l'engagement militaire allemand en afghanistan : conditions, évaluation, perspectives

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  • 8/8/2019 L'engagement militaire allemand en Afghanistan: conditions, valuation, perspectives

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    Lengagement militaire allemanden Afghanistan

    Conditions, valuation, perspectives

    ______________________________________________________________________

    Markus Kaim

    Juillet 2010

    Comit dtudes des relations franco-allemandes

    NNoottee dduu CCeerrffaa 7766

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    LIfri est, en France, le principal centre indpendant de recherche,dinformation et de dbat sur les grandes questions internationales. Cr en1979 par Thierry de Montbrial, lIfri est une association reconnue dutilitpublique (loi de 1901).

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    Les opinions exprimes dans ce textenengagent que la responsabilit de lauteur.

    Cette Note du Cerfaest publie avec le soutiendes ministres des Affaires trangres allemand et franais.

    Directeurs de collection : Louis-Marie Clouet, Hans Stark

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    Notes du Cerfa

    Publie depuis 2003 un rythme mensuel, cette collection estconsacre lanalyse de lvolution politique, conomique et socialede lAllemagne contemporaine : politique trangre, politiqueintrieure, politique conomique et questions de socit. Les Notesdu Cerfa sont des textes concis, caractre scientifique et de nature policy oriented . Envoyes gratuitement plus de 2 000 abonns, linstar des Visions franco-allemandes, les Notes du Cerfa sont

    accessibles sur le site Internet du Cerfa, o elles peuvent treconsultes et tlcharges gratuitement.

    Dernires publications du Cerfa

    Brigitte Lestrade, Les rformes sociales Hartz IV lheurede la rigueur en Allemagne , Note du Cerfa, n 75, juin 2010

    Christoph Egle, Lavenir des Verts allemands : vers un particharnire ? , Note du Cerfa, n 74, mai 2010

    Christian Meier, Le partenariat conomique Allemagne-Russie : une interdpendance assume , Note du Cerfa, n 73,avril 2010

    Helmut Becker, Crises et dfis de lindustrie automobileallemande , Note du Cerfa, n 72, mars 2010

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    M. Kaim / Lengagement militaire allemand

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    Auteur

    Markus Kaim est directeur des tudes de scurit lInstitutallemand de politique internationale et de scurit (StiftungWissenschaft und Politik) de Berlin.

    Ses domaines dexpertise portent principalement sur lesrelations transatlantiques de scurit, la rsolution des conflitsinternationaux, les relations OTAN-UE, et la coopration de scuriteuropenne avec la Russie et les Etats anciennement sovitiques,les Nations unies et la rsolution des conflits, les conflitsinternationaux dans une perspective comparative.

    Ses recherches actuelles se focalisent sur la politiqueamricaine au sein de lOTAN, la politique de certains Etats membresde lUE en matire de PESD.

    Parmi ses publications rcentes figurent :

    Great Powers and Regional Orders; The United States andthe Persian Gulf, Aldershot 2008,

    Avec Ursula Lehmkuhl (dir.), In Search of a NewRelationship ; Canada, Germany, and the United States, Wiesbaden:Berliner Schriften zur Internationalen Politik, 2005,

    Avec Helmut Hubel (dir.), Conflicts in the Greater Middle Eastand the Transatlantic Relationship, Baden-Baden: Nomos 2004,

    Redefining the North Atlantic Triangle: Canada's Role in theEuropean Security and Defense Policy (ESDP) , in: Kaim, Markus;Lehmkuhl, Ursula (dir.), In Search of a New Relationship, Canada,Germany, and the United States, Wiesbaden 2005, p. 99 112.

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    Rsum

    Lors de la Confrence internationale sur l'Afghanistan le 28 janvier2010, lAllemagne a estim que les objectifs et les instruments de lacommunaut internationale jouant un rle dans la reconstruction dupays devaient tre mis au banc dessai. Cette ncessit rsulte de laprise de conscience que lengagement de la Bundeswehr enAfghanistan ne peut pas continuer tre maintenu contre la volontde la majorit de la population allemande.

    Aucun homme politique allemand na jusqu prsentpubliquement fix de date de fin officielle la mission allemande ausein de lISAF. Mais il est clairement sous-entendu que legouvernement fdral et le Bundestag saligneront sur le calendrierdu prsident Obama pour retirer progressivement de lAfghanistan lescontingents nationaux de lISAF partir de l't 2011 et remettre auxautorits afghanes la responsabilit de la scurit.

