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Melo Nzeyitu Josias Pasteur, Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ dans le Monde, Luanda, Angola Jésus l’Africain, le secret le mieux gardé de tous les temps Le livre qui révèle le Troisième Secret de Fatima Editions BITOPO

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Page 1: Melo Nzeyitu Josias Pasteur, Eglise de Notre Seigneur ...€¦ · Annexe II Insultes à l’humanité et fausse suprématie.....203 Annexe III Les Madones Noires.....209 Annexe IV

Melo Nzeyitu Josias

Pasteur, Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ dans leMonde, Luanda, Angola

Jésus l’Africain, le secret le mieux gardé de tous les temps

Le livre qui révèle le Troisième Secret de Fatima

Editions BITOPO

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Du même auteur:

- The True Third Secret of Fatima Revealed and The Return of Christ,Nekongo Press,Tucson, Arizona.

- Comment Avaler la Bible , Author’s on Line, London, UK.

En cours de rédaction:

- La Langue Kongo, Mère du Latin ?- Comment Mémoriser la Bible Par La Méthode “CaPe”.

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“Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert,

rien de secret qui ne doive être mis au jour.”

(Marc 4 : 22).

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© Editions BITOPOSerpapinto

Luanda, Angola

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes del’article L-122-5, 2° et 3° a), “d’une part, que les copies ou reproduc-tion strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées àune utilisation collective” et, d’autre part, que les analyses et les cour-tes citations dans un but d’exemple et d’illustration, “toute représenta-tion ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentementde l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite” (art; L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé quece soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articlesL. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Enregistré auprès de l’AFNIL.

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Table des MatièresINTRODUCTION...............................................................................................11Ch. I Deux attentats pour pousser le Pape à parler..................15Ch. II Le bal du soleil à Fatima................................................17Ch. III L’Europe et l’Afrique conviées à une même fête...........27Ch. IV Le merveilleux bal du Prophète Kimbangu..................29Ch. V Les miracles de Simon Kimbangu.................................33Ch. VI Une fausse révélation.....................................................39Ch. VII Rétrospective sur le Mystère de Fatima.........................45Ch. VIII Premiers secrets.............................................................51Ch. IX La transmission du Message au Vatican.........................57Ch. X Stolen Legacy ou l’héritage usurpé................................63Ch. XI Stolen Legacy même dans le sacré.................................69Ch. XII Les 12 tribus sont-elles réellement perdues?..................75Ch. XIII Kongo dia ‘Totela alias Isröel........................................95Ch. XIV Patmos annonce Fatima...............................................107Ch. XV Un retour secré mais néanmoins prophétisé.................111Ch. XVI Fatima et le Dragon Rouge...........................................115Ch. XVII Le 13 mai 1917, l’Annonciation..................................135Ch. XVIII Un portrait énigmatique...............................................141Ch. XIX La Grande Prostituée....................................................153Ch. XX Simão Toko, l’Homme de Fatima................................157Ch. XXI L’évangile de l’Homme de Fatima...............................173Annexe I L’héritage usurpé: Khemit alias l’Egypte.....................195Annexe II Insultes à l’humanité et fausse suprématie...................203Annexe III Les Madones Noires....................................................209Annexe IV La Bible, un livre africain............................................215Annexe V Le Royaume Kongo, terre de la Promesse...................221Annexe VI Le ki-Kongo, langue de la Révélation..........................227

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AVANT-PROPOS

La première version de ce livre a paru aux Etats-Unis en 2001. Ils’agit de: The True Third Secret of Fatima Revealed, NeKongo Press,Tucson, Arizona. Il y a connu un succès notable car en quelques mois,sans aucune promotion, des milliers d’exemplaires du livre ont étévendus.

Fonctionnaire international auprès de l’Unesco à Paris à l’épo-que, nous étions tenu par un devoir de réserve. Voilà pourquoi nousavons résolu d’attendre sept ans et notre démission de nos anciennesfonctions avant de nous lancer dans la ré-écriture et la ré-édition dulivre.

Le résultat est cet ouvrage. Vous pourrez vous rendre compte quesi le thème - Jésus l’Africain -, est sujet à polémique, nous ne noussommes ménagé aucun effort de recherche pour convaincre même lesplus sceptiques que les informations y contenues ne peuvent êtrecalembredaines et billevesées. Dans tous les cas, nous espérons qu’entournant la dernière page deu livre, le lecteur aura ouvert les yeux surla réalité d’une conspiration du silence dont le but est, ni plus nimoins, de mener le monde à la catastrophe.

Pour qu’il soit plus facile à lire, nous avons décidé de diviser lelivre en deux parties:

(a) La révélation proprement dite du Secret;(b) En annexe, le fruit des recherches effectuées destinées à ren-

dre plausible ce qui, de prime abord, est - nous le concédons volon-tiers -, difficile à croire.

Pour terminer, s’agissant d’un ouvrage d’abord spirituel, nousformulons la prière suivante : que si votre intelligence reste imper-méable à la révélation de ce secret, que votre âme en soit bouleverséeau plus profond d’elle-même.

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I n t r o d u c t i o n

Un célèbre écrivain français1 le proclame sans ambages : “La plusgrande force qui gouverne le monde est le mensonge”. Cette sen-

tence rejoint ce que disait, il y a plus de deux siècles, Napoléon Bonaparte :“L’histoire est une fable élaborée d’un commun accord.”

Pour sa part, le Seigneur Jésus-Christ émet un jugement sans appelquant au règne souverain du mensonge dans notre monde. Il apostrophe ences termes les pharisiens de son temps, et, à travers eux bien des détenteursd’autorité spirituelle d’aujourd’hui:“Vous avez pour père le diable, et vousvoulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commen-cement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité enlui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il estmenteur et le père du mensonge” (Jean 8 : 44).

Oui, le mensonge gouverne le monde. L’exemple le plus récent de cetriste constat est le prétexte qui a servi à la Première Puissance mondiale, lesEtats-Unis d’Amérique, pour déclencher une guerre terriblement meurtrièreen Irak. Les ADM (Armes de Destruction Massive) prétendument détenuespar l’Irak n’ont jamais été trouvées pour la simple raison qu’elles n’exis-taient pas. Mais cette contre-vérité a permis aux Américains de déséquilibreret d’occuper à leur profit cette région stratégique de la planète...

Parmi les fables élaborées malicieusement pour servir des causes ina-vouables, nous placerions au tout premier plan la fable sur l’origine blanchede la civilisation judéo-chrétienne. En effet, alors qu’à l’origine du christia-nisme, un témoin oculaire (Tacite2, écrivain romain du 1er siècle de notreère) décrit les Juifs comme étant une race d’Ethiopiens, donc de Noirs,aujourd’hui il est quasi impossible de trouver un seul personnage bibliquenoir dans un ouvrage illustré consacré à la Bible. Cette oeuvre de falsifica-tion aux conséquences tragiques (la traite négrière qui a saigné à blanc

(1) Cf. chapitre X.(2) Tacite (né en 55 mort vers 120), Les Annales

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l’Afrique durant quatre siècles et la concomittante colonisation en sont lesconséquences directes) s’est faite par paliers, étape par étape. Cependant,l’apothéose a été atteint lorsque le Pape Julius II a demandé à l’artiste italiende la Renaissance Raffaelo Santi dit Raffael de représenter les personnagesde la Bible à l’image de l’Europe et des Européen. La Palestine, théâtremajeur des épopées bibliques, venait ainsi se greffer comme par enchante-ment à l’Europe. Le christianisme étant devenu, depuis la conversion en 313de l’Empereur Constantin, la religion dominante de l’Europe, il avait paruindispensable à la papauté que les Européens s’identifent aux protagonistesde la Bible, même si cela contredit les textes de référence et le simple bonsens.

Quelques exemples pour s’en convaincre: les prophètes de l’AncienTestament et les apôtres du Nouveau Testament sont circoncis. Hérodote,l’érudit grec du Ve siècle avant notre ère, considéré comme le Père del’Histoire, affirme que cette pratique est une caractéristique des seuls Noirs.Cela n’empêche pas que ces prophètes et ces apôtres soient généralementreprésentés en “aryens” authentiques.

Moïse, le Grand Législateur à l’origine de la nation d’Israël est unEgyptien de culture et de phénotype (Actes 7 : 22 et Exode 2 : 19) alors queles pharaons eux-mêmes se définissent comme descendants de Cham, doncdes Noirs authentiques (Psaumes 105 : 23 et 105 : 27), c’est sans complexeque les acteurs américains Yul Brynner et Charlton Heston campent les per-sonnages de Pharaon et de Moïse.

A propos de Moïse: pour lui prouver sa toute puissance, l’Eternel luidit : “ Mets ta main dans ton sein. Il mit sa main dans son sein; puis il laretira, et voici, sa main était couverte de lèpre, blanche comme la neige.L’Eternel dit: Remets ta main dans ton sein. Il remit sa main dans son sein;puis il la retira de son sein, et voici, elle était redevenue comme sa chair. ”(Exode 4 :7-8). Il faut bien se situer dans le contexte de cette anecdote:l’Eternel veut prouver à Moïse qu’Il est Tout Puissant, que rien ne lui est

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impossible. Il est ridicule que, pour ce faire, il choisisse de rendre blanchela main de quelqu’un qui est... déjà blanc! Il n’y a que l’hypothèse contrairequi tienne la route. Moïse était Noir et le fait que sa main devienne blancherelève incontestablement du miracle. Des siècles plus tard, Jésus souligne lemiracle que suppose cette métamorphose noir-blanc dans cette phrase: “Nejure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul che-veu.” (Matthieu 5 : 36).

Et Job qui, apprenant la mort de ses enfants, déchire ses vêtements et...se rase la tête en signe de deuil ! (Job 1 : 20). Une coutume biblique antiquequi, curieusement, ne se retrouve actuellement qu’en Afrique sub-saha-rienne... L’hypothèse développée plus loin dans le livre d’une migrationopérée par certains peuples du Proche Orient vers l’Afrique s’en trouveconfortée.

Cette entrée en matière s’avérait nécessaire pour introduire le thème dece livre, la révélation du Troisième secret de Fatima, dont le titre, Jésusl’Africain, est explicite.

Nous convenons sans faux semblants que cet intitulé prête à sourire etmême à rire. Si l’envie vous en prend, allez-y franchement. Eclatez d’un riresonore, venu du fond des tripes, vous dilatant la rate et fusant de votre gorgedéployée telle une cascade. Une fois le dernier spasme passé, l’ultimehoquet étouffé, la pénultième goutte des larmes mouillant votre joue,essuyée - l’ultime larme étant réservée à l’émotion qui vous saisira lorsque,après lecture, vous constaterez la véracité de notre révélation -, rappellez-vous que l’histoire d’Israël commence pratiquement par un rire. Incrédule.Celui de Sarah à qui des anges de l’Eternel annoncent qu’elle va avoir unfils, à presque cent ans. Ridicule! Stupide! Impensable! On connaît la suite:ce fils qui naît, à qui l’on donne le nom de “rire”, Itsaak,1 et qui donne sonnom ou plutôt son surnom à la nation la plus célèbre du monde: Israël !

Introduction 13

(1) Itsaak: sa parenté avec le Kikongo tsaka, “le jeu, le rire, la plaisanterie,” est plutôt révé-lateur.

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La raison principale de cette incrédulité est aisément compréhensible:l’Afrique et les Africains ne représentent-ils pas un concentré de toutes lesmisères et calamités du monde? En écho à la question de Nathanaël àPhilippe qui lui annonce le Messie: “Peut-il venir de Nazareth quelque chosede bon ?” (Jean 1 : 42), la question se pose de savoir si “quelque chose debon peut venir de l’Afrique.”

La réponse à cette question se trouve sous la plume de Saint Paul:“Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu achoisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisiles choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point,pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devantDieu.” (1 Corinthiens 1 : 27-29).

Ce sont ces critères de sélection déterminés par l’Eternel lui-même quireprésentent la trame sur laquelle a été tissée l’incroyable fresque de laRévélation du Troisième Secret de Fatima. Refuser de l’admettre, refuser des’y soumettre conduit à tomber dans le même piège que celui dans lequels’est empêtré le Vatican depuis 1960. Celui de s’opposer de front à lavolonté divine, avec les terribles conséquences induites par une telle folie.

Pour clôre cette introduction, laissez-nous vous dire que le succèsmondial du roman de Dan Brown, le Da Vinci Code témoigne de l’intérêtindéfectible du public pour tout ce qui concerne des révélations nouvelles(ou supposées telles) sur le personnage de Jésus. Tout en ne retirant rien à laqualité du livre précité, ce que l’auteur y dévoile est sorti de son imaginationfertile. Il n’en est rien en ce qui concerne ce livre : les faits que nous expo-sons ayant eu lieu au XXe siècle, il est facile de les vérifier, de les recouperet de constater, preuves à l’appui, que tout est vrai.

La révélation du Troisième Secret de Fatima est un prélude à la nou-velle ère à laquelle aspire la majeure partie de l’humanité: celle où doitrégner la Vérité en opposition au Mensonge qui porte en lui les germes duchaos.

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CHAPITRE I

Deux attentats pour pousser le Pape à parler

Le 2 mai 1981, Lawrence James Downey, un Australien ancienmoine cistercien du monastère romain des Tre Fontane détourne

un avion d’Aer Lingus effectuant un vol entre Dublin et Londres. Il veut parce coup d’éclat forcer Jean-Paul II à révéler le Troisième Secret de Fatima.Cette folle tentative était manifestement vouée à l’échec. Elle aura cepen-dant l’avantage de remettre à la une des média internationaux le fameuxMystère de Fatima et son Grand Secret.

Les braises de ce sensationnel fait divers ne sont pas encore refroidieslorsque, onze jours plus tard, un coup de tonnerre ébranle les salles de rédac-tion des journaux du monde entier. En effet, le 13 mai, le Souverain Pontife,qui semble résolu à museler le Message de Fatima, est obligé de s’en souve-nir de la manière la plus tragique. Il est, en effet, victime d’un attentat sur laPlace Saint Pierre de Rome. Atteint grièvement par les balles - tirées pres-que à bout portant – d’un terroriste turc du nom d’Ali Agça, c’est par mira-cle qu’il en réchappe. Curieuse coïncidence : cet attentat a lieu le jour mêmedu 64e anniversaire des apparitions de Fatima qui débutèrent le 13 mai 1917.Fait encore plus extraordinaire : les balles d’Ali Agça ont atteint le pape à17 h 19 exactement. L’inversion de ces deux chiffres donne... 1917, l’annéede naissance du Mystère de Fatima.

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“Qui dira qu’une chose arrive, sans que le Seigneur l’ait ordonnée”(Lamentations 3 : 37) clame le prophète Jérémie. Quel est l’homme, aussipuissant et vénéré soit-il, qui puisse contester les décrets du Seigneur ? LeSeigneur aura attendu quarante ans, quarante longues années, soit près dedeux générations, pour voir si la Papauté ferait amende honorable enpubliant le vrai Troisième Secret de Fatima.

Il n’en a rien été. Bien au contraire, les instances suprêmes du Vatican,dont faisait partie l’actuel pape Benoît XVI, ont décidé de détourner le vraisens de l’attentat du 13 mai 1981 qui était un avertissement du Seigneur aupape Jean-Paul II, pour en faire la révélation du Grand Secret : “un évêquevêtu de blanc tombant sous des balles ennemies…”

On ne se moque pas impunément de Dieu (Galates 6 : 7). L’occasionnous est donnée ici de méditer cette parole du Seigneur : “Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme? ou, que don-nerait un homme en échange de son âme ?” (Matthieu 26 : 16).

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(1) Nom de l’endroit où ont lieu les apparitions.

CHAPITRE II

Le bal du soleil à Fatima

Avant le 13 octobre 1917, jamais la planète Terre n’a été témoind’une pareille fête. En ce fameux jour, dans un insignifiant coin de

ce globe azuré, en l’occurrence un petit village du centre du Portugal du nomde Fatima, le soleil s’est revêtu de ses plus beaux atours et s’est livré, sansfausse pudeur, à une phénoménale exhibition. Il était manifeste que l’astredélirait de joie, comme une femme accouchant enfin d’un enfant longtempsdésiré, en produisant un féerique feu d’artifice sous les yeux incrédulesd’une immense foule.

Nous assistons ici à la dernière apparition de la Dame du ciel aux petitsbergers de Fatima à qui elle parle depuis cinq mois maintenant. Ce jour-là,le Portugal dans son ensemble se trouve représenté à la Cova da Iria.1 Il ya, en effet, une foule de croyants, des curieux, mais aussi des incroyants, despaysans, des bourgeois, des médecins, des ouvriers et des scientifiques. Sousune pluie battante, soixante dix mille personnes piaffent d’impatience.Quand les trois petits voyants se présentent, Lucia - dont le prénom quisignifie “lumière” n’a jamais été aussi symbolique -, demande à la foule defermer les parapluies pour communier dans la prière. A midi, la Dame appa-raît. Après avoir livré son message, ouvrant les mains, elle les fait réfléchirsur le soleil et, tandis qu'elle s'élève, le reflet de sa propre lumière continue

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à se projeter sur le soleil. A ce moment, selon la promesse faite lors de la pré-cédente visite et conformément à l'annonce de Lucia, s’accomplit un prodigeinédit. Le soleil commence à bouger et durant plus de dix minutes, à troisreprises, l’astre de feu tourne comme une roue de cirque, lançant des fais-ceaux multicolores de lumière, peignant tout, le sol, les arbres, les gens, dedifférentes couleurs. Il semble devoir s'écraser sur la terre entraînant unmouvement de panique de la foule frappée de terreur. Beaucoup tombent àgenoux et des cris s'élèvent : « Miracle ! Miracle ! Ô mon Dieu deMiséricorde ! Pardon ! Je crois, mon Dieu ! ” On récite l'acte de contrition,puis on chante le credo. Cependant, le soleil arrête sa chute vertigineuse,remonte comme il était descendu et reprend sa place dans le firmament,retrouvant son éclat normal. La foule se relève, reprenant ses esprits tel unboxeur groggy, pour constater que les habits tout trempés de pluie dix minu-tes plus tôt, sont maintenant absolument secs. Le phénomène solaire a étéconstaté à des kilomètres de la Cova da Iria, par des gens qui ignoraient toutde ce qui s'y passait. Mais laissons s’exprimer quelques témoins oculaires dela désormais fameuse danse du soleil.

Témoignage du professeur José Proença Garret

Parmi les spectateurs conviés par le destin à cette fête venue d’uneautre dimension se trouve un surdoué. Il s’agit de José Proença Garret, pro-fesseur émérite ès sciences à l’Université de Lisbonne. Il est tellement saisipar le spectacle qu’il a tenu à transmettre son témoignage à la postérité...

De par sa formation scientifique et son esprit analytique, le ProfesseurGarret peut être considéré comme l’unique témoin de ce phénomène, connudès lors comme la Danse du soleil à Fatima, capable d’en faire la descrip-tion la plus fiable. Muni d’une paire de jumelles, il a pu observer en grosplan l’étrange phénomène. Sa description du prodige, que nous vous livronsin extenso, est d’autant plus précieuse que notre homme s’avoue incroyant,

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Le bal du soleil à Fatima 19

se sentait comme un astre vivant. Il n'était pas sphérique comme la lune, iln'en avait pas non plus la teinte ni les clairs obscurs. Il apparaissait commeun disque plat et poli, comme taillé dans la nacre d'un coquillage. Ce n'estpas là une comparaison banale puisée dans la poésie de pacotille. Mes yeuxle virent vraiment ainsi. Il ne ressemblait pas non plus au soleil lorsqu'on lecontemple à travers le brouillard - d’ailleurs il n’y avait pas de brouillard àce moment-là car il n’était ni obscurci ni diffus ni voilé. A Fatima, il prodi-guait lumière et chaleur et il se dessinait nettement avec un bord taillé enarête, comme le plateau d’une table de jeu. La voûte céleste était couvertede cirrus avec des déchirures bleues ça et là, mais le soleil se détacha plu-sieurs fois sur la partie limpide du ciel. Les nuages qui couraient légersd’est en ouest ne masquaient pas la lumière du soleil qui ne blessait pas lesyeux, de sorte qu’on avait l’impression qu’ils passaient derrière le soleil etnon devant lui. Il est étonnant que durant un temps aussi long, la foule aitpu fixer l’astre, foyer de lumière et brasier de chaleur, sans douleur aux yeuxet sans que la rétine soit éblouie, aveuglée. Ce phénomène, avec deux inter-ruptions pendant lesquelles l’astre lança des rayons plus brillants et pluséclatants qui obligèrent d’en détourner les yeux, dura environ dix minutes.Ce disque nacré avait le vertige d’un mouvement. Ce n’était pas seulementle scintillement d’un astre en pleine vie. Il tournait aussi sur lui-même avecune vitesse impressionnante vers le sol, menaçant de nous écraser sous lepoids de son immense masse incandescente. Ce furent là des secondes d’im-pression terrifiantes. M’occupant de fixer le soleil, je remarquai que touts’obscurcissait autour de moi. Je regardai d’abord ce qui était autour demoi, plus loin vers l’horizon et je vis que toutes choses avaient pris une cou-leur d’améthyste. Les objets, le ciel et les nuages de l’atmosphère avaient lamême couleur. Un grand chêne, tout violet, projetait sur le sol une ombreténébreuse. Redoutant un trouble de la rétine, hypothèse peu probable car,en ce cas, je n’aurais pas vu violets tous les objets, je fermai les paupières

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écartant d’emblée le soupçon que son témoignage est partisan. De la bordurede la cuvette où il se tient, le professeur Garret jouit d’une vue stratégiquesur l’espèce d’amphithéâtre naturel où se produisent, depuis le 13 mai, lesapparitions. Jetant un regard circulaire sur la scène, il est stupéfait de voirl'énorme foule qui se presse en contrebas. Il décide alors d'évaluer le nom-bre de personnes rassemblées là, pratiquement à ses pieds, en les comptantselon une ingénieuse méthode. Il calcule, par la surface carrée qu'elles occu-pent, le nombre total des gens qui se trouvent le plus près de l'endroit où ilse tient. Par projection, il multiplie ce nombre par autant de fois la surfacecarrée qu'il le faut pour couvrir tout son champ de vision. C'est ainsi qu'ildénombre de 70.000 à 100.000 personnes.

Il est environ midi. Depuis près d'un quart d'heure, les trois petits ber-gers de Fatima qui sont au centre de toute cette effervescence sont tombésen extase. Ils semblent converser avec quelqu'un qu'eux seuls peuvent voir.Soudain, la plus âgée des enfants, Lucia dos Santos, pointe son index vers leciel : "Regardez, regardez !" crie-t-elle d'une voix stridente. Instinctivement,le professeur Garret lève les yeux et ce qu'il aperçoit le fait douter de sessens. Serait-il l'objet d'une hallucination ? En effet, il voit le soleil amorcerun léger mouvement, comme saisi d'un tremblement. Sans songer au risquenormalement fatal pour ses yeux, il saisit ses jumelles1 et les pointe en direc-tion de l'astre solaire. Voici son récit :

"Quelque temps auparavant, le soleil avait percé l'épaisse couche denuages qui l'avait jusqu'alors dissimulé et s'était mis à briller clairement etintensément. Je me tournai vers cet aimant qui attirait tous les regards et jepus le voir pareil à un disque au bord net et à l'arête vive mais sans que celafatiguât les yeux. J'entendis à Fatima même comparer le soleil à un disqued'argent mat, ce qui ne semble pas exact. C'était une couleur plus claire,plus brillante et riche, chatoyante comme l'orient d'une perle. Il ne ressem-blait en rien à la lune par une nuit transparente et claire car il se voyait et

(1) Le fait que le Dr Garret ait pu observer le soleil avec des jumelles sans que ses rétinesne soient instantanément brûlées constitue déjà un miracle en soi.

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et y appuyai les doigts afin d’intercepter toute lumière. Je me retournai pourouvrir les yeux et je vis que, comme auparavant, le paysage et l’air avaienttoujours la même couleur violette. L’impression que l’on avait n’était pascelle d’une éclipse. A Fatima, l’atmosphère, quoique violette, restait trans-parente jusqu’aux confins de l’horizon que l’on voyait clairement et je n’euspas la sensation d’un arrêt de l’énergie universelle. Continuant à regarderle soleil, je remarquai que l’atmosphère était devenue plus claire. A cet ins-tant, j’entendis un paysan dire à sa voisine à côté de moi: “Mais, Madame,vous êtes toute jaune ! De fait, maintenant, tout avait changé au près et auloin en revêtant la nuance d’un vieux damas jaune. Les gens paraissaientmalades, atteints d’une jaunisse. J’ai souri de les voir ainsi, laids et ayantmauvaise mine. On entendait des rires. Mes mains avaient la même nuancejaune.

Tous ces phénomènes que j’ai énumérés et décrits, je les ai observésavec un esprit calme et surtout sans une émotion ni un soubresaut. Ilincombe à d’autres que moi de les expliquer ou de les interpréter.”

Témoignage de maître Azevedo Mendes

Me Carlos de Azevedo Mendes, notre deuxième témoin, est un jeunejuriste de 28 ans. Il s’est rendu à Fatima pour la première fois en septembre1917, au cours d’une randonnée à cheval. Il était curieux de voir la mysté-rieuse colline culminant au dessus de Batalha où, depuis le 13 mai, se pro-duisaient les apparitions mettant en émoi toute la région. Après cette visite,il décide de faire connaissance avec les trois petits visionnaires. Il se pré-sente auprès des parents et demande à parler aux enfants. Après avoir jouéavec eux pour les mettre en confiance, il les soumet à un véritable interro-gatoire. La sincérité des enfants, découlant de la spontanéité de leurs répon-ses, le bouleverse. Dans sa déposition, faite en 1960, il déclare :

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(1) Notons pour rappel que c’est 43 ans plus tard, en 1960, que Me Carlos Mendes fait cetémoignage écrit.

“Après cette première visite à Fatima au début du mois de septembre,j’écrivis une lettre à ma fiancée lui rapportant que j’étais convaincu quequelque chose d’inhabituel se passait avec les petits bergers de Fatima etque j’avais l’intention de me rendre dans ce village le 13 de ce mois, pourme rendre compte par moi-même. Je lui décrivais les enfants, dont la sincé-rité, quand ils parlaient des apparitions ne faisait aucun doute. Tous les troisaffirment qu’une dame leur apparaît. Ils ne savent pas qui elle est.

Il y avait plusieurs milliers de gens à Fatima le 13 septembre (le moisprécédant le miracle) et beaucoup d’entre elles diront plus tard avoir vu unepluie argentée et d’autres phénomènes, mais personnellement je dois direque je n’ai rien vu. D’où ma grande déception lorsqu’au bout de quelquesminutes à peine, les enfants - qui étaient à genoux - se mirent debout, décla-rant que c’était fini. Je décidai alors que je n’irai pas à Fatima le 13 octo-bre. Cependant, ce jour-là, ce fut plus fort que moi. Accompagné de monfrère Candido et de quelques-uns de ses amis, je me retrouvai sans tropsavoir pourquoi à Fatima, me tenant non loin du lieu des apparitions. Je visles enfants arriver, je les vis se mettre à genoux, et fus saisis par l’impres-sionnant silence qui s’était abattu sur nous. Je m’en souviens aujourd’huicomme si c’était hier. Une fois de plus, pendant que les enfants parlaient àl’apparition, des personnes autour de moi décrivaient des choses qu’ellesvoyaient, mais moi je ne voyais rien d’étrange.

Il était midi passé de quelques minutes. Tout à coup, j’entendis la foulecrier. Je levai les yeux et vis le soleil, semblable à une boule de feu, qui com-mençait à bouger au travers des nuages. Cela a duré plusieurs secondespendant lesquelles j’eus l’impression que le soleil nous tombait dessus. Tousles visages avaient changé de couleur, des cris et des exclamations fusaientde toutes parts, suivis d’actes de contrition, d’amour envers Dieu. Unmoment indescriptible ! Vous le sentez. Vous restez subjugué. Mais il estimpossible de le décrire. Il avait plu toute la matinée et le ciel était rempli

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de nuages, mais la pluie s’était brusquement arrêtée. Sous l’effet d’uneintense émotion, je m’avançai et soulevai la petite Lucie, la pressant contremon épaule. En conclusion, ce que je vis à Fatima ce jour-là ne pouvait quebouleverser ma vie intérieure et je suis persuadé que tous ceux qui ont vu lemiracle, ou même en ont entendu parler, ne peuvent qu’avoir été impression-nés par sa grandeur... Je m’en souviens encore aujourd’hui1 de manièreaussi vive que lorsque ça s’est produit, et je me sens encore dominé par l’ex-traordinaire événement dont j’ai été témoin le 13 octobre 1917 à Fatima. Jene suis pas le seul. Tout le Portugal en a été profondément bouleversé.”

Témoignage de Mario Godinho

M. Godinho, un ingénieur athée appartenant à une famille portugaisede renom, se rend à Fatima dès le 13 juin 1917. Il y accompagne sa mère,femme d’une grande piété qui, dès le début des phénomènes, a cru à leur ori-gine divine. M. Godinho restera dans l’histoire de Fatima comme le premierà s’être rendu à la Cova da Iria en voiture. Il est alors âgé de 25 ans.

“Ma famille vit à 25 km environ de Fatima. En mai 1917, des rumeursnous parvinrent d’extraordinaires apparitions à Fatima. Je n’y crus pointd’autant plus que l’imagination populaire venait gonfler ces rumeurs derécits fantastiques. Cependant ma mère, femme pieuse s’il en était, crutimmédiatement à la nouvelle et n’eut de cesse qu’elle m’eût convaincu del’accompagner sur le lieu des apparitions.

Nous nous y rendîmes donc le 13 juin, lors de la deuxième apparitionde Notre Dame. En contrebas de la route, nous aperçûmes une douzaine depersonnes, parmi lesquelles se trouvaient trois petits bergers tenant des bou-gies allumées dans les mains. D’autres personnes vinrent par après se join-dre à nous dans l’attente de l’apparition. Face aux enfants il y avait un petitchêne vert. Les enfants déclarèrent que c’est sur cet arbre que Notre Dame

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allait se manifester. En ce qui me concerne, je ne vis rien d’extraordinairece jour-là, ce qui ne fit que renforcer ma conviction que les pauvres enfantsdéliraient. Comme nous étions en voiture, je leur offris de les accompagnerchez eux. Nous en profitâmes pour les soumettre à un feu roulant dequestions. Je pense sincèrement avoir été le premier à prendre les pastou-reaux en photo et à les soumettre à un interrogatoire.

Loin d’être échaudée par cette première expérience, somme toute déce-vante, ma mère insista pour que je l’accompagne de nouveau à la Cova daIria, le 13 août. Une fois de plus, je rentrai découragé et déçu. Cependant,quelque chose d’extraordinaire s’était tout de même passé. Ma mère, quiavait souffert d’une grosse tumeur à l’oeil depuis des années, était guérie.Les médecins qui la soignaient déclarèrent qu’ils étaient incapables d’expli-quer une telle guérison. Je continuai toutefois à ne pas croire aux appari-tions. Finalement, et une fois de plus cédant aux pressions de ma mère, jel’accompagnai à la Cova da Iria le 13 octobre.

Cette fois-ci, la foule était innombrable: des centaines et des centainesde pèlerins, et plusieurs genres de véhicules. De voir cette multitude consti-tuait déjà un choc.Comme je continuai à être incrédule, je ne pris même pasla peine de sortir de ma voiture. Tout à coup, je remarquai que tout le monderegardait le ciel. Mû par une curiosité toute naturelle, je sortis de la voitureet levai également les yeux au ciel.

J’aperçus alors dans un espace dégagé du ciel (où l’on ne pouvait nor-malement garder les yeux fixés sur le soleil) le soleil lui-même. Il était sem-blable à un cercle en verre fumé illuminé par l’arrière et tournant sur lui-même, qui donnait l’impression de tomber sur nos têtes. Je pus alors voir lesoleil plus facilement que la lune par pleine lune. De ces milliers de bou-ches, j’entendis des paroles de louanges et d’adoration. Et tout à coup, jecrus moi-même. J’étais persuadé que je n’avais pas été victime d’une hallu-cination. J’avais vu ce soleil comme je ne l’ai plus jamais revu par après.”

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Témoignage de O Século, le grand journal libre-penseur de Lisbonne

Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du O Século, est athée. Raisonpour laquelle il a publié le matin même dans ce journal un article ironiquesur les apparitions de la Cova da Iria. À midi, il est témoin du prodige et lesoir, changement de ton : encore sous l’impression des événements, il écritle nouvel article dont nous citons ici quelques extraits. Cet article, publiédans le O Século du lundi 15 octobre 1917, fait sensation dans tout le pays,et attire à son auteur les vifs reproches des libres-penseurs portugais. Ceux-ci sont furieux de cette formidable publicité faite aux événements de Fatima.Cependant, pour les croyants, cette caution venue de l’athéisme est la preuveparadoxale que la danse du soleil a bien eu lieu.

"(…) Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argen-tée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciellaissé libre de nuages. Un grand cri s’échappa de toutes les poitrines ; et cesmilliers de personnes, que la foi soulevait jusqu’au ciel, tombèrent à genouxsur le sol détrempé.

La lumière du soleil devint d’un bleu étrange ! On eût dit qu’elle tra-versait les vitraux d’une immense cathédrale, avant de se répandre danscette nef gigantesque, modelée en ogive par toutes ces mains qui se levaientvers le ciel !… Puis la lumière bleue s’estompa graduellement comme filtréepar des vitraux jaunes. Des taches jaunes tombaient maintenant sur les coif-fes blanches et les robes sombres des femmes. Ces taches se répétaient indé-finiment sur les arbres, sur les pierres, sur le sol…Toute la foule pleurait,toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impressiongrandiose du miracle attendu ! Ces moments semblèrent durer des heures,tant ils étaient intenses !"

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Article daté du 15 octobre 1917 du quotidien O Século consacré au miracle de la danse du soleil à Fatima.

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CHAPITRE III

L’Europe et l’Afrique conviées à une même fête

Au Portugal, le 13 octobre 1917, le soleil a dansé sous les yeuxd’une multitude capable de remplir le plus grand des stades olym-

piques modernes. Rappelons que cet astre souverain est situé à 1.392.000kms de la terre et possède un volume 1,3 millions de fois supérieur à celuide notre planète. C’est cette boule de gaz en fusion aux dimensions fabuleu-ses qui a bougé à Fatima. Devons-nous considérer cette extraordinaireparade du soleil comme annonciateur d’un événement exceptionnel ?Autrement dit, à l’instar des nuages messagers de la pluie, ce phénomèneprécède-t-il un événement ? La réponse est oui. Cependant, il faut noterqu’avènement plutôt qu’événement serait le mot de circonstance ici. Nousaurons plus loin l’occasion de développer ce thème dans les moindresdétails.

Si, au Portugal, le ciel a déployé une magnificence telle qu’elle a mar-qué d’un sceau indélébile ce jour, c’est pour célébrer l’hymen des cieux etde la terre concrétisé par l’accomplissement d’un oracle multimillénaire. Larégion où cette prophétie allait s’accomplir, à savoir l’Afrique profonde, nepouvait être en reste. Il y a eu fête au ciel à Fatima. Il y aura fête, le momentvenu, sur la terre sacrée de l’Afrique, cette terre que le Créateur avait pétrie

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de Ses mains – métaphore - pour en tirer Muntu l’être humain originel,source de l’humanité entière. Nous nous appuyons sur le fait que Muntu està l’origine du mot latin Mundus duquel dérive “Monde”, le mot qui désigneles tribus, nations et langues peuplant la terre. La partie linguistique du livrefournit plus de précisions là-dessus (cf. l’Annexe VI).

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(1) Nom complet de ce royaume parmi les plus puissants de l’Afrique précoloniale.(2) Maza, mot ki-Kongo signifiant “eau” d’où est tiré le nom de Moïse (français), Moses(anglais), Moussa (arabe), Moshe (hébreu)..., le libérateur d’Israël.

CHAPITRE IV

Le merveilleux bal du Prophète Simon Kimbangu

Trois ans et six mois après la danse du soleil au Portugal, l’Afriquese met au diapason de Fatima, par le bras d’un homme inspiré,

revêtu de la puissance de Dieu. Au témoignage des cieux allait faire échocelui d’un prophète apparu sur une portion du globe terrestre située à l’équa-teur, sur le territoire de l’ancien royaume de Kongo dia ’Totela.1

Cet homme inspiré s’appelle “Simon le Messager”. Il est né en 1889dans le sud du Congo alors sous domination belge. Son nom, Kimbangu, quisignifie “le témoin”, ne prendra son plein sens que trente ans environ plustard, en 1918, lorsque cet Elie méconnu, ayant atteint l’âge messianique, àl’instar du Christ il y a deux mille ans, est investi divinement de la missionde “paître son troupeau.”

A cette époque, rarement les douze Mavila - “tribu, clan”-, kongo ontconnu pareille détresse, au cours de leur histoire mouvementée commencéeplus de 3.500 ans plus tôt dans le Khemit (“Egypte”) des grandes dynastiespharaoniques avec le Prophète/Législateur Maza1. En effet, le territoire del’ancien royaume kongo agonise sous l’effet d’une terrible sécheresse, causede famine et épidémies mortelles. Les douze tribus, exsangues, se meurentet, levant les yeux et les mains au ciel, crient leur désespoir...

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Simon Kimbangu, le Messager, Précurseur du Messie

C’est alors que Simon le Thaumaturge, qui fait partie de la tribu desNe-’Saku1, la tribu des sacrificateurs de Kongo dia ‘Totela, est appelé àconsoler son peuple, à “ramener le coeur des enfants à leurs pères et le coeurdes pères à leurs enfants” (Malachie 4 : 6).

La Grande Guerre qui pendant quatre ans a mis l’Europe à feu et à sangvient de se terminer. Au Portugal, l’effervescence provoquée par les appari-tions de Fatima est loin d’être retombée. L’appel reçu par Kimbangu et lesévènements de Fatima sont étroitement liés mais nul, à l’exception des sphè-res célestes, ne le sait. En général, le prophète authentique est homme deprofonde humilité : Kimbangu, que l’on peut sans hésiter classer dans cettecatégorie, se sent indigne de l’appel divin. Croyant pouvoir échapper à laVoix qui le hante, il quitte son village natal de ’Kamba. Il se rend alors àLéopoldville (aujourd’hui Kinshasa), la capitale du pays.

Cependant, peut-on fuir hors du champ de vision du Tout Puissant ?Le lyrisme du Psalmiste nous répond :

(1) ‘Saku a donné deux mots latins parmi les plus précieux : sanctum et sacrum d’où sontdérivés bien des mots du vocabulaire religieux : ”saint, sanctuaire, sanctification, sacre,sacré, sacrificateur, sacrilège, consacrer, sacrement”, etc.

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“Où irai-je loin de ton Esprit, Et où fuirais-je loin de ta face ? Si jemonte aux cieux, tu es là ; Si je me couche au séjour des morts, te voilà. Sije prends les ailes de l’aurore, Et que j’aille habiter l’extrémité de la mer, làaussi ta main me conduira, Et ta droite me saisira. Si je dis : Au moins lesténèbres me couvriront, La nuit devient lumière autour de moi; même lesténèbres ne sont pas obscures pour toi, la nuit brille comme le jour, et lesténèbres comme la lumière.” (Psaume 139 : 2-12).

C’est ainsi que chaque mot, chaque phrase de ce psaume collent auxsemelles de Kimbangu, dont les pas sont irrésistiblement ramenés vers’Kamba au bout de trois ans passés dans la grande métropole congolaise.Saisi par le Saint-Esprit en avril 1921, il en est transcendé et commence àprêcher la Bonne Nouvelle du Royaume, proclamant le retour proche duChrist, en Afrique, au sein de son peuple. En écho aux paroles de Kimbangurésonnent celles, retentissant des profondeurs du XVIIe siècle, de Kimpa Vitaalias Dona Béatrice de Kongo, brûlée vive à la fleur de l’âge par les mission-naires catholiques qui ne pouvaient supporter qu’une telle vérité leur soitassénée à la face. Mais nous anticipons…

Le bal évoqué plus haut tient au fait que Kimbangu accompagne sesprédications de miracles dont le pareil ne se trouve que dans les plus bellespages des Evangiles. Les paralytiques qui retrouvent l’usage de leurs mem-bres, les sourds qui entendent, les aveugles qui voient, les morts qui ressus-citent forment, avec leurs proches au comble de la joie, la troupe de ceux quidansent à la gloire du Seigneur dont Kimbangu est le Messager. Kimbanguest le maître du bal, de ce bal qui vient répondre à celui du soleil de Fatimaen 1917.

Kimbangu, certains l’auront compris, est l’Elie du temps de la fin dontparle Matthieu : “ Mais je vous dis qu’Elie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pasreconnu, et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu ” (Matthieu 17 : 12). Maisallez- vous à juste titre nous retourner, “n’est-ce point Jean-Baptiste, cetElie ?” Oui, effectivement, c’est à Jean-Baptiste que fut dévolu le rôle de

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préparer le chemin du Messie. Mais c’était il y a 2000 ans, en Palestine.Cependant, c’est à Simon le Messager qu’a été confiée la même mission auvrai temps de la fin, c’est-à-dire l’époque contemporaine, celle qui a vu laBonne Parole du Christ Sauveur atteindre les quatre points cardinaux de laterre. Jean-Baptiste est le type, Kimbangu est l’anti-type selon le principe dela dualité prophétique. Ce principe enseigne qu’un événement ou un person-nage type est le précurseur d’un événement ou personnage comparable anti-type, dont l’intervention est inscrite dans un futur souvent très éloigné.1 Lesrécits décrivant les miracles survenus en Palestine durant l’époque de Jésusde Nazareth sont, d’après le principe susmentionné, le type. Nous présentonsici l’épopée des miracles ayant eu lieu au cœur du continent africain audébut du XXe siècle. Ceux-ci représentent l’anti-type des miracles émaillantles Evangiles. Ces prodiges ont été réalisés devant des dizaines de milliersde témoins dont certains étaient encore en vie récemment.

Les scribes de Kimbangu

“L’Eternel dit à Moïse : Ecris cela dans le livre, pour que le souvenirs’en conserve…” (Exode 17 : 14). Inspiré par ces paroles de Yahvé,Kimbangu a pris soin de choisir, parmi ses disciples, deux sachant lire etécrire et dotés d’une mémoire infaillible. Il s’agit de ’Finangani2 et N’Zunguqui sont chargés de coucher par écrit tout ce que leurs yeux émerveillésvoient. Ainsi, les récits du prochain chapitre doivent être considérés commedes reportages instantanés et non comme des récits historiques écrits long-temps après les événements qu’ils rapportent. Ce n’est qu’une partie de leurtémoignage que nous reproduisons, sans rien y changer sinon quelquesindispensables corrections orthographiques et grammaticales, tenant ainsi àrespecter le style propre des auteurs. Ce qu’ils nous racontent demeure, prèsde 90 ans après, d’une remarquable actualité et d’une admirable fraîcheur.

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(1) Introduction à la prophétie, par John A. Halford, p. 10.(2) N’Finangani est un cousin de Kimbangu.

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CHAPITRE V

Les miracles de Simon Kimbangu

Au mois d’avril,1 il y avait une foule immense venue là pour se faireguérir. Il vint un homme atteint de paralysie : il ne pouvait remuer

ni bras ni jambes ni aucune articulation de son corps. Il dit : “Je suis venuchez vous, prophète de Dieu, pour être guéri et me porter encore bien et melever.”

Lui, le guérisseur, dit : “Au nom du Christ, levez-vous !” Sur le champ,l’homme se leva et la foule était dans l’émerveillement. Cet homme était unhabitant de Lukunga2, (Loukounga) du nom de Matubuka (Matoubouka).Tous ceux qui étaient venus avec lui pour voir et recevoir la bénédictionétaient au nombre de soixante-cinq, tous souffrant de diverses maladies.

Parmi eux, il y avait un homme nommé ’Goma, qui dit : “Je suis venuvers vous parce que je suis aveugle.” Le prophète dit : “Que désirez-vous ?”Lui de répondre : “Je veux voir.” Le prophète cracha par terre, fit de la boueet la lui frotta sur les yeux, en lui disant d’aller se les laver. Il vit et glorifiaDieu pour ce qu’il lui était arrivé.

(1) Nous sommes en 1921.(2). Village du sud du Congo alors belge. Le prophète étant lui-même du sud, c’est làqu’il a commencé à accomplir ses miracles. En kikongo comme en latin, le “u” se lit“ou”.

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Il vint aussi un homme du village de ’Tumba Lulumbe, qui était muet.Il vint s’agenouiller aux pieds de Kimbangu, les yeux fixés sur lui. Le pro-phète lui imposa les mains et lui dit : “Au nom de Jésus-Christ, parlez !” Surle champ, l’homme parla.

Il vint encore un enfant atteint de malformation nommé Thomas du vil-lage de Lombo. Sa mère vint le mettre aux pieds du prophète, qui dit : “Quevoulez-vous que je fasse à votre enfant?” La mère dit : “Je veux qu’il seredresse.” Le prophète dit : “Au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche!”L’enfant se leva et s’en alla sur ses jambes.

Le travail de guérir les malades prit de grandes proportions. Les gensétaient tellement nombreux qu’on ne trouvait plus place pour passer : lafoule était immense.

Un jour, on apporta une petite fille morte depuis trois jours. Quand safamille s’approcha du village, Dieu révéla à Simon le prophète qu’il y avaitune morte qui arrivait et qu’il devait la ressusciter au nom du Christ.L’enfant sans vie étant arrivé, on la plaça aux pieds du prophète. Le père del’enfant s’appelait Bonix et la mère Vango. Le père dit : “Simon, prophètede Dieu, ayez pitié de mon enfant, qu’elle vive !” Elle s’appelait Dina.Simon dit : “Votre fille n’est pas morte, elle dort seulement.”1 Il dit à l’en-fant : “Au nom du Christ, lève-toi !” Sur le champ, elle se leva.

La foule était dans l’admiration et bénit le Seigneur dans un chant delouange. Le prophète sentit la force de Dieu s’affermir en lui. Il sortit etconduisit l’enfant sur la route. Ils se dirigèrent vers la colline. Arrivé là, illui dit : “Va dans la paix !” et étendant la main, il la bénit. Dina lui réponditen disant : “Restez dans la paix !” Le père dit au prophète : “Si vous accep-tiez de l’argent, je vous aurais donné 50 pata2 mais je sais que vous n’accep-tez pas d’argent.”

(1) Comparer avec Luc 8:49-56.(2) Pièce de 5 francs congolais de l’époque.

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Le prophète tourna les talons et retourna à son travail de guérison. Ilarriva un tipoy1, et dans ce hamac se trouvait ’Kunki, habitant de Lumweno,qui vint s’agenouiller aux pieds de Simon en disant : “Depuis longtemps jesuis malade, je ne puis me lever. Je suis venu vers vous, ô prophète, car jedésire me lever.” Le prophète répondit : “Lève-toi au nom du Christ !” Surle champ, ’Kunki se leva, marcha et sortit de l’enclos.

Un autre jour, il vint un dénommé ’Bwanda et sa femme ’Kenge por-tant un enfant mort, mais ils ne trouvaient pas de passage pour arriverjusqu’au prophète à cause de la foule. Finalement, ils réussirent à se frayerun chemin jusqu’à Simon. L’homme dit : “Simon, prophète de Dieu, je suisvenu afin que mon enfant qui est endormi, vous lui fassiez miséricorde etqu’il reprenne vie.” Le prophète toussa et l’enfant leva les paupières et fixales yeux au ciel. Simon dit : “Au nom du Christ, lève-toi !” Sur quoi, l’en-fant se leva, complètement rétabli. Simon dit au père et à la mère de glori-fier Dieu pour ce qu’Il avait accompli pour leur enfant.

Le matin, on apporta un enfant nommé Nezidi. Son père s’appelaitMayonga. Ils arrivaient du Congo français.2 Le père dit : “Nous sommesvenus apporter notre enfant, mais il est mort en route. Ayez pitié de nous,que notre enfant revienne à la vie et prenne le sein.” Le prophète lui imposales mains et aussitôt l’enfant ressuscita et, complètement rétabli, prit le sein.

Vers le soir, au coucher du soleil, il vint encore un enfant, fils deMasamuna et de Lusala. L’enfant s’appelait Dinampovele. Quand ils arrivè-rent au village, ils eurent de la peine à atteindre Simon à cause de la foule.Arrivés devant le prophète, ils lui dirent : “Quand nous sommes arrivés auvillage de Kintumba, l’enfant est mort.” Simon se recueillit, toussa et dit :“Enfant, lève-toi !” L’enfant ressuscita et prit le sein de sa mère. Ils partirentpleins de joie.

Une autre femme originaire de Kilau vint avec son enfant unique. Lenom de la mère est Kikeka. Elle dit : “Mon enfant est mort, je voudrais qu’il

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(1) Chaise à porteurs utilisée généralement par les colons belges.(2) Le Congo Brazzaville en opposition au Congo belge.

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revive.” Alors Simon prit l’enfant et dit : “Enfant, lève-toi !” Sur le champ,l’enfant se leva et la mère fut remplie de joie. Toute la foule bénit Dieu pource miracle.

Il vint aussi une femme, une Mongala.1 Elle lui dit : “Moi, je souffred’une perte de sang depuis un an et demi, je ne guéris pas. J’ai pris beaucoupde remèdes, mais en vain. Je viens donc trouver secours auprès de vous.”Simon dit : “Au nom du Christ, que la source de sang tarisse.” Aussitôt lasource de sang tarit. Cette femme s’appelait ’Gulula. Elle venait deLéopoldville.

Un autre jour, il vint une femme du Congo du Roi.2 On la posa auxpieds de Simon et la femme dit : “Depuis cinq ans, je ne me lève plus.Maintenant, je suis venue, remplie de foi, et j’espère me lever.” Simon luidit : “Lève-toi, au nom du Christ.” La femme essaya de se lever, mais ne leput. Simon lui dit : “Lève-toi, au nom du Christ.” La femme essaya de nou-veau, elle ne le put. Jusqu’à trois fois, mais en vain. Elle leva alors les yeuxau ciel et dit : “O Dieu, mon Père, tous se lèvent ici, j’en suis témoin, moiseule je ne puis me lever. Si j’ai commis un péché que j’ignore, je vous enconjure, mon Dieu, ayez pitié de moi, car si je ne puis me lever, quel cha-grin pour ceux qui m’ont portée depuis Kongo dia ‘Totela jusqu’ici.” Endisant cela, elle pleurait à chaudes larmes. Dieu eut pitié d’elle. Simon la pritpar la main et lui dit : “Va, car ta foi t’a sauvée.” Il dit en même temps à ceuxqui l’entouraient : “Prenez-la par la main.” Ils la prirent par la main et luifirent faire quelques pas. Alors la femme dit : “Laissez-moi marcher seule,car mes forces me sont revenues !” Et elle marcha seule.

Vers le coucher du soleil, il arriva encore une femme de Sona Bata.Elle venait pour être guérie d’une maladie que les Kongo appellent matadi.3Elle dit : “Depuis huit ans, je ne me lève pas. Maintenant que je suiscroyante, quand le jour du passage arrive, on me porte à l’entrée de la mai-son des prières pour manger la cène. Maintenant, je suis venue pour être

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(1) L’une des tribus principales du Congo.(2) Désigne plus spécifiquement la capitale de l’Ancien Royaume du Kongo située enAngola. (3) Plaies syphilitiques, petits abcès durs.

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guérie par vous.” Simon lui dit : “Au nom du Christ, comme l’ont fait autre-fois Pierre et Jean, lève-toi !” De suite, la femme se leva et s’en alla.

Un jour, on lui apporta un homme de Luozi. Ils lui dirent que cethomme était mort il y a deux jours dans son village. Alors ayant entendu direqu’il y avait à ’Kamba un homme qui pouvait ressusciter les morts par lapuissance de Dieu, ses proches se levèrent pour l’emmener vers le prophète.Parvenus à proximité du village de ’Kamba cet homme ressuscita mais neput parler. On le mena jusqu’à Simon, le prophète du Christ, qui dit : “Quetes forces reviennent !” A l’instant, il sortit du hamac et s’en alla. Simon lui-même le conduisit à la vallée de n’Fuma et lui dit : “Wenda kiambote ! Vadans la paix !” Et lui de répondre : “Sala kiambote ! Reste dans la paix !”

