etude de la production des plants de bananiers et...

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42 International Journal of Neglected and Underutilized Species (2016) 2: 42-56 Original Paper Etude de la production des plants de bananiers et plantains (Musa spp.) par la technique des PIF au Congo: Effets des substrats sur la croissance et le développement des plants en pépinière A. ONGAGNA 1* ; F. MIALOUNDAMA 2 ; M. G. F. BAKOUETILA 2 1 Direction Générale de l’Innovation Technologique, Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique, Brazzaville, République du Congo, 2 Université Marien Ngouabi, BP: 69, Brazzaville, République du Congo *Auteur correspondent, E-mail : [email protected], Tél : (+242) 06 632 76 26 / 05 556 60 86 RESUME Cette étude a été menée dans le département de la Cuvette au Congo dans le but d’apprécier l’effet des différents substrats locaux sur le comportement des plants en pépinière, issus de quatre (4) variétés de bananiers et plantains. Pour apprécier l’effet de ces substrats sur le comportement des plants en pépinière, les paramètres de croissance et de développement ont été notés trois mois après le repiquage. Les plants issus de fragments de tiges de bananiers (Gros Michel et Rose naine) et plantains (Faux corne et French moyen) ont été produits. Dans le germoir, le taux de survie des explants de rejets de bananiers et plantains était de 98,25% avec une productivité moyenne de 16,79 plantules ayant évolués dans quatre substrats locaux : terre noire (100%), terre grise (100%), litière forestière décomposée (100%), sciure de bois (100%), terre grise (50%) mélangée à la sciure de bois (50%). Par conséquent, la litière forestière décomposée a été le meilleur substrat avec un bon développement des plants. Cependant, la terre noire et la terre grise se sont avérées des substrats moyens, contrairement à sciure de bois et son mélange avec la terre grise. Mots clés : Bananiers, Congo, Paramètres de Croissance, PIF, Plantains, Substrats INTRODUCTION La banane plantain occupe le quatrième rang mondial après le riz, le blé et le maïs (Arias et al, 2004) et a été pendant longtemps considérée comme deuxième aliment de base des populations congolaises après le manioc. Mais, il semble perdre progressivement sa prépondérance dans les régimes alimentaires, notamment dans les villes, sous l’effet de la concurrence du pain et du riz importés. En effet, le bananier est une plante alimentaire cultivée pour son fruit. L’on distingue : la banane plantain et la banane douce ou banane dessert. La banane plantain ou le plantain sert à la fois d'aliment énergétique et de dessert. Elle joue un rôle social, économique et culturel très important. Riche en glucides, le fruit du bananier plantain possède selon les variétés une valeur énergétique plus élevée ou proche de celle de certains produits

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42

International Journal of Neglected and Underutilized Species (2016) 2: 42-56

Original Paper

Etude de la production des plants de bananiers et plantains (Musa

spp.) par la technique des PIF au Congo: Effets des substrats sur la

croissance et le développement des plants en pépinière

A. ONGAGNA1* ; F. MIALOUNDAMA2 ; M. G. F. BAKOUETILA2

1Direction Générale de l’Innovation Technologique, Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation

Technologique, Brazzaville, République du Congo, 2Université Marien Ngouabi, BP: 69, Brazzaville, République du Congo

*Auteur correspondent, E-mail : [email protected], Tél : (+242) 06 632 76 26 / 05 556 60 86

RESUME

Cette étude a été menée dans le département de la Cuvette au Congo dans le but d’apprécier

l’effet des différents substrats locaux sur le comportement des plants en pépinière, issus de

quatre (4) variétés de bananiers et plantains. Pour apprécier l’effet de ces substrats sur le

comportement des plants en pépinière, les paramètres de croissance et de développement ont

été notés trois mois après le repiquage. Les plants issus de fragments de tiges de bananiers

(Gros Michel et Rose naine) et plantains (Faux corne et French moyen) ont été produits.

Dans le germoir, le taux de survie des explants de rejets de bananiers et plantains était de

98,25% avec une productivité moyenne de 16,79 plantules ayant évolués dans quatre

substrats locaux : terre noire (100%), terre grise (100%), litière forestière décomposée

(100%), sciure de bois (100%), terre grise (50%) mélangée à la sciure de bois (50%). Par

conséquent, la litière forestière décomposée a été le meilleur substrat avec un bon

développement des plants. Cependant, la terre noire et la terre grise se sont avérées des

substrats moyens, contrairement à sciure de bois et son mélange avec la terre grise.

Mots clés : Bananiers, Congo, Paramètres de Croissance, PIF, Plantains, Substrats

INTRODUCTION

La banane plantain occupe le quatrième

rang mondial après le riz, le blé et le maïs

(Arias et al, 2004) et a été pendant

longtemps considérée comme deuxième

aliment de base des populations

congolaises après le manioc. Mais, il

semble perdre progressivement sa

prépondérance dans les régimes

alimentaires, notamment dans les villes,

sous l’effet de la concurrence du pain et du

riz importés. En effet, le bananier est une

plante alimentaire cultivée pour son fruit.

