basketnews 506

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L’HEBDO DU BASKETBALL 06 TOURNOI DE DOUAI 07 DIJON, RECONSTRUIRE 08 ANDRIJA ZIZIC à LASVEL 13 SHEED / ARTEST / SHAQ 16 QUAI 54 JEUDI 1 er JUILLET 2010 - N° 506 BasketNews n°506 - jeudi 1 er juillet 2010 DOM avion : 4,20 - BEL : 3,60 - Port.cont : 4,30 www.basketnews.net Jennifer Pottheiser/NBAE via Getty Images Evan Gole/NBAE via Getty Images PAGE 04 ATTRIBUTION DES COUPES D’EUROPE ÇA DEVIENT UBUESQUE ! PAGE 10 ERMAN KUNTER A CALCULÉ « ON A BESOIN DE 5 VICTOIRES EN EUROLEAGUE » PAGE 12 KOFFI, LE POURQUOI D’UN RETOUR PAGE 15 CE QUI PEUT PRIVER LES LAKERS D’UN TRIPLÉ PAGE 14 DEUX FRANÇAIS DRAFTÉS EN NBA SÉRAPHIN À L’ASSAUT ! Pour la troisième année consécutive, deux joueurs français ont été draftés (14 depuis 2003). Pour Kevin Séraphin (en photo), choisi en 17 e position par Chicago puis envoyé à Washington, c’était attendu, et l’avenir peut être brillant pour le Choletais. Pour le meneur havrais Pape Sy, sélectionné en 53 e position par Atlanta, c’est un conte de fée, qu’il s’agit désormais d’ancrer dans la réalité. Notre reportage sur place. Hervé Bellenger / IS 3:HIKNMF=WUXUU^:?a@f@k@g@k; M 03252 - 506 - F: 3,00 E

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L'hebdo du basket

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Page 1: BasketNews 506

l’hebdo du basketball

06 Tournoi de douai 07 dijon, reconsTruire 08 andrija ZiZic à l’asvel 13 sheed / arTesT / shaq 16 quai 54

JeudI 1er JuIllet 2010 - N° 506

basketNews n°506 - jeudi 1er juillet 2010 DOM avion : 4,20 € - BEL : 3,60 € - Port.cont : 4,30 € www.basketnews.net

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« ON A BESOIN DE 5 VICTOIRES EN EUROLEAGUE »PAGE 12KOFFI, LE POURQUOI D’UN RETOURPAGE 15

Ce QuI Peut PRIVeR les lakeRs d’uN tRIPlÉ

PAGE 14DEUX FRANÇAIS DRAFTÉS EN NBA

sÉRaPhIN À l’assaut !

Pour la troisième année consécutive, deux joueurs français ont été draftés (14 depuis 2003). Pour Kevin Séraphin (en photo), choisi en 17e position par Chicago puis envoyé à Washington, c’était attendu,

et l’avenir peut être brillant pour le Choletais. Pour le meneur havrais Pape Sy, sélectionné en 53e position par Atlanta, c’est un conte de fée, qu’il s’agit désormais d’ancrer dans la réalité. Notre reportage sur place.

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02 médias

samEdi 3 JUiLLET11H00 ESPNClassic France-Russie12H00 ESPNClassic Valenciennes-Gdynia21H00 ESPNClassic France-Russie22H00 ESPNClassic Valenciennes-Gdynia

dimaNCHE 4 JUiLLET04H00 ESPNClassic France-Russie05H00 ESPNClassic Valenciennes-Gdynia

mERCREdi 7 JUiLLET04H00 ESPNAmerica ReggieMillervsNewYorkKnicks15H00 ESPNAmerica ReggieMillervsNewYorkKnicks16H30 Sport+ FIBAWorldBasketball

TV : LE CHoix dU zappEURREGGiE miLLER CoNTRE LEs KNiCKsReggie Miller vs N.Y. Knicks, mercredi 7 juillet à 15h sur ESPN America

l Pourson30eanniversaire,leréseauaméricainESPNaproduit30documen-tairessurlesplusbelleshistoiressportivesdecestroisdernièresdécennies.ESPN Americavousproposemercredil’und’eux,consacréàlarivalitéquiafaitragedanslesannées90entreReggieMiller,lastardesIndianaPacers,etlesNewYorkKnicks.Leshooteurfouavaitréussiàattirersurluiseultoutelahainedesfansdebasketde«BigApple».Lesommetdelarivalitéaétéatteintlorsdesplayoffs1995lorsqueMilleramarqué8pointsen8,9secondespourpermettreauxPacersdes’imposerauMadisonSquareGarden.Undocumen-tairedeDanKloresànepasraterdansle«déserttélévisuelbasketballistique»decedébutd’été.

pRisEs dE posiTioN

LE soNdaGE dE La sEmaiNE

CETTE sEmaiNE à La TV

oUipar pascal LEGENdRE

NoNpar Thomas BERJoaN

O nabiennotéqu’ilmanqueraKobe,LeBron,Dwyane,etpuisaussiPau,Yao,Manu,Tonyetpeut-êtreDirketJoakim.

Faut-ilpourautantquelemondes’arrêtesousprétextequelaNBA–surtoutsesclubs–sonttoutpuissants?Faut-ilgeindresanscessedufaitquelesjoueurspréfèrentsereposer–ousedivertir–plutôtquedepratiqueràl’échelleplanétairelejeuquilesrendrichesetcélèbres?LavampiriqueNationalBasketballAssociationestuneanomaliedansunsportuniversel,onlesait,ilfautfaireavec.Depuisqueleplateauduchampionnatdumondeaétéportéà24équipes,c’estunevraie,grandeetbellecompétition,avecdespaysdetouslescontinentsdeplusenpluscompétitifs,d’unerichessetrèsnettementsupérieureautournoiolympique.Iln’yariendepluspassionnant–pasmêmelaNBAnil’Euroleague–quelescompé-titionsdeséquipesnationales.Etàpartlefoot,aucunsportconepeutprétendreuniversellementaurangdubasket.Certainementpaslerugbyquifaitcroirequ’ilestplanétairealorsquesoncham-pionnatdumondenerassemblepratiquementquelaFranceetlespaysduCommonwealth.Onpeutêtrecertainsquelepeupleturc–sisonéquipeestunminimumcompétitive–vatran-scenderceMondial.Toutlemondesesouvientdel’ambiancebouillantedeAbdiIpekçilorsdel’Euro2001,leplusfestifdetouslestemps.Pasmald’équipes,dontforcémentTeamUSA,vontêtreamputéesdestarsNBA,c’estdésolant,dévalorisant,maisl’intérêtsportifyseramalgrétouttoujoursélevé.L’Euroleague,sesjoueurs,sonesprit,serontreprésentésennombre.Çamesuffiratrèslargementpourytrouvermonplaisir.Etjesuisd’accordavecl’adage,commequoi,unefoislepremiermatchlancé,cesontlesabsentsquionttoujourstort.

Q u’onleregretteouqu’ontrouveçagé-nial,unsportcommelebasketsevendàtraverssesstars.D’ailleurs,lesexcel-

lentsspotsdepubscréésparl’organisationduMondialmettantenscèneGasol,Parker,Bogut,Bryant,débarquantàIstanbulcommeautantdeGodzillahautsde10étagesdansNewYork,sontsuperbes.Saufqu’aucundesprotagonistesduspotneseralàenTurquie!L’absencedesstarssignifiequeleMondialneserapasintéressantpourlegrandpublicsportif.VendreBryantetLeB-roncontreGasoletRubio,c’estpossible.DurantetRosecontreNavarroetFranVasquez,c’estplusdur.J’auraispuprendrelemêmeexempleavecNoahetParker,remplacésaupiedlevéparAliTraoréetAymericJeanneau.Injuste?Oui.Maisest-cevrai?Oui,ouietoui!Maisnoussommesicientrespécialistes,conquisetalléchésparavanceparlacompétition.Dansuncontextedesélectionoùlecollectif,bâtienquelquessemaines,estsouventréduitàsaplussimpleexpression,l’absencedestoutmeilleursjoueursréduitconsidérablementlaqualitédecequ’onvavoirsurleterrain.Fâcheux.LeTeamauxJeuxen2008,sansKobeBryantetDwyaneWadeenfinale,auraitperducontrel’Espagne.Jamaisl’Allemagnede2005àl’EuroneseraitparvenueenfinalesansNowitzki.Lebasketestunsportoùl’individupeutfaireladifférence.Etl’absencedel’éliteimpactenégativementleniveaudelacompétition.Pluslargement,l’absencedesstarsestrévélatricedel’intérêtportéàlacompé-tition.ParcequeleMondialn’apasbeaucoupd’importanceauxyeuxdesAméricains,quidominentculturellement,sportivementetfinan-cièrementlebasketmondial,cettecompétitionestmoinsprestigieusequelesJeuxOlympiques.Cedébatn’existerapaspourlesJeuxde2012àLondres.Nimêmepourl’Euroqualificatifen2011.

sans les stars NBa, le mondial est-il encore intéressant ?

Sondage réalisé sur www.basketnews.net (1.289 réponses, décompte arrêté mardi)

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CHOLET BASKETLA VIE EST BELLE !

REPORTAGE CHEZ LE CHAMPION

POSTERLES CHAMPIONS 2010

CHOLET ET PAU-LACQ-ORTHEZ

DU CÔTÉ DE CHEZ :

EMMELINE NDONGUE

PAU VU PAR FRED MONCADE

ANTYWANE ROBINSON(CHOLET BASKET)

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BORIS DIAW :UN BLEU HORS

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Quelle équipe de pro a réussit le meilleur

recrutement jusque-là ?

autres

EN VENTE

Page 3: BasketNews 506

édito 03

É videmment, le timing paraît cousu de fil blanc. Alors qu’au milieu d’une crise économique majeure et d’une « réforme »

des retraites – pour ne citer que les sujets « actus » les plus évidents –, le président de la République, à la suite du pitoyable spectacle livré par les Bleus au Mondial de foot, ouvre le débat de la gouvernance du sport français, dont le volet le plus prégnant est celui de la gestion par les amateurs du monde professionnel, une initiative de défiance dans le basket qui pourrait s’apparenter à de l’opportunisme. Or, outre qu’il n’y aurait rien de mal à vouloir saisir une occasion, en vérité il ne s’agit pas de cela.La grogne couve depuis plusieurs années entre le Syndicat des Coachs de Basket (SCB) et la Direc-tion Technique Nationale (DTN). L’air est petit à petit devenu électrique, l’atmosphère lourde, et il fallait bien que l’orage éclate. C’est ce qui est arrivé le lundi 21 juin, lors du Comité Directeur de la Ligue Nationale de Basket. À cette occa-sion, le SCB a annoncé son intention de boycotter le traditionnel séminaire des entraîneurs professionnels, qui doit avoir lieu les 22 et 23 août à Lyon, en marge du tournoi international auquel prendra part l’équipe de France. Précisons que ce sémi-naire, qui rassemblait initialement les coaches pros et leurs assistants – en toute bonne logique – est organisé par la DTN.L’affaire, portée à notre connaissance par José Ruiz, président du SCB déçu et qui en a gros sur la patate,

est considérable. Non par ses conséquences au plus haut niveau de la fédération, puisque quoi qu’il arrive rien ne bouge, mais par la portée de cette décision. Il s’agit d’une rupture nette entre Jean-Pierre de Vin-cenzi et la partie la plus institutionnelle du coaching français. Cette opération coup de poing pourrait être

d’autant plus spectaculaire que les soutiens au SCB, encore officieux, pourraient être nombreux, que ce soit parmi les entraîneurs, bien sûr, mais aussi parmi d’autres organisations, comme l’UCPB (syndicat des présidents de club). Que l’on ne s’y méprenne pas, le SCB n’a pas vocation à faire de politique, et ne sem-

ble pas en avoir l’ambition dans ce dossier. Ce sont des problèmes de fond qui ont poussé les coaches professionnels, la mort dans l’âme pour beaucoup d’entre eux, à cette extrémité. Pour reprendre le mot de José Ruiz, le SCB se sent « ignoré » par le DTN, et non par le président de la fédération, plutôt à l’écoute. Le dialogue est rompu, la rupture entérinée.En 2008, lors du précédent séminaire, qui s’était tenu à Strasbourg, les coaches pros avaient déjà manifesté leur mécontentement. Les contenus pro-posés, avaient-ils estimé, étaient en inadéquation avec les besoins du monde professionnel, faute de concertation et de débat. La doctrine de la DTN, as-sure-t-on au syndicat, est en décalage complet avec les réalités du basket pro. Au SCB, on s’inquiète, entre autres choses, de l’absence de séquences de formation continue pour les entraîneurs diplômés débutants et désireux de se lancer pour de bon.

