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La compétence communicative, à quoi ça sert ? Interprétation et mise en pratique de la notion dans l’enseignement des langues vivantes en Suède Författare:Charlotte Janerdahl Handledare:Eva Larsson Ringqvist Examinator:Chantal Albepart Ottesen Termin:HT 13 Ämne:Franska Nivå:G3 Kurskod:2FR50E

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La compétence communicative,

à quoi ça sert ?

Interprétation et mise en pratique de la notion

dans l’enseignement des langues vivantes en

Suède

Författare:Charlotte Janerdahl

Handledare:Eva Larsson Ringqvist

Examinator:Chantal Albepart

Ottesen

Termin:HT 13

Ämne:Franska

Nivå:G3

Kurskod:2FR50E

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ABSTRACT

This thesis presents an investigation of the interpretation and application of the concept

"communicative competence" in a lower secondary school in the south of Sweden. The reason

for this investigation is that the author is in the teacher training programme and seeks to learn

more about this important feature of language teaching. The aim is to investigate how the

teachers interpret and apply, i.e. teach this oral and written competence, and what exercises

the teachers estimate help the development of the communicative competence. The primary

material and method of this case study consist of interviews with four teachers of modern

languages. The results reveal that the teachers are well acquainted with the concept of

communicative competence and that the methods applied help the students develop their oral

and written competence. However, the teachers do not use the target language sufficiently,

which has also been confirmed in previous research in the field. The results further reveal that

the teachers find it somewhat difficult to interpret the course syllabus, especially concerning

the teaching of grammar. The conclusion of this study is hence that there is a need for clearer

instructions in the course syllabus, as well as more team-work between colleagues in

interpreting it. Furthermore, the teachers need to use the target language more efficiently and

better adapted to the students’ linguistic level in order for the students to be able to develop

their ability to understand the spoken language. The results and the conclusions of this study

may be of significance and interest for other teachers and education researchers.

KEYWORDS: communicative competence, teaching, language learning, French, syllabus

for modern languages, grammar, lower secondary school

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TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION .................................................................................................................. 1

1.1 Objectifs et questions de recherche .................................................................................. 2

2. MATÉRIEL ET MÉTHODE ................................................................................................. 2

2.1 Matériel ............................................................................................................................. 2

2.2 Méthode ............................................................................................................................ 3

2.3 Délimitations et plan du mémoire .................................................................................... 4

3. RECHERCHES ANTÉRIEURES .......................................................................................... 5

3.1 L’évaluation nationale de la compétence communicative écrite ...................................... 5

3.2 La qualité de l’enseignement visant la compétence communicative ................................ 6

4. ARRIÈRE-PLAN ................................................................................................................... 7

4.1 La notion « compétence communicative » ....................................................................... 7

4.2 La compétence communicative exprimée dans le plan d’étude pour les langues vivantes

................................................................................................................................................ 8

4.2.1 Le contenu de l’enseignement de la compétence communicative .......................................... 9

4.2.2 Le rôle que joue la grammaire pour la compétence communicative .................................... 11

5. RÉSULTATS ET ANALYSE .............................................................................................. 12

5.1 L’interprétation de la compétence communicative selon les professeurs ; « comprendre

et se faire comprendre : focalisation sur l’oral » .................................................................. 12

5.2 La mise en pratique de la compétence communicative dans l’enseignement ;

« l’utilisation de la langue cible » ......................................................................................... 15

5.2.1 Le matériel pédagogique utilisé dans l’enseignement ; « l’Internet a révolutionné

l’enseignement des langues » ........................................................................................................ 17

5.2.2 Les méthodes et les exercices utilisés dans l’enseignement ; « les dialogues améliorent la

compétence communicative » ....................................................................................................... 18

5.3 La grammaire et son rôle pour la compétence communicative ; « pas de grammaire, pas

de langue » ............................................................................................................................ 20

5.4 L’enseignement de la compétence communicative dans les langues différentes; « la

collaboration » ...................................................................................................................... 22

6. DISCUSSION ...................................................................................................................... 23

7. CONCLUSION .................................................................................................................... 24

BIBLIOGRAPHIE

SITOGRAPHIE

ANNEXE 1

ANNEXE 2

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1. INTRODUCTION

La compétence communicative est un mot à la mode dans le contexte de l’enseignement

depuis des décennies. Cette notion est aussi le mot clé dans le plan d’étude pour les langues

vivantes ; « L’objectif de l’enseignement est de donner aux élèves la possibilité de développer

une compétence communicative diversifiée » (Skolverket 2011a : 76. Ma traduction). Cette

constatation reflète bien le point de départ de ce mémoire, car il faut comprendre ce que veut

dire « une compétence communicative diversifiée » avant de faire une recherche sur la

manière de mettre cette notion en pratique dans l’enseignement.

La compétence communicative est une notion didactique complexe ; « puisque le but de

l’enseignement des langues est d’apprendre à communiquer, il est impératif que les élèves et

les professeurs aient une compréhension claire de ce que signifie la compétence

communicative » (Sundell 2001 : 39, in Ferm & Malmberg 2001. Ma traduction). Le

développement de la compétence communicative dépend de la connaissance de compétences

linguistiques diverses. Chomsky, Hymes et van Ek sont trois linguistes qui ont largement

contribué à définir et à expliquer la compétence communicative et son rôle dans

l’enseignement des langues. Lundahl (2009) donne une explication très simplifiée mais

également compréhensible de ce que veut dire « la classe communicative » :

Nous parlons de quelque chose que nous avons lu, et nous réfléchissons plus loin en écrivant sur

ce sujet. Ce que nous avons écrit est ensuite lu par d'autres, ce qui entraîne à son tour de nouvelles

conversations. Que nous écoutions, lisions, écrivions ou parlions, nous communiquons afin de

nous faire comprendre et de comprendre les autres. (2009 : 121. Ma traduction).

Les directives théoriques pour l’enseignement des langues sont nombreuses et complexes, ce

qui est évident puisqu’il s’agit de documents officiels. Comme futur professeur, je m’intéresse

beaucoup à ces documents officiels, c’est-à-dire ce qui prescrit l’orientation de

l’enseignement à l’école suédoise. Le plan d’étude est l’outil le plus immédiat du professeur,

et il faut en avoir une bonne compréhension pour l’appliquer de façon adéquate à

l’enseignement. Ce que je me demande c’est ce qui devrait être enseigné et de quelle façon ?

On peut lire et relire ce qui a été écrit dans le domaine de la recherche sur l’enseignement des

langues. Mais pour comprendre comment ces théories sont mises en pratique, je m’adresse à

quatre professeurs de langues pour connaître leurs propres expériences.

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1.1 Objectifs et questions de recherche

Dans ce mémoire, je vais analyser la signification de la compétence communicative et son

interprétation et application sur l’enseignement des langues vivantes en Suède. Plus

précisément, ce que je veux savoir c’est comment enseigner cette compétence communicative.

Ce que je cherche à tirer au clair, c’est si les professeurs considèrent que la compétence écrite

ou orale a plus d’importance pour la communication et comment ils estiment l’importance de

la grammaire. Je m’intéresse également aux méthodes et au matériel pédagogique utilisés par

les professeurs dans l’enseignement des langues vivantes. Les questions que je me suis posées

sont :

1. Quelle est l’interprétation que font les professeurs de la notion « compétence

communicative » ?

2. La focalisation de la compétence communicative est-elle surtout sur l’écrit ou sur

l’oral ? Dans le plan d’étude ? Selon les professeurs ?

3. Comment les professeurs mettent-ils la notion « compétence communicative » en

pratique dans l’enseignement ?

4. Quelles sont les méthodes et le matériel pédagogique utilisés dans l’enseignement ?

5. Quel rôle joue la forme de la langue, c’est-à-dire la grammaire, pour le développement

de la compétence communicative, selon les professeurs ?

Ce mémoire ne cherche pas à évaluer ou à critiquer les méthodes utilisées par les professeurs

interrogés, mais se concentre sur l’application pratique de la notion « compétence

communicative » exprimée dans le plan d’étude pour les langues vivantes. Cependant, une

évaluation générale de la manière dont les professeurs interprètent et appliquent la notion de

la compétence communicative est inévitable en considération des questions de recherche

abordées. Les réponses aux questions posées sont basées sur des interviews avec quatre

professeurs de langues vivantes au collège en Suède.

2. MATÉRIEL ET MÉTHODE

2.1 Matériel

Le matériel principal de ce mémoire consiste en interviews avec quatre professeurs de langues

vivantes qui enseignent au collège dans le sud de la Suède. Les professeurs interrogés sont

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présentés dans la Figure 1 ci-dessous. Pour préserver l’anonymat des interrogés, j’ai utilisé

des pseudonymes.

Figure 1. Description des professeurs interrogés.

Pseudonyme Sexe Tranche d’âge

Enseigne depuis

Formation Niveau d’enseignement

Matières

Caroline Femme 35-40 2003 École normale Collège Espagnol, Anglais, Suédois

Jessica Femme 50-55 2000 École normale Collège Français, Anglais

Frida Femme 45-50 1996 École normale Collège Allemand, Anglais

Emmie Femme 30-35 2008 École normale Collège, Lycée

Espagnol, Anglais

Comme le montre la Figure 1, tous les professeurs enseignent des langues vivantes

différentes1. Dans ce mémoire, je me suis concentrée sur plusieurs langues vivantes, et pas

seulement sur le français. Cependant, vu que ces professeurs enseignent aussi l’anglais, j’ai pu

poser des questions concernant l’enseignement des langues en général.