    Pendant trop longtemps, la formulation dobjectifs vaguesprdominait ( lutter contre le terrorisme islamiste , dmocratiserl'Afghanistan , etc.) ; objectifs dont la ralisation a t et est fina-lement incontrlable. Ce nest que ces derniers mois que le gouver-

    nement fdral a labor des critres ( benchmarks ) quantifiables,dans le cadre de la Confrence de Londres sur l'Afghanistan, et enaccord avec les partenaires de l'OTAN. Ces critres doivent per-mettre de contrler en permanence les progrs et lefficacit de lamission de lISAF dans les trois quatre annes restantes.

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    Sommaire

    INTRODUCTION ..................................................................................... 5LE MANDAT DE LA BUNDESWEHR EN AFGHANISTAN .............................. 6LENGAGEMENT EN AFGHANISTANDANS LA POLITIQUE INTERIEURE ALLEMANDE ........................................ 9LES PROBLEMES STRUCTURELSDE LA POLITIQUE DE SECURITE ALLEMANDE ........................................ 12LES PRIORITES DE LALLEMAGNEAPRES LA CONFERENCE DE LONDRES SUR L'AFGHANISTAN ................ 14PLUS DE TROUPES A D'AUTRES FINS ................................................... 17LE DEVELOPPEMENT DES CRITERES DE REUSSITE................................ 19

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    Introduction

    Lors de la Confrence internationale sur l'Afghanistan le 28 janvier2010, presque sept ans aprs que l'OTAN a repris le commandementde la force internationale dassistance la scurit (InternationalSecurity Assistance Force), lAllemagne a estim que les objectifs etles instruments de la communaut internationale jouant un rle dansla reconstruction du pays devaient tre mis au banc dessai. Cetteexigence ne concernait pas exclusivement, mais nanmoins principa-

    lement, la dimension militaire de lengagement. Dans le cas de Berlin,cette ncessit rsulte de la prise de conscience que lengagementde la Bundeswehr en Afghanistan ne peut pas continuer tremaintenu contre la volont de la majorit de la population allemande :celle-ci ne comprend plus lobjectif de lengagement en Afghanistan,estime trop levs les cots qui y sont associs et ne voit pas deprogrs substantiels en matire de scurit et de reconstruction dupays.

    Aucun homme politique allemand na jusqu prsent publiquementfix de date de fin officielle la mission allemande au sein de lISAF.Mais il est clairement sous-entendu que le gouvernement fdral et le

    Bundestag saligneront sur le calendrier du prsident Obama pourretirer progressivement de lAfghanistan les contingents nationaux delISAF partir de l't 2011 et remettre aux autorits afghanes laresponsabilit de la scurit. Dans ce contexte, une dcision sur la finde la contribution de lAllemagne lISAF dans le cadre de lgislatureactuelle, c'est--dire dici l'automne 2013, est probable. Un dbatpresque exclusivement domin par les conditions des retraits destroupes menace toutefois daltrer la perception des exigences descurit, auxquelles la Bundeswehr a t confronte mme aprs laConfrence de Londres.

    C'est prcisment pour cette raison que le gouvernement fdral, enaccord avec ses partenaires internationaux et le Bundestag, fait face

    aux questions suivantes : comment, devant la dure ralit dunengagement dans un conflit arm non international, le contingentallemand de lISAF peut-il encore atteindre lobjectif vis par sonmandat, assurer la scurit en Afghanistan afin que le gouvernementafghan et les organisations internationales puissent organiser lareconstruction du pays ? De quelles ressources la Bundeswehr a-t-elle besoin ? Et enfin, en fonction de quels critres peut-on juger dusuccs des garanties de scurit ?

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    Le mandat de la Bundeswehren Afghanistan

    Le 26 fvrier 2010, le Bundestag a finalement vot la prolongation dudploiement de larme allemande dans le cadre de lISAF. Avec 429voix pour, 111 voix contre et 46 abstentions, le Parlement a adopt laproposition du gouvernement fdral1 en rfrence aux rsolutionsdes Nations Unies, en particulier 1 386 (2001) et 1 890 (2009). Le

    mandat prvoit qu lavenir, jusqu 5 350 soldats de la Bundeswehrpourraient participer aux interventions de lISAF. 350 d'entre eux sontprvus titre de rserve de flexibilit, pour pouvoir rpondre dessituations particulires comme assurer la scurit des lectionslgislatives en septembre 2010. Les forces armes allemandesseront dployes dans les rgions de lISAF aux alentours de Kaboulet dans le Nord. Elles peuvent aussi tre dployes dans dautresrgions mais pour des oprations provisoires et denvergure limite,et condition que ces oprations soient indispensables lexcutionde la mission globale de lISAF. En plus des militaires de carrire etdes engags, des conscrits effectuant un service militaire volontairepeuvent galement tre engags en Afghanistan, mais pas ceux qui

    servent dans le cadre dun service militaire normal2

    .Dans le cadre de ce mandat, le Bundestag a dfini les sous-

    missions de la Bundeswehr en Afghanistan :

