grammaire du sens j courtillon ela 122 0153

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    LA MISE EN OEUVRE DE LA GRAMMAIRE DU SENS DANS

    L'APPROCHE COMMUNICATIVEAnalyse de grammaires et de manuelsJanine CourtillonKlincksieck | Ela. tudes de linguistique applique

    2001/2 - no 122pages 153 164

    ISSN 0071-190X

    Article disponible en ligne l'adresse:

    --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-ela-2001-2-page-153.htm

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    Pour citer cet article :

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    Courtillon Janine, La mise en oeuvre de la grammaire du sens dans l'approche communicative Analyse de

    grammaires et de manuels,

    Ela. tudes de linguistique applique, 2001/2 no 122, p. 153-164.

    --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Distribution lectronique Cairn.info pour Klincksieck.

    Klincksieck. Tous droits rservs pour tous pays.

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    LA MISE EN UVRE DE LA GRAMMAIRE DUSENS DANS LAPPROCHE COMMUNICATIVE

    ANALYSE DE GRAMMAIRES ET DE MANUELS

    Rsum : Lauteur examine laspect notionnel et laspect fonctionnel du sensqui ont servi dcrire les contenus linguistiques dapprentissage dfinis, enremplacement des contenus grammaticaux traditionnels, par les tenants delapproche communicative. Deux lments de cette grammaire notionnellesont passs en revue : la quantification de lobjet et les aspects temporelscouverts par limparfait/pass compos. Le point de vue soutenu ici est quela comptence grammaticale de lapprenant nest pas garantie par la

    prsence de lappareil mtalinguistique traditionnel, lourd, qui prdominetoujours dans les mthodes actuelles. Celles-ci, au lieu de fournir la possibi-lit daccs immdiat au sens de la forme par une explication notionnellesimple, ont rintroduit massivement des concepts grammaticaux non opra-toires. Par ailleurs, laspect fonctionnel du sens a rarement t mis en uvrede manire efficace.

    1. LA GRAMMAIRE DU SENS

    Si lapprentissage de la grammaire, grammaire du sens ou toutautre type de grammaire, tait envisag du point de vue de lapprenant ce qui est le vritable changement apport par lapproche communica-tive (A.C.) , il serait plus opratoire de centrer les discours sur lacqui-sition graduelle des rgles, cest--dire de la prcision ou de la correctionde la forme dans la production de la parole, plutt que sur lobjet apprendre : la grammaire. Or, nous sommes obligs de constater que denos jours, dans les discours des didacticiens et dans les manuels qui,

    implicitement ou explicitement se revendiquent de lA.C., la notion dob-jectif grammatical est toujours prsente, pour ne pas dire omniprsente.Si les nouvelles orientations avaient t rellement prises en compte, elleaurait d disparatre en tant quobjectif en soi. Pour les tenants de lA.C.,la grammaire nest pas un objectif en soi, ce qui lest cest la comptencegrammaticale, dfinie comme la capacit dorganiser des phrases pourtransmettre du sens , capacit qui est partie intrinsque de la comp-tence communicative .

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    Il faut donc sinterroger sur la survivance de ce quil faut bien appelerun objet mythique dapprentissage : la grammaire. Pourquoi consacre-t-on tant defforts en tant quenseignants aussi bien quapprenants vouloir enseigner/apprendre la grammaire ? Sans doute parce que noussommes incapables de penser de manire satisfaisante lapprentissage de lacommunication linguistique, qui implique un savoir-faire communicatif ensituation, mettant en jeu des savoirs phontiques, lexicaux, syntaxiques etmorphologiques aussi bien que des savoir-faire de type interrelationnels,cest--dire psychosociaux, et des savoir-faire extra-linguistiques. Ces objec-tifs sont entrs rcemment en tant que tels dans lenseignement des langues,tandis que lenseignement grammatical existe depuis des sicles, constituantun terrain sr, pour lequel nous avons de nombreux exercices en rserve.

    Sans entrer dans la polmique, il fallait toutefois signaler cet aspect deschoses, pour offrir une rponse ceux qui dplorent la faillite delA.C. , faillite qui, selon eux, est due labsence constate de gram-maire dans les mthodes de langue. Mais nous allons voir que lexpres-sion grammaire du sens permet en fait de rejoindre les objectifs duConseil de lEurope, organisme lorigine des mises en uvre de lA.C.