Monde pro, monde amateurLe SCB souhaitait collaborer avec la DTN sur cette

question et celle des contenus mais les décisions unilatérales prises après le séminaire de 2008 ne sont pas allées dans ce sens. En effet, il a été décidé par la DTN que ce séminaire, jusque-là annuel,

n’aurait désormais lieu que tous les deux ans ; et que, suprême offense pour les coaches pros, leurs assis-tants n’y seraient pas conviés et seraient « reversés » dans un second séminaire, sorte de fourre-tout où se côtoient, pêle-mêle, des entraîneurs masculins et féminins de toutes les divisions nationales, tout

comme ceux des centres de formation. Ce dernier point, comme les autres, est « inacceptable », dixit José Ruiz, tant il est considéré, au mieux, comme incohérent, au pire comme vexatoire.Le syndicat n’entend toutefois pas réduire son action à une politique de la chaise vide et envisage de créer une « journée basket pro », sous l’égide de la ligue, afin d’évoquer ses problématiques propres. « Nous ne voulons pas être taxés d’éternels mécontents, car nous ne sommes pas cela », précise José Ruiz.Il est évident, qu’on le veuille ou non, que l’interpellation soit « opportuniste » ou pas, qu’un débat doit être ouvert sur la question de la sépara-tion entre monde professionnel et monde amateur ; avec des passerelles, bien sûr, les refuser étant tout aussi irresponsable, nous semble-t-il. Les réalités des uns sont éloignées de la vision des autres – et vice-versa –, les besoins sont distincts. Mais pour débattre, il faut être deux.Il est à espérer que, dans chaque camp, on puisse faire un pas vers l’autre, faire abstraction des douleurs et déceptions personnelles, des egos. Sinon, à défaut, on ira soit vers le chaos, soit vers des décisions qui viendront d’en haut (plus haut que la fédération) et qui, faute d’une position com-mune qui serait versée au dossier, seront radicales et, qui sait, aveugles. Le basket français doit faire entendre sa voix, il en a la légitimité – son sérieux gestionnaire, ses résultats dans les catégories de jeunes, son image de sport propre et familial, son universalité, etc. – mais, pour cela, il doit se ras-sembler. Pas gagné… n

CoACHES PRoS – dtN, LA RUPtURE

Par Fabien FRiCoNNEt

BasketNews

Directeur De la publication : Pierre-Olivier MATIGOT ([email protected])Directeur De la réDaction : Pascal LEGENDRE ([email protected]) réDacteur en chef : Fabien FRICONNET ([email protected]) réDacteur en chef-aDjoint : Thomas BERJOAN ([email protected])

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coMMiSSion paritaire : 1110 K 80153. RCS : Paris B 432 886 349ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution. Basket News est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Téléphone : 01-73-73-06-40. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Basket News qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

des décisions au mieux incohérentes, au pire vexatoires

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José Ruiz, président du Syndicat des Coachs de Basket (SCB)

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4 clubs Français en Euroleague

UNE AVANCÉE ? VRAIMENT ?

L’annonce avait déjà commencé à filtrer, la réunion du bureau de l’Euroleague d’il y a huit jours l’a confirmé : la France comptera finalement quatre de ses représentants en Euroleague la saison prochaine, ou, pour être précis, d’un qualifié direct et trois équipes en tour préliminaire. En sus de Cholet (cham-pion de France), Le Mans (finaliste) et l’ASVEL (wild card), la Chorale de Roanne – 3e de la saison régulière et demi-finaliste des derniers playoffs de Pro A – tentera sa chance au plus haut niveau européen. Une promotion pour le club de Jean-Denys Choulet mais

aussi une bonne nouvelle pour le basket français qui se voit ainsi valoriseré. Avec cette 4e place, le basket hexago-nal est récompensé, ceci en dépit d’un bilan catastrophique en Euroleague ces dernières années.La Pro A a sans doute bénéficié de sa stabilité économique et de la bonne gestion de ses clubs pros, une donnée toujours sécurisante dans un contexte de crise financière qui met à mal les bourses du basket continental. La wild card conservée par l’ASVEL jusqu’à la saison 2011-12 – malgré une saison sportive calamiteuse –, un club « bien géré, avec des moyens financiers impor-tants », dixit Jordi Bertomeu, en est le parfait exemple.

Une fausse bonne nouvelleNéanmoins, il serait prématuré de sau-ter au plafond dès aujourd’hui. Malgré cette quatrième place offerte au basket français, seul Cholet est actuellement certain de participer aux phases de poule. Le recul entamé l’année dernière, où la France a perdu sa deuxième place garantie en Euroleague, n’a donc pas été comblé. Car, en effet, nos trois autres représentants ne sont qualifiés que pour le tour préliminaire de l’Euroleague, un exercice périlleux qui n’apporte aucune certitude. Élargi cette année de 8 à 16 équipes, ce tour préliminaire n’offre toujours que

deux places, soit moins de débouchés que la saison dernière puisque de 25% (2 sur 8), les chances des clubs français d’atteindre les phases de poules sont ainsi réduites. « C’est un peu la loterie », juge d’ailleurs René Le Goff. L’année dernière, Orléans avait réussi à s’extirper de l’épreuve. Avec cette année des clients comme le Khimki Moscou, Maroussi, l’ALBA Berlin voire Charleroi ou Kazan, Le Mans, l’ASVEL et Roanne arriveront-ils à en faire autant ? Rien n’est moins sûr. On sait déjà que l’un des trois, au moins, sera reversé en Eu-rocup. Cette quatrième place n’est donc qu’illusoire, le basket français n’y gagne rien et pourrait bien ne compter qu’un seul représentant au coup d’envoi des phases de poule. Ce serait une première dans l’histoire moderne de l’Euroleague.

Quel effet sur le budget roannais ?

« PAS DE CHANGEMENT CAPITAL »

Finalement qualifié pour le tour prélimi-naire de l’Euroleague, le club de Roanne ne devrait pas pour autant bénéficier d’un énorme boost au niveau de son budget et n’attend pas monts et merveilles de l’annonce. « C’est une arme supplémen-taire que nos commerciaux vont utiliser pour convaincre de nouveaux sponsors,

mais ce n’est pas l’essentiel de notre ac-tivité », nous avouait Emmanuel Brochot, le président de la Chorale. « On a été très flatté de pouvoir défendre nos armes en Euroleague même s’il ne faut pas s’enflammer puisque sur seize équipes, seules deux seront qualifiées. Au moment de l’annonce, l’équipe pour la saison prochaine était déjà bien consolidée. Il n’y aura pas de changements capital si ce n’est que pour les postes à combler, le poste 1, le poste 3 et une rotation au poste 5, on en tiendra compte parce qu’on ne va pas au tour préliminaire pour faire de la figuration. Ça va forcément influer sur nos recrutements à venir mais notre motivation première sera avant tout d’aller le plus loin possible en championnat, notre équipe sera d’abord construite dans cette optique-là. » Avec un budget légèrement inférieur à 4,4 millions d’euros, Roanne espère toujours trois joueurs américains aux trois postes manquants et Jean-Denys Choulet s’est mis en quête des perles rares aux États-Unis depuis dimanche.

Orléans en Eurocup plutôt que Gravelines-Dk

LA MAIN DE « DIEU »Rassurez-vous, l’espiègle sélectionneur argentin n’y est pour rien dans cette histoire, c’est bien d’Yvan Mainini dont

PLACES EN COUPES D’EUROPE

CHAMBOULE TOUT !Le mercredi 23 juin dernier, le bureau de l’Euroleague a rendu son verdict quant aux compositions des coupes européennes pour la saison prochaine. Comme on pouvait s’y attendre, le résultat final n’a plus grand-chose à voir avec la situation initialement prévue. Analyse.

Par Florent de LAMBERTERIE

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mercredi 23 juin dernier, réunion du bureau de l’Euroleague qui entérine le systéme pour la saison prochaine.

LES CLUBS FRANÇAIS EN COUPE D’EUROPEpour la saison 2010-11

Club Compétition Statut

Cholet Euroleague Champion de France

Le Mans Euroleague (tour préliminaire) Finaliste de Pro A

Roanne Euroleague (tour préliminaire) 3e et demi-finaliste de Pro A

ASVEL Euroleague (tour préliminaire) Wild card

Orléans Eurocup (tour préliminaire) Vainqueur de la Coupe de France

Gravelines-DK EuroChallenge 4e et demi-finaliste de Pro A

Nancy EuroChallenge 5e de Pro A

Paris Levallois EuroChallenge 7e de Pro A

DOSSIER

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05

il est question. « Dieu », comme on l’appelle à la Fédération Française de Basket-Ball dont il est président, a ré-alisé un joli tour de passe-passe et c’est le BCM qui en fait les frais. Explications.D’un côté, Gravelines-Dunkerque, 4e à l’issue de la saison régulière et demi-fi-naliste des playoffs. De l’autre, l’Entente Orléanaise, 6e à la fin de la phase aller-retour et éliminé de la course au titre par Roanne dès les quarts de finale. Coïncidence amusante, c’est aussi l’affiche de la dernière finale de Coupe de France que les Orléanais ont remportée. Une compétition unique en son genre en Europe dont le vainqueur, d’après l’article 300 du règlement de la LNB, hérite du 4e rang dans la hiérarchie des places européennes pour les clubs français. Sauf que jusqu’à présent, l’Euroleague ne tenait pas compte de la Coupe de France dans ses critères de sélection, raison pour laquelle, fort du bilan explicité ci-dessus, le BCM escomptait logiquement obtenir le strapontin pour le tour préliminaire de l’Eurocup, lot théoriquement dû au 4e dans la hiérarchie des clubs français en vue des coupes d’Europe (l’ASVEL et sa wild card en Euroleague constituant un cas à part). Une « jurisprudence » que Jean-Luc Desfoux, vice-président de la LNB, rappelait d’ailleurs dans nos colonnes, pas plus tard qu’il y a deux semaines (voir BN #504).Mais au final, c’est bien Orléans qui héritera du cadeau, au grand dam de Gravelines et plus surprenant encore, de Jordi Bertomeu, pourtant grand patron de l’Euroleague et de l’Eurocup ! « Orléans est qualifié pour l’Eurocup parce qu’il a gagné la Coupe de France. Et Gravelines va en EuroChallenge malgré un meilleur classement », déclarait Bertomeu dans les colonnes du journal L’Équipe, au len-demain du bureau de l’Euroleague. « Ils se sentent lésés et c’est normal. Selon nos règles, ce sont eux qui devaient jouer en Eurocoupe. » Et Bertomeu d’ajouter que « la France avait ses propres règles, différentes des autres. »

« Du ressort de la fédé »Curieuse réaction de la part d’un président qui avoue ne pas être en ac-cord avec un règlement qu’il a pourtant finalement validé. Preuve que côté fran-çais, le lobbying « pro-règlement LNB » s’est avéré payant. Mais ce valeureux défenseur de l’article 301 n’est pas à chercher du côté de la LNB. « La ligue n’est responsable de rien là-dedans », nous déclarait René Le Goff par télé-phone. « Elle fait les classements et ensuite les soumet dans un ordre qui est celui proposé, à la fédération, qui elle-même les soumet à l’Euroleague. Depuis le début, l’Euroleague et l’Eurocup dis-ent : c’est mon règlement qui s’applique. Les règlements LNB ne s’appliquaient pas l’année dernière et ils s’appliquent cette année. Pourquoi ? Je ne sais pas et je me refuse de répondre. C’est du ressort de la fédé. »C’est donc bien du côté fédéral qu’il faut trouver la cause de ce revirement soudain de position et plus précisément, au niveau présidentiel. Contactée par BasketNews, la fédération ne tarde d’ailleurs pas à rappeler que « seul

Yvan Mainini est habilité à parler des places en coupe d’Europe pour les clubs français. » Même Jean-Pierre De Vincenzi, pourtant chef de l’exécutif fédéral, « n’est pas en mesure d’y répondre, n’ayant pas eu accès au dossier », nous a-t-on précisé. Quelle a été la teneur des échanges entre Yvan Mainini et Jordi Bertomeu ? Qu’a-t-il pu mettre dans la balance pour la faire pencher du côté qui favorise le règle-ment français, bien que contradictoire aux positons de l’Euroleague ? Ces questions restent pour le moment sans réponse, les messages laissés sur le répondeur du président Mainini – en déplacement ces derniers jours – étant malheureusement restés sans écho au moment de boucler ces lignes. Mais on peut se douter que le président fédéral a voulu asseoir la valeur de la Coupe de France, compétition largement décriée et qui n’intéresse pas grand monde si ce n’est le secteur fédéral, qui en est l’organisateur.

Gravelines-Dk abdiqueDe son côté, le BCM n’entend pas engager le bras de fer et a pris acte du verdict. « Ce serait se lancer dans une guerre qui ne servirait pas à grand-chose », admettait une source interne au club. Le BCM semblait pourtant très re-monté il y a une dizaine de jours, lorsque les rumeurs de voir Orléans lui chiper la place au tour préliminaire d’Eurocup commençaient à se faire pressantes. Le club du Nord avait ainsi annoncé, via un communiqué, vouloir « dénoncer le double discours de la FFBB » et « désor-mais défendre ses droits européens en s’adressant directement aux dirigeants de l’Euroleague. »La chose fût faite, mais sans l’issue escomptée. « On les a eus en direct et on s’est fait confirmer ce qu’avait dit Bertomeu dans L’Équipe, à savoir qu’ils étaient désolés, qu’ils étaient pleinement conscients de la manière dont on était lésés par rapport à leur règlement mais qu’ils se pliaient aux particularités de la France. » Gravelines-Dunkerque jouera donc l’EuroChallenge, à contrecœur si l’on croit son Direx. « J’ai déjà tout dit, je n’ai pas envie de revenir là-dessus », nous déclarait Hervé Beddeleem par téléphone. « D’après Yvan Mainini, il pourrait encore y avoir des changements suite à des équipes qui, économiquement ne pourraient pas s’engager. Mais je n’y crois pas trop. » Après Jean-Luc Monschau, lésé par la disparition du ranking avec son équipe de Nancy l’an denier, voilà que Christian Monschau est lui aussi privé de la com-pétition a priori méritée sur le terrain. Ça commence à faire beaucoup.

LNB Vs Euroleague

LA FIN D’UN RÈGLEMENT ABSURDE ?

« Nous avons tout mis à plat : les règles de l’Euroleague prévaudront à partir de la saison 2010-11. Vous imaginez l’UEFA, en foot, laisser les fédérations décider qui jouent ou non la Ligue des Champions ? Non. Les mêmes critères

pour tous. » Toujours dans ladite interview accordée à L’Équipe, Jordi Bertomeu annonce la couleur.Cette année, la France a pu imposer ses règlements mais l’année prochaine, il n’y aura plus de passe-droit, les équipes françaises seront logées à la même enseigne que leurs homologues euro-péennes. Car en effet, le règlement de la LNB, tels qu’il est actuellement libellé, permet à Orléans, 6e et éliminé des playoffs en quart de finale, de coiffer au poteau Gravelines et même Nancy, pourtant mieux classés cette saison. D’ailleurs, rien ne dit que le SLUC Nancy – 5e de la saison régulière et éliminé au premier tour des playoffs – restera sans réaction après avoir constaté qu’il n’aura pas droit au même traitement que Roanne l’an passé, qualifié au tour préliminaire de l’Eurocup avec un bilan identique.L’illisibilité de la Coupe de France, une rareté dans le concert européen, est d’ailleurs à l’origine de dispositions réglementaires concernant les clubs de Pro B ! Ubuesque, d’autant plus quand, d’une année sur l’autre, son poids vis-à-vis du règlement de l’Euroleague

s’inverse au gré des tractations. Mais l’épisode 2010 est peut-être le dernier en date puisqu’aux dernières nouvelles, les articles 300 et 301 du règlement de la LNB – relatifs aux places en coupes d’Europe – devraient tout bonnement disparaître d’ici peu. « L’Euroleague, une fois de plus, a changé les règles du jeu au dernier moment », analysait René Le Goff au sujet du passage de huit à seize clubs pour le tour préliminaire de l’Euroleague. « On est victime d’une réglementation qui est fonction des dé-cisions prises au dernier moment. C’est pour ça que dans le prochain règlement de la ligue, il y aura un blanc à la place des compétitions européennes. Parce qu’on a aucune possibilité de décider de quoi que ce soit. On arrête parce que c’est ingérable. Alors puisque c’est ingérable, avec des compétitions dont le format change au dernier moment, laissons l’organisateur la gérer. J’ai le texte qui est en cours de finalisation et qui va être publié au 1er juillet puisqu’il a été approuvé par le comité directeur, et bien dedans il n’y a plus rien, zéro. La ligue ne passe pas la main, elle ne l’a jamais eue ! » n

VU DE L’ÉTRANGERJUAN FELIPO (Espagne, El Mundo Deportivo) « Ce n’est pas logique. L’Euroleague a instauré un système très étrange pour sauver la place de certaines équipes qui survivent grâce à leur projet économique plutôt qu’à leurs succès sur le terrain. Les règles ne sont pas claires et personne ne connaît exactement les critères (…) C’est une honte que l’Euroleague ait modifié ses propres règlements et procédures pour procéder à cette évolution. L’ancien système était plus clair et juste. Maintenant, seul un petit nombre d’équipes et de pays décident pour tous. »

YANNIS PSARAkIS (Grèce, All Star Basket) « Les deux premiers critères de sélection sont l’affluence et le marketing. Deux points forts des équipes françaises. J’aurais quand même préféré 2+1 pour la France plutôt que 1+3 (…) La Grèce ne mérite pas plus d’un ticket pour le tour préliminaire, considérant la situation financière catastrophique de la plupart de nos équipes. »

CEM CETIN (journaliste turc) « La France mérite 2 places directes car les salles sont toujours pleines et l’ambiance est très bonne (…) Les Allemands méritent aussi deux places au lieu d’une car ils savent vendre leurs produits. À l’inverse, 5 places directes pour les Espagnols, c’est une exagération inacceptable. La limite de 4 ne doit pas être dépassée. »

ALExANDER CHERNYkH (Russie, Sports.ru) « La France donne souvent l’image d’un pays favorisé par l’ULEB. Mais c’est un grand marché avec beaucoup de jeunes talents scoutés par la NBA (…) Le parcours du Partizan cette année montre que l’Euroleague fait bien les choses. »

GUIDO GUIDA (Italie, Gazzetta Dello Sport) « Attention, en réalité, c’est une seule place pour la France. Avoir des places pour le tour préliminaire, c’est simplement une assurance d’avoir des équipes en Eurocup (…) La France a la chance d’avoir l’ASVEL qui est un super club et mérite sa wild-card, au même titre que l’Allemagne avec ALBA Berlin. »

HENNER SCHLäFkE (Allemagne, blogeur) « C’est quand la dernière fois qu’une équipe française a atteint le Top 16 ? D’un point de vue sportif, ces quatre places sont un non-sens. Dans le même temps, les clubs allemands sont de plus en plus performants en Europe et obtiennent deux tickets de moins de la part de l’ULEB.»

Propos recueillis par A.L.

DEPUIS LA SAISON 2001-02*2001-02 (8 clubs)

Euroleague Pau-Orthez, ASVELSaporta Strasbourg, Le Mans, Korac Chalon, Paris, Dijon, Nancy,

2002-03 (8 clubs)Euroleague Pau-Orthez, ASVELULEB Cup Gravelines, Chalon, CholetFIBA Champions Cup Dijon, Strasbourg, Nancy,

2003-04 (11 clubs)Euroleague Pau-Orthez, ASVELULEB Cup Gravelines-Dunkerque, Le Mans, CholetFIBA Europe League Le Havre, Paris, NancyFIBA Europe Cup Dijon, Hyères-Toulon, Vichy

2004-05 (10 clubs)Euroleague ASVEL, Pau-OrthezULEB Cup Cholet, Le Mans, Chalon, Gravelines-DKFIBA Europe League Dijon, Strasbourg, ParisFIBA Europe Cup Reims

2005-06 (7 clubs)Euroleague Strasbourg, Pau-OrthezULEB Cup ASVEL, Le MansFIBA EuroCup Cholet, Nancy, Gravelines-DKFIBA EuroCup Challenge Néant

2006-07 (7 clubs)Euroleague Le Mans, Pau-OrthezULEB Cup Nancy, Strasbourg, FIBA EuroCup Dijon, Gravelines-DK, ASVELFIBA EuroCup Challenge Néant

2007-08 (9 clubs)Euroleague Le Mans, RoanneULEB Cup Chalon, Nancy, ASVEL, Pau-Orthez, StrasbourgFIBA EuroCup Cholet, Gravelines-DK

2008-09 (8 clubs)Euroleague Le Mans, NancyEurocup Le Havre, Roanne, ASVEL, CholetEuroChallenge Vichy, Hyères-Toulon

2009-10 (9 clubs)Euroleague ASVEL, OrléansEurocup Cholet, Le Mans, Nancy, RoanneEuroChallenge Gravelines-DK, Chalon, Strasbourg*Fin de la scission Euroleague/SuproLeague

DOSSIER

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À 25 jours du début de l’Euro, les jeunes Français, opposés à l’Allemagne, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce et la

Pologne, ont terminé premiers du tournoi de Douai. Une compétition de laquelle étaient absentes les meilleures sélections européennes, comme la Lituanie, la Serbie, l’Espagne et la Turquie. « On a donc joué des équipes qui restent des équipes solides, mais quand même un peu en dessous des meilleures » rappelle Philippe Ory, l’entraîneur français, « mais dans ce contexte-là, on a fait un tournoi correct ». Ces oppositions étaient autant d’occasions de tester, de mettre en place un groupe qui tentera de faire aussi bien que l’an passé (médaille d’argent à l’Euro 2009) malgré l’absence de certains joueurs majeurs dont le meneur Léo Westermann et le pivot Vincent Pourchot. « C’est sûr que sans eux, on n’est pas la même équipe », avouait le coach quelques jours avant le tournoi, mais pour l’instant, les résultats sont satisfaisants : cinq jours, cinq matches, cinq victoires.Un tournoi censé apporter des réponses à certaines questions restées en suspens. Parmi celles-ci, la

capacité de Rudy Gobert à prendre le relai de Pour-chot, et le jeune pivot a eu une grosse présence aux rebonds avec deux matches à 11 prises et une pointe à 16 contre la Grèce. « Il lui faut progresser pour apporter des points mais ça pourrait être un atout pour nous. » Concernant la mène, le retour

de Jordan Fauconnet est un plus pour l’équipe et son association avec Théo Léon pourrait s’avérer efficace. Au scoring, Lambert Diacono, lui, a pris les rênes de l’attaque et fini meilleur marqueur de l’équipe avec 10,4 points et un gros match à 19 unités contre la Bulgarie. Enfin, le néo-Poitevin Evan Fournier a pour l’instant besoin de repos après une saison de Pro B et se met au service de l’équipe en « favorisant un jeu d’équipier, ce qu’il fait plutôt bien. » En plus des satisfactions individu-elles, l’équipe a su montrer de bonnes choses en attaque et en défense (52 points encaissés en moyenne) en jouant bien ensemble, ce qui a permis de compenser une adresse en berne à ce stade de la préparation. Un tournoi somme toute positif, en guise de mise en route, qui a permis à l’entraîneur d’ajuster son effectif (départs de Pamba-Juille et de Ndoye, remplacés par Jordan Fauconnet et Valentin Bigotte, Invernizzi étant appelé après la bles-sure de Keita) mais sur lequel il ne faut pas se reposer : « Ça montre qu’on peut jouer des équipes moyennes mais bon on est à un mois du champi-onnat d’Europe, les équipes ont des niveaux de préparation différents donc c’est difficile de tirer des enseignements ! Malgré tout, on sait que l’on peut faire cinq matches de suite avec une condition correcte. » Suite de la préparation, toujours en Flandre, mardi et mercredi – hors de nos délais de bouclage – face à la Turquie. n

Classement : 1- France (5-0), 2-Grèce (4-1), 3-Croatie (3-2), 4-Allemagne (2-3), 5-Bulgarie (1-4), 6-Pologne (0-5).

LA FFBB FAIT PEAU NEUVEl Présentée officiellement au grand public aujourd’hui, la nouvelle « identité visuelle » de la Fédération Française de Basket-Ball a été dévoilée mardi dernier au siège de la fédération. L’actuel logo – datant de 1994 – sera désormais remplacé par ce nouvel emblème qui représente un ballon entrant dans un arceau, ainsi que les lignes du terrain. Conçu par la société Graphèmes, déjà créatrice des logos Décathlon, Coupe de France ou encore du SPO Rouen, le nouveau symbole fédéral est censé « faire entrer la FFBB dans une nouvelle ère de communica-tion, en faire la marque premium du basket en France. » Le remplacement de l’ancien logo par le nouveau se fera progressivement et sur tous les supports. En revanche, l’équipe de France arborera toujours l’ancien modèle sur son maillot pour cet été, nous a-t-on dit à la fédération.

06 échos FRANcE Par Vincent BoNNAY et Florent de LAMBERTERIE

LES U18

cINQ sUR cINQÀ l’occasion du 24e tournoi de Douai (du 23 au 27 juin 2010), les Bleuets de Philipe Ory ont joué leur deuxième gros tournoi de préparation à l’Euro U18 (22 juillet au 1er août en Lituanie).

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Mathis Keita (France, U18)

J.D. Jackson a déjà tourné la page de la finale et construit son équipe pour la saison prochaine.

12 & 13 juin 2010À SAINT JEAN DE MONTS Les Vainqueurs 2010

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JUIGNE (49)

ST GEORGES

VENDEEBASKET (85)

Organisation Sportive : Association Atlantine Basket

Salle Omnisports - Route du Both BP 112 - 85161 Saint Jean de Monts Cedex

Guillaume Francheteau : Tél. 02 51 59 46 37 - Fax 02 51 59 67 97

Mail : [email protected]

UN PARRAIN

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Niveau départemental féminin Niveau départemental masculin

Niveau régional féminin Niveau régional masculin

Niveau championnat de France féminin Niveau championnat de France masculin

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I l n’y a pas que sur le terrain que la JDA a opéré une profonde mutation. L’organigramme décisionnel a été revu en

profondeur. Exit le poste de manager général occupé par Philippe Sudre. On reproche à l’ancien GM d’avoir instauré un mauvais état d’esprit au sein du club et de ne pas avoir soutenu un groupe qui partait à la dérive. « Il faut se remettre en cause, surtout en interne», indique Olivier Meunier, ex directeur marketing et communication, promu directeur exécutif. « La saison dernière, certaines personnes se sont trop cachés derrière le cas Jonathan (Bourhis).»Meunier est le nouvel homme fort de la JDA, aux côtés de Michel Renault et, autre nouveauté, de deux vice-prési-dents, Patrice Tapie et Sylvain Gautier. Deux proches du club qui apporteront, pour l’un, son carnet d’adresse et pour l’autre un renfort financier. « Michel sera toujours aussi présent, à la différence qu’on n’échangera plus à 2 mais à 4 ou 5 personnes », indique Meunier. Changement de méthode chez les Bourguignons, changement de ton aussi. La saison passée, le club n’a pas brillé par sa communication. Meunier toujours : « Il faut qu’on soit beaucoup plus communiquant qu’on ne l’a été. Ce n’était pas une pièce forte de Michel Renault. » On se souvient encore des critiques maladroites et incohérentes du président à l’encontre de son ex entraîneur, Rando Dessarzin.La JDA tourne la page sur cette saison cataclys-mique et renouvelle presque intégralement son roster. Entraîneur inclus. Qui de mieux qualifié que Jean-Louis Borg pour aborder sereine-ment la Pro B ? Borg connaît les spécificités de ce championnat. Par deux fois il a remporté les playoffs Pro B, avec Hyères-Toulon (2001) et Vichy (2007). Une garantie d’excellence presqu’à lui-seul. « L’arrivée de Jean-Louis a été bien perçue », note le nouveau direx. « Les

sponsors (historiquement très présents à la JDA) ont adhéré au challenge mis en place. Ça se passe bien avec les collectivités. » La JDA fera figure de gros bonnet de l’antichambre avec son budget de 3 millions d’euros et ses 900.000 euros de masse salariale. Des chiffres du même ordre que ceux présentés par Paris Levallois ‘09 et Pau-Lacq-Orthez ‘10. Deux clubs remontés immédiatement en Pro A.