L’on distingue : la banane plantain et la

banane douce ou banane dessert. La

banane plantain ou le plantain sert à la fois

d'aliment énergétique et de dessert. Elle

joue un rôle social, économique et culturel

très important. Riche en glucides, le fruit

du bananier plantain possède selon les

variétés une valeur énergétique plus élevée

ou proche de celle de certains produits

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

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amylacés de grande consommation

(igname, patate douce, taro, pomme de

terre, etc). Il peut se consommer sous

plusieurs formes (bouillie, frite, chips, pilé,

consommé sous forme de pâte, etc…) ;

transformé en farine, le plantain peut servir

à la fabrication du pain, des beignets, du

foufou, biscuits et gâteaux, dans la

formulation d’aliments infantiles ou à

épaissir des sauces (Tomekpe, 2006). La

purée de la banane peut être congelée pour

une utilisation ultérieure lors de la

fabrication des glaces, des bonbons, le

milk-shake, les chewing-gums, etc.

(Tchango Tchango, 1998).

Cependant, la banane dessert est

utilisée à l’état frais ou transformé. Par

ailleurs, elle est utilisée en thérapeutie car,

elle fortifie les os et diminue les risques

d'hypertension et d'accident vasculaire

cérébrale grâce à sa richesse en potassium

et en substance nutritive, traitement des

ulcères gastriques et la diarrhée,

soulagement du stress et de l'anxiété

(Dhed’a et al 1991). Les feuilles de

bananiers peuvent servir comme

emballage, elles peuvent être utilisées pour

la fabrication des objets artisanaux, ou

pour diminuer de l'érosion, et aussi comme

matière organique après décomposition.

Le problème de manque de matériel de

plantation sain et performant constitue

donc l’un des goulots d’étranglement de la

filière banane qu’il faut à tout prix lever

pour que les bananes d’autoconsommation

continuent à jouer leur rôle de sécurité

alimentaire. C’est pourquoi, nous avons

expérimenté la technique de production

rapide et massive des plants sains de

bananiers et plantains appelée "Technique

des PIF" (Plants issus de fragments de

tige).

La technique des PIF permet d'exploiter

la plupart des bourgeons de la plante, que

ceux-ci soient visibles ou non. En effet,

plusieurs bourgeons formés sur le bananier

sont perdus au champ; seuls quelques

rejets, généralement 2 ou 3, peuvent être

récoltés sur pied-mère au cours d'un cycle.

Grâce à la technique des PIF, on peut

significativement augmenter la production

de rejets de chaque pied de bananier

exploité en vue de multiplier ce matériel

végétal (Kwa, 2002). Ainsi, cette

technique permet d’envisager des

rendements de 10 à 20 plantules par

souche. Dans des conditions optimales, il

est possible d’obtenir 50 ou plus de plants

en fonction de la variété. La technique des

PIF est une technique très plastique car,

elle s’adapte facilement aux moyens des

communautés et des agriculteurs sans que

le rendement ne soit réduit en plants et

qualités. Pour obtenir un bon résultat, il

faut envisager aussi un bon site de collecte

des rejets à multiplier. Il sera prudent

d’installer sa pépinière sur un terrain plat

dégagé et à proximité d’un point de

collecte d’eau en vue de l’arrosage. Ce

type de matériel ne demande ni arrachage

ni parage ni traitement (Anonyme 2, 2002).

Par son mode de production, c’est un

matériel exempt de nématodes et de

charançons.

Ces plants ont été cultivés sur différents

substrats. Tenant compte des études

menées par Henry (1973) en France,

Patrick et al. (1992) au Québec, Belaidi

(2010) en Algérie, Mayeti et al (2010) au

Gabon, Ignoumba (2011) et Tchikaya

(2011) au Congo-Brazzaville et celles du

CARBAP (Kwa, 2003) au Cameroun sur

les différents substrats ; il est indiqué que

pour la production des PIF, le substrat

utilisé par le CARBAP est le mélange

sable et parche de café; les autres substrats

sont recommandés en fonction de leur

disponibilité dans chaque pays. Or, avec la

disparition de l’Office congolais de café et

cacao (OCC), les parches de café sont

devenus rares au Congo et on ne peut

envisager d'en importer du Cameroun ou

d’ailleurs, au risque d'augmenter les coûts

de production. Il est donc question de

proposer aux paysans congolais d'autres

substrats de pépinière, qui seraient

disponibles dans leurs environnements afin

de mener à bien la technique des PIF.

L'objectif principal de cette étude a été

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

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d’apprécier l’effet de ces différents

substrats sur le comportement des plants en

pépinière, issus de quatre (4) variétés de

bananiers (Gros Michel "Michel" et Rose

naine "Itoro la Kaha") et plantains (faux

corne "Nganga" et French moyen

"Ombombo"). Les varietés "Michel, Itoro

la Kaha, Nganga et Ombombo" sont ainsi

appelés en Kouyou, langue vernaculaire

parlée à Owando dans le département de la

Cuvette.

