m. majorique bolduc, & cacouna

Upload: yan-j-kevin-bolduc

Post on 07-Jul-2018

224 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    1/34

     

    Majorique Bolduc, vers 1869.

    (Source : http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple) 

    http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    2/34

     (Source : https://archive.org/details/cihm_12188) 

    (p. 9)

    (p. 83)

    (p. 616)

    [Le 19 mai 1881, M. l'abbé Majorique Bolduc, compagnon de

    route de M. l'abbé L. Provancher, curé de Cap Rouge,

    visitent le Pape Léon XIII à Rome.]

    https://archive.org/details/cihm_12188https://archive.org/details/cihm_12188https://archive.org/details/cihm_12188https://archive.org/details/cihm_12188

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    3/34

     

    Majorique Bolduc, vers 1889.

    (Source : http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple) 

    http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simplehttp://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    4/34

    REAL LEBEL, S

    A U P A Y S D U P O R C - E P I C

    K A K O U N A

    1 6 7 3

    1 8 2 5

    1 9 7 5

    Edité par

    LE CO MITE DES FETES DE CA CO UN A

    1975

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    5/34

    — Autrefois, les églises consacrées étaient peu nombreuses.

    Afin que l'église de Cacouna réponde aux conditions requises

    pour être consacrée, il faudrait un homme dynamique pour préparer

    cet événement extraordinaire  a   ce moment-là.

    Un nouveau curé : M. M ajorique Bolduc

    La paroisse de Cacouna venait de vivre 37 ans sous la gouver

    ne d'un excellent curé que tous aimaient, même s'il était parfois

    solitaire, timide, bonasse et un peu porté à la neurasthénie.

      C'est

    ainsi qu'il se décrivait lui-même.

    Pour lui succéder, il faudrait à la tête de la paroisse un cure

    qui ferait preuve d'élan, aurait de l'expérience, du dynamisme, de

    l'esprit

      d'entreprise et qui saurait collaborer non seulement avec ses

    paroissiens mais aussi avec les touristes qui envahissaient de plus

    en plus Cacouna, en été.

    Le nouveau curé choisi, fut M. Majorique Bolduc.

    Laissons-le se présenter lui-même dans le texte qu'il a rédigé

    pour les journaux à la veille de la consécration de l'église, le 11

    septembre 1897, et dans la Généalogie de sa famille qu'il a publiée

    en 1912.

    " M .  le chanoine Majorique Bolduc est le curé actuel de Ca

    couna depuis le 20 janvier 1888.

    Il est le fils de R émi Bol duc, écuier, J .P ., et de Dame Sophie

    Pépin,

      il est né à St-Victor de Tring, Comté de Beauce, le 20 no

    vembre 1842."

    Il raconte ensuite que grâce à la protection du futur Archevê

    que de Québec, Mgr Charles-François Baillargeon, il a pu étudier

    au collège de S te-Anne de la P ocatière et qu'il a été ordonné prê

    tre le 23 décembre 1871 par M gr J ean Langevin, archevêque de Ri

    mouski.

    Il fut successivement curé de St-Alexis, missionnaire sur fin-

    tercoion ial, premier curé du Bassin de Gaspé. En 1874, il a fonde

    180 —

    a mission de St-Majorique, puis curé de Douglastown de 1878 à

    1881.

      Après un voyage en Europe et en Orien t, il fut nommé res

    ponsable du sanc tuaire de S ainte-A nne de la P ointe-au-P ère où à

    force de travail et de sollicitations, tant au Canada qu'aux Etats-U

    nis,  il a créé un vrai lieu de pèlerinage, qu'il a abandonné avec re

    gret, au début de 1888, pour devenir curé de Cacouna.

    Ce nouveau curé a don c les quali tés et l'expérien ce requises

    pour communiquer son dynamisme à sa paroisse.

    Premier accueil

    A sa descente de rintercoioniai, à la gare de Cacouna, plus de

    cinquante carioles, "berlots", et traîneaux l'attendaient pour

      l'escor

    ter en triomphe au presbytère. M ais le triomphe fut de cou rte du

    rée.

    Le notaire Beaulieu avait prévenu Mgr Langevin que les  héri

    tiers de M. Cloutier avaient tout vendu ou emporté, jusqu'aux Sta

    tuts du parlement inclusive ment, Mê me le Livre des Ames était

    disparu.

      Ils n'avaient laissé dans le presbytère qu'une chaise et un

    lit. Le vicai re avait dû sollic iter l'hos pitalité au couvent où il avait

    transporté les registres qui ne pouvaient pas se loger dans la petite

    voûte du presb ytère. (1)

    C ontre mauvaise fortune, on fit bon coeur, on emprunta chez

    des voisins la vaisselle, ce qu'il fallait pour souper et pour dormir

    et l'on attendit la fin d'une tempête pour recevoir de la Rivlère-du-

    Loup les pièces de mobilier qu'on y avait commandées.

    Une glacière

    Le presbytère négligé depuis des années , était fro id comme

    une glaciè re. Nous avons vu plus haut les travaux d'envergu re que

    le curé dut y faire entreprendre pour le rendre habitable et fonction

    nel.

    (1) AAR : Cacouna, 13 janvier 188 8

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    6/34

    Son prédécesseur, usé par

      i'âge

      et la maladie, avait laissé al

    ler au petit bonheur la maison, les livres de la fabrique, et plus ou

    moins respecté les tarifs diocésa ins. Il fallut donc recourir aux  con

    seils des prêtres voisins pour tout remettre à jour.

    Pour connaître son monde, le nouveau curé entreprît la premiè

    re visite de sa paroisse. Ré sultat : 213 familles ; 1388 âmes dont

    818 communiants, et 17 infirmes, incapables de se transporter à

    l'église . (1 )

    Les cartes sur la table

    A ses paroissiens, le curé met clairement les cartes sur la ta

    ble : la parois se a une dette de $1, 000 ., et les collec tes rapportent

    le dimanche entre $1.40 et $1.50; quant à la collecte de l'Enfant-

    J ésus, faite à l'occasion de la visite paroiss iale, elle a rapporté

    $50.90.

    En bon diplomate, le curé leur promet que s'ils sont plus géné

    reux, la paroisse fera l'acquisition d'un ostensoir. Promesse qu'il

    tient le 15 avril 188 8. (2)

    L'évêque écrit deux lettres sur cette question des finances, et

    au dire du curé , elles ont eu un excellen t effet. (3)

    Une masse de lettres

    M. Bolduc a entretenu une correspondance très suivie avec ses

    évêques, Mgr Langevin, puis son successeur Mgr André-Albert Biais.

    Au lieu de suivre la chronologie de ce courrier, il a paru plus inté

    ressant de grouper sous différents titres l'ensemble de ces échan

    ges.

    Il V aurait eu aussi bea ucoup à écrire sur le personnage  "B o l

    duc", ses originalités, ses aventures, les tours plus ou moins   pen

    dables qu 'on lui a joués . Nous avons préféré en rester aux événe

    ments historiques, et faire ressortir les différents aspects de ce cu

    ré au grand coeur, qui se serait si bien entendu et compris avec

    J ean  XXIII.

    (1) AAR : Cacouna, 23 février 1888

    (2) AAR : Cacouna, 15 janvier 188S

    (3) AA R : Cacouna, 16  mar 1888

    182 —

    Monsieur le chanoine

    En signe d'appréciation pour le travail qu'il a accompli dans le

    passé, non seulement auprès des catholiques, mais aussi auprès des

    protestants, en prévision de ce même genre de travail qu'il aura à

    accomplir à Cacouna, Mgr Langevin nomme M. Bolduc, chanoine ho

    noraire du chapitre de la cathédrale de Rimouski comme il

      l'avait

    fait pour son prédécess eur M . le curé C loutier. On a dit que M.

    le chanoine était sensible aux titres ecclésiastiques, mais la lettre

    qu'il écrit à son évêque à cette occasion est pleine de délicatesse,

    et exprime s urtout le dés ir d'un prêtre qui veut servir l'E glise et les

    âmes, toujours plus et toujours mieux. (1)

    Pour le chanoine Bolduc, sa vie sacerdotale est symbole d'at

    tache ment au servic e de l'Eglis e. Il tient à co mmuniq uer c ette  con

    viction à ses paroissiens, il les veut fidèles au Pape, à leur Evêque

    et à leur C uré.

    Et quand il lui arrive des signes de reconnaissanc e de l'Egli

    se ,  il ne les prend pas pour lui  seul,  mais aussi pour les paroissiens

    qui forment son Eglise de Cacouna.

    Un prêtre enraciné

    M. B olduc n'a rien d'un déraciné. Il a conservé pour les mem

    bres de sa famille une fidélité qui, non seulement l'amène à les vi

    siter quand il en a l'occasion, mais il vit leurs joies et leurs peines

    et quand il écrit à son évêque, presque chaque fois il a un mot pour

    l'un ou

      l'autre

      des membres de sa famille, qu'il sait dans la joie ou

    dans la peine. N'o ublio ns pas qu'il es t resté à 12 ans, orphelin de

    père,

      aîné d'une famille de neuf enfants.

    De même il reste attaché à son village natal et aux endroits

    où il a exercé son ministère sacerdotal, en particulier son cher sanc

    tuaire de Sainte-Anne où il retourne seul ou avec des pèlerins.

    Il parle du passé, de ses évêques, de ses confrères dans le sacer

    doce, de ses vicaires avec une charité qui révèle sa fol dans la

    grande famille sacerdotale de l'Eglise.

    (1) AA R : Cacouna, 16 mars 1883

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    7/34

    Et quand il est nommé à Cacouna, comme il l'a fait dans ses

    paroisses précédentes, il prend au grand sérieux cette nouvelle pa

    roisse dans laquelle II s'enracine parce que l'Eglise diocésaine la

    lui con fie : il a ses paroissiens, son église, ses responsabilités, ses

    joies et ses peines. Il travaillera s ans compter pour que sa parois

    se soit bien tenue à tous points de vue. Fier naturelle ment, il veu t

    aussi

      l'être

      de tout ce qui  déend   de lui . Ce qui ne l'empêche pas

    de faire preuve d'une cordialité qu'il sait manifester aux tout-pe

    tits,

      comme aux malades et aux vieillards ; mais quand il est

      con

    vain cu d'une cho se, il sait tenir tête à n'importe qui , tant qu'i l n'a

    pas fait reconnaî tre la droiture, la vérité et la justice. C hez- lui, on

    retrouve avec qualité, et l'homme et le prêtre.

    l a cho isi com me devise : "fo rtite r in re, suaviter in mo do "

    qu'il tradui t dans le concret par : "exi ger beaucoup , mais le faire

    avec doigté."

    La vie pastorale de sa paroisse

    Avant d'être un grand réalisateur sur le plan matériel, M.  Bol

    duc veut d'abord s'occuper du spirituel, ce que nous appellerions

    aujourd'hui : la pastorale paroissiale,

    Et dans cette pastorale. Il n'exclut perso nne : jeunes, a dultes,

    malades, vieillards, catholiques, protestants ; ceux qui partagent son

    avis et ceux qui le blâ ment : Il veut être tout à tous . E t, il co m

    mence par les jeunes.

    Un curé au service des jeunes

    L'avenir d'une paroisse repose sur les jeunes.