Que dirons-nous en conclusion de ce chapitre? Que des miracles aussiretentissants accomplis en un seul et même lieu de manière aussi régulièresont l’apanage d’un seul peuple, celui de la révélation biblique. Kimbangueusse été blanc, qu’il eusse accompli de tels prodiges en un lieu plusconvenu que l’Afrique, il est certain que le monde entier aurait entendu par-ler de lui et le célébrerait aujourd’hui comme un authentique prophète deDieu. Au lieu de cela, il eut à souffrir un martyr de trente années d’empri-sonnement, après que la peine capitale qu’il se vit infliger de la part desEuropéens civilisés se vit commuée en peine de prison à perpétuité. Son seulet unique crime ? Avoir prêché Christ avec puissance, avoir consolé sonpeuple, avoir situé l’avènement de cette ère messianique après laquelle sou-pire tous les hommes de bonne volonté au cœur du continent le plus mépriséqui soit et qui, pourtant, est le seul endroit cité nommément dans l’Edenbiblique (cf. Genèse 2 : 13).1

Néanmoins, les six mois du ministère de Simon le Messager ont été unevraie fête pour les douze mavila, ces tribus perdues2 aux yeux du mondemais pas aux yeux de Dieu.

Les miracles de Simon Kimbangu 37

(1) Gn 2:13 : “Le nom du second fleuve est Guihon; c’est celui qui entoure tout le pays deCusch.” Cush, c’est admis par les biblistes européens eux-mêmes, est l’ancêtre éponymedes Africains. Le pays de Cush doit donc être compris comme figurant l’Afrique actuelle.(2) Mavila en kikongo signifie en même temps “ tribu “ et “ perdu “.

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Le ciel, en Europe, et la terre, en Afrique, se sont unis, comme nousvenons de le voir, au début du XXe siècle, pour célébrer en commun un évé-nement que nul n’aurait pu imaginer.

De cet événement dépend l’avenir de l’humanité entière. Cet événe-ment constitue le Troisième Secret de Fatima, le secret le mieux gardé detous les temps. Mais avant d’arriver aux chapitres du livre qui révèlent avecforce détails le Grand Secret qui est l’objet de ce livre, une rétrospective desapparitions de Fatima s’impose.

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CHAPITRE VI

Une fausse révélation

Le 13 mai marque chaque année l’anniversaire des apparitions d’unefemme “enveloppée de soleil” au Portugal (Apocalypse 12 : 1).

Cette Dame, descendue du ciel en 1917, dans un petit village del’Estrémadure (centre du Portugal) du nom de Fatima, était porteuse d’unesérie d’avertissements et de messages d’une importance capitale pour lemonde. Elle confia ses messages, connus dès lors sous l’appellation “LesTrois Secrets de Fatima,” à trois petits gardiens de moutons dont l’aînée,Lucia dos Santos, était alors âgée d’à peine dix ans.

Sur ces trois messages, deux seulement ont été dévoilés au grandpublic avec quelques commentaires au cours de l’année 1942. Ils annon-çaient, en résumé, la mort prématurée de deux des pastoureaux visionnaires(Jacinta et Francisco Matos), la fin de la Grande Guerre dite PremièreGuerre Mondiale, la naissance en Russie et l’expansion mondiale du com-munisme avec son cortège «d’erreurs» et une Deuxième Guerre Mondialeprécédée d’un signe céleste. Ce phénomène se produisit effectivement le 25janvier 1938 sous la forme d’une aurore boréale.

Quant au Troisième Message, il devait être révélé au monde en 1960selon les propres instructions de la Dame du ciel. La papauté, devenue le

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dépositaire légal de l’enveloppe contenant le Secret fit grand bruit cetteannée-là, annonçant la fin d’un long suspense. Cependant, le Pape JeanXXIII, ayant fait sauter les scellés de l’enveloppe et pris connaissance de lafameuse annonce, fut, selon la rumeur, pris de malaise. L’enveloppe retournaillico à son coffre-fort et, loin de publier le message, le Vatican prit la plustragique décision de son histoire mouvementée, celle d’enfouir sous unsilence de plomb une nouvelle que l’humanité attendait depuis deux milleans.

Par le biais de l’Agence portugaise A.N.I. de Rome, voici en quels ter-mes le Vatican fit connaître cette décision :

“Le Secret de Fatima ne sera jamais révélé, admet-on dans les sphè-res du Vatican (9/02/60). Il est probable que le Secret ne sera jamais rendupublic. Dans des cercles hautement dignes de foi du Vatican, on vient dedéclarer au représentant de la United Press International qu’il est fort pos-sible que ne soit jamais ouverte la lettre dans laquelle la sœur Lucie écrivitles paroles que Notre-Dame confia aux trois pastoureaux, comme un secret,à la Cova da Iria.

Sur indication de sœur Lucie, la lettre ne pouvait être ouverte qu’enl’année 1960. Devant les pressions exercées sur le Vatican (les unes pourque la lettre soit ouverte et son contenu révélé au monde entier ; d’autres sebasant sur des prédictions alarmantes qu’elle contiendrait pour qu’elle nesoit pas publiée), on affirme dans les mêmes cercles que le Vatican a décidéque le texte de la lettre de sœur Lucie ne serait pas révélé, continuant à êtremaintenu sous le secret le plus rigoureux.

Le Vatican connaît-il le contenu de l’enveloppe ? La décision des auto-rités vaticanes se fonde sur plusieurs raisons, à savoir :

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(1) Laurent Morlier, Le Troisième Secret du 26 juin 2000 est un faux, Editions D.F.T., 2001.

1) La sœur Lucie vit encore. 2) Le Vatican connaît le contenu de la lettre. 3) Bien que l’Eglise reconnaisse les apparitions de Fatima, elle ne

désire pas prendre l’engagement de garantir la véracité des paroles que lestrois pastoureaux dirent que Notre-Dame leur avait adressées.En de tellescirconstances, il est très probable que le Secret de Fatima soit maintenu,pour toujours, sous le plus absolu secret.”1

Toutefois, quarante ans plus tard, au moment où le monde s’y attendaitle moins, l’un des successeurs de Jean XXIII, Jean-Paul II en l’occurrence,profitait du 83e anniversaire des apparitions et du Jubilé de l’Eglise pourannoncer officiellement que le fameux Secret concernait une tentative d’as-sassinat sur un « évêque vêtu de blanc ». Comme un événement similaires’était produit le 13 mai 1981, lorsqu’un fanatique turc, Ali Agça, avait tirésur le même Jean-Paul II, le blessant grièvement, le Vatican déclara qu’il n’yavait plus de Mystère. Dès lors, le nouveau refrain de la curie romaineconcernant le Grand Secret de Fatima était devenu : “ Circulez, il n’y a plusrien à voir ! »

“ Je ressens encore fortement dans mon cœur l’émotion que j’ai éprou-vée hier en béatifiant les petits bergers Francisco et Jacinta Marto, qui,ensemble avec Lucia, encore en vie, avaient eu le privilège de voir laMadone et de lui parler ”, a alors déclaré Jean- Paul II, s’adressant à la foulerassemblée à la place Saint Pierre de Rome.

Que les deux petits bergers de Fatima morts prématurément peu à prèsles apparitions aient été béatifiés ne manque pas de laisser un sentiment demalaise quant à la teneur du Secret. La survivante des pastoureaux, Luciados Santos, disparue en 2005 (presque centenaire) aurait-elle sacrifié touteune vie pour maintenir scellé un message qui, une fois publié, n’apportemême pas un frémissement de changement dans le cours agité de l’histoiredu monde ? Et que penser de l’orgueil d’une entité qui laisse le monde croirequ’une prophétie vieille de 1900 ans (relire le début du chapitre 12 del’Apocalypse) la concerne, elle ? Une fois de plus, qu’il y ait un attentat

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contre un pape, qu’est-ce que cela change dans la vie des centaines de mil-lions de misérables qui ont grand peine à survivre quotidiennement ?1

Les médias internationaux ont abondamment commenté l’étonnantrebondissement qu’a constitué la pseudo révélation du Troisième Secret deFatima par le Vatican, sans pour autant en connaître les tenants et aboutis-sants. CNN2 par exemple s’est fait l’écho de cette information sans que lejournaliste «spécialisé» ne relève que 18 ans plus tôt, et un an seulementaprès l’attentat dont il avait été victime et qui est sensé être le Secret, Jean-Paul II avait effectué un pèlerinage à Fatima. Il n’avait alors pas cru bon desaisir cette occasion pour lever un mystère vieux de 65 ans. Dans ces condi-tions, le Message enfin dévoilé par l’Eglise apostolique romaine le 26 juin2000 ne pouvait que tomber à plat... Imaginons que cette même révélationait été faite en 1982. L’émotion suscitée par l’attentat contre le Pape étantencore vivace auprès du grand public, la suspicion de falsification du mes-sage aurait été de loin moindre que celle qui persiste actuellement.

Que penser ensuite de cette contradiction flagrante entre la déclarationfaite par sœur Lucie en 1924 lors d’un interrogatoire : “ le Secret se composede paroles (palavrinhas) prononcées par la Dame du ciel ” et la versionactuelle du Vatican qu’il s’agit d’une vision symbolique d’un attentat contreun évêque vêtu de blanc ?

Que penser enfin du fait que le Secret confié au Vatican il y a un demi-siècle par sœur Lucie tenait sur une petite feuille de papier comportant vingtà vingt cinq lignes selon monseigneur Venancio, un prélat portugais, ayanteu l’enveloppe scellée entre les mains en 1957 – c’est lui qui fut chargé dela porter au nonce de Lisbonne pour transmission à Rome -, comparé auxquatre pages du fac similé du prétendu Secret exhibé par la curie romaine ?

(1) Selon la FAO, 840.000.000 de personnes sont sous-alimenté dans le monde.(2) La plus célèbre des télévisions américaines.

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Le n° 2 du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, que Jean-Paul II a choisipour « dévoiler » le Secret, n’était tout simplement pas crédible quand il adéclaré dans une interview que le souverain pontife souhaitait mettre unterme à des décennies de spéculations sur le Message.

“ Il semblait opportun de révéler ces visions symboliques, et égalementde montrer qu’il n’y avait au fond rien de bien mystérieux ”, confiait le car-dinal italien au quotidien romain La Republica.

Rien de bien mystérieux ? Pourquoi alors ne pas avoir autorisé sœurLucie à apparaître au grand jour, faire une conférence de presse, donner desdétails sur l’épilogue du mystère, répondre aux multiples questions qui tour-billonnent encore dans la tête de tous ceux qui s’inquiètent sur l’avenir del’humanité et qui ont en eux-mêmes l’intuition que Fatima en détient la clé ?

Le Vatican, pressentant que des millions de gens allaient certainementrester sur leur faim et trouver les raisons expliquant le long silence de laPapauté sur le Secret quelque peu creuses, a récemment publié le fac similedu document original où Lucia dos Santos aurait de sa main écrit le message,plus de 50 ans auparavant.

De l’avis de beaucoup d’experts, notamment José Geraldes Freire,Professeur de littérature à l’Université de Coïmbre, ville où fut cloîtrée toutesa (longue) vie Lucia dos Santos, il s’agirait d’un faux. Il avance, lui, uneexplication qui se rapproche beaucoup de ce qui est révélé dans ce livre : leGrand Secret est étroitement lié à l’ancien empire portugais en Afrique, dontl’Angola constituait le joyau.

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CHAPITRE VII

Rétrospective sur le Mystère de Fatima

Dans l’histoire mouvementée de l’humanité, les phénomènes surna-turels, les merveilles et les mystères abondent. Mais combien de

ces phénomènes dits paranormaux peuvent s’enorgueillir d’avoir été annon-cés dans un livre - la Bible en l’occurrence - aujourd’hui à la disposition detous, deux mille ans avant qu’ils ne s’accomplissent ? A notre avis, et aprèsplus de quinze ans de recherches et d’investigations à ce sujet, un seul de cesmystères peut relever le défi d’une analyse biblique sans concession. Ils’agit des célèbres apparitions de Fatima de 1917. Le 13 mai de cette année-là, en effet, la patrie d’Henri le Navigateur va connaître, par le biais d’uninsignifiant village d’Estrémadure, une heure de gloire destinée à briller àjamais au firmament de son histoire. Au moment où il s’y attend le moins,Fatima, village perdu au coeur du Portugal, dont la population s’élève àl’époque à 2500 âmes à peine, va être pendant six mois le théâtre d’événe-ments surnaturels dont l’écho fera le tour du globe.

En ce jour de grâce, trois petits bergers du hameau d’Aljustrel, Luciados Santos (10 ans) et ses deux petits cousins, Francisco (9 ans) et Jacinta (7

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ans) s’en vont faire paître, comme chaque jour, leur troupeau de moutonsdans un vallon connu dans la région sous le nom de Cova da Iria. C’est unevaste cuvette entourée de collines et recouverte de chênes verts et d’olivierssituée à deux ou trois kilomètres des premières habitations du village. Cetteconfiguration en forme d’amphithéâtre naturel se prête merveilleusementaux événements extraordinaires dont les pastoureaux vont être les protago-nistes.

Ce 13 mai est un dimanche, jour du Seigneur, et ceci constitue notrepremier indice révélateur. Le chiffre « 13 » est indubitablement un deuxièmeindice révélateur. En effet, c’est un indicateur précieux quant à la clé duTroisième Secret. Le Christ ayant eu douze disciples, il est évident que Lui-même est le treizième personnage du groupe, les nombreux tableaux repré-sentant la Sainte Cène, à savoir le dernier repas pris par le Seigneur aumilieu des siens, étant là pour en témoigner. Le treize étant le chiffre de pré-dilection de ce Mystère nous annonce que son fil conducteur est le SeigneurJésus-Christ lui-même. En effet, les apparitions de Fatima, comme nousl’avons signalé plus haut, sont la matérialisation d’une prophétie faite àl’aube de l’ère chrétienne par l’apôtre Jean.

Dans son livre prophétique et allégorique qui clôt la Bible, Jean précisedans le préambule que ce fut “ au jour du Seigneur ” qu’il reçut la visite, àPatmos, d’un messager céleste. Deuxième fait qui ne doit rien au hasard nonplus, c’est le dimanche précédant la fête de l’Ascension. Or, il se trouve quece fut le jour de l’Ascension du Seigneur que deux anges prédirent à ses dis-ciples le retour de ce dernier dans un contexte rappelant l’extraordinaire évé-nement auquel ils viennent d’assister.

Mais revenons aux petits bergers de Fatima. Ils arrivent vers midi à lafameuse cuvette, après un long chemin sinueux. Pendant que leur troupeaude moutons broute, les enfants jouent avec l’insouciance inhérente à leurâge, font leur chapelet, jouent encore. Tout est parfaitement calme, le soleilbrille au zénith, le ciel est d’un bleu limpide. Soudain, un retentissant coup

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de tonnerre les fait sursauter. Effrayés, les trois pastoureaux rassemblent à lahâte leurs bêtes et les poussent sur la pente de la cuvette, pour se mettre àl’abri dans une grotte en contrebas.

Les trois petits bergers de Fatima, de gauche à droite, Jacinta Matos, Francisco Matos et Lucia dos Santos

Lucia dos Santos, longtemps l’unique survivante de ces extraordinairesévénements, nous livre dans ses Mémoires ce qui se passa ensuite:

“Nous commençâmes à descendre la pente, poussant les brebis endirection de la route. En arrivant plus ou moins à la moitié de la pente, àpeu près à la hauteur d’un grand chêne vert qui se trouvait là, nous vîmesun autre éclair et, après avoir fait encore quelques pas, nous vîmes, sur unpetit chêne vert, une Dame, toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil,irradiant une lumière plus claire et plus intense qu’un verre de cristal rem-pli d’eau cristalline, traversé par les rayons du soleil le plus ardent. Nousnous arrêtâmes surpris par cette apparition. Nous étions si près que nousnous trouvions dans la lumière qui l’entourait, ou plutôt émanait d’elle,peut-être à un mètre et demi de distance, plus ou moins.”

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L’apparition se présente alors à Lucia et ses cousins éberlués comme“ étant du ciel. ” Elle leur fixe ensuite un rendez-vous au même endroit, le13 de chaque mois à la même heure (midi) afin de leur faire des révélationsde la plus extrême importance sur l’avenir de l’humanité.

Devant l’irruption inattendue de ce merveilleux dans leur vie, lesenfants ne peuvent tenir leur langue, surtout la plus jeune, Jacinta, qui s’enva, au comble de l’excitation, tout raconter à ses parents. D’abord très scep-tiques, traitant les petits de menteurs et d’affabulateurs, les parents doiventensuite et presque malgré eux se rendre à l’évidence. En effet, ni les insul-tes, ni les menaces, ni les sanglots des deux mères (la Mamma Dos Santoset la Mamma Martos) effondrées par tant d’audace : “ Mais qui sont cesenfants pour que la Santa Madona elle-même descende du ciel pour leur par-ler ? ” ne font fléchir les enfants. Interrogés séparément, leur version desfaits demeure inchangée, sans contradictions. C’est ainsi que les deux famil-les décident d’accompagner les pastoureaux à la Cova da Iria lors de ladeuxième apparition, prévue pour le 13 juin. Un petit groupe de curieux, misau courant par la rumeur (quelque chose peut-il se passer dans un petithameau comme Aljustrel sans que tout le monde ne le sache ?) s’attachentégalement à leurs pas. Une fois sur place, force leur est de constater que,effectivement, quelque chose d’insolite s’y passe. Lorsque, quelques moisplus tard, il faudra faire l’historique de ces étranges événements, les témoi-gnages afflueront. Il semble en effet qu’à chacune de ses apparitions, laDame du ciel n’a pas manqué pas de laisser sur son sillage quelques signesvisibles.

“ On était au mois de juin et l’arbre (le petit chêne vert) avait toute saramure couverte de longues pousses toutes jeunes. Or, à la fin de l’appari-tion, lorsque Lucia annonça que Notre Dame partait dans la direction del’est, tous les rameaux de l’arbre se ramassèrent et s’infléchirent de cemême côté, comme si Notre Dame en partant avait laissé traîner sa robe surla ramure ”, raconte un témoin.

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Désormais, tous les 13 du mois, pèlerins et curieux de plus en plusnombreux accompagnent les enfants au rendez-vous de la Dame. A chaquefois, les pastoureaux et ceux qui dans la foule sont croyants tombent surleurs genoux devant le petit chêne vert où la messagère du ciel apparaît. Sonarrivée est toujours précédée d’un éclair suivi d’un coup de tonnerre quetous peuvent voir et entendre. A ce point de notre récit, précisons que le ton-nerre et l’éclair annonciateurs de l’Apparition de ne sont pas fortuits. Ilspeuvent, en effet, s’expliquer par les passages bibliques suivants :

“Qu’ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jourl’Eternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï.(…)

“ Le troisième jour au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, et uneépaisse nuée sur la montagne; le son de la trompette retentit fortement;et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi d’épouvante. ” (Exode19 : 11 ; 16).

Nous pouvons ainsi nous rendre compte que lorsque le Créateur des-cendit du ciel pour parler à Moïse, cette Présence - invisible - fut matériali-sée par deux phénomènes physiques : tonnerres et éclairs. Le peuple en futsaisi d’épouvante. A Fatima, même scénario : tonnerres et éclairs et épou-vante de la part des petits bergers. Voilà pour l’Ancien Testament.

Dans le Nouveau Testament, le Seigneur lui-même déclare : “ Car,comme l’éclair resplendit et brille d’une extrémité du ciel à l’autre, ainsisera le Fils de l’homme en son jour ” (Luc 17 : 24).

Lentement mais sûrement nous nous approchons de la vérité surFatima. Le personnage principal de ce Mystère n’est autre que Christ, leMessie d’Israël et du monde entier. L’ange de Fatima, la Dame du ciel, estsa Messagère céleste tandis que Simon Kimbangu est son Messagerterrestre.

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CHAPITRE VIII

Persécutions contre Lucia et ses cousins.Premiers secrets

“Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécu-tera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi”(Matthieu 5 : 11).

Malgré le remue-ménage provoqué par les apparitions, beaucoupdoutent encore. Il faut dire que Lucia et ses cousins sont les seuls

à voir et à entendre la Dame. Cela attriste Lucia qui demande, le 13 juillet,à la Messagère de faire un miracle visible par tous “ afin que tous puissentcroire ”. De sa voix douce et mélodieuse, la Dame promet et précise mêmela date du miracle : le 13 octobre, lors de sa dernière visite...

La nouvelle a tôt fait de se répandre dans tout le Portugal : à Fatima, laMadone descend du ciel pour parler à trois petits bergers. Ce ne sont certespas les sceptiques et les moqueurs qui manquent, mais plus nombreuxencore sont ceux qui ne pensent qu’à une chose: quel message a-t-elle confiéaux enfants ?

Rappelons pour mémoire qu’en 1917, l’Europe est au bord du gouffre,entraînant le reste du monde sur la même pente suicidaire. La PremièreGuerre Mondiale fait rage depuis l’assassinat à Sarajevo de l’héritier del’empire austro-hongrois, l’archiduc François Ferdinand. Loin de chez eux,des hommes jeunes constituant la force vive de leurs nations meurent aucombat. La Dame a-t-elle parlé de l’issue de la guerre aux enfants ?

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Au Portugal même, les anticléricaux au pouvoir depuis la révolution de1910 qui a imposé la République, n’ont fait que ruiner un peu plus un paysdéjà exsangue. Il y a eu séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’un des objectifsprimordiaux de ce dernier n’étant autre que d’éradiquer du pays toute tracede religion. Si les églises sont encore tolérées, bien des couvents et desmonastères sont fermés, les moines expulsés et leurs biens confisqués. C’estdonc peu dire que les apparitions de Fatima tombent mal pour les autoritéspolitiques portugaises qui vont tout faire pour étouffer dans l’œuf cette his-toire.

Malgré cela, en cet été 1917, Fatima devient le point focal spiritueld’un monde désemparé. L’Eglise catholique, aussi bien ses instances portu-gaises que celles de Rome, observe une prudente réserve, feignant d’ignorerl’événement. Les détracteurs, eux, passent à l’offensive. Les journaux libé-raux s’emparent de l’affaire et traînent dans la boue les petits bergers, leursfamilles et la religion. O Seculo, le grand quotidien de Lisbonne déjà cité (cf.Chapitre II), parle de spéculation commerciale de la part des curés et affirmeque Lucia et ses cousins sont des épileptiques notoires qui tombent, pour unoui ou pour un non, en pâmoison. Les autorités les harcèlent, voulant lesobliger à se rétracter. On les raille, on les bat, ils sont soumis à d’intermina-bles interrogatoires chez le curé, puis chez l’évêque.

Ces persécutions atteignent un point culminant le 13 août, jour où lesenfants sont enlevés par l’administrateur du Canton. Emprisonnés à la forte-resse d’Ourem, ils sont soumis à une sorte d’Inquisition et, devant leurmutisme, menacés des pires exactions et même de mort. L’infâme adminis-trateur n’hésite pas à promettre aux enfants qu’ils seront plongés dans unecuve d’huile bouillante s’ils persistent à se taire. Mais faisant preuve d’uncourage exceptionnel pour des enfants de leur âge, ils refusent de se dédireet gardent un silence absolu sur ce que La Dame leur a confié.

Il faut souligner ici que le mystère des Trois Secrets de Fatima a en réa-lité commencé le 13 juillet. C’est ce jour-là, en effet, que la Dame du ciel a

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(1) Le 11 novembre célèbre également l’indépendance de l’Angola, pays où se trouve laclé des évènements de Fatima. Coïncidence ?

transmis aux enfants une série de messages destinés à ébranler le monde.C’est la teneur de ces messages qui intéresse au plus haut point l’adminis-trateur du canton qui sait que s’il parvient à faire parler Lucia et ses cousins,il obtiendra une renommée mondiale.

Les Premiers Secrets

Les passionnés du Mystère de Fatima devront user de patience. Eneffet, ce ne sera que 25 ans plus tard, lors des cérémonies commémorant lequart des siècles des apparitions, soit en 1942, que sera publiée la premièrepartie des Mémoires de Lucia dos Santos dévoilant les deux premiers voletsdes Trois Secrets de Fatima. Nous en avons déjà brièvement parlé au débutde ce chapitre. Il n’est pas superflu d’y revenir plus en détail. Les premiersmessages concernent:

(a) La fin de la Première Guerre Mondiale, - qui intervient effective-ment un an et demi après les événements de Fatima, avec la signature del’Armistice le 11 novembre 1918 ;1

(b) L’avènement en Russie d’une révolution qui instaurera immédiate-ment un système politique basé sur l’athéisme qui entraînera dans ses éga-rements beaucoup de peuples et de nations. Cet oracle ne tarda pas à se réa-liser avec la Révolution Rouge d’octobre 1917 qui vit la fin du tsarisme etle triomphe des Bolcheviques ;

(c) La prédiction de la Deuxième Guerre mondiale. Cette dernièredevait être signalée auparavant par une nuit illuminée par une lumière incon-nue, prophétie concrétisée le 25 janvier 1938 par une étrange aurore boréalevisible dans le ciel de la plupart des pays européens. C’était, avait écritLucia dos Santos, le signe de l’avènement, si les hommes ne se repen-taient pas de leurs mauvaises voies, d’une grande détresse dans le monde

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(1) Peter Gabriel, Bras de Fer KGB-Vatican.

provoquée par une guerre mondiale plus meurtrière encore que la première.L’écrivain P. Gabriel, dans un ouvrage consacré à Fatima,1 donne plus dedétails sur ce point :

“Ce phénomène atmosphérique, qui troublera autant les astronomesque les astrologues, se produira très exactement dans la nuit du mardi 25 aumercredi 26 janvier 1938. Voici ce qu’en dit le journal ‘le Figaro’, en pre-mière page de son édition du 26 janvier 1938, dans un discret paragraphesous le titre ‘une aurore boréale a lui hier soir sur l’Europe :

Un phénomène météorologique extraordinaire a été observé hier soiren France et dans divers pays d’Europe. On signalait d’abord de Grenoblequ’entre 19 h 30 et 21 h 30, au-dessus de toute la chaîne des Alpes, le cielavait été embrasé par un immense foyer mouvant, d’un rouge très vif,comme si le soleil allait se lever. La clarté fut si vive qu’à Briançon les pos-tiers travaillèrent une heure durant les lampes éteintes. Le même phénomènefut annoncé de toutes les villes de Normandie et de la Mayenne, où les popu-lations crurent à un gigantesque incendie. Des dépêches analogues arrivè-rent ensuite de Suisse où la lueur, tantôt intensive, tantôt faible, passa durouge au violet, - du littoral belge, où les pêcheurs, effrayés, n’osèrent pasquitter les ports -, d’Autriche, où se répandirent ‘les bruits les plus fantasti-ques’, et de Tchécoslovaquie.”

Pour ce qui est du Troisième Secret, il demeure un mystère et ce,contrairement aux attentes de millions de fidèles, persuadés à juste titre quede ce secret dépend l’avenir de l’humanité. Cependant, malgré l’autorité dela papauté, beaucoup ne se résignent pas à accepter ce silence. Le chef defile de ces contestataires, issus des rangs mêmes de la curie romaine, est sansconteste le Père Nicolas Grüner, un évêque canadien qui a fait de la divul-gation du secret de Fatima le combat de sa vie.

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Image saisissante de beauté d’une aurore boréale du genre de celle qui fut annonciatrice de la Deuxième Guerre mondiale.

Quant à la suite des événements de Fatima, le phénomène de la dansedu soleil du 13 octobre sur lequel nous avons déjà apporté d’abondantstémoignages, en fut l’apothéose. Les dizaines de milliers de personnesaccourues du monde entier, s’en allèrent de Fatima profondément troubléespar ce spectacle, se demandant quelle fantastique nouvelle avait été confiéeaux enfants pour que Dieu en ébranle ainsi le soleil !

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CHAPITRE IX

La transmission du message de Coïmbre au Vatican

Lorsque le Secret est confié à la petite Lucia dos Santos, celle-cin’est - à l’instar d’innombrables enfants portugais de son âge à

cette époque - qu’une analphabète qui du monde ne sait que ce qu’elle enentend à l’Eglise ou ce qu’en disent ses parents, eux-mêmes paysans incul-tes. Ce fait ajoute du crédit à son témoignage car elle n’a jamais entendu par-ler de la Russie, par exemple, avant que la Dame du ciel ne lui parle du bou-leversement extraordinaire que s’apprêtait à connaître ce pays.

L’importance du dernier message confié aux trois enfants est telle que,sans doute pour en préserver le secret, un seul des petits voyants portugais,sans doute le plus fort d’entre eux, Lucia dos Santos pour ne pas la citer, doiten devenir le gardien exclusif. Ses deux cousins, Jacinta et Francisco, dispa-raissent bien vite de la scène en allant rejoindre la Dame au ciel. Ils sont, eneffet, victimes de la grippe espagnole qui fait, entre 1918 et 1920, encoreplus de morts1 que la Grande Guerre. Jacinta meurt en 1918, suivie un anplus tard par son frère Francisco. Lucia n’en est pas troublée outre mesurecar la Dame a prédit aux pastoureaux d’Aljustrel ces disparitions prématu-rées.

(1) Approximativement 50 millions de morts.

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Etre le dépositaire d’un si grand secret exige de la part de la petite ber-gère de Fatima le sacrifice de toute une vie. Afin de résister à l’énorme pres-sion médiatique — sans parler d’autres sollicitations diverses et variées —dont elle va désormais être l’objet, elle entre dans les ordres. Entre-temps,son petit village si discret devient peu à peu un lieu de pèlerinage rassem-blant deux fois par an, au mois de mai et au mois d’octobre, des centainesde milliers de pèlerins venus du monde entier. Cloîtrée au couvent carmélitede Coïmbre, Lucia dos Santos disparaît à jamais du monde des vivants, seconsidérant désormais “ morte en Christ. ”

Le temps d’apprendre à lire et à écrire, le temps d’acquérir des connais-sances, principalement bibliques, capables de placer dans leur vraie perspec-tive les événements dont elle est dorénavant le seul témoin vivant, se posepour la sœur carmélite le problème de la transmission des secrets. Le plusimportant des messages, on s’en souviendra, doit être transmis au Vaticanpour divulgation en 1960.

Lorsqu’en 1943 sœur Lucie est alitée à cause d’une pleurésie, maladiesouvent fatale, Monseigneur Da Silva, son évêque attitré, connaît unmoment d’angoisse. Le monde à l’époque est de nouveau à feu et à sang dufait de la Deuxième Guerre Mondiale provoquée par l’Allemagne nazie.Pour l’évêque, maintenant plus que jamais le monde a besoin du Message deFatima. Qu’adviendrait-il si sa protégée venait à mourir ? Jamais auparavantil n’avait perçu avec autant d’acuité son obligation de s’assurer que Lucia nemeure pas sans transmettre à qui de droit le Grand Secret, clou des phéno-mènes de Fatima qui ont déjà affecté si grandement la vie de l’Eglise catho-lique romaine en attendant de bouleverser, dans un avenir prédéterminé, lecours de l’histoire humaine.

C’est ainsi qu’au mois de septembre de la même année, monseigneurDa Silva suggère à Soeur Lucie de mettre par écrit le texte du TroisièmeSecret. Cette dernière lui répond qu’elle ne peut pas prendre cette responsa-bilité sur elle-même sans un ordre écrit formel. Même quand l’ordre lui en

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est donné un mois plus tard, l’ex-bergère, qui a écrit librement sur les guer-res, les famines, les persécutions et l’annihilation des nations, se montreincapable de coucher sur papier un message qui semble la troubler – et deloin – plus que les événements précités. Il lui est, à elle, qui a jusque là vécuune vie d’obéissance totale envers ses supérieurs, littéralement impossiblede délivrer le Message. Elle attribue ce « bloquage » à une cause surnatu-relle.

Finalement, quelques mois plus tard, elle parvient à écrire le texte duSecret dans la chapelle du couvent de Tuy. Selon le compte-rendu qu’en faitalors un chanoine nommé Martins dos Reis, elle ne s’est décidée qu’aprèsque La Dame lui soit apparue en songe pour l’encourager...

Donc, le 9 janvier 1944, la sœur carmélite la plus célèbre du mondeadresse une lettre à l’évêque Da Silva pour lui dire qu’elle a finalementréussi à rédiger le Message et qu’elle l’a placé dans une enveloppe scellée.Le 17 juin 1944, l’enveloppe est remise à monseigneur Da Silva, par l’en-tremise de l’évêque confesseur de Soeur Lucie à Tuy. Le délai supplémen-taire de six mois, entre janvier et juin 1944, résulte de la décision de Luciede ne confier cette enveloppe à personne, si ce n’est à un évêque. Da Silvase propose de transmettre sans tarder l’enveloppe au Saint Siège. Contretoute attente, le Pape Pie xii rejette l’offre. Le poids du Secret repose désor-mais sur le prélat portugais, qui fait à Lucie la promesse solennelle que l’en-veloppe resterait sous scellé et que le Secret ne serait point divulgué avantla date marquée de 1960.

Après une urgente interrogation de Soeur Lucie par le cardinalOttaviani en mai 1955, le Saint Siège revient sur sa décision et exige quel’enveloppe contenant le Secret soit transmise au Vatican par le Nonce àLisbonne. Peu de temps avant que le précieux pli ne soit porté au Nonce,l’assistant de Da Silva, l’Evêque Venancio, dévoré par la curiosité, l’exposeà la lumière du jour en la tenant en l’air. Il peut clairement discerner les 23lignes de l’écriture manuscrite de Soeur Lucie qui constituent l’un des plus

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grands mystères de tous les temps. Au printemps 1957, le Troisième Secretest définitivement transmis au Vatican qui en devient désormais le gardien.

Soeur Lucie a obtenu de l’Evêque de Fatima-Leiria la promesse que leSecret serait rendu public en 1960 et pas une autre année, “ parce que NotreDame l’avait voulu ainsi. ” Comme la Carmélite allait l’expliquer plus tardau Cardinal Ottaviani et au Chanoine Barthes (un expert renommé deFatima), la Dame de Fatima lui aurait confié que le Secret devait être révéléen 1960 “ car il deviendrait plus clair. ”

Ce fait est un argument supplémentaire qui milite contre la pseudorévélation du Secret par le Vatican en l’an 2000. En effet, si le Messageconcernait réellement l’attentat contre Jean-Paul II en 1981, on ne voit pasdu tout le lien entre la date butoir de 1960 et le pape polonais.

Toujours est-il que, au fur et à mesure que s’approche la date fatidique,l’excitation expectative des catholiques de par le monde attendant ardem-ment de connaître - enfin - le contenu du Message, prend des proportionsspectaculaires, s’alimentant des rumeurs les plus folles. Hélas, cette attenteest cruellement déçue. Le 8 février 1960, les fidèles reçoivent une douchefroide: par le canal d’une agence de presse portugaise, des sources vaticanesnon identifiées font savoir que le Troisième Secret ne sera pas divulgué cetteannée et restera probablement, à jamais, sous séquestre.

C’est donc peu dire que la prise en otage de la nouvelle que devait ren-dre public le Pape Jean XXIII jette le trouble dans l’esprit de la multitude quiattend impatiemment la divulgation du Secret, à commencer par certainesautorités au sein même de l’Eglise catholique. Pour ne citer qu’un exemple,le cardinal Cerejeira, patriarche du Portugal, en est profondément affecté etmême humilié, lui qui, en 1946 avait publiquement promis que le Secretserait ouvert en 1960. De Rome n’était alors venue aucune objection. Aucontraire, les cardinaux Ottaviani et Tisserant, personnalités proches dupape, ont au cours des ans fait écho à cette promesse, de même que de

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nombreuses autres autorités de l’Eglise. Il y aura même une émission detélévision américaine intitulée “ Zero 1960 ”, dont le thème concerne exclu-sivement la divulgation mondiale du Secret.

Pour quelle raison le Pape Jean XXIII a-t-il pris la folle option de dés-obéir ouvertement à Dieu, cette interrogation venant s’ajouter au Mystère,tient à la nature même du Secret.

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CHAPITRE X

Stolen Legacy ou l’héritage usurpé

“Mon peuple est détruit parce qu’il lui manque la connaissance”(Osée 4:6)

“La première de toutes les forces qui mènent le monde est lemensonge”1

Éradiquer tout orgueil du cœur de l’homme

Comme nous l’avons souligné dans notre Introduction, si le Mystèrede Fatima est une véritable bombe, c’est d’abord parce qu’il met à

nu le Grand Mensonge, la Grande Manipulation. Les chantres de l’européo-centrisme ont usé et abusé des armes du mensonge et de la falsification his-torique pour asseoir leur suprématie sur des peuples soit-disant primitifs. Necitons pour exemple que le cas des civilisations inca et maya : un historienespagnol a estimé qu’au moins 12 millions d’indigènes ont été massacrés,rien qu’en Amérique du Sud, et la plupart de leurs connaissances ont été per-dues ou systématiquement détruites.2

S’appuyant sur un personnage qui est à lui seul la Vérité incarnée –nous voulons bien entendu parler du Christ -, le Troisième Secret met en piè-ces le dogme de la supériorité d’un peuple sur un autre, d’une race sur uneautre. Ce postulat a fait trop de mal avec l’esclavage de 400 ans desAfricains en Amérique et l’extermination planifiée des « races inférieures »

(1) Jean-François Revel, La Connaissance Inutile, éditions Pluriel, p. 9.(2) David Icke, Le Plus Grand Secret, Louise Courtreau éditrice, p. 295.

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(1) Samuel Griffith, Introduction to Sun Tzu, The Art of War.

par les Nazis pendant la Deuxième Guerre Mondiale pour que Dieu n’ait pasprévu d’éradiquer à jamais tout orgueil mal placé du cœur de l’homme. LeMystère de Fatima, comme nous le verrons plus loin avec la révélation duGrand Secret, est appelé à remplir à merveille ce rôle.

Aucune contribution à la civilisation universelle ?

Dans les années soixante, au cours d’un débat télévisé - chargé d’hos-tilité - sur la situation des Noirs aux Etats-Unis, un journaliste proche del’extrême droite, éditorialiste au News Leader de Vermont, chercha à humi-lier à bon compte l’écrivain africain américain James Baldwin. Un souriremoqueur aux lèvres, il lui posa la question de savoir en quoi les Noirsavaient un tant soi peu contribué à la civilisation universelle...

Dans l’esprit de ce journaliste, la réponse attendue avec une perversedélectation était bien évidemment : en rien ! Ce préjugé, qui est à la basede souffrances inouïes subies par tout un continent et une communautéhumaine composée de centaines de millions d’individus, est hélas partagéencore de nos jours par trop de gens. Ceux-ci ont en commun le sentimentd’une supériorité qui se nourrit d’un manque de culture flagrant et d’uneaffligeante ignorance.

Cette image du Noir barbare n’ayant contribué en rien à la civilisationhumaine n’est pas due au hasard. C’est le résultat de ce que nous nomme-rons sans hésiter la « G C », la Grande Conspiration. Pour arriver à leursfins, les européocentristes ont appliqué avec un art consommé la loi fonda-mentale de la stratégie militaire.

“Toute stratégie militaire est basée sur la tromperie. Un général expé-rimenté se doit d’être un maître dans l’art de créer des illusions destinées àembrouiller et tromper l’ennemi. Attaquer l’esprit de l’adversaire afin desaper son moral, tel doit être le préalable de toute bataille.”1

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Forte de ce principe, l’Europe a procédé à une falsification del’Histoire visant à attaquer l’esprit des Noirs en leur inoculant le poisond’une pseudo infériorité congénitale. Cette attaque contre le psychisme desAfricains, menée sur deux fronts fondamentaux - théologique et pseudoscientifique -, a abouti à la spoliation du Noir de son bien le plus précieux :l’héritage culturel et le prestigieux patrimoine que lui ont légués ses ancê-tres.

Il existe en effet une accumulation de preuves historiques et archéolo-giques démontrant que les Africains avaient atteint le summum de la civili-sation au moment où l’Europe était encore plongée dans d’épaisses ténèbres.Ainsi, sans vouloir rentrer encore dans la polémique de l’origine nègre de lacivilisation égyptienne, les chercheurs ont exhumé et continuent d’exhumerdes profondeurs de la terre soudanaise les vestiges d’une dynastie méconnueayant atteint son apogée au Ve siècle avant J.-C. L’une des capitales de cettedynastie se situait sur l’actuelle montagne de Djebel Karbal. Celle-ci offreaux yeux des archéologues médusés les splendeurs d’un passé prestigieux,avec des pyramides se comptant en centaines et des têtes sculptées de pha-raons qui ne laissent planer aucun doute quant à leur négritude. Quelques-uns de ces pharaons nubiens ont même remonté le cours du Nil pour allerrégner en Egypte, le plus connu d’entre eux étant le pharaon Taharqua, fon-dateur de la 25e dynastie d’Egypte. Méroé, située au nord-ouest de l’actuelleSoudan, nécropole de ces illustres pharaons, regorge de statuettes, hiérogly-phes et momies parfaitement conservés qui font partie du patrimoine com-mun de l’humanité. Ceci devrait balayer une bonne fois pour toutes la pro-pagande martelée pendant des siècles d’une Afrique barbare et sauvage dèsl’aube de l’histoire. Et pourtant, l’œuvre de sape se poursuit de nos joursencore.

Ainsi en est-il des savants noirs contemporains et de ceux du XIVe siè-cle. Il est scandaleux, par exemple, que le grand public sache qui est BillGates, l’homme le plus riche du monde grâce à l’apparition et aux fantasti-ques progrès de l’industrie informatique, mais ignore complètement Philip

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Emeagwali. Nigérian d’origine Ibo, établi aux Etats-Unis où il a fait de bril-lantes études scientifiques, Emeagwali, né en 1954, est un génie des mathé-matiques et de l’informatique. C’est lui qui, en trouvant la formule mathé-matique pouvant combiner entre eux 65.000 ordinateurs, a rendu possiblel’extraordinaire progrès du multi-média numérique. Si le monde peut com-muniquer aujourd’hui à la vitesse de la lumière par courrier électronique, siimages et sons sont devenus d’un usage banal, via internet, c’est en grandepartie grâce à Emeagwali. Cependant, il reste dans l’ombre, objet parfois dela pire des discriminations. Un exemple : un magazine américain spécialisédans l’informatique décide en février 1991 de faire un article sur la fabu-leuse invention des 65.000 microprocesseurs d’Emeagwali. Quelles n’ontpas été l’indignation et la stupéfaction de ce dernier, en découvrant qu’à lacouverture de ce magazine qui lui avait été soumise au préalable et surlaquelle on pouvait aisément le reconnaître, est substituée une autre où il seretrouve métamorphosé en … blanc ! Et c’est bien évidemment cette cou-verture falsifiée qui s’est retrouvée dans les kiosques...

Incroyable, non ? Mais reculons de trois à quatre générations pour fairerapidement connaissance de quelques autres génies noirs, aînésd’Emeagwali.

Oyez, bonnes gens ! Lorsque vous vous arrêtez à un feu rouge, montezdans un ascenseur, écrivez une lettre de votre plus belle plume, pianotez surle clavier de votre ordinateur, procédez à la vidange de votre voiture, écou-tez avec délectation les notes d’une guitare électrique, appuyez sur un inter-rupteur pour vous éclairer, sachez que c’est à des Noirs que vous le devez.Pourquoi les noms de Garret Morgan (inventeur en 1923 des feux de signa-lisation routière), Alexander Miles (inventeur en 1867 de l’ascenseur), W.B.Purvis (inventeur en 1890 du stylo à encre), Burridge & Marshman (inven-teurs en 1885 de la machine à écrire), Elijah McCoy (inventeur en 1895 dusystème de lubrification des moteurs thermiques), Robert F. Flemming(inventeur en 1886 de la guitare électrique), Lewis Latimer (inventeur en1882 du filament en cuivre des ampoules électriques), ne sont pas connus

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des écoliers et des étudiants et, partant, demeurent inconnus du grand public,la faute en incombe à ceux qui ont fait du lavage de cerveau leur activitéprincipale.

“ L’Histoire est une fable élaborée de commun accord ” (Napoléon Bonaparte).

Napoléon, le célèbre général et empereur français, qui a incarné cecrime de « lèse-vérité » en enlevant un obélisque égyptien de sa patrie pourl’installer en plein cœur de Paris1, n’a-t-il pas en son temps exprimé cettephrase d’un cynisme consommé : “ L’histoire est une fable élaborée decommun accord. ”2

Pour élaborer sa fable, l’Europe a mis à contribution des instrumentsd’une terrible efficacité.

Il y eut, au cours des siècles passés, puis au XXe siècle :

(a) Les oeuvres d’art religieux, lesquels ont représenté les personnageset les scènes bibliques selon l’imagerie exclusive de l’Europe;

(b) Le livre qui, avec l’amélioration d’une invention chinoise (l’impri-merie) par Gütenberg au XVe siècle, a connu du jour au lendemain une pro-duction et une diffusion inégalées dans l’histoire de l’homme ;

(c) Outre l’écrit et la radio, le cinéma et la télévision ont littéralementinondé le monde d’images d’une supériorité blanche auto proclamée senséejustifier son impérialisme arrogant. L’apartheid en Afrique du sud aura sym-bolisé à l’extrême les outrances de cette conspiration du Mensonge.

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(1) Place de la Concorde, en face de l’Assemblée nationale.(2) Ivan van Sertima, African Presence in Early Europe.

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Nous invitons les lecteurs intéressés par le sujet à se reporter àl’Annexe I, pour plus d’informations sur la Grande Conspiration duMensonge.

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CHAPITRE XI

Stolen Legacy : même et surtout dans le sacré

La spoliation des Africains en particulier et des Noirs en général deleur prestigieux héritage n’a – loin s’en faut - pas épargné le

domaine du sacré. Prenons l’exemple de Saint Maurice. Ce saint africain,qui a héroïquement participé aux croisades (ce dont nous ne sommes pasfiers outre mesure) a si fortement impressionné les Européens que son sur-nom Maurice, qui vient du grec mavros et qui signifie “ le Noir ” est devenuun prénom chrétien commun. Son portrait en pied, œuvre de l’artiste alle-mand du XVe siècle Matthias Grünewald le représente tel qu’il était, unauthentique Noir. Il a suffi de quelques années après sa mort pour qu’il soitblanchi et que la signification même de Maurice, le “ Maure, le Noir ,” seperde dans les limbes de l’histoire...

Autre exemple : le pape qui était à la tête du Vatican lors du tournantdécisif de l’histoire de la chrétienté, c’est-à-dire la conversion à la foi chré-tienne de l’Empereur Constantin en 313, était un Africain. Il s’agit deMiltiades, 32e souverain pontife après l’apôtre Pierre d’après les chroniquesvaticanes. Dans ces dernières, inutile de souligner qu’il apparaît sous lestraits d’un Européen.

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La Mère et l’Enfant : du Noir au Blanc

Venues du fond des temps, les Vierges noires ont toujours représentéun mystère dans l’iconographie chrétienne. Elles sont si répandues dans cer-taines régions d’Europe qu’elles en deviendraient communes si leurs quali-tés plastiques ne les plaçaient pas parmi les chefs-d’oeuvre de l’art roman.Dans toutes les églises catholiques de l’Europe, en France, en Italie, enAllemagne, en Espagne, au Portugal, etc., Jésus-Christ, et, à plus forte rai-son, sa mère, sont décrits comme noirs. Il suffit pour s’en convaincre de serendre à la Cathédrale de Chartres (France), à la célèbre Chapelle de laVierge de Loretto (Italie), à l’Eglise de l’Annunciata (Italie); à l’Eglise deSaint Lazare ou à celle de Saint Etienne à Gènes (Italie); à San Francisco àPise (Italie); à l’Eglise de Brixen dans le Tyrol (Italie), à celle de Padoue(Italie); à l’Eglise Saint Théodore de Munich (Allemagne) ou à la Cathédraled’Augsburg (Allemagne) où la Madone et l’Enfant sont représentés gran-deur nature… Comme on peut le voir, la liste est longue et non exhaustive.

Une correspondante allemande, rapporte J. A. Rogers,1 résidant à NewYork, m’a écrit à propos de la Vierge noire de sa terre natale, la Bavière,disant que pendant des années elle a essayé de dire aux Américains que leChrist et la Vierge Marie étaient Noirs mais que personne n’a voulu la croire.

“En ce qui me concerne, je suis née dans un pays strictement catholi-que de l’Allemagne du sud, raconte-t-elle, et dans nos églises, une grandeimportance est accordée à Sainte Marie en sa qualité de Mère de Dieu, etnous avons des statues de la Madone ainsi que des icônes, qui sont dessculptures et des peintures d’origine en bois et en pierre, vieilles de 800 à1000 ans et même plus. Les faces de ces images sont noires et de typenégroïde, en particulier les Madones de Constuchan à Tolers et la statue dela Mère de Dieu à Alt-Olting en Bavière non loin de Münich, qui a été ame-née de Palestine il y a plus de 1.000 ans par Ritter von Heiligers Lande. Ces

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(1) J. A. Rogers, Sex and Race, p. 275.

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deux Madones en particulier sont vénérées dans les pays catholiques et descentaines de milliers de pèlerins y vont pour rendre hommage à la Mère deChrist chaque année et on dit que des guérisons de toutes sortes de mala-dies s’y accomplissent. En conclusion, tout catholique ne peut ignorer queSainte Marie était une Noire.”

Témoignages publics du Pape lui-même

Au témoignage de cette Allemande de bonne foi, ajoutons celui - taciteet tonitruant à la fois -, du défunt Jean-Paul II. Tacite, car ce pape avait prisle parti de taire la vérité, alors même que nos recherches nous ont mené à laconclusion qu’il n’a été désigné par le ciel pour occuper le « trône de SaintPierre » que parce que, Polonais, il lui était plus facile de révéler leTroisième Secret grâce à sa dévotion pour la Vierge noire de Czestochowa.Tonitruant, car dès le début de son pontificat, Jean-Paul II n’a pas manqué defaire acte d’indéfectible dévotion à la Madone Noire. Ce fut en 1979 lors desa visite triomphale à sa patrie. A l’époque, la Pologne ployait encore sousle joug soviétique. Tonitruant car peu après avoir miraculeusement survécuà l’attentat du 13 mai 1981, il avait tenu, deux ans plus tard, à exprimer ado-ration et gratitude à la Vierge Noire au cours de deux voyages : l’un à Fatimaet l’autre de nouveau à Czestochowa. Au cours de ces deux pèlerinages, lepape déclara publiquement que c’est à la Madone noire qu’il devait d’avoireu la vie sauve...

La Madone noire, reine de Pologne

Nous croyons que l’histoire de la mère de Jésus, adorée en tant queNoire par les citoyens d’un pays européen n’ayant jamais subi d’influenceculturelle africaine – du moins officiellement -, mérite d’être contée.

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Elle démontre — si besoin en était encore — que la mère de Jésus etla femme apparue aux petits bergers de Fatima étant pour des millions dechrétiens catholiques une seule et même personne, c’est cette Madone quisymbolise Israël et ses douze tribus. En effet, la révélation faite à l’apôtreJean ne laisse planer aucun doute là-dessus : “Une femme enveloppée dusoleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête”.Ces douze étoiles représentent les tribus d’Israël qui sont africainesaujourd’hui, du fait d’une migration nord-sud opérée il y a près de deux mil-lénaires, migration consécutive à la destruction du Temple de Jérusalem parles troupes du général romain Titus.

De la Palestine à l’Europe

Les annales sur la Vierge noire de Czestochowa révèlent que l’icône estarrivée en Pologne à la fin du XIVe siècle. Il s’agirait d’une peinture de laMadone avec l’enfant Jésus, dont l’artiste ne serait autre que Luc, l’auteurdu troisième livre du Nouveau Testament. Il est dit que Saint Luc l’a réali-sée sur le morceau d’une table en bois fabriquée par Jésus lui-même alorsqu’il exerçait encore le métier de charpentier. C’est pendant qu’elle posaitpour la réalisation de cette icône que Marie conta à Luc les détails del’Annonciation et de l’enfance de Jésus que cet Evangéliste est le seul à rela-ter de manière si détaillée.

