dimanche du réfugié, 18 juin 2017 annoncer la couleur

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Dimanche du réfugié, 18 juin 2017 Annoncer la couleur, pour une Suisse humaine CULTE CLÉ EN MAIN ! 2 Introduction 3-16 Culte clé en main 17 Annonces de collectes 18 Appel des Eglises 19 Animations et contacts

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Dimanche du réfugié, 18 juin 2017

Annoncer la couleur, pour une Suisse humaine

CULTE CLÉ EN MAIN !

2 Introduction

3-16 Culte clé en main

17 Annonces de collectes

18 Appel des Eglises

19 Animations et contacts

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Introduction

Si, à l’heure où j’écris ces lignes, le nombre d’exilés arrivant en Suisse a bais-sé -sans doute à cause des mesures prises par l’Europe à ses frontières- nul doute que les Cantons sont encore à devoir trouver des solutions adaptées à une population bien particulière de migrants entrés sur le territoire suisse ces derniers mois. Je veux parler des Mineurs Non-Accompagnés (MNA) qui ont surpris, par leur proportion, les politiques, les professionnels de l’accueil et ceux, de nos Eglises et autres associations, qui sont engagés sur ce terrain.

C’est par les aumôniers du CEP de Vallorbe qu’en fin 2015 j’ai entendu parler pour la première de cette tendance : inquiétude pour ces jeunes pas encore majeurs qui arrivaient sans parent, dont l’administration doutait de l’âge et qui nécessitaient des soins en relation avec leur statut. Il ne pouvait en effet en être autrement pour eux que pour les mineurs suisses !

Les Cantons ont donc créé des foyers spécialisés avec un encadrement idoine mais cela suffisait-il ? Où l’on s’est aperçu que pour leur développement il s’agissait qu’ils puissent jouir de liens avec des familles, d’espaces de jeux et de divertissement organisés. N’étaient-ils pas des enfants ?

Ainsi, patiemment, en lien avec les institutions étatiques chargées de la pro-tection des mineurs, les Eglises ont créé, dans le canton de Vaud, tout un réseau de parrainages pour ces jeunes exilés, en particuliers.

C’est donc en pensant à ces « MNA », précaires parmi les précaires, que j’ai conçu ce culte.

J’aimerais ici adresser un merci particulier à Antoinette Steiner, aumônier au CEP de Vallorbe et cheville-ouvrière du réseau MNA, pour son implication et à Nicolas Margot, aumônier catholique auprès des migrants à Point d’appui, pour notre temps d’échange sur les textes bibliques choisis.

Laurent Zumstein, pasteur Coordinateur Solidarité - EERV

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Culte « clé en main »

Prélude

Accueil

« Tout mon être pousse des cris de joie vers le Dieu vivant : même le moi-neau trouve une maison et l’hirondelle un nid où elle dépose ses petits » (Ps 84, 3-4)

Joie donc pour nous qui ce matin trouvons ici un toit, des frères et des sœurs, une table dressée !

Joie pour nous qui nous retrouvons en famille, autour du livre.

Joie pour nous que le maître de maison accueille !

Oui, nous sommes les bienvenus. Nous étions même attendus !

Mais vous l’avez entendu : invitation nous est faite de croire en un Dieu qui donne à l’hirondelle un nid pour déposer ses petits. Et pourtant combien ils sont nombreux ces petits d’hommes qui foulent les routes de la terre et embarquent sur des bateaux de pacotille, poussés hors de chez eux par la faim ou la guerre ! Pour aller où ? Pour trouver quoi ?

En ce dimanche dit du réfugié, nous sommes en pensée avec tous ceux qui cherchent un toit, notamment les plus jeunes d’entre eux, pas tous majeurs et pour une part seuls.

Levons-nous et prions :

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Invocation

O Seigneur, Toi le Dieu du fugitif Caïn, du déraciné Abraham, du déhanché Jacob, O Seigneur, Toi le Dieu des hébreux jetés dans le désert, d’un peuple chassé de chez lui et déporté et des infatigables marcheurs que furent les prophètes,

Nous regardons à toi, notre seul refuge. Augmente en nous la foi. Amen

Chant Alléluia 84, 1-2

Psaume 84

Oh ! si douces sont tes maisons, Eternel, maître de l’univers ! Mon âme soupire et même languit après les parvis de l’Eternel. Tout mon être pousse des cris de joie vers le Dieu vivant. Même le moineau trouve une maison, et l’hirondelle un nid où elle dépose ses petits. Moi, je soupire après tes autels, Eternel, maître de l’univers, mon roi et mon Dieu ! Heureux ceux qui habitent ta maison : ils peuvent te célébrer sans cesse. (Pause) Heureux ceux qui trouvent leur force en toi : ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés. Lorsqu’ils traversent la vallée des pleurs, Ils la transforment en un lieu plein de sources, et la pluie la couvre aussi de bénédictions. Leur force augmente pendant la marche, et ils se présentent devant Dieu, à Sion. Eternel, Dieu de l’univers, écoute ma prière ! Prête l’oreille, Dieu de Jacob !

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Chant Alléluia 23/01 1, 2, 3

Prière avant les lectures

Comme les marcheurs du soir de Pâques, alors qu’ils s’approchaient d’Emmaüs, rejoins-nous, Seigneur ! Et alors que les événements de la vie nous paraissent bien opaques, explique, à nous aussi, les écritures ! Amen

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Lecture 1 : Exode 1, 8-2, 10

1:8 Il s’éleva sur l’Égypte un nouveau roi, qui n’avait point connu Joseph. 1:9 Il dit à son peuple: Voilà les enfants d’Israël qui forment un peuple plus nombreux et plus puissant que nous. 1:10 Allons ! montrons-nous habiles à son égard; empêchons qu’il ne s’ac-croisse, et que, s’il survient une guerre, il ne se joigne à nos ennemis, pour nous combattre et sortir ensuite du pays. 1:11 Et l’on établit sur lui des chefs de corvées, afin de l’accabler de tra-vaux pénibles. C’est ainsi qu’il bâtit les villes de Pithom et de Ramsès, pour servir de magasins à Pharaon. 1:12 Mais plus on l’accablait, plus il multipliait et s’accroissait; et l’on prit en aversion les enfants d’Israël. 1:13 Alors les Égyptiens réduisirent les enfants d’Israël à une dure servitude. 1:14 Ils leur rendirent la vie amère par de rudes travaux en argile et en briques, et par tous les ouvrages des champs : et c’était avec cruauté qu’ils leur imposaient toutes ces charges. 1:15 Le roi d’Égypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux, nommées l’une Schiphra, et l’autre Pua. 1:16 Il leur dit : Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c’est un garçon, faites-le mourir; si c’est une fille, laissez-la vivre. 1:17 Mais les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent point ce que leur avait dit le roi d’Égypte; elles laissèrent vivre les enfants. 1:18 Le roi d’Égypte appela les sages-femmes, et leur dit : Pourquoi avez-vous agi ainsi, et avez-vous laissé vivre les enfants ? 1:19 Les sages-femmes répondirent à Pharaon : C’est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes ; elles sont vigoureuses et elles accouchent avant l’arrivée de la sage-femme. 1:20 Dieu fit du bien aux sages-femmes; et le peuple multiplia et devint très nombreux.

1:21 Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leurs maisons. 1:22 Alors Pharaon donna cet ordre à tout son peuple: Vous jetterez dans le fleuve tout garçon qui naîtra, et vous laisserez vivre toutes les filles. 2:1 Un homme de la maison de Lévi avait pris pour femme une fille de Lévi. 2:2 Cette femme devint enceinte et enfanta un fils. Elle vit qu’il était beau, et elle le cacha pendant trois mois.

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2:3 Ne pouvant plus le cacher, elle prit une caisse de jonc, qu’elle enduisit de bitume et de poix ; elle y mit l’enfant, et le déposa parmi les roseaux, sur le bord du fleuve. 2:4 La soeur de l’enfant se tint à quelque distance, pour savoir ce qui lui arriverait. 2:5 La fille de Pharaon descendit au fleuve pour se baigner, et ses com-pagnes se promenèrent le long du fleuve. Elle aperçut la caisse au milieu des roseaux, et elle envoya sa servante pour la prendre. 2:6 Elle l’ouvrit, et vit l’enfant: c’était un petit garçon qui pleurait. Elle en eut pitié, et elle dit : C’est un enfant des Hébreux ! 2:7 Alors la soeur de l’enfant dit à la fille de Pharaon : Veux-tu que j’aille te chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux, pour allaiter cet enfant ? 2:8 Va, lui répondit la fille de Pharaon. Et la jeune fille alla chercher la mère de l’enfant. 2:9 La fille de Pharaon lui dit : Emporte cet enfant, et allaite-le-moi ; je te donnerai ton salaire. La femme prit l’enfant, et l’allaita. 2:10 Quand il eut grandi, elle l’amena à la fille de Pharaon, et il fut pour elle comme un fils. Elle lui donna le nom de Moïse, car, dit-elle, je l’ai retiré des eaux.

