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- — N ' 4-485. Saint-Mamm&i Le Numéro C5 Centimes Samedi 17 Août 191*. Le Courrier de Cannes TÉLÉGRAMME DU SUD-EST llmltxo,**..,. I lr. 11 !.. «nt «S» •"* b«n»«ï du Joora.1 Rédaction et Administration 1 24, H l l , HOCHE, 94 rtçu» k CASSES, noi har™UI du ]<*,„»,[ _ i PARIS, duu t. HEBDOMADAIRE, LITTERAIRE, POLITIQUE ET AGRICOLE PARIS ' « ller en Président du Conseil. , Celui-là parexemple, ila delamta- cluince ' Ne sachant pas encore que c'était, lorsqu'il fait fro.d en France, dans le steppe neigeux que on trou- vait le soleil — on ne nous 1 a appris Se Ss jou^i, - M- Poincnré avait choisi le mois d'août pour se rendre à Saint-Pélersbourg- Et juste, il y fait une chaleur torride. Cette atmosphère surchauffée a, parait-il, fort excité la population russe. La réception que nos alliés ont faite au Président du Conseil a été ex- trêmement dialoureusc. Les dépêches nous apprennent que les membres du Gouremoniciil s'nif-ement a lui ren- dre le •*• •' ''";"" •"'- \ '-i!^[J| SipéKh-1 ll' i: lll!;\'îjj cette S inlrovî!l-"cii rapporlanl plus ou moins fidMement les détails. Certains prélendenfinu'nu dessert un chambel- lan en grand uniforme, a porté sur In table une carie du monde e! que 1 em- pereur et le premier ministre ont étu- dié, de compagnie, le moyen de -~ partager le monde ; — Moi, je prends les Balkans, au- rait dit l'Empereur. — Moi, je prends la Belgique, au- rait répondu le -Président du Cor- seil. La conversation se serait terminée par ces mots du tsar : — Moi, je prends un cigare..- et je vous en offre un. Eli bien ! on se fait des idées tout & fait fausses sur les conversations des souverains. A la vérité,-ils ont horreur de. ces lieux communs diplomatiques, et, dans ces entrevues longuement préparées, ils aliordent tout autre su- jet que la politique. D'apiûs des indis- crétions, le tsar a demandé à M. Poin- caré non pas s'il s'inquiétait des ar- mements de l'Allemagne, mais la rai- son qui avait poussé M. Le Bargy à quitter la Comédie-Française. M.Poîn- caré s'est longuement répandu'en ex- plications et a cité quelques traits de l'excécrabJe caractère de notre ex- grand jeune premier national qui on amené un sourire sur les augustes lè- vres de son interlocuteur. Puis, c'es la tsarine qui, en rougissant, a solli- cité Je notre premier Ministre la ré- ponse a deuK questions très délicates — Au sujet du canal de Panama, Votre Majesté ? — Non, cela m'est égal. Je vou- drais savoir si vous connaissez la pro- chaine pièce de M. Rostand et si les parisiennes lanceront cet hiver les toi- lettes à paniers plus accusés. Ainsi, Ja conversaion sur ce ton d'aimable badînage s'est poursuivie jusqu'à ce que l'on vint annoncer mie le carrosse de notre premier Ministre était avancé. Et il s'en alla très satis- fait tandis que les leaders des grands quotidiens, qui n'avaient rien enten- du, écrivaient de longs articles sur les conséquences de cette importante en- trevue. **# Et pendant ce temps, nos édiles pa- risiens n'ayant pas, comme chaque été, a se préoccuper de la question de l'eau, puisqu'il en tombe de quoi uver le monde, s'apprêtent à dé- ' baptiser la place Malesherbes jKiiir la nommer : Place des trois Dumas. A ce propos, il est intéressant de noter que les Dumas ne s'appelaient pas Dumas. Leur arrière grand-père était le marquis Antoine-Alexandre Davy de la Pailleteric, colonel et com- missaire général d'artillerie, ancien premier gentilhomme du prince de Conti. S'ennuyanl en France, le mar- quis s'en alla à Saint-Domingue, s'im- provisa planteur et