L’autre partie du matériel consiste du plan d’étude pour les langues vivantes au collège (Lgr

11). Le plan d’étude est nécessaire comme point de départ dans l’analyse des résultats puisque

les questions posées pendant les interviews se basent sur celui-ci.

2.2 Méthode

Comme le but de ce mémoire est de comprendre comment les professeurs interprètent et

appliquent la notion de la compétence communicative dans l’enseignement des langues

vivantes, le choix de faire des interviews était naturel. La méthode employée dans cette étude

est donc qualitative. Les questions posées pendant les interrogations sont conformes aux

questions de recherche (voir Annexe 2). Pour trouver des personnes à interroger, il faut

commencer de bonne heure. C’est pourquoi j’ai contacté la première professeure au milieu du

mois de septembre. Je l’ai contactée parce que nous nous connaissions déjà et c’est elle qui

m’a aidée à trouver les trois autres personnes qui ont participé aux interviews. J’ai envoyé une

lettre par mail aux quatre professeurs dans laquelle je me suis présentée et dans laquelle j’ai

expliqué le but de l’interview (voir Annexe 1). Cependant, je n’ai pas expliqué en détail le

1 À l’école suédoise, les langues vivantes sont le français, l’espagnol et l’allemand. L’anglais ne fait pas partie

des langues vivantes, puisqu’il a un statut particulier comme matière obligatoire.

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sujet de l’interview parce que j’ai voulu éviter que les professeurs puissent préparer leurs

réponses2. Dans la lettre, ainsi qu’avant le commencement des interviews, j’ai demandé aux

professeurs la permission d’enregistrer les interviews (à l’aide de mon ordinateur portable), et

ils m’ont tous donné leur consentement. Je les ai aussi assurés de leur anonymat. Les quatre

interrogations ont eu lieu entre le 25 octobre et le 15 novembre dans une petite salle à l’école

où travaillent les professeurs. Les interrogations ont duré entre 30 et 60 minutes et même si je

les ai enregistrées, j’ai également pris des notes. Les mêmes questions ont été posées à tous

les professeurs et dans le même ordre pendant chaque interview, selon la méthode qu’on

appelle entretien directif (Mialaret 2004 : 55). Les interviews ont été conduites en suédois et

elles ont été analysées en détail, puis les parties importantes ont été traduites en français pour

être présentées et analysées dans le Chapitre 5.

2.3 Délimitations et plan du mémoire

Les résultats de ce mémoire ne peuvent pas être généralisés, car tous les professeurs

interrogés travaillent à la même école. En outre, ce mémoire ne présente que les expériences

de quatre professeurs, ce qui ne nous permet pas de nous prononcer ni sur les expériences

qu’ont d’autres professeurs, ni sur la situation qui existe dans d’autres collèges. Cependant,

puisque les résultats de cette étude sont conformes aux résultats qui figurent dans les deux

rapports présentés dans le Chapitre 3, on peut supposer qu’ils sont fiables.

Ce mémoire a la structure suivante : le Chapitre 3 présente un résumé de deux rapports qui

concernent la compétence communicative qu’ont les élèves en langues vivantes en Suède. Le

Chapitre 4 présente l’arrière-plan qui traite la notion de la compétence communicative en

général ainsi qu’en détail. Le chapitre traite également du plan d’étude pour les langues

vivantes. Les résultats de ce mémoire sont présentés dans le Chapitre 5 où les questions de

recherche sont traitées sur la base des réponses données par les professeurs aux questions de

l’entrevue, et les résultats sont également mis en rapport avec l’arrière-plan. Les résultats sont

analysés en profondeur par rapport aux questions de recherche dans le Chapitre 5, et dans le

Chapitre 6 les résultats sont discutés. Enfin, les conclusions qui ont été tirées des résultats et

de la discussion sont présentées dans le Chapitre 7, ainsi que des suggestions pour de

nouvelles études dans le domaine de l’enseignement de la compétence communicative.

2 « Le paradoxe de l’observateur » (Labov 1972 : 209).

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3. RECHERCHES ANTÉRIEURES

Ce chapitre présente deux rapports concernant la compétence communicative dans

l’enseignement de langues. Le premier rapport a été fait par la Direction nationale des

établissements scolaires (désormais Skolverket) en 1998 et le deuxième par Skolinspektionen

en 2010. Les rapports concernent, par conséquent, le plan d’étude pour les langues vivantes de

1994 (Lpo94). Cependant, il n’y a pas de grande différence entre le plan d’étude de 1994 et

celui de 2011, en ce qui concerne l’importance de la compétence communicative (Skolverket

2011b : 6). En fait, la notion de la compétence communicative a été introduite dans le plan

d’étude pour les langues pour la première fois en 1994 en Suède (Malmberg 2001 : 19 in

Ferm & Malmberg 2001). Ensuite, un examen fait par l’Inspection académique (désormais

Skolinspektionen) en 2010, qui se focalise sur l’objectif de l’enseignement des langues

vivantes, est présenté.

3.1 L’évaluation nationale de la compétence communicative écrite3

En 1998, Skolverket a fait une évaluation nationale de la compétence communicative écrite

qu’ont les élèves en langues. Plusieurs professeurs de langues (l’anglais, le français et

l’allemand), enseignant à des niveaux différents, ont été interrogés concernant le niveau

atteint par les élèves en langues. Les professeurs ont également donné leurs propres opinions

concernant l’interprétation du plan d’étude pour les langues ainsi que l’interprétation et

l’application de la notion de la compétence communicative. Dans ce qui suit, un bref

sommaire des résultats de l’évaluation concernant les élèves de la 9ème

année sera présenté.

Selon le rapport, les élèves qui se trouvent au niveau le plus haut peuvent exprimer leurs

pensées et leurs idées en français d’une très bonne manière. Ils font pas mal d’erreurs de

forme et leur vocabulaire est insuffisant, mais l’aspect communicatif est presque parfait. Les

élèves du niveau le plus bas ont de grandes difficultés à communiquer par écrit en français. Le

contenu est peu clair et la plupart des phrases sont incompréhensibles. A cause de défauts

grammaticaux majeurs, la communication ne fonctionne guère (Skolverket 1998 : 29-30).

Les élèves du niveau moyen ont, en général, une bonne compétence communicative écrite, ce

qui vaut pour les trois langues (anglaise, française et allemande). Mais les élèves font plus

d’erreurs en français et en allemand qu’en anglais (op. cit. p 37).

3 Utvärdering av skolan 1998 avseende läroplanernas mål (US98): Kommunikativ förmåga i främmande språk

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Quant aux opinions exprimées par les professeurs concernant l’interprétation du plan d’étude,

ils pensent que la compétence orale est plus soulignée dans le plan d’étude pour les langues

qu’auparavant. Mais les professeurs pensent néanmoins que la grammaire et le vocabulaire

doivent être enseignés car ils estiment qu’on ne peut pas apprendre une langue sans apprendre

sa forme. Toutefois, on ne peut pas communiquer dans une langue étrangère sans avoir un

vocabulaire suffisant, et selon les professeurs la grammaire constitue une condition nécessaire

pour le vocabulaire. En somme, il faut un mélange d’exercices pour développer la compétence

communicative, l’orale ainsi que l’écrite (op. cit. p 53-54).

3.2 La qualité de l’enseignement visant la compétence communicative4

Le deuxième rapport a été fait par Skolinspektionen en 2010, et il consiste en un examen

auprès de 40 collèges en Suède, sur la qualité de l’enseignement des langues vivantes.

L’objectif de l’examen était, entre autres, de savoir dans quelle mesure l’enseignement a mis

l’accent sur la compétence communicative et d’examiner les possibilités qu’ont les élèves de

parler et d’écouter la langue cible. Pour examiner combien les professeurs utilisent la langue

cible dans l’enseignement, on a fait des observations dans les salles de classe ainsi que des

interviews avec les professeurs. Les observations montrent que l’utilisation de la langue cible

est insuffisante. Surtout, les professeurs utilisent la langue de manière non délibérée. Au début

de la leçon, les professeurs et les élèves parlent souvent dans la langue cible, mais les

professeurs ont l’impression de ne pas réussir à se faire comprendre et c’est la raison pour

laquelle ils utilisent souvent le suédois. Les professeurs ont également tendance à parler

suédois plus que français, même s’ils expriment une volonté de plus utiliser la langue cible

dans l’enseignement. Quant aux élèves, il y en a certains qui ne disent rien dans la langue

cible pendant la leçon. Cependant, selon le rapport, les élèves ont suffisamment de possibilités

de s’exprimer. Le dialogue est l’exercice oral le plus souvent utilisé dans l’enseignement.

