de nombreux T -29 et C- 131

    ont ete achetes aux surplus par des particu liers et sont toujou rs portes au reg ist re ameri ca in d' imma-triculation civile.

    Les Convair sous d'autres uniformes Un seu l d.es Convair achetes par les forces armees

    americaines fut revendu par la su ite a une fo rce aerienne etrangere ; ce fut le C-13 1 0 porteur du serial 55-294 qui devint I'unique Convair de la Fuerza Aerea Paraguaya7 et y porte toujours le numero T -93. En revanche, les dix Convair du Transporte Aereo Militar de la Fuerza Aerea Boliviana, sont tous des avions de ligne rachetes soit a la compagnie espagnole Aviaco en 1972 (six Model 440-61 qui re9urent les numeros mi litaires boliviens T AM -43 a T AM-48), soit aux compagnies americaines Fron-tier et North Central en 1974-75 (quatre Model 580 a turbopropulseurs Allison 50 1-01 3 qui devinrent les TAM-70, TAM -71, TAM-72 et TAM -76)

    En Italie, quatre Convai r volerent aux couleurs du 306 0 Gruppo (attache successivement au Reparto Volo Stato Maggiore, a la 2a Regione Aerea et enfin au 31 0 Stormo de I'AM I). Seu l le MM. 61833 fut achete neuf par le gouvernement italien, alors que les MM. 61898 et MM . 6 1899 avaient porte les cou-(5) Ses deux avions avaient ete construits pour United Airlines comme des Model 340 ils furent par la suite modi fies en Model 540 EI turbopropuJseurs Napier Eland puis, avant leur acquisition par la FAA, en Model 440. (61 Le Corps of Engineers (Genie Militaire1 est un corps de ru.s. Army charge non seulement des constructions militaires mais aussi de grands projets d'inte-rEH public, tels que canaux de navigation et systemes de contrle des crues. (71Selon certaines sources, la Fuerza Aerea Paraguaya utilisa aussi trois Convair 240 rachetes en Argentine. 11 semblerait toutefois que ces appareils aient Me pris en compte par Ja compagnie Lineas Aereas Paraguayas des leur arrivee au Paraguay.

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 13

  • Modele

    T-29A

    CT-29A GT-29A

    NT-29A

    VT-29A

    T-29B

    NT-29B

    NVT-29B

    VT-29B

    T-29C

    T-29C

    AT-29C

    ET-29C VT-29C

    T-29D

    ET-29D

    VT-29D

    T-29E

    VT-29 E

    YT-32 C-131A

    Moteurs

    R-2800-77 R-2800-97 R-2800-77 R-2800-97

    R-2800-97

    R-2800-97

    R-2800-97

    R-2800-97

    R-2800-97

    R-2800-97

    R-2800-99W

    R-2800-99W

    R-2800-99W R-2800-99W

    R-2800-99W

    R-2800-99W

    R-2800-99W

    R-2800-99W

    R-2800-99W

    HC-131 A R-2800-99W MC-131A R-2800-99W

    VC-131 A R-2800-99W C-13 1 B JC-131B

    NC-131B

    VC-131B YC-131C C-131D

    VC-131D

    C-131 E

    R-2800-103W R-2800-103W

    R-2800-103W

    R-2800-103W YT56-A-3 R-2800-103W

    R-2800-103W

    R-2800-103W

    Serials

    49-1 91 0 a 49-1945 et 50-183 850-194

    51-3797851-38 16,51-5114, 51 -5116851-5118,51-5120 8 51-5126, 51-5128 a 51-5132,51 -5134 a 51-5 172, et 51-7892851 -7917

    51 -11 5, 51 -511 9, 51 -51 27 et 51-5133

    52-1091 852-11 75 et 53-3461 853-3494

    52-1 176 8 52-1185, 52-5812 8 52-5836, 52-9976 8 52-9980, 53-3495 8 53-3546

    Total des T-29

    49-1946 52-5781 8 52-5806 52-5807 8 52-5811

    53-7788 8 53-7823

    53-7886 et 53-7887 54-2806 et 54-2807, 54-2810, 54-2813, et 55-290 a 55-301 54-2805, 54-2808, 54-2809, 54-2811,54-2812 et 54-2814 8 54-2825 55-4750855-4759 et 57-2548 8 57-2552

    AIR FAN N 94 / SEPTEMBRE 1986/ PAGE 14

    Nombre d'avions

    48

    101

    4

    Remarques

    Cellules de Conva ir 240. Deux T-29A modifies en version cargo. Un VT-29A utilise pour I'entralnement des mecaniciens. T-29A modifie pour essais d'instruments et systemes de navigation. 26 T-29A modifies pour le transport de 23 passagers .

    Cellules de Convair 240. Au moins deux T-29B modifies pour essais divers. Designation donnee a un VT-29B modifie en laboratoire volant.

    Quatre T-29B modifies pour le transport des VIP avant leur livra ison . En outre , au moins 60 autres T-29B furent modifies par la su ite pour le transport de 23 8 32 pas-sagers.

    o Commande annulee de cellules de Convair 340.

    11 9

    92

    o

    364

    o 26 o

    36

    2

    16

    17

    15

    Cellules de Conva ir 240. Dix T-29C modifies pour la calibration des aides 8 la navigation et 8 I' atterrissage . Designation donnee en 1962 aux AT -29C. Au moins 16 T-29C et ET-29C modifies pour le transport de 23 passagers .

    Cellules de Convair 240. Onze T-29D modifies pour I'entralnement des specialistes de lutte electronique. Au moins 46 T-29D modifies pour le trans-port de 23 passagers. Version projetee du Convair 340 avec tu r-bopropulseurs YT38-A-9 ; marche annule avant realisation. Un T-29B modifie en transport VIP .

    Commande annulee. Cellules de Convair 240. Commande annulee. 22 C-13 1 A transferes aux Coast Guards. Designation des C-131 A utilises pour I' eva-cuation san itaire . C-13 1A modifies pour le transport VIP. Cel lules de Convair 340. Six C-131 B modifies en avions de mesu-res et d'observation au receptacle . Au moins un C-131 B modifie pour essais d'equipement electronique. C-13 1 B modifies pour le transport VIP. Cellu les de Convair 340.

    Cellules de Convair 340 et 440.

    Cellules de Convair 340.

    Cellules de Convair 440.

    Page ci-contre, en haut, immatricule et comme neuf

    malgre ses trente ans d'ge, un Convair VC-131D

    (54-28221 appartenant au 144th Fighter Interceptor

    Wing de la Garde Nationale de Californie est vu en

    finale McClellan AFB (Californielle 11 avril

    1985. On note, en travers de la derive, I'inscription

    .. California .. appliquee de la meme fac;on que sur les

    Phantom de ceUe unite ba see Fresno

    (Rene J. Francillonl . Au centre, gauche, I'un

    des six Convair 440 utilises pres de vingt ans par

    le Flugbereitshaftstaffel de la Luftwaffe partir

    de Cologne pour les deplacements de

    personnalites officielles du gouvernement de la

    Republique Federale. Cet avion (ex-CA +0351 a ete photographie en avril

    1974 Orly (Joel Mesnard via S. Nicolaoul. A I'extreme

    droite, I'un des tres beaux VC-131 H (54-28151

    turbopropulseurs Allison 501-D13 employes un

    temps par le 89th Military Air Group d'Andrews AFB

    pour le transport de VIP. Cet avion est vu le

    24 septembre 1978 lors d'une escale sur la base

    de Tyndall en Floride. Les VC-131 H representaient I'equivalent militaire des

    Convair 580 civils (Peter B. Lewisl. En bas, la Naval Air Facility de RAF

    Mildenhall en Angleterre a longtemps utilise, comme

    avion de liaison en Europe, un Convair C-131F. Celui-

    ci, le BuAerNo. 141023, est vu ici lors d'une journee

    portes-ouvertes RAF Mildenhall en juin 1979. Ce n'est qu'au debut de

    I'annee 1986 que I'ultime C-131F volant encore en Europe, partir de NAS

    Sigonella en Sicile, a ete retire du service

    (SMphane Nicolaoul .

  • A IR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 15

  • CANADA.A " 0

    -11106

    Ci-dessus, I'un des trois CL-66C Cosmopolitan (ou CL-540) utilises moins de

    dix ans durant par la Royal Canadian Air Force.

    Le n 11106 du No.412 Squadron photographie la verticale d'Ottawa au debut

    des annees 60 est I'ancien CF-LMA de Quebecair qui allait devenir plus tard,

    I'occasion du regroupement des trois armees

    canadiennes en 1968, le n 11162; avant d'etre

    raye des contrles peu apres. Tous les CL-66B et C furent d'abord dotes de

    turbopropulseurs Napier Eland Mk.504A (T56-A7)

    de 3 500 eh. En raison des problemes de maintenance

    lies ces propulseurs construits en toute petite

    serie, huit des CL-66B (redesignes CC-109) furent graduellement remotorises avec des turbopropulseurs

    americains Allison 501-013. Entres en service Uplands, Ontario, au sein

    du NO.412 Squadron, en mai 1960 pour remplacer

    les C-47 et les B-25, les (( Cosmo y continuent

    aujourd'hui allegrement leur carriere apres plus d'un

    quart de sieeie d'activite. Ceci aux ctes des Falcon

    et des nouveaux Challenger affectes au transport des

    VIP !Canadair via St/phane Nicolaoul.

    Modele Moteurs Serials

    EC-131 E R-2800-103W

    TC-131 E

    C-131 F R-2800-52W

    RC-131F

    VC-131 F R-2800-52W C-131G R-2800-52W EC-131 G R-2800-52W

    RC-131G

    VC-131G R-2800-52W NC-13 1 H 501-D13H VC-13 1H 501 -D13H

    Total des C-131

    R4Y-1 R-2800-52W 140993 Ei 141 028, R4Y-1Z R-2800-52W 140378

    R4Y-2 R-2800-52W 1145962 et 145963 transferes par I'USAF avant reception. R4Y-2T R-2800-52W 145964 Ei 145969

    Total des R4 Y

    340-68B SA-R-5

    440-78 A96-313

    440-96 A96-353

    440-96 SM-1 CL-66B Eland 504 111 51 Ei 111 60

    (10915 1 Ei 109160) Total des commandes militaires etrangeres

    A IR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 16

    Nombre Remarques d'avions

    Au moins cinq C-131 B modifies en labo-ratoires volants.