    Soutien au gouvernement afghan dans lemaintien de la scurit, aussi et surtout afin de prot-ger la population ;

    Soutien la rforme du secteur de la scurit,et plus particulirement le dveloppement des forcesde scurit afghanes oprationnelles (...) par la for-mation, le mentorat, l'appui matriel et le partenariat ;

    Scurisation de l'environnement de travail dupersonnel qui sera employ pour soutenir la stabi-lisation et la reconstruction et achever le processus de

    1Cf. la proposition du gouvernement fdral au Bundestag : BT-Drucksache 17/654,

    09 fvrier 2010 (http://dipbt.bundestag.de/dip21/btd/17/006/1700654.pdf).2 Les conscrits allemands qui peuvent tre engags en Afghanistan leur demandesont ceux qui choisissent volontairement de prolonger leur service dans laBundeswehr, au-del de la dure lgale du service militaire.

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    transition des tats membres de l'Organisation desNations Unies, de l'Organisation des Nations Unies etdes organisations d'aide internationale ;

    Participation au commandement de lISAF enAfghanistan, y compris llaboration d'un rapport desituation ;

    Transport arien tactique de blesss ;

    Protection de ses propres troupes et, en cas debesoin, leur vacuation ;

    Contribution la coopration civilo-militaire ;

    Participation la scurisation des lections.

    Lchance du mandat adopt est dsormais fixe au 28fvrier 2011. Actuellement, en juin 2010, environ 4 340 soldatsallemands sont engags en Afghanistan et en Ouzbkistan dans lecadre de la force internationale dassistance la scurit. La basearienne stratgique de la Bundeswehr Termez gre tous lesmouvements de troupes et d'approvisionnement pour les contingentsallemand et nerlandais de lISAF. Elle sert galement de refuge ( Safe Haven ) : en cas d'urgence, tous les soldats allemands pour-raient y tre vacus dAfghanistan.

    Le mandat prcdent, valable jusqu'en fvrier 2010, na tadopt par le Bundestag que le 3 dcembre 2009. Dans sa

    proposition, le gouvernement fdral avait dj lpoque annoncquil rexaminerait la stratgie allemande en Afghanistan dans lecadre de la Confrence de Londres sur l'Afghanistan en janvier 2010,et si ncessaire, quil dposerait une adaptation du mandat auBundestag. De manire plus claire que dans le dbat public Berlin,les motivations politiques de l'actuel mandat soulignent que le gou-vernement fdral et le Bundestag envisagent une fin de la contri-bution de lAllemagne lISAF dans les quatre annes venir : Pour le secteur de la scurit, le gouvernement afghan a confirmsa dtermination assumer seul la responsabilit de la scurit dansles cinq prochaines annes (soit dici la fin 2014). Cela devrait crerles conditions pralables un retrait progressif de la prsencemilitaire internationale. Le gouvernement fdral soutient formelle-ment lobjectif annonc par le prsident Hamid Karzai .3 Pouratteindre cet objectif, les efforts devront tre sensiblement accrus,notamment dans la constitution et la formation des forces de scuritafghanes. Le gouvernement fdral a promis une contribution visant augmenter de manire significative tous les efforts et maintenir lapriorit de lengagement militaire en faveur de la protection de la

    3 Proposition du gouvernement fdral au Bundestag, op. cit., p. 4.

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    population afghane et de la formation des forces de scuritafghanes. Cette volution des priorits dengagement nimplique ledploiement de troupes supplmentaires que de manire restreinte,comme laffirment certaines voix, en particulier au sein de laBundeswehr. Au lieu de cela, cette rorientation sera en grandepartie ralise au travers dune rorganisation et dune restructurationdans le cadre du mandat actuel. Nanmoins, le gouvernement fdraljuge ncessaire un renfort temporaire des effectifs militaires avec 500soldats, complt dune rserve stratgique de 350 soldats suppl-mentaires. Aprs des annes de confusion discursive , laquelle ilfaudra encore rpondre, la politique allemande revient au curmme du mandat de lISAF, en tablissant ainsi ses priorits : lesoutien aux autorits afghanes pour le maintien de la scurit (contrela rsistance des insurgs), de sorte que les organisations inter-nationales, le gouvernement afghan et les organisations nongouvernementales puissent organiser la reconstruction du pays.

