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De William Byrd à Michael Nyman p. 5 From William Byrd to Michael Nyman p. 13 Textes chantés p. 20 Index p. 26

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  • De William Byrd à Michael Nyman p. 5

    From William Byrd to Michael Nyman p. 13

    Textes chantés p. 20

    Index p. 26

  • Fall down, down, down from those thy chiming spheres,

    To charm our souls, as thou enchant’st our ears.

    Tombe, tombe de tes résonnantes sphères,

    Pour charmer nos esprits, comme tu enchantes nos oreilles.

    Robert Herrick

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    Michael Nyman

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    De William Byrd à Michael NymanPar cinq brasses de fondJ’ai découvert la musique de Michael Nyman en 1992 à l’occasion de la sortie du film Prospero’s Books de Peter Greenaway. Pour être exact, j’ai d’abord entendu la bande originale avant de voir le film quelques mois plus tard. Le réalisateur de cette somptueuse adaptation de la Tempête de William Shakespeare a soigneusement conservé les interventions chantées de certains personnages, ainsi que le voulait son auteur, et a chargé Nyman de les mettre en musique.

    Les premières notes que j’ai entendues de Nyman, compositeur que je ne connaissais pas encore, ont été celles de la chanson Full fathom five, écrite pour le personnage d’Ariel, avec laquelle débute la bande originale. Choc et émerveillement. J’ai immédiatement été happé par cette musique magnétique, certes contemporaine, mais accessible.Ouvrir mon propre disque par cette chanson au caractère aquatique et ondoyant, faisant ainsi office de prologue, est aussi bien pour moi une évidence musicale qu’une forme d’hommage à cette œuvre insensée qu’est Prospero’s Books, qui signa d’ailleurs la fin de la collaboration entre Nyman et Greenaway.Les cinq Songs for Ariel qui ponctuent la bande originale du film ont des caractères très différents, brèves et délicates miniatures aux identités contrastées. Elles évoquent aussi bien un été infini et le bourdonnement des abeilles que les fonds marins.L’ensemble de ces œuvres en fait un court cycle,

    à la fois cohérent et varié, que j’ai disséminé dans le programme. Originellement composées pour soprano et orchestre, (Sarah Leonard et le Michael Nyman Band), elles ont été adaptées, à ma demande, pour notre formation.Après avoir découvert la musique de Michael Nyman (et réalisé qu’elle allait désormais m’accompagner au quotidien), je me suis rapidement procuré tous ses albums disponibles, constatant au passage sa fascination pour Henry Purcell et la musique ancienne en général.J’ai été particulièrement frappé par sa grande œuvre intitulée Self-Laudatory Hymn of Inanna and Her Omnipotence, explosion de la divine auto-satisfaction de la déesse Ishtar, écrite sur un poème sumérien traduit en anglais. A l’écoute de cette pièce grandiloquente, insensée, composée en 1995 pour le contre-ténor James Bowman et l’ensemble de violes de gambe Fretwork, j’ai immédiatement fait le lien avec la musique Renaissance anglaise écrite pour le même effectif. J’ai donc tout naturellement souhaité marier cette étonnante pièce à la musique Élisabéthaine.Les grands thèmes qui découlent de ce voyage sonore, au delà bien évidemment de l’identité musicale et littéraire anglaise elle-même, gravitent autour de la notion du temps suspendu (While you here do snoring lie, Prepare to die), ou de la mort, de l’angoisse et des larmes, propres à la mélancolie de la Renaissance (Send forth thy sights, Full fathom five).Est également convoqué tout un cortège de divinités : la musique elle-même et ses pouvoirs surnaturels dans les poèmes de Herrick ; Ariel, génie aérien dans ceux de Shakespeare ; Tallis,

    Français Menu

  • compositeur promu à sa mort au rang de dieu de la musique par William Byrd ; Elizabeth 1ère, véritable déesse vivante ; et, pour faire bonne mesure, plusieurs divinités mythologiques : Jupiter (O Jove), Junon, Cinthia (In Paradise), et bien sûr Inanna dans le Self-Laudatory Hymn.

    No Time in EternitySuite à ma demande de rencontre, Michael Nyman m’a accueilli chez lui à Londres, en septembre 2014, pour discuter du projet. Il s’est immédiatement montré convaincu par cette aventure, me suggérant même quelques idées. L’aboutissement de cette rencontre a été total lorsqu’il a accepté avec enthousiasme, après une demi-heure de discussion, de composer une œuvre pour ma voix et les violes de gambe de l’ensemble Céladon. Sur des textes du poète élisabéthain Robert Herrick, No Time in Eternity donne son nom au programme et en est devenue la pierre angulaire.Les courts poèmes métaphysiques que nous avons choisis, au nombre de sept, se succèdent dans la pièce sans interruption. Ils ont pour sujet la musique, la beauté, la fortune, et d’une manière générale la place de l’homme dans le monde et la vacuité de son existence. La ligne de chant, subtile et aérienne, se pose délicatement sur un riche tapis de violes d’où fusent quelques phrases qui entrent en dialogue avec la voix. Le caractère mélancolique et rêveur de cette œuvre, sa mélodie rayonnante et épanouie, ainsi que sa portée hautement symbolique pour moi, en font à mes yeux la pièce la plus émouvante du projet.

