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FAO LIBRARY AN: 440951
DIPA- PROGRAMME FOUR LE DÉVELOPPEMENT INTÉGRÉ DESPC1[$ ARTISANALES EN AFRIQUE DE L'OUEST
IDAF
ROGRAMME DU FV'
MauritanieSénégal
Cap-Vert
Gamble
Guinée Bissau
Guinée
Sierra Léone
Libéria
Côte d'ivoire
Ghana
Togo
Bénin13 Nigéria
14 Cameroun
18
Guinée Equatoriale
Gabon
Sâo Tomé et Principe
Congo
ZaireAngola
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DEPARTEMENT DE COOPERATION ET DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DU DÄNEMARK
0[ANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Document technique N 67 avril 1995
Etude de coûts et revenus au port de pêche de Cotonou, Bénin
Document technique N 67 avril 1995
Etude de coûts et revenus au port de pêche de Cotonou, Bénin
Par
Bert KAMPHORST
Soclo-économisteExpert-Associé DIPA
ORGANilSATION 1)ES NATIONS UNIES POUR L'ALIMEfT-vrION ET L'AGRICULTURE.Cotonou, uvri 1995
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurentn'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agricultureaucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou deleurs autorités ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
La référence bibliographique de ce document est:
Kamphorst,B.,- Etude de Coûts et Revenus au port de pêche de Cotonou, Bénin. Programme1995 pour le Développement Intégré des Pêches Artisanales en Afrique de l'Ouest 45p;
D[PAfWP/67.
Projet DIPAFAO
B.P. 1369Cotonou, République du Bénin
Télex: 5291 FOODAGRI Fax: (229) 33.05.19 Tél: (229) 33.09.25
Une bonne estimation des coûts, revenas et de la rentabilité des différentes combinaisonsd'engin et d'embarcation aux fins de comparaison est souvent nécessaire au suivi dudéveloppement des pêches artisanales dans le cadre de la mise en oeuvre du plan dedéveloppement national des pêches. Des informations sont aussi nécessaires pour formuler lesrecommandations quant aux technologies à encourager et celles à décourager en tenant comptedes données biologiques disponibles. La plupart des enquêtes menées dans le secteur ontgénéralement porté sur la capture et l'effort de pêche.
Pour le programme DIPA, il est important de se concentrer sur la structure des coûts, lesystème de partage et la rentabilité des opérations de pêche artisanale. En général, le revenu dela pêche représente la plus grande partie du revenu total d'un ménage dont l'activité économiqueprincipale est la pêche et a, par conséquent, une grande influence sur leurs conditions socio-économiques. Ainsi, détaillée, cette analyse qui demeure globale est intitulée "Etude de Coûts etRevenus (ECR)".
Le Programme DIPA voudrait collaborer avec les départements des Pêches et lesInstitutions de recherche en vue d'entreprendre l'ECR dans un certain nombre de pays sur unepériode d'au moins un an. Le Programme pense mettre sur pied un réseau d'institutions nationales.Un "Groupe de travail sur les coûts et revenus des pêches artisanales en Afrique de l'Ouest",formé d'experts de la région, sera constitué en juin 1995. Les échanges de vues, d'expérience etd'informations seront un important objectif de ce réseau régional.
Ce document est le résultat d'une recherche réalisée au port de pèche de Cotonou deseptembre 1993 à décembre 1994. Cette étude s'inscrit dans le cadre de l'élaboration d'uneméthodologie simple destinée au suivi des unités économiques de pêche sur les coûts et revenusde leurs opérations, et qui pourrait être utilisée dans d'autres pays couverts par le ProgrammeDIPA.
Qu'il me soit permis ici de remercier les agents collecteurs Mr A. Adodo, enseignant etgestionnaire des unités économiques de pèche et Mr S. Fousseni, moniteur de pêche de laDirection des Pèches, le personnel du DIPA pour leurs commentaires judicieux et leurs diversescontributions au cours de la rédaction de ce document, et enfin aux gestionnaires des unitéséconomiques de pèche choisies, pour leur bonne et fructueuse collaboration.
Document Technique DIPA N° 67
PREFACE
CARTE i: Division administratives de la République du Bénin
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11 Document Technique DIPA N° 67
CARTE 2: Point de débarquement
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Document Technique DIPA N° 67 iii
RESUME
L'étude a été conduite au port de pêche de Cotonou en collaboration avec le Direction desPêches du Bénin de septembre 1993 à décembre 1994. Les principaux objectifs de cette étude decoûts et revenus étaient de mettre sur pied et d'expérimenter une méthodologie simple quipermette d'effectuer le suivi des coûts, revenus et de la rentabilité des différentes unitéséconomiques de pêche, et qui puisse être également utilisée dans d'autres pays couverts par leDIPA.
Les unités économiques de pêche ont été réparties en quatre principales catégories selonle type d'engin utilisé; il s'agit du soi'i (filet maillant de fond), du tohounga/aviondo (filet maillantde fondi filet maillant dérivant), du watcha (senne tournante) et des hameçons et lignes. Ceci surla base de la situation qui prévalait en septembre f993.
Au total, 61 gestionnaires d'unités économiques de pêche correspondant à 37% desgestionnaires du port de Cotonou ont été interrogés sur les coûts fixes de leur "entreprise".
Un certain nombre d'unités économiques de pêche dont 4 utilisent les filets maillants defond, 4 les sennes tournantes, 2 les filets maillants dérivants et 4 autres les hameçons et lignes ontété choisies et suivies de janvier à décembre 1994 en ce qui concerne le volume de leursdébarquements et leurs opérations de ventes.
Les résultats de l'enquête sur les coûts fixes indiquent que 60% des gestionnaires sont desGhanéens, 32% des Béninois et 8% des Togolais.
Les gestionnaires béninois appartiennent principalement aux groupes ethniques Plah,Pedah, Mina et Goun, tandis que les Fanti et les Adan Sont les groupes ethniques ghanéens lesplus importants.
Les gestionnaires ont un niveau d'instruction très faible En effet, 40% sont analphabètes.
22% des Ghanéens ont un lopin de terre dans leur village natal au Ghana. La migrationdes groupes ethniques ghanéens est à l'origine des variations observées au niveau de la flotte duport de Cotonou; ces variations peuvent porter le nombre de pirogue de 140 à 230 au cours d'uneannée
Le système de rémunération des unités économiques de pêche au pot de Cotonou estgénéralement constitué, de trois parts: .l) le propiétaire de l'équipement de pêchereçoit 40% desrevenus nets comme une rémunération de son capital; 2) le propriétaire reçoit aussi 20% de lacapture comme compensation de l'entretien et de la réparation de son équipement et 3) lesmembres de l'équipage se partagent les 40% restant des revenus nets.
Le profit net que les propriétaires tirent de leur capital est beaucoup moins élevé que lapart de l'équipage. Le cas des propriétaires des filets maillants de fond constitue une exception.On peut donc en déduire qu'en ce qui concerne les unités économiques de pêche opérant à lasenne tournante, au filet maillant dérivant et aux hameçons et lignes, la main d'oeuvre est mieuxrémunérée que le capital.
1v Document Technique DIPA N°67
A Cotonou, le taux d'intérêt d'un compte d'épargne s'élève à 5%, Dans ce cas, les coûtsd'opportunité des capitaux pour les propriétaires du Watcha est plus bas que le taux de rentabilitédu capital investi. Ce dernier est élevé pour les propriétaires du sovi (77%) et acceptable (20%)pour les propriétaires des hameçons et lignes.
Hormis les unités opérant au sovi les frais communs absorbent la plus grande partie duproduit de la vente. En effet, ces frais s'élèvent à 38% pour les unités opérant à laviondo, 44%pour celles opérant au Watcha, et 53% pour les unités qui opèrent aux hameçons et lignes.Environ 70% du produit de la vente est utilisé pour couvrir les frais communs et les frais fixes.Le reste (30%) est utilisé pour assurer le paiement des membres de l'équipage et la rémunérationdu capital. Le profit net provenant du capital investi représente la plus petite partie du produit dela vente et est même négatif pour les propriétaires d'aviondo.
Les volumes moyens des débarquements annuels de toutes les unités opérant au sovi, auwatcha, à' laviondo, aux hameçons et lignes, au port de Cotonou sont estimés à environ 2200tonnes. Ceci représente approximativement 35 à 40% du total des débarquements de la pêcheartisanale maritime au Bénin.
Le tableau ci-après présente les 16 indicateurs utilisés pour réaliser le suivi des coûts etrevenus des unités économiques de pêche au port de Cotonou en 1994.
Document Technique DIPA N° 67
i F
Wate ha 4viú netoHrrnecoit,t et
1. Coûts d'investissement 381.550 8724492 2639991 3625000
2. Capture moy/marée (kg) 42 242 116 160
3. Nombre de marées:an 225 163 88 51
4. Prix moykilo (PCA) 101 220 240 876
5. Ventes 1034.180 8785980 2745550 6907287
6. Nombre de mois de pécise au Bénin 12 12 7 9
7. CoOls de fonctionnement communs 270.000 3830500 1029600 3660000
8. Dividendes/revenus nets 764.180 4955480 1716900 3247287
9. l'art de équipage 305.789 1982192 68676t) 1298915
10. Part du propriétaire 458.508 2973288 1030140 1958139
Il. Amortissement e frais d'entretien et dereparation
l62.2O7,,. 2240937 1099858 1245000
12. Profit net du propriétaire 296.301 732351 -69715 713 139
13. Taille de l'équipage 3 15 S 12
14. Revenu net du pécheur 102.00 131553 85845 108243
15. Rentabilités du capital investi 0.77 0,08 - 0,2
TABLE RES MATIERES
vi Document Technique DIPA N°67
PREFACECARTE I: Division administratives de la République du Bénin 11
CARTE 2: Point de débarquement 111
RESUME ivTABLE DES MATIERES vi
INTRODUCTION i
1. 1 Milieu géographique1.2 Les pêches artisanales maritimes au Bénin i1.3 Justification et objetifs spécifiques de l'étude 21.4 Description du site de l'étude 21.5 Méthodologie 41.6 Les limites de l'étude 61.7 Système d'estimation des captures et de l'effort de pêche au Bénin 6
EMBARCATIONS ET ENG1IS RE PECHE AU PORT DE COTONOU 7
2. 1 Introduction aux enfins de la pêche maritime 7
2.2 Embarcations 7
2.3 Engins de pêche 8
HI. CA \CTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES A \1ATEURS 10
3.1 Nationalité et appartenance Ethnique 10
3.2 Age 103.3 Situation de famille et mode de migrations 103.4 Religion 11
3.5 Education 12
3.6 Métier antérieur 12
3.7 Autres activités pratiquées I.)3.8 Ancienneté dans la pêche maritime 13
IV. COUTS DVESTISSEMENT 14
4. 1 Embarcation 144.2 Engin de pêche 14
4,3 Coûts d'investissement dans l'équipement de pêche etintensité capitalistique par type d'unité de pêche.
16
V. DEIARQUEMENTS DE POISSON ET PRIX 18
51 Débarquements 18
5.2 Prix du poisson 19
5 3 Produits de la vente 19
Document Technique DIPA N° 67 vii
Vi. COUTS FIXES 21
1 Amortissements 216.2 Autres coûts fixes 23
VII. COUTS VA LES 24
1 Introduction 247.2 Coûts de fonctiormement communs 247.3 Entretien et réparation 25
REVENUS ET RENTABILITE 27
1 Systèmes de rémunération 278.2 Rentabilité du capital investi 298.3 Répartition du revenu 29
IX. RECOM NDATIONS 31
ANNEXE 1: Questionnaire sur les Coûts et Revenus adressé aux unités de pêche.ANNEXE 2: Fiche d'Estimation des Captures 38ANNEXE 3: Débarquements moyens et Produits de la vente des propriétaires 39
de sovi (n 4) de janvier à décembre 1994.ANNEXE 4: Débarquements moyens et Produits de la vente des propriétaires 40
d'unités pêchant aux Hameçons et lignes (n = 4) de janvier à décembre 1994.ANNEXE 5: Débarquements moyens et Produits de la vente des propriétaires 41
de watcha (n =4) de janvier à décembre 1994.ANNEXE 6: Débarquements moyens et Produits de la vente des propriétaires 42
d'aviondo (n = 4) de janvier à décembre 1994.ANNEXE 7: Prix du poisson au marché du Port de pêche en 1993-1994. 43ANNEXE 8: Fiche de Renseignements sur le suivi des coûts et revenus des 44
unités économiques de pêche.