    On pourrait stonner de lutilisation dun concept tel celui de gram-maire du sens . En effet, pour le sens commun, la grammaire est ce quidcrit le systme de la langue et concerne principalement ltude de la

    morphologie, de la syntaxe et des valeurs des formes qui en rsultent.En didactique franaise, lexpression grammaire du sens (et de lex-pression) est apparue sous la plume de Patrick Charaudeau, autour delouvrage dont lintitul est justement Grammaire du sens et de lexpres-sion (Hachette 1992). Dans cet ouvrage, P. Charaudeau la dfinit ainsi :

    Le langage est donc la fois sens, expression et communication. Il nest pas lun etlautre successivement, mais les trois la fois. Une grammaire du sens et de lex-pression doit donc sintresser dcrire les faits de langage en fonction :

    des intentions du sujet parlantquils sont susceptibles dexprimer, des enjeux communicatifs quils rvlent, des effets de discours quils peuvent produire.

    Dans la prface dun autre ouvrage (G.D. de Salins, 1996) quil situedans la filiation de sa propre grammaire, il me semble que P. Charaudeaudfinit encore mieux ce quil entend par grammaire du sens :

    [La grammaire du sens] se dfinit essentiellement par trois caractristiques : un mouvement de pense qui doit traiter les faits de langue comme rsul-tant dintentions de communication. Dcrire ces faits de langue exige alors departir des notions de sens qui les originent et de mettre en regard les formesqui permettent de les exprimer ;

    une mthodologie particulire qui doit aboutir catgoriser ces notionsdune manire propre, diffrente de celle que suivent les grammaires morpho-logiques. On peut qualifier ce nouveau genre de grammaire smantique ; un type dexplication qui doit tre adquat ce nouveau genre de descrip-tion, car expliquer les phnomnes de sens nest pas du mme ordre quex-pliquer ceux de forme.

    G.D. de Salins donne, dans lavant-propos de son ouvrage, les raisonsdu choix dune grammaire smantique :

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    Les points de vue thoriques des diffrentes linguistiques ne rpondent pas nces-sairement aux besoins dapprenants trangers venant des quatre coins du monde.Mais il est une thorie linguistique qui subsume les descriptions grammaticalesformelles pour atteindre le plus directement possible le sens vhicul par lensembledes langues Cette linguistique nous importe par son approche smantique de lagrammaire. Elle recherche les notions quasi universelles qui permettent de regrouperen catgories de sens les diverses formes que la grammaire traditionnelle a lhabi-tude de sparer.

    Ces deux ouvrages reprsentent une tape capitale dans la mise dispo-sition des usagers des notions fondamentales qui avaient t dcritesprcdemment dans la section intitule Grammaire de Un Niveau Seuilpour le franais, publie par le Conseil de lEurope en 1976, et qui ntaitquun inventaire, une esquisse sous forme de liste invitant reconsidrerlapproche des phnomnes grammaticaux pour lenseignement aux tran-gers. Les implications de ce type de grammaire peuvent se rsumer en unephrase : elle impose une description et une explication par le sens desphnomnes grammaticaux. Puisque le sens donne accs la notion, ildoit dj tre indiqu dans la description : mettre en regard les formeset les notions , cest la raison mme de la dmarche. Nous allonsexaminer cette mise en uvre dabord dans les grammaires, et ensuitedans les manuels rcents de franais langue trangre.

    2. LA MISE EN UVRE DE LA GRAMMAIRE DU SENS DANS LES GRAMMAIRES

    Cette analyse va essentiellement porter sur le mtalangage utilis et surlexamen de quelques aspects prcis de deux chapitres de la grammaire :la quantification et la situation dans le temps. Les deux ouvrages prc-demment cits ont une finalit diffrente, et leur rapport au mtalangagegrammatical traditionnel est par consquent quelque peu diffrent. Danslouvrage de P. Charaudeau, qui est une description grammaticale (etdiscursive) explicative statut thorique, lexplication des phnomnes est

    entirement smantique. Louvrage de G.D. de Salins, destin tre utilispar des enseignants et des tudiants, a lui une autre finalit. Il comportesouvent des sous-catgories traditionnelles regroupes lintrieur dunegrande catgorie smantique : il sagissait en effet, pour lauteur, de faireun pont entre lapproche notionnelle de la grammaire et les catgoriestraditionnelles travers lesquelles les tudiants ont commenc apprendreles formes de la langue-cible. On ne saurait donc comparer ces deuxgrammaires du point de vue de la recherche systmatique dun mtalan-gage smantique cohrent. Cest le but poursuivi par P. Charaudeau. La

    grammaire de G.D. de Salins, selon lexpression de lauteur, constitue une transition entre grammaires savantes et grammaires appliques .

