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• September/septembre 1987±

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Calendar 1987 Criminal Justice Conference. September 27- October 1. Toronto. Theme: Achieving Social Justice; the Role of the lndividual, the Organization and the Commu-nity. Plenary sessions will focus on the individual in corrections, the organization and innovation, and social justice. VVorkshops will follow. Jointly sponsored by the Canadian Criminal Justice Association and the Ontario Association of Corrections and Criminology. Contact: Robert Porter, Executive Secretary, Organizing Committee, 60 St. Clair Avenue East, Toronto, Ontario M4T 1N5. Tel: (416) 973-0827.

Critical Risk — Quality Care: Adolescents in Secure Settings. October 27-30. Toronto. Contact: Dr. Roberta Roberts. Thistletown Regional Centre, 51 Panorama Court, Rexdale, Ontario M9V 4L8. Tel: (416) 741-1210.

Probation Officers Association of Ontario 33rd Annual Conference. November 1-4. Toronto. Theme: Corrections Approaching 2001. The plenary session will focus on the future of corrections. VVorkshop topics include hostage taking, computers on the front line, Young Offenders Act issues and more. Sponsored by POAO in co-operation with the Ontario Ministries of Correctional Services and Community and Social Services. Contact: Diane Karabinos, 385 The West Mall, Etobicoke, Ontario M9C 1E7. Tel: (416) 622-1584.

À venir Congrès de justice pénale 1987. Du 27 septembre au 1er octobre, à Toronto. Thème : Le rôle de l'individu, de l'organisation et de la collectivité dans la réalisation de la justice sociale. Les séances plénières, qui seront suivies d'ateliers, porteront sur l'individu et le système correc-tionnel, l'organisation et l'innovation ainsi que la justice sociale. Présenté par l'Association canadienne de justice pénale et l'Ontario Association of Corrections and Criminology. Pour renseignements : Robert Porter, secré-taire général, Comité organisateur, 60 est, avenue St. Clair, Toronto (Ontario) M4T 1N5. Tél : (416) 973-0827.

Critical Risk — Quality Care: Adolescents in Secure Settings. Du 27 au 30 octobre, à Toronto. Pour rensei-gnements: Dr Roberta Roberts, Thistletown Regional Centre, 51, Panorama Court, Rexdale (Ontario) M9V 4L8. Tél : (416) 741-1210.

33e conférence annuelle de l'Association des agents de probation de l'Ontario. Du 1 er au 4 novembre, à Toronto. Thème : Les services correctionnels à l'approche de l'an 2001. La séance plénière sera axée sur l'avenir des ser-vices correctionnels. Parmi les sujets devant être abordés en atelier, signalons les prises d'otages, les ordinateurs sur la ligne de front et les questions touchant la LJC. Parrainée par l'AAPO en collaboration avec les ministères des Services correctionnels et des Services communau-taires et sociaux de l'Ontario. Pour renseignements : Diane Karabinos, 385, The West Mall, Etobicoke (Ontario) M9C 1E7. Tél : (416) 622-1584.

New Publications Canadian Urban Victimization Survey Bulletin 8. Patterns in Violent Crime. Available free from the Communications Group, Programs Branch, Solicitor General Canada, 340 Laurier Avenue West, Ottawa, Ontario K1A 0 P8.

Criminologie. Volume XX N° 1. Faire les nouvelles : journalisme et affaires criminelles. Edited by Jacques Laplante and Pierre Landreville. French only. Available for $7.50 from Presses de l'université de Montréal, C.P. 6128, succ. «A», Montréal (Québec) H3C 3J7.

Bureau of Justice Statistics Annual Report Fiscal 1986. Report number NCJ-100182. Produced by U.S. Depart-ment of Justice. Available free from Justice Statistics Clearinghouse, NCJRS, Box 6000, Rockville, Maryland 20850 U.S.A.

Vient de paraître Le sondage canadien sur la victimisation en milieu urbain, Bulletin 8 — Caractéristiques du crime avec violence. Peut être obtenu gratuitement auprès du Groupe des communications, Direction des programmes, Solliciteur général Canada, 340 ouest, av. Laurier, Ottawa (Ontario) K1A OP8.

Criminologie. Volume XX, no 1. Faire les nouvelles : journa-lisme et affaires criminelles. Préparé par Jacques Laplante et Pierre Landreville. En français seulement. En vente à 7,50 $ aux Presses de l'Université de Montréal, C.P. 6128, succ.« A », Montréal (Québec), H3C 3J7.

Bureau of Justice Statistics Annual Report Fiscal 1986. N ° du rapport : NCJ-100182. Produit par le ministère de la Justice des États-Unis. Peut être obtenu gratuitement auprès du Justice Statistics Clearinghouse, NCJRS, Box 6000, Rockville, Maryland 20850 U.S.A.

2 LIAISON / September 1987

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ai son. Solicitor General Canada

Ministry Secretariat

Solliciteur général Canada

Secrétariat du Ministère

lel

Vol. 13 No. 8 September/septembre 1987 In this Issue / Dans ce numéro

An Interview with the Minister

With a year as Solicitor General of Canada now behind him, James Kelleher has some firm ideas on where the Ministry is going and how it's going to get there.

Entrevue avec le Ministre

Après un an au poste de Solliciteur général du Canada, James Kelleher a maintenant des idées plus précises sur les objectifs du Ministère et sur les moyens à prendre pour les atteindre.

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The Need to Know

As The Correctional Service of Canada embarks on an ambitious project to raise the level of literacy in federal penitentiaries, experts in education contri-bute their views on what to teach, why it should be taught and how best to enhance learning in prison.

L'alphabétisation : une lueur d'espoir

Au moment où le Service correctionnel du Canada s'engage dans un vaste programme destiné à rehausser le niveau d'alphabétisation dans les péniten-ciers fédéraux, les spécialistes de l'éducation présentent leur point de vue sur ce qu'il y a lieu d'enseigner, sur ce que devrait être l'objectif de cet enseigne-ment et sur la meilleure manière de favoriser l'apprentissage en milieu carcéral.

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Tasmania — The Island Penitentiary

by Dr. Roger Byard

An historical look at a penal colony established by Great Britain in 1803; by an Australian pathologist now residing in Canada.

La Tasmanie — l'île-pénitencier

par Roger Byard

Un pathologiste australien résidant actuellement au Canada donne un aperçu historique d'une colonie pénitentiaire dont l'aménagement par la Grande-Bretagne commença en 1803.

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LIBRARY MINISTRY OF THE SOLICITOR GENEFI'AL

CANAOA

LIAISON / septembre 1987 3

Liaison is produced monthly by the Communications Group, Ministry Secretariat, Solicitor General Canada, under the authority of the Honorable James Kelleher, P.C., M.P., Solicitor General of Canada. The magazine is available to the public free of charge.

Liaison est publié chaque mois par le Groupe des communications, Secrétariat du ministère, Solliciteur général Canada, avec l'autorisation de l'honorable James Kelleher, CP, député, Solliciteur général du Canada. Cette publication est offerte gratuitement.

Editor / Rédactrice Denise Amyot

Assistant Editor / Rédactrice adjointe Susan Gardner-Barclay

Design I Graphisme Acart Graphic Services Inc.

Translation I Traduction Ministry Translation Service Service de traduction du Ministère

Communications Group Programs Branch 340 Laurier Avenue West Ottawa, Ontario K1A OP8 Tel: (613) 991-2808

The opinions expressed in this publica-tion do not necessarily reflect the views or policies of the Ministry of the Solicitor General. Contents of this publication may be reprinted with credit unless other-wise noted. Photographs that illustrate situations are set up by Liaison and are taken with permission of participating actors.

Groupe des communications Direction des programmes 340 ouest, avenue Laurier Ottawa (Ont.) K1A OP8 Tél : (613) 991-2808

Les opinions exprimées dans Liaison ne concordent pas nécessairement avec les opinions et les politiques du ministère du Solliciteur général. Sauf avis con-traire, reproduction de textes autorisée avec mention de la source. Les photo-graphies qui illustrent les articles ont été prises par Liaison, avec la permis-sion des intéressés.

ISSN 0703-9700

Canacr3

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An Interview with the Minister James Kelleher was appointed Solicitor General of Canada on June 27, 1986. Since that time, the Ministry has faced some significant challenges, among them addressing the parole recommendations of the Canadian Sentencing Commission, solving language problems within the RCMP and CSIS, as well as undertaking a major overhaul of the education program in federal penitentiaries. In the following interview, Mr. Kelleher looks back on his first year as Solicitor General — and forward to his future plans for the Ministry.

Q. You have said that the transition from International Trade to Solicitor General was a difficult one. Now that you have been in the job for a year, can you give us some of your impressions?

A. VVell, I didn't know what to expect when I came to this portfolio. I hadn't been involved in the practice of criminal law for at least fifteen years, and I'd lost touch with that side of the system. I had formerly been a Crown Attorney for a number of years and then defence counsel, but I gradually eased out of pure court work, so I just didn't know what was involved.

When I got here, I found that, really, I did not have one ministry, I had four ministries and a secretariat. Each one was, of course, a separate agency, but almost a ministry in its own right, with marked budgets and large personnel. I also found that I had varying degrees of control over them; the least with the National Parole Board as a quasi-judicial body, and the most with the ROMP and the Canadian Security Intelligence Service (CSIS), where I am mandated under the various Acts to do many things personally. So it has taken me a while to get used to the ins and outs of the agencies.

There have been other challenges as well. For example, CSIS has gone through a difficult period because of the separation of intelligence services from the RCMP. And this, in turn, caused morale problems within the RCMP. We have had the Ruygrok inquest and the report of the Canadian Sentencing Commission. So it's a little bit more involved than I had thought it would be. But I am enjoying the challenge very much. And I am enjoying the agencies, and the people I am working with. I think there is a lot of scope to do things, and I think that there is an awful lot we can do.

