la théorie de l'information… · capsules de survie étanches, ils virent l’humanité...

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GALLIMARD AURÉLIEN BELLANGER LA THÉORIE DE L INFORMATION roman Extrait de la publication

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G A L L I M A R D

AURÉLIEN BELLANGER

LA THÉORIEDE

L’INFORMATIONroman

Extrait de la publication

DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions Léo Scheer

HOUELLEBECQ ÉCRIVAIN ROMANTIQUE, 2010.

L A T H É O R I E D E L ’ I N F O R M A T I O N

Extrait de la publication

G A L L I M A R D

AURÉLIEN BELLANGER

L A T H É O R I ED E

L ’ I N F O R M A T I O Nr o m a n

Extrait de la publication

©ÞÉditions Gallimard, 2012.

«ÞNon seulement rien n’arrive dans le monde quisoit absolument irrégulier, mais on ne saurait mêmerien feindre de tel. Car, supposons, par exemple, quequelqu’un fasse quantité de points sur le papier à touthasard, comme font ceux qui exercent l’art ridicule dela géomance, je dis qu’il est possible de trouver uneligne géométrique dont la notion soit constante et uni-forme suivant une certaine règle, en sorte que cetteligne passe par tous ces points, et dans le même ordreque la main les avait marqués. Et si quelqu’un traçaittout d’une suite une ligne qui serait tantôt droite, tan-tôt cercle, tantôt d’une autre nature, il est possible detrouver une notion ou règle, ou équation commune àtous les points de cette ligne en vertu de laquelle cesmêmes changements doivent arriver. Et il n’y a, parexemple, point de visage dont le contour ne fasse par-tie d’une ligne géométrique et ne puisse être tracé toutd’un trait par un certain mouvement réglé.Þ»

LEIBNIZ

«ÞI’m a better poet than scientist.Þ»

SHANNON

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PROLOGUE

Les milliardaires furent les prolétaires de la posthu-manité.

Objets de curiosité et de haine vivant reclus dans descapsules de survie étanches, ils virent l’humanité s’éloignerd’eux sans réparation possible. La procédure d’extractionétait irréversible. N’appartenant plus au genre humain,dont ils avaient épuisé les ressources morales, mais de-meurant mortels, justiciables et stériles, ils connurent desmoments d’extrême fragilité et de mélancolie douloureuse.La plupart attendirent la mort comme une consolation.Seuls quelques-uns, mieux préparés au voyage, perçurentleur richesse comme un signe d’élection.

Le premier de ces milliardaires posthumains fut pro-bablement John Davison Rockefeller, l’homme le plusriche de son temps, peut-être de tous les temps. Lepétrole, extrait, raffiné et transporté par sa compagniemonopolistique, la Standard Oil, alimenta les moteurs àcombustion interne qui firent des États-Unis la premièrepuissance mondiale. Quand des lois antitrust démante-lèrent son empire, Rockefeller reconstitua un quasi-monopole dans l’éducation, les soins et la culture, enfondant dans le monde entier des universités, des hôpi-taux et des musées. Ces investissements humanistes cor-respondent assez mal à ce que l’on sait de Rockefeller,

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qui avait jusque-là été considéré comme un hommed’affaires brutal et qui, presque autodidacte, n’était niun mécène, ni un collectionneur — il ne se soignait enoutre que par l’homéopathie. On peut en ce sens consi-dérer la philanthropie de Rockefeller comme une expé-rience biologique à grande échelle menée sur l’espècequi l’avait vu naître, et qui lui était devenue étrangère.

À l’autre extrémité du siècle, Bill Gates inventa, orga-nisa et monopolisa le marché du logiciel informatique.La compagnie Microsoft fit bientôt de lui l’homme leplus riche du monde. Il créa à son tour une fondationphilanthropique, dont les programmes de vaccination,d’éradication des maladies endémiques et de lutte con-tre la mortalité infantile devaient avoir un impact démo-graphique majeur. Bill Gates s’était ainsi peu à peutransformé en éleveur.

