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EUROPEAN ASSOCIATION FOR TRANSACTIONAL ANALYSIS N°103, FEB. 2012 L’AT reconnu dans les universités EATA Newsletter Opponent and defender Roland Johnsson a soutenu sa thèse de doctorat sur la Psychothéra- pie en Analyse Transactionnelle-trois méthodes décrivant une théra- pie de groupe en Analyse Transactionnelle le 18 novembre en public a l’université de Lund en Suède. L’adversaire était un professeur de psychologie bien connu, Hakan Jenner. Il a conduit la discussion avec le défendeur accompagné d’un membre du conseil, trois professeurs réunis en un comité examinateur et une audience d’environ 100 per- sonnes. Son style était réfléchi, ouvert, prudent et scientifiquement ri- goureux. Hakan Jenner a ouvert le débat avec une entrée en matière humoristique en « établissant un contrat mutuel » avec Roland con- cernant le processus. Ils se sont mis d’accord pour partager les in- formations, clarifier des dilemmes scientifiques, et ne pas trouver des erreurs de manière persécutive. Roland a commencé par faire une brève présentation de l’AT et de son travail consistant en trois projets basés sur une thérapie de groupe constitué de 10 clients, sur une période d’un an avec séances hebdomadaires. Comme il était le thérapeute du groupe étudié il y a eu des questions relatives à la présence d’observateurs indépendants, allégeance, objectivité, adhésion, la dichotomie entre la recherche et la pratique ainsi que sur des problèmes de validité et de fiabilité. Toutes ces considérations scientifiques ont été discutées d’un point de vue philosophique très large jusqu’aux détails spécifiques. Roland pense que cette précision scientifique était due au manque de crédibilité de l’AT dans le monde académique et que l’admission de l’AT et de la psychothérapie AT comme faisant partie du savoir scientifique cumulé exigeait un examen plus poussé de sa conformité aux exigences de la recherche académique. La défense de la thèse s’est bien déroulée et le comité examinateur a unanimement validé la thèse de Roland. Originalement publié dans “The Script” de ITAA Recherche La recherche est importante pour tous les domaines scientifiques et crucial pour le développement, la discussion et la validation de méthodes – bien sur également pour l’Analyse Transactionnelle. Au cours des ans ce besoin est devenu de plus en plus évident, alors que le nombre d’études et articles en AT n’était pas pléthorique. A aujourd’hui il y semble y avoir beaucoup plus d’activités et d’enthousiasme pour la recherche en AT et EATA les soutient autant que possible. En ce moment EATA soutient financièrement deux projets de recherche – une condu- ite sur plus de sept ans en Suisse et évaluée avec l’université de Cologne/Allemagne et une autre qui débute en coopération avec l’université de Coruna/Espagne et le l’institut Metanoia en Angleterre. Le Nouveau Journal de Recherche en Analyse Transactionnelle ( www.ijtar.org) est établi dans le monde scientifique et ses articles sont lus et respectés dans les universités. Ainsi l’université Lund/Suede a accepté trois articles de Roland Johnsson dans sa dissertation de doctorat et a soutenu sa thèse avec succès sous les applaudissements dans l’université en novembre 2011. Félicitations Roland, votre exemple peut motiver d’autres personnes a faire de même pour la re- cherche en AT. Dr. Roland Johnson N°103, February 2012 EATA Newsletter Français

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EUROPEAN ASSOCIATION FOR TRANSACTIONAL ANALYSIS N°103, FEB. 2012

L’AT reconnu dans les universités

EATA Newsletter

Opponent and defender

Roland Johnsson a soutenu sa thèse de doctorat sur la Psychothéra-pie en Analyse Transactionnelle-trois méthodes décrivant une théra-pie de groupe en Analyse Transactionnelle le 18 novembre en public a l’université de Lund en Suède. L’adversaire était un professeur de psychologie bien connu, Hakan Jenner. Il a conduit la discussion avec le défendeur accompagné d’un membre du conseil, trois professeurs réunis en un comité examinateur et une audience d’environ 100 per-sonnes. Son style était réfléchi, ouvert, prudent et scientifiquement ri-goureux. Hakan Jenner a ouvert le débat avec une entrée en matière humoristique en « établissant un contrat mutuel » avec Roland con-cernant le processus. Ils se sont mis d’accord pour partager les in-formations, clarifier des dilemmes scientifiques, et ne pas trouver des erreurs de manière persécutive. Roland a commencé par faire une brève présentation de l’AT et de son

travail consistant en trois projets basés sur une thérapie de groupe constitué de 10 clients, sur une période d’un an avec séances hebdomadaires. Comme il était le thérapeute du groupe étudié il y a eu des questions relatives à la présence d’observateurs indépendants, allégeance, objectivité, adhésion, la dichotomie entre la recherche et la pratique ainsi que sur des problèmes de validité et de fiabilité. Toutes ces considérations scientifiques ont été discutées d’un point de vue philosophique très large jusqu’aux détails spécifiques. Roland pense que cette précision scientifique était due au manque de crédibilité de l’AT dans le monde académique et que l’admission de l’AT et de la psychothérapie AT comme faisant partie du savoir scientifique cumulé exigeait un examen plus poussé de sa conformité aux exigences de la recherche académique.La défense de la thèse s’est bien déroulée et le comité examinateur a unanimement validé la thèse de Roland. Originalement publié dans “The Script” de ITAA

Recherche

La recherche est importante pour tous les domaines scientifiques et crucial pour le développement, la discussion et la validation de méthodes – bien sur également pour l’Analyse Transactionnelle. Au cours des ans ce besoin est devenu de plus en plus évident, alors que le nombre d’études et articles en AT n’était pas pléthorique.A aujourd’hui il y semble y avoir beaucoup plus d’activités et d’enthousiasme pour la recherche en AT et EATA les soutient autant que possible.

En ce moment EATA soutient financièrement deux projets de recherche – une condu-ite sur plus de sept ans en Suisse et évaluée avec l’université de Cologne/Allemagne et une autre qui débute en coopération avec l’université de Coruna/Espagne et le l’institut Metanoia en Angleterre. Le Nouveau Journal de Recherche en Analyse Transactionnelle ( www.ijtar.org) est établi dans le monde scientifique et ses articles sont lus et respectés dans les universités. Ainsi l’université Lund/Suede a accepté trois articles de Roland Johnsson dans sa dissertation de doctorat et a soutenu sa thèse avec succès sous les applaudissements dans l’université en novembre 2011. Félicitations Roland, votre exemple peut motiver d’autres personnes a faire de même pour la re-cherche en AT.

Dr. Roland Johnson

N°103, February 2012 EATA Newsletter

Français

2EATA Newsletter N°103, Février 2012

Le Code Éthique EATA

Après bien des années de travail avec l’implication d’énormément de gens le code éthique EATA à maintenant soumis au vote des représentants du conseil et est main-tenant le nouveau Code Ethique complet de EATA !!

La troisième section est ajoutée.

A ce point de la finalisation, le moment est particulièrement bien choisi pour remer-cier et exprimer notre reconnaissance à toutes les personnes qui ont donné leur én-ergie et se sont engagées dans ce travail. Le comité éthique EATA a, depuis bientôt dix ans, été en charge de la modification de la trame éthique. De même qu’avec le travail dans d’autres comités au sein de EATA il y a eu de nombreux changements de délégués et de membres du comité éthique, il y a donc beaucoup de gens qui ont apporté leur contribution à cette version finale. Le comité éthique à également reçu beaucoup d’aide dans son travail par le groupe de travail qui a été mis sur pied pour produire la première version du nouveau code en phase avec les ambitions de EATA.

Quand les deux premières sections furent présentées pour la première fois, un grand nombre de gens des associations nationales ont pris le temps de lire, réagir et réfléchir sur le texte et des suggestions pour l’améliorer ont étés envoyés au comité éthique pour étude et mise en place. Le texte à été revu et finalement soumis au vote et accepté par le conseil EATA en 2007. Beaucoup d’efforts ont étés faits pour traduire et implémenter ce nouveau code dans tous les pays membres. Après quoi, quelques petits changements mineurs ont été faits pour harmoniser le Code Ethique avec les anciennes normes – maintenant appelés les guides déontologiques – et un travail beaucoup plus conséquent effectué sur la manière de formuler la troisième section. Voilà qui est fait et il est temps de voter.

Toutes les personnes qui ont contribué à ce document devraient êtres gratifiées. Certaines ont été citées en pied de page dans le Code ( quelques membres du comité éthique EATA et des membres du groupe de travail). Certaines ne l’ont pas été. Nous nous souvenons de certaines personnes qui ont participé à ce processus, et pas d’autres. Certains ont contribué beaucoup, d’autres un peu moins. Ce serait bien de pouvoir citer toutes ces personnes, mais nous ne le pouvons pas. Nous avons décidé que le Code Ethique – comme bien d’autres productions de EATA – est un document officiel EATA et à ce titre « appartient » à EATA . Quand nous lisons le manuel de formation ou de qualification des CTA ou TSTA nous n’y voyons figurer aucun nom parce qu’il s’agit d’exemples de documents qui ont étés dévelop-pés au fil des années par beaucoup de personnes – au vu de quoi, de la même manière nous ne citerons personne.

Sabine Klingenberg, EATA president

Sabine Klingenberg

3N°103, Février 2012 EATA Newsletter

is published by theEuropean Associationfor Transactional Analysisa non-profit associationregistered in Geneva, Switzerland.

Mailing addressEATA, c/o M. RauterSilvanerweg 878464 Konstanz, GermanyFon:+49-7531-955190Fax: +49-7531-95271E-mail:[email protected]://www.eatanews.org

Editorial BoardJan Hennig, editorRosanna Giacometto

Managing EditorMarianne Rauter

TranslationFrench: Herbert SlottjeGerman: Bea SchildItalian: Cristina CaizziRussian: Olga Tuchova, Lilit SargsyanSpanish: Carlos Ramirez

Frequency/Deadlinesfor copy and advertisingAugust 20 for October issue,December 20 for February issue,April 20 for June issue.

Subscriptionis a benefit of paying membershipand is not available separately.

Membershipis available directlyfrom Affiliated Associations

Non-European ITAA members may also subscribe from the EATA office.

Qui est intéressé par le poste d’éditeur de Newletter EATA?

Jan Hennig qui a rempli cette tache pendant de nombreuses années a décidé de démissionner et EATA cherche maintenant un successeur.

Premier impératif : L’éditeur de la Newsletter doit impérative-ment avoir un Anglais écrit courant.L’éditeur est responsable du contenu de la Newsletter. Cela im-plique qu’il collecte les contributions – et doit motiver les gens à écrire sur des thèmes actuels. Les parutions de la Newsletter ont lieu : Février, Juin et Octob-re de chaque année.

Coopération avec le secrétaire exécutif Marianne Rauter qui à la charge de la diffusion, publication via mail et sur le site web ainsi que de la traduction des parutions.

Si vous avez des questions, c’est avec plaisir que nous y répon-drons sur simple demande :Marianne Rauter ([email protected]) and/or Jan Hennig ([email protected]).