    0 Version j' entralnement electronique pro-jetee pour le SAC. Commande annulee au profit des C-131 E de transport. Designation donnee en 1962 aux R4Y -1 de la Navy.

    0 Version prevue pour la reconnaissance car-tographique . Commande annu lee au profit des C-13 1 E. Designation donnee en 1962 aux R4Y-1 Z. Designation donnee en 1962 aux R4Y-2. Un C-131 G modifie pour l'entralnement Ei la lutte electronique.

    0 Version prevue pour la calibration. Com-mande annulee au profit des C-131 E. Un C-131 G modifie pour le transport VIP . Un C-131 B modifie en simulateur volant. Quatre C-13 1 D equipes de turbopropul-seurs Allison.

    112

    36 Cellules de Conva ir 340. Cel lules de Conva ir 340 ; en outre, plu-sieurs R4Y-1 furent redesignes R4Y-1Z. Deux C-131 E

    Marche annule.

    39

    Cellu le de Convair 340 pour I' Arabie Saou-dite. Cellule de Conva ir 440 pour I' Austral ie. Cel lule de Conva ir 440 pour I' Australie . Cel lule de Convair 440 pour l' ltal ie.

    10 Construction sous licence par Canada ir pour la RCAF. Redesignes .apres CC-1 09.

    14

  • leurs d'Alitalia et que le luxueux MM. 61901 avait appartenu a la prestigieuse actrice Joan Crawford . Le premier de ces Convair 440, correspondant aux C-131 D de I' USAF, entra en service en novembre 1957 et fut raye en fevrier 1978 en meme temps que les trois autres Convair de I'AMI .

    En Espagne, l ' Ejercito dei Aire utilisa egalement quatre Convair 440 sous la designation T.14. Rache-tes a Iberia en octobre 1972, ces appareils re

  • W Cl: -

    par Anne Amouroux et Olivier Cabiac

    Un grand moment pour la 8e Escadre de Chasse - composee, rappelons-Ie, des deux escadrons 1/8 Saintonge et 2/8 Nice - dont la vocation, depuis son installation sur la B.A. 120 de Cazaux en 1964, est la transformation operationnelle des jeunes pilotes tout droit sortis de l'Ecole de Chasse de Tours. Etape transitoire mais neanmoins capitale dans la vie d'un pilote, la Huit est une veritable antichambre avant I'affectation dans un escadron de combat du CAFDA (Commandant Air des Forces de Defense Aerienne) equipe de Mirage 2000 et Mirage F1, ou de la FATac (Force Aerienne Tacti-que) equipe de Mirage //1, Mirage F1CR et Jaguar. Antichambre dans laquelle, c'est un paradoxe, I'acti-vite bat son plein dans un apprentissage tres com-plet, comprenant non seulement des entrainements au tir air-air et air-sol - a la roquette , a la bombe et au canon - mais egalement des vols en forma-tion, des sorties de nuit, le tout agremente de mancsuvres a basses altitudes .

  • Ci-dessus; n'est-il pas beau l'Alpha Jet avec son petit

    air de dauphin! En novembre 1982, au-dessus

    des Landes noyees sous les nuages, l'Eleve Officier

    Fabrice Capovilla, en transformation I'E.C. 1/8

    .. Saintonge ", rassemble sur I'avion du leader IJean-

    Michel Guhl).

    Page couleur ci-contre, l'Apha Jet n 11 (8-MR) specialement peint pour le Cinquantenaire du .. Saintonge " decolle de la piste de Cazaux aux mains du Lieutenant Prunenec, presentateur of1iciel de I'avion au 1/8 IAnne Amouroux). En dessous, I'un des douze Alpha Jet (armes de lance-roquettes et d'une nacelle canon) ayant effectue une demonstration de tir air-sol reel au profit des anciens reunis le 27 juin dernier Cazaux pour les 50 ans du (( Saintonge , s'apprete a decoller sous le regard attentif des armuriers qui viennent de' retirer les securites armement IAnne Amouroux).

    A droite, novembre 1982, la fin d'une epoque, le

    . debut d'une autre ; les v,keux Mystere IVA laissent

    la place I' Alpha Jet au 1/8 IAdj Eric Moreau/Armee

    de I'Air).

    Pour mener Ei bien cet enseignement, la 8e Esca-dre de Chasse est dotee de I'avion d'entrainement franco-allemand Alpha Jet qu' elle a pris en compte au mois d'octobre 1982, en remplacement des Mystere IVA, derniers appareils operationnels de ce type Ei I'epoque.

    L'histoire de I'E.C. 1/8 Saintonge est, quant Ei elle, beaucoup plus longue. En voici brievement les grandes lignes. Le 1er janvier 1936 nait le G.C. 1/8 de la 22 e Brigade Aerienne base Ei Marignane. Ce Groupe de Chasse est le fruit de la combinaison de deux escadrilles appartenant alors Ei I' Aeronauti-que Navale, la 4C1 du Lion Bondissant et la 3C2 Trident Aile , toutes deux equipees d'avions NiD (Nieuport-Delage) 62, un monoplan parasol Ei fuse-lage monocoque en bois et dont la vitesse avoisi-nait les 260 km/ho

    Transferees donc Ei l'Armee de l'Air en s'instal-lant Ei Marignane, ces deux entites n' en font desor-mais plus qu'une, le G.C. 1/8. 11 est pourvu successivement d'appareils D.500, D.501 et D.510, puis rec;;oit une dotation de Potez 631 qu'il utilise jusqu' en 1939, date Ei laquelle ordre lui est donne de rejoindre Hyeres ou I'attendent des MB 152.

    La Drale de guerre a commence. Neanmoins, le Groupe de Chasse 1/8 s'illustre brillamment en remportant 44 victoires aeriennes du 10 mai au 26 juin 1940. Puis vient la dissolution le 8 novembre 1942 par l'Armee de Vichy. Rebaptise 1er G.C.-FFI en 1944, puis G.C. 11/18 Saintonge , I'escadron reprend le combat sur D.520 puis Spitfire Mk.5 Ei partir des aerodromes de Toulouse et Bordeaux-Merignac. En un peu moins d'un mois, du 4 avril au 1 er mai 1945, le 11/18 Saintonge effectue 329 missions de guerre sans subir de pertes humaines. En 1946, nouvelle dissolution.

    Recree le 16 janvier 1951 sous I' appellation de G.M. 1/8 Saintonge , il vole sur P-47 Thunderbolt. Au cours de la meme annee, le 18 septembre, devenu le G.C. 1/8 Saintonge , il participe jusqu'au 27 juillet 1954, sur F8F-1 Bearcat, aux ope-rations contre le Viet-Minh en Indochine, en relevant le G.C. 1/6 Corse dont il a recupere les Grumman.

    Dans ce conflit, I'escadron perdra de nombreux pilotes - 19 au total - et effectuera quelque 15 208 heu res de vol de guerre en 14 679 sorties.

    Ce qui lui vaudra d'etre cite trois fois Ei I'ordre de l'Armee Aerienne.

    Vint I'epoque marocaine, pour laquelle le G.C. 1/8 Saintonge fut baptise (pour la circonstance 7) E.C. 1/8 Maghreb , ce en 1954, et equipe de Vam-pire. Finalement rebaptise Saintonge le 17 fevrier 1956, il prend part au maintien de I'ordre en AFN, en ayant troque des juillet 1955 ses DH 100 contre des SE 535 Mistral.

    Au mois de juin 1959, I'E.C. 1/8 Saintonge de la 8e Escadre de Chasse, toujours basee en Afrique du Nord, prend en compte ses premiers Mystere IVA apres transformation Ei Orange. En 1961, le 1/8 est de nouveau dissous.

    Reforme en 1964 sur la base de Cazaux, il rec;;oit une dotation de Mystere IVA, qu'il utilisera durant un peu plus d'un quart de sieeie, jusqu'Ei I'arrivee en 1982 des premiers Dassault-Dornier Alpha Jet .

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 19

  • Cinquante ans d'existence pour un escadron de chasse, cela se fete, et I'evenement meritait assu-rement qu'on s'y arretat. D'autant plus qu'hormis I'inauguration de la stele realisee pour cette occa-sion - et qu'un Alpha Jet du Saintonge vint saluer, 8 point nomme, du bout des plumes et au bruit retentissant de ses deux reacteurs Larzac (bravo pour le timing) -, les mecanos du 1/8 avaient soi-gneusement apprete un autre Alpha Jet en le parant d'une livree bleue et gris metallise du plus bel effet, et sur laquelle le nom de I'escadron venait s'epin-gier en lettres noires ; I'ensemble etant rehausse de liseres rouges. Le chiffre 50, egalement de couleur rouge, occupait la quasi-totalite de la surface de I'empennage vertical de I'avion.

    Ainsi civilise et depourvu de ses attributs guerriers, I'appareil perdait 18 tout caractere hostile. Pour un laps de temps, cependant tres court, car la mas-carade , pour lui, ne devait durer que 24 heures. Deux fois douze heures sans uniforme avant de retourner dans sa peau d'avion d'entrainement et d' appui-feu.

    A ce sujet, on eut droit 8 des demonstrations de ses capacites . En effet, en debut d' apres-midi avait lieu une seance de tir, menee par douze Alpha Jet de la 8e Escadre. Ceux-ci, par groupe de quatre effectuerent une serie de tirs au canon et 8 la roquette avec po ur chaque pilote quatre passes dont deux de tirs effectifs sur le champ contigu de Cala-mar. La premiere etant le passage de reconnaissance

    de I'objectif 8 detruire, et la quatrieme leur donnant I'assurance que les paniers 8 roquettes et les char-geurs du ca non sont bien vides.