REFERENCES BIBLIOG' PHIQUES 45
Liste des tableaux:
TABLEAU I Répartition géographique des engins de pêche au Bénin 3
TABLEAU 2: Nombre d'unités de pêche au Port de Cotonou enseptembre 1993 et taille de l'échantillon 5
TABLEAU 3: Coûts moyens d'investissement dans la piroque en juillet 1994 14
TABLEAU 4: Prix des unités standard d'engins de pêche en FCFA en juillet 1994 15
TABLEAU 5: Unités de pêche aviondo /tohounga et leurs coûtsd'investissement en juillet 1994 15
TABLEAU 6: Coût d'investissement dans l'engin de pêche pour lescompagnies opérant au Watcha en juillet 1994. 16
TABLEAU 7: Coûts d'investissement et intensité capitalistiquepour les quatre types d'unités de pêche en octobre 1993. 17
TABLEAU 8: Captures, marées et ventes moyermes des différentes UEP en 1994 18
TABLEAU 9: Durée moyenne de vie économique du bien d'équipement 21
TABLEAU 10: Coûts annuels fixes pour les quatre catégoriesd'unités de pêche en FCFA en juillet 1994 22
TABLEAU 11: Coûts moyens de fonctionnement par marée en FCFA 25
TABLEAU 12: Coûts moyens de fonctionnement par an pour lesdifférents types d'engins au Port de Cotonou. 25
TABLEAU 13: Entretien annuel de routine pour la coque et lemoteur en FCFA pour l'année 1994. 26
TABLEAU 14: Revenus moyens nets en FCFA et taux derntabi!ités nets au port de. tonou pour l'année 1994 28.
TABLEAU 15: Revenus esdmés en pourcentages de ventes pour l'année 1994. 30
TABLEAU 16: Extropolation de certaines données pour les quatresdifférents types d'unités de pêche au Port de Cotonou en 1994 30
Document Technique DIPA N°67
1. INTRODUCTION
1.1. Milieu géographique.
La République du Bénin est située en Afrique de l'ouest entre I ° et 3 °40' de longitudeest et 6°30" de latitude nord. Le Bénin est limité à l'est par le Nigéria, à l'ouest par le Togo, aunord par le Niger et au nord ouest par le Burkina Faso. Au sud, il a l'Océan Atlantique, plusparticulièrement le golfe de Guinée, comme frontière naturelle. La superficie totale est de 112622Km2 En 1993, le Bénin comptait 5, 1 millions d'habitants, ayant ainsi une densité moyenne de 45habitants par Km2. Le pays a un taux de croissance démographique annuelle de 3%. Du point devue économique, la population active potentielle se situe dans la tranche d'âge de 15 à 59 ans, quicorrespond à 47% de la population (Kolawolé et al. 1993) Sur le plan politique, le Bénin a sixdépartements (carte 1).
Le littoral étend sur environ 120 kms, du village de Kraké, situé à la frontière nigérianne,jusqu'à Hilla-condji, la frontière togolaise et couvre une partie des trois départements du sud,c'est-à-dire le Mono, l'Atlantique et l'Ouémé. Ces trois départements couvrent une superficietotale de 11720 Km2 et comptent au total 2,7 millions d'habitants. Ceci donne une densitémoyenne de 230 habitants/km2.
En d'autres termes, 55% de la population du Bénin se trouvent dans les trois départementsdu sud qui couvrent seulement 10% de la superfice totale (Kolawolé Id. 1 993). Les lacs Nokouéet Ahémé et le fleuve Mono sont les trois ramifications par lesquelles la mer communique avecl'intérieur du pays. On peut distinguer 82 campements de pêche le long de la côte; (carte 2). Laplate-forme de 200 m de profondeur et la Zone Economique Exclusive de 200 milles marins ontdes superficies estimées respectivement à 3.100 et 27.100 Km2 (Seki et Bonzon 1993).
1.2 Les pêches artisanales maritimes au Bénin.
Au Bénin, les pêches artisanales maritimes sont encore du type hautement traditionnelparce que les techniques utilisées sont entièrement manuelles. Les techniques de pêche peuventêtre subdivisées en deux catégories qui sont: la pêche au filet, qui peut être davantage spécialiséeen techniques actives et techniques passives, et la pêche à l'appât. Les techniques de pêcheemployées par les pêcheurs du port de Cotonou sont décrites dans le paragraphe 2. 3.
L'importance du secteur des pêches maritimes dans l'économie béninoise résideessentiellement dans sa contribution à la réduction du taux de chômage et à la satisfaction desbesoins de la population en protéines. Environ 3200 pêcheurs pratiquent la pêche maritime auBénin (Gbaguidi et al 1993). Les Ghanéens, représentant 50% des pêcheurs du Bénin, se serventde leurs propres embarcations ou opèrent comme membres d'équipage au sein des unités de pêchetogolaises et béninoises. Les pêcheurs béninois et togolais pratiquant la pêche maritime au Béninreprésentent respectivement 46% et 4% du total des pêcheurs (Gbaguidi et al. 1993). LesGhanéens ont adopté "un mode de vie transhumant" déterminé par des mouvements saisonniersdes poissons et les variations des prix des intrants ainsi que de ceux des produits halieutiques. Lespêcheurs ghanéens qui ont un contrat avec une compagnie de pêche ou une "fishmama" résidentpendant cette période dans des dortoirs ou campements provisoires.
Des centaines de personnes trouvent leur emploi dans les activités en amont des industriesde la pêche, comme constructeurs et réparateurs d'embarcations, ramendeurs de filets,
Document Technique DIPA N° 67 1
mécaniciens, fournisseurs de carburant et de glace et quelques milliers sont engagés dans lesactivités en aval comme celles du traitement du poisson, de la distribution et de lacommercialisation qui sont surtout le fait des femmes au Bénin.
En 1992, la production des pêches maritimes était de l'ordre de 7.000 tonnes, tandis quele potentiel marin était estimé à 9.500 tonnes. Les pêches continentales et lagunaires atteignaientrespectivement des volumes de 2.000 et 2.600 tonnes. Les importations du poisson en général etcelles du poisson congélé en particulier étaient estimées à 13.000 tonnes (Direction des pêches1 992). L'exportation du poisson est très minime. Le Bénin a une consommation apparente parhabitant de l'ordre de 9,7 kg/an dont 1,6 kg/an provient des pêches maritimes. Il est à noter quele poisson est l'une des sources de protéine animale les moins chères et est accepté par les gensde toutes les couches sociales et de toutes les religions qu'on rencontre fréquemment au Bénin.
1.3 Justification et objectifs spécifiques de l'étude.
Une Etude de Coûts et Revenus (ECR) des pêches recueille les données sur une duréedéterminée (au moins un an) au niveau élémentaire: l'unité économique de pêche (UEP). Une UEPest définie comme une combinaison particulière de capitaux (équipement de pêche tels quepirogue, engin et moyen de propulsion), de main d'oeuvre et de gestion. Une ECR recueille à labase les informations d'ordre technique, socio-économique et économique qui sont essentielspour la planification, l'exécution et l'évaluation de l'impact des projets de pêche à petite échelle.Les constats faits en ce qui concerne la rentabilité du capital investi selon les types d'enginsdevraient être rapprochés du contexte socio-économique des propriétaires. Les conditions de vieet de travail ont une grande influence sur les décisions des pêcheurs. Il est important d'avoir unevue exacte des besoins et disponibilité en capitaux, des flux de liquidité générés par les unités depêche, des systèmes de rémunération et des relations de dépendance des unités de pêche. Cesdonnées sont Surtout importantes au moment de la planification des programmes de crédit ou del'introduction de nouveaux équipements aux pêcheurs. Aucune ECR détaillée n'a jamais étéconduite au Bénin.
Les objectifs spécifiques de l'étude conduite au port de pêche de Cotonou sont: (1)élaborer une méthodologie simple pour le suivi des unités économiques de pêche, (2) évaluer lescoûts et revenus des différents types d'unités économiques de pêche, (3) analyser la rentabilitéfinancière des différents types d'équipements, (4) analyser la répartition du revenu tiré de la pêcheen relation avec les facteurs de production: le travail et le capital et (5) formuler desrecommandations aux autorités compétentes en vue d'améliorer le système de collecte desdonnées au Bénin.
1.4. Description du site de l'étude
Le port de pêche de Cotonou est le plus important lieu de débarquement du Bénin avec40% des pêcheurs et 36% des pirogues opérationnelles. L'importance du port de Cotonou pourles pêches maritimes béninoises est présentée dans le tableau I
2 Document Technique DIPA N°67
Tableau 1: Répartition géographique des engins de pêche au Bénin
Source: Gbaguidi et al, 199
Depuis la construction du port de Cotonou, beaucoup de pêcheurs béninois ont quitté leurvillage pour s'y installer parce qu'il constitue une meilleure base pour leurs opérations. Lespirogues peuvent entrer et sortir du port sans que la barre ne gênent leurs opérations, commec'est le cas dans les villages. Les pêcheurs qui mènent leurs activités à Cotonou sont dans unelarge mesure moins astreints à l'observation des jours de repos obligatoires imposés par descritères religieux traditionnels dans leurs villages (Satia, 1993). En général, les pêcheurs travaillantau port de Cotonou sont à peu près trois fois plus fréquemment en mer que leurs collègues desvillages.
Une autre raison importante du choix du port de pêche de Cotonou pour cette étude estque la quasi-totalité des captures est vendue en gros ou au détail à Cotonou. Les prix du poissonsont à peu près deux fois plus élevés à Cotonou que dans les milieux ruraux et le poisson estd'habitude acheté au comptant par les "fishmamas", tandis que dans les villages les femmesachètent le plus souvent à crédit (Haakonsen, 1987).
En décembre 1993, un groupe composé au total de 65 "fishmamas", principalement dugroupe ethnique Plah, utilisant des glacières était basé en à deux endroits différents près du portet vendait du poisson congelé. Un autre groupe de 70 "fishmamas" achetait et vendait du poissonfrais. Elles deviennent des fumeuses de poisson au cours de la grande saison lorsque l'offredépasse la demande. A Yénawa, situé à Placondji, le quartier des pêcheurs de Cotonou, plus de200 vieux flits sont utilisés comme fours de fumage de poisson. Environ 300 femmes,principalement des groupes ethniques Pedah, Plah ou Mina, sont impliquées dans latransformation du poisson.
Au cours de nos visites au port de Cotonou, nous avons constaté la présence de sixmécaniciens de moteurs hors bord dont respectivement deux sont des Ghanéens et quatre desBéninois, et de trois charpentiers de nationalité béninoise, Deux sociétés privées fournissaient desbarres et des flocons de glace, et une autre société fournissait des flocons de glace dans de petitescaisses en plastique aux "fishmamas" et aux pêcheurs. A peu près 20 femmes vendaient desnourritures préparées aux pêcheurs et environ '1 5 femmes faisaient le petit commerce. Au moinssix personnes étaient employées à plein temps dans la fourniture de carburant aux pêcheurs.
Document Technique DIPA N° 67 3
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A viondo 91 9Hameçons et lignes 70 30Ni/an-ni/an 68 32Watcha 61 39Ali Foussa 47 53
Filets maillants de fond 25 75
Les infrastructures du port sont assez rudimentaires. Les installations telles que le quai ouun abri où devrait se tenir le marché ou la vente aux enchères sont inexistantes. Les pêcheurs onteux-mêmes aménagé et cloturé deux endroits au port pour la vente de leurs poissons. La Directiondes Pêches dispose dun dépôt de vente de matériel de pêche.
