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Dans le cadre du projet européen ARCHI21 / In the framework of the ARCHI21 European project WEBCONFERENCE 15 JANVIER 2013 / JANUARY 15, 2013 ENRICHIR LA COMPRÉHENSION DES TERRITOIRES URBAINS PAR LA CONFRONTATION DES LANGUES MULTILINGUAL APPROACHES AS A MEANS OF ENHANCING THE UNDERSTANDING OF URBAN TERRITORIES

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The proceedings of the ARCHI21 webconference (January 15, 2013) Multilingual approaches as a means of enhancing the understanding of urban territories

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Dans le cadre du projet européen ARCHI21 / In the framework of the ARCHI21 European project

WEBCONFERENCE 15 JANVIER 2013 / JANUARY 15, 2013ENRICHIR LA COMPRÉHENSION DES TERRITOIRES URBAINS

PAR LA CONFRONTATION DES LANGUESMULTILINGUAL APPROACHES AS A MEANS OF ENHANCING

THE UNDERSTANDING OF URBAN TERRITORIES

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Sylvie EscandeDirectrice-adjointe chargée de la pédagogie – Coordinatrice d’ARCHI21École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais

Présentation

Je voudrais, tout d’abord, rappeler brièvement les fondements et les objectifs d’ARCHI21 parce que c’est dans ce cadre qu’est né ce projet particulier de lexique ou de glossaire.

Le point de départ d’ARCHI21 a été le constat de la situation insatisfaisante de l’enseignement des langues étrangères dans l’enseignement supérieur de l’architecture. Parmi les partenaires, les situations étaient différentes mais tous étaient d’accord avec ce constat. Si l’on prend l’exemple de la France, l’enseignement d’au moins une deuxième langue est obligatoire dans le cursus d’architecture. Pourtant, il existe une séparation ou même une marginalité de cet enseignement par rapport aux disciplines non linguistiques, avec tous les effets que l’on peut imaginer, tels que la non-pertinence du contenu, le statut des enseignants, etc.

L’objectif du projet ARCHI21 était de promouvoir une approche peu utilisée dans l’enseignement supérieur, qui peut se résumer en intégration. Son nom en anglais est CLIL (Content and Language Integrated Learning). En français, c’est EMILE (Enseignement d’une matière par l’intermédiaire d’une langue étrangère). J’ai découvert avec un grand plaisir que Google Traduction traduit automatiquement CLIL en EMILE.

Dans le projet, un accent particulier était mis sur les technologies et environnements 3D, parmi lesquels les mondes virtuels. Le projet a pris une position forte sur les raisons d’apprendre des langues étrangères. En opposition avec les représentations courantes de la langue comme un outil technique, il insiste sur sa pertinence très spécifique dans la formation à l’architecture.

Des activités et des produits ont été réalisés dans le projet, par exemple:sur l’EMILE et les technologies :• des expérimentations (études de cas):

- une production architecturale utilisant Second Life et une langue seconde,

Sylvie EscandeDeputy-director in charge of pedagogy – ARCHI21 CoordinatorÉcole nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais

Introduction

First, I would like to make a short reminder of the initial statements and the goals of the ARCHI21 project because this particular lexicon or glossary project was born in this framework.

ARCHI21 departure point was the acknowledgement of the unsatisfactory situation of the teaching of second languages in architecture higher education. Inside the cohort the situations were different still all partners agreed with this idea that the situation was not satisfactory. If we take the example of France the teaching of at least one second language is compulsory in the architecture curriculum. Yet there is a separation or even a marginality of this teaching in relation to content courses, with all the effects you can guess, such as irrelevancy of content, teachers’ status, etc.The goal of the ARCHI21 project was to promote an approach not much used in higher education which can be summed up as integration. Its name in English is CLIL (Content and Language Integrated Learning). In French, it is EMILE (Enseignement d’une matière par l’intermédiaire d’une langue étrangère). I found out with much pleasure that Google Translation translated automatically CLIL into EMILE.

In the project there was a special focus on 3D technologies and environments amongst which virtual worlds. The project took a strong position on the reasons to learn foreign languages. In opposition with the very common ideas of language as a technical tool, it insists on its very specific relevance in architecture education

Activities and deliverables were produced through the project; for example:About CLIL and technologies• experimentations (case studies):

- architectural production through Second Life and a 2nd language with 2 architecture teachers and a linguistic scaffolding - architectural review with a distant American architect (through Second Life)

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• an induction course• a matrix of affordances of the different technologies and softwares.

About CLIL and architecture• 2 reference frameworks of skills for CLIL teachers (both in content and language),• guidelines for setting up a CLIL language course adapted to the needs of students in higher schools of architecture

How and why was the seed of the Territories glossary sowed in the ARCHI21 project?

A European project is a concentrate of multilingual and multicultural experience where one discovers that as partners the important is not that we say the same thing in different languages but that what we say is different.This phenomenon has very important consequences.

For European projects in general: all opportunities to clarify differences of meaning or shades must be taken; it will never be a loss of time in the management of a European project.

For ARCHI21:• Promoting an educational lingua franca might be a temptation but it leads to failure since it does not allow the intellectual exchanges that might arise from differences, and induces a downgrading of the lingua franca itself.• Improving language skills implies developing intercultural competence.• Creating glossary or lexicon entries based on intercultural competences, using conceptual definitions and sensibility are complex tasks. They require a high degree of collaboration between content and language teachers in a CLIL approach, but being on new grounds this collaboration can be very rich and very innovative.

Another important point in this action and in this philosophy is that it gives a chance to the Erasmus mobility programme to produce richer effects by taking into account the competence of students, be they our students in other countries or the students we receive in our higher education institutions.

Un aspect important de cette action et de cette philosophie est qu’il permet au programme de mobilité Erasmus de produire des effets plus riches, en prenant en compte les compétences des étudiants, qu’il s’agisse de nos étudiants dans les autres pays ou des étudiants que nous recevons dans nos établissements d’enseignement supérieur.

Jean AttaliPhilosopheProfesseur d’urbanisme École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais

Le séminaire de recherche en master comme espace micro-politique potentiellement polyglotte.L’accès à des langues et des écritures étrangères comme condition d’extension et d’enrichissement de l’Atlas des villes

Bonjour chers partenaires et collègues,

Je souhaiterais témoigner d’une expérience que je mène actuellement avec six collègues. Ce n’est pas un enseignement multilingue mais il se peut qu’il le devienne et je souhaiterais explorer les façons de le rendre possible. Cette expérience prend place dans le séminaire de master dans lequel les étudiants doivent rendre un mémoire. Le programme du séminaire est un atlas des villes et chaque étudiant doit contribuer par un mémoire personnel sur une ville du monde. Le titre de ce travail collectif est Le paysage mondial des villes.

Sous ce titre, le travail collectif du séminaire de master est consacré à un atlas en ligne, édité et archivé sur les pages web interactives du domaine Ouarpo [www.atlasdesvilles.net / log. : ouarpo / psswrd : ouarpo-edit]. C’est en ce lieu qu’une une réflexion sur la forme urbaine s’élabore et se débat, quels que soient l’implantation des villes et leurs traits urbains propres (démographie, situation géographique et historique, morphologie formelle ou informelle, toponymie, caractéristiques sociales et culturelles, etc.).

Le but de ce travail collectif est d’accumuler des connaissances sur les villes, considérées dans toutes leurs extensions et dans tous leurs états sociaux et spatiaux. Sont visés un foisonnement thématique et la constitution d’une

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cartographie originale de ce paysage urbain. A partir du moment où ce travail est écrit ou dessiné et conçu non pas pour le matériau papier mais dans le format spécifique du langage HTML et du WIKI, les pages ne sont plus des matériaux mais des adresses URL. Ces adresses sont reliées par des routes ou des chemins, permettant la construction d’une cartographie virtuelle. Le principal intérêt est pour nous la construction thématique et la structure interne de cet atlas urbain.Le séminaire permet à de nombreux étudiants (une centaine au dernier semestre), de diverses origines, de travailler ensemble. Plus de la moitié ont une expérience de villes étrangères, parce qu’ils viennent eux-mêmes de l’étranger ou parce qu’ils ont eu la possibilité de séjourner dans plusieurs pays grâce au programme Erasmus. Ainsi la mise en commun de ces expériences nous donne la possibilité d’une approche élargie du monde des villes. Si tous les étudiants du séminaire sont censés parler le français, nous souhaitons et attendons, mes collègues et moi-même, que tous apportent un large éventail de langues, de modes d’écriture, et qu’ils rendent manifestes et communicables leurs propres ancrages culturels.

Nous sommes convaincus que la diversité des langues est une condition indispensable pour pouvoir explorer ensemble la diversité des conditions urbaines dans le monde. Aussi, si les mémoires des étudiants sont tous écrits en français, je souhaite une évolution qui nous permettrait de comprendre la variété des conditions géographiques, sociales et spatiales, exprimées dans différents langages et différents modes d’écriture.

Steven Melemis Architecte, urbanisteMaître-assistant, École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais

Territoires : un glossaire en images et en mots. Approche autocritique des objectifs et de la méthode d’une expérience d’enseignement

Ce que je souhaite vous montrer aujourd’hui est inachevé. Il semble même pour l’instant que ce soit un peu plus inachevé chaque jour, ce qui constitue à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. D’un point de vue pratique, il faut définir le projet plus précisément. La structure technique qu’il sera nécessaire à

vicinal cat-ways getting from one place to another, in such a way that a virtual cartography is to be constructed. For us, the main interest lays on the thematic construction and internal structure of this city atlas.

The seminar makes a number of students work together (about 100 last semester), wherever they are coming from. More than a half has a specific experience of foreign cities: either they are foreigners or they have had the opportunity of a journey in different countries through the Erasmus program. So the gathering of these diverse experiences gives us the chance of an enlarged approach of the city world. If all the students within the seminar are supposed to be French-speaking, we wish and expect, my colleagues and I, that all of them would be able to bring together a large spectrum of languages, modes of writing, and to allow their own cultural resources to manifest themselves and be shared.

Our conviction is that this diversity of languages is the only condition to be able together to explore the diversity of the urban conditions around the world. So if dissertations written by the students are all written in French, I expect a sort of enlargement which could enable us to understand the variety of specific geographical, social, and spatial conditions formulated and expressed through different languages and different modes of writing.

Steven Melemis Architect, UrbanistAssociate Professor, ENSA Paris-Malaquais

Territories: An Image and Word Glossary. A self-critical approach to the objectives and methods of a teaching experiment

What I want to show you today is unfinished. For the moment it seems further from getting there every day. That’s probably the good as well as the bad news. It clearly needs more definition from a practical point of view; the technical structure that this project will require in time is very much still an issue. Conceptually there are some questions as well. But as it advances it seems more and more worthy of serious elaboration.

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from a proposed construction of ideas based on theoretical sources and previous practical experience in design studio and in theory seminars. I will from there design our first attempt to give its form to this glossary project drawing on some of the entries and in doing all this I would like to stress the correspondences and also the non-correspondences between the glossary as it is at this point and what I hope it will be in the future.

I will need to insist on two pairs of notions and then seek to draw them into relation. One pair is integration, in the sense of CLIL, and translation. The other two are designation and design. The project is clearly about students enrolled in the school or involved in Erasmus mobility programs that may speak one or several languages foreign to the place they come to and who often don’t really know the language of the school they come to. Speaking of territories in architecture, students will evoke both experiences that they’ve had directly but also readings or found images. In both cases, the way of doing so reflects the languages and the distinctive culture they have in them.The work of translation they do is also an act of displacement from one discursive context to another. I can’t help speaking of the anthropologist Tim Ingold who insists on the fact that all knowledge is local, that all productions of thought emerge in specific times and places or situations, even scientific knowledge of the most rigorously abstract kind is constructed and based on interactions between specific sites. An individual is a discursive site in herself or himself and at the same time participates in one or several discursive situations. The point I want to emphasize is that these displacements from one site to another involve several operation, and it is these that I refer to with the term translation. This concerns specifically architects but obviously by extension it concerns many other people and many other disciplines as well.