    Llment constituant cette rflexion nest pas que lISAF endosseindfiniment la responsabilit de lAfghanistan mais que dans unavenir prvisible, elle puisse transfrer cette responsabilit augouvernement de Kaboul alors considr comme lgitime et efficace.

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    Lengagement en Afghanistan dansla politique intrieure allemande

    Depuis des annes, l'opinion publique allemande est majoritairementoppose lengagement. Au dbut de l'anne 2010, 62 pour cent despersonnes interroges estimaient que la participation de laBundeswehr des oprations en Afghanistan tait plutt une erreur ;38 pour cent taient d'avis que la situation scuritaire en Allemagne

    aurait volu de manire ngative cause de l'engagement de laBundeswehr en Afghanistan ; et 58 pour cent jugeaient non approprile prolongement de la mission.4 La politique intrieure est doncencore domine par une opinion publique qui rejette lengagement enAfghanistan. Ce rejet sest intensifi avec l'incident de Kunduz enseptembre 2009, au cours duquel plus de 90 civils afghans ont ttus lors dun raid arien de lISAF qui avait t ordonn par unofficier de la Bundeswehr. Une grande partie de l'opinion publiqueallemande a pris conscience pour la premire fois que lISAF nestpas engage dans une opration non-violente de stabilisation, maisbien dans une contre-insurrection militaire.

    Cependant, ce rejet est plus diffrenci quon ne le supposait.En effet, la population allemande nest nullement indiffrente lengagement de la Bundeswehr en Afghanistan et presque personnene remet en question le fait quindividuellement, les soldats remplis-sent leur devoir de manire remarquable. Mais beaucoup dAlle-mands doutent du fait que lengagement dans l'Hindu Kush contribuevraiment la protection de la scurit de la Rpublique fdrale et deses citoyens, comme il est souvent proclam par les hommespolitiques allemands. Une majorit toujours croissante de la popu-lation allemande ne rejette ni la Bundeswehr en tant qu'institution, niles missions l'tranger en tant que telles, mais remet en cause lesens de l'engagement spcifique en Afghanistan.5

    Rcemment, en mai 2010, le clbre Institut de dmoscopiedAllensbach a sond l'opinion publique sur lengagement allemanden Afghanistan. la question tes-vous pour ou contre qu lavenirles soldats allemands participent la force de protection enAfghanistan ? , 65 pour cent des personnes interroges ont rpondu

    4 Source : http://de.statista.com/statistik/daten/studie/1546/umfrage/ansicht-zu-bundeswehreinsaetzen-in-afghanistan5 Thomas Petersen, Wird Deutschland am Hindukusch verteidigt ? , FrankfurterAllgemeine Zeitung, 26 mai 2010.

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    Les problmes structurels de lapolitique de scurit allemande

    Le dbat allemand sur lAfghanistan porte bien au-del de la significationet des avantages de la mission spcifique dans l'Hindu Kush, ou encorede la stratgie approprie en Afghanistan. En effet, ce dbat rvle uncertain nombre de caractristiques structurelles, ou plutt de problmesde politique de scurit allemande dont les consquences dpassent de

    loin cet engagement et dont les allis de la Rpublique fdrale devronttenir compte lors de futures oprations.7

    ces caractristiques structurelles correspond avant tout uneattente de la socit, que la dure politique de scurit a largementexclue du dbat public depuis la fin de la guerre froide. Certes, unegrande partie du peuple allemand accepte que lengagement enAfghanistan ait un rapport avec les attentats du 11 septembre 2001 ;de mme, largument selon lequel la scurit de l'Allemagne seraitdfendue par lengagement en Afghanistan a pendant longtemps taccept. Mais plus les attaques remontent loin dans le temps, plus lammoire sestompe, et avec elle, la plausibilit de cette thse. Enoutre, l'Allemagne a t en grande partie pargne par les attentatsterroristes dinspiration islamiste, de telle sorte quil n'est gurepossible de mener un dbat stratgique srieux sur cette menace.

