impulsivite cognitive et decisionnelle dans le syndrome de...

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IMPULSIVITE COGNITIVE ET DECISIONNELLE DANS LE SYNDROME DE GILLES DE LA TOURETTE Mickael Ehrminger Sous la direction du Dr. Yulia Worbe Centre national de référence pour le syndrome de Gilles de la Tourette Master 2 en sciences cognitives - Session de juin 2016

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IMPULSIVITECOGNITIVEET

DECISIONNELLEDANSLE

SYNDROMEDEGILLESDELA

TOURETTEMickaelEhrminger

SousladirectionduDr.YuliaWorbeCentrenationalderéférencepourlesyndromedeGillesdelaTourette

Master2ensciencescognitives-Sessiondejuin2016

2 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Déclaration d’originalité

Cetteétudeestlapremièreàétudierl’impulsivitédécisionnelleetcognitivechezlespatients

atteintsdusyndromedeGillesdelaTouretteenprenantencomptelestatutdetraitement

des patients, et en prenant soin de ne pas inclure de patients avec des comorbidités

neuropsychiatriques.Lalittératuresurlesujetestquasi-inexistante,ettoutresteàfaire.

Table des contributions

MickaelEhrminger Contribution à l’élaboration du protocole, passation des tests,

programmationdestâchesdebillesetdeframing,analysesdes

résultats,écrituredumémoire,recrutementdestémoins

Dr.YuliaWorbe Élaboration du protocole, recrutement et évaluation

neuropsychiatrique des patients, contribution à l’analyse des

résultats,relectureetcorrectiondumémoire

Dr.AndreasHartmann Participation au recrutement et à l’évaluation

neuropsychiatriquedespatients

Informations

Corpsdutexte,horstitres:11895mots

Références:129titres,153citations

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 3

Résumé

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est une pathologie neuro-développementale,

dontlesticssontlesymptômeprincipal.Dans70%descas,lespatientssouffrentdetroubles

impulsifs, une expression comportementale de l’impulsivité, concept multidimensionnel,

défini par une «tendance à agir demanière rapide, sans tenir compte des conséquences

négatives de ses actes». Nous avons souhaité déterminer si les patients atteints de SGT

étaient plus impulsifs que les sujets sains, aux niveaux cognitif et décisionnel.Nous avons

égalementinvestiguél’effetdesneuroleptiquessurcesmesures.Nousavonstrouvé(i)une

impulsivité cognitive exacerbée, avec un effet négatif du traitement au questionnaire de

choixmonétaire,etpositifàlatâchedesquatrechoix(4CSRTT);(ii)uneaversionaurisque

dansunetâchede framing, surtoutchez lespatientsnontraités; (iii)plusd’erreursàune

tâchedebilles.Lasévéritédesticsn’étantcorréléequ’avecl’impulsivitéau4CSRTTchezles

patientsnon traités, lesmécanismescausant les ticset l’impulsivitédans leSGT semblent

majoritairementdistincts.

Abstract

Gilles de la Tourette’s syndrome (GTS) is a neurodevelopmental disorder, whose main

symptomsaretics. In70%ofthecases,patientsstrugglewith impulsecontroldisorders,a

behavioralexpressionofimpulsivity,amultidimensionalconcept,definedasa“tendencyto

actrapidly,withouttakingaccountofthepotentialnegativeconsequencesofone’sactions”.

We aimed at determining whether patients with GTS had exaggerated cognitive and

decisional formsof impulsivity, as compared tohealthycontrols.Wealso investigated the

effectofantipsychotictreatmentsonthesemeasures.Wefound(i)anenhancedcognitive

impulsivity,withanegativeeffectof treatmentatamonetarychoicequestionnaire,anda

positiveeffectof treatmentat the four-choiceserial reaction-timetask (4CSRTT); (ii)a risk

aversion in a framing task, exacerbated among untreated patients; (iii) more numerous

errors at abeads task. The severityof ticsonly correlatedwith impulsivity at the4CSRTT,

suggestingthatmechanismsunderlyingticsandimpulsivityinGTSaremainlydistinct.

4 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Table des matières

Introduction 6

Présentationdelapathologie 6

Pathophysiologieettraitement 7

Anomaliesstructurellesetfonctionnellesdanslesréseauxcortico-striato-thalamo-corticaux 7

Unepathologiedudéveloppementcérébral 9

Anomaliesneurochimiques 9

Traitement 10

Impulsivité 12

L’impulsivitémotrice 12

L’impulsivitécognitive(ouimpulsivitédechoix) 13

L’impulsivitédécisionnelle(ouimpulsivitéréflective) 15

Laprisederisque 16

L’impulsivitéetlesyndromedeGillesdelaTourette 18

Butdel’étudeethypothèses 18

Méthodologie 20

Population 20

Procédureettâches 20

Questionnairedechoixmonétaire(Kirby,Petry,&Bickel,1999) 21

Four-choiceserialreaction-timetask(4CSRTT;Worbeetal.,2014) 22

Tâchedesbilles(BT;Bancaetal.,2016) 24

Tâchedeframing(FT;Tversky&Kahneman,1981) 25

Hypothèsesopérationnelles 27

Analysesstatistiques 27

Résultats 28

BIS-11 28

Questionnairedechoixmonétaire 30

Four-choiceserialreaction-timetask 31

Tâchesdebilles 32

Tâchedeframing 33

Discussion 35

Impulsivitécognitive 35

Impulsivitédécisionnelleetprisederisque 38

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 5

Limites 41

Conclusion 43

Références 44

Annexes 53

6 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Introduction

Présentation de la pathologie

Le syndromedeGillesde laTourette (SGT)estunepathologieneurodéveloppementale,

caractériséepar la présencedeplusieurs ticsmoteurs et d’aumoinsun tic vocal, sur une

période supérieure àun an, avecundébutdurant l’enfance, selon leDSM-V (APA, 2013).

L’âgemoyend’apparitiondelapathologieest5,6ans,etlaprévalencedelapathologieest

généralementestiméeà0,6-1%delapopulation,avecunsex-ratiode3-4hommespour

une 1 femme (Cohen, Leckman, & Bloch, 2013). Une méta-analyse récente incluant 21

étudesdeprévalenceestimelaprévalenceduSGTà0,52%danslapopulationadolescente

(Scharfetal.,2015).

Les tics sont des comportements stéréotypés, rapides et soudains, qui peuvent être de

deuxtypes.Lesticssimples impliquentengénéralunseulgroupemusculaire, ilssonttrès

brefsethabituellementsanssignificationparticulière.Lesticsmoteurssimplesincluent,par

exemple,desclignementspalpébraux,oudessecoussesmusculaires;lesticsvocauxsimples

incluent le fait de tousser, renifler, ou se racler la gorge. Les tics complexes sont des

séquences motrices plus longues, impliquant plusieurs groupes musculaires, sont plus

sophistiqués et peuvent avoir une signification, et être socialement inappropriés. Les tics

moteurs complexes incluent l’échopraxie (le fait de mimer le comportement d’autrui),

donner des coups, la copropraxie (faire des gestes socialement inappropriés, de nature

sexuelleouordurière).Lesticsvocauxcomplexes incluent l’écholalie (le faitderépéter les

paroles d’autrui), la palilalie (le fait de répéter ses propres paroles, en général les fins de

phrases), le faitdediredesmotsouphrasesdemanièrestéréotypéeetrépétitive,etplus

rarement lacoprolalie(lefaitdediredeschosessocialement inappropriées,tellesquedes

insultes).

Alorsque les tics sont généralement considérés commeétantdenature involontaire, ils

peuvent être volontairement supprimés par le patient pendant un certain temps.

Cependant la suppressionvolontairedes ticspeutprovoquerun inconfort (Himle,Woods,

Conelea,Bauer,&Rice,2007)etplusieursauteursrapportentqu’ilpourraitexisterun«effet

rebond» après une période de rétention des tics, avec une sévérité accrue des tics

(Jankovic, 2001). Les tics sont souvent précédés par une «sensation prémonitoire»

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 7

(premonitory urge, en anglais) qui est une sensation désagréable (comme une tension

musculaire, par exemple) à l’endroit où le tic doit être réalisé (Kurlan, Lichter, & Hewitt,

1989). Il sepeutainsique les ticsaientune fonctionparticulière,qui seraitdesoulager la

sensation désagréable causée par le phénomène prémonitoire; c’est pourquoi certains

auteursdécriventlesticscomme«desréponsesvolontairesàdessensationsinvolontaires»

(Singer,2005).

Dansprèsde90%des cas, les tics sont accompagnésdecomorbiditésneurologiqueset

psychiatriques (Cohenet al., 2013), tels que le trouble déficit de l’attention avecou sans

hyperactivité (TDAH), les troubles obsessionnels et compulsifs (TOC), des troubles du

sommeil, des troubles de l’humeur, et des troubles du contrôle des impulsions.Dansune

étude récente, Hirschtritt et al. (2015) ont estimé que la prévalence des comorbidités

neuropsychiatriques chez les patients atteints de SGT est de 85,7% à l’échelle de la vie.

Parmi ces patients, 57,7% ont deux ou plus de deux comorbidités neuropsychiatriques

concomitantes. Les critères diagnostiques pour le TOC et le TDAH ont été retrouvés chez

72,1%despatientsatteintsdeGTS.

Pathophysiologie et traitement

Notreconnaissancedel’étiologieetdesmécanismesphysiopathologiquescausant leSGT

est encore méconnue. Cependant, des études de neuro-imagerie et de pharmacologie

avancentplusieurshypothèses.

Anomalies structurelles et fonctionnelles dans les réseaux cortico-striato-thalamo-corticaux

Une hypothèse de dysfonctionnement au sein des réseaux cortico-striato-pallido-

thalamo-corticaux (CSPTC) a été soulevée par plusieurs auteurs, tels queMcNaught and

Mink(2011).Quelquesétudesontspécifiquementmisenlumièredesanomaliesdematière

blancheauseindesfaisceauxcortico-striataux(Govindan,Makki,Wilson,Behen,&Chugani,

2010),delacapsuleinterneetducorpscalleux(Baumeretal.,2010;Neuner,Kupriyanova,

etal.,2010).Deplus,laconnectivitéfonctionnelleentrelecortexsensorimoteuretl’insula

sembleêtreaccruechezlespatientsatteintsdeSGT(Tinazetal.,2014),alorsquelesrégions

frontales impliquées dans le contrôle cognitif semblent avoir une connectivité diminuée

(Chengetal.,2014).Ilaétésuggéréqu’uneréductiondunoyaucaudéestcorréléeavecle

8 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

degré de sévérité des tics (Franzkowiak et al., 2010).Une étude a égalementmontré des

projectionsréduitesentrelecortexfrontallatéraletlenoyaucaudé(Wangetal.,2011).

Neuneretal.(2014)ontétudiéleprocessusdegénérationdesticsetontmisenévidence

la séquence temporelle des activations au sein des réseaux CSTPC dans la genèse de ces

symptômes:environ2secondesavantletic, ilsconstatentuneactivationdel’airemotrice

supplémentaire, de la partie ventrale du cortex visuel primaire, du cortex sensorimoteur

primaireetde l’operculepariétale,puisuneactivationdu cortex cingulaireantérieure,du

putamen, de l’insula, de l’amygdale et du cervelet; lors de l’initiation motrice du tic, ils

constatentuneactivation soutenuedes cortexprimairesmoteurs et sensorimoteurs, ainsi

queduthalamusetdel’operculecentrale.Plusieursautresétudesontétudiéceprocessus

degénérationdesticsetontmontréuneactivitéaccruedansl’airemotricesupplémentaire

(Bohlhalteretal.,2006)ainsiquedanslesairesetréseauxmoteurs(Debes,Hansen,Skov,&

Larsson,2011).

Des auteurs ont égalementmis en évidence une activité diminuée au sein des réseaux

CSTPCresponsablesducontrôlemoteur(Mazzoneetal.,2010).Baym,Corbett,Wright,and

Bunge (2008) rapportentque la sévéritédes tics, chezdes enfants non traités atteints de

SGT,estcorréléeavecuneactivationaccruedesnoyauxdopaminergiques(airetegmentale

ventrale,substancenoire)etainsiqueducircuitcortico-basal (cortex,striatum,thalamus).