Les pêcheurs béninois ont créé en 1992 une association représentée par un bureau. Cebureau forme avec l'atelier de réparation couvert et les entrepôts des équipements de pêche uncomplexe construit en 1989. Les entrepôts ont été incendiés en 1 990 et 1991. Au moment de larédaction de ce document, ils étaient en réparation. La prêtresse du fétiche a un abri au sein duport.
1.5 Méthodologie
Le méthologie utilisée pour recueillir les informations au cours des diverses étapes del'étude est basée sur: revue de littérature, entretiens avec des personnes ressources, diversesobservations, questionnaire détaillé sur les coûts fixes pour 61 unités de pêche, suivi des volumesdes débarquements de 14 unités de pêche et d'autres unités associées au retour de certainesmarées. Dans ce paragraphe, nous avons essayé de décrire l'organisation ainsi que les techniquesutilisées au cours des différentes étapes de l'étude.
Une revue de la littérature portant sur le sujet et le domaine d'étude a été réalisée en juilletet août 1993. Les observations et les séances de discussions avec les personnes ont eu lieu au porteri août 1993.
Le mode de répartition des pêcheurs du port est déterminé par le groupe ethnique et letype d'engin. Tous les pêcheurs opérant au sovi appartiennent à l'ethnie ghanéenne Fanti, et sesont regroupés ensemble au port. Il en est de même pour les pêcheurs au filet dérivant du groupeethnique Adan, un autre groupe ethnique du Ghana, les pêcheurs opérant à la ligne ordinaire del'ethnie Adan et les pêcheurs Fanti qui opèrent à la senne tourmante. Les pirogues des pêcheursbéninois pêchant aux filets maillants calés de fond sont également regroupées. Les pêcheurstogolais et béninois qui opèrent à la senne tournante se retrouvent un peu partout dans le port.
Il n'existait aucune stratégie d'échantillonage appropriée en ce qui concerne les unitéséconomiques de pêche, les engins et les embarcations, Chaque unité a son système spécifique derémunération des facteurs de production. La taille de l'équipage peut varier de deux pêcheurs pourune unité sovi à vingt pour une unité watcha. Un recensement du nombre totl d'unités de pêcheopérationnelles, basé sur la combinaison de la pirogue et du type d'engin principalement utilisé aété effectué au port le 2 septembre 993. Force est de constater que les pêcheurs individuelsbéninois de l'unité lohounga qui partagent une même embarcation avec six ou sept autres pêcheursne sont pas tous recensés par ce système d'enregistrement. Tohounga et m'tondo sont considéréscomme un seul groupe parce que les unités tohounga utilisent le même type d'embarcation et ontdes coûts d'investissement similaires à ceux des unités aviondo.
Le tableau 2 présente la liste préparée en septembre 1993 et qui a servi de based'échantillonnage à la présente étude.
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Tableau 2: Nombre d'unités de pêche au port de Cotonou en septembre 1993 et taille del'échantillon.
Les unités de pêche sont des unités identifiables. Un simple échantillon prélevé au hasardne suffit pas à garantir la couverture des quatre groupes d'unités économiques de pêche. Pourcouvrir les divers types d'unités de pêche, il a fallu utiliser un échantillon stratifié. La variabilitéet la taille de l'échantillon qu'il faut pour représenter les données statistiques des unités avecprécision devraient être estimées au cas où on aurait un grand nombre d'unités et surtout lorsquede grandes différences seraient prévisibles au sein du sous-groupe. Après un test d'une journée,l'enquête portant sur les renseignements personnels des propriétaires d'équipement de pêche etles coûts fixes a débuté. Au cours de l'examen du questionnaire, on n'a pas noté de grandesdifférences dans les sous-groupes. L'enquête a démarré à la fin du mois de septembre 1993 et aété terminée au début du mois de décembre de la même année. Les Zogbodos, c'est à dire les joursde repos du fétiche des pêcheurs, se tiennent tous les huit jours et Ont été utilisés pour interrogerles propriétaires d'équipement. Le questionnaire est présenté à l'annexe 1.
Une enquête portant sur les volumes des débarquements a été menée en collaboration avecla Direction des Pêches et le propriétaire d'une unité de pêche watcha de janvier à décembre I 994.Il n'a pas été nécessaire de prendre en compte toutes les unités économiques de pêche enquêtéesau cours de l'enquête sur les coûts fixes dans l'enquête sur les volumes des débarquements parceque l'effort de pêche de toutes les unités, c'est à dire le nombre moyen de marées effectuées aucours d'un mois, est connu. Deux fois par semaine, les données sur les volumes desdébarquements de 14 unités de pêche, 4 unités opérant au sovi, 4 unités aux hameçons et lignes,4 unités au watcha et 2 unités à l'aviondo, ont été collectées. Le système de suivi de deuxpêcheurs bénhois d'une unité tohounga était extrêmement difficile et a été annulé en avril I 994.Les pêcheurs de l'unité Tohounga opèrent en groupes; ils s'associent pour louer une pirogue etun moteur. Chaque pêcheur possède ses propres filets. La composition des groupes varie au coursde l'année; ceci signifie qu'on ne peut plus parler d'une unité de pêche, mais plutôt d'un grouped'individus. La fiche de renseignement sur les volumes des débarquements utilisée pour les 14unités figure à l'annexe 2. Dans le questionnaire, on a utilisé les termes unité à terre ou unité enmer pour désigner les jours compris entre les deux jours de collecte des données. En vue derecueillir des informations détaillées sur les coûts variables, des marées à bord d'une unité opérantau sovi, d'une au tohounga et d'une autre au watcha ont eu lieu en décembre 1993 et en mars1994 (en raison de la dévaluation survenue en janvier 1994, les résultats devaient être actualisés.
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Unité d pecheNombre d'unitésop&tionnells
Ta1le deléchanti1kn en
Taille de1'çhrntiflun en %
Spvi 91 20 22
A viondo Tohounga 46 13 28
Waicha 24 24 loo
Hameçons et lignes 4 4 loo
TotalS 165 61 37
Les données recueillies sur les coûts fixes ont été traitées sur ordinateur, avec le logicielExcel 4.0 et celles portant sur les coûts variables et les volumes des débarquemensts ont étédépouillées à la main. La rédaction du présent document a été effectuée de décembre 1994 àfévrier 1995.
1.6. Les limites de l'étude
La dévaluation du FCFA de 50% de sa valeur, qui a pris effet à partir du 12janvier 1994(de 50 à loo pour 1FF, ce qui signifie environ de 295 à 590 pour ISUS) a nécessité une reprisedes calculs des valeurs de remplacement de l'équipement. En effet, les coûts de remplacement del'équipement indiqués dans le questionnaire sont basés sur les prix d'achat en octobre 1993. Aprèsune rapide investigation dans les marchés et thâgasiiïs de .Qonou en juillet 1994, on a constatéque les pnx d'achat avaient augmente de 50% environ pour les pirogues d 80% pour les enginset de I00% pour les moteurs hors-bord par rapport à octobre 1993. Le prix d'achat del'équipement de pêche de juillet 1994 a été utilisé pour l'analyse de coûts et revenus des unités depêche effectuée au port de Cotonou. Certains matériels ont été achetés à Lagos ou à Tema(Ghana). Les fortes variations du taux de change du naira et du cedi par rapport au FCFA fontqu'il est difficile de calculer le prix réel en FCFA.
L'estimation du poids des débarquements de poisson des unités économiques de pêchechoisies a été faite à vue. Cependant, dans bon nombre des cas, les pêcheurs ont été d'abordconsultés. Les pêcheurs ont une idée plus ou moins juste du volume de leurs prises. S'il y a deserreurs dans l'estimation des débarquements, celles-ci sont réflétées dans les données sur lesrevenus. Les assistants ayant servi au cours ce cette étude, un propriétaire d'unité de pêcheopérant au waicha et un agent de pêche, étaient capables d'estimer les quantités de poissondébarquées.
La grande migration des pêcheurs artisans étrangers fait qu'il est difficile de suivre l'unitééconomique de pêche pendant une année. Seules les activités dans les eaux territoriales du Béninont été enregistrées. Les unités ghanéennes opérant au watcha réagissent au climat et auxmouvements des poissons.
Une analyse plus détaillée et plus complète pouvait être réalisée, mais, en raison descontraintes de temps, la présente étude porte seulement sur les coûts et revenus.
1.7. Système d'estimation des captures et des efforts de pêche au Bénin.
Le Centre National d'Océanographie de Cotonou a supervisé une enquête sur les captureset efforts de pêche menée sur trois lieux de débarquement, notamment le port de Cotonou,Ayiguirmou et Agoué. Les agents chargés de ce travail comptent au jour le jour le nombre depirogues mises en route pour la pêche et le nombre de pirogues qui en reviennent. Les agentsenregistrent les captures et les efforts de pêche des différents types d'engins deux fois par semaine.La taille de l'échantillon pour chaque type d'engin est comprise entre 10 et 30%. Les agents n'ontpas de jours fixes pour l'enquête. Les jours varient toutes les semaines. Ils ne suivent pas lesmêmes unités pour une longue période, car les pêcheurs réclament un dédommagement pour lesuivi de leur unité et le CNO n'a pas les moyens financiers nécessaires pour assurer le payementdes pêcheurs en contrepartie de leur collaboration. A partir des résultats obtenus sur les trois lieuxde débarquements, le CNO a fait une extrapolation pour le Bénin, cette extrapolation traduiraitbien la réalité si les efforts de tous les autres lieux de débarquement pouvaient être connus.
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2. EMBARCATIONS ET ENGINS DE PÊCHE AU PORT DE COTONOU.
2.1. Introduction aux appareils de la pêche maritime.
La pêche maritime s'effectue dans des conditions assez risquées. L'engin de pêche peutdispara?tre en flottant: il peut également sombrer ou être déchiré line petite pirogue peut chavirersous l'effet de l'orage et perdre son mode de propulsion et son engin de pêche. Les facteurscomme la destruction de l'engin (fonds rocailleux ou entrée des requins ou des dauphins dans lesfilets), l'état du moteur et de l'embarcation, les obligations sociales et les séjours à terre dus auxmauvaises conditions climatiques déterminent le nombre de marées. La pêche a également lieudans un environnement incertain. Cette incertitude nest pas seulement liée au manque de sécuritépour accéder au poisson, mais aussi aux conditions sociales des pêcheurs, c'est-à-dire le caractèrealéatoire des actions de ces derniers ainsi que les différences qui existent entre leurs diverséquipements. La mer contient une multitude d'espèces dont la diversité des habitudes fait appelà différentes techniques de capture. Bon nombre d'espèces sont seulement disponibles à despériodes données. Les captures et les prix connaissent des variations ainsi, une bonne capture necorrespond pas toujours à un revenu important. Le poisson pêché est un bien périssable. Lecaractère périssable du poisson peut conduire à des pertes après-captures tant en argent qu'enprotéine.
En dépit de ces caractéristiques de la pêche maritime, caractéristiques qui distinguent lesecteur de la pêche des autres industries de ressources naturelles, on rencontre toujours des gensqui souhaitent investir dans l'équipement de pêche afin de pouvoir pêcher du poisson. Pour uncertain nombre de techniques de pêche, l'entrée dans ce secteur, en ce qui concerne leséquipements et les qualités techniques nécessaires, est relativement "facile".
Chaque type d'engin requiert un ensemble d'opérations différentes qui doivent êtreeffectuées simultanément par un certain nombre de personnes. Le type et la taille de l'engindéterminent le nombre de pêcheurs requis pour son fonctionnement technique. La taille de lapirogue est adaptée aux divers types d'engins de pêche. Dans les deux paragraphes suivants, lestypes d'embarcations et d'engins utilisés au port de Cotonou sont décrits.
