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C aravelle La Vie associative Voyage en Sologne Vie associative Voyage en Sologne La revue de l’ARDDS | Association pour la réadaptation et la défense des devenus-sourds n° 176 | septembre 2006 | 6 euros Dossier Rééducation auditive Technique BIM et pacemakers Technique BIM et pacemakers

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Page 1: La Caravelle - ardds.org · A propos de sport et surdité : Cyril Dessel, coureur de l’équipe AG2R, a terminé le tour de France en 7e position et 1er Français. Une fidèle lectrice

CaravelleLa

Vie associative

Voyage en Sologne

Vie associative

Voyage en Sologne

La revue de l’ARDDS | Association pour la réadaptation et la défense des devenus-sourds

n° 176 | septembre 2006 | 6 euros

Dossier

Rééducationauditive

TechniqueBIM

et pacemakers

TechniqueBIM

et pacemakers

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A propos de sport et surdité :Cyril Dessel, coureur de l’équipeAG2R, a terminé le tour de Franceen 7e position et 1er Français. Unefidèle lectrice nous signale cesquelques lignes parues dans lejournal la Libre Belgique du 13juillet 2006 : « Malentendant denaissance (il porte un appareilauditif dans les deux oreilles),c'est son handicap qui l'a mené auvélo puisque c'est en roulant àvélo avec d'autres jeunes enfantssourds, avec lesquels il apprenaitla langue des signes, qu'il adécouvert le cyclisme ».Le journal du Tour d’Eurosport du14 juillet complète cette informa-tion : « Cyril Dessel n'est pas uncoureur comme les autres.L'ancien porteur du maillot jaunea une particularité : il est malen-tendant. Mais le coureur de l’équipeAG2R n'est pas le premier malen-tendant dans le peloton ni sur leTour de France. En 1949, le BelgeJacques Geus, qui avait égalementdes problèmes d'audition, avaitterminé 27e ».

Les BIM et la SNCF :Je me suis rendue le 26 juin 2006aux environs de 15 heures auguichet de la gare de Belfort avecune amie. Sur les 4 guichets, 3affichent le pictogramme « oreillebarrée ». Ce pictogramme estcensé signaler, d’une part, que leguichetier est formé à l’accueil dessourds et malentendants et,d’autre part, que le guichet estéquipé de la boucle magnétique,dispositif qui améliore la transmis-sion des sons aux malentendantspar l’intermédiaire de leursappareils auditifs.Je suis malentendante et porteusede deux appareils auditifs. Je merends à l’un des guichets etdemande qu’on active la bouclemagnétique afin d’améliorer macompréhension auprès del’employée. A ma grande stupeur,l'employée me dit qu'elle ne sait

pas ce que c’est et demande à sonvoisin qui lui montre un micro etdit qu'il fonctionne lorsqu'ilremonte la vitre. De plus, il medit : vous entendez bien - je luiréponds : je lis sur les lèvres et laboucle magnétique, ce n'est pasça du tout. Mais il ignorait totale-ment de quoi je parlais.L’entretien s’est donc dérouléentre l’employée et mon amie quielle-même, bien qu’entendante, aeu des difficultés à saisir lesparoles de l’employée qui parlait àvoix basse et articulait mal.

❏ Bernadette Perros

Devenir sourd avec son lecteurMP3 (lu dans la Croix du 24 juillet 2006) :Une étude réalisée sur un millierde personnes révèle que 53,5 %des jeunes Britanniques de 16 à24 ans utilisent leur MP3 plusd’une heure par jour. « Les jeunesd’aujourd’hui courent le risque de devenir sourds trente ans plustôt que leurs parents parce qu’ilsécoutent leur lecteur MP3 trop fort et trop souvent », expliqueDeafness Research UK, une organisation spécialisée dans les problèmes de surdité.L’organisation Deafness Research

met également en garde contre lamusique diffusée dans les bars etdiscothèques. Les sensations debourdonnement dans les oreillesaprès avoir écouté de la musique àfort volume révèlent une dégrada-tion de l’ouïe, et 82 % de ceux quisouffrent de ces bourdonnementsfréquentent les discothèques dontun quart une fois par semaine. AuRoyaume-Uni, la surdité affecteune personne sur sept.

Annonce particulier :« Garçon brun aux yeux bleus,sourd, célibataire de 48 ans, doux,sérieux et sobre, ne fumant pas,souhaiterait rencontrer unepersonne sourde et sérieuse.Sinon s’abstenir. » Ecrire à ARDDS75, rue Alexandre Dumas75020 Paris

À chacun sa CaravelleBrè

ves

Courrier des lecteurs

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Quand on parle d’accessibilité, la plupart des gens ont tendance à réduirele concept en pensant uniquement à l’accessibilité pour les personnes enfauteuil roulant, c’est une erreur car l’accessibilité comporte bien d’autresfacettes. Souvent, les déficients auditifs eux-mêmes ne savent pas à quelpoint certaines mesures d’accessibilité pourraient s’avérer salutaires poureux. La Boucle à Induction Magnétique (BIM) en est un exemple. Il s’agitd’un système de transmission du son par onde magnétique qui permet àbeaucoup de malentendants appareillés de mieux percevoir les sons,surtout dans les ambiances bruyantes. Pour cela, il suffit d’être muni de lafameuse position T sur son Appareil de Correction Auditif et que celle-ci aitété au préalable correctement réglée par l’audioprothésiste. Dommageque bien souvent ce dernier, qui devrait être le premier à faire la promo-tion de la BIM, ne le fasse pas toujours.Mais il ne suffit pas qu’un lieu soit équipé avec une BIM, encore faut-il quecelle-ci fonctionne. Notre amie Bernadette Perros, dans le courrier deslecteurs, nous fait part de sa mésaventure dans un guichet équipé d’uneBIM. De toutes les régions nous reviennent des témoignages de cesfameux guichets à « oreille-barrée » totalement inopérants, par manquede formation du personnel chargé de les utiliser.Au-delà des dispositifs techniques, ceci met en lumière l’importanceprimordiale en matière d’accessibilité de la sensibilisation des personnels,particulièrement en ce qui concerne la surdité. Si on n’explique pas à unemployé d’accueil qu’il faut s’adresser à un malentendant en le regardantet non pas en regardant son ou sa collègue ou le fond d’un tiroir, il ne lesaura pas d’emblée. Et ça change tout !De plus en plus d’entreprises, notamment dans le domaine des transportsjustement, semblent, dans la mouvance générée par la nouvelle loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participationet la citoyenneté des personnes handicapées », prendre petit à petitconscience du phénomène. L’accessibilité pour les sourds et malenten-dants est plurielle et ne se résume pas à la simple utilisation de la LSF(Langue des Signes Française). Les formations à la surdité sont de plus enplus demandées et nous nous en réjouissons. Pour y répondre, l’ARDDSdéveloppe ce volet de ses activités, la formation professionnelle, dans lecadre d’une meilleure défense des intérêts des devenus-sourds et malen-tendants.

❏ Aline DucassePrésidente de l’ARDDS

Éditorial

La Caravelleest une publication trimestrielle de l’ARDDS

75 rue Alexandre-Dumas – 75020 ParisTél. 01 46 42 50 32

Ce numéro a été tiré à 1200 exemplairesDirecteur de la publication :

Aline DucasseRédacteur en chef :Brice Meyer-Heine

Equipe rédactionnelle :

Aline Ducasse, Emilie Ernst, Nicole Hameau,

Manuella Lefèvre, Annie Rivoal, Catherine

Sermage, René Cottin, Jean-Pierre Loviat

Collaborateurs :

Monique Asencio, Martine Chaptois,

Marie et Pierre Carré, Gustave Fégel,

Guy Jouannet, Gisèle PeuronCorrecteurs : Daniel Fontaine, Jeanine Roca.

Mise en page – Impression :Ouaf ! Ouaf ! Le marchand de couleurs

16, passage de l’Industrie 92130 Issy-les-MlxTél. : 0140 930 302 – www.lmdc.netCommission paritaire : 0606 G 84996

ISSN : 1154-3655Dessins et crédits photos : Richard Darbera, Martine Chaptois, René Cottin,

Nicole Hameau

Appel à candidaturesLes élections pour le nouveau conseil d’administration auront lieu lorsde l’assemblée générale qui se tiendra le 17 mars 2007.Chaque candidat doit faire parvenir une photographie format carted’identité ainsi qu’une présentation de cinq lignes avant le 15 décembre 2006. Ces éléments seront envoyés à l’ensemble desadhérents en janvier 2007.

