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0 Global Entrepreneurship MonitorL’entrepreneuriat en comparaison internationale
Rapport national suisse 2010
Rico J. Baldegger
Andreas A. Brülhart
Patrick E. Schüffel
Thomas Straub
Global Entrepreneurship MonitorUnternehmertum im weltweiten Vergleich
Länderbericht Schweiz 2010
Rico J. Baldegger
Andreas A. Brülhart
Patrick E. Schüffel
Thomas Straub
2010 Swiss Executive Report 1
Les auteurs tiennent à remercier vivement les experts natio-naux qui ont aimablement accepté de nous donner leur point de vue sur les conditions cadres de la création d’entreprise en Suisse. Nous remercions également les 2002 personnes qui ont accepté de participer à l’enquête téléphonique réalisée par la Gesellschaft für praktische Sozialforschung (gfs) Bern.
Ce rapport n’aurait pas pu se concrétiser sans l’appui géné-reux de l’agence pour la promotion de l’innovation (CTI) et de l’Institut suisse pour la formation à l’entrepreneuriat.
Diverses personnes ont contribué de manière exceptionnelle à cette étude d’envergure. Les auteurs souhaitent en premier lieu remercier Sabine Frischknecht et Verena Huber, collabo-ratrices scientifiques de l’Institut Entrepreneuriat & PME, qui ont assuré la coordination avec efficience et efficacité ain-si que Rudolf J. Merkle et Danièle Rueger pour la révision constructive et la traduction.
Remerciements
Les auteurs tiennent aussi à remercier l’équipe de coordina-tion du projet GEM, en particulier Mick Hancock, Chris Aylett, Niels Bosma, Alicia Corduras et Yana Litovsky, ainsi que les commanditaires du projet GEM au Babson College, Babson Park, MA (USA), à l’Universidad del Desarollo, Santiago, au Chili et à l’Université de Reykjavik, Reykjavik, Islande.
Ce rapport reprend certains éléments des résultats de l’en-quête suivante, réalisée au niveau mondial: Kelley, D. & Bosma, N. & Amoros, J.E. (2011). Global Entrepreneurship Monitor 2010 Executive Report, disponible en ligne à l’adresse www.gemconsortium.org.
Les données utilisées dans cette étude ont été collectées et traitées de manière centralisée par le consortium GEM. Les auteurs assument toute la responsabilité en ce qui concerne l’analyse et l’interprétation des données.
Les auteurs du rapport GEM
Rico J. BaldeggerEn tant que professeur de gestion et d’entrepreneuriat à la Haute école de gestion de Fribourg, Rico J. Baldegger di-rige l’Institut Entrepreneuriat & PME et exerce le rôle de responsable académique du Master in Entrepreneurship. Il a fait ses études à l’Université de St-Gall et a obtenu son doctorat à l’Université de Fribourg. Il est l’auteur de nom-breuses publications sur les thèmes des processus de création d’entreprises, de l’internationalisation des PME et de la réor-ganisation des entreprises familiales.
Andreas A. BrülhartAndreas Brülhart est responsable de filière pour le Master in Entrepreneurship à la Haute école de gestion de Fribourg. Il a étudié à Fribourg et Vaduz et travaille actuellement à son doctorat à l’Université du Liechtenstein. Ses sujets de recherche se situent dans les domaines «Opportunity Recognition» et «Entrepreneurship Education». Il bénéficie de plusieurs années d'expérience dans les start-ups.
Patrick E. Schüffelravaille en tant que business developer et consultant à Zurich et est chargé de cours à la Haute école de gestion de Fribourg. Après avoir obtenu un diplôme à l’Université de Mannheim, un master à la Haute école de gestion de Bergen en Norvège, il a terminé un doctorat à la Henley Business School de l’Université de Reading. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur le thème de l’entrepreneuriat, de la stratégie et du commerce international.
Thomas StraubThomas Straub est professeur de management stratégique et d’entrepreneuriat à la Haute école de gestion de Fribourg. Il a étudié les sciences administratives à l’Institut d’Etudes Politiques (I.E.P) de l’Université Pierre Mendes France II à Grenoble, France, et à l’Université de Constance, Allemagne. Il a réalisé sa thèse de doctorat en sciences économiques et sociales dans le domaine de l’économie d’entreprise à l’Uni-versité de Genève (HEC). Ses publications portent en par-ticulier sur les conditions de l’entrepreneuriat, le développe-ment des organisations et le management du savoir.
2 2010 Swiss Executive Report
Management Summary
Le sixième rapport national pour la Suisse du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) analyse de manière dé-taillée l’activité entrepreneuriale en Suisse. Le GEM est un projet de recherche international lancé conjointement dans les années 1990 par la London Business School et le Babston College (USA). Le GEM Global Report 2010 repose sur une enquête effectuée auprès de 175’000 personnes dans 59 pays qui représentent 52% de la population mondiale et 84% du produit national brut mondial. Le rapport national de la Suisse s’appuie sur les données du GEM Global Report pour présenter les attitudes, les activités et les ambitions entrepre-neuriales, et analyser les conditions cadres de l’entrepreneu-riat ainsi que les effets de la crise financière sur les activités entrepreneuriales. Son point fort réside dans la comparaison de la Suisse avec les autres pays dont l’économie est basée sur l’innovation (en tout 22 pays).
Attitudes entrepreneuriales et perceptions de l’entrepre-neuriat: en règle générale, les attitudes et les perceptions de la population adulte à l’égard de l’entrepreneuriat sont supé-rieures à la moyenne des pays dont l’économie est basée sur l’innovation. Par contre, l’attention portée en Suisse à l’entre-preneuriat et aux entrepreneurs par les médias pourrait être améliorée.
Activités entrepreneuriales: au moment de l’enquête, à peine 5% des adultes en Suisse étaient en phase de création d’entreprise (entrepreneurs émergents) ou à la tête d’une en-treprise de moins de 3 ans (entrepreneurs nouveaux). Le Total Early-Stage Entrepreneurial Activity (TEA) de la Suisse était légèrement inférieur à la moyenne du groupe des pays dont l’économie est basée sur l’innovation et a chuté pour la première fois depuis 2005. Très probablement ce recul est un effet à retardement de la crise financière, dans le sens où des personnes, dans un tel contexte économique, privilégient la sécurité d’un emploi à un projet de création d’entreprise.
Ambitions entrepreneuriales: les ambitions entrepreneu-riales des entreprises à fort potentiel de croissance (HEA) obtiennent un score de 0.6%, plaçant ainsi la Suisse en 13e position parmi les 22 pays dont l’économie est basée sur l’innovation. Les ambitions entrepreneuriales restent stables, au même niveau qu’en 2009. La composante innovante considérée comme un indicateur supplémentaire de la volon-té d’entreprendre n’est en Suisse pas supérieure à la moyenne. Cette image de l’ambition entrepreneuriale peut être com-plétée par une orientation internationale relativement modé-rée des activités entrepreneuriales.
Conditions cadres pour entreprendre : les conditions cadres en Suisse ont été évaluées par les experts comme étant sensi-blement meilleures que dans les autres pays dont l’économie est basée sur l’innovation. Les points forts de la Suisse sont les infrastructures matérielles, la protection de la propriété intellectuelle, les finances, le transfert des connaissances et de la technologie ainsi qu’une stabilité du marché intérieur. Par contre, les règles administratives, la fiscalité, l’engagement politique ainsi que les normes et valeurs sociétales ont été moins bien notés.
L’entrepreneuriat et la crise financière 2008-2010: la crise a laissé des traces visibles dans l’activité entrepreneuriale en Suisse. Actuellement, le nombre d’individus déclarant vou-loir se lancer dans la création d’une entreprise a régressé, de même que le nombre d’entrepreneurs émergents et d’entre-preneurs nouveaux. D’un autre côté, davantage de possibi-lités de carrière ont été perçues et la crainte d’une faillite a diminué.
La «nécessité» est de plus en plus fréquemment invoquée comme motif pour devenir entrepreneur, ceci ne suffisant toutefois pas à absorber le recul du TEA. D’autre part, on ne peut observer de recul significatif de la perception d’op-portunités d’affaires en Suisse; la comparaison dans le temps et entre les pays révèle en effet une situation extrêmement stable. Il est réjouissant de constater qu’un bon nombre d’entreprises considèrent positivement leurs perspectives de croissance.
2010 Swiss Executive Report 3
Sommaire
Figures 4
Tableaux 5
1 Introduction 7 1.1 La place de l’entrepreneuriat dans l’économie mondiale 7 1.2 Comment le GEM mesure-t-il l’entrepreneuriat? 7 1.3 Développement économique et entrepreneuriat 7 1.4 Le modèle GEM 8 1.5 Le GEM en Suisse 9
2 Une vue d’ensemble de l’entrepreneuriat en 2010 10 2.1 Attitudes et perceptions vis-à-vis de l’entrepreneuriat 10 2.2 Activité entrepreneuriale 12 2.2.1 TEA 14 2.2.2 Structure selon l’âge et le genre 15 2.3 Activité entrepreneuriale des entreprises établies 18 2.4 Ambitions entrepreneuriales 20 2.4.1 Activité entrepreneuriale à forte aspiration de croissance 20 2.4.2 Activité entrepreneuriale axée sur l’innovation 23 2.4.3 Orientation internationale 24
3 Conditions cadres de l’entrepreneuriat 25 3.1 Conditions cadres de l’entrepreneuriat en comparaison internationale 25 3.2 Conditions financières 29
4 L’entrepreneuriat face à la crise financière de la période 2008 à 2010 31 4.1 Impacts de la crise sur le processus entrepreneurial 31 4.2 Impacts de la crise sur les types d’entrepreneurs 33 4.3 Effet de la crise sur l’activité de création d’entreprise et la croissance 35
Bibliographie 37
Glossaire 38
Index des pays 39
Liste des experts 40
© Copyright 2011 R. Baldegger, A. Brülhart, P. Schüffel et Th. Straub
Graphisme et mise en page: STLDESIGN - Estelle Hofer-Piguet
Dans le présent document, toute désignation de personne, de statut et de fonction vise indifférement l’homme ou la femme.
