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LA REMEDIATION COGNITIVE
La Remédiation Cognitive se définit comme
l’« ensemble des techniques rééducatives visant à
restaurer les fonctions cognitives défaillantes
(mémoire, attention, fonctions exécutives, cognition
sociale et métacognition) ou à compenser les
déficits »
DEFINITION
LA REMEDIATION COGNITIVE
LES TROUBLES COGNITIFS
Ils sont présents dans la schizophrénie de façon presque permanente
(environ 80%).
Un bilan cognitif global permet de rendre compte du profil cognitif
propre à chaque personne en ciblant les capacités préservées ou encore
altérées de chacun.
Ce bilan cognitif s’effectue par le biais de tests neuropsychologiques et
d’échelles, spécifiques et écologiques
On distingue trois catégories de troubles cognitifs afin d’établir un profil
cognitif global.
la neurocognition
la cognition sociale
la métacognition
LA REMEDIATION COGNITIVE
La neurocognition
L’attention
Différenciée selon diverses spécificités :
soutenue : capacité à maintenir son attention sur une période relativement
prolongée
sélective : capacité à récupérer un stimuli cible parmi un ou plusieurs stimuli
distracteurs. (il s’agit de l’un des déficits cognitifs majeurs de la schizophrénie
selon Perlstein et coll en 1998)
partagée : capacité à traiter plusieurs informations en même temps.
Cette composante attentionnelle est aussi reliée à la dimension
symptomatologique de la désorganisation. De fait, si l’objectif est atteint,
l’information pourra être traitée de manière cohérente par la personne.
LA REMEDIATION COGNITIVE
La mémoireC’est la capacité à acquérir des informations concernant l’environnement. Elle est
scindée est trois parties dont le rôle est différent pour le fonctionnement quotidien.
La mémoire de travail : c’est la capacité à retenir une information pour
la manipuler mentalement. Elle assure une continuité dans l’organisation
des actes de la vie quotidienne (planification, lecture, ….) ; c’est l’accès à la
mémoire à long terme.
La mémoire verbale : c’est la capacité d’encoder, de stocker et de
récupérer du matériel lexical et/ou verbal en mémoire à long terme. Si
cette capacité est déficitaire, il est difficile de maintenir une continuité
dans les tâches quotidiennes.
La mémoire visuo-spatiale : c’est la capacité d’analyser des
informations visuelles et de les traiter dans notre environnement
(itinéraire, description d’un tableau,…).
LA REMEDIATION COGNITIVE
Les fonctions exécutives
Elles couvrent un ensemble de processus (inhibition, mise en place de
stratégie, planification,…) dont le rôle principal est de faciliter l’adaptation
du sujet à des situations nouvelles ou complexes nécessitant un
comportement dirigé vers un but et lorsque les habilités sur apprises ne
sont pas suffisantes.
Les fonctions exécutives permettent la mise en place de stratégies par
manipulation de données intérieures (la mémoire) et des données
extérieures (les perceptions) ; cette manipulation apporte une réponse qui
est l’élaboration d’un plan d’action pour atteindre l’objectif fixé. La
stratégie pouvant être remise en question si elle n’est pas efficace
(flexibilité mentale).
L’impact sur la vie quotidienne est important pour organiser une vie libre et non
automatisée que ce soit pour des activités personnelles et/ou professionnelles.
LA REMEDIATION COGNITIVE
La vitesse de traitement de l’information
C’est la vitesse à laquelle différentes opérations cognitives peuvent être
exécutées. Celle-ci est souvent réduite dans la schizophrénie.
Remédier à ce déficit comporte un enjeu important tel que permettre à la
personne de mettre en place toutes ses ressources cognitives dans un délai
raisonnable, en vue par exemple d’une réinsertion dans le monde du travail ou des
études.
LA REMEDIATION COGNITIVE
La cognition sociale
Ces fonctions cognitives ont pour but de mettre en place une relation avec
soi-même (se comprendre) et avec les autres (établir des relations
adaptées).
La cognition sociale a un rôle très important dans le parcours fonctionnel
de chacun d’un point de vue interpersonnel et socioprofessionnel.
Dans la schizophrénie, plusieurs fonctions de la cognition sociale peuvent
être déficitaires : la théorie de l’esprit
le traitement des émotions
le style attributionnel
la perception sociale et la connaissance sociale.