Phrase musicale

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Lecture 2 : Luc 7, 1-10

7:1 Après avoir achevé tous ces discours devant le peuple qui l’écoutait, Jésus entra dans Capharnaüm. 7:2 Un centenier avait un serviteur auquel il était très attaché, et qui se trouvait malade, sur le point de mourir. 7:3 Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur. 7:4 Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d’instantes supplica-tions, disant: Il mérite que tu lui accordes cela ; 7:5 car il aime notre nation, et c’est lui qui a bâti notre synagogue. 7:6 Jésus, étant allé avec eux, n’était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire : Seigneur, ne prends pas tant de peine; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. 7:7 C’est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d’aller en per-sonne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. 7:8 Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l’un: Va! et il va ; à l’autre: Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait. 7:9 Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tour-nant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. 7:10 De retour à la maison, les gens envoyés par le centenier trouvèrent guéri le serviteur qui avait été malade.

Phrase musicale

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Prédication : « Gagner la bataille de la vie »

Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’a ressenti la maman de Moïse ?

A n’en point douter un mélange d’émotions et de sentiments, qui plus est variés et nombreux, selon les temps et les événements.

Comment en effet accoucher dans la joie quand on sait la situation politique défavorable ?

Comment faire le pari de confier son enfant au fleuve ? Avec quel espoir ? Et est-ce cet espoir qui lui permet ce geste inimaginable, déchirant pour une mère ?

Et voici que l’enfant lui revient… qu’il lui revient pour quelques mois, pour quelques années ! Mais une fois encore elle doit s’en déprendre et elle l’amène au palais !

Oui, quels sentiments en son cœur, à l’heure de ces choix ? Et aussi quelle stratégie ? Que cherche-t-elle ? Que veut-elle pour son enfant à qui elle ne donnera même pas le nom qu’on lui connaît ?

Justement le « sauver des eaux » peut-être ? Le faire échapper au déluge de violence qu’un pharaon inquiet provoque par des décrets inhumains. Un pharaon amnésique de l’histoire récente et qui voit avec peur la présence d’étrangers sur sa terre, d’étrangers pourtant esclaves, asservis à des tâches pénibles…

Le paradoxe dans toute cette histoire que l’on connaît bien, c’est le retour-nement des événements : l’enfant tout juste sauvé de ces eaux de mort va devenir le sauveur de son peuple ! Et cela parce qu’une mère a osé se des-saisir de son fils. S’en dessaisir pour le sauver et, finalement – mais ça elle ne le sait pas ! -, sauver tout un peuple.

Je pense à ces mamans qui aujourd’hui encore, pour des raisons sans doute assez semblables, osent ce même dessaisissement ou y consentent. Y consentent comme la maman de Moïse devant la violence de la situation, devant l’impossible avenir promis à ceux à qui elles ont pourtant donné la vie.

Il y a encore quelques années, on ne parlait pas de ces « mineurs non- accompagnés », comme on les appelle aujourd’hui, administrativement. Au-tant d’enfants sauvés des eaux qui, parce qu’ils ont réchappé d’un voyage mortel pour les leurs ou parce que la situation chez eux n’était plus tenable,

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sont en Suisse, maintenant, seuls. Les politiques et autres décideurs ont été surpris de les découvrir, si nombreux, frappant à notre porte. Parfois, on n’a même pas cru à leur histoire et à l’âge qu’ils disaient avoir. Pas cru ? Pas voulu croire ? Ce n’était pas possible et bien trop compliqué à gérer.

Et pourtant : nul doute que quand les éléments se déchaînent, une mère cherchera toujours et à tout prix la vie pour son enfant et elle le fera em-barquer sur l’arche la plus appropriée à lui garantir un avenir, même si cela signifie un éloignement. Et qui sait, une fois, s’il est sain et sauf, pourra-t-il aider à améliorer le sort des siens ?

Ils sont donc là, ces MNA, ces « mineurs-non-accompagnés » ; ils sont là, dans nos cantons et petit à petit, on trouve les structures qui conviennent à leur âge et à leurs besoins. Quelques-uns parmi nous - des familles en parti-culiers - tissent même avec l’un ou l’autre une sorte de parrainage pour que ces enfants puissent retrouver un bout d’abri chaleureux, peut-être comme ce fut le cas pour Moïse, chez la fille du pharaon.

Le destin de Moïse est donc interpelant à plus d’un titre : et par l’acte à la fois de résistance et d’abnégation de sa mère qu’on nous raconte, et, par le fait qu’après tout un chemin intérieur propre il va pouvoir être l’homme de la situation. L’homme dont son peuple a besoin.

Mais dans ce destin, sa mère n’est pas la seule à résister à la violence de ce pharaon inquiet et xénophobe : s’il y a la fille de ce même pharaon qui, clairement, s’oppose discrètement à son décret en sauvant le petit hébreu, il y a aussi ces deux sages-femmes qui, au nom de leur foi, désobéissent à l’ordre reçu : elles aident à l’accouchement tout en affirmant que dans le fond, si des garçons naissent quand-même, c’est parce que les mamans leur donnent vie avant leur arrivée.

Bel et bien, des actes de résistance au mal et cela parce qu’elles « craignent Dieu », comme le mentionne expressément le texte. Comment ne pas se réjouir de la liberté spirituelle de ces deux femmes qui ainsi sauvent des vies ! Mais comment ne pas aussi se laisser interpeler par elles : quand le pouvoir en place transforme en cimetière liquide le fleuve pourtant garant de vie, n’y a-t-il pas à réagir ? A s’opposer ? A s’opposer à ce dérapage qui va finir par empoisonner tout le pays ?

Les deux sages-femmes craignaient Dieu, nous est-il donc dit. De quel Dieu s’agissait-il ? N’étaient-elles pas des égyptiennes, elles aussi, et se pouvait-il qu’elles connaissent dès lors le Dieu des Hébreux ? Peut-être… mais une

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chose est certaine : pour elles, aussi divin soit-il, le pouvoir du pharaon n’était pas absolu et leur foi leur ont permis cette prise de distance salutaire pour tous ces bébés sauvés du meurtre.

***

Mais, vous l’avez entendu, l’Evangile nous donne aussi à connaître des « craignant-Dieu », comme les deux sages-femmes. Notamment, un centu-rion qui, lui aussi, grâce à sa foi que Jésus reconnaîtra comme unique, va lutter pour la vie… la vie de l’un de ses esclaves.

C’est un étranger qui aime la nation juive. Un peu comme les deux accou-cheuses, d’ailleurs. En outre, c’est un militaire et il sait ce que sont ordre et hiérarchie ; il sait aussi que le maître est là pour commander et les esclaves pour obéir. L’un deux, pourtant est malade, et, contrairement à toute at-tente, il va s’engager pour qu’il recouvre la santé. On est bien loin du pha-raon d’alors…

Mais, dans cet autre récit, il y a aussi comme un mélange des peuples et des castes : en fait c’est comme si la vie mise en danger l’exigeait. Et c’est cela, l’un des faits remarquables de ce récit : comme si les barrières sociales et religieuses tombaient du moment que la mort menaçait. Tout le monde se met en route promptement, joue les intermédiaires, aide à la résolution… et cela, je nous le rappelle, pour un esclave !

L’autre fait remarquable, c’est la foi prête à provoquer ce remue- ménage-là… et le plus frappant, c’est que finalement, si la guérison est bel et bien constatée, Jésus, lui, ne l’ordonne pas. Il ne fait que souligner cette foi, unique en Israël.

Et si cette foi était « unique » parce que, comme une donnée d’ordre d’un général charismatique, elle avait été convaincue, déterminée et motivante, ne se laissant arrêter par aucune frontière ? C’est toute une armée mise au service de la vie de ce jeune esclave, non ?

Je pense de nouveau à ces enfants qui arrivent en Suisse, exténués par un voyage interminable. Un voyage qui n’a pas été sans risque : certains racontent des scènes de prostitutions ou d’abus, d’autres des épisodes de guerre. Tous ont été confrontés au désert insupportable, à la mer angoissante, à la mort de proches, aux humains profiteurs. Quel avenir pour eux ? Comment se re-met-on de toutes ces affres ? De tout ce malheur ? En guérit-on ?

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Mais ces jeunes n’arrivent pas nulle part. Ils arrivent près de chez moi, de chez nous. Ils sont là, avec nos enfants ou petits-enfants à l’école. Ils sont là dans des foyers de l’autre côté de ma rue, de notre rue…

Je note encore un dernier élément sur ce récit de l’évangile, tellement ac-tuel : je ne sais si vous y avez été attentifs mais si ce sont d’une part les amis du centurion qui viennent à la rencontre de Jésus quand il est près de chez lui, plus haut dans le récit, ce sont d’autre part des notables juifs qui jouent les intermédiaires. Le chef romain fait ainsi jouer avec discer-nement tous ses réseaux pour donner une chance à cette guérison. Un réseau, des réseaux… à l’heure de Facebook, ce mot nous parle tout par-ticulièrement, nous qui vivons dans plusieurs réseaux, virtuels ou non ! Nous qui avons, comme l’officier romain, plusieurs réseaux… Nous ne sommes pas seuls !

***

Pour notre méditation donc, en ce dimanche du réfugié, on a le destin d’un garçon sauvé des eaux de la mort. Et quel destin !

On a deux sages-femmes, libres grâce à leur foi, qui ne renoncent pas à accomplir leur vocation d’accoucheuses de vie, malgré les interdictions et la peur ambiantes.

On a un fleuve donné, généreux et garant de cette même vie pour tout un pays mais que d’aucuns veulent pourtant transformer en cimetière !

On a un chef militaire assez convaincu pour lancer toute une armée au se-cours d’un jeune esclave… Oui, d’un jeune esclave !

Et puis on a encore ces réseaux d’amis et de connaissances, prompts à se laisser convaincre et, chacun à son moment, prêts à donner le coup de main nécessaire.

Alors qu’est-ce à dire ? Qu’est-ce à me dire ? Qu’est-ce à nous dire quand on pense notamment à ces jeunes, venus s’échouer dans notre pays, comme Moïse au pied de la fille du Pharaon ?

Oui, qu’est-ce à dire aux « craignant-Dieu » que nous sommes ?

Amen

Interlude

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Intercession

O Dieu, Toi qui t’es fait connaître à nous, augmente en nous la foi pour que comme les sages-femmes du temps de Moïse, nous soyons de ceux qui savent résister aux injonctions violentes et qui permettent au fleuve gé-néreux de la vie de s’écouler sereinement au milieu des hommes et des femmes de toute couleur. O Dieu, Toi qui nous as donné ici une certaine aisance, augmente en nous la foi pour que comme le centurion romain, nous osions déplacer ciel et terre pour voler au secours du plus petit, du plus fragile… et cela malgré tous les murs que la société ce cesse de dresser entre les humains. O Dieu, Toi qui dans un instant vas nous accueillir à ta table, augmente en nous la foi pour qu’en nous y nourrissant, nous soyons convaincus que ce pain et ce vin veulent rassembler plus largement, notamment tous les exclus du monde vers qui, dès la portes franchies de cette église, tu nous envoies. O Dieu, nous comptons sur toi, comme tu comptes sur nous. Amen

Offrande

Chant : Alléluia 37/09 1, 2, 6

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Cène 

Préface :

Louons Dieu ! Oui, c’est notre joie de te célébrer, Dieu notre Père, pour ce monde que tu nous donnas si beau et que tu gardes à travers ses douleurs, jusqu’au jour où, selon ta promesse, viendra ton Royaume. C’est notre joie de te célébrer pour ton Fils, notre Seigneur, lui qui est né de notre chair, lui qui fut baptisé comme nous, tenté comme nous, lui qui fut même condamné et crucifié à cause de nous et qui ressuscita le troisième jour. Vrai chemin devant nos pas. C’est notre joie de te célébrer pour ton souffle de vie, Esprit d’adoption qui nous apprend à te dire Père. Esprit de liberté qui nous emmène sur les routes et nous ouvre à notre prochain malgré tous les interdits. Aussi, avec les cieux et la terre, avec les « craignant-Dieu » de tous les temps et de tous les lieux, Nous te chantons :

Chant1 : Alléluia 62/42

Institution :

Rappelons-nous : Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et leur donna en disant : « prenez, mangez, ceci est mon corps ». Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant : « bu-vez en tous car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis : désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon père. »

1 Ce chant, comme le suivant, est à annoncer en début de liturgie de cène.

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Prière :O Père, au moment de nous approcher de cette table, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus, de sa mort et de sa résurrection. Nous attendons son retour. C’est pourquoi, envoie sur nous ton Esprit Saint pour que ce pain et ce vin reçus et partagés deviennent signes de notre communion avec toi, entre nous et avec les humains du monde entier. Oui ! ne nous laisse pas nous nourrir à ta table sans penser aujourd’hui à tous ceux qui ne peuvent plus goûter à la joie des repas familiaux, parce que le manque est là ou parce que la distance a séparé. Et dans l’espérance d’une terre par toi renouvelée, nous te disons en-semble, avec les mots que Jésus nous a enseignés : « Notre Père qui es aux cieux, que… »

Invitation :

« Je me tiens à la porte et je frappe, dit le Seigneur, Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’enterai chez lui, je mangerai avec lui et lui avec moi » (Apocalypse 3)

Chant : Alléluia 62/63

Venez, car tout est prêt !

Communion

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Reconnaissance :

O Dieu, Tu nourris nos faims, tu combles nos soifs ! Alléluia ! Que nous sachions protéger la vie qui nous entoure et que de nos cœurs coulent des fleuves d’eau vive ! Amen.

Annonces de collecte et paroissiales (cf. p.17)

Envoi et bénédiction

Elles s’appelaient Shiphra et Pua, les deux sages-femmes résistantes. Par contre nul idée du nom du centurion, mais sa foi marqua Jésus.

Que notre foi nous permette de nous battre pour la vie. De nous battre pour toutes les vies… en particulier les plus fragiles, celles qui comme dans les roseaux du Nil, échouent dans nos contrées.

Dieu, père, fils et Esprit, vous bénit. Il vous donne sa paix.

Chant Alléluia 84, 3-4

Postlude

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Annonces de collectes

Projets de l’EPER en faveur des réfugiés

Liban-Italie : un voyage sûr pour un millier de réfugiésJour après jour, des centaines de personnes tentent de trouver refuge en Europe en traversant la Méditerranée.La situation dans leur pays d’origine est désespérée au point de les pousser à risquer leur vie pendant cette traversée. L’année dernière, plus de 4600 personnes sont décédées en mer.La Fédération des Eglises évangéliques en Italie et la communauté catho-lique de Sant’Egidio ont mis sur pied le projet Mediterranean Hope afin de trouver des solutions à ce drame. Les Eglises ont reçu des autorités italiennes l’autorisation d’aider mille personnes réfugiées à voyager légalement et en toute sécurité jusqu’en Italie avec un visa humanitaire. L’EPER apporte sa contribution à ce projet.Avec un don, vous aidez des familles particulièrement vulnérables, qui ont perdu leur foyer à cause de la guerre, à voyager jusqu’en Europe en toute sécurité. Un grand merci !

Suisse : détention en vue du renvoi – et ensuite ?Les personnes déboutées de l’asile et celles sans statut légal encourent une peine de prison si elles ne quittent pas la Suisse d’elles-mêmes. Lorsqu’elles sont détenues, elles ne savent pas toujours ni pourquoi, ni pour combien de temps elles sont en prison. Beaucoup d’entre elles ignorent également qu’elles ont la possibilité de demander leur libération après un mois.

L’EPER conseille les hommes et les femmes détenus en vue de leur renvoi. Au-delà des aspects juridiques, il s’agit d’aider ces personnes à se préparer au retour dans leur pays d’origine, avec éventuellement une inscription à un programme d’aide au retour.

Avec un don, vous aidez des personnes dont les rêves d’une vie meil-leure ont été réduits à néant. Un grand merci !

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Appel des Églises chrétiennes et de la communauté juive pour le Dimanche des réfugiés et le Sabbat des réfugiés des 17/18 juin 2017

« Nous avons enfin une solution pour les réfugiés ! » Cette promesse est tentante.

Que nous soyons bouleversés ou lassés par les images et les nouvelles qui nous

parviennent chaque jour, nous cherchons une solution pour les réfugiés. Quel

genre de solution ? Ni des murs, ni des frontières ouvertes, ni la neutralisation

des réseaux de passeurs, ni un sauvetage à grande échelle de réfugiés naufra-

gés ne se dessinent comme « la » solution. Quant aux raisons qui jettent sur les

routes de l’exil des femmes, des hommes et des enfants, nous n’en voyons pas

non plus la fin.

On imagine difficilement venir à bout du « problème ». La fin de toutes les guerres

a, semble-t-il, été reportée à un jour très lointain. Mais n’avons-nous pas tout

de même raison d’espérer ? N’est-ce pas notre devoir d’aborder avec lucidité la

tension entre le présent et l’avenir, de tenir bon et de dénouer certains nœuds à

notre manière ?

Osons un changement de perspective ! Et si des réfugiés pouvaient nous encou-

rager à ne pas esquiver trop vite cette tension, à ne pas la déléguer aux partis

politiques ? Et si je voyais en un réfugié d’abord une créature de Dieu, au lieu

d’un problème pour notre société ? Et si nous « renoncions à l’angoisse », si nous

luttions pour faire confiance ? Pourrais-je donner une place à de petits actes

concrets, par exemple en allant chaque semaine voir une personne étrangère et

converser avec elle ?

tournez s.v.p.

Eglise catholique-chrétienne de la SuisseChristkatholische Kirche der Schweiz

Là où de nombreux petits pas se font, là où il y a une résistance consciente, là

où un accueil humain remplace un regard détourné, nous sommes un peu plus

proches de Dieu.

Gottfried Wilhelm Locher Mgr Charles MorerodPrésident de la Fédération des Églises Président de laprotestantes de Suisse (FEPS) Conférence des évêques suisses (CES)

Évêque Harald Rein Herbert WinterÉglise catholique-chrétienne de Suisse Président de la Fédération suisse des communautés israélites

Là où de nombreux petits pas se font, là où il y a une résistance consciente, là

où un accueil humain remplace un regard détourné, nous sommes un peu plus

proches de Dieu.

Gottfried Wilhelm Locher Mgr Charles MorerodPrésident de la Fédération des Églises Président de laprotestantes de Suisse (FEPS) Conférence des évêques suisses (CES)

Évêque Harald Rein Herbert WinterÉglise catholique-chrétienne de Suisse Président de la Fédération suisse des communautés israélites

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Animations et contacts

L’Entraide Protestante Suisse (EPER) est l’oeuvre d’entraide des Eglises pro-testantes de Suisse, partenaire des paroisses.

Elle offre ses services pour une intervention en paroisse (voir liste des per-sonnes ressource) sous différentes formes, selon les souhaits de chaque pa-roisse.

Personnes ressource de l’EPERChantal Varrin, responsable des projets en Suisse romandeOlivier Cosandey, responsable de la CROEChloé Bregnard, responsable du SAJEElise Shubs, adjointe département des projets suissesMagaly Hanselmann, Secrétaire romandeOlivier Graz, responsable communicationNicole Tille, communication-relations paroisses

Merci de bien vouloir vous adresser à Nicole Tille, responsable des relations avec les paroisses pour solliciter l’une des personnes ressource de l’EPER, ou pour toute intervention ou question (adresse e-mail et téléphone en bas de page).

Personnes ressource des Eglises-Migration

Berne-Jura-Soleure Anne-Marie Saxer (031 313 10 23)Fribourg Point d’Ancrage (079 661 43 84)Genève AGORA (022 930 00 89)Neuchâtel Diaconie et entraide (032 725 78 14)Vaud Eglise Médiateurs Eglise Réfugiés (021 312 49 00)Aumôniers du Centre d’enregistrement et de procédure (CEP) (079 744 23 03)Valais Secrétariat Conseil synodal (027 322 69 59)

Contact direct :Pour tous renseignements complémentaires, n’hésitez pas à prendre contact avec Nicole Tille au 021 613 40 83 ou par e-mail [email protected]

Page 20: Dimanche du réfugié, 18 juin 2017 Annoncer la couleur

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Secrétariat romandChemin de Bérée 4ACase postale 5361001 Lausanne

Tél. : +41 21 613 40 70Fax : +41 21 617 26 [email protected] - www.eper.chCP 10-1390-5

ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE