William

S R C1 2009-2010 Hauchard Jean-S ébastien et Vanhaecke Alix

L e p e i n t r e d e l a l u m i è r e

Turner

On peut alors se demander : « en quoi ce peintre s'inscrit dans l'art moderne ? » .

Introduction

Turner est un artiste précurseur du mouvement impressionniste.

A une époque où le monde et la technique évoluent brutalement, mais où les esprits sont encore ancrés dans le passé,William Turner, à la base profondément académique, a fait évoluer sa technique tout au long de sa carrière et de ses voyages pour en arriver à des résultats à l'époque qualifiés de « folies TURNER » .

Biographie

Décembre 1789, Turner a 14 ans et rentre à l'école de la Royal Academy of Arts. Il y expose ses premières aquarelles dès l'année suivante. Thomas Malton lui

enseigne la perspective et la topographie ; il rencontre son ami Thomas Girtin.

Il commence à voyager en 1792. A travers le Royaume Uni,

il peint de nombreuses aquarelles, marines ou paysages.

William Mallord Turner est né en 1775 à Londres. Il s'intéresse à la peinture très tôt,

à 10 ans à peine, et son père qui est barbier, expose ses premiers dessins dans sa vitrine. Il soutient son fils

durant toute sa carrière, jusqu'à sa mort en 1829.

Turner finira sa vie seul près de Chelsea où il s'est volontairement retiré. Il y vit dans l'anonymat pendant 5 ans, avant d'être finalement retrouvé la

veille de sa mort, le 19 décembre 1951.

Il lègue la totalité de ses oeuvres à la nations, ce qui représente plus de 20 000 oeuvres sur papier.

Turner acquiert rapidement une grande notoriété :

élu au sein de la Royal Académie en 1802, il enseigne la perspective

à l'académie de 1807 à 1828.

Il mène une vie aisée, ce qui lui permet de partir en Belgique,

en France, en Suisse et plus tard à Venise, en 1819.

Il réalise énormément de croquis pendant ses voyages,

et produit de nombreuses oeuvres à l'aquarelle mais aussi à l'huile.

Son œuvre, sa technique

Ses huiles sur toile était d'un extrême précision dans le détail, et son goût pour les effets de lumière et le clair-obscur se fait déjà grandement sentir.

Turner est à la base profondément académique.

Il présente des paysages sublimés, romantiques, et fait référence parfois à la mythologie.

Pêcheurs en mer (1796)

La Traversée du ruisseau (1815)

Didon construisant Carthage (1815)

Il s'inscrit à cette époque dans la tradition de Claude Gellée, dit le Lorrain.

Ulysse remet Chryséis à son père, v. 1644, Musée du Louvre, Paris

Enée à Délos, 1672,National Gallery, Londres

Par la suite il commence à mettre de plus plus en valeur la lumière et le ressenti que le figuré.L'aquarelle est un des domaines de prédilection de TURNER, probablement car elle permet de représenter l'atmosphère et la lumière de façon quasiment naturelle, car c'est au fond l'essence de ce type de peinture.

Il explose la lumière avec des brossages quasi à sec sur du papier à grain,

et à l'inverse, humidifie le papier avant de peindre pour simuler la réfraction de la lumière colorée.

Par la suite il applique son travail d'aquarelliste sur la lumière à ses productions sur toile et, dans la suite de sa carrière, met l'accent sur le figurant en travaillant directement la matière, la peinture, par couche épaisses, ce qui créer un effet de volume su la toile qui fait sortir les couleurs hors de l'œuvre.

Les détails disparaissent au profit du ressenti, on est dans le romantisme poussé à l'excès, le monde est plus que sublimé pour le rendre supportable pour l'artiste.

Le Dernier Voyage du Téméraire (1839)

Quelques oeuvres

Fishermen at Sea (1796)

Dès ses premières toiles, la thématique de l’homme précaire opposé à la violence irrépressible de la nature s’impose à Turner. Notamment dans cette œuvre de jeunesse : Pêcheurs en mer (1796) , où nous pouvons observer l’évolution de deux modeste navires sur une mer inquiétante, plombée, se détachant à peine du ciel.

Ces barques sont placées dans la seule zone de lumière, qui vien du clair de lune (icône romantique). Ce qui contraste avec l'immensité obscuredelamer qui les entoure.

Ce sentiment oppressant est encore sensible dans d’autres toiles plus tardives, prenant toujours pour thème le combat de l’homme contre les éléments naturels, sa fragilité, sa finitude.

Les silhouettes de pierres font clairement référence à Freshwater Bay, une côte de l'Ile de Wight, mais leur apparence semble avoir changé à cause de l'érosion.

C'est une scène de clair de lune à la manière de Horace Vernet, Philip James de Loutherbourg et Joseph Wright de Derby. Ces peintre sont largement responsables de la mode des scènes de nuit du XVIII ème siècle.

Wright of Derby, Vesuvius from Posillipo

The Burning of the Houses of Parliament, London, 1834

Dans la nuit du 16 octobre 1834, Turner assista à l'incendie de la Chambre des Lords, d'un bateau sur la Tamise. Il y a quatre peintures exécutées sur ce sujet, celle-ci en fait donc partie. Dans le lointain, l'incendie fait rage et Turner prit certaines libertés avec la topographie en étirant le Westminster Bridge et en lui donnant une forme arquée.

C'est à partir de son voyage à Venise que TURNER a prit un tournant décisif dans ses choix artistiques, choix que l'on peux constater ici par rapport à l'œuvre précédente.

L'élément principal -l'incendie- est sublimé pour que cette événement historique des plus terribles, devienne un objet de contemplation sous le pinceau de l'artiste.

Les effets de lumière, chères à TURNER, prennent le pas sur la fidélité représentative.

L'artiste nous invite à apprécier cet incendie avec son regard, et à apprécier la beauté et la puissance de la chose.

On peux même dire qu'il nous force à la regarder puisque les différentes lignes de force convergent vers le feu, et que l'absence de détail du reste de l'œuvre ne nous fait pas nous y attarder.

De plus la foule en bas du tableau est densément regroupée dans l'unique but de regarder ce feu ce qui ,en plus de simplement témoigner de l'ambiance ce jour là, nous invite encore une fois à ne pas fermer les yeux et se laisser bercer dans l'immensité des flammes.

William Turner - Snowstorm

Tempête de neige Bateau à vapeur au large de l’entrée d’un port faisant des signaux dans un haut-fond et naviguant à la sonde. L’auteur était dans cette tempête la nuit où l’Ariel quitta Harwich. (1941)

Turner, présent lors de la tempête de neige à bord de l'Ariel, a demandé à être ligoté au mats pour affronter la tourmente. Il y resta 4 heures.

L'impression de mouvement est ici très forte, donnée à la fois par une construction circulaire et la forte présence de la peinture elle-même. Les formes sont brouillées, abstraites : les couleurs se mêlent, le ciel et la mer se fondent, l'eau et la neige tourbillonnent. La nature est dépouillée et apparaît dans un état primitif : on ne voit que sa force, sa matière en mouvement, tout comme l'est la peinture.

Cependant le peintre ne nous donne pas ici sa propre expérience de l'événement mais un point de vue plus global. Il choisi de déformer la réalité pour mettre en avant le réel sujet du tableau : la structure essentielle de la nature.

Turner nous donne avec cette toile sa propre vision de la nature, une formidable force de matière en mouvement.

Cette oeuvre sera très critiquée par ses contemporains (notamment par William Hazlitt), ce qui montre encore une fois la nouveauté et la modernité des points de vue de Turner.

Rain Steam and Speed the Great Western Railway

Pluie, vapeur et vitesse (1844)

Cette toile est une des plus célèbres du peintre. Elle représente une locomotive sur un pont de chemin de fer au dessus de la Tamise.

L'idée de progrès et de modernité est ici omniprésente : le sujet lui même, la locomotive, est une des récentes est l'une des récentes inventions de l'époque, tout comme le viaduc, considéré comme une prouesse architecturale.

La modernité de la peinture de Turner, qui montre volontairement la matière sur sa toile, affirme encore cette idée.

La pluie, mêlée à la vapeur, renforce l'impression de vitesse créée par la perspective sur les rails. Cette vitesse articifielle est opposée à la vitesse naturelle, représentée par un lièvre s'enfuyant de la voie. L'opposition entre l'industrialisation naissante et le monde traditionnel est aussi révélée par la présence d'un fermier avec sa charrue sur les bords de la Tamise, et montre la mutation du monde du Turner.

On retrouve ici aussi le mouvement de la matière, celui-ci étant moins initié par la nature (pluie) que par l'homme (vapeur, vitesse).

L'art moderne est en rupture avec le classicisme, l'idée de modernité étant liée à celle de réel et de progrès. L'impressionnisme est le premier mouvement à tenter une approche différente de la peinture, en s'affranchissant de la fidélité représentative et en mettant en avant les impressions, le ressenti et donc la subjectivité de l'artiste. La peinture devient le sujet lui-même. Les artistes s'attachent alors à travailler la matière plus que le sujet. Ces sujets diffèrent d'ailleurs des représentations classiques tels que la mythologie et l'architecture,privilégiant des thèmes ayant trait au progrès, voire même à l'abstrait. A la fois synthétique, éclatée, diluée, brouillée, engagée dans le mouvement et la vitesse, la forme de l'art moderne tente de répondre aux nouvelles interrogations qui taraudent les artistes de ce début du XX°s.Ainsi, même si TURNER n'est pas du tout de l'époque de l'art moderne, même s'il est profondément romantique, il est nécessairement moderne puisque pré-impressionniste.

Conclusion

http://www.galerie-du-monde.fr/

http://pagesperso-orange.fr/art-deco.france/

http://www.impressionniste.net/

Sources

http://www.picturalissime.com

http://fr.wikipedia.org/

Du paysage idéalisé au paysage naturel chez Turner et Claude Gelée - Pierre TRUCHOT

http://projetalbion.free.fr/turner/