didier rousseau le nouvel economiste "une question de timing" 08 novembre 2009

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5 PASSAGE PIVER 75011 PARIS - 01 58 30 64 64 08 OCT 09 Hebdomadaire Paris OJD : 21890 Surface approx. (cm²) : 1414 N° de page : 17-19 Page 1/8 WEAVE 5433841200509/GST/ADN/2 Eléments de recherche : DIDIER ROUSSEAU : Pdg de Weave, toutes citations Dossier RELATIONS PRESSE Une question de tuning Les relations presse, quand et comment ? La réussite d'une entreprise de petite ou moyenne taille passe aussi par le développement de sa no- toriété. Qu'il s'agisse, lors de son démarrage, de faire connaître son existence, ou de diffuser da- vantage d'informations sur ses caractéristiques et ses atouts lorsqu'elle passe à un stade supérieur de développement.

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Page 1: Didier Rousseau LE NOUVEL ECONOMISTE "Une question de timing" 08 novembre 2009

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DossierRELATIONS PRESSE

Une questionde tuningLes relations presse, quand et comment ?La réussite d'une entreprise de petite ou moyennetaille passe aussi par le développement de sa no-toriété. Qu'il s'agisse, lors de son démarrage, defaire connaître son existence, ou de diffuser da-vantage d'informations sur ses caractéristiques etses atouts lorsqu'elle passe à un stade supérieur dedéveloppement.

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>Suitedelap.i7Même constat del'autrecôtédela table:"Auparavant les banques se contentaientd'abandonner de la dette pour obtenir laclause de retour à meilleure fortune, pas-sant devant les autres créanciers lors de lavente. Mais lorsque le sous-jacent est enbonnesanté, la conversion devient intéres-sante", concède Patrick Lissague, DGd'UFG Private Equity.

Mauvaise mainpour les fonds LBOHier seigneurs du private-equity assissur un matelas de liquidités, les fondsLBO sont aujourd'hui en mauvaise pos-ture. Depuis l'automne 2008, tourmentefinancière et ralentissement écono-mique ont mis à mal leure montages fi-nanciers souvent trop "leverage^", ladette pouvant atteindre 90 % de la va-leur de la cible. Aujourd'huil'effet de le-vier joue en sens inverse, et le poids dela dette s'accentue. Les organismes denotation se méfient des LBO. D'aprèsS&P les sociétés européennes sous LBOreprésentant 79 % des situations de dé-faut de paiement enregistrées sur unéchantillon d'entreprises notées aumaxmumBB+.'WousestimonsgijeSO %des LBO vont péricliter. Tous les montagesont été rendus possibles en ces temps d'ar-gent facile, mêmesi lesfbndspropresétaient

fondspropresen moinschez lesbanques, cesmtlOmWardsd'ÇenrnoinsinjectésdansPéconomte.'Tourtant, contrairement àleurs homologues anglo-saxonnes, "lesbanquesfrançaisesontagiavectact",ams-taie Franck Bancel, professeur de fi-nance à l'ESCP. Mais les tempschangent. "Lacordialitépeutêtreoubliée.Danslemandatadhoc,lernêdiateurasou-

Chez le créancier senior la revue de por-tefeuille trimestrielle tombe comme uncouperet Le banquier cherche donc à ré-unir tout le monde et à renégocier, souspeine d'exiger le remboursement im-médiat de la dette selon le contrat. L'en-treprise révise alors son business- plan,et il lui arrive d'avoir besoin de new mo-ney. "Tradition/ieHement/'acrionnaireac-

"La cordialité peut être oubliée.Dans le mandat ad hoc, le médiateur

a souvent beaucoup de travail"

ventbeaiiœup de travail", constate Jean-Luc Bedes, avocat associé chez LefèvrePelletier.