    2. 1. La quantification

    Dans un chapitre intitul La quantit et lintensit indtermine,P. Charaudeau runit les notions de quantit et dintensit avec des degrsneutre, fort, faible, ainsi que les notions dtres dnombrables/non dnom-

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    brables, de manire rendre compte non seulement de tous les quantifi-cateurs de la langue incluant les partitifs , mais aussi certains adjectifset verbes qui impliquent la notion de quantit ( il mange , il estgrand ). Il applique la notion de quantit aux tres dnombrables et nondnombrables et lintensit aux proprits (adjectifs) et aux processus(verbes), ce qui se comprend puisque les mmes lments ( peu , unpeu , beaucoup ) reprsentant les mmes valeurs sappliquent len-semble de ces formes. Cela garantit la cohrence de lexplication sman-tique, mais cela ne signifie pas quil faille enseigner lensemble desquantificateurs dans une mme unit pdagogique.

    Pour montrer la valeur dune explication purement smantique donnantexactement le sens de la particule examine, je prendrai lexemple des

    partitifs extraits de la page 251 :De + article (de le, de la, du, de l), traditionnellement appel partitifs , sap-plique des tres non dnombrables et exprime une certaine quantit considre enmasse sans prcision de degr : Il a du temps devant lui. Aujourdhui je boiraivolontiers du vin.

    Si on rapproche cette explication de lexplication traditionnelle ( unepartie dun ensemble ), on se rend compte quel point celle-ci ne rendpas compte de la reprsentation de la forme : Une partie ? De quelle partiesagit-il ? Alors quune certaine quantit non prcise , considre

    en masse , cest--dire sans prise en compte dunits, permet dyaccder.

    Pourquoi prcisment les partitifs ont-ils besoin dune explicationnotionnelle adquate ? Parce que dans certaines langues trs commun-ment parles et qui sont les langues maternelles de bon nombre dtu-diants qui apprennent le franais, ces particules nexistent pas. Commentun anglophone peut-il utiliser sans se tromper : Jaime le pain et Jemange du pain lorsque dans sa langue ni le partitif ni le dfinignrique ne sont marqus grammaticalement ? ( I like bread et

    I eat bread ). Plutt que dexpliquer les emplois en faisant dinnom-brables listes impossibles mmoriser et de ce fait non disponibles pourun locuteur en situation de communication, il est prfrable de motiverces particules par le sens.

    Cela ne signifie pas que lexplication fournie dans une grammaire tho-rique comme celle de P. Charaudeau soit immdiatement accessible unapprenant. Une tape intermdiaire simpose o lon devrait tenter deparaphraser lexplication smantique correcte en une dfinition notion-nelle, utilisant les termes du langage courant, comprhensible par tous.Cest ce qui a t fait dans certaines mthodes de franais en particulierdans Archipel et Libre change (Didier, 1978 et 1991), bien que demanire incomplte. Le partitif y a t dfini comme une certaine quan-tit , non prcise . Laspect non dnombrable na pas t inclus dansla dfinition. Il aurait sans doute suffi dajouter : du, de la ne sappliquequ des objets considrs globalement ou comme un tout .Cependant on a oppos du fromage des fromages , en montrant

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    que des fromages contient lide dunits comptables, dsignant desobjets distincts, des fromages diffrents.

    Dans le chapitre de sa grammaire intitul La quantification, G.D. de

    Salins traite les quantificateurs en opposant ds labord les tres dnom-brables, ceux quon peut compter ou additionner et les tres nondnombrables tels que des masses et des volumes et qui sont quantifispar le partitif. Elle explique ensuite que selon la situation demploi, lestres non dnombrables peuvent tre envisags comme des units indivi-dualises : On mange du pain tous les repas et la boulangerie : Jevoudrais un pain sil vous plat . Ou encore : Jai trouv un travail dansune entreprise de jouets , Les jeunes gens cherchent du travail .

