intérêt de la congélation au stade de blastocyste
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Intérêt de la congélation au stade de blastocyste :évaluation rétrospective de la pratique de congélation au
CHU de GrenobleHélène Lheureux
To cite this version:Hélène Lheureux. Intérêt de la congélation au stade de blastocyste : évaluation rétrospective de lapratique de congélation au CHU de Grenoble. Sciences pharmaceutiques. 2010. �dumas-01064300�
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D 1111111f1~~ fü((l)\I~ ~I~~-- ~gJRIER ,,. SCIENCES. TECHNOLOGIE.SANTÉ FACULTÉ DE MÉDECINE- PHARMACIE DE GRENOBLE
Année: 2010
INTÉRÊT DE LA CONGÉLATION AU ST ADE DE BLASTOCYSTE
ÉVALUATION RÉTROSPECTIVE DE LA PRATIQUE DE CONGÉLATION AU CHU DE GRENOBLE
MÉMOIRE
DU DIPLÔME D'ÉTUDES SPÉCIALISÉES DE BIOLOGIE MÉDICALE
Conformément aux dispositions du décret n°2003-76 du 23 janvier 2003, tient lieu de
THÈSE
en vue de l'obtention du diplôme d'État de docteur en pharmacie
présenté à la Faculté de Pharmacie de Grenoble
et soutenu publiquement le 16 décembre 2010
Par
Hélène LHEUREUX
Née le 13 juillet 1981 à Bergues
Devant le jury composé de :
Président du jury Monsieur le Professeur FAURE P.
Membres Madame le Docteur BERGUES U.
Madame le Docteur THOMAS CADI C.
Monsieur le Docteur COUTTON C.
UNIVERSITE JOSEPH FOURIER
SCIENCES.TECH 'OLOGIE.SANTÉ FACULTÉ DE MÉDECINE- PHARMACIE DE GRENOBLE
Année: 2010
INTÉRÊT DE LA CONGÉLATION AU STADE DE BLASTOCYSTE
ÉVALUATION RÉTROSPECTIVE DE LA PRATIQUE DE CONGÉLATION AU CHU DE GRENOBLE
MÉMOIRE
DU DIPLÔME D'ÉTUDES SPÉCIALISÉES DE BIOLOGIE MÉDICALE
Conformément aux dispositions du décret n°2003-76 du 23 janvier 2003, tient lieu de
THÈSE
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BOVMENDJEL
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DECO UT
DROUET
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SCIENCES.TECHNOLOGIE.SANTÉ
UNIVERSITE JOSEPH FOURIER FACULTE DE PHARMACIE DE GRENOBLE
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2
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RIEU Isabelle Qualitologie (Praticien Attaché - CHU)
TROUILLER Patrice Santé Publique (Praticien Hospitalier - CHU)
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GAU CHARD PietTe Alexis Chimie (D.P.M.)
CHU : Centre Hospitalier Universitaire DPM : Département de Pharmacochimie Moléculaire HP2 : Hypoxie Physiopathologie Respiratoire et Cardiovasculaire IAB : Institut Albert Bonniot LBF A : Laboratoire de Bioénergétique Fondamentale et Appliquée LClB : Laboratoire de Chimie Inorganique et Biologie LR : Laboratoire des Radio pharmaceutiques P AST : Professeur Associé à Temps Partiel PRAG : Professeur Agrégé UVHCI: Unit of Virus Host Cell Interactions
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4
ENSEIGNANTS ANGLAIS (n=3)
COLLE Pierre Emmanuel Maître de Conférences
PITE Andrée Professeur Certifié
GOUBIER Laurence Professeur Certifié
ATER (n=S)
ATER ELAZZOUZI Samira Pharmacie Galénique
ATER SHEIKH HASSAN Amhed Pharmacie Galénique
ATER MAS Marie Anglais Master ISM
ATER ROSSI Caroline Anglais Master ISM
ATER SAPIN Emilie Physiologie Pharmacologie
ATER : Attachés Temporaires d'Enseignement et de Recherches CHU : Centre Hospitalier Universitaire CIB : Centre d'innovation en Biologie DPM : Département de Phannacochimie Moléculaire HP2 : Hypoxie Physiopathologie Respiratoire et Cardiovasculaire IAB: Institut Albert Bonniot, Centre de Recherche« Oncogenèse et Ontogenèse» IBS : Institut de Biologie Structurale LAPM : Laboratoire Adaptation et Pathogenese des Microorganismes LBF A : Laboratoire de Bioénergétique Fondamentale et Appliquée LCBM : Laboratoire Chimie et Biologie des Métaux LCIB : Laboratoire de Chimie Inorganique et Biologie LECA : Laboratoire d'Ecologie Alpine TIMC-IMAG : Laboratoire Technique de l'imagerie, de la Modélisation et de Cognition UVHCI: Unit of Virus Host Cell Interactions
Mise à jour le 03/09/2009 DOMAINE DE LA MERCI - 38706 LA TRONCl-IE CEDEX-FRANCE- TELEPHONE+33 (0)4 76 63 71 OO-FAX +33 (0)4 76 53 71 70
5
<J?..§merciements
Jl :Monsieur [e Professeur Patrice Paure,
'Vous me faites ['fionneur et {e p(aisir de juger ce travai{ et de présider cette tlièse. rfrouvez ici Ce:tpression de
mon p{us profond respect et de ma reconnaissance.
Jl :Madame {e CJJocteur V{rifi.! Œergues,
Je vous remercie pour (a confiance que vous m'avez accordée et de totljours m'avoir accuei{Ci.e à Gras ouverts
dans votre service. J'espère que ce travai{ sera à (a liauteur de vos espérances. Soyez assurée de ma gratitude
et de mon dévouement.
Jl :Madame {e CJJocteur C(aire <Tliomas Cadi,
rfu me fais grand p(aisir de participer à ce jury de tlièse, en ta quaUté de médecin mais aussi d'amie. :Merci
pour tes conseils dans [' é(a6oration et (a rédaction de ce travaiC.
Jl :Monsieur {e ©acteur Cliar{es Coutton,
:Merci à toi d'avoir spontanément accepté de participer à ce jury de tlièse. :Ne compte pas sur moi pour
t'appe{er 'maitre'.
Jl Carollne pour ta genti{{esse, ta compétence et ta disponi6iUté qui m'a donné goût à (a 6iofogie de (a
reproduction.
Jl :Madame Jfenne6icq pour (a ricliesse de votre enseignement et à craudine pour votre sympatliie.
Jl toute ['équipe de ŒCJJ<J{ de Çreno6{e : rfartine, :Mag, :MC, So et Prançoise (mes futures 6e{{es-mères), Jfono
(pour ton pep's), Œernadette (pour tes gâteawc au citron et ta genti{{esse), Pierre et JŒ (pour {eur
testostérone), Lynda et P.mille (pour compenser (a testostérone des fivistes) pour votre 6onne liumeur, votre
patience et {es potins au café.
Jl toute C'équipe de médecine de (a procréation pour tout ce que vous m'avez apporté. :Merci pour nos
fa6u{euses escapades au 6foc.
6
}l maman pour tous [es sacrifices que tu as faits pour nous, pour nous avoir enseigné ta pfii[osopliie de [a
vie. Je pense sans me tromper dire que tu es [a mei[[eure môman au monde. I[ ne te reste p[us qu'à te frotter
[es mains «une 6onne cliose de faite, on va 6ien dormir ce soir! ».
:Nico, j'attends avec impatience de te voir en ro6e en deliors du carnaval
Jl Jl_ntoine, <Dé6o, :Marceau, [es mouettes et [e peignoir de 6ain.
Jl mafamiffe .. .
Jl mes amis .. .
7
TABLES DES MATIÈRES
ABRÉVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
INTRODUCTION
1 GENERALITES SUR LA FECONDATION IN VITRO
1.1 FECONDATION ET DEVEWPPEMENT DE L'EMBRYON PREIMPLANTATOIRE (FIGURE 2)
1.1.1 Statut morphologique des zygotes : 1er jour (Jl)
1.1.2 Développement embryonnaire précoce : 2e et 3e jour (J2-J3)
1.1.3 Développement jusqu'au stade de blastocyste
1.1.4 Activation du génome embryonnaire
1.1.5 Développement des milieux de culture de blastocystes
1.2 TRANSFERT EMBRYONNAIRE
1.3 CONGELATION EMBRYONNAIRE
1.3.1 Congélation lente
1.3.2 Vitrification
~ REVUE DE LA LITTERATURE
2.1 INTERET DE LA CULTURE PROLONGEE
2.1.1 Sélection des embryons
2.1.2 Condition d'implantation plus proche de la physiologie
2.1.3 Diminution du taux de grossesse multiple
2.2 INCONVENIENTS DE LA CULTURE PROLONGEE
2.2.1 Annulations de transfert et/ou de congélation
2.2.2 Augmentation de la fréquence des gémellités monozygotiques
2.2.3 Déséquilibre du sex-ratio
2.3 COMPARAISON DES RESULTATS APRES TRANSFERT« FRAIS» (STADE CLIVE VERSUS STADE
BLASTOCYSTE)
2.4 INTERET DE LA CONGELATION APRES CULTURE PROLONGEE
6
10
11
12
13
13 13
14
14
15
17
19 19 20
21
22
22 22
23
24
25 25
25
26
26 28
8
PUBLICATION
INTRODUCTION
MATÉRIELS ET MÉTHODES
1. Généralités sur la pratique du centre
2. Recueil de données
3. Caractéristiques des couples inclus
4. Analyses statistiques
RÉSULTATS
Évolution de la proportion des congélations embryonnaires au stade de blastocyste
Première partie: Analyse des données des transferts d'embryon(s) congelé(s)
1. Évolution annuelle du nombre de TEC
2. Annulations de transfert
3. Taux de survie embryonnaire après décongélation
4. Grossesses et issues de grossesses après TEC
5. Nombre d'embryon(s) transféré(s) par TEC
6. Taux d'implantation embryonnaire après TEC
7. Taux de grossesses multiples et taux de fausses couches après TEC
8. Analyses des résultats
Deuxième partie : Résultats des taux cumulés de grossesses
DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
29
30
30
31
33
35
36 36
37
37
39
39
40
42
42
43
44
45
47
9
29
53
55
ABRÉVIATIONS
- ABM : Agence de la Biomédecine
- AMP : Assistance Médicale à la Procréation
- ARNm : Acide RiboNucléique messager
- CHU: Centre Hospitalo-Universitaire
- FDA: Food and Drug Administration
- FIV: Fécondation In Vitro
- FSH : Follicle Stimulating Hormone
- GnRH : Gonadotropin Releasing Hormone
hCG : human Chorionic Gonadotropin
- HSO : Syndrome d'Hyperstimulation Ovarienne
- ICSI : IntraCytoplasmic Sperm Injection
- LH : Luteinizing Hormone
- MCI: Masse Cellulaire Interne
- PN : Pronoyau
- TEC : Transfert d'Embryon(s) Congelé(s)
10
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Tableau I: Milieux séquentiels commercialisés pour la culture embryonnaire préimplantatoire --------------------18
Tableau Il: Milieux globaux commercialisés pour la culture embryonnaire préimplantatoire -----------------------18
Tableau Ill: Sex-ratio des enfants issus d'un transfert de blastocyste ou d'embryon clivé à 13 ----------------------26
Tableau IV: Résultats des études randomisées prospectives incluant des patientes de bon pronostic-------------27
Tableau V: Résultats des études randomisées prospectives incluant des patientes peu sélectionnées------------ 27
Tableau VI: Résultats des études randomisées prospectives incluant des patientes de mauvais pronostic------- 28
Tableau VII : Comparaison de l'âge des patients et du rang de la tentative---------------------------------------------- 38
Tableau VIII: Comparaison des caractéristiques des tentatives de FIV---------------------------------------------------- 38
Tableau IX: Taux de survie embryonnaire après décongélation ------------------------------------------------------------ 39
Tableau X: Taux de grossesses et taux d'accouchements par TEC---------------------------------------------------------- 41
Tableau XI: Nombre moyen d'embryon transféré par TEC-------------------------------------------------------------------42 Tableau XII: Taux d'implantation embryonnaire après TEC------------------------------------------------------------------42 Tableau XIII: Taux de grossesses gémellaires et taux d'accouchements multiples après TEC. ----------------------- 43
Tableau XIV: Taux de fausses couches après TEC ------------------------------------------------------------------------------ 43
Tableau XV: Influence du jour de congélation du blastocyste sur les taux de grossesses et les taux
d'implantation après TEC ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 44
Tableau XVI: Influence du nombre d'embryons transférés sur les taux de grossesses cliniques et sur les taux de
grossesses mu I ti p I es après TE C ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 44
Tableau XVII : Comparaison de l'âge des patients et du rang de la tentative-------------------------------------------- 45
Tableau XVIII: Comparaison des caractéristiques des tentatives de F/V -------------------------------------------------- 46
Tableau XIX: Résultats cumulés des transferts <<frais » + TEC--------------------------------------------------------------- 46
Figure 1 : Représentation schématique d'un blastocyste expansé----------------------------------------------------------15
Figure 2 : Aspect morphologique de l'embryon préimplantatoire-----------------------------------------------------------16
Figure 3 : Trajet physiologique de l'embryon dans les voies génitales féminines---------------------------------------- 24
Figure 4 : Évolution annuelle du nombre de cycles de congélation embryonnaire-------------------------------------- 36
Figure 5: Évolution annuelle du nombre de TEC-------------------------------------------------------------------------------- 37
Figure 6: Évolution annuelle du nombre d'annulations de transfert embryonnaire après décongélation---------39
Figure 7: Évolution du nombre de grossesses cliniques. ---------------------------------------------------------------------- 40
Figure 8: Évolution du nombre d'accouchements------------------------------------------------------------------------------ 40
Figure 9 : Évolution du nombre moyen d'embryon transféré par TEC------------------------------------------------------ 42
11
INTRODUCTION
Depuis la première naissance de Louise Brown, en 1978, la Fécondation In Vitro
(FIV) a permis à de nombreux couples infertiles d'obtenir une grossesse et d'avoir un enfant
en bonne santé.