Malheureusement, ces dialogues sont plus artificiels qu’authentiques. Par conséquent, les

élèves ne peuvent pas développer leur capacité d’entamer, de développer et de finir une

conversation, but exprimé par le plan d’étude. En ce qui concerne l’écrit, les professeurs ont,

en général, de plus grandes attentes concernant la forme de la langue ; la forme semble avoir

plus d’importance que la fonction de la langue. Les résultats de l’examen montrent, en

résumé, qu’il est nécessaire de plus utiliser la langue cible dans l’enseignement pour que les

4 Kvalitetsgranskning Rapport 2010: 6, Moderna språk, Skolinspektionen 2010.

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élèves aient la possibilité de développer une compétence communicative (Skolinspektionen

2010 : 14-25).

4. ARRIÈRE-PLAN

Dans ce chapitre, la notion de la compétence communicative est tout d’abord expliquée de

manière générale, puis en relation avec le plan d’étude pour les langues vivantes au collège.

Cette notion est ensuite divisée en compétence orale et écrite, et finalement le rôle de la

grammaire pour le développement de la compétence communicative est expliqué.

4.1 La notion « compétence communicative »

Selon Tornberg (2009 : 51), il n’y a guère de notion didactique qui ait eu une aussi grande

influence sur l’enseignement des langues que la compétence communicative. La notion de la

compétence communicative a été introduite pour la première fois en 1965 par Chomsky, qui

donnait deux définitions de cette notion ; la compétence et la performance. Selon Chomsky, la

compétence signifie la connaissance intuitive du locuteur de sa langue maternelle et sa

capacité de comprendre et d’utiliser les règles grammaticales. La performance veut dire la

manière dont l’intervenant utilise la langue dans une situation concrète (op. cit. p 52). En

1972, Hymes a fait la critique des définitions de Chomsky parce qu’il soutenait qu’il y a aussi,

à côté de la grammaire, des règles sociales qu’il faut respecter. Hymes a donc formulé trois

autres facteurs de compétence :

- savoir si un énoncé est vraiment possible (feasible), même s’il arrive à être grammaticalement

correct

- savoir si un énoncé est approprié (appropriate) à la situation sociale concernée

- savoir si un énoncé, qui peut être à la fois précis et convenable, est également utilisé (accepted

usage) (op. cit. et ibid. Ma traduction).

Ces facteurs, avec la compétence grammaticale formulée par Chomsky, forment ainsi le cadre

de la compétence communicative. Autrement dit, ce sont les quatre compétences linguistiques

écouter, parler, lire et écrire qui constituent ensemble la compétence communicative, car il

s’agit d’être capable d’utiliser ces quatre compétences pour communiquer.

Svartvik (2001 : 13, in Ferm & Malmberg 2001) explique ce que veut dire la compétence

communicative dans l’enseignement des langues ; une personne qui a une bonne compétence

communicative ne parle pas nécessairement comme un natif, mais elle peut communiquer

avec les locuteurs natifs sans créer de confusion linguistique ou d’irritation. En outre, il s’agit

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d’être capable de traiter une variété de situations, comme la rédaction d’une lettre ou faire un

exposé et répondre à des questions, ainsi que comprendre les variantes de la langue. La notion

est évidemment complexe et implique ainsi plus que pouvoir se faire comprendre.

La complexité de la notion est la raison pour laquelle il faut également mentionner les six

compétences différentes qui font partie de la compétence communicative selon van Ek. Dans

son œuvre Scope (1986), van Ek présente les six compétences suivantes : compétence

linguistique, compétence sociolinguistique, compétence discursive, compétence stratégique,

compétence socio-culturelle et compétence sociale (Malmberg 2001 : 18, in Ferm &

Malmberg 2001. Ma traduction). Ces six compétences sont expliquées en détail par rapport à

leurs fonctions dans le plan d’étude dans les sections 4.2.1 et 4.2.2. La définition de la

compétence communicative faite par van Ek a également contribuée à la création du Cadre

européen commun de référence, décrit dans la section suivante.

4.2 La compétence communicative exprimée dans le plan d’étude pour les langues

vivantes

Même si la notion de la compétence communicative n’était pas, à l’origine, destinée à

l’enseignement des langues étrangères, le Conseil de l’Europe l’a utilisée comme point de

départ dans la création du CECR5 (Tornberg 2009 : 53). Le CECR est un document publié

pour la première fois en 1998 par le Conseil de l’Europe (Andered 2001 : 27, in Ferm &

Malmberg 2001) qui :

[...] offre une base commune pour l’élaboration de programmes de langues vivantes [...] en

Europe. Il décrit aussi complètement que possible ce que les apprenants d’une langue doivent

apprendre afin de l’utiliser dans le but de communiquer ; il énumère également les connaissances

et les habiletés qu’ils doivent acquérir afin d’avoir un comportement langagier efficace. [...] Enfin,

le Cadre de référence définit les niveaux de compétence qui permettent de mesurer le progrès de

l’apprenant à chaque étape de l’apprentissage [...] (Conseil de l’Europe 2006 : 9).

Le CECR est également le point de départ pour la création du plan d’étude pour les langues

vivantes en Suède (les années 4 à 9) qui comprend les langues française, espagnole et

allemande. Sous la première rubrique Objectif, il dit que « L’objectif de l’enseignement est de

donner aux élèves la possibilité de développer une compétence communicative diversifiée »

(Skolverket 2011a : 76. Ma traduction). Les objectifs principaux de l’enseignement

s’expriment en cinq points :

5 Cadre européen commun de référence pour les langues : Apprendre, Enseigner, Évaluer.

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• comprendre et interpréter le contenu de la langue parlée et de différents types de textes,

• savoir se formuler et communiquer à l’oral et à l’écrit,

• utiliser des stratégies linguistiques pour comprendre et se faire comprendre,

• adapter la langue aux différents objectifs, lecteurs et situations

• réfléchir aux conditions de vie, aux questions sociales et aux phénomènes culturels dans les

différentes situations et parties du monde où la langue est parlée. (op. cit. et ibid. Ma traduction).

Sous la rubrique Contenu central, ces cinq points sont exprimés et expliqués en détail dans les

trois sections (voir 4.2.1) Communication, Réception (écouter et lire) et Production et

Interaction (parler, écrire et converser6)

7. Pour mieux comprendre le contenu de cette dernière

section, j’ai regardé la définition dans le CECR :

Dans l’interaction, au moins deux acteurs participent à un échange oral et/ou écrit et alternent les

moments de production et de réception qui peuvent même se chevaucher dans les échanges oraux.

[…] On accorde généralement une grande importance à l’interaction dans l’usage et

l’apprentissage de la langue étant donné le rôle central qu’elle joue dans la communication.

(Conseil de l’Europe 2006 : 18).

À partir de cette définition, j’interprète qu’il s’agit surtout d’avoir une sorte de dialogue, oral

ainsi qu’écrit, entre au moins deux personnes. En regardant toutes les sections dans le

Contenu central, la compétence communicative orale semble avoir un rôle central.

Pour soutenir la constatation ci-dessus, il faut regarder ce que dit une évaluation de

Skolinspektionen concernant l’enseignement des langues : le plan d’étude « met l'accent sur la

possibilité des élèves de développer leur capacité à utiliser la langue, surtout oralement mais

aussi par écrit. » Ceci suppose qu'ils aient la possibilité de pratiquer la langue en l’écoutant et

en la parlant (Skolinspektionen 2011 [www]. Ma traduction). Il apparaît que l’oral est la

compétence communicative la plus importante selon Skolinspektionen, ainsi que selon le plan

d’étude (Skolverket).

4.2.1 Le contenu de l’enseignement de la compétence communicative

Les trois sections figurant sous le Contenu central du plan d’étude sont, comme il a été

signalé dans 4.2, Communication, Réception (écouter et lire) et Production et Interaction

(parler, écrire et converser). Dans ces trois sections, le contenu de l’enseignement est

présenté.

6 Converser ne faisait pas originellement partie des compétences linguistiques, mais il a été ajouté dans le plan

d’études. 7 Toutes les sections et leur contenu viennent du CECR.

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Le contenu de l’enseignement qui concerne la Communication, c’est-à-dire ce qui devrait être

communiqué, comprend entre autres :

• des situations, des intérêts, des activités et des événements quotidiens

• des opinions, des sentiments et des expériences [des élèves]

• [d’étudier] la vie quotidienne, des modes de vie et des relations sociales dans les différents

contextes et domaines où la langue est utilisée (Skolverket 2011a : 78. Ma traduction).

Selon Skolverket (2011b : 13), ce dernier point est surtout important pour que les élèves

puissent participer à des conversations et à d’autres types de communication.

La section Réception décrit ce qui devrait être compris par les élèves en écoutant et en lisant :

• différentes formes de conversations, dialogues et interviews

• histoires et autres types de fiction même sous forme parlée ou dramatisée ainsi que les chansons

et les poèmes

• information écrite et orale, par exemple les publicités, les horaires et les notices

• stratégies pour percevoir les mots et les contextes significatifs dans la langue parlée et dans des

textes

• comment les mots et les expressions linguistiques figés sont utilisés dans les textes et dans la

langue parlée dans des situations différentes (Skolverket 2011a, p 78. Ma traduction).

En ce qui concerne les stratégies, il s’agit, selon Sundell (2001 : 40, in Ferm & Malmberg

2001), « de pouvoir reformuler, expliquer et utiliser les expressions corporelles pour se faire

comprendre quand on ne trouve pas les mots exacts pour exprimer ce qu’on veut dire ».