      M

    Bolduc  visi

    te réguliè rement le couvent et ses école s. Il se rappelle que s'il es t

    prêtre. Il le doit à la généros ité de Mgr Ba illargeo n. Par ailleurs ,

    s'occuper des écoles de sa paroisse  n'est  pas une mince tâche : il

    faut visiter le couvent et 9 écoles. (1)

    Il est très content de la forma tion qui se donne au cou ven t il

    est plus Inquiet de celle qui se donne à

      l'Ecole

      modèle du village.

    (1) AAR : Cacouna, 22 juin 1888

    184

    Aussi quand Mgr Biais lui apprend que, pour des raisons de

    personnel,

      de finances et autres, les Soieurs de la Charité songent

    à quitter C aco una, son plan est vite fait : il lance un appel aux

    Soeurs du Saint-Rosaire pour qu'elles s'occupent à la fois des

      fi l

    les et des garçons.

    Quand les Soeurs de la Charité décident de demeurer à Ca

    couna, (elles y resteront jusqu'en juillet 1967), il en est tout

      heu

    reux, mais il se rend chez les Frères Marîstes à ibervilie pour leur

    demander s'ils ne viendrai ent pas s'occupe r des garçons ? Il pré

    férerait des Frères Maristes pour créer une émulation avec les Frè

    res des Ecoles C hrétiennes qui enseign ent à Fras erville. Il visi te

    même les touristes catholiques et protestants pour leur demander

    s'ils ne pourraient pas donner à Cacouna une part de leurs taxes

    scolaires pour assurer un salaire convenable aux Frères. (1)

    Par ailleurs, il se sent toujours chez lui et bien accueilli au  cou

    vent d'abord, et aussi dans ses écoles rurales.

    Un curé

      au

      service

      des adultes.

    Les adultes cons tituent la plus grande pa rtie de la paroisse :

    ils sont cultivateurs, pêcheurs, marchands, hommes d'affaires. Leurs

    épouses les secondent d'abord dans l'éducation de leurs enfants,

    puis dans leur travail. Il y a ceux qui sont malades, ce ux qui

      vieil

    lissent. Et pendant les mois d'été, il y a cette population qui  dou

    ble avec des touristes de langue française et anglaise, avec des ca

    tholiques et des non-catholique s. To ut cela exige du curé et des

    vicaires de Cacouna un ministère vigilant et d'un caractère bien

    particulier. .Arrêtons-nous à quelques aspects. D'ab ord, il veut les

    connaître tous, il fait avec fidélité sa visite paroissiale, non seule

    ment pour faire leur connaissance mais aussi pour partager leurs

    joies et leurs peines, et faire plaisir aussi à ses malades et à ses

    vieillards.

    (1) AAR ; Cacouna, 5 mars 1901

    — 185 —

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    8/34

    Semences e t réco l tes

    C omme la plupart de ses paroissiens s ont cultivateurs, il s'in

    téresse à la période des semences c omme à celle des récoltes. Il

    se réjouit quand la température est favorable ; il va jusqu'à deman

    der des prières publiques quand la température est mauvaise. — "Le s

    semailles vont bien. Les dernières récoltes ont été si mauvaise s." (1)

    La maladie

    A un moment donné, il s'est produit une épidémie de "picote

    no i re"

      (petite vérole) et de typhoï de. Il a visité ses malades, les  a

    encouragés à suivre les directives de leurs médecins pour éviter que

    l'épidémie ne se répande, Par mesure de prudence , il a même fait

    des funérailles la nuit et songé à supprimer la messe du dimanche

    pour éviter la co ntagi on. (2)

    Toussaint et défunts

    Il éc rit un jour : mes parois sien s ont témo igné une piété ex

    traordinaire et tant de dévotion en ces jours qu'il a fallu déployer

    à leur service le dévoueme nt d'un jeune prêtre. (3)

    Un autre jour, II est tout heureux de dire à son évêque qu'il

    a trouvé des renseignements sur les "messes grégoriennes" (trente

    messes à célébrer trente jours de suite pour un dé funt). C ette

      cou

    tume qui était censée comporter des grâces bien spéciales pour tes

    défunts a été abandonnée (ors de la dernière réforme liturgique. (4)

    L a m e sse q u o t i d i e n n e e t d o m i n i ca l e

    Sa fidélité à bien préparer sa messe quotidienne, la qualité de

    sa prédication dominicale, le catéchisme, la présence de ses 52 en

    fants de choeur autour de  l'autel  le dimanche, sont pour lui essen

    tiels . S 'il doit s'absen ter, îl se hâte de se trouver un prêtre pour

    le remplacer.

    En été, il inaugure une messe à 7 heures le dimanche matin

    pour faciliter la messe aux touristes et surtout à leurs employés . |5)

    (1) AAR • Cacouna, 26 août 1888, 15 et 29 août 1889, 25 mai 1391

    (2) AA R : Cacouna, 3 novembre 1891 et 5 août 1903

    (3) AAR : Cacouna, début de novembre 1885

    (4) AAR : Cacouna, 27 février 1890

    (5) AA R : Cacouna, 22 juin 1888

    — 186 —

    Il trouve éreintante cette période de  l'été  avec le surmenage

    qu'elle occa sionne. (1)

    Et quand il veut faire réagir du coup, spirituellement toute sa

    paroisse, il fait prêcher des retraites auxquelles il s'intéresse acti

    vement. (2)

    Des conso la t ions ma is auss i des épreuves

    Une paroisse suivie d'aussi près devait nécessairement

      con

    naître des réactions néga tives, et elles ne firen t pas défaut. —

    "Seuls ceux qui ne font

      rien,

      ne se font jamais critiquer "

    Boisson e t po l i t ique

    M. Bolduc a vite découvert que dans le village et sur la route

    de la Rivière-du-Loup, il y a deux débits de boisson, déjà dénoncés

    et condamnés, mais qui continuent à vendre de l'alcool, même aux

    mineurs.

    Comme il savait par ailleurs que les permis de vendre de la

    boisson étaient intimement liés à la politique, îl s'est intéressé à

    chacune des élections au village, dans la paroisse, au provincial et

    au fédéral, non pas par goût de la politique, mais pour protéger ses

    paroissiens contre les ravages de la boiss on. (3)

    Des exemples se sont produits pour faire réfléchir ses gens.

    Deux frères s'en allaient, en boisson, de Cacouna à Fraser

    ville, l'un est tombé sous les pattes du cheval où il est mort écra

    sé.

      (4)

    Un femme qui abusait de la boisson est morte en laissant ses

    5 enfants orphelins . (5)

    Jeu à l 'a rgen t

    A la boiss on se join t auss i sou vent le jeu à l'argent. Le curé

    est revenu maintes fois sur ce pro blè me. La vie était trop dure à

    gagner pour que des pères de famille, ou de grands garçons dé

    pensent ainsi leur argent, laissant dans la misère, des femmes et

    des enfants.

    tl ) AAR : Cacouna, 15 et 29 août 1888

    (2) AA R : Cacouna, 28 mai-s 1888

    d ^ ^̂ 2̂ • 11  js-i'̂ ^^ 1894 ; 21 ja nvier 1902

    (4) A A R : Cacouna, 4 septembre 1896

    (5) AAR : Cacouna, 22 septembre 1898

    187

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    9/34

    Enfin ,

      sur ce même problème de l'argent, il souffrait de voir

    certains marchands abuser du passage des touristes pour mal  cal

    culer la pesée ou pour réclamer des prix exorbitants.

    Des loups dans ia bergerie

    Mais, ce qui lui faisait le plus de peine, c'était les attaques

    directes à la foi de ses paroissiens.

    Il est sûr que Chinïquy a traversé la région de la Rlvière-du-

    Loup à Rimouski qu'il y a fait des adeptes, et que ces derniers ont

    voulu à leur tour exercer le rôle de prédi can ts. — M gr Langevin

    a dû à plusieurs reprises mettre des paroisses en garde contre cet

    te illus ion . Il l'a fait par exemple , dans la lettre pastorale qu'il a

    adressée aux paroissiens de Cacouna, le 6 mai 1879.

    Ma is, la mauvaise graine repousse toujours. . . les loups re

    vien nent sur les lieux où ils ont fait du carnage I Des adeptes d e

    Chiniquy continuent à faire venir des ministres chiniquistes de l'Il-

    linois. Dans la paroisse, ils tiennent des réunions, distribuent des

    brochures, des revues, des bibles sans imprimatur, leur audace est

    telle qu'ils vont même jusqu'à en distribuer dans les bancs de l'é

    glise. Il en vient d'autres aussi de la Rivière-du-Lo up, occas ionnel

    lement.

    Sans se fâcher, mais avec une ardeur tout apostolique, le cu

    ré les réfute en chaire, va dans les familles qu'il sait touchées ou

    tentées par cette religion moins exigeante.

    Là aussi, il connaît des consolations, des retours qui font  ren

    trer des brebis au bercail, ce qui "cause plus de joie que celles qui

    ne sont jamais parties", dit l'Evangile.

    La plus douloureuse épreuve

    Elle lui vient d'un garçon que sa mère elle-même considère

    comme un "déran gé men tal. " Il s'agit d'un jeune instituteur, sans

    emploi, qui consacre ses loisirs à attaquer son curé.

    188 —

    La première fois , il le fait par la voix de "L 'E vé ne men t" dans

    lequel il blâme les réparations que le curé fait faire à l'église, "par

    ce qu'elles ne respirent pas la vétusté de l'anc ien ," — L'affaire est

    allée assez loin pour que le propriétaire du journal avertisse l'évê

    que qu'il avait publé une rétractation qu'il avait reçue de ce jeune

    Gagnon. (1)

    Une autre fois, de concert avec un nommé Bérubé, il rédige

    une pétition-fleuve de 34 pages, grand format, dans laquelle il ac

    cuse le curé de toutes les fautes de la terre. C ette pétition fut dé

    savouée par les parois sie ns. Ma is, Gaqnon resta un déçu et reviendra

    plus tard avec uns autre attaque. (2)

    S'il y a des loups, il y a aussi des louves

    Elles sont peut-être encore plus méchantes parce qu'elles se

    cachent pour semer à droite et à gauche des papiers qui racontent

    toutes sortes de faussetés, non seulement sur le curé, mais sur les

    paroissiens et les paroissiennes qui

      n'ont

      pas

      l'heure

      de leur

      plai

    re.

      Il faudra ce tte fois enc ore une lettre de l'évêque pour faire ces

    ser cette insa nité. (3)

    Et pour finir : " le s é trangers "

    Les "étrangers", ce sont les touristes qui sont de passage dans

    la paroisse au cours de

      l'été

      ; ce sont aussi leurs dome stiques qui

    ont souvent des moeurs qui ne sont pas une leçon pour les jeunes

    de la paroisse : ce sont enfin les "sa uva ges " qui reviennent près

    du quai au cours des mois d'été et qui donnent l'exemple de la pa

    resse et de tout ce qu'elle entraîne.

    Une réaction : les pèlerinages à Sainte-Anne

    Seule, Sainte-Anne sait le nombre de pèlerinages que Mgr  Bol

    duc a organisés pour aller la prier et lui confier les problèmes des

    pèlerins, de sa paroisse ou d'ailleurs. Relevons-en quelques-uns.

