courtois, gaston - l'éducation de la volontè

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. . . I , , I I L'ÉdUCATioN dE lA VOlONTÉ

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Page 1: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

.

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L'ÉdUCATioNdE lA

VOlONTÉ

Page 2: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

COLLECTION

ccFEUILLETS DE VIE SPIRlTUBLLE"*

I. -LA BONNB HUMBUR. (Abb6 Gaston CoUttois).2. -L'J3DUCATION DB LA VOLONTJ3 (Abb6Gaston CoUttois).

". -QUAND L'AMB EST DANS LB TUNN~(Abb6 Gaston CoUttois).

4-' -LA CHARlTJ3 (Abb6 Gaston CoUttois).J. -POliI' CONVBRSBR AVBC LE MA1TRB

(Abb6 Gaston CoUttois). .6. - CCBUR.A CCBUR A VBC JJ1rus (Abb4 GastOQCoUttois). .

7. - MJ3DITATIONS SUR. L'AVB MARIA (Agn~Richomme).

8. - NOTRB VIB RBLIGIl!USB (Abb6 GastonCourtois).

9. - M:gDITATIONS SUR LI! PATBR (Agn~Rlchomme).

lo. - MJ3DITATIONS SUR. LB MAGNIFICAT (Abb6Gaston Courtois).tI. - DISPONIBILITJ3(AbbéJean Pihan).12.- L'ORAISON (R. P. André Monnier).13. -LB SBNS DB L'ÉGLISB (Abbé Gaston Courtois).14. -LB SENS CHRÉT1EN DE LA MORT (Abb6Gaston Courtois).

IS. - MÉD1TATIONS SUR l,E SALVE REGINA(AgnèsRichommc).

Ij. - LA VIB INT:gRIEURE (Abbé Gaston Courtois).17. - BSj'AI SUR LA PR1ERE (R. P. l'hilippePonsard).

18.- LE CHEMIN DE LA CROIX (R. P. PhiIippePonsard).

Hon S6rie.- l,E SBNS CIIRÉTIEN DE LA NATURB(Abbé Edmond Barthélemy). \

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~LLBCTION .. FEUIu.ETS VE VIE SPIRlTUELLE .. N' a'it Abbé Gaston COURTOIS

des Pils de la I Charité

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L'EDUCATIONdE lA

VOlONTE*

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LA LIBRAIRIE ALPRON:::r'/tNN6IJI{jt513ÒOK SllOI'aT. ALrUvno ~

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Page 3: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

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AVANT..PROpOS

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I!

« A qui peut se vain-ere soi-meme, il est peu de ehose quipuisse résister », disait Louis XIV.

Nous avons besoin,dans la vie, d'une

forte dose de volonté.Mais, d'une parl,les raisonsen soniplus ou moins confusesdans notre espril,. d'autre pari, nous nesavonspas commentnousJ prendrepourla cu/tiverel en faire cellepuissanceà lafois soup/eet forte qui nouspermei,pour

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t~.i," ~'Jìorienler vers..Diell, de dominer nolre vieI;~:~:''.;",;','en 'boiJs. dominanl nOIlI-mlme.~.' " ; .,f ,_ .

l,: l '\ ", , «' La \Tie est {alte, .no.npas pour,'~:,~,.' ,etre vécue.:tmais 'poU:t' etrc ~alncue »,~~,;;. ",>,',a.§ihnaif.Reni Batin. '',I,':!' ~!'.", .,~~~. ~., .'. .

':Y"'>:";,',l'::. Ce/Il;' fili n'ti pas SII dlve/opper 'sa

" , ,. v%nll e.rl J. /a merci de' ses taprites; deset instintlsJ de ses imprèssions dll momenl.1/ peNI avoir de /JeallX I/ans, mais t'esl Nnve/llilaire el i/ n'a/Jolltil à rien de slriellX.

Perdanl le goul dll risflle el de l'eJfort_si jamais i/ l'a eli - i/ rllrldl de p/IISen p/IIS son tDamp d'attion ,. /a vie /Ni pise el

Nn sentimenfprofind d'in/lriorill jinil par,/' envaDirpOllr /e river dans /a mldiotritl.

A tONIage on a /Jesoinde renoNveler

, de temps en temps /0 trempe de tette Iplrjidèle qlle reprlsente /a v%ntl. Mais t'eJ/slIrtoNtpendanl /a jellnesse qN'i/ falli la

forger solide, jine et aigllisle.

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DB LA VOLON1'É

pu;ssenl tes p!lges aider letleurs el/utrites de tous tlges et de toutes tonditions

à tomprendre Rimportante de /a v%ntl età dlve/opperau maximum tette faCII/tidonnle par Dieu à l' homme en Vile de /' as-soder à l'flUVf'I de sa gr4çe e~ de sa gioire.

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Page 5: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

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POUROUOI CHERCHERA DÉVElOPPERSA VOlONTE1

Une forte dose de volonté nous estnécessaire :

l0 Au POINT DE VUE SPIRITUEL.

2.0 Au POINT DE VUE MORAL.

30 Au POINT DE VUE PROFESSIONNEL.

40 Au POINT DE VUE SOCI AL,

50 Au POINT DE VUE FAMILIAL.

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Page 6: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

J:f:DUCATION

I. Au point de Vue spirituel.

a) Un principe régit tonte l'économie de lanature et de la grace : la g,ice dépassela nature, mais ne se passe pas d'elle.

Dieu agit aVec nous confonnément à lalJ!ture qu'Il nous a donnée; Il nous traite enetres respon~ables, doués de libre arbitre; nOUisommes pOt r Lui des associés, des collaborateurs,et non pl!'3dèis instruments inertes, aveugles oumécaniques.

Il pourrait se passer de nous, mais cen'est pas conforme à ses plans. « Il nOflSa crééssan!nOllS,moÙ Il ne -"fJIISsonctijiepos sans nOliS», disaitsaint Augustin. Certes, nous ne pouvons rien_sans Lui, mais Lui a déddé de ne rien pouvoirsans nous.

«lise tient à loporfe denotre Jme ef Ilfrappe »,lit-on ,dan:i l'i\pocalypse 1 mais c'est à nousd-nuvrr-,

Dans l'Ii,rangiIe, Notre Sci,o-neur marquehicn, CI] tcrmcs rudes, le désir qu'll a de trouvcr

--.----

(') 111, 20.

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DE LA VOLONTÉ. .IfI

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chez ses disciplel dea !mes vailla~tes et éner-giques : « Le royaume des deux souffre vio/ençeel &esoni /es dynamiquesqui /e ravissent. » 1

Le Seigneur, par sa ~race, nouS tend pourainsi dire la main. Mais c est nous qui devonsmettte notte main dans la sienne. Plus notrevolonté sera puissante et ferme, plus l'étteinteavec Lui seta forte et £éconde.

b) Le chrlstianisme, loin de dévirillsetl'bomme, tend à falte de fortes per-sonnalités bumaines qui s'épa-nouissent aux rayons du soleil diVino

La forte est à la fois une vertu cardinaleet un don du Saint-Esprit. Ce serait une graveerreur de considérer la religion comme une écolede quiétisme, et les disciples du Christ commedes ettes débiles, til~,;des et inoffensifs, auxjoues pales, aux airs lan~"'.lteux.

« VOflS étes le sei /{

Seigneur, Et comme l'

ferre », disait Notre! reur de tout ce qui

(: : ':1uhieu, XI, I;empI", « biaJla;» est ass'logique, pot il faudrait dirl"

le texte grec, l'expressionIcmeot traduisible. i~tyrno-~ qui ont de la vitalité ».

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.L ~UUCATION

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DE LA VOLONTÉ

dans la conception des rapports de la grace etde la nature : « Les hommesd'armes batai/lerontetDiell donnerala victoire. )}Certes, c'est Dieu quidonne la victoire, mais il faut que les hommesd'armes bataillent.