Sundell explique ici ce que van Ek (1986) appelle la compétence stratégique. Le dernier point

ci-dessus est un exemple de ce que van Ek appelle la compétence sociolinguistique. Il s’agit,

selon l’interprétation de Sundell, d’adapter la langue au locuteur. Cela est surtout important en

français où il y a une grande différence entre tutoiement et vouvoiement, ce qui est aussi une

question de politesse (op. cit. et ibid.).

La section Production et Interaction traite ce qui devrait être à la base de l’enseignement

concernant les activités parler, écrire et converser :

• des présentations, instructions, messages, contes et des descriptions dans des textes et énoncés

cohérents dans des textes oraux et écrits

• stratégies linguistiques pour comprendre et se faire comprendre quand la langue ne suffit pas, par

exemple des reformulations

• stratégies linguistiques pour participer et contribuer à la conversation, telles que des questions et

des phrases et expressions affirmatives (Skolverket 2011a : 78. Ma traduction)

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Dans cette section la compétence stratégique revient, ce qui implique l’importance d’utiliser

des outils alternatifs pour comprendre et se faire comprendre. Une autre compétence, définie

par van Ek (Sundell 2001 : 40, in Ferm & Malmberg 2001), est celle de la compétence socio-

culturelle. Il faut connaître les us et coutumes ainsi que la culture du pays, sinon il y a un

risque de malentendus dans la communication.

4.2.2 Le rôle que joue la grammaire pour la compétence communicative

Le rôle de la grammaire dans l’enseignement des langues, surtout dans le plan d’étude, n’est

pas explicitement décrit à première vue. La première description du rôle de la grammaire se

trouve dans la section Réception dans le plan d’étude (Skolverket 2011a : 78) :

• les phénomènes linguistiques tels que la prononciation, l'intonation, les structures

grammaticales, l'orthographe et la ponctuation dans la langue que les élèves rencontrent

L’autre description se trouve dans la section Production et Interaction :

• les phénomènes linguistiques pour clarifier et pour enrichir la communication, tels que la

prononciation et l'intonation, l'orthographe et la ponctuation, les phrases de politesse et d'autres

expressions linguistiques figées et les structures grammaticales (op. cit. et ibid. Ma traduction).

Ces deux points sont assez vagues et il faut regarder le matériel supplémentaire du plan

d’étude pour comprendre ce qui devrait être enseigné et de quelle manière. Selon Skolverket

(2011b : 15) les élèves doivent avoir une connaissance de la forme et des structures de la

langue pour développer une compétence communicative diversifiée, mais :

Le plan d’étude n’indique pas de contenu obligatoire et aucun ordre obligatoire à suivre dans

l’enseignement des phénomènes grammaticaux. C'est parce que le plan d’étude suppose que la

communication est la chose la plus importante. Les éléments linguistiques tels que les structures

grammaticales et l'orthographe seront enseignés quand ils servent un but fonctionnel pour clarifier

et enrichir la communication (Skolverket 2011b : 15. Ma traduction).

Même si le plan d’étude n’indique pas de contenu obligatoire concernant la grammaire, celle-

ci doit toutefois être enseignée quand elle est nécessaire pour améliorer la communication.

Sundell (2001 : 39, in Ferm & Malmberg 2001) explique ce que van Ek a défini comme la

compétence linguistique, qui est une des compétences communicatives à développer au

travers de l’apprentissage d’une langue. Il s’agit tout simplement de connaître la forme de la

langue pour pouvoir l’utiliser correctement. Cependant, c’est au professeur d’estimer quoi

enseigner et quand.

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5. RÉSULTATS ET ANALYSE

Dans ce chapitre, les résultats, c’est-à-dire les données fournies dans les interviews avec les

professeurs, sont présentés. Les questions posées pendant les interviews sont à la base des

réponses aux questions de recherche ; les sections contiennent la réponse d’une ou de

plusieurs questions de recherche, et chaque réponse est analysée et discutée dans la section

concernée.

5.1 L’interprétation de la compétence communicative selon les professeurs ;

« comprendre et se faire comprendre : focalisation sur l’oral »

Dans cette section, cinq des questions posées pendant les interviews sont traitées. La première

question est : Quelle est votre perception générale de la notion « compétence

communicative » ?

Jessica pense qu’il s’agit d’ « oser s’exprimer oralement et d’essayer d’écouter et de

comprendre ce que disent les gens, puisque c’est le plus souvent comme ça qu’on rencontre

les gens pour la première fois », c’est-à-dire en parlant. Frida et Caroline disent que la

compétence communicative implique « qu’on peut comprendre et se faire comprendre ».

Frida ajoute qu’il s’agit aussi de « communiquer en général, oralement et par écrit, et la

manière dont on résout les problèmes linguistiques ». Emmie est d’accord avec Frida : « il

s’agit de pouvoir communiquer et de savoir quoi dire et quand ». Emmie donne quelques

exemples : « il faut adapter la langue au locuteur et à la situation ; je parle différemment dans

une interview d’avec mes copines et mes enfants ». Ce que dit Emmie peut être comparé à

une des définitions de la compétence communicative formulée par Hymes (in Tornberg 2009 :

52) ; il s’agit de « savoir si un énoncé est approprié à la situation sociale concernée ».

Les interprétations des professeurs concernant la compétence communicative sont conformes

à ce que dit Svartvik (2001 : 13, in Ferm & Malmberg 2001) ; la compétence communicative

ne signifie pas qu’on devrait avoir une langue entièrement correcte ou parler comme un natif.

Il s’agit surtout de pouvoir communiquer avec des locuteurs natifs sans créer de confusion

linguistique. La compétence communicative implique également qu’on doit être capable de

traiter une variété de situations.

La deuxième question est : Comment comprenez-vous le sens qu’a la notion de la compétence

communicative dans le plan d’étude pour les langues vivantes ?

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L’interprétation du plan d’étude selon Jessica est que « la compétence communicative doit

être orale et écrite ». Caroline pense qu’il s’agit de « pratiquer la façon de communiquer, de

comprendre et se faire comprendre dans des situations différentes, mais il n’est pas nécessaire

d’être 100 % correct ». Frida est d’accord avec Caroline, mais elle ajoute aussi qu’ « il faut

avoir une stratégie pour améliorer la communication et adapter la langue au locuteur ».

Emmie ajoute finalement : « Je pense que la compétence communicative signifie la volonté de

s’exprimer même si ce qu’on dit n’est pas parfait ».

Le plan d’étude pour les langues vivantes explique que « l’objectif de l’enseignement est de

donner aux élèves la possibilité de développer une compétence communicative diversifiée »

(Skolverket 2011a : 76). Il s’agit, entre autres, de savoir se formuler et communiquer à l’oral

et à l’écrit, d’utiliser des stratégies linguistiques pour comprendre et se faire comprendre, et

d’adapter la langue à des locuteurs et situations différents. Les réponses données par les

professeurs sont bien conformes à ce qu’exprime le plan d’étude, ce qui peut être interprété

comme une compréhension adéquate de ce que signifie la compétence communicative.

La réponse à la première question de recherche, Quelle est l’interprétation que font les

professeurs de la notion « compétence communicative » ?, se base sur les réponses données

par les professeurs aux questions ci-dessus. Les professeurs pensent surtout que la

compétence communicative signifie utiliser des stratégies linguistiques pour comprendre la

langue ainsi que se faire comprendre, ce qui est la compétence stratégique définie par van Ek

(Sundell 2001 : 40, in Ferm & Malmberg 2001). Il s’agit, en somme, de pouvoir écouter,

parler, lire et écrire d’une manière compréhensible et adaptée à la situation et au locuteur (la

compétence sociolinguistique. op. cit. et ibid.). Les interprétations données par les professeurs

montrent qu’ils ont une bonne conception de la notion « compétence communicative » sur un

plan général ainsi que par rapport au plan d’étude.

La troisième question posée pendant les interviews était : Y-a-t-il, à votre école, une idée

générale de la façon dont le plan d’étude devrait être interprété à votre école ? Est-ce

quelque chose qui est discutée régulièrement?

Selon Frida « les professeurs de langue ont une perception commune concernant

l’interprétation du plan d’étude et de ce qui devrait être enseigné ». Par cela, elle ne veut pas

dire que tous les professeurs décident ensemble en détail ce qui devrait être enseigné, mais

qu’ils ont une compréhension commune du contenu du plan d’étude. Caroline et Emmie

enseignent toutes les deux l’espagnol et elles travaillent beaucoup ensemble : « nous, les

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professeurs d’espagnol, discutons de ce que nous allons faire pendant les leçons et nous

utilisons le même livre, mais nous ne discutons pas avec les autres professeurs de langues

vivantes le contenu de l’enseignement ». Selon Jessica, les professeurs de langues ont

régulièrement des rencontres pendant lesquelles ils discutent l’enseignement, mais aussi

l’évaluation des compétences atteintes par les élèves. Il y a, dans ce cas, une différence entre

« enseignement » et « évaluation ». L’enseignement peut varier entre les professeurs, vu

qu’ils enseignent des langues différentes, mais pour ce qui est de l’évaluation, c’est-à-dire

comment évaluer la compétence atteinte à la fin du cours, c’est un avantage de la faire en

collaboration, entre les professeurs, pour l’égalité des notes parmi les élèves.