    Suite 8 cet exercice, un mini show aerien se deroulait dans I'enceinte de la base, auquel partici-paient notamment les deux appareils des Ailes Fran

  • AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 2 1

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    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 24

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    CI-contre. un grand retour apres selze ans d'absence. le n 74 squadron de la RAF, reconstltu6 fln 1984, et dont les F-4.J (UKI Phantom apparalsaent pour la premiere fols A un Tiger Meet (Photo Jean-Michel Guhli .

    A drolte, de haut en bas. A I'atterrlsaage A ~plnoy, succeaslvement un RF-4E de I'AG 52

    bas6 A Leck (RFAI. puls, en provenance de Los Llanos, pres d'Albacete (Espagnel,

    un Mirage F1CE de l'Escuadron de l'Ejercito dei Aire Espanol, et en bas de page, un F 1 5C

    Eagle du 53rd Tactical Fighter Squadron de Bitburg (RFAI, chasseur assurant une part

    importante dans la d6fense a6rlenne du flane et de I'OTAN (Photo Patrick 8igel) .

    E t voile! Un autre Tiger Meet de I'OTAN est passe. C'etait du 8 au 15 juin derniers sur la Base Aerienne 1 1 2 de Cambrai/Epinoy. Une belle reunion, une tres belle reunion meme, qui a regroupe autour des personneis de l'Escadron de Chasse 1/ 12 Cambresis les represen-tants des escadrons Tigre de dix pays differents. T ous membres de I'OT AN et pleinement conscients que I'interet militaire de I' Alliance passe avant toute chose. Car cela est bien vrai : chez les Tigres, la soli-darite n'est pas un vain mot.

    Plus de 50 avions etrangers Ce qui frappe aujourd'hui quand on parle

    Ol} on ecrit Cl pro pos du NATO Tiger Meet, c' est que cette rencontre a beaucoup change depuis quelques annees. Sans avoir retrouve la fraTcheur et la nouveaute du tout premier Tiger Meet qui, en juil let 1961 sur la base de RAF Woodbridge en Angleterre, reunit durant quatre jours (et non un seul comme malencontreusement ecrit par I'auteur dans le n 91 - Special Tiger Meet - d' Air Fan), il n' en demeure pas moins que le Tiger Meet a mOri depuis i qu'il est redevenu ce qu'i l se proposait d' etre Cl I' origine. Bref, chez les Tigres, la derive par trop ludique des NATO Tiger Meets des annees soixante-dix fait main-tenant partie du passe. Le folklore certes reste, mais contenu Cl la peripherie de cette rencontre. Le symbole du tigre, ses cou-leurs, demeure aussi fort, me me s'il ne se resume plus aujourd'hui qU'Cl quelques reflexes purement semiotiques qui comman-dent aux membres de la confrerie des Tigres de bien en arborer I'image i si neces-saire en peignant tout ou partie de leurs aeronefs aux couleurs du roi de la jungle .- pour notre plus grande satisfaction, avouons-Ie ! - afi!'1 de bien les distinguer de ceux des autres i ceux qui ne sont pas des tigres ...

    Pour la 26 edition du Tiger Meet, dont le chef d'orchestre eta it le Commandant Pascal Vinchon (

  • AIR FAN N 94 / SEPTEMBRE 1986 / PAGE 25

  • Penser que sur une base qui abrite, en temps ordinaire, juste une cinquantaine d'avions, tout - et d'un seul coup - s'est multiplie par deux pour atteindre cent aero-nefs de types les plus divers ... C' est aussi
  • 439 Squadron de Baden-Sllingen, menee par le Major Pierre Levasseur, avec ses tout nouveaux CF-18 Hornet. Septieme equipe, les Belges de la 31 ste Smaldeel de Kleine Brogel avec leur F-16 et Cl leur tete le Kap-tein Guy Truyens . .. Des noms, des noms, des noms qui ne veulent rien dire pour beaucoup, qui sont toute la vivante histoire du Tiger Meet pour d' autres pourtant. S'y ajouterons maintenant, ceux du Wing Commander Dick Northcote, C.O. du 74 Squadron de la Royal Air Force, mousta-chu, souriant et style, du Commandante Rios de l'Escuadr6n 142 d'Albacete, dont les Mirage F 1 C2 aux couleurs espagnoles, apporterent une heureuse compagnie Cl ceux du 1/12, et les pilotes fort sympathi-ques, un peu plus d' equilibre latin dans une

    Page ci-contre, en haut, groupes de pilotes de Super Etendard de l'Aeronavale et du 431 0 Staffel de Lekg 43 de la Luftwaffe (photo JeanMichel Guhl).

    En bas a gauche, un grand bravo a l'Aeronavale pour sa presentation 1986. Un .. superbe .. Etendard de la flotille 11 F de la BAN de Landivisiau, decore d'un tigre jaillissant, presente ici au point de manOluvre par le tras sympathique ARNULF qui, dans I'attente du top decollage, profite de I'instant pour saluer de la perehe les lecteurs d'AIR "AN.

    En haut a droite, passage .. fumant .. a grande vitesse,

    de deux RF-4E de I'AG 52.

    Ci-contre a droite, bien visible sur cette photo d'un CF 18 canadien,

    la fausse verriere peinte en noir sous le fuselage et destinee a

    tromper I'adversaire lors de combats aeriens

    (Photos Pa trick Bigel).

    rencontre qui depuis toujours tournait gene-ralement Cl I'avantage des Europeens du Nord. T ous, anciens comme nouveaux-venus, se retrouvaient de plain-pied dans cette grande familie des Tigres.

    Satisfaction garantie Apres une semaine de missions realisees

    en commun (et de nombreuses soirees pas-sees ensemble Cl se detendre et Cl faire mieux connaissance), tous les Tigres etaient une fois encore unanimes Cl clamer haut et fort les vertus du Tiger Meet. Par la qualite des relations humaines et de confiance ine-galables qu'il tisse entre partenaires selec-tionnees de I' Alliance, mais aussi et surtout par I'interet sans pareil des missions qu'il offre Cl un grand nombre de pilotes, mis-

    sions toutes empreintes d'un grand realisme operationnel, d'une complexite refletant les multiples dangers du champ de bataille potentiel (Ie Centre-Europe), mais aussi mis-sions qui permettent de valider instantane-ment les tactiques de chacun face Cl des menaces multiples (Iors de combats Cl dis-positifs de 35 avions bons contre pres-que autant de mechants tout en testant les aptitudes de I'un Cl s'adapter Cl celle de ses partenaires et aussi Cl celles d' adver-saires simules differents.

    Au Tiger Meet, paradoxalement et avec une toute petite organisation cimentee par des liens d' amities et de reconnaissance tres forts, les aviateurs de I' Alliance obtien-nent actuellement des resultats tactiques meilleurs et bien plus facilement que

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 27

  • d' exercices plus lourds et tres structures comme le T actical Air Meet (T AM) ou Cl petite echelle et duree tres courte comme le T actical Leadership Program (TLP). Est-ce Cl dire que I' idee jadis lancee par M. Pierre Messmer etait la meilleure ? 11 faut le croire, si I'on se refere Cl I'experience de ce vieux soldat des commandos de choc indochinois qui dut, maintes fois et Cl plu-sieurs reprises, de se tirer indemne de situa-tions perdues groce Cl la solidarite totale de ses compagnons de combat qui avaient

    EH

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAG E 28

    comme unique atout de bien se conna'i'tre et donc de se faire pleine confiance dans I'action Cl un contre dix.

    Partant de cette constatation, ne serait-il pas des lors envisageable de developper la solidarite des Tigres ailleurs ? Et de rea-liser, pourquoi pas, un NATO Lion Meet pour les unites de I'OT AN ayant un lion pour embleme ou, encore, un NATO Eagle Meet pour les escadrons ayant un aigle pour insigne . Cela permettrait, entre autres, d'associer enfin Cl une manifestation de la

    A HING . --

    En haut, seul bombardier parmi tous les Tigres, le General Dynamics F-111 E du N 79th TFS de I'USAF, en provenance de la base RAF Upper Heyford (Grande-Bretagne). En bas a gauche, ce pilote du 336 Skvadron des Forces Aariennes Royales norvagiennes fait admirer un joli coup de

    poch~ir sous I'habitacle ... En bas a droite, le Commandant Pascal VINCHON, patron des Tigres de I'EC 1/12 Cambrasis et organisateur de ce 26' Tiger Meet, en compagnie du major Antonio MIMOSO de l'Esquadra 301 .. Jaguares .. de Montijo (Portugal), organisateur du prochain rassemblement des Tigres.

    Page ci-contre : un Aeritalia F 104 S du 21' Gruppo Caccia Ogni Tempo de Camari (ltalie)

    (Photo Patrick Bigel). Un Phantom F-4J du N 74

    Squadron de la RAF. En bas, nouveau venu dans le ciel

    europeen, le CF-18 Hornet de la 439' Escadrille du 1" CAG basee a Baden-Solligen (RFA)

    (Photos Jean-Michel Guhll.

    qualite du Tiger Meet des pays qui, comme le Danemark ou la Hollande, n'ont pas la chance d' avoir d' escadron avec un tigre pour effigie et, surtout, de developper plus encore I' esprit de cooperation au sein de l'Alliance\ esprit qui est la condition sine qua non de la solidite et de la perennite de I'OTAN, notre assurance-vie pour 10 paix en Europe.

    Tiger! Tiger! This raar leaves only dead bugs ...