Ambiance lourde quandles parties "f ont tapis"Lacapacité de remboursement del'em-prunteur sera cruciale. 'Tlusettesera ré-duite, plus la banque sera agressive enterme de restructuration de dette etmêmede conversion", remarque Garonne Por-cher Marquis, avocat associée du cabi-net Sarrau,ïhomas, Couderc, fondatricedu cercle des emprunteurs. Un cas ex-trême tout de même. "Dans lecasd'Au-todistributian, distributeur de piècesautomobiles, les banques attendaient unesolution autre avant de devenir action-naires", illustre Jean-Luc Bedos. Dans le

"5 000 entreprises employantplus de 1,6 million de salariés sont détenues

par des fonds en France"

faibles", résume Didier Rousseau, prési-dent de Weave, cabinet de conseil enstratégie. Or, la dette LBO constitue unrisque pour les banques françaises, ex-posées à hauteur de 32 milliards d'€. Sile nombre de LBO en défaut de paie-ment demeure limité, une envolée resteprobable dans les 18 prochains mois.Plus grave, la cession de l'entreprise nepermettra souvent pas de rembourserl'intégralité de la dette LBO. "Des res-tructurations sont donc nécessaires pourmettre en place des structures financièrescompatibles avec une création de valeurplus modeste, précisent François Faure etJean-Florent Rérolle, managing direc-tors chez Houlihan Lokey. Or, l'issue desnégo(MtionsestdétJerminantepourtoutkmonde: 5 DOO entreprises employantplusdel,6 mUliondesalariéssontdétenuespardesfondsenFranœselonl'Afic. Commelerappelle Nicolas de Germay, présidentde l'association pour le retournementdes entreprises (ARE), I mûliardd^de

dossier Menier, PAI a tenté un tour deforce et perdu. Mais les exemples abon-dent surtoutà l'international : le groupede presse américain Reader^ Digest, àl'origine détenu par le fonds Ripple-wood, est passé à 92,5 % aux mains deses créanciers contre abandon de dette.En Grande-Bretagne, Apax Partnersperd la partie dtirisive Media, dont 88% du capital pourrait être attribué aux

ceptait de remettre au pot sous conditiond'une certaine rentabilité, ce qui obligeaitkbanquieràdesœncessions",Tàatefr3n-çois Faure. Lassés de ce procédé, lescréanciers peuvent maintenant s'orga-niserpour faire des contre-propositions,comme de la dette aux intérêts capitali-sés, "presque aussi indolore quedes fondspropres puisque le paiement est différé",constate François Faure. L'essencemême d'un LBO est une dette rem-boursée non pas sur k durée, mais à lafin, lors de la cession. La banque ap-plique ce principe ici, se retrouvant ducoup en compétition avec les actionnai-res ; le remboursement in fine va dimi-nuer leur retour sur investissement. Lecréanciera compris qu'il pouvait se rap-procher du management, acceptant destaux d'intérêts faibles, remboursés infinelors de la cession, mais demandanten échange une part degâteauréservéeà l'actionnaire. "Contre toute attente fecréancier n'a pas forcément des intérêtscontrairesàœuxdel 'entreprise", rappelleFrançois Faure. La conversion de detteen capital est encore plus radicale. "Il ya alors dHution des actionnaires, qui refu-sentlaplupartdu tempsderemiseraupotpournepas augmenter leurs risques", ex-plique Jean-Luc Bedos. Bien qu'ils doi-vent maintenir un semblant de relationavec les banquiers pour leure futursLBO, les fonds feront tout pour évitercette extrémité, synonyme de tâche

"Contre toute attentele créancier n'a pas forcément des intérêts contraires

à ceux de l'entreprise"

propriétaires de sa dette. "A chaque fois,après avoir constaté le bris de covenante -ratios d'alerte à ne pas dépasser selon lecontrat- kbanquiera étécontraintà l'ini-tiative", résume Jean-Florent Rérolle.C'est en effet lui qui a un problème avecson comité de crédit Le fonds n'en a pasencore vraiment, puisque son retour surinvestissement est prévu sur 4 à 5 ans.

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dans leur réputation auprès des inves-tisseurs. De plus, "leprocédé diminue lesmanagementfees du gérant calculées surktotddespartidpationsdontils'occupe'',note Nicolas de Germay.

La sauvegarde, jokerà double tranchantAprès le redressement judiciaire, lemandat ad hoc et la conciliation, le lé-gislateur acrééen20051a procédure desauvegarde, "synonymedesuspension despaiementsetdespoursuites.Pendantœs6mois, renouvelables 2 fois, les banques ontintérêt à négocier, au risque de se voir im-poser par le tribunal un rééchelonnementcfe h dette", constate Delphine CaramaUi,du département structuring de Sarrau,Thomas, Couderc.Il semble dèslors ten-tant pour les acteurs du private-equityde geler la situation. "Les banques sontdésarçonnées devant cette menace", noteJean-Luc Bedos. Mais c'est un jeu dan-gereux. "Placer une participation sous labidesauvegardepourpréseruerlesintérêtsdufondsaudumanagementrevientàseti-

ciers, quand ils parviennent à s'allier,peuvent retourner la situation à leur pro-fit. Dans les cas Belvédère ou Coeur Dé-fense, ils n'ont pas réussi à se mettred'accord et à formuler une propositioncommune. "Nous avons été conseils descréanciers dans Monter : avec ISOperson-nesautourdela table,kconsensusétaitdif-ficiïe", se souvient François Faure.Pourtant la conversion des créances estun scénario envisageable, ce que neconteste pas Patrick Lissagued'UFGpri-vate equity : "La sauvegarde peut se re-wumercontrel'investisseuren capital Le

abusi/JarupturBobusiuedecréditeten/inl'absence de conseil, car elles doivent aler-ter le débiteur qui s'endette au-delà de ceau 'ilpeut", explique Nicolas de Germay.Mais ces risques restent théoriques etles condamnations rares. Les dossiersNasa Electronique, distributeur de pro-duits hi-fi, ouMontlaur dans les années80, dans lesquels les banques ont été re-cherchées en responsabilité, jouent lerôle d'épouvantails. "Leurs condamna-tionsontétéminimes, maislewréputationa étéentachée, rappelle Nicolas de Ger-may. Chez les Anglais le "shadow direc-

"La banque craint d'être accusée d'immixtiondans la gestion, devant alors consolider la société

en difficulté dans son bilan"

tribunal de commerce et ses mandatairesfontprévaloirlasurviedel'entreprise, quipeutsignifierunepertepartiélleoumêmedurablepowlefonds."'Fait nouveau, toutcréancier peut faire sa proposition au dé-biteur - le chef d'entreprise -, qui décidesi elle sera exposée ou pas, au comité descréanciers.

Ordre de priorité,l'exception françaiseMais en France, "fes priorités sont dansl'ordre la protection de l'employé, lapéren-nité de l'entreprisepuis seulement le dés-

torship" existe aussi, mais la situationsemble plus claire grâce à une jurispru-dence fournie."Elles doivent donc mar-cher sur des œufs. En outre, leure sûretésdansles contrats pourfaire jouer le nan-tissement et prendre le contrôle des en-treprises en cas de sauvegarde ou deredressement ne servent à rien. Mêmes'il existe un règlement communautairede 2000 stipulant qu'en cas de procédurecollective les créanciers peuvent faireagir leurs sûretés, le droit français nel'entend pas ainsi. "Certains groupes ontessayé de mettre en place des montages àlétranger, avec des holding aux Pays-Bas

"Jusqu'à maintenant il existait un dogmechez les banquiers français : c'était un péché capital

de se retrouver actionnaire"

intéressement des créanciers", affirmeDelphine Caramail!. Le rapport DoingBusiness 2008 classe d'ailleurs l'Hexa-gone dans les derniers rangs européensen matière de taux de recouvrement decréances en cas de faillite. Et aucontraire du système anglais, la conver-sion reste truffée d'obstacles. "Labanquecraintd'êtreaccuséed'immixtiondans la gestion, devant alors consolider lasociétéendifficultédanssonbilan^relateStéphane Catoire, associé d'Equitis, so-

