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Classifications des lésions carieuses
« de Black au concept actuel par sites et stades »
I/ Introduction 1
II/ Différentes classifications des lésions carieuses
1- Classification de Black
2- Classification par degré de Lubetzki
3- Classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
4- Classification à visée diagnostique
5- Classification spécifique aux lésions occlusales d’Axelsson (2000)
6- Classification spécifique aux lésions proximales
7- Classifications spécifiques aux caries radiculaires
8- Évolutions actuelles vers une classification générale à but thérapeutique
9- Concept SI/STA Classification SI/STA
Trois principes de base du concept SI/STA
III/ Conclusion
I/ INTRODUCTION :
Classifier les lésions carieuses revient à répertorier les différentes lésions présentes à un instant
donné dans la bouche d’un patient atteint par la carie selon un ensemble de critères prédéfinis. Une
classification pertinente devrait avoir deux objectifs :
D’identifier la lésion située au niveau des couronnes cliniques dentaires par son site
topographique,
De la caractériser par ses attributs pathologiques, et ce dès le stade le plus précoce de
développement des lésions.
Ainsi le traitement de la carie ne peut se réduire au seul traitement de la lésion carieuse ; il suppose
également le contrôle des facteurs de risque engagés dans la maladie.
La révision de la classification de Black est un des éléments constitutifs du concept actuel de
dentisterie moins invasive ou
«minimally invasive dentistry », basé sur des soins préventifs non invasifs dites a minima.
Malheureusement à ce jour, les efforts entrepris pour obtenir un consensus sur une classification
universelle n’ont toujours pas abouti, et de ce fait la classification de Black, bien que jugée de nos
jours obsolète, demeure encore la référence internationale à laquelle les praticiens du monde entier
se réfèrent dans leur pratique
II/ Les différentes classifications des lésions carieuses
1-Classification de Black
Au tout début du XX e siècle, Black a publié une classification des lésions carieuses en relation avec la
situation de la carie sur la dent :
• classe I : carie au niveau des défauts de structure dans les puits et sillons ;
• classe II : carie proximale des prémolaires et des molaires ;
• classe III : carie proximale des incisives et canines sans atteinte des bords incisifs ;
• classe IV : carie proximale des incisives et canines avec atteinte des bords incisifs ;
• classe V : carie des collets dentaires ;
• classe VI : carie des bords incisifs et pointes cuspidiennes (classe rajoutée ultérieurement).
2-Classification par degré de Lubetzki
Elle comprend quatre degrés :
• premier degré : carie de l’émail ;
• second degré : carie de l’émail et de la dentine ;
• troisième degré : carie avec complications pulpaires (pulpites irréversibles) ;
• quatrième degré : carie avec complications pulpaires et parodontales (nécrose pulpaire et ses
complications).
3- Classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
La classification internationale des maladies différencie, au chapitre des maladies de la cavité
buccale, les caries dentaires en fonction du tissu atteint :
• carie limitée à l’émail (carie initiale, taches blanches) ;
• carie de la dentine ;
• carie du cément
4- Classifications à visée diagnostique
À partir des années 1990 C’est dans cette effervescence que de nombreux auteurs ont tenté de
reclassifier les lésions carieuses en fonction du degré d’atteinte des tissus amélodentinaires, en
tentant de distinguer les stades de déminéralisation et de destruction de ces tissus, avec l’objectif de
favoriser les approches non invasives et d’intervention opératoire a minima pour les stades
réversibles ou débutants, au détriment des approches plus conventionnelles pour les stades
cavitaires avancés.
5- Classification de Pitts(1997)
L’auteur distingue du plus sain vers le plus malade, les seuils de diagnostic suivants :
lésions initiales subcliniques en état dynamique de progression/régression
lésions détectables uniquement avec les outils conventionnels de diagnostic ;
• D1 : lésions de l’émail cliniquement détectables mais avec une surface « intacte » ;
• D2 : lésions cliniquement détectables mais avec une cavité limitée à l’émail ;
• D3 : lésions dentinaires (ouvertes et fermées) détectables cliniquement : stable et non cavitaire
ou en progression et cavitaire (D3+ ) ;
• D4 : lésions ayant atteint la pulpe.
Cette classification reflète la volonté de l’auteur de réorienter les pratiques vers des interventions
préventives qui sont indiquées jusqu’au stade D3. Ce n’est qu’à partir du stade D3+ que les soins
préventifs doivent être associés à des soins opératoires.
6- Classification spécifique aux lésions occlusales d’Axelsson (2000)
Dans cet ouvrage, il propose une classification des lésions carieuses occlusales avec une échelle
gradée en cinq points.