    Jean-Michel GUHL

  • AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 29

  • GAZELLE ET PUMA EN MEURTHE-ET-MOSELLE

    AIR FAN N 94/ SEPTEMBRE 1986/ PAGE 30

    C' est le lundi 14 juillet dernier que le president de la Republique Iran

  • A gauche, I'h,mcoptere de transport tactique biturbine SA 330 Puma en pleine action. Equipage: 3 hommes, vitesse de croisiere : 2 70 km-h, autonomie: 2 h 30. (Photo Anne A mouroux/ Aerospatiale. )

    A droit e, de haut en bas. Une SA 341 Gazelle .. C.anon .. saisie lors d'un passage iI grande

    vitesse. Son rle est d 'assurer la protection de la 4 DAM contre la menace des helicopteres

    adverses . Deux SA 342 Gazelle .. Hot .. en patrouille. La division c ompte au total 90

    helicopteres antichars de ce type, soit une capacite de frappe de 360 missiles. (Photos

    Anne Amouroux/Aerospatiale .) Ce Puma ne va pas tarder a se separer du bac sou pie elingue a

    son ventre. Cha rgement des missiles .. Hot .. -4 par appareil - et retection des pleins de

    carburant pour ces d eux Gazelle du 3 RHC. (Phoros EddV Guilloux/Aerospariale.)

    Attaquer les cha rs, c'est 1.'1 son pr incipal r61e qu'elle execute en conjuguant son action avec les autres Armes et les Forces aeriennes .

    Placee sous le Commandement du Genera l Preaud, la 4" DAM dispose de moyens importants en hommes et en materiels. Elle compte, 7 000 hommes, 240 helicopteres et plus de 400 mis-siles Milan et Hot repa rtis sur ses composantes directes, .'I savo ir : 1",3" et 5" RHC, 1" RI (Reg i-ment d' lnfanteriel, 4" RHCMS (Regiment d'Heli-copteres de Commandement de Manoeuvre et de Soutien), 23" BM (Bataillon du Materiei).

    La 4" Division Aeromobile est parfaitement integree au sein de la FAR, dont elle represente une des cinq Divis ions. Les quatre autres etant la 11" Division Pa rachut iste - apte aux actions aeroportees - ,la 9" Division d' lnfanterie de Marine - destinee aux actions amph ibies - ,la 27" Division Alpine - special isee dans les actions en terrain montagneux - , et la 6" Division Legere Blindee offrant mobil ite strategique et pu issance de leu. Le tout regroupant 47000 hommes, 180 blindes .'I roue, 210 pieces d'artillerie et mor-t iers, 490 missiles ant i-chars et 240 helicos.

    Chaque division tient evidemment une position vita le dans la FAR. Mais s' il en est dont la fonc -tion est preponderante, c'est certainement celle de la Division Aeromobile qui, opera nt dans la 3" dimension, est susceptible d'assener .'I I'ennem i des coups rudes et repetes, et ce, de maniere lulgurante.

    Le materiel de la 4" DAM (240 helicos ).

    a.e.

    - SA 342 Gazelle Hot equipee de 4 missiles ant i-chars {( Hot ,) guides par telecomri1ande autori1atique lnfra-rouge par fils, d'uneportee de 4 000 m. Perce tout blindage en service. - SA 341 Gazelle {( Canon equipee d'un canon de 20 mm d 'u ne port ee de 1 200 m, destine au t it air-sol. et air-air. Protection rapprochee de I'helicop-fere contre les troupes au sol, ou con-tre d'autres helicopteres .. - SA 330 Puma. Peut transporter 15 hommes equipes ou 11 blesses dont S couches. Ou encore 2 000 kg en soute ou 2500 kg a I'elingue.

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 31

  • A IR FAN N 94/ SEPTEMBRE 1986 / PAGE 32

    La Flygvapnet fete son soixantieme anniversaire a Ljungbyhed

    La Suede affichant une stricte neutralite face a l'Alliance Atlantique aussi bien que devant les forces du Pacte de Varsovie, la Flygvap-net n'est en consequent pas autorisee a par-ticiper aux differents meetings qui nous sont familiers, et s'il fut un temps Oll les echanges entre unites avaient lieu frequemment, cette heureuse epoque semble iHre revolue depuis trap longtemps.

    La logique de cette neutralite est poussee fort loin d' ailleurs, puisque les avions militai-res montres par la SAAB au Bourget comme a Farnboraugh n'appartiennent plus momen-tanement a I'armee de I'air suedoise mais sont detaches temporairement aupres du construc-teur, lequelloue aussi les services des pilotes de la Flygvapnet. .. tout cela pour indiquer que quiconque souhaite admirer une certaine quantite d'avions arborant la cocarde aux trois

    couronnes doit se deplacer loin la-bas vers le Nord . La celebration du Soixantieme anniver-saire de la Flygvapnet semblait une excellente occasion de tester la qualite Eies JPQ sue-doises.

    Creee par decision rayale le 1' juillet 1926, la Flygvapnet ne possede actuellement plus que deblx Flottiljer (Escadresl dont les origines remontent jusqu'a cette date : la F4, unite de Viggen basee a stersund et la F5 qui a I~epoque s'appelait la Flygskolan avant de prendre sa designation actuelle en 1931. Basee a Ljungbyhed, un haut lieu des debuts de I'avia-tion suedoise, la F5 a conserve sa mission ori-ginale: former les cadets de I'ecole de I'air suedoise qui accomplissent leur entraTnement avance sur Sk 61 puis leur entraTnement avance sur Sk 60. Au grand desappointement des spotters, aucun alignement de ces appa-

  • Page ci-contre, en haut, clou de la joumae porte ouvertes du 60 anniversaire de la Flygvapnet suadoise a Ljungbyhed le 1 5 juin dernier : une patrouille mixte de SAAB Sk 60, AJ 37 Viggen, J 32 Lansen et J 35 Draken repr6sentant plus de trente annaes de I'hlstoire de I'avlation militalre suadoise. En bes, des Hercules suadois, alias Tp 84 dans le jergon de la Flygvapnet. A gauche, un C-130E In o 843' et, a droite, un C-130H : tous deux appartiennent a la Flygflottilj F7.

    A droite, en haut, un des Sk 60 de la Flygflottilj F5 de Ljungbyhed

    palnt aux couleurs du Team 60. Sur la darive apparait I'insigne

    de la seconde Division lescadron) de la F5. Au centre, la Flygvepnet

    utmse encore un certain nombre de vieux SAAB Sk 50 Safir

    datachas, pour des missions de servitude, dans les escadres

    de chasse, comme ici la F13. En bes, le SAAB J 35 Draken est

    encore en service operationnel dans trois Divisioner

    de la Flygflottilj F10 a ngelholm. IIs seront utilisas jusqu'a I'entrae

    en service du JA S39 Gripan en 1955 (Photos de /'auteur).

    reils ne les attendait, seuls quelques exemplai-res de chaque. Le statique etait d'ailleurs remarquablement pauvre : trois Viggen, un AJ 37, un SH 37 et un JA 37, un J 35F Dra-ken de la Fl 0, quatre Sk 60 et deux Sk 61 de la F5, plus des hangars desesperement elos .

    Heureusement, les avions partipant aux demonstrations en vol etaient plus nombreux et relativement visibles. Des civils avaient ete convies 11 feter I' evenement avec des avions ayant auparavant porte les couleurs de la F5, d'ou la presence d'un Skll (de Havilland DH .82 Tiger Moth) magnifiquement decore, un Sk 12 (FW 44 Stieglitz), un Sk 15 (Klemm 35D). un Sk 16A (Noorduyn AT-16). un Sk 25 (Bcker B 181 Bestmann) plus un Sk 50 (SAAB 91 Safir) appartenant encore 11 la F5 . Tout ce beau monde, plus un Spitfire et un HKP 9B (MBB B 105) demeurait sagement sur une piste en herbe bien en vue des spec-tateurs. Le tarmac, plus eloigne, accueillait trois Tp 84 (C-130E/H Hercules). deux Tp 87 ICessna 404). deux J 35F Draken, deux JA 37

    Viggen, plusieurs Sk 60, un Sk 50 utilise par la F13 et meme un J 32D Lansen. Si I'on ajoute un HKP 4A (Boeing Vertoll 07-11-4) et un HKP 3B (Augusta BeIl204B) , on peut dire que la plus grand!'l part du materiel volant au sein de la Flygvapnet etait present, excepte les avions de contre-mesures electroniques.

    Concentrees sur deux heures, les presen-tations en vol se succederent 11 un rythme rapide et surtout sans reStriction particuliere pour les equipages. A bord du flamboyant Sk 11, le commandant de la base, equipe comme au bon vieux temps d'un splendide casque en pot de fleur, devait nous lire un dis-cours retransmis par les haut-parleurs. Gag involontaire, tous les feuillets sur lesquels il avait inscrit sa peroraison s' envolerent au vent lors du premier passage en rase-motte devant les tribunes. Les vceux de bienvenue furent donc improvises et bien sur ecourtes.

    Les vieux ouvrirent le bai, montrant leurs ailes au cours de deux tours de piste tres pru-dents. Deux Sk 61 firent ensuite un joli travail

    de groupe, dans les limites imposees par les avions de cette elasse, puis un Sk 60 lui aussi de la F5 comme les deux appareils precedents, montra les qualites du SAAB 105 dans sa ver-sion initiale, beaucoup moins puissante que celle des Autrichiens que nous avons I'habi-tude de voir avec la patrouille acrobatique des' Karo As.

    Le HKP 9B venant d'etre livre depuis moins d'un an, il etait impossible de demander 11 son pilote une presentation 11 la Zimmermann . La prudence etait de mise. Rien de tel par contre avec le Draken, toujours aussi impressionnant. La puissance sonore du RM6C IAvon) nous ramenait vingt ans en arriere et la voi lure en double delta semblait supporter aisement tous les G que son occupant pouvait encaisser.

    Vint alors I'annonce d'une attaque de la base par des AJ 37, la premiere version du Viggen . Soudain au-dessus des arbres, qua-tre appareils eclatent uninstant pour redis-paraitre aussitt sous I'horizofl avant de surgir 11 vitesse quasi sonique 11 moins de quinze

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  • metres de la ci me des sapins ! Hop ! Fini, ter-mine. Les photographes en sont pour leurs fra is et lorsqu'un SF 37 effectue une passe pour rendre compte des dommages a une altitude legerement superieure, ils n'auront pas plus de chance de capter I'evenement.