À la même époque, George Soros, un financier messia-nique, s’occupait de la formation morale et politique decette humanité future. Né à Budapest en 1930, il fut, selonla volonté de son père, l’un des seuls êtres humains à sevoir enseigner l’espéranto comme langue maternelle. Juif,il connut les persécutions nazies, puis les débuts de la dic-tature communiste, avant d’émigrer vers les États-Unis oùil commença une brillante carrière de spéculateur. Mais ilétait avant tout philanthrope, et s’employa, après la chutedu mur de Berlin, à créer des dizaines de fondations dansles anciens pays communistesÞ: ce nation building visait à lesprotéger à jamais de la dictature, en les transformant enVenise libérales et florissantes bâties sur pilotis au-dessusde l’Histoire. Intellectuel milliardaire, Soros ne défenditjamais qu’une seule thèse, optimiste, rationnelle et univer-salisteÞ: l’âge des révolutions historiques étant achevé, seu-

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les des révolutions scientifiques et techniques pouvaientdésormais se produire.

Steve Jobs, le fondateur de la société Apple, entrepritde donner à ces révolutions des formes ergonomiques,en dotant l’humanité d’outils nouveaux. Les objets de lamarque Apple, synthèses réussies de simplicité et detechnicité, rappellent les silex polis de la révolution néo-lithique. Certains firent même de Jobs le fondateur d’unereligion nouvelle — les présentations publiques des pro-duits Apple ressemblaient à des cérémonies d’adorationpaïennes, pendant lesquelles Jobs, toujours vêtu de noir,exhibait des fétiches ivoire ou ébène situés aux frontièresde la science et de la magie.

Devenus presque des dieux, ces milliardaires devaientpourtant se heurter à une dernière limite humaine. Ainsi,Jobs souffrait d’un cancer du pancréas, et passa la fin desa vie, entre deux apparitions souveraines, à se procurerdes remèdes miracle ou des organes de remplacement,jusqu’à ce que la mort vienne interrompre ces recherches.

Si Rockefeller atteignit l’âge inhumain de quatre-vingt-dix-huit ans en buvant quotidiennement quelques ato-mes d’arsenic dilués dans de grands verres d’eau sucrée, lemilliardaire français Jean-Luc Lagardère, à la tête d’unempire aéronautique, préféra financer les travaux d’un chi-rurgien cardiaque qui tentait de mettre au point le pre-mier cœur humain artificiel. Mais le milliardaire ne putprofiter de cette panoplie d’Iron ManÞ: homme augmentémoyen, il se fit implanter une hanche en titane, et mou-rut peu après d’une maladie nosocomiale.

Bill Gates, devenu à lui seul une espèce protégée, sefit construire près de Seattle une serre climatisée capabled’adapter sa luminosité et ses ambiances sonores à sonétat physiologique et moral. Howard Hughes, le magnat

de l’aviation et du cinéma, avait auparavant passé sesdernières années dans des suites médicalisées où l’atmo-sphère, la nourriture et le personnel devaient être soigneu-sement filtrés — appliquant lui-même un dernier contrôlede sécurité, le milliardaire se laissa progressivement mou-rir de faim.

Selon la légende, Walt Disney s’était fait cryoniser, etattendait sa résurrection sous une montagne artificiellede Disneyland. On supposa aussi, d’après une photogra-phie volée, que Michael Jackson avait découvert unetechnique pour devenir immortelÞ: le chanteur s’endor-mait chaque soir dans un caisson à oxygène transparent,assez semblable au cercueil de verre de Blanche-Neige.

Les milliardaires incarnaient, pour l’humanité, l’avant-garde du combat contre la mort.

L’exemple le plus emblématique de ce combat futdonné par Sergueï Brin, le cofondateur de Google. Décou-vrant qu’il était prédisposé à contracter la maladie deParkinson, Brin retourna son moteur de recherche contrela prophétie fatale. Extraction d’information dans les arti-cles scientifiques, comparaison de statistiques médica-les, exhibition de structures cachées et de coïncidencescrucialesÞ: Google fut bientôt capable de simuler les pro-tocoles de la recherche médicale afin de découvrir lastratégie thérapeutique qui sauverait son fondateur.