On ne sait trop ce qu’il advint de la peinture durant les deux premierssiècles de son existence au Proche Orient. Toujours est-il qu’au terme d’onne sait quelles péripéties, elle réapparut en 326, lorsque Hélène, la mère del’Empereur Constantin, la repéra à Jérusalem, à l’occasion d’un pèlerinage.L’ayant récupérée, elle l’aurait alors présentée à son fils, qui fit construire unsanctuaire en son honneur à Constantinople. On rapporte qu’au cours d’unebataille critique contre les Sarrassins, l’icône fut exhibée sur les murs de laville, et les assaillants subirent une cuisante défaite : le crédit en fut tout

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Stolen Legacy: même et surtout dans le sacré 73

naturellement attribué à la Vierge noire. Elle serait passée quelques sièclesplus tard entre les mains de Charlemagne. Pas pour longtemps car elle seretrouva ensuite à la cour du prince Léon de Ruténie (Hongrie) où elledemeura jusqu’à l’invasion du royaume hongrois au XIe siècle. Selon unelégende bien établie, le prince devenu roi dans l’intervalle supplia en prièrela Madone noire de sauver sa patrie. En réponse, une épaisse obscurité cou-vrit les troupes ennemies, lesquelles, dans la confusion qui s’ensuivit, com-mencèrent à s’attaquer mutuellement. C’est ainsi que la Ruténie fut sauvée,grâce à cette miraculeuse intervention.

Au XIVe siècle, l’icône fut transférée en Pologne, à la Colline deLumière, à savoir le sanctuaire de Jasna Gora, sous la responsabilité duprince Ladislau de Opola.

Cette merveilleuse histoire, qui avait auparavant tout d’une fable,devint mieux documentée à partir de ce moment. En 1382, les Tartares atta-quèrent une forteresse du prince Ladislau à Belz. Au cours de cette attaque,une flèche tartare toucha l’icône à la gorge. Le prince, craignant que le pré-cieux objet ne tombe aux mains de l’ennemi, s’échappa dans la nuit et allase réfugier dans la ville de Czestochowa. L’icône fut placée dans une petiteéglise en attendant qu’un sanctuaire plus approprié et plus sûr fût érigé enson honneur.

Au siècle suivant, plus précisément en 1430, ce fut au tour des Hussitesd’attaquer le monastère abritant le trésor. Au cours de la bataille qui s’ensui-vit, l’icône fut touchée par deux fois. Avant que l’auteur de cet acte sacrilègene pusse frapper une troisième fois, il tomba au sol se tordant de douleur etexpira au bout de quelques minutes. Les coupures résultant de cet incidentsont, aujourd’hui encore, visibles sur l’œuvre d’art.

Deux siècles plus tard, en 1655, la Pologne faillit succomber à une atta-que de Charles X, roi de Suède. Seule fut préservée l’aire située autour du

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monastère où se trouvait l’icône. Inexplicablement, les moines, moins arméset en nombre infiniment plus réduit, purent résister durant près de 40 jours,jusqu’à ce que la défense polonaise parvienne à repousser les envahisseurs.Après cet extraordinaire événement, la Madone noire devint le symbole del’unité nationale polonaise et le pays fut officiellement placé sous sa protec-tion par un décret du roi Casimir qui la nomma Reine perpétuelle de laPologne.

Les Polonais l’adorent noire : les seuls dans la vérité ?

C’est ainsi que depuis près de quatre siècles, les Polonais dans leurimmense majorité adorent une Madone et - déduction logique -, un Christnoirs, sans que cela leur pose aucun problème. Lech Walesa, par exemple,ne se décida à mener un combat inégal contre le gouvernement communistepolonais qu’après avoir placé sa lutte sous la bienveillante protection de laVierge noire. Cette folle aventure fut couronnée de succès au-delà de sesespérances. C’est pourquoi l’ex leader de Solidarnosc et président polonaisne se sépare jamais, où qu’il aille, d’un badge à l’effigie de la Madone noirede Czestochowa qu’il porte fièrement sur la poitrine.

Si nous avons relaté dans les détails le cas de ce pays européen - patriede l’un des papes les plus adulés de l’histoire du Vatican -, placé sous la pro-tection d’une Noire, c’est parce qu’elle constitue une énorme fenêtre ouvertesur la révélation du Troisième Secret de Fatima.

Finalement, que dire de la paresse intellectuelle des Africains quicontinuent à adorer une Madone blanche là où l’un des pays européens lesplus catholiques l’adorent… noire ?

Les lecteurs désireux d’en savoir davantage sur la question sont invitésà se reporter à l’Annexe III du livre.

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CHAPITRE XII

Les douze tribus d’Israël sont-elles réellement perdues ?

“Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d’Israël. Et c’est làce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa béné-diction.” (Genèse 49 : 28).

“ Et maintenant je suis mis en jugement parce que j’espère l’accom-plissement de la promesse que Dieu a faite à nos pères, et à laquelle aspirentnos douze tribus, qui servent Dieu continuellement nuit et jour...” (Actes 26: 6-7).

“ Et j’entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau,cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël. ”(Apocalypse 7 : 4).

L’une des pièces maîtresses de la Grande Conspiration du StolenLegacy, (notre) “ héritage usurpé “, concerne la disparition des

douze tribus d’Israël. Il suffit cependant d’une lecture objective de la Bibleet d’une connaissance sans préjugés de l’histoire des Hébreux pour se ren-dre à l’évidence. Il n’était en effet pas prévu dans le plan divin que cesfameuses tribus disparaissent de la surface du globe. Au contraire, le plan duSeigneur, dont l’inéluctable déroulement doit aboutir à l’instauration du

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Royaume de Dieu sur terre, s’articule autour des douze tribus. On l’auraaisément constaté à la lumière des trois passages précités, de la Genèse(l’Antiquité) à l’Apocalypse (le temps présent) en passant par les Actes desapôtres (l’époque d’il y a deux mille ans), la pérennité des douze tribus estattestée sans conteste par les Ecritures. Le témoignage de Paul, contempo-rain et apôtre de Jésus-Christ est, à cet égard, particulièrement édifiant(Actes 26 : 7 précité). Il révèle que l’idée de la disparition des douze tribusest une fable populaire, comme le confirme J. Bullinger.1 Cette fable faitaccroire qu’au temps de la crucifixion de Jésus, seule la tribu de Juda rési-dait en Israël, ce qui expliquerait pourquoi tout au long des siècles, c’est auxJuifs, c’est-à-dire aux Judéens et à eux seuls que l’on se réfère lorsqu’onévoque Israël. Toutes les autres tribus auraient disparu lors de leur déporta-tion en Assyrie et à Babylone. Cette thèse ne résiste pas à une analyse sansconcessions comme nous allons le voir. Refaisons ensemble, si vous le vou-lez bien, l’itinéraire historique et géographique qui conduisit il y a des siè-cles, les douze tribus, d’un pays de Cham (l’Egypte) à un autre pays deCham (Canaan plus tard renommé Palestine) pour, en définitive, se fixerdéfinitivement sur une autre terre de Cham (l’Afrique centrale, le nombril dela terre, le navel ha eretz cher aux exégètes juifs de la Bible.

Voici, schématiquement, quelles furent les grandes étapes de cesmigrations successives, certaines volontaires, d’autres forcées:

Première étape

De l’Egypte à Canaan

Sous la conduite de Moïse investi de la mission divine de délivrer sonpeuple de la servitude, Israël quitte l’Egypte où elle s’est constituée ennation pour monter à la conquête de Canaan. Cependant, l’établissementd’Israël sur la terre dite promise se fera sous le leadership de Josué.

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(1) J. Bullinger, Numbers in Scripture..

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Deuxième étape

De Canaan à Babylone puis de Babylone à Canaan

Après avoir longtemps été dirigée par des juges, Israël exige de seconstituer en monarchie malgré les avertissements solennels de Dieu qu’elleallait au devant de graves ennuis. C’est ainsi que Saül, puis David, puisSalomon se succèdent sur le trône d’Israël.

Peu après la mort de Salomon, les douze tribus d’Israël entrent dansune zone de forte turbulence qui aboutit à la division du royaume en deuxentités distinctes : les dix tribus du nord (Ruben, Siméon, Lévi, Zabulon,Issacar, Dan, Gad, Aser, Nephtali et Joseph1) se séparent en effet des deuxtribus du sud (Juda et Benjamin). Les premiers prennent le nom deRoyaume d’Israël, tandis que les seconds adoptent le nom de Royaume deJuda. Un mur symbolique s’érige désormais entre les deux fratries. Ceschisme marque l’accomplissement d’un oracle que Yahvé avait prononcé àl’encontre de Salomon, peu avant la mort de ce dernier, pour le punir del’idolâtrie dans laquelle l’avait entraîné ses nombreuses femmes étrangères(1 Rois 11 : 4-12).

A cause de sa déviance spirituelle, le royaume d’Israël composé,comme nous venons de le voir, des dix tribus du nord tombe, en 772 avantnotre ère, sous la domination du roi Salmanasar, qui les emmène en capti-vité en Assyrie.

C’est ici qu’intervient un élément d’une importance capitale pour com-prendre le mystère de l’apparition de deux Israël, l’une composée d’étran-gers prosélytes et l’autre comprenant les tribus d’origine.

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(1) Par Joseph, entendez les demi-tribus d'Ephraïm et Manassé.

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(1) Le sacrifice humain, notamment l'immolation par le feu des premiers-nés en l'honneur dudieu Baal, était une tradition en Mésopotamie.(2). Peuple d'origine caucasienne converti au judaïsme au 7e siècle de notre ère. Ils for-ment le plus gros pourcentage des Juifs ashkenazes.(3) Messod et Roger Sabbah, les Secrets de l'Exode.(4) David Icke, Le Plus Grand Secret.

Apparition de deux Israël

La Bible (2 Rois 17 : 24 à 30) nous apprend que “le roi d’Assyrie fitvenir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaïm,et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël.”Comme, malgré l’idolâtrie qui y prédominait, cette terre demeurait la terresacrée de Yahweh, Dieu des Hébreux, les abominations qui s’y commet-taient,1 ne furent point sans conséquences néfastes. Des fauves à l’appétitféroce envahirent le territoire faisant régner la terreur parmi les nouveauxmigrants. Tant et si bien que le roi d’Assyrie résolut d’y envoyer des prêtreshébreux issus de la captivité afin d’enseigner aux Assyriens comment ne pasprofaner la terre sacrée de Yahvé. C’est ainsi qu’Israël se dédoubla : ce sonten effet ces Assyriens qui formèrent plus tard le gros de ceux que l’Europeallait qualifier de Juifs sépharades ou méditerranéens en opposition aux des-cendants des Khazars2, autrement dit les Juifs ashkenazes ou européens, ori-ginaires des steppes caucasiennes.

Il est vrai que lors de l’exode, les douze tribus d’Israël ne sortirentpoint seules, mais accompagnées “ d’une multitude de gens de touteespèce ” (Exode 12 : 37), ceux que certains commentateurs de la Thora, telRachi, appellent la “ tourbe nombreuse ”, un mélange hétéroclite de prosé-lytes.3 Cependant, ce qui arriva à Babylone, des siècles plus tard, fut uniquedans la mesure où une partie non négligeable du clergé chaldéen non seule-ment se convertit au judaïsme, mais se mit en devoir d’exproprier les tribushébraïques de leur héritage culturel. C’est ainsi qu’il ressort de nos recher-ches que l’écriture dite hébraïque est en fait une écriture mise au point parles prêtres de Babylone lorsqu’ils entreprirent de spolier les vrais Hébreuxde leur culture. L’hébreu d’origine ne comportait que dix caractères 4, cor-respondant aux dix phases de la Création – ce qui est le cas de l’Ecriturestellaire mise au point par l’auteur.

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Hébreux Noirs et Juifs Blancs

Retenons donc qu’un grand nombre des sujets du roi d’Assyrie - auxtraits sémites selon les critères d’aujourd’hui et se différenciant au premierregard des tribus d’Israël qui, elles, sont noires -, adoptèrent les us et cou-tumes de leurs captifs israélites, non seulement sur leurs propres terres maisjusque dans leurs colonies, dont la Palestine/Canaan faisait partie. Certainsde ces prosélytes chaldéens devinrent les Samaritains, si honnis des vraisJuifs en raison principalement de leur syncrétisme religieux quelque peutrouble. Il semblerait que jusqu’à l’époque du Christ, il était assez aisé dereconnaître le véritable hébreu du prosélyte issu de Babylone.

Ceci est admirablement illustré par l’anecdote de la femme samari-taine. Cette Samaritaine rencontre Jésus au bord d’un puits à Sychar. Au pre-mier regard, elle reconnaît en Jésus l’Hébreu par excellence – peut-être àcause d’un élément caractéristique de son habillement mais plus sûrementdu fait qu’il est noir - et s’étonne de ce que ce dernier lui adresse la parole :“ Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis unefemme samaritaine ? ” (Jean 4 : 9) Et elle ajoute aussitôt - symbolisant parcette simple phrase le mystère des deux Israël - “ Es-tu plus grand que notrepère Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que sesfils et ses troupeaux ? ” (Jean 4:12). Arrêtons-nous un instant sur cette scène.

- Acte 1 : La Samaritaine reconnaît qu’elle n’est pas juive; - Acte 2 : Elle parle de Jacob comme étant le père des tribus d’Israël et

des Samaritains, ce qui ne peut qu’être un mensonge rendu patent par laphrase par laquelle elle vient d’apostropher Jésus.

Le fait que les tribus d’Israël continuent de considérer les Samaritainscomme des étrangers plus de 500 ans après leur établissement enPalestine est confirmé par Jésus lui-même. “Ne s’est-il trouvé que cet étran-ger pour revenir et donner gloire à Dieu?” dit-il en parlant d’un Samaritainqu’il vient de guérir de la lèpre (Luc 17 : 18).

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(3) David Icke, Le Plus Grand Secret, p. 153.

Juif : plutôt une religion qu’une race

La vérité sur ces étrangers qui affirment être la vraie Israël(Apocalypse 2 : 9) s’est retrouvée sous la plume de certains chercheursobjectifs, tel David Icke : “Rien ne peut mieux exprimer l’ampleur de cettesupercherie que sont toutes ces races et religions, que les personnes qu’onnous dit aujourd’hui être juives. Comme les écrivains et anthropologuesjuifs l’ont dit, la race juive n’existe pas comme telle. Etre juif est un credo,pas une race. Tout le concept d’un peuple juif a été élaboré pour servir defaçade… Cela devient une farce, et c’est révélateur de ce monde en écran defumée dans lequel nous vivons, lorsque vous réalisez que la plupart desgens, qui se disent eux-mêmes Juifs aujourd’hui, n’ont aucune connexiongénétique quelle qu’elle soit avec la terre qu’ils appellent Israël.”1

Pour nous résumer, nous constatons qu’à l’époque du Christ cohabitentdeux Israël : les tribus d’origine et les Juifs de credo. La première a opéré,quelques décennies après l’éclosion du christianisme, une migration vers lenombril de la terre, vers l’Equateur, abandonnant pour ainsi dire le terrain àla deuxième. C’est ce fait qu’expose au grand jour le Troisième Secret quirévèle l’existence des douze tribus en Afrique, douze tribus que le Vaticanaurait préféré garder à jamais dans les oubliettes de l’histoire. En effet, leurrésurrection intempestive dénonce le Grand Mensonge...

By the rivers of Babylon

Deux siècles après les dix tribus du nord, les deux tribus du sud tom-bent à leur tour. C’est sous le joug de Nebuchadnetsar, roi de Babylone,qu’elles se retrouvent; ce dernier, après un impitoyable siège de Jérusalem,les emmène (en 538 av. J.C.) en captivité sur les bords des fleuves deBabylone (Psaume 137; 2 Rois 24 : 19-20 ; 2 Rois 25 : 1-2; 2 Rois 25 : 22).

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C’est sur ces deux déportations (en Assyrie et à Babylone) que se fondela fameuse légende de la disparition des douze tribus d’Israël. Comme tou-tes les légendes, elle ne résiste pas bien longtemps à une analyse sérieuse.

Au bout de 80 ans environ de déportation des tribus du sud à Babylone,Yahvé leur suscite un libérateur en la personne de Cyrus, roi de Perse (Esaïe45 : 13 et Esdras 1 : 1 à 4). Les voilà donc qui se rassemblent sous la hou-lette de quelques patriotes inspirés (Esdras, Néhémie, Zorobabel...) et pren-nent la route du retour. Au risque de perdre le fil, le lecteur doit bien com-prendre que ce n’est ni une ni deux ni trois, mais les douze tribus au grandcomplet qui s’en retournent en Israël. Comment est-ce possible étantentendu que les dix tribus du nord furent déportées près de deux sièclesavant les deux tribus du sud ?

Un « Mur de Berlin » vieux de 2500 ans

La raison en est simple. Il est en effet établi qu’à l’époque de la sépa-ration des deux royaumes, il y avait des enfants d’Israël, à savoir des mem-bres des dix tribus du nord, qui habitaient au milieu des deux tribus du sud,Juda et Benjamin. Dans 2 Chroniques 10 : 17 et 2 Chroniques 11 : 3, réfé-rence est faite aux enfants d’Israël résidant dans les cités de Juda.

Longtemps avant la dispersion des dix tribus et la captivité de Juda, unnombre considérable des ressortissants du royaume du nord avait rejoint leroyaume du sud fuyant l’idolâtrie introduite par ses rois. C’est comme si, entransposant cette situation à l’époque récente (le XXe siècle), des ressortis-sants d’Allemagne de l’Est franchissaient le Mur de Berlin pour se réfugieren Allemagne de l’Ouest, pour fuir un régime honni. C’est ainsi que des prê-tres et des lévites vivant dans le nord s’enfuirent en grand nombre, abandon-nant leurs terres et leurs biens pour aller vivre dans le sud, à Jérusalem etdans les régions voisines.

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Ces transfuges étaient, en effet, en conflit avec Jéroboam et ses fils quiles avaient destitués de leurs fonctions afin de sacrifier plus librement à leursidoles. Le roi des tribus du nord s’était établi des prêtres idolâtres à sa solde.En conséquence de quoi, à la suite des lévites, les ressortissants du royaumed’Israël qui avaient à cœur de rechercher Yahvé, émigrèrent. Ainsi vinrent-ils renforcer le royaume de Juda, et affermir le pouvoir de Roboam, fils deSalomon. Ce fait se trouve amplement confirmé dans plusieurs passages dela Bible, notamment celui-ci :

“Après avoir entendu ces paroles et la prophétie d’Oded le prophète,Asa se fortifia et fit disparaître les abominations de tout le pays de Juda etde Benjamin et des villes qu’il avait prises dans la montagne d’Ephraïm, etil restaura l’autel de l’Eternel qui était devant le portique de l’Eternel. Ilrassembla tout Juda et Benjamin, et ceux d’Ephraïm, de Manassé et deSiméon qui habitaient parmi eux, car un grand nombre de gens d’Israël sejoignirent à lui lorsqu’ils virent que l’Eternel, son Dieu, était avec lui(2 Chroniques 15 : 8-9).”

A la lumière de ce qui précède, il est clair que lorsque Nebuchadnetsarassiège Jérusalem et déporte ses habitants à Babylone, les captifs hébreux necomprennent pas seulement les deux tribus du sud mais la multitude de ceuxqui, fuyant les hérésies de Samarie, s’étaient installés à Jérusalem et dans lescités environnantes.

Donc douze tribus elles étaient lors de leur déportation à Babylone,douze tribus elles sont restées lorsque Yahvé, leur Dieu, leur suscita un libé-rateur en la personne de Cyrus, roi des Perses. Notons à ce propos que si laBible parle de ces tribus comme d’un «reste», il ne faudrait cependant passe méprendre sur le sens à donner à ce terme. En effet, il ne signifie aucune-ment que seule avait survécu la tribu de Juda au terme de l’exil des Hébreuxà Babylone comme l’affirme la majorité des historiens. Les douze tribusavaient seulement diminué en nombre, car une forte composante desIsraélites exilés, séduite par le way of life de Babylone ou peu désireuse de

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tout abandonner pour repartir de zéro à Canaan, avait résolu de ne pas plierbagage. Et ce, d’autant plus que le roi perse Artaxerxès, le nouvel hommefort de la région, faisant montre d’une grande bienveillance envers les exi-lés juifs, décide d’imposer la religion judaïque à laquelle, comme nousl’avons déjà mentionné, s’est converti un nombre considérable deBabyloniens, comme l’une des nombreuses florissant dans le pays. Cettedonne avait rapidement fait de cette ville un foyer important du judaïsme endehors de la Palestine. L’existence de deux Talmud1, celui de Babylone, quiselon les annales, date de 537 avant notre ère, et celui de Jérusalem, posté-rieur au premier, illustre à merveille cette dualité d’Israël. Pour toutes cesraisons, ce ne seront donc que les plus patriotes des Hébreux qui prendrontla route du retour à la promulgation de l’édit du roi perse. Seuls se lèveront“ les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les sacrificateurs et lesLévites, tous ceux dont Dieu réveilla l’esprit ” (Esdras 1 : 5).

Des étrangers occupent nos terres, des inconnus, nos maisons2

Donc, au retour de ces exilés en Israël, grande fut leur amertume detrouver des étrangers occupant leurs terres, des inconnus, leurs maisons. Dèslors, durent cohabiter par la force des choses deux Israël : l’une de filiationutérine attestée par l’appartenance aux douze tribus et l’autre prosélyte. Ladynastie hérodienne3 et les Samaritains précédemment évoqués en consti-tuent les meilleurs exemples. Comme on devait s’y attendre, ceux quis’étaient appropriés l’héritage des Hébreux durant leur absence forcée virentd’un mauvais oeil le retour des vrais ayant droits. Ils n’eurent donc de cessede se dresser contre eux pour leur faire comprendre qu’ils étaient indésira-bles sur leurs propres terres. C’est - toute proportion gardée - la situationvécue par les Noirs de l’Afrique du sud considérés comme étrangers sur laterre de leurs ancêtres, par des envahisseurs ayant quitté à tout jamais leur

(1) Ancien recueil des lois, des coutumes, des traditions et des opinions des Juifs compi-lées par leurs docteurs.(2) Lamentations de Jérémie 5 : 1-2.(3) Le roi Hérode est un Iduméen. Cela ne l’a pas empêché de constituer une dynastie quia longtemps régné sur Israël.

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(1) Flavius Josèphe, Antiquités 11 : 5, 7.

terroir situé à des milliers de kilomètres, en Angleterre, en France ou auxPays Bas. Cette situation devait perdurer en Israël jusqu’à l’apparition deJésus de Nazareth.

Troisième étape

De la Palestine à l’Afrique profonde

A l’époque du Christ et des apôtres, soit 500 ans environ après le retourde l’exil babylonien, l’apôtre Paul nous apporte un témoignage irréfutablesur la survivance des tribus hébraïques : “ Et maintenant, je suis mis en juge-ment parce que j’espère l’accomplissement de la promesse que Dieu a faiteà nos pères et à laquelle aspirent nos douze tribus, qui servent Dieu conti-nuellement nuit et jour ” (Actes 26 : 6-7). Jésus lui-même n’est pas en reste.Il proclame : “ Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l’homme, au renou-vellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous quim’avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez lesdouze tribus ” (Matthieu 19 : 28). Comme on le constate, les tribus d’Israëln’ont pas disparu à l’époque de Jésus, contrairement à la croyance populaire.L’historien Flavius Josèphe précise à propos du terme “ Juif ” que si c’estpar ce nom que tout Israël est désigné, c’est parce qu’au retour de la capti-vité à Babylone, la tribu de Juda fut la première à regagner ses terres, et quec’est “ à partir de là que, et le peuple, et le pays ont ainsi été appelés. ”1

Cependant, une lecture attentive des Ecritures nous apprend que les termes“ Juda ” et “ Israël ” sont interchangeables. Lors de la Pentecôte, Pierres’adressant à ses compatriotes, les appelle “ hommes de Juda ” (Actes2 : 14) et, du même élan, “ hommes d’Israël ” (Actes 2 : 22).

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(1) Elephantine est une île située au centre du Nile à Assouan. C'était la ville-frontièreentre l'Egypte et la Nubie (actuel Soudan). Dans les temps anciens, c'était une place fortestratégique pour la défense des frontières et une route commerciale d'importance. Sonnom authentique est 'abu' ou 'yebu', qui signifie "éléphant" que les Grecs ont traduit dansleur langue.

Si donc jusqu’à l’époque de Jésus, Israël avait conservé sa composanteethnique dans l’intégrité de ses douze tribus, qu’advint-il d’elles par lasuite ?

L’enfant Jésus : le salut lui est venu de l’Afrique

Lorsque Hérode apprend la naissance d’un enfant destiné à être le roides Juifs, lui qui se savait coupable d’un Stolen Legacy, ayant usurpé le titrede roi d’Israël, sent son trône vaciller sur ses bases. Il décide de mettre àmort le nourrisson qui constitue une menace pour sa dynastie. Devant cepéril, l’ange de Yahvé apparaît en songe à Joseph et Marie, et les presse defuir avec l’enfant Jésus, non pas en Asie, ni en Europe, mais en Afrique(Matthieu 2 : 13). Ce choix de l’Afrique à l’exclusion des deux continentsprécités s’explique d’abord par la proximité existant entre Israël et Egypte,dont les territoires faisaient bloc avant la construction du canal de Suez à lafin du XIXe siècle. Les relations étroites existant entre l’Egypte et Israël sontpar ailleurs illustrées par l’existence à Eléphantine1, à l’extrême sud dupays, d’un temple juif concurrent de celui de Jérusalem. Ensuite, par le faitque la domination romaine succédant à celle des Grecs, avait eu pour résul-tat une progression croissante de la suprématie blanche en Palestine, aupa-ravant peuplée en majorité de Sag Gig (“ Têtes Noires ”). Par voie de consé-quence, l’Afrique apparaît désormais comme le seul refuge réellement sûrpour des Noirs soucieux de se fondre dans la masse d’une population majo-ritairement de la même couleur.

Alexandrie, deuxième foyer juif à l’époque de Jésus

Que l’on se souvienne, à cet égard, de la célèbre guerre desMacchabées ayant opposé vers l’an 150 avant notre ère les Asmonéens deJudas Macchabée aux troupes du roi Antiochus IV Epiphane, l’un des

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successeurs du premier souverain séleucide, Antiochus III, dit le Grand.L’une des conséquences de cette lutte de résistance à l’oppression greque futde provoquer un formidable mouvement de migration des Hébreux vers lamère Afrique, terre de refuge par excellence. C’est ainsi que la villed’Alexandrie, capitale des Ptolémées, était devenue à cette époque — par lefait de cette migration forcée — le deuxième foyer juif au monde - aprèsIsraël - par le nombre, la vitalité et le dynamisme de sa communauté. Ladeuxième communauté juive la plus importante au monde à l’époque duChrist est donc africaine et cet élément est d’une importance primordialepour qui veut comprendre comment les douze tribus d’Israël se retrouventaujourd’hui en plein coeur de ce continent. La fuite de Jésus et de ses parentsen Afrique n’est pas fortuite. C’est un signe fort, un symbole éloquent quiapparaît dès le début des Evangiles et qui campe définitivement le décor :“ Afrique = terre de refuge, terre de retraite pour le peuple de Yahvé ”.

“ J’attacherai d’autres peuples à Israël, ” oracle de Yahvé

Pour en revenir à Jésus, il faut souligner que malgré l’inimitié régnantentre les tribus d’Israël et les Juifs prosélytes, il se place résolument, commel’indique l’anecdote de la femme samaritaine du chapitre 4 de Jean, au des-sus de ces querelles. Le Dieu d’Israël, en effet, est le Père de tous les peu-ples, nations et langues. Il ne fait donc point acception de personnes(Romains 2 : 11). Voilà pourquoi Il proclame :

“ Que l’étranger qui s’attache à l’Eternel ne dise pas : l’Eternel meséparera de son peuple ! Et que l’eunuque ne dise pas : voici, je suis unarbre sec ! Car ainsi parle l’Eternel : aux eunuques qui garderont mes sab-bats, qui choisiront ce qui m’est agréable, et qui persévéreront dans monalliance, je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nompréférables à des fils et à des filles. Je leur donnerai un nom éternel qui nepérira pas. Et les étrangers qui s’attacheront à l’Eternel pour le servir, pour

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(1) Notons que tous les Juifs appartenant aux tribus d'Israël n'ont pas accepté Jésus etque tous les prosélytes ne l'ont pas rejeté non plus. Ici se vérifie encore une fois l'adagequi dit qu'à toute règle il y a des exceptions…

aimer le nom de l’Eternel, pour être ses serviteurs, tous ceux qui garderontle sabbat, pour ne point le profaner, et qui persévéreront dans mon alliance,je les amènerai sur ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maisonde prière ; Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel; car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples.Le Seigneur, l’Eternel, parle, lui qui rassemble les exilés d’Israël : je réuni-rai d’autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés (Esaïe 56 : 3-8). ”

Les paroles ci-dessus sont tout à fait explicites. Elles signifient que toutétranger qui s’attache à Israël devient le peuple de Yahvé, tant qu’il obéit auxlois et aux préceptes par Lui fixés. C’est ainsi que les descendants deNebuchadnetsar que nous avons déjà mentionnés, à partir du moment où ilsse sont convertis au judaïsme, faisant sincèrement le serment d’obéir auxordonnances et commandements de Yahvé, sont devenus Juifs au même titreque les tribus d’Israël. Paul qui s’enorgueillit d’appartenir à la tribu deBenjamin et qui fait le distingo entre juifs et tribus d’Israël (Actes 26 : 6-7)ne s’attriste-t-il pas qu’une partie d’Israël, comprenons que c’est majoritai-rement celle des Juifs prosélytes, soit tombée dans l’incrédulité ? (Romains11 : 25). Ainsi, les motifs réels de conflit entre les deux communautés n’ontsurgi qu’une fois que les prosélytes du judaïsme ont cherché à exproprier lestribus d’Israël de leur héritage. C’est à ce niveau que se situe la vraie sépa-ration entre les deux Israël et non à une question de race. Pour l’observateurnon averti d’ailleurs, les Grecs d’abord, les Romains ensuite, le fait d’êtrejuif ne tient pas à la race mais à l’adhésion à cette étrange religion dont leDieu est unique et invisible...

Avec l’apparition de Jésus, un profond fossé se creuse entre les Juifs àquelque camp qu’ils appartiennent, Juifs d’origine ou Juifs prosélytes. Lesuns acceptent son message, les autres le rejettent avec haine n’hésitant pas àle faire condamner au terrible supplice de la croix.1

Une chose cependant est sûre, incontestable : les premiers Chrétienssont dans leur majorité des juifs appartenant aux tribus d’Israël, comme le

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laisse clairement entendre l’apôtre Paul, qui proclame son appartenance à latribu de Benjamin (Philippiens 3 : 5). En effet, lorsque ce dernier parle des“ douze tribus qui servent Dieu continuellement nuit et jour, ” ce n’est plusle juif pharisien intégriste — ce qu’était Paul avant que Jésus ne lui appa-raisse sur le chemin de Damas —, qui parle mais le plus zélé des chrétiens !Paul pouvait-il parler des douze tribus en des termes si élogieux si ellesavaient rejeté son Seigneur et Maître ? Certainement pas !

La destruction du Temple marque le début du «vivonscachées» des tribus d’Israël

Voilà pourquoi à l’heure de la terrible épreuve du siège de Jérusalempar les troupes romaines du général Titus, dont la conséquence fut la des-truction en l’an 70 du Temple érigé à grands frais par Hérode, ceux quiavaient cru en Jésus se souvinrent des prophéties qu’il avait faites sur cetteville : “ Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux quite sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, commeune poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu !Voici, votre maison vous sera laissée déserte ” (Matthieu 23 : 27).

Le Christ avait précisé à une autre occasion : “ Lorsque vous verrezJérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche.Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux quiseront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans leschamps n’entrent pas dans la ville ” (Luc 21 : 20-21). Les douze tribus n’at-tendaient donc qu’un signe de la part du Seigneur pour quitter la ville assié-gée. Ce signe ne tarda pas à venir. Alors qu’après des semaines de siègeJérusalem était prête à tomber aux mains des troupes romaines, de façon toutà fait inattendue Cestius Gallus, leur commandant, rappela ses guerriers etleva le siège. Les zélotes (juifs fanatiques) en profitèrent pour réorganiser ladéfense, tandis que ceux qui avaient cru aux prophéties du Messie mettaient

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(1) Daniel Rops, La vie quotidienne en Palestine, p. 448.

à profit ce répit miraculeux pour quitter la ville qu’ils savaient vouée à ladestruction. Flavius Josèphe et Tacite confirment ce départ en racontant lascène suivante : “ Peu de temps avant la destruction du Temple par lesRomains, en la fête qu’on nomme Pentecôte, les prêtres qui venaient d’en-trer dans l’intérieur du Temple pour y remplir les tâches liturgiques coutu-mières perçurent - ils l’affirment - , une secousse et un choc, puis une voixinnombrable qui criait : NOUS PARTONS D’ICI ! ”1

Peu de temps après, les fantassins romains revinrent assiéger la ville.À leur tête se trouvait Titus, le fils de l’empereur Vespasien. Cette fois-ci,l’oracle s’accomplit : Jérusalem tomba comme un fruit mûr et le massacrequi s’ensuivit reste dans les annales comme l’une des pages les plus sanglan-tes de l’histoire humaine.

Quant au “ noyau dur ” des douze tribus, le reste dont parlent lesEcritures, il descendit en Egypte rejoindre la communauté hébraïque y expa-triée depuis trois siècles. A l’époque existaient des voies praticables reliantla Palestine au cœur de l’Afrique. C’est ce qui avait permis, notamment, auministre africain de la reine Kandakè (Candace) de monter à Jérusalem surson char célébrer la Pâque avec ses co-religionnaires (Actes 8 : 26-40). Cehaut dignitaire africain, parti de sa patrie en tant que juif, y retourna en qua-lité de chrétien.

Il est probable que, par la suite, il s’est fait un ardent propagateur de laBonne Nouvelle du Christ, ce qui laisse supposer que l’Afrique profondeétait chrétienne dès les premiers temps du christianisme, fait généralementocculté par les historiens occidentaux, à l’exception de quelques-uns commeGalbraith Welch.

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Le territoire dévolu aux tribus d’Israël : depuis la source du Nil

Pourquoi l’Afrique a-t-elle été choisie comme l’étape définitive des tri-bus d’Israël sur leur cheminement vers l’établissement du Royaume de Dieusur terre ? Outre les deux raisons évoquées précédemment, c’est parce quec’est sur ce continent que se trouvent les trois quarts du territoire dévolu àla descendance d’Abraham par Yahvé : “ En ce jour-là, l’Eternel fit allianceavec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuved’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate ” (Genèse 15 : 18).Que devons-nous comprendre ? Depuis le fleuve d’Egypte fait manifeste-ment référence à la source de ce fleuve, et celui-ci n’est autre que le Nil,dont la source se trouve située dans la région des Grands Lacs, en plein cœurdu continent africain.

La Nouvelle Jérusalem, là où tout avait commencé

C’est également parce que c’est dans ce continent que doit s’ériger laNouvelle Jérusalem, cité se situant sur les lieux du commencement de tou-tes choses, à savoir l’Eden biblique. La Bible nous dit, en effet, en référenceà la Nouvelle Jérusalem, qu’au “ milieu de la place de la ville et sur les deuxbords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits,rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison desnations ” (Apocalypse 22 : 2). Il se trouve que la première mention qui estfaite dans la Bible de cet arbre de vie se trouve dans le récit de la créa-tion : “ Puis l’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’orient, etil y mit l’homme qu’il avait formé. L’Eternel Dieu fit pousser du sol desarbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vieau milieu du jardin ” (...) (Genèse 2 : 8-9).

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(1) Diodore de Sicile, Lib. III, 2

Déduction : à la conclusion du plan de Dieu pour l’instauration surterre de Son royaume, ce sera, pour ainsi dire, retour à la case départ. C’estlà où tout avait commencé que tout s’achèvera. Aujourd’hui, après des siè-cles de contorsions historiques, le monde entier, le Vatican y compris, rendenfin justice à l’Afrique en se rangeant à l’avis exprimé depuis des millénai-res par les Anciens, à l’instar d’un Diodore de Sicile qui écrivait au Ve siè-cle avant J.C. :

“ On prétend que les Africains sont de tous les hommes les premiersqui aient existé; et voici les preuves que l’on en donne. D’abord, comme ilest presque unanimement reconnu qu’ils ne sont pas venus du dehors, maisqu’ils ont pris naissance dans le pays même, on ne peut sans injustice leurrefuser le titre d’autochtones ; ensuite il est également clair pour tous queles hommes qui habitent les contrées méridionales sont probablement sortisles premiers du sein de la terre pour commencer à vivre ; car la chaleur dusoleil, après avoir desséché la terre humide, l’ayant fécondée et rendue pro-pre à donner l’existence aux animaux, il est vraisemblable que les lieux lesplus rapprochés de cet astre ont dû les premiers produire des êtresanimés. ”1

Par le fait même que le premier homme a été tiré de la glèbe africaine,cette terre, qu’on le veuille ou non, est sacrée pour l’humanité entière. Cettenotion de l’Afrique comme terre de prédilection de Dieu était de mêmerépandue parmi les Grecs de l’Antiquité qui lui rendent sans ambages cethommage :

“ On dit que les Africains sont aussi les premiers qui aient enseigné àrendre un culte aux dieux, à leur offrir des sacrifices, à pratiquer les céré-monies et les pompes sacrées, enfin à accomplir tous les actes religieux parlesquels les hommes ont coutume d’adorer la Divinité ; aussi sont-ils célè-bres dans toute la terre pour leur piété, et les sacrifices offerts par lesAfricains passent-ils pour être les plus agréables aux immortels. On invoque

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(1) Diodore de Sicile, Lib. III, 2(2) Eux-même préfèrent “Beta Israël” (enfants d’Israël) à Falasha qu’ils considèrent

péjoratif.

à cet égard le témoignage du plus ancien des poètes, et le plus en créditparmi les Grecs qui, dans l’Iliade, nous représente Jupiter et les autres dieuxpartant pour l’Afrique, et allant assister au sacrifice annuel et au festin queles Africains leur offrent tous les ans. ”1

La Bible contredit-elle l’opinion des Anciens ? Loin de là ! La preuve:en parlant de la cité de Dieu, le Psalmiste (Psaume 87) proclame :“ L’Eternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob.Des choses glorieuses ont été dites sur toi, ville de Dieu. Je proclamel’Egypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent ; voici, le pays desPhilistins, Tyr, avec l’Ethiopie : c’est dans Sion qu’ils sont nés. Et de Sion ilest dit: Tous y sont nés, et c’est le Très-Haut qui l’affermit. L’Eternel compteen inscrivant les peuples ; c’est là qu’ils sont nés. Et ceux qui chantent etceux qui dansent s’écrient : toutes mes sources sont en toi. ”

Affirmer que Israël est noire : quelle folie !

En novembre 1984, nous nous sommes retrouvé face à l’auditoire hos-tile d’un amphithéâtre de l’université de Lille dans le nord de la France. Laraison de cette hostilité ? Nous venions de leur exposer avec des argumentsqu’aucun ne parvenait à contredire une thèse qui, à l’évidence, semait letrouble dans leur esprit. A savoir que l’Israël des origines, la vraie, celle desdouze tribus, n’a jamais été blanche, qu’elle était et qu’elle est toujours noireet que de nos jours, elle se situe sur le nombril de la terre, en plein cœur del’Afrique. Inutile de préciser que nous ne fûmes pas cru et que certains dansl’auditoire nous lancèrent à la figure que nous étions fou (Jean 10 : 20 ;1 Corinthiens 2 : 14).

Deux mois plus tard, en janvier 1985, le monde entier assistait stupé-fait à « l’Opération Moïse » quand les Juifs de Palestine jetèrent un pontaérien entre Jérusalem et l’Ethiopie dans le but d’en extirper de leurs co-reli-gionnaires falashas2 persécutés par les autorités locales. Ces Falashas ontbénéficié de l’aliya, la loi du retour des Juifs en Israël, où ils sont, dans leurgrande majorité, installés aujourd’hui.

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Ceux qui avaient assisté à notre conférence de l’université de Lillecommencèrent alors à se dire que nous n’étions pas aussi illuminé qu’ils sel’étaient imaginés de prime abord. En effet, ils venaient de réaliser quel’existence de Juifs noirs, africains, étaient une réalité et non une utopie tiréede notre imagination.

Les Lemba, des Bantu juifs originaires du Yémen

Assez récemment, l’histoire des Lembas, une population bantoue peu-plant l’Afrique australe, principalement le Zimbabwe, qui réclame à cors età cris sa judéité, est venue conforter notre thèse. En effet, il est établi par deschercheurs juifs blancs que ces Bantous ont dans leur ADN des « mar-queurs » indiquant qu’ils sont non seulement juifs mais qu’ils appartiennentaux cohanim, c’est-à-dire à la tribu des lévites (sacerdotes) d’Israël. Il estégalement établi de manière indubitable qu’ils ont émigré, il y a une dizainede siècles, du Yémen, berceau de l’Arabie heureuse si chère au cœur de nosfrères sémites vers l’Afrique australe. Cette extraordinaire épopée desLemba est une passerelle royale pour que nous abordions enfin le cas desdouze mavila du Royaume kongo.

L’Annexe V du livre vous en dira davantage sur ce royaume et sur uneprophétie plurimillénaire qui s’est réalisée sur son sol : celle de la déporta-tion, suivie de l’esclavage des enfants d’Isolele.

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(1) Nom idiomatique d’Israël. Beaucoup de puristes préfèrent Isroel, notamment en citantDeutéronome 6 : 4, le fameux Sh’ma Isroel.

CHAPITRE XIII

Kongo dia ‘Totela alias Isoluele - Isolele - Izolele (Isroël)1

C’est - nous ne nous en cacherons point - avec une excitation jubi-latoire que nous abordons ce chapitre sur Kongo-dia-’Totela. Cela

fait presque deux mille ans en effet que nos pères, qui ont été les acteursinfatigables de cette pièce de théâtre magistrale conçue par Yahvé lui-même,attendent ce moment. Que l’héritage qu’ils nous ont légué et qui faitaujourd’hui la gloire d’autres peuples retrouve ses vrais ayants droit. Que lemonde reconnaisse enfin - en prenant connaissance du Troisième Secret -, cequ’il doit à ce peuple, aujourd’hui humble parmi les humbles, mais qui amarqué d’une empreinte indélébile l’histoire de l’humanité.

Ce peuple, en ces temps de la fin, n’est pas reconnu pour avoir donnéde grands savants ; il n’est pas reconnu pour compter dans ses rangs leshommes les plus riches et les plus influents du monde ; il n’est pas reconnupour posséder l’arme nucléaire - horreur aux yeux du Très-Haut ! Jamais onne parlera d’un lobby kongo capable de peser d’un poids décisif sur lesorientations des Nations Unies car le Seigneur Yahvé, le Berger de ce peu-ple, en a décidé ainsi.

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(1) Election : acte souverain de Dieu consistant à appeler une personne ou un groupe depersonnes pour leur confier une mission définie. Israël a été élu (Esaïe 45 : 4 ; 65 : 9) pourrecevoir les oracles de Dieu et permettre la venue de Christ dans le monde.

“ Ce n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples,que Yahvé s’est attaché à vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le moin-dre de tous les peuples ” (Deutéronome 7 : 7).

Critères d’élection1 divine : à l’opposé des critères humains

Isoluele – Isolele – Izolele, trois vocables dont la parenté phonétiqueavec Isroel est évidente, signifient “ Je t’ai (enfin) trouvée – (C’est pour-quoi) je t’ai choisie et je t’ai aimée. ” Or, quels sont les critères d’électiondéfinis par Yahvé Lui-même ?

“ Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a nibeaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup denobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre lessages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes;et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles quine sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair nese glorifie devant Dieu ” (1 Corinthiens 1 : 26-29). La déclaration solennelleci-dessus, auxquelles s’ajoutent les paroles suivantes : “ Si quelqu’un veutêtre le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ; les pre-miers seront les derniers et les derniers seront les premiers ” (Marc9 : 35 ; Luc 3 : 30), nous plongent dans le cœur du sujet.

Les tribus d’Isolele, pour avoir la part qui leur est due dans le Royaumeà venir, devaient nécessairement se mettre au dernier rang. Le capitaine,celui qui est à la tête, Muntu, est toujours le dernier à quitter un navire enperdition. Or la terre, avec l’imminence d’un apocalypse nucléaire – pour-quoi croyez-vous que l’Iran, appuyé par la Russie, tient absolument à déve-lopper son programme nucléaire et à rejoindre ainsi Israël dans le club ferméde ceux qui possèdent cette arme sortie des entrailles de l’enfer ? – est unbateau qui sombre, prenant eau de toutes parts.

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(1) ‘Kangu = “ Epouse, fiancée, bien-aimée. Les deux autres significations de ce mot sont“alliance, peuple”. C’est ainsi que lorsque Yahvé s’adresse à son peuple, dans la vraie lan-gue de la révélation, par un seul mot Il lui dit “Tu es mon alliance, mon peuple, ma bien-aimée.”

Ce peuple, à l’instar de son Messie, devait porter le poids des souffran-ces du monde sur son dos, un dos qui ploie mais jamais ne se brise. Méprisé,dédaigné, foulé aux pieds, ce peuple n’avait qu’un espoir, il n’avait qu’uneespérance : qu’en revenant en son sein, le Saint d’Isolele lui rende enfin jus-tice.

Après des siècles d’une existence cachée à l’ombrede Yahvé, l’heure de vérité a sonné

Ce temps est arrivé ! Avec la révélation faite dans ce livre, ceux quiétaient “ cachés dans le carquois de l’Eternel ” (Esaïe 49 : 2) sortent del’ombre. L’épouse du Seigneur, Kangu dia ‘Totela,1 se lève enfin. “ Elle estéclairée, sa lumière arrive et la gloire de son Berger se lève sur elle. ”

Cette gloire, Kangu dia Totela, la fiancée à qui le Seigneur a dit“Isolele, je t’aime”, l’a, comme nous allons le voir dans les lignes qui sui-vent, bien méritée. Elle a en effet, à travers ses prophètes, donné la Bible, lelivre le plus vendu au monde, à l’humanité. Qu’on se le dise : il n’y a pasd’apport plus grand dans la civilisation universelle que la lumière apportéepar ce livre au sein des nations qui jadis marchaient dans les ténèbres. Israël,la deuxième, la Prosélyte, le sait bien car une fois les douze tribus disparues(mavila), elle s’est languie d’elles, comme le démontre ces extraits d’unlivre écrit par l’un des membres les plus éminents de cette communauté :2

“ Les Juifs, eux, continuèrent de croire que leurs frères perdus vivaientdans des sortes de limbes, exilés au-delà du mystérieux fleuve Sambatyon(...) Mais on compte autant de légendes sur les tribus perdues que de lieuxoù les situer. On a affirmé que les Israélites perdus avaient donné lesJaponais, les Tartares, les Indiens d’Amérique, les Chinois, les Bantous, lesHollandais, les Grecs et les Russes. (...) Plusieurs ouvrages essaient deprouver que les Afghans, les Kurdes, les Mongols et les Khazars sont des

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Israélites, et une brochure récente soutient que les Grecs descendent de latribu de Dan. Aux Etats-Unis, des Eglises fondamentalistes affirment que lesAnglais et les Américains descendraient directement des tribus perduesd’Israël. (...) Il semble que partout dans le monde, certains groupes humainssoient identifiés comme “ juifs perdus ” - les Indiens Quechua, dans lesAndes, ou la colonie d’Indiens juifs près de la ville de Pachuca, au Mexique.En Afrique, les Nubiens du Soudan, les Masaï du Kenya, les Zoulous et lesKaffirs d’Afrique du Sud ont été qualifiés de tribus perdues par les mission-naires. En Ethiopie, d’autres tribus, outre les Falashas, se réclament dujudaïsme. ”

Sambatyon – Samba – ‘Sambu – ‘Sambuadi

Cependant, il n’y avait qu’un seul endroit au monde où l’on pouvaittrouver les tribus disparues, ou plus exactement, cachées. L’indice “ fleuveSambatyon ” a conduit les explorateurs portugais dirigés par Diego Cãojusqu’à l’embouchure d’un fleuve gigantesque et majestueux. Les habitantsde cette région ont, dans leur langue, un radical servant à désigner le sacré :samb. Ainsi samba signifie “ prier ”, ‘sambu, “ bénédiction, sanctification ”,esambilu, “ temple, lieu de prière ”, ‘sambuadi, “ chiffre sept ”. Sambatyon,quoique grécisé, fait à l’évidence partie de la même famille de mots.

L’Angola, premier pays choisi par les Sionistes

Cet indice, et bien d’autres, conduisirent les Juifs prosélytes à vouloirfaire la jonction avec les tribus (cachées) d’Isolele. Voilà pourquoi un autremembre éminent de cette communauté, S.A. Anahory, fit une proposition en1886 aux leaders sionistes qui étaient à la recherche d’un territoire pour lesJuifs victimes de ségrégation et de persécution presque partout en Europe.Elle consistait à déposer une demande formelle auprès du gouvernement

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(1) Centre-Ouest de l'Angola.(2) Jornal de Angola n° 6615 du 17/12/95.

portugais aux fins de lui octroyer une portion du territoire angolais, alorssous domination portugaise.

Des efforts incessants dans ce sens aboutirent à l’adoption par leParlement portugais, le 15 juin 1912, d’un projet de loi baptisé Projet Bravoprévoyant la cession aux sionistes du plateau de Benguela.1 Cependant, laJewish Territorial Organization, l’instance chargée de chercher un refugepour le peuple juif, rejeta cette option durant un Congrès qui se tint du 27 au30 juin 1912, à Vienne.

Le temps des retrouvailles n’était pas encore venu pour les deux enti-tés juives. La raison (spirituelle) en est que le Saint d’Isolele qui devaitapparaître six ans plus tard dans cette même région (l’Angola) ne pouvait seretrouver face à des gens qui continuaient de le rejeter, allant jusqu’à persé-cuter ses fidèles. Quoiqu’il en soit, cette tentative avortée des sionistesd’émigrer en Angola,2 prouve que certains “ éclaireurs clairvoyants ” parmieux sont au courant de la présence dans ce pays des tribus dites perdues.

La première Bible au monde : cachée dans une langue

Yahvé, sachant que dans la suite des temps les tribus d’Isolele allaientêtre confrontées à une multitude de peuples parlant des langues diverses etvariées et se réclamant d’Israël, comme l’atteste le texte ci-après :

“Or, il y avait en séjour à Jérusalem, des Juifs hommes pieux, de tou-tes les nations qui sont sous le ciel (…) Et comment les entendons-nous par-ler dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle :Parthes, Mèdes, Elamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, laCappadoce, le Pont, l`Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l`Égypte, le territoirede la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et pro-sélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos lan-gues des merveilles de Dieu?”

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... a placé d’une manière toute divine, qui transcende l’esprit humain,la première Bible qui ait jamais existé. Devant les prétentions des uns et desautres, la preuve de l’élection des tribus d’Isolele sera donnée, le momentvenu, par l’analyse de leur langue.

Au commencement était la Parole. Cette Parole d’origine qui porta enson germe la création de toutes choses est une langue qui existe encoreaujourd’hui. De nos jours, c’est une langue dite primitive qui ne saurait,selon l’intelligence humaine, avoir aucune part avec le récit biblique. Etpourtant…

“ En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit: Je te loue, Père, Seigneurdu ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intel-ligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants ” (Matthieu 11 : 25). Ceque Yahvé a caché à ceux qui se croient intelligents auraient dû sauter auxyeux de ces derniers. Seulement, l’Europe a abordé sa rencontre avecl’Afrique avec des préjugés tels qu’ils ont agi sur elle comme un bandeausur les yeux et des boules de cire dans les oreilles.