    Le deuxime facteur dterminant de la politique de scuritallemande est le principe de l'arme parlementaire . Lindispen-sable consentement du Bundestag tout dploiement de larmeallemande l'tranger expose la politique allemande dans ce do-maine un plbiscite permanent, par lequel chaque dcision impor-tante devient un exercice de haute voltige de politique intrieure.Cest prcisment lors des dbats autour du mandat, ou plutt desdcisions des annes passes concernant lAfghanistan, que lon apu voir clairement comment chaque homme politique a exploit cette

    question pour se distinguer sur un plan de politique intrieure ;comment ces mmes hommes politiques ont encourag les dcisionsqui ont rduit lefficacit de la Bundeswehr sur le terrain et en fin decompte, dmoralis les forces armes, car les soldats ont d avoirl'impression que les dirigeants politiques ntaient pas rellement unisderrire eux.

    7 Cf. Lexcellent article de Michael Rhle, Afghanistan, Deutschland und dieNATO , Sicherheit und Frieden, 27 (2009), n1, p. 1-7.

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    Troisimement, les dcideurs Berlin conoivent la partici-pation militaire de lAllemagne la gestion internationale des crisesexclusivement dans le contexte de la gestion post-conflit et dumaintien de la paix - comme un exercice de solidarit internationale,mais sans lien avec leur propre scurit nationale. Cette autolimi-tation fonctionnelle convient parfaitement la classe politique alle-mande : elle satisfait la fraction politique favorable laide au dve-loppement qui na jamais vraiment pu se faire aux oprations de laBundeswehr ltranger, et qui tait cependant contrainte de lesaccepter comme protection militaire des projets allemands daide audveloppement. Elle satisfait galement les partisans traditionnels dela dfense du territoire national, qui sont gnralement sceptiquesquant aux missions l'tranger, car ils ne sont pas capables dyreconnatre une rfrence directe la dfense immdiate du pays.Ces derniers envisagent lavenir de la Bundeswehr principalement entermes de dfense nationale et de lutte contre le terrorisme

    l'intrieur du territoire.Dans le cadre de lengagement en Afghanistan, ces limitations

    structurelles se manifestent de plusieurs manires. Premirement,une partie du discours dans le cadre des dbats Berlin sen tient une image de lengagement comme une sorte d'aide au dvelop-pement arme, et tente ainsi dviter une discussion sur la luttecontre le terrorisme, les oprations de combat et la solidarit delAlliance. Ainsi, la participation allemande l'opration EnduringFreedom en Afghanistan a pendant longtemps t peine abordedans le dbat public et la fin 2008, le Bundestag na pas prolongce mandat. Mme l'accent rcurrent mis sur la ncessit d'unchangement de stratgie peut tre interprt comme une tentativepour exclure en grande partie le facteur militaire du dbat surl'Afghanistan. Mme s'il est vident que la mission de lISAF conduittoujours des incidents entranant la mort de civils, les efforts dereconstruction civile demeurent tributaires de lengagement militairede l'OTAN. Que la Bundeswehr se voie oblige de mener desoprations de contre-insurrection, conformment au mandat delONU, rsulte dune analyse de la ralit politique et militaire afghanequi nest pourtant pas trs apprcie Berlin.

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    Les priorits de lAllemagneaprs la Confrence de Londres

    sur l'Afghanistan

    La confrence sur l'Afghanistan du 28 janvier 2010 na pas redfini lesprincipes de l'engagement dans l'Hindu Kush. Cependant, elle a servi,selon le gouvernement fdral, dfinir de manire plus prcisel'orientation de la mission et rendre ainsi possible le transfert delAfghanistan une souverainet responsable dici 2013/2014.Lobjectif de lengagement de l'OTAN est selon les reprsentants dugouvernement Merkel de transfrer lentire responsabilit de lapolitique de scurit aux autorits de scurit afghanes dans les trois quatre prochaines annes et darriver ainsi inclure aussi la politique descurit dans la souverainet juridique internationale du pays. Cettetransition doit tre conue de telle sorte quaprs le retrait descontingents trangers, lAfghanistan ne retombe pas dans la guerrecivile ou ne redevienne pas un lieu sr pour le recrutement, laprparation et le repli des rseaux terroristes transnationaux. Aussidsirables que soient des objectifs tels que la rduction de la production

    d'opium ou la lutte contre la corruption, les priorits durant cette priodedoivent tre clairement fixes. Il sagit premirement de garantirmilitairement la scurit et de former des forces de scurit afghanes ;deuximement, dtablir dun gouvernement efficace ; troisimement, depermettre un dveloppement conomique et social, qui ne peut existersans scurit et sans un bon gouvernement.