Dans le but d'une amélioration constante des résultats, les pratiques et techniques
évoluent constamment. Parmi les techniques particulières appliquées aux FIV, nous nous
sommes intéressés à la culture prolongée qui consiste à prolonger de 3 jours en moyenne la
culture embryonnaire, pour identifier les embryons capables de se développer in vitro
jusqu'au stade de blastocyste. Actuellement, le transfert d'embryon au stade de blastocyste
n'est pas une pratique proposée aux couples de façon systématique dans tous les centres
d' Assistance Médicale à la Procréation (AMP) en France et ne représente que 11,6% de
l'ensemble des tentatives de FIV [1].
Le centre d'AMP de Grenoble a décidé de développer la culture prolongée fin 2005.
Le transfert intra-utérin de blastocystes est réalisé avec des embryons frais ou après
congélation. Dans cette étude rétrospective, nous avons voulu évaluer tout particulièrement la
pratique de congélation embryonnaire au stade blastocyste. Les résultats de cette étude seront
présentés après une partie de rappels présentant des généralités sur la FIV et une analyse de la
littérature sur l'état des lieux de la pratique de la culture prolongée.
12
1 Généralités sur la Fécondation In Vitro
La fécondation in vitro (FIV) est une technique de procréation médicalement assistée
qui permet la naissance d'environ 2% des nouveau-nés en France. Cette méthode consiste à
mettre en contact des gamètes hors de l'appareil génital féminin dans le but d'obtenir des
embryons et de permettre leur développement préimplantatoire en culture in vitro.
Au préalable, la stimulation ovarienne par des hormones hypophysaires : FSH
(Follicle Stimulating Hormone)± LH (Luteinizing Hormone), va permettre le développement
de plusieurs follicules. Le suivi de la croissance folliculaire par des dosages hormonaux
(œstradiol E2) et par échographie permettra d'estimer la date favorable au déclenchement de
l'ovulation par une injection d'hCG (human Chorionic Gonadotropin). La ponction de ces
follicules est réalisée sous anesthésie générale ou locale 36 heures après l'injection, c'est-à-
dire juste avant l'ovulation. Le jour du recueil, les ovocytes prélevés sont mis en contact avec
les spermatozoïdes. Les gamètes masculins ou spermatozoïdes ayant été obtenus par
masturbation ou ponction chirurgicale épipidymo-testiculaire.
1.1 Fécondation et développement de l'embryon préimplantatoire (figure 2)
Il existe deux techniques de FIV pour la mise en contact des gamètes : la fécondation
conventionnelle où les spermatozoïdes sont mis en contact avec l'ovocyte dans un milieu de
culture, le spermatozoïde pénétrant dans l'ovocyte comme dans une fécondation
physiologique, et la fécondation par micro-injection intracytoplasmique d'un spermatozoïde
(ICSI) où le spermatozoïde est injecté directement à l'intérieur du cytoplasme de l'ovocyte.
Suite à la fécondation, les embryons mis en culture dans des milieux appropriés sont
observés quotidiennement.
1.1.1 Statut morphologique des zygotes : 1er jour (Jl)
Les embryons sont en culture dans un milieu de culture adapté (dans notre laboratoire :
Origio ISMl ™) à 3 7°C dans une atmosphère à 5% de C02. Après 16 à 20 heures, la
fécondation est confirmée par la présence de 2 pronoyaux (PN). L'assemblage, la croissance
et la fusion mutuelle de précurseurs nucléolaires constituent la phase précoce de nucléogenèse
selon une représentation morphologique et chronologique établie pour les zygotes humains.
13
1.1.2 Développement embryonnaire précoce : 2e et 3e jour (J2-J3)
A partir du 2e jour les embryons sont observés et cotés selon leur morphologie
(nombre, taille et régularité des cellules ou blastomères, présence ou non de fragments avec
quantification). Les deux premières cellules ou blastomères apparaissent après une première
division mitotique 25 à 27 heures après la fécondation. La segmentation permettra la
formation d'un nombre croissant de blastomères à l'intérieur de la zone pellucide, sans
augmentation globale du volume de l'embryon. Pour un développement embryonnaire
optimal associé à des chances maximales d'implantation sont observés 4 blastomères à J2 et 8
blastomères à J3, et peu ou pas de fragments [2].
1.1.3 Développement jusqu'au stade de blastocyste
Après le troisième jour, les embryons sont placés dans un autre milieu adapté à la
culture prolongée (Origio ISM2™), la culture peut alors être continuée jusqu'au cinquième ou
sixième jour de développement. On observe le développement embryonnaire jusqu'au stade
de blastocyste, étape précédant l'éclosion de l'embryon en dehors de la zone pellucide
permettant son implantation dans la muqueuse utérine.
Au 4ème jour de développement (J4), un nombre de blastomères compris entre 16 et 32
vont fusionner, on parle alors d'embryon compacté ou morula. Les blastomères périphériques
de la morula vont adhérer progressivement les uns aux autres par leur face latérale grâce à des
gap-junctions tandis que les autres blastomères centraux restent en contact par toute leur
surface. Lorsque la compaction est établie, l'eau pénètre à l'intérieur de la morula pour former
des espaces intercellulaires qui fusionnent pour former une cavité unique : le blastocœle.
Le blastocœle augmente progressivement de taille et au 5e jour (J5), l'embryon est
appelé blastocyste. A ce stade les blastomères centraux constituent la masse cellulaire interne
(MCI), cellules n'ayant pas de contact avec l'extérieur, à l'origine de l'embryon proprement-
dit. Les blastomères périphériques constituent le trophectoderme, s'aplatissent et forment la
paroi du blastocyste à l'origine de la constitution des annexes embryonnaires. Le blastocyste,
subit une phase d'expansion jusqu'au stade de blastocyste expansé, étape ultime in vitro avant
l'éclosion in utéro et l'implantation.
14
trophectode:rme
zone pellucide
masse cellulaire interne {bouton embryonnaire)
Figure 1 : Représentation schématique d'un blastocyste expansé
Des critères morphologiques incluant la taille de la cavité, la densité et la continuité de
l'assise cellulaire trophoblastique, la densité et la cohésion du bouton embryonnaire, ont été
reliés avec le potentiel implantatoire du blastocyste [3].
1.1.4 Activation du génome embryonnaire
Lors des premières phases de divisions mitotiques embryonnaires, les ARNm et les
protéines nécessaires aux mitoses proviennent essentiellement des réserves accumulées par
l'ovocyte au cours de la folliculogénèse. Dans l'espèce humaine, le début de production
d 'ARN m propre à l'embryon (c'est-à-dire le début de la transcription de son génome) est
soumis à une phase d'activation du génome embryonnaire qui se situe vers le troisième jour
du développement [ 4]. On parle d ' activation génomique majeure car certains gènes
embryonnaires seraient probablement transcrits avant le troisième jour du développement [5-
6].
15
Fécondation conventionnelle Fécondation avec micrninjection (ICSI) Culture ISM1
Jl J6
J2 J5
Culture ISM2
J3 J4
Figure 2 : Aspect morphologique de l'embryon préimplantatoire : JI. Aspect typique de zygote avec apposition des pronucléi et alignement des précurseurs nucléolaires. J2. Embryon avec quatre blastomères de taille identique, comportant chacun un noyau unique en interphase, sans exsudat cytoplasmique. J3. Embryon avec huit blastomères. J4. Morula compactée. JS. Blastocyste expansé avec masse cellulaire interne dense et assise de cellules trophoblastiques jointives. J6. Blastocyste après éclosion.
16
1.1.5 Développement des milieux de culture de blastocystes
Différents milieux ont été et sont utilisés pour permettre le développement
embryonnaire jusqu'au stade de blastocyste.
Utilisation des co-cultures
Depuis le début des années 90, différents supports cellulaires ont été utilisés en
embryologie humaine : des tapis cellulaires d'origine génitale (cellules du cumulus, de la
granulosa, de l'oviducte, de l'utérus) mais aussi d'origine extra-génitale : la lignée VERO,
lignée cellulaire établie à partir de cellules épithéliales de reins de singe [7]. La co-culture a
permis une meilleure connaissance de la physiologie du blastocyste et a apporté des
informations concernant le rôle des cellules nourricières dans la prévention de la formation
des radicaux libres, la détoxification et la libération des facteurs de croissance.
Utilisation des milieux séquentiels
L'aspect contraignant des co-cultures, ainsi que les exigences de sécurité
microbiologique ont conduit au développement de milieux séquentiels actuellement utilisés
(Tableau I). Ces milieux proposés par les industriels visent à suivre l'évolution métabolique
de l'embryon par une composition biochimique dynamique afin de reproduire le mieux
possible les conditions physiologiques du développement embryonnaire rencontrées dans les
trompes puis dans l'utérus. L'activation du génome embryonnaire étant l'étape clé, on expose
successivement les embryons à deux milieux de culture différents : un premier milieu de JO à
J2 contenant de faibles concentrations de glucose et d'un ou plusieurs acides aminés, puis un
deuxième milieu contenant des concentrations plus élevées de glucose et d'une plus large
gamme d'acides aminés, à J3 pour favoriser la compaction de l'embryon et l'obtention du
blastocyste [8]. Le premier milieu biséquentiel G 1/02 a été développé en 1998 par Gardner
[9]. Avec l'émergence de ces nouveaux milieux, la culture prolongée a pris un essor
considérable.
