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    BIBLIOTHQUE DE PHILOSOPHIE SPIRITUALISTE MODERNEET DES SCIENCES PSYCHIQUES

    _______________________________________________________________

    INSTRUCTION PRATIQUESUR LES

    MANIFESTATIONS SPIRITESCONTENANT

    L'expos complet des conditions ncessaires pour communiquer avec les Espritset les moyens de dvelopper la facult mdiatrice chez les mdiums

    PAR

    ALLAN KARDEC

    NOUVELLE EDITION

    Conforme la DEUXIME DITION de 1923.

    UNION SPIRITE FRANAISE ET FRANCOPHONE

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    INSTRUCTION PRATIQUESUR LES

    MANIFESTATIONS SPIRITES__________________________________________________________________

    INTRODUCTION.Beaucoup de personnes nous ont demand de leur indiquer les

    conditions remplir et la manire de s'y prendre pour tre mdium. Lasolution de cette question est plus complique qu'elle ne le parat aupremier abord, parce qu'elle repose sur des connaissances prliminairesd'une certaine tendue ; pour faire des expriences de physique et dechimie, il faut d'abord connatre la physique et la chimie. Les rponsesque nous avons faites ces personnes ne pouvaient comprendre desdveloppements incompatibles avec les bornes d'une correspondance ; letemps matriel ne nous et, d'ailleurs, pas permis de satisfaire toutesles demandes ; c'est ce qui nous a dtermin publier cette instruction,ncessairement plus complte que tout ce que nous pourrions criredirectement.

    On se tromperait si l'on croyait trouver dans cet ouvrage une recette

    universelle et infaillible pour former des mdiums. Bien que chacunrenferme en soi-mme le germe des qualits ncessaires pour le devenir,ces qualits n'existent qu' des degrs trs diffrents, et leurdveloppement tient des causes qu'il ne dpend de personne de fairenatre volont. Les rgles de la posie, de la peinture et de la musiquene font ni des potes, ni des musiciens de ceux qui n'en ont pas le gnie :elles guident dans l'emploi des facults naturelles. Il en est de mme denotre travail ; son objet est d'indiquer les moyens de dvelopper lafacult mdiatrice autant que le permettent les dispositions de chacun, etsurtout d'en diriger l'emploi d'une manire utile lorsque la facult existe.Mais l n'est point le but unique que nous nous sommes propos. A ctdes mdiums proprement dits, il y a la foule qui s'accrot tous les joursdes personnes qui s'occupent des manifestations spirites ; les guider dansleurs observations ; leur signaler les cueils qu'elles peuvent et doiventncessairement rencontrer dans une chose si nouvelle ; les initier lamanire de s'entretenir avec les Esprits ; leur indiquer les moyens d'avoirde bonnes communications, tel est le cercle que nous devons embrassersous peine de faire une chose incomplte. On ne sera donc point surprisde trouver dans notre travail des renseignements qui, au premier abord,pourraient y paratre trangers : l'exprience en montrera l'utilit. Aprs

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    - 3 -l'avoir tudi avec soin, on comprendra mieux les faits dont on seratmoin ; le langage de certains Esprits paratra moins trange. Comminstruction pratique, il ne s'adresse donc pas exclusivement auxmdiums, mais tous ceux qui sont mme de voir et d'observer lesphnomnes spirites.

    La science spirite repose ncessairement sur l'existence des Esprits eleur intervention dans le monde corporel. C'est aujourd'hui un fait acquipour un si grand nombre, qu'une dmonstration deviendrait superflueNotre but tant de guider les personnes qui dsirent s'occuper demanifestations, nous les supposons suffisamment difies sur ce point esur les vrits fondamentales qui en dcoulent pour qu'il soit inutiled'entrer dans aucune explication ce sujet. C'est pourquoi nous ne lediscuterons pas et ne chercherons point tablir de controverse ni rfuter les objections. Nous ne nous adressons qu'aux gens convaincuou disposs, de bonne foi, le devenir ; quant ceux qui ont tout apprendre, ils ne trouveront pas ici certaines dmonstrations qu'ilspourraient peut-tre dsirer, parce que nous considrons le point dedpart comme admis. A ceux qui contestent ce point de dpart, nousdirons : Voyez et observez quand l'occasion s'en prsentera. Si, malgrles faits et les raisonnements, vous persistez dans votre incrdulit, nouregarderions comme du temps perdu celui que nous passerions vouloivous tirer d'une erreur dans laquelle vous vous complaisez sans doute

    nous respectons votre opinion, veuillez respecter la ntre ; c'est tout cque nous vous demandons.Nous commencerons cette instruction par l'expos des principes

    gnraux de la doctrine. Bien qu'il puisse paratre plus rationnel decommencer par la pratique, nous croyons que ce n'est pas ici le cas ; il a une conviction morale que le raisonnement seul peut donner ; ceuxdonc qui auront acquis les notions premires par l'tude de la thoriecomprendront mieux la ncessit de certains prceptes recommanddans la pratique, et y apporteront des dispositions plus favorables. Enramenant les indcis sur le terrain de la ralit, nous esprons dtruire leprjugs qui peuvent nuire au rsultat que l'on cherche, pargner desessais inutiles, parce qu'ils sont mal dirigs ou dirigs vers l'impossiblecombattre enfin les ides superstitieuses qui ont toujours leur sourcedans la notion fausse ou incomplte des choses.

    Les manifestations spirites sont la source d'une foule d'ides nouvellequi n'ont pu trouver leur reprsentation dans la langue usuelle ; on les exprimes par analogie, ainsi que cela arrive au dbut de toute science de l l'ambigut des mots, source d'intarissables discussions. Avec demots clairement dfinis et un mot pour chaque chose, on se comprendplus aisment ; si l'on discute, c'est alors sur le fond et non plus sur la

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    - 4 -forme. C'est en vue d'atteindre ce but et de mettre de l'ordre dans cesides nouvelles et encore confuses que nous donnons en premier lieu surtous les mots qui se rattachent, par un lien direct ou indirect, ladoctrine, des explications assez compltes, quoique succinctes, pourfixer les ides. La science spirite doit avoir son vocabulaire commetoutes les autres sciences. Pour comprendre une science, il faut d'aborden comprendre la langue ; c'est la premire chose que nousrecommandons ceux qui veulent faire du spiritisme une tude srieuse.Quelle que puisse tre ultrieurement leur opinion personnelle sur lesdivers points de la doctrine, ils pourront les discuter en connaissance decause. La forme alphabtique permettra en outre de recourir plusaisment aux dfinitions et aux renseignements qui sont comme la clef de vote de l'difice, et qui serviront rfuter en peu de mots certainescritiques et prvenir une foule de questions.

    La spcialit de l'objet que nous nous sommes propos indique leslimites naturelles de cet ouvrage. La science spirite touchant tous lespoints de la mtaphysique et de la morale, et mme, on peut le dire, laplupart des connaissances humaines, ce n'est point dans un cadre aussirestreint que nous pouvions aborder toutes les questions ni discutertoutes les objections. Nous renvoyons, pour les dveloppementscomplmentaires, au Livre des Espritset la Revue Spirite. On trouveradans le premier l'expos complet et mthodique de la doctrine, telle

    qu'elle a t dicte par les Esprits eux-mmes, et dans la seconde, outrela relation et l'apprciation des faits, une varit de sujets que comporteseule la forme priodique. La collection de cette revue formera lerpertoire le plus complet sur la matire, au triple point de vuehistorique, dogmatique et critique.

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    VOCABULAIRE SPIRITE.______

    AME (du lat.anima ; gr. anemos, souffle, respiration). Selon les uns,

    c'est le principe de la vie matrielle ; selon d'autres, c'est le principe dl'intelligence sans individualit aprs la mort ; selon les diversesdoctrines religieuses, c'est un tre immatriel, distinct, dont le corps n'esque l'enveloppe, qui survit au corps et conserve son individualit aprs lmort.

    Cette diversit d'acceptions donnes un mme mot est une sourceperptuelle de controverses qui n'auraient pas lieu si chaque ide avait sreprsentation nettement dfinie. Pour viter toute mprise sur le senque nous attachons ce mot, nous appellerons :

    Ame spirite, ou simplementme, l'tre immatriel, distinct etindividuel, uni au corps qui lui sert d'enveloppe temporaire ; c'est--dirl'esprit l'tat d'incarnation, et qui n'appartient qu' l'espce humaineseule ;

    Principe vital: le principe gnral de la vie matrielle commun tousles tres organiques : hommes, animaux et plantes ; etme vitale, leprincipe vital individualis dans un tre quelconque ;

    Principe intellectuel: le principe gnral de l'intelligence commun auxhommes et aux animaux ; etme intellectuellece mme principeindividualis.

    AME UNIVERSELLE: nom que certains philosophes donnent auprincipe gnral de la vie et de l'intelligence. (Voy.Tout universel.)

    ANGE (du lat.anglus; gr. aggelos, messager). Selon l'ide vulgaire,les anges sont des tres intermdiaires entre l'homme et la divinit paleur nature et leur puissance, et pouvant se manifester soit par desavertissements occultes, soit d'une manire visible. Ils n'ont point tcrs parfaits, puisque la perfection suppose l'infaillibilit, et que

    certains d'entre eux se sont rvolts contre Dieu. On dit les bons et lemauvais anges, l'ange des tnbres. Cependant l'ide la plus gnraleattache ce mot est celle de la bont et de la suprme vertu.

    Selon la doctrine spirite, les anges ne sont point des tres part ed'une nature spciale ; ce sont les Esprits du premier ordre, c'est--dirceux qui sont arrivs l'tat de purs Esprits aprs avoir subi toutes lepreuves.

    Notre monde n'est pas de toute ternit, et, longtemps avant qu'ilexistt, des Esprits avaient atteint ce suprme degr ; les hommes aloront pu croire qu'il en avait toujours t de mme.APPARITION: phnomne par lequel les tres du monde incorporel semanifestent la vue.

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    - 6 - Apparition vaporeuseou thre: celle qui est impalpable et

    insaisissable, et n'offre aucune rsistance au toucher. Apparition tangibleou strotite: celle qui est palpable et prsente la

    consistance d'un corps solide.L'apparitiondiffre de lavisionen ce qu'elle a lieu dans l'tat de veille

    par les organes visuels, et alors que l'homme a la pleine conscience deses relations avec le monde extrieur. Lavision a lieu dans l'tat desommeil ou d'extase ; elle a galement lieu l'tat de veille, par l'effet dela seconde vue. L'apparition nous arrive par les yeux du corps ; elle seproduit au lieu mme o nous nous trouvons ; lavisiona pour objet deschoses absentes ou loignes, perues par l'me dans son tatd'mancipation, et alors que les facults sensitives sont plus ou moinssuspendues. (Voy. Lucidit , Clairvoyance.)

    ARCHANGE: ange d'un ordre suprieur (Voy. Ange). Le motange estun terme gnrique qui s'applique tous les purs Esprits. Si l'on admetpour ceux-ci diffrents degrs d'lvation, on peut les dsigner par lesmotsarchangeset sraphinspour se servir des termes connus.

    ATHE, ATHISME(du gr.atheos, fait dea, privatif, et dethos, Dieu :sans Dieu ; qui ne croit pas Dieu). L'athisme est la ngation absoluede la divinit. Quiconque croit l'existence d'un tre suprme, quels quesoient les attributs qu'il lui suppose et le culte qu'il lui rend, n'est pasathe. Toute religion repose ncessairement sur la croyance en une

    divinit ; cette croyance peut tre plus ou moins claire, plus ou moinsconforme la vrit ; mais une religion athe serait un non-sens.L'athisme absolu a peu de proslytes, car le sentiment de la divinit

    existe dans le cur de l'homme en l'absence de tout enseignement.L'athisme et le spiritualisme sont incompatibles.

    CIEL, dans le sens de sjour des bienheureux. (Voy.Paradis.)CLAIRVOYANCE: proprit inhrente l'me et qui donne certaines

    personnes la facult de voir sans le secours des organes de la vision.(Voy. Lucidit .)

    CLASSIFICATION DESESPRITS. (Voy. Echelle spirite.)COMMUNICATION SPIRITE: manifestation intelligente des Esprits ayantpour objet un change suivi de penses entre eux et les hommes. On lesdistingue en :

    Communications frivoles, celles qui se rapportent des sujets futiles etsans importance ;

    Communications grossires, celles qui se traduisent par desexpressions qui choquent les biensances ;

    Communications srieuses, celles qui excluent la frivolit, quel qu'ensoit l'objet ;

    Communications instructives, celles qui ont pour objet principal un

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    - 7 -enseignement donn par les Esprits sur les sciences, la morale, laphilosophie, etc.

    (Pour lesmodes de communications, Voy. Smatologie, Typtologie,Psychographie, Pneumatographie, Psychophonie, Pneumatophonie,Tlgraphie humaine.)

    CRISIAQUE, celui qui est dans un tat momentan de crise produit parl'action magntique. Cette qualification se donne plus particulirement ceux chez lesquels cet tat est spontan et accompagn d'une certainesurexcitation nerveuse. Les crisiaques jouissent, en gnral, de lalucidit somnambulique ou de la seconde vue.

    DEISTE, celui qui croit en Dieu sans admettre de culte extrieur. C'est tort que l'on confond quelquefois ledisme avec l'athisme. (Voy. Athe.)

    DMON (du lat. Dmo, fait du gr.damn, gnie, sort, destine,mnes). Dmones, tant en grec qu'en latin, se dit de tous les tresincorporels, bons ou mauvais, et que l'on suppose avoir desconnaissances et un pouvoir suprieurs l'homme. Dans les languemodernes, ce mot est gnralement pris en mauvaise part, et sonacception est restreinte aux gnies malfaisants. Selon la croyancevulgaire, les dmons sont des tres essentiellement mauvais par leunature. Les Esprits nous enseignent que Dieu, tant souverainement justet bon, n'a pu crer des tres vous au mal et malheureux pour l'ternit

    Selon eux, il n'y a pas dedmonsdans l'acception absolue et restreintede ce mot ; il n'y a que des Esprits imparfaits qui tous peuvents'amliorer par leurs efforts et leur volont. Les Esprits de la neuvimclasse seraient les vritablesdmons, si ce mot n'impliquait pas l'ided'une nature perptuellement mauvaise.

    DMON FAMILIER. (Voy. Esprit familier .)DMONOLOGIE, DMONOGRAPHIE, trait de la nature et de l'influence

    des dmons.DMONOMANCIE(du gr. damn et mantia, divination). Prtendue

    connaissance de l'avenir par l'inspiration des dmons.DMONOMANIEi varit de l'alination mentale qui consiste se croirepossd du dmon.

    DIABLE (du gr. diabolos, dlateur, accusateur, mdisant,calomniateur). Selon la croyance vulgaire, c'est un tre rel, un angerebelle, chef de tous les dmons, et qui a un pouvoir assez tendu poulutter contre Dieu mme. Il connat nos plus secrtes penses, souffletoutes les mauvaises passions et prend toutes les formes pour nousinduire au mal. D'aprs la doctrine des Esprits sur les dmons, le diablest la personnification du mal ; c'est un tre allgorique rsumant en lutoutes les mauvaises passions des Esprits imparfaits. De mme que le

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    - 8 -Anciens donnaient leurs divinits allgoriques des attributs spciaux :au Temps, une faux, un sablier, des ailes et la figure d'un vieillard ; laFortune, un bandeau sur les yeux et une roue sous un pied, etc., de mmele diable a d tre reprsent sous les traits caractristiques de labassesse des inclinations. Les cornes et la queue sont les emblmes de labestialit, c'est dire de la brutalit des passions animales.DIEU, intelligence suprme, cause premire de toutes choses. Il estternel, immuable, immatriel, unique, tout-puissant, souverainement juste et bon, et infini dans toutes ses perfections,

    DRYADES. (Voy. Hamadryades.)ECHELLE SPIRITE, tableau des diffrents ordres d'Esprits indiquant les

    degrs qu'ils ont parcourir pour arriver la perfection. Elle comprendtrois ordres principaux : les Esprits imparfaits, les bons Esprits, les pursEsprits, subdiviss en neuf classes caractrises par la progression dessentiments moraux et des ides intellectuelles.

    Les Esprits nous enseignent eux-mmes qu'ils appartiennent diffrentes catgories, selon le degr de leur puration, mais ils nousdisent aussi que ces catgories ne constituent point des espcesdistinctes, et que tous les Esprits sont appels les parcourirsuccessivement. (Voy. les dveloppements relatifs au caractre dechaque classe d'Esprits dans le chapitre spcial.)

    EMANCIPATION DE L'AME, tat particulier de la vie humaine pendant

    lequel l'me, se dgageant de ses liens matriels, recouvre quelques-unesde ses facults d'Esprit et entre plus facilement en communication avecles tres incorporels. Cet tat se manifeste principalement par lephnomne des rves, de la somniloquie, de la double vue, dusomnambulisme naturel ou magntique, et de l'extase. (Voy. ces mots.)

    ENFER (du lat. inferna, fait d'infernus, infrieur, qui est en bas, au-dessous ; sous entendulocus, lieu ; lieu infrieur), ainsi nomm parceque les Anciens le croyaient plac dans les entrailles de la terre. Aupluriel, il ne se dit gure que dans le langage potique ou en parlant deslieux souterrains o, selon les Paens, les mes allaient aprs la mort. LesEnfers comprenaient deux parties : lesChamps-Elyses, sjour enchantdes hommes de bien, et leTartare, lieu o les mchants subissaient lechtiment de leurs crimes par le feu et des tortures ternelles.

    La croyance relative la position souterraine des Esprits a survcu aupaganisme. Selon l'Eglise catholique : Jsus est descendu aux Enfers oles mes des justes attendaient sa venue dans les Limbes. Les mes desmchants seront prcipites dans les Enfers. La signification de ce motest aujourd'hui restreinte au sjour des rprouvs ; mais le progrs dessciences gologiques et astronomiques ayant clair sur la structure duglobe terrestre et sa vritable position dans l'espace, l'Enfer fut exil de

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    - 9 -son sein, et aujourd'hui aucune place dtermine ne lui est assigne.

    Dans l'tat d'ignorance, l'homme est incapable de saisir lesabstractions et d'embrasser les gnralits ; il ne conoit rien qui ne soilocalis et circonscrit ; il matrialise les choses immatrielles ; il rabaissmme la majest divine. Mais mesure que le progrs de la sciencepositive vient l'clairer, il reconnat son erreur ; ses ides, de mesquineet rtrcies qu'elles taient, grandissent, et l'horizon de l'infini se droul ses yeux. C'est ainsi que, selon la doctrine spirite, les peines d'outretombe, ne pouvant tre que morales, sont inhrentes la nature impure eimparfaite des Esprits infrieurs ; il n'y a pas d'enfer localis dans le senvulgaire attach ce mot ; chacun le porte en soi-mme par lessouffrances qu'il endure et qui n'en sont pas moins cuisantes pour n'trpas physiques ; l'Enfer est partout o il y a des Esprits imparfaits. (VoyParadis, Feu ternel, Peines ternelles.)

    PREUVES, vicissitudes de la vie corporelle par lesquelles les Espritss'purent suivant la manire dont ils les subissent. Selon la doctrinespirite, l'Esprit dgag du corps, reconnaissant son imperfection, choisilui-mme, par un acte de son libre arbitre, le genre d'preuves qu'il croile plus propre son avancement, et qu'il subira dans une nouvelleexistence. S'il choisit une preuve au-dessus de ses forces, il succombeet son avancement est retard.

    ERRATICIT, tat des Esprits errants, c'est--dire non incarns pendant

    les intervalles de leurs diverses existences corporelles. L'erraticit n'espoint un signe absolu d'infriorit pour les Esprits. Il y a des Espriterrants de toutes les classes, sauf ceux du premier ordre ou purs Espritqui, n'ayant plus d'incarnation subir, ne peuvent tre considrs commerrants. Les Esprits errants sont heureux ou malheureux selon le degr dleur puration. C'est dans cet tat que l'Esprit, alors qu'il a dpouill lvoile matriel du corps, reconnat ses existences antrieures et les fautequi l'loignent de la perfection et du bonheur infini ; c'est alors aussqu'il choisit de nouvelles preuves afin d'avancer plus vite.

    ESPRIT(du lat.spiritus, fait despirare, souffler). Dans le sens spcialde la doctrine spirite,les Esprits sont les tres intelligents de la crationet qui peuplent l'univers en dehors du monde corporel.

    La nature intime des Esprits nous est inconnue ; eux-mmes nepeuvent la dfinir, soit par ignorance, soit par l'insuffisance de notrelangage. Nous sommes cet gard comme les aveugles de naissancepour la lumire. Selon ce qu'ils nous disent, l'Esprit n'est point matriedans le sens vulgaire du mot ; il n'est point non plus immatriel dans lsens absolu, car l'Esprit estquelque choseet l'immatrialit absolueserait le nant. L'Esprit est donc form d'une substance, mais dont lamatire grossire qui affecte nos sens ne peut nous donner une ide. On

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    - 10 -peut le comparer une flamme ou tincelle dont l'clat varie selon ledegr de son puration. Il peut affecter toutes sortes de formes au moyendu prisprit dont il est entour. (Voy.Prisprit .)

    ESPRIT LMENTAIRE, Esprit considr en lui-mme et abstractionfaite de son prisprit ou enveloppe semi-matrielle.

    ESPRIT FAMILIER, Esprit qui s'attache une personne ou une famille,soit pour la protger, s'il est bon, soit pour lui nuire, s'il est mauvais.L'Esprit familier n'a pas besoin d'tre voqu ; il est toujours prsent, etrpond instantanment l'appel qui lui est fait. Souvent il manifeste saprsence par des signes sensibles.

    ESPRITS FRAPPEURS, ceux qui rvlent leur prsence par des coupsfrapps. Ils appartiennent aux classes infrieures.

    EVOCATION(Voy. Invocation.)EXPIATION, peine que subissent les Esprits en punition des fautes

    commises pendant la vie corporelle. L'expiation, comme souffrancemorale, a lieu l'tat errant ; comme souffrance physique, elle a lieu l'tat corporel. Les vicissitudes et les tourments de la vie corporelle sont la fois des preuves pour l'avenir et une expiation pour le pass.

    EXTASE (du gr. ekstasis, renversement d'esprit ; fait deexistmi,frapper d'tonnement) ; paroxysme de l'mancipation de l'me pendant lavie corporelle, d'o rsulte la suspension momentane des facultsperceptives et sensitives des organes. Dans cet tat, l'me ne tient plus au

    corps que par de faibles liens qu'elle cherche rompre ; elle appartientplus au monde des Esprits qu'elle entrevoit qu'au monde matriel.L'extase est quelquefois naturelle et spontane ; elle peut aussi tre

    provoque par l'action magntique, et, dans ce cas, c'est un degrsuprieur de somnambulisme.

    FARFADETS(du lat. fadus, fada, fe) ; esprits follets ; sorte de lutins,plus malins que mchants, appartenant la classe des Esprits lgers.(Voy. Lutin.)

    FATALIT (du lat. fatalitas, fait de fatum, destine), destineinvitable. Doctrine qui suppose tous les vnements de la vie et, parextension, tous nos actes, arrts d'avance et soumis une loi laquellenous ne pouvons nous soustraire. Il y a deux sortes de fatalits : l'uneprovenant des causes extrieures qui nous atteignent et ragissent surnous, et que l'on peut appeler ractive, externe, fatalit ventuelle ;l'autre qui a sa source en nous-mmes et dtermine toutes nos actions :c'est la fatalit personnelle. La fatalit, dans le sens absolu du mot, faitde l'homme une machine, sans initiative ni libre arbitre, et, parconsquent, sans responsabilit : c'est la ngation de toute morale.

    Selon la doctrine spirite, l'Esprit choisissant sa nouvelle existence et legenre d'preuve qu'il doit subir, fait en cela acte de libert. Les

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    - 11 -vnements de la vie sont la consquence de ce choix et en rapport avela position sociale de l'existence ; si l'Esprit doit renatre dans unecondition servile, le milieu dans lequel il se trouvera amnera desvnements tout autres que s'il doit tre riche et puissant ; mais, quellque soit cette condition, il conserve son libre arbitre dans tous les actede sa volont, et n'est point fatalement entran faire telle ou tellechose, ni subir tel ou tel accident. Par le genre de lutte qu'il a choisi, ia chance d'tre port certains actes ou de rencontrer certains obstaclesmais il n'est pas dit que cela aura lieu infailliblement et qu'il ne puissed'ailleurs l'viter par sa prudence et par sa volont ; c'est pour cela queDieu lui a donn le jugement. Il en est ainsi comme d'un homme quipour arriver un but, aurait trois routes choisir : par la montagne, pala plaine ou par mer. Dans la premire il a chance de rencontrer despierres et des prcipices, dans la seconde des marais, dans la troisimd'essuyer des temptes ; mais il n'est pas dit qu'il heurtera une pierrequ'il s'enfoncera dans les marais ou qu'il fera naufrage un endroit plutqu' un autre. Le choix mme de la route n'est point fatal dans le sensabsolu du mot ; l'homme, par instinct, prendra celle o il devrarencontrer l'preuve choisie ; s'il doit lutter contre les flots, son instincne le portera pas prendre la route de la montagne.

    Selon le genre d'preuves choisi par l'Esprit, l'homme est expos certaines vicissitudes ; par suite mme de ces vicissitudes il est soumis

    des entranements auxquels il dpend de lui de se soustraire. Celui qucommet un crime n'est point fatalement port l'accomplir ; il a choisune vie de lutte qui peut l'y exciter ; s'il cde la tentation, c'est par lafaiblesse de sa volont. Ainsi le libre arbitre existe pour l'Esprit l'taerrant dans le choix qu'il fait des preuves auxquelles il se soumet, et l'tat d'incarnation dans les actes de la vie corporelle. Il n'y a de fatal qul'instant de la mort ; car le genre de mort est encore une suite de la naturdes preuves choisies.

    Tel est le rsum de la doctrine des Esprits sur la fatalit.FES(du latin fata).Selon la croyance vulgaire, les fes sont des tres semi-matriels

    dous d'un pouvoir surhumain ; elles sont bonnes ou mauvaisesprotectrices ou malfaisantes ; elles peuvent volont se rendre visibleou invisibles, et prendre toutes sortes de formes. Les fes ont, dans lMoyen Age et chez les peuples modernes, succd aux divinitssubalternes des Anciens. Si on dgage leur histoire du merveilleux quleur prte l'imagination des potes et la crdulit populaire, on y retrouvtoutes les manifestations spirites dont nous sommes tmoins et qui sesont produites toutes les poques : c'est incontestablement aux faits dce genre que cette croyance doit son origine. Dans les fes qui son

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    - 12 -censes prsider la naissance d'un enfant et le suivre dans le cours desa vie, on reconnat sans peine les Esprits ou gnies familiers. Leursinclinations plus ou moins bonnes, et qui sont toujours le reflet despassions humaines, les placent naturellement dans la catgorie desEsprits infrieurs ou peu avancs. (Voy.Polythisme.)

    FEU TERNEL. L'ide du feu ternel, comme chtiment, remonte laplus haute antiquit, et vient de la croyance des Anciens qui plaaient lesEnfers dans les entrailles de la terre, dont le feu central leur tait rvlpar les phnomnes gologiques. Lorsque l'homme eut acquis sur lanature de l'me des notions plus leves, il comprit qu'un treimmatrielne pouvait subir les atteintes d'un feumatriel; mais le feu n'en resta pasmoins comme l'emblme du plus cruel supplice, et l'on ne trouva pas defigure plus nergique pour peindre les souffrances morales de l'me ;c'est dans ce sens que l'entend aujourd'hui la haute thologie ; et c'estdans ce sens galement qu'on dit : brler d'amour, tre consum par la jalousie, l'ambition, etc.

    FLUIDIQUE, oppos solide; qualification donne aux Esprits parquelques crivains pour caractriser leur nature thre ; on dit : lesEsprits fluidiques. Nous croyons cette expression impropre ; elleprsente d'ailleurs une sorte de plonasme peu prs comme si l'ondisait del'air gazeux; le motEsprit dit tout ; il renferme en lui-mme sapropre dfinition ; il rveille ncessairement l'ide d'une chose

    incorporelle ; un Esprit qui ne serait pas fluidique ne serait pas un Esprit.Ce mot a un autre inconvnient, c'est d'assimiler la nature des Esprits nos fluides matriels ; il rappelle trop l'ide de laboratoire.

    FRAPPEUR. (Voy. Esprit .)GNIE(du lat.genius, form du grecgin, engendrer, produire) ; c'est

    dans ce sens qu'on dit d'un homme capable de crer ou d'inventer deschoses extraordinaires que c'est un homme de gnie. Dans le langagespirite, gnie est synonyme d'Esprit . On dit indiffremment : Espritfamilier et gnie familier, bon et mauvais Esprit, bon et mauvais gnie.Le mot Esprit renferme un sens plus vague et moins circonscrit ; le gnieest une sorte de personnification de l'Esprit ; on se le figure sous uneforme dtermine plus ou moins semblable la forme humaine, maisvaporeuse et impalpable, tantt visible, tantt invisible. Les gnies sontles Esprits dans leurs rapports avec les hommes, agissant sur eux par unpouvoir occulte suprieur.

    Gnie familier . (Voy. Esprit familier .)GNOMES (du gr. gnmon, connaisseur, habile, fait degnosko,

    connatre) : gnies intelligents que l'on suppose habiter l'intrieur de laterre. Par les qualits qu'on leur attribue, ils appartiennent l'ordre desesprits imparfaits et la classe des Esprits lgers.

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    - 13 -HALLUCINATION(du lat.hallucinare, errer). Erreur, illusion d'une

    personne qui croit avoir des perceptions qu'elle n'a pas rellement. (Acad.) - Les phnomnes spirites qui proviennent de l'mancipation dl'me prouvent que ce que l'on qualifie d'hallucination est souvent uneperception relle analogue celle de la double vue du somnambulismou de l'extase, provoque par un tat anormal, un effet des facults del'me dgage des liens corporels. Sans doute, il y a quelquefois unevritable hallucination dans le sens attach ce mot ; mais l'ignorance ele peu d'attention que l'on a prt jusqu' prsent ces sortes dephnomnes ont fait regarder comme une illusion ce qui souvent est unvision relle. Quand on ne sait comment expliquer un faitpsychologique, on trouve tout simple de le qualifier d'hallucination.

    HAMADRYADE(du gr. ama, ensemble, etdrs, chne. Dryade, dedrs, chne), nymphe des bois, selon la mythologie paenne. Les dryadetaient des nymphes immortelles qui prsidaient aux arbres en gnral, equi pouvaient errer en libert autour de ceux qui leur taientparticulirement consacrs. L'hamadryaden'tait point immortelle ; ellenaissait et mourait avec l'arbre dont la garde lui tait confie et qu'elle npouvait jamais quitter. Il n'est pas douteux aujourd'hui que l'ide desdryades et des hamadryadesii tire son origine des manifestationsanalogues celles dont nous sommes tmoins. Les Anciens, quipotisaient tout, ont divinis les intelligences occultes qui se manifesten

    dans la substance mme des corps ; pour nous, ce ne sont que des Espritfrappeurs.IDES INNES: ides ou connaissances non acquises et que l'on semble

    apporter en naissant. On a longtemps discut sur les ides innes doncertains philosophes ont combattu l'existence, prtendant que toutes sonacquises. S'il en tait ainsi, comment expliquer certaines prdispositionnaturelles qui se rvlent souvent ds le plus bas ge et en dehors de touenseignement ? Les phnomnes spirites jettent un grand jour sur cettquestion. L'exprience ne laisse aucun doute aujourd'hui sur ces sorted'ides qui trouvent leur explication dans la succession des existencesLes connaissances acquises par l'esprit dans les existences antrieures srefltent dans les existences postrieures par ce que l'on nommeidesinnes.

    ILLUMIN: qualification donne certains individus qui se prtendentclairs de Dieu d'une manire particulire et que l'on regardegnralement comme des visionnaires ou des cerveaux drangs ; ondit : La secte des illumins. On a confondu sous cette dnomination touceux qui reoivent des communications intelligentes etspontanesde lapart des Esprits. Si dans le nombre il s'est trouv des hommes surexcitpar une imagination exalte, on sait aujourd'hui la part qu'il convient d

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    - 14 -faire la ralit.

    INCARNATION: tat des Esprits qui revtent une enveloppe corporelle.On dit :Esprit incarn par opposition Esprit errant . Les Esprits sonterrants dans l'intervalle de leurs diffrentes incarnations. L'incarnationpeut avoir lieu sur la terre ou dans un autre monde.

    INSTINCT: sorte d'intelligence rudimentaire qui dirige les tres vivantsdans leurs actions, l'insu de leur volont et dans l'intrt de leurconservation. L'instinct devient intelligence quand il y a dlibration. Parl'instinct on agit sans raisonner ; par l'intelligence on raisonne avantd'agir. Chez l'homme on confond trs souvent les ides instinctives avecles idesintuitives. Ces dernires sont celles qu'il a puises, soit l'tatd'esprit, soit dans les existences antrieures, et dont il conserve un vaguesouvenir.

    INTELLIGENCE, facult de concevoir, de comprendre et de raisonner. Ilserait injuste de refuser aux animaux une sorte d'intelligence et de croirequ'ils ne font que suivre machinalement l'impulsion aveugle de l'instinct.L'observation dmontre que dans beaucoup de cas ils agissent de proposdlibr et selon les circonstances ; mais cette intelligence, quelqueadmirable qu'elle soit, est toujours limite la satisfaction des besoinsmatriels, tandis que celle de l'homme lui permet de s'lever au-dessusde la condition de l'humanit. La ligne de dmarcation entre les animauxet l'homme est trace par la connaissance qu'il est donn ce dernier

    d'avoir de l'Etre Suprme. (Voy. Instinct .)INTUITION. (Voy. Instinct , ides innes.)INVISIBLE, nom sous lequel certaines personnes dsignent les Esprits

    dans leurs manifestations. Cette dnomination ne nous semble pasheureuse, d'abord parce que, si l'invisibilit est pour nous l'tat normaldes Esprits, on sait qu'elle n'est pas absolue, puisqu'ils peuvent nousapparatre ; secondement, cette qualification n'a rien qui caractriseessentiellement les Esprits ; elle s'applique galement tous les corpsinertes qui n'affectent pas le sens de la vue. Le motEsprit a par lui-mme une signification qui rveille l'ide d'un tre intelligent etincorporel. Remarquons encore qu'en parlant d'un Esprit dtermin, decelui de Fnelon par exemple, on dira : C'est l'Esprit de Fnelon qui a dittelle chose, et non c'est l'invisible de Fnelon. Il est toujoursprjudiciable la clart et la puret du langage de dtourner les motsde leur acception propre.

    INVOCATION(du lat.in, dans, etvocare, appeler). EVOCATION(du lat.vocare, et e ou ex, de, hors de). Ces deux mots ne sont point de parfaitssynonymes, quoique ayant la mme racine,vocare: appeler ; c'est uneerreur de les employer l'un pour l'autre. Evoquer , c'est appeler, fairevenir soi, faire apparatre par des crmonies magiques, des

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    - 15 -enchantements. Evoquer des mes, des Esprits, des ombres. Lesncromanciens prtendaient voquer les mes des morts. ( Acad .) Chezles Anciens,voquer , c'tait faire sortir les mes des Enfers pour les fairevenir soi.

    Invoquer , c'est appelerdans soi ou son secours une puissancesuprieure ou surnaturelle. On invoque Dieu par la prire. Dans lareligion catholique on invoque les Saints. Toute prire est uneinvocation. L'invocation est dans la pense ; l'vocation est un acteDans l'invocation l'tre auquel on s'adresse vous entend ; dansl'vocation il sort du lieu o il tait pour venir vous et manifester sprsence. L'invocation ne s'adresse qu'aux tres que l'on suppose asselevs pour nous assister ; on voque les Esprits infrieurs aussi bien qules Esprits suprieurs. Moise dfendit, sous peine de la vie, d'voqueles mes des morts, pratique sacrilge en usage chez les Chananens. L22 chapitre du II livre des Rois parle de l'vocationde l'ombre deSamuel par la Pythonisse.

    L'art des vocations, comme on le voit, remonte la plus hauteantiquit ; on le retrouve toutes les poques et chez tous les peuplesJadis l'vocation tait accompagne de pratiques mystiques, soit qu'onles crt ncessaires, soit, ce qui est plus probable, pour se donner leprestige d'un pouvoir suprieur. Aujourd'hui on sait que le pouvoird'voquer n'est point un privilge, qu'il appartient tout le monde, et qu

    toutes les crmonies magiques et cabalistiques n'taient qu'un vainapparat.Selon les Anciens, toutes les mes voques, ou taient errantes ou

    venaient des Enfers, qui comprenaient, comme on le sait, les ChampsElyses aussi bien que le Tartare ; il ne s'y joignait aucune mauvaiseinterprtation. Dans le langage moderne, la signification du motenfer ayant t restreinte au sjour des rprouvs, il s'en est suivi qu' l'ided'vocation s'est attache, pour certaines personnes, celle de mauvaiEsprits ou de dmons ; mais cette croyance tombe mesure que l'onacquiert une connaissance plus approfondie des faits ; aussi est-elle lamoins rpandue parmi tous ceux qui croient la ralit desmanifestations spirites ; elle ne saurait prvaloir devant l'exprience eun raisonnement exempt de prjugs.

    LARES. (Voy. Mnes, Pnates.)LIBRE ARBITRE, libert morale de l'homme ; facult qu'il a de se guider

    selon sa volont dans l'accomplissement de ses actes. Les Esprits nouenseignent que l'altration des facults mentales, par une causeaccidentelle ou naturelle, est le seul cas o l'homme soit priv de sonlibre arbitre ; hors cela il est toujours le matre de faire ou de ne pasfaire. Il jouit de cette libert l'tat d'Esprit, et c'est en vertu de cette

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    - 16 -facult qu'il choisit librement l'existence et les preuves qu'il croitpropres son avancement ; il la conserve l'tat corporel, afin depouvoir lutter contre ces mmes preuves. Les Esprits qui enseignentcette doctrine ne peuvent tre de mauvais esprits. (Voy.Fatalit .)

    LUCIDIT, clairvoyance, facult de voir sans le secours des organes dela vue. C'est une facult inhrente la nature mme de l'me ou del'Esprit, et qui rside dans tout son tre ; voil pourquoi, dans tous lescas o il y a mancipation de l'me, l'homme a des perceptionsindpendantes des sens. Dans l'tat corporel normal, la facult de voir estborne par les organes matriels ; dgage de cet obstacle, elle n'est pluscirconscrite ; elle s'tend partout o l'me exerce son action ; telle est lacause de la vue distance dont jouissent certains somnambules. Ils sevoient l'endroit mme qu'ils observent, ft-il mille lieues, parce que,si le corps n'y est pas, l'me y est en ralit. On peut donc dire que lesomnambule voit par la lumire de l'me.

    Le mot clairvoyance est plus gnral ; lucidit se dit plusparticulirement de la clairvoyance somnambulique. Un somnambule estplus ou moins lucide, selon que l'mancipation de l'me est plus oumoins complte.

    LUTIN, du vieux motluicter , lutter, selon quelques-uns, d'o l'on a faitsuccessivementluicton, luiton, luits, et finalementlutin. Selon d'autres,luicton serait mis pournuicton, driv denuict , la nuit, parce que les

    lutins, suivant la croyance vulgaire, viennent principalement la nuit pourtourmenter les vivants.On peut comprendre sous cette dnomination certains esprits lgers,

    plutt espigles et malins que mchants ; ils se plaisent faire prouverde petites vexations et de petites contrarits ; ils sont ignorants,menteurs et moqueurs ; ce sont les enfants terribles du monde spirite.Leur langage est souvent spirituel, mordant et satirique, rarementgrossier ; ils se plaisent aux facties et sympathisent avec les personnesd'un caractre lger ; ce serait perdre son temps et s'exposer deridicules mcomptes que de leur adresser des questions srieuses.MAGIE, MAGICIEN(du gr. magos, sage, savant, form demageia,connaissance profonde de la nature, d'o l'on a faitmage, prtre, savantet philosophe chez les anciens Perses). Lamagie, dans l'origine, tait lascience des savants ; tous ceux qui connaissaient l'astrologie, qui seflattaient de prdire l'avenir, qui faisaient des choses extraordinaires etincomprhensibles pour le vulgaire, taient des mages ou savants que,plus tard, on appelamagiciens. L'abus et le charlatanisme ontdconsidr la magie ; mais tous les phnomnes que nous reproduisonsaujourd'hui par le magntisme, le somnambulisme et le spiritismeprouvent que la magie n'tait pas un art purement chimrique, et que

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    - 17 -parmi beaucoup d'absurdits il y avait assurment des choses trs rellesLa vulgarisation de ces phnomnes a pour effet de dtruire le prestigede ceux qui les opraient jadis sous le voile du secret, et abusaient de lcrdulit en s'attribuant un prtendu pouvoir surnaturel. Grce cettevulgarisation, nous savons aujourd'hui qu'il n'y a rien de surnaturel en cmonde, et que certaines choses ne nous paraissent droger aux lois de lnature que parce que nous n'en connaissons pas la cause.

    MAGNTISME ANIMAL(du gr. et du lat.magnes, aimant), ainsi nommpar analogie avec le magntisme minral. L'exprience ayant dmontrque cette analogie n'existe pas, ou n'est qu'apparente, cette dnomination'est pas exacte, mais comme elle est consacre par un usage universeet que d'ailleurs l'pithte qu'on y ajoute ne permet pas d'quivoque, il yaurait plus d'inconvnient que d'utilit changer ce nom. Quelquespersonnes y substituent le motmesmrisme, mais, jusqu' prsent, il n'apas encore prvalu.

    Le magntisme animal peut tre ainsi dfini : action rciproque dedeux tres vivants par l'intermdiaire d'un agent spcial appel fluidemagntique.

    MAGNTISEUR, MAGNTISTE, ce dernier mot est employ parquelques personnes pour dsigner les adeptes du magntisme, ceux qucroient ses effets. Le magntiseur est le praticien, celui qui exerce ; lmagntiste est le thoricien. On peut tre magntiste sans tre

    magntiseur, mais on ne peut tre magntiseur sans tre magntisteCette distinction nous parat utile et logique.MANES(du lat.manere, rester, selon les uns ; demanes, manium, fait

    de manus, bon, selon d'autres). Dans la mythologie romaine et trusque,les mnes taient les mes ou les ombres des morts. Les Anciens avaienun grand respect pour les mnes de leurs anctres qu'ils croyaient apaisepar des sacrifices. Ils se les figuraient sous leur forme humaine, maivaporeuse et invisible, errant autour de leurs tombeaux ou de leurshabitations et visitant leurs familles. Qui ne reconnatrait dans ces mneles Esprits sous l'enveloppe semi-matrielle du prisprit, et qui noudisent eux-mmes tre parmi nous sous la forme qu'ils avaient de leuvivant ? (Voy.Pnates.)

    MANIFESTATION, acte par lequel un Esprit rvle sa prsence. Lesmanifestations sont :

    Occultes, quand elles n'ont rien d'ostensible et que l'Esprit se borne agir sur la pense ;

    Patentes, quand elles sont apprciables par les sens ;Physiques, quand elles se traduisent par des phnomnes matriels,

    tels que les bruits, le mouvement et le dplacement des objets ; Intelligentes, quand elles rvlent une pense. (Voy.communication) ;

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    - 18 -Spontanes, quand elles sont indpendantes de la volont et ont lieu

    sans qu'aucun Esprit soit appel ;Provoques; quand elles sont l'effet de la volont, du dsir ou d'une

    vocation dtermine ; Apparentes, quand l'Esprit se produit la vue. (Voy. Apparition.)MATRIALISME: systme de ceux qui pensent que tout est matirechez l'homme, et qu'ainsi rien ne survit en lui aprs la destruction du

    corps. Il nous semble inutile de rfuter cette opinion, qui d'ailleurs estpersonnelle certains individus et n'est nulle part rige en doctrine. Sil'on peut dmontrer l'existence de l'me par le raisonnement, lesmanifestations spirites en sont la preuve patente ; par elles nous assistonsen quelque sorte toutes les pripties de la vie d'outre-tombe. Lematrialisme, qui n'est fond que sur une ngation, ne peut tenir contrel'vidence des faits ; c'est pourquoi la doctrine spirite en a souventtriomph chez ceux mmes qui avaient rsist tous les autresarguments. Sa vulgarisation est le moyen le plus puissant pour extirpercette plaie des socits civilises.

    MDIUMS (du lat. medium, milieu intermdiaire) : personnesaccessibles l'influence des Esprits, et plus ou moins doues de lafacult de recevoir et de transmettre leurs communications. Pour lesEsprits, le mdium est un intermdiaire ; c'est un agent ou un instrumentplus ou moins commode, selon la nature ou le degr de la facult

    mdiatrice. Cette facult tient une disposition organique spcialesusceptible de dveloppement. On distingue plusieurs varits demdiums. Selon leur aptitude particulire pour tel ou tel mode detransmission, ou tel ou tel genre de communication.

    MDIUMS A INFLUENCE PHYSIQUE: ceux qui ont la puissance deprovoquer des manifestations ostensibles. Ils comprennent les varitssuivantes :

    Mdiums moteurs, ceux qui provoquent le mouvement et ledplacement des objets ;

    Mdiums typteurs, ceux qui provoquent les bruits et les coupsfrapps ; Mdiums appariteurs, ceux qui provoquent des apparitions (Voy.