“ Et pour eux s`accomplit cette prophétie d`Ésaïe: Vous entendrez devos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, etvous ne verrez point ” (Matthieu 13 : 14).

Nkanda = peau, cuir = parchemin

Lorsque les premiers Européens sont arrivés au Royaume Kongo, ilsétaient persuadés que leurs vis-à-vis africains n’avaient aucune notion de cequ’un livre signifie, ne sachant ni lire ni écrire. Dans cette hypothèse, lalogique veut que les Kongos ne disposent dans leur vocabulaire aucun motpour désigner un livre, étant entendu qu’on ne nomme que ce qui existe. Or

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donc aux Portugais qui leur présentaient la Bible, le livre par excellence, endisant : “ Livro ! ” . Ce à quoi les Kongo rétorquèrent : “ Kanda ! ”

Les Portugais, pétris d’idées préconçues, ne s’arrêtèrent point à ce quiétait sous-entendu dans le mot ’kanda, c’est-à-dire “ peau, cuir, parche-min. ” Or, qu’est-ce qu’un parchemin ? Le dictionnaire nous dit que c’est“ une peau de mouton, de brebis ou d’agneau, qui est préparé avec de l’alunpour écrire surtout les pièces qu’on veut conserver longtemps. ”

Maintenant, comment les Kongo pouvaient-ils savoir que la peau, lekanda pouvait servir de support d’écriture, en d’autres termes, tenir lieu delivre si, à l’origine, ils n’étaient eux-mêmes issus d’une civilisation utilisantcette matière pour écrire ? Le cuir, le parchemin, a été depuis des tempsimmémoriaux ce dont se sont servis les Hébreux pour, premièrement, maté-rialiser la Parole de Dieu transmise de génération en génération par lesInspirés de Yahvé, ensuite pour les besoins normaux d’un système d’écriture(titre des maisons et des terres, testaments, brevets, etc.).

La Bible, ou plus exactement, la Thora, est aujourd’hui encore lu sousforme de ’kanda-parchemin dans toutes les synagogues. Ainsi, ce mot auraitdû éveiller l’attention des Européens sur un mystère sous-jacent, celui del’identité cachée des ressortissants kongo.

Sonso = “ Clou ” – Soneka = “ Ecrire ”

Un autre mot qui aurait dû intriguer les « découvreurs » de Kongo dia‘Totela, c’est soneka, “ écrire ”. Ce mot est dérivé de sonso, “ clou ”. Le lienentre clou et écrire est à trouver dans une civilisation dont l’écriture était enforme de clou. Le terme d’écriture cunéiforme (c’est-à-dire en forme decoins) caractérise l’aspect extérieur de cette écriture, qui se présente en effetd’ordinaire comme des combinaisons de signes en forme de clous

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triangulaires, alignés avec régularité sur des tablettes d’argile. Cet aspectprovient de ce que le scribe se servait d’un roseau taillé en forme de biseau,qu’il tenait à plein poing, et avec lequel il frappait à petits coups rapides surune tablette d’argile fraîche. Ceux qui se servaient de ce support d’écrituren’étaient autres que les Mésopotamiens, à l’époque où Abraham, le père dela foi, vivait dans cette région. Donc si le mot précédent, ’kanda, nousramène à Canaan, future Palestine, le couple sonso-soneka constitue un lienindubitable avec la genèse du peuple hébreu, dont les racines sont à Our, enChaldée (Genèse 11 : 31).

Ambassi = les héritiers de Jacob

A l’arrivée des Portugais, la capitale du Royaume Kongo portait le nomd’Ambassi. Holman Bentley, missionnaire de la Baptist Missionary Society(BMS) et éminent linguiste anglais du XIXe siècle, n’a pas manqué de lementionner dans le monumental ouvrage qu’il a consacré au kikongo, la lan-gue des tribus d’Isolele.1 Avec Ambassi, nous détenons la preuve que les dif-férentes versions de la Bible existantes actuellement ne sont que des copiesd’une Bible originellement écrite en kikongo. Nous entendons d’ici les crisd’orfraie que ne manqueront pas de pousser les exégètes de la Bible à la lec-ture d’une telle déclaration. Examinons les faits.

Nul peuple au monde, à part les tribus d’Israël, ne pouvait être au cou-rant du contexte entourant l’apparition de ce nom (Israël) tel que racontédans la Bible (Genèse 32 : 22-28). Les Kongo bien avant l’arrivée des pre-miers Européens donc – en principe – bien avant de savoir qu’un livrenommé Bible existait, avait consignée dans leur langue l’histoire racontée degénération à génération par les anciens :

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“ Au début de notre histoire, deux jumeaux nous étaient nés, dont lesecond à voir le jour tenait en sortant du sein maternel le talon de son frère.Voilà pourquoi on le nomma ‘Simba, tandis que son frère fut appelé ‘Zuzi.”

Pour tirer toute la substance de l’histoire ci-dessus, quelques explica-tions linguistiques s’imposent. En effet, le nom de cet enfant, ‘Simba dérivedu verbe Simba qui signifie “ saisir, tenir, agripper ”, en kikongo. Ce nomreprésentait également une prophétie car cet enfant connut des années plustard, lorsqu’il eut atteint la force de l’âge, un destin particulier : il luttacontre un ange de l’Eternel et lui tint tête toute la nuit. Dans presque toutesles langues du monde, le verbe tenir signifie qu’on résiste, qu’on ne lâchepas prise : “ tenir bon, simba. ” Nous avons donc avec un seul mot, ‘simba,deux points saillants de l’histoire de Jacob : celui qui tenait le talon de sonjumeau et qui, par la suite, tint bon en luttant contre l’ange de l’Eternel.

Mais ce n’est pas fini : ange en kikongo se dit mbasi, métathèse par-faite de ‘simba. Mbasi est donc un reflet miroir de… ‘simba. Or, le mot“ ange ” pris dans sa première acception signifie “ envoyé, messager ”.L’ange ayant lutté avec ‘Simba était l’envoyé, le messager de Dieu. Voilàpourquoi – et c’est une preuve de l’antériorité et de la suprématie de la cul-ture kongo dans ce contexte particulier -, le mot kikongo mbassy se retrouveaujourd’hui encore dans la plupart des langues européennes comme signi-fiant “ envoyé, messager, représentant ” :

- Bas Latin : Embascia- Anglais : Embassy- Français : Ambassade- Portugais : Embaixada- Espagnol : Embajada- Italien : Ambasciata

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Redonnons la parole aux Anciens :

“ L’ange de Yahvé, émerveillé de constater que ‘Simba avait pu luttercontre lui des heures durant avec une force et un courage hors du commun,lui dit à la fin de leur joute :

“L’Eternel Yahvé m’a chargé de lui trouver un homme capable de tenir(simba) le flambeau de la vérité avec courage et détermination, un hommecapable de ne jamais lâcher prise jusqu’à la fin, cet homme, c’est toi ‘Simba.Voilà pourquoi désormais tu ne t’appelleras plus ‘Simba, mais :

- Isoluele = Je t’ai trouvé (du verbe solola)- Isolele = Je t’ai choisi (du verbe sola)- Izolele = Je t’ai aimé (du verbe zola) ”

‘Simba, alias Mbasi = Israël

Poursuivons notre démonstration. Ces trois vocables, si éloquentsbibliquement parlant, nous donnent en fondu le mot : Isroel plus familière-ment, Israël… Vous l’aurez aisément compris, le nom de Jacob, celui quitient le talon de son frère, est postérieur de plusieurs siècles à celui de‘Simba dont il est la traduction fidèle. Cette antériorité se déduit facilementdu fait que Jacob ne se raconte qu’en hébreu, aucune langue majeure del’humanité ne venant lui faire allégeance comme les six langues précitées(latin, anglais, français, espagnol, italien, portugais) le font du kikongo.

Mais retrouvons notre mot du départ, Ambassi. La première lettre dumot, à savoir « a » est un préfixe signifiant “ ceux de, les fils de, ceux quiappartiennent à ”. Une autre métathèse de mbasi donne ‘Sambi, ou plusexactement ‘Zambi, c’est-à-dire en kikongo le nom de l’Eternel Dieu ToutPuissant.

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Soulignons que le « z » de ‘Zambi est une convention orthographique.Pour peu que nous choisissions d’écrire le signe « s » à la place de « z »comme pour le mot français « rose » qui, tout en s’écrivant avec un « s » seprononce « z », ‘Sambi nous renvoie au verbe… samba, “ prier ”. ‘Sambi(prononcé “ z ”) est donc celui à qui la prière, l’adoration sont dues. Quantau verbe samba, il nous suffit d’éliminer la nasale « m » pour le voir semétamorphoser, avec un redoublement du « b » et l’ajout du “ t ” final, en…“ sabbat ”. Or, qu’est le sabbat sinon le jour de prière observé depuis destemps immémoriaux par les... Hébreux !

Tout ceci pour arriver à une autre signification du nom de ‘Simba, aliasJacob : ‘Sambi, le nom de l’Eternel, étant contenu dans ‘Simba…

S 1 i 2 m 3 b 4 a 5 = S 1 a 5 m 3 b 4 i 2

rend une évidence impossible à retrouver dans le nom de Jacob :‘Simba = Homme choisi de Dieu, ce qui justifie pleinement le surnom quilui fut attribué par l’ange : Isolele, “ je t’ai choisi ”!1

En définitive, Ambassi, la capitale de l’ancien royaume kongo, signi-fie L’AMBASSADE DE DIEU SUR LA TERRE.

Pour conclure cette imparable démonstration, ‘Zuzi, l’autre jumeau,dont le nom n’est pas sans rappeler celui d’Esaü, lui qui est sorti le premier,est devenu dans la tradition kongo le cadet. Pourquoi cette déchéance ?Simplement parce que ‘Zuzi a vendu son droit d’aînesse pour un plat de len-tilles ! (Genèse 25 : 29-34).

Quant à Kongo dia ‘Totela, il signifie, comme nous avons déjà eu l’oc-casion de le souligner : LE ROYAUME DE TOUTE LA TERRE.

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Kongo = Royaume, du kikongo ‘kengi, “ berger, roi ”, mot qu’onretrouve aisément en anglais dans King ;

Totela = Totalité, du kikongo tota, “ rassembler, réunir, totaliser ”, motqu’on retrouve presque tel quel en français dans total, totalité qui, eux-mêmes, proviennent du latin.

Pris ensemble, le nom de la capitale et celui du royaume donnent :

Ambassi a Kongo dia ‘Totela, ce qui signifie littéralement :

L’AMBASSADE DE DIEU DANS LE ROYAUME DE LA TOTALITÉ.

Tout sera dit une fois que nous aurons ajouté que les Portugais eux-mêmes débaptisèrent par la suite la capitale du royaume kongo pour lui don-ner le nom de :

São Salvador do Kongo, “ LA VILLE DU SAINT SAUVEUR, LA VILLE DEJÉSUS-CHRIST. ”

L’Annexe VI du livre vous plongera au cœur du mystère que constituela langue kongo.

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CHAPITRE XIV

Patmos annonce Fatima

“ Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer,c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sontcomme un jour ” (2 Pierre 3 : 8).

Pour l’esprit humain, une déclaration comme celle-ci est pure folie.Un jour est égal à mille ans et mille ans équivalent à un jour. Pour

le Créateur de l’Univers, où les distances se comptent en années-lumière, letemps n’obéit point aux mêmes règles que celles régissant l’insignifianteplanète terre. Car, qu’est-ce que la terre sinon une goutte d’eau perdue dansl’océan du Cosmos...

Le Mystère de Fatima permet à notre esprit très limité de saisir un pande cette vérité. En effet, il nous offre deux scènes séparées par près de deuxmille ans d’histoire si on les soumet à l’épreuve de l’horloge humaine, maisque deux jours seulement séparent selon la chronologie divine. Ces deuxscènes jettent, pour ainsi dire, une échelle entre le ciel et la terre, en mettanten jeu deux messagers venus du ciel et deux humains visionnaires. Le pre-mier des visionnaires est un homme. Il est presque centenaire et a vécu unevie hors du commun en sa qualité d’apôtre du Christ. Le deuxième – ou plusexactement la deuxième -, est une petite fille âgée d’à peine dix ans. C’estune petite bergère qui, de la vie, ne sait encore rien.

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Nous sommes à la fin du premier siècle de notre ère sur une île grec-que de la mer Egée, Patmos. L’apôtre Jean, - car c’est de lui qu’il s’agit - esten extase. Il s’imprègne littéralement des paroles de “ quelqu’un qui ressem-ble à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or surla poitrine. ” D’après la description qui en est faite, notamment son visagepareil au soleil lorsqu’il brille dans sa force, il ne peut s’agir que du SeigneurJésus-Christ. Du reste, les paroles qu’il prononce viennent balayer toutdoute à ce sujet : “ Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J’étais mort;et voici je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort etdu séjour des morts. Ecris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arri-ver ensuite ” (Apocalypse 1 :18-19).

Jean, relégué sur cette île perdue à cause de l’Evangile, la BonneNouvelle du Royaume des cieux qu’il propageait avec zèle, amenant d’in-nombrables brebis dans l’enclos du Bon Berger, son Seigneur et Maître, asoudain les yeux ouverts par l’action du Saint Esprit. Il voit alors se dérou-ler, comme sur l’écran géant du ciel, les événements qui vont marquer lestemps de la fin, peu avant l’apothéose final de la Parousie, l’Avènement glo-rieux du Fils de l’Homme. Le regard de l’apôtre, plongeant dans le fluideéthéré du temps, parcourt en accéléré plus de 1.800 ans dans le futur. Il aper-çoit alors “ une femme, habillée du soleil, la lune sous ses pieds, et une cou-ronne de douze étoiles sur sa tête. ”

Deux jours après la vision de l’apôtre - nous nous plaçons, rappelons-le, dans une perspective divine -, cette projection dans le futur se concrétisedans le présent en la personne d’une petite gardienne de moutons du nom deLucia dos Santos. Elle est portugaise et son nom signifie “ la lumière dessaints ”.

Lucia voit cette même femme, celle annoncée par le prophète dePatmos. Elle est d’une beauté surnaturelle, “ irradiant une lumière plus claireet plus intense qu’un verre de cristal rempli d’une eau cristalline, traversépar les rayons du soleil le plus ardent. ” Les lois de la pesanteur n’ont aucune

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prise sur elle car elle est suspendue en l’air, se tenant au sommet d’un petitchêne vert. L’apparition, que la visionnaire de Fatima ne désignera désor-mais plus que sous le vocable “ Notre Dame ”, lui dit en guise de présenta-tion : “ Je viens du ciel. ” Ainsi s’opère, en plein XXe siècle, la jonction déjàévoquée du ciel et de la terre...

Nous sommes le 13 mai 1917 et c’est le début d’une aventure qui vabouleverser la vie de la petite bergère portugaise. Analphabète à l’époquedes apparitions, celle-ci ne dispose que d’un seul moyen pour compren-dre qui est Notre Dame : les images pieuses représentant la Theotokos1, laMadone, images devant lesquelles elle s’est tant de fois agenouillée àl’Eglise et dans l’intimité de sa modeste chambre. Elle est loin d’imaginer,à l’époque, que Toko est justement l’Homme du Mystère, celui pour qui leciel a daigné se pencher sur la Terre.

Deux mois plus tard, le 13 juillet 1917, Lucia devient la dépositaired’une nouvelle si incroyable qu’elle va faire trembler le Vatican sur sesbases, obligeant trois papes, Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II, à mentir à laface de l’humanité. D’après certaines rumeurs, elle serait également à l’ori-gine du décès prématuré d’un autre pape, Jean Paul 1er, dont le règne n’auraduré en tout et pour tout que 33 jours. Cette nouvelle va enfin exiger de lapetite gardienne de moutons de Fatima le sacrifice de toute une vie. Pourgarder le secret, elle entre dans les ordres, acceptant d’être cloîtrée pour lerestant de ses jours dans un couvent de soeurs carmélites à Coïmbre.

Fatima et Apocalypse 12, les deux faces d’une même médaille

Le 1er novembre 1950, 600.000 à 700.000 pèlerins sont rassemblésautour de la Basilique Saint Pierre. Ils sont à Rome pour célébrer avec fastele 33e anniversaire des apparitions de Fatima.

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La sœur Pascalina, qui fut pendant pratiquement tout le pontificat dePie XII l’une de ses plus proches collaboratrices, évoque dans ses Mémoiresces instants inoubliables. “ Après avoir donné sa bénédiction à la foule quil’acclamait, écrit-elle, Pie XII pénétra dans la Basilique où se poursuivit lacérémonie dédiée à Notre Dame. ” Comme pour jeter, à travers les âges, unpont entre la “ visitation ” du vieil apôtre de Patmos et celle de l’innocentebergère de Fatima, c’est en chantant, en latin “ signum magnum apparuit incoelo, mulier amicta sole et luna sub pedibus eius, ”1 autrement dit le pre-mier verset du chapitre 12 de l’Apocalypse, que l’impressionnante multitudepénétra dans la basilique, à la suite du souverain pontife. Cette foule étaitunie par une même foi, la foi en une nouvelle dont elle ne savait rien, sinonqu’elle constituait le Grand Secret. Elle sentait intuitivement que ce secretétait d’une importance capitale pour l’humanité entière. Ce peuple decroyants ignorait - mais personne, à l’exception de Lucia dos Santos1 ne lesavait alors - que le Message constituant le Grand Secret était écrit noir surblanc dans un livre à la disposition de tous : la Bible.

“ Le Royaume des cieux, proclame le Christ, est semblable à du levainqu’une femme a pris, et caché dans trois mesures de farine, jusqu’à ce quetoute la pâte fut levée ” (Matthieu 13 : 33). Ainsi en est-il du TroisièmeSecret de Fatima. Il a fallu trois générations, “ trois mesures de farine, ” les90 ans séparant 1917 de l’année de publication de ce livre,2 pour que cesecret, qui était consigné dans la Bible avant même que le Vatican et lespapes qui le dirigent ne viennent à exister, ne mûrisse suffisamment pourêtre mise à la table des nations.

Nous vous invitons donc à vous asseoir à cette table avec nous, en cemoment solennel cher au coeur du prophète Daniel. N’a-t-il pas prédit que“ ces choses seraient tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin ”(Daniel 12 : 10)? Mais, à table, vite ! Sachez toutefois que le plat que vousallez consommer aura le goût du miel dans la bouche des uns (nous osonsespérer que sera la majorité des lecteurs), et celui de l’absinthe dans la bou-che des autres....

(1) "Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous sespieds".(2) Autrement dit “2007”.

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CHAPITRE XV

Un retour secret mais néanmoins prophétisé

“ Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul ”(Marc 13 : 32)

Paroles du Christ, répétées à satiété par tous les prêcheurs, prédica-teurs et autres évangélisateurs du passé, du présent et du futur et

reprises en choeur par les fidèles de toutes les églises et confessions chré-tiennes.

Loin de nous – précisons-le d’emblée – l’idée de remettre en questionl’attitude, toute de bon sens et de sagesse, qui consiste à dire : “ pour ce quiest du jour et de l’heure, nul ne sait. ” Le passage précité s’imposait, en effet,afin de mettre en garde les brebis du Seigneur contre les loups ravisseurs. Ils’agit de ces faux messies et faux christs, dont un nombre impressionnant asurgi au fil des siècles dans divers endroits du globe. (Il faut s’attendre d’ail-leurs à ce qu’il continue d’en apparaître jusqu’au son de la trompette finale).

C’est dire que proclamer que le Christ a vécu sur terre au XXe siècle,homme parmi les hommes, ne peut sonner, à l’oreille de tout chrétien, quecomme une indicible hérésie.

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Un proverbe chinois déclare que “ le sot ne voit que le doigt qui luimontre la lune. ” Un autre adage nous avertit : “ avoir raison vingt-quatreheures à l’avance signifie avoir tort pendant vingt-quatre heures ”. Et dépen-dant de ce que l’on annonce, on s’expose à passer pour fou, ce que Christlui-même n’a pas manqué de vivre : “ Plusieurs d’entre eux disaient : Il a undémon, il est fou; pourquoi l’écoutez-vous ? ” (Jean 10 : 20). Le serviteurn’étant pas plus grand que le maître (Jean 13 : 16), nous nous enorgueillis-sons, quant à nous, de prendre ce persiflage à notre compte, dans la mesureoù “ la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieuest plus forte que les hommes ” (1 Corinthiens 1 : 25).

Pour reprendre l’allégorie de la lune et du doigt, c’est en méditant surcertains passages de la Bible, après en avoir fait une minutieuse analyse, quel’astre apparaît soudain dans la trajectoire du doigt. C’est ainsi que ce quiparaissait de prime abord enveloppée de vent, se révèle au fur et à mesureque se déchire le voile comme une tour inexpugnable capable de résister auxbourrasques les plus violentes. Les fondements de cette tour, ce sont despiliers s’enfonçant dans le temps jusqu’aux prophètes Daniel, Sophonie,Esaïe, Zacharie, pour ne citer que ceux-là.

Ainsi Daniel annonce : “ Tu regardais, lorsqu’une pierre se détachasans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la sta-tue, et les mit en pièces (...) Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux sus-citera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous ladomination d’un autre peuple ; il brisera et détruira tous ces royaumes-là,et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu asvue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main ” (Daniel2 : 34 ; 44-45).

Retenons ce message : une pierre se détache d’une montagne au tempsde la fin et vient bouleverser tout le système sur lequel repose l’ordre mon-dial, (désordre mondial serait une expression plus appropriée). Quelle estcette montagne ? Où se situe-t-elle ? S’il faut admettre qu’elle se situe non

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pas au ciel mais sur terre, ce simple constat prouve que Christ devait reve-nir sur terre au temps de la fin. La logique nous impose, en effet, la Règledes trois suivante :

- Si la montagne se trouve sur terre ;- Et que la pierre se détache de cette montagne ;- C’est que la pierre se trouve sur terre.

Sophonie précise : “ Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures,afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un communaccord. D’au-delà des fleuves de l’Ethiopie, mes adorateurs, mes dispersés,m’apporteront des offrandes ” (Sophonie 3 : 9-10).

Message en filigrane : l’élément mouvant de cette prophétie, ce sontles peuples de toute la terre en général, mais plus particulièrement la dias-pora d’Isolele (Michée 4 : 1 à 3 et Jérémie 31 : 8 à 10). L’élément fixe, là oùconvergeront ceux qui apporteront des offrandes au Christ, au Roi des rois,c’est l’Ethiopie, ce mot étant pris dans son sens littéral, à savoir Aethiopia1,“ le pays des Noirs. ” En d’autres termes, cette prophétie annonce que ceuxqui furent vendus et dispersés au-delà de leur Afrique natale, l’Ethiopie anti-que, reviendront de cet au-delà – de ces pays où ils furent plus morts quevivants –, apporter des offrandes de gratitude et d’adoration à leur Sauveuret Libérateur.

Ésaïe renchérit : “ Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui areconnu le bras de l’Eternel ? Il s’est élevé devant lui comme une faibleplante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; il n’avait nibeauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nousplaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué àla souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avonsdédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas ” (Esaïe 53 : 1-3).

(1) Du grec Aethiops, “ brûlé, basané, noir ”.

Un retour secret 113

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Retenons ce message : un homme de souffrance, dédaigné et méprisé,à l’aspect si peu attirant qu’on ne veut même pas lui faire l’aumône d’unregard... Qui peut bien être ce mystérieux personnage?

Zacharie, enfin, conclut : “ Voici, un homme, dont le nom est germe,germera dans son lieu, et bâtira le temple de l’Eternel. Il bâtira le temple del’Eternel ; il portera les insignes de la majesté ; il s’assiéra et dominera surson trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union régneraentre l’un et l’autre ” (Zacharie 6 : 12-13).

Analysons : un homme dont le nom est germe apparaîtra en son tempset portera les insignes de la majesté (roi) et du sacerdoce (sacrificateur). Quise cache sous ce nom mystérieux signifiant germe ?

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CHAPITRE XVI

1917 : Fatima et le Dragon Rouge

Les nombreux auteurs, historiens et exégètes qui ont fait de Fatimal’objet de leurs investigations auraient dû, pour en percer le mys-

tère, se poser quelques questions découlant du simple bon sens : “Quel estle personnage principal de cette histoire, sans lequel Fatima n’aurait jamaisexisté ? Quelle est la source écrite où, en premier lieu, il est fait mention dece personnage ? Cette source est-elle digne de foi ?”

Réponses :

- Une messagère céleste ;- La Bible ;- Sans aucun doute.

Les deux dernières réponses sont indissociables. En effet, la révélationdu Troisième Secret reposant sur la Bible - à l’exception de quelques indis-pensables incursions dans l’histoire d’Israël en particulier et de l’humanitéen général -, il est fondamental de rappeler que ce livre est Parole de Dieu.Pour paraphraser le Psalmiste, c’est “ la lumière qui éclaire notre sentier ”(Psaume 119 : 105). Par conséquent, dès lors que nous nous perdons en

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conjectures concernant un événement lié au divin, la sagesse nous dicte desonder les Ecritures. “ Oui, mais, diront les sceptiques, qu’est-ce qui nousgarantit que cette compilation de livres au contenu souvent hermétique estvraiment Parole de Dieu ? Après tout, à part la Bible, il existe beaucoupd’autres ouvrages affichant la même prétention et tenus pour sacrés par descentaines de millions d’individus peuplant différentes régions du globe. ”

Nous citerons, en guise de réponse, le savant et philosophe françaisPascal : “ Il s’y trouve assez de lumière pour convaincre ceux qui ne deman-dent que de croire et assez d’obscurité pour ceux qui ont une dispositioncontraire. ” Soit rendu de manière plus familière : “ Il n’y a pas plus sourdque celui qui ne veut pas entendre. ”

Nous sommes persuadés que, pour votre part, votre plus cher désir estde comprendre. Voilà pourquoi nous vous invitons, ayant débarrassé votretable des objets qui l’encombraient, à savoir préjugés, idées préconçues etdogmes recuits, à mettre la Bible à plat au milieu de nous, et à l’écouter nousrévéler le Grand Secret.

Les prophéties de la Bible portent le sceau de l’Eternel

“ Ainsi parle l’Eternel, roi d’Israël et son rédempteur, l’Eternel desArmées : Je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n’y a point deDieu. Qui a, comme moi, fait des prédictions - Qu’il le déclare et qu’il leprouve ! ” (Esaïe 44 : 6-7)

La Bible le proclame sans ambages : pour savoir si elle est réellementParole de Dieu, il suffit de la soumettre à l’épreuve des prophéties. Si cel-les-ci se réalisent, notamment des siècles ou des millénaires après qu’elles yeurent été consignées, alors la preuve de leur origine métaphysique, divine,est faite.

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Deutéronome 18 confirme ce postulat : “ Comment connaîtrons-nousla parole que l’Eternel n’aura point dite ? Quand ce que dira le prophèten’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Eternel n’aurapoint dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite ” (versets 21 et 22).

Avec Fatima, la preuve que la Bible est bien Parole de Dieu est faiteau-delà de toute attente. En effet, les générations actuelles y voient se réali-ser avec une confondante précision des événements qui y sont prédits depuisdes millénaires !

Commençons par analyser la prophétie la plus stupéfiante, celle qui futconfiée à l’apôtre Jean, et qu’il nous a transmise en deux temps :

- Dans son Evangile ;- Dans son Apocalypse ou Révélation.

“ Le Père Qui Sait ” ne s’est point tu

Nous l’avons déjà dit : Jésus lui-même avait, en son temps, mis engarde ses fidèles que “ pour ce qui est du jour, nul ne le sait ”, sauf le Père.Or il se trouve que le Père n’a pas gardé le silence ! Il nous a parlé au coursdes siècles par le biais d’hommes inspirés dont la voix condensée en écritureest parvenue jusqu’à nous à travers la Bible.

Que nous dit, en ce moment, le Père ? “ Dès longtemps j’ai fait les pre-mières prédictions, elles sont sorties de ma bouche, et je les ai publiées.Soudain j’ai agi, et elles se sont accomplies. Sachant que tu es endurci, queton cou est une barre de fer, et que tu as un front d’airain, je t’ai annoncédès longtemps ces choses, je te les ai déclarées avant qu’elles arrivent, afinque tu ne dises pas : c’est mon idole qui les a faites, c’est mon image tailléeou mon image en métal fondu qui les a ordonnées. Tu entends ! Considère

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tout cela ! Et vous, ne l’avouerez-vous pas ? Maintenant, je t’annonce deschoses nouvelles, cachées, inconnues de toi. Elles se produisent à présent,et n’appartiennent point au passé ; jusqu’à leur avènement tu n’en avaisaucune connaissance, afin que tu ne dises pas : voici, je le savais (Esaïe48 : 3-7).”

Le prophète Amos vient confirmer cet oracle : “ Car, le Seigneur,l’Eternel, ne fait rien sans avoir révélé Son secret à ses serviteurs les prophè-tes” (Amos 3 : 7).

Nous avons mis en italique ces trois mots : “ ne fait rien ” tant c’estimportant. Que pouvons-nous conclure de ce qui précède ?

- que le Père seul sait ;- qu’il transmet, par le Saint Esprit, ce qu’il sait à ses serviteurs les pro-

phètes ;- que les prophètes nous transmettent à leur tour par le biais de la Bible

ce que le Père veut que nous sachions ; - que nous pouvons, par ce canal, entrer dans le secret du Père.

Le Grand Secret ne pouvait être percé que par révélation

Dans la vingt-et-unième année suivant le délai accordé au Vatican pourdévoiler au monde le Troisième Secret, comme le pape semblait décidé àgarder le silence, Dieu lui envoya un avertissement solennel.

Le 13 mai 1981, à 17 h 19 exactement, Jean-Paul II est grièvementblessé par Ali Agça, un terroriste turc. Le 13 mai de cette année-là marquele soixante-quatrième anniversaire du début du Mystère de Fatima. L’heurede l’attentat, 17 h 19, ne doit non plus rien au hasard : pour peu qu’on lise

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les deux nombres qui la composent de droite à gauche, elle nous donne l’an-née des apparitions de l’ange de Fatima : 1917 !

Après ce signe extraordinaire dont les média du monde entier ont faitleurs gros titres pendant des jours, l’on se serait attendu à ce que le souve-rain pontife comprenne enfin qu’il devait révéler le Grand Secret, quellesqu’en soient les conséquences pour le Vatican. Il n’en fut rien. La seuleconcession faite à Fatima par Jean-Paul II fut le pèlerinage qu’il effectua auPortugal l’année suivante, en 1982, en l’honneur de la Madone à qui il offritla balle qui avait failli lui coûter la vie. Le pape polonais avait ainsi perduune occasion rêvée de dire la vérité, cette vérité que des centaines de mil-lions de gens, chrétiens ou non, attendent depuis 1960. Le vrai acte d’allé-geance concédé au Troisième Secret de Fatima - qui prouve s’il en étaitbesoin qu’il était bien au courant de la teneur de ce message -, le pape le fitlors de son deuxième voyage au Portugal. Comme le rapporte l’écrivain etjournaliste français P. Gabriel1 :

“ Curieusement, quelques semaines après le voyage du pape auPortugal, exactement le vendredi 31 mai 1991, des dirigeants politiques etnon des moindres, puisqu’il s’agissait d’une part de M. James Baker, secré-taire d’Etat des Etats-Unis et de M. Alexandre Bessmertnykh, ministre sovié-tique des Affaires étrangères, accompagnés de M. Javier Pérez de Cuellar,Secrétaire général de l’ONU, venaient à Lisbonne ratifier le cessez-le-feuofficiel mettant fin à seize années d’une guerre révolutionnaire particulière-ment meurtrière en Angola. ”

Pourquoi cet intérêt soudain pour l’Angola? Une fois de plus, le lienavec Fatima se trouve caché dans la date de cette rencontre : le 31 se mue en13, lorsqu’on le lit de droite à gauche. Ainsi obtient-on le 13 mai, date duMystère. L’Angola se trouve bel et bien intimement associé à Fatima et à sonsecret.

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(1) P. Gabriel, Fatima, le secret de Dieu, p. 21.

Quoiqu’il en soit, las d’attendre le bon vouloir du souverain pontife, leSeigneur avait décidé huit ans plus tôt, en 1983, de confier son secret à unfils d’Isolele, selon la Parole qui dit que “ les choses cachées sont à l’Eternelmais que les choses révélées sont pour les prophètes de Yahvé. ”(Deutéronome 29 : 29). Comme jadis pour Moïse, Il apparut dans uneflamme de feu à l’auteur de ce livre, le 9 mars 1983, afin de réveiller sonesprit (Luc 24 : 45.) Ce ne sera cependant que le 23 août 1983, après despéripéties qui feront l’objet d’un autre ouvrage, que le Grand Secret quenous vous révélons ici lui sera confié.

Ce bref témoignage s’imposait à plusieurs titres :

- pour que ceux qui nous lisent comprennent bien que notre sagesse nesurpasse nullement celle des autres bergers du Christ qui ont toujoursexhorté les brebis dont ils ont la charge à ne pas chercher à savoir, pour cequi concerne les temps que le Père a fixés de sa propre autorité ;

- que, pour paraphraser l’apôtre Paul, “ c’est par révélation que j’ai euconnaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire ” (Ephésiens 3 : 3).

- que n’eût été cette révélation venue directement du ciel, notre intelli-gence si limitée ne pouvait nous permettre de pénétrer les arcanes de ceMystère ;

- que si nous avons attendu plus de vingt ans avant de révéler le GrandSecret de Fatima, c’est pour faire ressortir que c’est sans précipitation et àun moment fixé par celui-là même qui a dit “ je suis le chemin, la vérité, etla vie ” (Jean 14 : 5) et qui est le sujet principal de ce livre, que nous le fai-sons.

- que le but de cette révélation est qu’en ce début d’un nouveau siècle,qui est en même temps le début d’un nouveau millénaire, la vérité soit enfinconnue du plus grand nombre, à commencer par les tribus d’Isolele qui sontdans la dispersion, ainsi que tous ces enfants de Dieu qui sont “ errantscomme des brebis, chacun suivant sa propre voie ” (Esaïe 53 : 6).

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Pour ceux de nos lecteurs qui, croyants fidèles, mettront en jeu les res-sources de leur foi, les explications ci-dessus devraient suffire. Pour le reste,la masse des sceptiques, une explication plus rationnelle s’impose.

Explications rationnelles du Mystère

Relevons d’emblée que les Evangiles n’ont été écrits que très long-temps après que les faits qu’ils relatent se soient produits. C’est ainsi quel’Evangile de Marc, considéré comme le plus vieux des synoptiques, n’aprobablement été rédigé, que vers 64-69 après J.-C. Par conséquent, étantdonné que ces récits sont l’œuvre, non des apôtres eux-mêmes, mais du Pèrepar le canal du Saint Esprit - c’est la seule et unique raison pour laquelle ilssont tenus pour sacrés -, le Père pouvait révéler son secret à l’un ou l’autrede ses disciples qui nous ont légué leur témoignage, à l’insu même del’intéressé. La Bible est tout à fait claire là-dessus quand elle déclare : “ cen’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée,mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la partde Dieu.” (2 Pierre 1 : 21). La preuve : les disciples étaient convaincus deprime abord que le retour de leur Maître bien-aimé se produirait de leurvivant alors même que ce dernier leur avait donné le repère suivant qui pla-çait cet événement à la fin des temps : “ Cette bonne nouvelle du royaumesera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes lesnations. Alors viendra la fin ” (Matthieu 24 : 14). En d’autres termes, tantque la Bonne Nouvelle n’avait pas atteint les quatre points cardinaux de laterre, le retour du Christ ne pouvait point se concevoir.

Voilà pourquoi Jésus, à ses compagnons qui brûlaient de savoir quandil allait rétablir le royaume d’Isolele, avait répondu : “ Ce n’est pas à vousde connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre auto-rité. MAIS vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous,et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie,et jusqu’aux extrémités de la terre ” (Actes 1 : 7-8).

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L’élément à souligner ici est le mais qui établit une opposition, un rai-sonnement a contrario par rapport à la première partie de la phrase duChrist. Sous-entendu : vous ne pouvez pas savoir si ce n’est par par le Saint-Esprit !

Les dates codées de Fatima

C’est ainsi que, par le Saint Esprit, l’apôtre Jean rapporte cette scèneémouvante où le Christ ressuscité aide ses disciples à réaliser une pêchemiraculeuse. A cause de son importance pour la suite de notre récit, et pourceux d’entre vous qui n’ont pas de Bible à leur disposition, nous livronscette histoire in extenso:

“Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de lamer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra. Simon Pierre,Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée,et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble. Simon Pierre leur dit :je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et mon-tèrent dans une barque, et cette nuit-là, ils ne prirent rien. Le matin étantvenu, Jésus se trouva sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas quec’était Jésus. Jésus leur dit : Enfants, n’avez-vous rien à manger ? Ils luirépondirent : Non. Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, etvous trouverez. Ils le jetèrent donc et ils ne pouvaient plus le retirer, à causede la grande quantité de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit àPierre : C’est le Seigneur ! Et Simon Pierre, dès qu’il eut entendu quec’était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jetadans la mer. Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet pleinde poissons, car ils n’étaient éloignés de terre que d’environ deux cents cou-dées. Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés,du poisson dessus, et du pain. Jésus leur dit : Apportez des poissons quevous venez de prendre. Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le

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filet plein de cent cinquante-trois grands poissons ; et quoiqu’il y en ait tant,le filet ne se rompit point ” (Jean 21 : 1-11).

ICHTIS

Dans ce testament, dont la dimension allégorique n’aura certainementpas échappé aux lecteurs, est cachée une énigme, un vrai bijou en matière deprophétie. Des dizaines d’années à l’avance, le Christ savait que le poissonallait devenir le symbole de ses fidèles, avant que la croix ne vienne lui ravirce rôle.1 En effet, pour se reconnaître entre eux à une époque où se déclarerchrétien les exposait aux pires dangers, les adeptes de la nouvelle foi avaientchoisi le poisson comme emblème. Pourquoi ce symbole du poisson ? D’unepart, les premiers disciples de Christ étaient des pêcheurs. D’autre part, lespremiers chrétiens - qui parlaient grec dans leur majorité -, avaient relevédans le mot ICHTIS, qui signifie “ poisson ”, les initiales du titre suivant :“ Iesous CHristou Theou Ios Sôter ”, dont la traduction est : “ Jésus-ChristFils de Dieu Sauveur ”. L’anecdote des poissons nous place résolument aucœur d’un récit dont le Christ, alias ICHTIS, est le personnage principal.

Remarquons que la pêche miraculeuse relatée par Jean est similaire àbien des égards à celle rapportée par Luc (chapitre 5, versets 1 à 11).Arrêtons-nous aux 5e et 6e versets : “ Simon lui répondit : Maître, nousavons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je jetteraile filet. L’ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filetse rompait. ” On peut voir dans ce récit que le nombre des poissons a si peud’importance qu’il n’est même pas mentionné. Mais alors pour quelle raisonJean, - ou plus exactement le Saint Esprit qui l’a inspiré, - a-t-il tenu à don-ner le nombre précis des poissons attrapés alors que Luc, dans un récit simi-laire, n’accorde aucun intérêt à ce détail ?

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(1) Nous avons, cependant, vu un lien entre Fatima et l’Angola, par la date du 31 mai1991 cité au précédent chapitre.

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Deux alternatives se présentent à nous. Il s’agit soit d’un artifice d’écri-vain soucieux d’apporter à son histoire une touche aussi réaliste que possi-ble (hypothèse plutôt légère s’agissant d’un texte sacré), soit d’un codecaché dans le nombre total des poissons ! Nous retiendrons bien évidem-ment la seconde alternative. Elle nous semble, en effet, plus conforme aucontexte spirituel dans lequel baigne ce récit...

Prenons par conséquent le nombre 153 et plaçons-le sous le verre gros-sissant d’une loupe. Nous voyons-nous apparaître une date ! Et commetoute date qui se respecte, 153 comporte un jour, un mois et une année. Enfait, - et c’est encore plus fort -, nous avons trois dates selon que nousconsidérons 1-5-3 dans l’ordre ou dans le désordre.

Dans l’ordre, nous avons le 15 mars (15-3). Dans le désordre, nousavons le 13 mai (13-5) et le 31 mai (31-5). Signalons, avant d’aller plus loin,que nous ne faisons mention de cette dernière date que pour mieux mettre envaleur les deux premières, aucun événement prophétiquement significatif nes’étant produit – à notre connaissance -, à la date du 31 mai (31-5) de l’an-née que nous allons découvrir.1

Les jours et les mois étant établis, reste à trouver l’année. Dans sonApocalypse, l’apôtre Jean nous dévoile un mystère. Il s’agit du chiffre del’Anti-Christ, cet ennemi de Jésus appelé aussi la Bête.

“ C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nom-bre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six centsoixante-six ” (Apocalypse 13 : 18). Sachant que “ anti ” signifie “ opposé,contraire de ”, il est logique d’en déduire que le chiffre du Christ lui-mêmedoit être le contraire de 666, autrement dit 666 à l’envers. Il s’agit parconséquent de 999 !

La réputation de chiffre extraordinaire, mystérieux et même mystiquedu “ 9 ” n’est plus à faire. Pour les mathématiciens, qui ont percé quelques-

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uns des secrets du “ 9 ”, il est symbole de vérité, d’où l’expression “ faire lapreuve par 9 ”. Christ est symbole de vie. Ceci nous place dans le contextede la médecine où le « 9 » est emblème de vie, un enfant accomplissant nor-malement neuf mois de gestation dans le ventre de sa mère. 153 devait impé-rativement porter la signature de Christ, sinon notre démonstration faisaitlong feu : l’addition de 1 + 5 + 3, donne le chiffre neuf, apportant la preuve...par “ 9 ” que nous sommes bien dans le champ clos de Christ.

Divisons maintenant le nombre 153 par le total des trois chiffres qui lecomposent, soit 153 divisé par 9. Nous obtenons le nombre... 17. Or, quereprésente “ 1 7”, sinon une année ? En effet, en ce XXe siècle, qui a vu l’in-vention et le fantastique développement de l’informatique, déterminer uneannée par les deux derniers chiffres qui la composent s’imposait pour uneraison d’économie de la capacité de mémoire de l’ordinateur. Cette petitedigression dans le monde de l’informatique est destinée à faire ressortir unefois de plus la sagesse insondable de la Bible. En effet, en nous livrant l’an-née concernée en deux chiffres (17) au lieu de quatre (1917), elle sous-entend que les événements prophétisés se produiront à une époque où cettemanière d’écrire les dates sera en vogue. Comme nous venons de le voir plushaut, l’époque où cet usage s’est généralisé est le XXe siècle, siècle duMystère de Fatima !

Par conséquent, de l’analyse de 153, ressortent deux dates, qui sont :

- le 15 mars 1917 (15-3-17), et

- le 13 mai 1917 (13-5-17).

Examinons maintenant ce que cachent ces deux dates.

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Le 15 mars 1917, naissance officielle du Dragon Rouge

Il aura fallu la danse du soleil dont furent témoins, le 13 octobre 1917,70.000 personnes à la Cova da Iria, pour donner à Fatima ses lettres denoblesse. De même, il aura fallu un événement de portée mondiale survenupresque simultanément, en octobre 1917, pour donner à la prophétie de Jeanla marque indélébile du divin. Si cet événement n’avait pas eu lieu à cettedate précise, toute notre argumentation s’écroulait et nous n’avions plusqu’à ranger notre plume et à renoncer à tout jamais à entreprendre la révéla-tion du secret. Cet événement sans lequel le XXe siècle aurait eu un tout autrevisage, le voici :

“ Printemps 1917. Le Portugal, entré en guerre en mars de l’annéeprécédente, commence à se battre sur le front français. Tandis que les offen-sives inutiles se multiplient, la Première guerre mondiale s’enlise. Le ras-le-bol s’installe ; on réclame de plus en plus fort le retour des soldats au foyer.Les mutineries éclatent dans l’armée française après la défaite sanglante duChemin des Dames. A l’autre extrémité du front, la Russie chrétienne vit sesdernières heures. Le tsar Nicolas II abdique le 15 mars, après l’insurrectionde Pétrograd et la création, à Moscou, du premier Soviet. Lénine rentred’exil afin d’organiser l’action bolchevique. L’Internationale communisteest née. ”

Ces lignes sont tirées d’un numéro spécial du Mensuel français LeCrapouillot de décembre 1985 consacré aux “ Vrais miracles et faux prodi-ges. ” Marc Charuel, l’auteur de l’article sur “ Les Trois Secrets deFatima, ” savait-il qu’en évoquant un fait historique, la porte ouverte aucommunisme en Russie le 15 mars 1917, il établissait un lien direct entre cetévénement et une prophétie deux fois millénaire ? Certainement pas.Toujours est-il que l’émergence de ce véritable monstre qu’est l’UnionSoviétique dès ses fonts baptismaux, colle parfaitement à la prophétie duchapitre douze de l’Apocalypse de Jean :

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“ Un autre signe parut dans le ciel et voici, c’était un dragon rougefeu, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queueentraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre ” (versets 3et 4).

En matière d’allégorie, un animal représente souvent (dans la Biblecomme dans divers folklores et traditions autour du monde), un pays, unenation, un peuple. Ainsi en est-il du coq, symbole de la France, du lion sym-bole de nombreuses nations dont l’ancien Empire Ottoman, la GrandeBretagne et bien d’autres pays, de l’aigle symbole des USA, de l’aigle àdeux têtes symbole de l’ ex-Autriche-Hongrie, etc... Dans le cas présent, leDragon rouge représente de toute évidence la Russie, mais non la Russie tsa-riste mais la Russie communiste ! “ Le hasard, dit un adage populaire, est levéhicule qu’emprunte Dieu lorsqu’Il veut passer inaperçu. ” Analysonsensemble la somme des apparentes coïncidences qui nous permettent dereconstituer, pièce par pièce, la prophétie de l’apparition du Dragon.

(1) La date

Le jour et le mois codés dans le récit de la pêche miraculeuse de Jean(15-3) se trouvent complétés de manière significative par l’année, obtenuepar l’addition du nombre des têtes (sept) et des cornes (dix) que porte leDragon décrit dans la Bible : “ Et voici, c’était un grand dragon rouge feu,ayant sept têtes et dix cornes. ”

7 + 10 = 17, soit l’année 1917 !

Quant au jour et au mois, les manuels d’histoire leur apposent le sceaudu vrai car ce fut précisément le 15 mars 1917 que le Tsar Nicolas II, enabandonnant le trône de la Russie, déroula le tapis rouge (c’est bien le mot)devant Lénine, le “ grand prêtre ” de la Révolution dite prolétarienne !

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(2) La couleur rouge

L’Internationale communiste était à peine née qu’elle affichait une etune seule couleur pour la symboliser : le rouge ! Son drapeau : le drapeaurouge ! Son armée ? L’Armée rouge !1 La Place où siège son gouverne-ment ? La Place rouge ! Il n’est pas jusqu’au sobriquet donné aux commu-nistes qui n’obéisse à la prophétie biblique : Les Rouges !

Voilà comment, après la victoire bolchevique d’octobre 1917, toute laRussie se retrouva, du jour au lendemain, teintée de rouge ! Or, le nommême de Russie, pour peu qu’on le rapproche du mot latin russeus, signi-fie... rouge ! Et même l’acronyme de l’Union Soviétique, URSS, donne laracine de cet épithète si l’on place le “R” devant le “U”, RUSS! Se rendrecompte que la Parole de Dieu avait prédit tout ceci alors que la Russie, entant que nation, n’existait pas encore, est renversant ! Mais ce n’est pas tout !

(3) Le nombre des étoiles entraînées par le Dragon

“ Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur laterre. ” (Apocalypse 12 : 4).

A Lisbonne, du 7 au 11 octobre 1951, s’était tenu le premier Congrèsinternational sur le Message de Fatima. Ce congrès avait été placé sous lahaute autorité du Président de la République portugaise lui-même, M.Craveiro Lopes. Plus de 2000 délégués, en provenance de 43 pays, incluant5 cardinaux, plus de 40 archevêques, des ministres, des ambassadeurs, desmembres du parlement et des théologiens, avaient tenu à y marquer leur pré-sence.

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De tous les témoignages recueillis au cours de ce congrès, l’un des plusémouvants (et clairvoyants) est celui de Douglas Hyde, ex rédacteur en chefdu journal communiste anglais, The Daily Worker :

“Pour moi, le message de Notre Dame de Fatima est l’unique fonda-tion sur laquelle repose l’espoir que, bientôt, le Communisme qui divise lemonde sera vaincu1, et que la Russie sera convertie. Sans cette foi, il n’y apoint d’espoir car le Communisme, en moins de 30 ans, a dominé un tiersde l’humanité et continue sa marche triomphale. ”

Un tiers de l’humanité ! Exactement tel que prédit ! Précisons quel’étoile, selon l’exégèse biblique, peut symboliser l’âme. Le fait que cesétoiles sont jetées du ciel sur la terre sous-entend la chute, dans le sens édé-nique du terme, de ces âmes qui, en tournant délibérément le dos à leurCréateur, pour adorer le “ veau d’or ” marxiste-léniniste, vont à la perdition.

Quant à l’identité spirituelle du Dragon, elle nous est clairement dévoi-lée : “ Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le dia-ble et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et sesanges furent précipités avec lui. ” (Apocalypse 12 : 9). Ce grand dragon, ceserpent séducteur, est bien l’inspirateur du communisme. C’est pourquoi,dès son apparition, cette philosophie politique a cherché à se placer au-des-sus de toute croyance ou religion. En décrétant que la religion était l’opiumdu peuple, en se repaissant du sang d’innombrables serviteurs de Dieu, endétruisant temples et églises pour installer à leur place gymnases, piscines,amphithéâtres ou stades à la gloire de l’athéisme triomphant, la bête affichaitouvertement sa face hideuse.

Que le communisme soit d’essence satanique se trouve égalementconfirmé par le fait que Karl Marx, l’auteur du Capital, ouvrage d’inspira-tion de la révolution rouge fut, dans les années 1840, adepte d’une secte luci-férienne dont le gourou était une certaine Joanna Southcott. Celle-ci, qui seproclamait prêtresse du démon Shiloh, avait imposé à ses fidèles, comme

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signe d’allégeance, de ne se couper ni la barbe ni les cheveux, ce qui pour-rait expliquer le faciès broussailleux de Marx.

(4) Les sept têtes

Le grand Dragon rouge feu est un monstre à sept têtes et dix cornes. Iciégalement on peut apercevoir en filigrane la Main agissante de Dieu. Nousavons déjà vu que la somme des têtes et des cornes donne 17, l’année de laprise de pouvoir des bolcheviques en Russie. Que représentent les têtes,sinon les chefs de l’organisation tentaculaire qu’allait devenir l’Union sovié-tique. L’espérance de vie de cette hydre à sept têtes était prédéterminée :elle vivrait 70 ans, soit la multiplication des sept têtes par les dix cornes !C’est à peine le temps de vie moyen d’un homme du XXe siècle... Durant celaps de temps, sept hommes auront eu l’honneur peu enviable d’incarnerl’une des têtes du Dragon. Le décompte, opéré à partir de l’histoire la plusrécente, est d’une phénoménale précision.

La première tête est Vladimir I. Lénine (1870-1924) celui qui, à la têtedes Bolcheviques en 1917, renversa le tsar Nicolas II et instaura le régimesoviétique qui se prétendit “ dictature du prolétariat. ” Son objectif avouéétait d’étendre la révolution rouge à tous les continents, afin d’établir lecommunisme comme nouvel ordre mondial.

La deuxième tête est Joseph Staline (1879-1953), surnommé le petitpère des peuples. Aujourd’hui, il est établi que ce fut un dictateur assoiffé desang. Il fut responsable de la mort de millions de ses compatriotes, notam-ment à cause des famines qu’il provoqua en collectivisant brutalementl’agriculture dans les années 20 et 30. Non content de les affamer, il fitemprisonner ou exécuter les “koulaks” ou paysans réfractaires à la collecti-visation. Sans parler d’autres atrocités, que prolongeront, en s’inspirant dustalinisme, les Khmers rouges (le rouge, une fois de plus) cambodgiens, qui

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1) Opération manquée des opposants cubains qui, sous l'instigation de la CIA, tentèrentun coup d'état contre Fidel Castro.

ont massacré en l’espace de quatre ans (1975-1979), plus de 2 millions deleurs concitoyens.