4 2010 Swiss Executive Report
Figure 1: Processus entrepreneurial et valeurs mesurées par le GEM 8
Figure 2: Le modèle GEM 9
Figure 3: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) des pays dont l’économie est basée sur l’innovation, avec un intervalle de confiance de 95%, 2010 13
Figure 4: Raisons de la cessation d’une activité entrepreneuriale dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation et en Suisse, 2009-2010 13
Figure 5: Activité de création d’entreprise par nécessité (TEA) et PIB par habitant en USD (source: GEM et IMF), 2010 14
Figure 6: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) selon l’âge dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation et en Suisse, 2009-2010 15
Figure 7: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) par genre dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2010 16
Figure 8: Activité entrepreneuriale (TEA) des femmes par secteur, 2010 17
Figure 9: Développement du taux d’activité entrepreneurial (TEA) féminin entre 2003 et 2010 18
Figure 10: Activité des entreprises établies dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation avec un intervalle de confiance de 95%, 2010 19
Figure 11: Différences dans les espérances de création d’emplois des entrepreneurs émergents et des entrepreneurs nouveaux dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2008-2010 20
Figure 12: Degré de la protection du travail (2004) et de l’activité de création d’entreprise à forte aspiration de croissance (HEA) (source: GEM et OCDE), 2010 21
Figure 13: Elargissement relatif des activités entrepreneuriales en croissance forte et modérée, 2008-2010 22
Figure 14: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) avec des nouveaux produits et/ou marchés, 2008-2010 23
Figure 15: Part des activités de création d’entreprises avec orientation internationale, 2008-2010 24
Figure 16: Corrélation entre la sécurité juridique et les opportunités (TEA), 2010 25
Figure 17: Motivation des entrepreneurs dans les économies mues par l’innovation et en Suisse, 2009-2010 26
Figure 18: Valeurs pour les conditions cadres entrepreneuriales (avis d’experts) selon groupes de pays et pour la Suisse (moyenne des pays non pondérée), 2010 26
Figure 19: Valeurs et normes sociétales (avis d’experts) en Suisse, 2010 28
Figure 20: Transfert de savoir et technologique (avis d’experts) en Suisse, 2010 28
Figure 21: Conditions financières de l’entrepreneuriat en Suisse, 2010 29
Figures
2010 Swiss Executive Report 5
Figure 22: Part des investisseurs informels âgés de 18-64 ans (avec un intervalle de confiance de 95%), 2010 30
Figure 23: Attitude entrepreneuriale en Suisse, 2003-2010 31
Figure 24: Activité entrepreneuriale en Suisse, 2003-2010 32
Figure 25: Effets du ralentissement économique global sur la perception des opportunités d’affaires par les entrepreneurs 33
Figure 26: Opportunités d’affaires perçues dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2002-2010 34
Figure 27: Part du taux d’activité entrepreneuriale (TEA) représentant les entrepreneurs qui estiment la création d’une entreprise plus difficile 35
Figure 28: Part des entreprises établies dont les aspirations de croissance ont diminué 36
Tableaux
Tableau 1: Attitudes et perceptions entrepreneuriales dans les 22 pays dont l’économie est basée sur l’innovation (source: GEM et IMF), 2010 11
Tableau 2: Activité entrepreneuriale dans les 22 pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2010 12
Tableau 3: Classement des conditions cadres entrepreneuriales (avis d’experts), 2010 27
6 2010 Swiss Executive Report
2010 Swiss Executive Report 7
1.1 La place de l’entrepreneuriat dans l’économie mondiale
Les décideurs politiques et les économistes s’accordent à sou-ligner l’importance du rôle joué par l’entrepreneuriat dans le développement et le bien-être d’une société. Les entrepre-neurs créent des emplois et font avancer les innovations. Par ailleurs, leur action génère une situation de concurrence qui favorise directement la productivité. L’entrepreneuriat appa-raît donc comme un catalyseur de la croissance économique et de la compétitivité nationale.
Le projet de recherche GEM (Global Entrepreneurship Monitor) vise trois objectifs majeurs: •mesurerlesdifférencesrelativesauniveaudesactivités
entrepreneuriales entre les pays,• identifierlesfacteursquiinfluencentleniveaudes
activités entrepreneuriales au niveau national,• identifierlesconditionspolitiquesàmêmedefavoriser
les activités entrepreneuriales.
Le GEM se base essentiellement sur trois prémisses. En premier lieu, le bien-être économique d’une société dépend fortement de la dynamique entrepreneuriale qui y règne, ceci indépendamment du degré de développement de son éco-nomie. Dans les sociétés basées sur l’innovation comme la Suisse, le «comportement entrepreneurial orienté vers l’op-portunité», à savoir l’engagement dans des activités entre-preneuriales dans le but de mettre en œuvre une opportu-nité d’affaires prometteuse, est particulièrement important. Deuxièmement, la capacité entrepreneuriale d’une société re-pose tant sur les compétences et motivations d’individus que sur une image positive de l’entrepreneuriat. Enfin, ce sont avant tout les activités entrepreneuriales à fortes intentions de croissance qui génèrent de nouveaux emplois. Quant aux projets d’entreprises innovants et transfrontaliers, ils jouent un rôle essentiel dans la compétitivité nationale.
1.2 Comment le GEM mesure-t-il l’entrepreneuriat?
Le GEM entend mesurer en premier lieu l’engagement des individus dans les créations d’entreprise; c’est ce qui le dis-tingue des autres enquêtes sur l’entrepreneuriat qui, elles, se basent essentiellement sur des données provenant de l’enre-gistrement officiel des entreprises nouvellement créées.
Du point de vue de son processus, l’activité entrepreneuriale est subdivisée en différentes phases (figure 1). Le versement des salaires à une personne, y compris au propriétaire, durant une période de plus de trois mois est interprété comme une création d’entreprise.
Les personnes qui préparent activement des ressources en vue de créer leur propre entreprise mais qui n’ont pas en-core procédé à la création elle-même, sont appelés «entre-preneurs émergents» (Nascent Entrepreneurs). Les individus qui possèdent et gèrent une entreprise mais qui n’ont pas en-core versé de salaires durant plus de 42 mois, sont appelés «entrepreneurs nouveaux» (New Business Owner-Manager). Cette période de 42 mois provient de conclusions théo-riques et pratiques sur la phase de démarrage des entreprises (cf. Reynolds, Bosma, Autio et al., 2005). Le taux total d’ac-tivité entrepreneuriale (Total Entrepreneurial Activity, TEA) est obtenu en additionnant le nombre d’entrepreneurs émer-gents et d’entrepreneurs nouveaux. Les personnes qui ont versé des salaires durant plus de 42 mois sont appelées «en-trepreneurs établis» (Established Business Owner). Enfin, les individus ayant cessé une activité entrepreneuriale durant les douze derniers mois sont également pris en compte dans l’étude.
1 Introduction
8 2010 Swiss Executive Report
1.3 Développement économique et entrepreneuriat
Depuis le «GEM Global Report 2008», les pays sont compa-rés au moyen de la classification du «Global Competitiveness Report» (Porter, Sachs & McArthur, 2002). Cette classifica-tion prévoit la répartition des pays en trois groupes.
Un premier groupe est composé des pays de faible puissance économique, les économies mues par les facteurs. La crois-sance de ces pays découle principalement d’un recours impor-tant aux facteurs de production primaires (terres, gisements de matières premières, main-d’œuvre faiblement qualifiée). La croissance économique du deuxième groupe (économies mues par l’efficacité) repose avant tout sur l’augmentation de l’efficacité, souvent obtenue par des investissements directs étrangers (par exemple importation de technologies de pro-duction). Les pays du troisième groupe, les économies mues par l’innovation, se caractérisent par d’importants investisse-ments dans la formation, la recherche et le développement, tant de la part de l’Etat que du secteur privé. Des processus d’apprentissage sociaux, des hiérarchies planes dans les orga-nisations de même que des échanges intenses entre produc-teurs et clients favorisent le développement et le lancement de nouveaux produits et services. Dans ce contexte, de jeunes entreprises innovantes peuvent jouer un rôle important.
La Suisse fait partie des économies «innovation-driven». Parmi les 59 pays ayant participé au GEM 2010, 22 appar-tiennent à ce groupe. Elles forment le groupe de comparaison pour les données suisses.
1.4 Le modèle GEM
Le modèle GEM (figure 2) met tout d’abord en évidence le lien entre le contexte social, culturel et politique et les conditions cadres de nature économique. Le troisième bloc (innovation et entrepreneuriat) concerne les économies mues par l’innovation; les exigences en termes de conditions cadres favorisant l’efficience y sont généralement comblées. Or si celles-ci sont nécessaires à l’encouragement des acti-vités entrepreneuriales basées sur l’identification et l’exploi-tation d’opportunités d’affaires prometteuses, elles ne sont pas suffisantes: des conditions spécifiques à l’entrepreneuriat (transfert Ra&D, mise à disposition de capital d’amorçage et venture capital, ouverture du marché intérieur etc.) sont in-dispensables à l’encouragement d’un comportement orienté vers l’innovation.
La somme de ces conditions influence les attitudes, les ac-tivités et ambitions entrepreneuriales des individus. Les at-titudes entrepreneuriales sont des attitudes envers l’entre-preneuriat. Dans quelle mesure la population croit-elle qu’il existe de bonnes possibilités d’affaires? De quel statut les en-trepreneurs jouissent-ils dans la société? Ceci dépend de l’at-titude entrepreneuriale. Les risques qu’on est prêt à accepter ou l’estimation des compétences du savoir et de l’expérience en lien avec la création d’entreprise sont d’autres éléments importants. Les attitudes entrepreneuriales influencent l’ac-tivité entrepreneuriale et vice-versa. L’activité entrepreneu-riale peut prendre différentes formes. Ici, le nombre absolu d’entreprises créées par la population est important, de même que la relation entre créations d’entreprise et faillites. Les
Figure 1: Processus entrepreneurial et valeurs mesurées par le GEM
Fermeture del'entreprise
Taux d'activité entrepreneuriale (TAE)
Conception Fondation Pérennité
Entrepreneurs émergents:travaillent sur des projets d’entreprise en gestation
Nouveaux entrepreneurs: propriétaires dirigeants d'entreprises nouvelles (moins de 3.5 années)
Entrepreneurs établis:propriétaires dirigeants d’entreprises établies (plus de 3.5 années)
Entrepreneurs potentiels:opportunités, savoir et compétences
2010 Swiss Executive Report 9
activités entrepreneuriales peuvent être catégorisées selon di-vers critères: par branches, taille de l’équipe de fondateurs ou selon des données démographiques telles que le sexe, l’âge ou le niveau de formation des fondateurs. Les ambitions entre-preneuriales décrivent l’aspect qualitatif de l’activité entre-preneuriale, par exemple les efforts pour lancer de nouveaux produits ou processus, pour aborder des marchés internatio-naux ou mettre sur pied une nouvelle organisation dans le but de générer de la croissance avec des capitaux externes.