Amis lecteurs…

Sommairen°176 • Septembre 2006

Courrier des lecteurs 2Vie associativeUne journée en Sologne 4Les mardis des Batignolles 5Voyage au Sénégal 6ARDDS Lot / Pyrénées 6ARDDS Bretagne / Paris 7DossierRééducation auditive 8TechniqueBIM et pacemakers 11L’étrange jeu des gènes 12TémoignageMille et un sourires 13CultureAccès culture 14Black 14VoyageVoyage en Birmanie 16BrèvesSyndrome Tournesol 19Recette de Manuella 19

Septembre 2006

Nous rappelons à nos adhérents et à nos fidèles lecteurs que l’adresse de l’ARDDS est :

75 rue Alexandre-Dumas - 75020 ParisMerci de ne plus utiliser la boîte postale qui est désormais fermée.

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Septembre 20064 | La Caravelle | 176

Vie Associative

Une journée en SologneLe monde appartient à ceux qui se lèvent tôt : c’est ainsi que 40 membres de l’ARDDS,

vraiment privilégiés, embarquèrent vers 8h30 un beau samedi matin de la fin juin,

dans un car de l’agence « 13 Voyages », spécialisée dans l’organisation de voyages pour

les personnes handicapées.

Dès « potron-minet », NicoleHameau nous distribue un dossiermerveilleusement bien documen-té sur Orléans, Beaugency etBlois, agrémenté de magnifiquesillustrations pour nous préparer àla visite de ces trois fleurons de larégion Centre. Une lumière dignede l’époque de la Saint-Jean d’étédore les vastes plaines céréalièresde la Beauce. Côté technique,Brice distribue des colliers quiferont office de « boucles magné-tiques » individuelles auxvoyageurs qui ont des appareilsauditifs équipés de la position« T ». C’est ainsi que la guide quinous attend devant la cathédraled’Orléans, munie d’un petit micro,pourra bien se faire comprendrede chacun d’entre nous. Je ne saispar quelle magie, sans que jefasse quoi que ce soit commemanip (ni position T, et pas besoinde micro directionnel) par l’inter-médiaire de mes appareils (ACA)numériques, j’arrive à distinguerau maximum tout ce que notreconférencière déroule comme

histoire de la ville d’Orléans,malgré mes 87 % de perte auditi-ve pour les 2 oreilles. La commu-nication à distance entre colliersindividuels et aca se fait sansproblème si j’en juge par la mineattentive et réjouie de l’assistan-ce, charmée par les propos histo-riques et pleins d’humour denotre conférencière. Quel bonheur(partagé d’après le silence attentifdes 40 « pèlerins d’un jour ») desaisir enfin ce qui se dit : et là, lalongue histoire merveilleuse de lacité défile comme au cinéma,avec une image des plus nette (cequi s’entend bien se visualisemieux). Cette cathédrale cristal-lise toute l’histoire de la ville :nous la voyons garder descicatrices de toutes les époquesdepuis les Gaulois, les Romains,les invasions des peuples germa-niques (Alamans), puis des Francsau 3e siècle apr. J.-C., elle estprotégée au 4e siècle par la 1ère enceinte de la ville, Attilaarrêté devant les remparts en 451.Enfin, elle survit malgré les

inondations, les pillages desNormands, l’incendie de la villeen 989 (seule la crypte est untémoin de cette époque qui ne secaractérise pas par la tranquillité,la paix et la concorde !), la guerrede Cent Ans (Orléans est assiégéepar les Anglais en 1359 maislibérée par Jeanne d’Arc en 1429comme en témoignent lesvitraux, superbes bien qu’ilsdatent du 19e siècle, retraçantl’épopée de Jeanne la Pucelle).Murailles et tours se succèdent.Domaine royal, les souverainsséjournent souvent à Orléans,mais je manque une anecdotesavoureuse si j’en juge par lesrires de l’assistance, anecdotelégendaire sur le caractère deshabitants de cette royale ville etje n’ai pas le temps de demandercar il faut rentrer à l’intérieur pourrattraper… le fil de l’histoire.Ensuite, nous faisons un tour dansla ville pour admirer quelquesmaisons à pans de bois ; nouspouvons enfin partager nosimpressions. La visite de la villene pouvait se terminer sans allerméditer devant la statue deJeanne, conquérante, étendant,martiale, son épée protectrice surla ville.Après toutes ces émotions, tout lemonde est ravi de festoyer dansun des meilleurs restaurants de laville de Beaugency. Puis, noussommes attendus au château deBlois dont une charmante guidenous narre les grandes lignes del’histoire (bien royale encore !)Nous admirons le style renaissan-ce et vivons un peu du temps oùles rois allaient de châteaux enchâteaux, accompagnés de leurgarde, leur cour, et leurs coffres !Cette itinérance finit avec LouisXIV qui fixa les principaux noblesdu royaume (les courtisans) àVersailles.Aile François 1er du Château de Blois

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Là, nous escaladons le magni-fique escalier extérieur renaissan-ce (oserai-je dire, sur les pas deFrançois 1er) et nous traversons,en auditeurs libres, cette fois, dessalles meublées et décorées façonrenaissance. Deux ou trois regret-teront d’être obligés de quitter les

royaux appartements pour lapittoresque maison de la magieoù nous accueillent des têtes dedragons mugissant à travers lesfenêtres !Au retour, nous traversons despaysages boisés où surgissentponctuellement quelquespaisibles villages rassemblésautour de leur église romane, letout dans une harmonie derouges (les toits de tuile rosis parle soleil couchant), de verts desbois. Nous traversons des villagesaux cultures maraîchères et auxbons petits producteurs de vins(tout cela est détaillé dans unevidéo sur l’orléanais diffusée dans

le car). Nous voilà sur une desplus belles routes de France oùdes maisons et des châteaux semirent dans de vastes rivièrespaisibles qu’enjambent des pontsde légendes.Nous revenons de cette très bellejournée de voyage, heureuxd’avoir pu allier culture, prome-nades, gastronomie, le tout dansun climat d’amitiés et d’échangesoù nous pouvons enfin vivre etcommuniquer comme la majoritédes gens ! Nous oublions leparcours du combattant queconstitue notre vécu dans lasociété, au bureau, fait par etpour des entendants ! Que celasoulage de ne pas dépasser leslimitations imposées par notre

handicap, à la faveur de momentscomme celui-ci. C’est aussi l’occa-sion de tester les dernièrestrouvailles de la technologie (et ànos zélés membres qui nousdégotent le dernier appareilmagique qui va nous faire enfincomprendre presque chaque motde nos conférenciers).

Bref, je me sens plus légère, et jeme promets, dans les épreuves,de me ressourcer à l’évocation decette journée parfaite, superbe-ment organisée par Nicole,Geneviève, Brice… pour notreplus grand plaisir ! Merci à notreARDDS !

❏ Martine Chaptois

176 | La Caravelle | 5Septembre 2006

Vie Associative

Les mardis des BatignollesLes mardis des Batignolles ont huit années, années pendant lesquelles nous avons

appris plein de choses, appris parfois à accepter notre surdité, appris à rencontrer

d’autres personnes qui vivent les mêmes problèmes, appris ou réappris à sourire.

Dans nos villes où il n’existe aucunclub de retraités accessible auxsourds et malentendants, les mardisdes Batignolles ont une raisond’exister, de continuer. La participa-tion est très variable. Sur les 40inscrits, cela va de 10 à 30 présentsqui viennent pour « parler », c’est-à-dire le plus souvent écrire, pourjouer, échanger des informations surles films en VO ou sous-titrés, vivreun temps de détente et d’amitié.Nous sommes accueillis gratuite-ment dans les locaux de la paroisse.Nous disposons d’une grande salleet d’une cuisine qui nous permet de

préparer le goûter ainsi que lesdeux repas annuels. Le groupe estouvert à tous les adhérents del’ARDDS. Nous avons besoin devotre aide. Depuis cette annéeQuino assure le courrier, c’est-à-direprépare les cartes que tous signentpour envoyer aux malades ou àceux que l’âge empêche désormaisde venir. Pour ma part, je réponds àtout le courrier qui arrive chez moi.J’aimerais bien voir arriver de jeunesretraités, ou des personnes qui ontdu temps, pour donner de l’amitiémais aussi pour en recevoir.Finalement, je résume les mardis

des Batignolles par ces lignesextraites d’un fax reçu en vue decet article :

« Au 44, bd des Batignolles, uneporte entrebâillée invite à rentrer.Le bon accueil reçu, l’ambianceamicale incitent à rester, à sedétendre, bavarder, partager unetasse de thé, un temps de jeux,de Scrabble entre autres.Certaines personnes tententmême un Su-Doku… sans succèsjusqu’ici. Mais on reviendra ! »

❏ Gisèle Peuron

Orléans

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Les uns venant de la région de Cahors, lesautres de la région de Pau, nous noussommes retrouvés le 27 mai à Montgiscard,petit village situé sur les bords du canal duMidi, à 20 kilomètres au sud de Toulouse.Belle journée, très ensoleillée, dans un siteenchanteur (le canal du Midi est réputépour la beauté de ses berges ombragées, latranquillité de son cours et les paysagesbucoliques qu’il traverse). Pique-niquejoyeux qui nous a permis de faire mutuelle-ment connaissance et de renforcer l’amitiéqui unit nos deux sections régionales.