Les objectifs spécifiques sont de :

- rechercher le substrat sur lequel on peut

obtenir une meilleure croissance des plants

issus des PIF de bananiers et plantains ;

- utiliser les produits et matériels locaux

pour la mise au point de ce substrat

optimal.

MATERIEL ET METHODES

CADRE D’ETUDE

L’étude a été menée à la station de

multiplication horticole d’Owando (district

d’Owando, Département de la Cuvette)

située à 505 km de Brazzaville (Figure 1).

Owando a une population de 53.565

habitants. Son climat est de type

subéquatorial avec des températures

variant entre 23 et 24°c et des

précipitations dépassant 1500 mm d’eau

par an. On y distingue deux (2) types de

saisons, la saison de pluies (septembre à

mai) et la saison sèche (juin à septembre).

La saison des pluies est interrompue par

une petite saison sèche qui va de mi-

décembre à mi-mars. Les sols sont

ferralitiques ou hydromorphes (Jamet,

1969; Jamet et Rieffel, 1976). La

végétation est du type savanicole et

forestier. Dans cette région l’agriculture

est extensive et les cultures pratiquées

sont principalement les cultures vivrières

dont le bananier et le plantain occupent le

2e rang après le manioc.

METHODOLOGIE

Méthode de la technique des PIF

Cette technique a consisté à cultiver un

bulbe de bananiers et plantains entier

incisé en croix c’est-à-dire fragmenté, en

condition artificielle en germoirs sous

serres (Ignoumba, 2011). Après

prélèvement au champ (Figure 2a), les

rejets ont été lavés à l’eau et débarrassés de

leurs racines et de toute partie nécrosée due

aux attaques des nématodes et des galeries

creusées par Cosmopolites sordidus. La

première étape est le parage à blanc

(Figure 2b) après réduction au tiers de la

longueur du pseudo–tronc du rejet

baïonnette. Cette étape se poursuit par le

décorticage (Figure 2c) qui consiste à ôter

le maximum des gaines foliaires,

Figure 1 : Situation de la zone d’étude dans la carte

de la République du Congo

Source : Atlas de la République du Congo, 1984

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

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imbriquées les unes sous les autres et

formant le pseudo-tronc, de telle sorte que

les yeux dormants situés généralement au

point d'intersection de deux gaines

foliaires, puissent réagir après avoir stressé

le bourgeon terminal. La deuxième étape

est une opération qui consiste à sécher à

l'air libre et sous abri, l'explant obtenu

pendant 48 à 72 heures, afin de continuer

la déshydratation. La troisième étape est le

rajeunissement des explants qui consiste à

poursuivre le décorticage après le séchage

des explants à l’air libre. Cette opération

est suivie de la pose des fentes qui est une

opération mécanique, qui consiste à faire

des incisions croisées au centre de l'explant

(Figure 2d). Les explants étaient séchés à

l'air libre pendant une heure environ sous

abri avant leur mise en germoir. La

quatrième étape est la mise en germoir

(Figure 2e). Lors de cette étape, les

explants placés côte à côte et orientés vers

le haut, sont enfouis complètement dans la

sciure sèche. Le premier arrosage a eu lieu

24 h après la mise en germoir, puis un ou

deux apports d’eau ont ensuite été

effectués chaque semaine en appoint en se

basant sur les conditions météorologiques

extérieures et le degré d’humidité de la

sciure dans le germoir. Le sevrage des

plantules (Figure 2f) est intervenu 3 à 6

semaines plus tard au stade deux feuilles

et plus de la plantule. Ces plantules ont été

repiquées en phytocel et placées sous

ombrière (Figure 2g).

En s’appuyant sur les conditions que

doit remplir un plant de qualité selon

Francois (1989), les critères de sélection

des plantules étaient les suivantes: la

vigueur: base large et feuille bien

conformée, la taille: 10 cm et le nombre de

feuilles: 2.

c: Décorticage du rejet à Owandob: Parage du rejet à Owandoa : Rejet baïonnette

d: Explants incisés à Owando e: Introduction des explants

dans le germoir à Owando

f: Sevrage des plantules à

Owando

g: Production des plants en pépinière

Figure 2 : Etapes de la technique des PIF

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

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Préparation des substrats

Les différents matériaux de base (terre

noire, terre grise, litière forestière

décomposée, sciure de bois) sont pris

séparément (Tableau 1). La terre et la matière

organique ont été stérilisées par chauffage

au feu de bois pendant 12 heures pour

éliminer les maladies. De même, elles ont

été émiettées et tamisées à l’aide d’un

tamis ayant des mailles de 1 mm (Mayeki

et al, 2010) sauf, la sciure de bois.

Analyses chimiques des substrats

Les analyses chimiques des substrats

(Tableau 2) ont été effectuées au

laboratoire du Centre de Recherche sur la

Conservation et la Restauration des Terres

(C.R.C.R.T.) à Pointe-Noire.

Conduite de l’essai

Les plantules sevrées ont été d’abord

habillées puis transplantées dans des pots

contenant de substrat. 320 plantules ont été

repiqués, le même jour, dans 5 blocs

contenant chacun 64 plants par substrat. La

collecte des données a été faite en un jour

pour le repiquage des plantules et au 3e

mois après le repiquage, pour le comptage

et la mensuration.

Dispositif expérimental

Nous avons utilisé un bloc randomisé

caractérisé par deux facteurs.

♦ Facteur 1 : les substrats; 5 niveaux :

- S1 : Terre noire (horizon 0-10 cm)

- S2 : Terre grise (horizon 0-10 cm)

- S3 : Litière forestière décomposée

- S4 : Sciure de bois

- S5 : Sciure de bois (50%) mélangée à

la terre grise (50%)

♦ Facteur 2: cultivars de bananiers et

plantains; 4 niveaux:

- Bananier dessert "Gros Michel"

Michel

- Bananier dessert "Rose naine", Itoro la

Kaha

- Plantain "faux corne" Nganga,

- Plantain "French moyen" Ombombo.

Les facteurs "cultivars de bananiers et

plantains et substrats" ont été combinés

comme l’indique le tableau 3:

♦ Facteurs observés

- Nombre de feuilles des plants

- Surface des feuilles des plants

- Nombre de racines des plants

- Hauteur et diamètre des plants

- Taux de mortalité des plants

Tableau 2: Composition chimique des substrats

SUBSTRAT pH H2O pH KCl C

(%)

N

(%) C/N

K

(meq/

100g)

Na

(meq/

100g)

Ca

(meq/

100g)

Mg

(meq/

100g)

CEC

(meq/

100g)

Terre noire S1 5,04 4,74 0,99 0,10 9,90 0,06 0,05 0,16 0,05 0,89

Terre grise S2 4,97 4,58 1,39 0,14 9,92 0,10 0,05 1,31 0,10 13,80

Litière

forestière

décomposée

S3

6 ,79

6,64

4,21

0,36

11,69

2,45

0,17

14,53

3,41

31,43

CEC : Capacité d’échange cationique

Tableau 1: Composition des substrats

Substrats

Composantes

Terre

Noire

(% Vt)

Terre

Grise

(% Vt)

Matière

organique

(% Vt)

Sciure de

bois

(% Vt)

S1 100 0 0 0

S2 0 100 0 0

S3 0 0 100 0

S4 0 0 0 100

S5 0 50 0 50 Sn= Substrats (avec n= 1, 2, 3, 4, 5) ; Vt= Volume total

Tableau 3: Combinaisons des facteurs

Cultivars Substrats

S1 S2 S3 S4 S5

Mi MiS1 MiS2 MiS3 MiS4 MiS5

It ItS1 ItS2 ItS3 ItS4 ItS5

Ng NgS1 NgS2 NgS3 NgS4 NgS5

Om OmS1 OmS2 OmS3 OmS4 OmS5

Mi = Michel ; It = Itoro la Kaha ; Ng= Nganga ; Om=

Ombombo

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

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Méthode d’analyse statistique

La méthode utilisée est celle de

l’analyse de la variance. Dans le cas des

résultats significatifs, la séparation des

groupes homogènes est réalisée à l’aide du

test de Newman et Keuls à 5%. Le calcul

des surfaces foliaires a été fait selon

Kumar et al. (2002) qui ont proposé

l’équation suivante pour estimer la surface

foliaire totale d’une plante :

Avec, SFT = Surface foliaire totale de la

plante, N = Nombre total de feuilles, L =

Longueur de la troisième feuille la plus

jeune, La = Largeur de la troisième feuille

la plus jeune, 0,80 = Facteur de

proportionnalité proposé par Murray

(1960), C = Coefficient du nouveau facteur

(C= 0,662 si le nombre de feuilles en phase

de croissance exponentielle varie de 1 à 2 ;

C= 0,4 ; si le nombre de feuilles en phase

de croissance exponentielle varie de 3 à

30).

RESULTATS

Comparaison des paramètres

morphologiques des plantules issues de

différents substrats.

Nombre de feuilles

La figure 3 montre que le nombre de

feuilles des plants croît de 2 à 8 au

maximum. La majorité des plants a produit

dans ces substrats 5 feuilles, surtout dans

les substrats S5, S1 et dans S3. 34 plants

évoluant dans le substrat S2 associés à très

peu de plants des substrats S1, S5 et S4 ont

produit 4 feuilles. Certains plants aux

nombres similaires ont produit au

maximum 6 feuilles: S1, S3 et S5 d’une

part ainsi que S2 et S4 d’autre part. 4

plants contenus dans le substrat S3 ont pu

produire jusqu’à 8 feuilles.