    Durant cette priode de transition, un engagement encoreplus important de la communaut internationale, y compris delAllemagne, sera ncessaire. Toutefois, il ne sagit pas seulementdengager plus de soldats ou plus dargent : au lieu de cela, il estimportant dtablir prcisment ce qui doit tre accompli avec lesressources employes. La priorit doit aller la scurit et laformation des forces de scurit, une action gouvernementaleefficace et lgitime et au dveloppement du pays. Daprs le texteanglais du mandat, il sagit de la triade Security Governance -Developement. Des critres de russite quantifiables (benchmarks)doivent donc tre fixs de telle sorte que le succs et l'chec soientmesurs rgulirement et que la politique allemande, voire occiden-tale, puisse tre adapte si ncessaire. Que ce soit pour la scuriten Afghanistan aussi bien que pour ses perspectives de dvelop-pement, l'implication du voisinage rgional revt une importanceparticulire.

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    La classe politique allemande professe frquemment, et juste titre, quune stabilisation de l'Afghanistan et son dveloppementpolitique et conomique ne peuvent aboutir par les seuls moyensmilitaires. La mission de lISAF est seulement un instrument dans lecadre dune approche globale, dont elle conditionne nanmoins larussite de faon dterminante. Car sans un environnement scuris,le dveloppement est impossible.

    Dans ce contexte, il est vident que jusqu prsent la classepolitique allemande a commenc distinguer les objectifs de lISAFralisables court terme des priorits long terme de lengagementallemand en Afghanistan. Il reste trs peu des objectifs idalistes dela politique allemande sur l'Afghanistan de ces dernires annes. Nila mise en place d'une dmocratie loccidentale, ni la protection desdroits de la femme ou l'ducation des jeunes filles afghanes ne sontprsentes comme des objectifs srieux de la politique allemande parles dcideurs de Berlin. Une stratgie de transfert de

    responsabilit , comme la prvoit le gouvernement fdral, estredevenue le cur du mandat de lONU et le point de repre centralde la participation allemande lISAF. Comme cela a dj tmentionn, les rsolutions pertinentes stipulent que lISAF doit aiderles autorits afghanes assurer la scurit, afin quelles puissentexercer leurs activits dans un environnement sr, tout comme lepersonnel des Nations Unies et tout autre personnel civil internationalqui se consacre en particulier la reconstruction et aux oprationshumanitaires.

    Sur le plan oprationnel, la mission de lISAF a t spcifiepar son commandant en chef, le gnral amricain Stanley

    McChrystal8

    , dans les lignes directrices sur la contre-insurrection d'aot 2009. Par consquent, les oprations militaires doivent viser protger la population et regagner sa confiance. Les frappesariennes grande chelle, susceptibles de conduire des victimesparmi les civils, doivent tre vites. Il est trs important pour lesuccs de lISAF non pas seulement de librer les zones de lemprisedes talibans, mais aussi dempcher leur retour, de crer de bonnesrelations long terme avec les civils et dassocier immdiatement lesuccs militaire aux efforts de construction de ltat et de dvelop-pement conomique. Cest tout particulirement cet lment de lastratgie, accueilli avec empressement dans la Rpublique fdrale,qui ncessite toutefois un renfort des troupes et leur dploiement

    sur zone pour repousser linfluence des insurgs au moyen demissions de patrouille prolonges. Par le pass, on est parvenu dloger ceux-ci de certaines rgions de l'Afghanistan pour une courtedure. Leffectif restreint (mais pas seulement) du contingentallemand na toutefois pas permis que ces territoires soient en

    8 Cette note a t rdige avant la dmission du gnral McCrystal et sonremplacement par le gnral David Petraeus, le mercredi 23 juin 2010.

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    permanence maintenus sous contrle et confis au gouvernementcentral afghan.

    Cela signifie aussi un risque plus lev pour les soldatsallemands, ce que les politiques allemands eux-mmes reconnais-

    sent.9

    En outre, l'initiative prvoit de permettre dici la fin de lanne2010 le renforcement des forces de scurit afghanes jusquleffectif vis. Dun point de vue allemand, un objectif raliste del'opration de l'OTAN doit faire sobrement le constat que, mmeaprs le retrait des troupes de l'OTAN, lAfghanistan sera encorecaractris par des tensions ethniques et un nombre limit d'attaquescontre des reprsentants des autorits afghanes.