    Ô temps, suspends ton volLe principal objectif de cette réalisation est de mettre en avant, au delà de toute temporalité, l’évidente passerelle artistique entre la musique de la Renaissance et celle de Michael Nyman.Comment les compositeurs de ces deux époques, si éloignées en apparence, ont-ils traité la fusion des timbres, avec cette même volonté de toucher en profondeur, d’aller vers la plénitude d’un son à la fois puissant et caressant ? Cette filiation, cette logique du sens harmonique, rythmique et poétique, nous ouvre un champ d’exploration autour de l’identité sonore et de la tradition. Sous le règne d’Elizabeth 1ère, William Byrd trouve dans la Consort Song la plus belle façon de mettre en musique une poésie qui tour à tour exprime l’amour ou le désespoir, toujours avec le mélange de finesse et d’ardeur d’une confession. Son élégie sur la mort de Tallis, déchirante de douleur et d’affliction, est ici rejointe par des œuvres de compositeurs aujourd’hui moins connus, tels Nathaniael Pattrick, John Benett, Richard Farrant, Christopher Tye et Picforth. Tous maîtrisent avec une grâce infinie l’art de combiner les rythmes et de sublimer un texte à travers des mélodies à la fois intenses et expressives.Réunir ces œuvres et leurs compositeurs au sein d’un programme laisse entrevoir la possibilité, pour ces musiques pourtant définies par leurs époques respectives, de sortir des marqueurs du temps, forcément, inéluctablement réducteurs. Aucune opposition entre les deux époques, puisque la musique de Michael Nyman découle tout naturellement de celle de ses prédécesseurs, mais plutôt un savant mélange des genres, qui démontre

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    une étonnante proximité des œuvres imbriquées dans le programme : ne pourrait-on pas croire en effet, que l’intriguant Sit fast de Christopher Tye ou le sublime In Nomine de Picforth aient été composés de nos jours ?Le développement mélodique et les traitements harmoniques ou rythmiques de Michael Nyman rapprochent son écriture de la musique ancienne. A sa façon, il retravaille un type de construction musicale ancien avec les procédés de composition moderne. Par bien des aspects, le langage musical de Nyman se rapproche de celui des compositeurs du passé, avec des jeux rythmiques qui étirent et suspendent le temps, le pétrissent. Il s’agit par exemple de l’utilisation du 3 pour 2, d’équivalences des valeurs rythmiques, ou de la présence sous-jacente d’un tactus, à l’instar de la musique médiévale et Renaissance. On découvre même une sesquialtera, procédé hemiolistique cher aux compositeurs du 16e siècle, dans No Time in Eternity !D’un siècle à l’autre, on ressent la force d’un témoignage projeté par le timbre de contre-ténor, l’intensité du consort de violes de gambe qui porte l’envol, et finalement, une magie qui s’opère : l’expression paradoxale de la voix qui est à la fois la seule, et la septième parmi les violes.

    Paulin Bündgen

    Mes plus sincères remerciements à tous ceux qui ont pris part, de près ou de loin, à ce projet résolument hors-norme.

    Je tiens à remercier tout particulièrement Stéphanie Genin-Camara ainsi que Patrick Depelley d’avoir cru à ce projet un peu fou ; Isabelle Duplan, qui m’a fait découvrir la musique de Michael Nyman ; Caroline Huynh Van Xuan pour les arrangements des Songs for Ariel et les transcriptions ; Francis Guinle pour les traductions des poèmes ; Matthew Baker pour son aide précieuse concernant la prononciation ; les institutions et les internautes ayant soutenu financièrement le projet ; mes formidables instrumentistes et mon équipe administrative ; et, last but not least, Michael Nyman, pour sa confiance, et pour le merveilleux honneur qu’il m’a fait de composer pour moi.

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    Michael NymanL’œuvre de Michael Nyman, l’un des compositeurs britanniques actuels les plus innovants et les plus célèbres, comprend des opéras et des quatuors à cordes, des bandes sonores de films et des concertos pour orchestre. Loin de n’être qu’un simple compositeur, Nyman est aussi interprète, chef d’orchestre, pianiste, auteur, musicologue et, plus récemment, photographe et cinéaste. Si sa modestie ne lui permet pas d’accepter le qualificatif d’humaniste, sa véhémente créativité et son art aux multiples facettes font de lui l’une des icônes culturelles les plus fascinantes et influentes de notre temps.A ce stade d’une longue et remarquable carrière, il aurait pu, sans qu’on puisse lui en tenir rigueur, se reposer tranquillement sur ses - considérables - lauriers. Et pourtant, au lieu de regarder en arrière sur l’œuvre de toute une vie, qui s’étend de la bande sonore récompensée du film La leçon de piano jusqu’à L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, opéra chaleureusement acclamé, en passant par une série de collaborations prestigieuses avec les plus grands, de Harrison Birtwistle à Damon Albarn, il regarde toujours vers l’avant - repoussant les limites de son art avec une explosion de créativité originale et prolifique aussi dynamique et provocatrice que n’importe quel jeune et iconoclaste nouveau venu.L’année 2010 a vu la première d’un nouveau documentaire, Michael Nyman - un compositeur en devenir, un portrait intime de sa vie d’artiste en tant que compositeur ainsi que de sa carrière plus récente de cinéaste et de photographe.

