budo international france

68
Nº 178 BIS DÉCEMBRE BIMESTRIEL 2010 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF DÉCEMBRE Nº 178BIS DÉCEMBRE Nº 178BIS Nº 178 BIS DÉCEMBRE BIMESTRIEL 2010 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • CHOY LI FUT • GROUND ATTACKS • WENG CHUN LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • CHOY LI FUT • GROUND ATTACKS • WENG CHUN MASAHIRO NAKAMOTO : Kobudo d’Okinawa MASAHIRO NAKAMOTO : Kobudo d’Okinawa HWA RANG DO Objectif : Articulations HWA RANG DO Objectif : Articulations JOE MOREIRA : Pionnier du Jiu-Jitsu Brésilien aux USA JOE MOREIRA : Pionnier du Jiu-Jitsu Brésilien aux USA LE VÉRITABLE KRAV MAGA !!! YARON LICHTENSTEIN LE VÉRITABLE KRAV MAGA !!! YARON LICHTENSTEIN

Upload: budo-international-france

Post on 16-Mar-2016

227 views

Category:

Documents


9 download

DESCRIPTION

LE MAGAZINE DES ARTS MARTIAUX

TRANSCRIPT

Page 1: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Nº17

8BI

SDÉ

CEM

BRE

BIM

ESTR

IEL

2010

-Fra

nce

MET

RO:4

.30

€ €• D

OM

: 5.

00 € €

• BE

L: 4

.90

€ €• C

AN :

8 $

cad

• MAR

: 45

MAD

• TO

M/S

: 70

0 XP

F

DÉCE

MBR

EN

º 1

78

BIS

DÉCE

MBR

EN

º 1

78

BIS

Nº 1

78 B

IS D

ÉCEM

BRE

BIM

ESTR

IEL

2010

- Fr

ance

MET

RO :

4.30

€ €• D

OM

: 5.

00 € €

• BE

L: 4

.90

€ €• C

AN :

8 $

cad

• MAR

: 45

MAD

• TO

M/S

: 70

0 XP

F

LE

MA

GA

ZIN

E D

’AR

TS

MA

RT

IAU

X L

E P

LU

S I

NT

ER

NA

TIO

NA

L •

CH

OY

LI

FU

T•

GR

OU

ND

AT

TA

CK

S•

WE

NG

CH

UN

L

E M

AG

AZ

INE

D’A

RT

S M

AR

TIA

UX

LE

PL

US

IN

TE

RN

AT

ION

AL

• C

HO

Y L

I F

UT

• G

RO

UN

D A

TTA

CK

S•

WE

NG

CH

UN

MASAHIRO NAKAMOTO : Kobudo d’Okinawa

MASAHIRO NAKAMOTO : Kobudo d’Okinawa

HWA RANG DOObjectif :Articulations

HWA RANG DOObjectif :Articulations

JOE MOREIRA :Pionnier du Jiu-Jitsu Brésilien aux USA

JOE MOREIRA :Pionnier du Jiu-Jitsu Brésilien aux USA

LE VÉRITABLE KRAV MAGA !!!

YARON LICHTENSTEIN

LE VÉRITABLE KRAV MAGA !!!

YARON LICHTENSTEIN

Page 2: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 3: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

les coursinternationauxpour moniteurs

deWingRevolution

vont commencer.inscrivez-vous !

Pour plus d’information : téléphone :

+34 664 28 07 05

[email protected]

Unissez-voUs à la RévolUtion !Plan national de formation de moniteurs

Page 4: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

2

on Juan disait que l’hommemoderne n’avait quequelques grammes de Foiet qu’avec seulement 15 kilos de celle-ci pourtant,

un homme pourrait tout réussir.La Foi a mauvaise presse de nos

jours. Ce sont les temps de la raison, dela logique, et son poids sur laconscience collective est extrêmementpuissant. Mais à quel point la raisonconduit-elle nos vies ?Au-delà de la vieille explication qui

veut que ce soient nos deuxhémisphères cérébraux qui soientchargés de gouverner notre dichotomieessentiel le en ce qui concerne lefonctionnement cognitif et vital de nosréponses perceptives de la réalité, surgitune solide réalité qui martyrise lespartisans de la logique les plusoptimistes : 92 % des décisions denotre vie se basent principalement surdes facteurs émotionnels, plutôt que surdes facteurs logiques.Malgré tout son pouvoir conceptuel, la

logique continue et continuerad’occuper une place secondaire dansnotre vie. Et ce n’est pas que la logiquesoit une mauvaise chose, mais elle estabsolument incapable de donner desréponses suffisamment rapides etefficaces pour notre survie. L’évolutionle dicta ainsi avec son langage des faits.Les êtres humains ne parviennent àsurvivre et à se développer que s’ils sebasent sur ce conditionnement et passur la logique. Aujourd’hui cependant, etsous ce nouveau paradigme, nouspatinons entre la contradiction qui surgitentre l’analyse et la sensation, la guerreentre culture et nature, entre émotion etpensée. Une des portes du chamanismevient précisément l’ouvrir.La mauvaise presse de la Foi provient

de son lien avec les religions et satombée en disgrâce est en relation avecla perte de pouvoir réel de ces dernières

dans l’ inconscient collectif. La Foi n’est pas une disposition animiqued’ordre religieux, mais la religion atoujours su tirer parti de celle-ci et tirerla couverture à soi.Dans son essence, la foi est la force

de certitude avec laquelle le moi affrontele mystère, l ’ inconnu. L’enfant quiavance vers sa mère quand il fait sespremiers pas a foi en elle, mais il aégalement foi en son pouvoir naturel dele faire, ce qui le pousse à l’essayer. Lafoi est ainsi une vertu naturelle de toutêtre vivant dans la certitude d’accomplirson programme, ce n’est pas unprivilège de la pensée ou de l’âmehumaine.Cette certitude naturelle, f luide,

incontestable, supporte rarement letransit éducatif de nos sociétésmodernes, mais comme nous nepouvons vivre sans elle, nous latransposons à toutes sortesd’affectations, dénaturalisant ainsi sonsens originel vers une nouvelle formeperverse de celle-ci que nous appelonssuperstition. Cette tromperie, ce piègesadducéen, n’est qu’un intell igentmouvement de notre propre systèmed’organisation cognitif parcequ’incapables de tronquer sonexistence ou de substituer sa fonction(malgré l’insistance de l’éducation etdes paradigmes du conscient collectifmoderne), nous avons relégué cettepartie de notre être dans un petit coininnombrable de notre tête, dans unfourre-tout où presque tout peut rentrer.La programmation éducative, le

software qui se superpose à notredisposition cérébrale naturelle, est enréalité un chapeau standard qui nes’ajuste jamais à la tête sur laquelle onle pose. En ce qui concerne la foi, c’esttoujours vrai aujourd’hui. Notre relationavec le mystère ne pourrait être pire.L’espoir que l’humanité déposa dans lalogique après le siècle des Lumières

prend l’eau comme le Titanic, montrantson revers le plus vilain. Le prix en est ladépression, les maladies mentales et,en général, le manque de direction et decap des personnes qui cheminentcomme des âmes en peine entre ledésarroi et la plus grande des peurs.Quand le chamanisme parle de foi,

il ne parle pas de superstition, il parle de pouvoir personnel, de syntonie avec l’éternel qui nous entoure et dontnous faisons tous partie. I l parled’élargir la conscience de notrepetitesse pour l’incorporer comme unegoutte à l’océan du mystère, et pasexclusivement par la voie de la logique(bien que par cette voie aussi), mais, au-delà de cette vision partiel le, en allumant toutes les possibil itésperceptives de notre être.Pour le chamanisme, la compréhension

est un acte de pouvoir, une certitude enmouvement, une sensation, un savoir, un acte harmonieux et intentionné. Cettefoi est celle qui concède au chaman lesforces pour que « tout » écoute soncommandement, parce qu’en faisant unavec « ça », tout répond, tout commel’écho ne peut rien faire d’autre querépondre à l’appel d’un cri dans lesmontagnes.La foi du chaman surgit de son

intimité avec les forces naturelles, uneintimité qu’il cherche et fréquente ens’écartant du bruit mondain. Cetteintimité engendre la compréhensionnécessaire car elle existe naturellementchez l’homme. La culture est un murentre la nature et l’homme, un mur que nous levons avec intrépidité, unmur que le chaman doit démolirintentionnellement à travers lesmanœuvres les plus variées pourretrouver la voie naturelle dans ledialogue avec elles précisément. La foiest la clé qui parvient à faire en sorteque ce dialogue devienne une armepuissante en se transformant, de fait,

RIAL

D

RÉFLEXIONS SUR LA FOI« Qui n’a pas de Foi, ne peut demander aux autres d’avoir la Foi. »

Lao-Tseu

« Le contraire de la Foi, ce n’est pas la raison, mais la superstition. »Vittorio Messori

Page 5: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

3

Editorial

en un monologue. En détruisant le mur entre le moi etle tout, le chaman accède à la source première dupouvoir et peut alors affirmer comme Ueshiba : « Quand quelqu’un m’attaque, il a déjà perdu, car cen’est pas moi qu’il attaque, mais l’univers lui-même. »L’identification entre le chaman et le tout que

perçoivent les autres de l’extérieur est en fait plutôt unere-fusion. La partie devient le tout et choisit. Le chamandevient ainsi lui-même le feu, l’air, l’eau ou la terre. Toutse trouve dans le potentiel de l’homme conjointement àsa capacité de diriger. L’outi l qui permet cettetransformation c’est la foi, car c’est elle qui déplace lepoint d’assemblage, le transformant en chaque forceconsciemment.La foi n’est cependant pas un outil aveugle, elle exige

le pouvoir de réunir toutes nos forces en unecompréhension active et orientée. Tout le potentielhumain est nécessaire pour ce saut. Cependant, mêmeen ayant tout le reste, sans la foi, la magie seraitimpossible. Elle est l’agglutinant qui affirme etactionne les ressorts de la transgression qui permetle saut entre les mondes et c’est ce saut qui qualifiele chaman pour opérer la « grande force » (Ochikara).Dans le saut vers l’inconnu, la foi est ce qui

sustente le pouvoir d’un chaman, mais c’est lasobriété et sa tempérance qui gouvernent sesdirections. Le saut entre les deux mondes et la foien elle-même exigent une grande gouverne du bonsens pour ne pas tomber dans la mystification ou latromperie de soi. Le grand jeu est paradoxal commele Tao, pour cela le chaman doit vivre dans le doutepermanent, tout en s’affirmant dans la certitude laplus absolue. Non, ce n’est pas là un chemin quen’importe qui peut emprunter.

Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.e-mail: [email protected]

« Le saut entre les deux mondes et la foi en elle-même exigent une grande

gouverne du bon sens pour ne pastomber dans la mystification

ou la tromperie de soi. »

« Quand le chamanisme parle de foi, il ne parle pas de superstition, il parle de pouvoir personnel, de syntonie avec l’éternel

qui nous entoure et dont nous faisonstous partie. »

Page 6: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Le Krav Maga original,tel qu’il fut créé par son

fondateur Imi Lichtenfield, est celuiqu’enseigne Yaron Lichtenstein, plushaut gradé mondial de cet art martial etcertif ié 9e Dan para Imi lui-même, faisant de lui le gardien mondial de cestyle.

p. 26

KRAV MAGA

Speakman nous a renduvisite dans nos studios.Nous avons eu avec lui uneintéressante interview aucours de laquelle il affirma :« Pour Parker et pour moi,“Perfect Weapon” étaitvraiment une occasion, unegrande opportunité de faireconnaître au monde notreart martial. Et pas commel’aurait voulu Hollywood,mais comme nous levoulions ! ».

p. 14

KENPO KARATE

José Carlos Moreira,“Joe Moreira”, fut lapremière ceinture noiren’étant pas des Gracieà s’aventurer au paysde l’Oncle Sam. I lnous en parle au coursde l’ interview qu’i lnous accorda chez lui,aux États-Unis. Et lerécit de cette véritableaventure se confondavec l’histoire de l’artsouple aux USA.

p. 20

U.F.C.

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE

Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialiséedans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans sondomaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Page 7: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

EDICION AMERICA: ENERO 2011

Le grand maîtreTaejoon Lee nousmontre, parmi le vasteprogramme d’étude duHwa Rang Do®, lapartie qui concerne lamanipulation desarticulations.

p. 58

HWA RANG DO

L’entraînementMokuteli noKeiko seracertainement ce quinous permettra denous catapulter versl’obtention de laconnaissance quisurgit de l’ intensitéavec laquelle noustravail lons et d’unengagement sincèrepar rapport à lamanière de vivre duShinobi No Nono etquant à l’usage del’épée Shinobiken.

p. 06

NINJUTSU

Notre collaborateur Salvador Herraiznous fait part de sa rencontre avecNakamoto Sensei, l’un des principaux

maîtres 10e Dan du Kobudo d’Okinawa actuel, dansson dojo au cœur de Shuri.

p. 52

OKINAWA KOBUDO

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] • Directeur de publication: Alfredo Tucci,

e-mail: [email protected] • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-BeltránGarcía, e-mail: [email protected] • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03.• Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, LillaDistéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière.Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº CommissionParitaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

Page 8: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

6

Japon

Les armes sont un aspect essentiel de lapréparation en Ninjutsu, nous avons doncconsacré plusieurs mois à l’enregistrement et àla préparation d’un DVD monographique sur lesujet, dirigé par l’expert mondialement connu,le Sensei Juan Hombre.Il est le seul représentant en Europe de la

tradition du Koga… Ce ne sera pas pour rien !…Avec une équipe d’élèves bien préparés et tout lesoin qu’il porte à son travail, Juan Hombredéploie ses vastes connaissances dans un nouveau

DVD qui est une véritable première mondiale.Seuls ceux qui ont vécu plusieurs annéesavec le maître de Koga connaissent unepartie de cet arsenal qu’il nous présenteaujourd’hui. Un travail indispensablepour les Ninjas, plus qu’une mode,un art martial dans les règles de l’art.

Page 9: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Le but de notre entraînement Mokuteli no Keiko seracertainement ce qui nous permettra de nous catapulter versl’obtention de la connaissance qui surgit de l’intensité aveclaquelle nous travaillons et d’un engagement sincère parrapport à la manière de vivre du Shinobi No Nono et, dans cecas particulier, quant à l’usage de l’épée Shinobiken.

Il faut comprendre que cet engagement est très importantdans n’importe quel type d’entraînement de Japan Ninjustu,mais plus encore quand on utilise une épée du fait du périlencouru. Je demande donc d’ici la plus grande précaution et leplus grand soin dans l’usage de cette épée qui, selon la loi, nepeut être aiguisée, pour éviter les coupes dangereuses et les

problèmes légaux. On ne peut pas non plus l’exhiber dansdes endroits publics car les autorités vous

demanderaient de rendre des comptes pour votre téméritéet pour le transport en lui-même du Shinobiken. Souvenez-vous qu’un grand nombre d’activités originales du Ninja sontinterdites et pénalisées par la justice dans la plupart des paysoccidentaux. J’insiste donc de plus en plus sur cepoint : celui qui ne prend pas au

sérieux le Ninjutsu et nes’engage pas par rapport à son

enseignement, ne peut comprendrele sérieux que je demande dansl’entraînement du Shinobikenjutsu.

Si nous voulons le savourer, suer,sentir et bien sûr le vivre, ilfaut être capable des’engager corps et âme

dans l’usage et

l’entraînement proposé dans notre DVD sur l’épée du Ninja.Tout intéressé doit assumer son rôle pour se sentir dans lapeau d’un Ninja et dès lors se mouvoir comme un Ninja :sauter, tourner, s’accroupir, se redresser, se déplacersubtilement et rapidement. Ce sont les manœuvres quinous différencient des autres arts martiaux et ce qui nouspermet de sortir du point de mire pour n’être jamais unecible immobile sur le champ de bataille.

En ce qui concerne l’usage du Shinobiken, vouspouvez être sûr que si vous n’êtes pas parfaitementprêts aussi bien du point de vue physique que mental etspirituel, vous vous couperez sûrement !

L’entraînement du Shinobiken doit donc êtreconsidéré aussi sérieusement que l’usage d’une arme àfeu ou que le carnet de conduire. Si vous n’êtes pasprêts, vous ne pouvez pas le porter parce que vosfaiblesses et vos sottises mettent en jeu la vie denombreuses personnes. Dans notre famille Ninja, au

sein de la Japan Ninjutsu que je dirige, et dansson enseignement Ninja Seishin, le contrôle

des émotions personnelles et le respect dela justice du pays sont

certainement la qualitéla plus développée.

Notre campd’entra înement

Ninja OnbureShoreijo réunitles qualités pour

e n t r e p r e n d r el’usage du

SHINOBIKEN : « Le pouvoir de l’homme »

Page 10: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

8

Reportage

Shinobiken avec des garanties physiques etlégales car, en plus de la sécuriténécessaire, la particularité de nosentraînements à l’air l ibre nous aide àprofiter des éléments de la nature qui nousentoure. Courir sous la pluie ou la grêle,nager dans les eaux froides des différentesrivières qui entourent le camp ou s’entraînernu avec de la neige sous les piedsreprésente une catharsis pour un véritableguerrier, pour un véritable Ninja, pour unvéritable être humain.

Je comprends qu’au début, ce typed’entraînement puisse sembler de la folie,mais je peux vous assurer que, sans cettefolie, les élèves qui me suivent et moi-mêmene pourrions jamais nous sentir vivants ouéveillés.

Ainsi, c’est en étant toujours prêts pourl’action, l’aventure, l’émotion et avec notrecœur bien aiguisé Yaibashin, véritable sensde « Nin », que nous nous différencions.C’est pour ça que me fait mal la mollesse deceux qui se cachent pour ne pas se mouillerderrière la petite porte d’un monovolume ouse protègent et ne s’entraînement pas parcequ’il fait froid. Comment absorber l’énergiedes éléments qui nous entourent si nousn’avons pas le courage de les affronter ?

La Japan Ninjutsu que je dirige réunitaction et travail dur. Je sais quel’entraînement avec le Shinobiken que nousvous proposons dans ce DVD changeravotre manière de vivre. C’est pour ça que je

vous demande, s’i l vous plaît, de laprudence, mais également de la constance,car vos mains empoignent un outil de travailqui est également une arme de survieutilisée par le Ninja pour sauver sa vie etcelle de ses semblables.

Quand vous aurez un Shinobiken et quevous le sortirez de son étui, souvenez-vousde mes conseils. Regardez-le attentivementet respectez-le, parlez-lui et demandez-luide comprendre les raisons de son usage,car se découvrir devant son épée, c’est sepréparer à la respecter et à la sentir, commeje vous le demande.

Le pouvoir de l’homme arrive alors, à travers l’entraînement en contact avec leseffets de la nature et pour avoir accepté lerenforcement physique comme une nouvellemanière de vivre très différente de celle quevous connaissez, mais surtout, toujoursconscients de ce que vous faites et de ceque vous avez entre les mains.

Tout entraînement du Shinobiken au sein denotre Onbure Shoreijo, « l’endroit des bonnescoutumes et des bonnes manières »,commence par comprendre et respectertoutes ces conditions. Pour cela, dès quenous nous levons à sept heures du matin,nous commençons par nous souvenir del’action naturelle la plus important de notrecorps et qui, pourtant, passe inaperçue pourla majorité des gens : respirer (Kokyo Seishin).

En formation dans la partie du Shoreijodestinée à cette fin et avec notre Shinobiken

empoigné dans la main gauche, nousdégageons la lame du fourreau en inspirantlentement et profondément, nous retenonsl’air et nous la rengainons en expirant. Ladifférence entre le Ciel et l ’Enfer semanifeste dans cette action avec notreShinobiken : « La bravoure et l’intrépidité dela dégainer pour tuer, la bonté et la sérénitéde la rengainer pour l’éviter », Miukenkatsu(gagner sans utiliser l’épée et pouvoir sevaincre soi-même), ce sera là toujoursl’objectif des gens qui s’entraînent avec moi.

Ces actions de respiration et de contrôlese réalisent en profondeur, pour nous sentirvivants et nous réveiller d’un corps engourdipar le repos nocturne. Nous devrons ensuitecourir torse nu et avec le Shinobikenempoigné dans chaque main suivant lesindications du Shibusho, le chef de groupe,vers un endroit magique de la rivière quientoure notre école de formation.

Vous laisserez votre Shinobiken ancré àvotre ceinture pour vous rafraîchir avec unedouche froide et pouvoir vous dégourdir. Audébut, vous pourrez vous éclabousserlégèrement le corps, mais par la suite, vousdevrez passer au bain complet. Mais nefaites jamais ça sans avoir auparavant étéformés aux énergies de votre corps car çapeut être dangereux !

Vous devez immédiatement réaliser lesexercices de respiration complète à traversle Fukushiki Kokyo, le Futae Ibuki et le SuHyaku Ibuki qui, conjointement à la

Page 11: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

9

Page 12: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

10

Reportage

réalisation du Ka No Kata, stimuleront toutesles énergies de votre corps et de votre espritpour parvenir à ce que votre esprit encoresomnolent reçoive un éclat de vie. Unnouveau jour de la vie Ninja commence etvous devez vous préparer pour tout ce quisuivra.Viendra ensuite la séance d’endurcissement

martial Gaman Koppo avec les Makiwaranaturels qui se trouvent dans notreenvironnement et toujours avec le respectqu’on leur doit. Parce que si quelque chosedifférencie le Ninja, c’est bien la manière detraiter la nature à laquelle nous demandonstant et envers laquelle nous sentons tant dereconnaissance. Nous terminons avec uneséance légère d’étirement et de Shinobi Doin(automassage) et nous rentrons, en courantégalement, au camp, pour prendre le petit-déjeuner et préparer notre repas Ninja dumidi, pour le cas où la mission de ce jourexige de sortir dans la nature.À 10 heures commence la séance

d’entraînement général, jusqu’à 14 heures.En uniformes et en formation, en face duKamiza où se trouve l’image de Fudi Myoo,vous vous placez en Seiza à l’ordre duShibucho et vous laissez votre épée parterre à côté de la cuisse gauche. Après avoirajusté votre Kakuobi (ceinture), commencentles prières aux divinités protectrices du Ninjaet dans notre cas, à la famille Ban Ryu. Àtravers le Santen Goshin Ho, les divinitésGonzaiten, Daikokuten e Marishitenreçoivent votre respect au moyen de l’usage

des sceaux de la main et des paroles depouvoir prononcées suivant les règlesmarquées par le Shibucho. Ensuite, oneffectue le précepte Ninja Seishin, établidans le Rin Mokuso et nous terminons par laréalisation du Haya Kuji et du Shimei In, afind’exorciser l’environnement qui nousentoure.Reprenant le Shinobiken et le situant

verticalement avec le Kojiri par terre, vousl’observez respectueusement, puis vousdénouez le Sageo qui noue l’épée aufourreau et évite qu’il ne soit dégainé parsurprise. Après l’avoir dénoué, vousl’observez soigneusement. Vous veillezsurtout à ce que la poignée se trouveparfaitement ajustée à la cheville de la lame,car l’entraînement peut provoquer sondéboîtement et son détachement del’endroit, pouvant provoquer un accidentgrave et sérieux. Vous devez tenir comptede cette possibilité et assurer la poignée devotre épée parce que le Shinobiken doitrépondre à toutes les exigences de sécuriténécessaires pour pouvoir être utilisé sansdevenir un danger pour aucun de voscamarades.Une fois que c’est vérifié, le moment

est venu de le nettoyer. Vous dégainez lalame du fourreau et vous effectuez lesdi fférents mouvements qu’on vousmontre. Une fois terminé le processus denettoyage et de soin, vous rengainez lalame dans son fourreau et vous vousredressez.