Q. You recently announced a major initiative to combat inmate illiteracy. For the most part, the program has been well received, but some have criticized the carrot-and-stick approach which demands, for example, that inmates

Entrevue avec le Ministre James Kelleher a été nommé Solliciteur général du Canada le 27 juin 1986. Depuis lors, le Ministère a fait face à d'importants défis : le rapport de la Commission canadienne sur la détermi-nation de la peine, les problèmes linguis-tiques de la GRC et du SCRS, le début de la réforme des programmes d'éducation dans les pénitenciers fédéraux, etc. En entrevue, M. Kelleher parle de sa pre-mière année comme Solliciteur général, ainsi que de l'avenir du Ministère.

Q. Vous avez déclaré avoir trouvé difficile la transition du ministère du Commerce extérieur à celui du Solliciteur général. Maintenant que vous exercez votre charge depuis un an, pouvez-vous nous livrer quelques-unes de vos impressions ?

R. Eh bien, je ne savais pas au juste à quoi m'attendre lorsqu'on m'a confié ce portefeuille. J'ai abandonné la pratique du droit criminel il y a au moins quinze ans, et je n'y suis jamais revenu. Auparavant, j'avais été procureur de la Couronne pendant un certain nombre d'années, puis avocat de la défense : toutefois, étant donné mon éloignement graduel du tribunal, je me suis senti quelque peu déphasé.

Quand je suis devenu Solliciteur général, au lieu d'un seul ministère, j'en ai trouvé quatre, plus un secrétariat. Bien que distinct, chacun de ces éléments constituait presque un ministère en soi, possédant ses propres budgets et un personnel considérable. J'ai constaté en outre que le contrôle que j'exerçais sur eux était inégal : il était minimal dans le cas de la CNLC — étant donné le caractère quasi judiciaire de cet organisme — et maximal en ce qui concerne la GRC et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), à l'égard desquels les diverses lois me confèrent le mandat d'exercer personnel-lement de nombreuses activités. Il m'a donc fallu un certain temps pour me familiariser avec les rouages de ces organismes.

J'ai eu également d'autres défis à relever. Par exemple, le SORS a connu une période difficile après que la GRC lui eut cédé ses services de renseignement. Et cette opération a eu un effet direct sur le moral des troupes à la GRC. Nous avons eu l'enquête Ruygrok et le rapport de la Commission canadienne sur la détermination de la peine. Ainsi la situation est plus complexe que je ne le croyais. Toutefois, je suis très heureux d'avoir accepté de relever le défi. Je me réjouis de travailler au sein de ces organismes, entouré de toutes ces personnes qui m'y secondent. Je pense qu'il y a beaucoup à faire et que nous pouvons accomplir énormément.

4 LIAISON / September 1987

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participate in education programs before they can do certain jobs in the prison. How do you respond to that?

A. I don't accept the criticism. In essence, what we are trying to do is prepare these people for getting back out into the world. We want to rehabilitate them. We want to reduce recidivism. That can only be achieved if inmates are prepared for life outside prison walls, and I think the new program will do that.

The world, I think, is a great place to live in. But some people don't regard it as such. There is an old saying: "Laugh and the world laughs with you. Cry and you cry alone." If you sit back and refuse to help yourself, people will not necessarily rush forward to help you. That's the way the world works. You must involve yourself and improve yourself, and if you do, there are rewards. lnmates have to understand that, and I am trying to create an environment similar to the one they are going to meet

Q. Vous avez annoncé dernièrement une offensive importante visant à combattre l'analphabétisme chez les détenus. Dans l'ensemble, cette initiative a été bien accueillie, mais certains ont critiqué le fait que les déte-nus soient obligés de participer à des programmes de scolarisation pour pouvoir accomplir certaines tâches dans le pénitencier. Qu'en pensez-vous ?

R. Je n'accepte pas cette critique. Essentiellement, nous préparons ces gens à réintégrer la société. Nous voulons les y réadapter. Nous voulons réduire les cas de récidive. Nous y parviendrons seulement si les détenus sont prêts à affronter la vie à l'extérieur du pénitencier, et je pense que le nouveau programme leur permettra d'atteindre cet objectif.

J'estime que la vie peut être belle même si certains ne sont pas de cet avis. Pour reprendre le vieil adage : « Ris et le monde rira avec toi; pleure et tu pleureras seul. » Les

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when they are on the outside. They should not come out of prison thinking that they will be handed jobs, and that it doesn't matter whether they have improved themselves educationally. I honestly believe that the program we have established will prevent this and will help inmates when they get out there.

I want to emphasize that I am not asking inmates to do anything more than society expects people to do on the outside. And I want to emphasize too that I am not penal-izing people if they don't do something. I am not denying anything to them that they are not otherwise entitled to. What I am trying to do is build in incentives for doing things. There is a distinction.

Preparing for life outside prison walls

Préparation à la vie à l'extérieur du pénitencier

Q. Do you have any future plans for privatization in corrections and parole?

A. I don't have any new initiatives planned in that area. I know there has been some action in the United States on privatizing the jails and penitentiaries. I have no intention of following suit. I am not even examining it or discussing it at this time. I've issued directives to CSC that any new privatization initiatives are to come forward to me first. So there won't be, at this time, any further privatization into new areas without full discussion.

Q. You have spoken about developing a national program on counter-terrorism. What progress has been made in this area?

A. VVe are actively pursuing counter-terrorism programs, and just recently have made some signi ficant progress. A short time ago, I completed a tour of airports in Canada, the U.S. and Europe, and I now have in my possession a draft Memorandum to Cabinet with respect to airport secu-rity. This will result hopefully in some significant improve-ments in the overall security of Canadian airports.

gens ne sont pas portés à voler au secours de ceux qui se renfrognent et refusent de s'aider eux-mêmes. Que voulez-vous, le monde est ainsi fait. Les détenus doivent comprendre qu'ils doivent s'engager et s'améliorer, et que cela constitue en soi une récompense. C'est pourquoi je m'efforce de recréer pour eux un milieu analogue à celui qu'ils devront connaître lorsqu'ils seront livrés à eux-mêmes. Ils ne doivent pas s'imaginer qu'à leur sortie de prison on leur offrira des emplois à la tonne et qu'il n'est pas important pour eux de s'être instruits. J'estime en toute honnêteté que le programme que nous avons élaboré empêchera cela de se produire et aidera les détenus à affronter le monde extérieur.

Je tiens à rappeler que je n'en demande pas plus aux détenus que la société n'en demande aux citoyens ordinaires. Je tiens à rappeler en outre que je n'ai pas l'intention de pénaliser ceux qui ne font pas tout ce à quoi on s'attend d'eux. Je ne leur refuse rien de ce à quoi ils ont droit. Je tâche simplement de les inciter à faire quelque chose. C'est bien différent.

Q. Avez-vous d'autres plans de privatisation dans le secteur correctionnel et dans celui des libérations conditionnelles ?

R. Je n'ai aucune autre nouvelle initiative dans ces domaines. Je sais que les États-Unis ont pris certaines mesures en matière de privatisation des prisons et des pénitenciers. Je n'ai nullement l'intention de leur emboîter le pas. Je ne songe même pas à examiner ou à discuter cette possibilité pour le moment. Dans des directives adressées au SCC, j'indique que toute nouvelle initiative concernant la privatisation doit d'abord m'être soumise. Jusqu'à nouvel ordre, il n'y aura donc aucun autre effort de privatisation sans discussions préalables.

Q. Vous avez parlé de l'élaboration d'un programme national de lutte contre le terrorisme. Quels progrès ont été accomplis à cet égard ?

R. Nous nous activons dans le domaine de l'anti-terrorisme, et nous y avons, tout dernièrement, accompli des progrès importants. Il y a peu de temps, je terminais une tournée des aéroports canadiens, américains et euro-péens, et je suis maintenant en possession de l'ébauche d'un mémoire au Cabinet concernant la sécurité dans les aéroports. J'espère de tout coeur que cela permettra d'améliorer de façon significative l'ensemble des dispo-sitifs de sécurité dont sont dotés les aéroports canadiens.

En outre, le Canada a adhéré à deux groupes interna-tionaux de lutte antiterroriste. Au cours de ma tournée des aéroports d'Europe, je me suis arrêté à Bruxelles où j'ai rencontré le président du Groupe Trévi, qui a été mis sur pied en 1976 afin de promouvoir la coopération entre les pays membres en matière de sécurité et de renseigne-ment. J'ai tenu des discussions avec mes homologues lors de mon passage en France, en Italie, en Allemagne et en Angleterre, et ils ont tous vivement recommandé que le Canada devienne membre du Groupe. À la suite de ces pourparlers et d'autres consultations, le Canada a été accueilli à titre de membre associé, et nos représentants rencontreront les leurs pour la première fois en août dans le cadre d'une séance de travail.

Ces derniers temps, la France a recommandé avec insistance à son ministre de l'Intérieur et à ses homo-

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Also, for the first time, Canada is now a member of two international groups on counter-terrorism. During my visit to European airports, I stopped in Brussels and met with the Chairman of the Trevi Group, which was formed in 1976 to promote co-operation between member countries in security and intelligence matters. I had discussions with my counterparts in France, Italy, Germany and England along the way, and they all strongly urged that Canada become involved in the Group. As a result of these and other consultations, Canada was accepted as an associate member, and our officials met with their officiais for the first time in a working meeting in August.

Recently, the French strongly urged the interior minis-ters, of which I am a counterpart as Solicitor General, to have a meeting on counter-terrorism preceeding the Venice summit between the leaders of Canada, the U.S., Italy, Germany, Japan, France and Britain. I attended that meeting in Paris last June, and for the first time now, we have agreed that these same ministers will meet as a group from time to time to see what their respective countries can do to increase international co-operation in the area of counter-terrorism. Finally, I am planning a conference on counter-terrorism for early next year here in Canada.

So I think we are over the hurdle. There is a clear under-standing now that if you want to stop terrorism within your borders, you must look beyond your borders. We cannot sit back and say, "Why should we be concerned? There is very little terrorism going on in Canada now." We intend to get involved, work with the people around the world and make darn sure it doesn't come into our country. I am very pleased with the progress we have made in this regard so far.