Les deux questions suivantes concernent la focalisation de la compétence communicative :

Pensez-vous que la compétence communicative, telle qu’elle est indiquée dans le plan

d’étude, se focalise plus sur l’oral ou sur l’écrit ?

L’interprétation qu’ont les professeurs concernant la focalisation du plan d’étude est divisée.

Caroline, Frida et Emmie (même si cette dernière hésite) pensent que les compétences orale et

écrite ont autant d’importance, mais Jessica pense que le plan d’étude se focalise plus sur

l’oral. Ce résultat montre que les professeurs n’ont pas une interprétation commune du plan

d’étude, ce qui peut indiquer, d’un côté, que certains professeurs n’ont pas l’impression qu’il

y a une focalisation claire dans le plan d’étude. D’un autre côté, on peut se demander si les

professeurs ont vraiment discuté de la focalisation que peut avoir la compétence

communicative dans le plan d’étude. Cependant, leurs propres interprétations et opinions sont

plus unanimes, selon les réponses à la cinquième question :

Pensez-vous, personnellement, que la compétence orale est de plus grande importance que la

compétence écrite ou vice versa ? Justifiez votre réponse, s’il vous plaît.

Les quatre professeurs répondent que la compétence communicative orale est la plus

importante. La raison pour laquelle ils disent cela est que les élèves sont exposés à la langue

parlée dès le début des cours de langues vivantes. Jessica estime que l’oral est surtout

important au début de l’apprentissage d’une langue et que l’écrit devient plus important plus

tard : « le fait que les élèves osent s’exprimer oralement est plus important que de pouvoir

écrire correctement ». En outre, les professeurs estiment que la plupart des élèves vont utiliser

la langue (en dehors de l’école) pour communiquer oralement, par exemple pendant une visite

dans le pays concerné. En même temps, ils pensent que l’écrit joue un rôle très important dans

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l’enseignement : « les élèves doivent être préparés pour l’avenir, certains veulent peut-être

étudier à l’université ou travailler à l’étranger ».

En regardant les sections du plan d’étude (voir 4.2 et 4.2.1), il semble que l’oral est plus

important que l’écrit. La section Communication explique ce qui devrait être communiqué,

par exemple les sentiments et les expériences qu’ont les élèves, la section Réception décrit ce

qui devrait être compris, par exemple différentes formes de conversations, dialogues et

interviews, et la section Production et Interaction explique que les élèves devraient

développer des stratégies linguistiques pour participer et contribuer à la conversation

(Skolverket 2011a : 78). En outre, Skolinspektionen (2011 [www]) conclut que le plan

d’étude « met l’accent sur l’opportunité des élèves à développer leur capacité à utiliser la

langue, surtout oralement mais aussi par écrit ».

La réponse à la deuxième question de recherche La focalisation de la compétence

communicative est-elle surtout sur l’écrit ou sur l’oral ? Dans le plan d’étude ? Selon les

professeurs ? peut alors être donnée. Selon le plan d’étude, ainsi que selon Skolinspektionen

(op. cit.), la focalisation de la compétence communicative est surtout sur l’oral. Les

professeurs, en donnant leurs propres opinions et interprétations, sont d’accord concernant la

focalisation sur l’oral dans l’enseignement des langues vivantes. Il s’agit de vouloir et de

pouvoir s’exprimer dans des situations différentes. Cependant, les professeurs ne pensent pas

nécessairement qu’il y ait une focalisation claire sur l’oral dans le plan d’étude. L’écrit joue,

en tout cas, un rôle important pour le développement de la compétence communicative,

d’après les professeurs. Cela s’accorde également bien avec ce qu’on dit dans le plan d’étude

(Skolverket 2011a : 76) sur le développement d’une compétence communicative diversifiée.

5.2 La mise en pratique de la compétence communicative dans l’enseignement ;

« l’utilisation de la langue cible »

Cette section, tout comme les deux sections suivantes, présente et explique comment les

professeurs mettent la notion compétence communicative en pratique dans l’enseignement, ce

qui est également la troisième question de recherche ; Comment les professeurs mettent-ils la

notion « compétence communicative » en pratique dans l’enseignement ? Cependant, la

réponse à cette question de recherche n’est pas donnée ici, mais dans la section 5.2.2.

La question posée pendant les interviews et traitée ici est : Enseignez-vous dans la langue

cible, si oui, dans quelle mesure ? Comment estimez-vous que les élèves s’arrangent avec

cela ?

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Frida explique qu’elle enseigne autant que possible dans la langue cible, mais que la

grammaire est trop compliquée pour être enseignée dans la langue cible. « Quand les élèves

sont plus âgés, je peux plus utiliser la langue dans l’enseignement, mais à cause de la

répartition des connaissances linguistiques parmi les élèves, ce n’est pas possible de tout dire

dans la langue cible ». Jessica enseigne dans la langue cible à environ 50 % : « J’ai l’ambition

de tout enseigner dans la langue cible mais je crois que cela est trop compliqué pour les

élèves. Les élèves de la 6ème

année ne comprennent pas tout, mais c’est parce qu’ils sont des

débutants. En revanche, les élèves de la 9ème

année comprennent beaucoup plus et là je peux

parler plus dans la langue cible. Mais il faut le faire d’une manière claire et lentement ».

Emmie est autocritique concernant son utilisation de la langue cible dans l’enseignement :

« J’utilise trop le suédois dans l’enseignement, mais c’est parce que le livre contient trop

d’instructions en suédois. Je ne peux pas enseigner la grammaire dans la langue cible, c’est

trop difficile. Mais j’ai l’ambition d’enseigner plus dans la langue cible, et je commence

toujours mes leçons en laissant les élèves parler dans la langue cible pour qu’ils s’adaptent ».

Caroline enseigne dans la langue cible plus que les autres professeurs : « J’essaie de parler la

plupart du temps dans la langue cible, par exemple de ce qu’on va faire pendant la leçon. Mais

dans certaines situations, l’enseignement de la grammaire par exemple, je parle suédois. Dans

ce cas-là, je dis aux élèves : « Maintenant, je vais parler suédois ». J’utilise également

l’anglais dans l’enseignement dans les cas où la langue cible ne suffit pas. C’est parce que,

dans une situation authentique, le locuteur auquel on s’adresse ne comprend pas le suédois

mais certainement l’anglais ». Caroline estime que ses élèves comprennent bien ce qu’elle dit.

Elle parle lentement et d’une manière très claire, et elle écrit les instructions au tableau blanc.

En outre, les élèves travaillent presque toujours dans de petits groupes et il y a toujours un

élève qui a compris et qui peut expliquer aux autres élèves ce qu’ils vont faire.

L’importance de l’utilisation de la langue cible dans l’enseignement des langues est aussi

soulignée par Skolinspektionen (2011 [www]) puisque les élèves doivent développer leur

capacité à utiliser la langue en écoutant et en parlant la langue cible. Cependant, il faut

également mentionner que les élèves doivent développer des stratégies pour percevoir les

mots et les contextes significatifs dans la langue parlée, ce qu’ils pratiquent en écoutant leur

professeur. Si le professeur n’utilise pas la langue cible suffisamment, les élèves ne

s’habituent pas à écouter et ne développent pas ces stratégies.

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5.2.1 Le matériel pédagogique utilisé dans l’enseignement ; « l’Internet a révolutionné

l’enseignement des langues »

Les questions posées pendant les interviews qui sont traitées ici sont : Quel type de matériel

pédagogique utilisez-vous dans l’enseignement de la compétence communicative? Donnez des

exemples, s’il vous plaît. et Que pensez-vous du matériel pédagogique et des exercices ?

Tous les professeurs utilisent, comme point de départ, un manuel dans l’enseignement des

langues vivantes. Cependant, les professeurs ont des opinions différentes concernant les

manuels. Jessica est contente du manuel : « les dialogues sont plus réalistes qu’auparavant ».

Frida est aussi contente de son manuel : « les élèves travaillent avec les textes et les

dialogues ; ils les lisent et apprennent des mots nouveaux ». Cependant, selon Frida, il

manque un complément du livre sous forme de page Web : « Je sais qu’il y a des

compléments aux autres livres de langues avec beaucoup d’exercices. J’aurais voulu plus

d’exercices pour les élèves ». Emmie et Caroline n’aiment pas leur manuel parce qu’il

contient trop de suédois. Emmie pense que « le livre est bizarre ! Le niveau du livre de la 6ème

année est trop bas ; les élèves sont supposés choisir un mot et le dessiner. Et les textes du livre

de la 9ème

sont beaucoup trop longs et compliqués ». Mais Emmie l’utilise, la plupart du

temps, dans l’enseignement parce que sa collègue l’utilise également. La raison pour laquelle

elles utilisent le manuel est que « c’est bien d’utiliser le même livre parce qu’on sait, au

moins, que les élèves reçoivent le même enseignement ». Caroline est sélective en utilisant les

exercices du manuel : « j’utilise les mots et les exercices que je trouve pertinents. L’avantage

du livre est qu’il est conforme au niveau qu’ont les élèves ».