2.2. Embarcations
La flotte du port de pêche de Cotonou varie entre 153 (minimum) pirogues en juillet 1994et 226 (maximum) pirogues en décembre 1994. En raison de cette variation, le taux demotorisation varie de 41% pendant la basse saison (avril - août) à 60% pendant la bonne saison(septembre - mars). Les variations annuelles des embarcations au port de Cotonou sontimputables aux modes de migration des pêcheurs Fanti et Adan, aux variations saisonnières desconditions quant à la disponibilité de certains espèces et aux conditions climatiques. La pêcheartisanale au port de Cotonou est effectuée essentiellement avec des pirogues ghanéennes,améliorées avec des planches latérales. Le tableau de fixation du moteur hors-bord est fixée à l'undes côtés de la pirogue. Les pêcheurs utilisent une longue pagaie à la place d'une barre dedirection. La flotte du port de pêche de Cotonou peut être subdivisée en:
(i) pirogues de petite taille, utilisées par les pêcheurs Fanti pour opérer avec leur filet maillantcalé de fond. La longueur est comprise entre 4 et 8,5 m, la largeur entre 66 et 104 cm etla profondeur entre 38 et 43 cm. Les pirogues sont propulsées à l'aide de la pagaie ou dela voile. Un mât en bois et deux bâtons en bambou sont utilisés comme un gréement, ceci
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donne à l'embarcation une touche assez traditionnelle. Seulement 10% des pêcheurs Fantide l'unité Sovi utilisent des pirogues propulsées à l'aide de moteurs hors-bord.
les pirogues de taille moyenne, utilisées par les pêcheurs pêchant au filet maillant calé defond ou lohounga, au filet maillant dérivant et par les pêcheurs de requin. Elles sontlongues de 9 à 12,5 in et larges de 106 à 150 cm. La profondeur est comprise entre 52 et61 cm. Ces pirogues sont motorisées avec un moteur hors-bord Yamaha de puissancemotrice comprise entre 25 et 40 cv..
(iii) les grandes pirogues sont utilisées par les pêcheurs qui emploient la senne tournante, lefilet maillant encerclant et les hameçons et lignes. Elles sont longues de 12,8 à 16,2 m,larges de 140 à 200 cm et profondes de 82 à 92 cm. Toutes sont propulsées à l'aide d'unmoteur hors-bord Yamaha de 40 cv.
2.3. Engins de pêche
Les filets actifs utilisés par les pêcheurs du port de Cotonou sont: wa/cha et alimahounda dahassa et les deux filets maillants dérivants aviondo et alifoussa. Les filets maillantsdormants de fond peuvent être classés en filets tohounga, sovi et iiifan-nifao. Une autre techniquede pêche utilise les hameçons et les lignes.
watcha
Les sennes tournantes sont caractérisées par l'utilisation d'anneaux et d'une coulisse aufond du filet qui permet au filet d'être fermé comme une poche et ainsi de retenir la plupart despoissons pris. Ce filet encerclant est constitué de parties composées de petites mailles étirées de3/4 à 2 pouces. Les tallies des filets varient avec une longueur comprise entre 400 et 750 m et uneprofondeur comprise entre 35 et 50 m. Sa profondeur de travail peut atteindre 40 m à partir dumois d'octobre jusqu'à mai. L'opération de pêche, c'est-à-dire la pose et le halage, d'un filettournant de 700 m dure 2 heures.
Espèces capturées: scomberomous tr//or, caranx hippos, caranx, senegal/us, caranxcrysos, sphyraena barracuda, s/ron gylura crocrodila, euthynnus alleteraliis.
Ali Dahassa
Ce filet maillant encerclant a une longueur comprise entre 700 et 1000 m et uneprofondeur allant de 25 à 40 m. La taille de la maille étirée varie 1.7/8 .à 2 pouces. J.es filetsopèrent dans l'eau à une profondeur de 30 m. La période d'activité va de juin à octobre.
Espèces capturées: sardine/la maderensis, sardine/la aun/a.
Aviondo
Ceci est un filet dérivant très populaire chez les pêcheurs Adan. Sa longueur varie de 180à 360 met sa profondeur est de 1,8 m. Les filets sont réunis et peuvent donner une longueur de1 800 à 4000 m. On l'actionne la nuit à une profondeur de 20 à 40 m; sa période d'activité vad'octobre à avril. La maille étirée a une longueur de 2 pouces.
Espèces capturées: exocoe tus volitanus, strongylura senegalensis, carenx, thonnusohesus.
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(iv) Ali Foussa
Ces filets dérivants opèrent à la surface ou à une faible profondeur. Ils dérivent librementavec le courant et souvent avec la pirogue à laquelle ils sont attachés. La longueur du filet varieentre 600 et 1000 m tandis que sa profondeur est comprise entre 30 et 40 m. Il est utilisé la nuità une profondeur de 10 à 40 m. On le pose après le coucher du soleil puis on le hale. On le poseplusieurs fois par nuit. La maille étirée a une taille de deux pouces.
Espèces capturées: sardine/la maderensis, sardine/la aun/a.
(y) Sovi et Tohounga
Les deux types sont des filets maillants calés traditionnels, qui sont fixés au fond par desancres ou des corps lourds de carcasses de voiture. Les filets maillants constituent un nomgénérique donné aux filets qui sont comme des murs dans lesquels les poissons sont pris lorsqueleurs branchies se maillent, La longueur d'un filet isolé varie entre 200 et 360 m et sa profondeurest de 1,8 m. Quand on met plusieurs filets ensemble, ils forment une longueur totale qui varieentre 540 et 1800 m, et ce en fonction des moyens financiers et de la taille de l'embarcation. Ilssont exploités toute l'année et ils sont posés au crépuscule sur des fonds sableux ou vaseux à uneprofondeur comprise entre 10 et 25 m.
Les filets lohounga sont halés après une heure et demie. Les pêcheurs qui utilisent ce typede filet sont généralement des Béninois qui utilisent les moteurs hors bord de 25 cv. La taille dela maille allongée est de 2 ou 3 pouces. Le cordage utilisé est plus épais que celui utilisé par lespêcheurs pêchant au sovi. Les filets sovi sont halés en deux heures. La taille de la maille allongéeest de 1,5 pouce. Ce type de pêche est la spécialité des pêcheurs Fanti. Les pêcheurs se serventdes voiles et des pagaies comme modes de propulsion pour atteindre les pêcheries.
Espèces capturées:
Tohounga: pseudo//thus spp, ga/co/des decadactylus, lu/janus, pomadasys, Pa/mu//rus regius,Psettodes be/cheri, Menippe nodfrons.
Sovi: ilisha africana, galeolides, decadactylus, pentanenlus quincarius, pseudo/itus spp.
Nifan - nifan
Il existe deux types de ce filet à requin: ag/a étirées comme filet maillant dérivant et cg/adodo comme filet maillant calé. Les tailles des mailles étirées varient de 6 à 12 pouces. Lalongueur est normalement de 15 m et la largeur de 1,5 m. Les activités se font entre août, etoctobre et en janvier.
Espèces capturées: isurus onysine bus, sphyrna lewini, istiophorus a/h/cans.Pêche à la ligne
Les poissons sont attirés par l'appât naturel placé sur des hameçons fixés aux lignes. Lapêche à la ligne à main au port de Cotonou est une spécialité des pêcheurs Adan. Ce type depêche est pratiqué jusqu'à une profondeur de 100 m.
Espèces capturées: myeleroperca rubra, sparus coenuleoslictus, /uijamus agennes,/utjanusfu/gens, epinephelus aenus, daga/ls hipinulata.
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3. CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES DES ARMATEURS
Ce chapitre décrit les divers types de propriétaires/gestionnaires d'équipement, la façondont ils réduisent l'incertitude en essayant de subsister à partir de la pêche et les dispositions qu'ilsprennent pour échelonner le risque.
3.1 Nationalité et appartenance ethnique
De l'enquête, il ressort que 60% des armateurs sont des Ghanéens, 32% des Béninois etle reste (8%) a la nationalité togolaise.
Tous les propriétaires d'unité opérant au sovi comme principal type d'engin ont lanationalité ghanéenne et appartiennent au groupe ethnique Fanti.
Les propriétaires d'avioiido sont des Ghanéens appartenant au groupe ethnique Adan ouGa. 65% des propriétaires de lohounga utilisant l'aviondo comme filet secondaire sont desBéninois du groupe Plah. 25% de ces propriétaires sont des Béninois du groupe Mina et le reste(10%) sont des Béninois des groupes ethniques Goun et Pedah. D'ordinaire, les pêcheursindividuels utilisant le lohounga sont des Béninois des groupes Plah, Pedah, Mina et Goun ou desTogolais des groupes Ewe et Mina.
Les 24 propriétaires des unités watcha sont composés de 9 Béninois des groupes Plah(88%) et Mina (12%), 8 Ghanéens des groupes Fanti (63%) et New Ningo (3 7%), 6 Togolais desgroupes Ewe (83%) et Mina (17%) et un Camerounais.
Les propriétaires des unités de pêche à la ligne à main sont tous des Ghanéens du groupeAdan ou Ga et ont leur campement de base à l'ancien ou au nouveau Ningo.
3.2 Age
L'âge des propriétaires de sovi varie de 21 à 49 ans avec un âge moyen de 34 ans. 12 des20 gestionnaires ou propriétaires de sovi (60%) ont moins de 34 ans.
L'âge des propriétaires d'crviondo ou de tohounga se situe entre 25 et 65 ans, avec un âgemoyen de 42 ans. Celui des gestionnaires de watcha varie de 3 1 à 65 ans avec un âge moyen de49 ans. En ce qui concerne les gestionnaires des unités de lignes à main, ils se situent dans latranche d'âge allant de 30 à 40 ans et ont un âge moyen de 36 ans.
Certains propriétaires de sovi sont des débutants qui veulent plutôt accumuler de l'argentafin d'investir dans une pirogue plus grande munie d'un moteur ou d'autres types d'engins commetohounga et ali foussa. Une minorité de ce groupe souhaite devenir membres de l'équipage d'uneunité de pêche watcha. 30% des propriétaires de sovi ont plus de 45 ans. Ils ont travaillé au Ghanaet ont plus tard commencé des activités de pêche à Cotonou en vue d'obtenir une devise forte.
3.3. Situation de famille et mode de migration
Trois propriétaires d'équipement sovi sont des célibataires, treize se sont mariés à unefemme et quatre ont 2 épouses femmes. Trois (23%) des gestionnaires d'aviondo ou de tohoungasont des célibataires, trois (23%) autres ont 3 épouses, six (46%) 2 et deux (8%) une femme. Les
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femmes des gestionnaires d'avionclo ou de lohozinga ont en moyenne quatre enfants. Tous lesgestionnaires des unités opérant aux hameçons et à la ligne sont mariés. Deux ont 2 femmes tandisque les deux autres ont seulement une femme.
Les Ghanéens émigrent beaucoup au cours de l'année. Les unités pêchant au watcha sontretournées au Ghana pendant la période juillet - août. Les unités opérant aux hameçons et lignesse déplacent facilement vers le Nigéria en cas d'importants volumes de débarquements à Lagosou de carburant bon marché. Les unités d'aviondo se réinstallent à Lomé au Togo ou dans leurvillage natal au cours de la période allant de mars à août. En raison des festivals culturels dansleurs villages natals au Ghana, les pêcheurs ghanéens quittent également Cotonou pour un temps.Les propriétaires d'aviondo et de watcha ont au moins une femme à Cotonou et une dans leur villenatale.
Lorsque, sous l'effet de grandes décharges du lac Nokoué et de l'Océan Atlantique, lesunités économiquds de pêche opérant au watcha rencontrent des difficultés avec leurs filets autourde Cotonou, ils vont au Togo.
3.4 Religion
Figure 1: La religion des propriétaires ou gestionnaires d'embarcations.
protestant47%
ç
musulman1%
fétichiste32%
catholique20%
Seulement 32% de tous les propriétaires ou gestionnaires ont révélé qu'ils sont desfétichistes, 20% sont catholiques, 1% est musulman et 47% appartiennent aux églises méthodistesprotestantes. Dans la pratique, on peut dire que tous les pêcheurs sont des fétichistes car ilsdonnent du poisson au chef féticheur et implorent la grâce du fétiche lorsqu'ils se trouvent endifficultés. Les pratiques rituelles de leur fétiche sont aujourd'hui confondues avec l'une desreligions citée ci-dessus.