    G.D. de Salins a sans doute voulu ne pas trop dpayser les utilisateursde grammaires qui recherchent toujours des emplois plutt que des sens.Cependant, lapproche notionnelle de la grammaire nest pas lie lasituation demploi, mais la vision, au point de vue du sujet sur lobjet.Rien ne mempche de dire Jai trouv du travail dans une entreprise dejouets . la boulangerie je pourrais aussi dire, aprs avoir achet descroissants, Je voudrais du pain, une baguette sil vous plat . Ceci a ttrs bien vu dans un autre exemple, donn par G.D. de Salins : Le termede vision massive et non massive ou dnombrable est aussi utilis pourexpliquer pourquoi on peut dire : Jai renvers de luf sur mon pull,

    montrant quun objet naturellement nombrable peut tre ou non vu commenon dnombrable . On voit la simplicit et lefficacit de ce genre dex-plication. Cest la seule utile mettre en place dans le cas de gramma-ticalisations diffrentes entre deux langues.

    2. 2. Les temps du pass

    Dans ce chapitre, comme dans tous les autres, ce qui intresse lemthodologue nest pas ncessairement lexplication de toutes les formes,mais lexplication de celles qui peuvent poser un problme parce que lesens nest pas grammaticalis de la mme faon dune langue lautre.Ce peut tre le cas pour un certain nombre de temps des verbes, maiscest surtout le cas, en ce qui concerne le franais, pour le pass composet limparfait. La grammaticalisation est la mme dans les langues latines,mais elle nest pas identique en langlais et en allemand. Il faut doncprsenter le sens de ces formes aprs une tude aussi prcise que possibledu sens de base, en cherchant mettre en place la reprsentation du tempsquen ont les locuteurs de langue maternelle. Il est intressant dutiliserpour cela le concept de vision fondamentale quon opposera significa-tion contextuelle. Par exemple, cest parce que le sens de limparfait estune vision daction en cours , daccomplissement ou dtat aupass quon peut lutiliser dans la phrase : Cinq minutes de plus et jepartais . Mais on ne saurait inclure dans les sens de limparfait la notion dirrel du pass (G.D. de Salins) ou la capacit dcrire un faitqui a failli se produire (P. Charaudeau). La signification prsente dansla phrase ci-dessus est rendue possible par le segment cinq minutes de

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    plus qui signifie sil stait pass cinq minutes de plus (je seraisparti) . Cet emploi de limparfait montre simplement que le locuteur sevoit partant, en train de partir. Alors que dans la phrase Cinq minutesplus tard lavion se posait , il y a bien une signification daccompli aupass, avec toujours la mme vision daction en cours daccomplissement.Celui qui narre le fait utilise limparfait pour faire vivre laction dans sondroulement, procd narratif banal, utilis par les crivains et rendupossible par la vision fondamentale de limparfait.

    Ce quil faut retenir de ces exemples, cest quon ne doit pas confondrela reprsentation du temps grammaticalise dans la forme, avec lesdiverses significations dues aux contextes. En le faisant, on ne peut queperturber les tudiants qui on enseigne les mille et un prtendus sens

    dune forme, au lieu de leur enseigner le sens de base qui rend possibleles significations en contexte.

    laide de quels termes P. Charaudeau dcrit-il les valeurs du passcompos et de limparfait dans la rubrique de sa grammaire intitule lasituation temporelle ? Les concepts qui permettent de dcrire le passsont runis sous le terme gnral d antriorit . Pour les temps quinous intressent, ils sont au nombre de trois :

    1. Le pass rvolu , compltement coup de la sphre du prsent

    actuel , sur laquelle il na plus aucune rpercussion psychologique. Ilsexprime laide du pass simple et du pass compos.

    2. Le prsent accompli ou pass rcent qui tout en faisant partiedu pass garde encore une prsence (physique ou psychologique) danslactivit du sujet parlant . Il a dj un pied dans le pass et encoreun pied dans le prsent . Lexemple qui en est donn est le dbut deLtranger dAlbert Camus : Aujourdhui maman est morte, Jaireu un tlgramme, Jai pris lautobus , etc.

    3. L actualit dans le pass ou le prsent dans le pass sont lestermes qui dcrivent limparfait. Il sagit dun prsent transposdans un moment non actuel.

    Dans une nouvelle description, le mtalangage par lequel les temps sontnomms joue en fait le rle de description de ces temps. La descriptionsemble trs juste, mais on peut sans doute se demander, comme le faitP. Charaudeau, sil ny a pas risque de confusion entre pass rvolu et lepass rcent. Jaurais tendance rpondre que ce nest pas trs importantpuisque, de toute faon, on nutilise quune seule forme. Par ailleurs, il

    est difficile de savoir la valeur explicative de ce mtalangage pour untranger. On pourrait sans doute trouver une manire plus concrte deprsenter ces temps (cf. ci-dessous).

