Jura en bref...

Syndicat des enseignants jurassiens Rue Pierre-Péquignat 10 – Case postale 2346 – 2800 Delémont – Tél. +41 (0)32 422 48 00 Fax + 41 (0)32 422 51 01 – secretariat.sej@bluewin.ch – www.sej.ch

La pétition cartonneLe comité central a appelé ses membres à signer la pétition lancée par plusieurs partis politiques, demandant au Gouvernement cantonal d’abandonner les mesures problématiques d’Opti-Ma et d’étudier démocratique-ment d’autres pistes pour atteindre l’équilibre finan-cier. Sous le titre Opti-MAL, ce texte a cartonné, qui approchait déjà 2000 signa-tures au 10 novembre der-nier. (de)

Sympa!La Médiathèque de Porren-truy a organisé cet automne une action très sympathique, invitant les enseignants, durant «leur» semaine, à prendre une pause gour-mande en ses locaux, pour y déguster boisson et dou-ceurs confectionnées à leur intention. Un geste d’autant plus apprécié que l’invita-tion, signée également du nouveau recteur, s’accom-pagnait de chaleureux re-merciements adressés aux enseignants pour leur enga-gement tout au long de l’an-née. (de)

Nominations pour un semestreDe nombreux départs en retraite sont prévus, pour la fin du semestre en cours, et eu égard aux modifications de la Loi sur les caisses de

pensions. De fait, le nouveau chef du SEN s’est adressé aux commissions d’écoles primaires et secondaires, pour les informer quant à la procédure en vigueur durant cette période parti-culière. Ainsi précise-t-il que pour succéder le 1er février prochain aux retraités, des enseignants seront nommés pour une période détermi-née de six mois seulement (sauf éventuelle exception sur courrier motivé de la commission d’école). Cela permettra de remettre ces postes au concours au prin-temps 2015, en offrant dès lors la possibilité à tous les enseignants nommés de postuler et en ouvrant la voie à d’éventuelles mutations souhaitées.Le Comité central profite pour rappeler aux enseignants qu’une nomination à durée indéterminée leur garantit du travail au sein de l’école jurassienne, et non à la tête d’une classe en particulier. (de)

Opti-Ma: un, mais alors un seul bienfaitFaut-il vraiment le dire encore, les mesures Opti-Ma relèvent de la catastrophe totale. Unique effet positif de ce programme désastreux: un afflux d’adhésions au SEJ, une vingtaine mensuel-lement depuis août dernier. Dans l’adversité, rien ne vaut l’union! (de)

On se pince...Quel enseignant ne s’est pas pincé, en découvrant le pos-tulat intitulé «Dans quel état d’esprit se trouvent les colla-borateurs de l’Etat?», déposé au Parlement cantonal par... Loïc Dobler? Mais oui, cet élu socialiste est bien l’un des signataires d’Opti-Ma! Ce qui ne l’a pas empêché non plus, fin octobre, de s’égosiller sur les fermetures annoncées par La Poste (le Géant Jaune aurait-t-il tenu lui aussi une table ronde?), en s’opposant fermement et publiquement au démantèlement du ser-vice public (sic)... Cherchez l’erreur! (de)

Fiche utileLe groupe socialiste a dépo-sé au Parlement un postulat sur la «Méthode d’évaluation du passage d’un niveau à un autre en école secondaire». Le Comité central du SEJ a décidé d’adresser au SEN la fiche réalisée à ce sujet justement par un groupe de travail ad hoc et qui devait entre-temps être approuvée par le Congrès quinquennal. (de)

Nouveau directeur du LycéePour succéder à Pierre-Alain Cattin, nouveau chef du SEN, le Gouvernement a choisi Jean-Marc Scherrer en quali-té de directeur de la division lycéenne du CEJEF (Centre

jurassien d’enseignement et de formation). Agé de 54 ans, domicilié à Coeuve, titulaire d’un diplôme d’ingénieur physicien et d’un certificat de formation à l’enseignement dans les écoles moyennes supérieures, le nouveau rec-teur dispose d’une solide expérience. Tout en appar-tenant à sa direction depuis deux ans, il enseigne actuel-lement dans la division qu’il dirigera dès le 1er décembre prochain. (de)

Et l’on passe à 195 jours!Dès l’an prochain, le Service cantonal des contributions fera passer de 190 à 195 jours le pensum annuel d’un enseignant engagé à temps complet. Cet organe a enfin tenu compte de l’argument développé par le SEJ, selon lequel la loi impose aux enseignants d’être dispo-nibles durant la semaine pré-cédant la rentrée scolaire. Le ton de la missive adressée par le service au syndicat est par contre loin de satis-faire le Comité central, qui a décidé fin octobre de faire connaître son irritation à la ministre. (de)

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Jura en bref...