"Placer une participation sous la loi de sauvegardepour préserver les intérêts du fonds ou du management

revient à se tirer une balle dans le pied. Les banquesont la mémoire longue"

rerunebaïledanslepied.Lesbanquesontla mémoire longue, surtoutaujourd'hui",éveque Nicolas de Germay. Et les créan-

ciété de services au capital-investisse-ment. "Les risques d'accusations qu'ellescourent sont la gestion de f ait, le soutien

ouauLuxembourgpouréchapperauxres-trierions du droitfrançaisetbénéficier'desdispositions du droit communautaire",observe Delhine CarmaUi qui tempèrel'efficacité économique de tels mon-tages : 'lesbanquesseretrouvent dans uneposition bienplusfortepournégoàerdanslecadrede ^procédure maisdlesn 'ontpasforcément intérêt à actionner leurs nan-tissements pour se retrouver au final ac-tionnaires d'un groupe en difficulté I",ajoute l'avocat associée.

Un jeu contre-nature"Depuis les années70, les banquiers fran-çaissontmoinssensiblesau charmedu ca-pitalismerhénanetd\stinguent<Mrementleftnancementdel'mvestissementdirect",note Eric Meyer, private equity SociétéGénérale. Contrairement à leure homo-logues anglo-saxonnes, les banques fran-

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Outre-RhinLes banques allemandes "challenge "̂ les autres partiesprenantes"En Allemagne les banques ont plus defacilités à convertir la dette en capital",constate Nicolas de Germay, président de['association pour le retournement desentreprises (ARE). En France la banque aencore du mal à challenger l'entreprisepour lui imposer son propre plan, "ayantplus l'habitude de la réactivité à despropo-

siers en France. Cest seulement dans cecas que les négociations deviennent pro-fessionnelles, "que les solutions deconsensus sont plus pragmatiques, moinsidéologiques", remarque Nicolas deGermay. Souvent une partie se refuse àtransiger pour des raisons subjectivesdans des dossiers charges émotionnelle-

"En Allemagneles banques ont plus de facilitésà convertir la dette en capital"

sitions", observe celui qui est aussi prési-dent d'Alandia Capital, spécialisée dans lagestion d'entreprises en difficulté. Outre-Manche ou outre-Rhin les établissementsde crédit se font accompagner de conseils,d'experts financiers, et d'avocats pourchallenger les autres parties, un scénarioenvisageable seulement pour les gros dos-

ment. Il manque cruellement d'experts àces rendez-vous pour faire avancer les cho-ses en France, pour discuter factuel sansémotionnel". Les banques anglaisesseraient perçues comme intrusives dansl'Hexagone.

JJ.

"Pour l'instant, la conversion est un tigre de papier. Mais les banques en ontmarre de se faire "tondre", et des exceptions peuvent survenir", Nicolas deGermay, président de ('association pour le retournement des entreprises.

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"Quand les fonds distressed se mettent de (a partie, ils injectent de la newmoney, nettoient le bilan en renforçant les fonds propres", Delphine Caramail!,avocat associée du cabinet Sarrau, Thomas, Couderc.

çaises ne sont pas habituées à gérer desentreprises. La culture reste bancaire, etcomme le droit neleurestpas favorable,elles n'ont pas recruté de professionnelset d'entrepreneurs. En outre, "pendantIapériade2007-2008 kcoûtdecouverturedu risque était très bas pour les banques.Ceflesàontdoncréduitkursdépartemenlsdes affaires spéciales. Elles n'ont donc sou-vent pas anticipé le besoin d'effectifs com-pétents connaissant les ficelles duredressement judiciaire ou d'une sauve-garde", ajoute Nicolas de Germay. Maisc'est surtout leur état d'esprit qui sem-ble en cause. "Quand l'investisseur obs-erveksplansdedévdoppementetla valeursusceptible d'être créée, le banquier gardeun oeil rive sur les possibilités d'être rem-bourse ultérieurement, s'intéressant auxrisquesetàlaconjoncturs", décritThomasGaucher, banquier d'affaires chez Close