Lespatientsavecdesticstrèssévèressemblentavoiruneactivitéaugmentéedanslenoyau

subthalamique,quipeutêtreunmarqueurdemécanismesdecompensation.

Le«générateurdestics»resteinconnu.Lesmodèlesanimaux(Worbeetal.,2009;M.Xu

et al., 2015), ainsi que les études neuropathologiques chez les patients atteints de SGT

mettent en évidence un déficit de contrôle inhibiteur localisé au niveau du striatum

(Kalanithi et al., 2005; Kataoka et al., 2010). Cependant, lors de tics induits

expérimentalement,desauteursontpumontreruneactivitécérébelleuseconcomitanteà

l’activitédes ganglionsde labaseetdu cortexmoteur (McCairn& Isoda,2013), étendant

ainsileréseauimpliquédanslesticsàunréseaucérébello-basal,enaccordaveclesrésultats

montrantunequantitédematièregrisecérébelleusediminuéechezlespatientsatteintsde

SGT(Tobeetal.,2010).

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 9

Une pathologie du développement cérébral

Desauteurs se sontpenchéssur laquestionde l’originedecesdysfonctionnements. Les

étudesneuropathologiquesprécitées(Kalanithietal.,2005;Kataokaetal.,2010)suggèrent

unproblèmedemigrationdesprécurseursdescellulesGABAergiquesauseinducerveau.

Les études de neuro-imagerie semblent également aller dans le sens d’une anomalie des

trajectoires développementales, avant l’hypothèse d’un retard de maturation cérébrale,

dans lamesure où l’activité, la structure et la connectivité des circuits cortico-basaux des

patientsadultesatteintsdeSGTcorrespondentàcellesdesujetsplusjeunes(Worbeetal.,

2015).

Worbeetal.(2015)ontmontrélaprésenced’anomaliesstructurellesdanslesfaisceauxde

matièreblancheau seindu réseaucortico-striato-pallido-thalamo-cortical (CSPTC) chez les

patients atteints de SGT, qui sont probablement dus à des troubles du développement

cérébral.Muellneretal.(2015)ontétudiél’épaisseurducortexchezlespatientsatteintsde

SGTetonttrouvéquelamatièregrisedanslessulcipré-central,post-central,interne,ainsi

quedans lessulci frontauxsupérieuret inférieur,étaitd’uneépaisseurréduiteetcorrélée

avec la sévérité des tics. Le contrôlemoteur défaillant retrouvédans le SGTpourrait être

expliqué par une plasticité défaillante dans le cortex moteur et les ganglions de la base

(Martin-Rodriguezetal.,2015).

Worbe et al. (2012) ontmené une étude de neuro-imagerie en imagerie par résonance

magnétique fonctionnelle, étudiant le resting-state (état d’activité du cerveau au repos

éveillé) et ont trouvéune activité aberrante au seindes réseauxCSTPC, ainsi quedans le

thalamusmédian,etdanslescortexprémoteur,sensorimoteur,etcingulaire.

Anomalies neurochimiques

D’un point de vue neurochimique, les dysfonctionnements au sein des réseaux CSTPC

peuvent trouver leur origine dans des déséquilibres au niveau dopaminergique,

sérotoninergique et noradrénergique (Harris & Singer, 2006; Martino & Cavanna, 2013;

Mink, 2006). Cependant, un déséquilibre dopaminergique semble être prépondérant,

comme en atteste l’effet bénéfique des traitements dopaminergiques sur les tics (soit

antagonistesdesrécepteursdopaminergiquesD2,soit leuragonistespartiels).Lespatients

atteintsdeGTSonttendanceàavoirunnombreréduitderécepteursdopaminergiquesaux

10 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

niveauxstriataletcortical(Cheonetal.,2004;Minzer,Lee,Hong,&Singer,2004).Plusieurs

étudesen tomographieparémissionsdepositonsontmontréque lespatientsatteintsde

SGTontunelibérationdedopamineaccrueauniveaudustriatum(Denysetal.,2013;Wong

etal.,2008).

LapathogenèseduSGTimpliqueégalementlesystèmeGABAergique(Martino&Cavanna,

2013).Worbeetal. (2013)ontétudié lesrégions impliquéesdans lagenèsedesticssur le

modèleanimaldusinge,initialementdécritparMcCairn,Bronfeld,Belelovsky,andBar-Gad

(2009) etWorbe et al. (2009). Cemodèle animal a pumontrer le rôle de la transmission

GABAergiquedans la genèsedemouvements similairesaux tics; cesmouvementsétaient

induitsparuneinjectiond’unagonisteGABAergique(bicuculine)auniveaustriatal.Àl’aide

d’injection de traceur axonal dans le striatum de huit singes, Worbe et al. (2013) ont

identifiédesrégionsliéesàl’expressiondecesmouvementssemblablesauxtics.Lesauteurs

ont mis en évidence un lien avec le cortex préfrontal latéral et médial ainsi qu’avec les

régionssensorimotricesdesganglionsdelabase.Desétudesneuropathologiquesontaussi

montréquelespatientsatteintsSGTavaientdesanomaliesdedistributionetdestructures

desneuronesGABAergiquesinhibiteurs,auniveaudesganglionsdelabase(Kalanithietal.,

2005; Kataoka et al., 2010). Lerner et al. (2012) rapportent également la présence

d’anomaliesdiffusesdusystèmeGABAergiquechez lespatientsatteintsdeSGT,suggérant

que les circuits impliquant les ganglions de la base et le thalamus sont désinhibés dans

cettepathologie, induisantunehyperexcitabilitédu cortexmoteur (Albin&Mink,2006;

Wangetal.,2011).

Le systèmede transmissionnoradrénergiquesembleégalement jouerun rôle important,

auvudeseffetsthérapeutiquesbénéfiquesdesagonistesdesrécepteursalpha-2.

Traitement

Le traitement de première indication pour le SGT est la prescription demédicaments

neuroleptiques (Roessner et al., 2011). Les neuroleptiques typiques, antagonistes des

récepteursdopaminergiques,telsquel’halopéridolet lepimozide,ontétéutiliséspendant

longtemps,etlesystèmedopaminergiqueétaitconsidérécommeleprincipalresponsablede

la pathogenèse du SGT (Buse, Schoenefeld, Munchau, & Roessner, 2013). Ceux-ci ont

progressivementétéremplacépardesneuroleptiquesatypiques,neuroleptiquesayantune

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 11

affinitéparticulièrepour lesrécepteursdopaminergiquesD2,auxeffetssecondairesmoins

gênants,telsquel’aripiprazoleet larisperidone,quiagissentà lafoissur lestransmissions

dopaminergique et sérotoninergique. Cette évolution va de pair avec la découverte de

l’implication d’autres neurotransmetteurs, tels que le GABA, comme relaté dans la partie

précédente(Udvardi,Nespoli,Rizzo,Hengerer,&Ludolph,2013).

Viennent ensuite les thérapies cognitives et comportementales (Verdellen, van de

Griendt,Hartmann,Murphy,&Group,2011).Lescassévèresréfractairesàtouttraitement

peuvent sevoirproposerune intervention chirurgicaledestimulation cérébraleprofonde

desganglionsdelabase(Muller-Vahletal.,2011).

12 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Impulsivité

L’impulsivité est un trait de personnalité normal, qui peut être défini comme une

«prédispositionà agir et réagir demanière rapide, non-planifiée àdes stimuli interneset

externes, avec une considération réduite pour les éventuelles conséquences négatives de

ses actes pour soi et pour autrui» (Chamberlain & Sahakian, 2007; Potenza, 2007).

L’impulsivité est un endophénotype commun à plusieurs pathologies neuropsychiatriques,

telles que les addictions, le TDAH, les troubles maniaques ou encore la trouble de la

personnalité borderline (Chamorro et al., 2012). Dans ces pathologies, l’impulsivité est

souvent exacerbée et se retrouve sous forme d’état plutôt que sous forme de trait de

personnalité.

L’impulsivité est un concept multidimensionnel, comprenant un versant moteur, un

versant cognitif ainsi qu’un versant décisionnel. L’impulsivité motrice correspond à

l’incapacité (ou la difficulté) à inhiber une réponse motrice à un stimulus, l’impulsivité

cognitive est exprimée par une incapacité à retarder l’obtention d’une récompense, et

l’impulsivitédécisionnelle est définie par un processus de prise de décision défaillant, ne

prenantpasencomptesuffisammentd’informationpourdéciderdemanièreoptimale.

L’impulsivité motrice

L’impulsivitémotrice est la tendance à pré-potentialiser la désinhibitionmotrice et ainsi

d’avoirdesdifficultésàinhiberdesprogrammesmoteursinitiés(Finebergetal.,2014).Elle

estgénéralementmiseenévidenceàl’aidededeuxtypesdetâches:(i)stop-signalreaction-

timetasket (ii)go-no-gotask,dans lesquelles lessujetsdoiventarrêter (i)unmouvement

déjà initié, ou (ii) un mouvement avant son initiation. Ce type d’impulsivité repose

principalementsurlegyrusfrontalinférieurdroitandsesconnectionssous-corticales(Aron

&Poldrack,2005;Rubia, Smith,Brammer,&Taylor, 2003).Desétudespharmacologiques

ontmontré que l’impulsivitémotrice estmédiée par le système noradrénergique et une

impulsivité motrice excessive pourrait être diminuée par le méthylphénidate et

l’atomoxétine(Chamberlainetal.,2007;Chamberlainetal.,2006).

Cetyped’impulsiviténeserapasétudiédansnotreétude,nousn’entreronsdoncpasplus

dans les détails. Cependant, il est important de noter que, de manière contre-intuitive,

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 13

l’impulsivité motrice n’est pas exagérée chez les patients atteints de SGT, comme le

montrentLipszycandSchachar(2010)dansuneétudeutilisant lastop-signalreaction-time

task.

L’impulsivité cognitive (ou impulsivité de choix)

Comme décrit ci-avant, l’impulsivité cognitive se manifeste par une dévaluation

temporelleexcessivedes récompenses (Evenden&Ryan,1999).Ce typed’impulsivitéest

généralement étudié grâce à des questionnaires de choix monétaire (Kirby &Marakovic,

1996)endemandentauxsujetsdechoisirentreunerécompensefaiblemais immédiateet

une récompense plus importante après un certain délai d’attente. L’effet du délai sur le

choixdusujetestreflétédanslafonctiondedévaluationtemporelle,etplusspécifiquement

dansl’indicek.

Winstanley, Theobald,Dalley,Cardinal, andRobbins (2006)ontobservéunedissociation

dans lamodulation neurochimique de la dévaluation temporelle dans différentes régions

frontales, chezdes rats réalisantune tâchededévaluationde la récompense. Les auteurs

ontmontréuneaugmentationdutauxdesérotonineauniveaupréfrontalmédial,etune

augmentation des taux deDOPAC (unmétabolite de la dopamine) au niveau du cortex

orbitofrontal.

SelonSmithetal.(2016),lessujetssainsmontrantdestauxréduitsdedopamineauniveau

duputamenont tendanceà choisir plus souvent les sommes faibles et immédiates (choix

impulsifs). Aussi, les patients atteints de TDAH montrent une corrélation négative entre

l’occupationdesrécepteursdopaminergiquesparleméthylphénidatedansleputamenetle

nombredechoix impulsifs (Crunelleetal., 2013). L’hypothèsevoulantquedes taux sous-

corticaux de dopamine bas seraient associés avec un nombre plus important de choix

impulsifsestsoutenuepard’autresétudes(Ballardetal.,2015;Joutsaetal.,2015).