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3.5 Education.
La figure 2 présente le niveau d'instruction des propriétaires.
Figure 2: Niveau d'instruction des propriétaires
école secondaire11%
école primaire40%
analphabètes38%
formationprofessionnelle
11%
Le niveau d'instruction des est assez faible Dix (SO%) des propriétaires de sovi, cinq(37%) de ceux d'aviondo ou de lohounga, sept (29%) des propriétaires de Watcha et 2(50%) despropriétaires de lignes à main sont analphabètes. Six (25%) des propriétaires de sovi, 4 (3 1%) deceux d'aviondo ou de tohounga, treize (54%) de ceux de watcha et 2 (50%) des propriétaires deslignes à main ont fini leurs études primaires. Deux (10%) des propriétaires de sovi, 4 (31%) deceux d'aviondo ou de tohounga et 1 (4%) des propriétaires du Watcha ont terminé le premiercycle de l'enseignement général. Seulement 3 (15%) de l'ensemble des propriétaires de sovi, I(8%) de ceux d'aviondo ou de tohounga et 3 (13%) des propriétaires de waicha ont suivi etterminé une formation professionnelle.
3.6. Métier antérieur
Douze (60%) des propriétaires de sovi n'avaient exercé aucun métier antérieurement à leurentrée dans le secteur de la pêche. Ils ont toujours été engagés dans des activités de pêche. Huit(40%) exercaient d'autres métiers avant de devenir pêcheurs. Il y avait respectivement 3agriculteurs terriens, I tailleur, i mécanicien, I menuisier, I électricien et I conducteur de camion.
Sept (54%) des propriétaires d'aviondo ont été engagés dans la pêche toute leur viedurant. Cinq de ces propriétaires pratiquaient l'agriculture et un était tailleur.
Les propriétaires de watcha ou de lignes et hameçons n'ont pas eu de métiers antérieurs.
Ii est à noter que tous les propriétaires enquêtés ont appris la pêche de leur père. Ils sonttous des enfants issus des pêcheurs. S'ils avaient un métier antérieur, la pêche était néanmoins unepartie de leur vie: ils fréquentent des parents ou des amis à la plage à leurs heures perdues.
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3.7. Autres activités pratiquées
Sept (35%) des propriétaires de sovi sont des propriétaires terriens au Ghana. Leursfemmes cultivent la terre. Un des propriétaires travaille parfois comme tailleur.
Cinq (39%) des propriétaires d'aviondo ou de iohoiznga possèdent des terres sur lesquellesils cultivent des produits vivriers. Un de ces propriétaires exerce aussi le métier de tailleur afinde gagner un revenu supplémentaire.
Six (25%) des propriétaires béninois de watcha possèdent des cocotiers. Parmi lesBéninois, il existe un qui possède un atelier de soudure, deux enseignants et un supérieurhiérarchique de la marine. Au total, 10 (42%) des propriétaires de watcha ont un revenucomplémentaire.
Tbus les propriétaires d'unités pêchant aux hameçons et lignes enquêtés possèdent un lopinde terre dans leur village natal au Ghana.
Les résultats de l'enquête montrent que 22% des propriétaires ghanéens et 20% desarmateurs béninois ont un lopin de terre.
Les activités supplémentaies constituent des moyens permettant de répartir les risques.Elles compensent ou remplacent le revenu tiré de la pêche et génèrent une source de liquidité pourinvestir dans l'équipement de pêche. On a l'impression que les propriétaires ou propriétairesbéninois, en particulier, investissent le revenu tiré de l'extérieur du secteur de la pêche dansl'équipement de pêche.
3.8. Ancienneté dans a pêche maritime
Les années d'expérience passées dans la pêche varient de 4 à 32 pour les propriétaires desovi, soit 16 ans en moyenne. Celles des propriétaires d'aviondo ou de tohounga varient de 6 à50; ceci donne une moyenne de 23 ans. Les propriétaires de watcha ont passé entre IO et 53 ansdans la pêche et ont une ancienneté moyenne de 33 ans. Quant aux propriétaires des unitésopérant aux hameçons et lignes, ils ont passé 20 à 26 ans dans la pêche; leur ancienneté moyenneest de 22 ans.
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4. COÛTS D'INVESTISSEMENT
Les coûts d'investissement dans la pirogue dépendent de la taille, du lieu d'achat de lapirogue, du type d'engin et du mode de propulsion. Les coûts d'investissement dans l'engindépendent du type de combinaison d'engin de pêche, de la taille, de la nature du matériel et dupays d'origine. La durée de vie économique des équipements de pêche est présentée dans leparagraphe 6. 1. Tous les prix sont donnés en FCFA.
4.1 Embarcations
Le tableau 3 présente les coûts moyens d'investissement dans l'embarcation pour lesdifférents types d'engins rencbntrés ai port de cotonou. Les propriétaires de lignes et hameçonsinvestissent environ deux millions de FCFA dans leurs embarcations. Les grandes. piroguespropriétaires sont équipées d'un écho-sondeur, d'une glacière et d'un moteur de 40cv. L'équipageest en moyenne de 12 personnes. Ils passent trois nuits en mer avant de retourner. Ils conserventleur poisson avec de la glace. Les propriétaires de watcha ont besoin d'une grande pirogue et d'unmoteur assez puissant pour pratiquer ce type de pêche. Les coûts d'investissement des unités desovi, de lohounga/aviondo sont plus élevés que ceux de leurs pirogues.
Tableau 3: Coûts moyens d'investissement dans la pirogue en juillet 1994 (*1)
ISUS 590 FCFA en Juillet 1994Voile utilisée pour couvrir l'atelier de réparation au port
4.2 Engins de pêche
Pour chaque type spécifique d'engin les prix varient énormément. La plupart des unitésne dépendent pas d'un seul type d'engin. Elles font une combinaison d'engins. Le tableau 4 donneles détails sur les coûts d'investissement dans l'engin pour les quatre catégories du secteur de lapêche.
Eciuìpeinertt!T,p'çigm
Soi (n2l) lo1Tohu24
Watda (n"24) Ilameçons et ligues
Pirogue 156.000 900.000 1.500.000 1.500.000
Pagaies 9.000 19.000 18.000 6.000
Voiles en cotoH 7.100 8.000 21.500 (*2)
voiles base dc sacsd'engrais
2.000
Moteur de 25cv 1.000.000 997.145
Moteur de 40cv 1.384.000 1.500.000 1.200.000
Glacière 63.000
Echo-sondeur 460.000
Coûts moyensd'investissement del'embarcation pourchaque type d'engin
192.100 et
1.192.100 pour lesutilisateurs de 25cvet de voile en coton
1.924.145 pour lesutilisateurs de 25cv et
2.275.000 pour lesutilisateurs de 40cv
3.039.5p0 3.229.000
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Tableau 4: Prix des unités standard d'engins de pêche en FCFA en juillet 1994
Les pêcheurs qui opèrent au sovi utilisent 1,5 à 5 rouleaux de filet dont la taille de la mailleétirée est de 1,5 pouce. Leurs coûts d'investissement pour l'engin varient de 108.000 à 360.000FCFA. Leur dépense moyenne est donc de 189.000 FCFA.
Les coûts moyens d'investissement dans l'engin des unités de pêche civiondo/tohounga sontprésentés au tableau 5. Les coûts d'investissement varient de 552.600 à 2.070.000 FCFA; soit unedépense moyenne de 7 15.846 FCFA.
Tableau 5: Unités de pêche aviondo/tohounga et leurs coûts d'investissement en juillet 1994.
Combinaison d engîns
Avio ndo
Aviondo et Tohouna
Tohouna et Ali Foussa
Aviondo + Tohounga et AliFoussa
900000
2070000
Les 24 unités opérant au watcha mènent leurs activités de pêche avec les filets les pluschers. Le tableau 6 donne les détails sur leur combinaison d'engins ainsi que leurs coûtsd'investissement. Le coût d'investissement dans l'engin varie de 3.600.000 à 10.980.000 FCFA,soit en moyenne 5.684.962 FCFA.
Sovi 36.000 - 45.000 360m 108.000-360.000
Tohounga 45000 360m I 90000
A viondo 32.000 - 45.000 270 m 65.000 - 90.000
Waicha 600 m 4680000
Ali Foùssa 500 m I 720000
Ali Dahassa 800m I 1440000
Ni/an-Ni/an 540000 500m-800m I 1.260.000-2.160.000
Lignes 10 lignes 230m 360000
Typesd'engin
Prix de Punitéde filet (rouleau
Longueur du filet,obtenue à partir de
Prix total de l'engin (ycompris: ] cordage, es fills
de lOO Yards) 1uuuté st? ndard Ile pllognb et les illotteurs,
Document Technique DIPA N° 67 15
Tableau 6: Coûts d'investissement dans l'engin de pêche pour les compagnies opérant auwatcha en juillet 1994
Les coûts moyens d'investissement dans les hameçons et lignes des unités de pêche à laligne s'élèvent à peu près à 396.000 FCFA.
4.3. Coûts d'investissement dans les équipements de pêche et intensitécapitalistique par type d'unité de pêche.
L'intensité capitalistique est exprimée par l'investissement par membre d'équipage. Engénéral, une faible intensité capitalistique traduit un faible rendement de la main d'oeuvre et unrevenu peu élevé par membre d'équipage. Par contre, le niveau du revenu n'est pas exclusivementdéterminé par le rendement de la main d'oeuvre, maís peut être, dans une certaine mesure,influencé par le type de propriété des facteurs de production. Le tableau 7 donne les détails surles coûts moyens d'investissement et l'intensité capitalistique pour les différents types d'enginspour la période d'octobre 1993 à Juillet 1994.
16 Document Technique DIPA N°67
Conibinaion dengins Nombre decompagnies
Coìts moyens d'investissimnipar cembinason dengins
watcha seulement 2 3.600.000
Watcha+Tohounga 5 4.608.000
Watcha + Tohounga + AliFoussa
1 4.608.000
Watcha + Tohounga + AliDahassa
2 5.220.000
Watcha + Tohounga + AliDahassa
8 6.052.000
Watcha + Nifan Nifan 2 6.2 10.000
Watcha + Tohounga + Sovi +Ali Foussa 1 6.660.000
Watcha + Tohounga + AliDahassa + Aviondo + NifanNifan
1 7.560.000
Watcha + Tohounga + Sovi +Ali Foussa + Ali Dahassa 1 10.980.000
Tableau 7: Coûts d'investissement et intensité capitalistique pour les quatre typesd'unités de pêche en octobre 1993 et en juillet 1994.
N M Non MotoriséM = Motorisé
Les coûts d'investissement par membre d'équipage pour les unités opérant au watcha sontdeux fois plus élevés que ceux des unités qui emploient les hameçons et lignes et quatre foissupérieurs à ceux d'une unité opérant au sovi. Le nombre de membres d'équipage à bord desunités opérant au watcha varie de 12 à 20 personnes.