épousa une belle créole, Marie Cassette Dumas, qui lui donna un fils, lequel reçut le pré- nom de Thomas-Alexandre. Quelques années plus tard, !e marquis perdit sa femme et revint avec son enfant eu France où, à Page de 74 ans, 11 épou- sa sa femme de charge. Le jeune com- te, fftché, s'engagea comme simple soldat sous le nom de sa mère et de- vint plus tard Alexandre Dumas, le pore de l'auteur des Trais Mousque- taires. La gloire de son fils éclipsa un peu la sienne, mais ce fut un général fameux que les autrichiens avaient surnommé : Le Diable noir, lant il leur inspirait de terreur. Thiébault rapporte dans ses mé- moires cette anecdote amusante sur le général Dumas. C'était pendant le siège de Mantoue, en Italie. On amè- ne devant lui un espion qu'on fouille sans rien trouver et qui ne veut pas parler. — C'est bien, dit le général, qu'on le fusille. — Comment, s'écrie l'homme épou- vanté, pourquoi me fusiller? — Pour t'ouvrir le ventre et y cher- cher les d^peclies que tu as avalées. Bleuie de lerreur, l'espion finit par avouer (m'en effet, il avait avalé des dépêches dont il ignorait le contenu. — Il y a combien de temps ? — Deux heures. — Allez, ordonna le général, de- mander au major, si c'est un purgatif ou un vomitif qu'il faut administrer à un homme pour lui faire rendre ce qu'il n pris. Cinq minutes plus tard, l'aide de camp revenait avec un purgatif. L'es- pion l'avala et deux soldats le gardè- rent à vue. Enfin la boulette apparut, Elle contenait une dépêche de la plus haute- importance et qui devait per- mettre à Bonaparte (te remporter, un mois plus lard, la victoire de Rivoli. L'imagination du pere devait se re- trouver grandie, exaltée eliez le fils et les prouesses du général ont du inspi- rer plus d'une fois les descriptions guerrières du célèbre romancier. DANIEL RICHE. Kégina Hôtel Bernascon NOUVELLES DE PARTOUT M. PoincanS a <|UÏlté Cronaladl, à G heu- re? du foir, & boni du Condi renlranl en — Le communiqué officie] sur les re- iUllaU politiques du voyage de M. Poin- Une noie de l'Année Il.ivas dit que d'un vojjge du gi'iieral L>.iuley en Fr.in- M. Clemenceau esl arrivé à Carlsbad; M. Millcrand, ministre de In Guerre, a quille celle ville, se rendani i Thun (Suis- — Au sujet de l'instruction nouvel!* ouvert* s>nr l'affaire Roinsot. on déclare ,iu nimi-tiTf Je ta Guerre, qm< deux pn> Îllm'." l !i« .'h.i^.Hr'llViM" Ji, m "je rctr.ic!.ili''i^ «l tles accusations de tén h charge. — La levée du corps de Massencl a eu icu, tuer malin à 7 heures. Mme Massenct .1 son neveu ont occompagni; le corps, [ui a èlé transporte, Juns un fourgon lUloniobik, i EgnmlV auront ucu les obsèques. — De Diicrle, un télégraphie qu'un balaitlun du l" Simm-», venant de SFIIIIO- nav eslallendu pour dcniftin ;oir. Il rem- placera Io s" baUiiJon du i* zouuves piir- ni pour Casablanca. — Le conseil municipal d'Alliî-nw a décide que quatre nouvelles rues d'Mhè- porlcront les nom» de Georges L16- ceau, Henri Houssavc, Denvs Cochin et Charles Dilke. Département!. rieilie. — Au cours de leur réunion, e d'une letlre de la Compagnie des Messageries .Mariliint» les informant qu'el- le acceptait de recevoir une d^.