La troisième tête est Nikita Khrouchtchev (1894-1971), célèbre pouravoir failli déclencher, les États Unis d’Amérique étant la cible principale,une Troisième Guerre Mondiale lors de la fameuse crise dite de la Baie desCochons à Cuba.1

La quatrième tête est Léonid Brejnev (1906-1982). Il restera dansl’Histoire comme le héraut de la guerre froide avec l’Occident en géné-ral, les USA en particulier. Il n’hésita pas à faire entrer ses chars enTchécoslovaquie pour écraser le Printemps de Prague. C’est lui égalementqui décida de l’intervention militaire soviétique en Afghanistan, dont lesconséquences furent si dramatiques pour son pays qu’à sa mort (1982),l’URSS elle-même était moribonde. C’est aussi durant son règne quel’Angola, pièce maîtresse du Mystère, fut envahi par une coalition de payscommunistes sous l’égide de la Russie (Gog et Magog), réalisant ainsi uneprophétie biblique (Ezéchiel 33 : 14-16).

La cinquième tête est Iouri Andropov (1914-1984). Chef du KGB(1967) avant de devenir Secrétaire général du Parti communiste soviétiqueen 1983, il se distingua surtout par sa répression féroce contre les dissidents,enfermés par centaines dans des asiles psychiatriques. Il succomba à unecrise rénale au bout de seulement 15 mois de gouvernement.

La sixième tête est Konstantin Tchernenko (1911-1985). AvecAndropov, il est considéré comme le deuxième leader de la transition.

Il semblerait que la Main Invisible qui corrige les égarements de l’hu-manité ait décidé, à partir de la mort de Brejnev en 1982, de précipiter lemouvement afin d’amener au pouvoir au plus vite la septième tête, celle à

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qui le destin avait confié la mission d’ébranler le système et de le faire s’ef-fondrer au terme des soixante-dix années évoquées plus haut. D’où la suc-cession au pouvoir de trois tsars du communisme (Andropov, Tchernenko etGorbatchev) en l’espace de trois ans, du jamais vu dans l’histoire d’unesuper-puissance telle que l’URSS.

La dernière tête est Mikhaïl Gorbatchev (1931), le père de la glasnost,politique d’ouverture et de transparence qui allait sonner le glas de l’Unionsoviétique avec, comme point d’orgue, la chute du mur de Berlin en 1989.Gorbatchev incarne donc la septième tête du Dragon au terme des soixante-dix ans de son existence.

L’accouchement dans d’intenses souffrances du Dragon rouge se passadonc un 15 mars (1917). Pour que cet oracle prenne toute sa valeur, ce futégalement un 15 mars que l’acte de décès du même dragon fut avalisé : le15 mars 19901, Mikhail Gorbatchev qui assurait l’intérim du pouvoirjusqu’alors, fut officiellement élu à la tête de l’Union soviétique !

- 15 mars 1917 = abdication d’un roi = naissance d’un système ;- 15 mars 1990 = élection d’un “roi” = prélude à la mort de ce même

système.

Rarement a-t-on vu raccourci et contradiction plus flagrants dans l’his-toire de l’humanité ! Seul Dieu pouvait en être le Maître d’œuvre : la preuveen est que la Bible l’avait prédit dans les détails !

Précisons, pour les puristes de l’histoire, que ce fut en mars 1985 quele compte à rebours fatal avait commencé. En effet, après les secrétairesgénéraux de transition Iouri Andropov et Konstantin Tchernenko,Gorbatchev, en prenant la tête du PCUS s’engagea, au nom de la perestroïka(restructuration) et de la glasnost (transparence), à réformer le système, etc’est cette volonté de réforme - venue bien tard - qui porta un coup mortelau Dragon rouge. Aussi, en décembre 1991, les présidents de la Russie, de

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l’Ukraine et de la Biélorussie constataient, à Minsk, la “ mort clinique ” del’Union soviétique.

(5) Les 70 ans de l’Union soviétique

Nous l’avons déjà abordé quelques lignes plus haut. Revenons-y plusen détail. Les sept têtes correspondent aux sept dirigeants de l’Union sovié-tique. Et les cornes ? Pour appréhender le mot “ corne ” dans son acceptionallégorique, il faut faire un rewind, un retour rapide sur image de plusieursmillénaires, au temps du fameux Nimrod, fils de Koush, petit-fils de Noé.

En raison de sa force surhumaine, ce colosse avait pris pour symbolele taureau. Au fil du temps, les cornes de cet animal, que Nimrod portait aufront attaché par un bandeau, devinrent l’emblème de son pouvoir. Commeil n’était pas toujours commode de maintenir ainsi ces cornes en place, ilimagina un objet beaucoup plus pratique et prestigieux destiné à remplir lemême office : ainsi naquit la... couronne, dont l’étymologie nous renvoieindiscutablement au mot “ corne ”. Des siècles plus tard, ce symbole futadopté par la papauté sous la forme caractéristique, représentant deux cor-nes, de la tiare que porte le pape.

Les cornes du Dragon rouge représentent donc le pouvoir de ce dernierou plus exactement - et cela apparaît clairement lorsqu’on multiplie le nom-bre des cornes (dix) par le nombre de têtes (sept) - l’espace de temps où ilallait exercer sa domination sur un tiers de l’humanité, soit (en arrondissant)soixante-dix ans ! Il se trouve, pour étayer notre raisonnement, que selon lamythologie grecque, le temps est identifié à... Cronos, père de Zeus, d’où esttiré le mot - entre autres - chronologie. Nous pouvons voir, dans la simila-rité entre les deux mots cronos-corne, un clin d’œil éloquent.

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Il y a quelque deux mille ans, devant la magnificence du Temple deJérusalem, aucun Juif n’aurait pu imaginer qu’un jour cet orgueilleux etimposant édifice auquel Hérode le Grand avait consacré les richesses desRomains et celles de Judée, dont les murailles étaient faites de blocs de mar-bre blanc de dimensions fabuleuses, pouvait être détruit. “ Maître, regarde,quelles pierres, et quelles constructions ! ” s’était exclamé l’un des disciplesde Jésus en admiration devant le Temple. “ Vois-tu ces grandes construc-tions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée ” avait répli-qué le Maître (Marc 13 : 1-2). au grand dam des pharisiens et saducéens.Comme ceux-ci avaient des espions partout, mais plus particulièrementautour du Temple, ils ne manquèrent pas, le moment venu, de rappeler cesparoles de Jésus. Ce fut l’un des arguments qu’ils utilisèrent auprès de Pilatepour exiger la condamnation à mort du Nazaréen.

Comme la parole de Yahvé ne revient pas à Lui sans effet, en l’an 70de notre ère ces paroles du Fils de l’homme prenaient corps, dans le fer et lefeu. Malgré les signes avant-coureurs d’une catastrophe nationale immi-nente, la plupart des zélotes juifs avaient choisi de ne pas quitter Jérusalem.

De même que l’Israël d’il y a deux millénaires connut un sort funesteà cause de l’incrédulité de ses dirigeants, de même l’Union soviétique, pouravoir nié l’existence de Dieu et insulté les pompes célestes, s’attira uneprompte et inéluctable malédiction. En l’an 70 tombait le Temple deJérusalem à cause d’une colline, le Golgotha, où la folie et la cruauté del’homme avaient atteint leur comble. Mille neuf cent ans plus tard, 70 fut lechiffre symbole de la disparition du Temple de l’athéisme que fut le régimecommuniste soviétique.

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CHAPITRE XVII

Le 13 mai 1917, l’Annonciation

Pour en revenir à “ mille ans égalent un jour, un jour équivaut à milleans, ” il suffit de quelques modifications mineures pour qu’un récit

majeur des Evangiles datant de deux mille ans à l’échelle humaine, mais dedeux jours à l’échelle divine, s’adapte parfaitement aux événements dont levillage de Fatima a été le théâtre en 1917. C’est celui de Luc 2 : 8 à 11.

“ Il y avait, dans cette même contrée (Fatima), des bergers (Lucia,Francisco et Jacinta) qui passaient dans les champs les heures du jour pourgarder leurs troupeaux. Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et lagloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grandefrayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce unebonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. ”

Savoir quelle est la nouvelle annoncée aux bergers de Fatima parl’ange, c’est lever le voile sur le Troisième Secret de Fatima. Pour confirmerla quasi-simultanéité des faits rapportés par Luc et ceux consignés dans sesMémoires par Lucia dos Santos, disons que l’ange descendu du ciel annonceaux bergers - ceux de Bethlehem et ceux de Fatima -, la même nouvelle.

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Il s’agit de la naissance d’un enfant qui n’est autre que le Christ, leSeigneur, le Sauveur, le Libérateur. Ici, pas d’ambiguïté : il s’agit du mêmeMessie, le Saint des saints d’Isolele, le Roi des rois, le Seigneur des sei-gneurs. Les deux seules différences majeures entre les deux annonciationstiennent au fait que l’enfant annoncé à Fatima apparaît au XXe siècle,plus précisément neuf mois exactement après le 13 mai 1917, et qu’il appa-raît non pas en Palestine, mais à deux mille kilomètres plus au sud, en pleincœur de l’Afrique.

Deux naissances qui marquent l’Histoire

La naissance de Jésus-Christ à Bethléem en Judée a bouleversé lemonde, notamment en divisant le cours de l’histoire humaine en deux pério-des : avant et après l’ère chrétienne. Il a fallu cependant attendre plus d’undemi millénaire avant que cet événement soit reconnu à sa juste mesure.

Nos recherches à ce propos nous ont conduit jusqu’à Dionysus Exiguusalias Denys le Petit, un moine qui a vécu à Rome au sixième siècle, assezérudit pour que le pape de l’époque le charge de déterminer la date de lanaissance de Jésus et de modifier le calendrier en conséquence. Il a, commeon le sait, fixé cette date au 25 décembre de l’anno urbis 754. Cette annéedevenait ainsi l’an zéro de notre ère. Précisons que les Romains, qui étaientles maîtres du monde à l’époque, dataient généralement tous les événementsà partir de la fondation de Rome, anno urbis 1 (754 avant l’ère chrétienne).Toujours est-il que Denys le Petit a créé notre système de datation de façonassez arbitraire. Il a décidé que notre ère débuterait le huitième jour après lanaissance du Christ dont il fixa la date au 25 décembre, suivant en celaClément d’Alexandrie, grand apologiste du IIIe siècle. C’est en effet ce der-nier qui eut l’idée de faire coïncider la fête païenne du solstice d’hiver, alorsappelée natale (naissance en latin), avec la venue au monde du Christ.L’année “ 1 ” aurait cependant dû être l’année « 0 » mais Denys utilisait les

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chiffres romains et ne connaissait pas le zéro, formidable révolution mathé-matique importée en Europe par les Maures à partir du VIIIe siècle de notreère et adoptée par les mathématiciens européens au XIIe siècle seulement.

De même que la naissance du Christ il y a 2000 ans a marqué l’Histoire- même a posteriori, de même sa naissance au XXe siècle va marquer àjamais le cours futur du destin de l’humanité.

1918, naissance d’un enfant prophétique

En fait, depuis l’an de grâce 1918, soit l’année de la naissance de l’en-fant prophétisé dans Apocalypse 12, nous vivons sous une autre ère, sans lesavoir. Cela deviendra évident au renouvellement de toutes choses lorsquel’histoire du XXe siècle pourra être analysée à la lumière du Mystère deFatima.

En reprenant l’extraordinaire prophétie d’Apocalypse 12 qui annoncequ’un enfant est né, “ qui doit paître toutes les nations avec une verge defer ”, deux faits fondamentaux doivent être soulignés :

- Cet enfant n’est autre que le Messie d’Israël, fils de Yahvé ;- Cet enfant devait naître peu de temps après l’apparition de “ la femme

enveloppée de soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoi-les sur sa tête ” (Apocalypse 12 : 1).

La confirmation du premier point nous est donné par deux autres pas-sages : “ Je publierai le décret ; l’Eternel m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’aiengendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héri-tage, les extrémités de la terre pour possession ; tu les briseras avec uneverge de fer, tu les briseras comme le vase d’un potier ” (Psaumes 2 :7-8).

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“ A celui qui vaincra, et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je don-nerai autorité sur les nations. Il les paîtra avec une verge de fer, comme onbrise les vases d’argile, ainsi que moi-même j’en ai reçu le pouvoir de monPère ” (Apocalypse 2 :26-27).

Comme on peut s’en rendre compte, la même expression, “ verge defer “ se retrouve dans Apocalypse 12, Apocalypse 2 et le Psaume 2 ci-des-sus pour nous dévoiler sans conteste possible l’identité de l’enfant : “ Tu esmon Fils ”, lui dit Yahvé. Il s’agit bien de Jésus-Christ. “ Je lui donneraiautorité sur les nations et il les paîtra avec une verge de fer ”, d’où Kongodia ‘Totela, King of the Totality, “ Roi de la Totalité ! ”

Sachant que l’apparition de la Dame de Fatima se fait au mêmemoment que celle du Dragon, l’époque de ces deux apparitions ne peut êtrecelle de la naissance à Bethlehem.

Comme nous l’avons déjà dit, en attendant d’analyser ce fait quelquespages plus loin, contentons-nous de mentionner que “ l’enfant au sceptre defer ” est né neuf mois après la première apparition de Fatima, c’est-à-dire en1918.

Naissance sur un territoire portugais

En parcourant les Evangiles, on est frappé de voir qu’à l’exception deLuc qui donne des détails significatifs à ce propos, la Nativité ne semble pasavoir pris une grande place dans le récit de la vie du Seigneur. Le cas deMarc est significatif à cet égard : son Evangile, le plus proche de l’époquede Jésus, reste muet à ce sujet. C’est comme si le Saint Esprit avait jugé quecette naissance, qui n’allait bouleverser le cours de l’histoire humaine quesix siècles après, devait s’effacer pour laisser pleine lumière à une autre.L’annonce de cette dernière, par contre, provoquerait le moment venu un

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bouleversement comparable à un séisme mondial. Voilà pourquoi Yahvé atenu à marquer par un si grand signe - la danse du soleil d’octobre 1917 dontnous avons parlé abondamment au premier chapitre -, la naissance cachée deSon fils bien-aimé.

Comprenez bien que si cette seconde naissance n’était point mention-née en toutes lettres dans la Bible, jamais ce livre n’aurait été écrit.

Pour nous résumer : cette nouvelle est d’abord annoncée de manièreprophétique à l’apôtre Jean relégué sur l’île de Patmos. L’ange est apparu àJean vers l’an 90 de notre ère, à savoir trois générations après la naissancede Jésus. Pour qu’il n’y ait aucun doute sur l’époque où allait s’accomplircet événement, l’ange a tenu d’emblée à préciser que les révélations qu’ils’apprêtait à faire à l’apôtre concernaient le futur, “ les choses qui doiventarriver bientôt ” (Apocalypse 1 : 1). La conclusion logique de ce qui précèdeest que l’enfant ainsi annoncé ne pouvait apparaître qu’au temps de la réa-lisation des prophéties de l’Apocalypse.

Entre l’apparition de l’ange de Bethlehem et celle de l’ange de Fatima,la concordance tient à la nouvelle dont les deux apparitions étaient les mes-sagers : celle de la naissance du fils de Yahvé. A partir de là surgissent desdivergences fondamentales. La première divergence concerne, comme nousvenons de le voir, l’époque de la naissance.

La deuxième différence a trait au lieu de la naissance. Luc annonce :

“ C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David (Bethléhem), il vous estné un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ” (Luc 2 : 11).

Logiquement, si l’ange dont il est question dans Luc apparaît à des ber-gers appartenant à la même nation que l’enfant annoncé, la même chose doitse vérifier pour ce qui concerne la prophétie de l’Apocalypse. C’est ce qui

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s’est produit puisque les trois bergers de Fatima sont portugais, et que l’en-fant annoncé l’est également !

C’est ici qu’intervient l’un des éléments qui font du Troisième Secretde Fatima une véritable bombe : le céleste enfant annoncé à Jean à Patmoset à Lucia à Fatima, s’il possède bien la nationalité portugaise, n’estPortugais que par le fait que la nation au sein de laquelle il naît est dominéepar le Portugal depuis 400 ans ! Il s’agit de l’Angola, où se trouve située lacapitale de l’Ancien Royaume kongo, lieu de refuge des douze tribusd’Isolele.

Relevons ici l’un de ces clins d’œil dont l’Histoire a le secret : il y avait50% de chance pour que la femme d’Apocalypse 12 apparaisse non pas auPortugal mais en Espagne. Il aurait suffi pour cela que le pape Alexandre VI,Rodrigue Borgia (1431-1503), qui prit la responsabilité de partager lemonde au bénéfice des deux grandes puissances de l’époque, en traçant uneligne verticale nord-sud sur la mappemonde, attribue les terres situées à l’Estnon au Portugal mais à l’Espagne. Ainsi, par décret papal, “ en vertu de laplénitude du pouvoir apostolique ”, l’Afrique aurait appartenu à l’Espagneet les Amériques au Portugal. C’est le contraire qui arriva et le Royaume duKongo – ainsi que de vastes et richissimes territoires de l’Afrique occiden-tale -, furent attribués au Portugal, l’Amérique devenant latine (hispanique)par la volonté du Vatican. C’est ainsi que l’Espagne manqua l’occasion uni-que de voir s’accomplir sur un territoire sous sa dépendance la plus extraor-dinaire prophétie de tous les temps, le Troisième Secret de Fatima.

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CHAPITRE XVIII

Un portrait énigmatique

“ Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’autemps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera (...)Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au tempsde la fin ” (Daniel 12 : 4 ; Daniel 12 : 9).

“ Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit,et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice.Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ”(Luc 18 : 7-8).

“ Alors les rois, les princes, et tous ceux qui possèdent la terre, célè-breront celui qui les gouverne tous, celui qui était caché. Car depuis le com-mencement le Fils de l’homme était caché ; le Très-Haut le retenait en pré-sence de sa puissance et ne le révélait qu’aux élus ” (Enoc 61 : 10).

Pour comprendre les prophéties bibliques, il faut tenir compte d’unprincipe de base connu sous le nom de dualité. Selon ce principe,

un événement (type) serait le signe précurseur d’un événement similaire(antitype) qui se produirait par la suite. Autrement dit, la prophétie, commel’Histoire d’ailleurs, se répète parfois. Aussi, il arrive souvent qu’une situa-tion du passé devienne le prototype d’un accomplissement postérieur.

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L’exemple le plus frappant que nous puissions en donner est celui de ladéportation et de l’esclavage des enfants d’Israël qui, s’étant produit il y a2.500 ans, s’est reproduit dans les temps modernes. Autre exemple : l’an-nonce dans la Bible d’une Nouvelle Jérusalem. Prenons une illustrationconcrète tirée de l’histoire. Il existe une ville aux Etats-Unis portant le nomde “ Nouvelle Orléans ”. C’est l’indice de la migration d’une forte commu-nauté française qui, s’étant établie dans cette région de l’Amérique du Nord,l’a baptisée ainsi afin que la postérité se souvienne de leur patrie d’origine.On peut considérer Orléans comme étant le type, la Nouvelle Orléans,l’antitype.

L’oracle biblique d’une Nouvelle Jérusalem obéit au même postulat.Cela suppose la migration des enfants d’Israël vers une autre terre où ils éta-bliraient une nouvelle capitale, l’ancienne Jérusalem devenant, selon l’ora-cle “ Sodome et Egypte ” (Apocalypse 11 : 8) ou, en de termes moins allé-goriques, ville de prostitution et de captivité (nous nous plaçons bienentendu sur un plan spirituel). Cette migration était indispensable pour assu-rer la survie et l’intégrité des tribus d’Israël dont les ennemis n’auraient eude cesse de les faire disparaître à tout jamais :

“ Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu’on nese souvienne plus du nom d’Israël. ” (Psaume 83 : 5).

Il fallait quitter Canaan (la Palestine) pour aller vers une autre Canaan(le Coush/Afrique de Genèse 2 : 13) - dualité prophétique -, afin d’éviter lesguerres et conflits incessants qui allaient ensanglanter l’ancienne Israël (dufait des Romains, des Croisés, des Arabes, des Ottomans, etc.). Il fallait éga-lement s’établir sur un territoire d’une richesse inégalée, et assez vaste pouraccueillir, le moment venu, non seulement les dizaines de millions de ceuxcomposant la Diaspora, mais la multitude sans nombre de ceux qui sortirontde tous les coins de la terre pour se rendre vers “ l’au-delà des fleuves del’Ethiopie. ” (Sophonie 3 : 10).

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Pour revenir à Fatima, le principe de dualité y tient un rôle prépondé-rant. En fait, il est impossible d’élucider et de comprendre ce Mystère en fai-sant abstraction de cette dualité prophétique. Nous venons de voir jouer àfond la dualité en ce qui concerne l’apparition de messagers célestes à desbergers pour annoncer le même événement. C’est cet événement qui justifieles deux intitulés du début du livre : “ Fête au ciel et Fête sur la terre. ”

Le Seigneur Jésus Christ a mis en garde ses disciples sur les faux mes-sies et les faux christs qui allaient apparaître au fil des siècles. Il connaît l’in-croyable crédulité dont peuvent faire preuve les hommes, prompts à suivrele premier gourou ou charlatan venu. “ Car il viendra un temps où les hom-mes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaisond’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteursselon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourne-ront vers les fables. ” (1 Timothée 3 : 3-4).

Comment, dès lors, reconnaître le Maître, le Sauveur, le LibérateurFacile ! Tout ce qui le concerne, de sa naissance à sa mort, en passant par lerôle qui sera le sien, doit être consigné dans la Bible. Et Yahvé, le Dieu del’Alliance avec Son peuple a si bien circonscrit Sa parole qu’aucun hommene peut s’y introduire par effraction pour se proclamer le Messie à la placede Son Fils ! Prenons des exemples concrets en nous basant sur notre pre-mier chapitre :

Fête dans le ciel

Il faut que le Père lui-même porte témoignage de Son fils par un ouplusieurs signes portant indiscutablement Sa signature. Il y a deux mille ans,ce fut l’étoile qui guida les mages jusqu’à l’enfant-roi. En 1917, ce fut ladanse du soleil à Fatima. Ce soleil peut être assimilé à neo helios, “ nouveausoleil ” en grec dont la contraction nous a donné le mot “ Noël ”.

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Ce fut également l’apparition, quelques mois plus tard en 1918, d’uneétoile que les soldats de la Première Guerre Mondiale nommèrent “ Etoilede la Victoire ” et que les scientifiques baptisèrent “ Nova Aquilae. ”

Plus près de nous enfin, ce sont les deux éclipses solaires de l’Angola(et, fatalement, des régions avoisinantes, selon un trajectoire frôlantl’Equateur, voir images ci-dessous) dans un intervalle de 18 mois (21 juin2001 – 4 décembre 2002), fait rarissime dans les annales de l’astronomie.Un mathématicien hollandais féru d’astronomie, ayant relevé cette prodi-gieuse « coïncidence », a tenu à envoyer un message à la présidence ango-laise où il laisse clairement entendre que ces signes ne peuvent se compren-dre qu’à la lumière du sacré et que ce pays devrait être considéré comme uneterre promise.

Ces trois signes, aucun faux messie, aucun faux christ n’aurait pu, soitse les créer, soit se les approprier.

Fête sur la terre

Nous voyons, dans la vie de tous les jours, une escorte de motards pré-céder un dignitaire de haut rang en déplacement. Le rôle de ces motards estd’annoncer l’arrivée d’un « seigneur » en même temps qu’ils lui ouvrent lavoie. S’il en est ainsi pour de simples mortels, qu’en est-il pour celui à quitoute autorité a été remise ? Le Messie, roi des rois, ne peut apparaître surterre sans qu’un héraut, un puissant messager, lui ouvre la voie. Aussi est-ilfort aisé de reconnaître les faux messies par le simple fait qu’ils apparaissenten solo sans que quelqu’un sur qui repose la grâce et la puissance de Yahvéles annonce.

Voilà pourquoi le chapitre 53 d’Esaïe commence par ces paroles sibyl-lines : “ Qui a reconnu le bras de l’Eternel ”, c’est-à-dire les miracles et pro-

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diges précédant et accompagnant l’arrivée du Messie. Il y a deux mille ans,ce rôle fut tenu par le propre cousin de Jésus, Jean-Baptiste. En ces temps dela fin, où les prophéties scellées par Daniel doivent enfin s’éclairer, c’est unprophète d’Isolele ayant cette fois-ci les pieds dans la glèbe africaine, SimonKimbangu, qui a rempli ce rôle, avec plus de brio encore que Jean-Baptiste.

Nous disons avec plus de brio car Jean-Baptiste n’a jamais rendu la vueaux aveugles, l’ouïe aux sourds, la parole aux muets, l’usage de leurs mem-bres aux paralytiques, la vie aux morts... Tout cela, Kimbangu l’a accomplien plein XXe siècle, d’avril à octobre 1921 (cf. chap. V du livre).

Ces faits nous sont si proches qu’ils semblent appartenir encore à l’ac-tualité, les Noirs Américains qui vont de plus en plus nombreux en pèleri-nage au Zaïre pouvant en témoigner. (Nous utilisons ce nom exprès en dépitdu fait que ce pays a repris son ancien nom de Congo car LE ZAIRE donneen anagramme... IZRAELE,1 un clin d’œil de la part du Seigneur).

Le témoignage des Ecritures

Jugez vous-même s’il est logique que le livre d’Énoc (Genèse 5 : 24),le septième patriarche à partir d’Adam, soit exclu de la Bible alors mêmequ’un livre de romantisme érotique comme le Cantique des cantiques s’ytrouve inclus ? Cette aberration ne s’explique sans doute que par le fait queHénoc est un livre prophétique contenant une telle puissance spirituelle qu’ildérangeait beaucoup des «pères» de l’Eglise chrétienne primitive. Ensuite,et à plus forte raison, parce ce prophète annonce sans circonvolutions leSecret de Fatima, à savoir la venue secrète sur terre du Fils de l’Homme autemps de la fin :

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(1) Passage tiré du chapitre 61 du livre d'Énoc.

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“ Le Seigneur a commandé aux rois, aux princes, aux puissants, à tousceux qui habitent sur la terre, en disant : Ouvrez les yeux, levez au ciel vosfronts, et essayez de comprendre l’Elu.

Et le Seigneur des esprits siégeait sur son trône de gloire.Et l’esprit de justice était répandu autour de lui.Le verbe de sa bouche exterminera tous les pécheurs et tous les

impies ; aucun d’eux ne subsistera devant lui.Dans ce jour, les rois, les princes, les puissants, et ceux qui possèdent

la terre se lèveront, verront, et comprendront ; ils le verront assis sur sontrône de gloire, et devant lui les saints qu’il jugera dans sa justice.

Et rien de ce qui sera dit devant lui ne sera vain.Alors le trouble les saisira, ils seront semblables à une femme surprise

par les douleurs de l’enfantement, dont le travail est pénible, dont la déli-vrance est difficile.

Ils se regarderont les uns les autres ; et dans leur stupeur ils baisserontle visage.

Et ils seront frappés d’effroi quand ils verront le Fils de la femme assissur son trône de gloire.

Alors les rois, les princes, et tous ceux qui possèdent la terre, célèbre-ront celui qui les gouverne tous, celui qui était caché. Car depuis le com-mencement le Fils de l’homme était caché; le Très-Haut le retenait en pré-sence de sa puissance et ne le révélait qu’aux élus.”1

La prophétie est si claire qu’elle devrait se passer de commentaires.Mais pour rebondir sur cet oracle, Hénoc est-il le seul à annoncer cettevenue secrète du Fils de l’homme au temps de la fin ? Loin de là. Esaïe etDaniel l’annoncent également. Commençons, si vous le voulez bien, parEsaïe. Il proclame, oracle de Yahvé :

“ Iles, écoutez-moi ! Peuples lointains, soyez attentifs ! L’Eternel m’aappelé dès ma naissance, Il m’a nommé dès ma sortie des entrailles mater-nelles. Il a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant, Il m’a couvert

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de l’ombre de sa main ; Il a fait de moi une flèche aigüe, Il m’a caché dansson carquois ” (Esaïe 49:1-2). Les deux expressions “ couvert de l’ombre desa main ” et “ caché dans son carquois ” signifient que le Fils de l’hommesera dans l’ombre, caché. Mieux encore : caché dans le carquois de l’Eternelévoque à n’en pas douter une flèche, véritable arme secrète qui, une foisdécochée, atteint immanquablement sa cible.

C’est ce qu’annonce la pierre de Daniel “ qui se détache de la monta-gne sans le secours d’aucune main, et qui brise le fer, l’airain, l’argile, l’ar-gent et l’or ” de la statue vue en vision par le roi Nebuchadnetsar.

Faisons maintenant la jonction entre le même Esaïe et Jésus-Christ.Dans la parabole du juge inique citée au début de ce chapitre, le Seigneurpose cette énigmatique question : “ Mais lorsque le Fils de l’Homme vien-dra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ” Confrontons-la avec la première par-tie de la phrase qui nous parle des élus du Seigneur qui crient à lui jour etnuit. Le terme même élus suppose qu’il s’agit de fidèles entre les fidèles duSeigneur. Or que signifie le mot “ fidèle ” ? C’est, dans son sens premier,celui ou celle qui a la foi (du latin fides). Et où se trouvent ces fidèles quicrient à lui jour et nuit ? Sur terre ! Ce que sous-entend donc le Seigneur parcette phrase, c’est :

- qu’il ne tardera pas à revenir sur terre ;- pour faire justice à ses élus ;- cependant, lorsqu’il sera là, ces mêmes élus auront-ils assez de foi

pour le reconnaître ? D’où la question d’Esaïe, qui fait écho à celle de Jésus :“ Qui a reconnu le bras de l’Eternel ? ”

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(1) La Sainte Bible, version complète d'après les textes originaux par les Moines deMaredsous, p. XXIX.

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Ésaïe 53

“ Ésaïe est généralement considéré comme le plus grand des prophètesd’Israël. ” Ainsi débute le commentaire de la Bible des Moines deMaredsous sur Esaïe. Plus loin dans leur exégèse, voici ce qu’écrivent cesmoines, qui ont consacré leur vie à la prière et à la méditation des Ecritures :

“ Dans la seconde partie du livre, Esaïe est le prophète de la consola-tion et de l’espérance. On y trouve une conception majestueuse de Dieu,créateur et souverain maître, vainqueur du monde, et sauveur de son peu-ple. On y trouve surtout une série de poèmes mystérieux concernant le ser-viteur du Seigneur. Nous ne savons pas quelle figure contemporaine recou-vre ce personnage énigmatique. Certains ont pensé à Cyrus, roi de Perse,qui réintégra les Israélites dans leur patrie ; certains autres ont voulu y voirune figure de l’élite du peuple, ce petit reste dont le prophète parle souvent.Mais la tradition chrétienne y a toujours vu une image de Jésus-Christ...”1

Nous ne pouvons que saluer l’honnêteté intellectuelle de ces moinesdont l’activité principale est de sonder les Ecritures et qui, visiblement, sontintrigués par le personnage décrit par le prophète. Cette hésitation à recon-naître que le Serviteur souffrant dépeint par Esaïe et Jésus Christ ne sontqu’une seule et même personne provient du fait que si le portrait moral dupremier correspond point pour point à celui de Jésus, il n’en est pas de mêmede son portrait physique (sans beauté ni éclat, semblable à celui dont ondétourne les regards). Que nous disent, en effet, les Ecritures ? Que leMessie d’Israël, dans son rôle de « bouc émissaire », devait être parfait enbeauté.

Dans son rôle d’agneau destiné au sacrifice (Jean 1 : 36), cette condi-tion devait être remplie à sang pour sang, si vous me passez ce jeu de motsfacile. Pour qu’un sacrifice soit agréé, il fallait que le corps de ce sacrificefût un mâle sans le moindre défaut physique. Lévitique 22 nous le décrit

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avec force détails afin de faire ressortir l’attention minutieuse qui devait êtreportée au choix de l’animal à sacrifier :

“ L’Eternel parla à Moïse, et dit : Parle à Aaron et à ses fils, et à tousles enfants d’Israël, et tu leur diras : Tout homme de la maison d’Israël oudes étrangers en Israël, qui offrira un holocauste à l’Eternel, soit pour l’ac-complissement d’un voeu, soit comme offrande volontaire, prendra un mâlesans défaut parmi les boeufs, les agneaux et les chevreaux, afin que sa vic-time soit agréée. Si un homme offre à l’Eternel du gros ou du menu bétail ensacrifice d’actions de grâces, soit pour l’accomplissement d’un voeu, soitcomme offrande volontaire, la victime sera sans défaut, afin qu’elle soitagréée ; il n’y aura en elle aucun défaut (Lévitique 22 : 17-21).

Confrontons cette loi à Esaïe 52 : 13 à 15 :

“ Voici, mon serviteur prospérera ; Il montera, il s’élèvera, il s’élè-vera bien haut. De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, - tantson visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils del’homme, - de même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie ;devant lui des rois fermeront la bouche ; car ils verront ce qui ne leur avaitpoint été raconté, ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. ”

Telle est la première impossibilité que le visage défiguré de l’énigma-tique personnage d’Ésaïe puisse s’appliquer à Jésus de Nazareth. La secondeimpossibilité provient du fait que le Messie d’Israël, outre son rôle d’agneausacrificiel, en avait un autre, non moins important, à remplir : celui de sacri-ficateur. Or, une fois de plus, la Loi est incontournable : “ Tout homme de larace du sacrificateur Aaron, qui aura un défaut corporel, ne s’approcherapoint pour offrir à l’Eternel les sacrifices consumés par le feu ; il a undéfaut corporel : il ne s’approchera point pour offrir l’aliment de sonDieu ” (Lévitique 21 : 21).

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Mais en quoi cela concerne-t-il Jésus de Nazareth ? Le NouveauTestament, notamment l’épître aux Hébreux (chapitre 7 : 23-27) nous éclaireà ce propos : “ De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parceque la mort les empêchait d’être permanents. Mais lui, parce qu’il demeureéternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussipour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu parlui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Il nous convenait,en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sanstache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin,comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices,d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci il l’afait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. ”

Ainsi dans ce passage sont mis en évidence les deux charges principa-les qui incombaient, il y a 2.000 ans, au Messie :

- celle de souverain sacrificateur ; - et celle de l’agneau sacrificiel.

Dès lors, la contradiction entre le Lévitique 21 et 22, et Esaïe 52 est fla-grante car l’homme au visage défiguré est indiscutablement impropre ausacrifice et au sacerdoce. Cette loi était si respectée que lorsque Antigone,prétendant au trône d’Israël, très disputé à l’époque (nous sommes en l’an40 avant J. C.), avait pris la ville de Jérusalem après des mois d’une san-glante bataille contre Hyrcan, il avait déchiré de ses dents les oreilles de sonrival “ afin qu’il fût inapte au sacerdoce, car il fallait pour l’exercer des per-sonnes sans défaut corporel. ”1 Vous seriez peut-être tentés de nous répliquerqu’il se pourrait que, à l’époque de Jésus, ces lois du Lévitique n’étaient plusappliquées. Il n’en est rien car elles se trouvent confirmées par le NouveauTestament. L’apôtre Pierre, dans sa première épître, souligne le fait queJésus, physiquement parlant, ne pouvait pas déroger à cette loi de la perfec-tion physique, symbole de sa perfection morale :

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“ Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’ar-gent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre quevous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, commed’un agneau sans défaut et sans tache ” (1 Pierre 1 : 18-19).

Ce fait étant acquis, on comprend mieux pourquoi les exégètes chré-tiens ont dû se livrer à des contorsions d’acrobate pour essayer de faireconcorder le visage défiguré décrit par Ésaïe avec celui de Jésus-Christ.Quoiqu’on fasse, les deux portraits - celui de l’Agneau de Dieu à la beautéparfaite et celui du serviteur souffrant si dépourvu de grâce qu’on détourneson regard à sa vue (Ésaïe 53 : 3) - ne s’emboîtent pas...

Se pose par conséquent la question de savoir quel mystère se cachederrière ce paradoxe. Ce mystère, “ caché de tout temps et dans tous lesâges, mais révélé maintenant à ses saints ” (Colossiens 1 : 26), c’est queJésus devait revenir dans la chair avant la Parousie.

Ésaïe 52:13 à 15 et Ésaïe 53 sont destinés à nous faire comprendre, ensomme, que le Fils de l’homme reviendrait comme un voleur, déguisé, etqu’il serait rejeté - dédaigné – méprisé, le Vatican n’étant pas le dernier à luicracher à la face, car tel est le sort commun de l’Africain qu’il était destinéà être, surtout dans un contexte colonial.

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CHAPITRE XIX

La Grande Prostituée

Beaucoup d’étudiants et exégètes de la Bible sont persuadés que leVatican représente l’Anti-Christ. Leurs arguments, s’ils peuvent

ne pas être convaincants pour certains, méritent tout de même qu’on s’yarrête. Ils affirment que la Grande Prostituée décrite dans le chapitre 17 del’Apocalypse représente l’Eglise apostolique romaine.

Voici le portrait allégorique qu’en trace le visionnaire de Patmos : “ Ilme transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur unebête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes.Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierresprécieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d’or, remplied’abominations et des impuretés de sa prostitution. Sur son front était écritun nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abo-minations de la terre. Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sangdes témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement. ”(Apocalypse 17 : 3-6).

Devant l’étonnement de l’apôtre, l’ange lui dit : “ Pourquoi t’étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a lessept têtes et les dix cornes (...) C’est ici l’intelligence qui a de la sagesse.

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Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. ”(Apocalypse 17 : 9).

La ville aux sept collines

Paris est connu du monde entier sous le sobriquet de “ Ville Lumière “,New York, “ Grosse Pomme ”, Toulouse, “ Ville Rose ”, Alger, “ LaBlanche ”, etc. Les exemples abondent qui démontrent que les poètes ont surelever la caractéristique propre à certaines villes pour en faire leur label.Les sources historiques confirment, à cet égard, qu’en ce qui concerne laville de Rome, elle est connue dès l’Antiquité - les auteurs classiques latinstels Horace et Virgile l’ont souligné en leur temps -, sous le pseudonymede... “ Ville aux Sept Collines. ”

Mais comme l’apôtre l’appelle Babylone (la Grande), se peut-il que laville de référence ici soit bien l’ancienne Babylone? L’argument ne tient pascar l’ancienne capitale chaldéenne n’était pas bâtie sur sept collines. De tou-tes les façons, comme pour nous enlever tout doute à ce sujet, l’apôtre Pierreconclut sa première épître écrite de Rome par ces mots : “ L’Eglise des élusqui est à Babylone vous salue…” (1 Pierre 5:13). Ainsi peut-on constaterque la ville de Rome est bien assimilée, dans la Bible, à Babylone.

Et la ville de Rio de Janeiro ? N’est-elle pas, elle aussi, construite sursept collines ? Certes. Cependant, Jean ajoute un détail à sa prophétie quiécarte l’éventualité qu’il puisse s’agir de la grande ville brésilienne. La villed’Apocalypse 17 est étiquetée “ Grande Prostituée ”. Comme il est évidentqu’une cité ne peut pas se livrer physiquement à la prostitution, nous som-mes devant une métaphore, à prendre au sens spirituel. Pourquoi cette villeest-elle appelée prostituée ? “ Parce que les rois de la terre se sont livrésà la débauche avec elle, et c’est du vin de sa débauche que les habitants dela terre se sont enivrés ” (Apocalypse 17 : 2). Il est clair qu’une telle

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(1) Latin, signifie “ vicaire du Fils de Dieu ”.

accusation n’aurait aucun sens si elle était adressée à la ville de Singapour,de Dubaï ou de Johannesburg, ou à n’importe quelle autre cité ordinaire.

Fornication et adultère sont des termes souvent utilisés dans la Bibledans un sens spirituel. De Jérusalem, Yahvé dit : “ Quoi donc! La cité fidèleest devenue une prostituée ! ” (Ésaïe 1 : 21). Israël, que Yahvé a mis à partpour accomplir Son dessein, s’est engagée dans des alliances adultérinesavec les nations païennes l’entourant. Elle a ainsi “ par sa criante débauche,souillé le pays et commis un adultère avec la pierre et le bois ” (Jérémie3 : 9). Ezéchiel abonde dans le même sens en accusant d’adultère les adora-teurs d’idoles (Ezéchiel 23 : 37). Le chapitre 16 du même Ezéchiel est unelongue complainte de Yahvé sur Jérusalem, la prostituée.

Pour revenir à la ville aux sept collines, pour que le mot “ prostitution ”prenne tout son sens, il faut que cette cité se réclame d’une relation spiri-tuelle avec Dieu. Bien que bâtie sur sept collines, nulle raison d’accuser Riode Janeiro de fornication spirituelle car elle ne revendique aucune relationspéciale avec Dieu. Et, a contrario, bien que Jérusalem se réclame d’unetelle relation, elle ne peut figurer la prostituée d’Apocalypse 17 car elle n’estpas bâtie sur sept collines. Il n’existe qu’une seule ville dans l’histoire quiréunisse les critères d’identification de la prophétie de Jean. Il s’agit deRome, et plus spécifiquement, de la Cité du Vatican. Elle se veut le quartiergénéral du christianisme depuis ses débuts et celui qui est à sa tête, le Pape,se parfume du titre de représentant exclusif de Dieu, Vicarius Filii Dei.1Rome abrite le Siège de l’Eglise Catholique Romaine, et elle est unique dansce sens.

Les détails ci-dessus devraient nous convaincre de l’identité de laFemme. Concluons, pour enfoncer le clou, par un autre détail, celui de lacoupe d’or que la Prostituée tient dans sa main (Apocalypse 17:4). Ladeuxième année de son règne, le Pape Léon XII, alias Annibale SermatteiDella Genga (1823-1829), fit frapper une médaille représentant l’Eglisecatholique romaine. Cette médaille comportait côté face l’effigie du pape.

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Côté pile était gravée l’image d’une femme assise, tenant une croix dans samain gauche et une coupe dans sa main droite. La devise accompagnantcette image était la suivante : Sedet Super Universum, ce qui signifie “ Lemonde entier est son trône ” ou “ Elle est assise sur le monde entier. Cettemédaille, émise par le Vatican lui-même, livre l’identité cachée de la Femme: Rome ou plus exactement la cité religieuse qui s’y niche.

Cependant, la prophétie ne s’arrête pas aux sept montagnes. Elle pré-cise que ce sont aussi sept rois (Apocalypse 17:10). Qui sont ces sept roissinon ceux qui ont été à la tête de la Femme durant une période bienprécise.Il faut savoir qu’à compter de l’année 1917 jusqu’à la disparition deJean-Paul II, il faut compter sept papes :

1.- Benoît XV (1914-1922)2.- Pie XI (1922-1939)3.- Pie XII (1939-1958)4.- Jean XXIII (1958-1963)5.- Paul VI (1963-1978)6.- Jean-Paul I (1978)7.- Jean-Paul II (1978-2005)

Le pape qui régnait sur le Vatican lors des apparitions de Fatima étaitBenoît xv. Après la mort de Jean-Paul II, son successeur, le cardinal alle-mand Joseph Ratzinger choisit le nom pontifical de… Benoît XVI. C’estcomme si avec Jean-Paul II se terminait un cycle, celui de la mise sous leboisseau du Grand Secret de Fatima. Benoît XVI rappelle sans contesteBenoît XV, comme pour dire “ Fatima I appelle Fatima II ”. Après l’ère duSecret, voici venu l’ère de la Révélation.

Mais s’il n’y avait qu’une seule raison à retenir pour qualifier leVatican de Grande Prostituée, c’est pour avoir osé désobéir ouvertement àun ordre divin – divulguer le secret de Fatima en 1960 – et, à partir de cettedate, choisir l’affrontement frontal avec le Fils de l’homme, celui dont ils sedisent pourtant les représentants sur terre, Vicarii Filii Dei.

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CHAPITRE XX

Simão Toko, l’Homme de Fatima

Les prémices de la justice immanente du Seigneur envers les anti-christs s’étant infiltrés au sein même de Son temple se matérialisè-

rent en 1918, au moment où personne ne s’y attendait. Elles prirent la formed’un petit enfant, sans grâce ni beauté. L’expression biblique consacrée pourle désigner est à cet égard éloquente : “ faible plante, rejeton qui sort d’uneterre desséchée ” (Esaïe 53 : 2).

D’emblée, le détail sur la sécheresse qui frappe la terre où apparaîtl’enfant plante le décor. Nous ne sommes pas en Palestine, à Bethléem oùnaquit l’enfant Jésus. En effet, nulle chronique, nulles annales ne rapportentune sécheresse, à cette époque, dans cette région-là. Les apôtres, toujoursprompts à relever les prophéties qui s’accomplissaient sur la personne deJésus de Nazareth, n’auraient certainement pas manqué de le mentionner, sitel avait été le cas. Cette prophétie prend corps en plein cœur de l’Afrique.Né le 24 février 1918 dans un village de l’extrémité nord de l’Angola (leTsafon du Psaume 48:3)1 portant le nom prédestiné de “ Sadi ’Banza ZuluMongo ”, littéralement, “ le village de la Montagne céleste ”, l’enfant appa-raît dans un environnement très hostile.

(1) Mot hébreux signifiant “le nord, le septentrion.”

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En effet, depuis plus de quarante ans, cette région souffre de désastresnaturels. De 1872 à 1921, une longue période de sécheresse entrecoupée decourtes accalmies frappe le territoire de l’Ancien Royaume Kongo, à savoirle Nord de l’Angola et le Sud des deux Congo (français et belge). Ces séche-resses provoquent une famine extrême qui fait des ravages dans la popula-tion, sans parler de l’hécatombe résultant de diverses maladies (variole, fiè-vre typhoïde, maladie du sommeil, paludisme…). Ces divers fléaux ne sontpas le fruit du hasard. Ils sont l’accomplissement d’une prophétie biblique,mais nul, à l’exception de quelques inspirés de Yahvé, ne le sait : “ Le dra-gon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant,lorsqu’elle aurait enfanté ” (Apocalypse 12 : 4).

Les “ forces des ténèbres ” savent-elles quelle est l’identité secrète decet enfant qui vient de naître ? Nous ne saurions le dire. Toujours est-ilqu’elles lui décochent leurs flèches les plus enflammées afin que, victimesoit de la famine, soit d’une des maladies qui font rage, l’enfant ne puissepoint vivre. C’est ainsi que le rejeton attrape la variole et en souffre si terri-blement que, s’il survit à la maladie, c’est uniquement parce que la Main deYahvé est sur lui. Il n’en sort toutefois pas entièrement indemne car lavariole lui a poinçonné le visage au point de le défigurer : “ De même qu’ila été pour plusieurs un sujet d’effroi, tant son visage était défiguré, tant sonaspect différait de celui des fils de l’homme ” (Esaïe 52 : 14), dit la prophé-tie.

Un missionnaire de la BMS (Baptist Missionary Society), averti parsonge qu’un grand roi vient de naître dans la sphère de son ministère, décidede se rendre auprès du bébé, guidé par l’Esprit Saint. En le voyant si rachi-tique et défiguré, faible plante, le missionnaire secoue la tête, incrédule,pose une ou deux questions à ceux qui veillent sur l’enfant et tourne lestalons, persuadé d’avoir été l’objet d’une vision mensongère.

Malgré le peu de chance de survie que lui accorde sa parentèle, l’âmede l’enfant est d’une exceptionnelle vigueur. Elle s’accroche farouchement

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à ce corps si fragile et… miracle ! La faible plante prend péniblement racineet se met à croître...

Si un Inspiré de Yahvé avait été là, il aurait pu apporter confirmationde la véracité de son songe au missionnaire anglais, rien qu’en dévoilant cequi se cache derrière la date de naissance du rejeton.

24 février 1918 = 999

Il est né un 24 février. Le 24 février 1918. Au chapitre XVIII, nous avonsvu que si 666 est le chiffre de l’Anti-Christ, 999 est - selon la loi des contrai-res -, le chiffre du Christ. Or, il suffit d’écrire en nombres la date de nais-sance de l’enfant : 24.02.1918, de retenir le 9 de “ 1918 ”, d’additionner le1 et le 8 de “ 18 ” et enfin, de faire la somme des chiffres restants, soit2 + 4 + 2 + 1 pour avoir... 999, le chiffre du Fils de l’homme. La date denaissance de l’enfant porte ainsi une signature, et cette signature est christi-que ! C’est, pour ainsi dire, la preuve par 9 de l’identité secrète du rejetond’Isaï (Esaïe 11 : 1).

13 mai 1917 = 999

Considérons maintenant la date de l’Annonciation, correspondant audébut du Mystère de Fatima : 13 mai 1917. Faisons la même opération arith-métique que ci-dessus. Commençons par écrire en nombres cette date, soit13.05.1917. Retenons le 9 de “ 1917 ”, additionnons les trois chiffres res-tants, soit 1 + 1 + 7, faisons la somme des trois chiffres composant “ 13mai ”, soit 1 + 3 + 5, et nous obtenons... 999, le sceau du Lion de Juda !

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Que peut-on dire devant une telle science, sinon louer la sagesseincommensurable du Très-Haut !

24 février = Noël

Mais il y a mieux. Mettons de côté l’année de la naissance, pour nousfocaliser sur le jour et le mois : 24 février. Sachant que les Anciens – etnotamment les patriarches hébreux — ayant étudié le cours des astres et lacadence des saisons pendant des générations, ont divisé l’année en 12 mois;sachant que cette même sagesse leur avait indiqué le mois de mars – et nonle mois de janvier -, comme devant être le premier de l’année, nous avons,en nous basant sur ce principe et sur le calendrier juif, le tableau suivant :

1er mois, mars Nissan2e mois, avril Iyar3e mois, mai Sivan4e mois, juin Tammuz5e mois, juillet Av6e mois, août Elul7e mois, septembre (septem = 7) Tishri8e mois, octobre (octo = 8) Cheshvan9e mois, novembre (novem = 9) Kislev10e mois, décembre (decem = 10) Tevet11e mois, janvier Shevat12e mois, février Adar

Donc en corrigeant l’erreur du calendrier grégorien actuel résultant dudécalage de deux mois introduit par deux empereurs romains (Jules César àJuly à Juillet, et César Auguste à August = Août), nous rejoignons le calen-drier hébraïque pour rendre à la date de naissance du rejeton kongo son vrai

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symbolisme, c’est-à-dire Noël (24e jour du 12e mois), date de naissanceconventionnelle du Christ !

L’Elie qui devait venir

Trois ans et demi après la fête du ciel à Fatima, la région où est apparul’enfant retentit des échos de miracles inouïs qui sont le fait d’un prophèteapparu de l’autre côté de la frontière séparant l’Angola du Congo belge.

Le nom de ce prophète est Kimbangu (Kimbangou), ce qui signifie “ leTémoin ”. Parmi les patriarches, les griots gardiens de la mémoire collectivese souviennent de Kimpa Vita, Dona Béatrice. N’avait-elle pas annoncé il ya fort longtemps à ‘Banza Kongo, la ville-capitale de Kongo dia ‘Totela, cequi arrive aujourd’hui ? Cet homme, par le bras de qui Yahvé accomplit desi grands miracles, n’est-il pas le Messie attendu ?

Interrogé à ce sujet, Kimbangu répond sans hésiter : “ Je ne suis pas leMessie ; je ne suis que son Messager, son ‘Tumua (’toumoua).”

Pour les plus perspicaces, la question s’avérait inutile. En effet, dans laplus pure tradition du peuple de l’Alliance, son nom ne lui a pas été attribuéau hasard. Il a une signification éminemment biblique. Analysons ce nom àla lumière du passage suivant : “ Voici, j’enverrai mon messager ; il prépa-rera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneurque vous cherchez ; et le messager de l’alliance que vous désirez, voici, ilvient, dit l’Eternel des armées ” (Malachie 3 : 1).