    Apparition.)Parmi les mdiums influence physique, on distingue : Les Mdiums naturels, ceux qui produisent les phnomnes

    spontanment et sans aucune participation de leur volont ; Les Mdiums facultatifs, ceux qui ont la puissance de les provoquer

    par l'acte de la volont.MDIUMS A INFLUENCES MORALES, ceux qui sont plus spcialement

    propres recevoir et transmettre les communications intelligentes ; on

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    - 19 -les distingue selon leur aptitude spciale :

    Mdiums crivains ou psychographes, ceux qui ont la facult d'crireeux-mmes sous l'influence des Esprits. (Voy.Psychographie.)

    Mdiums pneumatographes, ceux qui ont la facult d'obtenir l'crituredirecte des Esprits. (Voy.Pneumatographie.)

    Mdiums dessinateurs, ceux qui dessinent sous l'influence desEsprits ; Mdiums musiciens, ceux qui excutent, composent ou crivent de la

    musique sous l'influence des Esprits ; Mdiums parlants: ils transmettent par la parole ce que les mdiums

    crivains transmettent par l'criture ; Mdiums communicateurs, personnes qui ont le pouvoir de dvelopper

    chez les autres, par leur volont, la facult d'crire, qu'elles soient ou noelles-mmes mdiums crivains ;

    Mdiums inspirs, personnes qui, soit dans l'tat normal, soit dansl'tat d'extase, reoivent, par la pense, des communications occultestrangres leurs ides prconues ;

    Mdiums pressentiments, personnes qui, dans certainescirconstances, ont une vague intuition des choses futures ;

    Mdiums voyants, personnes qui ont la facult de seconde vue, oucelle de voir les Esprits. (Voy.Vue.)

    Mdiums sensitifs ou impressibles, personnes susceptibles de ressentir

    la prsence des Esprits par une vague impression dont elles ne peuvense rendre compte. Cette varit n'a pas de caractre bien tranch ; toules mdiums sont ncessairement impressibles ; l'impressionnabilit esainsi plutt une qualit gnrale que spciale ; c'est la facultrudimentaire indispensable au dveloppement de toutes les autres ; elldiffre de l'impressionnabilit purement physique et nerveuse aveclaquelle il ne faut pas la confondre.

    Remarque. Quelques personnes disent au pluriel desmedia, comme ondit des errata. Nous ne voyons aucun avantage multiplier sansncessit les exceptions dj si nombreuses de notre langue. Tous lesgrammairiens sont aujourd'hui d'accord pour donner la plupart desmots trangers passs dans le langage usuel le signe franais du pluriePlusieurs mots terminaison latine sont d'ailleurs dans ce cas, on dit demusums, des factums, des pensums, des mmorandums, etc., pourquone dirait-on pas desmdiums? Il y aurait dire desmedia une sorted'affectation pdantesque.

    MTEMPSYCHOSE(du grec meta, changement,en, dans, et psuk,me) : transmigration de l'me d'un corps dans un autre. Le dogme dla mtempsycose est d'origine indienne. De l'Inde, cette croyance passen Egypte, d'o, plus tard, Pythagore l'importa dans la Grce. Les

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    - 20 -disciples de ce philosophe enseignent que l'Esprit, quand il est affranchides liens du corps, va dans l'empire des morts attendre, dans un tatintermdiaire d'une dure plus ou moins longue, puis ensuite animerd'autres corps d'hommes ou d'animaux, jusqu' ce que le temps de sapurification et de son retour la source de vie soit accompli. Le dogmede la mtempsycose, comme on le voit, est bas sur l'individualit etl'immortalit de l'me ; on y retrouve la doctrine des Esprits sur larincarnation ; cet tat intermdiaire d'une dure plus ou moins longueentre les diffrentes existences n'est autre chose que l'tat errant danslequel se trouvent les Esprits entre deux incarnations. Mais il y a entre lamtempsycose indienne et la doctrine de la rincarnation, telle qu'ellenous est enseigne aujourd'hui, une diffrence capitale : c'est d'abord quela premire admet la transmigration de l'me dans le corps des animaux,ce qui serait une dgradation ; secondement, que cette transmigration nes'opre que sur la terre. Les Esprits nous disent, au contraire, que larincarnation est un progrs incessant, que l'homme est une cration part dont l'me n'a rien de commun avec le principe vital des animaux,que les diffrentes existences peuvent s'accomplir, soit sur la terre, soit,par une loi progressive, dans un monde d'un ordre suprieur, et cela,comme le dit Pythagore, jusqu' ce que le temps de la purification soitaccompli .

    MONDE CORPOREL: ensemble des tres intelligents ayant un corps

    matriel.MONDE SPIRITE OUMONDE DES ESPRITS: ensemble des tresintelligents dpouills de leur enveloppe corporelle. Le monde spirite estle monde normal, primitif, prexistant et survivant tout. L'tat corporeln'est, pour les Esprits, que transitoire et passager. Ils changentd'enveloppe comme nous changeons de vtement ; ils quittent celle quiest use, comme nous quittons un vieil habit.

    MORT, anantissement des forces vitales du corps par l'puisement desorganes. Le corps tant priv du principe de la vie organique, l'me s'endgage et entre dans le monde des Esprits.MYTHOLOGIE(du gr. muthos, fable, et logos, discours) : histoirefabuleuse des divinits paennes. On comprend galement sous ce noml'histoire de tous les tres extra-humains qui, sous diversesdnominations, ont succd aux dieux paens dans le Moyen Age ; c'estainsi qu'on a la mythologie scandinave, teutonique, celtique, cossaise,irlandaise, etc.

    NCROMANCIE(du gr. nekros, mort, et mantia, divination) : artd'voquer les mes des morts pour en obtenir des rvlations. Parextension, ce mot a t appliqu tous les moyens de divination, et l'onqualifie dencromancienquiconque fait profession de dire l'avenir. Cela

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    - 21 -tient sans doute ce que la ncromancie, dans la vritable acception dumot, a d tre un des premiers moyens employs dans ce but ; en seconlieu que, selon la croyance vulgaire, les mes des morts devaient tre leprincipaux agents dans les autres moyens de divination, tels que lachiromancie, divination par l'inspection de la main, lacartomancie, etc.L'abus et le charlatanisme ont discrdit la ncromancie comme lamagie.

    NOCTAMBULE, NOCTAMBULISME(du lat. nox, noctis, la nuit, etambulare, marcher, se promener) ; celui qui marche ou se promnependant la nuit en dormant ; synonyme desomnambule. Ce dernier motest prfrable, attendu quenoctambule, noctambulismen'impliquentnullement l'ide de sommeil.

    ORACLE(du lat. os, oris, la bouche), rponse des dieux, selon lescroyances paennes, aux questions qui leur taient adresses ; ainsnomm parce que les rponses taient gnralement transmises parlabouchedes Pythonisses. (Voy. ce mot.) Par extension,oracle se disait la fois de la rponse, de la personne qui la prononait, ainsi que desdivers moyens employs pour connatre l'avenir. Tout phnomneextraordinaire, propre frapper l'imagination, tait cens l'expression dla volont des dieux et devenait un oracle. Les prtres paens, qui nengligeaient aucune occasion d'exploiter la crdulit, s'en faisaient leinterprtes et consacraient cet effet avec solennit des temples o le

    fidles venaient verser leurs offrandes dans le chimrique espoir deconnatre l'avenir. La croyance aux oracles a videmment sa source danles communications spirites que le charlatanisme, la cupidit et l'amoude la domination avaient entours de prestiges, et que nous voyonsaujourd'hui dans toute leur simplicit.

    PARADIS: sjour des Bienheureux. Les Anciens le plaaient dans lapartie des Enfers appele Champs-Elyses (Voy.Enfer ) ; les peuplesmodernes, dans les rgions leves de l'espace. Ce mot est synonyme dciel, pris dans la mme acception, avec cette diffrence qu'au motciel serattache une ide de batitude infinie, tandis que celui de paradis estplus circonscrit et rappelle des jouissances un peu plus matrielles. Ondit encore monter au ciel, descendre en enfer. Ces opinions sont fondesur cette croyance primitive, fruit de l'ignorance, que l'univers est formde sphres concentriques dont la terre occupe le centre ; c'est dans cesphres appelesciels que l'on a plac la demeure des justes ; de ll'expression de 5, de 6 ciel pour dsigner les divers degrs debatitude. Mais depuis lors la science a port son regard investigateu jusque dans les profondeurs thrennes ; elle nous montre l'espacuniversel sans limites, parsem d'un nombre infini de globes, parmlesquels circule le ntre auquel aucune place de distinction n'est

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    - 22 -assigne, et sans qu'il y ait pour lui nihaut ni bas. Le savant, ne voyantpartout que l'espace infini et des mondes innombrables, l o on lui avaitindiqu le ciel ; ne trouvant dans les entrailles de la terre, au lieu del'Enfer, que les couches gologiques sur lesquelles sa formation estinscrite en caractres irrfragables, il s'est pris douter du Ciel et del'Enfer, et de l au doute absolu il n'y avait qu'un pas.La doctrine enseigne par les Esprits suprieurs est d'accord avec lascience ; elle n'a plus rien qui blesse la raison et soit en contradictionavec les connaissances exactes. Elle nous montre le sjour des Bons, nonplus dans un lieu clos, ou dans ces prtendues sphres dont l'ignoranceavait entour notre globe, mais partout o il y a de bons Esprits, dansl'espace pour ceux qui sont errants, dans les mondes plus parfaits pourceux qui sont incarns ; l est le Paradis Terrestre, l sont les Champs-Elyses, dont l'ide premire vient de la connaissance intuitive qui avaitt donne l'homme de cet tat de choses, et que son ignorance et sesprjugs ont rduite de mesquines proportions. Elle nous montre lesmchants trouvant le chtiment de leurs fautes dans leur propreimperfection, dans leurs souffrances morales, dans la prsence invitablede leurs victimes, chtiments plus terribles que les tortures physiquesincompatibles avec la doctrine de l'immatrialit de l'me ; elle nous lesmontre expiant leurs erreurs par les tribulations de nouvelles existencescorporelles qu'ils accomplissent dans des mondes imparfaits, et non dans

    un lieu d'ternels supplices d'o l'esprance est jamais bannie. L estl'Enfer. Que d'hommes nous ont dit : Si l'on nous avait enseign cela dsnotre enfance, nous n'aurions jamais dout !

    L'exprience nous apprend que les Esprits non suffisammentdmatrialiss sont encore sous l'empire des ides et des prjugs del'existence corporelle ; ceux qui, dans leurs communications, tiennent unlangage conforme aux ides dont l'erreur matrielle est dmontre,prouvent par cela mme leur ignorance et leur infriorit. (Paradis, dugr. paradeizos, jardin, verger.)

    PEINES TERNELLES. Les Esprits suprieurs nous enseignent que lebien seul est ternel, parce qu'il est l'essence de Dieu et que le mal auraune fin. Par une consquence de ce principe ils combattent la doctrine del'ternit des peines comme contraire l'ide que Dieu nous donne de sa justice et de sa bont. Mais la lumire ne se fait pour les Esprits qu'enraison de leur lvation ; dans les rangs infrieurs leurs ides sont encoreobscurcies par la matire ; l'avenir pour eux est couvert d'un voile ; ils nevoient que le prsent. Ils sont dans la position d'un homme qui gravit unemontagne ; au fond de la valle la brume et les dtours de la routelimitent sa vue ; il lui faut arriver au sommet pour dcouvrir toutl'horizon, juger du chemin qu'il a fait et de celui qui lui reste faire. Les

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    - 23 -Esprits imparfaits n'apercevant pas le terme de leurs souffrances, croiensouffrir toujours, et cette pense mme est un chtiment pour eux. Sdonc certains Esprits nous parlent de peines ternelles, c'est qu'ils ycroient eux-mmes par suite de leur infriorit.