Google fut en réalité sur le point de simuler la totalitédes protocoles humains, et aurait pu devenir l’équivalentd’un dieu si Pascal Ertanger, un autre enfant prodige dela révolution informatique, n’avait pas écrit à son tourun chapitre crucial de l’histoire posthumaine.

PREMIÈRE PARTIE

MINITEL

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«ÞOn imagine toujours la banlieue parisienne sur-peuplée mais cette forêt-là, à cinq kilomètres de lacapitale, est déserte. Pas de routes, des pistes. Dessous-bois silencieux. Des étangs. De grandes clairièresentourées d’arbres centenaires.Þ»

Paul-Loup SULITZER

Son bassin d’emploi, sa forêt, son centre commercialqui deviendra l’un des plus grands d’Europe et la certi-tude de pouvoir scolariser ses enfants dans un lycée deVersaillesÞ: Vélizy-Villacoublay, à la fin des années 1960et au début des années 1970, était une ville attractive.Au sud, les travaux de l’A86, le super-périphérique pari-sien, venaient de commencerÞ: Orly serait bientôt à dixminutes, Versailles à cinq. Au nord, la Nationale 118,qui traversait la forêt de Meudon, mettait Paris à moinsd’un quart d’heure.

Vélizy attira ainsi de nombreuses multinationales. Sonquartier d’affaires commençait à l’ouest du centre com-mercial et rejoignait, après plusieurs hectares de bureaux,d’ateliers et de laboratoires, des zones résidentielles pai-sibles gagnées sur la forêt. Robert Wagner, maire de 1953à 1988, était parvenu à faire de sa ville un foyer économi-que important de l’Ouest parisien, moins monumental

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que la Défense, mais sans doute plus agréable, car posésur un plateau naturel plutôt que sur une dalle de béton.

Vélizy, en 1900, était un village paisible et Villacou-blay, une ferme fortifiée dont les terres servaient de pisted’envol à des pionniers de l’aviation. C’est là que s’ins-talla, en 1910, la première usine aéronautique françaiseutilisant les brevets des frères Wright, et que Louis Bre-guet ouvrit son école de pilotage. Dès 1911, l’aérodromefut racheté par l’armée et devint un centre de recherchemilitaireÞ: en 1914, Roland Garros montra, en tirant àla mitrailleuse à travers un ventilateur sans en toucherles pales, que le tir axial était statistiquement sans ris-ques pour les hélices des monomoteurs, et dès l’annéesuivante Raymond Saulnier fit breveter un dispositif decouplage qui permettait d’égrener les balles dans lesintervalles propices. Puis Villacoublay accueillit, à partirde 1936, la base 107 de l’armée de l’air, et servit dès lorsde piste d’envol aux présidents de la République et auxchasseurs qui protégeaient l’espace aérien de Paris, ainsique de piste d’atterrissage pour passagers importantsÞ:otages rapatriés, expatriés fuyant des zones de guerre,chefs d’État en exil.

Les aérogares de Villacoublay, où étaient fabriquésles avions Breguet et les avions Marcel Bloch (le futurMarcel Dassault), furent un élément important, au côtéde la soufflerie de Meudon, des ateliers Messier deMontrouge ou des usines Blériot de Suresnes, du pres-tigieux complexe aéronautique français de l’entre-deux-guerres. L’aéroport de Villacoublay servit par ailleurs dethéâtre à de nombreux exploits sportifs largement re-layés par la presse et le cinémaÞ: un vol vers Varsovie deplus de quatorze heures, un record d’altitude féminin à10Þ000 mètres, l’enchaînement spectaculaire de 1Þ111Þloo-

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pings par un pilote déterminé, Alfred Fronval — qui de-vait malheureusement se tuer en vol ici même, quelquesmois plus tard.