Il se trouve que le substantif Tumua vient du verbe Tuma, “ envoyer ”en kikongo. Sachant que les verbes dans cette langue en particulier et lesverbes de toute l’aire linguistique bantoue en général sont bilitères, à savoirqu’ils ne comportent en général que deux syllabes se terminant toujours par

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(1) Les verbes comportant trois, quatre voire cinq syllabes ont un radical bilitère, le reste des syllabesétant des suffixes. Exemples : Dans Sa-Mu-Na (annoncer) ; Vo-Va-Zia-Na (palabrer), les radicauxsont SaM-a et VoV-a, "- una" et "- ziana" étant les suffixes de ces deux verbes.(2) Métathèse : Changement de place des consonnes de la même racine, en passant d'une langue à l'autre, caractéristiquefréquente des langues sémitiques. La racine " acb ", par exemple, peut devenir " cab " ou " bca ". Nous nous appuieronsfréquemment sur ce phénomène linguistique pour tirer toute la substance du nom de " Simon ".

le suffixe “ a “,1 le radical de ce verbe ressort immédiatement : Tum. Or,il suffit d’en faire la métathèse2, à savoir, de renverser l’ordre des deuxconsonnes, pour aboutir au mot Mut. C’est ce radical que le latin a empruntéau kikongo pour forger Mit, racine du verbe Mittere ( envoyer). Le mot“ messager ” dérive du participe passé de mittere, soit missus, qui a donnéen français des mots tels que “ mission, missionnaire, émissaire, émission,messager, etc. ”

C’est ce radical, lu de droite à gauche, que l’on retrouve dans le pré-nom même du prophète, Sim-on, ou Mis-on, sous-entendu “ l’envoyé, lemes-sager ”.

Nous avons pris l’Ancien Testament à témoin. Penchons-nous mainte-nant sur un passage du Nouveau Testament : “ Il y eut un homme envoyé deDieu : son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoi-gnage à la lumière, afin que tous croient par lui. Il n’était pas la lumière,mais il parut pour rendre témoignage à la lumière ” (Jean 1 :6-7).

En kikongo, la langue de la révélation divine comme nous avons eumaintes fois l’occasion de le démontrer, rendre témoignage se dit siaumbangi, le mot mbangi signifiant “ le témoin ”. Dès lors, il est aisé d’endéduire que Kimbangu signifie “ le témoin, celui qui vient rendre témoi-gnage ”. Le nom de Simon Kimbangu traduit dans sa plénitude signifie parconséquent: “ Le messager, le témoin ! ”

Relevons un point capital : Jean (le Baptiste), prénom dont le radicalen hébreu est Yohanan, signifie “ la grâce de Dieu” et non “ le témoin deDieu ”. Un homme dont le nom signifie le Témoin, qui apparaît à la fin destemps en accomplissant des miracles, qui fait partie de 12 tribus qui secachent, cet homme ne peut être que Elie, le précurseur du Messie.

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Quant à la suite de la prophétie de Malachie “ et le messager del’alliance que vous désirez, voici, il vient, ” elle prend également unéclairage particulier lorsqu’on sait que le mot “ alliance ” en kikongo setrouve pour ainsi dire incrusté dans le mot Kongo. Il s’agit de ‘Kangu, duverbe Kanga (lier, attacher, établir une alliance). Dans ce contexte, une foisdécodé, le titre Messager (Sim-on) de l’Alliance (Kangu) donne Simon deKangu, alias Simon de Kongo !

Nous nous sommes imposé cette gymnastique sémantique dans un seulbut : établir un lien entre l’enfant de trois ans ressortissant portugais et soncompatriote de trente ans, ressortissant belge.

“ Voici j’enverrai mon messager”... Savez-vous qui s’exprime en cestermes ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est l’enfant de trois ansqui parle, le rejeton, l’avorton, le rachitique, la faible plante. Les voies deDieu sont vraiment insondables. L’homme de trente ans, puissant prophète,est au service de l’enfant de trois ans, tendron insignifiant.

Kimbangu, à l’instar de son avatar Jean-Baptiste mourut en prison.Mais si la disparition de ce dernier fut tragique et quasi immédiate,Kimbangu passa trente interminables années de sa vie dans une minusculecellule (aux dimensions d’une armoire) de la prison d’Elisabethville(aujourd’hui Lubumbashi, située à mille kilomètres de son village natal,’Kamba). Malgré les miracles qu’il avait accomplis, il ne s’est à aucunmoment prévalu d’un titre qui n’était pas le sien, celui de Messie. En signantplusieurs de ses lettres du pseudonyme de Jean le Baptiste, fait rapporté parGeorges Balandier, historien et sociologue français déjà cité, il tenait à pro-clamer qu’il était au service de quelqu’un d’autre, plus grand que lui, qui setenait dans l’ombre.

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Un Nouvel Évangile

Celui qui se cachait ainsi était ce rejeton, ce petit enfant aux traits dis-gracieux qui entre-temps était devenu un jeune homme de 33 ans, celui enl’honneur de qui il y eût jadis fête dans le ciel à Fatima, le soleil ayant revêtuses plus beaux atours pour se livrer à une danse de la joie.

Son nom est Simão Toko, nom prophétisé dans la Bible dans le passagesuivant :

“Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de monDieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nomde la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’au-près de mon Dieu, et mon nom nouveau (Apocalypse 3:12).

Plus loin dans le même livre de l’Apocalypse, référence est de nouveaufaite à ce nom nouveau, mais avec un précieux indice: “… il avait un nomécrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même ; et il était revêtu d’unvêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu (Apocalypse19 : 13). Le mot qui ressemble le plus à un prénom bien connu et dont lasignification est “ Parole de Dieu ” est “Sermon ”, Sermão en portugais.

Pour nous convaincre que le mot “ sermon ” signifie bien “ Parole deDieu ”, prenons le discours le plus célèbre de Jésus, le Sermon sur la mon-tagne. Ce sont les paroles du Christ prononcées au début de sa vie publiquesur une hauteur dominant le lac de Tibériade et révélant à ses disciples et àla foule son message messianique, l’idéal nouveau de l’Évangile et lesBéatitudes.

Donc Simão = Sermão = Parole de Dieu

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De toutes les façons, en nous livrant à un exercice que nous affection-nons particulièrement, c’est-à-dire le raisonnement a contrario, nous noussommes laissé dire qu’il n’y a que deux alternatives:

- (a) le nom de Jésus, Yeshoua en hébreu, signifie “ la Parole de Dieu ”;- (b) il a une toute autre signification…

Dans l’alternative (a), tout va bien car le passage d’Apocalypse 19 : 13prend tout son sens. Dans l’alternative (b), étant donné que Yeshoua n’ajamais porté d’autre signification que “ le Sauveur ”, nous nous trouvonsdevant une énigme qui ne s’éclaire que si l’on admet que Jésus devait reve-nir sur terre et porter un nouveau nom dont la signification serait “ la Parolede Dieu ”, et... Germe !

En effet, notre chapitre XV se terminait, on s’en souviendra, par la ques-tion de savoir quel nom se cachait derrière le pseudonyme germe (Zacharie6 : 12). La réponse est : Simon, à partir de la racine latine semen, qui veutdire “ germe ”.

Donc Simão = Semen = Germe.

Une inspiration divine pour une démonstration transcendantale

Il y a quelques temps, l’Esprit Saint vint sur nous. Il nous révéla uneméthode de mnémotechnie biblique que nous avons baptisé Avalpar,contraction de “ Avale-Parole ”, nom inspiré du passage suivant deJérémie : “ J’ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ” (Jérémie 15 : 16).

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L’Avalpar consiste :

a) À convertir tout chiffre désignant un chapitre ou/et un verset en let-tre, selon l’ordre classique de l’alphabet :

- Chapitre et verset 1 = A- Chapitre et verset 2 = B- Chapitre et verset 3 = C- Chapitre et verset 4 = D- Chapitre et verset 5 = E- Chapitre et verset 6 = F- Chapitre et verset 7 = G- Chapitre et verset 8 = H- Chapitre et verset 9 = I- Chapitre et verset 10 = J- Chapitre et verset 11 = K- Chapitre et verset 12 = L- Chapitre et verset 13 = M- Chapitre et verset 14 = N- Chapitre et verset 15 = O- Chapitre et verset 16 = P- Chapitre et verset 17 = Q- Chapitre et verset 18 = R- Chapitre et verset 19 = S- Chapitre et verset 20 = T- Chapitre et verset 21 = U- Chapitre et verset 22 = V- Chapitre et verset 23 = W- Chapitre et verset 24 = X- Chapitre et verset 25 = Y- Chapitre et verset 26 = Z

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(1) Notez que lorsque le texte de référence comprend plusieurs versets (au lieu d’un seul),le code passe de 4 à 5 lettres, la dernière lettre correspondant au verset final.

Les lettres désignant chapitre et verset sont toujours en majuscule.

b) Après la conversion des chiffres en lettres, il s’agit de classer laBible selon deux critères :

- Une première voyelle désignant la catégorie ou famille à laquelleappartient un livre ou épître ;

- Une deuxième voyelle jouant le rôle d’identifiant.

Les deux voyelles ci-dessus sont toujours en minuscule.

L’Avalpar transforme ainsi tout passage biblique en un code simplecomportant en général quatre ou cinq lettres1.

Exemple : CaPe

C = chapitre 3a = catégorie des EvangilesP = verset 16e = identifiant du livre de Jean

d’où CaPe = Jean 3 : 16

Ces principes étant posés, sachez que la première voyelle, « i » dansl’exemple ci-après, désigne la catégorie des livres du Pentateuque. Les iden-tifiants correspondants sont

- e = Genèse- a = Exode- i = Lévitique- o = Nombres- u = Deutéronome

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Ainsi le code MiRe, correspond à Genèse 13 : 18 (se reporter à laconversion des chiffres en lettres pour s’y retrouver plus facilement). (Vousdevez déjà vous demander où nous voulons en venir et vous avez raison.)L’application des règles gouvernant l’Avalpar nous donne deux codes abso-lument extraordinaires, œuvres du Saint Esprit et donnant sans conteste pos-sible – à moins de faire preuve d’une mauvaise foi flagrante -, l’identitécachée de l’Homme de Fatima, Simão Toko.

Les deux passages bibliques en question sont :

- Exode 3 : 13-15

“ Moïse dit à Dieu : j’irai donc vers les enfants d’Israël, et je leurdirai : le Dieu de vos pères m’envoie vers vous. Mais, s’ils me demandentquel est son nom, que leur répondrai-je?

Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : c’est ainsi que turépondras aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle je suis m’a envoyé versvous.

Dieu dit encore à Moïse : tu parleras ainsi aux enfants d’Israël :L’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et leDieu de Jacob, m’envoie vers vous. Voilà mon nom pour l’éternité, voilàmon nom de génération en génération. ”

Le code selon l’Avalpar est :

C = chapitre 3i = catégorie du PentateuqueM = verset 13a = identifiant du livre de l’ExodeO = verset 15

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Soit le nom de l’Homme de Fatima, écrit avec un « C » dans l’illustra-tion ci-dessus mais bien prononcé SiMaO !

Tel est le nom pour l’éternité, tel est le nom de génération en généra-tion du Saint d’Isolele !

- Exode 19 : 13-15

“ On ne mettra pas la main sur lui, mais on le lapidera, ou on le per-cera de flèches : animal ou homme, il ne vivra point. Quand la trompettesonnera, ils s’avanceront près de la montagne.

Moïse descendit de la montagne vers le peuple; il sanctifia le peuple,et ils lavèrent leurs vêtements.

Et il dit au peuple : Soyez prêts dans trois jours; ne vous approchezd’aucune femme. ”

Le code selon l’Avalpar est :

S = chapitre 19i = catégorie du PentateuqueM = verset 13a = identifiant du livre de l’ExodeO = verset 15

Nous allons maintenant voir apparaître un vrai trésor en herméneuti-que, une interprétation si transcendante qu’elle ne peut être que l’œuvre duTrès-Haut, celui dont l’intelligence n’a pas de limite (Psaume 147 : 5).

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Analysons chaque verset en commençant par

- le verset 13, converti en lettre “ M ” : “ on le lapidera, ou on le per-cera de flèches: animal ou homme, il ne vivra point. ”

Le tableau dépeint ci-dessus fait irrésistiblement penser à la scène laplus poignante des Evangiles : celle de la Passion de Jésus-Christ. Les prin-cipaux sacrificateurs, les pharisiens, les scribes, les docteurs de la loi, qua-siment tous les puissants d’Israël avaient décidé que Jésus ne devait pointvivre. Selon la loi judaïque, une sentence de mort signifiait la lapidation.Mais comme juridiquement le dernier mot revenait en l’occurrence à l’auto-rité occupante romaine, Jésus fut condamné à être crucifié, en d’autres mots,à être percé de flèches, figurées ici par les clous ! C’est ainsi que, une foissuspendu au bois du calvaire, Jésus ne fut plus un homme, mais un animal,l’agneau pascal (Jean 1 : 36) mené à la boucherie, comme une “ brebismuette devant ceux qui la tondent ” (Esaïe 53 : 7).

- puis le verset 14, converti en lettre “ N ” ::“ Moïse descendit de lamontagne vers le peuple ; il sanctifia le peuple, et ils lavèrent leurs vête-ments ”.

La figure de Jésus-Christ se confond avec celle de Moïse dans son rôlede libérateur, et ce, d’autant plus que la métathèse du nom de Moïse donne“ Semoï ”, alias Simão ! Moïse fit franchir la Mer Rouge aux enfantsd’Israël. Le lien avec Jésus est que son sang représente la Mer Rouge quechaque chrétien franchit lors de son baptême pour être purifié de la malé-diction du péché. La passion de Jésus eut lieu sur une hauteur et on peut direque, spirituellement, Jésus descendit de la colline du Golgotha vers le peu-ple, qu’il sanctifia de son sang, permettant ainsi la purification de leurspéchés, ce que symbolise le lavage de vêtements.

- et enfin le verset 15, converti en lettre “ O ” : “ Soyez prêts dans troisjours; ne vous approchez d’aucune femme ”.

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Que se passa-t-il trois jours après la crucifixion de Jésus ? Ce fut, detoutes les pages de la Bible, le moment de gloire suprême, celui qui vit ladéfaite définitive de Satan, le maître de la mort. C’est un jour qui devait êtresanctifié entre tous les jours, “ ne s’approcher d’aucune femme ” signifiantse maintenir dans une pureté absolue ce jour-là, raison pour laquelle ce jour,un dimanche, le premier jour de la semaine, supplanta dans le cœur des chré-tiens le septième jour, le sabbat.

Le code selon l’Avalpar de ce récit, « crypté » dans la Bible avec unedivine prescience plus de mille ans avant Golgotha est SIMÃO, le nom nou-veau de Jésus, le Sauveur du monde.

Toko, l’Époux

Toko, en kikongo, signifie “ l’Époux ”, un nom éminemment prophé-tique. Les dix vierges du chapitre 25 de Matthieu n’attendent-elle pas Jésus,allégoriquement appelé “ l’Époux ?” Et la terre d’Isolele n’est-elle pasl’épouse en qui Yahvé met son plaisir ? “ Ta terre aura un époux ” prophé-tise Ésaïe (62 : 4). Faisant référence à lui-même, Jésus répond à une ques-tion qui lui a été posé à propos de ces disciples qui ne respectent pas le jeûnecomme le font les disciples de Jean et les Pharisiens : “ Les amis de l’épouxpeuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendrontoù l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. ” Cet époux s’appelleToko. Simão Toko...

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CHAPITRE XXI

L’Évangile de l’Homme de Fatima

L'identité de l'Enfant étant établie sans conteste par son nom, retrou-vons-le là où nous l'avons laissé précédemment. Son chemin ayant étédéblayé, débroussaillé, raclé, sarclé, nettoyé par son Messager, il peut, àl’approche de la trentaine - l'âge messianique - commencer Sa mission.

On le retrouve à cette époque à Léopoldville (actuelle Kinshasa), guidépar le Saint-Esprit. Une conférence internationale réunissant toutes les mis-sions protestantes du monde s'y tient en 1946, dans le quartier huppé deKalina. A cette occasion, les missionnaires demandent à trois Africains ori-ginaires de l'Angola de prier. Il s'agit de Gaspar de Almeida, de Jessé ChiulaChipenda et de Simão Toko. Il saisit alors cette occasion pour demander auPère l’effusion du Saint Esprit sans lequel l'Afrique continuerait à ployersous le joug des puissances maléfiques et dans les chaînes de l'occupation.

En attendant l'accomplissement de cette prière, le jeune Toko devientun membre assidu de l'Eglise Baptiste Protestante d'Itaga, un quartier popu-laire de la ville. Il y forme une chorale composée à l'origine de 12 membres,prémices de l'Eglise primitive chrétienne qu'il se proposait de rappeler. Trèsrapidement, cette chorale connaît un succès phénoménal et passe rapidementde douze à une centaine de personnes.

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(1) A 2.000 ans d'écart, la même accusation que dans Matthieu 12 : 24 et Jean 10 : 20.

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Chaque fois qu'elle chante au culte dominical et à d'autres occasions,le Saint Esprit se manifeste avec une telle puissance (par la glossolalie, lesvisions prophétiques, l'extase) que les missionnaires européens, sans doutejaloux de ce succès, ont tôt fait d'accuser le jeune Angolais de... magie1.

Ils le somment d'abandonner ses " pratiques ténébreuses " (sic), ce àquoi il leur rétorque :

- “ Mais si nous prions le même Dieu, comment se fait-il que simple-ment parce qu'il y a des signes de la présence du Saint-Esprit au milieu denous, vous m'accusez de magie ? Est-ce parce que je suis un indigène afri-cain que ces signes-là (cf. 1 Samuel 10 : 10) ne peuvent se manifester parmoi ? Dieu fait-il acception de personnes ? "

Cependant, les missionnaires ne veulent point entendre raison et l'ex-cluent de l'Eglise. C'est alors que tous ceux qui se sont convertis par l'onc-tion des cantiques inspirés chantés par la chorale suivent leur maître et quit-tent en masse l'Eglise protestante d'Itaga. Maintenant se pose un dilemme.Ou Toko abandonne ces brebis fraîchement converties à leur sort, et il estcertain qu'elles vont retourner à leurs anciennes mauvaises voies, ou il lesgarde auprès de lui, comme le bon berger qu'il est. La question est vite réso-lue : il décide de les garder avec lui, pour en prendre soin. Mais sachant quela tâche qui l'attend est rude, il s'adresse de nouveau à Son Père, lui renou-velant la prière faite trois ans auparavant à la Conférence InternationaleProtestante. Nous sommes en 1949.

Simão Toko décide de convoquer 35 membres de sa chorale, rue deMayenge chez un de ses fidèles nommé Ambrosio 'Vanga, la nuit du 24 juil-let. En attendant l'heure de la prière, leurs voix mélodieuses montent au ciellouant les merveilles du Seigneur. Peu avant minuit, Simão lève les yeux,mains tendues vers le ciel et adresse cette prière au Père :

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“ Père, je sais que tu m'exauces toujours. Maintenant regarde, consi-dère ce troupeau que tu m'as donné. La tâche est si immense que sansl'Esprit Saint, le Consolateur, nous ne pourrons jamais la mener à bien. Laprière que je t'ai faite il y a trois ans, ne l'as-tu point entendue ? ”

Une Nouvelle Pentecôte

La réponse ne se fait point attendre. Aux douze coups de minuit, unvent violent secoue la maison qui tremble sur ses bases. Le souffle du SaintEsprit saisit alors l'assemblée, à l'exception de Sansão Afonso, l'un des diri-geants de la chorale. Dieu fait qu'il reste lucide afin de coucher par écrit letémoignage des merveilles qui se déroulent alors sous ses yeux médusés.Certains de ceux qui sont saisis par l'Esprit parlent en langues. D'autresvoient les cieux ouverts, d'autres entendent des voix ineffables, d'autresencore acquièrent le pouvoir de communiquer, par un effet télépathique,avec des personnes se trouvant à des kilomètres de l'endroit où a lieu cetteNouvelle Pentecôte.

Ici, une fois de plus, joue le principe de la dualité prophétique, type etanti-type) : il y a deux mille ans, le Saint Esprit est descendu sur les apôtresréunis à Jérusalem cinquante jours après la résurrection du Christ. Letumulte résultant de cette manifestation du Saint Esprit ne manqua pas d'at-tirer du monde, des gens de diverses origines qui furent dans l'étonnementen voyant le comportement de ces gens apparemment prises de boisson(Actes 2 : 13). C'est le " type ".

Au XXe siècle, à Léopoldville, se déroule la même scène mais cettefois-ci avec des conséquences plus contrariantes. N'oublions pas que si lecontexte de la colonisation est la même - les Romains il y a vingt siècles, lesBelges au XXe siècle -, du moins ceux d'Isolele jouissaient-ils à l'époqued'une certaine considération due au prestige de leur histoire et culturemillénaires.

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Jetés en prison

Simão Toko et ses fidèles ne bénéficient cette fois-ci d'aucun préjugéfavorable de la part des Européens qui considèrent les Africains comme degrands enfants à l'intelligence limitée. Les perturbations résultant de cettePentecôte africaine (ses disciples s'étaient répandus dans la cité deLéopoldville prêchant avec feu la repentance des péchés et l'imminence duRoyaume de Dieu) ayant attiré l'attention des autorités coloniales belges, les" fauteurs de trouble " sont, au bout de trois mois seulement d'évangélisa-tion, arrêtés et jetés en prison.

C'était afin que s'accomplisse la parole : “ J'étais en prison, et vous êtesvenus vers moi ” (Matthieu 25 : 36). Ils sont incarcérés d'autant plus promp-tement que la persécution contre les disciples du Messager, ceux qu'on appè-lent déjà les Kimbanguistes, est impitoyable. Ceux-ci sont décapités, brûlésvifs dans leurs cases, noyés dans le fleuve, fusillés sans autre forme de pro-cès. Cependant, les colons, pour ne pas ruiner une main d'œuvre qui leur esttrop précieuse, optent le plus souvent pour la peine de la déportation. C'estainsi que les maris sont séparés de leurs femmes, les femmes de leurs maris,les parents de leurs enfants. Ils sont alors dispersés aux quatre vents, à descentaines voire des milliers de kilomètres de leurs lieux de résidence.

Voilà pourquoi lorsque des miracles commencent à s'accomplir par lamain des disciples de ce " nouveau Kimbangu ", les autorités coloniales bel-ges décident de sévir immédiatement pour étouffer dans l'œuf ce nouveaumouvement messianique.

Arrêté le 22 octobre 1949, Simão Toko est incarcéré avec environ troismille de ses fidèles. Ils sont jetés dans deux prisons de la capitale congolaise,Ofiltra et Ndolo. Ce ne sera que trois mois plus tard, le 9 janvier 1950, qu'ilsseront libérés, un décret d'expulsion ayant entre-temps été publié à leurencontre.

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(1) Simão Toko et ses disciples sont dans leur majorité des Bazombo, une branche de lanation kongo. A l'instar du vocable " juif ", "Muzombo" a vite acquis une dimension péjora-tive par lequel tous les Angolais exilés ont été négativement caricaturés.

C'est ici que l'occasion est donnée au jeune Angolais de lever un coindu voile dissimulant son vrai visage, son identité cachée. L'administrateurdes prisons d'Ofiltra et Ndolo, un Belge du nom de Pirote, fait souvent bat-tre des verges les prisonniers " tokoïstes ", les maltraitant de diverses maniè-res et les abreuvant d'insultes racistes. C'est ainsi qu'un jour il lance à SimãoToko : “ Niangalakata de Muzombo, tu vas rentrer dans ton pays ! ”1

Irrité par ces excès, l'Homme de Fatima décide d'infliger une bonnecorrection à l'arrogant administrateur . “ Sache que le jour où je seraiexpulsé du Congo belge, je t'emmènerai avec moi comme mon porte baga-ges !”, lance-t-il au colon flamand. Pirote passe alors par toutes les couleursde l'arc-en-ciel tant est grande sa rage. Et Toko d'ajouter : “ Oui, je vais ren-trer dans mon pays l’Angola mais sache qu'un jour je reviendrai ici auCongo et quand je reviendrai… ” - Toko frappe alors avec sa main droite lapaume de sa main gauche tournée vers le haut avant de la tourner d'un gestebrusque vers le sol - “ ce qui est en haut sera en bas et ce qui est en bas seraen haut ! ”

Sur la plateforme du train qui l'emmène vers son nouveau destin,“ l’Époux ” adresse un ultime et muet message à la masse de ses fidèles ras-semblée Place des Braconniers où se trouve située la gare centrale deLéopoldville : il lève ses bras les dix doigts de ses mains bien écartés…

Personne n'est alors à même de saisir le sens de ses paroles et de songeste sibyllins. En ce qui concerne Pirote, les disciples de l’Époux ne tardentpoint à comprendre : en effet, le jour même où Toko et ses fidèles sontexpulsés, l'administrateur tombe foudroyé dans son bureau la tasse de caféqu'il s'apprêtait à boire à la main. Il était alors 7 h du matin.

Quant aux messages gestuels de la paume de la main renversée et desdix doigts écartés, leurs significations deviennent évidentes dix ans plustard, en 1960, lorsque l'arrogante Belgique est proprement renversée à lasuite d'une insurrection populaire aussi spectaculaire qu'inattendue. Ce qui

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était en bas, à savoir les Congolais ployant sous un implacable joug colo-nial, vint en haut le 30 juin 1960 lorsque le Congo accéda à l’indépendance.Ce qui était en haut vint en bas lorsque la Belgique fut contrainte de quitterdéfinitivement sa si riche colonie africaine. “ L'Éternel a rendu ma bouchesemblable à un glaive tranchant, ” (Ésaïe 49 : 2) l’Époux en avait fait lapreuve avec les deux anecdotes concernant Pirote et l'indépendance duCongo belge survenue en 1960 par la puissance de la parole de Simão Toko.C’est cette même année que le monde devait apprendre, par la révélation duTroisième Secret de Fatima, la présence sur terre du Fils de l’homme.

“ Homme de douleur, habitué à la souffrance ”

Une fois en Angola, va pleinement se vérifier la prophétie homme dedouleur et habitué à la souffrance car jamais plus Simão Toko ne connaîtrale repos et la tranquillité. C'est une page de persécutions cruelles et inces-santes qui s'ouvre dans sa vie, exactions qui n'ont qu'un seul et même but :le faire disparaître par tous les moyens possibles et imaginables afin de cou-per à la racine ce qu'il est venu accomplir en ces temps de la fin.

“ Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David,j'en réparerai les ruines, et je la redresserai. ” (Actes 15 : 16).

Qu'on en juge : de Léopoldville où il a souffert un emprisonnementarbitraire, il est ballotté du nord au sud dans son propre pays par les autori-tés coloniales portugaises :

- A Colonato do Vale de Loge, municipalité de Bembe ;- De Bembe à Waba Caconda ;- De Caconda à Hoque, à 30 kms de Sa da Bandeira ;- De Sa da Bandeira à Waba Caconda de nouveau ;- De Caconda à Cassinga-Vila Artur de Paiva ;

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- De Cassinga à Jau, dans le canton de Chibia ;- De Chibia, retour à Sa da Bandeira ;- De Sa da Bandeira à Moçamedes, dans la municipalité; de Porto

Alexandre, plus précisément à Ponta Albina ;- De Ponta Albina à Luanda, la capitale.

Toutes ces déportations ont lieu durant une période de douze ans, leséjour dans ces goulags comportant, selon le bon vouloir des autorités por-tugaises, trois mois pour la période la plus courte (à Sa da Bandeira) et cinqans et cinq mois pour la période la plus longue (à Ponta Albina).

Ces déportations d'un sadisme consommé cherchent à briser la volontéde l'Homme de Fatima et à réduire à néant Son Eglise, l'Eglise de NotreSeigneur Jésus-Christ dans le Monde. Voyant qu'au contraire partout oùToko et ses fidèles sont déportés, ils y allument, de proche en proche, le feude l'Esprit Saint, avec pour résultat la propagation à l'ensemble du territoireangolais de la doctrine que les Portugais appellent désormais le Tokoïsme,les autorités coloniales décident d'utiliser les grands moyens. Simão Tokodelenda est1, ce qui signifie : “ il faut détruire Simão Toko ” devient leurleitmotiv.

Un tracteur lui passe sur le corps

C'est ainsi que, alors qu'il est réduit à l'esclavage (Ésaïe 49 : 7) dans uncampement agricole à Caconda, dans le sud du pays, sa tête est mise à prix.La somme promise à qui réussirait à l'assassiner étant de nature à faire tairetous les scrupules, deux contremaîtres portugais, alléchés par la récompense,décident que celle-ci irait dans leur poche. Ils mettent au point un planmachiavélique pour arriver à leurs fins.

(1) Cette citation latine est inspirée de la fameuse phrase de Scipion l'Africain qui répétaitinlassablement " Carthago delenda est " (il faut détruire Carthage).

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Lors d'un séjour en Angola en 1993, nous avons eu l'occasion derecueillir le témoignage du Pasteur Adelino Canhandi, témoin oculaire del'extraordinaire anecdote qui suit.

Canhandi est à l'époque le cuisinier du campement de Caconda.Occupé à ses fourneaux, il entend soudain quelqu'un l'appeler : " Canhandi,Canhandi ! " Il reconnaît la voix de Simão Toko. Une fois dehors, curieux desavoir pourquoi ce dernier le réclame, il s'entend répondre : “ Tiens-toi là etregarde. Une fois de plus, le Fils de l'homme va être mis à l'épreuve. ”Etranges paroles en vérité que Canhandi, qui n'est pas encore chrétien, nepeut évidemment pas comprendre. Intrigué néanmoins de savoir de quoi celaretourne, il écarquille les yeux et observe.

L'un des contremaîtres portugais du camp, un dénommé Palma, surgittout à coup et s'adressant d'un ton autoritaire à Toko, lui dit : “ Eh ! Simão,tu vois ce tracteur ? Il y a des herbes folles qui gênent le fonctionnement dela machine, là-dessous. Va les arracher !” L'interpellé - tout en sachant ceque le contremaître a derrière la tête -, va docilement se placer sous l'engin.Au moment précis où Toko se trouve entièrement engagé sous le monstred’acier, le contremaître, qui s’est entretemps mis au volant, démarre et luipasse sur le corps. Tétanisé par l'horrible spectacle, Canhandi reste cloué surplace. Le corps de Simão Toko git sans vie sur le sol.

C'est alors que se produit le miracle : sous les yeux incrédules deCanhandi, le corps désarticulé remue sous la terre meuble dans laquellel’avait en partie enfoncé l’engin. Il se recompose comme par enchantementet l'instant d'après, l’Homme de Fatima est debout avec, en tout et pour tout,une égratignure à la cheville droite. Le contremaître portugais qui s’étaitretourné sur le siège du tracteur pour contempler son crime est pris de pani-que en voyant Simão Toko vivant, secouant ses vêtements maculés de boue.

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(1) Monsieur, en portugais.

“ Merci beaucoup, Senhor1 Palma ! ” furent les seuls mots qu’iladressa à celui qui venait de lui faire subir si cruelle épreuve. Quant àCanhandi, il crut en Dieu le jour même. Sa famille et lui devinrent les pre-miers disciples de Toko dans le sud de l'Angola. C'est également ce jour-làque pour la première fois l’Époux laissa clairement transparaître son identitécachée derrière son visage marqué par la variole :

“ Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le pouvoir de ladonner, et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est l'ordre que j'ai reçu de monPère ” (Jean 10:17-18).

Rencontre avec un émissaire du Pape

Lors de son séjour à Luanda, la capitale du pays, - il en était alors à saneuvième déportation -, intervient un autre épisode où perce l'identité cachéede l’Homme de Fatima. Il faut dire que, si lors de son apparition enPalestine, il avait coutume de parler de lui à la troisième personne, usant dela célèbre formule “ le Fils de l'homme ”, cette fois-ci Canhandi a été l'unedes rares personnes à l'entendre user de cette périphrase. Il a, en effet, tou-jours parlé au nom du Seigneur Jésus-Christ ce qui, pour son entourage,signifiait qu'il était un serviteur du Christ comme les autres. Donc, malgréles miracles qui s'attachaient à lui, telle une ombre, personne ne savait qui ilétait en réalité. Mais les soupçons ne manquaient pas car beaucoup disaient :“ Qui est cet homme capable de ressusciter chaque fois qu’on le tue ? ”

Grande est donc la surprise de ses fidèles lorsqu'ils apprennent un beaujour qu'un émissaire du Vatican, dépêché par le Pape Jean XXIII, cherche àrencontrer Toko. Mis en présence de l'Homme de Fatima, il lui tient ce lan-gage : “Je suis chargé par le Pape de vous poser cette question : qui êtes-vous ?”

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Ne perdons pas de vue que nous sommes en 1962, soit deux ans aprèsla date fatidique où le Grand Secret de Fatima devait être rendu public. DoncJean XXIII était forcément au courant du secret transmis au Vatican par Luciados Santos. Réponse de Toko : “ Je suis surpris de constater qu'un person-nage aussi puissant que le Pape s'intéresse à ma petite personne au point devous faire parcourir 8.000 kms pour me rencontrer. La réponse que vousallez donner à votre maître tient en un passage biblique, celui de Matthieu11 : 2 à 6. ”

Mettons-nous maintenant à la place de ce pape lorsqu'il prit connais-sance du message en question :

“ Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, luifit dire par ses disciples : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous enattendre un autre ? Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vousentendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, leslépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et labonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne seraipas une occasion de chute ! ”

Maintenant, nous avons déjà évoqué la flèche cachée dans le carquoisde l'Eternel et qui, décochée de n'importe quelle distance - même lorsque desmilliers de kilomètres séparent l'Archer de la cible, même si 2.000 ans lesséparent -, atteint inéluctablement sa cible. Imaginez que par le biais d'unseul passage des Ecritures, Simão Toko fait comprendre à Jean XXIII qu'il estbien celui dont le Pape a découvert la présence sur terre en ouvrant l'enve-loppe de Lucia dos Santos. En effet, ce pape aurait pu porter un autre nom.Il aurait pu s'appeler Grégoire, Benoît, Pierre, Clément ou Anastase ! Il s'ap-pelle Jean et le passage biblique que l'Homme de Fatima lui fait parvenirs'adresse nommément à un certain Jean ! Extraordinaire exemple du prin-cipe de dualité prophétique à laquelle nous avons déjà fait référence à plu-sieurs reprises.

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Convaincu cette fois-ci que l'impensable est bel et bien vrai, que le Filsde l'homme se trouve effectivement au sein d'un peuple aujourd'hui le plusméprisé, le Pape décide alors de faire jouer la dévotion que le dictateur por-tugais Antonio de Oliveira Salazar cultive à son égard. Il lui fait compren-dre le péril que représente Simão Toko pour la curie romaine en particulieret la prééminence européenne en général. S'il venait opportunément à dispa-raître, ce serait une bien heureuse incidence….

Déporté dans l’Archipel des Açores

La suite de l'histoire, la voici. Le 18 juillet 1962, Toko se retrouve denouveau déporté, cette fois-ci non plus sur une région reculée et hostile desa terre natale, mais au Portugal, là où sa naissance avait été annoncée en sigrande pompe en 1917.

Prenons à nouveau à témoin la Parole de Dieu :

“ La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principalede l'angle ; c'est du Seigneur que cela est venu, et c'est un prodige à nosyeux ” (Matthieu 21:42).

Le choix de l'expression “ ceux qui bâtissaient ” n’est pas fortuit. Pourmieux la comprendre, remplaçons ces trois mots par un seul : “ bâtisseurs. ”Quand on sait que l'un des synonymes latins de ce mot est pontifex, autre-ment dit “ bâtisseur de pont ”, et que ce mot fait partie du titre le plus connude la papauté, à savoir Souverain Pontife, tout s’éclaire.

Souverain Pontife = Souverain Bâtisseur

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“ Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes,Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire ” (Ephésiens 2 : 20).

Imaginer que c'est cette pierre angulaire, la seule capable de soutenirl'ensemble des temples que constituent les corps des enfants de Dieu(1 Corinthiens 3 : 16), qu'ont rejeté les “ bâtisseurs ” du Vatican, quel scan-dale ! Rendez-vous compte : des cathédrales ont été érigées à la gloire duChrist et lorsque celui en l'honneur de qui ces majestueux édifices ont étéconstruits se présente, ceux-là mêmes qui lui avaient bâti ces véritablespalais de la foi le rejettent ! Ils ont osé faire fi de la seule pierre digne deconsidération. Et non seulement l'ont-ils rejetée, cette pierre, pour préserverleurs intérêts mesquins, mais ils sont allés jusqu'à chercher à la détruire ainsique le démontre la suite de l'épopée de l’Homme de Fatima. Mais cettepierre est indestructible, et lorsqu'elle se détachera de la montagne où elle setrouve en ce moment, elle brisera ceux qui l'ont dédaignée et n'ont fait aucuncas d'elle (Daniel 2 : 45).

Il arrête un avion en plein ciel

A son arrivée à Lisbonne, les autorités portugaises ne perdent pas uneminute pour mettre en route leur plan de destruction du Fils de l'homme. Unavion spécial de l'armée portugaise l'attend, composé d'un équipage d'ungenre particulier. En effet, à l'exception d'un ecclésiastique, cet équipage necomporte que des agents de la police secrète de Salazar, la fameuse PIDE-DGS de triste mémoire. Leur mission est de mettre le cap sur la haute meret une fois au large, de jeter Toko par dessus bord - à l'exemple du traitementinhumain que les officiers argentins allaient appliquer plus tard (dans lesannées soixante-dix) à l'encontre des opposants à leur régime.

Quant au religieux, qui ne sait manifestement pas à qui cet équipagehétéroclite va se frotter, son rôle est de faire barrage, par ses prières " aux

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(1) Péjoratif: noir en portugais.

pouvoirs magiques de l'Africain ". Mais ce plan habilement conçu fera longfeu. Au moment même où les agents de la PIDE s'apprêtent à mettre leurfuneste projet à exécution, Toko ordonne à l'avion de s'arrêter ! Et l'aéronefde s'immobiliser en plein air : il n'avance, ni ne recule, ni ne s'élève, ni netombe. Statique L'équipage, pris de panique, constatant que le prélat sur quiils comptaient s'époumonait en vaines prières, implore le Preto1, des san-glots de terreur dans la voix. Grand seigneur - c'est le cas de le dire -, ce der-nier ordonne alors à l'avion de repartir. C'est ainsi l'avion, les agents de lapolice secrète, le prêtre et l’Homme de Fatima sont rendus à la terre ferme.

Pour ceux que cette histoire laisserait sceptiques, rappelons que celuiqui a arrêté cet avion en plein vol, c'est le même qui, il y a 2.000 ans, aordonné à une tempête de s'arrêter, le même qui a marché sur les eaux, lemême qui à Fatima a fait valser le soleil le 13 octobre 1917 alors qu’il étaitencore dans les sphères célestes.

Nous passerons sur les innombrables autres attentats qui émaillèrent leséjour forcé de l'Époux à Ponta Delgada (Archipel des Açores) où il fut assi-gné à résidence en qualité de " prisonnier politique " pendant onze ans.Cette histoire ressemble à s'y méprendre à celle de Jean, relégué en pleinmilieu de l'océan sur l'île de Patmos et qui, le premier, a eu la révélation decette extraordinaire énigme, le Mystère de Fatima.

Cœur arraché au cours d'une pseudo opération chirurgicale

L'ultime tentative de lui ôter la vie, dont témoigne la photo de la pagesuivante, se déroule quelques mois à peine avant sa libération au mois dejuillet 1974, heureuse conséquence de la “ Révolution des Oeillets ” qui metfin à la dictature portugaise.

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Simão Toko montrant en public l’horrible cicatrice résultant de la tentative d’assassinat dont il a été victime lors de sa déportation dans l’Archipel des Açores.

Ayant constaté - les rapports à ce sujet abondent - que cet homme estdécidément indestructible, des docteurs qui n'ont de médecin que le nom,décident de percer le secret de l'invulnérabilité que semble détenir l'énigma-tique Africain. Sous le fallacieux prétexte de lui ôter une tumeur maligne, ilsemmènent l’Homme de Fatima dans une salle. Le placent sur une tabled'opération. Ouvrent à coups de scalpel sa poitrine. Une main experte plongeà l'intérieur de la cavité bouillonnante de sang et saisit le cœur. L'aorte etd'autres artères sont promptement tranchées. Le cœur encore palpitant estarraché. Simão Toko git dans une mare de sang…

Ses bourreaux, au nombre de six, prennent son cœur et le placent dansun ustensile spécial. Pour l'examiner à leur aise, ils décident d’emmenerl’organe vital de Toko dans une autre salle. Mais à ce moment même, ils sefigent, glacés d'effroi. Ils viennent de percevoir un mouvement émant ducorps sans coeur, forcément sans vie ! Et de se rendre compte que non seu-lement l’Homme vit, mais qu'il est capable de parler ! alors même qu'il est

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vidé de son sang : “ Où emmenez-vous mon cœur, leur dit-il d’une voixferme, rendez-le moi, il ne m'appartient pas ! ”

Les médecins, au comble de la panique, retourne sur leurs pas, fourrelittéralement le coeur dans le trou béant de la poitrine, refont à l’enversl’opération qu’ils venaient de pratiquer quelques minutes plus tôt, et, à la fin,se posent la question suivante : “ Où trouver la quantité de sang nécessaireà une renormalisation du processus vital ?”.

Ayant fait appel à un don de sang bénévole, pour “ sauver la vie ” dufaroleiro africain1, le sang ainsi recueilli avait permis une transfusion san-guine qui, sur le plan spirituel, fut lourde de conséquences.

L'une d'elles a été que ce cœur arraché à Simão Toko puis remis à saplace, sonna le glas de la dictature portugaise. Quelques mois plus tard, dejeunes capitaines de l'armée portugaise parvienent à renverser le pouvoir enplace, instaurant un régime démocratique que personne n’avait vu venir. Peuaprès étaient libérés tous les prisonniers politiques croupissant dans les géo-les portugaises et, parmi eux, le plus mystérieux, Simão, l'Homme deFatima.

Retour triomphal en Angola

Rendu à sa terre natale, l'Angola, dont il ramène selon sa propreexpression " l'indépendance dans la poche ," Toko débarque triomphalementà Luanda, la capitale du pays, le 31 août 1974, un passager parmi des cen-taines d'autres du Transatlantique Infante Dom Henrique (voir photo pagesuitante).

(1) Pendant les onze longues années de son exil forcé aux Açores, Simão Toko a été gar-dien de phare, faroleiro en portugais, une tâche rude, ingrate et extrêmement périlleusesur le site qui lui avait été dévolu. Beaucoup de ses prédécesseurs y avaient, en effet,perdu la vie, le but recherché par Salazar, le dictateur portugais.

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Sous les acclamations d’une foule en liesse, il parcourt à pied la ving-taine de kilomètres séparant le port de Luanda du lieu de sa résidence dansle “ quartier indigène ”, l’un des plus pauvres de la métropole angolaise.

Ce qu’il venait de vivre là, cette entrée triomphale dans la ville la plusimportante du pays, n’a sans doute pas manqué de lui rappeler qu’il y a deuxmille ans, il avait vécu des moments comparables à Jérusalem, assis sur ledos d’un âne (Matthieu 21 : 1-11).

Quinze mois plus tard, le 11 novembre 1975, l'Angola accède à l'indé-pendance..

S. Toko (au centre) débarquant du paquebot Infante Dom Henrique le 31 août 1974

Là où s'assemblent les aigles

A ce point de notre récit, une question vous brûle sans doute les lèvres :“ Où est-il en ce moment ? "

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Laissons s'exprimer les Ecritures :

“ Les disciples lui dirent : Où sera-ce Seigneur ? Et il répondit :Ubicumque fuerit corpus, illuc congregabuntur et aquilae ” (Luc 17 : 37).Traduction : “ Où sera le corps, là s'assembleront les aigles ”.

Ce passage est l’un des plus hermétiques du Nouveau Testament. Eneffet :

a) Son action se situe au temps de la fin ;b) Le Christ y parle d'un corps, d'un cadavre, qui est le sien propre,

ainsi que le confirment plusieurs sources, dont Annick de Souzenelle1 ;c) Ce corps se trouve sur une haute montagne.

Nous avons transcrit la citation de Luc en latin car le texte y est beau-coup plus transparent. Dans la Bible en français, version Louis Segond, letitre qui résume les versets 22 à 37 de Luc 17 est le suivant " Jésus annoncesa seconde venue ".

Nous sommes donc au temps de la fin, autrement dit à l’époqueactuelle. En latin, l'article possessif n'est pas indiqué lorsque le sens de laphrase est tel qu'il ne subsiste aucune ambiguïté sur le possesseur. C’est lecas ici : à n'en pas douter, Jésus parle de son propre corps. Ensuite, la plu-part des traducteurs ont rendu par “ vautours ” le mot aquilae, “ aigles ” cequi paraît logique en référence à un corps, un cadavre. Aquilae est à prendreici sous deux niveaux : littéral et allégorique.

Allégoriquement parlant, l'aigle désigne un personnage détenant unehaute autorité, surtout spirituelle. Le sens qu'il convient d'attribuer à ce motdans le contexte qui nous occupe est celui d'autorités temporelles mais sur-tout spirituelles de très haut rang.

(1) Annick de Souzenelle, Le Symbolisme du Corps Humain, p. 303.

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Dans son sens littéral, aquilae, “ les aigles ”, oiseaux des hautes cimespar essence, s'assemblent traditionnellement sur le sommet des montagnes.

Citons à cet égard O. Dapper, un chroniqueur du XVIe siècle, qui écrit,en découvrant Ambassi, la capitale du Royaume de Kongo :

“ La cité est placée sur la plus haute montagne du pays, parce que duport de Pinda, où l'on débarque, jusqu'à la capitale, on met dix jours demarche et l'on va toujours en montant jusqu'à ce qu'on arrive à ladite cité etjusque dans la province de Pemba. Cette province se trouve au cœur et aumilieu du royaume et est la tête de toutes les autres provinces et l'origine desroyaumes anciens. ”

La phrase sybilline du Seigneur doit donc se comprendre ainsi :

“ Je reviendrai dans la chair sans que les hommes me reconnaissent ,comme un voleur, j'effectuerai secrètement ma mission. A la fin, je quitteraimon enveloppe charnelle qui sera placée sur une haute montagne. Cettedernière deviendra en son temps un haut lieu de pèlerinage. C'est à partirde cette montagne que j'effectuerai ma Parousie. ”

Dépecé comme une brebis à la boucherie

Lorsque le 1er janvier 1984 la nouvelle du décès de Simão Toko estannoncée par les médias de son pays, c'est la stupeur générale tant sa répu-tation de Nenkakululua, “ Indestructible ”, est bien établie.

Le 31 décembre 1983, alors que la ville de Luanda s'apprête à fêter unenouvelle année, l'Homme de Fatima s'éteint à 15 h précises, la même heure

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(1) Kimbangu est mort dans sa cellule de la prison centrale d’Elisabethville le 12 octobre1951, à 15 h, après trente interminables années de privation arbitraire de liberté.(2) Machette, en portugais.

que Kimbangu son messager1, la même heure qu'il y a deux mille ans. Eneffet, cette heure correspond à la neuvième heure biblique (Matthieu27 : 46).

Ayant appris la nouvelle, un homme se précipite là où est exposé lecorps du défunt. Cet homme - nous l’appellerons “ Le Commandant ” -, estdans tous ses états. Il fend la foule, dense, compacte, qui semble s'ouvrirspontanément devant lui car tout le monde ici le connaît et le craint. Il jouiten effet d'une réputation de dur entre les durs. Les Portugais qu'il a vaillam-ment combattus lors des quatorze années de guerre de libération de l'Angolaen savent quelque chose. En effet ce vétéran de guerre, maître dans lemaniement des armes blanches, faisait impitoyablement sauter les têtes descolons à coups de catanas.2

Voici Le Commandant devant la dépouille du prophète. Un silencetendu se fait. La voix de l'ancien combattant s'élève alors au-dessus de lafoule pour crier à la cantonade son incrédulité. “ Ce n'est pas possible, dit-il, l'homme qui gît là, sans vie, ne peut pas être mort. ” Que lui, LeCommandant, plus que tout autre, est bien placé pour le savoir. Et de fairela confession publique que voici :

"Moi, Le Commandant, j'ai été chargé il y a quelques années de tuerSimão Toko de manière à lui ôter toute possibilité de résurrection. Je l'aiarrêté et emmené dans un lieu secret. Je l'ai moi-même décapité. Mes hom-mes l'ont alors dépecé comme un animal et placé dans un sac que nousavons abandonné sur place. Au bout de trois jours, nous sommes revenus surles lieux. A notre stupéfaction, le sac avait disparu. Au moment où nous nousquerellions pour savoir ce qu'il était advenu du corps, une voix avait retentiderrière nous : QUI cherchez-vous ? Je suis là ! C'était Simão Toko, enchair et en os, vivant, debout majestueusement là où devait se trouver nor-malement le sac. En proie à une indicible terreur, nous avons tous détalé,chacun cherchant à échapper, dans une fuite éperdue, à la terrible visiond'un homme décapité, démembré, revenu miraculeusement à la vie ! "

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Pour la petite histoire, nous ajouterons que ce fut la dernière fois quequelqu'un osa toucher à un cheveu de la tête de Simão Toko, de ces cheveuxde laine évoquant “ l'Ancien des jours ” (Daniel 7 : 9) !

N'Taya, Montagne de Si(m)on

Après la disparition physique de l’Homme de Fatima, son corps futemmené, selon ses propres instructions, sur une haute montagne du nord del'Angola, à n'Taya, village situé non loin de l'ex San Salvador, la ville duSaint Sauveur, ancienne capitale du Royaume.

Cependant, avant de clore ce chapitre qui est également le dernier dulivre, nous croyons qu'il est important de raconter les circonstances ayantentouré la disparition de Simão Toko.

A la lumière des témoignages nombreux et variés confirmant le fait queToko est immortel (Apocalypse 1 : 18), il est évident que personne ne pou-vait lui ôter la vie. Il était le seul qui pouvait décider du jour et de l'heure oùil allait abandonner son corps physique. Une semaine avant son décès, ils'était adressé à des milliers de ses fidèles lors d'un culte dominical tenu enplein air comme d'habitude. Avec un sourire complice, il leur avait dit :“ Bien-aimés, savez-vous ce que fait un oiseau qui s'apprête à quitter sabranche ? Il la secoue en guise d'adieu. Maintenant, je veux que chacund'entre vous, vous preniez vos mouchoirs ou vos foulards et que vous les agi-tiez bien haut ”.

Dans les minutes qui suivaient, des milliers et des milliers de mou-choirs, foulards et autres pièces d'étoffe flottaient en l'air, s'agitant commeautant d'ailes d'oiseaux disant adieu à leur branche. Simão Toko, en retour,agitait un mouchoir blanc.

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Mais comme à son habitude, il n'avait donné aucune explication quantà la signification de ce signe. Ce ne sera qu'une semaine plus tard, le diman-che 1er janvier 1984, que les Tokoïstes comprendront cette métaphore enapprenant l'incroyable nouvelle de la disparition de leur Bon Berger. Simão,“ Aigle parmi les aigles, ” avait déployé tout grand ses ailes pour aller versdes sommets inaccessibles…

Cependant, avant de quitter ses brebis, il avait eu une rencontre avecses disciples les plus proches, les informant que si physiquement ils n'al-laient plus le voir, il serait spirituellement toujours au milieu des siens.Lorsque les temps seront accomplis, il reviendra, dans la gloire cette fois-ci,sur les nuées comme l'attestent les Ecritures. Il avait terminé ses instructionspar cette citation :

“ Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, voustous au milieu desquels j'ai passé en prêchant le royaume de Dieu. C'estpourquoi je vous déclare aujourd'hui que je suis pur du sang de vous tous,car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher. Prenezdonc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Espritvous a établis évêques, pour paître l'Eglise de Dieu, qu'il s'est acquise parson propre sang. Je sais qu'il s'introduira parmi vous, après mon départ, desloups cruels qui n'épargneront pas le troupeau, et qu'il s'élèvera du milieude vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraî-ner les disciples après eux. Veillez donc, vous souvenant que, durant troisannées, je n'ai cessé nuit et jour d'exhorter avec larmes chacun devous ” (Actes 20 : 25-31).

