chanouga - musée national de la marine · 2019. 1. 28. · natif de saint-gilles-sur-vie en...
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© Chanouga - Noël Casanova
CHANOUGA
L’histoire de Narcisse Pelletier, un fait divers maritime librement adapté par CHANOUGA, auteur de Bande Dessinée
Dossier documentaire
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Narcisse - Dossier documentaire - © Chanouga - Noël Casanova
Chanouga et Narcisse 3
L’histoire de Narcisse Pelletier 6
De l’histoire oubliée à la bande dessinée 8
Les 2 principales sources documentaires de la bande dessinée Narcisse 11Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier 12
Naufrage et scènes d’anthropophagie à l’île Rossell, dans l’archipel de La Louisiade (Mélanésie). 14
Premières photographies 15
Narcisse Pelletier et son temps 17
Le monde au temps de Narcisse Pelletier 18
Le tour du monde de Narcisse Pelletier 19L’apprentissage de la mer et les premiers ports : 1852 > 1857 20Le voyage du Saint-Paul, de Marseille à l’île Rossel : 6 août 1857 > 11 septembre 1858 22Archipel de la Louisiade, île Rossel, (Mélanésie) 24La route de la chaloupe du Saint-Paul à la recherche de secours - De l’île Rossel au Cap Direction : 14 > 25 septembre 1858 25La Nouvelle Hollande ou Australie 26Night Island (13 miles au Nord-Ouest du Cap Sidmouth) 28De la capture de Narcisse Pelletier (11 avril 1875) à son arrivée à Nouméa (début juillet 1875) 29Le voyage de retour de Narcisse Pelletier, de Somerset (14 mai 1875) à Saint-Gilles-sur-Vie (2 janvier 1876) 30Le tour du monde de Narcisse Pelletier - Marseille, 6 août 1857 > Toulon, 14 décembre 1875 32
Pour aller plus loin… 33Narcisse Pelletier - Le Robinson français 34Les premiers mots écrits par Narcisse Pelletier à Somerset 36Trois lettres de Narcisse Pelletier à ses parents 37Lettres du capitaine Pinard à ses armateurs et à madame Pinard 40Sur un Français nommé Narcisse Pelletier qui oublia sa langue chez les Australiens 45
Du fait divers à la Bande Dessinée - Entretien avec Pierre Burssens 49
L’histoire du mousse Narcisse Pelletier dans les Archives 51
Bibliographie 52
SOMMAIRE
Narcisse - Dossier documentaire
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CHANOUGA, de son vrai nom, Hubert Campigli, est né et vit à Marseille. Formé à l’École des Beaux-Arts, il travaille depuis plusieurs années comme graphiste illustrateur free-lance.
Dès l’enfance, il nourrit une passion pour la mer et la bande dessinée. En 2009, sa rencontre avec l’éditeur genevois Pierre Paquet lui donne l’opportunité de se lancer dans l’aventure de l’écriture.
Son premier album De Profundis, publié en 2011, est récompensé par le Crayon d’Or du Festival de Brignais, le Prix du Public France 3 et le Prix Espoir du 36e fes-tival de Chambéry.
Grand amateur d’histoire et de patrimoine maritimes, Chanouga découvre par hasard l’édifiante aventure de Narcisse Pelletier et le destin hors du commun de ce mousse du XIXe siècle qui devient le thème de sa trilogie Narcisse.
Le tome 1, Mémoire d’outre-monde, publié en 2014 a été nommé pour le Prix des Collégiens du Festival International d’Angoulême 2015.
Invité du Salon Étonnants voyageurs de Saint-Malo en 2015, Chanouga présente Narcisse dans le cadre de l’exposition Aventures maritimes. Le deuxième tome, Terra Nullius, parenthèse australienne de son jeune héros aban-donné 17 ans en terre aborigène, paraît la même année, l’album a été nommé pour le Prix Historia 2016 et a reçu le prix Bulles de Mer 2017 lors du Salon du Livre de Mer de l’Île de Noirmoutier.
Vents contraires, le dernier volet de la trilogie Narcisse, raconte la “troisième vie” du naufragé vendéen, celle d’un homme blanc arraché à sa famille d’adoption aborigène, avec laquelle il a vécu dix-sept années.
C’est le récit de son retour à la civilisation, dans l’ambiance du colonialisme triomphant d’une France où il sera à jamais le Blanc qui a commis l’impardonnable : abandonner sa culture et sa religion, pour devenir sauvage.
Ce travail de création autour de Narcisse Pelletier a donné lieu à un événement au Musée national de la Marine à Toulon sous le titre Chanouga et l’aborigène blanc de juillet 2017 à juin 2018.
Chanouga et Narcisse
Narcisse - Dossier documentaire
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© photo Chanouga
L’auteur dans son atelier
I. Mémoire d’outre-monde III. Vents contrairesII. Terra Nullius
Narcisse /Chanouga Une histoire, trois vies, trois albums
Narcisse - Dossier documentaire
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Natif de Saint-Gilles-sur-Vie en Vendée, Narcisse Pierre Pelletier, décide à l’âge de 12 ans de devenir marin. Le 3 juillet 1852, dans sa neuvième année, débute son apprentis-sage de la mer.
Le 6 août 1857, il embarque à Marseille comme mousse sur le Saint-Paul, un trois mâts de 620 tonneaux en partance pour Bombay.
Le 11 septembre 1858, alors qu’il fait route pour Sydney, le navire fait naufrage sur les récifs de l’île Rossel dans l’archipel de La Louisiade, en Mélanésie.
Son capitaine, Emmanuel Pinard et les membres de l’équipage rescapés dont le mousse, Narcisse Pelletier, partent à la recherche de secours à bord d’une chaloupe à voile. Après onze jours de navigation, avec pour seul instrument une boussole chinoise, les naufragés touchent les côtes sauvages de la Péninsule du Cap York au Nord-Est de l’Australie et y font escale. Ne trouvant ni eau, ni vivres, ils reprennent la mer en oubliant le mousse.
Narcisse sera recueilli, soigné et adopté par des Aborigènes Uutaalnganu avec lesquels il vivra dix-sept années.
Le 11 avril 1875, découvert par hasard par un navire anglais, il est capturé et ramené de force à la civilisation…
L’histoirede Narcisse Pelletier
Narcisse - Dossier documentaire
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Narcisse - Dossier documentaire
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NARCISSE Tome 1 - Mémoires d’outre-monde - Page 27 © Chanouga - Ed. Paquet
Narcisse - Dossier documentaire
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La première fois que j’ai rencontré Narcisse, c’était en juin 2007, dans une brocante. En ouvrant un vieux numéro de la revue “Histoire de la mer”, je découvris la photographie d’un homme au corps scarifié, à l’oreille et au nez percés qui illustrait un article au titre énigmatique :“Narcisse Pelletier, le naufragé mystérieux”.Depuis, je ne l’ai plus quitté, rassemblant peu à peu les rares documents relatifs à sa singulière aventure et les quelques ouvrages qui lui ont été consacrés.
Narcisse a bel et bien existé et pour le peu que l’on en sache, ce n’était ni un héros, ni un grand navigateur aux origines prestigieuses, mais tout simplement un petit gamin de Saint-Gilles-sur-Vie en Vendée, issu d’un milieu modeste, qui rêvait d’être marin…
Narcisse s’imposa à moi, auteur de bandes dessinées, comme le héros que j’attendais. Très vite, il me parut évident que Narcisse avait vécu trois vies : celle de Narcisse, le petit Gira attiré par la mer, celle d’Amglo, l’aborigène du Cap Direction et celle du Sauvage blanc, le Narcisse Pelletier gardien du phare de l’Aiguillon.
L’histoire de Narcisse s’écrira en trois albums et le travail de création pouvait alors commencer…
Imaginer Narcisse… Narcisse Pelletier n’est pas un Robinson Crusoé, il est aux antipodes de l’enfant sauvage. Il a, semble-t-il, accepté son abandon sur les côtes inexplorées de l’extrême nord australien, comme un voyage sans retour, un aller-simple ; une nouvelle vie qui aura duré dix-sept années chez les “sauvages” d’où il n’est jamais vraiment revenu.Tout ce que l’on connaît de cette expérience est relaté dans la notice qu’un chroniqueur vendéen, Constant Merland, a écrite à partir du témoignage édulcoré de Narcisse recueilli à son retour à la civilisation : un document à caractère ethnographique plus qu’un témoignage personnel présenté comme “les aventures” de Narcisse Pelletier.
De l’histoire oubliée à la bande dessinée
Narcisse - Dossier documentaire
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De cette histoire, il en ressort trois vérités : celle rapportée par le chirurgien de la Marine, Victor de Rochas, d’après le témoignage du capitaine Pinard, commandant du navire naufragé (Le Tour du Monde, 1861), celle de Narcisse livrée à Constant Merland où il accuse son capitaine de l’avoir volontairement abandonné et celle qu’il va garder pour lui, avec laquelle il vivra jusqu’à sa mort, dans la nostalgie d’un monde perdu à jamais et que ses contemporains n’auraient pu com-prendre.
Étrange destinée que celle de ce blanc “civilisé”, converti à une culture “primitive” qui va le construire et nourrir sa vie d’homme, et de laquelle il sera arraché probablement malgré lui.
Nourrie de ces vérités contradictoires, il y a enfin mon interprétation de l’histoire : une navigation entre les lignes... dans le fantasme d’un “outre-monde”... que Narcisse aurait pu aimer...
De Narcisse à Amglo, aborigène UutaalnganuQuel homme devint le jeune Narcisse, le mousse naufragé du Saint-Paul, abandonné, perdu, oublié… aux antipodes de sa Vendée natale, laissé pour mort par le capitaine Emmanuel Pinard et ses compagnons d’infortune sur les rives inexplorées du Nord-Est de l’Australie ?
Le 14 septembre 1858, 3 jours après le naufrage du Saint-Paul sur les récifs de l’île Rossel, le capitaine Pinard et les membres de l’équipage rescapés dont le mousse, partent à la recherche de secours à bord d’une chaloupe à voile. Une boussole chinoise va les conduire 11 jours plus tard sur des rives sauvages proches du Cap Direction, au Nord-Est de la péninsule du Cap York australien. Aux yeux de la plupart des Européens de son époque, cette partie de l’Océanie n’est qu’un immense territoire lointain et exotique, peuplé de sauvages cannibales dont on ne reconnaît pas l’humanité.Le 30 septembre, à 14 ans et 9 mois, Narcisse Pelletier, l’enfant de Saint-Gilles-sur-Vie, le mousse abandonné, meurt sur les plages du Cap Direction, pour renaître en Amglo, jeune aborigène Uutaalnganu.
L’histoire d’Amglo renvoie inévitablement à celle de La Nouvelle Hollande, à celle de sa prise de possession en 1770 par le lieutenant
Narcisse - Dossier documentaire
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de la Royal Navy, James Cook, au nom de la couronne britannique, marquant ainsi le début de la présence anglaise en terre australienne. Au sujet des Aborigènes, celui-ci notera dans son journal de bord : “En réalité ils sont bien plus heureux que nous les Européens… Ils vivent dans la tranquillité qui n’est pas troublée par l’inégalité de la condition. La terre et la mer leur fournissent toutes les choses nécessaires pour vivre… Ils vivent dans un climat agréable et ont un air très sain… ils n’ont aucune abondance”.Soixante cinq ans plus tard, en 1835, l’Angleterre, prétextant leur absence d’organisation politique et de sens de la propriété, nie la présence légitime de ses habitants d’origine en invoquant le principe de Terra Nullius et légalise ainsi la spoliation des terres aborigènes. Le mythe du bon sauvage a fait long feu. Après la déportation de convicts et la ruée vers l’or en Nouvelle-Galles du Sud et au Victoria qui provoque dès 1851 l’arrivée massive de colons, le peuplement européen de l’Australie s’intensifie. Préservé pour un temps de ce tumulte, dans un Nord-Est australien sauvage, comment Narcisse a-t-il perçu ses hôtes ? Pour quelles raisons ont-ils accueilli et adopté ce blanc débarqué par magie dans leur monde ? Comment une conversion culturelle aussi radicale a-t-elle pu s’opérer et jusqu’où Narcisse a-t-il refoulé ses origines ? Questionnements profonds et personnels qu’il se garde d’aborder dans son témoignage recueilli par Constant Merland dix-sept ans plus tard, après son retour à la civilisation. Au-delà des approches ethnographiques et anthropologiques, qui ne sont pas de mon domaine, ces interrogations ont nourri mon histoire, mon imaginaire et mon interprétation de ces mystérieuses dix-sept années de vie aborigène, une longue parenthèse dans un autre monde, loin d’une Europe toute puissante.
Tout ce qui m’a séduit dans ce personnage particulièrement attachant, tient dans sa complexité, le fait qu’il ait volontairement gardé cette part de mystère. Sa vie d’aborigène blanc est à l’évidence un message aux hommes d’aujourd’hui : celui des passerelles possibles et nécessaires entre des êtres, des peuples de cultures différentes.
Chanouga
Narcisse - Dossier documentaire
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Les deux principales sources documentaires de
la bande dessinée Narcisse
Narcisse Pelletier photographié à Nantes par Peigné Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, publiées par C. Merland - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876. (Coll. particulière).
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Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse PelletierLe témoignage recueilli par le Docteur Constant Merland, au retour de Narcisse Pelletier à Saint-Gilles-sur-Vie.
Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, publiées par C. Merland - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876. (Coll. particulière).
Narcisse - Dossier documentaire
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Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, publiées par C. Merland (pp. 2, 3, 4, 5) - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876. (Coll. particulière).
Les premières pages du récit des Aventures de Narcisse Pelletier par Constant Merland.
Narcisse - Dossier documentaire
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Un récit rapporté par Victor de Rochas, chirurgien de la Marine Impériale à bord de l’aviso à vapeur Styx, navire parti de Port-de-France pour l’île Rossel avec le capitaine Pinard, pour secourir les 317 coolies restés sur place.
Le Tour du Monde - Nouveau Journal des Voyages (pp. 81-94), 1861 - Paris, deuxième semestre. (Coll. particulière).
Naufrage et scènes d’anthropophagie à l’île Rossell, dans l’archipel de La Louisiade (Mélanésie).