Selon les milieux et les conditions d'utilisation, le taux d'obtention des embryons
jusqu'au stade de blastocyste s'échelonne largement dans la littérature entre 15% et 65% [9-
1 O].
17
Company
Cook IVF
CooperSurgical
FertiPro N.V.
In Vitro Care lue.
Irvine Scientific
Origio
Vitrolife
Sequential media
Sydney IVF cleavage medium/Sydney IVF blastocyst medium
Quinn's Advantage cleavage medium/Quinn's Advantage blastocyst medium
FERTICULT/FERTICULT G3
IVC-ONE/IVC-TWO
ECM/MultiBlast Medium
EmbryoAssist/BlastAssist et ISMl ISM2
G-1 v5 PLUS/G-2 v5PLUS
Tableau 1 : Milieux séquentiels commercialisés pour la culture embryonnaire préimplantatoire
Emergence des milieux globaux
Le concept séquentiel a été remis en cause par certains et sont apparus des milieux dits
globaux (Tableau II) permettant une culture avec le même milieu pendant 5 jours.
Plusieurs études suggèrent que l'utilisation d'un milieu global permettrait d'obtenir des taux
de développement jusqu'au stade blastocyste équivalents par rapport aux milieux séquentiels
[11].
Company
IVFonline
Medium
Global
Tableau II : Milieux globaux commercialisés pour la culture embryonnaire préimplantatoire
Regain d'intérêt pour la co-culture: Protocole Endocell®
Par principe de précaution sanitaire, la Food and Drug Administration (FDA) et
l' Agence de la Biomédecine (ABM) n'autorisent plus la co-culture qu'avec des lignées
cellulaires autologues. Un nouveau procédé, Endocell®, constitue ainsi la première offre
industrialisée de support de co-culture embryon-endomètre. Endocell® est un tapis de culture
de cellules provenant de l'endomètre de la femme préalablement biopsiées dans l'utérus par le
gynécologue. Chaque Endocell® est spécifiquement produit pour une seule femme. Ce
procédé permettrait un meilleur développement embryonnaire et de meilleurs taux
d'implantation et de grossesse [12].
18
1.2 Transfert embryonnaire
Le transfert embryonnaire possible du stade de zygote au stade de blastocyste consiste
à déposer le(s) embryon(s) dans la cavité utérine à l'aide d'un cathéter. Il est souvent réalisé
sous contrôle échographique. Dans notre centre, le transfert in utero des embryons « frais »
est soit effectué au stade clivé à J2 ou J3 (cas le plus fréquent), soit à un stade de
développement plus avancé, à J5 ou J6.
Les embryons évolutifs restant disponibles après le transfert «frais» sont appelés
embryons surnuméraires, et si leur évolution est satisfaisante, sont congelés (le plus souvent
au stade blastocyste).
Les embryons décongelés pourront être transférés lors d'un cycle ultérieur s'ils
résistent au processus de congélation/ décongélation, on parle alors de transfert d'embryon(s)
congelé(s) (TEC).
1.3 Congélation embryonnaire
Dans le cadre de l' AMP, la loi permet au couple de consentir à ce que soit tentée la
fécondation d'un nombre d'ovocytes pouvant rendre nécessaire la conservation d'embryons
dans l'intention de réaliser ultérieurement leur projet parental (article L. 2141-3 du code de la
santé publique), c'est-à-dire en vue d'une nouvelle tentative de transfert en cas d'échec ou
d'une autre maternité ultérieure. Également et de façon plus anecdotique, la congélation de
toute la cohorte embryonnaire permet de différer un transfert potentiellement dangereux chez
des femmes hyperstimulées. Le syndrome d'hyperstimulation ovarienne (HSO) est la
complication iatrogène la plus fréquemment rencontrée en FIV (1-5%), correspondant à une
réponse ovarienne importante à la stimulation, dont l'ampleur est imprévisible. Il se manifeste
par la présence d'ovaires de taille très augmentée et par une rétention hydrique parfois
importante. Il s'observe dans la deuxième phase d'un cycle stimulé (phase lutéale) et peut être
aggravé par un début de grossesse [13-14].
19
La congélation embryonna:ire est utilisée maintenant depuis plus d'une vingtaine
d'années [15]. Elle est possible à tous les stades du développement préimplantato:ire. La
première grossesse issue du transfert d'un embryon clivé congelé a été rapportée en 1983 [16]
et en 1984 est survenue la première naissance après TEC d'un blastocyste [17].
La qualité de l'embryon est un élément essentiel dans la réussite de la congélation. On
admet que les embryons présentant un haut degré de fragmentation, un clivage trop lent, ou un
arrêt de développement doivent être écartés du stockage car ces embryons présenteraient un
faible taux de survie et d'implantation après décongélation.
Deux techniques de congélation embryonna:ire sont décrites : la congélation lente et la
vitrification.
1.3.l Congélation lente
La congélation des embryons réalisée selon un protocole de congélation lente est la
technique utilisée actuellement dans les centres d' AMP français. Elle nécessite de plonger
l'embryon dans des bains successifs contenant les cryoprotecteurs à des concentrations
croissantes : dans notre centre, propanediol et sucrose pour un embryon clivé (Embryo
Freezing Pack®) ou glycérol et sucrose pour un blastocyste (BlastFreeze®) [18]. Une faible
quantité de milieu contenant l'embryon est ensuite montée dans une paillette.
La congélation proprement dite est réalisée dans un appareil de congélation
automatique. La cinétique de baisse en température comprend trois phases successives de
refroidissement. La deuxième phase (-0,3 °C/min) est la plus délicate et correspond à la phase
de formation de cristaux ; elle débute à -7°C et s'achève entre -30° et -40°C. Un seeding est
réalisé à -7°C (induction de la cristallisation par apposition sur les paillettes d'une barre
métallique préalablement refroidie dans l'azote liquide, limitant la variation de température au
moment de la surfusion).
Les protocoles ne diffèrent pas pour la congélation des embryons clivés et des
blastocystes, si ce n'est par la durée totale de congélation (lh45 et 2hl0 respectivement). A la
fin du cycle, lorsque la température atteint -150°C, les paillettes sont plongées dans l'azote
liquide et stockées à -l 96°C.
20
En ce qui concerne la technique de décongélation, c'est une méthode de décongélation
rapide. Les paillettes sont sorties de l'azote liquide, laissées à température ambiante pendant
une minute puis passées quelques secondes au bain-marie à 30°C. Enfin, les embryons sont
rincés successivement dans des bains de concentrations décroissantes en cryoprotecteurs
(Origio : Embryo Thawing Pack® et BlastThaw®).
Le taux de survie embryonnaire après décongélation est variable en fonction des
études. En ce qui concerne le blastocyste, il varie de 65% à 95% [19-20].
Le potentiel d'implantation des embryons congelés - décongelés varie considérablement en
fonction des centres, mais les études s'accordent sur le fait qu'il est plus faible qu'après un
transfert d'embryon« frais». Pour les blastocystes, il varie de 11 % à 43% [19-22], soit 2 à 3
fois moins qu'après transfert de blastocyste« frais» (32% à 44%) [23-25].
1.3.2 Vitrification
La législation française autorise depuis septembre 2010 la vitrification des embryons
humains (arrêté du 3 août paru au JO le 11 septembre 2010). Celle-ci est à présent reconnue
comme une technique de congélation au même titre que la technique de congélation lente et
ne nécessite pas d'autorisation particulière et peut être pratiquée dans les centres d'AMP qui le
souhaitent. Elle doit, comme toutes les autres techniques d'AMP, être évaluée par l'ABM.
La technique de vitrification consiste à exposer les embryons pendant une très courte
durée à des concentrations élevées de cryoprotecteurs avant de les refroidir de façon
ultrarapide en les plongeant directement dans l'azote liquide. Ce processus induit la formation
d'un état vitreux intra- et extracellulaire.
Au cours de ces dernières années, de nombreux articles relatifs à la vitrification des
blastocystes ont été publiées avec des taux de survie variant de 73% à 86% et des taux de
grossesses de 28% à 49% [26-27].
21
2 Revue de la littérature
2.1 Intérêt de la culture prolongée
Plusieurs avantages théoriques ont été avancés pour justifier un transfert embryonnaire
au stade de blastocyste.
2.1.1 Sélection des embryons
Il a été montré dans l'espèce humaine que l'expression du génome embryonnaire
débutait majoritairement aux alentours du stade 8 cellules [ 4]. Par conséquent, les embryons
qui atteignent le stade blastocyste ont franchi ce cap important alors que de nombreux
embryons (environ la moitié) arrêteront leur développement précocement du fait d'anomalies
chromosomiques ou de graves défauts dans leur programme de développement, imputables
soit à une mauvaise maturation de l'ovocyte, soit à des perturbations de l'activation du
génome embryonnaire [28]. Il a été rapporté des taux plus faibles d'aneuploïdie pour des
embryons atteignant le stade blastocyste par comparaison avec des embryons dits de « top
qualité » à J3 [29]. Sans bien évidemment améliorer la qualité embryonnaire in vitro, la
culture prolongée peut permettre de sélectionner les embryons qui témoignent d'un certain
potentiel de développement.
Par ailleurs, l'observation microscopique et la cotation sur des critères morpho-
cinétiques des embryons après 2 à 3 jours de culture ont montré certaines limites. L'équipe de
Guérif, en réalisant le suivi individuel de plus de 4000 embryons, a observé que la
combinaison de plusieurs critères morphologiques précoces restait insuffisante pour prédire le
développement embryonnaire jusqu'au stade blastocyste [30]. Il est maintenant connu qu'une
forte proportion d'embryons à J2-J3 de morphologie normale présente des anomalies
chromosomiques responsable de 8% à 50% des échecs d'implantation [31-32].
Le fait donc de prolonger leur culture, permet d'optimiser le choix de l'embryon à transférer,
par la visualisation de l'étape précédant le moment de l'implantation [33-34].
22
2.1.2 Condition d'implantation plus proche de la physiologie
L'implantation embryonnaire (ou nidation) est un processus complexe au cours duquel
l'embryon humain s'appose d'abord à l'endomètre maternel, y adhère, puis finalement y
pénètre et l'envahit. Elle est possible pendant une période très limitée appelée fenêtre
implantatoire où l'endomètre offre une réceptivité maximale à l'embryon. Chez la femme, on
pense que cette fenêtre dure à peu près 4 jours, du jour 20 au jour 24 d'un cycle menstruel
normal [35].
L'hypothèse a été avancée, pour améliorer les taux d'implantation en AMP, de
transférer l'embryon au stade blastocyste. Les couples avec des antécédents d'échec de FIV
par défaut d'implantation embryonnaire pourraient constituer une bonne indication à la
culture prolongée. Les arguments en faveur du transfert au stade blastocyste par rapport à un
stade plus précoce de développement sont les suivants. In vivo, les embryons voyagent à
travers les trompes de Fallope et n'atteignent pas l'utérus avant le stade de compaction
cellulaire ou morula, équivalent à au moins 4 jours de culture in vitro [36]. Il semblerait donc
physiologiquement plus naturel de transférer l'embryon à ce stade (Figure 3).
En effet, l'utérus et les trompes fournissent des nutriments différents adaptés à
l'évolution embryonnaire. Par conséquent, le transfert embryonnaire dans une partie
inhabituelle du tractus génital féminin par rapport à son stade effectif de développement
pourrait être à l'origine d'un stress métabolique sur l'embryon et conduire à réduire son
implantation potentielle [8].
Également, une étude de Valbuena met en évidence à partir d'un modèle in vitro les
effets néfastes, sur l'embryon lui-même, des taux élevés d'œstrogènes, en particulier chez les
femmes soumises à une hyperstimulation ovarienne. Il suggère que le transfert au stade de
blastocyste réduirait le temps d'exposition des embryons aux forts taux d'estrogènes et
améliorerait les taux d'implantation [37].