1st point: the act of identification and designation to oneself of things perceived, the support for which can be internal – mental images - or external - graphic ones -. All modes of perception can be invoked here. When I talk about image, I think sonic images are just as acceptable potentially as a material as visual ones maybe. This is all about putting words onto things seen or perceived. Sometimes when we’re dealing with words that are very defined, dictionary definitions for example, or words developed in a precise way in a scientific concept, the image and word fit together like the hand and the glove. In a sense the image is reduced to the role of the illustration of the meaning of the word. In other

terme de mettre en place est une vraie question. D’un point de vue conceptuel, il y a aussi des interrogations. Mais au fur et à mesure qu’il se développe, ce projet vaut de plus en plus la peine d’être mené.

Tout d’abord, il s’agit d’un projet éducatif, qui concerne des recueils bilingues et multilingues de mots et d’images. Après mûre réflexion, j’ai décidé de le nommer glossaire. Même si l’on est dans un cadre éducatif, j’espère que son intérêt fondamental va bien au-delà, et qu’il constitue un outil ou un dispositif pour concevoir : non seulement pour regarder les villes, mais aussi pour imaginer leurs transformations.L’origine se trouve dans l’idée d’EMILE – Enseignement d’une matière par l’intermédiaire d’une langue étrangère. J’ai parfois pu oublier qu’il s’agissait de langue. J’ai tendance à considérer le glossaire comme un moyen de penser et d’enseigner la conception urbaine. C’est bien sûr un projet dans le cadre d’ARCHI21 mais il est né aussi dans le contexte de mon travail, avec Jean Attali, Marc Armengaud et plusieurs autres personnes. Un de nos intérêts porte sur les images et les mots et la façon dont, en considérant les territoires urbains, en montrant les choses et en désignant ce que nous voyons avec des mots, nous nous préparons à concevoir. Le glossaire a été développé dans le contexte général d’un séminaire dans lequel les étudiants préparaient leur projet de fin d’études. Les étudiants contribuaient au glossaire mais se servaient aussi de lui pour développer leur méthode personnelle de travail.

Avant toute chose, je dois poser une question fondamentale : est-il possible de réaliser un principe intéressant d’intégration entre, d’un côté, la langue parlée ou le discours, et, de l’autre, les pratiques du projet architectural et territorial. Comment pouvons-nous parvenir à une fusion complète de ces approches, en incluant, en ce qui concerne la langue, les langues qui nous sont familières et celles qui nous sont plus étrangères ?

L’hypothèse que je propose – sans avoir de compétence particulière en ce qui concerne l’EMILE -, est que l’intégration que nous cherchons à atteindre repose sur une compréhension particulière de la notion de traduction. Je souhaite développer quelques idées au sujet de ce que je comprends par traduction dans ce contexte : je me réfère à un processus multidirectionnel qui concerne non seulement le passage d’une langue à une autre, mais aussi les interactions entre le discours et l’image qu’explorent les architectes et d’autres personnes.

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of language.

A few things about the Glossary. The project was not about writing a dictionary; it was not about choosing words and defining them. The term glossary comes from the Greek word glossa, which means tongue, which also means an obscure or foreign word. When the first glossarions are created in the 14th-15th century, they tend to be vocabularies linked to a specific discipline. They also tend to be about translating that vocabulary from one language to another so it is both a machine of translation and also something of an ontological character because it is not just words but rather families of words or series of words that maintain a complex relationship amongst themselves. One of the interesting things about the words gloss and glossa is that it also means to add luster. The word means to define an obscure word but also in defining it to make it bright, to give it luster. Glossing over is a pejorative expression in English that implies that we are not understanding any more, we are just looking at the surface. There is a kind of play that the word suggests between a deep understanding of the word and the fact that in defining it, in glossing it, we actually cover up the deep meaning and settle on one specific way of saying what it is that we are talking about. That kind of ambiguity is something that seems very interesting to me. It seems entirely appropriate to the kind of exercise I would like to set up here. We can go in more detail about the use of the terms gloss and glossary because I think there are a number of issues there we could really spend some time understanding.

I’d like to conclude by talking about the way we went ahead in a practical sense with this project. We did it in a context of a sort of odd seminar, in which students define the subject of their thesis project. We were in 1st semester here: the students were reading, looking around, mapping, deciding on, generally putting themselves in a position to be able to define and carry out a project in the 2nd semester, somewhere between a studio and a seminar context, in a sort of hybridity. Among the things that we asked the students to do at the beginning was to develop an entry for the glossary. The assignment was simple: to choose one image that showed something that was important to them, to name that quality, and integrate an entry in the language of their choice - most often it was French but not always. That entry then had to be translated into another language and, for simplicity’s sake; we asked them to translate to English. (There are of course good reasons to choose English but we are currently

Il s’agit de mouvements d’une implantation territoriale à une autre, de la façon dont idées et formes peuvent migrer d’un contexte à un autre, et enfin de l’effet que nos conceptions de la forme urbaine ou territoriale peuvent avoir sur notre conception de la forme architecturale, ou des interactions entre elles. Ensuite, je développerai le principe d’un glossaire de mots et d’images, à partir d’une construction intellectuelle fondée sur des sources théoriques et sur une expérience pédagogique dans des studios de projet et des séminaires de théorie. Enfin, je présenterai, à partir de plusieurs entrées, notre premier essai pour donner sa forme à ce projet de glossaire. Ce faisant, je voudrais souligner les correspondances et aussi les différences entre le glossaire tel qu’il est actuellement et ce que j’espère qu’il sera dans l’avenir.

J’insisterai sur deux couples de notions que je tenterai de mettre en relation. Le premier se compose de l’intégration – au sens de l’intégration d’Emile -, et de la traduction. Les deux autres notions sont la désignation et la conception. Le projet s’adresse à des étudiants inscrits dans l’école ou participant à des programmes d’échanges Erasmus, qui parlent une ou plusieurs langues étrangères à cette école, et qui parfois ne maîtrisent pas sa langue. Pour ce qui est des territoires en architecture, ces étudiants peuvent évoquer non seulement leurs expériences personnelles mais aussi leurs lectures et les images qu’ils ont rencontrées. Dans les deux cas, leur façon de faire reflète leur langue et leur culture propres.Le travail de traduction qu’ils accomplissent est aussi un acte de déplacement d’un contexte discursif à un autre. Je ne peux pas ne pas évoquer l’anthropologue Tim Ingold qui insiste sur le fait que toute connaissance est locale, que toutes les productions de l’esprit apparaissent à des moments et en des lieux ou en des situations spécifiques. Même la connaissance scientifique la plus rigoureusement abstraite est construite et fondée sur des interactions entre sites spécifiques. Un individu est un site discursif en lui-même qui participe en même temps à une ou plusieurs situations discursives. Je veux montrer que ces déplacements d’un site à l’autre mettent en œuvre plusieurs opérations auxquelles je me réfère quand je parle de traduction. Ceci concerne spécifiquement les architectes mais à l’évidence, et par extension, cela concerne beaucoup d’autres personnes et d’autres disciplines.

Premièrement : l’acte d’identification et de désignation pour soi-même des choses perçues, dont le support peut être interne – images mentales - ou

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body of images comprising the glossary without the obligation to look at words or texts.

The project was carried out in a design studio context -that is very clear from the entries. That is part of what is interesting but it is also a limit to what we are doing. We need now to have this glossary used in language courses and we must discuss in what terms schools in other countries might contribute. We want to develop collaborations with others as this would allow us to go further with the direction of a multilingual whole that reflects the European scale.

Jean Attali [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]

Presentation of the website Le paysage mondial des villes (A Worldwide Urban Landscape)

I would like to show you the list of the dissertations we got from 2008 to 2012. As you can see on this list, there are several regions and continents and each of them comprises a series of dissertations.All these dissertations give an amazing opportunity to enter the complexity of the different urban situations located in different countries and regions around the world. Foreigners such as Chinese students have written some of these dissertations as well as French or European students who have had the opportunity to travel in Asia. The gathering of this work is very provocative for us and for instance during the final jury, last term, we had a presentation by a Chinese student coming from Hong Kong and writing in English. Since she wrote down some Chinese characters on her pages, we had a discussion: was it clever to have these Chinese characters un-translated or not appropriately translated from the Chinese language? My answer was that it is very important to have some vision of this original genuine language in such a way that we should be able to enter the cultural world the student is coming from. She is not only writing in English, the common language in Hong-Kong as long as the City was a English settlement. The presence of the Chinese language is the seed of future understanding of what is at stake in this specific part of the Chinese world.I have a series of dissertations written by Asiatic students, but also by European

externes – images graphiques. Toutes les formes de perception peuvent être évoquées. Quand je parle d’images, je pense que les images sonores constituent potentiellement un matériau tout aussi acceptable que les images visuelles. Il s’agit toujours de mettre des mots sur des choses vues ou perçues. Parfois, quand nous traitons de mots qui sont très définis, tels que des définitions de dictionnaire ou des mots développés de façon très précise dans un concept scientifique, l’image et le mot adhèrent l’un à l’autre comme la main et le gant. Dans un sens, le rôle de l’image est alors réduit à l’illustration du sens du mot. D’autres fois, en revanche, les deux semblent se résister ou développent une relation tendue et complexe dans laquelle chacun conserve une marge d’autonomie. Une caractéristique de ce projet est qu’il concerne à la fois les façons poétiques ou évocatrices de parler des choses vues et des formes plus précises et construites.

Deuxièmement : au-delà de cet effort de désignation que l’on accomplit pour soi-même, il peut exister un effort supplémentaire, nécessaire pour communiquer à d’autres ce que l’on a vu ou ce que l’on croit avoir compris, éventuellement dans une langue moins familière ou avec d’autres moyens visuels.Finalement – et cela nous ramène au projet architectural – la traduction implique un engagement actif avec le monde qui nous entoure. La traduction est un processus créatif qui entraîne produisent des transformations de forme et de sens. Si l’on accepte cette conception large de la traduction, elle s’applique de la même façon quand nous nous référons au discours ou à ce que nous faisons en tant qu’architectes. Je souhaite proposer maintenant une référence : je rejoins une suite d’idées qui commence peut-être avec Peter et Allison Smithson avec leur espace en mouvement de configurations sociales ou avec Denise Scott-Brown et Venturi. Denise Scott-Brown s’intéressait non seulement à la pop culture mais aussi à l’idée que les formes architecturales peuvent avoir en quelque sorte une dimension sociale inhérente. Il y a une différence entre faire une architecture qui satisfait incidemment des besoins sociaux et une architecture engagée plus directement auprès d’eux. Des questions similaires ont été posées par Scott Brown, les Smithson et juqu’à Koolhaas et ce sujet de désignation, traduction ou mouvement entre mots et images joue un rôle important dans leurs positions.

Enfin, quand j’emploie traduction, je pense notamment au sociologue français

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students coming from different countries in Europe. So, the question of what language is selected to complete the dissertation in the master seminar or what are the authorised languages in our exchanges during the seminar meetings is for us very important.

[www.atlasdesvilles.net / log. : ouarpo / psswrd : ouarpo-edit]

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]

Presentation of the Glossary website

This is the site of the graduate seminar for the thesis project. The entries are presented in alphabetical order which is not yet a very good system. There are all together about 80 entries. Many of the students just attached their second or third entries to the first ones, so this is not a complete list. As you can see, the majority of the words are in French but here and there there’s a word in Portuguese or in English. We’re still operating at a very primitive level in terms of how we lay out all of this material. Now, we shall look at a few examples of entries.

[RECONQUETE / (RE)CLAIM – (RE)CONQUER] We’ll use this one written by a French student. Classically, in this case you have several images. The text is written in French and then translated. Here, one interesting thing is the different degrees to which the students actually made an effort to explain what difficulties they had or what was interesting in passing from one language to another. This particular student didn’t and most students didn’t in fact but from time to time a student would stop and say: “this exercise is not very easy to do you with this word because there’s some fundamentally different sort of cultural attitude with the word here which means that you can’t say exactly the same thing, show exactly the same thing in one language as in another”. But anyway, this is a good example of the most typical kind of thing we had: a French student writing a bilingual English-French entry and using several images to illustrate it.