é^ation lie l'Union Sjlldicalt. Lu déltgalion 11 oli) nommée de auilu et s'est rendue au siège de la Compagnie oit les pourparlers ont — Un taii-auto passait à vive allure, hier après-midi, cours Liculaud. Un tramway arrivant, le chauffeur, Léon Bur- dérapa el alla se jeter eonlra une autre L'un dea employés de ee garage, M. Albert Houx, pria entre loi deux véhicules a èW tué net, Aixbenas. Celle nuit, Mme Colomb, figée ue G5 ans, de Saint-Joseph des Banc;., a élé assassinée, dun? ^on domicile, y par un inconnu. Le vol « K\{. le mobile du Chambéry. — Une colUsion s'est pro- duite entre le tramway de Voiron a Sl- Béron et une automobile, appartenant û M. O.iïier, de Sainl-Elieniic. U voilure a élÉ complèlenwnl dcmoiic. M. Olivier i que Monlpeltier, Un habitant de Mont- pellier, M. ft'mevs, qui faisait une pro- monade eu automobile, a élè alaqu^, entn les conlrcfom de Marbec cl le villapc (l'Arboras [i;ir deux aigles ^normer! Aprt; une lulte terrible, l'auto molli liste a pi s'échapper en lançant sa voilure a toult vïloew. Angers. — La police vient d'arrfflcr k- frtreii Tiriau, flgéj d« 19 et a5 ans, qui dans la nuit de jeudi n vendredi, attaquè- rent ii la sortie d'un liai, l'upenl de poli Rolland et le eribli-reni ,lc toup* de ce teau ; ils tnipptrent éj, ra ' pnl( -' nL uno P sonDC qui était venue au secours l'agent. Tour.*. Hier aprfe-midi, sept 0 vriers venaient dt> prendre le travail Ttuit)<-r IV- r.iih..>îr.iimnci npprt lient i|ui- Miiin-^oiis.i'f a élè procisii A Mazaf.Mii, a -MoRatlor et SafH dans ralmc le plus parfait. De Marakewh, on est sans nouvelle o'e-t la IC«]P ville oit In proclamai! jii'iil donner lieu a do? troubles. Etranger. Madrid. M. Ganalejas vient de di mentir In nouvelle de l'occupation d'-Vi zila pur les troupes tipagnole*. ^ Un confirme que le nombre des victimes de la lempfite, dnns te golfe de Gascogne, eM de près de aoo. " rriptfon^ wnl| ouverte? pour aide JIIX fiimillo det victimes. f.ondw ~ l't> lic-Vns nommé Quctalet soupçons dt *'ètrt livré a l'c^pioimag-e pou d'une grande pnieeance. vient d'êt râlé en Irlande. — I.c bruit court que te Gouverneni britannique prépare une nouvelle pro ition contre le projet américain sur le* roits de passage du canal de Panama- — On mande do Pékin, que la nuit crnicrc, la police a arrctis cl sommaire- lent exécuté Chanc Chen Wu. accusé 'avoir comploté contre Yuan Chi Kaï. Bucarest. — A la suite des pluies lor- Sfbtutopol. Cinq matelots qui, re- unment, en s'évadanl de la prison, raient tué i coups de revolver une sen- :inelle, ont été condamnés à mort par mtaiitwopte. — La Porte est infor- mée que les puissances entreprendront démarche a Sofia, i CeltîgQÛ et a Bolgrode cl déclareront qu'elles ne lolù- lient pas que le calme et la paix !=oient ublés dam le* Balkans, HOTEL DES ÉCHOS RETOUR DE CONGÉ. M. le lieutenant Picquel, comman- dant la section de gendarmerie de Cannes, est rentré, hier, lie congé, et a repris possession de son poste. \ T os HÔTES AU DEHORS. Le comte et la comtesse Gaston de Contades sont en villégiaure en leur cJifiteau de Coinnuuïn * * * La comtesse H. d'AuJan fait sa cu- annuelie a Ouchy-Lausanne. *** Mme J. Gairal, notre hôte, passe quelques semaines eu son château de Fronton. Mme M. Kellcr . Londres. *** . quitté Paris, allant * * * e de Montait]t est en on château de la Trappe- rie. * * * La duchesse de Trévise vient d'arri- ver en son château de Livry-sur-Seîne. * * * M. Georges-Henri Manuel s'est (allé au chûteau du Paiily, * * * Mme E. Sommier est installée en son chûteau de Pool-sur-Sei YACHTING. Sont actuellement dans le port de TrouviUe-Deauviîle, les yachts sui- vants, qui toits les hivers, viennent a port de Cannes : Apache, « M. Lefa'ru; Dalga, à M. Denfert-Ilocltereau ; Eros, au baron Henn de Rothschild; Ariane, à Gaston Memer; Sagitta, au duc de Va- lença.) ; Doris,k M. S, Joël ;Gri<amai{ au duc (le WesUninster, et Amaryllù au vicomte d'Hautpoul. DE MONACO-MONTE-CARLO Demain, dimanche 18 août 19t2 : Terrasses du