De plus, il a été observé que des contractions utérines plus fréquentes étaient associées
à des taux réduits de grossesse et que ces contractions utérines décroissaient après l'injection
d'hCG. Par conséquent, un transfert embryonnaire au stade blastocyste pourrait réduire le
risque d'expulsion embryonnaire hors de la cavité utérine [38-39].
23
Figure 3 : Trajet physiologique de l'embryon dans les voies génitales féminines
2.1.3 Diminution du taux de grossesse multiple
La faible efficacité du transfert à J2-J3, dont les taux d'implantation situés entre 10%
et 20% restent relativement modérés, incite souvent les praticiens à proposer des transferts
avec plusieurs embryons. Cependant avec une telle stratégie, presque 20% des grossesses sont
multiples : gémellaires ou d'ordre supérieur. Or, les grossesses multiples sont associées à une
incidence accrue de morbidité et mortalité maternelle, néonatale et périnatale [ 40). Ce
problème de santé a fait l'objet, ces dernières années, en Europe et en France en particulier,
d'une préoccupation croissante de la part des professionnels de l' AMP. En FIV, le transfe1i
embryonnaire unique est la voie la plus efficace pour réduire les grossesses multiples
multizygotiques.
Les blastocystes ayant une meilleure efficacité implantatoire, la culture prolongée
jusqu'à ce stade permettrait de proposer le transfe1i d'un seul embryon (ou transfert mono-
embryonnaire) , tout en maintenant constant le taux de grossesse [9].
24
2.2 Inconvénients de la culture prolongée
2.2.1 Annulations de transfert et/ou de congélation
Le taux d'obtention de blastocyste par embryon à J3 est faible(< 50%), avec un taux
de blastocyste« top qualité» lui aussi faible(< 25%), les risques sont donc de ne pas disposer
d'embryon à transférer [41], et de diminuer le nombre d'embryons à congeler voire de ne pas
avoir d'embryon à congeler [ 42-43].
Certains auteurs supposent que les milieux séquentiels utilisés habituellement pour la
culture prolongée pourraient compromettre le potentiel implantatoire des blastocystes
comparé à celui des embryons développés in vivo [44-45].
2.2.2 Augmentation de la fréquence des gémellités monozygotiques
Il nous semble intéressant de rapporter ici une conséquence, à priori inattendue, des
transferts embryonnaires au stade blastocyste: l'augmentation des grossesses gémellaires
monozygotes observée depuis la réalisation de transferts embryonnaires au stade blastocyste
[ 46]. Ce risque non négligeable mais difficile à chiffrer est lié à la segmentation in utero du
blastocyste transferé [ 47]. En procréation naturelle le taux de gémellarité monozygote est
évalué à 1 /300 naissances, après AMP le taux s'élève à environ 1 % [ 48].
Ce taux pourrait dépendre des conditions de culture, notamment des milieux utilisés.
Pour ce qui concerne la culture sur milieux séquentiels, l'une des hypothèses avancées
attribue ce phénomène aux facteurs de croissance contenus dans ces milieux de culture. Une
autre hypothèse implique les micromanipulations susceptibles d'altérer le trophectoderme,
induisant ainsi un hatching (ou éclosion) prématuré du blastocyste.
25
2.2.3 Déséquilibre du sex-ratio
Une tendance au déséquilibre du sex-ratio en faveur des garçons a été retrouvée dans
huit études mais une seule a publié des résultats significatifs (Tableau III).
Etudes M/F (%)TE à J3 M/F (%)TE blasto. p-value
Meintjes 2001 [49] 40124 (62,5/37,5) 234/168 (58,2/41,8) ns
Rodriguez 2001 [50] 49/51 (49/51) 47/35 (57,3/42,7) ns
Anderson 2001 [51] 108/95 (53,2/46,6) 83/67 (55,3/44,7) ns Mercader 2001 [52] 326/321 (50,4/49,9) 81/44 (64,8/35,2) p = 0.003
Wilson 2002 [53] 1281134 (48,9/51,1) 163/143 (53,2/46,8) ns
Kausche 2001[54] 169/168 (50,1/49,9) 92171 (56,4/43,6) ns Milki 2003 [55] 1571139 (53/47) 97/66 (59,5/40,5) ns Lin 2010 [56] 71/47 (60,2/39,8) 190/165 (53,5/46,5) ns
Tableau III: Sex-ratio des enfants issus d'un transfert de blastocyste ou d'embryon clivé à J3
2.3 Comparaison des résultats après transfert «frais» (stade clivé versus
stade blastocyste)
Le bénéfice clinique de la culture prolongée n'est pas, à ce jour, clairement démontré
dans la littérature, notamment en considérant le taux cumulé de grossesses (après transfert
d'embryons« frais» et après décongélation). Il ne nous apparaît pas pertinent de proposer une
culture prolongée systématique, d'emblée, dans une population infertile non-sélectionnée.
Une méta-analyse publiée en 2007 recense dix-sept études randomisées prospectives
comparant les taux de succès après transfert embryonnaire au stade précoce J2-J3 versus au
stade tardif J5-J6, et ce dans différents types de population [57]. Les études randomisées
prospectives incluant des patientes de bon pronostic, concluent de façon quasi-consensuelle à
un effet bénéfique de la culture prolongée (Tableau IV). Dans les cas de patientes peu
sélectionnées, les études randomisées prospectives ne trouvent pas d'effet bénéfique majeur
(Tableau V) et chez des patientes de mauvais pronostic, il n'y aurait pas de bénéfice à faire de
la culture prolongée (Tableau VI).
26
Études Stade clivé Blastocyste
Po11ulation Effectif Nb ET TI(%) TG(%) Effectif Nb ET TI(%) TG(%)
Papanikolaou <36 ans 21,6 Rang lou 2 176 24 175 38,9 32 (Ace) 2006 [24] FSH<l2 (Ace)
<37 ans, Papanikolaou Rangs3
84 2,0 20,6 27,4 80 1,97 37,3 51,3 2005 [58] 24 embà 26 cell Aou B
Fratarelli <35 ans, Rang 1 23 2,96 26,1 43,5 26 2,04 43,4 69,2
2003 [59] 210 fol! de 214mm p=0,07
Levron <38 ans 44 3,1 38,7 45,5 46 2,3 20,2 18,6 2002 [60] >5 embà2PN p<0,01
Ka raki ;;;:S embà2PN 82 3,5 12,7 26 80 2,0 26,1 29
2002 [61] p<0,01
Gardner >10 fol! de>l2mm 47 3,7 36,8 66 45 2,2 55,8 71 1998 [62] p<0,01
Rienzi <38ans AO ,., 35 CL Cf\ ,., 10 58 2002 [63] :213 PN en ICSI '-tO "" ..JU ..JU "" JO ns
Tableau IV: Résultats des études randomisées prospectives incluant des patientes de bon pronostic Nb ET : Nombre moyen d'embryon(s) transféré(s). TI : Taux d'implantation embryonnaire. TG : Taux de grossesses par transfert
Stade clivé Blastocyste Auteurs Po11ulation
Effectif Nb ET TI(%) TG(%) Effectif Nb ET TI(%) TG(%)
Kolibianakis <43 ans 234 1,9 41 32,1 226 1,8 41,6 33,2 2004 [43]
Hreinsson 2 6 fol! 80 1,8 20,9 36,7 64 1,9 21,1 32,5 2004 [64]
Bun gum <40 ans FSH<l2 57 2,0 43,9 61 61 1,97 36,7 51
2003[65] >2 8 cell A ou B
Erniliani <39 ans (J2) 89 2,1 28,9 49 82 1,9 29,8 44 2003 [66]
Van der Auwera Ali 63 1,86 29,2 32 66 1,87 45,6 44 2002 [67] (J2) p<0,05
Coskun 242PN 101 2,3 21,3 39 100 2,2 23,9 39 2000 [68] ns
Tableau V : Résultats des études randomisées prospectives incluant des patientes peu sélectionnées
27
Stade clivé Blastocyste Auteurs Population
Effectif Nb ET TI(%) TG(%) Effectif Nb ET TI(%) TG(%)
Levi tas <37ans, Rang :::0:4 31 3,4 6 12,9 23 1,9 21,2 21,7 2004 [69] avec réponse correcte
Utsonomiya Tous (mais Rang 121 2,9 11,7 26,3 114 3,0 9,2 24,9 2002 [10] moyen >5) ns
Guerif Rang :::0:3 avec au
2004 [70] moins 2 emb score I 147 2,0 12,4 22,4 129 1,7 25,4 34,1 ou II
Tableau VI : Résultats des études randomisées prospectives incluant des patientes de mauvais pronostic
La difficulté réside dans la sélection des couples candidats à la culture prolongée,
c'est-à-dire les couples dits de bon pronostic. Une analyse fine de l'étude de Blake nous
montre que le taux de naissance par transfert embryonnaire « frais » est significativement
supérieur après culture prolongée uniquement lorsque la randomisation était faite à J2-J3,
c'est=à=dire lorsque de nombreux embryons de boP..ne qualité étaient disponibles au stade
précoce. En revanche, le bénéfice attribué à la culture prolongée était plus relatif lorsque la
randomisation était décidée plus en amont, au début de la stimulation ovarienne voir à JO ou
J1 de la tentative de FIV. La décision des biologistes sur le jour optimal du transfert
embryonnaire « frais » devrait être faite à J2-J3 en concertation avec le couple. Une
corrélation positive existe entre le nombre de blastocystes obtenu et le nombre d'embryons à
8 cellules au troisième jour de développement [71]. Racowsky suggère comme candidat au
transfert « frais » de blastocyste les couples avec plus de 3 embryons à 8 cellules à J3 [ 45].
2.4 Intérêt de la congélation après culture prolongée
L'évaluation de la congélation au stade de blastocyste a fait l'objet d'une étude
analytique rétrospective des données du Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) de Grenoble.
La revue de la littérature sera abordée dans la discussion. Ce travail sera soumis
prochainement à publication.
28
PUBLICATION
INTRODUCTION
La congélation des embryons surnuméraires est réalisée en vue d'améliorer les
chances de succès de la FIV pour le couple. Également et de façon plus anecdotique, la
congélation de toute la cohorte embryonnaire sera entreprise en cas de risque de syndrome
d'hyperstimulation. Cette technique est réalisée depuis plus d'une vingtaine d'années. Le
premier embryon humain congelé au stade blastocyste et dont le transfert a abouti à une
grossesse date de 1984 [17]. Depuis, les pratiques de culture et de congélation ont évolué.
Selon l' Agence de la Biomédecine (ABM), plus de 16 000 Transferts d'Embryons Congelés
(TEC) ont eu lieu en 2008. Il est donc impératif d'améliorer les protocoles de
cryoconservation afin d'optimiser les chances de grossesses.
La congélation des embryons peut être réalisée à tous les stades embryonnaires. A quel
stade est-il préférable de congeler les embryons et quel est l'intérêt représenté par les
transferts additionnels des embryons congelés au stade de blastocyste? L'analyse de la
littérature n'apporte pas de réponse claire à cette question, il nous a semblé nécessaire
d'évaluer notre pratique au Centre d' Aide à la Procréation du CHU de Grenoble par une étude
rétrospective des données du centre sur une durée de cinq ans (de 2005 à 2009).
Dans une première partie seront analysés de façon exhaustive les transferts
d'embryons congelés réalisés entre 2005 et 2009 avec une comparaison des résultats en
fonction du stade de congélation, stade clivé versus blastocyste. Nous affineront cette
évaluation dans une deuxième partie en analysant les taux cumulés de grossesse (après
transfert« frais» et transferts des embryons congelés) dans ces deux stratégies de congélation
embryonnaire.