La vie de sainte Théi:èse de l'Enfant- Jésus,dont la présentation et l'illustration ont étésacrifiées au goftt assez fade de la fin du siècledemier, . apparut mièvre à beaucoup de noscontemporams. Mais quand on pénètre plusavant dans la connaissance de sa spiritualité, onest stupé£ié de l'énergie peu commune que cette£ille de chez nous a déployée sans arret, depuiason enfance jusqu'à sa morto

L'Église vient de mettre sur les autels uneautre £ille de France : Mère .Javouhey. Elle arencontré pour remplir sa mission des difficultéspeu communes, mais son courage, sa ténacitéont arraché au roi Louis-Philippe cet aveu :« Mère Javollhey,c'est IIngrand homme/ )}

Au fond, la sainteté, ce n'est pas autrechose que l'adhésion totale d'une volonté humaineà la volonté divine.

La grace ne manquc i".tP;1isà une amc.L'ame sainte, c'est celle qui, par la liti '.!itéd'unevolonté puissante, ne manque jamais à la grace.

13

est (ade, Il ajoutait : «Si VOII.rperder.volr, virlllel1ce,tlO/l.rIte.rbOl1.rà lirejetl.! alifllmier I »

-Que nous voilà loin de ces christs eXsan_gues ct elfén1i.nés auxquels certaine i1nagericpieuse nous a trop longtemps habitués I

Que ce soit dans l'Évangile ou dans lesJ1p1""" de .aia. P,uI, ru", vi,.: .oh un honune,sois un énergique I retentit cODuneun leitrnotiv.

Le Seigneur veut à sa suite des geos quin'aieot pas peur des difficu1tés, du travail ctmetne de la persécution.

c) L'histoire des saints nous Dlontre c1airc_Dlent que tous les disciples du Chtistont été des forts.

Cela est évident quand 00 parCOurt lesactes des martyrs. Cela apparalt sans contestePossible quand on lit la vie des grands Fonda.teurs d'Ordres, des grands Missionllaires, desgrands Pénitents. Rappelons-nous les viergrde Rome : Agnès et Cécile, les femmes de Car-thage : Fé1icité et Perpétue, les saintes de l'histoircde France : Geneviève et Clotilde. Quel Couraglchez cette jeune fiUe de dix-neuf ans qui s'appelait]eanne : «QfI(l11dbiel1m/me ils .reraiel1tpendt(j dI/XIllllr.r,nOl/.rle.raflrOI1.rI» Et quel bon sens surnaturel

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J,'JJlJUCATION , DE LA VOLONTÉ

2. Ari poil1t de vue morale

b) NOU8 avons besoin de la volonté pourmaintenir notte moraI très haut,' aumllieu des difficultés de la vie.

a) Nous avons besoin de la volonté pour nousdéfendre contre le mai.

« TOllf' me fatigue ef m'ennuie », disaitLouis XV. Celui qui a laissé tomber très bas leniveau de son énergie est cruellement tourmentépar les innombrables petits ennuis dont la vie estfaite, et qu'un homme à la volonté forte sup-porte sans meme, s'en apercevoir.Que nous le voulions ou non, la vie est

un combat et le champ de bataille c'est d'abordnous-meme. Qui n'a reconnu qu'en lui il y avaitdeux personnages, ce qui faisait dire à saint Paul :« Je fai.r le mal tJ11eje hais ;je nefais pa.r.le bien queje voudrais. »

Toute la question est de !lavoi! qui desdeu...'Cl'cmportera. C'est une lutte, tantot sourde,tantot violente. La victoire n'est possible qu'àcclui qui, avec la grace du Seigneur, a unevolonté solide.

Pour l'homme de volonté, les difficu1tésne sont pas des barrières qui l'arretent, mais destremplins qui l'amènent à se surpasser, en luidonnant l'oceasion de les surmonter. Tout pourlui devient un motif de progrès moraI. D'ailleurs,à foree de faire des actes de volonté, on aboutità. une maitrise de soi, de ses nerfs, de son ima-gination, de son ereur, qui faeilite grandement lecalme, la paix et la sérénité.

En cas de eoup dur, on est plus à.meme degarder "f)n sang-froid et de mettre en reuvretoutf' " ì ~ ressourees de son intelligence et deson c t o .

Il est normal que, sur la terre, nous soyoostf'ntés, mais il dépend de nous que la tentation,au lieu d'etre une oeeasion dc chute, dcvienneune occasion de victoire, ct il faut avoir en réserveU!1~certaine dose de volonté pour couper eourt,(1:'s le début, à une solIicitation mauvaise etdidmer une imagination dangereuse.

D'me volontaire a su se créer uncertain ;'oJ1J ~ d'habitudes qui sont devenuespour lui com',' "oe seconde nature, et qui luipermettent (I I o,irde meilleurs résultats avec

Page 9: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

un minimum d'elforts. L'expérience qu'il faitde sa puissance lui permet d'envisager la vie avecconnance et optimisme.

c) Nous aVons besoin de la volonté potU'devenir une personnalité forte et don.ner à notte vie son ntaxintultl derendeltlent.

11est bon de se rappeler de temps en tempsl, parabolede, talent,.Ch'con n'en , pas reçule meme nombre. Peu importe. Ce que le Seigneurnous detnande, c'est de les faire fruCtifier. Il seramoins demandé à ce1ui qui aUra ltloins reçu; etn'etlt-on reçu qu'un seul talent, il faudra, parnotte elfort personne1, arriver à doubler la mise.

Au fond, ce qui fait la forte personnalité,c'est, plus encore que les dons bri11antsde l'espritet du creur, plus encore que la force physique oula culture intellectuelle, la trempe di.t caractère,qui fait dire d'un hotntne : Voilà qllelqll'lIlIqlliCompIe,ovec qui /'011compIe,J'I/rqui /'011pellI compIer.

J. Au point de vue proj'essionnel.

Devenir une valeur dans la profession OÙl'on s'eltt engagé, n'est-ce point une nécessité si16

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DE LA VOLONTÉ

1'0n ne veut pas croupir dans la mécliocrité?D'ailleurs, on ne s'intéresse vraiment à son travailque dans la mesure où on le domine. L'estimedes chefs, d'une part, et l'efficacité de notreactivité, d'autre part, résultent en général dedeux éléments :

- notte compétence technique;\- notte caractère.

Or, pour l'un comme pour l'autte, il fautavoir beaucoup de volonté.

La compétence technique suppose untravail opiniatre, non seulement pour acquérirle bagage nécessaire, mais aussi pour se tenir aucourant, car les techniques se perfectionnentsans cesse, et celui qui ne continue pas à chercher,qui n'a pas le désir de s'améliorer, se laisse gagnerpar la routine et se trouve vite dépassé.

La compétence technique ne suffit point.Pour qu'on puisse y faire appel et pour qu'ellesoit appréciée, il faut encore un certain nombrede quiùités, qui dépendent du caractère, et doncde la volonté. Sans doute, cela est variable selonles situations, les positions; mais cela est néces-saire plus ou moins partout. Par exemple, desqualités d'ordre, de ponctualité, d'attention, de

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r

Icootinuité, quaIités apparcmment mincurcs, ont Iune importance capitale pour le 6uccès d'une "entreprise, de queIque ordre qu'elle soit.

ILe brio du beau parIeur peut, pendant un

Icertain temps, faire illusion, mais finalemenr: il'est vite percé à jour si l'on s'aperçoit qu'i! n'y apas de « répondant ». .

4. AZI point do Due soc;al. _ "

a) Dans toua Ies mUfeux, à tous Ies degrésde l'échelle sociale, c'est la memeplainte : on manque de caractères, onmanque de chefs. Pourquoi?