    La frustration aurait ete grande si un JA 37 tout de gris vetu n'avait pris I'air a son tour pour accompl ir une presentation superbe avec un decrochage a moyenne altitude suivi d'une vri lle de cinq tours dont le pilote se sortit avec une facilite deconcertante, une figure tres inha-bituelle dans nos meetings et pour cause ..

    Le Tp 84 effectua a son tour une demons-tration de haute volee, les qua li tes de I' Her-cu/es n'etant plus a prouver, mais la maniabilite du transporteur fut mise en va leur ainsi que I'angle d'atterrissaqe, insense, lors

    AIR FAN N 94/ SEPTEMBRE 1986/ PAGE 34

    d'une presentation style Vietnam. Le Team 60 compose de six Sk60 pilotes

    par des instructeurs de la F5 devrait rivaliser avec les formations eu ropeennes s' il beneti -ciait d'un entrainement comparable, ce qui n'est pas le cas. Quelques temps morts devraient etre supprimes pour atteindre le top niveau, mais deja I'ensemble se tient parfai-tement.

    Le clou des festivites fut sans aucun doute le vol groupe des quatre avions de combat que la SAAB a produit depuis plus de trente ans, soit la moitie de I' existence de la Flygvapnet : Lansen, Oraken, Sk 60 et Viggen. Cette magnifique formation nous gratifia de plusieurs passages et tout le monde en redemandait.

    Pour cl6turer le spectacle, 32 Sk 61 passe-re nt au-dessus du terra in en tenant une for-

    mation qui inscri vait F5 60 rap pelant la raison de toutes ces rejouissances.

    Apres une jou rnee aussi reussie, on ne peut que regretter I' absence des Suedois dans le cricuit des JPO europeennes, la qualite des pilotes et du materiel nous etant appa rus tres remarquables. Helas, rien ne semble indiquer que la politique actuelle ne doive s' assouplir dans un proehe avenir .

    S. NICOLAOU

    L'auteur tient a remercier vivement Margareta Bourdin, Morite et Sig Jarlevik, pour leur aide ami-cale lors de son sejour sur la base de Ljungbyhed.

    En haut: le Tp 87 (Cessna 404 Titan) assure les missions de liaison pour la Blekinge Flygflottilj, la F17 basee iI Ronneby. Ci-contra: le Sk 25 (Bcker B 181 Bestmann) est I'un des rares exemplaires encore en etat de vol. Hormis I'immatriculation danoise, les couleurs so nt celles de la F5.

    IEn dessous: le JA 3721/01 appartient .B la Nordbotten Flygflottilj basee iI Lule, 'Ie plus nordique des terrains suedois. Ci-dessous: le HKP 9B vient d'tre livre iI la F6 pour effectuer des missions de soutien logistique et de sauvetage. (Photos de /'auteur) .

  • Sur la B.A . 101 Lionel de Marmier de Toulouse-Francazal s'est tenue, le 27 juin dernier, la journee de cl6ture du 16' Congres du Transport Aerien Militaire (23 au 27 juin) .

    Organise tous les deux ans par le CoTAM, ce congres don ne lieu non seulement a des epreu-ves en vol reservees aux equ ipages de Transall et d 'Alouette 111 et aux specialistes techniques assurant au sol la maintenance de ces machines, mais aussi ades conferences et aux rapports offi-ciels de commissions d'etudes travai llant su r des sujets aussi varies que I' informatisation de la ges-tion technico-Iogistique de la flotte Transall ou I'equ ipage de condu ite de I'avion de transport futur .

    Les epreuves avions Cette competition est reservee aux seuls esca-

    drons tactiques du T.A.M., tous equipes de C. 160 Transall : d'Orleans, les Escadrons de Transport 1/61 Touraine , 2/61 Franche-Comte et 3/61 Poitou avec des C.160 de la premiere generation . D' Evreux, les 1/64 Bearn et 2/64 Anjou dotes de C. 160 de deuxieme generation. L'option ra vitaillement en vol, specifique a la 64' Escadre de Transport, n'a pas ete uti lisee dans le cad re du congres.

    Ces cinq formations, tres sollicitees depuis de longs mois par de nombreuses operations exte-rieures, n'entraient en jeu cette annee qu'avec un seul appareil alors que par le passe chaque unite participait aux epreuves avec deux avions. Ces equipages s'affrontaient au cours d'epreu-ves tactiques elaborees par I'E.I. 1/63 C. I.E.T. (Centre d'lnstruction des Equipages de Transport) de Toulouse, cette unite en assurant par ailleurs le contr61e et la notation. IIs effectuerent un cer-tain nombre de missions d'appui et de soutien dans un contexte tres rea liste du type action exterieure , un Groupement de Transport , com-pose de C.160 eta nt crM acette occasion . Des parachutages de personneis ainsi que des posers d'assaut a I'issue de navigations a tres basse alti-tude furent realises de jour et de nuit. Ces epreu-ves se deroulerent en ambiance de guerre electronique avec menaces terrestres (artillerie sol -air) et aeriennes . Aux equipages de bien pre-parer leur mission en fonction de la ligne de front,

    LE XVle CONGRES DU TRANSPORT AERIEN MILITAIRE par Alain Crosnier

    CoTA" TOUJOURS des couloirs de penetration prepares, des cre-neaux horaires imposes et de ces diverses menaces.

    Inscrite au sein d'une manoeuvre interarmees, I'epreuve d'aerolargage consistait, au depart du terrain d'Orleans, a effectuer un transit sous menaces air-air, puis a larguer des personneis dans la region de Coetquidan, Vannes et Redon su r des DZ situees a 50 km d'un front fictif, ces largages etant effectues a une altitude de 125 m en utilisant le nouveau parachute dont sont pro-gressivement dotees les T.A.P. Dans le cadre de I'exercice et pour des raisons de securite en temps de paix, il s'est en fait agi de largu er des temoins inertes. Les procedures particulieres de transmissions qui devaient etre employees ont subi du brouillage (actif et passif par un N.2501 specialement equipe pour I'occasion) et, a proxi-mite des zones de sa ut, I'equipage devait fai re face ades menaces sol-air, notamment un tir de missile a a tete inerte effectue avec un lance-missile portatif pour tester les reactions des equi-pages. Le retour s'effectuait sur Avord avec pro-cedures particulieres a I'a rrivee (terrain active au niveau de la defense sol-a ir) . La, et alors qu ' il venait juste de se poser, le C.160 recevait un message de decollage immediat vers Evreux pour ca use d'attaque aerienne imminente . Les contr61eurs pouvaient alors noter la reaction des

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 35

  • Les Aerospatiale C.160NG Transall sont aujourd 'hui en service dans deux escadrons du CoTAM, les E.T. 1 /64" Bearn et 2/64" Anjou bases a Evreux. Le n 204 vu ici a I'atterrissage a Evreux est un appareil ravitailleur (P. Bige/).

    equ ipages l a ce a une menace instantanee et a un ordre inopine dont ils se devaient pa r ailleu rs de verilier I'authenticite (N.2501 obl ige ... ).

    La seconde epreuve, toujours inscri te dans un cad re interarmees, consista it pou r les Transall a assurer, au depart du terrain de Beauvais, I'aero-portage de materiels roulants sur le terrain som-maire (1 000 m en terre) de La Fleche par poser d'assaut puis de rejoindre la base de Pau. Les menaces etaient tou jou rs du meme type mais avec cette lois deux dominantes: la guerre elec-

    tronique et le danger aerien avec interception en basse altitude par des Mirage F7 de la 5" Escadre de Chasse d'Orange. Un des C. 160 parvint a dejouer deux attaques fronta les mais lut tire lors d'un dernier passage du chasseu r en sec-teur arriere. 11 semble que la pa rticipation du T.A.M., par deux lois, a Red Flag y lut pour quelque chose ! Pou r homologuer leurs victoi -res, les pilotes d'Orange devaient identifier le Transall par son numero de serie, le plus diffi-cile pour eux etant en effet de trouver le C.160

    dans le paysage charentais au ras du sol .. Les difficultes ma jeures, hors I'intermede air-ai r, lurent le respect des horaires d'atterri ssage et du temps sur zone (inferieurs a la minute) et des pro-cedures de transmissions ainsi que la qualite de la navigation aerlenne en basse alt itude (100 m/sol en temps de paix contre 50 m ou moins en temps de guerre).

    La troisieme et derniere epreuve avion consis-tait en un decollage de nuit de Pau pour aero-portage de parachutistes sur le terrai n sommaire

    r;;;;:;::=:==:;;:;::::;:;;::::======= TOULOUSE-FRANCAZAL : ~1Cm===-__ ~~I:'S!II!CI:!Zm::cra~ LA MECQUE DU TRANSPORT ___________ _

    S i I'on pense a la Chasse lorsq ue I'on evoq ue les noms de Cazaux, Reims ou Oijon, Toulouse est depuis toujours synonyme de Transport. Francaza l est maintenant devenu La Mecque du Transport , sa ns partage aucun avec La Mecq ue des Helicos du Bourget-du-Lac.. En effet , depuis le mois de mai 1985, dans le cadre du resserrement du dispositif de I' Armee de l'Air et suite a la ferm eture de la B.A. 725 de Chambery, la base de Toulouse accueille le Centre d'lnstruction des Equipages d'Heli-copteres (C.I. E. H. 341) avec ses Alouette, Puma et autres Ecureuil.