29
MATÉRIELS ET MÉTHODES
1. Généralités sur la pratique du centre
Dans notre centre, la congélation au stade blastocyste a débuté en 2005 et n'a cessé de
prendre de l'importance ces dernières années pour atteindre un plateau dès 2007 de l'ordre de
64% des cycles de congélation. Les débuts timides de la congélation au stade de blastocyste
en 2005 et 2006 étaient nécessaires pour maîtriser la technique et obtenir le recul nécessaire à
l'évaluation de la pratique. La première grossesse après TEC de blastocyste survenue le 4
février 2006, a conforté l'équipe pluridisciplinaire. Par conséquent, la congélation au stade de
blastocyste est depuis 2007 largement privilégiée. Elle est effectivement réalisée si les
conditions techniques sont réunies en termes d'évolution des embryons (au moins un embryon
surnuméraire congelable) et d'organisation du laboratoire (non réalisation des congélations les
dimanches et jours fériés). Si certaines congélations ont encore lieu au stade clivé, c'est en
majorité dû à des impératifs organisationnels de notre laboratoire et en particulier sont exclues
les tentatives pour lesquelles la congélation au stade de blastocyste tomberait un dimanche
(ponction ovocytaire du mardi) ou un jour férié.
La proportion des congélations au stade de blastocyste s'est stabilisée depuis 2007,
nous avons volontairement choisi d'analyser les données de 2005 à 2009 afin d'augmenter la
puissance stastistique de nos résultats, après nous être préalablement assurés que les résultats
obtenus sur la période de recrutement 2005 - 2009 étaient les mêmes que sur la période 2007 -
2009.
Les couples inclus dans l'étude ont bénéficié d'une prise en charge intraconjugale ou
avec tiers-donneurs de spermatozoïdes en AMP de type FIV avec ou sans ICSI. Leurs
consentements éclairés pour la cryoconservation et l'utilisation des embryons congelés ont
préalablement été obtenus.
Les couples ayant eu un transfert d'embryon «frais» ou un TEC au 4ème jour de
développement (n=4) ont été exclus de l'étude.
La stimulation ovarienne a été réalisée le plus souvent selon un protocole long /
agoniste: blocage de l'ovulation par un agoniste de la GnRH (Gonadotropin Releasing
30
Hormone), stimulation de la croissance folliculaire par des hormones mimant l'effet des
hormones hypophysaires: FSH (Follicle Stimulating Hormone)± LH (Luteinizing Hormone)
et déclenchement de l'ovulation par l'hCG (human Chorionic Gonadotropin). La ponction de
follicules ovariens, effectuée sous anesthésie générale ou locale, avait lieu 36 heures après le
déclenchement de l'ovulation. Les ovocytes recueillis ont été mis en fécondation soit de façon
conventionnelle soit par ICSI.
La culture des embryons avait lieu dans le milieu ISMI™ (Origio) jusqu'au troisième
Jour puis dans le milieu ISM2™ adapté pour la culture prolongée, à 37°C sous une
atmosphère à 5% de C02.
La majorité des transferts « frais » a été réalisée au stade clivé (les transferts « frais »
au stade de blastocyste ne représentent que 10% des transferts). Après avoir choisi pour le
transfert« frais», le(s) embryon(s) présentant les meilleures caractéristiques morphologiques
et cinétiques, les embryons surnuméraires viables restants ont pu être congelés à J2, J3, JS ou
J6. Lorsqu'un transfert« frais» avait lieu au stade de blastocyste, tous les éventuels embryons
surnuméraires ont été congelés à ce stade.
Les embryons surnuméraires ont été congelés selon un protocole lent utilisant comme
cryoprotecteurs respectivement du propanediol et du sucrase pour les embryons clivés
(Embryo Freezing Pack®) et du glycérol et du sucrase pour les blastocystes (BlastFreeze®). La
cinétique de descente en température est la même pour les deux stades embryonnaires, seule
change la durée totale de congélation (lh45 pour les embryons clivés et 2hl0 pour les
blastocystes) [18].
Une légère stimulation ovarienne et un déclenchement de l'ovulation (hCG) a souvent
été réalisée avant le TEC.
2. Recueil de données
Pour chaque tentative, les informations suivantes ont été recueillies :
Informations sur le couple
- Numéro de dossier
- Nom et prénom des conjoints
- Dates de naissance des conjoints
31
Informations sur la ponction
- Date de la ponction folliculaire
- Rang de la tentative
- Technique utilisée
- Nombre d'ovocyte(s) recueilli(s)
- Nombre d'ovocyte(s) inséminé(s) ou microinjecté(s)
- Nombre total d'embryon(s) obtenu(s)
- Nombre d'embryon(s) mis en culture prolongée
Informations sur le transfert « frais » et la congélation
- Nombre d'embryon(s) transféré(s)
- Stade du( es) embryon(s) transféré(s)
- Date et jour du transfert
- Nombre total d'embryon(s) congelé(s)
- Stade du( es) embryon(s) congelé(s)
- Date et jour de la congélation
Informations sur le résultat du transfert d'embryons« frais»
- Résultat de la FIV
- Nombre de sac(s) à l'échographie
- Devenir des grossesses au 1er trimestre (grossesse évolutive et nombre de sacs à
l'échographie, grossesse extra-utérine, interruption médicale de grossesse)
- Issue de la grossesse (Accouchement, fausse-couche du 2ème trimestre ou interruption
médicale de grossesse)
- Nombre d'enfant(s) né(s) vivant(s)
- Sexe du( es) enfant(s)
Informations sur la décongélation
- Nombre d'embryon(s) décongelé(s) intact(s)
- Stade du( es) embryon( s) décongelé( s)
- Date de décongélation
- Nombre d'embryon(s) décongelé(s) ayant une survie positive
32
Informations sur le transfert embryonnaire après décongélation
- Nombre d'embryon(s) transféré(s)
- Stades du( es) embryon(s) transféré(s)
- Date et jour du transfert
Informations sur le résultat du transfert embryonnaire après décongélation
- Résultat du TEC
- Nombre de sac(s) à l'échographie
- Devenir des grossesses au 1er trimestre (grossesse évolutive et nombre de sacs à
l'échographie, grossesse extra-utérine, interruption médicale de grossesse)
- Issue de la grossesse (Accouchement, fausse-couche du 2ème trimestre ou interruption
médicale de grossesse)
- Nombre d'enfant(s) né(s) vivant(s)
- Sexe du( es) enfant(s)
3. Caractéristiques des couples inclus
Dans la première partie, les données glo hales des 1022 décongélations embryonnaires
(533 couples) réalisés entre 2005 et 2009 ont été analysées. Deux groupes de comparaison ont
été définis: les TEC réalisés à J2 ou J3 (n=621) et les TEC réalisé à J5 ou J6 (n=279).
Les critères d'évaluation retenus sont pour le TEC :
- Le taux d'annulations de transfert : nombre de tentatives pour lesquelles le transfert
embryonnaire n'a pas pu être réalisé (survie négative à la décongélation, arrêt de
développement) sur le nombre total de transferts programmés.
- Le nombre moyen d'embryons transférés par transfert.
- Le taux de grossesses cliniques par transfert : nombre de grossesses confirmées par
transfert. La grossesse clinique est définie soit par un dosage de {JHCG supérieur ou égal à
1 OOOUI/ml quinze jours après le transfe1i, soit par la présence d'un ou plusieurs sacs
embryonnaires intra-utérins à l'échographie.
- Le taux d'accouchements par transfert.
- Le taux de grossesses multiples par grossesse.
- Le taux de fausses couches par grossesse.
- Le taux d'accouchements multiples par accouchement.
33
Et les critères d'évaluation retenus pour l'embryon sont:
- Le taux de survie après décongélation: nombre d'embryons ayant un index de survie
positif sur le nombre total d'embryons décongelés.
Une survie positive d'un embryon au stade précoce est définie par la présence d'au moins
50% des blastomères intacts après décongélation.
Une survie positive ou un index de survie de 100% d'un blastocyste est déterminé par un
aspect morphologique intact et une capacité de ré-expansion du blastocœle in vitro en
quelques heures.
- Le taux d'implantation: nombre d'embryons implantés (nombre de sacs avec activité
cardiaque à l'échographie) rapporté au nombre d'embryons transférés.
Dans la deuxième partie de l'étude, ont été inclus les couples ayant eu une ponction
folliculaire entre 2005 et 2009 avec congélation d'embryons surnuméraires. Pour plus de
rigueur et obtenir des populations comparables, ont été ajoutées les tentatives pour lesquelles
la mise en culture prolongée des embryons surnuméraires a abouti à une annulation de
congélation.
Ont été exclues les tentatives pour lesquelles des embryons ont été congelés à différents
stades (n=5).
Ainsi, notre population est composée de 1008 tentatives réparties en 2 groupes.
Groupe 1 (n1=411) : Le groupe de comparaison «sans culture prolongée» pour lequel les
couples ont bénéficié de transferts d'embryons« frais» et TEC au stade précoce, à J2 ou B.
Groupe 2 (fi?=597): Le groupe d'évaluation« avec culture prolongée» pour lequel les couples
ont bénéficié d'une mise en culture prolongée de leurs embryons aboutissant ou non à une
congélation. En ce qui concerne le transfert d'embryons «frais», celui-ci a pu être réalisé au
stade précoce ou au stade de blastocyste.
Le critère d'évaluation pris en compte est le taux cumulé de grossesses par tentative :
nombre de grossesses par tentative, c'est-à-dire après le transfert d'embryon(s) «frais» et
le(s) TEC issu(s) de toute la cohorte embryonnaire d'une ponction.
34
4. Analyses statistiques
Les résultats sont exprimés sous forme de moyenne ± écart-type pour les variables
quantitatives et en pourcentage pour les variables qualitatives.
La comparaison de deux pourcentages observés dans des groupes distincts a été réalisée par
un test non paramétrique bilatéral de Khi-2, à condition que chaque effectif théorique ait été
>5. La comparaison de deux moyennes a été réalisée à l'aide d'un test paramétrique dit de
Student (t-test). On a considéré que la variable étudiée était répartie selon une loi normale de
moyenneµ et de variance <J si les effectifs des échantillons étaient> 30.
Le seuil de significativité a été fixé à 5% (p <0.05).
35
RÉSULTATS
Évolution de la proportion des congélations embryonnaires au stade de
blastocyste
A titre indicatif, au CHU de Grenoble, entre février 2005 et décembre 2009, 1943
tentatives de FIV (ou ponctions ovocytaires) ont eu lieu au laboratoire et 37.9% (732) des ces
tentatives avaient des embryons disponibles pour la congélation.
La congélation embryonnaire au stade de blastocyste a débuté en 2005 puis s' est
régulièrement développée en 2006 - 2007. Depuis 2007, la prop01iion des congélations au
stade de blastocyste est devenue majoritaire et a atteint un équilibre entre 62% et 67% des
cycles de congélation (figure 4).
180 c: 0 160 ·.;::;
..!!! ·Cii O.ll
140 c: 0 u 120 Cii 100 "'O • Stade clivé \1)
..9:! 80 u > • blastocyste u 60 Cii
"'O Cii 40 .... .c E 20 0 z 0
2005 2006 2007 2008 2009
Figure 4 : Évolution annuelle du nombre de cycles de congélation embryonnaire. Les étiquettes de valeurs représentent la part des congélations au stade de blastocyste
36
Première partie : Analyse des données des transferts d'embryon(s)
congelé(s)
1. Évolution annuelle du nombre de TEC
De début 2005 à fin 2009, 1022 décongélations embryonnaires ont été programmés au
CHU de Grenoble et 900 transferts ont effectivement été réalisés (11 ,9% annulations de
transfert). Ces embryons étaient issus de 636 ponctions ovocytaires.