    PNATES(du lat. penitus, intrieur, qui est dedans ; form de penus,lieu retir, cach). Dieux domestiques des Anciens, ainsi nomms parcqu'on les mettait dans l'endroit le plus retir de la maison. - LARES(dunom de la nymphe Lara, parce qu'on les croyait enfants de cette nympheet de Mercure). C'taient, ainsi que les pnates, des dieux ou gniesdomestiques, avec cette diffrence que les pnatestaient, dans l'origine,les mnesdes anctres dont on gardait les images dans un lieu secret, l'abri de la profanation. Leslares, gnies bienfaisants, protecteurs desfamilles et des maisons, taient regards comme hrditaires, parcequ'une fois attachs une famille ils continuaient en protger lesdescendants. Non seulement chaque famille, chaque maison avait selares particuliers, mais il y en avait aussi pour les villes, les villages, lerues, les difices publics, etc., qui taient placs sous l'invocation de telou tels lares, comme ils le sont chez les chrtiens sous celle de tel ou tesaint patron.

    Les lares et les pnates, dont on peut dire que le culte tait universelquoique sous des noms diffrents, n'taient autres que les Espritsfamiliers dont l'existence nous est rvle aujourd'hui ; mais les Ancien

    en faisaient des dieux auxquels la superstition levait des autels, tandique, pour nous, ce sont simplement des Esprits qui ont anim deshommes comme nous, quelquefois nos parents et nos amis, et qus'attachent nous par sympathie. (Voy.Polythisme.)

    PRISPRIT (de peri, autour, et spiritus, esprit). Enveloppe semi-matrielle de l'Esprit aprs sa sparation d'avec le corps. L'Esprit la puisdans le monde o il se trouve et en change en passant de l'un l'autre elle est plus ou moins subtile ou grossire suivant la nature de chaqueglobe. Le prisprit peut prendre toutes les formes au gr de l'Esprit ordinairement il affecte l'image que celui-ci avait dans sa dernireexistence corporelle.

    Quoique d'une nature thre, la substance du prisprit est susceptiblede certaines modifications qui la rendent perceptible notre vue ; c'est cqui a lieu dans les apparitions. Elle peut mme par son union avec lefluide de certaines personnes devenir temporairement tangible, c'est-dire offrir au toucher la rsistance d'un corps solide, ainsi qu'on le voidans les apparitions strotites ou palpables.

    La nature intime du prisprit n'est pas encore connue ; mais onpourrait supposer que la matire des corps est compose d'une partiesolide et grossire et d'une partie subtile et thre ; que la premire

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    - 24 -seule subit la dcomposition produite par la mort, tandis que la secondepersiste et suit l'esprit. L'Esprit aurait ainsi une double enveloppe ; lamort ne le dpouillerait que de la plus grossire ; la seconde, quiconstitue le prisprit, conserverait l'empreinte et la forme de la premiredont elle est comme l'ombre ; mais sa nature essentiellement vaporeusepermettrait l'esprit de modifier cette forme son gr, de la rendrevisible ou invisible, palpable ou impalpable.

    Le prisprit est l'esprit ce que le prisperme est au germe du fruit.L'amande, dpouille de son enveloppe ligneuse, renferme le germe sousl'enveloppe dlicate du prisperme.

    PNEUMATOGRAPHIE(du gr. pneuma, air, souffle, vent, esprit, etgrapho, j'cris) : criture directe des Esprits sans le secours de la maind'un mdium. (Voy.Psychographie.)

    PNEUMATOPHONIE(de pneuma, et de phon , son ou voix) :communication verbale et directe des Esprits sans le secours des organesde la voix. Son ou voix qu'ils font entendre dans le vague de l'air et quisemble retentir nos oreilles. (Voy.Psychophonie.)

    Remarque. Nous n'employons pas le mot pneumatologie, parce qu'il adj une acception scientifique dtermine, et, en second lieu, parce quece mot serait impropre quand il ne s'agit que de sons vagues nonarticuls.

    POLYTHISME(du gr. polus, plusieurs, etthos, Dieu). Religion qui

    admet plusieurs dieux. Chez les peuples anciens le mot dieu rveillaitl'ide de puissance ; pour eux, toute puissance suprieure au vulgairetait un dieu ; les hommes mme qui avaient fait de grandes chosesdevenaient des dieux pour eux. Les Esprits se manifestant par des effetsqui leur semblaient surnaturels taient leurs yeux autant de divinitsparmi lesquelles il est impossible de ne pas reconnatre nos Esprits detous les degrs, depuis les Esprits frappeurs jusqu'aux Esprits suprieurs.Dans les dieux forme humaine, se transportant travers l'espace,changeant de forme et se rendant visibles ou invisibles volont, onreconnat toutes les proprits du prisprit. Aux passions qu'on leurprtait, nous reconnaissons les Esprits non encore dmatrialiss. Dansles mnes, les lares et les pnates, nous reconnaissons nos Espritsfamiliers, nos gnies tutlaires. La connaissance des manifestationsspirites est donc la source du polythisme ; mais, ds la plus hauteantiquit, les hommes clairs avaient jug ces prtendus dieux leur juste valeur et reconnu en eux les cratures d'un Dieu suprme,souverain matre du monde. Le christianisme, en confirmant la doctrinede l'unit de Dieu et en clairant les hommes par la sublime morale del'vangile, a marqu une re nouvelle dans la marche progressive del'humanit. Cependant comme les Esprits n'ont pas cess de se

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    - 25 -manifester, au lieu de dieux, les hommes en ont fait des gnies et defes.

    POSSD. Selon l'ide attache ce mot, le possd est celui en qui ledmon est venu se loger. Ledmon le possde, signifiele dmon s'est empar de son corps. (Voy. Dmon.) En prenant ledmon, non dans sonacception vulgaire, mais dans le sens de mauvais Esprits, Esprit impurEsprit malfaisant, Esprit imparfait, il s'agirait de savoir si un Esprit dcette nature ou tout autre peut lire domicile dans le corps d'un hommconjointement avec celui qui y est incarn, ou en se substituant lui. Opourrait demander ce que devient, dans ce dernier cas, l'me ainsexpulse. La doctrine spirite dit que l'Esprit uni au corps ne peut en trspar dfinitivement que par la mort ; qu'un autre Esprit ne peut semettre sa place ni s'unir au corps simultanment avec lui ; mais elle daussi qu'un Esprit imparfait peut s'attacher l'Esprit incarn, le matrisedominer sa pense, le contraindre, s'il n'a pas la force de lui rsister, faire telle ou telle chose, agir dans tel ou tel sens ; il l'treint pour ainsdire sous son influence. Ainsi, il n'y a pas possessiondans le sens absoludu mot, il y asubjugation; il ne s'agit point de dloger un mauvaisEsprit, mais, pour nous servir d'une comparaison matrielle, de lui fairlcher prise, ce que l'on peut toujours quand on le veut srieusement mais il y a des gens qui se complaisent dans une dpendance qui flattleurs gots et leurs dsirs.

    La superstition vulgaire attribue la possession du dmon certainesmaladies qui n'ont d'autre cause qu'une altration des organes. Cettecroyance tait trs rpandue chez les Juifs ; pour eux, gurir ces maladiec'tait chasser les dmons. Quelle que soit la cause de la maladie, pourvque la gurison ait lieu, cela n'te rien de la puissance de celui qul'opre. Jsus et ses disciples pouvaient donc dire qu'ils chassaient ledmons pour se servir du langage usuel. En parlant autrement ilsn'auraient pas t compris, et peut-tre mme pas crus. Une chose peutre vraie ou fausse selon le sens qu'on attache aux mots. Les plusgrandes vrits peuvent paratre absurdes quand on ne regarde que laforme.

    PRIRE. La prire est une invocation et, dans certains cas, unevocation par laquelle on appelle soi tel ou tel Esprit. Quand elle esadresse Dieu, il nous envoie ses messagers, les Bons Esprits. La prirne peut dtourner les dcrets de la Providence ; mais par elle les BonEsprits peuvent venir notre aide, soit pour nous donner la force moralqui nous manque, soit pour nous suggrer les penses ncessaires : de lvient le soulagement que l'on prouve quand on a pri avec ferveur. Dl vient aussi le soulagement qu'prouvent les Esprits souffrants quandon prie pour eux ; eux-mmes demandent ces prires sous la forme qu

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    - 26 -leur est la plus familire et qui est le plus en rapport avec les ides qu'ilsont conserves de leur existence corporelle ; mais la raison, d'accord encela avec les Esprits, nous dit que la prire des lvres est une vaineformule quand le coeur n'y a point part.

    PSYCHOGRAPHIE(du gr psuk , papillon, me, etgraph, j'cris) :transmission de la pense des Esprits au moyen de l'criture par lesmains d'un mdium. Dans le mdium crivain la main est l'instrument,mais sonme, ou l'esprit incarn en lui, est l'intermdiaire ou l'interprtede l'Esprit tranger qui se communique ; dans la pneumatographie, c'estl'Esprit tranger lui-mme qui crit sans intermdiaire. (Voy.Pneumatographie.)

    Psychographie immdiateou directe, quand le mdium crit lui-mmeen tenant le crayon comme pour l'criture ordinaire.

    Psychographie mdiateou indirecte, quand le crayon est adapt unobjet quelconque qui sert en quelque sorte d'appendice la main, commeune corbeille, une planchette, etc.

    PSYCHOLOGIE, dissertation sur l'me ; science qui traite de la nature del'me. Ce mot serait au mdium parlant ce que la psychographie est aumdium crivain, c'est--dire la transmission de la pense des Esprits parla voix d'un mdium ; mais comme il a dj une acception consacre etbien dfinie, il ne convient pas de lui en donner une autre. (Voy.Psychophonie.)

    PSYCHOPHONIE(du gr. psuk , me, et phon, son ou voix) :transmission de la pense des Esprits par la voix d'un mdium parlant.PURET ABSOLUE: tat des Esprits du premier ordre ou purs Esprits ;

    ceux qui ont parcouru tous les degrs de l'chelle et qui n'ont plusd'incarnation subir.

    PURGATOIRE(du lat. purgatorium, fait de purgare, purger ; rac. purus,pur, que l'on drive du gr. pyr , pyros, feu, ancien emblme de lapurification), lieu d'expiation temporaire, selon l'glise catholique, pourles mes qui ont encore se purifier de quelques souillures. L'glise nedfinit point d'une manire prcise le lieu o se trouve le Purgatoire ;elle le place partout, dans l'espace, peut-tre ct de nous. Elle nes'explique pas plus clairement sur la nature des peines que l'on y endure ;ce sont des souffrances plus morales que physiques ; il y a cependant dufeu, mais la haute thologie reconnat que ce mot doit tre pris au figuret comme emblme de la purification. L'enseignement des Esprits estbeaucoup plus explicite ce sujet ; ils rejettent, il est vrai, le dogme del'ternit des peines (Voy.Enfer , Peines ternelles), mais ils admettentune expiation temporaire, plus ou moins longue, qui n'est autre, sauf lenom, que le purgatoire. Cette expiation a lieu par les souffrances moralesde l'me l'tat errant ; les Esprits errants sont partout : dans l'espace,

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    - 27 -ct de nous, ainsi que le dit l'glise. L'glise admet au purgatoirecertaines peines physiques ; la doctrine spirite dit que l'Esprit s'pure, s purge de ses impurets dans ses existences corporelles ; les souffranceset les tribulations de la vie sont les expiations et les preuves parlesquelles il s'lve ; d'o il rsulte qu'ici-bas nous sommes en pleinpurgatoire. Ce que la doctrine catholique laisse dans le vague, les Espritle prcisent, le font toucher au doigt et l'il. Les Esprits qui souffrenpeuvent donc dire qu'ils sont au purgatoire, pour se servir de notrelangage. Si, en raison de leur infriorit morale, il ne leur est pas donnde voir le terme de leurs souffrances, ils diront qu'ils sont en Enfer(Voy. Enfer .)