Parce que la plupart des hommes manquentde volonté.

On a besoin de chefs qui sachent prendredcs r(",;t'~nsabilités et qui, dans l'intéret général,sachent !aire accepter et aboutir les plans qu"j'ont conçus. Il faut pour cela des ames trempé('!qui ne se laisseot pas arreter par le premier ContItcmps, la première contradiction ou le prem:choc.

18

DE LA VOLONTÉ

« Pour lcs combats de Dieu commepour les combats des peuplcs, il fautdes chefs, des hommcs de valeur,d'audace, avides de responsabilités; deschefs qui comptent moins sur le nombrede leurs soldats que sur leur volontéde vaincre. .

« Des chefs audacieux ? Hélas I pour-quoi [aut-il 9u'ils soient' plus rar~s dansl'armée du blen que dans celle du mal ?Pourquoi [aut-il que, s'il s'en trouve,leur audace soit souvent taxée par les

. sages, d'orgueil et de témérité?« Ce n'est pas avec des velléitaires,

mais avec des audacieux qu'on mène lemonde et qu'on le sauve. » 1

.Si nous manquons de chefs, cela ne vien-

drait-il pas de ce que l'éducation donnée dans lesdiverses branches de l'em;(,;~!l"lTIenta eu rourbut bien plus le succès aux ""ns que la forma-tion de personnalités é" les, animées' dudésir de l'action, assoir 'e resr

onsabilités

au service d'une belle cap~ .J'est-i point vraiaussi que trop souvent lcs, ,les supremes de vieet d'inaction de ceux qui ~Ilaient une parcelled'autorité ont été des I rmulcs négatives :« pas de zèle » - « p:: histoires» - « secouvrir ».

(I) BC8sièrcs,L'É,.allgi!ed.

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L'ÉDUCATIONDE LA VOLONTÉ

b) Plus que jamais, à l'heure actuelle, on abesoin de meneurs qui, animés d'unhaut idéal, puissent exercer autourd'eux une influence heureuse et salu-taire.

soit fort et sur qui ils puissent s'apeuyer;la fcrmeté virile les rassure, L'l falblessecomplaisante les met en défiance et,6nalement, les dégoùte. »

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Les études sur la psychologie des foulesn'ont fait que confirmer les données de l'Histoire:ce sont les « meneurs » à l'esprit lucide, à lavolonté forte, qui « mènent » le monde.

. Sur un plan plus modeste, on peut direqu'il y a certainement dans notre entourage desàmes à la volonté chancelante qui ont besoind'appuyer leur volonté sur la notre. Le réconfort,le progrès moral de telle ou telle dépendentde nous d'une certaine manière.

J. Au po;nt de vuè familial.

Une volonté forte et souple est un gagede bonheur pour un foyer.

Écolltons Lacordaire :

a) Pour les époux.

La bonne entente conjugale suppose dela part de chacun des deux époux une maitrised'eux-memes assez forte pour aller, s'il le faut,jusqu'à « l'oubli de soi », pour le bonheur et lebien de l'etre aimé.

Là où il n'y a pas la maitrise de soi, cesont les instincts qui sont maitres.

Là où ce sont Ies instincts qui sont maitres,c'e!;t l'égoisme qui règne.

Là ,ù règne l'égoismt'', il n'y a pas d~véritabie ~' '1our.

Le Seigneur l'a vouIu ainsi. Nous sommesinterdépendants les uns des autres. Quelle respon-sabilité pour nous et quelle déception pour cesames si, par notre faute, au lieu de leur etre unappui solide, nous ne pouvons leur offrir qu'unroseau sans force, tout pret à s'affaisser à lamoindre pression I

« Les hommes ne rccherchent pas lacomplaisance d'une autorité faible; ilssont heureux de trouvcr quelqu'un qui

La l ')nne entente conjugale suppo"'"également è .~ efforts pour se comprendrc, se

2.1

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Page 12: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

L'ÉDUCATION DE LA VOLONTÉ .

supporter mutuellement, efforts qui sont impos-siJJlessa.nsun minimum de volonté.

Enfin, l'ordre dans la maison, l'agrémentde l'intérieur, "la fidélité constante à ces millepetits détaik qui font l'attrait de la vie du foyer,cette vi6 ,/imp/e aux Iravaux enn'!Yeux-Il fad/es,

_ afIVre de çhoix qui veul beauçoupd'amoflf", tout celasuppose, surtout de la part de l'épouse, desgualités de courage CJ.uedétaille complaisammentlà belle page ,de l'Eaìture sur « la femme forte »1.

b) 'Pour l'éducation des enfants.

Rien de plus contratte à l'éducation 9uel'énervement, le manque de calme, la répétittond~s observations à tort et à travers, à propos detout et de rien.

Rien de plus contraire à l'reuvre éducativeque ces capittilations lamentables devanf lescaprices de l'enfant, sous prétexte de ne pas'lefatte pleurer ou... « pour avoir ~ paix».

Il faut que, tout petit, l'enfant sente queni ses cris, ni ses pleurs, ne feront céder sesparents quand ceux-ci commandent une choseJuste.

Une volonté ferme et aimante est une despremières qualités de l'éducateur, car l'éducationest, en meme temps qu'une reuvre d'amour, ùnereuvre de patience, donc de volonté.

De plus, l'autorité de celui qui commandeest d'autant plus forte que celui qui commandeest pius maitre de lui, sait bien ce qu'il veut etle veut plus fortemente

Rien n'ébranle en effet l'autorité commel'hésitation, le doute, l'incertitude, la multiplicitédes ordres et des contre-ordres.

,

Il faut que, devenu grand, l'enfant aitappris à se commander à lui-meme.

En résumé, une volònté ferme et énergiqueprocure des avantages tels, pour soi et pour lesautres, qu'on ne peut raisonnablement se dis-penser de l'acquérir, à n'importe quel prix.

(1) Proverbc5, XXXI.

Page 13: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

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COMMENT D~VELOPPERSA VOLONTE ?

« Il fallf .ravoirce fJlleIton veuft aprè.ry avoirbien rlf/échit ef lepotlf".rllivre, non violemmenf ef avellglé-mentt mai.r dtll1lemanière .rollfenlleef fenace.» 1

Celui qui veut développer sa volonté doitdévelopper en lui trois choses :

l0 LA NETI'BTÉ DANS LA DÉCISIONt

.2.° L'ÉNERGIB DANS L'EXÉcUTloN,

30 LA CONTINUITÉ DANS L'EFFORT.

Page 14: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

DE LA VOLONTÉL'ÉDUCATION

a.) Mieux on sa.It ce que l'on veut,. ptU8 'l'exécutlon est facile. ,,.

qui nous i~clinent i agir dans un sens ou dansun autte.

Donc, prendre le temps de réfléchir,éviter les emballements et les impulsions, maisne pas s'éterniser. Car vivre, c'est choisir; la vieest une série continue d'ciptions.Rappelons-nous\

l'histoire d'Alexandre et du nreud gordien. -

Une bonne décision, meme imparfaite,.suivie d'une ferme exécution, atteint plus sftre-ment le succès que l'attente prolongée d'unerésolution idéale, qui ne sera jart1ais,ou que troptardivement exécutée. La jument de Roland aValttoutes les qualités; elle n'avait qu'un défaut,c'était de ne pas exister.

z. La nettelé Jans la Jécmon. .

J.cs expérienees de psycho-physique ontprouvé qu'imaginer un mouvement amène uneexcitation nàissante des nerfs qui seront im~liquésdans l'exécution de ce mouvement. Plus l imagi-nation est précise et forte, plus elle a tendancei se téaliser. Voili pourquoi la volonté sedéclenehe plus facilement quand l'acte à accomplirest nettement perçu, et pourquoi elle est difficileàmettre en mouvement quand il y a eomusiondans les projets.