Surface des feuilles

La figure 4 montre que les plants de

bananiers et plantains évoluant dans le

substrat S3 développent des surfaces

foliaires plus grandes par rapport à ceux

évoluant dans les autres substrats. De la

première à la cinquième feuille, les

valeurs de la surface foliaire varient de

façon croissante puis décroissent de la

sixième à la huitième feuille. Il en est de

même pour les plants qui se développent

dans le substrat S2 où, la surface foliaire

moyenne évolue de la première à la

quatrième feuille puis diminue

progressivement jusqu’à la sixième feuille.

SFT= L x La x 0,80 x N x C

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

48

Par contre, la surface foliaire des plants

repiqués dans les substrats S1 et S5 est

presque constante de la première à la

sixième feuille. Cependant, les plants

évoluant dans le substrat S4 présentent de

petites surfaces foliaires quel que soit le

rang de la feuille. On constate qu’au

niveau de la surface foliaire des premières

feuilles, il n’ya pas une différence

significative entre les substrats S1 et S3,

entre S2 et S3 concernant la deuxième

feuille, entre S1, S2, S4 et S5 pour la

cinquième et la 6e feuille. Par contre, il y

a une différence significative entre tous les

substrats étudiés concernant la 3e et la 4e

feuille.

Nombre de racines des plants

La figure 5 montre que le nombre de

racines des plants de bananiers et plantains

repiqués dans le substrat S3 est supérieur à

celui des plants contenus dans les autres

substrats. Toutefois, dans le substrat S1, le

nombre de racines est non négligeable. Par

contre, il est similaire dans les substrats S2

et S5. Ceci montre que les racines se

développent bien dans ces substrats et

mieux dans le substrat S3. On constate

qu’au niveau des racines, Il n’y a pas une

différence significative entre les substrats

S1, S2 et S5.

Hauteur et diamètre des plants

La figure 6 montre que la hauteur et le

diamètre des plants varient en fonction des

substrats. Les plants de bananiers et

plantains évoluant dans le substrat S3

croissent plus vite en hauteur et en

diamètre que ceux contenus dans les autres

substrats. La croissance de ces plants est

suivie de celle des plants se développant

dans le substrat S2. Cependant, les plants

repiqués dans les substrats S1, S4 et S5

croissent lentement en hauteur et en

Figure 5 : Nombre de racines par plant et par substrat

Figure 4: Nombre de feuilles de plants contenus dans les différents substrats en fonction de la surface

foliaire

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

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diamètre. On constate qu’au niveau de la

hauteur et du diamètre des plants, il y a une

différence significative entre les différents

substrats étudiés, sauf entre S4 et S5 pour

le diamètre.

Taux de mortalité des plants

On a enregistré plusieurs cas de

mortalité des plants dans les différents

substrats (Figure 7). Dans le substrat S4, il

y a eu plus de la moitié des plants qui ont

péri en pépinière, suivi de ceux repiqués

dans le substrat S5, tandis que dans le

substrat S3, la mortalité n’était que de

25%, comme on l’observe en S1et en S2.

Analyse des corrélations entre les

différents paramètres

Le tableau 4 montre qu’il y a une forte

corrélation de la hauteur (Ht) et du

diamètre (Dm) dans les substrats S1, S2 et

racines (Ra) dans tous les substrats,

d’autres part. A titre indicatif, deux

courbes de corrélations sont représentées

ci-dessous. La figure 8 montre que, pour le

substrat S2 les valeurs élémentaires des

paramètres diamètre et hauteur forment un

nuage de point à l’allure d’une droite

d’équation y= 0,185x- 4,610. La figure 9

montre que, pour le substrat S3, les valeurs

élémentaires des paramètres diamètre et

hauteur forment un nuage de point à

l’allure d’une droite d’équation y= 0,180x-

4,135.

DISCUSSION

Comparaison des paramètres

morphologiques des plantules issues de

différents substrats.

Figure 6: Hauteur et du diamètre des plants par substrat

Figure 7 : Taux de mortalité des plants par substrat

Tableau 4 : Analyse des corrélations entre les différents paramètres

Substrat S1 S2 S3 S4 S5

Variables

Ht Ht Ht Ht Ht Ht Ht Ht Ht Ht

Dm Ra Dm Ra Dm Ra Dm Ra Dm Ra

R² 0,7906 0,0029 0,8693 0,0242 0,830 0,0001 0,037 0,0003 0,0033 0,0117

R²= Coefficient de détermination ; S1= terre noire ; S2= terre grise ; S3 = Litière forestière

décomposée; S4= Sciure de bois ; S5= terre grise mélangée à la Sciure de bois ; Ht= Hauteur ; Dm=

Diamètre ; Ra= Nombre de racines

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

50

Production des PIF

Sur 200 explants de bananiers et

plantains mis en germoir, 07 ont pourri. Le

taux de survie des explants en germoir a

été de 98,25% et supérieur à celui obtenu

par Ignoumba (2011) 86% ; ceci peut se

justifier par la qualité du substrat et du

matériel végétal. La productivité moyenne

qui était de 16,79 plantules par explant

répond aux normes internationales 20

plantules/souche (Kwa, 2002) et dépasse

également celle obtenue par Ignoumba

(2011) au Congo (5,32 plantules par

souches). Ces résultats montrent que la

production des PIF à Owando n’a pas

connu beaucoup d’attaques.