Borg-Melody, gages de soliditéLe nouveau roster n’est encore qu’une esquisse mais la trame déjà connue. « C’est par la défense qu’on ira chercher des victoires »,

prévient Borg. Tout sauf une surprise. L’arrivée dans ses bagages de David Melody, son ancien capitaine à Vichy, est un signe fort de cette volonté. Les deux hommes ont paraphé un contrat de trois ans. « C’est important d’avoir un joueur comme David quand on construit une équipe presque de A à Z. Dans le vestiaire ou en dehors, il montre toujours l’exemple. »À ses côtés, un autre Javiste saison 2009-10, Jérémy Leloup, révélation française du dernier opus, ainsi que le pivot US, Erroyl Bing – « Une valeur sûre de la Pro B sur ce poste, 15 points et 8-9 rebonds depuis 2 saisons à Clermont ». Et puis encore un « JFL » estampillé Pro A, l’ex-Strasbourgeois, Elson Mendy, qu’on imagine bien se débrider en Pro B. Jean-Louis Borg n’a pas encore ferré son meneur US mais tient son back-up, Anthony Christophe, meilleur passeur et champion de NM1 avec Reims, déjà vu à ce niveau, notamment à Besançon, champion il y a trois ans. « Je l’ai vu grandir à une période importante de sa vie », explique Borg. « Je sais

ce qu’il peut apporter à une équipe parce que c’est un fidèle soldat. » Reste encore à dénicher un non-JFL au poste 3, ainsi qu’un poste 4 « JFL ». Le banc dijonnais est garni de jeunes pousses maisons.Benjamin Monclar, qui a resigné pour deux ans, les deux internationaux « U20 », Lens Aboudou et Ferdinand Prénom, très solides en championnat espoir, et enfin Jonathan Tornato, de retour de prêt de Nanterre. L’effectif sera riche de 11 ou 12 joueurs pour mener à bien la mission dijonnaise : ne pas s’éterniser en Pro B. Les montées de Pau et Limoges ont éclairci l’horizon. « C’est une

bonne chose qu’ils se retrouvent en Pro A pour le basket français…et pour la JDA », reconnaît Borg, « derrière, on sait que c’est ouvert mais aussi qu’il va y avoir beau-coup de densité comme chaque année. Ce sera dur à chacune de

nos sorties. »L’effectif sera riche de 11 ou 12 joueurs pour mener à bien la mission dijonnaise : ne pas s’éterniser en Pro B. Les montées de Pau et Limoges ont éclairci l’horizon. « C’est une bonne chose qu’ils se retrouvent en Pro A pour le basket français… et pour la JDA », reconnaît Borg. « Derrière, on sait que c’est ouvert mais aussi qu’il va y avoir beaucoup de densité comme chaque année. Ce sera dur à chacune de nos sorties. » n

Flanqué de deux de ses poulains vichissois Leloup (à gauche) et Mélody (à droite) Borg vise la remontée immédiate avec la JDA.

échos FRANcE 07Par Antoine LEssARD et Yann cAssEVILLE

Retrouver de la sérénité et de la stabilité. La nouvelle ligne de conduite d’une JDA qui a beaucoup à se faire pardonner après une saison bâclée. Après 20 ans de Pro A, ce bastion descend en Pro B. Avec la ferme intention de ne pas s’y éterniser.

LES BONNES RÉSOLUTIONS DE LA JDA

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« La JDA fera figure de gros bonnet avec son budget

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EN BREFLINEhAN ET MIMs AU sLUcNancy a frappé fort sur le marché des transferts, et par deux fois. Les Lorrains ont enregistré le retour de John Linehan. Le Virus, meilleur défenseur de Pro A et champion de France avec Cholet, arrive pour deux

saisons, lui qui était déjà un Cougar en 2006-2007. Il formera à l’arrière une paire diabolique avec l’autre recrue, Ralph Mims. L’ex-Roannais, véritable dynamiteur de défenses, a paraphé un contrat d’une saison.

BRYANT À PAUL’Élan Béarnais a signé pour la saison prochaine l’Américain de 27 ans Trevor Bryant. Ce joli gabarit de 2,06 m pour 111 kg sort d’une saison en Grèce, à Panionios, où il tournait à 9,7 points et 6,9 rebonds. Il a porté les couleurs de Salonique, Trévise, Rhodes, Francfort, Maroussi et l’AEK Athènes.

TRANsFERTs EXPREssAprès Joseph Jones, Le Havre a prolongé Bernard King d’une saison. L’Américain tournait à 13,7 points et 4,6 passes… Le staff limougeaud fait peau neuve. Bertrand Van Butsele, ex-coach de l’ESPE Châlons, est le nouvel assistant d’Éric Girard. Sylvain Maurice sera lui l’entraîneur du centre de formation… Deux jeunes Chalonnais ont trouvé refuge en Pro B. Jonathan Hoyaux, qui sort d’une saison blanche pour blessure, prend la direction d’Aix-Maurienne, où Moses Sonko a été prolongé ; quant à Pape Beye, il a été prêté au Stade Clermontois… L’Américain Jason Siggers, révélation de l’antichambre avec Lille (18,0 pts), s’est engagé avec Rouen. Son duo avec Ronnie Taylor, ancien du Portel, s’annonce explosif.

EN BREF

LE MoT DE LA sEMAINECela ressemble à un pari, celui d’employer le plus de fois le terme « challenge ». Dans une interview accordée à Alsace20.fr, disponible également sur SIGbasket.fr, Aymeric Jeanneau, de retour à Strasbourg, a prononcé 8 fois ce mot en 5 minutes et 5 questions. « C’est un challenge qui me plaît (deux fois)… challenge que je prends… quand on tente un challenge… j’ai besoin d’un vrai challenge… le challenge il est fort… je suis là pour retenter un challenge… je suis vraiment là dans ce challenge. » On a soupçonné un gag avec la 3e question : « Pour vous c’est aussi un challenge sportif ? »

U20 GARÇoNsLes U20 masculins participaient le week-end dernier au tournoi d’Ankara. Ils ont débuté par une victoire face aux Russes, avant de perdre contre la Croatie puis la Turquie, et de retrouver le chemin du succès aux dépens des Ukrainiens et Polonais. Christophe Léonard a terminé meilleur marqueur bleuet avec 10,2 points de moyenne, la meilleure perf étant à mettre à l’actif de Nicolas Lang, auteur d’une pointe à 20 unités contre la Croatie. Le groupe de Jean-Aimé Toupane sera à l’Euro croate du 8 au 18 juillet.

U20 FILLEsComme leurs camarades masculins, les U20 féminines préparent leur Euro, qui se déroulera du 15 au 25 juillet en Lettonie. Les filles d’Alain Jardel ont remporté le tournoi de Bourg-en-Bresse, avec trois victoires en autant de matches (Allemagne, Bulgarie et Pologne). Diandra Tchatchouang a tourné à 12,3 points. Elles commencent dès demain un nouveau tournoi, en Espagne.

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L’EFFEcTIF DE DIJoNMeneurs : Anthony ChristopheExtérieurs : David Melody, Jérémy Leloup, Benjamin Monclar, Elson Mendy et Lens Aboudou.Intérieurs : Erroyl Bing*, Jonathan Tornato et Ferdinand Prenom.

(*) : Joueurs non formés localement

Page 8: BasketNews 506

L es plus assidus et savants des supporteurs villeurbannais se souviennent-ils du seul et unique

passage d’Andrija Zizic à l’Astroballe ? Cela ne date pas d’hier, c’est vrai, puisque la chose a bientôt dix ans. D’ailleurs, le centre croate, lui-même, s’est emmêlé les pinceaux. Il était persuadé d’avoir gagné ce match contre l’ASVEL avant, dans un sourire, d’admettre que, oui, en effet, il avait perdu.C’était le 13 décembre 2000, pour le match aller de la défunte SuproLeague (*), entre son club de Split et l’ASVEL de Greg Beugnot. Les verts avaient gagné 88 à 78, avec 21 points chacun pour Laurent Pluvy et le volatile pivot US Art Long. Zizic avait alors 20 ans, était le remplaçant d’un Nikola Vujcic en train de devenir une vedette européenne, avait joué 17 minutes, marqué 4 points, attrapé 6 rebonds et généreusement distribué ses 5 fautes.Depuis cette année 2000, marquée également par un Euro U20 consistant (17,8 points et 10,3 rebonds), en compagnie de Zoran Planinic et Dalibor Bagaric, qui faisait de lui un solide espoir continental, ce grand gaillard a fait du chemin. « Une carrière fournie sur la scène européenne », comme le dit Vincent Collet. Après Split, le Cibona Zagreb, évidemment, puis le Barça (2005), Olympiakos (2005-2007) et le Panathinaikos (2007-08). Jamais dans le rôle de LA star mais dans celui du remplaçant de valeur, voire mieux lors de sa faste saison 2006-07 au Pirée (12,2 points et 5,2 rebonds en 22 matches d’Euroleague). On retiendra également le chantier qu’il avait fait dans la raquette roannaise, en Euroleague 2007-08, à Clermont : 26 points à 10/10 aux tirs en 23 minutes ! Depuis deux ans, il a partagé son temps entre la Turquie (Galatasaray), l’Espagne (Saragosse) et la Croatie, au Cedevita Zagreb, petit club qu’il a rejoint l’an dernier afin, dit-il, que son épouse accouche dans de bonnes conditions au pays. Une carrière un peu ralentie, donc, mais que le joueur entend sans aucun doute relancer. Et puis, s’il sortait d’Olympiakos, il serait intouchable pour un club français…

Recruter viteL’an dernier, en Adriatic League, l’ancien international (Euros 2003 et 2005) valait 17 points et 6 rebonds. « C’est l’école yougoslave », analyse Collet. « Et les fondamentaux qui vont avec. Andrija est un véritable numéro 5, un point de fixation qui présente des caractéristiques de dureté. Il sait courir, c’est quelqu’un de mobile. On sait que c’est un vrai poseur d’écrans, c’est un joueur qui est habitué à bagarrer. » Et qui sait y faire pour marquer des points, aussi bien de près, grâce à sa technique et des feintes, que dans le périmètre. Un dur, qui ne devrait avoir aucun état d’âme au moment

d’aller au combat, au contraire de son prédécesseur, Curtis Borchardt, et qui aura aussi pour mission, dixit Collet, de tanner le cuir des jeunes pousses, à commencer par Bangaly Fofana et Kim Tillie, et d’apporter du leadership. « On pense qu’il peut avoir le charisme pour le faire. »Ainsi pourvue au poste de pivot (puisqu’Ali Traoré à signé autre part, mystère pour l’instant), où la rotation se nomme Fofana, ainsi qu’au poste de meneur, où Cliff Hammonds sera suppléé par Paul Lacombe et Leo Westermann, ne manque plus à l’ASVEL qu’à remplir les cases 2, 3 et 4, et le dernier vainqueur des As veut faire le plus vite possible. Mickaël Gelabale reste une cible prioritaire. « Il n’est écrit nulle part qu’il a re-signé à Cholet », pointe Collet. L’ailier US Davon Jefferson ? « Il fait partie des pistes »,

admet Pierre Grall, le directeur exécutif. Mindaugas Lukauskis ? S’il

accepte une baisse de salaire et qu’il cadre avec le profil des autres joueurs, qui sait… n

(*) Après le schisme de l’été 2000, l’ULEB avait « capté » l’Euroleague, la FIBA créant la SuproLeague, les deux compétitions reines étant d’un niveau équivalent.

Échaudée par le cas Borchardt, mais désireuse de se munir d’un vrai pivot de type Euroleague, l’ASVEL a signé, pour un an, l’ancien international croate Andrija Zizic (2,07 m, 30 ans), au CV long comme le bras. Un dur, un guerrier mais aussi un beau joueur de basket.

échos FRANcE Par Fabien FRIcoNNET

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L’EFFEcTIF DE L’AsVELMeneurs : Cliff Hammonds*, Paul Lacombe et Leo WestermannExtérieurs : Edwin Jackson et Laurent Foirest (blessé)Intérieurs : Andrija Zizic*, Bangaly Fofana et Kim Tillie

(*) : Joueurs non formés localement

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C ’est ton premier titre de champion en tant qu’entraî-neur. Alors ça fait quoi ?

Heureux, bien sûr. Mais nous avons tourné la page.

Tu as eu des retours, des messages de Turquie après ton titre ?Oui, bien sûr. Beaucoup. Des amis, la famille. Peu de gens pensaient que notre équipe pouvait être championne et je pense que c’est un exemple impor-tant pour les autres clubs. On a montré qu’avec des moyens corrects mais limités, on peut gagner. Cela montre aux autres qu’il y a toujours de l’espoir. À condition de travailler, on peut aller au bout. Tous les coaches, tous les clubs qui n’ont pas de moyens voient que l’on peut y arriver.

À condition d’avoir de l’ambition, une vision, et de prendre des risques…Je pense qu’aujourd’hui il y a des coaches qui ont beaucoup d’ambition en France. On a montré à tout le monde, coaches, joueurs, dirigeants, que si vous travaillez, si vous restez sur vos princi-pes, si vous avez la bonne attitude de ne pas vous désespérer quand vous perdez et de ne pas vous sentir les plus forts du monde le jour où vous gagnez… Il faut insister sur les détails, sur les principes, et aussi beaucoup insister sur le travail individuel, pour faire progresser les joueurs. C’est un bon exemple pour le basket français, je trouve. Défaites ou réussites, il faut continuer. Quand nous perdons le premier match des demi-fina-les contre Gravelines, puis qu’on est à

-17 là-bas, on ne s’arrête pas, on montre notre caractère. Après, évidemment, il faut trouver les joueurs adéquats, mais cela dépend aussi du travail que vous faites avec eux.

Quand tu dis que dès le mois de novembre tu as senti, le staff a senti, que votre équipe pouvait aller au bout, comment cela se manifeste-t-il ? Par des faits, des événements précis, ou est-ce seulement un feeling ?Il y a le feeling. Mais à l’entraînement, dans les vestiaires, pendant le match, tu sens ce que valent les joueurs. Quand tu perds mais que, dans le vestiaire, tu vois que les joueurs restent positifs, qu’ils ne cherchent pas d’excuse comme les erreurs d’un coéquipier, ou du coach, ou le fait que la salle ne leur va pas, ou qu’il y a du vent… Je n’ai jamais vu, cette année, d’attitude négative. On a discuté avec les joueurs, on ne leur a pas mis de pression sur les matches amicaux, mais on a travaillé sur le projet dès le début. Il faut savoir qu’en match de préparation, à Angers, on a pris quarante points contre le Maccabi Tel-Aviv. C’était l’avant-dernier match de préparation. On avait été ridi-cules. Deux jours après, avec la même équipe de Cholet, on a joué 35 minutes les yeux dans les yeux avec Caja Laboral Vitoria, qui est maintenant champion d’Espagne. Et il nous manquait deux joueurs. Donc tu sens que l’équipe ne

baisse jamais les bras. Mes joueurs ont de la réactivité. C’est un bon début. Après, dans le championnat, au début, on gagne des matches de peu sans bien jouer, donc je me dis que quand on va commencer à bien jouer, on va être fort. Tu regardes nos statistiques, il n’y a pas un joueur au-dessus des 15 points de moyenne. Au mois de novembre, j’ai commencé à sentir que ça allait bien. Le groupe travaillait bien, sans se poser de question. Après, je savais qu’en février-mars, on allait monter en pression. Le premier match de 2010, on bat Le Mans. Après chaque défaite, on a toujours réagi. Tu vois que les joueurs sont dedans. Au début de la saison, on jouait et on gagnait mais quand Mike Gelabale est arrivé, je me suis dit que ça allait devenir difficile pour nos adversaires.

Toute cette confiance ressort quand vous êtes à -17 au match 2, à Gravelines. Vous passez en zone press mais on sait que, neuf fois sur dix, ça finit d’enterrer l’équipe qui est derrière, mais vous, vous revenez et vous gagnez…Tu sais, dans la saison, on avait perdu des matches où on était à +10 et gagné des matches où on était à -12 à trois min-utes de la fin. On a même perdu un match après le buzzer (ndlr : à Hyères-Toulon). Moi, je crois toujours à la victoire. Je suis

comme ça. Jusqu’au dernier moment, on peut toujours gagner. Après, il y a le caractère des joueurs. Bien sûr, c’est nous qui avons recruté les joueurs mais après, il y a leur attitude.

Tu imposes de grosses doses de travail à tes joueurs. Y a-t-il eu des grognements dans le vestiaire ?(Il rit) Ah oui ! Ah oui ! On connaît les joueurs ! Le groupe est fort mais il y a toujours des grognements. C’est une chose qui ne change pas. (Il sourit) Nous, on programme des entraînements tôt le matin, pour que les joueurs se lèvent tôt. Les joueurs ne sont jamais contents, ils disent qu’ils sont fatigués, ce qui est nor-mal. Des fois, c’est difficile, mais au fond, on l’a bien vécu. Je ne vais pas donner de nom mais il y a des joueurs qui m’ont dit, toute l’année, à propos des entraîne-

ments du matin : « Il faut encore aller à l’église ! » Ou alors : « Elle est à quelle heure la messe demain matin ? » J’essaye quand même de me mettre à la place

des joueurs, toujours. Moi, j’étais un joueur très porté sur l’attaque… bon, je travaillais, j’étais bosseur, mais j’aimais jouer et marquer des points. Après, on dose les entraînements, il ne faut pas aller trop loin. On fait pas mal de physique.

Dis-moi, tu as suivi un peu les aventures de l’équipe de France au Mondial de foot ? Qu’est-ce que ça t’évoque, en tant que coach ?Bon, je n’ai pas regardé les matches en

« En Euroleague, les joueurs  sont des êtres humains, pas des robots, donc on peut les battre »

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ERMAN KUNTER, SA VISION

« JE NE MENS JAMAIS À MES 

JOUEURS »En novembre, il en était sûr, son équipe de Cholet pouvait aller au bout.

Aux As, après la défaite, il récidive : le printemps sera choletais. Mené 0-1 en demi-finale des playoffs par Gravelines, il insiste : si on gagne le match

retour, on va au bout. Aujourd’hui, il le dit : Cholet peut être compétitif en Euroleague. Prétentieux Erman Kunter ? Non, juste sincère et imperméable

à la « peur d’échouer ». Et assez malin dans son managérat des hommes.

Propos recueillis par Fabien FRICONNET

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entier, mais ce que je veux dire, à ce sujet, c’est : moi, je ne mens jamais à mes joueurs. Jamais, jamais. Et quand je dis quelque chose, je le pense.

C’est dur de dire la vérité tout le temps !Bien sûr ! Et puis, attention, il y a des manières de dire les choses. Les joueurs savent que je ne parle pas pour rien dire. Je ne dis pas les choses immédiatement, des fois, j’attends un jour, ou deux, ou une semaine, parce qu’il faut laisser le temps aux joueurs de réagir, mais je dis les choses. Je dis ce que je vois. Et quand je m’énerve, les joueurs savent que c’est sérieux, car je ne m’énerve pas souvent. Il ne faut pas s’énerver pour rien.

Tu as déjà vécu des situations similaires, où des joueurs prennent le pouvoir ? Ou insultent le coach ?Je pense que ce qui s’est passé ne date pas d’hier. Une chose comme ça ne se produit pas d’un seul coup, par hasard. C’est évident. Dans le vestiaire, je ne cite jamais un nom, je ne dis jamais à un joueur : pourquoi tu as fait ça ? Les joueurs font des erreurs sur le terrain, on le sait bien, tout le monde en fait, et cette saison j’ai déjà vu deux erreurs consécutives sur la même action alors qu’on l’a travaillée cent fois, deux cents fois à l’entraînement, mais il ne faut pas citer les joueurs dans le vestiaire, ni devant la presse d’ailleurs. Je vois les choses, je le dis aux joueurs en privé, j’entretiens une relation de sincérité avec chacun d’eux. Et puis les joueurs jouent, ils courent, ils essayent, ils se fatiguent, donc ils ont le droit de faire des erreurs, donc je dois garder mon calme, même si je sens que des choses m’énervent. Tu sais, les joueurs savent que je leur dis les choses pour le bien

de l’équipe, et pour les aider eux, que je n’ai aucune raison ni aucun intérêt à leur mentir. Pour revenir sur l’équipe de France de football, je ne sais pas exactement, sur l’histoire Anelka et tout ça, mais il y a sûrement eu des choses avant cet incident. Ça n’est pas possible autrement. Le problème doit être réglé bien avant, en amont. En équipe de France, on n’a pas de contrat, donc le coach doit pouvoir exclure un joueur très tôt s’il sent qu’il y a un pro-blème… Le coach doit empêcher ça. En basket, on est 12, en foot on est 25, il y a beaucoup de monde à gérer, donc le coach doit sentir vite s’il y a un souci et trancher vite. Bien sûr, il faut essayer de corriger le problème avant de trancher, s’appuyer sur ses assistants, mais si on laisse la situa-tion pourrir…

L’entraîneur était dans une position difficile puisque non seulement ses qualités étaient contestées mais en plus son départ était annoncé et son successeur nommé…Tout le monde sait que le coach est partant et cela travaille les joueurs, dans leur tête. Ils se sont retrouvés le cul entre deux chaises car ils savent qu’il n’est pas le patron, qu’il n’est qu’un patron provisoire. Pour moi, c’est le fac-teur le plus important. Après, la qualité du coach… Pff… Il est allé en finale de coupe du monde, non ? Il n’a pas oublié du football en quatre ans.

Revenons au basket. Comment as-tu pu refuser une offre ferme d’Efes Pilsen, qui avait fait de toi son choix numéro un ?On a construit quelque chose à Cholet,

d’accord ? Il y a une organisation qui n’est peut-être pas la plus « haut niveau » d’Europe mais on a construit quelque chose. Il y a une hiérarchie, du travail, de la préparation. Cela sera ma sixième année à Cholet et je ne suis pas sûr, sur cette période, qu’il y ait beaucoup de coaches qui soient restés aussi longtemps dans un club. Je suis exigeant, je le sais. Je ne veux pas des choses exceptionnelles mais j’ai une stratégie. On a avancé, j’ai compris comment fonctionne Cholet, comment fonctionne le basket français. Efes Pilsen, c’est une équipe majeure en Turquie qui a des ambitions en Euro-league mais pour moi, Cholet, c’est un défi. Moi, je suis un compétiteur, j’aime les défis. Avec Cholet, je veux défendre

notre titre de champion et faire quelque chose en Euroleague. Je sais que c’est difficile mais le défi est de montrer qu’il n’y a pas que le Partizan Belgrade qui peut être compétitif avec 1,5 million d’euros de budget. C’est pas gagné mais je veux pouvoir dire qu’on a une équipe à Cholet qui est compétitive. Je dis ceci : l’Euroleague est une ligue d’êtres humains. Ce que ça veut dire : ce sont des joueurs qui sont sur le terrain, des forts joueurs, certes, mais des joueurs, pas des robots, donc on peut les battre. Et puis Cholet est une vraie ville de basket. Les gens vivent basket ici. Il n’y en a pas tant que ça en France. Si on réussit en Euroleague, il ne me restera plus que la NBA. (Il explose de rire) Je plaisante, bien sûr, je plaisante. Ce

que je veux dire, c’est que j’ai envie de prouver qu’on peut être compétitifs en Euroleague et en championnat en même temps. J’ai fait mes calculs : il nous faut cinq victoires en Euroleague. Je sais que ça coûte des victoires en championnat, généralement, mais on va essayer de jouer les deux compétitions à la fois.