Casino. Concerts grand orcheslre. • A 16 heures : 1. Maître Claude, ouverture, Colien 2. Fleclies d'Amour, valse, Strobl; 3 Prima Stella, Cliarljonnier; i. " gnou. fanUiiMC, Tliomas; 5. Je-1 ou\t'rlii[ i e, Hcissiger; G. Clochette Mai, Ulentay, 7. Coppelia. (vaJse de la Poupte Czjrdas), Delibes; S Sang Gaulois, marche, Allier. A 2i heures : 1. Jubel, ouverture, Welier; 2. V se de Concert, Biiranti; 3. Sercnata, Mo-î:kowiki ; i. ÏJH. Huguenots, fan- taisie, Mcyerbecr; 5. Poète et Paysar ouverture; Suppt 1 ; (i. Sons les Tilienl- Massenet (soli : MM. Benedelti e Tei rier) ; 7. Toréador et Andalouse Ru- benstem ; 8. Gioconda, (Ballet des Heures), Ponchieili- Bains de mer de Monaco (Plage de irvotto). L'Etablissement des lïains de Mer est ouvert tous les jours, i 7 heures du matin a midi, et de 3 à 7.h. du soir. Leçons de natation ; douches; mas- sage, etc. COUP DE SOLEIL. — On va de plia ai plus sur les plages de notre littoral, mais on se baigne de moins en mnùis on dit qu'u- ne société IMI se former potn- encoum- :r les biùijneurs, On l'appellera la société de Vencouragement au bain t n HOTEL DES P I N ! M. Poincaré en Russie Retour eu France M, Poincaré, venant de Moscou, est armé, lùer matin, à Saint-Péters- bourg, u 8 heures 15. H s'est rendu immédiatement à l'ambassade de France pour lire les derniers UMêgranuiies, Sa lecture terminée, M. Poincaré a fait demander à avoir un entretien 'ee M. Sazonoff. Cet entretien, fjui a eu- lieu à 10 heures, s'tM prolongé jusqu'au mo- ment du dûiKirl pour Cronsladt. Il s'tot ensuite embarqué sur un yaolit russe avec ses invites pour le déjeuner du Cotulé. A 1 lieure ont eu lieu les soluts d'u- sage entre VAwrora et le Coudé, Le déjeuner a été servi sous une tente, dressée sur la plateforme arriè- re du Coiulé; entre les canons et les faisceaux d'nrmcs étaient disposées des drapefies blanclies traversées de bandes tricolores; des fleurs à profu- sion ornaient la table. Au Champagne, M. Poincaré a dit : « Je vous invite il lever vos verres en l'honneur de Sa Majesté, de Sa Ma- jesté l'Impératrice, de Son Altesse Impériale, le grand-duc héritier et de la famille impériale. <> La musknie a joué l'Hymne russe. M. Kokovteoiïa répondu : » Permet tcz-moi de vous imiter à lever vos verres en l'honneur du Président de la République française et a la prospéri- té de la France. La musique a joué In Marseillaise. A l'issue du déjeuner, M. Poincaré Ht visiter eu détail le Cmulv aux mi- nisiros ni^es qui •*- k>nt retirés, à 5 heures, en renouvelant a M. Poincaré leurs souhaits de bonne traversée. I^e Comté et V Uirora ont échangé les salves rt^Wientaires. 1^ croiseur français ;i appareillé une demi-heure après, e! .'i fi heures, iî a pris la direc- tion tic la France. La pluie, qui avait cessé depuis la iniatinéV, est retombée à ce moment avec violence. Des que le Cfnulè a eu quitté les eaux russes, la note suivante a été communiquée à la Presse, par les deux gouvernements : « Le président ihi Conseil de la Ré- publique Française a eu, j)endiin!- son .séjour à Sflint-Pétersboitrg, plusieurs longs entreliens avec le Président du Conseil e! le ministre des Affaires étratiRtrc-s du Gouvernement impérial. « Ces conversa lions ont été em- preinte* il* 1 ia grande eotilnhtf qui a toujours carnctéiïM' 1 le- rtlaiions |M?r- somu'lle* de-hon«ne> 1lTl.1l ni",-.oi. français Hk^ oui, en unir.-, penino ;iu\ (-.KintnirmoiiK de- iloux nations ÏÎIIIH^ cl .îltuV^, de tr.nUT, dans un r-]inl .1 îfi.iiiee .liiM-luo cl de àn- ci'i'e .iMiilit. loiilf-; It"' craintes ques- tions sur Iciquellrs ils ont coutume,