Document Technique DIPA N° 67 17
Typc. SûviN M (n1$)
M(u2)
Avimddoiawga(J)
Watcha (n24) Hrnieçons et 1ligncs(4)
Coûts moyensdinvestïssement enoctobre 1993
212.222 N M
783.500 M1.617.462 4.931.167 2.096.500
Coûts moyensd'investissement enjuillet 1994
38.550 N M 2.639.991 8.724.492 3.625.000
Augmentation duCold I
d'investissement duela dévaluation de
janvier 994
+77% +62% +76% +48%
Nombre moyen demembres d'équipage 3 7 15 12
Intensitécapitalistiquemoyenne en octobre1993
73.259 N M225.876M 215.816 343.557 174.708
Intensitécapitalistiquemoyenne en juillet1994
127.183 N M 337.142 581.633 302.083
5. DEBARQUEMENT DE POISSON ET PRIX
5.1 - Déhnrquements
Les captures obtenues de janvier à décembre 1994 ont été recensées et répertoriées surune fiche qui figure en annexe 2. Le nombre de marées, le volume moyen des débarquements parmois et les ventes enregistrées au cours de la période de janvier à décembre 1994 pour les unitésde pêche opérant au sovi, au watcha, à l'av/onde et aux hameçons et lignes sont donnés enannexes 3-6. Les moyennes des débarquements des quatre types d'unités de pêche sont présentéesau tableau 8. Par semaine, chaque unité connaît presque toujours au moins un jour de mer sanscapture. Ceci est dû aux engins endommagés par les dauphins, les requins ou les vents violents.Le nombre de marées par mois pour les unités économiques de pêche varient entre 9 et 21. Lesconditions climatiques, les obligations sociales, l'état physique de l'équipage, les "Zogbodos", lesentretiens périodiques et le prix du carburant déterminent le nombre de marées. Les unités opérantau sovi ont atteint une moyenne de 225 marées en 1994. Les moyennes pour les unités opérantau waicha, à lay/undo et aux hameçons et lignes sont respectivement 163,88 et 51 marées par an.Une marée d'une unité de pêche opérant aux hameçons et lignes dure 4 jours. En 1994, lamoyenne annuelle des débarquements des unités watcha a été 4 fois supérieure à celles des unitésde pêche opérant au sovi et à l'av/onde.
TibIeau 8: Captures, marées et ventes moyennes pour les différentes UEP en 1994.
Comme on devrait s'y attendre, les unités de pêche opérant au waicha ont fait en 1994 laplus importante capture en termes de kilogrammes de poisson par marée. Au Bénin, les unités depêche opérant à l'av/onde travaillent seulement pendant une période de 7 mois. Ceci expliquepartiellement la faible moyenne annuelle des débarquements. En termes de kilogrammes depoisson, les unités de pêche waicha ont fait, par marée, une capture à peu près 2 fois supérieureà celle des unités opérant à lay/undo.
UEP
Capthreffioyeiìflel
niarée
(A)
Nowbr myede mré&in
.
Capture totalenÚ3eflnotan
en kg .
AB)
. Pth.moyetii1g
. (FCFA)
C)
Ventes tta1emoyetuRs
{B) .
Sovi 42 225 9.450 101 954.450
Waiclia 142 163 39.446 220 8.678.120
Aviondo 116 88 10.208 240 2.449.920
Hameçonset lignes
160 51 8.160 876 7.148.160
18 Document Technique DIPA N°67
Le graphique I présente les débarquements mensuels moyens des unités économiques de pêche.
Graphique 1.
12000
10000
8000
6000
2000 -
4000
5.2 Prix du poisson
Les prix du poisson pour les années 1993 et 1994 sont présentés à l'annexe 7.
Ces prix doivent être toujours pris en compte avec prudence. Les prix du poissondépendent généralement de la capture, de sa composition, de sa qualité, de la saison, des facilitésde contact entre les pêcheurs et les "fishmamas" ainsi que des rapports qui existent entre eux.Pour ces raisons, les prix peuvent varier considérablement. Cette variation est illustrée en annexes3 - 6. Les unités de pêche opérant à lavi ondo ont par exemple cédé le "premier" poisson-volantde la saison en octobre à un prix très élevé: 113 FCFA l'unité. Le poisson est vendu en bassine,par panier, par plateau, par pièce ou par tas de 40. Les prix moyens par kilo pour les différentstypes d'engin sont répertoriés au tableau 8. Les pêcheurs opérant aux hameçons et lignes pêchentles espèces coûtant relativement cher, environ 520 FCFA le kilogramme. Les espèces les moinschères sont capturées par les unités de pêche opérant au sovi. Dans la plupart des cas, la ou lesfemme(s) du pêcheur s'occupe(nt) de la vente des produits débarqués par leur époux. Le pêcheurn'intervient ni dans la commercialisation ni dans la transformation du poisson.
Le graphique de la variation des prix des espèces de poisson au cours d'une année ne peutpas être présenté, car seuls les prix moyens ont été recensés. En raison des différences de poidset/ou de qualité de certaines espèces de poisson comme le hareng, le prix peut varierconsidérablement. Pour avoir des renseignements très précis, i! est nécessaire de peser les capturesdes unités de pêche qui sont suivies.
5.3. Produits de la vente.
Le produit de la vente du poisson pour les différentes unités économiques dépend de lacomposition des captures (voir paragraphe 2.3) et des prix offerts par les "fishmamas" pourchaque espèce de poisson donnée. Les variations de prix ont déjà été expliquées dans le
oL
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
mois
---4--- Watcha
Sovi
Document Technique DIPA N° 67 19
paragraphe précédent. Les variations de prix en F CFA et des débarquements en kilogrammes sontprésentés à lannexe 3. Le tableau 8 montre que le revenu moyen annuel généré par les ventes desunités de pêche, opérant au watcha est le plus élevé. Le revenu résultant des ventes effectuées parles unités de pêche opérant aux hameçons et lignes nest calculé que pour une période de 9 mois.Il atteindrait certainement celui des unités opérant au watcha siles données sur les trois autresmois de pêche effectuée hors des eaux béninoises étaient disponibles.
20 Document Technique DIPA N°67
6. LES COÛTS FIXES
Les coûts se décomposent en coûts fixes et en coûts variables. En ce qui concerne les pêchesartisanales, les coûts fixes comprennent les dépenses ou allocations liées au capital telles que lesintérêts sur prêts, l'amortissement des équipements, les frais d'acquisition des licences de pêche,les droits de mouillage et autres dépenses qu'entraine l'utilisation active ou non de l'unité de pêche.
6.1. Amortissements
L'amortissement des équipements suppose que l'équipement diminue de valeur au fil des ans.Cette moins-value du capital est un coût qui n'est pas réellement payé par le propriétaire, car ellene fait l'objet d'aucune transaction monétaire. Dans ce document, l'amortissement est calculé endivisant la valeur actuelle du matériel neuf de même type par la durée de vie économique(éxprime en années). Dans ce calcul, on suppose que la valeur résiduelle de l'équipement estnulle. L'amortissenient constitue donc une provision pour le remplacement du capital. Le tableau9 présente la durée de vie économique moyenne des équipements de pêche au port de Cotonou.
Tatleau 9 Durée de vie économique moyenne du bien d'équipement.
EQU r EMENT DE FEC
Pirogue
UE I V1FECONIMIQUE
(EN ANNEES)
10
Moteur
Type d'engin
Sovi
Tohounga
A viondo
Watcha
N/fan-n fan
Ali Dahassa/Foussa
nj
2
nj
2
5
7
5
Les coûts moyens des quatre catégories d'unités de pêche sont inscrits au tableau 10. Lescoûts fixes varient considérablement. Les coûts annuels fixes des unités de pêche opérant auwatcha sont 1,5 fois supérieurs à ceux des unités de pêche opérant aux hameçons et lignes; ilssont 2 fois supérieurs à ceux des unités aviondo/tohounga; 5 fois suprérieurs à ceux des unitésmotorisées opérant au sovi et 15 fois supérieurs à ceux des unités opérant à ce même type d'enginmais qui ne sont pas motorisées.
Document Technique DIPA N° 67 2 1
Tableau IO: Coûts annuels fixes pour les quatre catégories d'unités économiques de pêcheen FCFA en juillet 1994
L'importance de l'amortissement de l'engin, de la pirogue et du moteur pour les cinqgroupes est exprimée en pourcentage par rapport à l'amortissement total. Le graphique 2 nousdonne une idée de l'importance de l'amortissement annuel pour chacune des unités.L'amortissement annuel de l'engin de pêche constitue la partie la plus importante des coûts fixes:76% pour les unités de pêche sovi non motorisées, 63% pour les unités de pêche watcha, 36%pour les unités de pêche opérant aux hameçons et lignes. En ce qui concerne les unités de pêchesovi motorisées et les unités aviondo/tohounga, l'amortissement annuel des moteurs constitue laplus grande partie des coûts fixes.
L'amortissement des autres matériels tels que les pagaies, les ancres, les lampes, lesglacières, les écho-sondeurs, etc diffère selon le type d'engin et varie comme suit: 2 à 12% pourles unités sovi, 2 à 3o,/ pour les unités tohounga/aviondo; 0,8 à 1,8% pour les unités watcha et10,6 à l4,l% pour les unités de pêche opérant aux hameçons et lignes.
Graphe 2-- Amortissement de Uéquipement parcomposante pour différents types d'unité de pêche
100% -
90%
80% L
70% L
60%
50% .4.
40% -
30% -
20%
10%
0%
1 2 3 4 5
1: Sovi motorisé; 2: Sovi non motorisé; 3: Aviondo; 4: Watcha; 5: Ligne
III atitres
moteur
Li engin
pirogue
22 Document Technique DIPA N°67
Types dunits de pèche Coûts Moyens
Sovi 118.789
Sovi motorisé 356.220
Tohouna, Avioiido 800.545
Waicha 1.790.937
Hameçons et lignes 1.190.003
6.2. Autres coûts fixes
Il n'existe pas de licences de pêche pour les pêches artisanales au Bénin. Aucun équipementn'est assuré au port de Cotonou. Le droit de mouillage est fixé à 5.000 F CFA. Les pêcheursétrangers qui désirent exploiter le port comme la base de leurs activités donnent une bouteille derhum en plus de ce montant.
L'intérêt sur prêt est considéré comme un coût fixe. Au cas où les unités de pêche ont desdettes envers les "fishmamas" qui reçoivent alors les produits débarqués à un prix de faveur enguise de remboursement partiel, cette dette n'est pas considérée comme un coût fixe sinon elleserait doublement comptabilisée. Ainsi, la dette aura une incidence directe sur le produit de lavente. Les coûts fixes sont donc généralement constitués seulement des frais d'amortissement del'équipement et supportés par les propriétaires.
S'agissant des frais financiers, on se tromperait en comparant les affaires d'un propriétaired'équipement donné avec celles d'un autre propriétaire ayant plus ou moins le même capital.Considérons par exemple deux propriétaires ayant les mêmes coûts et la même rentabilité: l'un ades dettes (coûts fixes) et l'autre a hérité l'équipement de son grand père. Il apparaît qu'en raisonde ses coûts fixes moins élevés, celui qui n'a pas de dettes fait de meilleures affaires. Donc, pourune bonne étude comparative, il vaut mieux ne pas prendre en compte les frais financiers. Maisl'étude de coûts et revenus traite des cas spécifiques de chaque propriétaire et se doit donc deconsidérer les frais financiers comme un coût fixe à supporter par les propriétaires.
Document Technique DIPA N° 67 23
7. COÛTS VARIABLES
7.1. Introduction
Les coûts variables sont constitués de dépenses engagées au cours des opérations depêche. Ils dépendent de l'effort de pêche qui détermine les frais de fonctionnement tels que lecarburant, la nourriture, la glace, l'appât, les réparations et de l'importance de la prise qui influenceà son tour le revenu des membres de l'équipage. Les frais de location des équipements (la pirogueet le moteur en particulier) sont souvent déterminés par pourcentage fixe de la capturequotidienne. Ils constituent par conséquent un coût variable. Les pêcheurs des unités opérant autohounga qui disposent de leur propre engin louent la pirogue et le moteur, et donnent aupropriétaire de l'embarcation cinq à huit poissons sur 40, ceci représente 12,5 20% de la capture.Dans ce chapitre, les coûts variables comprennent seulement les coûts de fonctionnement etpeuvent être subdivisés en deux groupes: a) les coûts de fonctionnement supportés par lepropriétaire et l'équipage et b) les frais d'entretien et de réparation exclusivement supportés parle propriétaire. Comme nous le verrons dans le chapitre 8, la rémunération de l'équipage n'est pasconsidérée comme un coût.