Comme le dit Emmie, l’utilisation d’un manuel dans l’enseignement a l’avantage que les

élèves reçoivent le même enseignement, mais il faut un bon manuel pour cela. La situation

économique de l’école est la raison pour laquelle les professeurs n’ont pas la possibilité de

choisir et d’acheter de nouveaux manuels. Les professeurs ont ainsi la responsabilité d’assurer

la qualité du matériel pédagogique supplémentaire qu’ils choisissent, ce qui peut être stressant

dans un milieu déjà ardu.

En ce qui concerne les autres types de matériel pédagogique, les professeurs utilisent souvent

différents sites Internet. Selon Caroline « l’avantage d’utiliser les sites Internet c’est que les

élèves peuvent faire les exercices et être corrigés tout de suite. Ils peuvent travailler

indépendamment ainsi qu’en groupes avec des jeux sur le vocabulaire par exemple, ce qu’on

peut faire aussi avec toute la classe ». Caroline et Emmie utilisent aussi l’Internet pour laisser

les élèves écouter les nouvelles dans la langue cible : « c’est peut-être trop difficile de

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comprendre les nouvelles mais le but est de s’habituer à écouter. Même s’ils ne comprennent

pas tout, c’est très utile parce qu’ils comprennent le contenu et ils apprennent quelques mots

nouveaux que nous utilisons pour construire des phrases ». Dans les classes de Frida, les

élèves aiment regarder la télé et les films : « il y a des feuilletons, sous-titrés, qui traitent la

vie adolescente. Le langage et les événements sont quotidiens, ce que les élèves peuvent

comprendre et utiliser en parlant ensemble ». Ces types d’exercices correspondent au contenu

du plan d’étude en ce que les élèves devraient « étudier la vie quotidienne et des relations

sociales dans les contextes différents où la langue est utilisée » (Skolverket 2011a : 78).

Jessica utilise, en plus des films, des chansons et des poèmes qu’elle trouve avec ses élèves

sur youtube.com. Jessica explique qu’ « on peut imprimer les paroles des chansons et les

analyser. Par exemple, on peut chercher tous les adjectifs ou les verbes au passé composé. Les

chansons sont très utiles parce que les élèves apprennent facilement le refrain d’une chanson

et peuvent utiliser ces phrases en parlant ». Selon le plan d’étude, il s’agit de développer des

« stratégies pour percevoir les mots et les contextes significatifs dans la langue parlée et dans

des textes » ainsi qu’apprendre « comment les mots et les expressions linguistiques figés sont

utilisés dans les textes et dans la langue parlée dans des situations différentes », les chansons

étant un bon exemple. Jessica ajoute finalement que « l’Internet est un outil qui a contribué au

développement de l’enseignement des langues vivantes ». L’utilisation de ressources

alternatives est également mentionnée dans le plan d’étude pour les langues vivantes. La

section Réception mentionne les « histoires et autres types de fiction même sous forme parlée

ou dramatisée ainsi que les chansons et les poèmes » (op. cit. et ibid.).

5.2.2 Les méthodes et les exercices utilisés dans l’enseignement ; « les dialogues

améliorent la compétence communicative »

Cette section traite les questions suivantes : Pouvez-vous estimer le niveau de la compétence

communicative orale et écrite qu’ont les élèves ? et Pouvez-vous donner des exemples

d’exercices oraux ? Exercices écrits ?

Les expériences qu’ont les professeurs concernant les niveaux atteints par les élèves sont

différentes. « Je dirais qu’ils écrivent un peu mieux qu’ils parlent. Ils ont peur de parler, ils

trouvent cela difficile » explique Emmie. Jessica a la même expérience : « leurs compétences

sont individuelles, mais ils ont tendance à apprendre l’écriture plus facilement. Ils ont besoin

de plus de temps pour pouvoir parler avec aisance, c’est la dernière chose qu’ils apprennent à

maîtriser ». Caroline pense, contrairement aux autres, que les élèves apprennent à parler la

langue plus facilement qu’à l’écrire : « Je trouve que les élèves, pour la plupart, apprennent

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l’oral plus vite que l’écrit. Je crois que cela a à voir avec le fait qu’ils sont plus conscients

qu’ils doivent épeler correctement et choisir les mots corrects, ce qui je crois inhibe les

élèves ». La raison pour laquelle les élèves de Caroline parlent mieux peut tenir au fait qu’ils

commencent à parler très tôt ; ils parlent dès la première classe de langues vivantes sous

forme de présentations. Ce fait souligne l’avantage d’utiliser la langue cible pour que les

élèves s’habituent à écouter. L’expérience de Frida est que les élèves ont autant de

compétence orale qu’écrite : « mais les erreurs sont plus évidentes quand ils écrivent.

Cependant, on accepte probablement plus d’erreurs quand ils écrivent, pourvu qu’on puisse

comprendre ce qu’ils veulent dire ».

Quant aux exercices, oraux ainsi qu’écrits, tous les professeurs mentionnent les dialogues. Ils

sont d’accord que les dialogues doivent être authentiques et éveiller des émotions chez les

élèves. Emmie donne aux élèves quelques sujets ou images montrant des personnes connues à

discuter. Les élèves écrivent aussi des nouvelles sur un sujet donné : « si on ne donne pas de

sujet, les élèves n’écrivent pas grand-chose ». Dès le début de l’enseignement des langues

vivantes, Caroline veut que ses élèves apprennent à parler devant la classe. L’exercice oral le

plus utile est, selon Caroline, une situation improvisée que les élèves doivent résoudre

spontanément : « dans une situation authentique, par exemple quand on demande le chemin à

quelqu’un, on n’a pas le temps de se préparer, c’est-à-dire d’écrire un manuscrit avant qu’on

parle ». Le type d’exercice écrit que Caroline préfère est celui d’écrire une lettre, un e-mail ou

un message à quelqu’un : « ce sont les types de situations authentiques dans lesquelles les

élèves peuvent se trouver dans l’avenir » raconte Caroline. Les élèves de Frida pratiquent

souvent la compétence communicative orale en lisant les dialogues du manuel : « en lisant les

dialogues, les élèves apprennent des mots nouveaux et les utilisent en construisant des

phrases ; en parlant ainsi qu’en écrivant et dans un contexte significatif ». La section

Production et Interaction du plan d’étude (Skolverket 2011a : 78) indique que « des

présentations, instructions, messages, contes et des descriptions dans des textes et énoncés

cohérents dans des textes oraux et écrits » devraient être pratiqués, ce dont les exercices

décrits par les professeurs ci-dessus sont une illustration.

Quant à la troisième question de recherche ; Comment les professeurs mettent-ils la notion

« compétence communicative » en pratique dans l’enseignement ?, on peut dire que la mise

en pratique de la notion « compétence communicative » amène une grande variété d’activités.

Ce sont les quatre compétences linguistiques écouter, parler, lire et écrire qui sont pratiquées

dans les classes de langues. L’utilisation de la langue cible dans l’enseignement est

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probablement la pratique la plus importante pour que les élèves aient la possibilité de

développer une compétence communicative. En outre, les professeurs estiment que, même

s’ils ne comprennent pas tout, les élèves s’habituent à écouter et à comprendre la langue. La

compétence communicative orale qu’ont les élèves de Caroline montre bien l’importance et

l’avantage d’utiliser la langue cible.

Il faut regarder la réponse à la quatrième question de recherche Quelles sont les méthodes et

le matériel pédagogique utilisés dans l’enseignement ? pour développer et mieux

comprendre la réponse concernant la mise en pratique de la compétence communicative dans

l’enseignement. Le manuel est le point de départ dans l’enseignement selon tous les

professeurs, même si le manuel n’est pas toujours le matériel pédagogique préféré. C’est

pourquoi les professeurs utilisent également les ressources alternatives, surtout l’Internet. Les

nouvelles, les films, les feuilletons, les chansons et les poèmes sont quelques exemples de

matériel utilisé. Ces types de matériaux et d’exercices sont bien conformes au plan d’étude et

à ce qui devrait être enseigné et développé au travers de l’apprentissage, ce qu’on a vu dans

5.2.1. Le type d’exercice le plus souvent mentionné est celui du dialogue. Les dialogues font

pratiquer la compétence communicative orale et écrite dans des situations différentes, comme

l’exprime également le plan d’étude sous la rubrique objectifs principaux ; il s’agit de savoir

se formuler et communiquer à l’oral et à l’écrit. Le dialogue est aussi l’exercice qui fait

pratiquer l’interaction, c’est-à-dire l’échange d’informations et d’expériences entre deux ou

plusieurs personnes. Il faut ajouter ici que les élèves travaillent indépendamment ainsi qu’en

groupes ; de cette manière ils développent leurs stratégies pour comprendre et de se faire

comprendre. En ce qui concerne les exercices écrits, les professeurs donnent quelques

exemples concrets ; l’exercice peut être d’écrire un mail, une lettre ou un message à

quelqu’un. Les professeurs expliquent que toutes ces activités doivent être réalistes et

authentiques pour que les élèves soient engagés et motivés. Un mot clé, en outre de ceux déjà

mentionnés, est la spontanéité ; les exercices deviennent plus authentiques quand ils ne sont

pas préparés, car les élèves n’ont pas le temps de préparer ce qu’ils veulent dire dans une

situation concrète en dehors de l’école.