LA REMEDIATION COGNITIVE
La théorie de l’esprit (ou Theory of Mind [ToM])
C’est la capacité à attribuer des intentions à l’autre par une capacité de
mentalisation (aptitude à prévoir ou à expliquer le comportement d’autrui
en lui attribuant des croyances, des souhaits ou des intentions et en
sachant les distinguer de ses propres états mentaux),
et à adapter son comportement en conséquence, tout en
tenant compte du contexte de l’interaction.
Dans la schizophrénie, on note une altération de l’analyse des intentions des
autres.
LA REMEDIATION COGNITIVE
Le traitement des émotions
C’est l’identification des émotions dans l’expression d’un visage
et/ou dans la prosodie (tonalité de la voix), mais aussi dans les gestes et
les attitudes d’une personne.
Dans la schizophrénie, une mauvaise lecture des émotions d’autrui et de
son état émotionnel peut entrainer une désocialisation.
LA REMEDIATION COGNITIVE
Le style attributionnel
C’est ce a quoi nous attribuons la raison d’un évènement positif ou négatif
de notre vie.
En général la raison à une cause interne (propre a nous même), une cause
externe (dépendante des autres) et une partie contextuelle (la situation).
L’ensemble de ces facteurs donne un avis plus objectif d’un évènement.
Dans la schizophrénie, la raison est souvent attribuée aux autres dans les
évènements négatifs et à nous dans les évènements positifs.
LA REMEDIATION COGNITIVE
La perception sociale et la connaissance sociale
Ces deux composantes sociales sont liées par des règles, des buts et des
rôles dans les interactions sociales mais elles se différencient par leur
fonction : la perception sociale identifie les règles sociales (le contexte et
les différents modes de communication), tandis que la connaissance
sociale met en place un comportement ou une action dans les règles
sociales.
Dans la schizophrénie, l’identification des règles sociales est parfois
perturbée et/ou l’action mise en place dans une situation n’est pas
adaptée.
LA REMEDIATION COGNITIVE
La métacognition
C’est la connaissance qu’un sujet a de son propre fonctionnement
cognitif et celui d’autrui, la manière dont il peut en prendre conscience et
en rendre compte.
Une bonne connaissance de son bon fonctionnement métacognitif est
un point clé dans la notion de rétablissement.
Il faut que le patient ait connaissance de ses capacités cognitives et de ses
capacités fonctionnelles, préservées ou altérées (connaissances
métacognitives) ; il doit aussi être capable de connaitre plusieurs
possibilités de stratégies (connaissances procédurales) et enfin le patient
doit être capable de savoir quelle stratégie utiliser parmi son panel dans
une situation donnée (connaissances conditionnelles).
La métacognition joue un rôle très important sur l’investissement du
patient dans le soin.
LA REMEDIATION COGNITIVE
L’insight
C’est la conscience qu’une personne a de son trouble ou de sa maladie
Il s’agit d’une notion très importante dans le fait de Prendre Soin de Soi : si
une personne estime qu’elle n’est pas malade, elle n’entamera aucune
prise en charge, ou refusera celle qu’on lui proposera (thérapeutique
chimique et/ou psychothérapeutique).
Dans la schizophrénie, la conscience des troubles psychopathologiques est
la plus altérée.
LA REMEDIATION COGNITIVE
Les biais cognitifsLes biais cognitifs sont un mauvais traitement des informations recueillies lors
d’une situation de jugement ou face à un comportement. Il en existe deux formes :
Les sauts aux conclusions : c’est le fait d’arriver rapidement à une idée définie
malgré le trop peu d’éléments informatifs sur une situation ; (c'est-à-dire, à
l’inverse, là où une personne ordinaire émettrait un doute pour affirmer cette
même idée),
Dans la schizophrénie, il s’agit souvent de personnes avec des idées délirantes
importantes.
Les biais d’attribution : c’est le fait d’attribuer une raison à un évènement
uniquement à soi ou à autrui, sans nuance dans le jugement.