Effet des substrats sur le nombre de

feuilles

La majorité des plants évoluant dans les

substrats S5, S1 et dans S3 a produit 5

feuilles à cause peut être de leurs qualités

physico-chimiques ayant permis aux plants

de s’approvisionner correctement en eau et

en sels minéraux dont l’azote qui est

capable de provoquer une stimulation de la

croissance des feuilles. Ces qualités ont

sans doute conduit le substrat S3 à

favoriser aux plants la production de 8

feuilles séquestrant ainsi plus de carbone.

Ce résultat corrobore celui de Sidibé et al.

(2006) qui comptait 14 feuilles par pied de

bananier et plantain à 6 mois après

plantation mais, il devient faible par

rapport celui d’Ignoumba (2011) dont le

nombre de feuilles, à la même durée,

variait de 23 à 35 selon les traitements. De

plus, Boyé (2010) avait compté 41 feuilles

à 9 mois après plantation. En effet, le

nombre des feuilles est un bon indice d’une

bonne alimentation en eau et en sels

minéraux et une bonne production en

biomasse par la plante (Ignoumba, 2011).

Par exemple, le substrat S3 a une teneur en

potassium plus importante lui permettant

d’élaborer la matière sèche et intervenir

directement dans la photosynthèse.

Cependant, qu’il soit hyper acide (S1),

faiblement acide (S2) ou proche et voisin

de la neutralité (S3), le pH eau semble ne

Figure 8 : Courbe de la corrélation entre la

hauteur et le diamètre des plants dans le substrat

S2 (terre grise)

Figure 9 : Courbe de la corrélation entre la

hauteur et le diamètre des plants dans le substrat

S3

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

51

pas influencer le nombre de feuilles des

plants à la pépinière.

Effet des substrats sur la surface des

feuilles

Le substrat S3 développe des surfaces

foliaires plus grandes par rapport aux

autres, sans doute à cause du pH et de sa

richesse en éléments minéraux majeurs.

Ainsi, le substrat S3 a un pH proche et

voisin de la neutralité (6,79), ce qui reste

dans l’intervalle souhaitable à la culture

hors sol, soit 5 à 8 (Anonyme 1, 1991;

Benseghir, 1996). Avec ce pH, on a le

maximum d’éléments disponibles dans le

sol (Callot et al, 1982). C’est un pH

favorable à la culture hors-sol, car il

contribue à une bonne activité biologique

et à la nutrition minérale du plant. De

même, ce substrat est très riche en azote

(Gros, 1979) qui est le constituant

fondamental des protéines et de la

chlorophylle.

Les plants évoluant dans les autres

substrats présentent de petites surfaces

foliaires mais, cela ne voudrait pas dire

qu’il y ait carence azotée dans ces

substrats sinon, il y aurait inhibition de la

croissance entraînant la chlorose des

feuilles par diminution de la teneur en

chlorophylle en commençant par les plus

vieilles (Heller el al, 1993).

Par contre, cette variation de taille est

normale d’autant plus que Kumar et al.

(2002) reconnaissent que la taille des

feuilles varie au cours du développement et

Ignoumba (2011) démontre que

l’accroissement de la superficie n’est pas

linéaire mais exponentiel pendant au moins

75% du cycle végétatif de la plante. Stover

et Simmonds (1987) précisent que la phase

exponentielle s’arrête à la feuille 30, après

quoi les feuilles sont de tailles semblables

jusqu’à la feuille 42.

Effet des substrats sur le nombre de

racines

Le nombre de racines à 3 mois varie de

7 à 24 selon les substrats. Ce nombre

justifie le début de la phase de

développement du système racinaire car,

c’est à 4 mois que l’on peut penser que le

système racinaire est bien installé et

explore suffisamment l’horizon autour du

bananier, et donc assimile mieux les

éléments nutritifs mis à sa disposition

(Ignoumba, 2011). Les racines les plus

nombreuses étaient comptées chez les

plants évoluant dans les substrats S1 et S3

à pH respectif hyper acide et proche de la

neutralité n’exerçant pas du tout leur

influence sur le développement des

racines. La qualité physique et la

composition en calcium de ces substrats

favoriserait ce développement car, le

calcium participe au développement

racinaire. Le substrat S3, par exemple, qui

a une importante concentration en calcium

peut provoquer l’insolubilisation des

composés phosphatés (teneur très faible en

phosphore assimilable) et le blocage

éventuel des oligo-éléments (Morel, 1996).