Bruno Latour. Sans entrer dans les détails, je souhaite signaler l’importance de Latour par rapport aux idées que j’ai tenté de développer sur la traduction. Plus important peut-être que Latour est le philosophe français Michel Serres dont la trilogie Hermès est entièrement consacrée à la communication et à la traduction. Hermès, le dieu grec personnifie plusieurs figures – le voyageur, le marchand, mais aussi le voleur, et enfin le poète –, en entretenant une relation subtile et parfois tortueuse avec le sens des mots : comment ils se transforment, comment ils voyagent, comment ils en viennent à adhérer aux choses. Le processus de création qui est à l’œuvre va bien au-delà de la stricte dimension de la langue.Quelques précisions sur le Glossaire. Le projet n’a jamais visé la création d’un dictionnaire; il ne s’agissait pas de choisir des mots et de les définir. Le mot glossaire vient du grec glossa qui signifie langue, mais qui désigne également un mot obscur ou étranger. Quand les premiers glossaires sont créés aux 14e-15e siècles, ce sont plutôt des vocabulaires relevant d’une discipline spécifique. Ils visent également à traduire ce vocabulaire d’une langue à une autre. Il s’agit donc à la fois de machines pour traduire et de quelque chose d’ontologique car ce ne sont pas simplement des mots mais plutôt des familles ou des séries de mots. Un aspect intéressant des mots gloss et glossa est le fait qu’ils veulent aussi dire donner de l’éclat. Le mot signifie : définir un mot obscur, mais aussi en le définissant, le faire briller, lui donner de l’éclat. Glossing over en anglais est une expression péjorative qui signifie que nous ne comprenons plus, que nous ne regardons qu’à la surface. Le mot suggère un jeu entre une compréhension profonde du mot et le fait que, en le définissant, en le faisant briller, nous dissimulons ce sens profond et nous décidons de nommer spécifiquement ce dont nous parlons. Ce genre d’ambiguïté me semble très intéressant et tout à fait approprié au type d’exercice que j’aimerais mettre en place. Nous pourrions parler de façon plus approfondie de l’usage des mots gloss et glossaire car je pense que c’est un sujet auquel il faudrait consacrer un peu de temps.

J’aimerais conclure en montrant comment nous avons concrètement développé ce projet. Cela s’est passé dans le cadre d’un séminaire un peu particulier, dans lequel les étudiants définissent le sujet de leur projet de fin d’études. C’était au premier semestre : les étudiants lisaient, observaient, cartographiaient, faisaient des choix ; en résumé, ils se préparaient à définir un projet et à le réaliser au second semestre. Cet enseignement se situait, de façon hybride, entre un studio

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et un séminaire. Au début de l’enseignement, parmi les tâches que nous avons demandé aux étudiants d’accomplir, figurait la création d’une entrée pour le glossaire. La consigne était simple : choisir une image qui montrait quelque chose d’important pour eux, nommer cette qualité et intégrer cette entrée dans la langue de leur choix – le plus souvent mais pas toujours, le français. L’entrée devait ensuite être traduite dans une deuxième langue qui, à notre demande et pour simplifier, était l’anglais. Il y a bien sûr de bonnes raisons de choisir l’anglais mais nous hésitons à mettre une langue, même celle-là, dans une position aussi centrale.

Il était également demandé aux étudiants de créer une légende bilingue pour l’image, qui devait non seulement indiquer la notion mais aussi constituer une première approche du lien entre l’image et le mot choisis. Les résultats nous ont surpris : dans certains cas, le lien entre le mot et l’image était presque trop parfait et trop évident pour être vraiment intéressant ; dans d’autres cas, il fallait faire un effort pour comprendre l’intention de l’étudiant quand il reliait ce qu’il écrivait avec ce qu’il montrait. Cet exercice s’est avéré très intéressant et nous nous sommes demandé dans quelle mesure nous devrions restreindre, organiser ou diriger l’activité des étudiants. Nous avons décidé de laisser le cadre bien ouvert pour la création d’une seconde entrée et un travail supplémentaire sur la première. Le processus de redéfinition était continu et a nécessité un peu de dialogue entre les étudiants et nous-mêmes pour rassembler les éléments.

Pour la seconde entrée, nous avons jugé nécessaire d’explorer une forme de connectivité entre les choses écrites et présentées par les étudiants. Nous leur avons demandé de choisir une image déjà utilisée par quelqu’un d’autre et d’écrire à partir de cette image, afin de développer une autre notion à partir de la même image. Une autre possibilité consistait à choisir le même mot mais à introduire une nouvelle image. Tout ceci nous a permis d’accélérer le développement de l’ensemble interconnecté, en forme de rhizome, que nous voulions réaliser.

Nous n’avons jamais refusé que les étudiants écrivent des entrées dans leur langue propre (chinois, allemand, espagnol ou portugais). Plusieurs entrées sont en langue étrangère et j’avoue que je ne sais pas quoi en faire pour le moment, car elles sont trop isolées. Il faudrait vraiment développer le projet jusqu’à une

(Re)conquêteConquérir, du latin conquiere, rassembler. Se définit comme gagner quelque chose, s’en rendre maître, le plus souvent au prix d’efforts. Puis la reconquête intervient pour regagner le contrôle de la conquête perdue.

Dans son implantation extensive sur le territoire, l’homme se retrouve confronté à des environnements inhospitaliers, hostiles, qu’il s’agit de conquérir pour assurer sa survie. La conquête consiste en l’intrusion d’un corps, la confrontation de logiques divergentes. Sur le territoire, elle se lit dans des contrastes spatiaux. La conquête s’accompagne bien souvent d’une reconquête : deux entités non figées et antithétiques, dans un état de tension permanent, luttent tour à tour pour le contrôle du territoire.

(Re)claim / (Re)conquerConquer, to subdue by force, to gain or secure control of something, by physical or mental force. Then take back, retrieve or recover something previously lost.

Men, in their extensive settlement on the territory, face unwelcoming and hostile environments that are to be conquered to ensure survival. Conquest is the intrusion of an entity seeking control, resulting in the confrontation of diverging logics. On the territory, it reads as spatial contrasts. Conquest is often followed by reconquest : two non static and antithetical entities, in a permanent state of tension, fight continuously over the control of a given territory.

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plus grande échelle pour que ces entrées y trouvent vraiment leur place.Il y a une limite importante à ce que nous faisons. On peut, certes, consulter la liste des mots par ordre alphabétique mais pour que le projet soit cohérent, il faudrait aussi pouvoir consulter les images et ensuite passer aux mots. Nous réfléchissons à une approche dans laquelle un procédé (grande feuille ou déroulement) permettrait de regarder les images, mais cela semble un peu simple, un peu insatisfaisant. Je suis ouvert à toutes vos suggestions pour permettre à un utilisateur de consulter le corpus d’images qui composent le glossaire sans obligation de lire les mots ou les textes.

Le projet a été développé dans le cadre d’un studio de projet – on le décèle bien à partir des entrées. C’est un des intérêts mais aussi une des limites de notre travail. Il nous faut désormais utiliser ce glossaire dans des cours de langues et nous devons réfléchir à la façon dont des écoles d’autres pays pourraient y participer. Nous souhaitons collaborer avec d’autres de façon à aller plus loin, à nous diriger vers un ensemble multilingue adapté à l’échelle européenne.

Jean AttaliÉcole nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais

Présentation du site Le paysage mondial des villes

Je voudrais vous montrer la liste des mémoires qui ont été rendus entre 2008 et 2012 dans le séminaire du master Le paysage mondial des villes. Comme on peut le voir sur cette liste, il y a plusieurs régions et continents et à chacun d’eux correspond une série de mémoires.Tous ces mémoires créent une possibilité extraordinaire pour entrer dans la complexité des situations urbaines dans différents pays et régions du monde. Certains ont été écrits par des étudiants étrangers, chinois par exemple, d’autres par des étudiants français ou européens qui ont eu l’occasion de voyager en Asie.La mise en commun de ces textes suscite des questions. Par exemple, lors du jury final, au dernier semestre, a eu lieu la soutenance de mémoire d’une étudiante chinoise en provenance de Hong Kong, écrivant en anglais. Nous avons eu un débat sur le fait qu’elle avait écrit des caractères chinois dans ses pages : est-il opportun d’avoir ces caractères chinois non traduits ou traduits de

[CAPITALISMO / CAPITALISME / CAPITALISM] Now, another example is a student from the Canary Islands. He is working on situations that are occurring there. One thing that is interesting is the choice of word capitalism and the particular approach that he takes to it in his text is clearly a reflexion on the one hand of the readings that he’s doing now but also on the experience he has in his own island of the development of luxury hotels and the tourist industry in general. So, we have this strange confrontation: students reading texts, picking up a word or a notion or a concept from a text and in a sense interrogating it or working around it, based on their own experiences.

Sao Paulo: pour que le capitalisme puisse exister, La protection et l’accumulation de la propriété privée doivent être assurées.CapitalismoEl capitalismo es un orden social que resulta de la libertad económica en la disposición y usufructo de la propiedad privada sobre el capital como herramienta de producción.

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façon approximative depuis le chinois ? Ma réponse est qu’il est très important d’avoir une vision de la langue authentique, qui nous permette d’entrer dans le monde culturel d’où vient l’étudiant. En effet, elle n’écrit pas seulement en anglais, la langue commune à Hong Kong, tant que la ville était une colonie anglaise. La présence de la langue chinoise est un germe de compréhension future de ce qui est en jeu dans cette partie spécifique du monde chinois.Il y a une série de mémoires écrits par des étudiants asiatiques ou par des étudiants issus de différents pays d’Europe. Aussi, la question de la langue choisie pour écrire son mémoire de master ou des langues autorisées dans les échanges du séminaire est-elle pour nous très importante.

[www.atlasdesvilles.net / log. : ouarpo / psswrd : ouarpo-edit]

Steven MelemisÉcole nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais

Présentation du site du glossaire Territoires

Je vous présente le site de l’enseignement de master qui prépare au diplôme de fin d’études. Les entrées sont présentées par ordre alphabétique, ce qui n’est pas encore un très bon système. Il y a au total environ 80 entrées. Beaucoup d’étudiants se sont contentés d’ajouter leur deuxième ou troisième entrée à la suite de leur première entrée, et le sommaire n’est donc pas complet. La plupart des entrées sont en français, mais ici ou là, il y a un mot en portugais ou en anglais. Nous sommes encore en exploitation à un niveau très primitive en termes de la façon dont nous disposons tous de ce matériel. Je vous propose d’examiner en détail quelques exemples d’entrées.

[RECONQUETE / (RE)CLAIM – (RE)CONQUER] Nous allons utiliser cette entrée qui a été écrite par un étudiant français. Comme dans la plupart des entrées, il y a plusieurs images. Le texte a été écrit en français, puis traduit. Il est intéressant de voir dans quelle mesure les étudiants ont expliqué les difficultés qu’ils rencontraient ou ce qui était intéressant dans le passage d’une langue à l’autre. Cet étudiant ne l’a pas fait et la plupart des étudiants ne l’ont pas fait, mais de temps en temps, il arrivait qu’un étudiant s’arrête et dise : « cet exercice n’est pas très facile à faire avec ce

[CAGE (HOUSE) / MAISON-CAGE]Here is an example of a student from Hong Kong presenting a phenomenon that is specific to Hong Kong which is a cage house, a permanent form of housing for many people that literally involves living in a cage next to, from 15 to 30 or 40 or 50 other cages in a single apartment space. She offers a kind of a description and to some extent a position on that situation; the article is clearly intended for people coming from elsewhere who don’t know about it. The fact that it is called cage house in English is obviously something we could discuss. Her entry is written in Chinese and in English. With respect to that word, there was not really an issue of translation that would cause her to settle on the word and discuss whether it was an apt one or not.

CAGE (house)Original term: 籠屋 in Chinese. Literal translation: Cage (籠); House (屋), where each Cage is considered like a House, with a door and a lock.Hong Kong is notorious for its high Gini coefficient and its rocket high rental price, the Cage (house) is a type of accommodation for the poorest in this international city where one can find more Louis Vitton branches than in the rest of the world…

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mot parce qu’il y a une attitude culturelle fondamentalement différente autour de ce mot, de sorte que l’on ne peut pas dire exactement la même chose, montrer exactement la même chose dans une langue et dans l’autre. » En fin de compte, cette entrée est un bon exemple de la situation la plus typique : la rédaction par un étudiant français d’une entrée bilingue français-anglais, utilisant plusieurs images comme illustration.

[CAPITALISMO / CAPITALISME / CAPITALISME] Cet autre exemple a été écrit par un étudiant qui vient des Canaries. Son travail porte sur le contexte de l’archipel. Le choix du mot capitalisme est intéressant. L’approche particulière qu’il utilise dans son texte reflète à la fois ses lectures et l’expérience qu’il a dans son île du développement d’hôtels de luxe et de l’industrie du tourisme d’une manière générale. Nous voyons donc une confrontation originale : les étudiants lisent des textes, relèvent un mot, une notion ou un concept et, en un sens l’interrogent ou la travaillent en fonction de leurs propres expériences.

[CAGE (HOUSE) / MAISON-CAGE] Ou encore, voici l’exemple d’un étudiant de Hong Kong présentant un phénomène spécifique à Hong Kong, qui est une maison de cage, une forme permanente de logement pour beaucoup de gens qui implique littéralement vivre dans une cage à côté, de 15 à 30 ou 40 ou 50 autres cages dans un espace de l’appartement unique. Elle propose une sorte de description et dans une certaine mesure une position de cette situation pour les étudiants. L’article est clairement destiné à des personnes venant d’ailleurs qui ne connaissent pas ce phénomène. Le fait qu’elle est appelée maison cage en anglais est évidemment un sujet que nous pourrions discuter. L’entrée est écrite en chinois et en anglais. En ce qui concerne son titre, il n’y a pas eu de problème de traduction, qui aurait pu l’amener à choisir ce mot et à débattre de sa pertinence.

[INCARNER / TO EMBODY]Je finirai par une dernière entrée. Beaucoup d’images parlent du territoire sans le montrer. C’était un problème pour nous. En fin de compte, nous avons laissé les étudiants libres en pensant que nous déciderions plus tard de ce qui convenait ou ne convenait pas. Voici donc un étudiant qui parle du mot incarner. Son texte développe une relation avec le territoire, mais ce qu’il montre ce

[INCARNER / TO EMBODY]I’ll finish with one more word. Many of the images speak of the territory but don’t show it. That was a question for us. In the end we let anything and everything happen because we figured that is what later that wouldl need to make decisions about what would work and what wouldn’t. Here a student is speaking about the word incarner (to embody). In his text, he develops a relation to the territory but what he actually shows are works by a number of artists from which he speaks about those territory elections.

Triptyque en hommage à George Dyer (1971), Francis Bacon Fondation Beyeler, Bâle – Détail du dernier panneau.Triptych in memory of George Dyer (1971), Francis Bacon Fondation Beyeler, Bâle – Detail of the last panel.

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sont les œuvres de plusieurs artistes à partir desquelles il parle de ces choix de territoire.

DÉBAT

Tadeja Zupancic [Université de Ljubljana]Je tiens à souligner l’importance de l’impact visuel de la langue chinoise. Dans nos enseignements, nous avons insisté sur le sens de la mélodie de la langue et de la sonorité des mots qui sont importantes pour comprendre les étudiants.

Jean Attali [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Je suis très intéressé par votre commentaire car, comme vous le savez, en chinois il ya tellement d’homophones qu’il est tout à fait impossible de n’apprendre que des mots ; on doit apprendre des phrases complètes. Et c’est la phrase en tant que telle qui transmet la mélodie de la langue. Aussi, pour se familiariser avec la langue chinoise il faut écouter sa mélodie.Vous relevez aussi le rôle des images. Steven Melemis a parlé de la relation entre les images et les mots. Les images sont d’une certaine manière notre lingua franca, et tout particulièrement dans une école d’architecture. C’est un moyen qui nous permet de nous comprendre malgré les différences entre les langues que nous parlons, et malgré le risque de malentendu de nos positions personnelles. Je vais vous donner un exemple : regarder un tracé ou un plan de ville comme l’expression d’un lieu culturel spécifique nous permet de comprendre le lien entre un mode de conception, une façon de dessiner la ville, et une façon d’écrire les codes du pays. Les spécificités des tracés de ville à travers le monde sont des indices pour comprendre les différentes cultures urbaines. Ainsi, le lien entre la façon dont nous regardons les cartes, la façon dont nous regardons les différents modes de conception ou de cartographie, les images en général et les différences entre les langues que nous parlons est très important. Donc, parler des langues différentes dans un même groupe serait une condition favorable pour agrandir cette compréhension.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Vous parlez de la langue chinoise. Je n’ai pas l’intention de l’apprendre parce que cela représenterait un travail important. Dans le même temps, elle me fascine et je voudrais pouvoir la parler et la comprendre. D’une certaine façon,

DISCUSSION

Tadeja Zupancic [University of Ljubljana]I would like to comment on the importance of the visual impact of the Chinese language because during our course work we emphasized the meaning of the melody of the language and of the sound of the words which contribute to the message of the students.

Jean Attali [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais] I’m very interested in your comment because, as you know, in Chinese there are so many homophones that it is quite impossible to learn only words. You have to learn complete sentences. And the sentence as such brings the melody of the language. So, to get some hints of the Chinese language means to get the melody of the Chinese language. You were commenting also on the role of the images. Steven Melemis spoke about the relationship between images and words. Images are in a certain way our lingua franca, especially in a school of architecture. It’s a means to make us understand each other despite the differences between the different languages we speak and despite the risk of misunderstanding our personal positions. I’ll give you just one example: looking at a city’s layout, a city’s plan as the expression of a specific cultural location enables us to understand the connection between a way of designing, a way of laying out a city, and a way of writing down the codes of the country. The specificities of the different ways around the world of laying out a city give us a clue to understand the different urban cultures. So the connexion between the way we look at the maps, the way we look at the different modes of designing or drawing these maps, the images in general and the differences between the languages we speak is very important. So to speak different languages within the same meeting would be a good condition to enlarge this understanding.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]You speak of the Chinese language. I will not learn it because it would mean a lot of work for me. At the same time it fascinates me and I wish I could speak it and understand it. In a certain way your language, Slovene, is the same for me: I will not learn it because I am too old now. Still, I like to hear you speaking Slovene. I very much liked staying in Ljubljana. Can one approach something of

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votre langue, le slovène, représente la même chose pour moi : je ne vais pas l’apprendre parce que je suis trop vieille. Pourtant, j’aime vous entendre parler slovène et j’ai beaucoup aimé être à Ljubljana. Peut-on aborder quelque chose d’une langue, d’une culture, avec seulement quelques mots, quelques concepts ? J’aimerais vraiment connaître votre réponse à ce sujet.

Tadeja Zupancic [Université de Ljubljana]Tout d’abord, comme vous le savez, nous n’utilisons que quelques mots de slovène avec nos étudiants Erasmus. Et ils utilisent aussi leur propre langue maternelle. Ce qui nous aide est la mélodie de leur langue maternelle et aussi la mélodie de la langue slovène dans l’anglais que nous parlons. Nous avons donc à la fois des mots d’une autre langue, une structure complexe, une façon d’écrire qu’a évoquée Steven, et le son de la langue seconde, qui est l’anglais dans notre cas. Et comme pour toutes les personnes de langue maternelle slovène, peu importe depuis combien de temps nous apprenons l’anglais comme langue seconde, - en tout cas pas depuis la petite enfance -, nous continuons à utiliser la structure grammaticale du slovène et sa façon de compliquer les choses. Et la même chose vaut pour le portugais et d’autres langues.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Juste pour forcer le parallèle : lorsque nous parlons de la forme urbaine, il est clair que nous allons beaucoup plus loin dans la compréhension de la forme urbaine d’une ville où nous ne vivons pas, où les gens parlent une langue que nous ne parlons pas, même si il y a des spécificités qui nous échapper dans un premier temps. C’est intéressant de voir dans l’Atlas mondial des villes ou dans le glossaire Territoires un ensemble de petits morceaux ou d’éléments de forme urbaine. C’est un peu analogue à ce qui se passe au niveau de la langue, entre les poly-discussions que nous pouvons avoir, même si nous ne saurons jamais parler chinois ou allemand ou portugais, etc., le débat que nous pouvons avoir sur l’adéquation entre les mots dans une langue et la forme urbaine que nous regardons. Cette question de concordance ou de non-concordance entre les choses est très instructive et peut aussi être une ressource créative pour la conception.

Tadeja Zupancic [Université de Ljubljana]Je me souviens d’une discussion que nous avons eue sur ce niveau général

a language, of a culture, with only a few words, a few concepts? I’d like really to hear your answer about it.

Tadeja Zupancic [University of Ljubljana]First of all, you know that we use just a couple of words in Slovene with our Erasmus students. And they use also their own primary language. What helps us is the melody of their primary language and also the melody of Slovene spoken through English. So we have both: we have words and we have this complicated structure and the way of writing Steven was talking about, and the sound of the secondary language which is English in our case. As persons whose primary language is Slovene. no matter how long we learn English as our secondary language, - not from the early childhood -, we keep using the grammatical structure and the way we complicate things in Slovene and so on. And the same applies to Portuguese and to other languages.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Just to force the parallel. When we are discussing urban form, it is clear that we go much further in understanding an urban form from a city that we don’t live in, where people speak a language that we don’t speak, even if there will be specificities that will escape us at first. It is a rich kind of experience to see in the atlas or within the framework of the glossary a whole lot of small pieces or elements of urban form. It is a bit analogous to what is going on at the level of language and between other poly-discussions we can have even if we’ll never speak Chinese or German or Portuguese, etc., the discussion we can have about the fit between words in a language and the urban form that we are looking at. That question of fit or non-fit between things is something that can be extremely instructive but that can also be a source of creative material for designing projects.

Tadeja Zupancic [University of Ljubljana]I remember one discussion we had about this general level of understanding, these specific layers: you have touched that topic today during your speech. I wonder about some further observations you had during your work with students. On the other hand, we had some experiments with Julie Watson as her contribution to this lexicon discussion and we tried to use mind-maps to avoid the word translation because it was very difficult for us to translate one term to another language and we simply used connotations just to overcome

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de compréhension, ces couches spécifiques auxquelles vous avez fait allusion aujourd’hui. Je m’interroge sur les autres observations que vous avez pu faire lors de votre travail avec les étudiants. Par ailleurs, nous avons travaillé avec Julie Watson pour contribuer à cette discussion sur le lexique et nous avons essayé d’utiliser les mind-maps à partir des connotations pour éviter de traduire les mots dans une autre langue, car cela nous est apparu très difficile. Je souhaiterais connaître votre opinion ou vos observations sur les couches de compréhension, et votre conception de la traduction des mots.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Quand je parle de traduction, j’ai Bruno Latour à l’esprit et une idée particulièrement polysémique de ce que ce mot peut signifier. Pour lui, traduction peut également se référer à l’usage des mots pour identifier les choses ou les qualités dans une discipline par rapport à une autre, à la possibilité ou à l’impossibilité d’une sorte de compréhension entre les disciplines qui parlent à peu près de la même chose. Dans un sens plus large, la traduction se réfère à un processus de déplacement, d’une discipline à l’autre, d’une langue à l’autre, du domaine de l’image à celui des mots. C’est ce qui fait la richesse et la difficulté de la construction de ce glossaire. S’il fonctionne, ce sera parce qu’il a une structure très simple qui permet de se déplacer facilement, qui lui donne un cadre cohérent. Mais il sera également quelque chose où les contraintes sont capables de produire une richesse qui existe aucun contrôle. Toute entrée peut produire des effets multiples. En fin de compte, les critères de réussite seraient si nous avons créé l’impression d’épaisseur et le sentiment qu’il ya un nombre infini de façons que vous pouvez aller bien d’une entrée à l’autre, emportant quelque chose en cours de route. Je ne sais pas si je réponds à votre question directement. Je ne pense pas que je suis mais j’espère que ça aide.

Theo Zamenopoulos [Open University]Je souhaite poursuivre par rapport à votre réponse. Je voudrais poser une question sur la traduction. Je me demande si elle ne limite pas artificiellement l’approche du concept de lexique. Ce que l’on voit ici, c’est une structure plus complexe qu’habituellement : il y a des images mentales, des images, différentes langues (le français et l’anglais), et, comme vous l’avez dit, un processus de création, recréation de sens et des déplacements. La structure dans laquelle tous ces éléments sont reliés est tellement complexe qu’il est difficile de voir

this difficulty with the word translation.So, my question is about your opinion or observations about the layers of understanding, related to what you discussed, and your interpretation of the word translation.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]When I mention the word translation, I have Bruno Latour in mind. It is a particularly polysemic idea of what the word can mean. For him, it can also refer to how words are used to identify things or qualities in one discipline with respect to another and the possibility or non-possibility of some kind of understanding between disciplines that are speaking about more or less the same thing. In a broader sense, translation refers to a process of displacement, from a discipline to another, from a language to another, from the field of the image to the field of words. It is what makes the richness and the difficulty of the exercise of doing this glossary. If it works, it will work because it has a very simple organised structure that allows you to move through it easily, that gives a coherence as a framework; but it will also be something where the constraints are capable of producing a richness that there is no control over. Any entry can produce multiple effects. In the end, the criteria of success would be if we created the impression of thickness and the feeling that there is an infinite number of ways that you can go though from one entry to another, taking away something along the way.

I don’t know if I am answering your question directly. I don’t think I am but I hope that it helps.

Theo Zamenopoulos [Open University]Can I continue this comment? I want to ask a question about translation and whether it creates an artificial boundary of how we approach the concept of lexicon. What happens here is that there is a more complex structure than usual: there are mental images, there are images, there are different languages (French, English), and there is a process of creation, re-creation of meaning and displacements as you said. These things are linked together in such a complex structure that it is very difficult to see how the concept of translation can be applied in this context. You can say that one translates from images to natural language and from one natural language to another but nevertheless it is the web that counts, it is this connection structure that creates the meaning rather

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comment le concept de traduction peut s’appliquer dans ce contexte. On peut dire que l’on traduit, des images au langage naturel, et d’un langage naturel à un autre, mais cependant c’est le réseau qui compte, c’est la structure de connexion qui crée le sens, plutôt que le passage d’un domaine à l’autre.Concrètement, c’est ainsi que cela se passe. Je me souviens que, alors que j’étais étudiant Erasmus à Paris, j’ai appris à parler la langue, non pas par la traduction mais par la désignation : on désigne, on connecte les choses entre elles, on intègre et on crée cette structure complexe. Cela pourrait rejoindre ce que dit Latour.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Je vais ajouter une note autobiographique pour expliquer une pensée qui m’est venue en vous écoutant. J’ai d’abord étudié la composition musicale et le violoncelle. J’ai hésité longtemps avant d’étudier l’architecture. Je suis un Canadien qui a des origines grecques et qui vit en France. Par rapport à la musique, tout d’abord, je comprends ce que vous dites sur la désignation. Cela me fait penser à une impatience que je ressens par rapport à ce projet, et qui vient de mon expérience, d’abord de musicien et ensuite d’architecte. Il y a tellement de façons, pour moi, de regarder l’architecture qui viennent directement de la musique que je ne sais pas dans quelle mesure le passage par les mots est effectivement indispensable à la relation que j’établis. Ce qui est frustrant, d’une certaine façon, avec ce projet, c’est qu’il est en fait très difficile de ne pas passer par les mots à pour opérer les déplacements. C’est cependant possible. En tant qu’architectes, nous pouvons être sensibles à l’espoir de créer une structure dans laquelle nous pourrons voir ce phénomène se produire, et dans lequel nous pourrons faire en sorte qu’il se produise : se déplacer le plus directement possible de la musique à l’espace pictural comme Pierre Boulez a tenté à faire dans un livre sur Paul Klee il y a quelques années. Dans ce que nous avons créé, l’asymétrie totale entre les mots et les images, le fait que les images perdent face aux mots est pour moi une source de frustration. Je crois que nous devrions être capables de faire mieux que ça.

Theo Zamenopoulos [Open University]Le mot metaphrasis est le mot grec pour la traduction du mot. Quelle est la relation entre paraphrasis et metaphrasis ? Je pose cette question en raison de votre origine grecque. Ces deux termes sont très semblables, ils ont cependant des sens légèrement différents.

than one move from one domain to another.In practical terms, that is what happens anyway. I remember myself as an Erasmus student in Paris: I learned to speak the language not because of translation but because of designation, because one designates, connects things together, integrates, and creates this complex structure. That might go together with what Latour tried to convey.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]I’ll add an autobiographical note to explain a thought that I had listening to what you were saying. I first studied composition of music and cello. I hesitated for a long time to study architecture, and finally did it. I am a Canadian from a family with Greek origins, who lives in France. To start with music for example, I understand what you are saying about designation. It makes me think of an impatience I sometimes feel with this project; it comes from my experience of being a musician at first and an architect afterwards. There are so many ways that I look at architecture that come directly from music and I don’t know to what degree the passage through words is actually indispensable to the relation that I am establishing. What is frustrating in a way with this project is that it is in fact very hard to not pass through words in bringing about the displacements. But it is possible to make displacements that don’t depend on words. As architects we can be sensitive to the promise to create a structure in which we can see that happening and in which we can encourage that kind of things to happen: to make the move as directly as possible from music to pictorial space as Pierre Boulez attempted to do in a book about Paul Klee a few years ago. The total asymmetry in what we have created between words and images, the fact that images lose beneath the words is a source of frustration for me. I feel like we should be able to do better than that.

Theo Zamenopoulos [Open University]The word metaphrasis is the Greek word for the word translation; what is the relation between paraphrasis and metaphrasis? I am asking that because of your Greek origin. These two terms are very similar ; still they have slightly different meanings.

Jean Attali [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]We have had some discussions about rhetoric figures or tropes. I guess that it would be difficult for us to put this exchange on this grammatical literary

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Jean Attali [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Nous avons déjà eu des discussions au sujet des figures rhétoriques ou tropes. Je crois que nous aurions du mal à situer notre échange sur une base littéraire et grammaticale. Dans une école d’architecture, notre royaume est le monde des images, des modèles et des discours. Dès que nous parlons de traduction, nous parlons en fait de la relation entre les différentes façons de s’exprimer ou d’exprimer le sens de nos travaux.Si j’aime beaucoup cette idée de glossaire, c’est parce que c’est une sorte d’appareil pour rendre compréhensible un système de connexions et de déconnexions entre notre expression par des images ou des discours spéculatifs, et notre expression par la fabrication de modèles en architecture. Le déplacement de sens n’est pas seulement une question linguistique. Il s’agit de faire entrer nos mots dans cet environnement fait d’images, de modèles, de discours, de patrons, etc.Et l’architecture a à voir avec le discours, les matériaux, les dessins, les modèles. Ce que nous sommes doit être présent dans ces différentes façons de faire et de penser les choses. En architecture, la question de la traduction est très spécifique et le glossaire nous fait prendre conscience de cette situation originale.

Jean-Yves GillonDépartement langue françaiseCentre international d’études pédagogiques (CIEP)

Études de cas. Limites de l’enseignement du vocabulaire en contexte EMILE

Je remplace au pied levé Manuela Ferreira Pinto et j’ai adopté le titre de son intervention. Dans cette brève intervention, il va surtout être question de l’enseignement du vocabulaire – du lexique –, et des limites d’une certaine approche de l’enseignement du lexique. Bien sûr, ce qui est intéressant, ce ne sont pas les limites mais les moyens que nous avons de les franchir.Dans l’enseignement des langues ou dans l’enseignement d’une matière dans une langue étrangère, le lexique est une question essentielle. On sait que quand on a un petit niveau dans une langue étrangère, et qu’on essaie de la parler ou de la comprendre, ce sont les mots qui nous manquent plutôt que la parfaite maîtrise des structures syntaxiques. Et pourtant, on constate souvent que

basis. In a school of architecture, our realm is the world of images, models, and discourses. As soon as we speak of translation, we actually speak of relationship between different modes of expressing ourselves or expressing the meaning of our works.The reason I very much like this idea of this glossary is because it is a sort of apparatus to make understandable a system of connections and disconnections between a way of expressing ourselves through images, a way of expressing ourselves through speculative discourses, and the way we are expressing ourselves through the making of models in architecture. The displacement of meanings is not only a linguistic issue. It is a question of putting our words within this sort of environment made of images, models, discourses, patterns, etc.And architecture has to do with discourse, materials, drawings, models. Our background has to be aware of oneself through these different ways of doing things and thinking of things. In architecture, the issue of translation is very specific and the glossary is a way to make us aware of this original situation.

Jean-Yves GillonDépartement langue françaiseCentre international d’études pédagogiques (CIEP)

Case studies. Limits of the vocabulary-oriented approaches in the CLIL context

I have replaced Manuela Ferreira Pinto at the last minute. I have kept her title for this talk: Case Studies: The Limits of Teaching Vocabulary in the CLIL Context. This brief talk will focus on the teaching of vocabulary and the limits of a certain approach when teaching it. Of course what is particularly interesting is not the limits themselves, but how we get beyond them.

When teaching a language or a particular subject in a foreign language, vocabulary is a primary concern. In the case of a language we don’t speak or understand very well, our difficulties typically stem from a lack of vocabulary rather than problems with its syntax. And yet the way vocabulary is taught is clearly deficient. Language methods and training standards show that in the best of cases the vocabulary to be learned is carefully determined, but how

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les questions d’appropriation du lexique sont un angle mort de la pédagogie des langues. Lorsque l’on examine aussi bien les méthodes de langue que les référentiels de formation, on s’aperçoit que, dans le meilleur des cas, le lexique à acquérir a pu faire l’objet d’une vraie réflexion mais que, en revanche, les démarches pour son appropriation sont peu détaillées. Bien que l’appropriation du lexique soit essentielle, elle ne donne pas toujours lieu à des stratégies explicites dans les approches pédagogiques.Lorsque la langue et l’enseignement d’une matière sont intégrés, nous nous trouvons dans une situation si particulière qu’elle nous oblige à sortir de cet angle mort et à expliciter les stratégies. Deux aspects particuliers sont en cause. D’une part, comme il s’agit de l’enseignement d’une matière, il y a des traits relatifs à la langue de spécialité. Il est évident que s’il s’agit d’enseigner les mathématiques ou l’architecture en langue étrangère, ou quelque autre matière que ce soit, on va devoir s’interroger, non seulement sur le lexique de la spécialité, mais aussi sur le discours de la spécialité. On s’aperçoit alors qu’avoir des listes de vocabulaire avec éventuellement leur traduction ne suffit pas. Car le discours de spécialité ne se compose pas simplement de mots. Il peut comprendre des structures syntaxiques privilégiées dans cette spécialité. Pour prendre un exemple simple, s’il s’agit d’histoire, on utilisera beaucoup les temps du passé, ou s’il s’agit de mathématiques, les différentes manières de formuler une hypothèse. Mais il s’agit aussi et surtout de situations de communication. Dans une analyse de discours, on est amené à se demander : qu’est-ce qu’on dit, qu’est-ce qu’on écrit, à qui, et dans quelle situation ? C’est dans ce cadre que se situe le lexique, qui ne peut donc pas être abordé comme un objet séparé du discours de la spécialité.Le deuxième aspect, plus intéressant peut-être, et sur lequel il y aura probablement encore beaucoup de développements, est celui du bilinguisme. En effet, lorsqu’on enseigne une matière par l’intermédiaire d’une langue étrangère, on se place dans une perspective qui est celle du bilinguisme, puisqu’on définit l’enseignement bilingue comme étant celui dans lequel on enseigne une matière dans une langue étrangère et non la langue étrangère en elle-même.La question se pose : qu’est-ce qu’être bilingue ? Je n’essaierai pas de répondre à cette question car vous savez qu’il y a des définitions diverses, des conceptions maximalistes ou minimalistes du bilinguisme. Je me contenterai de faire observer ce qui suit, sur lequel je crois à peu près tout le monde sera d’accord : être bilingue ce n’est pas seulement parler une autre langue étrangère. Je parle

that happens is far from clear. Even though learning vocabulary is essential, explicit strategies as to how to do so are seldom provided.

When the teaching of a language and subject are combined, we have to find a solution to this deficiency and develop explicit strategies. There are two considerations to bear in mind. Firstly, when teaching a subject, there are characteristics relative to that specialty. It is evident that whether we have to teach mathematics or architecture in a foreign language or any other subject for that matter, questions regarding both the vocabulary of the specialty and its discourse arise. At which point, it is immediately apparent that having lists of words with their translation simply does not suffice, because the discourse of a specific field is not comprised of mere words, but also involves specific syntactical structures: for example, the use of the past tense in history or the different ways of formulating hypotheses in mathematics. It is also and above all a matter of communication, and we must ask ourselves when analyzing discourse: what are we saying, who are we saying it to, where are we saying it? It is within this framework that vocabulary should be considered; it cannot be separated from discourse. The second aspect which is probably more interesting and will certainly be developed further in the future is bilingualism. In fact, when teaching a subject in a foreign language, we place ourselves in a bilingual context, because bilingual teaching by definition implies teaching a subject in a foreign language and not just the foreign language itself. But what does it mean to be bilingual? I am not going to try to answer this question because as you know there are different definitions, minimalist and maximalist ideas as to what bilingualism is. I will simply point out – and everyone will agree with this – that being bilingual is not simply being able to speak a foreign language. I – like many people – can speak two or three languages, not terribly well, but I am not bilingual or trilingual. Being bilingual suggests that the acquired language is no longer a foreign language. This does not mean that we master it like a native speaker, but that we are comfortable enough in that language even if it is not, metaphorically speaking, our main residence.

I brought up the notion of bilingualism to underline the importance of cultural appropriation, which, if we aspire to bilingualism, has to come first when learning a language. It cannot happen in a state of ignorance vis-à-vis the cultural

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– plus ou moins bien d’ailleurs – deux ou trois langues étrangères. Je ne suis pas pour autant un locuteur bilingue, trilingue ou quadrilingue.Etre bilingue suppose que, dans la langue où l’on a acquis le bilinguisme, on n’est plus vraiment dans une langue étrangère. Cela n’implique pas qu’on la maîtrise comme un locuteur natif, ce qui serait une définition maximaliste. Mais on est chez soi, même si l’on n’est pas dans sa résidence principale. Ce détour sur la notion de bilinguisme met en évidence l’importance, au travers de l’apprentissage d’une langue, de la découverte et de l’appropriation d’une culture. Dans l’ambition d’un bilinguisme à acquérir, la question de l’appropriation culturelle, qui va de pair avec la maîtrise de la langue, passe au premier plan. Apprendre une langue ne peut pas se faire dans l’ignorance de ce que cette langue transporte comme faits de culture, en nombre infini. L’exploration des aspects culturels et interculturels et l’acquisition des outils linguistiques sont inséparables, et tendent à se confondre.Et c’est dans ce cadre que va se reposer la question du lexique. Dans cette perspective bilingue, il ne peut pas être question de se contenter d’apprendre des mots qui vont remplir des fonctions de communication, qui vont nous permettent de nous débrouiller, qui vont être en quelque sorte des outils. Il faudra aller plus loin et explorer la richesse des mots dans la langue cible. C’est découvrir qu’un certain nombre de mots dans cette langue, particulièrement significatifs de cette culture, se révèlent généralement les plus rebelles à la traduction. Je fais ici allusion au célèbre Vocabulaire européen des philosophies publié en 2004 par une équipe sous la direction de la philosophe Barbara Cassin, dont le sous-titre est Dictionnaire des intraduisibles. L’auteur considère que ce sous-titre aurait dû être le véritable titre de l’ouvrage et elle le cite toujours sous ce nom. « Intraduisibles » est peut-être un terme intraduisible. Pour éclairer la notion, je citerai Barbara Cassin qui dit à peu près ceci : les intraduisibles ne sont pas les mots qu’on ne traduit pas, ce sont ceux que l’on ne cesse pas de traduire.C’est une richesse que ces mots sur lesquels on revient sans cesse car ils portent avec eux quelque chose de l’expérience d’une culture, qui n’est pas inaccessible à des hommes d’une autre culture, mais qui est rebelle à la traduction par un autre mot. La démarche du vocabulaire philosophique s’applique à bien d’autres domaines. L’approche tentée dans ce dictionnaire, consiste à se demander ce qui est couvert par un mot, ce qui s’associe à un mot dans une certaine culture, et ce qui fait que éventuellement on ne va pas trouver dans une autre langue un mot qui recouvre exactement cet ensemble

and intercultural aspects that accompany the language. The exploration of cultural aspects and the acquisition of linguistic tools go hand in hand.

It is in this framework that we must reconsider the question of vocabulary. From this bilingual perspective, it cannot simply be a question of learning words in order to communicate, to simply get by, with words being reduced to mere tools. We have to go further and explore the wealth of words in the language we are trying to acquire. A certain number of these words, often those of cultural significance, are typically the hardest ones to translate. I am referring here to the famous European Vocabulary of Philosophies with the subtitle: Dictionary of Untranslatable Words, which was published in 2004 by a team headed by the philosopher Barbara Cassin. The author thought that the subtitle should have been the real title of the book and always refers to it as such. Intraduisibles or untranslatable is perhaps an example of a word which is impossible to translate. Let me elucidate the term by quoting Barbara Cassin, who says more or less the following: the intraduisibles or untranslatable words are not words we do not translate but words we never stop translating.

Such words are treasures, because they carry within them experiences of their culture which, albeit accessible to someone from a different culture, resist translation. The philosophical dictionary’s approach to untranslatable words can be applied to many other areas. It consists in asking the questions: what does a word cover exactly, what is associated with a particular word in a particular culture, and why is it that it may be impossible to find a word which covers exactly the same ensemble of references in another language? The notion of the cultural appropriation of vocabulary has much to gain from exploring the world in which the words of a language are immersed, the world that these words create.

In order to respond to concrete didactic questions, different tools must be invented. The importance of thinking about words in an intercultural manner is finding its way into teaching and learning provisions. The Glossary of Urban Territories seems to me an excellent example of an innovative strategy to explore the background of words, everything that fleshes out words beyond the skeleton of a glossary providing a simple word for word translation. Each contributor when defining his or her selected term has brought his or her own personal experience to the word. From this intercultural perspective, words

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d’associations. La question de l’appropriation culturelle du lexique a beaucoup à gagner à l’exploration du monde dans lequel baignent les mots d’une langue, qui est en même temps le monde que ces mots créent.Si l’on se pose des problèmes didactiques concrets, il y a encore des outils à inventer. L’importance de la réflexion sur les mots dans l’interculturel est en train de chercher sa traduction ou sa transposition dans les dispositifs d’enseignement et d’apprentissage. Le Glossaire des territoires urbains me paraît, pour l’avoir découvert de l’extérieur, un excellent exemple de stratégie innovatrice pour l’exploration de l’arrière-plan des mots, de tout ce qui donne de la chair aux mots, au-delà du squelette d’un lexique avec correspondance de terme à terme. Chaque contributeur, en apportant la définition d’un terme qu’il a choisi, est invité à investir le mot de son expérience personnelle, et d’une expérience personnelle évolutive. Or, précisément, dans cette perspective interculturelle, les mots sont à la fois l’origine et la traduction d’expériences humaines et non de simples outils. Un autre aspect important est l’invitation faite à chaque contributeur d’essayer de traduire et en traduisant de découvrir ces flottements de sens d’une langue à l’autre. Flottements de sens est employé sur le site où l’on peut voir le glossaire, et le terme me paraît intéressant et fécond.L’interrogation sur les flottements de sens permet la perception des écarts culturels qui apparaissent dans les difficultés de traduction. Ces écarts ne nous dissuadent de l’échange culturel mais, au contraire, ils provoquent la curiosité et l’envie, ils constituent une incitation pour le développement de ces échanges, de cette découverte culturelle, de même que l’intraduisible, ce n’est pas ce qui dissuade de traduire mais ce qui pousse à traduire et retraduire sans cesse.

Annick BonnetResponsable du Département langues et mobilitéCentre international d’études pédagogiques (CIEP)

L’effet d’Erasmus sur la formation de l’identité et les compétences linguistiques et culturelles des étudiants

Je voudrais vous présenter aujourd’hui le rôle de la mobilité des étudiants dans le cadre du programme Erasmus et son impact sur la formation de l’identité et les compétences linguistiques et culturelles des étudiants. Je m’appuierai sur

are both at the source and the translation of human experiences. Another important aspect is that each contributor is asked to try to translate, and by translating discover this flottement de sens or instability of meaning from one language to another. Flottement de sens is used on the website to present the glossary and seems to be particularly well-chosen.

A closer look at the notion of instability of meaning allows us to perceive the cultural differences which arise in difficulties in translation. These differences do not dissuade us from cultural exchanges, but make us curious and want to know more. They incite us to develop these exchanges, this cultural discovery, in the same way that the untranslatable does not dissuade us from translating, but inspires us to translate and to translate again…

Annick BonnetHead of the Département langues et mobilitéCentre international d’études pédagogiques (CIEP)

The impact of Erasmus mobility on personal identity building, and linguistic and intercultural competence

Today, I’d like to talk about the role of the Erasmus programme and the impact it has on a student’s sense of identity and language skills. For this purpose, I will draw upon a number of different studies promoted by CIEP and more specifically a study we conducted for the Agence française[1] which analyses all that has been written about Erasmus student mobility.

To begin with, I’d like to mention a few facts and figures in order to show that most European students share a similar Erasmus experience. Since the programme was created in 1987, over 2.2 million students have gone abroad, and this year that number will reach 3 million. More and more higher education institutions throughout Europe are taking part. The partners of ARCHI21 are some of the most popular destinations for students. A number of European studies have asked students what they expect from their study abroad; the chance to live abroad comes first, followed by the opportunity to meet new people, acquire new skills in their own field as well as intercultural skills and finally, to improve their language proficiency.