Ces 900 TEC ont été divisés en deux groupes de comparaison : le groupe d'étude
composé des transfe1is de blastocyste ( Il{TEC blastocystei=279) et le groupe composé des transfe1is
d 'embryon clivé (n(TEC embryon clivé)= 62 1 ).
220 200 180 160 140
• TEC stade clivé
• TEC blastocyste ~ 120 "-~ 100 VI c 80 g Q) 60 'O Q) 40 . ..c E 20 0 z 0
2005 2006 2007 2008 2009
Figure 5 : Évolution annuelle du nombre de TEC. Les étiquettes de valeurs représentent la part de TEC «blastocyste» par rapport à la totalité des TEC
Depuis 2005, nous constatons une augmentation régulière de la proportion des TEC au
stade de blastocyste. A noter que cette figure ne prend pas en compte les annulations de
transfert (figure 5).
37
Les caractéristiques démographiques et cliniques des deux groupes de comparaison
(« TEC stade clivé» et « TEC blastocyste») sont rapportées dans le tableau VII. Ces deux
populations sont comparables et ne présentent pas de différence significative sur le plan de
l'âge des patients et du rang de tentative de la FIV.
TEC stade clivé TEC blastocyste P-value
Age moyen femmes (années) 32,2 ± 4,3 31,6 ± 4,9 0,06
Age moyen hommes (années) 34,9 ± 5,2 35,0 ± 4,9 0,9
Rang moyen tentative 1,8 ± 1,0 1,6 ± 0,8 0,4 Tableau VII: Comparaison de l'âge des patients et du rang de la tentative
Les caractéristiques des tentatives de FIV dont sont issus les TEC sont rapportées dans
le tableau VIII. Nous n'avons pas observé de différence significative dans la répartition de
FIV conventionnelle I ICSI, dans le nombre moyen d'ovocytes recueillis et inséminés et dans
le nombre moyen d'embryons obtenus à J2-J3.
On considère que nos deux populations sont comparables.
TEC stade clivé TEC blastocyste P-value
% FIV conventionnelle 38,3 41,6 0,4
Nombre moyen d'ovocytes recueillis 14,6 ± 6,7 13,7 ± 6,3 0,08
Nombre moyen d'ovocytes inséminés 13,0± 5,8 12,5 ± 5,9 0,3
Nombre moyen d'embryons à J2-J3 10,0 ± 4,5 9,6 ± 4,8 0,2
Nombre moyen d'embryons transférés 1,5 ± 0,7 1,4 ± 0,6 < 0,01 Tableau VIII : Comparaison des caractéristiques des tentatives de FIV
38
2. Annulations de transfert
45 40
~ 35 le 30 0 ·~ .., 25 ~ ~ 20 c: V\
-'° ~ 15 " .:::; ~ 10
..c E 5 0 z 0
2005 2006 2007 2008 2009
• Blastocyste
• Stade clivé
Figure 6 : Évolution annuelle du nombre d'annulations de transfert embryonnaire après décongélation. Pourcentages d'annulations de transfert
En 2005 et 2006, les annulations de transfert sont toutes survenues après
décongélation d'embryons clivés et représentaient 15,8% des TEC programmés au dépaii.
Après 2007, on observe une diminution des annulations de transferts qui ne représente plus
qu'en moyenne 8.5% des TEC programmés.
Globalement, ces échecs de transferts sont dus soit à une survie négative à la décongélation
(55 . 7%), soit à un arrêt de maturation pour les embryons décongelés à 12 et cultivé jusqu'à J3
(33.7%), soit les rares cas où des embryons ont été décongelés au stade clivé et mis en culture
prolongée jusqu'à 15-6 (4.9%) ou les très rares cas où des embryons ont été décongelés à 15 et
mis en culture jusqu'à 16 pour un transfe1i programmé sous anesthésie générale (1.6%).
3. Taux de survie embryonnaire après décongélation
Embryon clivé blastocyste
Taux de survie(%) 80,9 89,6 p < 0.01
Tableau IX : Taux de survie embryonnaire après décongélation
Le taux de survie d 'un blastocyste après un cycle de congélation I décongélation est
excellent. Il est significativement plus élevé que le taux de survie d'un embryo n clivé (89,6%
versus 80,9%).
39
4. Grossesses et issues de grossesses après TEC
Évolution du nombre de grossesses et d'accouchements
30 ---- -----
25 11'1 CU 20 11'1 11'1 • TEC stade précoce CU 11'1 11'1 15 0 • TEC blastocyste .... b.O CU
" 10 CU .... .0 E 5 0 z
0 2005 2006 2007 2008 2009
Figure 7 : Évolution du nombre de grossesses cliniques. Les étiquettes de valeurs représentent la part des grossesses imputables aux TEC «blastocyste»
20 ,- ·---
11'1 .... c: CU 15 E CU
.s::. • TEC stade précoce u ::J 10 0 u • TEC blastocyste u ro
" CU 5 .... .0 E 0 z 0
2005 2006 2007 2008 2009
Figure 8 : Évolution du nombre d'accouchements. Les étiquettes de valeurs représentent la part des accouchements suite aux TEC « blastocyste». Les données de 2009 sont non interprétables (issues de grossesses non exJia ustives)
L'augmentation de la proportion de grossesses et d'accouchements imputables aux
TEC «blastocystes» suit naturellement l' augmentation de la proportion des transferts à ce
stade.
40
Taux de grossesses et d'accouchements par TEC
TEC au TEC au stade stade clivé blastocyste
(n=621) (n=279)
Total ABM (n=900) 2008
Nombre de TEC 621 279 900 /
Taux de grossesses cliniques 9,5 17,6 (%) (591621) (491279) p < 0,01 12,0 16,9
Taux d 'accouchements(%) 7,5 12,8 (calculés sur les données de 2005 à 2008) (411549) (231179) 8,8 12,2 p < 0,01
Tableau X : Taux de grossesses et taux d'accouchements par TEC. Les taux d 'accouchements sont calculés à partir des données de 2005 à 2008 (données des issues de grossesses non exhaustives en 2009)
Afin d'évaluer l'impact de notre politique de transfert, nos résultats ont été comparés
aux données de l' ABM. Ces données de l' ABM sont issues du rapport annuel de l'agence
relatif à l'activité de transfert d'embryon congelé, en intraconjugal, publié en 2009 (données
de 2008) [1]. Les taux globaux de grossesses cliniques et d'accouchements par TEC au centre
d' AMP du CHU de Grenoble paraissent inférieurs à la moyenne nationale (12% versus
16,9% et 8,8% versus 12,2%).
Par ailleurs, les taux de grossesses et d 'accouchements par TEC sont significativement
supérieurs après transfert de blastocyste par rapp01i au transfert d 'un embryon clivé (17,6%
versus 9,5% et 12,8% versus 7,5%; p < 0,01).
41
5. Nombre d'embryon(s) transféré(s) par TEC
TEC au stade TEC au stade clivé blastocyste
(n=621) (n=279)
Total ABM (n=900) 2008
Nombre moyen d'embryons 1,4 ± 0,5 1,3 ± 0,45 transférés p < 0,01 1,3 ± 0,45 1,7
Tableau XI : Nombre moyen d'embryon transféré par TEC
Les praticiens du CHU de Grenoble on tendance à transférer moins d'embryon que les
autres centres nationaux (1,3 versus 1,7) [1].
1.6
1.5
1,4
1 ,3
1.2 -
1,1
2005 2006 200 7 2008 2009
.-.-s tade précoce
--- Blas tocys t e
Figure 9 : Évolution du nombre moyen d'embryon transféré par TEC
Par ailleurs, le nombre moyen d'embryon transféré au stade clivé et au stade de
blastocyste tend vers 1,3.
6. Taux d'implantation embryonnaire après TEC
TEC au stade TEC au stade clivé blastocyste Total ABM
2008
Nombre d 'embryons transférés 870 357 1227 /
Nombre d 'embryons implantés 61 54 115
Taux d'implantation(%) 7,0 15,1 p < 0,01 9,4 10,3
Tablea u XII : Taux d'implantation embryon naire après TEC
Le taux global d 'implantation de 9,4% est comparable au taux d 'implantation après
TEC en intracongugual publié annuellement par l' ABM, soit 10,3% pour l'année 2008 [1].
Le taux d'implantation des blastocystes de 15,1 % est significativement supérieur au
taux d'implantation des embryons clivés de 7%.
42
7. Taux de grossesses multiples et taux de fausses couches après TEC
TEC au TEC au stade stade clivé blastocyste Total ABM
2008
Nombre de grossesses 59 49 108 /
Taux de grossesses gémellaires(%) 3,4 10,2 (2159) (5149) p = 0,3 6,5 /
Taux d'accouchement multiples(%) 2,4 8,7 (calculés sur les données de 2005 à 2008) (1141) (2123) 4,7 10,1
Tableau XIII : Taux de grossesses gémellaires et taux d'accouchements multiples après TEC. Le taux d'accouchements multiples est calculé à partir des données de 2005 à 2008 (données des issues de grossesses non exhaustives en 2009)
Sur la période étudiée, on observe uniquement 2 grossesses gémellaires après
transferts d'embryons clivés et 5 suite aux transfe1is de blastocystes; les taux de grossesses
multiples ne sont pas significativement différents dans les 2 groupes (3,4% versus 10,2%).
Ces grossesses gémellaires étaient toutes hétérozygotes.
De plus, les taux d'accouchements multiples du centre ont tendance à être plus faible
que la moyenne nationale ( 4, 7% versus 10, 1 % ) [ 1].
Il est impo1iant de souligner qu'aucune grossesse triple n'est survenue dans notre centre
durant la période étudiée.
TEC au stade clivé
Taux de fausses couches(%) 24, 1 (ca lculés sur les données de 2005 à 2008) (13154)
TEC au stade blastocyste
17,8 (5128) p = 0,7
Total
21,9
ABM 2008
27,5
Tableau XIV : Taux de fausses couches ap rès TEC, calculé à partir des données de 2005 à 2008 (données des issues de grossesses non exhaustives en 2009)
Aucune différence significative n'a été mise en évidence entre les taux de fausses
couches après TEC de blastocyste et TEC au stade précoce (17,8% versus 24, 1 %).
43
8. Analyses des résultats
Influence de la technique utilisée
La technique de FIV utilisée (FIV conventionnelle ou ICSI) n'influence pas les taux
de survie des embryons. Le taux de grossesses cliniques par TEC a tendance à être supérieur
après ICSI (11,8% contre 8,6% pour la FIV) mais aucune différence significative n'a été mis
en évidence (p=0,15). Cette tendance se retrouve après transfert d'embryons au stade précoce
et au stade de blastocyste.
Influence du jour de congélation des blastocystes
Blastocyste à 15 Blastocyste à 16
Taux de grossesses cliniques(%) 18,1 16,0 (371204) (12175) p = 0,8
Taux d'implantation(%) 15,5 17,6 (421271) (12186) p = 0,9
Tableau XV : Influence du jour de congélation du blastocyste sur les taux de grossesses et les taux d 'implantation après TEC
Il n'existe pas de différence significative entre les taux de grossesses cliniques après
TEC d'un blastocyste congelé à 15 ou 16 (18, 1 % versus 16%) ni de différence entre les taux
d ' implantation d'un blastocyste congelé à 15 ou 16 (15,5% versus 14%).