Le nombrede choix impulsifs peut aussi être augmentéepharmacologiquement par des

antagonistes des récepteurs dopaminergiques D1 et des agonistes adrénergiques alpha-2

(vanGaalen,vanKoten,Schoffelmeer,&Vanderschuren,2006),etilsemblequel’onpuisse

le diminuer avec du methylphénidate chez les patients atteints de TDAH, comme noté

précédemment(Crunelleetal.,2013).Dansdesétudessur l’animal,desauteurspostulent

que l’impulsivité cognitive est médiée principalement par les systèmes dopaminergiques

14 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

(Dalley, Mar, Economidou, & Robbins, 2008; Doya, 2008; Winstanley, Cocker, & Rogers,

2011). Chez les humains, des études ont soulevé des résultats contradictoires sur le lien

entredopamineetdévaluationdelarécompense,probablementparcequelesauteursn’ont

pasprisencomptelesprofilsdéveloppementauxetgénétiquesdesparticipants,quipeuvent

avoiruneffetsurlaréponseauxmanipulationspharmacologiques.

Néanmoins, les patients atteints de la maladie de Parkinson (une maladie

neuropsychiatrique complexe due à une dégénérescence progressive de neurones

dopaminergiquesde la substancenoire, entrainantundéficit endopamine causantdivers

symptômes moteurs et non-moteurs) ont tendance à dévaluer temporellement les

récompensesdemanièreplusimportantequelessujetssainsappariésenâge,etfontainsi

plusdechoiximpulsifs(Milenkovaetal.,2011).

Ainsi, il semble que le taux de dopamine sous-corticale, plus précisément au sein des

ganglionsdelabase,joueunrôleimportantdanslaprédictiondespréférencesindividuelles

àunquestionnairedechoixmonétaire.Eneffet,lesétudescitéesci-dessussuggèrentquele

taux de dopamine dans les ganglions de la base corrèle négativement avec le nombre de

réponsesimpulsivesauxtâchesdedévaluationdelarécompense.

Ladévaluationdelarécompensesembleimpliquertroisensemblesderégionscérébrales,

selon Peters and Buchel (2011): la substance noire, le striatum ventral et le cortex

préfrontal ventromédian pour l’évaluation de la valeur de la récompense ; les cortex

préfrontal ventromédian et cingulaire antérieur pour le contrôle cognitif; et le lobe

temporalmédianpourlaprospection.Laconnectivitédecesrégionssembleêtreimportante

dans l’impulsivité cognitive, puisque des anomalies dematière blanche dans les faisceaux

fronto-striataux ont été associées avec une impulsivité cognitive plus importante chez les

sujetssains(Peperetal.,2013).

Une autre facette de l’impulsivité cognitive est ce que certains auteurs qualifient

d’impulsivitéd’attente, généralementétudiéechez l’animalavecune tâchede five-choice

serial reaction-time task (Robbins, 2002). À l’aide d’une version de cette tâche adaptée à

l’homme,dénommée four-choiceserial reaction-time task,quenousutiliseronségalement

dansnotreétude,Worbe,Savulich,Voon,Fernandez-Egea,andRobbins(2014)ontmontré

qu’une déplétion transitoire de sérotonine, induite par une déplétion en tryptophane,

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 15

entraineuneaugmentationdel’impulsivitécognitived’attentechezlessujetssains,reflétée

parunnombreplus importantde réponsesprématuréesàune tâchede four-choice serial

reaction-time task que nous avons utiliserons également dans cette étude, et dont la

méthodologieestdécriteinfra.Ainsi,l’impulsivitécognitivesembleêtremédiéeàlafoispar

lessystèmesdopaminergiqueetsérotoninergique.

Àcejour,aucunauteurn’aétudiél’impulsivitécognitivechezlespatientsatteintsdeSGT.

Etantdonnéqu’ilestpossiblequeleSGTsoitdûàunehyperdopaminergiestriatale(Denys

etal.,2013;Gerard&Peterson,2003),etquelestroublesducontrôledesimpulsionssont

fréquents dans cette pathologie (Frank, Piedad, Rickards, & Cavanna, 2011), les résultats

cités ci-dessous semblent contradictoires, dans la mesure où elles montrent que ce type

d’impulsivitéestaccrulorsqueletauxdedopaminesous-corticaleestdiminué.

L’impulsivité décisionnelle (ou impulsivité réflective)

Cetyped’impulsivitéestexpriméparundéficitdansl’accumulationd’informationdansle

but de prendre une décision (Kagan, 1966). Il est généralement étudié avec des tâches

d’accumulationd’information,comme la tâchedesbilles (Bancaetal.,2016).L’impulsivité

décisionnellesembleêtremédiéeparlesystèmesérotoninergique,commelemontrentdes

étudessurlesujetsainhumain(Crockett,Clark,Smillie,&Robbins,2012).Lesbasesneurales

del’impulsivitédécisionnellenesontpasencoreconnuesetdoiventêtreétudiées.

EvendenandRyan(1999)ontmontréquel’impulsivitédécisionnellepeutêtreaugmentée

chez le rat sous l’actiond’antagonistesdes récepteurs sérotoninergiques5-HT2, alorsque

l’actiondesagonistes5-HT2semblelaréduire.La littératuresurcetyped’impulsivitédans

lestroublesduspectre impulsif-compulsifestrare.Parexemple,EddyandCavanna(2014)

ont étudié l’impulsivité décisionnelle chez les patients atteints de SGT, avec la tâche des

billes,quenousutiliseronségalementdansnotreétude,etdontlaméthodologieestdécrite

infra.LesauteursontmontréquelespatientsatteintsdeSGTonttendanceà«sauteraux

conclusions», c’est-à-dire accumuler moins d’informations que les sujets sains avant de

prendreunedécision.Demanièreplusprécise,dansleurtâche,lespatientsdemandaient6

(médiane) tirages avant de faire leur choix, alors que les sujets sains en demandaient 11

(médiane). Les auteurs concluent également que la tendance des patients à accumuler

moinsd’informationsque lessujets sainsn’estpasassociéeà la sévéritédes tics,niàdes

16 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

troubles des fonctions exécutives, mais plutôt aux traits de personnalité impulsivité et

compulsivité. Cependant, leur étude a quelques limites, notamment le nombre réduit de

patients (15 patients inclus), la présence de comorbidités neuropsychiatriques parfois

sévères, telles que des TOC (avec des scores de sévérité compris entre 5 et 66 sur une

échellede72)etdescasdeTDAH(avecdesscoresdesévéritéscomprisentre1et22sur

uneéchellede24),ainsiquelanonpriseencomptedestraitementssuivisparlespatients

dansl’analysedesrésultats.

Néanmoins,DeVitoetal. (2009)n’ontpas trouvédedifférencesignificativeauxmesures

d’impulsivitédécisionnelle entredespatients atteints de TDAHetdes sujets sains, et une

dosedeméthylphénidaten’apaseud’effetsurcettemesure,nià lahaussenià labaisse.

Les patients atteints de TOC, de trichotillomanie (comportement compulsifs consistant à

arrachersespoilsoucheveux),oud’excoriationpathologique(comportementcompulsifde

grattage ou d’arrachement de peau) ne semblent pas non plus différer des sujets sains

(Chamberlain&Sahakian,2007;Snorrason,Smari,&Olafsson,2011).

La prise de risque

Chez les sujets sains, la prise de décision est influencée par la manière dont les

différentesoptions sontprésentées. En effet, lorsque l’onpropose aux sujets uneoption

sureetuneoptionrisquée,lessujetsonttendanceàchoisirl’optionrisquéelorsquel’issue

de l’optionsureestprésentéecommeunepertepotentielle,alorsque leurchoix seporte

plutôt sur l’option sure lorsque l’issue de cette option est présentée commeunpotentiel

gain(Porcelli&Delgado,2009;Sip,Smith,Porcelli,Kar,&Delgado,2015).

Une étude en imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle par De Martino,

Kumaran,Seymour,andDolan(2006)amontréque lessujetssainsseportentsur lechoix

risquédans62%descas lorsque l’optionsureestprésentéecommeunepertepotentielle,

alorsqu’ilsneprennentdesrisquesqu’à43%lorsquel’optionsureestprésentéecommeun

gain potentiel. Les images ont montré une activation de l’amygdale lorsque les sujets

choisissentl’optionsuredansleframingdegain,etdanslechoixrisquédansleframingde

perte. Cependant, l’intensité de l’activation de l’amygdale ne permet pas de prédire le

comportementdessujets,detellemanièrequ’uneactivationplusimportantedel’amygdale

nepréditpasunnombreplus importantdechoixsursdans le framingdegainnidechoix

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 17

risqués dans le framing de perte. Au lieu de cela, les auteurs ont trouvé une corrélation

entrel’activitéducortexpréfrontalorbitomédianetl’intensitédel’effetduframing(défini

commeladifférenceentrelepourcentagederéponsesrisquéesdansleframingdeperteet

lepourcentagederéponsesrisquéesdansleframingdegain).D’autresétudesutilisantdes

tâchesde jeuont confirmé l’implicationdu cortexorbitofrontal et ses connections sous-

corticales dans ce type de comportement impulsif (Rogers et al., 1999). Au niveau

neurochimique,letyped’impulsivitéreflétéparcettetâche,àsavoirdesprisesdedécision

désavantageuses, semble être modulée par la transmission sérotoninergique au niveau

cortical, et au niveau sous-cortical par la dopamine et la sérotonine (Baarendse,

Winstanley,&Vanderschuren,2013;Zeeb,Robbins,&Winstanley,2009).

P.Xuetal.(2013)ontmontréunecorrélationpositiveentrecetyped’impulsivitéetletrait

de personnalité d’anxiété chez des étudiants sains. Les patients atteints de SGT souffrent

souventd’uneanxiétéimportante(Thenganatt&Jankovic,2016),ilestainsiraisonnablede

penserquelespatientsatteintsdeSGTserontplusinfluencésparleframingquelessujets

sains,etprendrontplusdedécisionsrisquées.L’étudedelaprisederisqueestimportante,

puisqu’elle peut prédisposer dans certains cas à des comportements d’automutilation,

d’agression,voiredescomportementssuicidaires.

Ànotreconnaissance,aucunauteurn’aétudiélaprisederisquechezlespatientsatteints

de SGT. Afin d’étudier la prise de risque, nous utiliserons une tâche classique d’effet de

framing(Tversky&Kahneman,1981).

18 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

L’impulsivité et le syndrome de Gilles de la Tourette

Enrésumé,touscestypesd’impulsivitésemblentimpliquerdesdysfonctionnementsdans

les réseaux fronto-striataux, et des déséquilibres dans des systèmes de transmission

spécifiques,particulièrementdopaminergiqueetsérotoninergique.

Dans le SGT, l’impulsivité peut être causée par deux mécanismes. Le premier facteur

explicatifpossibleestunehyperactivitédopaminergiqueauseindescircuitsCSTPC,comme

celaest suggéréparplusieursétudesenneuro-imagerie fonctionnelle (Denyset al., 2013;

Gerard&Peterson,2003).D’autresétudesontrévéléquelespatientsatteintsdeSGTont

une activité métabolique réduite au niveau du cortex cingulaire antérieur, du cortex

parahippocampique,ainsiquedel’insula.Cesairessemblentimpliquéesdanslecontrôledes

impulsions(Petersonetal.,1998).Lalibérationdedopamineauniveauduputamensemble

égalementplusélevéechezlespatientsatteintsdeSGT(Singeretal.,2002).

La seconde explication possible est celle d’une défaillance du contrôle cognitif du

comportement,probablementdûàdesanomaliesfonctionnellesauseinducortexfrontal.

Ces dernières ne sont pas spécifiques au SGT et sont retrouvé dans plusieurs pathologies

neuropsychiatriques,commelemontrentplusieursétudes(Mega&Cummings,1994;Tekin

&Cummings,2002).

À ce jour, aucune étude n’a examiné la relation entre les mesures d’impulsivité et le

phénotypecliniqueduSGT,alorsquelestroublesducontrôledesimpulsionssontfréquents

dans le SGT, exprimés au niveau comportemental par des troubles intermittents explosifs

(crisesderagesoudaines,souventduesàdesfrustrationsmineures),etdescomportements

auto-mutilatoires,entreautres(Wright,Rickards,&Cavanna,2012).