L’interaction de ces trois composantes de l’entrepreneuriat donne lieu à une activité productive qui génère des emplois et crée du bien-être.
1.5 Le GEM en Suisse
En 2010, la Suisse a participé pour la sixième fois au projet GEM, qui existe depuis 1999. La participation annuelle au projet permet d'établir pour la Suisse une base de données fiable sur le thème de l’entrepreneuriat. Une base de données qui présente un potentiel d’analyse considérable et constitue un solide fondement pour des mesures politiques ou privées, ainsi que pour la formation continue.
Figure 2: Le modèle GEM
Contexte social, culturel, politique
(
Innovation etentrepreneuriat
- Financemententrepreneurial
- Politique gouvernementale- Programme gouvernemental
pour l'entrepreneuriatFormation entrepreneuriale
- Transfert R&DInfrastructure légale etcommerciale pour
-l'entrepreneuriatOuverture du marché intérieur
- Infrastructure physique- pour l'entrepreneuriat
Normes socioculturelles-
GEM National
Expert Surveys(NES)
Depuis d’autressources
disponibles
Entreprises établies(Primary Economy)
Nouvelle branche,croissance del'entreprise
Croissanceéconomiquenationale
(innovation despostes detravail etinnovationtechnique)
Attitudes:- Opportunités/occasions saisies- Capacité saisie
Ambitions:- Croissance- Innovation- Création de valeurs sociales
Activité:- Stade précoce (early-stage)- Persistance/endurance- Exits
Entrepreneuriat
GEMAdult Population
Surveys (APS)
Exigences de base
- Institutions- Infrastructure- Stabilité macroéconomique- Santé et formation de base
-
-
Facteurs d'accroissement de l'efficacité
- Formation universitaire etprofessionnelle
- Efficacité du marché desmarques
- Efficacité du marché du travail
- Sophistication du marchéfinancier
--
Disponibilité technologiqueTaille du marché
Au printemps et en été 2010, la Gesellschaft für praktische Sozialforschung (gfs) Bern a interrogé par téléphone 2002 personnes, âgées de 18 à 99 ans et choisies au hasard en Suisse. En outre, 36 experts nationaux de l’entrepreneuriat ont été interviewés sur les conditions cadres de l’entrepreneuriat en Suisse. La direction du projet GEM pour la Suisse est assumée par l’Institut Entrepreneuriat & PME de la Haute école de gestion de Fribourg (www.gem-suisse.ch).
En plus des données sur l’activité entrepreneuriale en général, le présent rapport traite des conditions cadres de l’entrepreneuriat (chapitre 3) et des incidences de la crise financière au cours de ces dernières années (chapitre 4).
10 2010 Swiss Executive Report
Dans ce chapitre, nous montrerons comment se situe la Suisse en ce qui concerne les attitudes, les activités et les mo-tivations entrepreneuriales. La Suisse sera comparée avec les 22 pays à économie basée sur l’innovation. La partie 2.1 pré-sentera tout d’abord les attitudes et les perceptions par rap-port à l’entrepreneuriat. La partie 2.2 présentera ensuite une analyse de l’activité entrepreneuriale en Suisse, en examinant successivement cette activité sous l’angle de l’abandon d’ac-tivité, de la répartition par âge et par genre, et des secteurs économiques où elle s’exerce. Le chapitre se clôt par une dis-cussion sur les ambitions entrepreneuriales et les conditions cadres qui régissent l’activité d’entreprendre en Suisse.
2.1 Attitudes et perceptions vis-à-vis de l’entrepreneuriat
Pour qu’une activité entrepreneuriale, quelle qu’elle soit, puisse avoir lieu dans un pays donné, deux éléments doi-vent être présents: des opportunités entrepreneuriales, et des personnes ayant les compétences nécessaires à une activité entrepreneuriale. Il est donc autant important pour des in-dividus de percevoir des opportunités d’entreprendre dans la région où ils vivent que d’estimer avoir les compétences né-cessaires au lancement d’une activité entrepreneuriale. Nous savons que le nombre ou la nature des opportunités perçues, de même que les compétences estimées, peuvent être déve-loppées par des éléments touchant aux spécificités nationales comme la croissance de l’économie ou de la population, la culture, de même que les politiques menées en faveur de l’entrepreneuriat.
Il y a pourtant d’autres facteurs en jeu. Une confrontation de la population, dans leur région ou à travers les médias, à des entrepreneurs talentueux qui font preuve de succès, pour-rait conduire les gens à estimer plus fortement leurs compé-tences, sans d’ailleurs que le niveau de compétences effectif s’en trouve amélioré.
L’effet sera d’autant plus fort lorsque le climat économique est favorable. Enfin, on pourra constater parmi la population certaines différences quant aux compétences estimées, diffé-rences qui s’expliqueront par des raisons historiques, socio-économiques ou des raisons d’ordre culturel.
2 Une vue d’ensemble de l’entrepreneuriat en 2010
Qu’une personne manifeste une perception positive à l’égard de l’entrepreneuriat n’implique en rien qu’elle se retrouvera avec certitude impliquée dans une activité de nature entre-preneuriale. Il y a en réalité plusieurs choix à faire, consciem-ment ou non. La première question qui se pose est celle des coûts d’opportunité: il s’agit de comparer les retombées esti-mées d’une activité entrepreneuriale à celles qu’on peut es-compter en pratiquant une autre activité, l’alternative la plus commune dans nos régions étant le statut de salarié.
La seconde question est celle du risque, ou plus précisément le lien entre le risque pris et les retombées espérées. Même dans le cas où les retombées positives d’une activité entrepreneu-riale sont considérablement supérieures à celles de toute autre alternative, le risque estimé peut être considéré comme étant trop élevé pour se lancer. Si les perceptions individuelles liées à la prise de risque sont évidemment déterminantes lorsqu’il s’agit de passer d’un statut d’employé à celui d’entrepreneur, des considérations démographiques comme le genre, l’âge ou l’origine jouent aussi un rôle.
Les éléments mentionnés ci-dessus pourraient mener des in-dividus à déclarer une intention de démarrer une entreprise, et même à agir dans ce sens. En Suisse comme dans tous les pays développés, dans la majorité des cas, il s’agit d’un entre-preneuriat par opportunité (Opportunity Entrepreneurship), par opposition à la situation d’entrepreneuriat par nécessité (Necessity Entrepreneurship) qu’on peut trouver dans des pays moins riches.
Le tableau 1 compare les indicateurs permettant d’estimer la perception vis-à-vis de l’entrepreneuriat en Suisse et dans les pays comparables, ceux dont l’économie est basée sur l’in-novation. Dans ces pays, on s’attend en général à une opi-nion plutôt positive vis-à-vis de l’entrepreneuriat, couplée à une relativement faible intention d’entreprendre. C’est le cas en Suisse, où les scores sont plutôt élevés en matière de perception d’opportunités d’affaires, de compétences néces-saires comme d’attractivité de l’entrepreneuriat en tant que carrière. Il semble que ce soit l’entrepreneur lui-même qui suscite l’admiration plutôt que qu’une éventuelle carrière en-trepreneuriale pour soi-même.
2010 Swiss Executive Report 11
Les attitudes générales vis-à-vis de l’entrepreneuriat en Suisse sont mesurées par trois indicateurs: l’entrepreneuriat en tant que choix de carrière, le statut d’entrepreneur et l’attention des média portée sur l’entrepreneuriat. Le premier indica-teur évalue dans quelle mesure les répondants estiment que, en Suisse, l’entrepreneuriat est considéré comme un choix de carrière acceptable. On sait que cet indicateur est d’autant plus faible que le développement économique du pays en question est élevé. Dans la catégorie des économies mues par l’innovation, cet indicateur pour la Suisse se situe au-dessus de la moyenne (65%), au même niveau que les Etats-Unis, l’Espagne, le Portugal, la France et la Grèce.
Le deuxième indicateur qui vérifie la considération dont bé-néficient les entrepreneurs qui font preuve de succès se si-tue également au-dessus de la moyenne (70%) des pays dont l’économie est basée sur l’innovation. Pour 76% des répon-dants en Suisse, les entrepreneurs à succès sont crédités d’un bon statut social. En Finlande (87%) et en Irlande (81%), ce statut est jugé encore plus positivement et pour ce qui est de l’Allemagne, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Slovénie, les chiffres s’alignent sur ceux de la Suisse. Le troi-sième indicateur permet d’évaluer l’image de l’entrepreneu-riat dans les médias. Cet indicateur s’avère moins positif pour la Suisse (51%); dans des pays tels que la Finlande (71%), l’Australie (70%), les Etats-Unis (68%), l’Islande (67%), la Norvège (67%), l’Irlande (61%), la Corée (61%), les Pays-Bas (61%) et la Suède (61%), les médias offrent une couverture plus positive de l’entrepreneuriat.
Tableau 1: Attitudes et perceptions entrepreneuriales dans les 22 pays dont l’économie est basée sur l’innovation (source: GEM et IMF), 2010
Opportunités perçues
Compétences perçues Peur de l'echec*
Intentions entrepreneu-
riales**
Entrepreneuriat en tant que bonne chance de carrière
Statut plus élevé des entrepreneurs
prospères
Attention des médias envers l'entrepreneuriat
Australie 46 53 36 9 57 68 70Belgique 40 45 35 8 60 51 46Danemark 46 41 32 6Finlande 51 40 29 6 46 87 71France 34 37 40 14 65 68 45Allemagne 28 42 34 6 53 77 49Grèce 16 52 51 13 66 70 35Islande 49 49 34 16 51 61 67Irlande 23 49 33 6 52 81 61Israël 35 42 46 14 61 73 56Italie 25 42 37 4 69 69 38Japon 6 14 33 3 28 52 59Corée du Sud 13 29 32 10 68 71 61Pays-Bas 45 46 24 5 85 69 61Norvège 50 40 27 8 58 71 67Portugal 20 52 30 9 67 71 53Slovénie 27 56 28 9 53 74 56Espagne 19 50 36 6 65 63 41Suède 66 42 29 9 57 72 61Suisse 33 44 27 7 65 76 51Royaume-Uni 29 52 30 5 51 77 52Etats-Unis 35 60 27 8 65 76 68Moyenne(non pondérée)
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* Dénominateur: population 18-64 ans percevant de bonnes opportunités pour démarrer une affaire.