Pour profiter de la célébrité mondiale de son aéroport,Vélizy décida, en 1937, de se rebaptiser Vélizy-Villacou-blay. La proximité de l’aéroport et de ses installationsindustrielles eut cependant des conséquences tragiquespour le village, qui subit un bombardement allié en 1943.

Les quartiers détruits furent remplacés après guerrepar un grand ensembleÞ: quatre barres parallèles, unmarché couvert à éclairage zénithal, une grande placerectangulaire, le mail, qui servait de parking. À Vélizy,l’habitat collectif résista mieux qu’ailleurs au vandalismeet aux incivilités de la fin des Trente GlorieusesÞ: ilhébergeait surtout des ouvriers qualifiés travaillant dansl’aéronautique, discipline exigeante. Des comptes bientenus, un peu d’épargne et un crédit sur quinze ansgarantissaient une émigration rapide vers les quartierspavillonnaires de l’ouest.

Vélizy fut l’une des capitales de la reconstruction indus-trielle de l’après-guerreÞ: à la suite de l’avionneur MarcelDassault, qui relança ses activités aéronautiques dans unhangar épargné par les bombardements, le fabricant deturbines, de moteurs et d’appareils de transmission élec-trique Alsthom implanta un laboratoire à Vélizy, toutcomme la société automobile Citroën et le spécialiste destechnologies militaires Matra, qui ouvrirent d’importantsbureaux d’étude. Alcatel, à son tour, construisit un labo-ratoire et une unité de production, spécialisés tous deuxdans les commutateurs téléphoniques.

Frédéric Ertanger et Sylvie Senge se marièrent en1966.

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Elle était née en 1946, à Jouy-en-Josas, de l’autre côtéde l’aéroport, et venait d’être embauchée comme secré-taire chez Alcatel. Elle n’avait pas fait d’études, maistapait bien à la machineÞ: ses parents, qui tenaient unepapeterie de détail, l’avaient laissée jouer avec les machi-nes à écrire de démonstration. Frédéric était quant à luile petit-fils d’un ingénieur en télécommunication célèbrepour avoir, dans les années 1930, inventé un commuta-teur automatique qui équipa bientôt tous les centrauxtéléphoniques de FranceÞ: le commutateur Ertanger. Ilse vantait d’avoir mis les standardistes au chômage. Sonfils, le père de Frédéric, était mort à vingt ans, le 23Þaoût1943, pendant le bombardement de Vélizy. Frédéric,qui n’avait qu’un an, fut élevé par ses grands-parents,tandis que sa mère, qui s’était remariée avec un soldataméricain, s’installa aux États-Unis. Si Frédéric échouaà devenir ingénieur, son grand-père parvint à lui trouverun poste à la Compagnie générale d’électricité, le futurAlcatel, son ancien employeur et l’unique détenteur deses brevets. À partir de 1960, Frédéric installa donc desélectro-aimants sur des commutateurs qui portaient sonnom. Il existait également, sur le site Alcatel de Vélizy,un Laboratoire René Ertanger, qui fut inauguré le jour oùle célèbre ingénieur prit sa retraite. Frédéric Ertangern’était pas le fils du patron, mais ses origines familialeslocalement prestigieuses et son visage régulier le distin-guaient des autres employés. Le mystère bourgeois quientourait son existence lui permit de conquérir facile-ment Sylvie.

À peine mariés, Sylvie et Frédéric emménagèrentdans la tour n°Þ2 du mail. Le 20Þnovembre 1967, leurfils, Pascal, vit le jour.

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Progressivement, Frédéric s’extirpa des ateliers demontageÞ: d’abord vérificateur technique de certainesfonctions du commutateur, puis contrôleur qualité del’appareil entier, il passa enfin cadre en 1973. Sylvieaccoucha d’une fille, Caroline, en 1969, et continua sacarrière à la comptabilité.