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- — N ' 4-485. — Saint-Mamm&i Le Numéro C5 Centimes Samedi 17 Août 191*.

Le Courrier de CannesTÉLÉGRAMME DU SUD-EST

llmltxo,**..,. I lr. 11 !..

«nt «S» •"* b«n»«ï du Joora.1

Rédaction et Administration 1 24, H l l , HOCHE, 94

rtçu» k CASSES, noi har™UI du ]<*,„»,[ _ i PARIS , duu t.

HEBDOMADAIRE, LITTERAIRE, POLITIQUE ET AGRICOLE

PARIS

' « l l e r en

Président du Conseil. ,Celui-là parexemple, i la delamta-

cluince ' Ne sachant pas encore quec'était, lorsqu'il fait fro.d en France,dans le steppe neigeux que on trou-vait le soleil — on ne nous 1 a apprisSe Ss jou^i , - M- Poincnré avaitchoisi le mois d'août pour se rendreà Saint-Pélersbourg- Et juste, il y faitune chaleur torride.

Cette atmosphère surchauffée a,parait-il, fort excité la populationrusse. La réception que nos alliés ontfaite au Président du Conseil a été ex-trêmement dialoureusc. Les dépêchesnous apprennent que les membres duGouremoniciil s'nif-ement a lui ren-dre le •*• •' ' '";"" •"'- \ ' - i !^[J |

SipéKh-1 • ll'i:

lll!;\'îjjcetteSinlrovî!l-"cii rapporlanl plus oumoins fidMement les détails. Certainsprélendenfinu'nu dessert un chambel-lan en grand uniforme, a porté sur Intable une carie du monde e! que 1 em-pereur et le premier ministre ont étu-dié, de compagnie, le moyen de -~partager le monde ;

— Moi, je prends les Balkans, au-rait dit l'Empereur.

— Moi, je prends la Belgique, au-rait répondu le -Président du Cor-seil.

La conversation se serait terminéepar ces mots du tsar :

— Moi, je prends un cigare..- et jevous en offre un.

Eli bien ! on se fait des idées tout &fait fausses sur les conversations dessouverains. A la vérité,-ils ont horreurde. ces lieux communs diplomatiques,et, dans ces entrevues longuementpréparées, ils aliordent tout autre su-jet que la politique. D'apiûs des indis-crétions, le tsar a demandé à M. Poin-caré non pas s'il s'inquiétait des ar-mements de l'Allemagne, mais la rai-son qui avait poussé M. Le Bargy àquitter la Comédie-Française. M.Poîn-caré s'est longuement répandu'en ex-plications et a cité quelques traits del'excécrabJe caractère de notre ex-grand jeune premier national qui onamené un sourire sur les augustes lè-vres de son interlocuteur. Puis, c'esla tsarine qui, en rougissant, a solli-cité Je notre premier Ministre la ré-ponse a deuK questions très délicates

— Au sujet du canal de Panama,Votre Majesté ?

— Non, cela m'est égal. Je vou-drais savoir si vous connaissez la pro-chaine pièce de M. Rostand et si lesparisiennes lanceront cet hiver les toi-lettes à paniers plus accusés.

Ainsi, Ja conversaion sur ce tond'aimable badînage s'est poursuiviejusqu'à ce que l'on vint annoncer miele carrosse de notre premier Ministreétait avancé. Et il s'en alla très satis-fait tandis que les leaders des grandsquotidiens, qui n'avaient rien enten-du, écrivaient de longs articles sur lesconséquences de cette importante en-trevue.

* * #

Et pendant ce temps, nos édiles pa-risiens n'ayant pas, comme chaqueété, a se préoccuper de la question del'eau, puisqu'il en tombe de quoi

uver le monde, s'apprêtent à dé- 'baptiser la place Malesherbes jKiiir lanommer : Place des trois Dumas.

A ce propos, il est intéressant denoter que les Dumas ne s'appelaientpas Dumas. Leur arrière grand-pèreétait le marquis Antoine-AlexandreDavy de la Pailleteric, colonel et com-missaire général d'artillerie, ancienpremier gentilhomme du prince deConti. S'ennuyanl en France, le mar-quis s'en alla à Saint-Domingue, s'im-provisa planteur et épousa une bellecréole, Marie Cassette Dumas, quilui donna un fils, lequel reçut le pré-nom de Thomas-Alexandre. Quelquesannées plus tard, !e marquis perdit safemme et revint avec son enfant euFrance où, à Page de 74 ans, 11 épou-sa sa femme de charge. Le jeune com-te, fftché, s'engagea comme simplesoldat sous le nom de sa mère et de-vint plus tard Alexandre Dumas, lepore de l'auteur des Trais Mousque-taires. La gloire de son fils éclipsa unpeu la sienne, mais ce fut un généralfameux que les autrichiens avaientsurnommé : Le Diable noir, lant illeur inspirait de terreur.

Thiébault rapporte dans ses mé-moires cette anecdote amusante surle général Dumas. C'était pendant lesiège de Mantoue, en Italie. On amè-ne devant lui un espion qu'on fouillesans rien trouver et qui ne veut pasparler.

— C'est bien, dit le général, qu'onle fusille.

— Comment, s'écrie l'homme épou-vanté, pourquoi me fusiller?

— Pour t'ouvrir le ventre et y cher-cher les d^peclies que tu as avalées.

Bleuie de lerreur, l'espion finit paravouer (m'en effet, il avait avalé desdépêches dont il ignorait le contenu.

— Il y a combien de temps ?— Deux heures.— Allez, ordonna le général, de-

mander au major, si c'est un purgatifou un vomitif qu'il faut administrer àun homme pour lui faire rendre cequ'il n pris.

Cinq minutes plus tard, l'aide decamp revenait avec un purgatif. L'es-pion l'avala et deux soldats le gardè-rent à vue. Enfin la boulette apparut,Elle contenait une dépêche de la plushaute- importance et qui devait per-mettre à Bonaparte (te remporter, unmois plus lard, la victoire de Rivoli.

L'imagination du pere devait se re-trouver grandie, exaltée eliez le fils etles prouesses du général ont du inspi-rer plus d'une fois les descriptionsguerrières du célèbre romancier.

DANIEL RICHE.

Kégina Hôte l Bernascon

NOUVELLES DE PARTOUT

M. PoincanS a <|UÏlté Cronaladl, à G heu-re? du foir, & boni du Condi renlranl en

— Le communiqué officie] sur les re-iUllaU politiques du voyage de M. Poin-

Une noie de l'Année Il.ivas dit que

d'un vojjge du gi'iieral L>.iuley en Fr.in-

M. Clemenceau esl arrivé à Carlsbad;M. Millcrand, ministre de In Guerre, aquille celle ville, se rendani i Thun (Suis-

— Au sujet de l'instruction nouvel!*ouvert* s>nr l'affaire Roinsot. on déclare,iu nimi-tiTf Je ta Guerre, qm< deux pn>

Îllm'."l!i« .'h.i^.Hr'llViM" Ji, m "jerctr.ic!.ili''i^ «l tles accusations de ténh charge.

— La levée du corps de Massencl a euicu, tuer malin à 7 heures. Mme Massenct.1 son neveu ont occompagni; le corps,[ui a èlé transporte, Juns un fourgonlUloniobik, i EgnmlV où auront ucules obsèques.

— De Diicrle, un télégraphie qu'unbalaitlun du l" Simm-», venant de SFIIIIO-nav eslallendu pour dcniftin ;oir. Il rem-placera Io s" baUiiJon du i* zouuves piir-

ni pour Casablanca.— Le conseil municipal d'Alliî-nw a

décide que quatre nouvelles rues d'Mhè-porlcront les nom» de Georges L16-ceau, Henri Houssavc, Denvs Cochin

et Charles Dilke.

Département!.rieilie. — Au cours de leur réunion,

e d'une letlre de la Compagnie desMessageries .Mariliint» les informant qu'el-le acceptait de recevoir une d^.é^ation liel'Union Sjlldicalt. Lu déltgalion 11 oli)nommée de auilu et s'est rendue au siègede la Compagnie oit les pourparlers ont

— Un taii-auto passait à vive allure,hier après-midi, cours Liculaud. Untramway arrivant, le chauffeur, Léon Bur-

dérapa el alla se jeter eonlra une autre

L'un dea employés de ee garage, M. AlbertHoux, pria entre loi deux véhicules a èWtué net,

Aixbenas. — Celle nuit, Mme Colomb,figée ue G5 ans, de Saint-Joseph des Banc;.,a élé assassinée, dun? ^on domicile, y parun inconnu. Le vol « K\{. le mobile du

Chambéry. — Une colUsion s'est pro-duite entre le tramway de Voiron a Sl-Béron et une automobile, appartenant ûM. O.iïier, de Sainl-Elieniic. U voilurea élÉ complèlenwnl dcmoiic. M. Olivier

i que

Monlpeltier, — Un habitant de Mont-pellier, M. ft'mevs, qui faisait une pro-monade eu automobile, a élè alaqu^, entnles conlrcfom de Marbec cl le villapc(l'Arboras [i;ir deux aigles ^normer! Aprt;une lulte terrible, l'auto molli liste a pis'échapper en lançant sa voilure a toultvïlœw.