Tu te rends compte qu’il n’y a pas beaucoup de coaches en France qui annoncent aussi clairement leurs ambitions, avec autant de certitudes et de prises de risque, comme tu l’as fait toute la saison dernière ? Tu as envie de passer un message ?Ah non ! Certainement pas ! Bien sûr que non, je ne passe aucun message à qui que ce soit, ni ne donne aucune

leçon. Je suis compétiteur et ce que je dis, c’est pour mon équipe, pour préparer mes joueurs. Je pense qu’il faut en-voyer ce message aux joueurs. C’est mon avis, en tous cas. Si

je sens que mes joueurs sont présents, qu’ils réagissent, je ne vais pas me contenter de leur dire : « Allez, on va essayer ». Non, il faut être exigeant. Donner des objectifs. Tu sais, si je jouais la coupe du monde de football avec l’équipe de France, j’annoncerais que notre objectif est d’être champion ! C’est évident ! C’est comme ça qu’on construit. Il y a l’exemple de cet athlète qui fait du saut en hauteur et qui, dans sa chambre, face à son lit, a installé une barre à une hauteur qu’il n’a pas franchie. S’il saute 2,05 m, il met la barre à 2,10 m. Le soir en s’endormant, le matin en se réveillant, il voit la barre. Et le jour où il passe 2,10 m, il met la barre à 2,15 m, sans plus penser aux 2,10 m. n

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« Elle est à quelle heure  la messe demain matin ? »

VU DE TURQUIERESPECTÉ ET… CRAINTKaan Kural, correspondant de BasketNews en Turquie, est l’un des journalistes les plus pointus sur le basket international et un fin connaisseur des coulisses d’un basket turc qui marche souvent sur la tête. Sa vision d’Erman Kunter est éclairante.

l « Erman est très respecté en Turquie. Depuis l’Euro 99, il y a comme une aura mystique autour de lui. Il avait pris en main une formation très jeune, puisque Turkoglu et Tunceri avaient 20 ans et qu’Erman avait construit l’équipe autour d’eux, et elle avait joué le meilleur basket de l’histoire de la sélec-tion. Certes, la Turquie avait atteint la finale en 2001 mais les amateurs de basket chez nous estiment toujours que l’équipe de 1999 était meilleure, en termes de basket. La manière dont Er-man a été poussé dehors a, en outre, contribué au fort capital sympathie dont il jouit. La vérité, c’est qu’Erman est un homme de principes et de liberté et on l’a mis dehors car il refusait d’être la marionnette du président de la fédération, Turgay Demirel. Il refusait d’être un pion et de se laisser dicter les consignes. L’injustice n’est pas acceptable, pour lui, et il ne négocie pas avec ses principes intimes.Tout cela est probablement la raison principale pour laquelle les dirigeants des clubs turcs ont un peu peur d’Erman. Chez nous, les présidents et les proprié-taires veulent que le coach soit dépendant, qu’il leur soit asservi. C’est plus ou moins le cas selon les clubs, bien sûr, mais c’est tout de même une tendance forte. En plus, Erman ne se plie pas aux volontés des agents des joueurs et, du coup, en Turquie, on le considère parfois comme un renégat.Le fait qu’il reste à l’étranger et qu’il y réussisse, cela ajoute en-core à son aura un peu mystique. Depuis qu’il est champion avec Cholet, son image de marque a atteint de telles hauteurs que ça en devient presque ridicule ! Je pense même que, étant donnée la situation, il a raison de ne pas revenir en Turquie parce qu’on le considère tellement comme un magicien qu’on va trop en attendre de lui. C’est un messie ! Au fond, il l’est un peu car il est le seul coach qui ait donné un peu de fun aux supporteurs de l’équipe nationale. Ceci dit, il est de taille à assumer les attentes que la Turquie a. Un jour. »

ENTRETIEN

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ACTUALITés

EUROPE EXPREssVALsE DEs COACHEsAprès neuf ans de miracles sur le banc du Partizan Belgade, Dusko Vujosevic, qui a emmené cette saison son club au Final Four de l’Euroleague, rejoint le CSKA Moscou. Le Monténégrin a signé un contrat de trois ans, et y succède à Evgeny Pashutin, qui prend pour sa part les rênes de l’UNICS Kazan... Suite au refus d’Erman Kunter de quitter Cholet, et à celui de Trévise de laisser partir Jasmin Repesa, l’Efes Pilsen a finalement confié le poste de coach à Velimir Perasovic, qui s’est engagé pour deux saisons. Le technicien croate a fait signer Erwin Dudley et devrait conserver Igor Rakocevic. En revanche, Mario Kasun devrait être libéré… Quand vous lirez ces lignes, Dusan Ivkovic sera peut-être de nouveau le coach de l’Olympiakos, douze ans après avoir remporté l’Euroleague avec les Reds. À l’heure de boucler ces lignes, le club du Pirée n’avait pas encore accédé aux prétentions salariales du technicien serbe… Moins prestigieux, mais symbolique, le retour de Carlo Recalcati à Varèse, le club qu’il avait mené en 1999 à son dernier titre de champion d’Italie. Le coach italien a depuis remporté deux autres scudetti avec la Fortitudo et Sienne, dirigeant également la Squadra Azzurra de 2001 à 2009.

L’EsPAGNE RETROUVE CALDERONAbsent l’année dernière de l’Euro polonais, remporté par les Espagnols, José Calderon retrouvera cet été la sélection lors du Mondial en Turquie. L’entraîneur Sergio Scariolo a en revanche décidé de se passer de Raul Lopez et Carlos Cabezas, qui jouaient sous ses ordres cette saison au Khimki Moscou. En l’absence de Pau Gasol, Fran Vazquez, pivot du Barça et meilleur contreur de l’histoire de l’Euroleague, effectue son retour en équipe nationale. Fernando San Emeterio (Vitoria), Rafa Martinez (Valence), Carlos Suarez (Estudiantes) et Pablo Aguilar (Grenade) font leur première apparition au sein de la présélection de 17 joueurs qui démarrera la préparation du championnat du monde.

LA GRÈCE sANs PAPALOUKAsDéjà absent du dernier Euro, dont la Grèce a terminé troisième, Theodoros Papaloukas ne disputera pas non plus le Mondial en Turquie, et pourrait bien ne jamais revenir en sélection. L’entraîneur Jonas Kazlauskas peut en revanche compter sur les retours de Dimitris Diamantidis et Kostas Tsartsaris, blessés l’été dernier, mais inclus dans la présélection des 17 joueurs grecs qui participeront à la préparation du championnat du monde.

Après une seule saison à Badalone, Alain Koffi (2,05 m, 26 ans) rentre au Mans Sarthe Basket, avec lequel il a été élu MVP français de Pro A en 2009.

Par Laurent sALLARD

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ALAIN KOFFI AU MANS

LE COME-BACKDE L’ANNéE

F ormé au Mans, où il a remporté un titre de champion de France (2006), deux Semaines des As (2006 et 2009) et deux Coupes

de France (2004 et 2009), Alain Koffi retrouve la Sarthe un an seulement après son départ, à l’issue d’une saison plutôt décevante avec Badalone, au sein de la prestigieuse Liga ACB.Il y avait débarqué tout auréolé de son titre de MVP français de Pro A, et d’un nouveau statut d’international, mais est rapidement tombé de haut. Cantonné à 17 minutes de jeu en moyenne dans un système qui ne faisait pas la part belle aux intérieurs, Koffi n’a tourné qu’à 5,4 points et 4,0 rebonds en Liga ACB, et n’a pas fait mieux en Eurocup. Une saison manquée également sur le plan collectif puisque la Joventut a laissé échapper la qualification pour les quarts de finale de l’Eurocup, et n’a pas participé aux playoffs espagnols.

Avec Batista et JacksonConfronté à la difficulté de retrouver un autre club de l’autre côté des Pyrénées après une saison peu valo-risante, Alain Koffi a finalement préféré s’engager pour une saison avec son club de toujours. « Revenir au Mans ne peut être considéré comme un constat d’échec ou une marche arrière », affirme l’intéressé. « Le MSB est en haut de l’affiche et est en mesure de se qualifier pour l’Euroleague. L’effectif mis en place m’a l’air costaud. Les trois recrues, c’est du lourd (Pellin, Dewar, Covile) ! Mon jeu étant basé sur le collectif, j’ai la perception que je devrais m’y retrouver et tirer mon épingle du jeu. »D’autant qu’il retrouvera un système très similaire à celui qui était en place en 2008-09, lorsqu’il a été élu MVP français, le Brésilien J.P. Batista étant tou-jours à ses côtés dans la raquette, et J.D. Jackson sur le banc. « Avec J.D., on se connaît parfaite-ment », confirme Koffi. « Je sais que je n’ai rien à lui prouver et que la confiance est mutuelle. Et puis, après cette saison en Espagne où j’ai appris ce que signifiait la pression qui pèse sur les étrang-ers, j’ai l’intention de montrer que j’ai grandi. »

Le Canadien n’en attend pas moins : « Si je suis heureux de le retrouver, cela ne va pas m’empêcher de le pousser, de l’obliger à se multiplier pour que lui et l’équipe aillent le plus loin possible. »

Une raquette estampillée EuroleagueAu complet, le secteur intérieur manceau s’affirme déjà comme l’un des tout meilleurs de Pro A la saison prochaine. Probables titulaires, respective-ment aux postes 4 et 5, Koffi et Batista seront secondés par Thierry Rupert et l’ex-Orléanais Ryvon Covile. Suite au recul de la ligne à trois-points (6,25 m à 6,75), J.D. Jackson n’a pas opté pour un poste 4 shooteur, mais sur quatre intérieurs ayant la capacité de jouer dans le périmètre et donc de profiter des espaces qui devraient se créer dans la zone intermédiaire. De plus, ces quatre joueurs – tout comme d’ailleurs Pellin, Diot et Dewar – ont goûté à l’Euroleague.En revanche, l’arrivée d’Alain Koffi devrait of-ficialiser le départ de Dee Spencer, déjà jugé trop cher il y a deux semaines, alors que le retour de l’international n’était encore qu’un « pur fan-tasme ». Pour finalement réaliser celui-ci, le MSB a dû réaliser un effort financier important, validé par le conseil de surveillance du club, présidé par Claude Hervé. Une dépense qui ne devrait donc pas permettre un nouveau dépassement concernant l’enveloppe destinée au recrutement du successeur de Spencer. n

Renseignements et réservations

WWW.FRANCE2010.FIBA.COM

05 62 71 69 59

L’EFFECTIF DU MsBMeneurs : Antoine Diot et Marco Pellin.Extérieurs : Ben Dewar* et Charles Lombahé-Kahudi.Intérieurs : Alain Koffi, J.P. Batista*, Ryvon Covile* et Thierry Rupert.

(*) : Joueurs non formés localement

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échos NBA 13

SHEED VERS LA RETRAITE

UNE GRANDEGUEULE s’EN VA

A u Staples Center, à l’issue du Game 7 des Finals, il a tenté d’entrer dans le vestiaire des arbitres. « Juste pour parler », selon

ses dires. Mais le personnel de sécurité s’est empressé de le remettre sur le droit chemin, celui du bus. Rasheed Wallace qui veut discuter avec les officiels, cela peut faire sourire, et nul doute que cela a donné quelques sueurs froides à David Stern. Sheed, tout au long de sa carrière, a en effet aligné les provocations avec une aisance incroyable, collectant plus de 300 fautes techniques, dont 41 pour le seul exercice 2000-01. Sa gouaille légendaire a même obligé Stern à créer une « jurisprudence Wallace », en suspendant pour un match tout joueur ayant été sanctionné de 15 fautes techniques dans une saison. Alors, voulait-il seulement parler avec les arbitres en ce soir du 17 juin ? Et si oui, parler de quoi, une fois le sacre des Lakers entériné ?

« Il était en train de mourir sur le terrain »Peut-être ne saura-t-on jamais. Ce qui est sûr, c’est que cette image d’un Wallace encore au milieu d’une histoire avec les arbitres est probablement le clap de fin d’une carrière. Avant l’ultime manche face aux Lakers, l’intéressé l’affirmait : « Je crois vraiment que c’est le dernier match que je vais jouer. »

Une défaite assortie d’une polémique ? La fin n’est pas si triste. Parce qu’il s’est battu. Affaibli par des problèmes de dos, il n’a rien lâché, signant 11 points et 8 rebonds. « Il était en train de mourir sur le terrain », dira Doc Rivers. « Trois jours avant le dernier match contre les Lakers, il m’a dit qu’il s’apprêtait à disputer sa dernière rencontre. Puis la veille du match, il m’a dit qu’il y mettrait toute son énergie. Et il l’a fait. C’est grand de partir comme cela. » Wallace ne va donc pas honorer les deux an-

nées de contrat qu’il lui restait, pour la rondelette somme de 13 millions de dollars. Il se retire après

quinze saisons passées en NBA, de rookie avec les Bullets à 6e homme avec les C’s, après avoir fait, entre autres, les beaux jours de Portland et la mauvaise image de la franchise, avec les célèbres Jail Blazers. Quinze saisons où il a alterné entre l’excellence et le médiocre, entre le grain de folie qui fait gagner son équipe et le grain de sable qui en fait dérailler une autre. Et toujours, en fil rouge, ce foutu caractère. Il est probable qu’à l’avenir, lorsque l’on évoque Rasheed Wallace, ce soit pour parler fautes techniques plus que victoires. Pourtant l’homme est quintuple All-Star et cham-pion avec Detroit en 2004. Pourtant il est l’un des intérieurs les plus doués de sa génération. Mais le talent de Wallace n’a eu d’égal que la grande gueule de Sheed. n

LE chIFFRE

6Le nombre de franchises qui vont entrer en discussions avec LeBron James pour tenter d’attirer le double MVP. Il s’agit des Cavaliers,

Bulls, Clippers, Heat, Knicks et Nets. Si Cleveland peut lui offrir le plus gros salaire, selon plusieurs sources, c’est Chicago qui tiendrait la corde.

EN BREFTRANsFERTsJohn Salmons sur le départ, les Bucks ont assuré leurs arrières en s’octroyant les services de Corey Maggette et Chris Douglas-Roberts. L’ex-Warrior arrive en échange de Dan Gadzuric et Charlie Bell ; CDR a été obtenu contre un simple 2e tour de Draft… Miami a laissé partir Daequan Cook et son 1er tour de Draft au Thunder contre un 2e tour. Via la Draft, Oklahoma a également fait venir Moris Peterson et Cole Aldrich… Portland a troqué Martell Webster à Minnesota contre Luke Babbit et Ryan Gomes, ce dernier devant ensuite être coupé.

shAQ À BosToN ?C’est la rumeur un peu folle lancée par le Boston Herald. Confrontés à la retraite du Sheed et à la blessure de Kendrick Perkins, les Celtics sont à la recherche d’un big

man. O’Neal et Brad Miller sont des cibles potentielles, explique le journal. Le pivot pourrait aussi être étranger, en la personne du Turc de Fenerbahçe Semih Erden.

DIRIGEANTs DEhoRsRod Thorn, le président des Nets, va présenter sa démission le 15 juillet. Mikhail Prokhorov, le propriétaire, lui aurait proposé un salaire à la baisse. Les Nets cherchent un remplaçant, qui pourrait être Jerry Colangelo, comme le souhaite Prokhorov… Kevin Pritchard n’a lui pas eu le loisir d’annoncer qu’il pliait bagage, puisqu’il a appris, seulement une heure avant la Draft, qu’il était viré. L’ex-GM des Blazers était pourtant considéré comme une pointure.

Au moment d’écrire ces lignes, ce n’était pas encore officiel, mais Rasheed Wallace devrait prendre sa retraite. Pour sa technique autant que ses fautes techniques, il va laisser un vide en NBA.

Plus de 300 fautes techniques en carrière

ARTEsT sUR sA PLANÈTEl Ron Artest va bien, merci pour lui. Connaissant le phénomène, on se doutait qu’il allait savourer son titre plus que de raison ; en effet, Ron-Ron n’a pas tardé à faire parler de lui. Le Game 7 des Finals à peine achevé, il s’est empressé de remercier sa psy pour le travail qu’elle avait fait avec lui, avant de donner une conférence de presse des plus ubuesques, y invitant sa famille. Le fantasque ailier a égale-ment sorti une chanson, « Champions » (tapez « Artest champions » sur YouTube). Dans son rap, le Laker se compare à Mike Tyson et Michael Phelps, et dit aimer les matches sept et les quatrièmes quart-temps… Prémonitoire Ron-Ron, quand on sait que les paroles ont été écrites avant le dénouement de la finale. Enfin, pour ne pas déroger à sa réputation de bad boy, il s’est fendu de plusieurs « Boston sucks » lors de la parade des Lakers. Après avoir été l’homme à abattre de la ligue à cause de la bagarre à Detroit en 2004, l’énergumène jouit à plein temps de sa revanche, assuré d’avoir la bague au doigt.

LA PhRAsE« J’aimerais terminer ma carrière en Italie »• Non, ces propos ne sont pas signés Stephon Marbury mais… Kobe Bryant. Dans une interview donnée au site du quotidien italien Il Messagero, le MVP des Finals a émis son souhait de mettre un terme à sa carrière là où il a passé une partie de son enfance, quand son père était joueur pro dans le championnat national.

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S i les fans des Wizards attendent d’en savoir plus sur ce Français nommé Kevin Séraphin, une

question les turlupine : John Wall parviendra-t-il à faire oublier l’affaire Kwame Brown ? Neuf longues années sont passées depuis que Michael Jordan faisait de Brown le premier lycéen

sélectionné en première position de la Draft. C’était en 2001. Une expérience malheureuse préfigurant le destin tragique des Wizards ces dernières saisons avec pour aboutissement l’affaire Arenas.Les dommages collatéraux de « l‘Arenas gate » ont été sévères. Les dirigeants de DC ont fait table rase du passé, en disséminant la quasi-totalité du roster 2009-2010, dont les irréprochables Antawn Jamison et Caron Butler, aux quatre coins du pays. Un mal nécessaire pour une équipe en pleine crise identitaire. Après quarante-cinq années à la tête des Wizards (feux Baltimore Bullets), la famille Pollin a cédé les parts de la franchise à Ted Leonsis suite au douloureux décès du patriarche Abe Pollin en novembre 2009, victime d’une maladie neuro-dégénérative. Et maintenant ?Dans une ville de Washington en plein essor, où le basket est devenu un sport présidentiel, l’arrivée de John Wall, âgé de tout juste 19 ans, peut-elle contribuer à la renaissance des Wizards ? La réussite des Lakers et des Celtics ces trois dernières années a renforcé l’adage voulant que les équipes championnes sont construites non pas en misant sur la Draft mais en recru-tant des vétérans de renoms. Ted Leonsis, le nouveau propriétaire des Wizards, a lui décidé, à l’instar de San Antonio, de bâtir une équipe de gagnants, pierre par pierre, en faisant de Wall son franchise player. « Cela signifie beaucoup pour moi de voir qu’il veut redémarrer de zéro avec moi », a confié Wall juste après avoir serré la main de David Stern. « J’espère que l’on va pouvoir changer cette organisation et l’aider à repartir du bon pied. »La direction des Wizards a tout fait pour, en cette soirée du 24 juin où la destina-tion future de LeBron James a eu un

DRAFT : OÙ DÉBARQUE SÉRAPHIN ?

AVEC WALL, IL PEUT FLAMBEREn faisant de John Wall le numéro un de la Draft, les dirigeants des Wizards ont redonné vie à une franchise de DC dans le coma depuis l’affaire Arenas. De quoi aider Kevin Séraphin à s’installer dans la raquette en toute quiétude ?

Par Pascal GIBERNÉ à New York

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Premier tourFranchise Joueur Nat. AdN College ou équipe 09-10

1 Washington John Wall USA 90 Kentucky2 Philadelphia Evan Turner USA 88 Ohio State3 New Jersey Derrick Favors USA 91 Georgia Tech4 Minnesota Wesley Johnson USA 87 Syracuse5 Sacramento DeMarcus Cousins USA 90 Kentucky6 Golden State Ekpe Udoh USA 87 Baylor7 Detroit Greg Monroe USA 90 Georgetown8 L.A. Clippers Al-Farouq Aminu USA 90 Wake Forest9 Utah Gordon Hayward USA 90 Butler

10 Indiana Paul George USA 90 Fresno State11 New Orleans ➜ Oklahoma City Cole Aldrich USA 88 Kansas12 Memphis Xavier Henry USA 91 Kansas13 Toronto Ed Davis USA 89 North Carolina14 Houston Patrick Patterson USA 89 Kentucky15 Milwaukee Larry Sanders USA 88 Virginia Com.16 Minnesota ➜ Portland Luke Babbitt USA 89 Nevada17 Chicago ➜ Washington Kevin Séraphin FRA 89 Cholet (FRA)18 Oklahoma City ➜ L.A. Clippers Eric Bledsoe USA 89 Kentucky19 Boston Avery Bradley USA 90 Texas20 San Antonio James Anderson USA 89 Oklahoma State21 Oklahoma City ➜ New Orleans Craig Brackins USA 87 Iowa State22 Portland Elliot Williams USA 89 Memphis23 Minnesota ➜ Washington Trevor Booker USA 87 Clemson24 Atlanta ➜ New Jersey Damion James USA 87 Texas25 Memphis ➜ Dallas Dominique Jones USA 88 South Florida26 Oklahoma City ➜ New Orleans Quincy Pondexter USA 88 Washington27 New Jersey ➜ Atlanta Jordan Crawford USA 88 Xavier28 Memphis Greivis Vasquez VEN 87 Maryland29 Orlando Daniel Orton USA 90 Kentucky30 Washington ➜ Minnesota Lazar Hayward USA 86 Marquette

Deuxième tourFranchise Joueur Nat. AdN College ou équipe 09-10

31 New Jersey ➜ Oklahoma City Tibor Pleiss GER 89 Bamberg (GER)32 Miami Dexter Pittman USA 88 Texas33 Sacramento Hassan Whiteside USA 89 Marshall34 Portland Armon Johnson USA 89 Nevada35 Washington ➜ Minnesota Nemanja Bjelica SRB 88 E.R. Belgrade (SRB)36 Detroit Terrico White USA 90 Ole Miss37 Milwaukee Darington Hobson USA 87 New Mexico38 New York Andy Rautins CAN 86 Syracuse39 New York Landry Fields USA 88 Stanford40 Indiana Lance Stephenson USA 90 Cincinnati41 Miami Jarvis Varnado USA 88 Mississippi State42 Miami Da’Sean Butler USA 88 West Virginia43 L.A. Lakers Devin Ebanks USA 89 West Virginia44 Milwaukee Jerome Jordan JAM 86 Tulsa45 Minnesota Paulao Prestes BRA 88 Murcia (ESP)46 Phoenix Gani Lawal USA 88 Georgia Tech47 Milwaukee Keith Gallon USA 91 Oklahoma48 Miami ➜ Oklahoma City Latavious Williams USA 89 Tulsa 66ers (D-League)49 San Antonio Ryan Richards GBR 91 Gran Canaria (ESP)50 Dallas ➜ Toronto Solomon Alabi NGR 88 Florida State51 Oklahoma City ➜ Indiana Magnum Rolle BAH 86 Louisiana Tech52 Boston Luke Harangody USA 88 Notre Dame53 Atlanta Pape Sy FRA 88 Le Havre (FRA)54 L.A. Clippers Willie Warren USA 89 Oklahoma55 Utah Jeremy Evans USA 87 Western Kentucky56 Minnesota ➜ Washington Hamady N’diaye SEN 87 Rutgers57 Indiana ➜ Oklahoma City Ryan Reid USA 86 Florida State58 L.A. Lakers Derrick Caracter USA 88 UTEP59 Orlando Stanley Robinson USA 88 Connecticut60 Phoenix Dwayne Collins USA 88 Miami

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John Wall, numéro 1 de la Draft (à gauche) et le Choletais Kevin Séraphin (à droite) évolueront tous deux à Washington en 2010.

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DES LAKERS PARÉS POUR LE TRIPLÉ ? 

OUI MAIs…Alors que la NBA va sombrer dans une période de chaos sans précédent, les doubleschampions en titre dominent la mêlée, avec le noyau dur de l’effectif confortablement reconduit pour la saison prochaine. Les voilà donc ultra favoris pour 2011. À moins que…

Par Thomas BERJOAN

« On est les favoris parce qu’on est les champions, jusqu’à preuve du contraire », a récemment expliqué

Kobe Bryant à Fox Sports. « Au début de la saison prochaine, on sera prêts. En attendant, on va en profiter. » « Oui, mais il faut qu’on bosse dur pendant l’intersaison », a rajouté Ron Artest. « On ne peut pas se pointer à la reprise avec des poignées d’amour ! » Au cœur de la parade des Lakers à L.A., le three-peat, le triplé, était déjà sur toutes les lèvres. Comment pourrait-il en être autrement ?Kobe Bryant et Pau Gasol ont signé au cours des derniers mois des exten-sions de contrat qui poussent leur bail jusqu’en 2014. Andrew Bynum et Lamar Odom sont encore des Lakers pour trois saisons et Ron Artest a signé la saison dernière un contrat de cinq ans avec la franchise californienne. Alors qu’au premier juillet, la porte des neuf enfers va s’ouvrir en NBA pour déchaîner un marché estival comme la grande ligue américaine n’en a jamais connu, la seule question que se posent les Lakers, c’est de trouver un accord avec Derek Fisher, l’unique free-agent d’envergure de la bande. Mais nul doute que le grand pote de Kobe sera de retour. « Il est notre leader émotionnel, notre leader verbal », explique Bryant. « Je n’ai pas assez de mots pour tresser ses louanges. » Selon Bryant, c’est Fisher, juste avant le début du quatrième quart-temps du Game 7 contre Boston qui aurait motivé la troupe avec un discours enflammé.Comme toujours, le poste de meneur est celui qui pose problème. Jordan Farmar devrait refuser sa dernière année de contrat (2,1 millions de dollars) pour tenter de trouver mieux. Les Lakers, qui n’ont plus beaucoup d’argent pour le poste, auraient même testé le marché

européen (1 million offert à Terrell McIntyre, le meneur de Siena).

Jackson veut-il un 12e titre de coach ?Non, la grande question qui agite la meilleure équipe NBA de la saison, c’est de savoir si Phil Jackson sera de retour en septembre sur son trône au bord du terrain, cette drôle de chaise surélevée et orthopédique. Au moment d’écrire ces lignes, le Zen Master était quelque part dans le Montana, en train de méditer dans sa retraite. Un ranch en bois au bord d’une rivière, ivresse d’espace et de nature. Un paysage à la Jim Harrison. Au loin, le rire d’un coyote. Plus terre à terre, il semblerait que le proprio des Lakers veuille rogner sur son salaire, estimé entre 12 et 14 millions de dollars

cette saison, selon le montant des primes. Phil dit ne pas en faire une ques-tion d’argent. Mais à 64 ans, avec son palmarès, 11 titres de champion en tant que coach, il faut savoir respecter une légende. Au mieux, c’est inconvenant de la part de Jerry Buss, au pire, il veut le foutre dehors. Pas très sympa pour celui qui est après tout son gendre, Jackson entretenant une idylle avec Jeanie Buss, sa fille.« C’est en partie une question de santé », réplique le coach. Jackson est un cerveau. Mais son corps est brisé. Deux prothèses aux hanches, des genoux qui sifflent en permanence et même un problème au cœur. « Et puis, c’est en partie ce que je ressens en ce moment. Je suis indécis. L’envie de 

revenir n’est jamais loin. Évidemment, avec une équipe aussi bonne… mais je ne sais pas trop. » Kobe Bryant, qui a pourtant précipité son départ de la franchise en 2004 est aujourd’hui le premier à faire du lobbying pour son retour.« On veut tous qu’il revienne. Il le sait. Je lui ai répété encore et toujours. Mais je n’ai pas envie de penser à ça pour le moment. Il me gâche la fête », expliquait-il au beau milieu des réjouissances. Si jamais Jackson ne devait pas rempiler, deux coaches sont déjà dans le viseur des Lakers. L’assistant de Jackson depuis 5 ans, Brian Shaw, qui fait également partie des candidats pour le poste vacant de Mike Brown à Cleveland, et Byron Scott, l’ancien arrière des Lakers

showtime version années 90 et sans emploi depuis son renvoi de New Orleans. Les deux candidats auraient déjà reçu la bénédiction de Kobe Bryant.

Bryant sera-t-il sur pied en octobre ?En dehors de l’interrogation pour le poste de coach, les enjeux majeurs de l’intersaison des Lakers vont plutôt se jouer à l’infirmerie. Premier dossier, le cas Kobe. L’arrière MVP des Finals a terminé la saison en jouant avec un index cassé, un dos douloureux et un genou en vrac. « Mon genou m’a permis de traverser les playoffs », expliqua Bryant après la saison. « Mais je vais devoir le faire regarder et il va falloir faire quelque chose, parce que je ne pourrai pas jouer une saison entière dans cet été. Même chose avec le doigt. Sans le bandage, je ne peux pas tenir la balle. » La star des Lakers pourra bénéficier de la compagnie de

son jeune pivot, Andrew Bynum, qui a joué les deux derniers mois avec un ligament du genou droit touché. Pour lui, ce sera également l’opération. La santé de ces deux-là en octobre pour la reprise pourrait donc avoir un impact sur la saison des Lakers. Les Finals ont montré l’importance de l’avantage du terrain et le début de la saison régulière des Hommes du lac pourrait être perturbé.Si les Lakers surmontent toutes ces perturbations d’ordre interne, qu’est-ce qui pourrait vraiment les empêcher de réussir le triplé ? Un alignement spectaculaire d’astres solaires. Avec la maîtrise collective et l’expérience accumulée de trois finales en trois ans, il faudrait vraiment que le marché de cet été accouche au sein d’une même équipe d’une concentration de stars extraordinaires – LeBron, Wade, Bosh et Joe Johnson – pour inquiéter les An-gelinos. Et puis l’addition de talents ne fait pas tout. Après s’être goinfrés de ballons dans leur franchise respective, ces jeunes superstars sauront-elles défendre, se passer la balle et afficher l’esprit de sacrifice qui anime invari-ablement les équipes championnes ?Autre scénario, moins fantasmé et plus réaliste. Sur le premier tour des playoffs, il n’a pas manqué grand-chose à la formation prometteuse du Thunder pour pousser les champions en titre dans leurs derniers retranche-ments. Si Oklahoma parvient à attirer dans ses filets un intérieur digne de ce nom pour stabiliser la raquette, avec les progrès attendus de Durant et Westbrook, cette franchise rookie pourrait donner du fil à retordre à toute la conférence Ouest.« Jusqu’à preuve du contraire », disait Kobe. Une chose est sûre, ça ne va pas être facile. n

impact non négligeable. Afin d’avoir les fonds nécessaires pour séduire LBJ ainsi qu’un autre All-Star (Chris Bosh ? Amaré Stoudemire ? Joe Johnson ?), les Bulls ont accepté de transférer le meneur Kirk Hin-rich et son contrat de 17 millions de dollars à DC, tout en cédant également leur pre-mier choix de la Draft aux Wizards. En une soirée, Washington a récupéré une star en devenir, Wall, un vétéran de qualité, Hinrich, et un jeune intérieur massif et athlétique, au potentiel certain, observé avec minutie pendant toute l’année par les scouts des Wizards : Kevin Séraphin.

Quand Kevin contrait JohnSéduit par la ville et les cadres des Wiz-ards, Séraphin avait fait de Washington son choix numéro un. À 24 heures de la Draft, dans un restaurant italien huppé de Manhattan, il nous confiait comment il adorerait jouer dans la ville d’Obama. « Pendant mon entretien avec eux, je leur ai dit en tapant du doigt sur la table : je veux jouer pour vous, il faut que vous me preniez. »Charmé par l’enthousiasme du jeune Guyanais, et accessoirement ses mensura-tions hors normes (127 kilos de muscles pour un taux de graisse de 9%), Ernie Grunfeld, le président des Wizards, lui avait sourit avant de glisser : « On va es-sayer d’arranger ça. » Curieux clin d’œil du destin. Il y a un peu plus d’un an de cela, le natif de Cayenne jouait contre Wall lors du Hoop Summit (match où les jeunes lycéens US affrontent les meilleurs juniors mondiaux). « Je n’avais jamais vu un type comme lui, aussi rapide, un phénomène », nous raconte Séraphin. « Mais je l’ai tout de même contré deux fois dans ce match et quand il m’a croisé dans l’hôtel Westin hier, il se souvenait de moi et il est venu me parler. »

Imaginez la scène : Séraphin écrasant un alley-oop monstrueux après un service de Wall, sous les yeux d’Obama. Doucement ! Il faudra être patient avec cette escouade sans expérience faisant pourtant, Wall oblige, déjà frissonner les édiles de Capitol Hill (Wall est aussi déjà attendu cet été dans l’enceinte de Berry Farm, la version washingtonienne du Rucker Park new-yorkais).Toute la ville se délecte à l’idée d’assister aux arabesques de John Wall, qui après Derrick Rose et Tyreke Evans, modelés eux aussi par John Calipari, devrait avoir un impact énorme à son poste dès sa saison rookie. Le style NBA devrait magnifier ses qualités. Sera-t-il associé à la mène avec Gilbert Arenas ? Le pistolero a beau être persona non grata à DC, les 80 millions de dollars restant sur son contrat de 110 millions signé en octobre 2008 le rendent pour l’heure intransférable. Pourtant, d’après une source proche des Wizards, la direction de Washington fait tout son possible pour se débarrasser d’Arenas. « Il ne sera plus là à l’ouverture de la saison », affirme-t-elle. À voir. Quoiqu’il arrive l’avenir s’annonce prometteur dans la capitale américaine… n

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Phil Jackson est un cerveau. Mais son corps est brisé. Reviendra-t-il ?

« Il faut que vous me preniez »Kevin séraphin…

Les Lakers de Kobe Bryant (à gauche) et Pau Gasol (à droite) ne savent pas si ils repartiront avec Phil Jackson pour réaliser un éventuel three-peat.

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V enus se plonger dans les méandres de l’exposition Dynasty, un projet qui vise à révéler l’énergie qui habite des artistes,

mais aussi leurs interrogations, leurs ambiguïtés ou leurs paradoxes, quelques amateurs d’art contemporain en visite estivale au Palais de Tokyo n’en n’ont pas cru leur yeux en découvrant le terrain de basket monté dans la piscine extérieure et ses 2.000 spectateurs en fusion. « Cela fait partie de l’exposition ? », s’enquiert l’une d’entre elle. Choc des cultures…Car pour sa huitième édition, le Quai 54 s’est fait place dans le Paris intra muros. Après avoir écumé les quais de Levallois, là où tout a débuté, et les terrains de basket des portes de Paris (Charenton puis Ivry), Hammadoun Sidibé a réussi à investir un lieu symbolique parisien, le Palais de Tokyo. Une vraie réussite pour celui qui tient à bout de bras son « bébé » depuis 2003. « On a fait du chemin depuis les quais de Levallois », sourit le boss du tournoi. « Et franchement je suis très fier d’accueillir tout le monde ici. Là, on sait que le tournoi se passe à Paris, en termes d’image c’était important pour nous de re-placer visuellement le Quai 54 dans sa ville, Paris. »

Un succès immédiatLoin des années 90, où Paris était constellé de tournoi de basket, où les marques (Converse 3x3, Reebok 1and1, Adidas Streeball…) surfaient goulu-ment sur l’effet Jordan et DreamTeam, les années 2000 sont mornes plaines pour le basket de rue.

Pas un tournoi à se mettre sous les sneakers. C’est là qu’Hammadoun Sidibé a décidé de faire jouer son réseau à plein régime. Pote avec Sacha Giffa, Amara Sy, mais aussi stagiaire marketing chez Nike, Hammadoun appelle, organise, et met en place un petit tournoi sur les quais de Seine à Levallois. « J’ai appelé tout le monde et chacun est venu avec son équipe », se rappelle-t-il. « C’était l’été de la canicule et on ne savait pas ce que cela allait don-ner. On s’est retrouvé à 800 personnes, un souvenir inoubliable. »Fort de ce premier succès, Gert Kerkstoel, alors directeur marketing chez Nike, s’associe immédiate-ment avec Hammadoun Sidibé pour la deuxième édition. « Il est venu voir le premier Quai et m’a dit : « Tu n’as pas un rond et en deux minutes tu as les meilleurs joueurs français. Alors l’année prochaine on le fait avec toi ! » Il me donne un peu de sous, de l’habillage et le deuxième Quai 54 était déjà en route. »Avec le soutien de Nike, Hammadoun sait que son tournoi va décoller. Direction Porte de Charenton, pour plus d’espace. Le lieu est champêtre, on interviewe Boris Diaw, nouvelle star NBA version France, au milieu des odeurs de merguez. On tape sur l’épaule de Ronny Turiaf, venu récompenser les vainqueurs du concours de dunks et faire tourner quelques serviettes, les matches se terminent en fin de soirée à la lumière des loupiotes. Mais tout colle, le public est au rendez-vous, et côté animation le Quai 54 fait le show. « Pour le basket,

c’est vite devenu un truc de fierté. Représenter son quartier, taper les meilleurs sur le bitume. Pour le côté animation, j’avais des potes dans la musique, Mokobé (du groupe 113, ndlr) a pris le micro et ne le lâche plus depuis. J’ai essayé de faire un pont entre la culture hip hop et le basket. Les mecs viennent chanter gratuitement. Et après, on a mis en place un concours de dunks, avec les meilleurs (Guy Dupuy a encore a gagné cette année, ndlr). »Les éditions suivantes font le plein. Yakhouba Diawara, alors aux Denver Nuggets, vient jouer pour le 93squad avec ses potes, les joueurs de Pro A/Pro B sont tous là (Ali Traoré, Steed Tchicamboud et j’en passe), la scène rap française se montre, le show est autant dans les tribunes que sur le terrain.

Jordan Brand en soutien sans failleDerrière, l’organisation se fait de plus en plus pro. Thibaut de Longeville, producteur, filme et produit les images essentielles à la communica-tion. Hugues Lawson-Body, artiste et photographe, se plaît à immortaliser les scènes façon David la Chapelle. Et surtout, Gentry Humphrey, responsable à l’international de Jordan Brand, filiale de Nike, la marque du grand Mike en personne, a passé un contrat de quatre ans avec le Quai 54, qui court

sur encore une saison. « Je connais Hammadoun depuis son passage chez Nike », détaille le DG. « Il m’a demandé de sponsoriser le tournoi et quand j’ai vu le Quai je n’ai pas hésité. Je suis épaté par l’organisation et l’esprit de cet événement qui cor-respond à l’image de ce que nous voulons donner de notre marque. De plus, Paris est une cible importante pour nous car c’est un passage obligé pour conquérir l’Europe. Cela nous coûte de l’argent, mais c’est une

belle opportunité pour nous et tant que l’esprit restera le même, nous serons là. »L’esprit du Quai 54, c’est ce qui tient à cœur Hammad-oun Sidibé. Le Quai 54 est un événement grandissant, mais les portes des tribunes sont toujours gratuites pour le public. De même que les joueurs ne sont pas payés pour venir jouer. « Je ne pourrais jamais payer les joueurs, et ils ne me le demandent pas », affirme le boss. « On prend en charge les billets + hôtels des équipes étrangères bien sûr, mais c’est tout. Pour le public, je ne ferai jamais payer l’entrée, ce n’est pas l’esprit de cet événement, de même que je ne veux pas que cet événement soit facile d’accès, je veux entendre des mecs faire envie aux autres en disant, moi j’étais au Quai 54 ! »Installé comme le premier événement streetball d’Europe, Hammadoun veut maintenant le voir s’afficher comme un des tournois les plus cou-rus dans le monde. Après la présence régulière d’équipes de street américaines, la deuxième étape était de s’installer dans un lieu symbole de Paris. « J’ai toujours voulu le faire de cette façon. Le Palais de Tokyo c’est Paris ! Là, on va savoir sur les photos que le Quai 54 ça se passe à Paris. Je serai très fier si l’on peut représenter la France et Paris chaque été. J’espère que la mairie va nous autoriser

à l’avenir à nous installer dans des lieux différents car c’est une année charnière pour nous, on veut installer le Quai 54 comme un vrai événement parisien et français. »Et il n’y aucune raison pour que cela ne se fasse pas. Cette année le Quai a réussi son examen de passage parisien. Lieu obligé du parcours des frenchies NBA en

promo comme Batum ou Beaubois, mais aussi de stars confirmées comme Chris Paul, le meneur des Hornets planqué dans les salons privés du Palais de Tokyo, que l’on dévoile comme un joyau, le Quai a vu Rama Yade, Secrétaire d’État aux Sports, venir saluer la multiculturalité. Un joli coup de pousse étatique pour Hammadoun Sidibé et son équipe qui peuvent être fiers d’avoir amarré solidement le Quai 54 dans le paysage du basket français. n

Le Quai 54 vient de souffler sa huitième bougie dans le cadre prestigieux du Palais de Tokyo, en plein cœur de Paris. Pour le plus gros tournoi de streetball de France, et pour son fondateur, Hammadoun Sidibé, investir le centre de la capitale avec son défilé de basket, de culture hip hop et de petits gars des cités n’a pas été facile. Reste que cela a été réalisé, et au-delà d’une immense fierté, Hammadoun Sidibé veut maintenant installer son tournoi comme un passage obligé dans le milieu du streetball mondial.

Par thomas FéLIX

« Le Quai 54 doit devenir un emblème parisien du basket

de rue dans le monde »Hammadoun Sidibé

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LE QUAI 54

PRemIÈRe À PARIS