Le circuit d’échauffement Ken Nana Taisoque nous vous présentons dans le DVDcommence alors. Ces exercices permettentde préparer les articulations et les ligamentsde nos bras et de notre corps en généralafin d’éviter les lésions. Une fois effectuél’échauffement, l’heure est venue d’utiliserl’habileté des deux mains en vue de lapropre survie car vous devrez apprendre àdégainer et à couper aussi bien avec la maingauche qu’avec la droite. Quand ceprocessus est terminé, vous saluez et vousvous situez en Mushin No Kamae pourcommencer la séance de désarmements, decoupes et de blocages en l’air, mais avantde continuer, permettez-moi de vousexpliquer la chose suivante.

Shinkaizen KokorosatsuCes deux mots constituent les piliers et

établissent le protocole et le cérémonial quiimprègnent l’enseignement du JapanNinjutsu que je dirige. Le sens de ces motsétablit le respect dans l’endroit de travail etd’étude appelé Shoreijo, « l’endroit desbonnes habitudes et des bonnes manières »,visant au développement de chaquetechnique et de chaque mouvement qui seréalise. Cette essence invisible voustransportera à un niveau de formation et detransformation qui ajoutera à l’habiletécorporelle et technique un sens spirituel.Le mot Kokorasatsu se réfère aux

« choses faites avec le cœur », par humilité

Page 13: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

11

plus que par obligation et le mot Shinkaizensignifie « bien que quelque chose nousparaisse parfait, i l peut toujours êtreamélioré ». Autrement dit, si nousréunissons les deux mots, nous trouvonsl’essence et l’énergie qui doit dominer dansnotre Shoreijo, où nous nous efforçonscontinuellement d’apprendre et deprogresser, à chaque instant dans notreentraînement et dans notre vie.

Shinkaizen doit refléter le désir d’améliorerchaque répétition qui se réalise. C’est ledésir d’obtenir la technique et le mouvementle plus pur, le plus concentré et le plus vécu,une modernisation et une évolution dusystème, constamment en chemin vers lepropre développement personnel.

Le comportement d’un pratiquant deJapan Ninjutsu est donc le suivant : sedévouer ! Il s’agit de manifester le plusgrand intérêt dans chaque répétition quenous faisons, dans la manière de tomber etde nous relever du sol chaque fois qu’onnous y jette ou que nous tombons, disant ànotre pensée et à notre corps qu’il ne doitpas exister le moindre doute entre le propredévouement et l’engagement que l’oncontracte avec la formation personnelle. Samaxime sera toujours : « Nana Korobi Ya Oki», si vous tombez sept fois, vous devez êtrecapable de vous relever sept fois.

Après ce petit commentaire, le momentest enfin venu d’utiliser le Shinobiken, encommençant par se placer en Mushin

No Kamae et enconservant le profildroit vers l’avant, etde réaliser les quatreblocages et les cinqcoupes de base.

Observez attentivement les images duDVD, c’est votre premier contact avec leShinobiken, souvenez-vous que vous devezêtre prudent parce que vous pouvez couperquelqu’un ou, ce qui est pire, vous coupezvous-même !

L’aptitude (ensemble d’attitudes) exigel’usage de tout notre être, calmé par notrerespiration rythmée (Han-So). La série deblocages que nous allons réalisés conjugueles mouvements des bras qui déplacent le Shinobiken, coordonnés avec ledéplacement des jambes, cherchant uneposition stable et rapide à la fois, pourfaciliter notre action d’attaque.

Les blocages du Shinobiken exigent uneforte participation de l’ancrage de nospoignets, coudes et épaules, parce qu’ilsdoivent constituer un blocage ferme poursupporter le coup dur de l’arme ennemieinterceptée, car toute faiblesse permettra àl’ennemi de traverser notre blocage etd’atteindre son objectif : nous éliminer.

Dans les actions de coupe, cependant, etdu fait des combinaisons nécessaires quinous permettent de provoquer la surpriseétant donné la moindre longueur de notreShinobiken par rapport au Katana samouraï,

nous devons renforcer notre capacité desaisie avec une seule main. Pour cela, nousdevons utiliser des exercices comme ceuxque nous montrons parce que nous avonsbesoin que notre saisie, en plus d’êtreferme, soit puissante et souple à la fois. Des qualités qui nous permettrons demanipuler l’épée depuis tous les anglesavec la rapidité nécessaire, grâce à l’appuidu jeu d’escrime de nos pieds.

Une fois dominées ces actionsélémentaires de blocages et de coupes,nous allons réaliser la première série decoupes en l’air. Comme vous le verrez,après chaque coupe, il faut se cacher. Unefois dominée la première technique, nouscommencerons la suivante et ainsisuccessivement, de manière progressive.Patience et travail, n’oubliez jamais que lechemin du Ninja est celui de lapersévérance. Une fois terminé cet exercicede séries en l’air, viendra le moment deréaliser la course avec sauts, rotations ducorps et roulades parce que nous devonsconsciencieusement nous préparer auxactions du champ de bataille Senjo.

Les sauts ainsi que les déplacements etles roulades que nous montrons dans le

Page 14: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Reportage

DVD chercheront toujours le plus grandsilence. Détendez votre corps totalement,décontractez vos articulations, apprenez àrespirer pour rendre votre corps plus léger.Une fois terminés ces exercices, vousapprendrez les sept désarmements rapidesdepuis Seiza : Iai Nana Jutsu. Ces septdésarmements doivent se faire le plusrapidement possible, mais je vous demandecependant d’avoir la patience nécessairepour assumer votre manque d’habileté en cemoment et répéter toutes les foisnécessaires avec la lenteur adéquate, avantde passer au développement de la vitessenormale. Souvenez-vous des conseils derespiration, contraction et détente expliquésau cours de l’entraînement précédent.Maintenant, vous comprendrez notre

coutume d’avoir notre Shinobiken « noué »en toute sûreté pour que personne nepuisse nous l’enlever et l’utiliser contrenous. Ces techniques sont appeléesMukenkatsu Nana Jutsu et correspondent àdes réponses face aux tentatives de nousprendre notre épée. Nous apprendrons àutiliser notre Shinobiken comme arme decontusion et de contrôle. Nous traversonsune période de paix et notre Ryu ne peututiliser une réponse violente parce que celaengendrerait un conflit belliqueux. Nousapprendrons donc à utiliser le Shinobikensans user le Shinobiken.Ensuite, ce sera au tour des techniques

de lutte contre un adversaire armé d’unkatana. Ici, les sept technique de base avecun partenaire, appelées Shinobiken NanaJutsu vous aideront à vous préparer à cetype d’affrontement. De nouveau, je vousredemande de faire attention à l’usage devotre Shinobiken, votre camarade est enface de vous et vous pourriez le blesser.Comme vous pouvez l’ imaginer, la

matinée d’entraînement dans notre campsera longue et intense, incluant une bonnepartie du matériel technique montré dans leDVD que nous vous présentons aujourd’hui :des actions de désarmement rapide Iaijutsu,des actions de coupe en course Tsui TouBashiri, des lancements de Kurumashurikenet de Boshuriken cachés dans le fourreau duShinobiken, ainsi que des déplacements,des sauts, des roulades, etc. Tout cela, vouspourrez le voir dans notre DVD consacré àl’usage de l’épée du Ninja.Au cours du dur entraînement quotidien et

face à n’importe quelle nécessité quipourrait se présenter, vous apprendrez enoutre à utiliser les différents mouvementsmagiques du Jujiho pour remédier à cesmanques d’énergie et écarter la négativitéde l’entourage. Le Jujiho est formé de dixsyllabes qui, dessinées sur la paume de lamain, vous protègeront contre toutes lesadversités : Ten, le Ciel ; Ryu, le Dragon ;Tora, le Tigre ; Ou, le roi ; Inochi, la Vie ;Katsu, la Victoire ; Kore, la Justice ; Oni, leDémon ; Mizu, l’Eau ; et Dai, le Grand,représentant le plus haut degré de

protection personnelle que l’on peut avoiravec soi. L’usage et la connaissance de cesamulettes fait partie de la culture légendairedu Guerrier des Ombres Shinobi No Monoet ne sont transmis qu’à ceux qui ontsurmonté le degré d’initiation et scellé leurengagement avec le Ryu.Quand la séance du matin se termine,

vient l’heure du repas. Vous apprendrezl’importance que représente pour le Ninja lefait de manger de manière consciente, enessayant d’être prudent, en cherchant lamanière naturelle et légère. Vous vousentraînez pour être Ninja et donc vous devezmanger pour être agiles, en cherchantl’harmonie à travers l’usage des légumes,des céréales et du thé, beaucoup de thévert, si possible le thé Ninja typique appeléHato Mugi, qui sert d’antioxydant et quivous sera offert à différents moments de lajournée. L’alimentation typique du Ninja esttrès importante parce que si les articulationssont raides, elles feront du bruit pendant lesactions nocturnes, vos mouvements serontlents et douloureux et vous ne pourrez pas agir avec rapidité et précision face à un danger.À 17 heures, vous reprendrez votre

Shinobiken pour réaliser la séanced’entraînement qui commencera par uneséance intense de lancements avec lesarmes que le Ninja utilise dans ce but, maisavant cet entraînement, sur l’esplanade ducamp, vous devrez marcher pour syntoniservotre respiration et prendre conscience de celle-ci dans les lancements car l’ajustement de la respiration auxmanœuvres de lancement est fondamental.Vous visualiserez dans votre esprit chacundes types de lancement, en conservantvotre attention sur Shinkaizen etKokorosatsu. Souvenez-vous que tout doitet peut être amélioré, si ce n’est pas à la90ème répétition, ce sera à la 230ème, maisvous réussirez et vous découvrirez commentne pas lancer erronément pour ne pas rater.Peu importe le temps dont vous avezbesoin, conservez l’esprit ferme sur l’idéeque vous y parviendrez.Au cours de cet entraînement, on teste les

armes de jet Shuriken, Boshuriken,Nageken, Fukiya, Hankyu, Kaginawa,Kusarigama, Tanto, Kama, Hashiken, maissurtout le Shinobiken que vous devrezapprendre à planter depuis différentespositions.Après cet entraînement, vous serez invité

à une séance d’Hato Mugi, de thé Ninja,vous vous souvenez ? Vous boirezlentement en savourant chaque instant, enapprenant à remercier pour chaque momentde vie que le Ciel vous permet de jouir.C’est maintenant le moment de guerroyer

et de se sentir comme un Ninja sur le champde bataille. Le Shinobiken a besoin d’actionet avec l’aide de notre DVD, vous allez enavoir. Les sept actions de guerre Senjo NanaJutsu vont se réaliser telles que nous les

présentons dans le DVD. Vous apprendrez àfocaliser vos objectifs et à les atteindre.Cachés entre les arbustes, vous chercherezces objectifs et quand vous serez prêts,vous sauterez, convaincus de les atteindre.C’est ça ou y laisser votre peau. Respirez, si vous ratez, cela ne vous coûtera quequelques pompes. C’est toujours mieux queperdre la vie ! Cachés entre les ombres,souvenez-vous des enseignements de Teki No Kokoro O Toru « attraper le cœur del’ennemi », Mumon No Isseki, « les murssans portes » et Senpen Banke « milletransformations, dix mille changements »,que nous vous avons présentés dans notrereportage précédent et si importants dans vos prises de décisions pour lesactions guerrières.Après le sévère apprentissage de

l’après-midi, vient l’heure du dîner, maisaprès une douche pour se détendre. À propos du dîner, nous devons expliquerqu’il doit être encore plus léger que le repasdu midi parce que l’entraînement n’est pasterminé et que vous devrez vous préparerpour la séance de nuit.En fonction de la nuit, vous apprendrez à

utiliser le Kuji Goshin Ho (il y aura bientôt unreportage sur le Kuji) et différentes actionsde contrôle mental. Quand vous serez desmembres acceptés, on vous enseignera desmédicaments et des antidotes naturels, despotions et des venins Ninja Yagen, DokuYaru, Kichi Kaikasuki, Tori Kabuto, Tsukin etDokuenjutsu. Vous apprendrez à utiliserl’esprit pour favoriser votre guérison etmême celle de vos semblables, quand onvous le demandera.Il faudra également apprendre à utiliser les

différentes formes secrètes d’écritures et designaux. Vous découvrirez ainsi l’usage duShinobi Iroha, de l’alphabet Ninja, duGoshiki Mai, l’usage du riz de cinq couleurset bien d’autres qui vous seront révélés.D’autres nuits seront consacrées à des

actions de Yojutsu (infiltration) et d’Injutsu(discrétion et dissimulation) ainsi qu’àl’usage des cinq éléments de fuite,Gotonpo. Pendant la nuit, comme les Ninjasdoivent apprendre à utiliser leurs sens et àles entraîner, vous apprendrez les secrets duSanmunin, sans faire de bruit, sans respirer,sans odeur et ceux du Shinobi Iri et lesdifférentes manières de sauter, courir et sedéplacer dans la nuit silencieusement.De nuit, on vous enseignera l’usage des

outi ls Ninja pour grimper, Bashigo,Kaginawa, Kunai, Rikuzen, Kama, bien sûrsans oublier le Shinobiken qui vousaccompagne partout.D’autres nuits, vous apprendrez les

techniques de Kinjuku Tori Hairu Narai(comment pénétrer en silence dans unemaison samouraï) ainsi que les actions deZasakashi réalisées avec le Shinobiken dansune petite piève et que nous exposonségalement dans le DVD. Vous apprendrezdes tactiques militaires du Hengen Jutsu,

Page 15: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

13

Tani Iri No Jutsu y Chikairi No Jutsu, etc., terminant par une séanced’Hato Mugi relaxante avant de vous retirer pour vous reposer, nonsans vous être auparavant promené en contemplant le firmament etavoir senti le plaisir de vivre en harmonie avec l’univers.Au cours de cette promenade nocturne, vous pouvez parler avec

la divinité qui vous a été assignée. En parlant aveccelle-ci, vous découvrirez que ce n’est rien d’autreque votre divinité intérieure, votre partie divine. Vivezet ne craignez pas de vous parler, car le temps quevous perdez sans vous connaître sera très difficile àrécupérer ! Quand vous pourrez vous retirer pourvous reposer, on vous instruira de nouveau quant àl’usage de la respiration pour pouvoir vousrécupérer physiquement après la dure journée.

Souvenez-vous que vous êtes des Ninjas ou en tout cas que vousvous entraînez pour cela et que vous ne pouvez pas échouer. C’est ce qu’il y a, c’est ainsi que vous aimez vous représenter. C’est ça ou périr devant la société qui vous engourdit. Souvenez-vous que la voie du Ninja est celle de l’action, l’émotion etl’aventure. Dans notre camp, les tatamis rembourrés n’existent pas,ni les protections contre la pluie ou contre le froid. Dans notre camp,il y a vous, en face à face avec les éléments qui vous entourent.Seulement un contre soi-même.

Page 16: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

14

Interview

Pour Parker et pour moi, « L’Arme parfaite » était vraiment une occasion,

une grande opportunitéde faire connaître aumonde notre art

martial. Et pas commel’aurait vouluHollywood,mais commenous levoulions !

Page 17: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

15

Cinéma Martial

Son film « L’Arme parfaite » fit de lui une vedette. Il étaitle pari le plus solide de Paramount Pictures pour faireface au boom de Steven Seagal et bien qu’il ne fit pas lesmêmes entrées, la personnalité de l’acteur principaldonna enfin un nouvel héros aux passionnés de filmsmartiaux. Son professeur Ed Parker partagea avec lui denombreuses heures de ce projet.Speakman est toujours en activité, bien qu’en Europe,

ses films ont eu du mal à sortir en salle, au grand damnede ses fans. Dans les studios de Budo International, nousavons eu le plaisir de le recevoir et d’enregistrer uneinterview intéressante, accompagné à tout moment de

son ami Raul Gutierrez, un des classiques du Kenpo.Nous avons partagé avec lui beaucoup d’aspects

de sa relation avec Parker, sa carrière, sesprojets et bien sûr son travail martial.

À ce sujet, il parla avec nous ducombat au sol, une matière peu

travaillée par les gens duKenpo Karaté.

Nous n’avons pas eu letemps cette fois-ci …mais peut-être plus tardpourrons-nous faireavec lui l’un ou l’autretravail pratique.

Page 18: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

16

Interview

Interview de Jeff Speakman

Budo International : Pourriez-vousnous dire comment vous avezcommencé à pratiquer le Kenpo etcomment vous avez connu Ed Parker ?Jeff Speakman : J’ai commencé à

pratiquer les arts martiaux en 1978. J’aicommencé par pratiquer un art martialjaponais appelé Goju Ryu avec lemerveilleux maître Lou Angel. Quand j’aiterminé mes études à l’université, c’est luiqui me suggéra de devenir unprofessionnel des arts martiaux. Il me ditque pour cela je devais aller en Californie etétudier le Kenpo avec Ed Parker qui était,d’après lui, le meilleur maître du monde eten outre un de ses amis. Il m’a donné unelettre de recommandation et je suis allé enCalifornie. J’ai montré la lettre è Ed Parkerqui se réjouit beaucoup de recevoir desnouvelles de son ami et j’ai commencé àétudier avec lui dans son dojo à l’ouest deLos Angeles. J’ai étudié avec lui pendantde nombreuses années. Une fois parsemaine, il m’invitait chez lui et avec troisautres personnes, nous avons fait partie dudernier groupe d’élèves privilégiés, peuavant sa mort l’été 1990.

B.I. : Quand la Paramount voulut faireun grand film d’arts martiaux, ellecompta sur vous pour le rôle principalde « Perfect Weapon » (L’Arme parfaite).Comment avez-vous vécu cetteexpérience ? Comment vous êtes-vousembarqué dans ce projet ?J.S. : Je suis entré dans le monde du

cinéma parce que j’enseignais dans uneécole de l’ouest de Los Angeles et quequelqu’un qui était dans les affaires ducinéma avait son fils qui s’entraînait dansmon école. Il m’a dit alors : « Vous devriezvenir au studio et faire ça dans un film parceque votre manière de faire du Kenpo estfabuleuse ». Je ne suis pas allé en Californiepour devenir acteur, mais après avoir parléavec les gens du cinéma plusieurs fois, jeme suis décidé à me rendre dans une écoled’interprétation et je me suis rendu compteque ma licence en psychologie m’était utilepour ce travail. J’ai pensé que c’étaitintéressant, c’est quelque chose qui m’aplus. À cette époque, était sorti en salle le

deuxième film de Van Damme « Kickboxer ».J’ai alors commencé à observer ce mondedu cinéma, pour moi inconnu, et je suis allévoir les films d’arts martiaux qui sortaient.Après avoir vu Van Damme, j’ai pensé : « Si les gens ont aimé ce qu’il a fait, ilsaimeront également ce que je fais ». C’estainsi que je me suis décidé à commencerma carrière d’acteur. J’ai travaillé pendantun temps avant de faire le film « PerfectWeapon ». Les gens ne savaient pas alorsque je faisais des arts martiaux parce quemon idée était d’abord de devenir acteur etensuite d’apporter au cinéma mesconnaissances d’arts martiaux. C’était trèsimportant pour moi. L’un de mes élèvesétait le scénariste de Kickboxer. I lconnaissait bien sûr le producteur MarkSiSalle et me dit que je devais lui faire unedémonstration de Kenpo. Une après-midi,Mark DiSalle vint à mon école et nousavons fait cette démonstration. Ça lui abeaucoup plus et nous avons commencé àtravailler avec Mark DiSalle. Il était à sontour ami d’un autre producteur, Pierre Davidde la Paramount. C’est ainsi que touts’enchaîna pour que finalement se mette enroute le projet du film « Perfect Waepon ».

B.I. : Comment avez-vous vécul’expérience de devenir une vedette decinéma ?J.S. : Faire ce film fut une expérience

extraordinaire à plus d’un titre, mais elledevint quelque chose de spécial, surtout àla fin du projet, car le maître Parker mourutalors que nous étions en train de terminerle film et il ne put jamais le voir terminé.Cependant et par chance, i l put voircertaines des scènes de combat et put sefaire une idée assez claire de ce que seraitle film. Cette expérience nous unit plusencore. Avant, je fréquentais déjà samaison où je me rendais régulièrement. Lemaître Parker partagea avec moi son pointde vue sur de nombreuses scènes du filmet souvent sonapport pour lesaméliorer futfantastique.P a r k e rvenait tousles jours aut o u r n a g e .