Brothers. L'ADN du banquier occiden-tal est de percevoir les intérêts. En outrela conversion équivaut parfois à une pré-sence de la banque sur le haut et le basde bilan à la fois - "ce qui peut générerconflits d'intérêts et rivalités dans sesrangs", précise Patrick Lissague. Maisd'autres complications attendent l'éta-blissement téméraire : les dettes LBOayant été pour la plupart largement syn-diquées, les banques seniors sont sou-vent nombreuses. Elles doivents'organiser en comité pour discuter avecle fonds, car "il se trouve toujours l'uned'entreeïïespowsemcntrerrémlcitmnte",décrypteThomas Gaucher. Elles sont en-suite confrontées à une asymétrie d'in-formation en faveur des fonds LBO quiont un lien privilégié avec le manage-ment. Il leur faut s'allier au manage-ment ou s'assurer qu'elles disposent desmêmes informations que les actionnai-

res. Enfin, les banques doivent mettreen place des outils pour mesurer la va-leur de l'entreprise en difficulté, "com-parable à un gâteau dont les morceauxdévolus aux différentes parties prenantesse déforment en fonction de leurs droits etde la structurefinandère choisie", stipuleFranck Bancel, professeur de finance àl'ESCP.

La conversionn'est plus taboueCependant, le vent tourne vite dans larestructuration. "Letradingdedetteétaitencore une hérésie pour les banques fran-çaises en 2005, lorsque j'ai invité à uneconférence de PARE un responsable deBankofAmericapaurenparler.Aujourd'-hui la technique devient banale", se sou-vient Nicolas de Germay. Il ne faut pas

Contrairement à leurs homologues anglo-saxonnes,les banques françaises ne sont pas habituées

à gérer des entreprises

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"Ambivalents, les fonds distressedsont alliés ou ennemis"

oublier que leur rôle ultime est de re-couvrer leur argent, par quelque moyenque ce soit. "Pour l'instant, la conversionest un tigre de papier. Mais les banques enontœrtainementassezdesefaire"tondre".Eïïesnerêventœrtainementpasdesepayerun fonds d'investissement. Elles n'ont pasvoulu humilier PAI dans l'affaire Manier.Cependant, parfois, il leur sera plus inté-ressant de passer à l'action", déclare Ni-colas de Germay. Conséquence : elles seprof essionnalisent dans l'exercice. "Lesprocessusdediscussionsontnormalisés, lesbanques appellent un expert indépendantpourunerevuedu business-plan,sollicitentun conseil financier pour f aire le "go bet-ween"avecles emprunteurs, nommentuncomitéreprésentatifdupoolbancairepournégocier", observe Caroline Porcher Mar-quis. Elles gardent cependant toujoursen tête l'idée de cantonner les risques,"sachant quand les procédures collectivescommencent, mais ignorant quand elless'arrêtentEnétantàlabarre,elleslimitentlesrisques.Laconversion restedela gestionde risque, plus défensive qu 'autre chose",pense-t-elle.

Les fonds"distressed",facilitateurs de dernièreminuteAupokeçce n'est pas le patientquil'em-porte, mais l'opportuniste. Les fonds dis-tressed appliquent à la lettre ce principelorsqu'ils flairent une possible conver-sion, rachetant les dettes sur le marchésecondaire, puis s'invitant à la table desnégociations de la restructuration avecles autres créanciers. Leur objectif : ob-tenir la revalorisation de leurs créancesouïes convertir enfonds propres de la so-ciété. "Pour mener la conversion, ils peu-vent chercher l'alliance avec les banques,qui ainsi mse retrouventplus enpremièreligne", décrit Nicolas de Germay. "Am-bivalents, lesfondsdistressedsontalliésouennemis. Ds peuvent être les vautours quiramassent la mise et imposent auxbanques des conditions drastiques, ou au