    Le premier pèlerinag e eut lieu par chemin de fer. Les pèlerins

    en revinre nt heureux, mais très fatigués. (4) Le sec ond se fit en

    (1) AAR : Cacouna, 23 novembre 1592 et 13 avril 189 9

    (2) AA R : Cacouna, 2 mars et 20

      m

      1892

    (3) AA R ; Cacouna, 30 juin 1893

    (4) AA R ; Cacouna, avril 1888

    189 —

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    10/34

    bateau, du quai de la Rivière-du-Loup  à  celui de la Pointe au-Père.

    M

      groupa 40 0 pèlerins de Cacouna, Sa int-Arsène, S aint-Epiphane,

    L'Isle-Verte, Fra serville, Notre-Dame du P ortage. T out s'est dérou-

    é à la per fectio n. {1 )

    Un autre semblable eut lieu à S ainte-Anne de Bea upré. Encore

    jne fois , 400 pèlerins qui firent magnifiquement les choses. (2)

    Un autre tourna en demi-é preuv e : la brume fut telle , que le

    bateau ne put quitter le quai. . . mais fa isa nt contre mauvaise for

    tune bon coeur, chacun revint par ses moyens, chantant et priant la

    bonne S ainte-Anne . (3)

    En fin, le pèlerinage de 19 01 , groupa 695 pèlerins , dont  plu

    sieurs "étra nge rs" . Encore une fois , un plein succès . (4)

    "P rie r sur de la beauté "

    Avant même que la Pape Saint Pie X

      n'ait

      proposé à l'univers

    chrétien cet idéal de "prier sur de la beauté", Mgr Bolduc rêvait

    déjà de faire prier ses paroissiens sur de la beauté, et pour y  arri

    ver, il se servirait des travaux qu'il accomplirait pour rendre l'égli

    se de Cacouna digne de la consécra tion. Ses prédécesseurs avaient

    déjà beaucoup fait dans ce sens, il se chargerait avec ses parois

    siens de compléter leur oeuvre. C ette oeuvre, elle compre nd à la

    fois l'édifice de l'église, et le mobilier liturgique qu'elle va contenir.

    P our aider à "cha nter en beau té" : un orgue

    La musique et le chant liturgiques tenaient beaucoup au coeur

    du curé. M était le petit parent de

      l'autre

      Mgr Bolduc qui s'était in

    téressé activement à la résurrection du chant grégorien.

    A C acouna, en 1862 , on avait acheté ce que le J ournal de la

    Fabrique appelait un "he rmo niu m". On  l'avait  payé S132.50. Etait-

    il neuf ou de "sec onde main "? En tout cas, à force de servir, il ap

    pelait de sérieuses réparations.

    On se posa le problème : au lieu de mettre de l'argent sur cet

    instrument dépassé, ne valait-il pas mieux penser à doter l'église

    (1) AA R : Cacouna, 23 mai 1892 et 5 juillet 1892

    (2) AA R : Cacouna, 30 juin 1893

    (3) AAR : Cacouna, 27 J uin 1895

    (4) AAR : Cacouna, 26 juillet 190 1

    — 190

    d'un orgue. En l'installant, on verrait aussi  à  créer de l'espace pour

    l'entourer d'une vraie chorale qui aurait au moins vingt-deux mem

    bres.

    Les paroissiens qui aimaient le chant et la musique liturgiques

    furen t vite d'a cc ord . M. le curé "batt it le fer tandis qu'i l était

    chaud" .

      1 éc rivit à son évêque. De leur cô té, les margui llie rs et

    les paroissiens signèrent une requête, et le 11 mai 1888, la fabri

    que achetait de M. Eusèbe Brodeur, un facteur d'orgues de Saint-

    Hy aci nthe, un orgue de deux claviers et de dix-hui t jeux. Le prix d'a

    chat était de $1,500., et l'échéancier des paiements proportionné

    aux revenus de la paroisse.

    Mais pour installer cet orgue, sans perdre de places dans l'é

    glise, il faudrait faire plusieurs changements : rétrécir les allées de

    la nef, placer dans  l'allée  centrale des "chaises bergères" pour les

    religieu ses et leurs pens ionna ires : ajouter des bancs da ns le pre

    mier jubé, agrandir "la palette" du deuxième jubé pour pouvoir lo

    ger à la fois

      l'orgue

      et la chorale.

    Tout fut si bien plaidé et réglé que marguilliers, paroissiens,

    curé et évêque furent d'ac co rd. Le con trat fut sign é le 11 mai , et

    l'orgue

      inauguré à la messe de minuit de Noël de la même an

    née.

      (1)

    De son côté, la tradition orale donna libre cours à son imagi

    nation. De même que l'on s'était demandé si "l' he rmo ni um " était

    neuf ou de "seconda main", on se demanda : "une si petite parois

    se a-î-elle les moyens de se payer un orgue neuf ? " Et l'on s uppo

    sa que cet orgue était de "se con de ma in" , qu'il proven ait. . . de la

    basilique de O uébec. . . de la paroisse Sa înt-Roch de Québec. . .

    de S aint-M artin de Laval. . . etc. . .

    Ces dires paraissaient d'autant mieux fondés que ni l'orgue,

    ni aucune de ses parties ne portaient de signature ou de poinçon.

    Les archives de la Maison Casavant ne possédaient pas de rensei

    gnements sur les orgues produits par Brodeur.

    Un article de Lapointe, publié dans le Supplément de  l'Ac

    tion catholique, le 15 mai 1937, mit sur la piste de la vraie réponse.

    (1) AA R : Cacouna, 25 janvier, 11 mai, 25 décernbre 1839

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    11/34

    "A Saint-Hyacinthe, un nommé Brodeur, là où les frères Ca

    savant firent leur apprentissage, obtint quelques contrats notamment

    à

      C ac ouna

      et à S aint-A ntoine de R iche lieu. Brodeur abandonna la

    fabric ation des orgues et passa au servic e des Ca sa vant". {1}

    Restait à faire le parallèle entre les orgues de Saînt-Antoine-

    sur-l e-R ichelie u et de C acouna, entre leurs caractéris tiques et leur

    coût.

    Une lettre fort aimable et bien documentée de M. & Mme Ber

    nard Ga udette, de S t-A ntoine , répondit largement à mon attente.

    M. est secrétaire de la fabrique et Mme est organiste depuis 1928.

    Ils joignirent à leur lettre un article de "La Minerve".

    Dans "La Minerve" du 15 octobre 1880, on raconte les évé

    nements survenus à l'église St-Antoine sur-le-Richelieu, pour expri

    mer la reconnaissance aux paroissiens qui, pendant cent ans, ont

    travaillé à la construction et à la décoration de leur église.

    Ce jour-là, l'évêque de St-Hyacinthe, Mgr Moreau, consacra

    l'église, puis a béni un orgue de 18 jeux, au prix de $1,800., sorti

    des ateliers de M. Eusèbe Brodeur, de Saint-Hyacinthe, dont le nom

    est avantageusement connu du public, et la cérémonie se termina

    par la bénédiction des cloches.

    Malheureusement en octobre 1913, un incendie a ravagé l'é

    glis e de S aint-A ntoine et ses trésors artistiques . — On a rebâti

    à neuf dans les anciens murs. . . mais en gardant un saine no stal

    gie du passé. (2)

    Toutes ces recherches auraient été évitées si Brodeur avait si

    gné

      l'orgue

      de Cacouna comme celui de Salnt-Sulpice : "Eus èbe

    Brodeur, artiste, facteur d'orgues, Sa int-Hya cinthe." (3)

    Des lus t res de c r is ta l de Versai l les

    Encouragés par ces premiers travaux à l'église, les touristes

    voulu rent eux aussi faire leur part. A

      l'été

      1890, ils offrirent une

    très belle série de lustres de cristal de Ve rsai lles . On peut imagi

    ner l'ouvrage qu'ils ont exigé jusqu'à ce qu'on puisse les électrifier,

    en 1906 I

    (1) Action C atholique, 15 mai 1937, supplément, p.  2

    (2) Bernard Gaudet, 20 février 1B75

    (3) Morîsî et, Gé rard, Coup d'oeil sur les arts en Nouvelle Tranc e, p. 121

    Des Pers iennes en bols

    Comme les verres des fenêtres de   l'église n'étaient pas  tein

    tés,  on avait Installé des toiles pour empêcher les paroissiens de

    cuire pendant la messe et de rôtir pendant les sermons I Ces

      pau

    vres toiles avaient telle ment fait leur besogne qu'elles déch iraient

    de partout. On fit la dépense de $75. à $80 . pour les remp lacer

    par des persiennes de bois . (1}

    U n nouv eau C hem in de C ro ix

    A plusieurs reprises, les curés ont mentionné la dévotion de

    leurs paroissiens pour le Chemin de croix.

    Dans la vieille chapelle. Ils ont dû attendre de 1810 à 1841

    pour avoir leur premier C hemin de croix . D'ai lleurs , ce sont pro

    bablement les mêmes images qui ont orné les murs de l'église de

    puis quarante ans.

    Au cours de 1889, des paroissiens, des bienfaiteurs donnent

    $525 ., pour faire acheter à Paris, par l'Intermédiaire de M. Hébert

    Ga uthier, des stations du Chemin de croi x, en terre culte. Mg r B iais ,

    évêque coadjuteur de R imous ki est venu les bénir, le 9 nove mbre

    1890, puis il a chanté une messe pontificale et a terminé la retrai

    te parois siale que prêchaient des Pères R édemptoris tes. (2)

    Il Y avait sous chaque station un petit cadre à fond bleu s ur

    lequel nous pouvion s lire les noms des donateurs . . . nos grands -

    parents ou leurs amis. La rénovation du Mo numen t historiq ue  a  fait

    disparaître ce petit lien qui unissait les générations actuelles avec

    celles du passé

    M gr An dré -A lbe r t B ia i s s uc c ède à M gr J ean Langev in

    Le 6 février 1 89 1, Mgr J ean Langevin démissionne comme évê

    que de Rimo usk i, après vingt-qua tre ans d'épiscop at. il décède le

    26 janvier 18 92. Son coadjuteur, M gr Biais , lui succè de le même

    jour.

    1)   AAR : Cacouna, 23 février 1890

    (2) AAR : Cac ouna, 2 novembre 1890

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    12/34

    Le couronnement des grands travaux.

    On a déjà fait peinturer les murs de l'ég lise, en 1888 (1 ), mats

    le curé et les marguilliers voulaient en finir avec les grands tra

    vaux. Ils les entreprennent tous à la fois, et ils sont d'enve rgure.

    Il s'agit :

    — de faire un perron de pierre devant l'é gli se ;

    — d'agran dir de 25 pieds la sacristie ;

    — de réparer et repeindre les murs Intérieurs de l'é gli se ;

    — de cons truire un chem in couve rt qui ira du devan t de la

    nef (près de

      l'autel

      de Saint-J oseph) jusqu'à la sacristie ;

    — de bâtir un cloc heton sur le choeur de l'église (en vue du

    retour de la cloch e du Seigneur F rase r).