    Chez G.D. de Salins, les descriptions du pass compos et de limpar-fait font partie du dossier La situation dans le temps et la vision duprocs. Chapitre 5 : Les valeurs et emplois des temps de lindicatif .Deux termes sont utiliss pour parler du sens, celui de valeur et celui

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    de vision . La description qui est donne du pass compos est celledaccompli du prsent pour Jai djeun. Pierre est arriv. Ils ont finileur maison et daccompli du pass, o il devient lquivalent dupass simple , dans Christophe Colomb a atteint lAmrique en 1492 .Enfin, il peut avoir une valeur rsultative lorsquil est utilis avec depuis et il y a que . On le voit, comme dans louvrage deP. Charaudeau, le mtalangage reflte le sens, mais il nest pas accom-pagn dexplication. Ce qui est au contraire le cas pour limparfait, qui estdcrit comme une action en cours ou en accomplissement spcifiqueau pass : Il ne signale ni le dbut, ni la fin dune action . Il peuttre aussi imparfait dhabitude dcrit comme accomplissement gn-rique, hors chronologie ou discours rapport au pass .

    Pour cette description, G.D. de Salins utilise des lments notionnels,tels que action en cours , ne signalant ni le dbut ni la fin . Lesvaleurs sont prsentes de manire synthtique et claire, mais, commedans toutes les grammaires, loubli des verbes dtat, auxquels sappli-quent aussi bien les deux temps, ne permet pas de rsoudre un problmede grammaire difficile pour les locuteurs de nombreuses langues qui nar-rivent pas diffrencier Javais peur/Jai eu peur . Je savais/Jai su , Je voulais/Jai voulu, etc. . On peut se demander si la notion dac-compli au pass est trs signifiante lorsquon lapplique un verbe dtat.Il serait prfrable, pour ces verbes, de parler de vision dun tat passsans envisager les limites de cet tat (imparfait) ou en envisageant deslimites (pass compos). Ce qui se comprend aisment, surtout avec unschma tel que : et [---------].

    Dans la grammaire de G.D. de Salins, la notion de vision est utilisedans la formulation vision continue/vision discontinue pour rendrecompte des effets de toile de fond et de focalisation danslexemple : Je descendais, il est mont . L encore, comment seracomprise cette notion ?

    Concluons cette partie sur lapproche notionnelle de la grammaire endisant quelle nest utile que pour tenter de rsoudre des problmes dereprsentation. Elle na pas pour fonction dexpliquer les valeurs stylis-tiques. Et rappelons quelle na dintrt que si elle est utilise bonescient, cest--dire aprs une analyse dinterfrences qui la rend ncessaireou inutile : l o la grammaticalisation prend les mmes formes dans lalangue maternelle et la langue cible, les sens se mettent en place naturelle-ment. Il ne sagit pas de perdre du temps expliquer ce qui est clair, maisil faut tre attentif fournir du sens l o les apprenants nen peroivent

    pas. Ctait le cas pour la quantification, qui a t plus clairement mise enuvre que la comparaison imparfait/pass compos, quon aurait sans doutepu dcrire plus efficacement en oubliant le mtalangage classique.

    2. 2. 3. Laspect fonctionnel du sens

    Nous avons jusquici dcrit le sens notionnel , celui qui sapplique la grammaire. Mais il y a un autre volet cette approche du sens, et

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    cest celui que P. Charaudeau a en vue lorsquil crit que la grammaire dusens et de lexpression doit sintresser dcrire les faits de langage enfonction des enjeux communicatifs quils rvlent et des effets dediscours quils peuvent produire . Il sagit l du volet expression desa grammaire. On pourrait parler de sens fonctionnel ou communi-catif en remontant aux sources, cest--dire lappellation donne parle Conseil de lEurope cette nouvelle approche : notional-functionalcommunicative approach . Cette approche visait bien rendre conscientlapprenant non seulement des sens grammaticaux, mais aussi des valeurscommunicatives que pouvaient avoir les noncs produits dans une situa-tion de communication donne.

