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T T H H È È S S E E En vue de l'obtention du DOCTORAT DE L¶UNIVERSITÉ DE TOULOUSE Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier Discipline ou spécialité : Radiophysique et Imagerie Médicales JURY Isabelle BERRY, Professeur, Université Toulouse III - P. Sabatier, Présidente Michel FROMM, Professeur, Université de Franche-Comté, Rapporteur Pascale GALL-BORRUT, Professeur, Université Montpellier II, Examinateur Didier PAUL, Ingénieur, CEA Cadarache, Rapporteur Jean-Roch VAILLE, Maître de Conférences, Université Montpellier II, Examinateur Christian CHATRY, Directeur, société TRAD, Toulouse, Membre invité Maurice GLASER, Ingénieur, CERN, Genève, Membre invité Federico RAVOTTI, Chargé de Recherche, CERN, Genève, Membre invité Ecole doctorale : Génie Electrique, Electronique, Télécommunications Unité de recherche : Institut d'Electronique du Sud (UMR UM2-CNRS 5214) Directeur de Thèse : Pr. Laurent DUSSEAU Présentée et soutenue par David BENOIT Le 26 septembre 2008 Titre : Mise au point et évaluation d'un système fibré de dosimétrie en ligne utilisant des matériaux phosphorescents stimulables optiquement Application à la mesure de dose en radiothérapie et au monitoring de faisceaux

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TTHHÈÈSSEEEn vue de l'obtention du

DDOOCCTTOORRAATT DDEE LL UUNNIIVVEERRSSIITTÉÉ DDEE TTOOUULLOOUUSSEE

Délivré par l'Université Toulouse III - Paul SabatierDiscipline ou spécialité : Radiophysique et Imagerie Médicales

JURYIsabelle BERRY, Professeur, Université Toulouse III - P. Sabatier, PrésidenteMichel FROMM, Professeur, Université de Franche-Comté, RapporteurPascale GALL-BORRUT, Professeur, Université Montpellier II, ExaminateurDidier PAUL, Ingénieur, CEA Cadarache, RapporteurJean-Roch VAILLE, Maître de Conférences, Université Montpellier II, ExaminateurChristian CHATRY, Directeur, société TRAD, Toulouse, Membre invitéMaurice GLASER, Ingénieur, CERN, Genève, Membre invitéFederico RAVOTTI, Chargé de Recherche, CERN, Genève, Membre invité

Ecole doctorale : Génie Electrique, Electronique, TélécommunicationsUnité de recherche : Institut d'Electronique du Sud (UMR UM2-CNRS 5214)

Directeur de Thèse : Pr. Laurent DUSSEAU

Présentée et soutenue par David BENOITLe 26 septembre 2008

Titre : Mise au point et évaluation d'un système fibré de dosimétrie en ligne utilisant desmatériaux phosphorescents stimulables optiquement

Application à la mesure de dose en radiothérapie et au monitoring de faisceaux

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Remerciements

Les travaux présentés dans ce manuscrit ont été réalisés au sein du groupe RADIAC de

l'Institut d'Electronique du Sud à l'Université Montpellier 2. Ce n'est qu'à la rédaction de ces

dernières lignes que l'on réalise véritablement qu'une page se tourne ou plutôt qu’un livre à

rebondissements se referme. Cette expérience enrichissante, aussi bien sur le plan scientifique

qu’humain finalement, n'aurait pas été aussi constructive et épanouissante, sans les

nombreuses personnes – qui m'ont aidé, guidé ou encore soutenu – durant ce voyage avec

escales en différents coins de France et du monde.

Je tiens en premier lieu à remercier le Professeur Laurent DUSSEAU et le Docteur Jean-

Roch VAILLE qui furent respectivement mon directeur et mon co-directeur de thèse. Laurent,

merci de m'avoir éclairé et soutenu durant ces trois années, tout en me laissant une grande part

de liberté dans la gestion de ce projet. Jean-Roch, je te remercie pour ton aide précieuse sur la

partie électronique du projet ainsi que pour tes conseils avisés.

Que Messieurs Didier PAUL et Michel FROMM, respectivement ingénieur au CEA

Cadarache et Professeur à l’Université de Franche-Comté, sachent le plaisir et l’honneur

qu’ils m’ont fait en acceptant la lourde tâche de rapporteur. Je les remercie pour l’intérêt

qu’ils ont porté à ce travail.

Je tiens également à remercier :

- Madame Isabelle BERRY, Professeur à l’Université de Toulouse III - Paul Sabatier et

chef du service de médecine nucléaire du CHU de Rangueil, pour m’avoir fait l’honneur de

présider le jury.

- Madame Pascale GALL-BORRUT, Professeur à l’Université Montpellier 2, pour avoir

accepté d’examiner cette thèse.

- Monsieur Christian CHATRY, Directeur de la société TRAD à Toulouse, pour avoir

accepté d’assister à ma soutenance.

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Les conditions de travail n'auraient pas été aussi optimales sans l'accueil chaleureux et la

bonne humeur constante de chacun. J’adresse donc toute ma sympathie aux membres de

l’équipe :

- Les permanents (actifs et retraités) : Frédéric SAIGNE (Professeur et responsable de

l’équipe), Jean FESQUET (Professeur émérite), Jean GASIOT (Professeur émérite – votre

seiche à la plancha et votre tapenade… un régal !), Hildegarde PREVOST (Maître de

Conférences, pour son aide sur toute la partie chimie de ma thèse), Jérôme BOCH (Maître de

Conférences – la formation PCR un grand moment !), Bruno SAGNES (Maître de

Conférences) Frédéric WROBEL (Maître de Conférences). Une dédicace toute particulière à

Serge GARCIA, « the » technicien polyvalent de l’équipe GO (chauffeur, déménageur,

préposé au barbecue…).

- Les thésards : la promotion 2005-2008 : Aminata CARVALHO (et le couscous ?),

Vincent CORREAS (mention spéciale pour m’avoir supporté durant ces 3 ans où nous avons

partagé le même bureau, le co-voiturage pour les TD à Nîmes ainsi que tout le reste…), Pierre

GARCIA (compère de missions avec qui j’ai vécu de grands moments tels que le restaurant

indien « à la bonne franquette »…), Mathias MARINONI (d’un calme à toute épreuve, les

débuts de soirée PES6…), Simon ROCHEMAN (parisien expatrié de Nice, collègue de

soirées – dommage que tu ne sois arrivé qu’en début de troisième année à Montpellier…).

Nos successeurs (la promotion 2006-2009) : Yago GONZALEZ et Nicolas ROCHE.

De par la diversité de ce projet de recherche, cette expérience aura permis de nombreuses

rencontres avec des personnes issues de domaines scientifiques divers. Bien qu’il ait fallu

faire des choix sur les résultats à présenter, pour des raisons de place évidente – en espérant

n’oublier personne – j’adresse mes sincères remerciements à Messieurs Dominique LAPRAZ

(Professeur à l'Université Nice Sophia Antipolis), Jean-Louis PASCAL (Directeur de

recherche au CNRS, Université Montpellier 2), Benoît BRICHARD (Ingénieur chercheur au

SCK-CEN en Belgique), Yoann CALZAVARA (Ingénieur chercheur à l’ESRF à Grenoble),

Bhaskar MUKHERJEE (Docteur à DESY, Hambourg), Laurent BERNAUD (Technicien,

Université Montpellier 2), Fabrice CANO (Technicien, Université Montpellier 2) et Thomas

COHEN (Technicien, Université Montpellier 2).

Je n’oublie pas évidemment les autres personnes que j’ai eu le plaisir de croiser (thésards,

stagiaires…) et que je ne peux pas citer faute de place…

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Un grand merci à Messieurs Federico RAVOTTI et Maurice GLASER, respectivement

chargé de recherche et ingénieur au CERN, pour les bons moments de science et d’humanité

que nous avons partagé durant ces trois années. Ils m’ont également fait l’immense plaisir

d’assister à mon jury de thèse. Federico, je te remercie pour tes conseils fructueux, nos

longues discussions et ta rigueur lors de nos travaux communs aussi bien à Montpellier qu’à

Genève. Maurice, je te remercie pour les campagnes d’irradiations au CERN, pour le temps

investi sur ce projet ainsi que pour nos longs échanges autour d’une table ou d’un verre.

Ce travail n’aurait pas été possible sans la collaboration de physiciens médicaux. Je tiens

donc à exprimer ma reconnaissance à :

- Madame Katia IDRI-SERRE, physicienne au CRLCC Val d’Aurelle – Paul Lamarque à

Montpellier, pour m’avoir permis d’accéder aux installations d’irradiations au début de ma

thèse.

- Madame Séverine MATIAS-VAILLE, physicienne au Centre Oncogard à Alès, pour

m’avoir permis de réaliser des irradiations, qui a consacré du temps à la relecture de ce

manuscrit ainsi que de m’avoir fait le plaisir de venir à ma soutenance.

- Messieurs José ISTURIZ et Jérôme LAUTISSIER, physiciens au Centre de

Radiothérapie du Parc à Dijon, pour m’avoir aidé lors des longues soirées expérimentales.

Une mention spéciale à trois dames de l’ombre :

- Madame Odile AUDRAIN, documentaliste au CRLCC Eugène Marquis à Rennes, pour

m’avoir facilité les recherches bibliographiques en devenant ma « fournisseuse officielle »

d’articles auxquels je n’avais pas accès.

- Madame Myriam DZIADOWIEC, secrétaire à l’Université de Toulouse III - Paul

Sabatier, pour sa gentillesse et son aide précieuse lors des démarches administratives depuis

l’année de master 2.

- Madame Marie-Agnès PETTINOTTI, gestionnaire de l'équipe, pour sa gentillesse et son

dévouement dans l'organisation des missions car j’ai bien conscience de la surcharge de

travail que mes nombreux déplacements ont dû engendré.

Et pour finir, un grand merci à mes proches et mes amis ; tout particulièrement à Carine et

Sébastien qui m’ont toujours soutenu depuis mon départ de Dijon. Malgré des contraintes

d’emploi du temps, ils m’ont fait l’immense plaisir d’assister à ma soutenance. Merci à Lydia

pour le temps qu’elle a investi à la relecture de ce document, à la traque des dernières (je

l’espère !) fautes de frappe et d’orthographe…

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Table des matières

REMERCIEMENTS________________________________________________________ 3

INTRODUCTION GENERALE _____________________________________________ 11

CONTEXTE ET POSITIONNEMENT _______________________________________ 15

1. RADIOTHERAPIE________________________________________________________ 16 1.1. Place et principe de la radiothérapie dans le traitement des cancers___________ 16 1.2. Techniques d’irradiations dites de haute conformation _____________________ 18

1.2.1. Radiothérapie conformationnelle par modulation d'intensité ______________ 19 1.2.2. Tomothérapie __________________________________________________ 20 1.2.3. Radiothérapie en conditions stéréotaxiques ___________________________ 21

1.3. Outils de mesure de la dose absorbée : principes, avantages et limitations ______ 23 1.3.1. Chambre d’ionisation ____________________________________________ 23 1.3.2. Films radiologiques______________________________________________ 24 1.3.3. Films radiochromiques ___________________________________________ 25 1.3.4. Dosimètres Thermoluminescents (TLDs) _____________________________ 26 1.3.5. Diode silicium __________________________________________________ 27 1.3.6. MOSFETs (Metal-Oxide Semiconductor Field Effect Transistor)__________ 27 1.3.7. Diamant _______________________________________________________ 28 Conclusion__________________________________________________________ 30

2. PROBLEMES ACTUELS EN DOSIMETRIE MEDICALE_______________________________ 31 2.1. Petits champs de rayonnements ________________________________________ 31 2.2. Neutrons parasites __________________________________________________ 33

2.2.1. Problématique et spectre neutrons___________________________________ 33 2.2.2. Quelques résultats de mesure de dose équivalente neutrons_______________ 36

Conclusion____________________________________________________________ 37 3. PHYSIQUE DES HAUTES ENERGIES : EXEMPLE DU CERN _________________________ 38

3.1. Description du CERN________________________________________________ 38 3.2. Environnement radiatif du LHC________________________________________ 40 3.3. Outils de mesures de la dose absorbée et de la fluence particulaire____________ 41

3.3.1. Alanine _______________________________________________________ 42 3.3.2. Dosimètres PMMA colorés________________________________________ 43 3.3.3. Dosimètres radiophotoluminescents _________________________________ 44 3.3.4. Feuilles à activation______________________________________________ 44

Conclusion____________________________________________________________ 45 4. LE PROJET DE RECHERCHE : OBJECTIF ET CAHIER DES CHARGES___________________ 46 5. CONCLUSION __________________________________________________________ 47 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES_____________________________________________ 48

DOSIMETRIE PAR OSL___________________________________________________ 59

1. HISTORIQUE ET APPLICATIONS_____________________________________________ 60 1.1. Historique_________________________________________________________ 61

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1.2. Quelques méthodes OSL______________________________________________ 64 1.2.1. Stimulation continue (CW-OSL, Continuous Wave OSL) ________________ 64 1.2.2. Stimulation pulsée (POSL, Pulsed OSL) _____________________________ 65 1.2.3. Stimulation linéaire (LM-OSL, Linear Modulation OSL) ________________ 66

2. L’ EPOPEE MONTPELLIERAINE : MATERIAUX ET APPLICATIONS_____________________ 67 2.1. Matériaux utilisés : sulfures d’alcalino-terreux dopés aux terres rares _________ 68

2.1.1. Rappels sur la synthèse chimique des sulfures d’alcalino-terreux dopés aux terres rares __________________________________________________________ 68 2.1.2. Spectres optiques________________________________________________ 69 2.1.3. Obtention et Stabilité du signal OSL_________________________________ 71 2.1.4. Propriétés dosimétriques __________________________________________ 74

2.2. Phénomènes de luminescence et temps caractéristiques _____________________ 79 2.2.1. Introduction ____________________________________________________ 79 2.2.2. Mécanisme OSL ________________________________________________ 80 2.2.3. Photoluminescence et Radioluminescence ____________________________ 82

2.3. Applications à la cartographie et à la mesure ponctuelle de dose _____________ 84 2.3.1. Système de cartographie __________________________________________ 84 2.3.2. Capteur OSL intégré _____________________________________________ 86

3. CONCLUSION __________________________________________________________ 89 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES_____________________________________________ 90

SYSTEMES DE DOSIMETRIE DEPORTES OPTIQUEMENT BASEE SUR LES TECHNIQUES OSL ET RL _______________________________________________ 101

1. SYSTEMES DEVELOPPES_________________________________________________ 103 1.1. Alumine dopée au carbone___________________________________________ 103

1.1.1. Commissariat à l’Energie Atomique (CEA-LIST, Saclay)_______________ 104 1.1.2. Department of Physics, Oklahoma State University (Stillwater, USA) _____ 105 1.1.3. Radiation Research Department, Risø National Laboratory (Roskilde, Denmark)__________________________________________________________________ 106

1.2. Quartz dopé au cuivre ______________________________________________ 107 1.3. Bromure de potassium dopé à l'europium _______________________________ 109 1.4. Sulfures d'alcalino-terreux dopés aux terres rares (MgS:Sm et SrS:Ce,Sm)_____ 111 1.5. Synthèse sur les technologies utilisées et applications développées ___________ 112 Conclusion___________________________________________________________ 114

2. LIMITATIONS DE L'UTILISATION DES FIBRES OPTIQUES__________________________ 114 2.1. Atténuation radio-induite ____________________________________________ 115 2.2. Luminescence radio-induite dans le guide de lumière______________________ 115

2.2.1. Méthode de soustraction _________________________________________ 117 2.2.2. Discrimination temporelle________________________________________ 118 2.2.3. Méthodes optiques______________________________________________ 120

3. CONCLUSION _________________________________________________________ 121 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES____________________________________________ 121

DESCRIPTION ET CARACTERISATION DU SYSTEME FIBRE DE DOSIMETRIE OSL / RL EN LIGNE _____________________________________________________ 127

1. DESCRIPTION DU SYSTEME_______________________________________________ 128 1.1. Vue d'ensemble____________________________________________________ 128 1.2. Tête sensible ______________________________________________________ 131

1.2.1. Choix de l'enveloppe____________________________________________ 131 1.2.2. Forme et dimensions ____________________________________________ 132

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1.2.3. Couplage optique_______________________________________________ 132 1.3. Guide de lumière : fibre optique ______________________________________ 134

1.3.1. Choix de la fibre : fibre silice _____________________________________ 134 1.3.2. Tenue aux rayonnements : résultats issus de la littérature _______________ 136

1.4. Optique et électronique de lecture _____________________________________ 137 1.4.1. Source de stimulation : module laser _______________________________ 137 1.4.2. Photodétecteur_________________________________________________ 139

1.5. Système d'acquisition de données _____________________________________ 140 1.5.1. Mode RL _____________________________________________________ 141 1.5.2. Mode OSL____________________________________________________ 143 1.5.3. Interface Labview®_____________________________________________ 144

2. RESULTATS EXPERIMENTAUX_____________________________________________ 145 2.1. Montage expérimental ______________________________________________ 146 2.2. Choix de la fréquence d’échantillonnage________________________________ 146 2.3. Evaluation des principales caractéristiques du dosimètre __________________ 147

2.3.1. Répétabilité des mesures _________________________________________ 147 2.3.2. Linéarité de la réponse OSL avec la dose absorbée ____________________ 148 2.3.3. Sensibilité du système ___________________________________________ 150 2.3.4. Justesse des mesures ____________________________________________ 151

3. DISCUSSION DES RESULTATS_____________________________________________ 152 4. CONCLUSION _________________________________________________________ 154 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES____________________________________________ 154

CARACTERISATION ET ETUDE DE FAISABILITE DU SYSTEME DE DOSIMETRIE POUR LA MESURE DE DOSE DURANT LES TRAITEMENTS DE RADIOTHERAPIE_______________________________________________________ 157

1. MATERIELS ET METHODES_______________________________________________ 158 2. RESULTATS___________________________________________________________ 159

2.1. Fading à température ambiante_______________________________________ 159 2.2. Mesures de répétabilité et de reproductibilité ____________________________ 160 2.3. Influence des paramètres dosimétriques et balistiques sur la réponse OSL _____ 162

2.3.1. Dose absorbée _________________________________________________ 162 2.3.2. Energie du faisceau _____________________________________________ 162 2.3.3. Débit de dose__________________________________________________ 164 2.3.4. Angulation du bras _____________________________________________ 165 2.3.5. Taille de champ ________________________________________________ 167

2.4. Distribution en profondeur et latérale de la dose absorbée _________________ 169 2.4.1. Electrons d'énergie 9 MeV _______________________________________ 169 2.4.2. Photons de 18 MV______________________________________________ 171

3. DISCUSSION DES RESULTATS_____________________________________________ 173 4. CONCLUSION _________________________________________________________ 174 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES____________________________________________ 176

MONITORAGE DE FAISCEAUX : ETUDE DE FAISABILITE ET APPLICATION________________________________________________________________________ 179

1. DESY : DEUTSCHES ELEKTRONEN-SYNCHROTRON____________________________ 180 1.1. Contexte _________________________________________________________ 180

1.1.1. Projet Européen Laser à Rayons X _________________________________ 180 1.1.2. Installation FLASH (Free LASer electron in Hamburg)_________________ 181 1.1.3. Dosimétrie ____________________________________________________ 182

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1.2. Etude de faisabilité : monitorage de faisceau ____________________________ 183 1.2.1. Montage expérimental___________________________________________ 183 1.2.2. Résultats et discussion___________________________________________ 184

Conclusion___________________________________________________________ 187 2. CERN : ORGANISATION EUROPEENNE POUR LA RECHERCHE NUCLEAIRE___________ 187

2.1. Matériels et méthodes – Installation IRRAD-6 ___________________________ 187 2.2. Résultats _________________________________________________________ 190

2.2.1. Répétabilité ___________________________________________________ 190 2.2.2 Monitorage de faisceau : allure temporelle ___________________________ 192 2.2.3. Variation des signaux RL et OSL en fonction du nombre de protons incidents__________________________________________________________________ 192 2.2.4. Dosimétrie comparative _________________________________________ 195

2.3. Discussion des résultats et conclusion__________________________________ 196 3. MONITORAGE DE FAISCEAU DANS LES INSTALLATIONS D'IRRADIATION A DEBIT DE DOSE

PULSE PAR UTILISATION DU SIGNAL DE RL_____________________________________ 197 3.1. Matériels et Méthodes ______________________________________________ 197 3.2. Résultats _________________________________________________________ 199

3.2.1. Première campagne : étude de faisabilité ____________________________ 199 3.2.2. Seconde campagne : système d'acquisition RL dédié ___________________ 202 3.2.3. Effet de manche________________________________________________ 204

3.3. Discussion des résultats _____________________________________________ 208 Conclusion___________________________________________________________ 208

4. CONCLUSION _________________________________________________________ 209 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES____________________________________________ 210

CARACTERISATION DU SULFURE DE STRONTIUM DOPE AUX TERRES RARES ET AU BORE POUR LA DETECTION DES NEUTRONS THERMIQUES 213

1. CHOIX DU DOPANT ET SYNTHESE DES RESULTATS OBTENUS EN CHAMP MIXTE________ 215 1.1. Choix de l'absorbeur (ou dopant) _____________________________________ 215 1.2. Synthèse des résultats antérieurs et positionnement de ce travail_____________ 217

2. PROCEDURES EXPERIMENTALES : PRINCIPE, MATERIEL ET METHODES ______________ 219 2.1. Préparation des échantillons SrS:Ce,Sm,B ______________________________ 219 2.2. Caractérisation optique _____________________________________________ 220 2.3. Caractérisation structurale __________________________________________ 221

3. RESULTATS EXPERIMENTAUX_____________________________________________ 224 3.1. Caractérisation optique _____________________________________________ 224 3.2. Caractérisation structurale __________________________________________ 227

4. DISCUSSION DES RESULTATS_____________________________________________ 230 5. CONCLUSION _________________________________________________________ 232 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES____________________________________________ 232

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES____________________________ 237

ANNEXE 1 : DESCRIPTION DE L'INTERFACE LABVIEW® _________________ 245

LISTE DES PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS ORALES AVEC PARTICIPATION DE L’AUTEUR _________________________________________ 249

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Introduction Générale

Il y a un peu plus d'un siècle, en novembre 1895, Wilhelm Conrad Röntgen découvrait les

rayons X. Quelques mois plus tard, en mars 1896, Henri Becquerel décrivit pour la première

fois la radioactivité. L'utilisation des rayonnements ionisants est devenue de plus en plus

fréquente et diversifiée depuis quelques dizaines d’années ; domaine très réservé avant la

Seconde Guerre mondiale, les rayonnements sont utilisés aujourd’hui dans de nombreux

secteurs du monde médical, industriel, militaire et de la recherche.

Quel que soit le type d'application, il est souvent nécessaire voire impératif de mesurer

l'énergie déposée par unité de masse lors de l'interaction des rayonnements ionisants avec le

milieu. La grandeur physique caractérisant ce concept s'appelle la dose absorbée et s'exprime

en Gray (Gy)1. La dosimétrie, métrologie de la dose, peut par exemple être utilisée afin (1)

d'étalonner et de contrôler les appareils de traitement en radiothérapie externe, (2) d'évaluer

les niveaux d'exposition reçue (niveaux de référence diagnostiques2, incident / accident

radiologique) ou susceptible d'être reçue de façon individuelle ou collective (radioprotection)

ou encore (3) de mesurer les contraintes radiatives auxquelles sont soumis les composants

électroniques présents dans des environnements hostiles tels que l'espace ou les accélérateurs

de particules.

L'expérience acquise par l'équipe “Dosimétrie” du groupe RADIAC3, au niveau des

phénomènes de piégeage et de relaxation dans les isolants, a permis de développer de

nouveaux systèmes pour la métrologie et l'imagerie des rayonnements ionisants basés sur les

phénomènes de luminescence par stimulation optique (OSL). Ces outils, utilisant les

propriétés OSL des sulfures alcalino-terreux sont parfaitement adaptés à la dosimétrie en

conditions extrêmes lorsqu'une sensibilité élevée aux rayonnements, une grande dynamique et

une mesure en ligne ou embarquée sont requises. Pour le domaine de l'aérospatial, un capteur 1 Le Gray est l'unité légale (Système International) de l'expression du dépôt d'énergie dans la matière. Il correspond à une quantité d'énergie de 1 J absorbée par une masse de matière de 1 kg [1 Gy = 1 J/kg]. Cette unité a été donnée en l'honneur du physicien anglais Louis Harold Gray (1905 - 1965). 2 Les Niveaux de Référence Diagnostiques (NRD) sont des indicateurs dosimétriques de la qualité des pratiques destinés à identifier les situations nécessitant une action correctrice. Ils constituent un outil pour l'optimisation et ont été introduits par la Commission International de Protection Radiologique (Publication 73). 3 RADIAtions et Composants.

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OSL intégré a été développé et permet de mesurer la contrainte radiative à laquelle sont

soumis les satellites. Le 20 juin 2008, le satellite JASON-24 du National Aeronautics and

Space Administration (NASA) et du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES), à bord

duquel un capteur OSL développé à l’IES a été embarqué, a été mis en orbite avec succès.

Dans le domaine de la radiothérapie et de la physique des hautes énergies, un système de

cartographie de faisceaux, présentant une résolution de 500 µm et permettant de réaliser des

cartographies allant jusqu'à des surfaces de 15x15 cm² a été développé [Idri, 2004].

Ce projet de recherche s'inscrit dans la continuité des développements de l'équipe

concernant la dosimétrie par OSL. Une partie des travaux conduits au cours de cette thèse a

été réalisée dans le cadre d'une collaboration avec l'Organisation Européenne pour la

Recherche Nucléaire (CERN, Genève, Suisse) et le Studiecentrum voor Kernenergie - Centre

d'Etude de l'Energie Nucléaire (SCK•CEN, Mol, Belgique). Ces travaux ont également

bénéficié du concours du Centre de Radiothérapie du Parc (Dijon, France) et du Centre de

Radiothérapie Oncogard (Alès, France). L'objectif de ce projet est de proposer un nouvel

outil de dosimétrie, comme une solution complémentaire aux dispositifs existants, permettant

une mesure temps réel et déportée optiquement. Cet outil devra répondre au maximum des

exigences de la radiothérapie et de la physique des hautes énergies afin de pouvoir être utilisé

dans ces deux disciplines.

Le premier chapitre introduit l'environnement lié à la problématique de cette étude et

permet de dresser l'état actuel de la dosimétrie à la fois dans le domaine de la radiothérapie et

de la physique des hautes énergies. Les principaux outils dédiés à la mesure de la dose seront

présentés ainsi que leurs limites d'utilisation. Dans le domaine de la physique des hautes

énergies, nous nous baserons uniquement sur les spécificités et les besoins du CERN. En fin

de chapitre, le cahier des charges relatif aux constats réalisés est présenté.

Le deuxième chapitre est dédié à la dosimétrie par luminescence stimulée optiquement

en soulignant la flexibilité de cette méthode conviviale à travers sa dimension historique. Par

la suite, nous synthétisons les développements et résultats majeurs obtenus depuis les

balbutiements de cette technique, au début des années 1980, au laboratoire.

4 JASON-2 doit répondre à la demande des programmes internationaux d'étude et d'observation des océans et du climat visant à la mise en place d'un système mondial d'observation des océans à l'échelle de la planète.

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Le troisième chapitre passe en revue la littérature concernant les différents systèmes de

dosimétrie utilisant un matériau OSL déporté par fibre optique. Certains proposent également

de mesurer la radioluminescence (RL) émise par le matériau phosphorescent durant

l'irradiation. Bien que l'utilisation des fibres optiques possède un certain nombre d'avantages

tels qu'une résolution spatiale sub-millimétrique et une facilité d'utilisation, l'action directe

des rayonnements sur les fibres optiques induit une luminescence parasite (i.e.,

photoluminescence et rayonnement Čerenkov). Une part importante de la seconde partie de ce

chapitre aborde les méthodes de minimisation de cette luminescence radio-induite.

Le quatrième chapitre présente d'une part, l'architecture du système de dosimétrie fibré

OSL / RL et d'autre part, les résultats expérimentaux obtenus lors de l'évaluation de ses

principales caractéristiques. Ces propriétés concernent la répétabilité des mesures, la réponse

du système avec la dose, sa sensibilité aux rayonnements et la justesse des mesures. Ce

système se veut à la fois facile et convivial à utiliser. Il est construit sur une architecture plus

simple que la majorité des systèmes OSL / RL développée.

Le cinquième chapitre expose les résultats obtenus lors de campagnes d'irradiations

réalisées sous faisceaux thérapeutiques d'électrons et de photons. L'ensemble des paramètres

dosimétriques à évaluer, de façon préalable à l'introduction d'un nouveau dosimètre en

clinique, est présenté. La potentialité d'une application de ce système à la mesure de la dose

délivrée aux patients durant les traitements de radiothérapie est discutée.

Le sixième chapitre présente les résultats de monitoring proche temps réel en utilisant

l'OSL et temps réel en utilisant la RL. L'utilisation de cet outil pour des opérations de

monitoring de faisceaux est discutée. Une partie de ce chapitre est dédiée à la caractérisation

du signal de RL en fonction de la dose et du débit de dose. La RL, proportionnelle au débit de

dose, permet une vérification de la mesure de la dose après intégration du signal. Les résultats

concernant la luminescence parasite, générée par l'action directe des rayonnements sur les

fibres optiques, sont reportés. Cette proportion de bruit est directement liée à la longueur de

fibre optique exposée aux rayonnements. A partir de données bibliographiques, nous

proposons une méthode de minimisation de la luminescence radio-induite dans la fibre

optique, dont l'efficacité devra être évaluée.

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Le septième chapitre traite de la suite du développement de l'application de l'OSL pour

la détection des neutrons. Les premières campagnes d'irradiations en champ mixte, réalisées

au cours de la thèse de doctorat de F. Ravotti [Ravotti, 2006], ont montré la possibilité de

discriminer les différentes composantes neutrons et photons d'un champ mixte

neutrons / gamma. Néanmoins, le matériau OSL dopé au bore présente une perte de

luminescence significative par rapport aux matériaux OSL standards. L'objectif de ce dernier

chapitre est donc de présenter les techniques, et les résultats obtenus, de caractérisation des

propriétés de luminescence et structurales de ce nouveau matériau afin d'expliquer la baisse

de luminescence observée aux photons.

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Chapitre 1 Contexte et positionnement Sommaire 1. RADIOTHERAPIE______________________________________________________ 16

1.1. PLACE ET PRINCIPE DE LA RADIOTHERAPIE DANS LE TRAITEMENT DES CANCERS______ 16 1.2. TECHNIQUES D’ IRRADIATIONS DITES DE HAUTE CONFORMATION_________________ 18

1.2.1. Radiothérapie conformationnelle par modulation d'intensité _______________ 19 1.2.2. Tomothérapie ____________________________________________________ 20 1.2.3. Radiothérapie en conditions stéréotaxiques _____________________________ 21

1.3. OUTILS DE MESURE DE LA DOSE ABSORBEE : PRINCIPES, AVANTAGES ET LIMITATIONS _ 23 1.3.1. Chambre d’ionisation ______________________________________________ 23 1.3.2. Films radiologiques________________________________________________ 24 1.3.3. Films radiochromiques _____________________________________________ 25 1.3.4. Dosimètres Thermoluminescents (TLDs) _______________________________ 26 1.3.5. Diode silicium ____________________________________________________ 27 1.3.6. MOSFETs (Metal-Oxide Semiconductor Field Effect Transistor) ____________ 27 1.3.7. Diamant_________________________________________________________ 28

CONCLUSION ____________________________________________________________ 30

2. PROBLEMES ACTUELS EN DOSIMETRIE MEDICALE ____________________ 31

2.1. PETITS CHAMPS DE RAYONNEMENTS_______________________________________ 31 2.2. NEUTRONS PARASITES__________________________________________________ 33

2.2.1. Problématique et spectre neutrons ____________________________________ 33 2.2.2. Quelques résultats de mesure de dose équivalente neutrons ________________ 36

CONCLUSION ____________________________________________________________ 37

3. PHYSIQUE DES HAUTES ENERGIES : EXEMPLE DU CERN _______________ 38

3.1. DESCRIPTION DU CERN ________________________________________________ 38 3.2. ENVIRONNEMENT RADIATIF DU LHC ______________________________________ 40 3.3. OUTILS DE MESURES DE LA DOSE ABSORBEE ET DE LA FLUENCE PARTICULAIRE______ 41

3.3.1. Alanine _________________________________________________________ 42 3.3.2. Dosimètres PMMA colorés __________________________________________ 43 3.3.3. Dosimètres radiophotoluminescents ___________________________________ 44 3.3.4. Feuilles à activation _______________________________________________ 44

CONCLUSION ____________________________________________________________ 45

4. LE PROJET DE RECHERCHE : OBJECTIF ET CAHIER DES CHARGES _____ 46

5. CONCLUSION _________________________________________________________ 47

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ______________________________________ 48

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’utilisation des rayonnements ionisants requiert la quantification de la dose

absorbée par la matière irradiée. Les contraintes d'utilisation ou d'exposition

auxquelles sont soumis les dosimètres sont fonction de l'application dans

laquelle sont utilisés les rayonnements (industrie, recherche, médecine). Le but de ce chapitre

est de présenter le contexte qui a motivé ce projet. Nous proposerons au lecteur un tour

d'horizon des domaines d'applications possibles de l'outil que nous avons mis au point et

caractérisé. Ce chapitre est divisé en quatre sections. Les trois premières, présenteront

l'environnement de la radiothérapie ainsi que celui de la physique des hautes énergies. A

l'issue de cette synthèse, les objectifs de ce projet seront exposés et le cahier des charges sera

élaboré.

1. Radiothérapie5 1.1. Place et principe de la radiothérapie dans le traitement des cancers

Le cancer, première cause de mortalité prématurée, seconde cause de décès tous âges

confondus, reste un enjeu de santé publique fort, un enjeu humain, social, et économique. Un

français sur trois développe un cancer au cours de son existence. Chaque année surviennent en

France environ 300 000 nouveaux cancers, dont environ 200 000 sont traités par irradiation

[INCa, 2007]. La radiothérapie, technique plus que centenaire, occupe donc une place

importante dans l’arsenal thérapeutique en oncologie. Celle-ci possède un pouvoir curatif

important en cancérologie dans de nombreuses localisations dont le sein, la prostate, le

rectum, les lymphomes, les cancers ORL et gynécologiques. En effet, cette thérapeutique

utilisée de façon exclusive ou associée à d’autres traitements, tels que la chirurgie ou la

chimiothérapie, permet la guérison d’environ 40% des cancers. Par ailleurs, elle permet

d’éviter l’ablation d’un organe ou d’un membre atteint. La radiothérapie tient ainsi une place

prépondérante dans les traitements conservateurs non mutilants (i.e., sein [Luini et al., 2007],

rectum [Maingon et al., 1998], larynx [Eschwège et al., 1998], vessie [Rostom et al., 2000]).

L’enjeu majeur d’une radiothérapie est dans la grande majorité des cas de participer à la

guérison d’une maladie grave spontanément mortelle. Elle peut cependant être indiquée dans

certains types d'affections bénignes telles que les malformations artério-veineuses cérébrales

5 Il est nécessaire de distinguer la radiothérapie externe où la source de rayonnement ionisant est située à distance du patient et la radiothérapie interne (curiethérapie, radiothérapie vectorisée) où la source radioactive est à l’intérieur du patient. Dans ce document, nous nous intéresserons uniquement à la radiothérapie externe utilisant des faisceaux de photons ou d'électrons. Nous n'aborderons donc pas, les techniques d'irradiations externes au moyen de neutrons (neutronthérapie) ou de particules chargées (hadronthérapie).

L

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ou utilisée à visée antalgique comme par exemple pour les tendinites, bien que cette dernière

indication reste controversée [Van Houtte et al., 2005].

La radiothérapie utilise des accélérateurs linéaires d'électrons qui produisent des faisceaux

de photons d'énergie comprise entre 6 et 25 MV6 et des faisceaux d'électrons d'énergie

comprise entre 4 et 25 MeV et délivrent des débits de dose de l’ordre du Gray ou quelques

Grays par minute. Il existe en France encore quelques appareils équipés d'une source de

cobalt 60 (télécobalthérapie, énergie des photons 1,17 et 1,33 MeV) mais ceux-ci tendent à

disparaître. Le principe de la radiothérapie consiste à délivrer de la manière la plus précise

possible la dose de rayonnement prescrite au volume tumoral, tout en épargnant au mieux les

tissus sains environnants. Le succès d’un traitement de radiothérapie est un compromis entre

la réussite de contrôle tumoral (TCP, Tumor Control Probability) (i.e. stérilisation du volume

et guérison) et un risque de complications (NTCP, Normal Tissue Complication Probability).

Ainsi, l’effet d’une radiothérapie dépend, entre autre, de la dose totale délivrée et de son

fractionnement alors que le facteur limitant est la tolérance (i.e. suppression de la morbidité

radio-induite) des tissus sains avoisinants la tumeur. De telles complications peuvent

apparaître de façon précoce (i.e., mucite (inflammation de la muqueuse à l'intérieur de la

cavité buccale), érythème cutané (rougeur de la peau), diarrhée, vomissement…) ou tardive,

au travers de la vie du patient (i.e., fibrose pulmonaire ou encore séquelles digestives.…).

Fig. 1. Courbe de contrôle tumoral et de complications. Illustration du ratio thérapeutique

[Podgorsak, 2003].

6 Les faisceaux de photons sont habituellement définis par le potentiel nominal d'accélération des électrons.

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La Figure 1 montre les réponses biologiques de la tumeur et des tissus sains aux

rayonnements ionisants. Celles-ci sont représentées par les courbes de réponse en dose

sigmoïdales. Le but de la radiothérapie est donc de délivrer la dose la plus élevée possible au

volume tumoral tout en épargnant au maximum les tissus sains voisins au moyen de

techniques balistiques adéquates. Néanmoins, en dépit de ces efforts, il est impossible de

n'irradier que les cellules cancéreuses. L'escalade de dose a permis d'obtenir de meilleurs taux

de contrôles tumoraux. La technique la plus communément utilisée aujourd’hui est la

radiothérapie conformationnelle. Il s’agit d’adapter la forme du champ d’irradiation au

volume tumoral par l’utilisation de caches personnalisés (amovibles ou intégrés à

l’accélérateur). Différentes orientations du faisceau (jusqu’à six par séance) sont utilisées afin

de conformer au mieux la distribution de doses au volume tumoral. La délinéation de ce

volume ainsi que des organes à risque est réalisée par le radiothérapeute à partir d’images

tomodensitométriques.

L’innovation technologique en radiothérapie a toujours eu pour but de permettre une

irradiation plus précise et plus sélective des divers volumes cibles. Grâce aux progrès de

l’informatique, de l’imagerie, voire de la robotique, les techniques d'irradiations continuent à

se développer. Le but ultime de ces évolutions consiste à épouser de mieux en mieux le

volume tumoral, tout en épargnant les tissus sains voisins. Dans la partie suivante, nous nous

proposons de décrire de manière synthétique ces techniques de pointe.

1.2. Techniques d’irradiations dites de haute conformation

Depuis l'avènement des collimateurs multilames (MLC, multileaf collimator) (cf.

Figure 2), la radiothérapie a bénéficié d'importants progrès. Deux techniques d'irradiation

tirent directement profit de cette évolution technique : la radiothérapie conformationnelle par

modulation d'intensité (RCMI, plus connue sous son acronyme anglophone IMRT (Intensity

Modulated Radiation Therapy)) et la tomothérapie. Nous décrirons ensuite une troisième

technique : la radiochirurgie stéréotaxique qui traite de très petits volumes à l’aide d’un grand

nombre de faisceaux extrêmement fins.

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Fig. 2. Collimateur multi-lames (Varian Medical Systems, Inc.)

1.2.1. Radiothérapie conformationnelle par modulation d'intensité

L'IMRT est une modalité d’irradiation tridimensionnelle dans laquelle le traitement du

patient est réalisée par des champs présentant une fluence non homogène. Le terme intensité

est employé de façon inapproprié car en réalité, c'est la fluence du faisceau qui est modulée.

Cette technique est particulièrement bien adaptée pour créer des distributions de dose de

formes concaves, ajustées au plus près du volume cible évitant ainsi, en grande partie, les

tissus sains.

Un des intérêts de l'IMRT par rapport à la radiothérapie conformationnelle sans

modulation réside dans l'utilisation de la planification de traitement inverse. La planification

inverse consiste à fixer les objectifs dosimétriques, tels que la dose de prescription au volume

cible et les doses de tolérance aux organes à risques, et à laisser un algorithme itératif

déterminer les profils d'intensité modulée optimaux.

Deux techniques d'irradiation par modulation d'intensité existent : statique et dynamique.

La technique statique (ou “Step and Shoot”), consiste à additionner des segments de

champs ayant chacun une fluence homogène afin d’obtenir un champ résultant inhomogène.

La technique dynamique balaye l'ensemble du schéma de distribution de la dose avec une

fente de forme variable définie par le collimateur. L'intensité est modulée au moyen de la

vitesse de déplacement des lames. Cette technique permet des durées de traitement plus

courtes que la technique statique, mais apporte, également une difficulté supplémentaire quant

aux contrôles dosimétriques.

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1.2.2. Tomothérapie

De par son principe, la tomothérapie est une technique d'IMRT. Elle est cependant

considérée à part en raison des évolutions qu'elle apporte au traitement. La tomothérapie se

scinde en deux catégories selon la manière dont se déplace la table de traitement : en série et

hélicoïdale.

La tomothérapie en série effectue le traitement “tranche par tranche”. À chaque position

de la table (i.e., tranche), le bras de l’accélérateur tourne autour du patient pendant qu’un

collimateur binaire (chaque lame ne peut être qu'ouverte ou fermée) fait varier l’intensité du

faisceau. Une fois la rotation terminée, la table se déplace pour repositionner le patient pour la

tranche suivante.

La tomothérapie hélicoïdale (cf. Figures 3-a et 3-b), plus récente et moins répandue, est

une modalité innovante combinant à la fois les dispositifs d'un accélérateur linéaire et d'un

scanner hélicoïdal [Mackie et al., 1993]. L’accélérateur linéaire produit des photons 6 MV. En

regard de celui-ci, une série de détecteurs (chambres d’ionisations au xénon) est montée sur le

bras. En mode imagerie scanographique haute énergie (MVCT), le potentiel d’accélération

des électrons est réduit à 3,5 MV pour que le faisceau ait des caractéristiques plus appropriées

à l’imagerie. Ces acquisitions offrent les avantages de vérifier le positionnement du patient

immédiatement avant le traitement et d’évaluer les distributions de dose au sein du patient par

rétroprojection si l’intensité des photons en sortie du patient est collectée [Tomsej, 2006]. La

capacité du bras à tourner de façon continue, couplée à la translation longitudinale simultanée

de la table, permet de faire des traitements en hélice de façon comparable à l’acquisition des

images par un scanner hélicoïdal en diagnostic. Le faisceau est à la fois collimaté et modulé

au moyen de mâchoires et d'un MLC.

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(a) Hi·Art System® (HI-ART II)

(Tomotherapy Inc. (Madison, WI, USA)).

(b) Représentation schématique (issue de

[Tomsej, 2006].

Fig. 3. Tomothérapie hélicoïdale.

1.2.3. Radiothérapie en conditions stéréotaxiques

Il est nécessaire de distinguer la radiochirurgie (dose unique, lésions majoritairement

intracrâniennes) et la radiothérapie stéréotaxique fractionnée (plusieurs séances, lésions

majoritairement extracrâniennes).

La radiochirurgie est devenue une alternative majeure à la chirurgie dans le traitement

des lésions intracrâniennes (métastases, malformations artério-veineuse, neurinome de

l'acoustique…). Cette modalité est probablement celle qui exige la plus grande précision en

raison des modalités d'administration du traitement (forte dose, très petit volume). Les erreurs

liées au positionnement et à la localisation de la tumeur sont largement réduites par la

stéréotaxie qui permet un repérage géométrique tridimensionnel très précis en fixant un cadre

rigide sur le crâne du patient et en utilisant au moins deux types d’imagerie. Même si des

appareils de radiothérapie usuels peuvent être utilisés en radiochirurgie, s’ils sont

convenablement équipés (par exemple avec un microMLC), plusieurs appareils ont été

spécifiquement développés pour ce genre d'applications : Gamma Knife (Elekta, Sweden),

Novalis (Brainlab, Germany) (cf. Figure 4) et CyberKnife (Accuray, Etats-Unis) (cf.

Figure 5). Andrews et al. ont publié une revue de ces systèmes en 2006 [Andrews et al.,

2006].

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Le traitement des localisations extracrâniennes implique de prendre en compte la mobilité

des organes (tumeur et tissus sains) tout en conservant la capacité d’une localisation

“stéréotaxique” de la cible. La radiothérapie stéréotaxique fractionnée est utilisée lorsque le

volume à irradier possède un degré de liberté qui induit un degré d'incertitude n'autorisant

plus à traiter en dose unique. Les indications reconnues par la Haute Autorité de Santé (HAS)

concernent principalement les tumeurs pulmonaires et rachidiennes. Pour ces traitements,

l'appareil CyberKnife®, système non invasif, est utilisé [Bondiau et al., 2007]. Il repose sur la

combinaison d'un bras robotisé porteur d'une section accélératrice (photons X de 6 MV, débit

de dose de 600 UM/min7) et d'un système orthogonal de rayons X qui permet de suivre la

cible en temps réel (marqueurs implantés ou corrélation osseuse). Lors du traitement, le bras

va passer automatiquement par certains points de position dans l’espace selon un trajet

préétabli et systématiquement suivi.

Fig. 4. Novalis (Brainlab, Germany). Fig. 5. Cyberknife (Accuray, USA).

Nous venons de décrire les techniques d'irradiations les plus récentes. Pour mémoire,

l'objectif est d'augmenter la dose délivrée au volume cible tout en épargnant au maximum les

tissus sains avoisinants. La dose délivrée aux différents volumes est donc le paramètre

primordial et requiert une radiothérapie de haute précision qui passe inévitablement par une

part importante d'assurance qualité. Un traitement de radiothérapie, quelle que soit la

technique d’irradiation, requiert un nombre important d'étapes allant de l'acquisition des

données anatomiques du patient, à la planification du traitement, au calcul de dose et enfin à

7 Unité moniteur (UM) : unité de dose pouvant être délivrée par un accélérateur linéaire. L’étalonnage de l’appareil permet d’établir la correspondance entre UM et dose dans les conditions géométriques de référence, étalonnage défini par le protocole TRS 398de l’IAEA [TRS398, 2000].

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l'irradiation du patient de façon quotidienne. Bien entendu, il peut se produire des erreurs à

chaque étape de la chaîne. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, l'assurance qualité en

radiothérapie, définie en 1988, consiste à "all those procedures that ensure consistency of the

medical prescription and the safe fulfilment of that prescription as regards dose to the target

volume together with minimal dose to normal tissue, minimal exposure of personnel and

adequate patient monitoring aimed at determining the end result of the treatment" [WHO,

1988].

La dosimétrie in vivo est l'étape finale d'une longue série de procédures d'assurance

qualité. Elle correspond à une mesure qui est généralement réalisée durant les traitements de

radiothérapie au moyen d'un dosimètre placé à la surface du patient ou à l'intérieur d'une

cavité naturelle. Le lecteur pourra se référer à l'état de l'art réalisé par Essers and Mijnher pour

de plus amples informations [Essers and Mijnheer, 1999]. Bien qu'il n'y ait pas de consensus

sur les bénéfices de la dosimétrie in vivo [Feldman et al., 2001], des études de grande

envergure ont confirmé qu'une vérification de la dose délivrée par dosimétrie in vivo peut

détecter les erreurs systématiques et estimer la précision du traitement [Noel et al., 1995],

[Fiorino et al., 2000]. Les commissions internationales, telles que la CIPR (Commission

Internationale de Protection Radiologique) [CIPR86, 2000] et l'ICRU (International

Commission on Radiation Units and Measurements) [ICRU24, 1976], recommandent

l'utilisation de la dosimétrie in vivo. La partie suivante s'intéresse à la description des

principes et des performances des outils de dosimétrie utilisés en radiothérapie.

1.3. Outils de mesure de la dose absorbée : principes, avantages et limitations

Les physiciens médicaux disposent d'un large panel d'outils de mesure pour la vérification

des plans de traitements ou la dosimétrie in vivo allant des dosimètres ponctuels à ceux

tridimensionnels. Cette section présente les principes et les performances des outils les plus

couramment utilisés. Nous renvoyons le lecteur à l'ouvrage de D. Blanc [Blanc, 1997] pour

plus de détails sur les mécanismes de détection ainsi que sur les techniques non présentées ici.

1.3.1. Chambre d’ionisation

Il existe différents types de chambre d'ionisation comme la volumineuse chambre à paroi

d'air (utilisée uniquement dans les laboratoires standards), la chambre cylindrique (utilisée

pour l'assurance qualité des faisceaux de photons en radiothérapie) ou les chambres plates

utilisées pour la dosimétrie des électrons (énergie inférieure à 10 MeV) ainsi que des photons

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de basse énergie (tension d’accélération inférieure à 100 kV). Le principe de fonctionnement

repose sur la création de paires électron / ion dans le volume sensible. La haute tension

(~ 300 V) appliquée à travers les électrodes de la chambre permet de collecter les porteurs

créés. Le courant de charges (électron) résultant, peut par la suite être converti en valeur de

dose absorbée, après application d'un ensemble de facteurs de correction (cf. protocole de

dosimétrie [TRS398, 2000]). Un des avantages de la chambre d'ionisation est que l'énergie

nécessaire pour générer une paire d'ions dans l'air est peu dépendante de l'énergie du

rayonnement incident.

Les chambres à remplissage liquide tirent profit de la plus grande densité des liquides afin

d'accroître l'énergie déposée dans l'enceinte de la chambre. Néanmoins, ces chambres

présentent une mauvaise stabilité en raison de la pollution progressive du liquide par des

espèces ioniques conductrices [Blanc, 1997].

1.3.2. Films radiologiques

D'un point de vue historique, l'émulsion photographique a été le premier détecteur utilisé

dès la découverte des rayons X. Le film radiographique est constitué de grains de bromure

d'argent (AgBr), enrobés d'une émulsion de gélatine, qui seront réduits en atomes d'argent lors

de l'irradiation. Ce processus forme une image latente qu'il sera nécessaire de révéler

ultérieurement au moyen d'un développement physico-chimique (i.e., le développement). A

l'issue de cette étape, le film présente un noircissement, exprimé en densité optique8 et mesuré

au moyen d'un photodensitomètre, d'autant plus important que la dose absorbée est grande.

Les films radiographiques sont fréquemment utilisés. Ceci peut s'expliquer par la facilité

d'utilisation de ces dispositifs et les habitudes des physiciens. A ce jour, un groupe de travail

de l'AAPM9 a émis des recommandations pour la sélection des films, l'irradiation, le

développement, la lecture et l'interprétation des données [TG-69, 2007]. Les films présentent

une résolution spatiale élevée qui peut atteindre en théorie la finesse du grain (1 – 3 µm) et

une sensibilité importante à différents types de rayonnements. Enfin, leur coût d'achat reste

faible et ils offrent la possibilité de conserver les informations sur une très longue période. Ils

ont néanmoins l’inconvénient de ne pas être équivalent tissu et présentent une sur-réponse aux

photons de basse énergie. La densité optique dépend donc de l'énergie des photons, de la taille

de champ et de la profondeur de mesure. Ils présentent une réponse non linéaire (courbe en

8 La densité optique (OD) est définie comme le logarithme décimal de l'opacité optique qui correspond au rapport de l'intensité incidente et l'intensité transmise par le film. 9 American Association of Physicists in Medicine (Association Américaine des Physiciens Médicaux).

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“S”) et sont sensibles à la lumière. Certains auteurs ont montré une variation de la densité

optique avec le débit de dose [Martens et al., 2002] [Djouguela et al., 2005]. Par exemple,

Djouguela et al. rapportent une variation de 5% de la densité optique lorsque le débit de dose

est réduit d'un facteur 12 [Djouguela et al., 2005]. D'un point de vue pratique, cet effet est

négligé. Enfin, le développement chimique constitue un des inconvénients majeurs car les

conditions de développement influent grandement sur la réponse des films. Il est également

nécessaire de tenir compte des différences de sensibilité intra-lot et des performances du

photodensitomètre.

1.3.3. Films radiochromiques

Les films radiochromiques sont constitués d'une ou plusieurs couches actives de

monomère radio-sensible (diacétylène) protégées par une enveloppe en polyester.

L'irradiation de ces films entraîne une réaction de polymérisation qui conduit à un

changement de couleur du film. L'intensité de la couleur obtenue est proportionnelle à la dose

absorbée par le film. L'évaluation de la dose s'effectue en mesurant la transmission lumineuse

du film au moyen d'un photodensitomètre. Ces films ne nécessitent aucun développement.

L'ensemble des films propose une large plage d'utilisation allant de 0,5 à 2500 Gy. Ils sont

équivalents tissu et sont largement utilisés en dosimétrie médicale [Niroomand-Rad et al.,

1998], [Butson et al., 2003], [Soares, 2007].

Plusieurs travaux de caractérisation dosimétrique de films radiochromiques ont permis de

mettre en évidence que la réponse :

- des films EBT Gafchromic®, dédiés aux applications de radiothérapie, est

indépendante de la taille de champ, dans la gamme 5x5 à 40x40 cm², lors d'irradiations avec

des photons X de haute énergie [Cheung et al., 2006] et peu dépendante de l'énergie des

photons avec une variation inférieure à 10% dans une large gamme entre 50 kVp et 10 MVp

[Butson et al., 2006].

- des films est en général non dépendante du débit de dose dans la gamme utilisée en

radiothérapie [Butson et al., 2003].

Néanmoins, la majorité des films radiochromiques est sensible à la température pendant et

après l'irradiation. Ils sont également sensibles à l’humidité et aux UV. Lors d'une exposition

aux UV, une coloration du film peut apparaître dont l'importance dépend à la fois de la

longueur d'onde et de l'intensité de la source UV. De plus, la densité optique augmente

continuellement avec le temps d'attente après irradiation, conduisant à une augmentation de

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17% pendant 13 jours après une irradiation à 14,5 Gy [Klassen et al., 1997]. Ces résultats sont

comparables à ceux obtenus par Bazioglou et Kelef-Ezra (13% d'augmentation après un délai

d'attente de 13 jours pour une irradiation à 16 Gy) [Bazioglou and Kalef-Ezra, 2001].

1.3.4. Dosimètres Thermoluminescents (TLDs)

Certains matériaux semi-conducteurs ou isolants, lorsqu'ils sont chauffés après avoir été

irradiés, émettent une luminescence de manière proportionnelle à la dose absorbée. Ce

principe, appelé thermoluminescence (TL), est reconnu et employé pour la dosimétrie dans

différents domaines d'applications (réacteur nucléaire, spatial, médecine) depuis plusieurs

dizaines d'années. Le chapitre 2 étant consacré à la dosimétrie par luminescence stimulée

optiquement, principe similaire à celui de la TL où la source de stimulation est optique au lieu

d'être de la chaleur, nous ne détaillerons pas plus cette technique.

Le fluorure de lithium (LiF) reste le matériau le plus populaire en raison de son numéro

atomique effectif proche de celui des tissus (cf. Chapitre 2 pour plus de détails sur ces

notions) et de sa large dynamique avec la dose : 10-5 à 103 Gy [Johns and Cunningham, 1983].

En utilisant des pastilles étalonnées de façon individuelle et en les manipulant avec une

grande précaution, il est possible d'obtenir une reproductibilité de l'ordre de 2% [Johns and

Cunningham, 1983].

De la même façon que les matériaux OSL (Cf. Chapitre 2), les avantages et inconvénients

des TLDs dépendront des propriétés intrinsèques (réponse en énergie, linéarité avec la

dose…). Néanmoins, la dosimétrie par TLDs n'est pas conviviale puisqu'elle est

consommatrice de temps (préchauffage, chauffage, vidage de l'échantillon) et ne permet que

des mesures de doses a posteriori. De plus, il est nécessaire d'utiliser des sources de chauffage

parfaitement stables dans le temps afin de réaliser des mesures reproductibles.

Dans le domaine de la radiothérapie, les TLDs sont utilisés en routine pour la vérification

de la dose délivrée lors des traitements par irradiation corporelle totale [Dusenbery and Gerbi,

2006]. Ils sont également utilisés dans différents programmes postaux pour des audits de

qualité externe. Ces audits, obligatoires tous les trois ans et à chaque modification dans la

chaîne de traitement [JORF, 2004], permettent de contrôler la dose délivrée par les

accélérateurs dans les conditions de références et de non références. Ils sont mis en place par

différentes institutions telles que l'IAEA / WHO [Izewska et al., 2003] ou l'ESTRO [Ferreira

et al., 2000].

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1.3.5. Diode silicium

Une diode silicium est constituée d'une jonction p-n. Les diodes peuvent être basées sur

des substrats de type p (trous majoritaires) ou de type n (électrons majoritaires). Dans le

domaine de la radiothérapie, les diodes sont utilisées en mode passif (sans polarisation durant

l'irradiation) en raison des débits de dose importants (qq Gy/min). Dans ce cas, la zone de

déplétion est réduite à son épaisseur minimale et la sensibilité (dépendant du volume de la

zone déplétée) minimum. Lors de l'irradiation, des paires électrons / trous sont générées dans

la zone de charge d’espace (i.e., la zone déplétée), sont séparées par le champ électrique

intrinsèque, et collectées. Cette collection induit un courant, proportionnel au débit de dose,

mesuré via un électromètre.

Les diodes sont très largement utilisées en dosimétrie médicale en raison de leur

robustesse et de leur simplicité d'utilisation (lecture presque immédiate). Les diodes sont plus

sensibles et compactes que les chambres d'ionisations. L'inconvénient probablement majeur

des diodes réside dans la perte de sensibilité avec la dose cumulée. Jornet et al. ont montré

une perte de sensibilité de 3,4% et 0,2% par dose de 100 Gy pour deux types de diodes

irradiées aux photons de 18 MV [Jornet et al., 2000]. Les diodes ont donc besoin d'être ré-

étalonnées de façon fréquente. Les autres facteurs à considérer sont la dépendance en énergie

(le numéro atomique du Si est 14) [Saini and Zhu, 2007], la dépendance avec le débit de dose

[Wilkins et al., 1997], [Saini and Zhu, 2004] et la température [Rikner and Grusell, 1987],

[Saini and Zhu, 2002]. Les diodes souffrent également d'une dépendance angulaire [Marre

and Marinello, 2004]. Néanmoins, cette dernière limitation peut être améliorée en utilisant des

diodes de géométrie cylindrique plutôt qu'hémisphérique. C'est ce qu'ont montré Wolff et al.

qui ont caractérisé, d'un point de vue dosimétrique, une diode de géométrie cylindrique

[Wolff et al., 1998]. Cette étude a permis de mettre en évidence que la réponse de cette diode

est non dépendante de l'angulation du bras (variation inférieure à 1%). Dans cette même

étude, les auteurs ont montré que la réponse de cette diode est non dépendante du débit de

dose (variation inférieure à 2%).

1.3.6. MOSFETs (Metal-Oxide Semiconductor Field Effect Transistor)

Lorsque les MOSFETs sont utilisés comme dosimètres, leur principe repose sur les

propriétés de piégeage de charges dans l'oxyde de grille soumis à un rayonnement ionisant.

Cet effet se manifeste par une variation sensible de la tension de seuil, proportionnelle à la

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dose totale absorbée. De plus amples informations pourront être trouvées dans la revue de A.

B. Rosenfeld, dont une part importante est consacrée aux MOSFETs [Rosenfeld, 2007].

Les MOSFETS sont de très petite taille et permettent un stockage définitif de la dose. Ils

sont parmi les dosimètres possédant la résolution spatiale la plus élevée et présentent une

réponse, d’après les fabricants, non dépendante du débit de dose pour des irradiations dans

lesquelles le fading ne peut intervenir (i.e., irradiations de courte durée inférieure à quelques

minutes). Néanmoins, ils souffrent d'une durée de vie limitée. Ils présentent une dépendance

angulaire et un changement de leur sensibilité avec la dose cumulée avant d'atteindre leur

limite d'utilisation [Ramani et al., 1997]. Récemment, Chuang et al [Chuang et al., 2002] et

Roshau and Hintenlang [Roshau and Hintenlang, 2003] ont montré que la dépendance

angulaire de certains MOSFETs (marque Thomson-Nielsen) n'excède pas 3%. Enfin, comme

dans le cas des diodes, les MOFETs présentent une dépendance de leur réponse avec la

température. Néanmoins, Cheung et al. ont montré qu'en ayant la même température lors de

l'irradiation et de la lecture, la réponse des MOSFETs (marque REM Oxford, UK) est peu

dépendante de la température [Cheung et al., 2004]. Dans un article de 2005, Halvorsen a

montré que la réponse du système One Dose™ (One Dose™, Sicel Technologies, Morrisville,

NC, USA) ne dépend pas du débit de dose, est linéaire dans la gamme 2 – 400 cGy et présente

une dépendance avec l'angle du bras inférieure à 5% [Halvorsen, 2005].

Chuang et al. ont montré un accord dans les 5% entre des mesures à l'aide de MOSFETs

et des doses calculées lors d'une irradiation par modulation d'intensité sur fantômes. Le

MOSFET apparaît donc comme un outil intéressant pour la vérification de dose en IMRT

[Chuang et al., 2002].

1.3.7. Diamant

Le principe de la dosimétrie par diamant est proche de celui de la dosimétrie par chambre

d'ionisation. L'élément sensible du détecteur est simplement un échantillon de diamant

(carbone) qui présente l'avantage d'être chimiquement inerte, équivalent tissu et résistant aux

dommages des rayonnements (i.e., sensibilité constante avec la dose totale cumulée). Il

permet également d'atteindre une résolution spatiale élevée. Néanmoins, les détecteurs

diamant requièrent une irradiation préliminaire afin de stabiliser leur sensibilité. Cet effet est

dû aux pièges à électrons naturellement distribués dans le volume. Une pré-irradiation avec

une dose de 5 – 10 Gy est suffisante pour remplir les pièges et stabiliser la sensibilité du

détecteur. De plus, ils souffrent d'une dépendance avec le débit de dose [Hoban et al., 1994],

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[Laub et al., 1999] [Fidanzio et al., 2000], [De Angelis et al., 2002], [Rodriguez et al., 2007].

Ils présentent également une dépendance de leur réponse avec la température (1%.°C-1)

[Vatnitsky and Jarvinen, 1993]. Cependant, De Angelis et al. ont évalué une dépendance plus

faible (0,03%.°C-1 et 0,1%.°C-1) et ont émis l'hypothèse que cette baisse provenait d'une

meilleure qualité de diamant [De Angelis et al., 2002]. Enfin, la réponse du diamant est très

peu dépendante de l'angulation du bras avec les faisceaux de photons car les variations avec

l'angle du bras n'excèdent pas 2% [De Angelis et al., 2002]. Cependant, Heydarian et al. ont

reporté une variation plus importante (jusqu'à 7%) avec les faisceaux d'électrons [Heydarian

et al., 1993].

Nam et al. ont proposé en 1987 l'utilisation du diamant synthétique comme outil de

dosimétrie in vivo [Nam et al., 1987]. De Angelis et al. ont montré que la réponse du diamant

naturel est, pour un type de faisceau donné, indépendante de l'énergie [De Angelis et al.,

2002]. Bucciolini et al. ont comparé les détecteurs diamant aux diodes silicium et chambres

d'ionisations lors de mesures de profils, de rendements en profondeur, et de facteurs

d'ouverture du collimateur [Bucciolini et al., 2003]. Malgré certains avantages du diamant,

leur utilisation n'offre pas d'avantages significatifs par rapport aux diodes dans les techniques

d'irradiation conventionnelles. Néanmoins, le diamant s'avère être une bonne alternative aux

dosimètres utilisés dans les petits champs de rayonnements tels que ceux rencontrés en IMRT

ou en radiothérapie stéréotaxique [Laub and Wong, 2003]. McKerracher and Thwaites ont

comparé des mesures obtenues au moyen de différents types de diodes (diode avec capuchon,

diode sans compensation en énergie, diode pour la stéréotaxie) et d'un dosimètre diamant dans

des petits champs (0,5 à 4 cm) et concluent que l'ensemble des dosimètres étudiés est

approprié pour la mesure dans les petits champs de taille supérieure à 1 cm [McKerracher and

Thwaites, 2007]. De Angelis et al. ont caractérisé un dosimètre diamant CVD pour les

applications en IMRT [De Angelis et al., 2007]. Bien que les auteurs aient montré l'intérêt du

diamant pour la radiothérapie conventionnelle, ce dosimètre présente un certain nombre

d'inconvénients tels que la dynamique de réponse (i.e., le temps avec lequel le signal diminue

à son niveau de bruit), la stabilité du signal et la dépendance en fonction du débit de dose pour

les applications en IMRT [De Angelis et al., 2007].

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Conclusion

Cette première partie a permis de présenter la radiothérapie dans son ensemble et de

dresser l'état de l'art des dosimètres disponibles commercialement et utilisés en routine

clinique. Le Tableau 1 résume les avantages et inconvénients de chaque type de dosimètre.

Au regard des données issues de la littérature, aucun dosimètre ne remplit l'ensemble des

conditions que devrait remplir le dosimètre idéal.

Paramètre TLDs MOSFETs Diode Diamant Films(1)

Résolution

spatiale

dépend du

volume élevée correcte élevée élevée

Equivalence aux

tissus

dépend du

matériau non non oui

(Ag) non

(R) proche

Lecture

immédiate non oui/non oui oui non

Linéarité de la

réponse oui oui oui oui

(Ag) non

(R) oui

Résistance aux

rayonnements correcte non non oui oui

Dépendance

énergie oui oui oui non

(Ag) oui

(R) non

Dépendance

débit de dose

dépend du

matériau non oui oui très faible

Dépendance

température

dépend du

matériau oui oui faible oui

Durée de vie

(réutilisable) correcte usage unique correcte bonne usage unique

Facilité, rapidité

utilisation oui oui oui oui oui

Facilité de

lecture non oui oui oui

(Ag) non

(R) oui

(1) : (Ag) pour film argentique et (R) pour film radiochromique

Tableau 1. Synthèses des principales caractéristiques des dosimètres utilisés en routine

clinique.

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2. Problèmes actuels en dosimétrie médicale Cette partie a pour objectif de présenter les problèmes actuels de la dosimétrie dans le

domaine médical. Comme il a été présenté dans la première partie, l'évolution des techniques

de radiothérapie (modulation d'intensité, tomothérapie, radiothérapie en conditions

stéréotaxiques) permet une meilleure conformation de la tumeur et une augmentation de la

dose délivrée au volume cible afin d'accroître le contrôle tumoral. Cependant, ces évolutions

passent par l'utilisation de petits champs de rayonnements qui induisent certaines difficultés

pour la dosimétrie. Dans une première partie, nous nous contenterons d’aborder les

conséquences de l'utilisation des petits champs d'irradiation sans revenir sur les différentes

études menées avec les dosimètres présentés à la section 1. La seconde partie est dédiée au

problème des neutrons parasites présents dans les faisceaux utilisés en radiothérapie. Les

tissus humains présentent une réponse biologique aux neutrons supérieure à celle des photons.

Il est donc nécessaire de connaître la contribution des neutrons à la dose totale afin de pouvoir

évaluer les risques associés.

2.1. Petits champs de rayonnements

La description des techniques de haute précision réalisée dans la partie 1.2. met en

évidence la complexité croissante des traitements de radiothérapie. En raison des petites

tailles de champs utilisées, la résolution spatiale est devenue une caractéristique primordiale

que doit posséder tout dosimètre afin de réaliser une mesure précise. L'objectif de cette

section est de souligner les problèmes inhérents à ces petites tailles de champs.

- Pondération de la mesure sur l'ensemble du volume sensible

Depuis plus d'un demi-siècle, il est connu que la mesure de profil de dose en radiothérapie

par faisceaux de photons est artificiellement aplatie dans les régions de pénombre puisque le

volume des détecteurs est trop large pour apprécier les gradients de dose inférieurs aux

dimensions du dosimètre. D'un point de vue pratique, lors de la mesure des facteurs

d’ouverture du collimateur de l'accélérateur pour les petites tailles de champ, la réponse du

dosimètre (i.e., chambre d'ionisation) peut être sous-estimée en raison de la moyenne sur

l'ensemble du volume sensible dans une région où la dose n'est pas uniforme. Ceci peut

conduire à un surdosage du patient lors de son traitement.

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- Manque d'équilibre électronique

Le concept d'équilibre électronique10 revêt une importance capitale en dosimétrie des

rayonnements puisqu'il permet de relier certaines grandeurs dosimétriques entre elles. Ce

concept est discuté en détail dans le chapitre 4 de l'ouvrage de F. H. Attix [Attix, 1986]. Il

existe dans les deux plans de la propagation du faisceau incident : latéralement et

longitudinalement (ou selon la profondeur).

Intéressons nous à l'équilibre électronique latéral : dans les zones où les gradients sont

quasi-nuls (i.e., profil de dose d'un champ 10x10 cm² et dosimètre placé proche de l'axe du

faisceau), il y a égalité entre l'énergie déposée dans ce volume par les électrons et l'énergie

transportée par les électrons en dehors de ce même volume. Si le dosimètre est placé en

bordure de champ, zone de fort gradient, il y aura plus d'électrons quittant le volume que

d'électrons déposant de l'énergie dans ce volume. Concrètement, lors de la mesure dans de

telles conditions, il est possible que ce déséquilibre s'ajoute à la pondération de la mesure sur

l'ensemble du volume sensible et fausse les mesures.

- Dépendance de la taille de champ

La dépendance de la réponse du dosimètre avec la taille de champ est plus importante que

dans les techniques standards de traitement, en raison du changement important dans les

tailles de champ entre un champ de référence (10x10 cm²) et ceux, par exemple, utilisés en

radiochirurgie (quelques cm²). De plus, il peut s'ajouter à cet effet le manque d'équilibre

électronique au centre du champ dans les champs de petites tailles.

Au regard des aspects liés à l'utilisation des petits champs de radiation, le dosimètre idéal

devrait posséder les propriétés suivantes : une résolution spatiale élevée (i.e., faible volume

sensible), une réponse linéaire avec la dose et indépendante de la taille de champ, de l'énergie

et du débit de dose. Il faut également que cette réponse soit reproductible et stable.

Les dosimètres présentés dans la section 1.3. ont été étudiés dans des champs de petites

tailles. Les avantages et inconvénients de chacun sont discutés dans la littérature [Duggan and

Coffey, 1998], [Francescon et al., 1998], [Mack et al., 2002], [McKerracher and Thwaites,

1999], [Westermark et al., 2000]. Certains auteurs ont également étudié la réponse de gels

polymères [Wong et al., 2007] et de scintillateurs [Archambault et al., 2007] dans des champs

10 Equilibre électronique, ou plus généralement, équilibre des particules chargées (CPE, Charged Particle Equilibrium) existe dans un volume si et seulement si une particule chargée (type et énergie donnée) quittant le volume est remplacée par une particule chargée entrant dans le volume (même type et énergie).

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de faibles dimensions. Bien entendu, aucun de ces systèmes ne possède l'ensemble des

qualités requises et il n'y a aucun consensus sur le ou les dosimètre(s) à utiliser pour la

dosimétrie dans les champs de faibles dimensions. Certains auteurs recommandent même

d'utiliser deux dosimètres indépendants pour les mesures des facteurs d’ouverture du

collimateur [Duggan and Coffey, 1998].

2.2. Neutrons parasites

2.2.1. Problématique et spectre neutrons

Les électrons et les photons produits par les accélérateurs médicaux sont sources de

production de neutrons parasites lorsque les énergies utilisées sont supérieures à 10 MeV.

Dans le domaine de la radiothérapie (jusqu'à 25 MeV), les neutrons sont produits par des

réactions de type résonance géante ((e, e' n) et (γ, n)) à l'intérieur des matériaux constituants

les structures de la tête de l'accélérateur. Néanmoins, la section efficace de la réaction (e, e' n)

est de deux ordres de grandeur plus faible que celle de la réaction (γ, n) et peut donc être

négligée. L’absorption d’un photon par le noyau entraîne l’excitation du noyau, l’excédent

d’énergie est alors émis sous la forme d’un neutron.

Ces photoneutrons peuvent induire des problèmes de blindage et de radioprotection du

personnel. Ils contribuent également à l'origine de l'activation de certains matériaux par le

biais de réactions de capture (n, γ). Ce sujet, dont l’étude a démarré dans les années 1970,

suscite encore beaucoup d'intérêts scientifiques au regard des publications de ces dernières

années. Les premières études ne se sont intéressées qu’à l'aspect radioprotection (personnel et

blindage). Il a fallu attendre une dizaine d'années pour que les premières études s'intéressant

aux patients et au risque de cancer secondaire émergent. Le but de cette partie n'est pas de

faire l'état de l'art de ce domaine – qui sortirait du cadre de ce travail de thèse – mais

uniquement de sensibiliser le lecteur au problème de la composante parasite neutronique dans

les traitements de radiothérapie en présentant quelques résultats expérimentaux et de

simulations issus de la littérature. Par ailleurs, la dose due à cette composante n’est pas prise

en compte à l’heure actuelle dans les systèmes de planification de traitements. Le lecteur

pourra se référer à l'article de revue de X. G. Xu et al. dont une partie est dédiée aux neutrons

parasites lors des traitements conformationnels avec et sans modulation d'intensité [Xu et al.,

2008].

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Le champ neutrons dans la salle de traitement est constitué de neutrons provenant

directement de la tête de l'accélérateur et de neutrons diffusés par les murs en béton et objets

présents dans la salle de traitement. Les dimensions de la salle de traitement influencent la

composante thermique. Les neutrons présentent une distribution isotropique et contribue à la

dose corps entier des patients traités par radiothérapie. Pour un accélérateur linéaire donné, la

composante globale des neutrons croit avec l'énergie des photons primaires et la taille de

champ.

La Figure 6, issue de [McCall et al., 1978], présente un spectre de photoneutrons produit

par l'interaction d'électrons d'énergie 15 MeV avec une cible dense, comparé à un spectre de

fission d'une source californium 252. Habituellement, les mesures de spectres neutrons sont

réalisées à l'aide de dosimètres passifs placés dans des sphères de Bonner.

- activation de feuilles d'or [Axton and Bardell, 1972] et d'indium [Agosteo et al., 1995].

- dosimètres thermoluminescents [Holeman et al., 1997]

- détecteurs de traces (i.e., CR-39 + 10B) [Sohrabi and Morgan, 1979], [Kralik and Turek,

2004]. A titre d'exemple, la Figure 7, issue de [Kralik and Turek, 2004], présente un spectre

neutrons proche de la table de traitement d'un accélérateur médical (Clinac 2100 C, Varian

Medical Systems, Inc., Palo Alto, CA, USA).

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Fig. 6. Spectre photoneutrons

d'électrons d'énergie 15 MeV sur

une cible dense et comparaison avec

un spectre de fission d'une source

californium 252 (252Cf) (issue de

[McCall et al., 1978]).

Fig. 7. Spectre neutrons, normalisé par rapport à la dose

délivrée, au voisinage de la table de traitement d'un

accélérateur Clinac 2100C (issue de [Kralik and Turek,

2004]).

Les distances données correspondent à la position des

sphères de Bonner par rapport à l'isocentre selon un axe

tête - pied. Dans la direction perpendiculaire, les sphères

sont placées à 50 cm de l'isocentre.

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2.2.2. Quelques résultats de mesure de dose équivalente neutrons

Le Tableau 2 résume quelques valeurs de doses équivalentes mesurées à l'isocentre11

issues de la littérature.

Photon

(MV)

Dose équivalente

neutron par dose

photon

(mSv/Gy)

Moyen de

dosimétrie

Dimensions du

champ d'irradiation

à l'isocentre

(cm²)

Type

d'accélérateur Référence

15 2,36 ± 0,66 Dosimètres à

bulles 10x10 Saturne 43F

[Bourgois et

al., 1997]

15 1,18 Feuilles d'or 15x15 Mevatron 77 [Palta et al.,

1984]

18 2,98 ± 0,30 Dosimètres à

bulles 10x10 Saturne 43F

[Bourgois et

al., 1997]

18 3,78 Feuilles d'or 15x15 Mevatron 77 [Palta et al.,

1984]

18

3,4

(dose équivalente

neutron rapide)

Activation

du phosphore

et MC(1)

10x10 Therac-20 [Bading et al.,

1982]

25 7,52 ± 0,67 Dosimètres à

bulles 10x10 Saturne 43F

[Bourgois et

al., 1997]

25 5,62 Feuilles d'or

et MC 10x10 Sagittaire

[Nath et al.,

1980]

(1) : MC signifie Monte Carlo.

Tableau 2. Valeurs de doses équivalentes mesurées à l'isocentre de différents accélérateurs

(données issues de la littérature).

Kralik and Turek ont déterminé une dose équivalente ambiante neutron au voisinage de la

table de traitement d'environ 10-4 par rapport à la dose photon [Kralik and Turek, 2004]. En

d'autres termes, si l'on considère un traitement de 40 Gy (photons), la dose équivalente

ambiante due aux neutrons peut atteindre environ 11 mSv. D'Errico et al. ont évalué les doses

11 L'isocentre est un point fixe de l'espace situé à 100 cm de la tête de l'accélérateur.

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équivalentes neutrons au moyen de dosimètres à gouttes surchauffées12 [d'Errico et al.,

1998a]-[d'Errico et al., 1998b]. Ces mesures ont à la fois été réalisées sur des patients

subissant une radiothérapie et sur fantômes avec des géométries d'irradiation similaires. Lors

des mesures sur patients, la dose équivalente neutrons mesurée près de l'utérus est de 0,42 et

1,6 mSv par Gy photon lorsque l'irradiation est respectivement en mantelet13 et pelvienne. Les

mesures réalisées sur patients et fantômes diffèrent de ± 20% [d'Errico et al., 1998a].

L'utilisation de l'IMRT, dont le principe a été vu précédemment, nécessite un grand

nombre de segments d'irradiation pour délivrer la dose à un large volume. Ceci conduit à

augmenter le temps d'irradiation, par le biais du nombre d'unité moniteur. Cette augmentation

du nombre d'unité moniteur produit une augmentation du nombre de neutrons secondaires qui

entraîne une dose équivalente neutrons plus importante [Vanhavere et al., 2004], [Howell et

al., 2005]. Followill et al. ont estimé, en se basant sur des données bibliographiques, que

l'IMRT (avec MLC ou Tomothérapie) augmente le risque de cancers secondaires de 1,00%

pour les photons de 6 MV à 24,4% pour les photons de 25 MV par rapport aux techniques

conventionnelles. Les risques sont estimés à partir de doses équivalentes photons et neutrons.

Les auteurs n'ont cependant réalisé aucunes mesures sur fantômes [Followill et al., 1997].

Conclusion

Les problèmes actuels de la dosimétrie médicale ont été exposés dans cette partie.

L'utilisation de champs de faibles dimensions requiert l'emploi de dosimètres possédant une

résolution spatiale élevée (i.e., faible volume sensible), une réponse linéaire avec la dose et

indépendante de la taille de champ, de l'énergie et du débit de dose. Les dosimètres

couramment utilisés ne satisfont pas l'ensemble des caractéristiques requises. Il n'existe pas de

consensus sur le ou les dosimètre(s) à utiliser pour la dosimétrie dans les champs de faibles

dimensions. Les études bibliographiques montrent que la dose neutron, dans les faisceaux de

radiothérapie, n'est pas négligeable et qu'il est nécessaire d'en tenir compte en l'estimant soit à

l'aide de simulations Monte Carlo ou soit par l'utilisation de dosimètres. Par ailleurs, cette

composante parasite est à prendre en compte lors de la conception d’un dosimètre soit en

prenant des matériaux et des capuchons non sensibles aux neutrons ou en proposant un outil

permettant de discriminer les composantes neutrons et photons.

12 Traduction de l'anglais superheated halocarbon droplets. 13 Irradiation en mantelet : irradiation de l'ensemble des territoires ganglionnaires sus-diaphragmatiques. Ce type d'irradiation est utilisé dans le traitement de la maladie de Hodgkin (prolifération de cellules malignes caractéristiques dans les organes lymphoïdes secondaires).

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Le domaine de la radiothérapie n'est pas le seul concerné par cette production de neutrons

parasites. Le même problème est rencontré dans les installations de la physique des hautes

énergies. Dans la partie suivante, nous nous proposons d'illustrer la difficulté de la dosimétrie

en champ mixte de rayonnements en physique des hautes énergies en prenant l'exemple du

CERN.

3. Physique des hautes énergies : Exemple du CERN Le besoin d’un dosimètre en ligne dont l'électronique de lecture est déportée hors de la

zone d'irradiation a été exprimé par plusieurs partenaires issus de la physiques des hautes

énergies et en particulier l'Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire plus connue

sous l'acronyme CERN, associée à ce projet. Les machines du CERN produisent des champs

de rayonnements complexes et intenses qui diffèrent des champs habituellement rencontrés

dans les domaines de la radioprotection ou de la radiothérapie. Par le biais d'un exemple, en

l'occurrence le champ présent dans l'expérience CMS (Compact Muon Solenoid ou solénoïde

compact à muons), nous illustrons ce besoin de dosimétrie en ligne. Enfin, les principaux

dosimètres passifs pouvant être utilisés en routine, seront exposés. Nous tenterons d'y exposer

leurs avantages et inconvénients et présenterons les solutions de monitorage développées ces

dernières années.

3.1. Description du CERN

Le CERN, située sur la frontière franco-suisse est un complexe formé d’une succession

d’accélérateurs (linéaires et circulaires) qui augmente continuellement la vitesse d’un faisceau

de particules permettant d’atteindre progressivement de hautes énergies (cf. Figure 8).

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Fig. 8. Schéma du complexe d'accélérateurs du CERN (d'après le site du CERN

http://public.web.cern.ch/public/fr/Research/AccelComplex-fr.html).

Le grand collisionneur d’hadrons (LHC, Large Hadrons Collider)14 a été mis en service le

10 septembre 2008. Il pourra atteindre les énergies nécessaires pour la vérification de

l'existence du boson de Higgs et d'autres particules avec des masses plus élevées. À l’intérieur

de l’accélérateur, deux faisceaux de protons circulent à des énergies de l'ordre de 7 TeV15 et

rentrent en collision (énergie de collision de 14 TeV). Il y sera également possible de réaliser

des collisions avec des ions lourds tels que le plomb. La détection de produits de l'interaction

se fera aux moyen d’expériences pour la physique des hautes énergies associées au LHC :

ATLAS16, CMS, TOTEM17, LHCb18, ALICE19 et LHCf20. Les deux plus grandes expériences,

ATLAS et CMS, sont équipées de détecteurs polyvalents destinés à analyser la myriade de

particules produites lors des collisions dans l’accélérateur. Les expériences ALICE et LHCb,

14 Des renseignements concernant le LHC et les expériences associées peuvent être consultés sur le site : http://public.web.cern.ch/public/fr/LHC/LHC-fr.html 15 TeV : Tera Electron Volt. Le préfixe Tera (du grec « teras », qui signifie monstre) représente 1012. 16 Air Toroidal LHC ApparatuS. 17 TOTal Elastic and diffractive cross section Measurement. 18 Large Hadron Collider beauty. 19 A Large Ion Collider Experiment. 20 Large Hadron Collider forward.

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de tailles moyennes, sont équipées de détecteurs spécialisés et analyseront des phénomènes

spécifiques lors des collisions dans le LHC. Enfin, les expériences TOTEM et LHCf,

étudieront les hadrons21 qui échappent de justesse à une collision frontale. Les détecteurs

ATLAS, CMS, ALICE et LHCb sont installés à l’intérieur de quatre énormes cavernes situées

le long de l’anneau du LHC. Les détecteurs de l’expérience TOTEM sont situés près du

détecteur CMS, et ceux de l’expérience LHCf près du détecteur ATLAS.

3.2. Environnement radiatif du LHC

L'environnement radiatif rencontré auprès des expériences du LHC sera à la fois

complexe et différent de ceux habituellement rencontrés dans les domaines du spatial et de la

médecine etc.…. Une description complète des environnements attendus auprès du LHC et

des expériences associées a été réalisée par F. Ravotti au cours de sa thèse de doctorat

[Ravotti, 2006]. Dans la suite de cette partie, nous nous proposons de donner quelques

exemples issus de ce document.

Le champ mixte attendu auprès des quatre expériences les plus volumineuses sera

composé de neutrons, photons et de hadrons chargés. Ce champ provient à la fois de la

collision entre les protons incidents et des interactions avec les constituants des détecteurs. Ce

champ diffère en composition et en intensité en fonction du positionnement dans le volume de

l'expérience (i.e., angle et distance du point d'interaction dans le détecteur). Par exemple, dans

les modules frontaux (EndCap modules) du calorimètre électromagnétique de l'expérience

CMS, la dose totale sur une période de 10 ans est estimée atteindre 100 kGy et la fluence est

attendue être de l’ordre de 1014 cm-2. Si l'on considère la chambre à muons de l'expérience

ATLAS, les niveaux de radiations chutent à quelques centaines de mGy et 108 cm-2

respectivement pour la dose cumulée et la fluence hadronique.

Les environnements radiatifs à proximité des points d'interaction de ATLAS et CMS sont

attendus être très hostiles. Des simulations type Monte Carlo ont été réalisées afin d'estimer la

dose absorbée et les fluences de particules. Le Tableau 3, issu de la thèse de F. Ravotti

[Ravotti, 2006], détaille pour les différents sous détecteurs de l'expérience CMS les doses

attendues sur une période d'un an en conditions normales, le débit de dose calculé ainsi que la

dose attendue durant un cycle de 12 h (cycle qui permet d’avoir un faisceau stable pour la

physique). Dans ce même tableau sont reportées les valeurs de fluences annuelles en neutrons

et hadroniques. 21 Les hadrons (du grec « adros », qui signifie épais) sont des particules composées de quarks, constituants élémentaires de la matière.

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Tableau 3. Estimations des doses et fluences maximales dans les différents sous-détecteurs

de CMS (issu de [Ravotti, 2006]).

- ECAL et HCAL signifient respectivement Electromagnetic CALorimeter et Hadron

CALorimeter.

- EB/EE : Barell et EndCap part du sous-detecteur ECAL.

- HB/HE : Barell et EndCap part du sous-detecteur HCAL.

- MB : sous-détecteur Muon Barell.

Au regard du Tableau 3, qui ne concerne que l'environnement de l'expérience CMS, il

apparaît évident que les dosimètres à utiliser pour le LHC doivent à la fois présenter une

excellente tenue aux rayonnements en raison des niveaux de doses importants et une

sensibilité élevée aux rayonnements afin d'être capable de mesurer des niveaux de dose

faibles (gamme radioprotection à quelques Gy). Dans la partie suivante, nous décrivons des

dosimètres n'ayant pas été présentés précédemment.

3.3. Outils de mesures de la dose absorbée et de la fluence particulaire

L'objectif de l'utilisation d'outils pour la métrologie du rayonnement est double ; d'une

part, ils permettent de vérifier les prédictions des simulations de type Monte Carlo, et d'autre

part, ils quantifient les dégâts induits par les rayonnements dans les détecteurs et les

composants électroniques. Il ne s'agit en aucun cas de réaliser des mesures de radioprotection.

Le lecteur peut se référer aux références [Bilski et al., 2007], [Silari, 2007], [Agosteo et al.,

2008] pour la dosimétrie auprès des accélérateurs de haute énergie d'un point de vue

radioprotection.

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Dans la suite de cette partie, les dosimètres passifs les plus utilisés auprès d'accélérateurs

sont décrits brièvement : l'alanine, les dosimètres PMMA22, les radiophotoluminescents (RPL)

et les feuilles à activation. Les films radiochromiques et les TLDs ont été présentés au cours

de la section 1.3. Les dosimètres actifs, tels que les MOSFETs et les diodes silicium, ont

également été exposés au cours de la section 1.3. Alors qu'une majorité de ces outils est

utilisée pour mesurer la dose, les feuilles à activation et les diodes silicium sont utilisées pour

des mesures de fluences de particules.

3.3.1. Alanine

Dans certains matériaux organiques tels que l'alanine (cf. Figure 9), les rayonnements

génèrent, par déplacement électronique, des radicaux libres. Le nombre de radicaux libres

créés, dans un matériau radiosensible, est proportionnel à l'énergie absorbée. La réponse de

l'alanine est parfaitement linéaire dans la gamme quelques Gy à 100 kGy [Regulla and

Deffner, 1982], [Blanc, 1997] et sa sensibilité aux neutrons varie de 1% (basse énergie) à

environ 40% pour les neutrons rapides par rapport à sa sensibilité gamma [Katsumura et al.,

1986], [Schraube et al., 1989].

L'évaluation de la densité des radicaux libres du matériau détecteur est réalisée par

résonance paramagnétique électronique (RPE). Son principe est analogue à celui de la

résonance magnétique nucléaire (RMN, cf. Chapitre 7), à la différence près qu'en RPE, ce

sont les spins des électrons qui sont excités plutôt que les spins des noyaux atomiques.

L'alanine ne présente pas de fading (inférieur à 1% par an) lorsqu'elle est stockée dans des

conditions ambiantes de température et d'humidité relative. Néanmoins, la densité de radicaux

libres décroît avec la température et l'humidité relative (≥ 60%). Une partie de l'article de

Sleptchonok et al. résume les différentes études réalisées sur l'influence de l'humidité relative

sur l'alanine irradiée [Sleptchonok et al., 2000]. De nombreuses études sur la dépendance en

température de la réponse l'alanine ont été réalisées et les auteurs rapportent des coefficients

de température compris entre 0,13 et 1%.°C-1 (cf. Tableau 1 de l'article de Nagy et al. [Nagy

et al., 2000]). Dans ce même article, Nagy et al. rapportent des coefficients de température

inférieurs à ceux précédemment publiés mais il est tout de même nécessaire d'en tenir compte

pour une mesure précise. Ils ont également montré une dépendance non monotone des

coefficients de température avec la dose [Nagy et al., 2000].

22 PMMA : PolyMethyl MethAcrylate (polyméthacrylate de méthyle). Le PMMA est généralement plus connu sous le nom commercial de Plexiglas (mais aussi sous les noms de Perspex, Acrylite, Acrylplast, Altuglas, Sétacryl ou Lucite).

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Fig. 9. Alanine et RPL (issu de [Tavlet, 2000]). Fig. 10. Dosimètres PMMA (la dose reçue par

chaque dosimètre est différente).

3.3.2. Dosimètres PMMA colorés

Le principe de ces dosimètres repose sur la propriété de coloration radio-induite de

certains types colorés ou non de PMMA. Ces dosimètres se colorent (noircissent) de façon

proportionnelle à la dose totale absorbée (cf. Figure 10). Durant l’irradiation, une nouvelle

bande d’absorption apparaît autour des 600 nm. La densité optique est par la suite mesurée au

moyen d'un spectrophotomètre.

La société Harwell23 (Harwell Dosimeters Ltd, Oxfordshire, Angleterre) a commercialisé

différents types de dosimètres PMMA, adaptés à différentes gammes de doses dont les

principales sont répertoriées dans le Tableau 4 extrait de la référence [Whittaker and Watts,

2001]. Ces dosimètres se présentent comme des petites plaques (cf. Figure 10) scellées de

façon hermétique et individuelle. L'ensemble de ces dosimètres permet de couvrir la gamme

0,1 à 50 kGy. Leur réponse est cependant dépendante de la température d'irradiation et de

stockage ainsi que légèrement du débit de dose [Whittaker and Watts, 2001]. Les mêmes

auteurs préconisent d'étalonner ces dosimètres dans les mêmes conditions que l'utilisation

lorsque la température est supérieure à 40°C.

Ces dosimètres sont largement utilisés dans l'industrie du traitement par irradiation, pour

mesurer de façon différée les doses délivrées durant la stérilisation de dispositifs médicaux ou

la pasteurisation de produits alimentaires. Ils sont également utilisés en routine au SCK-CEN

pour la dosimétrie en champs mixte neutron / gamma [Fernandez et al., 2005].

23 http://www.harwell-dosimeters.co.uk/

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Tableau 4. Propriétés des dosimètres PMMA de la société Harwell (issu de [Whittaker and

Watts, 2001]).

3.3.3. Dosimètres radiophotoluminescents

Le principe de la radiophotoluminescence repose sur l’utilisation de verres

aluminophosphate dopés à l’argent qui émettent une luminescence dans l'orange dont

l’intensité est proportionnelle à la dose reçue lorsqu'ils sont excités au moyen d'une lumière

ultraviolette (au voisinage de 360 nm). L'irradiation de ces verres provoque la création de

centres colorés et de centres radiophotoluminescents.

La luminescence émise par le matériau augmente linéairement avec la dose jusqu'à

100 Gy puis décroît en raison du noircissement du verre qui induit une auto-absorption de la

lumière émise [Fuerstner et al., 2004]. Après lecture de l'information dosimétrique et en vue

d'une réutilisation du RPL, un recuit thermique peut être réalisé. Les RPL présentent un

fading négligeable et sont sensibles à la composante UV de la lumière ambiante.

Croft et al. ont montré que les RPL présentent une très faible sensibilité aux neutrons

rapides et une sensibilité aux neutrons thermiques non négligeable [Croft et al., 1986]. Ils

avaient étudié la réponse de deux types de RPL présentant des concentrations en argent

différentes. La sensibilité aux neutrons thermiques est plus importante lorsque la

concentration en argent dans le verre augmente [Croft et al., 1986].

3.3.4. Feuilles à activation

La technique des feuilles à activation est utile pour déterminer la composante neutron

dans un champ mixte de rayonnements. Elles peuvent également être utilisées pour les

mesures de fluence avec des particules chargées. Le principe repose sur la mesure des espèces

radioactives produites par les réactions des neutrons avec une mince feuille qui est

généralement de composition atomique pure (Al, Au, Co, In, Ni, etc…).

A l'issue de l'exposition, la feuille est analysée par spectrométrie gamma. Le flux neutron

est obtenu à partir de la radioactivité induite dans le matériau et de la connaissance des

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sections efficaces de réaction. Néanmoins cette technique présente un certain nombre de

limitations :

(1) la composante photon présente dans le champ mixte peut générer des radionucléides

interférant avec ceux qui sont neutrons-induits.

(2) le seuil de la majorité des réactions neutrons induites est au-dessus de quelques MeV.

(3) les sections efficaces des réactions à seuil pour la majorité des matériaux sont de

l'ordre de la centaine de millibarns et par conséquent l'activation mesurable est seulement

induite avec de large débit de fluence en neutrons.

(4) des facteurs de correction sont à appliquer pour tenir compte de la décroissance durant

l'irradiation, dans le temps écoulé entre la fin de l'irradiation et le début de la mesure par

spectrométrie gamma et pendant que la feuille est comptée.

(5) bien qu'elles soient consommatrices de temps et peu conviviales à utiliser, les feuilles

à activation restent une technique très utilisée. Nous citerons les exemples de la réalisation de

profils de faisceaux au CERN [Glaser, 2008] et la mesure du flux neutronique du réacteur de

neutrons à l'ILL24 [Calzavara, 2008].

Conclusion

L'objectif de cette partie est de montrer la complexité des champs de rayonnements

rencontrés au LHC en prenant l'exemple de CMS et de décrire les principaux dosimètres à

lecture différée. La description sommaire de ces outils met en évidence le manque de

convivialité de certaines méthodes comme les feuilles à activation, la faible sensibilité aux

rayonnements de certains d'entre eux comme l'alanine. Les deux méthodes qui apparaissent

les plus simples à utiliser semblent être les RPL et les dosimètres PMMA. Néanmoins, les

dosimètres PMMA souffrent des conditions climatiques (humidité, température) qui peuvent

être à l'origine de larges incertitudes si aucune précaution n'est prise.

Une des principales limites d'utilisation de ces dosimètres pour mesures de doses dans

l'environnement du LHC réside dans la rémanence importante du rayonnement à certains

endroits. De plus, il faut souligner l'impossibilité d'atteindre certaines stations de mesure à

cause des espaces très étroits disponibles entre les différents détecteurs avec de tels

dosimètres. Une des solutions à ces limitations est d'utiliser des dosimètres en ligne. F.

Ravotti a développé et caractérisé durant sa thèse un outil de monitorage dédié pour le LHC et

les expériences de physique des hautes énergies associées [Ravotti, 2006]. Ce capteur est

24 Institut Laue-Langevin à Grenoble.

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constitué de dosimètres MOSFETs et diodes p-i-n assemblées sur une carte de lecture unique

[Ravotti, 2006]. La dosimétrie OSL déportée optiquement apparaît comme une solution viable

et complémentaire de ce système pour la dosimétrie au LHC. Dans la partie suivante, nous

présentons l'objectif principal et le cahier des charges associé à ce projet de recherche.

4. Le projet de recherche : Objectif et Cahier des charges Les sections précédentes ont permis de dresser un état et les besoins de la dosimétrie à la

fois en radiothérapie et en physique des hautes énergies (exemple du CERN). Un des

principaux constats de cet état est qu'il n'existe aucun dosimètre idéal quel que soit le domaine

d'application. En fonction des applications, il est souvent nécessaire d'utiliser différents

capteurs pour assurer la métrologie du rayonnement.

L'objectif de ce projet de recherche est de proposer un nouvel outil de dosimétrie

comme une solution complémentaire aux dispositifs existants. Cet outil devra répondre du

mieux possible aux exigences de la radiothérapie et de la physique des hautes énergies afin de

pouvoir l'utiliser dans ces deux disciplines. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une

collaboration pluridisciplinaire entre ingénieurs, électroniciens et physiciens médicaux. Le

cahier des charges associé à ce projet est présenté ci-après. Cet outil sera développé sur les

techniques de luminescence stimulée optiquement (OSL) et de radioluminescence (RL) et

permettra de déporter optiquement l'information en dehors de la zone d'irradiation.

Le cahier des charges comporte différentes clauses propres à la radiothérapie et à la

physique des hautes énergies. Dans un souci de synthèse, nous ne présentons que la

caractéristique la plus rédhibitoire entre ces deux domaines pour chaque clause retenue. Le

Tableau 5 présente ces différentes clauses.

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Clause Caractéristique

Design - Compact

- Robuste

- Faibles dimensions de la tête de détection

- Electronique déportée en dehors zone d'irradiation

- Durcissement aux rayonnements

Sûreté - Inerte chimiquement

- Pas de d'électronique / HT en contact avec le patient

Caractéristiques dosimétriques - Précision élevée (< 5%(1))

- Sensibilité élevée aux rayonnements

- Pas ou peu de dépendance avec paramètres du faisceau

(type, orientation et énergie du rayonnement, champ

d’irradiation)

Monitorage - Dose mesurée en temps réel

(gamme de qq mGy à qq dizaine de Gy)

- Débit de dose mesuré en temps réel

(gamme de qq mGy.min-1 à qq Gy.min-1)

Neutron - Discrimination des composantes neutrons et photons

- Acquisition multifibres optiques

Utilisation - Facile à utiliser, conviviale, rapide

- Facile à étalonner

Coût - Raisonnable

(1) : précision exigée dans le domaine médical [CIPR86, 2000].

Tableau 5. Cahier des charges du système de dosimétrie OSL / RL déporté optiquement.

5. Conclusion Au cours de ce chapitre, le contexte de ce projet a été présenté. Nous avons tenté de

dresser un panorama des difficultés actuelles de la dosimétrie, à la fois dans les domaines de

la radiothérapie et de la physique des hautes énergies. Les principaux points qui émergent

sont les suivants :

- l'évolution des techniques de radiothérapie (modulation d'intensité, tomothérapie,

radiothérapie en conditions stéréotaxiques) permet une meilleure conformation de la tumeur et

une augmentation de la dose délivrée au volume cible afin d'accroître le contrôle tumoral.

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Néanmoins, l'utilisation de petits champs d'irradiation requiert des dosimètres possédant une

résolution spatiale et une sensibilité aux rayonnements élevées et permettant une lecture

temps réel.

- aucun dosimètre utilisé en clinique, disponible commercialement, ne satisfait toutes

les exigences de la radiothérapie de pointe.

- la production de neutrons durant les traitements de radiothérapie reste un problème

délicat puisque (1) aucune mesure n'est réalisée de façon systématique, (2) les systèmes de

planification de traitement n'en tiennent pas compte, (3) les doses neutrons sont non

négligeables en dehors de champs direct de rayonnements. Par ailleurs, l'émergence des

nouvelles techniques a tendance à générer plus de photoneutrons en raison des plus longs

temps d'irradiation.

- la dosimétrie auprès d'accélérateurs pour la physique des hautes énergies et des

expériences associées est difficile en raison des niveaux de doses variant sur plusieurs

décades (10-3 à 105 Gy/an à différentes positions dans l'expérience CMS au CERN). L'emploi

des méthodes de dosimétrie passive est limité en raison de la non convivialité de certains

outils, d'une mesure différée et de la difficulté d'accès de certaines zones).

L'objectif de ce projet de recherche est de proposer un nouvel outil de dosimétrie comme

une solution complémentaire aux dispositifs existants, utilisables à la fois pour la mesure de

dose en radiothérapie et pour la physique des hautes énergies. Cet outil devra également

permettre la discrimination entre les composantes neutrons et photons lors de la réalisation de

mesures en champs mixtes.

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[Xu et al., 2008] X. G. Xu, B. Bednarz, and H. Paganetti, “A review of dosimetry studies

on external-beam radiation treatment with respect to second cancer induction,” Phys. Med.

Biol., vol. 53, n°13, pp. R193-R241, July 2008.

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Chapitre 2 Dosimétrie par OSL Sommaire 1. HISTORIQUE ET APPLICATIONS _______________________________________ 60

1.1. HISTORIQUE _________________________________________________________ 61 1.2. QUELQUES METHODES OSL _____________________________________________ 64

1.2.1. Stimulation continue (CW-OSL, Continuous Wave OSL) ___________________ 64 1.2.2. Stimulation pulsée (POSL, Pulsed OSL)________________________________ 65 1.2.3. Stimulation linéaire (LM-OSL, Linear Modulation OSL)___________________ 66

2. L’EPOPEE MONTPELLIERAINE : MATERIAUX ET APPLICATIONS _______ 67

2.1. MATERIAUX UTILISES : SULFURES D’ALCALINO -TERREUX DOPES AUX TERRES RARES__ 68 2.1.1. Rappels sur la synthèse chimique des sulfures d’alcalino-terreux dopés aux terres rares ________________________________________________________________ 68 2.1.2. Spectres optiques__________________________________________________ 69 2.1.3. Obtention et Stabilité du signal OSL___________________________________ 71 2.1.4. Propriétés dosimétriques____________________________________________ 74

2.2. PHENOMENES DE LUMINESCENCE ET TEMPS CARACTERISTIQUES__________________ 79 2.2.1. Introduction______________________________________________________ 79 2.2.2. Mécanisme OSL___________________________________________________ 80 2.2.3. Photoluminescence et Radioluminescence ______________________________ 82

2.3. APPLICATIONS A LA CARTOGRAPHIE ET A LA MESURE PONCTUELLE DE DOSE________ 84 2.3.1. Système de cartographie ____________________________________________ 84 2.3.2. Capteur OSL intégré _______________________________________________ 86

3. CONCLUSION _________________________________________________________ 89

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ______________________________________ 90

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e premier chapitre a permis de présenter le contexte de ce projet, d'en extraire

les besoins actuels en dosimétrie des rayonnements et de dresser l’état de l’art

des principaux outils de mesure de la dose absorbée disponibles

commercialement. Cet exercice a conduit à l’élaboration d’un cahier des charges sur la base

duquel nous avons retenu des techniques de luminescence à la fois temps réel et stimulée

optiquement pour la mesure de grandeurs dosimétriques.

Lorsqu'un matériau cristallin est exposé aux rayonnements ionisants, il émet une

luminescence prompte ayant pour origine les recombinaisons électroniques radiatives. Dans le

cas d'irradiations électronique ou photonique, ce phénomène s'appelle la radioluminescence

(RL). De par sa nature, il permet d'obtenir une mesure instantanée du débit de dose. Durant ce

même processus, un certain nombre d'électrons sera piégé au sein de niveaux énergétiques

situés dans la bande interdite du matériau. La durée de vie de ces porteurs dépendra à la fois

de la température et de l'énergie d'activation des pièges. L'apport d'une stimulation optique

permet de dépiéger la charge. Ceci permet la recombinaison, qui peut être radiative, d'un

électron avec un trou au sein d'un niveau de recombinaison. Il s'agit du phénomène de

luminescence stimulée optiquement. Cette seconde grandeur nous permettra de mesurer la

dose absorbée par le matériau.

L'objectif de ce second chapitre est de présenter la luminescence stimulée optiquement

dans son ensemble en proposant au lecteur un historique des principales applications et

développements de cette technique. Ceci constituera la première partie de ce chapitre et nous

permettra de montrer la flexibilité de cette méthode. La deuxième section traitera des

phénomènes de luminescence spécifiques au sulfure de strontium dopé aux terres rares ainsi

que des applications développées au sein du groupe.

1. Historique et Applications Nous nous proposons de dresser un bref historique de la luminescence stimulée

optiquement depuis ces débuts jusqu'à son utilisation, ces 30 dernières années, dans différents

champs d'applications des rayonnements. Le lecteur pourra se référer à l'ouvrage de L. Bøtter-

Jensen et al. pour plus d'informations [Bøtter-Jensen et al., 2003].

Le phénomène de luminescence stimulée optiquement peut se résumer en trois parties.

Tout d'abord, l'exposition aux rayonnements ionisants entraîne la création de paires

électron / trou au sein d’un matériau présentant une structure cristalline. Dans le cas d’un

matériau doublement dopé, les trous seront piégés dans les niveaux énergétiques de

L

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l’activateur (premier dopant) et les électrons au sein des niveaux énergétiques du co-

activateur (ou co-dopant). La durée de vie des porteurs sur les pièges dépend à la fois de la

température de stockage du matériau et de l’énergie d’activation des pièges. Une source de

stimulation optique, qui peut être continue, pulsée ou linéaire, est utilisée afin de fournir

l’énergie nécessaire au dépiégeage des porteurs. Dans le cas d’une recombinaison radiative, il

s’ensuit une émission de lumière dont l’intensité est proportionnelle à la dose absorbée par le

matériau après étalonnage.

1.1. Historique

Dans les années 1920, lors d’une conférence donnée à l'Académie des Sciences, M. Curie

présente l’une des premières observations de la luminescence stimulée optiquement et

rapporte une “action des rayons rouges et infrarouges sur les sulfures phosphorescents”

[Curie, 1922]. Durant la même époque, P. Lenard synthétise un ensemble de matériaux

phosphorescents, connus sous le nom de “famille de Lenard”, et étudie nombre d'entre eux

dans le cadre de la détection des rayonnements d'origine nucléaire. Pendant la Seconde Guerre

mondiale, ces observations expérimentales sont mises en œuvre à la fois pour la détection

infrarouge et l'augmentation de l'efficacité des phosphores intervenant dans la réalisation des

écrans cathodiques [O'Brien, 1946], [Urbach, 1946].

En 1955, lors d’une conférence en URSS, Antonov-Romanoskii et al. suggèrent pour la

première fois d’utiliser la luminescence stimulée optiquement comme outil dosimétrique et

propose le sulfure de strontium dopé à l'europium et au samarium pour la dosimétrie des

rayonnements ionisants [Antonov-Romanovskii et al. 1956]. Peu de temps après, à partir de

1957, Keller et al. publient leurs travaux sur les propriétés du sulfure de strontium dopé soit

au cérium et au samarium (SrS:Ce,Sm) soit à l'europium et au samarium (SrS:Eu,Sm) [Keller

et al., 1957], [Keller and Pettit, 1958], [Keller, 1958], [Keller, 1959]. L'idée de faire de la

dosimétrie avec ce matériau est reprise, en 1967, à la fois par Bräunlich et al. [Bräunlich et al.

1967] et Sanborn and Beard [Sanborn and Beard, 1967]. Sanborn et Beard poursuivront

l’étude du SrS:Eu,Sm et étudieront d’autres sulfures alcalino-terreux (CaS, MgS). Ces

matériaux présentent une sensibilité élevée aux rayonnements ainsi qu'une facilité de lecture

avec une efficacité maximale de la stimulation aux alentours de 1 µm. Malgré ces avantages

et des développements à la fois précoces et prometteurs, la luminescence stimulée

optiquement, appliquée à la dosimétrie des rayonnements, connaît un succès limité. Ceci est

probablement lié au manque de matériaux luminescents possédant à la fois une sensibilité

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élevée aux rayonnements, une stimulation optique efficace, un numéro atomique effectif

faible (proche de l'équivalent tissu) ainsi qu'un signal stable à température ambiante (i.e. un

faible fading25). Ainsi, malgré les avantages des sulfures alcalino-terreux dopés aux terres

rares, ils souffrent d'un fading important à température ambiante et possèdent un numéro

atomique élevé à l’origine d'une dépendance énergétique aux photons. Ce point souligne la

difficulté d'utiliser de tels phosphores en dosimétrie du personnel.

Quelques années plus tard, le développement des techniques de luminescence stimulée

optiquement se poursuit avec la synthèse d'autres matériaux phosphorescents tels que l'oxyde

de béryllium (BeO) [Rhyner and Miller, 1970], le fluorure de calcium dopé au manganèse

(CaF2:Mn) [Bernhardt and Herforth, 1974] ou encore le sulfate de calcium dopé au

dysprosium (CaSO4:Dy) [Pradhan and Ayyanger, 1977], [Pradhan and Bhatt, 1981]. Les

mesures de luminescence sont alors réalisées à température ambiante selon la technique de

l'OSL à retardement. Malgré l'avènement de ces nouveaux matériaux et techniques de mesure,

le développement de l'OSL reste limité en raison de la faible sensibilité de ces matériaux.

Dans les années 1980, la luminescence stimulée optiquement connaît enfin le succès

qu’elle mérite. D'une part, les travaux sur les sulfures alcalino-terreux dopés aux terres rares

sont remis à l'ordre du jour par Gasiot et al. qui démontrent expérimentalement la possibilité

d'obtenir le dépiégeage d'un matériau OSL, préalablement irradié avec des temps de l'ordre de

quelques dizaines de nanosecondes, au moyen d'une stimulation laser [Gasiot et al., 1982a].

D'autre part, en 1983, Sonoda et al. développent un système d'imagerie numérique pour la

radiologie basé sur les composés fluoro-halogénures de bromure dopé à l'europium (BaFX:Eu

(X : Cl, Br, I) [Sonoda et al., 1983]. A peu près à la même époque, la luminescence stimulée

optiquement est introduite pour la datation par Huntley et al. [Huntley et al., 1985] qui

utilisent la lumière verte émise par un laser Argon (514 nm) pour stimuler la luminescence

issue du quartz et ainsi dater les sédiments. Cette technique sera par la suite reprise par

d'autres laboratoires, à la fois pour le quartz et les feldspaths26, avec une large variété de

sources lumineuses de stimulation [Hütt et al., 1988], [Spooner et al., 1990], [Aitken and

Smith, 1988], [Poolton and Bailiff, 1989], [Bøtter-Jensen et al., 1991], [Bøtter-Jensen and

Duller, 1992]. Elle devient donc populaire dans les communautés de datation archéologique et

géologique comme une méthode de détermination de la dose dans les matériaux naturels.

25 Le fading correspond à une perte du signal (i.e. relaxation de porteurs) en fonction du temps et dépend à la fois de la profondeur des niveaux énergétiques et de la température de stockage. 26 Feldspaths : minéraux essentiels de la plupart des roches magmatiques et de certaines roches métamorphiques. Ils se présentent sous la forme de prismes ou de plaquettes, parfois de plusieurs centimètres, et sont généralement de couleur blanchâtre ou transparent. Ils sont répartis en deux groupes principaux : les feldspaths potassiques et les plagioclases (feldspaths riche en sodium et en calcium).

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Plus récemment, les techniques de luminescence similaires à celles utilisées en datation

ont été adoptées pour l'évaluation de dose rétrospective, i.e. la reconstruction des doses de

rayonnements reçues par un ensemble de population après les accidents nucléaires.

Typiquement, les doses de rayonnements sont déterminées par des mesures TL ou OSL

réalisées sur des échantillons de quartz ou de feldspaths extraits de briques, tuiles, objets de

poterie ou de porcelaine collectés dans les zones accidentées telles que Tchernobyl [Godfrey-

Smith and Haskell, 1993], [Bailiff, 1995], [Bøtter-Jensen et al., 1996]. Godfrey-Smith and

Pass ont démontré que l'émail dentaire présente un signal OSL suite à une stimulation au

moyen d'un laser vert ou IR [Godfrey-Smith and Pas, 1997]. Néanmoins, le signal OSL n'est

observé que pour de larges doses supérieures à 120 Gy [Godfrey-Smith and Pas, 1997]. En

poursuivant leurs travaux, Godfrey-Smith a récemment montré qu'il était possible de mesurer

des doses de 1,4 Gy à partir d'émail dentaire irradié au moyen d'une source 90Sr/90Y [Godfrey-

Smith, 2008].

Au milieu des années 1990, Sanderson et Clark ont discuté le potentiel d'une stimulation

pulsée pour les applications de datation [Sanderson and Clark, 1994]. Par la suite, McKeever

et al. ont développé l'OSL pulsé pour stimuler l'alumine dopée au carbone (cf. section 1.2.2.)

[Markey et al., 1995], [McKeever et al., 1996], [Akselrod and McKeever, 1999].

L'introduction de cette méthode de stimulation a permis à l'OSL de gagner en popularité dans

le domaine de la dosimétrie du personnel puisque le dosimètre Luxel® de la société Landauer

fonctionne sur ce principe. C'est également le début des premiers travaux sur les neutrons

avec les études menées d'une part, en dosimétrie, par Eschbach and Miller [Eschbach and

Miller, 1993] et Hütt and Jaek [Hütt and Jaek, 1996] et d'autre part en imagerie en utilisant de

l'oxyde de gadolinium par Bücherl et al. [Bücherl et al., 1993] et Hofman and Rausch

[Hofmann and Rausch, 1995].

Fin des années 1990 – début des années 2000, la dosimétrie OSL pour la mesure de dose

en radiothérapie a connu un engouement important avec la conception de systèmes OSL

déportés par fibre optique. Nous ne développerons pas ici ces outils puisque le chapitre 3 y

consacre une large partie. Des études menées sur l'alumine dopée au carbone ont montré que

la forme de décroissante du signal OSL sous stimulation continue dépend du type de

rayonnement (i.e., le LET27) [Yasuda et al., 2002]-[Yukihara et al., 2004]. Ce résultat permet,

en principe d'extraire l'information du LET dans un champ de rayonnements inconnu. Cela

ouvre la perspective de l'OSL dans les applications de dosimétrie des particules chargées

27 LET (Linear Energy Transfer ou Transfert d'Energie Linéique) : représente la perte d'énergie d'une particule par unité de longueur et s'exprime en keV.µm-1 ou plus généralement en MeV.cm2.g−1.

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telles que la hadronthérapie et le spatial. C'est ainsi que des expériences à bord de la Station

Spatiale International ont été conduites au moyen de dosimètres luminescents (TLD et OSL)

et détecteurs de traces nucléaires [Goossens et al., 2006]-[Vanhavere et al., 2008].

Parallèlement, l'OSL a réellement commencé à se développer dans les domaines de l'imagerie

et de la dosimétrie des neutrons. Karasawa et al. ont développé, en 1997, des plaques

phosphorescentes (BaFBr:Eu2+ + Gd2O3) pour la détection des neutrons [Karasawa et al.,

1997]. Néanmoins, ces plaques présentent une sensibilité élevée aux gamma qui rend leurs

utilisations délicates dans les champs mixtes n/gamma. Afin de pallier cet inconvénient,

différents groupes ont mené des études sur des phosphores plus légers [Knitel et al., 2000a],

[Knitel et al., 2000b], [Sidorenko et al., 2002], [Sakasai et al., 2003], [Sakasai et al., 2004],

[Belafrites et al., 2004], [Kobayashi et al., 2005]. Concernant la dosimétrie, Le Masson et al.

ont développé des sels d'ammonium dopés au thallium hautement hydrogénés en vue

d'application à la dosimétrie des neutrons rapides [Le Masson et al., 2004a], [La Masson et

al., 2004b]. Mittani et al. [Mittani et al., 2007] ont retenu le choix d'un dopage au lithium 6

pour la conception de dosimètre OSL (Al2O3:C) en vue d'applications aux neutrons

thermiques.

1.2. Quelques méthodes OSL

Le principe de l'OSL repose sur l'utilisation d'une source de stimulation optique afin

d'obtenir le signal de luminescence. Par analogie avec la thermoluminescence, où la

stimulation peut se faire par chauffage linéaire, par rampe ou paliers de températures,

différentes méthodes de stimulation optique sont reportées dans la littérature [Bøtter-Jensen,

1997], [Bøtter-Jensen et al., 2003]. Nous nous proposons de présenter les méthodes usuelles

de stimulation. Il existe cependant d'autres techniques OSL très particulières qui ne seront

donc pas expliquées par la suite. Le lecteur peut se référer aux références citées ci-dessus pour

de plus amples informations. Le choix de la méthode OSL dépend à la fois des propriétés du

matériau et de l'application visée.

1.2.1. Stimulation continue (CW-OSL, Continuous Wave OSL)

Ce procédé, qui correspond historiquement au premier moyen utilisé pour obtenir l’OSL,

consiste à stimuler l’échantillon de manière continue sous flux de stimulation constant (cf.

Figure 1). La luminescence émise est mesurée durant la totalité de la stimulation jusqu’à ce

que les pièges soient complètement vidés et que la luminescence cesse. La forme du signal

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OSL est constituée d’une somme d’exponentielles décroissantes dont l’aire sous la courbe

corrigée du bruit de fond est proportionnelle à la dose. La source de stimulation peut être un

laser ou une lampe (xénon halogène, à incandescence) avec utilisation d’un monochromateur

ou de filtres optiques.

Dans le domaine de la datation par OSL, deux méthodes de stimulation continue sont

utilisées en routine. D’une part, la luminescence par stimulation infrarouge (IRSL pour

Infrared Stimulated Luminescence), utilisée pour les feldspaths [Hütt et al., 1988], et d’autre

part, la luminescence stimulée par lumière verte (GLSL pour Green Laser Stimulated

Luminescence), utilisée à la fois avec les feldspaths et les quartz [Galloway, 1993]-

[Galloway, 1994]. Cette technique peut également être appliquée avec les céramiques

(porcelaine) [Bailiff, 1995] et certains matériaux synthétiques tels que l’alumine dopée au

carbone [Bøtter-Jensen and McKeever, 1996], [Bøtter-Jensen et al. 1997]. Par la suite,

certains auteurs se sont intéressés à la stimulation du quartz au moyen de diodes bleues

[Bøtter-Jensen et al., 1999a].

Nous verrons par la suite que c’est ce procédé de stimulation légèrement modifié qui est

utilisé au sein du groupe. Il présente l’avantage d’être facile à implémenter lorsque les

spectres optiques de stimulation et d’émission du matériau sont complètement séparés comme

dans le cas du SrS:Ce,Sm. Cependant, lorsque les spectres optiques se recouvrent

partiellement ou totalement, il est nécessaire d’utiliser des techniques de filtrage comme dans

le cas de l’alumine dopée au carbone ou d’utiliser une stimulation pulsée.

1.2.2. Stimulation pulsée (POSL, Pulsed OSL)

Jusqu'au milieu des années 1990, la stimulation optique (lasers, diodes ou lampes filtrées)

est réalisée de façon continue. La luminescence stimulée est enregistrée durant la période où

l'échantillon est exposé à la source de stimulation jusqu'à ce que la charge piégée soit

déplétée. La dose absorbée est évaluée à partir de l'intégrale du signal OSL. C'est en 1994,

que Sanderson et Clark ont discuté le potentiel d'une stimulation pulsée pour les applications

de datation [Sanderson and Clark, 1994] (cf. Figure 1). Avec ce procédé, la luminescence est

détectée uniquement entre les pulses de stimulation optique. L'intérêt de cette méthode est

qu'elle permet de s'affranchir ou de minimiser les systèmes de filtrage optique puisqu’il n'est

plus nécessaire de réaliser de discrimination entre le signal de stimulation et d’émission

comme dans le cas d’une stimulation continue. De plus, ce procédé de stimulation permet

d’étendre la gamme de longueur d’onde de stimulation. Différents auteurs ont appliqué cette

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méthode à l'alumine dopée au carbone [Markey et al., 1995], [McKeever et al., 1996], [Bulur

and Göksu, 1997b], [Akselrod and McKeever, 1999].

Fig. 1. Représentation schématique des trois principaux modes de stimulation optiques (d’après

[Bøtter-Jensen et al., 2003]).

CW-OSL : Continuous Wave-OSL (Stimulation continue).

LM-OSL : Linear Modulation-OSL (Stimulation linéaire).

P-OSL : Pulsed OSL (Stimulation pulsée).

1.2.3. Stimulation linéaire (LM-OSL, Linear Modulation OSL)

Au lieu de stimuler un échantillon OSL de façon constante, il est possible de moduler

linéairement la puissance optique de stimulation et d'enregistrer la luminescence

simultanément (cf. Figure 1). Ce procédé est semblable à l'utilisation d'une rampe de

chauffage en thermoluminescence. E. Bulur a proposé cette méthode en 1996 comme une

alternative à la méthode par stimulation continue pour la datation [Bulur, 1996]. Cette

méthode permet d'observer les courbes OSL sous forme de pics en fonction du temps. Pour

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chaque pic OSL, le signal croît en passant par un maximum puis décroît lors de

l'augmentation de la puissance optique. La position en temps du pic dépend à la fois de la

pente de stimulation et de la section efficace de photo-ionisation du piège. Chaque pic

correspond à un type de piège. Les temps d'apparition des pics dépendent de la profondeur

(i.e., l’énergie d'activation) des pièges. Cette méthode présente l'intérêt de pouvoir distinguer

la contribution de chaque pic au signal OSL. Cette méthode reste utilisée pour les études de

datation, initialement avec des feldspaths [Bulur and Göksu, 1999]. Les mêmes auteurs ont

également étudié le SrS et le ZnS par stimulation linéaire [Bulur and Göksu, 1997a]. Par la

suite, des études sur l’OSL provenant du quartz ont été réalisées en utilisant ce procédé de

stimulation [Bøtter-Jensen et al., 1999b], [Bulur et al., 2000], [Agersnap Larsen et al., 2000],

[Kuhns et al., 2000], [Bulur et al., 2002]. En 2001, Bulur et al. ont étudié d’autres phosphores

au moyen de ce type de stimulation présentant un intérêt dosimétrique comme l’oxyde de

béryllium ou l’alumine [Bulur et al., 2001a], [Bulur et al., 2001b].

Bien que largement utilisée, cette méthode présente quelques limitations. Avec les

matériaux dont les pièges ont des sections efficaces très voisines, le recouvrement des pics

OSL rend difficile l'interprétation. De même, les pièges dont la section efficace de photo-

ionisation est faible nécessitent un temps d’acquisition plus long. Pour ces raisons, Mishra et

al. ont proposé, très récemment, une stimulation par modulation non linéaire (NL-OSL, non-

linear light modulation of OSL). Dans cette méthode, l'intensité de stimulation est modulée

non linéairement durant le procédé de lecture OSL [Mishra et al., 2008].

2. L’épopée Montpelliéraine : matériaux et applications Dans cette section, nous présentons les matériaux et les applications OSL développés au

laboratoire. Nous nous intéresserons particulièrement au sulfure de strontium dopé au cérium

et au samarium, matériau utilisé durant ce travail de thèse. D'une part, ce matériau

doublement dopé présente un rendement élevé de luminescence, d'autre part, il a fait l'objet

d'études dans différents champs d'applications tels que les mémoires à stockage optique , les

capteurs infrarouges, les convertisseurs proche IR - visible et les films électroluminescents.

C’est également le matériau OSL utilisé par K. Idri durant sa thèse de doctorat [Idri, 2004]. J.

Fesquet et al., pour la contribution de l’équipe au sein des Laboratoires Associés de

Radiophysique et de Dosimétrie (LARD), ont dressé un état de l’art des applications OSL

développées au laboratoire [Fesquet et al., 2006].

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2.1. Matériaux utilisés : sulfures d’alcalino-terreux dopés aux terres rares

Quelle que soit l’application dosimétrique envisagée, le matériau OSL constitue la clé de

voûte du système. Il convient donc de le choisir de façon judicieuse puisqu’il conditionnera

par la suite les autres éléments du système (stimulation et détection de la luminescence). Les

matériaux utilisés au laboratoire appartiennent à la famille de Lenard. Philipp Lenard (1862-

1947), physicien hongrois, étudia les composés inorganiques formés d'un élément du groupe 2

(ou colonne IIA) tel que le magnésium (Mg), le calcium (Ca), le strontium (Sr) ou encore le

baryum (Ba) et d'un élément de la colonne VIB, le soufre (S). Ces composés utilisés seuls ne

sont pas luminescents. Néanmoins, ils le deviennent lorsqu'ils sont dopés par l'ajout d'une

faible quantité (quelques ppm) d'éléments issus de la famille des lanthanides, plus

communément appelés terres rares dont les plus utilisés pour le dopage sont le cérium (Ce3+),

le samarium (Sm3+) ou encore l'europium (Eu3+)). Les lanthanides insérés se substituent aux

ions Sr2+ de la matrice cristalline.

Avant de nous intéresser à la description des caractéristiques physiques et de

luminescence du SrS:Ce,Sm, nous rappelons brièvement la méthode d’obtention des sulfures

d’alcalino-terreux dopés aux terres rares et l’influence des conditions de synthèse des

matériaux.

2.1.1. Rappels sur la synthèse chimique des sulfures d’alcalino-terreux dopés aux terres rares

Les sulfures d’alcalino-terreux dopés aux terres rares utilisés au laboratoire sont ceux qui

ont été synthétisés durant les thèses de doctorat de F. Loup [Loup, 1991] et O. Missous

[Missous, 1992]. La méthode de synthèse utilise un procédé par voie sèche dans lequel un

précurseur est chauffé sous courant d’un gaz réducteur pour donner le sulfure désiré. Il a

également été envisagé de produire des sulfures par voie humide mais l'espoir de réussite est

faible en raison de l'hygroscopie des sulfures [Loup, 1991].

Le sulfure de strontium est préparé en réduisant le carbonate de strontium (SrCO3) à

900°C sous flux H2S pendant 3 heures. Il cristallise dans un système cubique à faces centrées

et est plus facile à préparer que le sulfure de magnésium en raison de sa meilleure stabilité par

rapport à l'oxydation. Afin d’éviter toute contamination par le soufre, le matériau est refroidi

sous courant d’azote ou d’hydrogène à partir de 500°C. Le dopage aux terres rares est

également réalisé par voie sèche dans laquelle le dopant est introduit sous forme d’oxyde.

Celui-ci est mélangé au sulfure préalablement broyé dans un mortier d’agate. Le mélange est

par la suite chauffé et recuit à 950°C sous courant réducteur H2SO4/N2. Le matériau est

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doublement dopé ; Urbach et al. ont montré qu’un double dopage permet d'obtenir un meilleur

rendement de luminescence ainsi qu'une large sensibilité à l'infrarouge [Urbach et al., 1946].

L'étude de l'influence de la concentration des dopants réalisée par F. Loup [Loup, 1991] a

montré que le signal OSL était maximum avec des concentrations massiques en cérium et

samarium respectivement égales à 0,1% et 0,05%.

2.1.2. Spectres optiques

Les spectres de stimulation et d’émission des matériaux luminescents sont liés à la

distribution des niveaux d’énergie dans la bande interdite du matériau hôte. Le spectre de

stimulation est caractéristique du co-activateur alors que le spectre d'émission est

caractéristique de l'activateur. L’intérêt d’un co-dopant réside dans l’augmentation du

« stockage de lumière » [Urbach et al., 1946]. Dans le cas des sulfures alcalino-terreux dopés

aux terres rares, l’expérience montre que les spectres d’émission sont pratiquement identiques

quelle que soit la matrice hôte [Loup, 1991].

A titre d’exemple, nous donnons le spectre de stimulation du sulfure de calcium dopé

cérium - samarium (cf. Figure 2) [Urbach et al., 1946]. Ce spectre caractéristique de l’ion

samarium, se situe dans l’infrarouge et s’étend de 800 à 1300 nm, avec un maximum autour

de 1050 nm. La Figure 3-1 (courbe a) présente le spectre d'émission OSL du SrS:Ce,Sm qui

est caractéristique de l'ion Ce3+ (activateur) puisque l'émission de l'ion Sm3+ n'est observée

qu'en phosphorescence28 et corrobore avec le spectre de photoluminescence présenté dans la

Figure 4-2 (courbe a) [Lapraz et al., 2006]. Keller et al., en 1957 avaient déjà montré que seul

l'ion Ce3+ était impliqué dans l'émission OSL. Nous observons sur le spectre de

photoluminescence (cf. Figure 4-2, courbe a), une large bande possédant deux maxima à

environ 490 et 530 nm [Lapraz et al., 2006]. Cette large bande est due à la transition 5d (2T2g)

� 4f (2F5/2 et 2F7/2). Sur cette même courbe, nous visualisons également les raies d'émission

du Sm3+ à environ 568, 601 et 650 nm. L'excitation à 335 nm permet de les observer avec une

intensité plus importante et d'apprécier une raie supplémentaire à 710 nm. Elles sont dues aux

transitions 4f (4F3/2)� 4f (6H7/2, 6H9/2,

6H11/2 et 6H13/2) de l'ion Sm3+. La Figure 3-2 montre la

variation de l'intensité OSL en fonction de la longueur d'onde d'excitation qui présente un

maximum à 292 nm correspondant à une des deux bandes d'excitation de l'ion Ce3+ [Lapraz et

al., 2006].

28 Phosphorescence : phénomène observé lorsqu’un objet continue à émettre de la lumière après avoir été excité.

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Les spectres d'excitation des ions Ce3+ et Sm3+ sont présentés dans la Figure 4-1 et

permettent d'expliquer la sensibilité des matériaux OSL à la lumière ambiante. L'ion Ce3+

présente deux larges bandes d'excitation centrées à environ 289 et 438 nm qui ont

respectivement pour origine les transitions 4f (2F5/2) � 5d (2EG) et 4f (2F5/2) � 5d (2T2g).

L'ion Sm3+ présente également deux larges bandes d'excitation centrées à 320 et 445 nm. Elles

possèdent cependant différents maxima à 295, 320, 334, 396, 445 et 484 nm.

Il est important de noter que ces spectres sont indépendants du type de rayonnement

incident (photons UV, X, γ, électrons, etc.). De plus, la parfaite séparation des spectres

d'émission et de stimulation rend aisée la conception de systèmes dosimétriques car aucun

filtrage optique n’est nécessaire.

Fig. 2. Spectre de stimulation du SrS:Ce,Sm (symboles "x") [Urbach et al., 1946]. Les symboles

"� " et " +" correspondent respectivement aux couples de dopants Eu,Sm et Mn,Sm.

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[1] (a) OSL

(b) phosphorescence

[2] Variation de l'intensité OSL avec la longueur

d'onde UV d'excitation

Fig. 3. Spectres OSL d'émission et d'excitation du SrS:Ce,Sm [Lapraz et al., 2006].

[1] (a) Ce3+ (émission 504 nm),

(b) Sm3+ (émission 650 nm).

[2] (a) excitation à 292 nm (Ce3+),

(b) excitation à 335 nm (Sm3+).

Fig. 4. Spectres d'excitation [1] et de photoluminescence [2] du SrS:Ce,Sm [Lapraz et al., 2006].

2.1.3. Obtention et Stabilité du signal OSL

L'étude spectrale résumée précédemment permet de mettre en évidence la parfaite non-

superposition des spectres d'émission et de stimulation du SrS:Ce,Sm. Ce résultat autorise

l'utilisation d'un procédé de stimulation à flux constant, F, et continu (CW-OSL (cf. section

1.2.1.)). Comme nous le verrons dans la section 2.2.2., nous pouvons négliger le temps de

montée de l'OSL, de l'ordre de 5 ns [Ravotti et al., 2007] et faire l'hypothèse que le maximum

du pic est obtenu à t = 0. La décroissance du signal, SOSL(t), est modélisée à l'aide d'une loi

exponentielle (équation 1). La Figure 5 présente l'allure typique d'un signal OSL.

)..exp(.).(.)( tFFDnKtSOSL σ−= (1)

Où K une constante dépendante à la fois du matériau OSL et de la chaîne d'acquisition.

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n(D) représente le nombre de charges piégées qui dépend directement de la dose

absorbée par le matériau.

σ est la section efficace de photo-ionisation.

t est le temps.

La constante de temps, τ, associée à ce processus de dépiégeage peut s'exprimer par :

F⋅=στ 1 , (2)

D'un point de vue pratique, lors de l'acquisition du signal OSL, nous nous intéressons

uniquement au maximum du pic. En effet, celui ci est directement proportionnel à la dose (i.e.

la quantité de charge piégées durant l'irradiation et à la puissance optique de stimulation tant

que celle ci reste constante (équation 3).

FDnKSS picOSL ).(.)0( == (3)

Il est également possible de mesurer l'intégrale du signal OSL qui ne dépend plus de la

puissance de stimulation mais uniquement de la dose absorbée par l'échantillon (équation 4).

)(.)(0

DnKdttSOSL σ=∫∞

(4)

Cependant, ce mode d'acquisition peut engendrer des erreurs non négligeables sur la

mesure de la dose ainsi que d'une perte de sensibilité dans le cas d'une dégradation de la

source de stimulation résultante des effets des rayonnements ionisants sur les composants

optoélectroniques. En effet, une puissance optique de stimulation plus faible conduit à une

augmentation du temps de lecture afin de dépiéger l'ensemble des charges et dégrade le

rapport signal sur bruit. Dans le cas d'une analyse dosimétrique basée sur le maximum du pic,

ce problème de dégradation de la source de stimulation est corrigeable à l'aide d'une boucle de

contre-réaction permettant d'augmenter la puissance optique. Vaillé et al. ont implémenté

dans le capteur OSL intégré une boucle de contre réaction permettant de corriger cet effet au

niveau système (cf. section 2.3.2.) [Vaillé et al., 2003].

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Fig. 5. Allure typique d'un signal OSL (signal de luminescence en fonction du temps) mesuré au

moyen d'un photo détecteur. La stimulation est fournie par une LED IR.

Malgré la bonne sensibilité aux rayonnements du SrS:Ce,Sm et ses caractéristiques

spectrales optimales, la principale limite de son utilisation réside dans le problème de stabilité

du signal à température ambiante (i.e., le fading). En effet, la durée de vie des porteurs (τ, en

s) au niveau d'un centre piège dépend à la fois de la température de stockage (T, en kelvin) et

de l'énergie d'activation (φ, en eV) du piège considérée. Ces grandeurs sont reliées entre elles

par une relation d'Arrhenius (équation 5).

−×=

Tks

.exp1 φ

τ (5)

Avec s le facteur de fréquence (Hz) et k la constante de Boltzmann.

Fig. 6. Thermogramme (-196 à 200°C) du SrS:Ce,Sm obtenu après excitation aux UV 252 nm

[Lapraz et al., 2006].

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Identité du pic I II III IV

Position (°C) -148 -43 +67 +125

Energie

d'activation (eV) 0,11 0,48 0,63 0,78

Tableau 1. Analyse du thermogramme du SrS:Ce,Sm présenté en Figure 6 (d'après les

données issues de [Lapraz et al., 2006]).

Lapraz et al. ont réalisé et analysé le thermogramme du SrS:Ce,Sm (cf. Figure 6 et

Tableau 1). La faible profondeur des pièges (i.e., faible énergie d'activation) prédit que les

matériaux présenteront un fading important à température ambiante. Lapraz et al., ont montré

par des analyses réalisées par thermoluminescence (TL) sur des échantillons sous forme de

poudres OSL que seulement 25% du signal initial était encore présent au bout de 2 jours. Un

large fading est également observé en OSL puisqu'il semblerait que le pic IV et l'OSL soient

corrélés [Lapraz et al., 2006].

Des études de fading ont également été réalisées durant la thèse de doctorat de K. Idri

[Idri, 2004] en utilisant des films OSL dédiés à la radiothérapie. Ce phénomène peut être

modélisé par une loi en double exponentielle décroissante. K. Idri a montré lors d’une étude

avec films OSL, qu'au-delà d'un certain temps (15 h) et en supposant la température de

stockage constante, que la vitesse de fading est de l'ordre de 0,02%/min. Cette valeur reste

cependant très supérieure à celle rencontrée avec les principaux matériaux TL comme le LiF

(TLD 100) qui présente un fading de 5%/an.

2.1.4. Propriétés dosimétriques

L'objectif principal de cette thèse consiste à proposer un outil dosimétrique. Le numéro

atomique effectif présente donc un intérêt particulier puisqu'il permet de prédire les

interactions des photons avec un composé. Nous présenterons également la linéarité avec la

dose et la sensibilité aux rayonnements du matériau.

2.1.4.1. Numéro atomique effectif (Zeff) et tissu équivalence

Le numéro atomique effectif permet de prédire de quelle façon vont interagir les photons

avec la matière puisque ces mécanismes d'interactions, comme l'effet photoélectrique,

dépendent directement de ce paramètre. Afin d'effectuer une mesure de dose la plus simple et

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la plus représentative d'un milieu d'intérêt (i.e., sans utilisation de facteurs de correction en

énergie), il est nécessaire d'utiliser un outil dosimétrique dont son Zeff se rapproche au

maximum de celui du milieu d'intérêt. Il s'agira donc de prendre un dosimètre équivalent

silicium (Z = 14) pour la microélectronique et équivalent tissu humain (Z = 7,48 pour

m = 2,94) à la fois pour la dosimétrie du personnel et les applications diagnostiques et

thérapeutiques des rayonnements. Nous ne pouvons parler d'équivalence aux tissus d'un

matériau que si et seulement si les sections efficaces d'interaction et les pouvoirs d'arrêt

massiques par collisions des particules chargées sont identiques à celles du tissu.

Le numéro atomique effectif est calculé en tenant compte de la fraction du nombre total

d'électrons associés à chaque élément (an) ainsi qu'à son numéro atomique (Zn). Une formule

permettant de calculer ce paramètre est donnée dans l'équation (6) [Johns and Cunningham,

1983].

m mnn

mmeff ZaZaZaZ +++= ...( 2211 (6)

Le coefficient m provient des règles de l'interaction des photons avec la matière. En effet,

la section efficace atomique de l'effet photoélectrique varie en Zm où m prend la valeur 4

(pour les matériaux à Z élevés) et 4,8 (pour les matériaux à Z faibles). Puisqu'un atome est

composé de Z électrons, il est possible de ramener ces paramètres respectivement à Z3 et Z3,8

lorsque l'on raisonne par électron. Il est recommandé d'utiliser une valeur de m dans la

gamme 3,4 à 3,8 [Johns and Cunningham, 1983]. D'autres auteurs comme Mayneord, qui fut

le premier à introduire le concept de numéro atomique effectif, préconise une valeur de 2,94

[Mayneord 1937].

En utilisant l'équation 6 ainsi que les différentes valeurs de m, le numéro atomique

effectif du SrS (en négligeant les autres entités telles que les dopants et les impuretés) varie de

34,09 (m= 2,94) à 34,79 (m = 3,8). En comparant ces valeurs au numéro atomique effectif du

milieu de référence en dosimétrie (eau) qui possède un Zeff de 7,42 (pour m = 2,94), il est

évident que le sulfure de strontium n'est pas tissu équivalent et qu'il présentera une

dépendance énergétique, différente de celle de l'équivalent tissu, avec l'énergie des faisceaux

utilisés.

Afin de poursuivre cette étude, intéressons-nous à la manière dont interagira le SrS avec

la matière (photons et électrons) en couvrant la gamme des énergies utilisées en radiothérapie.

Dans le premier cas, il faut s'intéresser au coefficient massique d'absorption d'énergie (µen/ρ)

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(exprimé en cm².g-1) et plus particulièrement au rapport des coefficients d'absorption d'énergie

d'un matériau et d'un matériau de référence (l'eau). Les courbes en fonction de l'énergie des

photons sont présentées dans la Figure 7 pour différents matériaux d'intérêt dosimétrique (air :

chambre d'ionisation, Al2O3 et LiF : TLD (OSL), Graphite : Diamant et Si : MOSFET et

diode). Le graphite possède la réponse la plus proche de celle de l'eau. Le SrS, quant à lui,

sous-estime la dose par rapport à l'eau, dans la gamme 0,4 à 4 MeV. En dehors de cette

gamme d'énergie, le SrS surestime la dose. Il est également à noter que le SrS produit la sur-

réponse aux photons de basse énergie la plus importante dans les matériaux présentés ici.

Dans le cas des électrons, c'est le pouvoir d'arrêt massique (exprimé en MeV.cm².g-1) qui

décrit les interactions des électrons avec la matière. La Figure 8 montre que le SrS présente

une réponse qui reste plus prononcée que celle du silicium.

Pour conclure, malgré son manque d'équivalence au tissu, le SrS reste tout de même un

candidat potentiel pour la dosimétrie en raison de sa forte sensibilité aux rayonnements qui

permet de réduire le volume sensible de détection par rapport à la majorité des dosimètres

usuels.

Fig. 7. Coefficients massiques d'absorption d'énergie (µen/ρρ) de matériaux dosimétriques par

rapport à celui de l'eau en fonction de l'énergie des photons [XCOM].

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Fig. 8. Pouvoirs d'arrêt total (collision et radiation) de matériaux dosimétriques par rapport à

celui de l'eau en fonction de l'énergie des électrons [ESTAR].

2.1.4.2. Linéarité avec la dose et sensibilité aux rayonnements

Les matériaux de la famille de Lenard utilisés au laboratoire présentent une linéarité de la

réponse avec la dose d'au moins 6 décades. A titre d'exemple, nous présentons, en Figure 9,

un résultat de synthèse issu de la thèse de doctorat de O. Roy [Roy, 1998]. Les réponses OSL

des matériaux sont obtenues à 862 nm suite à des irradiations aux rayons gamma (sources de

cobalt 60 (énergie des photons : 1,17 et 1,33 MeV) et de césium 137 (énergie des photons :

0,662 MeV)) [Roy, 1998]. Celles-ci sont linéaires dans la gamme 10 µGy à 10 Gy. Ravotti et

al. ont quant à eux montré que la réponse du SrS:Ce,Sm, packagé sous la forme d'un film,

était linéaire jusqu'à des doses de l'ordre de 100 Gy puis devenait ensuite sous-linéaire

[Ravotti et al., 2004]. Cette étude a été réalisée dans l'installation IRRAD-1 du CERN

(faisceau de protons de 23 GeV).

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Fig. 9. Courbes de réponses OSL en fonction de la dose absorbée pour différents matériaux de la

famille de Lenard (issues de [Roy, 1998]). Les échantillons sont stimulés à 862 nm après

irradiation aux photons gamma (60Co, ECo = 1,17 et 1,33 MeV et 137Cs, ECs = 0,662 MeV).

Le Tableau 2 résume les principales propriétés physiques d'intérêt dosimétrique de

matériaux couramment utilisés en dosimétrie ainsi que celles du SrS:Ce,Sm.

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Paramètre Air Graphite Silicium Al2O3 LiF SrS

Densité (g.cm-3) 1,205.10-03 1,700 2,330 3,970 2,635 3,700

Numéro atomique (Z

ou Zeff) (m=2,94) 7,63 6 14 11,14 8,20 34,09

Densité électronique

(1023 e-/g) 3,005 3,007 3,001 2,952 2,785 2,716

Gap (eV) - 5,47 1,12 9,6 N.C. 4,3

Energie nécessaire

pour créer une paire

électron / trou (eV)(1)

33(2) 15,5 3,9 16,5 N.C. 12,4

Composition

atomique (masse %)

C(0,0001)

N(0,7553)

O(0,2318)

Ar(0,0128)

C(1,0000) Si(1,0000) O(0,4707)

Al(0,5292)

Li(0,2676)

F(0,7324)

Sr(0,7321)

S(0,2679)

(1) : relation semi-empirique permettant de calculer l'énergie nécessaire à la création

d'une paire électron / trou : Ee/h (eV) = 2,67 * Egap (eV) + 0,87 [Boudenot, 1995]

(2) : l'ionisation de l'air conduit à la création de paires électron / ion.

Tableau 2. Principales propriétés physiques de matériaux couramment utilisés en dosimétrie

et comparaison avec le SrS.

2.2. Phénomènes de luminescence et temps caractéristiques

2.2.1. Introduction

Dans cette section les mécanismes de luminescence impliqués, à la fois pendant

l'irradiation et lors de la stimulation optique, dans le SrS:Ce,Sm sont explicités à l'aide d'un

modèle générique, en se basant sur les articles de Keller et al. et Lapraz et al. [Keller et al.,

1957]-[Lapraz et al., 2006]. A chaque étape des phénomènes de luminescence, nous tentons

d’associer les constantes de temps caractéristiques en reprenant les données de Ravotti et al.

[Ravotti et al., 2007].

Lorsque les matériaux OSL sont exposés aux rayonnements ionisants, une émission

prompte de lumière, comme dans le cas des scintillateurs, est observée. Celle-ci porte le nom

de photoluminescence ou de radioluminescence en fonction de la source d'exposition utilisée

qui est respectivement des photons UV ou des électrons / photons X, gamma. Cette émission

de lumière est due aux transitions électroniques entre les niveaux pièges situés dans le gap du

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matériau. De plus, durant cette exposition aux rayonnements, suffisamment d'énergie peut être

fournie aux électrons pour les faire basculer dans la bande de conduction. La probabilité de

recombinaison bande à bande étant relativement faible, il se produira un piégeage de ces

électrons au sein des niveaux du second dopant appelé co-activateur. Une stimulation optique

conduira à une éjection de ces électrons et à leur recombinaison avec des ions ionisés de

l'activateur. Ce second mécanisme est appelé luminescence stimulée optiquement (OSL).

2.2.2. Mécanisme OSL

Comme nous l'avons vu précédemment, les matériaux OSL peuvent être considérés

comme des matériaux mémoires dans lesquels des informations sont stockées sous forme de

charges piégées. La Figure 10 résume le schéma OSL appliqué au SrS:Ce,Sm. L’irradiation

réduit une partie des ions Sm3+ en Sm2+ (piégeage d'un électron) et oxyde les ions Ce3+ en

ions Ce4+ (piégeage du trou complémentaire) (Fig. 10-1). La stimulation optique provoque

l'ionisation des ions Sm2+ (φ ~ 1,2 eV) et l'éjection des électrons vers la bande de conduction

(Fig. 10-2). Cet électron libre peut alors se recombiner avec un ion Ce4+. Il se forme ainsi un

ion Ce3+ excité qui se désexcite, le plus souvent en émettant un photon (transitions entre le

niveau 5d (2T2g) et 4f (2F5/2 ou 2F7/2) (Fig. 10-3).

Pour résumer, l'ion Sm3+, co-activateur, se comporte comme un piège à électron. Cette

hypothèse communément admise a été réalisée par Keller et al. [Keller et al., 1957]. De plus,

cet ion joue un rôle important dans la sensibilité aux IR de ce type de phosphore [Urbach et

al., 1946]. L'ion Ce3+, principal activateur, est un centre de luminescence et un piège à trou.

BC

Sm3+ � Sm2+

BV

Ce3+ � Ce4+

BC

Sm3+ � Sm2+

BV

Ce3+ � Ce4+

BC

Sm2+ � Sm3+

BV

Ce4+ � Ce3+,*

BC

BV

Ce4+ � Ce3+,*

BC

Sm2+ � Sm3+

BV

Ce4+ � Ce3+,*

BC

Sm2+ � Sm3+

BV

Ce4+ � Ce3+,*

BC

BV

Ce4+ � Ce3+,*

BC

BV

Ce4+ � Ce3+,*

(1) Irradiation : Stockage de charges (2) Stimulation optique : Lecture (3) Information

Fig. 10. Mécanisme OSL du SrS:Ce,Sm (d'après Keller et al., 1957 et Lapraz et al., 2006).

Les électrons et les trous sont représentés par des cercles respectivement plein et creux.

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Nous venons de présenter un modèle générique de la luminescence stimulée optiquement

en y exposant les phénomènes redox ainsi que les transitions électroniques possible au niveau

de l'activateur. Il nous reste maintenant à explorer l'aspect temporel de ces transitions puisque

celles-ci caractériseront les temps de réponse et de déclin de la luminescence des phosphores.

Ces constantes de temps sont primordiales dans certaines applications de détection où les

phénomènes impliqués sont très rapides comme dans certaines expériences de la physique des

hautes énergies. C’est l’exemple des collisions pp au sein de l’expérience ATLAS du grand

collisionneur d’hadrons (LHC) au CERN dans laquelle les trains de protons d’énergie 7 TeV

sont espacés de 25 ns. C’est pourquoi nous avons conduit une campagne d'expériences de

luminescence résolues en temps [Ravotti et al., 2007]. Durant cette étude, les échantillons de

SrS:Ce,Sm sont excités par une série de pulses optiques de durée 2 ps à une fréquence de

80 kHz, soit un temps de répétition de 12,5 µs. La luminescence émise est mesurée à l'aide

d'une caméra à balayage de fente. Bien entendu, cette étude fait suite à celle réalisée par

Gasiot et al. en 1982 [Gasiot et al., 1982a]. La Figure 11 présente le déclin de la luminescence

stimulée optiquement après stimulation IR. La constante de temps associée à la majorité du

déclin de l'OSL est de l'ordre de 36 ns. En raison de la faible intensité de la queue du signal

OSL, il n'est pas possible de déterminer la seconde constante de temps. Sur la Figure 13-1, il

est possible d'apprécier la rapidité de la montée de l'OSL (τ = 5,036±1 ns). Cette constante de

temps est deux fois celle obtenue en PL (cf. Figure 13-1) et permet donc d'associer ce délai à

la conversion des charges entre les deux dopants.

Fig. 11. Courbe de déclin de l'OSL après stimulation à 805 nm. L'émission est enregistrée dans

une fenêtre spectrale centrée à 490±30 nm (émission du Ce3+, cf. Fig. 4.2). Au préalable,

l'échantillon a été excité à la lumière UV (254 nm) durant 5 min [Ravotti et al., 2007].

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2.2.3. Photoluminescence et Radioluminescence

Comme nous l'avons mentionné précédemment, la différence entre ces deux types de

luminescence réside dans le choix de la source d'exposition. L’excitation est réalisée au

moyen d’un rayonnement ultraviolet, visible ou infrarouge dans le cas de la

photoluminescence alors qu’elle est de type rayons X, γ ou particules chargées dans le cas de

la radioluminescence. La photoluminescence (PL) est une technique puissante de

caractérisation des matériaux (cf. Figure 12). Celle-ci est non destructive et permet d'étudier

les transitions électroniques conduisant à des recombinaisons radiatives.

Les Figures 13-1 et 13-2 présentent respectivement la montée et le déclin de la PL. En

utilisant une régression de type somme d'exponentielles et en convoluant ces équations par la

réponse du détecteur, il est possible de déterminer les constantes de temps de montée et de

déclin de la luminescence. Suite à l'excitation laser UV, la constante de temps de montée est

estimée à 2,5±0,5 ns. Il s'ensuit un déclin exponentiel de la luminescence auquel deux

constantes de temps sont associées : 36±1 ns, valeur typique pour les transition 5d � 4f du

Ce3+ [van Eijk, 1997] et 165±20 ns qui reste difficile à interpréter car le signal chute

rapidement au niveau du niveau de bruit de la chaîne d'acquisition [Ravotti et al., 2007].

BC

BV

Ce3+,*

Ce3+

Fig. 12. Principe schématique de la photoluminescence. La radioluminescence suit le même

mécanisme.

Néanmoins, lors de l’exposition aux rayonnements, une luminescence caractérisée par un

temps d’apparition plus long (i.e., 500 ns – 10 µs) est observée. Les bandes d’émission, de

faible intensité par rapport à celles de l’ion Ce3+ ne permettant pas d'obtenir les constantes de

temps associées, apparaissent vers 560 et 600 nm et sont caractéristiques des transitions 4f

(4G5/2) � 4f (6H5/2 et 6H7/2) de l’ion Sm3+ [Ravotti et al., 2007]. Il est à noter que Lapraz et al.

ont observé des raies supplémentaires d’émission de l’ion Sm3+ (cf. Figure 4-2).

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(1) Courbes de montée et de déclin en PL et OSL

suivant des pulses lasers respectivement à 260 et

805 nm.

(2) Courbe de déclin de la PL après excitation à

260 nm. L'émission est enregistrée dans une

fenêtre spectrale centrée à 490±30 nm (émission

du Ce3+, cf. Fig. 4.2).

Fig. 13. Courbes obtenues en luminescence et résolues en temps [Ravotti et al., 2007].

La ligne pointillée représente l'enregistrement par la caméra de l'allure en temps d'un pulse laser.

En résumé, la PL est principalement caractéristique de l'activateur (ion Ce3+) et présente

une bande d'émission avec deux maxima aux environs de 490 et 530 nm correspondant aux

transitions 5d (2T2G) � 4f (2F5/2 et 2F7/2) (cf. Figure 14). L'équation 7 résume le phénomène

impliqué.

υυ hCeCehCe emissionexcitation ++ +++ →→ 3,*33 (7)

Où hν excitation et émission sont liés respectivement à la source d'exposition et à

luminescence émise par le matériau. Le centre Ce3+,* est un centre excité de l'ion Ce3+. Le

retour au fondamental s'effectue avec une constante de temps, τ, de 36±1 ns. Apparaît par la

suite, un déclin plus lent auquel est associée une constante de temps de 165±20 ns [Ravotti et

al., 2007].

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- 84 -

2F7/2

2F5/2

2EG

2T2g

5d

4f

Fig. 14. Niveaux énergétiques de l'ion Ce3+ (configuration 4f et 5d) et visualisation des

transitions électroniques associées.

2.3. Applications à la cartographie et à la mesure ponctuelle de dose

Dans cette section, les différents systèmes dosimétriques et applications développées dans

les domaines de la radiothérapie, du spatial et de la physique des hautes énergies sont

présentés.

2.3.1. Système de cartographie

Au début des années 1980, un système de cartographie de dose par chauffage laser CO2

(longueur d'onde 10,6 µm) a été développé au laboratoire [Gasiot et al., 1982b]. Les plaques

TL, permettant d'obtenir des cartographies de l'ordre de 20x20 cm², étaient élaborées à partir

de différents matériaux dosimétriques (i.e., alumine (Al2O3), sulfate de calcium (CaSO4),

fluorure de lithium (LiF)). Ce système a permis de démontrer l'intérêt de la cartographie de

dose dans la mesure 2D pour des géométries complexes ainsi que pour la caractérisation de

faisceaux de particules. Néanmoins, ce système d'utilisation délicate s’est avéré relativement

lourd. Par ailleurs, des problèmes de diffusion thermique (limitant la résolution spatiale des

cartographies) et de temps de lecture relativement longs (environ 30 minutes) ont conduit le

laboratoire à abandonner ce mode de stimulation au profit de la stimulation optique.

Un premier prototype de cartographie OSL, développé autour de films à base de

MgS:Ce,Sm fabriqués au laboratoire, a vu sa mise au point au cours de la thèse de G. Polge

[Polge, 2001]. Les études de faisabilité avaient été réalisées par Dusseau et al. lors

d'irradiations aux rayons X de 50 kV [Dusseau et al., 1998] et aux électrons d'énergie 6 MeV

[Dusseau et al., 1999]. Le film, placé sur un support porte film en polyéthylène est déplacé

entre un laser à semi-conducteur de longueur d'onde 1,3 µm et un tube photomultiplicateur

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(cf. Figure 15). La détection du signal de luminescence est aisée en raison de la séparation des

spectres d'émission et de stimulation du matériau (cf. section 2.1.2.) qui ne nécessite l'ajout

d'aucun filtre optique. Le déplacement en x, y du support de film permet de balayer

l'ensemble du film.

Fig. 15. Schéma de principe du premier prototype de système de lecture de films OSL (d'après

[Polge, 2001]).

Ce projet, financé par la Ligue contre le Cancer, avait pour but de proposer une solution

complémentaire dans le domaine de la cartographie à forts gradients de dose. Ce premier

système a donc été évalué au cours des études menées au Gamma-Knife™ (Hôpital de la

Timone à Marseille) [Polge et al., 1999], en protonthérapie (CLCC29 Antoine Lacassagne à

Nice) [Matias et al., 2000], [Polge et al., 2001] ainsi que lors des contrôles des traitements en

radiothérapie per-opératoire (CLCC Val d'Aurelle - Paul Lamarque à Montpellier) [Idri et al.,

2001]. Ce travail a permis de démontrer la faisabilité d'un tel système pour la radiothérapie.

Néanmoins, il restait à résoudre les problèmes d'inhomogénéité des cartographies et la taille

des films limitée à des surfaces de 8x8 cm². Dans le même temps, le spectre des applications

s'est élargi au domaine de la physique des hautes énergies grâce à des collaborations menées

avec le CERN [Dusseau et al., 2001].

Un second prototype de banc de lecture de films OSL (SrS:Ce,Sm) a été finalisé au cours

de la thèse de K. Idri [Idri, 2004]. Ce prototype conserve la même philosophie que le premier

en termes d'acquisition de signal. Cependant, le laser à semi-conducteur a été remplacé par

une simple diode électroluminescente émettant à 950 nm, focalisée au moyen d'un objectif de

microscope en un point du film. Par ailleurs, le support en polyéthylène a été remplacé par un

29 Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC). Ils sont au nombre de 20 et sont répartis dans 16 régions françaises (http://www fnclcc fr/).

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plateau en verre de surface plus importante. Les films OSL développés atteignent 15x15 cm²

et possèdent une homogénéité de 95% grâce à une granulométrie sélective des grains de 25 à

50 µm. Néanmoins, en raison du fading important du SrS:Ce,Sm et des protocoles de lecture,

il n'est pas possible de parler de cartographie de dose mais de signal. Les applications visées

par ce prototype étaient doubles. D'une part, il s'agissait d'évaluer ce système dans son

utilisation lors des contrôles de qualité des traitements de radiothérapie conformationnelle

avec modulation d'intensité [Idri et al., 2004], d'autre part, une étude de faisabilité a été

conduite auprès de l'installation IRRAD-1 au CERN afin de proposer cet outil pour le contrôle

géométrique des faisceaux de particules de haute énergie. La cartographie OSL s'avère à la

fois plus rapide et plus facile d'utilisation par rapport à la technique de mesure d'activation de

feuilles d'aluminium utilisée en routine. De plus, les films OSL apportent un gain d'un facteur

10 en termes de résolution spatiale.

Actuellement, le système de cartographie OSL est utilisé en routine pour des études

spécifiques répondant aux besoins d'industriels ou d'institutions. Nous citerons comme

exemples les projets conduits en parallèle de ce travail de thèse. D'une part, nous avons réalisé

des cartographies de films OSL afin de caractériser géométriquement un dispositif

appartenant au CEA30 Valduc. Cette méthode a été retenue en raison de sa sensibilité élevée

aux rayonnements ainsi que de sa résolution spatiale suffisante pour les besoins de

l'expérience [Benoit et al., 2006]. D'autre part, afin de caractériser l'homogénéité d'un

irradiateur alpha dédié à la stérilisation de la société Isotron (Isotron, Harwell, Didcot

Oxfordshire, Royaume Uni), des cartographies OSL échelonnées régulièrement dans le temps

ont été réalisées pendant plusieurs mois. Cet étalement temporel permet d'évaluer la stabilité

de la ligne de faisceau [Benoit and Dusseau, 2008].

2.3.2. Capteur OSL intégré

Depuis la découverte des ceintures de radiations31 (protons jusqu'à quelques centaines

de MeV et électrons jusqu'à 7 MeV) par J. A. Van Allen en janvier 1958, les acteurs de la

conquête spatiale ont été confrontés à un environnement radiatif hostile [Boudenot, 1995]. Le

problème se pose aussi bien pour les équipages des missions habitées que pour les systèmes

embarqués. Ainsi, dans le but de répondre aux besoins en dosimétrie des institutions de

30 Comissariat à l'Energie Atomique (CEA). 31 Les ceintures de radiations sont des structures toroïdales nichées à l'intérieur de magnétosphère et sont composées essentiellement de protons et d'électrons [Boudenot1995].

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l'aérospatiale telle que le CNES32, un prototype de capteur OSL a été développé au début des

années 2000 (cf. Figure 17-(A)) [Dusseau et al., 2000]. Un échantillon OSL est placé

directement entre une LED IR et une photodiode (cf. Figure 16). En raison des

caractéristiques physiques des sulfures alcalino-terreux (numéro atomique effectif élevé et

fading important), le but de ce capteur n'est pas de réaliser une dosimétrie du personnel mais

de quantifier les contraintes radiatives auxquelles sont soumis les composants électroniques

dans l’espace. Il propose une solution complémentaire aux dosimètres habituellement utilisés

en vol hors dosimétrie du personnel tels que les MOSFETs [Sarrabayrouse et al., 1986]. Les

premiers résultats de caractérisation ont permis de montrer une linéarité de la réponse OSL

avec la dose dans la gamme 0,2 à 2 Gy [Plattard et al., 2002].

Fig. 16. Schéma de principe du capteur

OSL intégré [Vaillé et al., 2005].

Fig. 17. Photographies du capteur OSL intégré. (A)

Première génération ; (B) Seconde génération durci aux

rayonnements.

Des irradiations menées au CERN (installation LPI33, électron de 500 MeV) ont permis

de mettre en évidence une perte de 50% du signal OSL après que le capteur ait reçu de dose

de 5 kGy [Dusseau et al., 2001]. Cette perte de sensibilité est attribuée à une dégradation de la

LED [Vaillé et al., 2003] due aux effets de déplacement lors des interactions des particules

chargées avec les atomes de silicium qui conduisent à délivrer une puissance de stimulation

moins importante. Cette perte de stimulation optique peut être compensée en augmentant le

courant d'alimentation de la LED à l'aide d'une boucle de contre-réaction [Vaillé et al., 2003].

Cette amélioration technique (cf. Figure 17-(B)) permet de conserver une sensibilité constante

avec des écarts inférieurs à 2% dans une gamme de fluence électronique allant jusqu'à

1012 cm-2 (dose de l'ordre de 350 Gy) [Vaillé et al., 2003].

32 Centre National d'Etudes Spatiales (CNES). 33 LEP Pre-Injector. Le LEP est le Large Electron Positron Collider.

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En 2004, un capteur intégré basé sur trois technologies différentes de mesure des

rayonnements (MOSFETs, diode pin et OSL) est conçu par F. Ravotti, dans le cadre de sa

thèse de doctorat, pour le monitorage aux expériences associées au grand collisionneur

d'hadrons (LHC) au CERN [Ravotti et al., 2004]. Malgré, le durcissement du capteur OSL

pour les applications spatiales [Vaillé et al., 2003], il s'avère que celui ci n'est pas adapté pour

l'expérience en raison de son électronique et des conditions de lecture du signal qui requiert

un déport du système d'acquisition de données. Compte tenu des exigences à remplir, Vaillé et

al. ont étudié la potentialité de monitorer les installations d'irradiations au moyen du capteur

intégré dont le système d'acquisition de données est déporté au bout de 20 m de câble [Vaillé

et al., 2005]. Dans ces conditions, il est possible de mesurer une dose minimale de 0,3 mGy

(irradiations au cobalt 60) et la répétabilité est inférieure à 5% lorsque la dose est de l'ordre de

0,8 mGy [Vaillé et al., 2005]. Garcia et al. ont poursuivi ces travaux sur l'utilisation du

capteur intégré pour le monitorage de faisceau [Garcia et al., 2006]. D'une part, lors d'une

irradiation aux protons d'énergie 60 MeV à l'Université Catholique de Louvain (UCL), les

auteurs ont montré des écarts inférieurs à 2% entre les mesures réalisées au moyen du capteur

OSL et du dosimètre de l'UCL. D'autre part, il est possible d'évaluer l'énergie transférée à la

matière par interaction avec le noyau34, au moyen de ce même capteur, par le monitorage de

l'augmentation du courant de stimulation fourni à la LED qui est utilisé pour compenser la

dégradation de celle-ci [Vaillé et al, 2003]. Bien entendu, ces résultats préliminaires ne

constituent qu'une évaluation de la perte d’énergie et des expériences supplémentaires sont à

réaliser.

Récemment, des capteurs OSL ont été intégrés dans les expériences DIME de l'université

de Clemson et ICARE NG du CNES. Ces expériences seront respectivement embarquées à

bord des satellites SET-1 [Sherman and Cuviello, 2003] et JASON-2 / SAC-D [Bezerra et al.,

2007]. Le 20 juin 2008, le satellite JASON-2 a été mis en orbite et les premières mesures OSL

obtenues avec succès. L'environnement spatial est aussi caractérisé par des températures

pouvant varier de -170°C à +150°C suivant l'exposition vers le soleil ou vers l'espace froid. A

l'intérieur d'un satellite, la température est généralement régulée de façon à maintenir les

équipements dans une gamme acceptable (typiquement 10 à 55°C). Compte tenu du fading

important du sulfure de strontium dopé aux terres rares, Garcia et al. ont réalisé une étude en

température dans la gamme 20 à 65°C et proposé un modèle de correction [Garcia et al.,

34 Cette grandeur, par opposition à la perte d’énergie avec le cortège électronique, est usuellement appelée « dose de déplacement » dans la communauté des effets des rayonnements sur les composants électroniques.

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2007]. Ainsi, l'erreur sur la détermination de la dose est réduite de 45% sans correction à 6%

avec correction de la dépendance en température de la réponse OSL [Garcia et al., 2007].

3. Conclusion Ce chapitre a permis de présenter la flexibilité de la dosimétrie par OSL à la fois par le

large panel d'applications développées dans les principaux domaines utilisant les

rayonnements et par l'étendue des technologies d'émission et de détection de lumière

disponible. De plus, la stimulation optique permet de s'affranchir des problèmes liés au

chauffage des échantillons dans le cas de la TL.

Nous avons ensuite résumé les caractéristiques des systèmes de dosimétrie OSL ainsi que

les applications dans les domaines de la radiothérapie, de l'espace et de la physique des hautes

énergies développées au laboratoire depuis le début des années 1980. Les matériaux utilisés

appartiennent à la famille de Lenard (MgS, CaS, BaS, SrS) doublement dopés aux terres rares.

Les principales propriétés des matériaux sont les suivantes :

• Les spectres de stimulation optique et d'émission ne présentent aucune zone de

recouvrement.

• Une large dynamique (≥ 6 ordres de grandeur).

• Une sensibilité élevée aux rayonnements (≤ 10 µGy, irradiations aux photons

gamma).

• Une réponse linéaire avec la dose absorbée jusqu'à environ 100 Gy.

• Une saturation des matériaux aux environs des 300 Gy.

• Un vidage complet du matériau après lecture (RAZ).

• Un temps de lecture court, qui dépend de la puissance de stimulation et de la dose.

• Une sensibilité à tous les types de rayonnements directement ionisants ainsi

qu'aux photons.

• Une réponse rapide puisque le déclin de la luminescence possède une constante de

temps de l'ordre de 35 ns.

Néanmoins, le SrS:Ce,Sm possède un numéro atomique effectif élevé (34,09) et n'est

donc ni équivalent tissu, ni équivalent silicium. Il présentera une dépendance de la réponse

avec l'énergie des faisceaux utilisés qui devra être corrigée. De plus, il souffre d'un fading

important ne permettant pas de l'utiliser en dosimétrie environnementale ou du personnel.

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L'objectif de cette thèse étant de proposer un outil de mesure temps réel déporté

optiquement, le chapitre suivant dresse l'état de l'art des systèmes fibrés de dosimétrie

OSL / RL.

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Chapitre 3 Systèmes de dosimétrie déportés optiquement basée sur les techniques OSL et RL Sommaire 1. SYSTEMES DEVELOPPES _____________________________________________ 103

1.1. ALUMINE DOPEE AU CARBONE___________________________________________ 103 1.1.1. Commissariat à l’Energie Atomique (CEA-LIST, Saclay) _________________ 104 1.1.2. Department of Physics, Oklahoma State University (Stillwater, USA)________ 105 1.1.3. Radiation Research Department, Risø National Laboratory (Roskilde, Denmark)____________________________________________________________________ 106

1.2. QUARTZ DOPE AU CUIVRE______________________________________________ 107 1.3. BROMURE DE POTASSIUM DOPE A L'EUROPIUM ______________________________ 109 1.4. SULFURES D'ALCALINO -TERREUX DOPES AUX TERRES RARES (MGS:SM ET SRS:CE,SM)______________________________________________________________________ 111 1.5. SYNTHESE SUR LES TECHNOLOGIES UTILISEES ET APPLICATIONS DEVELOPPEES_____ 112 CONCLUSION ___________________________________________________________ 114

2. LIMITATIONS DE L'UTILISATION DES FIBRES OPTIQUES ______________ 114

2.1. ATTENUATION RADIO-INDUITE __________________________________________ 115 2.2. LUMINESCENCE RADIO-INDUITE DANS LE GUIDE DE LUMIERE___________________ 115

2.2.1. Méthode de soustraction ___________________________________________ 117 2.2.2. Discrimination temporelle__________________________________________ 118 2.2.3. Méthodes optiques________________________________________________ 120

3. CONCLUSION ________________________________________________________ 121

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES _____________________________________ 121

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a dosimétrie par fibre optique permet de mesurer en temps réel des grandeurs

dosimétriques telles que la dose et le débit de dose à la fois dans les applications

nucléaires (centrales nucléaires, installations d'irradiations) [Fernandez et al.,

2008] et médicales (traitements de radiothérapie, radiologie). L’utilisation des fibres optiques

permet de déporter le signal en dehors de la zone d'irradiation. Certains systèmes utilisent un

matériau scintillant [Beddar, 2006] ou un matériau OSL / RL [Akselrod et al., 2006].

D’autres, quantifient la dose absorbée à partir de la mesure de l'atténuation radio-induite

(RIA) (la RIA est présentée plus loin dans ce chapitre). Le lecteur peut se référer à l'article de

synthèse de A. L. Huston et al. qui décrit différentes approches de dosimétrie par fibres

optiques [Huston et al., 2001].

L'emploi des fibres optiques présente plusieurs avantages tels qu'une résolution spatiale

sub-millimétrique et une facilité d'opération. Par ailleurs, un système tout optique n'est pas

affecté par les interférences électromagnétiques et permet de déporter l'électronique de lecture

en dehors de la zone d'irradiation. Néanmoins, l'inconvénient majeur des fibres réside dans la

production de luminescence radio-induite par l'action directe des rayonnements sur les fibres

optiques telles que le rayonnement Čerenkov et la photoluminescence. Cette limitation peut

dans certaines applications devenir un avantage puisque les détecteurs Čerenkov sont

largement utilisés en physique nucléaire et des rayonnements cosmiques [Jelley, 1958].

L’objectif de ce chapitre est de dresser l’état de l’art des systèmes de dosimétrie déportés

optiquement basés sur des matériaux OSL et de présenter les limitations liées à l’utilisation

des fibres optiques. Des systèmes utilisant des scintillateurs sont également développés mais

ne seront pas présentés dans ce document car ils sortent du cadre de ce travail de thèse. Dans

une première partie, les différents systèmes de dosimétrie OSL déportés optiquement sont

décrits. Les limitations que peut présenter l'utilisation des fibres optiques sont rappelées dans

une seconde partie au travers des méthodes permettant la minimisation de la luminescence

parasite.

L

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1. Systèmes développés Cette section est consacrée à l'inventaire ainsi qu'à la description des différents systèmes

fibrés de dosimétrie basée sur des matériaux OSL présents dans la littérature.

1.1. Alumine dopée au carbone

Plusieurs groupes ont développé des systèmes de dosimétrie OSL / RL basée sur

l'alumine dopée au carbone. Avant de présenter ces différents systèmes, nous synthétiserons

les principales propriétés de luminescence de ce matériau. Akselrod et al. ont développé en

1990 l’alumine dopée au carbone comme un matériau TL à haute sensibilité [Akselrod et al.,

1990]. Par la suite, ce phosphore est devenu largement utilisé comme un détecteur OSL

[Bøtter-Jensen et al., 2003]. Le spectre de stimulation de l'alumine dopée au carbone présente

un maximum d'efficacité autour de 480 nm (cf. Figure 1-a) [Bøtter-Jensen et al., 1997]. La

luminescence observée provient de la relaxation des centres F (i.e., deux électrons piégés au

sein d'un centre dû à une vacance d'oxygène introduite par le dopage au carbone) et possède

une durée de vie, τ, de l'ordre de 35 ms [Summers, 1984]. Le maximum de luminescence

culmine aux alentours de 410-420 nm (cf. Figure 1-b) [Markey et al., 1995]-[Summers, 1984].

(a) Spectre de stimulation OSL de Al2O3:C

[Bøtter-Jensen et al., 1997].

(b) Spectre d'émission OSL résolu en temps de

Al 2O3:C.

Le spectre est enregistré sur une période de

0,5 s, à 1 s d'intervalle : (a) 0 – 0,5 s ; (b) 1,5 –

2 ; 2,5 – 3 [Markey et al., 1995].

Fig. 1. Spectres optiques de l'alumine dopée au carbone.

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Une des difficultés liée à l'utilisation de l'alumine, bien que réduite par l'introduction de la

stimulation pulsée (cf. Chapitre 2), réside dans le recouvrement des spectres de stimulation et

d'émission qui impose l'utilisation de filtres optiques afin de discriminer le signal utile. Par

ailleurs, compte tenu de la largeur importante du gap de l'alumine, de l'ordre de 9 eV, le

matériau n'est pas complètement vidé à chaque lecture. Ce point peut être un atout ou une

limite d'utilisation selon les applications visées. Le matériau est totalement vidé par recuit

thermique ou photo blanchiment. Bien que différents systèmes basés sur ce matériau aient été

développés, leur construction reste relativement complexe et pas toujours intégrable. Dans ce

qui suit et pour des raisons de clarté, les systèmes déportés optiquement basés sur l'alumine

dopée au carbone sont décrits par équipe de recherche.

1.1.1. Commissariat à l’Energie Atomique (CEA-LIST, Saclay)

Ranchoux et al., [Ranchoux et al., 2002] ont étudié à la fois les propriétés de l'alumine

dopée au carbone (stimulée à 514,5 nm par un laser argon) et celles de fibres silice dopées au

cuivre et du MgS:Sm (stimulée à l'aide d'un laser titane saphir respectivement à 860 et

980 nm) en vue de développer un système fibré de dosimétrie pour des applications en

radioprotection à la fois dans le domaine de l'industrie nucléaire et du médical. Ces recherches

constituaient des tentatives visant à remplacer le MgS:Sm [Roy, 1998] qui présente un

numéro atomique effectif trop élevé (Zeff = 14) pour la dosimétrie du personnel par d’autres

matériaux possédant un Zeff plus faible.

Le prototype développé, basé sur l'alumine dopée au carbone (cf. Figure 2), se compose

d'une fibre en silice de diamètre 600 µm, d'un laser CW double-YAG émettant à 532 nm, d'un

miroir semi-réfléchissant35 permettant de n'utiliser qu'une seule fibre optique et d'un jeu de

filtres optiques. La tête sensible du système est pourvue de réflecteurs en aluminium afin de

maximiser la collection des photons et de réduire la production d'électrons secondaires. La

réponse du système est linéaire dans la gamme 100 µSv à 1 Sv. Récemment, un prototype

multifibres optiques (16 canaux) a été développé dans le cadre du projet MAESTRO36

[Magne et al., 2007]

35 Un miroir semi-réfléchissant permet de séparer un rayon incident en deux flux lumineux, l'un réfléchi, l'autre réfracté (la partie diffusée, de plus faible quantité, étant négligeable). 36 Methods and Advanced Equipment for Simulation and Treatment in Radio Oncology (http://www maestro-research.org/). Ce projet est dédié au développement de technologies avancées (calculs, mesures) pour les traitements par radiothérapie.

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Fig. 2. Schéma du système fibré de dosimétrie basée sur Al2O3:C [Ranchoux et al., 2002].

1.1.2. Department of Physics, Oklahoma State University (Stillwater, USA)

En 2002, Polf et al., [Polf et al., 2002] ont étudié le potentiel de l'alumine dopée au

carbone comme dosimètre temps réel pour une utilisation dans les applications de

radiothérapie. Ce système est un des premiers avec lequel il est possible de mesurer à la fois

l'OSL et la RL. L'OSL permet d'obtenir la dose totale alors que la RL est proportionnelle au

débit de dose instantané. Ce système est composé de deux fibres optiques en silice, d'un laser

Nd:YAG (longueur d'onde d'émission à 532 nm) délivrant une puissance optique de 40 mW

(soit environ 20 mW à l'échantillon) et d'un tube photomultiplicateur (PMT) devant lequel

sont placés des filtres optiques ne transmettant que la luminescence issue de l'alumine centrée

à 420 nm (cf. Figure 3). La taille des échantillons Al2O3:C (découpés d'une fibre Al2O3:C) est

de 5 mm de long pour un diamètre de 0,8 mm. La réponse en dose du système est linéaire

dans la gamme 0,05 à 100 Gy avec un minimum mesurable à 0,03Gy37. Celle-ci a été obtenue

en mesurant l'OSL après l'irradiation. Les mesures réalisées en temps réel (i.e., stimulation

laser durant l'irradiation) ont montré une linéarité jusqu'à 10 Gy puis une sous-linéarité au-

delà. Celle-ci ci est due à la déplétion des pièges à chaque stimulation qu'il est nécessaire de

corriger. En 2004, Polf et al., ont corrigé cet effet qui a permis d'obtenir une réponse en dose

jusqu'à 50 Gy, lors de mesures OSL en temps réel [Polf et al., 2004].

37 Cette valeur correspond à trois fois la déviation standard du signal de bruit de fond provenant d'un échantillon non irradié.

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Fig. 3. Schéma du système fibré de dosimétrie

OSL / RL basée sur Al2O3:C [Polf et al.,

2002].

Fig. 4. Schéma du système de dosimétrie

OSL / RL mono-fibre basée sur Al2O3:C [Gaza

et al., 2004].

En 2004, Gaza et al., ont proposé un nouveau prototype de dosimètre fibré OSL/RL ne

comportant qu’une seule fibre en silice [Gaza et al., 2004]. Un schéma de ce système est

présenté dans la Figure 4. Un système à une seule fibre optique permet d'augmenter la

résolution spatiale de l'ensemble. L'échantillon d'alumine dopée au carbone provient d'une

fibre de croissance. Ses dimensions sont de l'ordre de quelques millimètres de longueur et un

diamètre de l'ordre de 0,5 mm. Le système se compose d'une électronique de lecture, d'un

laser CW Nd:YAG (532 nm, 100 mW) et d'un PMT positionné derrière un ensemble de filtres

optiques permettant de discriminer la luminescence bleutée (420 nm) de l'alumine de la

couleur verte du laser. La largeur des pulses laser est de l'ordre de 20 ns avec une fréquence

de répétition de 4 kHz. L'utilisation d'une seule fibre optique est rendue possible par

l'utilisation d'un miroir semi-réfléchissant.

1.1.3. Radiation Research Department, Risø National Laboratory (Roskilde, Denmark)

Andersen et al., ont proposé en 2003 un autre système fibré de dosimétrie OSL / RL basée

sur l'aluminé dopée au carbone et ne possédant qu'une seule fibre optique [Andersen et al.,

2003]. Ce système (cf. Figure 5) est composé d'un laser Nd:YAG (532 nm, 20 mW), d'un

PMT équipé d'un filtre optique rejetant la composante diffusée du laser. Une seule fibre

optique en plastique (diamètre 1 mm, 10 – 15 m de longueur) est utilisée à la fois pour

transporter la puissance optique de stimulation et la luminescence issue de l'alumine. Ceci est

rendu possible grâce à l'utilisation d'un miroir semi-réfléchissant. Les premiers résultats ont

permis de mettre en évidence une bonne linéarité de la réponse OSL avec la dose dans la

gamme 0 - 3 Gy, une relation de linéarité entre le signal RL et le débit de dose, une

répétabilité inférieure à 0,2% (exprimée comme la déviation standard d'une série de

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71 mesures consécutives) ainsi qu’une réponse OSL indépendante de l'énergie des photons

pour des faisceaux de 6 et 18 MV [Andersen et al., 2003]. Ce système est dédié à des

applications cliniques [Marckmann et al., 2006] telles que la mesure de dose durant les

traitements de radiothérapie par modulation d'intensité [Aznar et al., 2004] et la

mammographie [Aznar et al., 2005]. Récemment, cette équipe a étudié le potentiel d'un tel

système pour la dosimétrie en protonthérapie en utilisant à la fois la composante OSL

[Edmund et al., 2007] et RL [Andersen et al., 2007].

Fig. 5. Schéma du système de dosimétrie OSL / RL déporté optiquement basée sur Al2O3:C

[Andersen et al., 2003].

1.2. Quartz dopé au cuivre

Justus et al. ont proposé au milieu des années 1990, le quartz dopé au cuivre (Cu+)

comme matériau OSL pour la dosimétrie [Justus and Huston, 1995]. Celui-ci est obtenu par

diffusion thermique d'ions cuivre (Cu+) dans un morceau de fibre silice. Le mécanisme OSL

repose sur la capture d'un trou par les ions Cu+ suite à une irradiation. L'électron sera quant à

lui piégé au sein de la matrice. Suite à l'apport d'une stimulation optique (ou thermique),

l'électron pourra se recombiner avec les ions Cu2+. L'ion Cu+ obtenu sera dans un état excité et

retournera au fondamental par émission d'une luminescence de couleur verte, avec un

maximum centré aux environs de 550 nm (cf. Figure 6-b). La décroissance de la luminescence

du signal est une double exponentielle avec des constantes de temps de 51 et 104 ms. La

durée de vie du signal est de l’ordre de 0,5 ms [Justus et al., 2004]-[Justus et al., 2006]. Le

spectre de stimulation OSL présente une efficacité maximale de stimulation autour de 390 nm

(cf. Figure 6-a). Néanmoins, pour des raisons de simplicité technique et de coût, la stimulation

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est réalisée à 790 nm au moyen d'une diode laser AsGa à puissance constante (200 mW)

[Justus et al, 1999a]-[Justus et al, 1999b].

(a) Spectre de stimulation optique du quartz

dopé au cuivre [Huston et al., 2001].

(b) Spectre d'émission OSL du quartz dopé au

cuivre [Justus et al., 1999a].

Fig. 6. Spectre de stimulation optique (a) et d’émission OSL (b) du quartz dopé au cuivre.

Une équipe du Naval Research Laboratory (Washington, DC) [Huston et al., 2001],

[Huston et al., 2002] a proposé un système fibré de dosimétrie basée sur ce matériau. Un

morceau de fibre dopée au cuivre (longueur 1 mm, diamètre 0,4 mm) est fusionnée avec un

guide d'onde multimode en silice de diamètre 400 µm. L'extrémité de la fibre optique (i.e., la

partie sensible aux rayonnements) est recouverte d'un réflecteur en aluminium afin de

réfléchir la luminescence vers la fibre et d'augmenter ainsi l'efficacité de collection des

photons. Ce système peut accepter jusqu'à quatre faisceaux de fibres optiques (cf. Figure 7).

Chaque faisceau est constitué de sept fibres, 6 entourant une fibre centrale : l’une est dédiée

au transport de la puissance optique de stimulation, les autres à l’acheminement de la

luminescence du matériau. Le diamètre externe de la sonde de détection, 0,6 mm, permet

d'envisager son utilisation à l'intérieur du corps humain. La réponse en dose du système est

linéaire dans la gamme 0,01 à 10 Gy (la dose minimale détectable est estimée à 10-4 Gy par

extrapolation de données expérimentales) [Huston et al., 2001]. L'application visée avec ce

système est le monitorage de la dose délivrée aux patients durant les traitements de

radiothérapie. Récemment, ce système a été utilisé pour mesurer la dose in vivo reçue par les

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artères coronaires d'un porc recevant une curiethérapie endocoronaire38 dans des artères

adjacentes [Dilcher et al, 2005].

Fig. 7. Système de dosimétrie OSL / RL quatre canaux basée sur SiO2:Cu [Huston et al., 2001].

1.3. Bromure de potassium dopé à l'europium

Le bromure de potassium dopé à l'europium (KBr:Eu) présente une bande d'émission

centrée à 420 nm ayant pour origine la transition 4f65d-4f7 des ions Eu2+ (cf. Figure 8) alors

que l’efficacité maximale de la stimulation optique se situe aux environs de 620 nm

[Douguchi et al., 1999]. La durée de vie de la luminescence de ces phosphores est courte

puisque la constante de temps est de 1,6 µs dans le cas du bromure de chlorure dopé à

l'europium [Nanto et al., 1993] Gaza et McKeever ont étudié la possibilité d'utiliser le KBr:Eu

comme outil de dosimétrie fibré temps réel pour la mesure de dose durant les traitements de

radiothérapie [Gaza and McKeever, 2006]. La stimulation optique est réalisée au moyen d'une

diode laser émettant à 658 nm (20 mW au niveau de l'échantillon). La luminescence émise est

enregistrée à l'aide d'un PMT équipé d'un filtre optique. Ce système est constitué que d'une

seule fibre optique grâce à l'utilisation d'un miroir semi-réfléchissant (cf. Figure 9). La fibre

utilisée, d’un diamètre de cœur de 1 mm et d’une longueur de 5 m est de type plastique.

Récemment, Klein et McKeever ont étudié la réponse de ce système à divers types de 38 La curiethérapie endocoronaire consiste à introduire de manière temporaire une source radioactive au regard de la zone à traiter et est utilisée pour le traitement préventif de la resténose des artères coronaires suite à une angioplastie. La source est placée à l'embout distal d'un cathéter grâce à un projecteur de source, en toute sécurité pour l'opérateur, puis rétractée à l'issue du traitement. Néanmoins, l’utilisation de stents (ressort métallique qui est positionné à l'intérieur d'une artère) et la crainte des effets tardifs liés à l’irradiation ont entraîné l'abandon de cette technique [Van Houtte et al., 2005].

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rayonnements (photons gamma et protons) et ont mis en évidence que le signal OSL se

compose de deux composantes, lente et rapide, conduisant les auteurs à proposer un modèle

de luminescence pour le KBr:Eu avec deux types de pièges à électrons [Klein and McKeever,

2008].

Fig. 8. Spectres d’émission OSL (ligne pointillée) et de stimulation optique (lignée tiret) du

KBr:Eu [Douguchi et al., 1999].

Fig. 9. Système fibré de dosimétrie basée sur le KBr:Eu [Gaza and McKeever, 2006].

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1.4. Sulfures d'alcalino-terreux dopés aux terres rares (MgS:Sm et SrS:Ce,Sm)

Au cours de sa thèse, O. Roy [Roy, 1998] a proposé un système basé sur le MgS:Sm,

n'utilisant qu'une seule fibre optique pour à la fois stimuler et transporter la luminescence

émise (cf. Figure 10). Cette architecture est rendue possible par l'utilisation d'un coupleur

optique 50%/50% et une fibre optique de type multimode en silice d’un diamètre de cœur de

200 µm. La stimulation optique est assurée au moyen d'une diode laser fibrée émettant à

862 nm. La luminescence émise par le matériau est guidée jusqu'à un PMT. Un filtre optique

permet d'éliminer l'émission spontanée de la diode laser. La partie sensible du dosimètre en

bout de fibre est constituée d’un agglomérat de poudre de MgS:Sm d’environ 1 mg et de colle

optique. La réponse du système est linéaire dans la gamme 1 mGy à 10 Gy [Magne and

Ferdinand, 2004].

Fig. 10. Schéma du capteur à fibre optique pour la dosimétrie basée sur MgS:Sm [Roy, 1998].

A notre connaissance, aucun système de dosimétrie fibré basée sur la luminescence du

SrS:Ce,Sm n'a été proposé et caractérisé auparavant. Le prototype optimisé, présenté au

Chapitre 4, est issu d'une collaboration entre le groupe RADIAC, le CERN et le SCK-CEN39.

La faisabilité d'un tel système a été démontrée lors de tests conduits avec le CERN en

construisant un prototype préliminaire, dont une photographie est présentée dans la Figure 11.

Cette première version est constituée de deux fibres optiques au bout desquelles un

échantillon OSL d’environ 0,5 mg est collé [Ravotti, 2006]. Les fibres optiques utilisées sont

les mêmes que celles du prototype actuel (cf. Chapitre 4). La première fibre convoie la

39 Studiecentrum voor Kernenergie – Centre d’étude de l’Energie Nucléaire, Mol, Belgique.

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puissance optique de stimulation fournie par une diode laser, tandis que la seconde collecte la

luminescence émise par le matériau et la conduit jusqu’à un PMT. Les deux fibres sont

conditionnées dans une gaine unique de 3 mm de diamètre externe. Les études préliminaires,

réalisées lors d’irradiations en champ mixte neutron / gamma (réacteur TRIGA MARK II,

Jozef Stefan Institute, Ljubljana, Slovénie), ont démontré la faisabilité d’une mesure de l’OSL

et de la RL avec le même système.

Fig. 11. Premier prototype du système fibré de dosimétrie temps réel basée sur le SrS:Ce,Sm

[Ravotti, 2006].

1.5. Synthèse sur les technologies utilisées et applications développées

Le Tableau 1 présente de façon synthétique les différents systèmes fibrés de dosimétrie

basée sur des matériaux OSL développés au cours de ces dix dernières années.

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(1) : OSU (n) signifie Oklahoma State University (nème prototype).

(2) : NRL : Naval Research Laboratory.

Tableau 1. Synthèse des différents systèmes (matériaux et technologie retenus).

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Il ressort que la moitié des systèmes fibrés de dosimétrie est basée sur l'alumine dopée au

carbone et qu'à peu près la même proportion propose à la fois de mesurer l'OSL et la RL

émise par le matériau. Excepté le prototype développé en collaboration avec le CERN (cf.

thèse F. Ravotti [Ravotti, 2006]), les systèmes possèdent un ensemble de filtres optiques afin

de ne récupérer que le signal utile. Par ailleurs, les systèmes monofibres, excepté le prototype

du CEA (cf. thèse O. Roy [Roy, 1998]) nécessitent des miroirs semi-réfléchissants qui restent

d'utilisation délicate. Enfin, seuls deux systèmes proposent une lecture multipoints.

Du point de vue applicatif, la majorité de ces systèmes est dédiée à la mesure de la dose

dans les applications médicales. Seuls les outils développés par le CEA [Magne and

Ferdinand, 2004] et le CERN [Ravotti, 2006] sont respectivement utilisés pour la

radioprotection (une des applications) et la physique des hautes énergies.

Conclusion

Cette partie a passé en revue la littérature concernant les différents systèmes de dosimétrie

OSL ± RL déportés optiquement. Nous avons également rappelé les principales propriétés

spectrales et temporelles des matériaux utilisés. Il ressort qu'une large partie des systèmes

développés est basée sur l'utilisation de l'alumine dopée au carbone et est destinée à des

applications de mesure de la dose dans le domaine médical (radiothérapie, radiologie). Tous

les systèmes ne permettent pas de monitorer la RL et certains possèdent une architecture

relativement complexe (filtres optiques, miroirs semi-réfléchissants). Ces points devront être

pris en compte lors de la mise au point du système qui se veut d'architecture simple.

Si la dosimétrie déportée optiquement présente un intérêt certain, l'action directe des

rayonnements ionisants sur les fibres optiques génère une luminescence parasite qui doit être

discutée. Dans la partie suivante, nous nous intéresserons particulièrement à l'émission

Čerenkov.

2. Limitations de l'utilisation des fibres optiques Cette section présente, de façon succincte, les effets des rayonnements sur les fibres

optiques. Nous présenterons les phénomènes d’atténuation et de luminescence radio-induite.

Nous ne développerons pas ici la question du changement de densité suite à une irradiation.

Rappelons cependant qu’en fonction du type de verre utilisé et de la dose totale absorbée, ce

changement peut être positif (dilatation) ou négatif (compaction) [Primak, 1972]. Il

s’accompagne d’une variation d’indice de réfraction ∆n.

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Pour de plus amples informations sur l’ensemble de ces phénomènes radio-induits, le

lecteur pourra se référer à l’état de l’art dressé par Brichard et Fernandez [Brichard and

Fernandez, 2005].

2.1. Atténuation radio-induite

Avant d’aborder les effets des rayonnements sur les fibres, il est nécessaire d’introduire la

notion d’atténuation linéaire. Cette variable, souvent exprimée en dB/km, caractérise la

décroissance exponentielle de la puissance en fonction de la longueur de fibre, c’est à dire

l'affaiblissement du signal au cours de la propagation. L'atténuation varie suivant la longueur

d'onde.

Lorsqu’une fibre optique est exposée aux rayonnements, son atténuation linéique

augmente. Les rayonnements causent des défauts ponctuels qui entraînent l’apparition d’une

atténuation radio-induite (RIA). Des études de sensibilité aux rayonnements de fibres à cœur

en silice pure ont montré une augmentation significative de la RIA lorsque la teneur en espèce

OH (groupe hydroxyle) diminue. Plus tard, il a été montré que cet effet provenait de la

présence de chlore qui est utilisé comme agent de déshydratation dans les méthodes de

fabrication des fibres [Nagasawa et al., 1984].

2.2. Luminescence radio-induite dans le guide de lumière

Les effets conduisant à la génération de luminescence radio-induite, appelé « stem

effect » dans la littérature proviennent d'une part de la photoluminescence de la fibre optique

et d'autre de l'émission Čerenkov.

Certains des défauts radio-induits sont photoluminescents (PL) lorsqu’ils sont excités

dans la bande d’absorption optique correspondante. Les fibres silices présentent en général

des bandes de photoluminescence dans les régions proche UV – bleu et rouge avec des

constantes de temps variant de quelques ns à 10 ms. Pour de plus amples informations sur cet

aspect, le lecteur pourra se référer à l'article de revue de L. Skuja [Skuja, 1998].

L’émission de rayonnement Čerenkov correspondant à une émission de lumière bleutée,

à l’échelle de la picoseconde est observée dans les environnements à débit de dose élevé. Il

apparaît lorsqu’une particule chargée possède une vitesse relativiste et supérieure à la vitesse

de phase du champ électrique se propageant dans un milieu d’indice de réfraction n. En

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d'autre terme, une émission Čerenkov est produite lorsque qu'une particule traverse un milieu

transparent avec une vitesse plus élevée que celle de la lumière dans le milieu. Ainsi,

l'émission Čerenkov est observée si :

n1≥β (1)

Avec β la vitesse relative de la particule (le rapport de la vitesse de la particule par celle

de la lumière dans le vide).

Les photons Čerenkov sont émis dans un cône de lumière d'angle au sommet égal à 2θ et

dont l’axe correspond à la trajectoire de la particule chargée initiale [Jelley, 1958]. L'angle

d'émission Čerenkov est déterminé par l'équation (2):

n.1)cos( βθ = (2)

La Figure 12 présente une vue schématique d'une particule d'énergie élevée générant une

émission Čerenkov dans une fibre optique.

Fig. 12. Représentation schématique d'un cône de lumière Čerenkov induit par une particule

relativiste faisant un angle ϕϕ avec l'axe de la fibre. Le cône de lumière Čerenkov, dont son axe

correspond à celui de la particule incidente, présente un angle au sommet de 2θθ.

Dans le cas de la silice (n = 1,46, matériau constituant les fibres optiques utilisées dans ce

travail), un électron possédant une énergie de l'ordre de 190 keV40 génèrera du rayonnement

Čerenkov. Puisque l'énergie des faisceaux utilisés en radiothérapie est de l'ordre de

40 Valeur d'énergie déterminée à partir de l'expression de l'énergie cinétique en mécanique relativiste.

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quelques MeV, la production de rayonnement Čerenkov est inévitable. Bien que le

rayonnement Čerenkov produise une faible quantité de lumière par unité de longueur [Jelley,

1958], il peut devenir significatif dans le cas où la longueur de la fibre exposée est importante.

Beddar et al. ont reporté que la contribution du Čerenkov, comparée à la luminescence issue

du scintillateur, pouvait atteindre 12% pour des électrons de 6 et 12 MeV [Beddar et al.,

1992b]. L'émission Čerenkov est donc le problème majeur car son intensité dépend de

nombreux paramètres non maîtrisables (géométrie d'irradiation (taille de champ, profondeur

de la mesure, angulation du bras), énergie du rayonnement…). Différents auteurs ont proposé

des méthodes pour minimiser cet effet, incluant la soustraction de bruit de fond [Beddar et al.,

1992a], la discrimination temporelle [Jordan, 1996], le filtrage optique [De Boer et al., 1993]

et la discrimination chromatique [Fontbonne et al., 2002] que nous nous proposons de décrire

dans la suite de cette partie.

2.2.1. Méthode de soustraction

La première méthode proposée par Beddar et al. dès 1992 [Beddar et al., 1992a],

nécessite l’utilisation de deux fibres optiques (cf. Figure 13) : la première couplée au

scintillateur permet la mesure du signal total en incluant le bruit lié à la luminescence radio-

induite dans la fibre. La seconde, dépourvue de matériau scintillant, permet de ne mesurer que

le bruit dans la fibre. Puisque les deux fibres optiques sont proches l’une de l’autre, il est

raisonnable de penser que dans les champs d’irradiation de taille suffisante, où les conditions

d’équilibre électronique sont satisfaites et les gradients de dose faibles, la même dose sera

absorbée par les deux fibres. Dans ce cas, le signal de la fibre dépourvue de scintillateur est

équivalent au bruit produit dans la fibre détectrice. La dose peut donc être déterminée par

soustraction entre les réponses issues des deux fibres. Cette méthode apparaît efficace et est

largement utilisée [Beddar et al., 1992a], [Beddar et al., 1992b], [Flühs et al., 1996],

[Létourneau et al., 1999].

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- 118 -

Fig. 13. Schéma de principe de la méthode de minimisation du rayonnement Čerenkov par

soustraction.

Néanmoins, la méthode par soustraction requiert l’utilisation de deux chaînes de détection

possédant des photodétecteurs identiques et étalonnées de façon identique. De plus, dans les

zones de fort gradient de dose, l’utilisation de cette méthode induit des erreurs systématiques

puisque les deux fibres ne reçoivent plus la même dose. Enfin, l’utilisation de deux fibres

optiques côte à côte entraîne une augmentation de la taille du détecteur et la résolution

spatiale du système s’en trouve donc dégradée.

2.2.2. Discrimination temporelle

Cette méthode proposée par Jordan et al. [Jordan, 1996] et reprise par Clift et al. [Clift et

al., 2002], est basée sur la séparation temporelle de la scintillation et de l'émission Čerenkov

puisque chaque signal possède une durée de vie différente. Il est par conséquent possible

d’intégrer le signal de scintillation après que l’émission Čerenkov soit terminée afin de

s’affranchir des phénomènes de luminescence radio-induite dans la fibre (cf. Figure 14).

Jordan et al. ont utilisé un échantillon de rubis dont la durée de vie est de l’ordre de 3 ms et

montrent qu’un délai de 5 µs, avant le début de l’acquisition du signal, est suffisant pour

éliminer la luminescence parasite dans la fibre [Jordan, 1996]. Clift et al. ont utilisé un

scintillateur dont l’émission de lumière continue sur une période de 500 ns après la

décroissance de la luminescence parasite [Clift et al., 2002]. Une technique similaire a

également été utilisée par Justus et al [Justus et al., 2004] avec l’utilisation de fibre quartz

dopée au cuivre (durée de vie d’environ 0,5 ms) et par Andersen et al [Andersen et al., 2006]

avec l’alumine dopée au carbone (demie-vie de l’ordre de 27 ms).

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Fig. 14. Schéma de principe de la méthode de minimisation du rayonnement Čerenkov par

discrimination temporelle. Le rectangle bleu représente la fenêtre d'acquisition du signal de

luminescence du matériau.

Malheureusement, l’utilisation d’un filtrage temporel induit une perte du signal de

luminescence dans la fenêtre d'acquisition du signal (schématisée en bleu sur la Figure 14),

qui peut être significative en fonction des phosphores utilisés, puisque l’acquisition ne

démarre pas au maximum de l'émission du phosphore. Par ailleurs, cette méthode ne peut

s’utiliser qu’avec des faisceaux pulsés, comme ceux rencontrés en radiothérapie. Puisque le

pulse de rayonnement peut être un certain nombre de fois plus long que la scintillation, le

temps peut être un paramètre critique conduisant à de larges incertitudes s’il n’est pas contrôlé

avec attention. Enfin, les phosphores utilisés avec cette méthode doivent posséder un temps

de décroissance de la luminescence adapté au fenêtrage temporel.

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2.2.3. Méthodes optiques

- Filtrage optique

De Boer et al. ont proposé une méthode de réduction de l'impact de l'émission Čerenkov

basée sur l'utilisation de filtres optiques [De Boer et al., 1993]. Cette méthode exploite les

différences à la fois en intensité et en longueur d'onde des spectres optiques du scintillateur et

du Čerenkov. En effet, le spectre de l'intensité du Čerenkov évolue en 1/λ3 [Jelley et al.,

1958]. Ainsi, en sélectionnant un phosphore émettant le plus loin du bleu, il est possible

d'utiliser un filtre passe haut. Même si ce filtrage augmente le rapport signal sur bruit, il induit

une diminution de la luminescence atteignant le photodétecteur. De Boer et al. ont conclu que

cette méthode utilisée seule n'était pas suffisante pour soustraire la totalité du bruit lumineux

[De Boer et al., 1993]. La principale limitation réside dans la faible efficacité des scintillateurs

émettant dans les longues longueurs d'onde (orange – rouge) car ils présentent un rendement

de luminescence moins important que celui des matériaux émettant dans le bleu – vert. Il est

donc nécessaire d'augmenter les dimensions du phosphore utilisé afin de compenser cette

faible efficacité lumineuse au détriment de la résolution spatiale, qui s'en trouve donc

dégradée. Clift et al., en utilisant cette méthode, ont réussi à réduire de 82% l'émission

Čerenkov et la fluorescence parasite au détriment d'une diminution d'un facteur 2 de

l'émission utile du scintillateur [Clift et al., 2000].

- Discrimination chromatique

Cette méthode, récente et développée par Fontbonne et al., repose sur la discrimination

spectrale du rayonnement Čerenkov [Fontbonne et al., 2002], [Frelin et al. 2005]. Tout

d'abord, il est nécessaire de mesurer le signal de luminescence dans deux bandes spectrales

distinctes par l'utilisation de filtres dichroïques41. Une analyse colorimétrique permet alors de

déterminer précisément les quantités relatives de rayonnement Čerenkov et de scintillation à

partir de ces deux mesures. Archambault et al. lors d'une étude comparative entre différentes

méthodes de minimisation de l'émission Čerenkov ont conclu que cette méthode fournissait

les meilleurs résultats en terme de précision sur la mesure de la dose [Archambault et al.,

2006]. Cette méthode requiert l'utilisation soit d’un ensemble de trois photodiodes silicium

[Fontbonne et al., 2002], soit d'une caméra CCD (Charge-Couple Device) [Frelin et al. 2005].

41 Un filtre dichroïque est un filtre coloré précis qui permet de sélectionner les couleurs passantes à travers ce filtre alors que les autres sont réfléchies.

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3. Conclusion Ce chapitre a dressé l'état de l'art des systèmes de dosimétrie OSL / RL déportés

optiquement. La majorité de ces systèmes est basée sur l'alumine dopée au carbone et est

destinée à des applications de mesure de dose dans le milieu médical (radiothérapie,

radiologie). Par ailleurs, les architectures sont souvent relativement complexe (filtres

optiques, miroirs semi-réfléchissants). De plus, il ressort qu'aucun système basé sur la

luminescence du SrS:Ce,Sm n'a été proposé et développé auparavant.

L'utilisation des fibres optiques présente un intérêt majeur pour la dosimétrie puisqu'elle

permet d'avoir une résolution sub-millimétrique, une information temps réel ou proche temps

réel et déportée de la zone d'irradiation. Néanmoins, cette utilisation présente des limites dont

la principale est la luminescence radio-induite dans les fibres optiques (émission Čerenkov et

photoluminescence) dont la proportion peut devenir importante dans les larges champs

d'irradiation. Il est donc nécessaire de minimiser cette contribution au signal utile de

luminescence. Les méthodes de minimisation ont par la suite été exposées.

Dans le chapitre suivant, l'architecture du système développé au laboratoire en

collaboration avec le CERN et le SCK-CEN sera présentée ainsi que les résultats

préliminaires des caractérisations menées au début de ce projet.

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- 127 -

Chapitre 4 Description et caractérisation du système fibré de dosimétrie OSL / RL en ligne Sommaire 1. DESCRIPTION DU SYSTEME __________________________________________ 128

1.1. VUE D'ENSEMBLE ____________________________________________________ 128 1.2. TETE SENSIBLE ______________________________________________________ 131

1.2.1. Choix de l'enveloppe ______________________________________________ 131 1.2.2. Forme et dimensions ______________________________________________ 132 1.2.3. Couplage optique ________________________________________________ 132

1.3. GUIDE DE LUMIERE : FIBRE OPTIQUE______________________________________ 134 1.3.1. Choix de la fibre : fibre silice _______________________________________ 134 1.3.2. Tenue aux rayonnements : résultats issus de la littérature_________________ 136

1.4. OPTIQUE ET ELECTRONIQUE DE LECTURE__________________________________ 137 1.4.1. Source de stimulation : module laser _________________________________ 137 1.4.2. Photodétecteur __________________________________________________ 139

1.5. SYSTEME D'ACQUISITION DE DONNEES ____________________________________ 140 1.5.1. Mode RL _______________________________________________________ 141 1.5.2. Mode OSL ______________________________________________________ 143 1.5.3. Interface Labview®_______________________________________________ 144

2. RESULTATS EXPERIMENTAUX _______________________________________ 145

2.1. MONTAGE EXPERIMENTAL _____________________________________________ 146 2.2. CHOIX DE LA FREQUENCE D’ECHANTILLONNAGE ____________________________ 146 2.3. EVALUATION DES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU DOSIMETRE______________ 147

2.3.1. Répétabilité des mesures ___________________________________________ 147 2.3.2. Linéarité de la réponse OSL avec la dose absorbée ______________________ 148 2.3.3. Sensibilité du système _____________________________________________ 150 2.3.4. Justesse des mesures ______________________________________________ 151

3. DISCUSSION DES RESULTATS_________________________________________ 152

4. CONCLUSION ________________________________________________________ 154

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES _____________________________________ 154

Une partie de ce chapitre a fait l’objet d’une présentation poster lors de la 9ème conférence

européenne RADECS (Deauville, 10-14 Septembre 2007) et ont été publiés dans la revue

IEEE Transactions on Nuclear Science.

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- 128 -

e chapitre précédent a permis d'aborder la dosimétrie OSL / RL déportée

optiquement. L'état de l'art dressé sur les différents systèmes fibrés de

dosimétrie OSL / RL, a mis en évidence différents points :

- Dans la majorité des cas, il est possible, outre la mesure de la dose par OSL,

d’enregistrer le débit de dose à l'aide de la radioluminescence (RL) émise par le matériau

phosphorescent.

- Aucun système de dosimétrie fibré basé sur le sulfure de strontium dopé au cérium et

au samarium n'a été développé et caractérisé auparavant.

- La majorité des systèmes fibré OSL / RL est d'architecture relativement complexe et

nécessite l'utilisation de filtres optiques et de miroirs semi-réfléchissants.

L'objectif de ce chapitre est donc de présenter l'architecture simple que nous avons

retenue pour le système OSL / RL du SrS:Ce,Sm. Dans une première partie, nous détaillons

les différents composants du système, ainsi que les procédures permettant d'obtenir les

informations dosimétriques (dose et débit de dose) à partir des signaux OSL et RL. Les

résultats expérimentaux préliminaires de caractérisation sont présentés dans une seconde

partie et discutés dans la partie 3.

1. Description du système

1.1. Vue d'ensemble Le système fibré de dosimétrie OSL/RL temps réel est composé : (1) d'une tête sensible,

(2) d'une fibre optique, (3) d'une optique et électronique de lecture et (4) d'un système

d'acquisition de données (Logiciel développé sous Labview®). Les Figures 1 et 2 présentent

respectivement le schéma de principe et le schéma détaillé du système de dosimétrie. Le

matériau OSL est connecté à l'optique de lecture par une fibre optique en silice. Un module à

diode laser IR fibré est utilisé pour stimuler le matériau permettant d'obtenir le signal OSL. La

fibre optique, transportant la puissance optique de stimulation, convoie également la

luminescence émise par le SrS:Ce,Sm. L'utilisation d'une seule fibre optique est rendue

possible par l'emploi d'un coupleur optique 90%/10% et permet de réduire l'encombrement du

système lors des expériences (cf. Figure 3). L'ensemble est contrôlé par un PC portable équipé

de Labview®. Ce prototype est déjà relativement compact (45x45x13 cm3) (cf. Figure 4) et

facilement transportable avant même sa phase d’intégration. Dans la suite de cette partie, nous

décrirons les différents éléments constitutifs de la chaîne de mesure.

L

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- 129 -

Fig. 1. Schéma synoptique du système de dosimétrie OSL / RL.

Fig. 2. Schéma de la chaîne de mesure.

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- 130 -

Fig. 3.Vue intérieure du rack expérimental.

(1) Carte alimentation et régulation du laser fibré et laser fibré. (2) Connecteur FC/PC. (3) Tube photomultiplicateur. (4) WDM 980/1550 (filtre en longueur d'onde). (5) Carte acquisition OSL et RL (6) Coupleur optique 90%/10%. (7) Module USB 6009 National Instrument.

Fig. 4.Vue d'ensemble du système de dosimétrie.

(1) Tête sensible possédant le matériau OSL. (2) Fibre optique en silice durcie aux rayonnements. (3) Optique et électronique de lecture (comporte également une partie du DAQ). (4) Système d'acquisition de données (DAQ).

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- 131 -

1.2. Tête sensible La tête du système contient le volume sensible en SrS:Ce,Sm dont les propriétés et le

modèle générique de luminescence ont été présentés au cours du Chapitre 2. Une enveloppe

entourant le volume sensible permet de le manipuler et le protège de la lumière ambiante.

Dans les paragraphes suivants, nous présentons les choix qui ont conduit à la réalisation de cet

ensemble.

1.2.1. Choix de l'enveloppe

Le matériau OSL vient se loger à l’intérieur de la tête sensible (insert 1 dans la Figure 4)

qui est réalisée en polyoxyméthylène (Hostaform®). Le polyoxyméthylène, (POM parfois

appelé polyacétal ou polyformaldéhyde), polymère hautement cristallin, a été retenu en raison

de ses propriétés, de sa facilité d’usinage et du cahier des charges élaboré au chapitre 1. Le

Tableau 1 présente les principales caractéristiques du POM et la comparaison avec le

polyméthacrylate de méthyle, PMMA, matériau abondamment utilisé en dosimétrie. Comme

beaucoup de matériaux plastiques, le POM possède des avantages tels que d'excellentes

propriétés mécaniques et une bonne stabilité chimique. Il est cependant sensible à l'action du

rayonnement ultraviolet.

Caractéristique POM PMMA

Numéro atomique effectif (Zeff) 6,95(1) 6,47(1)

Masse volumique (g.cm-3) 1,41 1,18

Indice de réfraction 1,51 1,49

Transmission lumineuse (%) opaque 92

Température de fusion (°C) 177 190-240

Domaine d'utilisation en température (°C) -40 à +150 N.C.(2)

Conductivité thermique (W.m-1.K-1) 0,31 0,19

(1) : Valeurs calculées (pour m = 2,94, cf. Chapitre 2 pour le détail des calculs).

(2) : Non communiqué

Tableau 1. Principales caractéristiques du POM [Trotignon et al., 1996] comparées à celles

du PMMA [Trotignon et al., 1996], [NIST].

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- 132 -

1.2.2. Forme et dimensions

Pour l'usinage de la tête sensible, une géométrie cylindrique facilitant la manipulation de

la tête et permettant de minimiser les effets directionnels sur la réponse du dosimètre (i.e.

angulation du bras durant les traitements de radiothérapie ou fibre plongée dans un réacteur

nucléaire) a été retenue. Les applications médicales imposent une tête de dimensions réduites

(diamètre = 3 mm; longueur = 10 mm) (cf. Figure 5).

Ce choix présente un double avantage, à la fois en terme de résolution spatiale atteignable

et dans la minimisation des perturbations locales du champ d'irradiation. Des volumes

sensibles plus larges induisent une atténuation ainsi qu'une altération des caractéristiques du

faisceau, qui conduiront à modifier la distribution de dose. Cet effet a été étudié par plusieurs

auteurs utilisant des diodes silicium [Sen et al., 1996], [Marre and Marinello, 2004]. De plus,

les détecteurs de faible taille peuvent être utilisés lorsque l'espace disponible dans la zone

d'irradiation est limité.

Le matériau OSL de forme cylindrique, d’un diamètre légèrement inférieur au millimètre

et d'une longueur comprise entre 2 à 4 mm remplit partiellement la tête.

Fig. 5. Schéma de la tête sensible du système de dosimétrie. L'échantillon OSL apparaît en

jaune. Les pointillés représentent le cylindre creux qui permet de loger l'échantillon et une

portion de la fibre optique dans l'enveloppe.

L'enveloppe possède un diamètre externe de 3 mm et une longueur de 10 mm.

Le cylindre creux interne possède un diamètre de 1 mm et une longueur de 8 mm.

1.2.3. Couplage optique

Afin de minimiser les pertes optiques liées à des surfaces présentant des planéités

différentes, il est nécessaire d'assurer un couplage optique entre le matériau OSL et la fibre

optique de bonne qualité. Pour éviter ces zones de réfraction ou réflexion locales, les

extrémités du cylindre OSL ainsi que l'extrémité de la fibre optique en contact avec le

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- 133 -

matériau sont polies. Cette dernière opération est réalisée par la société IDIL (IDIL, Lannion,

France) spécialisée dans l’ingénierie fibre optique et laser.

Nous avons testé différents types d’interfaçage entre la fibre et le matériau OSL, soit dans

l’air soit au moyen d’une colle optique assurant un couplage permanent de l’ensemble (cf.

Figure 6). La colle NOA61 (Norland Products Inc., Cranbury, NJ, USA), une résine 100%

réticulable à la lumière UV présente un maximum d’absorption dans la gamme 350-380 nm et

un indice de réfraction est de 1,56. Cette colle plus facile à utiliser que des colles à deux

composants (i.e., durcisseur et adhésif) offre également une excellente transmission

lumineuse, 98%, dans la gamme spectrale nous intéressant (cf. Figure 7) [NOA61].

Fig. 6. Schéma d'assemblage de la tête de détection et de la fibre optique.

Fig. 7. Spectre de transmission lumineuse de la résine NOA61 (issu de [NOA61]).

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- 134 -

1.3. Guide de lumière : fibre optique Les fibres optiques, multimodes à saut d'indice, utilisent le principe de la réflexion interne

totale pour transmettre la lumière sur de longue distance avec une atténuation relativement

faible. Fabriquées dans différents matériaux tels que les matières plastiques ou la silice, elles

sont constituées d’un cœur et d’une gaine d’indice de réfraction légèrement inférieur à celui

du cœur. L'ensemble est entouré d'une gaine de protection.

1.3.1. Choix de la fibre : fibre silice

Compte tenu du cahier des charges élaboré au chapitre 1 et des applications visées avec ce

système, le choix des fibres optiques s'est orienté de manière à ce qu'il soit possible de

travailler dans des environnements radiatifs sévères tels que les accélérateurs de particules ou

les réacteurs nucléaires. Ainsi, nous avons choisi la silice comme matériau de la fibre car il est

parfaitement connu que le quartz est intrinsèquement durci aux rayonnements [Gorodetzky

and al., 1993]. De plus, le choix s'est orienté sur des fibres multimodes, à teneur élevée en OH

et à saut d'indice (les indices de réfraction dans le cœur et dans la gaine sont constants) afin de

réduire l'atténuation radio-induite et de permettre la propagation de plusieurs longueurs d'onde

à travers les fibres. En effet, contrairement au domaine des télécommunications, nous n’avons

pas besoin d’avoir une faible dispersion temporelle du signal guidé. Par ailleurs, dans le but

de maximiser la collection et la transmission des photons jusqu’au photodétecteur, nous avons

retenu des fibres à large cœur (diamètre 600 µm) qui possèdent une large ouverture

numérique42.

Les fibres utilisées durant cette étude, dont les principales caractéristiques sont résumées

dans le Tableau 2, proviennent principalement de la société Polymicro Technologies

(Polymicro Technlogies, LLC, Phoenix, AZ, USA) ainsi que de la société Heraeus (Heraeus,

Tenevo, Allemagne). L'extrémité non couplée au matériau OSL est reliée au dispositif de

lecture du système via un connecteur de type FC/PC43. Nous avons retenu ce type de

connecteur en raison du fait que les mesures optiques sont peu perturbées lors du

débranchement / branchement de la fibre au système de lecture.

42 L’ouverture numérique correspond au sinus de l’angle d’incidence maximal à l’entrée de la fibre pour que la lumière puisse être guidée sans perte. L'ouverture numérique est égale à sin(θ) = (nc – ng)

1/2. 43 FC/PC (Face Contact / Plane Connexion) : l'extrémité de la fibre est à angle droit par rapport à la direction de guidage

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- 135 -

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06

Tableau 2. Liste des principales propriétés des fibres optiques utilisées durant ce projet de

recherche.

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- 136 -

1.3.2. Tenue aux rayonnements : résultats issus de la littérature

La fibre retenue pour ce projet provient de la société Polymicro Technologies conçue pour

le calorimètre hadronique de l'expérience CMS au CERN [CMS]. Des études de tenue aux

rayonnements ont été conduites dans la gamme 200 à 800 nm. Des irradiations aux électrons

d'énergie 500 MeV (dose jusqu'à 1 MGy, débit de dose 6 Gy.s-1) et aux protons d'énergie

23 GeV (dose jusqu'à 12 MGy) ont été réalisées respectivement sur l'installation LIL

[Dumanoglu et al., 2002] et IRRAD-3 [Merlo and Cankoçak, 2005] au CERN. Les dommages

dus aux électrons et aux protons révèlent le même comportement, à savoir une atténuation

modérée dans la bande 400 – 520 nm correspondant au maximum d'émission du sulfure de

strontium dopé aux terres rares situé à environ 490 nm (cf. chapitre 2) et une atténuation

élevée en dessous de 380 nm et dans la gamme 550 – 680 nm. La Figure 8, issue de la thèse

de F. Ravotti, présente en ligne pointillée l'atténuation dans la fibre avant et après irradiation

aux électrons (dose 1 MGy). Pour plus de clarté, les spectres d'émission OSL et de stimulation

du SrS:Ce,Sm sont également rappelés [Ravotti, 2006]. Néanmoins, aucune donnée

expérimentale n'est reportée au-delà de 800 nm. Dans le cas où une bande d'atténuation

apparaîtrait aux alentours d'un µm, la puissance optique de stimulation peut être augmentée

afin de compenser l'absorption radio-induite. Ce type de fibre optique apparaît donc comme

un bon candidat pour le système de dosimétrie temps réel.

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- 137 -

Fig. 8. Atténuation radio-induite dans la fibre optique Polymicro Technology (axe y droit) (issue

de [Ravotti, 2006]). Les spectres d'émission OSL et de stimulation se rapportent à l'axe y gauche.

La légende “Fiber attenuation” correspond au spectre d'atténuation de la fibre non irradiée.

1.4. Optique et électronique de lecture Comme nous l'avons vu dans la Figure 2, la chaîne de lecture est composée d’un laser

fibré 980 nm fournissant la stimulation optique, d’un tube photomultiplicateur (PMT) pour

collecter la luminescence, et d’un coupleur optique 10%/90% permettant l’utilisation d’une

seule fibre optique pour le transport de la longueur d’onde de stimulation et la réception de la

luminescence émise par le sulfure de strontium dopé aux terres rares. Nous nous proposons de

décrire ces éléments dans la suite de cette partie.

1.4.1. Source de stimulation : module laser

La puissance optique de stimulation délivrée par le laser dépend principalement de deux

paramètres : le courant appliqué et la température. Pour une utilisation en dosimétrie, la

stabilité des sources de stimulation est fondamentale afin d'assurer la reproductibilité des

mesures. Une boucle de contre-réaction permettant l'asservissement de chaque paramètre a été

implémentée au niveau système afin de garantir la stabilité de la puissance optique de

stimulation.

La stimulation optique de l’échantillon OSL est assurée par un module à diode laser. Il

s’agit d’un module à diode laser régulé de type FOL0907A / 980nm (Furukawa Electric

Europe, Ltd, Londres, UK) (cf. Figure 10-a). Le module est constitué d’une diode laser, d’une

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photodiode, d’une thermistance et d’un refroidissement par effet Peltier (thermoélectrique)

[LDM]. Le pic d’émission infrarouge se situe à 975 nm avec une largeur à mi-hauteur (LMH)

de 2 nm. Ces spécificités techniques, issues de la documentation du constructeur, sont

données pour une température de 25°C. La puissance optique délivrée par la diode au niveau

de l’échantillon est de l’ordre de 30 mW.

Néanmoins, du fait de son émission spontanée, le laser émet sur un large spectre s’étalant

sur le domaine du visible. Ainsi, lors de la stimulation optique de l’échantillon OSL, une

composante visible, émise par le laser, se superposera à la luminescence émise par le sulfure

de strontium dopé aux terres rares arrivant sur la photocathode du PMT. Afin de pallier cet

inconvénient, un filtrage en longueur d’onde de l’émission spontanée du laser a été réalisé.

Concrètement, un multiplexeur en longueur d’onde 980/1550 nm possédant une bande

passante de 30 nm autour de 980 nm a été placé entre la sortie du laser et le coupleur optique

10%/90% (cf. Figure 9).

Fig. 9. Schéma d’implantation du filtrage en longueur d’onde à l’aide d’un multiplexeur WDM

980/1550. Nous utilisons uniquement l’entrée 980 nm.

(a) Module laser (b) Module photomultiplicateur

Fig. 10. Photographies des modules laser (a) et photomultiplicateur (b) issues respectivement

des Réf. [LDM] et [PMT].

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- 139 -

1.4.2. Photodétecteur

Le photodétecteur a pour rôle de fournir un signal électrique proportionnel à l’intensité

lumineuse incidente. Il doit fournir à la fois un signal stable et précis. Le choix de l’appareil

repose sur le niveau de bruit qu’il introduit et sa sensibilité. Il s’est orienté initialement sur un

PMT puisqu’il présente une sensibilité supérieure à la plupart des photodiodes.

Nous utilisons ainsi un module photomultiplicateur de type H5784 dont la réponse

spectrale s’étend de 300 à 650 nm (cf. Figure 11-a) (HAMAMATSU PHOTONICS K.K.,

Shizuoka, Japon) [PMT] pour collecter la lumière émise (cf. Figure 10-b). Ce module contient

le convertisseur DC / DC permettant l’alimentation du tube en haute tension ainsi qu’un étage

convertisseur Courant / Tension nous permettant de récupérer une tension à la sortie du

module. Le signal est mis en forme à l'aide d'une cellule RC avant la conversion analogique –

numérique. Afin d'augmenter la dynamique du système, la tension de référence du PMT (cf.

Figure 11-b) est utilisée, via l'interface dédiée, pour adapter la sensibilité aux rayonnements

du système au niveau de dose à mesurer.

(a) Réponse spectrale du PMT (b) Gain du PMT en fonction de la tension de

référence fournie au PMT

Fig. 11. Courbes caractéristiques du module photomultiplicateur (réponse spectrale et gain du

PMT) issues de la Réf. [PMT].

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1.5. Système d'acquisition de données L’acquisition de données est réalisée par un module National Instrument USB-6009

[USB6009] relié à un PC portable équipé du logiciel Labview® (Laboratory Virtual

Instrument Engineering Workbench). Ce module permet à la fois la conversion analogique -

numérique et numérique - analogique ainsi que le contrôle des tensions de référence du PMT

et du laser.

Le protocole d’acquisition des données retenu pour l’ensemble des expériences est le

suivant : la radioluminescence sera acquise pendant l’irradiation alors que la stimulation

optique nécessaire à l’obtention de la luminescence stimulée optiquement sera réalisée à la fin

de l’irradiation. La Figure 12 présente le schéma du protocole d’acquisition. Il existe

néanmoins d’autres méthodes en stimulant le matériau OSL périodiquement durant

l’irradiation. Ce protocole a été retenu par les auteurs Gaza et al. [Gaza et al., 2004] et Polf et

al. [Polf et al., 2004].

Temps (s)

Lum

ines

cenc

e (u

. a.)

Irra

diat

ion

t0 = 0

RL OSL

Temps (s)

Lum

ines

cenc

e (u

. a.)

Irra

diat

ion

t0 = 0

RL OSL

Fig. 12. Protocole d’acquisition des données.

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1.5.1. Mode RL

Le volet applications du cahier des charges, présenté au Chapitre 1, inclut la mesure de

dose durant les traitements de radiothérapie. Les accélérateurs médicaux sont des sources de

rayonnements ionisants à débit pulsé. L’allure temporelle d’un faisceau d’irradiation

thérapeutique est résumée dans la partie supérieure de la Figure 13. La durée d’un pulse, de

l’ordre de 4-5 µs, est constante quelle que soit la valeur du débit de dose utilisé. La fréquence

des pulses augmentera avec la valeur du débit de dose (i.e., 25 à 200 Hz).

Fig. 13. Chronogramme de l'acquisition du signal RL. La durée d’un pulse

- Partie supérieure : Allure temporelle d’un faisceau d’irradiation issu d’un accélérateur

médical. La durée d’un pulse est de l’ordre 4-5 µs.

- Partie inférieure : Acquisition du signal RL. Les symboles noirs représentent l'échantillonnage.

La durée d’un pulse est élargie de façon analogique à 100 µs.

Le système doit avoir un coût de revient relativement faible. Afin de respecter cette clause

du cahier des charges, nous avons choisi d’utiliser le module National Instrument USB-6009

(déjà utilisé pour l’acquisition du signal OSL) permettant d’échantillonner à une fréquence de

48 kHz soit environ un échantillon toutes les 20 µs. Cette valeur étant très supérieure à la

durée d’un pulse, la durée des pulses a été élargie de façon analogique (durée 100 µs) au

moyen d'un détecteur de crêtes et de modules monostables (cf. Figure 14).

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Fig. 14. Schéma de principe de la carte d'acquisition RL. Les signaux générés à chaque étape de

l'acquisition sont représentés en rouge.

Le signal issu du PMT sera envoyé d'une part au détecteur de crêtes et d'autre part à

l'entrée d'un amplificateur opérationnel monté en trigger pour déclencher l'acquisition du

signal. Le détecteur de crête détectera la valeur maximale de la tension d'entrée (i.e., signal

RL) et fournira un signal continu dont l'amplitude correspond à la valeur maximale du signal

d'entrée. Ce signal sera envoyé à l'une des entrées analogiques du module NI USB 6009 afin

d'être échantillonné. Un pic RL mesuré correspond à la moyenne de trois échantillonnages

successifs comme représenté dans la partie inférieure de la Figure 13. Lorsque la tension de

sortie du PMT sera supérieure à la tension de déclenchement du trigger, un signal carré sera

généré. Ce signal sera par la suite envoyé vers le premier monostable qui permet

l'élargissement analogique du signal de RL. A la sortie de ce monostable, les signaux sont

envoyés à la fois vers l'entrée « compteur » du module NI USB 6009 et vers le second

monostable. Le rôle de ce second monostable est de réinitialiser le signal de sortie du

détecteur de crêtes en vue du prochain échantillonnage.

Pour résumer, le signal de RL est enregistré à l'aide de deux variables : le nombre de

pulses comptés sans perte grâce au compteur intégré au module NI USB 6009 et l’amplitude

moyenne des pulses acquis. Pendant le traitement d’un événement, l’électronique

d’acquisition (pas le compteur d’impulsions) reste insensible aux événements suivants. Ceci

entraîne une perte d’informations qui est directement corrélée au débit de dose de

l’expérience. Néanmoins, compte tenu du grand nombre de pulses acquis (~ 1000), l’image du

débit de dose obtenue est très proche de la réalité. La Figure 15 présente l’allure typique d’un

signal RL. Comme il a été vu au Chapitre 2, la RL permet de remonter à une valeur de dose,

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que nous appelons Image Dose ou RL totale, RLtot, après étalonnage. Le formalisme est donné

dans l’équation (1) :

⟩⟨⋅=∑ RLnRLp

tot (1)

Avec np, le nombre de pulses RL comptés par le compteur et ⟩⟨RL , la valeur moyenne de

la RL des pulses acquis.

0 200 400 600 800 10000,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

Sig

nal R

L (V

)

Numéro de la mesure (u. a.)

Fig. 15. Signal RL en fonction du numéro de la mesure. Un pulse RL correspond à la moyenne

de trois échantillons acquis de manière successive.

1.5.2. Mode OSL

Afin d’obtenir un signal OSL, la puissance optique de stimulation est transportée par la

fibre optique jusqu’à l’échantillon. Dans le même laps de temps (constante de temps de

l’ordre de 5 ns correspondant à la montée du signal OSL, cf. Chapitre 2), le signal de

luminescence est émis et conduit jusqu’au module PMT par la même fibre optique.

La puissance optique de stimulation est constante durant cette étape. Ce protocole

d'acquisition est appelé CW-OSL (cf. Chapitre 2). Les données sont enregistrées pendant un

temps de lecture de 1,5 s. Cette durée inclut un délai de 200 ms entre le début de

l’enregistrement et le début de la stimulation laser.

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Au niveau de l’anode du PMT, un courant de charges, proportionnel à la quantité de

photons ayant atteint la photocathode, est récupéré. Ce signal est converti en tension avant la

sortie du module PMT. Il est par la suite mis en forme et filtré à l’aide de la cellule RC puis

numérisé par le module NI USB 6009. Les données sont ensuite stockées sous forme d’un

fichier texte. Deux fichiers textes sont générés. Le premier est relatif à l’allure temporelle du

pic dont le nombre de points dépend de la fréquence d’échantillonnage. Le second permet le

stockage des valeurs moyennes des signaux OSL et RL ainsi que le nombre de pulses RL

comptés et acquis relatifs à chaque mesure. La Figure 16 présente l’allure typique du signal

OSL enregistré. Comme il a été vu au Chapitre 2, dans le cas d’une stimulation à flux

constant, le signal OSL est en réalité une somme d’exponentielles. Ainsi, l’intégrale de la

courbe est proportionnelle à la dose absorbée. Néanmoins, L. Dusseau a montré au cours de sa

thèse de doctorat que dans le cas d’une stimulation à puissance optique constante, la hauteur

du pic OSL est proportionnelle à la dose et l’a vérifié expérimentalement [Dusseau, 1995].

D’un point de vue pratique, nous récupérerons dans le fichier texte la valeur du maximum du

pic à laquelle est soustraite la queue du signal OSL.

Fig. 16. Signal OSL en fonction du temps.

1.5.3. Interface Labview®

L’environnement Labview® permet le développement d’applications d’instruments qui

utilisent le langage de programmation Graphique (le G). Comme pour le reste du

développement, l’interface utilisateur est le fruit d’une collaboration avec les électroniciens

du laboratoire. Initialement, l'interface était dédiée à un autre système et ne permettait que de

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réaliser des mesures automatiques, sans flexibilité et convivialité. Il était donc nécessaire de la

faire évoluer afin de répondre à une partie du cahier des charges élaboré au Chapitre 1. Au fil

des expériences, l’interface est devenue plus conviviale et facile à utiliser du point de vue du

praticien. L’interface, dont une capture d’écran est présentée dans la Figure 17, se compose de

différents onglets et permet d'avoir accès à l'ensemble des paramètres d'acquisition. Dans une

optique de facilité d'utilisation, la majorité des éléments a été intégrée dans le rack

expérimental et peut être considéré comme une « boîte noire ». L'interface développée permet

le pilotage du système de façon manuelle (i.e., déclenchement de la lecture par l'opérateur) ou

automatique. Afin de ne pas alourdir ce chapitre, l'explication des différents onglets de

l'interface est réalisée en Annexe 1.

Fig. 17. Capture d’écran de l’onglet « Config. » de l’interface de commande du système fibré de

dosimétrie.

2. Résultats expérimentaux Cette étude préliminaire a pour objectif d’évaluer les caractéristiques basiques d’un

nouveau dosimètre avant toute utilisation quel que soit son domaine d’application. Tout

d'abord, il fut nécessaire d'étudier l'impact de la fréquence d'échantillonnage sur la

quantification du signal OSL en raison de la rapidité du vidage du matériau (section 2.2.).

Nous avons ensuite étudié la stabilité à court terme du système (conditions de répétabilité) et

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la relation du signal OSL avec la dose absorbée. A partir de ces résultats expérimentaux, la

sensibilité aux rayonnements du système ainsi que la justesse des mesures réalisées ont été

déterminées (section 2.3).

2.1. Montage expérimental Nous avons mené les premières expériences au laboratoire en exposant la fibre #01 aux

photons gamma du 60Co dans la gamme 0,01 à 0,6 Gy. Ces mesures ont été réalisées dans l'air

(aucun matériau diffusant n'a été ajouté), la fibre étant placée à l'intérieur du tunnel de

l'irradiateur 60Co de type Shepherd 484.

Par la suite, des irradiations aux photons de 6 MV dans la gamme 0,1 à 6 Gy (accélérateur

linéaire Mevatron MXE2, Siemens Medical Systems, Malvern, PA, USA) ont été réalisées au

centre de radiothérapie Oncogard à Alès. Pour cette expérience, nous avons utilisé les fibres

#02 et #03. Les mesures ont été réalisées dans un bloc en PMMA possédant un cylindre creux

pour insérer les fibres optiques. Les fibres ont été étalonnées de façon relative en utilisant une

chambre d'ionisation cylindrique (type M31003, 0,3 cm3, PTW-Freiburg, Allemagne) et

l'électromètre associé (MULTIDOS TWIN DOSEMETER type 10004, PTW-Freiburg,

Allemagne) étalonnés en dose dans l'eau. Pendant cette expérience, deux courbes d'étalonnage

ont été acquises pour chaque fibre en changeant la tension de référence du PMT : la première

dans le mode haute sensibilité (tension de référence du PMT, UPM réglée à 0,8 V afin d'avoir

un gain de PMT important) et la seconde dans le mode sensibilité intermédiaire (UPM réglée à

0,5 V).

2.2. Choix de la fréquence d’échantillonnage Etant donné la rapidité de l'évolution temporelle du signal OSL (i.e. vidage du matériau),

la fréquence d'échantillonnage apparaît comme un paramètre clé du système. En effet, une

fréquence faible peut conduire à perdre le maximum du pic OSL alors qu'une fréquence trop

élevée surchargerait de façon inutile le système. Une fréquence d'échantillonnage mal choisie

peut donc à la fois entraîner une erreur sur la quantification du signal OSL (sous évaluation de

le dose) et des problèmes de répétabilité des mesures.

La détermination de la valeur optimale de la fréquence d'échantillonnage a été réalisée en

calculant la déviation standard associée à des séries de 40 mesures consécutives, exprimée en

pourcentage. La fibre est placée à l'intérieur du tunnel de l'irradiateur 60Co à un débit de dose

de 10 mGy.min-1. La dose délivrée est de 0,3 Gy à chaque irradiation (temps d'exposition de

la tête sensible 30 min). Les résultats sont présentés sur la Figure 18.

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Fig. 18. Evolution de la déviation standard en fonction de la fréquence d'échantillonnage. La

fibre #01 est exposée aux photons gamma du 60Co pendant 30 min à un débit de dose de

10 mGy.min-1 (dose de 0,3 Gy).

La valeur optimale de la fréquence d'échantillonnage correspond à la valeur minimale de

la déviation standard. Au regard des résultats obtenus (cf. Figure 18), la valeur 10 kHz est par

conséquent retenue puisqu'elle permet d'obtenir une déviation standard de 0,8%. Néanmoins,

dans la gamme 8 – 15 kHz, la déviation standard est inférieure à 1%.

2.3. Evaluation des principales caractéristiques du dosimètre

2.3.1. Répétabilité des mesures

Afin d’évaluer la répétabilité des mesures, 50 expositions consécutives de la fibre #01 au 60Co ont été réalisées. Entre chaque mesure de luminescence, la dose délivrée est de l’ordre de

0,6 Gy (exposition 1 heure à un débit de dose de 10 mGy.min-1).

L’ensemble des points est compris dans l’intervalle ± 1,6% avec un écart type de 0,8%

(cf. Figure 19). Ces résultats incluent les variations de la température durant l'expérience

(durée 50h). A l'issue de ce premier test, la répétabilité est déjà bonne puisqu’elle est

inférieure au pourcent.

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Fig. 19. Répétabilité des mesures du système de dosimétrie fibré.

50 mesures consécutives ont été réalisées.

2.3.2. Linéarité de la réponse OSL avec la dose absorbée

Il est primordial de connaître l’évolution du système avec la dose absorbée. Ainsi

différentes courbes de réponse ont été réalisées dans deux installations d’irradiations

différentes permettant d’obtenir différents niveaux de dose :

• Source 60Co : débit de dose de l’ordre de 10 mGy.min-1.

• Accélérateur linéaire médical : débit de dose de l’ordre de 2 Gy.min-1.

Les contraintes en terme de protection des travailleurs aux dangers des rayonnements

ionisants n’étant pas les mêmes, nous avons dû utiliser des longueurs de fibre optique

différentes variant de 5 à 25 m.

Nous avons utilisé la fibre #01 pour les irradiations au 60Co. Pour chaque pas de dose, le

résultat est la moyenne de cinq mesures consécutives. Au regard des résultats, présentés dans

la Figure 20, la réponse en dose du système est linéaire dans la gamme étudiée 0,01 – 0,6 Gy

(R² > 0,999 ; sensibilité aux rayonnements de l’ordre de 55 mV.cGy-1). Les faibles barres

d’erreur affichées sur l’axe y représentent la dispersion entre les points expérimentaux.

Néanmoins, le dernier point expérimental présente une sous-réponse prononcée par rapport au

reste de la courbe. Ceci est dû au fading important du matériau (cf. Chapitre 2). Ce point

présente un écart par rapport à l'équation de régression linéaire inférieur à 4%.

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Fig. 20 Linéarité de la réponse OSL avec la dose absorbée (irradiations 60Co). Tension de

référence du PMT = 0,55 V. Gamme de dose 10 – 600 mGy.

Afin d'obtenir des doses plus importantes (1 – qq Gy), des irradiations sur les fibres #02

et #03 ont été menées avec des photons X de 6 MV issus d’un accélérateur médical. Les

résultats sont présentés dans la Figure 21.

Dans l'ensemble des cas, la réponse en dose est linéaire dans la gamme étudiée 0,1 – 6 Gy

(Figure 21-a ; R² ~ 0,999). Dans le but d’apprécier la sensibilité élevée du système aux

rayonnements (tension de référence du PMT, UPM, réglée à 0,8 V), un zoom des données

expérimentales a été réalisé dans l’intervalle 0,1 – 1 Gy (cf. Figure 21-b).

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(a) (b) Zoom dans la gamme 0,1 – 1Gy

Fig. 21. Linéarité de la réponse OSL avec la dose absorbée (irradiations photons X 6 MV).

Tension de référence du PMT, UPM = 0,5 V (mode sensibilité intermédiaire) et 0,8 V (mode haute

sensibilité). Gamme de dose 0,1 – 6 Gy.

2.3.3. Sensibilité du système

A partir des courbes de linéarité en dose, il est possible de déterminer la sensibilité du

système. Celle-ci est exprimée en unité de tension par unité de dose (V.Gy-1 ou usuellement

en mV.cGy-1) et représente le coefficient directeur, a, de la courbe d’étalonnage. Il permet la

conversion d’un paramètre physique mesuré, ici la tension de sortie, en valeur de dose. Il reste

néanmoins nécessaire d’inclure une constante liée au bruit de la chaîne de détection et qui est

représentée par l’ordonnée à l’origine, b, de la même courbe. Ainsi la formule de conversion

tension / dose est résumée par l’équation (2) :

]/[][][)(

GyVaVbVVGyD OSL −= (2)

Le Tableau 3 résume les facteurs de sensibilité obtenus pour les fibres #02 et #03 lors des

irradiations aux photons X de 6 MV.

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Mode Fibre #02 Fibre #03

“Sensibilité Intermédiaire”

(mV.cGy-1) 4,2 (12)(*) 3,8 (12)

“Haute Sensibilité”

(mV.cGy-1) 81,9 (0.6) 74,5 (0.6)

(*) : La valeur entre parenthèses représente la dose maximale (Gy) qu’il est possible de

mesurer dans une configuration donnée.

Tableau 3. Facteurs de sensibilité du système de dosimétrie couplé avec les fibres #02 et #03

pour deux tensions de références du PMT différentes (irradiations aux photons X de 6 MV).

Le système présente une sensibilité élevée aux rayonnements, comparée aux valeurs

standards des MOSFETs qui est de l'ordre de 1-10 mV.cGy-1, puisqu’elle est au maximum

d’environ 80 mV.cGy-1.

2.3.4. Justesse des mesures

Cette partie a pour but de déterminer l’écart entre la mesure dosimétrique et la valeur de

dose déterminée à l’aide de l’équation de la régression linéaire appliquée à la courbe

d’étalonnage. Le détail des calculs pour les fibres #02 et #03 est résumé respectivement dans

les Tableaux 4 et 5.

Mode Haute Sensibilité

(UPM = 0,8 V)

Mode Sensibilité Intermédiaire

(UPM = 0,5 V)

Dose attendue

(cGy)

Dose mesurée

(cGy) Ecart(*) (%)

Dose attendue

(cGy)

Dose mesurée

(cGy)

Ecart(*)

(%)

10,00 9,93 0,7 100,00 100,90 -0,9

20,00 19,91 0,5 200,00 191,53 4,2

30,00 31,05 -3,5 300,00 287,85 4,0

40,00 39,09 2,3 400,00 399,73 0,1

50,00 49,60 0,8 500,00 510,68 -2,1

60,00 60,41 -0,7 600,00 598,35 0,3

(*) : L’écart est calculé par (100 – (Dose mesurée / Dose délivrée x 100))

Tableau 4. Erreur sur la mesure de la dose pour la fibre optique #02 (irradiations photons X

de 6 MV).

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Mode Haute Sensibilité

(UPM = 0,8 V)

Mode Sensibilité Intermédiaire

(UPM = 0,5 V)

Dose attendue

(cGy)

Dose mesurée

(cGy) Ecart(*) (%)

Dose attendue

(cGy)

Dose mesurée

(cGy)

Ecart(*)

(%)

10,00 9,51 4,9 100,00 104,54 -4,5

20,00 20,66 -3,3 200,00 188,75 5,6

30,00 30,49 -1,6 300,00 284,52 5,2

40,00 38,87 2,8 400,00 396,56 0,9

50,00 51,06 -2,1 500,00 503,74 -0,7

60,00 59,43 0,9 600,00 607,60 -1,3

(*) : L’écart est calculé par (100 – (Dose mesurée / Dose délivrée x 100))

Tableau 5. Erreur sur la mesure de la dose pour la fibre optique #03 (irradiations photons X

de 6 MV).

Le système de dosimétrie fibré présente, dans l’ensemble, des écarts inférieurs à 6%. Les

écarts maxima sont respectivement de ± 4,2% et ± 5,6% pour les fibres #02 et #03.

3. Discussion des résultats Les résultats obtenus à la suite d’irradiations au cobalt 60 et aux photons X de 6 MV ont

été présentés dans la section 2. Ils mettent en évidence une excellente linéarité de la réponse

OSL avec la dose dans la gamme 0,01 – 6 Gy (R² ~ 0,999) et une répétabilité des mesures

inférieure à 2%. Néanmoins, la courbe de linéarité au 60Co montre l'impact du fading sur les

mesures expérimentales (cf. Figure 20). En effet, le dernier point présente une sous-réponse,

avec un écart inférieur à 4% par rapport à la courbe de régression linéaire. Bien entendu,

l'impact du fading durant l'irradiation dépend à la fois des temps d'intégration utilisés et du

débit de dose puisqu'il existe une compétition entre les phénomènes de piégeage et de

relaxation des porteurs. Dans les applications auxquelles se destine le système, le phénomène

de fading durant l'irradiation reste peu significatif en raison des temps d'intégration courts

(i.e., inférieure à 5 min) et des débits de dose élevés (entre 0,1 et qq Gy.min-1). Les Tableaux

4 et 5 synthétisent les valeurs des écarts obtenus entre la dose attendue et la dose mesurée. Les

valeurs maximales des écarts sont respectivement de ± 4,2% et ± 5,6% pour les fibres #02 et

#03. Nous n’avons pas réalisé cette analyse de données pour la fibre #01 puisque sa longueur

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ne permettait pas de travailler dans les installations d’irradiations à usage thérapeutique ou

pour la physique des hautes énergies.

L'ensemble des résultats et analyses montre une différence entre les réponses des fibres

optiques #02 et #03 qui peut être due à la qualité du couplage entre la fibre et le matériau

OSL. En effet, nous n’avons pas utilisé d’agent de couplage dans le cas de la fibre #03 (gap

d’air) tandis que celui de la fibre #04 est assuré par de la colle optique (cf. Tableau 2). Il y

aura ainsi des conséquences sur l’efficacité de détection lumineuse puisque ce paramètre

dépend à la fois de la préparation de la surface des fibres (polissage ou non), de l’alignement

entre la fibre et l’échantillon luminescent ainsi que de la variation d’indice de réfraction sur la

trajectoire que parcours la lumière avant d’être transportée par la fibre optique. Dans le cas de

la fibre #03, l’alignement entre la fibre et le matériau OSL est différent à chaque expérience.

Les résultats présentés dans la Figure 19 montrent une légère croissance en fonction du

numéro de la mesure. Cette tendance peut s’expliquer de deux façons :

• Un vidage incomplet du matériau OSL qui entraîne un effet d’empilement. Ce

problème peut être résolu en augmentant simplement la durée de la stimulation

optique ou la puissance de stimulation.

• Une variation de la température pendant l’expérience. Une température plus faible

tend à réduire le fading (i.e., la perte de signal en fonction du temps et de la

température de stockage). Nous pouvons exclure un problème d’atténuation radio-

induite dans la fibre puisque si c’était le cas, nous visualiserions une diminution du

signal en fonction du temps.

Enfin, lorsque nous parlons de la sensibilité aux rayonnements du système, il est

nécessaire de tenir compte du choix et de la préparation de l’échantillon OSL, de la fibre

optique, de la qualité du couplage ainsi que des paramètres d’acquisition. Les facteurs de

sensibilité aux rayonnements du système ont été calculés et synthétisés dans le Tableau 3 et

sont uniquement valables dans les conditions énoncées. La sensibilité du système rend

possible de mesurer des doses de quelques mGy avec une erreur raisonnable lorsque nous

travaillons en mode haute sensibilité. De plus, l’amplitude du pic OSL enregistré durant le

processus de stimulation (cf. Figure 16) dépend à la fois de la quantité de charges piégées et

de la puissance optique de stimulation. La sensibilité optimale du système pour une

expérience donnée est obtenue en réglant le gain du PMT (modification de la tension de

référence du PMT) ou la puissance de sortie du laser.

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- 154 -

4. Conclusion Ce chapitre a permis de présenter le système de dosimétrie déportée optiquement basée

sur la luminescence du sulfure de strontium dopé au cérium et au samarium dans son

ensemble. Ce système possède à la fois les avantages liés à l’utilisation de la technique OSL

et des fibres optiques. Un de ces avantages notables réside dans les faibles dimensions de la

tête de détection (longueur = 10 mm et diamètre = 3 mm) obtenue grâce à l’utilisation d’une

seule fibre optique transportant à la fois la puissance optique de stimulation et le signal de

luminescence via l’utilisation d’un coupleur optique.

L’étude expérimentale qui a été menée en vue d’évaluer les principales caractéristiques

du système a permis de mettre en évidence la bonne linéarité de la réponse OSL avec la dose

absorbée dans la gamme étudiée 0,01 – 6 Gy (R² ~ 0,999), une répétabilité des mesures

inférieure à 2% (obtenue avec la fibre #01), une sensibilité élevée aux rayonnements (jusqu’à

80 mV.cGy-1) et une justesse des mesures ± 4,2% (obtenue avec la fibre #02). Ces

caractéristiques respectent l’incertitude globale de l’ordre de 5% spécifiée par la CIPR

[CIPR86, 2000] pour l’utilisation d’un dosimètre en radiothérapie. Il est ainsi possible

d’envisager les applications visées par ce système lors de l’élaboration du cahier des charges

(cf. Chapitre 1) à savoir :

• Mesurer la dose délivrée durant les traitements de radiothérapie.

• Monitorer les faisceaux ou installations d’irradiations (accélérateur, réacteur

nucléaire…) (gamme de débit de dose qq mGy.min-1 à qq Gy.min-1).

Des expériences complémentaires restent nécessaires afin d’évaluer la faisabilité

d’applications à la fois en radiothérapie et en monitorage de faisceaux ou d’installations

d’irradiations. Celles-ci seront présentées et discutées dans les deux chapitres suivants.

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Chapitre 5 Caractérisation et étude de faisabilité du système de dosimétrie pour la mesure de dose durant les traitements de radiothérapie Sommaire 1. MATERIELS ET METHODES __________________________________________ 158

2. RESULTATS__________________________________________________________ 159

2.1. FADING A TEMPERATURE AMBIANTE______________________________________ 159 2.2. MESURES DE REPETABILITE ET DE REPRODUCTIBILITE_________________________ 160 2.3. INFLUENCE DES PARAMETRES DOSIMETRIQUES ET BALISTIQUES SUR LA REPONSE OSL162

2.3.1. Dose absorbée___________________________________________________ 162 2.3.2. Energie du faisceau_______________________________________________ 162 2.3.3. Débit de dose____________________________________________________ 164 2.3.4. Angulation du bras _______________________________________________ 165 2.3.5. Taille de champ __________________________________________________ 167

2.4. DISTRIBUTION EN PROFONDEUR ET LATERALE DE LA DOSE ABSORBEE____________ 169 2.4.1. Electrons d'énergie 9 MeV _________________________________________ 169 2.4.2. Photons de 18 MV ________________________________________________ 171

3. DISCUSSION DES RESULTATS_________________________________________ 173

4. CONCLUSION ________________________________________________________ 174

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES _____________________________________ 176

Les résultats présentés dans ce chapitre ont fait l'objet d’une présentation orale lors du

8ème Workshop européen RADECS (Jyväskylä, Finlande, 10-12 Septembre 2008).

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- 158 -

ous avons présenté le système fibré de dosimétrie OSL / RL au cours du chapitre

précédent et évalué ses principales caractéristiques en terme de répétabilité des

mesures, linéarité avec la dose, précision des mesures réalisées et sensibilité aux

rayonnements. Cette étude préliminaire a donné des résultats plus qu'encourageants et permet

d’envisager la qualification du système pour les applications auxquelles il est destiné.

L'objectif de ce chapitre est de présenter les résultats obtenus lors d'une campagne

d'irradiations auprès d'un accélérateur linéaire médical et d'évaluer la faisabilité d'une

application à la mesure de la dose délivrée au cours des traitements de radiothérapie.

Le montage expérimental est présenté dans une première partie. Les résultats obtenus lors

d’irradiations réalisées avec des photons et des électrons sont rapportés dans une deuxième

partie puis discutés avant de conclure ce chapitre.

1. Matériels et méthodes Nous avons réalisé les irradiations en utilisant des faisceaux cliniques de photons (6, 10 et

18 MV) et d'électrons (énergie 6, 9, 12, 15, 18 MeV) issus de l'accélérateur Elekta PreciseTM

(Elekta AB, Stockholm, Suède) au Centre de Radiothérapie du Parc à Dijon.

Dans les conditions standards (cf., la tête sensible est placée à l'intérieur d'une cuve à eau.

La surface de l'eau est positionnée à une distance source – surface (SSD) de 100 cm, à une

profondeur de 5 cm pour les photons de 6 MV, 10 cm pour les photons de 10 et 18 MV et à la

profondeur du maximum de dose pour les faisceaux d'électrons. Le faisceau est configuré de

telle sorte que l'angle du bras soit à 0°, la taille du champ d'irradiation à 10x10 cm², le débit

de dose à 400 UM/min. Pour chaque valeur du paramètre étudié, entre 3 et 5 mesures

consécutives selon le temps disponible ont été réalisées de façon à déterminer la déviation

standard de l'expérience. Lorsqu’aucune précision n'est ajoutée dans le texte, nous utilisons

les conditions expérimentales citées précédemment.

L'ensemble des stimulations optiques du matériau OSL a été réalisé à la fin de

l'irradiation, excepté pour l'investigation du fading où le temps d'attente entre la fin de

l'irradiation et la lecture croît de façon continue (cf. section 2.1.). Par conséquent, aucune

luminescence parasite due au rayonnement Čerenkov et à la photoluminescence dans la fibre

biaisant le signal de luminescence n'a été prise en compte. Plusieurs auteurs ont néanmoins

décrit d'autres protocoles de lecture où la stimulation est réalisée durant l'irradiation [Gaza et

al., 2004], [Polf et al., 2004]. Les données sont enregistrées durant un temps de lecture de

N

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- 159 -

1,5 s à puissance optique constante (environ 30 mW au niveau de l'échantillon OSL) et sont

stockées sous la forme d'un fichier texte (cf. Chapitre 4).

Les résultats obtenus sont présentés dans ce qui suit.

Fig. 1. Schéma du montage pour les irradiations. Les paramètres illustrés sont les suivants :

- Distance source – surface (SSD). - Taille de champ (c). - Profondeur de mesure (z).

2. Résultats

2.1. Fading à température ambiante Il est parfaitement connu que le sulfure de strontium dopé aux terres rares est affecté par

un fading important [Lapraz et al., 2006] (cf. Chapitre 2) (i.e. la perte de signal comme une

fonction du temps et de la température de stockage). Un modèle simple a été développé au

laboratoire pour corriger les effets induits par la température [Garcia et al., 2007]. Il est

également possible de minimiser cet effet si la lecture est réalisée juste après l'irradiation et

que la température est gardée constante.

Afin de vérifier cette affirmation, des irradiations aux photons de 18 MV ont été réalisées

à température ambiante (~20°C) avec une exposition constante de la tête sensible de 0,5 Gy

(fibre #03). Le délai d'attente entre la fin de l'irradiation et la lecture de l'échantillon OSL

varie dans la gamme 0 à 10 min. Les résultats sont présentés en Figure 2.

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- 160 -

Comme attendu, la Figure 2 montre un fading important avec une perte de 19% du signal

initial en 10 min. Afin de respecter l'incertitude globale de 5% spécifiée par la Commission

Internationale de Protection Radiologique (CIPR) [CIPR86, 2000], il est nécessaire de réaliser

la mesure dans les 45 premières secondes suivant la fin de l'irradiation.

Fig. 2. Courbe de fading à température ambiante (~20°C). La dose délivrée est de 0,5 Gy.

2.2. Mesures de répétabilité et de reproductibilité La répétabilité du système fibré de dosimétrie (i.e., la déviation standard relative

exprimée en pourcentage) a été évaluée en réalisant 11 mesures consécutives à dose constante

avec les fibres optiques #03-b et #04. A chaque irradiation, la dose délivrée est de 0,5 Gy qui

correspond à une dose couramment utilisée en clinique44. Nous avons utilisé des faisceaux de

photons de 18MV et d’électrons d’énergie 9 MeV. Les résultats sont résumés dans le

Tableau 1 et incluent les variations dues à la sortie de l'accélérateur durant l'expérience. Dans

l’ensemble, la répétabilité des mesures est correcte.

Type de faisceau Fibre #03-b Fibre #04

Photons X 18 MV 2,13% 1,28%

Electrons 9 MeV - 2,06%

Tableau 1. Mesures de répétabilité du système de dosimétrie fibré.

44 Une séance de radiothérapie correspond souvent à une dose de 2 Gy. Dans le cas d'un plan de traitement 4 faisceaux, la dose par faisceau est de 0,5 Gy.

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- 161 -

La reproductibilité des mesures obtenues au moyen du système fibré de dosimétrie a été

évaluée lors de la mise en place sous faisceau d'un volume diffusant (cf. Figure 3-a). La fibre

est placée dans le sens tête – pied (axe x sur la Figure 1). L'objectif étant de simuler les

conditions d'utilisation, dans le cas très simple d'un dosimètre clinique. Le protocole

expérimental, scindé en deux séries de mesures, est le suivant :

- mise en place du volume diffusant sous le faisceau et localisation du champ

d'irradiation à la surface,

- mise en place de la fibre #04,

- irradiation aux photons de 18 MV puis retrait à la fois de la fibre et du fantôme,

- nouvelle mise en place du volume et de la fibre #04 sous faisceau,

- irradiation aux photons de 18 MV puis retrait à la fois de la fibre et du fantôme.

Les résultats obtenus sont présentés dans la Figure 3-b. Excepté, pour le premier point

(25 UM) qui présente un écart de + 11,8%, la variation entre les points de mesures reste

inférieure à + 4,0%. Dans l'ensemble, nous pouvons conclure que la reproductibilité est

acceptable.

(a) (b)

Fig. 3. (a) Photographie du montage expérimental et (b) comparaison des courbes de réponse du

système lors de deux acquisitions différentes. La variation entre les coefficients directeurs n'excède

pas 1%.

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- 162 -

2.3. Influence des paramètres dosimétriques et balistiques sur la réponse OSL

2.3.1. Dose absorbée

La réponse OSL varie de façon linéaire avec la dose absorbée. Cette caractéristique a déjà

été évaluée et présentée précédemment (cf. Chapitre 4). Cependant, nous présentons ici la

courbe d’étalonnage de la fibre #04 placée dans les conditions standards (cf. Figure 4).

Fig. 4. Courbe d’étalonnage obtenue au moyen d’irradiations sous faisceau de photons de 18 MV

(gamme environ 0,5 à 3,5 Gy). Paramètres d’acquisition : UPM = 0, 5V, Laser = 2V – 1,5 s.

2.3.2. Energie du faisceau

Energie Photons

En raison du numéro atomique effectif élevé du SrS:Ce,Sm (34,09 comparé à 7,42 pour

l’eau, cf. Chapitre 2), une dépendance énergétique de la réponse OSL est attendue dans la

gamme d’énergie utilisée en radiothérapie (i.e., une variation de la réponse avec la qualité de

faisceau utilisée). Afin d’évaluer cette caractéristique, l’ensemble des énergies photons

disponibles ont été utilisées. La fibre #04 est placée dans les conditions standards afin que la

dose délivrée à chaque irradiation soit de 0,5 Gy. Les données normalisées par rapport à la

moyenne de l’ensemble des mesures sont consignées dans la Figure 5. L’ensemble des points

est compris dans l’intervalle ± 5,89% avec un écart type de 5,16%. Comme attendu, la

réponse OSL présente une dépendance avec l’énergie du faisceau due à la sur-réponse du SrS

comparée à celle de matériau à Zeff plus faible pour les photons X de faible énergie présents

dans le faisceau [XCOM].

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- 163 -

Fig. 5. Variation de la réponse OSL avec l’énergie des photons pour la fibre #04.

Energie Electrons

Il était également nécessaire d'évaluer la variation de la réponse OSL avec l'énergie des

électrons. Pour cela, nous avons utilisé l'ensemble des énergies électrons disponibles (6 à

18 MeV). Afin de délivrer une dose constante, la fibre #04 est placée à la profondeur du

maximum de dose pour chaque énergie considérée. Le nombre d'unités moniteur est modifié à

chaque valeur d'énergie afin de délivrer à chaque irradiation une dose constante de 0,5 Gy.

Les données normalisées par rapport à la moyenne de l’ensemble des mesures sont présentées

dans la Figure 6. Nous relevons un écart à la moyenne maximum de 1,83% quelle que soit

l'énergie des électrons dans la gamme étudiée. L’écart type associé aux mesures est de 1,51%.

Nous pouvons donc conclure que dans la gamme d'énergie utilisée en radiothérapie, la

réponse OSL ne dépend pas de l'énergie des électrons. En utilisant la base de données ESTAR

du NIST [ESTAR], le rapport des pouvoirs d'arrêt par collisions du SrS et de l'eau est

monotone dans la gamme d’énergie 4 à 20 MeV (variation de 3,90% entre les valeurs

d’énergie extrêmes). Il présente un écart à la moyenne maximal de 2,10% pour une énergie

des électrons de 4 MeV (cf. Chapitre 2).

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- 164 -

Fig. 6. Variation de la réponse OSL avec l’énergie des électrons pour la fibre #04.

2.3.3. Débit de dose

D’un point de vue clinique, il est important que la réponse d’un dosimètre soit non

dépendante du débit de dose. Dans le but d’évaluer cette exigence, des irradiations aux

photons de 18 MV ont été réalisées dans la gamme des valeurs de débit de dose disponible

(100 – 600 UM.min-1). Nous avons utilisé la fibre #03 pour réaliser les mesures. La dose

délivrée au point de mesure est de 0,67 Gy. Les données sont normalisées par rapport à la

moyenne de l’ensemble des mesures et sont présentées dans la Figure 7. La déviation standard

de l’ensemble des mesures est de 2,66%. La première valeur expérimentale (irradiation à un

débit de dose de l’ordre de 1 Gy.min-1) présente néanmoins un écart à la moyenne de 3,86%.

Ce résultat peut provenir du fading important du matériau OSL (cf. Figure 2) puisque la durée

de l’irradiation excède 1 min alors que les autres ne dépassent pas 0,5 min.

Afin de confirmer ou d’exclure définitivement une dépendance du débit de dose sur la

réponse OSL, des irradiations, à temps constant, aux photons de 18 MV ont été menées. La

fibre #04 est placée dans les conditions standards. Ainsi, la dose délivrée au matériau OSL

augmente avec la valeur du débit de dose. Les résultats, présentés dans la Figure 7, sont

normalisés à la fois par rapport à une valeur de dose unitaire (1 cGy) et à la moyenne des

valeurs obtenues pour différents débits de dose. L’écart type associé à ces mesures est évalué

à 1,20%. Il est important de préciser qu’un accélérateur à usage médical n’est pas conçu pour

irradier à temps constant. Ainsi, la dose délivrée dans ces conditions est entachée d’une

incertitude importante de l’ordre de ±7% (non représentée dans la Figure 7 pour des raisons

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- 165 -

de clarté). Ces résultats permettent de conclure que la réponse OSL ne dépend pas du débit de

dose dans la gamme utilisée puisque l’écart à la moyenne n’excède pas ±1,27%.

Fig. 7. Influence du débit de dose sur la réponse OSL.

- Axe y gauche de l’ordonnée présente les données obtenues avec la fibre #03 durant des

irradiations réalisées à nombre d’unité moniteur constant.

- Axe y droit de l’ordonnée présente les données obtenues avec la fibre #04 durant des

irradiations réalisées à temps d’irradiation constant.

2.3.4. Angulation du bras

Les dosimètres utilisés en clinique sont étalonnés avec une angulation de bras à 0° pour

des raisons pratiques. Néanmoins, lors des contrôles de dose durant les traitements, la mesure

est souvent réalisée avec une inclinaison du bras de l'accélérateur. Il a donc été nécessaire

d'évaluer cet effet sur la réponse OSL du système. Pour cela, nous nous sommes placés à une

distance source axe de 100 cm avec la tête de la fibre #03 positionnée à l’isocentre de

l’appareil à l'intérieur du fantôme cylindrique réalisé en Hostaform® (cf. Figure 8). Des

irradiations aux photons de 18 MV ont été menées en délivrant 75 UM avec un champ de

5x5 cm² à chaque irradiation. L'angulation du bras est étudiée par pas de 15° (cf. Figure 9).

Afin de minimiser une potentielle erreur de positionnement, les résultats (cf. Figure 10) sont

normalisés par rapport à la réponse OSL obtenue à 90° et à -90°, respectivement dans la

gamme 0 à 180° et -180 à 0°. L’écart à la moyenne maximal est de 3,44% pour la mesure

réalisée à 180°. La série de résultats met en évidence une déviation standard de 1,72%. Par

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- 166 -

conséquent, en tenant compte de la large incertitude associée à certains points, nous pouvons

conclure que la réponse du système de dosimétrie OSL est indépendante de l'inclinaison du

bras.

Fig. 8. Photographie du fantôme cylindrique réalisé

en Hostaform®. Les pieds du fantôme sont

amovibles.

(dimensions : diamètre = 6 cm, longueur = 29 cm).

Fig. 9. Schéma du montage expérimental.

Fig. 10. Réponse OSL en fonction de l’angulation du bras pour la fibre #03.

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- 167 -

2.3.5. Taille de champ

Le dernier paramètre à étudier sur la réponse OSL concerne la taille du champ

d’irradiation. Les dosimètres sont étalonnés avec une taille de champ de 10x10 cm².

Cependant, de la taille de champ dépend la quantité de rayonnement diffusé. Ce facteur peut

constituer une limite pour l’utilisation en clinique d’un dosimètre présentant une dépendance

importante en énergie des rayonnements si cet effet n’est pas correctement pris en compte.

Dans le cadre de cette étude, la fibre #04 a été placée sur un fantôme d’eau à une distance

source surface de 100 cm. Des irradiations aux photons de 18 MV ont été réalisées en

délivrant 100 UM à chaque irradiation. La taille de champ varie entre 3x3 cm² à 30x30 cm²

qui correspond aux champs couramment utilisés en radiothérapie. Deux séries de mesures ont

été conduites :

- La première sans utilisation de matériau équivalent tissu (i.e., aucune

absorption des photons diffusés de basses énergies ainsi que des électrons de

contamination45).

- La seconde, avec utilisation de 3 cm de matériau équivalent tissu. Nous nous

situons alors au-delà de la région de build-up (zone d’accumulation de dose)

(cf. Figure 15).

A chaque irradiation, la réponse de la fibre a été comparée à celle obtenue au moyen

d’une diode silicium (PTW-Freiburg, Allemagne, modèle T60010M, photons 5-13 MV). Les

réponses sont normalisées par rapport à celle obtenue pour un champ 10x10 cm² et sont

présentées dans la Figure 11.

Nous avons vu au cours du Chapitre 2 ainsi que dans la section 2.3.2. que le SrS présente

une dépendance énergétique avec la réponse des photons. La Figure 11-(a) montre des

variations sur la réponse OSL de - 38,10% à + 79,41% pour les tailles minimale et maximale

de champ étudiées. Cette dépendance avec la taille de champ diminue à - 20,12% et + 25,53%

pour les mêmes tailles de champ lorsque 3 cm du matériau équivalent tissu sont utilisés (cf.

Figure 11-(b)). La seconde série présente une dépendance moins importante en raison de

l’absorption des photons diffusés dans le matériau équivalent tissu.

Afin de confirmer l’explication de la dépendance énergétique pour expliquer la variation

de la réponse OSL avec la taille de champ, une étude complémentaire dont le montage est

présenté dans la Figure 12 a été réalisée. La tête de la fibre #04 est placée au centre du champ

sur un fantôme d’eau à une distance source - surface de 100 cm (dans le sens tête – pied, axe x

45 Les électrons de contamination proviennent des structures de la tête de l’accélérateur (chambre d'ionisation, filtre égalisateur du collimateur etc.…), de l'air et des accessoires. Ils sont responsables de la dose à la surface.

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- 168 -

sur la Figure 1). En utilisant un champ asymétrique (4x12 cm²) et une rotation de collimateur

(0° puis 90°), il est possible de conserver la même quantité de diffusé sans irradier une trop

grande longueur de fibre optique. Cinq mesures successives dans chaque configuration

d’irradiation ont été réalisées. Les résultats obtenus sont synthétisés dans le Tableau 2. Au

regard de ces résultats, nous pouvons conclure que la variation de la réponse OSL en fonction

de la taille de champ ne dépend que du spectre de rayonnement interagissant avec le matériau

OSL.

(a) Série sans matériau équivalent tissu (b) Série avec matériau équivalent tissu

Fig. 11. Variation de la réponse OSL en fonction de la taille de champ.

Fig. 12. Schéma du montage expérimental (vu de dessus) avec rotation de collimateur.

Les dimensions du champ sont les suivantes : X1, Y1 et Y2 = 2 cm ; X2 = 10 cm.

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- 169 -

Angle de rotation du collimateur (°) Réponse OSL

0 1,69 ± 0,02 V

90 1,68 ± 0,02 V

Rapport des mesures 1,01

Tableau 2. Résultat des mesures réalisées dans un champ asymétrique avec une rotation de

collimateur.

2.4. Distribution en profondeur et latérale de la dose absorbée Il est important, dans le cadre des contrôles qualités, qu’un dosimètre utilisé en clinique

permette l’acquisition des courbes de rendement en profondeur et de profil des faisceaux. Il

est donc nécessaire d'étudier sa réponse lorsque le spectre énergétique varie avec la

profondeur et d’évaluer sa résolution et ses limites de détection dans les zones à fort gradient

de dose. Pour ces expériences, les données OSL ont été comparées à celles obtenues au

moyen d’une chambre d’ionisation cylindrique placée dans les mêmes conditions d’irradiation

(Semiflex 0,125 cm3, type n°233643, PTW-Freiburg, Allemagne) dans le cas d'irradiations

aux électrons d'énergie 9 MeV et photons de 18 MV.

2.4.1. Electrons d'énergie 9 MeV

A chaque position de la fibre, un nombre de 58 UM (correspondant à 0,5 Gy à la

profondeur du maximum de dose au centre du champ) a été délivré par des électrons d’énergie

9 MeV. Les distributions de dose en profondeur et latérale, obtenues avec le système fibré de

dosimétrie, sont présentées respectivement dans les Figures 13 et 14.

Pour l'acquisition du rendement en profondeur, la fibre, placée dans les conditions

standards, est déplacée dans le sens des profondeurs décroissantes dans la gamme 0 - 60 mm.

Dans le cas du profil, elle est placée à la profondeur du maximum de dose (2,1 cm). Nous

effectuons ensuite un balayage sur la gamme -10 à 80 mm, dans le sens pied – tête (axe x sur

la Figure 1). Cette dimension correspond au sens de déplacement de la largeur de la fibre

(diamètre de 3 mm).

La courbe de rendement en profondeur obtenue au moyen de la chambre d’ionisation est

une courbe d’ionisation et ne peut être directement utilisée comme courbe de dose relative en

raison de la dégradation du spectre énergétique avec la profondeur qui induit une modification

du rapport des pouvoirs d’arrêt de l’eau et de l’air, Seau,air. Pour obtenir la dose à une

profondeur z, il faut multiplier l’ionisation par la valeur du Seau,air à cette profondeur [TRS398,

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- 170 -

2000]. Les deux courbes de dose relative sont comparées dans la Figure 13. Dans l’ensemble,

ces deux courbes sont en bon accord puisque l’écart entre les points expérimentaux n’excède

pas 4% excepté le point à une profondeur de 35 mm où l’écart atteint 6%. Nous pouvons

également noter que les derniers points de mesure avec le système fibré de dosimétrie OSL

sont entachés d’une plus large incertitude en raison d'un plus faible rapport signal sur bruit et

d'un plus grand nombre de photons X de basse énergie. En effet, la partie plate de la courbe

correspond à une contamination liée au rayonnement de freinage qui induit une sur-réponse

du matériau OSL. Par ailleurs, la dose « entrée » dans le milieu (cf. Figure 13) est en bon

accord entre les deux mesures puisqu’elle est évaluée à 85% et 83% respectivement pour le

système de dosimétrie OSL et la chambre d’ionisation après correction de sa réponse.

La comparaison des profils de dose obtenus au moyen du système OSL et de la chambre

d’ionisation est réalisée dans la Figure 14. Excepté le point situé à 10 mm horizontalement par

rapport au centre du champ qui présente un écart de 3,4% par rapport à la mesure avec la

chambre d’ionisation, l’ensemble des deux courbes est en bon accord puisque l’écart entre les

points n’excède pas 2,3%. Comme dans le cas du rendement en profondeur, les derniers

points expérimentaux sont entachés d’une incertitude plus importante en raison du faible

rapport signal sur bruit.

Fig. 13. Courbe de rendement en profondeur pour des irradiations aux électrons d’énergie

9 MeV (champ 10x10 cm²).

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- 171 -

Fig. 14. Profil de dose pour des irradiations aux électrons d’énergie 9 MeV (champ 10x10 cm²).

2.4.2. Photons de 18 MV

Nous avons réalisé la même étude lors d'irradiations aux photons de 18 MV.

Dans le cas du rendement en profondeur, nous déplaçons la fibre dans le sens des

profondeurs décroissantes dans la gamme 0 - 150 mm. Pour le profil de dose, la fibre est

placée à une profondeur de 10 cm et balaye l'intervalle -10 à 100 mm selon une orientation

tête – pied (axe x sur la Figure 1).

A chaque irradiation, un nombre de 74 UM est délivré correspondant à une dose de

0,5 Gy à une profondeur de 10 cm au centre du champ. Les résultats obtenus sont présentés et

comparés avec ceux obtenus au moyen d'une chambre d'ionisation dans les Figures 15 et 16.

Contrairement au cas des faisceaux d'électrons où il est nécessaire de corriger la valeur

Seau,air avec la profondeur, le rapport des pouvoirs d’arrêt peut être considéré indépendant de

la profondeur dans le cas des faisceaux photons. Il est ainsi possible d’utiliser les distributions

d’ionisations relatives comme distributions de dose absorbée [TRS398, 2000]. La

comparaison des courbes de rendement en profondeur (cf. Figure 15) met en évidence trois

portions distinctes :

- Entrée dans le milieu où la dose est de 57,5% avec le système fibré et 33,0% avec la

chambre d’ionisation. Cette différence s’explique par la présence importante de

photons de basses énergies ainsi que des électrons de contamination qui sont absorbés

dès les premiers mm de pénétration dans le milieu.

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- 172 -

- Zone correspondant au build-up (i.e., accroissement de dose) et à la profondeur du

maximum de dose (z = 3,0 cm), jusqu’à une profondeur de 60 mm où la comparaison

entre les deux courbes présente une bonne concordance.

- Zone au-delà de 60 mm où le système OSL présente une sur-réponse par rapport à

celle obtenue avec la chambre d’ionisation avec des écarts qui varient de façon linéaire

de +2,2% à +9,8%. Nous pouvons avancer l’hypothèse d’une présence plus importante

du nombre de photons de basses énergies lorsque la profondeur du point de mesure

augmente, induisant une sur-réponse du matériau OSL. Bien entendu, il serait

nécessaire de poursuivre cette investigation avec une étude de la dépendance

énergétique dans un domaine plus large que celui présenté dans la section 2.3.2.

La comparaison des profils de dose obtenus au moyen du système OSL et de la chambre

d’ionisation est réalisée dans la Figure 16. Dans l’ensemble et jusqu’à un balayage de l’ordre

de 60 mm par rapport au centre du champ, les courbes présentent une bonne concordance.

Néanmoins, au-delà de cette position, le système OSL présente une sur-réponse par rapport à

celle de la chambre d’ionisation. Deux hypothèses peuvent être énumérées :

- Zone où le nombre de photons de basses énergies présent reste plus important par

rapport au reste des positions utilisées. Bien entendu, cela produit une sur-réponse du

SrS:Ce,Sm.

- Sous estimation, dans cette région, de la dose par la chambre d’ionisation en raison

de la pondération du signal sur l’ensemble du volume de la cavité (diamètre de 7,2 mm

[PTW]). Pour mémoire, l’échantillon OSL a un diamètre de 1 mm. La tête de détection (avec

enveloppe en POM) présente un diamètre total de 3 mm.

Enfin, en raison de la pondération du signal sur l’ensemble de la cavité de la chambre

d’ionisation, le système OSL possède une meilleure résolution spatiale. Ceci explique la pente

plus forte du profil de dose mesuré au moyen du système de dosimétrie OSL.

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- 173 -

Fig. 15. Courbe de rendement en profondeur pour des irradiations aux photons de 18 MV

(champ 10x10 cm²).

Fig. 16. Profil de dose pour des irradiations aux photons de 18 MV (champ 10x10 cm²).

3. Discussion des résultats Les expériences conduites dans cette étude permettent de souligner que la réponse OSL

du système fibré de dosimétrie ne dépend ni du débit de dose dans la gamme utilisée en

radiothérapie ni de l’angle de bras. L'étude de l'inclinaison du bras n'a été réalisée qu'en mode

photon car en pratique clinique, l'incidence des électrons s'effectue perpendiculairement à la

surface d'entrée du faisceau. Par ailleurs, la réponse du système est parfaitement linéaire avec

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- 174 -

la dose. Cependant, le signal OSL est affecté par une large dépendance en énergie en raison

du numéro atomique effectif élevé du SrS:Ce,Sm (Zeff = 34,09) ainsi qu’un large fading à

température ambiante. Le premier effet perturbe la mesure en produisant une sur-réponse dans

les régions où le nombre de photons de basses énergies est élevé. Néanmoins, cet effet peut

être minimisé si le diamètre des échantillons utilisés est petit comme dans le cas des films

OSL (épaisseur de l'ordre de 200 µm) [Idri et al., 2004]. Il peut également être corrigé en

appliquant un facteur de correction tenant compte de la qualité du faisceau utilisé et de la

géométrie d’irradiation (simulations Monte Carlo). Par ailleurs, pour l’application visée le

fading n’est pas réellement un problème puisque les lectures OSL sont réalisées en ligne, juste

à la fin de l’irradiation afin de s’affranchir des composantes de luminescence radio-induite.

Si elle n'est pas correctement prise en compte, la dépendance de la réponse avec la taille

de champ constitue une des limitations de ce système. En effet, nous avons montré que celle-

ci est la conséquence directe de la valeur élevée du numéro atomique effectif qui induit une

sur-réponse aux photons de basses énergies, principaux représentants de la composante

diffusée dans un champ de rayonnements. Cet effet peut être minoré en utilisant une

enveloppe pour la partie sensible du dosimètre plus épaisse en matériau proche équivalent

tissu ou de l'ordre de quelques mm si un matériau à numéro atomique plus élevé tel que le

cuivre est utilisé. Une autre possibilité pourrait être de dédier cet outil pour des mesures de

doses dans des champs de dimensions restreintes et de déterminer des facteurs de correction

simples. Enfin, une dernière piste de réflexion serait de déterminer des facteurs de correction

pour chaque géométrie d'irradiation au moyen de simulations type Monte Carlo. Bien

entendu, cette voie de recours rendrait l'utilisation du système moins conviviale.

4. Conclusion L'introduction d'un dosimètre en clinique requiert une étape de caractérisation comportant

un certain nombre de caractéristiques à évaluer dont la liste est consignée dans le Tableau 3.

Dans ce même Tableau, nous rapportons les résultats obtenus avec le système de dosimétrie

fibré.

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- 175 -

Caractéristique Dosimètre idéal Système OSL / RL

Répétabilité des mesures Plus faible

dispersion possible

1,3%

(Photons de 18 MV)

Linéarité avec la dose R² = 1

Large gamme

R² = 0,99997

0,5 à 3,5 Gy(1)

Dépendance en énergie

Matériau

Equivalent tissu

(aucune)

1,5% (électrons : 6 à 18 MeV)

5,2% (photons : 6 à 18 MV)

Dépendance du débit de dose Aucune 1,2%

Dépendance angulaire Aucune 1,7%

Dépendance avec la taille de champ Aucune -38 à 80% sans utilisation de bolus(2)

environ ±25% avec 3cm de bolus

Dépendance avec la température Aucune N'a pu être vérifiée en conditions

cliniques

Dépendance avec l'historique de dose Aucun Aucune car reset à chaque

stimulation

Utilisation et lecture du signal Le plus simple

possible Très facile

(1) : La linéarité de la réponse OSL avec la dose (fibre #04) a été confirmée jusqu’à des

doses de l’ordre de 120 Gy lors d’irradiations aux photons γ (60Co) au SCK-CEN en Belgique.

(2) : Matériau équivalent tissu.

Tableau 3. Caractéristiques que devrait satisfaire le dosimètre idéal et comparaison avec

celles du système fibré de dosimétrie.

Le Tableau 3 met en évidence que le système de dosimétrie OSL présente une répétabilité

et une linéarité avec la dose très satisfaisantes. La réponse ne dépend ni du débit de dose et de

l’inclinaison du bras. Au niveau de l’influence de l’énergie des rayonnements incidents, la

réponse du système ne dépend pas de l’énergie des électrons dans la gamme étudiée.

Néanmoins, elle souffre d’une large dépendance avec l’énergie des photons. Ce point

constitue la principale limitation du système de dosimétrie à l’heure actuelle. Il est

parfaitement connu (cf. Chapitre 2) que le SrS:Ce,Sm présente un fading important à

température ambiante. Cet effet reste néanmoins minime dans le sens où les mesures sont

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- 176 -

réalisées en ligne et que la durée des irradiations reste courte dans le domaine de la

radiothérapie (i.e., fraction de 2 Gy délivrée par différentes incidences à un débit de 1-2

Gy.min-1).

D’un point de vue pratique, ce système est flexible et facile à installer. De plus, il ne

possède aucune influence de l’historique des mesures précédentes (i.e., effet d’empilement,

perte de sensibilité avec la dose cumulée…) puisqu’à chaque lecture laser, le matériau est

totalement vidé.

Enfin, comme nous l’avons présenté au cours du Chapitre 1, chaque dosimètre utilisé en

clinique présente des avantages et des inconvénients. Nous pouvons donc conclure, de par

cette étude, que le système de dosimétrie OSL présente un intérêt pour la mesure de dose

délivrée pendant les traitements de radiothérapie. Bien entendu, ce travail reste à poursuivre

afin d’étudier les apports et limites de cet outil par rapport à ceux qui sont déjà utilisés en

routine clinique (MOSFETs, Diode…) lors de géométries d’irradiations plus complexes.

L'influence de la température sur la réponse OSL devra aussi être investiguée, dans des

conditions d'irradiations cliniques, afin de déterminer des facteurs de correction. Il est

également possible d’utiliser la composante RL afin d’avoir un contrôle temps réel du débit

de dose délivré durant les traitements. Le chapitre suivant présente, outre les résultats OSL, la

faisabilité de monitorage à l’aide de la RL du matériau dans des installations d'irradiations à

débit de dose pulsé.

Références bibliographiques [CIPR86, 2000] International Commission on Radiological Protection, “Prevention of

Accidental Exposures to Patients Undergoing Radiation Therapy,” (ICRP Publication 86),

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[Gaza et al., 2004] R. Gaza, S. W. S. McKeever, M. S. Akselrod, A. Akselrod, T.

Underwood, C. Yoder, C. E. Andersen, M. C. Aznar, C. J. Marckmann, and L. Bøtter-Jensen,

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- 177 -

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[Idri et al., 2004] K. Idri, L. Santoro, E. Charpiot, J. Herault, A. Costa, N. Aillères, R.

Delard, J-R. Vaillé, J. Fesquet, and L. Dusseau, “Quality control of intensity modulated

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[Lapraz et al., 2006] D. Lapraz, H. Prévost, K. Idri, G. Angellier, and L. Dusseau,

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n°15, pp. 3793-3800, October 2006.

[TRS398, 2000] Technical Reports Series No. 398, “Absorbed Dose Determination in

External Beam Radiotherapy,” An International Code of Practice for Dosimetry Based on

Standards of Absorbed Dose to Water, International Atomic Energy Agency, Vienna, 2000.

[Polf et al., 2004] J. C. Polf, E. G. Yukihara, M. S. Akselrod, S. W. S. McKeever, “Real-

time luminescence from Al2O3 fiber dosimeters,” Rad. Meas., vol 38, n°2, pp. 227-240, April

2004.

[PTW] Semiflex 0,125 cm3, type n°233643, “Technical Datasheet,” PTW-Freiburg,

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[XCOM] M. J. Berger, J. H. Hubbell, S. M. Seltzer, J. Chang, J. S. Coursey, R. Sukumar,

and D. S. Zucker, “XCOM: Photon Cross Sections Database”, available online at:

http://physics.nist.gov/PhysRefData/Xcom/Text/XCOM.html

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- 179 -

Chapitre 6 Monitorage de faisceaux : étude de faisabilité et application Sommaire 1. DESY : DEUTSCHES ELEKTRONEN-SYNCHROTRON____________________ 180

1.1. CONTEXTE__________________________________________________________ 180 1.1.1. Projet Européen Laser à Rayons X___________________________________ 180 1.1.2. Installation FLASH (Free LASer electron in Hamburg)___________________ 181 1.1.3. Dosimétrie ______________________________________________________ 182

1.2. ETUDE DE FAISABILITE : MONITORAGE DE FAISCEAU__________________________ 183 1.2.1. Montage expérimental_____________________________________________ 183 1.2.2. Résultats et discussion_____________________________________________ 184

CONCLUSION ___________________________________________________________ 187

2. CERN : ORGANISATION EUROPEENNE POUR LA RECHERCHE NUCLEAIRE________________________________________________________________________ 187

2.1. MATERIELS ET METHODES – INSTALLATION IRRAD-6 ________________________ 187 2.2. RESULTATS _________________________________________________________ 190

2.2.1. Répétabilité _____________________________________________________ 190 2.2.2 Monitorage de faisceau : allure temporelle_____________________________ 192 2.2.3. Variation des signaux RL et OSL en fonction du nombre de protons incidents _ 192 2.2.4. Dosimétrie comparative ___________________________________________ 195

2.3. DISCUSSION DES RESULTATS ET CONCLUSION_______________________________ 196

3. MONITORAGE DE FAISCEAU DANS LES INSTALLATIONS D'IRRADIATION A DEBIT DE DOSE PULSE PAR UTILISATION DU SIGNAL DE RL___________ 197

3.1. MATERIELS ET METHODES _____________________________________________ 197 3.2. RESULTATS _________________________________________________________ 199

3.2.1. Première campagne : étude de faisabilité______________________________ 199 3.2.2. Seconde campagne : système d'acquisition RL dédié _____________________ 202 3.2.3. Effet de manche __________________________________________________ 204

3.3. DISCUSSION DES RESULTATS____________________________________________ 208 CONCLUSION ___________________________________________________________ 208

4. CONCLUSION ________________________________________________________ 209

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES _____________________________________ 210

La troisième partie de ce chapitre a fait l’objet d’une présentation orale lors de conférence

internationale 2008 IEEE NSREC (Tucson, Arizona, USA, 14-18 juillet 2008) et vont paraître

dans la revue IEEE Transactions on Nuclear Science.

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- 180 -

e chapitre précédent a mis en évidence les potentialités du système fibré de

dosimétrie OSL / RL pour la mesure de dose en radiothérapie. L’objectif de ce

chapitre est d’étudier la faisabilité d’une application de monitorage de faisceaux,

d’une part proche du temps réel avec le mode OSL et d’autre part en temps réel avec le mode

RL.

Les deux premières parties présentent les résultats obtenus lors de campagnes

d'irradiations dans des installations appartenant aux deux plus grands centres européens de

recherche en physique :

- CERN situé sur la frontière franco-suisse, entre la ville de Meyrin (dans le canton de

Genève) et de Saint-Genis-Pouilly (dans le département de l'Ain),

- DESY situé sur deux sites : le plus grand à Hambourg et le second à Zeuthen près de

Berlin.

Dans une troisième partie, nous étudions l’influence des paramètres primordiaux tels que

la dose et le débit de dose sur la réponse RL. Nous évaluerons également l'impact de la

luminescence radio-induite par l'action directe des rayonnements sur les fibres optiques (cf.

Chapitre 3).

1. DESY : Deutsches Elektronen-Synchrotron

1.1. Contexte

1.1.1. Projet Européen Laser à Rayons X

Le laser à électrons libres pourrait succéder aux anneaux de stockage dédiés au

rayonnement synchrotron et constituer les sources dites de 4ème génération. Pour mémoire, la

3ème génération est constituée d'anneaux tels que le synchrotron SOLEIL à Orsay et l'ESRF46

à Grenoble.

Un projet européen de laser destiné à produire une source de haute intensité de rayons X

est actuellement en construction à Hambourg (Allemagne)47. Les flashs de rayons X sont

produits dans la gamme 0,15 à 1,5 nm et leur durée n’excède pas 100 femtosecondes (fm)

[Materlik and Tschentscher, 2001]. Cette installation ouvre la voie à de nouvelles applications

d’exploration de la matière dans de nombreux domaines tels que la physique moléculaire, la

physique des plasmas, la chimie, la science du vivant etc.… [Materlik and Tschentscher,

2001]. Le laser est composé d’un injecteur, d’un accélérateur linéaire supraconducteur et

d’onduleurs. Les cavités RF supraconductrices permettent d’accélérer les électrons jusqu’à 46 European Synchrotron Radiation Facility (Installation Européenne de Rayonnement Synchrotron). 47 http://www.xfel.eu/en/index.php

L

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des énergies d’environ 20 GeV. Ces électrons passeront ensuite à travers des onduleurs afin

de produire une lumière cohérente. Des flashs de rayons X intenses et de courtes durées sont

émis par émission spontanée auto amplifiée (SASE, Sef-Amplification Spontaneous Emission).

Finalement, le faisceau d’électrons résiduels, n’ayant pas été converti en rayonnement

synchrotron est absorbé.

Cette installation sera hébergée dans un tunnel long de 3,1 km, d'un diamètre de 5,2 m.

Les équipements électroniques de contrôle du laser seront également installés dans ce tunnel.

La construction de cet appareillage est planifiée pour les années 2008-2012.

1.1.2. Installation FLASH (Free LASer electron in Hamburg)

La Figure 1 présente l'ensemble de l'installation FLASH. Les électrons sont produits à

l'intérieur d'un photo injecteur avant d'être focalisés et accélérés sous forme de trains de

particules. Le photo injecteur est constitué d’un matériau photo émetteur localisé à l’intérieur

d’une structure accélératrice à RF (5 MW). Initialement, un laser pulsé (1,3 GHz) émettant

dans le domaine de l’ultra violet (λ = 262 nm, 4ème harmonique d’un laser Nd:YLF) illumine

la photocathode, réalisée en tellurure de césium (Cs2Te), du canon RF. Cette opération permet

l’émission de paquets d’électrons en mode pulsé. Ces groupes d’électrons sont par la suite mis

en forme à l’aide de compresseurs de paquets (Bunch compressors, cf. Figure 1) et circulent à

l’intérieur de cavités accélératrices supraconductrices (Accelerating Structures, cf. Figure 1)

afin d’être accélérés jusqu’à leur énergie finale de l’ordre du GeV. Chaque cavité

accélératrice se compose de 8 structures à 9 cellules réalisées en niobium. Enfin, les électrons

accélérés traverseront l'onduleur et subiront des oscillations forcées qui induiront la

production de rayonnements X intenses. L'onduleur est une structure magnétique périodique

fournissant un champ magnétique statique alternatif et qui est composée de dipôles

magnétiques.

Durant la production et le transport des électrons, des champs de rayonnements

secondaires sont produits via, en autre, la collision des électrons avec les structures de

l’accélérateur.

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Fig. 1. Schéma d’ensemble de l’installation FLASH (issu du site http://flash.desy.de/).

1.1.3. Dosimétrie

Comme il a été mentionné au Chapitre 1, les champs de rayonnements générés auprès des

accélérateurs de particules sont des champs mixtes.

L'interaction des particules de hautes énergies avec les structures de l'accélérateur produit

un champ de rayonnement parasite composé de photoneutrons, muons et rayonnement X de

freinage [Liu et al., 2001]. Les techniques de dosimétrie utilisées en routine à DESY sont

basées sur des technologies passives [Mukherjee et al., 2007b] telles que :

• Dosimétrie photons

o Les films radiochromiques (Gafchromic type EBT, International Specialty

Product, NJ, USA).

o Les TLDs (TLD-500 (Al2O3:C))

• Dosimétrie neutron / Mesure fluence

o Les détecteurs à bulles.

o Les TLDs (TLD-700 (7LiF:Ti,Mg) à la fois sensibles aux photons et aux

neutrons d'énergie supérieure à 100 keV) utilisation d'une méthode

différentielle avec les TLD-700 et -500 pour discriminer les composantes

neutrons et photons [Mukherjee et al., 2005].

o Diode AsGa [Mukherjee et al., 2007a].

Un système de monitorage a également été développé et se compose de deux modules

[Makowski et al., 2007] :

• Un module sensible aux rayonnements constitué d'un MOSFET (RadFET) pour la

mesure photons et d'une mémoire type SRAM (Static Random Access Memory)

pour le monitorage neutron.

• Un module de lecture.

Bien que de nombreuses méthodes dosimétriques soient utilisées en routine, il a été

montré au cours du Chapitre 1 que certaines de ces méthodes sont consommatrices de temps

et qu'elles ne permettent pas d'obtenir des lectures temps réel. De plus, les MOSFETs

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possèdent une durée de vie limitée en raison de l'impossibilité de remise à zéro du capteur. Il

y a donc une forte demande de la part du groupe “Accelerator Radiation Control Group”

pour un système permettant de mesurer des doses photons en temps réel sans qu'aucune

électronique d'acquisition ne soit directement exposée aux rayonnements. C'est pour ces

raisons qu'une étude de faisabilité a été réalisée avec le système fibré de dosimétrie OSL / RL.

Les résultats sont présentés dans la partie suivante.

1.2. Etude de faisabilité : monitorage de faisceau

1.2.1. Montage expérimental

La fibre optique #02 (cf. Chapitre 4) a été utilisée pour cette expérience. Dans un premier

temps, nous avons étalonné cette fibre au moyen d’une source de césium 137 (énergie

gamma = 662 keV, période = 30 ans, activité au 01/07/2008 = 1,15.1011 Bq, Amersham

Buchler, Braunschweig, Allemagne) disponible à DESY. Le débit de dose à une position x

par rapport à la source a été évalué au moyen d’un dosimètre électronique RAD-60 (Rados

Technology GmbH, Hamburg, Germany) [RAD-60].

Par la suite, afin d’évaluer la faisabilité du monitorage du débit de dose, la fibre #02 a été

placée sur la ligne de faisceau au niveau du canon RF. Plus précisément, au niveau d’un des

solénoïdes de la chaîne permettant de focaliser le faisceau d’électrons (cf. Figure 2). Ne

connaissant pas a priori le débit de dose à cet endroit, nous avons choisi d’interroger

l’échantillon OSL toutes les 15 min afin d’obtenir un rapport signal sur bruit satisfaisant.

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Fig. 2. Position de la tête sensible (fibre optique #02) durant l’expérience de monitorage. Les

paramètres sont les suivants : tension de référence du PMT réglée à 0,8 V, intégration du signal

pendant 15 min.

1.2.2. Résultats et discussion

La courbe d’étalonnage obtenue suite aux irradiations au césium 137 est présentée dans la

Figure 3. Comme il a été vu précédemment, le signal OSL permet d'obtenir une valeur de

dose après étalonnage. L’étude de monitorage réalisée durant un laps de temps d’environ 16 h

est consignée dans la Figure 4. Le but de cette expérience est de déterminer le débit de dose

moyen qui est défini comme :

t

DtD OSL=)(& (1)

Où )(tD& et OSLD représentent respectivement le débit de dose moyen et la dose intégrée

pendant un temps t.

Position de la tête sensible

Solénoïdes

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Fig. 3. Courbe d’étalonnage de la fibre suite à des irradiations au césium 137. Le débit de dose

est de 16,1 mGy.min-1.

Fig. 4. Monitorage de l'installation FLASH. La fibre est placée au niveau d'un des deux

solénoïdes.

Durée de l'expérience 16 heures.

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Durant cette expérience, l'ensemble des mesures OSL réalisées lorsque la puissance RF

est de l'ordre 3,3 MV/m est entaché d'un peigne de pulses de luminescence de période 200 ms

(cf. Figure 5). Ces pulses proviennent de la RL produite par les trains d'électrons. Pendant les

phases de tests, les trains d’électrons sont générés avec une fréquence de répétition de 5 Hz

(200 ms). En utilisation normale, l'ensemble est prévu pour fonctionner à une fréquence de

répétition de 10 Hz.

Fig. 5. Signal OSL en fonction du temps et visualisation de pulses de RL lorsque la puissance RF

est de l'ordre de 3,3 MV/m.

Les résultats permettent de mettre en évidence la bonne concordance temporelle des

signaux issus du canon et OSL mesurés. Néanmoins, la valeur du temps d’intégration retenue

(15 min), ne permet pas de mettre en évidence les variations rapides du débit de dose. Ceci

permet d’expliquer les quelques portions de courbes présentant un décalage du fait de la

pondération du signal sur l’ensemble du temps d’intégration. Par ailleurs, aucune dosimétrie

complémentaire n'ayant pu être mise en place pour ce premier test, nous ne pouvons apprécier

que l'aspect qualitatif. Il sera nécessaire à l’avenir de poursuivre ce travail en utilisant d'autres

moyens de dosimétrie.

Cette expérience réalisée avant que l'acquisition RL ne soit implémentée au niveau

système permet tout de même d'apprécier les pulses RL lors de l'enregistrement des données

OSL. Il apparaît donc possible d'utiliser ce système pour réaliser un monitorage temps réel du

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débit de dose. L'information sur la dose pourra alors être mesurée à la fois par l'OSL et en

sommant l'ensemble des pulses RL acquis.

Conclusion Ce premier test très encourageant a permis d'une part, de montrer la faisabilité d'un

monitorage de faisceau auprès d'un accélérateur haute énergie (bien que la tête de détection ait

été placée dans une zone où transitent des électrons d’énergie quelques MeV) et d'autre part,

de montrer la stabilité des mesures sur la période pendant laquelle la puissance RF était stable

(environ 8 h). L'ensemble des mesures est compris dans l'intervalle ±5% avec un point

présentant un écart à la moyenne de +10%. Ces résultats ainsi que la flexibilité du système de

dosimétrie répondent aux besoins spécifiés par le groupe “Accelerator Radiation Control

Group”. Il reste tout de même nécessaire de poursuivre l'étude en comparant les résultats avec

d'autres techniques de dosimétrie. La partie suivante est consacrée aux résultats obtenus lors

d'une campagne d'irradiation menée au CERN.

2. CERN : Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire Le but de cette partie est d’étudier la faisabilité d’un monitorage de la dose et du débit de

dose à l’aide du système fibré de dosimétrie OSL pour les expériences en physique des hautes

énergies présentant un environnement radiatif à la fois sévère et complexe tel que celui

rencontré dans le LHC (Large Hadron Collider) [LHC]. Les résultats présentés dans la suite

ont été obtenus durant des irradiations réalisées dans l'installation IRRAD-6 qui présente un

champ mixte de rayonnement avec des débits de dose et intensités de particules plus proches

de l'environnement attendu au LHC.

2.1. Matériels et méthodes – Installation IRRAD-6 Nous avons réalisé l'ensemble des irradiations dans le hall expérimental Est du

synchrotron protons (PS) au CERN [Glaser et al., 1999a]-[Glaser et al., 1999b], sur la ligne de

faisceau PS-T7 (cf. Figure 6).

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Fig. 6. Schéma de la zone d'irradiation protons [Glaser et al., 1999a].

Celle-ci comporte deux installations d’irradiations :

- IRRAD-1 : faisceau incident de protons d'énergie 23 GeV,

- IRRAD-6 : champ mixte composé de neutrons, particules chargées et photons

résultant de l’interaction des protons incidents sur l’absorbeur de faisceau. La position

des échantillons dans cette installation est caractérisée au moyen de deux coordonnées

(Z et r). Z représente la distance (longitudinale) entre l’échantillon et l’absorbeur et r

la distance radiale depuis l’axe du faisceau incident.

La Figure 7 présente une photographie des deux installations. Ces expériences ont été

conduites dans IRRAD-6 afin d'étudier un champ de rayonnement complexe. Par ailleurs, des

irradiations antérieures dans l'installation IRRAD-1 ont déjà été réalisées en utilisant les films

OSL et ont montré des résultats prometteurs en terme de résolution spatiale et de gain de

temps par rapport aux méthodes usuelles de mesures par activation de feuilles d'aluminium

[Idri, 2004].

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Fig. 7. Photographie des installations IRRAD-1 et IRRAD-6.

La flèche rouge en pointillé schématise l'axe du faisceau de protons incidents. L'installation

IRRAD-6 est localisée à droite de l'installation IRRAD-1.

Pour cette expérience présentant des besoins spécifiques, la fibre optique #06 (cf.

Chapitre 4) a été utilisée et étalonnée au moyen de la source de cobalt 60 dont nous disposons

au laboratoire. En raison de la composante neutrons dans le champ secondaire, nous avons

utilisé une enveloppe en alliage (Dural®, Al95 Cu4 Mg1) plutôt que du plastique dans le but

d'avoir un numéro atomique élevé (Zeff = 15,92 pour m = 2,94) et d'être le moins sensible

possible aux neutrons rapides. Le bon couplage optique a été obtenu au moyen de la colle

optique EPO-TEK® 310M (Epoxy Technology, Bellerica, MA, USA) [EPO-TEK].

La tête sensible du système était placée à 27 cm de l'axe du faisceau (r) et à 10 cm de

l'absorbeur (Z). Lors des irradiations dans la zone IRRAD-6, deux types de signaux de

luminescence ont été enregistrés :

• La radioluminescence (RL) émise directement pendant l’irradiation, au moyen

d’un oscilloscope.

Tube plastique contenant la fibre optique

IRRAD-6

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• La luminescence stimulée optiquement (OSL) obtenue suite à une stimulation

infrarouge. Les paramètres d’acquisition utilisés par défaut sont les suivants :

UPM = 0,8 V ; laser : 2 V, 1,5 s ; fech = 10 kHz.

Dans la suite de cette partie, nous présentons les résultats expérimentaux obtenus. Le

faisceau de rayonnements étant pulsé, le nombre de protons incidents varie d'un pulse à

l'autre. Les résultats obtenus en mode OSL et RL seront donc normalisés par rapport au

nombre de coups dans la SEC (Second Emission Chamber, Chambre d'émission secondaire

[Bernier et al., 1997]). Durant la campagne d'expérience, le facteur de la SEC était de

3,5.107 protons incidents par coup dans la SEC.

2.2. Résultats

2.2.1. Répétabilité

Afin de s'assurer de la viabilité des mesures et d'utiliser cet outil en routine, il est

nécessaire de s’assurer de la répétabilité des mesures dans un environnement sévère (i.e., la

stabilité dans le temps du système). Des études similaires ont déjà été réalisées dans des

sources radioactives à faible débit de dose et des accélérateurs médicaux et ont montré des

répétabilités inférieures à 3% (cf. Chapitre 4 et 5). Le but de cette expérience est de

déterminer à la fois la répétabilité des mesures OSL et RL dans un champ complexe de

radiations. La répétabilité est exprimée comme le rapport de la déviation standard par la

moyenne.

Mode OSL Nous avons réalisé 229 mesures OSL consécutives (avec un temps

d’intégration de 1,66 min (12 pulses soit 4 CPS (Cycle PS)) pour évaluer la répétabilité. Les

résultats présentés dans les Figures 8 et 9 sont les résultats bruts ; c'est-à-dire sans

normalisation par rapport au nombre de coups dans la SEC. A ce stade de l’analyse des

données, la répétabilité est calculée à 6,06%.

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Fig. 8. Répétabilité des mesures OSL. N = 229. Fig. 9. Distribution des écarts à la moyenne

des mesures OSL.

Mode RL La répétabilité des mesures RL a été évaluée au moyen d'une série de

15 mesures consécutives. Pour chaque mesure, nous relevons le signal de RL à chaque pulse

puis nous réalisons la moyenne sur les 12 pulses (4 CPS). Cette analyse est réalisée 15 fois

consécutives. Les résultats présentés sur la Figure 10 sont normalisés par rapport à la valeur

de la SEC. La répétabilité des mesures RL est de 0,57%. L'insert de la Figure 10 présente

l'écart à la moyenne associé à chaque point expérimental. Celui n'excède pas ±1,54%.

Fig. 10 Répétabilité des mesures RL. N = 15.

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2.2.2 Monitorage de faisceau : allure temporelle

Les expériences de physique des hautes énergies requièrent un monitorage temps réel du

débit de dose. Cette étude, uniquement réalisée en RL, a permis d’apprécier à la fois le

faisceau délivré à chaque cycle du PS (CPS) (3 pulses consécutifs, Figure 11) et la structure

temporelle (de l'ordre de 300 ms) d’un pulse durant une extraction lente des protons

(Figure 12).

Au regard de ces résultats, le système présente une résolution en temps et en dose

suffisante pour apprécier la structure d’un pulse (cf. Figure 12) et les variations de fluence

protonique durant un même CPS (cf. Figure 11). L’allure temporelle présentée dans la

Figure 12 corrobore avec le monitorage de faisceau réalisé par la salle de contrôle, au moyen

d'écrans luminescents couplés à une caméra et de mesures de l'intensité du faisceau. Le

système fibré de dosimétrie, facile à mettre en place, constitue donc un moyen simple de

contrôler le faisceau.

Fig. 11. Monitorage durant un CPS (25,2 s)

correspondant à 3 pulses.

Fig. 12. Structure temporelle d’un pulse RL.

2.2.3. Variation des signaux RL et OSL en fonction du nombre de protons incidents

Avant d’utiliser ce système comme outil de dosimétrie / monitorage dans les accélérateurs

pour la physique des hautes énergies, il est nécessaire d’étudier le comportement de la RL et

de l'OSL en fonction du nombre de protons incidents (i.e., le nombre de coups dans la SEC).

La constance de la réponse en fonction de la valeur de la SEC correspond donc à une relation

de linéarité de la réponse avec le nombre de protons incidents.

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Mode RL Pour cette étude, nous avons fait varier le nombre de pulses entre

3 (1 CPS ; durée = 25,2 s ; D ~30 mGy) et 78 (26 CPS ; durée = 10,9 min ; D ~780 mGy) et

relevé le signal RL pour chaque pulse. Les résultats, normalisés par rapport au nombre de

coups dans la SEC, sont présentés dans la Figure 13. L’insert de cette figure présente l’écart à

la moyenne de chaque point expérimental. Ces résultats montrent la constance de la RL avec

le nombre de protons incidents (i.e., le nombre de coups dans la SEC). La variation de

l’ensemble des mesures n’excède pas ±1,61%.

Fig. 13. Réponse RL normalisée par rapport au nombre de coups dans la SEC comme une

fonction de la SEC.

Mode OSL L'étude du signal OSL normalisé en fonction de la valeur de la SEC a

été réalisée sans et avec utilisation du filtre numérique (paramètres standards) dans une

gamme permettant d'observer à la fois la constance du rapport OSL / SEC et la saturation du

signal.

La Figure 14 présente la réponse OSL (sans filtre numérique) normalisée en fonction de

la SEC (dans la gamme 3 à 39 pulses soit 1 à 13 CPS). Le premier point décroche de la

courbe en raison du faible rapport signal sur bruit et de la large incertitude qui lui est donc

associée. La courbe présente ensuite une portion plate (i.e., constance de la réponse après

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normalisation) dans laquelle les points sont tous inclus dans l'intervalle ±8,44%. Enfin, elle se

termine par une portion décroissante qui correspond à une saturation du signal de sortie

(module NI USB-6009 accepte en entrée 5 V au maximum dans la configuration actuelle

[USB6009]).

Fig. 14. Réponse OSL (sans filtre numérique) normalisée par rapport au nombre de coups dans

la SEC en fonction de la SEC. Le segment pointillé représente la zone où la réponse OSL est

strictement linéaire avec la valeur de la SEC.

La Figure 15 présente la réponse OSL (avec utilisation d'un filtre numérique) normalisée

en fonction de la SEC (dans la gamme 3 à 78 pulses soit 1 à 26 CPS). La courbe présente un

comportement similaire à celle de la Figure 14. Le premier point est entaché d'une incertitude

importante en raison du faible rapport signal sur bruit. Les points se situant dans la zone de

linéarité présentent un écart à la moyenne de (±6,2%). Au-delà, nous retrouvons une zone de

décroissance qui correspond à la zone de saturation masquée par l'utilisation du filtre.

L'utilisation d'un filtre numérique permet, au détriment de la sensibilité (V/coups),

d'augmenter la dynamique de mesure pour une tension de PMT donnée (ici UPM = 0,8 V).

Néanmoins, en adaptant convenablement cette tension, il est possible d'améliorer la sensibilité

du système sans utilisation de filtre.

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Fig. 15. Réponse OSL (avec filtre numérique) normalisée par rapport au nombre de coups dans

la SEC en fonction de la SEC. Le segment pointillé représente la zone où la réponse OSL est

strictement linéaire avec la valeur de la SEC.

2.2.4. Dosimétrie comparative

Afin de réaliser une inter comparaison des mesures dosimétriques, des dosimètres passifs

habituellement utilisés en routine au CERN (RPL, film Gafchromic HD-810) ont été placés

sur un porte échantillon à 17 cm de l'axe du faisceau. Pour rappel, la tête du système fibré de

dosimétrie OSL était placée à 27 cm de l'axe du faisceau. Les dosimètres passifs ont été

exposés au faisceau durant un laps de temps de l'ordre de 15h. Les résultats obtenus, corrigés

des différences de position à l'aide de mesures dosimétriques antérieures, sont récapitulés

dans le Tableau 1.

Dosimètre Dose absorbée (Gy) Variation(1) (%)

RPL 67,3 (± 7%)(2) 0,0

OSL 53,6 (± 6) - 20,4

Film Gafchromic HD 810 78, 4 (± 7%) + 16,5

(1) : la variation de dose est calculée à l'aide de la formule : (D(x) – D(RPL)) / D(RPL) * 100.

(2) : la valeur entre parenthèses représente l’écart type associé exprimé en %.

Tableau 1. Récapitulatif des résultats de dosimétrie obtenus.

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Dans l'ensemble, les résultats concordent à 20% près et ceci est très encourageant compte

tenu des positions différentes au niveau de l'installation des dosimètres et des conditions

d'étalonnage qui diffèrent pour chaque type de dosimètres. Bien entendu, si les dosimètres

étaient étalonnés dans les mêmes conditions, l'écart entre les mesures serait bien en deçà des

20%. En effet, la fibre #06 a été préalablement étalonnée au cobalt 60 et non dans un champ

particulaire mixte tels que ceux rencontrés au CERN qui servent, entre autre, de moyens

d'étalonnage. De plus, il est pertinent de rappeler que la réponse du RPL est sensible aux

neutrons (cf. Chapitre 1). Il est donc nécessaire de tenir compte des réponses intrinsèques de

chaque dosimètre à chaque type de particule (neutrons, particules chargées, photons). Cette

étude est donc à poursuivre en s'intéressant à la réponse du SrS:Ce,Sm dans des champs

mixtes (particules neutres ou chargées / photons) parfaitement connus.

2.3. Discussion des résultats et conclusion Les études de répétabilité des mesures ont montré une stabilité correcte dans le temps

avec des valeurs de 0,57% et 6,06% respectivement pour la RL et l’OSL (grandeur qu'il reste

à normaliser par rapport aux valeurs de la SEC). Par ailleurs, la rapidité de l’ordre de 35 ns de

la décroissance du sulfure de strontium dopé aux terres rares [Ravotti et al., 2007] permet

d’apprécier la structure en temps d’un pulse qui est de l’ordre de 300 à 400 ms (extraction

lente). Des études de monitorage ont également été réalisées lors de cycle en extraction rapide

(40 ns) au moyen de la fibre optique #06 couplée à un PMT du CERN avec lequel nous avons

réalisé une inter calibration avec le système fibré de dosimétrie RL/OSL. Les résultats sont

plus qu'encourageants et permettent de suivre l'allure temporelle du faisceau et d'évaluer la

qualité du faisceau par le biais de la fluence protonique (i.e. nombre de coups dans la SEC)

[Glaser, 2008]. Néanmoins durant ces tests, une luminescence plus lente (constante de l'ordre

de 150/200 ns) a été observée, recoupant les résultats obtenus par Ravotti et al. lors de l'étude

résolue en temps des phénomènes OSL et PL dans le SrS:Ce,Sm [Ravotti et al., 2007]. Enfin,

la RL et l’OSL présentent une réponse linéaire en fonction du nombre de coups dans la SEC

(ratio signal / SEC constant). La dynamique OSL reste à adapter en fonction de la SEC par

l’intermédiaire d’un réglage précis du gain du PMT car le signal OSL peut arriver rapidement

à saturation.

Pour conclure, cette étude préliminaire a permis de mettre en évidence les potentialités

d’un outil RL/OSL pour la dosimétrie auprès d’accélérateurs et de champs radiatifs

complexes. De plus, les résultats de dosimétrie comparative sont très encourageants. Bien

entendu, des investigations complémentaires restent nécessaires.

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La partie suivante est dédiée à la présentation des résultats RL obtenus suite à des

irradiations avec des faisceaux d'électrons et de photons thérapeutiques. La RL étant jusqu'à

présent obtenue au moyen d'un oscilloscope, l’objectif est de proposer un outil intégré pour la

mesure OSL / RL.

3. Monitorage de faisceau dans les installations d'irradiation à débit de dose pulsé par utilisation du signal de RL

La réponse RL dérive de l’exposition aux rayonnements du matériau phosphorescent. Son

comportement temporel dépend du flux de rayonnements (i.e., continu ou pulsé). Les

caractéristiques de la RL émise par le SrS:Ce,Sm ont été présentées au Chapitre 2. Nous

avons également pu apprécier la RL, au cours des parties précédentes de ce chapitre, dans les

installations d’irradiations dédiées à la physique des hautes énergies.

Par ailleurs, l’irradiation des fibres optiques entraîne une émission lumineuse prompte

(i.e., « stem effect »). Celle-ci peut avoir pour origine l'émission Čerenkov ou la

photoluminescence de la fibre optique. Les mécanismes et les méthodes de minimisation de la

contribution de ce bruit au signal utile ont été présentés au cours du Chapitre 3.

L’objectif de cette partie est donc d'évaluer la possibilité d'utiliser le signal de RL pour

monitorer une installation d'irradiation et de caractériser cette luminescence en fonction de la

dose et du débit de dose. Il est également nécessaire de réaliser une étude préliminaire de la

luminescence parasite. Dans une première partie, nous présentons le montage expérimental.

Les résultats ainsi que leurs discussions sont abordés dans les parties suivantes.

3.1. Matériels et Méthodes Les irradiations ont été réalisées à l’aide de faisceaux thérapeutiques d’électrons et de

photons issus de l'accélérateur Elekta PreciseTM (Elekta AB, Stockholm, Suède) au Centre de

Radiothérapie du Parc à Dijon. Deux campagnes d’expériences ont été menées.

La première campagne, conduite au début de ce projet, avait pour but d’étudier la

faisabilité de la RL avec le système fibré de dosimétrie et d'évaluer les besoins pour concevoir

la carte d'acquisition dédiée présentée au Chapitre 4. Pour cette étude, nous avions utilisé la

fibre #03-b (cf. Figure 16-(a)). Pour les besoins de l’expérience, nous avions modifié la partie

acquisition de données. Un oscilloscope numérique contrôlé par interface GPIB48 a dû être

ajouté au module NI USB-6009 habituellement utilisé pour l’enregistrement des signaux. En

48 Le GPIB (General Purpose Interface Bus), également connu sous l’appelation bus IEEE 488, est une interface de communication parallèle de 8 bits, avec des taux de transfert pouvant atteindre 8 Moctets par seconde.

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- 198 -

effet, la fréquence d’échantillonnage maximale que permet ce module NI est de 48 kHz.

Celle-ci reste donc lente par rapport aux constantes de temps qu’implique le phénomène RL.

Par conséquent, l’oscilloscope est directement branché à la sortie tension du module PMT

sans filtrage analogique ou numérique du signal de luminescence. L’interface GPIB/USB

82357A permet un contrôle à distance au moyen d’un PC et d’un programme développé sous

Labview®. Les données acquises sont sauvegardées sous la forme d’un fichier texte.

L’ensemble des mesures a été réalisé dans un fantôme cylindrique en Hostaform® équipé

d’un cylindre creux pour accueillir la fibre (cf. Chapitre 5). Les valeurs de débit de dose à

l’entrée du fantôme sont 0,8 ; 1,6 ; 3,2 et 6,4 Gy.min-1. La tête de détection est placée à une

distance source axe de 100 cm à l’isocentre de l’accélérateur. Les paramètres géométriques du

fantôme sont une inclinaison de bras à 0° et une taille de champ de 10x10 cm².

(a) Première campagne (b) Seconde campagne

Fig. 16. Schéma du montage expérimental.

Pour le montage de la seconde campagne, les paramètres illustrés sont les suivants : - Distance source – surface (SSD). - Taille de champ (c). - Profondeur de mesure (z).

Lors de la seconde campagne d’irradiation, la carte dédiée à l’acquisition RL était

installée au niveau système (cf. Chapitre 4). La Figure 16-(b) présente le montage

expérimental. Les mesures ont été réalisées dans une cuve à eau. La fibre #04 est placée à une

profondeur de 10 cm. Les conditions standards d’irradiation correspondent à une taille de

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champ de 10x10 cm², une distance source – surface de 100 cm et l'inclinaison du bras est à 0°.

Les irradiations sont réalisées aux photons X de 18 MV à un débit de dose de 2,3 Gy.min-1.

Pour chaque paramètre étudié, 4 mesures consécutives ont été réalisées.

3.2. Résultats

3.2.1. Première campagne : étude de faisabilité

L’ensemble des valeurs de débit de dose pulsé disponible sur l’accélérateur Elekta

Precise™ a été utilisé. La largeur du pulse est constante (~4µs) quelle que soit la valeur de

débit de dose alors que la fréquence d’émission augmente avec le débit de dose. La Figure 18

présente les résultats obtenus avec le système de dosimétrie fibré au cours d’irradiation aux

photons X de 18 MV. Il est important de rappeler que durant cette campagne, le signal RL est

enregistré par capture de l’écran de l’oscilloscope. Par conséquent, le nombre de pulses

capturés dépend à la fois de la base de temps de l’oscilloscope utilisé (ici, 10 ms/div) et de la

période des pulses.

En Figure 18, nous pouvons voir que les pulses RL présentent dans l’ensemble la même

amplitude. La même expérience a également été réalisée en mesurant la commande de

décharge du PFN (Pulse Forming Network) de l’accélérateur, qui génère l’onde HF via le

magnétron49 (ou klystron) dans le but d’accélérer les électrons. Dans la suite de cette partie,

cette position est appelée « sortie de l’accélérateur » par commodité. La Figure 17 fournit des

renseignements supplémentaires sur la localisation de monitorage de signal. Les résultats

obtenus sont comparés avec les mesures RL dans le Tableau 2. La période des deux types de

signaux est la même pour l’ensemble des débits de dose utilisés.

49 Dispositifs, sous vide, permettant de transformer de l'énergie cinétique (électrons) en énergie électromagnétique (HF). La HF est générée à partir d'électrons décélérés qui sont produits par émission thermo-ionique d'une cathode chaufée.

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Fig. 17. Diagramme schématique d’un LINAC [Podgorsak, 2003].

Le cercle plein localise la position de mesure au niveau de l’accélérateur afin d’obtenir l’allure

du pulse. C’est la position du PFN (Pulse Forming Network) qui génère l’onde HF via le

magnétron pour accélérer les électrons. Par conséquent, l’allure de la fréquence du signal est la

même que celle obtenue à la sortie de l’accélérateur.

Fig. 18. Signal RL mesuré à l’aide du système fibré de dosimétrie en fonction du temps pour

différentes valeurs de débit de dose pulsé : 0,8 ; 1,6 ; 3,2 et 6,4 Gy.min-1 (base de temps

10 ms/div).

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Valeur du débit de dose

pulsé (Gy.min-1) Système de dosimétrie fibré Sortie de l’accélérateur

0,8 40 ms 40 ms

1,6 20 ms 20 ms

3,2 10 ms 10 ms

6,4 5 ms 5 ms

Tableau 2. Comparaison entre la durée inter pulse obtenue au moyen des mesures avec le

système de dosimétrie OSL / RL et la sortie de l’accélérateur.

L’acquisition d’un pulse unique a également été réalisée afin de déterminer la réponse

temporelle du système fibré de dosimétrie. Les Figures 19 et 20 présentent respectivement

l’allure temporelle d’un pulse issu de la sortie de l’accélérateur et celle d’un pulse RL issu du

système fibré de dosimétrie. La largeur à mi-hauteur (LMH) est de 3,5 µs pour le pulse issu

de l’accélérateur et de 14,1 µs pour la mesure RL (facteur 4 entre les valeurs de LMH). Cet

effet ne peut pas provenir de la luminescence du SrS:Ce,Sm qui est d'environ 35 ns (cf.

Chapitre 2). La réponse temporelle du système ne constitue en aucun cas une limite pour

l’application visée puisque qu’aucun problème de temps mort ou d’empilement ne peut

apparaître. Même avec la valeur du débit de dose la plus élevée, la durée inter pulse reste

beaucoup plus longue (5 ms vs 14 µs) que le temps de décroissance du pulse RL.

Fig. 19. Visualisation de la sortie de l’accélérateur en fonction du temps (échelle de temps 1 µs/div)

Fig. 20. Visualisation de la sortie du système de dosimétrie en fonction du temps (échelle de temps 5 µs/div)

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- 202 -

3.2.2. Seconde campagne : système d'acquisition RL dédié

Dans cette partie, les résultats obtenus au moyen du système d'acquisition dédié pour la

RL sont présentés. Le but de cette seconde campagne est de caractériser le signal de RL avec

la dose et le débit de dose. Tout d'abord, il est nécessaire d'évaluer la répétabilité des mesures.

3.2.2.1. Répétabilité des mesures

La répétabilité des mesures est exprimée comme le rapport de la déviation standard par la

moyenne d'un ensemble de 11 mesures consécutives pour une dose absorbée de 0,5 Gy. Celle-

ci a été évaluée pour différents faisceaux (électrons 9 MeV, photons 6 et 18 MV). La fibre est

positionnée, dans une cuve à eau, à la profondeur du maximum de dose pour les électrons et à

5 et 10 cm de profondeur respectivement pour les photons de 6 et 18 MV. Le Tableau 3

résume les résultats obtenus, qui incluent les variations de l'accélérateur pendant l'expérience.

Nous avons évalué à la fois la répétabilité sur le nombre de coups comptés et sur la valeur

moyenne d'un pulse RL. Dans l'ensemble, la répétabilité est correcte puisqu'elle n'excède pas

2% de variation.

Faisceau Nombre de pulses comptés Moyenne d'un pulse RL

Electron 9 MeV 1,87 1,66

Photon 6 MV 1,93 0,89

Photon 18 MV 0,25 0,36

Tableau 3. Valeur de répétabilité (%) pour le nombre de pulses comptés et la moyenne d'un

pulse RL pour des faisceaux de différente qualité.

3.2.2.2. Réponse RL en fonction du débit de dose

Afin d'étudier la réponse RL en fonction du débit de dose, la fibre #04 a été positionnée à

une profondeur de 10 cm dans une cuve à eau. L'ensemble des débits disponibles a été utilisé.

Au point de mesure, le débit est de 0,6 ; 1,1 ; 2,3 et 4,5 Gy.min-1 dans les conditions

standards. A chaque irradiation, une dose de 1 Gy est délivrée.

Le Tableau 4 présente les résultats obtenus. Il apparaît que le nombre de pulses comptés

et la valeur moyenne d'un pulse RL sont constants avec la valeur du débit de dose. Pour

mémoire, lorsque la valeur du débit de dose augmente, c'est en réalité la fréquence qui

augmente puisque pour une dose délivrée, le nombre de pulses reste constant. La déviation

standard est estimée à 0,93% et 1,29% respectivement pour le nombre de pulses comptés et la

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valeur moyenne d'un pulse de RL. La valeur de débit la plus élevée présente néanmoins un

écart à la moyenne plus important qui pourrait s'expliquer par le nombre de pulses plus

importants qui n'a pu être acquis par l'électronique.

Valeur du débit de dose

pulsé (Gy.min-1)

Nombre de pulses comptés

(u.a.)

Moyenne d'un

pulse RL (V)

0,6 2710 ± 3 0,811 ± 0,007

1,1 2717 ± 5 0,817 ± 0,003

2,3 2727 ± 9 0,811 ± 0,001

4,5 2767 ± 7 0,793 ± 0,002

Tableau 4. Mesures du nombre du pulses comptés et de la valeur moyenne d'un pulse RL

pour différentes valeurs de débit de doses.

Afin d'étudier la variation du nombre de pulses avec le débit de dose, des irradiations aux

photons de 18 MV à temps constant ont été réalisées. Les résultats sont présentés dans la

Figure 21. Comme attendu, le nombre de pulses comptés suit une relation linéaire avec la

valeur du débit de dose pulsé. Il est important de noter qu'un accélérateur linéaire médical

n'est pas conçu pour opérer à temps constant mais avec un nombre d'unité moniteur. Par

conséquent, l'incertitude calculée sur la dose délivrée est d'environ ±7% et peut expliquer la

déviation allant jusqu'à 9% pour certains points sur la Figure 21.

Fig. 21. Nombre de coups comptés en fonction de la valeur du débit de dose pour différents

temps d'irradiation. La tension de référence du PMT est de 0,5 V.

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3.2.2.3. Dose absorbée

La fibre #04 a été positionnée à une profondeur de 10 cm dans une cuve à eau. Des

irradiations aux photons de 18 MV ont été réalisées (débit de dose : 2,3 Gy.min-1). La dose,

déterminée au moyen d’une chambre d’ionisation cylindrique, varie dans la gamme 0,01 –

3,4 Gy. La courbe présentée en Figure 22 montre un comportement linéaire entre la RL totale

(produit du nombre de pulses comptés par la valeur moyenne d'un pulse, cf. Chapitre 4) et la

dose absorbée.

Fig. 22. Linéarité de la RL avec la dose absorbée.

3.2.3. Effet de manche

Comme il a été présenté au cours du Chapitre 3, les rayonnements génèrent de la

luminescence parasite dans la fibre optique par les mécanismes d'émission Čerenkov et de

photoluminescence. Cette contribution dépend de la géométrie d'acquisition (énergie, taille de

champ…). Ainsi, la production de luminescence parasite a été évaluée comme une fonction de

la longueur de champ irradié. Pour cette expérience, un champ asymétrique a été utilisé

comme présenté dans la Figure 23. La fibre a été positionnée sur un fantôme d'eau dans le but

de produire un rayonnement diffusé et de s'approcher des conditions cliniques d'utilisation

d'un tel système. La longueur de fibre irradiation (L0) augmente graduellement de 5 à 20 cm

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(cf. Figure 23). Il est connu que le SrS:Ce,Sm présente une dépendance importante avec

l'énergie des photons, surtout ceux de basses énergies (cf. Chapitre 2). Ainsi, l'augmentation

de la taille de champ d'irradiation aura pour conséquence l'augmentation de la composante

diffusée. Cette composante est principalement constituée par des photons de basse énergie.

Afin de tenir compte de cet effet et d'obtenir les résultats les moins erronés possibles, la même

expérience a été réalisée avec une rotation de collimateur (L90) comme présentée dans la

Figure 23. La rotation du collimateur permet de minimiser la longueur de la fibre irradiée et

produit la même quantité de rayonnement diffusé. Ainsi, en normalisant la réponse de la fibre

optique dans le champ de rayonnement (L0) par celle obtenue avec la rotation de collimateur à

90° (L90), la proportion de luminescence due à l'effet de manche est déduite. Les résultats sont

présentés dans la Figure 24.

Fig. 23. Montage expérimental pour l'évaluation de l'effet de manche (vue de dessus). La lettre L

représente la longueur de champ d'irradiation pour la dimension X2.

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Fig. 24. Courbes de luminescence en fonction de la longueur de champ irradié.

- Axe y gauche : Les symboles « carrés noirs » représentent la luminescence totale (SrS:Ce,Sm et

fibre optique). Les symboles « triangles noirs » représentent la luminescence provenant

uniquement du SrS:Ce,Sm.

- Axe y droit : Les symboles « croix » représentent la contribution de la luminescence radio-

induite au signal total de luminescence.

La Figure 24 présente la contribution de la luminescence radio-induite dans la fibre en

fonction de la longueur du champ d'irradiation. Même si l'effet de manche n'excède pas 10%

pour une longueur de champ jusqu'à 10 cm, il devient très important au-delà. La proportion de

luminescence parasite augmente jusqu'à 43,6% pour un champ de 20 cm de long. Dans le but

de confirmer ou non la présence de rayonnement Čerenkov, nous avons fait varier l'angle

d'incidence dans la gamme 0 – 80° (cf. Figure 25) afin de voir la signature typique de

l'émission Čerenkov. Une fibre dépourvue d'échantillon OSL, de 15 m de longueur a été

irradiée au moyen d'électrons d'énergie 12 MeV. Les résultats, présentés dans la Figure 26,

sont corrigés de l'augmentation de la portion de fibre irradiée en fonction de l'angle

d'incidence. Ils confirment la présence de rayonnement Čerenkov, puisque le maximum de

luminescence radio-induite apparaît à un angle de 46° en accord avec la théorie qui prédit un

angle de 46,7° dans la silice pour des électrons d'énergie 12 MeV. Ce résultat est cohérent

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avec ceux précédemment publiés par Beddar et al. [Beddar et al., 1992] et par Létourneau et

al., [Létourneau et al., 1999].

Fig. 25. Montage expérimental pour l'étude angulaire de l'effet de manche. Inclinaison du bras

dans la gamme 0 – 80°, champ d'irradiation 5x5 cm², électrons d'énergie 12 MeV.

Fig. 26. Luminescence radio-induite mesurée dans la fibre de référence en fonction de l'angle

d'incidence. Energie des électrons : 12 MeV. Champ d'irradiation 5x5 cm².

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- 208 -

3.3. Discussion des résultats Des résultats expérimentaux présentés dans cette partie, émergent deux points

importants : la décroissance lente d'un pulse RL et l'effet de manche. En effet, l'acquisition

d'un pulse unique a mis en évidence que la largeur à mi-hauteur d'un pulse RL (cf. Figure 20)

est plus longue d'un facteur quatre comparée à celle d'un pulse issu de l'accélérateur (cf.

Figure 19). De plus, un pulse RL présente une forme asymétrique avec un front de montée

rapide et une constante de temps de décroissance de 13,7 µs (cf. Figure 20). Cette constante

de décroissance ne peut avoir pour origine le temps de réponse du PMT (qui est inférieur à

8 µs) [PMT]. Par contre, elle pourrait provenir d'une photoluminescence typique dans les

fibres silice. En effet, la silice présente différentes bandes d'émission de photoluminescence

[Skuja, 1998], dont une dans la région rouge (i.e., 1,85-1,95 eV) avec une constante de temps

de 10 – 20 µs qui correspond au temps de déclin d'un pulse RL. Cette bande présente un pic

d'absorption à 4,8 eV (i.e., environ 260 nm) et pourrait être excitée à partir de la composante

UV (portion importante) du spectre d'émission Čerenkov. Afin de confirmer ou de rejeter

cette hypothèse, des études spectrales devront êtres conduites dans une installation

d'irradiation à débit pulsé. Cette émission PL peut également participer à l'effet de manche.

L'effet de manche, due à la photoluminescence et à l'émission Čerenkov, constitue la

principale limitation à la réalisation de mesures précises. Dans le domaine médical, une

précision de 5% est exigée [CIPR86, 2000]. Différents auteurs ont proposé des techniques de

minimisation de l'impact de cet effet, présentées au cours du Chapitre 3. Dans le cas du

SrS:Ce,Sm ce problème peut probablement être résolu en ajoutant un filtre passe-bande dans

la région 450 – 600 nm en regard du PMT. L'utilisation d'un tel filtre supprimerait à la fois la

proportion la plus importante du rayonnement Čerenkov puisque son spectre suit une loi en

inverse cubique de la longueur d'onde et l'éventuelle luminescence rouge. Il serait également

possible, d'utiliser comme méthode complémentaire, la technique de filtrage par soustraction

(i.e., utilisation de deux fibres optiques).

Conclusion Les premiers résultats temps réel obtenus au moyen du système dosimétrie déporté

optiquement basée sur le SrS:Ce,Sm ont été présentés. Durant la première campagne

expérimentale, des irradiations aux photons 18 MV ont été réalisées avec différentes valeurs

de débits de dose pulsés. D'un point de vue temporel, les périodes des pulses mesurées à la

sortie de l'accélérateur et au moyen du système de dosimétrie sont en bon accord pour

l'ensemble des débits de dose utilisé. La caractérisation du signal de RL obtenu au moyen de

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la carte d'acquisition dédiée montre une excellente linéarité avec la dose et le débit de dose. Il

apparaît dont possible de monitorer simultanément la dose absorbée selon deux procédures

avec le même système : (1) par intégration de la RL durant l'irradiation et (2) par mesure OSL

juste à la fin de l'irradiation. Un système permettant l'obtention d'une double mesure est d'un

intérêt majeur pour le monitorage de la dose délivrée durant les traitements de radiothérapie.

Des systèmes similaires, cependant basé sur l'alumine dopée au carbone, ont également été

développés et sont présentés dans le Chapitre 3. Néanmoins, il est nécessaire de minimiser la

contribution de l'effet de manche au signal de RL en implémentant, après une évaluation

préalable, une méthode de correction afin de fournir une dosimétrie précise.

4. Conclusion Dans ce chapitre, les différentes expériences de monitorage de faisceaux auprès

d'installations d'irradiation à débit de dose pulsé ont été présentées.

Auprès des installations d'irradiations pour la physique des hautes énergies (DESY et

CERN), les résultats sont plus qu'encourageants puisqu'ils ont mis en évidence les

potentialités du système de dosimétrie OSL / RL pour le monitorage de faisceaux. D'une part,

l'allure temporelle est toujours respectée et d'autre part, la réponse du système est stable dans

le temps à ± 15% en mode OSL bien qu'une partie des résultats n'ait pu être normalisée à

l'heure actuelle et à ± 2% en mode RL. Ce système s'avère d’ailleurs être flexible et facile à

utiliser. Les résultats de dosimétrie comparative sont très encourageants. Il reste tout de même

nécessaire de continuer cette étude.

La caractérisation du signal de RL obtenu au moyen de la carte d'acquisition dédiée

montre une excellente linéarité avec la dose et le débit de dose dans une gamme allant de 0,6 à

4,5 Gy.min-1. Ce système permet donc une double mesure de la dose à la fois en RL et OSL.

Néanmoins, l'étude préliminaire de la luminescence parasite dans les fibres optiques,

principale limitation à une dosimétrie précise si elle n'est pas correctement prise en compte, a

montré que celle-ci est due à une combinaison entre l'émission Čerenkov et la

photoluminescence, et qu'elle peut atteindre environ 40% dans les grands champs d'irradiation

(i.e., longueur de 20 cm de fibre irradiée). Il est donc impératif de limiter cette contribution en

implémentant une méthode de minimisation de cet effet.

Le chapitre suivant est dédié à la poursuite des travaux sur le développement et la

caractérisation de matériaux OSL en vue d'application dans les champs mixtes de

rayonnements neutrons / gamma.

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- 213 -

Chapitre 7 Caractérisation du Sulfure de Strontium dopé aux Terres Rares et au Bore pour la Détection des Neutrons Thermiques Sommaire

1. CHOIX DU DOPANT ET SYNTHESE DES RESULTATS OBTENUS EN CHAMP MIXTE _________________________________________________________________ 215

1.1. CHOIX DE L'ABSORBEUR (OU DOPANT) ____________________________________ 215 1.2. SYNTHESE DES RESULTATS ANTERIEURS ET POSITIONNEMENT DE CE TRAVAIL______ 217

2. PROCEDURES EXPERIMENTALES : PRINCIPE, MATERIEL ET METHODES________________________________________________________________________ 219

2.1. PREPARATION DES ECHANTILLONS SRS:CE,SM,B ____________________________ 219 2.2. CARACTERISATION OPTIQUE____________________________________________ 220 2.3. CARACTERISATION STRUCTURALE________________________________________ 221

3. RESULTATS EXPERIMENTAUX _______________________________________ 224

3.1. CARACTERISATION OPTIQUE____________________________________________ 224 3.2. CARACTERISATION STRUCTURALE________________________________________ 227

4. DISCUSSION DES RESULTATS_________________________________________ 230

5. CONCLUSION ________________________________________________________ 232

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES _____________________________________ 232

Les résultats présentés dans ce chapitre ont fait l'objet d'une publication dans la revue

physica status solidi a – applications and materials science.

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- 214 -

es chapitres 5 et 6 ont montré les potentialités du système fibré de dosimétrie

OSL / RL à la fois pour la mesure de la dose dans les traitements de

radiothérapie et le monitorage des installations pour la physique des hautes

énergies. Dans ces mêmes installations, la composante neutronique, dont le spectre en énergie

est propre à chacune d'entre elle, n'est pas négligeable. C’est pourquoi le cahier des charges

élaboré au cours du Chapitre 1 comporte une clause spécifique à la dosimétrie des neutrons.

Le but est ici d'évaluer les doses neutrons et non de réaliser une étude de spectrométrie en

énergie détaillée.

En utilisant le système disponible au laboratoire et plusieurs fibres optiques, possédant

chacune un matériau et une enveloppe dédiés à un type de rayonnement, il paraît possible de

discriminer les composantes neutrons et photons d’un champ mixte. Cette méthode,

différentielle, déjà largement utilisée avec les TLDs et les chambres d'ionisations, apporte une

solution complémentaire de dosimétrie en ligne. Dans notre cas, il serait donc nécessaire

d'utiliser au minimum trois fibres optiques :

- une fibre couplée à un échantillon de SrS:Ce,Sm revêtu d'un matériau à numéro

atomique élevé (afin d'être le minimum sensible aux neutrons). Cette fibre quantifierait

uniquement la composante photons puisque le SrS est insensible aux neutrons [Ravotti et al.,

2005].

- une (ou plusieurs) fibre(s) couplée(s) à un échantillon de SrS:Ce,Sm protégé par une

enveloppe en plastique (i.e., PMMA) dont l'épaisseur dépendrait de la qualité du spectre

énergétique dans la gamme épithermique et rapide. Cette fibre quantifierait les composantes

neutrons épithermiques et rapides ainsi que la composante photons.

- une fibre couplée à un échantillon de SrS:Ce,Sm,B placée dans une enveloppe à

numéro atomique élevé. Cette fibre quantifierait à la fois les composantes photons et neutrons

thermiques.

Ce chapitre propose une synthèse des résultats précédemment obtenus à l'aide de

différents matériaux OSL déposés sur un support en kapton durant la thèse de F. Ravotti

[Ravotti, 2006]. Le choix de l'absorbeur est également justifié. Ces premiers travaux

soulevant un certain nombre de questions, une caractérisation des propriétés de luminescence

et structurales de ce nouveau matériau a été menée. Nous présentons les techniques de

caractérisation que nous avons utilisées. Les résultats obtenus sont présentés et discutés dans

les parties suivantes.

L

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- 215 -

1. Choix du dopant et synthèse des résultats obtenus en champ mixte Le neutron étant une particule sans charge globale, sa détection ne peut s'effectuer que par

le biais de réactions nucléaires dont les particules secondaires chargées produisent des

ionisations dans le volume sensible. Les sections efficaces associées à ces réactions nucléaires

varient beaucoup avec l'énergie des neutrons incidents. Le Tableau 1 présente une

classification des neutrons en fonction de leur énergie [Blanc, 1997]. Par la suite, nous nous

proposons d'utiliser une classification simplifiée (troisième colonne du Tableau 1).

Gamme d'énergie Type de neutrons Classification simplifiée

En ~ 10-7 eV Ultra-froids

En < 0,025 eV Froids

0,025 eV < En < 0,5 eV Lents

Thermiques

0,5 eV < En < 1 keV Epithermiques

1 keV < En < 0,5 MeV Intermédiaires Epithermiques

0,5 MeV < En < 50 MeV Rapides

En > 50 MeV Relativistes Rapides

Tableau 1. Classification des neutrons selon leur énergie (d'après [Blanc, 1997]).

Dans la suite de ce chapitre, nous nous intéressons principalement aux neutrons

thermiques.

1.1. Choix de l'absorbeur (ou dopant) Le choix d'un absorbeur pour la détection des neutrons thermiques requiert la prise en

compte de plusieurs facteurs. Tout d'abord, la section efficace d'interaction doit être la plus

élevée possible de façon à ce que des détecteurs efficaces de faibles dimensions puissent être

développés. Par ailleurs, pour des raisons de coût, il est nécessaire que l'absorbeur soit présent

en abondance élevée dans l'élément naturel. Le Tableau 2 synthétise les principales réactions

nucléaires pour la détection des neutrons thermiques. Dans le cas du gadolinium 157,

l’absorption d’un neutron est suivie de l’émission de photons gamma et d’électrons de

conversion interne sur une large gamme énergétique. Les courbes de section efficace en

fonction de l'énergie des neutrons incidents pour les réactions d'intérêt sont représentées dans

la Figure 1, exceptée celle du gadolinium 157 qui ne présente pas une loi en fonction de

l’inverse de la vitesse des neutrons. L'ensemble de ces données est tiré de l'ouvrage de G. F.

Knoll [Knoll, 2000]. Le Tableau 3 résume les types de particules avec leurs énergies et

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- 216 -

parcours associés pour chaque réaction nucléaire d'intérêt majeur. Les valeurs de parcours ont

été calculées dans le SrS à l'aide du logiciel SRIM (vers. 2003.026) [SRIM].

Absorbeur

Abondance

naturelle

(%)(1)

Réaction nucléaire

Section efficace aux

neutrons thermiques

(barns)

Efficacité de

conversion (%)

Bore 10 19,9 10B (n, α) 7Li (2) 3840 3-4

Lithium 6 7,59 6Li (n, α) 3H 940 1

Gadolinium 157 15,65 157Gd (n, γ) 158Gd 255000 30

Hélium 3 (gaz) 1,37.10-4 3He (n, p) 3H 5330 -

(1) : issue de la bases de données du NIST "Atomic Weights and Isotopic Compositions"

[Coursey et al.].

(2) : dans 94% des cas, le noyau de lithium est produit dans un état excité. Il se désexcite en

émettant un photon gamma d'énergie 0,48 MeV.

Tableau 2. Principales réactions nucléaires utilisées pour la détection des neutrons

thermiques (d'après [Knoll, 2000]).

Fig. 1. Section efficace en fonction de l'énergie des neutrons (tirée de [Knoll, 2000]).

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- 217 -

Particule émise Noyau de recul

Absorbeur Nature

Energie

(MeV)

Parcours(1)

(µm) Nature

Energie

(MeV)

Parcours(1)

(µm)

Bore 10 Alpha 1,47 4,38 Lithium 7 0,84 2,24

Lithium 6 Alpha 2,05 6,39 Tritium 2,73 37,63

Gadolinium 157 E.C.(2) 0,072 (39%) 35,4 Gadolinium 158 - -

Hélium 3 Proton 0,573 6,20 Tritium 0,191 1,46

(1) : Parcours calculé dans le SrS à l'aide du logiciel SRIM (vers. 2003.26) excepté pour le

gadolinium 157 où la base de données ESTAR a été utilisée [ESTAR]. La valeur du parcours

a été interpolée linéairement entre les valeurs tabulées à 0,070 et 0,080 MeV.

(2) : Electrons de conversion.

Tableau 3. Particules chargées secondaires (énergie et parcours dans le SrS) issues des

principales réactions nucléaires.

Au regard de l'ensemble des données présentées dans cette partie, le bore 10 a été retenu

pour la conception de dosimètres. Ce choix se justifie de différentes façons. Tout d'abord,

l'hélium 3 a été écarté car il n'existe que sous forme gazeuse. De plus, son coût est très élevé.

Il était ensuite nécessaire de trouver le meilleur compromis entre une section efficace élevée

et la longueur des parcours. Le lithium 6, bien que ses produits secondaires aient des parcours

plus importants que ceux issus de l'interaction du bore 10 avec les neutrons, n'a pas été retenu

car il présente une section efficace inférieure à celle du bore 10 et génère du tritium, isotope

radioactif de l'hydrogène. Ce dernier se désintègre en hélium, avec une période de 12,3 ans,

par émission d’un rayonnement β- (électron) d’énergie maximale de 18,6 keV et d'énergie

moyenne 5,7 keV.

1.2. Synthèse des résultats antérieurs et positionnement de ce travail Afin d'étudier les différents types d'échantillons OSL en fonction de leur sensibilité aux

neutrons et de leur dépendance en énergie, deux installations d'irradiation possédant des

spectres neutrons complémentaires ont été choisies. La Figure 2 issue de la thèse de F. Ravotti

[Ravotti, 2006], présente les spectres en énergie pour l'installation IRRAD-2 au CERN et le

réacteur TRIGA au Jozeph Stefan Institute (JSI, Ljubljana, Slovénie). Deux campagnes

d'irradiations ont été conduites.

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- 218 -

Fig. 2. Spectre des neutrons de deux installations différentes (tirée de [Ravotti, 2006]).

- Axe y gauche : installation IRRAD-2 (CERN), spectre à 50 cm de l'axe du faisceau obtenu par

simulations Monte Carlo, normalisé par rapport à un proton incident (ligne continue).

- Axe y droit : réacteur nucléaire TRIGA (JSI), spectre mesuré au moyen de feuilles à activation

(ligne pointillée).

La première campagne a montré qu'il était possible de séparer les différentes composantes

neutroniques avec un bon accord (environ 10-15%) par rapport à la composition des spectres

des deux environnements neutrons. Néanmoins, la réponse des matériaux OSL n'avait pas été

étudiée pour des fluences équivalentes excédant 5.1011 cm-2 dans le réacteur TRIGA. Par

ailleurs, il était nécessaire de caractériser la réponse des matériaux OSL+B en détail afin de

mieux comprendre le rôle du dopage au bore dans ces matériaux.

Afin de répondre au premier point, une seconde campagne d'irradiation a été conduite

jusqu'à des fluences équivalentes de 2,5.1012 cm-2. Les matériaux ont une réponse linéaire

jusqu'à 5.1011 cm-2 puis présentent une saturation jusqu'à environ 1.1012 cm-2. Au-delà de cette

valeur de fluence équivalente, un nouveau comportement linéaire avec une pente différente

est observé. Dans le but d'expliquer l'évolution de cette réponse, ces mesures ont été

comparées avec des mesures de dose totale obtenues au moyen de dosimètres passifs (film

radiochromique HD-810, alanine et TLD 6Li et 7Li). Ainsi, une dose de l'ordre de 100 Gy est

obtenue au voisinage de 5.1011 cm-2. Cette valeur correspond à la perte de linéarité de la

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- 219 -

réponse en dose des matériaux suite à des irradiations aux particules chargées [Ravotti et al.,

2004].

Par ailleurs, durant cette seconde campagne, des matériaux OSL+B possédant des

concentrations massiques en bore différentes (0,2 à 1,2%) ont été fabriqués et leur réponse a

été évaluée jusqu'à des fluences équivalentes de 2,5.1012 cm-2 dans l'environnement du

réacteur TRIGA. Il apparaît donc que la réponse aux neutrons est fonction de la concentration

en bore des échantillons et qu'un niveau de dopage trop élevé mène à une saturation du signal.

Enfin, cette seconde campagne d'expériences laisse des questions ouvertes sur les points

suivants :

- Les conditions de fabrication des matériaux (i.e., cycle de recuit) peuvent affecter les

résultats puisqu'un échantillon dopé à 0,4% en bore et recuit deux fois, présente une

sensibilité aux neutrons thermiques plus importante qu'un échantillon dopé à 0,8% et recuit

une seule fois.

- Le dopage peut influencer le fading des échantillons OSL puisque certains échantillons

faiblement dopés au bore présentent une luminescence moins importante que celle

d'échantillons uniquement aux terres rares.

Au cours de ce premier travail, la faisabilité d'une séparation des différentes composantes

neutrons a été démontrée. Néanmoins, dans l'objectif de répondre au second point de la

première campagne d'irradiation, il reste nécessaire d'étudier les possibles modifications

induites par le dopage au bore du matériau OSL.

Ce travail s'insère donc directement dans la suite des travaux initiés lors de la thèse de

F. Ravotti [Ravotti, 2006]. Le principal objectif est de caractériser les matériaux OSL borés

en se focalisant à la fois sur l'aspect luminescence et structural du sulfure de strontium dopé

aux terres rares et au bore.

2. Procédures expérimentales : principe, matériel et méthodes

2.1. Préparation des échantillons SrS:Ce,Sm,B Les matériaux utilisés dans cette étude sont obtenus selon la procédure décrite dans la

Réf. [Loup, 1991]. Le matériau final contient du cérium (Ce3+) et du samarium (Sm3+) avec

des concentrations massiques de l’ordre de 0,1 % et 0,05 % respectivement [Loup, 1991] (cf.

Chapitre 2 pour un rappel de la synthèse du SrS:Ce,Sm). A l'issue de la synthèse du

SrS:Ce,Sm, simplement appelé OSL dans la suite de ce chapitre, le dopage au bore a été

réalisé par addition de 5 % par mol (0,45% en masse) de bore. Le bore est introduit sous

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- 220 -

forme d’oxyde de bore (B2O3, Merck, 99,8 % pureté), car c’est le composé boré le plus simple

à manipuler. La concentration en bore a été choisie en se basant sur les premiers tests publiés

dans la Réf. [Ravotti, 2006]. La procédure de dopage est réalisée par diffusion, en effectuant

un recuit thermique à 650°C pendant 30 min sous circulation d’azote afin de limiter autant

que possible la contamination par l’oxygène atmosphérique [Onisawa et al., 1991]. Lors de

cette étape, la granulométrie du matériau OSL et de l’oxyde de bore est de l’ordre de 50 µm.

2.2. Caractérisation optique Afin d'évaluer à la fois, les propriétés de luminescence du matériau OSL dopé au bore et

de tenter de trouver une explication à la baisse de luminescence mise en évidence par

F. Ravotti [Ravotti, 2006], nous avons utilisé différentes techniques expérimentales. Dans la

suite de ce paragraphe, nous présenterons brièvement les principes et les matériels

expérimentaux utilisés ; à savoir la thermoluminescence (TL), la luminescence stimulée

optiquement (OSL), la photoluminescence (PL) et la spectrophotométrie de réflexion diffuse.

Les expériences relatives aux trois dernières méthodes ont été réalisées au Laboratoire de

Physique Electronique des Solides (LPES) à Nice.

Les expériences de TL ont été réalisées afin d'étudier de possibles modifications dans les

niveaux de piégeage du matériau. Les thermogrammes des échantillons OSL et OSL borés ont

été enregistrés de la température ambiante à 200°C dans l'air avec une pente de chauffage de

0,5°C/s en utilisant un lecteur LTM (Société FIMEL, France) [LTM]. Les échantillons sont

préalablement irradiés avec le générateur X de 50 kV dont nous disposons au laboratoire. Le

spectre en énergie des rayons X et la dose délivrée, publiés dans la Réf. [Dusseau et al.,

1998], ont été simulés en utilisant le code EGS4-PRESTA [Nelson et al., 1985]. Chaque

mesure est répétée quatre fois en utilisant trois échantillons différents afin de déterminer la

reproductibilité de l'expérience, qui est de l'ordre de 5%.

Le montage expérimental utilisé pour les expériences OSL est le même que celui publié

auparavant dans la Réf. [Lapraz et al., 2006]. La reproductibilité des expériences OSL est

d'environ 3% [Lapraz, 2007]. La source d'excitation UV est une lampe Xénon de 500 W avec

un monochromateur HR25 Jobin-Yvon. Après 2 min d'exposition aux UV (350 nm), à

température ambiante, les échantillons sont éclairés à l'aide d'un faisceau laser centré à

environ 1 µm afin de réaliser l'étape de stimulation nécessaire à obtenir l'émission OSL. Le

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- 221 -

signal OSL est enregistré à 492 nm qui représente le maximum d'émission de l'ion Ce3+ du

spectre d'émission (cf. Chapitre 2).

Afin d'analyser les différentes transitions électroniques impliquées dans les

recombinaisons radiatives, le spectre d'émission obtenu par PL a été mesuré à température

ambiante pendant une exposition aux UV (292 nm) et le signal est enregistré avec le même

dispositif expérimental que pour l'OSL, excepté la stimulation infrarouge.

La spectrophotométrie de réflexion diffuse est une technique de caractérisation non

destructive qui permet la description des propriétés d’absorption et de diffusion de la lumière

par un échantillon. Cette technique est efficace et rapide pour l’acquisition de spectres

d’échantillons sous forme de poudres. Contrairement à la spectrométrie IR, la

spectrophotométrie de réflexion diffuse ne requiert aucune préparation de l’échantillon sous

forme de pastille mélangée à du bromure de potassium. L’échantillon est simplement disposé

au centre d’une sphère de réflexion diffuse. La réflexion diffuse est due à une réémission de

l'onde incidente par l'échantillon (en surface et en volume) éclairé. Il y a absorption du

faisceau incident monochromatique par les centres diffuseurs puis réémission, sans

changement de longueur d'onde, dans toutes les directions. Le procédé de mesure de réflexion

diffuse consiste à capter le maximum de lumière diffusée par une sphère d'intégration.

L'obtention du spectre est obtenue par comparaison avec un échantillon de référence, dans

notre cas du téflon (PTFE), dans le domaine qui nous intéresse.

Les spectres de réflexion diffuse ont été réalisés à température ambiante, entre 250 et 800

nm, avec un spectrophotomètre CARY 500 (Varian, Inc. Corporate Headquarters, Palo Alto,

CA, USA) et une sphère de réflexion diffuse de 110 mm de diamètre en éliminant la réflexion

spéculaire. Un échantillon de poudre PTFE a été utilisé comme référence.

2.3. Caractérisation structurale Afin d'étudier la structure de SrS:Ce,Sm,B, des expériences de diffraction des rayons X

(XRD), microscopie électronique à balayage (MEB), résonance magnétique nucléaire en

rotation à l'angle magique (RMN MAS) ont été réalisées.

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- 222 -

La diffraction des rayons X, par la méthode des poudres ou de Debye-Scherrer est une

méthode d’analyse de phases non destructive qui permet la détermination des phases

minérales micro et poly-cristallines des matériaux. L'échantillon, étalé sur une lame mince

possédant une rigole, est bombardé par un faisceau de rayons X monochromatique. Les

rayons X diffractés interfèrent entre eux, l'intensité présente donc des maxima dans certaines

directions ; on parle de phénomène de “diffraction”. Un maximum apparaîtra à chaque fois

que la loi de Bragg50 est réalisée. Les résultats sont présentés sous la forme d'un

diffractrogramme qui est constitué d'une succession de “pics”, correspondant à une distance

réticulaire. Nous avons utilisé un montage θ – 2 θ : le plan de l'échantillon fait un angle θ

avec le faisceau incident alors que le détecteur fait un angle 2 θ avec le même faisceau.

Les spectres XRD des poudres OSL ont été acquis à l'aide d'un diffractomètre X'Pert

Philips (Philips, PANalytical B.V., Almelo, Pays-Bas) en utilisant la raie Kα du cuivre

(λ = 0,154 nm). Le tube à rayons X est réglé avec un courant de 10 mA et une tension de

40 kV. Les données sont enregistrées pas à pas par balayage de l'échantillon à température

ambiante. La durée d'acquisition d'un spectre est de 45 min dans la gamme angulaire de 20 à

90° (géométrie 2θ).

La microscopie électronique à balayage permet d’observer la topographie

(caractéristiques morphologiques) de la surface d’un échantillon. Le principe, proposé par

Max Knoll et Manfred von Ardenne dans les années 1930, fondé principalement sur la

détection des électrons secondaires émergeant de la surface permet d’obtenir des informations

sur la topographie ou la composition atomique surfacique. L’évaluation de ce dernier

paramètre requiert l’utilisation de détecteurs à rayons X. Il s’agit le plus souvent d’un

détecteur semi-conducteur sélectif en énergie, constitué d’une jonction p-n, soit en

germanium, soit plus couramment en silicium dopé au lithium.

Les échantillons OSL et OSL borés ont été observés en utilisant un microscope S-360

(Cambridge Instruments, Cambridge, Angleterre) opérant à 20 kV et 1 nA. De plus, une série

de mesures, réalisée par spectroscopie dispersive en énergie des rayons X (EDS, Energy

Dispersive X-ray Spectroscopy), a permis de déterminer la composition atomique surfacique

des échantillons. L'incertitude relative des mesures peut, dans le meilleur des cas être de

l'ordre 0,1% [Despujols, 2000].

50 La loi de Bragg régit la diffraction des rayonnements sur un cristal. Elle permet de connaître à quelles positions (2θ) des maxima d'intensité seront obtenus.

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- 223 -

La résonance magnétique nucléaire (RMN) fournit des informations structurales de la

matière étudiée puisqu’une très grande majorité des éléments possède un magnétisme

nucléaire au moins sous certaines formes isotopiques. Le principe de la RMN repose sur le

comportement du moment magnétique (ou spin) de certains noyaux atomiques sous

l'influence de champs magnétiques externes. En présence d’un champ magnétique statique B0,

le moment magnétique interagit avec ce champ, s’oriente dans la direction de ce champ et

décrit un mouvement de précession autour de B0, avec une fréquence w0 appelée fréquence de

Larmor. L’application d’un second champ magnétique B1 variable, de fréquence w et

perpendiculaire à B0, produit par une onde radiofréquence, permet d’induire des transitions

entre les niveaux d’énergie et de basculer l’orientation d’un certain nombre de moments

magnétiques. La condition de résonance est atteinte lorsque w = w0. Le système absorbe alors

l’énergie nécessaire à une transition de spin nucléaire. Lorsque les impulsions de

radiofréquences sont coupées, le retour à l’équilibre initial du système est observé, par le

processus de “relaxation”. Il existe deux types de relaxation : la première concerne la

relaxation longitudinale ou “spin - réseau”, correspond à un échange d’énergie entre le

système de spins et le réseau. La seconde, relaxation transversale ou “spin - spin”, correspond

à un échange d’énergie entre les spins nucléaires. Lorsque des solides sont étudiés en RMN,

en raison de certains termes d’interactions qui ne sont plus moyennées comme dans le cas des

liquides, le spectre obtenu présente un élargissement des raies et rend l’interprétation plus

complexe. Afin d’obtenir des spectres haute résolution, Andrew et al. [Andrew et al., 1958]-

[Andrew et al., 1959] ont développé la rotation à l’angle magique (MAS pour Magic Angle

Spinning) qui permet d’affiner les raies de résonance par rotation rapide de l’échantillon selon

un axe faisant un angle de 54,74° avec le champ magnétique B0 [Fukushima and Roeder,

1981].

Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes intéressés à l’environnement chimique

du bore naturel introduit dans le matériau OSL. Le bore naturel est composé par 19,8% de

l’isotope 10B (spin nucléaire : 3) et par 80,2% de l’isotope 11B (spin nucléaire : 3/2). Par

conséquent, la réponse du 11B a été privilégiée en raison de sa haute sensibilité à cette

technique et aussi parce qu’il produit des signaux RMN plus étroits comparés à ceux du 10B.

Les spectres RMN MAS du 11B ont été acquis, à température ambiante, à une fréquence de

résonance de 96,3 MHz avec un spectromètre haut champ 300 MHz BRUKER Avance 300

multi-noyaux (Bruker BioSpin S.A., Wissembourg, France) (champ magnétique externe B0 de

7,0 T) équipé d’une sonde CP-MAS 4 mm. Les données sont enregistrées pendant une

séquence constituée de 598 accumulations de façon à obtenir un rapport signal sur bruit

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- 224 -

satisfaisant. Le temps de recyclage, temps qui sépare la fin d’une acquisition d’une nouvelle

impulsion RF, est de 10 secondes. La durée de l’expérience est de 1h40.

3. Résultats expérimentaux

3.1. Caractérisation optique Les études TL et OSL soulignent une diminution du signal de luminescence dans le cas

du matériau OSL boré. Les résultats sont présentés dans les Figures 3 et 4.

Fig. 3. Thermogrammes du matériau OSL (ligne continue) et du matériau OSL boré (ligne

pointillée) après irradiation aux rayons X (dose dans l'air 1,2 cGy) à température ambiante.

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Fig. 4. Courbes OSL du matériau OSL (ligne continue) et du matériau OSL boré (ligne

pointillée) après expositions aux UV (350 nm durant 2 min) à température ambiante.

La Figure 3 (mesures TL) permet de mettre en évidence que les deux thermogrammes

présentent un comportement similaire. Par conséquent, l'addition du bore ne modifie pas de

façon significative la position énergétique des pièges présents dans le matériel. Néanmoins,

les expériences TL (cf. Figure 3) et OSL présentées en Figure 4, montrent une baisse

significative de l'intensité lumineuse, de l'ordre de 40 %, du matériau OSL boré par rapport à

celle du matériau OSL. Afin d'essayer d'expliquer cette perte de signal, des expériences de PL

et de réflexion diffuse ont été réalisées.

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- 226 -

Fig. 5. Spectres d'émission PL du matériau OSL (ligne continue) et du matériau OSL boré (ligne

pointillée) après exposition aux UV (292 nm) à température ambiante.

Les mesures PL (Figure 5) montrent que les phénomènes de recombinaison dans les

matériaux OSL et OSL borés ne sont pas modifiés puisque la forme et l'intensité des deux

spectres restent inchangées après addition de bore. Les spectres d'émission présentent deux

maxima relatifs à environ 490 et 530 nm. Ce résultat est en accord avec les Réf. [Lapraz et al.,

2006]-[Yamashita et al., 1987] (Cf. Chapitre 2). Ces maxima sont attribués aux transitions

électroniques du plus bas niveau excité 2T2G (5d) au niveau fondamental 4f de l'ion Ce3+ qui

se scinde en deux niveaux 2F5/2 et 2F7/2 (cf. Chapitre 2). De faibles raies d'émission, attribués à

l'ion Sm3+, sont également observées à 566, 602 et 650 nm. Dans le mécanisme OSL, seule

l'émission du Ce3+ est impliquée (cf. Chapitre 2).

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- 227 -

Fig. 6. Spectre de réflexion diffuse à température ambiante : échantillon de référence PTFE

(ligne pointillée), matériau OSL (ligne continue) et matériau OSL boré (ligne tiret).

La Figure 6 montre la comparaison des spectres de réflexion diffuse entre le SrS:Ce,Sm

avec (ligne tiret) et sans bore (ligne continue). Dans la gamme UV, une diminution

significative de l'absorbance dans le cas du matériau OSL boré est observée. Dans la région

490 nm, dominé par l'émission OSL du Ce3+, les deux matériaux présentent la même

absorbance.

3.2. Caractérisation structurale Les diffractogrammes de poudre des matériaux OSL et OSL boré sont présentés dans la

Figure 7. Le sulfure de strontium cristallise dans un système cubique à face centré type

chlorure de sodium et les spectres XRD, parfaitement superposés, confirment que la structure

reste inaltérée après l'introduction du bore dans le matériau OSL. Une reconnaissance de pics

a été réalisée à l'aide de la librairie JCPDS-ICDD [JCPDS-ICDD 2001]. Les paramètres du

réseau, calculés avec la procédure donnée dans l'annexe V-VI de la Réf. [Guinier, 1964] sont

identiques (a = b = c = 0,602 nm, α = β = γ = 90°). En plus des raies caractéristiques du SrS,

les deux spectres contiennent certains pics non-identifiés (2θ (degrés) = 23,50 ; 25,11 ; 32,55 ;

34,35 ; 35,01 ; 36,41 ; 43,85 ; 47,97). Leur existence indique que des impuretés sont présentes

depuis le processus de synthèse du SrS:Ce,Sm. Aucun effet de ces impuretés sur les propriétés

luminescentes du matériau n'a, à ce jour, été démontré.

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- 228 -

Fig. 7. Diffractogrammes du matériau OSL (ligne continue) et du matériau OSL boré (ligne

pointillée) à température ambiante.

Les expériences MEB ont été réalisées afin d'étudier la morphologie des échantillons. La

Figure 8 permet de mettre en évidence que les matériaux OSL et OSL borés présentent une

surface hétérogène. Sur ces images, l'échelle de gris est relative aux variations de numéro

atomique des matériaux présents dans les échantillons. La composition atomique des

échantillons a été déterminée par analyse EDS. Puisqu'il reste très difficile, voire impossible

de quantifier la concentration des éléments “légers”, possédant un numéro atomique inférieur

à 6 [Eberhart, 1997], la concentration en bore dans l'échantillon OSL boré n'a pas pu être

évaluée. Deux phases (“claire”et “sombre”) ont été identifiées à la fois dans les matériaux

OSL et OSL borés. La phase “sombre” contient de l'oxygène, du sodium, du strontium, du

soufre et des atomes de baryum. Puisque l'oxygène et le sodium sont en concentrations plus

importantes que celles du strontium et du soufre (cf. Tableau 4), nous pouvons supposer une

plus faible sensibilité aux rayonnements de cette phase. La même composition atomique est

identifiée dans la phase “claire” mais avec des pourcentages atomiques différents. La phase

“claire” est principalement constituée par des atomes de strontium et de soufre en

stœchiométrie 1:1 (cf. Tableau 4). Par conséquent, une meilleure réponse dosimétrique est

attendue. Le Tableau 4 résume la composition surfacique de chaque phase présente à la fois

dans les échantillons OSL et OSL borés.

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Fig. 8. Images MEB montrant la morphologie : (a) matériau OSL (b) matériau OSL boré.

L'échelle présente sur les images correspond à 50 µm.

Concentration surfacique (at. %)

Elément Sr S O Na Ba

OSL standard 42,0 39,5 16,0 2,0 0,5 Phase Claire

OSL boré 42,0 37,0 18,5 2,0 0,5

OSL standard 0,7 14,5 52,0 32,7 0,1 Phase Sombre

OSL boré 0,7 11,5 55,3 32,4 0,1

Tableau 4. Composition surfacique élémentaire déterminée par analyse EDS à la fois dans le

matériau OSL et le matériau OSL boré.

Les résultats des expériences de RMN MAS sont présentés dans la Figure 9 où le signal

du 11B dans l'oxyde de bore utilisé pour la procédure de dopage, est comparé à celui obtenu

dans le cas du matériau OSL boré. L'environnement chimique peut être mesuré en ppm et

exprimé en terme de déplacement chimique (différence entre la fréquence de résonance d'un

noyau donné, ici le 11B, et d'un noyau de référence).

a b

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- 230 -

Fig. 9. Spectre RMN MAS du 11B à température ambiante : B2O3 (ligne continue), OSL boré

(ligne pointillée).

Selon la Réf. [Gurr et al., 1970], l'unité structurale dans l'oxyde de bore est une chaîne

infinie ou ruban51 de triangles BO3 dans lesquels les atomes de bore sont en coordinence52

trois avec les atomes d'oxygène. Ces chaînes sont inter-connectées à travers des atomes

d'oxygène. Le spectre RMN MAS du 11B dans l'oxyde de bore expose la scission

caractéristique (doublet sur le spectre) du bore dans les groupements BO3 qui disparaît pour

les atomes de bore dans la configuration tétraédrique des groupes BO4 [Silver and Bray,

1958]-[Bray et al., 1961]. Dans le cas du matériau OSL boré, un seul pic étroit correspondant

à l'arrangement symétrique des atomes d'oxygène dans les groupes BO4 est observé.

4. Discussion des résultats Nous avons observé que le matériau OSL boré présente une baisse de luminescence de

l'ordre de 40 % comme montré dans les expériences TL et OSL (cf. Figures 3 et 4).

Cependant, l'émission PL est quasiment la même pour les matériaux OSL et OSL borés (cf.

Figure 5). Cette diminution des performances de luminescence après exposition aux UV et

aux rayons X pourrait s'expliquer en utilisant les résultats des mesures de réflexion diffuse

présentées dans ce chapitre (cf. Figure 6) et les données bibliographiques concernant la

51 Traduction de l’anglais ribbon. 52 La coordinence d'un atome (aussi appelée nombre de coordination) est le nombre d'atomes voisins les plus proches dans les trois directions de l'espace.

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contamination oxygène dans les phosphores SrS [Okamoto and Hanaoka, 1988]-[Onisawa et

al., 1991]. L'oxygène ajouté lors du dopage au bore induit une désulfuration (remplacement

d'atomes de soufre par des atomes d'oxygène) partielle du matériau comme reporté dans le

Tableau 4. La Figure 6 indique que le matériau OSL boré est moins absorbant que le matériau

OSL dans la gamme 250 - 500 nm. Une diminution de l'absorption de photons de faible

longueur d'onde mène à une ionisation moins efficace dans le matériau. Par ailleurs, la densité

électronique du matériau OSL boré, réduite par la désulfuration partielle, contribue à une

diminution des interactions photon – électron dans le matériau. Enfin, la contamination

oxygène pendant le processus de dopage pourrait introduire des impuretés dans le gap du

matériau avec une génération de pièges peu profonds qui induisent une relaxation des

porteurs. En effet, en raison de la proximité de ces pièges vers la bande de conduction,

l'agitation thermique des molécules peut fournir une quantité suffisante d'énergie afin que les

charges soient dépiégées et conduisent vers une production de phonons.

Grâce à l'analyse par XRD, nous avons vérifié que l'addition du bore ne modifie par le

réseau cristallin et n'introduit pas de nouvelle phase cristalline. Cependant, certains pics de

diffraction communs aux deux matériaux sont l'évidence de la présence d'impuretés et restent

non-identifiés. Certaines impuretés (Ba et Na, cf. Tableau 4) ont probablement été introduites

lors de la synthèse du SrS:Ce,Sm. Ce résultat est en accord avec les données publiées dans la

Réf. [Keller et al., 1957] à propos de la synthèse du SrS. Le fait que ces impuretés soient

présentes dans les deux matériaux, permet d'exclure que le baryum ou le sodium soient

responsables de la diminution de luminescence observée avec les expériences de TL et OSL

dans le matériau OSL boré.

Les groupes BO4 observés dans la Figure 9 à l'aide des expériences de RMN MAS

peuvent être générés durant la procédure de dopage à travers la capture d'oxygène par les

groupes BO3. Leur présence dans le réseau n'influence pas de façon notable le spectre

d'émission du matériau OSL boré (cf. Figure 5) puisqu'en général, le spectre d'émission

dépend de deux paramètres : (1) la structure cristalline du réseau, (2) et le choix de l'ion

alcalino-terreux.

Au sujet de la sensibilité aux neutrons de notre matériau, il est important de remarquer

que les particules chargées secondaires, issues de la réaction nucléaire entre le neutron et le

bore 10, possèdent un parcours de quelques µm dans le SrS (cf. Tableau 3). A l'aide des

analyses MEB (Figure 8), nous avons identifié différentes phases de la taille de plusieurs

dizaines de µm. Par conséquent, si la majorité des groupes BO4 sont localisés dans la phase

“sombre”, moins sensible aux rayonnements que la phase “claire”, les performances en terme

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de détection des neutrons de notre matériau peuvent être compromises. Afin de surmonter ce

problème, l'augmentation du niveau du dopage (> 5 % par mol) ou une nouvelle procédure de

dopage pourraient être bénéfiques. En effet, une des possibilités serait de doper le matériau

OSL avec des composés au lithium puisque les particules secondaires produites lors de cette

réaction ont un parcours plus grand que celles produites dans le cas du bore 10 malgré une

valeur de section efficace aux neutrons thermiques inférieure à celle du bore 10. Cette

solution a été retenue pour produire des dosimètres OSL neutron en utilisant l'alumine dopée

au carbone [Mittani et al., 2007]. Il s'offre également à nous, la possibilité de réaliser un dépôt

sous forme de couche plutôt qu'un dopage. Nous pourrions utiliser le gadolinium 157 comme

dans le cas des diodes silicium [Petrillo et al., 1996].

5. Conclusion L'influence potentielle du dopage au bore sur les propriétés de luminescence et structurale

du SrS:Ce,Sm, matériau utilisé pour la production de dosimètres OSL, a été étudiée. Une

perte de luminescence de l'ordre de 40 % dans le matériau OSL boré a été observée à la fois

en TL et OSL. Celle-ci pourrait être expliquée par le fait que l'addition de l'oxyde de bore

sous circulation d'azote pendant le recuit thermique mène d'une part à une désulfurisation

partielle du matériau, et d'autre part, à une génération de pièges peu profonds induisant la

relaxation des porteurs. La caractérisation structurale n'a pas mis en évidence de

modifications significatives après le dopage au bore. Les atomes sont identifiés dans la

structure, sous forme de groupes tétraédriques BO4. La distribution spatiale des atomes de

bore peut être responsable d'une perte de sensibilité aux neutrons thermiques due aux faibles

parcours des produits issus de la réaction neutron – bore. Couplé au système de dosimétrie

déportée optiquement (cf. Chapitre 4), ce matériau reste cependant un candidat encourageant

comme dosimètre temps réel pour les neutrons thermiques dans les environnements radiatifs

sévères. Ce dernier point constitue la principale perspective du travail mené sur les matériaux

OSL pour la détection des neutrons.

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- 237 -

Conclusion Générale et Perspectives

Les travaux de recherche présentés dans ce manuscrit avaient pour but de proposer un

nouvel outil de dosimétrie comme une solution complémentaire aux dispositifs existants,

utilisables à la fois pour la mesure de dose en radiothérapie et pour la physique des hautes

énergies. Cet outil devrait également permettre la discrimination entre les composantes

neutrons et photons.

Au cours du premier chapitre, le contexte de ce projet a été présenté. Nous avons tenté

de dresser un panorama des difficultés actuelles de la dosimétrie à la fois dans les domaines

de la radiothérapie et de la physique des hautes énergies. La revue des principaux dosimètres

utilisés et disponibles commercialement a montré qu'aucun d'entre eux ne satisfaisait à

l'ensemble des exigences pour atteindre le dosimètre “idéal”. D'une part, l'évolution

technologique des modalités d'irradiation des cancers, grâce aux progrès de l’informatique, de

l’imagerie, voire de la robotique, vise une meilleure conformation du volume tumoral tout en

essayant d'épargner au maximum les tissus sains avoisinants la tumeur. Ces innovations

passent par l'utilisation de champs d'irradiation de faibles dimensions qui modifient les

conditions habituelles de la dosimétrie clinique. Parallèlement, les faisceaux de rayonnements

utilisés en radiothérapie présentent, lorsque leur énergie avoisine les 10 MeV, une

composante parasite neutronique. Quelques résultats issus de la littérature montrent que la

dose équivalente neutron est de l'ordre de 1 à 7 mSv.Gy-1 photon (à l'isocentre dans un champ

10x10 cm²). Cette composante participe à la dose totale et est souvent majoritaire par rapport

à la composante photons en dehors du champ d'irradiation. Les systèmes de planification de

traitements actuels (i.e., logiciel de calcul de la distribution de dose) ne tiennent pas compte

de cette contribution neutronique et les mesures d'évaluation ne sont pas réalisées en routine.

D'autre part, les champs de rayonnements rencontrés auprès du LHC et de ses expériences

associées diffèrent de ceux habituellement rencontrés de par sa complexité (type et énergie

des particules) et des niveaux de doses qui varient d'un point à l'autre d'un détecteur (10-3 à

105 Gy/an à différentes positions dans l'expérience CMS au CERN). De plus, l'emploi des

méthodes de dosimétrie passive est limité en raison de la non-convivialité de certains outils,

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- 238 -

d'une mesure différée et de la difficulté d'accès de certaines zones. Ce chapitre a également

permis de dresser le cahier des charges de ce projet (cf. Tableau 1).

Clause Caractéristique

Design - Compact

- Robuste

- Faibles dimensions de la tête de détection

- Electronique déportée en dehors zone d'irradiation

- Durcissement aux rayonnements

Sûreté - Inerte chimiquement

- Pas de d'électronique / HT en contact avec le patient

Caractéristiques dosimétriques - Précision élevée (< 5%(1))

- Sensibilité élevée aux rayonnements

- Pas ou peu de dépendance avec paramètres du faisceau

(type, orientation et énergie du rayonnement, champ

d’irradiation)

Monitorage - Dose mesurée en temps réel

(gamme de qq mGy à qq dizaine de Gy)

- Débit de dose mesuré en temps réel

(gamme de qq mGy.min-1 à qq Gy.min-1)

Neutron - Discrimination des composantes neutrons et photons

- Acquisition multifibres optiques

Utilisation - Facile à utiliser, conviviale, rapide

- Facile à étalonner

Coût - Raisonnable

(1) : précision exigée dans le domaine médical [CIPR86, 2000].

Tableau 1. Cahier des charges du système de dosimétrie OSL / RL déporté optiquement.

Le deuxième chapitre a permis de présenter la flexibilité de la dosimétrie par OSL à la

fois par le large panel d'applications développées dans les principaux domaines utilisant les

rayonnements et par l'étendue des technologies d'émission et de détection de lumière

disponible. De plus, la stimulation optique permet de s'affranchir des problèmes liés au

chauffage des échantillons dans le cas de la TL. Nous avons ensuite résumé les

caractéristiques des systèmes de dosimétrie OSL ainsi que les applications dans les domaines

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- 239 -

de la radiothérapie, de l'espace et de la physique des hautes énergies développées au

laboratoire depuis le début des années 1980. Le matériau OSL utilisé durant ce travail de

thèse est le sulfure de strontium dopé au cérium et au samarium dont le Tableau 2 résume les

principales caractéristiques. Néanmoins, ce matériau souffre d'un fading important qui ne lui

permet pas d’être utilisé en dosimétrie environnementale ou du personnel.

Caractéristiques

Masse volumique 3,7 g.cm-3 Propriétés

physiques Densité électronique 2,716.1023 e-/g

Largeur de bande interdite 4,3 eV

Indice de réfraction 2,107

Déclin de la luminescence ~35 ns

Propriétés

spectrales

Spectre d’excitation 2 bandes autour de 289 et 438 nm

Spectre d’émission 450 à 650 nm

2 maxima à 490 et 530 nm

Spectre de stimulation 800 à 1300 nm

Maximum à 1050 nm

Numéro atomique effectif 34,09 Propriétés

dosimétriques Dynamique ≥ 6 décades

Linéarité avec la dose Environ jusqu’à 120 Gy

(débit de dose de l’ordre de 13 Gy.min-1)

Sensibilité aux rayonnements ≤ 10 µGy, irradiation photon γ

Tableau 2. Principales propriétés du sulfure de strontium dopé au cérium et au samarium.

Le troisième chapitre a dressé l'état de l'art des systèmes de dosimétrie OSL / RL

déportés optiquement. La majorité de ces systèmes est basée sur l'alumine dopée au carbone

et est destinée à des applications de mesure de dose dans le milieu médical (radiothérapie,

radiologie). Par ailleurs, les architectures sont souvent relativement complexes (filtres

optiques, miroirs semi-réfléchissants). De plus, il ressort qu'aucun système basé sur la

luminescence du SrS:Ce,Sm n'a été proposé et développé auparavant. L'utilisation des fibres

optiques présente un intérêt majeur pour la dosimétrie puisqu'elle permet d'avoir une

résolution sub-millimétrique, une information temps réel ou proche temps réel et déportée de

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- 240 -

la zone d'irradiation. Néanmoins, cette utilisation présente des limites dont la principale est la

luminescence radio-induite dans les fibres optiques (émission Čerenkov et

photoluminescence) dont la proportion peut devenir importante dans les larges champs

d'irradiation. Il est donc nécessaire de minimiser cette contribution au signal utile de

luminescence. Les méthodes de minimisation ont par la suite été exposées.

Le quatrième chapitre était dédié à la description du système de dosimétrie déportée

optiquement basée sur la luminescence du sulfure de strontium dopé au cérium et au

samarium dans son ensemble. Ce système possède à la fois les avantages liés à l’utilisation de

la technique OSL et des fibres optiques. Un de ces avantages notables réside dans les faibles

dimensions de la tête de détection (longueur = 10 mm et diamètre = 3 mm) obtenue grâce à

l’utilisation d’une seule fibre optique transportant à la fois la puissance optique de stimulation

et le signal de luminescence via l’utilisation d’un coupleur optique. Le Tableau 3 présente les

résultats de l’étude expérimentale qui a été menée en vue d’évaluer les principales

caractéristiques du système. Ces caractéristiques respectent l’incertitude globale de l’ordre de

5% spécifiée par la CIPR [CIPR86, 2000] pour l’utilisation d’un dosimètre en radiothérapie.

Il est ainsi possible d’envisager les applications visées par ce système lors de l’élaboration du

cahier des charges.

Caractéristique Résultat

Linéarité de la réponse OSL avec la dose 0,01 – 6 Gy

Répétabilité des mesures < 2%

Sensibilité aux rayonnements Jusqu’à 80 mV.cGy-1

Justesse des mesures ± 4,2%

Tableau 3. Evaluation des principales caractéristiques du système de dosimétrie OSL / RL.

Le cinquième chapitre avait pour objectif d’étudier la faisabilité d’une application à la

mesure de la dose délivrée lors des traitements de radiothérapie. L'introduction d'un dosimètre

en clinique requiert une étape de caractérisation comportant un certain nombre de

caractéristiques à évaluer dont la liste est consignée dans le Tableau 4. Dans ce même

Tableau, nous rapportons les résultats obtenus avec le système de dosimétrie fibré.

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- 241 -

Caractéristique Dosimètre idéal Système de dosimétrie OSL/RL

Répétabilité des mesures Plus faible

dispersion possible

1,3%

(Photons de 18 MV)

Linéarité avec la dose R² = 1

Large gamme

R² = 0,99997

0,5 à 3,5 Gy(1)

Dépendance en énergie

Matériau

Equivalent tissu

(aucune)

1,5% (électrons : 6 à 18 MeV)

5,2% (photons : 6 à 18 MV)

Dépendance du débit de dose Aucune 1,2%

Dépendance angulaire Aucune 1,7%

Dépendance avec la taille de champ Aucune -38 à 80% sans utilisation de bolus(2)

environ ±25% avec 3cm de bolus

Dépendance avec la température Aucune N'a pu être vérifiée en conditions

cliniques

Dépendance avec l'historique de dose Aucun Aucune car reset à chaque

stimulation

Utilisation et lecture du signal Le plus simple

possible Très facile

(1) : La linéarité de la réponse OSL avec la dose (fibre #04) a été confirmée jusqu’à des

doses de l’ordre de 120 Gy lors d’irradiations aux photons γ (60Co) au SCK-CEN en Belgique.

(2) : Matériau équivalent tissu.

Tableau 4. Caractéristiques auxquelles devrait satisfaire le dosimètre idéal et comparaison

avec celles du système de dosimétrie fibré.

Le Tableau 4 met en évidence que le système de dosimétrie OSL présente une répétabilité

et une linéarité avec la dose très satisfaisantes. La réponse ne dépend ni du débit de dose et de

l’angulation du bras. Au niveau de l’influence de l’énergie des rayonnements incidents, la

réponse du système ne dépend pas de l’énergie des électrons dans la gamme étudiée.

Néanmoins, elle souffre d’une large dépendance avec l’énergie des photons. Ce point

constitue la principale limitation du système de dosimétrie à l’heure actuelle. Il est

parfaitement connu (cf. Chapitre 2) que le SrS:Ce,Sm présente un fading important à

température ambiante. Cet effet reste néanmoins minime dans le sens où les mesures sont

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- 242 -

réalisées en ligne et que la durée des irradiations reste courte dans le domaine de la

radiothérapie (i.e., fraction de 2 Gy délivrée par différentes incidences à un débit de 1-

2 Gy.min-1). D’un point de vue pratique, ce système est flexible et facile à installer. De plus, il

ne possède aucune influence de l’historique des mesures précédentes (i.e., effet d’empilement,

perte de sensibilité avec la dose cumulée…) puisqu’à chaque lecture laser, le matériau est

totalement vidé. Enfin, comme nous l’avons présenté au cours du Chapitre 1, chaque

dosimètre utilisé en clinique présente des avantages et des inconvénients. Nous pouvons donc

conclure, de par cette étude, que le système de dosimétrie OSL présente un intérêt pour la

mesure de dose délivrée pendant les traitements de radiothérapie.

Le sixième chapitre décrit les différentes expériences de monitorage de faisceaux

réalisées auprès d'installations d'irradiation à débit de dose pulsé. Auprès des installations

d'irradiations pour la physique des hautes énergies (DESY et CERN), les résultats sont plus

qu'encourageants puisqu'ils ont mis en évidence les potentialités du système de dosimétrie

OSL / RL pour le monitorage de faisceaux. D'une part, l'allure temporelle est toujours

respectée et d'autre part, la réponse du système est stable dans le temps à ± 15% en mode OSL

bien qu'une partie des résultats n'ait pu être normalisée à l'heure actuelle et à ± 2% en mode

RL. Ce système s'avère d’ailleurs être flexible et facile à utiliser. Les résultats de dosimétrie

comparative sont très encourageants. Il reste tout de même nécessaire de continuer cette

étude. La caractérisation du signal de RL obtenu au moyen de la carte d'acquisition dédiée

montre une excellente linéarité avec la dose et le débit de dose dans une gamme allant de 0,6 à

4,5 Gy.min-1. Ce système permet donc une double mesure de la dose à la fois en RL et OSL.

Néanmoins, l'étude préliminaire de la luminescence parasite dans les fibres optiques,

principale limitation à une dosimétrie précise si elle n'est pas correctement prise en compte, a

montré que celle-ci est due à une combinaison entre l'émission Čerenkov et la

photoluminescence, et qu'elle peut atteindre environ 40% dans les grands champs d'irradiation

(i.e., longueur de 20 cm de fibre irradiée). Il est donc impératif de limiter cette contribution en

implémentant une méthode de minimisation de cet effet.

Le septième chapitre a présenté l’étude de caractérisation des propriétés de luminescence

et structurales du matériau OSL dopé au bore. Cette étude a mis en évidence une perte de

luminescence de l'ordre de 40 % à la fois en TL et OSL dans le matériau OSL boré. Celle-ci

pourrait être expliquée par le fait que l'addition de l'oxyde de bore sous circulation d'azote

pendant le recuit thermique mène d'une part à une désulfurisation partielle du matériau, et

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- 243 -

d'autre part à une génération de pièges peu profonds induisant la relaxation des porteurs. La

caractérisation structurale n'a pas mis en évidence de modifications significatives après le

dopage au bore. Les atomes de bore sont identifiés dans la structure, sous forme de groupes

tétraédriques BO4. La distribution spatiale des atomes de bore peut être responsable d'une

perte de sensibilité aux neutrons thermiques due aux faibles parcours des produits issus de la

réaction neutron – bore. Couplé au système de dosimétrie déportée optiquement (cf.

Chapitre 4), ce matériau reste cependant un candidat encourageant comme dosimètre temps

réel pour les neutrons thermiques dans les environnements radiatifs sévères. Ce dernier point

constitue la principale perspective du travail mené sur les matériaux OSL pour la détection

des neutrons.

Perspectives de travail

En reprenant le cahier des charges lié à ce projet de recherche (cf. Tableau 1), nous avons

répondu à l’ensemble des clauses définies, excepté pour l’aspect dosimétrie neutron qui

requiert une modification de l’architecture du système (multifibre). Les études de faisabilité

pour les applications à la mesure de dose en radiothérapie et au monitorage de faisceaux se

sont révélées encourageantes et ont motivé la poursuite de celles-ci. Nous proposons ici

quelques pistes de travaux futurs :

1. Dosimétrie en champ mixte neutrons / gamma

• Etude d’une architecture du système multifibres optiques.

• Poursuite du développement des matériaux OSL pour la détection des neutrons

thermiques.

2. Mesure de dose durant les traitements de radiothérapie

• Etude des apports et limites de cet outil par rapport à ceux déjà utilisés en routine

clinique (MOSFETs, Diode…).

• Etude en température dans des conditions cliniques d’utilisation (jusqu’à 40°C) de

la réponse OSL et RL du système.

• Etude par simulation type Monte Carlo de la réponse en énergie du système afin

de proposer des facteurs de correction de cet effet.

3. Monitorage de faisceau : mesure temps réel

• Evaluation d’une méthode de correction de la luminescence parasite.

• Intercomparaisons dosimétriques lors d’études de monitorage de faisceau.

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- 244 -

Même si des études complémentaires doivent encore être menées, les potentialités du

système de dosimétrie ont largement été démontrées. Les performances du système de

dosimétrie OSL / RL ont ouvert la voie à de nombreux domaines d'applications comme par

exemple le traitement par irradiation et le domaine nucléaire. Le projet a fédéré de nombreux

organismes et laboratoires : le groupe RADIAC, l'Organisation Européenne pour la

Recherche Nucléaire (CERN, Genève, Suisse) et le Studiecentrum voor Kernenergie - Centre

d'Etude de l'Energie Nucléaire (SCK•CEN, Mol, Belgique). D'autres organismes tels que le

Deutsches Elektronen-Synchrotron (DESY, Hambourg, Allemagne) et l'Institut Laue-

Langevin (ILL, Grenoble) sont fortement intéressés par l’utilisation et le développement du

système. De par ses partenaires et ses principaux acteurs, ce projet a permis de faire travailler

ensemble des gens de nombreuses spécialités différentes telles que la physique médicale,

l'électronique, les matériaux, les fibres optiques…L’enthousiasme qu’il suscite est de bon

augure pour l’avenir de la dosimétrie OSL fibrée à l’IES.

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- 245 -

Annexe 1 : Description de l'interface Labview®

L’interface développée sous Labview®, dont une capture d’écran est présentée dans la

Figure 1, se veut simple à utiliser et se compose de différents onglets qui permettent d'avoir

accès à l'ensemble des paramètres d'acquisition. Dans la suite, nous décrivons brièvement les

différents onglets.

Fig. 1. Capture d’écran de l’onglet « Config. » de l’interface de commande du système fibré de

dosimétrie.

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- 246 -

• L’onglet configuration permet de sélectionner, entre autres, le dossier cible des

fichiers textes de résultats ainsi que le nom des fichiers RL et OSL. A chaque

acquisition, les résultats RL et OSL sont sauvegardés de façon indépendante (cf.

chapitre 4, sections 1.5.1 et 1.5.2.). Par ailleurs, l’utilisateur peut également choisir de

réaliser des mesures automatiques (uniquement en mode OSL, Déclenchement Auto

off) ou des mesures manuelles qui peuvent être uniquement OSL ou OSL + RL

(Déclenchement Auto on). Dans le cas d’une étude en mode OSL uniquement, il est

nécessaire de choisir le temps d’intégration, le nombre de points par valeur de temps

d’intégration. L’interface détermine le nombre de points total ainsi que la durée de

l’expérience. Enfin, la valeur Fech qui correspond à la fréquence d’échantillonnage du

signal OSL peut être adaptée à un besoin particulier.

• L’onglet filtre permet de paramétrer le filtre numérique. L’utilisateur sélectionne

l’activation ou non du filtre, la fréquence de coupure basse ainsi que l’ordre du filtre.

L’utilisation d’un filtre est nécessaire lorsque les rapports signal sur bruit sont

médiocres comme dans le cas des applications à débit de dose faible (i.e. dose de

l'ordre de quelques mGy dans les applications de surveillance d’installations

(radioprotection)).

• L’onglet signal affiche les résultats bruts et filtrés des signaux OSL. De plus, cet

onglet permet de déclencher la lecture laser manuellement (dans le mode

Déclenchement auto off).

• Les onglets PM et contrôle Laser permettent de choisir la tension de référence du

PMT qui adaptera la sensibilité aux rayonnements du système, la tension

d’alimentation du laser ainsi que sa durée d’application. Il est également possible de

choisir le délai d’attente entre le début de l’enregistrement des données et le

déclenchement du laser (i.e., cette valeur est réglée à 200 ms par défaut).

• L’onglet RL est dédié au choix du mode d’acquisition (oscilloscope ou module NI

USB 6009) et à la visualisation du signal RL. Par ailleurs, une fenêtre synthétise les

résultats RL obtenus (moyenne du pic, nombre de pulse comptés et acquis, ainsi que

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- 247 -

l’image de la dose (produit de la valeur moyenne du pic par le nombre de pulses

comptés)).

• L’onglet configuration hardware gère les entrées / sorties du module NI USB 6009

pour l’acquisition des signaux RL et OSL. Des paramètres supplémentaires sont

également programmables pour l’interface GPIB permettant de récupérer les données

issues de l’acquisition à l’oscilloscope.

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- 249 -

Liste des Publications et Communications Orales avec participation de l’auteur Publications avec comité de lecture

D. Benoit, J-R. Vaillé, J. Lautissier, S. Matias-Vaillé, J. Isturiz, P. Garcia, B. Brichard, and L.

Dusseau, “Feasibility of fibered monitoring system for pulsed dose-rate facilities based on

radioluminescence of SrS:Ce,Sm phosphor,” IEEE Trans. Nucl. Sci., in press 2008.

D. Benoit, P. Garcia, S. Matias-Vaillé, F. Ravotti, J-R. Vaillé, M. Glaser, B. Brichard, A. F.

Fernandez, C. Chatry, and L. Dusseau, “Real-time fibered optically stimulated luminescence

dosimeter based on SrS:Ce,Sm phosphor,” IEEE Trans. Nucl. Sci., vol. 55, n°4, pp. 2154-

2160, August 2008.

D. Benoit, F. Ravotti, P. Garcia, H. Prevost, D. Lapraz, J-R. Vaillé, and L. Dusseau,

“Characterization of an Optically Stimulated Luminescence (OSL) material for thermal

neutron detection: SrS:Ce,Sm,B,” phys. stat. sol. (a), vol. 205, n°5, pp. 1196-1202, May 2008.

F. Ravotti, D. Benoit, P. Lefebvre, P. Valvin, J-R. Vaillé, L. Dusseau, J. Fesquet, and J.

Gasiot, “Time-resolved photoluminescence and optically stimulated luminescence

measurements of picosecond-excited SrS:Ce,Sm phosphor,” J. Appl. Phys., vol. 102, n°12,

123102, December 2007.

P. Garcia, J-R. Vaillé, D. Benoit, F. Ravotti, L. Artola, B. Sagnes, E. Lorfèvre, F. Bezerra,

and L. Dusseau, “Study of the thermal behavior of the OSL integrated sensor response,” IEEE

Trans. Nucl. Sci., vol. 54, n°6, pp. 2272-2275, December 2007.

P. Garcia, J-R. Vaillé, D. Benoit, H. Chabane, G. Berger, K. Idri, J. Boch, B. Sagnes, F.

Saigné, E. Lorfèvre, F. Bezerra, and L. Dusseau, “Simultaneous Evaluation of TID and

Displacement Damage Dose Using a Single OSL Sensor,” IEEE Trans. Nucl. Sci., vol. 53,

n°6, pp. 3713-3717, December 2006.

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- 250 -

J. Fesquet, D. Benoit, J-R. Vaillé, P. Garcia, H. Prevost, J. Gasiot, et L. Dusseau, “La

luminescence stimulée optiquement : applications a la cartographie de dose et a la mesure de

dose en environnement spatial,” Radioprotection, vol. 41, Suppl. 5, pp. S83-S102, Décembre

2006.

Conférences Internationales avec actes

D. Benoit, J-R. Vaillé, J. Isturiz, P. Garcia, J. Lautissier and L. Dusseau, “Dosimetric

characterization of near real-time fibered optically stimulated luminescence dosimeter based

on SrS:Ce,Sm phosphor with therapeutics photons and electrons beams,” 8th European

Workshop on Radiation Effects on Components and Systems (RADECS), September 10-12,

Jyväskylä, Finland, 2008.

D. Benoit, J-R. Vaillé, J. Lautissier, S. Matias-Vaillé, J. Isturiz, P. Garcia, B. Brichard, and L.

Dusseau, “Feasibility of fibered monitoring system for pulsed dose-rate facilities based on

radioluminescence of SrS:Ce,Sm phosphor,” 2008 IEEE Nuclear and Space Radiation Effects

Conference (NSREC), July 14-18, Tucson, Arizona, 2008.

D. Benoit, P. Garcia, S. Matias-Vaillé, F. Ravotti, J-R. Vaillé, M. Glaser, B. Brichard, A. F.

Fernandez, C. Chatry, and L. Dusseau, “Real-time fibered optically stimulated luminescence

dosimeter based on SrS:Ce,Sm phosphor,” 9th European Conference Radiation and Its Effects

on Components and Systems (RADECS), September 10-14, Deauville, France, 2007.

P. Garcia, J-R. Vaillé, D. Benoit, F. Ravotti, L. Artola, B. Sagnes, E. Lorfèvre, F. Bezerra,

and L. Dusseau, “Study of the thermal behavior of the OSL integrated sensor response,” 2007

IEEE Nuclear and Space Radiation Effects Conference (NSREC), July 23-27, Waikiki Beach,

Honolulu, Hawaii, 2007.

P. Garcia, J-R. Vaillé, D. Benoit, H. Chabane, G. Berger, K. Idri, J. Boch, B. Sagnes, F.

Saigné, E. Lorfèvre, F. Bezerra, and L. Dusseau, “Simultaneous Evaluation of TID and

Displacement Damage Dose Using a Single OSL Sensor,” 2006 IEEE Nuclear and Space

Radiation Effects Conference (NSREC), July 17-21, Ponte Vedra, Florida, 2006.

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- 251 -

Conférences Nationales

D. Benoit, “Système de dosimétrie déporté optiquement basée sur la luminescence stimulée

optiquement (OSL) du SrS:Ce,Sm,” Journée de l’Ecole Doctorale GEET, 20 Mars, Blagnac,

2008.

D. Benoit, P. Garcia, F. Ravotti, J-R. Vaillé, et L. Dusseau, “Dosimétrie en temps réel

déportée par fibre optique basée sur la luminescence stimulée optiquement (OSL),” 24ème

Journées des Laboratoires Associés de Radiophysique et de Dosimétrie, 27-28 Septembre, La

Rochelle, 2007.

D. Benoit, “Development and Characterization of a new Optically Stimulated Luminescent

(OSL) Material for Dosimetry in Mixed n/γ Radiation Fields,” RADFAC Second Edition,

March 27th, Bordeaux, 2007.

D. Benoit, J-R. Vaillé, P. Garcia, H. Prevost, J. Fesquet, J. Gasiot et L. Dusseau,

“Luminescence Stimulée Optiquement (OSL) : Applications à la dosimétrie des rayonnements

ionisants,” 23ème Journées des Laboratoires Associés de Radiophysique et de Dosimétrie, 19-

20 Octobre, Prague, 2006.

Autres Communications Orales

D. Benoit, F. Ravotti, J-R. Vaillé, and L. Dusseau, “Optically Stimulated Luminescence

Dosimetry Based on SrS:Ce,Sm Phosphor for High Energy Physics Applications”, TTF /

FLASH Meeting, Deutsches Elektronen-Synchrotron, August 7th, Hamburg, 2007.

D. Benoit, J-R. Vaillé, F. Ravotti, P. Garcia, and L. Dusseau, “Optically Stimulated

Luminescence Dosimetry”, 1st Workshop on Instrumentation for Charged Particle Therapy,

May 9th, Imperial College London, London, 2007.

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Update and finalization of a fibered on-line dosimetry system based on optically

stimulated phosphorescent materials

Application to dose measurement in radiation therapy and beam monitoring

Abstract

Wherever radiations are used, for medicine, industrial applications or research, the amount of

energy deposited per unit mass (absorbed dose) has to be quantified. The usual Methods used to

quantify the dose, that is dosimetry are reviewed. The overall context in both radiation therapy

and high energy physics led to the elaboration of a book of specifications for the development of a

novel type of on-line dosimetry. It is based on the quantification of the luminescence emitted by

an optically stimulated phosphorescent material deported by an optical fiber. Principles and

applications relatives to these techniques are presented in chapters 2 and 3. Chapter 4 describes a

novel, easy of use, robust and flexible dosimetry system. The first experimental results exhibit an

excellent linearity of the response with dose (0.01 to 6 Gy), measurement repeatability less than

2%, a high sensitivity to radiation and an error on dose measurement less than 5%. Preliminary

system qualification for dose measurement during both radiation therapy treatments and beam

monitoring in high energy physics facilities (CERN and DESY) gave encouraging results since

the system meets some of the requirements specific to each kind of application. Thus, the

characterization of structural and luminescence properties of the phosphorescent material doped

with boron, with aim of application for the on-line dosimetry in mixed radiation field neutron /

gamma may explain the drop of luminescence previously observed.

Key words

Optically Stimulated Luminescence (OSL), Radioluminescence (RL), Optical fiber, Radiation

therapy, Dosimetry, Beam monitoring, Strontium Sulphide doped with rare earths.

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Auteur : David BENOIT

Titre : Mise au point et évaluation d’un système fibré de dosimétrie en ligne utilisant des

matériaux phosphorescents stimulables optiquement Application à la mesure de dose en

radiothérapie et au monitoring de faisceaux

Directeur de thèse : Pr. Laurent DUSSEAU

Lieu et date de soutenance : CHU Purpan, Toulouse, le 26 septembre 2008

Résumé :

L'utilisation des rayonnements ionisants, qu’elle soit dans le domaine médical, industriel ou

encore de la recherche, requiert la quantification de l'énergie déposée par unité de masse : la dose

absorbée. Les méthodes traditionnelles de dosimétrie sont rappelées. L'ensemble du contexte

scientifique dans les domaines de la radiothérapie et de la physique des hautes énergies aboutit à

l'élaboration d’un cahier des charges pour le développement d’un nouveau type de dosimétrie en

ligne. Celle-ci est basée sur la quantification de la luminescence émise par un matériau

phosphorescent stimulable optiquement déporté à l'aide d'une fibre optique. Les principes et

applications liés à ces techniques sont exposés au cours des chapitres 2 et 3. Le chapitre 4 décrit

un nouveau système de dosimétrie à la fois simple d'utilisation, robuste et flexible. Les premiers

résultats expérimentaux mettent en évidence une excellente linéarité de la réponse avec la dose

(0,01 à 6 Gy), une variation sur la répétabilité des mesures inférieure à 2%, une sensibilité élevée

aux rayonnements ainsi qu'une erreur sur la mesure de dose inférieure à 5%. L’évaluation des

potentialités de ce système à la fois pour la mesure de dose durant les traitements de radiothérapie

et pour le monitorage de faisceaux dans les installations pour la physique des hautes énergies

(CERN et DESY) a donné des résultats encourageants puisque le système remplit certaines

exigences spécifiques à chaque type d’application. Enfin, la caractérisation des propriétés

structurales et de luminescence du matériau phosphorescent dopé au bore, en vue d'application

pour la dosimétrie en champ mixte neutron / gamma, permet d’expliquer la baisse de

luminescence observée précédemment.

Mots clés : Luminescence stimulée optiquement (OSL), Radioluminescence (RL), Fibre

optique, Radiothérapie, Dosimétrie, Monitorage de faisceaux, Sulfure de strontium dopé aux

terres rares.

Discipline : Radiophysique et Imagerie Médicales

Institut d’Electronique du Sud (IES) – UMR UM2-CNRS 5214

Groupe RADIAC « RADIAtions et Composants » Université Montpellier 2 – Place Eugène Bataillon

CC 083 – 34095 Montpellier Cedex 5