• Grade 1 : tache blanche ou lésion colorée atteignant seulement l’émail, sans image radiographique
• Grade 2 : cavité superficielle dans l’émail à l’entrée des sillons avec perte minérale dans l’émail
adjacent détectable par la radiographie ;
Grade 3 : perte minérale amélaire avec lésion du tiers externe de la dentine détectable par la
radiographie ;
• Grade 4 : perte minérale conséquente avec cavitation étendue de l’émail au tiers médian de la
dentine ;
• Grade 5 : cavitation avancée impliquant le dernier tiers de la dentine.
7-Classifications spécifiques aux lésions proximales
L’identification des lésions proximales est classiquement effectuée à l’aide de clichés rétrocoronaires.
Cependant, ils présentent le désavantage de sous-estimer la profondeur des lésions et nécessitent,
pour une bonne interprétation des lésions et de leur progression, d’être renouvelés à différentes
dates et dans les mêmes conditions de prise des clichés
8- Classifications spécifiques aux caries radiculaires
La classification clinique usuelle distingue quatre stades de développement des lésions auxquels ont
été attribués des critères visuels de diagnostic basés sur la couleur et la consistance des lésions.
• stade 1 - lésion initiale : surface ramollie, colorations modérées
• stade 2 - lésion superficielle : microcavitations aléatoires, couleur sombre ;
• stade 3 - lésion cavitaire : cavitation franche, plancher ramolli, couleur sombre ;
• stade 4 - lésion profonde, pénétrante, atteinte pulpaire, couleur sombre.
9- Évolutions actuelles vers une classification générale à but thérapeutique
Depuis l’apparition des systèmes adhésifs destinés aux composites, deux modèles de restauration
des lésions carieuses coexistent de façon paradoxale. Le plus ancien, lié à l’utilisation d’un matériau
non adhésif, l’amalgame, régi par les principes de préparation stéréotypés de Black, ne perdure que
pour la restauration des dents postérieures.
Le second modèle, plus récent, s’est constitué avec l’utilisation des matériaux adhésifs à visée
esthétique (ciments-verres ionomères et résines composites associés aux systèmes adhésifs
amélodentinaires), donc destinés en première intention à la restauration des lésions des dents
antérieures et à celle des lésions vestibulaires cervicales.
Les premiers à s’engager dans cette voie furent Mount et Hume qui ont proposé une classification
par site et par taille des cavités
Trois sites de lésion coronaire et/ou radiculaire correspondent aux zones préférentielles
d’accumulation de la plaque bactérienne dentaire.
• Le site 1 concerne les puits et sillons et fossettes des dents postérieures mais aussi antérieures, et
remplace la classe 1 de Black.
• Le site 2 concerne les zones de contact interproximal de toutes les dents et remplace les classes I,
III et IV de Black.
• Le site 3 concerne le tiers cervical de la couronne ou la racine en cas de récession parodontale et
remplace la classe V de Black
Les trois sites sont communs aux dents antérieures et postérieures
* Le site 1 ou occlusal : lésions carieuses initiées au niveau des puits et sillons, fosses, cingulum
et des autres défauts coronaires des faces occlusales.
* Le site 2 ou proximal : lésions carieuses initiées au niveau des aires de contact proximales
entre dents adjacentes.
* Le site 3 ou cervical : lésions carieuses initiées au niveau des aires cervicales, sur tout le
périmètre coronaire et/ou radiculaire
Principes d’économie tissulaire
La notion de dentisterie adhésive et prophylactique suppose la conservation maximale des structures
saines, puisque c’est le substrat même des techniques d’adhésion, et la préservation des tissus
résiduels qui est la meilleure garantie de longévité de la dent naturelle restaurée
Principes d’économie tissulaire
crêtes marginales
Email périphérique
Dentine déminéralisée-reminéralisée
Tous ces choix cliniques ne sont conservables que dans le double cadre d’un modèle
adhésif/prophylactique
Principe d’adhésion ; L’évolution des systèmes adhésifs permet l’obtention de résultats de deux
ordres :
• mécaniques : le renforcement induit par l’effet de microrétention augmente la résistance du
complexe dent/restauration ;
• biologiques : l’étanchéité assure la protection biologique du complexe dentinopulpaire par
l’absence de percolation bactérienne à l’interface dent/obturation et l’imperméabilisation de la
dentine
Principe de bio-intégration ; Représente l’objectif final du traitement, est basée sur l’association des
agents de prévention et des matériaux restaurateurs ainsi que sur le recours aux techniques non
agressives répondant aux exigences de biocompatibilité, de fonctionnalité, d’esthétique, et
prévention des récidives.