    Toujours en 2010, Nyman a poursuivi son travail sur les œuvres du cinéaste soviétique d’avant-garde Dziga Vertov. En janvier, Nyman a composé, après sa première bande sonore pour L’homme à la caméra (2002), la musique pour deux autres films, La onzième année et La sixième partie du monde, tous deux tournés à la fin des années 1920. MN Records a publié des extraits de ces deux compositions sur un CD simple, Vertov Sounds.En octobre, Nyman a créé sa méticuleuse reconstruction du film de Vertov, NYman With a Movie Camera, qui utilise des images de son archive cinématographique personnelle des vingt dernières années afin de créer une variation contemporaine sur la réalisation de documentaires expérimentaux.Loin de se retrancher dans sa tour d’ivoire, Nyman enchaîne les tournées internationales avec le Michael Nyman Band ainsi qu’une série de représentations ponctuelles uniques avec divers collaborateurs. Nyman marqua pour la première fois le monde musical vers la fin des années soixante, lorsqu’il inventa le terme de « minimalisme » et, toujours dans la vingtaine, remporta l’une de ses premières commandes, le livret pour Down By The Greenwood Side, opéra de Birtwistle créé en 1969.En 1976, il fonda son propre ensemble, le Campiello Band (aujourd’hui le Michael Nyman Band), groupe qui, pendant plus de trois décennies, a été le laboratoire de la plus grande partie de son œuvre compositionnelle, originale et expérimentale.Pendant plus de 30 ans, il connut également une carrière éblouissante de compositeur de musique de film, rôle dans lequel - à son grand regret parfois - le grand public le connaît probablement le mieux.

  • Ses musiques de film les plus connues comptent une douzaine de films de Peter Greenaway, notamment des classiques comme Meurtre dans un jardin anglais et Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant ; La fin d’une liaison de Neil Jordan ; plusieurs longs-métrages de Michael Winterbottom dont Wonderland, Tournage dans un jardin anglais, et The trip ; le blockbuster Bienvenue à Gattaca - et, bien entendu, son inoubliable musique pour le film de Jane Campion sorti en 1993, La leçon de piano, dont la bande originale a été vendue à plus de trois million d’exemplaires. En collabaration avec son ami et protégé Damon Albarn, il a également écrit la bande originale du film Vorace, sorti en 1999. Plus récemment, sa musique a été utilisée pour le film Le funambule, nominé à la fois aux BAFTA Awards 2009 et aux Oscars. Sa musique pour le film Erasing David fut louée par la critique et remporta un prix pour la meilleure bande son originale au East End Film Festival de Londres en 2009.Sa réputation auprès des critiques prestigieux est fondée sur un enviable corpus d’œuvres écrit pour une grande variété d’ensembles, incluant, au-delà de son propre groupe, orchestres symphoniques, choeurs et quatuors à cordes. Il a également beaucoup écrit pour la scène. Parmi les opéras de sa composition figurent L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1986), Facing Goya (2000) et Man and Boy: Dada (2003), accueilli avec enthousiasme par la critique. Il a également composé de la musique de ballet pour plusieurs des plus éminents chorégraphes du monde.

    Traduction de Philia Jarrell

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  • Paulin BündgenPaulin Bündgen, contre-ténor, chante au sein des ensembles Doulce Mémoire, Akadêmia, le Concert de l’Hostel-Dieu, la Fenice, Clématis, Elyma, les Traversées Baroques, Stradivaria, Cappella Mediterranea, le Concert Spirituel... dans les plus grands festivals français et européens mais également aux États-Unis, en Turquie, au Maroc ou à Taïwan.Sa curiosité l’a conduit à chanter aussi bien avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui dans son spectacle Mea Culpa, qu’aux côtés du musicien turc Kudsi Erguner, la chanteuse folk Kyrie Kristmanson ou le compositeur britannique Michael Nyman qui a écrit pour sa voix. Il travaille également en étroite collaboration avec le compositeur Jean-Philippe Goude et est l’auteur de l’album de musique électronique Étrange Septembre paru en 2007.A l’opéra, Paulin Bündgen a interprété divers rôles : Endimione (la Calisto de Cavalli), Mercurio (la Morte d’Orfeo de Landi), Ottone (l’Incoronazione di Poppea de Monteverdi), Zéphyr (Apollo et Hyacinthus de Mozart) dans des mises en scènes de Christophe Rauck, André Fornier, Alain Perroux, Pierre-Alain Four (Opéras de Versailles, Rennes, Massy, l’Opéra Royal de Namur, le Grand Théâtre de Reims ou encore la Salle Gaveau à Paris).Paulin Bündgen a fondé en 1999 l’ensemble Céladon avec lequel il aborde la musique médiévale, Renaissance et baroque et dont les enregistrements et les activités sont unanimement salués par la presse. La discographie de Paulin Bündgen comprend plus d’une trentaine de CD et couvre un large répertoire allant de la chanson médiévale à la musique contemporaine.

    Ensemble CéladonEmpruntant son nom au héros de l’Astrée d’Honoré d’Urfé, l’ensemble Céladon explore avec charme et fantaisie le répertoire de la musique ancienne, cherchant à chacune de ses manifestations à réinventer la forme de ses concerts.Mené par le contre-ténor Paulin Bündgen, Céladon cherche à s’échapper des sentiers battus et se plaît à arpenter le répertoire lié au timbre de contre-ténor, entre musique médiévale, Renaissance et baroque. Depuis sa formation en 1999, l’ensemble Céladon crée des programmes de concert à l’identité forte et originale, comme Baroque Land, Music at the Castle Tavern, Deo Gratias Anglia ou encore Nuits Occitanes. Depuis 2015, il s’intéresse également à la création contemporaine avec les programmes No Time in Eternity (Consort Songs Elisabéthaines et œuvres de Michael Nyman), ou encore ΙΕΡΟΣ / HIEROS (Conduits de l’École de Notre Dame et compositions de Jean-Philippe Goude).En résidence au centre scolaire Saint Louis-Saint Bruno à Lyon, l’ensemble Céladon dirige et organise dans ce cadre la saison de concerts Les Rendez-vous de Musique Ancienne.