Les questions fondamentales contenues dans une étude de coûts et revenus sont: quisupporte quels coûts? et comment se fait la répartition des bénéfices? il importe d'avoir desréponses à ces questions avant d'entreprendre toute étude de coûts et revenus. Les revenus àpartager jouent un rôle central dans l'étude de coûts et revenus. Dans ce document, la différenceentre le produit de la vente des produits halieutiques (revenu brut ou revenu total) et les fraiscommuns représente les revenus à répartir. On obtient le produit de la vente en multipliant laquantité de poisson pêché par le prix payé par les "fishmamas".
7.2. Frais de fonctionnement communs
Les frais communs sont ceux directement engagés dans les activités de pêche tels que lesdépenses pour le carburant, les lubrifiants, la main d'oeuvre, la nourriture à bord de la pirogue,l'appât, la glace et le matériel pour les petites réparations quotidiennes des filets. Certains coûtsde fonctionnement sont supportés par l'équipage et le propriétaire.
Le tableau 11 donne les coûts de fonctionnement communs pour les unités de pêche etmontre que les dépenses relatives au carburant constituent la plus grande partie des coûts defonctionnement. Les coûts de fonctionnement des unités de pêche opérant au wqtcha sont les plusélevés. Un litre de carburant pré-mélangé coûtait 200 FCFA en décembre 1993. L moteurYamaha de 40cv consomme 15 litres/h pour une pirogue de 15 m de long et pouvant parcourir9 miles/h. Une augmentation du prix du carburant aura donc une incidence directe sur lesopérations des unités de pêche. Les petites réparations sont insérées dans les coûts liés àl'acquisition du matériel pour les travaux habituels de réparation effectués par les membres del'équipage. Le tableau 12 donne les coûts moyens de fonctionnement par an pour les différentesunités de pêche. Les frais communs sont plus élevés que les coûts fixes, supportés par le seulpropriétaire, pour les quatre types d'unités économiques de pêche.
24 Document Technique DIPA N°67
Coûts moyesisType d!unité de d'exploitation par
êthe marée
Nombre noyen demr par a
Coûts moyensexploitation
a
Tableau 11: Coûts moyens de fonctionnement par marée en FCFA
Tableau 12: Coûts moyens de fonctionnement par an pour les differents types d'enginsau port de Cotonou
Document Technique DIPA N° 67 25
TypeCaur.,t ethran
NourrîtuìeA pì rrn TOTAL
SoviNj'vI 500 700 1.200
SoviM 3.000 1.000 700 4.00
Aviondo 10.000 1.000 700 11.700
Tohounga 5.000 1.000 4.000 700 10.700
Waiclia 20.000 1.500 2.000 23.500
Hameçonset lignes 25.000 6.000 12.000 18.000 5.000 66.000
Sovi non motorisé 1.200 225 270.000
Sovi motorisé 4.200 (*1)
A vi undo 11.700 88 (*2) 1.029.600
Tohonga 9.700 137 (*3) 1.328.900
Watcha 23.500 ç.-,I O.) 3.830.500
Hameçons et lignes 66.000 51 (*2) 3 .366.000
* 1) Après mars 1994, les deux unités opérant au sovi n'ont plus utilisé de moteur à cause decertains problèmes techniquesSeulement 7 mois de pêche au BéninSeulement 9 mois de pêche au Bénin
7.3. Entretien et réparation
Les frais d'entretien et de réparation de la pirogue, de l'engin et du moteur sontrespectivement estimés à 1 0%, 15% et 20% de leur valeur de remplacement. Il est parfois difficilede faire une distinction entre l'investissement et les dépenses qu'occasionne la réparation. On sesert donc de la durée de vie économique de l'engin pour établir la différence. Tout engin dontl'utilisation couvre plus d'un exercice est considéré comme un investissement, mais lorsque sonutilisation ne dépasse pas un exercice il est considéré comme une dépense de fonctionnement.Chaque année, les unités de pêche opérant à la senne tournante remplacent une partie de leursfilets. Le coût de ce remplacement est couvert par l'amortissement de l'engin. Les coûts de
réparation et d'entretien sont normalement supportés par le propriétaire de l'équipement. Les coûtsannuels supportés par les propriétaires sont présentés au tableau 13. Dans certains cas, ces coûtssont fonction des contrats et du système de partage de l'unité.
Ta,leau 13: Entretien annuel de routine pour la coque et le moteur en FCFA pour l'année 1994
26 Document Technique DIPA N°67
&eg. L. Moteur . Coque ngìn Thtat
Sovi nonmotorisé 15.000 28.418 43.41825cv 200.000 16.000 28.418 244.418
Aviondo/Íohounga 25cv 200.000 90.000 107.737 397.73740cv 300.000 90.000 107.377 497.737
Watcha 40cv 300.000 150.000 450.000
Hameçons et Lignes 40cv 240.000 150.000 60.000 450.000
8. REVENUS ET RENTABILITE
La décision d'investir de l'argent dans l'équipement de pêche pour créer une entreprisehasardeuse fondée sur la main d'oeuvre familiale ou constituée d'amis et! ou des contractants etrégie par des systèmes de partage revêt une importance économique de premier plan. Celle-ci ade sérieuses conséquences sur tous ceux qui s'y intéressent. En ce qui concerne les pêcheursopérant aux hameçons et lignes, les "fishmamas" financent les coûts de fonctionnement, tandis queles propriétaires, les membres de l'équipage, et leur famille prennent le risque réel en "misant" leuréquipement.
8.1. Système de rémunération.
En général, le système de partage adopté par les unités économiques de pêche opérant àl'aviondoet aux hameçons et lignes repose sur certains principes bien aëceptés par les membresde l'équipage et les propriétaires. On distingue trois parts:
I °) le propriétaire de l'équipement (pirogue, moteur, engin) reçoit 40% des revenus à partagercomme rémunération de son capital;
2°) le propriétaire reçoit aussi 20% de la capture en compensation des frais d'entretien et deréparation de l'équipement;
3 ') les 40% restant reviennent aux membres de l'équipage. Cette part s'appelle le revenu dutravail. Elle représente un pourcentage fixe des revenus, ce qui signifie qu'elle ne varie pas avecla taille de l'équipage.
Pour la plupart des unités de pêche opérant au sovi, il n'y a pas de différence entrel'entreprise et le ménage du propriétaire!exploitarit. Un ou deux enfants travaillent avec leur père.Celui-ci reçoit le produit de la vente et fait face à tous les Coûts. Les enfants ne reçoivent aucunepart. Dans ce cas, la totalité des revenus revient à la famille. Le ménage assure le financement etl'organisation de la production et des activités des travailleurs. L'économie du pêcheur opérantau sovi a une structure qui ressemble fortement à celle du paysan. La différence est basée sur lanature des ressources et non sur l'organisation. L'unité s'occupe de l'investissement, de l'emploiet des décisions opérationnelles.
Les systèmes de partage de revenu de certaines unités ghanéennes de type familial opérantau waicha sont assez compliqués. Ils sont basés sur l'expertise, l'expérience et l'âge.
Le système de partage adopté par les pêcheurs opérant au tohounga qui louent unepirogue et un moteur hors bord est déjà decrit au paragraphe 7. 1.
En vue de dégager le profit net généré par le capital, on doit réduire la part attribuée auxpropriétaires de l'amortissement du capital, des frais financiers et des coûts de réparation etd'entretien. Le profit net du capital est présenté au tableau 14. Mis à part les propriétaires desunités opérant à l'aviondo, tous les autres propriétaires réalisent un surplus économique. Cesurplus s'élève approximativement à 3 00.000 FCFA pour les propriétaires de sovi et à 73 0.000FCFA pour les propriétaires de watcha.
Document Technique DIPA N° 67 27
Tableau 14: Revenus moyens nets en FCFA et taux de rentabilité au Port de Cotonou en 1994
Le profit net des propriétaires est très faible par rapport au revenu de l'équipage. Lespropriétaires des unités sovi constituent une exception. On peut donc retenir qu'au niveau desunités économiques de pêche opérant à l'aviondo, au waicha et aux hameçons et lignes, la maind'oeuvre est mieux rémunérée que le capital.
Le revenu des membres de l'équipage dépend de la capture, des frais de fonctionnementcommuns et du système de partage entre le propriétaire et les membres de l'équipage. En ce quiconcerne l'analyse financière de l'armateur, nous pouvons retenir que les salaires constituent uncoût pour ce dernier. Les salaires des membres de l'équipage des différentes unités économiquesde pêche sont présentés au tableau 14.
En 1994, les membres de l'équipage de l'unité de pêche opérant au watcha ont reçuenviron 130.000 FCFA chacun; ceux de l'unité aviondo ont obtenu chacun 85.000 FCFA pour unepériode de pêche de 7 mois. Les membres de l'équipage de l'unité de pêche opérant aux hameçonset lignes ont reçu plus de 110.000 FCFA par personne, car en dehors des 9 mois de pêche auBénin, ils font aussi des captures hors des eaux territoriales béninoises.
Le graphique 3 présente les revenus des propriétaires et des membres d'équipage desdifférentes UEP.
28 Document Technique DIPA N°67
i t
Utha1Thmeçn et
1. Coûts d'investissement 381.550 8.754.492 2.639.991 3.625.000
2. Ventes 1.034.18 8.785.980 2.746.550 6.907.287
3. Nombre de marées/an 225 163 88 51
4. Nombre de mois de pêche au Bénin 12 12 7 9
5. Frais de fonctionnement cOmmunS 270.000 3.830.500 1.029.600 3.660.000
6.Apartager 764.180 4.955.480 1.716.900 3.247.287
7. Part de l'équipage 305.789 1.982.192 686.760 1.298.915
8. Part du propriétaire 458.508 2.973.288 1.030.140 1.958.139
9. Amortissements et réparations 162.207 2.240.937 1.099.858 1.245.000
10. Profit net du propriétaire 296.301 732.351 -69.718 713.139
11. Taille de l'équipage 3 15 8 12
12.Revenunetparpêcheur 102.000 131.553 85.845 108.243
13. Taux de rentabilité 77% 8% - 20%
Graphique 3
800000
700000
600000
500000
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300000
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8.2. Rentabilité du capital investi
Un indice courant de la rentabilité du secteur privé est le taux de rentabilité du capitalinvesti. On l'obtient en divisant le profit net du propriétaire par le capital qu'il investit dans sonunité. La rentabilité du capital investi pour les différentes unités économiques de pêche estprésentée au tableau 14. En raison des coûts d'investissement très élèvés, le taux de rentabilité desunités opérant au watcha est très faible (8%). B est négatif pour les propriétaires opérant àlay/undo, à cause d'un amortissement relativement élevé. Dans ce document, le coût d'opportunitédu capital est défini comme le taux d'intérêt qu'un propriétaire aurait pu recevoir s'il avait placéson argent dans un compte d'épargne à la banque. A Cotonou, le taux d'intérêt des comptesd'épargne est de 5%. Dans ce cas, le coût d'opportunité du capital des propriétaires d'unitésopérant au watcha est plus faible que le taux de rentabilité du capital investi . Le taux derentabilité est élevé pour les propriétaires d'unités opérant au Sovi (77%) et raisonnables pour lespropriétaires d'unités opérant aux hameçons & lignes (20%).
8.3. La répartition du revenu
Le produit de la vente est de façon générale réparti entre 4 catégories de dépenses:
a) Les frais de fonctionnement communs, b) les coûts fixes, y compris les coûts d'entretienet de réparation c) la part attribuée à l'équipage et d) le profit net des propriétaires. Les donnéesrelatives à ces quatre catégories sont exprimées en pourcentage par rapport aux ventes et sontprésentées au tableau 15.
pêcheur
t8 propriétaire
Document Technique DIPA N° 67 29
Sovi non Watcha Ligne etmotorisé hameçon
Tableau 15: Revenus estimés en pourcentages de ventes pour l'année 1994
A l'exception des unités opérant au sovi, les frais de fonctionnement communs absorbentla plus grande partie du revenu des ventes, notamment 38% pour les unités opérant à ¡'aviondo,44% pour les unités opérant au waicha et 53% pour les unités de pêche opérant aux hameçonset lignes. Environ 7Q% du revenu des ventes sont utilisés pour couvrir les frais communs et lescoûts fixes. Les 30% restant servent à rémunérer la main d'oeuvre de l'équipage et le capital. Lapart du profit net du capital représente la plus petite partie du revenu et est même négatif pourles propriétaires des unités opérant à l'aviondo.