    9 Cf. par exemple Guttenberg rechnet mit weiteren Toten , Die Zeit, 24 avril2010: http://www.zeit.de/politik/deutschland/2010-04/trauerfeier-soldaten-afghanistan?page=1

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    Plus de troupes d'autres fins

    Une concentration sur la mission essentielle du mandat de l'ONU etune contre-insurrection rsolue sans que cette expression aitbeaucoup t utilise Berlin ont, dun point de vue de conduitedes oprations et de politique dalliance, fourni les arguments dans ledbat allemand pour un renforcement du contingent allemand delISAF en lien avec le nouveau mandat du Bundestag. Cela concideavec la formulation de nouvelles priorits qualitatives, qui devront tre

    justifies publiquement.Tout d'abord, en vue de la nouvelle stratgie du

    commandant en chef de lISAF, le gnral McCrystal, une prsencerenforce de troupes au sol est ncessaire non seulement pourdbarrasser les zones des rebelles comme jusqu prsent, maisaussi pour placer ces territoires sous le contrle permanent dugouvernement afghan. D'autre part, une prsence aussi renforcepourrait rduire considrablement le besoin en frappes ariennes etcontribuer ainsi viter les victimes civiles, ce qui est depuislongtemps une proccupation de la politique allemande.

    Toutefois, cela exige un plus grand nombre de troupes

    d'infanterie et une rserve aromobile rapidement disponible, ainsique des troupes du gnie et de logistique pour pouvoir, le caschant, tablir plusieurs bases militaires. Cest principalement danscette perspective que doit tre compris le dbat rcurrent autour durenforcement de l'armement du contingent allemand de lISAF.10

    Deuximement, les efforts visant un dveloppement rapidede l'Arme nationale afghane (ANA) soulvent galement desquestions qui concernent aussi bien la quantit que la qualit del'engagement allemand. Lobjectif datteindre les 134 000 soldats (oumme plus) dici dcembre 2011 et pour cela des forces deformation supplmentaires devront tre fournies devrait continuer

    tre vis.Certes, le mandat actuel prvoit une augmentation du nombre

    de formateurs : au lieu de 280 formateurs, 1 400 soldats allemandsseront affects lavenir la formation. Mais les rapports enprovenance d'Afghanistan indiquent encore que l'engagement del'Allemagne est toujours insuffisant. Le mme constat s'applique aux

    10 Cf. Bieterwettstreit zur Strkung der Feuerkraft , Die Zeit, 12 avril 2010 :http://www.zeit.de/politik/deutschland/2010-04/guttenberg-afghanistan-panzer

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    efforts visant former l'arme afghane et la police dans le cadre de lamission EUPOL Afghanistan.

    Une importante restriction de la mission de lAllemagne enAfghanistan demeure toutefois, mme dans le cadre du mandat

    actuel. La limitation importante du dploiement allemand aux rgionsde Kaboul et du nord, ne peut plus gure tre justifie : l'Afghanistanreprsente dsormais, daprs le mandat, une zone globale d'enga-gement, sans compter justement les rductions de troupes alliesprvues dans le sud. Le commandant de lISAF devrait avoir plus delibert pour dcider dy dployer le contingent allemand, o cela luisemble ncessaire sur le plan oprationnel. Dune part, ceciamliorerait sensiblement l'efficacit de lISAF sans pour autantncessiter un renforcement des troupes, et dautre part, cela enverraitun signal important de partage quitable des charges au sein del'alliance et de plein engagement de l'Allemagne dans la mission enAfghanistan. Compte tenu de cette restriction de zone du

    dploiement allemand, les forces allemandes nont pu jusqumaintenant accompagner les units afghanes lors doprations dansdautres parties du pays quavec une approbation ministrielle.

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    Le dveloppementdes critres de russite

    Pendant trop longtemps, la classe politique allemande a soit relev lesuccs de sa politique en Afghanistan en soulignant les contributionsfournies, telles que les moyens financiers apports pour laide audveloppement, ou alors na dsign aucun critre de russite. Aulieu de cela, la formulation dobjectifs vagues prdominait ( lutter

    contre le terrorisme islamiste , dmocratiser l'Afghanistan , etc.),objectifs dont la ralisation a t et est finalement incontrlable. Cenest que ces derniers mois que le gouvernement fdral a labordes critres ( benchmarks ) quantifiables, dans le cadre de laConfrence de Londres sur l'Afghanistan, et en accord avec lespartenaires de l'OTAN. Ces critres doivent permettre de contrler enpermanence les progrs et lefficacit de la mission de lISAF dansles trois quatre annes restantes. partir des objectifs noncspeuvent tre identifis certains critres de russite quantifiables.

    Dans les quatre annes restantes, il sera ncessaire decontrler en permanence les progrs et lefficacit de la mission. Lescritres, qui sont galement quantifiables, peuvent dcouler delobjectif de prparer, dans les deux ou trois prochaines annes, letransfert de la responsabilit de la scurit intrieure et extrieureaux forces de scurit afghanes. De tels critres permettront dexa-miner rgulirement les russites et les checs et, le cas chant, demodifier une approche spcifique.