❏ Monique Asencio et René Cottin

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Vie Associative

Septembre 2006

Les dates sont maintenantconnues : départ le dimanche 12 novembre dans l’après-midi ;retour le vendredi 24 novembre aumatin. Départ et retour se feront àl’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.Après négociation, nous avonsobtenu d’Air France un tarif degroupe pour 15 personnes. En dépitde la réduction qui nous est accor-dée, le prix du billet est supérieur àce que nous avions prévu il y a troismois, suite au boom pétrolier. Enconséquence, le coût global duvoyage devrait avoisiner1000 euros, au lieu des 800 / 900annoncés précédemment.Le programme prévoit en particu-lier : à Dakar une rencontre avecnos amis de l’AssociationNationale des Sourds Sénégalais,une visite de l’Institut de jeunessourds, une excursion à l’île deGorée (lieu historique d’oùpartaient autrefois les esclavespour l’Amérique). Puis des visitesà l’intérieur du pays : le lac Roseet la ville de Touba (capitalereligieuse ayant une très bellemosquée), des petits villages

pittoresques dans le delta duSaloum, avec hébergements encases, déplacements encharrettes, excursions en pirogue,une journée à la station balnéairede M’Bour avec détente etbaignades…La partie « humanitaire » de notrevoyage consistera à réserver unepetite place dans nos bagagespour transporter des médica-ments, des appareils auditifs

usagés et des vêtements destinésà la population des villages visitésIl reste encore des places.Inscrivez-vous auprès de RenéCottin qui vous communiqueratoutes les informations complé-mentaires.

❏ René Cottin,2 le Hameau, 64320 IDRON

Fax : 05 59 81 87 41Email : [email protected]

Voyage au SénégalNous vous rappelons que l’ARDDS organisera en novembre, en collaboration avec

l’association « Sud Ouest Sans Frontières », un voyage au Sénégal réservé aux devenus-

sourds et à leurs proches.

ARDDS-Lot / ARDDS-Pyrénées

Rencontre des sections

Eglise de Montgiscard

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176 | La Caravelle | 7Septembre 2006

Vie Associative

L’ARDDS a compris très vite qu’ilétait nécessaire d’offrir à sesadhérents des cours parisiens, puisdes stages saisonniers de lecturelabiale agrémentés de loisirs.

Dès le début de l’activité de notresection, nous avons par consé-quent mis en place des séancesde lecture labiale en parfaitaccord avec l’ARDDS, ses respon-sables nationaux et grâce à uneorthophoniste D.E., spécialiste desthérapies de groupe en rééduca-tion du langage. Maître de stage,elle avait aussi pratiqué dans desétablissements de sourds denaissance. Mais le problème despersonnes devenues sourdes enactivité professionnelle restait

souvent entier : horaires, fatigueaprès le travail, local plus oumoins fonctionnel ou éloigné…L’organisateur passionné pourl’emploi, ayant connu longtemps

la surdité, a donc très vite engagésa compagne pour une entreprisegratuite. En retrouvant l’ouïe il adécidé de poursuivre un travail derecherche au plus haut niveau,notamment universitaire.A noter enfin que dans la société,dans le milieu de travail la person-ne devenue sourde et qui souventcache sa surdité est dévalorisée.Combien se retrouvent au chôma-ge ou sont dévalorisés par la surdi-té. Il fallait aussi remédier à cela etréactiver au moins l’environne-

ment humain de chaque jour. Lalecture labiale se pratique avecdes vis-à-vis. La glace évidem-ment étant un pis aller.

« Les aveugles entendentmieux, les sourds voient plusloin »Cette tête d’affiche théâtrale, imagi-née par une troupe russe, nous ainspiré pour valoriser les devenus-sourds et redonner confiance auxpersonnes inscrites aux week-ends.Car si la lecture labiale est un espoirelle ne remédie pas à toutes lesdifficultés. L’élément psycholo-gique, la voix, l’assurance, l’écoute,la pédagogie de la communicationdoivent aussi se situer dans la priseen charge des sourds par eux-mêmes et par l’entourage. On estloin évidemment des prises encharge de la Sécu ! C’est donc danscette perspective que s’est mis enplace le premier stage de lecturelabiale en Vendée, il y en eutd’autres.

❏ Martine et Pierre Carré

ARDDS-Bretagne

Nos week-ends de lecture labiale

C’est bien connu la personne devenue sourde se retrouve bien vite comme claustrée dans

le mur de la non communication. C’est douloureux pour l’intéressé comme pour son

entourage. C’est catastrophique bien souvent pour la vie professionnelle comme dans

l’univers familial et social. Les aides techniques bien que de plus en plus perfectionnées

ne résolvent pas tout. Quelquefois même certaines personnes ne peuvent les utiliser.

ARDDS-Paris

Pique-nique de l’ARDDSDimanche 2 juillet a eu lieu le pique-nique estival annuel de

l’ARDDS au Parc Montsouris (14ème arrondissement de Paris).

Il s’agit d’apprendre à communiquer en famille

dans les loisirs, sur les lieux de travail

“”

Nous étions une quinzaine etc’est sous le soleil, à l’ombre d’ungrand arbre, que nous avonspartagé et dégusté les mets quechaque convive avait apportés.Plusieurs proches entendants

s’étaient joints à la fête etl’ambiance était très conviviale.A réitérer sans faute l’anprochain !

❏ Aline Ducasse

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Septembre 20068 | La Caravelle | 176

Dossier

Chacun sait le rôle primordial descellules ciliées de l’oreille internedans l’audition. Cependant, quandvotre audition baisse, ce ne sontpas seulement ces cellules qui nefonctionnent plus. Ce sont aussiles aires auditives de votrecerveau qui ne sont plus stimu-lées et qui par conséquent« s’endorment » peu à peu. Cetendormissement peut entraînerchez certaines personnes destroubles de l’attention, unediminution de la vivacité mentaleet des problèmes de mémoire,phénomène souvent accentuéchez les personnes âgées.

Le port d’un appareil auditif fait ànouveau travailler certainescellules de la cochlée. La cochléeest la structure en forme decoquillage située dans l’oreilleinterne. Elle transforme les sonsen impulsions nerveuses quenotre cerveau peut traiter et inter-préter. Avec un appareil, il y adonc à nouveau des signauxenvoyés à des parties du cerveauqui ont été privées d’informationsauditives pendant un certainnombre d’années. Au début, vouspouvez vous sentir submergés partous les nouveaux sons que vousentendez. C’est que les airesauditives « endormies » se remet-tent à travailler.

En réalité, l’appareil auditif nefonctionne pas comme une pairede lunettes. En effet, le tempsd’adaptation à une nouvelle pairede lunettes dépasse rarementquelques heures. Dans votre cas,les choses sont plus complexes etplus longues.

Jusqu’à très récemment, l’audio-prothésiste procédait au réglagede l’appareil sans pouvoirs’appuyer sur l’interventioncomplémentaire de l’orthophonis-te. Les travaux récents en matièred’implants cochléaires ont permisde mieux cerner les phénomènesen jeu dans la compréhension duréveil des aires auditives et deproposer un travail orthophoniqueadapté. Aujourd’hui, un certainnombre d’orthophonistes inter-vient en partenariat avec desaudioprothésistes pour prendre encharge la deuxième phase del’appareillage.

A qui proposer unentraînement des fonctionsauditives ?Sont concernés tous les porteursd’aides auditives et en particulier :- Si vous êtes un sourd sévère ou

profond, en cas de premierappareillage, surtout si le débutde la surdité est ancien. Vousdevez en effet vous réapproprierun univers sonore que vous neperceviez plus et réveiller lesaires cérébrales auditiveschargées de la compréhensiondu message sonore.

- Si vous êtes en phase de renou-vellement de prothèse, notam-ment lors du passage d’un typede prothèse à un autre.

- Si vous entendez assez bien les

sons mais que vous avez du malà comprendre les mots.

Le fait d’être plus ou moins sourdne doit pas être le seul critère dedécision du suivi orthophonique. Ilfaut aussi prendre en comptedepuis combien de temps vousêtes devenu sourd, ainsi que lescaractéristiques de votre surdité.Comptent aussi le niveau de bruitdans lequel vous vivez ettravaillez (source sonore faible,éloignée, écho, ambiance bruyan-te, enfants en bas âge, chienbruyant, bruit de circulation,machines bruyantes au travail) etles besoins d’écoute auxquels

vous êtes confrontés, ainsi quevotre fatigabilité personnelle.Avec le développement de cetype de suivi, il est justifié deprévoir quelques séances d’ortho-phonie en partenariat avecl’audioprothésiste dès le début del’appareillage. Et ceci pourraensuite ouvrir vers un suivi adaptéà votre rythme et à vos besoins.