Pour savoir nettement ce que l'on vent,se poser souvent la question de Foch : « Apr~stout, tle quoi s'agit-il? » Le général Weygandraconte que le maréchal demandait souvent, à sesinterlocuteurs qui semblaient hésiter : « VoukZ-vous quelque chose? Et qu'est-ce que VOI/Jvoulez? »

c) Pour s'habituer à se décider, couper court,dans la vie pradque, à toute hésitation.

F->ur agir, il faut se décider, et pour le.faire à bon escient, il faut bien peser les motifs

Au besoin, se fixer le moment précis oùtelle ehose sera exécutée. Quelqu'un hésite i selever le matin, qu'il se dise : « Je vais dire,1, 2., 3, et i 3 je serai debout ». Et qu'alors, sansplus réfléchir, il se lève i 3, eomme« m(ì par unressort ».

Autre moyen : si l'o n a à faire plusieursbesognes, et que rien n'oblige à commencer parl'une plutot que par l'autre, s'atlaquer, pour

b) Dédeion vaut mieux que précision.

2.6

Page 15: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

L'ÉDUCATION DE LA VOLONTÉ

. débuter, à la tàche la plus ingrate, la plus aride,]a plus difficile.

Non seulement on développe par làl'esprit de décision, mais, par surcroit, tout cequ'on a à faire ensuite est rendu plus aisé.

« Ce/m qlli vellI une chose en vient à bOllIj maisla (hosl la p/IIS difficile en"ce monde est tk vOll/oir. » 1

De meme, de l'énergie que nous mettronsdans le choc opératoire de l'exécution peutdépendre le succès de l'entteprise et meme, enun certain sens, sa facilité.

n est bon de sentir en soi une granderéserve d'énergie, et voici quelques moyenspratiques pour la constituer :

.2. L' énergiB ~ans l' e~écution.

a) S'affirmer à 8oi-mème une grande forcede volonté.

Nous sommes plus riches que nous ne lepensons en possibllités de volonté, mais c'estnotte inexpérience et notte Ucheté qui nousempechent d'aller jusqu'au bout de nos forces.

Donc, se croire capable d'une grandeforce de volonté; faire comme si on l'avait, et,pour cela, se répéter souvent: « l'ai de la volonté,je suis toujours maitre de moi. Quand je mecommande quelque chose à moi-meme, Je faistoujo~ ce que je me suis commandé de faire. »

A force de se répéter: « l'ai de la volonté,je suis toujours maitre de moi », on finit par lecroire. A force de le croire, on finit par fairecomme si on l'était. A force de faire comme si onl'était, on finit par le devenir.

Savoir ce que l'on veut est bien, le savoirnettement et 1tre décidé à l'exécuter est encoremieux.

Mais cela ne suffit pas, car tout acte quidemande un effort comporte par lui-memecertaines résistances, au de(lans et au dehors, etsans une énergie proportionnée, la « volition »primitive ou, si l'on veut, l'intention d'agir quinous a déterminé à entter en lice,. risque (les'évanouir.

Page 16: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

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I>., '. ~~~UCAnQN .'

~(\':" ':'. i ' Mieux enc~re, s'imagmer qu'on se tr~)Uvef\i ".;:" déJ~'en possesslon de cette volonté énergtque,~.,, et'se voit agf'3Santen conséquence; évoquer par'" ,;' ~la pensée dill.:rentes citconstances où nous mani-~:' ":' ,feStone .:a 'Volonté que nous revons d'acquérit.

I,," "'. ' ' S'imaginer td que 1'0n veut etre, facilite~ ;:\'," ' la' réalisation de teque l'on veut devenit. ' '

l"!: . . .r,.

DE LA VOLONTÉ

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gique d'une époque qui demandait un certainrenoncement au confort, pour stimuler le courageet meme l'hétoIsme. '

c) Saisu 'toutes les occasions d'exécuter desactes qui co6.tent quelque peine, quinécessitent quelque eft'ott sUt soi-meme.

b) Acquérir une attltude extédeure conformeà son idéal.

L'extérieur a une grande influence surl'intérleur.

dest en forgeant qu'on devient forgeron;c'est en' accomplissant des actes d'énergie q11'ondevient énergique.

Pour exercer à la fois notre volonté etacquérit en meme temps l'expérience de notrerropre énergie, faite des cures positives d'éner-gie volontaire. Pour cela, se fixer le matin, pendantdix jours, un certain nombre d'actes de volontéà fatte dans la joumée.

Ne pas avoit de cesse avant d'etre parvenuau nombre fixé. S'ingénier, trouver des occasions,des choses qui cotiteo" il le faut. Qui veut lafin veut les moyens. '

Commencer par un nombre peu élevé -cinq par exemple - et augmenter tous les joursde trois. Lorsqu'on arrive à la quarantaine, c'estbon signe.

Certes, il ne s'agit pas dè bomber le torseni de plastronner, mais, en dehors des occasionsoù il convient de se détendre, de se décontracter,éviter le laisser-aller, ce que certains appellent« l'avachdssement ».

Avoit une attitude calme, ferme, virile.

« 11 sryle, ç'esll'homme », disait Buffon. Iln'est pas jusqu'au style du mobilier qui ne révèleun~ époque, une mentalité. A-t-on remarqué quele styIe Empite, avec une certaine dureté de s~sfauteuils, une certaine rigidité de ses lignest à la '

fais exprimai~ et renforçait le style de vie éner-

Page 17: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

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I}JilluCA TION DE LA VOLONTÉ

. On éprouve alors une sensation de force ,

et de bien-etre qui dédommage amplement despetits e£fo~ qu'on s'est imposés.

Il y a des devises familiales comme cellede la ,Maison d'Orange : « Je mainnenJrai. »

, Il y a des devises de région : ~<Comtois,rendr-toi.Nenni mafoi I » .

, ' Il y a les devises personnelles : « A ç(lurvai/tant, rien J'imposJible I »1 (de Jacques Creur).

,. .,

, ' Il y a des phrases-clefs qui expIiquent, l'attitude mentalede certain,shéros. Par,exemple,de Guyne~r ! « Je n'aimepas travaillertlans lemOli...», d'Alain Gerbault : « Ce qui m'intéresse,ç'est J'avoir Jes Ji.fli&1l/tésà surmonter. »

Il y a aussi les phrases que l'on peut soi-meme inventer, en les adaptant à son cas parti-cu1ier. Exemples : « Les choseJ JureJ, fa meplatt. » - « Les Ji.fIicllltéssont faites pour étrevain&1les. » - « Rien ne m'abat, rien ne me JécourageI »

d) Prendre goftt à l'e1fort et à la peine qui.. . l'accompagne. - Les « savourer »

. , pour msi dire. ., '

. Sans doute, on n'aime pas naturellementce qui co~te, mais c'est un pIi à se donner, uneattitude à adopter, Une ha6itude à prendre. Iln'ya qu'à faire « comme si on l'aimait» et; pourcela, porter notre attention. sur les avantages que, .nous procurera l'effort lorsqu'il sera accompIi :développement de notre énergie, de notre valeur,de notre influence. (Si l'effort est surnaturalisépar l'union à Dieu, il devient, en outre, uneaction méritoire).

e) S'aider par quelques devises ou siogansqui polarisent noa énergies au mo-ment opportuno

On sait 1'1mportance que revetent en psy-chologie des formules courtes, frappées commedes médailles, vérltables ldées-forces qui résu-ment un idéal, constituent solt des rappels, solt

, des stimulants aux heures d'effort.

f) Ne pas se laisser affecter par les impres-sions désagréables.