Angers. — La police vient d'arrfflcr k-frtreii Tiriau, flgéj d« 19 et a5 ans, quidans la nuit de jeudi n vendredi, attaquè-rent ii la sortie d'un liai, l'upenl de poliRolland et le eribli-reni ,lc toup* de ceteau ; ils tnipptrent éj,ra 'pnl(-'nL u n o PsonDC qui était venue au secoursl'agent.

Tour.*. — Hier aprfe-midi, sept 0vriers venaient dt> prendre le travail

Ttuit)<-r — IV- r.iih..>îr.iimnci npprtlient i|ui- Miiin-^oiis.i'f a élè procisiiA Mazaf.Mii, a -MoRatlor et SafH dansralmc le plus parfait.

De Marakewh, on est sans nouvelleo'e-t la IC«]P ville oit In proclamai!jii'iil donner lieu a do? troubles.

Etranger.

Madrid. — M. Ganalejas vient de dimentir In nouvelle de l'occupation d'-Vizila pur les troupes tipagnole*.

^ Un confirme que le nombre desvictimes de la lempfite, dnns te golfe deGascogne, eM de près de aoo. "rriptfon^ wnl| ouverte? pouraide JIIX fiimillo det victimes.

f.ondw ~ l't> lic-Vns nommé Quctaletsoupçons dt

*'ètrt livré a l'c^pioimag-e poud'une grande pnieeance. vient d'êtrâlé en Irlande.

— I.c bruit court que te Gouvernenibritannique prépare une nouvelle pro

ition contre le projet américain sur le*roits de passage du canal de Panama-— On mande do Pékin, que la nuit

crnicrc, la police a arrctis cl sommaire-lent exécuté Chanc Chen Wu. accusé'avoir comploté contre Yuan Chi Kaï.Bucarest. — A la suite des pluies lor-

Sfbtutopol. — Cinq matelots qui, re-unment, en s'évadanl de la prison,raient tué i coups de revolver une sen-

:inelle, ont été condamnés à mort par

mtaiitwopte. — La Porte est infor-mée que les puissances entreprendront

démarche a Sofia, i CeltîgQÛ et aBolgrode cl déclareront qu'elles ne lolù-

lient pas que le calme et la paix !=oientublés dam le* Balkans,

HOTEL DES

ÉCHOSRETOUR DE CONGÉ.

M. le lieutenant Picquel, comman-dant la section de gendarmerie deCannes, est rentré, hier, lie congé, eta repris possession de son poste.

\Tos HÔTES AU DEHORS.

Le comte et la comtesse Gaston deContades sont en villégiaure en leurcJifiteau de Coinnuuïn

* * *La comtesse H. d'AuJan fait sa cu-annuelie a Ouchy-Lausanne.

* * *Mme J. Gairal, notre hôte, passe

quelques semaines eu son château deFronton.

Mme M. Kellcr. Londres.

* * *. quitté Paris, allant

* * *e de Montait]t est enon château de la Trappe-

rie.* * *

La duchesse de Trévise vient d'arri-ver en son château de Livry-sur-Seîne.

* * *M. Georges-Henri Manuel s'est

(allé au chûteau du Paiily,* * *

Mme E. Sommier est installée enson chûteau de Pool-sur-Sei

YACHTING.

Sont actuellement dans le port deTrouviUe-Deauviîle, les yachts sui-vants, qui toits les hivers, viennent aport de Cannes :

Apache, « M. Lefa'ru; Dalga, à M.Denfert-Ilocltereau ; Eros, au baronHenn de Rothschild; Ariane, àGaston Memer; Sagitta, au duc de Va-lença.) ; Doris,k M. S, Joël ;Gri<amai{au duc (le WesUninster, et Amaryllùau vicomte d'Hautpoul.

DE MONACO-MONTE-CARLODemain, dimanche 18 août 19t2 :Terrasses du Casino. Concerts

grand orcheslre.• A 16 heures :

1. Maître Claude, ouverture, Colien2. Fleclies d'Amour, valse, Strobl; 3Prima Stella, Cliarljonnier; i. "gnou. fanUiiMC, Tliomas; 5. Je-1ou\t'rlii[ie, Hcissiger; G. ClochetteMai, Ulentay, 7. Coppelia. (vaJse dela Poupte Czjrdas), Delibes; SSang Gaulois, marche, Allier.