A partir des données collectées dans le cadre de cette étude, il est possible de faire uneextrapolation à la totalité des débarquements, des ventes, des revenus de la main d'oeuvre et duprofit pour les quatre différentes unités de pêche du port de Cotonou. Les données sontprésentées au tableau 16. Les quatres types d'unités de pêche fournissent 2200 tonnes de poisonet emploient 937 membres d'équipage gagnant au total plus de 100 millions de francs CFA. Leprofit total annuel des propriétaires d'équipement est de 50 millions de francs CFA, et ce pourune vente annuelle évaluée à près de 450 millions de francs CFA.
Tableau 16: Extrapolation de certaines données pour les quatre differents typesd'unités de pêche au port de Cotonou en 1994
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Ventes 100% 100% 100% 100%
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Ventes 94.110.380 210.863.520 54.93 1.000 82.887.444 442.792.344
Profit despropriétaires 26.963.391 17.576.424 8.557.668 53.097.483
Revenu del'équipage 27.846.000 47.358.080 13.735.200 15.586.992 104.527.272
Emploi 273 360 160 144 937
30 Document Technique DIPA N°67
9. RECOMMANDATIONS
Pour des raisons de coût, de temps et de facilité de gestion l'enquête menée au port deCotonou a porté sur 63 unités économiques de pêche pour ce qui est des coûts fixes et sur 14unités en ce qui concerne les coûts variables, les débarquements et les prix du poisson. Les unitéschoisies avaient des coûts d'investissement et des volumes de débarquement similaires.L'identification des principaux types d'engins de pêche a été basée sur les différentes combinaisonsd'embarcation et d'engin existante au port de Cotonou en septembre 1993. Certains types d'enginscomme les filets nifan-nifan el ali foussa ne sont pas représentés parce qu'ils n'étaient pasopérationnels au moment de l'identification. La connaissance des unités économiques de pêchedoit être amélioré par l'établissement d'une liste d'unités économiques de pêche qui fonctionnentpendant au moins un mois à partir du port de Cotonou. La liste devrait indiquer les types d'enginsutilisés par mois par ces unités. Ceci suppose que le mode de migration des pêcheurs ghanéenset les différentes saisons de pêche puissent être suivis pour toutes les unités qui opèrent à partirdu port de Cotonou.
Les fiches utilisées pour l'enregistrement des débarquements et des prix du poissonindiquent le type d'engin dominant ainsi que celui utilisé le jour de l'enregistrement. Par exemple,les Béninois propriétaires de waicha possèdent également a/i dahassa qui est utilisé au cours dela saison de pêche. Les unités ghanéennes opérant à l'aviondo opèrent également au lohounga.
Le suivi devrait être effectué pour la même unité économique. Dans certains cas, lespropriétaires ont deux unités opérant au même type d'engin. L'agent de pêche devrait êtreconscient que le propriétaire peut mélanger les données sur les débarquements de ces unités aucas où le retour tardif de la pirogue dans la soirée ne lui permettrait pas d'observer lesdébarquements.
Les pêcheurs estiment qu'ils devraient déclarer qu'ils sont allés en mer parce qu'ils leurparaît peu courtois de déclarer qu'ils sont restés à terre. Certaines unités vont parfois en mer pourtrois heures sans les ressources nécessaires pour faire financièrement face aux coûts liés à la pêchepour leur propre consommation. Ceci est plus ou moins une activité de loisir et non une opérationde pêche. Ces sorties de loisirs sont enregistrées comme des sorties en mer. Les jours doivent êtreclassés en trois catégories: séjour à terre, sortie en mer pour des opérations de pêche et activitéde loisirs.
Il est souhaitable que le Centre National d'Océanographie (CNO) poursuive l'étude decoûts et revenus avec ¡assistance logistique du programme DIPA et l'appui de la Direction desPêches. Les données recueillies seraient traitées et analysées au C.N.O. Un rapport mensuel surle suivi des captures et des prix du poisson des unités choisies au port de Cotonou devrait êtrerégulièrement envoyé à la Direction des Pêches et au siège du DIPA.
L'estimation des coûts fixes ne nécessite pas qu'on demande la valeur de remplacementd'un moteur hors bord, d'une pirogue ou d'une nappe de filet. De telles informations doivent êtreobtenues dans les boutiques, aux marchés et chez les fabricants. Pour la rémunération du capital,il est important d'indentifler le vrai propriétaire, l'origine des fonds ainsi que les modalités de prêt.L'amortissement et les frais financiers constituent des coûts fixes supportés par le propriétaire del'équipement.
Document Technique DIPA N° 67 31
Les propriétaires choisis doivent tirer des avantages de l'étude de coûts et revenus. Ils nesont ni intéressés ni motivés de fournir des données pour une étude s'ils ne perçoivent pas la façondont 'les conclusions de cette dernière pourront améliorer 'leurs conditions. Tout au moins, ilfaudra leur fournir une brochure contenant les modèles de fiches de rapport quotidien etconsistant en une simple liste destinée à enregistrer, au jour le jour, les débarquements, le prix dupoisson et les revenus. Ceci signifie que pour chaque combinaison d'engin et d'embarcation ondevrait choisir un nombre limité d'UEP afin de pouvoir discuter chaque mois les résultatsfinanciers avec toutes les unités choisies. En raison des contraintes de temps, ceci n'a pu être faitqu'avec deux UEP. On pourrait aussi procéder autrement en expliquant les résultats à quelquesunités de pêche seulement et en recherchant pour l'échantillon de l'ECR une taille similaire à cellede l'Enquête sur l'Estimation des Captures. Ceci est faisable lorsque la fiche de renseignementscomprend les questions sur les coûts, le prix du poisson et la taille de l'équipe et aussi lorsqu'ilexiste un agent de pêche initié à l'outil informatique afin d'assurer 'le traitement des données desunités de pêche enquêtées deux ou trois fois par semaine. Un modèle de fiche de renseignementsquotidiens est présenté à l'annexe 8.
Les relations que les pêcheurs entretiennent avec leurs femmes mareyeuses doivent êtrebien connues. Il est intéressant de connaître comment le flux de liquidités de la production à 'lacommercialisation est réparti au sein d'un ménage dont l'activité économique principale est lapêche. Une enquête portant sur un tel ménage doit fournir des données pertinentes sur l'utilisationdes profits. Les techniques d'enregistrement des prix du poisson ne sont pas bien développées auBénin. Le prix au producteur est connu mais le prix auquel la femme du pêcheur vend le poisson,le prix du grossiste et celui du détaillant ne sont pas enregistrés. Ces prix (différenciés encoreselon que le poisson est frimé, congelé ou frais) devraient être enregistrés toutes les semaines auxmarchés de poisson, au port et à Dantokpa par le CNO. L'absence d'une standardisation desquantités de poisson commercialisées rend un peu difficile l'estimation des prix du kilogramme depoisson. La pesée des captures des unités de pêche suivies absorbe beaucoup de temps, mais ellea l'avantage de fournir des chiffres très précis.
32 Document Technique DIPA N°67
ANNEXE 1: Questionnaire sur les coûts et revenus adressé aux unités de pêche.
I. Infointsttiott fotidmttetttaie de pmptiétsthe et sut ta pldte
2- 7. Coûts fixes annueLs
Document Technique DIPA N° 67 33
la. CODE PÊC1IEUR
lb. PRINCIPAL ENGIN DEPÊCOE
Ic. NUMERO D' ENQUETE
Id. DTE D' ENQUETE
le. NOM DE L'ENQUÊTEUR
NOM DE LA PifiOQUE
If. NATIONALITE
1g. l'RIBU/Ei'HNIE
lii. ÂGE
Ii. SrÏUATION DE FAMILLE
lj. NOMBRE DE FAMILLE
1k NIVEAU D' EDUCATION
il. RELIGION
1m. PÊCHEUR DEPUIS COMBIEN IYANNEI;S
in. ANCIEN TRAVAIL
io. TR- VAIL SUPPLEMENTAIRE
Ip. GENRE D'ENTREPRISE
lii. COMBIEN d'HEURES EN2.1ER PAR SORl'IE?
le. COMBIEN DE MILESNAUTIQUES FAITES-VOUSPOUR ARRIVER à VOTRELIEU DE PECIJE?
is. PROFONDEUR D'EAU àVOTRE LIEU DE PEU-lE
it. CO7t-IBIEN DE MOLS l'AR ANRESTEZ-VOUS à COTONOU
COQUE D'EMBARCATION
2a. Type
2 b. l.ongeur ett mettes
2e. Latgeur ett tttéties
Coûts de tetnplacetttent actuelen FCFA
Lieu d'achat
Notttbte d'aitttées d'utilisaliott
Oiigine des fonds
Antottissentettt en FCFA
MOTEUR
2L Mantue
2j. Puissance en CV
2k Sotte dc caibuiant
2L Coûts dc zeniplacententactuels en FCFA
2m. Lieu d'achat
2n. Nonibie d'années d'utilisation
2o. Oiigine des fonds
2p. Amottissenient en FCFA
RAMES
2q. Nombie
2r. Coûts de teniplacement actuelsen EGEA
2s. Lieu d'achat
21. Nombte d'années d'utilisation
2u. Ongine des fonds
2v. Anioslissenient en FCFA
VOILE
2w. Maténel
2x. Coûts de iemplaceiiient enEGEA
2y, Lieu d'achat
2z. Nombie d'années d'utilisation
3a. Ongine des fonds
3 b, Amortissement en ECFA
ANCRE
3e. Coûts de remplacement
3d. Nombte d'années d'utilisation
3e. Lieu d'achat
3f. Ongine des fonds
3g. Antoitissement cit FCEA
(X)i'vIPAR'ÇJìv[ENT a GLACE
3h. Matériel
3i. Capacité en litres
3j. Coûts de remplacement enF'CFA
3k Lieu d'achat
3L Nombre d'aimées d'utilisation
3m. Origine des fonds
34 Document Technique DIPA N°67
lu. Coûts variables 1 (reparation et entretien pour ce mois
3n. Ai oitlsse ut en FCFA
LAMPE
3o. Combien de lamps utilisés
3p. Coûts de remplacement enFCFA
3r. Lieu dachI
3s. N onibie d iuuriees d utilisation
3t. Ongine des fonds
3u. AIIIOIÜSSCIUCIÌt cit FCFA
ILOlTEUR
3. Nombre
3w. Coûts de remplacement enFCFA
3e. Lieu d'achat
3. Origine des fonds
3z. Nombre d' années d'utilisation
4a. Aniottissenient
4h. AUTRE COÛTS ANNUF.LS
7d. COÛTS FIXES ANNUELSTOTAUX en FFA
Sorte d'équipment Coûtsen FCFA
coqueti 'embareatio n( inc ¡ us
peinture et maind'oeuvres de merlusier)
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Document Technique DIPA N° 67 35
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ANNEXE 2: Fiche d'estimation des captures
NOM PECHEUR: CODE PECHEUR: MOIE:TYPE D'ENGIN: SORTIES EN MER:
38 Document Technique DIPA N°67
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ANNEXE 8: Fiche de renseignements sur k suivi des coûts et revenus des unités économiquesde pêche
DAILY REPORT SHEET
TYPE AND QUANTITY OF GEAR USED:
DATE/TIME OUT: DATE/TIME IN:
BEACH OR PORT:
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EXPENSES:FuelOilChopBaitTwine/hooks,etc.Spare parts/repa i rs
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Quantity: Price/Unity*: Total expenses: Specify:
INCOME : Quantity of Price/Unity Total value Speciesfish sold*
* Liter or gallon. Specify!** Cartons, crates, bassins, kilos or pieces. Specify!
44 Document Technique DIPA N°67
Références bibJiographiques
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