Il est norma! que, dans la vie, nous ayonsdes raisons d'etre contrariés, agacés, ennuyés.

(1) A vail/ans cuers riens impossible.

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L'ÉDUCATION DE LA VOLONTB

~eQ- n'est ~lus dangereux que de se laisseréncrver et 1mpressionner.

Il e'it -facile, d'ailleurs, avec un peu de'cour~'-:e, d'arriver à conttoler ses réactions et àse renCIre,5ino11totalement indifférent, du moinsfàiblement sensible à toutes ces causes d'éner-vement ou d'irrltation. Par exemple, les bruitsdiscordants, brusques, inattendus amènent unecontraction des muscles du visa~e, pr9voquent un

-sursaut, une exclamation. Réprtmons ces réflexes-et entratnoris-nous à éc~uter posément le vacarmede l'usine, -1'aigreur crlarde a'une 'V'Oix,le tinta-marre des vé1iicu1es. .

,

qui seront l'occasion d'un exercice de maitrisede soi-meme.

Une odeur désagréable heurte notte odo-rat. Certes, si cette odeur décèle une possibilité4'intoxication, écartons-en la source; mais si elleest inoffensive, acceptons avec le sourire, toutau moins avec impassibilité, d'en subir lesemuves.

g) Faire très bien ce que l'on a à faue, memeles actions les plus ordinaires.

« Il falli bien faire mul te que l'on fait », .-aimait à répéter Foch, en écho sans doute au-célèbre adage antique : « Age quotiagis )?

Observons la manière dont nous accom-plissons nos actions. N'est-il point vrai que ttopsouvent nous laissons s'infiltrer en nous le gotlt,la tendance et l'habitude de l'à peu près, avec ledésir d'en finir plutot que de les finir.

Le meilleur moyen de réa~ir, c'est des'appliquer à accomplir le plus posslble d'actionsd'une manière parfatte, en y consacrant le tempsnécessaire et en ayant des gestes achevés. Rienne développe la volonté comme de faire deschoses très simples avec le maximum d'énergieconcentrée.

Un des biographes de Foch nous c1Jnnale secret du rayonnement magnétique qu' / 'na-nait du grand chef :

De meme, un temps brumeux -risqued'assombrir nos pensées. Réagissons en tiichantd'etre nous-meme pour les autres un rayon desoleil.

La !;atisfaction anstère et profonde quenons donnera l'effort ainsi recherché arriveraà l'empOrkt SUt les impressions désagréables

« Par un cntrainerncnt qu-A propos d'hi~toires de deurnaréchal a ,1(.- eloppé sa volo'

1 ct. le

qu'A

34

Page 19: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

.' . L'ÉDUCATIONDB LA VOLONTÉ

la euissanee dont U connait le degré,qu'U entretient soigneusement par un

. usage constant, et qu'U utillse paifols -comme un géant ses muscles - sanapenser i toute la foree qu'U déploie...

« Tous ses actes,les plus insigOifiantscomnie les plua importants, sont voulus.Cette volonté tenace, active et perma-nente, est en lui comme une secondenature; elle est la raison fondamentale,efficaee et déclsive de sa foree. » l

de faite des choses exttaorclinaites; les tachesexttaordinaires ne représentent pas un centième,peut~tre m~e un millième àe notte actiVit6.Vouloir attendre l'occa.sion d'accomplir unetiche eXtra.orclinaire,c'est négliger les neuf centquatte vingt dix-neuf millièmes que représente la.vie de cha.quejour, c'est négliger notte plus grandesource de riChesse morale et de surpa.ssement.

(I) En .ifoufanf le marécbalFocb, par le commandantBugnet, pages 11%et 1Ì3.

J. Con:tinuité Jan$ .1' effort. .

a) n ne suffit pas de savoir ce que 1'00 veutet de rentreprendre énergiquement,il faut encore persévérer lusqu'à cequ'on alt atteint le but fixé. .

On rencontte trop souvent des gens quiont bien déma.rré mais qui se dérobent dès lepremier obsta.cle ou se la.issent essoufBer à mi-Chemin de leur course.

Constance, ténacité et, s'i1le faut, acharne-ment, sont les conditions d'une volonté efficace.

b) Còmment s'y prendre pour développeren soi cette ténacité qui permet d'ob-tetur des résultats?

l0 l'le ;amail /aisser lanl moti! lériellXIInebeJogneef.;.uspenl pour en commencerune au/re.

.,

Pottt nous encoura.ger à exécUter avec le. plus grand soin les déta.i1sde notte devoir d'état,

nous redire t:ette simple vérit:é : « Cctte tiche,si je la.fais bien, est un échelon qui 'me hausse versla perfection ». Alors, plus rien ne nous paratttabaDa.J,et peu à peu se développera. en nous le.godt de f'ouvrage bien fait, le « feu sacré »du devoir, agent puissant et magnifique, quidécuplera nos forces et fera produire à notte vieson maximum de rendement.

« NOIIIn'avonltjuedellx 011Iroisfois danl lavie /'occasion d'lire braves, mais nous avons à chafjueinstant cellede nepa! lire Jaches», a dit René Baz.tn.

Pour progresser, il n'est pas nécessaire

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.L'ÉDUCATIONDE LA VOLONTB

" .' ~ <~ Cellli fjIIi ~el la maill à la tharrm el fjIIiregardl eli arri~,." tlest.pa.r Jigne di. Moi », a dit

, Notte Seigtteur~'. :' , , ',' . .

Ordonner ses occupations et ette décidé.'i les poursuivre comme prévu, est un des meil-.leurs moyens pour éviter d'etrc agité, pressé,préoccupé. Ce qui fatigue, d'ailleurs, et ce quisurmène, ce n'est pas tant ce que l'on falt que ceque; par sa faute, on n'arrive pas i faire.

, «Cc qui fat1~c, cc n'cst paa lc tra-vail. mais cc qu on aUtalt d6 faltc ctqu'on n'a paa falt, ct qui noU8 tourmcntcsoua formc d'une vaguè lnqu1~tude quiaffaibllt l'~ergle. '

« De mème. tout travail qu'on nefalt qu'A dcmi ne nous donne aucunejOlc ct nous Wsse m~contcnt, avcc lescntlmcnt d"une è8pke de d~~cc.

« En oUUe, 81 on n'accorde autravail quc la moltié de l'attcnt:ion,on ymcttta quatte foia plus de temp8. » l

i. .

, ,Ce qui.cottlpte, ce n'est pas de conunencer,:!., mais d'aller jusqu'au bou.:. Le Seigneur ne saurait

. se contenter de velléités et de bonnes intentions...~'i~:' . " qui s'atretent en' che~. C'est jusqu'au bout

;: ;,",; l' , ,;" qu'll nouS a aimés; c'est Jusqu'au bout qu'Il attendI I:;:;'...'.;.:.: ... notreserrice. 'l ' ",' " ':."~

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_fith. -\:.f ," ;'i"!' _.' r ~" ,

'(~~'r".', ~.:~} ~.Foch donnalt encore te conseil : « POIlr-.",',' '::j. 1f'tIÌtj~~/'e;çldl/ioll iltJet tlnaritl, jtnqtlà te fJII8 tJOtn

, tget ,,,,tiìremÌ1lIrla/irl 110mp/tm. » '

!j POUt s'habituer, en effet, i la constancedans l'effort, il faut d'abord se faire un plan detravail et s'y tenir c01Ìte que c01Ìte, i moins deraisons proportionnellett1ent graves.

C'est li qu'un 'exame~ de prévoyanceordonnant nos activités, les minutant' selon letemps légitime i leur accorder, facllite la réali-sation du but poursuivi.

Rien n'est plus dangereux que de passerd'un sujet i un autre, que (le laisser interrompusans raison suffisante un travail commencé.Lorsqu'il poursuit une proie, le brochet, mémes'il croise un autre poisson plus facile i attraper,ne se dérange jamais de sa chasse.

20 Ne pas se laisser arréler par /a selliatioll

de fatiglle. .

. « NOlIs amolls 101!i01lrsasse~ Je moyenssi1I0llSaviollsassez Je 1I0/olllé,el c'est 101!i01lrSPOIlf'1I0llSexclIser 1I0lls-memeqlle 1I0llS1I0llSimagjllolls que lesthosei so1l1impossibles », a dit, La Rochefoucauld.

Il est, en effet, très fréquent que la tentationvienne, sans raison organique réelle, de crierI

I

I,I (1) Paul Desjardins, La Mllhotle ,!rr rlas.riquesfratlfais.

39

Page 21: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

L'ÉDUCATION

. « pouce», comme f()ll.tJ~!Ieq.fM-!s.auje\l et de .

nous1qQ:fj()t~~ ~~ ~~,~ ~~~,~:\CI~~:\\),~~:t,~:~~~Certes, s'il y avait une raison réelle dI"

farigul, "'t)uvant amener de véritables trou' 'icérébraux ou physiologiques, il ne faudrai p .hésiter à. s'arretet. Mais, neuf fois sur I..x, cn'est qu'une tentation qu'il faut écarter délibé-rément lorsqu'elle se présente. Si on scmble luidonner audience, une fatigue réelle envahitl'organisme et l'on perd la partie.

Combien de fois, au cours d'une excursiondifficile, cette tentation ne se {>résente-t-ellepasimpérieusement; cependant, SI on la mépnse,on est étonné des réserves de forces que l'ontrouV'eau fond de soi-meme. C'est que la « bete »'qui n'aime pas l'effort est une rusée coquine; ellefrappe à.la porte de la conscience; elle n'en peutplus, elle crie gdce. Mais elle ment, et la preuve,c'est que si l'on refuse d'écouter son mensonge,elle est contrainte de montrer qu'elle a des forcesconsidérables en réserve qu'elle essayait dedissimuler.

Jules Payot, dans son livre : Le TravaiJinteJlecttielet la volontl,a sur ce sujet une page d'unetrès fine psychologie :

« Nous devons nous dire qLp lesentiment de faiblesse, de fatigue, d'itn-puissance, d'impo.rsibili/é n'est qu'uJeforme de neurasthénie... 1,\

"

DB LA VOLONTÉ

« Tout aete de volonté, que1que,,

:u='nime nq'il" ~'~ PJtt tonio\1e Se lever

. ). ..~""'

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t'. ''''1..

' ':Oc; 1. :"I~. !;..Ll.t!/,.~., ,," J:)

15bq51 <~ . ~r ~11 .~ ROr~~. CI; 1,t0 P ~"" çtté d:Uìs page'qu'8ii ,-v'liiRi£ i"~-'J"

mot malgré la répugnance qu'on en a,refuser d'avancer tant qu'on n'a ra.sparfaitement compris un passage qu onttaduit, etc., il y a mille petits actesde volonté qui exercent le vouloir, quinous assurent peu à peu la malttise denous-méme et qui, peu à peu aussi,nous donnent foi dans notte énergie.N'aeceptons Jamais d'évaluer ttop basnotte POUVOlt de ttavailler. Les genseonfinés, qui vivent d'une énergie talen-tie, déprimée, ne respirent qu'avee unepatrie de leurs poumons : les alvéolesde la patrie inutilisée s'aplatissent, seratatinent. L'exercice énergique déplisseees alvéoles et fait vivre le poumonentier. De méme" une volonté anémiquen'agit qu'avec une petite partie de l'éner-gie mentale : le reste s'étiole. Il fautdone agir avee la plénitude de se!!forceset ne pas s'éeouter ni se laisser imposerpar le eorps toujours rétif et stagnant,sa lourdeur et ses suggestions sour-noises. Il faut éviter surtout d'employerson intelligence à légitimer la paresse,ear nos passions sont ingénieuses etsubtiles. Le paresseux aime à évoquer leseonséquences terribles du surmenage. »

30 Pratiquer J'obstinationaimable.

Nous l'avons bien compris, le moindrerésultat exige une certaine fermeté. Si l'on veut

41

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L'ÉDUCATION DE LA VOLONTÉ

obtenir des résultats importan~s, il faut etre fer~eavec p.~rsistance. '

Il ne s'agit pas d'etre crispé, d'etre tendu;il faut meme savoir de temps en temps se détendre

, et se décontracter:Maisquand lebut poursuivi envaut la peine, il faut revenir à la charge, répétèrles efforts sans jatnais se lasser; imaginer denouveau les meilleuts moyens d'attaque; em-ployet tous les procédés honnetes, toutes lesméthodes, toutes les tactiques, eh ayant conti-nuelleJnent le but devà.i1tles yeux.

Et Bossuet n'hésite pas à affirmer : « Il y aune manière de forcer Dieu et de Lui arracher sesgraces. » ,

Que ce soit vis-à-vis du del ou vis-à-visde la terre, rien ne résiste à la ténadté : « Vieloireégale volonlé. La vjcfoire appartienI à celui qui tienIun quarl d' heure de plus que l'autre », disait encoreFoch. i

. . Une fois qu'il à compris cela et surtoutqu'il l'a expérimenté, il n'est rien de grand, debon, d'honnete qu'un homme ne se sente enmesure d'obtenir ou de réa1iser.

« Rien ne résiste à la ténadlé, disait Foch.1/ faut se nièr à soi-m/me l'obslade, sinon on estp~rdu... De parti pris, je regarde loujours du colédu salut, et non de l'échec. Je tourne volontairementle dos au désastre,.j'élimine /'hypothèse de J'insuccès.Accepter /' idée d'une défaite, c'est élre vaincu d'avance. »

N'est-il point émouvant de trouver dansl'Évangile cette obstination magnifiée par NotreSeigneur à propos de la prière : « Frappez etl'on vous ouvrira. })- « Demandezet vousrecevrez.»Puis le Maitre expose la parabole de l'Amiimporlrm 1 et Il termine en disant : « c'est ainsiqu'il farll que vota agissiez. »

(1) Saint Luc, XI, 5 :\ IO.

42.

Page 23: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

r. .

J.

OBJÉCTIONSET RÉPONSES

.'

1!tes-vous convaincu? 1!tes-vous décidéà cultiver votte volonté?

L'expérience prouve que le fonds deparesse qui est au crear de tout homme multiplieles.objections les plus captieuses dans l'espritde celui qui a décidé de se vaincre et de se mai-ttiser.

C'c~.. pourquoi ce petit travail ne seraitpas complet ~,il n'envisageait quelques-uncf. des

45

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L'ÉDUCATIONDE LA VOLONTÉ

ment trempée. lmaginez to~t ce que vous pour:riez faire si vous aviez acquis une parl'aite mai-trise de vous-meme. Dites-vous que, cette mai-trise, vous pouvez l'acquérir; croyez-le sincère-mento Mettez en pratique, progressivement, lesconseils qui vous sont donnés plus haut, et, aubout de peu de temps, vous constaterez en vousdes changements qui seront le meilleur encoura-gement à continuer.

. Chacun possède en lui-meme de magni-6ques possibi~tés. Croyez donc aux v6tres; vous~tes in6niment plus riche q~e vous ne le pensez.

ob\ections les plus communes et s'il n'y apportaitune réponse encourageante.

Première ~bjection :

Que voulez-vouS? C'est dans ma nature.Je ne me sens pas de courage et je n'alaucune énergie. .

Erreut t Il y a, dans cette nature humaineque Dieu .vous a donnée, des possibilités dedéveloppement et de perfectionnement admi-rables, des réserves insoupçonnées de courage,de volonté, de ténacité.

C'est parce que vous vous imaginez nepas pouvoir que vous ne pouvez pas.

A force de vous répéter à chaque occa-sion : « Je suis trop faible, trop mou; je ne mesens pas la force de faire. cela », vous créez envous les « défauts » que vous affirmez; vous vousparalysez.

Et comme une faculté qui ne s'exerce pasfinit toujours par s'atrophier, vous laissez eneffet dégénércr en vous votre force de volonté.

F éagissez, pénétrez-vous bien de tous lesav:mtages que vous procure une volonté forte-

Deuxième objection :

Oui, tout cela est ttès bien, mais c'est ttèsdifficile.

Erreur encore. Cela vous paralt difficileparce que :

_ vous vous imaginez que c'est difficile,

_ vous voulez aller trop vitè en besogne.

Commcnccz petitemcnt, par dcs chosestrès faciles et peu à la fois dans la journée. Quoide plus facile par exemple, pour vous prouver àvous-meme votre pouvoir de volonté, que de

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L'ÉDuCAnoN i-DE LA VOLONTÉ

feriner doucement une porte, que de rangersoigneusement un vetement, que èle vous appli-quer à bien former telle lettre. A force de réossir,de faire ce que vous avez décidé de faire, vousprendrez cori6ance en votre pouvoir de volonté.et cela ha de mieux en mieux.

. Puis' allez progressivement, vous répétant :, « Chaque jour ma'volonté augmente, et quand. je me commande'que1quechose, je le f'ais sans

diffi.cu1~é.l'attive èle plus en plus à réa1iser ceque j'al décidéò».' ~. .

. . D'ailleurs,lesobstacless'aplanissentquand.00 va de l'avant. De 10m, c'est quelque chose, etde près ce n'est nen.

N'avez-vous pas remarqué, 10rsqu'on vaà bicyclette ou en voiture, qu'une eote paraitplus élevée de 10m que de près; quand on avance,la route « s'aplatit ».

. L'ime molle se fait une idée exagéréedesdifficultés; il en est d'elle comme des peureuxqui voyagent la nuit : chaque buisson semble unbrigand embusqué. Pour celui qui n'a pas peur,le buisson n'est qu'un buisson.

Autre exemple : par la fenetre close, ilparait pleuvoir plus fort qu'il ne pleut en réalitéquand, résolument, on se met en route.

Ne noui; laissons pas duper par les ar'pa-

I

, rences. Quand l'idée vient que c'est difficile, larcmplacer immédiatement par cette autre : « cen'est p~ si terrible que cela ».

5uivre la méthode de Jeanne d'Are : « JeJisais à mes geIU : Entr't harJimmt parmi lesAng/ais I Bt j'.J mtrais mo;-m;m,...» ,

Tout effort en vue de se dominer etJ'alir fJIItI1IJmlme, à un moment où l'on éprouvel'imp-fession de ", pas DSlf'jaugmente et la volonté.et laudace..' . '. ~.

. Allez-y.done hardiment et faites eomme sie'était facile.Faites-Ieet ça se fera. .

Troisième objection :

~ui, mais je me sens tout de suite fatigué,et je me décourage.

a) Avouez, d'abord, que rien n'est plusridicu1e que le découragement. Perdre le peu decourage que l'on a, sous prétexte qu'on n'en apas assez, c'est comme si l'on jetait à l'eau le peud'argent que l'on possède, sous prétexte qu'on n'apas tout celui qu'on voudrait avoir.

b) La s' 'lsation de fatigue, comme lasensation de f,l 'lI, est hallucinatoire. C'est une

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V:aDUCATION DE LA VOLONTÉ

Quatrième objection :

vous aurez fortifié les muscles de votte volonté,les efforts à faire vous coftteront de moins enmoins; comme, d'autte part, vous aurez constatédes progrès, vous prendrez goftt à ce travail deformation. " '

Bien des personnes hésitent à faire l'effortnécessaire pour se modifier, pour s'améliorer,pour "agir "auttement qu'elles ont l'habitudeCl'agir,pour s'arracher à leurs tendances facheuses,pour se comporter comme ell~s ont reconnu qu'ilserait sage et pratique de le faire, en dépit deleurs inclinations conttaires.

Elles se disent : « A quoi bon se donnertant de mal si c'est toujours à recommencer? »

En raisonnant ainsi, elles raisonnent mal :l'effort doit etre répété, mais non indéfiniment.A la longue, de nouvelles habitudes et un nou-veau naturel se forment; dès lors, l'effort et lapeine qui l'accompagne ne sont plus nécessaires.

Une personne qui s'applique à développerson système musculaire doit faire, au début, oesefforts: elle éprouve une fatigue qui peut memedeveni r douloureuse. Mais après une certainepéri0l1.'~ d'entrainement méthodique, elle estdeve!~1!"capable d'effectuer, sans effort, sans peine,le t.." 1.il qui lui cofttait précédemment. Sesmus( :~, 1ui se sont exercés et développés, sontdevc'" l'lus puissants, mieux adaptés aux mou-vero"I (luxquels ils ont été soumis.

création de notte imagination, qui n'a pas plusde substance réelle que ces chAteauxque construitnotte fantaisie avec les charbons ardents du feuqui flambe dans la cheminée, ou que ces animauxque découvrent les enfants danS les nuages.

Si, sur de sourd~s sug~estions musculaires,nous braquons notte attentton, surtout si nousen tenons compt~, "alorsnous nous laissons enva-hir et nous capitUlons. ". -

'" Si, au contraire, nous les négligeonscom- "

pIèteml'nt comme si elles n'existaient pas, nousne $entons plus riea, et nous sommes amenés àconstater, une fois de pIus, que nous possédonsdes réserves de forces considérabiement plusriches que celles que nous nous contentonsd'utiliser.

A quoi bon se donner tant de mal, si c'esttoujoUfs à recommencer?

Non, ce ne sera pas à recommencer; cequi est acquis est acquis; jamais un effort n'estperdu.

An fur et à roesure que vous avancerez,si vous ne lachez pas prise, comme, d'une part,

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l. .. L'&>UCATION"'J!.. .

. ..:': . n en est exactement de meme de votre

... ,:,volonté. Aptès l'avoir développée. vous déciderez,. "I et exécuterezsans aucunc diffiCultécc .qu'il vous .(, scrait malaisé; pénible,' impossiblc . meme de

&ire actuellement.'.

. ..,,' C;nquième objeclion :

,.i'

,

i;':!;i;' . ,T~~~ seul, je' n'y arriverai janiaii; je .,ne:;,:,' ;:. . l:.ù1'en sens pas capablel . " l"~ft, .' ;, ,:"; r;, ". I;' :', ,.' ,

. , " i '; (1)('Ne. liNI ja11lal.i tJIII "OUI llel ;nçapahll di

fdl;;"Jg prb1!'~j,ee !lefatt le 111eilleUftnoyende nepas y puvcttir. Pensez, aUcontraire, CJ.uevous en!tcs capable, croyez-le sincètement. Fsutes commesi vous l'étiez, et vous verrez.

,.. ..,~" ,.., _:

'1,

DB LA VOLONTÉ

, .

10 Faire tout cc qui dépend dc vous pourcoopérer à la grice. :,. ." '. '

. .' c) RiI1l nl VOIISe11lplçhedi faire çontr8le1'VOIprO!f~/. el In11luler VOI Ifforll j dc vous faireaider par un directcur ou quelqu'un en qui vousayez confian~, et à qui vous ~en~ez compte,chaque semame ou chaque q111n~tne, de vosprogrès.

" . Ne remettez pas à demain cc que voua. pouvez fairc aujourd'hui. '

Dès tnaintenant, réfléchissez, voyeZ quelspetits actcs d'énergie vous pouvez faire, et à}'tEUVte, énergictuement, avec confiancc.

Page 28: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

4

CONCLUSION

~.

Pour vous stimuler, relise2: souvent cesquatte maximes, empruntées au psychologueWilliam James 1, qui vous rappelleront la marCheà suivre.

Première maxime :

Pour acquérir une nouvelle habitude, oupour en perdre une ancienne, il fautse jeter à l'eaud'emblée, par une initiative énergique et irrévo-cable. Accumule2: et renforcez, par tous les

(l) Traiti" PsydJologie.

,..

Page 29: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

L'ÉDUCATION DE LA VOLONTÉ

mayens, les bons motifs; ayez soin de toujours,vous mettre dans les conditions favorables à votre

(nouvelle orientation; prenez des engagementsincompatibles avec l'ancienne; liez-vous, si lecas le permet, par une promesse publique; bref,seconaez votre résolutton de tous les secoursimaginables. TC;>utcela donnera un tel élan àvotre entreprise qu~ la tentation d'y renoncer ensera certainement retardée : or, ajoumer une

"telle défaite c'est, chaque fois, diminuer ,les::'j,c;hancesqu'e1le peut, $Lvoirde se rbliser. l' ,"1 ., f .

. .-, ' peuxième maxime : '

Ne souffrez jamais d'exceJ?tion tant quel'habitude nouvelle n'est pas enraC11léedans votrevie. Toute faute ressemble à la chute d'une pelotede fi1que l'on est en train d'enrouler soigneuse-ment; quel travail pour l'enrouler à nouveau detous les tours échappés en une fois I... '

Les succès du début sont d'une itnpérie~senécessité. Un échec initial risque d'énerver tousles efforts futurs, tandis <{ueles réussites passéessont une source d'énergle pour l'avenir...

Troisième maxime :

Saisissez la première occasion d'appliquerchacune de vos résolutions, suivez immédiate-ment toute suggestion émotionnelle orientéeclansle sens de l'habitude à acquérir. Ce n'est pas

au moment où on les forme, mais au moment oùelles produisent leurs effets moteurs, que les réso-lutions et les aspirations modifient la contexturedu cerveau. I

Quatrlème maxime :

Maintenez vivante en vous la faculté 'de, l'effort en la soumettant, chaque jour, à un petit

. exercice sans prolit. C'est-à-dite : faites un peu:. d'ascétisme et (l'héroIsme systématique et inutile;

l, '~ .; tous les jours ou tous les deux jours, faites un: acte pour cette uni<Jueraison que vous préfé-

reriez ne ras le fatte; ainsi, lorsqùe sonneral'heure de l angoisse et de la détresse, d1e ne voustrouvera pas sans énergie et sans préparation àl'épreuve.

Un tel ascétisme est comme la prime d'as-surance qu'un homme paie sur sa maison et sesbiens. Cette taxe ne rapporte rien pour le moment, .et peut-etre ne rapportera-t-elle jamais. Mais del'avoir payée sauve de la mine au jour de l'in-cendie.

Ainsi de l'homme qui, chaque jour, afortilié en lui des habitudes d'attentJon concen-trée, 'de vouloir énergique et de renoncementdans les petites choses : il J;esteradebout commeune tour quand tout vaci!lera autour de lui etque ses compagnons d'infortune, moins solides,seront balayés par la tourmente comme de laballe d'avoine. .

.-<:'57

Page 30: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

T able des .,matteres

*AVANT-PROPOS.. . . . . . . .. S

I. Pourquo; chercher à d/ve-lopper sa volontl? . .. 9

IO Au point de vue 8pirltuel.. IOa) Un principe régit toute l'écono-

mie de la nature et de la gdce :la grace dépasse la nature, maisne se passe pas d'elle. . .. IO

b) Le christianisme, 10inde déviri-liser l'homme, tend à faire defortes personnalités humaines. I I

ç) L'histoire des saints nous mon-tre dairement que tous les dis-ciples du Christ ont été des forts. 12

2,0Au point de vuè moral. . .. 14a) Nous avons besoin de lavolonté

pour nous défendre contre lem~1. . . . . . . . . . .. 14

Page 31: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

DUCATloN

b) Nous avons besoin de lavolontépour maintenir notre moraItrèshaut.. . . . . . . .'.

e) Nous avons besoin de la volontépour devenir th'le personnalitéforte . . . . . . . . . . .

30 Au point de vue professionnel.40 Au point de vue social . . . .

a) On manque de caractères, onmanque de chefs. Pourquoi ? .

b) On a besoin de meneurs quipuissent exereer autour d'euxune influenee heureuse et salu-taire .

SOAu point de vue famillal . .a) Pourlesépoux.. . . . . .b) Pour l'éducation des enfants.

Comment développer savolonté? .........

l0 La netteté dans la décision. .I

a) Mieux on sait ce que l'on veut,plus l'exécution est facile. . .

b) Décision vaut mieux que pré-cision . . . . . . . . . .

16

16

18

18

20

2I

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22

l

DB LA VOLONTÉ

ç) Pour s'habituer à se décider,couper court, dans la vie pra-tique, à toute hésitation . .. 27

20 L'énergie dans l'exécution .. 28

a) S'affirmer à soi-meme unegrande foree de volonté. .. 29

b) Acquérir une attitude extéri~econformeàsonidéal. . . . '. 30

ç) , Saisir toutes les occasions d'exé-cuter des actes qui co(\tent quel-quepeine. . . . . .'. .. 3l

J) Prendre got\t à l'efl'otl et à lapeine qui l'accompagne... , 32

e) S'aider par quelques devises ouslogans.. . . . . . . . .. 32

i) Ne pas se laisseraffecterpar lesimpressions désagréables. .. H

g) Faire très bien ce que l'on a àfaire.. . . . . . . . . .. 3S

30 Continuité dans l'eft'ort . . .. 31a) Il ne suffit pas de savoir ce que

l'cm veut et de l'entreprendre,il faut persévérer . . . . ., H

b) Comment s'y prendre pour dé-vdopper en soi cette ténacité. 37

61

Page 32: Courtois, Gaston - L'éducation de la volontè

L'ÉDUCATION

J- ObJections et RéPonses - - -

Première objection: Que voulez-vous? C'est dans ma nature. . . .

Deuxième objection: Tout cela esttrès bien, mais c'est très difficile. .Trrisième objection : Je me senstnut de suite fatigué et je me décou-rage . . . . . . . . . . . . . .Quatrième objection : A quoi bonse donner tant de mal si c'est toujoursà recommencer? . . . . . . . .Cinquième objection : Tout seul, jen'y arriverai jamais; je ne m'en senspas capable . . . . . . . . .

4- Conc/usion .....

4S

.

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DU MEME AUTEUR

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L'ART V'£TRB CHEFL'ÉCOLE VES CHEFSPOUR RÉUSSIR AUPRÈS VES ENFANTS

L'ART V'ÉLEVER LES ENFANTS V'AU-jOURV'HUI

jEUNE PR£TREFACB AU SEIGNEUR (Ire, 2e, 3e et 4e séries)L'ACTION FÉCONVE

L'HBURB VB jÉStJSMESSES EN CHCEUR PARLÉ

POUR LES ENFANTS

MON LlVRE VE PRIÈRE

EN VACANCES, MON LlVRE VE PRlÈRE

MANUEL PRATIQUE VU SBR V ANT VEMESSE

MON CHEMIN VE LA CROIX

LA PLUS BELLE HISTOIRE (Vie Je NolrSeigneur).

SAINT P AUL, APOTRE VE jÉSUS-CHRlSTSAINT VINCBNT VE PAUL

SAINT JEAN BOSCOLE PÈRE ANIZAN

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