**Dénominateur: population 18-64 ans n’étant pas engagée dans une activité entrepreneuriale.
12 2010 Swiss Executive Report
Plus loin, le questionnaire GEM demande aux répondants si la crainte de l’échec les empêcherait de démarrer une ac-tivité entrepreneuriale. 27% des personnes ayant une bonne opportunité, y répondent par de la crainte. Cette valeur se situe en dessous de la moyenne (33%) des pays dont l’écono-mie est mue par l’innovation. Dans ce groupe, les Pays-Bas affichent le taux le plus bas (24%) et la Grèce le taux le plus élevé (51%). La comparaison des données internationales souligne que la perception d’opportunités d’affaires s’amé-liore et que l’intention de créer une entreprise augmente à mesure que la crainte d’un échec diminue. Les changements politiques peuvent avoir un impact positif sur la préparation au risque. Dans ce sens, on peut citer notamment la suppres-sion des avantages liés aux prestations de santé et de retraite dans les grandes entreprises, l’amélioration des compétences des créanciers et investisseurs dans l’évaluation des projets de création d’entreprise à haut risque, et la réduction des effets négatifs de la protection contre le licenciement ou du droit de la faillite.
2.2 Activité entrepreneurialeLe tableau 2 synthétise, pour les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, l’implication dans des activités entre-preneuriales à différents stades du processus. Les principaux indices mesurés dans ce tableau relèvent du taux d’activité entrepreneuriale (TAE), et concernent en particulier les personnes qui entrent dans les catégories des entrepreneurs émergents et des entrepreneurs nouveaux.
Le taux d’entrepreneurs émergents donne une indication des entreprises qui sont en gestation. Le taux d’entrepreneurs nouveaux indique, quant à lui, la participation des répondants dans une entreprise ayant payé des salaires depuis moins de 3 ans et demi au moment de l’enquête. Pour ces deux indica-teurs, l’étude a pris en compte des entreprises dans lesquelles les personnes interrogées étaient directement impliquées dans la gestion, sans en être forcément propriétaires à 100%. Le taux d’activité entrepreneuriale (TAE) présenté dans la figure 3 est l’addition du taux d’entrepreneurs émergents et du taux
Entrepreneurs émergents
Nouveaux entre-preneurs
Activité entrepreneuriale
totale (TAE)
Entrepreneurs établis
Fermeture de l'entreprise
Création par nécessité -
pas d'autre option (% du TAE)
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(% du TAE)
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3.0 2.8 5.6 7.0 2.3 20.1 53.7
Tableau 2: Activité entrepreneuriale dans les 22 pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2010
2010 Swiss Executive Report 13
d’entrepreneurs nouveaux. Les barres verticales représentent les intervalles de confiance de 95%, ou marge d’erreur, et indi-quent la précision des estimations. La Suisse, avec un TAE de 5,0%, se situe au-dessous de la moyenne des pays industriali-sés. Notons que pour la première fois depuis ces dernières an-nées, le TEA de la Suisse est en régression (2009; TEA 7,7%).
Figure 3: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) des pays dont l’économie est basée sur l’innovation, avec un intervalle de confiance de 95%, 2010
Figure 4: Raisons de la cessation d’une activité entrepreneuriale dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation et en Suisse, 2009-2010
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Economies mues parl’innovation 2010
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Sortie prévue à l’avance
Opportunité d’une autre place
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Opportunité de vendre l’entreprise
Incident
Raisons personnelles
Retraite
Problèmes de financement
Entreprises déficitaires
Nous avons demandé aux personnes qui ont abandonné leur affaire dans les douze mois précédant l’enquête de préciser les raisons de cet abandon. De ce point de vue, la Suisse se dis-tingue des pays à structure économique comparable sur trois points: en Suisse, on abandonne dans une plus large mesure son entreprise pour des raisons de retraite, pour des raisons
14 2010 Swiss Executive Report
personnelles, et beaucoup moins parce qu’on a trouvé un emploi (figure 4). Sans examen en profondeur, il est difficile de se prononcer sur ces différences. Tout au plus pourrions-nous faire l’hypothèse que chez nous, le choix se fait entre la retraite et l’activité entrepreneuriale. Est-ce dû au relatif confort financier de la situation de bien des retraités, ou aux pièges fiscaux que cache l’attribution d’une rente parallèle-ment à un revenu?
En ce qui concerne la vente de son entreprise, la Suisse fait face à une vague importante de personnes possédant leur entreprise et arrivant à l’âge de la retraite. Or la remise de son entreprise dans le cercle extra-familial, souvent par le biais d’une vente plutôt qu’au sein de la famille, est une pra-tique attestée de plus en plus courante (Halter, Schrettle & Baldegger, 2009). Cesser son activité pour changer d’emploi est plus fréquent dans les pays qui nous entourent, c’est peut-être là le signe d’une plus grande mobilité sur le marché du travail, ou peut-être, dans certains cas, l’indice que l’entre-preneuriat n’est souvent considéré que comme une situation provisoire, en attendant de trouver une autre activité salariée.
Par rapport à 2009, il semble qu’en Suisse, l’abandon d’une activité entrepreneuriale devienne de plus en plus fréquent pour des raisons personnelles et par manque de profit. La cessation d’activité prévue à l’avance est nettement moins souvent évoquée. Les effets de la crise financière en Suisse se feraient-ils sentir à retardement?
2.2.1 TEAEn reliant l’activité entrepreneuriale nationale au produit in-térieur brut (PIB) indexé et au pouvoir d’achat par habitant, nous obtenons d’intéressants résultats. Il s’avère ainsi que l’économie nationale des pays ayant un faible revenu par habi-tant se caractérise par une importante proportion de très pe-tites entreprises (TPE). Au fur et à mesure que le revenu par habitant augmente, l’industrialisation ainsi que des économies d’échelle permettent à des entreprises de taille plus importante de satisfaire une demande en expansion et de jouer ainsi un rôle de plus en plus important dans l’économie. Une certaine stabilité politique et économique est importante pour générer de la croissance, et ceci n’est possible que par le développe-ment d’institutions fortes, et d’un appareil législatif transpa-rent et communément accepté. L’augmentation du rôle de ces grandes entreprises peut s’accompagner d’une diminution du
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Figure 5: Activité de création d’entreprise par nécessité (TEA) et PIB par habitant en USD (source: GEM et IMF), 2010
2010 Swiss Executive Report 15
nombre de créations d’entreprise, les gens trouvant un em-ploi salarié dans ces grandes organisations. Il apparaît donc évident que le TEA n’évolue pas uniquement en fonction du niveau de développement économique, mais qu’il est égale-ment influencé par d’autres facteurs; on peut citer notamment la croissance de la population, à travers son impact sur la de-mande ou sur la taille du groupe d’entrepreneurs.
Représenté par la figure 5, le lien entre pouvoir d’achat et activité entrepreneuriale pour des raisons de nécessité ren-force ces constats. La Suisse se situe très clairement dans la partie droite de la figure, là où le PIB est plus élevé. S’agissant du TEA pour des raisons de nécessité, elle se trouve dans la moitié inférieure, un peu en dessous de la courbe.
2.2.2 Structure selon l’âge et le genreLa figure 6 montre bien que l’activité entrepreneuriale diffère selon les groupes d’âge, et ceci quel que soit le niveau de dé-veloppement économique. En règle générale, le groupe des 25-34 ans est celui qui, en moyenne, atteint le taux le plus élevé. On peut aussi constater que, sauf chez les plus jeunes, la volonté de créer une entreprise décroît à mesure que l’âge et les compétences perçues augmentent.
De ce point de vue, la Suisse se distingue par une proportion faible de jeunes entrepreneurs: en effet, dans la catégorie des 18-24 ans et des 25-34 ans, les personnes exerçant une acti-vité entrepreneuriale sont peu représentées. Les 35-44 ans affichent le taux de création d’entreprise le plus élevé avec 8,8%; comparé à 2009, il a même augmenté. Entre 2009 et 2010, les changements sont marquants et peuvent expliquer le fléchissement du TEA en Suisse. Il semble qu’actuelle-ment, les jeunes diffèrent leur projet de création d’entreprise: ils rallongent leurs études, souhaitent gagner de l’expérience ou privilégient la famille, et ne finissent par réaliser leur pro-jet d’entreprise qu’au moment d’une deuxième ou d’une troi-sième carrière.
La figure 7 compare, pour chaque pays du GEM, le taux d’ac-tivité entrepreneuriale masculin et féminin. Le ratio hommes femmes varie considérablement suivant les pays, pour des raisons culturelles, liées à la place laissée aux femmes dans l’activité économique. On constate que dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, le ratio est en général d’une femme pour deux hommes. La Suisse se distingue ici en occupant la troisième place, juste derrière l’Australie et l’Islande, avec un ratio de 2 femmes pour 3 hommes.
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18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans Figure 6: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) selon l’âge dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation et en Suisse, 2009-2010
16 2010 Swiss Executive Report
Figure 7: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) par genre dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2010
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Si l’on compare les activités entrepreneuriales des femmes en Suisse, dans les pays voisins ainsi que dans les économies comparables (pays dont l’économie est basée sur l’innova-tion), la Suisse occupe une excellente position. Avec 4,5% d’entrepreneuses, elle se trouve à la cinquième place, derrière l’Australie, les Etats-Unis, l’Islande et la France.
La Suisse se trouve par ailleurs très bien placée si l’on consi-dère le rapport entre hommes et femmes. Depuis 2005, le seuil atteint par les femmes qui entreprennent comparé à l’ensemble de la population des entrepreneurs, montre une remarquable stabilité avec une valeur approchant les 40%. Il est intéressant de constater que ce rapport n’a pas beaucoup varié en 2010 et que l’activité entrepreneuriale des femmes reste extrêmement stable.
Les femmes entrepreneurs sont avant tout présentes dans le secteur tertiaire orienté consommateurs. Elles sont princi-palement actives localement, ce qui nécessite moins de res-sources. Les femmes restent sous-représentées dans le secteur secondaire et dans le secteur des services destinés aux entre-prises, bien que ces valeurs aient augmenté depuis 2009.
Selon les résultats de l’enquête, l’entrepreneuriat féminin se développe au sein de petites organisations, dans les domaines de la santé, du social et de la formation. Seule une mino-rité de femmes compte parmi les entrepreneurs qui ont créé 20 emplois ou plus (près de 20%).