contmire,commedansraffaireMonier,êtredes partenaires qui débloquent la situa-flon",sesouvientunbanquier.Leursmé-thodes musclées ont alimenté leurréputation sujette à la question. Néan-moins, "quand ils se mettent de la partie,ces fonds injectent de la new money, net-toient le bilan par un renforcement desfonds propres", observe Delphine Cara-mail! S'ils peuvent mettre au pot, celasignifie que les autres ont refusé ulté-rieurement. Ces spécialistes peuventêtre une chance pour la survie de l'en-treprise d'après Patrick Lissague: "Dansles années 90 ils sont intervenus sur les"junk bonds", les entreprises ayantcontracté des dettes à!7%.Ilslesontra-chetées, converties en capital à l'issued'unbmsdefer,saumntnombredesodétés."'Lesactionnaires précédents qui détenaientIOU % d'une entreprise en perdition seretrouvent à 40 % dans une entrepriseau bilan allégé, prête à repartir. Mais"Monier est une exception en France. Laplace leur est rarement laissée", murmureun banquier.

La fiducie, pourcantonner le risqueAutre élément fatilitateur, la fiducie.Utilisable dans toutes les entreprises de-puis l'ordonnance du 30 janvier 2009, cemécanisme juridique permet à labanque de transférer des biens ou desdroits de son patrimoine à un fiduciaire(établissement de crédit,avocat,fonds...)qui s'engage à les garder et à les restituerà une date précise. "L'actif estsortidupa-trimoine du constituant débiteur", rap-pelle Reinhard Dammann, avocat chezClifford Chance, consulté lors de l'éla-boration des ordonnances. La banque nese trouve ainsi pas concurrencée par lesautres créanciers de la société en cas defaillite. "La fiducie n'est pas remise encause lors de la procédure collective'', pré-cise Didier Calmels, président du fondsde retournement D&P. Les établisse-ments se penchent donc sur cette nou-veauté, d'autant plus qu'il existe aussi la

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fiducie de gestion, où le fiduciaire ne secontente pas de garder, mais aussi de gé-rer Pactif.Dèslors,le schéma conversionde dette en capital, prise de contrôle, iso-lement de l'entreprise en fiducie de ges-tion est envisageable pour les banques."C'est une formule débloquante", s'en-thousiasme Benoît Teston, ex-directeurdes affaires spéciales chez Natixis, bien

tiques, rendent les parties de négo-ciations plus équilibrées et rationnel-les. Une bonne nouvelle pour lesentreprises, dont 9 sur lû en difficultéfinissent liquidées en France. D'oùcette levée progressive des tabous quilimitaient les marges de manœuvredes acteurs. "En phase de restructura-tion nous avons affaire à des gens "à

Le schéma conversion de dette en capital,prise de contrôle, isolement de l'entreprise en fiducie

de gestion est envisageable pour les banques

que "troprécente"selon Jean-Luc Bedes.Comme toute nouveauté, les risques ré-els de la fiducie ne seront connus qu'aufil des interprétations des tribunaux."R n 'existe pas encore de cas où une fi-ducie a été attaquée juridiquement",note Nicolas de Germay. Finalementces nouvelles options, pourtant fai-blement exploitées et probléma-

poil", qui nepeuventplusfairesemblant.ll n'y a plus de théorie, il faut être flexi-ble et rapide. Le retournement se réin-vente donc perpétuellement, avec denouveaux acteurs et de nouvelles mé-thodes", caricature Nicolas de Germay.Ainsi, malgré les embûches, les ban-quiers pourraient abattre un jeu deconversion pour le moins inattendu. •

CHIFFRES CLES

Entreprises en difficultéEn 2008 :- 55 ooo procédures collectives ont été ouvertes au cours de l'année, soit 10 % deplus qu'en 2007. Lin record de défaillances jamais atteint depuis 1991.- 33 % de ces procédures collectives se sont soldées par un redressement judiciai-re, 67 % par une liquidation directe (contre 34 % et 66 % en 2007).- Cette accélération ne concerne plus seulement les toutes petites entreprises de oà 3 salariés, mais aussi les PME employant entre 20 et 49 salariés (+25 %)- 694 procédures de sauvegarde ont été ouvertes en 2008, soit 35 % de plus qu'en2006 et 2007.