C’est certainement l’époque la plusincroyable de ma carrière en tant quepratiquant d’art martial.Pour Parker et pour moi, « L’Arme

Parfaite » était vraiment une occasion, unegrande opportunité de faire connaître aumonde notre art martial. Et pas commel’aurait voulu Hollywood, mais commenous le voulions ! Ce fut une époquemerveilleuse dont je me souviendraitoujours. Nous étions parfois dans lesstudios à quatre heures du matin en trainde tourner une scène de combat et nousétions épuisés après dix heures detournage et quand je revenais à mon siège,Ed me massait les épaules etm’encourageait. Et c’était très spécial pourmoi, parce que ça nous unissaiténormément. J’ai beaucoup de souvenir dutournage de Perfect Weapon et ils sonttous très bons. Ce fut une expérienceincroyable.Mais alors survint la mort de mon maître,

de manière abrupte et inattendue. Nousavons terminé le film en novembre, Edmourut en décembre et le film sortit ensalle en mars de l’année suivante. Ce futune époque très difficile pour moi. Je nesavais pas où aller. Mais quand votremaître était le meilleur, où aller ensuite ? Iln’y a aucun autre endroit où aller. J’ai priscontact avec d’autres maîtres de Kenpo etje me suis rendu compte que lesenseignements que Parker nous donnait,je ne pouvais les recevoir nulle partailleurs. Les gens pensent que tout lemonde connaissait ce qu’EdParker enseignait, mais cen’est pas vrai. Et j’étaislà, avec ces

Page 19: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

17

Cinéma Martial

Page 20: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

18

Interview

connaissances, peu d’années d’expérience,ayant fait un grand film et préparé ou pas,apparaissait le maître Speakman. Ce fut uneépoque difficile, précédée d’une époquemerveilleuse. Nous avons fait un grand filmqui eut un grand impact dans le monde desarts martiaux tel que le souhaitait le maîtreParker. Ce fut donc une expérience aigre-douce. Une expérience difficile d’imaginer etqui changea ma vie. Je n’étais plus le mêmeaprès ça, comme il se doit, parce que toutfut génial.

B.I. : Pourriez-vous nous dire quelle estla différence entre le Kenpo que vousenseignez maintenant et le Kenpo qu’onapprenait à l’époque d’Ed Parker ?J.S. : Le Kenpo que j’enseigne maintenant

est basé sur ce que l’on appelle le système5.0, qui est le résultat de notre tentative defaire évoluer la méthode Kenpo. Avec cesystème 5.0, nous essayons de résoudre lefait problématique que le Kenpo n’ait pas decombat au sol. Ce fait a valu au Kenpod’être inclus dans la catégorie des artsmartiaux pas pratiques. Nous devions doncfaire quelque chose pour ça. Certains demes élèves commencèrent à pratiquer leJiu-Jitsu ou le MMA pour acquérir cesconnaissances. J’ai alors décidé que c’étaitle moment d’adapter ces connaissances etde créer un système de combat au sol deKenpo. Il y a encore des gens du Kenpo quivont étudier le Jiu-Jitsu ou le MMA ou leVale Tudo, mais notre idée fut d’acquérir cesconnaissances et de fondre ces deuxmondes martiaux. C’est ce que nous avonsfait. Personnellement, j’ai appris le BrazilianJiu-Jitsu avec le maître Todd Nathanson etbeaucoup de mes élèves font ce typed’entraînements de Jiu-Jitsu, de MMA oudes choses du genre, parce que je les aiencouragés à le faire. Mais maintenant,

le Kenpo est un système plus complet parce que nous avons unsystème de combat au sol. C’est de cela que traite le système 5.0. L’idée, c’est de continuer la longue histoire du Kenpo et d’adapterle système aux défis du moment pour que ce soit le meilleur systèmede self-défense du monde. C’est ce que je veux faire.

B.I. : Quels sont les projets cinématographiques auxquels voustravaillez actuellement ?J.S. : Jusqu’à présent, j’ai fait dix films, dont trois que j’ai produits.

Je suis également intervenu dans plusieurs programmes de télévision.Dans un futur proche, nous voulons lancer deux films, un est

Page 21: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

19

Cinéma Martial

programmé pour septembre ou octobre 2010 et l’autre devrait sortir en novembre-décembre, tous les deux avec l’aide de la maison de production Lionsgate. Il s’agit deprojets spéciaux qui représentent un grand pas dans ma carrière. C’est une nouvelle idéeet nous sommes très enthousiasmés par ces projets.

B.I. : Pourriez-vous dire à nos lectrices s’il est vrai que vous êtes denouveau célibataire et qu’elles peuvent de nouveau essayer de vousséduire ?

J.S. : Oui, c’estvrai, je suis denouveau célibataire.Mais si vousdemandez à monex-femme, elle vousdira que ce n’estpas une bonneidée de couriraprès moi.

B.I. : Pourterminer l’interview,v o u l e z - v o u sajouter quelquechose, y a-t-il quelquechose que vous voudriezdire ?J.S. : Je voudrais simplement dire que

j’ai une franchise d’écoles d’artsmartiaux et que j’ai ouvert des écolesdans 20 pays. Je voyagecontinuellement dans le monde entieret j’ai observé de magnifiquespratiquants d’arts martiaux, des gensmerveilleux, et j’aimerais que nousnous unissions et que noustravaillions ensemble. Maintenant,nous avons créé ce nouveau mondedu Kenpo 5.0 qui ne va pas êtredétruit par les mauvaises influencesde l’ego, des classements, del’argent et toutes ces choses quiont fait tant de mal aux artsmartiaux, y compris au Kenpo.J’encourage donc tout lemonde à commencer denouveau et à faire partie denotre système, de notregroupe ou de notre famille,suivant une méthode desanciennes écoles d’artsmartiaux, mais avec unetechnologie et desmanières de pensermodernes.

Page 22: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Budo International : Vous vous appelezJosé Carlos, d’où vous est venu le nom deJoe Moreira ?

Joe Moreira : Joe Moreira fut une idée demon meilleur ami Igor qui est professeurd’anglais. Quand j’ai décidé de venir aux États-Unis, en 1990, i l ne donnait des coursparticuliers et m’a conseillé de ne pas utiliser lenom de José Carlos, car en Californie, ça feraitpenser à un immigrant mexicain de plus.

C’est de lui que vint l’idée de Joe Moreira, quisemblait être un nom de surfer. J’ai suivi son conseil.

B.I. : Vous avez créé la Coupe AtlantiqueSud qui était une espèce de championnatbrésilien des années 90…

J.M. : Au début des années 90, j’aicommencé à donner cours dans une académiede l’urbanisation Atlantique Sud, à la Barra de

Tijuca (à Rio). À cette même époque, les frèresMachado et Carlitos Gracie s’associèrent etouvrirent l’académie Barra Gracie. C’est alorsque Riciel l i , qui avait organisé la CopaCompany dans les années 80, m’appela pourorganiser un événement. Comme ça allait sepasser dans l’organisation, le nom est resté. Lepremier événement eut l ieu dans monacadémie, avec des gens de la Barra de Tijuca.Le deuxième eut lieu dans un club de tennis.

20

Grands Combattants

Il fut la première ceinture noire n’étant pas des Gracie à s’aventurer au pays de l’Oncle Sam.Bien avant que Royce ne consacre le Jiu-Jitsu à l’UFC, le Carioca (né à Rio de Janeiro), JoséCarlos Moreira, souffrit sang et eau, mais parvint après bien des efforts à conquérir sa propreplace. En effet, il ne fut pas seulement l’un des précurseurs du Brazilian Jiu-Jitsu en Amériquedu Nord, il fut également le principal sauf-conduit des Brésiliens qui s’aventuraient dans ceslatitudes au moment de l’explosion de l’art souple. Joe Morera forma plus de 70 ceinturesnoires. Il reçut le magazine Budo International chez lui, aux États-Unis, et se souvint desmeilleurs et des pires moments de cette véritable aventure qui se confond avec l’histoire del’art souple aux USA.

Vingt ans de Joe Moreira

1

Page 23: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

21

Et à partir du troisième, j’ai commencé à travailler avec Marcos Viniciuset Claudio França, c’était alors déjà l’événement le plus traditionnel ducalendrier du Jiu-Jitsu national.

B.I. : De grands noms surgirent de ces événements…J.M. : C’est vrai. Dans les années 80, il y avait la Copa Company où

nous avons combattu Rickson, Marcelo Behring, Cassio Cardoso,

Bolão, les frères Machado et moi. Dans les années 90, laCopa Altantica Sur était le championnat le plus important.On a pu y assister à de grands classiques d’une nouvellegénération, comme Renzo contre Crézio, Alan Góescontre Roleta, Jean Jacques contre Wallid. La CoupeAtlantique Sud marqua une époque de l’histoire du Jiu-Jitsu.

B.I. : Quand avez-vous décidé d’aller vivre aux États-Unis ?

J.M. : Le 19 février 1990, je suis allé en Amérique, invitépar Reilson Gracie, mon maître. Je venais de me marieravec Ludmilla, actuellement mon ex-épouse et la mère demes deux enfants. Au bout de deux mois à travailler pourReilson en Californie, je me suis rendu compte que çan’allait pas être comme je l’avais imaginé. J’ai téléphoné àLudmilla pour lui dire de ne pas venir car j’allais rentrer àRio. Mais elle me dit qu’elle avait vendu tout ce que nousavions au Brésil et qu’elle avait déjà acheté son billet.

B.I. : Vous ne parliez pas anglais, vous n’aviez pas demaison où vivre ? Comment avez-vous résolu cela ?

J.M. : Au cours des quatre mois que j’ai passé avecReilson, je suis devenu l’ami d’un élève qui s’appelait CagGarrett, qui avait un défaut dans les deux bras et une gravedéviation de la colonne vertébrale. Tous les jours, je faisais

des étirements avec lui et sa qualité de vie avait beaucoup augmenté.Comme c’était un chef d’entreprise qui réussissait, il m’a offert de l’argentextra, en plus de l’académie, mais j’ai refusé, car je savais que l’académielui coûtait cher. Quand j’ai dû de me séparer de Reilson et que je me suisretrouvé dans la rue avec mes valises et avec celle qui était alors mafemme, j’ai téléphoné à Cag Garrett pour lui dire que j’avais décidé deretourner dans mon pays pour tout recommencer de nouveau. Cet ami

Texte: Photos:

Marcelo AlonsoMarcelo Alonso et patrimoine personnel

1- Joe avec certains desathlètes ceintures noires qu’ilaida quand ils arrivèrentdésemparés aux États-Unis.

2- Souvenirs de sonenfance.

3- Le défi de la portefermée avec Zane Frazier.

4- Avec son camarade detoujours, Marco Ruas.

5- Joe avec ses enfants Joe Jr et Priscila, sa femmeGisele et son beau-filsMiguel.

6- Avec Royce, Rickson,Allan et Marcos Vinicius, à lapremière coupe Joe Moreira.

7- Avec son ami Kimo etses enfants.

2

4

6

7

8

53

Page 24: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

22

laissa tout tomber, quittaune réunion importanteet vint à notre rencontre.Il me dit quelque choseque je n’oublierai jamais« L’Amérique ne peutpas te perdre. Vous allezvivre chez moi, mamaison est grande etnous verrons ce quenous pouvons faire ».C’est ainsi que nousavons commencé dezéro.

B.I. : En donnant descours dans un garage ?

J.M. : Nous noussommes d’abord installéchez Garrett. Je lui faisais suivre leprogramme d’exercicesdont il avait besoin, dansson salon. Il me trouvaquelques élèves avec qui je travaillais lesétirements et la self-défense. Pendant cetemps, Ludmilla travaillaitdans un restaurantbrésilien. Cela faisaitmoins d’un an que j’étais en Amérique quandGarrett m’aida à ouvrir ma première académie, la« Joe Moreira Jiu-Jitsu du Brésil ».

B.I. : Vous avez ensuite monté unefédération et commencé à faire enAmérique ce que vous faisiez au Brésil avecla Coupe Atlantique Sud…

J.M. : Les championnats existant alors auxÉtats-Unis étaient tous internes. J’ai doncparlé aux Machado, à Rickson et à d’autresprofesseurs et nous avons commencé àpromouvoir les championnats ensemble. C’estde là que surgit la Coupe Joe Moreira.

B.I. : Mais vous avez également étéfondamental dans l’organisation du premierPanaméricain de Jiu-Jitsu…

J.M. : Carlitos (Gracie) me téléphona unmois avant et me demanda si je pouvaisorganiser cet événement, car il avait pensé lefaire avec les frères Machado, mais ceux-ciétaient occupés à travailler au cinéma. C’estainsi que j’ai fini par le faire. Comme j’avaisdéjà une fédération et que j’organisais déjà desévénements, j’ai monté toute la structure pourque Carlitos puisse faire le premierPanaméricain à l’université d’Irvine. À l’événement, participèrent quelque 150athlètes venus du Brésil et 150 autres locaux.

B.I. : Vous êtes arrivé aux États-Unisavant que Royce ne consacre le Jiu-Jitsu àl’UFC, comment se passa cette aventure ?

J.M. : En 1990, ici, personne ne connaissaitle Jiu-Jitsu. Ce qui abondait, c’était le combatdebout, le Karaté, le Kung-Fu et d’autres stylessemblables. Je me souviens qu’au premierUFC de 93, j’étais près de Royce et, dans lepublic, les gens se demandaient ce que c’étaitque ce truc. Ils disaient que les combattantsétaient en train de forniquer ! Soudain unmastodonte frappait le tapis en signe dereddition face à un maigrelet. Le public necomprenait r ien. À cette époque, jecommençais à organiser les championnats

internationaux, faisant venir des gens du Brésilpour combattre. Je m’occupais de la partiesportive du Jiu-Jitsu et Royce montrait aumonde ce qu’était le Jiu-Jitsu. À partir de là, le Jiu-Jitsu commença à croître.

B.I. : Comment fut l’UFC pour vous ?J.M. : John Macarthy, qui était une de mes

élèves à l’académie et donnait cours à lapolice, m’invita à faire une démonstration. Il medit qu’on m’avait invité, mais qu’avant ilsvoulaient me voir me battre. Ils fermèrentl’académie et organisèrent un défi avec ZaneFrazier, un échalas qui s’est également battu àl’UFC. Je l’ai mis dans la garde, je l’ai renversé,monté et le combat se termina. Ils ont bienaimé et je suis entré à l’UFC.

B.I. : Au premier UFC, vous avez affrontéPaul Varellans…

J.M. : Ce fut à l’UFC 8 (David contreGoliath). J’étais le troisième Brésilien qui sebattait à l’événement. Royce fut le cinquième àse battre, pour le « super fight », Marco Ruas leseptième et moi le huitième. Ensuite, j’ai battule Russe Yuri Vaulin à l’UFC 14. Pour cetévénement, j’étais mieux préparé, Marco Ruasm’aida beaucoup pour ça.

C.I. : C’est ainsi que commença votreamitié avec Ruas, qui était alors considérécomme un ennemi par les gens du Jiu-Jitsu ?

J.M. : Marco Ruas venait du même endroitque moi, du quart ier de Leme à Rio deJaneiro. Nous avons grandi dans la mêmezone, nous nous rencontrions toujours, nousnous respections toujours. Quand je me suisbattu contre Paul Varellans à l’UFC 8, j’aidemandé de l’aide aux gens du Jiu-Jitsu etpersonne ne m’a aidé. Pour mon deuxièmecombat, de nouveau tout le monde était trèsoccupé et personne ne pouvait m’aider, alorsRuas me téléphona et me dit que je pouvaiscompter sur lui pour quoi que ce soit. C’étaitun champion qui avait changé l’idée du ValeTudo et j’ai accepté son aide. Ce furent

28 jours très durs. Pedro Rizzo m’aidaégalement beaucoup. Marcos Vinicius futégalement très important, car j’encaissais lescoups des deux autres, mais il fallait que jefrappe quelqu’un (rires). À partir de là, notreamitié grandit plus encore.

B.I. : Vous avez presque provoqué unerévolution dans la communauté du Jiu-Jitsuquand vous avez donné la ceinture noire àMarco Ruas et puis à Eugenio Tadeu…

J.M. : Les deux ceintures ne furent passeulement une forme de remerciement pour cequ’ils avaient fait pour moi, mais surtout unereconnaissance de ce qu’ils firent pour le sport.Dans le cas de Marco Ruas avec qui quej’entraînais, je peux affirmer qu’il est très bonau sol. Si de nombreux champions s’entraînentavec lui, ça va grincer tout comme je grinçaiset, sans kimono, il vaut mieux ne rien dire. Je leconsidère actuellement comme une ceinturenoire 4e Dan, malgré le fait qu’il ne veuille paset n’utilise pas la ceinture. Il ne porte pas lekimono, mais je crois que c’est un magnifiquelutteur. Tout comme Eugenio, qui affronta lesplus grands noms de la lutte et joua un rôlefondamental dans l’histoire du sport.

B.I. : Et avec Kimo, comment commençal’amitié entre vous, juste après ce combatavec Royce ?

J.M. : Il y eut un malentendu à la racine del’UFC 8, entre Allan Goes et Tank. Le joursuivant l’événement, ils étaient tous partis,mais Allan et moi étions à la réception del’hôtel à faire un « check out », par hasard àcôté de Kimo et de son manager. Soudain,Tank, Tito Ortiz et tous les gens qui le suivaientarrivèrent et se dirigèrent vers nous. Je mesouviens avoir dit à Alan : « Aujourd’hui c’estun bon jour pour mourir ». La situation seprésentait vraiment mal, ils étaient 10 contre 2.Soudain Kimo et son manager se situèrent àcôté de moi. Quand Tank vit qu’il y avait deuxgéants de plus, il changea de trajectoire. Je l’airemercié pour son aide et il me dit qu’il avait

1

Page 25: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

23

très envie d’appendre le Jiu-Jitsu brésilien et qu’il voulaitque je le lui enseigne. Je l’ai invité à passer par monacadémie quand il voulait et le jour suivant, il était là.Depuis, nous sommes devenus de grands amis et Kimo est l’une de mes 74 ceintures noires. Quinze ansdéjà ont passé…

B.I. : Vous continuez de donner cours ou vous vivezseulement des stages et de la vente de livres et vidéos ?J.M. : J’ai aujourd’hui mes professeurs qui travaillent

avec moi et sont mes associés, comme c’est le cas deMarcelo Carvalho, mais je n’ai pas une académie rien qu’àmoi, où je devrais passer toute la journée à donner cours.Aujourd’hui, en plus de 50 cassettes et des 3 manuelsd’instruction que j’ai réalisés et que je continue de vendresur des sites et à travers des magazines de combat, jedonne des stages dans le monde entier. Cette année, jeme serai rendu dans 21 pays. Il est magnifique d’avoir puvoir tout ce qui s’est passé et d’avoir contribué à lacroissance et à la reconnaissance de ce sport enAmérique et de pouvoir aujourd’hui en recueillir les fruits.Ce fut très émouvant de pouvoir organiser un événementpour festoyer mes 20 ans aux États-Unis.

B.I. : Est-il vrai que vous êtes également un « matchmaker » ?J.M. : Oui, c’est vrai. J’ai reçu une invitation de deux

Nord-Américains qui organisent un nouvel événement appelé « War on theMailand ». Au cours de cette première édition, j’ai fait venir quatreBrésiliens (Allan Goes, Thalles Leites, Gustavo Ximu et Joe Silva). Ce premier événement aura lieu au Grand Center, ici en Californie. Nousallons bientôt organiser une deuxième édition, toujours avec l’aide deslutteurs brésiliens, qui sont les meilleurs du monde.

1- Après avoir formé 74 ceintures noires, Joe vit aujourd’hui endonnant des stages dans le monde entier.2- Joe avec l’homme qui fut le premier à lui tendre la main,

Cab Garrett.3- Joe Moreira soumettant le Russe Vaulin à l’UFC 14.

2

3

Page 26: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

outes les techniques de MuayThaï se développent sur desbases scientifiques et suiventdes critères d’efficacité totaleau combat. I l est en outre

certain qu’un combattant habile peutcontrer avec des actions appropriées laplupart des attaques qu’il reçoit. Seulscertains mouvements, s’ils sont exécutésavec le temps correctement choisi, sontabsolument « imparables ». Distinguerentre les techniques potentiel lementneutralisables et les imparables apportaune base conceptuelle pour la codificationdes « techniques fondamentales du Muay» ou Mae Mai et Look Mai Muay Thaï.Analyser ces actions et les regroupersuivant des principes de combat communsau cours des siècles a fini par permettre laformulation d’une liste de formes qui,quand elles sont apprises à la perfection,assurent au combattant de grandespossibilités de succès au combat. Cesprincipes ancestraux ont été définiscomme Mae Mai ou Mai Khru et Look Maiou Mai Kred. Les premières sont lestechniques élémentaires de Muay Thaï(Mae Mai Muay Thaï), tandis que lessecondes (Look Mai Muay Thaï) sont lestechniques complémentaires ou avancées.Les Mai Khru doivent toujours être appriscomme base pour ensuite commencerl’étude des Mai Kred. Apres quelquesannées de pratique des actionsfondamentales, instinctivement le boxeurthaï cherchera de nouvelles solutions pourles problèmes qui surgissent des diversessituations de combat, presque déjà toutesrésolues cependant avec les techniquesde Mae Mai elles-mêmes. Un instructeurexpert comprendra quel est le momentexact pour initier l’élève à l’étude des LookMai qui, quand elle seront correctementproposées, offriront un élargissementexceptionnel de l’horizon technique.

L’étude des formes Mae Mai représenteréellement pour un Nak Muay engagé dansl’art du combat le sommet del’apprentissage de la discipline Muay.Pendant dans dizaines d’années, cestechniques sont restées dans l’oubli dans lamère patrie et n’ont repris de l’essor quedernièrement en tant que techniques dedémonstration dans les spectaculairesexhibitions de combat siamois. En réalité,les 15 formes des techniques traditionnellesMae Mai Muay Thaï représentent un trésortechnique et culturel qui doit être préservé àtout prix. Les Mai Khru, loin de représenteruniquement des mouvements offensifs et

défensifs apparemment relativementsimples, sont comme la « distillation » d’unsystème complet de combat thaïlandaisextrêmement riche et sophistiqué. Chaquetechnique a été élaborée au cours dessiècles par des guerriers et des maîtres ducombat et se base sur des principes decombat concrets, éprouvés sur le champ debataille en temps de guerre et en temps depaix au cours des innombrables combats,suivant un véritable processus scientifiqueconclu par une évaluation soignée cause-effet et des résultats victorieux.

En approfondissant le concept, nouspouvons dire que chaque forme Mae Maireprésente une vision complète du combat,une stratégie complète de combat. Lavéritable valeur, la beauté innée de cesactions, c’est que chaque Mae Mai est unmouvement universel qui, quand on a la cléde lecture adéquate, peut être développé àtravers les variantes existantes, donnant lieuà de multiples applications martiales, toutesefficaces. Les anciens maîtres quicodifièrent ces séquences de techniquesavaient une certaine maîtrise du combat aucorps à corps, obtenue au cours desbatailles et sont, de ce fait, parvenus àcondenser en 15 actions faciles à reproduireune énorme quantité de principes decombat. Dans les nombreux styles decombat développés au cours des siècles enThaïlande, pratiquement tous les Khru Muayreconnaissent comme fondamentaux les 15 principes Mae Mai, ce qui n’est pas lecas, par exemple, des techniquescomplémentaires Look Mai. Les analysesmenées par le professeur PhaosawathSaengsawan au cours des 20 dernièresannées ont conduit à la codification des 15formes Look Mai que l’on reconnaîthabituellement comme les complémentsidéaux des 15 techniques de base. Maisceci n’exclut pas l’introduction dans lecontexte des Mai Kred d’autres techniquescréées par certains maîtres aussi importantset dignes de faire partie de ce groupe. Dansle Muay Korat, par exemple, on dit qu’il y a11 Look Mai et 21 Mae Mai qui,conjointement aux positions élémentaires(5) et aux mouvements fondamentaux (5),se réunissent pour former ce qu’on appelleles 47 portails techniques. Dans le MuayUttaradit, on parle même de 535 techniquesfondamentales, constituées de Chern Muay,Kon Muay, Mae Mai et Look Mai. En revanche, le Muay Lopburi se basa sur 5 Mae Mai et 5 Look Mai qui constituèrentles piliers de l’habileté technique du NakMuay qui pratiquait ce style.

Si les Mae Mai sont la base commune ducommencement pour tous les pratiquantsde Muay Boran, les Look Mai sont les véri-tables « techniques secrètes » que chaqueBramajarn (grand maître) du passé protégeait jalousement, ne les révélantqu’aux élèves les plus fidèles. Si les MaeMai sont pour tout le monde, les Look Maisont pour les élus. Si par leur définition, lesMae Mai doivent pouvoir être exécutés partous, les Look Mai ne sont pas à la portéedu pratiquant moyen. En réalité, leurmaîtrise caractérise le véritable champion.Si les principes communiqués par les MaeMai sont très efficaces, mais en mêmetemps faciles à comprendre, le langage desLook Mai est encrypté et rares sont ceuxqui parviennent à dévoiler la véritable natu-re de chaque action à moins que ce ne soitaideé d’un maître très expert.

Les Look Maine peuventcommencer às’étudier qu’u-ne fois qu’onconnaît tous lesconcepts debase inclusdans les for-mes Mae Mai,Chern Muay etKon Muay.C’est la règletransmise parles anciensKhru et quenous respec-tons aujourd’-hui. Ce n’estqu’une foisqu’on domine àla perfection lessecrets et lesméthodes fon-damentales del’attaque et dela défense, qu’ilsera possiblede commencerle travail ardude l’apprentis-sage des prin-cipes avancéspar les MaiKred, du fait de leur naturecomplexe et dela difficulté deleur apprentis-sage.

24

T

Les secrets des Mae Mai et Look Mai Les formes traditionnelles du Muay Boran

Page 27: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 28: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

26

Reportage

« La partieconcernant

la self-défensedans le Krav Maga

vaut pour tout le monde,

mais pour devenirun expert de Krav Maga

il faut quelquechose de plus. »

Page 29: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Grands Maîtres

Le Krav Maga original, tel qu’il fut créé par son fondateur Imi Lichtenfield, est celui qu’enseigne YaronLichtenstein, plus haut gradé mondial de cet art martial et certifié 9e Dan para Imi lui-même, faisant de luile gardien mondial de ce style.C’est la clairvoyance d’Imi, réunissant les différentes pièces de son expérience en matière de self-défense,

qui fit de cet art martial ce qu’il est aujourd’hui. Il y a un an, le grand maître Yaron réalisa son premier DVDavec nous. De cette expérience, surgit l’idée de refléter tout le système d’Imi en DVD pour que les élèvesd’aujourd’hui et de demain puissent avoir des références manifestes du programme officiel du créateur dustyle. Avec ce deuxième DVD, nous débutons cette aventure qui, dans une première phase, sera composéede 6 DVDs divisés par matières, séparées et complètes, de façon à ce que tout élève possède sur chacuned’elles tout ce qu’Imi enseigna afin qu’au milieu de la confusion qui existe aujourd’hui autour de ce style,puisse perdurer l’essence originale qui le fit briller.

Page 30: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

28

Reportage

e 26 mai 2010 est un jourmémorable car il s’agit du centièmeanniversaire de la naissance d’ImiLichtenfeld qui créa et développa leKrav Maga, l’art martial israélien.Des instructeurs et des élèves de

cet art martial unique célébreront cetanniversaire chacun à sa manière, au cours dediverses cérémonie en sa mémoire et en sonhonneur, comme il se doit. Nous avons décidéde le faire d’une manière un peu différente.Avec l’aide du magazine Budo International etde son éditeur Alfredo Tucci, nous avons puenregistrer le Krav Maga original tel qu’Imi lecréa pour le montrer dans une série de DVDs.Notre intention était d’enseigner à tous ceux quisouhaitent connaître l’œuvre originale d’Imitoutes les techniques de ceinture bleue de KravMaga, une grande quantité de matériel. Aveccette idée en tête, nous sommes allés dans lesgrands studios modernes du magazine et nousy avons travaillé pendant plusieurs jours,chaque jour durant de nombreuses heuresdifficiles, pour pouvoir expliquer dans cette

série de six DVDs ce qu’Imi avait créé. Noussommes sûrs que toute personne qui verra cesDVDs comprendra la magnitude de ce qu’Imi acréé et la grandeur du Krav Maga en tant qu’artmartial pour la self-défense.Toute la série se base sur un manuel qu’Imi

publia le 16 août 1971. Dans ce manuel, Imidivisa pour la première fois les exercices de

Krav Maga par ceintures, suivant l’ordresuivant : jaune, orange, verte, bleue, marronet noire. L’ordre des techniques apparaîtégalement dans « Le Livre du Krav Maga – La Bible ».Cet article est le premier d’une série

d’articles qui seront publiés au cours desprochains mois et qui vous enseigneront laméthode d’Imi et sa création immortelle.La ceinture bleue est une « ceinture-clé »

dans le Krav Maga. Pour l’examen de ceinturebleue, nous devons prouver que nous savonsfaire à la perfection tout ce que nous avonsappris depuis que nous avons mis les piedssur un tatamis de Krav Maga pour la premièrefois. L’essentiel de la self-défense qu’Imi avaitcréée et organisée dans le Krav Maga setrouve dans la ceinture bleue, le niveau le plusélevé que peut atteindre un élève.Dans ce niveau de ceinture, nous

apprendrons à nous défendre des attaquesavec une grande variété d’armes quel’humanité à essayé de rendre de plus en plusefficaces et mortelles. Apprendre des

défenses contre ces armes est relativementsimple si nous ne considérons que l’aspectphysique des techniques. Mais sans lapréparation mentale appropriée, quebeaucoup ont tendance à sous-estimer, il estimpossible de mener à bien des exercicesaussi dangereux. Pour cette raison, la ceinturebleue représente pour beaucoup d’élèves de

Krav Maga un carrefour pour lequel ils sesentent incapables de remplir les conditions.C’est pour cela qu’au cours du processus

de création du Krav Maga, Imi disait toujours :« La partie concernant la self-défense dans leKrav Maga vaut pour tout le monde, maispour devenir un expert de Krav Maga il fautquelque chose de plus ». Entre autres, nousavons besoin de nous prouvez à nous-mêmesque nous sommes vraiment capables de fairedifférents exercices. Cela dit, cette techniqued’entraînement est également uti l isée dans l’IDF.Nous devons être capable de mettre notre

adversaire hors combat le plus rapidement etle plus efficacement possible et pour ça, nousdevons avoir, par-dessus tout, de ladétermination. Quand l’ennemi porte unearme quelconque, notre intégrité physique etnotre vie sont en danger tant que notreadversaire reste debout et est capable deréaliser n’importe quelle attaque.Ici, Imi nous expliqua pourquoi il avait

décidé de baser certains des principes du

Krav Maga sur les anciens arts martiauxorientaux. L’idée la plus élémentaire de cesphilosophies, d’après ce que disait Imi,c’était de transformer le corps en unemachine de guerre bien entraînée, capabled’éliminer l’adversaire d’un seul mouvement,d’un seul coup de pied ou d’un simple coupde poing.

L

Page 31: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Grands Maîtres

L’entraînement essentiel consiste à fortifierles différentes parties du corps au maximum,ce qui est déjà beaucoup. Les habitants del’île d’Okinawa, par exemple, développèrent latechnique du poing qu’Imi inclut dans leprogramme de Krav Maga.

Permettez-moi une petite leçon d’histoire.Quand les Japonais envahirent l’ î led’Okinawa, il y a quelques siècles, les soldatsenvahisseurs portaient des armures en bois,faites de tiges de bambous combinées entreelles. C’était là la meilleure défense que latechnologie de l’époque pouvait offrir. Pour yfaire face, les habitants del’ î le d’Okinawas’entraînaient ensecret en frappantdes pierres etdes troncs pourrenforcer lesjointures du poing leplus possible. Ilsvoulaient êtrecapables dep é n é t r e rl’armure en larompant d’unseul coup et ilst u a i e n tgénéralementle soldat d’unseul coup depoing.

Quand Imidécida que lemoment étaitvenu de nousenseigner la technique, il arrivaau dojo, mit un plastron en bois(protection à hauteur de la poitrine)fait de planches fortes et dures. Ilnous dit de nous mettre en face de lui etde le frapper encore et encore. « Ainsi,nous dit-il, vous renforcerez les jointures dupoing, jusqu’à être capables de mettre KO

votre adversaire d’un seul coup. Votrecapacité de frappe grandira jour après jour,vous sentirez que votre capacité de rompreles choses progressera et vous comprendrezle véritable potentiel de vos coups. Vousarriverez à savoir exactement ce que vousêtes capables de faire et aussi bien vous quevos futurs élèves atteindrez un très hautniveau de confiance en vous ». C’est l’unedes choses les plus importantes. En fin decompte, nous venons presque tous pouracquérir plus de confiance en nous et, dansun combat réel, nous n’avons qu’uneoccasion de frapper et il vaut mieux êtrecapable mettre KO l’adversaire avec ce type de coup.

« Et surtout, nous répétait-il des centainesde fois, n’oubliez pas que le maître doit être

un exemple en tout ». « Il est très facilede frapper des briques et des

pierres parce qu’elles nerendent jamais le coup, disait

toujours Imi, avec unsourire sur le visage,

mais si nous ne lefaisons pas, nous

ne serons pascapables

de nous endurcir. Nous devons le faire detoutes nos forces, pour dominer nosadversaires ». « Quand nous apprenons àfrapper une surface dure avec nos poings,nous ne les rendons pas seulement plus fort,expliquait Imi, nous créons également unconditionnement dans notre esprit ».Autrement dit, après quelques milliers decoups avec les jointures sur une planche ousur une surface dure, cette action finira parfaire intégralement partie de nos pensées etnous frapperons toujours instinctivementl’objectif avec les deux os corrects.

Ces deux jointures avec lesquelles nousdonnons les coups de poing sont le seul pointde la paume de la main que nous pouvonsendurcir. De la même manière, noustravaillons avec les grands muscles de lapartie externe de la main, avec lesquels nousenvoyons le coup Patish (poing marteau) etZirtit (« La Bible », p. 32). Et, bien que cespetits coups n’aient pas la même force que

les coups de poing, Imi nous enseigna etnous expliqua comment, en utilisant

les mouvements biomécaniquesappropriés et la position correcte,nous pouvions augmenter lapuissance de Patish et de Zirtit etéliminer l’ennemi d’un seul coup.

Nos muscles peuvent fonctionneravec une intensité moyennequotidiennement, mais dans unmoment de danger, en tantqu’élèves et pratiquants de KravMaga, nous devons savoir commentles faire fonctionner selon ces principes biomécaniques qui nous permettent d’atteindre notrepotentiel maximum. Mais, si au

moment de frapper, ces

Page 32: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Grands Maîtres

pompages sur le bout des doigts, renforçantses doigts au point d’être capable de pénétrerl’estomac de n’importe quel adversaire d’unesimple coup souple, le neutralisantimmédiatement. Le coup avec les doigtsdevient encore plus mortel quand il est dirigéau cou, un mouvement qui en finiraprobablement avec l’adversaire. Imi expliquaittoujours : « Le Krav Maga est un art martialsans aucun type de violence. Nous nousdéfendons seulement, mais celui qui nousattaque s’en repentira ». C’est ça l’esprit duKrav Maga, ce qui a fait de lui l’art martial leplus populaire et le plus mortel.

Celui qui veut se famil iariser avec leparcours original d’Imi et qui a cherché àcomprendre l’esprit de lutte et de survieexceptionnel du peuple israélien doit suivre leparcours complète du Krav Maga. Imi aconstruit son Krav Maga comme un oignon,avec des couches les unes sur les autres, etnous devons enlever ces couches les unes

après les autres pour découvrir le noyau.Sauter une phase, ne nous conduira nullepart, nous perdrons une technique et nousserons incapables d’apprendre destechniques plus difficiles ensuite. C’est pourça que je donne autant d’importance à lapoursuite de l’enseignement des techniquesd’endurcissement, pour que nous soyonscapable de frapper l’adversaire et d’en finiravec lui. C’est ça notre confiance en nous.C’est ça notre capacité de survie dans la rue,il n’y a pas d’autre manière.

Il est très à la mode aujourd’hui de parler de« points mortels » ou de « points vitaux ».Autrement dit, il y a des points sur le corpsqui, quand on les frappe, provoquent la mortde celui qui reçoit le coup. Imi n’a jamais parléde ça en ce qui concerne le Krav Maga, maisquand quelqu’un lui a posé une question surle sujet, sa réaction fut de regarder, peiné, lapersonne qui lui avait posé la question. Imi disait toujours que nous devions nous

entraîner au point d’être capables de neutraliser notre adversaireimmédiatement dans un combat derue. Et c’est probablement pour çaqu’Imi pensait qu’il était essentiel des’entraîner en frappant des pierres etdes planches. Dans la rue, nous nerencontrerons pas un adversairestupide, i l ne nous aidera pas àtrouver les points que nous voulonsfrapper. Notre ennemi sait lui aussicomment se battre. Nous devonsdonc nous préparer pour être sûr depouvoir renverser l’adversaire en lefrappant n’importe où sur son corps.Imi expliquait : « Notre adversaire estmeil leur que nous. Ce n’est quelorsque nous l’aurons vaincu que nousdeviendrons meilleur que lui ».

Le principe de la self-défensequ’Imi a inclus dans le Krav Magas’applique parfaitement à la série desdéfenses avec lesquelles commence

le programme de ceinture bleue. Nousapprenons ici à nous défendre de techniquescomplexes d’attaque de nos adversaires quicombinent des coups de poing et des coupsde pied simultanés. Dans le programme deceinture bleue également, nous faisons usagede la technique secrète qu’Imi appela « Lehikanes », la détermination de pénétrer.Cette technique contient tous les secrets et laforce du peuple israélien et du Krav Maga.

Pour conserver cette tradition, l’écoleBukan dirige un entraînement spécial d’un anà l’Institut Wingate. L’Institut Wingate estl’université la plus important de sports etd’éducation physique en Israël. De fait, c’estlà que naquit le Krav Maga, l’endroit où Imicommença à développer son art martial.L’Institut Wingate est en outre la seuleinstitution en Israël où obtenir le diplômeofficiel d’instructeur.

L’entraînement annuel est fait pour donner auxpratiquants de Krav Maga du monde entierl’occasion de sentir l’ambiance d’Israël et des’entraîner à l’endroit même où Imi enseigna.C’est en effet la meilleure manière decomprendre le parcours original d’Imi et lesparticipants à cet entraînement peuvent ainsiobtenir le prestigieux diplôme de cette institution.

Les instructeurs de Krav Maga reçoivent leseul diplôme de cours d’instructeurs tandisque les élèves reçoivent un certificat departicipation. Vous pouvez avoir plus dedétails sur notre page web :

www.kravmaga-bukan.com

L’institut Wingate fut la première institutionacadémique qui se rendit compte, il y a 45ans, de l’importance de créer le Krav Maga entant qu’art martial israélien et qui appuya Imi.Il continue de l’appuyer aujourd’hui, demanière traditionnelle, dans la tâched’institutionnaliser le Krav Maga dans lemonde entier. Cette université collabore pourça avec l’école Bukan, la continuatriceofficielle de la voie originale d’Imi.

Page 33: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

30

Reportage

différentes parties de notre corps n’étaient pas bien préparées, nous pourrionsnous faire mal au lieu de faire mal à l’adversaire, il est donc important de nouspréparer et de renforcer ces différentes parties de notre corps.C’est en arrivant à la ceinture bleue que nous apprenons à nous

défendre contre couteau, pistolet, bâton et rifle avec baïonnette. C’estalors que l’importance d’endurcissement corporel devient très claire.Imi disait toujours que le Krav Maga, en tant qu’art martial, incluait

aussi bien une connaissance théorique que pratique. Chacun peuts’entraîner et enseigner le Krav Maga de la manière qui lui semble lameilleure, mais ce n’est qu’en enseignant pleinement et complètementtous les secrets et les petits détails de cet art martial que l’on donnera aupratiquant la force réelle et le potentiel que contient la création originale d’Imi.

L’endurcissement de notre corps ne setermine pas avec l’endurcissement agressifde nos os en frappant des pierres et du boisou en réalisant d’autres entraînementsexceptionnels. Nous devons préparerchaque muscle de notre corps. Des osforts doivent pouvoir compter sur desmuscles forts. Par exemple, en faisantdes pompages sur le bout des doigts,

nous renforçons la paume de lamain et nous en faisons unearme mortelle et il ne sera pasexagéré de comparer le coupd’une personne bien entraînéeavec le coup d’une hache.Dans l’un de nos DVDs, onpeut voir comment leSensei Rotem fait des

Page 34: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

Le Hwa Rang Do possède un vaste arsenal de techniques qui traitent le thème desrenversements. Sa stratégie de combat se centre sur la neutralisation de l’adversaire en

un seul mouvement. Le Hwa Rang Do croit cependant qu’il y a plus d’une manière defaire les choses, comme l’indique la théorie du Um/Hang et offre donc despossibilités illimitées pour toutes les situations qui peuvent surgir dans le combat.Bien que la manipulation des articulations ne se rencontre pas souvent parmi lestechniques de renversement, le Hwa Rang Do, du fait de sa connaissanceapprofondie des articulations et de l’anatomie humaine, pour blesser aussi bienque pour soigner, est capable d’appliquer efficacement des clés auxarticulations pour amener l’adversaire au sol. Dans cette vidéo, le maîtreTaejoon Lee, septième grade de Hwa Rang Do, nous montre dans le détailcertaines des stratégies et des tactiques d’exécution pour l’application efficacede ce type de renversements.

En raison du 100e anniversaire de lanaissance d’Imi Lichtenfeld, Yaron

Lichtentein, plus haut grade mondial de KravMaga ayant reçu le 9e Dan d’Imi lui-même,

décida de mettre en route un vaste projet à lamémoire du créateur : décrire, dans une série

de 6 DVDs, le programme officiel de laceinture bleue tel qu’il apparaît dans lemanuel publié par Imi en 1971. Toutel’essence du système, aussi bien

physiquement que mentalement, apparaîtavec la ceinture bleue, le plus haut niveauque peut atteindre l’élève. Dans cette série,avec l’aide de son fils Rottem, le grand

maître Yaron nous explique en détail toutesles défenses face aux attaques frontales àmains nues, face aux coups de pied, des

exercices spéciaux, plusieurs attaquants, desexercices au sol pour des situations

d’étranglement ou de saisie, toutes lesdéfenses face aux attaques de bâton,couteau ou pistolet, de couteau contre

couteau et finalement les exercices les plusavancés du programme, la défense contrerifle avec baïonnette et ses variantes. Uneœuvre qui vous permettra de comprendre lamagnitude de la création d’Imi et la grandeurdu Krav Maga comme art martial de self-

défense.

DVD:

€35

C/U

RE

F.: • H

WA

2

REF.: • YARON2RE

F.: • J

H5

Le Sensei Juan Hombre, sous la protectiondes différents Ryuha traditionnels qui

existent encore au Japon et en tant que seulreprésentant de la tradition de Koga, dirige

ce nouveau travail très attendu sur leShinobiken, l’épée Ninja. Sous sa direction,

des élèves experts nous montrent lesdifférents secteurs d’entraînement avec leShinobiken : la cérémonie du salut, les sept

exercices d’échauffement, le Kihonélémentaire et avancé (les sept blocages, lessept coupes et les sept combinaisons), ainsiqu’un vaste arsenal de techniques et destratégies du Ninja et de l’usage de l’épée,aussi bien directe qu’inversée (mouvementssilencieux, courses rapides, roulades, pièges

et tromperies, techniques d’épéepréliminaires, intermédiaires et avancées,techniques de champ de bataille, actions decombat contre samouraï, actions nocturneset corps à corps et dégainage rapide). Cesont les manœuvres qui différencient leNinja des autres arts martiaux et qui lui

permettent de sortir du point de mire pourn’être jamais une cible fixe sur le champ de

bataille.

NOUVEAUTÉS

DU MOIS!!!

Tous les DVDs produits parBudo International sont scellés au

moyen d’une étiquetteholographique distinctive et sont

réalisés sur support DVD-5,format MPEG-2 (jamais VCD,

DICX ou similaires). De même,l’impression des jaquettes ainsique les sérigraphies suivent les

plus strictes exigences de qualité.Si ce DVD ne remplit pas ces

critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas aveccelle que nous vous montrons ici,

il s’agit d’une copie pirate.

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C.

TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04

Page 35: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 36: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

34

Bienséance et Courtoisie

« Dans les artsmartiaux chinois

et surtout dans notre ShaolinHung Gar Kung-Fu, la bienséance et la

courtoisie sontextrêmementimportantes.

En plus de savoircomment l’élèvedoit s’adresser à

son maître, le pratiquant de

Kung-Fu doit fairepreuve de

courtoisie. »

Page 37: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

35

ans les arts martiauxchinois et surtout dans notreShaolin Hung Gar Kung-Fu,la bienséance et lacourtoisie sont extrêmement

importantes. En plus de savoir commentl’élève doit s’adresser à son maître, lepratiquant de Kung-Fu doit faire preuvede courtoisie.

Si vous êtes tout près ou en face dumaître, vous devez adopter une posturedroite. L’élève ne doit pas prendre laposition du soldat face à un supérieur,mais il ne peut, insouciant, avoir les brascroisés ou les mains dans les poches. Sil’élève est assis, il ne doit pas croiser lesjambes. La région de l’entrejambe ne semontre pas directement, ni même cachéesous le pantalon. Normalement, les élèvesdoivent écouter ce que dit le maître,surtout quand il explique quelque chose.Pourtant, dans certaines écoles, on voitdes élèves (hommes ou femmes) couchéspar terre, parfois avec les mains derrière latête et les yeux fermés. Ce n’est passeulement un manque de respect enversle maître, c’est également un clair exempled’absence de bonnes manières de la partdes élèves. La posture normale d’un élèvequand le maître explique quelque chose,c’est avec les mains derrière le dos. Lamain gauche saisit le poing droit à hauteurdes lombaires. Les jambes se trouventdans la ligne des épaules et le poids estdistribué sur les deux jambes. Les genouxsont un peu tendus.

Arriver en retard au cours est un manquede courtoisie. Anciennement, en Asie, lesélèves qui arrivaient en retard étaientrenvoyés chez eux. Et s’ils arrivaienttoujours en retard, ils devaient quitterl’école pour toujours. C’est logique, lemaître possède quelque chose d’une valeurinestimable. Si l’élève arrive en retard, çaveut dire qu’il n’accorde pas de valeur àses enseignements. S’il existe une bonneraison pour ce retard, l’élève va rapidementse changer. Ensuite, il doit saluer le maîtreen faisant le salut traditionnel depuis la porte. Immédiatement après, l’élève se dirigera vers le maître. Si ce dernier est occupé, il devra attendrerespectueusement à une certaine distance.Il lui demandera brièvement pardon etpassera aux exercices. Par contre, l’élèvedoit attendre patiemment le maître si cedernier a du retard ! Si un pratiquant deKung-Fu considère que c’est injuste, c’estqu’il n’est probablement pas encore prêt

pour le grand art. Il y a des histoires et desrécits sur des grands maîtres qui arrivaienten retard intentionnellement et parfois, il nes’agissait pas seulement d’heures, mais dejours. Quand ils arrivaient, ils transmettaientleurs secrets aux quelques élèves patients et présents, qui étaient les seuls etuniques élèves auxquels ils continuaientd’enseigner. Car ils étaient les seuls àapprécier la valeur de son art martial.

Si le maître entre dans la classe aprèsles élèves, ceux-ci cesseront de faireleurs exercices (peu importe ce qu’ilsfont), ils se tourneront vers la porte etsalueront le maître avec le salut du Kung-Fu. Ensuite, ils continueront leursexercices. Et ils feront la même chose siun autre maître entre dans le Kwoon (la salle d’entraînement).

Les élèves ne quittent pas la classeavant la fin. Si quelqu’un doit sortir pourquelque chose d’important, il l’expliqueau maître avant et demande poliment lapermission. Un moment avant de s’enaller, l’élève demande de nouveau lapermission au Sifu, le salue et le remercie.À la fin du cours, il faut dire au revoir aumaître. Si le maître est occupé à autrechose, un salut de Kung-Fu discret danssa direction suffira. En Asie, le maître,généralement arrive et repart le premier. Ilest intéressant de voir qu’en Occidentc’est souvent le contraire. Le professeuren Occident arrive souvent le premier etprépare tout le nécessaire. À la fin de laclasse, le professeur est à la porte etdonne la main aux élèves et les remerciede leur présence. S’i l a le temps, i lordonne ce que ses élèves ontdésordonné et vérifie que tout le mondeest bien parti avant de fermer la porte.

Je pense que ce n’est pas correcte…Dans la culture orientale, c’est toujoursl’élève qui offre les boissons au maître. Si l’élève offre une tasse de thé au maître,il doit le faire avec les deux mains.

Dans un restaurant ou n’importe oùailleurs, les élèves doivent offrir la placed’honneur au maître. Tant que le maître nes’assied pas, les élèves doivent resterdebout, sauf si le maître leur dit des’asseoir. S’ils mangent à la même table,les élèves attendent que le maîtrecommence à manger. Si le maîtredémontre ou explique quelque chose, les élèves doivent écouter attentivementet respectueusement. Même si l’élèvepense qu’il connaît déjà ce dont il parle.Le maître a plus d’expérience et sait

pourquoi il explique de nouveau cela oupourquoi il ne s’adresse pas à un élève enparticulier mais à d’autres. Il faut éviter lalamentable erreur de vouloir dire au maîtrece qu’il doit enseigner à tel ou tel autreélève et comment. Ce n’est passeulement inconvenant, c’est égalementidiot. Si c’est un vrai maître, il sait trèsbien ce qu’il doit enseigner et commentpour aider ses élèves à atteindre lesmeilleurs résultats.

Un Sifu est capable de voir les besoinset le développement plus loin que laperspective limitée de l’élève. Il aurasûrement enseigné déjà à des centainesd’élèves avant ce cours. Il a sûrementplus d’expérience que les élèves. Il utiliseen outre des méthodes d’instructionstraditionnelles, qui ont été éprouvées et améliorées au cours des siècles. Dans le système Hung Gar, tous lesmaîtres veulent toujours le meilleur pourleurs élèves.

Certains des estimables lecteurspeuvent considérer bizarre la relationentre maître et élève que nous décrivons,mais elle appartient à une véritabletradition et représente un aspect essentielde la culture chinoise. Tous les Chinois laconnaissent. Aux yeux des Orientaux, laconduite de certains élèves occidentauxparaît également très bizarre. Et ceux quipensent qu’ils font une faveur au maîtreen payant une quantité pour apprendre leKung-Fu seront surpris s’ils apprenaientque tous ces rites de respect envers lemaître sont en réalité importants pourl’élève et pas pour le maître.

Celui qui me flatte est pourmoi un voleurCelui qui me critique estpour moi un professeur

Ceux qui enseignent la danse ou lagymnastique seront peut-être plusintéressé par l’argent qu’ils reçoivent quepar le respect qu’on leur présente. Pourun maître dont l’art apporte la santé, lavitalité, l’agilité mentale ou la joie de vivre,peu importe qu’on le paie plus à lui qu’àson chien. L’élève qui a appris lamerveilleuse utilité du véritable Hung GarKung-Fu comprend que le respect enversle maître n’est pas seulement un signesincère de remerciement envers ce maîtrepour partager son art, mais qu’il crée en outre un état psychologique idéal pourle cours.

D

Page 38: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 39: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

DVD:

€€35,00C/U

REF.

: DVD

/LAT

1

REF.

: DVD

/LAT

2

REF.

: DVD

/MAL

TE1

REF.

: DVD

/GUR

O

REF.

: DVD

/OLI

V1

REF.

: DVD

/NOV

A

REF.

: DVD

/NOV

A2

REF.

: DVD

/NOV

A3

REF.

: DVD

/NOV

A4

REF.

: DVD

/NOV

A5

REF.

: DVD

/BOR

AN

´s ARTS MARTIAUX´s ARTS MARTIAUX

DVD:

€€35,00C/U

REF.

: DVD

/CES

AR1

REF.

: DVD

/CES

AR2

REF.

: DVD

/CES

AR3

REF.

: DVD

/CES

AR4

REF.

: DVD

/CES

AR7

REF.

: DVD

/CES

AR8

REF.

: DVD

/CES

AR9

REF.

: DVD

/CES

AR10

REF.

: DVD

/CES

AR5

REF.

: DVD

/CES

AR11

REF.

: DVD

/CES

AR6

REF.

: DVD

/CES

AR12

Page 40: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Chaque Seiteigata correspond à unecaractéristique spéciale. On observedifférentes formes exécutées dans différentsarts martiaux. Mais une telle utilisation metbien en évidence l’aspect simple et efficacede ce type d’armes.Le Tanbojutsu est loin d’être considéré

comme un art noble quand on le compareaux arts martiaux qui finirent par caractériseret influencer la culture de l’ancien Japoncomme le Kenjutsu, l’Iaijutsu et autres. Eneffet, l’arme qui définit cet art n’est riend’autre qu’un petit bâton de près de 50 centimètres de long. Anciennement, leTanbo était fabriqué dans un bois plus lourd,mais au fil du temps, d’autres bois pluslégers ont été utilisés pour sa confection. Enplus de n’avoir pas les attributs de lanoblesse, le fait que l’arme ne soit qu’unbout de bois n’a pas beaucoup favorisé sagrande divulgation, car l’arme n’avait en elle-même aucun élément pouvant contribuer àla considérer comme un objet d’art.

Mais cette arme qui poussa cet art à êtreun art condamné à la condition de simplicitéest également ce qui le rendit efficace. Il n’existe aucune complexité dans sonmaniement. Peut-être le mouvement le plusdiff ici le est-i l l ’ inversion de l’arme enmouvement, de manière à ce qu’au lieu detenir l’une des extrémités (position utiliséepour les impacts), nous passons à uneposition de blocage où la plus grande partiede l’arme reste collée à l’avant-bras. Unepériode d’entraînement et de coordination secentre spécifiquement sur le développementde cette habileté et permet d’acquérirl’agil ité nécessaire pour exécuter cemouvement dans un combat en toutesécurité.Ce qui fait la simplicité du maniement du

Tanbo fait également son danger. C’est unearme extrêmement versatile, qui atteint unegrande vitesse d’impact et pour cela mêmeprovoque de graves dommages pouvantprovoquer la mort, suivant l’endroit où estporté le coup et s’il est accompagné decoups continus. Du fait de sa vitesse, unepersonne habile dans son maniement peutfacilement atteindre des points fragiles ducorps en peu de temps, même s’il lui fautpour cela intercepter les attaques ou lesréactions possibles de l’adversaire. Le Tanbon’est pas une arme perforatrice et coupantecomme celles qui viennent en tête de la listedes armes les plus nobles du Kobujutsu (artsmartiaux utilisant les armes), mais elle a ensa faveur l’aspect d’enfoncement facial et les fractures.L’enfoncement facial ou les fractures du

crâne sont évidemment provoqués par desimpacts puissants sur les zones les plusfragiles comme les tempes, l’un des pointsles plus utilisés dans l’attaque avec Tanbo.Les traumatismes crâniens avec fracture etenfoncement se caractérisent par laprésence du fragment osseux fracturé etenfoncé, comprimant et blessant le tissucérébral adjacent. Des fractures du canalauditif interne, des structures de l’ouiemoyenne et de la capsule optique peuventse produirent lors de traumatismes sanscoupe. La fracture la plus commune de l’ostemporal qui se produit dans un traumatismefermé est la fracture longitudinale de l’ostemporal. On estime que 70 à 90 % desfractures des os temporaux sontlongitudinales (Connon and Johrs-Doerfer1983 ; Holon, 1989 ; Nelson, 1979). Cesfractures sont plus communément le résultatde traumatismes sur le côté du crâne, dansla région pariétale de la tête. Les fracturestransversales de l’os temporal sontbeaucoup moins communes que lesfractures longitudinales et constituentapproximativement 20 à 30 % des fracturesde l’os temporal (Connon and Johrsodoerfer,1983 ; Dolon, 1989 ; Nelson, 1979). Cesfractures ont plus fréquemment lieu à la suited’un traumatisme sévère de la portionoccipitale de la calotte. Mais elles peuventégalement provenir d’un traumatisme frontaldirect. En outre, près de 10 % des fracturessont des pulvérisations ou des fracturesmixtes. L’anatomie de la base du crâne

diminue la probabil ité de fractureslongitudinales ou transversales isolées. Desfractures mixtes avec la ligne de fractures’étendant dans plus d’une direction àtravers la base du crâne sont possibles(Dolon, 1989).Suivant la hauteur atteinte par l’extrémité

du Tanbo, dans une attaque d’une grandepuissance, on peut également provoquer un traumatisme dans l’articulation dela mâchoire.Un autre point souvent utilisé est le visage

et de ce point de vue, comme l’os zygomatique (pommette) fait office depare-choc facial, le plus grand nombre defractures causées par le Tanbo ont lieu danscette zone et sont fréquemment précédéesde fractures nasales.En ce qui concerne les fractures non

faciales, d’innombrables manières del’utiliser peuvent provoquer ce résultat,depuis un puissant impact sur les membressupérieurs jusqu’à l’utilisation de l’armecomme levier pour des clés violentes suivantdes angles courts, de manière à ce quel’adversaire ne soit pas capable de contrer lavitesse de placement de la clé ou de seprotéger avec une projection.L’un des grands ravages provoqués par le

Tanbo provient de la combinaison desdifférentes manières de l’utiliser. Une foisque le mouvement de l’arme commence etque le pratiquant parvient à entrer dans leMa-ai de l’adversaire, il donne généralementun premier coup pour déstructurer l’étatémotionnel et l’équilibre (en compromettantla fonction vestibulaire) en fonction de lacible choisie.Le Tanbo est également uti l isé pour

provoquer des fractures dans les membressupérieurs et blesser les poings, les coudeset l’articulation de l’épaule. En outre, l’armepeut être uti l isée pour étrangler dansdiverses postures et positions. Elle est doncefficace pour le Ki Tomeru (interruption de lacirculation de l’air – respiration) et le ChiTomeru ( interruption du flux sanguin). Les étranglements tout comme les cléssuivies ou pas de projections violentes sontgénéralement utilisés après une techniqued’impact ou de blocage et constituent uneforme d’immobil isation efficace. Pourbeaucoup, c’est à peine un art isolé, maisd’un autre côté, ses formes et leursapplications ont été utilisées de nombreusesautres manières dans les arts de combat.Quand nous les voyons à travers l’histoirequi raconte l’utilisation de petites armesdans les arts de combat tels que leKumiuchi, Jujutsu, Koppo et autres, nouspouvons dire que, bien qu’il existe desvariables entre une forme et une autreappliquées dans le Seiteigata, les techniquesdu Tanbo sont, dans leur essence,identiques à celles du Tessen et des armes apparentées : Naeshi et Jutte. Il yavait également certaines techniquesdéveloppées pour inclure une grande variétéd’autres instruments quotidiens et les utiliserde manière similaire comme le Kiseru (une espèce de narguilé) et le Shakuhachi(flûtes de bambou).

38

i nous nous tournons vers lepassé, surtout du point de vuede l’anthropologie, nousverrons que le besoin deprotection et la tendance auxagressions propres à l’homme

orientèrent ses efforts vers le développementet la fabrication des armes. Il est certain quedes idées comme l’utilisation d’une branche,d’un os, d’épines… en guise de prolongationde leurs mains et de leurs bras pouraméliorer l’efficacité marquèrent le débutd’une série de pensées qui, dans le futur,allèrent définir les outils utilisés dans les artsde l’attaque et de la défense. Personne neniera qu’un bout de bois est l’une des armesde combat les plus anciennes.Depuis l’homme des cavernes jusqu’à nos

jours, nous pouvons voir les mêmes typesd’attaques dans un contexte qui existedepuis des milliers d’années. Car nouspouvons dire et affirmer que ce petit bout debois existe depuis des milliers d’années.Chaque culture, chaque peuple,indépendamment de ses références, a établises types d’attaques et de défenses à partirde ce bout de bois ou d’os. Les origines dece que nous appelons aujourd’hui le « Tanbojutsu » remonte très certainement àcette époque-là.Traduit péniblement par « petit bâton »,

du fait de l’union des deux kanjis « Mijikai »et « Bou », il devint un engin de guerre dansdes mains habiles et fut utilisé pour frapper,immobiliser, fracturer, étrangler…

S

mijikai (petit, court)

bõ ((bâton)

Page 41: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

39

Tradition Martiale

« L’un des grands ravagesprovoqués par le Tanbo provientde la combinaison des différentes

manières de l’utiliser. Une fois que le mouvement del’arme commence et que le

pratiquant parvient à entrerdans le Ma-ai de l’adversaire,il donne généralement un

premier coup pourdéstructurer l’état

émotionnel et l’équilibreen fonction

de la cible choisie. »

Quant aux différencesconsidérables, nous nousréférons aux séquencesclassiques étudiées etappliquées dans chaqueSeiteigata. Superficiellement,nous pouvons faire remarquer leurusage en :

Kumiuchi : En général, les techniques utilisées avec ces armes secaractérisent par des entrées fermes, dans le but d’engendrer d’abordun impact qui cherche à obtenir un avantage sur l’ennemi pendantl’attaque. Dans cet art martial, le Tanbojutsu n’est pas un ustensilede la vie quotidienne. Son utilité est plus orientée vers la guerreet le champ de bataille.

Jujutsu : Se caractérise pour mettre en exemple lesformes util isées dans la self-défense (Goshin) oul’emprisonnement (Torite) appliquées pour la plupartsuivant des fins spécifiques, indépendamment qu’ils’agisse ou pas de situations quotidiennes.

Koppojutsu : Utilisées spécifiquement pour fairemal et provoquer des fractures. On croit que danscet art martial, le Tanbo n’était pas autant utiliséet qu’il cédait sa place au Naeshi et à d’autresarmes en fer lourd. Nous pouvons dire quebeaucoup de ces formes appliquées avec le Tanbo (une réminiscencede ces arts de combat) possèdent des particularités qui se différencient del’utilisation type de l’arme en tant que kata ou ordre qui lui donnait unepersonnalité propre quand on l’analysait comme un art isolé. Mais la manièred’utiliser le Tanbo a beau être simple, il existe une particularité rationnelle dansson exécution. Une arme ne doit pas être utilisée en vain ni dans desmouvements qui facilitent ou favorisent une perte de contrôle ou de maîtrise.

Page 42: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 43: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 44: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

La réanimation cardiaque

Ce fut l’un des thème lesplus controversé du Kyusho.En premier lieu, pour la fausse

impression que le Kyusho étaitune pratique avec laquelle nousn’avions, pendant 20 ans,expérimenté aucun problèmede santé à cause d’elle. Endeuxième lieu, parce que savalidité médicale n’avait été ni

éprouvée, ni réfutée. Nouscontinuons actuellement d’étu-dier et de tester ce procédépour, si nous avons de la chan-ce, découvrir un jour la véritéquant à cette méthode. Nousexpliquons dans cet articlecomment nous l’avonsdécouvert, pourquoi onl’appelle réanimation car-

diaque, nous racontons des histoi-res réelles (en utilisant de faux

noms) et nous exposons les testsque nous avons faits pour que cha-

cun puisse tirerses propres

conclu-sions.

T o u tceci ne fut pas le

fruit du hasard, maisde points concrets

expérimentés et véri-fiés, transmis par un

vieillard aujourd’hui décé-dé, originaire d’Okinawa.

Hohan Soken parla dansses notes secrètes de l’exis-

tence d’un point qui étaitmortel si on le frappait. Logi-

quement, ceci nous a intriguéet nous avons immédiatementcommencé à faire des recher-ches. Il appelait ce point Kassa-tu et le décrivait de la manièresuivante : « Arrêt mortel de larespiration avec perte des orga-nes de la mobilité et des sens, provoqué par un choc sévère sur

l’épine dorsale et les artères inférieures,le cœur et les poumons ».

Quand nous étions en train d’expéri-menter l’angle et la direction des armesblanches dans diverses situations d’at-taque, nous avons remarqué que si onfrappait d’une certaine manière, onenvoyait à travers la poitrine une déchar-ge électrique aiguë. Nous avons égale-ment constaté que si un autre point pro-voquait une constriction de la poitrineet/ou une douleur (suite à un coup ou à unsurcroît d’effort), en frappant ce point, onsoulageait ces symptômes. Après cesexpérimentations et ces premièresdécouvertes, il nous a fallu attendre beau-coup d’années et de nombreux cas de lavie réelle avant de pouvoir parler de « réanimation cardiaque ».

La première histoire réelle que nousdevons raconter est celle du fils adoles-cent d’un bon ami, pratiquant de Kyusho.Quand le jeune homme reçut le coupd’une balle de baseball à la poitrine ettomba évanoui par terre, tous ceux quiétaient présents sur le terrain de jeu semirent à pratiquer la réanimation car-diaque et d’autres méthodes pouressayer de faire revenir à lui le jeunehomme victime d’une crise cardiaque.Quelques minutes plus tard, sa mère, pra-

tiquante de Kyusho, com-mença à

paniquer etcourut vers son fils. Elle réalisa la réanima-tion et le jeune homme reprit conscience.

Depuis cette première fois, on nous araconté d’autres cas, et qui ne sont passeulement le fait de pratiquants de Kyus-ho, mais également de pompiers, du per-sonnel d’urgence et d’agents de police,les premières personnes présentes engénéral sur les lieux, celles qui sont géné-ralement là aux moments de stress quisuivent une chute et qui aident les per-sonnes manifestant les symptômes d’unecrise cardiaque. Un incident documentéprésente le cas d’un pratiquant de Kyus-ho souffrant d’une crise cardiaque et quidécrivit à son épouse tout le processuspendant qu’il en était l’objet. Les premierssecours constatèrent que l’individu auraitpu mourir de l’attaque et s’étonnèrent devoir qu’il avait survécu.

Bien que n’étant pas accepté par la profession médicale, nous pensons que leprocessus de réanimation cardiaque estcrucial pour connaître et comprendre tota-lement le Kyusho, quand on l’apprend, onle pratique et on l’enseigne… Comme jel’ai déjà dit, cela se doit à d’autres problè-mes qui peuvent également se produirequand on pratique le Kyusho (principale-ment les attaques corps à corps).

On considère également comme unepartie critique de l’entraînement, l’ensei-gnement des processus d’évaluation pourassurer ces réanimations. Nous vérifionsles battements du cœur, la respiration etles niveaux de conscience, dans chaqueréanimation pour être sûr de gérer correc-tement la situation. Si nous observons, lorsde notre vérification, que ces systèmesvitaux se sont arrêtés, nous devrons consi-dérer, par ordre d’importance, le cœur enpremier lieu, puis la respiration et finale-ment l’état de conscience, qui selon touteprobabilité sera rectifié au cours des deuxpremières applications plus critiques.

Il y a d’autres symptômes de la crisecardiaque, outre la douleur dans le brasgauche, que les gens devraient connaître.Il faut tenir compte de la douleur au men-ton, ainsi que des nausées et d’une suda-tion intensive. Mais ces symptômes peu-vent être moins fréquents et il peut ne pasy avoir de douleur à la poitrine au coursde la crise cardiaque. Il est cependantimportant que l’individu ne se couchepas… raison pour laquelle nous asseyonsl’individu au cours de la réanimation (et

également pour être capable d’attein-dre le point plus efficacement).

Pour illustrer l’importance decet entraînement dans un inci-dent quotidien, imaginonsqu’un membre de votrefamille ou quelqu’un d’aut-re soit tombé. Appelez,avant toute chose, lesurgences. Ensuite, uneévaluation correcte estcruciale car elle peut

faire la différence entre lavie et la mort ou le dommage

permanent. Pour mieux comprendrel’évolution, suivons tout le processus

pour pouvoir apprécier les détails subtilesabsolument nécessaires. Quand vousvous approchez de la personne pour lapremière fois, observez la couleur de sapeau et les signes physiques qui sont pré-sents et facilement reconnaissables. Parexemple, un individu est tombé, regardezla couleur de sa peau. Est-elle pâle du faitdu manque de sang ou plus colorée dufait de l’augmentation de l’irrigation san-guine. S’il est conscient, respire-t-il avecdifficulté ou avec des convulsions commes’il luttait pour prendre l’air, contractant lapoitrine, le bras ou le menton ? Cessignes physiques peuvent nous aiderdans notre évaluation pour réanimer celuiqui en est affecté.

En vous approchant du corps couché,en premier lieu, pliez doucement les jam-bes dans la position du loto du yoga. Sises jambes sont immobilisées ou rigides,cela indique un phénomène de typeneurologique plutôt qu’impliquant lesfonctions circulatoires ou respiratoires.Ensuite, nous croisons les bras. On peut

42

Points Vitaux : Premiers Secours

Page 45: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

43

le faire en saisissant doucement le poignet pourchercher le pouls tout en tendant l’autre mainpour plier les bras sur la poitrine. Il est difficileparfois de trouver le pouls dans cette position,mais il existe une autre manière de prendre lepouls que nous verrons plus loin.Au cours de l’étape suivante, en appuyant la

main sur la partie postérieure de la tête de l’indi-vidu, on glisse l’autre main vers le sinus caroti-dien pour trouver le pouls. On le fait en baissantnotre tête vers l’individu, pour écouter le rythmede sa respiration en mettant l’oreille près de sonnez et de sa bouche. Nous l’asseyons alors avecle dos droit… tout en écoutant sa respiration.Une fois que nous avons évalué la condition

de la personne en difficulté, il faut rapidementpasser à la réanimation réelle dont elle peutavoir besoin. Alors que certaines réanimationsdoivent se faire à un moment déterminé (le temps pendant lequel le corps peut se trou-ver sans circulation sanguine et sans oxygène),la perte de conscience due à une surchargeélectrique n’implique pas une durée de réanima-tion à un moment bien précis.Si le cœur s’arrête au cours d’une technique

de Kyusho, il faut rapidement donner unedécharge à l’individu pour qu’il récupère sonfonctionnement normale et sauve sa vie. Il estimpératif de l’asseoir tel que nous l’avons décritprécédemment. Il y a un point qui, quand onpousse dessus, envoie une décharge électriqueau cœur, ce qui relance les battements. Ce pointse trouve dans le dos, à mi-chemin entre l’omo-plate et la colonne vertébrale et les deux côtesqui se trouvent au-dessus de la base de l’omo-plate. Ce point s’appelle, en acupuncture, Ves-sies 15. Il est important de savoir qu’il faut mani-puler la main droite sur la partie droite du corps.Pour mieux faire la réanimation, il faut utiliser

de préférence une surface osseuse pour pénét-rer entre les côtes et pincer le nerf contre la côteet au-dessus. Nous avons découvert que labase, l’os du poignet, de la main droite ou la join-ture du majeur ou encore le poing droit étaientles meilleurs outils pour frapper vers le haut lecœur lui-même. Ce coup provoquera unecontraction du cœur et peut rétablir un poulsnormal. C’est un processus similaireà celui que réalisent les défibrilla-teurs médicaux. Alors que ladécharge électrique du défibrillateurprovoque une secousse qui engen-dre la contraction du muscle, laréanimation de Kyusho stimule unnerf qui affecte directement le cœurde manière opposée, envoyant ducourant à travers les muscles et aut-res structures corporelles.L’angle et une petite rotation au

moment de la frappe sont nécessai-res quand on appuye sur le nerfpour assurer un meilleur envoi del’impulsion nerveuse. Il faut beau-coup pratiquer pour bien le faire.Une technique de double impact,même si les effets sont très naturels(stimulation nerveuse du cœur), doitcependant être pratiquée avec pru-dence. Si on obtient une réponde du camaradede pratique, il faut éviter de continuer de prati-quer ce jour-là. Il faut en outre commencer enutilisant une force légère ou modérée et l’augmenter avec le temps.Dans une situation réelle, si la personne

répond immédiatement, il n’est pas nécessairede faire quelque chose de plus. Mais s’il n’y apas de réponse apparente, il faut refaire la mêmechose, mais avec une plus grande stimulation

(force). Par précaution, cependant, il vaudramieux atteindre quelques secondes avant dedonner d’autres coups afin de ne pas stimulerexcessivement le cœur ou le système nerveux.

Remarque : Ce procédé n’est pas reconnu niaccepté légalement comme méthode pour aiderquelqu’un qui a reçu un coup et cet article n’a paspour objet d’en assurer l’efficacité, de conclure oude former quelqu’un pour remplacer par cettetechnique les méthodes réglementaires de réani-mation cardio-pulmonaire. C’est une informationpour le pratiquant de Kyusho, pour qu’elle soitcomprise comme une partie de l’entraînement duKuysho. Cependant, avec l’aide de la communau-té médicale, nous sommes en train d’étudier lespossibilités et les probabilités d’obtenir la recon-naissance appropriée. Nous savons qu’elle fonctionne et qu’elle a sauvé de nombreuses vies.Nous ne nous endormirons donc pas sur nos lauriers ! Il nous faut continuer de lutter pour obte-nir plus de preuves scientifiques, ainsi qu’unemeilleure compréhension de nos activités.

Évalutation additionnelleIdentification d’une hémorragie cérébraleL’histoire suivante pourrait arriver à n’importe

qui, n’importe où et en n’importe quel endroit…Au cours d’un barbecue, une femme trébucha

et fit une petite chute. Elle assura à tout lemonde qu’elle allait bien. On lui demanda s’il fal-lait appeler un médecin et elle dit qu’elle avaittrébuché parce qu’elle avait de nouvelles chaus-sures. Jane, c’était son nom, secoua la terre deses vêtements et se servit un plat de nourriture…Bien que paraissant un peu étourdie, elle profitadu reste du repas. Plus tard, son mari nousappela pour nous dire qu’on l’avait amenée àl’hôpital et qu’elle était décédée 18 heures plustard. Elle avait souffert d’une hémorragie céré-brale au cours du barbecue. Si les personnesprésentes avaient su reconnaître les symptômesd’une hémorragie cérébrale, peut-être Janeserait-elle encore parmi nous. Certains de ceuxqui en souffrent n’en meurent pas, mais ils seretrouvent souvent en mauvais état.

Nous avons demandé à un neurologue desinformations sur le sujet et sur les choses quenous faisons au cours de nos pratiques et il nousa dit qu’on pouvait traiter une victime d’unehémorragie cérébrale et renverser ses effets jus-qu’à trois heures après cet infarctus. Le plusimportant, quand quelqu’un souffre un infarctuscérébral, c’est que des médecins puissentreconnaître, diagnostiquer et traiter le patientavant que ne passent ces trois heures ! Parfois les symptômes d’une hémorragie

cérébrale sont difficiles à identifier… La perte deconscience cependant annonce l’accident. La victime d’une hémorragie cérébrale peutsouffrir de sévères dommages cérébraux si ceuxqui sont tout près se trompent dans la reconnais-sance des symptômes. Les médecins nousexpliquèrent que l’on pouvait reconnaître lessymptômes d’une hémorragie cérébrale en faisant quatre tests.

• On demande à la personne de sourire.Si son sourire est tordu ou si elle ne peut pasbouger l’un des deux coins de la bouche, c’est un symptôme.

• La faire parler en lui posant une simplequestion : Comment vous sentez-vous ? Si ellene peut parler correctement, c’est un symptôme.

• Lui demander de lever les deux bras.Si elle ne peut pas ou si elle a du mal à lever l’unou l’autre bras, c’est un symptôme.

• Lui demander de tirer la langue. Si la lan-gue est tordue ou si elle pend d’un côté ou del’autre, c’est un symptôme d’hémorragie cérébrale.Si l’individu a des problèmes avec l’un ou

l’autre de ces points, il faut appeler les urgencesimmédiatement et leur communiquer les symptômes.Maintenant que nous connaissons l’impor-

tante information de cet article, faisons passercette information à dix personnes qui la ferontelles-mêmes passer à dix autres personnes.Une vie au moins pourra être sauvée. La crisecardiaque est la principale cause de mort, l’hémorragie cérébrale est la troisième… C’est important ! Le Kyusho est un point vital !

Page 46: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 47: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 48: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale« Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn »Histoire et scénario de Matt StevensIllustré par Chase ConleyDialogue de Jaymes Reed

Il y a cinq mois, tout é tait diffé rent.

Il y a cinq mois, je ne connaissais pas son toucher.

Il y a cinq mois, je ne croyais qu’ au combat.

- Il y a cinq mois, je n’ aurais pascru que je pouvais

ê tre capable de tant de violence.

Il y a cinq mois, ma vie n’ é tait riend’ autre que de longues vacances.

Page 49: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

(Suite)

On m’ appelle Lyn « le pé ché » . Pourquoi? Parce que mes priorité s sont : gagner del’ argent, avoir des relations sexuelles etavoir bon aspect en les pratiquant.

Vous pouviez me voir sur les affiches annonç ant desjeans de marque ou à la té lé vision, ré pondant àdes questions sur moi, le mé chant des films d’ artmartiaux et le cé libataire.

Ma vie é tait une fê te permanenteet tous ceux qui me connaissaientvoulaient ê tre comme moi.

RESTER EN FORME

Pour l’ amour de Dieu… il y a cinq mois, j’ é tais l’ invité duTalk Show le plus brû lant d’ Hong Kong, j’ essayais d’ avoirl’ air dé tendu et je buvais du Red Bull, je sniffais de la colleet de la cocaï ne et le pré sentateur me posait les questionsles plus stupides imaginables.

OK, mesdames et messieurs,bienvenue à LA ZONE CHAUDE où

nous parlons en ce moment avec levilain du Kung-Fu, l’ infâ mesé ducteur VINCENT LYN !

Vincent a interpré té des rô les devilain dans vingt-sept films d’ arts

martiaux d’ Hong Kong, il estl’ Occidental le plus connu depuis

Cynthia Rothrock.

Certains estiment qu’ ila conquis plus de cinq

cents femmes !

D’ aprè s les journaux, FAIRE LAFÊTE est ce que vous faites lemieux, VINCENT, et aussi fairel’ amour avec de belles femmes

partout dans le monde.

Il y a cinq mois, si vous vouliezrencontrer Vincent Lyn, vousn’ aviez qu’ à aller voir ledernier film de Kung-Fu oujeter un œil sur les pagesroses des journaux. J’ é taispartout.

Page 50: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

DVD:

€€35,00C/U

REF.

: DVD

/LEK

REF.

: DVD

/LEK

2

REF.

: DVD

/LEW

S

REF.

: DVD

/MIK

E1

REF.

: DVD

/SHO

OT

REF.

: DVD

/NIC

O

REF.

: DVD

/WKA

1

REF.

: DVD

/EGU

Z

REF.

: DVD

/FUL

L3

REF.

: DVD

/FEI

TO1

REF.

: DVD

/SHO

OT1

´s ARTS MARTIAUX´s ARTS MARTIAUX

DVD:

€€35,00C/U

REF.

: DVD

/KAR

IM1

REF.

: DVD

/KAR

IM2

REF.

: DVD

/EC1

REF.

: DVD

/EC2

REF.

: DVD

/ERI

K1

REF.

: DVD

/ERI

K2

REF.

: DVD

/CAP

1

REF.

: DVD

/CAP

2

REF.

: DVD

/EC3

REF.

: DVD

/CAP

3

REF.

: DVD

/WOO

DYRE

F.: D

VD/C

AP4

Page 51: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

49

Zen en Mouvement

Agena et le tonnelierSi Agena était un grand expert martial, et je

crois qu’il l’était, c’est à travers les histoiresqu’on raconte de lui. C’est comma ça qu’on leconnaît en réalité. Agena était affectueusementappelé le très noble. Bien que plébéien, ce unpetit homme attendrissant d’Okinawa toucha lecœur des gens comme si on lui avait octroyé leshonneurs d’un chevalier errant. En réalité, lesgens le considérèrent comme un gentleman.Agena se rendait souvent de Gushikawa à

Shuri pour y suivre des cours. Un jour, après l’en-traînement avec son maître, Agena et son amiTengan Matsu décidèrent de prendre un autrechemin pour rentrer dans leur village.Alors qu’ils passaient par le village de Kataba-

ru, ils entendirent un son étrange et se dirigèrentvers la source de ce son. Ils rencontrèrent unatelier où on fabriquait des tonneaux. Tengan,dans un de ses accès d’arrogance, fit savoir, àtous ceux qui étaient proches et en des termespeu agréables, que dans le visage de Gushika-wa, on faisait les meilleures choses.Tengan éleva la voix : « Par ici, les gens utilisent

le kama pour couper le bambou. Nous, à Gushi-kawa, nous n’utilisons jamais le Kama. »

Le tonnelier, qui était en train de couper dubambou avec son kama pour faire un tonneau,interrompit son travail et leva le regard. Tenganpoursuivit « À Gushikawa, nous utilisons lesmains. Le kama n’est utilisé que pour les travauxde précision, pour raboter les bords durs, c’est tout. »Le tonnelier s’emporta. Voyant comment

Tengan fanfaronnait et ne pouvait se taire pluslongtemps, le tonnelier lui cria « Eh, toi ! Si tupeux faire ce que tu affirmes, je te donnerai cin-quante yens. Mais si tu ne parviens pas à le faire,que me donneras-tu ? »Tengan répliqua : « Nous n’avons pas

d’argent, mais je te dirai ce que nous ferons. Sinous ne sommes pas capables de le faire, je tedonnerai mes vêtements. »« Bien. Vos vêtements ne valent pas cinquan-

te Yens, mais c’est ce que nous allons faire. »Tengan signala Agena : « Tu vois mon camara-

de ? C’est l’homme le plus faible et le moinshabile du village de Gushikawa. Je le laisseraifaire, si ça ne te dérange pas. »Le tonnelier haussa les épaules : « Tu veux que

le jeune homme le fasse ? Ce n’est qu’un gamin. »Mais il accepta et ils entrèrent dans l’atelier.Tengan susurra à Agena : « Le tonnelier penseque gagner le pari est chose faite. Fais sim-

plement ce que tu sais faire et jete promets que je ne t’implique-rai plus jamais dans une his-toire comme celle-ci. »

Le tonnelier sortit de sonatelier avec une grandetige de bambou de huitcentimètres de diamètreet lui dit : « Maintenant,mets en pratique ce quetu dis. »Voyant un déploiement

de force aussi fantas-tique, le tonnelier sedemanda : « Je medemande ce que peu-vent faire les hommesadultes de Gushikawa »et il remit les cinquanteyens à Tengan.

L’importance du kata du passé jusqu’au présent

De nos jours, les prati-quants d’arts martiaux ont

la désagréable ten-dance à colorier le

présent d’unefausse

couleur tout en effaçant les traditions et les cou-tumes de leur esprit. Ne retenant que ce dont ilveulent se souvenir, ces gens méprisent la valeurde la tradition et répudient les coutumes. Pour-quoi ? Pour changer sans racines. Ceux qu’onappelle également les innovateurs des katas oules réviseurs de katas ignorent ce que s’estpassé avant et préfèrent un nouveau kata, unecréation bâtarde et sans racine. Dans leurenthousiasme pour gagner les championnats dumonde, ils se proclament innovateurs et confon-dent le climat émotionnel de la compétition avecles mots à propos de leur création. Ils ont ten-dant à oublier d’où vient le Karaté et le but dekatas tels qu’ils furent conçus par les maîtres. Le kata implique une grande foi, une grande

ténacité et un grand travail du maître. De ce pointde vue, il doit être étudié avec sérieux, sinon ilfinira par disparaître. Il ne faut pas le pratiquer demanière informelle, improvisée et strictementpour le propre bien. Ça me rend malade les gensqui disent que Jiyu-kumite est le nom de cettepratique et que le kata n’a pas de sens. Ce n’estqu’un pas de plus vers l’égoïsme et cette attitude me rappelle celle d’un homme de Shuriappelé Kuwada.Kuwada avait commencé son entraînement

dans les arts martiaux fin d’être un homme craintpar tout le monde. Mais il découvrit rapidementqu’il n’y avait aucune potion magique pour arri-ver à être un Meijin (maître).Découragé par l’entraînement continue des

katas, Kuwada demanda à son sensei : « Quandallons-nous apprendre quelque chose de plus ?Car cela fait déjà un bon bout de temps que jeviens ici et on n’a fait que du kata, du kata, dukata toute la journée. » Son sensei ne lui répon-dit pas et Kuwada alla voir le Shi-Han-Dai (l’as-sistant du maître) et lui posa la même question.Celui-ci lui répondit : « Le kata est un entraîne-

ment pour purifier ton esprit. Il vaut mieux assai-nir ton esprit que ta tête, tu comprends ? »Kuwada ne comprit pas et pour protester, aban-

donna le dojo et commença sa carrière de meilleurcombattant de rue de cette région de Shuri. Il étaitfort, ça ne faisait pas de doute. Un combat tous lessoirs était la devise de Kuwada et il fanfaronnaitsouvent : « Je n’ai peur de personne. »Un soir, Kuwada croisa un étranger qui mar-

chait tranquillement sur le trottoir. Voir ce main-tien chez quelqu’un le dérangea. Il croisa alors larue et attendit qu’il passât à côté de lui. Quand ille fait, Kuwasa sauta sur lui et lui envoya un coupde poing. Mais l’homme esquiva le coup et saisitle bras de Kuwada. Tout en tirant Kuwada verslui, l’homme le regardait tranquillement dans lesyeux. Kuwada essaya de se libérer, mais il n’yparvint pas. Pour la première fois de sa vie,Kuwada sentit une émotion qu’il ne connaissaitpas : la peur de la défaite.Quand l’homme le relâcha, Kuwada s’enfuit,

mais il revint et vit que l’homme poursuivait sonchemin comme si rien de s’était passé.Kuwasa découvrit plus tard que cethomme était un maître des katas, unpratiquant d’art martial qui jamaisde sa vie n’avait été impliquédans un combat. Kuwadaconclut alors sa vie de combattant de rue et retournaau dojo.

Page 52: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

La femme d’aujourd’hui

Le sexe faible, toujours la mêmeritournelle… En tout et partout il y a desforces et des faiblesses, cela dépend ducaractère, de l’éducation, de la structurephysique, des gènes, de l’alimentation, de lazone géographique, de la psyché, de lachimie et d’autres facteurs qui déterminentcette force ou cette faiblesse.On croit quelque chose, on devient cequelque chose, bon an mal an (avec leslimitations physiques et psychiquespertinentes). Le doute, la peur, la crainte del’échec conduisent précisément à cela, àl’échec. Alors que la certitude, l’assurancedu triomphe et de la victoire nous conduisentà une fin heureuse.Chaque individu a des possibilités innéeset d’autres acquises, nous devons tousapprendre et certains viennent mieuxpréparés que d’autres. I l faut donccompenser cela par un travail quotidien, carfinalement, on peut presque tout apprendre.La femme a les mêmes facultés, droits etobligations que l’homme. Nous seronssemblables, mais jamais identiques(heureusement). Chacun a son calvaire,chacun a la nature qui lui revient, c’est dansla diversité que nous sommes égaux, mais sidifférents qu’il nous faut toujours en êtrereconnaissant. Pour cela même, pour cesdifférences de poids, de muscles et demanières de penser et d’agir, la femme doitapprendre à se défendre de ceux qui,utilisant la force brute ou les armes, veulents’imposer à sa liberté. Dans le fond, elle est exposée aux mêmes périls que l’homme,en plus de ceux de sa condition de femme et de proie des prédateurs sexuels, auharcèlement bien sûr et aux mille dangersqui guettent à chaque coin de rue, derrièrechaque sourire ou regard agressifs.J’ai connu des femmes, jeunes et adultes,de presque tous les pays du monde, races,croyances, couleurs et manières de vivre etde s’exprimer, et elles ont toutes appris avecplus ou moins de difficultés en fonction de

leurs aptitudes, entraînement, formephysique ou des problèmes qu’elles avaient.Plus ou moins fortes, plus ou moinséveillées, minces ou rondes, elles sonttoutes, oui toutes, arrivées à savoir se défendre et certaines ont obtenu des résultats spectaculaires qui m’ont remplide joie.La société a toujours été cruelle envers lesfemmes et elles-mêmes l’ont été enversleurs congénères, sans parler des cas deviol, où certains juges sans pitié leurdemandent toujours comment elles étaienthabillées ou d’autres choses du genre, quine devraient pas influencer, dans une sociétécivilisée où l’homme devrait savoir contenirses plus basses passions. Pour ces femmesagressées sans pitié par la bête humaine, lacritique des autres femmes est égalementtrès dure, finalement elles sont égalementmal traitées par elles alors qu’elles auraientbesoin de toute l’affection et compréhensionpossible. Mesdames, soyez solidaires etcharitables entre vous, souvenez-vous enavant de critiquer une compagne.La volonté d’apprendre, la curiosité vousconduiront à fréquenter ces ruelles, routeset chemins périlleux que nous présente unesociété de plus en plus dure et difficile.Souvenez-vous qu’une attitude positive vousconduira toujours à des résultats positifs. Le pouvoir de la pensée est une forceincroyable et, bien utilisée dans toutes lesfacettes de la vie, c’est le meilleur outil pourla guérison et l’obtention du bonheur.

Mes enseignementsQuant à la carrière ou à la vie suivie, j’ai eudes élèves (femmes) de toutes sortes :militaires, policiers, médecins, ingénieurs,infirmières, femmes de ménage, plombiers,peintres, étudiantes, intellectuelles,maîtresses de maison, prostituées,chanteuses, danseuses et bien d’autres,ayant des professions et poursuivant lesobjectifs les plus divers, amusants oufarfelus. Je les ai aidées dans leur

entraînement physique et psychique àatteindre les objectifs qu’elles voulaient et cefut pour moi une grande satisfaction et unegrande fierté.J’ai parfois vu avec déplaisir commentleurs compagnons et compagnes de travailet de carrière les traitaient, surtout dans lecontexte militaire et policier, où elles étaientconsidérées comme des êtres inférieurs,incapables de faire les tâches que font lesautres. Et je dois dire que certaines de mesélèves ont atteint n’importe quel objectifqu’elles se proposaient et qu’elles ont battubeaucoup de ceux qui se croyaient plushommes parce qu’ils avaient des muscles.Bien fait pour ceux d’entre eux qui ont dû rencontrer et affronter mes élèves. Vivent ces femmes !Et des années plus tard, el les meremercient toujours pour tel avertissement,tel conseil ou telle technique qui ne rate paset qui les sauva, qu’elles utilisèrent à unmoment donné et qui les tira de cettemauvaise passe.Je me souviens avec bonheur de cestriomphes et je leur dédie ce livre ainsiqu’aux futures courageuses, afin qu’il leurserve de guide ou d’incitant pour continuerou entreprendre la voie du guerrier.Je me souviendrai toujours, avecbeaucoup de plaisir et de reconnaissance,pour la confiance que me placèrent en moicertaines de mes meil leures élèves aucours de ces années, de ces femmes queje n’oublierai jamais : Maridela, MariaPilar,Marilo, Susi, Eva, Elizabeth, Inma, Pepa,Adelina, Amparo, Isabel, Ana, Joanna,Maria, Karen, Marcia, Barbara, Hayen,Mery, Kaori, Mira, Pilar, Mia, Bea, Pilar,Herminia, Elv i ra, Monica, Carmen,Cheyenne, Eva, Laura, Monica, Mariola,Ana, Cristina, Betty, Genevieve, Monique,Vivien, Josefina, Andrea, Esperanza, Sofia,Sybila, Barbara, Paula, Fen, Eva, MariaJosé, Maria Angeles, Thais, Maria Cruz etbeaucoup d’autres qui transformèrent leurvie et la mienne.Merci.

50

Self-défense pour les femmes - Les 50 meilleurs techniques

Page 53: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

51

Page 54: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

52

C’est l’un des principaux maîtres dixième Dan du Kobudo d’Okinawa actuel. Il régente le Bunbukan,un chalet pittoresque au cœur de Shuri, consacré aux arts martiaux, avec dojo, cour, terrasse… et même un musée d’armes privé que Nakamoto s’efforce de maintenir presque en secret. Notre collaborateur Salvador Herraiz se rendit danss les collines de Torihori pour rencontrer lemaître Masahiro Nakamoto dans son Bunbukan dojo, où le Hanshi lui montra même… son muséeparticulier, révélant en primeur certains de ses joyaux martiaux les plus intimes. Un nouveau voyageau cœur profond du Budo au Japon, en exclusivité pour nos lecteurs.

LE PREMIER 10E DAN DE KOBUDO D’OKINAWA

(Shuri, Okinawa)7e Dan de Karaté Salvador Herráiz. Texte et photos :

Page 55: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

53

Grands Maîtres

Le sang de Sakugawa dans le BunbukanMasahiro Nakamoto est né le 15 janvier 1938 dans le

quartier de Torihori, au cœur de Shuri, à l’endroit mêmeoù se trouve aujourd’hui son Bunbukan dojo et où nousnous réunissons en ce jour avec lui.

Nakamoto est un passionné des arts martiaux etc’est un plaisir de recevoir son savoir. « Je me suisintéressé aux histoires des Bushi dès mon enfance.J’ai vécu et grandi dans l’ancienne capitale de RyuKyu. J’ai consacré plus d’un demi-siècle à étudier età interviewer des gens en relation avec les maîtresdu Karaté de Shuri et du Kobudo. Les Bushi de Shuriétudièrent le Karaté et le Kobujutsu entre les murs duchâteau de Shuri dans ce qu’on appela la Bugeiza. »Masahiro Nakamoto est un descendant de la

première figure d’importance vitale pour le Karaté et leKobudo d’Okinawa, rien moins que SatunukeSakugawa. Au cours de notre conversation,Nakamoto sensei nous montra même son arbregénéalogique officiel. Tout le monde n’a pas un arbregénéalogique aussi détaillé que le sien, mais dans soncas, du fait de l’importance de ses prédécesseurs, legouvernement d’Okinawa lui-même en possédait un.L’un des grands-pères de Masahiro était Seijun, de lafamille Nakamoto, du clan Azuma. Il se maria avecNahe (qu’on appelait également Makamadu), de lafamille Sakugawa, du clan Ii. Ils se connaissaient carleurs pères respectifs, Seicho Nakamoto et KanhonSakugawa, étaient voisins à Shuri. Le premier, Seicho,reçut même les enseignements martiaux du second,Kanhon. Cette proximité cependant remontait à plusloin encore. En effet, le grand-père de Masahiro,Seicho (qu’on appela également Umuikame et quivécut entre 1860 et 1894) connut tout jeune et futformé par Kanga Sakugawa, alors un vieil homme.Satunuke Kanga Sakugawa, dont le nom original

était Kanga Teruya, est né en 1786. Le père deKanga mourut des suites d’une rossée et dans sonagonie, il fit promettre à son fils de ne jamais devenirune victime et de se mettre pour cela à étudier lesarts martiaux avec des instructeurs comme ChatanYara et le fameux Saposhi chinois Kushanku. Onraconte que Sakugawa poussa Kushanku, avec ousans intention de le faire, et que ce dernier l’humiliaalors publiquement, même si ensuite, il décida de luienseigner à se battre. Sakugawa étudia avecKushanku, parmi beaucoup d’autres choses, lapratique du Hikite (recul énergétique de la main) qu’ilne connaissait pas. Peichin Takahara, qui travaillaitcomme cartographe au château Shuri, convainquitSakugawa d’étudier avec Kushanku. Il voulait queSakugawa acquière le savoir de Kushanku. C’estTakahara qui, en mourrant, demanda à Sakugawa deprendre le nom de son art martial. Et à partir de cemoment-là, Satunuke se fit appeler To DeSakugawa. Il travailla comme garde du corps au

Page 56: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

54

Reportage

château de Shuri et se rendit souvent enChine avec l’argent des impôts. Il étaitfréquemment attaqué par des pirates et desbandits et devait appliquer le « combatnocturne » que Kushanku lui avait enseigné,un combat basé sur des perceptions, destromperies et des provocations acoustiques.« Le commerce avec la chine dura plus de600 ans et il fallut apprendre non seulementle Karaté (défense à mains nues), maiségalement des techniques avec armes pourcroiser les océans et pouvoir protégercorrectement les bateaux chargés de trésorsdes pirates avides. Le grand mérite dusystème de Shuri, c’est que le Karaté et leKobujutsu se sont développés conjointementà travers les expériences martiales de nosancêtres et transmis aujourd’hui comme unetradition. » À l’âge avancé de 78 ans,Sakugawa fut le maître de celui qui allaitdevenir la pièce essentiel le dudéveloppement de l’art martial à Okinawa,Sokon Matsumura, qui avait alors 14 ans.Kanga Sakugawa est mort en 1867. Sa

tombe fut un cadeau de son Seigneur. Elle setrouvait dans le bois de Kochi. Suivant latradition, les os des décédés à Okinawaétaient lavés une fois par an pendant les troispremières années suivant immédiatement ledécès, pendant ce qu’on appelait le jour deTanabata. En juillet 1976, la tombe dut êtredéplacée près de Shikina Enn. Plus tard, le 3 juillet 1994, la tombe fut ouverte enprésence de plusieurs membres de la familleet descendants pour être inspectée etnettoyée. Parmi eux se trouvait MasahiroNakamoto. Des voleurs de tombe avaient pilléla tombe à la recherche de bijoux qui parfoisaccompagnaient les restes du défunt.Heureusement les restes de Sakugawan’avaient pas disparus, mais ses os avaientété dispersés autour du couvercle de l’urnedu troisième fils de Kanga, Kansho, décédé le7 octobre 1899. Quant à Masahiro Nakamoto,il faut dire que, dès 1958, il devient un disciplede Karaté du principal maître de Shorin Ryu,Choshin Chibana, qui vivait et enseignait àquelques minutes à pied de l’endroit.Choshin Chibana fut l’un des grands et,

comme tel, Nakamoto le respecteénormément. « À l’âge de 15 ans, Chibanaalla voir Itosu dans sa maison de Yamakawa,à Shuri. Ce dernier ne l’accepta qu’à latroisième visite. Il resta avec Itosu et apprit leTe pendant 13 ans, jusqu’à la mort de celui-ci, à 85 ans, en 1916. En 1933, Chibanaappela son art Shorin Ryu pour le préserverde l’influence d’autres écoles. »Chibana maintint une relation suivie et

même familière avec un autre expert del’époque, Tawata Meigantu, à tel point queleurs tombes que, cela dit en passant, nousvenons d’aller voir, il y a peu, se trouventl’une à côté de l’autre. Ce genre de chosesétait assez habituel dans une petite ville et àune époque où on voyageait peu et pas trèsloin. De fait, et pour donner un autreexemple, Hiroko, la grande sœur de MasahiroNakamoto, fut l’épouse de Chosei Makabe,descendant du fameux maître ChokenMakabe. Ainsi, quand la tombe de ce maîtred’art martial s’ouvrit le 31 octobre 1975 pourles funérail les de Chotatsu, un autredescendant du maître, Nakamoto était

présent. Mais continuons avec Chibana et sarelation avec Tawana, que Nakamoto senseiconnaît bien évidemment très bien.« Sous l’influence de Tawata, Chibana

exerçait tout spécialement le gros orteil deson pied droit à une manière de frapperparticulière. La belle-fille de Tawata Meigantu(l’épouse de son fils Shinjo) était la sœur del’épouse d’Anko Itosu. Une autre belle-fille deTawata, cette fois l’épouse de son fi lsShinsuke, était la grande sœur de ChoshinChibana. Chibana fut certainement l’une desfigures les plus importantes du karatéd’Okinawa et il existe actuellement plusieurslégendes vivantes le concernant, tout commeShuguro Nakazato, Katsuya Miyahira ouencore Yuchoku Higa. Chibana utilisait un tonde voix très très bas, il fallait donc se mettretout près de lui pour pouvoir l’entendre. Leshistoires qui parlent de lui ont été exagéréesavec le temps. Il est mort à Naha en 1969. »Le 11 novembre 1962, Nakamoto a

commencé son parcours sous la direction dufameux maître de Kobudo, Shinken Taira,étudiant ainsi avec l’un des principaux maîtresque l’île ait donnés au cours de son histoire(d’une lignée qui provient également,techniquement, de Kanga Sakugawa). Huit ansplus tard, le 1 juillet 1970, Shinken Tairaconcéda à Nakamoto la licence d’instructeurde Kobudo. « Shinken Taira était de la familleMaezato et son nom d’enfant était Mosa. Iln’était pas né à Shuri, mais comme la famille desa mère était de Gibo (un quartier de Shuri) etqu’on l’y adopta, il finit par être résidant del’endroit. Il était connu comme un enfant trèsespiègle et quand il termina l’école, il travailladans les mines de phosphore de l’île de MinamiDaito. Il y eut un jour un écroulement dans lesmines et certains travailleurs furent ensevelissous les décombres. Il les sauva et se cassa lajambe droite dans l’action. Cette jambe ne serécupéra jamais complètement de cetaccident. Il souffrit donc, en plus desmoqueries de ses camarades, d’être traitécomme un invalide. Pour sa réhabilitation aprèsl’accident, il commença à pratiquer les artsmartiaux. Il partit d’Okinawa et s’installe dansl’île principale du Japon. Taira avait 25 ans déjàet souhaitait pratiquer le Judo, mais il rencontraGichin Funakoshi et s’entraîna avec lui pendant18 ans. En mai 1929, il commença à pratiquerle Kobudo avec Modem Yabiku, avec qui ilrestera jusqu’en 1940, quand il retourna àOkinawa. En 1934, Taira s’entraîna quelquesmois également avec Kenwa Mabuni. En 1964,il reçoit son Hanshi de Kobudo des mains duprince Kayo Koken, président de la Fédération

de Kobudo au Japon. Il mourut en 1970, danssa maison de Naha, laissant ses 40 katas à tousceux qui le suivirent. »Au cours de notre conversation avec

Nakamoto sensei, le maître nous donna deprécieuses informations sur l’histoire duKobudo et nous montra de nombreusesarmes. L’une d’elles est un Nunchaku ayantappartenu à Shinken Taira et qu’il mit entre mes mains, provoquant mon émotion. « Le Nunchaku chinois portait habituellementdes anneaux de fer en plusieurs points desbâtons. Ce que nous appelons aujourd’huiNunchaku s’appelait avant Nuuichiku, chaquebâton avait 33 centimètres de long et 3 centimètres de large. Les bâtons étaienthexagonaux et unis par une corde en chanvrede palmier ou de coton de 10 centimètres. ÀOkinawa, cette corde était habituellementfabriquée avec des crins de chevaux provenantde la queue, plus longs, plus rugueux et plussouples, mais forts car riches en protéine etdonc plus difficiles à rompre ou à couper. »En janvier 1971, Nakamoto ouvrit son dojo.

L’année suivante, cherchant à augmenter sonsavoir, il alla voir différents maîtres : HohanSoken, qui lui enseigna le maniement du Bo,Seikichi Uehara, qui le forma au Bo et au Saiet Chotoku Maeshiro, avec qui il pratiqua lesdeux armes. « Chotoku Maeshiro fut lemeilleur élève de Chojo Oshiro. I l étaitexcellent en Bojutsu et en Saijutsu. Il apprit leKaraté avec Chotoku Kyan et Yamazato Giko(l’un des huit élèves de Kosaku Matsumora, lepère du Tomari Te). Kyan se trouvait dans larésidence d’Oshiro et y instruisit Maeshiro. Iln’eut pas d’élèves tant que son maître vivait,bien que ce dernier lui avait donné desinstructions pour enseigner aux élèves. QuandOshiro Chojo se rendait dans le quartier deTsuji pour y boire un verre, Maeshiro le suivaiten secret pour veiller à sa sécurité quand il sepassait par une rue fameuse pour être la ruedes bagarres, Kakidamishi. I l conservatoujours une grande loyauté envers son maîtreet à la mort de celui-ci, il s’occupa le pluspossible de sa famille, car i l avait denombreux enfants. Il ne manqua jamais nonplus d’allumer de l’encens le jour anniversairede sa mort. Chotoku Maeshiro mourut en 1979, à l’âge de 70 ans. »Le 1er février 1973, Masahiro Nakamoto

commença à étudier également sous ladirection de Chozo Nakama, l’un desprincipaux disciples de Choshin Chibana. « Chozo Nakama était bon, sincère, aimable,tranquille et il ne se vantait jamais. Pour cetteraison, presque personne ne savait qu’il étaitun grand expert en Karaté. Il ne buvait pasd’alcool et si quelqu’un lui offrait un verre, ilne le refusait pas, mais il y trempait seulementles lèvres, sans le boire réellement. » Il étaitdonc apparemment très différent de ChokiMotobu qui, loin de donner de l’importance àla qualité de ce qu’il buvait, pariait sur lenombre de verres qu’il était capable de boire.Mais… poursuivons et découvrons l’opinionde Masahiro Nakamoto à propos de sonmaître Chozo Nakama. « Nakama commençaà pratiquer le Karaté avec Choyo Nago à l’âgede 19 ans, ensuite il étudia quelques katasavec Kenwa Mabuni et puis, il étudia avecChoshin Chibana. Il pratiqua également avecChomo Hanashiro et Choki Motobu, dont il

« J’ai consacré plusd’un demi-siècle à

étudier et àinterviewer des gensen relation avec lesmaîtres du Karaté

de Shuri et du Kobudo. »

Page 57: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Grands Maîtres

En haut à gauche, Masahiro Nakamoto et ses élèves à Shurei no Mon (la Portede la Courtoisie près du château de Shuri). L’inscription « Shurei no kuni » veutdire « le Ryukyu est une terre de dignité ».

En dessous, Nakamoto sensei à gauche, avec un groupe d’élèves de ShinkenTaira (assis) parmi lesquels se trouve Eisuke Akamine (le deuxième encommençant pas la gauche).

Sur la photo d’à côté, Nakamoto derrière à droite, près d’Akamine. Sur les photos en bas, Masahiro Nakamoto pratique, dans le jardin de son

dojo Bunbukan, la rame comme arme (Kaijutsu Ekudee ; on appelle égalementson maniement Sunakachi ou Sunakake) et le Nicho Gama (une paire de Kama).À droite, le maître avec Chozo Nakama (en haut) en 1980 et avec Shinken Taira(en bas) en 1970.

Page 58: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

56

était en outre parent de sang. D’aprèsChibana, Motobu était celui qui faisait lemieux le kata Naifhanchi. Ensuite, Itosuintroduisit des changements dans ce kata,pour l’inclure dans son système d’éducationpublique, Chibana assimila ces changements,mais Choki Motobu conserva le kata tel que Matsumura le faisait. Nakama mourut en 1982. »En 1977, c’est le maître Katsuya Miyahira,

un autre des disciples de Chibana quiinstruisit Nakamoto. Katsuya Miyahira setrouve en ce moment et depuis un certaintemps en très mauvaise santé et ses séjoursà l’hôpital sont très fréquents. Au cours demes deux derniers voyages à Okinawa, je mesuis intéressé à lui et sa santé est trèsprécaire… Il y a quelques jours, je suis allédans son dojo, en dessous de chez lui, et iln’y avait d’autres présences que son chien,fidèle gardien.En 1983, Nakamoto établit la Société de

Conservation du Kobudo traditionneld’Okinawa pour préserver dans la mesure dupossible tout le bagage culturel que leKobudo représentait. Masahiro connaît bienles détails de tout ce qui concerne les armesd’Okinawa. « Le Karaté et le Kobudo sonttous les deux basés sur l’Okinawa Te, unhéritage culturel magistral, transmis par nosancêtres. À Okinawa, i l était natureld’apprendre le Karaté en même temps queles armes. Ces dernières n’étaient rien deplus que des extensions des bras et desjambes. Influencés par l’histoire d’Okinawa, leKaraté et le Kobujutsu furent développés etétudiés par les Buschi du château de Shuri.Ils finirent par devenir un élément culturelimportant du Royaume des Ryu Kyu. Maisaux temps modernes, le Royaume devint unepréfecture du Japon. Les Bushi durent alorschercher d’autres emplois et se consacrèrentà l’agriculture et à l’élevage dans des fermesà la campagne. Ils se mirent alors à camoufler

leurs armes les transformant en outils detravail, un système qui fut, par la suite, bien connu et développé. »Le 27 octobre 1984, Nakamoto sensei

organisa la première démonstration d’artsmartiaux entre la Chine et Okinawa, une sorted’échange culturel. En 1985, sponsorisé parle gouvernement chinois, il étudia dans cepays les arts martiaux et la peinture, uneautre de ses passions. En mars 1986, il reçutson diplôme du collège Yobu de Chine où ilétudia sous la direction martiale des maîtres :Wan Daisei, Chin Ikyu, Chin Seiroku, ShuKinpo, Sai Soken et Lin Taipei. Après laguerre, Masahiro fut le premier à être invitépar le gouvernement chinois pour apprendre,sous son parrainage, les secrets des maîtresde la province de Fujian. On n’avait plus vuune telle déférence depuis Go Shiken, unprofesseur de la cour du temps du roi Shodes Ryu Kyu. La relation de Masahiro avec laChine s’est maintenue et ses voyages y sontfréquents ainsi que les échanges dedémonstrations. « À l’époque du Royaumedes Ryu Kyu, la Chine apporta énormémentdans le domaine de la plume et de l’épée. Les experts de Shuri propagèrent les arts martiaux dans les îles Ryu Kyu, faisant histoire. » En 1995, Nakamoto sensei se rendit en

Amérique où il effectua des démonstrationsdans des villes comme Los Angeles et NewYork aux États-Unis, Sao Paulo au Brésil,Buenos Aires en Argentine, Vancouver auCanada… Et à Okinawa, ses enseignementscontinuent d’être donnés dans différentscollèges et instituts publics.Le 1er octobre 1998, il obtint le 9e Dan

Hanshi de Kobudo de l’organisation deKaraté-do Rengo Kai de la préfectured’Okinawa et sous la responsabilité desmaîtres Meitatsu Yagi et Seiki Itokazu. Le 11 juillet 1999, Masahiro ouvrit son

musée dans l’une des pièces du Bunbukan.

Des panneaux expliquent le développementdu Kobudo et des armoires abritent denombreuses armes en tout genre, la plupartd’entre el les méconnues en Occident.Nakamoto nous fait voir, concernant lafabrication des armes, des détai ls quipassent habituellement passent inaperçus.Le Bo est indiscutablement l ’arme parexcellence des paysans okinawaiiens.Derrière le simple bâton, il y a un grandmatériel d’étude. « Okinawa possède un climat subtropical très concret, unetempérature de 22 degrés et uneclimatologie particulière, car elle est baignéede tout côté par l’océan. Il y a également denombreux typhons, tant et si bien qu’onl’appelle la Ginza des typhons, faisantréférence à un quart ier de Tokyo trèsconcouru. Dans la fabrication du Bo, on atoujours donné beaucoup d’importance aubois utilisé, généralement fabriqué en bois depalmier, de chêne rouge japonais KusamakiFukugi ou d’autres arbres à feui l lespersistantes. Le palmier apporte une grandesouplesse (Muchimi dans le dialected’Okinawa) tout en n’étant pas exempt dedureté. Il a un éclat obscur et s’il se romptsous le coup, son point de fracture présenteun bord affilé, comme une véritable lance. Lechêne rouge pousse au nord d’Okinawa(Yanbaru) et sa croissance est plus lente qu’àYaeyama ou à Taiwan. Du point de vue de larugosité, il a un grain fin alors que le chêneblanc japonais a un gros grain. Les meilleursbois pour le Bo s’obtiennent en automne àOkinawa. Le bois d’automne est ferme etsèche très bien. Le bois du printemps enrevanche, absorbe beaucoup d’humidité etmet longtemps à sécher en plus d’être plusvulnérable aux insectes. Il faut égalementtenir compte du fait que la meilleure partiede l ’arbre n’est pas le centre, qui estgénéralement très touché par les insectes, ni celle qui se trouve près de l’écorce.

Page 59: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

57

Reportage

La meilleure partie est la zone moyenne, entre l’écorce et le centre.Les Bo chinois, quant à eux, sont fabriqués dans le bois tout près del’écorce. La pointe est fine et la base est plus grosse. Ils sont soupleset difficiles de rompre et mesurent généralement 30 centimètres deplus que ceux d’Okinawa (Rokushakubo). Le Bo d’Okinawa mesure181,8 centimètres (pour une grosseur de 2 à 2,4 centimètres) tandisque ces Bo chinois peuvent mesurer jusqu’à 210 ou 240 centimètres.À Okinawa, l’huile utilisée pour lubrifier les Bo était de l’huile de foiede requin qui permettait d’éloigner les insectes. On croyait qu’ellepermettait également de repousser les mauvais esprits.Anciennement, on utilisait beaucoup cette huile, mais elle estaujourd’hui peu utilisée du fait de sa forte odeur. »

Assis autour d’une grande table, mes élèves et moi jouissons desexplications de Nakamoto sensei, tandis que son assistant sort un tasd’armes de toutes sortes. La richesse culturelle du Kobudo

d’Okinawa est énorme, mais en Occident, logiquement,nous ne connaissons que les armes principales. En plusdes tonfas, nunchakus, sai et bo, i l faut ajoutercependant toutes sortes de Tekko (griffes de main), Eku(rame), Tinbe (bouclier), Suruchin (chaîne) Nicho Gama(houes)… et toute une histoire derrière, les matériaux lesmeilleurs, les dessins particuliers… autrement dit tout unarsenal de détails qui les enrichit.

Le 10 juin 2006, Nakamoto sensei fut nommé premier10e Dan Hanshi de Kobudo par la Fédération de Kobudode la Préfecture d’Okinawa dirigée par les maîtres

Seitoku Ishikawa et Katsuya Miyahira (des trésors culturels de l’île du Karaté). Cette même année, il se rendit en Suède pour y donner un stage.

Nakamoto sensei donne habituellement cours aux Marinesaméricains résidant dans la région. Masahiro enseigna aux Marinesdans le camp Hansen, avec l’appui du ministère japonais des AffairesExtérieures. Pour lui, la meilleure manière pour les étrangers des’adapter aux différences culturelles d’Okinawa, c’est d’apprendreleurs coutumes, leur manière de vivre et leurs caractéristiques…

Quelques jours avant de rencontrer Nakamoto sensei dans sonBunbukan, j’ai pu l’observer attentivement au cours d’un stage qu’ildonna dans le Budokan de la préfecture d’Okinawa. En plus debénéficier de son art martial, nous avons pu nous rendre compte desvertus techniques de son fils Momoru qui sera, espérons-nous, dans de nombreuses années, un successeur digne de son père.

À gauche, Masahiro Nakamoto etSalvador Herraiz feuillettent lemagazine Budo International dans lacour du Bundukan à Shuri.

En dessous, Nakamoto au coursd’un stage de Kobudo au Budokan dela préfecture d’Okinawa.

Page 60: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

58

Arts Martiaux Coréens

Projections et manipulations des articulationsIl appartient au plus fin lignage deschevaliers guerriers coréens. L’art

martial que sa famille enseigne etpréserve depuis les États-Unis dansle monde entier est reconnu dansla communauté martiale pour sonsérieux et pour le haut niveautechnique dont il a fait preuvependant plusieurs générations.Taejoon Lee nous présente aveccet article son nouveau DVDsur l’art de ses ancêtres et savision particulière sur un sujetqui intéresse de nombreux

spécialistes de l’Aïkido, de l’AïkiJujitsu, du Ju-Jitsu ou de n’importequel style travai l lant sur les articulations. La force etl’originalité de ses approches en lamatière font de ce deuxième DVDpour Budo International un travaild’un grand rayonnement dans lecontexte martial. Il va sans direque les pratiquants de ce styleprofiteront de chaque seconde.

Dans ce monde du cross-training,personne ne peut laisser échapperla plus petite bribe d’avantagequ’on peut trouver chez ceux quitravaillent depuis des siècles les aspects les plus variés du combat et de manièretotalement engagée. Je dois ajouter en outre, avec

grand plaisir, que le grand maîtreTaejoon Lee est également unepersonne très intelligente et bienpréparée pour offrir au nouveaumillénaire cette tradition d’une

immense richesse. Son travail et sonhistoire parlent d’eux-mêmes. J’ai eu le priv i lège de lerencontrer et de jouir de sa

compagnie et je peux affirmer que vousvous trouver là devant quelqu’und’exceptionnel, que ce soit commemaître ou comme personne.

Alfredo Tucci

Page 61: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

59

Reportage

Page 62: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

60

Arts Martiaux Coréens

Le Hwa Rang Do® - Projections et manipulationdes articulations

Dans la première vidéo d’instruction, nous avonstravaillé les concepts, les tactiques et les stratégies ducombat au couteau. Il est facile pour qui que ce soitd’appuyer sur la détente d’une arme, mais avancer et s’approcher endistance courte pour poignarder quelqu’un est une tâche très difficile et unacte très désagréable. Dans le DVD de la série du combat avec couteau, le grand maître Taejoon Lee présenta différents angles d’attaque et leursapplications dans la défense contre une attaque armée, particulièrement uneautre attaque avec couteau.

Dans le Hwa Rang Do®, nous n’entraînons pas seulement toutes lesfacettes du combat à mains nues, maiségalement le combat avec armes etnous nous efforçons d’atteindrel’équilibre dans tous les aspects del’entraînement, ainsi que dans nos vies,suivant notre philosophie de base du Um etdu Yang.

Ici, dans ce deuxième DVD, le grand maîtreLee montre, parmi le vaste programme d’étude duHwa Rang Do®, la partie qui concerne lamanipulation des articulations. Dans le Hwa RangDo®, i l existe différents niveaux de combat.Habituellement, les systèmes de combat se divisent entrois niveaux :

(1) Niveau 1 : Échange de coups en distancemoyenne.

(2) Niveau 2 : Lutteen distance courte, oùon peut utiliser lescoups de coude, coupsde genou, points de pres-sion, luxations, saisies et ren-versements.

(3) Niveau 3 :Combat au sol,où on utilise desclés et desimmobi l i -s a t i o n sp o u rcontrôler eten finir avecnotre adversaire.

Le Hwa Rang Do® estcependant le seul art martialqui considère un quatrièmeniveau. C’est ce que nousappelons le Quick Lock (immobi-lisation rapide), position du genouen terre (One Knee Position OKP). Nousnous sommes rendus compte que se mou-voir au sol, que ce soit pour se défendre oupour combattre, n’est pas la meilleure posi-tion. En self-défense, l’objectif est de créerune occasion d’échapper et de survivre àune situation de violence. Pour les forces desécurité, l’objectif est de contrôler l’agres-seur en utilisant le moins de force possible eten provoquant le plus petit dommage possi-ble au détenu. Pour un militaire, l’objectif estde tuer l’adversaire et d’en finir au plus viteavec la situation. Dans tous les cas précé-dents, l’immobilisation rapide dans la posi-tion OKP est une grande alternative à la lutte,couché par terre, où le combattant est vulné-rable aux attaques et peut perdre la possibilitéde lutter avec une partie du corps. Dans cet article,nous vous présentons la position OKP pour effectuerune immobilisation rapide et soumettre l’adversaire.

Nous vous montrons comment vous approcher duniveau 1 (distance moyenne de combat) à la position deniveau 2 (distance courte) et comment dans cetteposition, renverser efficacement l’adversaire pour pouvoir le

Page 63: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

61

Reportage

contrôler, le soumettre et en finir avec lui au sol(niveau 3 : combat au sol). Lutter contrequelqu’un au sol et conserver l’avantage n’estpas une tâche facile. La manipulation desarticulations n’est généralement pas considéréecomme une technique de renversement, maisnous vous montrons comment aller plus loin etutiliser la pression en conservant l’angle correctet en faisant le levier exact pour pouvoir êtreefficace dans le renversement de l’adversaire etconserver une position d’avantage.

Cette vidéo d’instruction peut être considéréecomme le meilleur cour particulier avec le grandmaître Taejoon Lee (8e Dan de Hwa Rang Do® etvice-président de l’Association mondiale de HwaRang Do®). L’objectif n’est pas seulementd’enseigner et d’expliquer les techniques, maiségalement d’arriver à être capable de lesenseigner et de corriger les erreurs les pluscommunes de vos élèves. Elle est trèsdidactique et offre une connaissance

approfondie des concepts inhérents auxhabiletés de combat « It is Hwa Rang Do® » etpeut donc aider beaucoup d’entre vous à sedéfendre plus efficacement des attaquesviolentes (self-défense réelle). Nous pouvonssimplement nous asseoir et regarder ce DVD,mais pour obtenir de meilleurs résultats, il vautmieux se lever et suivre les instructions pas àpas jusqu’à parvenir à faire les techniquesefficacement. Notre méthode est facile à suivreet on peut apprendre ces techniquesrelativement rapidement, puis essayer de les appliquer avec différents camaradesd’entraînement. Après, nous pourronscommencer à les enseigner facilement grâce auchapitre : « comment enseigner ».

Les premières techniques de manipulationsdes articulations que nous voyons sont cellesque nous appelons des techniques de cercle endessous. La technique part de la position initialede combat et considère de nombreuses

situations possibles (saisies, attaques, contre-attaques, etc.). Il faut d’abord connaîtrequelques concepts élémentaires de l’anatomiehumaine. Certaines articulations comme lescoudes ou les genoux ressemblent à descharnières et fonctionnent comme le mécanismed’ouverture et de fermeture des portes. D’autresarticulations comme les épaules ou les hanchessont des articulations sphériques qui permettentune plus grande gamme de mouvements, maiselles sont plus fréquemment blessées. Toutes lesarticulations sont unies à des tendons, desligaments et des muscles. Les tendonsconnectent les muscles et les os et les ligamentsconnectent les os entre eux.

La manipulation des articulations implique deplacer l’articulation de l’adversaire suivant unangle adéquat, en appliquant la pressionsuffisante pour provoquer une douleur intense,déboîter ou rompre le membre. Il y a quatremanières de manipuler les articulations pour,

Page 64: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

62

Arts Martiaux Coréens

en faisant un levier, maximiser la pression etsoumettre les adversaires.

Contre l’articulationC’est la plus efficace sur les articulations qui

fonctionnent comme des charnières telles que legenou ou le coude, qui ne tournent pas, mais bou-gent dans une seule direction. On appuie directe-ment sur l’articulation et l’autre main ne bougepas ou se déplace dans la direction contraire.L’articulation peut être facilement déboîtée ouhyper tendue, rendant le membre inutilisable.

Levier angulaireL’application du levier angulaire est plus

efficace quand on la réalise sur une articulationsphérique. Ces articulations permettent deréaliser des mouvements rotatoires. Il s’agit despoignets, des épaules, des chevilles et deshanches. En plaçant l’articulation suivant unangle déterminé, les ligaments et les tendons quisupportent l’articulation s’étirent perdant leurcapacité de préserver l’intégrité de l’articulation.On peut y appliquer une pression qui forcera ledéboîtement de l’articulation.

RotationLes techniques de rotation peuvent être

appliquées aux deux types d’articulation. Ellesexigent cependant une forte saisie des deux côtésde l’articulation. Elles sont plus efficaces si on lesapplique sur les articulations plus petites commeles doigts, le poignet et parfois le coude. Cettetechnique se sera probablement pas définitivepour la dislocation d’une articulation, mais ellepeut servir de transition vers une saisie plus forte.

CompressionLes techniques de compression se basent sur

les mêmes principes qu’un casse-noix. On seplace sur l’articulation et ensuite on appuie versl’intérieur des deux côtés et l’articulation sesépare. On appelle souvent cette technique « séparation de l’articulation ». Elle est plusefficace sur l’articulation du genou.

Les techniques du cercle en dessous sontcelles où l’individu doit tourner en dessous del’adversaire pour parvenir à placer le poignet oule coude de celui-ci dans l’angle adéquat. Enfaisant une rotation de 360º, on peut manipulerle bras et le poignet de l’adversaire pour placerson poignet et son coude suivant un angle de90º, réalisant une saisie de poignet que nousappelons saisie de poignet C du cercle endessous (Circle Under C-Lock). Il y a deuxmanière de tourner en dessous de son bras :

(1) Saisie de poignet C du cercle en dessousintérieure (Inside Circle Under C-Lock). On fait larotation en dessous du bras de l’extérieur versl’intérieur et on termine en faisant la saisie depoignet C.

(2) Saisie de poignet C extérieur. Dans ce cas,on fait la rotation en dessous du bras versl’extérieur et on termine en faisant une saisie depoignet C inversée.

Pour tourner en dessous de son bras, nousdevons nous placer rapidement dans la position(OKP). Il existe deux raisons pour lesquellesnous devons nous placer dans cette position. La première, c’est que si nous sommes en haut,il sera plus facile pour l’adversaire de contrer lemouvement de rotation et l’autre, c’est pouréviter d’être frappé par l’autre bras de

l’adversaire. Si on le fait bien, l’adversaire nepourra pas échapper et son poignet pourrait se rompre.

Beaucoup de gens pourraient mettre enquestion la possibilité de chute provoquée par laforce centrifuge créée par la rotation et ladouleur supportée par le poignet. Il ne doit pasnécessairement y avoir de chute à la suite de larotation du poignet, mais alors le poignet finirapar se casser. Dans le Hwa Rang Do, il y aquatre mille techniques de self-défense etbeaucoup d’entre elles sont des techniques demanipulation d’articulations en étant debout, quine peuvent être utilisées en compétition car ellespeuvent provoquer des blessures.

Une autre manière de déboîter unearticulation, c’est d’appliquer une vibration aulieu d’une pression constante. Pour déboîter unearticulation efficacement, nous devons appliquerune vibration (un mouvement rapide de haut enbas) mais pour immobil iser ou soumettrel’adversaire, tout comme dans le grappling, il estnécessaire d’exercer une pression constante.

Gotoogi, notre programme de combat desoumission est idéal pour pratiquer nos saisiesd’articulations en toute sécurité. Pour tout ceque nous venons de voir, elles ne sont pasutilisées dans les compétitions sportives, maisen self-défense. En outre, la vaste connaissancede la manipulation des articulations en utilisantles leviers et les angles corrects du Hwa RangDo permet à ses pratiquants de faire les saisiesplus rapidement dans le grappling, Gatoogi.

Comme nous l’avons dit dans le premier article(avril 2010), le Hwa Rang Do® se base sur desprincipes métaphysiques orientaux, le Yin-Yangen chinois ou la théorie du Um-Yang en coréen. Ilexiste dans la nature une dichotomie polaire deforces égales et opposées qui coexistent pourformer un tout. Les anciens experts croyaient quetoutes les choses étaient créées de l’interactionde ces deux forces. Le Um-Yang est représentépar un cercle divisé par une ligne en forme de Squi sépare les deux formes de manière égale. On raconte que le symbole du Um-Yangreprésente deux dragons (ou un dragon et unphénix) qui se chassent mutuellement, dans unerotation continue qui n’a ni début ni fin.

Il est important de comprendre que le symbolen’est pas un simple cercle divisé en deux, queles deux parties interagissent à différents degrésde Um et de Yang, mais qu’elles constituent unéquilibre en s’ajoutant. Pour que l’un existe,l’autre doit existe : lumière et obscurité, force etfaiblesse, microcosme et macrocosme, rigidité et souplesse, finalité et éternité, etc.

Toutes les choses coexistent et il est nécessaired’apprendre ceci pour créer un équilibre harmo-nieux et être bien avec l’Univers. Tout le système duHwa Rang Do® se base sur les concepts de lathéorie du Um/Yang pour conserver l’harmonie deslois naturelles de l’Univers.

Les trois éléments de Umsont : Yu, Won et Hap

• Yu, c’est l’idée de douceur, de mouvementinexorable, comme l’eau qui coule. L’eau estsouple, mais elle peut provoquer l’érosion de laroche. L’eau coule dans un mouvementperpétuel, cherchant inexorablement etconstamment la voie de la moindre résistance.Elle arrondit les angles et conserve l’énergie pourpréserver le moment en maximisant son énergiecinétique. L’eau est également capable des’adapter au récipient qui la contient, elle estsouple et s’adapte à son environnement.

• Won, c’est l’idée des modèles circulaires. Ilnous enseigne que toutes les choses suivent unmodèle cyclique, tout commence au point un etse termine là où il a commencé. La force peutêtre pliée et redirigée par une force minimaleopposée, conservant l’énergie. On se réfèreégalement à l’idée de la force centrifuge et aupouvoir engendré par le mouvement circulaire.Le fil d’une canne à pêche peut couper la chairet les os si elle se déplace à grande vitesse.

• Hap implique une combinaison ou uneunion. Si on veut créer quelque chose, il fautconnaître toutes les parties de ce quelque chose.On pourra alors combiner les partiesélémentaires de quelque chose pour créer différentes combinaisons produisantfonctionnellement différentes créations outechniques. Dans ces combinaisons, on peutconserver le concept d’efficacité et maximiserl’énergie en utilisant une force minimale.

Les trois éléments de Yangson : Kang, Kak et Kan

• Kang est l’idée de dureté comme l’acier oula roche. Sans une base solide, il n’y a pas destabilité, de forme ou de longévité. On peutégalement arriver à cela avec la détermination dela volonté, ne pas se rendre ni céder, maissimplement être concentré sur la tâche.

• Kak est l’idée d’angle. Toutes les choses ontdes formes et des modèles spécifiques pour créerdes résultats déterminés ou servir une fonction enparticulier. La connaissance des angles améliorela compréhension de la forme, le mouvement et laposition pour maximiser l’équilibre et le pouvoir.Kad se réfère également aux angles d’attaque et àla position du corps en relation avecl’environnement de l’adversaire et l’utilisation decet environnement pour mieux diriger les attaqueset les défenses. Ce point est particulièrementimportant pour exécuter les techniques demanipulation des articulations. Avec un légerchangement d’angle, on peut déboîter unearticulation en utilisant un minimum de force.

• Kan est l’idée de distraction. Une personnedoit comprendre la capacité de son ennemi et deses armes pour créer efficacement un périmètredéfensif, mais aussi exécuter les attaques etfrapper l’adversaire. Il faut avoir un jeu de jambeadéquat et une bonne position du corps pourmaximiser la mobilité aussi bien pour attaquerque pour s’enfuir.

Les manipulations des articulations doiventêtre considérées comme des techniques soupleset circulaires et doivent être réalisées avec unmouvement fluide. De fait, le mot japonais « Jiu-Jitsu » (en coréen Yu), signifie techniquesouple. Comme nous l’avons dit, le Hwa RangDo® possède les deux types de techniques Yu-Sul et Kang-Sul (techniques dures etlinéaires) et notre objectif est de nous efforcerd’atteindre l’équil ibre et l’harmonie et depoursuivre infatigablement le développement detout notre potentiel humain.

Enfin, le Hwa Rang Do® ne traite passeulement des techniques martiales, c’estégalement une voie pour atteindre le plus hautpotentiel humain à travers la discipline martiale.Nous nous efforçons d’atteindre la perfection entout car la perfection est l’objectif le plus noble,mais nous ne l’atteignons jamais bien que ce soitle voyage pour atteindre la perfection qui nousmaintienne en forme. Nous, guerriers Hwarang,sommes des élèves de la nature, des gardiensde la paix et des chercheurs de la vérité.

Page 65: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

63

Page 66: BUDO INTERNATIONAL FRANCE

32

Le grand maître Santiago Sanchis possède un long parcoursd’expert dans les systèmes de self-défense, civile, policière etmilitaire. À la fin des années 50, il fut le premier instructeur à créerdes modules de self-défense pour n’importe quelle femme, basés surla simplicité et sur les limites des personnes ne connaissant pas lesarts martiaux. Après de nombreuses années d’expérience, cesprogrammes ont mûri et sont aujourd’hui présentés dans un nouveaulivre comme un groupe de techniques dont la consigne est lasimplicité et l’efficacité.Dans cet ouvrage qu’il présente aujourd’hui, il établit les réponses

à une série de situations standard depuis le vol d’un sac, jusqu’à latentative de viol, en passant par des circonstances moinsdangereuses comme la simple saisie. Intérioriser ces techniques estune tâche facile même pour ceux qui ne savent rien des arts decombat. L’idée, c’est de doter les femmes d’une série de réponsesélémentaires, d’un formulaire d’actions facilement compréhensiblequi tient compte des circonstances et des limites du sexe féminin.Comme toujours dans ses livres, le maître Sanchís ne manque pas

d’ajouter son corollaire personnel de conseils, basés sur sa longueexpérience et ses innombrables voyages dans le monde.Un nouveau travail 100 % pratique pour ceux qui ne savent rien… Un guide essentiel pour ceux qui ont étudié les arts martiaux,

un exemple de synthèse, de sens pratique et de syncrétisme.

Alfredo Tucci

Nouveau Livre !

Prix: €19,90

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C.

TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04

Page 67: BUDO INTERNATIONAL FRANCE
Page 68: BUDO INTERNATIONAL FRANCE