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’Epaulette L Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat N°174 - août 2011 www.epaulette.org I Le travail pour loi, l’honneur comme guide Dossier Les Blessés en Opex > Le soutien santé des opérations extérieures, la CABAT Pages 6 à 18 Tribune libre : Page 38 À mes jeunes camarades : hier en charge d’un office, et aujourd’hui ? Vie pratique : Page 48 Le service civique Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2 Cinquantenaire de l’EMIA samedi 14 mai 2011 à l’hôtel des Invalides Page 20 Actualités militaires : > L’EMIA, il y a 50 ans, des débuts difficiles ! Page 24 > L’EAM participe à un tournoi européen de gestion Page 26 > Hommage de la Nation aux soldats morts en Afghanistan Page 28 > De la guerre et du débat stratégique… Page 30

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Revue quadimestrielle de l'association éponyme

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Page 1: Epaulette 174

’EpauletteLRevue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contratN°174 - août 2011

www.epaulette.org

I

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

Dossier

Les Blessésen Opex> Le soutien santé des opérationsextérieures, la CABAT Pages 6 à 18

Tribune libre : Page 38À mes jeunes camarades :hier en charge d’un office,et aujourd’hui ?

Vie pratique : Page 48Le service civique

Éditorial du présidentle général (2s)

Jean-François Delochre Page 2

Cinquantenaire de l’EMIAsamedi 14 mai 2011à l’hôtel des InvalidesPage 20

Actualités militaires :> L’EMIA, il y a 50 ans, des débuts difficiles !Page 24> L’EAM participe à un tournoieuropéen de gestion Page 26

> Hommage de la Nation aux soldats mortsen Afghanistan Page 28> De la guerre et du débatstratégique… Page 30

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L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 1

SOMMAIRE N° 174 AOÛT 2011

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Généralde corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général de corpsd’armée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lamattre (†) (1982-1988)- Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s)Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000) - Général (2s)

Jean-Pierre Drouard (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005 à 2009) - Président national : Général (2s) Jean-François Delochre - La revueL’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : R2NImpression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou - Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s)Jean-François Delochre - Rédacteur en chef - Directeur administratif et financier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neufde Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 PARIS Cedex 12 -Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : [email protected] - Site Internet : http://www.epaulette.org - Blog du Président :http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

2 ÉDITORIAL - En couverture2012, année des capitaines, par le GBR (2s) Jean-François Delochre.> P 2 - Hommage au général Bruno de Castelbajac.> P 3 - Association nationale des participants aux opérations extérieures. - Hommage au Lieutenant-colonel Henri DumontSaint-Priest. > p 4 - La Gendarmerie maritime - Missions multiples auprès du chef d’état-major de la Marine nationale.

6 LE DOSSIER - En couverture - Les blessés en Opex> P 6 - Le contexte. Le soutien santé des opérations extérieures, par le Médecin général des arméesGérard Nédellec, Directeur central du service de santé des armées.> P 8 - Le soutien médical.> P 10 - Le soutien humain.> P 12 - La CABAT : « Tour de contrôle » du suivi des blessés de l’armée de Terre, soutien aux familles de nos soldatsdécédés. > P 13 - Les principaux partenaires de l’entraide.> P 14 - Interview du chef de la Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre (CABAT),le Lieutenant-colonel Thierry Maloux.> P 16 - Le soutien apporté par la Direction des ressources humaines du ministère de la Défense aux blessés enopérations extérieures (OPEX) et à leurs familles. > P 17 - Le GSPI : groupement de soutien du personnel isolé,par Lieutenant-Colonel David Mastorino Commandant le GTAPI, les Capitaines Christophe Cuvelier et Hervé Begel,Commandant la CAPI. > P 18 - « Ad Augusta » - Accompagner au-delà du handicap par devoir de reconnaissance.

20 ACTUALITÉS MILITAIRES> P 20 - Cinquantenaire de l’EMIA à l’Hôtel national des Invalides, samedi 14 mai 2011.> P 22 - Gala du cinquantenaire de l’EMIA, discours du CEMAT,> P 23 - Mot du lieutenant-colonel Cyrille Becker, Commandant l’École militaire interarmes.> P 24 - Cinquantenaire de L’EMIA au Liban. > L’EMIA Il y a 50 ans, des débuts difficiles !> P 26 - L’EAM participe au tournoi européen de gestion organisé par l’Ordre des Experts-Comptables,par la Sous lieutenant Anne-Lise Meunier Ecole militaire d’administration/EMCTA.> P 27 - Hommage aux soldats décédés en Afghanistan.> P 28 - In memoriam - Hommage de la Nation, aux soldats décédés en Afghanistan, par Nicolas Sarkozy,Président de la République. - Homélie de Monseigneur Luc Ravel, évêque aux Armées.> P 29 - Défense Mobilité - L’agence « Carrefour Emploi Défense Mobilité » fait peau neuve.ACTUALITÉ DÉFENSE > P 30 - De la guerre et du débat stratégique…> P 31 - Allocution prononcée par le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud,à l’hôtel de Brienne le 24 mai 2011. > P 33 - Allocution du chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, àl’Institut des hautes études de la Défense nationale, le 20 mai 2011.P 36 - Motion de soutien aux parlementaires - Pour une Commémoration le 11 novembre, des militaires morts pour la France.

38 TRIBUNE LIBRE> P 38 - « Faire le job » À mes jeunes camarades : hier en charge d’un office, et aujourd’hui ?par le Vice-Président de L’Épaulette colonel (er) Christian Max.

40 VIE D’OFFICIER> P 40 - Lieutenant-colonel Louis Pignot, officier de France, né sous la 3eme République, ou le parcours atypiqued’un Grognard fidèle et dévoué.> P 42 - Colonel (h) Michel René Lemmonier, Soldat, diplomate et homme d’affaires, serviteur inconditionnel de la France.

44 HISTOIRE> P 44 - Témoignage - Maroc 1954-1955 : commandement avant l’indépendance, par le Colonel Roger Cunibile EOAInfanterie Promotion Saint Maixent 42.> P 46 - La céleustique : un patrimoine militaire en cours de disparition.

48 VIE PRATIQUE par vos référents catégoriels *> P 48 - Le service civique.> P 50 - Bonifications d’annuités pour les pères de famille - Relèvement transitoire des limites d’âge et des limites des servicesdu 1er juillet 2011 au 31 décembre 2016 - présenté par le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*. > P 51 - La villa Furtado à Nice. -Nouvelle augmentation de la retraite du combattant et des pensions d’invalidité, présenté par le commissaire colonel Michel Botella*.

52 VIE DE L’ÉPAULETTE • GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX :> P 52 - Groupement 87. - Groupement 29 journée du 2 avril 2011. > P 53 - Groupement 06 Var et Alpes Maritimes. -Groupement 54 journée de la Meurthe et Moselle. > P 54 - Remise des prix de fin d’année à l’EOGN de Melun. -Remise des prix aux lieutenants de l’Infanterie. - Remise des prix aux lieutenants artillerie. > P 55 - > L’Épaulette aux« Portes Ouvertes » du 48e Régiment de Transmissions à Agen. - La promotion « Capitaine Bourgin » à Mouilleron-en-Pareds.

56 CARNET> P 56 - Mariages - Naissances - Adoption - Décès. - > P 57 - Mesures nominatives. - > P 59 - Décorations - Succès.

60 BIBLIOGRAPHIE> PP - 60, 61, 63 - Nos sélections livres…

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

Photos de couverture n°174Dossier :Les blessés en OpexDroits réservés :Service de santé des arméesMichel Guillon / L’Épaulette.

> Les Blessés en OpexLe soutien santédes opérations extérieures.

> par le Médecin généraldes armées Gérard Nédellec,Directeur central du servicede santé des armées.

> Lire page 6.

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Le général de brigade Bruno de Castelbajac est né le8 octobre 1954 à Toulouse. Il est marié et pèrede quatre enfants. Officier de recrutement semi

direct, Il est entré en service le 1er février 1975.Il est issu de l’Ecole militaire interarmes, promotion

Général Laurier (1978-1979), et choisit l’Arme BlindéeCavalerie à la sortie de sa formation initiale. Il rejointl’Ecole de Saumur en 1979, avec le grade de sous-lieute-nant, pour effectuer son stage d’application.

En 1980, il nommé lieutenant et affecté au 1er Spahiscomme chef de peloton, fonction qu’il occupera pendanttrois ans, avant de devenir officier adjoint d’unité élé-mentaire.

En 1984, il est promu capitaine et muté à l’École del’Arme Blindée Cavalerie de Saumur pour commander labrigade des élèves sous officiers d’active.

En 1986, il est affecté au 1er régiment de cuirassiersde Saint-Wendel comme officier-adjoint de l’escadronAMX 30 et en prend le commandement l’année suivante.

En 1990, à l’issue de son temps de commandement,il rejoint le 1er régiment de Hussards parachutistes àTarbes en qualité d’adjoint au chef du bureau « opéra-tions-instruction » et prépare activement le concours del’enseignement militaire du second degré. En 1991 il estnommé chef d’escadrons et réussit brillamment leconcours du brevet.

En 1992 il intègre la DEMSAT pour suivre les cours dubrevet technique d’études militaires et du cours supérieurd’études militaires au sein de la 106ème promotion. L’annéesuivante il est stagiaire au Collège interarmées de défense.

En 1994, doté du brevet d’études militaires supé-rieures, il est muté à l’état-major de la Circonscription

militaire de défense de Lille, sur le poste de chef de lasection « emploi ». Il est promu lieutenant-colonel en1995 et désigné pour effectuer une mission courte duréeavec le 1er régiment de Hussards parachutistes au sein dela Division multinationale sud-est, en ex-Yougoslavie. Ason retour à Lille, il retrouve sa fonction à laCirconscription militaire de défense pendant deux ans.

En 1998, il rejoint le 501-503ème régiment de chars decombat à Mourmelon pour prendre le commandement duGroupe d’escadrons 501. Durant son temps de comman-dement il effectue une opération extérieure comme chefdu bureau « opérations » du Bataillon d’infanterie méca-nisée au Kosovo.

En 2000, après son temps de commandement, il estnommé colonel et affecté à l’Ecole de l’Arme BlindéeCavalerie de Saumur sur le poste d’adjoint au Directeurgénéral de la formation puis comme commandant de ladivision des capitaines.

En 2003, il est muté à l’état-major de la Région Terresud-ouest à Bordeaux avec la fonction de chef du bureau« organisation-effectifs ».

Nommé général de brigade Le 1er février 2009, ilquitte le service actif la même année. Il est chevalier dela Légion d’honneur et officier de l’Ordre national dumérite.

Adhérent fidèle de L’Épaulette, le général de brigadeBruno de Castelbajac est décédé le 12 juillet 2011 dessuites d’une longue maladie. Le général (2S) Jean-François Delochre, président national de L’Épaulette, laDirection de l’association et les adhérents présentent à safamille et à ses proches leurs condoléances attristées. �

2 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

ÉDITORIAL

Alors que l’on constate un maintien, voireune légère hausse des adhésions à l’Épau-lette, une seule catégorie est moins pré-

sente aujourd’hui qu’il y a 4 ans : celle des capi-taines qui ne constitue plus que 17% de notreeffectif au lieu des 27% de 2007.

Pourquoi les officiers qui sont au cœur desengagements en OPEX et l’un des pivots de lachaîne de commandement sont-ils moins pré-sents dans les débats du quotidien ? La réponseserait-elle uniquement dans la question ?

Sinon que faire ?Le CEMAT du moment, le général DELAU-

NAY, certainement confronté à une interroga-tion de même nature quoique fondée sur d’au-tres constats, avait déclaré 1983 « Année descapitaines ».

Vingt-huit ans déjà, c’est presque une géné-ration d’officiers. Vingt-huit ans c’est aussil’âge de nos jeunes capitaines.

Il est temps de remettre l’ouvrage sur lemétier… au moins à l’Épaulette !

J’ai retrouvé dans mes archives de bellesdéfinitions du général BOONE, gouverneurmilitaire de Lyon et commandant de région, quiécrivait ainsi à ses chefs de corps à la suite decette décision du CEMAT : « …le capitaine à latête de son unité est la clef de la voie hiérar-

chique, le lien entre les hommes qui comman-dent et ceux qui exécutent… entre la pensée etl’action ».

On retrouve par ailleurs : «… le capitaine,celui qui inscrit votre volonté au cœur deshommes. »

Face aux difficultés que traverse notre arméede Terre à laquelle s’imposent des réorganisa-tions sans fin la bousculant de refondationen modernisation, consacrant le primatdu « comment faire » par rapport au« avec qui faire », il serait symbolique - et lesymbole serait fort - d’inverser enfin les priori-tés pour « remettre l’homme au centre du projet »(autre slogan d’un autre CEMAT).

Faire de 2012 une nouvelle« Année des capitaines »… « ça aurait de lagueule » comme l’aurait dit notre regrettégénéral BIGEARD.

Pour cela, pas besoin de mettre sur pied descommissions ou groupes de travail. Simplementplaçons systématiquement sur le dessus dela pile tout dossier qui comporte le mot« CAPITAINE ».

Vous y aviez pensé…l’Épaulette le fera ! �GBR (2S) Jean-François Delochre,Président national de L’Épaulette

promotion Souvenir EMIA 1971-1972

2012, année des capitaines

«Général (2s) Jean-François DelochrePrésident national

de L’Épaulette

DR

DR

«Adhérent del’Épauletteissu de l’EMIAPromotion GénéralLaurier (1978-1979).

BLOG>ParticipezàlamarchedevotreassociationenintervenantsurleblogduPrésident.http://alphacom.unblog.fr

Hommage au général Bruno de Castelbajac

«… le capitaine,celui qui inscrit votre

volonté au cœurdes hommes. »

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L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 3

AC

TUD

ÉFENSE

LANOPEX est une jeune association, déclarée au JournalOfficiel du 12 février 2011, annonce 1679, créée par descombattants des OPEX pour tous les militaires d’active ou

anciens des OPEX.Elle regroupe 22 000 adhérents. Elle fait partie du « groupe

des 12 » associations représentatives du monde combattant, régu-lièrement consultées par le ministre de la défense et des ancienscombattants.

Formée, conformément aux dispositions de la loi du 1er

Juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, elle est composée despersonnes titulaires de la carte du combattant ou du titre dereconnaissance de la Nation du fait de leur participation soit àdes conflits armés, soit à des opérations ou missions menéesconformément aux obligations et engagements internationaux dela France, ainsi que des veuves, des veufs, orphelins ou ascen-dants des militaires et civils décédés du fait de leur participationà ces opérations.

Elle a pour but :• de constituer un réseau de solidarité et de soutien mutuel

au profit de ses adhérents en contribuant à la défense de leursdroits moraux et matériels, en appliquant des principes demutualité et d’entraide sociale ;

• de sauvegarder le patrimoine matériel et moral desAnciens Combattants et plus particulièrement des OPEX, deperpétuer le culte de la mémoire ;

• de participer à toutes actions destinées à promouvoir lemaintien de la Paix, la Liberté, la Justice et la démocratie dansle respect des valeurs patriotiques et nationales ;

• d’assurer la représentation de ses membres auprès de toutorganisme public ou privé au plan national ou international.

Lundi 28 mars 2011, à l’hôpital de Rennes,en fin de journée, le Lieutenant-colonelHenri Dumont Saint-Priest est

brutalement décédé d’un accident vasculairecérébral (AVC).

Adhérent de l’Épaulette, il est issu de l’écolemilitaire interarmes (Promotion LieutenantLeclerc de Hauteclocque 1982-1983). HenriDumont Sant-Priest a débuté sa carrière au seinde la Légion Étrangère où ses qualités de chef etson sens aigu des relations humaines l’avaitd’emblée fait remarquer.

Passionné de communication, il avait rejointle Sirpa Terre en 1992, avant de tenir le poste dedirecteur de la communication des écoles deSaint-Cyr Coëtquidan et celui de chef decabinet.

Homme de fortes convictions, il avait obtenuen 2006 le commandement de la cellule d’aideaux blessés de l’armée de Terre (CABAT) àParis où il avait pu exprimer pendant 4 ans sonsens de la solidarité au profit des blessés et deleurs familles avec un total dévouement.Interrogé sur son action, il avait déclaré :« Le blessé, déjà confronté à la douleur phy-sique et à la détresse morale ainsi que, parfois, ades bouleversements professionnels et fami-

liaux, traverse naturellement des périodes dedoute. Il doit alors pouvoir compter, en toutescirconstances et aussi longtemps qu’il le faut,sur la solidarité de la « famille Terre ».

L’armée de Terre a perdu un homme devaleur. Directeur de cabinet de l’officier généralcommandant la zone de défense ouest depuisl’été dernier, le lieutenant-colonel HenriDumont Saint-Priest, âgé de 53 ans, était mariéet père de trois enfants. La Direction de l’asso-ciation et les adhérents présentent à sa famille età ses proches leurs condoléances attristées. �

Actualité Défense

L’association se réunit en Assemblée Générale une fois paran. Elle est administrée par un Conseil d'administration com-posé de 12 membres élus par l’Assemblée Générale pour 6 ans,renouvelables par moitié tous les trois ans.

Son bureau comprend un président, deux vices-présidents,un secrétaire général, un trésorier général, un secrétaire adjoint,un trésorier adjoint.

Le Conseil d’administration est chargé de la gestion del’association. Il se réunit en séance ordinaire au moins trois foispar an, sur convocation de son président et en séance extraordi-naire sur la demande expresse d'au moins un tiers de ses mem-bres.

L’ANOPEX est laïque et apolitique. Toute discussion d'or-dre politique ou religieux est rigoureusement interdite au seindes réunions de l’association et des assemblées.

Tous les titulaires d’un contrat souscrit auprès de LaFrance Mutualiste au 22 mars 2010, date de notification auxadhérents de la Mutuelle de la reconnaissance de l’ ANOPEXpar l’administration, sont réputés en être membres dès lorsqu’ils n’ont pas exprimé une volonté contraire.

Tout titulaire d’une carte du combattant et/ou d’un titre dereconnaissance de la Nation au titre des OPEX ou remplissantles conditions pour y prétendre peut adhérer à l’ANOPEX.

Adresse postale : 44, Avenue de Villiers - 75017 ParisTel : 01 42 67 28 73 ([email protected])Secrétaire permanent : Fabrice MorandPrésident : GCA (2s) André SoubirouTel : 06 18 11 56 71 ([email protected])

DR

«L’ANOPEXregroupe22 000 adhérents,elle fait partiedu « groupe des12 » associationsreprésentativesdu mondecombattant.

«Passionnéde communication,il avait rejoint le Sirpa Terreen 1992,avant de tenir le postede directeur de lacommunication des écolesde Saint-Cyr Coëtquidanet celui de chef de cabinet.

Logo de Anopex

Association nationale des participantsaux opérations extérieures

Hommage au Lieutenant-colonel Henri Dumont Saint-Priest

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Page 6: Epaulette 174

La Gendarmerie maritime, dontl’existence est attestée dès1340, est une formation spécia-lisée de la Gendarmerie natio-nale, placée pour emploi auprès

du chef d’état-major de la Marine natio-nale. Elle est de fait une composanteopérationnelle à part entière de lamarine nationale. Force résolumenttournée vers la mer, elle participe àgarantir la souveraineté de la Francedans le deuxième plus grand espacemaritime au monde. Elle est en effetprésente sur l’ensemble du littoralmétropolitain et outre-mer mais égale-ment dans les emprises de la marinenationale et certains grands ports civils.

Forte de 1100 militaires, dont 470sont officiers de police judiciaire, lagendarmerie maritime comprend :• trois groupements placés auprès despréfets maritimes,• une section de recherches,• un centre national d’instruction,• 73 unités, dont 32 unités navigantes,assurant un « maillage territorial » enmétropole et outre-mer.

La diversité et la complémentaritédes moyens permettent aux gendarmesd’intervenir en mer pour protéger l’en-vironnement, préserver la ressourcehalieutique, lutter contre toutes sortesde trafics illicites, assurer la sûretémaritime des grands ports, en complé-ment des missions de défense qui leurssont dévolues.

Seule force déployée en mer dispo-sant d’un pouvoir de police générale, lagendarmerie maritime mène des mis-sions de police administrative sousl’autorité du Préfet maritime et desenquêtes judiciaires importantes, sou-vent sensibles, sous la responsabilitédes magistrats. Les gendarmes mari-times interviennent ainsi dans tous lesdomaines de l’action de l’État en mer.

La sauvegarde maritimeQuotidiennement nos patrouilleurs,

vedettes et brigades de surveillance dulittoral contrôlent les navires pour s’as-surer qu’ils respectent la réglementa-tion en matière de sécurité et d’aptitude

professionnelle. En coordination avecles CROSS, ils participent aux opéra-tions de secours en mer. Ils mènent sys-tématiquement des investigations lorsd’abordages ou de naufrages.

La protectionde l’environnement

« PRESTIGE », « ERIKA »,« NICOLAS M »… autant de navirestristement célèbres. Ces quatre der-nières années, 16 enquêtes de flagrantdélit de pollution (constatées par lamarine nationale ou les douanes) ontété confiées à la Gendarmerie maritimece qui représente 13 navires détournéset immobilisés pour un total de23 000 000 euro de caution exigée despollueurs par la justice.

La préservationde la ressource halieutique

Dans le cadre européen de la préser-vation des espèces, nous procédonsannuellement à plus de 5000 contrôlesde police des pêches dont la moitiés’effectuent en mer. La police despêches inclut également un volet« délinquance financière ».

Lutte contre les trafics illicitespar voie de mer

Notre implication dans la luttecontre les différents trafics illicites nousa amené en matière d’immigration clan-destine par exemple, à intercepter, en2010, 36 embarcations transportantplus de 800 clandestins et à déférer51 passeurs devant la justice.

La sûreté maritimeLa Gendarmerie maritime contribue

à l’application du code ISPS(International Ship and Port Security)

dans les grands ports d’importancevitale. Des unités spéciales assurent lasureté des approches maritimes et desplans d’eau intérieurs des principauxports français. Elles offrent une capa-cité de réaction (24/7/365) et d’investi-gation au profit des Préfets (Maritime etTerrestre), des magistrats (lutte contreles trafics illicites par voie maritime) etdes autorités militaires (défense mari-time, recherche du renseignement).

La Police JudiciaireLes contrôles en mer et à terre amè-

nent la Gendarmerie maritime à consta-ter de nombreuses infractions. Celles-cisouvent complexes, nécessitent desinvestigations longues et techniquesconfiées alors aux unités de recherches.Depuis le 1er décembre 2009 la Sectionde Recherches à été créée. Unité à com-pétence nationale, elle est directementrattachée au commandant de la Gendar-merie maritime.

Elle se compose de trois détache-ments, un par Préfecture Maritime.Chargée de constater, tant au sein de lamarine nationale que du monde mari-time en général, les infractions à la loipénale, d’en découvrir les auteurs et lesprésenter à la justice, ses missions prin-cipales restent prioritairement lesenquêtes liées aux opérations de contre-terrorisme maritime et la lutte contre lacriminalité organisée, sous toute sesformes, dans les ports et arsenaux, dansles eaux territoriales comme en hautemer, dans le cadre et le respect desconventions et traités internationauxratifiés par la France. Le champ decompétence de la SR Maritime resteempreint d’un fort caractère inter-ministériel, s’étendant aussi, dans lecadre de l’AEM, aux infractions, aux

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Les gendarmes maritimes interviennent dans le cadre de la police des pêches

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La Gendarmerie maritimeMissions multiples auprès du chef d’état-major de la Marine nationale

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lois, codes et règlements en vigueurdans le monde maritime.

Coopération internationaleDes opérations conjointes de

contrôle à terre et en mer sont régulière-ment effectuées entre nos unités fronta-lières et leurs homologues des paysriverains (Grande-Bretagne, Belgique,Espagne et Italie).

La connaissance des personnelsdans l’application des règlements euro-péens et internationaux en matière depolice de la navigation et des pêches, etleur maîtrise dans l’emploi des moyenshauturiers, amène le commandement àeffectuer des missions d’expertisecomme de formation au profit de forcesétrangères de type garde-côtes (Tunisie,pays Baltes, Afrique du Sud, Yémen,Qatar, Côte-d’Ivoire).

L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 5

AC

TUA

LITÉS

Missions de police administrative sous l’autoritédu Préfet Maritime avec des enquêtes judiciaires importantes,souvent sensibles.Protection du littoral et encadrement sécurisation du Tour de France.

ainsi que dans tous les domaines de l’action de l’État en mer.

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Article proposé par le colonel Commandant la Gendarmerie maritime,adressé par le colonel Jean-Marc Delétang Promotion Capitaine Cozette EMIA 1980-1981.

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6 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

DOSSIER

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Extraits de la lettre de la Directioncentrale du service de santé desarmées « Amarante n° 1 » du moisde mai 2011 publiés avec l’aima-ble autorisation du Directeur cen-

tral, le Médecin général des armées GérardNédellec.

Les dix-huit derniers mois se sontcaractérisés par l’engagement desforces françaises sur de nombreuxthéâtres opérationnels. Partout et tou-jours le soutien santé est présent.

Le soutien santé des opérations desarmées est le cœur même de notre Service.L’année 2010 et ce premier semestre 2011ont confirmé, d’une part, la nécessité pourles forces de pouvoir compter sur les capa-cités opérationnelles du service de santé desarmées et, d’autre part, l’intégration réussie

Les blessés en OPEXEn couverture

Médecin général des arméesGérard Nédellec, Directeur centraldu service de santé des armées.

Le soutien santé en Opex

«Le soutien santédes opérations des arméesest le cœur mêmede notre Service.

Très engagée, partout dans le monde, l’armée de Terre est au combat auquotidien et ses soldats représentent 86% des hommes et des femmes

déployés en opérations extérieures. En 2010, les soldats de l’armée de Terreont mis en œuvre 98% des munitions tirées au combat et ont été impliqués

dans pas moins de 350 accrochages et 108 actions indirectes.Cette même année, 21 soldats sont morts en opérations et 282 autres ont été

blessés en service. Ces chiffres illustrent le retour en force de la guerredans le quotidien des soldats français.

Plus largement, considéré dans leur occurrence en service et hors service, lenombre total des tués et blessés au cours d’une année dans l’armée de Terre,

rapporté à un échelon tactique, représente l’équivalent d’une compagnied’infanterie pour les tués et la moitié d’un régiment pour les blessés.

Le durcissement des opérations ne fait aucun doute et la prise en charge dusoldat blessé et de son environnement familial revêt une importance toute

particulière. La blessure est définie juridiquement comme une « lésionsoudaine, consécutive à un fait précis de service » (jurisprudence Crosset du

Conseil d’Etat du 12 octobre 2009). Le fait précis de service est, quant à lui, unévénement survenu pendant le temps où le militaire est sous la responsabilitédu commandement et dont on peut donner le jour et l’heure. Toute blessure

ou maladie qui, par sa nature et sa gravité, est susceptible d’entraîner plustard des séquelles fait l’objet d’un rapport circonstancié ; pièce maîtresse pour

la détermination de l’imputabilité au service et l’établissementdu dossier de pension militaire d’invalidité.

Ainsi, la blessure, quelle soit physique, psychique ou « celle du cœur » pourles familles de décédés, engendre une prise en charge immédiate par le

commandement militaire, les partenaires médicaux et sociaux,et les différentes associations d’entraide.

En 2010, le chef d’état-major de l’armée de Terre a décidé de doublerles effectifs de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) en les

portant de huit à seize personnes, militaires et civiles, et en lui confiant enplus de ses missions traditionnelles auprès des blessés,

le suivi des familles des soldats tués.C’est dans ce contexte, marqué par un regain d’intérêt des médias mais aussi

paradoxalement par une « indifférence relative » de nos compatriotes pour lesoldat blessé ou tué en service, que ce dossier est réalisé en partenariat entre

le gouvernement militaire de Paris et le service de santé des armées afin demieux faire connaître le monde sensible et douloureux, mais aussi emplid’espoir et de projets des soldats de l’armée de Terre qui ont été blessés

ou tués au service de leur pays.

> Le soutien santédes opérationsextérieures

Ce dossier a été réalisé à partir de la revue de presse « Les blessés enopérations » rédigé au mois de mars 2011 par le colonel Olivier Sastre (EMIA1986-1988 – promotion Dalat), adjoint communication du Gouverneurmilitaire de Paris. Il est publié avec l’aimable autorisation du général Gouverneurmilitaire de Paris et complété par deux articles sur la Cellule d’aide aux blessés del’armée de Terre et le Groupe de soutien du personnel isolé.

> Le contexte

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L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 7

du service au sein des structures de l’OTAN.Notre leadership dans le « rôle 3 » de

l’aéroport international de Kaboul (Hôpitalmilitaire de campagne de KAIA) est appré-cié de tous nos partenaires et notre mandat aété prolongé.

La moyenne de nos capacités opération-nelles déployées en permanence durant l’an-née 2010, a été de trois « rôles 2 » (antennechirurgicale), de cinquante « rôles 1 »(poste médical), de deux cent soixante-dixpersonnels. Ils représentent la palette com-plète des métiers de soins : médecins, chi-rurgiens, infirmiers, dentistes, pharmaciens,vétérinaires et officiers du corps techniqueet administratif du service de santé desarmées.

Leur activité au sein desdifférentes structures déployées a été de83000 consultations, 2700 hospitalisations,2350 interventions chirurgicales sous anes-thésie générale et 52 évacuations médicalesstratégiques vers le territoire métropolitain.

Ces quelques chiffres ne résument pas àeux seuls l’action du service de santé desarmées. Ils soulignent que malgré lescontraintes extérieures, la mission de sou-tien santé des forces est remplie. •••

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Très engagée, partout dans le monde,l’armée de Terre est au combat auquotidien et ses soldats représentent86% des hommes et des femmesdéployés en opérations extérieures.

Ci-contre embarquementd’un blessé à Pristina en mars 2008.

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Le soutien médical du blessé com-mence par la prise en charge sur leterrain, puis l’hospitalisation et, sibesoin, une rééducation. Le stressopérationnel est, quant à lui, pris en

compte avant, pendant et au retour de mis-sion, voire dans la durée si nécessaire.Une véritable chaîne de prise en chargemédicale se met ainsi en place.

La médicalisationde l’avant

Bénéficier d’une chaîne santé com-plète et efficace est essentiel. Le soutienmédical au plus près des combattants par-ticipe pleinement à l’efficacité opération-nelle. Il s’agit donc d’intégrer le domainesanté dans la conduite tactique.

Pour satisfaire à ces exigences, le ser-vice de santé des armées a décliné unconcept d’intervention reposant sur troisprincipes :

• la médicalisation de l’avant au plusprès du combattant (extraction des bles-sés, mise en sécurité sans s’exposer, miseen condition d’évacuation) ;

• la « chirurgicalisation » - réanima-tion de l’avant (traitement des hémorra-gies, des plaies, stabilisation des fractureset prévention des infections) dans une for-mation hospitalière de théâtre ;

• la systématisation des évacuationsmédicales précoces pour libérer la capa-cité hospitalière de l’avant et ramener lesblessés dans les hôpitaux d’instruction desarmées où leur traitement sera complété,jusqu’à la rééducation.

La prise en charge initiale des blessésrepose sur trois actions fondamentales :

• la mise en œuvre des soins par l’en-tourage du combattant dans les dix pre-mières minutes. En amont de la chaînesanté, tous les soldats projetés reçoiventun enseignement sur le sauvetage au com-bat de premier niveau pour maîtriser cer-tains gestes salvateurs (pose de garrot parexemple) ;

• l’insertion dans les sections ougroupes de combat d’auxiliaires sanitairesformés aux techniques spécifiques du sau-vetage au combat de deuxième niveau.

• les premiers soins médicaux, et lamise en condition d’évacuation dans lespostes médicaux.

Cette chaîne de soutien opérationnelpermet aujourd’hui au service de santédes armées de médicaliser très rapide-ment un blessé et de l’évacuer vers laFrance en 24 heures, en moyenne.

L’hospitalisation et larééducation

Cette période correspond à l’arrivéeen France dans les hôpitaux militaires.Les actions médicales qui sont alorsmenées peuvent être regroupées en troistemps distincts.

Une phase primaire qui débute àl’arrivée du patient à l’hôpital. Sa duréeest variable, de quelques jours à troismois. C’est un temps de prise en chargedans l’aigu et l’urgence qui se fait pour leplus grand nombre dans les services deréanimation, de chirurgie et de psychia-trie. Pour certains, ce seront des gestesmédicaux, réanimatoires et chirurgicaux,avec la mise en jeu du pronostic vital.Durant cette période, l’importance duretentissement psychique et fonctionneldoit d’emblée être prise en compte.

C’est aussi à ce temps-là que débute laprise en charge médicosociale : accueil etprise en charge des familles avec troisintervenants : la cellule d’aide aux blessésde l’armée de Terre, l’assistante socialeréférente du service d’accueil en lien aveccelle de l’unité et la chefferie de l’hôpital.Ce temps initial est crucial car de sa qua-lité dépendra la relation de confianceentre le militaire blessé, ses proches etl’ensemble des intervenants.

Une phase secondaire, toujours enhospitalisation, qui s’inscrit dans la durée(les temps de séjour pouvant dépasser unan). C’est le pronostic fonctionnel au senslarge, tant physique que psychique, quiest en jeu. Pour le patient et sa famille,c’est un temps contrasté où se mêlent l’es-poir d’une récupération ad integrum etl’appréhension face à la perspective duhandicap et aux incertitudes du devenir.La plupart du temps, cette étape sedéroule dans le service de rééducation etréadaptation fonctionnelle. Elle s’élaboreautour d’un projet de rééducation visant,dans un premier temps, à l’autonomisa-tion du patient dans les actes de la viequotidienne puis, une fois ces objectifsatteints, autour d’un projet de réadapta-tion et de réinsertion sociale et profes-sionnelle. Le patient dans sa globalité estpris en charge à travers une action pluri-disciplinaire. Le cas échéant, des gesteschirurgicaux itératifs seront discutés etréalisés, un suivi psychiatrique assuré enconcertation avec l’équipe qui conduirales soins.

Durant cette période et dès que possi-ble, des permissions thérapeutiques s’ins-crivant dans le projet de soins vont pro-gressivement permettre une évaluation dela qualité de la remise en situation socialedite « écologique » : retour dans lafamille, immersion dans le tissu sociald’appartenance et souvent reprise decontact avec l’unité. A ce stade, les orien-tations médico-militaires se précisent(congé maladie, congé longue maladie,congé longue durée maladie) et d’autres

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«En couverture

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Le soutien santé en Opex

Le patient dans laglobalité de

sa rééducation estpris en charge

à travers une actionpluridisciplinaire.

> Le soutien médical

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aspects tenant à la réparation intervien-nent : assurances, pension militaire d’in-validité, dossiers d’accès aux maisonsdépartementales des per-sonnes handicapées, etc.

Une phase tertiairequi intervient à la sortiedu patient après la phasehospitalisation(s). Lessoins médicaux s’effec-tuent sur un mode ambu-latoire. Le patient a sou-vent réintégré son domi-cile et retrouvé une viesociale et familiale. Pourcertains, le retour à l’unitéa pu être envisagé.D’autres restent en situa-tion de non activité etnécessitent un suivi plusrégulier posant à terme la question de leuraptitude à reprendre un jour le serviceactif. Lorsque celui-ci ne s’avère pas pos-sible, c’est le problème de la réinsertionen milieu professionnel civil. Dans unnombre limité de cas qui concernent lespatients aux handicaps les plus lourds(cérébrolésés graves, locked-in syndrom),le retour au domicile ne peut être envisagéet le recours à une institutionnalisationdans des structures de long séjour s’im-pose (service des pensionnaires del’Institution nationale des Invalides oumaisons d’accueil spécialisées).

Le soutien psychique(1)

L’équilibre psychique du combattantest une donnée opérationnelle essentielle.

Le commandement militaire y est trèsattentif. Depuis quelques années, il s’estadjoint le concours de divers spécialistes

(officiers psychologues,conseillers facteurshumains) pour tenter deprévenir et de limiterl’impact déstabilisateurdes situations vécues surles terrains d’opération.Ainsi, dans l’Arméefrançaise, on cherchedésormais à mieuxaguerrir le soldat, à opti-miser son potentiel phy-sique et psychique, à luiapprendre à mieux gérerson stress tout en semontrant attentif à l’en-semble de son « environ-

nement humain ».Mais malgré cela, les contraintes sont

parfois telles que certains individus pré-sentent des troubles de souffrance psy-chique nécessitant une prise en chargemédico-psychologique.

C’est le rôle du service de santé desarmées que de leur apporter les soins quenécessite leur état avec un dispositif cohé-rent et adapté. Dans ce cadre, les blessésphysiques bénéficient d’une attention par-ticulière.

Certains de ces troubles représententde véritables blessures psychiques. Cesont notamment les états de stress posttraumatiques (ESPT). On évalue à envi-ron 10% le nombre de militaires présen-tant aujourd’hui un ESPT au retour

d’Afghanistan. Il existe une part d’impré-cision de ces chiffres liée, tout autant à lanature de la pathologie, qu’au vécu quepeut en avoir le militaire. Il existe donc unimportant enjeu de repérage de ces trou-bles afin de permettre au militaire de s’en-gager dans des soins et donc d’en limiterles conséquences. La « chaîne santé » esttout entière mobilisée pour cela, depuisles acteurs de terrain jusqu’aux spécia-listes des hôpitaux militaires.

Certaines situations exceptionnellesont un impact particulièrement déstabili-sateur sur l’individu et sur le groupe mili-taire nécessitant alors une interventionextérieure. C’est le rôle de la cellule d’in-tervention et de soutien psychologique del’armée de Terre (CISPAT) que d’interve-nir en ces circonstances conjointement aupsychiatre de théâtre.

Enfin, l’ensemble des militaires estdésormais sensibilisé à la nécessité d’unrepérage précoce de la souffrance psy-chique et de ses modes d’expression.Cette attention se poursuit au retour, unedes particularités des troubles post trau-matiques étant de pouvoir se révéler tardi-vement, parfois plusieurs mois ou annéesaprès l’événement traumatique.