5.3 La grammaire et son rôle pour la compétence communicative ; « pas de grammaire,

pas de langue »

Deux questions concernant la grammaire ont été posées pendant les interviews :

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Comment interprétez-vous le rôle de la grammaire, exprimé dans le plan d’étude, dans

l’enseignement ? et Quel rôle pensez-vous que la grammaire joue dans le développement de

la compétence communicative ?

Les professeurs sont d’accord concernant la réponse à la première question : « le rôle de la

grammaire n’est pas clairement exprimé dans le plan d’étude. C’est à nous, les professeurs,

d’interpréter ce qui devrait être enseigné » explique Frida. Emmie se demande si la grammaire

est toujours conçue comme un gros mot, comme si la grammaire ne devrait pas être enseignée

comme on le faisait traditionnellement. Caroline fait confiance au manuel : « comme le plan

d’étude n’exprime pas clairement quels éléments grammaticaux devraient être enseignés,

j’enseigne ce qui est dans le livre ». L’interprétation exprimée par les professeurs concernant

le rôle de la grammaire est justifiée quand on regarde le plan d’étude ; la grammaire est

mentionnée mais pas précisée. Cependant, en consultant le matériel supplémentaire

(Skolverket 2011b : 15), il est clair que les structures grammaticales devraient être traitées

dans l’enseignement, même s’il n’y a « ni contenu ni ordre obligatoire ». Par conséquent, les

professeurs ont compris qu’ils sont responsables d’enseigner la grammaire quand cela est

nécessaire pour améliorer la communication.

Les professeurs sont également d’accord concernant la deuxième question ci-dessus : « la

grammaire est un élément naturel de l’enseignement des langues ». Jessica explique que la

grammaire est nécessaire pour le développement de la langue : « il faut plus de connaissances

de la grammaire pour s’exprimer avec plus de confiance. En outre, la langue doit être plus

complexe pour les meilleures notes ». Jessica ajoute finalement qu’il y a une grande

différence entre la langue parlée et la langue écrite, surtout en ce qui concerne la grammaire.

Caroline, Emmie et Frida sont d’accord avec ce que dit Jessica. Selon Frida « les élèves

doivent apprendre certains éléments grammaticaux pour être capables de s’exprimer avec plus

de précision, et pour qu’ils comprennent plus ». Emmie ajoute que « les élèves parlent plus

quand ils ont appris suffisamment de grammaire ; il s’agit de pouvoir s’exprimer avec une

sécurité linguistique plus grande ». Ce qu’expriment les professeurs concernant l’importance

de la grammaire est en accord avec la définition de la compétence linguistique de van Ek

(Sundell 2001 : 39, in Ferm & Malmberg, 2001) ; « il faut connaître la forme de la langue

pour pouvoir l’utiliser correctement ».

La réponse à la cinquième question de recherche Quel rôle joue la forme de la langue, c’est-

à-dire la grammaire, pour le développement de la compétence communicative, selon les

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professeurs ? est tout simplement que la grammaire joue un rôle très important pour le

développement de la compétence communicative, selon les professeurs. Le plan d’étude pour

les langues vivantes n’exprime pas clairement ce qui devrait être enseigné en ce qui concerne

la forme. Cependant, puisque les professeurs trouvent que la grammaire a une si grande

importance, ils assurent un enseignement adéquat des « éléments linguistiques tels que les

structures grammaticales et l’orthographe quand ils servent un but fonctionnel pour clarifier et

pour enrichir la communication », comme l’exprime Skolverket (2011b : 15). Ce que dit

Emmie de l’importance de la grammaire ne peut pas être mieux exprimé : « les élèves parlent

plus quand ils ont appris suffisamment de grammaire ; il s’agit de pouvoir s’exprimer avec

une sécurité linguistique plus grande ».

5.4 L’enseignement de la compétence communicative dans les langues différentes; « la

collaboration »

Pendant les interviews, il a été notable que les professeurs comparent l’enseignement des

langues vivantes avec leur deuxième matière d’enseignement, surtout l’anglais. C’est la raison

pour laquelle la question suivante a été ajoutée : Utilisez-vous votre deuxième matière

d’enseignement dans l’enseignement des langues vivantes ? De quelle manière ?

Les professeurs ont tous répondu qu’ils auraient voulu pouvoir plus utiliser leur deuxième

matière dans l’enseignement des langues vivantes. Cependant, à cause du fait que les élèves

ont beaucoup plus de compétence linguistique en anglais que dans les langues vivantes, ce

n’est pas toujours possible d’utiliser le même type d’exercices dans l’enseignement des

langues différentes. Caroline est de ceux qui utilisent l’anglais dans l’enseignement des

langues vivantes en ce qu’elle permet aux élèves de parler l’anglais dans les cas où l’espagnol

ne suffit pas (voir p 12). Elle explique, en outre, que l’anglais et l’espagnol ont beaucoup de

mots semblables, ce qui est très utile pour l’apprentissage du vocabulaire. Emmie utilise les

nouvelles dans l’enseignement des langues vivantes, ce qu’elle fait aussi dans l’enseignement

de l’anglais. Ce qui est commun pour tous les professeurs, c’est l’utilisation de l’Internet dans

l’enseignement de toutes les langues. Ils utilisent les nouvelles, les films, les feuilletons et les

sites pour que les élèves s’habituent à écouter et à comprendre la langue parlée. Les dialogues

sont aussi utilisés autant dans l’enseignement des langues vivantes que dans l’enseignement

de l’anglais.

En conclusion, les professeurs pensent qu’il y a un avantage à enseigner deux langues. Ils

peuvent interpréter le plan d’étude pour les langues vivantes et celui de l’anglais d’une façon

similaire. L’enseignement des langues contient le même type d’activités ; il s’agit de

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développer les quatre compétences linguistiques parler, écrire, lire et écouter. La structure de

l’enseignement est semblable quelle que soit la langue. Finalement, c’est le développement de

la compétence communicative diversifiée qui constitue la focalisation de l’enseignement des

langues.

6. DISCUSSION

Les résultats ont déjà été discutés par rapport aux questions de recherche dans le Chapitre 5,

mais il y a certains résultats intéressants qu’il faut analyser et discuter plus en profondeur.

Les professeurs pensent que la compétence communicative orale est la plus importante pour le

développement de la langue, mais ils ont compris la focalisation de la compétence

communicative dans le plan d’étude différemment. Certains entre eux font l’interprétation que

l’oral et l’écrit ont autant d’importance, tandis que certains pensent que la focalisation est

surtout sur l’oral. Le plan d’étude permet des interprétations différentes, et on peut se

demander si la focalisation sur l’oral est vraiment claire. Il est toutefois très important que les

collègues aient un dialogue concernant l’interprétation ainsi que la mise en pratique de cette

notion dans l’enseignement. Selon les professeurs, ils ont discuté le plan d’étude, mais peut-

être pas suffisamment.

L’oral étant la compétence la plus importante selon le plan d’étude ainsi que selon les

professeurs, la grammaire joue toujours un rôle important pour le développement de la langue.

D’après les professeurs, il n’y a pas de doute que la grammaire doit être enseignée, cependant,

ils ne pensent pas que cela soit clairement exprimé dans le plan d’étude. Le matériel

supplémentaire ne donne pas d’explication plus explicite ; il n’y a pas de contenu obligatoire

et aucun ordre obligatoire dans l’enseignement des phénomènes grammaticaux. Maintenant,

on commence à discerner une tendance. Il semble que le plan d’étude pour les langues

vivantes est parfois difficile à comprendre. Il permet des interprétations diverses, ce qui

demande aux professeurs beaucoup de compétence et d’expérience pour être capables de

fournir un enseignement adéquat. Vu que ces professeurs travaillent depuis des années, on

peut faire confiance au fait qu’ils enseignent d’une manière adéquate et pour le bien des

élèves, à en juger par les résultats.

Pendant les interviews, les professeurs ont mentionné trois éléments qui constituent ensemble

la compétence communicative ; il s’agit, selon les professeurs, d’utiliser des stratégies

linguistiques pour comprendre et se faire comprendre et d’adapter la langue aux locuteurs et

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à la situation. Ces trois éléments sont également mentionnés dans le plan d’étude et par les

didacticiens. L’utilisation de la langue cible est probablement le facteur le plus important pour

réussir le développement d’une compétence communicative, ce qui a également été souligné

dans l’examen de Skolinspektionen en 2010 (voir 3.2). Les résultats de cette étude montrent

que les professeurs interrogés, malgré leurs ambitions, n’utilisent pas suffisamment la langue

cible dans l’enseignement, à l’exception d’un professeur (ce professeur est également le seul à

penser que ses élèves ont une très bonne compétence communicative orale). Les raisons

données sont, entre autres, que les élèves ont des niveaux différents de compétence

linguistique, et qu’il est difficile d’enseigner la grammaire dans la langue cible. D’un côté, ces

raisons sont bien valides et compréhensibles. D’un autre côté, il est indispensable que les

professeurs développent leurs stratégies linguistiques pour se faire comprendre par les élèves,

par exemple en utilisant l’anglais à la place du suédois. Il est important que les professeurs

adaptent la langue aux locuteurs, dans ce cas les élèves, et à la situation. Une stratégie utilisée

par les professeurs est de parler lentement et d’une manière claire dans la langue cible en

donnant des instructions, pour que les élèves comprennent. Cette stratégie aurait pu être

mieux implémentée dans toutes les activités didactiques présentes dans la salle de classe. Les

élèves écoutent déjà les nouvelles, regardent des feuilletons etc. dans la langue cible, ce que

les professeurs ne trouvent pas trop difficile pour eux. Si les professeurs et les élèves avaient

eu un dialogue continu dans la langue cible, les élèves auraient eu une plus grande possibilité

de développer leur compétence communicative orale.