Q. The parole process has undergone considerable scrutiny in recent months as a result of the Canadian Sentencing Commission and the Coroner's inquest into the murder of Ottawa halfway-house employee Celia

Aucun effort de privatisation sans discussions préalables

No further privatization without full discussion

logues, dont le Solliciteur général du Canada, de tenir une rencontre sur l'antiterrorisme avant que les dirigeants du Canada, des États-Unis, de l'Italie, de l'Allemagne, du Japon, de la France et de la Grande-Bretagne ne se réu-nissent dans le cadre du Sommet de Venise. J'ai participé à cette rencontre, qui a eu lieu à Paris en juin dernier, et pour la première fois nous sommes convenus de nous réunir plus fréquemment afin de trouver les moyens d'intensifier la coopération internationale dans le domaine de l'antiterrorisme. Enfin, je prends actuellement les dispo-sitions nécessaires à la tenue d'une conférence sur ce thème, qui aurait lieu ici au Canada, au début de l'année prochaine.

Par conséquent, je pense que nous avons enfin le pied à l'étrier. Tout le monde s'accorde à dire maintenant que, pour stopper la marche du terrorisme chez lui, chacun doit regarder au-delà de ses frontières. Nous ne pouvons quand même pas rester là, les bras croisés, à nous dire : «En quoi cela nous concerne-t-il ? De toute façon, il y a très peu de terrorisme au Canada en ce moment. » Nous comptons bien intervenir, coopérer avec les pays du monde entier et nous assurer une bonne fois que ce fléau ne se propage pas chez nous. Je suis très heureux des progrès que nous avons accomplis jusqu'ici à cet égard.

O. La procédure de mise en liberté conditionnelle a été étudiée à la loupe au cours des derniers mois à la suite de l'intervention de la Commission canadienne sur la détermination de la peine et de l'enquête du coroner con-cernant le meurtre de Celia Ruygrok, une employée d'un foyer de transition d'Ottawa. Comment vous proposez-vous de donner suite aux recommandations soumises dans les deux cas ?

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Greater public interest in parole

Un plus grand intérêt du public pour la libération conditionnelle

Ruygrok. How do you plan to respond to the recommen-dations handed down in both cases?

A. I currently have the Ministry Secretariat and appropriate Ministry agencies working on the recommendations of the Sentencing Commission so that we can frame my reply. As you know, the Commission's mandate eminated out of the Department of Justice, so we will be replying to Justice. I think it is very topical, very appropriate to look at such issues as sentencing and parole now, given in-creased public interest and the important work that has recently been done by such agencies as the Law Reform Commission.

I followed the Ruygrok inquest with great interest in my capacity as Solicitor General, but there was also a per-sonal interest, since I was familiar with the o ffender who was himself from Sault Ste. Marie, my home riding. Imme-diately upon the return of the inquest jury's verdict, I set up a task force chaired by my Deputy Minister, John Tait, and consisting of Rhéal LeBlanc, CSC Commissioner, and Oie Ingstrup, Chairman of the National Parole Board. They delivered their report to me at the end of June, and we are now taking action in response to the jury's recommendations.

I think that many of the problems that were addressed by the Ruygrok jury to a degree have also been addressed in another way in the Sentencing Commission report. A good deal of the criticism that has been expressed, particularly by the Ruygrok inquest, is quite valid and must be attended to. For example, I think the current situation demands closer co-operation between the National Parole Board and the Correctional Service. There is a need for improvement and reform. I certainly intend to see that it is pursued.

Q. The morale and language problems within the RCMP and CSIS have been well publicized. Do you have any plans on how to solve those problems?

A. Indeed, I have lots of plans to rectify the situation. It is obvious that we've had a problem within the RCMP. Several weeks ago, I put forward to Treasury Board a new document that will, among other things, increase fi rst offi-cial language French participation back up to 20 per cent from 13 per cent. I've spent a lot of time discussing this with the RCMP and officials from the Ministry Secretariat, and I believe that such a move will rectify an awful lot of

R. Le Secrétariat et les organismes concernés de mon Ministère étudient actuellement les recommandations de la Commission sur la détermination de la peine de manière à nous permettre de formuler une réponse. Ainsi que vous le savez, la Commission a reçu son mandat du ministère de la Justice; c'est donc à ce ministère que nous nous adresserons. Étant donné l'intérêt du public à leur égard et le travail important accompli récemment par des organismes comme la Commission de réforme du droit du Canada, je pense que le temps est venu d'examiner de toute urgence des questions telles que la détermination de la peine et la libération conditionnelle.

En ma qualité de Solliciteur général, j'ai suivi l'enquête Ruygrok avec beaucoup d'intérêt; il s'y mêlait également un intérêt personnel, parce que je connaissais le cas du délinquant, qui était aussi de ma circonscription de Sault Ste Marie. Dès que le jury a rendu son verdict après la tenue de l'enquête, j'ai mis sur pied un groupe de travail présidé par mon sous-ministre John Tait, et composé de M. Rhéal LeBlanc, Commissaire du SCC, et de M. Ole Ingstrup, Président de la Commission nationale des libéra-tions conditionnelles. Ils m'ont présenté leur rapport à la fin de juin; nous sommes en train de donner suite aux recommandations du jury.

J'estime que bien des problèmes examinés par le jury institué pour l'affaire Ruygrok l'ont été également jusqu'à un certain point, mais sous un angle différent, dans le rapport de la Commission sur la détermination de la peine. Bon nombre des critiques formulées, en particulier dans le cadre de l'enquête Ruygrok, sont tout à fait valables et doivent être étudiées. Ainsi, je pense que la situation actuelle nécessite une plus grande collaboration entre la Commission nationale des libérations conditionnelles et le Service correctionnel du Canada. Une amélioration et une réforme s'imposent. J'entends veiller à ce que cela se fasse.

Q. Les médias ont fait abondamment état du climat de découragement et des problèmes d'ordre linguistique que connaissent la GRC et le SCRS. Avez -vous des plans

à cet égard ?

R. En effet, j'ai de nombreux plans pour corriger la situation. Il est évident qu'un problème existe à la GRC. Il y a déjà plusieurs semaines, j'ai fait parvenir au Conseil du Trésor un nouveau document qui permettra, entre autres, de faire passer de 13 à 20 % le taux de participation des francophones. J'en ai discuté longuement avec la GRC et les représentants du Secrétariat du Ministère, et j'estime que cette démarche contribuera à résoudre bon nombre des problèmes concernant la participation francophone au sein de la GRC.

Nous avons eu des problèmes d'organisation analogues au SCRS. Mon prédécesseur avait demandé au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) de mener une étude, laquelle a été effectuée depuis. Le Comité m'a remis son rapport, qui contient 48 recommandations distinctes. J'ai également reçu l'ébauche du rapport du Commissaire aux langues offi-cielles, qui a examiné aussi la situation au SCRS. J'ai rendu public le rapport du CSARS, et je me propose d'appliquer le plus grand nombre possible de ces recommandations aussitôt qu'il me sera possible de le faire.

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the concerns and problems about French participation within the RCMP.

We've had similar organizational problems in CSIS. My predecessor had requested that the Security Intelligence Review Committee (SIRC) do a study, which has subse-quently been completed. The report is in my hands, and contains 48 separate recommendations. I also have the draft report of the Commissioner of Official Languages, who also took a look at CSIS. I have made the SIRC report public, and I intend to implement as many of those recommendations as I can, just as quickly as I can.

I certainly recognize that there are problems within both agencies. They need to be addressed, and I intend to see that that is done.

Je reconnais sans la moindre hésitation que ces deux organismes font face à des problèmes. Ces derniers doivent être examinés, et j'entends faire en sorte qu'ils le soient.

Q. Contrairement à d'autres députés, vous n'avez pas pris part au débat sur la peine capitale en dépit du fait que, dans l'éventualité du rétablissement de la peine de mort, vous et votre Ministère auriez un rôle considérable à jouer. Pourquoi cette abstention ?

R. Je me suis tenu relativement à l'écart pour un certain nombre de raisons. Premièrement, le gouvernement a déclaré que tout en favorisant une mise aux voix en Chambre, nous ne prendrions aucune position officielle

Security measures: improvements in airport security expected Mesures de sécurité : on s'attend à ce que les mesures de sécurité s'améliorent dans les aéroports.

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Q. Unlike other members of Parliament, you did not participate in the capital punishment debate, although if such sentences were reinstated, it would have meant substantial involvement for you and your Ministry. Why did you choose to follow this route?

A. I maintained a relatively low profile for a number of reasons. First, the government said that while we would facilitate a vote in the House, we would not be taking an official position on the issue. My problem, and the reason I kept a low profile, is that when Jimmy Kelleher speaks on the issue, it is no longer Jimmy Kelleher, M.P. from Sault Ste. Marie speaking, it is Jimmy Kelleher, Solicitor General. For whatever reasons, most people can't, and the media won't, divorce the two positions. I understand and accept that as a reality of life. And since I and my Ministry would have a large role to play if capital punishment were rein-stated, I thought it would be inappropriate for me to become involved in the debate.

But I can say, and I have never hidden this, that I am in favor of limited reinstatement, particularly in cases which involve the killing of police officers and prison guards. I suppose I feel as qualified as anyone to express my opi-nions after practising law for 28 years and having been both a Crown attorney and defence counsel for a number of years.

O. Do you see any new trends in the future direction of the Ministry?

A. VVell, I don't see any block-buster projects or programs. That is for a number of reasons. One, of course, is fiscal restraint. But I also think that basically, the agencies are operating well.

Of course, none of them is perfect. The Minister is not perfect either. My wife will confirm that. I think we can all be improved, and the new initiatives we are taking in counter-terrorism, improving airport security, better work-ing relationships between CSIS and the RCMP, literacy in the penitentiaries and so on are the kinds of things I want to work on.

There are other areas I would like to work on as well, for example, establishing a better relationship with the public. I don't think that we have let the public know enough about what we are doing. Certainly, more has to be done to educate people on what the National Parole Board does and what its criteria are. VVe also have to tell them more about CSIS. We should not be so secretive about how we operate. VVhat are our guidelines? What are our rules? Are we putting ourselves at risk in this country by having such an organization? These are the kinds of things Canadians want, and have a right, to know.

So, collectively, I already have quite a bit on my plate. It represents an awful lot of work and is going to require a lot of co-operation, but individually, there is no one block-buster there. For now, I prefer to chip away and move the department forward rather than launch new, expensive programs. And I don't think the route I've chosen is going to require an awful lot of money. Rather, I think it requires close co-operation between all of the agencies, me as Minister, and the public. That, I believe, is at present the best way to proceed, and that is where I am going. et)

sur la question. Mon problème — et c'est pourquoi je suis resté à l'écart — est que lorsque je parle de la question, ce n'est plus en tant que député de Sault Ste Marie, mais à titre de Solliciteur général. Pour une raison ou pour une autre, la plupart des gens ne peuvent dissocier les deux fonctions, et les médias ne le font pas davantage. Je comprends et j'accepte cela comme une réalité de la vie. Et puisque mon Ministère et moi-même aurions un rôle important à jouer dans le rétablissement de la peine de mort, j'ai pensé qu'il serait mal venu que je prenne part au débat.

Mais je puis dire, et je ne m'en suis d'ailleurs jamais caché, que je suis favorable à un rétablissement limité de la peine capitale, en particulier quand des agents de police et des gardiens de prison se font tuer. Je suppose que je suis autant que quiconque en mesure d'exprimer mes opinions après avoir pratiqué le droit pendant 28 ans et exercé à titre de procureur de la Couronne et d'avocat de la défense pendant un certain nombre d'années.

Q. Percevez-vous des tendances nouvelles dans l'orientation actuelle du Ministère ?

R. Non, aucun projet ou programme fracassant. Et cela pour nombre de raisons. En premier lieu, naturellement, à cause des restrictions financières. Ensuite, j'estime que, tout compte fait, les organismes fonctionnent bien.

Évidemment, aucun d'entre eux n'est parfait. Le Ministre non plus d'ailleurs. Ma femme saurait vous le confirmer. À mon avis, nous sommes tous perfectibles, et les initiatives que nous prenons notamment pour combattre le terro- risme, accroître la sécurité dans les aéroports, améliorer les relations de travail entre le SCRS et la GRC, et alpha-bétiser davantage les détenus constituent autant de projets qui me tiennent à coeur.

Il existe aussi d'autres secteurs auxquels j'aimerais apporter ma contribution : par exemple, celui des relations avec le public. Je pense que nous n'avons pas suffisam-ment renseigné le public sur nos activités. Il ne fait pas de doute que nous devons informer davantage la population sur les activités qu'exerce la Commission nationale des libérations conditionnelles et sur les critères qu'elle utilise. Il nous faut également lui faire mieux connaître le SCRS. Nous ne devrions pas entourer d'autant de mystère la manière dont nous fonctionnons. Quelles sont nos lignes directrices ? Quelles sont nos règles ? L'existence d'un tel organisme nous met-il en péril dans ce pays ? Voilà ce que les Canadiens veulent savoir et ont le droit de connaître.

Ainsi, j'ai déjà beaucoup de pain sur la planche. Il y a beaucoup à faire et j'aurais besoin de la collaboration de tous. Cependant, aucun des problèmes mentionnés n'est insoluble. Pour le moment, je préfère élaguer un peu et faire avancer le Ministère plutôt que de lancer des pro-grammes nouveaux et coûteux. A mon avis, les mesures que j'envisage n'entraîneront pas de grosses dépenses. J'estime qu'elles exigeront plutôt une étroite collaboration entre tous les organismes, moi en tant que ministre et le public. J'estime en outre que, dans les circonstances, c'est la voie la plus sûre, et c'est pourquoi je m'y suis engagé. ai

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114:

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ente

Student-teacher rapport enhances learning (William Head Institution, Victoria, B.C.).

Les rapports entre étudiant et enseignant favorisent l'apprentissage (Établissement de William Head, Victoria, C.-B.).

The Need to Know

The project to improve prison literacy levels announced by Solicitor General James Kelleher early this year is intend-ed to provide inmates with everyday life skills and better qualifications to enter the job market. But educators from across the country, while applauding the initiative, have their own concerns and suggestions to add concerning its implementation.

Is employment the only objective to consider? VVill literacy skills alone make a di fference in reducing criminal behavior? And what approach will best insure that inmates will learn? Teaching experts, corrections personnel and government representatives gathered in Ottawa in March to discuss these issues at a conference sponsored by The Correctional Service of Canada.

L'alphabétisation :

une lueur d'espoir

Au début de l'année, le Solliciteur général, James Kelleher, annonçait l'intention du Ministère d'accroître le niveau d'alphabétisation dans les péni-tenciers afin d'apprendre aux détenus une dynamique de vie et faciliter leur intégration au marché du travail. Même si les éducateurs de tout le pays applau-dissent à ce projet, sa réalisation n'est pas sans susciter commentaires et suggestions.

L'emploi est-il l'unique objectif à considérer ? La capacité de lire et d'écrire a-t-elle une incidence sur le comporte-ment criminel ? Quelle approche serait la mieux adaptée à

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A New Approach

In education circles today innovative teaching methods are being sought, said Marsha Forest, an education specialist who teaches at Frontier College in Toronto, because research shows that the old approach is losing students' interest. In place of a standardized curriculum, she endorses student-centred individualized learning. "Students must be asked what they want to learn," she said. "They may not know right away, but it will emerge as the instructors get to know them."

One of Forest's former students, Tracy LeQuyere, was an illiterate 33-year-old ex-inmate when Forest taught him to read and write. She began with three words he needed and wanted: appointment, interview, secretary. He now operates Beat the Street, a network of Toronto's street

Stephen Duguid

Tracy LeQuyere

ce type d'apprentissage 2 C'est pour discuter de ces ques-tions que le Service correctionnel du Canada a réuni à Ottawa, en mars, des spécialistes de l'enseignement, des employés du secteur correctionnel et des représentants du gouvernement.

Une nouvelle approche

Parce que, d'après les recherches, le système actuel ne parvient pas à soutenir l'intérêt des étudiants, les spécia-listes de l'enseignement cherchent de nouvelles métho-des. C'est ce qu'a expliqué, à l'occasion de la conférence, Marsha Forest, spécialiste de l'éducation au Frontier College de Toronto, qui préconise pour sa part le rempla-cement du programme d'études normalisé par un ensei-gnement individualisé. « Il faut demander aux étudiants ce qu'ils veulent apprendre, a-t-elle indiqué. Peut-être ne le sauront-ils pas tout de suite, mais les moniteurs les aideront peu à peu à cerner leurs besoins. »

Tracy LeQuyere était un ex-détenu de 33 ans lorsque Mme Forest lui enseigna à lire et à écrire. Elle commença par lui montrer trois mots qu'il voulait savoir : rendez-vous, entrevue, secrétaire. À présent, il dirige « Beat the Street », réseau torontois de sans-logis qui s'apprennent mutuel-lement à lire. « C'est efficace, a-t-il expliqué aux délégués, parce que les moniteurs puisent leur matériel didactique dans la réalité quotidienne de leurs étudiants : menus, pochettes de disque, panneaux. »

Selon Stephen Duguid, directeur des programmes de formation des détenus à l'université Simon Fraser, il importe que les étudiants souhaitent avoir prise sur leur milieu et apprennent à le demander avec sérieux. Les détenus inscrits à ses programmes participent à la déter-mination du contenu des cours et, pour leur faciliter la tâche, on leur donne à choisir parmi une vaste gamme de sujets.

La relation enseignant-étudiant a également une incidence sur l'apprentissage. Comme le faisait remarquer Mme Forest, il faut beaucoup de courage à un adulte illet-tré pour aller chercher l'aide dont il a besoin. M. LeQuyere

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John Bock

Marsha Forest

people who teach each other how to read. "It works because street tutors use materials that the students know: menus, record albums, street signs," he told participants at the conference.

Stephen Duguid, Director of Prison Education Programs at Simon Fraser University, indicated the importance of students wanting to control their environment and learning to ask for it responsibly. lnmates in his education programs participate in decisions regarding course material. Since most of them are unfamiliar with the courses, they are introduced to a broad range of subjects and given the opportunity to make choices.

Rapport between teacher and student is another element that affects learning. Forest pointed out that it takes courage for an illiterate adult to seek help in becom-ing literate. LeQuyere agreed. As a child, he had been humiliated by a teacher in an unfavorable comparison with another pupil. "I thought I was different, inferior. I thought I was the only person who was that stupid. Eventually, I was too embarrassed to admit I couldn't read," he said.

But Forest won his confidence by approaching him as an equal, informing him of the illiteracy statistics in Canada (five million) and, with the use of three flash cards, proving to him that he could indeed learn.

est bien placé pour le savoir. Enfant, il a été profondément humilié par un professeur qui le comparait défavorable-ment à un autre élève.« Je me sentais différent, inférieur. Je me croyais le seul à être stupide à ce point. Par la suite, j'étais trop gêné pour admettre que je ne savais pas lire. »

Mme Forest arriva néanmoins à gagner sa confiance en le traitant d'égal à égal et en lui faisant valoir que cinq millions de Canadiens se trouvaient dans la même situa-tion que lui; l'utilisation de trois cartes-éclair qui démon-trèrent sa capacité d'apprendre acheva de le convaincre.

« Le succès du réseau « Beat the Street », a poursuivi M. LeQuyere, tient notamment au fait que les moniteurs sont eux aussi des sans-logis. Les étudiants ont un senti-ment d'appartenance. Intimidés par les gens « corrects », les détenus sont nettement plus à l'aise lorsque le moniteur est un des leurs. »

Mme Forest a aussi mentionné l'importance de maxi-miser les rapports entre l'étudiant et l'enseignant Le temps passé aux travaux d'écriture pourrait avantageusement être consacré à l'étudiant « Nous avons besoin d'éducateurs enthousiastes », a-t-elle souligné.

D'après Michel DesLauriers, directeur de l'établissement Archambault, les enseignants devraient s'engager face à leur travail, car l'existence de liens et d'un climat de con-fiance est indispensable à l'apprentissage.

Toutefois, une bonne relation ne suffit pas à motiver les étudiants. M. DesLauriers a précisé qu'il fallait adapter les programmes à leurs besoins pour prévenir les frustrations. En effet, d'ajouter M. Duguid, de nombreux détenus ne

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"Beat the Street students learn because their tutors are street people too," LeQuyere continued. "They have a feeling of belonging. Inmates also are intimidated by "straight" people. Using inmate tutors would help them trust the program," he said.

Forest added that maximum student-teacher interaction is important. The volume of paperwork required of teach-ers takes up time that could be more effectively spent with the student. "VVe need enthusiastic, nurturing teachers," she emphasized.

Michel DesLauriers, warden at Archambault Institution, said that teachers would have to make commitments to their positions since a bond and a climate of confidence must be formed for learning to occur.

Motivating students, however, requires more than a trusting relationship. DesLauriers added that programs should be designed in a way that will not frustrate students. And Duguid pointed out that since many inmates are not convinced of the importance of literacy, they must be shown how it can lead to goals that they want to achieve. Some may need only basic literacy skills to become a productive carpenter. "Other are quite bright and need stimulation that leads them in new directions and fulfils their potential," he said.

Inmates' interest can be captured, LeQuyere indicated, by other recruits in the program. "One guy tells another what goes on and what he learned and soon word circu-lates through the prison that learning has something," he said.

But opinions were divided on the advisability of making literacy programs mandatory. "Don't sentence me to learn," emphasized LeQuyere. And Forest agreed that force is counter-productive.

However, Doug Sall, Supervisor of Education at the Federal Correctional Institute in Ray Brook, New York, indicated that mandatory literacy programs have been successful at FOI for five years. He said that since inmates often don't know much about education it is easy for them to reject it and they must, therefore, be required to try it. The benefit, he added, is that, since all of them must enter the program, inmates are spared remarks such as "cool guys don't study" from peers.

Smarter Crooks or Better Citizens?

Amid all the discussion on how programs should be delivered, an important concern lay in defining the most appropriate objective for this initiative. Getting a job, indicated Duguid, may not be as effective in turning indi-viduals away from crime as developing a sense of virtue, character, duty and responsibility. "Most inmate students interpret the world differently than middle class students," he said. "They don't see right and wrong as clearly. The content and quality of their lives has profoundly affected the way they think, analyze and value, predisposing them to offend. They haven't learned to control themselves, make judgments or exercise choice wisely. Teaching people to think critically is, therefore, especially important in prison." Reading and writing, he suggested, is not the whole solution.

"Prison education should be a process of empower-ment," he continued. While the present system strips

sont pas convaincus de l'importance de l'alphabétisation, d'où la nécessité de leur montrer comment elle peut leur permettre d'atteindre leurs objectifs. Certains, par exemple, voudront devenir menuisiers et pourront se contenter de connaissances de base. « D'autres, très doués, devront être incités à explorer de nouvelles possibilités et à exploiter pleinement leurs potentialités. »

Il arrive aussi, a indiqué M. LeQuyere, que l'intérêt des détenus soit éveillé par ceux qui suivent déjà le pro-gramme.« Un gars raconte à tel autre ce qui se passe durant les cours et ce qu'il y apprend, et bientôt l'idée qu'il y a du bon là-dedans se répand dans tout le pénitencier. »

Cependant, l'imposition des programmes d'alphabéti-sation n'a pas fait l'unanimité.« Ne me condamnez pas à apprendre. » C'est l'avertissement qu'a lancé M. LeQuyere et, abondant dans le même sens, Mme Forest a insisté sur l'effet négatif d'une telle mesure.

Cet avis toutefois n'était pas partagé par Doug Sall, superviseur de l'éducation au Federal Correctional lnstitute à Ray Brook (New York), où des programmes obligatoires marchent à merveille depuis cinq ans. Les détenus ont tendance à rejeter la formation, a-t-il expliqué, en raison d'un manque d'intérêt à l'égard d'une chose qu'ils connaissent peu; il faut donc les pousser à en faire l'expérience. L'avantage d'imposer le programme à tous est que cela évite aux volontaires des remarques du genre « étudier, c'est bon pour les imbéciles ».

Plan du Solliciteur général pour les programmes d'alphabétisation des détenus

1. Élever à la huitième année le niveau de compé-tence minimal.

2. Faire subir le test d'aptitudes (niveaux secondaire et collégial) à tous les nouveaux détenus, dès leur arrivée.

3. Évaluer les besoins individuellement.

4. Offrir des cours dans les deux langues officielles.

5. Normaliser les programmes d'études en prévision des transfèrements.

6. Faire de la participation aux programmes d'études une condition préalable à un emploi à l'établis-sement et un point à considérer dans les décisions touchant la libération conditionnelle.

7. S'occuper davantage de déceler les difficultés d'apprentissage.

8. Permettre l'horaire de cours flexible.

9. Demander aux détenus qui suivent des cours universitaires de devenir des moniteurs dans le cadre de la formation de base.

10. Donner au personnel correctionnel la formation nécessaire pour appuyer les efforts des détenus.

11. Utiliser des méthodes d'enseignement modernes.

12. Récompenser les efforts des détenus.

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inmates of decision-making, it misses the opportunity to teach them to use power properly. However, he pointed out, even the well-informed human often acts in opposition to what is reasonable because thought is influenced by will and emotion. But students who understand negotia-tion, compromise and democracy, he countered, are better equipped to attain their goals by reasonable means.

Nevertheless, democracy cannot be learned outside a democratic environment. "And where can you employ democratic procedures in prison?" he asked. In Duguid's program, inmates are required to establish their own student government and manage it, without relying on authority figures to take care of unpleasant tasks for them. The classroom, he believes, is a good arena for debating issues such as co-operation and responsibility.

John Bock, an assistant deputy minister of Manitoba's Department of Community Services and Corrections, also pointed out the need for a clear objective. He echoed Duguid's perspective, suggesting that personal develop-ment is the proper goal of the prison literacy initiative because "behavior reflects choices and choices are limited by available options, skills, models and values."

The choice inmates often make, said Bock, is to resort to physical rather than verbal solutions. Furthermore, he added, prison teaches that problems are solved by power, not language. Teaching linguistic problem-solving skills would be an effective method of altering behavior, Bock suggested.

Some delegates expressed hope that all objectives could be accommodated. Can CSC teach inmates to read and write, prepare them to compete for jobs, raise their confidence, interest them in a democratic lifestyle and encourage them to communicate more effectively? Which element will inspire which inmate to abandon his criminal behavior?Cei

The Solicitor General's Plan For Inmate Literacy Programs

1. Raise the acceptable competency level to grade eight;

2. Administer the School and College Ability Test to all inmates upon reception;

3. Conduct individual needs assessments;

4. Offer courses in both official languages;

5. Standardize curricula to accommodate transfers;

6. Make upgrading a prerequisite to inmate employ-ment and a consideration for parole;

7. Enhance efforts to identify learning disabilities;

8. Allow flexible class hours;

9. Ask inmates taking prison university programs to act as tutors in the Basic Education program;

10. Train correctional staff to support inmates' efforts;

11. Implement modern teaching methods; and

12. Recognize inmates' efforts with awards.

Escrocs plus habiles ou meilleurs citoyens ?

En discutant de la façon d'appliquer les programmes, les participants se sont arrêtés sur un point en particulier : définir l'objectif premier du projet. Pour éloigner un indi-vidu du crime, a indiqué M. Duguid, il peut être plus effi-cace de développer sa force morale et de lui inculquer le sens de la vertu, du devoir et des responsabilités que de simplement le préparer à se trouver un emploi. « La majo-rité des détenus ont une vision du monde qui diffère de celle de l'étudiant de la classe moyenne, a-t-il ajouté. Ils ont plus de difficulté à tirer la ligne entre le bien et le mal. Leur vécu déteint profondément sur leur mode de pensée et leur échelle des valeurs, et les prédispose au crime. Ils n'ont pas appris à se maîtriser, à porter des jugements ni à exercer judicieusement leur faculté de choisir. On com-prend dès lors l'extrême importance d'éveiller leur sens critique. » La solution, selon lui, ne réside donc pas dans le seul fait de leur montrer à lire et à écrire.

« L'éducation en milieu carcéral, a-t-il poursuivi, devrait être un processus d'habilitation. » En écartant les détenus des prises de décisions, le système actuel leur enlève la chance d'apprendre à faire bon usage du pouvoir. « Il est vrai que même les gens bien informés n'ont pas toujours une conduite raisonnable, car les désirs et les émotions influent sur le jugement; mais les étudiants qui compren-nent les notions de négociation, de compromis et de démocratie sont certes mieux armés pour atteindre leurs objectifs par des moyens raisonnables. »

Cependant, l'apprentissage de la démocratie ne peut se faire que dans un climat démocratique.« Or, vous admet-trez comme moi que la vie en établissement n'offre guère de possibilités en ce sens », de dire M. Duguid. Dans le cadre du programme qu'il dirige, les détenus doivent cons-tituer et administrer leur propre gouvernement étudiant; et pas question de laisser aux autorités les tâches désagré-ables. La classe, croit-il, constitue une excellente tribune pour discuter de questions telles la coopération et les responsabilités.

John Bock, sous-ministre adjoint des Services commu-nautaires et correctionnels au Manitoba, a lui aussi insisté sur la nécessité d'établir un objectif clair. À l'instar de M. Duguid, il pense que l'alphabétisation des détenus doit viser d'abord et avant tout leur développement personnel car « le comportement traduit un ensemble de choix, et ces choix sont limités par les options qui existent, les compétences acquises, ainsi que les valeurs et les modèles assimilés ».

Souvent, d'après M. Bock, les infracteurs préfèrent régler les problèmes par la force plutôt que par le langage. Et la prison ne fait que renforcer ce comportement Une bonne façon de le corriger, à son avis, serait d'apprendre aux détenus à recourir à des solutions verbales.

Certains délégués ont exprimé l'espoir que tous les objectifs puissent être réalisés. Le SCC peut-il à la fois apprendre aux détenus à lire et à écrire, les préparer à affronter le marché du travail, accroître leur confiance en eux-mêmes, les sensibiliser aux principes démocratiques et les amener à mieux communiquer ? Lequel de ces éléments incitera tel ou tel détenu à devenir un citoyen respectueux de la loi ? th

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Tasmania — The Island Penitentiary By Dr. Roger Byard

The island of Van Dieman's Land, now the Australian state of Tasmania, was settled by the British in the 19th century when they needed a new penal colony. The isolated island on the other side of the globe from the mother country seemed ideal.