La somme investie par l’entrepreneur lui-même au démar-rage est-elle la conséquence du type d’activité, ou témoigne-t-elle d’un manque de ressources? Quelle que soit la réponse, ici aussi les femmes se distinguent des hommes; le capital qu’elles investissent en moyenne correspond aux 45% de ce-lui des hommes et le capital estimé nécessaire est deux fois moins élevé.
2010 Swiss Executive Report 17
Figure 8: Activité entrepreneuriale (TEA) des femmes par secteur, 2010
Pourquoi se lancent-elles? Leur motivation principale est l’indépendance, comme leurs collègues masculins, mais dans une proportion sensiblement plus élevée. Elles sont moins nombreuses que les hommes à déclarer vouloir maintenir leur niveau de revenu; un revenu accru ne semble pas représenter du tout un facteur de motivation.
Les femmes expriment aussi moins que les hommes la volon-té de développer leur entreprise. Alors que nous savons qu’en Suisse, la croissance de l’entreprise passe souvent par l’inter-nationalisation de ses activités, il s’avère que les femmes ont bien moins l’intention d’internationaliser leur entreprise que les hommes. Les entreprises à haut potentiel de développe-ment se retrouvant souvent dans des secteurs technologique-ment innovants, les femmes mentionnent deux fois moins souvent utiliser des technologies nouvelles dans leur offre de produits et de services.
L’observation des données sur la durée montre que l’évolu-tion de l’activité entrepreneuriale féminine suit la tendance globalement à la baisse du TEA. L’activité de création d’en-treprise des femmes s’avère toutefois quelque peu plus stable et le recul apparaît plus faible en termes relatifs.
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Figure 9: Développement du taux d’activité entrepreneurial (TEA) féminin, entre 2003 et 2010
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2.3 Activité entrepreneuriale des entreprises établies
Les propriétaires d’entreprise qui ont versé des salaires du-rant plus de 42 mois sont considérés comme des entrepre-neurs établis. Leur entreprise a survécu aux défis de la phase de démarrage, et ils se trouvent désormais plutôt confrontés à des difficultés liées à un manque d’efficience interne et de légitimité externe.
Relativement au taux de survie, une proportion importante d’entreprises établies est généralement interprétée comme le signe de conditions cadres avantageuses, d’une grande stabi-lité et d’un modèle économique durable. Or cette situation peut aussi révéler une faible dynamique économique, en par-ticulier si un taux élevé d’entreprises établies est accompa-gné d’une faible activité entrepreneuriale. L’environnement industriel se caractérise alors par un manque de concurrence qui ralentit l’apparition sur le marché de nouveaux produits, ou empêche l’entrée de nouveaux fournisseurs. Idéalement, une économie devrait toujours générer un certain volume d’affaires à travers des start-ups qui apportent de nouvelles idées et de la plus-value.
2010 Swiss Executive Report 19
Les résultats de l’année 2010 montrent que la proportion d’entreprises établies est plus faible dans les économies mues par l’innovation que dans des économies mues par les fac-teurs ou par l’efficience. Toutefois, le lien avec la création d’entreprise est déterminant, et dans les économies mues par les facteurs et par l’efficience, le TEA est plus élevé que le taux d’entreprises établies. Dans la majorité des pays dont l’économie est basée sur l’innovation, c’est le contraire: le taux d’entreprises établies y est plus élevé que le TEA. C’est le cas également pour la Suisse qui possède un taux d’entreprises établies de 8,7% pour un TEA de 5,0% (figure 10).
La Grèce possède le taux d’entreprises établies le plus élevé avec 14,9% (TEA 5,5%). Elle est suivie par la Corée avec 11,2% (TEA 6,6%), la Finlande avec 9,4% (TEA 5,7%) et les Pays-Bas avec 9,3% (TEA 7,2%). À l’autre bout de l’échelle, on trouve des pays comme la France avec 2,4% (TEA 5,8%), la Belgique avec 2,7% (TEA 3,7%) et Israël avec 3,1% (TEA 5,7%), dont le taux d’entreprises établies est inférieur au taux d’activité entrepreneuriale. Le résultat de la Grèce peut s’expliquer en partie par une forte dominance agricole de l’économie. Quant à la France, le fait que son économie soit historiquement marquée par des entreprises étatiques joue un rôle important.
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Figure 10: Activité des entreprises établies dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation avec un intervalle de confiance de 95%, 2010
20 2010 Swiss Executive Report
2.4 Ambitions entrepreneuriales
2.4.1 Activité entrepreneuriale à forte aspiration de croissanceCe chapitre présente les ambitions entrepreneuriales des entreprises nouvellement créées. La comparaison est effec-tuée à l’aide d’indicateurs indissociables de la croissance des entreprises, tels que le nombre de postes de travail à créer, l’innovation et l’orientation internationale de l’activité de création. Les entreprises à forte croissance, également appe-lées «gazelles», apparaissent de plus en plus sous les feux de la rampe et bénéficient d’une considération accrue dans les programmes de soutien gouvernementaux, car leur contribu-tion à la création de nouveaux emplois est supérieure à la moyenne (Autio, 2007; Acs, 2008).
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Entrepreneurs émergeants (1) Propriétaire - Entrepreneur dans des entreprises nouvelles (2) Ratio (1) à (2); Axe de droite
Figure 11: Différences dans les espérances de création d’emplois des entrepreneurs émergents et des entrepreneurs nouveaux dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2008-2010
2010 Swiss Executive Report 21
Dans le cadre de l’étude, tous les fondateurs identifiés ont été interrogés sur le nombre d’employés qu’ils désiraient engager durant les cinq prochaines années. Les aspirations de croissance des entrepreneurs émergents et des entrepre-neurs nouveaux peuvent être mises en évidence sur la base des emplois qu’ils veulent créer. Dans la plupart des pays, y compris la Suisse, les entrepreneurs émergents nourrissent de grandes espérances de croissance. La Suisse se trouve dans la moyenne supérieure: 39% des entrepreneurs émer-gents et 31% des jeunes entrepreneurs espèrent engager au moins 5 collaborateurs dans les cinq prochaines années. La Corée, l’Islande, l’Irlande, le Danemark, les Etats-Unis et la Slovénie atteignent des valeurs sensiblement plus élevées.
Figure 12: Degré de la protection du travail (2004) et de l’activité de création d’entreprise à forte aspiration de croissance (HEA) (source: GEM et OCDE), 2010
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Ces attentes ont été différenciées dans le but d’évaluer le potentiel des «gazelles» (figure 12). Ainsi, au cours des cinq prochaines années, 35,7% des entreprises créées en Suisse prévoient de générer des emplois. 6,2% d’entre elles sont des entreprises à forte aspiration de croissance et visent la créa-tion de 20 places de travail ou plus. 28,5% souhaitent créer 5 emplois ou plus. La comparaison entre les pays fait appa-raître la Suisse dans la moyenne.
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Figure 13: Elargissement relatif des activités entrepreneuriales en croissance forte et modérée, 2008-2010
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Espérance: 5-19 postes de travail Espérance: 20 postes de travail ou plus
Les résultats relatifs aux créations d’entreprises à forte aspira-tion de croissance sont toutefois décevants pour la Suisse qui se situe à la quatrième place avant la fin de la catégorie des économies mues par l’innovation. Au sommet de l’échelle, on trouve l’Irlande, (18,9%), Israël (17,9%), l’Islande (17,1%), les Etats-Unis (16,4%) et la Belgique (11,9%). Les pays voi-sins tels que la France (9,7%) et l’Allemagne (9,5%) affichent aussi des valeurs plus élevées.
2010 Swiss Executive Report 23
Figure 14: Taux d’activité entrepreneuriale (TEA) avec des nouveaux produits et/ou marchés, 2008-2010
2.4.2 Activité entrepreneuriale axée sur l’innovationL’innovation et l’entrepreneuriat sont indissociables et in-fluencent la croissance de l’entreprise. Schumpeter (1934) prétendait que des entreprises ruinent l’équilibre du marché en lançant de nouvelles combinaisons de produit/marché ou lorsque des innovations éliminent du marché des sociétés moins productives. Le GEM évalue les innovations d’une part dans le contexte entrepreneurial, en demandant à des entrepreneurs émergents, nouveaux et établis comment ils jugent la teneur innovante de leurs prestations de marché par rapport à l’expérience des clients. D’autre part, chaque entrepreneur a dû répondre à des questions portant sur le ni-veau de compétitivité, notamment s’il percevait sur le marché beaucoup, peu ou aucun acteur proposant des produits ou des services similaires.
La teneur innovante des activités de création d’entreprises est d’autant plus intéressante que, ces derniers temps, la Suisse s’en est particulièrement bien sortie en matière d’indicateurs d’innovation. Une comparaison au sein des pays mus par l’in-novation révèle une bonne position (mais pas éminente) des activités entrepreneuriales suisses en matière d’innovation. D’autres pays affichent un pourcentage plus élevé de nou-veautés, que ce soit au total ou pour l’important indicateur de nouveauté du produit et de marché. On trouve en tête de classement des pays comme l’Irlande, la France ou l’Islande.
En détail, cela signifie que près d’un tiers des activités de création d’entreprises en Suisse tente de s’imposer avec une innovation: 32,7% avec une nouveauté de produit et de mar-ché, 23,7% avec une nouveauté de produit ou de marché. L’Irlande se targue d’un total de 60%, dont 37,7% représen-tent une nouveauté de produit et de marché et 26,7% une nouveauté de produit ou de marché. Ou la France avec 34,4% de nouveautés de produit/marché et 28,1% sur un nouveau marché ou avec un nouveau produit.
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24 2010 Swiss Executive Report
Figure 15: Part des activités de création d’entreprises avec orientation internationale, 2008-2010
2.4.3 Orientation internationaleLe troisième indicateur de croissance ne change pas fonda-mentalement la situation de la Suisse dans la comparaison in-ternationale des activités entrepreneuriales. Avec son écono-mie réticulaire, la Suisse est représentée comme extrêmement orientée à l’international et des thèmes comme les start-ups globales, les Born Globals, y sont thématisés. Les activités entrepreneuriales qui affichent plus de 25% des clients hors du pays sont définies dans le GEM comme fortement orien-tées vers l’international et celles comptant deux clients ou plus à l’étranger comme modérément orientées vers l’inter-national. Les données de tous les pays montrent que les pays de grande superficie, comme l’Inde, l’Iran, le Brésil, la Russie, la Chine et l’Australie, affichent normalement une moindre internationalisation.