    Enseigner ce savoir-faire imposait de faire varier les situations dans

    leurs diffrents constituants : objectifs et droulement des changes, priseen compte des statuts et des rles sociaux, pour arriver dfinir les rglessocio-pragmatiques. Naturellement, on aurait pu le faire de manire scien-tifique, mais ce ntait pas la tche dun auteur de mthode pour quidautres priorits existent. On pouvait aussi le faire de manire empiriqueen esprant quen faisant varier les situations, on arriverait couvrir plusou moins bien diffrents registres. Cest peu prs ce qui sest produitdans certains cas, trop peu nombreux, hlas.

    Cette description schmatique du problme nous permettra daborder la

    partie mise en uvre de la grammaire du sens dans les mthodes de FLEsous ses deux aspects, notionnel et fonctionnel , en nous intres-sant la quantification et limparfait/pass compos pour le sensnotionnel, et en dcrivant de manire globale et quelque peu intuitive lesorientations adoptes par quelques mthodes courantes pour sensibiliserles apprenants au sens fonctionnel . Cette description ne saurait treconsidre comme une tude, mais comme un aperu trs global visantplutt montrer des lacunes qu analyser minutieusement les orientationsadoptes. Prcisons quen ce qui concerne le sens notionnel , la

    description sera trs brve car aucun manuel, sauf ceux labors par lau-teur de ces lignes (Archipel et Libre change), na vraiment cherch enseigner la grammaire par le sens.

    2. 3. La mise en uvre du sens dans les manuels de franais

    2. 3. 1. Le sens notionnel

    Lexplication du partitif Lorsquil est expliqu, il se trouve le plus souvent dans un dossier o

    on traite de la quantification. Mais il est le plus souvent expliqu demanire traditionnelle : du, de la indiquent une partie dunensemble , suivi dexemples :

    - Voulez-vous du caf ? (la quantit nest pas prcise).- Voulez-vous un caf ? (la quantit est prcise : une tasse) (Accord, Didier).

    Lexplication est adquate. Deux visions sont possibles dans la mmesituation : vision globale, non quantifie (du caf), vision quantifie (un

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    caf). Mais alors pourquoi avoir donn lexplication prcdente de partiedun ensemble ? Aucun locuteur de franais na comme intention decommunication de proposer une partie dun objet lorsquil utilise cetnonc.

    Les routines sont les plus fortes, on le voit. Le poids du mtalangageest tel quil semble empcher toute rflexion de bon sens sur la valeur deslments grammaticaux. Plutt que de continuer une description lassante,je me contenterai dune remarque gnrale : les grammaires qui apparais-sent dans les manuels sont axes sur la forme, qui est prioritaire. Cestdans notre tradition grammaticale en langue maternelle. Malgr leursefforts pour intituler les dossiers de manire smantique, les auteurs demthodes, ds quils sattaquent au traitement dun problme grammatical,

    reviennent aux habitudes anciennes. Au lieu de se demander comment onexprime en franais la dsignation dun objet prcis (article dfini/articledmonstratif) et la dsignation dune classe dobjets (article dfini), ilspartent dun article formel, larticle dfini, et sefforcent de lui trouver dessens en attribuant larticle les significations en contexte. Par exemple,cette explication de le, la, l qui peut avoir trois valeurs :

    - Dj connu : Pascal, cest le nouveau locataire.- Prcis, dfini : Cest la chambre de Pascal.- Unique : Le soleil. (Reflets, Hachette)

    Comment ce genre dexplication pourra-t-il se transformer en intentionde communication ? De qui Pascal est-il connu ? Et si je montre unephoto en disant Ici cest la chambre , par quoi est-elle dfinie ?

    Lexplication de limparfait et du pass composLes remarques prcdentes peuvent sappliquer la description des

    temps. voici quelques explications releves.

    a) Le pass compos indique des actions prcises, dlimites dans letemps , et Limparfait indique des actions passes dont on ne connat

    pas les limites dans le temps . avec en exemple : Jtais trs fatigu(tat), Le ciel tait nuageux (description), Je jouais au football (actionhabituelle ou narration). (Accord, Didier). Lexplication est correcte, maisinsuffisante. Llve comprendra-t-il un jour quon peut dire Jai t trsfatigue la suite de ce traitement, mais maintenant a va ? Et pourtantil pourrait le comprendre trs simplement si on rapprochait cet nonc de Jtais trs fatigue en montrant que les limites dans le temps existentbien pour Jai t trs fatigue . Ce sont la fin du traitement etle maintenant , le moment de lnonciation. Malgr tout, cette explica-

    tion est une de celles qui tentent dutiliser lapproche notionnelle.b) Une autre mthode dcrit ainsi trois valeurs du pass compos :

    action passe prsente comme acheve ; rsultat actuel dune actionpasse ; action qui va se terminer dans un avenir immdiat. (Espace 2,Hachette). Cette dernire explication en est une de trop, pourrait-on dire,puisque l aussi, il y a attribution la forme dune valeur du contexte( dans cinq minutes ).