L'Homme de Fatima a prêché le Royaume de Dieu pendant 33 ansenviron (à partir du rappel de Son Eglise en 1949). Ceci constitue un lienavec sa vie en Palestine il y a 2.000 ans quand il mourut à l'âge de 33 ans.

L’Evangile de l’homme de Fatima 193

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Il existe également trois fabuleuses " coïncidences " qui méritent qu’ons’y arrête. Pour les chrétiens du monde entier - à l'exception peut-être desAdventistes du 7e jour - le premier jour de la semaine, dimanche, est le jourdu Christ. Il se trouve que la naissance de Simão Toko fut annoncée auPortugal le 13 mai 1917 : c'était un dimanche; Simão Toko naquit le 24février 1918 : c'était également un dimanche ; sa mort fut annoncée le1er janvier 1984 : c'était encore un dimanche !

Trois dates, trois jours portant indéniablement la signature de l’Époux,le sceau du Christ, l'estampille du Fils de l'homme…

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ANNEXE I

L’héritage usurpé: Khemit alias l’Egypte ancienne

“ Alors Israël vint en Egypte, Et Jacob séjourna dans le pays de Cham ” (Psaume 105:23)

Berceau de la civilisation pendant plusieurs millénaires au moment où lereste du monde est encore plongé dans la barbarie, Khemit ou l’Egypte

ancienne restera pendant toute l’antiquité la terre classique où les peuples méditer-ranéens iront en pèlerinage s’abreuver aux sources des connaissances scientifiques,religieuses, morales, sociales, philosophiques, etc., les plus anciennes que les hom-mes aient acquises. Voilà pourquoi il était indispensable aux tenants de la supréma-tie blanche d’usurper à leur profit ce trésor du patrimoine mondial. Comment expli-quer, par exemple, que l’Egypte occupe une place de choix au musée du Louvresitué dans un quartier prestigieux de Paris alors que les œuvres d’art du reste del’Afrique sont exposées dans un autre musée, dit des arts primitifs, situé lui dans unquartier moins glamour ?

Cependant, il suffit de se pencher sans préjugés sur le passé de ce berceau dela civilisation universelle pour se rendre compte de l’inqualifiable injustice dontsont victimes ses vrais héritiers. Car si ceux qui furent les bâtisseurs des grandio-ses pyramides sont portés aux nues et font la fierté de toute l’humanité, qu’ils senomment Narmer, Tutmosis, Akhénaton ou Ramses, leurs descendants ont bu etcontinuent de boire l’opprobre jusqu’à la lie. En effet, leur prestigieux héritage est

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(1) Ou Cham, nom qu'on retrouve dans la plupart des traductions. Lire pour s'en convaincre le Psaume 105 : 23 "AlorsIsraël arriva en Egypte, Jacob séjourna dans le pays de Cham" et le Psaume 106 : 21-22 "Ils oublièrent le Dieu quileur donna le salut, qui opéra des prodiges en Egypte, des merveilles au pays de Cham"(2) La source du Nil se situe en plein coeur de l’Afrique, dans la région des Grands Lacs.(3) Que Nimrod soit Noir est l’un des rares faits non contestés par les chercheurs occidentaux.

passé en des mains étrangères, lesquelles, non contentes de les spolier de leur plusgrand bien, les écrasent de leur mépris...

Pétrifiés au fond de leurs millénaires tombeaux, les pharaons doivent regret-ter d’être ainsi momifiés pour l’éternité ! Ah, s’ils pouvaient se débarrasser de leursbandelettes, soulever le lourd couvercle de leurs sarcophages, sortir et témoigner,ils en auraient des choses à dire ! Ils clameraient, par exemple, qu’ils n’ont jamaisappartenu à un orient, proche ou moyen, dont la fictive création n’a pour seul butque de couper leur patrie de la mère Afrique. Ils remettraient avec courroux à leurplace les escrocs qui, contre toute logique, n’ont pas hésité à qualifier leur race “ derace blanche à peau noire ”, sous le prétexte que certaines de leurs représentationssculpturales ne correspondent pas aux canons que des ethnologues et anthropolo-gues racistes ont fixés comme étant les caractéristiques obligatoires de la racenoire ! Ils crieraient à la face de la terre : “ Arrêtez vos mensonges ! Oui, vous nousappelez Egyptiens aujourd’hui dans vos livres d’histoire. Mais sommes-nous pourautant devenus Grecs du simple fait qu’Egypte alias Kuptos est un terme helléni-que ? Nos pères, pendant des millénaires, n’ont-ils point répondu au nom de Khem1

en souvenir de l’ancêtre d’origine le Nègre Khem, fils de Noah ? Notre terre, géné-reusement abreuvée par le Nil, noble fleuve dont la source, située au cœur del’Afrique se confond avec notre propre source2, n’est-elle point nommée Khémit enl’honneur du même glorieux ancêtre ? Le fils aîné de cet aïeul, n’est-ce point lepuissant Koush, celui-là même qui engendra Nimrod, l’irrésistible guerrier, pre-mier homme à avoir régné sur la terre entière, que des peuples et nations sans nom-bre ont adoré comme un dieu?3 La tête du grand Nimrod-le-Nègre n’apparaît-ellepas aujourd’hui encore sur l’emblème de ce pays européen appelé Corse, en l’hon-neur de Coush ?

La voix de ces pharaons, qui est montée du fond des sarcophages jusqu’ànous, brisant le silence sidéral de la nuit des temps, ne peut nous laisser indiffé-rents. Faisons nôtre leur indignation, et pour que celle-ci ne soit point balayée d’unrevers de main méprisant par les maquilleurs de l’histoire, nous avons sélectionné- parmi des dizaines d’autres -, le témoignage des Anciens, de ceux qui ont vu deleurs propres yeux les pharaons antiques et les ont décrits sans ambages dans leursécrits.

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A tout seigneur, tout honneur. Appelons à la barre notre témoin n° 1, ledénommé Hérodote. Cet érudit et voyageur infatigable grec du Ve siècle avant notreère peut être considéré à juste titre comme le père de l’Histoire. Ayant visitél’Egypte en 447, il a pris soin de consigner par écrit tout ce qu’il a vu lors de sespérégrinations. Son témoignage n’admet aucune polémique. Ainsi Hérodote, à plu-sieurs reprises, insiste sur la négritude des Égyptiens, dont il attribue la couleur àla chaleur.

Lors d’un périple effectué dans les régions voisines de la Mer Noire,Hérodote rencontra une peuplade portant le nom de Colches ou Colchidiens, sansdoute en souvenir, là aussi, du glorieux Coush, fils de Khém (ou Cham). Voici com-ment Hérodote les décrit dans l’un de ses ouvrages les plus fameux (Hérodote,Livre II) :

“ Manifestement, les Colchidiens sont de race égyptienne. Ce que je dis étaitmon opinion personnelle avant que je l’eusse entendu exprimer par d’autres ;quand j’eus pris à cœur cette question, j’interrogeai des hommes des deux peuples; et je trouvai que les Colchidiens avaient plus de souvenance des Egyptiens queles Egyptiens des Colchidiens ; mais des Egyptiens me dirent qu’à leur avis lesColchidiens descendaient de soldats de Sésostris. Je l’avais conjecturé moi-même,d’après ces indices : d’abord, parce qu’ils ont la peau noire et les cheveux crépus(à vrai dire, cela ne prouve rien, car d’autres peuples encore sont dans ce cas) ;ensuite, et avec plus d’autorité, pour la raison que, seuls parmi tous les hommesles Colchidiens, les Egyptiens et les Ethiopiens pratiquent la circoncision depuisl’origine. ”

Précieux témoignage, en vérité ! Soulignons au passage que Hérodote placedans la même famille Colchidiens, Egyptiens et Ethiopiens, confirmant ainsi lagénéalogie rapportée dans la Bible (cf. Genèse chapitre 10). Le détail sur la circon-cision s’avèrera également fondamental dans la mesure où nous pouvons faire jouerla Règle des trois suivante :

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(1) Diodore de Sicile, Histoire universelle, Livre 3.(2) Maspero : Histoire ancienne des peuples de l'Orient.(3) Delafosse : Les Noirs de l'Afrique (Payot, 1922). p. 204.

a) Les Colchidiens, Egyptiens et Ethiopiens sont des Noirs parce qu’ils pra-tiquent la circoncision ;

b) Les Hébreux pratiquent la circoncision ;c) Les Hébreux sont donc des Noirs.

Un autre célèbre auteur de l’Antiquité, Diodore de Sicile1, témoigne ainsi :

“ Les Éthiopiens disent que les Égyptiens sont une de leurs colonies qui futmenée en Égypte par Osiris. Ils prétendent même que ce pays n’était au commen-cement du monde qu’une mer, mais que le Nil entraînant dans ses crues beaucoupde limon d’Éthiopie, l’avait enfin comblé et en avait fait une partie du continent.Ils ajoutent que les Égyptiens tiennent d’eux, comme de leurs auteurs et de leursancêtres, la plus grande partie de leurs lois ; c’est d’eux qu’ils ont appris à hono-rer les rois comme des dieux et à ensevelir leurs morts avec tant de pompe; lasculpture et l’écriture ont pris naissance chez les Éthiopiens. ”

Ainsi, Diodore de Sicile nous apprend que les Egyptiens ont tout appris desEthiopiens, ce que les recherches archéologiques effectuées dans le Soudan actuel(le Méroé des temps héroïques) tendent de plus en plus à confirmer.

L’opinion de tous les écrivains de l’antiquité sur la race des Egyptiens anti-ques est résumée par Maspero2 :

“ Au témoignage presque unanime des historiens anciens, ils appartiennentà une race africaine, entendez : nègre, qui d’abord établie en Éthiopie, sur le Nilmoyen, serait descendue graduellement vers la mer en suivant le cours du fleuve.D’autre part, la Bible affirme que Mitsraïm, fils de Cham, frère de Koush et deCanaan, vint de Mésopotamie pour se fixer sur les bords du Nil avec ses enfants. ”

L’entrée de l’Egypte dans la sphère arabo-islamique, doit-on le rappeler, estun événement assez récent au regard de l’histoire multimillénaire de ce pays. Ellene pourrait logiquement justifier cette séparation Egypte-Afrique, voulue et opéréepar les grands mystificateurs de l’histoire. Ces derniers, pour asseoir cette super-cherie, n’ont pas hésité à parler des Egyptiens en les distinguant des Noirs à l’ins-tar de l’historien français Delafosse3 qui insinue dans un ouvrage sur l’histoire du

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(1) Voyage en Syrie et en Egypte, p. 77.

continent africain que “ l’on trouvait déjà des Noirs au-dessus d’Elephantine, c’est-à-dire en amont de la première cataracte, les uns sédentaires et les autres noma-des, vivant côte à côte avec des Egyptiens ”. Par cette simple phrase, cet historienfrançais dont la renommée aurait dû prémunir de telles incartades, traite implicite-ment non seulement Hérodote, mais Diodore de Sicile, la Bible et d’autres sourcesencore, de menteurs ! Il se fait ainsi le complice d’un personnage de l’envergure deHitler qui n’avait pas craint de se ridiculiser en déclarant que les anciens Egyptiensétaient des Aryens donc des Allemands !

Que dire alors du témoignage de C. F. Volney, l’un des savants ayant accom-pagné Napoléon lors de sa conquête de l’Egypte au XVIIIe siècle :

“ Mais en revenant à l’Egypte, le fait qu’elle rend à l’histoire, offre bien desréflexions à la philosophie. Quel sujet de méditation, de voir la barbarie et l’igno-rance actuelle des Coptes, issus de l’alliance du génie profond des Egyptiens, et del’esprit brillant des Grecs, de penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’huinotre esclave et l’objet de notre mépris, est celle-là même à qui nous devons nosarts, nos sciences, et jusqu’à l’usage de la parole; d’imaginer enfin, que c’est aumilieu des peuples qui se disent les plus amis de la liberté et de l’humanité, que l’ona sanctionné le plus barbare des esclavages et mis en problème si les hommes noirsont une intelligence de l’espèce de celle des hommes blancs.”1

Que dire du témoignage de Champollion, le déchiffreur des hiéroglyphes,qui, quelque peu dépité, confesse en découvrant une fresque du XVe siècle avantJ.C. :

« La planche n° 6 a la teinte de peau que nous nommons couleur de chair, oupeau blanche de la nuance la plus délicate (…) On les nomme Tamhou. Je mehâtais de chercher le tableau correspondant à celui-ci dans les autres tombes roya-les et en les retrouvant en effet dans plusieurs, les variations que j’y observais meconvainquirent pleinement que l’on a voulu figurer ici les habitants des quatre par-ties du monde, selon l’ancien système égyptien, à savoir : (1) les habitants del’Egypte ; (2) les habitants propres de l’Afrique, les nègres ; (3) les Asiatiques ;(4) les Sémites, enfin (jai honte de le dire, puisque notre race est la dernière et laplus sauvage de la série), (5) les Européens qui, à ces époques reculées, il faut êtrejuste, ne faisaient pas une trop belle figure dans ce monde. »

Que dire encore du témoignage du philosophe, historien et linguiste françaisFabre d’Olivet :

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“ Je vais me transporter, à cet effet, à une époque assez reculée de celle oùnous vivons ; et, raffermissant mes yeux, qu’un long préjugé pourrait avoir affai-blis, fixer, à travers l’obscurité des siècles, le moment où la race blanche, dont nousfaisons partie, vint à paraître sur la scène du monde ; à cette époque, dont plus tardje chercherai à déterminer la date, la race blanche était encore faible, sauvage,sans lois, sans arts, sans culture d’aucune espèce, dénuée de souvenirs et tropdépourvue d’entendement pour concevoir même une espérance. Elle habitait lesenvirons du pôle boréal, d’où elle avait tiré son origine. La race noire, plusancienne qu’elle, dominait alors sur la terre, et y tenait le sceptre de la science etdu pouvoir : elle possédait toute l’Afrique et la plus grande partie de l’Asie. (...) Ence temps-là, la race noire existait dans toute la pompe de l’Etat social. Elle cou-vrait l’Afrique entière de nations puissantes émanées d’elle, possédait l’Arabie, etavait poussé ses colonies sur toutes les côtes méridionales de l’Asie, et très avantdans l’intérieur des terres. Une infinité de monuments qui portent le caractère afri-cain, existent encore de nos jours dans tous ces parages, et attestent la grandeurdes peuples auxquels ils ont appartenu. Les énormes constructions deMahabalipouram, les pyramides de Memphis, les excavations de Thèbes en Egypte,et beaucoup d’autres ouvrages, que l’imagination étonnée attribue à des géants,prouvent la longue existence de la race noire et les immenses progrès qu’elle avaitfaits dans les arts...”1

Plus près de nous enfin, citons le cas de Mostafa H., un Egyptien émigré auxEtats-Unis. En 1997, celui-ci a décidé de poursuivre en justice les autorités améri-caines. Celles-ci, en effet, s’entêtaient à affirmer qu’il était blanc alors que lui-même se considèrait comme Noir. Né en Egypte, Mostafa Hefny est fier de ses raci-nes incontestablement africaines qui, d’après lui, remontent jusqu’aux pharaons.Mais lorsqu’il émigra aux Etats-Unis, à la fin de 1996, grandes furent sa colère etson indignation lorsqu’on lui apprit à l’arrivée qu’il était blanc. Selon la directivenuméro 15 de « l’US Office of Management », la race est déterminée par l’originegéographique et non l’origine ethnique ou la couleur de la peau. En vertu de cettedirective, ne sont noirs que les immigrants en provenance d’Afrique sub-saha-rienne. Toute personne en provenance d’Europe, d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient est ipso facto blanche ! Devant le refus de l’administration américaine decorriger cette aberration, du moins en ce qui le concernait, Mostafa Hefny a été pro-fondément irrité : “ Impossible de m’y faire, affirme-t-il. En devenant officielle-ment blanc, j’ai perdu mon identité.”2

(1) Fabre d’Olivet : Histoire philosophique du genre humain, p. 80.(2) Jeune Afrique du 25/11/97.

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Ainsi, cette directive n° 15 est une confirmation officielle de la grandeconspiration du mensonge de la part des thuriféraires du modèle aryen. Conscientede l’impossibilité de maintenir le dogme d’une suprématie blanche dès l’origine del’histoire humaine si les régions où naquirent les grandes civilisations demeuraientnon-blanches, l’Europe décida tout simplement de séparer l’Egypte et la Palestine,alias Khem et Canaan, de la sphère géographique et culturelle négro-africaine aux-quelles elles ont appartenu pendant des millénaires.

De nègre qu’elle était à l’origine, l’Égypte devint de plus en plus métissée parle fait des occupations successives des Perses, des Macédoniens, des Romains, desArabes, des Ottomans, des Français et des Anglais. Cette œuvre de spoliation futparachevée par l’arbitraire séparation, sur le papier, de l’Egypte de ses racines afri-caines situées au cœur du continent pour la placer dans le giron arabo-islamique…

Stolen Legacy, les vautours de l’Histoire ont réussi là un véritable coup demaître ! Toutefois, il est heureux de noter que la résistance contre ce crime culturels’est organisée et continue de marquer des points grâce à des hommes tels que leregretté professeur sénégalais Cheikh Anta Diop, de l’éminent historien africain-américain Yosef A. Ben Jochanan et de l’égyptologue congolais Théophile Obengaqui ont consacré leur vie à « rendre à César ce qui appartient à César ».

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ANNEXE II

Insultes à l’Humanité et fausse suprématie

Pour illustrer ce que nous venons de dire, rappelons pour mémoire deux casqui à eux seuls justifient amplement le “ trésor de colère ” amassé au ciel

par les tenants du modèle aryen.

Sarah Baartman, la Venus Hottentote

Il y a d’abord l’histoire de la Venus hottentote. Cette jeune sud-africainenoire, dont l’image a fait le tour du monde, est morte le 29 décembre 1815 à l’âgede 25 ans. Elle est cependant « demeurée visible » pendant des décennies au traversdu moulage en plâtre de son corps, exposé au Musée de l’Homme à Paris. SarahBaartman - ce fut sous ce nom néerlandais qu’elle devait acquérir une triste célé-brité en Angleterre et en France au début du XIXe siècle - était une adolescente dupeuple Khoisan, le fameux peuple hottentot. Dotée d’une cambrure exceptionnelle,ce qui est le cas de la plupart des femmes de sa nation, il a suffi de cette morpho-logie callipyge (et d’un autre détail tenant à la partie la plus intime de son corps)pour qu’elle soit enlevée de sa terre natale par un Afrikaaner en 1810. Ainsi seretrouva-t-elle de l’autre côté de l’Atlantique, exhibée dans une cage comme une

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bête sauvage, devenant l’une des attractions les plus prisées des cirques, musées etuniversités de Londres et de Paris. Comme il fallait apporter une caution scientifi-que à cette ignominie, ce fut un “éminent” savant français, maître de la paléontolo-gie et de l’anatomie comparée, le professeur Georges Cuvier, qui s’en chargea. Auterme de travaux effectués sur son cobaye humain dont la valeur scientifique devaitêtre rendue caduque à peine quelques années plus tard, il concluait les rechercheseffectuées sur la jeune sud-africaine par cette phrase sans appel : “ Elle se situejuste au-dessus de l’orang-outan ! ”1

Ota Benga, le Pygmée

Deuxième cas: celui du pygmée Ota Benga. Enlevé de son Congo natal autout début du XXe siècle par le roi des Belges Léopold II qui était alors propriétairede cet immense territoire (2.450.000 km2), il se retrouva dans les cales obscuresd’un bateau en route vers les Etats-Unis. A son arrivée, il fut immédiatement placédans un zoo de New York, avec pour voisins immédiats, des primates. Un journalde l’époque raconte2:

“ Plusieurs milliers de personnes ont pris le métro, le tramway, et autresmoyens de transport pour se rendre au parc zoologique de New York, dans leBronx, hier, pour voir Ota Benga, le Bushman, que les autorités du zoo ont placédans une cage à singe pour l’y exhiber au regard d’une foule qui, manifestement,semble beaucoup apprécier le spectacle. Bien peu sont ceux qui se disent scanda-lisés par la vue d’un être humain enfermé dans une cage avec des singes pour voi-sins immédiats, et il est évident que pour la majorité des spectateurs, cette exhibi-tion homme-singe est le spectacle le plus excitant du Parc du Bronx. ”

Perversité morale de l’Europe

En dehors des deux cas précités, il convient de faire le point sur la dégrada-tion morale s’étant emparée de l’Europe à la fin du xixe siècle et au début du XXe.Convaincus que la blanchitude était la norme voulue et imposée par Dieu, les

(1) Reportage sur la FR3 (la Troisième Chaîne de la Télévision Française), 11/12/98.(2) New York Times, 10/09/1906.

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Européens eurent tôt fait de classifier comme infra-humaines toutes les autres com-posantes de la race humaine. Ainsi naquirent les zoos humains qui, de Paris àHambourg, de Londres à New York, de Moscou à Barcelone, firent les délicesd’une populace avide de sensationnel. En 1875, Carl Hagenbeck, commerçant deHambourg à la tête d’un commerce d’animaux sauvages inaugure un ethno-showavec des Lapons. Les années suivantes, il présente des Nubiens du Soudan égyp-tien, d’abord en Allemagne, puis à Londres et à Paris. En 1860, Napoléon III inau-gure le jardin d’Acclimatation du bois de Boulogne (Paris) conçu d’abord pouraccueillir des animaux exotiques puis, bien vite, des hôtes humains. La fréquenta-tion du jardin zoologique d’Acclimation double cette année-là. En 1891, les ama-zones du Dahomey, célèbres guerrières, sont « visitées » au zoo de Berlin puis àcelui de Francfort, ensuite à Paris. Cette année-là, sur 950.000 visiteurs, 800.000sont venus voir les cinquante Dahoméennes et une troupe égyptienne.

Mais où donc était l’Eglise de Christ dans cette Europe dite chrétienne aumoment où se commettaient de telles abominations ? Les prêtres, pasteurs et autresévangélistes, qui se voulaient disciples de Jésus, le doux et humble de cœur(Matthieu 11 : 29) arrivaient-ils, après leur prière du soir, à trouver le sommeil alorsque montait jusqu’au ciel la pestilence d’une telle impiété ? Cette pourriture moraledoit beaucoup à Darwin et sa théorie de l’évolution. Fils d’un des prédicateurs lesplus fameux de l’époque, Darwin se laissa inspirer par le diable que combattait sonpère dans des prêches enflammés, en donnant au monde une théorie destinée à fairementir la Bible dès ses premières lignes.

L’Ecriture nous dit que l’être humain a été créé à l’image de Dieu. Darwin etson école de pensée font au contraire descendre l’humanité du singe ! Usantd’arguments spécieux, ils ajoutent qu’il n’y a à l’origine de la Création aucuneintelligence, que les merveilles qui se déploient sous les yeux de l’homme ne sontque le résultat du hasard et que, en définitive, il n’y a point de Dieu ! Ou plutôt, àYahvé, le Grand Ordonnateur de l’Univers, Darwin oppose un autre dieu, nommé“ Le Hasard. ”

Le dieu “ Hasard a, à partir du néant le plus absolu, fait naître l’existence detoute la matière et de la lumière par une gigantesque explosion. Il a laissé quelquesatomes se promener de-ci, de-là dans l’univers, puis en a fait surgir la vie. Il apourvu à tout pour que cette vie soit entretenue, par exemple en mélangeant en pro-

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(1) La Bonne Semence 2002, Bibles et Publications Chrétiennes.

portions convenables les deux gaz qui composent l’atmosphère de la terre, pourpermettre la respiration des êtres qui allaient surgir. Il a permis ensuite que des cel-lules, embryons de la vie, mais quelques-unes seulement, évoluent d’étape en étapeen poisson, puis en singe, enfin en homme, défiant ainsi toutes les lois de la proba-bilité. Mais le dieu Hasard a eu aussi la sagesse d’arrêter cette évolution à pointnommé pour que nous ne côtoyions pas des êtres qui ressembleraient à la fois à deshommes et à des singes. ”1

Et pour couronner le tout, le dieu Hasard a tout créé harmonieusement, res-pectant des proportions bien définies, évitant des monstruosités telles que des hom-mes et des femmes à œil unique, à trois oreilles, sans nez, ayant dix membres, etc.

Des millions de jeunes occidentaux, qui n’en pouvaient plus des hypocrisieset mensonges qui se cachaient derrières les pompes d’une Eglise qui n’avait, pourles faire marcher droit, que le discours du feu sulfureux et éternel de l’enfer, criè-rent hourra ! en jetant leurs Bibles aux orties. La toute nouvelle et séduisante théo-rie du dieu Hasard était devenue leur nouveau credo. L’évolution représentant lascience la plus moderne, la conscience n’était plus de mise, et des êtres humainsqui, à l’évidence, n’étaient pas de la même ascendance que les Européens pou-vaient désormais être mis en cage et exhibés dans des zoos.

Bénissant Darwin et sa folle théorie, les racistes eurent tôt fait d’établir uneéchelle de valeur pseudo scientifique du genre humain, le degré d’humanité d’unerace étant fonction d’abord de la couleur de sa peau, de sa morphologie généraleensuite. Ainsi, l’Européen serait en haut de l’échelle, l’Asiatique au milieu etl’Africain tout en bas, juste avant le primate

Cette théorie a également permis d’élaborer le concept du Darwinisme social.D’après ce dernier, les « peuples supérieurs » sont destinés à dominer sur les mas-ses des « peuples inférieurs » et de disposer d’eux à leur guise. La mise en pratiquede ce postulat a abouti au partage des pays africains et au pillage de leurs richessesnaturelles selon les intérêts des puissances impérialistes européennes réunies àBerlin lors de la célèbre Conférence de 1885.

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(1) George G. M. James, Stolen Legacy, Julian Richardson Associates Publisher.

Le père de Darwin prêchait des vérités toutes simples que son fils s’appliquaità détruire. Darwin père proclamait, paraphrasant l’apôtre Paul, que “ d’un seulhomme Dieu a fait naître tout le genre humain pour le faire habiter sur la surfacede la terre. Il a fixé aux peuples leur ère et les frontières de leur domaine. ” (Actes17 : 26).

Qu’aurait dit Darwin fils, lui qui se drapait volontiers dans les manteaux dela science, devant les preuves scientifiques apportées aujourd’hui par la génétique,démontrant que ce seul homme à l’origine de l’humanité - Muntu, Mundus, Monde- était un… Africain ? Le Vatican lui-même vient de faire amende honorable à cesujet lors d’un congrès de l’Académie Pontificale pour la Vie. Confronté à une telleévidence, le dogme de la primauté et de la suprématie de la race blanche peut-ilrésister encore longtemps ? Nous osons croire que non et avec lui, le fracas de l’ef-fondrement de la théorie de l’évolution tintera longtemps dans nos oreilles.

Les humiliations, les spoliations, les crimes contre l’humanité dont l’Afriquea été la victime impuissante n’ont été rendus possibles que par le fait d’un StolenLegacy, à savoir un “ Héritage Usurpé. ”

Hommage au Professeur George G. M. James

“ Héritage Usurpé ”: Cette expression est un hommage au savant africain-américain George G. M. James. Dans Stolen Legacy1, un livre controversé paru audébut des années cinquante, le professeur James met à nu la Grande Imposture. Asavoir, que le terme « philosophie grecque » peut être considéré une escroquerieculturelle et scientifique. En effet, des philosophes et savants grecs aussi renommésque Socrate, Pythagore, Thalès, Anaximander, Xenophanes, Heraclite, Platon etAristote, ont en fait été des étudiants néophytes de la philosophie et de la scienceégyptiennes. Ceux d’entre eux qui avaient fait le voyage en Afrique, une fois deretour en Grèce, se sont souvent contentés de plagier les œuvres de leurs maîtreségyptiens, récoltant la gloire de pseudo-découvertes pourtant enseignées depuis desgénérations en Egypte.

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Peut-on réellement croire que les Egyptiens à la peau sombre auraient puconstruire les Pyramides qui aujourd’hui encore demeurent des mystères pour lessavants sans maîtriser les théories qui sont enseignées dans les écoles et universi-tés comme appartenant au génie grec ? Les Pyramides constituent une somme desciences - mathématiques, physique, géométrie -, qui nous autorise à croire quenon. Les Grecs en ont été les vulgarisateurs, pas les inventeurs, telle est la vérité.

Une fois de plus, le témoignage des Anciens ne souffre, à cet égard, aucunecontradiction. Ainsi l’écrivain grec Plutarque témoigne-t-il “ que les plus sagesd’entre les Grecs, Solon, Thalès, Platon, Eudoxe, Pythagore… voyagèrent enEgypte et y conférèrent avec les prêtres du pays. ” Il ajoute : “ On dit qu’Eudoxefut instruit par Conuphis de Memphis, Solon par Sonchis de Saïs, Phythagore parEnuphis l’Héliopolitain. Pythagore surtout, plein d’admiration pour ces prêtres, àqui il avait inspiré le même sentiment, imita leur langage énigmatique et mysté-rieux et enveloppa ses dogmes du voile de l’allégorie. ”

Aristote abonde dans le même sens. Il ébranle le mythe de l’origine grequedes mathématiques en écrivant que “ l’Egypte a été le berceau des arts mathémati-ques ”.

Pour revenir au Professeur James, l’un des pionniers de la lutte pour une réha-bilitation de la vérité historique, il connut une mort violente peu après la sortie deson livre précité, victime d’un mystérieux accident de la route alors qu’il se rendaitde l’Université d’Arkansas où il était professeur de mathématiques et de civilisa-tion greco-latine à Nashville où résidait sa famille. Par sa disparition prématurée,dont la cause naturelle est contestée par beaucoup d’investigateurs, le professeurJames est allé grossir la liste de ceux qui sont morts pour la cause de la Vérité. Eneffet, ses recherches l’avaient conduit à remettre en question le dogme d’une civi-lisation greco-latine immaculée, apparue pour ainsi dire par génération spontanée,ce que la classe dominante de l’époque ne pouvait supporter.

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ANNEXE III

Les Madones Noires : Toutes les explications sauf la bonne

Pour ce qui est de la vérité concernant les Vierges noires, malgré des flotsd’encre répandus sur le sujet, les pseudo-spécialistes - à l’exception du

Père Van den Steen, un ecclésiastique allemand du XVIIe siècle -, ne se sont jamaisrésolus à envisager la seule hypothèse plausible : celle de la négritude du Christ etde la Madone. Nous allons, si vous le permettez, dépoussiérer le fatras de préjugésqui empêche la vérité de luire et de prévaloir.

Pour expliquer la profusion des Madones noires en Europe, les historiens,théologiens, exégètes et autres érudits bibliques ont en règle générale toujoursrefusé d’admettre l’évidence. A savoir que ces Madones sont représentées noiresparce que l’Israël des douze tribus est… noire. Cette dernière est la seule explica-tion logique, celle qui ne heurte ni le bon sens ni la raison.

Dans la panoplie des explications plus ou moins fantaisistes qui ont été avan-cées pour expliquer le teint basané (c’est un euphémisme) de la Madone, nousavons sélectionné les plus courantes pour démontrer que la Grande Conspiration duStolen Legacy existe bel et bien, qu’elle n’est pas une vue de l’esprit. Nous tenonstoutefois à souligner que nous ne sommes pas favorable à une représentation quel-conque de la mère de Jésus, ou de qui que ce soit en référence au sacré, conformé-ment à l’interdiction qui en est faite dans le Décalogue (Exode 20 : 4). Il s’agit toutsimplement d’affronter l’adversaire (et non l’ennemi) sur son propre terrain et

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d’utiliser l’une de ses armes préférées comme un boomerang. Une fois de plus, onpourra se rendre compte que l’embarras qui transpire des explications ci-après estune confirmation que, décidément, « on » veut nous cacher quelque chose…

- La couleur noire serait due à une fantaisie d’artiste ;- Les statues auraient été fabriquées par des artisans noirs ;- Les prototypes originaux auraient été taillés dans une substance noire ;- Les statues auraient été noircies par le temps sous l’effet d’actions diverses ;- La couleur noire aurait été choisie pour traduire la mélancolie du Moyen

Age finissant ;- Le noir aurait été choisi pour Marie, en pensant à ce que dit d’elle la fian-

cée du Cantique des cantiques : “ Je suis noire mais je suis belle, filles deJérusalem, comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. Ne pre-nez pas garde à mon teint noir, c’est le soleil qui m’a brulée. ”1

- La Vierge est noire, car appartenant à une race pécheresse, elle fut la “ Mèredes Douleurs ” ;

- Les Vierges noires seraient des transpositions des icônes de saint Luc.

La dernière hypothèse, que nous avons gardée pour la fin est, selon nous,celle qui se rapproche le plus de la vérité. Quant aux autres, il est aisé de les réfu-ter une à une.

Fantaisie d’artiste ?

Quand on sait que les artistes en question sont européens et qu’ils sont sen-sés représenter ce qui, à leurs yeux, constitue le Sacré (avec « S » majuscule), il estdifficile de comprendre pourquoi ils auraient opté pour une couleur différente de laleur. Pour faire un parallèle, notons que les artistes de l’Egypte antique, qui étaientdes Noirs, ont toujours représenté Osiris et Isis en noir ébène. L’idée d’un Osiris etd’une Isis d’une autre couleur que la leur ne leur aurait même pas effleuré l’esprit.

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Oeuvres d’artistes noirs ?

Il faudrait à ce moment-là admettre que toutes ces œuvres ont été importéesd’Afrique ou du soi-disant Proche Orient, ce qui est absurde.

Prototypes originaux taillés dans une substance noire ?

Hypothèse plausible mais battue en brèche par le fait que la majorité des sta-tues étaient peintes et non taillées dans le bois.

Noircies par le temps sous l’effet d’actions diverses ?

Ici, deux explications principales ont toujours été avancées :

- La couleur noire serait due à la fumée des cierges allumés par des généra-tions de pèlerins ;

- Elle serait due à des problèmes d’oxydation provenant soit de l’action dufeu, soit des sels minéraux, soit du fait qu’on a été souvent obligé d’enfouir ces sta-tues dans le sol pour les cacher, notamment pendant les révolutions ou les guerresde religion.

Les hypothèses ci-dessus sont facilement réfutables. En admettant que cesMadones aient été noircies par la fumée des bougies ou toute autre action exté-rieure, comment dès lors expliquer l’existence de Vierges blanches ? En effet, à partcelles de fracture plus ou moins récente, elles auraient logiquement dû noircir aussi,les mêmes causes (fumée, oxydation, enfouissement) produisant les mêmes effets.On se rend compte, par ailleurs, que les yeux (blancs) et les lèvres (rouges) desVierges noires ont gardé leur couleur. Pourquoi n’ont-ils pas noirci également ?

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Mélancolie du Moyen Age finissant ?

Cette hypothèse relevant plus de la poésie que d’une réalité tangible ne méritepas qu’on s’y arrête.

La fiancée (noire) du Cantique des cantiques feraient référence à Marie, mère de Jésus ?

Intéressante hypothèse car elle pose le principe d’une Israël noire. Le seulproblème est que mille ans environ séparent les deux personnages de référence.

Noire car appartenant à une race pécheresse ?

On assiste ici à un phénomène rencontré souvent au cours de nos recherches,celui de la culpabilisation de la victime. Au regard de l’histoire et de l’actualité(esclavage, colonisation, spoliation des richesses d’autrui, guerres mondiales, bom-bes atomiques, terrorisme aveugle, etc.) si le péché avait une couleur, elle ne seraitcertainement pas noire comme le confirme le récit de la malédiction de Myriam,sœur de Moïse, devenue blanche suite à un châtiment de Yahvé (Nombres12 : 1-13).

Transposition des icônes de Saint Luc ?

Luc, apôtre de Christ, ne se serait certainement pas trompé de couleur enreprésentant la mère bien-aimée de son Seigneur si tant est que quelques-unes desicônes représentant la Madone puissent lui être attribuées. Certaines sources avan-cent que Luc serait le seul des apôtres à ne pas appartenir aux tribus d’Israël.Probablement d’origine syrienne, on peut envisager qu’il ait osé transgresser ledeuxième des dix commandements « tu ne te feras point d’image taillée, ni de

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représentation quelconque » en peignant la Madone. Mais il est peu crédible quecette dernière, fille d’Israël s’il en fut, se soit prêtée à cet exercice contraire à la loimosaïque.

Ceci dit, la leçon à tirer de cette dernière explication – que nous avons gar-dée pour la bonne bouche –, est que si des érudits de l’histoire biblique ont puaccepter l’idée que Luc a peint en Éthiopienne la mère de Jésus, c’est qu’Israël estnoire. Toutes les autres explications ne sont que faux fuyants.

La quête de la vérité dans le cœur de l’homme est telle que, malgré tout,l’Europe sentait intuitivement que ce sont les Vierges noires qui portent le cachetde l’authenticité historique. C’est ainsi qu’on a vu d’authentiques Vierges romanes(blanches) partir dans les ateliers de restauration pour se transformer en statuesnoires.

Nous croyons qu’à la lumière de tout ce qui précède, nous avons un solideargument démontrant que l’Israël des origines, à savoir les douze tribus d’Israël, estnoire comme la Madone qui en est l’un des emblèmes par excellence. Voilà pour-quoi Apocalypse 12 : 1 nous décrit la femme qui apparaît comme ayant “ une cou-ronne de douze étoiles sur sa tête. ” Les douze étoiles représentent les douze tribusd’Israël.

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(1) Rudiolph R. Windsor, The Valley of the Dry Bones.(2) Ironie de l’histoire, dans la mythologie greque Europe elle-même est... Noire, car filled’Agenor l’Egyptien.

ANNEXE IV

Stolen legacy: la Bible, un livre africain1

Mitsraïm, le deuxième fils de Cham, est selon les Ecritures l’ancêtre épo-nyme des Egyptiens. Ce simple fait le place indubitablement dans l’hé-

ritage culturel négro-africain. Aujourd’hui Mitsraïm l’Africain est devenu Mitsraïml’Asiatique… Pourquoi était-il si important pour les chantres de l’immaculéeconception des cultures gréco-latine et judéo-chrétienne de décolorer les descen-dants de Cham, les Egyptiens ? Pourquoi était-il si important pour eux de couperlittéralement cette nation du reste du continent noir ?

Pour plusieurs raisons, dont la principale est sans doute que l’Europe, à coupsûr, n’aurait jamais pu étendre sa domination sur le monde si elle ne s’était pointtaillée une fable à la mesure de ses ambitions. Laisser subsister des preuves que lesfiers conquérants de la « pure » Europe1 doivent ce qui constitue leur suprêmeorgueil à ceux qu’ils écrasent sous leur botte méprisante (cf. la déclaration deVolney à l’Annexe II), devenait une incongruité. Quelle est la source principale decet orgueil, si ce n’est le sentiment d’appartenir à une pseudo race supérieure ? Etpeut-on faire partie d’une race supérieure si on ne peut fournir la preuve que DieuLui-même se trouve dans son camp ?

C’est donc sur la base de cette exigence “ stratégique ” que les falsificateursse sont mis à l’œuvre. Le Christ, reconnu comme fils de Dieu, ne pouvait continuerà être cet “ homme de douleur habitué à la souffrance, semblable à celui dont ondétourne le visage ”, - description de l’Africain qu’il est -, qui ne cadre point avecle rôle qu’on voulait le forcer à jouer. En effet, sa bannière, loin de représenterl’espérance du pauvre exploité par le riche et du faible expolié par le puissant, futdétournée pour servir d’alibi à un impérialisme peu respectueux des droits humains.

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(1) Herbert Wendt, It Began in Babylon, Delta Publishing Company.

Selon l’expression consacrée, l’alliance de la Bible et du canon était née. Aussi, leChrist ayant eu la malencontreuse idée d’apparaître dans une région du monde défi-nie par l’éminent historien et ethnologue allemand Herbert Wendt comme “ ber-ceau de la race noire, ”1 fallait-il effacer toute trace de « mauvaise ethnicité » de laface de la nation dont il est issu, à savoir Israël !

Or, Israël, en tant que nation, est née... en Egypte ! Par voie de conséquence,il y avait trop de risque à laisser courir l’information que l’Egypte est, à son ori-gine, noire. Israël, en effet, ne peut être blanche que sous réserve que l’Egypte quifut son creuset le soit également ! C’est ainsi que les sources historiques à la dispo-sition du grand public furent tronquées, manipulées, falsifiées. Napoléon, parexemple, n’hésita pas à défigurer le Sphynx, cette monumentale sculpture de lion àtête d’homme, à coups de canon. C’est ainsi que le nez géant du pharaon Khufu,rendu Cheops par les Grecs, mordit à jamais la poussière. Bien des sculpturesmésopotamiennes et égyptiennes furent décapitées ou mutilées pour la mêmeraison.

Et quand cette œuvre de falsification s’avérait difficilement réalisable - en cequi concerne la Bible par exemple -, les textes furent traduits ou interprétés demanière fallacieuse. Un exemple parmi tant d’autres : au lieu du “ tu n’auras pointhonte ” que l’on trouve dans les textes bibliques d’origine, les traducteurs euro-péens traduisirent “ tu ne rougiras point ”, laissant entendre par là que si le sujetconcerné pouvait rougir, sa blanchitude allait de soi.

Un cas d’école : dans le fameux épisode où le jeune David, futur roi d’Israël,affronte dans un combat singulier le géant cananéen Goliath, la volonté délibéréede tromper est manifeste. En effet, la plupart des traducteurs décrivent Davidcomme blond ! “ Le Philistin (Cananéen) regarda, et lorsqu’il aperçut David, il leméprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, blond et d’une belle figure ” (1 Samuel17 : 42). Il se trouve que le mot hébreu qui est traduit par “ blond ” est adon. Or, cemot signifie “ rouge ” et non “ blond ”. A la limite la traduction correcte aurait dûêtre “ roux ”. Le fait que certains traducteurs, tel Louis Segond, ont rendu blond cequi est rouge tient du fantasme de l’aryen blond cher aux Nazis.

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Mais remettons cette histoire dans son vrai contexte. Le Cananéen Goliath,ainsi que David, avaient tous les deux la même couleur. En effet, faire passer lesémite David pour un Blanc et le chamite Goliath pour un Noir est une imposture,ces deux termes définissant plutôt deux groupes linguistiques distincts que deuxraces différentes. Selon toute vraisemblance, ce qui distinguait les deux personna-ges, à part la stature, c’était une différence de teint. De même qu’il n’existe pas àproprement parler de race blanche, couleur de craie, de même parler de race noireen évoquant tous les négro-africains est une facilité de langage. En effet, il suffitd’observer la mosaïque de couleurs qui existe au sein de cette communauté pours’en convaincre. On peut rencontrer dans une même nation, et dans la plupart descas au sein d’une même ethnie, des teints qui vont du plus sombre au plus clair.Nous voyons ainsi en Afrique et dans d’autres régions du monde où ils vivent, desNoirs au teint parfois aussi clair que celui de certains Blancs, l’albinisme - ouabsence de mélanine -, étant le phénomène naturel le plus simple pour expliquercomment du teint le plus sombre on peut passer au teint le plus clair.

Partout en Afrique sub-saharienne, ceux qui ont le teint clair sont qualifiésde... rouge, le fameux adon de la version hébraïque du texte de référence ! Pour entémoigner, buaki en kikongo et motane en lingala, épithètes tirés de deux idiomesde l’Afrique centrale, signifient “ rouge ”. Ce sont ces termes qui servent à définirla nuance de couleur de ceux qui ont le teint clair.

Nous avons, au cours de nos recherches, trouvé deux seules versions de laBible qui ne font point injure à la vérité.1 Elles ont traduit le passage précité ainsi :“ Goliath le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, au teint clair et d’une bellefigure ”.

Par ailleurs, on se perd en conjectures sur le mépris de Goliath envers David,si l’on se réfère à son “ adonité ” si vous nous passez ce néologisme. Une fois deplus, c’est dans la tradition négro-africaine qu’il faut chercher l’explication de cesentiment de dédain. En effet, l’aspect physique des guerriers comptait pour beau-coup dans leur choix. Leur simple vue devait en effet susciter la crainte dans lecœur de l’ennemi. C’est pour cette raison que l’élite des guerriers comprenait enrègle générale des colosses, à l’instar de Goliath, au teint le plus sombre possible.Un guerrier au teint clair, rouge, ajoutait malgré lui une touche de féminité à son

(1) Il s’agit de la Traduction Oecuménique de la Bible, la TOB et de la Bible Expliquée del’Alliance Biblique Universelle.

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(1) Maza, en kikongo, signifie “ eaux, sauvé des eaux ”.(2) Ali Mazrui : The Africans, A Triple Heritage.(3) C'est, en définitive, ce que les Européens ont décidé qu'elle soit.

image qui ne pouvait que provoquer un sentiment de dérision dans le cœur d’unredoutable guerrier de la trempe de Goliath.

C’est si vrai que lorsque des siècles plus tard, en 711 de notre ère, les Mauressortirent de l’Afrique pour aller à la conquête de la péninsule ibérique, l’avant-garde des troupes du général Tarik-bin-Ziad était composé de farouches guerriersnoirs comme la nuit qui semèrent l’épouvante dans les rangs des Visigoths et autresVandales qui dominaient alors cette région.

Mais pour en revenir à Israël, malgré les efforts des usurpateurs de muselerla vérité, les faits sont têtus et parlent d’eux-mêmes. Ainsi, la rencontre mystiqueentre Maza1 (Moïse), le grand législateur et fondateur de la nation d’Israël, et leDieu de son peuple, se fait sur une terre africaine. C’est encore sur une terre afri-caine, le Mont Sinaï, que Yahvé dicte les Tables de la Loi au Législateur qu’il s’estchoisi, avant d’attribuer Canaan, une terre africaine encore, comme terre promiseau peuple élu.

Les cartographes au service du Stolen Legacy

A la question de savoir ce qu’est l’Afrique, Ali A. Mazrui2 répond de manièrelapidaire : “ It is what Europeans finally decided it was ”3. Tous les érudits qui sesont penchés sur cette question en faisant table rase des préjugés courants en lamatière sont unanimes dans leurs conclusions.

“ L’ancienne terre de Canaan n’était qu’une extension de la masse continen-tale africaine et dans les temps bibliques, les Africains avaient coutume de la tra-verser dans leurs migrations vers le ‘croissant fertile’ arrosé par les fleuves Tigreet Euphrate de l’ancienne Mésopotamie. ”

“ Cette carte donne l’ancienne connexion de l’Afrique continentale avec lamasse de terre voisine du Nord-Est... En raison de l’enseignement fallacieux deshistoriens occidentaux relatifs à cette partie du monde, les étudiants ont étéconduits à croire que Havilah (l’Arabie), l’Ethiopie, et l’Assyrie (Mésopotamie), laPerse et la Syrie étaient séparées et sans lien dans leur contexte historique et

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géographique. Cependant, à l’époque biblique, elles étaient intimement liées. Despeuples voyageaient de l’Afrique profonde pour monter vers l’Afrique du Nord-Est(Canaan/Palestine) ou Israël. Il n’y avait aucune barrière d’eau pour séparer cesdeux régions. Le Canal de Suez n’a en effet été construit qu’au XIXe siècle et ce sene sera que pendant la Deuxième Guerre Mondiale que les correspondants deguerre commenceront à se référer à l’Afrique du Nord et l’Afrique du Nord-Estcomme étant le Moyen Orient. Le terme Moyen-Orient escamotait, en effet, le motAfrique ”

“ Qui a décrété que la Péninsule Arabique ne faisait pas partie de notrecontinent ? Disons que deux forces considérablement différentes ont joué un rôlemajeur dans cette décision: l’une est un cataclysme naturel. Il eut lieu il y a envi-ron 5 millions d’années et a créé la Vallée du Rift, arrachant la Péninsule Arabiquede son continent d’origine à l’exception de l’Isthme de Suez... La seconde estreprésentée par les puissances européennes qui, mettant à profit leur prééminencedans l’élaboration des cartes géographiques, ont décidé que l’Afrique se terminaità la Mer Rouge et non au golfe qui séparait l’Arabie de l’Iran (ou Perse). ”

Pour toutes ces raisons, le pasteur Rudolph R. Windsor, démontre, avec unerare érudition, que la Bible est, dans son essence, un livre africain. D’après lui, ilsuffit d’analyser le rôle joué par les nations négro-africaines dans la Bible compa-rée à celui des nations européennes pour voir poindre la vérité. Ainsi, le mot Romeet ses dérivés ne sont mentionnés que 20 fois dans la Bible, et encore, uniquementdans le Nouveau Testament. Quant à l’Ancien Testament, le mot Rome n’y est men-tionné aucune fois. Le mot Grèce et ses dérivés ne sont mentionnés que 26 fois dansle Nouveau Testament et 4 fois dans l’Ancien. En conclusion, les nations européen-nes dans leur ensemble n’apparaissent que 4 fois dans l’Ancien Testament. Ce qui,comparé aux peuples et lieux négro-africains, est plus que dérisoire.

La cité africaine de Sidon et les Sidoniens, nommés ainsi d’après le fils aînéde Canaan (Genèse 10 : 15), sont mentionnés plus de 17 fois, l’Ethiopie est men-tionnée 40 fois, la cité africaine de Tyr et ses habitants sont mentionnés plus de 57fois, le peuple africain répondant au nom de Cananéens est mentionné plus de 153fois, et les Egyptiens plus de 727 fois ! Comme nous pouvons le constater, l’impli-cation des Noirs dans la Bible est telle qu’on ne peut pas imaginer une Israël blan-che noyée dans cette “ mer noire ”.Les preuves à ce sujet sont trop abondantes pourque cela n’ait pas interpellé quelques érudits de bonne foi. Ainsi, le fameux explo-rateur et missionnaire anglais David Livingstone, en atteignant le centre du

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continent africain au XIXe siècle, déclara que la physionomie générale des Noirsqu’il y a rencontrés lui rappelait plus celle qu’il avait vue sur les monuments del’ancienne Assyrie que celle définie par les ethnologues et anthropologues racistesde son temps. Le lien qu’établit l’explorateur anglais entre les régions où est née laBible et l’Afrique profonde est attestée par diverses sources. Nous en citerons deuxpour conclure :

“ A Sumer, qu’on nous a si souvent vendu comme la première civilisation dumonde, les racines africaines des habitants originaux sont trahies par le nom qu’ilss’attribuent eux-mêmes, “ les Têtes Noires ”.1... En outre, la première capitale deSumer s’appelait Kish, le même radical que l’égyptien Kish, qui désigne Kushalias l’Ethiopie ”.

“ Pour avoir une idée de la nature mixte de toutes les populations de l’Orientancien, nous devons nous plonger entièrement dans les notions courantes de race.Les Chaldéens, par exemple, habitant la terre d’où Abraham, l’ancêtre des Juifs,était sorti, étaient des Noirs, selon Godfrey Higgins et d’autres chercheurs.”2

Avant de clore ce chapitre, nous nous devons de ne laisser aucune ambiguïtédans l’esprit du lecteur. Lorsque nous disons que Sidon et Tyr, situées dans ce quiest appelé aujourd’hui le Proche Orient, sont des cités africaines, c’est en référenceà l’ancêtre éponyme Cham (Khém), père de Cush (Koush), grand-père de Nimrod,qui est à l’origine de toutes les villes dites mésopotamiennes : Babel, Erec, Accad,Calné, Ninive, Sidon (Genèse 10 : 6-20). Le terme « cité africaine » est donc àprendre dans son sens ethnique. Il sous-entend que l’Afrique, par la parenté géné-tique de son peuple avec ceux de l’Orient, ne se limitait point aux frontières qui luisont définies de nos jours.

220 Jésus l’Africain

(1) Les fameux "Sag Gig".(2) J. A. Rogers, Sex and Race, Vol. 1.