On peut signaler la mise en placerécente d’un « sas » de fin de mission,destiné à aider le militaire dans la transi-tion difficile que constitue le retour à lavie « post-opérationnelle ».

Un plan de prévention est actuelle-ment mis en œuvre visant à renforcer laformation des médecins et des infirmiersdes forces pour mieux identifier et traiterles troubles psychiques post-trauma-tiques, avec l’objectif de développer desréseaux de soin de proximité autour dumédecin d’unité référent (Plan de préven-tion des troubles psychiques post-trauma-tiques dans les armées).

(1) Le soutien psychique a deux facettes com-plémentaires : le soutien psychosocial qui relève ducommandement et le soutien médico-psychologiquedu ressort du service de santé des armées.

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Les actions médicales qui sont menées peuvent être regroupées en trois temps distincts.

C’est le rôledu service de santédes armées que

de leur apporter lessoins que nécessiteleur état avecun dispositif

cohérent et adapté.

On peut signaler la miseen place récente d’un « sas »de fin de mission, destiné àaider le militaire dansla transition difficile queconstitue le retour à la vie« post-opérationnelle ».

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«> Le soutien humain

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militaire de Paris. Implantée au sein del’Hôtel national des Invalides, à une tren-taine de minutes des hôpitaux parisiens età proximité de l’administration centralede l’armée de Terre, la CABAT a ouvertdepuis sa création plus de 5 000 dossiersde suivi de blessés.

En 2010, sur ordre du chef d’état-major de l’armée de Terre, ses missionsont été étendues au suivi des familles dedécédés, appelées « les blessées du cœur ».Pour remplir pleinement ses nouvellesmissions, ses effectifs ont été doublés(2).Aujourd’hui, la CABAT s’impose comme« la tour de contrôle » du suivi des blessésde l’armée de Terre et des familles dessoldats décédés en service. Son action estindissociable de celle du régiment et del’action sociale des armées.

• La mission de la CABATLa cellule d’aide aux blessés de l’ar-

mée de Terre a pour mission de permettreà tout militaire blessé en service deretrouver sa place dans la société. Ellepossède une expertise dans quatredomaines (juridique, action sociale, réin-sertion et ressources humaines) qui luipermet d’assurer le suivi du blessé àcourt, moyen et long termes.

Destinataire du compte-rendu immé-diat d’accident, la CABAT est ainsi enmesure d’agir sans délai et de participer àla coordination générale des actionsentreprises avec le commandement mili-taire, les partenaires médicaux et sociaux,puis à terme avec les différentes associa-tions.

Après la prise en charge médi-cale, le blessé de l’armée deTerre bénéficie d’un réseaud’assistance qui se met en placeà son niveau, mais aussi au pro-

fit de sa famille. La cellule d’aide auxblessés de l’armée de Terre (CABAT)assure la coordination de ce soutien.Véritable « tour de contrôle » du suivi dublessé, elle veille au respect des droits desblessés, tout en coordonnant l’action desdifférents acteurs de l’entraide.

Les droits des blessésEn cas de blessure engendrant une

inaptitude, l’Etat maintient la rémunéra-tion du soldat en fonction des différentstypes de congés proposés au commande-ment par le service de santé des armées :

• congé maladie : le militaire blesséest alors statutairement placé en congémaladie. Ce congé peut durer au maxi-mum 180 jours, pendant lesquels le blessécontinue de percevoir sa solde pleine ;

• congé longue maladie : à l’issuedu congé maladie, si l’état de l’intéressélui interdit encore toute reprise de service,il peut être placé en congé longue mala-die, pour une durée maximale de 3 ans,sans distinction de grade ou d’ancienneté.Pendant cette durée, le blessé perçoit sasolde indiciaire entière. A ce stade, il estplacé en situation de non activité pour rai-son de santé ;

• congé longue durée maladie : cecongé peut durer au maximum 8 ans. Leblessé perçoit sa solde entière pendant5 ans, puis une 1/2 solde pendant les troisautres années.

Si le taux d’invalidité du blessé atteint10%, il percevra pour le restant de sesjours, une pension militaire d’invalidité.

Si un blessé en service est rayé descontrôles à la suite d’une infirmité, il per-çoit une pension qui peut être de troisordres :

• pension de retraite qui est due àtout militaire radié des contrôles par suited’infirmités. Cette pension est sans condi-tion d’ancienneté de service ou d’âge.Elle est perçue immédiatement aprèsdécision ;

••• • pension militaire d’invalidité quis’ajoute à la pension de retraite et à lasolde lorsque le blessé est radié descontrôles. Son montant est déterminé enfonction du taux d’invalidité.

• allocations chômage.

En outre, lorsqu’un militaire est défi-nitivement rayé des contrôles en raisond’infirmités imputables au service, lefonds de prévoyance auquel il est affiliélui verse une allocation. Si sa blessure estsurvenue au cours d’une opération exté-rieure, cette allocation bénéficie d’unemajoration de 50%.

A noter, trois cas particuliers :• le statut de « grand mutilé », attribué

aux blessés à partir de 85% d’invalidité. Ilouvre droit à des allocations spécialesmajorant le montant de la pension d’inva-lidité ;

• le titre de reconnaissance de laNation, dans le cadre des opérations exté-rieures. Il permet de constituer uneretraite complémentaire : la retraitemutualiste du combattant ;

• si le blessé se voit attribuer la cartedu combattant, il pourra bénéficier de laretraite du combattant dès l’âge de 65 ans.

Enfin, depuis l’arrêt Brugnot duConseil d’Etat de 2005, l’Etat indemniseégalement le préjudice :

• extra-patrimonial : pretium doloris(douleur physique éprouvée) ;

• esthétique ;• d’agrément (réparation de l’impossi-

bilité pour le blessé de continuer à prati-quer des activités sportives, de loisirs quiétaient régulières avant l’accident, maisaussi de se livrer à des actes normaux dela vie courante).

La cellule d’aide auxblessés de l’armée deterre (CABAT) :« Tour de contrôle »

Dans un contexte d’accroissement desopérations extérieures, le besoin s’est faitsentir au sein de l’armée de terre de créerune structure capable de venir en aide auxblessés et à leurs familles. Créée le1er septembre 1993, la cellule d’aide auxblessés de l’armée de Terre, (CABAT) estplacée sous l’autorité du Gouverneur

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tance de la famille dans ses démarches,aide complémentaire pour la constitutiondes dossiers en liaison avec le personnelde l’échelon social et du bureau d’assis-tance aux familles).

> le président decatégorie (accompa-gnement en permanencedu camarade blessé etmise à disposition desfamilles).

• L’action socialedes armées

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L’assistant du service social en régi-ment est systématiquement activé avec lacellule d’aide aux blessés de l’armée deTerre. Il assure également le conseil dans

la constitution des dossiersadministratifs liés auxouvertures de droits etdans la réorganisation pra-tique et matérielle de la viede la victime ou de sesproches.

(2) L’effectif de CABAT est dés-ormais de 16 personnes.

Elle est ainsi chargée d’assurer unsuivi adapté de manière à constituer lelien avec l’armée de Terre :

> en prenant en compte le blessé dèsson hospitalisation en métropole, tout enfacilitant la présence de ses proches ;

> en prolongeant activement sonaction jusqu’à ce que l’intéressé ait assurésa réinsertion sociale ;

> en étendant son action de suivi à lafamille du décédé ou du blessé (recherched’un emploi au sein du ministère de laDéfense ou dans le milieu civil par exem-ple).

Cette action de suivi se prolongemême lorsque le militaire est rayé descontrôles, la CABAT signalant alors auxformations la présence de blessés réfor-més installés dans leur zone.

• Le rôle du régimentActeur clef du soutien aux blessés,

l’implication du régiment dans le suivides blessés est fondamentale. Son rôle estnotamment de permettre aux blessés quile souhaitent de continuer à servir en sonsein, en leur apportant toute l’aide néces-saire pour que ce projet soit réalisable etviable.

Le soutien au niveau du régiment s’ar-ticule autour de trois acteurs principaux :

> le chef de corps (coordination desactions, mise en place de la cellule decrise pour permettre l’accueil et la priseen charge des familles, annonce de lablessure ou du décès à la famille).

> le bureau environnementhumain (conseil technique et d’assis-

Créée le 1er septembre1993, la cellule d’aide auxblessés de l’armée deterre, (CABAT)est placée sous l’autoritédu Gouverneur militairede Paris.Implantée au sein del’Hôtel national desInvalides, à unetrentaine de minutesdes hôpitaux parisienset à proximité del’administration centralede l’armée de Terre.

Agir sans délai, participer à lacoordination générale des actionsentreprises avec le commandementmilitaire, et les partenaires médicauxet sociaux…

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action sociale, réinser-tion et ressources

humaines) qui lui permetd’assurer le suivi dublessé à court, moyen

et long termes.

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> La CABAT :« Tour de contrôle » du suivi des blessés de l’armée de Terre,

soutien aux familles de nos soldats décédés

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«ou non. La structure de l’ADO repose sur laprésence de 13 délégations animées par unreprésentant local en lien avec le comman-dement et le réseau social de la défense. Ensavoir plus : www.entraide-defense.fr

L’association Solidarité défenseapporte un soutien aux jeunes engagés etpropose des aides personnalisées aux mili-taires gravement blessés ou aux familles endifficulté. Le soutien apporté peut être denature différente : moral, financier, matériel,visite, conseil juridique ou administratif.

En savoir plus :www.solidarite-defense.org

L’entraide est la vocation essentiellede La Saint-Cyrienne, association desélèves et des anciens élèves de l’écolespéciale militaire de Saint-Cyr. Sonaction se matérialise par une aidemorale, matérielle, juridique, etc.En savoir plus :www.saint-cyr.org

Société amicale mutualiste des offi-ciers d’active des recrutements interne,et contractuel l’Épaulette maintient lesliens de camaraderie et la cohésionmilitaire en aidant les membres et leursfamilles en difficulté.En savoir plus :www.epaulette.org

L’association Les Ailes Brisées dis-pense une assistance morale et maté-rielle aux navigants accidentés en ser-vice aérien et à leurs familles.En savoir plus :www.ailesbrisees.asso.fr

Le réseau d’entraide intervient pourprendre en charge en tout ou partieles frais annexes, non couverts parles assurances ou les mutuelles(aides immédiates tels que l’héber-

gement, le repas, le trajet pour les familles,les appareillages ou d’autres subventions).La mission de la CABAT s’étend à la coor-dination des actions des partenaires institu-tionnels, des associations et des partenairesprivés.

> Les principaux partenairesinstitutionnels

L’Office national des ancienscombattants et victimes de laguerre (ONACVG) est un établissementpublic à caractère administratif placé sous latutelle du ministère de la Défense. Il devientle guichet unique du traitement des pensionsavec ses services départementaux et ses11 centres d’expertise médicale et commis-sions de réforme (Paris, Lille, Metz,Rennes, Tours, La Rochelle, Bordeaux,Toulouse, Lyon, Marseille et Ajaccio).L’ONAC, c’est aussi 9 écoles de reconver-sion qui peuvent offrir aux blessés une for-mation professionnelle dans une cinquan-taine de métiers.

En savoir plus : www.onac-vg.fr/fr

L’Institution nationale des invalides(INI) est un établissement au service desanciens militaires, combattants blessés enservice, victimes d’attentats et handicapéscivils. L’INI est un établissement publicadministratif sous tutelle du ministère de laDéfense qui accueille, à titre permanent, degrands invalides qui ne peuvent plus vivre àleur domicile. Il est doté d’un centremédico-chirurgical spécialisé dans le traite-ment des blessés et d’un cercle sportif.

• Les principales associations :Partenaire privilégié de la CABAT, l’as-

sociation Terre Fraternité a pour vocationd’apporter un soutien moral, matériel etfinancier aux blessés et à leurs familles. Elleagit pour toute la « famille Terre » sans dis-tinction d’origine, de grade, d’arme ou despécialité. Ce soutien peut être apporté dansl’urgence, pour permettre aux proches derejoindre celui ou celle qui a été blessé. Ensavoir plus : www.terre-fraternite.fr

Agissant en partenariat avec TerreFraternité et l’action sociale des armées,l’Association pour le développementdes œuvres d’entraide dans l’armée(ADO) apporte un soutien moral et financieraux militaires et civils de toutes armées etservices, de tous statuts et grades, en activité

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L’Union des blessés de la face et dela tête (UBFT) apporte une aide maté-rielle et morale aux militaires et à leurfamille, participe au financement de dif-férents organismes et établissements.En savoir plus :www.gueules-cassees.asso.fr

L’Association nationale des femmesde militaire (ANFEM) accueille etapporte une aide matérielle et moraleaux épouses de militaires, aux militairesféminins et aux femmes de la commu-nauté de la défense.En savoir plus :www.anfem.org

L’Association de réflexion, d’infor-mation et d’accueil des familles de mili-taires en activité (ARIA) accompagnedes familles (logement, scolarité desenfants, etc.).En savoir plus :www.aria-paris.org

> Les principalesassociations d’armes :> Entraide parachutiste militaire.> Amicale des troupes de marine.> Association entraide montagne.

> Les principauxpartenaires privés :Association générale de prévoyance

militaire (AGPM)En savoir plus : www.agpm.fr

Groupement militaire de prévo-yance des armées (GMPA)En savoir plus : www.gmpa.fr

> Les principaux partenaires de l’entraide

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L’Épaulette - Quelle est la nouvellemission donnée par le CEMATà la CABAT ?> Chef CABAT - La nouvelle directive(1)diffusée au mois de février décrit laCABAT comme « La tour de contrôledes blessés et des familles de soldatsdécédés de l’armée de Terre ». Danscette phrase on retrouve sans limite detemps la notion de contrôle c'est-à-direde point de convergence des informa-tions concernant les blessés et lesfamilles de soldats décédés. La CABATfait la synthèse des informations entrede multiples acteurs, facilite, coordonneles actions. Elle agit aussi dans l’ur-gence en liaison avec l’unité dans le casdes rapatriements sanitaires sur leshôpitaux parisiens et dans le cadre duplan hommage.

L’Épaulette - Vos effectifs etl’organisation de votre celluleont-ils évolués ?> Chef CABAT - Nous avons mainte-nant une organisation en mesure defaire face aux différentes missions etsurtout d’appréhender dans leur globa-lité les problèmes liés au suivi médico-social. En effet, nous sommes 15 per-sonnels répartis en un groupe de suivi ettrois groupes d’expertise dans lesdomaines juridique, social et réinsertionprofessionnelle. Les référents dugroupe de suivi sont des traitants RHqui prennent en compte tous les aspectsdes blessés et des familles de décédésdont ils ont la charge, en liaison avecl’unité ou le GSPI(2).Par ailleurs ces groupes sont en mesurede se transformer en cellule de crisedans le cadre d’un arrivage importantde blessés ou de tués.

L’Épaulette - Quelle quantité deblessés suivez-vous ?> Chef CABAT - Depuis la création de laCABAT en 1993, 5300 dossiers ont étéouverts Ils concernent des blessés en ser-vice subissant une interruption de servicesupérieur à 1 mois. Près de 3000 blessésont fait l’objet d’un accompagnementmédicosocial plus ou moins long.Actuellement un peu plus de 300 blessés

sont suivis activement dont plus de trentesont considérés comme des dossierslourds.

L’Épaulette - Quelle est votreaction vis à vis des familles dedécédés ?> Chef CABAT - Nous suivons actuelle-ment une trentaine de dossiers defamilles de décédés. Nous les rencon-trons lors du plan hommage puis, nousles recontactons régulièrement jusqu’àun an après le décès où un point desituation administratif et social trèsexhaustif est fait. Nous sommes ensuitesur la résolution de problèmes liés à laréinsertion des veuves et aux scolaritésdes enfants.

L’Épaulette - Quel est le profil desblessés que vous suivez ?> Chef CABAT - Le profil est particulierpour les blessés les plus graves touchésen Afghanistan. La typologie des bles-sures est significative : une majorité deblessures aux extrémités du corps puis àla tête et au cou. L’abdomen et le thoraxsont aujourd’hui bien protégés. Lesblessures par IED sont les plus impor-tantes, avec des fractures complexes quidemandent des séjours d’hospitalisationassez longs, un suivi conséquent etdonc une prise en charge souvent assezcomplexe de la famille.

L’Épaulette - Ce travail vousdemande certainement deconstruire une relation deconfiance avec les médecins ?> Chef CABAT - En effet, nous tra-vaillons en pleine coordination avec leService de santé des armées (SSA).Nous suivons le rapatriement heure parheure dès le déclenchement del’EVASAN afin d’anticiper sur l’ac-cueil du blessé en hôpital puis l’accueilde la famille en liaison avec les cadresde santé des services et les assistantessociales des hôpitaux. Ensuite, sur lemoyen et long terme, nous suivons enliaison avec les médecins le parcours deréadaptation du blessé dans toute lacomplexité du traitement médicosocial.Nous avons mis en place avec les chefsde service de l’HIA de Percy (qui

reçoit la majorité de nos blessés) uneCommission consultative de réadapta-tion des blessés en opération (C2RBO)qui permet de faire un suivi physique,psychologique et social précis dechaque blessé afin de mettre en placeune stratégie de réinsertion. Ces objec-tifs prennent en compte tous les para-mètres RH liés à la réintégration ou à laréorientation ou d’envisager une recon-version dans le secteur civil public ouprivé.

L’Épaulette - Quel est votre rela-tion avec les associations ?> Chef CABAT - L’une des principalesmissions de la CABAT (qui n’a pas demoyens financiers dédiés) est en effetde coordonner l’action des associationsau profit d’un blessé ou d’une famillede soldat décédé. C’est au départ unéchange d’informations entre les diffé-rents acteurs (Service social desarmées, grandes associations natio-nales, Entraides d’arme, mutuelles,assurances référencées, IGESA,ONAC…) qui aboutit à une actionconcertée de soutien médicosocial :transport, logement, appareillages spé-cifiques, formations particulières,bourses etc.…

L’Épaulette - Quel est la place deTerre Fraternité dans cetteorganisation de l’Entraide ?

14 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

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Le Lieutenant-colonel Thierry Malouxchef de la cellule d’Aide aux blessésde la CABAT.

En couverture

Le soutien santé en Opex

Interview du chef de la Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre (CABAT),le Lieutenant-colonel Thierry Maloux

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> Chef CABAT - Terre Fraternité estpour la CABAT un des acteurs privilé-giés de cette entraide. En effet, il nouspermet dans les actions d’urgence, uneréactivité très appréciable et très appré-ciée pour apporter unsoutien matériel auxfamilles. Cette actiondans l’urgence est ancréedans les savoir-faire decette association. Par ail-leurs, Terre Fraternitécouvre tout le spectre dusoutien et de l’entraidepartageant avec les autresacteurs les besoins de nosmilitaires et de leursfamilles. Mais, il est évi-dent qu’au regard de lamultiplicité des acteurs etde la complexité de cer-tains cas, la CABAT parson expertise et saconnaissance des dos-siers, a toute sa placepour éclairer, conseiller, faciliter etcoordonner les actions.

L’Épaulette - Quels sont les défisauxquels vous êtes actuellementconfrontés ?> Chef CABAT - Parmi les nombreuxdéfis à relever, il nous faut continuerl’énorme travail de recensement poursavoir ce que sont devenus les anciensblessés gardant des séquelles de leurblessure (handicaps physiques et psy-chologiques). Nous suivons bien latrace des blessés jusqu’en 2000, au-delànos informations sont plus parcellaires.Cela est important car pour tous ceuxqui se sont reconvertis dans le civil

nous devons être certains que leur réin-sertion est durablement stabilisée.Ensuite, nous devons nous préparer à lanouvelle génération de prothèses quiseront très bientôt proposées sur le mar-

ché. Leur fonctionne-ment permet d’obtenirune autonomie inéga-lée pour nos blessésmais, leurs coûtsdépassent largementles forfaits de rem-boursement. Cela vamodifier les stratégiesde soutien et la coordi-nation des acteurs del’entraide. Enfin, nousvoudrions en partena-riat avec le Centresportif de l’Institutnational des Invalides(CSINI) faire bénéfi-cier chaque blessérelevant d’un handicaplourd d’un « pack

découverte multisports ». Le CREPSde Bourges va devenir l’espace de réfé-rence de ce stage permettant aux bles-sés de découvrir ou de redécouvrir leurscapacités dans le cadre d’activités trèsdiverses.

L’Épaulette - Quels sont justementles attentes des blessés ?> Chef CABAT - Les blessés comme lesfamilles de soldats décédés sont dansl’attente de reconnaissance. Celle del’institution est visible. Celle de lasociété l’est beaucoup moins. Après laPremière Guerre mondiale la Francevivait au milieu de plusieurs millions deblessés plus ou moins graves dont près

de 200 000 « gueules cassées ».Aujourd’hui, il est difficile pour unblessé de parler de son expérience et deses souffrances dans un milieu civilrelativement éloigné de ce sujet. « Peum’importe qu’on nous dise merci maisau moins qu’on sache ce que nousavons fait ». Les blessés parlent ausside la légitimité de leurs blessures« J’espère que je n’ai pas perdu majambe pour rien ». Ce sujet rejoint d’ail-leurs celui de la reconnaissance. Enfin,le grand enjeu pour ceux qui sont lesplus touchés c’est de « se réinventer unevie après la blessure ». C’est tout parti-culièrement dans ce cadre que laCABAT remplit sa mission : soutenir unnouveau projet de vie pour le blessé etpour sa famille ; pour les veuves, lesorphelins et tous les proches. C’estaussi dans ce cadre qu’il faut savoiréclairer un nouveau chemin pour etavec tous les acteurs qui entourent lesmilitaires et les familles qui souffrentou ont souffert.J’ai commencé par vous parler de « tourde contrôle » mais j’aime beaucoupaussi l’image du phare qui éclaire,guide, rassure et qui reste pour long-temps un repère…

La rédaction

(1) Directive n° 400108 DEF/RHAT-EP/CP-EH/SYN 07 du 10 février 2011 portant organisa-tion du soutien, au sein de l’armée de Terre, desmilitaires blessés en service ou ayant contractéune maladie à l’occasion du service, de leursfamilles et des familles de militaires décédés enservice.(2) Groupement de soutien du personnel isolé.

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Terre Fraternitépar ses les actionsd’urgence, nouspermet uneréactivité très

appréciable et trèsappréciée pour

apporter un soutienmatériel auxfamilles.

«Aujourd’hui, il est difficile pour un blesséde parler de son expérience et de ses souffrancesdans un milieu civil relativement éloigné de ce sujet.« Peu m’importe qu’on nous dise merci mais au moins qu’onsache ce que nous avons fait ».

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••• UN ACCOMPAGNEMENTRENFORCÉ CES DERNIÈRESANNÉES

Depuis 2008, l’accompagnement desfamilles de militaires projetés ou blessés enOPEX a été renforcé par la direction des res-sources humaines du ministère afin demieux prendre en considération la spécifi-cité de certains théâtres d’opérations exté-rieures.Cette évolution s’est traduite par

trois actions majeures :> Le dispositif ministériel de soutien

psychologique aux famillesOpérationnel depuis le 7 mars 2011, ce

dispositif expérimental est destiné auxfamilles de militaires et civils en OPEX enAfghanistan. Son objectif est de faire face àtous types de situations anxiogènes et/oupotentiellement traumatiques, susceptiblesd’affecter les familles, et ce, dans le cadred’une prise en charge individuelle, familialeet/ou collective. L’institut d’accompagne-ment psychologique et de ressources(IAPR), qui intervient dans le cadre d’unmarché public, dispose d’un réseau d’envi-ron 350 psychologues répartis sur l’ensem-ble du territoire, France métropolitaine,départements, collectivités et pays d’outre-mer et Djibouti. L’assistance psychologiqueintervient en complément des actionsmenées par le commandement, le service desanté des armées et le réseau social.

> Les séjours gratuits dans les centresIGeSA pour les blessés graves en OPEX etleurs proches

Mesure de reconnaissance du ministèrede la Défense et des Anciens combattantspour les blessés au cours d’une opération

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Resserrer les liens par le soutien aux familles, telle est l’action continue apportéesoldats blessés en Opex. Ici, lors d’une visite à l’hôpital Percy, une responsable s oréunis au chevet d’un adjudant du 6e BIMa blessé au Gabon. À droite, des bénévolciation Solidarité Défense, pour confectionner les colis à destination des soldats e

«durée de sa mission, mais aussi avant sonretour. Des réunions collectives d’infor-mations sont organisées par l’assistant deservice social afin d’aborder des problé-matiques inhérentes à l’absence prolon-gée du conjoint : gestion de l’absenceauprès des enfants, questions de conjuga-lité, gestion du budget familial, etc.

Les familles peuvent également solli-citer un entretien individuel avec l’assis-tant de service social de l’échelon deproximité.

Les actions sont prioritairement desti-nées aux proches du militaire en missionet, s’étendent en cas d’événementsgraves, à la famille au sens large, notam-ment aux ascendants, pour les aider à sur-monter cette épreuve et à les orienter dansles démarches d’aides ou de soins.

Ce soutien social trouve particulière-ment à s’exercer lorsque le militaire estblessé en opération extérieure. Les assis-tants de service social affectés dans lesneuf hôpitaux d’instruction des armées(HIA) assurent ainsi le soutien des inté-ressés pendant toute la durée de leurséjour. Ils mettent en œuvre les mesuresnécessaires à la prise en charge des fraisd’hébergement et de transport desfamilles sur place, en coordination avecles unités concernées, la cellule d’assis-tance aux blessés de l’armée de Terre(CABAT), les mutuelles et associations.

De longues immobilisations hospita-lières peuvent entraîner pour les famillesconcernées des difficultés nécessitant unsoutien financier. Les assistants de servicesocial peuvent alors prévoir, après évalua-tion sociale, un secours financier en com-plément ou dans l’attente de la délivrancede prestations réglementaires.

Le soutien apporté par laDirection des ressourceshumainesdu ministère de la Défenseaux blessésen opérations extérieures(OPEX)et à leurs familles

En couverture

Le soutien santé en Opex

Le soutien social au profit desmilitaires en opérations exté-rieures et de leurs familles, eten particulier des blessés, estl’une des priorités essentiellesde la politique d’action socialedu ministère de la Défense etdes Anciens combattants.L’engagement croissant desforces armées sur les théâtresd’opérations extérieures aconduit le ministère à renfor-cer, ces dernières années, ledispositif d’accompagnementsocial.

LE RÔLE ESSENTIEL DURÉSEAU SOCIAL

Laction sociale de la Défenserepose notamment sur le principede proximité, c'est-à-dire sur unimportant maillage territorial,avec 311 échelons sociaux, qui

permet aux assistants de service sociald’accompagner les familles de militairesen OPEX avant leur départ, pendant leurmission et après leur retour.

Soutien et conseils sont ainsi proposéspar l’assistant de service social le plusproche du domicile de la famille du mili-taire projeté pendant et durant toute la

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par les responsables et les membres de la CABAT auprès desociale de Terre Fraternité et un caporal-chef de la CABAT sontles civils et des militaires rassemblés dans le cadre de l’asso-en Opex.

«d’administration du personnel isolé éten-due aux trois armées. Ainsi, la Compagnied’administration du personnel isolé(CAPI) deviendra le Service d’administra-tion du personnel-postes permanents àl’étranger (SAP-PPE).

Ce service, faisant temps decommandement d’unité élémentaire(TCUE), sera chargé d’administrer le per-sonnel des trois armées affecté sur un

poste perma-nent à l’étran-ger, notam-ment au seinde l’OTAN oude l’Unioneuropéenne.

Le soutienfinancier etmatériel de ce

même personnel sera assuré par le serviceachats finances-postes permanents àl’étranger (SAF-PPE), né de la fusion dela Direction administrative et financièredu GTAPI, du Service financier del’EMA/REPREMIL (Représentation mili-taire à l’étranger) ainsi que d’une partie dubureau des missions de l’EMA.

Enfin, et depuis début juin 2011, laCompagnie administrative régionale(CAR) a intégré la Section d’administra-tion du personnel isolé (SAPI) de la CAPIafin de créer le Service d’administrationdu personnel-personnel isolé terre (SAP-PIT). Ce service, spécifiquement dédié àl’armée de Terre, et faisant égalementTCUE, est chargé d’administrer le person-nel affecté hors structure organique(Présidence de la République, cabinet duPremier ministre, cabinets ministériels,COFRAS, etc.), les détachés au titre des

extérieure, ce protocole d’accord, signé le9 juin 2010 par l’Institution de gestionsociale des armées (IGeSA) et la Directiondes ressources humaines du ministère de laDéfense, est entré en vigueur avec effetrétroactif au 1er janvier 2008 afin d’y inclureles blessés d’Afghanistan. Elaboré en liaisonavec les armées, le dispositif permet auxmilitaires concernés de séjourner dans undes centres de vacances IGeSA en compa-gnie de ses proches à titre gratuit (famille oupersonnes de son choix).

> Les hébergements d’urgence et delongue durée des familles de blessés enOPEX hospitalisés en région parisienne

La cellule d’aide aux blessés de l’arméede Terre (CABAT), l’association TerreFraternité et l’IGeSA ont signé le 1er juin2011, une convention de partenariat. Dans cecadre, l’IGeSA s’est engagée à faciliter l’hé-bergement d’urgence et l’hébergement delongue durée des familles de blessés enOPEX, hospitalisés en région parisienne. Cethébergement, financé par l’association TerreFraternité, est assuré dans les résidences del’IGeSA, situées Porte d’Italie (résidenceVoltaire) et Porte de Gentilly (résidenceRaspail).

La Direction des ressources humainesdu ministère de la Défense s’est ainsi atta-chée à adapter son dispositif d’aide et desoutien à la complexité liée aux opérationset leurs conséquences sur la vie desfamilles. Les militaires blessés en OPEXont fait l’objet d’une attention toute parti-culière. Et afin de favoriser une prise encharge globalisée et répondre à l’urgencede situations complexes, la DRH-MD adécidé de privilégier des mécanismes decoopération avec des acteurs institution-nels multiples.

Unité récente issue de la fusiondu district de transit de Paris etdu groupement administratif dupersonnel isolé, le groupementde transit et d’administration du

personnel isolé (GTAPI), implanté dans lacaserne Guynemer à Rueil-Malmaison,remplissait des missions au profit de l’ar-mée de Terre.A compter du 1er septembre 2011, ildeviendra uno r g a n i s m einterarmées, legroupement desoutien du per-sonnel isolé(GSPI). Il quit-tera alors lasphère de l’ar-mée de Terre,ce qui le contraindra à reverser le drapeaudu 67ème RIMa dont il était dépositaire,pour être placé sous l’autorité du centre depilotage et de conduite du soutien del’état-major des armées.

Constitué de deux services spécifiques« terre » et de deux services interarmées,fort de 163 personnes (108 militaires et 55civils), le GSPI deviendra ainsi le groupe-ment de soutien atypique de cette chaîne,par les missions qui lui incombent.

Le GSPI continuera à assurer la miseen route, par voie aérienne civile et mili-taire, du personnel et du fret de l’armée deTerre, de la Gendarmerie et des servicescommuns. Il assurera également le soutiendu personnel isolé partant en mission decourte durée (paquetages, ANVP, arme-ment), et l’accueil des engagés ultra-marins et des stagiaires étrangers.

Dorénavant, le GSPI verra sa mission

La caserne Guynemerà Rueil-Malmaison.

Le GSPI :groupementde soutiendu personnel isolé

Constitué de deux servicesspécifiques « Terre »

et de deux services interarmées,

fort de163 personnes

(108 militaires et55 civils).

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articles L4139-2, L4138-8 du code de laDéfense (intégration au sein des troisfonctions publiques) et enfin, les mili-taires temporairement dépourvus d’em-plois, placés en congé pour convenancepersonnelle, en disponibilité et les mili-taires « accidentés de la vie », grièvementblessés ou atteints de longue maladie.

Cette dernière mission, au profit dupersonnel placé en congé pour état desanté, est partagée entre le soutien pure-ment administratif et le soutien humain.

En effet, les gestionnaires de cetteunité sont bien souvent, et pour lesmalades tout particulièrement, le dernierlien avec l’institution militaire. Tous cesmilitaires sont affectés « administrative-ment » au sein de ce service dès lorsqu’ils atteignent 180 jours de congé demaladie. Il s’agit des blessés en opéra-tions, des blessés de guerre ou par acci-dent, des blessés en service et hors ser-vice, ainsi que des malades.

Dix huit gestionnaires, civils et mili-taires, sont affectés à l’administration deces malades et blessés qui sont environ unmillier à l’instant « T ». En revanche, surune année civile, et compte-tenu desentrées et sorties, ce sont près de 1600personnes qui sont administrées.

Pôle d’expertise de la non-activité auprofit des militaires de l’armée de Terre,le SAP-PIT est en lien avec de nombreuxorganismes, comme en témoigne leschéma ci-contre.

Le rôle des gestionnaires est très sen-sible car ces malades et blessés, ainsi queleurs familles, traversent une périodeextrêmement difficile et doivent faire faceà des situations délicates et compliquées.

Au-delà du traitement administratif deleur cas, ces militaires ont donc souvent,et avant tout, besoin d’un contact où l’hu-main prend toute sa place.

Lieutenant-Colonel David MastorinoCommandant le GTAPI

Les Capitaines Christophe Cuvelier etHervé Begel, Commandant la CAPI

18 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

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Le Capitaine Michel Pech (OAEA)est affecté à la Division de la formationau comportement militaire au sein de la

Direction des formations d'élèves.

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En couverture

Le soutien santé en Opex

> Le GSPIOrganisation du GSPI. Armes logo du GSPI

Au-delà du traitement administratif de leur cas,ces militaires « accidentés de la vie » ont donc souvent,et avant tout, besoin d’un contact où l’humain prend toute sa place.

« AD AUGUSTA » - ACCOMPAGNERAU-DELÀ DU HANDICAP

PAR DEVOIR DE RECONNAISSANCEAu cœur des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, sous l’impulsion d’officiers d’origines diverses, a été fondée uneassociation loi 1901 reconnue d’intérêt général nommée « Ad Augusta »(1). Dédiée prioritairement à nosblessés au combat, handicapés physiques, mais aussi aux handicapés de la Défense, ce centre de formationintervient en complément des structures déjà existantes au sein des armées. Le centre offre à toute personnevolontaire la possibilité de suivre une formation dont le concept repose sur des mises en situation de respon-sabilité au sein de groupes de travail.Ad Augusta permet ainsi aux handicapés physiques de maîtriser de nouveaux outils méthodologiques adaptésà leur handicap et les conduisant à des prises de décision. L’objectif est de démontrer qu’une mise en œuvrerigoureuse de ces outils associée à un travail collectif structuré permet de diminuer les effets du handicap dansla réalisation d’un objectif. Il s’agit de redonner confiance aux handicapés en mettant en lumière le potentielde chacun.Ainsi, en toute clairvoyance et par choix personnel, chacun d’entre eux pourra construire un nouveau projetprofessionnel, que ce dernier se développe au sein de l’institution ou en milieu civil.AD AUGUSTAMichel Pech Camp de Coëtquidan - 56381 GUER cedexE-mail : [email protected](1). N’hésitez pas à soutenir sans réserve cette association dont l'objet honore ses fondateurs.

Explication des sigles :BAF : Bureau d’aide aux familles.CTAC : Centre territorial d’administration et de comptabilitéCABAT : Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre.DRHAT : Direction des ressources humaines de l’armée de Terre.DRHMD : Direction des ressources humaines du ministère de la Défense.FE : Formation d’emploi.GSBDD : Groupement de soutien de base de défense.HIA : Hôpital d’instruction des armées.SAP-PIT : Service d’administration du personnel – personnel isolé Terre.SCA : Service du commissariat des armées.SPA : Service des pensions des armées.

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Officiers, élèves officiers, etanciens de l’École militaireinterarmes. Nous sommesréunis, aujourd’hui, dans cetteCour d’honneur du site histo-

rique et plus de trois fois centenaire desInvalides, afin de célébrer, dans unegrande fierté, le cinquantenaire de l’Écolemilitaire interarmes.

Officiers, vous représentez, devantmoi, la quasi-totalité des promotions quise sont succédé depuis la création del’École militaire interarmes par leGénéral de Gaulle, en 1961.

A ce titre, et parce que vous en portezle drapeau, vous êtes les gardiens dupassé de gloire et d’honneur d’une écolebâtie sur un double héritage.

Celui, d’abord, des lendemains de laguerre de 1870.

Dans une France affaiblie, mise endéroute par l’armée prussienne, écraséepar le poids d’une indemnité de guerrecolossale, humiliée par le traité deFrancfort qui voit une partie des terres quime sont si chères annexées par l’Empire

allemand ; dans cette France humiliée, lareconstruction de l’armée paraît à tous lepréalable indispensable au redressementnational et à la reconquête de l’honneurperdu.

C’est dans ce contexte de fierté bles-sée et d’ardente volonté de rebâtir laFrance que sont créés au sein des écolesd’armes, les premiers cours destinés à for-mer des sous-officiers appelés à devenirofficiers.

Fondé sur le mérite passé, mais plusencore sur l’expérience intime et indis-

pensable des contraintes du combat auplus petit niveau, sur l’intelligence àappréhender, analyser et gérer des situa-tions complexes et sur le désir courageuxde s’élever et d’accéder au commande-ment, ce recrutement interne repense fon-damentalement la formation et la compo-sition des élites militaires.

Héritière de cette conception nou-velle, l’École militaire interarmes s’ins-crit également dans la filiation singulièredu Centre d’instruction de CherchellMédiouna. Créée en 1942, dans uneAlgérie libérée, coupée de la France

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«>Interventionde M. Gérard LONGUET,ministre de la Défense etdes anciens combattants

Ordre du jourpour la cérémonied’attribution de la Croixde chevalier de la Légiond’honneur au drapeaude l’Ecole militaireInterarmesCour d’honneurdes Invalides,

Cinquantenairede l’EMIA à l’Hôtel nationaldes Invalides,samedi 14 mai 2011

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Cette cérémonie de la remise de la Croix de chevalier de la Légion d’Honneur au drapeau de L’EMIA dansla cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides était présidée par M. Gérard Longuet ministre de laDéfense et des anciens combattants, accompagné par le général d’armée Elrick Irastorza, CEMAT.

ACTUALITÉS MILITAIRES

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métropolitaine dont la zone libre estdésormais envahie, l’École de Cherchellva édifier l’ossature des unités de l’arméede la Libération. De tout l’Empire et de laFrance occupée, au plus fort de laSeconde Guerre mondiale, de jeunes offi-ciers rejoignent ses rangs pour prendre lesarmes et combattre l’ennemi.

L’École militaire interarmes est ainsidépositaire d’un double esprit de recon-quête : la reconquête de l’honneur bafouéet la reconquête de la liberté perdue.

Cet esprit, vous en êtes tous les héri-tiers.

Officiers et élèves officiers, à l’imagedes anciens qui vous entourent, vous avezdécidé d’emprunter une voie escarpée,celle de la remise en question, celle del’effort et de l’inconfort. Vous, ancienssous-officiers et militaires du rang, avezaccepté de vous priver momentanémentde la dure, mais exaltante expérience desthéâtres d’opérations. Par l’instruction,vous avez fait le choix de vous préparer àaccéder au commandement.

« Et toi aussi assume la charge ducommandement ! ». Cette belle inscrip-tion associée en latin à l’insigne del’École de Cherchell doit vous inspirer etvous faire méditer : il ne vous sera passeulement demandé d’être des chefs à latête d’unités plus où moins importantesau gré de vos carrières et de vos progres-sions en grade. L’exigence à laquelle vousacceptez de vous soumettre est celle de laresponsabilité collective du commande-ment. Elle vous conduira à assumer avecdétermination et loyauté des choix et desdécisions qui ne seront que partiellementles vôtres, mais dans lesquels vous vousimpliquerez totalement. Elle requerra encontrepartie que vous ayez toujours lecourage de dire à vos supérieurs en toute

sincérité les doutes auxquels vous êtesconfrontés, les difficultés que voshommes éprouvent. Elle ne sera enfinpleinement remplie que si vous vousefforcez toujours à l’audace intellectuelle.Celle qui permet de dépasser les idéescommunément répandues et d’imaginerdes solutions hardies et novatrices afin defaire progresser la collectivité.

Aujourd’hui, alors que votre écolefête son cinquantenaire, soyez fiers devotre passé, fruit du labeur et des sacri-fices de vos anciens, et confiants en votreavenir.

Que chacun d’entre vous, officiers

français et étrangers issus del’École militaire interarmes,soit ambitieux pour lui-même,bien sûr, pour son école, etpour son pays. L’ambition estbelle, mais la vraie ambitionn’est pas celle que l’on s’ap-plique à soi, c’est celle quel’on déploie pour construire.Que cette ambition s’arme dusouvenir des 1 072 soldats for-més sous ce drapeau et tombésau champ d’honneur. Pour queleur gloire vous accompagne

toujours, j’ai décidé que l’École militaireinterarmes arborera désormais sur sonemblème la Croix de la Légion d’hon-neur, accordée par décret du 3 mai 1963 àl’École militaire de Cherchell.

Mesurez bien cependant que la parti-cipation à la gloire des morts exige un donen retour. Vous n’avez le droit de vousréclamer d’eux que parce que vous intro-duisez dans votre vie une dignité, uneprofondeur et une ascèse nouvelle. Cellesde votre magnifique devise à laquelle, jele sais, vous demeurerez toujours fidèles :le travail pour loi, l’honneur commeguide.

M. Gérard LONGUETMinistre de la Défense

et des anciens combattants

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« Ettoi

aussiassumela charge

ducommandement ! »

> En portant cedrapeau, vous êtesles gardiens du passéde gloire et d’honneurd’une école, bâtie surun double héritage.

Le Lieutenant-colonel Cyrille Beckercommandant l’École militaire interarmes.

« Il ne vous sera pas seulement demandé d’êtredes chefs à la tête d’unités plus ou moinsimportantes au gré de vos carrières et devos progressions en grade. » Gérard Longuet.

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Vous me permettrez d’abord d’avoirune pensée pour nos camarades enopérations, ceux qui nous ont quit-tés pour être allés au bout de leurengagement, avec une pensée parti-

culière pour le chef de bataillon Dupin, ceuxqui luttent sur leur lit d’hôpital pour reprendreleur place parmi nous et leurs familles dans lapeine.

Mais je les entends dire, où qu’ils soient,que la vie doit l’emporter et que ces instantsd’intense camaraderie qui nous rassemblent cesoir font partie de notre vie de soldat et nousfortifient dans l’action.

Vous me permettrez ensuite de saluerMadame du Puy-Montbrun, épousedu parrain de la promotion« colonel Déodat du Puy-Montbrun » et deremercier le sous-lieutenant Alexis Trégou,Grand Prévôt de la promotion, pour son motd’accueil.

Je remercie également les élèves del’EMIA de leur cadeau qui me touche, je seraiparticulièrement heureux de réentendre deschants qui me rappelleront les triomphes quej’ai présidés.

Cette journée fera date dans l’histoire del’Ecole militaires interarmes.

Je ne reviendrai pas ce soir sur la filiation etla riche histoire de l’Ecole, ni sur les servicesqu’elle a rendus à notre pays. Tout a été dit cematin par notre ministre. Sa présence, celle de tantd’anciens de l’Ecole dans la cour d’Honneur desInvalides et la croix de chevalier de la Légiond’honneur désormais fixée sur la cravate de votredrapeau parlent d’eux-mêmes.

Je veux vous parler d’avenir.L’avenir de l’Ecole militaire interarmes

tout d’abord.Votre école représente la quintessence des

perspectives professionnelles que l’armée deTerre a le devoir d’offrir aux meilleurs de sesjeunes sous-officiers et militaires du rang.

Nous avons des soldats extraordinaires,du général au grenadier-voltigeur de pointe,courageux, généreux, durs à la peine.

Leur comportement au combat, en opé-rations, en atteste chaque jour.

• Il n’était que justice de leur rendre des pers-pectives à la hauteur de leurs aspirations, de leursmérites et de leurs capacités.

• Il n’était que justice de tirer toutes lesconclusions de 10 années de professionnalisa-tion, et notamment de donner à ceux qui ontfait le choix délibéré de servir d’abord commeEVAT, de vraies possibilités de devenir sous-officiers et pour les meilleurs d’entre eux, offi-ciers.

Les évolutions récentes de l’EMIA n’ontpas d’autre but que de réaliser cette volonté del’armée de Terre :

• semestrialisation de la scolarité etattribution de la licence ;

• ouverture du concours aux militairesdu rang, dont les 2 premiers ont intégré lesrangs de la 50e promotion l’été dernier - etj’ai une pensée toute particulière pourl’EOA Montaigne que tous mes vœux derétablissement accompagnent ;

• ouverture cette année d’un concourssur titre, ouvert aux sous-officiers et mili-taires du rang titulaires d’un BAC + 2validé, en symétrie du recrutement sur titreà l’ESM.

Votre école est donc désormais l’Ecolepar excellence de la promotion internedans l’armée de Terre.

Votre avenir maintenant, sous-lieute-nants de la promotion « colonel Déodat duPuy-Montbrun » et élèves-officiers de la 50e

promotion.Dans l’armée de Terre on s’élève par

l’effort à partir de dispositions initiales.Vous-mêmes avez commencé votre car-rière militaire au sein de nos régimentscomme sous-officiers ou militaires durang.

• Il n’y a ni exclusions doctrinales pourles uns, ni prédestinations assurées pourd’autres.

• Il n’y a que la compétence, le travail et laréussite aux concours qui permettent de pren-dre la mesure de l’une et de l’autre.

• Certains d’entre vous accèderont parleurs mérites au généralat, d’autres auxgalons de colonels, les autres aux galonspanachés de lieutenant-colonel, ce qui n’estpas si mal.

Mais tout cela est encore bien loin etdans l’immédiat une seule chose doit vousobséder : la capacité opérationnelle de votrefuture section ou équivalent.

C’est là que tout se jouera, pour vous-même bien sûr, mais aussi et surtout pour leshommes qui vous seront confiés et que vousaurez à conduire au combat.

Vous avez donc :• le devoir d’apprendre inlassablement

votre métier de chef au combat, car de votrecompétence dépendront la réussite de lamission et le destin des hommes qui vousseront confiés ;

• le devoir de bien connaître voshommes pour mieux les considérer. Certainsseront plus expérimentés que vous, maistous auront confiance en leur nouveau chef ;

• le devoir de ne jamais vous écarter, nitolérer qu’on s’écarte, des lois, des règle-ments qui fondent notre métier et des règleséthiques qui sont l’honneur des soldats fran-çais ;

• le devoir de constamment cultiver :• la vertu de bravoure, qui procède de

tout ce que vous aurez appris en école etinlassablement répété à l’entraînement,

• et la vertu de courage, qui procède dusens donné à l’action, de la pensée réfléchie,marque du chef.

• Lorsque vous serez assaillis par ledoute ou tentés par la facilité, dans cesmoments difficiles, souvenez-vous de ceuxqui n’ont jamais renoncé, jamais manqué debravoure ni de courage :

• vous les sous-lieutenants, souvenez-vous de votre parrain, le colonel Déodat duPuy-Montbrun, Grand-Croix de la légiond’Honneur, lui l’audacieux qui n’a jamaisrenoncé ;

• vous les élèves-officiers de la 2e bri-gade, lorsque votre promotion aura reçu sonnom de baptême, souvenez-vous de votreparrain.

Mais j’ai déjà trop parlé, et aux plusanciens comme aux plus jeunes, je veuxsimplement souhaiter une excellente soiréede convivialité et de rayonnement, soiréequi clôturera de belle manière le cinquante-naire exceptionnel d’une école d’officiersqui n’a pas pris une ride.

Général d’armée Elrick Irastoza

22 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

ACTUALITÉS MILITAIRESDiscours du CEMAT

Pré Catelan soiréedu samedi 14 mai 2011

Gala du cinquantenaire de l’EMIA

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Pour toutes les promotions ras-semblées aujourd’hui, la scola-rité passée a 1’École militaireinterarmes, c’était hier. Le tempss’écoule, l’attachement intime et

la reconnaissance demeurent. Impressiond’être dix, vingt, ou cinquante ans enarrière, voire plus pour ceux qui ontconnu la toute première École militaireinterarmes à Cherchell ou à Coëtquidan.

Pour chacun, anciens élèves deI’EMIA, Sous-lieutenants de la promo-tion colonel du Puy-Montbrun et élèves-officiers de la 50e promotion, 1’affectionque nous portons à notre École - héritièredes écoles d’armes, des écoles d’outre-mer, de 1’École d’élèves-aspirants deCherchell enfin de nos ainés des « Corpsde troupe » de Coëtquidan - est réelle, sin-cère et fidèle. Faisons en sorte que la por-tée de notre engagement pour notre payssoit ressentie comme telle, en cette jour-née du 14 mai 2011 qui marque la célé-bration du cinquantenaire d’une nouvelleÉcole militaire interarmes qui, le 13 sep-tembre 1961, a remplacé I’ESMIA.

Cette commémoration a été préparéeavec soin, pugnacité et détermination, carelle contribue une manifestation majeurequi témoigne de la cohésion et de la soli-darité des promotions ainsi que de la qua-lité des officiers issus de I’EMIA. Un trésgrand nombre d’élèves et d’officiers sesont investis sans compter pour la réussite

de cet évenement. Que tous soient iciremerciés !

Après un office religieux et avant unséminaire consacré à I’EMIA et au recru-tement interne dans la sociéte française, lepoint culminant de la journée rassembleratoute 1’École militaire interarmes dans lacour d’Honneur du site plus de trois foiscentenaire des Invalides. Seront présentssur les rangs des officiers appartenant auxpromotions qui se sont succédé depuis lacréation de la première EMIA en 1944,

depuis I’EMIA de Coëtquidan de 1945 a1947 et I’ESMIA de 1947 à 1961, enfindepuis la lignée ininterrompue des cin-quante promotions nées après 1961. Leministre de la Défense et des Ancienscombattants remettra à cette occasion laCroix de la Légion d’honneur au drapeaude 1’Ecole. Ainsi, la nation récompenselégitimement notre École pour ses mériteséminents à titre militaire au service de laFrance. Elle reconnait aussi pleinement safiliation avec 1’Ecole militaire interarmesde Cherchell.

Enfin, ne 1’oublions pas, le gala mar-quera aussi la fin de la lere année pour la50e promotion et la fin de la formation ini-tiale pour les sous-lieutenants de la pro-motion colonel du Puy-Montbrun.

Cette soirée représente donc la joie etla fierté légitimes de quitter bientôt1’École après une scolarité au rythmeintense et soutenu, et parce que se rap-proche le temps des véritables responsa-bilités de jeune officier. A la promotionqui bientot sortira de Coëtquidan nousdisons donc : conservez toujours lesvaleurs et les vertus qui vous ont étéenseignées ! Soyez généreux envers vous-même et envers vos subordonnés ; soyezfidèles envers vos chefs et votre patrie !Au fil des années, surtout, entretenez1’enthousiasme et 1’idéal dc votre jeu-nesse ! Enfin commandez d’amitié et decœur les hommes que notre pays vousconfiera et avec lesquels vous vous enga-gerez peut-être au combat !

L’héritage de I’EMIA ne sera, je 1’es-père, jamais clos. « La Prière » résonneratoujours sur la cour Rivoli, un premiersamedi de novembre, parce que 1’EMIAcontinue de s’adapter pour répondre auxexigences de formation des officiers moti-vés par les différents engagements de l’ar-mée de Terre. L’histoire des officiers fran-çais s’est aussi faite avec les officiersissus des corps de troupe, les « gardiens duFeu » qui, par leur valeur et leur travail,méritent la juste place qui est la leur ausein de l’armée française.

Que le Cinquantenaire de I’EMIA,préparé avec faste et humilité, soit célébrénoblement et avec fierté, aux côtés detous nos camarades officiers présentsaujourd’hui !

Et pour toujours, que 1’Honneur nousguide en prenant le travail pour loi !

Lieutenant-colonel Cyrille BeckerCommandant l’Écolemilitaire interarmes.

Mot du lieutenant-colonel BeckerCinquantenaire

Commandant l’École militaire interarmes

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Quel programmehistorique !

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La journée commémorative du cin-quantenaire de l’École militaire inter-armes, qui s’est déroulée à Paris, le14 mai 2011, et au cours de laquelleMonsieur Gérard Longuet, ministre

de la Défense, a remis la croix de chevalier dela Légion d’honneur au drapeau de l’école,s’est déroulée avec faste et a connu un succèsmérité.

Elle a rappelé à tous le chemin parcouru.Elle a montré que l’EMIA avait désormaisacquis ses lettres de noblesse, qu’elle était uneécole reconnue, dont notre armée de Terre peutaujourd’hui s’enorgueillir.

Mais, pour les anciens de la 1ère promotion(« Cne Bourgin »), dont quatre représentantsétaient présents à cette commémoration, cecinquantenaire a rappelé aussi que les débutsfurent difficiles. Les premiers candidats, per-suadés et heureux de suivre la même filièreque leurs anciens, furent en fait victimes d’unechausse-trappe !

Souvenons-nous.Deux ans après la fin de la Seconde Guerre

mondiale et jusqu’en 1961 (promotion« Jean-Pierre »), c’est à dire pendant une quin-zaine d’années correspondant grosso modo à lapériode des guerres d’Indochine et d’Algérie,il n’y eut qu’une seule et même école de for-

Douze « Dolos » se sont retrouvés le14 mai dernier pour fêter au LIBANle cinquantième anniversairede leur école.Lieutenant-colonel VERZELETTI de lapromotion Lieutenant BORGNIETLieutenant-colonel DARTENCET dela promotion VALMYChef de bataillon GILIBERT de lapromotion Capitaine BARRESChef de bataillon MASSE de lapromotion Lieutenant SCHAFFARChef de bataillon LUQUE de lapromotion GRANDE GUERRECapitaines DELAGE et STEVANTde la promotion BIANCAMARIALieutenants CHEVALIER et RIPESde la promotion Colonel DELCOURTLieutenants BLANCHARD,CHARTIER et DELECOURTde la promotion Général LE RAY

> Ces officiers sont projetésau Liban depuisle mois dejanvier 2011,au sein du GTIAAUVERGNEDAMAN XIV.

1961 - La 2e brigade de l’Emia auxordres du capitaine de Boissoudy sur

le Marchfeld de l’ancIenne École.

1961 - Le chef de bataillon VerguetCdt l’Emia et la petite garde (EOABretez). L’officier général le plus à

gauche est le général Craplet,Cdt les Écoles.

6 novembre 1961 :remise du drapeau de l'EMIA à la

garde de la 1ère promotion(Cne Bourgin) par M. Michel Debré,

Premier ministre,sur le Marchfeld de l’ancienne

école de Coëtquidan.

24 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

ACTUALITÉS MILITAIRESCinquantenaire deL’EMIA au Liban

L’EMIAIl y a 50 ans, desdébuts difficiles !

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mation des officiers d’activé, à savoir l’Écolespéciale militaire interarmes de Saint-Cyr-Coëtquidan (héritière de l’EMIA deCherchell), où rentraient des candidats issus :

• soit du concours direct (c.à.d des cor-niches civiles et militaires),

• soit du concours corps de troupe (c.à.d duPPESMIA de Strasbourg, qui regroupait dessous-officiers d’activé [Sgt - Sch - Adj] et desofficiers de réserve).

Les premiers suivaient un cursus de deuxans ; ils intégraient à leur arrivée le 3e bataillonet passaient en deuxième année au 1er bataillon.Les seconds, ne faisant qu’une année, inté-graient directement le 2e bataillon et l’onconsidérait alors que leur infériorité en instruc-tion générale était compensée par leur expé-rience militaire.

Ce système, dit de « l’amalgame », voulupar le général de Lattre de Tassigny après laSeconde Guerre mondiale, faisait de tous cescandidats, quelle que soit leur origine, desSaint-Cyriens à part entière, portant le mêmeuniforme, ayant un même drapeau et le mêmenom de promotion (les 1er et 2e bataillons sor-taient en effet la même année avec le mêmenom de promo).

Tous se retrouvaient d’ailleurs sur unmême plan, l’année suivante, en école d’appli-cation. Par la suite, pour les uns comme pourles autres, c’était le mérite et la réussite auxconcours de l’enseignement militaire supérieurqui prévalaient pour l’avancement.

En septembre 1961, ce système qui don-nait apparemment toute satisfaction fut brus-quement battu en brèche et remis en cause parune décision de commandement restée tou-jours un peu mystérieuse, mais vraisemblable-ment prise sous pression de certains lobbysnostalgiques d’un passé révolu.

À leur arrivée à Coëtquidan, les 161 candi-dats issus du PPESMIA et donc admis àl’ESMIA (JO du 25 août 1961 - p. 7994) furentmis au pied du mur. On leur annonça de but enblanc que l’ESMIA (c.à.d l’école pour laquelleils avaient postulé et passé le concours) n’exis-tait plus et qu’elle était désormais remplacéepar deux écoles distinctes : l’ESM et l’EMIA.

La façon pour le moins cavalière et brutaled’annoncer cette nouvelle en révolta plus d’un(y compris parmi nos camarades du concours

direct - la future promotion « Vercors ») et unvent de démission collective souffla unmoment sur la « Bourgin » qui ne portait pasencore ce nom de baptême.

Mais, ce qui « sauva », si l’on peut dire,cette promotion née un an plus tôt àStrasbourg, dans la période trouble du désen-gagement en Algérie et des attentats de l’OAS,ce qui l’empêcha d’aller jusqu’au bout de sarévolte fut curieusement son manque de cohé-sion du moment :

• à Strasbourg, il y avait eu les pro-Algériefrançaise et les autres,

• à Coëtquidan, il y eut les réfractaires àcette abolition du principe de l’amalgame etles indifférents.

De sorte que la division apparue au sein duPPESMIA à Strasbourg, du fait des prises deposition des uns et des autres au regard de lasituation en Algérie, fut ainsi entretenue àCoëtquidan par cette décision aussi sournoisequ’inopportune qui, à la limite, aurait pu :

• soit être prise et annoncée en début d’an-née préparatoire à Strasbourg,

• soit être différée d’un an dans son appli-cation.

Car on voit bien en définitive que, plusencore que le principe de la réforme - qui detoute façon était « ficelé » et ne semblait plusdevoir être remis en cause - c’est la manière etle moment choisi pour l’annoncer qui heurtè-rent les esprits.

D’autant que rien n’avait été véritablementpréparé à Coëtquidan pour nous recevoir dansle cadre de cette nouvelle école :

• on nous relégua d’abord à une extrémitédu camp, dans de vieux baraquements désaf-fectés, à 50 ou 60 par chambre ;

• on nous fit percevoir un paquetage initia-lement prévu pour l’ESMIA, mais qui neconvenait plus à notre nouveau statut et dont ilfallut rendre certains effets, notamment le« grand U » ;

• à la place de ce dernier, on nous attribuaen guise de tenue de parade la très ordinairetenue « Jaspé » (le tenue bleue ne fera sonapparition que bien des années plus tard) ;

• on déstocka à notre intention, pour lesprises d’armes et exercices de défilé, de vieuxlots de sabres d’adjudant d’infanterie, avecpeut-être la louable volonté de nous valoriser

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1961 - La 1e promotion de l’Emia (Cne Bourgin) sur le Marchfeld de l’ancienne école de Coëquitan.

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aux yeux de nos camarades de l’ESM, qui, eux,continuaient à manoeuvrer en fusil (Mas 36) -(Cette curieuse décision obligea d’ailleurs nosinstructeurs, qui en furent également dotés, àapprendre en même temps que nous le manie-ment du sabre)...

Bref, le moral n’y était pas et les relationsentre les responsables de la promo et la hiérar-chie demeurèrent longtemps assez tendues.J’en veux pour preuve l’accueil un peu fron-deur réservé par les deux écoles réunies enamphi (la « Vercors » ayant fait bloc avecnous), début novembre 1961, à MM. MichelDebré (1erministre) et Pierre Messmer (ministredes armées), venus pour la remise officielle deson drapeau à l’EMIA !

Mais, l’unanimité en vue d’un recours enConseil d’État n’ayant pas réussi à se faire (àl’époque, ce genre de revendication n’était pasvraiment dans l’air du temps), les tensions s’at-ténuèrent peu à peu et les plus « remontés »,vaincus par une introuvable issue, finirent parrentrer dans le rang. La raison l’emportait.

Alors, la promo créa les premières tradi-tions de cette nouvelle école, ainsi que soninsigne, œuvre de notre camarade MauriceBunel, et son chant (« La prière »), imaginé parun autre petit co, Christian Bernachot, violo-niste émérite, qui eut l’idée d’adapter le trèscélèbre texte de l’aspirant Zirnheld à la mélodiede la marche consulaire de Marengo.

Le 6 novembre 1961, l’EMIA recevait sondrapeau des mains de Monsieur Michel Debré,1er ministre.

C’est ainsi que l’EMIA vit le jour, un peuau forceps, l’intransigeance et une certaineduplicité des décideurs du moment ayant fina-lement eu raison d’une promotion quelque peudésemparée après l’annonce de cette « surpre-nante » nouvelle et qui ne sut pas aller jusqu’aurecours qui aurait peut-être pu lui être salutaire.

Le 6 novembre 1961 : la remise du drapeaude l’EMIA à la garde de la 1ère promotion (CneBourgin) par M. Michel Debré, Premier minis-tre, sur le Marchfeld de l’ancienne école deCoëtquidan.

Comme la plupart de mes camarades, j’aibien sûr regretté sur le moment la disparition deL’ESMIA. Mais, 50 ans après, avec le recul dutemps et une certaine sagesse que confère l’an-cienneté, je suis heureux de voir la façon dontl’EMIA a évolué et le niveau d’excellenceauquel elle est aujourd’hui parvenue. Et si j’aiun souhait à formuler, c’est qu’elle continue àrecruter des personnels de qualité et que sonétoile brille encore longtemps aux côtés decelles de nos autres écoles de l’armée de Terre.

Col (h) Bertrand Churletsecrétaire de la promotion « Cne Bourgin »

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26 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

ACTUALITÉS MILITAIRES> L’EAM participe au tournoieuropéen de gestionorganisé par l’Ordredes Experts-Comptables

Strasbourg

Les 24 et 25 mars,quatre sous-lieutenants del’Ecole d’AdministrationMilitaire (EAM) se sontrendus à Strasbourg pourparticiper au tournoieuropéen de gestion,organisé par l’Ordre desExperts-Comptables.Une occasion ludique pourles futurs gestionnaires quenous sommes de mettre enpratique les connaissancesacquises à Coëtquidan ainsiqu’à la Faculté des scienceséconomiques de Rennes I.

En concurrence avec 13 équipes,notre mission est simple : maxi-miser la rentabilité de notreentreprise, une société voya-giste qui possède deux villages

de vacances, l’un dans les Alpes, l’autresous les tropiques. Face à nous, toutesles équipes sont composées d’étudiantsen master d’audit, comptabilité etautres spécialités juridico-financières.Seule une autre école militaire participeau tournoi : la Fachschule derLuftwaffe, que nous connaissons biencar elle était jumelée avec l’EMCTA.Adaptation, réactivité et créativité, telssont les mots que nous avons dû garderà l’esprit lors de ce tournoi dont la fina-lité est de remporter le maximum dechallenges, 5 au total : communication,marketing, publicité, rentabilité et ges-tion de trésorerie. L’exercice est donccomplet : de la satisfaction client àl’équilibre des comptes, en passant parla conception d’un logo, il faut être surtous les fronts !

La création d’une publicité jouée surscène nous permet d’abandonner unmoment les chiffres pour laisser librecours à notre créativité. Grâce auxconnaissances et aux compétencesacquises dans le cadre de la formationreçue à l’EAM et à l’université deRennes I nous avons su nous adapteraux différents challenges dans desdomaines qui étaient parfois totalementnouveaux pour nous. La remise des prixarrive comme un moment d’angoisse.

Nous sommes finalement appelés pourla remise du 3e Grand Prix, qui récom-pense de bonnes performances dans tousles domaines. Nous sommes d’autantplus heureux que la concurrence futrude, face à des équipes plus aguerriesque nous en matière de guerre écono-mique. L’expérience, courte maisintense, fut des plus enrichissantes, nouspermettant de nous mettre dans la peaud’un chef d’entreprise l’espace dequelques jours.

Sous lieutenant Anne-Lise MeunierEcole militaire

d’administration/EMCTAPromotion Groupe Rochambeau 2ème DB

Liste des équipes participantes

• École de Management de Strasbourg -Master Comptabilité Contrôle Audit.

• Université de Strasbourg - Master degestion juridique et financière.

• École d’Administration Militaire – Guer-Licence 3 AES.

• Fachschule der Luftwaffe – Fassberg -Staatlich geprüfter Betriebswirt.

• IFA Pôle Formation CCI – Strasbourg -Diplôme Supérieur de Comptabilité et deGestion.

• École de Management Strasbourg -Master Comptabilité Contrôle Audit.

• Centre Europe – Strasbourg - DiplômeSupérieur de Comptabilité et de Gestion.

• Fachhochschule Ludgwigshafen -Bachelor of Science.

• Duale Hochschule Baden WurttembergVillingen Schwenningen - Bachelor ofArts.

• Lycée Camille Sée – Colmar- Diplôme deComptabilité et de Gestion.

• Lycée René Cassin – Strasbourg -Diplôme de Comptabilité et de Gestion.

• CFAU Alsace – Mulhouse - DiplômeSupérieur de Comptabilité et Gestion.

• UHA - Faculté Sciences Économiques –Mulhouse - Master Sciences duManagement.

• Duale Hochschule Baden-WürttembergMannheim - Bachelor.

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Nous sommes appelés pour la remise du 3e Grand Prix,qui récompense de bonnes performances dans tous les domaines.

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EBiographie duparachutiste de 1ère

classe Florian Morillon

Né le 7 octobre 1989 à Grenoble (Isère),Florian Morillon décide de s’engagerpour cinq ans en juin 2008, au titre des

troupes aéroportées au 1er régiment de chas-seurs parachutistes (1er RCP de Pamiers).

Jeune parachutiste motivé et professionnel,il rejoint la lere compagnie de combat, à l’issue desix mois de formation initiale, pour y servir entant que grenadier voltigeur. Dès son arrivée dansson unité, il y montre de belles qualités de soldatet est élevé à la distinction de lére classe le 1er jan-vier 2009. Solide et rigoureux, animé d’un excel-lent état d’esprit, le parachutiste de lere classeMorillon est apprécié tant de ses chefs que de sespairs.

Au cours de ses trois premières années deservice, le parachutiste de lère classe FlorianMorillon sert deux fois en opération : de janvierà juin 2009, au Gabon, dans le cadre d’un renforttemporaire à l’étranger au titre du Guépard ausein du 6e bataillon d’infanterie de marine, puisde mars à mai 2010 en République centrafricainedans le cadre de l’opération Boali.

Déployé en Afghanistan depuis mi-mai 2011au sein de la Task Force Lafayette - Battle Group(BG) RAPTOR qui arme le GTIA Kapisa, leparachutiste de lère classe Florian Morillon a ététué ce samedi 18 juin à la suite d’un accrochageau cours d’une patrouille à pied en Kapisa. Enmilieu d’après-midi, engagée dans le cadre del’opération Endurance pour assurer le contrôle,dans la durée, du sud de la vallée de Tagab, lapatrouille à pied a été prise à partie par des insur-gés au Sud-ouest de la vallée de Bédraou.Grièvement blessé dans les combats, le parachu-tiste de lere classe Florian Morillon a été immédia-tement évacué en véhicule blindé vers le poste decombat 52 (COP 52) qui se trouve à proximité,puis par hélicoptère vers l’hôpital militaire fran-çais de Kaboul où il est décédé des suites de sesblessures.

Décoré de la médaille Outre-mer avec agrafe« République centrafricaine » ainsi que de lamédaille de bronze de la Défense nationale avecagrafe « troupes aéroportées », le parachutiste delere classe Florian Morillon est mort le 18 juin aucombat au service de la France.

Agé de 20 ans, célibataire, le parachutiste delere classe Florian Morillon est le 62e militairefrançais mort en Afghanistan depuis 2001.

Biographie du caporalAlexandre Rivière

Mercredi 20 avril 2011, le caporalAlexandre Rivière, du 2e régimentd’infanterie de marine (2e RIMa)

d’Auvours, a été tué lors d’une mission decontrôle en Kapisa.

Agé de 23 ans, marié et père d’unenfant, le caporal Alexandre Rivière s’estengagé au titre des troupes de marine au2e régiment d’Infanterie de marine(2e RIMa) d’Auvours, en février 2007.

Marsouin remarquable et exemplaire,il démontre de très bonnes connaissancestechniques et tactiques. Militaire sportif etenthousiaste, il était unanimement appré-cié par ses chefs comme par ses pairs.

Au cours de ses quatre années de ser-vice, le caporal Alexandre Rivière sert auTchad dans le cadre de EUFOR en 2008,et en République de Côte d’Ivoire dans lecadre de l’opération LICORNE en 2009.

Déployé en Afghanistan au sein de laTask Force Lafayette depuis décembre2010, le caporal Rivière participait ce 20avril 2011 à une mission de contrôle dezone. En fin d’après-midi, son véhiculede l’avant blindé (VAB), a été touché parl’explosion d’un engin explosif improvisé(IED).

Dès l’annonce de son décès, le Prési-dent de la République a présenté à safamille et à ses proches ses plus sincèrescondoléances et s’est associé à leur dou-leur. Ses pensées vont également à ses9 compagnons d’armes blessés auxquelsil souhaite un prompt rétablissement.

M. Gérard Longuet, ministre de laDéfense et des anciens combattants, aexprimé sa plus vive émotion. Il tient àsaluer le dévouement des soldats françaisactuellement projetés en Afghanistan etleur réaffirme tout son soutien.

L’armée de Terre, unie dans la peine,partage le deuil de ses proches et de sescamarades. Nos pensées accompagnentégalement les autres militaires blessés àses côtés.

Biographie du caporalLoïc Roperh

L e caporal Loïc Roperh, du 13e régi -ment du génie de Valdahon(13e RG) est décédé le 10 mai, en

fin de matinée, en Afghanistan. Il a ététué par l’explosion d’un engin explosifimprovisé, alors qu’il progressait à pieden phase d’ouverture d’itinéraire.

Célibataire, âgé de 24 ans, le capo-ral Loïc Roperh avait choisi de s’enga-ger pour trois ans au 13e régiment dugénie de Valdahon (13e RG) en mars2009.

Après six mois de formation ini-tiale, il rejoint la lre compagnie où il serten tant que sapeur. Il y montre d’embléede belles qualités de soldat et estdéclaré titulaire du certificat techniqueélémentaire « combat du génie » endécembre 2010. Jeune engagé dyna-mique, animé du goût de l’action etbien intégré à sa section, le 1ère classeRoperh se prépare avec motivation à samission en Afghanistan dès la fin del’année 2010. Il y montre un réel poten-tiel dans sa spécialité et rejointl’Afghanistan avec la section de protec-tion-dépollution du détachement d’ou-verture d’itinéraire piégé (DOIP) le3 avril 2011.

Il était décoré de la médaille debronze de la Défense nationale(« agrafe génie »).

Dès l’annonce de son décès, le Pré-sident de la République a présenté à safamille et à ses proches ses plus sin-cères condoléances et s’est associé àleur douleur. Il réaffirme son soutien aupeuple afghan et aux autorités afghaneset exprime la détermination de laFrance à continuer d’œuvrer au sein dela force internationale d’assistance à lasécurité.

M. Gérard Longuet ; ministre de laDéfense et des anciens combattants, aexprimé sa plus vive émotion. Leministre salue le dévouement et le trèsgrand courage des forces françaisesengagées sur ce théâtre d’opération etleur réaffirme son soutien et saconfiance dans leur détermination àpoursuivre leur action pour le rétablis-sement de la paix en Afghanistan.

L’armée de Terre, unie dans lapeine, partage le deuil de ses proches etde ses camarades.

«> Hommage AUX SOLDATS DÉCÉDÉS EN AFGHANISTAN

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Vous n’êtes pas morts pour rien, car vousvous êtes sacrifiés pour une grande cause. »,a affirmé le Président de la RépubliqueNicolas Sarkozy, sous une pluie battante.C’est par ces mots, que le chef de l’État àrendu un hommage national vibrant aux septsoldats français tombés le 13 juillet, lors d’unattentat-suicide en Afghantistan. Lors de lacérémonie du 19 juillet 2011, dans la courd’honneur des Invalides, le chef de l’État arendu un hommage appuyé à l’Armée, qui« n’est pas seulement un instrument parmid’autres d’une politique », mais « l’expressionla plus achevée de la continuité de la Nationfrançaise dans l’Histoire ». Après l’office reli-gieux en la cathédrale Saint-Louis desInvalides, les honneurs militaires ont été ren-dus dans la cour d’honneur et l’éloge funèbreprononcé par le Président de la République.

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ACTUALITÉS MILITAIRESACTUALITÉS MILITAIRES

DR

EMA

DR

FRANCE2

«In memoriam

> Hommage de la Nation AUX SOLDATS DÉCÉDÉS EN AFGHANISTAN« Soldats qui êtes morts pour la France, pour accomplir la mission qu’elle vous avait confiée, soldats qui avez rejoint par-delà la mort lalongue cohorte de tous ceux qui sont tombés un jour au champ d’honneur, vous êtes à votre tour aujourd’hui comme le furent ceux qui vousont précédés, vous êtes le visage meurtri de la France, le visage dans lequel la France reconnait ses plus belles valeurs humaines ».

«

Promus au grade supérieurà titre posthume,le capitaine Thomas Gauvin (1e RCP),l’adjudant-chef Laurent Marsol(1e RCP),l’adjudant-chef Jean-Marc Gueniat (17e RGP),l’adjudant-chef Emmanuel Techer (17e RGP),le sergent Sébastien Vermeille(SIRPA TERRE de Lyon),le brigadier-chef Clément Kovac (1er RC) et leMaitre Benjamin Bourdet (ALFUSCO)ont été faits chevalierde la Légion d’honneur.

Homélie de MonseigneurLuc Ravel, évêque aux armées

Recueillons-nous, prions, implorons la miséri-corde.

Le flot de nos sentimentsC’est du cœur que partent nos paroles.

Laissons notre cœur marquer d’abord nos parolesavec les sentiments qui l’habitent.

Parmi ces sentiments, il y a bien sûr une peineimmense : comment ne pas être profondément etpersonnellement atteint par la disparition de 7jeunes hommes et derrière eux 63 autres, fleuronsde notre nation, fils de nos familles, camarades denos unités ?

Mais dans cette peine se glissent d’autressentiments. Car la tristesse n’arrive pas seulequand nous sommes en face de ces cercueilsrecouverts de notre drapeau. La douleur n’étouffepas la palpitation de la fierté : une sobre maisgrande fierté nous habite parce que ces hommeslà ne sont pas décédés par accident ou de mala-die. Ils sont morts pour la France. Notre admirationpour leur courage se transforme en fierté d’appar-tenir à ce peuple, à ce grand corps aux millevisages dont les membres sont capables de don-ner leur vie pour ceux qu’ils aiment. Nous avonsraison d’être fiers quand notre équipe nationaletriomphe sur les stades. Mais nos joueurs n’y ris-quent que leur réputation. Ici, nos soldats jettentleur vie devant nous. C’est là leur noblesse de sol-dat, c’est là notre grandeur de Français.

Etre militaireCette noblesse du soldat nous invite à redire

ce que signifie être militaire : être militaire, ce n’estpas d’abord être disponible ou même porter lesarmes. Etre militaire, c’est avant tout ne plus s’ap-partenir, ni même appartenir à sa propre famille :j’ai conscience de la dureté de ces propos en pré-sence de nos familles éprouvées par le deuil. Etremilitaire, c’est appartenir à la Nation. Exister etagir pour elle. Vivre et mourir pour elle. Et cecinous renvoie à notre histoire.

En 1919, une énorme question s’était posée :devions-nous enterrer nos morts ensemble dansdes cimetières nationaux ou rendre aux famillesles corps identifiés ? La polémique fit rage. Le pèreDoncoeur militait avec d’autres pour que restentensemble ceux qui avaient péri ensemble. Dans untexte intitulé « Champ d’honneur », il écrivait cetémouvant appel aux mères et aux veuves :

« Il est mort au champ d’honneur,Vous l’enlevez du champ d’honneurVous lui ravissez sa gloireEt vous vous décevez. » (Paul Doncœur

Aumônier militaire, éditions de la Loupe, pages 179).En 1920, la France va finalement rassembler

ses morts dans d’immenses mausolées dignes del’héroïsme de ses fils. Nous ne sommes plus en1920, mais nous restons de ces hommes fixés surl’éternel militaire : vivants ou morts, nous apparte-nons à notre Patrie plus qu’à nos proches. Etre sol-dat ne relève pas de la sphère privée même si à labase il y a un choix personnel.

Alors que certains s’interrogent sur l’opportu-nité d’aller mourir pour les Afghans voire pour riennous répondons inlassablement : c’est pour laFrance que nous mourons. Ici ou au bout dumonde : ce n’est pas la première fois que nos sol-dats meurent pour la France ailleurs qu’en France.

C’est un oiseau qui vient de FrancePuis-je justement illustrer ce propos avec une

chanson créée en 1885 et intitulée : « C’est unoiseau qui vient de France » ? Ce chant racontel’histoire d’un oiseau qui « dans une bourgadelointaine, vint montrer son aile d’ébène. » Levoyant virevolter au-dessus d’un territoire ennemiet dangereux, l’enfant, le vieillard puis la fillette,tous trois aux cœurs palpitant d’espérance,s’écrient successivement : « sentinelles, ne tirezpas. C’est un oiseau qui vient de France. » Ils neseront pas entendus ainsi que le dit le dernier cou-plet :

« Il venait de la plaine en fleurEt tous les yeux suivaient sa trace,Car il portait nos trois couleurs,Qui flottaient gaiement dans l’espace.Mais un soldat fit feu,Un long cri part et l’hirondelle,Tout à coup refermant son aile,Tombe expirante du ciel bleu. »Et le refrain conclut :« Il faut au cœur une espérance,Rayon divin qui ne meurt pas,Mais l’oiseau qui chantait là-bas,Mais l’oiseau qui chantait là-bas,Ne verra plus le ciel de France. »« Il faut au cœur une espérance. »Sinon comment résister ?

L’espérance est à portée de main : sachons lacueillir au bord de notre route. Elle porte en elle lacertitude de la vie qui traverse, transperce et exté-nue la mort. L’Espérance chrétienne, nous l’avonsdans l’exacte mesure où nous sentons en nousune vie que rien ne peut arrêter, pas même lamort. Et cette espérance ne trompe pas car leChrist est ressuscité d’entre les morts.

Alors pour tous ceux qui ne verront plus le cielde France, tenons ferme la force de l’espérance.

(Avec l’aimable autorisation du diocèse catholique aux armées).

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TUA

LITÉS

Depuis 2009, DéfenseMobilité est l’agencechargée d’accompagnerla transition professionnelledu personneldu Ministère de la Défense.Elle inaugure aujourd’huiune toute nouvelle identitévisuelle, lance son nouveausite internet, un hub(plateforme de discussion)sur Viadeo, ainsi qu’unecampagne decommunication nationalepresse et bannières.

Défense Mobilité, dont la mission estd’accompagner le personnel mili-taire et civil de la Défense au titre

d’une mobilité professionnelle vers lessecteurs privé et public, est la passerelleentre la Défense et l’emploi civil. Elledevient de ce fait un acteur incontourna-ble du monde de l’emploi.

Co-organisé avec l’établissementd’utilité publique « Carrefours pourl’Emploi », ce forum de recrutement estouvert à l’ensemble des militaires, auxcivils de la Défense en reclassementprofessionnel et aux conjoints de ressor-tissants de la Défense et de la Gendarme-rie.

La première campagne de communi-cation de Défense Mobilité est visible dèsà présent dans les médias Défense, et lesera jusqu’en juin. Des insertions publici-taires ont également été publiées en marset en avril dans les médias RH etManagement, ainsi que des bannières surune sélection de sites web (Cadremploi,Keljob…). L’objectif de cette campagneest double : il s’agit à la fois d’accroître lanotoriété de Défense Mobilité auprès descandidats à une transition professionnelle,et de la positionner auprès des entrepriseset des fonctions publiques comme unacteur incontournable de l’emploi du per-sonnel de la Défense et de son remarqua-ble vivier de compétences.

Tout naturellement, l’agence chargéede la stratégie de communication deDéfense Mobilité a développé un universgraphique qui exprime de manièrevisuelle cette mobilité et incarne le rôle deDéfense Mobilité, en tant que facilitateurde continuité professionnelle.

Le visuel choisi est un univers oni-rique, dans lequel on exprime symboli-

quement le passage de la frontière invisi-ble qui sépare les univers militaires etcivils. Ce sont des hommes, des femmes,qui franchissent une porte symbolique,animés d’un élan qui les aidera à s’instal-ler dans leur nouvel environnement. Cevisuel s’adresse à toutes les catégories depersonnel, tous les âges et tous lesmétiers. L’annonce incite à faire appel àun conseiller Défense Mobilité pourmontrer au candidat tout l’intérêt d’êtreaccompagné dans cette étape importantede sa vie professionnelle. Afin de l’aider àse projeter dès aujourd’hui dans sa viefuture, les personnages en cours de transi-tion professionnelle sont déjà représentésen civil.

Défense Mobilité, service unique àcompétence nationale rattaché auDirecteur des Ressources Humaines duministère de la Défense remplit depuis2009 l’importante mission d’accompa-gnement de l’ensemble du personnel mili-taire et civil de la Défense (ainsi que deleur conjoint et ceux de la Gendarmerienationale). L’agence est composée d’une

direction à Paris (Balard) ainsi que de 10pôles régionaux, (Bordeaux, Brest, Lille,Lyon, Marseille, Metz, Paris, Rennes,Toulon, Toulouse) et 50 antennes dans lesbases de Défense, pour être au plus prèsdes besoins de ses candidats et des recru-teurs.

L’agence s’est d’ores et déjà engagéedans une offre de service de qualité pouroffrir à chaque candidat les meilleuresprestations, afin que la transition profes-sionnelle ne soit plus une étape redoutée,mais la promesse pour chacun de s’épa-nouir dans le métier son choix.

Pour ses candidats ne bénéficiant pasd’acquis directement transposables,Défense Mobilité propose un choixunique de 400 formations profession-nelles directement qualifiantes, et cegrâce notamment au Centre Militaire deFormation Professionnelle (CMFP) deFontenay Le Comte.

En 2010, 73%des candidats inscrits àDéfense Mobilité ont retrouvé un emploi,que ce soit dans le secteurprivé ou dans lesecteurpublic.

«

> Le prochain « Carrefour Emploi Défense Mobilité »aura lieu le 22 novembre 2011 de 9h à 13hdans l’enceinte de l’École Militaire (Rotonde Gabriel) à Paris.

> L’agence « Carrefour Emploi Défense Mobilité » fait peau neuve

Défense mobilité

Il permettra auxcandidats de s’informertout en rencontrant plus de100 entreprises de toussecteurs confondus.Tous les profils sont ciblés, detout niveau de compétence,de qualification et d'expérience...Postes en CDD, CDI,contrats à temps partiel,missions à l'international...

Afin de préparer au mieux votrerencontre avec les recruteurs,il est indispensable de vousmunir de CV, de consulter la listedes exposants et des offres àpourvoir sur le site :www.reconversion-militaire.frou d’appeler le 01 53 95 15 15

> Pour plus d’informations,rendez-vous surwww.defense-mobilite.fr

> ou appelez le 01 53 95 15 15

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ACTUALITÉ DÉFENSE

La revue de la Défense nationaleaborde des dossiers complexes,qu’il s’agisse de la transformationdes armées, du projet d’Hexagone à

Balard, de l’adaptation et de la réactivitéopérationnelle de notre appareil dedéfense. L’emploi de la force terrestre, ledéveloppement de la puissance aérospa-tiale et la défense océa-nique sont les trois voletsd’une dynamique dedéfense et de sécurité quirépond à une conflictualitédont les territoires de pré-dilection évoluent rapide-ment. L’espace exo-atmo-sphérique, décisif pour lesoutien des opérationsaéroterrestres et aéromari-times, le cyberespace, nou-veau champ de vulnérabili-tés et de combats indirects, les voies océa-niques, artères exposées de la mondialisa-tion et du développement, les terrains pri-vilégiés de cette nouvelle conflictualité.Ils sont l’objet de nécessaires travauxd’approfondissement avant la prochaineéchéance présidentielle. La RDN étoffeson offre et vous propose de consulter saTribune et sa Boutique.

Au terme d’un premier semestre bienfourni en événements stratégiques, sarevue du mois de mai vous propose entreautres sujets, dans l’éditorial de JeanDufourcq, quelques éléments de réflexionautour de la guerre et du débat straté-gique.

La guerre d’abord. On en parlebeaucoup, en tout cas beaucoup plusqu’avant. Ce « gros mot », pour reprendreune expression du CEMA qui a étéconduit à l’évoquer à maintes reprises cesderniers temps, est aujourd’hui d’actua-lité, tant sont souvent intenses les com-bats que conduisent les forces françaises

déployées à l’extérieur.Mais notre inconscient col-lectif bute sur ce mot carcomme le prophétisait en1965 le général Beaufre,« la grande guerre et lavraie paix » seront mortesensemble. Mais il disaitaussi que le prix à payer,c’est « la lutte maintenuesur un registre mineur, quisera alors devenue perma-nente ». Si nous sommes

en situation de guerre, certes en modemineur, nous ne sommes pas en état deguerre, au sens juridique du droit desconflits armés, au sens politique ou bud-gétaire. Et annoncer le retour de l’état deguerre sur le sol d’Europe n’est pas crédi-ble, les Français le savent. C’est bien ladifficulté du jour et sans doute la diffi-culté pour longtemps. Y a-t-il des prin-cipes de la crise, des conflits comme il yeut les principes de la guerre ? Et com-ment articuler les règles de la stratégie,liberté d’action et économie des moyensavec d’autres priorités nationales légi-times, l’emploi, la protection sociale, leterritoire ? Quelle part accorder à la sécu-

rité individuelle, à la sécurité collective, àla solidarité, au développement, à la pros-périté ? Comment répartir la richessenationale entre ces exigences puisqu’onn’est pas en état de guerre ?

Le débat stratégique. Ce débat estnécessaire pour éclairer et mobiliserl’opinion publique, les parlementaires etles responsables publics sur les perspec-tives de sécurité de la France. Oraujourd’hui le débat est ailleurs, entre lesmains expertes des médias et des marchésqui dictent le rythme de leurs exigencessouvent émotionnelles et comptables.Comment animer le débat stratégique etle conduire efficacement sans verser dansles ornières de la surenchère politique, ducorporatisme militaire, des intérêts indus-triels ? Comment examiner le cadre stra-tégique nouveau qui se transforme sousnos yeux par l’émergence de forces éco-nomiques, sociales, techniques et aussipar le jeu de nos actions et inactions et deslimites de nos responsabilités collec-tives ? On voit bien que le débat dedéfense risque d’être le parent pauvred’une campagne présidentielle qui porterasur d’autres priorités, celle de Françaisqui ne se sentent pas en danger mais quisont dans la précarité et l’insécurité d’unecrise aux effets perturbateurs. La RDN,comme en 2002 et 2007, questionnera lescandidats pour connaître leurs analyses etleurs propositions. Aidez-nous à formulerles questions.

La rédaction de la revueDéfense nationale

DR

SIRPA

TERRE

Le débatde défense risqued’être le parentpauvre d’unecampagne

présidentielle quiportera sur d’autres

priorités.

«De la guerre et du débat stratégique…Au terme d’un premiersemestre bien fournien événementsstratégiques, la revue dela Défense nationalepropose entre autressujets quelques élémentsde réflexion autour de laguerre et du débatstratégique.Ces deux thèmes ont faitl’objet de deuxinterventions récentesdu Chef d’état-major desarmées, l’amiral Guillaud.

Position stratégique tenue par descasques bleus Français, en Opex.

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L’Épaulette n° 173 • avril 2011 • 31

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TUA

LITÉD

ÉFENSE

En guerre ! Voilà une accroche pour lemoins audacieuse ! C’est celle quevous m’avez proposée, c’est elle quej’ai adoptée pour ce propos liminaire.

En guerre ! Il y a dix ans, ce terme étaitsinon un « gros mot », du moins un termeque l’on s’attachait à ne pas employer (ycompris dans les cercles militaires) de peurde choquer ou d’affoler ! La guerre étaitconsidérée comme anachronique !

Crise, conflit, opération de basse inten-sité ou de haute intensité, opération de stabi-lisation ou de coercition étaient autant d’ar-tifices sémantiques ou d’euphémismes quimasquaient la réalité tragique de ces guerresqui taisaient leurs noms. Je rappelle quedans les années 90, nous avons eu 84 tués enBosnie !

En guerre ! Il ne vous aura pas échappéque notre ancien ministre de la Défense, M.Juppé a rebaptisé le collège interarmées dedéfense, école de guerre ! Ce changementd’appellation est tout sauf anecdotique.

En guerre ! De quoi s’agit-il ? Pourreprendre la fameuse question posée parFoch face à un problème donné.

C’est ce que je me propose de dévelop-per ce matin avec la volonté délibérée de medétacher d’une actualité toujours pressantequi laisse peu de place au temps long de laréflexion.

En fait, « en guerre » traduit une réalité:Cette réalité, c’est le retour de la guerre !

Avait-t-elle disparu ? Non, bien sûr !Mais elle s’est transformée, elle s’est déna-turée, elle s’est même dissoute dans unconcept « hors limites » qui nous contraint àrepenser la guerre !

Je sais parfaitement que dans l’incons-cient ou l’imaginaire collectif européen laguerre renvoie toujours aux images apoca-lyptiques d’un déferlement de violence,avec une ligne de front et deux armées quis’affrontent pour le contrôle d’un territoire.

La guerre se raisonne entre stratèges quisur une carte élaborent de subtiles manœu-vres d’encerclement pour contraindre unadversaire bien identifié dont le chef devra« se soumettre ou se démettre ».

La guerre se juge alors en victoire pourl’un et défaite pour l’autre. Cette guerre estcelle du XIXème et du XXème siècle ; uneguerre classique, une guerre symétrique,une guerre clausewitzienne où la batailledécisive conditionne la victoire. C’est laguerre totale, la guerre industrielle, la guerredes Etats et des peuples, la guerre des idéo-logies, la guerre des blocs ! C’est une guerre

déchiffrable, lisible dont on connait l’enjeu,dont on identifie l’ennemi, dont on attendune issue par la victoire de l’un ou l’autrecamp.

La guerre froide a pérennisé cemodèle de guerre. La guerre froide est uneguerre clausewitzienne qui n’a pas éclaté !Pourquoi ? Parce que Clausewitz n’avait pasmême envisagé un quelconque phénomènede dissuasion !

Les guerres bilatérales en Asie (Corée,Inde, Chine, Pakistan, Vietnam) lointainespour les Européens, étaient encore sur cemodèle clausewitzien même si pour nous,militaires, les guerres de conquêtes et d’in-dépendances coloniales annonçaient lesguerres que nous connaissons aujourd’hui.

Cette guerre clausewitzienne est celleque nos sociétés européennes ont vouluoublier en tirant parti ou profit de ce quel’on a appelé « les dividendes de la paix »après la guerre froide.

Mais une autre guerre a fait irruptiondans l’actualité d’un monde en ébullition.

Nous vivons des situations de crisesmultiples et complexes… ces crises nousimposent de véritables opérations de guerre.Aujourd’hui ce sont des opérations en Lybieet en Afghanistan, hier en Côte d’Ivoire, enBosnie ou au Kosovo. Si nous ne sommesvéritablement pas en guerre au sens clause-witzien du terme, nous le sommes dans lesens où Sun Tzu l’entend.

Ce sont bien des opérations de guerreque nous avons menées et que nousmenons ; des opérations qui génèrent deslarmes et du sang, des opérations où des sol-dats paient le prix du sang leur engagementau service de leur Patrie ! Il faut savoir lerappeler, notamment sur la place publique.

Nous sommes confrontés à une formede guerre plus nébuleuse donc plus insi-dieuse ; elle porte différents noms : guerresirrégulières ou asymétriques, guerresbâtardes ou hybrides…

Ce sont des guerres paradoxales ; desguerres limitées, des guerres d’usure, desguerres qui durent. Ces guerres lentes etlongues sont perçues comme des bourbiersou des impasses parce que ce sont desguerres sans victoire militaire. Et l’absencede victoire n’est pas nécessairement unedéfaite comme l’absence de défaite peut êtreperçue comme une victoire ! Ce sont desguerres où la violence maîtrisée par le droits’oppose à une violence où « la règle estl’absence de règle ». Ce sont des guerres delégitimité, des guerres de perceptions où

l’omniprésence de l’information portedevant le tribunal des opinions publiques lemoindre de nos actes. Ce sont des guerresdont les buts ou les enjeux ne sont pas for-cément lisibles, notamment par ces mêmesopinions publiques. Ce sont aussi desguerres lointaines, des guerres perçuescomme technologiques, je dirais des« guerres confortables » pour nos sociétésqui n’en subissent pas directement les effets.

La guerre est un acte politique. Elle l’atoujours été. Mais la guerre aujourd’hui estplus politique que jamais, puisqu’elle sejoue davantage qu’hier sur le champ psy-chologique, dans les esprits, les volontés etles opinions !

L’action militaire n’est plus centrale.L’outil militaire reste indispensable maispas suffisant dans ce qu’il est convenu d’ap-peler aujourd’hui l’approche globale. Ceconcept d’approche globale est toujours dif-ficile à circonscrire. Mais il exprime bien lanécessité d’une réponse interministérielle,« transgouvernementale » et multidimen-sionnelle des crises auxquelles noussommes confrontés.

La réintroduction du mot « guerre »,trop longtemps banni, même de notre voca-bulaire militaire traduit donc une réalité. Laréalité d’une nouvelle forme de guerre quenos sociétés n’ont pas perçue ou n’ont pascomprise.

La guerre n’a pas disparu, elle s’estdéguisée, travestie, éloignée voire banaliséemais elle est le quotidien de nos armées etde nombreux pays du Monde, elle demeureun ultima ratio pour assurer notre sécurité etpour défendre les valeurs qui fondent nossociétés.

Notre Nation ne doit pas avoir peur desmots : la guerre est une réalité !

- Accepter cette réalité, c’est accepter leprix du sang inhérent à la guerre.

- Accepter cette réalité, c’est accepterles coûts que représente notre outil dedéfense.

- Accepter cette réalité, c’est enfinaccepter l’idée qu’une paix et une prospéritédurables sont une paix et une prospérité quel’on peut et que l’on doit défendre !

La réintroduction de la guerre dans lediscours renvoie donc à deux conséquences : •••

«Allocution prononcée par le chef d’état-majordes armées, l’amiral Édouard Guillaud,à l’hôtel de Brienne le 24 mai 2011

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La première, c’est la nécessité d’uneprise de conscience collective, uneprise de conscience nationale et euro-péenne. C’est prendre conscience que laguerre, quelle que soit sa forme, demeureune constante tragique de l’Histoire, unmodus operandi des relations internatio-nales, et qu’elle ne s’improvise pas au der-nier moment ! L’insurrection libyenne l’ap-prend à ses dépens.

La guerre se prépare sur le longterme : il faut du temps pour construireun outil de défense qui n’est pas letemps d’une législature !

• Il faut du temps pour recruter, former,et entraîner des forces armées ; entre 5 et 10ans.

• Il faut du temps pour acquérir, déve-lopper, maîtriser et entretenir des savoirfaire techniques et tactiques; entre 10 et 15ans.

• Il faut du temps pour concevoir et met-tre en œuvre un système d’armes ; entre 15et 20 ans.

• Il faut du temps pour apprendre à com-biner, coordonner, synchroniser les outils,les hommes qui les servent, les chefs qui lescommandent ; plus d’une génération. Maisil ne faut que quelques instants d’inattentionpolitique pour détruire un outil si patiem-ment construit !

Un outil de défense complet, tel quenous le possédons et le maîtrisons encoreaujourd’hui réclame du temps.

Et, je ne vous apprends rien : le tempslui aussi a un coût ! Sinon, ce sont les équi-libres de notre outil de défense qui sont tou-chés ! Un outil qui se déconstruit beaucoupplus rapidement qu’il ne se construit !

C’est aujourd’hui ma préoccupationprincipale.

La guerre, c’est aussi prendreconscience que le désarmement militaire denos sociétés européennes est un corollairede leur angélisme et de leur naïveté quiconduit tout droit à ce désarmement moralirresponsable dans un monde en ébullitionet qui réarme.

Nous n’avons pas d’ennemi à nos fron-tières, certes ! C’est bien là un argument dupassé ! Aujourd’hui, « ce sont les menacesqui n’ont plus de frontières » ! Il faudraitalors que les Européens dépassent cettevision de la guerre clausewitzienne liée àcette dialectique qui oppose le « hard

power » au « soft power ». C’est la concep-tion même de puissance qui mérite d’êtreredéfinie.

Aujourd’hui, nous en restons encore audébat Europe puissance, Europe influence.

L’Europe puissance au sens « hardpower » du terme est celle que symbolise letraité de Lancaster House. C’est la coopéra-tion franco-britannique entre deux pays quientendent disposer d’un outil militaire com-plet, une dissuasion nucléaire et un siège auCSNU.

Ce sont des instruments de puissancehérités de la guerre froide et des empirescoloniaux, certes ! Mais, à mes yeux, ils ren-voient à des exigences et à des responsabili-tés légitimes.

L’Europe influence au sens « softpower » est l’Europe sensible aux sirènespacifistes ;

elle s’appuie sur la puissance écono-mique et ses relais d’in-fluence pour défendre sesintérêts.

C’est une Europe quivoudrait se voir en grandeconfédération helvétique,mais sans même en accepterles exigences en termes dedéfense !

L’Europe ne peut éviterde se reposer cette questionde fond sur sa puissance, sastature internationale et sonrôle dans la mondialisation au risque den’être ni une « Europe puissance », ni une« Europe influence » mais une Europe sansdéfense et sous influence, une Europe spec-tatrice de l’Histoire, à terme victime del’Histoire !

La prévision stratégique est un art aléa-toire… la surprise stratégique est aussi uneconstante de l’Histoire.

Il suffit de regarder notre étrangerproche et le « printemps arabe ». Il suffit dereprendre les 20 dernières années ! Il suffitde relire l’Histoire :

Aristide Briand ne disait-il pas le 31juillet 1914 : « les Allemands ne nous décla-reront pas la guerre, ce ne sont pas desidiots. Ils ne sont pas fous. Je vous le dis, ilsne feront pas la guerre ! »

Je peux encore citer Golda Meir la veillede la guerre du Kippour affirmant : « l’idéeque les Arabes puissent franchir le canal deSuez est une insulte à l’intelligence ! ». Cesexemples illustrent l’aveuglement deshommes, toujours pétris de certitudes, ouréfugiés dans le déni de réalité, préférant leconfort du court terme à la lucidité du longterme.

Il ne s’agit pas de jouer les« Cassandre » ni de surfer sur la vague sécu-ritaire de nos sociétés vieillissantes toujoursen mal de sécurité ! Il ne s’agit pas non plusd’adopter la dialectique du complot avec un

discours belliciste afin de promouvoir unemilitarisation de la société ! Il s’agit trèssimplement de tirer les leçons de l’Histoireet de se prémunir contre l’improbable. Ils’agit de ne pas céder aux pressions du courtterme pour préserver un outil militaire cohé-rent qui puisse répondre à nos ambitionsinternationales, à notre rang et au spectredes nombreuses menaces et des risques duXXIème siècle. Nous pouvons être surpris,nous n’avons pas le droit d’être démunis.

Cette prise de conscience passe par undébat ; un débat politique : je souhaite que ladéfense soit un sujet ; non pas un enjeu,mais un sujet.

A l’aube d’une révision programmée duLBDSN de 2008, à l’heure d’échéancesélectorales majeures pour notre pays… lesquestions de défense ne doivent pas êtrereléguées au second plan. Notre aveniret notre sécurité l’exigent !

« La défense est la premièreraison d’être de l’Etat. Il n’ypeut manquer sans sedétruire lui-même » nousrappelle le général deGaulle ! Il savait de quoi ilparlait.

La deuxième nécessité,après la prise de consciencedu nouveau paradigme de laguerre, c’est réaffirmer laplace particulière des mili-taires et des armées au sein

de la Nation, mais aussi au sein des opéra-tions, sur nos théâtres d’engagements.

C’est faire comprendre que le militaireest bien le dépositaire des armes de laFrance et délégataire de la violence légitimede l’Etat. Un soldat est envoyé là où il y ades risques. C’est son métier ! C’est le cœurde sa vocation. Le militaire est donc un pra-ticien de la guerre, aujourd’hui, un praticiende ces guerres hybrides que j’évoquais il y aquelques instants.

Praticien, mais aussi théoricien. Le mili-taire doit s’imposer comme penseur pros-pectif, conseiller politique au sens noble duterme, capable d’imagination et d’anticipa-tion stratégique pour les questions dedéfense qui relèvent de ses compétences.

Le militaire doit être un véritable acteurde la réflexion stratégique.

Pour conclure en deux mots, nous n’enavons pas fini avec ces guerres d’un nou-veau type ! Elles vont durer et elles pourrontencore nous surprendre.

Je vous le disais, nous pouvons encoreêtre surpris, mais il est de notre responsabi-lité de ne pas nous trouver démunis face àl’adversité ! C’est une responsabilité collec-tive qui n’incombe pas seulement au petitmonde de la défense ! C’est une responsabi-lité collective qui réclame une éducation denotre société à l’esprit de défense ! C’est unenjeu pour notre sécurité collective !

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ACTUALITÉ DÉFENSE

•••

Aujourd’hui,« ce sont les

menaces qui n’ontplus de

frontières » !

Allocution prononcéepar le chef d’état-major des armées,l’amiral Édouard Guillaud,à l’hôtel de Brienne le 24 mai 2011

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Avant de répondre à vos questions jesouhaiterais, en guise d’introduc-tion à notre débat, vous donner maperception des principales évolu-

tions d’une carte stratégique en mutation.Votre session se sera en effet déroulée à

un moment particulièrement intéressant dela vie des relations internationales, maisaussi de la vie de nos armées.

De la vie des relations internationalesparce qu’avec le printemps arabe, nousavons vécu une de ces accélérations dontl’Histoire a le secret.

De la vie de nos Armées parce que dansun contexte opérationnel particulièrementtendu, elles ont poursuivi la mise en œuvred’une profonde réforme, la plus importantequ’elles aient connue depuis la fin de laguerre d’Algérie ; réformes majeures liées,comme vous le savez, à la parution du Livreblanc de 2008 et aux décisions découlant dela Révision générale des politiquespubliques (RGPP).

Sans me lancer dans un jeu dangereuxde prospective géopolitique, je voudraisnéanmoins dans un premier temps vouslivrer ma perception stratégique des évolu-tions en cours. J’en tirerai ensuite les pre-mières leçons pour notre outil de défense.

Premier point : les tendances straté-giques de l’effet « Venturi », c’est à dire cephénomène d’accélération que l’on étudiedans la mécanique des fluides.

J’identifie cinq tendances ; elles sontimportantes à prendre en compte dans nosréflexions, Notamment à l’heure où nousapprochons d’une actualisation du LBDSNde 2008 programmée en 2012.

Première tendance : la pertinence del’idée de « surprise stratégique » dans unmonde complexe, fragile et dangereux. La« surprise stratégique » n’est pas un vainmot.

Il suffit de regarder ces 20 dernièresannées:

• 1989 : le mur de Berlin s’effondre à lastupéfaction générale en une nuit, celle du 9au 10 novembre 1989 ;

• 2001 : c’est le traumatisme des atten-tats du World Trade Center,

• 2008 : une crise financière sans précé-dent ébranle nos modèles économiques.

• 2010 / 2011 : ce sont les révolutionsdu monde arabe qui font irruption dans unordre établi dont nous avions oublié les

fragilités structurelles.Ces crises ont deux points communs :• Personne ne les avait anticipées ni

même imaginées du moins sous cette forme ;• Elles reconfigurent un modèle de

monde fragile dont la durée de vie est aléa-toire.

Si nous n’avons pas anticipé ou identi-fié ces bouleversements ;

• c’est sans doute d’abord à cause denos œillères géo- centrées ou simplementeuro-centrées ;

• c’est aussi à cause denotre myopie intellectuelleavec cette incapacité à nousprojeter au-delà de la pre-mière étape d’un raisonne-ment compliqué ;

• c’est enfin à cause denos visions plus statiques queréellement dynamiques : cetteattitude qui consiste à neconsidérer que des photogra-phies instantanées, sansprendre la peine de déroulerle film complet.

Nous avons toujours autant de mal ànous remettre en question.

Et donc, nous ne sommes pas à l’abri denouvelles surprises avec un monde pluscomplexe et des sociétés plus fragiles. Pluscomplexe :

• parce qu’il n’y a plus de blocs et doncplus une, deux voire trois références !

• parce que les menaces se sont multi-pliées, diluées et surtout combinées (terro-risme, prolifération, cyber-attaques, Étatsfaillis…)

• parce que les enjeux associés auxdéfis écologiques et énergétiques, aux défiséconomiques et démographiques, aux défisalimentaires et sanitaires, mais aussi, auxdéfis systémiques, sociaux et culturels sontporteurs de crises et de guerres.

• parce que la mondialisation a modifiéle paradigme des frontières géographiqueset de la souveraineté associée.

• parce que l’omniprésence de l’infor-mation a un triple effet :

• elle est d’abord mondiale et immé-diate, nous forçant à porter un jugementrapide avec une vision partielle ou parcel-laire des données.

• elle agit ensuite comme un véritablelevier politique : ce sont les révolutionsarabes !

• elle convoque enfin un tribunal per-

manent des opinions publiques, véritablecontre-pouvoir politique.

C’est donc le règne de la compassion etde l’émotion au détriment de la réflexion etde la modération.

Nos sociétés sont plus fragiles aussi : lasophistication de nos organisations nousrend plus sensibles aux aléas ou aux déchaî-nements des forces de la nature, plus vulné-rables à d’autres facteurs irrationnels toutaussi déstabilisants !

Cette fragilité est ren-forcée par l’application ànos structures humaines desprincipes de rentabilité éco-nomique que sont le fluxtendu et le zéro stock.

Notre monde est doncplus dangereux,

• parce que la guerresouvent absente des dis-cours reste une réalité tra-gique de notre temps quelleque soit sa forme,

• parce que la forcemilitaire reste un mode d’expression de lapuissance, partout, même en Europe ;Europe qui s’obstine d’ailleurs à le nierdans une attitude de schizophrénie incapa-citante !

• parce que les haines et les ressenti-ments des hommes restent des matricesincontrôlables des conflits armés.

Observons encore notre étranger proche !Notre monde est donc dominé par son

incertitude, son instabilité et sa faible lisibi-lité !

Deuxième tendance : la confirmationde l’arc de crise avec une instabilité chro-nique pour la prochaine décennie.

Le Livre blanc de la Défense nationalede 2008 avait parfaitement identifié l’arc decrise avec ses quatre sous ensembles cri-tiques : la zone saharo-sahélienne et lacorne de l’Afrique, le Proche-Orient et laMéditerranée orientale, le golfe arabo-persique et la péninsule arabique,l’Afghanistan et le sous-continent indien.

La confirmation de l’arc de crise, c’estbien la boîte de Pandore ouverte par le prin-temps arabe et ses issues incertaines –qu’elles soient heureuses ou malheureuses -avec des situations par pays très hétéro-gènes.

En effet, la situation égyptienne n’esten rien comparable à la situation tunisienne,

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L’effet« Venturi »,

c’est à dire cephénomène

d’accélération quel’on étudie dans lamécanique des

fluides.

Allocution du chef d’état-major des armées,l’amiral Édouard Guillaud, à l’Institut des hautes étudesde la Défense nationale, le 20 mai 2011

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marocaine ou yéménite. Les rives sud et estde la Méditerranée sont entrées dans unepériode d’instabilité et de recompositionavec des risques de crispations identitaires,politiques, économiques et sécuritaires quenous ne pouvons pas ignorer ou négliger.

Troisième tendance : le piétinementd’une Europe cacophonique ou aphone,selon les cas, incapable de se concevoir enpuissance globale sur la scène internatio-nale.

La crise libyenne est un révélateur de ladéfaillance européenne et des divisions del’Union sur la conception même de la puis-sance. C’est ce débat de fond qui n’est tou-jours pas tranché et qui paralyse tous lesefforts de construction d’une Europe de ladéfense.

D’un côté, nous avons les partisans del’Europe puissance au sens « hard power » duterme.

Cette Europe est celle que symbolise letraité de Lancaster House. C’est la coopéra-tion franco-britannique entre deux pays quientendent disposer d’un outil militaire com-plet, d’une dissuasion nucléaire et d’unsiège au CSNU. Ce sont des instruments depuissance hérités de la guerre froide et desempires coloniaux, certes ! Mais à mesyeux ils renvoient à des exigences et desresponsabilités légitimes !

De l’autre côté, nous avons les partisansde l’Europe influence au sens « soft power »du terme, toujours sensible aux sirènespacifistes ; elle s’appuie sur la puissanceéconomique et ses relais d’influence pourdéfendre ses intérêts. A l’extrême, ce seraitune Europe qui se verrait – with all yourrespect - en grande confédération helvé-tique mais sans en accepter les exigences entermes de défense !

Cette dialectique devra être dépassée.Car, dans l’avenir, la question ne sera pluscelle de l’Europe de la Défense, mais biencelle de la Défense de l’Europe.

L’Europe ne pourra pas éviter de seposer cette question de fond au risque den’être ni une « Europe puissance », ni une« Europe influence », mais une Europe sansdéfense et sous influence !

Aujourd’hui, l’Europe ne semble pasvouloir tirer les leçons de la Bosnie ni de ladeuxième guerre d’Irak. Les outils offertspar le traité de Lisbonne pour une Politiquede sécurité et de défense commune opéra-toire font long feu.

Sans une volonté politique collectivedes Etats membres, la PSDC ne pourra pro-

gresser et l’UE restera dans l’impasse. Pourautant, avec la crise libyenne, l’OTAN aoffert un cadre capable de rassembler despays européens pour être le bras armé de larésolution 1973. Il y a donc bien une autremanière de travailler au sein de l’OTANavec les Etats-Unis en retrait !

De là à reléguer l’UE au « soft power »selon le schéma de D.RUMSFELD, il n’y aqu’un pas, oh combien dangereux !

Quatrième tendance : un reposition-nement américain conforme à la politiquede M. OBAMA qui favorise un« multi partner world ». Victoire paradoxalede l’idée bien française de « multipolarité » !

Les Etats-Unis souhaitent nouer denouveaux partenariats stratégiques.

Mais, l’Europe n’est que l’un de sespartenaires ; elle doit en tenir compte !

Le retrait relatif, mais réel des Etats-Unis pose la question de la Défense del’Europe que j’évoquais il y a un instant !

La question libyenne est un bon révéla-teur de la nouvelle attitude américaine vis-à-vis de ses alliés européens :leur volonté de ne pas se pla-cer au premier plan est unepremière.

Elle montre l’intentionaméricaine de laisser lesEuropéens prendre leurs res-ponsabilités dans leur zoned’influence régionale ens’appuyant à la fois sur lecouple franco – britanniqueet sur une structure ota-nienne qui a déjà fait sespreuves.

Cinquième tendance : une affirmationdes « émergents ».

Les « émergents » (BRIC) ne formentpas un groupe homogène, mais revendi-quent, chacun à leur manière un statut dansle concert des nations.

Ils ont aussi bien compris que l’affirma-tion de leur puissance, même régionale exi-geait un appareil militaire complet et auniveau de celui du monde occidental.

Dans la crise libyenne, mais aussi dans lacrise ivoirienne, de nouvelles voix se sontfaites entendre.

Le Qatar et les EAU au sein des paysarabes ont tenu à jouer un rôle.

Le Nigeria, l’Afrique du Sud, mais aussil’Ouganda et l’Ethiopie se sont affirméscomme acteurs influents au sein de l’UA.

D’autres comme la Chine ou la Turquieont démontré des capacités autonomesd’action, notamment pour les évacuationsde leurs ressortissants.

Je remarque aussi que nos partenairesstratégiques que sont l’Inde et le Brésil nenous ont pas soutenus politiquement ! Eneffet, le premier mode d’affirmation de lapuissance est souvent d’abord dans l’oppo-sition !

Il faudra donc veiller à travailler aveceux afin de ne pas les laisser se cantonner àcette opposition systématique pour existersur la scène internationale. Ces quelquesfaits méritent toute notre attention : il fautcompter sur l’émergence de ces acteursstratégiques locaux ou régionaux. Il n’estpas dit qu’à l’avenir, des alliances de cir-constances ne puissent pas venir compro-mettre des projets comme celui que nousavons porté au Conseil de sécurité desNation Unies contre la Lybie !

La redistribution des cartes au niveaumondial et régional est en cours. Notrecapacité d’influence en sera nécessairementmodifiée, ne serait-ce que par notre poidséconomique relatif.

Deuxiéme point :Quelles leçons pour nos armées ?

La première leçon,c’est que la possession d’unoutil militaire complet etcohérent est la conditionsine qua non pour porter unevolonté politique sur lascène internationale.

Aujourd’hui, peu d’ac-teurs stratégiques détien-nent une armée utilisable,à caractère expéditionnaireet sont capables de porterune volonté politique quipuisse s’imposer à la com-

munauté internationale.La France et le Royaume-Uni sont les

seuls en Europe. Leur réseau diplomatiqueet leur capacité d’influence hérités de leurpassé de « grande puissance » ont permisd’emporter la résolution 1973.

La deuxième leçon, c’est la qualité etla crédibilité de notre outil de défense qui apermis de répondre à toutes les sollicita-tions de notre pouvoir politique, dansl’urgence et avec succès.

Je rappellerais qu’avec plus de 10 000hommes déployés en opérations extérieuresnous avons conduit simultanément des opé-rations hautement sensibles, au Sahel, enAfghanistan, en République de Côte-d’Ivoire, et bien sûr en Lybie, tout en étantdéployés au Liban et en assurant la posturepermanente de sûreté et de sauvegarde.

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ACTUALITÉ DÉFENSE

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Dans la criselibyenne, mais

aussi dans la criseivoirienne, de

nouvelles voix sesont faitesentendre.

Allocution du chef d’état-major des armées,l’amiral Édouard Guillaud, à l’Institut des hautes étudesde la Défense nationale le 20 mai 2011

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La troisième leçon, c’est que nousdevons savoir durer. Les guerres aujourd’huisont des guerres lentes et longues, des guerresd’usure, des guerres qui durent ! Pour durer, ilnous faut encore une fois combattre notreaveuglement, notre incapacité à anticiper etnotre vulnérabilité à l’imprévu !

Aujourd’hui, trois facteurs noussont favorables

:

Le premier, c’est la pertinence d’unechaîne décisionnelle très courte.

Elle permet d’agir et de réagir dansl’urgence pour faire face à une situationopérationnelle délicate. C’est une caracté-ristique française.

Le deuxième facteur favorablerepose sur un format d’armée en cohérence- enfin presque - avec ses contrats opéra-tionnels.

Les capacités d’appréciation, de déci-sion et d’action autonomes permettentencore aujourd’hui une efficacité opéra-tionnelle associée à notre niveau d’ambi-tion, celui déterminé par l’autorité poli-tique.

Sans ces capacités complètes, cohé-rentes, réactives et flexibles, nous n’aurionspas su assumer la simultanéité, la diversité,la sensibilité et l’urgence de ces opérations :

- nous n’aurions pas pu intervenir dansla crise des otages au Sahel en quelquesheures ;

- nous n’aurions pas pu évacuer les res-sortissants français mais aussi étrangers deRCI, ni soutenir le président légitimementélu, M. OUATTARA ;

- nous n’aurions bien évidemment paspu sauver BENGHAZI in extremis desforces de Kadhafi.

Le troisième facteur concerne laqualité du personnel de la défense : unpersonnel professionnel, formé et entraîné,animé par des forces morales qui font toutesa résilience.

Quand je parle de forces morales, jeveux parler d’abnégation et de loyauté,d’honneur et de générosité, de sens du ser-vice et du bien commun, autant de valeursqui ne sont pas simplement des mots, maisun savoir-être, un savoir donner et un savoirservir dans nos armées.

Dans nos sociétés individualistes ethédonistes, cela ne va pas de soi !

Ce sont grâce à ces forces morales quenos armées tiennent la barre et se réformenten serrant les dents tout en accomplissantleurs missions opérationnelles.

Ces forces morales, nous les devons à unsystème de sélection et de formation perfor-mant qu’il soit technique, tactique, mais sur-tout humain et éthique. Ces forces morales,sont le cœur et l’âme de notre institution. Ellesdoivent être cultivées, au quotidien.

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Néanmoins à ce qui est perçu comme unsatisfecit, je mettrai quelques bémols ! Lesarmées sont aujourd’hui fragiles et fragili-sées. Il ne faut pas le nier, ni se voiler la face :nous sommes dans une situation difficile.C’est un fait ! Elles sont d’abord fragiliséespar cette réforme de fond qui vise à rationa-liser notre administration et notre soutien, àl’aune des conclusions du Livre Blanc etdans le cadre de la RGPP.

Cette transformation est mise en œuvreau moment où nous absorbons les consé-quences d’une crise financière et écono-mique majeure : celle de l’automne 2008.

Cette transformationremet en question nosstructures, nos organisa-tions, nos procédures etnos modes traditionnelsde fonctionnement. Cettetransformation ce n’estpas seu lemen t l as u p p r e s s i o n d e54 000 postes au sein dela Défense, ce sont plusde 80 dossiers deréformes. C’est une véri-table révolution tousazimuts. Pour l’armée deterre, par exemple, laBase de défense remet encause une structurerégimentaire vieille decinq siècles !

Vous comprendrezaisément que dans un contexte budgétairecontraint, la conduite d’une telle réformepuisse fragiliser l’édifice !

Elles sont aussi fragilisées par descontraintes financières importantes qui grè-vent aujourd’hui notre endurance opération-nelle, mais qui demain pourraient remettreen cause notre « régénération » c’est à dire,notre aptitude à assumer les missions quinous sont confiées.

La cohérence de notre outil de défenserepose non seulement sur des capacitésadaptées aux missions, mais aussi sur uneformation et une préparation opérationnellequi garantissent l’emploi de ces capacités etl’exécution de ces missions. Aujourd’hui, entirant sur les cordes de la préparation opéra-tionnelle et de la formation, nous touchonsaux équilibres de notre outil. C’est mapréoccupation principale. A l’aube d’unerévision programmée du Livre blanc de2008, à l’heure d’échéances électoralesmajeures pour notre pays… les probléma-tiques qui touchent notre outil de défense nedoivent pas être reléguées au second plan.

Je souhaite que la Défense soit un sujet ;non pas un enjeu, mais un sujet. Notre ave-nir et notre sécurité l’exigent !

« La défense est la première raisond’être de l’Etat. Il n’y peut manquer sans sedétruire lui-même » nous rappelle le général

de Gaulle ! Il savait de quoi il parlait.Enfin, nos armées sont fragilisées par la

distance qui existe entre le monde militaireet le monde civil ; distance, qui n’est pasnouvelle, mais distance qui semble s’accroître.

L’absence d’universalité, puis la suspen-sion de la conscription ont conduit à l’igno-rance grandissante de la chose militaire,notamment chez les élites de notre pays,celles qui étaient exemptées depuis si long-temps et qui sont aujourd’hui aux affaires.

L’absence d’ennemi visible et intelligi-ble, l’éloignement de nos interventions, l’il-lusion persistante des dividendes de la paix

renforcent aussi cetteméconnaissance desquestions de Défense.

A ces facteurs,j’ajouterai la diminutiondes implantations et lesréductions de formats quiréduisent l’empreintemilitaire sur le territoireet donc dans notresociété.

Le sens de l’actionmilitaire n’est donc plustoujours très bien com-pris pour le citoyen, pourl’homme de la rue. Endémocratie, c’est lui qui ale pouvoir

Pour conclure, jesouhaite vous dire, quenotre pays et nos armées

ont besoin d’un esprit de défense.C’est cet esprit de défense qui permettra à

nos concitoyens de comprendre leur Armée.Mais, l’esprit de défense n’est pas l’apanage

des seuls militaires comme la Défense n’est pasde la seule responsabilité des militaires.

Il serait dangereux de croire que l’espritde défense gagnerait instantanément lesFrançais à l’heure où l’Histoire ferait irrup-tion dans leur vie quotidienne !

J’ai l’intime conviction que nous avonsnotre rôle à jouer dans cette approchecivique de la défense, comme l’éducationnationale a un rôle à jouer dans l’éducationà l’esprit de défense ! Cela passe par cettesensibilisation individuelle et collective auxenjeux de la défense.

Cela passe par la promotion et ladéfense de nos valeurs, celles de laRépublique que nous servons, celles de nostrois couleurs pour lesquelles des soldatsaujourd’hui payent le prix du sang.

Innerver l’esprit de défense, passe parnotre action au quotidien. Quel que soitnotre poste de responsabilité, nous ensommes les relais ! C’est l’une des missionsde l’IHEDN.

Vous êtes donc les acteurs de ce rayon-nement.je compte aussi sur vous pour don-ner un corps et une âme à « notre esprit dedéfense ».

Quand je parlede forces morales,

je veux parlerd’abnégationet de loyauté,d’honneur et de

générosité, de sensdu service et

du bien commun.

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Le comité d’entente s’est réuni le15 juin 2011 à la Maison des asso-ciations du 7ème arrondissement,sous la présidence du général de

corps d’armée (2s) Dominique Delort,président de la Saint-Cyrienne.

Vingt associations étaientprésentes. Le général (2s) Jean-FrançoisDelochre, président de L’Épaulette, étaitreprésenté par le délégué général deL’Epaulette, le général (2s) AlainBourdenet.

Cette réunion avait pour but de faire lepoint sur la proposition adressée auPrésident de la République d’instaurerle 11 novembre comme journée de« Commémoration de tous les militairesmorts pour la France ».

Ce projet qui a la faveur du Ministrede la Défense et des Anciens combattants,a fait l’objet d’une proposition de loidéposée par 49 députés, enregistrée le1er juin par l’Assemblée Nationale ettransférée à la Commission de la Défensenationale de l’assemblée pour étude.

Les associations présentes ont décidé,à l’unanimité, de rédiger une motion desoutien pour appuyer cette initiative par-lementaire et demander que cette mesurepuisse entrer en vigueur dès le 11 novem-bre 2011, pour un premier hommagenational à tous les Morts pour la France.

MOTION DE SOUTIEN

A la proposition de loi du 1er juin 2011visant à renforcer les commémorationsnationales

Le Comité d'entente élargi, s'expri-mant collectivement au nom de 40 asso-ciations représentant sensiblement plusd'un million d'adhérents, apporte sonentier soutien aux principes posés parl'initiative parlementaire visant à renfor-cer les commémorations nationales.

Une proposition de loi en ce sens a étéprésentée le 1er juin par 49 députés.

Les parlementaires proposent, pourredonner de la force à notre devoir demémoire, de mettre en exergue au niveaunational trois dates centrées chacune surdes valeurs structurantes de notre sociétéet forgées à travers des temps forts denotre histoire :

• Le 11 novembre permettra de se sou-venir des militaires morts dans tous les

conflits, y compris dans le cadre des opé-rations extérieures ;

• Le 8 mai permettra de rappeler lavictoire contre le nazisme et la barbarie etde mettre en valeur les droits de l’hommeet la citoyenneté ;

• Le 14 juillet, Fête nationale, permet-tra de réunir les Français autour desvaleurs et des symboles de la Républiquefrançaise.

Les autres dates ne seront pas suppri-mées mais les célébrations seront laisséesà l’initiative locale, comme c’est déjà lecas pour certaines.

Ce dispositif n’empêchera pas l’orga-nisation de journées exceptionnelles, àl’occasion d’anniversaires symboliques.

Avec les parlementaires le Comitéd'entente élargi considère que l’évolutionde la société française, l’actualité interna-tionale, l’œuvre du temps qui bouscule lesgénérations, imposent, plus que jamais,de redonner du sens aux journées de célé-brations nationales ainsi qu’aux commé-morations des différentes guerres qui ontendeuillé notre nation.

Le Comité d’entente élargi demandeque, dans l’alinéa 2 de l’article 1er de laproposition de loi, les termes « …pourhonorer les Morts pour la France danstous les conflits… » remplacent ceux de« …pour faire mémoire des militairesmorts dans tous les conflits… ».

Le Comité d'entente élargi souhaitevivement que, malgré un calendrier parle-mentaire chargé, le dispositif ainsi pro-posé puisse entrer en vigueur dès le11 novembre 2011, pour un premier hom-mage national à tous les Morts pour laFrance.

PROPOSITION DE LOIvisant à renforcerles commémorationsnationales

EXPOSÉ DES MOTIFS

L’évolution de la société française,l’actualité internationale, l’œuvre du tempsqui bouscule les générations, imposent,plus que jamais, de redonner du sens auxjournées de célébrations nationales ainsiqu’aux commémorations des différentesguerres qui ont endeuillé notre nation.

En novembre 2008, la commission deréflexion sur la modernisation des com-mémorations publiques, présidée parl’historien André Kaspi, remettait àMonsieur le secrétaire d’État aux ancienscombattants un rapport reprenant lesconclusions de ses travaux. Cette com-mission a auditionné les associationsd’anciens combattants ainsi que de nom-breuses personnalités pour répondre auxtrois missions qui lui avaient été confiées :

« 1e […] dresser le bilan de la situa-tion actuelle, en ce qui concerne le nom-bre, les formes et le contenu des commé-morations publiques existantes.

« 2e […] formuler des propositions sus-ceptibles de renforcer l’appropriation descommémorations par les citoyens et notam-ment les jeunes générations : calendrier descommémorations, contenu et sens mémo-riel, déroulement des cérémonies.

« 3e […] formuler toutes recomman-dations de nature pédagogique, culturellesou liées au tourisme de mémoire quant àleur déroulement. »

Depuis la remise de ce rapport, lesmentalités ont évolué et notamment en cequi concerne la nécessité d’impliquerdavantage la jeunesse aux côtés desacteurs de la Mémoire collective.

Pour cela, il faut que le sens des jour-nées nationales soit clairement redéfiniafin que chacun puisse y apporter unecontribution adaptée.

Nos concitoyens sont bien souventperdus devant la multiplication des com-mémorations dont le nombre ne cessed’augmenter et qui amène souvent à l’ef-fet inverse de celui recherché, à savoirune perte de sens dans la Mémoire collec-tive. Aussi, pour redonner de la force ànotre devoir de mémoire, il est proposé degarder trois dates centrées chacune surdes valeurs structurantes de notre sociétéet forgées à travers des temps forts denotre histoire. De plus, ces thèmes pour-ront, dans une déclinaison universelle,être progressivement partagés par lesautres pays européens.

• Le 11 novembre permettra de se souve-nir des militaires morts dans tous les conflits,y compris dans le cadre des opérations exté-rieures, et de rendre hommage aux popula-tions civiles victimes des guerres ;

• Le 8 mai permettra de rappeler lavictoire contre le nazisme et la barbarie et

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Motion de soutien aux parlementairesPour une Commémoration le 11 novembre,des militaires morts pour la France

Verdun, cimetière de Douaumont, ce lieu de mémoire historique rassembleprès de 350 000 visiteurs chaque année.

ACTUALITÉ DÉFENSE

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de mettre en valeur les droits de l’hommeet la citoyenneté ;

• Le 14 juillet, Fête nationale, permet-tra de réunir les Français autour desvaleurs et des symboles de la Républiquefrançaise.

Les autres dates ne seront pas suppri-mées mais les célébrations seront laisséesà l’initiative locale, comme c’est déjà lecas pour certaines.

Ceci n’empêchera, pas bien sûr, l’or-ganisation de journées exceptionnelles, àl’occasion d’anniversaires symboliques.

PROPOSITION DE LOI

Article 1er

Le calendrier commémoratif françaiscomprend trois dates:

• le 11 novembre, pour faire mémoiredes militaires morts dans tous les conflits,y compris dans le cadre des opérationsextérieures ;

• le 8 mai, pour faire mémoire de lavictoire sur le nazisme, célébrer les luttescontre toutes les barbaries, les droits del’homme et la citoyenneté ;

• le 14 juillet, Fête nationale, pourréunir les Français autour des valeurs etdes symboles de la République française.

Ces trois journées nationales sontfériées et chômées. Elles sont organiséessous la responsabilité des autorités de l’État.

Les pouvoirs publics sont représentés,ainsi que les autorités militaires dans lecadre des disponibilités locales.

La population est associée à travers lescontributions propres au devoir de mémoireet notamment en direction de la jeunesse.

Article 2

La commémoration des autres datesest laissée à la libre appréciation des col-lectivités territoriales et des associations.

Pour ces autres commémorations, laparticipation des pouvoirs publics est lais-sée à leur appréciation, compte tenu descirconstances locale.

La rédaction

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veaux porte-drapeaux. La solidaritéoccidentale était davantage une résul-tante logique de ces idées qu’elle n’yétait inscrite en dogme.

Alors que dire du soldat d’au-jourd’hui ? Est-il soldat de France, sol-dat d’Europe, soldat de l’OTAN ou del’ONU ? Est-il tantôt l’un ou l’autre outoujours tous à la fois ? A bien y réflé-chir la seule question qui vaille est d’es-sayer de savoir où il puise ses res-sources intimes : pourquoi est-il soldat,pour quoi et pour qui ?

Le soldat d’aujourd’hui vaut biencelui d’hier. Mais il n’a pas cette facilitéd’appuyer sa vocation sur une grandeidée unanimement partagée. S’ils en estqui trouvent encore matière à l’expri-mer et à s’accomplir dans la conviction- ou au moins la sérénité - d’une exi-gence patriotique, ils méritent enquelque sorte déjà autant, voire plus deconsidération et de reconnaissance queleurs ainés.

Le soldat de ce pays1 est maintenantaimé : il s’en assure à grands renfortsd’enquêtes et le croit d’autant plusvolontiers qu’il n’est plus cet espèced’ogre qui avalait des contingents dejeunes pour les embrigader, les abrutir,en faire des tueurs réactionnaires et leurapprendre tous les vices par le désor-mais légendaire « service militaire ». Etpour ceux qui savent que ce n’étaitqu’un cliché, ceux là-même qui « l’ontfait », ils lui reconnaissent maintenanttant de mérites qu’ils l’encensent et fontdu même coup l’éloge de ceux qui enavaient la charge !

De la sorte maintenant, jeunes etanciens, tous les Français aiment leurssoldats.

Tous ou presque, car la représenta-tion politique ne craint plus rien de ceuxqui furent des séditieux en puissance,des chevaliers moralisateurs et autresmoines-soldats, tant elle a renouvelél’expérience qu’ils pouvaient avalerréductions et dégraissages, digérerréformes, transformations, réorganisa-tions, restructurations et refondations2,et être les outils de leurs « aménage-ments territoriaux ». Ces faciles calculsont été bien servis par les « dividendesde la paix » qui ne se mesurent que dansl’instant, quand la responsabilité histo-rique exige une autre échelle du temps.Devenue à l’occasion un instrument decette petite politique, plutôt que de la

Et que dire de l’homme politiquequi se défiait de lui, à tort ou àraison. Circonspect à lui recon-naître la reconnaissance etl’honneur dus à celui qui

offrait sa poitrine comme ultime rem-part aux barbares qui assurémentdevaient venir de l’Est, il se montraitpourtant bien prompt à lui assigner desmissions de service public en périodesde grèves.

Souvenez vous : il arrivait mêmeque l’on fasse un « break » dans lamanœuvre, parfois sous le regard satis-fait et un rien soixante-huitard de cer-tains élus locaux, pour nettoyer lesroutes à grand renfort de balais, sansvouloir distinguer entre la boue abon-damment répandue par les tracteursagricoles et celle que nos engins decombat avaient pu disséminer.

Mais voilà : le soldat d’hier, les sol-dats que nous étions, un peu en mald’affection, n’avaient pas de question àse poser. Il était nul besoin de leurexpliquer longuement leur engagement,de disséquer leurs motivations et d’inté-resser leur vocation : parce que dans lasemaine qui suivait la Patrie pouvaitêtre en danger et que tous le savaient. Iln’est qu’à se souvenir des exercicesd’alerte et de ramassage dans les « citéscadres » : ils étaient monnaie couranteen pleine nuit et nul ne songeait à s’engausser à d’autre dessein que celui deles vouloir plus réalistes.

La Nation d’ailleurs savait si bienl’impérieuse nécessité de couvrir unrisque vital que c’est bien à ce soldatqu’elle confiait ses enfants pour faire laguerre, et qu’elle lui accordait assezfacilement les outils jugés nécessaires àsa mission. Elle y consentait d’autantplus facilement que dans le camp occi-dental qui revendiquait la défense de laLiberté l’analyse était commune et lesréponses à peine nuancées. Et la mis-sion était simple, unique et démesurée,comme les combats sacrificiels qu’ilfallait préparer au point de vouloir leséviter.

Parce qu’était admis un besoinimpérieux d’organiser la survie de cequi, en définitive, ne pouvait qu’êtrenommé « Patrie », le moteur qui ani-mait ces soldats là était collectif. Ilémanait d’une grande idée danslaquelle se retrouvait celle de la Franceet dont ils étaient les héritiers et les nou-

38 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

TRIBUNE LIBRE

Vice-Président de L’Épaulettecolonel (er) Christian Max.

«Faire le job

> À mes jeunes camarades : hier en charged’un office, et aujourd’hui ?

Le soldat de la guerrefroide défendait la Patrie

bon gré, malgré.Nonobstant, une partie dela population qui pouvaitcontester sa légitimité à lefaire et ne lui témoignait

qu’une affection bienchiche ou de circonstance

et une place mesuréedans la société.

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politique, la carte militaire existeaujourd’hui comme celle de la Justiceou de la Santé, sans évoquer d’autresinstitutions que l’Etat serait bien en malde remettre en cause sur une quel-conque carte, au risque de mettre dansla rue la pléthore des fonctionnairesqu’elles alimentent.

Soit, mais si donc la chose militairen’est ni mieux ni moins mal aimée qued’autres, et considérée dans une fonc-tion qui peut leur être comparée, elledevrait au moins être servie à la mêmeaune. Mais non, c’est elle, et bien plusque d’autres qui paie la taille. Et alors,quand il faut tailler dans le vif ...

Et que dire de certaines missions,dictées et organisées par le seul desseindes politiques ? Ce sont parfois dessituations impossibles, surréalistes ou,pire, qui couvrent parfois notre soldatdu plus grand ridicule quand lui-mêmedoit y aller à reculons, mais y va quandmême en bon et loyal serviteur3.

Hier turbulent, mal considéré, maisbien pourvu. Aujourd’hui assurémentassagi, aimé mais mal loti, tout s’ar-range pour, que le soldat soit au mieuxun fonctionnaire comme un autre.

Alors comme un autre, en bon pro-fessionnel, le soldat « fait son job ».

Et il semble bien que ce soit la seulechose qu’on lui demande : « faire le job »,comme un anglo-saxon, comme unautre fonctionnaire, comme un salarié,peut-être même en se hissant au rangd’un dépositaire de la force publique oud’un agent européen. Mais nul ne peut -ou ne veut - lui offrir de prétendre àplus, encore qu’il puisse y ajouter à saguise abnégation et dévouement, voireun brin de passion, pour peu que le toutne soit pas trop affiché.

Vous croyez encore détenir un officedont témoignent vos grades ? De moinsen moins, à telle enseigne que vos gradesne sont plus votre apanage, mais qu’ilssont partagés par bien des corps de fonc-tionnaires. Je me détacherais bien facile-ment d’une considération aussi mes-quine, si je n’y observais l’effet perverset diffus d’une dénaturation fondamen-tale : « vous prenez mon apparence - etses avantages - sans en prendre lescontraintes et l’essence. Si bien qu’alorspour ma part je trouve une légitimité àdiscuter ces contraintes et que de votrecôté vous tendez à me fondre dans votreétat social et professionnel ».

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Patrie ? France ? Valeurs ? De quoiparlez-vous donc ? Bientôt le marchén’existera plus. Et en bonne logiquecommerciale point de marché parce quepoint de demande, et déjà bien peud’offres. Ne demandez donc plus àdéfendre la Patrie. « Faites le job », etce sera bien ...

Mes jeunes camarades, hier notreoffice était bien lourd, mais parce qu’ilétait bien plus qu’un métier il étaitfacile, il nous abritait et nous pouvionsnous y réfugier.

Pour vous, il en vaautrement. Vous n’êtesplus des exceptionsnationales, morale ousociétale. Vous êtes lesseuls, et une part4 seu-lement d’entre vous, àcroire encore que vousportez des valeurs quiservent un grand des-sein national, de ceuxqui dépassent l’indi-vidu pour se donneraux autres par lemétier des armes. Deschevaliers, au sens leplus noble, de ceux quiont fait vœu de proté-ger et de défendre parprincipe plutôt que parintérêt. Et si vous lecroyez c’est bien utilecar on tentera de vousdemander plus, mais gardez pour vouscet habillage encombrant on vous ensera plutôt reconnaissant.

C’est dans cet esprit que, pour vousrecruter, on vous parle bien peu de laFrance. Je le comprends assez facile-ment et je ne m’en offusque pas outremesure. Le temps qui a passé entre nouset vous est infime au regard des boule-versements qui ont accompagné lesgénérations séculaires qui nous ont pré-cédés et cette observation doit nousengager à beaucoup de mesure et demodestie. C’est donc dans l’ordre nor-mal des choses et il nous faut bien l’ac-cepter, faute d’y adhérer.

Pour vous motiver on vous dit plusvolontiers intérêt personnel, qu’ils’agisse d’apprentissage de métier, dedifficultés, de carrière, de seconde car-rière, de carrière civile, d’enrichisse-ment, d’honneurs, de dépaysement,d’épanouissement, de risque, de dépas-

sement de soi, de droits, de devoirs, demission ... que sais-je encore ?

Mais c’est plutôt votre personne quel’on met en valeur, fut-ce au travers desbienfaits que vous pourriez rendre àd’autres ou des sacrifices à consentir.C’est davantage votre ego qui est solli-cité plutôt qu’un feu sacré qui n’a plusvraiment matière à chauffer le cœur quiétait hier unique à tous les soldats.

Alors, avec un projet devenu essen-tiellement individuel, je comprends que

l’on vous demande de« faire le job », et jecomprends que vous lefassiez ainsi. Et nousvous en sommesreconnaissants, car« faire le job »aujourd’hui est proba-blement plus difficileque « servir » hier.

Mais ceux d’entrevous qui dépassentcette ambition indivi-duelle, qui savent trou-ver et accommoder lagrande idée qui lesrassemble avec le réa-lisme des tempsmodernes et de lasupranationalité, ceux-là, sachez le bien, jeles admire encore pluset je suis d’uneconfiance totale en

leur confiant mon lendemain avec celuide ma Patrie.

Car je crois que ceux-là échapperontà ce qui peut arriver de pire à ceux quin’y auront pris garde : devenir de sim-ples fonctionnaires dans la plus mal-heureuse acception du terme, peut-êtresyndiqués et revendicatifs, avant toutechose soucieux de leurs retours surinvestissement et résumant l’intérêt col-lectif à leur environnement immédiat,au seul horizon que leur permettra depercevoir un regard devenu trop bas.

En un mot, le pire serait de tendrevers la déshumanisation d’un métierdont la vocation est avant tout de pré-server l’homme considéré aussi biencomme individu que comme collecti-vité de valeurs.

A-t-on songé que c’est à ceux là quel’on demandera peut-être le grand sacri-fice ? A-t-on songé que tout pourraitrecommencer car l’Histoire est cyclique ? •••

« Faire le job » :oui,

c’est l'inévitablecontexte qui l’impose etles Anciens doivent le

comprendre.Mais, songez à y mettre

âme et la passion,en considérant que lavocation de « servir »

doit encorey trouver matière

à s'exprimer.

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En leur âme et conscience pourront-ilstout redécouvrir au plus profond d’eux-mêmes ce jour là ? Et quand bienmême, quand tout cela n’adviendraitpas, comment donner en « notre nom »le droit de tuer à celui qui en ferait seu-lement un « job ». A moins d’accepterque « notre nom » ait également dis-paru, que notre Patrie ne soit plus deve-nue qu’un agrégat d’individualités et decommunautés aux intérêts vaguementcommuns.

Alors, « faire le job » : oui, c’estl’inévitable contexte qui l’impose et lesAnciens doivent le comprendre. Mais,songez à y mettre âme et la passion, enconsidérant que la vocation de « servir »doit encore y trouver matière à s’expri-mer.

A cette condition, « faire le job » nesera pas une fin en soi et l’officier, sol-dat avant tout, méritera encore d’êtrecelui qui perçoit une solde plutôt que detoucher un salaire, qui détient un officeplus qu’il ne remplit une fonction. Ilrestera celui qui peut avoir le devoir dedonner la mort à quelques-uns parcequ’il lui est accordé le privilège extra-ordinaire de défendre la vie de tous. �

Colonel (er) Christian MaxEMIA 74-75 Promotion

Capitaine Cazeaux

1 Comme moi vous aurez sûrement noté lessentiments de fierté et d’amour que nous avions àdire « la France » ou « notre Pays » et avec queldétachement, quel froid recul et quelle tristessepresque tous, gent politique en tête, citentaujourd’hui ce pays, comme s’ils le montraient dudoigt en se gardant bien de revendiquer leurappartenance... ringarde.

2 Liste non exhaustive : d’autres substantifsévocateurs et néologismes sont encore disponi-bles pour l’avenir...

3 Les exemples ne manquent pas. L’un desderniers en date, l’épisode du BPC Mistral dépê-ché toutes affaires cessantes au large de la Tunisieen mars 2011 pour une non-mission n’en est pasle moins affligeant.

4 Je suis assez confiant pour croire que lemoment n’est pas encore venu de dire « une petitepartie ».

L’Épaulette - Mon colonel LouisPignot, en 2012 vous allez quitter lacarrière après plus de quaranteannées consacrées sans réserve àl’Institution militaire. D’où vientcette vocation profonde qui vous aanimé tout au long de ce parcours ?

> L.P - En effet, en octobre 2011,j’aurai quarante et une années de ser-vice actif et il me restera encore quatremois pour atteindre le « royaume desombres ».

Je me suis engagé en octobre 1970comme élève sous-officier d’active àl’Ecole d’application de l’Infanterie deMontpellier, mais à Saint-Lô, le capi-taine devant lequel je signais moncontrat en a décidé autrement, sansdoute pour le bien du service ; çaremuait fort au Tchad à l’époque… Enfait je devais rejoindre le 1er RPIMa àBayonne. Ma mère n’a appris monaffectation véritable que trois mois plustard lorsqu’elle a eu la visite des gen-darmes qui me recherchaient en tantqu’appelé déserteur.

Parler de vocation à l’époque est unbien grand mot. J’étais un fils de rien,orphelin à quatre ans et demie, issud’un milieu bas-normand d’une pau-vreté sans nom, mais digne. Je n’avaisrien demandé à personne. Plus tard, àl’Ecole des sous officiers d’active, jeme souviendrai toute ma vie du regardstupéfait du commandant chef dubataillon ESOA qui me reçut au bout dedix jours pour l’entretien d’accueil,lorsqu’il me demandait mes premièresimpressions, je lui répondis tout de go :« on mange bien ! » Peut-être n’avait-iljamais eu faim. Il convenait de « restersoi-même ».

La vocation viendra plus tard avecla découverte de l’institution militaire,à travers sa rigueur, sa cohésion, l’espritd’équipe, les responsabilités et le com-mandement, comme sous officierd’abord puis, comme officier dans lesdifférentes affectations et les fonctionsque j’ai assumées.

L’Épaulette - Quelles ont été cesdifférentes affectations et fonc-tions ?

> L.P - En 1974 je suis désigné,avec le grade de sergent-chef, pour inté-grer le peloton des élèves officiers deréserve à Coëtquidan. Nommé aspirantde réserve en1975, je suis affecté au1er régiment de chasseurs parachutistesà Pau où je commande la 3ème section dela 3eme compagnie.

Six mois plus tard, je rejoins le cen-tre d’entraînement commando de Pont-Saint-Vincent comme instructeur com-mando. Je suis nommé sous-lieutenantde réserve à la même date. Suite à untrès grave accident en service, je prendsla fonction d’officier d’ordinaire ducentre en 1977, nouveau domaine danslequel je m’implique avec beaucoup deconscience. Le 1er octobre de la mêmeannée, je suis promu lieutenant deréserve.

Admis à l’Ecole d’application del’infanterie de Montpellier en septem-bre 1978, je suis le stage d’intégrationen vue de mon recrutement comme offi-cier de carrière.

En 1979, je suis promu lieutenant etje rejoins le 5eme régiment d’infanterie àBeynes pour prendre le commandement

40 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

VIE D’OFFICIER> Faire le job…

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Lieutenant-colonel Louis Pignot,chef de cabinet à la Dicod. Plus de quaranteannées consacrées à l’Institution militaire.

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Avril 1973, La Courtine, sergent au 5e RI,en compagnie du Sergent-chef Hildéral.« Ne jamais oublier d’où l’on vient… »

«Lieutenant-colonel Louis Pignot, officier de FrRépublique, ou le parcours atypique d’un Grog

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de la section mécanisée. Je renoue avecl’Ecole d’application de l’infanterie deMontpellier en août 1982, en qualité decommandant de la brigade des élèvesofficiers de réserve. Le 1er août 1983, jesuis promu capitaine.

En 1984, je retrouve à nouveau le5eme régiment d’infanterie à Beynes oùj’occupe successivement les fonctionsd’officier-adjoint au bureau instruction,de commandant d’unité au sein de la4eme compagnie de chars et, enfin, d’of-ficier renseignement.

En 1988, je rejoins le 625eme centremobilisateur à Aire sur la Lys commechef des services administratifs.

Deux ans plus tard, je suis affecté àla Direction de la protection et de lasécurité de la Défense à Paris en qualitéde Chef du bureau budget et matériel.Je suis promu commandant le 1er juillet1992.

En septembre 1993, je suis muté àl’établissement de communication et deproduction audiovisuelle des armées àIvry-sur-Seine pour occuper la fonctionde chef du bureau ressources humaineset en décembre 1995, je rejoins officiel-lement le Service d’information et derelations publiques des armées à Paris,en qualité d’adjoint au chef d’état-major et chef du bureau des ressourceshumaines.

A l’été 2002, je suis désigné pouroccuper la fonction de chef de cabinetde la Direction de la fonction militaireet du personnel civil, où je suis plusparticulièrement chargé de l’organisa-tion d’événements présidés par leministre.

Au mois d’août août 2006, je prendsla fonction de chef du district social deParis et en juin 2008, je suis affecté à laDélégation à l’information et à la com-munication de la défense à Paris sur leposte de Chef de cabinet où je mettraiun point final à ma carrière le 7 février2012.

L’Épaulette - Pour quelles rai-sons avez-vous été versé dans lecadre spécial ?

> L.P - Je suis en effet du cadre spé-cial pour avoir été grièvement blessédans deux accidents en service dontl’un m’a valu de recevoir le 21 août1976 à 15h00, la bénédiction d’unaumônier militaire ayant valeur de der-nier sacrement, alors que j’étais dans le

coma à l’hôpital militaire de Nancy. CeCadre « spécial » fut créé par nosgrands anciens de nos blessés, à nosinvalides de la vie ou autres. J’y suisdonc de droit depuis juillet 1990, montaux d’invalidité étant supérieur aux40% requis. Son statut échange de l’ar-gent contre du temps, le personnel duCadre Spécial n’ayant pas droit auxéchelons exceptionnels, mais ayant unelimite de service supérieure à celle desautres statuts.

Le cadre spécial sera supprimédébut 2012 et je quitte l’institution àcette même date, sinon qu’aurait-on pufaire de moi ?

L’Épaulette - Durant votre car-rière auriez-vous connu quelquesdéceptions ? Avez-vous desregrets aujourd’hui ?

> L.P - Des regrets on en a toujourslorsque l’on s’attache à servir avecdévouement et fidélité. Il arrive forcé-ment que l’on soit insa-tisfait de ses actions, deses décisions et de sesomissions. Quant auxdéceptions, j’en aiconnu quelques unes,mais il est toujoursembarrassant de lesexprimer quand on aconscience, étant issude rien, de devoir sonparcours aux circons-tances et à l’institution.Aussi, pour ne pas êtresoupçonné de vouloir« cracher dans lasoupe » ou « ne pasavoir la reconnaissancedu ventre » je préfèreplutôt parler d’anec-dotes dont il faudrait tirer quelquesenseignements au profit des plusjeunes.

Première anecdote. Pour ceuxqui s’en souviennent, les années70 ont été très fortes en matière d’anti-militarisme exacerbé avec l’appel des« 100 », le contre-appel des « 200 »,« crosse en l’air », « col rouge » etc…Servant comme sergent au régiment deNavarre, j’ai été placé, avec quelquescamarades, sur le devant de la scène etj’ai gardé longtemps la photo de« ROUGE » ou de « Charlie-Hebdo »où j’apparaissais comme un dangereuxsuppôt du pouvoir, selon les dires d’unbrillant fils de général récupéré par lesgendarmes à son retour de Katmandou,via le Larzac. Alors que j’allais passermon certificat technique n°2, j’ai étédésigné pour suivre le peloton desélèves officiers de réserve !

Réaction du Commandement, sansdoute pour redonner un peu de respec-tabilité à des sous-officiers vilipendés,mal payés et en prise directe avec lesproblèmes de la société du moment ?De mémoire, nous étions ainsi quatre

sergents-chefs à nous retrouver endécembre 1974 pour suivre ce pelotonEOR, à la surprise de l’encadrementnon-informé. Au cours de l’examenobligatoire de fin de peloton prépara-toire, à l’atelier « ordre-serré », j’ai dûprésenter le 2éme temps du « présentez-armes » à un sergent appelé complète-ment ébahi. Maladresse révélatrice del’opinion que portait la hiérarchie auxsous-officiers en général et aux ser-gents-chefs en particulier. Le plus drôleétait que tous les quatre, nous avionscommandé ou encadré le peloton prépa-ratoire EOR dans nos régiments respec-tifs.

Deuxième anecdote. Lorsque jeme suis retrouvé démantibulé après unechute libre de 30 mètres, mais miraculéquand même, ma seule hantise étaitd’être « viré » pour inaptitude physique.J’ai donc demandé au chirurgien mili-taire de mettre « la pédale douce » surles dégâts dans le dossier d’invaliditécar je souhaitais rester soldat. Il faut

dire que j’étais lieute-nant « ORSA », donc« quantité consomma-ble », comme cela sedisait à l’époque dansles « popotes ». Mais,c’était amical ! Qui sesouvient qu’à l’été1976 trois cents lieu-tenants et sous-lieute-nants ont été remer-ciés dans le cadre duPlan Lagarde ?

Ce n’est absolu-ment pas lié, mais à cemoment-là il ne s’esttrouvé personne pourme conseiller ni merenseigner sur lesconséquences de ma

demande, ne serait-ce que sur le planfinancier.

Troisième anecdote. Ce qui pour-rait me peiner dans ce modeste témoi-gnage, c’est que, compte tenu despostes que j’ai occupés dans les unitésopérationnelles, les organes de direc-tion et, depuis 1990, au cœur du cœurde l’administration centrale, mon par-cours puisse étonner. Il est sans douteatypique, mais conforme aux règles degestion existantes. Durant toutes cesannées, j’ai acquis une bonne expé-rience et une grande connaissance deshommes et de l’administration, notam-ment en ma qualité de « greffier » demultiples réunions au cours desquellesdes destins, des décisions, des renie-ments et des « affaires » ont été, disons,« évalués ». J’ai même été porte-paroledu ministère pour deux opérations afri-caines particulières et j’ai obtenu untémoignage de satisfaction du ministrepour avoir su gérer tout le personnel duSIRPA central et de l’ECPA pendanttoute la dernière campagne d’essaisnucléaires. Il devait y avoir, à priori,une bonne raison ? Mais cela n’a pas

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VIE

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Au-delà de ces qualitésintrinsèques,

pour durer dans lemétier des armes

il faut poursuivre sonidéal et conserverson enthousiasme.