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    From William Byrd to Michael NymanFull fathom fiveI discovered the music of Michael Nyman in 1992 when I saw Peter Greenaway’s film Prospero’s Books. Actually, to be exact, I first heard the soundtrack a few months before seeing the film. The director of this sumptuous adaptation of Shakespeare’s The Tempest carefully preserved the sung interventions of certain characters, as the author wished, and gave Nyman the task of setting them to music.

    The first notes I heard of Nyman, a composer I did not know at the time, were those of the song Full fathom five, written for the character Ariel, with which the soundtrack begins. Shock and wonder. I was immediately caught up in this magnetic music that was certainly contemporary but accessible.Beginning my own disc with this song of an aquatic, undulating nature and thus serving as a prologue, is also for me as musically obvious as a form of homage to this extravagant work that is Prospero’s Books and which, moreover, marked the end of the collaboration between Nyman and Greenaway.The five Songs for Ariel punctuating the film’s soundtrack are very different in character: brief, delicate miniatures with contrasting identities. They thereby evoke an endless summer and the buzzing of bees as well as the ocean depths. The set makes a short cycle, both coherent and varied, which I have disseminated throughout the programme. Originally written for soprano and orchestra, (Sarah Leonard

    and the Michael Nyman Band), they have been adapted, at my request, for our ensemble.After discovering Michael Nyman’s music (and realising that it was henceforth going to accompany me in daily life), I quickly procured all his available albums, observing, along the way, his fascination for Henry Purcell and early music in general. I was particularly struck by his large work entitled Self-Laudatory Hymn of Inanna and Her Omnipotence, an explosion of the divine self-satisfaction of the goddess Ishtar, written on a Sumerian poem translated into English. Listening to this fantastic, grandiloquent piece, composed in 1995 for the countertenor James Bowman and the viol consort Fretwork, I immediately made the connection with English Renaissance music for the same forces. So I quite naturally wanted to marry this amazing piece to Elizabethan music.The great themes that flow from this voyage in sound beyond, obviously, the English musical and literary identity itself, gravitate round the notion of suspended time (While you here do snoring lie, Prepare to die) or death, anguish and tears, typical of Renaissance melancholy (Send forth thy sights, Full fathom five).Also summoned is a whole cortège of divinities: music itself and its supernatural powers in Herrick’s poems; Ariel, the ethereal spirit in Shakespeare’s; Tallis, a composer promoted, at his death, to the rank of god of music by William Byrd; Elizabeth I, a veritable living goddess; and, for good measure, several mythological divinities: Jupiter (O Jove), Juno, Cinthia (In Paradise), and, of course, Inanna in the Self-Laudatory Hymn.

    English Menu

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    No Time in EternityIn September 2014, following my request for a meeting, Michael Nyman received me at his London home to discuss the project. He was immediately convinced by this adventure and even offered a few ideas. The outcome of this encounter was total when, after a half-hour’s discussion, he enthusiastically agreed to compose a work for my voice and the viols of the Céladon ensemble. On texts by the Elizabethan poet Robert Herrick, No Time in Eternity provides the title of the programme and became the cornerstone.

    The short metaphysical poems we have chosen, numbering seven, follow each other in the piece without interruption. Their subjects are music, beauty, luck, and, generally speaking, the place of Man in the world and the vacuity of his existence. The melodic line, subtle and ethereal, sits delicately on a rich carpet of viols from which a few phrases burst forth, entering into a dialogue with the voice. To my mind, the melancholic, dreamy character of this work, its radiant, blooming melody, as well as its highly symbolic meaning make it the project’s most moving piece.

    O time, suspend thy flightThe principal objective of this creation is to put forward, beyond all temporality, the obvious artistic bridge between music of the Renaissance and that of Michael Nyman.

    How did the composers of these two periods, so far removed in appearance, treat the merging of timbres, with this same desire to touch deeply, to go towards the fullness of a sound both powerful and caressing? This relation, this logic of harmonic, rhythmic and poetic sense, open up a field of exploration to us on the identity of sound and tradition.

    Under the reign of Elizabeth I, William Byrd found in the Consort Song the finest way of setting to music poetry that, in turn, expresses love or despair, always with the mixture of refinement and ardour of a confession. His Elegy on the death of Tallis, wrenching in its pain and affliction, is joined here by works of composers less well known today, such as Nathaniael Pattrick, John Bennet, Richard Farrant, Christopher Tye and Picforth. All master the art of combining rhythms with infinite grace and enhance a text through melodies both intense and expressive.

    Bringing together these works and their composers on a programme allows for glimpsing the possibility, for these pieces of music however defined by their respective periods, of getting away from the markers of time, which are inevitably and unavoidably reductive. No opposition between these two periods, since Michael Nyman’s music ensues quite naturally from that of his predecessors, but rather a skilful mixture of genres, which shows a surprising closeness of the works interwoven in the programme:

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    might one not believe, in fact, that Christopher Tye’s intriguing Sit fast or Picforth’s sublime In Nomine were composed at the present time?

    Michael Nyman’s melodic development and harmonic or rhythmic treatments establish a connection between his writing and early music. In his own way, he reworks a type of early musical construction with the procedures of modern composition. In many aspects, Nyman’s musical language is close to that of composers of the past, with rhythmic plays that stretch and suspend time, shaping it. It is a matter, for example, of the use of 3 for 2, equivalences of rhythmic values, or the underlying presence of a tactus, like mediaeval and Renaissance music. We even discover, in No Time in Eternity, a sesquialtera, a hemiolic device of which 16th-century composers were fond!

    From one century to another, we feel the force of a testimony projected by the countertenor’s timbre, the intensity of the consort of viols, which carries the flight, and finally, a magic that takes place: the paradoxical expression of the voice, which is both unique and the seventh viol.