A 2i heures :1. Jubel, ouverture, Welier; 2. V

se de Concert, Biiranti; 3. Sercnata,Mo-î:kowiki ; i. ÏJH. Huguenots, fan-taisie, Mcyerbecr; 5. Poète et Paysarouverture; Suppt1; (i. Sons les Tilienl-Massenet (soli : MM. Benedelti e Tei

rier) ; 7. Toréador et Andalouse Ru-benstem ; 8. Gioconda, (Ballet desHeures), Ponchieili-

Bains de mer de Monaco (Plage deirvotto). — L'Etablissement des

lïains de Mer est ouvert tous les jours,i 7 heures du matin a midi, et de 3à 7.h. du soir.Leçons de natation ; douches; mas-

sage, etc.

COUP DE SOLEIL.

— On va de plia ai plus sur lesplages de notre littoral, mais on sebaigne de moins en mnùis on dit qu'u-ne société IMI se former potn- encoum-

:r les biùijneurs,— On l'appellera la société deVencouragement au bain t n

HOTEL DES PIN!

M. Poincaré en RussieRetour eu France

M, Poincaré, venant de Moscou,est a rmé, lùer matin, à Saint-Péters-bourg, u 8 heures 15.

H s'est rendu immédiatement àl'ambassade de France pour lire lesderniers UMêgranuiies,

Sa lecture terminée, M. Poincaré afait demander à avoir un entretien

'ee M. Sazonoff.Cet entretien, fjui a eu- lieu à 10

heures, s'tM prolongé jusqu'au mo-ment du dûiKirl pour Cronsladt.

Il s'tot ensuite embarqué sur unyaolit russe avec ses invites pour ledéjeuner du Cotulé.

A 1 lieure ont eu lieu les soluts d'u-sage entre VAwrora et le Coudé,

Le déjeuner a été servi sous unetente, dressée sur la plateforme arriè-re du Coiulé; entre les canons et lesfaisceaux d'nrmcs étaient disposéesdes drapefies blanclies traversées debandes tricolores; des fleurs à profu-sion ornaient la table.

Au Champagne, M. Poincaré a dit :« Je vous invite il lever vos verres enl'honneur de Sa Majesté, de Sa Ma-jesté l'Impératrice, de Son AltesseImpériale, le grand-duc héritier et dela famille impériale. <>

La musknie a joué l'Hymne russe.M. Kokovteoiïa répondu : » Permet

tcz-moi de vous imiter à lever vosverres en l'honneur du Président de laRépublique française et a la prospéri-té de la France.

La musique a joué In Marseillaise.A l'issue du déjeuner, M. Poincaré

Ht visiter eu détail le Cmulv aux mi-nisiros ni^es qui •*- k>nt retirés, à 5heures, en renouvelant a M. Poincaréleurs souhaits de bonne traversée.

I e Comté et V Uirora ont échangéles salves rt^Wientaires. 1^ croiseurfrançais ;i appareillé une demi-heureaprès, e! .'i fi heures, iî a pris la direc-tion tic la France.

La pluie, qui avait cessé depuis lainiatinéV, est retombée à ce momentavec violence.

Des que le Cfnulè a eu quitté leseaux russes, la note suivante a étécommuniquée à la Presse, par lesdeux gouvernements :

« Le président ihi Conseil de la Ré-publique Française a eu, j)endiin!- son.séjour à Sflint-Pétersboitrg, plusieurslongs entreliens avec le Président duConseil e! le ministre des AffairesétratiRtrc-s du Gouvernement impérial.

« Ces conversa lions ont été em-preinte* il*1 ia grande eotilnhtf qui atoujours carnctéiïM'1 le- rtlaiions |M?r-somu'lle* de-hon«ne> 1lTl.1l ni",-.oi.français Hk^ oui, en unir.-, penino;iu\ (-.KintnirmoiiK de- iloux nationsÏÎIIIH^ cl .îltuV^, de tr.nUT, dans un

r-]inl .1 îfi.iiiee .liiM-luo cl de àn-ci'i'e .iMiilit. loiilf-; It"' craintes ques-tions sur Iciquellrs ils ont coutume,