    Installe a Toulouse depuis juillet 1985, le Groupement Ecole 316 a forme, sur M.O. 31 1 a nez vit re et sur N.2501 a gros nez radar, les generations de navigateurs necessaires a l'Armee de l'Air. Pro-gressivement, a pa rti r de cette annee, cinq Nord 2620 A. E. N. (Avion Ecole de Navigation) vont remplacer les vieux Noratlas et participer a la miss ion de formation des radaristes et navigateurs qu i ensuite serviront dans les escadrons equ ipes de C-135FR, C. 160, Mirage IVAIP et 2000N. Pour assurer cette nouvelle mis-sion, le G. E.316 a depuis rec;u une dotation de trois Alpha Jet deta-ches, avec leu rs moniteurs, de la 8e Escadre de Chasse de Cazaux.

    Oe son c6te, le C.I.E.T. 340 opere a Toulouse depuis 1946 ! Considere comme formation volante le C .1. E. T. eta it en outre un centre important du GMMTA de I'epoque puisque son comman-dant exerc;ait egalement le commandement de la base aerienne. Avec I' arri vee du G. E. 3 16 en 1965, le C.I. E.T. devena it une unite distincte de la base et, en 1978, lors de la dissol ut ion de la 62" Escadre de Transport a Reims, I'arrivee de I'escadron Vercors transforma it I'unite ex ista nte et donnait naissance au C .1. E. T. -63" Escadre de Transport. Cette formation est composee de ITI. 1/63 qu i conserve les t raditions du C. I. E.T., et de I'E.T . 2/63 Vercors .

    Le C.I.E. T . qui met en ceuvre un parc mixte de C 160 et N.262, a pou r mission d'in itier, de former, de qualifier et de contr61er tous les membres du personnel du T. A.M. 11 veille au maintien de la doc-trine d'emploi et a I'application des techniques de vo l. 11 joue un A IR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 36

    rle primordial dans I'elaboration et I'actua li sation des methodes et des procedures.

    Le Vercors est dote de dix N .2501 Noratlas ainsi que de qua -t re des sept OHC-6 Twin Otter en service dans l'Arm ee de l'Air. C' est un escadron de t ransport tradition nel et il demeure le dernier escadron de N.250 1 Noratlas de l'Armee de l'Air en ligne. 11 parti-cipe aux missions de transport du T .A.M., a l' entraTnement des T.A.P. et a I'instruction des equ ipages. Ses jours sont maintenant comptes puisque sa dissolution est annoncee pour le 30 septembre prochain. Avec lui disparaTtra la derniere formation operationnelle constituee sur Noratlas. Seuls quelques avions de ce type seront encore utilises pour quelque temps en nombre tres limite au sein d'unites metropolita ines et d'out re-mer. Un ad ieu definitif qui fe ra date dans I'h istoire du Transport Aerien Militaire franc;ais. A .C.

    Le Nord 262, deja en service a la 65. Escadre (GAE LI. et dans les ETS va voir son rle accru avec le depart incessant des derniers Nord 2501 Noratlas du CoTAM (Archives P. Bigell.

  • de Caylus (pres de Cahors) avec debarquement rapide des personneis. L'atterrissage de nuit sur ce terra in en herbe de 1 000 m, bal ise un ique-ment a I'aide de six petites lampes ma is benefi-cian t d'un moyen de rall iement radar du au contexte temps de paix, a laisse pantois les equi-pages allemands du LTG 61 de La ndsberg (unite de la Luftwaffe egalement equ ipee de Transa//) venus en observateurs a ce 16" Congres du T.A.M. Le temps prevu sur zone etait de sept minutes, les avions se succedant a une minute d'intervalle et le retour s'effectuant vers Toulouse au milieu de la nuit.

    Les contr61eurs du C. I. E.T. avaient pu appre-cier en situation operationnelle les connaissan-ces aeronaut iques et techniques, I'esprit d'initiative ainsi que les choix tactiques des equ i-pages face aux differentes menaces rencontrees et pouvaient alors rendre leur jugement.

    Une longue journee pour les equ ipages de Transa/!, mais en somme une journee comme les autres pour ceux du T.A.M.

    Les epreuves helicopteres Sur A/ouette 111 y participaient les escadrons

    metropolitains d'helicopteres . E. H. 1/67 Pyre-nees de Cazaux, E. H. 2/67 Valmy de Metz-Frescaty, E.H . 3/67 Parisis de Villacoublay, E. H. 4/67 Durance d' Apt ainsi que I'E H. 5/67 Alpilles d' Aix-Ies-Milles.

    Dans un contexte temps de crise un Grou-pement de Transport sous fo rme d'un Detache-ment d'lntervention Helicopteres (D .I .H) avait ete cree avec pour mission de partic iper a la pro-tection, 24 heures sur 24, d'une base des F.A.S. Les equipages effectuant des missions d'hel ipor-tage d'elements de protection, recuperation de personneis de nuit en zone d' insecurite, helitreuil-lage et transport sous elingue de materiel, recher-che SATER, etc.

    Les epreuves mecaniciens Les epreuves theoriques et pratiques auxquel-

    les partic ipa ient les techniciens avaient pou r but princ ipal de tester leur niveau de conna issances techniques generales et spec ialisees et de veri -fie r leur efficacite dans la conduite d'un depan-nage avion ou helicoptere ainsi que la rapidite et la qualite du trava il effectue.

    Des equ ipes de mecan iciens (equipement de bord, radio de bord, moteur et cellule) represen-taient les GERMaS 15/060 de Villacoublay, 15/061 d'Orleans et 15/063 de Toulouse. D'autres equipes de mecanic iens de piste con-coura ient dans les epreuves specifiques reser-vees aux escadrons de transport avions et helicopteres.

    Les six champions 1986 A I'occasion de ce 16" Congres du CoTAM,

    six coupes eta ient mises en competition. Les resultats se so nt etablis comme su it : - Gaupe Transall (offerte par la societe Aerospat iale) a l' Escadron de Transport 3/61 Poitou d'Orleans/Bricy represente par I'equ i-

    page du capitaine Gasnot, vainqueur de I' epreuve tactique sur C. 160 Transa/I. - Gaupe Aeraspatiale (offerte par la societe du meme nom) a l'Escadron d'Helicopteres 1/67 Pyrenees de Cazaux represente par I' equ ipage du capitaine Carpent ier, vainqueu r de I'epreuve vo ilure tourna nte. - Gaupe SNEGMA (offerte par le motoriste) au GERMaS 15/63 de Toulouse/Francazal pour I'equ ipe de mecaniciens classee premiere a I'issue des epreuves techniques - Gaupe SEGA (offerte par I'i ndustriel du Bourget) a I'equipe des mecaniciens de piste de I'escadron de transport classee premiere a I'issue des epreuves techniques ; en I'occurrence cel le du Premier echelon de la 65" Escadre de Transport de Villacoublay

    - Gaupe Aeraspatiale offerte a I'equipe de mecaniciens de I'E . H. 2/67 Valmy de Metz/Frescaty classee premiere a I' issue des epreuves techniques. - Gaupe RDG offerte a I'equipe de meca-niciens classee premiere a I'issue des epreuves de reparations de combat. Ici le GERMaS 15/61 d'Orleans/Bricy. Alain CROSNIER

    Ci-dessus, une AloueUe 111 de I 'E.H. 3/67 ce Parisis .. de Villacoublay, pour I'instant seul escadron operationnel d 'helicopteres a meUre egalement en reuvre des Ecureuil. En haut, un Ecureuil du CEAM detache au CIEH 341 de Francazal. Ci-dessous, quelques uns des derniers Noratlas encore en service I'E.T. 2/63 ce Vercors jusqu'a I'automne (Photos: P. Bigel).

    A IR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 37

  • RAMSTEIN AIR BASE : LES Cl PHANTOM"

    VONT ET VIENNENT, LES Cl FAUCONS " FONT LEUR NID ...

    ft laGarde

    "eille par Jean-Pierre Hoehn

    Scime inhabituelle devant les hangars Zulu .. du 86th TFW de Ramstein AB en juin dernier :

    un F-4D Phantom 11 du 148th Fighter Interceptor Group de la Garde Nationale du

    Minnesota arme jusqu'aux dents et prt iI decoller iI la moindre alerte, On distingue, accroches sous les ailes, deux des quatre

    missiles air-air AIM-9J Sidewinder emportes. Et, dissimules sous le fuselage, quatre

    AIM-7F Sparrow et un pod canon de 20 mm. La decoration est clinquante, reprenant la

    constellation de la Grande Ourse et l 'Etoile Polaire sur la derive avec, en haut, le nom de

    la ville de Duluth, Minnesota, Oll est base normalement cet appareil (Jean-Pierre Bezard l.

    AIR FAN N 94 I SEPTEMBRE 1986 I PAGE 38

    Si vous revez d'aller en Amerique et que vos finances ne vous le permettent pas, vo ila un petit truc passez une journee a Ramstein Air Base I C'est moins cher, c'est moins loin, et c'est presque comme si vous y etiez !

    Ramstein, ce nom a une resonance qui fera toujours rever tous les passionnes d'aviation mili -taire, et cette base reste ra a jamais le symbole du bastion avance de I'US Air Force en Eu rope. C'est clair, Ramstein, c'est tout simplement la plus grande base de I'USAF en dehors du conti-nent nord-americain, et certa inement la plus grande base aerienne militaire sur notre propre continent. En mutation permanente - d'anciens biltiments sont detruits, d'autres sont ag randis, alors que de nouvelles biltisses s'elevent ici et la - ses parkings avions sont sa ns cesse renou-veies et modernises ; et malgre toute cette exten-sion, les deux escadrons operationnels de chasse tactique qu'elle abrite restent caches dans les bois, a I'abri des yeux indiscrets. Vous pouvez longer la base su r toute sa longueur, sur I'auto-route qui lui est adjacente, et jamais vous ne pourrez soupc;:onner qu'au-dela des pins qui vous cachent la vue, s'eta le une base de cette taille et de cette importance.