Dans la schizophrénie, l’attribution est variable selon la prépondérance thymique
dominante de la personne : chez une personne à tendance dépressive, l’attribution
d’un évènement positif est liée à autrui et celle d’un évènement négatif à elle-
même ; tandis que chez une personne à tendance persécutive, l’attribution d’un
évènement positif est liée à elle-même et celle d’un évènement négatif aux autres.
LA REMEDIATION COGNITIVELes programmes
LES PROGRAMMES A VISEE DES FONCTIONS NEUROCOGNITIVES
NOMIndividuelle
ou groupale
Nbre séances par
semaineNbre séances total exercices
CRT
(Cognitive RemediationTherapy)individuelle
3 :
2 d’1h avec le
thérapeute
1 de tâche à
domicile
14 semaines
exercices
papier/crayon et
’identification de
stratégies cognitives
Ce programme cible les fonctions cognitives altérées observées lors du bilan neurocognitif. Il programme cible les fonctions
exécutives comme la flexibilité, la mémoire et la planification.
RECOS
(Remédiation COgnitive pour la
Schizophrénie)
individuel
3 :
2 d’1h avec le
thérapeute
1 de tâche à
domicile
14 semaines
Exercices
papier/crayon et
informatiques
Ce programme cible les fonctions cognitives altérées observées lors du bilan neurocognitif. Il peut cibler les fonctions
exécutives, la mémoire et attention visuo-spatiale, la mémoire verbale, la mémoire de travail, l’attention sélective et la
vitesse de traitement
NEAR (Neuropsychological
Educational Approach to
Remediation)
groupale
2
séances de 1h30
(voire des tâches à
domicile)
31 semaines
Exercices
papier/crayon et
informatiques
Ce programme cible les motivations intrinsèques et le sentiment de compétence des fonctions cognitives suivantes :
raisonnement verbal et résolution de problèmes, l’attention, la communication et l’hygiène de vie.
LA REMEDIATION COGNITIVELES PROGRAMMES A VISEE DE LA COGNITION SOCIALE
Il existe deux sortes de programmes qui ont pour but une intervention large ou ciblée
NOMIndividuelle
ou groupale
Nbre séances par
semaineNbre séances total exercices
IPT
(Integrated Psychological
Therapy)
Intervention large
groupale2
Séances de 1h30
De
6 mois à 2 ans
Ce programme cible les processus cognitifs dans un premier temps, puis la cognition sociale et l’entrainement aux
compétences sociales dans un second temps.
ToMRemed
Intervention cibléegroupale
1
Séance de 1h3012 semaines
Extraits de films et
tâches à domicile
Ce programme cible la compréhension des intentions implicites et le traitement du contexte.
Gaïa
Intervention cibléeindividuelle
3 :
2 d’1h avec le
thérapeute
1 de tâche à domicile
10 semaines
Exercices
papier/crayon et
informatiques
Ce programme cible la reconnaissance des émotions faciales
RC2S
( Remédiation des troubles de
la Cognition Sociale dans la
Schizophrénie et les troubles
apparentés)
Intervention large
individuelle
3 :
2 d’1h avec le
thérapeute
1 de tâche à domicile
12 semaines
Exercices
papier/crayon et
informatiques
Ce programme cible les situations sociales avec la reconnaissance des émotions, l’analyse du contexte et la compréhension
des états mentaux.
LA REMEDIATION COGNITIVE
LES PROGRAMMES A VISEE DE LA METACOGNITION
NOMIndividuelle
ou groupale
Nbre séances
par semaineNbre séances total exercices
MCT
(MetaCognitive
Training)
groupale1 séance d’
1h à 1h308 à 10 semaines
exercices projetés
sur écran
Ce programme cible la prise conscience de nos propres processus mentaux.
PEPS
(Programme des
Emotions Positives
pour la
Schizophrénie)
groupale
2 :
1h avec le
thérapeute
1 tâche à
domicile
8 semaines
- séance de
relaxation
- exercices projetés
Ce programme cible l’anhédonie et l’apathie avec comme objectif d’augmenter les capacités
positives par un contrôle cognitif
LA REMEDIATION COGNITIVE
PRESENTATION ToM Remed
1. Expérience de vie rapportée :
2. Question sur le film
3. Argumentation de la place des réponses
4. Scénario du film avec les intentions
TRES PEU
PROBABLEPEU PROBABLE PROBABLE TRES PROBABLE