    Cet projets contenus dans le procès-verbal de l'assemblée des

    marguilliers du 19 octobre 1890, ont été soumis aux architectes

    Ouellet et Gos selin de Québec, et approuvés par Mgr Biais . Ma is,

    pour des disc uss ions financi ères , ils sont retardés. (2)

    En mars 18 92, l'architecte O uellet vient examiner les proje ts

    de travaux et suggère en plus de relever le plancher du choeur de

    deux marches, ce qui permettra d'avoir une crypte fort utile (3)

    Finalement, les soumissions ont été ouvertes le 9 octobre 1892.

    C'est  M. Gosselin, entrepreneur du Bic et de Cap-Saint-Ignace, qui

    a obtenu le contrat pour la somme de $7,0 00. On versera un paie

    ment de $1,200. à l'automne, et on fera un emprunt au printemps.

    Les travaux devront être terminés le premier juille t. (4)

    Une chapelle temporaire

    Comme les ouvriers besognent à la fois dans l'église et dans

    la sacristie., c'est la salle publique, le secteur des femmes, qui ser

    vira de chapelle, en sema ine, on y transportera le S aint-S acrement

    et le Chemin de croix.

    (1) AAR : Cacouna, 19 octobre 1838

    (2) AAR  Cacouna, 19 octobre 1890

    (3) AAR : Cacouna, 2 mars 1892

    i4) AAR ; Cacouna, 9 octobre 1892

    Bonne nouvelle, ces travaux entrepris à l'automne

      e t

      exécutés

    pendant

      l'hiver

      seron t moins dispen dieux que prévus. (1)

    Voûte de l 'ég l ise

    "Le contracteur de nos travaux d'église. M, Gosselin, vient de

    me passer le croquis d'un des quatorze sujets qu'on propose de

    mettre dans les panneaux de voûte de l'église.

      C'est

      pourquoi je me

    hâte de le transmettre à votre grandeur ainsi que le plan des

      con

    fessionnaux de la sacristie pour recevoir votre approbation si vous

    trouvez bo n. " (2)

    Ces panneaux de la voûte représentent les instruments de la

    passion,

      reliés par des banderolles sur lesquelles sont inscrites, les

    litanies de la Sainte-Vierge.

    Au printemps, pour que l'ensemble s'harmonise mieux, il est

    déc idé de repeindre la voûte. (3)

    Autres bonnes nou velles . Tel que prévu, tout sera terminé pour

    l'arrivée des touristes : "nos travaux de l'église et de la sacristie ti

    rent à leur fi n. Les travaux de bots et de peinture so nt termin és

    hier. Il ne reste que le perron de pierre qui sera terminé le 14  juil

    let."

    D éc ep t ion e t j o ies

    M . Bol duc avait envoyé à son évêque les plans de i'oeil- de-

    boeuf et des confessio nnaux de la sac ristie. Il anno nçai t auss i une

    décep tion : " M . Ouel let nous a fait pour la sacristie un tabernacle

    si large, qu'i l remp lit la chape lle. J e l'ai refusé, il en fera un plus

    léger. Les étrangers nous font des éloges de nos trava ux" . (4)

    Une autre joie, le petit clocheton qui a été bâti sur le choeur

    (Mgr Langevin avait refusé cette permission au curé Cloutier en

    1881} reçoit la cloche du Seigneur Fraser. Exilée à St-François-X a-

    vier de Vige r, pendant 10 ans, elle revient à son premier pos te. El

    le sonnera quand la messe sera célébrée à la sacristie, et plus

    tard,

      elle fera

      l'appel

      des jeunes qui suivront le catéchisme prépa

    ratoire à la communion solennelle.

    (1) AAR : Cacouna, 9 octobre et 14 novembre 1892

    (2) AAR : Cacouna, 20 Janvier 1893

    (3) AAR : Cacouna, 3 avril 1393

    (4) A AR ; Cacouna, 4   octobre 1896

    — 1 9 5 - -

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    13/34

    Nouveaux t ravaux à l 'ég l ise

    Cette fois encore, il s'agissait de travaux d'envergure.

    "Le quatre octobre mil huit cent quatre-vingt seize, le curé,

    l'oeuvre et fabrique de la dite parois se, ont réso lu : l e Que pour

    se conformer aux désirs et ordonnances de sa Grandeur Monsei

    gneur Bia is, évêque de Rimo usk i, il est décid é que la fabriqu e fera

    à ses frais et dépens les travaux suivants : Re nouveler les bancs de

    l'église, agrandir les fenêtres y mettre des lancis de pierre de   tail

    le et des fenêtres neuves, faire deux niches aux fenêtres des petits

    autels, doubler en bois franc le plancher de la nef, et en bois mou

    les planchers des jubés, terminer les deux petits tabernacles, redo

    rer le grand et les deux petits, faire six cadres de tableaux, complé

    ter les urnes, boiser le bas des murs de la nef, à l'intérieur de l'é

    glise, mettre un grillage aux fonds baptismaux, faire une cheminée

    en fer, peinturer à deux couches le toit, côté sud, de l'église et de

    la sacristie, poser une clôture partie en bois partie en fer, à l'exté

    rieur de l'église, mettre un appareil de chauffage à la vapeur pour

    l'église, et à

      l'eau

      chaude pour la sacristie, et aussi un appereil à

    l'eau  chaude au presbytère jusqu'à concurrence de quatre cents

    piastres si Mons eigneur l'évêque de R imouski le permet, et̂ faire

    tous autres travaux jugés nécessaires pour compléter les améliora

    tions en vue . . .

    Monsieur le Curé est autorisé unanimement à demander par la

    voie des journaux des soumissions pour les dits travaux, lesquelles

    soumis sions seront ouvertes le deux novembre prochain ; et à  fai

    re les déboursés nécessaires au nom de la dite fabri que ." (1}

    Les soumissions ouvertes le 2 novembre 1898, attribuèrent

    les travaux de chauffage à M. Napoléon Vézina, plombier de Qué

    bec. Le pr ix : $1,69 5. pour l'église, la sacris tie et le presbytère.

    Il s'agit d'un bon prix proposé par un entrepreneur compétent, res

    ponsable et qui a de bonnes recommandations . Les cond itions de

    paiement : un tiers à la fin des travaux, le deuxième quatre mois

    plus tard et le troisième dans hyit mois.

    AAR : Cacouna, 3 nov-embre 1 896

    (2) AAR : Cacouna, juillet 1897

    (3) Voir : En trois mots sur Cacouna : "Sa int-G eorge s"

    — 197

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    14/34

    m u r ,  face  à la  chaire  ; un  très grand C hrist  en croix (1895)  ; un

    groupe  du  Rosaire (189 5)  ;  Notre-Dame-du-Mont-Carme ;  St- Jean-

    Baptiste  et  St-Antoine  de Padoue (1896 ).

    n se p te m b r e  1897 : co n sé c r a t i o n  de  l'ég l ise

    Cet événement

      a

      certainement marqué

      un

     sommet dans

      la vie

    du curé

      de

     Cacouna.

      Il a

      préparé

      non

     seulement son église

      et ses

    paroissiens, mais

      il a

      prévu

      le

      moindre détail

      : le

      iour

      où les

     célé

    brants pourraient venir, l'accueil

      aux

    invités,

      le

     déroulement

      de la

    cérémonie

      et la

      réception

      qui la

      suivrait.

      La

      meilleure preuve

      se

    trouve dans l'article qu'il prépara pour

      les

     journaux

      et qui

     parut

      le

    jour même

      de la

      cons écration, envoyé par

     :

      "Dépêche spéciale".

    Vo ic i  les principaux extraits

     :

    C a co u n a ,

      11

     se p te m b r e 1 8 9 7 .

      "C 'est aujourd'hui

      qu'a

     lieu

    la consécration

      de la

      nouvelle église,

      si

      tant

      est

     qu'on puisse

      don

    ner

      ce

     nom

      à un

     édif ice

      qui n'a été

     après tout

      que

     restauré. Ma is

    telles sont

      les

     proportions

      de

     ces restaurations qu'elles

      en

     font pra

    tiquement

      une

     église neuve.

    Commencées  en 1892  par la  sacristie,  qui est a ujourd'hui l u

    ne des plus belles  de la  province  de Québec elles  se son t é tendues

    au temple proprement  dit et n'ont  été terminées  que cette année,

    Au dire

      des

     connaisse urs, l'église

      de

      Cacouna avec

      ses

     magni

    fiques vitraux faits

      par la

      maison Léonard

      de

     Québec,

      ses

     bancs é-

    légants,

      ses

     sculptures

      et ses

     dorures,

      est un

     véritable bijou

      :

      aus

    si

      les

     étrangers nombreux

      qui

     visite nt cette belle c ampagne

      en

      été

    ne tarissent

      pas en

     éloges.

    Tout étant terminé, l'Evêque  de R imouski,  Mgr Biais,  a  voulu

    y mettre  le  couronnement  en permettant  sa cons écration.  La  céré

    monie  est présidée  par Mgr Bégin  de  Québec, assisté  de Nos Sei

    gneurs Biais  de R imouski  et  Labrecque  de  Chicoutimi.  Ces prélats

    sont entourés  d'un nombreux clergé.

    Les paroissiens ainsi

      que les

     étrangers encore

      ici ont

      fait

     de

    grands préparatifs pour donner

      un

     grand éclat

     à

      cette fête assez rare

    dans l'histoire

      de

     notre jeun e églis e

      du

      Canada.

    — 198  —

    Dans  le  diocèse

      de

     R imouski,

      i l n'y a

      encore

      que l

    'église

     de

    Ste-Luce

      qui

     soit consacrée.

    L'église actuelle  a été bénie  le 19décembre 1848  par feu Mgr

    Demers, Evêque  de Vancouver, grand Vic aire  de Mgr  l'Archevêque

    de Ouébec.  M.  J ean-Bte G renier était  le  curé  et  c'est  lui qui a

    bâti l'église.

    En 1850, Messire

      J .C.

     Cloutier remplaça Mes sire G renier

      et

    c'est

      lui qui a

      terminé l'église. Mes sire Cloutier

      a été

     curé

      de Ca

    couna pendant

      37 ans et

      deux mois .

      En

     1857,

      le

      couvent

      fut

      bâti

    et

      les

     soeurs

      de la

      Charité

      de

     Québec

      en

     prirent pos sess ion, c'était

    une première mission.

    Cacouna possède

      de

     bonnes éco les modèles

      et

     élémentaires

     et

    l

    'organisation paroissiale

      la

      plus complète

      du

     diocèse

      de

      Rimouski.

    Comme place d'eau, Cacouna

      est

     suffisamment connu pour

     que

    je puisse

      me

     dispenser

      de

     détails

      à ce

      sujet.

    Tous  les travaux  de res tauration  ont été faits  par M, J os. Gos

    selin,

      entrepreneur

      de

      Lévis,

      qui a

      donné entière sa tisfaction.

      Les

    vitraux

      par la

     maison

      de M.

     Léonard

      de

     Québec,

     et le

     chauffage

     par

    M. Nap. Vézina,

      de

     St-Roch

      de

     Québec."