Ce que l’on gagne àl’entraînement auditifReprendre la maîtrise del’écouteAvec un travail d’éducation auditi-ve, vous comprenez votre auditionet vous restez actif dans votredémarche d’appareillage.Comprendre comment cela

Rééducation auditive,optimisez votre résultat« Chez l’audioprothésiste, tout va bien, mais à l’extérieur, rien ne va plus ! Tout fait du

bruit, j’entends plus de choses mais je ne comprends pas davantage… » Vous êtes

nombreux à ressentir ce phénomène qui conduit à de l’insatisfaction voire aux

appareils auditifs qui restent au fond du tiroir. C’est là que l’orthophoniste vous aidera

à dépasser ces difficultés.

L’appareil auditif ne fonctionne pas comme

une paire de lunettes“

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Septembre 2006

Dossier

fonctionne, ce que l’on peutattendre des appareils, vouspermet de les accepter et de lesporter régulièrement. Ce dernierpoint est crucial pour la réussitede l’appareillage. Il faut en effetun port d’un à trois mois pour queles nouvelles références sonoresse créent. Des recherchesmontrent qu’il existe une réorga-nisation des neurones du cerveausuite au port constant de l’aideauditive, on parle de « plasticitéde réhabilitation » : concrète-ment, vos sensations auditivess’affinent, vous êtes moins gênépar certains sons perçus au départcomme dérangeants, vous distinguez mieux les intensités etles fréquences de certains sons.C’est la base pour une meilleurecompréhension.Au fur et à mesure que vousacquerrez davantage d’expérience,l’audioprothésiste peut, si néces-saire, procéder à d’autres réglagesdes appareils auditifs. Certainspeuvent en effet être programmésà plusieurs reprises pour aboutir auréglage optimal. L’audioprothésistefera parfois le choix de vousdonner un gain progressif, vouspermettant une adaptationprogressive. Il s’agit de restaurer aumieux la perception des élémentspertinents pour vous, tout enlimitant la gêne potentielle liée àla perception nouvelle de certainsindices acoustiques.

Restaurer la compréhensionContrairement aux sourds denaissance, vous possédez unemémoire auditive et une connais-sance des sons. Le travail ortho-phonique vous permettra de fairecoïncider vos références auditivesantérieures à la surdité avec lesnouvelles informations perçues.La rééducation aide votre cerveauà créer de nouvelles référencessonores. L’action de l’orthophonis-te est donc de favoriser la réhabi-litation auditive, de vous amenerà une sensation de confort auditif,permettant une bonne communi-cation orale.L’éducation auditive suivraplusieurs étapes : de la reconnais-sance de l’opposition bruit-silence,jusqu’à la compréhension d’un

discours entendu au téléphonedans un bureau bruyant, enpassant par la reconnaissance etla correction de votre propre voixou l’identification des bruits duquotidien. Selon votre profil(perte auditive, appareillage,besoins d’écoute), certains pointsseront abordés de manière plusou moins accentuée lors du suiviorthophonique.

Entraînement aux situationsredoutéesDans cette nouvelle phase, vousêtes là encore actif. Vous savezanalyser l’atmosphère danslaquelle vous vous trouvez. Envous entraînant aux conditionsplus difficiles (milieu bruyant,téléphone, interlocuteur ayant undébit rapide, etc.), vous apprenezà ne plus fuir ces situations et àles aborder plus sereinement.Votre cerveau apprend parexemple à se concentrer pour sefocaliser sur les sons de la parole,en faisant abstraction du bruitqu’il banalise.Par ailleurs, l’audioprothésistepeut élaborer des réglages diffé-rents en fonction de la situationsonore rencontrée : ambiancecalme, conversation, musique,bruit. Les systèmes réducteurs de

bruit constituent un atout pourajuster l’adaptation. Leur principeest d’appliquer une diminution dugain sur un canal lorsqu’un signalde bruit y est détecté.

Radio, télévision, musique…Après un certain laps de temps,vous réaliserez tout ce que vousn’entendiez plus et que vouscomprenez à nouveau grâce à cetentraînement spécifique.L’amélioration de la qualité de vieest nette. En progressant, votrevitesse d’intégration devient suffi-sante pour vous permettre desuivre une conversation où leslocuteurs s’expriment à vitessenormale. L’entraînement peutaller jusqu’à aborder la compré-hension de la télévision, de laradio, d’enregistrements sonores,de la musique. Malgré le handicapsensoriel, il est possible deredécouvrir le plaisir des sons etde la musique.

Vous pouvez aussi noter uneamélioration de votre mémoire,de votre attention, de votrevivacité d’esprit, de votre raison-nement ainsi qu’une fatiguemoins importante. Les répercus-sions sur la vie sociale sont netteset les troubles de type dépressifs

Quelques chiffres

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Il existe une contradiction forteentre le nombre de personnessourdes et le nombre depersonnes appareillées. On estimele nombre de sourds à 6 millionsde personnes en France (source :FRM). 88 % de cette populationest âgée et est devenue sourde(source : Unapeda). Par an,

environ 360 000 aides auditivessont vendues. Il y a en moyenne5,8 français sur 1000 qui sontappareillés (source : Snitem).Ainsi, si la déficience auditiveconcerne de nombreux français,l’usage des aides auditives estpourtant loin d’être facilementaccepté.

Répartion selon le degré de surdité

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Septembre 2006

Dossier

consécutifs à l’apparition de lasurdité diminuent fréquemment.L’appareillage auditif est donc lepremier pas indispensable pourcommencer à restaurer votreaudition. Et l’entraînement desfonctions auditives, issu desrécentes avancées scientifiques enmatière d’implant cochléaire, enest un complément remarquable.Tout porteur d’appareil auditif peutdésormais en profiter auprès d’unorthophoniste spécialisé.

Quelques fausses croyancesLes réflexions suivantes viennentde patients reçus en séanced’orthophonie :

« Je ne suis pasappareillable. »Il s’agit très vraisemblablementd’une réponse qui date deplusieurs années. N’hésitez pas àvous renseigner et à utiliser lesnouvelles technologies. Ce quiétait impossible il y a 10 ans nel’est peut-être plus aujourd’hui !Pour mémoire, sachez qu’il existedeux catégories d’appareillage :- les aides auditives proposées

par l’audioprothésiste ;- les prothèses auditives regrou-

pant les implants d’oreillemoyenne, les implantscochléaires, les implants dutronc cérébral. Ces prothèsesimplantables sont proposées parun médecin ORL spécialisé etnécessitent une technique

chirurgicale (pour un contactprès de chez vous : [email protected]).

« Si je porte des appareilsauditifs, mon oreille sera plusfainéante, elle va arrêter detravailler et mon audition vachuter. »Cela voudrait dire que votreoreille n’a qu’à faire un effortpour bien entendre etcomprendre. Mais il ne s’agit pasd’une question de volonté ! Sivotre audition chute, les airesauditives ne sont plus stimuléeset se réorganisent peu à peu. Lesrépercussions sur la compréhen-sion se font sentir. Les difficultésrisquent de s’installer, avec lesconséquences psychologiques,familiales, professionnelles etsociales que l’on connaît. Il fautdonc assez rapidement trouver unmoyen de réhabilitation. Enportant des appareils auditifs,votre audition reste toujoursstimulée, les aires auditives devotre cerveau continuent àfonctionner et les conséquencesde votre baisse d’audition sontmoins importantes.

« Je vais attendre que latechnologie évolue avant deme faire appareiller. »Il est vrai que les progrès effec-tués ces dernières années dansles appareils auditifs comme dansles prothèses implantables sont

nets. Toutefois, ne pas agir etattendre que les technologiesévoluent, c’est rester autant detemps dans un manque de stimu-lation. Et c’est risquer que l’adap-tation à la technologie attenduese fasse très difficilement, lesaires auditives du cerveau s’étantmodifiées progressivement.Mieux vaut profiter dès quepossible d’une aide adaptée, qu’ilsera éventuellement possible defaire évoluer quelques annéesplus tard.

« Je ne porte mes appareilsque quelques heures parmois, lorsque j’ai besoin decomprendre le médecin ouquand je vois mes petits-enfants pendant leursvacances. »Il est important de porter vosappareils dans ces circonstancesoù vous avez envie decomprendre pleinement ce qui sepasse et ce qui se dit. Cependant,l’aide apportée risque d’être biendécevante dans la mesure oùvous ne vous serez jamais pleine-ment adapté à votre appareilla-ge. En effet, seul un port trèsrégulier, voire constant desappareils, vous permet uneadaptation optimale car cela vousdonne le temps de comprendre ànouveau le monde sonore quivous entoure. Retrouver l’audi-tion, c’est retrouver autant desbruits perçus de façon positive(conversation, parole, musique)que des bruits perçus de façonplus négative (bruit de circula-tion, de foule, de machines, etc.).Vous ne pourrez pas retrouveruniquement l’information quivous intéresse. De la mêmefaçon, même si vous vivez seul,porter vos appareils fait travaillervotre audition et vous donne desrepères importants sur votreenvironnement (le chien quiaboie, la voiture du facteur quiarrive, la machine à laver quiessore sont autant d’informationsutiles à entendre).

❏ Emilie ErnstOrthophoniste

[email protected]

• Votre famille et vos amis jouentun rôle important dans la réussi-te de l’appareillage, ils peuventvous aider en vous faisantrépéter des mots et des phrases :

a) de face, à une distance d’1 ou2 mètres ;

b) derrière vous ou de face enmasquant leurs lèvres.

Il s’agit pour eux de parlernormalement, sans crier, assezlentement.Les premiers essais doivent êtrefaits dans un environnementcalme. Si tout se passe bien, ilest possible d’allumer une radio

pour créer un bruit de fond.Ce travail ne doit pas êtrefatigant : 5 minutes par joursuffisent.• Seul, vous pouvez écouter deslivres enregistrés (en suivantéventuellement sur le livrepapier), utiliser un logiciel derééducation auditive, écouter deschansons connues en reconnais-sant les mélodies et les paroles.• Apprenez à utiliser les acces-soires quand les aides auditivesseules ne suffisent plus : bouclemagnétique, téléphonesadaptés, amplificateurs, microsdirectionnels, systèmes HF.

Le coin conseil

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Boucles à inductionmagnétiques et pacemakersLes Boucles à induction magné-tique (BIM) facilitent l’écoute despersonnes malentendanteséquipées d’un contour d’oreille etleur usage se développe de plusen plus dans tous les lieux sonori-sés tels que cinémas, théâtres,salles de conférence. Leur utilisa-tion est aisée mais les personneséquipées d’un pacemakercraignent parfois que les lieuxainsi équipés leur soient rendusinaccessibles. Les études publiéessur ce sujet montrent que cescraintes sont infondées.

BIM et position « T » :La majorité des aides auditivesont un commutateur avec deuxpositions « M » et « T », certainsont même trois positions « M »,« MT » et « T ». La position « M »permet une écoute normale c'est-à-dire une réception du sonambiant par le microphone del’aide auditive. La position « T »permet une écoute grâce auchamp magnétique généré par unfil de cuivre qui fait le tour de lapièce. Ce fil de cuivre est lui-même connecté à la sourcesonore par l’intermédiaire d’unamplificateur pour BIM.La position « MT » permet une

écoute mixte par réception à la foisdu son ambiant via le microphoneet du champ magnétique générépar la boucle à induction. Surcertaines aides auditives la position« T » doit être activée par l’audio-prothésiste, il est donc nécessairede le lui demander.

Avantages de la position « T » :L’écoute par induction magné-tique permet d’éviter les pertur-bations du son tels que l’écho, laréverbération, l’absorption, lebruit ambiant.De plus elle permet d’éviter lesdistorsions du microphone dues àsa miniaturisation compte tenude la taille de l’aide auditive.

BIM et pacemakers :Les BIM mises sur le marchédoivent se conformer à unenorme internationale dite IEC1

60118-4. La densité moyenne duflux magnétique ainsi généré estde l’ordre de 0,126μT2, soit unevaleur qui est plus de 300 foisinférieure à la valeur du champmagnétique terrestre3.L’impact des champs électroma-gnétiques sur les pacemakers afait l’objet de nombreux groupesde travail4. Il est recommandé auxporteurs de pacemakers de ne pass’exposer à un champ magnétique

supérieur à 0,5mT5, soit une valeurqui est près de 4000 fois supérieurau champ généré par une BIM.Dans des conditions normalesd’utilisation les BIM sont doncsans danger pour les personnesmunies de pacemakers.Cependant par principe deprécaution certains fabricants deBIM préconisent de ne pas fairepasser de collier tour de cou àmoins de 3 cm du pacemaker.

BIM, téléphones portables,IRM, appareils ménagers :La faible densité du champmagnétique généré par les BIMles rend très sensibles aux pollu-tions magnétiques. Ainsi l’écouteen position « T » est perturbéedans les trains, métros, à proximi-té des transformateurs. Il en estde même pour de nombreuxobjets usuels tels que sèche-cheveux, aspirateurs, foursélectriques, écrans d’ordinateurs.Les téléphones portables et lesIRM (Imagerie par RésonanceMagnétique) génèrent deschamps magnétiques biensupérieurs aux limites recomman-dées aux porteurs de pacemakers.Ainsi même en mode silencieuxles sonneries des téléphonesportables peuvent être perçuespar les porteurs d’aides auditivesen position « T ».

❏ Brice Meyer-Heine

1 I E C pour International ElectronicCommission

2 T = Tesla unité de mesure de la densité duchamp magnétique. 1μT = 0,001mT= 0,00001T

3 Le champ magnétique terrestre varie de30μT à 60μT selon la région dans laquelleon se trouve.

4 Projet International pour l'étude deschamps électromagnétiques de l’OMS(organisation mondiale de la santé).Medical College of Winconsin :Electromecanics fields and human health.

5 MH Repacholi et al : Guidelines on limits ofexposure to static magnetic fields. HealthPhys 66 : 100-106 (1994).Documentation of Threshold Limit Values,American Conference of GovernmentIndustrial Hygienists, Cincinnati, OH (1994).

Septembre 2006

Technique

Boucles à inductionmagnétiques et pacemakers

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L’étrange jeudes gènesD’après un article paru récemment dans

l’Observateur, une mutation génétique

impliquée dans près de la moitié des cas de

surdité congénitale apporterait à ceux qui

en sont porteurs un avantage inattendu :

elle favoriserait la cicatrisation des

blessures, protégeant ainsi contre les

risques d’infection.

Cette découverte a été annoncée au cours d’uncongrès de généticiens qui s’est tenu du 6 au 9 maidernier à Amsterdam.Ainsi, ceux qui souffrent d’une surdité de naissancedue à une mutation du gène « Cx26 » seraient parti-culièrement résistants aux infections des blessures.Petite compensation à un grand malheur !Ce phénomène n’a rien d’exceptionnel. On sait depuislongtemps qu’il existe des liens entre certainesmaladies et les mutations génétiques. C’est ainsi queles porteurs d’un gène mutant donnant l’anémie falci-forme (grave maladie du sang) sont très résistants à lamalaria. On a aussi découvert que des gènes qui indui-sent une résistance à la tuberculose provoquent unesusceptibilité à l’ostéoporose, ou que la mutation dugène responsable de la fibrose cystique protège l’orga-nisme contre la typhoïde…Le monde génétique est étrange et complexe. Il existeplus de 100 gènes différents, susceptibles de donnerune surdité de naissance. Parmi eux, certains n’agis-sent que de façon récessive, c'est-à-dire qu’à conditionque les deux parents soient porteurs de la mêmeanomalie génétique.Le jeu étrange des gènes est particulièrement cruelquand il provoque des handicaps associés. Ainsi,plusieurs de nos adhérents souffrent de maladiesgénétiques dont la surdité n’est seulement qu’unepartie des symptômes : neurofibromatoses, syndromede Waardenburg, syndrome d’Usher…Ces amis ont eu la malchance de « décrocher unmauvais numéro à la loterie génétique » comme ledit avec humour Vincent Jaunet, président de Surdi 49,atteint lui-même d’un syndrome d’Usher avec surditéet cécité évolutives… C’est hélas cette loteriegénétique aveugle qui dirige la destinée de tous lesêtres vivants, sans état d’âme, sans pitié pour lesvictimes.La science arrivera-t-elle à modifier le jeu et à mettrenos descendants à l’abri de tous ces syndromes auxnoms bizarres et terrifiants ?

❏ René Cottin

12 | La Caravelle | 176

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Témoignage

Mille et un sourirespour avoir osé…Mille et un sourires pour avoir osé montrer sur format A4, couleur jaune et plastifiée,portée par une belle chaînette fleurie autour du cou :

Et une fleur rouge, point final. A laligne !Merci à la ville de Metz pour soninitiative !« Une semaine de sensibilisation àla différence du 1er au 8 avril 2006,sur l’ensemble de la ville »« Changeons notre regard sur lehandicap »« Des animations de rue, desparcours et animations en fauteuilroulant et des démonstrations dechiens guides d’aveugles tout aulong de la semaine.Défilés de mode de personnesdifférentes. Repas dans le noir.Colloque sur l’intégration despersonnes handicapées. Lespolitiques européennes du handi-cap. La loi du 11 février 2005 etles décrets. Projection de films enaudiovision. Démonstrationssportives avec handicapés… »L’ARDDS Moselle-Bouzonville a étéinvitée à participer à sa manièrepour notre handicap.Le fait d’avoir osé porter monhandicap autour du cou m’acomblé, inondé de sourires de lapart du public ! Hommes, femmes,jeunes, handicapés, manifestantsdu mardi après-midi contre leC.P.E !Quelle joie pour moi d’avoir pu lesremercier moi aussi par mon souri-re. Souvent, j’ai pu leur donnermon petit carton couleur« comment parler à un malenten-dant ! »Je ne saurais jamais assez remer-cier les organisateurs de nousavoir invités à cette semaine pourun autre regard.Il me reste maintenant à le parta-ger et à convaincre !C’est en partant de la réalité denotre « handicap qui ne se voitpas » que j’ai décidé de montrermon trésor :Appareil, texte, couleur et fleur ;

de me promener en ville commetout autre ; de demander detemps à autre un renseignementpour telle ou telle autre rue ou unbâtiment où je voulais aller.Agréables surprises pour moi !Madame, Monsieur me répondaitgentiment et avec le sourire. Pourles remercier, je leur donnais lecarton couleur avec trois petitestêtes rondes, souriantes.C’est flatteur d’entendre une damevous dire avec le sourire :« Monsieur, je vous admire » Ah !Madame ! Et pourquoi, vousm’admirez ? Mais parce que vousavez le courage de montrer votre

handicap et de le dire avec descouleurs. « Moi, je suis malenten-dante mais je ne le dis pas. »Une autre expérience me tenait àcœur. Le porte-à-porte, guichet parguichet des bâtiments publicséquipés de la boucle magnétique.Treize à la douzaine : la gare, laposte, la sécurité sociale, la C.A.F,La Préviade, la direction desimpôts, l’O.P.A.C, la préfecture, leconseil régional, le conseilgénéral, la médiathèque, la mairiede Metz, l’office du tourisme.

Seul l’office du tourisme est équipéde la boucle magnétique.L’accueil y était toujours chaleu-reux et avec le sourire. En général,elle n’était pas connue ! Je leur aidonné un dépliant du BUCODESavec explication de la bouclemagnétique, le sourire en plus etle carton couleur !Je retiendrai comme découvertede cette expérience, qu’il nousfaut essayer d’accepter notrehandicap et de le montrer mesemble-t-il. Nous ne seronsjamais considérés, ni estiméspour notre handicap ! (cf. canne,lunettes, chaise roulante, etc.)

Il est capital, me semble-t-il, denous ouvrir aux autres handicapéspour ne pas devenir « des sourdsbien entendants » (cf. Caravellen° 174 p 14)Parait-il ! Il existe à l’ARDDS 75 unmini logo, oreille barrée ?Ou bien y aurait-il un ou une« artiste » chez les handicapés quenous sommes pour créer notrehandicap à épingler ?Osons montrer notre handicap !

❏ Gustave Fégel

176 | La Caravelle | 13Septembre 2006

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Septembre 2006

Depuis le bouleversant chocdramatique que constitue « TheMiracle Worker », dans la mise enscène d’Arthur Penn, aucun réali-sateur n’a tenté de faire unenouvelle lecture de la pièce deWilliam Gibson sauf le banaltéléfilm américain homonyme dePaul Aaron en 1979 et diffusé ennovembre 1989 sur FR3. Et voilàun film indien !!!

En 2005, Sanjay Leela Bhansali,fort de son succès cinématogra-phique après le triomphemondial de « Devdas » (2002),donne un coup de pied dans lafourmilière du registreBollywood*. Il renoue avec lesthèmes classiques, avec unmélodrame trop rarement diffuséet ainsi donne une nouvellechance à « The Miracle Worker »devenu « Black ». Le nouveautitre parle plus de l’obscuritéintérieure que de la surdi-cécité.Le canevas de « Black » épouse

donc celui de « Miracle enAlabama », le dressage etl’apprentissage de la jeunesourde-aveugle.

La mise en place des personnagesest sans doute un peu chaotiquemais introduit de nouvellesdonnées, il peut effectivementneiger dans cette région de l’Indeet le métier de précepteur estsurtout masculin. Annie Sullivancède la place à un homme rude,austère et excentrique maisanimé des mêmes vertuspédagogiques. Cependant il n’estpas pour cette famille bourgeoise,le précepteur idéal, il se batcontre son alcoolisme et contre saviolence naturelle. L’intensité desscènes atteint son paroxysmeavec celle où il jette la jeune filledans l’eau de la fontaine. Michellequi avait la phobie de l’eaucomprend enfin le sens du mot« water » (eau). Elle peutcommencer à travailler…

Autre thème important du film,Debraj, son professeur, qu’elleretrouve après de longues annéesafin d’obtenir ses diplômes, estatteint de la maladie d’Alzheimer.Elle l’aidera dans cette dureépreuve. Le jeu exceptionnel descomédiens, l’intérêt de confrontersurdi-cécité et maladie : deuxsilences différents, font de« Black » un excellent film qu’ilest inutile de comparer aumodèle. Ce film aurait pu cepen-dant être raccourci.Le cinéaste confie dans le press-book que son premier film en1996 s’intitule « Khamshi, themusical » et évoque une jeunefille dont les parents sont sourdset qui trouve refuge dans lamusique, un thème qu’on retrou-ve dans « Au-Delà du silence »(1995, Allemagne) de CarolineLink avec deux comédiens sourds,Emmanuelle Laborit et Howie

Black (2005, Inde) de Sanjay Leela Bhansali

Avec Amitabh Bachchan (le précepteur) et Rani Mukerji (la jeune fille aveugle, sourde-

muette). Scénario : Sanjay Leela Bhansali, Prakash Kapadia et Bhavani Iyer.

Distribution française : Bodega Films le 6 septembre 2006.

Culture

Miracle en Alabama

Black

14 | La Caravelle | 176

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Culture

Septembre 2006

Ecrans de surtitrage :Les écrans individuels de surtitragequi équipent déjà certains théâtresseront remplacés par un nouveaumodèle présentant une surfaced’affichage plus importante permet-tant d’augmenter le nombre delignes. Un signet signalera la ligneen cours de déclamation. En offrantune lecture facilitée ces nouveauxécrans devraient permettre de serapprocher d’un surtitrage littéral

conformément à la demande de lamajorité des utilisateurs.

Ecoute amplifiée et enposition « T » :Au théâtre de l’Odéon - théâtre del’Europe des récepteurs HF sontfournis par le personnel d’accueilaux personnes sourdes et malen-tendantes. Ces récepteurs peuventêtre équipés soit d’écouteursclassiques, soit d’une boucle

magnétique « tour de cou ». Ilspermettent un bon confort d’écouteà la fois pour les personnes nonappareillées et pour les personnesutilisant la position « T » et sontmieux appréciés que les stétho-scopes actuels. Ce dispositif seraprochainement généralisé à laComédie-Française et au théâtre deChaillot.

❏ Brice Meyer-Heine

Seago. Enfin, rappelons que nousavons rencontré une vraie sourde-aveugle (Theresa Chan) dans « Bewith me » (Singapour) d’EricKhoo…Le premier film consacré auxsourds-aveugles est un documen-taire déchirant et passionnant(mais jamais programmé) deWerner Herzog : « Le pays dusilence et de l’obscurité » (1970,Allemagne) avec une femmeexceptionnelle, devenue sourdepuis aveugle, Fini Straubinger. Elleindique les vraies questions quoti-diennes pour ses compagnons :« Comment sait-on s’il fait jour ous’il fait nuit ? »Pour les films de fiction, il existeun mélodrame, « Le scandaleCostello » (1957, GB) de DavidMiller avec Joan Crawford et uneadaptation de Guy Des Cars, « LaBrute » (1986, France) de ClaudeGuillemot avec Xavier Deluc,Assumpta Serna et Jean Carmet.Inutile de dire que « Black » est àvoir à partir du 6 septembreprochain en VO sous-titrée enfrançais.

P.S. : Arthur Penn sera l’invitéd’honneur du prochain Festivald’Arras (10 au 19 novembre2006). Aucun film de ce réalisa-teur n’est indifférent ou tiède :

« Le Gaucher » (1958) avec PaulNewman, « La Poursuiteimpitoyable » (1966) avec MarlonBrando, Robert Redford et JaneFonda, « Bonnie and Clyde »(1967) avec Warren Beatty etFaye Dunaway, « Little big man »(1970) avec Dustin Hoffman, ouencore « Georgia » (1981)… Safilmographie témoigne d’un espritcréatif remarquable et d’un sensvirtuose du montage.Né en 1922, à Philadelphie,Arthur Penn est sans contestation

possible un des meilleurscinéastes américains. Maispourquoi ne tourne-t-il plus ? Sansdoute est-il jugé trop subversif ?Son dernier film date de 1995 :« Inside » qui se déroule enAfrique du Sud et qui n’a pas euune distribution correcte, dumoins en France.

❏ Guy Jouannet

* Bollywood = Contraction deHollywood et Bombay.

AccèscultureAccès culture est une association qui équipe de nombreux théâtres parisiens

et de province pour les rendre accessibles aux personnes sourdes et malentendantes.

Le programme de la saison 2006-2007 peut être consulté sur le site

www.accesculture.org. A partir de la rentrée le matériel va progressivement être

renouvelé et Accès culture nous en présente les nouveautés.

176 | La Caravelle | 15

Miracle en Alabama

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Voyage

16 | La Caravelle | 176

La pagode fut édifiée pourrecevoir huit cheveux duBouddha. Il paraît que, lorsqu’onles sortit de leur coffret, il seproduisit des tas de miracles : lesparalytiques marchèrent, lesaveugles virent et… les sourdsentendirent. Malheureusement jen’étais pas là ce jour-là !!Une touriste coréenne nousrepère sagement penchés sur unguide. Elle doit nous trouver« chou » ou alors très studieux carelle se présente ; elle est prof etelle suggère à un journaliste denous photographier ce qui nousvaudra quelques jours plus tardde croiser un Belge qui nous dira :« Tiens ! Vous étiez dans lejournal ! ». Nous ne sauronsjamais ce que disait l’article maisfaut le faire, être dans un quoti-dien birman pour cause de bonneconduite !

Pour « sentir » le pays, nousavons décidé de rejoindreMandalay, la grande ville du Nord,par le rail. A la gare centrale, nousvoilà embarqués pour quinzeheures de train. Nous sommessecoués exactement comme surun tamis destiné à séparer le bongrain de l’ivraie.

A Mandalay, après une visite aupalais royal, malheureusementdétruit pendant le dernier conflitmondial, et à quelques temples,nous avisons avec étonnement unatelier où quatre hommes trèsmaigres tapent à coups redoublésavec de lourds maillets de fer surdes feuilles d’or pour les rendretrès très minces. Un travail deforçat. Ces feuilles, une foisréduites à presque rien, sontséparées les unes des autres pardu papier obtenu à partir dubambou que des jeunes fillesfabriquent accroupies dans unebaraque sans air. Lesdites feuillesd’or sont destinées à être offertesà Bouddha. Les fidèles les appli-quent sur ses statues. Collées surdes bananes, elles sont, paraît-il,souveraines pour guérir les mauxd’estomac.

Les rois à Mandalay ont souventdéplacé leurs capitales au gré desastronomes. Nous voilà partis surleurs traces. A Amarapura, le boisde l’un des monastères, détruitpar les tremblements de terre, aservi à construire un immensepont qui relie les deux rives d’unlac. C’est la saison sèche ; le lacvide est cultivé et des bandes de

canards, pas encore laqués,s’ébrouent dans ce qui rested’eau. Sans qu’on puisse direpourquoi il se dégage un charmeindicible de cette promenade.

Il y a aussi Sagaing : des centainesde marches qui mènent à desstupas dorés et Ava, isolé sur unîlot, que nous parcourons au soleildéclinant cahotés dans une carrio-le à cheval. Les couleurs sontmagiques. Dommage que cesmoments soient si brefs sous ceslatitudes.

Mingun, en face, sur l’autre rivede l’Irawardy, était une autrecapitale. Cette fois, c’est un charà buffles attachés par un joug quinous mène vers les pagodes qui,bien qu’elles aient été trèsabîmées par les tremblementsde terre, gardent leur majesté etun charme certain. Il y a unhospice de huit cents personnesque régente une seule infirmiè-re ! J’ai apporté quelquesmédicaments qui sont lesbienvenus. Madame Sue presseson visage contre le mien, enguise de remerciements.

« Cinq heures, l’Irawardys’éveille ». Nous embarquons surun bateau confortable pourPagan, un voyage de dix heuresqui laisse contempler la vie sur lesberges. A une escale, les enfantsdans l’eau jusqu’à mi-corps, descorbeilles de fruits sur la tête,offrent leurs marchandises. Vite,je sors des crayons feutre de mon

Voyage en BirmanieNous voilà à Rangoon. Ce n’est qu’à quatorze heures de vol de Paris mais c’est un autre

monde. Comme tous les voyageurs notre premier regard est pour la grande pagode

Shwedagon, une merveille d’ors, de dentelles d’or, de dragons, de pavillons abritant

Bouddha seul ou encadré de ses disciples, tout cela entourant un stupa central.

Etre dans un quotidien birman pour cause

de bonne conduite !“

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176 | La Caravelle | 17Septembre 2006

Voyage

sac et je distribue. Je revoisencore le visage d’une fillettetendu par l’angoisse de nepouvoir s’approcher assez pouravoir un crayon. Je me suispenchée autant que je pouvais etil s’est illuminé ! Un bonze obser-vait la scène avec un sourire. Lebateau repartait déjà, je lui aidonné le dernier crayon assorti àsa robe pourpre. Le hasard faitbien les choses !

Pagan se considérait comme lacapitale du bouddhismeThéravada. En arrivant, j’ai étédéconcertée sur le moment car iln’y a pas de ville à proprementparler. C’est un peu comme lacampagne parsemée de temples,des temples à foison. Impossiblede décrire, il y en a plus de deuxcents. Shwezigon, tout en ors,ressemble à la grande pagode deRangoon. Le plus grand, le plusconnu est le temple Ananda avec,à l’intérieur, quatre bouddhas enpied, taillés, chacun, dans un seultronc de teck de neuf mètres,évidemment couverts d’or.

A une cinquantaine dekilomètres, se dresse le mythiquemont Popa haut de huit centsmètres, repaire des esprits(appelés Nats) fétiches desBirmans qui ne les ont pas carré-ment délaissés pour le bouddhis-me. De loin, le mont Poparessemble à une montagneabrupte couronnée de champi-gnons blancs ou dorés, les stupas,mais, en fait, il est pourvu d’unmillier de marches et d’échellesqui permettent de l’escalader. Auxdifférentes pagodes, nous faisonsla connaissance de la reine desNats, Mae Daw, entourée de sesenfants. Etrangement, cespersonnages ressemblent à desmannequins européens desannées vingt vêtus de vêtementsde tissus. Ils ont droit, bien sûr,aux offrandes de fleurs, de fruitset de riz.

Mais les esprits ne sont pas lesseuls habitants de ce lieu. Lessinges s’y promènent aussi. Jeconnais ces bestioles. J’ai rabattumon capuchon, enfoui mon

appareil photo dans ma poche. Lepaysage est magnifique et nousfaisons halte. Je sors un gros sacde mandarines : la foudre n’auraitpas été plus rapide. Un singetombe du ciel et repart avec levolumineux paquet à la main. Leplastique crève ; il rassemble toutce qu’il peut et grimpe partager lebutin avec les copains. Il nous alaissé deux oranges. Il saitcompter sûrement !

Dix heures de bus nous mènent àNyaungshwe, une bourgade aubord du très célèbre lac Inle. Enpirogue à moteur, nous décou-vrons la vie du lac. Les Inlhas, lespremiers habitants, n’ayant pasde terres inventèrent les jardinsflottants. Une pratique toujoursusitée à l’heure actuelle. Sur unfouillis de plantes aquatiquesarrimées au fond du lac, ils fontpousser des légumes et desfleurs. Les pêcheurs relèvent leursfilets debout sur une jambe dansdes minuscules barques oscil-lantes. Nous accostons au niveaud’un marché où descendent lesmontagnards du coin, une petitefoule très colorée, enturbannée,captivée par un jeu de chance desplus artisanal qui tient à la fois dela roulette, du loto et du bowling.

Bien sûr, le lac est pourvu destupas et de monastères. L’und’eux a une originaleparticularité : les bonzes dressentdes chats à sauter dans descerceaux. C’est vrai, je les ai vus

même si j’ai raté la photo !Retour à Rangoon en avion àhélices d’où nous partons pourSittwe, capitale de l’Arakan aubord du golfe du Bengale. Un étatun peu à part. A l’arrivée, un Anglais très fair play nouspropose d’embarquer avec lui surun bateau qu’il avait réservé pour rejoindre la terre promise :Mrauk-U. Nous avons un magni-fique coucher du soleil et, ensui-te, c’est la nuit noire malgré unciel étoilé d’une grande beauté.Mrauk-u est un endroit pleind’histoires de rois déplaçant leurscapitales, érigeant pagode surpagode. Schittaung, la pagodeaux 80 000 Bouddhas (oui,80 000 !) est l’une des plus impor-tantes, accolée à la montagnecomme une forteresse entouréede stupas qui évoquent un peu leBorobudur de Java. Les bouddhasy sont dos à dos dans des couloirslabyrinthiques avec de subtilsjeux de lumière. La salle de prièreregorge, elle aussi, de statues. Lestemples se succèdent, éparpillésdans la campagne au milieu desfrangipaniers odorants.

Le lendemain, nous avons unemagnifique surprise : le templeKoc Taung, même pas signalédans les guides, dit temple aux90 000 Bouddhas. Il est magique,ce temple, encore plus que lesautres. Les murailles, maintenantà ciel ouvert, sont sculptées deBouddhas, un par quinze centi-mètres carrés et, ensuite, des

La pagode Shwedagon de Rangoon

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Septembre 200618 | La Caravelle | 176

rangées de statues sur troisniveaux. Je suis émerveillée et iln’y a personne hormis troisenfants qui nous escortent aveccuriosité et deux ouvriers qui ontla tâche de restaurer cet immensetemple. Au loin une femme trèsâgée vanne son riz. Je n’oublieraipas Koc Taung qui à lui seul vautle voyage.

Un bonze nous demande desnouvelles de Zidane !!!! EnBirmanie, le Français le plusconnu est… Zidane suivi de loinpar Barthez.

Je quitte Mrauk-U à regret. Jereste comme envoûtée par celieu.

Bref passage obligé à Rangoon etnous partons vers le « Rocherd’or » à l’ouest. Un site trèsreligieux devenu malheureuse-ment aussi relativement touris-tique. La légende veut qu’unermite ait caché un cheveu duBouddha dans son chignon.Lorsqu’il le donna au Roi, vouspensez bien que ce fut « l’affairedu siècle » et, pour finir, untemple fut bâti sur une colline surlaquelle oscille un énorme rocherrecouvert d’or.Après avoir été bien secoués dansun camion « spécial », nousarrivons au point de départ del’ascension vers le fameux rocher.

Le chemin est cimenté, très raide,pas le moindre ombrage. Dans letemple nous retrouvons l’habi-tuelle petite armada de Nats etles jours de la semaine. Vous ai-jedit que chaque jour de la semaineest symbolisé par un animal ? Lasemaine a huit jours, le mercredicompte double, c’est le jour denaissance du Bouddha : unéléphant avec des défenses lemercredi matin, un éléphant sansdéfenses le mercredi soir (je medemande ce qu’il en a fait entretemps). Les Birmans ont coutumede glisser quelques « kyats » dansle tronc de l’animal correspondantà leur jour de naissance.Adieu, le cheveu du Bouddha.Nous partons vers Bago où lagrande pagode a été bâtie pourrecevoir une dent du sainthomme, ce qui est quand mêmeplus consistant.

A l’arrivée, nous demandons uncertain hôtel, choisi sur le guide.Les hommes, habituellement sicalmes semblent se disputer.Soudain je me sens soulevée deterre et déposée sur le sièged’une moto ! « Ca y est », me dis-je, « l’enlèvement des Sabines »et je m’accroche vite à monRomain qui fonce pleins gaz touten invectivant un autre motardqui défend sa proie. Las ! Cen’était pas pour mes beaux yeux.Nous avons été kidnappés et nous

retrouvons dans un hôtel autreque celui que nous avions deman-dé. Ce qui nous amuse bien, maisil faut voir la tête déconfite deceux qui ont perdu leurs clients !

A Bago, hors la grande pagode,réplique de celle de Rangoon, onpeut voir deux immensesBouddhas couchés de cinquantecinq mètres de long sur quinzemètres de haut en position derelaxation totale. Ils ont étéretrouvés récemment enfouisdans la terre et la végétation et ilsont bien entendu leur légenderapportée par des jatakas en basreliefs.

Dans le crépuscule, nous verronsquatre autres statues dos à dos. Jeme sens toute petite, écrasée à lafois par ces colosses de pierre etde brique et par la ferveur detous.

Le lendemain, après encorequelques pagodes, nous arrivonsau monastère, l’un des plus grandsdu pays. Nous visitons les sallesde prière, les bains, les dortoirsgarnis de simples nattes, lescuisines aux chaudrons absolu-ment impressionnants et, enfin,sur un coup de gong, nous voyonsplusieurs centaines de bonzesdéfiler à la queue leu leu avec leurbol qu’ils emplissent de riz avantde s’accroupir pour manger dansle réfectoire. Le révérend, un lamaâgé, est installé dans un coin. Ilincarne la Sagesse, il a, paraît-il,atteint le Nirvana.

Nous rentrons à Rangoon où lesmusées nous attendent. J’insistepour voir la maison d’Aung San, lepère de l’indépendance. On y voitdes photos de sa fille Aung SanSuu Kyi qui a tant fait parler d’elledans les années quatre-vingt dix.

Dernier matin. Nous allons jeterun dernier regard sur la grandepagode Shwedagon et, enpassant prés du lac, nousachetons un oisillon… pour lelâcher aussitôt, prière vivantevolant vers l’Au-Delà.

❏ Corentine

Voyage

Le Rocher d’Or

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Brè

ves

Brèves

Préparez le beurre d’escargots :ciselez finement le persil, hachez lesgousses d’ail et les échalotes etmélangez soigneusement, sansoublier de poivrer et saler, ou décon-gelez le beurre acheté tout prêt.Découpez un chapeau dans lestomates (à conserver), évidez-leset retournez-les sur du papierabsorbant.Préchauffez votre four, 200°position haute.Fourrez chaque tomate d’un grosescargot (ou 2 petits) et d’unenoix de beurre préparé. Replacezle chapeau des tomates.Passez au four chaud, en mêmetemps que les gambas quelquesminutes en surveillant. Il ne fautpas que les tomates perdent leurfermeté.

Placez dans chaque assiette lacrevette au centre, entourée destomates fourrées, versez dessus lasauce du plat.Ce plat peut être préparé à l’avan-ce et conservé au réfrigérateur.C’est très agréable au goût, l’acidi-té des tomates relevant le goûtdes escargots.

❏ Manuellla Lefèvre

176 | La Caravelle | 19Septembre 2006

Que vient faire le mythique profes-seur Tournesol, compagnon denotre cher Tintin, dans un journalmédical aussi sérieux ? Pourquoil’inoubliable inventeur de la fuséepour aller sur la lune, et de biend’autres engins extraordinaires,est-il associé à un syndrome* ?Pour le comprendre, il faut savoirque, dans les histoires de Tintin etMilou, le professeur est affecté d’unesurdité sévère, sans qu’il le sache ousans qu’il veuille le savoir, d’où desquiproquos comiques. Convaincuqu’il entend bien, Tournesol crée parassonance des phrases nouvelles,des contresens insolites, d’où uneintarissable source de gags qui ontfait rire des générations de lecteurs.Constatons au passage que mêmedans d’innocentes bandes dessi-nées, la surdité est tournée endérision ! Mais ce qui afflige le plusnos amis audioprothésistes, ce n’estpas que Tournesol soit atteint depresbyacousie, c’est qu’il refused’en tenir compte et de se soigner.

Evidemment, s’il avait porté unappareil auditif, sa vie d’inventeurgénial eut été plus facile, mais ilaurait ainsi perdu tout pouvoircomique, au grand dam deslecteurs…Nous rencontrons tous les jours desgens affectés du syndromeTournesol. De nombreusespersonnes tendent l’oreille mais sesentent vexées si on leur conseillede consulter un ORL et de se faireappareiller. C’est un état d’espritparticulièrement flagrant en Franceoù notre président a longtempsessayé de cacher sa surdité, alorsqu’aux Etats-Unis, ni RonaldReagan, ni Bill Clinton n’ont jamaisfait mystère de porter un appareil.Dans notre pays, sur 6 millions depersonnes atteintes de déficienceauditive, seulement 850 000 sontappareillées. On estime que deuxfois plus pourraient l’être.A qui la faute ? Est-il normal qu’unACA moderne coûte de 1500 à2000 euros alors que le rembour-

sement de l’assurance maladiereste bloqué à 200 euros ? C’est unproblème qui devrait stimulertoutes les associations de sourds etmalentendants.

❏ René Cottin

* Un syndrome est une association deplusieurs symptômes, signes ou anoma-lies constituant une entité clinique recon-naissable. Par exemple, le « syndrome deMénière » associe surdité, acouphènes etvertiges rotatoires

Le syndromeTournesolDans le « Quotidien du Médecin », daté du 27 avril 2006, j’ai relevé un article au titre

surprenant : « Les audioprothésistes à l’assaut du syndrome Tournesol ».

Bon appétit !Petites tomatesaux escargots

Pour 6 personnes

Ingrédients :24 tomates cocktail (un peu plusgrosses que les tomates cerise)24 gros escargots ou le doubles’ils sont petitsbeurre à escargots (tout prêt aurayon produits surgelés) ou150 g de beurre, une botte depersil, une échalote et 2 à 3gousses d’ail violet dégermé4 très grosses gambas (grossecrevette)

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