But de l’étude et hypothèses

Nous avons voulu déterminer si les patients atteints de SGT montrent une impulsivité

accrue aux niveaux cognitif et décisionnel, par rapport aux sujets sains. Nous avons

égalementétudié l’effetdesmédicamentsneuroleptiquessurcestypesd’impulsivité.Pour

ce faire, nous avons séparé les patients en deux sous-groupes: patients sous traitement

neuroleptique(traités),patientssanstraitementneuroleptique(non-traités).

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 19

Nous avons fait l’hypothèse que les patients atteints de SGT auraient une propension à

être plus impulsifs aux niveaux cognitif et décisionnel que les sujets sains, et que cette

impulsivité éventuellement plus élevée pourrait être corrigée par les traitements

neuroleptiques, aumoins demanière partielle. Dans ce cas, les patients traités devraient

avoirunphénotypeintermédiaireentrelespatientsnontraitésetlessujetssains.

Le but secondaire de notre étude est d’explorer l’hypothèse d’une relation entre la

sévérité des tics (mesurée par l’échelle Yale Global Tic Severity Scale) avec les mesures

expérimentalesd’impulsivité.

20 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Méthodologie

Population

LespatientsontétérecrutésaucentrenationalderéférencepourleSGT,àl’hôpitaldela

Pitié-Salpêtrière,àParis,France.Lescritèresd’inclusionétaient:undiagnosticconfirméde

SGT (conformément aux critères du DSM-V: présence de plusieurs tics moteurs et d’au

moinsunticvocal,pendantunepériodesupérieureàunan,sansinterruptiondeplusde3

mois,avecundébutavantl’âgede18ans),l’absencedecomorbiditésneuropsychiatriques,

tellesquelesTOCetleTDAH,nepasvoird’autrepathologiepsychiatriqueouneurologique

queleSGT,êtreunlocuteurfrancophonenatif,avoirunevisionnormaleoucorrigée,donner

sonconsentementéclairé.

Nousavonségalementrecrutédesvolontairessainsappariésensexe,enâgeetenniveau

d’éducation(enannéesd’éducationàpartirdelapremièreannéed’enseignementprimaire).

Lescritèresd’inclusionpourlessujetssainsétaient:êtreunlocuteurfrancophonenatif,ne

pas avoir d’antécédents neurologiques ou psychiatriques, y compris des tics durant

l’enfance, ne pas être sous traitement (hors contraception, pour les femmes), avoir une

vision normale ou corrigée, donner son consentement éclairé. Les sujets sains ont été

recrutés par le biais de la base de données duRelai d’Information en Sciences Cognitives

(RISC,France)etparlebouche-à-oreille.

Procédure et tâches

Lespatientsontsubiuneévaluationcliniqueparunmédecinneurologue(Dr.YuliaWorbe

ou Dr. Andreas Hartmann) pour confirmer le diagnostic de SGT, et vérifier l’absence de

comorbidités neurologiques et psychiatriques ainsi que pour évaluer la sévérité des tics à

l’aidedel’échelledesévéritédesticsYaleGlobalTicsSeverityScale(YGTSS),enutilisantle

sous-score sur 50(Leckman et al., 1989). Cette échelle évalue le nombre, la fréquence,

l’intensitéainsiquelacomplexitédestics,maiségalementlasévéritédel’interférenceavec

lestâchesquotidiennesquelesticsreprésentent.Toutescescomposantessontscoréessur

une échelle de 0 (très faible) à 5 (très élevé), et sont calculées séparément pour les tics

moteurset lesticsvocaux.Lescoretotalestdonccomprisentre0et50;plus lescoreest

élevé,pluslesticssontconsidéréscommesévères.

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 21

Touslesparticipantsdevaientremplirl’auto-questionnaireBarrattImpulsivenessScale,11e

édition, BIS-11(Patton, Stanford, & Barratt, 1995) dans le but d’évaluer le trait de

personnalité impulsivité et son expression dans plusieurs domaines: attention,motricité,

planification. Nous avons utilisé la traduction française de cette échelle par Bayle et al.

(2000).L’échelleBIS-11comprend30items,etquatreréponsespossiblessousformed’une

échelledeLikertallantde«Presquetoujours/Toujours»à«Rarement/Jamais».Lescore

totalestcomprisentre30et120.Pluslescoreestélevé,pluslesujetestconsidérécomme

impulsif.

De manière additionnelle, les participants ont réalisé quatre tâches, décrites ci-après.

L’impulsivitécognitiveaététestéeavecunquestionnairedechoixmonétaire(mesurant la

dévaluationtemporellede larécompense),ainsiqu’unetâchedequatrechoix(four-choice

serialreaction-timetask,4CSRTT).L’impulsivitédécisionnelleaététestéeaveclatâchedes

billesetunetâcheclassiquedeframing.

Questionnaire de choix monétaire (Kirby, Petry, & Bickel, 1999)

Danscequestionnairede27items,lesparticipantsdoiventchoisirentreunerécompense

faiblemaisimmédiateetunerécompenseplusimportantemaisdisponibleaprèsuncertain

délaid’attente,commelemontrecetexemple:

«Préférez-vousrecevoir25€maintenantou75€dans15jours?»

Lesdélaisd’attentevariententre7et186jours,etlesrécompensessontdiviséesentrois

magnitudes: faible (25-35€), moyenne (50-60€), grand (75-85€). Cela permet d’évaluer

l’influence de l’ampleur de la différence entre les deux récompenses proposées ainsi que

l’impactdudélaisurlavaleursubjectivedelarécompense,c’est-à-direlavitesseàlaquelle

larécompenseestdévaluéeaucoursdutemps,reflétéedansl’indicek.

Cet indice k a donc été calculé séparément pour chaque condition demagnitude, et un

indicekmoyenaétécalculépourchaquesujet(moyennedeskpourlesfaiblesmagnitudes,

kpourlesmagnitudesmoyennes,kpourlesgrandesmagnitudes).Plusl’indicekestélevé,

pluslesujetestconsidérécommeimpulsif.Cettemesureeststabledansletemps,avecune

fiabilitétest-retestde0,71,surunepériodeallantjusqu’àunan(Beck&Triplett,2009;Kirby,

2009).

22 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Lemodèlehyperboliqueestleplusutilisépourdécrirelarelationentrelavaleurréellede

la récompense et le délai d’attente pour le recevoir. Selon le modèle hyperbolique de

dévaluationdelarécompensedeMazur(1987),l’indicekestcalculédecettemanière:

k=(récompensefuture–récompenseimmédiate)/(délaixrécompenseimmédiate)

L’indicekestcomprisentre0,00016et0,25.Cetesta l’avantaged’êtrefacileetrapideà

mettreenplace.Unecopieduquestionnaireestjointedanslesannexes.

Four-choice serial reaction-time task (4CSRTT ; Worbe et al., 2014)

Le 4CSRTT est une tâche informatisée, qui a été réalisée sur un ordinateur portable

Hewlett-Packardavecunécran tactilede17“dediagonale.Danscette tâche, comprenant

200essaisdivisésensixblocs,lesparticipantsdoiventfixerunecroixaucentredel’écran,en

maintenant appuyée labarre ESPACEdu clavier avec l’indexde leurmaindominante.Au-

dessusdelacroixdefixation,quatrecadressontdisposés.Pendantquelesujetmaintientla

barre ESPACE appuyée, un flash vert lumineux apparaît demanière furtive dans l’un des

quatrecadres.Aussitôtqueleflashlumineuxapparaît,lesujetdoitlâcherlabarreESPACEet

aller toucher le cadre dans lequel le flash est apparu, le plus rapidement possible, avec

l’indexdeleurmaindominante.

Latâcheestdiviséeensixblocs,quidiffèrentlégèrementl’undel’autre,commedécritci-

dessous,dansletableau1.

Lamoyenneetl’écart-type(SD)dutempsderéaction(RT)dechaqueparticipantdansles

deux blocs de baseline (premier et troisième blocs) sont utilisés pour personnaliser le

feedback monétaire dans chaque essai des blocs récompensés monétairement. Ainsi, à

chaqueessailesujetrecevait1£sileRTétaitinférieurauRTmoyen–0,5SD;0,5£sileRT

étaitcomprisentre[RTmoyen–0,5SD;RTmoyen+0,5SD]et0,1£si leRTétaitcompris

entre[RTmoyen+0,5SD;RTmoyen+1,5SD].Si leRTétaitsupérieurauRTmoyen+1,5

SD,leparticipantperdait1£.Danslecasderéponsesprématurées,c’est-à-direinitiéesavant

l’apparition du flash vert, le sujet n’était ni récompensé ni pénalisé. La somme totale

remportéeparlesujetestdonnéeaprèschaqueessai.

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 23

Premierbloc

20essais

Larapiditéestencouragéeaprèschaqueessaiavecuncodecouleur

(vert: assez rapide; jaune: vouspouvez fairemieux; rouge: trop

lent). Lamoyenne des temps de réponses à ce bloc sert de socle

pourlesblocssuivants.

Secondbloc

40essais

Larapiditéestrécompenséedemanièremonétaire,etencouragée

avecdescouleursetdesmessages(commedansleblocprécédent).

Plus le participant est rapide, plus il gagnera d’argent à chaque

essai.

Troisième

bloc

20essais

Comme dans le premier bloc, la rapidité est encouragée avec des

couleurs et aucune récompense monétaire n’est donnée dans ce

bloc.

Quatrième

bloc

40essais

La rapidité est récompenséedemanièremonétaire et encouragée

avecdescouleursetdesmessages,commedanslesecondbloc.Plus

leparticipantestrapide,plusilgagnerad’argentàchaqueessai.

Cinquième

bloc

40essais

Similaire au quatrième bloc, mais le temps d’apparition du flash

varied’unessaiàl’autre(plusoumoinsd’attenteavantleflash).

Sixièmebloc

40essais

Similaire aux autres blocs, cependant en plus du flash vert, des

flashesrougesetjaunesleprécèdent.Lesujetdoitignorercesflashs

ettoucherl’écranuniquementlorsqueleflashvertapparaît.

Tableau1.Descriptiondessixblocsdela4CSRTT

Lamesureprincipaledecettetâcheestlenombrederéponsesprématurées,c’est-à-dire

initiées (relâchement de la barre ESPACE) avant l’apparition du stimulus vert.Nous avons

égalementcalculé lasommetotalegagnéepar lesujet,ainsiquelaprécisiondesréponses

données (nombre de réponses correctes divisé par le nombre de réponses correctes et

incorrectes), une réponse étant correcte quand le sujet touche le bon cadre. Un indice

motivationnel est également calculé comme un score composite comparant le RTmoyen

danslesblocsrécompensésmonétairement,etleRTmoyendanslesblocsnonrécompensés

monétairement.

24 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Figure1.Illustrationdelatâchede4CSRTT,de(Worbeetal.,2014)Àgauche,lacroixdefixationetlesquatrecadrespendantquelesujetmaintientlabarre

ESPACEappuyée.Aucentre,leflashlumineuxapparaîtdansundescadres,etlesujetlâchelabarreESPACEpourallerappuyerleplusrapidementpossiblesurlecadrecontenantleflash.Àdroite,l’écrandefeedback,icidanslecasd’unblocrécompensémonétairement,avecen

basdel’écranletotaldelasommegagnéejusqu’àcetessai.

Tâche des billes (BT ; Banca et al., 2016)

La tâche de billes a été utilisée pour évaluer un éventuel biais de raisonnement

probabiliste sous incertitude, comme une mesure d’impulsivité décisionnelle. C’est une

tâcheinformatiséecomprenant10blocsavecunnombred’essais(tirages)comprisentre1

et20.L’ordinateurprésentedeuxpaniersausujet,ainsiqueles informationssuivantes: le

panierdegauchecontient75%d’orangeset25%decitronsverts, celuidedroitecontient

75%decitronsvertset25%d’oranges.

Audébutdechaquebloc,l’ordinateurchoisitdemanièrepseudo-randomiséeundesdeux

paniers, et le participant a pour consigne de deviner quel est le panier choisi par

l’ordinateur.Pourcefaire,leparticipantpeutdemanderàcequel’ordinateurtirejusqu’à20

fruits dudit panier, mais peut donner sa réponse dès le premier tirage. L’historique des

tiragesestaffichéenhautdel’écran,danslebutderéduireunéventueleffetdelamémoire

detravail.Unefoisquelesujetestsûrdesonchoix,ilpeutinterrompreleblocetdonnersa

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 25

réponse.Siaucunedécisionn’aétédonnéeauvingtièmetirage,l’ordinateurmetfinaubloc

etlesujetdoitdonnersadécision.Ensuite,lesujetdoitévaluerledegrédecertitudeensa

décision.