      (1)

    S i  la  bénédiction  de  l'église fraîchement cons truite  et  dépouil

    lée   de toute déco ration avait  été un grand événe ment, même  si on

    l'avait  célébré dans  les neiges  du mois  de décembre, imaginons ce

    que dût être  la  co n sé c r a t i o n , à ta  mi-septembre, dans  le  merveilleux

    décor  de  l'automne,

    Pour nous  en donner  une Idée, voici  ce que nous lisons dans

    le J ournal  de la  Fabrique :

    " C o p i e   de l acte de la co n sé c r a t i o n  au Cah ie r des Docum ents paro is

    s i a u x "

    "Le samedi, onzième jour  de septembre,  ml  huit ce nt quatre-

    vingt dix-sept,

      sur

     l'invitaîlon

      de Sa

     Grandeur Illustrissime

      et

      Révé-

    rendissime  Mgr André Alb ert B iais, E vêque  de  Rimouski  et à la

    (1)  Nou5

      ne savons pas dans

      quel

      journal

     de

    Québe c  ou

     de

    M o n t r é a l  a été  o u b l i é e  cette Dé

    pê che

      spéciale".

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    15/34

    demande du Très Révérend Messire Majorique Bolduc, Chanoine Ho

    noraire de la Cathédrale de Rimouski et Curé de la paroisse de St-

    Georges de Cacouna, ainsi que de ses paroissiens. Nous, Louis Na-

    zaire Bégin, par ia Grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Ar

    chevêque titulaire de Cyrène, Coadjuteur de Son Eminence le Car

    dinal Tachereau et Administrateur du diocèse de Québec, avec la

    coopération du dit Seigneur Evêque de Rimouski et de Sa Grandeur

    Illustrissime et Révérendissime Mgr Michel Thomas Labrecque,

    Evêque de Ch icou timi, avons solonne llemsnt cons acré et dédié  sui

    vant les rites et prescriptions du P ontifical R omain, savoir : Nou s,

    Archevêque de Cyrène, l'église de cette paroisse de Cacouna et l'au

    tel principal d'icelle, sous le vocable de St-Georges, martyr, titulaire

    de la paroisse et les reliques de saint Eugène, martyr et de plusieurs

    autres saints martyrs ont été déposées dans le tombeau du dit au

    tel principal ; Sa Grandeur Mgr l'Evêque de S t-Germain de R imousk i,

    sous le vocable de la Bienheureuse Vierge Marie, et les reliques

    de saint Eugène, martyr, et de plusieurs autres saints martyrs ont

    été dépos és dans le tombea u du dit autel ; Sa Grand eur M gr l'Evê

    que de Chic outimi ;

      l'autel

      du côté de l'Epitre, sous le vocable de

    saint J oseph et les reliques de saint Vi ctor, martyr, et de plus ieurs

    autres saints martyrs ont été déposées dans le tombeau du dit au

    tel.

    Après laquelle consécration et dédidace. Nous, dits Archevêque

    et Evêque, avons célébré les Mystères Sacrés sur les dits autels res

    pectivement suivant les prescriptions du Cérémonial et de la Litur

    gie, le T.R. Messire Olivier Désiré Vézina, chanoine titulaire de la

    Ca thédrale et curé de Notre-Da me des Neiges des T rois-P istoies ,

    célébrait sur

      l'autel

      de saint J oseph.

    Nous avons désigné et fixé le 11ème jour du mois de septem

    bre de chaque année pour être celui où se fera l'anniversaire de cet

    te consécration et dédidace, suivant les rubriques du Missel et du

    bréviaire Romain.

    Les assistants de Mgr l'Archevê que C onsécrateur étaient les

    RR. Messieurs Emile DIonne, professeur au Collège de Ste-Anne de

    la P ocatière et J oseph David R ioux, desse rvant de Notre-Dame de

    Lourdes de Mont-J oli ; ceux de Mgr l'Evêque de R imouski ; les RR.

    M M .  Charles Bourque, curé de St-Alexandre de Claude Guy, curé

    de Ste-H édène ; ceux de Mgr l'Evêque de C hicou timi : les RR . M M .

    J oseph Ouellet, curé de St-J ean de Dieu et J oseph Is idore Théodo re

    Landry, directeur du Petit Séminaire de Rimouski.

    Ont signé au Registre des Documents paroissiaux les trois é-

    véques :

    Louis Nazaire Bégin, Archêque de Cyrène et Administrateur de

    l'Archidiocè se de Québec. — v André Alb ert Biais Ev. de St-Ger

    main de Rimous ki. — v M.F . Labrecque, Ev. de Chic outimi. — D.

    Véz ina, ch. curé de Trois -P istoies .

    Et de nombreux prêtres, laïques et Mgr le curé.

    les. — Narcisse Lebel, maire. — J .E. Frenette, le "Saint-L aurent".

    — Majorique Bolduc, chan. curé de Cac ouna."

    L a p l a q u e co m m é m o r a t i ve

    La cérémonie terminée à l'intérieur de l'Eglise, les célébrants

    et la foule durent se regrouper sur le perron pour procéder au dé

    voilement d'une plaque commémorative.

    Cette initiative était due à l'entrepreneur, M. Gos selin qui, a-

    vant de quitter Cacouna, à la fin de juillet, avait suggéré au curé de

    faire faire une plaque commémorative qui conserverait le souvenir

    des grandes dates de l'église . Sur une plaque de marbre blanc que

    l'on fixerait au-dessus de la porte centrale, on pourrait graver puis

    incrus ter en no ir ou en or :

    "Restaurée en 1897, consacrée le 11 septembre de la même

    année".

    La sugges tion fut ac ceptée ( en changean t le 8 par un 11 ) et

    on y adjoignit deux petites plaques rondes de marbre blanc qui por

    tent gravée en or la croix de Ma lte de la con sé cratio n. (1}

    L'ancien et le nouveau do nnent cec i : au-des sus de la porte

    du côté-nord : "S t-G eo rges " ; au-dessus de la porte centrale "b â

    tie en 1845" et la plaque-souvenir de la consécration; au-dessus

    de la porte du côté sud : "1 84 5" .

    Q ) AA R : Cacouna, 22 septembre 1897.

    — 201 —

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    16/34

    Un homme "pas prêt  à  recommencer"

    On comprend donc  que  quelques jours après cette fête,  le cu

    ré ait pu écrire  à son  évêque ; "J e commence  à me remettre de

    mes fatigues, mais  je ne suis  pas prêt  à  recommencer  " (1)

    Mais peut-on imaginer qu'un homme débordant  de tant  de vi

    talité, malgré  sa faible santé  et  son âge, ait pu tenir  sa promesse ?

    Ce serait  mai le  connaître.

    D'ailleurs  les journaux  du  temps publièrent  des rapports élo-

    gieux  de cette mémorable journée. Rappelons  par exemple  la fin

    du texte  sur Cacouna qu'écriva it  un fin connaiss eur, P ierre-Georges

    Roy dans  les Rec herches his toriques : "Le petit temple  de Cacou

    na,

      avec ses superbes vitraux,  ses bancs élégants,  ses riches sculp

    tures,  est un VER ITABLE B I J O U . . .  Les étrangers  qui visi tent cet

    te place d'eau  en vogue  n'en tarissen t  pas d'éloges."  (2)

    L'union

      musicale  S. Georges  de Cacouna

    En novembre 1897, le curé réa lise un de ses rêves  :  fonder une

    chorale qui soit digne  de son é glise.  En la fête  de sainte Cé cile, la

    patronne  des musiciens,  le 21novembre, l'Union musicale voit  le

    jour. Elle  a  comme président,  M.  Narcisse Lebel ;  comme maître-

    chantre,

      M.

     Louis Lebel

     ;

      comme maître

      de

     chapelle,

      le Dr

     Pantaléon

    Tardif.

    L'électricité

    En 1900, on en était encore aux lampes à

     l'huile

     et  autres sys

    tèmes pour s'éclairer même dans  les édif ices paroissiaux.  Vu les

    dettes  de la Fabrique,  îl  fallut attendre novembre 1901 pour instal

    ler l'électricité dans  la sacristie, et au mois de  mars 1906 pour l'ins

    taller dans l'église.

    L'Année Sainte  1 9 0 1

    P our que tous  les paroissiens  de Cacouna profitent  de  l'Année

    Sainte, décrétée  par le  Pape Léon

      XIII ,

      M.  Bolduc invite  les PP.

    Maurice  et  Pacif ique, capucins  de R estigouche  à  venir prêcher, u-

    ne retraite paroissiale.

    (1)  AAR: Cacouna,  30 juillet 1897

    (2)

      Bullet in des Recherches Hstoriques de  Q uébe c

    1897,

      p.

      i t

    202

    Cette fois encore, pour garder  le  souvenir  de  cette année de

    grâce,  le curé  a  fait ériger  un calvaire dans  le  "carré  de la  Fabri

    que"

      (là où se trouve a ujourd'hui  le  collège Saint-Georges).

    Le calvaire  fut bénit  par le P.  Maurice  en présence des parois

    siens,  le 17novembre.

    Ce calvaire  fut trans porté plus tard dans  le  cimetière,  le 6 a-

    vrll 1913,  et  remplacé  par un  autre, offert  par M.  Ovide Guay,  le

    20 mai 1934.

    Gr a n d vo ya g e u r d e va n t  le  Se igneur

    M. Bo lduc travaille fort. Chaque année,  il  demande  à faire un

    petit voyage, au choix dans  sa  Beauce natale, dans  la  Gaspésie  où II

    a tant travaillé,  sur la  côte Nord  où il a des amis, dans l'Ouest ca

    nadien,  auxEtats-Unis pour visiter  ses parents, mousser  ses oeu

    vres

     et

     faire

      du

      bien dans

      les

     milieux protestants. Ava nt son dépa rt,

    il  se préoccupe toujours  de se  trouver  des prêtres pour garder sa

    paroisse pendant son absence.

    Vers l 'Europe  : 1er vo ya g e

    En 18 81 , pour permettre  à M.  Bolduc  de  refaire  ses forces,

    Mgr Langevin  lui  avait permis  de faire  un voyage  en Europe  et en

    Orient.  Il  passa  la  Semaine Sainte  auxLieux Saints  de J érusalem,

    et à  son retour,  il  visita Rome, ses sanctuaires  et  une partie  de l'Eu

    rope.

    M i ss i o n n a i r e A p o s to l i q u e

    A l'occasion  de ce voyage, pour  le  récompenser  des services

    rendus  à la  cause  de l'Eglise,  et  dans bien  des cas à des non-ca

    tholiques,  le  Ca rdinal P réfet  de la  Congrégation  de la  propagande,

    lui conféra

      le

     titre

      de

     Miss ionnaire Apos tolique,

      le 8 mai

     1881.

    Vers  l'E u r o p e  : 2e  vo ya g e

    A  la fin de l'année 1 902 , l'évêque  de R imouski, Mgr Biais,

      con

    fia  au  Chanoine Bolduc  une adresse  à  remettre  au  Pape Léon  XIII ,

    à l'occasion  de son jubilé pontifica l. Cette fois ,  le  voyageur passa

    par l'Espagne, l'Algérie,

      la

      Tunisie

      et la

      S icile. Quand

      il

      arriva

      à

    Rome,  le Pape L éon XIM était très ma lade ,  De fait,  il  mourut  le 20

    juillet 1903  et son sucesseur (saint)  Pie X fut  couronné  le 9août

    1903.

    — 203

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    17/34

    Nouveaux tab leaux

    M Bolduc profita

      de son

     séjour

      à

      Rome pour co mmander

      ou

    pour faire faire  sixtableaux  qui arrivèrent  en  octobre 1903.  Il é-

    crivait à son évêque :  "même  si je ne suis  pas un  connaisseur,  ils

    me paraissent très bien."

      (1)

    Au lieu  de les accrocher simplement  auxmurs,  il  suit  les con

    seils qu'on

      lui a

     donnés

      et a

     commandé

      au

     sculpteur A uger

      de

     Qué

    bec,

      ce

      qu'il appelle

      des

     "car iat ides" ,

      ou des

     têtes d'anges

     aux

    ailes déployées,  d'oùpartent  des guirlandes  de  roses  qui  vont re

    joindre  les coins inférieurs  du  tableau. (2)

    Les toiles avaient coûté $625.,  et les  "cariatides " $150.  Le

    tout avait  été payé  par des  dons.

    Il invita

      Mgr

     Biais

      à

      venir

      les

     bénir

      le 23

    novembre 1903.

      Il

    y avait cinq tableaux

      : le

     premier représe nte

      la

      Sainte-Vierge

      et  sain

    te Elisabeth, avec l'Enfant-J ésus  et le  petit saint J ean B aptiste.  La

    copie

      de

      cette oeuvre

      de

     M uri l lo

      a été

     faite

      par le

      peintre Fabbrî.

    Le deuxième montre  st  Franço is-X avier baptisant  des  Indiens.

    Cette toile  est une oeuvre originale  du peintre C aparoni.

    Le troisième,  le martyre  de ste Cécile  par Guido  RenI,  est aus

    si  une copie fait©  par C aparoni.

    Le quatrième,

      la

      communion

      de

      saint J érôme,

      est une

      copie

    du tableau  de Dominiquîn. Elle  est du à T ommasi.

    Le cinquième tableau  qui a été placé  au  baptistère, représen

    te

      le

      baptême

      du

      Christ

      par st

      J ean-Baptiste. Cette fois aussi,

      il

    s'agit d'une copie  de  Fabbri.

    Quant à la sixième peinture dont  M. Bo lduc parle dans  sa  cor

    respondance, elle

      n'a pas

     fait partie

      des

     toiles lors

      de la

      bénédic

    tion.  Il  s'agis sa it peut-être d'une peinture achetée pour  le  presby

    tère,

      ou  peut-être même  de son propre portrait  que M.  Bolduc  fit

    retoucher plus tard

      par les

      Ursulines.

    M g r  BO L DUC

    Le

      7

      mai

      1904, part

      de

     Rome

      un

     bref

      du

      Préfet

      de la

      Propa

    gande,

      le

      cardinal G otti, annonçant

      au

     chanoine B olduc "qu e N otre

    (1)

      G énéa l o g i e

      de la famille de Mgr Majorique Bolduc p- 6 et 8, etAAR : Cacouna, 12

     octo re

    1 9 0 3

    (2)  AAR : Cacouna,  22  septembre  1903

    20 4

     —

    Saint-Père  le  Pape Pie X, sur la reco mmandation  de l'Evêque  du dio

    cèse,

      en

     récompense

      des

     services rendus

      à

      l'Eglise

      et aux

    différen

    tes oeuvres diocésaines  le  nomme PRE LAT  DE SA  M A I S O N " .  (1)

    Le

     19

    mai,

     une

     lettre

     du

     même genre

     est

     adressée

     à Mgr

     Biais,

    pour confirmer  la  nomination  du  nouveau P rélat  (2)

    Une investiture d'un genre spécial

    Combien  de temps  les  lettres ont-elles pris pour ven ir. D ieu

    seul

      le

      sait, comme

      lui

     seul sait

      ce qui

     s'est pas sé entre te mps .

    Mais

      ce que les

     vieux paroissiens racontaient, c'est

      que le di

    manche qui

      a

      suivi l'arrivée

      du

     bref

      de

     nomination,

      en

     arriva nt pour

    la messe,  ils ont été  surpris  de voir pendre au bord  de la  chaire des

    tentures  ou  vêtements liturg iques qu 'ils n'avalent jama is  vus et ils

    avaient hâte d'entendre

      le

     prône

      du

     curé po ur sa voir

      de

     quoi

      il s'a

    gissait.

    Le prône

      fini,  le

      curé leur annonça

      que

     pour reconn aître tout

    ce qu'il avait fait pour

      les

     catholiques

      et les

     protestants,

     au

     no m

     de

    l'Eglise,  le S aint-Père

      l'avait

      nommé Prélat Domestique.  Et il

      ajou

    ta  :  "Voici quels seront désormais  les  insignes  de  notre d ign ité" .

    Ce disant,  le  nouveau Mons eigneur s 'investit lui-même  de ces in

    signes

      de

     prélat

     

    La prélature prise  au sérieux

    Un jeune Eudiste,  le P.  Joseph-Marie D réan, qui était venu un

    jour prêter main-forte pour  le  ministère,  en attendant  le  souper, de

    manda  à Mgr  Bo lduc : "Est-ce  que la  prélature change bien des

    choses dans votre

      vie ?" La

     réponse

      ne se fit pas

     attendre

     ; "C a

    change tout. Dés ormais, nous devons tenir maison  de  prélat, vivre

    en prélat, agir  en  prélat, recevoir  en prélat  " Le jeune Père  qui a-

    vait  bon appé tit ava it hâte  au souper pour bé néfici er d'une tell e ré

    ception.

      Dans  le cas, "recevoir  en  prélat",  se  réduisit  à  souper

    d'un oeuf

      à la

      coque

     I

    Un coeur

      d'or I

    Mgr Bolduc aimait donner,  et il le  faisait avec  des manières

    bien  à lu i.

    (1)  G énéa l o g i e  de la famille de Mgr Ray. Bolduc, pp, 8 et 9

    t2) AAR: Cacouna, 19 mai 1904

    20 5

     —

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    18/34

    La première année  de sa  cure  à  Cacouna (18 88),  il  écrit  à

    Mgr Langevin qu'il  lui  réserve  une surprise pour  la  table épiscopale

    du midi  de  Pâques, mais  il ne dit pas de quoi  il  s'agit.

    Au début  de la  Semaine Sainte,  il  écrit  à Mgr que les  Soeurs

    de  la  Charité vont aller  lui  porter  un  paquet,  et, au cas oùelles n'i

    raient pas,

     il

      inclut

     ce

     qu'il faut po ur payer

      un

     commissionnaire. Cet

    te fois,  il  doit dire  de  quoi  il  s'agit.  "Le  paquet contient  un  quar

    tier

      de

     veau.

     . . qui est

     bien petit.

      On

     dirait

      que cet

     anima l, quand

    il  a  pressenti  à  quoi  je le destinais. . . a  cessé  de boire  " (1)

    Des tap is

    En pensant peut-être  à ia  " f roidure" qu' i l  a  ressentie  à son

    entrée  au presbytère  de  Cacouna,  il  offre  à son évêque  100verges

    de tapis pour  le  grand salon  du  premier évêché  de  Rimouski.  M

    l'aurait

      voulu plus beau, mais  ses moyens  ne lui  permettaient pas

    de faire plus.  (2)

    Avant  de partir po ur R ome  à la fin de  1902,  il  écrit  à son é-

    vêque :

    "Bons voeux  à roccasion  de votre fête p atrona le.  J e me flattais

    que le nouve l évêché s erait prêt à rece voir  le nouveau tap is que je des

    tine  au  grand salon co mme cadea u  de la  fête  de 1902 et en  sou

    venir  du 60e anniversaire  de Votre Grandeur. Ma is  la  chose  n'est

    que retardée et je prie Votre G randeur d'accepter cette offrande dès

    maintenant.  M.  Lavoie, votre procureur,  a  reçu ordre  de ma  part

    d'ordonner  le dit  tapis  dès qu'i l sera temps  de le  poser,  et  j 'hono

    rerai  la  note auprès  du  vendeur.  J e me  prépare pour  mon  départ

    pour l'Europe, vers  le 6 janvier 1903."  {3}

    Des p ianos pour  les S S.   du  S t -Rosa i re

    Mgr Bolduc  a  toujours apprécié  les Soeurs  du  St-Rosaire qui

    on t

      été

     bien bonne s pour

     lui.

    Connaissant  le  beau travail  qui se faisait  à  leur Ecole  de mu

    sique,

      il a été

     bien déç u

      de ne pas

     pouvoir

      un

      jour leur obtenir

      un

    piano Lindsay mais très heureux  de  leur offrir plus ta rd  un  Praî-

    te  I (4)

    1 )

      AAR : Cacouna 30 mars 18 88

    2 )

      AAR ; Cacouna 8 octobre 18 91

    3 )  AAR : Cacouna 29 novembre 18 92

    4 )  AAR ; Cacouna 1 8  f é v r i e r  1895

    — 206

     —

    Une au tre fo ls  : un  f a u te u i l

    En  se  rappela nt peut-être auss i  que le  seul meuble  qui  l'atten

    dait à son arrivée  au presbytère  de  Cacouna, était  un fauteuil,  à son

    tour,  il eut le  plaisir  d'en offrir  un à son évêque. (1)

    Pour ses con frè res  du  S é m i n a i r e

    Quand  il a  donné  sa démission  et se prépare  à quitter  le  pres

    bytère pour aller  se  retirer dans  sa  demeure,  Mgr  Bo lduc pense à

    ses confrères  du  Séminaire  à qui il  envoie  sa  petite table  de  bil

    lard  et  huit chaises.  (2)

    Q ue  les cadea ux s oient pe tits  ou  grands,  ils  sont toujours  of

    ferts  par le  même coeur  qui se fait  un plaisir  de donner  Il a  gardé

    discrètement  le  secret  de  bien d'autres dons q u'il  a  faits,  à des

    oeuvres,  à des membres  de sa  famille,  à des malades,  à des  jeu

    nes qu'il

      a

      fait étudier, c omme

      Mgr

     Baillargeon

      l'avait

      fait pour

     lui.

    Les dern iè res é tapes

    Mgr Bolduc

      qui

      avait tant travail lé, m algré

      la

      maladie

      qui le

    tenaillait toujours, aurait aimé semble -t -i l  se  retirer dans  un  hôpi

    tal.

      A

      plusieurs reprises,

      il en

      parle

      à Mgr

      Biais,

      il

      serait prêt

      à

    donner  une fondation  de  $2,000. dans  ce but. (3}

    Il s'intéresse encore  auxélections dans  la  mesure  oùelles em

    pêchent l'ouverture  de débits  de  boisson.  (4)

    C e qui le  réjouit s urtout, c'est  la qualité  des célébrations litur

    giques.

      Il

      décrit dans

      le

      détail

      la

      belle fête

      de

      l'Immaculée-Con-

    ception.  (5)

    De nouvelles épreuves dans  sa  famille  lui  permettent  de  cons

    tater que

      le

     Canada

      n'a

     rien

     à

     envier aux E tats-Unis.

      (6)

    D é m i ss i o n

    En 1907,

      Mgr

      Biais vint faire

      la

      visite pastorale.

      Le

     curé

     dut

    lui offrir  sa  démission.  Il la  renouvela  au  début  de  mars,  en  rai

    son de son  âge et de la maladie.  Il a voulu aller jus qu'au bo ut.  Les

    Dr Grandbois

      et

      Hyacinthe Lebel partagent

      cet

     avis.

      (7)

    1 )

      AAR : Cacouna 29 novembre 19 05

    2>   AAR: Cacouna 1 9 mars 19 05

    3 )  AAR : Cacouna 18 janvier 19 C4

    4>   AAR : Cacouna 1er septembr e 10 novembre 19 04

    5 )

      AAR ; Cacouna 9

      d é c e m b r e

      1907

    6)   AAR : Cacouna 2 5  f é v r i e r  1906

    7 AAR : Cacouna 2 mars 19 07

    — 207 —

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    19/34

    Le  7  mars, Mgr accuse réception de cette démission et l'accep

    te en lui demandant de rester au poste jusqu'à la nomination de son

    successeur. (1)

    Retraite

    Une lettre du 3 octobre 1907 décrit sa maison.

      Il

      a fait faire

    un kiosque de 14 pieds sur 16 qui lui sert de chapelle et où il   goû

    te les consolations du contact avec le Seigneur.

    Il n'y resta pas long temps . En 190 9, il se retira à Rim ous ki

    dans une autre maison qu'il appelle le Cha let S t-J oseph. F inale

    ment, il demanda l'accueil à ia Maison-Mère des Soeurs du St-Ro

    saire où il décède en 1928 et est inhumé dans le cimetière de la

    Maison-Mère.

    SI un homme vaut par l'oeuvre qu'il accomplit, l'ensemble de

    l'oeuvre de Mgr Majorique Bolduc lui rend un merveilleux homma

    ge.

    M .  Côme Lavoie

    Le sucesseur de Mgr Bo lduc, M . Louis-C ôme Lavoie n'a fait

    que passer par C acoun a, No mmé curé de Cacouna le 4 août 19 07,

    il y arriva au début d'octobre et le 25 juin il retournait vers le  Sei

    gneur.

    M . Lavoie arriva it de Percé où il s'était épuis é dans la cons

    truction de la très belle église.

    De son passage à Cacouna, il reste bien peu de choses.

    Dans une cou rte lettre de la mi-a vril 1 908 , il écrit à Mgr B iais

    pour lui demander de

      l'aide

      : il ne se sent pas capable de faire les

    offices de la S emaine Sainte. (2)

    Le même jour, M gr répond à sa dema nde, li lui envoie un ai

    de pour tout le temps qui sera néces saire ; "P ou r vou s, ayez s oin

    de votre santé, reposez-vous et refaîtes vos forces.  C'est  là ma

    recommand ation press ante. Au ss i, je prie pour vous et je vous bé

    nis en vous souhaitant toutes sortes de biens".

    (1) AAR : Cacouna, 7 mars 190 7

    (2) AA R: Cacouna, 14 avril 1903

    208

    Le 28 mai 19 08, un petit mot de l'Hô tel-D ieu de Q uébec :

    "Mons eigneur. . . J e continue  à  prendre du mie ux". (1)

    A la fin de

      juin,

      il demande pour le début de juillet un vicai

    re qui sache l'anglais pour sa tisfaire aux demand es des touris tes :

    "M a s anté se remet peu à peu, je suis toujo urs les avis du Dr R ous

    seau de Québec, auquel j'écris   à  tous les deux ou trois jou rs. Il m'a

    pas encore autorisé à dire la messe. Il redoute sans doute le vin,

    avec mon régime au la it". (2)

    Puis le 25  juin,  la lettre d'un Père chartreux. Le Chautourez,

    qui servait de vicaire, annonce  à  Mgr qu'au cours de la nuit le curé

    était très souffrant. Le Dr T ardi f de RivIère- du-L oup avait passé la

    veill e à son chevet. Il avait même appelé un sec ond méd eci n en

    cons ultation. Après un vomisse ment de sang, il est resté lucide et

    est parti tout douce ment à trois heures du matin. (3)

    Le 27, Mgr B iais a présidé les funérailles et l'inhumation s ous

    le choeur de l'église, du côté de l'évangile.

    Quatrième acte

    Classement de l 'ég l ise e t du p resbytè re comme

    M O N U M E N T S H I S T O R I Q U E S e t  leur  co n se r va t i o n

    Ce quatrième acte va être différent des précédents, pour deux

    raisons :

    — La première,

      l'heure

      des grands travaux de construction est

    révolue. Non seulement la paroisse existe, mais elle possède un

    presbytère et une église dont elle est fière.

    _ —̂ La deuxi ème raiso n réside dans l'évolutio n ra pide de la

    société et dans les découvertes modernes. Dans les premiers dos

    siers que nous avons consultés pour relever l'histoire de la parois

    se de Cacouna, nous avons trouvé une foule de lettres, de répon

    ses, de requêtes, de rapports que les curés devaient faire parvenir

    à propos de tout à leur évêque.

    (1) AAR

      I

      Cacouna, 28 mal 1909

    (2) AA R: Cacouna, 23 jui.T 1908

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    20/34

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    21/34

    S U M M E R

      R E S O R T S O N T H E S T . L A W R E N C E ,

    C A P

      B L A N C ,

      M U E K A T  B A T .

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    22/34

    198

    H A R P E R ' S N E W M O N T H L Y M A G A Z I N E .

    b l y

      be  t u r n e d  t o a c l i a n c e a c q u a i n t a n c e ,

    t h r o w i n g   u p o n h i m   t l i e  r e s p o n s i b i l i t y o f

    s o l v i n g

      t h e p r o b l e m , a n d re c e iv e d a r e p l y

    s i m i l a r  t o t h e o n e 1 r e c e i v e d y e a r s a g o

    t o

      t h e

      same

      q u e s t i o n : " O h , w h e n e v e r i t

    g r o w s t o o w a r m f o r a p o l a r b e a r t o f e e l

    c h i l l y  i n Quebec t h e  people  g o d o w n b e

    l o w . "  T h e s o l u t i o n i s t er se a n d   w i t t y ,

    b u t

      h a r d l y g i v e s a c o r r e c t i d e a o f t h e C a

    n a d i a n   c l i m a t e . O f t e n i n   J u l y  a n d A u

    g u s t ,

      e v e n o v e r r e f r e s h i n g  Quebec t h e s u n

    p o u r s d o w n   w i t h  a f e r v o r w h i c h m a k e s

    t h e  b r o w o f t h e   c l i l f  u p o n w h i c h t h e o l d

    c i t y  i s  b u i l t f a i r l y  p e r s p i r e , w h i l e a t M o n t

    r e a l t h e m e r c u r y b o i ls

      i

     n i t s t h e r m o m e t e r s ;

    a n d   n o t o n l y  does  i t o f t e n b o i l a t O t t a w a ,

    b u t  t h e s u m m e r r e s i d e n t ( e sp e c i a l l y o f t h e

    a r i s t o c r a t i c  q u a r t e r k n o w n as S a n d y

      H i l l )

    is  f a n n e d o c c a s i o n a l l y b y   s u l t r y  w i n d s

    l a d e n

      w i t h  a n i n v i s i b l e s a n d w h i c h m a k e s

    h i m   g l a d l y f le e t o m o r e   i n v i t i n g  q u a r t e r s .

    A s h e w a t c h e d   p a r t y  a f t e r  p a r t y  o f e v i

    d e n t l y   f a s h i o n a b l e

     people

     d i s e m b a r k a t t h e

    l e a d i n g   w a t e r i n g - p l a c e s , h e w a s i m p r e s s e d

    w i t h  t h e o d d f a c t  t h a t  on e w h o m e r e l y

    passes

      u p a n d d o w n t h e t h o r o u g h f a r e o f

    t h e

     S t. L a w r e n c e

      sees

     a b s o l u t e l y n o t h i n g  o f

    m o s t o f t h es e f a v o r i t e r e s o r t s . T h e

      s t r a n

    g e r o n l y sees h i s  f e l l o w - t r a v e l l e r ,  w i t h  t h e

    a i r  o f a m a n w h o is d o i n g t h e c o r r e c t a n d

    respectab le

      t h i n g ,

      s tep ashore   w i t h  h i s

    w i f e , c h i l d r e n ,

     a n d n u r s e s, a n d s t o w i n g h i s

    p a r t y

      i n t o

      c o m f o r t l e s s - l o o k i n g v e h ic le s ,

    d i sappear over a

      steep

      a n d   w i n d i n g  r o a d .

    N o o u t w a r d t o k e n o f t h e g a y e ti e s t o w a r d

    w h i c h   h e i s h a s t e n i n g i s g i v e n , u n l e s s i t

    m i g h t  be a   t r i m  y a c h t ,  w i t h

      q u i v e r i n g

      p e n

    n o n

      a t i t s m a s t ,

      r i d i n g  l i g h t l y

      a t a n c h o r i n

    t h e  h a r b o r . N o m a g n i f i c e n t h o t e ls c r o w n

    t h e  c o m m a n d i n g h e i g h t s , n o d a s h i n g e q u i

    pages

      l o i t e r  a t t h e l a n d i n g s .

    A l l  t h i s  t h e

      t o u r i s t

      m u s t h a v e n o t e d a s

    t h e  s t e a m e r r o u n d e d b a c k

      i n t o

      t h e c u r

    r e n t ,  a n d , w i t h  a s u p e r a b u n d a n c e o f l e i s u r e

    o n h a n d , h e t h o u g h t i t o v e r , a n d a b o u t

    c o n c l u d e d  t h a t  t h e C a n a d i a n h a d m a d e a

    m i s t a k e  t o g e t o f f w h e r e h e d i d . I f h e

    h a p p e n e d t o b e a c c u s t o m e d t o t h e

     elegance

    r i c h n e s s , a n d c o m f o r t o f t h e   u l t r a - f a s h i o n

    m a t e a c qu a i n t a nc e m i g h t h a v e

      a l t e r e d ,

     a n

    g a t h e r i n g

      exper iences , ag reeab le and th

    r e v e rs e , w h i c h m a y i n t e r e s t t i i o s e w i i o s

    c u r i o s i t y   h a s . b e e n , a s m i n e w a s , e x c i t e

    b y a p a s s i n g g l i m p s e o f

      places

      w h i c h   t i i e i

    g u i d e -b o o k s i i a v e d e s c ri b e d a s t h e N e w

    p o r t s  a n d L o n g B r a n c h e s o f C a n a d a .

    O u r  f i rs t  s t o p i s m a d e a t B a l e S t . P a u l

    a b o u t  s i x t y  m i l e s b e l o w   Quebec.  T h

    m a g i c a l

      s t a m p " f a s h i o n a b l e " i s n o t y e

    u n c o n d i t i o n a l l y  i m p r e s s e d u p o n t h e p l a c e

    h u t  I f ee l s o sure   t i i a t  i t soon  w i l l  be  t h a

    I  i n c l u d e i t a m o n g i t s b e t t e r -e s t a b l i sh e

    n e i g h b o r s . I t w o u l d be   h a r d  t o  find 

    l o v e l i e r   s p o t i n w h i c h t o sp e n d a q u i e

    s u m m e r . T h r o u g h m o d e r n i m p r o v e m e n t

    t h e  l a n d i n g a t B a l e S t. P a u l h a s  become 

    v e r y

      e v e r y - d a y   a f f a i r ,  b u t f ive yea rs ag

    i t   w a s a n  episode  i n t h e s u m m e r h o l i d a y .

    T h e b a y o f f er s f in e b a t h i n g p r i v i l e g e s

    a n d

      t h e w a t e r is q u i t e s a l t y , w h i l e t h e a i

    f r o m   t i i e  m o u n t a i n s b r i n g s h e a l t h a n

    s t r e n g t h  t o t h e d w e l l e r s a t B a i e S t . P a u l .

    A t  L e s E b o u i e m e n s , t h e n e x t s t o p p i n g

    p l a c e , a n e b u l l i e n t mass  o f lan dsca pe p i -e

    s e n ts i t s e l f . T h e   w i i a r f  l ea d s t o a n a r r o w

    o p e n i n g b e t w e e n d i s o r d er e d r o c k s a n

    t u m b l e d - u p

      e a r t h .

      T h r o u g h i t a f e w

    q u i e t - l o o k i n g  p l e a s u r e -

     seekers pass

    a n

    a r e  soon  l o s t t o

      s i g i i t .

    F i v e

      h o u r s a f t e r l e a v i n g

      Quebec

      s y m p

    t o m s of a n i m p o r t a n t l a n d i n g b e g i n t o b

    v i s i b l e  a m o n g s t t h e  m a j o r i t y  o f C a n a d i a n

    o n b o a r d .  These  s y m p t o m s — s u c i i as  t l i

    c o l l e c t i n g   o f f a m i l i e s , s h a w l s , a n d h a n d

    k e r c h i e f s t o   f a c i l i t a t e  l a n d i n g , t h e a ro u s

    i n g

      t o  consciousness o f th e g e n t l e m a n w h

    l i a s

      s l ep t p e a c e f u l l y

      w i t h i n

      t h e c a b i n a

    i l l s  chosen

     mode

      o f e n j o y i n g s ce n e ry , a n

    t h e  c l o s i n g o f  t i i e  b r e v i a r y w h i c h   i l

    p r i e s t l y   n e i g h b o r li a s r e a d i n d e f a t i g a b i

    — t h e

      t o u r i s t

      w a t c h e s

      w i t h

      t h e s e r e n i t y o

    t h e  m a n w h o k n o w s h i s baggage  i s check

    e d f o r t h e r o u n d

      t r i p ,

      a n d h e  moves  i i

    c h a i r  t o t h e   l a n d  s ide o f th e deck , an

    c a l m l y  t a k e s i n t h e g r a n d e u r o f t h e

      h i l l

    w h i c h  r i s e a l m o s t  sheer  f r o m t h e w a t e r a

    t h e

      w h a r f

      o f

      M u r r a y

      B a y .

    D u r i n g   s e v e r a l y e a r s ' r e s i d en c e i n C a n a

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    23/34

    S U M M E R   R E S O R T S O N T H E S T . L A W R E N C E .

    1

    i n v i e w ,

      w i i i i e

      o n t h e

      i e f t  opened

    n d

      closed

      t h r o u g h   c i r c l i n g

      h i l l s

      v i s t a s

     shade  a n d r o c k y s i le n c e. N a t u r e

    y w h e r e a b o u t u s w a s so s u b l i m e   t h a t

    e

      f e l t

      i n c l i n e d f o r t h e m o m e n t t o q u a r -

    state

      o f

      m i n d

      w h i c h c a l ls f o r a f r e q u e

    change  o f r a i m e n t , a n d a t t e m p t a

      w h i

    o f g a y e t y ,

      t h e i r

      f a i l u r e — a t  l e a s t t o  t i

    l o o k e r - o n — i s m o s t l a m e n t a b l e . C e r t a i n

    these do  essay n i g h t  a f t e r  n i g h t ,  t o  b r i n

    P O I N T  A P I O ,

      M U R R A Y

      B A Y .

  • 8/18/2019 M. Majorique Bolduc, & Cacouna

    24/34

    200 H A R P E R ' S N E W M O N T H L Y M A G A Z I N E .

    s e a rc h i n g g r u m b i e r c a n n o t  find  a reason

    w h y   i i e s h o u l d n o t  t u r n  u p o n  l i i s  s m a l l

    s of t p i l l o w a n d  seek  th e p l e a s a n t l a n d o f

    N o d .

    W e f o u n d o u r h o t e l c r o w d e d t o i t s u t

    m o s t c a p a c i t y — a n i n d i c a t i o n o f a p o p u l a r

    i t y  w h i c h   w i l l  e v e r  r e m a i n a m y s t e r j ' t o

    u s . A m o n g t h e

      g u e s t s

      t h e r e i s a c e r t a i n

    f r i e n d l y

      o h e e r i n e s s ;  t h e y

      a i l  seem

     t o k n o w

    each  o t h e r , a n d t h e y h a v e t h e m a n n e r o f

    people  w h o h a v e t a k e n

      possession

      f o r t h e

    s u m m e r , a n d a r e s i t u a t e d t o  t h e i r  sa t i s fac

    t i o n .

      T h e r e a r e n o c o s t l y t o i l e t s d i s p l a y

    e d . T h e d r e s s i n g i s s i m p l e , a n d e n t i r e l y

    a p p r o p r i a t e t o t h e

      p l a c e

      a n d i t s r e q u i r e

    m e n t s , w h i c h a r e r a t h e r t ii o se o f t h e c o u n

    t r y  t o w n g r o w n i n t o p o p u l a r f a v o r , a n d

    c r o w d e d

      w i t h

      " s u m m e r b oa r d e rs ," t h a n

    o f  e v e n   t h e s m a l l f a s h i o n a b l e r e s o r ts o f

    t h e

      W e s t e r n S t a te s .

    M u r r a y

      B a y  i m p r e s s e s o n e as b e i n g m a n

    aged  o n  s t r i c t l y  e c o n o m i c a l  p r i n c i p l e s .

    P r i c es a r e k e p t d o w n b y i t s h a b i t u a l v i s

    i t o r s ,  as n e i t h e r t h e F r e n c h n o r E n g l i s h

    Ca na d ia ns are , as a   r u l e ,  g i v e n t o l a v i s h

    e x p e n d i t u r e ; c o n s e q u e n t l y i t i s  w i t h i n  the

    m e a n s  o f m a n y w h o a r e o b l i g e d t o c o u n t

    t h e

      cost

      o f

      t h e i r

      p l e a s u r e s , a n d t h r o u g h

    i t s  l a c k o f l u x u r i e s a n d   conveniences  i t i s

    u n l i k e l y  t o a t t r a c t f o r e i g n s o j o u r n e r s , a n d

    t h e  p l a c e   b id s

      f a i r

      t o r e m a i n t h e  s a m e .

    S o s t r o n g l y is t h e   s p i r i t  o f c o n s e r v a t i s m

    i n t r e n c h e d  h e r e  t h a t  t h e  same  f a m i l i e s

    come  y e a r a f t e r y e a r f r o m   Quebec M o n t

    r e a l ,

      a n d  e v e n   T o r o n t o , t o

      occupy

      t h e

    same  r o om s  o r  c o t ta g e s .

    I  d o u b t i f f o r t h e m   t h i s  o r a n g e  is  e v e r

    s u c k e d q u i t e d r y , u n l e s s i t h e b y t h e w e a r y

    c h a p e r o n , w h o h a s  gone  c o n s c i e n t i o u s l y

    t h r o u g h

      i i e r  fifty

      y e a rs o f M u r r a y B a y .

    A s a   g i r l ,  t h i s  f a i t h f u l  f r i e n d h a s w a d e d

    t h r o u g h   i t s c o l d b r i n e , a n d h a s f i s h e d f o r

    s m e l ts f r o m o f f i t s p i e r s ; as a y o u n g w o

    m a n ,  she has  gone  d r i v i n g  i n a

      caieche

    o r

    m o r e  l i k e l y  d r i v e n i t h e r s e l f ; h a s d a n c ed ,

    flirted,

      a n d s p en t h e r h o n e y - m o o n t h e r e ;

    h a s b r o u g h t h e r r a p i d l y i n c r e a s i n g   babies

    t o d i g i n th e s a n d ; a n d

      finally

      s i t s u p o n

    o n e o f t h e   b r e e z y  g a l l e r i e s a n d

      keeps

      a

    a i l  t h e w a y u p t o Quebec;  b u t t o - d a y t h e

    a r e q u i t e  e f f aced .  T h e  c o n q u e r e d  F r e n c h

    h a v e t a k e n t h e c o n q u e r i n g E n g l i s h t

    t h e i r  h e a r t s a n d  homes  w i t h  s u c h a r e a d i

    ness  t h a t  t h e  scales  h a v e t u r n e d , t h e o l

    e l e m e n t h a s c o m p l e t e l y

      a b s o r b e d

      t h e n e w

    a n d b o t h  races  h a v e

      become

      one . T h

    s u m m e r v i l l a g e ,

      m a d e

      u p o f h o t e l s a n

    c o t ta g e s ,   w h i c h  accommodates  a floatin

    p o p u l a t i o n  o f a b o u t t w o t h o u s a n d , l i e

    t h r e e m i l e s w e s t o f t h e p e r m a n e n t F r e n c h

    v i l l a g e .

      I t h a s i t s o w n

      l i t t l e

      c h u r c h , i n

    w i i i c i i

      t h e

      S c o t c h

      a n d E n g l i s h  congrega

    t i o n s w o r s h i p , h a v i n g a l t e r n a t e   se rv i ces

    O f  course  a i l t h e C a t h o l i c v i s i t o r s   fin

    t h e i r  w a y t o

      t i i e i r

      o w n c h u r c h a t t h

    F r e n c h v i l l a g e . J u s t h e r e I m u s t m e n

    t i o n

      on e

      t h i n g

      w h i c h a l w a y s

      i m p r e s s e s

     t h

    A m e r i c a n i n C an a da , a n d   t h a t  i s t h e  f u l

    a t t e n d a n c e a t a l l t h e c h u r c h e s , a n d t h

    l a r g e p r o p o r t i o n o f m e n a m o n g s t t h

    w o r s h i p p e r s . I d o n o t i n t e n d t o f o l l o w

    u p   t h i s  o b s e r v a t i o n

      w i t h

      a n y m o r a l i z

    i n g ,  o r

      deduce

      a n y t h i n g f r o m i t , t h o u g

    t h e  m o m e n t

      seems

      so   fitting,  f o r I d o n o

    f i n d  C a n a d ia n m e n h o l d i n g a n j ' l o f t i e

    v i e w s o r p r a c t i c i n g a n y m o r e v i r t u e s t h a n

    t h e i r

      c o u s i n s

      across

      t h e

      l i n e .

    T h e d r i v e b e t w e e n t h e t w o v i l l a g e s i s

    d e l i g h t f u l  o n e . I t  s k i r t s  a r o u n d t h e b a y

    p a s t P o i n t e a  Gaze t h e o l d M a n o r - h o u s e

    o v e r

      t h e M u r r a y R i v e r , a n d u n d e r t h

    s h a d o w

      o f t h e g r a n d   b l u f f  k n o w n as C a

    a I ' A i g i e . I  t h i n k  t h e g r ea t e st c h a r m

    o f M u r r a y B a y a r e i t s p i ct u r e sq u e w a l k

    a n d d r i v e s . T h e  r o a d s  i n m a n y  places  ar

    steep  a n d r o c k y , b u t  horses  a n d v e h i c l e

    a r e s t r o n g a n d w e l l a d a p te d t o t h e r e g i o n

    t h e

      f a v o r i t e  con