Si l’on considère l’ensemble des pays dont l’économie est basée sur l’innovation, les ambitions internationales des entrepreneurs suisses apparaissent modérées (figure 15). La moyenne pour toutes les économies mues par l’innova-tion s’élevant à 58,1%, seules les activités entrepreneuriales en Islande (79,4%), en Belgique (78,4%) et aux Etats-Unis (75,3%) sont plus fortement orientées vers l’international que celles de la Suisse (72,9%). Ces chiffres doivent toutefois être relativisés si l’on se concentre uniquement sur les entreprises à forte dimension internationale – plus de 25% des clients hors du pays. En Suisse, ce type d’entreprises atteint une propor-tion de 19,8%, ce qui correspond exactement à la moyenne. La Belgique (39,7%) en affiche le double et le Danemark (31,95%), la Slovénie (26,8%), l’Islande (26,2%) et l’Irlande (24,7%) atteignent des valeurs nettement plus élevées.
Les explications de cette évolution peuvent être multiples et doivent être recherchées d’une part dans la personne de l’en-trepreneur, en se demandant à quel point il décèle, évalue et réalise des opportunités d’affaires internationales. D’autre part, l’activité internationale peut être fortement tributaire de la situation des ressources et compétences internes, ainsi que des conditions cadres nationales et internationales.
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3 Conditions cadres de l’entrepreneuriat
Les conditions cadres de l’entrepreneuriat jouent un rôle dé-terminant et font de plus en plus fréquemment l’objet d’ana-lyses. On accorde aujourd’hui une attention particulière aux aspects qui permettront aux décideurs politiques de canaliser leurs efforts (Isenberg 2010). Dans ce chapitre, nous présen-terons les conditions cadres de l’entrepreneuriat sur la base des avis des experts consultés, en recourant également aux données de la Banque mondiale.
3.1 Les conditions cadres en comparaison internationale
Le «Rule of Law Index» publié par la Banque mondiale per-met, à l’aide d’un certain nombre d’indicateurs, de mesurer la confiance des gens dans les règles de la société et d’établir dans quelle mesure celles-ci sont observées. Cet index prend également en compte la fréquence des délits, l’efficacité et la prévisibilité de la justice ainsi que l’applicabilité des traités. L’ensemble de ces indicateurs mesure le succès d’une société dans un domaine particulier, l’objectif étant de baser les inte-ractions économiques et sociales sur des règles équitables et calculables, et sur la protection du droit de la propriété.
La figure 16 illustre le lien entre la sécurité juridique et les ac-tivités de création d’entreprise orientées vers l’amélioration. Ce rapport étant positif, il confirme l’hypothèse selon laquelle l’activité entrepreneuriale peut être encouragée lorsque les in-dividus se sentent plus sûrs, peuvent compter sur le respect des termes de leurs contrats et faire confiance à la protection de la propriété intellectuelle. La sécurité juridique peut donc avoir un impact différent sur les individus selon la situation qui prévaut dans un pays.
Or même s’ils bénéficient d’un indicateur de sécurité juri-dique élevé, plusieurs pays ont de la peine à inciter les gens à se lancer dans une activité entrepreneuriale. C’est notam-ment le cas de l’Irlande ou du Royaume-Uni. Quant à des pays comme les Pays-Bas, la Suède ou la Norvège dont l’in-dicateur est supérieur à la moyenne, ils peuvent compter sur l’effet positif de la sécurité juridique sur les activités entre-preneuriales. La Suisse se situe exactement au niveau de la corrélation moyenne, à l’instar de l’Australie.
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Figure 16: Corrélation entre la sécurité juridique et les opportunités (TEA), 2010
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Figure 17: Motivation des entrepreneurs dans les économies mues par l’innovation et en Suisse, 2009-2010
Figure 18: Valeurs pour les conditions cadres entrepreneuriales (avis d’experts) selon groupes de pays et pour la Suisse (moyenne des pays non pondérée), 2010
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Economies mues par les facteurs Economies mues par l'efficacité Economies mues par l'innovation Suisse
2010 Swiss Executive Report 27
La sécurité juridique joue un rôle essentiel pour un pays comme la Suisse, où l’indépendance représente un élément de motivation important pour se lancer dans une activité entrepreneuriale. La figure 17 illustre la motivation des en-trepreneurs dans les économies mues par l’innovation et en Suisse. La motivation liée à un salaire plus élevé a gagné en importance depuis 2009 pour atteindre 25% en 2010. Nous nous trouvons cependant toujours au-dessous de la moyenne du groupe des pays dont l’économie est basée sur l’innovation.
En l’espace d’une année, l’indépendance en tant qu’objec-tif entrepreneurial a considérablement perdu de son attrait, même si la Suisse, avec un taux de 35%, reste encore nette-ment au-dessus de la moyenne des pays à économie compa-rable. Les motivations liées à la nécessité se situent toutes les deux en dessous de la moyenne des pays comparables, et, comme pour les autres pays, ont pris de la valeur entre 2009 et 2010.
Dans l’enquête du GEM, les conditions cadres sont évaluées par des experts qui se sont exprimés sur les points suivants: le financement des créations d’entreprise, les conditions po-litiques, le transfert de savoir et de technologie, la formation relative à la création d’entreprise, la protection de la propriété intellectuelle, le marché intérieur (ouverture et dynamique), les valeurs et normes sociétales, l’infrastructure de soutien de l’Etat et l’infrastructure physique.
La figure 18 présente les conditions cadres évaluées par les experts nationaux, selon le niveau de développement des pays.
D’une manière générale, on peut relever que les conditions cadres dans les pays fortement développés sont mieux éva-luées que dans les pays moins développés. Ce résultat sou-tient la thèse selon laquelle à mesure qu’une économie se dé-veloppe, les décideurs politiques accordent une importance accrue aux conditions cadres de l’entrepreneuriat.
Les experts évaluent moins positivement les valeurs et normes sociétales (figure 19) et l’expliquent par un manque de préparation au risque, inhérent à la mentalité suisse.
Tableau 3: Classement des conditions cadres entrepreneuriales (avis d’experts), 2010
Suisse 1er rang 2ème rang 3ème rang
Rang Valeur Valeur*/Pays Valeur*/Pays Valeur*/Pays
Infrastructure physique pour l'entrepreneuriat 2 4.44 4.55/Islande 4.44/Suisse 4.41/Finlande
Protection de la propriété intellectuelle 1 4.24 4.24/Suisse 3.74/Finlande 3.57/Irlande
Transfert de savoir et de technologie 1 3.38 3.38/Suisse 2.85/Allemagne 2.79/Islande
Infrastructure publique de promotion 2 3.41 3.71/Allemagne 3.41/Suisse 3.25/Irlande
Formation en entrepreneuriat - Niveau teritaire et niveau non scolaire
1 3.25 3.25/Suisse 3.20/Islande 3.14/France
Normes et valeurs sociales 5 3.04 3.97/Israël 3.91/Islande 3.79/Etats-Unis
Financement 3 2.93 3.15 /Finlande 2.95/Norvège 2.93/Suisse
Politique 2: Législation et fiscalité 1 3.353.35/Suisse3.35/Islande
3.28/Finlande 2.99/Corée du Sud
Ouverture du marché intérieur 1 2.88 2.88/Suisse 2.87/ Royaume-Uni 2.86/Irlande
Politique 1: Priorité et engagement 5 3.01 3.27/Finlande 3.13/Corée du Sud 3.10/Allemagne
Formation en entrepreneuriat - Niveau primaire et secondaire 3 2.25 2.35/Finlande 2.33/Norvège 2.25/Suisse
Dynamique du marché intérieur 2 2.33 2.25/Israël 2.33/Suisse 2.35/Grèce
Valeur*: Les valeurs correspondent au classement moyen des experts d’une série d’énoncés sur une échelle allant de 1 (tout à fait faux) à 5 (tout à fait vrai). Plus la valeur est élevée, mieux les conditions cadres sont évaluées. Pour la dynamique du marché intérieur uniquement, une échelle inverse est appliqueé.
28 2010 Swiss Executive Report
Figure 19: Valeurs et normes sociétales (avis d’experts) en Suisse, 2010
Figure 20: Transfert de savoir et technologique (avis d’experts) en Suisse, 2010
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Les experts soulignent en revanche le bon transfert de savoir et technologique (figure 20). Selon eux, le niveau de connais-sances scientifiques et technologiques joue un rôle détermi-nant dans la création de nouvelles entreprises de classe mon-diale basées sur la technologie. Ils relèvent aussi le transfert
efficace des nouvelles technologies, des sciences et autres sa-voirs développés au sein des hautes écoles et des institutions de recherche publiques dans les nouvelles entreprises à haut potentiel de croissance.
2010 Swiss Executive Report 29
3.2 Conditions financières
Dans les économies mues par l’innovation, les conditions fi-nancières, soit la disponibilité de capital étranger et de fonds propres pour les nouvelles entreprises à haut potentiel de croissance, revêtent une grande importance. Par rapport aux autres conditions cadres, les moyens réservés à l’«entrepreneu-rial finance» en Suisse sont traditionnellement qualifiés par les experts nationaux de neutres à positifs. En comparaison internationale, seuls les experts norvégiens et finlandais jugent meilleures les conditions financières dans leur pays. Le finan-cement par des investisseurs de venture capital et des Business Angels se voit attribuer des valeurs supérieures à la moyenne.
L’activité entrepreneuriale nécessite une aide financière dans sa phase initiale, et la disponibilité d’un capital de démarrage informel est déterminante. En Suisse, les experts jugent suf-fisante la disponibilité de capital de démarrage privé, ce que confirme l’enquête auprès de la population.
Ce sont souvent des proches (Family, Friends & Fools) qui mettent le capital nécessaire à disposition du créateur d’en-treprise dans la phase de démarrage. Ces investisseurs de la première heure se servent en général de leur épargne, ou plus rarement de leur salaire pour financer un projet de création d’entreprise.
Dans l’enquête du GEM, on a demandé à la population adulte si elle avait, durant les trois dernières années, mis à disposition de l’argent pour soutenir des entreprises créées par d’autres, au moment de la phase de démarrage. Il ressort de l’enquête 2010 que 5,7% de la population suisse âgée de 18 à 64 ans ont soutenu financièrement une start-up au cours des trois der-nières années (figure 21). La Suisse se situe ainsi à la sixième place des pays dont l’économie est basée sur l’innovation. En 2009, l’année qui suit la crise financière, cette valeur ne correspondait qu’à 4,7%. Cette hausse peut être partiellement expliquée par la reprise des marchés financiers.
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Figure 21: Conditions financières de l’entrepreneuriat en Suisse, 2010
30 2010 Swiss Executive Report
Figure 22: Part des investisseurs informels âgés de 18-64 ans (avec un intervalle de confiance de 95%), 2010
Le Business Angel en Suisse a investi en moyenne durant les trois dernières années CHF 68 000 dans des entreprises nouvellement créées. Les 50% des Business Angels ont mis moins de CHF 20 000 à disposition durant ces trois ans – l’autre moitié a placé plus de CHF 20 000 dans de nouvelles entreprises. Le plus souvent, le soutien provient d’amis ou de voisins (35%), ou de membres de la famille (33%). Dans 16% des cas, l’investissement est allé à une personne plus ou moins connue, ayant une bonne idée d’affaires. Le reste des inves-tissements est le fait de collègues de travail (8%), de parents éloignés (4%) et d’autres personnes (7%). La répartition en pour cent des montants investis s’avère similaire.
Dans la catégorie internationalement comparable des 18 à 64 ans, la part des Business Angels en Suisse est de 5,7%. Si l’on se base sur la population adulte totale (18 à 99 ans), cette part augmente quelque peu à 4,9%. En moyenne, le Suisse qui investit dans de nouvelles entreprises a 51 ans. La mé-diane se situe à 52 ans. Mais cette médiane est nettement plus élevée si l’on tient également compte de la hauteur du montant investi. Ceci signifie que la moitié du capital investi provient de Business Angels âgés de plus de 59 ans. 59% des Business Angels suisses sont des hommes.
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2010 Swiss Executive Report 31
4 L’entrepreneuriat face à la crise financière de la période 2008 à 2010
Ce chapitre porte sur l’évolution des attitudes, des activités et des ambitions entrepreneuriales en Suisse depuis la crise fi-nancière. Nous présenterons dans un premier temps les don-nées relatives à la Suisse exclusivement. Nous comparerons ensuite celles-ci aux groupes consolidés des 22 autres pays dont l’économie est basée sur l’innovation, puis à chacun de ces pays.
La partie 4.1 aborde le processus entrepreneurial et présente l’évolution de l’attitude et de l’activité entrepreneuriales de-puis le déclanchement de cette crise. La partie 4.2 concerne les effets de la crise financière sur les types d’entrepreneurs. L’analyse de l’impact de la crise sur l’activité de création d’en-treprise et sur la croissance clora le chapitre.
4.1 Impacts de la crise sur le processus entrepreneurial
Dans le rapport national du GEM 2009, nous relevions déjà les dangers liés à la crise actuelle qui guettaient l’entrepre-neuriat: durcissement des conditions de crédit, réduction des dépenses publiques, réduction des dépenses de consom-mation, inflation menaçante, amplification des fluctuations des cours du change et protectionnisme accru (Baldegger, Brülhart, Rossi, & Schüffel, 2009). S’il faut admettre que chacun de ces dangers pris séparément agit de manière po-tentiellement négative sur l’entrepreneuriat suisse, dans le contexte international, deux tendances se dégagent. D’une part, les PME suisses souffrent d’un affaiblissement de la demande étrangère de produits suisses, et d’autre part, les pe-tites et moyennes entreprises se voient confrontées à un franc suisse de plus en plus fort (Credit Suisse & OSEC, 2010).
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Bonne possibilité de carrièreFigure 23: Attitude entrepreneuriale en Suisse, 2003-2010
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Etant donné que les PME produisent 70% des emplois en Suisse (Habersaat, Schönenberger, & Weber, 2001) et que la moitié des emplois suisses dépendent de l’exportation (Mayer, 2003), il n’est pas étonnant que d’autres effets de cette crise se fassent sentir. Ainsi, la Neue Zürcher Zeitung titrait en fin d’année 2010: «Record de faillites en Suisse» (NZZ, 2010). Elle annonçait qu’en 2010, il faudrait compter avec 6200 faillites d’entreprises environ, ce qui correspond à une augmentation de 24% par rapport au record atteint l’année précédente (environ 5000 dépôts de bilan selon le Tagesanzeiger, 2009). La tendance déjà amorcée en 2009 se renforce donc; les PME suisses sont de plus en plus touchées par la crise.
Cette tendance se reflète aussi dans l’évolution de l’attitude entrepreneuriale en Suisse au cours des dernières années. En 2007, 10% des participants à l’enquête avouaient avoir l’in-tention d’entreprendre ; en 2010, ils ne sont plus que 8%. Il est intéressant de constater que cette attitude s’est manifestée précisément en 2010 alors qu’en 2009, ils étaient encore 10% à exprimer le souhait de créer une entreprise. Apparemment, l’effet de la crise s’est fait sentir à retardement.
Le nombre d’opportunités entrepreneuriales perçues a éga-lement chuté. En 2007, 35% des participants à l’enquête disaient avoir perçu des opportunités entrepreneuriales. En 2010, ce nombre a diminué de 2 points pour atteindre 33%.
Toutefois, des indices montrent que la crise financière glo-bale a aussi eu des impacts positifs sur le processus entre-preneurial en Suisse. Ainsi par exemple, 65% des répondants estiment que l’indépendance représente une bonne opportu-nité de carrière en 2010, alors qu’en 2007, moins de 50% la voyait comme telle.
Un autre aspect positif observé: la peur d’échouer a diminué. La nouvelle valeur minimale atteint désormais 31% dans la période prise en considération.
L’observation de l’évolution des taux d’entrepreneurs émer-gents et d’entrepreneurs nouveaux aboutit à d’autres constats intéressants.
Le taux d’entrepreneurs émergents (Nascent Entrepreneurs) a quasiment diminué de moitié entre 2009 et 2010. Alors qu’en 2009, plus de 4% de la population suisse âgée de 18 à 64 ans correspondaient à la définition de l’entrepreneur émergent, ce taux n’atteint plus que 2% en 2010.
Figure 24: Activité entrepreneuriale en Suisse, 2003-2010
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Figure 25: Effets du ralentissement économique global sur la perception des opportunités d’affaires par les entrepreneurs
Quant au taux d’entrepreneurs nouveaux qui oscillait entre 3% et 4% depuis 2003, il atteint en 2010 le minimum déjà atteint en 2007. Ainsi, près de 3% de la population suisse âgée de 18 à 64 ans peuvent entrer dans la catégorie des en-trepreneurs nouveaux (New Business Owner-Manager).
Ce retour en arrière peut s’expliquer de deux manières. D’une part, on peut imaginer que les entrepreneurs nou-veaux ont aussi été touchés par la forte hausse du nombre de faillites d’entreprises mentionnée plus haut. D’autre part, la chute du taux d’entrepreneurs émergents a aussi pu avoir pour conséquence une augmentation du taux d’entrepre-neurs nouveaux.
On peut constater que la «nécessité» comme motivation de devenir entrepreneur augmente. En 2009, près de 0,5% des personnes interrogées avouaient faire le pas vers l’indépen-dance pour des raisons de nécessité. Cette proportion atteint près de 0,7% en 2010. En chiffres absolus, cette valeur paraît faible, mais observée en termes relatifs, il s’agit d’une aug-mentation de 40%.
4.2 Impacts de la crise sur les types d’entrepreneurs
Nous avons montré précédemment que d’une manière gé-nérale, la crise financière influençait négativement l’entre-preneuriat en Suisse. Or si l’on distingue entre les différents types d’entrepreneurs, il en ressort une image plus nuancée. Les résultats se précisent encore lorsqu’on observe l’écono-mie suisse dans son «Peer Group» qui réunit les économies mues par l’innovation.
Dans l’ensemble des pays dont l’économie est basée sur l’in-novation, le nombre d’opportunités d’affaires perçues en 2010 est globalement inférieur à celui de l’année précédente, quel que soit le groupe d’entrepreneurs. Il est toutefois inté-ressant de noter que la perception des entrepreneurs suisses va à l’encontre de cette tendance. Ainsi, parmi les entrepre-neurs émergents, plus de 40% ont perçu plus d’opportunités que l’année précédente. 23% jugent la situation équivalente et près d’un tiers d’entre eux estiment que moins d’opportunités se sont présentées.
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Figure 26: Opportunités d’affaires perçues dans les pays dont l’économie est basée sur l’innovation, 2002-2010
La situation décrite par les entrepreneurs nouveaux n’est pas très positive: plus de 50% des répondants appartenant à ce segment estiment qu’en 2010, la situation quant au nombre d’opportunités perçues était équivalente à celle qui prévalait en 2009. Près d’un tiers ont perçu moins d’opportunités d’af-faires, et 15% en ont perçu davantage.
Les entrepreneurs suisses établis défient aussi la tendance in-ternationale dans une certaine mesure. Plus de 50% d’entre eux avouent avoir perçu autant d’opportunités en 2010 qu’en 2009, alors que «seuls» un peu plus de 30% déclaraient que moins d’opportunités d’affaires s’étaient présentées. Cette situation correspond quasiment à une inversion des com-portements observés à l’étranger. En revanche, une minorité d’entrepreneurs suisses établis (15%) et de leurs pairs inter-nationaux (12%) s’accordent à déclarer avoir identifié plus d’opportunités d’affaires en 2010 qu’en 2009.
La comparaison de la Suisse à d’autres pays dont l’économie est basée sur l’innovation livre des informations intéressantes sur la question de la perception des opportunités d’affaires. Au cours des dernières années, la Suisse se positionnait dans la moyenne, se distinguant par sa stabilité des écono-mies qui, à l’instar de l’Irlande ou l’Islande, traversaient une phase de» Boom and Bust» . Alors qu’en Suisse, quelques 37% de la population avaient identifié une opportunité d’af-faires entre 2005 et 2007, cette proportion de la population correspondait encore à 34% entre 2009 et 2010. Dans le cas de l’Irlande, cette valeur tombe de 47% à 23% et en Islande de 64% à 44%. Si en comparaison internationale, les entre-preneurs suisses n’ont pas perçu un nombre particulièrement important d’opportunités au cours de toutes les périodes exa-minées, il n’en reste pas moins que la volatilité de cette valeur reste relativement faible.