Lamesureprincipaledecettetâcheestlenombredetiragesdemandésparlesujetpour

prendre sa décision, correspondant à la quantité d’information nécessaire au sujet pour

prendreunedécisionensituationd’incertitude.Nousavonségalement investigué ledegré

decertitudedusujet,lenombrederéponseserronéesainsiqueletempsderéponselorsdu

choixentrelesdeuxpaniers.

Premiertirage

Deuxièmetirage

Jusqu’à20

tirages…

Décision

Degrédecertitude

x10blocs

Figure2.IllustrationdelatâchedebillesDanslepremieretledeuxièmecadre,unexempledetirage(àgauche,l’ordinateuratiréuncitron,àdroite,uneorange).Enbasàgauche,l’écranoùlesujetdoitdonnersadécision.En

basàdroite,lesujetdoitdonnersondegrédecertitudeenchoix.

Tâche de framing (FT ; Tversky & Kahneman, 1981)

Cettetâcheinformatiséesertàétudierlapropensiond’unsujetàprendredesrisquesdans

plusieurscontextes.Latâchecomprend72essais.Danschaqueessai, leparticipantsevoit

26 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

présenterunesommeinitiale(100ou500€)enhautdel’écran.Aveccettesommeinitiale,le

sujetdoitchoisirentredeuxoptions:

- Uneoptionsure,présentéeàgauchedel’écran,quiconsisteàgarderunepartiede

lasommeinitiale.Cetteoptionestprésentéesoitdemanièrepositive(Vouspouvez

engarderX€)soitdemanièrenégative(Vousenperdezsommeinitiale–X€);dans

lesdeuxcas,lesujetgardelamêmesomme,seulelaformulationchange.

- Uneoption risquée, présentée à droite de l’écran, qui consiste àmettre en jeu la

somme initiale avec une probabilité définie (Y%) de remporter l’intégralité de la

somme initiale (enbleu),et laprobabilité inverse (100 -Y%)dene riengagner (en

orange).

Lesessaissont faitsdetellemanièreque lasommed’argentàgagnerdans l’optionsure

soit égale à Y% de la somme de départ. La moitié des essais est présentée de manière

positive(gain)et l’autremoitiéestprésentéedemanièrenégative(perte).Lesprobabilités

degaindansl’optionrisquéesont25%,40%,60%,75%.

Figure3.IllustrationdelatâchedeframingConditiondeframingpositif(gain)àgauche,deframingnégatif(perte)àdroite

Lasommeinitialeenhautdel’écran(100€)etlesdeuxoptionsendessous

Le choix du sujet à chaque essai est catégorisé en Sûr ou Risqué, indépendamment des

probabilitésdegainàl’optionrisquéeetdelasommeinitiale.

La mesure principale de cette tâche est le pourcentage de choix risqués dans chaque

conditiondeframing,ainsiquelepourcentagetotaldechoixrisqués.Letempsderéponse

moyenaégalementétéenregistré.Nousavonségalementcalculél’effetduframing,défini

comme la différence entre le pourcentage de choix risqués dans la condition de framing

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 27

négatif et le pourcentage de choix risqués dans la condition de framing positif. Cette

méthoded’analyseestbaséesurl’étudedeSipetal.(2015)quiontétudiél’effetduframing

chezdespatientssouffrantdeTOC.

Hypothèses opérationnelles

NoshypothèsesseraientconfirméessilespatientsatteintsdeSGTmontraient:

- Desscoresetsous-scoresdetraitdepersonnalitéimpulsivitéplusélevésauBIS-11,

- Unnombreréduitdetirageàlatâchedebilles,

- Unnombreaccruderéponsesprématuréesàlatâchede4CSRTT,

- Plusdechoixrisquésàlatâchedeframing,

- Desindiceskplusélevésauquestionnairedechoixmonétaire,

Nousexploreronségalementl’hypothèsed’unerelationentrelasévéritédestics(mesurée

parl’échelleYGTSS)aveclesmesuresexpérimentalesd’impulsivité.

Analyses statistiques

Avant de procéder aux analyses à proprement parler, nous avons vérifié que nos

distributions suivaient une loi normale, à l’aide de testsW de Shapiro-Wilk. Les seuils de

significativité pour tous les tests ont été établis à p = 0,05. Toutes les analyses ont été

réaliséesaveclelogicielSPSS,version21(SPSS,Chicago,IL,USA)

Ensuite,afind’évaluerl’effetdelapathologie,nousavonscomparélesrésultatsdessujets

sains avec ceux des patients, tous ensemble (traités et non traités), à l’aide de test t de

Studentpouréchantillonsindépendants.Cesanalysessontdénommés«comparaisonsde

groupes»,lesgroupesétantles«témoins»etles«patients».

De plus, afin d’évaluer l’effet des traitements neuroleptiques, nous avons séparés le

groupedespatients,endeuxsous-groupes«patientstraités»et«patientsnon-traités»et

nous avons réalisés des ANOVA univariées en prenant les sous-groupes comme facteur

indépendant, et les différentes mesures d’impulsivité comme facteurs dépendants. Nous

avonsréalisédescomparaisonspost-hocàl’aidedetestsdeBonferroni,encasdedifférence

significative à l’ANOVA. Ces analyses sont dénommées «comparaison de sous-groupes»,

lessous-groupesétantles«témoins»,les«patientstraités»,etles«patientsnon-traités».

28 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Les corrélationsentre lesmesuresont été calculées à l’aideducoefficient r deBravais-

Pearson. Les comparaisonsde fréquencesontété calculéesà l’aidede testsdeChi2, avec

unecorrectiondeYates,quandlacomparaisonavaituneforme2x2.

Résultats

Nous avons recruté 66 patients au cours des consultations. Parmi ces 66 patients, 37

étaient sous traitement neuroleptique au moment de l’évaluation, et 29 n’étaient pas

traités. Nous avons également recruté 64 sujets contrôle sains appariés en âge, sexe et

niveaud’étude.Lescaractéristiquescliniquesetdémographiquesdenotrepopulationsont

présentéesdansletableau2.

Non-Traités Traités

Tous

PatientsTémoins Groupep Sous-groupep

n 29 37 66 64

Age 33,6

(13,7)

28,2

(11)

30,65

(12,46)

28,6

(13,4)0,369a 0,173c

Sexe(M/F) 19/10 25/12 44/22 38/26 0,5b 0,68b

Education

(années)

12,67

(1,88)

12,61

(2,04)

12,64

(1,96)

13,36

(2,06)0,053a 0,154c

YGTSS-50 17,43

(10,83)

15,96

(8,85)

Tableau2.Caractéristiquesdelapopulation Touteslesvaleurssontauformatmoyenne(écart-type),saufpourlesexeetlen

Groupe=TouslespatientsvsTémoins/Sous-groupe=TraitésvsNon-TraitésvsTémoins ATesttdeStudent,BChi2,CANOVA

Conséquemmentàl’appariement, iln’yapasdedifférencesignificative,niauniveaudes

groupes, ni au niveau des sous-groupes, pour l’âge, le sex-ratio, le nombre d’années

d’études. Il n’y a pas nonplus dedifférence significative auniveaude la sévérité des tics

entrelespatientstraitésetnon-traités(testtdeStudent,t(42)=0,495,p=0,623).

BIS-11

Tous les sous-scores, ainsi que le score total, étaient différents, tant au niveau des

comparaisonsdegroupesquedesous-groupes.Demanièregénérale,lespatientsavaitdes

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 29

scorestotaux(t(125)=2,941,p=0,004)etdessous-scores(attention:t(119,572)=3,477,p

= 0,001;moteur : t(124) = 2,039, p = 0,044; planification : t(124) = 2,432, p = 0,016)plus

élevésquelestémoinsappariés.

Non-Traités Traités

Tous

PatientsTémoins

Groupep

(t-test)

Sous-groupep

(ANOVA)

n 28 37 65 61

Attention 20,25

(4,1)

19,68

(4,37)

19,92

(4,23)

17,59

(3,26)

0,001 0,003

Moteur 21,54

(5,01)

23,84

(4,75)

22,85

(4,96)

21,25

(3,72)

0,044 0,015

Planification 24,64

(6,03)

24,64

(6,03)

26,11

(6,02)

23,9

(3,85)

0,016 0,007

Scoretotal 65,79

(13,34)

70,49

(11,71)

68,4

(12,58)

62,7

(8,85)

0,004 0,004

Tableau3.Scoresetsous-scoresauBIS-11Touteslesvaleurssontauformatmoyenne(écart-type)

Groupe=TouslespatientsvsTémoins/Sous-groupe=TraitésvsNon-TraitésvsTémoins

Auniveaudessous-groupes,lesmêmesdifférencessontretrouvées(scoretotal:F(2,126)

=5,915,p=0,004;attention : F(2,125)=6,099,p=0,003;moteur : F(2,125)=4,377,p=

0,015;planification:F(2,125)=5,125,p=0,007).Descomparaisonspost-hocontmontrédes

différencessignificatives:pourlesous-scoreattentionnel,lespatientsnon-traitésavaientun

score plus élevé que les témoins (p = 0,008), et les patients traités avaient un score plus

élevéquelestémoins(p=0,029);pourlesous-scoremoteur,lespatientstraitésavaientdes

scores plus élevés que les témoins (p = 0,015); pour le sous-score de planification, les

patientstraitésavaientdesscoresplusélevésquelestémoins(p=0,006).Pourcequiestdu

score total, il n’y avait de différence significative qu’entre patients traités et témoins

appariés,lespatientstraitésayantdesscorestotauxd’impulsivitéplusélevésquelessujets

sains(p=0,002).Lescoredesévéritédesticsnecorrèleniaveclescoretotal(r=-0,24,p=

0,879), ni avec les sous-scoresmoteur (r = 0,010, p = 0,951), attentionnel (r = -0,30, p =

0,847),planification(r=-0,115,r=0,463).

30 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Ainsi, il sembleyavoiruneffetclairde lapathologie surcettemesure,effetquisemble

exacerbé par la prise de traitement neuroleptique, puisque les patients traités ont

tendanceàavoirdesscoresplusélevésquelesautressous-groupes.

Questionnaire de choix monétaire

Nous avons trouvé une différence significative au niveau des groupes pour les petites

magnitudes,lespatientsmontrantunindicekplusélevéquelessujetssains(t(124)=1,979,

p=0,05).Cettedifférenceaétéretrouvéeauniveaudessous-groupes(F(2,125)=4,532,p=

0,013)etdescomparaisonspost-hocontmisenévidenceuneseuledifférenceentresous-

groupes,précisément lespatients traitésparneuroleptiquesavaientun indicek supérieur

auxsujetssainspourlesmagnitudesfaibles(p=0,014).

Non-Traités Traités

Tous

PatientsTémoins

Groupep

(t-test)

Sous-groupep

(ANOVA)

n 29 36 65 61

K-faible

magnitude

0,0357

(0,053)

0,0653

(0,075)

0,0452

(0,065)

0,0283

(0,048)

0,05 0,013

K–magnitude

moyenne

0,0291

(0,052)

0,0402

(0,06)

0,0353

(0,056)

0,0207

(0,023)

0,062 0,104

K–magnitude

large

0,0163

(0,046)

0,0591

(0,156)

0,04

(0,121)

0,0311

(0,117)

0,677 0,324

Kmoyen 0,0270

(0,048)

0,0549

(0,074)

0,0425

(0,065)

0,0283

(0,048)

0,169 0,058

Tableau4.Résultatsauquestionnairedechoixmonétaire Touteslesvaleurssontsousleformatmoyenne(écart-type)

Groupe=TouslespatientsvsTémoins/Sous-groupe=TraitésvsNon-TraitésvsTémoins

Nousavonségalementtrouvéunecorrélation,auniveaudugroupedespatients,entrele

scoretotalauBIS-11etl’indicekpourlesmagnitudesfaibles(r=0,267,p=0,032).Chezles

patientsnon traités, le score totalauBIS-11était corrélédemanière significativeavec les

indices k pour les faiblesmagnitudes (r = 0,484, p = 0,008). Le score de sévérité des tics

n’était corrélé avec aucune de ces mesures (faible magnitude: r = 0,212, p = 0,172;

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 31

magnitudemoyenne:r=0,173,p=0,267;magnitudelarge:r=0,184,p=0,237;kmoyen:

r=0,242,p=0,117).

Ainsi,ilsembleyavoiruneffetdelapathologie,quipeutêtreexacerbéparletraitement

neuroleptique.Aussi, le trait depersonnalité impulsivité semble lié, aumoinsdemanière

partielle, aux choix impulsifs des patients, surtout pour les choix entre sommes dont la

différenceestfaible.

Four-choice serial reaction-time task

Nous avons trouvé une différence significative au niveau du nombre de réponses

prématurées,lespatientsfaisantplusderéponsesprématuréesquelessujetssains(t(45)=

2,424;p=0,019).Lesautresmesuresnedifféraientpasentrelesdeuxgroupes.Auniveau

des sous-groupes, cette différence est retrouvée (F(2,44) = 5,797, p = 0,006) avec des

réponses prématurées plus nombreuses chez les patients non traités par rapport aux

témoins(p=0,005),maispasdedifférencesignificativeaveclespatientstraités(p=0,084),

quoiqu’il y ait une tendance. Les patients traités ne différaient pas des sujets sains (p =

0,970).

Non-Traités Traités

Tous

PatientsTémoins

Groupep

(t-test)

Sous-groupep

(ANOVA)

n 15 15 30 17

Réponses

prématurées

15,26

(13,80)

8,06

(5,16)

11,67

(5,00)

5,00

(4,08)

0,019 0,006

Précision 0,96

(0,03)

0,95

(0,02)

0,96

(0,03)

0,97

(0,02)

0,336 0,227

Totaldes

gains

900,00

(414,55)

944,80

(462,49)

922,40

(432,14)

901,50

(579,12)

0,889 0,960

Index

motivationnel

0.10

(0,09)

0,07

(0,08)

0,086

(0,09)

0,085

(0,09)

0,347 0,415

Tableau5.Résultatsau4CSRTT Touteslesvaleurssontauformatmoyenne(écart-type)

Groupe=TouslespatientsvsTémoins/Sous-groupe=TraitésvsNon-TraitésvsTémoins

32 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Onobserveunetendance,àl’échelledel’ensembledespatients,allantdanslesensd’une

corrélation positive entre la sévérité des tics et le nombre de réponses prématurées (r =

0,333,p=0,095).Chez lespatientsnontraités,quisontceuxqui font leplusderéponses

prématurées,onobserveunecorrélationsignificativeentrelasévéritédesticsetlenombre

deréponsesimpulsives(r=0,515,p=0,050).

Ainsi, il sembleyavoiruneffetde lapathologie,quipeutêtrecorrigépar letraitement

neuroleptique.

Tâches de billes

Nousavonstrouvéunedifférencesignificativeauniveaudegroupeentrelespatientsetles

sujets sainsappariésauniveaudunombred’erreurs, lespatients faisantprèsde trois fois

plusd’erreursque les témoinsappariés (t(36)=2,194,p=0,035), sanspouvoirmettreen

évidenced’autresdifférences.

Non-

TraitésTraités

Tous

PatientsTémoins

Groupep

(t-test)

Sous-groupep

(ANOVA)

n 7 15 22 16

Tirages 6,61

(4,13)

8,95

(4,72)

8,21

(4,58)

9,64

(3,73)

0,311 0,294

Erreurs 1,71

(1,89)

1,6

(1,68)

1,63

(1,71)

0,62

(0,81)

0,035 0,109

Confiance 84,19

(20,94)

84,33

(14,15)

84,28

(16,09)

84,62

(13,54)

0,945 0,997

Tempsde

décision(ms)

3412

(1682)

2174

(1162)

2607

(1454)

1967

(2286)

0,319 0,222

Tableau6.RésultatsàlatâchedebillesTouteslesvaleurssontauformatmoyenne(écart-type)

Groupe=TouslespatientsvsTémoins/Sous-groupe=TraitésvsNon-TraitésvsTémoins

Nousavonségalementtrouvéquechez lespatients, lescoretotalduBIS-11étaitcorrélé

négativementavecletempsderéponseaumomentdeladécision(r=-0,478,p=0,033),ce

quisignifiequeplus lepatientavaitunepersonnalité impulsive,plus ildonnaitsaréponse

rapidement. Chez les patients, le nombre d’erreurs était négativement corrélé avec le

nombredetiragesdemandés (r= -0,697,p=0,001),cequiestaussi lecaschez lessujets

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 33

sains(r=-0,747,p=0,001),etpourchaquesous-groupedepatients(patientsnontraités:r

=-0,927,p=0,003;patientstraités:r=-0,626,p=0,012).Demanièreintéressante,chezles

patientsnontraités,quisontlegroupequiacommisleplusd’erreurs,lenombred’erreurs

étaitcorrélénégativementetdemanièreforteavec leniveaudecertitude(r= -0,759,p=

0,048),cequisuggèrequelespatientsnontraitéssontéventuellementconscientsqueleur

décision n’est pas optimale,mais ne demandent pas plus d’information pour l’affiner. Le

scoredesévéritédesticsnecorrèleavecaucunedecesmesures.

Ainsi, il semble y avoir un effet de la pathologie sur le nombre d’erreurs, mais le

traitementparneuroleptiquesn’apasl’aird’influencerlesrésultatsàlatâchedesbilles.

Tâche de framing

Au niveau de l’analyse de groupe, les patients avaient généralement tendance à faire

moinsdechoixrisqués(étaientplusaversifsaurisque)quelessujetssainsdanslacondition

de framing négatif (perte) (t(29) = -2,188, p = 0,037); les patients semblent également

moinssensiblesaucontextequelessujetssains,puisqu’ilmontrentuneffetduframingplus

faible (t(29) = -2,606, p = 0,014). Au niveau des sous-groupes, ces différences ont été

répliquées (respectivementD(2,28)=6,103,p=0,006;D(2,28)=3,6,p=0,041), avecdes

différencesadditionnellespourlepourcentagetotaldechoixrisquésindépendammentdela

valenceduframing(D(2,28)=4,857,p=0,015).Descomparaisonspost-hocontmontréque

les patients non traités prennent moins de décisions risquées (au total) que les patients

traités(p=0,02)etquelessujetssains(p=0,03).

Pourcequiestdunombrededécisionsrisquéesdanslaconditiondeframingnégatif,les

patientsnontraitésontprismoinsdedécisionsrisquéesquelespatientstraités(p=0,049)

etque les sujets sains (p=0,005). Ladifférencede l’effetdu framingn’apas survécuaux

comparaisonsmultiples,cependantune tendanceclairesubsiste,avecuneffetdu framing

inférieurchezlespatientsnontraitésparrapportauxsujetssains(p=0,069).

Nous avons également trouvé une corrélation, seulement chez les patients non traités,

entre le score totalauBIS-11et l’effetdu framing (r=0,843,p=0,035),ainsiqu’entre le

scoretotalduBIS-11etlepourcentagedechoixrisquésdanslaconditiondeframingnégatif

(r=0,893,p=0,017),cequisignifiequeplus lescoreauBIS-11estélevé,plus lesujetest

34 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

sensibleaucontexte lorsde laprisededécisionet faitdeschoixrisquésdansuncontexte

négatif.Lescoredesévéritédesticsnecorrèleavecaucunedecesmesures.

Non-Traités Traités

Tous

PatientsTémoins

Groupep

(t-test)

Sous-groupep

(ANOVA)

n 6 10 16 15

Total–Choix

risqués(%)

22,45

(17,2)

46,39

(18,05)

37,41

(20,91)

43,61

(13,73)

0,341 0,015

Gain–Choix

risqués(%)

19,44

(16,39)

38,06

(12,36)

31,07

(16,36)

27,96

(18,88)

0,627 0,101

Perte–

Choix

risqués(%)

25,46

(20,52)

51,94

(22,34)

42,01

(24,8)

59,26

(18,35)

0,037 0,006

Tempsde

réponse(ms)

3180

(950)

3319

(1683)

3267

(1416)

2454

(1646)

0,151 0,357

Effetde

framing

6,02

(13,99)

13,89

(18,14)

10,94

(16,7)

30,55

(24,71)

0,014 0,041

Tableau7.RésultatsàlatâchedeframingTouteslesvaleurssontauformatmoyenne(écart-type)

Groupe=TouslespatientsvsTémoins/Sous-groupe=TraitésvsNon-TraitésvsTémoins

Ainsi, lapathologie,maiségalement les traitementsneuroleptiques, semblentavoirun

effet sur la prise de risque, les patients faisant moins de choix risqués et étant moins

sensibles au contexte que les sujets sains, différences exacerbées chez les patients non

traités.Ilsembleyavoirunerelationentreletraitdepersonnalitéimpulsivitéetlaprisede

risquechezlespatientsnontraités,quin’estretrouvéenichezlespatientstraités,nichez

lessujetssains.

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 35

Discussion

Au niveau de l’impulsivité cognitive (ou impulsivité de choix), telle quemesurée par le

questionnairedechoixmonétaireetle4CSRTT,nousavonstrouvéquelespatientsatteints

deSGTnontraitésfontplusderéponsesprématuréesquelessujetssainsau4CSRTT,etque

les patients traités ont un indice de dévaluation temporelle de la récompense plus élevé

pour lechoixentredeux récompenses légèrementdifférentes (itemsde faiblemagnitude)

auquestionnairedechoixmonétaire.Ilexistedoncuneffetdepathologieetdutraitement

surlesperformancesàcesdeuxtâches.Deplus,lasévéritédesticscorrélaitaveclenombre

deréponsesprématurées,uniquementchezlespatientsnontraités.

Pourcequiestdel’impulsivitédécisionnelle,tellequemesuréeparlatâchedesbillesetla

tâche de framing, alors que les patients font plus d’erreurs à la tâche de billes, ils ne se

comportent pas différemment des sujets sains sur les autres mesures. De manière

intéressante,lespatientssontmoinssensiblesaucontextelorsdelaprisededécision,àla

tâchedeframing,etilsfontmoinsdechoixrisquésquelessujetssains,danslaconditionde

framingnégatifetautotal.Cerésultatestencoreplusfortchezlespatientsnontraités,qui

ontuneaversionaurisqueplusfortequelespatientstraitésetlessujetssains.Ilexistedonc

uneffetdelapathologiesurlaperformanceàcesdeuxtâches,etletraitementauneffet

exclusivementsurlatâchedeprisederisque.Lasévéritédesticsn’étaitpascorréléeavec

lesperformancesàcestâches.

Les patients, qu’ils soient traités ou non, avaient des scores et sous-scores au BIS-11

supérieursàceuxdessujetssains.

Impulsivité cognitive

Ànotreconnaissance,aucunauteurn’aétudié l’impulsivitécognitivedans lesSGT.Notre

étudeamisen lumièreunedifférencesignificativeentre lespatientset lessujetssainsau

niveau des préférences de choix entre une récompense immédiate plus faible et une

récompense future légèrement plus importante (items de faiblemagnitude), dans le sens

d’une impulsivité cognitive accrue chez les patients, et surtout chez les patients sous

traitementneuroleptique.

36 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

Cerésultatconfirmeceuxdeplusieursétudesmontrantunecorrélationnégativeentrele

niveau de dopamine sous-corticale et la propension à faire des choix impulsifs; en

particulier,uneétuderécenteentomographieparémissiondepositons(Smithetal.,2016)

amontréquelessujetssainsavecuntauxdesynthèsedopaminergiqueréduitauniveaudu

putamenonttendanceàfaireplusdechoiximpulsifsàunquestionnairedechoixmonétaire.

Ainsi, étant donné que les traitements neuroleptiques diminuent la transmission

dopaminergique, il semble plausible que ce type de médicament augmente l’impulsivité

cognitive,danscertainesconditions.Desauteursproposentuneinteractioncomplexeentre

sérotonine et dopamine dans le traitement de ce type de tâche. McDannald (2015) a

montré,surlerat,quelastimulationélectriquedesneuronessérotoninergiquesdesnoyaux

duraphéaugmentela«patience»desrats lorsqu’ilssontconfrontésàunchoixentreune

récompense immédiate et une récompense plus tardive, ces signaux de «patience»

seraientintégrésauniveaudunoyauaccumbensetdescortexpréfrontaletorbitofrontal.Il

sembleainsiexisterunedichotomieentrelessystèmesassociésàlagratificationdanscette

tâche (plutôt dopaminergiques), et les systèmes associés à l’attente (plutôt

sérotoninergiques).

LespatientsatteintsdeSGTontégalementfaitplusderéponsesprématuréesau4CSRTT.

Cette tâche a été étudiée à plusieurs reprises chez l’animal, dans une forme un peu

différente, five-choice serial reaction-time task (Robbins, 2002), et les réseaux qu’elle

implique sont relativement bien connus. Plusieurs études ont montré qu’en réduisant la

transmissionsérotoninergique,onpouvait induiredescomportements impulsifs.Worbeet

al.(2014)ontmontréqu’unedéplétionensérotonine,induiteparunedéplétiontransitoire

entryptophane–quin’apasd’impactsur ladopamine,nisur lanoradrénaline(Coxetal.,

2011) – chez des sujets sains, faisait augmenter le nombre de réponses prématurées au

4CSRTT,maispaslenombredechoiximmédiatauquestionnairedechoixmonétaire.

Dalley,Everitt,andRobbins(2011)sebasantsurplusieursétudesréaliséessur l’animalà

l’aide de la tâche de five-choice serial reaction-time task décrivent les réseaux cérébraux

impliquésdansl’exécutiondecettetâche(voirfigure4).

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 37

Figure4.Illustrationdesréseauximpliquésdansletraitementdelatâche5CSRTTDeDalleyetal.(2011)

Ainsi, plusieurs aires corticales préfrontales, notamment latérales, qui jouent un rôle

contrôle cognitif top-down, ainsi que des structures de régulation bottom-up sont

impliquées.Enparticulier,cestroisstructures:

- l’aire tegmentale ventrale, produisant de la dopamine, or, on sait que le SGT est

caractériséparunehyperdopaminergiesous-corticale(Denysetal.,2013);

- lesnoyauxduraphé,produisantlasérotonine,or,onanotéprécédemmentqu’une

déplétion sérotoninergique transitoire chez les sujets sain induisait une

augmentationdunombrederéponsesimpulsivesprématurées(Worbeetal.,2014);

- le locus coeruleus, produisant lanoradrénaline, impliquéedans lapathogenèsedu

SGT.

Les neurotransmetteurs impliqués dans ces réseaux – dopamine, sérotonine,

noradrénaline – sont connus pour être également impliqués dans les dysfonctionnements

des boucles CSTPC dans le SGT (Harris & Singer, 2006;Martino & Cavanna, 2013;Mink,

2006)

Ainsi, il semble y avoir une dichotomie entre ces deux tâches évaluant l’impulsivité

cognitive. Leschoix impulsifsauquestionnairedechoixmonétairesemblentêtremodulés

38 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

principalement par le taux de dopamine sous-cortical, et dans une moindre mesure par

l’activité sérotoninergique des noyaux du raphé, tandis que les réponses prématurées au

4CSRTTsembledépendreàlafoisdestauxdesérotonine,dedopamineetdenoradrénaline.

Alors que lesmesures au questionnaire de choixmonétaire ne sont pas corrélées avec la

sévéritédestics,suggérantdeuxmécanismesdistincts,lenombrederéponsesprématurées

àlatâche4CSRTTestcorréléaveclasévéritédesticschezlespatientsnontraités, laissant

entendrequelesdysfonctionnementsàl’originedesticssontaumoinspartiellementliésà

ceux entrainant les réponses impulsives à cette tâche. Il serait alors intéressant de faire

passer cette tâche à des patients atteints de SGT sous différents types de traitement

(exclusivementdopaminergique,dopaminergiqueetsérotoninergiquejoints,adrénergiques)

afind’étudierl’impactdeceux-cisurlesmesuresd’impulsivitéàcettetâche.

Impulsivité décisionnelle et prise de risque

Àl’heured’aujourd’hui,uneseuleétudes’estpenchéesurl’impulsivitédécisionnelledans

leSGT,enutilisantlatâchedesbilles.Cependant,lesrésultatsdecetteétudedeEddyand

Cavanna(2014)sontencontradictionaveclesnôtres.Eneffet,ilsonttrouvéquelespatients

avec SGT accumulaient moins d’informations que les sujets sains avant de prendre une

décision, alors que nous n’avons pu mettre en évidence aucune différence en terme de

quantité d’information requise, reflétée par le nombre de tirages demandés par le sujet

avantdedonnersaréponse,nientermedeniveaudecertitudeenladécision.Néanmoins,

nos patients ont fait plus d’erreurs que les sujets sains, ce qui est important à souligner

puisqu’ils ont bénéficié d’une quantité d’information qui n’était pas statistiquement

différente de celle dont ont bénéficié les sujets sains. Malheureusement, les auteurs de

cetteétuden’ontpasenregistrélenombred’erreurscommises,cequinenouspermetpas

decomparer.

Desdéficitscognitifs,etparticulierdestroublesdelamémoiredetravail,nepeuventpas

expliquer le nombre accru d’erreurs chez les patients atteints de SGT, dans lamesure où

l’historiquedestiragesestaffichéàl’écranpendanttouteladuréedubloc,anéantissantun

éventueleffetdelamémoiredetravail.Ladifférenceentrenosrésultatsetceuxdel’étude

citée peut s’expliquer par des critères d’inclusion plus larges, puisqu’ils ont inclus des

patients avec des comorbidités parfois sévères et n’ont pas pris en compte le traitement

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 39

dans leurs analyses, alors que 8 patients sur 15 prenaient un traitement psychotrope au

moment de l’évaluation (neuroleptique et/ou antidépresseur). Les différences peuvent

égalementrésulterdedifférencesauniveaududesigndelatâche.Lasévéritédesticsn’était

corréléeavecaucunemesuredelatâchedesbilles,cequisuggèrequecettedimensionde

l’impulsivitéestégalementséparéedesticsdanslapathologie.

Des études en imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle ont montré que les

tâches de billes impliquent de manière générale le cortex pariétal, surtout le sulcus

intrapariétal, le cortex préfrontal dorsolatéral et l’insula antérieure, ainsi que le striatum

(Blackwoodetal.,2004;Esslingeretal.,2013;Krugetal.,2014)Plusprécisément,lorsque

les participants choisissent de donner leur réponse à la tâche de billes, une fois qu’ils

considèrent qu’ils ont suffisamment d’informations, on constate une activation de l’insula

antérieure, du striatum, du cortex cingulaire antérieur, et du cortex pariétal, ainsi quedu

sulcus intrapariétal (Esslinger et al., 2013; Furl & Averbeck, 2011). L’activation pariétale

semble plus importante chez les sujets demandant plus de billes avant de prendre leur

décision (Furl & Averbeck, 2011). Aussi, des lésions préfrontales sont associées avec un

nombredetiragesplusfaible(Luntetal.,2012).

L’implicationdustriatum,ducortexpréfrontaldorsolatéraletdusulcusintrapariétaldansla

tâche des billes n’est pas surprenant, puisque ces zones sont associées aux processus de

prise de décision, également dans d’autres tâches: accumulation d’informations

perceptuelles(Ivanoff,Branning,&Marois,2008),accumulationd’informationsdanslebut

deprendreunedécisionéconomique(Basten,Biele,Heekeren,&Fiebach,2010).Ainsi,un

dysfonctionnement des boucles CSPTCpourrait expliquer que les patients atteints de SGT

soientplus impulsifsque lessujetssainsà la tâchedesbilles,ornos résultatsnevontpas

danscesens,puisqu’onnetrouvepasdedifférenceentrepatientsetsujetssainsauniveau

du nombre de tirage. Cependant, la question du nombre d’erreur plus élevé chez les

patients,alorsqu’ilsbénéficientdelamêmequantitéd’informationquelessujetssains,est

intriganteetresteàélucider.

Pourcequiestdelatâchedeframing,aucuneétudenes’estpourl’heureintéresséeàla

prisederisquechez lespatientsatteintsdeSGT.Étantdonnéquelestroublesducontrôle

desimpulsionssontfréquentschezlespatientsatteintsdeSGT,nousnousattendionsàce

que les patients soient plus prompts à prendre des risques que les sujets sains, puisque

40 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

l’impulsivitéestsouventassociéeàlaprisederisque,expriméeauniveaucomportemental

commedes«actionsquisont[…] indûmentrisquéesouinappropriéesà lasituationetqui

débouchent souvent sur des conséquences indésirables» (Daruna, 1993). Nos résultats

contredisent cette hypothèse. Nous avons trouvé que les patients non traités prenaient

moinsdedécisions risquéesque lespatients traités etque les sujets sains; deplus, alors

qu’iln’yavaitpasdedifférenceentregroupesetsous-groupesdanslaconditiondeframing

positif (gain), les patients étaient aversifs au risque dans la condition de framing négatif

(perte),cetteaversionaurisqueétaitencoreplusimportantechezlespatientsnontraités.

En conséquence, l’effet du framing, défini comme la différence entre le pourcentage de

choix risqués dans la condition de framing négatif et celui dans la condition de framing

positif,étaitréduitchezlespatients,etencorepluschezlespatientsnontraités.

Dansuneétudeen imagerieparrésonnancemagnétiquefonctionnelle,DeMartinoetal.

(2006)ontmontréque lorsquedessujetssainssuivent l’heuristiquesur laquelleestbasée

l’effet du framing (plus de choix surs dans la situation de framing de gain, plus de choix

risqués dans la situation de framing de perte), l’amygdale est activée demanière accrue.

Cependant,l’activitédebasedel’amygdalenepouvaitpasprédiresilesujetseraitplusou

moinsaversifaurisquedanslatâche.Leursrésultatssuggèrentquel’activitédel’amygdale

estcorréléeavecladécisiondusujetetnonpaslavalencedelacondition(framingdegain

ou de perte), qui serait, elle, intégrée dans le processus d’évaluation des deux options

(Corbit&Balleine,2005).L’amygdalesembleainsiavoirunrôleimportantdansleprocessus

de prise de décision (Balleine & Killcross, 2006; Hsu, Bhatt, Adolphs, Tranel, & Camerer,

2005). Demanière opposée, lorsque les sujets allaient contre l’heuristique définie supra,

c’est le cortex cingulaire antérieur qui était activé. Cela suggère qu’il existe deux circuits

distincts dans le traitement de ce type de tâche, un circuit plutôt analytique et contrôlé

impliquant le cortex cingulaire antérieur, et un autre plutôt émotionnel et automatique

impliquant l’amygdale (Botvinick, Braver, Barch, Carter, & Cohen, 2001; Miller & Cohen,

2001).

Cesauteursrapportentquelasensibilitédessujetsàlavalenceduframingétaitcorrélée

avec l’activitéauseinducortexpréfrontalorbitomédian,quiest fortementconnectéavec

l’amygdale (Amaral, 1992) et ont chacun un rôle dans la prise de décision (Winstanley,

Theobald,Cardinal,&Robbins,2004).Leslésionsducortexpréfrontalorbitomédianpeuvent

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 41

causer des troubles dans la prise de décision et provoquer des comportements impulsifs

(Bechara,Damasio,Damasio,&Anderson,1994;Rolls,Hornak,Wade,&McGrath,1994).Il

serait ainsi intéressant d’étudier l’activité du cortex préfrontal orbitomédian et de

l’amygdalechezlespatientsatteintsdeSGT,enparticulierdanscettetâche.

Petersonet al. (2007)ont rapportédesdifférences volumétriquesauniveaudesnoyaux

amygdaliens chez les patients atteints de SGT: certaines parties de l’amygdale étant plus

grandesdurantl’enfance,etpluspetiteàl’âgeadulte,parrapportauxsujetssains.Ilserait

sansdouteégalementpertinentdecomparerleschoixàcettetâchedesenfantsatteintsde

SGTparrapportauxadultesatteintsdeSGT,puisquel’amygdalesembleavoiruneplasticité

accrueaucoursdudéveloppementdanscettepathologie.Neuner,Kellermann,etal.(2010)

ont également rapporté une hypersensibilité de l’amygdale à la vision passive de stimuli

émotionnels (expressions faciales), surtoutpour lesexpressionsneutresetnégatives; cela

pourrait éventuellement être mis en lien avec l’aversion au risque dont font preuve les

patients atteints de SGT, notamment dans la condition de framing négatif. Pourfar et al.

(2011)rapportentuneactivitémétaboliqueaureposdiminuéeauniveauorbitofrontal,qu’il

seraitintéressantd’étudiercheznospatientsafindelamettreenrelationavecnosrésultats.

Il sembleainsiqu’ilyaitunedichotomieentrecesdeuxtâches.Alorsque lapathologie

semblen’avoirqu’uneffetpartiel sur la tâchedebilles (seul lenombred’erreursdiffère

entrelespatientsetlessujetssains),elleauneffetclairsurlatâchedeprisederisque.Le

traitementsembleégalement jouerunrôledanscettedernièretâche,dans lamesureoù

lespatientstraitésontdesperformancesintermédiairesentrecellesdespatientsnontraités

etcellesdessujetssains.

Limites

La principale limite de notre étude est le petit nombre de patients non traités qui ont

participéàcertainestâches.Eneffet,laplupartdespatientsquenousavonsétéenmesure

derecruterlorsdesconsultationsétaientsoustraitementneuroleptique,commeonpeuts’y

attendre en recrutant des patients dans un central médical spécialisé. Notre protocole

comprenaittroistâchesinformatiséesainsiquedeuxquestionnaires,totalisantuneduréede

45à60minutesselonlarapiditédusujet.Touslespatientsn’avaientainsipasletempsde

réaliser l’ensembledes tâchesaprès leur consultationen raisond’obligationspersonnelles

42 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

ou professionnelles, sachant également que beaucoup de patients ne pouvaient pas être

convoquésultérieurementcarleurdomicilen’étaitpastoujoursprochedel’hôpital(ils’agit

d’uncentrenationalderéférence,recevantdespatientsdelaFranceentière).

Uneautreraisonexpliquequetous lessujetsn’ontpaspuréaliser leprotocoledansson

intégralité.Notreétudes’estdérouléeenplusieurstemps,avecdestâchesdéjàvalidéesdès

lemoisdeseptembre,puisd’autrestâchesquiontétéprogramméesetpré-testéesaucours

del’année,àpartirdumoisdefévrier.

A l’avenir,cetteétudecomportementaleseracomplétéeparune investigationenneuro-

imagerie,dontlesmodalitéssontencoreàpréciser.Unetroisièmepartieinterventionnelle,

en stimulation magnétique transcrânienne, sera menée. Les troubles du contrôle des

impulsions étant fréquents chez les patients atteint de SGT, et l’impulsivité étant un trait

commun entre plusieurs pathologies neuropsychiatriques, ce champmérite d’être étudié

plusavantdanslebutd’améliorerlaqualitédeviedespatientsetdeleurentourage,dansla

mesureoùlescomorbidités–troublesimpulsifscompris–sontsouventunesourcemajeure

dedésagrémentsetdeproblèmesauquotidien.

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 43

Conclusion

Dans cette étude dimensionnelle, nous avons trouvé que les patients atteints de SGT

avaientdesscoresetsous-scoresdetraitdepersonnalité impulsivitésupérieursauxsujets

sains,établisàl’aidedel’auto-questionnaireBIS-11.Lespatientsn’ontpasmontréde«saut

àlaconclusion»àlatâchedesbilles,alorsqu’ilsontfaitplusd’erreursquelessujetssains.

Lespatientsontégalementfaitplusderéponsesprématuréesàlatâchedefour-choiceserial

reaction-time task, notamment les patients non traités, et étaient plus impulsifs au

questionnaire de choix monétaire pour les choix entre sommes faiblement différentes,

notammentlespatientstraités.Alatâchedeframing,lespatientsontmontréunemoindre

sensibilité au contexte, et des choix risqués moins fréquents que chez les sujets sains,

surtoutdanslaconditionnégative,etchezlespatientsnontraités.Lasévéritédesticsn’était

corréléeavecaucunedecesmesures,àpart,chezlespatientsnontraités,aveclenombre

de réponsesprématuréesà la tâchede4CSRTT, suggérantque les formesdécisionnelleet

cognitived’impulsivitésontduesmajoritairementàdesprocessusdistinctsdeceuxcausant

lestics.

Ces résultats confirment – partiellement ou totalement – certaines de nos hypothèses,

cependantilscontredisentnotreintuitiondedépartquivoulaitquelespatientsatteintsde

SGT seraitplus impulsifs auniveaudécisionnel. Il estnécessaired’inclureplusdepatients

pourconsolidernosrésultats,quisontd’oresetdéjàprometteurs,etlesrésultatsdeneuro-

imagerieàvenirserontintéressantsàétudierenlienaveccesdonnées.

44 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

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ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 53

Annexes

1 Questionnaire de trait de personnalité impulsivité, BIS-11

2 Questionnaire de choix monétaire

54 ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette

BIS-11

ImpulsivitécognitiveetdécisionnelledanslesyndromedeGillesdelaTourette 55

Questionnaire de choix monétaire

Mickael Ehrminger - M2 Cogmaster, January 2016

1

DecisionalandcognitiveimpulsivityinGillesdelaTourettesyndrome

DirectedbyDr.YuliaWorbe,atthenationalreferencecenter“SyndromedeGillesdelaTourette”ThethesiswillbedefendedinJune2016andwillbewritteninFrench

Suggestedreviewers:Dr.CharlotteJacquemot&Pr.PierreBurbaud([email protected])

Introduction

Studybackground

Impulsivity, which is a cognitive endophenotype of many neuropsychiatric disorders, is defined as atendency to act rapidly without thinking about potential harmful consequences of one’s actions (1).Impulsivity is a multidimensional concept, which encompasses motor impulsivity (motor disinhibition),decisional impulsivity (a tendency tomakedecisionswithout samplingasmuch informationaswouldbeoptimallyneeded)andcognitiveimpulsivity(aninabilitytodelayrewards).Impulsivitycouldoriginatefromtwo typesofdysfunctionsof cortico-striatal networks: a top-down failure in cognitive control on fronto-striatalcircuits,andabottom-updysfunctionduetostriataldopaminergichyperactivity(2).

Gilles de la Tourette’s syndrome (GTS) is a neuropsychiatric disorder characterized by involuntarymovements and vocalizations, called tics, which are often associated with various psychiatric co-morbidities. Disruption of cortico-striatal function due to abnormalities of GABA and dopamineneurotransmissionhasbeenpointedoutasoneofphysiopathologicalfactorsinGTS(3).

DisordersofimpulsecontrolarecommoninGTS(4,5).However,apreviousstudypointedattheenhancedcontrolofmotoroutputinGTS(6)andnostudydirectlyaddresseddecisionalandcognitiveimpulsivity.Hypotheses

We hypothesize that GTS patients as compared to controls will (i) show a propensity to decisional andcognitiveimpulsivity,andthat(ii) impulsivecognitionanddecision-makingcouldbepartiallycorrectedbyantipsychoticmedication.Materials&Methods

Participants

This is a one center, case-control study with 3 groups: 15 unmedicated and 15 medicated withantipsychoticdrugsGTSpatientsand30age,genderandeducationallevelmatchedcontrols.Patientswillbe recruited at the national reference center at the Pitié-SalpêtrièreHospital. Controlswill be recruitedthroughtheRISC’sdatabaseandbyadvertisement.Powercalculation

Withatotalsampleof60subjectswithinthe3groupsandassumingamoderateeffectof0.3andb/aratioof1,wewillachievethestatisticalpowerof0.96.Procedureandtasks

Allparticipantswillundergoanassessmentincludingaclinicalevaluation,theYale-GlobalTicSeverityScale(YGTSS) and the Mini International inventory for the Psychiatric Axis I disorders for GTS patients andBarratt’sImpulsivenessScale(11thedition)forallsubjects.

The cognitive impulsivity will be assessed using a delay discounting questionnaire and a 4-choice serialreactiontimetask.Inthedelaydiscountingquestionnaire,participantshavetomakeachoicebetweenasmaller-but-immediateandagreater-but-delayedamountofmoney.Themainoutcomemeasure isthekcoefficient,whichreflectstheimpulsivenessofthesubject,thatisthetendencytochosethesmaller-but-immediatereward.Inthe4-choiceserialreactiontimetask,participanthavetorespondtoacueappearing

Mickael Ehrminger - M2 Cogmaster, January 2016

2

onthecomputerscreenwithvariousdelays.Themainoutcomemeasurehereisthenumberofprematureresponses,i.emotorresponsesbeforethepresentationofthecue.

The decisional impulsivity will be assessed using a beads task and a risk-taking task. The beads taskmeasurestheamountof information(i.enumberofthedrawnbeads)neededbyaparticipanttomakeadecision(i.e.fromwhichjarthecomputerpicksthebeads)andthedegreeofconfidenceaboutthechoice.The subjectswithdecisional impulsivity tend to collect less informationbeforemakingadecision,whichtheyareconfidentabout.Intherisk-takingtask,theparticipantswillhavetochosebetween(i)beingsureofwinningapercentageofadefinedamountofmoney (M)and (ii) gambling thismoneywithadefinedpercentageofwinningeitherthewholesumornothing.Thesureoption(i)willbeframedeitherpositively(YoucankeepX€outofM)ornegatively(YoulooseM-X€outofM),althoughtheamountofmoneythesubjects earns by choosing the option is the same for both contexts. The amount of money will bemodulatedinlow(100€)versushigh(500€)rewardconditions.Foreachcontext(winandloss),thenumberofriskydecisions(ii)isthemainmeasure.Analyses

After tests of data distribution and correction if appropriate, results will be analyzed (i) to comparebetween patients and controlswith Student’s t tests, (ii) to compare between subgroups (medicated vsunmedicatedvscontrols)usingunivariateANOVAswithgroupasanindependentfactorandmainoutcomemeasuresofeachtaskasdependentfactorswithBonferronicorrectionforpost-hocmultiplecomparisons.Therelationshipbetweenoutcomemeasuresandclinicalandpsychometricscoreswillbeestablishedusingalinearregressionanalysis.Expectedresults

UnmedicatedGTSpatients,comparedtocontrolsandtomedicatedGTSpatientsareexpectedtoshow(i)ahigher k coefficient at the delay discounting task (ANOVA with group as independent variable, k asdependentvariable,andBonferronipost-hoccomparisons);(ii)asmallernumberofdrawingsattheBeadstaskwhilebeingconfidentofone’sanswer(ANOVAwithgroupasindependentvariable,themeannumberofdrawingsacrossthe10blocksandthelevelonconfidenceasdependentvariablesandBonferronipost-hoccomparisons);(iii)moreprematureresponsesin4-CSRTT(ANOVAwithgroupasindependentvariable,the number of premature responses as dependent variable, and Bonferroni post-hoc comparisons); (iv)more “risky” decisions in both positive contexts, particularly in the high reward condition, at the tasktesting the framing effect (ANOVA with group as independent variable, the number of risky choices asdependent variable, and Bonferroni post-hoc comparisons).We will also investigate whether there is arelationshipbetweentheseverityofticsandimpulsivitymeasures(Bravais-Pearsonrcoefficent).Authors’contribution

YuliaWorbe:studydesign,patients’recruitmentandassessment;dataanalysesandinterpretation.Mickael Ehrminger: studydesign; beads and risk tasksprogramming; control subjects’ recruitment; datacollection,analysesandinterpretation.References

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