.Il y a de la place pour de nouvelles idées, sur comment l’éditeur de la Newsletter realise son travail – le contrat final sera rédigé avec le comité executif EATA.

Merci d’entrer en contact avec le bureau EATA au plus tôt

Bureau EATA Marianne RauterSilvanerweg 878464 KonstanzTel. 0049-7531-95270 Fax [email protected]

On recherche : Editeur Newsletter EATAEATA Newsletter

Please note!In March 2012 you will re-ceive a special issue of EATA Newsletter with all relevant informations about planned changes in EATA structure. Task Force: Jenny BridgeThorsten GeckSabine KlingenbergKrispijn PlettenbergSilvia Romanini

www.eatanews.org

EATA Newsletter N°103, Février 2012

Comme nous vivons dans un monde en perpétuel changement ou les relations et les identités sont de plus en plus flu-ides, nous avons d’autant plus besoin de méthodes dynamiques pour saisir « l’espace entre les choses », de nommer et définir les transactions et le sens des choses. Tracy Chapman ( ci-dessus) isole la notion de conteur d’histoire qui me suggère une approche relationnelle telle qu’une auto-ethnographie. L’article de Cardile (2011) dans un journal AT récent sur l’état de la relation entre thérapie et formation m’a fait réf-léchir sur les approches actuelles de l’enseignement et l’application de la recherche en formation AT. L’enseignement de la recherche dans la formation AT me paraît très pauvrement intégrée. Lors de ma formation AT, de par mon cursus de chercheur, j’ai été priée par d’autres stagiaires de résumer les informations de base qu’ils ont besoin de connaître pour obtenir leur module de recherche ou de compléter la proposition d’assignement. Quelque chose se perd si c’est comme cela que certains stagiaires ressentent la recherche, comme quelque chose qu’ils « doivent passer ». Nous voulons que les stagiaires recherchent non seulement a perfectionner leurs techniques mais réfléchissent également au fait d’accroitre leur propre savoir et bases factuelles pour une pratique contemporaine et pleine de sens. En tant que chercheuse et praticienne, le besoin de pratique basée sur des preuves pour me tenir informée en tant que praticienne AT m’est sans cesse rappelé. En tant que scolaire, j’informe et forme constamment ma base de savoir par le fait d’être capable de différencier les différentes sources d’information ; la façon dont elle est présentée ( l’agenda caché des fondations, institutions et disciplines) ; la façon dont les arguments sont étayés par les preuves ( la persu-asion est une direction plutôt qu’une autre ) et la méthodologie ( est ce une discipline ou le quantitatif l’emporte sur les outils qualitatifs et autres approches et est considéré comme preuve ?). Dans notre profession AT j’ai le sentiment que nous ne discutons pas vraiment ou ne nous posons pas les questions sur comment utiliser la recherche et quel type de relation nous aimerions avoir avec la recherche. D’autres professions font de la recherche pour acquérir du savoir et des preuves, pour identifier ce qui fonctionne bien et pourquoi. Qu’en est il de la recherche sur l’efficacité ? qu’est ce qui est perdu et qu’est ce qui est trouvé dans le processus de collecte, découverte, reconnaitre et comprendre ce qui s’est passé entre nous ? Qui fait la recherche et est elle consensuelle ? Normalement nous considérerions ces questions dans le cadre d’une « négociation de contrat » dans une relation thérapeutique en accord avec la trame de référence AT (Schiff et. Al, 1975). Ne pouvons nous pas considérer comment nous pourrions poser ces questions supplémentaires dans la réalisation de recherches et des découvertes pour faire évoluer notre pratique ? J’ai le sentiment que nous, en tant que psychothérapeutes et conseillers, pouvons amener les compétences, l’imagination, l’intuition, la curiosité et le bon sens pour faire des recherches au cœur de notre profession. La recherche n’est rien de plus ni de moins que l’étude des histoires et conversations que nous nous racontons, ce que les autres nous disent de nous et que nous racontons aux autres d’eux mêmes ( Wolcott, 1994). Et pourtant, d’une façon ou d’une autre, nous avons créé un mysticisme à propos de qui devrait raconter ces histoires à qui. En tant que thérapeutes et conseillers nous entrons en relation avec nos clients lors de la période d’évaluation. C’est à ce moment que le processus de re-cherche peut commencer à nous informer sur comment nous allons créer une alliance thérapeutique. Nous faisons cela en partie en consultant nos notes et les textes disponibles. Nous rassemblons les informations de ces conversa-tions et discutons de nos trouvailles lors de formations, supervisions, dans la relation avec le client, éventuellement notre propre thérapie, et arrivons ensuite à une analyse par la conscience et encore plus d’histoires et conversations sur les histoires et les conversations. Nous pourrions reconnaître mieux et davantage la signification de la recherche à ce moment là.

L’espace entre les choses : Méthodologies de recherche dans la formation AT

There is fiction in the space between The lines on your page of memories Write it down but it doesn‘t mean You‘re not just telling stories There is fiction in the space between You and reality You will do and say anything To make your everyday life Seem less mundane There is fiction in the space between You and me Tracy Chapman (2000) – Telling Stories

Il y a de la fiction dans l’espace entreLes lignes sur ta page des souvenirsEcris les mais cela ne veut pas direQue tu ne racontes pas que des histoiresIl y a de la fiction dans l’espace entreToi et la réalitéTu feras et diras n’importe quoiPour faire paraitre ton quotidienMoins vainIl y a de la fiction dans l’espace entreToi et moi

N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Dr. Salma Siddique CTA (UKCP Reg) PsychothérapeuteE-mail: [email protected]

Biography: Dr Salma Siddique est une scolaire, une anthropologiste Clinique et co-directrice (recherche Clinique) a Edinburgh Napier Research Initiative for Complementary Healthcare (ENRICH). Elle travaille également comme clinicienne vo-lontaire à la fondation Freedom from Torture ( libre de la torture, anciennement Medical Foundation for the care of the victims of torture, Fondation Médicale pour les soins aux Victimes de la Torture). Ces recherches sont concentrées sur l’exploration du conseil et de la psychothérapie sous l’angle d’une enquête anthropologique méthodique.

L’expérience récente de mes recherches pour mon examen écrit de CTA m’a montré toutes ces “choses” que je ne pouvais inclure de par la nature du cas prescrit. L’étude ne m’autorisait pas d’inclure les pièces narratives fragmen-tées. Une approche méthodique ethnologique m’aurait donné une compréhension plus claire de moi-même et de mon processus de participation et d’observation du « moi » dans la relation avec l’autre ( Siddique, 2011a). Il y a, en ce moment, un nombre limité de méthodologies de recherche qui sont enseignées aux stagiaires praticiens en recherche. L’approche la plus commune est celle de la méthode de l’étude de cas qui se concentre sur un individu ou un petit groupe d’individus au sein d’un groupe. Elle fonctionne comme un compte rendu descriptif de la relation de cause à effet qui serait une méthode de présentation de sa pratique. L’approche par étude de cas peut fournir un compte rendu contextuel approfondi sur des individus particuliers et leurs expériences. Après coup je me suis rendu compte que cette approche peut nous limiter dans la capture de ces moments de nos « moi », dans le fait de devenir des thérapeutes et conseillers. J’ai expérimenté moi même, dans un rôle de stagiaire, le fait de me sentir restreinte (en partie par le guidage) par moi même et mes propres attentes, dans la méthode d’étude de cas qui ne démontrait qu’un assemblage linéaire d’aptitudes et d’échecs. Je voulais décrire le fait d’être à la marge de l’expérience du « soi » fabriqué du thérapeute/stagiaire/supervisé et client. Ce concept de « entre deux » (Siddique 2011b) peut être utile lorsqu’on devient l’observateur-participant de sa propre recherche et lorsqu’on met en contexte ses propres expériences pour créer une mutualité et être ouvert et transparent à propos de l’espace entre les choses. A la réflexion, j’aurais souhaité me sentir suffisamment confiante pour m’attaquer à l’approche étude de cas, et choisir la méthodologie de recherche qui ressemblait le plus a mon image de ce qu’est la réalité de la tache qu’est celle de devenir une analyste transactionnelle ( psychothérapeute). J’aurais aimé écrire les expériences de mon parcours pour devenir une psychothérapeute en choisissant la méthode interprétative de l’auto-ethnographie.

L’auto-ethnographie permet de créer une histoire de soi ou l’on peut être vulnérable et détenir le pouvoir ; le fait de l’écrire peut générer des transformations. Elle peut créer « des espaces pour la réflexion sur le social qui nous échap-pe sur l’instant »(Richardson, 2000 :930). Au cœur de cette méthode de recherche relationnelle il y a une honnête et sincère conversation à propos de nous mêmes à propos d’échecs, un espace ou « nous prenons la mesure de nos incertitudes, nos émotions partagées et les multiples couches de notre expérience. Nos compte rendus cherchent à exprimer les complexités et difficultés à faire face, gérer et se sentir résolu, montrer comment nous avons changé au fil du temps pendant que nous luttions pour donner du sens à notre expérience.»(Ellis et Brochner, 2000 :748). Le texte peut donner une opportunité d’être entièrement présent dans le processus. Dans l’étude de cas il y a un risque de devenir un spectateur dans la vie des autres. Tierney (1998) suggère « l’auto-ethnographie confronte des formes dominantes de présentation et de pouvoir en une tentative de regagner, à travers une réponse auto-réfléchie, des es-paces de représentation qui ont marginalisé ceux d’entre nous qui sont aux limites ». Cela nous permet d’être perçus comme étant entre le chercheur et le sujet de la recherche. Cela encourage le questionnement à partir d’un contexte social plus large et de donner du sens à une culture, à des évènements et aux expériences de vie. Ceci convient mi-eux à la philosophie et à l’objectif du processus de l’examen CTA pour nous permettre de considérer l’efficacité du conseil et de la psychothérapie en comparaison avec des méthodes scientifiques de « tester le test » du point de vue du « professionnel étranger » qui décrit, catégorise et compte au détriment de la dynamique et du processus contenu dans la relation thérapeutique.

Dr. Salma Siddique

EATA Newsletter N°103, Février 2012

Il y a eu récemment un débat très animé sur la méthodologie d’essais de contrôles aléatoires ( RCT) dans la presse psychothérapie. Cooper (2011) a suggéré la possibilité d’utiliser ce « standard en or » pour le conseil et recherche psychothérapeutique. J’argumenterais qu’il y a un manque de distinction, de discussion et d’explications sur ce qui réside entre les essais explicatifs et pragmatiques. Les essais pragmatiques mesurent l’efficacité du résultat du trai-tement sans lien direct avec pourquoi le traitement a été efficace (Roland et Torgerson, 1998) et sont basés sur trois processus prédéterminés : mode aléatoire, groupe de contrôle et analyse quantitative. Là ou le dessein des essais explicatifs nécessite l’isolement des effets du traitement sous les conditions contrôlées d’un laboratoire ou équi-pements adaptés ce qui résulte en une rupture avec la pratique et contexte environnemental habituel pour mesurer l’efficacité de la relation causale. Une des critiques de l’article de Cooper (2011) a été faite par Ooijen (2011) « quel monde étrange que celui ou nous vivons quand il y a un besoin perçu de démontrer des issues mesurables pour des activités humaines aussi basiques que celle d’écouter et de s’appuyer les uns les autres quand l’un d’entre nous est en détresse ». Mon observation est que nous oublions qu’il y a de l’espace entre nous-mêmes, les clients et le monde, nos histoires respectives, qui ne peuvent êtres que vécues et ne sont pas aisément quantifiables. Nous avons besoin de trouver une méthodologie de recherche alternative.Franck et Franck (1999) sur une base philosophique très humaine argumentent que l’issue thérapeutique dépend de quatre qualités qui dépendent de la relation pour une issue saine qui ne peuvent être aisément saisis par le RCT. Ils contestent la relation captive entre le client et le thérapeute ; le contexte de la thérapie qui veut que le client attribue au thérapeute le savoir et la capacité d’entreprendre le travail réparateur ; le travail est généralement guidé par un plan de traitement, un protocole, un narratif, mythe ou histoire ; et l’exploration de différents rituels de pratiques de guérison et théâtralisations pour revenir au bien-être. Est ce que le conseil et la psychothérapie, d’un point de vue bio-médical, ont des assomptions différentes concernant les croyances, la biologie, épidémie, la maladie ? Est il possible de mesurer l’efficacité, l’obtention de savoir et de définir la nature de la pratique ? Je vois des similitudes avec les médecines complémentaires et alternatives ( CAM ) lors de l’évaluation de leur efficacité :

Le processus dans son ensemble peut être réduit à l’équation suivante : demander à un sculpteur de sculpter avec un pinceau pour prouver qu’il est un « artiste ». Le besoin de se confirmer par rapport à un outil existant peut miner le processus même que nous essayons d’évaluer. Dans le cas du sculpteur, le besoin d’utiliser le pinceau mine sa capa-cité a démontrer ses talents artistiques…le besoin d’utiliser des interventions standardisées peut miner la capacité a efficacement traiter le patient (ou client)(Ahn Kaptchuk, 2005 :41) Les anthropologistes Henrich et Al (2010) ont argumenté que les découvertes de recherches expérimentales d’un certain nombre de disciplines psychologiques et comportementales ont été obtenues avec des participants issus d’un milieu occidental, éduqué, industrialisé, riche et démocratique (>WEIRD<) qui ne « représentent que 12% de la population mondiale » et pourtant les découvertes ont été généralisées systématiquement quelle que soit la culture locale. Nous n’avons pas encore la largeur et profondeur de la diversité et de la différence de nos sujets et approches méthodologiques pour êtres exhaustifs (Siddique, 2010). Nous avons besoin de ré initier un dialogue dans notre pro-fession sur la nature même du pourquoi, comment, quand, comment et ou nous faisons des recherches et leur impact sur la formation des conseillers et psychothérapeutes. Nous avons besoin d’études inter disciplinaires et intra discipli-naires dans les différentes écoles d’AT. Une telle approche à le potentiel d’inviter une perspective internationale de diversités et de différences d’approche (ITA, EATA et ITAA). L’état actuel de la recherche dans notre profession me rappelle l’exemple de Berne (1976) de “ un homme qui achète un billet de loterie est un exemple qui montre à quel point les gens sont anxieux de faire correspondre le monde à leurs images avec le moins d’efforts possible » . Ceci est une excellente analogie de comment nous pouvons aisément nous limiter nous mêmes à ce qui est attendu sans envisager des approches alternatives qui pourraient améliorer le processus et faire qu’il soit mieux adapté. Ou plutôt : le fait de rechercher est le fait d’ouvrir les yeux et de se voir soi-même comme faisant partie de ce qui est expérimenté :

“Every time I open my eyes And every time the world takes shape I’m invited to open my eyes And see the world raw and naked Holding out its handcalling me into itselfWhere I am taken into the transparency of ThingsAnd find myself transparent there” (Spira, 2010)

„Chaque fois j’ouvre mes yeuxEt chaque fois le monde prend formeJe suis invité a ouvrir les yeuxEt à voir le monde brut et nuTendant la mainM’appelant en luiOu je suis pris dans la transparence des chosesEt me trouve transparent là-bas“

N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Notre façon de comprendre le monde et notre part dans sa fabrication se fait à travers notre apprentissage, notre engagement et nos expériences « un objet tel qu’il est perçu par nos sens » (Kant, 1961). La recherche est le savoir et la compréhension de comment, en praticiens, nous nous trouvons entre les choses. La recherche nous fournit l’opportunité d’être ouverts et flexibles comme l’a suggéré Berne « …la chose importante dans la vie est de com-prendre la réalité et de continuer à changer nos images pour y correspondre, car ce sont nos images qui déterminent nos actes et sentiments » (Berne, 1976, 53). Si nous ne commençons pas à revisiter ( dans nos différentes écoles de pensées et forums de formation) la recherche que nous enseignons et conduisons, nous courrons alors le risque de répéter les erreurs de la méthode scientifique objective dominante ou « les conventions ont un pouvoir symbolique et matériel énorme sur le chercheur (parmi les étudiés ) » (Richardson 2000,7)

J’ai reçu une carte postale d’un ami quelques mois après avoir achevé mon année préparatoire au programme d’Analyse Transactionnelle et étais en train de décider de m’embarquer pour la première année. Je n’ai pas compris le message « souviens toi que ne pas obtenir ce que tu veux est parfois un merveilleux coup de chance » ( Dalai Lama). J’ai ac-croché la carte au mur du bureau sans jamais en décrypter le sens. Et maintenant après mes examens CTA, comme je suis assise derrière mon bureau j’ai donné un nouveau sens au message du Dalai Lama, ne pas obtenir ce que je vou-lais dans le processus de l’examen a été « un merveilleux coup de chance ». Cela m’a permis d’être plus consciente des trous dans mon propre apprentissage et processus de même que des différentes façons d’enrichir ma pratique. Je voudrais partager mes réflexions à propos de la méthodologie de l’auto-ethnographie qui peut saisir « l’espace entre les choses » dans nos rôles en tant que thérapeutes, formateurs et superviseurs.

Suggestions :

• Une approche mosaïque dans le développement de la stratégie de recherche d’un point de vue local qui informe les institutions nationales, régionales et internationales. • Le développement d’un réseau de chercheurs en pratique – pour atteindre des ressources de supervision, parrainage, plus de formation, continuer le développement professionnel et conférences • Des initiatives pour promouvoir la diversité et différences chez les stagiaires, formateurs, et opportunités de pratiques.• Ancrer un nombre de méthodologies de recherches varié tout au long des formations AT incluant l’approche auto-ethnographie.

Reconnaissance : Une version brève de cet article est paru dans l’édition d’automne (2011) de l’Analyste Transactionnel publié par ITA.Je suis reconnaissante à Alison Bird pour ses encouragements, Kerri Warner STA, Will Roberts CTA et Adrienne LEE TSTA pour leur créativité et visions de la pratique quotidienne, Panache celui qui a envoyé la carte postale.

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Richardson, L. (2000) New writing practices in qualitative research. Sociolo-gy of Sport Journal,17, 5-20.Roland, M., and D.J Torgerson (1998) Understanding controlled trials: what are pragmatic trials? BMJ 316:285 Schiff, J.L, Mellor, K, Richman, D., Fishman, J., Wolz, and L., Mombe, D (1975) Cathexis Reader: Transactional Analysis Treatment of Psychosis: Royalty: Longman PressSiddique, S (2011a) Research: The anthropological culture of TA The Trans-actional Analyst 1(2) 41-42Siddique, S (2011b) Being in-between: The relevance of ethnography and auto-ethnography for psychotherapy research Journal of Counselling and Psychotherapy Research source(http://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/14733145.2010.533779) accessed Spira, R (2011) Every time I open my eyes source: https://nondualityame-rica.wordpress.com/tag/every-time-i-open-my-eyes-rupert-spira/ accessed 22/11/2010Tierny, W. G. (1998). Life history’s history: Subjects foretold. Qualitative Inquiry, 4, 49-70 Wolcott, H. F. (1994) Transforming qualitative data. Thousand Oaks, CA: Sage.

EATA Newsletter N°103, Février 2012

Berne Ecrit sur l’Ecriture

Durant les mois d’été, les co-éditeurs du Journal D4Analyse Transaction-nelle a travaillé sur la refonte de nos trames éditoriales pour les auteurs. Nous en sommes maintenant aux étapes finales, au sujet desquelles nous nous écrirons dans les numeros du Scrpt à venir et les nouvelles trames seront mises en ligne sur le site web ITAA bientôt.

Comme nous préparions notre refonte, nous avons pensé que nous devri-ons partir des propres écrits de Berne traitant de l’écriture. Nous connais-sons tous depuis longtemps la lettre aux auteurs fameusement acerbe de Berne en 1966 : « Si vous êtes en colère après l’éditeur, merci de le montrer autrement qu’en envoyant un premier jet » (p131). Cette citation à été originalement placée dans les instructions du TAJ aux auteurs par Steve Karpman en octobre 1976 et à servi d’ouverture à nos trames depuis.

Comme nous nous tournions vers d’autres pieces que Berne proposait à propos d’écriture professionnelle nous fumes surprise et souvent touches par l’emphase il mettait sur ce qu’il voyait comme étant de la responsabilité de l’Analyste Transactionnel de bien écrire. Quiconque a lu le mémoire d’enfance a Montréal de Berne (2010) sait sa profonde identification à son père praticien et les efforts désespérés de celui-ci pour réussir à faire publier des articles dans des journaux médicaux pour alerter ses collègues sur les causes de la tuberculose qui ravageait Montréal à l’époque. La maladie son père quand Eric n’était encore qu’un jeune garçon.

En 1969 un article dans le Bulletin d’Ananlyse Transactionnelle, co écrit avec Claude Steiner et Thomas Harris, Berne a suggéré qu’il était mieux de le « parler d’abord », c’est à dire, « faire trois séries de conférences et vous sau-rez alors non seulement ce que vous voulez dire, mais de part les questions et réactions de l’audience vous pourrez jauger quelles parties de votre matériel a besoin d’être retravaillé ou clarifiés » ( Berne, Harris&Steiner), 1969, p.88). Cet article très bref appuyait le besoin d’écrire des brouillons, le premier étant celui « à oublier et a oublier »(p.88) Berne argumentais pour la nécessité de faire au moins cinq jets : « si vous ne voulez pas écrire au moins cinq jets oubliez votre projet parce que si vous n’êtes pas assez intéressé je lecteur ne le sera pas non plus »(p.88) Il suggérait que les gens avaient besoin d’une permission pour écrire, Steiner a alors mis en avant six permissions, ma préférée étant la troisième : « Demandez de l’aide aux autres, et cela inclus vos ennemis en plus de vos amis parce qu’eux vous diront vraiment ce qui ne vas pas »(p.88)

Berne (1966) dédia un chapitre entier dans Les principes de traitement de groupe a la recherche et à l’écriture. Berne a rendu très clair qu’écrire n’était pas facile (ce dont les co editeurs du TAJ peuvent certainement attester), mais que c’est une responsabilité professionnelle et peut devenir très satisfaisant.

Eric Berne Writing …Eric Berne

Bill Cornell est un des coéditeurs du Journal de l’Analyste Transactionnel, avec Birgitta Heiller et Jo Suthridge.Il peut être joint à : [email protected]

N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Le praticien devrait considérer la publication honorable d’un article comme un honneur pour lui même, et devrait avoir à cœur d’être à la hauteur de cet honneur. Son obligation est la même que pour tous les écrivains. La première est l’intégrité, qu’elle soit scientifique ou artistique, et la seconde le savoir faire. Le savoir faire ici est presque synonyme de littérature…. Un apprentissage en écriture devrait faire partie de la formation de tout jeune aspirant scientifique clinique. Le superviseur rendra un service à ses étudiants s’il maintient des standards littéraires très élevés de manière draconienne, de manière à ce qu’à la fin ils sont obligés de s’exprimer gracieusement.( p 194)

Nous cherchons à conserver l’esprit de Berne et son gout pour l’écriture bien vivants dans les pages du Journal de l’Analyse Transactionnelle . Cela a été dans cet esprit que nous avons entrepris une refonte de nos trames pour les auteurs. Ecrire pour le TAJ est un moyen de dialoguer au sein de notre communauté entre Analystes !transactionnels ainsi qu’avec des professionnels en relations humaines qui utilisent différents modèles de pratique. Les Articles doi-vent montrer la connaissance et le respect d’autres points de vue, même s’il s’agit de critiquer. La fonction première d’articles de journal est d’engendrer la réflexion du lecteur et de favoriser la croissance et l’innovation dans nos do-maines de compétences.

Les co éditeurs et le bureau éditorial du TAJ prennent leurs responsabilités en éditant le Journal très sérieusement, et les nouvelles trames vont impliquer les auteurs plus complètement dans l’effort et la fierté à la fois de l’écriture et du processus d’édition.

References

Berne, E. (1966, April). Instructions for writing abstracts for the bulletin. Transactional Analysis Bulletin, 5(18), 131.Berne, E. (1966). Principles of group treatment. New York, NY: Oxford University Press.Berne, E., Harris, T., & Steiner, C. (with Hall, N.). (1969). Writing for publication. Transactional Analysis Bulletin, 8(32), 88-89. Berne, E. (2010). A Montreal childhood (T. Berne, Ed.). Seville, Spain: Editorial Jeder.

Citations :

“Berne made it clear that learning to write is not easy (to which the coeditors of the TAJ will certainly attest), but it is a professional responsibility and can come to be deeply satisfying.” Berne a rendu très clair qu’écrire n’était pas facile (ce dont les co editeurs du TAJ peuvent certainement attester), mais que c’est une responsabilité professionnelle et peut devenir très satisfaisant.

Ecrire pour le TAJ est un moyen de dialoguer au sein de notre communauté entre Analystes !transactionnels ainsi qu’avec des professionnels en relations humaines qui utilisent différents modèles de pratique. Les Articles doivent montrer la connaissance et le respect d’autres points de vue, même s’il s’agit de critiquer

Originally published in “The Script” of ITAA, October 2011

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Discours cadre : Parler et grandir ensemble ( par le dialogue )

Pepe:La croissance, dans mon expérience, est liée au dialogue et à la créativité. Je peux trouver une métaphore de mon idée de ce qu’est le dialogue dans une vieille tradition basque, région qui accueille cette conférence internationale. Ici des groupes de gens, ou couples hommes et femmes, se rencontrent pour discuter de sujets devant une audience en utilisant des vers. Ils sont appelés « bersolaris ». Ils me rappellent, Resi, ce que nous avons convenus de faire ici, parler de la croissance avec l’espoir d’atteindre une meilleure compréhension de ce qu’est la croissance par le dialogue. Ce serait merveilleux de le faire en créant des vers comme le bersolaris, mais en lieu et place nous pourrions utiliser quelques poésies très connues de notre enfance pour aider notre créativité à se mettre en avant.Pour commencer, Resi, laisse moi te demander quelle est ton idée de ce qu’est la croissance ?

Resi: Merci Pepe, pour ton introduction à notre dialogue. Quand tu as évoqué cette très intéressante tradition Basque, j’ai pensé que ce serait réellement enthousiasmant et nouveau d’entamer notre discours cadre avec quelques vers.J’ai choisi le début d’une poésie, le cerf Volant ( the kite ) , écrit il y a plus de 100 ans par Giovanni Pascoli. Il y a de nombreuses années, tous les enfants Italiens devaient l’apprendre à l’école.

L’aquilone Le cerf volantC’è qualcosa di nuovo oggi nel sole, Il y a quelque chose de nouveau dans le soleil aujourd’huianzi d’antico: io vivo altrove, e sento ou plutôt ancien : Je vis ailleurs, et je sens che sono nate intorno le viole que les violettes sont nées par iciGiovanni Pascoli (1897-1907)

Giovanni Pascoli décrit des souvenirs de son enfance et, parmi ceux-ci, le vol d’un cerf Volant : comment il faseil-le, comment il saute et tombe, comment doucement il prend le vent, au milieu des cris des enfants.

Cette image évoque, d’une certaine manière, mon idée de ce qu’est la croissance. En parlant avec toi, Pepe, de ce qu’est la « croissance » en AT, il est apparu clairement le spectre très large des significations qui y sont atta-chées : cela pourrait faire référence à « l’augmentation de taille » ( par exemple plus de membres dans une organisation), ce qui n’est pas toujours bon, ou au « développement », ce qui est d’une façon ou d’une autre inévitable dans tout système vivant, ou au concept de « PHYSIS » , la force interne qui pousse vers la santé et l’évolution. Nous avons commencé à penser à notre propre vécu pour trouver une ligne directrice dans notre expérience phénoménologique de crois-sance. Cet exercice m’a aidé à comprendre que la croissance n’est pas un processus linéaire, elle peut être la conclusion d’un processus douloureux ou difficile, et je l’associe à l’idée d’avoir atteint un nou-vel équilibre, un nouveau niveau, une nouvelle complexité. La crois-sance est stimulée par quelques nouveaux éléments qui peuvent être agréables, désagréables, internes ou externes. Un exemple de stimuli externe désagréable est le décès d’un être cher, alors qu’un stimuli interne agréable est de vouloir réaliser un projet. Dans les deux cas j’ai besoin de me réorganiser de manière plus complexe pour gérer et faire face aux défis liés à la croissance. Probablement la croissance nécessite t-elle un élément de conscience, une décision d’aller au-delà de mes propres limites.Et toi, quelle est ton idée de la croissance Pepe ?

Maria Teresa Tosi Ph.D. (T.S.T.A-P)

José Manuel Martínez, M.D.( T.S.T.A-P)

The Process of Growth: The Kite

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Pepe: “Caminante son tus huellas el camino y nada más; caminante, no hay camino, se hace camino al andar. Al andar se hace camino y al volver la vista atrás se ve la senda que nunca se ha de volver a pisar” (Antonio Machado). “Voyageur tes empreintes sont le chemin, et rien d’autre; voyageur il n’y a pas de chemin, tu le crées en marchant. En marchant tu fais le chemin, et quand tu regarderas en arrière tu verras le chemin que jamais plus tu ne fouleras ».

Je me rappelle la sensation de permission de liberté que j’ai ressentie en lisant cette poésie à l’école en étant assis à mon pupitre en classe avec mes collègues. La permission de jouer, de jouir du plaisir et d’être libre.Je pense à la croissance comme une expérience de liberté, d’inspiration, de créativité et de transformation. Comme Bersolaris, homme et femme discutant d’un sujet en vers, je pense que nos trames de références se détendent à travers la mise en scène, la poésie et les rimes pour permettre une nouvelle reconfiguration. Les rimes m’évoquent les premières harmonisations entre enfant et gardien dans différentes situations et m’aident à entrer en relation avec mon expérience émotionnelle même pré-verbale.Peut être que les Bersolaris en utilisant vers et rimes sont plus ouverts à une expérience partagée dans la rencont-re. Des connections créatives arrivent quand les gens sont dans des situations de jeu ou de détente, tout comme Newton se reposant sous un arbre a perçu un nouveau concept. Nous établissons alors de nouvelles connections intérieures construisant une relation entre différents concepts et expériences. Cette poésie de Machado véhicule pour moi une image de la croissance comme étant quelque chose d’imprévu. J’imagine la croissance de la personne comme une transformation issue d’expériences significatives, vécues par hasard plus que le résultat d’un programme d’apprentissage, ou ayant pour origine la mise en œuvre d’un pro-gramme de développement génétique, biologique ou génétique. Je pense à la croissance comme étant quelque chose apporté principalement par les expériences de la vie. En fait, certaines études disent que l’apprentissage est le fruit d’une opportunité hasardeuse dans plus de 70% des cas. Donc pour moi la croissance est liée à quelque chose de réellement imprévue. Quelques métaphores liées à l’espace pourraient être utiles pour illustrer plusieurs types de croissance. Si nous nous considérons comme étant notre « village interne », je me rappelle la métaphore de San Agustin dans son livre « De civitate », nous pourrions établir un parallèle entre grandir et la transformation de notre village interne, ainsi que les différents moyens d’y parvenir. Un des moyens de croitre est d’utiliser un programme d’apprentissage. Vous pouvez trouver quelque chose de similaire dans l’urbanisme romain ou la croissance des villes était réellement planifiée, par le « cardu » et le « decumanus » plan d’organisation de l’urbanisme. A l’époque médiévale les villes grandissaient différemment. Une manière de croitre empirique, ou la croissance des villes était faite pour répondre à l’émergence de nouveaux besoins, par exemple la construction d’abris pour une nouvelle population.

Je préfère penser à la croissance comme une transformation relationnelle créative de la personne. Mon point de vue est beaucoup plus proche de l’urbanisme raisonné actuel, ou l’agrandissement d’une ville nécessite de prendre en compte la relation avec la nature, et est plus écologique. Cela représente pour moi un modèle de croissance relationnel. Ceci est similaire à la croissance de légumes, plantes, etc., ce qui implique être dans une relati-on équilibrée avec l’environnement et est très différente de la croissance chaotique et destructrice de tu-meurs malignes qui, pour survivre, détruisent toute vie les entourant et finissent par mourir. Dans mon expérience une partie de la croissance en psychothérapie se produit par contrat, une autre partie est imprévue, et probablement la ma-jeure partie a pour origine la relation

Unplanned GrowthMetaphor: Mediaeval Urbanism

Planned GrowthMetaphor: Roman Urbanism

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par elle même. Je pense que cela s’applique également à notre vie.Ainsi, pour moi, la croissance est principalement une espèce d’auto transformation harmonieuse qui véhicule une expérience d’inspiration, de découverte et de créati-vité. D’un autre coté elle dépend également de la recon-naissance et de l’acceptation de parties éclatées de nous mêmes, étant la somme d’expériences fortes et de joies. Le « soi » change en permanence, réagissant aux stimu-li venant d’ici et maintenant. En même temps le « soi » conserve son unité et sa continuité. Pour moi croitre veut dire découvrir de nouvelles expériences, de la créativité. Cela veut également dire une transformation de « soi » et la modification de la définition de « soi », changer notre trame de référence. Joie.

Resi:Pepe je suis très impressionnée par tes métaphores pour décrire ce qu’est la croissance pour toi. Il semble, qu’à ce point, nos idées de croissance font référence à des démarches très différentes. Tu soulignes la croissance comme étant un processus « hasardeux », la croissance non planifiée, alors que je vois la croissance comme un processus faisant appel à des décisions conscientes, la responsabilité d’un choix qui implique la création d’un nouvel équi-libre.

Pepe:Resi tu fais entrer le processus de croissance dans ta métaphore du cerf volant et l’enfant. Quel est pour toi le pro-cessus de croissance ? peux tu nous en dire plus ?

Resi:Je pense que nous nous développons et que nous changeons en permanence, tant que nous vivons et que nous sommes dans un processus de relation avec nous mêmes, les autres et le contexte. Toutefois, nous ne « grandis-sons » pas en permanence, si grandir veut dire atteindre un nouvel état d’ »être » plus complexe et intégré. Quand je pense à mes clients, je sais que la croissance fait partie d’un processus qui nécessite des moments de stagnation, des pauses, des leurres, parfois dépression et régression apparente, qui ont besoin d’être acceptés et compris afin de préparer une nouvelle croissance. Tout comme un cerf volant monte et descend avant de prendre le vent, tu ne peut le faire voler que si tu le prend calmement et fermement en main et que tu es suffisamment flexible pour t’adapter aux changements du vent et suffisamment motivé pour tenir bon jusqu‘à ce qu’il s’élève librement dans le ciel. De la même manière nous pouvons nous imaginer comme étant tout à la fois le cerf volant et l’enfant qui le tient : nous avons besoin d’une décision et d’une motivation à laquelle s’accrocher pour accepter les défis de la croissance.

Pepe:Resi, cela me rappelle le concept de crise qu’à décrit Erikson : parles tu d’un moment de maturation, comme une grossesse, avant de grandir ? Je pense à l’AT comme une partie de la croissance de Berne, et que l’AT est née en Berne comme un moyen pour lui de se réorganiser après une crise, après sa décision d’arrêter sa formation en psychanalyse.

Resi:Oui, Pepe, l’association avec l’expérience d’une grossesse ( et du travail ) est intéressante. J’ai appris avec mes clients que l’espoir et la confiance dans la capacité d’une personne a créer sa propre nouvelle histoire est très im-portante et le processus de transition est facilité par la présence et la proximité de l’autre. Je suis d’accord avec toi sur le fait que Berne a fait face à un processus douloureux avant de décider de quitter l’association psychanalytique pour répandre ses idées très intuitives en toute liberté – et a t-il jamais cessé de se battre dans ce processus ? encore une fois, le processus de croissance nécessite une dynamique entre l’ancien et le nouveau.

Growth as TransformationMetaphor: Sustainable Urbanism

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Pepe, dans cette magnifique poésie de Machado, le voyageur n’a pas la possibilité de revenir sur ses pas : penses tu que la croissance implique le même processus, sans revenir à d’anciennes solutions ou schémas et ensuite con-tinuer ?

Pepe:Dans mon expérience garder le contact avec le ici et maintenant nécessite souvent d’être ouvert à la possibilité d’avoir a laisser partir d’anciennes solutions et schémas. Je pense que pour réellement apprécier de nouvelles cultures, accueillir des gens venant d’autres pays, pour tirer profit d’autres approches, pour réellement découvrir la personnalité de nos clients nous devons mettre entre parenthèses nos anciens schémas et êtres ouverts à l’idée de nous transformer chaque jour. Je pense que cela à faire avec ce que Berne appelait l’intimité. Etre ouvert à l’inattendu dans la rencontre. La croissance, pour moi, veut dire de laisser des expériences actuelles s’intégrer à des anciennes et garder des limites perméables entre nos parties internes plutôt que de les exclure. La psychothérapie est un exemple de crois-sance en laissant partir d’anciennes solutions. Nous faisons l’expérience en psychothérapie de quelque chose de nouveau quand nous ressentons consciemment nos parties internes et qu’elles travaillent ensemble. Nous nous au-torisons a nous transformer, changer et se sentir différemment et en même temps nous profitons de la joie d’être les mêmes, de ne pas perdre notre identité, et nous ne devenons pas fous. De la même manière quand nous nous ouv-rons à de nouvelles expériences dans notre vie nous transformons nos anciens schémas de manière harmonieuse.Resi tu forces la décision, la conscience et la motivation en croissance. Comment pouvons nous, en tant qu’Analystes Transactionnels, aider les clients à faire en sorte qu’ils atteignent leurs propres décisions et motivations et les faire grandir ?

Resi:Sur ce problème particulier, dans la philosophie de l’Analyse Transactionnelle je trouve des suggestions intéres-santes pour les praticiens dans la mesure ou nous avons une vision très positive des êtres humains. Notre grande partie de notre tache est particulièrement liée au fait d’aider les clients à redécouvrir leurs propres ressources, résilience et compétence à ré écrire leur histoire de vie. De plus, la notion existentielle de responsabilité, un autre alinéa philosophique de l’Analyse Transactionnelle, est une notion que je garde toujours à l’esprit quand je parle de croissance personnelle. A un niveau pratique, en psychothérapie, l’alliance thérapeutique est le concept au croise-ment de tous les modèles thérapeutiques lorsque nous pensons au « comment » aider le client a grandir. Y a il une manière « spécifique » parlaquelle des Analystes Transactionnels peuvent développer une alliance thérapeutique ? cette question aurait besoin d’une autre conférence pour y répondre….mais ma première réponse spontanée est qu’en tant qu’Analystes Transactionnels nous sommes formés pour utiliser pour le mieux tous nos états de l’ego et c’est une particularité de l’AT. Pepe, pourrais tu nous expliquer d’avantage ce qu’est le rôle de l’autre pour aider un individu a grandir ?

Pepe:Je pense que grandir nécessite une relation aidante pour arriver. Un autre est nécessaire pour voir sa propre image réfléchie dans le contexte d’une relation, pour découvrir les nouveaux aspects de son « soi » en développement qui pourraient encore être inconscients . Il est donc important pour nous de s’occuper des processus interpersonnel pour aider la croissance des deux partenaires dans la relation. Je pense que pour grandir la personne doit entrer en relation avec lui-même et le monde extérieur de la façon la plus autonome à chaque étape du développement. Grandir nécessite de rester ouvert à de nouvelles expériences et rencontres. Chaque rencontre souligne au mieux l(intersubjectivité des participants. Quelque chose pourrait changer en chacun d’eux, quelque chose pourrait être plus profondément ancré.Resi, pourrais tu nous donner les niveaux de complexité en Analyse Transactionnelle ?

Resi:De mon point de vue, la complexité dans l’AT réside dans la possibilité de développer plusieurs niveaux d’analyse de processus : intra psychique et interpersonnel, inconscient et conscient, explicite et implicite, verbal et non ver-bal, individuel et culturel, fonctionnel et dysfonctionnel et beaucoup d’autres…. c’est très riche.Pepe, dans les notes que nous avons échangées avant la conférence, tu as écrit : « grandir pour qui ? » pourrais tu nous expliquer la perspective de ta question ?

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Pepe:Quand je pense a la croissance, je me demande “ grandir pour qui?”. Ceci parce que le sens de croissance change suivant nos différentes trames de référence. Cela pourrait être notre état de l’ego Parent qui a un concept de crois-sance qui nous dicte ce que nous devrions considérer comme étant une bonne ou mauvaise « croissance », nous remplissant d’attentes concernant ce que devraient être les résultats d’une croissance.Notre propre trame de référence a un guide en regard du cheminement que devrait suivre notre « croissance » et c’est un genre de « croissance planifiée »Nous devons mettre a jour les valeurs de notre état de l’ego Parent au regard de notre développement personnel afin d’éviter que des valeurs parentales, des interjections parentales mais également des décisions et conclusions de script, ne deviennent des facteurs qui bloquent la croissance, et se placent comme des barrières entre nous mêmes et les situations.Quelle est ta principale trame de référence théorique quand tu penses à la croissance Resi ?

Resi:La trame de référence théorique qui m’aide à comprendre et aider la croissance psychologique d’une personne est l’Analyse Transactionnelle socio-cognitive ainsi que la théorie de la complexité. Dans la théorie de la complexité, par laquelle nous sommes tous influencés en ce siècle, la réalité est un système en développement continu, caracté-risé par des contraintes spécifiques et interactions, qui se réorganise et se transforme constamment en combinaison avec des circonstances variées. Un système complexe fonctionne comme un réseau de relations et interactions qui se croisent, s’inhibent ou se renforcent l’une l’autre.

Dans cette théorie le principe de re-tour est d’importance capitale pour expliquer la création de cycles. La conclusion d’un processus influence le début de l’autre processus, de ma-nière positive ou négative. Par exem-ple un « cycle vertueux » est un pro-cessus dont la conclusion renforce le début du cycle. Si je te traite de ma-nière « OK-OK » il y a plus de chan-ces que tu me traiteras de la même manière.

Dans l’AT socio-cognitive cette complexité se rapporte aux états de l’égo parce qu’ils sont expliqués comme étant des systèmes complexes qui se développent de manière dynamique dans les interactions avec « soi », les autres et le contexte. Comme les dimensions de base qui sont le fondement de la théorie des états de l’égo son en relation avec les processus d’évolution impliqués dans la poursuite de l’existence, la survie et la reproduction, cela veut dire que les états de l’égo peuvent être décrits en fonction de l’habilité a aimer et haïr, être actif ou passif et être impliqué, en tant qu’individu, dans des relations inter dépendantes.

Dans cette trame de référence, la croissance peut être le résultat d’un processus complexe ( pas un processus li-néaire !), lié à la capacité de créer de nouvelles connections, de nouveaux schémas qui auront un profond impact sur les configurations principales des états de l’égo. La théorie de la complexité peut expliquer pourquoi le résultat d’une psychothérapie n’est pas parfaitement prévisible, même avec un contrat qui guide le processus thérapeutique parce que les expériences vécues d’interactions et relations ( internes et externes ) créent des connections multip-les. Les clients utilisent de manière créative les interventions thérapeutiques et leur changement est idiomatique. Ceci est très congruent avec ton idée de la croissance en tant qu’évènement imprévu Pepe, la « croissance par ha-sard ». Dans la trame de référence socio-cognitive, atteindre un équilibre créatif entre être aimablement dépendant et aimablement autonome, être nourricier protecteur et être capable de respecter l’identité des autres est le proces-sus lié à la croissance ( une croissance éthique devrais je dire ). En psychothérapie cela veut dire que ce sont les processus, plus que les contenus, qui sont importants. Ainsi, afin de faciliter la croissance j’ai besoin de connaître

1N°103, Février 2012 EATA Newsletter

le « contenu » des états de l’égo, par exemple les thèmes de narration qui caractérisent la pro-blématique du client, mais également la qualité et caractéristiques des interactions entre les états de l’égo.

En tant que communiquant, nous pouvons influ-encer le bien être des personnes proposant des expériences relationnelles qui auront un impact sur certaines configurations spécifiques de cer-

tains états de l’égo et nous pouvons chercher ces expériences qui, nous le savons, aideront la croissance psycho-logique. De plus, nous sommes impactés par les relations avec nos clients et nous contribuons au déploiement de configurations relationnelles spécifiques, y compris a un niveau inconscient comme l’expliquent de nombreux Analystes Transactionnels en relations. Etant des systèmes complexes, nous pouvons faciliter notre croissance à partir de n’importe quel point dans le réseau.De même, si je transfère ce principe à des organisations ( laissez moi dire ceci même si je suis une psychothé-rapeute et non pas une professionnelle organisationnelle ) Je considère comme primordial de considérer que les points de croissance possibles peuvent varier dans le temps et dans l’organisation et nous devons comprendre ces « frémissements » qui suggèrent de nouvelles croissances possibles. La croissance arrive de manière plus probable si le centre de croissance n’est pas ciblé « a priori ». Je pense qu’une organisation devrait développer la capacité a comprendre et refléter ces centres de croissance qui donnent signe de vie.Et quel est ta trame de référence théorique Pepe ?

Pepe:La théorie de “physis” de Berne, la force interne poussant vers la santé et l’évolution, m’inspire beaucoup parce que c’est une théorie implicite de la croissance. Je trouve également un guide dans le concept de Berne de l’autonomie comme étant le libérateur de trois qualités internes : spontanéité en opposition a l’expression émotionnelle du script ; conscience de soi, de l’autre et de la situation, dans le « ici et maintenant », et l’intimité qui est la capacité d’avoir des relations vraies, sincères, sans jeux, proche et réciproquement protecteurs. Berne avec l’idée du Vrai Soi, qui est l’expérience qualitative que nous avons quand un des états de l’égo (n’importe lequel) est catalysé par de l’énergie libre, pose la différence entre l’identification de soi et l’expérience brute des états de l’égo.Berne nous donne également un moyen d’améliorer la croissance en psychothérapie. Berne souligne l’importance de tenir compte de la perspective du client en psychothérapie plutôt que la manière classique psychanalytique de la psychothérapie : Tout n’est pas transfert, il y a une part de relationnel qui est Adulte et réelle.Il demande plus de termes simples pour être compris par des clients même dans des états régressés. Je pense qu’il diagnostique un risque de manque de vrai relationnel et reconnaissance en psychothérapie auquel il doit être fait face pour aider le client a grandir. Il utilise a nouveau des interventions de thérapeutes en lien avec l’état de l’égo Adulte du client : « strokes » et permissions, anti thèses de script, analyse cognitive, analyse de régression, clarification de l’état d’égo EnfantJe trouve également une bonne trame de référence pour mon idée de ce qu’est la croissance dans les concepts de psychothérapie intégrative. Par exemple que la croissance et la guérison peuvent être obtenus dans le cadre d’une relation fiable, consistante, sure ; les idées que le développement de soi à besoin d’être obtenu dans le cadre d’une relation ou que l’harmonisation et l’implication du thérapeute aident le client a retrouver son sens de soi. Dans mon expérience, la thérapie aide le client a entrer en contact plus pro-fondément avec lui-même, de joindre des bouts éparpillés de son soi et de se réorganiser. Le client grandit dans sa relation aux autres dans le même temps. Ainsi l’expérience vécue en thérapie devient le modèle à utiliser dans d’autres secteurs de la vie.

Growth as Self transformation

1EATA Newsletter N°103, Février 2012

Resi:Pepe, à la fin de ce dialogue je me sens réellement inspirée par tes idées. Je me sens particulièrement enrichie par la sensation de soulagement que tu transmets en parlant de croissance. En t’écoutant je ressens une joyeuse liberté. Merci !

Pepe:Merci beaucoup Resi pour ta manière créative de décrire la croissance. Tes idées sont très motivantes pour moi . Tes métaphores et concepts m’aident a mieux décrire en profondeur l’expérience de ce dialogue : je ressens monter et descendre comme un cerf volant, et j’ai besoin d’un peu de temps pour assimiler tes idées et trouver un nouvel équilibre dans ma compréhension de ce sujet. Resi donnerais tu une invitation à l’audience pour les aider à entrer en contact avec leurs besoins de croissance durant ce congrès ?

Resi:Mon invitation est de démarrer de manière pro active autant de cercles vertueux que nous pouvons durant ce con-grès !Pepe lancerais tu également une invitation à l’audience ?

Pepe:Mon invitation à l’audience est d’entrer en contact avec la spontanéité et créativité interne afin d’optimiser le po-tentiel des rencontres durant le congrès.

Congrès de l’Association Internationale de l’Analyse Transactionnelle Relationelle (IARTA)

Le second congrès IARTA a tenu place le 1er octobre 2011 à Londres et a été un immense succès.Soixante dix personnes se sont rassemblées au NVCO à Kings Cross et contrairement au dernier congrès ou il avait neigé, la météo a été vrai-ment agréable.

Le thème du congrès était à l’envers : une approche Analyste Transactionnel Relationnel du trauma. Nous avons été grandement motivés par des présentations sur le trauma par Jo Stuthridge de Nouvelle Zélande et Jean Maquet de France. Celles-ci étaient parsemées de groupes de discussions cliniques. La presentation de Jo était appelée : Traverser les failles: une approche relationnelle du traitement du trauma.Elle a parlé des défis auxquels nous faisons face en tant que thérapeutes quand nous nous apprêtons a transformer l’expérience du trauma, comme nous traversons « les failles en thérapie » sans tomber dans l’abysse de la répé-tition traumatique. En utilisant des exemples de clients particulièrement évocateurs, elle a évoqué comment, en thérapie, le trauma apparaît comme un acte transférentiel qui crée des ruptures entre le client et le thérapeute et l’a relié à la métaphore de l’abysse, qui représente un effondrement de l’espace de réflexion. Emma Haynes, une étudiante en psychothérapie a l’institut Metanoia, a donné une brève réponse à la présentation de Jo :« J’ai été frappée par les photographies qui nous été montrées de la ville natale de Jo, Christchurch en Nouvelle Zélande après le récent tremblement de terre et son parallèle au trauma. La photographie de la faille dans la route, avec le titre « fracture dans la relation » était dramatique et très évocatrice, tout comme l’étaient les images des bâtiments endommagés. En regardant ces images j’ai eu la sensation dommages irréparables à Christchurch et ses habitants, physiquement , émotionnellement et psychologiquement. Jo a lié ça aux dommages d’un trauma relati-onnel chez un enfant et comment cela forme des failles dans l’esprit de l’enfant traumatisé, fracturant l’égo presque comme une coquille d’œuf se fracture lorsqu’on la craque.

IARTA est un nouveau membre de EATA depuis novembre 2011, site web

www.relationalta.com

1N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Jean Maquet

Jo a expliqué comment, en réponse a un traumatisme relationnel, qui est une grossière violation du “soi”, un en-fant se trouve coincé dans un état d’affect insupportable et, confronté à cette situation intolérable, coupe des parts de son “soi” pour survivre- ou, en d’autres termes, protège sa santé mentale par dissociation. Jo a expliqué sa croyance que, dans le traitement du trauma, réagir est à la fois inévitable et nécessaire, servant a amener les parts dissociées du « soi » dans la conscience perçue du client. Utlisant des exemples très évocateurs de clients tirés de son propre travail, elle a décrit et expliqué, comment elle voit une réaction comme une intersection entre les scripts du client et du thérapeute, là ou les vulnérabilités de chacun s’imbriquent. Alors qu’une réaction peut, et inévitablement le fait, provoquer des mauvaises impressions de honte, trahison, etc chez les deux parties, elles offrent aussi une opportunité pour la guérison. Quand le thérapeute veut réfléchir sur le désordre qui suit et trouve un moyen de communiquer sa compréhension, ce qui est implicite est alors disponible pour une compréhension explicite. Jo a suggéré qu’une compréhension partagée concours avec « un acte de recon-naissance » ( une transaction croisée qui crée une disjonction, dérangeant le script du client).La résolution de la réaction aide a former un pont entre les tentatives d’états du « soi ». Ce processus augmente la capacité du client a contenir des conflits internes, de symbolisation et de l’expression de parties du « soi » aupara-vant éparpillées, de manière à ce qu’elles puissent être intégrées. Briony Nichols , PTSTA qui participait au congrès à également fait par de son avis : « Les tremblements de terre et les fractures des paysages sont devenus un theme clé de la presentation de Jo Stuthridge, alors qu’elle se préparait pour le congrès avec pour contexte le tremblement de terre de Christchurch en nouvelle zélande. Elle a dit comment un trauma produit des fractures intra psychiques et dissociations. De cette manière, un auto-narratif cohérent est sacrifié afin de maintenir une relation et éviter un conflit interne. Quand ces failles intra psychiques sont ré activées, le trauma va apparaître comme une réaction transférentielle qui peut menacer la relation thérapeutique. Jo a présenté des exemples de cas tirés de son travail avec ces fractures – « tra-verser les failles » dans le royaume interpersonnel. En particulier, elle a évoqué l’attention qu’elle prêtait aux attaques du cadre thérapeutique, là ou ces réactions apparaissent souvent » La présentation de Jean avait pour titre : Comment la thérapie de patients ayant été abuses dans leur enfance crée des paradoxes dans la relation thérapeutique.Il a parlé de son travail avec des survivants d’abus et a expliqué comment il considère la relation thérapeutique comme étant le véhicule principal du changement thérapeutique. Se concentrant sur “les paradoxes relationnels” il a propose une trame pour la comprehension et contenir les ex-periences paradoxales dans la relation patient thérapeute. La dedans il a considéré quatre dimensions : alliance contact-travail, contrat, émotions et contre transférence et a lié chacun d’eux à leur rôle dans l’aide a un client traumatisé à apprendre a symboliser et gérer leur honte. Emma Haynes a également commenté la présentation de Jean :Jean a suggéré que travailler avec quelqu’un qui a été traumatisé est similaire à toucher quelqu’un qui a été brulé-

Jo Stuthridge

1EATA Newsletter N°103, Février 2012

le contact fait mal. En fait, il a suggéré qu’ils ont été brulés, psychologiquement brulés, et leur peur d’être brulé à nouveau crée de nombreuses difficultés durant le traitement. En tant que psychothérapeutes, nous devons accepter de vivre cette relation dans sa dimension paradoxale et ne pas essayer de résoudre le paradoxe… mais de le laisser se résoudre (presque) par lui même.Continuant la métaphore, il suggère que pour reconstruire le tissu psychique qui a été brulé, le client traumatisé doit ré apprendre comment symboliser. Il a défini la symbolisation comme étant une internalisation psychique d’un objet- ce qui permet au bébé de remplacer la mère par un objet réconfortant quand elle n’est pas là- quelque chose qui est très difficile pour quelqu’un qui a été traumatisé et se méfie du contact. Jean croit que “le cadre” ( le contrat d’affaire en AT) fournit un jeu de constants pour le client et devient le con-tenant du processus thérapeutique, appuyant la sympbolisation. Il a suggéré que la plupart des actes contrevenants à la relation thérapeutique, ont lieu autour du cadre, venir en avance, refuser de partir, oublier de payer, dépasser l’heure, téléphoner au thérapeute entre deux sessions etc. Il croit que si le thérapeute peut accepter des contesta-tions du cadre, sans répondre ou s’effondrer et les utiliser comme base pour « faire du sens » durant le traitement du client, alors ils en viendront à avoir confiance en la nature constante et sécurisante de la relation thérapeutique, en visualisant et internalisant le symbole du cadre (objet) comme quelque chose d’utile et de protecteur pour eux.Jean a utilisé un compte rendu très émouvant de son travail avec un traumatisé pour illustrer sa présentation. Briony Nichols a décrit comment chacune des …« … présentations de deux heures ( une le matin l’autre l’après midi ), était suivie par une courte session de ques-tions/réponses suivis de petits groupes de discussion d’une heure. Ces petits groupes nous ont donné, a nous dé-légués, du temps pour discuter les présentations à la lumière de notre propre expérience clinique, intégrant ce que nous avons appris et nous étendant sur certains des thèmes présentés. Cela a fait de ce congrès, un lieu de profonde réflexion, puisque la richesse des matériaux cliniques et théoriques a évolué tout au long de la journée.

1ere réunion des associations Italiennes d’AT à Rome

Les 24-26 février 2012 la première réunion Italienne des Associ-ations Italiennes d’Analyse Transactionnelle se tiendra à Rome avec le titre « Cultura, Identità e Cambiamento in AT » ( Culture, Identité et changement en AT)

Cet important événement aura une atmosphère de collaboration en-tre les associations Italiennes d’AT (AIAT, AUXIMON, CPAT, IAT, IANTI, IRPIR, SIMPAT), et offre une chance de se rencontrer et se confronter, en accord avec la philosophie OK-OK de Berne ; de créer un endroit ou des analystes transactionnels peuvent échanger leurs compétences, créer des connections et réfléchir sur des diversités, dans un esprit d’ouverture réciproque ; démarrer une réflexion commune sur l’évolution théorique et méthodologique du modèle de Berne, avec une attention particulière concernant son ap-plication dans les domaines de formation et de recherche. Cette rencontre sera aussi l’opportunité de remettre un “prix du pionnier »(premio pioneri, premier pionnier) à un article écrit par un stagiaire appartenant à une des associations, sur un sujet se rapportant à un des « pionniers » qui a amené l’AT en Italie il y a 30 ans : Carlo Moiso, Pio Scilligo, Maria Teresa Romanini. Ils sont trois « Maestri » pour nous ; nous les remercions parce qu’au travers de leur profonde implication nous avons développé notre identité en tant qu’analystes transactionnels.Le propos de ce prix est d’honorer leurs vies et enseignements et nous voulons garder et faire suivre leur héritage.La réunion sera précédée par des examens EATA pour CTA et TSTA les 22-23 février. Dans la prochaine édition de Newsletter vous aurez un rapport. Entretemps, si vous voulez en savoir plus, voyez le site web : www.convegnoat2012.it.

A presto! Rosanna Giacometto

1N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Récompense pour les auteurs d’articles de recherché

Au début de l’année 2011, Traian Bossenmayer a soumis un article à l’IJTAR – le journal international de la recherche en analyse transactionnelle. Par la suite cet article est apparu comme un cours d’introduction à l’analyse transaction-nelle : « impact sur la perception de ses propres états de l’ego » ( TA 101) IJTAR vol 2, N°2, juillet 2011. Extrait du résumé : la recherche examine les effets de la formation 101 en Analyse Transactionnelle (AT) sur les perceptions que nous avons de notre propre dynamique des états de l’ego, utilisant le modèle des états de l’ego intégrés a la Check List des Adjectifs ( Gough & Heilbrun, 1980). Les sujets ont complété des questionnaires au début et à la fin de la formation un mois plus tard . La seule modification statistique significative a été que le Parent Critique a décru après la formation et se trouvait encore diminué un mois après, même si la diminution en était moins conséquente. Il a également été trouvé que si l’âge n’est pas un facteur, le fait d’être un homme ou une femme l’est.

Nous sommes ravis d’annoncer que Traian a remporté le prix scientifique de l’association Roumaine d’Analyse Transactionnelle pour cet article. Les photos montrent Traian et la plaque récompense .Si vous n’êtes pas encore inscrit à IJTAR, vous pouvez le faire gratuitement sur www.ijtar.org . Nous vous en prions instamment vous pourrez aussi y lire article cité - ainsi que d’autres bien sur, inclus dans les 3 parutions déjà publiées à ce jour – ainsi qu’une 4eme édition prévue en janvier 2012. La recherche est de plus en plus importante pour la croissance de l’AT dans le monde et le journal vise a élever la perception du niveau de nos recherches, faites le donc également savoir à vos collègues non AT.

Traian BossenmayerScientific Award of the Romanian Association of Transactional Analysis

20EATA Newsletter N°103, Février 2012

Qu’est ce que „Physis“?

Eric Berne a reconnu qu’il y a une sorte de “force de vie” interne en chaque individu qui pousse à la croissance et au développement . ( voir, par exemple, Eric Berne A Layman’s Guide to Psychiatry and Psychoanalysis/ psychia-trie et psychanalyse pour les profanes 1968, p89 3eme édition ) . Puisque son intérêt résidait dans ce que l’individu faisait avec cette force de vie au cours de sa vie, il n’a pas poursuivi son enquête sur ce phénomène. A la place, il l’a valorisé en lui donnant un nom remarquable – PHYSIS – et laissé à d’autres autres le soin d’explorer ce que pourrait être ce phénomène en termes de réalité physique, émotionnelle, psychologique. La réalité évoquée ici est « ce qui est mesurable ».Un contemporain d’Eric, un professeur en psychologie américain du nom de Silvan Tomkins, qui était familier avec le travail de Berne, était également intéressé par cette force motrice interne de vie et s’est lancé dans la décou-verte de sa source/origine en termes concrets. Que se passe-t-il dans un individu qui aide à faire durer le processus de survie ? Qui aide à continuer à vivre ?

Sur une période de plusieurs décennies Tomkins a identifié six sentiments qui semblent être l’interface entre la partie matérielle et la part immatérielle d’un individu, c’est à dire son attention, ou concentration, ou préoccup-ation. La nature profonde de toute matière vivante est de continuer à vivre, et chez les êtres humain ce sont ces sentiments primaires, que Tomkins a nommé affects, qui servent a rassembler toutes les ressources de l’individu pour maintenir la vie. Trois de ces sentiments/affects qu’il a nommés peur/terreur, colère/rage, détresse/angoisse, surviennent quand des changements dans la situation environnementale interne ou externe sont perçus comme étant potentiellement négatifs, des menaces mortelles. Deux que Tomkins a nommé intérêt/excitation et plaisir/joie, surviennent quand ces changements sont perçus comme positifs. Le sixième, surprise/sursaut, est une réaction à des changements qui arrivent trop rapidement pour être immédiatement perçus comme étant dangereux pour la vie ou bon pour la vie. Allant de pair avec ces trois affects primaires il a trouvé trois sensations, qu’il a nommé affects auxiliaires, qui ont un rapport aux « moteurs », tels que le besoin de respirer un air sain ou avoir de la nourriture saine ( mauvaise odeur/dégout ) ou à un des affects primaires. L’affect auxiliaire honte/humiliation survient quand une situation bonne pour la vie, évoquant des sentiments positifs, est soudainement interrompue.

Il a découvert que chaque affect a son propre ratio de transmission synaptique neurale et sa propre expression faciale. Ces expressions faciales sont les mêmes pour tous les bébés dans toutes les cultures. Elles sont recon-naissables à travers les cultures, mais elles sont fugaces. Si on les laisse se développer naturellement en fonction de la situation, elles deviennent des sentiments ou des émotions qui, elles aussi, sont reconnaissables au-delà des différentes cultures. Au fur et à mesure que le bébé grandit, les habitudes familiales, culturelles et traditionnelles nécessitent souvent des sentiments et des comportements qui diffèrent de ce qui est naturel pour l’individu. Les affects ne disparaissent pas. Ils continuent à s’exprimer même entrainés à se soumettre à des réponses apprises lors de situations de vie. L’effort permanent pour rester dans ou retourner au confort des sentiments positifs naturels est le besoin de vivre et de grandir. Ceci pourrait il être le terrain matériel de ce que Berne appelait « Physis » ?

L’utilité de cette possibilité en psychothérapie prendrait en compte le fait que les affects sont fugaces dans leur expression. Ils sont ce que l’on pourrait appeler « la vérité » de l’individu. L’expérience individuelle, les habitudes et exigences familiales, les attentes culturelles, génèrent des sentiments appris qui petit à petit prennent le dessus sur les réponses naturelles de l’individu, et ce, quel que soit le stimuli. Un psychothérapeute averti, dans n’importe quel milieu culturel, se rendra compte de ces réponses naturelles exprimées de manière très fugace et planifiera la consultation de manière à ce que cette information aide a mener à du travail plus efficace.

Mes remerciements à Thomas Ohlsson, PhD, TSTA-P ; pour avoir revu l’article et des commentaires de valeur.

Nadyezhda Spassenko, Ukraine [email protected]

21N°103, Février 2012 EATA Newsletter

EATA le Programme “Outreach”

En novembre 2011 un programme “Outreach” EATA a pris place à Krakow (Pologne). Comme d’habitude les pré-sentateurs étaient des membres du comité exécutif EATA, étant déjà là-bas pour une des deux réunions annuelles du comité exécutif. C’était la première fois que des membres du conseil EATA venaient en Pologne pour parler de l’AT. Les ateliers étaient organisés par l’association Polonaise d’Analyse Transactionnelle Organisationnelle, la première association affiliée à l’EATA en Pologne. Nous avons rassemblé environ soixante participants. La réuni-on a été divisée en deux parties : la première concernait la structure de EATA, la seconde partie était organisée sous forme d’ateliers, qui étaient conduits en deux groupes : AT Organisationnel et Psychothérapie AT.

Le but du programme « Outreach » était de soutenir l’association Polonaise dans sa tache de répandre l’AT en Pologne. Dans la première partie de notre réunion, les thèmes étaient la structure EATA, ses buts et taches, les différents comités, le processus de certification. Elle a été conçue principalement pour ceux qui ne connaissaient que très peu EATA. Pour certains participants c’était la première fois qu’ils avaient l’opportunité de discuter et de se familiari-ser avec les procédures et règles au sein de EATA.

Durant la seconde partie du programme « Outreach » nous avons organisé deux ateliers : AT Organisationnel, con-duit par Sabine Klingenberg (Présidente) et Pascale Théobald (vice présidente) et l’AT psychothérapeutique tenue par Jenny Bridge ( secrétaire générale sortante). Le premier concernait les concepts de rôle et de meneur, le second était concentré sur des jeux psychologiques dans le processus psychothérapeutique.La conclusion la plus importante pour nous en fin de journée a été celle exprimée par un des participants. Il a dit que durant la journée il a réalisé que le conseil de l’EATA était accessible et réceptif à tous. Nous sommes reconnaissants d’avoir eu la chance de rencontrer le conseil EATA et pour le soutien dans l’expansion de l’AT en Pologne.

Merci ! Association Polonaise d’Analyse Transactionnelle Organisationnelle

22EATA Newsletter N°103, Février 2012

Exam successes

Congratulations to the successful candidates and a warm welcome to our newly certified colleagues.

Félicitations!

Neustadt/Weinstrasse Germany, November 17th/18th, 2011

CTAPsychotherapy:Boukhobza Bichsel, RachidaKröger, ArinaLenz-Bismayer, HeikeMacDonald Dr., Benie McCartney, SandraOtth Dr. med., StefanParkhodko, Hanna Sjöholm, Liudmila Sorge, AndréSuhner, Denise

Counselling:Booch, HolgerCallsen, KarenFärber, SabineFrank, SabineGülden, MartinJonietz, ElisabethKörner, BirgitLutz, Monika

Matiz, IngridMugele, UliNadenau, IngeNienaber, AndreaPesch, SusannePfost, BernhardPlaum, RebekkaPubanz, StefaniePütz, Hans JörgReinke, GabrielaRombach, HeidrunSchwarzer, Heike Wiedekind, AntoniaWiese, KerstinZürrer, Lilian

Education:Falkenroth, NicolaKohlbrenner-Borter, ChristineWiedenmann, FriederikeZiemendorff, Gerlinde

Organisation:Büdenbender, TanjaMichels, Mike TTAEducation:Jürg Schläpfer, Switzerland TSTAPsychotherapy:Jean Maquet, France

Councelling:Bertine Kessel, Germany Education:Hanne Raeck, GermanyAnita Steiner-Seiler, Switzerland Organisation:Anette Dielmann, Germany

Many thanks to all the colleagues who contributed as examiners, observers, process facilitators and volun-teers to make this exam event possible and a success.

Many thanks as well to the members of the WBA: C. Fountain, U. Höhl, H. Peters, to the DGTA office with Marianne Rauter and Kerstin Panagia, the langua-ge coordinators J. Dossenbach-Schuler and L. Fassbind-Kech and the colleagues in our exam co-ordination team: M. Clausen-Söhngen, T. Geck, L. Lohkamp, K. Marona, S. Klingenberg Many thanks also to the EATA supervising examiner Alessandra Pierini for her presence and feedbacks.

Irmgard Voshaar, Local Exam Supervisor CTA and Ilse Brab, Local Exam Supervisor TSTA

23N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Exam successes

Louvain-La-Neuve, Belgium, November 11th, 2011CTAAuthier-Burnet Maryline, CTA-EBauman Nadia, CTA-EBertho Pascal, CTA-PDebrot Liliana, CTA-EGerard Dominique, CTA-CGraux Catherine, CTA-E

Keeley Jean, CTA-PMusat Marinela Carmen, CTA-PReynard Nathalie, CTA-ERoberts Patricia, CTA-PZaslawski Vincent, CTA-E

TSTALaugeri Madeleine, TSTA-OMartucci Maurizio, TSTA-P

Rome, Italy, January 27th/28th, 2012

CTA-PAbeti LuciaArcangeli NerinoAzeredo Leone Lino Rodrigo Mar-celoBisato CristianCanale Maria IlariaCantone ElisaCattari ManoloCavallara MichelaColafemmina RosalbaCortese LauraDaminato AlessiaDel Rizzo Luana

D’Elia MonicaDi Cosmo RosannaFadda RobertaFordellone SaraFranzè AlfredoGalasso SilviaGubert ValentinaLatronico PaolaLerro AnnaLuca StefanoMartellotti DanielaMattioli FrancescaPerrelli FrancescaPilia Rita Consuelo

Princigalli VeronicaRanda MichelaRizza FrancescaRosamilia SerenaSailis ClaudiaScarabaggio MariaSchirra SimonettaScoppio ValentinaScorla GiovannaSecci DeboraTocco ClaudiaTorsello LoredanaValeriani IlariaViola Claudia

Félicitations!

July 11th 2012 Bucharest Romania

EATA General Assembly

July 12th/13th 2012 Trainers meeting all day

International Trainers Meeting Bucharest, Romania

2EATA Newsletter N°103, Février 2012

Annonce

Announcing:

Professional Excellence Workshops at The Berne Institute, UK

Coming da tes: 24-2 6 Feb. 20 12; 7 -9 Sept. 2 01 2 Do you want to enhance your professional skills in TA? Then the PEWs are for you! To all TA professionals, these workshops offer an excellent opportunity for advanced training and supervision. The PEWs – run regularly twice per year since 1992 – have been a “springboard” from which many participants have gone on to gain success in EATA/ITAA examinations, both CTA and T/STA. The workshops have also proved their value as preparation for the EATA/ITAA Training Endorsement Workshop (TEW). The workshop leaders are Ian Stewart, Adrienne Lee, and Mark Widdowson, Teaching and Supervising Transactional Analysts. As a team with many years’ experience of the PEW format, they can offer you an outstanding environment for learning. Workshop format is highly flexible. Activities are tailored contractually to the needs of the participants, and typically include: multi-level supervision ... tape presentation ... discussion of theory and ethics ... practice exams (CTA or TSTA) ... supervised teaching ... personal work.

Venue: all PEWs are held at The Berne Institute, near Nottingham, England. Fee: per 24-hour workshop: UKP 375. Booking deposit: UKP 75. For bookings and further information please contact: The Course Registrar, The Berne

Institute, 29 Derby Road, Kegworth DE74 2EN, England (tel/fax (+44)(0)1509-673649; email via www.theberne.com).

PTSTA Workshop for Excellence Chennai 3-6 August 2012

This PTSTA workshop is a centre of excellence for your learning and preparing for your TSTA exam. It’s main purpose is to create learning that expands the boundaries of individual training and supervision by adding an interpersonal, intercultural and international dimension.

The workshop has been held since 2008 in the Australasian This 4-day intensive workshop helps participants to integrateregion, from Australia and New Zealand to Japan and from a theory and practice which is congruent with their philosophyChina to India. The Chennai workshop precedes the ITAA in all aspects of the exams: theory and ethics – through discus-/ SAATA conference (which is held from 9-12 Aug 2012). sion of contemporary and comparative theory and ethical Those attending the workshop will be in different stages of dilemmas; teaching – through discussion of educational their TSTA journeys: from being a relatively new PTSTA to philosophy, and practice of both prepared and 101 topics; and those who are close to exams. Supervision – through practice with PTSTAs and CTAs

The workshop expands your work with your primary supervisor but does not replace it. Co-operative learning, international exposure, cultural awareness and the development of peer network are some of the extras of this workshop.

Trainers: Servaas van Beekum, drs, TSTA & Keith Tudor, PhD, TSTAFee: Euro 900 / A$1200 / Yen 99.000 / NZ$ 1500. Apply to: [email protected]

2N°103, Février 2012 EATA Newsletter

Transforming your IdentityAn international workshop for

CTAsPTSTAs, PTSTAsTSTAs/CTA Trainers

These workshops offer you an excellent opportunity for advanced training and supervision. Itis suitable for people looking for an ongoing group as well for those who want to visit toprepare for any of the EATA/ITAA Training Endorsement Workshops (TEWs, TPWs&TEWs ,TEvWs) or the TSTA exam.

You will have the chance to network with international colleagues from all 4 fields, learn fromand support each other and transform your identity as a Transactional Analyst and TA trainerand supervisor.

The workshop format is highly flexible. You name your wants and needs before and at thebeginning of the workshop, and we tailor the programme contractually to suit you. Activitiesinclude:

-­ supervision in cascades-­ discussion of theory (TA and other theory;; teaching and supervision theory)-­ ethics (How to teach “ethics” on different levels of training and discussion of

cases)-­ practice exams (all formats) -­ discussion of didactics and methods-­ supervised teaching -­ evaluation of processes and planning of processes-­ work on personal issues.

Depending on the needs and wants of the participants, we then design different activities andsettings.

Trainers: Sabine Klingenberg, TSTA/O offers high experience in staffing TEWs,TPWs&TEWs , TEvWs and TSTA exams and training, supervising and teaching. Othertrainers will be invited.Dates: April, 02-­04, 2012 and Oct 08-­10, 2012Venue: The workshops are held in D-­22117 Hamburg, Knivsbergweg 24a. We ask you toarrange your own accommodation. We will send you directions to the workshops and lists ofaccommodation, when we confirm your booking.Fees: each workshop is € 480,-­ plus VAT. The fee is due as soon as you have made thebooking. Cancellations can be made up to 8 weeks prior to the beginning. Booking deposit is €150,-­ plus VAT. The fee includes refreshments and a light lunch.

For any further questions please contact us under: [email protected] or Tel. +49-­40-­73127433.

Annonce

2EATA Newsletter N°103, Février 2012

Exam Calendar

Exam Exam Date Location

CTA and TSTA COC February 22nd - 23rd, 2012 Rome, Italy CTA and TSTA COC April 12th - 13th, 2012 Harrogate, UK CTA and TSTA COC July 10th - 11th, 2012 Bucharest, Romania CTA BOC August 7th - 8th, 2012 Chennai, IndiaCTA and TSTA COC November 8th - 9th, 2012 Paris, FranceCTA and TSTA COC November 15th - 16th, 2012 Köln-Rösrath, GermanyCTA and TSTA COC July 10th-11th, 2013 Oslo, Norway

* COC CTA exam candidates who are doing the COC written case study must submit it no later than sixmonths before the oral exam date. Details/application available from the COC Language Group Coordinators.

To arrange to take a COC exam, contact your EATA Language Coordinator. Check with the EATAoffice for the name of the appropriate Language Group Coordinator.

EATA Training Endorsement Workshop (TEW) or Training Evalutaion Workshop (TEvW): to takea TEW or TEvW, contact the European Coordinator, Matthias Sell, eMail: [email protected].

To arrange to take a BOC exam, contact the T&C Council, 2186 Rheem Drive #B-1, Pleasanton,CA 94588, USA. Note: COC people sitting for BOC exams must forward the equivalent of the EATA feeto the T & C Council office.

TSC Training Endorsement Workshop fee: $450 ITAA members/$600 non-ITAA members payable inUS dollars to T&C Council, c/o T&C Council office, 2186 Rheem Drive #B-1, Pleasanton, CA 94588

Exam 2012 Location

TEW April 13th/15th, 2012 Harrogate, UK TEW July 4th/6th, 2012 Bucharest, Romania TEvW December 2nd/4th, 2012 Thessalonika, GreeceTEW December 6th/8th, 2012 Thessalonika, Greece

Exam 2013 Location

TEW March 27th/29th, 2013 n.n.TEW July 8th/10th, 2013 Oslo, NorwayTEvW December 1st/3rd, 2013 n.n.TEW December 5th/7th, 2013 n.n.