Selon une étude Altarès / Deloitte de mars 2009

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Avis croisés"Laprocédure de sauvegarde change-t-ellela relation créancier/actionnaires ?' 'Ludovic Landivaux,avocat Associé chez Panta,Boulanger & Associés"Dmlonnanœ de décembre 2008est vernie rééquilibrerle rapport defonx"

Avec k loi de Sauvegarde 2006, l'action-naire, quand ilétait en mesure debâtirunplanderedressement,pouvaitfacilementprendre le dessus sur les créanciers et bé-néficier de delais de remboursement de10 ans prévus par la loi Sansintérêt,celaéquivaut à rembourser environ la mornede la dette seulementDe pillule débiteurproposait souventde rembourser seule-ment 20 ou 30 %,mais immédiatement etenliquide.Encasderefus,ledébiteurpouvait revenir à la charge, une fois le planadopté et le délai de 10 ans imposé, pourtenter de reduire un peu plus la note Lasauvegarde offre un effet d'aubaine,puisque pendant 12 à 18 mois tout est ITrémédiablementgelepourle débiteur,quitrouve enplus des alliés dansles tribunauxpourl'aideràrenegocier son passif L'ordomiance de decembre 2008 est venue ré-équilibrer le rapport de force. Il existe

Arnaud de Senilhes,avocat associé chez NixonPeabody."La définition des "difficultésinsurmontables" est encore tropvague"Née en 2005,la procedure de sauvegardepartait d'une idée astucieuse • donner auxentreposes un outil pour sortir du marasme avant la cessation de paiementsMaîs elle n'a pas connu desucces, etl'or-donnance du 18 decembre 2008 et son dé-cret du 12 février 2009 sont venusdépoussiérerce régime Désormais,ren-trepnse qui fait face a des difficultésqu'ellenepeut surmonteretnonplus seu-lement des difficultés qui vont laconduireà cesser ses paiements, peut de-mander au juge a bénéficier d'une pé-riode d'observation pendant laquelle lepaiement de ses dettes antérieures et lecalcul des intérêts correspondant sont ar-rêtes, le temps d'établir un plan de sauvegarde. Le moratoire sur les dettesbénéficie désormais aux éventuels ga-rants de l'entreprise Le rôle du dirigeanta éte renforce dans la mise en place duplan aux côtes deradministrateurdontil

"ll existe désormais le risque que (escomités de banquiers et fournisseurss'entendent pour convertir la dette."

désormais un risque que les comites debanquiers et fournisseurs s'entendentpourconverur leur dette Ledébiteurde-vrait être plus raisonnable, car il sait qu'ilexiste peut être de futurs actionnairesdanslescomitésdecréanciers Destdoncmoins facfledeleur"tordrelebras".Maisl'operaùonaseskmites problemesdeva-lonsation, et surtout d'envie Pour entrerdanslecapitald'unesoaété,ilfautvouloiry travailler Le créancier qui convertitavait des droits, il a maintenant des de-voirs La sauvegarde a dynamisé la res-tructurationmaisreste rare car c'est delàhaute ingénierie financiere et juridiqueSon impact est donc lunite.

"A trop vouloir protéger l'entreprise, onrisque de mettre trop de ses créanciersen difficulté à leur tour."

peut désormais proposer le norala sanc-tion pécuniaire des fautes de gestion dudirigeant a été supprimée pour revenir àla plus classique action en responsabilitépowinsuffisanced'actifUebtpourtantàcraindre que cetoilettage ne suffise pas.La définition des "difficultés insurmon-tables" est encore trop vague et peut-êtrefaudrait-il penseralaisser l'appréciationdedimcultes«séneuses»aujuge.Atropvouloir proteger l'entreprise onnsque demettre ses créanciers en difficultés à leurtour Devrait-onimagmer de faire une dis-tinction entre les créanciers du " tissuseconomique" et les autres '