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    c) Enfin, dans une mthode rcente, on a choisi de motiver linguis-tiquement les deux temps en attribuant limparfait la valeur de circonstances , alors que le pass compos dcrit des vnements (Reflets, Hachette). Dans cette rubrique, comme dans les autres, on privi-lgie le mtalangage classique et on continue ignorer que, pour le sujetparlant, lutilisation dun forme part dune intention de communication.

    2. 3. 2. Le sens fonctionnel

    Sa mise en uvre, nous lavons dit, passe par une exposition de ltu-diant des situations de communication varies, comportant des changesayant une certaine authenticit et des locuteurs ayant des rles sociauxdiversifis, et ensuite par des propositions dactivits ou dexercices

    permettant danalyser et de dgager des rgles demplois du discours afindapprendre ragir de manire adquate dans des situations de commu-nication diverses. Ce volet fonctionnel du sens, plus facile raliser empi-riquement, a t mieux mis en uvre que le volet notionnel, mme sil at souvent mal compris.

    Dans lensemble, les donnes ont augment de volume, ce qui permetune exposition plus importante aux discours de la langue parle et unapprentissage implicite ou subconscient. Malgr tout, certaines mthodesrcentes ne proposent au dbut que des changes trs schmatiques,

    nayant aucune authenticit, et tendent refuser le dialogue comme tantdune utilisation trop banale. Mais alors, par quoi le remplacer, si le butrecherch est bien linstauration dune comptence de communicationorale ? Il est vrai que des dialogues authentiques extraits de films parexemple pourraient remplacer les dialogues fabriqus. Mais on se heurteaux problmes de progression. Les rles sociaux sont parfois varis, maisils ne sont pas toujours systmatiquement opposs pour assurer uneanalyse des formes qui mettent ces rles en vidence. Lintroduction dusens fonctionnel a t particulirement russie dans une mthode rcente

    (Reflets, Hachette), o lon propose, dans la liste des objectifs de chaquedossier, les actes qui y sont raliss. On doit reprer la fonction que lesnoncs des situations remplissent. Ensuite des exercices sont proposs odes noncs sont regroups par listes, ce qui permet aux lves de varierles ralisations de chaque acte de parole en faisant varier les situations. Ily a l une amorce trs srieuse de la mise en place dune comptence decommunication associe une comptence culturelle, grce aux informa-tions qui sont fournies dans les pages de civilisation.

    Mais dautres mthodes, mme parmi les plus rcentes, ont uneapproche trs schmatique du problme. On y propose une liste stro-type dactes de parole, et llve na qu les assembler pour crire unelettre dinvitation par exemple. Il faut noter que ces mthodes restent trsorientes vers la comptence linguistique. On y trouve encore denombreux exercices permettant, par exemple, dutiliser toutes lespersonnes les futurs des verbes irrguliers, et ceci ds lunit 2, sansregard critique sur les besoins en morphologie grammaticale. Les prfaces

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    nen revendiquent pas moins explicitement que la mthode a t laborepour permettre dacqurir une relle comptence de communication (Accord, Didier), comme si lacquisition de la comptence se rduisait apprendre par cur quelques modles discursifs, et non apprendre ragir en situation. Peut-tre ce type de mthode vise-t-il satisfaire lesenseignants qui ont une attitude trs critique envers lapproche communi-cative ? Dans ce cas la cohrence consisterait nier son utilit, et non la revendiquer.

    En tout cas, on constate dans beaucoup de mthodes un retour au toutgrammatical : ds labord, les verbes sont conjugus tous les temps,les donnes entres sont identiques ce qui est attendu commeproduction de la part des lves, ce qui les condamne ne mmoriser que

    ce qui est dans les mini-situations de dpart, et prendre les mots et lesactes de parole dans les listes prsentes chaque unit et donc neproduire que ce qui leur est suggr. Cest sans doute ce qui est dcritdans une prface comme des savoir-faire langagiers dfinis et identi-fiables ? (Accord, Didier).