Il faut accepter ce qu’onne peut éviter etsurtout ne pas

devenir aigri ou amer.

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pour autant apporté de plus-value à macarrière. Je vous rassure tout de suite untémoignage de satisfaction, soit-il duministre, n’a que peu de valeur pour legestionnaire.

L’Épaulette - Mon colonelPignot, vous êtes chevalier de laLégion d’honneur et officier de l’Or-dre national du mérite. Par votreengagement plein et entier au ser-vice de notre pays et la qualitéexceptionnelle de vos états de ser-vice, vous incarnez « la méritocratierépublicaine » pratiquée au sein del’institution militaire. Quels mes-sages enverriez-vous aux jeunesofficiers des recrutements interneet contractuel à l’aube de leur car-rière ?

> L.P - Pour ma part, je suis trèsheureux et je n’ai jamais oublié d’où jeviens. La pauvreté de l’enfance m’aappris la patience de la hyène et l’humi-lité, ce qui m’a permis de toujours res-ter à ma place et de ne pas demanderplus que ce à quoi je pouvais prétendre.

Je remercie la République car sansla loi Debré, ma vie aurait été sacré-ment rude et je ne serais pas ici à don-ner des conseils. Je me rends compte dela chance que j’ai eue : issu de rien, issudu corps des sous-officiers, issu desofficiers de réserve (article 15.2) et sansle baccalauréat, c’est par la reconnais-sance de mes qualités humaines, phy-siques, intellectuelles et morales ainsique professionnelles que s’est fait ladifférence.

Au-delà de ces qualités intrin-sèques, pour durer dans le métier desarmes il faut poursuivre son idéal etconserver son enthousiasme. Il fautaccepter ce qu’on ne peut éviter et sur-tout ne pas devenir aigri ou amer. �

Le Colonel (h) Michel RenéLemonnier est né le 12 juillet1928 à Saint-Ouen du Breuil(Seine-Maritime). Engagévolontaire en 1945 en Algérie,

au titre du 2ème régiment de Spahis algé-riens, il est envoyé en occupation àBerlin, puis désigné pour servir enExtrême-Orient.

Nommé brigadier, il effectue un pre-mier séjour en Indochine, de 1947 à1949, avec le 2ème régiment de spahisMarocains. Blessé, il est promuBrigadier-chef en fin de séjour mais nerengage pas.

Au cours des troisannées qui suivent sonretour à la vie civile, ilrassemble les anciensdu Corps expédition-naire d’Extrême-Orientde Haute-Normandiedont il devient le secré-taire, puis le présidenten Seine-Maritime. Ilcréé le premier bulletinde liaison « L’Ancre enIndochine ».

Durant cette périodeil suit les cours desélèves-officiers deréserve et est nommésous-lieutenant de réserve en 1952.

Cette même année il entame undeuxième séjour volontaire enIndochine où il sert en situation d’acti-vité au 2ème régiment de SpahisMarocains comme chef de pelotonblindé, puis de commandant du sous-quartier de Vinh-Kim. En fin de séjour ilest à la tête de 1200 supplétifs répartissur 23 postes. Blessé et cité, sesméthodes de pacification humaineentraînent le ralliement de son homo-logue Vietnamien et conduisent leVietminh à ordonner son assassinat. Dejanvier à Juillet 1954, il devient chef decommando de choc, avant d’être envoyé

en Algérie, au mois de novembre de lamême année, avec le 9ème régiment deChasseurs d’Afrique (Aures, Arris).Chef de peloton blindé, il déjoue les pre-mières embuscades et se trouve parmiles premiers cités. En 1957, il est choisipar le général Vanuxem pour lui servird’aide Camp, à Batna (Aures,Nemencha) puis à Bone (Est constanti-nois).

En 1958, il demande un commande-ment et créé une unité de recherche derenseignement le long de la frontièretunisienne, « Les Eclaireurs spéciaux »,

agissant comme lesfellaghas qui le sur-nomment « Fatas »(le teigneux !).

En 1961, il estpromu capitaine etsuit les cours de per-fectionnement desofficiers subalternes àl’École d’applicationde l’Arme BlindéeCavalerie de Saumur.L ’ u n i t é d e s« Éclaireurs spéciaux »est dissoute en sonabsence. Il est cité àl’ordre du corps d’ar-mée.

De retour enAlgérie, il est affecté au 1er régiment deChasseurs d’Afrique à Sétif, puis àAlger, jusqu’à l’indépendance, en 1962.Au cours de cette période, il traite plu-sieurs incidents, sans accrochage, avecl’armée de libération nationale et décou-vre un charnier.

De retour en métropole en 1963, ilsert dans diverses formations, apprendle russe, se forme dans le domaine desarmes spéciales, suit le cours supérieurd’artillerie, entraine les équipes de pen-tathlon.

À partir de 1973, il oriente sa car-rière vers les affaires internationales au

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VIE D’OFFICIER

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«

En 1978 il devientattaché des Forces

arméesprès l’Ambassade

de France àKuala Lumpur,en Malaisie,

où il s’impose commecollaborateur

estimé del’Ambassadeur.

> Lcl Louis Pignot,un officier de France

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M. Teisseire, Directeur délégué de la Dicod,remerciant le Lieutenant-colonel Pignot,lors de son adieu aux armes.

«Colonel (h) Michel René Lemmonier,Soldat,diplomate et homme d’affaires,serviteur inconditionnel de la France

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profit de la Délégation générale de l’ar-mement. Il est désigné comme Officierde zone de tous les pays socialistes et,plus spécialement, de l’URSS, de laChine, de la Yougoslavie et de laRoumanie. Nommé secrétaire des com-missions mixtes Franco-Soviétique,pour le domaine aéronautique, etFranco-Yougoslave pour l’industriemilitaire, il contribue, par son actionpersonnelle, à l’obtention du contratpour la réalisation de l’oléoduc de l’aé-roport de Moscou et de très gros contratssignés dans les domaines « terre et aéro-nautique », en relation directe avec legénéral directeur des approvisionne-ments Yougoslave.

En 1978, il devient attaché desForces armées près l’Ambassade deFrance à Kuala Lumpur, en Malaisie, oùil s’impose comme collaborateur estiméde l’Ambassadeur. Sa disponibilité, saconnaissance approfondie des pro-blèmes asiatiques et son adresse dans lesrelations nouées avec les autoritéslocales permettent un développementefficace des affaires d’armement et uneexploitation utile du renseignement. Aucours de son séjour, son action enversles réfugiés vietnamiens dans les îlesMalaisiennes lui vaut l’attribution d’une

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VIE

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FFICIER

lettre de félicitations du Chef d’état-major des armées.

En 1981, pensionné à 90% pourblessures et maladies, il demande samise à la retraite qu’il obtient avecl’échelon exceptionnel du grade de colo-nel.

Devenu civil, en homme d’actioninfatigable, il poursuit ses activités dansla réserve, comme conseiller militairedes groupes industriels de l’armement,en liaison étroite avec la Direction desrelations internationales et la Délégationgénérale de l’armement, assurant la pro-motion des équipements aéronautiques

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et militaires français enIndonésie. Il organise deuxexpositions à Bandung et parti-cipe activement à tous les salonsdu Bourget et aux présentationsde matériels terrestres de Satory.

Dans le même temps, il s’in-vestit dans la vie associative, auprofit de plusieurs amicales régi-mentaires et d’anciens combat-tants, de la société d’entraide desmembres de la Légion d’hon-neur, de la Fondation AndréMaginot…

Membre de la société Lesécrivains combattants, il a publié« Eclaireurs spéciaux », récit biogra-phique qui traite de la recherche du ren-seignement, sans l’utilisation de la tor-ture en Algérie.

Le Colonel Michel René Lemonniera été élevé à la dignité de Grand Officierde la Légion d’honneur. Cette décora-tion lui a été remise aux Invalides par legénéral Chef d’état-major de l’armée deterre, le 12 juillet 2011. Il est égalementGrand Officier de l’Ordre national dumérite et possède la croix de guerre TOEavec quatre citations (une à l’ordre del’armée, deux de la division une de labrigade), la croix de la valeur militaireavec six citations ( deux à l’ordre ducorps d’armée, quatre de la division), lacroix de la vaillance vietnamienne avecune citation, la croix du combattantvolontaire, la médaille de la jeunesse etdes sports. � La rédaction

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE

> Quelques consignes pratiques !

Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF

([email protected]). Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page)

iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numé-

riques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur

de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction

> Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

Colonel (h) Michel René Lemonnier, élevé à la dignitéde Grand Officier de la Légion d’honneur,

décoré par le général d’armée Elrick Irastorza.

Cérémonie de remisedes décorationsà l’Hôtel des Invalides,le mardi 12 juillet 2011,en présencedu général chef d’État-major de l’armée deTerre et du généralGouverneur militairede Paris.

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Officier de la promotionSaint-Maixent 42,le colonel Roger Cunibileancien du groupement 87a longuement servi enAfrique du Nord,notamment au Maroc.C’est ainsi qu’après avoirsuivi le Cours du Servicedes affaires indigènes duMaroc, promotion 1952-53,il fut affecté chef de postedans le Rif le 1er juillet 1953.Il fait partd’un épisode difficilevécu avant l’indépendancedu Maroc.

Maroc 1954-55 - préludeau soulèvement. Juillet1953, je suis chef d’unposte accolé au douar deBoured, une centaine

d’habitants, dans la circonscriptiond’Aknoul dirigée par le commandantRoch, lui-même sous les ordres du colo-nel Georges responsable du territoire deTaza, région de Fès. Dans le massif duRif, à 1000 mètres d’altitude, le posteest bâti sur une falaise haute d’une cen-taine de mètres, couverte de ronces etd’épineux, inaccessible par sa face nord,du côté de la ligne de démarcationfranco-espagnole qui est à moins de cinqkilomètres.

Nous sommes quatre ménages fran-çais dans un territoire de 500 km/2 dontje contrôle l’administration. Cette partiedu Rif en zone berbère concerne environun tiers de la tribu des Gueznaïas, tribupaisible qui a soutenu la causefrançaise en ménageant probablement« la chèvre et le chou ». Elle est menéede main ferme par le Caïd Si BoutaharBen Moquaddem, qui siège prèsd’Aknoul à 40 km. Je suis chargé detrois fractions au nord de la tribu, soit18 douars pour 2478 foyers et une popu-lation de quelque 11 200 personnes.

Cheikh Mohamed Ben Messaoud,chef de la fraction Béni AcemTamdjount, habite à cent mètres duposte. Nous avons des liens amicaux,

renforcés par le fait que son fils aîné estsous-lieutenant en dernière année àl’école des élèves officiers marocains deDar El Beïda et que son fils cadet vientd’y entrer. Mon épouse et moi lui ayantfait visite peu après notre arrivée, ilnous fait la surprise et l’honneur de nousprésenter à sa femme, chose exception-nelle. Les deux femmes ont ensuitequelques rencontres sympathiques avecl’aide, cela va de soi, d’une servanteparlant notre langue. En outre, ma fillede cinq ans va souvent chez le Cheikh,père de deux ou trois enfants du premierâge. De ce fait je l’ai toujours soup-çonné d’avoir plusieurs épouses… sujettabou.

Au nord, de l’autre côté de la lignefranco-espagnole, est le fief de feul’Emir Mohamed Ben Abdelkrim, deson nom de guerre Si Mohand, sur-nommé le Vercingétorix berbère, plussouvent Rogui, territoire de la tribu desBéni Ouriaghel, capitale Ajdir, oùAbdelkrim est né en 1882. La tribu estcontrôlée par un officier des affairesindigènes espagnoles. Elle est éminem-ment agitée, fière de son héros qui menaune guerre d’indépendance du Rif, etnon du Maroc, contre les espagnols de1921 à 1923, puis séparément contre lesFrançais et les Espagnols de 1923 à1925, enfin contre l’alliance franco-espagnole de 1925 à 1926. S’étant fina-lement rendu au Résident Général auMaroc le 5 juin 1926, Abdelkrim futexilé avec 29 personnes de sa famille etde sa suite à l’île de la Réunion où ilresta 22 ans. En mai 1927, embarquépour la France sur le « Katoomba », il

s’évade avec sa famille à l’escale deSuez. Plus tard, Nasser lui accorderal’asile politique et il participera active-ment en Egypte au soutien du FLNalgérien. Il meurt à 81 ans le 6 novem-bre 1963 au Caire. Nasser lui fit desfunérailles de chef d’Etat. C’est de cettetribu Béni Ouriaghel, liée à l’Istiqlal,mouvement pour l’émancipation duMaroc, que partira la révolte de 1955,prémices de l’indépendance obtenue le 2Mars 1956.

Premier avertissement. Un jour duprintemps 1954, Messaoud vint me trou-ver, à mon bureau, au lieu de mon domi-cile à quelques mètres de là. Il ne parlaitpas le français, je parlais l’arabe apprisau cours de Rabat, donc pas très aisé-ment. Il me dit d’emblée :

• Je veux te voir seul.Comme je lui proposais mon ordon-

nance pratiquant un français correct, ilrépondit:

• Non, toi seul.Il avait donc quelque chose de secret

ou de très important à me confier.• Je viens te dire que s’il advenait

des événements graves, ne restez surtoutpas au poste. Ta femme, ta gamine et toi,venez vite chez moi. Vous y serez ensécurité.

• Cheikh, tu es bon de me dire cela,grand merci, mais sais-tu quelque chosede plus précis ?

• Non, mais je préfère te prévenir.Fais comme je te dis.

• Voyons Cheikh, tu ne peux sansdoute pas me dire tout ce que tu sais,mais ces événements que tu m’an-nonces, est-ce pour bientôt ou pour un

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HISTOIRE

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> Témoignage

Maroc 1954-1955 :commandement avant l’indépendance

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avenir lointain ?• Ni l’un ni l’autre, mais pour dans

peu de temps. Au revoir, Inch Allah !Cela me laisse songeur et j’en fais

part à mon chef de circonscription, quime répond :

• Il y a un peu d’agitation en BéniOuriaghel, rien d’inquiétant en cemoment, rassurez-vous.

Deuxième avertissement. Un moisplus tard je décide d’une tournée dans lafraction Béni Acem Izikriten dirigée parle Cheikh Mohamed Ben AbdesselemZembib, qui a autorité sur sept villages,soit 959 foyers et une population éva-luée à 4 300 personnes. Pour ce faire jedois parcourir son territoire après avoirtraversé une partie de celui deMessaoud, qui y possède une ferme, et,j’y songe sans preuve, sans doute deuxou trois autres femmes dont il ne m’ajamais parlé ! Aucune piste ne permet undéplacement automobile. C’est à chevalque je fais ma tournée, accompagné demon chaouch, sergent-chef marocainchef de mes moghazenis, et de troisd’entre eux dont mon très fidèle ordon-nance Ahmed. Ce raid de cinq cavaliersparmi les villages est très bien accueilli,au point que je m’attends parfois àdevoir guérir les écrouelles ! Tous lestrois ou quatre kilomètres nous devonsboire le traditionnel thé à la menthejusqu’à en être écœuré. Le premier soirnous sommes chez Messaoud qui a orga-nisé une diffa (fête), réduite à mademande. Pour m’être agréable il aacheté chez le juif à Boured un litre d’uninfâme vin, que j’affirme excellent. Pourl’anecdote, me trouvant chez lui un mois

plus tard il me sert le reste de ce que jen’ai pas bu. Je lui explique que le vin estdepuis devenu vinaigre. Au matin, nouspartons sur les terres de Zembib, oùl’accueil des villageois est plus réservé,quoiqu’encore bon. Qu’est-ce à direpensais-je ? Le soir j’ai « la puce àl’oreille ». Nous sommes hébergés chezZembib. Le dîner est très convenable,car on reçoit toujours bien en terre arabeou berbère, mais un peu morne. Monhôte a convié quelques chefs de village.Autour de la mechta trois ou quatre feuxsont entretenus, chacun par une demidouzaine de fellahs. Quand vient l’heuredu coucher, le cheikh Zembib meconduit dans une longue pièce étroiteblanchie à la chaux, d’une rigoureusepropreté, au sol recouvert de tapis.Autour de la pièce une banquette estcouverte elle aussi de tapis et de cous-sins. C’est à la fois monacal et somp-tueux.

• Voilà ta chambre. Veux-tu que tonordonnance couche dans ta chambre ?

• Prenant un airétonné et le sourcilinterrogateur, Pourquoi,Cheikh ?

• Eh bien ! Pour taprotection répond-il.

• Voyons, Cheikh,je suis dans ta maison,sous ta protection etcomme j’ai confianceen toi, je n’ai rien àcraindre.

Ma réponse le satis-fait ou le met dansl’embarras. La fron-tière avec les Beni-Ouriaghel est àmoins d’un kilomètre. Côté espagnol setrouve une poignée d’agitateurs fana-tiques de l’Istiqlal prêts à tout. Zembible sait certainement et les connaît sûre-ment. Veut-il se dédouaner à l’avance dece qui pourrait m’arriver de fâcheuxchez lui ? Ou bien, acceptant la protec-tion de mon ordonnance, dans ma cham-bre, a-t-il vu le moyen de faciliter le tra-vail des nationalistes ? Je veux êtrefranc, ma confiance n’est pas aveugle.Je me sens chez lui moins en sûreté quechez Messaoud. Réflexion faite je suissatisfait de ma réponse négative, car uneréponse positive, donc méfiante, auraitrévélé de la peur de ma part. Je m’étendstout habillé, quittant seulement mesbottes, et place à tout hasard mon pisto-let sous le coussin qui me tient lieud’oreiller. Réveillé plusieurs fois aucours de la nuit, j’entends des mur-mures, des conciliabules à voix bassepar les fenêtres ouvertes aux grilles defer forgé très artistiques. M’étant levé,je remarque que le cheikh a laissé en

place les feux et les personnels qui lesalimentent. Ce sont des postes de gardepour assurer ma protection. Moralité, ilpouvait craindre lui-même un quel-conque coup de main qui heureusementn’eut pas lieu. Le matin, en quittant leCheikh je le félicite de son accueil et dela surveillance qu’il a fait assurer pourme protéger. Avec mes quatre cavaliersje poursuis de manière accélérée matournée des villages frontaliers, tandisque mon fidèle Ahmed me dit « Moncapitaine, ne restons pas trop longtempsdans ce coin, les gens ne sont pas inté-ressants ». D’abord persuadé que cen’est là qu’un prétexte pour rentrer à lamaison, j’en viens à penser qu’Ahmedlui aussi a dû apprendre quelque chosequ’il n’ose ou ne peut me dire. Aprèsdeux jours de chevauchée nous retrou-vons avec joie le calme et la tranquillité,apparente, de la vie à Boured. Je rédigemon rapport de sortie en tribu en faisantpart de ces deux mises en garde et demes déductions : « Attention, danger ! »

Troisième avertis-sement. Fin août 1954,à quatre ans de gradede capitaine, je suisavisé d’avoir à accom-plir mon temps decommandement decompagnie. Comme jem’étonne, puisque j’aidéjà commandé pen-dant deux ans et demiune compagnie en opé-rations en Indochine,le colonel Georgesprécise « Mon capi-

taine, le règlement est ainsi fait, on vousa jugé capable avec deux galons et onveut savoir si vous l’êtes aussi avec trois ».J’ai suis donc appelé à la tête du 46e

Goum marocain à Talsinnt, grosse bour-gade à 385 km sud de Meknès, en pleindésert de reg du Tafilalet, circonscrip-tion aux ordres du capitaine Guy Bertot,chargé aussi du poste de Béni Tadjit tenupar le lieutenant Rattez, quarante kilo-mètres plus au sud près du centre d’ex-ploitation des mines de phosphate de laPennaroya. Je rejoins Talsinnt le 21 sep-tembre 1954. Il y a sur place une coloniecivilo-militaire française d’une trentainede personnes, y compris les cadres fran-çais et les familles du Cercle et duGoum. Le chef de circonscription aautorité sur deux tribus essentiellementsemi-nomades, dont les Caïds sont trèsattachés à la cause française. L’un d’euxd’ailleurs, le Caïd Hamidou, s’illustraen 1927 ce qui lui valut la légion d’hon-neur. Il vient justement me voir un jouroù, en l’absence du chef de circonscrip-tion, j’assume l’intérim. Voici quasi tex-

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HISTO

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« Mon capitaine,le règlementest ainsi fait,

on vous a jugé capableavec deux galons

et on veut savoir sivous l’êtes aussi

avec trois »

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DR

Drapeauet armoiries du Maroc.

Lorsque le lieutenantDespax, qui commandaitle poste en 1927, a ététué par un soulèvementde la population, c’estmoi qui suis intervenuavec mes cavaliers pourdisperser les rebelles etsauver la populationeuropéenne del’époque…

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invité ce soir là, et plusieurs moghazenistentant en vain de défendre le poste.Madame Baud et ses enfants eurent letemps de se dissimuler. Le poste deBoured, mon ancien poste, quitté treizemois plus tôt, je n’en revenais pas ! Monsuccesseur, le capitaine Taddei, a subil’attaque comme il me l’a précisé plustard. Une meute de quelque 200 assail-lants armés s’est subitement abattue surles trois côtés du poste, ceint de murspourtant élevés. Le quatrième côté étaitréputé infranchissable, on se souvient,en surplomb d’une falaise couverte deronces et d’épineux, somme toute unedéfense naturelle efficace. Une quin-zaine de moghaznis assurant la protec-tion du poste, dont quelques-uns la fac-tion de nuit, tentèrent d’endiguer ou deretarder l’investissement du poste. Lesautres, logés dans le village, ne purentvenir au secours des assaillis. Capturés àleur domicile, ils furent conviés à déser-ter et à se joindre aux émeutiers ou à êtreassassinés. Le capitaine Taddéi et sonépouse furent sauvés par leur ordon-nance. Le brave garçon les a en effetentraînés par un itinéraire connu de luidans la roncière inextricable au flanc duposte. Les rebelles l’assassineront enreprésailles. Au poste de douane lesdeux douaniers français furent massa-crés en tentant de rejoindre la colonnede secours. Bilan, 6 morts, les 2 doua-niers et 4 moghaznis, 5 blessés et 6 dis-parus. Bien souvent je me suis interrogé.Si nous étions restés à Boured au lieud’être mutés à Talsinnt, aurions-nous eula même chance que le ménage Taddéi ?Avec notre fille de sept ans aurions-nouspu descendre dans les ronces et autresobstacles jusqu’aux abords de la routed’Aknoul ? Et là, qu’aurions-nous faitsans voiture ? Et, aurions-nous eu letemps et la possibilité de nous réfugierchez Cheikh Messaoud à cent mètres duposte, comme il nous l’avait conseillé« s’il se passait des événements graves » ?Enfin, aurait-il eu l’autorité suffisantepour assurer notre sécurité ? Questionsheureusement sans réponse. �

Colonel Roger CunibileEOA Infanterie

Promotion Saint Maixent 42

Pendan t des s i èc l e s ,musiques, cliques et fanfaresont eu comme mission pre-mière la transmission desordres aux unités. Clairons

et tambours ont rythmé la vie au quar-tier, en manœuvres et sur le champ debataille. Rappelons-nous commentl’armistice fut annoncé dans les tran-chées en 1918 !

Chaque régiment avait son refrainidentitaire - à ne pas confondre avecle refrain de la marche du régiment. Ilpermettait de lui transmettre desordres spécifiques ainsi qu’aux com-pagnies ou escadrons.

Les instrumentistes ne connais-saient pas toujours les notes demusique pour lire les partitions. Ilsapprenaient à l’oreille et avaientinventé des paroles pour s’en souve-nir. Elles étaient souvent « gratinées »,mais avaient leur raison d’être. Unepetite histoire relate qu’un jeune clai-ron, à peine formé, a sonné « la soupe »au lieu de « Aux Champs » à l’arrivéed’un général ! On ne lui avait sansdoute pas appris les paroles ! La« céleustique » est l’étude de ces son-neries, batteries d’ordonnance etautres refrains régimentaires…oubliés, hélas, pour la plupart.Aujourd’hui les clairons et trompettesne sonnent plus dans les casernespour la vie courante. Les sonneriesjournalières se sont fait entendrejusque dans les années 50 environ.Seules subsistent celles qui concer-nent le cérémonial.

Avec l’apparition du téléphone etde la radio cette fonction a commencéà perdre de son intérêt. Cette tendances’est accélérée avec la révolutionnumérique que connaît l’époqueactuelle et le nombre des formationsmusicales militaires a chuté aurythme de la disparition des régimentsqui en étaient dotés. Le patrimoinehistorique qu’elle représente est entrain de disparaître.

Pourtant, la « céleustique » estl’une des traditions les plus anciennesde l’histoire militaire. Elle mériteraitd’être mieux connue des jeunes géné-

tuellement l’échange de propos, dont jeme souviens comme s’il était récent :

• Mon capitaine, je viens te direquelque chose d’important. Tu te rap-pelles que lorsque le lieutenant Despax,qui commandait le poste en 1927, a ététué par un soulèvement de la population,c’est moi qui suis intervenu avec mescavaliers pour disperser les rebelles etsauver la population européenne del’époque ?

• Oui, Si Caïd, je le sais et suisencore heureux de pouvoir t’en féliciteret te remercier. Mais pourquoi dis-tucela aujourd’hui ?

• Je dis cela car si des événementsanalogues venaient à se produire je nepourrais plus venir à ton aide, car mainte-nant mes cavaliers ne me suivraient plus.

• Si Caïd, si tu me dis cela, c’est quetu sais quelque chose ? Quoi ?

• Non, rien, c’était tout simplementpour te prévenir.

• Bon, je vois que tu es tenu par laconfidence et que tu ne peux rien dired’autre. Mais je te demande une seuleprécision, pour quand ? Pour l’immédiatou dans quelque temps ?

• Non, pas pour tout de suite, maispour bientôt.

• Merci mille fois Si Caïd, Allah ybarek fik (que Dieu t’accorde sa grâce)et j’informais sans délai le chef deCercle de Rich et le colonel Niox chefdu territoire à Ksar es Souk. Cetteconversation revêtait une grande impor-tance prémonitoire. C’était le troisièmenotable qui en 18 mois m’avertissaitd’une épée de Damoclès sur notre tête.Le colonel me dépêcha dès le lendemainun peloton blindé de la Légion.

Quid des avertissements ? Le2 octobre 1955 on apprend avec stupeurl’attaque simultanée de quatre postesdans la soirée du 1er au 2 octobre. Ils’agit du poste du commandant Baud,saint-cyrien, ancien de la Légion, chefde l’annexe d’Immouzer du Kandar, despostes de Boured, Bou Zineb, dépendantde Boured en zone espagnole, etd’Aknoul dans le Rif. Pour Bou Zineb jen’ai aucun renseignement. Le posted’Immouzer fut investi par un grandnombre d’émeutiers, qui ont assassiné lecommandant Baud, un contrôleur civil

46 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

HISTOIRE

•••

> La céleustique :un patrimoinemilitaireen cours de disparition

DR

> Maroc 1954-1955

Village Berbèredans le Haut Atlas(vallée de l’Imlil).

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rations. Mais pour cela, il faut fairevite pour retrouver les paroles et lesnotes de ces refrains régimentaires etsauver ce qui peut l’être en la matière.Un appel est lancé par le généralRoland Hervé auprès de tous ceux quiont été clairons, tambours, musiciens,chef de clique ou de fanfare, chef demusique qui ont peut-être conservédes livrets, des partitions, des nota-tions, voire des instruments qui ont euune histoire, dans leurs archives, leurscaves, leurs greniers… Cette collectedevrait faire l’objet d’une expositionà l’occasion du 70ème anniversairede la création de l’arme desTransmissions, en 2012, et les paroleset les partitions ainsi recueillies pour-raient être retranscrites sur un C.D.enregistré par une musique militaire,en collaboration avec leConservatoire militaire de musiquede l’armée de Terre ! �

La rédaction

Les résultats de ces recherchessont à communiquer au

général Roland Hervé demeurant8, rue des prés Mario,

22410 Saint-Quay Portrieux06 96 70 91 50 ou

[email protected]

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ESPR

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La musique du149e régimentd’Infanteried’Épinalen mai 1905.Le capitaineChef de MusiqueOctave Guillon,reçu la Croix de laLégion d’honneurle 12 juillet 1916,pour avoir sauvéson régiment sousle feu de l’ennemi,le 21 août 1914.Recevantle baptême du feu,en Belgique,ses soldatsdéposèrent leursinstruments,et sous ses ordres,prirent les brancardset sauvèrent dela mort ceuxqui avaientété blessés.

Le capitaine Chef de MusiqueOctave Guillon, décédé le 12 juin 1946,compositeur délicat et chef de musique

hautement apprécié.Il mit à jour toute sa science musicale

et consacra tous ses efforts jusqu’à Vérone enItalie en 1918, pour que sa musique

fut appréciée à Angoulème etclassée une des meilleures parmi les quatre

de la 23e division réunies,lors des tirs de guerre à La Courtine.

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Avec la loi du 10 mars 2010 etson décret d’application dumois de mai de la même année(*), le code du service nationals’enrichit d’un service civiquedestiné principalement à offriraux jeunes de 16 à 25 ans quise portent volontaires l’oppor-tunité de servir les valeurs de laRépublique et de s’engager enfaveur d’un projet collectif eneffectuant une mission d’inté-rêt général auprès d’une per-sonne morale agréée.

La loi précitée et son décret d’ap-plication précisent, par l’inter-médiaire de l’Agence du ser-vice civique créé pour la cir-constance, les conditions de

l’agrément délivré aux structures d’ac-cueil, les conditions d’exercice du ser-vice civique et son financement .

Les conditions d’agrémentde la structure d’accueil

La structure d’accueil peut être unorganisme sans but lucratif (donc lesorganismes mutualistes) ou une per-sonne morale de droit public.Cependant, les associations cultuelles,politiques, les congrégations, les fonda-tions d’entreprise et les comités d’en-treprise ne peuvent pas être agréés.

La structure d’accueil doit :• justifier au moins d’une année

d’existence, sauf dérogation accordéepar l’Agence du service civique auregard de l’intérêt des missions présen-tées par l’organisme d’accueil;

• prévoir d’accueillir des volontairesâgés de dix-huit à vingt-cinq ans ;

• justifier, le cas échéant, des condi-tions particulières d’accueil de volon-taires mineurs de plus de 16 ans ;

• proposer des missions d’intérêtgénéral reconnues prioritaires pour lanation et justifier de sa capacité à lesexercer dans de bonnes conditions ;

• disposer d’une organisation et desmoyens compatibles avec la formation,l’accompagnement et la prise en chargedes volontaires qu’ elle envisage d’ac-cueillir ou de mettre à disposition ;

• présenter un budget en équilibre etune situation financière saine dans la

limite des trois derniers exercices clos,sauf dérogation accordée sur la duréed’existence par l’Agence du servicecivique.

L’agrément est délivré par l’Agencede service civique ou ses délégués terri-toriaux. Un arrêté du 14 mai 2010publié au journal officiel du 21 mai2010 détaille la composition du dossierde demande d’agrément que doit pré-senter l’organisme qui souhaite accueil-lir des personnes au titre de l’engage-ment de service civique.*

Le dossier d’agrémentest téléchargeable sur le site duministère de l’éducation nationale,de la jeunesse et de la vie associa-tive (www.service-civique.gouv.fr).

L’agrément d’engagement de ser-vice civique est accordé pour une duréemaximale de 2 ans renouvelable.

L’agrément accordé à une union ouà une fédération relevant du code de lamutualité qui justifie disposer d’aumoins deux mutuelles ou unions mem-bres ayant leur siège dans des régionsdifférentes vaut agrément des orga-nismes membres de ces unions ou fédé-rations.

L’agrément peut être retiré :• lorsque l’une des conditions rela-

tives à sa délivrance n’est plus satisfaite ;• en cas d’atteinte à l’ordre public

ou à la moralité publique ou en cas denon-respect des obligations généralesqui incombent à la structure d’accueil ;

• ou pour un motif grave tiré de laviolation du contrat d’engagement de

service civique ou de conditions d’ac-cueil ou d’exercice des activités consti-tuant un danger immédiat pour la santéou la sécurité du jeune ou celle destiers.

Lorsque le motif du retrait tient à lasituation d’un organisme membre d’uneunion ou d’une fédération agréée, l’au-torité administrative ayant délivrél’agrément prononce le retrait de celui-ci à raison des membres concernés parcette situation.

1 >Les notifications à l’autorité admi-

nistrative ayant délivré l’agrément.Toute modification des statuts ou de

tout autre acte constitutif de l’orga-nisme agréé postérieure à la délivrancede l’agrément de service civique outoute modification des conditions d’ac-cueil des volontaires déclarées en vuede la délivrance de l’agrément de ser-vice civique sont notifiées sans délai àl’autorité administrative ayant délivrél’agrément.

S’agissant des unions et des fédéra-tions régies par le code de la mutualité,elles sont tenues de notifier sans délai àl’autorité administrative ayant délivrél’agrément les modifications apportéesà leurs statuts ou à ceux de leurs mem-bres postérieurement à la délivrance del’agrément ainsi que les modificationsapportées aux conditions d’accueil desvolontaires déclarées en vue de la déli-vrance de l’agrément.

L’organisme agréé rend compte àl’autorité administrative ayant délivrél’agrément, pour chaque année écoulée,

48 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

VIE PRATIQUELe service civique

Jeunesétudiantsbénévolesde l’Onac,lors d’unejournée depréparationà laréalisationdes colisde Noëlpour lessoldats enOpex,distribués parl’associationSolidaritéDéfense.

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de son activité au titre du servicecivique et, le cas échéant, de celles deses mutuelles membres ou de personnesmorales tierces qui ont bénéficié d’unemise à disposition de volontaires.

Les conditions d’exercicedu service civique

Quelles sont les conditionsrequises pour effectuer unengagement de service civique ?

Le jeune doit être âgé de 16 à 25 anset posséder la nationalité française,celle d’un Etat membre de l’Unioneuropéenne ou de l’Espace économiqueeuropéen ou justifier d’un séjour régu-lier en France depuis plus d’un an.

Pour les mineurs de 16 à 18 ans, uneautorisation parentale est exigée.

Le jeune volontaire et la structured’accueil doivent cosigner un contrat deservice civique qui a notamment pourobjet l’accomplissement d’une missiond’intérêt général à caractère social,humanitaire, familial, culturel ouencore une mission de prévention.

Ce contrat fixe les modalités d’exé-cution de la collaboration entre le jeunevolontaire et la structure d’accueil. Auxtermes de la loi, il ne relève pas des dis-positions du code du travail. La relationentre le jeune volontaire et la structured’accueil est une relation de collabora-tion et non de subordination.

Le contrat de service civique sous-crit auprès d’un organisme sans butlucratif agréé peut prévoir la mise à dis-position de la personne volontaireauprès d’une personne morale tiercenon agréée, mais qui remplit les condi-tions d’agrément. Cette mise à disposi-tion est effectuée sans but lucratif.

Dans ce cas, le contrat de servicecivique mentionne les modalités d’exé-cution de la collaboration entre l’orga-nisme sans but lucratif agréé, la per-sonne volontaire et la personne moraleau sein de laquelle est effectué le ser-vice civique.

Quelles sont les missionssusceptibles d’êtreaccomplies dans le cadred’un service civique ?

Les missions d’intérêt général sus-ceptibles d’être accomplies dans lecadre d’un service civique peuvent êtreeffectuées dans les domaines les plusdivers, notamment social, humanitaire,familial ou culturel ou dans ceux de laprévention.

La personne volontaire ne peut réa-liser son service civique auprès d’une

personne morale agréée dont elle estsalariée ou au sein de laquelle elledétient un mandat de dirigeant béné-vole.

Il ne peut s’agir d’une missionaccomplie au préalable par un salarié dela structure d’accueil dont le contrat detravail a été rompu au cours des 12 der-niers mois.

La mission de service civique durede 6 à 12 mois et n’est pas renouvela-ble. La durée de travail doit être d’aumoins 24 heures par semaine et peutatteindre 48 heures au plus, réparties aumaximum sur six jours.

Pour les mineurs de 16 à 18 ans,cette durée hebdomadaire maximale estlimitée à 35 heures, réparties au maxi-mum sur cinq jours.

2 >Les obligations de la structure d’ac-

cueil envers le jeune volontaire.En début de mission, la structure

d’accueil assure au jeune une phase depréparation aux missions qui lui sontconfiées, et un accompagnement dansla réalisation de ses missions.

En cours de mission, la structured’accueil accompagne le jeune dans laréalisation de ses missions. Elle luiassure une formation civique etcitoyenne.

Enfin de mission, la structure d’ac-cueil accompagne le jeune dans saréflexion sur son projet d’avenir ayantpour objet son insertion profession-nelle. Cet accompagnement permetd’analyser les aspirations et les compé-tences du jeune, notamment cellesmises en œuvre pendant le servicecivique, et de définir son parcours ulté-rieur.

Un tuteur est désigné par la struc-ture d’accueil. Il est chargé de concou-rir à la préparation du volontaire auxmissions qui lui sont confiées ainsi qu’àson accompagnement dans la réalisa-tion de ces missions.

A l’issue de sa mission, le jeune sevoit remettre par l’Etat une attestationde service civique et un document quidécrit les activités exercées, les apti-tudes recensées, les connaissances et lescompétences acquises pendant la duréedu service civique. L’évaluation de cesaptitudes, connaissances et compé-tences est réalisée conjointement par lapersonne morale agréée, la personnevolontaire et le tuteur.

Ce document pourra être intégrédans le livret de compétence ou le pas-seport orientation et formation duvolontaire. De plus, le service civiqueest valorisé dans les cursus de forma-tion.

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Ce livre édité en 2005 chezGlénat concept, par le Ministèrede la Défense, la Direction duService National, et le SGA,

à introduit le« Parcours de Citoyenneté »

et renouvelé ledéroulement de la JAPD.

Sa vocation était de redonnerdu sens en terme de

connaissance del’Esprit de Défense,

en terme de connaissance denos armées et en terme de

conscience de la responsabilitéque chaque citoyen a

dans la société…La JAPD doit être ce momentparticulier où des jeunes, ont

l’impression de n’avoir que desdroits, vont enfin apprendre

que dans notre société,ils ont aussi des devoirs…

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L’évaluation du jeune volontaire estréalisée conjointement avec la personnemorale agréée et le tuteur.

Le financement du service civiqueL’accueil d’un jeune volontaire dans

le cadre du service civique est financépar l’Etat. Il donne lieu au versementd’une indemnité mensuelle et ouvredroit à un régime complet de protectionsociale (sécurité sociale, retraite) prisen charge par l’Etat.

Le jeune reçoit également de la partde la structure d’accueil une aide ennature ou en espèces correspondant à laprise en charge de ses frais d’alimenta-tion et de transports.

L’organisme sans but lucratif agréépeut percevoir une aide mensuelle de100 € afin de couvrir une partie descoûts relatifs à l’accueil et à l’accompa-gnement du volontaire à son service. �

(*) L’article 8 de la loi n° 2010-241 du 10 mars2010, codifié à l’article L. 120-1 du code du ser-vice national, a créé le service civique destinéprincipalement à offrir aux jeunes de 16 à 25 ansqui se portent volontaires l’opportunité de servirles valeurs de la République et de s’engager enfaveur d’un projet collectif en effectuant une mis-sion d’intérêt général auprès d’une personnemorale agréée.La loi précitée et son décret d’application n°2010-485 du 12 mai 2010 précisent les conditionsde l’agrément délivré par l’Agence du servicecivique aux structures d’accueil (1.), les condi-tions d’exercice du service civique (2.) et sonfinancement (3.).

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50 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

VIE DE L’ÉPAU-VIE PRATIQUE

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tratif de Paris devant lequel le Conseild’Etat avait renvoyé son dossier. Cetteprocédure curieuse a permis de faireconnaître l’existence d’un texte nouveau(le décret n° 164/2010 du 22 février 2010)qui a modifié le code des pensions (articleR 311-1) rendant désormais inutile le pas-sage en Conseil d’Etat pour les officiers.

Pour ce qui concerne le Colonel Blas,d’autre part, cet officier est passé parl’ANR dont l’avocat lui a appliqué lemême traitement qu’aux plaignants étantinscrits à l’association des retraités de LaPoste. Son dossier a été envoyé au tribu-nal administratif de Rouen où il est encours de traitement. Le jugement quisera prononcé devrait permettre aux plai-gnants de bénéficier d’une procédure plusrapide.

Ces deux officiers recommandent auxfuturs intervenants de s’adresser à un avo-cat s’ils devaient aller en appel. Un cer-tain nombre de ceux-ci disposent desimprimés tout prêts pour rédiger lesmémoires. C’est le cas de celui de l’ANR,par exemple, dont les honoraires sontmoins avantageux pour les plaignantsnon inscrits à l’association des retraités dela Poste.

Le siège de L’Épaulette se tient à ladisposition de ses adhérents qui souhai-tent connaitre les coordonnées d’un avo-cat à contacter. �

La rédaction

> Bonifications d’annuités pour lespères de famille

> Relèvementtransitoire des limitesd’âge et des limitesdes servicesdu 1er juillet 2011 au31 décembre 2016

Reférent pour les officiers d’active> Le lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle

>

Le décret n° 2011-754 du 28 juin2011 portant relèvement des bornesd’âge de la retraite des militaires est

paru au journal officiel n° 0149 du 29juin 2011 (texte n° 40).

Il permet l’application des disposi-tions de la loi n° 2010-1330 portantréforme des retraites en ce qui concernel’âge d’ouverture des droits à la retraite,les limites d’âge et des services mini-males.

Il précise, sous forme de tableauxdans ses articles 6, 7 et 8 du chapitre III,les modalités du relèvement transitoiredes limites d’âge, des limites de serviceet des âges dans le maintien en premièresection des militaires. Ce décompte sefait à partir des années fixées dans l’ar-ticle L 4139-16 du code de la Défense,combinées, dans leur version antérieureà la loi du 9 novembre 2010, à celles del’article 91 de la loi n° 2005-270 du24 mars 2005 portant statut général desmilitaires.

D’une manière générale lesdurées du relèvement de l’âge de laretraite et des limites des services sontde quatre mois par an à compter du1er juillet 2011 pour atteindre 2 ans en2016. Ces conditions sont détailléesdans les tableaux des articles 6, 7 et 8cités ci-dessus.

La Rédaction

> Rappel des cotisations…> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulari-ser leur situation dans les meilleurs délais. L’Épaulette les en remercie vivement !« Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

Catégories 1er janvier 2011

Officiers généraux et colonels ..................................... 52 €Lieutenant-colonels et commandants....................... 45,5 €Officiers subalternes...................................................... 34 €Veufs ou veuves ............................................................. 17 €

Dans le rapport d’activité présenté lorsde son assemblée générale du 20 mai2011, l’Union nationale de coordi-

nation des associations militaires(UNCAM) apporte des précisions supplé-mentaires en matière des bonificationsd’annuités pour les pères de famille. Ellescomplètent l’information donnée dans larubrique « Vie pratique » du n°172,page 43, de la revue L’Epaulette du moisde décembre 2010.

Ce sujet concerne de nombreux mem-bres des associations partenaires del’UNCAM – dont L’Épaulette – et c’est laraison pour laquelle cette dernière s’y estintéressée et a établi une procédure avecdes correspondants de l’Association desretraités de la poste (ANR).

L’UNCAM explique à nouveau ce quiest en cours sur le fond et la forme decette affaire car des rebondissements sontintervenus. En effet, sur le fond, le litigeinitial entre Bruxelles et Paris vient des’éteindre : la commission de l’UnionEuropéenne a fini par abandonner la miseen demeure adressée à notre pays de réta-blir l’égalité homme/femme, vis à vis desbonifications d’annuités pour éducationdes enfants, et ce avec effet rétroactif.

Mais dans la forme, le litige secon-daire, portant sur les retraites liquidéesentre mai 1990 et décembre 1996, peutêtre poursuivi selon la procédure fixée parl’ANR, y compris pour les officiers dontle passage en Conseil d’Etat n’est plusobligatoire. L’avocat de l’ANR, moyen-nant une inscription (temporaire) chezles retraités de La Poste (arrêtéM. Bourrachot) utilise le tribunal admi-nistratif de Paris ou celui de Rouen, plusrapides.

Deux plaignants poursuivent leuraction dans cette voie qui s’est révéléeefficace pour la plupart de ceux qui sontdéjà intervenus.

Ces deux cas méritent une attentionparticulière car ce sont des officiers quithéoriquement devraient passer devant leConseil d’Etat, mais qui ont choisi desvoies différentes et leur résultat méritetoute l’attention. Il s’agit, d’une part, del’ICETA Dugué, ancien de la DGA, qui aagi seul, sans avocat d’abord et d’unefaçon particulière. Il a demandé l’annula-tion de son titre de pension - et non unerévision qui n’est pas possible légalement- ainsi que l’établissement d’un nouveautitre et un rappel établis sur la reconnais-sance des annuités acquises. Il a obtenugain de cause auprès du tribunal adminis-

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> La villa Furtadoà Nice

> Nouvelle augmenta-tion de la retraite ducombattant et despensions d’invalidité

Un arrêté du 19 avril 2011 a porté à13,85 euros la valeur du point d’in-dice servant au calcul du montant

des pensions militaires d’invalidité, dela retraite du combattant et du plafondmajorable des rentes mutualistesanciens combattants. Cette augmenta-tion a pris effet le 1er octobre 2010 der-nier et tous les intéressés toucheront unrappel lors de leur prochaine échéance.

De ce fait, la retraite du combattants’élève donc à 595,55 euros par an, soit297,775 euros à l’échéance semestriellede règlement.

Rappelons que, pour percevoir cettesomme il faut avoir plus de 65 ans, êtrepossesseur de la Carte du Combattant etavoir fait demande de cette retraite.

Cette carte du Combattant, commele Titre de Reconnaissance de la Nation,permettent également de se constituerune rente mutualiste ancien combattantsubventionnée par l’Etat (12,50 à 60 %)dont les versements sont déductibles durevenu imposable (moins d’impôt àpayer, voire la non imposition selon lescas), rente mutualiste non imposable,capital - selon les options - reversé inté-gralement sans droit de succession aubénéficiaire désigné, lors du décès durentier mutualiste. �

>Reférent pour les retraités> Le commissaire colonelMichel Botella

La villa Furtado de Nice est réservée aux officiers etaux fonctionnaires de catégorie A du ministère dela Défense. Cette bâtisse, située au bord de la

Promenade des Anglais, date de la fin du XVIIIe siècle.La villa Furtado est un joyau de

l’époque néo-classique : salons cossus, mobi-lier Louis Philippe, fresques, sculptures… A Nice, sur lacélèbre Promenade des Anglais, la bâtisse aux façadesjaune pastel s’élève, depuis la fin du XVIIIe siècle, aumilieu d’un parc de 4 000 m2.

L’Institution de gestion sociale desarmées (Igesa) lance le 1er juillet le site Internetdédié à la villa Furtado, également appelée villa desofficiers. Il comprend tous les renseignements néces-saires à la réservation de votre séjour (tarifs, réserva-tions, contacts, coordonnées…), ainsi que l’histoire decet établissement, une galerie photos et des informa-tions sur Nice.

« Cette villa est connue des habitués, maintenantil faut la faire connaître aux plus jeunes. Ce en quoi lesite Internet nous aidera », explique Mme Bibé, direc-trice de l’établissement.

L’établissement dispose de 36chambres individuelles ou doubles, face àla Méditerranée ou côté parc. Leur équipement est plusque complet : climatisation, téléviseur et coffre-fort.

Dans le jardin, des plantes exotiques côtoient desroses, des nénuphars et des orangers. Entre les bassinset fontaines, s’étale une flore issue de tous les conti-nents. Ce parc représente un endroit idéal pour unebalade paisible, une lecture sous l’ombre des palmiersou pour se ressourcer tout simplement. Un lieu plein decharme respirant la sérénité.

> Informations

L'Igesa est l'opérateur social du ministère de laDéfense. Il gère des établissements de vacances pourfamilles et/ou juniors, en France, en Outre-mer et pro-pose des séjours à l'étranger. Il offre aussi aux ressortis-sants de la Défense de nombreux services sociaux.

• Pour réserver votre séjour, il suffit de contacter lavilla Furtado directement au 04 93 37 51 00 ou de rem-plir le formulaire en ligne, dans la rubrique « réserva-tions ».

• La villa Furtado est exclusivement réservée aux offi-ciers, actifs ou à la retraite. Mais aussi aux élèves officiers,aux personnels de catégorie A du ministère de la Défense,aux officiers étrangers dans une structure militaire fran-çaise à titre transitoire, à la famille de l’ayant droit et à sonconjoint ainsi qu’aux veufs/veuves d’un ayant droit. Lesenfants de l’ayant droit sont admis à partir de 8 ans.

• La page du site « réservations »(1) permet de véri-fier si vous avez accès à cette résidence, dont les condi-tions sont définies par l’acte de donation du 17 octobre1895.� (1)www.villa-officier-nice.fr

ErrataLa rédaction précise que dans l’article « La place du soldat dans la société » publié pages 20 à 22 de la revue

n° 173 du mois d’avril 2011, d’une part, les tables rondes du colloque se sont déroulées dans les locaux de l’Assembléenationale et qu’elles ont été organisées conjointement par les associations CiDAN, Solidarité défense et Union-IHEDN.

D’autre part, Mesdames Monique Castillo et Blandine Kriegel ne font pas partie de la Commission de la défensenationale de l’Assemblée nationale, comme le mentionne la légende de la photo. Elles sont toutes deux philosopheset professeures des universités.

L’article « Rôle des aumôniers militaires dans les armées françaises » publié pages 10 et 11 de la revue n° 172du mois de décembre 2010 a été proposé par le commissaire capitaine Charles Mangier, adjoint au Chef d’état-majordes armées.

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Louis Roué, ancien Président nationalde l’Épaulette, le Lieutenant-colonelSolange Ruer, épouse de notre ami, leLieutenant-colonel Michel Ruer, leCapitaine Bernard Fredet, Antoine4 ans et demi, il était le petit-fils duColonel Gaston Moal, un adhérent delongue date. Les camarades morts etblessés au combat en Afghanistan ousur d’autres théâtres d’opération et lesfamilles dont nous mesurons tous lapeine ont été associés à cet hommage.

A l’issue, il a été rendu compte auxparticipants du contenu de l’assembléegénérale qui a eu lieu le 05 février àParis. En marge de ce compte rendu, lePrésident cède la parole au ColonelGabriel Esnault qui intervient avec brio,à partir de documents faisant le pointsur l’armée de terre jusqu’en 2014.

La cérémonie religieuse qui devaitêtre présidée par Monseigneur Gourves,Evêque Emérite de Vannes, a été annu-lée en raison d’un parterre insuffisantpour cette occasion. La journée a étéconsacrée à des activités culturelles quise sont toutes déroulées à l’HôtelRestaurant « le Clos de Vallombreuse ».Le repas a permis de passer un agréablemoment.Notre brillant historien, le Lieutenant,Colonel Guy Malbosc, a passionné lesauditeurs par sa causerie sur le thème :« les combattants du 18 juin 1694 », lavie courante et les personnages mar-quants de l’époque. Les membres del’Épaulette se sont séparés à une heureavancée de l’après midi, sans oublier lechant de tradition et en prenant d’ores etdéjà rendez vous pour l’année pro-chaine à Quimper.

Le Président remercie tous les mem-bres du Bureau pour leur collaboration,sans oublier notre valeureux popotier :le Colonel Gabriel Esnault. �

Lieutenant-colonel (er)Martial Le Goff OAEA -

Lieutenant Rusconi - 79-80Docteur en Histoire

Président du Groupementdu Finistère

52 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

VIE DE L’ÉPAULETTE

Ala lecture de ces lignes la garnison deLimoges aura vécu. L’Épaulette enHaute-Vienne s’en trouve ainsi réduite à

quarante adhérents. Mais, le 14 juin, lors dela visite de notre Président national et de sonépouse, la garnison bougeait encore. Certes,quelques-uns avaient déjà le nez dans lescantines, l’EMF4 « cohésait » une dernièrefois dans la verte avant sa dislocation, etl’état-major de la 3e BM partait le lendemainen exercice pour une dernière pointe d’ef-fort. Pourtant, les uniformes de huit officiersd’active, merci à vous les fidèles, parve-naient à colorer agréablement l’assembléedes 65 personnes qui entouraient le GénéralDelochre.

Il faut dire que notre Président a fait untabac, que sa présence a assuré la réussite dela réunion du Groupement. En place avantl’heure, le général a accueilli et échangéquelques mots avec tous les participants,dont certains lui étaient connus, sapeurs ounon. Il a aussi rencontré l’ingénieur en chefde 2e classe Laurençot directeur de l’établis-sement d’infrastructure de la défense, lecolonel (er) Dudognon délégué de la Saint-cyrienne, le Lieutenant-colonel (r)Courtiaud président de l’AOR du Limousin,tous trois invités pour la circonstance, et M.Sauvage directeur de l’ensemble scolaireprivé de Limoges où se tenait la réunion.Contacts faciles et spontanés que tous ontappréciés.

Dans son mot d’accueil, le ColonelSuchet a remercié tout un chacun et pro-noncé l’adieu aux partants : Lieutenant-colonel Pinaud reconversion en Corrèze,lieutenant-colonel de Coniac CERATSaumur, lieutenant-colonel Vandal et capi-taine Liva ESID Bordeaux, chef de bataillonDenis EM 3e BM Clermont-Ferrand, capi-taine Royère DID Djibouti. Profitant de laprésence du colonel Algre, retraité récent àAubusson et seul creusois présent, il a pré-cisé le projet d’intéresser les adhérents de laCreuse à nos activités, avec l’idée de lesréunir à terme, s’ils le souhaitent, dans uneentité 87-23 ; un Groupement du HautLimousin en somme.

Le général a tenu le pupitre une bonneheure, sans lasser, et répondu clairement auxquestions. Même les épouses ont a posté-riori confié l’intérêt de cette redécouverte de

l’Épaulette sauce Delochre, c’est-à-direvivante, vigilante vis-à-vis des évènements,des projets, des décisions touchant l’avenirdes officiers de nos recrutements. Ceux quilisent l’édito de la revue, en particulier celuidu n° 173, pile dans la cible de ce que sou-haite nos adhérents, connaissent la teneur ducombat du Président de l’Épaulette au profitde nos jeunes camarades. Le problème desmoyens, les adhérents, les cotisations quisont 95% de nos ressources, ont aussi étéprésentés comme vitaux par le général.Tenir les effectifs, recruter, ne pas perdre latrace des officiers mutés, c’est le rôle desGroupements et des correspondants d’école.

Ensuite, grâce aux talents d’organisa-teur du capitaine Biletta, intendant-généralde l’ensemble scolaire privé, la réunion s’estpoursuivie jusqu’à la tombée de la nuit,autour d’un cocktail dînatoire très réussi,tout comme le sont les remarquables photosdu colonel Marilly - Merci à vous deux et aucommandant Drault qui a veillé en aval à latrésorerie - Pour terminer, le colonelCunibile, notre ancien, EMI Saint-Maixent42, a réussi à attirer chez lui le général, trèsintéressé par ses écrits personnels.

Le Lieutenant-colonel Bignaud, autreancien, EMIA Victoire 1945, devait normale-ment nous parler des « Chantiers de laJeunesse Française » de juin 1940 à juillet1944. Il n’a pas eu le temps d’intervenir et adonné son accord pour prendre la parole ànotre réunion d’octobre. Le Général Delochreenvisagerait de revenir à Limoges à cette occa-sion... Donc à bientôt mon général, lesChantiers vous attendent ! �

Colonel (er) Lucien SuchetEMIA Belvédère 1963-1964Président du groupement

de la Haute-vienne

> Groupement 87

> Groupement 29journée du 2 avril 2011

Regroupement au « Clos deVallombreuse » à Douarnenez..

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Le Groupement 29 de l’Épaulette atenu sa traditionnelle assembléegénérale le samedi 02 avril 2011

dans la salle de réunion du « Clos deVallombreuse » à Douarnenez.

Après un accueil-café et des sou-haits de bienvenue, le Président MartialLe Goff ouvre la séance en présence duGénéral Hervé Le Bot, Président de lasection sud d’entraide des membres dela Légion d’Honneur, du Colonel PierreJorrot, Délégué de la Saint Cyrienne duFinistère, du Colonel Guy Danigo,Président de l’ANOCR 29, du ColonelPierre Didailler, Président del’Association des Officiers de Réservede Quimper et de Cornouaille.

Le Président du Groupement faitobserver quelques instants de recueille-ment en mémoire des amis trop tôt dis-parus en 2010 : Le Général de CA Jean-

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La réunion du groupement 83-06 s’esttenue cette année au quartierVassoigne du 54ème Régiment d’artil-

lerie à Hyères le 8 mars 2011.Notre groupement a incontestable-

ment la chance de pouvoir s’appuyersur une infrastructure militaire particu-lièrement dense (environ 25 organismeset formations distinctes réparties sur lesdeux départements) dont une douzaine àconsidérer comme unités « référentes ».La mise en place des bases de défense(Draguignan et Toulon en l’occurrence)change à présent considérablement ladonne, pas forcément en termes d’effec-tifs, mais surtout dans le domaine de lagestion des personnels d’active. Ce sys-tème complexe qui se met progressive-ment en place est en effet un outil trèsperformant de suivi des officiers derecrutement interne. Cet aspect est parailleurs un souci du Siège de l’Épaulettequi reste encore à finaliser et organiser,en particulier au plan local, avec desmodalités en cours d’études.

Après l’Ecole d’artillerie (2008),l’UIISC7 de Brignoles (2009),l’EAALAT (2010) c’était au tour du 54e

RA d’accueillir notre réunion annuelledont le but essentiel est de faire undébriefing de l’A.G. parisienne defévrier tout en permettant aux partici-pants (active et retraite) de découvrir àchaque fois un nouveau régiment.

Hyères-les-Palmiers, quelle belledestination en cette période !

Nous avons été accueillis lors d’unsympathique café par le LCL Taprest,correspondant de cette formation, quinous a ensuite présenté l’organisationde ce régiment, ses missions notammenten OPEX (à vocation défense sol-air)ou en Proterre et son fonctionnement.La complexité de son rattachement opé-rationnel à la 7e Brigade blindée station-née à Besançon, et administratif à lanouvelle Base de défense de Toulon alargement été évoquée, ce qui a permisde mieux comprendre la restructurationde l’armée de Terre avec la création desbases de défense et des groupements desoutien (GSBdD) respectifs. La présen-tation du régiment s’est poursuivie avecune partie théorique, mais cependantinévitablement technique, sur le systèmeMARTHA (MAillage des RadarsTactiques pour la lutte contreHélicoptères et Aéronefs). À la pointede la technologie actuelle dévolue à lacoordination dans la 3e dimension, cerégiment en est actuellement La réfé-rence.

Après un excellent repas pris aumess de la gendarmerie au Golf Hôtelde Hyères, l’après-midi a été consacré à

la visite des installations dédiées àMARTHA (plate-forme de formation etd’instruction décentralisée) et à la pré-sentation du système très courte portée(SATCP) MITRAL.

De retour en amphi, le LCL (er)Philippe Dentinger, président du grou-pement, assisté du LCL (er) MichelAllo, vice-président, a effectué le bilande l’A.G. avant d’entamer un sujet-débat sur le thème principal de l’A.G.concernant « les associations d’officiers :partenaires du dialogue social ? » ainsique la problématique du recrutementinterne. L’intervention du GDI (2S)Robert, notre grand ancien d’origineESMIA (!), toujours aussi affuté dansses termes et bénéficiant d’une grandeexpérience sur la formation des offi-ciers, a apporté un éclairage personnelsur les évolutions de carrière entre IA etESM (assez significatif…).

Nous étions une trentaine lors decette journée, ce qui semble peu pour cegenre de manifestation qui reste cepen-dant un lien unique et d’information àprivilégier. Merci aux épouses pré-sentes qui ont montré un intérêt toutparticulier à la visite et aux amphis enposant des questions très techniquesvoire pertinentes.

L’année prochaine, nous nousretrouverons normalement au 21ème

RIMa de Fréjus. �Lieutenant-colonel (er)

Philippe Dentinger,Président du groupement

Var et Alpes MaritimesPromotion IA Ltn Chézeau (1977-1978)

À l’occasion de la « Journée deL’Épaulette 2011 » du groupementMeurthe et Moselle, qui s’est dérou-

lée le 23 juin dernier (seule date possi-ble un peu tardive en fin d’année !) pourla première fois au Cercle mixte deNancy et non plus au Palais duGouvernement (Grandeur et restructu-rations obligent), j’ai transmis aux 22participants que nous étions, en majo-

rité de retraités, l’amical sou-venir du président national etdes membres de la direction.

J’ai présenté nos félicita-tions aux impétrants que sontle Colonel honoraire MichelLemonnier, élevé à la dignitéde Grand officier de laLégion d’honneur et leGénéral (2s) Blanc promu au

grade de Commandeur de l’Ordrenational du mérite.

Puis, après avoir remercié les invi-tés de L’Épaulette locale, dont le nou-veau Gouverneur militaire de Nancy :l’Ingénieur général de 1ère Classe desEssences Dominique Clauzon, et ledirecteur de la DELPIA qui avait pris àsa charge l’impression de 150 cartonsd’invitation, j’ai rappelé l’annonce dugénéral Chef d’état-major de l’armée deTerre au sujet du recrutement tardif dessous officiers qui passerait de 50% à70% et, par voie de conséquence, surl’incidence qu’une telle décision faitpeser sur celui des officiers de nosrangs et, peut-être même, à mon sens,sur l’avenir de l’ENSOA, école quenous envient les Américains ?

Ensuite, j’ai insisté sur le faitqu’il est important, plus que jamais,d’adhérer à L’ Épaulette, force incon-tournable de proposition auCommandement pour défendre notre« corporation recrutements interne etcontractuel » en insistant, en particulier,auprès des Capitaines, car cette catégo-rie d’officiers de par leur position dansla hiérarchie et au travers notamment deleur temps de commandement est lamieux placée pour convaincre et fidéli-ser les indécis.

Enfin, j’ai passé la parole auGénéral (2s) Blanc en sa qualité de pré-sident du Groupement de l’ANOCR deMeurthe et Moselle et de la Meuse, quia appelé à la vigilance sur les décisionsrelatives aux retraites et, en particulier,sur le coup de force des sénateurs quiaugure mal de l’avenir dans cedomaine ? La réunion s’est terminéeautour du verre de l’amitié. �

Colonel (er) Jean-Hugues de RibierEMIA (1965-1966) Promotion

Cinquantenaire de Verdun

L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 53

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Groupement 06Var et Alpes Maritimes

> Groupement 54Journée de laMeurthe et Moselle

Regroupé au quartier Vassoigne du54ème Régiment d’artillerie à Hyères.

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Après la remise des prix aux lieutenantsde l’école de l’infanterie (voir articlepar ailleurs), les majors du groupement

d’application de l’école d’artillerie ont étérécompensés le 29 juin lors d’une cérémo-nie qui s’est déroulée au musée de l’artille-rie. Cette manifestation, présidée par legénéral Hubert Trégou, adjoint au généralcommandant les écoles militaires deDraguignan (EMD) et commandant l’écoled’artillerie, trouvait tout naturellement saplace dans l’ensemble des activités dédiéesà la commémoration de la bataille deWagram. A noter qu’à cette occasion trèsémouvante, les chefs de Corps et étendardsdes régiments d’artillerie étaient présentssur la mezzanine du musée face à la promo-tion rassemblée.

Le Général de corps d’armée HervéGiaume, inspecteur des armées, en visiteaux EMD a remis au Lieutenant Delord(major EMIA) le livre de l’Épauletteavant de céder la parole au Lieutenant-colonel (er) Philippe Dentinger, présidentde L’Épaulette du groupement Var etAlpes maritimes. Celui-ci a rappelé ladédicace de M. Messmer en préambule dece livre qui précise que « le recrutementinterne à fourni à notre armée plus d’offi-ciers que le recrutement direct »… et…

54 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

VIE DE L’ÉPAULETTE> Remise des prixaux lieutenantsde l’Infanterie

> Remise des prixde fin d’annéeà l’EOGN de Melun

> Remise des prixaux lieutenantsartillerie

•••

Prix de l’Épaulette remis par le général de corpsd’armée Hervé Giaume, inspecteur général desarmées, en présence du général Hubert Trégoucommandant l’école d’artillerie.

Prix de l’Épaulette remis par le Lieutenant-colonelPhilippe Dentinger, et le général Hubert Trégoucommandant l’école d’artillerie.

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La traditionnelle remise des prix « LeTrèfle-l’Épaulette » s’est déroulée lelundi 27 juin à 11 heures, dans l’amphi-

théâtre Moncey de l’Ecole des Officiers dela Gendarmerie Nationale. Le prix du Trèflerécompense les sous-lieutenants et aspirantsdésignés en tant que « meilleurs camarades »et le prix de l’Épaulette récompense lesmajors des deux groupements.

Cette cérémonie était présidée par legénéral Robiquet, commandant en secondl’école, le général de division Saffray assis-tant à la cérémonie de fin d’annéede l’Ecole Nationale Supérieure desOfficiers de Police de Cannes-Ecluse. Legénéral d’armée (2s) Denizot, président duTrèfle, était présent. Le Lieutenant-colonelArnaud Girault, membre du conseil d’admi-nistration de l’Épaulette, représentait à cetteoccasion le général Delochre, président.

Le sous-lieutenant Frédéric Sanchez, du1er groupement et l’aspirant Yannick Buffetdu 2ème groupement, tous deux officiers derecrutement semi-direct, ont ainsi étérécompensés.

Cette remise de prix s’est déroulée dansl’ambiance sympathique et décontractée quiprévaut en cette fin d’année scolaire.

Un déjeuner présidé par le GénéralRobiquet a réuni les représentants du Trèfleet de l’Épaulette, les commandants de grou-pement, les « récipiendaires », le grandprévôt et le sénéchal.

Dès 14 heures, une prise d’armes placéesous la présidence du Ministre de l’Intérieur adonné lieu au baptême de la 117ème promotiond’élèves officiers de la gendarmerie et à lafin de scolarité de la 116ème promotion« Général Colonna d’Istria ». Cette très belleprise d’armes, sous une très forte chaleur, a étéle point d’orgue de cette année scolaire et apermis aux deux promotions de montrer leurcohésion. �

Lieutenant-colonel Arnaud Girault

Cela fait presque un an que l’ex-EAI deMontpellier a rejoint la Dracénie pourformer avec l’EAA les EMD (Ecoles

Militaires de Draguignan) ! Mais c’estaussi, en ce 17 juin 2011, la fin de « l’an-née scolaire » pour nos lieutenants fantas-sins ! Le général de division Ribayrol,commandant les EMD, a tenu à féliciterl’exceptionnelle qualité du travail fournipar la DA et notamment les OAEA qui ontbrillé tant par leur remarquables résultatsque par leur esprit de cohésion et decamaraderie surtout envers les plusjeunes. Il a insisté également sur l’impor-tance de la diversité des origines pour lesofficiers ainsi que sur l’attachement qu’ilporte à cette remise des prix qui crée unlien fort entre tous les officiers, jeunes etmoins jeunes, d’active ou en retraite.

Vint ensuite le moment de la remise desprix aux majors des lieutenants de l’infante-rie. Alors que le général représentant la sec-tion locale de la Légion d’Honneur remettaitson prix au major des officiers étrangers (unLibanais), celui de la Saint-Cyrienne grati-fiait à son tour le major des lieutenantsd’origine directe (ESM).

Le lieutenant-colonel (er) Dentingerétant excusé, c’est au lieutenant-colonel(er) Allo (vice-président du groupement)que revenait l’honneur de représenternotre association après des EMD. Ainsi,au nom de l’Épaulette le magnifiqueouvrage sur les Officiers Français deRecrutement Interne (de 1875 à nos jours)a été remis aux majors de ces trois typesd’origine :• LTN Van Keymeulen Thibault (EMIA),• SLT Rapaly Nicolas (OAEA),• SLT Campoy Nicolas (OSC/E).

Et puisque nos trois brillants lauréatsont choisi de vivre leur première expé-rience de jeune officier en pays Cathare(au 3ème RPIMa de Carcassonne pour les2 premiers et au 8ème RPIMa de Castrespour le 3ème), souhaitons leur que « lapiste, si dure et souvent si cruelle, » lesépargne et que Saint-Michel les tienne ensa sainte protection, ainsi que leurs sec-tions et leurs familles !

A l’issue de cette petite cérémonieattachante, le général Ribayrol nous invi-tait tous à partager le verre de l’amitié quiallait être suivi d’un superbe buffet autourdesquels langues et papilles se sontdéliées pour aller bon train. �

LcL (er) Michel AlloVice-président du groupement 83-06

Promotion LcL Broche (1979-1980)

Un déjeuner présidé par le Général Robiquet a réuni lesreprésentants du Trèfle et de l’Épaulette, les commandants

de groupement, les « récipiendaires »,le grand prévôt et le sénéchal.

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L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 55

Les « Portes Ouvertes » du 48e Régiment deTransmissions, organisées samedi 28 maiau quartier Toussaint à Agen, rassemblaient

une bonne quinzaine d’Associations parmilesquelles l’Épaulette, du Groupement 47,figurait en bonne place.

Il convenait, en effet, de remercier parune présence plus active le Régiment et sonChef de Corps de l’aide qu’ils nous appor-taient lors de nos prestations. Il était néces-saire aussi de prendre et de reprendrecontact avec nos camarades d’active, de sus-citer l’intérêt pour notre Association et d’en-registrer des adhésions nouvelles.

Sur notre emplacement réservé étaientdisposés, prêtés par le Siège parisien, delarges panneaux d’information et d’explica-tion. Etaient présentés l’historique, l’organi-sation, les buts de notre Association, lenombre et l’origine de ses adhérents, autantd’informations commentées et étayées parla présentation en boucle d’une vidéo pro-jection. Il était également remis à chaquevisiteur, en plus de nombreux dépliants, unCD Rom détaillant en outre l’administra-tion, l’assemblée générale de février 2011ainsi que les orientations du Président.

L’information et l’effort de présentationont été importants. Le nombre des visiteursest resté cependant modeste. Néanmoins leColonel Bordeles, accompagné des autoritéslocales, dont le Directeur de l’ONAC, s’estmontré particulièrement intéressé par lesbuts et objectifs de notre Association, parl’effort de cohésion effectué par l’Épaulette,au sein des officiers d’origine et de recrute-ment si divers.

Merci au Colonel de Maillard duGroupement de Gironde et au Sous-Lieutenant Verzini correspondant suppléantde l’Épaulette du 48e RT pour l’aide efficacequ’ils ont apportée tout au long de cettejournée. �

Colonel (er) Jean-Paul BrodaPrésident du groupement 47

Origine OR

> L’Épaulette aux« Portes Ouvertes »du 48e Régimentde Transmissionsà Agen

Dans le cadre des manifestations marquant l’an-née de son cinquantenaire, la promotion« Capitaine Bourgin », première

promotion de l’EMIA, s’est rendue à Mouilleron-en-Pareds, le dimanche 22 mai 2011, avec une délé-gation d’une douzaine de membres accompagnés deleurs épouses, pour honorer la mémoire duMaréchal Jean de Lattre de Tassigny.

C’est en effet dans ce modeste village vendéenqu’est né et que repose aux côtés de son épouse etde son fils unique Bernard, mort au combat enIndochine, ce connétable des temps modernes, le «Roi Jean », comme le surnommaient avec un peud’ironie teintée d’affection ses contemporains.Ajoutons pour la petite histoire que c’est égalementlà, dans ce bourg de quelques centaines d’habitants,qu’ont vu le jour deux autres éminents personnages :Monsieur Georges Clemenceau dont la renomméen’est plus à faire et Charles-Louis Largeteau, poly-technicien et astronome de réputation internatio-nale.

Cette journée, dédiée au Maréchal de Lattre,avait pour objet de rappeler combien notre école futmarquée à ses débuts par l’empreinte de ce grandchef militaire qui porta toujours un vif intérêt à laformation et à la promotion des cadres de tousniveaux de notre armée et de souligner par là mêmetout ce dont nous lui sommes redevablesaujourd’hui encore.

Après l’office religieux, les petits cos de laBourgin se retrouvèrent donc au cimetière, pour unecérémonie intime sur la tombe du Maréchal, en pré-sence de Monsieur Michel Geevers, maire deMouilleron-en-Pareds. La journée se poursuivit parun sympathique déjeuner dans une auberge du vil-lage, suivi des visites de la maison natale duMaréchal de Lattre, puis du musée des « 2 Victoires »,qui établit un singulier parallèle entre les destinéesde ces deux grands hommes que furent de Lattre etClemenceau. L’après-midi s’acheva par un pèleri-nage sur la colline des moulins, sise aux abords duvillage, où a été érigé un mémorial à la gloire descombattants d’Indochine.

Dans son allocution, prononcée sur la tombe duMaréchal de Lattre, le secrétaire de promotion rap-pela les mérites de ce remarquable chef militaire,fervent partisan du principe de « l’amalgame », quiconsidérait qu’une de ses plus belles victoires avaitété de réussir à fusionner l’armée d’Afrique à celledes Forces françaises de l’intérieur, c’est à dire àintégrer au sein de l’armée « régulière » des unitésde la Résistance. Et, c’est fort de ce principe qu’ilinstaura à Coëtquidan, peu après la fin de la 2ème

guerre mondiale, une école unique de formation desofficiers d’active : l’École spéciale militaire inter-armes (ESMIA), qui, pendant une quinzaine d’an-nées, forma des promotions d’officiers dont beau-coup trouvèrent une mort glorieuse en Indochine eten Algérie, et dont l’EMIA est l’héritière. �

Col (h) Bertrand ChurletSecrétaire de la promotion

« Cne Bourgin »

> La promotion« CapitaineBourgin » à

Mouilleron-en-Pareds

« Portes Ouvertes » du 48e Régimentde Transmissions, organisées le samedi 28 mai 2011

au quartier Toussaint à Agen.

Recueillementet mémoire aux mortsde la « Cne Bourgin ».

Les Lieutenants lauréats de l’EAA et de l’EMD.

« nombre d’officiers d’active ainsi recru-tés sont devenus célèbres par leursexploits ou par leurs victoires ». Ceci estd’autant plus valable aujourd’hui et le seraencore d’avantage dans le futur. Le prési-dent a ensuite remis les prix au Lieutenant(F) Lenormand (major OSC) et auLieutenant Kaufman (major OAEA), enterminant par cette désormais célèbre cita-tion « Et par la giberne, vive l’Épaulette ».

Cette cérémonie s’est achevée dansle « patio Estienne » par un cocktailrafraîchissant et particulièrement bien-venu par cette forte chaleur.�

Lieutenant-colonel (er)Philippe Dentinger

Président du groupement Var etAlpes maritimes

EMIA (1977-1978) promotionLieutenant Chézeau

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VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

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MARIAGES> Geoffroy, fils du Colonel Claude SIGNO-RET (ART-EMIA-Belvédère-63/64) et deMadame, avec Mademoiselle CécileVALADE, le 19 mars 2011 à Reims.

> Marie-Savine, fille du Lieutenant-colonelFrancis CAUWE (ABC-EMIA-CapitaineCozette-80/81) et de Madame, avec leLieutenant de Vaisseau Vincent ABSIL, le4 juin 2011 à Courthézon.

> Marine, fille du Lieutenant-colonelYannick LE THÉRY (MAT-EMIA-LesCombats de Tu-Lé-92/94) et de Madame,avec Monsieur Adrien TRUCHON-BARTES, le 22 juillet 2011 à Arcachon.