La Tasmanie — l'île-pénitencier par Roger Byard

Vile appelée terre de Van Diemen, qui constitue aujourd'hui l'un des États de l'Australie, la Tasmanie, a été colonisée par les Britanniques qui, au XIXe siècle, avaient besoin d'une nouvelle colonie pénitentiaire. L'ile isolée, aux antipodes de la mère patrie, paraissait idéale.

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Since the American Revolution, the overcrowding and disease outbreaks in the prison hulks along the Thames had been a great cause for concern for the British who had previously deported their criminals to the American colonies. So the hoisting of the Union Jack at Risdon Cove in 1803 marked their intentions for Van Dieman's Land and for the remainder of the century, Tasmania was destined to resound to the hiss of the cat-o'-nine-tails (the nine-lashed whip of the British) and the dismal clank of convict leg irons.

After sentencing in England felons faced a long sea voyage of over 100 days by wooden transport ship before they gained their first sight of the Great South Land at Sydney Harbor. Their sentiments can still be found in Australian songs such as "Botany Bay." Lines such as "Farewell to old England forever, Farewell to the girl I adore" show that the convicts were well aware that the trip was one way. The crimes that were punished by exile recorded in the log book at Port Arthur seem quite minor to the modern eye, for example, seven years trans- portation for stealing a loaf of bread or a silk handkerchief. Plea bargaining and slick defence lawyers had not yet appeared in the people's courts.

From Botany Bay the prisoners were dispatched to Van Dieman's Land where they were retained for government service or assigned to a free settler who had applied for workers. If a convict had connections or behaved well, he or she might be rewarded with a ticket of leave — the equivalent of a modern day parole — and could then move about the colony with relative freedom, although return to England was still not allowed until the sentence had expired. Female convicts often became domestic servants while males became farm hands or continued a trade, if qualified. Fortunately for Tasmania several archi-tects were among the transportees and so modern day Hobart, the capital, is still graced by a number of sandstone buildings dating from this time.

For the difficult convicts, life was not as rosy and the Macquarie Harbor Station on the isolated west coast of the island was founded in 1821 as a repository for them. Reached only by an arduous voyage around the southern tip of Tasmania, the settlement on Sarah Island was known to the convicts as (Australia's) Devil's Island — a cold, bleak outcrop lying directly in the path of the prevailing Roaring Forties wind. Here convicts labored daily up to their waists in near freezing water cutting local trees, such as Huon Pine, for the ship-building industry. Escape from Devil's Island was more often through suicide or murder than by any other method. Some did get out, but most of these died of exposure in the dense rain forests of the adjacent coast. The Pieman River commemorates one escapee who resorted to cannibalism in an effort to sur-vive. He did survive, at least long enough for the authorities to recapture him, complete with his "brown bag" of remains.

Guard tower at penal colony

Tour de contrôle dans la colonie pénitentiaire

Depuis la Guerre de l'indépendance des États-Unis, le surpeuplement et les maladies qui se déclaraient sur les pontons servant de prisons sur la Tamise avaient vivement préoccupé les Britanniques qui, auparavant, déportaient leurs criminels dans les colonies américaines. Ainsi le déploiement de l'Union Jack à Risdon Cove en 1803 témoignait de leurs intentions à l'égard de la terre de Van Diemen; jusqu'à la fin du siècle, la Tasmanie était destinée à retentir des claquements du chat à neuf queues (le fouet à neuf lanières des Britanniques) et du cliquetis lugubre des fers mis aux pieds des forçats.

Condamnés en Angleterre, les criminels accomplis-saient, dans des navires de transport en bois, un long voyage en mer de plus de 100 jours à l'issue duquel ils arrivaient en vue de la grande terre du Sud à Sydney. Des chansons australiennes comme « Botany Bay » nous font connaître, aujourd'hui encore, les sentiments qu'ils éprouvaient. Des phrases comme « Adieu à la vieille Angleterre pour toujours, Adieu à la femme que j'adore » montrent que les condamnés étaient bien conscients du fait qu'ils partaient sans espoir de retour. Les crimes punis d'exil qui ont été consignés dans le registre à Port-Arthur, par exemple, vol d'un pain ou d'un mouchoir de soie sanctionné par sept ans de déportation, ne nous semblent pas bien graves aujourd'hui. Le marchandage d'aveux et les astuces des avocats de la défense n'étaient pas encore à la mode dans les cours populaires.

De Botany Bay, les prisonniers étaient envoyés à la terre de Van Diemen, où ils étaient attachés au service de l'État ou formaient une main-d'oeuvre concédée à des colons libres qui en avaient fait la demande. Si un forçat avait des relations ou se conduisait bien, il pouvait béné-ficier de ce qui était alors l'équivalent de la libération conditionnelle de jour et pouvait se déplacer avec une relative liberté dans la colonie, mais il n'en était pas pour autant autorisé à retourner en Angleterre avant l'expiration de sa peine. Les femmes condamnées au bagne servaient souvent de domestiques, tandis que les hommes deve-naient ouvriers agricoles ou continuaient de pratiquer leur métier, s'ils en avaient un. Heureusement pour la Tasmanie, plusieurs architectes faisaient partie des déportés et c'est pourquoi Hobart, la capitale actuelle, est encore aujourd'hui ornée de bâtiments en grès datant de cette époque.

Pour les forçats « peu commodes », tout n'était pas aussi rose; en 1821, la station de Macquarie Harbor a été fondée sur la côte occidentale isolée de l'île pour leur servir de lieu de sépulture. Accessible seulement après un voyage pénible autour de l'extrémité méridionale de la Tasmanie, l'île Sarah sur laquelle une colonie avait été installée était pour les forçats l'île du Diable (Australie) — un affleurement morne et glacial directement exposé aux vents dominants appelés quarantièmes rugissants. Ici, chaque jour, les forçats, plongés jusqu'à la taille dans l'eau atteignant presque le point de congélation, étaient occupés à abattre des arbres comme le pin Huon pour l'industrie de la construction navale. Le suicide ou le meurtre constituait souvent le seul moyen d'évasion possi-ble à l'île du Diable. Certains réussirent à s'enfuir, mais la plupart d'entre eux moururent dans les denses forêts pluviales de la côte voisine. La rivière Pieman rappelle l'aventure d'un évadé qui, pour survivre, recourut au canni-balisme. Il réussit effectivement à vivre assez longtemps pour être repris, avec ses « restes », par les autorités.

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Church ruins at Port Arthur Les ruines de l'église de Port-Arthur

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The system was improved upon by Governor George Arthur who set up an alternate station on picturesque Maria Island on the East Coast and then finally a model prison at Port Arthur in 1830. Both of these sites are now national parks. In its time Port Arthur would become the third largest town in Tasmania. During Arthur's appoint-ment, the convict population was around 12,000, and was divided into quite a rigid caste system with the ticket of leave men at the top. Under these came the assigned servants who comprised the bulk of the population, and then those convicts involved in public works.

The last three rungs were occupied by convicts undergoing further punishment — progressing from chain-gang work on the roads for minor infringements to hard labor in irons for the worst. In 1832, there were approximately 1,500 ticket of leave convicts, 7,000 in assigned service (including the bulk of the 1,000 female felons), 2,000 in public works, 500 in chain gangs, and 500 in hard labor with or without chains.

There are only occasional traces of convict days still around the city, however. Nestling under the foothills of Mount Wellington in an area of South Hobart known as the Cascades, the ruined walls of the notorious female penitentiary, the "female factory," can still be found. The

Le système fut amélioré par le gouverneur George Arthur, qui créa une autre station dans la pittoresque île Maria sur la côte orientale puis, enfin, en 1830, une prison modèle à Port-Arthur. Aux deux endroits, on trouve aujourd'hui des parcs nationaux. Port-Arthur fut, à un moment donné, la troisième ville en importance de la Tasmanie. À l'époque d'Arthur, la population pénitentiaire comprenait environ 12 000 forçats répartis selon un sys-tème assez rigide de castes, dont les libérés conditionnels constituaient la première. Après eux venaient les domes-tiques qui constituaient le gros de la population, puis les condamnés affectés aux travaux publics.

Les trois derniers échelons étaient occupés par les bagnards subissant des peines plus lourdes — depuis la chaîne des condamnés astreints, pour des infractions légères, à travailler à la construction des routes jusqu'aux forçats enchaînés condamnés, pour les plus graves, aux travaux forcés. En 1832, il y avait environ 1 500 forçats bénéficiant de la libération conditionnelle, 7 000 dont les services étaient prêtés (parmi lesquels la majorité des 1 000 femmes condamnées), 2 000 affectés aux travaux publics, 500 condamnés à la chaîne et 500, enchaînés ou non, astreints aux travaux forcés.

Il ne reste toutefois dans les environs de la ville que peu de traces de l'époque du bagne. On peut encore

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Q.

Old prison at Port Arthur La vieille prison a Port-Arthur

last tribal female aboriginal, Trugannini, was buried within the walls of the factory in 1876 in an attempt to fulfill her final wish not to be "cut" after her death. Her terminal years had been filled with a fear of being dismembered and distributed in pieces to various medical collections as had the last tribal male, William Lanne. Unfortunately, her burial instructions were later reversed. Poor Trugannini's skeleton sat on display in the Hobart Museum until more enlightened governments had it taken down and subsequently cremated.

The best preserved site for convict paraphernalia is at Port Arthur on the Tasman Peninsula. And Richmond, a quaint country village, boasts a lock-up that held the infamous escaped convict/bush ranger, Martin Cash. Cash was eventually captured, after numerous adventures including a leap over the wall of the prison in Hobart. This had been followed by a chase through the main streets by numerous members of the constabulary and interested citizens! Cash managed to survive his hefty prison sen-tence and spent his last years writing his memoirs in a tiny wooden cottage that still stands near Hobart, much as it was in his day.

Port Arthur, in its heyday, was a bustling town domi-nated by the penitentiary and church. These days visitors can wander in and out of the dank solitary confinement

trouver, au pied des contreforts du mont Wellington à un endroit situé au sud d'Hobart et connu sous le nom de Cascades, les murs en ruine du tristement célèbre pénitencier pour femmes, baptisé « female factory ». La dernière Tasmanienne de race indigène, Trugannini, a été enterrée, en 1876, dans l'enceinte du pénitencier; on vou-lait ainsi respecter sa volonté de ne pas être « découpée » après sa mort. Ses dernières années avaient été assom-bries par la crainte de subir le même sort que le dernier aborigène du sexe masculin, William Lanne, qui avait été démembré et dispersé entre diverses collections médi-cales. Malheureusement, on dérogea plus tard aux instruc-tions qu'elle avait données pour son enterrement. Le squelette de la pauvre Trugannini fut exposé au musée d'Hobart jusqu'à ce que des gouvernements plus éclairés l'en fassent sortir, avant de le faire incinérer.

L'endroit où s'est le mieux conservé le souvenir des forçats est Port-Arthur, sur la péninsule. Et Richmond, un village au charme vieillot, est fier de posséder une prison où fut enfermé l'infâme forçat évadé et hors-la-loi, Martin Cash. Celui-ci a été repris, non sans avoir connu de nombreuses aventures au cours desquelles il a notam-ment sauté par-dessus le mur de la prison de Hobart. Sa fuite a été suivie d'une poursuite dans les rues de la ville à laquelle participèrent en grand nombre policiers et citoyens! Cash réussit à survivre à la lourde peine de

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cells and adjacent ruins or take one of the frequent guided tours that are available. The prison chapel was con-structed in tiers with partitions so that convicts could see no one except the minister. Solitary confinement was situated close to the hospital and the "lunatic asylum" where many of the unfortunate felons ended up.

Ship-building and brick-making were major local industries and convict-made bricks can be identified by either a broad arrow or thumb print. They can occasionally be spotted forming parts of the walls of buildings around Hobart. Unfortunately the quality of the work was variable and the penitentiary, which was built on low lying and reclaimed land, is now in danger of collapse because of water seepage and breakdown of the bricks and mortar.

Close by the main prison, a boy's prison was opened in 1834 at Point Puer. The building abutts high coastal cliffs that the locals claim were witness to many suicides by the boys, who were wracked by homesickness and despair. Many are buried in unmarked graves on the Isle des Mortes in the centre of the quiet harbor. In fairness to the authorities, the boys, from 10 to 18 years, were taught useful trades with half a day being set aside for school work. If they managed to endure their internment, they were thus well equipped for life in the new colony.

The penitentiary had a number of other unique features including a mountain-top semaphore system that could relay warnings of a prison escape to Hobart within 20 minutes. There was also a wooden railway (the fi rst in Australia) that officiais would use to tour the facilities. The "horse power" was provided by teams of sweating con-victs. Convicts were also harnessed to ploughs for farm work, and an ingenious treadmill was set up to power a set of mill stones for grinding wheat. If a convict proved too difficult to be subdued by the "cat" and the solitary confinement of the Separate Treatment prison at Port Arthur, he was sent off to the coal mines on the other side of the peninsula. The ruins of these can still be seen at Saltwater River. Here he would eke out a subterranean existence working the mines during the day and sleeping in underground cells at night. Escape was seldom success-ful — the authorities had utilized the natural geography by stringing lines of poorly fed mastiffs across narrow Eaglehawk Neck that links the peninsula with the main island. Sharks in the cold waters of surrounding Storm Bay provided a further deterrent. Escapes did occur, but survival afterwards was not easy. Stories are still told in rural Tasmania of skeletons being found in the highlands with rusty leg shackles still in place.

Although the early years of the colony depended on the military and the convicts, the numbers of free settlers soon increased. An excess of convicts in the mid part of the century, however, resulted in widespread unemployment and a dwindling of this free immigration. This, in turn, prompted a lot of local criticism of the transportation system and the forming of several anti-transportation societies. Eventually they were successful and in 1853 the further transportation of convicts from England was officially terminated. Several years later the island name was officially changed from the old Van Dieman's Land to the new Tasmania in a public relations attempt to bury all traces of the convict system. The young colony hoped for a prosperous future unfettered by the remnants of its dark past.

« L'asile d'aliénés »

Inmate "lunatic asylum"

prison qui lui fut infligée et passa ses dernières années à écrire ses mémoires dans une petite maison en bois qui existe toujours, presque intacte, près de Hobart.

À son apogée, Port-Arthur était une ville pleine d'animation dominée par le pénitencier et l'église. Aujourd'hui, les visiteurs peuvent flâner dans les cellules d'isolement humides et froides et les ruines voisines ou participer à l'une des nombreuses visites guidées. La chapelle de la prison était construite en gradins cloi-sonnés de façon que les forçats ne puissent voir que le pasteur. Le secteur d'isolement cellulaire était situé près de l'hôpital et de « l'asile d'aliénés » où beaucoup de malheureux criminels ont fini leurs jours.

La construction navale et la briqueterie étaient les principales industries locales; on reconnaît les briques fabriquées par les forçats à une large flèche ou à l'em-preinte d'un pouce. Elles forment une partie des murs de certains bâtiments construits dans les environs de Hobart. Malheureusement, la qualité du travail était variable et le pénitencier, qui a été construit sur des terres basses gagnées sur la mer, risque maintenant de s'effondrer par suite des infiltrations d'eau et de la dégradation des briques et du mortier.

Près du bâtiment principal, une prison pour jeunes garçons a été ouverte, en 1834, à Point Puer. Elle est contiguë aux hautes falaises côtières où, selon les habi-tants du lieu, beaucoup de garçons, tenaillés par le mal du pays et le désespoir, se sont suicidés. Beaucoup sont enterrés dans des tombes sans nom à Ille des Morts, au centre du petit port tranquille. Pour être juste envers les autorités, il faut dire qu'on apprenait aux garçons, âgés de 10 à 18 ans, des métiers utiles à connaître et qu'on réservait une demi-journée au travail scolaire. Ceux qui réussissaient à supporter les conditions de leur incarcé-ration étaient bien armés dans la lutte pour la vie dans la nouvelle colonie.

Le pénitencier comportait un certain nombre d'autres éléments remarquables, notamment un sémaphore installé

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Coastal cliffs near Port Arthur

Times and attitudes change, however, and now, some-what ironically, a major emphasis of the Tasmanian tourist industry is on the very penitentiaries and cells that were thought to be such a liability. Canadian tourists lunching at the Ball and Chain restaurant may recall that even some of the rebels from the 1837 Upper Canada Rebellion worked in chain gangs on this remote and quaint island that owes so much of its early history to pickpockets, thieves and murderers. al

Reference:

Smith, C. Shadow over Tasmania: The VVhole Story of The Convicts. 14th Ed. J. Walch and Sons. Hobart. 1965.

About the author: Dr. Roger Byard, originally from Tasmania, is now living in Ottawa and specializing in anatomical pathology at the Children's Hospital of Eastern Ontario and the University of Ottawa.

Falaises près de Port-Arthur

au sommet de la montagne et grâce auquel on pouvait, en vingt minutes, signaler à Hobart les évasions. Il existait également une voie ferrée constituée de rails en bois (la première en Australie) dont les dirigeants se servaient pour visiter les installations. L'« énergie » était fournie par des équipes de forçats suant comme des boeufs. D'autres, attelés à des charrues, étaient employés au travail de la terre, tandis qu'un ingénieux manège de discipline avait été installé pour mouvoir les meules servant à moudre le blé. Les têtes fortes, dont ni le chat à neuf queues ni l'isole-ment cellulaire dans une partie distincte de la prison de Port-Arthur ne pouvaient venir à bout, étaient envoyés dans les mines de charbon, de l'autre côté de la pénin-sule. On peut encore en voir les ruines à Saltwater River. Ici, le forçat menait une vie misérable sous terre, travaillant le jour dans les mines et dormant la nuit dans des cellules aménagées dans la terre. Les évasions étaient rarement couronnées de succès — les autorités ayant utilisé la géographie naturelle en échelonnant des mastiffs mal nourris en travers de l'isthme étroit appelé Eaglehawk, qui relie la péninsule et le reste de l'île. Les requins qui errent dans les eaux froides de la baie (Storm Bay) constituaient un autre obstacle. Ceux qui réussissaient à s'évader n'étaient pas au bout de leurs peines. On parle encore dans la campagne tasmanienne de squelettes découverts, fers rouillés aux pieds, dans les hautes terres.

Les débuts de la colonie sont liés aux militaires et aux forçats, mais le nombre des colons libres ne tarda pas à s'accroître. Toutefois, au milieu du siècle, la trop nom-breuse population de bagnards entraîna l'extension du chômage et le déclin de cette immigration libre, d'où les vives critiques de la part des colons à l'égard du système de déportation et la création d'associations opposées à la transportation. Ils finirent pas avoir gain de cause et, en 1853, la déportation de forçats était abolie en Angleterre. Plusieurs années plus tard, on rebaptisa officiellement « Tasmanie » l'ancienne « terre de Van Diemen », afin qu'il ne reste plus trace du système pénitentiaire. La jeune colonie aspirait à un avenir prospère où ne subsisterait aucun vestige d'un sombre passé.

Les temps comme les attitudes changent cependant et aujourd'hui, par une ironie du sort, l'industrie touristique de la Tasmanie met en vedette les pénitenciers et les cellules autrefois considérés comme un handicap. Les touristes canadiens qui déjeunent au restaurant « Ball and Chain » se rappelleront que certains de ceux qui ont participé à la rébellion de 1837 dans le Haut-Canada ont fait partie de la chaîne des forçats dans cette île lointaine et pittoresque, dont l'histoire, à ses débuts, est liée si intimement aux pickpockets, aux voleurs et aux meurtriers. el

Référence :

Smith, C. Shadow over Tasmania: The Whole Story of The Convicts. 14th Ed. J. Walch and Sons. Hobart. 1965.

Au sujet de l'auteur : le D , Roger Byard, originaire de la Tasmanie, vit maintenant à Ottawa, où il est spécialiste en anatomie pathologique à l'Hôpital pour enfants de l'est de l'Ontario et à l'Université d'Ottawa.

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Chuck Belford

Robert Simmonds

People The first of many challenges to Correctional Service Canada's controversial mandatory supervision program under the equality provisions of the Charter has failed. Ex-inmate Charles Dempsey claimed that federal inmates are discriminated against because they are subject to more stringent conditions of release than are provincial inmates. But, in May, the Federal Court of Appeal upheld an early ruling that such discrimination did not exist. ... CSC has recently introduced a new inmate interview technique which will allow case management o ff icers to predict offender behavior more effectively and efficiently. The technique is designed to address the problems of full caseloads and limited time resources which prevent offic-ers from obtaining intensive and personal knowledge of an inmate's individual needs. Under the new system, inmates

will fi rst undergo a semi-structured interview. The results are inter-preted, and each inmate is iden-tified as belonging to one of several personality groups. Each group is assigned its own case management strategies which, says CSC, have a high probability of being effective. ... RCMP Commissioner Robert Simmonds announced the first set of Canadien missing children statistics on May 25, the second National

Missing Children's Day. The statistics were collected by the RCMP-maintained Missing Children's Registry and represent the fi rst time comprehensive national statistics have been available. Simmonds reported that, on April 6, 1987, there were 1,638 outstanding entries listed with the Registry. The vast majority were runaways, with only two outstanding cases of stranger abduction entered since the Registry opened in 1986. ... A new interdepartmental review committee will be looking at ways to improve Canada's ability to deal with immigrants and visitors who potentially pose a serious security or criminal threat. The first phase of the review will identify amendments to the Immigration Act's provisions regarding terrorists, members of organized crime and other groups. During the second phase, surveys will be conducted to determine short-comings in security and law enforcement areas, and a comparison will be made between current Canadian legis-lation and that of other countries like the United States,

West Germany, France and Australia. "The immigration pro-gram plays a significant role in both our national security and criminal justice systems," says Chuck Belford, head of the task force responsible for the review. "If its programs are not as effective as they could be, the jobs of secur-ity and police are made much more difficult." ... A recently released working paper by the Law Reform

Sheila Arthurs Commission of Canada recom- mends that the rules governing the drafting of criminal charges are too complex and should be revised. Currently,

Quoi de neuf? Le Service correctionnel du Canada n'a pas su réaliser le premier des nombreux objectifs qu'il s'est fixés, dans le cadre de son programme fort controversé de surveillance obligatoire, en vue de respecter les dispositions de la Charte en matière d'égalité. L'ex-détenu Charles Dempsey a avancé que les détenus sous responsabilité fédérale font l'objet de pratiques discriminatoires parce qu'on leur

impose des conditions de mise en liberté plus sévères qu'aux détenus provinciaux. Toutefois, la Cour d'appel fédérale a maintenu, en mai, une décision rendue plus tôt selon laquelle une telle discrimi-nation n'avait jamais existé. ... Le SCC a adopté tout récemment une nouvelle technique d'entrevue avec les détenus, qui permettra aux agents de gestion des cas de prédire avec plus d'efficacité le comportement d'un délinquant.

Cette technique a pour but de résoudre les problèmes liés au volume énorme de cas à régler dans des délais limités, ce qui empêche les agents de connaître à fond les besoins personnels des détenus. Elle permet d'abord de soumettre ces derniers à une entrevue semi-dirigée. Les résultats sont ensuite interprétés, et chaque détenu est classé en fonction de sa personnalité, selon une typologie précise. À chacun des groupes on attribue certains objectifs en matière de gestion des cas lesquels, de déclarer le SCC, ont une forte possibilité d'être atteints. ... Le commissaire de la GRC, Robert Simmonds, a rendu publique le 25 mai dernier, deuxième Journée nationale des enfants disparus, la première série de statistiques canadiennes sur les

enfants disparus. Ces statistiques, établies par le Bureau d'enregistrement des enfants disparus, qui relève de la GRC, constituent une première nationale. M. Simmonds a signalé que, le 6 avril 1987, le Bureau, ouvert depuis 1986, comptait 1 638 affaires en instance, la vaste majorité étant des cas de fugue et deux seulement d'enlèvement par un

inconnu. ... Un nouveau comité d'examen interministériel cher-chera les moyens à prendre pour améliorer les modalités de contrôle, par le Canada, des immigrants et des visiteurs susceptibles de présenter une menace pour la sécurité nationale ou sur le plan criminel. Dans un premier temps, il s'agira de passer en revue les modifications qu'il y aurait lieu d'apporter aux dispositions de la

Robert Fahlman Loi sur l'immigration concernant les terroristes et les membres du crime organisé et d'autres groupes. Dans un deuxième temps, on effectuera des enquêtes afin de déterminer les lacunes dans les secteurs de la sécurité et de l'application de la loi, et on établira des comparaisons entre la législation actuelle au Canada et celle d'autres pays comme les États-Unis, l'Allemagne de l'Ouest, la France et l'Australie. « Le pro-gramme d'immigration joue un rôle important du double point de vue de la sécurité nationale et de la justice

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Michael Shoemaker

the format of charges allows information to be so vague as to make mounting a defence difficult. Conversely, too much detail resulting in too narrow a charge can result in the "routine quashing of serious charges." The Commis-sion recommends that a clearer, simpler charge document be used to file all criminal charges. ... In the Ministry, Robert Fahlman, Shelley Keele and Hélène Vigeant, of the RCMP's Drug Enforcement Directorate, Strategic Intelli-gence and Publication Branch, once again received an award of merit from the Information Services Institute for their publication, RCMP National Drug Intelligence Esti-mate 1985-86. Brian Stethem of the Communications Division, Programs Branch, Ministry Secretariat , won third place in the Public Service Announcements category. ... Anne Rose Steen has been appointed as a full-time member to the National Parole Board (Prairies Region) for a period of five years. ... Sheila Arthurs, formerly National Program Consultant for the Ministry's VVomen in Conflict with the Law initiative, has been seconded to the Department of Justice and will join their Liaison and Federal- Provincial Relations Directorate. ... Michael Shoemaker, formerly Senior Assistant Deputy Solicitor General, Police and Security Branch, has joined the Public Service Commission as Executive Director, Appeals and Investigations Branch. ... Jean Charron, formerly Assis-tant Deputy Solicitor General, Policy, has joined Canada Post Corporation as Corporate Manager, Communications. n

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pénale », déclare Chuck Belford, directeur du groupe de travail chargé de l'examen. «Si le programme n'a pas l'effi-cacité voulue, cela complique d'autant le travail qui doit être accompli dans ces deux domaines. ». .. Dans un document de travail qu'elle vient de publier, la Commission de réforme du droit du Canada recommande que soient révisées et simplifiées les règles de formulation des chefs d'accusation. Actuellement, le libellé de ces dernières peut être si vague qu'il est difficile d'élaborer un système de défense. Inversement, donner trop de détails peut avoir pour effet d'affaiblir les accusations au point de faire rejeter régulièrement même les plus graves d'entre elles. La Commission recommande l'adoption d'un document plus clair et plus simple servant à consigner tous les chefs d'accusation. ... Au Ministère, Robert Fahlman, Shelley Keele et Hélène Vigeant, de la Police des drogues de la GRC, Section du renseignement stratégique et des publications, ont reçu une autre mention de l'Institut des

services de l'information pour leur publication intitulée Rapport annuel national sur les drogues, 1985- 1986. . . . Brian Stethem du Groupe des communications, Direction des programmes, Secrétariat du Ministère, s'est classé troisième dans la catégorie des messages d'intérêt public. Anne Rose Steen a été nommée, pour une période de cinq ans, commissaire à temps plein à la Commission nationale

des libérations conditionnelles (Région des Prairies). ... Sheila Arthurs, auparavant experte-conseil auprès du Ministère pour le Programme des femmes ayant des démêlés avec la justice, a été détachée auprès du minis-tère de la Justice, Section de la liaison et des relations fédérales-provinciales. Michael Shoemaker, ancien premier sous-solliciteur général adjoint, Direction de la police et de la sécurité, est passé à la Commission de la Fonction publique à titre de directeur exécutif, Direction générale des appels et enquêtes. ... Jean Charron, qui était sous-solliciteur général adjoint, Direction des politi-ques, devient directeur national des Communications à la Société canadienne des postes. al

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Canadian Police Award for Scholarship

The Solicitor General of Canada and the Canadian Association of Chiefs of Police have created a national police essay contest. The award is administered by the Canadian Police College.

Goal The goal of the Canadian Police Award for Scholarship is to foster academic excellence and the exchange of ideas and views on policing in Canada.

• All full time sworn members of Canadian police forces are eligible.

• Essay of not more than 5,000 words. • Essay may be in French or English. • Deadline, October 31, 1987. • Prizes — First $1,000

— Second $750 — Third $500

• Winning essay to be published.

Topic for 1987 "Is there a conflict between the notion of the independence of the police and the need for public accountability of the police?"

Rules and fu rther information:

Canadian Police Award for Scholarship Canadian Police College P.O. Box 8900 Ottawa, Ontario K1G 3J2 Telephone: (613) 993-9500

CPIC - 0N10130

Prix d'excellence de la police canadienne pour la dissertation

Le Solliciteur général du Canada et l'Association canadienne des chefs de police lancent un concours de dissertation au sein de la communauté policière canadienne. Le Collège canadien de police sera responsable de l'attribution des prix.

But Le but du prix d'excellence de la police canadienne pour la dissertation est d'encourager l'effort intellectuel et les échanges de points de vue sur la police au Canada.

• Tous les membres assermentés travaillant à plein temps pour un service de police canadien sont admissibles.

• La dissertation ne doit pas excéder 5 000 mots. • La dissertation peut être rédigée en anglais ou en

français. • La date limite est le 31 octobre 1987. • premier prix — 1 000$

deuxième prix — 750 $ troisième prix — 500 $

• La dissertation qui méritera le premier prix sera publiée.

Sujet pour l'année 1987 "Y a-t-il conflit entre la notion d'indépendance de la police et l'importance d'un contrôle des activités des corps policiers?

Pour plus de renseignements :

Prix d'excellence de la police canadienne pour la dissertation Collège canadien de police C.P. 8900 Ottawa (Ontario) Ki G 3J2 Tél : (613) 993-9500

CIPC - ON10130

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