    En rsum, pour conclure ce bref parcours, je dirai quil ne suffit pasde revendiquer la mise en uvre de lA.C. dans une mthode pour quecelle-ci soit effective. Ce qui devrait guider lenseignant qui recherche unetelle mthode, cest le volume, la varit et lauthenticit des situations

    utilises comme donnes au dpart ainsi que des documents qui lesaccompagnent, et cest le nombre et la qualit des activits destines rendre ltudiant conscient de ses choix et lamener produire dudiscours de manire autonome, ce qui implique une rduction du volumedes exercices grammaticaux faits indpendamment dune situation deproduction, car chacun sait que la comptence grammaticale sacquiert aucours de la production, condition quelle soit suivie dun regard critiquedu locuteur sur ses propres productions (cest ce quon appelle la stra-tgie dauto-valuation ).

    3. CONCLUSION

    La mise en uvre de la grammaire du sens se fait selon unedmarche qui consiste dfinir les objectifs en termes notionnels et fonc-tionnels et se donner les moyens de les raliser. Cette conception desobjectifs revient privilgier lintention du locuteur dans les activits deproduction. Elle implique autonomie et initiative de la parole. Ce sont lesprincipes de base de lapproche communicative.

    Si lon examine les objectifs tels quils sont dfinis par les auteurs desmanuels de franais depuis les annes 80, dans lensemble cest bien unecomptence de communication qui est revendique, parfois grce uneapproche notionnelle-fonctionnelle . Mais lapprentissage de lacommunication ne simprovise pas. Mthodologiquement parlant, ctaitune revendication nouvelle pour laquelle on avait peu ou pas doutils.Alors les pesanteurs ont jou, la grammaire continu occuper une

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    place prpondrante, et elle est demeure, dans la majeure partie des cas,une grammaire formelle. Ce qui a volu, ce sont les contenus des textes,leur abondance et leur varit. Le traitement de ces textes, pour permettreune relle comptence de communication, a parfois t ralis, assez rare-ment cependant.

    On peut considrer deux orientations dans les mthodes actuelles : il ya celles qui continuent croire que lobjectif peut tre atteint et seffor-cent duvrer dans cette direction, et celles qui se mfient et prnent unretour grammatical rassurant. Esprons que la demande du public ferapencher la balance dans le sens des premires.

    Mais ceci ne sera possible que si lon opre un certain tournant mtho-dologique qui tienne compte des donnes nouvelles : donnes fournies par

    les recherches sur lapprentissage, qui montrent que la grammaire sap-prend surtout au contact des textes et dans des situations de productionpersonnalises ; donnes relatives aux besoins des apprenants, qui sontdevenus plus exigeants. Cela suppose quon sorte de l clectisme sansmthode , non pour retourner une mthodologie rigide, mais pour intro-duire dans les programmes les notions de souplesse et dattention auxnouveaux besoins. Pour intresser les tudiants en maintenant leur moti-vation grce des rsultats rapides, il faut dgraisser les mthodes deleur encombrant appareil grammatical et orienter leurs contenus et leurs

    propositions mthodologiques vers lacquisition rapide par les tudiantsdes capacits de leurs choix : lire et/ou comprendre loral, produire loral et lcrit si cest leur souhait, et non apprendre cette entitabstraite quest la langue .

    Dans cette perspective, il faut admettre que la grammaire nest pas unobjectif en soi, elle est au service de la comprhension et surtout de laproduction. Lexplication grammaticale doit donc tre rduite mais effi-cace. Lapproche notionnelle fournit un fil conducteur qui permet ltu-diant de se dconditionner de lappareil mtalinguistique trs lourd quiretarde lapprentissage, pour enfin sintresser la communication.

    Janine COURTILLONDocteur en Linguistique applique

    lenseignement des langues

    BIBLIOGRAPHIE

    CHARAUDEAU, P. Grammaire du sens et lexpression. Paris, Hachette, 1992.COURTILLON, J. Grammaire , dans Un Niveau-Seuil. Conseil de lEurope,

    CRDIF-Hatier, 1977.COURTILLON, J. Pour une grammaire notionnelle , dans Description pour

    le franais langue trangre . Langue Franaise, Larousse, dcembre 985.DE SALINS, G.D. Grammaire pour lenseignement/apprentissage du FLE.

    Didier-Hatier, 1996.

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