Influence du nombre d'embryons tranférés
TEC au stade clivé TEC au stade blastocyste
Nombre d'embryons transférés 1 2 1 2
Nombre de TEC 375 246 201 78
Taux de grossesses(%) 9,9 8,9 14,4 25,6 (3 71375) (221246) (291201) (20178)
Taux de grossesses multiples (%) 0 9,1 0 25 (2122) (5120)
Tableau XVI : Influence du nombre d'embryons transférés sm· les taux de grossesses cliniques et sur les taux de grossesses multiples après TEC
La proportion des TEC avec transfert de 2 embryons au CHU de Grenoble est de 36%
(3241900) ; et est largement plus faibl e que la moyenne nationale de 59,6% [1]. Le taux de
grossesses cliniques après transfe1i de 2 blastocystes décongelés est significativement plus
élevé qu'après transfe1i d'un seul blastocyste (25,6% contre 14,4%; p = 0,04).
44
Deuxième partie : Résultats des taux cumulés de grossesses
Il est intéressant, afin d'évaluer l'intérêt de la congélation des embryons surnuméraires
au stade de blastocyste, d'étudier les résultats cumulés de tous les transferts (embryons
«frais» et embryons congelés) issus d'une même tentative (ou ponction).
Ainsi, sur la période 2005 - 2009, nous avons extrait notre population composée de
1008 tentatives réparties en 2 groupes.
Groupe 1 (n1=411) : Le groupe de comparaison «sans culture prolongée» pour lequel les
couples ont bénéficié de transferts d'embryons« frais» et TEC au stade précoce, à J2 ou J3.
Groupe 2 (nt_=597): Le groupe d'évaluation «avec culture prolongée» pour lequel les
couples ont bénéficié d'une mise en culture prolongée de leurs embryons aboutissant ou non
à une congélation. En ce qui concerne le transfert d'embryons «frais», celui-ci a pu être
réalisé au stade précûce ûU au stade de blastûcyste.
/ 316 : blastocystes surnuméraires congelés (52,9%)
n=597 ~ 281 : pas d'embryon congelable à J5-J6 (47,1 %)
Les caractéristiques démographiques et cliniques des deux groupes de patients sont
rapportées dans le tableau XVII. Ces deux populations sont rigoureusement comparables et ne
présentent pas de différence significative sur le plan de l'âge et du rang de tentative de la FIV.
Groupe 1 Groupe 2 P-value (n=411) (n=597) Age moyen femmes (années) 32,9 ± 4,6 32,9 ± 4,7 0,8
Age moyen hommes (années) 35,8 ± 5,3 35,7 ± 5,7 0,9
Rang moyen tentative 2,0 ± 1,1 1,9 ± 1,0 0,5 Tableau XVII : Comparaison de l'âge des patients et du rang de la tentative
Les caractéristiques des tentatives de FIV des couples sont rapportées dans le tableau
XVIII. Nous n'avons pas observé de différence significative dans la répartition FIV
conventionnelle I ICSI, dans le nombre moyen d'ovocytes recueillis et inséminés et dans le
nombre moyen d'embryons obtenus et transférés. Ainsi, on considère que les deux
populations étudiées sont comparables.
45
En revanche, nous observons une différence significative dans le nombre moyen
d'embryons surnuméraires congelés.
Groupe 1 Groupe 2 P-value
% FIV conventionnelle 38,7 39,9 0,8
Nombre moyen d'ovocytes recueillis 11 ,9±5,9 11 ,2±5,7 0,8
Nombre moyen d'ovocytes inséminés 10,7 ± 5,2 10,2 ± 5,2 0,1
Nombre moyen d ' embryons à J2-J3 8,0± 4,0 7,5 ± 4,0 0,06
Nombre moyen d'embryons transférés 1,6 ± 0,6 1,6 ± 0,5 0,2
Nombre moyen d'embryons congelés 3,0 ± 2,2 1,1±1 ,6 < 0,01 Tableau XVIII: Compara ison des caractéristiques des tentatives de FIV
Les résultats concernant l'ensemble des transferts d'embryons «frais » et congelés
ainsi que les résultats cumulés pour chaque cohorte embryonnaire sont rapportés dans le
tableau XIX.
Groupe 1 Groupe 2 (n=411) (n=597)
193 122 (420 t:ransfeits stade c livé ;
Nombre de grossesses« en frais» (28 annulati ons pour 16 1 transferts blastocyste ; hyperstimu lations) 16 annulations pour
hyperstimulations)
Taux de grossesses «en frais » (%) 31,8 33,2 p = 0,7
Nombre moyen d'embryons 3,0± 2,2 1,1 ± 1,6 congelés
Nombre de TEC 450 271
Nombre de grossesses en TEC 32 42
Taux de grossesses en TEC (%) 7,1 15,5
Nombre total de grossesses 154 235
Taux cumulé de grossesses(%) 37,5 39,4 p = 0,6 Tableau XIX : Résultats cumulés des transferts« frais»+ TEC
Les taux de grossesses après transfeti d'embryons « frais » ne sont pas différents dans
les 2 groupes (31 ,8% versus 33,2%). Les taux cumulés de grossesses par ponction dans les 2
groupes ne présentent pas non plus de différence significative (37,5% versus 39,4%).
46
DISCUSSION
Dans un premier temps, le travail a consisté à analyser de façon exhaustive les
transferts d'embryons congelés réalisés au CHU de Grenoble de début 2005 à fin 2009 au sein
d'une population non-sélectionnée. Mille vingt-deux décongélations embryonnaires ont été
programmées correspondant à 900 transferts effectivement réalisés, dont 621 au stade clivé et
279 au stade de blastocyste.
Le succès d'un TEC relève du taux de survie après décongélation puis des capacités de
développement de l'embryon. Dans notre étude le taux de survie le plus élevé est constaté
pour les blastocystes (89,6%), significativement supérieur à celui d'un embryon décongelé à
J2-J3 (80,9% ). Ces taux sont plutôt élevés par rapport aux données de la littérature qui varient
de 65% à 95% pour un blastocyste [20]. Il faut noter néanmoins que le taux de survie du
blastûcyste est peut être surévalué par le fait que très souvent le trruisfert est réalisé avant la
ré-expansion complète du blastocœle. Pour Veeck, le stade de blastocyste semble le moment
le plus approprié pour cryoconserver les embryons. Les cellules composant le blastocyste,
quantitativement plus importantes et de plus petite taille, résistent mieux à la congélation. Il
résulte un taux de survie après décongélation meilleur par rapport à un embryon clivé [72].
Afin d'évaluer l'impact de notre politique de transfert, nos résultats ont été comparés
aux données del' ABM [1]. Les taux de grossesses cliniques et d'accouchements par TEC du
centre d' AMP du CHU de Grenoble apparaissent en deçà des résultats nationaux (12,0%
versus 17,8% et 8,8% versus 12,8%). Mais le taux de grossesses par transfert n'est pas un
modèle d'expression objectif d'évaluation puisqu'il ne tient pas compte des protocoles et
politiques de transfert inhérents à chaque centre d'AMP, notamment du nombre d'embryon(s)
transféré(s). Exprimer les résultats des TEC en taux d'implantation par embryon transféré
permet de standardiser les résultats. Ce modèle d'expression offre une meilleure évaluation de
nos pratiques.
Ainsi, on remarque que le taux global d'implantation de 9,4% n'est pas différent du
taux d'implantation après TEC publié annuellement par l' ABM, soit 10,3 % pour l'année
2008. Si le taux de grossesses par TEC de notre centre est plus faible, c'est simplement parce
que nous transférons moins d'embryons (1,4 versus 1,7). Dans le même ordre d'idée, la
proportion des TEC avec transfert de ;:::2 embryons est largement plus faible que la moyenne
47
nationale (36% versus 59,6%). De plus, les praticiens du centre ont décidé, depuis 2007,
d'arrêter le transfert de plus de 2 embryons en même temps.
Ce constat reflète l'attitude prudente des praticiens du CHU de Grenoble qui veulent
limiter le risque de grossesses multiples, ces grossesses étant associées à une incidence accrue
de morbidité et mortalité maternelle, néonatale et périnatale [ 40]. Effectivement, nous
constatons que, sur la période étudiée, le taux de grossesses gémellaires de notre centre est
faible (6,5%) et que le taux d'accouchements multiples est inférieur à celui issu des données
de l' ABM ( 4, 7% versus 10, 1 % ).
Concernant la comparaison des résultats des « TEC J2-J3 » et des « TEC blastocyste »,
nous observons que le taux de grossesse par TEC est significativement supérieur après
transfert de blastocyste, et ce pour un nombre moyen d'embryon tranféré tendant vers 1,3
embryon par transfert au stade clivé et au stade de blastocyste. Ceci se traduit donc par un
taux d'implantation des blastocystes décongelés de 15,1 %, significativement supérieur (plus
de 2 fois) au taux d'implantation des embryons décongelés au stade précoce (7%).
Peu d'études comparent les taux d'implantation après TEC de blastocystes par rapport
aux embryons clivés. Aussi, l'analyse de la littérature s'est avérée fastidieuse, notamment par
l'absence d'harmonisation des techniques entre les laboratoires d' AMP induisant des résultats
différents selon les centres et par l'absence d'exhaustivité des données (causes d'infertilité,
conditions de culture des embryons, protocoles de congélation, description incomplète de la
population ... ) entrainant ainsi des biais d'interprétation. En effet, les résultats des études sont
à interpréter en fonction des populations étudiées : des facteurs comme l'âge, la durée et le
type d'infertilité influencent les taux d'implantation des embryons. Rappelons que notre
population d'étude n'était soumise à aucun critère de sélection hormis le fait d'avoir congelé
des embryons. La transparence des résultats en AMP nécessite donc la prise en compte des
performances techniques de chaque centre, mais également la connaissance de ses critères de
recrutement de population, d'annulation de cycles, de transfert et de congélation d'embryons.
Toutefois, deux études ont retenu notre attention [72-73]. Aucun de ces essais n'était
randomisé et réalisé de façon prospective. Veeck trouve un potentiel implantatoire des
blastocystes décongelés également supérieur à celui des embryons clivés (38,6% versus
15,9%). Ces résultats ne sont pas superposables aux nôtres car ils sont issus d'une population
48
de meilleur pronostic. L'étude de Moragianni compare les résultats des TEC d'embryons à Jl,
J3 et des blastocystes. Là encore, les taux de grossesse et d'implantation sont supérieurs pour
le blastocyste (31,7% et 19%) comparés à l'embryon précoce (25,8% et 14%). Néanmo:ins,
dans cette publication, les :indications des différents stades de congélation ne sont pas
explicitées, il est difficile de savoir si ces populations étaient comparables.
Le nombre d'embryons transférés joue un rôle important dans les chances de
grossesse. Une différence significative est retrouvée entre les taux de grossesse après transfert
d'un ou de deux blastocyste (14,4% et 25,6% respectivement). Afin de limiter les grossesses
gémellaires (taux de 25% après TEC de 2 blastocystes), il pourrait être recommandé de ne
transférer qu'un seul blastocyste à la fois. Actuellement, l'évolution des pratiques s'oriente
vers le transfert mono-embryonnaire pour limiter le risque de grossesse multiple. La culture
jusqu'au stade de blastocyste, à fort potentiel implantatoire, parait une alternative tout à fait
séduisante et bien acceptée par les couples. Il faut probablement s'attendre au cours des
procha:ines années, comme c'est déjà le cas en Australie ou en Nouvelle-Zélande, à une
augmentation des transferts au stade blastocyste parallèlement à la progression des transferts
embryonnaires uniques [74].
