karavanic_aurignacian industry of Šandalja ii cave in the context of eastern adriatic region

8/14/2019 Karavanic_Aurignacian industry of andalja II Cave in the context of Eastern Adriatic region

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Article original

Lindustrie aurignacienne de la grotte de andalja II(Istrie, Croatie) dans le contexte

de la rgion de lEst de lAdriatiqueAurignacian industry of andalja II Cave

(Istria, Croatia) in the contextof Eastern Adriatic region

Ivor Karavanic

Dpartement darchologie, facult des lettres, universit de Zagreb, Ivana Lucica 3,

HR-10000 Zagreb, Croatie

Rsum

Cet article prsente les rsultats des analyses lithiques des couches du Palolithique suprieurancien de la grotte andalja II (Istrie, Croatie). Il sagit de lanalyse technologique et typologique desartefacts lithiques et de lanalyse typologique des artefacts osseux. Dans les couches aurignaciennes(G, F, E, et E/F), la production dclats domine, mais la fabrication de lames et de lamelles est aussiprsente. Les lames et les lamelles ont t fabriques par percussion directe au percuteur tendre. Leshommes de lAurignacien de andalja II ont en gnral dbit du silex gris local, souvent patin.andalja II est un des rares sinon lunique gisement aurignacien dans la rgion de lest delAdriatique. La principale cause de labsence de cette industrie dans les autres gisements peutsexpliquer par la population peu nombreuse ou par labandon de certaines parties de cette rgion.

2003 ditions scientifiques et mdicales Elsevier SAS. Tous droits rservs.

Abstract

This paper presents the results obtained by lithic analysis of Early Upper Palaeolithic levels inandalja II Cave, Istria, Croatia. Technological and typological analysis of stone and typologicalanalysis of bone artefacts have been carried out. Production of flakes in Aurignacian levels (G, F, Eand E/F) is dominant, but blade and bladelets production is also present. Blades and bladelets wereproduced by direct soft hammer technique. Aurignacian people of andalja II produced their debitage

Adresse e-mail : [email protected] (I. Karavanic).

Lanthropologie 107 (2003) 577602

www.elsevier.com/locate/anthro

2003 ditions scientifiques et mdicales Elsevier SAS. Tous droits rservs.doi:10.1016/j.anthro.2003.10.003


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mainly on local grey chert, which is often patinated. andalja II is one of the rareif not theonlysite withAurignacian industry in eastern Adriatic region. The main reason for absence of suchindustry at other sites can be seen in scarce population or abandonment of some parts of this region.

2003 ditions scientifiques et mdicales Elsevier SAS. Tous droits rservs.

Mots cls : andalja II ; Croatie ; Analyse lithique ; Palolithique suprieur ; Aurignacien

Keywords: andalja II; Croatia; Lithic analysis; Upper Paleolithic; Aurignacian

1. Introduction

Les gisements palolithiques croates sont souvent mentionns dans les littratures

scientifiques croate et trangre. Il sagit tout dabord des grottes de Hrvatsko zagorje(nord-ouest de la Croatie) connues par des restes dhomme fossile et de ses manifestationsmatrielles (Krapina, Vindija). Les gisements palolithiques des autres rgions de laCroatie nont pas autant attir lattention, raison pour laquelle ils sont moins connus dupublic scientifique.

Tandis que certaines parties de la Croatie ont t peu explores pour la priode de lgede la pierre ancienne, dautres rgions (Istrie, Dalmatie, par exemple) ont donn plus dedonnes sur les localits de cette priode, par sondage systmatique et tests en grottes(Malez, 1979 ; Miracle, 1997 ; Karavanic, 2000) ou par la collecte de matriel de surfacedans des gisements en plein air (Batovic, 1988).

Lune des recherches systmatiques du Palolithique a t excute dans la deuximepartie du sicle pass, dans la rgion adriatique, sur le gisement de andalja II, ct de

Pula (Fig. 1).Labondant matriel lithique du Palolithique suprieur na t longtemps publi quenpartie (Malez, 1987). Les analyses postrieures ont confirm la prsence des industriesaurignacienne et pigravettienne (Montet-White, 1996 ; Karavanic, 1999), alors que leGravettien typique ntait pas constat, bien quil soit attribu andalja II dans lesouvrages prcdents (Malez, 1979, 1987).

andalja II est un des rares gisements sinon lunique connu jusqu prsent avec delindustrie aurignacienne lest de la rgion adriatique. Lobjectif est ici de publier pour lapremire fois les rsultats des analyses technologiques et typologiques du matriel lithiquedes couches aurignaciennes, ainsi que les analyses des objets osseux et de les replacer dansle contexte de la rgion adriatique de lest, mais aussi de certains gisements continentaux.

Une grande partie de matriel lithique et tous les outils osseux de andalje II se trouvent lInstitut de Palontologie et de Gologie du Quarternaire, Acadmie des Sciences et des

Arts de Croatie, Zagreb, et une toute petite partie du matriel lithique des couchespigravettiennes est conserve au Muse archologique de lIstrie Pula.

2. Prsentation de andalja

2.1. Situation

Le gisement andalja est situ environ 4 km au nord-est du centre de Pula (44 52 57N, 13 53 48 E). Le nom dsigne les fissures remplies de sdiments (autrefois la partie

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souterrainne soi-disant des grottes fossiles ), sur le versant oriental dune petitemontagne nomme Saint-Daniel (Malez, 1975). ct de trouvailles palolithiques dansles grottes, on a rassembl sous le nom andalja I et andalja II le matriel archologiquedu Nolithique, des ges du Cuivre et du Bronze, et des priodes plus rcentes dcouvertsur lespace voisin plus grand.

La partie basale dnomme andalja I, formant une brche osseuse de lge du Plisto-cne infrieur, se trouve 72 mtres daltitude ; quelques mtres peine se trouveandalja II (Malez, 1979, 1987). Il est presque sr que andalja I et andalja II ontappartenu au mme complexe souterrain (Malez, 1979, 1987 ; Miracle, 1995). De plus, ilest trs probable que les sdiments du Plistocne suprieur des deux grottes aientappartenu autrefois la mme collectivit et il est supposer quils correspondent engrande partie en ce qui concerne la chronostratigraphie. Seule la brcheosseuse prsente unensemble spar dans le sens chronologique et palontologique et cest la raison pourlaquelle il est conseill dutiliser le nom andalja I pour cette brche, mais pas pour lagrotte (communication orale de D. Rukavina). Les couches du Palolithique suprieur, avecles outillages, se trouvaient au-dessus de la brche (Malez, 1979). La grotte andalja II tait

Fig. 1. Gisements importants du Palolithique suprieur ancien en Croatie : 1. andalja II, 2. Vindija, 3. Velikapecina.Fig. 1. Important early Upper Paleolithic sites of Croatia: 1. andalja II, 2. Vindija, 3. Velika Pecina.



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compltement remplie de sdiments quarternaires pais de plus de 8 m, riches en trou-vailles du Palolithique suprieur, tandis que dans une couche se trouvait aussi de lacramique de lge du Bronze. La grotte est de forme ovale avec 13,5 m de longueur sur18 m de largeur.

2.2. Historique

Sur la montagne Saint-Daniel existait une mine romaine, plus prcisment lpoque dela construction de larne de Vespasien Pula. Lutilisation a recommenc en 1954 (Malez,1975). Pendant les travaux de 1961, on a dcouvert une caverne remplie de sdimentsquarternaires et on la nomme andalja I (Malez, 1979).

I. Crnolatac et M. Malez (1961) ont t sur ce gisement et cette mme anne ont publile compte-rendu des rsultats de leurs recherches. Aprs la premire saison de recherches,on a retrouv lanne suivante (en 1962) la seconde caverne, quon a dnomme andaljaII. B. Bacic a commenc les recherches andalja I, puis ensuite M. Malez les a reprises.

Nous avons dj mentionn que les deux cavernes faisaient probablement partie dumme complexe souterrain ; lendroit dnomm andalja I, on a trouv une brchecimente par le carbonate de calcium (Malez, 1979 : 256), date par la faune du Plistocneinfrieur (Malez, 1975).

cette priode, est attribu aussi un chopper, un galet de pierre avec les traces depercussion (probablement un percuteur), une incisive, ainsi que dautres matriaux obtenusdans la brche. La dent incisive appartenait daprs Malez (1975 : 193) un hominode,mais daprs Wolpoff (1996 : 466) cette dtermination est fausse : il sagirait de lincisivecasse dun animal.

Le gisement du Palolithique suprieur de andalja II a t fouill 22 fois entre 1962 et1989, sous la direction de Malez (Miracle, 1995). La stratigraphie contient huit couches(A-H) dune paisseur totale de plus de 8 m, do ont t retires plus de 14 000 piceslithiques du Palolithique suprieur, des outils en os, de nombreux restes fauniques, ainsique les restes dun homme de lpigravettien (Malez, 1972, 1987 ; Miracle, 1995 ;Karavanic, 1999 ; Brajkovic, 2000). Avec les dcouvertes fauniques et lithique dans lacouche Holocne (A), on a retrouv aussi des fragments de cramique de lge du Bronze.

2.3. Stratigraphie et chronologie

Le profil stratigraphique de andalja II (Fig. 2) contient huit couches paisses de plus de8 m. Le premier a avoir publi leurs caractristiques sdimentaires et a avoir dat go-chronologiquement les couches fut Malez (1963, 1964, 1979 ; Malez et Vogel, 1969). Lescouches C et B sont plus paisses et forment des complexes diviss en plusieurs couches.Le complexe B contient les couches B/g (au-dessus), B/s (milieu), B/d (en dessous) ; cestle mme cas avec le complexe C. Les signes pour les units stratigraphiques lintrieurdes deux complexes mentionns sont superposs et ne refltent pas une sdimentationdiffrente ou un changement dans la couleur du sdiment (communication orale deD. Rukavina).

Les couches A H peuvent tre diffrencies macroscopiquement sur le profil et leurssuccession stratigraphique est constante dans tout le gisement. Les caractristiques physi-ques des sdiments sur tout le gisement sont similaires ; dans diffrentes parties de la grotte,



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il y a une diffrence vidente dans les paisseurs relatives des couches, mais les transfor-mations remarquables dpaisseur de chaque couche particulire sont visibles aussi hori-zontalement, seulement quelques mtres (Miracle, 1995).

La description des caractristiques sdimentaires et lpaisseur des couches H, G, F, E et

D (Fig. 2) seront donnes daprs Malez (1979 : 257), pour le profil oriental de 1962(Malez, 1963). Cependant, il faut rappeler que dans la littrature (Malez, 1990) furentmentionnes des couches plus anciennes que la couche H, mais qui ne se trouvent sur aucundessin du profil stratigraphique, probablement parce quon est arriv jusqu cette couche la fin de la fouille, quand plusieurs travaux lis la stratigraphie de andalja II taient djpublis. Ces couches ne sont pas archologiquement intressantes (une seulement contientquelques restes lithiques) et on ne sait pas o elles ont t identifies dans la grotte. Cestpourquoi ces couches, ainsi que les couches plus rcentes C, B et A, ne contenant pasdindustrie aurignacienne, ne seront pas dcrites dans cet article.

2.3.1. La couche H

Elle est dune paisseur de 120 cm et se trouve sur la roche mre (calcaire) du Crtac.Elle contient des pierres en plaquettes avec un peu dargile rougetre. Par la datation

radiocarbone des os (Z-2422) de la couche H, lge de 17 600 370 BP fut obtenu (Obelicet al., 1994). tant donn la position stratigraphique et les rsultats obtenus pour lescouches G et F, ce rsultat nest pas vraisemblable.

2.3.2. La couche G

Elle contient de largile sableuse de couleur rouge bruntre, avec des pierres. Elle estpaisse de 30 40 cm. La datation radiocarbone sur chantillons de charbon (Z-536),prlevs dans le foyer de cette couche, a donne le rsultat de 27 800 800 BP (Srdoc et al.,1979). Il existe encore un autre rsultat pour la mme couche : 26 970 632 ans (Djindjian

Fig. 2. Coupe stratigraphique de andalja II (daprs Malez, 1979 : Fig. 15).Fig. 2. Stratigraphic profile of andalja II (after Malez 1979: Fig. 15).



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et al., 1999) ; cependant, le numro de laboratoire de lchantillon (GrN-4976) quicorrespond ce deuxime rsultat est identique au numro de lchantillon de la couchepigravettienne qui a donn le rsultat de 10 830 50 BP (Malez et Vogel, 1969 : 129) ; ily a donc une erreur dans lune des publications.

2.3.3. La couche F

Cest une couche dargile de couleur jaune rougetre jaune bruntre, dune paisseurde 40 50 cm. Une datation radiocarbone de cette couche sur des fragments dos animaux(GrN-4977) a t obtenue : 25 340 170 BP (Malez et Vogel, 1969). Un chantillon decharbon pris dans un foyer (Z-537) provient aussi de cette couche ; le rsultat obtenu(22660460BP; Srdoc et al., 1979) parat trop jeune par rapport la datation de la coucheplus rcente (E) et lindustrie aurignacienne.

2.3.4. La couche E

Elle se compose dargile de couleur brun fonc jaune rougetre, dune paisseur de50 60 cm. Les chantillons pris pour la datation radiocarbone de la couche E taientgalement des fragments dos animaux (GrN-5013) ; lge obtenu est de 23 540 180 BP(Malez et Vogel, 1969).

2.3.5. La couche D

Elle contient de largile sableuse de couleur vert bruntre, avec de nombreux grandsblocs de pierre. Dans la partie suprieure de la couche, les pierres sont arrondies, mais dansla partie infrieure apparaissent des fragmentations anguleuses, de cryoclastie . Lacouche est paisse de 25 30 cm sur un profil (Malez, 1979 : 257), tandis que sur un autre

profil, lentre de la grotte, son paisseur varie entre 30 et 180 cm (Miracle, 1995).2.3.6. La couche C/d

Elle nest pas dcrite ici parce quelle contient lindustrie pigravettienne. Elle sestdpose il y a plus de 20 000 ans. Cest pourquoi celle-ci, ainsi que toutes les couches plusanciennes, est antrieure au dernier maximum glaciaire, qui se situe dhabitude entre18 000 et 20 000 ans BP. Le rsultat prcis de la datation des chantillons de charbon(Z-193) pour cette couche est de 20 750 400 BP (Srdoc et al., 1973). Les analysesgranulomtriques suggrent un hiatus entre les couches D et C/d (Miracle, 1995).

Daprs les rsultats des datation par le radiocarbone, les couches G, F, et E se sontapproximativement dposes entre 28 000 et 23 000 BP, tandis que le rsultat obtenu pourla couche H ne correspond pas la squence date (Tableau 1).

Tableau 1Datations au radiocarbone des couches du Palolithique suprieur ancien de andalja IIRadiocarbon datings of the Early Upper Paleolithic layers of andalja II

COUCHE RSULTATS NUMROS DE LABORATOIRE RFRENCESE 23 540 180 GrN-5013 Malez et Vogel (1969)F 22 660 460 Z-537 Srdoc et al. (1979)F 25 340 170 GrN-4977 Malez et Vogel (1969)G 26 970 632 ? Djindjian et al. (1999)G 27 800 800 Z-536 Srdoc et al. (1979)H 17 600 370 Z-2422 Obelic et al. (1994)



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3. tude

3.1. Mthodes

Tout le matriel lithique fut class dans les catgories suivantes :10. bloc de matire premire ou galet ;11. clat cortical ;12. lame corticale ;13. lamelle corticale ;14. clat ;15. lame (longueur suprieure 3 cm) ;16. lamelle (longueur infrieure ou gale 3 cm) ;

17. nuclus clats ;18. nuclus lames ; 9. nuclus lamelles ; 10. nuclus mixte ; 11. fragment de nuclus ; 12. pice esquille ; 13. nuclus mixte ; 14. clat de ravivage de plan de frappe ; 15. clat de retouche ; 16. chute de burin ; 17. dbris ; 18. fragment indterminable.Pour les catgories 1 6, les pices entires, abmes et les fragments sont inclus. La

catgorie 0 indique lacquisition du matriel et les catgories 1 3 marquent la phaseinitiale de la fabrication, cest--dire le dcorticage. La phase mdiane de la fabrication estmarque par les catgories 4 -14 ; les catgories 4 6 fournissent les produits caractris-tiques, dbits du nuclus par diverses mthodes. Les catgories 7 12 dsignent lesdiffrents nuclus. Les catgories 13 et 14 reprsentent des produits technologiquesspcifiques. Les catgories 15 et 16 indiquent la phase finale de la production, le faonnage,cest--dire la fabrication des outils. Les catgories 17 et 18 ne peuvent pas tre classesdune manire sre dans une des autres catgories mentionnes.

On a mentionn, pour chaque unit stratigraphique, les outils les plus frquents ettypiques qui ont servi la dtermination culturelle selon la typologie de de Sonneville-Bordes et Perrot (1953, 1954, 1955, 1956a, b) ; ensuite, les trois units stratigraphiquesaurignaciennes (F, F/E et E) ont t examines comme un ensemble, en raison de laressemblance typologique du matriel et du nombre insuffisant doutils dans chacunedelles. Elles ont t prsentes par un graphique cumulatif commun.

Les matires premires sont classes en trois groupes, dont un contient le silex grissouvent patin ; le deuxime contient le silex gris souvent fonc surface lisse, avec lestaches claires, allonges et/ou rondes ; et la troisime catgorie (divers) contient des silexde couleurs varies. Les rsultats de lanalyse ptrographique publie par Zupanic (1975)sont aussi cits.

Pour lanalyse des outillages osseux, on a utilis la terminologie usuelle (Camps-Fabrer,1974, 1988 ; Piel-Desruisseaux, 1986), et Miracle (communication orale) en a fait ladtermination spcifique quand ctait possible.



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3.2. Technologie et typologie

3.2.1. Couche H

La couche H contient trs peu de matriel lithique, dont seulement quatre outils : deuxlames retouches continues sur un bord, un grattoir simple et un racloir. Les types doutilsne sont pas suffisants pour une attribution culturelle, mais il est trs probable que la coucheappartienne au Palolithique suprieur.

3.2.2. Unit stratigraphique G/H

la limite des deux couches H et G, 77 pices lithiques ont t retrouves, dont 11 sontdes outils. On na pas pu constater de manire sre laquelle des couches mentionnes cestrouvailles appartiennent ; pourtant il est possible quil sagisse du matriel mlang desdeux couches (H et G). Le signe G/H est au fond lattribution de terrain donnependant la fouille (aprs la fouille de la couche plus jeune [G], on est arriv au bord de lacouche plus vieille [H]). ct dune technique de fabrication dclats, est prsente aussidans la couche G/H une technique de fabrication de lames, bien que beaucoup moinsreprsente. On na trouv que trois lamelles, un fragment de nuclus lamelles, ainsiquun nuclus multiple. Parmi les onze outils, trois sont des grattoirs (dont un grattoir surlame aurignacienne). Linventaire complet appartient au Palolithique suprieur, bien queles soi-disant types du Palolithique moyen soient prsents (deux racloirs, un denticul). Lamicro-gravette et (probablement) une pice troncature retouche oblique sont sans doutearrives dans cette couche partir des couches suprieures contenant lindustrie pigravet-tienne.

3.2.3. Couche G

Dans cette couche, 255 pices lithiques ont t retrouves, dont 18 (7,1 %) sont desoutils (Fig. 3). Les dbris dominent (31,4 %) devant les clats corticaux (21,6 %), puisviennent les clats ordinaires (20 %). Outre la fabrication des clats, une mthode defabrication de lames existe encore, alors que les lamelles sont peu prsentes. La forteprsence des dbris indique une cassure irrgulire des matires premires au cours duprocessus de la fabrication des outils, mais aussi la possibilit que certaines de celles-ci sesoient casses de manire naturelle. Il ny a pas de preuve de la dernire phase deproduction in situ (catgories 15 et 16). Cependant, cela ne doit pas signifier quecette phasede production nexistait pas, car pendant la fouille le sdiment na pas t tamis, de sorteque ces petits chantillons, mme sils avaient t prsents, nauraient pas pu tre recueillis.

Un petit nombre de pices taient retouches, ce qui peut signifier que la dernire phase dela production sest droule sur un autre endroit, ou bien que les outils taient emportsaprs avoir t fabriqus. Parmi les outils, six racloirs sont prsents. La prsence degrattoirs carns atypiques (trois pices) indique lAurignacien (un grattoir simple, ungrattoir nucliforme et un rabot, types qui se retrouvent souvent dans les inventairesculturels aurignaciens). Les racloirs ne sont pas tonnants, car ces outils peuvent trefrquents dans lAurignacien ancien. Sur la base des quelques outils lithiques de cettecouche et daprs le rsultat de la datation 27 800 800 BP (Srdoc et al., 1979), il est trsprobable que celle-ci appartienne lAurignacien.



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3.2.4. Couche F

Cette couche contient au total 978 pices lithiques, dont seulement 42 (4,3 %) sontretouches (Fig. 4). Le plus nombreux sont les clats (30,7 %), tandis que les clatscorticaux totalisent 21,5 %. Plus de 30 % des clats (sans cortex) sont larges, cest--direque la largeur est plus grande que la longueur. Il y a 22,2 % de dbris et il est possibledexpliquer leur grande prsence par la cassure irrgulire des matires premires utilisesle plus souvent au cours du processus de la production. la diffrence de la coucheprcdente, les lamelles (pices compltes et fragments) sont considrablement prsentes(plus de 10 %), alors que les lames sont beaucoup moins nombreuses. Bien que les outilssoient rares, il existe aussi de rares preuves de leur fabrication in situ (catgories 15 et 16).

Des blocs (Fig. 5(2)), mais aussi des petits galets (Fig. 5(1)) ont t utiliss pour lafabrication lithique. La premire phase du processus technologique est prouve par lim-portant pourcentage du matriel cortical. La phase intermdiaire a consist en la productiondclats, de lames et de lamelles, ce dont tmoigne le matriel nombreux pour cescatgories, mais aussi les nuclus (quatre nuclus clats, dont un est un outil ; deuxnuclus lamelles qui sont aussi des outils ; quatre nucleus mixtes, dont trois sont desoutils ; dix fragments de nuclus, dont deux sont des outils). Les lames et les lamellestaient produites par percussion directe au percuteur tendre. Le fait que la phase finale de laproduction, cest--dire la retouche, se soit droule sur le gisement mme est signale par

Fig. 3. Produitstechnologiquesde lensemble lithique de andalja II, coucheG : 0. bloc de matires premiresougalet, 1. clat cortical, 2. lame corticale, 3. lamelle corticale, 4. clat, 5. lame, 6. lamelle, 7. nuclus clats, 8.nuclus lames, 9. nuclus lamelles, 10. nuclus mixte, 11. fragment de nuclus, 12. pice esquille, 13. lame crte, 14. clat de ravivage de plan de frappe, 15. clat de retouche, 16. chute de burin, 17. dbris, 18. fragmentindterminable.Fig. 3. Technological products of lithic assemblage of andalja II, layer G: 0. block of raw material or pebble,1. cortical flake, 2. cortical blade, 3. cortical bladelet, 4. flake, 5. blade, 6. bladelet, 7. flake core, 8. blade core,

9. bladelet core, 10. mixed core, 11. core fragment, 12. pice esquille (splintered piece), 13. crested blade,14. platform renewal flake, 15. retouch flake, 16. burin spall, 17. chunk, 18. unidentifiable fragment.



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la prsence (pauvre) de dbris appartenant cette phase (catgories 15 et 16) et par laprsence des outils eux-mmes. Cependant, par rapport la quantit totale de matriellithique, les outils ne sont pas frquents. Peut-tre une partie a-t-elle t emporte hors dugisement aprs la production, et auraient-ils pu tre fabriqus dans un autre endroit. Parmiles outils (voir Fig. 6[110]), sept grattoirs museau et de type aurignacien, deux grattoirscarns et trois grattoirs carns atypiques sont prsents. Parmi les autres types, les plusnombreux sont les encoches (5). Il existe deux datations pour cette couche(voir Tableau 1) ;vu le rsultat de la couche plus rcente E et les lments aurignaciens, celui de25 340 170 BP (Malez et Vogel, 1969) peut tre plus vraisemblable. Sur la base de latypologie des outils, lindustrie de cette couche doit tre dtermine comme de lAurigna-

cien.

3.2.5. Unit stratigraphique E/F

la limite des couches F et E, furent dcouvertes 493 pices lithiques, dont 62 (12,6 %)sont des outils (Fig. 7). Les clats sont les plus nombreux (27,8 %), suivis des dbris(24,3 %). Les clats larges (largeur plus grande que la longueur), reprsentent 27 % de cesclats sans cortex. Comme dans les units stratigraphiques prcdentes, la prsence desdbris peut tre explique par les cassures irrgulires des matires premires au cours de laproduction. Les lames (pices compltes et fragments) sont considrablement plus nom-

Fig. 4. Produits technologiques de lensemble lithique de andalja II, couche F : 0. bloc de matire premire ougalet, 1. clat cortical, 2. lame corticale, 3. lamelle corticale, 4. clat, 5. lame, 6. lamelle, 7. nuclus clat,8. nuclus lames,9. nuclus lamelles,10. nuclus mixte, 11. fragment de nuclus,12. pice esquille, 13. lame crte 14. clat de ravivage de plan de frappe, 15. clat de retouche, 16. chute de burin, 17. dbris, 18. fragmentindterminable.Fig. 4. Technological products of lithic assemblage of andalja II, layer F: 0. block of raw material or pebble,1. cortical flake, 2. cortical blade, 3. cortical bladelet, 4. flake, 5. blade, 6. bladelet, 7. flake core, 8. blade core,




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Fig. 5. andalja II, couche F : 1. galet do provient un racloir, 2. nuclus clats. (Dessin: K. Roncevic).Fig. 5. andalja II, layer F: 1. knapped pebble - sidescraper is produced on a flake (1), 2. flake core. (Drawing:K. Roncevic.)



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Fig. 6. andalja II, couche F : 14, 9, 10. grattoirs museau, 5. grattoir carn atypique, 6. grattoir sur clat, 7, 8.grattoirssimples ; coucheE : 11,15,16. grattoirs carn, 12. lame retouchecontinue surles deux bords,13.lame retouche continue sur un bord et troncature, 14. peroir atypique. (Dessin : M. Bezic).Fig. 6. andalja II, level F: 14, 9, 10. nosed end-scrapers, 5. atypical carinated end-scraper, 6. end-scraper onflake, 7, 8. simple end-scrapers; layer E: 11, 15, 16. carinated end-scrapers, 12. blade with two continuouslyretouched edges, 13. blade with one continuously retouched edge and truncation, 14. atypical drill. (Drawing:M. Bezic) .



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breuses que les lamelles, ce qui est tout fait le contraire de la situation observe danslunit stratigraphique prcdente (couche F). Il est possible quune partie de ces lamellesprovienne des couches F et/ou E ; pour cette raison, la plus grande prsence des lames(Fig. 7) ne reflte peut-tre pas ltat originel.

Cette constatation peut tre soutenue par le fait quil y a cinq nuclus lamelles (dont unest un outil) et quatre nuclus mixtes (dont un est galement un outil). On ne devrait pasentrer dans linterprtation dtaille parce que le matriel de cette unit stratigraphique at retrouv la limite des couches F et E ; il ne sagit pas dun niveau dhabitation (voirFig. 2).

Parmi les outils, 11 pices retouche sur un bord dominent. Daprs la typologie de deSonneville-Bordes et Perrot (1953), neuf trouvailles ne peuvent pas tre situes dans untype prcis, mais dans les divers (no 92 de la liste-type). Ce sont surtout des pices retouche partielle dun bord. Il y a six racloirs et cinq encoches. Trois grattoirs carns dontdeux atypiques relvent de lAurignacien. Daprs les caractristiques de lindustrie et laposition chrono-stratigraphique de cette unit, cet ensemble lithique doit tre attribu lAurignacien.

3.2.6. Couche E

De cette couche, proviennent 123 pices lithiques, dont 22 (17,9 %) sont des outils(Fig. 8). Les clats sans cortex sont les plus nombreux (30,9 %) et il y a 22,8 % dclatscorticaux. Bien que les outils soient prsents dans un pourcentage considrable, il ny a pas

Fig. 7. Produits technologiques de lensemble lithique de andalja II, unit stratigraphique E/F : 0. bloc dematires premires ou galet, 1. clat cortical, 2. lame corticale, 3. lamelle corticale, 4. clat, 5. lame, 6. lamelle,7. nuclus clat, 8. nuclus lames, 9. nuclus lamelles, 10. nuclus mixte, 11. fragment de nuclus, 12. piceesquille, 13. lame crte, 14. clat de ravivage de plan de frappe, 15. clat de retouche, 16. chute de burin,17. dbris, 18. fragment indterminable.Fig. 7. Technological products of lithic assemblage of andalja II, stratigraphic unit E/F: 0. block of raw materialor pebble, 1. cortical flake, 2. cortical blade,3. cortical bladelet,4. flake, 5. blade,6. bladelet,7. flake core, 8. bladecore, 9. bladelet core, 10. mixed core, 11. core fragment, 12. pice esquille (splintered piece), 13. crested blade,

14. platform renewal flake, 15. retouch flake, 16. burin spall, 17. chunk, 18. unidentifiable fragment.



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de trouvailles qui indiqueraient la phase finale de fabrication (catgories 15 et 16), peut-tre cause de la carence mthodologique au cours de la fouille (sdiments non tamiss). Parmiles outils (voir Fig. 6[1116]), il faut mentionner quatre grattoirs carns et trois encoches.Une partie des trouvailles lithiques de cette couche pourrait tre lie lunit E/F ; causede cela, le nombre de trouvailles de la couche E est rduit. Daprs la position chrono-stratigraphique de la couche et les caractristiques dun petit nombre doutils, le matriellithique doit tre attribu lAurignacien. La couche est date de 23 540 180 BP (Malezet Vogel, 1969), ce qui peut signifier que lAurignacien sest prolong.

3.2.7. Couche D

Cette couche contient 408 pices lithiques, y compris les outils. Les clats dominent,mais la production de lames et de lamelles est prsente galement. Bien que la couchecontienneplusieurs trouvailles qui, daprs la typologie et les matires premires, indiquentlpigravettien, le matriel aurignacien est aussi prsent. Probablement sagit-il dinfiltra-tion dlments aurignaciens dans la couche pigravettienne ; cest la raison pour laquellela technologie et la typologie de la couche D ne seront pas examines en dtail dans cetarticle.

Fig. 8. Produits technologiques de lensemble lithique de andalja II, couche E : 0. bloc de matires premires ougalet, 1. clat cortical, 2. lame corticale, 3. lamelle corticale, 4. clat, 5. lame, 6. lamelle, 7. nuclus clat,8. nuclus lames,9. nuclus lamelles,10. nuclus mixte, 11. fragment de nuclus,12. pice esquille, 13. lame crte, 14. clat de ravivage de plan de frappe, 15. clat de retouche, 16. chute de burin, 17. dbris, 18. fragmentindterminable.Fig. 8. Technological products of lithic assemblage of andalja II, layer E: 0. block of raw material or pebble,1. cortical flake, 2. cortical blade, 3. cortical bladelet, 4. flake, 5. blade, 6. bladelet, 7. flake core, 8. blade core,




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3.3. Matires premires

Les chasseurs palolithiques de andalja II ont en gnral fabriqu les outils en silexmulticolore, bien quils aient parfois utilis dautres roches ou silex (Malez, 1972). Lesmatires premires des couches aurignaciennes G, F, E/F et E montrent luniformit,rpercutant en majorit la prsence des silex gris souvent patins en brun clair, doriginelocale (Tableaux 2 et 3). Dans la couche pigravtienne antrieure (C/d), on utilise les silexmulticolores et cette diversit culmine dans les couches pigravettiennes postrieures ducomplexe B. Le matriel aura t apport de lIstrie mridionale partir de la valle de larivire Soca et des autres zones pr-montagneuses des Alpes (Malez, 1972).

Bien que les silex correspondent la grande majorit du matriel lithique de andalja II,

dans son analyse Zupanic (1975) a attribu 4 % de matriel aux tufs. Cependant, les tufsnont pas t retrouvs dans les couches aurignaciennes. La comparaison gnrale descaractristiques des silex des couches aurignaciennes et pigravetiennes de andalja II avecles gisements de telles roches, peut montrer que les gisements primaires des matirespremires se trouvaient aux alentours de Gorica en Slovnie, ainsi que dans la rgion situeencore plus louest (Zupanic, 1975). Daprs Zupanic (1975), le matriel en galets auraitpu tre recueilli dans les alluvions de la Soca ou dautres fleuves alpins, qui en raison dubas niveau de la mer dbouchaient plus au sud-est, dans lAdriatique. Cest pourquoi lesalluvions fluviales de cette poque taient beaucoup plus proches de andalja II que de lavalle de Soca daujourdhui. Cependant, ces silex ne proviennent peut-tre pas de la rgionmentionne (la valle de Soca) ; certains dentre eux ont t recueillis en Istrie centrale ou lest de lIstrie (Zupanic, 1975). On a dj mentionn que dans les couches aurignacien-

Tableau 2Quantits et pourcentages des matires premires dans les units stratigraphiques G, F, E/F et E de lAurignaciende andalja IIQuantities and percentages of raw materials from Aurignacian stratigraphic units G, F, E/F and E of andalja II

G G F F E/F E/F E Equantits % quantits % quantits % quantits %

silex gris souvent patin 156 61,2 855 87,4 265 53,7 63 51,2silex gris avec tachesclaires

40 15,7 17 1,8 65 13,2 20 16,3

divers 59 23,1 106 10,8 163 33,1 40 32,5Total 255 100,0 978 100,0 493 100,0 123 100,0

Tableau 3Poids et pourcentages de poids des matires premires dans les units stratigraphiques G, F, E/F et E de

lAurignacien de andalja IIWeight and weight percentages of raw materials from Aurignacian stratigraphic units G, F, E/F and E of andaljaII

G G F F E/F E/F E Epoids en g % poids en g % poids en g % poids en g %

silex gris souvent patin 3867,9 58,0 6 475,8 88,7 3 935,7 61,8 4 43,4 47,1silex gris avec tachesclaires

1730,2 26,0 136,0 1,9 1377,6 21,6 111,3 11,8

divers 1067,1 16,0 690,2 9,4 1055,2 16,6 386,7 41,1Total 6665,2 100,0 7302,0 100,0 6368,5 100,0 941,4 100,0



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nes, la majorit des matires premires tait uniforme, ce qui nest pas le cas dans lescouches pigravettiennes.

Le silex gris des couches aurignaciennes est de caractre local et nest pas import decertaines rgions se trouvant hors de la presqule dIstrie.

3.4. Outils osseux et dents perces

On a trouv plusieurs outils osseux et des dents animales perces dans les couches duPalolithique suprieur, qui nont t publis que partiellement (Malez, 1987).

Une petite pointe base fendue provient de la couche H (Fig. 9[1]). De section ronde, lesommet en est cass. De cette couche provient aussi un fragment doutil, probablement unpoinon. On a trouv dans la mme couche un fragment mdian doutil de section

triangulaire. Un petit fragment osseux provient de lunit stratigraphique G/H. Los prove-nait dun cerf.Dans la couche G, on a trouv une dent (canine) perce de cerf (Fig. 9[2]), tandis que

dans la couche F on a trouv cinq outils osseux et une dent (canine de blaireau) perce(Fig. 9[3]). Les outils sont : la partie distale dun poinon ou dune pointe sectiontriangulaire (Fig. 9[4]), un poinon de section irrgulire (Fig. 9[5]), un outil de sectionplate convexe (Fig. 9[6]), le fragment mdian dun outil de section ronde, ainsi que lefragment basal dun poinon de section plate convexe. Un outil de section ronde (Fig. 9[7])et la partie distale du bois portent la marque E/F.

Dans la couche E, on a trouv six outils osseux et deux dents perces. Les outils osseuxsont : une partie proximale doutil de section plate convexe (Fig. 9[8]), un probablefragment de poinon sommet et base casss et de section plate concave (Fig. 9[9]), unfragment distal de pointe ou poinon dcor, sommet cass et de section elliptique

(Fig.9[10]), un fragment mdian de poinon ou de pointe de section elliptique, un probablefragment distal de poinon sommet cass et de section triangulaire, et un mince fragmentmdian de poinon ou de pointe de section plate convexe. Lune des dents (canine)appartenait un cerf (Fig. 9[11]), lautre (incisive) un grand cervid (Fig. 9[12]).

Un fragment mdian de poinon ou de pointe section plate convexe porte le signe E/D,alors que de la couche D provient la partie distale dun poinon de section irrgulire, ainsique la partie mdiane dun poinon ou dune pointe convexe de section plate.

3.5. Interprtation des rsultats

Il nest pas possible de dterminer culturellement avec certitude les units stratigraphi-ques H et G/H de andalja II sur la seule base des rares pices lithiques, mais on peut

Fig. 9. Outils osseux et dents perces, couche H : 1. pointe base fendue ; couche G : 2. dent perce ; couche F :3. dent perce, 4. partie distale dune pointe ou dun poinon, 5. poinon, 6. outil osseux ; unit stratigraphiqueE/F : 7. outil osseux ; couche E : 8. partie proximale doutil, 9. probable fragment de poinon, 10. partie distale depointe ou poinon orn, 11, 12. dents perces. (Dessins: Archives de lInstitut de Palontologie et de Gologie duQuarternaire, Acadmie des Sciences et des Aarts de Croatie Zagreb).Fig. 9. Bone tools and perforated teeth, layer H: 1. split-base point; layer G: 2. perforated tooth; layer F: 3.perforated tooth, 4. point or awl distal fragment, 5. awl, 6. bone tool; stratigraphic unit E/F: 7. bone tool; layer E:8. proximal fragment of a bone tool, 9. probable awl fragment, 10. point or awl distal fragment with striations, 11,12. perforated teeth. (Drawing from Archives of the Institute of Palaeontology and Quaternary Geology, CroatianAcademy of Sciences and Arts).



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globalement les placer dans le Palolithique suprieur ancien, cest--dire au temps delindustrie aurignacienne. Selon Malez (1987 : 17), il nexiste pas dchantillons quiindiquaient la prsence de la phase finale du Moustrien .

Dans le matriel lithique de la couche G, les trois grattoirs carns atypiques sonttypologiquement importants, et nous pouvons dire daprs ceux-ci et selon la positionchrono-stratigraphique, que lindustrie de la couche appartient probablement lAurigna-cien.

Cependant, il ny a pas dindicateur pour une dtermination plus prcise dans la phaseinitiale de lAurignacien ou la fin du Moustrien, comme lont fait Malez (1987 : 17) etBasler (1983 : 49). Dans les couches plus rcentes F et E, et la limite E/F, se trouvent aussides outils aurignaciens typiques comme un grattoir museau et un grattoir carn (voirFigs. 6 et 10). Pour Malez (1987 : 17), les caractristiques typologiques des outils de lacouche F indiquent lAurignacien ancien, tandis que lindustrie de la couche E dsignelAurignacien rcent. tant donn le petit nombre doutils de la couche E et leur plus grandnombre dans la couche F, on ne peut pas parler de diffrences visibles entreles industries deces deux couches ; il faut simplement les attribuer lAurignacien. La fabrication desclats, des lames et des lamelles y est prsente. Les clats prdominent, mais bien que larelation des lamelles et des lames varie dune couche lautre, la prsence de lames dansces couches aurignaciennes est plus importante que celle de lamelles. On remarque laprsence de larges clats, cest--dire dclats dont la largeur est plus grande que lalongueur ; il y en a plus de 30 % dclats bruts sans cortex dans la couche F. Les lames sontfabriques par percussion directe au percuteur tendre (observation confirme par Pelegrinet Blaser sur lchantillon du matriel de la couche F). Les lamelles ont t fabriques parla mme technique. La limite mtrique entre les lames et lamelles compltes est tablie

3 cm de largeur, ce qui est visible dans la prsentation graphique de la relation entre lalongueur et la largeur (Fig. 11). Il existe un petit pourcentage dlments de dbitagetransforms en outils, ce qui signifie que les outils ont t emports du gisement ou quilstaient fabriqus un autre endroit. Les grattoirs museau et les grattoirs carns sontfrquents (Fig. 10). Il ny a pas de lamelles Dufour, mais il nest pas certain quil failleinterprter leur absence comme une preuve de leur non-fabrication et non comme tant lie limperfection des fouilles (absence de tamisage des sdiments). En effet, les couchespigravettiennes ont t fouilles selon la mme mthode et on y a recueilli de nombreuxpetits restes, par exemple des lamelles dos ; cest pourquoi il est probable que les lamellesDufour auraient t reconnues et recueillies dans les couches aurignaciennes si elles yavaient t prsentes en grande quantit.

La couche D contient un matriel aux caractristiques aurignaciennes mais aussi pigra-vettiennes. Dans cette couche, il ny a quun grattoir carn et un grattoir museau typiquesde lAurignacien, avec les outils frquents lpigravettien, cest--dire avec un grattoirunguiforme, une lamelle dos et deux micro-gravettes. Le mlange de ces industries se voitaussi dans les matires premires, o apparaissent, ct du silex gris souvent patin enbrun clair (frquent dans les couches anciennes), des silex de couleurs diffrentes, fr-quents dans les couches tardives. Malez (1987 : 17) a dfini les caractristiques de cettecouche comme le degr transitoire de lAurignacien rcent vers le Gravettien ancien ,alors que Basler (1983 : 53) a remarqu la dominance des lments quon pourraitnommer gravetto-aurignaciens . Pourtant, il parat plus probable que le mlange deslments aurignaciens et (pi)gravettiens ait t provoqu par la bioturbation, puisque



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lours des cavernes a domin dans la faune de cette couche (voir Miracle, 1991) oupeut-tre par le pitinement de lhomme lpoque de lpigravettien (pour ce phnomne,voir Villa et Courtin, 1983).

Il nest pas encore ais de dterminer les chemins pris par les chasseurs de andalja II enrcoltant les matires premires de trs bonne qualitpour la fabrication des outils en pierre(Montet-White, 1996). Une direction du dplacement allait probablement vers le nord travers le bassin de lAdriatique et la rgion de la Slovnie actuelle, ce que confirme aussilanalyse de Zupanic (1975), alors que lautre aurait pu aller vers le sud, le long de la ctede lAdriatique (Montet-White, 1996). Pourtant, les matires premires des couches auri-gnaciennes G, F, E/F, et E est de caractre local et en grande partie uniforme (silex grissouvent patin brun clair) et nest pas import dautres rgions se trouvant hors de lapresqule de lIstrie.

Parmi les outils osseux, les poinons sont les plus frquents, tandis quune pointe basefendue de la couche H se distingue des pointes aurignaciennes ordinaires base fenduedaprs sa forme et dimensions ; elle ressemble celles qui apparaissent dans le Magdal-nien franco-cantabrique (communication orale de L.G. Straus). Par consquent, il estpeut-tre possible quelle provienne des couches postrieures, bien qu andalja II il nyait pas de Magdalnien, mais de lpigravettien. Quatre dents animales trouves dans lescouches aurignaciennes appartiennent des lments dcoratifs (pendeloques) et indiquent

Fig. 10. Diagramme cumulatif des prsences en pourcentage des types des outils dans les units stratigraphiquesF, E/F et E. En abscisse, les numros des types doutils daprs de de Sonneville-Bordes et Perrot (1953).Fig. 10. Cumulative percentage graph of stone tool types in stratigraphic units E, E/F and F. Horizontal axis liststool types numbers according to de Sonneville-Bordes and Perrot (1953).



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une action symbolique. Sur deux dents (Fig. 9[2 et 3]), le trou est fait de telle manire quela racine est amincie par raclage ; ensuite, on a perfor le trou. Dans une autre pice(Fig. 9[12]), aprs lamincissement, le trou aurait pu tre ralis laide dun peroir, maisil nest pas possible de le dfinir macroscopiquement de manire sre cause de laltra-tion. Une autre dent est endommage (Fig. 9[11]) ; il est difficile dtablir comment on y afait le trou.

Daprs les rsultats des datations au radiocarbone, lAurignacien de andalja II appa-rat assez tardif et dure entre 28 000 et 23 000 ans BP.

Malgr labsence de lamelles Dufour, lindustrie lithique des units stratigraphiques F,

E/F et E peut tre dtermine comme de lAurignacien typique, par quoi ce gisementcorrespond leur extension au continent europen (voir Kozlowski et Otte, 2000).

4. Comparaison avec les autres gisements

andalja II est un des rares et peut-tre lunique gisement du Palolithique suprieurdans le cadre de la rgion de lAdriatique orientale, dans lequel on a dcouvert avec sretles couches aurignaciennes, bien quil paraisse que cette industrie ait t prsente dans

Fig. 11. Longueur et largeur des lames et lamelles brutes entires (avec et sans cortex) pour les units stratigra-phiques F, E/F et E.Fig. 11. Length and width of un-retouched blades and bladelets (with and without cortex) from stratigraphic unitsF, E/F and E.



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plusieurs gisements. Par exemple, une pointe osseuse trouve dans la grotte Bukovac ctde Lokve Gorski kotar a t attribue lAurignacien (Malez, 1979). La base de la pointemanque et sa partie mdiane est trs large (Malez, 1979 :pl.XVI,1).Onseposelaquestionde savoir si la pointe appartient lindustrie aurignacienne, mais mme si elle y appartient,une trouvaille sans contexte plus large ne nous dit pas grand chose ; cest pourquoi il fautliminer la grotte de Bukovac des autres tudes des gisements aurignaciens.

On a trouv les outils du Palolithique suprieur attribus lAurignacien et mlangsavec du matriel moustrien la surface de deux gisements de plein air, PanWerovica surlle de Dugi otok (Batovic, 1988) et Raanac prs de Zadar (Malez, 1979). Lattribution deces gisements la culture aurignacienne nest pas certaine cause du mlange du matrielarchologique et dun trs petit nombre doutils aurignaciens. Cependant, sur le champsdevant lglise Saint-Pierre, situ aussi ct de Zadar, on a trouv plusieurs grattoirs museau, ce qui indique lindustrie aurignacienne (communication orale de D. Mustac).Dans les trois gisements mentionns, le matriel a t recueilli en surface ; cest pourquoi lastratigraphie et le contexte ne sont pas connus.

Kujundic (1989 : 12) a trouv des outils avec quelques clats dans la couche suprieureIV de Gigiceva pecina (la grotte), prs de Bosansko Grahovo (Bosnie-Herzgovine),attribue lAurignacien suprieur , bien quici, ainsi que sur de nombreux gisements delAdriatique de lest ; les outils typiques de lAurignacien manquent, comme par exempleles grattoirs museau et les grattoirs carns. Par consquent, il est possible que les outilsde Gigica pecina provenant de la couche mentionne soient plus jeunes que lAurignacien,ce quon pourrait vrifier par datation radiomtrique de la couche.

Un problme similaire apparat Crvena stijena (Roche rouge), ct de Nikic(Montngro) (Basler, 1979). Basler (1979 : 397, pl. XLIX, 119) dtermine les trouvailles

de la couche X comme de lAurignacien localement nuanc . Lauteur lui-mmeremarque labsence doutils aurignaciens typiques et il essaie de lattribuer la spcificitde la rgion adriatique-mditeranenne (Basler, 1979 : 398). Montet-White (1996 : 90 etcommunication orale) situe la couche X de Crvena stijena dans lpigravettien, signalant lehiatus qui a prcd la formation de la couche.

La grotte Paglicci (Italie) appartient lenvironnement adriatique ; lindustrie montreune laminarit prcise ( lamellarit ), qui se rapporte lAurignacien tardif (Davies,1998). Les gisements du nord de lItalie, Coal della Volpe, Gr. di Paina, Riparo Tagliente etRiparo di Fumane contiennent aussi des trouvailles aurignaciennes (Mussi, 1992). Plu-sieurs couches de Riparo di Fumane montrent, daprs les datations et daprs les grattoirs,une ressemblance chronologique et partiellement typologique avec andalja, alors quunediffrence importante se manifeste par la prsence de lamelles Dufour et de pointes et delamelles courte retouche sur le gisement italien, et qui nexistent pas andalja II(Broglio et Peresani, 1992).

Il existe une diffrence visible entre lAurignacien de andalja II et le Palolithiquesuprieur ancien des gisements dEurope centrale, commeVindija et Velika pecina (Fig.1).Par exemple, lindustrie lithique du Palolithique suprieur ancien de Vindija est moinsabondante que celle de andalja II, alors que les artefacts de Velika pecina sont trs rares.Pour la fabrication des outils lithiques andalja II, on a utilis des silex comme matirespremires ; Vindija, on a souvent utilis dautres roches de qualit plus faible (quartz, tuf,grs) ct du silex (Kurtanjek et Marci, 1990). Dans la couche G1 de Vindija et Velikapecina, il ny a pas doutils lithiques aurignaciens typiques (sauf une pice de la couche G1



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de Vindija) qui seraient prsents aussi andalja II et on ne devrait pas appeler cettemanifestation Aurignacien , car les pointes osseuses base fendue et base massive enEurope centrale peuvent apparatre dans un contexte autre quaurignacien (Montet-White,1996 ; Karavanic et al., 1998 ; Miracle, 1998 ; Svoboda, 2001). Cependant, il est aussipossible que la situation Vindija et Velika pecina reflte la fonction spcifique dugisement aurignacien, qui aurait pu tre utilis comme brve halte de chasse. De toutefaon, la question reste ouverte de savoir qui taient les hommes qui ont fabriqu cespointes (Nandertaliens ou modernes), parce que celles de Vindija ont t trouves enassociation avec des Nandertaliens (cf. Karavanic et Smith, 1998, 2000 ; Straus, 1999 ;Zilho et dErrico, 1999, 2000), dates directement de 28 000 et 29 000 ans BP (Smith etal., 1999). Les units stratigraphiques postrieures de Vindija (F/G et les couches infrieu-res du complexe F, dates de 27 000 ans BP) reprsentent probablement lAurignacien de

lEurope centrale (Karavanic, 1995 ; Kozowski, 1996 ; Montet-White, 1996) et temporel-lement saccordent avec la couche G de andalja II. Lindustrie osseuse de andalja II etdes gisements continentaux mentionns est visiblement diffrente. Bien que andalja II etVindija contiennent chacune une pointe base fendue, ces pointes sont de forme et dedimensions compltement diffrentes. La pice de andalja II est petite et de section ronde,alors que celle de Vindija est grande et plate. Les pointes osseuses de Velika pecinaressemblent celles de Vindija et appartiennent la mme manifestation culturelle, quipeut tre diffrente de lAurignacien de andalja II. Il en va de mme pour les gisementsdes Alpes en Slovnie, Potocka zijalka, Mokrika jama et peut-tre Divje Babe I (Brodar etOsole, 1979 ; Brodar et Brodar, 1983 ; Turk et Kavur, 1997) . Cependant, Potocka zijalka,qui se trouve 1700 m daltitude, a donn beaucoup plus doutils lithiques aurignaciens etde lames ; pour cela, elle ressemble plus andalja II que les autres gisements mentionns

de la Slovnie et de la Croatie.Quoique andalja II, il nexiste pas de transition entre le Palolithique moyen et lePalolithique suprieur, dans la couche D se mlangent les lments de deux techno-complexes du Palolithique suprieur, lAurignacien et lpigravettien, ce qui peut lapremire vue paratre semblable la situation des couches les plus tardives de lAurigna-cien de la grotte Klisoura en Grce (voir Koumouzelis et al., 2001). Pourtant, dans le cas deKlisoura, il peut sagir dun phnomne de transition, alors qu andalja II il est trsprobable quil y ait eu contamination entre diffrentes couches provoquant le mlange desmatires premires et des types doutils entre les couches aurignaciennes et pigravettien-nes, et le hiatus probable entre les couches D et C/D que suggrent les analyses granulo-mtriques (Miracle, 1995).

Il est intressant de comparer lAurignacien de andalja II au gisement de La Ferrassie(Dordogne), bien quil existe une trs grande distance entre les deux gisements. En

comparant la courbe cumulative obtenue pour les couches F, E/F et E de andalja (Fig. 10) la courbe cumulative de lAurignacien du gisement de La Ferrassie ( de Sonneville-Bordes, 1980 : Fig. 2), il est vident que les caractristiques de lAurignacien de andaljacorrespondent approximativement lAurignacien I et se distinguent de lAurignacien II.

5. Discussion

Outre les diffrences dans lindustrie, il existe des diffrences visibles dans la fauneentre les couches aurignaciennes de andalja II et certains gisements continentaux. Dans la



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faune du Palolithique suprieur ancien, dominent lours des cavernes Hrvatsko zagorje(Croatie du nord-ouest) et le cheval andalja II en Istrie (Croatie du sud-ouest) (Miracle,1991). Les carnivores et les hommes ont tous deux utilis les grottes Hrvatsko zagorje ;cest pourquoi la grande prsence de lours des cavernes nest pas tonnante, alors que lecheval andalja II peut signifier lactivit de chasse de lhomme, ce qui est difficile prouver sans rsultats taphonomiques. Il sagit des gisements de diffrentes rgionsgographiques et de diffrents environnements. Alors que lIstrie tait probablement souslinfluence de la couverture glaciaire alpine pendant le dernier maximum glaciaire (Ruka-vina, 1981), quand le niveau de la mer Adriatique tait 96 m plus bas quaujourdhui(egota, 1982), le climat au Palolithique suprieur ancien tait plus doux et la diffrenceentre le niveau de la mer entre cette poque et aujourdhui tait plus faible que durant ledernier maximum glaciaire. Daprs les rsultats des analyses anthracologiques et palyno-logiques des couches aurignaciennes de andalja II, le pollen du pin de la couche G traduitpeut-tre le climat relativement plus froid par rapport aux chantillons de charbons de htreet dorme de la couche F qui indiquent un climat plus chaud (Culiberget ercelj, 1995). Lesdiffrences entre lindustrie de andalja II et les gisements peu prs contemporains aunord-ouest de la Croatie peuvent sexpliquer par des conditions diffrentes dadaptation lenvironnement et/ou par une fonction diffrente des sites eux-mmes. Les pices lithi-ques, relativement peu nombreuses, et les pointes osseuses indiquent un court sjour et unefaible activit sur les gisements au nord-ouest de Croatie. andalja II, les preuves desactivits humaines sont plus marques, spcialement dans le sens de la production lithique,cest--dire des ateliers. Cependant, un petit nombre doutils dans la plupart des couchesaurignaciennes de andalja II montrent quils taient emports hors du gisement oupeut-tre que la dernire phase de la production (retouche) sest droule dans un autre lieu.

Une plus grande prsence des clats de retouche aurait prouv la fabrication des outils insitu, mais leur absence ne nous parle pas suffisamment, car elle est peut-tre cause par descarences mthodologiques au cours de la fouille (sdiments non tamiss), et non parlabsence de la dernire phase de la production sur le gisement mme. Malgr labsence delamelles Dufour, les caractristiques lithiques et la position gographique incorporentandalja II dans la rgion de lextension de lAurignacien typique en Europe.

Si les rsultats des datations refltent les ges rels, lAurignacien andalja II est dedure prolonge, cest--dire quil sachve avant la couche D, que nous pouvons chrono-logiquement placer entre 23 000 et 20 000 ans BP. Il nest pas facile de savoir si andalja IIest rellement lun des rares sinon lunique gisement avec une industrie aurigna-cienne dans toute la rgion de lest de lAdriatique. On peut en chercher les raisons dans larecherche relativement faible, dans la submersion des localits cause de llvation duniveau de la mer et/ou dans sa destruction par lrosion (communication orale de T. egota)ou bien dans la densit de la population relativement faible de cette rgion lpoque de laculture aurignacienne. En faisant de nouvelles recherches assez intensives ces derniresannes en Istrie (Miracle, 1997) et dans les autres rgions de lest de lAdriatique, on nadcouvert aucune localit avec des couches de lAurignacien ; cest pourquoi il apparatque la recherche insuffisante ne peut pas tre lunique raison de labsence de plusieursgisements de lAurignacien, bien quelle puisse en tre une des causes. Il est possiblequune partie de localits de cette poque se soit trouve prs de la cte ; les sites ont pu tredtruits ou ensevelis par la mer, puis recouverts par llvation du niveau marin la fin duPlistocne. Cependant, cette possibilit ne peut pas compltement expliquer labsence de



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gisements aurignaciens sur la terre ferme actuelle dans le cadre de la rgion de lest delAdriatique. Toutefois, vu ltat de la recherche aujourdhui, il parat possible que cettergion lpoque de lAurignacien ait t peu peuple ou en partie abandonne. La causesetrouve ventuellement dans les conditions climatiques difficiles, peut-tre dans une priodesche. Cela aurait pu tre le cas avec le nord-ouest de lAfrique entre 40 000 et 20 000 ans,ainsi que dans certaines parties des Pyrnes de 37 000 30 000 ans (Klein et Edgar, 2002 :213). La rponse complte peut se trouver dans la combinaison de toutes ces possibilits,ou de quelques-unes dentre elles.

Il faut absolument observer les rsultats disponibles actuellement et leur interprtationdans le contexte des recherches prcdentes du Palolithique en Croatie, lesquelles au XXe

sicle ntaient pas frquentes et nont t faites par des mthodes modernes que ces huitdernires annes. Les rvisions du matriel accessible et des nouvelles recherches devraientapporter de nouvelles donnes importantes pour la reconstitution dtaille de lenvironne-ment et des activits des chasseurs-cueilleurs du Palolithique dans le cadre de la demandequi leur imposait lenvironnement.

Remerciements

Cet article est consacr au souvenir de la dfunte Maja Paunovic, directrice de lInstitutde Palontologie et de Gologie du Quaternaire de lAcadmie des Sciences et des Arts deCroatie. Plusieurs personnes nous ont apport leur aide : Marta Bezic, Marina Bonacic-Kapor, Ivor Jankovic, Preston T. Miracle, Vida Pohar et Lawrence G. Straus. Le texte a ttraduit en franais par Ana Majsec-Filipovic et la correction finale a t faite par Marcel

Otte.

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karavanic_aurignacian industry of Šandalja ii cave in the context of eastern adriatic region

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