Narcisse - Dossier documentaire
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Narcisse Pelletier photographié à Sydney en 1875, peu de temps après sa découverte et sa capture par l’équipage du lougre John Bell (capitaine Frazer). © Royal Historical Society of Queensland
Premières photographies
Narcisse - Dossier documentaire
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Narcisse Pelletier photographié à Sydney en 1875, peu de temps après sa découverte et sa capture par l’équipage du lougre John Bell (capitaine Frazer). © Royal Historical Society of Queensland
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Narcisse - Dossier documentaire - © Chanouga - Noël Casanova
1880 Jules Verne
Histoire générale des grands voyages et des grands voyageurs - Les voyageurs du XIXe siècle
ROYAUME-UNI
1844Naissance• 2 janvierSAINT-GILLES- SUR-VIE (Saint-Gilles- Croix-de-Vie, Vendée)Alphonse Narcisse Pierre Pelletier, né d’Alphonsine Hippolyte Babin et de Martin Hélier Pelletier, cordonnier
MOUSSE EMPLOYÉ DES PHARES ET BALISES AU PORT DE ST-NAZAIREÉCOLIER
185612 ans• 12 mai LES SABLESMousse sur la bisquine Eugénie (capitaine Brémaud)
• 15 octobre LUÇON Narcisse quitte L’Eugénie
• 24 octobreBORDEAUXMousse sur La Reine des Mers
• Parution du récit : Naufrage et scènes d’anthropophagie à l’île Rossell, dans l’archipel de La Louisiade (Mélanésie) par Victor de Rochas dans Le Tour du Monde, Nouveau journal des voyages, deuxième semestre 1861, Paris
185713 ans• 24 maiBORDEAUXLa Reine des Mers appareille pour Trieste et la côte d’Illyrie
• 29 juilletMARSEILLEMaltraité par le second, Narcisse quitte La Reine des Mers • 6 août Narcisse embarque comme mousse sur le Saint-Paul, trois mâts de 620 tonneaux (Armateurs Victor Marziou et Cie au Havre) commandé par le capitaine Emmanuel Pinard. Départ pour un voyage au long cours à destination de Sydney• 20 décembre BOMBAY Escale du Saint-Paul. Déchargement de sa cargaison de vin
1852�558�11 ans• Du 3 juillet au 26 octobre 1852 Mousse sur Le jeune Narcisse, bateau de pêche de son grand-père maternel, Pierre Babin• 10 octobre 1854 Exclusion définitive de l’école de Saint-Gilles-sur-vie pour “insubordination et insolence”• Du 15 mai au 17 septembre 1855 Mousse sur la chaloupe Le Furet. Le second est son grand-père, Pierre Babin
185814 ans• 23 mai - HONG KONG (Chine - Colonie britannique)Escale du Saint-Paul
• 23 juin - Départ du Saint-Paul pour Sydney avec 317 coolies
• 11 septembreÎLE ROSSEL (Mélanésie)Naufrage du Saint-Paul
• 14 septembre Après une attaque des Rosseliens, le capitaine Pinard et les membres de l’équipage rescapés dont le mousse, partent à la recherche de secours à bord d’une chaloupe de 6m à voile, laissant les Chinois sur l’île
• 25 septembre - CAP DIRECTION (Australie)Les naufragés touchent la côte Nord-Est de la Péninsule du Cap York
• 30 septembre Abandon de Narcisse dans le voisinage du Cap Direction (région littorale face à Night Island)
• 3 octobre - Narcisse est recueilli par des Aborigènes Uutaalnganu
• 11 octobre - CAP GRENVILLELe capitaine Pinard et ses hommes sont secourus par le Prince of Denmark, goëlette commandée par le capitaine Mac-Farlane
• 25 décembre - PORT-DE-FRANCE (Nouvelle Calédonie)Les naufragés sont remis aux autorités françaises
• 27 décembre Envoi du Styx (aviso à vapeur de la Marine Impériale commandé par le Lieutenant de vaisseau Grimoult) sur les lieux du naufrage, avec à son bord le capitaine Pinard. Le chirurgien de la Marine Victor de Rochas fait partie de la mission de secours
187531 ans• 11 avrilNIGHT ISLAND 13 miles au Nord-West du Cap Sidmouth : découverte et capture du “Sauvage blanc” par l’équipage du lougre John Bell (capitaine John Frazer)
• 5 mai - SOMERSETAmglo est remis au Gouverneur Oyly Aplin
• 13 maiNarcisse écrit à ses parents
• 14 maiDépart pour Sydney sur le vapeur R.M.S. Brisbane. Rencontre avec John Ottley, Lieutenant
Aborigène UutaalnganuAborigène Uutaalnganu187632 ans• 2 janvierSAINT-GILLES-SUR-VIERetour de Narcisse Pelletier
• NANTESLe Docteur Constant Merland recueille son témoignage
• Parution de Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, Notice de Constant Merland, éditée chez E. Dentu à Paris - avec portrait photographique de Narcisse en sauvage
• SAINT-NAZAIREGardien du phare de l’Aiguillon (Pointe de l’Ève), puis gardien des signaux au port de Saint-Nazaire
188036 ans• 18 octobreSAINT-NAZAIRENarcisse Pelletier épouse Louise Désirée Mabileau, âgée de 22 ans, couturière
• Parution de l’article : Sur un Français nommé Narcisse Pelletier qui oublia sa langue chez les Australiens par Charles Letourneau dans les Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris, volume 3, 1880
189450 ans• 28 septembreSAINT-NAZAIREDécès de Narcisse Pelletier20, Grand Rue. Inhumé au cimetière de La Briandais
NARCISSE PELLETIER NARCISSE PELLETIER AMGLOAMGLO
FRANCE COLONISATION FRANÇAISE EN OCÉANIE
COLONISATION BRITANNIQUE DE L’AUSTRALIE DÉCLARÉE “TERRA NULLIUS”
Louis Philippe 1er
Roi des Français
1880Polynésie française > Colonie
1853Nouvelle Calédonie > Colonie
1863Décret instituant le bagne de Nouvelle-Calédonie
1887Wallis-et-Futuna > Colonie
Guillaume IVVictoria Ière
Reine du Royaume-UniVictoria Ière
Reine du Royaume-Uni1837 1901
1851 Victoria > Colonie - Ruée vers l’or (Nouvelle Galles du Sud)1859 Queensland > Colonie1854 Victoria - Premier chemin de fer à vapeur
1863 Territoire du Nord > Colonie
1901 Indépendance
Louis Napoléon BonaparteSeconde République
Napoléon IIISecond Empire
1870 Guerre franco-prussienne Défaite de Sedan, capitulation de Napoléon III1871 Commune de Paris
18521848Troisième République
EXPOSITIONS UNIVERSELLES ET INTERNATIONALES
ZOOS HUMAINS
1851 Londres1855 Paris
1841 Phineas Taylor BarnumEthnics et freaks Shows (New York, Manhattan - American Museum)
1874 Karl Hagenbeck - Exhibitions anthropozoologiques (Liepzig - Berlin) 1885 Trois aborigènes exhibés aux Folies Bergères (Paris)
1877 Isidore Geoffroy Saint-Hilaire - Spectacles ethnologiques (Paris - Jardin d’acclimatation)
1862 Londres 1867 Paris
1873 Vienne 1876 Philadelphie 1878 Paris 1889 Paris
1842 Herman Melville Iles Marquises : déserte le baleinier l’Acushnet, séjourne 4 mois chez les Taïpis de l’île Nuku-Hiva
1859 Charles Darwin
Parution de l’ouvrage L’Origine des espèces
1860 Edouard Charton Le Tour du MondeJournal des voyages
1836 Charles Darwin Escale du Beagleà Sydney
1838 Dumont d’Urville L’Astrolabe croise en Océanie
James Morrill - Marin anglais de l’Essex séjourne 17 ans chez les Aborigènes du Queensland après le naufrage du Peruvian
1846
1863
1897 Paul Gauguin
à Tahiti, peint : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?
1873Jules Verne
Parution du romanLe Tour du monde en quatre-vingts jours
1902Jules Verne
Parution du roman Les Frères Kip
1900 Paris1880 Melbourne 1888 Barcelone 1897 Bruxelles
1893 Chicago
1890 Robert Louis Stevenson
s’installe à Vailima aux Samoa avec sa femme Fanny
1788 Expédition de Lapérouse - Escale à Botany Bay (janvier > mars) Naufrage à Vanikoro de la Boussole et de l’Astrolabe (juin)
1770 James Cook : prise de possession de la Nouvelle-Hollande1788 > 1868 Nouvelle Galles du Sud - Colonie pénitentiaire
des Royal Engineers
• 25 mai - SYDNEYGabriel-Eugène Simon, Consul de France, prend en charge Narcisse Pelletier. Il est photographié.
• Début juillet - Départ de Narcisse pour Nouméa
• 11 juillet - NOUMÉA (Port-de-France)Séjour à bord d’un navire de guerre. Il écrit à ses parents
• 21 juillet - Narcisse est embarqué à bord du navire transport Jura de la Marine Nationale (entré en rade le 8 juillet), commandé par le capitaine de frégate Eugène Crespin
• 7 août - Départ du Jura pour Toulon. Il est examiné par Augustin Ricard, le médecin de 1re classe du Jura
• 14 �21 octobre - RIO DE JANEIROEscale - Troisième lettre à ses parents
• 14 décembre - TOULON - Entrée en rade du Jura. Narcisse débarque le 20 décembre, il est accueilli par son frère Élie. Départ pour Paris
• 22 �28 décembre - PARIS - En observation à l’Hôpital Beaujon
1873Gaston Tissandier
La NatureRevue des Sciences
1863Jules Garnier découvre le nickel en Nouvelle-Calédonie
Louise Michel, Henri Rochefort déportés de la Commune au bagne de Nouvelle-Calédonie (presqu’île Ducos)
• 1er janvier - SYDNEY La presse australienne annonce le naufrage du Saint-Paul (The Sydney Morning Herald Tribune)
• 5 janvier - ÎLE ROSSELArrivée du Styx sur leslieux du naufrage et découverte du massacre des Chinois
• 26 mars - LE HAVRE La presse française annonce le naufrage du Saint-Paul (Le Courrier du Havre)
• Mai - Retour en France du capitaine Pinard
1859 18611860
1869 Inauguration du Canal de Suez
• Évocation du naufrage du Saint-Paul dans les notes de l’Éloge historique de Charles-François Beautemps-Beaupré par Léonce Elie de Beaumont. Tome 30 des Mémoires de l’Académie des Sciences de l’Institut impérial de France, 1860, Paris
Illustration de l’article : “Narcisse Pelletier the White Savage” The Graphic, 25 décembre 1875. © Collection particulière.
Narcisse Pelletier et son temps
Narcisse - Dossier documentaire
18
Le monde au temps de Narcisse Pelletier
Carte Générale du Voyage Pittoresque autour du monde - Sur laquelle l’Océanie a été réduite d’après la Carte de Mr. D’Urville & sous sa direction - 1834. (Coll. particulière)
Narcisse - Dossier documentaire
19
Le tour du monde de Narcisse Pelletier
Narcisse - Dossier documentaire
20
Bordeaux
Marseille
Trieste
Côte de l’Illyrie
Saint-Gilles-sur-VieLes Sables-d’Olonne
Détroit de Gibraltar
.
.
12
MER MÉDITERRANÉE
OCÉAN ATLANTIQUE
MANCHE
MER ADRIATIQUE
MER IONIENNE
MER ÉGÉE
MER TYRRHÉNIENNE
L’apprentissage de la mer et les premiers ports : 1852 > 1857
Le Havre
Saint-Nazaire Nantes
3 Luçon
4
5
6
1 Saint-Gilles-sur-Vie Du 3 juillet au 26 octobre 1852 : mousse sur Le jeune Narcisse, bateau de pêche de son grand-père maternel, Pierre Babin
Du 15 mai au 17 septembre 1855 : mousse sur la chaloupe Le Furet. Le second est son grand-père, Pierre Babin
2 Les Sables-d’Olonne 1856 : mousse sur la bisquine Eugénie (capitaine Brémaud).
3 Luçon Le 15 octobre 1856 : Narcisse quitte L’Eugénie.
4 Bordeaux Le 15 décembre 1856 : mousse sur La Reine des Mers.5 Le 24 mai 1857 : La Reine des Mers quitte Bordeaux pour Trieste et la côte d’Illyrie (côte dalmate).
6 Marseille Le 29 juillet 1857 : Narcisse quitte La Reine des Mers.
Le 6 août 1857 : Narcisse embarque comme mousse sur le Saint-Paul, trois mâts de 620 tonneaux (Armateurs Victor Marziou et Cie au Havre) commandé par le capitaine Emmanuel Pinard.Départ du Saint-Paul pour un voyage au long cours à destination de Sydney.
Narcisse - Dossier documentaire
24 25
FISTON,SI TU CRAINS PAS
D ’AVOIR LE MAL DU PAYS, JE PEUX T E FAIRE EMBARQUER. LE CAPITAINE N’EST PAS UN MARRANT MAIS IL FERA PAS
D’HISTOIRE, J’AI BESOIN D’AIDE EN CUISINE ET LE NAVIRE
EST PRÊT À QUITTERLE QUAI.
JE SUIS NARCISSE, JE CHERCHE UN BAT EAU,
ELLE M’A DIT…
PLUTÔTDEUX FOIS
QU’UNE MONSIEUR !
M’SIEUR DUSAINT -PAUL ?
VOILÀ DONC LE PROT ÉGÉ DE MA
LOUISE !
NI REMORDS,NI REGRETS ! AVEC NOUS,TU ES PARTI POUR UN BON
BOUT DE T EMPS. PASSÉ LE CAP, LA PRO CHAINE FOIS QU’ON FOULERA LE PLANCHER DES VACHES, C ’EST À BOMBAY,
PARTANT ?
PRENDS !SI TU TIENS BON,
T E VOILÀ PART I POURLE GRAND T OUR.
AH AH AH !VOILÀ CE QUE C’EST QUE DE COURIR LES BORDELS
HERMAN, UN BEAU JOUR ON SE RETROUVE UN BATARD
SUR LES BRAS !
HARDILES GARS,
HISSEZ HAUT !
ALORS VAFALLOIR GRIMPER
LÀ-HAUT ! ET PAS DE MONSIEUR, APPELLE-
MOI HERMAN.
BANDE DE …!!
LE 29 JUILLET 1857,AUX PREMIÈRES LUEURS
DE L’AUBE, LE SAINT-PAUL PRENAIT LE LARGE, LAISSANT MARSEILLE DERRIÈRE LUI.EN MONTANT À SON BORD, JE DONNAIS ENFIN À MON
DESTIN LA TOURNURE DONT J ’AVAIS TOUJOURS RÊVÉ.
Marseille, le 6 août 1857, Narcisse embarque comme mousse sur le Saint-Paul
21
NARCISSE Tome 1 - Vents Contraires - Pages 26/27 © Chanouga - Ed. Paquet
Narcisse - Dossier documentaire
22
De Marseille jusqu’au naufrage sur les récifs de l’île Rossel, archipel de la Louisiade (Mélanésie) : route probable du Saint-Paul.
De l’île Rossel au Cap Direction : route de la chaloupe du Saint-Paul à la recherche de secours.
1 Marseille Le 6 août 1857 : départ du trois mâts Saint-Paul, pour un voyage au long cours à destination de Sydney.
2 Bombay Décembre 1857 : escale, le Saint-Paul décharge sa cargaison de vin.
3 Hong Kong Le 23 mai 1858 : escale à Hong Kong. Le 23 juin 1858 : départ de Hong Kong pour Sydney avec 317 coolies (main-d’œuvre destinée aux mines d’or d’Australie).
4 Île Rossel Le 11 septembre 1858 : le Saint-Paul fait naufrage sur les récifs de l’île Rossel.
Bombay
Melbourne
Le Cap
Colombo
Sydney
Brisbane
Port-de-France
Île Rossel
OCÉAN INDIEN
OCÉAN PACIFIQUE
OCÉAN ATLANTIQUE
MERDE
CHINE
MERJAUNE
MERDE JAVA
MERDE TIMOR
MERDE CORAIL
MERDU
JAPON
Hong Kong
Cap de Bonne Espérance
Détroit de la Sonde
Détroit de Torres
Île de la Réunion
Île de Madagascar
Îles Maldives
Îles Canaries
Îles SeychellesÎles Salomon
Îles Carolines
Nouvelle-Calédonie
Nouvelles- Hébrides
Fidji
Nouve
lle-Z
élan
de
Australie
Île Maurice
Nouvelle Guinée
Papouasie-
Péninsule du C
ap York
Archipel de la Louisiade
Cap Direction
Tasmanie
Détroit de Gibraltar
Golfe de Guinée
Golfe d’Oman
MER MEDITERRANÉE
Golfede Bengale
Marseille1
2
3
4
Le voyage du Saint-Paul De Marseille à l’île Rossel : 6 août 1857 > 11 septembre 1858
Le 25 septembre, après 11 jours de navigation à bord d’une chaloupe à voile de 6m, avec pour seul instrument une boussole chinoise, le capitaine Pinard et les membres de l’équipage rescapés dont le mousse, touchent la côte Nord-Est de la Péninsule du Cap York. Le 30 septembre 1858, Narcisse Pelletier est abandonné dans le voisinage du Cap Direction (région littorale face à Night Island).
Narcisse - Dossier documentaire
23
BARRE ÀTRIBORD TOUTE !
BRANLE-BAS,TOUS SUR LE
PONT !
AFFALEZ PERROQUETS ET CACATOIS,
TRIBORD TOUTE ! MAGNEZ-VOUS
LE TRAIN !!
DIEUTOUT PUISSANT, CAPITAINE NOUS
SOMMESDESSUS !!
LA CHEZLES ÉCOUT ES !
LES GABIERS SUR LE PONT !!
RÉ CIIIF !!DROIT DEVANT
RÉCIF !!
VIREEZ !!É CUEIL DROIT DEVANT, VIREZ
BORDEL !!
OUVREZLES ÉCOUTILLES,
LIBÉREZ LES CHINOIS !
AU DIABLELES BRIDÉS ! SAUVE-QUI-
PEUT !
DING !
DING ! DING !
Le 11 septembre 1858 : naufrage du Saint-Paul
NARCISSE Tome 1 - Mémoires d’outre-monde - Pages 38/39 © Chanouga - Ed. Paquet
Narcisse - Dossier documentaire
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D’après les cartes de l’Amirauté anglaise, par M. A. Vuillemin), in Naufrage et scènes d’anthropophagie à l’île Rossel, dans l’archipel de la Louisiade (Mélanésie), récit de M. V. de Rochas. (1858. Texte et dessins inédits). Le Tour du Monde, Nouveau journal des voyages - 1861, deuxième semestre. (Coll. particulière)
Archipel de la Louisiade, île Rossel (Mélanésie)
Narcisse - Dossier documentaire
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500Km
Île Rossel Archipel de la Louisiade
NOUV
ELLE
-ZÉL
ANDE
NOUVELLE-CALÉDONIE
FIDJINOUVELLES-HÉBRIDES
VANIKORO
ÎLES SALOMON
PAPOUASIE - NOUVELLE GUINÉE
Péninsule du Cap York
30 septembre 1858Abandon de Narcisse
La route de la chaloupe du Saint-Paul à la recherche de secours De l’île Rossel au Cap Direction : 14 > 25 septembre 1858
AUSTRALIE
Cap Direction
Détroit de Torres
Port-de-France
Sydney
Naufrage du Saint-Paul
MER DE CORAIL
OCÉAN INDIEN
OCÉAN PACIFIQUE
Narcisse - Dossier documentaire
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La Nouvelle Hollande ou Australie (début deuxième moitié du XIXe siècle)
Nouvelle Hollande ou Australie par A. H. Dufour - Paris, circa 1855. (Coll. particulière)
Narcisse - Dossier documentaire Narcisse - Dossier documentaire
35 27
LE DIMANCHE 11AVRIL 1875, À 13 MILES AU NORD-OUEST DU CAP SIDMOUTH,VENU DE MON ANCIEN MONDE, APPARUT LA SILHOUETT E BLANCHE DU JOHN BELL.
DEUX MILLES À TRIBORD,
NIGHT ISLAND CAPITAINE !
CAP SUD-OUESTMONSIEUR HOPKINS,
BRADY , À LA SONDE !
IL EST T EMPS DE REGARNIR LA
CAMBUSE !
PRÉPAREZLE MOUILLAGE,
ARMEZ LE CANOT !
NARCISSE Tome 2 - Terra Nullius - Pages 48/49 © Chanouga - Ed. Paquet
Le 11 avril 1875, Night IslandDécouverte et capture d’Amglo par les marins du John Bell
Narcisse - Dossier documentaire
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Détail de : Anchorages on The East Coast of Australia (3088), carte de l’Amirauté anglaise - 197», d’après les les relevés de 1895-97. (Coll. particulière)
Night Island (13 miles au Nord-Ouest du Cap Sidmouth)
Narcisse - Dossier documentaire
Île Rossel
NOUVELLE-CALÉDONIE
NOUVELLE GUINÉE
Péni
nsul
e du
Cap
Yor
k
AUSTRALIE
AUSTRALIE
Somerset - 14 mai 1875 Départ de Narcisse à bord du Brisbane
Cooktown - 16 mai
Townsville - 18 mai
Keppel Bay - 20 mai
Brisbane - 21 mai
Nouméa
Arrivée de Narcisse Pelletier début juillet11 juillet : écrit à ses parents
21 juillet : embarqué sur le Jura7 août : départ du Jura pour pour la baie du Prony
9 août : départ du Jura pour Toulon
Sydney - 25 maiArrivée du BrisbaneFin juin : départ de Narcisse Pelletier pour Nouméa
Night Island - 11 avril 1875 : capture d’Amglo
500Km
Tasmanie
Mer de Corail
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OCÉAN PACIFIQUE
NOUVELLES-HÉBRIDES
De la capture de Narcisse Pelletier (11 avril 1875) à son arrivée à Nouméa (début juillet 1875)
ÎLES SALOMON
Narcisse - Dossier documentaire
4000Km
NOUVELLE-CALÉDONIE
Arrivée de Narcisse Pelletier début juillet8 juillet : arrivée du Jura11 juillet : écrit à ses parents à bord d’un navire de guerre21 juillet 1875 : embarqué sur le Jura7 août : départ du Jura pour pour la baie du Prony9 août : départ du Jura pour Toulon Nouméa
Toulon14 décembre 1875Entrée en rade du Jura Débarquement le 20 décembre
Saint-Gilles-sur-Vie 2 janvier 1876 - Retour au pays
Gibraltar 8>10 décembre 1875
Paris - décembre 1875En observation à l’Hôpital Beaujon
Rio de Janeiro14>21 octobre 1875Troisième lettre à ses parents
Brésil
Baie de St-Nicolas12>13 septembre 1875
Punta Aréna13>15 septembre 1875
Détroit de Magellan Port Stanley18>23 septembre 1875
Malouines
Sydney 25 mai 1875 : arrivée du Brisbane
Fin juin : départ de Narcisse Pelletier pour Nouméa
Somerset13 mai 1875 : écrit à ses parents
14 mai : départ de Narcisse Pelletier à bord du Brisbane
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Le voyage de retour de Narcisse PelletierDe Somerset (14 mai 1875) à Saint-Gilles-sur-Vie (2 janvier 1876)
OCÉAN PACIFIQUE
OCÉAN ATLANTIQUE
OCÉAN INDIENOCÉAN INDIEN
Narcisse - Dossier documentaire
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LE 20 DÉCEMBRE 1875, APRÈS SIX JOURS DE QUARANTAINE EN RADE DE TOULON, J ’ALLAIS FOULER POUR LA PREMIÈRE FOIS, DEPUIS DIX-SEPT ANNÉES, LE SOL DE LA TERRE QUI M’AVAIT VU NAÎTRE. J’ÉTAIS À DES LIEUES D’IMAGINER QUE MA TRISTE RÉPUTATION M ’AVAIT PRÉ CÉDÉ…
44
LE SAUVAGE BLANC !!
PELLETIER ? LAZARUS SHOW, POUR VOUS SERVIR.
SUIVEZ-MOI L’AMI, JE VAIS FAIRE DE VOUS LE
CANNIBALE LE PLUS RICHE AU MONDE !!
MAIS !!?
CHAROGNARD !! JE VAIS TE COUPER L’ENVIE D’EN FAIRE
UNE BÊTE DE FOIRE !
HERMAN ?
PITIÉ…LÂCHEZ-MOI.
HERMAN !LAISSEZ-LE, BON SANG.
MON CHER AMI, LE SEUL À BLÂMER
EST NOTRE CAPITAINE.
NARCISSE ! DIX- SEPT ANS QUE JE VIS RONGÉ PAR LA HONTE
DE T ’AVOIR LAISSÉ TOMBER…
REGARDE QUI EST IMPATIENT DE FAIRE
LA CONNAISSANCE DU HÉROS ! VOICI ÉLIE,
TON FRÈRE.
MON AMI, C’EST BIEN TOI… QUEL
BONHEUR LORSQUE J’AI APPRIS LA NOUVELLE !
COMMENT VONT LE PÈRE ET LA MÈRE ?
LA MÈRE, ELLE EST À PEINE SURPRISE,
ELLE SAVAIT QUE TU REVIENDRAIS. QUANT AU PATERNEL, IL N’Y CROIT
PAS ET ATT END DE VOIR.
PAR LÀ-BAS…LA RUE
D’ALGER.
QUEL HÉROS ?! TOUT AU PLUS
UN ÉGARÉ QUI A RETROUVÉ SON
CHEMIN…
À SAINT- GILLES, TOUT LE MONDE JUBILE À L’IDÉE DE TE REVOIR…
MON FRÈRE.
Le 14 décembre 1875, le Jura entre en rade de Toulon
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NARCISSE Tome 3 - Vents Contraires - Pages 45/45 © Chanouga - Ed. Paquet
Narcisse - Dossier documentaire
4 000 km (équat.)
2 000 mi (équat.)
Le tour du monde de narcisse pelletierMarseille, 6 août 1857 > Toulon, 14 décembre 1875
Marseille
Bombay
Hong Kong
Archipel de la Louisiade
Nouvelle-Calédonie
Île Rossel
Nouméa
Toulon
Gibraltar
Rio de Janeiro
Baie de St-NicolasPunta Aréna
Baie de Prony
Port Stanley
Sydney
Somerset
6 août 1857 > 11 septembre 1858 : de Marseille à l’île Rossel à bord du Saint-Paul
14 > 25 septembre 1858 : le trajet de la chaloupe du Saint-Paul à la recherche des secours
14 > 25 mai 1875 : de Somerset à Sydney à bord du Brisbane
7 août > 14 décembre 1875 : de Nouméa à Toulon, le voyage de retour à bord du Jura
Night Island
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Pour aller plus loin…
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Narcisse - Dossier documentaire
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Narcisse Pelletier - Le Robinson françaisJournal Illustré - 8 août 1875 (Coll. particulière).
Narcisse - Dossier documentaire
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Narcisse - Dossier documentaire
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Les premiers mots écrits par Narcisse Pelletier à Somerset Document envoyé par le lieutenant Edward R. Connor (R. N., Assistant Admiralty Surveillyor, Somerset, Queensland) au journal anglais The Graphic, publiée le 23 août 1875 sous le titre : An autograph of Narcisse Pelletier, accompagné d’une hypothèse de traduction.
The Graphic, 23 août 1875. (Coll. particulière)
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Trois lettres de Narcisse Pelletier à ses parentsPremière lettre : Somerset, Cap York, le 13 mai 1875
Extrait de Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, publiées par C. Merland - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876. (Coll. particulière).
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Deuxième lettre : Nouméa, Nouvelle Calédonie, le 11 juillet 1875
Extrait de Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, publiées par C. Merland - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876. (Coll. particulière).
Narcisse - Dossier documentaire
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Troisième lettre : Rio de Janeiro, Brésil, le 14 octobre 1875
Extrait de Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier, publiées par C. Merland - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876. (Coll. particulière).
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Le Naufrage du Saint-Paul. Lettre du Capitaine Pinard à MM. V. Marziou et Ciereproduite dans le Journal des débats politiques et littéraires du lundi 28 mars 1859
Port-de-France, 21 décembre 1858.
Messieurs, le 11 septembre dernier, dans la nuit, j’ai eu le malheur d’échouer et de perdre votre navire Saint-Paul sur l’extrémité est du récif de l’île Adèle (Louisiades). Le navire et son chargement ont été complètement perdus, sans qu’il ait été possible d’en retirer même les vivres.Le Saint-Paul filait de 9 à 10 milles à l’heure lorsqu’il a touché; mon rapport, qui vous sera expédié de Sydney aussitôt que j’y serai arrivé, vous fera connaître les détails et les causes de cet événement désastreux.J’ai d’abord réussi à sauver tous mes passagers et mon équipage ; mais les naturels, bienveillants d’abord, ayant attaqué mon campement sur Adèle, il en résulta que je perdis les papiers du navire, les fonds en petite quantité (16 souverains) qui lui appartenaient, mes instruments, etc., etc. Sept hommes de mon équipage, le second compris, ont disparu, et probablement auront été massacrés : il n’en existe cependant aucune preuve matérielle.Les Chinois, dont plusieurs ont été blessés, sont restés sur un îlot voisin d’Adèle, ayant fort peu de vivres.Je suis parti avec onze hommes et un mousse pour la côte d’Australie dans le but d’y rencontrer du secours. C’est la position probable que je crois pouvoir assigner à la terre que je découvris la première, car j’étais sans autre instrument qu’une boussole chinoise, je naviguais dans une chaloupe de 6 mètres avec une voile de canot.Après avoir supporté bien des misères, le 5 octobre la chaloupe nous fut prise pendant notre sommeil par une peuplade australienne. Cette peuplade nous garda jusqu’au 11 octobre, après nous avoir fait éprouver bien des mauvais traitements. Ce jour- là, ayant aperçu une goëlette anglaise de 60 tonneaux, je parvins à la joindre avec huit de mes hommes, trois ayant succombé et le mousse ayant disparu.A bord de cette misérable goëlette, je fus, par suite de son itinéraire, gardé jusqu’au 20 décembre, jour auquel ayant été mis à terre, la réception toute cordiale, toute bienveillante du commandant militaire, M. Tétard, chef de bataillon de l’infanterie de marine en garnison à Port-de-France, ainsi que celle de ses officiers, m’ont pour le moment, fait oublier l’égoïsme anglais. Le capitaine de cette goëlette a réclamé une somme de 2 000 fr. pour notre sauvetage. On a traité pour 1 500 fr.Le commandant de Cintré, de la corvette Thisbé, en station à Port-de-France, va expédier à Adèle le vapeur Styx. Le commandant de Cintré a exprimé le désir que j’accompagnasse ce bâtiment dans la petite exploration qu’il entreprend dans le but de sauver ceux des hommes de l’équipage du Saint-Paul ou de ses passagers qui auraient survécu. J’ai d’autant plus cru n’apporter aucune objection au désir du commandant de la Thisbé, que le Styx aura mission de me mettre à Sydney avec le reste de mes hommes aussitôt le but principal de son expédition accompli.J’ai rencontré à Port-de-France M. Joubert, de Sydney ; M. Joubert a eu l’obligeance de me prêter 100 francs.Deux hommes et moi sommes arrivés ici complètement dépourvus des vêtements les plus indispensables, tous plus ou moins souffrants.De Sydney, j’aurai l’honneur de vous informer du résultat de la petite exploration à laquelle le commandant de Cintré a insisté pour que je prisse part.
Veuillez agréer, etc.
E. PINARD
P. S. : M. Joubert a eu l’obligeance, après m’avoir dit qu’il était votre agent ordinaire à Sydney, de se mettre entièrement à ma disposition pour les services qu’il pourrait me rendre.
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Sydney, le 28 janvier 1859.
Messieurs, dans ma lettre datée de Port-de-France (Nouvelle-Calédonie), je vous ai annoncé la perte de votre navire Saint-Paul. Je vous disais aussi que le commandant de la corvette Thisbé, M. de Cintré, expédiait le vapeur Styx aux Louisiades, dans le but d’y sauver les passagers et les matelots qui y étaient restés.
Je suis revenu de cette expédition le 27 janvier. Des 330 individus laissés sur les Louisiades, un seul Chinois a pu être sauvé, tous ont été massacrés avec un raffinement de barbarie dont la seule pensée épouvante.
Il a été constaté par le commandant du Styx que la carcasse du bâtiment était située de telle sorte que tout sauvetage du matériel avait dû être impossible.
Ce rapport, ceux résultant des interrogatoires qu’ont subis les hommes qui m’avaient accompagné, et qui ont été rédigés par le commandant de Cintré, ainsi que le commandant particulier de la Nouvelle-Calédonie, arriveront au ministère de la marine par ce courrier.
Je pars le 1er février à bord du navire anglais Damascus, allant à Londres. Ce navire, de bonne apparence, me fait espérer que je serai de retour pour les premiers jours de mai.
j’ai reçu de M. Joubert, négociant à Sydney, une somme de 200 fr. pour laquelle je lui ai fait une traite sur vous, Messieurs, à dix jours de vue au Havre.
Agréez, etc.
E. PINARD
Le Naufrage du Saint-Paul. Lettre du Capitaine Pinard à MM. V. Marziou et Ciereproduite dans le Journal des débats politiques et littéraires du lundi 28 mars 1859
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Évocation du naufrage du Saint-Pauldans les notes de l’éloge historique de Charles-François Beautemps-Beaupré par Léonce Elie de Beaumont. Tome 30 des Mémoires de l’Académie des Sciences de l’Institut impérial de France, 1860, Paris
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Sur un Français nommé Narcisse Pelletier qui oublia sa langue chez les Australiens Charles Letourneau, Bulletins de la Société d’Anthropologie de Paris volume 3, pp. 710-716, 1880
Bulletins de la Société d’Anthropologie de Paris volume 3- (Coll. particulière)
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Du fait divers à la Bande DessinéeEntretien de Chanouga avec Pierre Burssens (Auracan.com)
En 2007, Chanouga achète dans une brocante un vieux numéro de la revue Histoire de la mer. En le feuilletant, il découvre la photo d’un homme blanc tatoué, scarifié, aux oreilles et au nez percés. L’image date du XIXe siècle, et l’article qui l’accompagne évoque la destinée hors du commun de Narcisse Pelletier. Dès lors, l’auteur de BD va se passionner pour ce personnage jusqu’à lui consacrer un triptyque, Narcisse, dont le premier volet intitulé Mémoires d’outre-monde, inaugure la nouvelle collection Cabestan des éditions Paquet. On embarque avec Chanouga... et les questions d’Auracan !
P. B. : Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré lors de la découverte de cette photo de Narcisse Pelletier, et que sait-on, au juste, de son histoire ?
De Stevenson à Conrad, en passant par Melville, Vercel, Le Braz… j’ai toujours eu une véritable passion pour les récits d’aventures maritimes. Robinson Crusoé était l’un de mes héros d’enfance, j’ai été terriblement déçu lorsque bien plus tard, j’ai appris que sa véritable histoire, celle d’Alexander Selkirk, se résumait à un séjour d’un peu plus de quatre années loin de la civilisation… Si bien que lorsque j’ai découvert, en 2007, l’existence de Narcisse et ses dix-sept années de vie sauvage j’ai, en quelque sorte, renoué avec mes fantasmes de gamin. Dès lors, j’ai cherché à en savoir plus, mais c’est là que l’affaire s’est corsée. Il existe en fait peu de choses, d’une part, la relation du naufrage du Saint-Paul, navire sur lequel il est embarqué (parue dans la revue Le Tour du Monde en 1861), où son capitaine passe sous silence l’abandon de Narcisse et d’autre part, le témoignage de Narcisse rapporté dans un petit livre édité peu de temps après son retour à la civilisation. Censé être le témoignage de ses dix-sept années passées chez les “sauvages”, il ne contient au-delà d’une description assez précise des us et coutumes de ses “hôtes” que très peu de détails sur sa vie personnelle. Était-ce par honte ou pudeur ? En tout cas, j’ai perçu cela comme une aubaine : le champ libre à mon imaginaire...
P. B. : De quelle manière avez-vous procédé, entre la découverte du personnage et la mise en chantier de l’album ?
J’ai laissé mûrir le projet assez longtemps, ce qui m’a permis de m’imprégner de l’époque que j’allais évoquer. J’ai fait des recherches documentaires sur des sujets très concrets, tels que la navigation sur les navires de commerce au milieu du XIXe siècle, les conditions de vie à bord des grands clippers. Mais aussi, sur ce que pouvait être la vision européenne des terres australes - terra australis incognita ! - dont des pans entiers sont totalement inconnus en 1850. Je me suis aussi intéressé à ses cultures et aux rapports que les Européens entretenaient avec les “naturels” dont la réputation était (à tort ou à raison) pour le moins sulfureuse. J’avais besoin de tout cela pour apporter ma part à cette étonnante histoire sans la dénaturer. J’étais conscient que résumer une vie en quelques pages était une entreprise ambitieuse. Rapidement, je suis arrivé au constat qu’il y avait trois facettes bien différentes dans ce personnage, trois tranches de vie hermétiques : celle de “l’avant”, celle qui va faire de lui un homme façonné par une culture “sauvage” et celle du retour malgré lui, dans un pays qui n’est plus le sien, sous les regards curieux et suspicieux de ses contemporains. D’où, l’idée d’en faire une trilogie.
P. B. : Au vu de ce que Narcisse, jeune mousse, subit à bord, on se dit que gagner sa place au sein d’un équipage devait déjà, à l’époque, représenter un petit exploit...
Ce n’est pas un stéréotype, être mousse au milieu du XIXe siècle était particulièrement rude ! Souvent issus d’orphelinats ou de milieux très modestes, les “moussaillons” s’embarquaient à 12 ans pour s’engager dans un apprentissage très dur, et parfois, comme dans le cas de Narcisse, sur des navires prenant la mer pour plusieurs années. Il est alors au bas de l’échelle d’une micro société d’hommes, très hiérarchisée, habitués à vivre à la dure dans la promiscuité… Il faut être, comme Narcisse, particulièrement motivé pour faire sa place dans
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ces conditions. D’origine “terrienne”, il n’était pas prédisposé à cette vie là, d’où l’idée qu’il soit habité par une réelle passion pour cet univers.
P. B. : On a souvent l’image de la traite des noirs, or vous nous faites découvrir ce qui ressemble à un trafic de main d’œuvre chinoise vers l’Australie. Qu’en était-il plus précisément ?
Narcisse est le témoin non pas de traite esclavagiste mais plutôt d’une immigration économique, organisée et massive d’une population pauvre attirée par des rabatteurs qui leur vantent l’Eldorado australien, un peu à l’image de ce que l’on connait aujourd’hui avec les populations d’un sud déshérité. Les armateurs en tiraient un profit non négligeable. 1851, c’est le début de la ruée vers l’or australienne trois ans après la Californie. En 1858, l’année du naufrage de Narcisse, les Chinois représentent un quart de la population minière du Victoria, destination du Saint-Paul. Les Chinois sont appréciés par les exploitants des mines, avant tout parce qu’ils représentent une main d’œuvre bon marché, fiable et corvéable à souhait, cependant les mineurs australiens d’origine européenne voient en eux une “horde de barbares” et surtout une concurrence déloyale, ils en font rapidement les boucs émissaires à tous leurs problèmes. En 1858, victimes de brimades et persécutions racistes, beaucoup seront poussés à rentrer chez eux : l’histoire se répète inlassablement !
P. B. : Par rapport à De Profundis, votre précédent album, vous poussez votre dessin vers plus de réalisme. S’agit-il d’une démarche consciente ou d’une évolution naturelle de votre trait ?
Probablement un peu des deux. Mais Narcisse s’inscrit dans une époque et un contexte précis et j’ai estimé important de ne pas “tromper sur la marchandise”… J’ai donc fait la chasse aux anachronismes et davantage travaillé le caractère des personnages. Ceci dit, j’aime bien l’idée de ne pas avoir de style figé… que mon trait puisse encore évoluer.
P. B. : Peut-on parler technique(s) ? Vos planches donnent l’impression d’en associer plusieurs...
Je dessine au crayon, j’aime la subtilité de ses nuances, je réalise donc mes planches avec cet outil en m’ efforçant de conserver une certaine liberté dans mon trait. Je m’occupe aussi de la couleur, de ce fait, bien souvent dès le départ, je pense mon noir et blanc en couleur… En pratique, c’est du numérique, je travaille à la palette sur Photoshop, en veillant à ne pas tomber dans les travers du numérique, j’adore l’idée que certains puissent imaginer qu’il s’agit de couleurs directes.
P. B. : Il y a l’intrigue, l’histoire, mais on sent aussi que vous apportez une attention toute particulière aux ambiances, aux atmosphères, parfois à la limite du fantastique ou de l’allégorie...
Le contexte est à mon sens primordial, quel que soit le lieu, j’aime mettre le contexte au diapason des émotions… quitte à friser l’allégorie. Lorsque l’on aborde les rives océaniennes, on évolue dans un monde fantasmé par les Européens du milieu du XIXe siècle mais aussi probablement par nos contemporains. Qui connaît les rivages de la Papouasie et ceux de la péninsule du Cap York ? Ce sont des territoires que j’ai voulu charger de mystère, où les esprits sont partout, j’espère pouvoir aller encore plus loin dans le tome 2 !
P. B. : Mémoires d’outre-monde inaugure la collection Cabestan chez Paquet. Cela lui confère-t-il un éclat encore un peu plus particulier ?
Oui, j’ai été très heureux lorsque Pierre Paquet me l’a annoncé, et très flatté qu’il m’ait fait confiance. Je suis ravi que Narcisse Pelletier soit mis à l’honneur par ce biais-là, heureux d’y avoir apporté ma part et j’espère que mes lecteurs seront touchés autant que moi par ce personnage hors norme.
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1 - Le naufrage du Saint-Paul, 11 septembre 1858.- Narcisse Pelletier, Service historique de la Défense, Rochefort. Inscription maritime, arrondissement de Rochefort, cote : 3P7-50-f°267 - cote : 3P2-37-n°39
- Le désarmement du Saint-Paul, Service historique de la Défense, Toulon. Rôle de désarmement N°65 1861 cote : 13P9 179
2 - Après la capture du “Sauvage blanc”, mai 1875.- Narcisse Pelletier, Royal Historical Society of Queensland, Brisbane, Australie. 2 photographies de Narcisse Pelletier.
3 - Le retour en France de Narcisse Pelletier à bord du navire transport Jura de la Marine nationale française parti de Nouméa le 7 août 1875, rentré dans le port de Toulon le 20 décembre 1875.- Chronique maritime. Toulon. - Le Jura : Journal La Sentinelle du Midi - Le Toulonnais, Gazette de Provence du Vendredi 17 décembre 1875. Archives Municipales de la ville de Toulon.
- Le navire transport Jura : photographie, Collection Musée national de la Marine.
- Rôle d’équipage du Jura, Service historique de la Défense, Toulon. Passagers à la ration, cote : 2E6 4266. Mouvements du bâtiment, cote : 2E6 4265
- Rapport d’inspection médicale de Narcisse Pelletier par le médecin de 1ère classe Augustin Ricard lors de son voyage de retour en France à bord du Jura.Collection des rapports médicaux annuels ou de fin de campagne des médecins et chirurgiens de la marine d’État, volume XIII, 1875-1876, n°9 (Le Jura), SSA, Service historique de la Défense, Toulon.
- Courrier du Préfet maritime Penhoat au Commissaire général de la Marine en date du 18 décembre 1875 relatif à l’enquête sur l’abandon de Narcisse Pelletier après le naufrage du Saint-Paul en 1858.13 P1 43, 3 feuillets, Service historique de la Défense, Toulon.
L’histoire du mousse Narcisse Pelletierdans les Archives
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Notices : - Constant Merland, Dix-sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier - Paris, E. Dentu, Editeur, 1876.
- Jean-Paul Bouchon, Un Mousse oublié - Narcisse Pelletier, Vendéen, Poitiers, Paréiausaure, 1997
Étude critique de la notice de Constant Merland :- Stephanie Anderson, Pelletier : The Forgotten Castaway of Cape York, Melbourne Books, 2009
Rééditions commentées de la notice de Constant Merland : - Narcisse Pelletier, Chez les Sauvages : Dix-sept ans de la vie d’un mousse vendéen dans une tribu cannibale 1858-1875, (témoignage recueilli par Constant Merland, préface de Philippe Pécot) La Roche-sur-Yon, éditions Cosmopole, mai 2002.
- Thomas Duranteau, Xavier Porteau, Narcisse Pelletier, la vraie histoire du sauvage blanc, éditions Elytis, 2016.
Romans : - Joseph Rouillé, Le sauvage blanc de Vendée en Australie, Reflets du Passé, 1980
- Maurice Trogoff, Mémoires sauvages, Ouest France, 1984
- Maurice Trogoff, Narcisse ou l’aventure sauvages, Liv’Editions, collection Létavia jeunesse 1998
- Joseph Rouillé, La prodigieuse et véritable aventure d’un mousse vendéen, Editions Offset 5, 2002
- François Garde, Ce qu’il advint du sauvage blanc, Gallimard, 2012.
Bande dessinée : - Chanouga, NarcisseTome 1 : Mémoires d’outre-monde, Editions Paquet, 2014.Tome 2 : Terra Nullius, Editions Paquet, 2015. Tome 3 : Vents contraires, Editions Paquet, 2018.
Bibliographie
Narcisse - Dossier documentaire
© Chanouga - Noël Casanova. 2018