Par ailleurs, les blastocystes sont transférés/congelés à J5 ou J6 en fonction de leur
évolutivité. Aucune différence significative dans les taux d'implantation et de grossesse n'est
retrouvée après TEC à J5 ou J6. Dans une étude rétrospective sur une durée de 5 ans, Levens
a évalué le facteur pronostic d'une congélation à J5 ou J6 en comparant 1 OO TEC dans le
groupe J5 et 72 dans le groupe J6. Les caractéristiques des couples (âge, cause d':infertilité,
proportion de FIV/ICSI) et de la FIV (transferts «frais», nombre d'embryons congelés)
étaient comparables dans les 2 groupes. Les taux de grossesse après TEC ne montraient pas de
différence significative [75]. D'autres études mettent en évidence des résultats similaires [72,
76-77]. Le jour de congélation ne semble donc pas être un critère pronostique d'implantation
du blastocyste contrairement à ce qui serait logiquement attendu. En effet, le stade blastocyste
est normalement obtenu dès J5. Les embryons qui atteignent ce stade à J6 montrent un retard
modéré de développement qui aurait pu avoir comme conséquence un taux d'implantation
mo:indre. Notons qu'en frais, il existe une dim:inution des taux de grossesse après transfert à
J6 par rapport à J5, ceci pouvant alors être expliqué par un asynchronisme de maturation de
l'endomètre avec l'embryon [77].
49
Nous avons vu que la mise en culture prolongée des embryons permettait la sélection
de blastocyste à haut potentiel implantatoire. Mais, en prolongeant la culture de quelques
jours, un certain nombre d'embryons vont naturellement arrêter leur évolution et le risque de
n'avoir pas d'embryons à congeler augmente alors considérablement [43]. Dans la deuxième
partie de l'étude, nous avons voulu évaluer si cette perte de chance de congélation avait des
conséquences en termes de perte de chance de grossesses pour les couples. Les taux cumulés
de grossesses (nombre total de grossesses obtenues après transferts des embryons «frais» et
des embryons congelés issus d'une même cohorte) nous a semblé un critère d'évaluation
pertinent. En réalité, le chiffre exact du taux cumulé de grossesses ne pourrait être obtenu
qu'avec un recul de quelques années après la dernière ponction ovocytaire (quand tous les
embryons de la cohorte auront été utilisés). Dans une situation stable, nous considèrerons le
calcul réalisé comme une estimation raisonnable des taux cumulés de grossesses.
Le groupe 1 comprenait les ponctions pour lesquelles les embryons ont été congelés à
un stade précoce (J2 ou J3). Le groupe 2 comprenait les ponctions pour lesquelles la
congélation a eu lieu au stade de blastocyste (J5 ou J6) mais aussi les annulations de
congélations après mise en culture prolongée (afin de ne pas surestimer les résultats de ce
groupe). En effet, dans 53% des cas où les embryons surnuméraires ont été mis en culture
prolongée, ces embryons ne présentaient pas des critères satisfaisants d'évolutivité et n'ont
donc pas été congelés.
Les populations des 2 groupes décrits s'avéraient comparables sur le plan de l'âge des
patients, du rang de tentative et des caractéristiques de la FIV (répartition FIV/ICSI, nombre
moyen d'ovocytes recueillis et inséminés, nombre d'embryons obtenus et transférés). Les
critères de comparaison des populations disponibles et exploitables à partir des données
recueillies que nous avons utilisés pour l'analyse statistique sont limités. Les traitements de
stimulations précédent le TEC, les indications de la FIV ou la morphologie des embryons
obtenus, paramètres variables et susceptibles d'influencer les résultats, n'ont pas pu être pris
en compte.
Comme attendu, le nombre moyen d'embryons congelés était significativement
inférieur dans le groupe 2 par rapport au groupe 1 (1,1 blastocyste versus 3 embryons clivés).
Les deux populations présentaient des taux de grossesses après transfert « frais » et des taux
cumulés de grossesses par ponction non significativement différents. Rappelons que les taux
50
cumulés de grossesses (37,5% et 39,4%) ne sont que des sous-estimations du taux réel car
tous les embryons congelés n'ont pas été utilisés: la proportion d'embryons congelés ayant
été utilisés est de 36% pour le groupe 1 et de 40% pour le groupe 2. Si on extrapole
artificiellement les résultats après utilisation de tous les embryons encore en banque, les taux
cumulés de grossesses calculés sont toujours non significativement différents. Ces résultats
sont rassurants pour la pratique de la culture prolongée: il n'y a donc pas de perte de chance
de grossesse.
Trois études prospectives font état d'une méthodologie similaire basée sur un calcul de
taux cumulé de grossesses. Ces études n'étaient pas réalisés dans l'optique de comparer
uniquement la congélation au stade de blastocyste, mais prenaient aussi en compte les
transferts « frais » à ce stade. Ainsi les cohortes embryonnaires des couples randomisés
étaient transférées et congelées soit totalement au stade clivé soit totalement au stade de
blastocyste [63, 66-67]. A partir d'une population non sélectionnée, Van der Auwera a mis en
évidence des taux cumulés de naissances vivantes légèrement supérieurs à J5 ( 44% versus
32%) mais de façon non significative. Par contre Rienzi et Emiliani rapportent des taux
cumulés de grossesses significativement plus élevés à J2-J3. Pour Emiliani, ceci peut être
expliqué par un taux de survie étonnamment faible signalé dans leur groupe blastocyste ( 46%
stade clivé versus 27% stade blastocyste). La politique dans le choix des embryons
potentiellement congelables, ainsi que les protocoles de culture et de congélation semblent
différents de notre centre, malheureusement ces renseignements ne sont pas précisés dans
cette publication.
Les taux de survie d'un blastocyste après décongélation et d':implantation nettement
supérieurs à un embryon clivé permettent de compenser la diminution du nombre d'embryons
congelés à ce stade. En effet notre équipe a montré un taux cumulé de grossesses équivalent
pour les deux stratégies de congélation. L'avantage de la congélation des embryons au stade
de blastocyste pourrait s'exprimer d'abord en termes techniques et pratiques: elle permet une
économie de coût et de temps technique ( d:iminution des actes de congélation et de
conservation dans les cuves). Mais les avantages essentiels concernent les patientes qui, à
chance de grossesse égale, obtiendront une grossesse plus rapidement par la diminution du
nombre de TEC nécessaires à l'utilisation de ses embryons surnuméraires congelés. Ceci
représente pour les couples moins de contraintes de déplacements, de traitements
51
supplémentaires et d'échec à répétition. Psychologiquement, cette stratégie de congélation au
stade de blastocyste est ainsi mieux acceptée.
Nos résultats nous encouragent à continuer la congélation après culture prolongée en
privilégiant le transfert mono-embryonnaire d'un blastocyste. Toutefois, la nature
rétrospective de notre travail et ses nombreux biais interprétatifs limitent la validité de l'étude.
Une analyse prospective randomisée s'avérerait intéressante dans les années à venir afin de
confirmer ces résultats.
52
THÈSE SOUTENUE PAR : LHEUREUX Hélène
TITRE:
Intérêt de la congélation au stade de blastocyste
Évaluation rétrospective de la pratique de congélation au CHU de Grenoble
CONCLUSION
La culture prolongée des embryons jusqu'au stade de blastocyste fait l'objet de
nombreuses controverses aussi bien pour le transfert frais que pour la congélation
embryonnaire. Le transfert frais au stade de blastocyste est largement décrit dans la littérature
et semblerait présenter un avantage pour une population de couples dite de bon pronostic. La
congélation au stade de blastocyste et les résultats en termes de grossesse après décongélation
sont moins documentés.
Au CHU de Grenoble, les transferts frais après culture prolongée ne représentent que
10% des transferts et ses indications ne sont pas clairement définies, ils feront l'objet d'une
évaluation ultérieure. Par contre, la congélation des embryons surnuméraires au stade de
blastocyste est nettement privilégiée depuis 2007 et représente environ 65% des transferts
d'embryons congelés (TEC).
L'évaluation de cette pratique nous a permis de mettre en évidence un taux
d'implantation après TEC au stade de blastocyste deux fois supérieur à celui obtenu après
TEC d'embryons congelés au stade précoce. Cependant, la mise en culture prolongée des
embryons diminue la probabilité de congélation par couple ainsi que le nombre moyen
d'embryons congelés, ce qui pourrait représenter un inconvénient en termes de perte de
chance de grossesse. La répercussion de cette pratique sur le taux cumulé de grossesses devait
être évaluée. Ce taux prend en compte le nombre total de grossesses obtenues après transferts
des embryons frais et des embryons congelés issus d'une même cohorte. Nous avons observé
que le taux cumulé de grossesse avec congélation au stade de blastocyste n'est pas différent
de celui avec congélation au stade précoce. Si le fait de moins congeler est un avantage
technique et pratique, il représente surtout un confort pour les patientes avec des grossesses
obtenues plus rapidement sans perte de chance (diminution du nombre de TEC nécessaires).
53
Enfin, le plus haut potentiel implantatoire rend le transfert mono-embryonnaire mieux accepté
par les couples, ce qui permet de diminuer le taux de grossesses gémellaires.
Ces résultats nous encouragent à continuer à privilégier la pratique de la congélation
embryonnaire après culture prolongée. Dans l'avenir, de nouvelles techniques prometteuses
telles que la vitrification permettront peut-être d'améliorer encore ces résultats.
VU ET PERMIS D'IMPRIMER
Grenoble, le 25 novembre 2010
LE PRÉSIDENT DE THÈSE
Professeur Patrice Faure
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54
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1 LHEUREUX Hélène
Intérêt de la congélation au stade de blastocyste : Évaluation rétrospective de la pratique de congélation au CHU de Grenoble
RÉSUMÉ
Un regain d'intérêt pour la culture prolongée des embryons obtenus après Fécondation In Vitro jusqu'au stade de blastocyste s'est développé vers la fin des années 1990 avec l'arrivée de nouveaux milieux de culture séquentiels. La cülture prolongée permet le transfert de l'embryon dans l'utérus à un moment physiologiquement plus adapté et améliore la sélection des embryons à plus haut potentiel implantatoire. Le transfert frais au stade de blastocyste est largement décrit dans la littérature et semblerait présenter un avantage pour une population de couples dits de bon pronostic. La congélation au stade de blastocyste et les résultats en termes de grossesse après décongélation sont moins documentés et restent l'objet de controverses. L'objectif de cette étude était d'évaluer la pratique de congélation au CHU de Grenoble où la congélation des embryons surnuméraires au stade de blastocyste est pratiquée depuis 2005 et est nettement privilégiée depuis 2007. Nous avons analysé les données des 1022 cycles de Transfert d'Embryon Congelés (TEC) faits depuis 2006 (279 au stade de blastocyste et 621 au stade clivé précoce). Le taux d'implantation après TEC au stade de blastocyste est deux fois supérieur à celui obtenu après TEC d'embryons congelés au stade précoce (15% versus 7%). Comme le nombre d'embryons congelés au stade de blastocyste par tentative est plus failble qu'au stade clivé (1, 1 versus 3 ), nous avons complété l'étude par l'évaluation du taux cumulé de grossesses qui intègre les grossesses obtenues après transferts d'embryons frais et congelés issus d'une même cohorte d'embryons. Ce taux est équivalent pour les deux stratégies (39,4% et 37,5%). Si le fait de moins congeler est un avantage technique et pratique, il représente surtout un confort pour les patientes avec des grossesses obtenues plus rapidement sans perte de chance. De plus, le haut potentiel implantatoire des blastocystes rend le transfert mono-embryonnaire mieux accepté par les couples, ce qui permet de diminuer le risque de grossesse gémellaire. Ainsi, ce bilan encourage notre centre d'Assistance Médicale à la Procréation à continuer à privilégier autant que possible, la congélation des embryons surnuméraires au stade de blastocyste suivie de TEC mono-embryonnaires.
MOTS-CLÉS Blastocyste - Cryoconservation - Transfert embryonnaire - Taux cumulé de grossesse
JURY Monsieur le Professeur Patrice FAURE Madame le Docteur Ulrike BERGUES Madame le Docteur Claire THOMAS CADI Monsieur le Docteur Charles COUTTON
1 DATE DE SOUTENANCE
ADRESSE .
16 décembre 2010
14, rue des capucins - 59380 BERGUES HLheureux@voila.fr
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