    L'Eglise admet l'efficacit des prires pour les mes du purgatoire ; leEsprits nous disent que par la prire on appelle les bons Esprits qudonnent aux faibles la force morale qui leur manque pour supporter leurpreuves. Les Esprits souffrants peuvent donc demander des prires sanqu'il y ait, en cela, contradiction avec la doctrine spirite ; or, d'aprs ceque nous savons des diffrents degrs des Esprits, nous comprenonsqu'ils peuvent les demander selon la forme qui leur tait familire de leuvivant. (Voy.Prire.)

    L'Eglise n'admet qu'une existence corporelle aprs laquelle le sort del'homme est irrvocablement fix pour l'ternit. Les Esprits nous disenqu'une seule existence dont la dure, souvent abrge par les accidents

    n'est qu'un point dans l'ternit, ne suffit pas l'me pour se purifiecompltement, et que Dieu, dans sa justice, ne condamne point sansrmission celui de qui il n'a souvent pas dpendu d'tre suffisammenclair sur le bien pour le pratiquer ; leur doctrine laisse l'me lafacult d'accomplir dans une srie d'existences ce qu'elle n'a puaccomplir dans une seule : l est la principale diffrence ; mais si l'onscrutait avec soin tous les principes dogmatiques, et si l'on faisaittoujours la part de ce qui doit tre pris au figur, beaucoup decontradictions apparentes disparatraient sans doute.

    PYTHIE, PYTHONISSE, prtresse d'Apollon Pythien, Delphes, ainsinomm du serpent Python qu'Appollon avait tu. La Pythie rendait leoracles, mais comme ils n'taient pas toujours intelligibles, les prtres schargeaient de les interprter selon les circonstances. (Voy.Sibylle.)

    RINCARNATION: retour de l'Esprit la vie corporelle.La rincarnation peut avoir lieu immdiatement aprs la mort, ou apr

    un laps de temps plus ou moins long pendant lequel l'Esprit est errantElle peut avoir lieu sur cette terre ou dans d'autres sphres, mais toujourdans un corps humain, et jamais dans celui d'un animal. La rincarnatioest progressive ou stationnaire ; elle n'est jamais rtrograde. Dans senouvelles existences corporelles l'Esprit peut dchoir comme position

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    - 28 -sociale, mais non comme Esprit ; c'est--dire que de matre il peutdevenir serviteur, de prince artisan, de riche misrable, tout enprogressant toujours en science et en moralit ; ainsi le sclrat peutdevenir homme de bien, mais l'homme de bien ne peut devenir sclrat.

    Les Esprits imparfaits, qui sont encore sous l'influence de la matire,n'ont pas toujours sur la rincarnation des ides compltes ; la maniredont ils l'expliquent se ressent de leur ignorance et des prjugsterrestres, peu prs comme ferait un paysan qui l'on demanderait sic'est la terre ou le soleil qui tourne. Ils n'ont de leurs existencesantrieures qu'un souvenir confus, et l'avenir est pour eux dans le vague.(On sait que le souvenir des existences passes s'lucide mesure quel'Esprit s'pure.) Quelques-uns parlent encore des sphres concentriquesqui entourent la terre et dans lesquelles l'Esprit s'levant graduellementparvient au septime ciel, qui est pour eux l'apoge de la perfection.Mais au milieu mme de la diversit des expressions et de la bizarreriedes figures, une observation attentive fait aisment reconnatre unepense dominante, celle des preuves successives que l'Esprit doit subir,et des divers degrs qu'il doit parcourir pour arriver la perfection et lasuprme flicit. Souvent les choses ne nous paraissent contradictoiresque faute d'en avoir sond le sens intime

    RVES: effet de l'mancipation de l'me pendant le sommeil. Quandles sens sont engourdis, les liens qui unissent le corps et l'me se

    relchent ; celle-ci, devenue plus libre, recouvre en partie ses facultsd'Esprit et entre plus facilement en communication avec les tres dumonde incorporel. Le souvenir qu'elle conserve au rveil de ce qu'elle avu dans d'autres lieux et dans d'autres mondes, ou dans ses existencespasses, constitue le rve proprement dit. Ce souvenir n'tant que partiel,presque toujours incomplet et ml aux souvenirs de la veille, il enrsulte, dans la suite des faits, des solutions de continuit qui en rompentla liaison et produisent ces ensembles bizarres qui paraissent n'avoir pasde sens, peu prs comme serait un rcit dont on aurait tronqu et ldes fragments de lignes ou de phrases.SATAN (de l'hbreuchaitn, adversaire, ennemi de Dieu) : le chef desdmons. Ce mot est synonyme de diable, avec cette diffrence que cedernier mot appartient plus que le premier au langage familier. Ensecond lieu, selon l'ide attache ce mot, Satan est un tre unique : legnie du mal, le rival de Dieu ; diable est un terme plus gnrique quis'applique tous les dmons ; il n'y a qu'un Satan, il y a plusieursdiables. Selon la doctrine spirite, Satan n'est point un tre distinct ; carDieu n'a point de rival qui puisse lutter avec lui de puissance puissance ; c'est la personnification allgorique du mal et de tous lesmauvais Esprits. (Voy. Diable, Dmon.)

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    - 29 -SMATOLOGIE(du gr. sema, semato, signe, et logos, discours) ;

    transmission de la pense des Esprits au moyen de signes, tels que lecoups frapps, le mouvement des objets, etc. (Voy.Typtologie.)

    SRAPHIN. (Voy. Anges.)SIBYLLES(du gr. oliensios, employ pourthos, Dieu, et deloul ,

    conseil ; conseil divin) : prophtesses qui rendaient des oracles et que leAnciens croyaient inspires par la Divinit. En faisant la part ducharlatanisme et du prestige dont les entouraient ceux qui lesexploitaient, on reconnat dans les sibylles et les pythonisses toutes lefacults des somnambules, des extatiques et de certains mdiums.

    SOMNAMBULISME(du lat.somnus, sommeil, etambulare, marcher, sepromener), tat d'mancipation de l'me plus complet que dans le rve(Voy. Rve.)

    Le rve est un somnambulisme imparfait. Dans le somnambulisme llucidit de l'me, c'est--dire la facult de voir, qui est un des attributs dsa nature, est plus dveloppe ; elle voit les choses avec plus deprcision et de nettet ; le corps peut agir sous l'impulsion de la volontde l'me.

    L'oubli absolu au moment du rveil est un des signes caractristiquedu vrai somnambulisme, parce que l'indpendance de l'me et du corpest plus complte que dans le rve.

    SOMNAMBULISME NATUREL: celui qui est spontan et se produit sans

    provocation et sans l'influence d'aucun agent extrieur.SOMNAMBULISME MAGNTIQUEou artificiel, celui qui est provoqupar l'action qu'une personne exerce sur une autre au moyen du fluidemagntique qu'elle dverse sur elle.

    SOMMEIL NATUREL: suspension momentane de la vie de relation ;engourdissement des sens pendant lequel sont interrompues les relationde l'me avec le monde extrieur au moyen des organes.

    SOMMEIL MAGNTIQUE. Le fluide magntique agissant sur le systmenerveux produit chez certaines personnes un effet que l'on a compar asommeil naturel, mais qui en diffre essentiellement sous plusieursrapports. La principale diffrence consiste en ce que, dans cet tat, lapense est entirement libre, que l'individu a une parfaite conscience dlui-mme, et que le corps peut agir comme dans l'tat normal, ce qui tien ce que la cause physiologique du sommeil magntique n'est pas lamme que celle du sommeil naturel ; mais le sommeil naturel est un tatransitoire qui prcde toujours le sommeil magntique ; le passage dl'un l'autre est un vritable rveil de l'me. C'est pourquoi ceux que l'omet pour la premire fois en somnambulisme magntique rpondenpresque toujoursnon cette question : Dormez-vous? Et, en effet,puisqu'ils voient et pensent librement, pour eux ce n'est pas dormir dan

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    - 30 -le sens vulgaire du mot.

    SOMNILOQUIE(du lat. somnus, sommeil, et loqui, parler) ; tatd'mancipation de l'me intermdiaire entre le rve et le somnambulismenaturel. Ceux qui parlent en rvant sontsomniloques.

    SORCIERS (du lat. sors, sortis, sort), s'est dit primitivement desindividus qui sont censs jeter des sorts, et, par extension, de tous ceux qui l'on attribue un pouvoir surnaturel. Les phnomnes tranges qui seproduisent sous l'influence de certains mdiums prouvent que le pouvoirattribu aux sorciers repose sur une ralit, mais dont le charlatanisme aabus comme il abuse de tout. Si dans notre sicle clair il y a encoredes personnes qui attribuent ces phnomnes au dmon, plus forteraison devait-on le croire dans les temps d'ignorance ; il en est rsultque les individus qui possdaient,mme leur insu, quelques-unes desfacults de nos mdiums taient condamns au feu.

    SPHRE, mot par lequel certains esprits dsignent les diffrents degrsde l'chelle spirite. Ils disent que l'on est parvenu dans la cinquime oula sixime sphre, comme d'autres disent dans le cinquime et le siximeciel. Par la manire dont ils s'expriment, on pourrait croire que la terreest un point central entour de sphres concentriques dans lesquelless'accomplissent successivement les diffrents degrs de perfection ; il enest mme qui parlent encore de la sphre du feu, de la sphre des toiles,etc. Comme les plus simples notions astronomiques suffisent pour

    montrer l'absurdit d'une pareille thorie, elle ne peut provenir ou qued'une fausse interprtation des termes, ou d'Esprits trs arrirs encoreimbus des systmes de Ptolme et de Tycho-Brah. Si un homme quevous croyez savant soutient une chose videmment absurde, vous doutezde son savoir ; il doit en tre de mme des Esprits ; c'est par l'expriencequ'on apprend les connatre. Ces expressions sont donc vicieuses,mme prises au figur, parce qu'elles peuvent induire en erreur sur levritable sens dans lequel on doit entendre la progression des Esprits.(Voy. Rincarnation.)

    SPIRITISME: doctrine fonde sur la croyance l'existence des Espritset leur communication avec les hommes.Spirite: ce qui a rapport au spiritisme.Spiritiste: celui qui adopte la doctrine spirite.SPIRITUALISME: croyance l'existence d'une me spirituelle,

    immatrielle qui conserve son individualit aprs la mort, abstractionfaite de la croyance aux Esprits ; c'est l'oppos dumatrialisme. (Voy. Matrialisme, Spiritisme.) Quiconque croit que tout en nous n'est pasmatire estspiritualiste, mais il ne s'ensuit pas pour cela qu'il admette ladoctrine des Esprits. Toutspiritisteest ncessairementspiritualiste, maison peut trespiritualistesans trespiritiste; le matrialiste n'est ni l'un

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    - 31 -ni l'autre. Comme ce sont deux ides essentiellement distinctes, il taincessaire de les distinguer par des mots diffrents pour viter toutequivoque. Pour ceux mmes qui regardent le spiritisme comme une idchimrique, il est encore ncessaire de le dsigner par un mot spcial ; ien faut pour les ides fausses comme pour les ides vraies, afin des'entendre.STROTITE(du gr. stros, solide) : qualit des apparitions quiacquirent les proprits de la matire rsistante et tangible ; se dit paopposition aux apparitions vaporeuses ou thres qui sont impalpablesL'apparition strotite prsentetemporairement la vue et au toucher lesproprits d'un corps vivant.