Le nombre de racines le plus faible était

obtenu dans le substrat S4 qui n’est pas

suffisamment meuble.

Effet des substrats sur la hauteur et le

diamètre des plants

La connaissance de l’évolution de la

hauteur et du diamètre des pseudo tiges

permet d’évaluer la croissance des plants

(Randrianarison, 2004) dont l’azote joue

un rôle de premier plan. Ainsi, la hauteur

la plus élevée a été notée dans le substrat

S3 très riche en azote, suivi de S2 moins

riche. La richesse en azote ici se traduit par

le fait que le magnésium contenu dans ces

substrats favorise l’absorption de l’azote.

Dans ceux-ci, les plants croissent plus vite

par rapport aux autres dont la croissance

des plants est lente.

Cette rapidité de croissance peut

s’expliquer par plusieurs raisons :

Dans ces substrats à pH proche de la

neutralité et faiblement acide, le système

racinaire assimile bien les éléments

nutritifs qui sont ici bien stockés, surtout

que les rapports C/N de ces substrats

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

52

prouvent leur capacité minéralisatrice car,

un rapport C/N inférieur à 25 accélère la

décomposition et limite par conséquent, les

possibilités d’humification (Domergue et

Mongenot, 1970);

Il y a également la capacité d’échange

cationique qui est moyenne pour le substrat

S2 et élevée pour S3 présentant une

meilleure fertilité chimique (Calvet et

Villemen, 1986). Cependant, la faiblesse

de croissance serait due au fait que le pH

soit hyper acide avec une capacité

d’échange cationique qui est très faible

dans le substrat S1 et à la pauvreté en

éléments minéraux des substrats S1 (terre

noire), S4 (sciure de bois) et S5 (terre grise

mélangée à la sciure de bois) comme le

confirme Mayeki et al. f(2010) sur les

résultats de l’un de ses substrats (terre-

sciure de bois à 25/75).

De plus, la hauteur des plants de

bananiers et plantains, 3 mois après

repiquage en pépinière, varie de 20 à 70

cm selon les substrats, soit une moyenne

de 30 cm et une vitesse de croissance de 3

cm/mois. Ces résultats obtenus en

pépinière confirment ceux d’Ignoumba

(2011) qui indiquent que, suivant les

traitements la hauteur des bananiers

plantains varie de 0,81 m à 2,13 m à 7

mois soit une moyenne de 42 cm et une

vitesse de croissance de 6 cm/mois. Par

contre, ces résultats sont loin de ceux de

Sidibé et al. (2006) ainsi que Boyé et al.

(2010) qui ont obtenus à 9 mois sur des

plantains les hauteurs respectives suivantes

: 2,60 m soit une vitesse de croissance de

28,88 cm/mois et 2,76 m soit une vitesse

de croissance de 30,66 cm/mois. Ainsi, la

vitesse de croissance des plants est plus

accélérée au sol qu’en culture hors sol sans

doute à cause de la fertilisation apportée

dans la mesure où les bananiers fertilisés

croissent alors plus rapidement que les non

fertilisés qui eux ne bénéficient que des

faibles réserves naturelles du sol. Le

diamètre des plants varie de 1 à 25 cm dans

ces différents substrats. Le meilleur

diamètre a été noté dans le substrat S3.

Effet des substrats sur la mortalité des

plants

Beaucoup de plants évoluant dans le

substrat S4 (sciure de bois) sont morts à

cause de la pauvreté en éléments minéraux

de ce substrat très perméable et aéré. Les

mortalités enregistrées dans le substrat S5

(sciure de bois mélangée à la terre grise)

sont inférieures à celles du substrat S4,

sans doute parce que la terre grise (S2) a

dû apporter quelques éléments minéraux à

la vie des plants ; cela peut se traduire par

la faible mortalité des plants dans S5. Dans

le substrat S1 et S2, outre leur composition

chimique, quelques plants sont morts

certainement par le fait qu’ils n’ont pas pu

résister à l’acidité du milieu. Par contre,

dans le substrat S3 dont le pH est voisin de

la neutralité, la majorité des plants a

survécu et croit normalement.

Interprétation des corrélations entre les

différents paramètres

De tous les paramètres étudiés, la

hauteur et le diamètre sont fortement

corrélés dans les substrats S1, S2 et S3.

Cette corrélation montre que les plants

croissent à la fois en hauteur et en diamètre

; c’est donc une croissance harmonisée car,

le diamètre croit en fonction de la hauteur.

Ainsi, pris individuellement, les substrats

S1, S2 et S3 ont un bon effet sur la

croissance des plants. Cette corrélation

entre la hauteur et le diamètre peut

certainement justifier la bonne

conformation des plants. Du point de vue

résultats, un bon taux de survie des

explants de rejets a été obtenu en germoir

prouvant ainsi la qualité du substrat et du

matériel végétal ; ceci a permis d’obtenir

une productivité moyenne des plantules

répondant aux normes internationales.

Trois (3) mois après le repiquage, la

majorité des plants a produit 5 feuilles

dans les substrats S5 (terre grise mélangée

avec sciure de bois), S1 (terre noire) et

dans S3 (litière forestière décomposée) à

cause sans doute de leurs qualités physico-

chimiques. Ces qualités ont sans doute

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

53

conduit aux plants évoluant dans le

substrat S3 de produire jusqu’à 8 feuilles.

D’autant plus que le nombre de feuilles est

un bon indice d’une bonne production en

biomasse par la plante, il a été noté dans le

substrat S3 une teneur en potassium plus

importante lui permettant d’élaborer la

matière sèche et d’intervenir directement

dans la photosynthèse et en azote capable

de provoquer une stimulation de la

croissance des feuilles. Les plants évoluant

dans le substrat S3 ont développé des

surfaces foliaires plus grandes par rapport

aux autres, sans doute à cause de son pH

proche et voisin de la neutralité qui reste

dans l’intervalle souhaitable à la culture

hors sol et de sa richesse en éléments

minéraux majeurs.

Le nombre de racines obtenu prouve

que le système racinaire était bien installé

et explorait suffisamment l’horizon autour

des plants de bananiers et plantains, et

donc assimilait mieux les éléments nutritifs

mis à leur disposition. Les racines les plus

nombreuses étaient comptées chez les

plants évoluant dans les substrats S1 et

surtout dans S3 riche en calcium qui

participe au développement racinaire. Par

ailleurs, la connaissance de l’évolution de

la hauteur et du diamètre des plants a

permis d’évaluer la croissance des plants.

Ainsi, la hauteur la plus élevée a été notée

dans le substrat S3 très riche en azote dont

l’absorption a été favorisée par le

magnésium. La hauteur moyenne a été

notée chez les plants ayant évolué dans le

substrat S2 (terre grise). La vitesse de

croissance des plants a été appréciée grâce

à la composition chimique de ces substrats,

notamment leur teneur en azote. Par

contre, dans le substrat S3, la majorité des

plants a survécu et elle s’était développée

normalement, tout comme dans le substrat

S1 et S2, contrairement aux autres ayant

enregistré plusieurs cas de mortalité.

De tous les paramètres étudiés, seuls la

hauteur et le diamètre sont fortement

corrélés dans les substrats S1, S2 et S3

c’est- à -dire que les plants croissent à la

fois en hauteur et en diamètre.

Au plan statistique et agronomique, le

meilleur substrat pour la production des

PIF est le S3 (Litière forestière

décomposée) caractérisé par sa richesse en

éléments minéraux, son pH proche et

voisin de la neutralité et une forte

corrélation entre la hauteur et le diamètre

bref, sa différence avec les autres substrats

est significative.

Etant donné qu’il y a une différence

significative entre les substrats S1, S2 et

S3, la croissance des plants commence

bien dans S1 et S2 puis se ralentit

précocement à 3 mois du fait de leur

pauvreté en éléments minéraux majeurs et

aussi à cause de leur pH eau acide. Ces

deux substrats peuvent être utilisés à

condition de les améliorer ou de planter les

bananiers et plantains avant 3 mois de

repiquage, ceci afin d’éviter les plants

chétifs.

La comparaison entre les

caractéristiques des matériaux pris

isolement, et les qualités requises pour un

bon substrat, imposent la nécessité du

mélange pour mieux répondre aux

exigences des plants. Ainsi, bien qu’étant

le meilleur parmi les autres, le substrat S3

qui est un élément rétenteur d'eau pourrait

nécessiter un mélange avec un élément

aérateur local tel que la tourbe, les écorces

de bois ou la drèche brassicole dans les

proportions de 50/50, 80/20, 75/25. Pour

confirmer cette hypothèse, les études

seront poursuivies en vue de recommander

l’un de ces mélanges (Litière forestière

décomposée et tourbe, litière forestière

décomposée et écorces de bois, litière

forestière décomposée et drèche

brassicole) aux producteurs. En effet, un

seul élément ne permet pas de satisfaire à

la fois les besoins en eau et en air de la

plante, d'où la nécessité de faire des

mélanges pour obtenir un substrat qui a les

quantités recherchées.

ONGAGNA et al. / IJNUS 2 : 42-56, 2016

54

CONCLUSION

Les bananiers et plantains qui occupent

le quatrième rang mondial et 2e rang

national après le manioc sont confrontés à

plusieurs contraintes dont l’épineux

problème du manque de disponibilité des

rejets. La présente étude menée à Owando

(département de la Cuvette, République du

Congo) a consisté d’abord à produire les

plants sains de bananiers et plantains par la

technique des PIF (plants issus de

fragments de tige) qui est une technique de

multiplication rapide et massive de plants

puis à étudier l’effet du substrat sur le

comportement des plants en pépinière. De

tous les substrats étudiés, c’est la litière

forestière décomposée qui est le meilleur

pour un bon développement des plants en

pépinière.

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