En 1974, la mort de René Ertanger permit à son héri-tier direct de s’installer à l’extrémité ouest de Vélizy, aubord de la forêt, rue Jacquard, anciennement rue desGardes — c’était un hommage du conseil municipal àl’inventeur du métier à tisser programmable par carteperforéeÞ: Vélizy soignait son image de ville d’ingénieurs.

Frédéric Ertanger mena une existence heureuse decadre intermédiaire, chef d’un atelier de production oùles accidents du travail étaient rares, les objectifs de ren-dement faciles à atteindre et le carnet de commandestoujours rempliÞ: l’activité d’Alcatel était en effet large-ment soutenue par la commande publique, l’État assu-rant aux commutateurs Ertanger un quasi-monopoledans les centraux téléphoniques du pays.

Frédéric Ertanger ne parvint à la passion qu’une seulefoisÞ: ce fut en découvrant l’aéromodélisme. Son supé-rieur hiérarchique, Bernard Manillet, ingénieur en aéro-nautique reconverti dans les télécommunications, était eneffet l’un des grands noms de l’aéromodélisme français.

À peine installé dans le pavillon de la rue Jacquard,Frédéric Ertanger consacra ses week-ends et ses soiréesà lambrisser une pièce du sous-sol pour la transformeren atelier aéronautique. Pascal, alors âgé de sept ans,l’aidait en prenant les mesures puis en les reportant aucrayon sur les lamelles de bois clair. Frédéric effectuaitalors les découpes, puis fixait les planches avec les clous

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que son fils lui présentait. La partie la plus délicate dutravail consistait à insérer des panneaux de laine de verreentre le béton et le bois, pour isoler la pièce. Pascal asso-cia le contact irritant de la laine de verre à celui de lahaie de thuyas qui fermait le jardinÞ: c’étaient les fron-tières douloureuses de son univers familial.

Il fallut plusieurs mois pour rendre le sous-sol opéra-tionnelÞ: les travaux furent retardés par les nombreuxsamedis passés, près de Rambouillet, à regarder volerles avions de Manillet. Frédéric effectua là, avec appli-cation, ses premiers volsÞ; il connut l’ivresse des vrilleset l’effroi des piqués.

Pascal apprit le fonctionnement des moteurs deux-temps, qui tournaient presque à l’air libre quand le pis-ton désoccultait les lumières d’admission et d’échappe-ment. Ignorant encore la physique exacte du vol et lanotion de portance, il imaginait que les avions tenaienten l’air ainsi, en pinçant le mince filet d’air qui passait àtravers eux — un air épaissi et glissant, enrichi par desvapeurs d’huile de ricin et doté, grâce à l’essence et aunitrométhane, de propriétés explosives spéciales.

Un peu à l’écart du groupe des avionneurs, deux outrois amateurs de vol stationnaire surveillaient les évolu-tions de leurs hélicoptères, sanglés à d’énormes télécom-mandes qui paraissaient à Pascal beaucoup plus compli-quées que le ciel bleu.

Les meilleures boutiques d’aéromodélisme se trou-vaient à Paris, rue de Douai, en dessous de Pigalle. Pas-cal y accompagna plusieurs fois son père. Il découvritainsi le monde du sexe à travers les meurtrières éclairéesdes bars à hôtesses. C’était la partie la plus délicate de laprostitutionÞ: un spectacle de corps possibles limités auxcaresses, isolés du sexe véritable par la pudeur, l’inno-

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Composition Nord CompoAchevé d’imprimersur Roto-Pagepar l’Imprimerie Flochà Mayenne, le 28Þjuin 2012.Dépôt légalþ: juin 2012.Numéro d’imprimeurÞ:

ISBNþ: 978-2-07-013809-8þ/þImprimé en France.

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La théorie de l'information Aurélien Bellanger

Cette édition électronique du livre La théorie de l'information d’Aurélien Bellanger

a été réalisée le 13 juillet 2012 par les Éditions Gallimard.

Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage (ISBN : 9782070138098 - Numéro d’édition : 243527).

Code Sodis : N52903 - ISBN : 9782072472596 Numéro d’édition : 243529.

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