    Paulin BündgenTranslated by John Tyler Tuttle

    My sincerest thanks to all those who took part, directly or indirectly, in this project that is resolutely extraordinary.

    In particular, I would like to thank Stéphanie Genin-Camara, as well as Patrick Depelley for having believed in this somewhat mad venture; Isabelle Duplan, who introduced me to Michael Nyman’s music; Caroline Huynh Van Xuan for the arrangements of the Songs for Ariel and transcriptions; Francis Guinle for the translations of the poems; Matthew Baker for his precious help with pronunciation; the institutions and net surfers who supported the project financially; my fantastic instrumentalists and my administrative team; and, last but not least, Michael Nyman, for his confidence and for the marvellous honour he did me in composing for me.

  • Michael NymanAs one of Britain’s most innovative and celebrated composers, Michael Nyman’s work encompasses operas and string quartets, film soundtracks and orchestral concertos. Far more than merely a composer, he’s also a performer, conductor, bandleader, pianist, author, musicologist and now a photographer and film-maker. Although he’s far too modest to allow the description ‘Renaissance Man’, his restless creativity and multi-faceted art has made him one of the most fascinating and influential cultural icons of our times.At this stage of a long and notable career, he might forgivably have been content to rest on his considerable laurels. Yet instead of looking back on a lifetime of achievement that ranges from his award-winning score for the film The Piano to the acclaimed opera The Man Who Mistook His Wife For A Hat, via a string of high-profile collaborations with everyone from Sir Harrison Birtwistle to Damon Albarn, he’s still looking forward - pushing the boundaries of his art with a diverse and prolific burst of creativity as energetic and challenging as any new and iconoclastic young kid on the block.Last year saw the premiere of a new documentary, Michael Nyman Composer In Progress, an intimate portrait of his artist life as a composer as well as his more recent work as a filmmaker and photographer.Also in 2010, Nyman continued his association with works by pioneering Soviet filmmaker Dziga Vertov. In January, Nyman followed his previous score for Man With A Movie Camera (2002) with scores for two films, The Eleventh Year and A Sixth Part of the World, both made in the late 1920’s. MN Records

    has released music from both scores on a single CD, Vertov Sounds.In October, Nyman premiered his painstaking shot-for-shot reconstruction of Vertov’s film, NYman With a Movie Camera, which uses footage from his personal film archive shot over the past two decades to create a modern-day take on experimental documentary filmmaking.Never one to sit around in an ivory tower, his diary bulges with a full international touring schedule with the Michael Nyman Band as well as a series of unique one-off performances with a variety of collaborators. Nyman first made his mark on the musical world in the late 1960s, when he invented the term ‘minimalism’ and, still in his mid-twenties, earned one of his earliest commissions, to write the libretto for Birtwistle’s 1969 opera Down By The Greenwood Side.In 1976 he formed his own ensemble, the Campiello Band (now the Michael Nyman Band) and over three decades and more, the group has been the laboratory for much of his inventive and experimental compositional work.For more than 30 years, he had also enjoyed a highly successful career as a film composer, the role in which - sometimes to his slightly rueful regret - he is probably best known by the general public.His most notable scores number a dozen Peter Greenaway films, including such classics as The Draughtsman’s Contract and The Cook, the Thief, His Wife & Her Lover; Neil Jordan’s The End Of The Affair; several Michael Winterbottom features including Wonderland, A Cock And Bull Story, and The Trip; the Hollywood blockbuster Gattaca - and, of course, his unforgettable music for Jane

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    Campion’s 1993 film, The Piano, the soundtrack album of which has sold more than three million copies. He also co-wrote the score for the 1999 film Ravenous with his friend and sometime protégé, Damon Albarn. More recently, his music was used in the 2009 BAFTA award winning and Oscar nominated film, Man on Wire. Also, his score for the film Erasing David earned praise and won an award for Best Original Soundtrack at London’s East End Film Festival in 2009.His reputation among highbrow critics is built upon an enviable body of work written for a wide variety of ensembles, including not only his own band, but also symphony orchestra, choir and string quartet. He has also written widely for the stage. His operas include The Man Who Mistook His Wife For a Hat (1986), Facing Goya (2000), and the critically lauded Man and Boy: Dada (2003). He has also provided ballet music for a number of the world’s most distinguished choreographers.

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    Paulin BündgenCountertenor Paulin Bündgen sings with the ensembles Doulce Mémoire, Akadêmia, le Concert de l’Hostel – Dieu, la Fenice, Clématis, Elyma, les Traversées Baroques, Stradivaria, Cappella Mediterranea, Le Concert Spirituel... in the leading French and European festivals, as well as in the United States, Morocco and Taïwan.His curiosity has driven him to sing in choreographer Sidi Larbi Cherkaoui’s dance show Mea Culpa, alonside Turkish musician Kudsi Erguner, folk singer Kyrie Kristmanson, or British composer Michael Nyman, who has written for his voice. He has also worked in close collaboration with composer Jean-Philippe Goude and is the author of the electronic music album Etrange Septembre published in 2007. At the opera, Paulin Bündgen has performed various roles: Endimione (Cavalli’s Calisto) Mercurio (Landi’s La Morte d’Orpheo), Ottone (Monteverdi’s Incoronazione di Poppea), Zephyr (Mozart’s Appollo and Hyacinthus) in productions directed by Christophe Rauck, André Fornier, Alain Perroux, Pierre-Alain Four (from the operas of Versailles, Rennes, Massy, the Namur Royal Opera, the Grand Théâtre of Reims, and also Salle Gaveau in Paris.)In 1999, Paulin Bündgen founded the Ensemble Celadon with which he explores medieval, Renaissance and baroque music and whose recordings and activities have won unanimous acclaim in the press.Paulin Bündgen has made about thirty CD recordings covering a large repertoire from medieval songs to contemporary music.

    Celadon EnsembleThe Celadon Ensemble takes its name from the hero of Honoré d’Urfé’s Astrée; it explores with charm and fantasy the early music repertoire, striving to reinvent the form of its concerts at every musical event.Directed by countertenor Paulin Bündgen, the Celadon Ensemble strives to follow untrodden paths and enjoys exploring the repertoire for the countertenor timbre, between medieval, Renaissance and baroque music.Since its creation in 1999, the Celadon Ensemble has created concert programmes with a strong and original identity, such as Baroque Land, Music at the Castle Tavern, Deo Gratias Anglia as well as Nuits occitanes.Since 2015, it has taken an interest in contemporary creation with the programmes No Time in Eternity (Elisabethan Consort Songs and Michael Nyman’s works) as well as ΙΕΡΟΣ / HIEROS (Conductus of the Ecole de Notre Dame and compositions by Jean-Philippe Goude).As part of its artistic residency at the Saint Louis- Saint Bruno school in Lyons, the Celadon Ensemble directs and organises the concert season Les Rendez Vous de Musique Ancienne.

    Traduction de Antoinette Marage

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    Full fathom fiveFull fathom five thy father lies;Of his bones are coral made;Those are pearls that were his eyes;Nothing of him that doth fadeBut doth suffer a sea-changeInto something rich and strange.Sea-nymphs hourly ring his knell:Hark! Now I hear them - Ding-dong bell.

    Prepare to die Prepare to die:Life lingers but a time.O sighing sobs and grievous groans surcease!What trickling tears could cleanse such cruel crime,This sinful soul on earth shall find no peace.In blackest hell my guilty ghost must pine;O death draw near,No life so loth as mine.

    While you here do snoring lieWhile you here do snoring lie,Open-eyed conspiracyHis time doth take.If of life you keep a care,Shake off slumber, and beware:Awake, awake!

    Where the bee sucksWhere the bee sucks, there suck I:In a cowslip’s bell I lie;There I couch when owls do cry.On the bat’s backs I do flyAfter summer merrily.Merrily, merrily shall I live nowUnder the blossom that hangs on the bough.

    Par cinq brasses de fondPar cinq brasses de fond ton père gît ;De ses os le corail se compose ;Ses yeux en perles se transforment ;Rien de lui d’altérableQue la mer ne métamorphoseEn quelque étrange et riche chose.Les nymphes de la mer sonnent son glas d’heure en heure :Écoutez ! Là, je les entends : Ding dang dong.

    Prépare-toi à mourirPrépare-toi à mourir :La vie ne dure qu’un temps.Cessez sanglots, soupirs et mornes gémissements !Les larmes ruisselantes ne peuvent laver un tel crime,Cette âme souillée ne trouvera nul repos sur terre.Mon esprit coupable devra languir dans le plus noir des enfers.Ô mort approche,Nulle vie plus vile que la mienne.

    Pendant que tu ronfles et sommeille iciPendant que tu ronfles et sommeilles ici,Veille un complot qui s’ourditEt te guette.Si tu tiens un peu à la vie,Chasse le sommeil et méfie-toi !Éveille-toi ! Éveille-toi !

    Là où l’abeille butineLà où l’abeille butine, je butine aussi,Reposant dans le calice d’un coucou,Je m’y couche au cri du hibouEt m’envole sur le dos d’une chauve-sourisA la poursuite de l’été, gaiement.Gaiement, gaiement, je vais vivre maintenantSous la fleur qui pend au rameau.

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    Eliza, her name gives honourEliza, her name gives honour to my singing,Whose fame and glory still are springing;Her name all bliss,With voice demissI sing adoring,Humbly imploringThat my rude voice may please her sacred ears,Whose skill deserves the music of the spheres.

    Come and Go (William Shakespeare)Before you can say, ‘Come,’ and ‘Go,’And breathe twice, and cry, ‘So, so,’Each one, tripping on his toe,Will be here with mop and mow.

    Ye sacred MusesYe sacred Muses, race of Jove,Whom music’s lore delighteth,Come down from crystal heav’ns aboveTo earth, where sorrow dwelleth,In mourning weeds with tears in eyes:Tallis is dead, and musique dies.

    No time in Eternity (Robert Herrick)

    TO MUSIC (I)BEGIN to charm, and, as thou strok’st mine earsWith thy enchantment, melt me into tears.Then let thy active hand scud o’er thy lyre,And make my spirits frantic with the fire.That done, sink down into a silvery strain,And make me smooth as balm and oil again.

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    Eliza, son nom honoreEliza, son nom honore mon chant,Elle dont la gloire et le renom s’élancent jaillissants ;Son nom exalté,D’une voix mesurée,J’adore en chantant,Implorant humblementQue ma voix fruste plaise à ses oreilles sacrées,Dont la finesse mérite la musique des sphères.

    Va et ReviensAvant que tu n’aies dit « Va » et « viens »,Et respiré deux fois et crié « c’est bien ! »,Chacun accourra sur la pointe des pieds,Avec sa moue et ses mines.

    Ô vous, Muses sacréesÔ vous, Muses sacrées, filles de Jupiter,Vous que la musique ravit,Descendez des Cieux de cristalJusqu’à la terre, où règne le chagrin,Vêtues de deuil et les yeux pleins de larmes :Tallis est mort, et la musique meurt.

    Nul Temps dans l’Eternité

    À LA MUSIQUE (I)Lance ton sortilège, et, caressant mes oreilles,Fais-moi fondre en larmes par tes merveilles.Puis, que ta main s’active en courant sur la lyreEt enflamme mon esprit jusqu’au délire.Cela fait, plonge dans des accents argentésPour me rendre lisse comme un baume huilé.

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  • NO TIME IN ETERNITYBY hours we all live here;in Heaven is knownNo spring of time, or time’s succession.

    FORTUNEFORTUNE’S a blind profuser of her own,Too much she gives to some, enough to none.

    THE DEFINITION OF BEAUTYBEAUTY no other thing is than a beamFlashed out between the middle and extreme.

    THINGS MORTAL STILL MUTABLETHINGS are uncertain, and the more we get,The more on icy pavements we are set.

    THE WATCHMAN is a watch, wound up at first, but neverWound up again: once down, he’s down for ever.The watch once down, all motions then do cease;And man’s pulse stopp’d, all passions sleep in peace.

    TO MUSIC (II)MUSIC, thou queen of heaven, Carecharming spell,That strik’st a stillness into hell:Thou that tam’st tigers, And fierce storms that rise,With thy soul-melting lullabies,Fall down, down, down from those thy chiming spheres,To charm our souls, as thou enchant’st our ears.

    NUL TEMPS DANS L’ETERNITEIci-bas nous vivons selon les heures ;Mais le Ciel ne connaîtNi le printemps, ni la succession du temps.

    FORTUNELa Fortune se distribue elle-même à l’aveugle,Donnant trop à certains, jamais assez à tous.

    LA DÉFINITION DE LA BEAUTELa Beauté n’est qu’un rayon,Comme un éclair entre le milieu et l’extrême.

    CHOSES MORTELLES, TOUJOURS CHANGEANTESLes choses sont incertaines ; plus nous en avons,Plus sur des pavés glacés nous glissons.

    LA MONTREL’Homme est une montre, d’abord réglé,Plus jamais remonté ; une fois arrêté, il l’est pour jamais.Tout mouvement cesse une fois la montre arrêtée,Lorsque le pouls de l’homme s’interrompt, toutes ses passions reposent en paix.

    A LA MUSIQUE (II)Musique, Toi reine des cieux, Qui chasse les soucis de tes charmesEt frappes de quiétude les Enfers :Toi qui domptes les tigres Et les tempêtes menaçantes,De tes berceuses à fendre l’âme,Tombe, tombe de tes résonnantes sphères,Pour charmer nos esprits, comme tu enchantes nos oreilles.

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    Send forth thy sighsSend forth thy sighs, the witnesses of woe.Pour down thy plaints, the signs of thy unrest.Let trickling tears from forth thy fontains flow,For these same weeds become thy calling best.Let sobs, let sighs, let plaints, Let tears and allBear witness just of this thy fatal fall.

    O Jove, from stately throneO Jove, from stately throneCast down thine heav’nly eye,And search the secrets of my heartAccused wrongfully.Ay me! If you in heav’nRegard thy faithful wight,Defend, O God, my rightful cause,And bring the truth to light.Alas! To just requestYour gracious grant, ah, yield,That my Altages may perceiveHow truth my heart doth shield.

    Come unto these yellow sandsCome unto these yellow sands,And then take hands:Curtsied when you have and kiss’d,The wild waves whist,Foot it featly here and there;And sweet sprites, the burden bear.Hark, Hark!The watch-dogs bark,Bow-wow.Hark, hark! I hear the strain of a strutting Chanticleer.

    Exhale tes soupirsExhale tes soupirs, témoins de la peine.Laisse couler tes plaintes, signes de ton affliction.Laisse tes larmes ruisselantes sourdre de tes fontaines,Car ces habits de deuil siéent à ta vocation.Que les sanglots, les soupirs, les plaintes,Les larmes et toute choseTémoignent justement de ta chute fatale.

    Ô Jupiter, depuis ton trône majestueuxÔ Jupiter, depuis ton trône majestueuxAccorde-nous un regard céleste,Et sonde mon coeurAccusé à tort.Pauvre de moi ! Si depuis les cieux,Tu considères ta fidèle créature,Défends, Ô Dieu, ma juste cause,Et apporte la vérité à la lumière.Hélas ! A ma légitime demandeAccorde ta clémence gracieuse,Que mes Altages puissent percevoirLa vérité que mon coeur recèle.

    Venez sur ces sables jaunesSur ces sables dorés, venez !Et main dans la main, tenez !Saluez, après avoir calméLa mer de vos baisers.De ci, de là, dansez de vos pieds agiles,Gentils esprits, chantez en chœur.Écoutez ! Écoutez !Les chiens de garde aboient.Ouâ, ouâ ! Écoutez ! Écoutez !J’entends le cri du fier Chantecler !

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  • Self-laudatory hymn of Inanna and her OmnipotenceMy father gave me heaven, gave me earth,I, the queen of heaven am I!Is there one god who can vie with me?Enlil gave me heaven, gave me earth,I, the queen of heaven am I!He has given me lordship,He has given me queenship,He has given me battle, given me combat,And he gave me flood and tempest,He has placed heaven as a crown,He has tied the earth as a sandal,He has fastened the holy me-garment about my body.The gods are my vassals: I, a queen am I,The Anunna scurry about,I a life-giving wild cow am I,The life-giving wild cow of Father Enlil am I,His life-giving wild cow that walks at the head,When I enter the Ekur, the house of Enlil,The gatekeeper puts not his hand against my breast,The vizier says not to me ‘Stop!’Heaven is mine, earth is mine,In Erech, the Eanna is mine,In Zabalomn, the Giguna is mine,In Nippur, the Duranki is mine,In Ur, the Edilman is mine,In Girsu, the Eshdam is mine,In Adab, the Eshara is mine,In Kish, the Hursag Kalama is mine,In Dev, the Amashkuga is mine,In Akshak, the Anzaka is mine,In Agada, the Ulmash is mine.Is there one god who can vie with me?

    Hymne d’auto-louange d’Inanna et de son OmnipotenceMon père m’a donné le ciel, m’a donné la terre,Moi, je suis la reine du ciel !Y-a-t-il un seul dieu qui puisse rivaliser avec moi ?Enlil m’a donné le ciel, m’a donné la terre,Moi, je suis la reine du ciel !Il m’a donné l’autorité,Il m’a donné la seigneurie,Il m’a donné la bataille, donné le combat,Et il m’a donné l’inondation et la tempête,Il a placé le ciel tel une couronne,Il a lié la terre telle une sandale,Il a attaché le vêtement sacré autour de mon corps.Les dieux sont mes vassaux, je suis une reine,Les Anunna sont mis en déroute,Je suis la vache sacrée sauvage qui donne vie,Je suis la vache sacrée sauvage qui donne vie de père Enlil,Sa vache sacrée sauvage qui donne vie et marche en tête,Quand j’entre dans Ekur, la maison d’Enlil,Le gardien ne pose pas sa main sur ma poitrine,Le vizir ne me pas dit ‘Stop !’Le ciel est mien, la terre est mienne,A Erech, l’Eanna est à moi,A Zabalomn, le Giguna est à moi,A Nippur, le Duranki est à moi,A Ur, l’Edilman est à moi,A Girsu, l’Eshdam est à moi,A Adab, l’Eshara est à moi,A Kish, le Hursag Kalama est à moi,A Dev, l’Amashkuga est à moi,In Akshak, l’Anzaka est à moi,A Agada, l’Ulmash est à moi.Y-a-t-il un seul dieu qui puisse rivaliser avec moi ?

    Traduction : Francis Guinle

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    Le programme No Time in Eternity est une coproduction de Grame, centre national de création musicale, de l’ensemble Céladon, du Festival d’Ambronay, du Centre Culturel Voce de Pigna, de la Cité de la Voix de Vézelay. Avec le soutien du Festival de Musique Baroque de Tarentaise. Le projet reçoit l’aide de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Adami et du FCM. La pièce No Time in Eternity est une co-commande de Paulin Bündgen – ensemble Céladon, de Grame, centre national de création musicale et du Centre Culturel de Rencontre d’Ambronay.L’ensemble Céladon est soutenu par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Ville de Lyon et le Super U Les Deux Roches à Prissé. Ses projets reçoivent régulièrement l’aide de la SPEDIDAM, de l’Adami et du FCM. L’ensemble Céladon est en résidence au centre scolaire Saint Louis-Saint Bruno à Lyon. Il est membre de la FEVIS.

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  • Michael Nyman No Time in Eternity

    Michael Nyman (1944)1 Full fathom five – Songs for Ariel (1992) 3’15 Texte de William Shakespeare

    Nathaniel Patrick (1569-1595)2 Prepare to die 2’05

    Michael Nyman (1944)3 While you here do snoring lie – Songs for Ariel (1992) 1’12 Texte de William Shakespeare

    Michael Nyman (1944)4 Where the bee sucks there suck I – Songs for Ariel (1992) 1’53 Texte de William Shakespeare

    John Bennet (1575-1614)5 Eliza, her name gives honour 2’41

    Christopher Tye (1505-1572)6 Sit Fast (instrumental) 6’41

    Michael Nyman (1944)7 Before you can say Come and Go – Songs for Ariel (1992) 1’15 Texte de William Shakespeare

    William Byrd (1540-1623)8 Ye sacred muses, race of Jove 3’31

    Michael Nyman (1944)9 No Time in Eternity – création (2016) 10’51 Poème de Robert Herrick

    Anonyme10 In Paradise 3’15

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    Direction artistique/artistic supervision: Jérôme Lejeune, assisté de Anne Delafosse. Prise de son/sound recording, montage/editing: Jérôme Lejeune.Enregistrement/recording: 24-29/11/2016, Chapelle du Lycée Saint Louis - Saint Bruno, Lyon.Direction artistique æon/æon artistic supervision : Kaisa Pousset. Photo : Dolorès Marat. æon (Outhere-France) 31, rue du Faubourg Poissonnière, 75009 Paris. © 2017. Imprimé en Autriche.

    Picforth (actif en 1580)11 In Nomine (instrumental) 3’14

    Nathaniel Patrick (1569-1595)12 Send forth thy sighs 2’13

    Richard Farrant (circa 1525-1580)13 O Jove, from stately throne 1’30

    Michael Nyman (1944)14 Come unto these yellow sands – Songs for Ariel (1992) 1’23 Texte de William Shakespeare

    Christopher Tye (1505-1572)15 In nomine (Crye) (instrumental) 1’51

    Michael Nyman (1944)16 Self-Laudatory hymn of Inanna (1992) 13’19 and her Omnipotence

    Paulin Bündgen, contre-ténor & direction artistique

    Ensemble CéladonCatherine Arnoux, dessus et ténor de viole (6) . Emmanuelle Guigues, dessus et ténor de violeLiam Fennelly, dessus et ténor de viole . Viviana Gonzalez-Careaga, ténor et basse de violeLuc Gaugler, basse de viole (6) . Nolwenn Le Guern, dessus (6) et basses de viole

  • AECD 1217 AECD 1757