    Oe nos jours, Ramstein ne se conc;:oit plus sans I'agglomeration americaine de la region de Kai-serslautern , autour de laquelle gravite la plus grande conceritration de forces americaines en Europe: casernements d'infanterie, camps de cavalerie et de blindes, terrains d'helicopteres, depots de munitions, hopitaux militaires, depots de materiel, etc. sans compter les innombrables bars et restaurants.. Mais depuis peu, la base de Ramstein abrite une nouvelle unite tenante H, la 316th Air Division. Celle-ci con-trole toute I'activite aerienne qui s'y deroule : celle des 512th et 526th Tactical Fighter Squa-drons, eux-memes regroupes dans le 86th TFW, ainsi que celle du 377th Combat Support Group qui est cha rg e de fournir les supports adminis-tratifs, logistique, de securite et d'infrastructure pour la base . Bien entendu, n'oublions pas que Ramstein abr ite egalement l'Etat-Major des US Air Forces in Europe, et que I'on y trouve egale-ment un detachement du Strategic Air Command

    (7th Air Divisionl, du Military Airlift Command (322nd Air Division), de l'Air Training Command, et de l'Air Force Communications Command, pour ne citer que les plus representatifs. En chif-fres, ce la represente 9 700 hommes et femmes en uniforme qui travaillent chaque jour sur la base, aides dans certaines de leurs tilches par 1 000 employes civils detaches du Department of Defense america in .

    Au niveau activite aerienne, les seuls vols ou mouvements aeriens quotidiens d'aeronefs a par-tir ou adestination de Ramstein, sont ceux des deux escadrons de chasse, ainsi que les liaisons USA/Europe et vi ce versa des Lockheed C-14 1 et C-5 du MAC, celte derniere activite prenant d'ailleurs une ampleur croissante et soutenue, 24 heu res sur 24 et tous les jours de I'annee, un terminal MAC ayant depuis longtemps ete specialement amenage a Ramstein a cet effet. Les avions de I'OTAN en transit ne se compte plus, bien que, a ce niveau, la base ait perdu quelque peu de son attrait et que les visites etran-geres soient moins frequentes qu'il ya quelques annees.

    La Garde Nationale ci Ramstein ! Le but de notre visite a Ramstein, en ce mois

    de juin 1986, fut de constater la presence accrue de l'Air National Guard (ANG) en Europe, de prendre en considera tion le depart des F-4E des escadrons en place et d'admirer leurs succes-seurs, les F-16C/D. Le plus etonnant de ces trois evenements, ce fut bien sur la presence de vieux FAD Phantom de I' ANG, alors que, par ailleurs, la base se defait de ses F-4E beaucoup plus recents I Mais il y a une explication atout. Les esca drons en place du 86th TFW sont actuelle-ment en pleine phase de transition et d'entral-nement operationnel, et la majorite de leurs vols sont devolus a cette fin . En d'autres termes, la base de Ramstein n'est pas encore en mesure d'assurer sa mission primordiale qui est, et qui fut pendant de longues annees, la defense et la superiorite aerienne. Resultat: I'USAFE a demande ades unites de I' ANG de remplir ce role, et de monter la garde en Europe en lieu et place des 512th et 526th TFS tout simplement.

  • Ci-contre, un des tout nouveaux bi pi aces F-16D Fighting Falcon du 86th TFW de Ramstein AB. L'avion appartient aux .. Black Knights .. du 526th TFS dont I'insigne est visible sur le flane de I'entree d'air ventrale. La bande de derive verte striee de noir et le code .. RS .. sont propres aux avions du 86th (Jean-Pierre Hoehn).

    Ci-contre, au centre, le F-4E n 69-264 baptise .. The last Phantom .. est I'un des tout derniers nez-Iongs )) encore utilises par le 86th TFW de Ramstein en attendant le reequipement total avec des F-16C/D (Jean-Pierre Hoehn) . Ci-dessous, devant une des hangarettes betonnees de Ramstein AB, I'etonnant F-16C n 84-316 retenu comme monture personnelle du Brigadier General Cecil W. Powell commandant de la 316th Air Division dont le Q.G. se trouve Ramstein (Jean-Pierre Hoehn) .

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  • Ceci nous amene tout naturellement a faire quelques remarques essentielles apropos de I' ANG, sachant que bon nombre de lecteurs ont du mal a se fa ire une idee precise du r61e et de I'importance de cette organisation.

    L'ANG n'est pas une fo rce para ll ele a I'USAF ; elle lui est complementaire. Les hommes qui la composent ont la particular ite d'etre des civils et d'avoir des metiers de civ ils, mais ils ont tous une formation de pilotage eq uivalente a celle des reguliers de I'USAF, et souvent, accumulent plus d'heures de vol que ces derniers ! D'ou une disponibilite operationnelle a 100 % aussi bien au niveau humain que materiel.

    L' ANG represente, au niveau effectif, 11 % du personnel total de I'USAF, et le plus etonnant, c'est qu'aux Etats-Un is meme, elle assume les fonctions su ivantes .

    66 % de la fo rce d'interception de I'USAF 54 % de la force de reconaissance de I'USAF, 32 % de la force aerienne tactique de I'USAF; 32 % du transport aerien tactiq ue. 17 % de I'effectif des ravitailleurs en vol de I'USAF.

    Voila donc qui explique beaucoup mieux pour-quoi en ce moment , des intercepteurs de I' ANG se trouvent a Ramstein . les guardsmen sont

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    de grands specialistes de cette tilche. Mais il y a encore une autre raison plus significative, mais que I'on verra plus loin en abordant I'arrivee des F-16 sur cette meme base.

    L' operation fonctionne de la maniere suivante. .Seize un ites differentes en provenance de onze Etats america ins ont ete mises en place a Rams-tein - pour une duree qui, pour I'immediat, reste indeterminee - en fournissant hommes et mate-riels a I'USAFE et a I'OTAN, pou r assurer une mission de defense aerienne unique.

    Les equ ipages concernes resteront 90 jours, le personnel de support entre 90 et 139 jours. En moyenne, il y au ra en permanence sur la base de Ramstein 100 membres de I' ANG ainsi que huit F-4C ou D Phantom.

    Les hu it avions presents en ce mois de juin, provenaient des Etats du Minnesota, du Dakota du Nord et de Californie. En principe, ils sero nt remplaces par d'autres avions dans les six mois. Les equipages presents quant a eux, venaient des Etats de New York, d'Oregon, du Texas, du Michigan et meme de Hawa'r (boy, it's a long way f rom home I). Ils voleront tous a tour de r6le, sur les huit avions cites precedemment. Signa Ions que I'ensemble de I'operation a ete baptise ANG Detachment 11 .

    Trois des avions sont places en alerte perma-nente dans un hangar a t rois portes, a moitie enfou i sous une petite colline. Cette zone spe-ciale, totalement a I'ecart du reste de I'activite

    A gauche. une patrouille de longs-nez du 512th Tactical Fighter Squadron (

  • vieux F-4D. Curieux destin. Precisons tout de meme que les F-4E furent fideles a Ramstein pen-dant dix-huit annees consecutives, de 1968 a 1986, bien qu 'i ls ne termineront point cette annee sur la base .

    ... Et les Faucon font leur nid Depuis peu, la nouvelle silhouette co mpacte,

    ma is fine, du F-16 Fighting Falcon est apparue dans le ciel du Palatinat. Finie la masse trappue du Phantom et son panache de fumee sa le, les temps changent, la technologie aussi.

    Profitant des dernieres ameliorations faites sur le Fighting Falcon, le 86th TFW atout de suite pris livraison des tout recents F-16C monopIa-ces et F-16D biplaces. Exterieurement, c'est vrai , impossible de distinguer un F-16A d'un F-16C. Toutes les ameliorations se trouvent dans le cock-pit et sous la tale . Pour le pilote, cela signifie I'insta llation des dernieres realisations en matiere d' affichage et de controle des systemes de I'avion, afin d'assurer une flexibilite ma ximum dans une variete de missions. Dans le nez par exemple, on trouve un radar AN/APG-68 multi-fonctionnel avec une portee accrue et une defi-nition plus nette. D'une maniere plus generale, le F-16C se presente comme un avion plus lourd, et ca pable d'emporter plus de cha rges externes que son predecesseur .

    Cote pilote et transition, I'USAFE estim e qu'environ 60 % des pilotes ayant vole sur F-4E ont ete transformes (sur F-16 a Mc Dill) , puis sont revenus a Ramstein pour y terminer leur tour . Pour les 40 % restant, ceux-ci proviennent de 1' Eco le F-16 de Hi li AFB, et n 'ont pas eu I'experience du F-4E aupa ra vant.

    Le 512th TFS Green Dragons a entame sa conversion sur Falcon des le mois de decem-bre dern ier et son role primordial sera I' appui tac-tique , complete par un role de superiori te aerienne ce pendant. Cette derniere fonction etant egalement, et en principe, la vraie specialite du F- 16, repute tres maniable et economique puis-que, pour un meme profi l de mission, le F-16 consomme la moiM du kerosene d'un F-4. En revanche, pour ce qui est du 526th TFS, Black Knights - I'escadron le plus ancien et le plus con nu de Ramstein - celui-c i devra it pou rsui-vre sa mission essentielle , a savoir la defense aerienne, avec un ro le seconda ire d'appui tacti -que.

    Cest ace stade que nous devo ns ouvrir une parenthese, et expliciter la raison essent ielle de la presence des F-4D de I' ANG su r la base . Le F-16C, bien que beneficiant d'une conception aerodynamique tres avancee couplee aux der-niers raffinements electroniques, n'est pas, a purement parler, un intercepteur tous-temps !

    Meme si I'avion Cl larqement les posslbil ltes de voler par n'importe quel temps, de jour comme de nuit, des deficiences existent au niveau de son armement air-air. 11 faut savoi r que les seuls missiles emportes par le F-16 sont des Sidewin-der a guidage infrarouge. Ceci veut dire qu ' ils ne peuvent etre efficaces que lorsqu' ils so nt utili-ses dans des conditions OU il n'existe pas d' obs-tacles (nuages, brume, pluie) entre I'avion lanceur et I'avion vise. Et le F-16C ne dispose pas, pour I' instant, d'un radar de guidage et de tir permettant I' uti lisation de missi les a guidage rada r teile Sparrow monte sur F-4.