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plusieurs études que le CIEP a eu l’occasion de mener, notamment une étude que nous avons réalisée pour l’Agence française , qui nous a permis d’analyser la littérature sur la mobilité étudiante dans le cadre d’Erasmus. Je voudrais d’abord revenir sur quelques données chiffrées pour montrer comment l’expérience des étudiants de cette école mais aussi celle des étudiants de vos institutions rencontre celle d’autres étudiants européens. Depuis sa création en 1987, ce sont plus de 2,2 millions d’étudiants qui ont pu partir à l’étranger, et on devrait atteindre cette année environ 3 millions d’étudiants concernés par un programme Erasmus. On note à l’échelle européenne qu’un nombre croissant d’institutions de l’enseignement supérieur participent à ce programme. Les institutions membres du projet ARCHI21 constituent quelques-unes des destinations les plus recherchées par les étudiants. Plusieurs études européennes ont interrogé les étudiants sur leurs attentes en ce qui concerne leur séjour à l’étranger. Leur première attente est la possibilité de vivre à l’étranger, la deuxième, de rencontrer de nouvelles personnes, d’acquérir des compétences dans leur spécialité et des compétences interculturelles et, enfin, d’améliorer leurs compétences linguistiques. Les étudiants considèrent les compétences linguistiques acquises à l’étranger comme le premier impact d’une mobilité Erasmus. Ceci rejoint la perception qu’ont les employeurs de la plus-value de ce type de séjour. C’est par le moyen d’enquêtes et de recherches-actions menées en Europe, que l’on peut attester la véracité de cette information. Il n’existe cependant pas, à l’échelle européenne, de projet spécifique qui témoigne de l’amélioration de la capacité linguistique. C’est un point qui manque dans la recherche.Les recherches-actions et les étudiants soulignent toutefois l’importance d’une longue exposition à la langue et la possibilité de communiquer en langue étrangère dans différents contextes - par exemple, dans le contexte académique et dans les échanges informels entre étudiants. Elles soulignent également l’acquisition d’un lexique plus complexe, le développement des compétences sociolinguistiques, et une capacité à interagir et à utiliser les nouvelles technologies d’information. Ces compétences, les étudiants les acquièrent soit à l’université soit en stage. En effet, le programme Erasmus permet également d’effectuer des stages professionnels, ce qui pourrait constituer un moyen intéressant de prolonger ARCHI21, en dépassant la question de l’acquisition de la langue académique vers la pratique professionnelle par le biais des stages. On peut parler de compétences en langue(s) au singulier ou au pluriel parce que les destinations des étudiants

According to the students, the main impact of Erasmus mobility is improved language skills. Employers tend to agree with them in this regard. Unfortunately no research on a European scale has been undertaken to demonstrate that studying abroad improves language ability. However, existing studies and students emphasize the importance of a lengthy period spent abroad and of communicating in a foreign language in different contexts – such as an academic situation and informal exchanges between students. They also point out that they learn a more complex vocabulary, develop sociolinguistic skills and learn to interact and master new information technology. They do this either at university or in vocational training programmes offered by Erasmus, which make it possible to prolong ARCHI21 and go beyond the acquisition of a foreign language and onto professional experience.

The students can learn one or more languages by choosing one of the destinations offered by Erasmus where a language is spoken that they haven’t had the opportunity to learn at school. In this way numerous students can study languages that less frequently taught, and this has promoted multilingualism at a European level. In most cases, however, Erasmus mobility primarily helps students with English because most of the courses the students choose are taught in English.

Research has also underlined the role of the support and training provided at their home institution. In this regard, it could be possible to study the students who actually participate in ARCHI21 and students who were unable to participate. I believe that preparation and work done at the home institution before leaving would greatly improve their stay abroad.

The main impact of studying abroad is improved language skills, self-evident but still needing to be proved; another is building a sense of identity. Erasmus mobility helps students do this identity by bringing together the individual who is trying to find his way and the group he will interact with during his stay. In fact, the Erasmus students underline the importance of their socializing with other Erasmus students and with students in the country they are visiting. The Erasmus experience is thus a three-way equation.

Choosing to take part in the programme enhances their independence and

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Erasmus vont bien au-delà des pays dont ils ont pu apprendre la langue dans un cadre scolaire. C’est ainsi que de nombreux étudiants peuvent s’initier à des langues moins diffusées et moins parlées en Europe , ce qui favorise le multilinguisme à l’échelle européenne. Néanmoins, les échanges Erasmus, dans leur grande majorité, favorisent l’acquisition de l’anglais car les cours choisis par les étudiants Erasmus sont le plus souvent dispensés dans cette langue. Les études et les recherches-actions soulignent l’importance de l’accompagnement, de la formation et du travail mené avant le départ dans leur université d’origine. À ce titre, une recherche-action pourrait être menée entre les étudiants qui ont participé à ARCHI21 et ceux qui n’ont pas pu y participer. Et mon hypothèse serait que la préparation et le travail réalisés dans l’université d’origine avant le départ améliore considérablement l’impact de leur mobilité dans un établissement d’enseignement supérieur. Le premier impact, qui va en quelque sorte de soi, mais doit encore être prouvé, est l’amélioration de la compétence linguistique. Le second est l’expérience de la construction identitaire à l’occasion du séjour à l’étranger. La mobilité Erasmus constitue pour les étudiants un des éléments de la construction de leur personnalité, avec une tension très intéressante entre l’individu qui se cherche et le groupe qu’il va rencontrer. Ainsi, les étudiants Erasmus soulignent l’importance de la sociabilité avec d’autres étudiants Erasmus à l’étranger et de la société qui les accueille. C’est en quelque sorte une équation à trois qui se joue dans l’expérience Erasmus.Si l’on regarde également l’amélioration des compétences sociales des étudiants, on note que la mobilité est le résultat d’un processus de décision des étudiants qui contribue au développement de leur autonomie, de même que le développement de savoir-faire sociaux, et la capacité à s’adapter à des situations nouvelles. Comme on l’a vu dans l’intervention précédente, du point de vue linguistique, l’expérience à l’étranger permet à l’étudiant d’acquérir un lexique, mais aussi de savoir-faire sociolinguistiques qu’il est difficile d’acquérir en dehors d’un contexte de communication authentique. Il s’agit d’une expérience très différente du contexte scolaire d’apprentissage d’une langue et les étudiants développent des compétences qu’ils n’auraient pas pu acquérir à l’école. Le séjour Erasmus permet une rencontre entre une démarche personnelle – celle de la construction de l’identité – et l’acquisition de compétences qui sont reconnues sur le marché du travail.Ainsi, plusieurs études européennes ont souligné que les compétences requises sur le marché du travail étaient celles qui sont reconnues aux étudiants mobiles

teaches them social skills and adaptability. As was mentioned in the previous talk, the experience abroad not only allows students to learn vocabulary, but also to develop certain sociolinguistic skills, which are difficult to acquire outside an authentic communication context. This is a very different experience from learning a language at school because when students are abroad, they have to communicate in a foreign language. (which fosters skills they wouldn’t ordinarily acquire at school.)

The Erasmus stay combines personal development – building a sense of identity - and learning skills which are valued on the labour market. A number of European studies have shown that students who have studied abroad in the Erasmus programme show the kind of flexibility, teamwork, language skills and confidence in a multicultural environment, which are sought after on the global employment market.

I would like finish by asking you to consider the following questions: how can we improve participation in this exchange programme (only 4% of students take part)? How can we demonstrate that it improves language skills? Have you done any research in your respective universities? How can we best prepare our students for the Erasmus experience? ARCHI21, one of the only CLIL projects in higher education, is a first step and could be extended to other disciplines. And finally, how can we create synergies between student and teacher mobility? We are very interested in this because our current research into the impact of teacher mobility within the framework of Erasmus shows that it actually encourages student mobility and its preparation, and that a global vision of internationalization improves each individual’s experience. These are a few questions for you to think about, which we can discuss today or at another time.

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par les employeurs. La flexibilité, la capacité à travailler dans un contexte multiculturel, le travail en équipe, les compétences linguistiques figurent parmi les compétences qui sont recherchées sur le marché du travail mondialisé. Je voudrais, pour finir, lancer quelques pistes de réflexion et questions à nos collègues : comment élargir la possibilité de participer à ce programme d’échange – puisque seulement 4 % des étudiants y participent ? Comment prouver l’amélioration des compétences linguistiques ? Avez-vous mené des recherches à ce sujet dans votre propre université ? Comment mieux préparer les étudiants à la mobilité ? ARCHI21 qui est un des rares projets CLIL dans l’enseignement supérieur constitue une première étape vers une réflexion qui pourrait être transférée à d’autres disciplines. Et enfin, comment créer des synergies entre la mobilité des enseignants et la mobilité des étudiants ? Nous nous intéressons beaucoup à ce sujet parce que nous menons actuellement une recherche sur l’impact de la mobilité des enseignants dans le cadre d’Erasmus. Et l’une des premières conclusions est que la mobilité des enseignants favorise la mobilité des étudiants et la préparation de l’échange, et qu’une vision globale de l’internationalisation améliore l’impact de chaque mobilité individuelle. Voici quelques sujets pour votre réflexion, que nous pourrions discuter aujourd’hui ou dans un autre contexte.

DÉBAT

Theo Zamenopoulos [Open University]Ma question est très spécifique et correspond à une expérience très difficile. Elle concerne la préparation que vous avez mentionnée à l’université de départ avant l’échange Erasmus. Il est souvent très difficile de préparer les étudiants, par exemple s’ils vont de Grande-Bretagne en Slovénie, de Slovénie en Grèce ou de Grèce en Slovénie Aussi, comment envisagez-vous cette préparation ?

Annick Bonnet [Centre international d’études pédagogiques]L’ouvrage le plus intéressant sur le sujet de la préparation est un livre de Mathilde Anquetil, publié en 2006. Mais il y avait un point commun : il s’agissait d’étudiants apprenant le français langue étrangère, donc il y avait déjà une unité de langue. Mais vous demandez en fait comment préparer de façon spécifique le départ vers une destination plus rare : n’est-il pas possible de mutualiser la préparation, de partager avec d’autres universités qui envoient des étudiants

DISCUSSION 2

Theo Zamenopoulos [Open University]I am wondering about something very specific, because I had a very difficult experience; it is about the preparation you mentioned in the university before students leave for their Erasmus exchange. It is usually very difficult to prepare students, for instance from UK to Slovenia or from Slovenia to Greece, or from Greece to Slovenia. So how do you envisage this preparation?

Annick Bonnet [Centre international d’études pédagogiques]The most interesting work on preparation is a work by Mathilde Anquetil which was published in 2006 but there was a unity of language, it was about students learning French as a foreign language. And your question was how to prepare in a very specific point of view for a less common destination. Is it possible to share with other universities who are sending students to the same destinations, so that we could also prepare a students’ departure together? The preparation is usually done by the target universities. The universities that are sending the students abroad usually give a few tools which they think will help the students for their mobility but it is limited to that. I do know the Euromobil Programme. There are other European projects which have created kits for the students in order to prepare them for their trip to the new country. These kits are not specifically designed for a certain country but rather for the intercultural aspect of the whole business. Projects and studies have specifically been conducted on the didactic aspect of teaching a foreign language (French, English or Spanish). They conclude that being prepared in their target language has been beneficial for the students.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]So, there is also a question from Jean-François Roulin who is here with us about Erasmus. Are there any studies made on the academic competencies of students who have gone on an Erasmus vis-a-vis students who have not? Is there a difference?

Annick Bonnet [Centre international d’études pédagogiques]You brought a very interesting question. Some research on students in medicine exist; but this is certainly an area that has not been thoroughly researched by any means and is probably the least well represented area in the literature

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vers cette même destination. Souvent, les spécificités liées à la préparation à l’échange Erasmus sont réalisées par les universités d’accueil. La préparation qui peut être faire par l’établissement d’envoi est plus générique. Elle consiste à donner des clefs aux étudiants concernant la manière d’envisager leur mobilité. Par ailleurs, il existe le programme Euromobil et également des projets européens qui ont créé des kits pour préparer les étudiants à leur déplacement. Il s’agit alors d’une préparation qui n’est pas reliée aux spécificités du pays mais à la dimension interculturelle. Les principales difficultés sont le plus souvent liées au manque de préparation et de définition des objectifs de l’étudiant lui-même. L’accompagnement à la mobilité peut être un accompagnement classique axé sur la définition des objectifs d’apprentissage.Des projets et notamment des recherches-actions très intéressantes ont été menés sur la didactique de la langue et de la langue académique, notamment en français langue étrangère, en anglais et en espagnol. Elles montrent que la préparation dans la langue cible a été bénéfique.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Il y a aussi une question de Jean-François Roullin, enseignant dans notre école : existe-t-il des évaluations des compétences académiques des étudiants Erasmus par rapport à ceux qui restent ?

Annick Bonnet [Centre international d’études pédagogiques]Vous soulevez un point très intéressant. En effet, Il existe des recherches qui concernent les étudiants en médecine, par exemple, mais il manque beaucoup d’études sur ce thème. La notion d’acquisition de compétences disciplinaires est la moins bien représentée dans la littérature Erasmus. Je vous encourage à les rédiger en ce qui concerne votre champ. Cela a été une des recommandations de cette étude qui a pointé le manque de recherches disciplinaires.