    Quantit et qualit de la formation des forcesde scurit afghanes : combien deffectifs des forcesde scurit (arme et police) des 224 000 viss jusqu2011 (arme : 134 000 ; police : 90 000) ont t formset sont en mesure de mener des oprations efficace-ment et de manire indpendante ? Afin de mesurer

    lamlioration de la capacit oprationnelle de larmeou des units de police afghanes, le CombinedSecurity Transition Command-Afghanistan amricainresponsable de la planification de la formation enAfghanistan a galement dvelopp une matrice quivalue celles-ci selon quatre niveaux (capabilitymilestones). Le premier niveau dfinit lobjectif final :une unit parfaitement capable de planifier et dex-cuter des oprations de contre-insurrection et de faireface, lchelle dun bataillon. Les niveaux suivantssont ceux dune unit qui ne peut planifier et raliser

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    de telles oprations quavec le soutien plus ou moinsimportant des forces internationales. Le dernier niveaucorrespond celui dune unit qui vient dtreconstitue et qui nest pas encore oprationnelle.

    Nombre dattaques : comment se dveloppentle nombre dattaques et le nombre de victimes ? Il estpossible de mesurer concrtement si un recul signifi-catif des attaques est enregistr dans certainesrgions ou provinces.

    Dsarmement, dmobilisation et rintgration(DDR) : Combien dinsurgs ont volontairement dpo-s les armes, combien de groupes dinsurgs se sontofficiellement dissous et ont cess toutes leurs acti-vits ? Combien dinsurgs ont t rintgrs dans la

    vie civile ? Reconstruction : dans combien de domainesune reconstruction ininterrompue du pays est-ellepossible avec laide des organisations internationales,des autorits afghanes et des ONG, sans mme uneprotection militaire directe ?

    Retour et sort des rfugis afghans et despersonnes dplaces : combien de rfugis afghanspeuvent retourner vers la zone dhabitation de leurchoix ? Dans quels territoires un retour est-il impos-

    sible jusqu nouvel ordre ? Provinces transfres :ce dernier critre, peut-tre le plus pertinent des critres permettant demesurer le succs de lengagement, mesure combiendes 34 provinces sont suffisamment sres pour que laresponsabilit de leur scurit puisse tre transfreaux autorits afghanes avant la fin 2013. Ceci devraittre valu au moins une fois par an. Il serait bondidentifier aussi, parmi les provinces dont la respon-sabilit de la scurit ne peut pas encore tre trans-fre, lesquelles ncessitent seulement le soutien de

    lISAF et lesquelles doivent demeurer principalementsous la responsabilit de lISAF.

    Une fois que lon sera parvenu engager le processus detransfert aux autorits afghanes de la responsabilit en matire descurit, rendre ce processus quantifiable et le conditionner, alorsseulement la mission de lISAF, et avec elle lengagement allemanden Afghanistan, bnficiera, le temps quil reste, dune lgitimitnationale suffisante.

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    Le Cerfa

    Le Comit dtudes des relations franco-allemandes (Cerfa) a tcr en 1954 par un accord gouvernemental entre la Rpubliquefdrale dAllemagne et la France. LIfri, du ct franais, et la DGAP,du ct allemand, en exercent la tutelle administrative. Le Cerfabnficie dun financement paritaire assur par le Quai dOrsay etlAuswrtiges Amt ; son conseil de direction est constitu dunnombre gal de personnalits franaises et allemandes.

    Le Cerfa a pour mission danalyser les principes, lesconditions et ltat des relations franco-allemandes sur le planpolitique, conomique et international ; de mettre en lumire lesquestions et les problmes concrets que posent ces relations lchelle gouvernementale ; de trouver et de prsenter des propo-sitions et des suggestions pratiques pour approfondir et harmoniserles relations entre les deux pays. Cette mission se traduit par lorga-nisation rgulire de rencontres et de sminaires runissant hautsfonctionnaires, experts et journalistes, ainsi que par des travaux derecherche mens dans des domaines dintrt commun.

    Hans Stark assure le secrtariat gnral du Cerfa depuis

    1991. Louis-Marie Clouet y est chercheur et responsable de la publi-cation des Notes du Cerfa et des Visions franco-allemandes. NeleWissmann travaille au Cerfa comme assistante de recherche et estcharge de mission dans le cadre du projet Dialogue davenir .