    Un jeune pi lote du 526th TFS qui nous a lui-meme expose cette lacune du F-16, devait cependant nous confirmer que trois etudes eta ient en cou rs : soit d'etud ier les possibilites d'extension du radar actuel, soit de concevoir une nacelle externe qui se chargerait du guidage des Sparrow, soit le developpement d' un mis-si le ai r-a ir enti erement nouveau et adaptable au

    F-16. Pour I' lnstant, rlen ne seralt offl clellement decide

    Pour I' ANG et ses equ lpages, la longue phase de reequipement du 86th TFW va se traduire par encore quelques bons mois a Ramsteln AB en perspecti ve Nul ne sa it quand cette operation USAFE/ANG va s'arreter . A I'origine on parlait de quelques mois, aujourd'hui on parle deja de 1987. Mais fidele a sa tradition, la base de Rams-tein rempli ra son role et sa mission enve rs I'OTAN, meme SI , theoriquement, le F-16 n'est pas encore pret. Pour I' ANG, ce sera le moment proplce d'afficher une de ses tres viel lies devi-ses : Oors bien Amerique, ta Garde nationale veille ! )) . Pour une fois on fera une exceptlon et on remplacera Amerique par Europe ..

    Jean-Pierre Hoehn Aeknowledgments : the author would like to thank Major James H. Dilda, USAF, Chief of Publie Affairs, as weil as his whole staff for a weil organized and rewarding visit.

    Et la Garde eille . Ci-dessous, le MeDonnell F-4E n 68-445 sur le parking du 86th Tactical Fighter Wing Ramstein AB en attente d'atre convoye vers un dept des Etats-Unis Oll une unite de la reserve viendra sans doute en prendre possession. Les codes RS " ont dej ete enleves de mame que toutes marques d'unite. Comme on le voit, le camouflage European One " n'a pas ete uniformement adopte par les Phantom du 86th TFW (Jean-Pierre Hoehn).

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  • Le SAAB 37 Viggen est sans doute I'un des plus formidables systemes d'armes mis au point en Europe et, vingt ans apres son premier vo l, il cons-titue le fer de lance de la plus puissante des forces aeriennes scandinaves, la Kungl iga Svenska Flygvap-net, I'a rmee de I'air roya le de Suede. Comment un pays neutre peuple de moins de huit millions d'habi-tants a-t-il ete amene a realiser un avion aussi remar-quable malgre les sacrifices financiers considerables que cela impl iquait ? Teile est la question a laquel le nous allons essayer de repondre.

    Ouinze ans d'etudes Apres avoir applique une politique resolument

    pacifiste durant les an nees trente, les responsables de la Suede se trouverent dans une situation abso-lument catastrophique quand eclata la Seconde Guerre mondiale . Le statut de pays neutre n'assu-rait plus aucune protection face aux hordes nazies et, lorsq ue le 12 avril 1940 I'invasion de la Suede sem bla decid ee, la Fl ygvapnet ne disposa it que de so ixa nte-di x-huit avions de com bat parmi lesquels on ne comptait que vingt-cinq chasseurs, des Glos-ter Gladiator bien incapa bles de seu lement rejoin-dre les bombardiers allema nds en poursu ite ! Les heures de panique vecues alors servi rent de le

  • Ci-dessus : au cours de son premier vol,

    le 8 tevrier 1967, le premier SAAB 37

    se revela une monture docile dans les mains

    d'Eric Dahlstrm. Ci-contre : durant

    ses tout premiers vols, le SAAB 37-1 etait dote

    d'un plan canard presentant un diedre de 10 degres. Cette

    contiguration prevue pour un appareil plus long se revela dommageable et

    tut remplacee par un diedre nul. (Photos SAAB.)

    il devait pouvoir operer depuis des tron

  • qu'un biplace, du moins sur une longue periode d'utilisation.

    En avril 1962, la SAAB fut retenue par la Com-mission Aeronautique des Forces Aeriennes comme maHre d'ceuvre du programme designe SAAB 37 Viggen (Coup de tonnerre). Les etudes complemen-taires en soufflerie entrainerent des modifications importantes comme le raccourcissement du fuse-lage d'un metre. Finalement, la configuration detail-lee fut gelee en mai 1963, bien que beaucoup de travaux eussent ete encore necessaires puisque les premiers bleus pour la construction du prototype 01 ne furent livres aux ateliers qu'en mai 1964. Les pre-mieres pieces sortaient quatre mois plus tard.

    A partir de 1963, le programme rencontra une forte hostilite au sein de certains milieux politiques suedois effrayes par les sommes astronomiques qu'il fallait debourser. L'achat d'un materiel etranger-le McDonnell F-4E Phantom 11 - semblait apriori une solution moins onereuse, mais les responsables de la Flygvapnet demontrerent que I'appareil ame-ricain ne s' adaptait pas EI leurs besoins specifiques car ce n' etait pas un ADAC, tant s'en faut. Le savoir-fai re engage sur le SAAB 37 depassait considera-blement celui du F-4 qui datait des annees cin-quante; surtout la politique d'independance nationale en matiere d' armement aurait ete anean-tie par un achat direct EI I'etranger qui aurait impli-que une importante fuite de devises sans dedommagement envisageable. A terme, le choix du Phantom 11 aurait signifie la fin de I'industrie aero-nautique suedoise. La lutte pour la survie du Viggen fut extremement apre. Ainsi pour repondre aux len-teurs budgetaires, la SAAB informa la Commission Aeronautique en aoOt 1964 que si des fonds n'etaient pas attribues avant le 1 er octobre, elle serait obligee de suspendre ses travaux faute de moyens fina nciers ! Le message fut bien re9u puisque la compag nie obtint des credits en octobre pour cou-vrir les depenses jusqu' en juin 1965.

    Malgre toutes ces difficultes, les essais statiques comme dynamiques allaient bon train. Le 10 fevrier 1965, le premier des trois Lansen utilises comme bancs d' essais volants effectuait son premier vol avec a bord de nombreux equipements electroniques du Viggen dont I' ordinateur central. Baptise A 32 Alpha , il fut rejoint deux mois plus tard par le A 32 Gamma qui testa le radar de navigation et de bombardement LM Ericsson PS-37/A, tandis que le second prototype du J 32B serva it EI la mise au point du siege ejectable con9u par SAAB.

    En avril 1965 toujours, le programme etait revise de maniere EI etaler le financement dans le temps : une proposition gouvernementale fixa la livraison du premier avion de serie au 1 er juillet 1971 , soit un an et demi apres la date initialement prevue. Le nom-bre des prototypes avait deja ete reduit de dix a sept I'annee precedente ; le calendrier des essais en vo l dOt etre EI nouveau revise.

    Pour prevenir toute operation litigieuse, la gestion du programme fut officiellement retiree a la SAAB et revint a la Commission Aeronautique du Groupe d' Etude du System 37, laquelle etait presidee par Lars Brising qui occupait aussi la fonction de ... vice-president de la SAAB ! La Commission fut chargee de toutes les commandes relatives au System 37, le premier contrat etant signe avec le constructeur en fevrier 1966. Le point de non-retour avait ete franchi.

    Prototypes a la tche D'ultimes modifications furent apportees en mars

    1966 car apres une analyse tres fine des essais en soufflerie, on decida d'abandonner le soufflage des volets sur les surfaces canard , et la structure de la voi lure fut renforcee. Le mois suivant, le premier pro-totype commen9ait a etre assemble, tandis qu' on livrait les premiers bleus correspondant a la version de serie. L' assemblage final du SAAB 37 -1 s' ache-

    vait en octobre et I'avion sortait d'usine le 24 novembre 1966.

    Les premier essais moteur debutaient le 16 janvier 1967 et le premier roulage avait lieu quinze jours plus tard. Enfin le 8 fevrier 1967 a lOh 57, le capitaine Eric Dahlstrm faisait decoller pour la premiere fois un Viggen depuis la piste de Linkping. Vol prudent de 43 minutes durant lesquelles le pilote verifia le bon fonctionnement de I' ensemble principal des commandes de vol et des tres nombreux equipe-ments dont I'appareil etait deja pourvu. L'atterris-sage se revela plus difficile que prevu EI cause d'une instabilite en lacet au moment du cabre. Le premier prototype disposait d'un important appareillage d' essai: 700 points pouvaient etre contr61es dont 250 simultanement plusieurs fois par seconde. Au total, plusieurs millions de donnees etaient soumi-ses a I'analyse a la suite des enregistrements rame-nes en un seul vol.

    Le 37-1 etait charge d' explorer dans leurs gran-des lignes les qualites de vol du Viggen avec le cir-cuit primaire des commandes de vol. 11 devait aussi verifier les performances des circuits hydrauliques et du conditionnement de la cabine. L'appareil mena

    En haut: apres le plan eanard, la voilure du SAAB 37-1 fut modifiee, I'extremite du bord d'aUaque etant legerement prolongee pour ameliorer la stabilite. En dessous: tres tt dans le programme d'essais, le eomportement avee des eharges externes fut evalue, d'abord avee le seeond prototype muni iei de deux missiles RB04E. A noter que la voilure n'est pas eneore modifiee. (Photos SAAB.)

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  • _ . .. _-

    Les prototypes 37-2 et 3 furent charges des essais

    de I'armement dont la diversite est parfaitement

    iIIustree. On remarquera la forme rectiligne du

    carenage au-dessus du fuselage. (Photo SAAB.)

    d'abord I'etude des caracteristiques de vol a basse vitesse, lesquelles se revelerent meilleures que pre-vues, excepte la stabilite en lacet qui laissait a desi-rer aux grands angles indispensables a I'atterrissage. Des etudes en soufflerie montrerent qu'en suppri-mant le diedre de 10 d