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ANNEXE V

Le Royaume de Kongo dia ‘Totela, Terre de la Promesse

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur le Royaume de Kongo,notamment par les missionnaires et colons portugais. Cependant, bien

peu de ceux qui se sont penchés sur son histoire ont su éviter le piège du paterna-lisme, pour ne pas dire du racisme, de rigueur qui voulait que les bons Européenssont venus “ civiliser ” les Africains tout juste sortis de l’âge de la pierre. Ce qu’ilconvient de dire là-dessus, c’est qu’il n’y a pas une Afrique mais des Afriques, avecdes différences énormes entre les régions, à tous les niveaux, culturel, technique,social, spirituel, etc. C’est ainsi que certaines sphères géographiques, loin de répon-dre aux clichés habituellement véhiculés sur l’Afrique, correspondent, d’aprèsl’historien et ethnologue allemand Léo Frobénius au tableau ci-après :

“ Non pas que les premiers navigateurs européens de la fin du Moyen Agen’eussent fait dans ce domaine de très remarquables observations. Lorsqu’ils arri-vèrent dans la Baie de Guinée et abordèrent à Vaïda, les capitaines furent fort éton-nés de trouver des rues bien aménagées bordées sur une longueur de plusieurslieues par deux rangées d’arbres : ils traversèrent pendant de longs jours une cam-pagne couverte de champs magnifiques, habitée par des hommes vêtus de costumeséclatants dont ils avaient tissé l’étoffe eux-mêmes ! Plus au sud, dans le Royaumekongo, une foule grouillante habillée de soie et de velours, de grands Etats bienordonnés, et cela dans les moindres détails, des souverains puissants, des indus-tries opulentes. Civilisés jusqu’à la moelle des os ! ”

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Georges Balandier, historien, ethnologue et sociologue français, dans sonouvrage consacré au Royaume kongo, se rapproche encore plus de la vérité. A lapage 213 de son livre, il rapporte :

“ Les chroniqueurs anciens signalent le grand nombre des circoncis et s’in-terrogent sur les origines de cette pratique. Pigafetta souligne la généralité de cetusage : Ces peuples pratiquent la circoncision à la manière des Juifs. ”

Rappelons que Hérodote, le père de l’Histoire, relève à propos des Colchesque s’il est persuadé qu’il s’agit bien de Noirs, c’est à cause de trois éléments : (a)la couleur de leur peau ; (b) la texture lanugineuse de leurs cheveux et surtout (c)la pratique de la circoncision. Comme nous pouvons nous en rendre compte, 500ans avant Jésus-Christ, au moment où les Hébreux sont installés en Palestine depuisun millénaire, la pratique de la circoncision, instituée par Abraham selon la Bible(Genèse 17 : 9-10) est encore l’une des caractéristiques exclusives des Noirs.

A la page 201, Balandier, en parlant de la musique funéraire accompagnant leroi à sa dernière demeure, observe que les Kongo “ tirent (de leurs instruments) unson si triste qu’on n’a jamais entendu de pareille cause de tristesse. Ils font pardouze fois entendre cette musique. Cette cérémonie évoque les douze générationsdu Kongo d’où proviennent les premiers rois (...). Le sens général de cette phasedu rituel est clair, ajoute-t-il, mais un point reste à préciser : les douze générationsmentionnées correspondent plutôt aux douze clans primordiaux considérés commel’assise de l’ensemble kongo. ”

Enfin, il remarque également à propos de leur agriculture, qu’ils “ cultiventdouze espèces de plantes alimentaires, mûres chacune durant un mois distinct, demanière à disposer de vivres frais durant toute l’année. ”

En ce qui concerne ce dernier point, le parallèle est saisissant avec le passagede l’Apocalypse déjà cité qui annonce qu’au milieu de la Nouvelle Jérusalem “ il yavait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaquemois ” (...) (Apocalypse 22 : 2).

L’existence de cet arbre de vie au centre de la capitale de l’ancien Royaumede Kongo, Ambassi plus tard baptisé São Salvador, alias “ la ville du SaintSauveur ” par les Portugais, est connu de tous ses ressortissants. En effet, cet arbre,le Yala N’Kuwu, a l’extraordinaire caractéristique de posséder, en guise de sève, du

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sang humain. Les colons portugais en ont fait l’expérience lorsque, agacés par lespouvoirs extraordinaires que les “ indigènes ” attribuaient à cet arbre dont l’âge seperd dans la nuit des temps, ils avaient décidé de le couper. Les mains pleines dusang qui avait jailli du tronc de l’arbre, ils avaient interrompu sur le champ l’abat-tage, s’obligeant à mettre un emplâtre de ciment sur la “ blessure ” qu’ils venaientd’infliger au mystérieux arbre...

L’ancien Royaume de Kongo est, comme déjà mentionné, la vraie Terre de laPromesse. S’il existait encore aujourd’hui dans ses frontières d’antan, son territoireregrouperait une bonne partie de l’Angola et des deux Congo, terres d’une richesse(à commencer par une hydrologie illimitée, le manque d’eau étant un problème cru-cial du futur) si fabuleuse qu’elle justifie pleinement l’expression biblique consa-crée : “ terre où coule le lait et le miel. ”

Le regretté pasteur Martin Luther King de la diaspora noire américaine avaiteu le privilège, quelques heures seulement avant son assassinat - tel Moïse contem-plant du haut du Mont Horeb la terre de Canaan -, de voir par le Saint-Esprit ceroyaume. S’adressant à un auditoire composé uniquement d’Africains-Américains,il avait eu ces paroles prophétiques : “ Il se peut que je n’arrive pas au bout du che-min avec vous... Je veux que vous sachiez ce soir que nous en tant que peuple par-viendrons à la terre promise. ”

Cette vision prophétique du plus célèbre des Africains-Américains survientau bout de 400 ans de déportation dans cette Nouvelle Babylone que sont les Etats-Unis d’Amérique. La région de l’Afrique où a débuté cette déportation, en accom-plissement de la prophétie biblique (Actes 7 : 6), est là où logiquement il faut situerla présence des tribus d’Israël. Or, que nous disent les sources historiques ?

“ Les Portugais furent les pionniers de la traite des esclaves en Afrique occi-dentale. Sur les ruines du Royaume kongo qu’ils démantelèrent progressivement,ils arrachèrent, selon des historiens comme Duffy, plus d’un million d’esclavesentre le XVe siècle et l’abolition officielle de la traite au début du XIXe siècle.”

400 ans d’esclavage ! Telle la chaussure de Cendrillon qui ne pouvait aller aupied de nul autre, ce détail des 400 ans d’esclavage sur une terre étrangère, aucunautre peuple du monde ne peut le chausser, à l’exception des Africains. Le maîtrede l’investigation policière, Sherlock Holmes, aurait certainement placé sa loupe

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sur cette région du monde pour élucider le mystère des tribus perdues d’Israël. Cetesclavage eut lieu en accomplissement des Ecritures : “ We must fulfill the Book ”1

chante la Diaspora, faisant référence aux textes ci-après :

“ Yahvé te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre àl’autre ” (Deutéronome 28 : 64).

“ Ils ont tiré mon peuple au sort; ils ont donné le jeune garçon pour une pros-tituée, ils ont vendu la jeune fille pour du vin et ils ont bu ” (Joël 3 : 3).

“ Yahvé parla ainsi: sa postérité séjournera dans un pays étranger: on laréduira à la servitude et on la maltraitera pendant 400 ans. ” (Actes 7 : 6).

En ce qui concerne cette servitude de 400 ans, quelques précisions s’avèrentnécessaires. Pour pratiquement tous les spécialistes de la Bible, cette servitude de400 ans des enfants d’Israël a eu lieu en Egypte 1.450 ans environ avant notre ère.Cette version, comme nous allons le démontrer, ne résiste pas à l’analyse.

En effet, en consultant certaines versions de la Bible, nous constatons l’exis-tence d’annexes comportant des fiches synoptiques retraçant la chronologie histo-rique de la saga des Hébreux. L’examen de cette chronologie s’avère fort instruc-tive. Il y est rapporté entre autres que la vente de Joseph à un marchand égyptien aeu lieu en 1.600 environ av. J.C., que l’exode des Israélites sous la conduite deMoïse a eu lieu entre 1.400 ou 1.300 avant J.C., soit une durée de 200 ou 300 ans.Considérant le fait que les descendants de Jacob n’ont pas été réduits en esclavagedès leur arrivée au pays des pharaons mais qu’ils y jouirent pendant plus d’un siè-cle d’une parfaite égalité de traitement avec les Egyptiens, croissant et prospérantau point d’inquiéter le maître du pays (Exode 1 : 7), nous aboutissons à une duréede seulement 100 ou 200 ans de servitude ! En effet, la Bible rapporte que ce fut unpharaon qui monta sur le trône longtemps après Joseph (Exode 1 : 8) qui décida deréduire les Hébreux en esclavage.

Qui plus est, la Bible est tout à fait claire sur le fait que les descendants desdouze tribus seraient vendus : “ car c’est gratuitement que vous avez été vendus, etce n’est pas à prix d’argent que vous serez rachetés ” (Esaïe 52 : 3). En Egypte, lesHébreux ne furent point vendus mais se trouvant pour ainsi dire entre les mains dePharaon, ils furent sans bourse délier réduits aux travaux forcés.

(1) Nous devons accomplir le Livre.

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Par ailleurs, si le chiffre quatre symbolise bibliquement le règne - nous yreviendrons -, il incarne également le châtiment, la punition, la sanction, l’épreuve.Voyons un peu : à cause de ses péchés, Yahvé détruisit l’humanité, à l’exception deNoé et de sa famille, par le déluge qui, 40 jours et 40 nuits durant, submergea lasurface du globe. Les enfants d’Israël, à cause de leur permanente insoumission,ont été condamnés durant l’exode à errer 40 ans dans le désert. Le prophète Jonas,envoyé par Yahvé, menaça Ninive de destruction si ses habitants ne se repentaientde leurs mauvaises voies dans un délai de 40 jours. Jésus lui-même fut tenté par lediable après 40 jours et 40 nuits de jeûne. Jérusalem, enfin, fut détruite par lesRomains 40 ans après que le Messie d’Israël, qui fut crucifié dans cette ville, y eûtcommencé sa mission…

Par voie de conséquence, les 400 ans d’esclavage auxquels nous nous réfé-rons ne peuvent correspondre qu’à un châtiment, un oracle décrété par Yahvé :

“ Mais si tu n’obéis point à la voix de Yahvé, ton Dieu, si tu n’observes paset ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te pres-cris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront tonpartage (Deutéronome 28 : 15)... Tes fils et tes filles seront livrés à un autre peu-ple... Un peuple que tu n’auras point connu mangera le fruit de ton sol et tout leproduit de ton travail, et tu seras tous les jours opprimé et écrasé (Deutéronome28 : 32-33). Et Yahvé te ramènera sur des navires en Egypte1 et tu feras ce chemindont je t’avais dit: tu ne le reverras plus ! Là, vous vous offrirez en vente à vosennemis, comme esclaves; et il n’y aura personne pour vous acheter (Deutéronome28 : 68).

Pourquoi les enfants d’Israël auraient-ils eu à subir une condamnation de 400ans de servitude en Egypte alors qu’ils n’avaient commis aucun péché aux yeux deleur Dieu ? En effet, pour transgresser une loi, encore faut-il qu’elle existe. Or, leslois et commandements auxquels se réfère le Deutéronome ne furent imposés aupeuple d’Israël qu’après leur sortie d’Egypte ! Ce ne sera qu’à partir du momentoù le Décalogue leur fut donné que les douze tribus furent sous la Loi dont la dés-obéissance les exposait désormais à toutes les calamités décrites dans le Livre.

Par conséquent, si ces 400 ans ne s’appliquent ni à l’Egypte, ni à l’Assyrie,ni à Babylone, ni à la dispersion consécutive à la destruction du Temple deJérusalem en 70, une seule alternative demeure, celle des 400 ans endurés par lavraie Diaspora d’Israël en Amérique du nord, centrale, du sud et les îles desCaraïbes.

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Or, cette Diaspora est sortie, en premier lieu, de l’ancien Royaume de Kongoalias Kongo-dia-‘Totela.

Il y a quelque temps, à l’accusation de ne pas être Africaine maisAméricaine que lui ont lancé ses adversaires politiques lors de la campagneprésidentielle qu’elle allait remporter, Ellen Sirleaf, la Présidente du Libériaa répondu : “ Mes vraies racines ne sont pas américaines mais africaines,mes ancêtres étant originaires de l’ancien Royaume kongo. ”

Pour appuyer ses dires, soulignons que tous les Libériens d’ascendanceaméricaine, à leur retour en Afrique au début du XIXe siècle, se sont désignéset continuent d’être désignés sous l’étiquette de “ The Kongo People. ”

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ANNEXE VI

Le Kikongo, Langue de la Révélation

Mais imaginons un instant que la jonction entre Isolele et Israël se soitfaite. Imaginons que certains parmi les Sionistes aient persisté à douter

de la véritable identité des ressortissants de Kongo-dia-‘Totela. Sachant que la tra-dition des Hébreux veut que leur langue soit la langue originelle car venue du cielavant la confusion des langues à la Tour de Babel, les plus sages d’entre euxauraient dit :

“ Examinons la langue de ce peuple. Etant donné que le peuple d’Israël estavant tout le peuple de la parole, le peuple du Logos, la nation qui affirme avoirles 12 tribus en son sein devrait pouvoir le prouver rien que par l’analyse de salangue. ”

Si tel avait été le cas, toute velleité de doute aurait été levée. Il y a d’abord lasimilarité existant entre le kikongo et le “ chaldéo-hébraïque ” (nous allons désor-mais désigner le kikongo par l’abbréviation KKG et la langue parlée en Israëlaujourd’hui par CDH).

Par exemple, bana en KKG signifie “ les enfants ”, c’est bana, bene, b’nei enCDH; tonda en KKG signifie “ merci ”, c’est toda en CDH; minu en KKG signifie“ foi ”, c’est emouna en CDH; sana en KKG signifie “ louer, célébrer, exalter ”, leradical est le même que le mot hosana en CDH, etc.

Ensuite de par la symbiose unique en son genre, à la limite de la métaphysi-que, relevée entre la Bible et le KKG, laquelle se dévoile sous nos yeux émerveil-

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lés au fur et à mesure qu’on analyse cette langue. “ Dis-moi comment tu parles, jete dirai qui tu es ”, tel est le credo du linguiste. Etant entendu qu’une langueexprime une conception du monde, formule des idées et extériorise des sentimentsqui constituent le patrimoine spirituel, moral et culturel de la nation qui la parle,c’est elle qui définit ce peuple de la manière la plus précise.

C’est cette théorie, le symbolisme, qui a dominé pendant longtemps la penséedes chercheurs et exégètes bibliques qui ont analysé et décortiqué la langue consi-dérée comme étant celle de la révélation divine, c’est-à-dire l’hébreu. Les résultatsfurent loin d’être concluants pour la simple raison que ces distingués linguistes setrompaient d’objet. Il leur manquait, en effet, l’idiome de référence, à savoir leKKG.

Pour en revenir au symbolisme, c’est un système de pensée fondé sur lacroyance que les noms donnés par Adam aux choses étaient une sorte de photogra-phie de la réalité : le signe qu’est le mot étant motivé. Ainsi, chaque chose, qu’ils’agisse de nombre, de couleurs, d’activités de la vie, est justifiée par le rapportqu’elle a avec les vérités éternelles, celles qu’exprime la Bible. Un mot, commetout être vivant, a un passé, un présent et un devenir. Le passé d’un mot appartientà des initiateurs, artistes de la formulation, qui se sont bien gardés de “ taper ” desmots au hasard. Il leur a fallu un haut degré d’observation et d’intelligence pournommer judicieusement et électivement les êtres et les choses qui les entouraient.Et s’il se trouve que, comme dans le cas du KKG, c’est le Créateur lui-même quien est l’Inspirateur, on tombe dans la perfection.

A cet égard, Holman Bentley, savant linguiste anglais, a frôlé la grandedécouverte. Envoyé à la fin du XIXe siècle par la Baptist Missionary Society à SãoSalvador do (prononcez dou) Kongo ou ‘Banza Kongo, la capitale du Royaume, ils’est attelé, dès son arrivée, à l’immense tâche d’élaborer un dictionnaire et unegrammaire du KKG. A la fin de ses travaux en 1887, cet érudit fait part de sa stu-péfaction :

“ Au fur et à mesure de notre travail de nouvelles surprises nous attendaientcompte tenu de la richesse, de la flexibilité, de l’exactitude, de la subtilité d’idée etde la beauté de l’expression qui se dégagent de cette langue (...) Nous avons alorsdécouvert que le peuple kongo possède une langue si exacte et si fiable que lesambiguïtés, les faussetés et les perversions illogiques que l’on retrouve si fréquem-

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(1) Holman Bentley, Dictionary and Grammar of the Kongo Language, Préface p. XXIII.(2) Dr Habig, Langage Dynamique International.

ment dans les langues européennes sont impossibles dans la dialectique kongo. Lesmultiples arguties et les montagnes de faux raisonnements si souvent répétées dansdes mots et expressions indéfinies, qui sont la cause principale de la zizanie ayantdivisé l’Eglise chrétienne, ne pourraient point troubler les Kongo qui ont à leur dis-position un outil oratoire si exact et précis. ”1

Nous ne saurions trop exprimer notre gratitude envers ce distingué mandarinpour son honnêteté intellectuelle. En effet, l’aveu de Bentley est troublant car ilplace le KKG au-dessus de toutes les langues européennes, à commencer par lasienne propre, c’est-à-dire l’anglais. Von de Velde, un linguiste allemand, avait déjàfait le même constat en 1880, soit sept ans avant Bentley, s’émerveillant de ce que“ le bantou lui paraissait être une charpente par laquelle les autres langues devraientse reconnaître ”.2

Cependant, pour revenir à Bentley, s’il s’était donné la peine d’analyser lesvocables du KKG sous l’angle de la Bible, plus immense encore aurait été sa sur-prise. Il se serait alors aperçu que le peuple kongo « parle la Bible », qu’il n’étaitpas possible que le Livre sacré ne lui soit parvenu qu’à l’arrivée des missionnairesportugais à la fin du XVe siècle. En fin de compte, Bentley aurait découvert que cesAfricains que les Européens considéraient comme de grands enfants étaient lesvrais auteurs - à travers l’inspiration divine bien entendu - de ce livre qui a révolu-tionné et continue de révolutionner le monde.

Le KKG et la Genèse : une parfaite communion

Avant toute chose, nous devons insister sur un fait : le récit de l’unicité deDieu, de la création de l’Univers en six jours, de l’homme tiré de la poussière de laterre, de la femme tirée de la côte de l’homme, des grands luminaires créés le qua-trième jour, du septième jour comme jour sacré, tous ces récits qui font aujourd’huipartie du patrimoine mondial, ne pouvaient effleurer l’esprit de l’être humain sansune inspiration divine. A l’exception du peuple d’Isolele, tous les autres peuples dela terre ont pris connaissance de cette histoire merveilleuse sur la Genèse soit parprosélytisme de la part du peuple élu, soit par la lecture de la Bible. Or, trouver dansla langue d’un peuple, dans ses mots de tous les jours, ces vérités insérées avec unefabuleuse prescience ne peut signifier qu’une chose : que ceux qui parlent cette lan-

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gue sont les vrais inspirés de Yahvé, le seul peuple au monde à célébrer Yahvé àchaque instant, même en comptant de 1 à 10, le seul peuple qui n’ait jamais eubesoin du Livre, pour affirmer l’existence du seul vrai Dieu, celui de la Trinité chré-tienne.

Le KKG est cette langue, le CDH - considéré comme la langue de la révéla-tion -, faisant pâle figure en comparaison.

Prenons pour commencer un mot parmi les plus précieux de quasiment tou-tes les langues européennes : “ passion ”. Tous les dictionnaires étymologiquesdisent que ce mot vient du latin pasio qui signifie “ souffrance, douleur. ” Quant àl’origine de ce mot latin, aucune explication n’est fournie. Cela est tout à fait natu-rel car pasio, ou plus exactement ‘pasi, le “o” n’étant qu’un pont reliant le radicalau suffixe du génitif pasi-o-nis, vient du KKG.

Nous avons mis au point une écriture que nous avons baptisée « stellaire »qui reflète mieux que l’écriture alphabétique le génie du KKG en particulier et detous les parlers bantous en général.

Le Stellaire, fidèle en cela à la plupart des écritures antiques, est consonanti-que, rendant ainsi au mot sa logique première. En effet, tous les linguistes savent,comme en témoigne le Dr Habig, que les consonnes représentent l’ossature du motdont elles portent le sens premier. Le “ mot ” peut ainsi être comparé à un drapeau: la consonne en est le poteau, fixe, rigide et la voyelle l’étoffe qui, flottant au vent,change de forme, va à gauche ou à droite, d’après le mouvement que lui imprimela règle de l’euphonie, autrement dit la beauté du son. Voilà pourquoi nous avonsadopté d’écrire toujours en lettres capitales la charpente du mot, à savoir lesconsonnes, les voyelles étant en minuscules.

L’écriture stellaire nous permet également de nous débarrasser des nasales“ m » et « n ” qui, conventions inhérentes à l’écriture alphabétique, dénaturent lesconsonnes bantoues. Ainsi, au lieu d’écrire mbote, “ bon, beau ” en KKG) la nasaleest rendue en écriture stellaire par un point, sorte de grain de beauté à l’intérieur dela consonne, ou par une apostrophe en écriture alphabétique. Mbote s’écrira donc‘BoTe faisant immédiatement ressortir sa parenté avec les mots français “ beauté ”et “ bonté .”

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De ce qui précède, faisons un tremplin pour poursuivre notre démonstration.Mpasi s’écrira en écriture stellaire “ P S ”, avec un point dans le « p » pour rendrela nasale. Alors qu’en latin, ce mot reste suspendu dans le vide, sans étymologiepropre, en KKG un lien direct est établi avec la Genèse biblique, dans le récit de lacréation d’Adam et Eve :

“ Alors, l’Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’en-dormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Eternel Dieuforma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena versl’homme. Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de machair ! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme ” (Genèse2 : 21-23).

Dans toutes les langues que nous avons étudiées, même en CDH, ce passagede la Bible perd toute la saveur qu’elle a en KKG. En effet, le mot ‘PaSi (P S) dériveen fait du mot ‘PaTi (P T). ‘PaTi désigne l’ensemble des 24 côtes que compte lecorps humain. Le singulier de ce mot, soit une côte, est VaTi. (V T). Donc en KKG :

- VaTi (V T) = une côte PaTi (P T)= l’ensemble des côtes

En visualisant la création de la femme d’après la Bible, nous assistons pourainsi dire à la première opération chirurgicale jamais pratiquée dans l’histoire del’humanité. Celle-ci est le fait du Créateur lui-même. Et comme pour toute chirur-gie, une anesthésie est de rigueur pour éviter au patient toute souffrance pendantl’opération. En règle générale, l’opérant endort l’opéré. Lorsque l’action du produitanesthésiant s’estompe, la première sensation ressentie par le patient est… ladouleur.

Voilà donc Muntu, “ Adam ”, notre ancêtre à tous, se réveillant du lourd som-meil dans lequel l’avait plongé Yahvé. Son système nerveux reçoit alors de son cer-veau l’influx d’une sensation qui lui était jusque là inconnue, étrange et ô combiendésagréable. L’homme originel n’a pas de mot pour décrire ce qu’il ressent. Par purréflexe, sa main se porte à l’endroit de la douleur ressentie et un cri fuse de seslèvres, un cri qui retentit encore aujourd’hui dans la plupart des langues majeuresde l’humanité:

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‘PaTi !

ce qui signifie : “ Mes côtes ! »

Et voilà comment le mot “ côte ” en KKG a été adopté par deux langues aussiprestigieuses que le latin et le grec, en acte d’allégeance envers leur inspiratriceafricaine :

- Latin : PaTi = “ souffrir, éprouver de la douleur ”- Grec : PaThos = “ souffrance, douleur ”.

De ‘PaTi dérive le verbe « pâtir » en français, “ souffrir ” et le mot « patho-logie », “ tout ce qui concerne la douleur ”. La liste des dérivés de ‘PaTi est loind’être exhaustive.

Tandis que le mot « souffrance », ishorim en CDH, reste confiné dans lecadre étroit de cette langue, la question qui se pose est de savoir pourquoi les finslinguistes européens sont allés chercher un mot africain pour parler des souffrancesendurées par le Christ lors de cette célèbre Pâque juive de l’an 33 de notre ère.Ainsi, le titre Passion de Jésus-Christ est-il devenu celui qui résume de la manièrela plus éloquente les terribles épreuves subies par le Seigneur, à partir de son arres-tation dans le jardin de Gethsémane jusqu’à son dernier soupir sur la croix du cal-vaire.

Jean-Sébastien Bach (1685-1750), l’un des génies de la musique, savait-il encomposant sa monumentale œuvre La Passion selon Saint Matthieu, que c’est enAfrique qu’il devait retrouver la racine du mot qui avait été la source de son inspi-ration ? Ainsi, c’est au mot ‘PaSi que le français et l’anglais doivent le mot« passion », l’espagnol, « pasion », le portugais, “ paixão ”, etc.

Mais notre démonstration ne s’arrête pas là. Prenons maintenant le singulierde ‘PaTi qui est, vous vous en souviendrez, VaTi. La Bible déclare que le premierhomme s’exclama en contemplant sa compagne : “ On l’appellera femme parcequ’elle a été prise de l’homme ”.

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Le monde entier a adopté le nom d’Eve ou plus exactement Eva pour dési-gner notre mère à tous. Cependant, Eva n’est que le diminutif ou l’altération deVaTi. La preuve en est qu’il a suffi d’un déplacement de voyelles, le “ a ” prenantla place du “ i ” pour que le latin forge un mot, véritable joyau du lexique européen,à savoir :

- ViTa, ce qui signifie “ la Vie ”.

Et voilà comment en un seul mot, l’essentiel est dit. VaTi ou ViTa, appelez-lacomme bon vous semble, est la Génitrice, symbole de vie ! Et il faut une languebantoue pour que la jonction soit faite entre le mot vita et la Bible !

Pour apporter la preuve de la parenté entre VaTi et le fait d’être mère, géni-trice, intervient le mot WuTa, “ enfanter, donner la vie ”, dont la parenté avec vitaest évidente, qu’on retrouve en latin dans uterus, “ sein, ventre de la mère, enfan-tement, couche ”. Mais il y a plus : si VaTi, “ la côte ”, est notre mère, la logiqueveut que PaTi, “ les côtes ” soit notre père. Le latin, une fois de plus, s’inclinedevant le KKG, empruntant ce mot pour forger :

- Pater, “ le père, le patriarche, le papa ”

Encore plus. Toujours sur la base du récit biblique, il est dit que Yahvé “ pritune de ses côtes, et referma la chair ”. Si Dieu avait été un homme, il aurait utilisé,pour pratiquer cette chirurgie, un instrument connu de tous les médecins, le scalpelou le bistouri. Or que font ces objets ? Ils ouvrent la chair, provoquant une plaie...

- ‘Puta (P T) en KKG) dont les deux consonnes sont une équation parfaite de‘PaTi (côtes), soit ‘PuTa = P T + ‘PaTi = P T

En utilisant la même charpente pour désigner plaie et côtes, les Kongo fontun lien direct avec le récit biblique qui nous apprend que ce furent dans ses côtesque le premier homme reçut la première plaie ! Par ailleurs, une plaie occasionnanttoujours une douleur, PuTa nous ramène au latin PaTi et au grec PaThos,“ souffrir ”...

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Analysons, si vous le permettez, un dernier mot :

- ‘PaTu, “ jardin ”.

“O Yave wa Nzambi okunini ‘patu muna este muna Edene ”.

Traduction de ce passage de la Genèse en KKG : “ Puis l’Eternel Dieu plantaun jardin en Eden, du côté de l’orient ” (Genèse 2 : 8).

Une fois de plus se vérifie sans conteste qu’en vérité, le KKG est LA languede la Bible. En effet, on peut constater une équation presque parfaite entre les mots‘PaTi (côtes, homme, père), VaTi (côte, femme, mère), ‘PaSi (douleur), ‘PuTa(plaie) et ‘PaTu (jardin). En cinq mots, la Genèse est pour ainsi dire contée, autre-ment dit: “Il y eut un homme qui est le père de tous (pater); Dieu préleva une côte(VaTi) de ses côtes (‘PaTi), pour en faire celle qui allait donner la vie (ViTa). PaTien ressentit de la douleur (PaSi) à cause de la plaie (PuTa) ainsi causée. Cethomme vivait dans un jardin (PaTu).”

Ainsi, pour remettre les pendules à l’heure, le jardin d’Eden, berceau de l’hu-manité devrait à plus forte raison s’appeler PaTu, (prononcer m’patou) car c’est cemot qui a donné “ patrie ”, patria en latin, espagnol, portugais, etc. En d’autrestermes, ‘PaTu, le Jardin original, le jardin par excellence, est notre patrie à tous.

Relevons pour terminer deux autres mots qui dérivent directement de ‘PaTu :il s’agit de « pâtis » et « pâturage », qui signifient “ terre où on fait paître le trou-peau ”.

Force est de constater qu’un seul mot du KKG éclaire la Bible d’une autrelueur, plus intense, plus profonde, tel un rayon laser capable de traverser les âgespour nous mener à la genèse de toutes choses.

- ‘Kento (K T), “ la femme ”.

A part le mot ‘vati analysé plus haut, il existe en KKG un autre mot pour dési-gner la côte : c’est keto. Cependant, ce mot porte une nuance. Ce n’est plus unterme technique, comme sorti d’une planche anatomique mais un vocable plus

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général, qui désigne en même temps la côte et le côté. Il suffit d’ajouter deux nasa-les, au début et au milieu du mot, pour avoir nkento, “ la femme ”. Aussi, lorsqu’unKongo désigne sa femme en disant nkento ame, “ ma femme ”, cette expressionprise dans son sens littéral signifie “ ma côte, mon côté ”. Sous l’effet d’une méta-thèse, keto devient kote, “ côte ” retrouvant ainsi son vrai radical (les dictionnairesétymologiques disent, en effet, que ce mot provient du latin costa).

En outre, la même ossature, à savoir “ K T ”, se retrouve dans le mot kati,“ moitié ”. D’où, point de polémique possible en KKG quant à une supériorité sup-posée de l’homme envers sa compagne. Cet idiome détermine d’emblée la place dela femme dans la société. Elle est la moitié de l’homme, donc son égale.L’expression française bien connue “ ma moitié ” qui désigne l’épouse trouve icitout son sens.

Si les explorateurs, missionnaires et autres colons européens n’avaient pas étéaveuglés par l’orgueil, et, corollaire de ce sentiment, le mépris absolu dans lequelils tenaient les Africains, comment pouvaient-ils, ayant étudié le KKG, ne pas voirl’évidence ? Comment ces “ indigènes ” qu’ils considéraient primitifs pouvaient-ilsétablir le lien entre deux concepts aussi éloignés que “ côte ” et “ femme ” s’ils nepossédaient (dans son sens de “ maîtriser ”) pas la Bible avant l’arrivée desEuropéens ? Plus fort encore : la conclusion à laquelle on aboutit forcément est quenon seulement les Kongo connaissaient la Bible, mais qu’ils la vivaient littérale-ment à chaque instant, par le biais de leur langue.

Mais poursuivons notre analyse :

- Tuka (T K), “ la genèse, le commencement ”- Teke (T K), “ terre, argile ” - Toko (T K), “ l’homme originel, le mâle ”- Koto (K T), “ le principe féminin, la femelle ”- ToKo (T K), “ la beauté par excellence, la jeunesse ”.

Relevons d’emblée que la charpente de ces cinq mots, c’est-à-dire leursconsonnes, représentent une parfaite équation : “ TK, TK, TK, KT, TK ”.

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(1) Lévitique 17 : 11.(2) Clarke Jenkins, The Black Hebrews of the Seed of Abraham.

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Reprenons la Genèse : “ Mais une vapeur s’éleva de la poussière de la terre,il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante ”(Genèse 2 : 6-7)

En KKG, le parallèle est fait entre la genèse, le commencement (TuKa, TK),la terre, l’argile (TeKe, TK), l’homme originel (ToKo, TK), le principe féminin, lafemme (KoTo, KT) et la beauté, la jeunesse (ToKo, TK). Ceux qui pratiquent cettelangue ne peuvent ignorer, c’est serti dans leur idiome telles autant de pierres pré-cieuses :

- que Dieu, au commencement (TuKa), avait pris de la terre ; Il en avait faitde l’argile (TeKe). De cette glaise, Il avait formé Adam, alias ToKo.

Saisissons cette occasion pour relever que cette terre est noire. Ceci est scien-tifique : les géologues russes ont ciselé un vocable pour désigner cette terre riche etfertile, la seule qui réponde entièrement aux critères scientifiques que nous allonsanalyser sous peu. Il s’agit de tchernosium, fondé sur le radical slave tcherno,“ noir. ”

“ Il est établi que toute la substance ou matière sur terre est composée de 92matériaux naturels de base, appelés éléments. Il est aussi établi que le corpshumain est composé en moyenne de 18 de ces éléments de base, qui sont essentielsà la vie. L’examen de la surface de la terre donne la proportion de 68 à 70% envi-ron d’eau et 30 à 32% de terre. Le corps humain contient la même propor-tion : 68 à 70% d’eau et 30 à 32% d’éléments ou substances. La partie fluide dusang qui, selon la Bible, symbolise la vie1 contient 91 à 92% d’eau, un hommemoyen possédant 7 litres de sang environ. L’étude de la composition de la terre enéléments et substances minéraux, indique que l’être humain est composé fonda-mentalement des mêmes éléments que ceux constituant la terre ; sachant qu’il n’ya pas de terre ou sol blancs ou blanchâtres contenant les 92 matériaux naturels debase, ou de terre blanche contenant les 18 éléments basiques essentiels à la vie ouà l’existence sur la terre,1 la conclusion s’impose d’elle-même : noire est la terrenourricière, noire est l’humanité première dont nous sommes tous issus, malgré lamosaïque des couleurs caractérisant l’humanité actuelle.

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Ceci dit, une fois de plus se pose cette question, troublante à plus d’un titre :comment un peuple tenu pour arriéré intellectuellement, sans développement cul-turel digne d’attention, aurait-il pu inscrire dans sa langue de tous les jours desnotions d’une science aussi sophistiquée ?

Ce peuple « primitif » savait, entre autres, que le premier homme et la pre-mière femme vivaient dans un jardin à la végétation luxuriante inondé de soleil, auclimat tropical dirions-nous aujourd’hui. Cette certitude lui vient d’un raisonne-ment fondé sur un solide bon sens. Adam et Eve étaient nus, leurs corps étant expo-sés chaque jour aux rayons d’un soleil radieux. Dans Sa grande sagesse, Yahvéavait prévu une protection naturelle contre les morsures du soleil lesquelles pou-vaient déboucher sur un mélanome malin, à savoir un cancer de la peau. Cette pro-tection naturelle n’est autre que la mélanine, chère aux dermatologues du mondeentier. Or, la mélanine rend la peau foncée et en manquer totalement crée l’albi-nisme qui, chez les Noirs, comme chez les Jaunes et les Blancs, donne une blan-cheur porteuse de maladies cutanées. Les dermatologues occidentaux qui, chaqueété, tirent la sonnette d’alarme quant aux risques induits par une exposition prolon-gée des vacanciers au soleil - risques encourus seulement par ceux qui manquentde la proportion adéquate de mélanine -, apportent de l’eau à notre moulin. En effet,le premier homme et la première femme ne pouvaient pas êtres blancs car il leuraurait manqué la protection naturelle contre les dangers du soleil que constitue unebonne dose de mélanine.

Mais refermons la parenthèse pour poursuivre notre démonstration. Cethomme, Toko (TK), pour être complet, avait déjà en lui le principe opposé, disonsplutôt complémentaire, la femme, Koto (KT). Voilà pourquoi au verset 27, chapitrepremier de la Genèse, il est précisé que lorsque Dieu créa l’être humain, il était enmême temps mâle et femelle. André Chouraqui, l’un des traducteurs de la Bible del’hébreu au français, rend ainsi ce passage : “ Elohim crée le glébeux à sa réplique,à la réplique d’Elohim, il le crée, mâle et femelle il les crée. ” Constatez commentdu singulier “ il le crée ”, nous passons sans transition au pluriel “ il les crée ”. Parla suite, Yahvé ne fit que retirer de Toko l’élément féminin Koto pour que d’uneunité, l’être humain, apparaisse une dualité, l’homme et la femme. Cette vérité,aucun idiome, aucun dialecte, aucun parler, aucun patois ne la fait ressortir mieuxque la vraie langue de la Révélation, le KKG !

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“ Puis Dieu dit : faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance(...) ” (Genèse 1 : 26). Le KKG le dit de la manière la plus sobre, en un seul mot :ToKo, “ beau, belle ”. Si l’homme et la femme ont été créés à l’image de Dieu, aucommencement, Tuka, ils devaient forcément avoir la beauté suprême, Toko, avantque le péché ne vienne la corrompre !

Pour terminer avec le couple TK/KT, relevons qu’un mot aussi banal que“ couper ” prend instantanément la patine du sacré en KKG car il est intimement liéau récit de la création de l’homme selon la Bible. “ Couper ” se dit en effet “ Kata ”(dont dérive l’anglais cutter et le français couteau). Le radical de “ couper ”, KT, estune équation parfaite de celui de “ femme ”, KT, indiquant implicitement qu’il afallu “ couper ”, en d’autres termes, prélever une côte, KT, à l’homme pour que lafemme vienne à exister...

- ‘Tu (prononcer ntou), “ la tête ”.- Muntu (mountou), “ l’être humain ”. Traduit littéralement, soit

- Mu, “dans, à la ”- ‘Tu, “ la tête ”.

Si le monde entier connaît le mot bantu par lequel sont désignés des centai-nes de millions d’Africains du centre, du sud, de l’est et de l’ouest de l’Afrique, peu(en dehors des intéressés eux-mêmes, et encore !) savent qu’il est le pluriel demuntu, un vocable chargé d’un tel symbolisme qu’il illumine lui aussi le récit de laGenèse.

En effet, qu’est-ce qui différencie l’être humain de l’animal ? C’est ce qui sequ’il a dans la tête, “ muntu ”, autrement dit son esprit, sa pensée, son intelligence.Or le siège de la pensée est le cerveau, un organe proprement fabuleux chezl’homme. C’est ce qui fait de lui le maître, la tête, n’tu, de toute la création, du pluspetit animal au plus grand.

Le premier mot que l’on trouve en ouvrant la version de la Bible traduite parChouraqui, est “ en tête ”, béréschit en CDH, construit à partir du radical rosh,“ tête ”.

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(1) Voies et Centres Nerveux.(2) La Face Cachée du Cerveau.

Que le mot “ tête ” soit le premier mot de la Thora (Bible judaïque) n’est pasfortuit. En effet, une analyse minutieuse de la structure de la tête, ou plus exacte-ment de la structure du cortex (écorce cérébrale) fait apparaître une division du cer-veau en six parties correspondant aux six jours de la Création.

Dans un ouvrage magistral,1 J. Delmas et A. Delmas, deux scientifiques fran-çais, présentent une figure représentant la structure de l’écorce cérébrale. Le textequi entoure ce dessin mentionne qu’une coupe du manteau, perpendiculaire à sasurface, montre l’existence de six couches, si l’on se base, pour l’apprécier, surl’agencement des corps cellulaires. En allant de la superficie vers la profondeur,elles s’appellent :

- Couche moléculaire- Couche granulaire externe- Couche pyramidale externe- Couche granulaire interne- Couche pyramidale interne- Couche fusiforme

Pour plus de clarté, et pour mieux saisir la concordance entre le cortex et laGenèse, il suffit de lire la conclusion du récit de la création (Genèse 1 : 31) quenous emprunterons, une fois de plus, à Chouraqui : “ Elohim voit tout ce qu’il avaitfait, et voici : un bien intense. Et c’est un soir et c’est un matin : jour sixième. ”

De peur d’ennuyer le lecteur par des explications trop pédantes, nous arrêtonsici cette démonstration. Nous invitons ceux que le sujet intéresse à se reporter aulivre, très documenté, que Dominique Aubier y a consacré.2 En résumé, Aubierdémontre que la tête est liée au principe créateur. Ceux qui font le lien entre ce prin-cipe créateur, n’tu, et l’homme, muntu, “ dans la tête ”, savent que l’homme, créé àl’image de Dieu, a dans sa tête, c’est-à-dire dans son cerveau, le schéma de laCréation.

C’est la raison pour laquelle le latin n’a pas choisi une autre langue que leKKG pour forger deux mots qui rejoignent ce que nous venons de dire :

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- Mundus : l’homme, muntu, et par extension, l’humanité, le monde.- Mentis : l’esprit, la pensée, l’intelligence, trait distinctif de l’homme par

rapport à l’animal.

Pour terminer avec le concept kongo du muntu, il faut ajouter qu’une autresignification de ce mot est : “ à la tête ”.

Pour comprendre cette expression, il nous faut, une fois de plus, recourir à laBible. Une expression familière pour désigner celui qui dirige, qui domine, qui estle chef, est « la tête ». Le mot « maire », par exemple, se dit Rosh ha ‘ir, c’est-à-dire « la tête de la ville » en CDH.

De même, le mot chef dérive du latin capus, capitis d’où dérive « capitaine ».La périphrase pour désigner un chapeau est « couvre-chef », littéralement « couvre-tête ». Conclusion : en KKG, en un seul mot, Muntu, le passage biblique suivant,qui constitue en fait le premier des commandements que Dieu a donnés à l’hommequ’il venait de créer, est rendu :

« Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez laterre, et assujettissez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux duciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (Genèse 1 : 28).

Autrement dit, le premier ordre que l’homme reçut de Dieu fut d’être à latête, mu ntu, de la Création. MunTu signifie par conséquent « le chef, le capitaine,le maître, le souverain, le seigneur, le roi ».

« Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils del’homme, pour que tu prennes garde à lui ? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, ettu l’as couronné de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur lesœuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds » (Psaumes 8 : 5-7). Ce psaumenous donne l’exacte signification de Muntu.

Mais pour marier cette deuxième explication à la première, Dieu donnait enmême temps la recette incontournable pour que l’homme puisse effectivementdominer : il lui faut utiliser ce qu’il a dans la tête, mu ntu, c’est-à-dire son cerveau,sa matière grise.

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Si au fil du temps l’homme est effectivement devenu le maître de la créationtout entière, nous pouvons nous poser la question de savoir – en considérant cequ’il a fait de cette création –, s’il utilise à bon escient la matière grise que leCréateur lui a mis dans la tête. Nous pouvons sincèrement en douter…

Nous ne pouvons clore ce chapitre sans mettre en lumière une autre leçon dephilosophie profonde et de haute théologie inspirée du vocable Muntu. L’êtrehumain a été la dernière créature de Dieu. Il se trouvait donc au dernier rang, à ladernière et ultime échelle de la Création. Cependant, Dieu l’a mis à la tête de cetteCréation, faisant de lui le premier, le chef, le dominateur.

Voici résumée de manière magistrale la parole prophétique du Christ : « Lespremiers seront les derniers et les derniers seront les premiers »…

Compter en KKG équivaut à réciter la Genèse

1) De un à six, les six jours cosmiques de la Création

Dans toutes les langues du monde, compter relève d’un exercice banal, qui neprête pas à conséquence. Cependant, dans la langue de la Genèse biblique, la lan-gue originelle, nous entrons de plain-pied dans l’intimité de Dieu.

- Mosi, MS, “ un ”- Zole, ZL, “ deux ”- Tatu, TT, “ trois ”- Yala, YL, “ quatre ”- Tanu, TN, “ cinq ”- Sambanu, SBN, “ six ”-‘Sambuadi, SBD, “ sept ”- Nana, NN, “ huit ”- Vuwa, VW, “ neuf ”- Kumi, KM, “ dix ”.

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Analysons-les mosi a mosi, “ un à un ”.

- Mosi, “ un ”

La charpente, à savoir les consonnes, du mot exprimant l’unité est MS. Le pre-mier verbe que l’on trouve dans la Bible est, c’est la logique même, “ créer ”.

“ Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre ” (Genèse 1 : 1).

En KKG, une parfaite symbiose existe entre le chiffre « un », le verbe« créer » et le substantif « Créateur ”, soit mosi, sema et ‘Semi, soit : MS = SM =SM. L’équation entre “ un ” (MS) et “ Créateur ” (SM) apporte d’emblée la preuve- ce qu’heureusement aucun missionnaire de bonne foi n’a nié -, que le mono-théisme existait chez les Kongo bien avant l’arrivée des Européens. Mieux encore :le fait que cette vérité, qui constitue la base des trois religions majeures de l’huma-nité, le judaïsme, le christianisme et l’islam, se retrouve ainsi incrustée dans le par-ler le plus banal (un MS = Créateur SM) démontre que le monothéisme a été« formaté » dès le départ dans cette culture. L’absence d’une telle concordance enCDH, où « un » se dit ehad et “ créer ” se dit bara, soit les charpentes HD = BR est,à notre avis, plus que révélateur.

Que dire du fait que le CDH parle de Dieu au pluriel, Elohim, singulier El dèsles premiers mots de la Bible alors que ses locuteurs rejettent avec véhémence lanotion de la Trinité ? Que penser du fait que Dieu parle de Lui au pluriel (exemple :Faisons l’homme à notre image) ? Ne s’agit-il point là de l’évidence même d’unstolen legacy, d’une culture dérobée et non assimilée ?

En considérant le polythéisme qui caractérisait les nations européennes1

avant leur conversion au christianisme, l’on ne peut manquer d’être dubitatif enconsidérant ce qui a été dit et écrit à propos du soit-disant polythéisme généralisédes Africains. Alors que le christianisme a mis plus de trois siècles à trouver droitde cité en Europe, jusqu’à la conversion de l’Empereur Constantin en 313 et l’avè-nement de Théodose, qui interdit par décret les cultes païens en 391, le roi de

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Kongo ‘Zinga accueille les missionnaires à bras ouverts en 1485, et son fils DonAffonso 1er fait construire en 1509, simultanément, douze églises dans sa capi-tale, lesquelles représentent les douze tribus originelles. Deux critères principauxexpliquent la différence de l’accueil réservé au christianisme en Europe comparéeà l’Afrique. D’une part, la notion de l’existence d’un Dieu unique, omniscient,omniprésent et omnipotent était complètement aberrante pour la polythéisteEurope : d’autre part, le christianisme allait à l’encontre des penchants naturels desEuropéens, ce que Fabre d’Olivet, philosophe français déjà cité, confirme d’uneplume sans équivoque :

“ Ce fut sans doute un spectacle aussi admirable qu’inattendu, de voir cespeuples farouches, pour qui le ravage et la destruction étaient un besoin, dont lesbras, armés de fer et de flammes, portaient partout la mort et l’incendie, s’arrêtertout à coup au milieu de leurs victoires, et recevoir de ceux mêmes dont ils avaienten horreur les sciences et les arts, une religion qui enchaînait leur fureur, et contra-riait tous leurs penchants. Il faut, pour juger le contraste étonnant de leur carac-tère avec leur position, parcourir nos épouvantables annales, depuis le milieu duVe siècle jusqu’au commencement du VIe. Je ne crois point que rien de plus remar-quable se soit présenté sur la terre ”.

Mais chassez l’atavisme, il revient au galop. Malgré la patine du christia-nisme, ce caractère cruel et belliqueux n’a pas manqué de resurgir à chaque occa-sion favorable au cours des siècles dans d’interminables guerres de conquête et dereligion, dans la traite négrière et la colonisation, atteignant un pic au XXe siècleavec les deux guerres mondiales dans lesquelles des peuples qui n’étaient concer-nés en rien par ces conflits « européo-européens » se sont retrouvés mêlés, bienmalgré eux.

Ainsi peut-on s’apercevoir qu’il y a christianisme et christianisme : « C’est àleurs fruits que vous les reconnaîtrez”, oracle du Seigneur (Matthieu 7 : 16). Alorsqu’au début de la pénétration de la foi chrétienne en Europe, les chrétiens ont étélivrés aux fauves dans les arènes, transformés en torches vivantes, notamment parl’empereur romain Néron, obligés de se cacher dans des grottes et des catacombespour échapper aux persécutions, voilà ce qu’écrit le père Rui Aguiar, un mission-naire capucin le 25 mai 1516 à propos du roi du Kongo Don Affonso 1er :

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(1) Raphaël Batsikama, L’Ancien Royaume du Congo.

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“ De sa qualité de chrétien, Votre Altesse (il s’adressait au roi du Portugal)saura, qu’il me semble, à moi, que ce n’est pas un homme mais un ange que leSeigneur a envoyé ici dans ce royaume, pour le convertir, d’après les choses qu’ildit et exprime. Car je certifie que lui, il nous enseigne et qu’il connaît les prophè-tes et l’Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ et les vies des saints et toutes leschoses de notre sainte Mère l’Eglise mieux que nous autres nous ne les connais-sons ”.1

Stupéfiant, non, de la part d’un soi-disant primitif dépourvu d’intelligence ?La vérité est que ce roi africain était le vrai héritier du Livre que les missionnairescroyaient lui avoir apporté. Pour avoir proclamé cette vérité ouvertement aux loupsdéguisés en agneaux envoyés par le Vatican, l’une de ses descendantes, DonaBéatrice Kimpa Vita, fut brûlée vive le 2 juillet 1706, à l’âge de 22 ans.

Donc, les Kongo en particulier et les Bantu en général étaient monothéistessans qu’aucune influence extérieure ne vienne leur enseigner cette croyance multi-millénaire. Qu’on se le dise : la notion du Dieu unique ne leur est pas venue de l’ex-térieur, malgré les flots d’encre et de salive déversés pour faire croire le contraire.Tout en condamnant les deux pratiques avec la même force, nous devons soulignerque l’existence du culte des ancêtres dans les sociétés africaines n’est pas plus unepreuve de polythéisme que le culte rendu aux nombreux saints de l’Eglise catho-lique.

L’ethnologue allemand Léo Frobenius nous livre à ce propos le fond de sapensée :

“ Les révélations des navigateurs du XVe au XVIIIe siècle fournissent la preuvecertaine que l’Afrique nègre qui s’étendait au sud de la zone désertique du Saharaétait encore en plein épanouissement, dans tout l’éclat de civilisations harmonieu-ses et bien formées. Cette floraison, les conquistadores européens l’anéantissaientà mesure qu’ils progressaient. Car le nouveau pays d’Amérique avait besoin d’es-claves et l’Afrique en offrait : des centaines, des milliers, de pleines cargaisonsd’esclaves ! Cependant, la traite des Noirs ne fut jamais une affaire de tout repos ;elle exigeait sa justification : aussi fit-on du Nègre un demi-animal, une marchan-dise. Et c’est ainsi que l’on inventa la notion du fétiche comme symbole d’une reli-gion africaine. Marque de fabrique européenne ! Quant à moi, je n’ai vu dans

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(1) Léo Frobenius, Histoire de la Civilisation Africaine, p. 15.

aucune partie de l’Afrique nègre les indigènes adorer les fétiches. L’idée du nègrebarbare est une invention européenne qui a, par contre-coup, dominé l’Europejusqu’au début du XXe siècle.”1

Avant de passer à zole, (ZL), “ deux ”, relevons une autre remarquable concor-dance avec la Genèse : “ Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut (...) Dieusépara la lumière d’avec les ténèbres (...): ce fut le premier jour ” (Genèse 1 : 5).En KKG, cette lumière, ce flash gigantesque du fiat créateur, se dit ‘semo (SM). EnKKG, la phrase précitée donne :

“ Mosi, sema ‘Semi ‘semo ”, un (le premier jour), créa le Créateur la lumièreSoit l’équation suivante : MS = SM = SM = SM. Quelle transcendante concordance !

Plus remarquable encore : le KKG est la seule langue jusqu’à preuve ducontraire qui fait un distinguo entre cette lumière « primale », originelle, surgie dusein du Créateur (d’où ