Intervention de clôture de la session du Conseil Général

du vendredi 27 février 2015 Chers Collègues, Nous voici parvenus au terme d'une séquence de vie démocratique de 220 ans, il est vrai modifiée substantiellement par les lois de décentralisation de 1982. Séquence qui marque pour certains, le terme définitif de leur mandat, lequel se poursuivra pour d’autres, sans que personne ne soit assuré, à ce stade, du sort que les urnes lui réservera, sauf ceux qui ont choisi de ne pas les interroger. Quoi qu’il en soit, rien ne sera plus exactement comme avant, pour les uns comme pour les autres, tant le mode de scrutin, le découpage des cantons, le renouvellement en une seule fois, changera la donne. Je souhaite simplement, que ceux qui ont décidé de mettre un terme à leur engagement départemental, conserve pour l’Institution, pour les femmes et les hommes qu’ils y auront rencontrés, (et j’ai une pensée en cet instant pour le Président Gérard Burel), un souvenir chaleureux, une forme de tendresse qu’il est doux de maintenir éveillée au fond de notre cœur, si avide d’humanité dans un monde qui s’endurcit. Je voudrais, avec une grande simplicité de mots, vous dire merci. Merci pour l’action que vous avez conduite au service de tous les ornais, quels que soient les bancs sur lesquels vous avez siégé. La baisse drastique de nos ressources, la montée concomitante de nos charges incompressibles, ne nous a pas fait perdre le sens de nos responsabilités. Nous avons fait face avec dignité et une responsabilité que je qualifie d’exemplaires. Dans nos assemblées chacun apporte son tempérament, de calme, de sérénité, pour les uns, de passion, de feu, ou d'humour pour les autres. Et c'est cette alchimie qui permet de prendre les décisions les plus responsables. Je ne sais, pas plus que vous, ce que l'histoire écrira de la période qui s’achève. Pourtant des réalisations considérables ont été ajoutées au legs Ornais qui se transmet de générations en générations. Nous n'avons pas à rougir de ce qu’ensemble nous avons fait. Je veux remercier André Dubuisson pour la part importante qu'il a prise dans l’exercice ingrat et discret de Premier Vice-Président. Remercier toute l'administration qui nous assiste, le Directeur Général en premier, en lui confiant le soin d’être notre messager à l’endroit de tous les agents du Conseil Général. Pour conclure, mes chers collègues et amis, nos fonctions électives sont une part de nos vies. Mais elles ne doivent jamais être toute notre vie. C’est pourquoi je pense que nous devons chasser toute nostalgie qui pourrait chercher à s’infiltrer de nos esprits et partir à la conquête d'un autre futur. La conquête du futur est la conquête permanente de l’homme. Il ne tient qu’à nous de continuer à la

partager, en prenant le soin de nous voir régulièrement, sous une autre forme, non pas par obligation de mandat, mais pour notre plaisir commun. Encore un mot : Dites bien autour de vous que la démocratie est un bien incommensurable. Qu’il faut hélas probablement en avoir été privé pour en mesurer toute la chance et tous les bienfaits. Quelque soient les bancs sur lesquels nous siégeons, conservons cette vision, nous nous sommes parfois disputés, nous n’avons pas toujours été d’accord sur tout, mais nous avons aimé notre territoire, nous avons voulu le servir, et nous avons toujours su, au plus profond de nous-mêmes, que le respect mutuel que nous nous sommes porté, était à la dimension de ce que nous souhaitons à notre société. Vivre dans la diversité mais aussi dans l’unité et l’indivisibilité. Bonne et longue vie à tous. Alain Lambert ancien Ministre Président du Conseil Général de l'Orne