7. CONCLUSION

Le but de ce mémoire était d’examiner et de comprendre comment les professeurs interprètent

la notion « compétence communicative » et comment ils la mettent en pratique dans

l’enseignement des langues vivantes. Je me suis intéressée aux opinions qu’ont les professeurs

concernant le plan d’étude mais aussi à leurs propres expériences dans la salle de classe ainsi

qu’aux méthodes et au matériel pédagogique utilisés dans l’enseignement. J’ai également

voulu savoir comment les professeurs voient l’importance de la grammaire pour le

développement de la compétence communicative, et finalement, si les professeurs pensent que

la compétence communicative orale ou celle écrite a la priorité.

Les résultats montrent que les professeurs ont une bonne conception de la notion

« compétence communicative » ; ils mentionnent qu’il s’agit de comprendre et de se faire

comprendre par l’utilisation de stratégies linguistiques, et d’adapter la langue à la situation et

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aux locuteurs. L’interprétation qu’ont les professeurs est bien conforme au plan d’étude pour

les langues vivantes, ce qui montre qu’ils ont bien compris l’objectif de l’enseignement de

langues. En ce qui concerne la focalisation de la compétence communicative sur l’oral ou sur

l’écrit, les professeurs pensent que l’oral est la compétence la plus importante. Cependant, ils

ne pensent pas que cela soit bien exprimé dans le plan d’étude, ce qui est une opinion

justifiée. Quant à l’enseignement de la forme de la langue, c’est-à-dire la grammaire, les

professeurs expriment que celle-ci est d’une grande importance pour l’apprentissage d’une

langue et qu’une connaissance de la grammaire est nécessaire pour le développement de la

compétence communicative. Cependant, les professeurs ne pensent pas que ceci soit

clairement exprimé dans le plan d’étude. Le manuel est le matériel pédagogique principal

utilisé dans l’enseignement, mais des sites Internet y contribuent aussi largement, les

nouvelles, les feuilletons et les chansons étant de bons exemples. Il est également important

que les exercices et les activités, soit des dialogues, soit des lettres formelles, soient

authentiques et stimulants et qu’ils aient un objectif clair pour les élèves.

La conclusion générale qu’on peut tirer, basée sur les résultats, c’est que les professeurs

interrogés interprètent la notion de la compétence communicative et la mettent en pratique

dans l’enseignement des langues vivantes comme on aurait pu s’y attendre. Vu que les

professeurs enseignent depuis les années 1990, quand la notion « compétence

communicative » a été introduite, ces résultats ne sont pas étonnants. Cependant, l’utilisation

de la langue cible dans l’enseignement des langues vivantes est insuffisante, ce qui a

également été noté dans un examen récemment fait par Skolinspektionen. Une conclusion

plus concrète est que les professeurs ont besoin de directives plus claires, surtout concernant

l’enseignement de la grammaire qui n’est pas concrétisé dans le plan d’étude. Il est également

recommandé que les professeurs collaborent plus quand ils interprètent les documents

officiels.

Les résultats de cette étude ont fourni un aperçu de la façon dont quatre professeurs de

langues vivantes au collège interprètent et mettent en pratique la notion « compétence

communicative ». L’étude a également repéré un besoin parmi les professeurs de plus de

collaboration et de meilleures lignes directrices pour interpréter les documents officiels. Le

but de cette étude a donc été atteint.

Cette étude est utile pour d’autres futurs professeurs et les chercheurs en éducation, en

particulier pour ceux qui cherchent à en savoir plus sur l’interprétation et la mise en pratique

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de la compétence communicative dans l’enseignement de langues vivantes dans les écoles

suédoises. La méthode et le matériel utilisés dans cette étude pourraient être utilisés pour des

recherches similaires dans d’autres écoles et ailleurs en Suède pour faire une comparaison de

l’enseignement des langues dans les régions différentes. Une étude plus approfondie pourrait

bénéficier d’une plus grande répartition démographique des personnes interrogées en termes

d’âge et de sexe. La méthode pourrait également être complétée par les résultats qu’ont

obtenus les élèves aux épreuves nationales. Les épreuves nationales pourraient éventuellement

contribuer à faire voir la façon dont les méthodes qu’utilisent les professeurs influencent les

résultats des élèves.

Cette étude pourrait être considérée comme une étude générale qui peut être développée.

Puisque les résultats montrent un besoin accru pour les professeurs de collaborer, et un besoin

de directives plus claires en ce qui concerne la façon d’interpréter les documents officiels, ces

deux domaines pourraient être étudiés en détail.

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2Ftrycksak%2FRecord%3Fk%3D560 [page consultée le 21 novembre 2013]

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ANNEXE 1

Hej Språklärare,

Mitt namn är Charlotte Janerdahl. Jag läser till lärare vid Linnéuniversitetet, min inriktning är

de senare åren och gymnasiet och mina ämnen är engelska och franska. Just nu läser jag min

tredje och sista termin franska vilket innebär att jag skriver en kandidatuppsats på 15 hp.

Ämnet för uppsatsen är ”kommunikativ förmåga” och baseras delvis på kursplanen för

moderna språk men framför allt på aktiva språklärares erfarenheter och metoder. Syftet med

uppsatsen är att jag som blivande lärare vill skaffa mig inspiration och kunskap från aktiva

lärare hellre än från böckernas teorier.

Därför vänder jag mig till Dig som är språklärare. Kan Du tänka dig att ställa upp på en

intervju rörande ovannämnda ämne? Intervjun beräknas ta ca 30-45 minuter beroende på

antalet följdfrågor. Du kommer naturligtvis att vara anonym i uppsatsen, kön och ålder är det

enda som presenteras och detta av hänsyn till att jag ska kunna analysera ”yttre förhållanden”.

Intervjun kommer att spelas in, om Du godkänner detta, eftersom jag ska jobba med

materialet under hela terminen. Tid och plats kan vi komma överens om tillsammans, och det

vore att föredra om intervjun kunde genomföras i en lugn omgivning (under veckorna efter

höstlovet, v. 44).

Jag vill tydliggöra att varken intervjun eller uppsatsen har för avsikt att utvärdera eller på

något sätt kritisera Dina tankar kring ämnet eller Dina undervisningsmetoder. Avsikten och

förhoppningen är att jag ska få en mer autentisk uppfattning om hur undervisningen i dagens

skola går till vilket jag tror att jag kommer ha stor nytta av när jag kommer ut i arbetslivet.

Jag vore otroligt glad och tacksam om Du vill hjälpa mig genom att ställa upp på en intervju!

Mina kontaktuppgifter är e-post: [email protected] och mobil 0706622762.

Min handledare och kontaktperson för uppsatsen är Jean-Georges Plathner, lektor i franska

vid Linnéuniversitetet: [email protected]

Med vänlig hälsning Charlotte

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ANNEXE 2

Interview concernant la notion de la compétence communicative

Sexe:

Âge:

Matière(s):

Formation:

Niveau d’enseignement:

Enseigne depuis:

1. Quelle est votre perception générale de la notion « compétence communicative » ?

2. Comment comprenez-vous le sens qu’a la notion de la compétence communicative

dans le plan d’étude pour les langues vivantes ?

3. Y-a-t-il, à votre école, une idée générale de la façon dont le plan d’étude devrait être

interprété à votre école ? Est-ce quelque chose qui est discutée régulièrement?

4. Pensez-vous que la compétence communicative, telle qu’elle est indiquée dans le plan

d’étude, se focalise plus sur l’oral ou sur l’écrit ?

5. Pensez-vous, personnellement, que la compétence orale est de plus grande importance

que la compétence écrite ou vice versa ? Justifiez votre réponse, s’il vous plaît.

6. Enseignez-vous dans la langue cible, si oui, dans quelle mesure ? Comment estimez-

vous que les élèves s’arrangent avec cela ?

7. Quel type de matériel pédagogique utilisez-vous dans l’enseignement de la

compétence communicative? Donnez des exemples, s’il vous plaît.

8. Que pensez-vous du matériel pédagogique et des exercices?

9. Pouvez-vous donner des exemples d’exercices oraux ? Exercices écrits ?

10. Comment interprétez-vous le rôle de la grammaire, exprimé dans le plan d’étude, dans

l’enseignement ?

11. Quel rôle pensez-vous que la grammaire joue dans le développement de la compétence

communicative ?

12. Pouvez-vous estimer le niveau de la compétence communicative orale et écrite qu’ont

les élèves ?

13. Utilisez-vous votre deuxième matière d’enseignement dans l’enseignement des

langues vivantes ? De quelle manière ?