Julie Watson [University of Southampton]Puis-je faire un bref commentaire? Nous organisons un cours en ligne avant l’arrivée pour tous les étudiants étrangers qui viennent dans notre université. Il est destiné aux étudiants qui ne sont pas des étudiants Erasmus et aux étudiants Erasmus. Nous les contactons environ trois mois avant leur arrivée et nous leur donnons accès à ce cours en ligne. Le cours interactif les initie partiellement aux compétences académiques mais aussi à l’université elle-même, au campus, aux différentes facultés et disciplines à la ville de

about Erasmus. So, if anybody wants to research this, it would be very welcomed. So this is one of my conclusions: there is practically no research in this particular domain.

Julie Watson [University of Southampton]Can I just make a brief comment? We run a pre-arrival online course for all international students coming to our institution; that includes students who are not Erasmus and Erasmus students. We take them approximately 3 months before they arrive about the online course and we give an access to the course. The course includes a range of materials which covers interactive material introducing them to academic skills partially but also to the university itself, the campus, the different faculties and disciplines to the city of Southampton they will be living in. We cover a lot of practical issues. We take them to an online supermarket so that they learn about budgeting for their meals in the UK and we provide a social aspect in so far as we link them to each other before they come, so students can meet other students coming from the same departure country and also to Facebook groups that exist at the university so they can make contact with students who are already here. This has been very successful. The feedbacks we have had from students about this course have been very positive particularly in terms of that it improves their confidence before they come and addresses quite a lot of the initial questions that they have about studying abroad. It doesn’t look, in depth, at the issues of developing specific vocabularies for specific disciplines but it deals with quite a lot of the intercultural issues you have been talking about.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]What I would like to add is that the Erasmus students’ preoccupation is quite important. We have a wealth, we have a treasure with these students, either ours in foreign universities or the ones we receive and we must do something with this treasure. The glossary is an example of taking into account this cultural and linguistic richness of students. But there are many others. They have things to say about the organisation of the university or school, about the way of teaching or learning. They have many things to say and until now, we have not really listened to them so I think it is something quite interesting for the future.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]I have a question about Jean-Yves Gillon’s presentation. I wonder whether our

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Southampton où ils vivront. Nous traitons beaucoup de questions pratiques. Nous les amenons dans un supermarché en ligne afin qu’ils apprennent à établir un budget pour leurs repas au Royaume-Uni. Nous facilitons aussi leur sociabilité en leur permettant d’établir des contacts avec d’autres étudiants venus du même pays et avec les groupes Facebook qui existent à l’université afin qu’ils puissent prendre contact avec les étudiants qui sont déjà ici. Ceci connaît un grand succès. Les évaluations des étudiants que nous avons eues sur ce cours ont été très positives : il améliore leur confiance avant de venir et répond à beaucoup des questions initiales qu’ils ont sur les études à l’étranger. Le cours n’aborde pas, en profondeur, les questions de développement de vocabulaires spécifiques pour certaines disciplines, mais il traite beaucoup des questions interculturelles dont vous avez parlé.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Je voudrais ajouter qu’il convient de se préoccuper des étudiants Erasmus. Nous avons une richesse, nous avons un trésor avec ces étudiants, que ce soit les nôtres dans des universités étrangères ou ceux que nous recevons et nous devons faire quelque chose de ce trésor. Le glossaire est un exemple de prise en compte de cette richesse culturelle et linguistique des étudiants. Mais il y a beaucoup d’autres aspects. Ils ont des choses à dire sur l’organisation de l’université ou de l’école, sur la façon d’enseigner et d’apprendre. Ils ont beaucoup de choses à dire. Jusqu’à présent, nous ne les avons pas vraiment écoutés et je pense que c’est quelque chose de très intéressant pour l’avenir.

Steven Melemis [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]A la suite de l’intervention de Jean-Yves Gillon, je serais curieux de savoir s’il existe des études où il est question de l’articulation entre la culture visuelle, ou des approches qui portent sur des disciplines qui reposent sur les méthodes d’observation, et l’apprentissage des langues. Il peut exister quelque chose d’analogue à ce que j’ai présenté dans une école d’art mais aussi dans une école d’anthropologie.

Jean-Yves Gillon [Centre international d’études pédagogique]Je ne pourrai malheureusement pas répondre à la question que vous posez. Dans son sens le plus général, on trouverait des centaines ou des milliers d’ouvrages parce que l’articulation entre le visuel et la parole est extrêmement vaste. De la philosophie à l’anthropologie, on trouverait des références très

guest knows of any studies that develop an articulation between the dimension of language and the visual dimension or cultures of observation that could exist in art schools but maybe elsewhere, for example, an anthropology department or elsewhere. Some other examples that could help us to develop what we are doing here.

Jean-Yves Gillon [Centre international d’études pédagogique]Unfortunately, I can’t answer your question. In its most general sense, there are a hundred of thousands of works because the question of the articulation of the visual and the words is very vast from philosophy to ecology and many other areas. But, as regards to teaching, I have y no titles to give you. I can’t answer your question with anything specific actually.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]So, well, we wish everybody a very nice week. It was our first web conference, the technical preparation was quite good still we are not used nor equipped to do this kind of things it is a technical success because we could speak languages, speak here in Paris and with you abroad. The translation was a difficulty but it is part of the project anyway. And it is part of Europe: we have to translate, we have to make the effort of understanding each other. Otherwise, we would speak a very poor language so it is quite a good thing. Does somebody want to add something on the lexicon?

Anja Jutraz [University of Ljubljana]When we prepared the mind map for fragility and lighting, the idea was to put in the middle the fragility and then go to the the general meaning and then the specific meaning and then we brought down the English with different connotations and we have also some photo materials. As you can see, on the general meaning, fragility, for example, we wrote down delicate, breakable, subtle and so on and on the other side, we also went into the details and described a bit in English, in French and in Slovene. Julie, do you want to add something?

Julie Watson [University of Southampton]Yes, perhaps. Just that we chose to use this tool very much in an experimental capacity. What we were aiming to do was to explore some of the key terms in the fragility theme that students of architecture and design had been working

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nombreuses. Mais il y a peu d’ouvrages qui traitent cette question dans la perspective de l’enseignement. Il y en a peut-être mais je ne les connais pas. Ceci étant, une recherche serait utile car le sujet est d’un grand intérêt.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Nous souhaitons à tous une très belle semaine. C’était notre première conférence Web. La préparation technique a été bonne même si nous ne sommes pas encore habitués et équipés pour faire ce genre de choses. C’est un succès technique car nous avons pu parler des langues, parler ici à Paris, et avec vous à l’étranger. Traduire a constitué une difficulté mais cela fait partie du projet. Et cela fait partie de l’Europe : nous devons traduire, nous devons faire l’effort de nous comprendre. Sinon, nous parlerions une langue appauvrie. Donc c’est plutôt une bonne chose. Quelqu’un veut-il ajouter quelque chose sur le lexique ?

Anja Jutraz [University of Ljubljana]En préparant les mind maps sur la fragilité et l’éclairage, notre idée a été de placer au milieu la fragilité, puis de continuer avec le sens général, puis les sens particuliers. Ensuite, nous avons introduit l’anglais et des éléments photographiques. Comme on le voit, sur le sens général, de fragilité, par exemple, nous avons écrit délicat, cassable, subtil, etc. et de l’autre côté, nous sommes rentrés dans une description plus détaillée, en anglais, en français et en slovène.

Julie Watson [University of Southampton]Nous avons choisi d’utiliser cet outil à titre expérimental. Nous voulions explorer certains des mots clés du thème de la fragilité dans lequel les étudiants de l’architecture et du design ont travaillé, et regarder quelques-unes des connotations de ces termes. Vous voyez une carte de texte avec des images qui représentent certaines interprétations des termes dans un contexte d’architecture et de design, pour les étudiants et les enseignants concernés. Cet outil particulier, qui est un outil gratuit, permet non seulement d’afficher texte et image permet également d’incorporer l’audio. Cela crée des possibilités pour créer ces cartes de vocabulaire clé, et différentes façons de présenter un glossaire de manière multidimensionnelle. C’était donc ce que nous avons essayé de faire dans le projet, en particulier dans ce mini-projet. Nous ne sommes pas allés très loin, mais vous pouvez voir le genre de connexions entre

in. To explore some of the key terms and look at some of the connotations of those terms so you can see text map with images that represent some interpretations of those terms within an architectural and design context for the students and teachers involved. One further point is that this particular tool -which is a free tool to use- as well as allowing text and image, also allows you to embed audio. There is some potential for creating these maps of key vocabulary, different ways of presenting a kind of glossary in multidimensional way. So that was we were trying to do with the project, with this particular mini-project rather, we didn’t get very far with it but you can see the kind of connections between the things we were experimenting with.

Scott Chase [University of Aalborg]I have a question. As I think many of the people who are in the project now, we did a little experimentation with the mind maps for this lexicon exercise and we actually decided to abandon the mind maps as a mapping diagramic representation tool because mind maps by their very nature are strictly hierarchical. What I wanted to do was something of a more general grasp which is a much broader representation. We didn’t really have the time to go forward with this. We did explore some additional online tools but I’m just curious to know whether Julie and the people of Ljubljana experienced any restrictions in the way you tried to represent these concepts by using this very hierarchical approach with this mind maps.

Tadeja Zupancic [University of Ljubljana]Well, we focused on the differences between translating words into images and words to words of another language and we focused on this connotation and we haven’t bothered ourselves with this hierarchical structure because you can use any structure to show the meaning of words and that it has several layers perhaps even a hierarchical structures helps you to show the idea of different layers of meaning and we didn’t fear that as an obstacle. Because you can use this hierarchy structure both way so several ways.

Julie Watson [University of Southampton]It would be really interesting to get and we got not very far with this but it would be really interesting to have got students to try to create these mind maps and to ask them about whether there were any limitations and how it worked for them.

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les choses que nous avons expérimentées.

Scott Chase [University of Aalborg]Comme - je pense - beaucoup de partenaires, nous avons fait une petite expérimentation avec les mind maps pour cet exercice de lexique et nous avons finalement décidé d’abandonner les mind maps comme outil de représentation cartographique parce qu’elles sont, par nature, strictement hiérarchisées. Je recherchais quelque chose d’une portée plus générale, et une représentation beaucoup plus large. Nous n’avons pas vraiment eu le temps d’aller plus avant. Nous avons exploré quelques autres outils en ligne. Je suis curieux de savoir si Julie Watson et les partenaires de Ljubljana ont rencontré des limites pour représenter les concepts avec les mind maps en utilisant cette approche très hiérarchisée.

Tadeja Zupancic [University of Ljubljana]En fait, nous nous sommes centrés sur les différences entre traduire les mots en images et traduire les mots par des mots d’une autre langue, et sur les connotations. Nous ne nous sommes pas préoccupés de cette structure hiérarchique, car on peut utiliser n’importe quelle structure pour montrer le sens des mots et il y a plusieurs couches. Il est même possible qu’une structure hiérarchique permette de montrer l’idée de différentes couches de sens. Nous ne l’avons pas considéré comme un obstacle car on peut utiliser cette structure hiérarchique dans les deux sens, donc de plusieurs façons.

Julie Watson [University of Southampton]Il serait vraiment intéressant - et nous ne sommes pas allés très loin avec cela - de proposer à des étudiants de créer ces mind maps et de leur demander s’ils ont rencontré des limites et comment cela a fonctionné pour eux.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Je pense que nous finirons avec ces mots heureux et optimistes. Nous avons absolument besoin d’un autre projet pour réaliser toutes les idées que nous avons et que ce projet nous a données. Donc, merci beaucoup.

Sylvie Escande [École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais]Well, I think we shall end with those happy and optimistic words. We do need another project to realise all the ideas that we have and that this project has given us. So thank you very much.

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