    SUPERSTITION. Quelque absurde que soit une ide superstitieuse, ellerepose presque toujours sur un fait rel, mais que l'ignorance a dnaturexagr ou faussement interprt. Ce serait une erreur de croire quevulgariser la connaissance des manifestations spirites, c'est propager lesuperstitions. De deux choses l'une : ou ces phnomnes sont unechimre, ou ils sont rels ; dans le premier cas on aurait raison de lecombattre ; mais s'ils existent, ainsi que le dmontre l'exprience, rien nles empchera de se produire. Comme il y aurait purilit s'attaquer des faits positifs, ce qu'il faut combattre, ce ne sont point les faits, maila fausse interprtation que peut leur donner l'ignorance. Sans doutedans les sicles reculs, ils ont t la source d'une foule de superstitions

    comme tous les phnomnes naturels dont la cause tait inconnue ; leprogrs des sciences positives fait peu peu disparatre les unes ; lascience spirite, mieux connue, fera disparatre les autres.

    Les adversaires du spiritisme s'appuient sur le danger que prsentences phnomnes pour la raison. Toutes les causes qui peuvent effrayeles imaginations faibles peuvent produire la folie ; ce qu'il faut, avantout, c'est gurir du mal de la peur ; or le moyen d'y arriver n'est pasd'exagrer le danger, en faisant croire que toutes ces manifestations sonl'uvre du diable. Ceux qui propagent cette croyance en vue dediscrditer la chose, manquent compltement leur but d'abord parcequ'assigner une cause quelconque aux phnomnes spirites, c'est enreconnatre l'existence ; secondement, en voulant persuader que le diablen est le seul agent, on affecte dangereusement le moral de certainsindividus. Comme on n'empchera pas les manifestations de se produiremme chez ceux qui ne voudront pas s'en occuper, ils ne verront partouautour d'eux que des diables et des dmons, jusque dans les effets leplus simples qu'ils prendront pour des manifestations ; il y a bien l dquoi troubler le cerveau. Accrditer cette crainte, c'est propager le mal dla peur, au lieu de le gurir ; l est le vritable danger ; l est lasuperstition.

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    - 32 -SYLPHES, SYLPHIDES. Selon la mythologie du Moyen Age, lessylphes

    taient les gnies de l'air, comme les gnomes taient ceux de la terre etles ondines ceux des eaux. On les reprsentait sous une forme humainesemi-vaporeuse, avec des traits gracieux ; des ailes transparentes taientl'emblme de la rapidit avec laquelle ils parcourent l'espace ; on leurattribuait le pouvoir de se rendre visibles ou invisibles volont ; leurcaractre tait doux et bienveillant. Vous ne vous doutez pas de lamultitude de sylphes lgers que vous avez vos ordres ; continuellementoccups recueillir vos penses, peine vous prononcez un mot qu'ilss'en emparent et le vont rpter tout autour de vous. Leur lgret est sigrande qu'ils parcourent mille pas en une seconde ; ce sont les sylphes deParacelse et de Gabalis. (A. Martin.)

    La croyance aux sylphes a sa source vidente dans les manifestationsspirites. Ce sont des Esprits d'un ordre infrieur, lgers, maisbienveillants.

    TLGRAPHIE HUMAINE: communication distance entre deuxpersonnes vivantes, qui s'voquent rciproquement. Cette vocationprovoque l'mancipation de l'me, ou de l'Esprit incarn qui vient semanifester et peut communiquer sa pense par l'criture ou tout autremoyen. Les Esprits nous disent que la tlgraphie humanisera un jour unmoyen usuel de communication, quand les hommes seront plus moraux,moins gostes et moins attachs aux choses matrielles ; en attendant

    elle n'est le privilge que des mes d'lite.THAUMATURGE(du gr. thauma, thaumatos, merveille, etergon,ouvrage) : faiseur de miracles : saint Grgoire Thaumaturge. Il se ditquelquefois, par drision, de ceux qui, tort ou raison, se flattentd'avoir la puissance de produire des phnomnes en dehors des lois de lanature ; c'est dans ce sens que certaines personnes qualifientSwedenborg de thaumaturge.

    TOUT (le) universel,le grand tout . Selon l'opinion de certainsphilosophes, il y a une me universelle dont chacun de nous possde uneparcelle ; la mort, toutes ces mes particulires retournent la sourcegnrale sans conserver leur individualit, comme les gouttes de pluie seconfondent dans les eaux de l'Ocan. Cette source commune est poureux le grand tout , le tout universel. Cette doctrine serait tout aussidsesprante que le matrialisme, car, sans individualit aprs la mort, ceserait absolument comme si l'on n'existait pas. Le spiritisme est la preuvepatente du contraire. Mais l'ide du grand tout n'implique pasncessairement celle de la fusion des tres en un seul. Un soldat quiretourne son rgiment rentre dans un tout collectif et n'en conserve pasmoins son individualit. Il en est de mme des mes qui rentrent dans lemonde des Esprits qui pour elles est galement un tout collectif : le tout

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    - 33 -universel. C'est dans ce sens que doit tre entendue cette expression danle langage de certains Esprits.

    TRANSMIGRATION. (Voy. Rincarnation, Mtempsycose.)TYPTOLOGIE(du gr. typto, coup, etlogos, discours) : communication

    intelligente des Esprits au moyen de coups frapps.Typtologie par mouvement , lorsque les coups sont frapps par un objetquelconque qui se meut, comme, par exemple, une table qui frappe ave

    ses pieds par un mouvement de bascule.Typtologie intimeou passive, lorsque les coups se font entendre dans

    la substance mme d'un objet compltement immobile.Typtologie alphabtique, lorsque les coups frapps dsignent les

    lettres de l'alphabet dont la runion forme les mots et les phrases. Ellepeut tre produite par les deux moyens ci-dessus.

    La typtologie est un moyen de communication trs imparfait en raisonde sa lenteur qui ne permet pas des dveloppements aussi tendus quceux que l'on peut obtenir par la psychographie ou la psychophonie(Voy. ces mots.)

    VISION. (Voy. Apparition.)VISIONNAIRE: qui croit faussement avoir des visions, des rvlations ;

    au fig. : qui a des ides folles et chimriques. (Acad.) Ce motconviendrait parfaitement pour dsigner les personnes doues de laseconde vue, et qui ont des visions relles, s'il n'tait pas consacr de l

    prendre en mauvaise part. Cependant la ncessit d'un mot spcial poudsigner ces personnes est vidente. (Voy.Voyant .)VOYANT, VOYANTE: celui ou celle qui est dou de la seconde vue.

    Quelques personnes dsignent sous ce nom les somnambulesmagntiques pour en mieux caractriser la lucidit. Ce mot, dans cettedernire acception, ne vaut gure mieux que celui d'invisibledonn auxEsprits ; il a l'inconvnient de n'tre point spcial l'tatsomnambulique. Quand on a un terme pour rendre une ide, il estsuperflu d'en crer un autre. Il faut se garder surtout de dtourner lemots de l'acception consacre.VUE (seconde) : effet de l'mancipation de l'me qui se manifeste l'tat de veille ; facult de voir les choses absentes comme si elles taienprsentes. Ceux qui en sont dous ne voient pas par les yeux, mais pal'me qui peroit l'image des objets partout o elle se transporte, ecomme par une sorte de mirage. Cette facult n'est point permanente certaines personnes la possdent leur insu ; elle leur semble un effenaturel, et produit ce qu'on appelle des visions.

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    - 34 -

    TABLEAU SYNOPTIQUEDE LA NOMENCLATURE SPIRITE SPCIALE

    (Voyez l'explication et la dfinition de chacun de ces mots dans leVocabulaire spirite).

    DOCTRINESpiritisme.Spiritiste.Spirite.Spiritualisme.Spiritualiste.

    ESPRITS Nature intime des Esprits

    Esprit lmentaire.Prisprit.Etats des Esprits

    Incarnation.Erraticit.Puret absolue.chelle spirite, ou diffrents ordres d'Esprits

    1 ordre 1clas. Purs Esprits.

    2- Esprits suprieurs.2 ordre 3- Esprits sages.Bons 4- Esprits savants.Esprits. 5- Esprits bienveillants.

    6- Esprits neutres.3 ordre 7- Esprits faux savants.Esprits 8- Esprits lgers.imparfaits 9- Esprits impurs.

    MANCIPATION DE L'AMEou de l'Esprit incarn

    Rve.Somniloquie.Somnambulisme naturel.Somnambulisme artificiel ou magntique.Extase.Vision ou seconde vue.

    MANIFESTATIONS SPIRITESOccultes.Patentes.Physiques.Intelligentes.Apparentes. Vaporeuses ou thres

    Tangibles ou strotitesSpontanes.Provoques.

    COMMUNICATIONSCommunication frivole.Communication grossire.Communication srieuse.Communication instructive.

    Modes de communicationSmatologie.Typtologie Par mouvement.

    Intime.Alphabtique.

    Psychographie DirecteIndirecte.Pneumatographie.Pneumatophonie.Psychophonie.Tlgraphie humaine.

    MDIUMSou Agents des manifestations

    Mdiums Naturels.Facultatifs.

    Mdiums - moteurs. influences - typteurs.physiques - apparitions.

    - crivains ou psychographes.- pneumatographes.- dessinateurs.

    Mdiums - musiciens. influences - parlants.morales - voyants.

    - formateurs.- inspirs.- pressentiments.- sensitifs ou impressibles.

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  • 8/4/2019 Ak Instructions

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    CHAPITRE PREMIER-

    CHELLE SPIRITE.De tous les principes fondamentaux de la doctrine spirite, un des plu

    importants est sans contredit celui qui tablit les diffrents ordresd'Esprits. Au dbut des manifestations on s'est figur qu'un tre, par celmme qu'il est Esprit, devait avoir la science infuse et la suprmesagesse, et bien des gens se sont crus en possession d'un moyeninfaillible de divination ; cette erreur a donn lieu bien des mcomptesL'exprience a bientt fait connatre que le monde invisible est loin dene renfermer que des Esprits suprieurs ; eux-mmes nous apprennen

    qu'ils ne sont gaux ni en savoir ni en moralit, et que leur lvationdpend du degr de perfection auquel ils sont parvenus ; ils ont trac lecaractres distinctifs de ces diffrents degrs qui constituent ce que nouappelons l'Echelle spirite. Ds lors, la diversit et les contradictions deleur langage furent expliques, et l'on comprit que, parmi les Espritcomme parmi les hommes, pour savoir une chose, il ne faut pass'adresser au premier venu.

    Cette chelle nous donne ainsi la clef d'une foule de phnomnes ed'anomalies apparentes dont il serait difficile, sinon impossible, de srendre compte sans cela. Elle nous intresse en outre personnellementpuisque nous appartenons par notre me au monde spirite dans lequenous rentrons en quittant la vie corporelle, et qu'elle nous montre ainsi lroute suivr