> Amandine, petite-fille du Chef deBataillon Lucien ROUSTIT (TRS/TDM-ESMIA-Union Française-52/53) et fille duLieutenant-colonel Pascal ROUSTIT (TRS-EMIA-Lieutenant Chezeau-77/78) et deMadame, avec Monsieur Jérémy DEBEZE,le 23 juillet 2011 à Albi.

> France, petite-fille du Lieutenant-colonelGuy KLEPPER (TDM-Poitiers-39) et deMadame, petite-fille du Général MichelLAFITTE (TDM-ESMIA-Maréchal deLattre-51/52) et de Madame, et fille duLieutenant-colonel Pierre KLEPPER (INF-EMIA-Général Laurier-78/79) et deMadame, avec le Lieutenant Ivan EPHRITI-KHINE (Saint-Cyr-Ces Franconville-08/11),le 6 août 2011 à Caissargues.

> Commandant Jean-Raymond DRAULT(CTA/GSEM-Ponts de Saumur-64/64) avecMademoiselle Christiane PACCOU, le 27juin 2011 à Nexon.

> Thomas, fils de Lieutenant-colonelFrancis CAUWE (ABC-EMIA-CapitaineCozette-80/81) et de Madame, avecMademoiselle Colombe LE TARNEC, le3 septembre 2011 à Fourcès.

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux debonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> Gabrielle, arrière petite-fille de MadameJosette LAIRÉ (veuve du Général JeanLAIRÉ-49/51) le 25 février 2011.

> Emy, premier petit-enfant du Lieutenant-colonel Michel MARQUANT (GND-EMIA-Général Laurier-78/79) et deMadame, le 9 mars 2011.

> Louis, fils du Chef de bataillon ChristophePOULAIN (TRS-EMIA-Cadets deCherchell-94/96) et de Madame, le 12 mars2011 à Paris.

> Arthur, troisième petit-enfant du GénéralChristian CAVAN (ART-EMIA-GénéralKoenig-70/71), Vice-président deL’Épaulette, et de Madame, au foyer duCapitaine Nicolas CAVAN (CTA.GSEM) etde Madame, le 15 mars 2011 à Lille.

> Clément, petit-enfant du Lieutenant-colonel Jean-LouisCAMISULI (ART-EMIA-De Belsunce-76/77) et de Madame,au foyer de CarolineCAMISULI et BrunoFEUGIER, le 21mars 2011 à Dubaï.

> Albane, quatrième enfant du LieutenantGaspard MUNSCH (EMIA-Lieutenant deLa Bâtie-06/08) et de Madame, le 13 avril2011.

> Loïc, dixième petit-enfant du Lieutenant-colonel Hervé ARZEL (TDM-ESMIA-Extrême-Orient-50/52) et de Madame, aufoyer de Pierre-Yves, le 21 avril 2011 àLondres.

> Sixtine, vingt et unième petit-enfant duGénéral François GAUDY (CS-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et deMadame, au foyer de Diane et MichelRIVETTE, le 15 mai 2011.

> Gabriel, petit-fils du Lieutenant-colonelJean-Louis GÉRARD (MAT-EMIA-deBelsunce-76/77) et de Madame, au foyer deleur fils Frédéric et de MademoiselleDelphine VERNHET, le 23 juin 2011 àBéziers.

> Capucine, sixième petit-enfant du ColonelJean-Claude PANNEQUIN (GND-EMIA-Aspirant Zirnheld-64/65), au foyer de Pierreet Sandrine, le 3 juillet 2011 à Annecy.

ADOPTION> Baudouin, né le17 août 2010 àSantafe de Bogota,est arrivé au foyer duL i e u t e n a n tE m m a n u e lROLAND-GOSSE-

56 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

CARNETLIN (ART-EMIA-Capitaine Florès-08/10) etde Madame.

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxheureux parents et grands-parents.

DÉCÈS> Lieutenant-colonel Gabriel DELAVAUD(GEN-OA-39) le 27 février 2010 à Talence.

> Lieutenant-colonel André SEYNAEVE(CS-OR-47) le 6 mars 2010 à Toulon.

> Colonel Jean-Michel LEVACHER(TDM/ABC-EMIA-Plateau des Glières-69/70) le 23 juin 2010 à Chartres.

> Lieutenant-colonel Paul MEUNIER (CS-OR-47) en 2011 à CHATELLERAULT.

> Lieutenant-colonel Marc BIGAUT (MAT-EMIA-Général Laurier-78/79) le 17 janvier2011 à Saint-Sylvestre.

> Lieutenant-colonel Christian DUBOUE(ABC-OR-58) en mars 2011.

> Madame Noëlle PALMA, épouse duColonel Francis PALMA (GND-EMIA-DuSouvenir-71/72) le 28 mars 2011 àMontpellier.

> Madame Elisabeth DUNOYER, mère duLieutenant-colonel Hervé DUNOYER(ABC-EMIA-Lieutenant Borgniet-83/84) le1er avril 2011 à Le Dorat.

> Lieutenant-colonel René ERRECART(GND-OR-48) le 6 avril 2011 à Bayonne.

> Lieutenant-colonel Louis MASSOTTE(CS-EMIA-Victoire-45/46) le 14 avril 2011à Saint-Cyprien.

> Magali, fille du Lieutenant-colonel Jean-Louis BIDALLED (ABC-EMIA-GénéralBrosset-73/74) et de Madame, le 26 avril2011 à Nantes.

> Capitaine René TOUCHE (TRN-78) le2 mai 2011 à Gap.

> Madame Aliette AUROY, mère duLieutenant-colonel Hervé AUROY (TRN-EMIA-Capitaine Legrand-87/89) le 23 mai àPau.

> Colonel René BRANA (INF-EMIAVictoire-45/46) le 5 juin 2011 àEaubonne.

> Madame Ginette CASTELLANI, le12 octobre 2010 et Monsieur Charles CAS-TELLANI, le 5 juin 2011, mère et père duCapitaine Christian CASTELLANI (INF-OAEA-Lieutenant-colonel d’Ornano-86).

> Lieutenant-colonel Jean DOUENCE (OA-

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L’Épaulette n° 174 • août 2011 • 57

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

Saumur), père du Lieutenant-colonel OlivierDOUENCE (MAT-EMIA-LieutenantBernard de Lattre de Tassigny-84/85), le 1erjuillet 2011 à Villandraut.

> Colonel Pierre BERLAND (CTA/MAT-OA-53) le 9 juillet 2011 à Perpignan.

> Général Bruno de CASTELBAJAC(ABC-EMIA-Général Laurier-78/79)) le12 juillet 2011 à Bordeaux.

> L’Épaulette partage la peine des familleséprouvées par ces deuils et leur adresse ouleur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURESNOMINATIVES

JORF du 30 décembre 2010Décret du 28 décembre 2010

portant nomination et promotiondans la réserve opérationnelle

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

Au grade de colonel de réserve

Pour prendre rang du 1er décembre 2010

> LCL Vincent RABOT (TDM) - LCLDaniel REMOLEUX (MAT).

JORF du 25 janvier 2011Décret du 24 janvier 2011

portant élévation aux rang etappellation

de général de corps d’armée,promotions et nominationsdans la 1ère et la 2ème section

et affectations d’officiers généraux

GENDARMERIE NATIONALE

Art. 5 - Est nommé dans la 2ème

section des officiers généraux :

Au grade de général de brigade

Pour prendre rang du 4 mai 2011

> M. le Colonel Philippe LAFOIX.

JORF du 30 avril 2011Décret du 28 avril 2011

portant nominationet promotion dans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de colonel

Pour prendre rang du 1er avril 2011

> le Lieutenant-colonel Charles ABALLÉA(INF).

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rang du 1er janvier 2011

> les commandants : Pierre CATANES(TRN) - Robert CHAMPONNOIS (TRS).

Pour prendre rang du 1er avril 2011

> les commandants : Jean-Luc PASCAL(TDM/ART) - Denis URBAIN (INF) -Jacques VINCENT (TDM/INF) - GillesBOUCHET (TRN) - Moulay JAMAA(GEN) - Patrice DANGÉ (TDM/INF) .

Au grade de commandant

Pour prendre rang du 1er janvier 2011

> les capitaines : Thierry BOYER(ALAT/INF) - Jean-François POMARES(ABC) - Samuel MAI (GEN) - Guillaumede MONTS de SAVASSE (ABC) - Jean-Louis PALÉ (GEN) - Patrice HUBERT(GEN) - Alexandre ROTHÉ (ABC) -Claude LA SCOLA (TRN) - PhilippeKLAINE (ABC) - Eric LANCELOT (GEN)- Christophe DÉANTONI (TRN) - FrançoisRAVAT (GEN) - Régis-François HALLER(ART) - Martial TURCK (GEN) - AlainRIETSCH (TRN) - Patrick CORNÉE (GEN) - Guillaume SAINTEMARIE (ABC)- Christophe VIGNES (ALAT/INF) -Thierry MARIEN (INF) - ChristopheBARANGER (ABC) - Ludovic PETIT(TRS) - Dominique VERDUN (MAT) - EricPOITRIMOULT (INF) - Sébastien BER-GER (INF) - Xavier BUTTAY (TRS) -Alain BENOIT (MAT) - EmmanuelALLARD de GRANDMAISON(TDM/INF) - Cristobal MIRANDA (MAT)- Jean-François LESGOURGUES (TRS) -Damien CHARBONNIER (MAT) - GéraldLE BRIS (ALAT/MAT) - Pierre SAVY(INF) - Denis BURTIN (TRS) - Henry-Sébastien DUPETY (ABC) - Jean-PhilippeMOLLARD (INF) - Laurent REYSSIER(GEN) - Nicolas HOUMEAU (MAT) - YvesLAMATY (TRN) - Sébastien WILLEM(GEN) - Jean-Sébastien L’HUILLIER (INF)- Stanislas LABOUREAU (MAT) -Christophe ALLO (ART) - EmmanuelGUILLEZ (ABC).

Corps des officiers du cadre spécial

Au grade de colonel

Pour prendre rang du 1er janvier 2011

> le lieutenant-colonel Christian CAZOU-LAT.

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rang du 1er janvier 2011

> le commandant Jean-Jacques BRENN.

Pour prendre rang du 1er avril 2011

> les commandants : Denis PERBAL -Isabelle PETIT - Olivier CHEYLAN.

Au grade de commandant

Pour prendre rang du 1er janvier 2011

> les capitaines : Philippe BELLY - PierreGERZAIN.

OFFICIERS SOUS CONTRAT

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er janvier 2011

> les sous-lieutenants : Thibault VALLE(MAT) - Jonathan de MARI (MAT).

DIRECTION GÉNÉRALEDE L’ARMEMENT

Corps technique et administratifde l’armement

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Au grade d’officier en chefde 2ème classe

Pour prendre rangdu 1er février 2011

> l’officier principal Nicolas JACOB.

JORF du 5 mai 2011Décret du 3 mai 2011

portant promotiondans l’armée active

GENDARMERIE NATIONALE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers de gendarmerie

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rang du 1er mars 2011

> les chefs d’escadron : François BOMPAS- Christophe PIGNARD - Serge LEROY -Laurent LACROIX.

•••

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58 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

CARNET••• GENDARMERIE NATIONALE

> M. le général de brigade Jean-MichelVANDENBERGHE est nommé adjoint audirecteur des soutiens et des finances de ladirection générale de la gendarmerie natio-nale à compter du 29 décembre 2011.

JORF du 21 juin 2011Décret du 20 juin 2011

portant affectation et élévationaux rang et appellation

de général de corps d'armée,promotions

et nominations dans la1ère et la 2ème section,

admission par anticipation etsur demande et affectations

d'officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Art. 3 - Sont nommés dans la1ère section des officiers générauxde l’armée de terre :

Au grade de général de brigade

Pour prendre rang du 1er août 2011

> M. le Colonel du matériel ThierryGABALDA, maintenu dans ses fonctions.> M. le Colonel de l’infanterie LouisBOYER, nommé commandant du Centrenational des sports de la défense et commis-saire aux sports militaires, à la même date.> M. le Colonel des troupes de marineFernand GEORGES, nommé commandantde l'école militaire de spécialisation del'Outre-mer et de l'étranger, à la même date.> M. le Colonel des troupes de marineFranck REIGNIER, nommé chargé de mis-sion auprès du chef d'état-major des armées,à la même date.

JORF du 29 juin 2011Décret du 27 juin 2011

portant intégrationdans le corps desofficiers de carrière

GENDARMERIE NATIONALE

Corps technique et administratifde la gendarmerie nationale

Au grade de capitaine

A compter du 1er août 2011

> le capitaine sous contrat : DelphineROZIÈRE.

Pour prendre rang du 1er mai 2011

> le chef d’escadron Fabien GLEMET.

Pour prendre rang du 1er juin 2011

> les chefs d’escadron : Jean-Marc CHAM-BON - Stéphane AYZAC - Benoît CHAU-VIN.

Pour prendre rang du1er novembre 2011

> les chefs d’escadron Christian BROUDIN- Henri RUL.

JORF du 17 mai 2011Décret du 16 mai 2011

portant affectation et élévationaux rang et appellation

de général de corps d’armée,promotions

et nominations dans la1ère et la 2ème section,

admission par anticipation etsur demande et affectations

d’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Art. 4 - Sont promus ou nommésdans la 2ème section des officiersgénéraux de l’armée de terre :

Au grade de général de division

Pour prendre rang du 1er août 2011

> M. le général de brigade DidierLEGRAND (TDM/INF).

Au grade de général de brigade

Pour prendre rangdu 8 septembre 2011

> M. le colonel des troupes de marineMarc JEANNEAU.

JORF du 18 mai 2011Décret du 16 mai 2011

portant nominationet promotion dans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de colonel

Pour prendre rang du1er juillet 2011

> les lieutenants-colonels : Bruno BUCHE-RIE (TDM/ABC) - Vincent LAVILLE(INF) - Xavier PORTAIL (TDM) - Hubert

GOMART (INF) - Philippe MOREAUX(TDM/ART).

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rangdu 1er juillet 2011

> les commandants : Luc LEMONNIER(TDM/ABC) - Numa GEYER (INF) - AlainCAMPAGNE (TRN) - Philippe BOHN(TRS) - Jean-Baptiste BUSUTTIL (INF) -Richard PINA (GEN) - Bertrand LIHO-REAU (INF) - Olivier REINBOLD (TRN) -Albéric de RAMBURES (TDM) - PascalROSSINI (TDM/INF) - GérardMARENGO (ABC) - François DEVOUGE(ALAT/INF) - Jean-Louis LACOMBE(ALAT/ABC) - Laurent BALLA (GEN) -Laurent VANNET (ALAT/INF) - Joseph-Henri CARDONA (INF) - Hervé LESTIEN(TDM/INF) - Gérard RE (GEN) - PierreCHAPTAL de CHANTELOUP (ABC) -Christophe DUCAT (GEN) - Bertrand TAD-DEI (ART) - Bernard GODINI (ART) -Jean-Philippe MOUILLE (ART) - PierreMAZERAN (ALAT/INF) - Richard LEFE-VRE (TRN) - Dominique CHANSON(INF) - Maxime SIGUIER (TDM/INF) -Tristan CHARTAUD (GEN) - Xavier PRE-VISANI (TRS) - Laurent MILLOT (INF) -Luc LE COZ (INF) - Ludovic LABOUL-BENE (MAT) - Arnaud MÉTHOU (TRS) -Jean-Jacques BIGEARD (MAT) - FabriceLESSEUR (ART) - Amaury DAMASE(MAT) - Loïc DAVAILLON (ART) - PatrickSIMO (ART) - Thierry JACQUEMOT(MAT) - Thierry DEHECQ (GEN) - ThierryCROUZET (TRS) - Olivier DUBOULET(TRN) - Frank SCHABER (MAT) -François-René LETUPPE (TRS) - RichardROME (ART) - Christophe POULAIN(TRS) .

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de lieutenant-colonel

Pour prendre rang du1er juillet 2011

> le commandant Philippe MOISAN.

OFFICIERS SOUS CONTRAT

Corps des officiers des armes

Au grade de capitaine

Pour prendre rang du 1er mai 2011

> les lieutenants : Hélène LAMY (TRN) -Thomas GAILLARD (TRN).

JORF du 9 juin 2011

Décret du 7 juin 2011

portant affectation d’officiersgénéraux

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VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL

DE LA LÉGION D’HONNEUR

JORF du 6 mai 2011Décret du 5 mai 2011

Militaires n’appartenant pasà l’armée active

portant élévation

A la dignité de grand’croix

Sans traitement

ARMÉE DE TERRE

> Général de corps d’armée JacquesLEMAIRE (INF).

A la dignité de grand officier

> Colonel Michel LEMONNIER (ABC) -Colonel Roger SAINT-PÉ (ART).

portant promotion

Au grade de commandeur

> Colonel Henri ALBY (INF) - ColonelLouis LEDANOIS (INF) - Colonel Jean-Paul MARCADET (CS).

Au grade d’officier

> LCL Yves BIENBOIRE (TDM) - LCLRoger BUSCH (ART) - COL René DEL-MAS (ART).

JORF du 4 juin 2011Décret du 3 juin 2011

Militaires appartenantà l’armée active

portant nomination

Au grade de chevalier

ARMÉE DE TERRE

> Capitaine Victor ESTEVES (GEN).

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE

JORF du 6 mai 2011Décret du 5 mai 2011

portant élévation à la dignitéde grand’croix et de grand officier

Militaires n’appartenant pasà l’armée active

ARMÉE DE TERRE

A la dignité de grand’croix

> Général de brigade Bernard JOSZ (INF)- Colonel Abdelaziz MELIANI (INF).

A la dignité de grand officier

> Général de brigade Paul ROLLAND(CS).

portant promotion et nomination

Au grade de commandeur

> Général de brigade Jean BLANC (CS).

Au grade d'officier

> Colonel Jacques LOIRAT (GEN).

Au grade de chevalier

> Capitaine Pauline-Marie ALBERTINI(CTA) - Capitaine Henri VEYSSIÈRE(INF).

Militaires appartenantà l'armée active

portant promotion et nomination

Au grade de commandeur

ARMÉE DE TERRE

> Général de brigade Frédéric THUET(INF).

Au grade d'officier

> Lieutenant-colonel Guy GIBEAU (INF) -Lieutenant-colonel Bertrand MOREL(INF).

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

> Chef d'escadron Michel IGNATOVITCH.

ARMÉE DE TERRE

> LCL Christian du BREIL de PONT-

BRIAND (TRN) - CNE DominiqueDURUT (ABC) - CBA Frédéric ETTORI(TDM) - CNE Philippe FORT (GEN) - CNEGeorges HERNANDEZ (MAT) - CNEMonji KAHLA (INF) - LCL StéphaneMOREAU de LIZOREUX (TRS) - CNEFrançoise PORTEYRON épouse ZERBI-NATI (MAT) - LCL Stéphane SIMONUTTI(GEN) - CEN Jean-Michel VERCASSON(TDM).

SUCCÈSJORF du 29 avril 2011Arrêté du 16 mars 2011

portant attributiondu brevet de qualification

militaire supérieure

Le brevet de qualification militairesupérieure est attribué, à compterdu 1er janvier 2011, aux officiers degendarmerie suivants :

> Colonel Paul GUILPAIN - Colonel PascalLEGER - Colonel Philippe MIAILHES.

JORF du 29 juin 2011Arrêté du 9 juin 2011

portant attributiondu brevet de qualification

militaire supérieure

Le brevet de qualification militairesupérieure est attribué, à compterdu 1er janvier 2011, aux officiers sui-vants :

> les lieutenants-colonels : LaurentALLANO (TDM/INF) - Rémy BODLEN-NER (TRN) - Lionel BRODIER (ART) -Wilhelm BUSCH (INF) - Serge CLAUDE(TRN) - Yves DEPIT (TDM/ABC) - MarcFORNELLI (CTA/CAT) - Bruno ROBERT(ART) - Philippe SARRON (GEN).

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxlauréats.

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60 • L’Épaulette n° 174 • août 2011

BIBLIOGRAPHIE

LES MARINESDU DANUBE1526-1918Noël BuffePréface

de Jean Bérenger

L’auteur a suivi une carrière dansl’armée de terre pendant 35 ans.Après l’épreuve du combat, il a étéamené à acquérir une connaissanceapprofondie des réalités historiqueséconomiques et politiques.DescriptifL’Empire Ottoman se trouve engagéà partir de la fin du XVème siècle, dansune politique de conquête desanciennes provinces byzantines etde la Hongrie. La réalisation de ceprojet sera la cause pendant plus dequatre cents ans d’une suite presqueininterrompue de conflits qui l’oppo-seront principalement à l’Autriche età la Hongrie. Les traces profondes deces conflits sont encore sensiblesdans le Monde moderne. Les parti-cularités climatiques et géogra-phiques du théâtre d’opération bal-kanique ont fait que le Danube s’esttrès tôt imposé comme la voie decommunication indispensable auxéconomies et à la logistique desarmées des Etats riverains. L’EmpireOttoman avait su adapter sa puis-sante marine de Méditerranée auxconditions de navigation sur leDanube et y imposer sa suprématie.Les Etats autrichien et hongrois ontdû, pour faire face à la menaced’une marine turque puissante etbien organisée, créer une force flu-viale capable de lui résister. A l’ori-gine fondée sur des bases modestesà partir de la batellerie du fleuve, elledevait au XVIIIème siècle apparaîtrecomme une escadre de haut bordet pendant la Première GuerreMondiale constituer une forcenavale puissante et moderne autourde cuirassés de rivière ou « monitors ».Cette marine, alors nommée« Flottille du Danube » devait som-brer pavillon haut, en même tempsque la Monarchie Austro-hongroisesans avoir jamais démérité.320 pages - Format 14,8 x 21 cmEditions LavauzelleBP 8- 87350 PANAZOL

LES LÉGIONSFACE AUX BARBARES

La colonnede Marc Aurèle

Georges DEPEYROT

La colonne de Marc Aurèle, construitepar son fils Commode, raconte, commecelle de Trajan, les victoires impériales.

Ce sont, en fait, les derniers moments d’un empire conquérant, capablede mener de vastes opérations offensives. Parties des rives du Danube, leslégions se lancent à la poursuite des Barbares d’Europe centrale. Lacolonne ne raconte pas toutes les guerres de Marc Aurèle, mais unique-ment quelques années, celles auxquelles est associé son fils, le futurempereur Commode.

Les gravures nous présentent une armée romaine très différente de cellede Trajan. Davantage d’auxiliaires, des soldats portant de longues épées,des cottes de mailles. L’adversaire est plus difficile à vaincre, capable dedéfaire ou d’assiéger les Romains. La diversité des tribus montre uneEurope centrale en pleine recomposition.

L’ouvrage présente l’intégralité des scènes de la colonne. La narration estdécoupée en 126 scènes, toutes illustrées et commentées.

235 pages - Format : 24 x 16 cmEditions Errance7 rue Jean du Bellay75004 PARIS

PASSION CLAIR-OBSCURAlain BADIRACL’auteurEnfant solitaire, Alain BADIRAC aime à seréfugier dans les livres. Il rêve d’équipéeslointaines et prend l’uniforme un soir de sep-tembre 1969.Le danger soviétique se profilait. Militaire, ilsillonnera plus de vingt ans l’Est de laFrance, notamment.Le mur de Berlin tombe, il écrit des nouvelles

pour des publications militaires.Ses nouvelles missions, à l’Etat-major des armées, le conduisent à par-courir surtout l’Afrique Francophone. Il y vit des aventures fascinantes.Nous sommes en l’an 2000, alors Colonel, il quitte l’armée et change devie. L’immobilier le capte. Il aime les mots de la vie réelle, il adore ceux dela fiction. Il décide d’écrire.Le livreAmoureux des grands espaces, Paul recherche les sensations extrêmes,voire les dangers imprévisibles. Il aime se ressourcer au coeur d’un cloî-tre improvisé, aux murs de livres.Un matin, le téléphone déchire la solitude de sa vie. Sylvie l’implore de lasecourir, en pleurs. Elle avait disparu sept ans plus tôt, brisant leur avenir.La flamme de la passion renait sous l’armure de l’homme de l’ombre.Il se laisse aveugler par un regard vert pomme. Il sent que l’horloge duprésent s’efface devant celle du passé. Mais que cache ce retour inespéré ?320 pages - Format 14,8 x 21cmEditions Libre LabelBP 84 - 33460 MARGAUX

LE SERVICE MÉDICALAU SERVICE DE LAFRANCE LIBRE

DU 18 JUIN 1940AU 18 JUIN 1942

HistoireBernard François

MICHELAndré QUELEN

Les auteurs ont souhaité, par cet ouvrage,apporter un témoignage sur les hautesvaleurs morales du métier de médecin quipeuvent l’amener, dans des circonstancesexceptionnelles, à un engagement sansfaille au service de la Nation, éventuelle-ment les armes à la main.Dans l’œuvre de reconstruction nationaleentreprise par le général De Gaulle, à partirde l’appel du 18 juin 1940, les médecins etétudiants en médecine, dont 38 ont été dis-tingués comme Compagnons de laLibération, ont apporté une contributiondiscrète mais déterminante.Dans la crise sans précédent que traverse lemonde, c’est sans nul doute, en s’inspirantde l’exemple de ce que leurs aînés ont réa-lisé, au péril de leur vie, particulièremententre 1940 et 1942, que les jeunes étu-diants en médecine d’aujourd’hui pourrontparticiper à construire la Médecine dedemain.« …Science sans conscience N’est queruine de l’âme… »Docteur François Rabelais

250 pages - Format 14,8 x 21 cmÉditions Elzévir11, Rue Martel75010 PARIS

L’ÉPREUVEDU GUERRIER

RÉCITS DE GUERRESMémoires

Jean ARRIGHI

Lorsque les deux têtes roulèrent dans cetrou, on eu dit que les voix infernales,subitement assourdies, se taisaient ets’éloignaient ; ce fut comme si la nuit,brusquement, envahissait le monde,

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comme si la civilisation d’un seul coups’en retirait et comme si, enfin, une ombregigantesque, poussée par la mort, descen-dait dans la fosse pour y fermer les yeuxde ces martyrs… « … Dans la folie de cesassauts terrifiants, quelle autre force irré-sistible poussait donc tous ces êtres,comme impatients d’entrer dans l’éter-nelle nuit ? C’était un peu comme si leurschefs perpétraient, à travers l’exigence deces sinistres assauts, un homicide collectifet admis… » Face aux détracteurs del’Armée toujours mise au banc des« accusés » : l’ancien guerrier se révolteet nous livre des pages vraies, tragiques etdouloureuses, suivies d’un plaidoyer pournos morts.Jean ARRIGHI, Commandant honoraire.Né à Paris. Auteur des deux ouvrages« Indochine, les combats oubliés » et «Mémoires de Paix ». Le commandant JeanARRIGHI a servi aux CommandosParachutistes, aux Commandos Nord-Vietnam et au Régiment de Corée enIndochine, ainsi qu’à la Légion Étrangèreen AFN.

Officier de la Légion d’Honneur, Médaillémilitaire, Croix de Guerre des TOE, Croixde la Valeur Militaire, Croix duCombattant Volontaire. Grand mutilé deguerre. École de Saint Maixent. Centre desHautes études administratives pourl’Afrique et l’Asie moderne. Collège libredes sciences sociales et économiques.Sociétaire des écrivains combattants.

216 pages - Format : 15,5 x 24 cmIndo Editions61 rue de Maubeuge75009 PARIS

L’AVIATION LÉGÈRE DEL’ARMÉE DE TERRE

EN ALGÉRIE1954-1962

Pierre DUFOURPréface du GénéralYann PERTUISEL

Pierre Dufour a collecté dans unlivre-album les témoignages depionniers de l’aviation légère de l’ar-mée de Terre (ALAT) qui ont servi enAlgérie.« L’aviation légère de l’armée de

LE PEUPLE DE L’OCÉANL’art de la navigationen Océanie

Vice-Amiral Emmanuel DESCLEVESPréface de Michel ROCARD

Le Peuple de l’Océan fait renaître la civilisa-tion maritime océanienne, présentée pour la première fois dans un trèslarge contexte maritime, historique et culturel. Sont ici dévoilés les secretsde l’art de la navigation sans cartes ni instruments d’aucune sorte, l’in-vention des praos volants et des catamarans, le savoir-faire des équipageset les méthodes inédites d’exploration de l’Océan. C’est très logiquementdans ces immenses espaces océaniques que le génie des marins a atteintsa plénitude.310 pagesEditions L’Harmattan7, rue de l’Ecole Polytechnique75005 PARIS

Terre en Algérie, 1954-1962 »évoque 50 ans plus tard la mémoiredes hommes au béret bleu roi del’ALAT pendant la guerre d’Algérie.Pierre Dufour retrace l’épopée desprécurseurs de l’aéromobilité, grâceà leurs récits et aux très nombreuxdocuments d’époque qu’il a rassem-blés.Préfacé par le général Yann Pertuisel,commandant de l’ALAT, cet albumévoque l’histoire de la 3e dimensionà travers le rôle essentiel des héli-coptères dans la guerre d’Algérie.« Les procédés de combat n’ont pasfondamentalement changé depuiscette époque, ni les hommes, d’ail-leurs, qui ser-vent toujoursavec la mêmefoi et la mêmepas s i on » ,a s su re l eg é n é r a lPer tu ise l .

Album relié214 pages -Format23 x 31 cmConceptionet réalisation Pierre DufourÉditions LavauzelleBP 8 - 87350 PANAZOL

HISTOIREDE LA

GENDARMERIEÉric ALARY

Héritière des « gensd’armes », qui tra-quaient dès la fin duMoyen-Age voleurs degrands chemins et sol-dats débandés, laGendarmerie a été l’un des piliers del’affermissement de l’État en France.Eric Alary, chercheur associé àSciences-Po Paris (et fils de gen-darme), réalise ici la premièregrande synthèse historique sur cette« arme » singulière, à la fois militaireet judicaire, légitimiste par nature,mais si présente dans les campagnesque les Cahiers de doléances de1789 la qualifiaient de « corps leplus utile à la Nation ».De l’édit de François 1er qui préciseen 1536 les attributions de laMaréchaussée aux récente réformesqui rappochent Gendarmerie etPolice nationale, c’est à une relecturede l’histoire du pouvoir en Franceque nous invite cette passionnantehistoire de la Gendarmerie.

320 pagesÉditions Perrin,collection Tempus

LE GUIDE DU COMBATTANTJean-Louis FIFRE

L’auteur :Jean-Louis FIFRE, Colonel en retraite a long-temps servi à l’administration centrale duministère de la Défense, puis comme respon-sable du service juridique et social de l’UNC.

DescriptifA l’occasion d’événements récents douloureux, les Français semblentdécouvrir que nos soldats font la guerre. Pourtant, depuis la fin de laguerre d’Algérie (1964), la France est présente sur de nombreux théâtresd’opérations extérieurs (Tchad, Mauritanie, Liban, Golfe persique et Golfed’Oman... Côte d’Ivoire et Afghanistan). Ce guide s’adresse donc à ceuxqui ont participé à une ou plusieurs opérations militaires, sur ordre dugouvernement français; soit sous commandement français, allié ou OTAN,ou ONU... sur un théâtre d’opérations extérieur. Il a pour seule ambitionde faire un point de situation ( à la date de la rédaction) des textes appli-cables aux militaires - et parfois aux civils - dans un contexte de conflitsse déroulant sous tous les cieux de la planète. Ceux qui n’ont pas parti-cipé à des OPEX mais sont ressortissants de l’Office National des AnciensCombattants et Victimes de Guerre (ONAC-VG), pour avoir été blessés enservice par exemple, trouveront dans ce guide des informations concer-nant directement les pensions militaires d’invalidité, la reconversion... Ils’adresse également à tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ontporté l’uniforme. Par cet honneur, ils font partie du « monde combattant » ;ce guide leur apportera des informations d’ordre général. Par la diversitéde ses informations, le lecteur de ce guide s’imprégnera de l’esprit del’Union Nationale des Combattants (UNC). Association du monde com-battant, l’UNC rassemble dès 1917 (officiellement depuis 1918), toutesles générations. Depuis de nombreuses années elle est ouverte aux nou-velles générations, avec pour point commun le port de l’uniforme, entemps de « guerre » ou en temps de « paix ». Les informations de ceguide, nécessairement figées au moment de l’impression, seront actuali-sées, si nécessaire par des mises à jour publiées dans La Voix duCombattant, le journal de l’UNC, 18 rue Vézelay, 75008 PARIS.

160 pages - Format 14,8x21 cmEdition LavauzelleBP 8 - 87350 PANAZOL

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BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Situation militaire : Active – Retraite*

Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année du grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cotisations :Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 eurosLt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 eurosOfficier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 eurosElève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GratuitConjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros

Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS).Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON*L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

Fait à .................................................................................. le .............................................................................................Signature :

* Rayer les mentions inutiles

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ENGAGÉLieutenant

Nicolas BARTHEavec la collaboration

d'AlexandreKauffmann

2003. Nicolas Barthe, 22 ans,devient le lieutenant Barthe, futurchef de section de combat au21e Régiment d'Infanterie de Marine.Peut-on encore donner sa vie poursa patrie ?Quel idéal a pu pousser ce jeunehomme bien né, diplômé de SciencesPo, à partir de battre au Kosovo, etsurtout, en Afghanistan, dans l'unedes vallées les plus dangereuses etles plus meurtrières du pays, à Tagaben Kapisa ?Et puis, que signifie faire la guerre ?Vivre loin des siens, enfermé sur unebase avec des centaines d'hommes,aller sur le terrain, rencontrer l'en-nemi, le combattre. Voir ses cama-rades blessés. Perdre des frèresd'armes.Le lieutenant Barthe raconte ici sonexpérience. Il nous dit tout de sapassion, de ses convictions, de sespeurs et de ses doutes aussi.Une plongée dans les coulisses de laguerre, à travers le rare témoignaged'un « engagé ».

280 pagesFormat : 13 x 20,5 cmÉditions Grasset & Fasquelle61, rue des Saints-Pères75006 PARIS

DANS L’ŒIL DUCYCLONE

A la tête de laForpronu

Ex-YougoslavieJuillet 1993-Mars 1994Général Jean COT

En 1991, une guerre ethniqueembrase l’ex-Yougoslavie. Vingtans après, le général d’armée

L’AFRIQUE de A à ZDocteurGilbert RAFFIER

Préface d’André ROSSAmbassadeurde France

Le Docteur Raffier, Médecin généraldu Service de Santé des Armées,

nous livre sa parfaite connaissance de l’Afrique à travers des personnagesou des lieux très connus.Il nous fait partager également son attachement à ce continent et à seshabitants.

Ouvrage broché320 pages + 32 pages de photosFormat 14,8 x 21 cmEditions Lavauzelle-GraphicBP 8 - 87350 PANAZOL

Jean Cot, commandant la FOR-PRONU de juillet 1993 à mars 1994,revient sur les difficultés de sa mis-sion, hautement politique...Ce livre-témoignage du général Jean Cotrapporte le quotidien du commandanten chef de la force de l’ONU la plusimportante qui ait été déployée depuis laguerre de Corée, la Forpronu, en ex-Yougoslavie, dont la création a étéapprouvée par le Conseil de sécurité le21 février 1992.Dans son « journal de campagne », tenupresque au jour le jour pendant neufmois, il raconte ses actions et livre sesréflexions, ses espoirs et ses doutes. Ilévoque la difficulté de ses rapports - pluspolitiques que militaires - avec les auto-rités onusiennes, avec celles de l’OTAN,et aussi ses relations parfois tenduesavec son propre gouvernement. En mars1994, le militaire qui refuse de faire lejeu des politiques est rappelé par Paris, àla demande de M. Boutros-Ghali.Dans ses contacts avec les populationsdésemparées, comme dans sa relationparticulière avec les soldats de laForpronu, on mesure la sensibilité et lapassion d’un officier de terrain dont« l’engagement total et inlassable auservice de la paix est dans la ligne destraditions militaires de notre pays et deses forces armées », comme l’affirmeFrançois Léotard, alors ministre de laDéfense, lorsqu’il lui décerne une cita-tion, le 17 mars 1994.Ces « pensées pour moi-même », pourreprendre le titre du recueil de l’empe-reur Marc-Aurèle, sont éclairées, enri-chies, complétées par des réflexions ulté-rieures de l’auteur, par des documentsofficiels inédits, par des correspondancesavec les chefs politiques et militaires del’ex-Yougoslavie, les dirigeants de l’ONUet de l’OTAN, les hauts responsablespolitiques et militaires français, enfin pardes articles de presse de l’époque. Ils’agit donc à la fois d’un témoignageintime et d’un « livre-document ».

332 pages -Format 15,5 x 23,5 cmEditions L’Esprit du Livre22 rue Jacques Rivière92330 SCEAUX

ENFANCEEN PAYS NIÇOISRÉCITS ET HISTOIRESD'UN MONDE PASSÉ

Jean-Pierre et ArmandBASSINO-ROBBI

Il est apparu aux frères BASSINO-ROBBI,après de longues conversations, que le passé méritait d’être conservé ettransmis. Ils ont donc écrit, à deux mains, les anecdotes, les situations etle mode d’existence, les moments de leur vie jusqu’à l’adolescence, évo-quant en particulier les personnages qui ont marqué ce monde passé.Un monde récent, mais qui s’estompe pourtant rapidement.Cette coupure entre l’univers de jadis et celui d’aujourd’hui, marqué dusceau de l’éphémère – ou de l’instantané – leur semble regrettable. Ilsont donc décidé de faire appel à leurs souvenirs pour restituer ce qui per-dure de leur enfance en pays niçois.

Ce livre se veut donc une description fidèle d’une société qui s’est éva-nouie. Au fil de dix chapitres, ils évoquent leurs aïeux, leurs souvenirsd’Utelle, les villages de leurs parents, les vacances à Valderoure, à Cuebriset en Corse, le quartier de la Bornala à Nice. Le fil conducteur de leur récitest la certitude que le matérialisme ambiant contribue à la perte desrepères. Ils espèrent que ces quelques écrits contribueront à une réflexionsur les conditions de l’homme d’aujourd’hui.

190 pages - Format 16 x 24 cmEditions du Losange61 boulevard Edouard Herriot06200 NICE

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