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Figure 27: Part du taux d’activité entrepreneuriale (TEA) représentant les entrepreneurs qui estiment la création d’une entreprise plus difficile
4.3 Effet de la crise sur l’activité de création d’entreprise et la croissance
A quelques exceptions près, l’activité de création d’entre-prise dans les pays à économie basée sur l’innovation offre une image uniforme: elle s’est aussi affaiblie avec la crise financière. L’Islande, pays particulièrement bousculé par la crise, illustre bien cette situation avec un niveau de créa-tion d’entreprise qui a pratiquement été divisé par deux. L’entrepreneuriat suisse a aussi été affecté: alors qu’en 2009, l’activité de création d’entreprise atteignait 50%, elle a chuté à 37% en 2010. Il est particulièrement intéressant de consta-ter qu’en comparaison internationale, la Suisse se trouvait encore dans la moyenne en 2009, quelque peu en dessous des pays à économie comparable, et qu’en 2010, elle s’est dé-placée dans le quart inférieur. Quelques pays de la périphérie sud de l’UE comme l’Espagne et la Grèce sont toutefois par-venus à augmenter leur activité de création d’entreprise. En Suisse, la crise n’a pas joué un rôle de catalyseur en faveur de l’entrepreneuriat.
L’observation des aspirations de croissance dans les entre-prises établies aboutit à des constats intéressants. En 2009 déjà, «seulement» 40% des entreprises suisses établies an-nonçaient des ambitions de croissance inférieures à l’année précédente. En 2010, cette proportion ne correspond plus qu’à 31%. Faible en comparaison internationale, cette va-leur indique que les entreprises établies en Suisse estiment être sorties du creux de la vague. À l’opposé, l’Espagne et la Grèce comptent encore avec un fléchissement de leur crois-sance, présagé par 68%, respectivement 70% de leurs entre-prises établies.
La crise financière qui sévit depuis 2008 a laissé des traces vi-sibles dans l’entrepreneuriat suisse. Actuellement, le nombre d’individus déclarant vouloir se lancer dans la création d’une entreprise a régressé, de même que le nombre d’entrepreneurs
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Figure 28: Part des entreprises établies dont les aspirations de croissance ont diminué
émergents et d’entrepreneurs nouveaux. D’un autre côté, les possibilités de carrière perçues se sont avérées plus nom-breuses qu’auparavant et la crainte d’une faillite a diminué. Globalement, la «nécessité» devient un motif de plus en plus souvent invoqué pour devenir entrepreneur. Enfin, on ne peut observer de recul significatif de la perception d’opportu-nités d’affaires en Suisse.
La Suisse se distingue des autres économies mues par l’in-novation sur différents aspects. Si l’activité de création d’en-treprise a accusé une baisse significative en comparaison in-ternationale, il n’en demeure pas moins que de nombreuses opportunités d’affaires continuent à être perçues, et qu’un bon nombre d’entreprises considèrent positivement leurs perspectives de croissance.
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Glossaire
Mesure Définition
Attitude et perception entrepreneuriale
Opportunités perçues Part des répondants (18-64 ans) qui disent percevoir de bonnes opportunités d’entreprendre dans leur environnement
Compétences perçues Part des répondants (18-64 ans) qui disent avoir les compétences nécessaires au démarrage d’une activité entrepreneuriale
Peur de l’échec Part des répondants (18-64 ans) qui perçoivent de bonnes opportunités dans leur environnement, mais que la crainte d’un échec empêcherait de démarrer une activité.
Intentions entrepreneuriales Part des répondants (18-64 ans) qui n’exercent pas encore d’activité entrepreneuriale, mais qui déclarent vouloir créer une entreprise dans les 3 prochaines années
Entrepreneuriat en tant que bon choix de carrière Part des répondants (18-64 ans) qui disent que dans leur pays, l’entrepreneuriat est considéré comme un bon choix de carrière
Statut élevé pour les entrepreneurs qui réussissent Part des répondants (18-64 ans) qui disent que dans leur pays, les entrepreneurs qui réussissent
Attention portée à l’entrepreneuriat par les médias Part des répondants (18-64 ans) qui disent que dans leur pays, les médias font souvent état d’entrepreneurs qui réussissent
Activité entrepreneuriale
Taux d’entrepreneurs émergents Part des répondants (18-64 ans) qui sont actuellement en phase de préparation ou de démarrage
Taux de jeunes entrepreneurs Part des répondants (18-64 ans) qui sont actuellement en phase de préparation ou de démarrage de leur entreprise, dont l’entreprise paie des salaires depuis 3 mois au maximum
Taux d’activité entrepreneuriale (TAE) Part des répondants (18-64 ans) qui tombent dans les catégories»entrepreneurs émergents»et»jeunes entrepreneurs»
Taux d’entrepreneurs établis Part des répondants (18-64 ans) qui dirigent ou possèdent une entreprise, dont l’entreprise paie des salaires depuis 42 mois ou plus
Taux de cessation d’activité Part des répondants (18-64 ans) qui, pour diverses raisons (vente de l’entreprise, fermeture, retraite, etc.), ont cessé leur activité entrepreneuriale dans les 12 mois précédant l’enquête. Il ne s’agit pas d’une mesure du taux d’échec entrepreneurial
Activité entrepreneuriale par nécessité, prévalence relative
Part du taux d’activité entrepreneuriale (TAE) qui relève de la nécessité, parce qu’il n’existe pas d’alternative en terme de revenu
Activité entrepreneuriale par opportunité, prévalence relative (Improvement-Driven Opportunity Entrepreneurial Activity: Relative Prevalence)
Part du taux d’activité entrepreneuriale (TAE) qui relève de a) l’activité entrepreneuriale suite à la perception d’une opportunité, et b) dont la motivation principale est d’accroître le revenu (et non de le maintenir à son niveau existant) ou d’entreprendre par désir d’indépendance
Activité naissante dans le domaine de l’entrepreneuriat social (SEA)(Early- Stage Social Entrepreneurial Activity)
Part des activités naissantes (TEA) en pourcentage qui mentionnent avoir un but de nature sociale
Ambitions entrepreneuriales
Taux d’activités entrepreneuriales naissantes avec un potentiel de croissance élevé (HEA) (High-Growth Expectation Early-Stage Entrepreneurial Activity)
Part des répondants (18-64 ans) engagés dans une activité entrepreneuriale qui prévoient d’employer au moins 20 personnes dans les 5 années à venir
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Index des pays
AO Angola GH Ghana NO Norvège
AR Argentine GR Grèce PE Pérou
AU Australie GT Guatemala PK Pakistan
BA Bosnie-Herzégovine HR Croatie PT Portugal
BE Belgique HU Hongrie RU Russie
BR Brésil IE Irlande SA Arabie Saoudite
CH Suisse IR Iran SI Slovénie
CL Chile IS Islande TN Tunisie
CN Chine IT Italie TR Turquie
CO Colombie JM Jamaïque TT Trinidad et Tobago
CR Costa Rica JP Japon TW Taïwan
DE Allemagne KR Corée du Sud UG Ouganda
DK Danemark LV Lettonie UK Royaume-Uni
EC Ecuador ME Monténégro US Etats-Unis
EG Egypte MK Macédoine UY Uruguay
ES Espagne MX Mexique ZA Afrique du Sud
FI Finlande MY Malaisie RO Roumanie
FR France NL Pays-Bas
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Liste des experts
Siegfried Alberton, Professor & Deputy Director IRE, SUPSI, Lugano
Doris Albisser, CEO, CLS Communication AG, Zurich
Jean-Marie Ayer, Managing Director, Dartfish, Fribourg
Hans Baumgartner, Head of SME Business, Crédit Suisse, Zurich
Nicolas Berg, Partner & Investment Manager, Redalpine Venture Partners, Langenthal
Silvio Bonaccio, Directeur ETH Transfer, ETH, Zurich
Edgar Brandt, CEO, Edgar Brandt Advisory, Genève
Beatrice Brenner, Editor in Chief, io new Management, Zurich
Thomas Christ, Managing Director, DHL Logistics (Switzerland) AG, Bâle
Adrienne Corboud Fumagalli, Vice-President for Innovation and Technology Transfer, EPFL, Lausanne
Julian Cook, Founder & CEO, FlyAfrica, Lausanne
Lucia Döbeli, Directrice Partner Management, Osec, Zurich
Urs Füglistaller, Professeur, Université de St-Gall, St-Gall
Stephane Garelli, Professeur, International Business School (IMD), Lausanne
Peter Heimlicher, Chairman & CEO, Contrinex AG Industrial Electronics, Givisiez
Andreas Hellmann, Investment Management, LGT Capital Partners, Pfäffikon
Heinz Herren, Head of Small and Medium-Sized Enterprises, Swisscom (Switzerland) AG, Liebefeld
Konrad Hummler, Managing Partner, Wegelin & Co. Private Bankers, St-Gall
Pierre Hemmer, State Secretariat for Economic Affairs, Seco, Berne
Philippe Jeanneret, Head of SME Policy Division, Seco, Berne
Georges Kotrotsios, Directeur, CSEM SA Headquarters, Neuchâtel
Armand Lombard, Founder & President, Genilem, Genève
Pascal Marmier, Directeur, Swissnex Boston, Boston (MA)
Simon Meier, Investment Director, La Roche AG Roche Venture Fund, Bâle
Hans-Jörg Mihm, CEO, Extramet AG, Planfayon
Jordi Montserrat, Managing Director, Venturelab, Lausanne
Martin Naville, CEO, Swiss-American Chamber of Commerce, Zurich
Claus Niedermann, Propriétaire et Directeur, Journalistenbüro Niedermann GmbH, Lucerne
Alexander Osterwalder, Founder, Osterwalder Strategy Facilitation, Echandens
Hans Ulrich Pestalozzi, President & Coach, Pestalozzi IVE Institute, Fribourg
Faris Sabeti, Head Coach Suisse Romande , CTI/Promotion des start-up et entrepreneuriat, Berne
Eric Scheidegger, State Secretariat for Economic Affairs, Seco, Berne
Gerhard Schwarz, Directeur, Avenir Suisse, Zurich
Olivier Toublan, Rédacteur en chef, PME Magazine, Genève
Pascale Vonmont, Delegate Advisory Board Venture Kick, Gebert Rüf Stiftung, Bâle
Kirstin Wagner, Professeure d’entrepreneurship, HTW Chur, Choire
Christian Wanner, CEO, LeShop.ch, Ecublens
Julia Wingen, Corporate Finance Specialist, Emerald Technology Ventures AG, Zurich
Patrick Zurkinden, Managing Director, Banque Privée Edmond de Rothschild, Fribourg