Syndicat des enseignants jurassiens Rue Pierre-Péquignat 10 – Case postale 2346 – 2800 Delémont – Tél. +41 (0)32 422 48 00 Fax + 41 (0)32 422 51 01 – secretariat.sej@bluewin.ch – www.sej.ch

L’école à pied!La Fondation O2, en charge du programme cantonal «ali-mentation et activité phy-sique», a repris la coordina-tion et donc la promotion du Pedibus dans le canton, esti-mant qu’il constitue à la fois une excellente promotion de la santé par l’encourage-ment convivial de l’exercice physique dès le plus jeune âge, et une manière de lut-ter contre les accidents de la circulation aux abords des écoles. O2 entend promou-voir aussi bien la création de nouvelles lignes Pedibus que la pérennisation des parcours existants. Tous ceux que les effets positifs de ce projet intéressent, en termes de sécurité, de santé et d’échanges sociaux, trou-veront soutien et informa-tion auprès de Stéphanie Mertenat Eicher, coordina-trice du Pedibus-Jura, par courriel à pedibus@jura.ch ou par tél. au 032 420 88 94. (de)

Le Prix Jeunesse au projet HobeeHobee, un projet dynamique lancé par une équipe d’étu-diants de l’Ecole technique à Porrentruy, a remporté le Prix Jeunesse Jura 2014, soit un montant de 5’000 francs. A travers une campagne publi-citaire digne d’une entreprise

professionnelle, on a déjà pu apercevoir dans le Jura la petite abeille jaune aux airs sympathiques, sigle de la plateforme internet Hobee.C’est sous la direction de Léo Rossé, que Jordan Seeger, David Piquerez, Laurie Humard, Laura Barthe, Lorena Gallardo, Jérémy Picard, Jonathan Huber, Alexandre Berthold, Thierry Galvanetto et Ergon Hamzaj ont mené à bien ce projet qui promeut les activités cultu-relles, sportives et de loisirs proposées dans le Jura, le Jura bernois et à La Chaux- de-Fonds. Afin de dynami-ser son site, Hobee propose un PASS qui offre une qua-rantaine de prestations. La commission a retenu ce pro-jet parmi huit candidatures, en estimant qu’il répond à un besoin chez les jeunes. L’argent du Prix Jeunesse permettra de créer une appli-cation smartphone. (de)

Un conflit? Il faut agir!Qu’il se produise avec sa hiérarchie ou avec ses col-lègues, tout conflit mérite d’être réglé le plus tôt pos-sible. Le Groupe de confiance a été créé dans ce but, au bénéfice des enseignants notamment et afin que l’Etat remplisse une de ses mis-

Le SACE est là pour vous!Le SACE (Service d’aide et de conseil aux employés) est là pour apporter à tout enseignant, confidentiellement et gra-tuitement, l’aide externe nécessaire en cas de difficulté(s), de mal-être. Surmenage, découragement, démotivation, douleurs physiques diverses, recours augmenté aux médi-caments, solitude: ces signes ne trompent pas, il est temps d’agir. En cas de doute, on trouve des outils pour clarifier la situation, sur le site du canton (www.jura.ch/DSA/SRH/service-d-aide-et-de-conseil-aux-employés-SACE.html): un questionnaire permettant de mesurer son propre niveau de stress, un document consacré aux mesures préventives et un autre aux mesures d’amélioration. Le site www.qualite-de-vie-dans-les-ecoles.ch, lui aussi, aide à cerner les sources de difficultés. Et d’où qu’il provienne, le mal-être ressenti sur son lieu de travail ne doit jamais être négligé. Avec le SACE, les enseignants en souffrance peuvent identifier et clarifier leurs problèmes, prendre de la distance et rechercher des solutions. Le soutien apporté est d’autant plus précieux qu’il vise également la prévention, en permettant aux concernés de développer des outils non seulement pour faire face aux difficultés inhérentes à la vie professionnelle, mais égale-ment pour améliorer leurs compétences et leur qualité de vie.

sions inscrites dans la Loi sur le personnel, à savoir celle de protéger la personnalité de ses employés. Composé de médiateurs formés, ce groupe agit en toute confi-dentialité et gratuitement. Il peut engager un processus de médiation, si besoin et avec l’accord préalable de l’employé concerné; dans tous les cas, son action débute cependant par un entretien sans engagement et en toute discrétion.Un de vos collègues semble tendu, discriminé, et peine

à s’ouvrir? Ne le laissez pas s’enfermer dans ses difficul-tés, conseillez-lui de s’adres-ser à l’organisme qui peut l’aider. Vous avez besoin de parler, d’être écouté? Vous avez le sentiment de vous heurter à un mur? N’hésitez pas, faites appel au Groupe de confiance! Son écoute, son appui, ses conseils s’adressent à tout ensei-gnant confronté, sur son lieu de travail, à un conflit de n’importe quel ordre (032 420 58 90, groupede-confiance@jura.ch).

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Jura

Les enseignant-e-s d’aujourd’hui et de demain sont des gens précieux…… et il ne devrait même pas être néces-saire de le dire, tant il est une évidence que ce métier est fondamental pour l’avenir de notre société. Ce sont les enseignantes et les enseignants qui forment, année après année, les futurs citoyens de ce monde. Tous les futurs citoyens. Eux qui éduquent les enfants qui seront demain les acteurs du chan-gement. Lorsque l’on songe que 65% des métiers qu’exerceront les élèves de l’actuelle école primaire n’existent pas encore3, et que les derniers élèves de nos étudiants HEP actuels prendront leur retraite après l’année 2100, on mesure l’importance des enjeux de la formation qu’ils y reçoivent.

Les enseignant-e-s d’aujourd’hui et de demain sont des gens courageux…… qui savent s’adapter à un monde qui change toujours plus vite. Brassages socio-culturels et tentation du repli identitaire, intrusion du numérique dans la vie quotidienne et dans les moyens d’enseignement, élaboration incessante et rapide de nouvelles connaissances, évolutions du rapport au savoir… Les défis qui attendent la profession sont fantastiques. Et ses actrices et ses acteurs doivent savoir qu’ils s’exposent à de nombreuses inquiétudes, frustra-tions, voire désillusions, s’ils ne sont pas préparés à des bouleversements majeurs de leur métier, dans un envi-ronnement socio-politique et face à des élèves et des parents dont le rapport à l’école évolue sans arrêt.

Les enseignant-e-s d’aujourd’hui et de demain sont des chercheurs…… face aux difficultés de leurs élèves. C’est la raison pour laquelle ils sont formés par la recherche dans les HEP. Non pas pour en faire des producteurs de connaissances académiques, mais pour trois raisons majeures: 1. les habi-tuer à se documenter sur leur métier et à suivre ses évolutions; 2. leur donner une culture épistémologique minimale leur permettant de comprendre com-ment s’élaborent les savoirs en général, savoirs qui seront au cœur de leur pra-tique future; et 3. les inscrire dans une culture de la recherche, c’est-à-dire de l’investigation. Former les enseignants par la recherche, ce n’est pas leur faire manipuler des concepts abstraits, éla-borer des théorie fumeuses, faire de la théorie pour la théorie. C’est bien au contraire les habituer à adopter une posture réflexive, à lutter contre les réflexes, les idées reçues et les habi-tudes, à chercher à voir derrière les apparences.

Les enseignant-e-s d’aujourd’hui et de demain sont des cultivateurs bio…… qui cultivent leurs élèves et savent voir dans chacun le potentiel qu’il pour-rait développer. A l’inverse de l’agricul-ture intensive qui construit des champs bien réguliers, aux épis tous identiques, sélectionnés sur un modèle unique, les agriculteurs bio promeuvent la diversité et le mélange des cultures, les syner-gies entre espèces, la résilience par la variété. Ils savent exploiter le terrain et les conditions climatiques locales

Dr. Richard-Emmanuel Eastes2, recteur de la HEP-BEJUNE

Enseigner dans le monde de demain, un défi fantastique

pour donner sa chance à chaque petite pousse, même fragile, conscients qu’ils sont de la richesse nutritive ou gus-tative particulière qu’elle recèle. Les enseignants se doivent, de même, de cultiver leurs classes comme des prai-ries et des forêts, et non pas comme des seaux (des sots?) que l’on remplit. Ils se doivent de laisser tous les talents se développer, les élèves différents être forts dans leurs différences, sans les formater sur un modèle unique de «bon élève».

Les enseignant-e-s d’aujourd’hui et de demain sont des experts de la créativité…… car dans les trente prochaines années, selon l’UNESCO, il y aura plus de per-sonnes diplômées dans le monde que dans toute l’histoire. Soudainement, un diplôme est nécessaire pour tout, mais les diplômes valent aussi beaucoup moins. C’est le processus dit d’inflation aca-démique. Face à d’autres individus qui possèdent eux aussi des diplômes, face

Que dire à de futur-e-s enseignantes et enseignants1 lorsque, en tant que nouveau recteur d’une institution telle que la HEP-BEJUNE, vous disposez de trente minutes pour rencontrer chaque promotion d’étudiants? C’est le défi que je me suis fixé lors de la dernière rentrée universitaire. En m’interrogeant sur le métier d’enseignant tel qu’il devrait évoluer dans les années et décennies à venir, il m’a semblé important de leur délivrer six messages susceptibles de leur être utiles tout au long de leur carrière et dès qu’ils prendront la responsabilité d’une classe. Les voici résumés en quelques lignes.

38 Educateur 10.14

à d’autres pays qui donnent eux aussi accès aux études supérieures à une majorité d’étudiants, ce qui fera la dif-férence à l’avenir sera la capacité à pen-ser autrement, à sortir du cadre, à être créatifs. Dès lors, les compétences précieuses de demain ne seront peut-être pas les mêmes que celles d’hier, celles qui nous ont fait, nous, réussir à l’école. Que sera un «bon élève» dans le monde de demain? Hier, c’était un élève qui savait restituer de manière conforme et rapide le propre savoir de l’enseignant. Demain, il devra probablement égale-ment savoir où trouver la connaissance, comment la synthétiser et l’utiliser, être capable de produire une réflexion propre, fraîche et créative de lui-même.

«Le monde moderne se moque bien de ce que vous savez. Il s’intéresse à ce

que vous savez en faire. Il a besoin de gens créatifs, capables de croiser les sujets quand l’école fait encore trop

réciter des leçons. On n’enseigne pas suffisamment ce qui sera pertinent

pour réussir sa vie!». Andreas Schleicher, directeur

de l’éducation de l’OCDE, responsable des études PISA.

… et ils n’ont plus peur de l’erreurIl n’est pas nécessaire de se tromper pour être créatif. Mais celui qui n’est pas prêt à se tromper ne produira jamais rien d’original. Nous devons donc apprendre à ne plus nous défier de l’erreur, à ne pas stigmatiser celles de nos élèves, à reconnaître qu’une erreur n’est pas toujours une faute. Apprendre à enseigner la musique ou les langues, voire même les sciences, dans l’objectif de faire acquérir aux élèves la capacité de s’exprimer librement avant celle de le faire «sans fautes».

«L’enseignant est celui qui, à travers ce qu’il professe, peut vous aider à

découvrir vos propres vérités. (C’est)un médiateur qui aide chacun à se

comprendre, à se connaître.» Edgard Morin, sociologue français.

On relève parfois avec humour qu’un «problème» récurrent de la plupart des enseignants proviendrait de leur condition «d’anciens bons élèves». Une condition qui ne faciliterait pas leur compréhension des difficultés des élèves (difficultés qu’ils n’ont, eux, parfois jamais eues), du manque de motivation de ces derniers pour leurs matières (qui, eux, les ont toujours pas-

sionnés), et qui leur fait souvent préfé-rer les élèves qui, comme eux, ont com-pris leur «métier d’élève», c’est-à-dire les attentes parfois un peu formatées du système éducatif.Si nous avons besoin de «bons élèves», eux-mêmes peut-être un jour futurs «bons enseignants», il nous importe en effet de réfléchir au sens à donner à cette notion afin de tendre collecti-vement vers un idéal d’éducation au service de la société toute entière. Un idéal qui, selon nous, conduit à faire de nos élèves des personnalités créatives, ouvertes et impertinentes, capables d’innover et de bien penser plutôt que de savoir simplement restituer notre propre savoir.Car ce sont bien les enseignantes et les enseignants d’aujourd’hui qui cultivent les esprits libres et créatifs de demain. Qu’ils et elles en soient ici remercié-e-s.

l

1 Dans toute la suite de l’article, le générique masculin est généralement substitué au langage épicène à la fois par souci de simplification et dans le but d’encourager les hommes (30% d’étudiants masculins à la HEP-BE-JUNE) à embrasser la carrière enseignante, accroissant ainsi la diversité de genre dans le corps enseignant pour le plus grand bénéfice des enfants.2 www.richard-emmanuel.eastes.eu3 Source: Département d’Etat américain du travail.

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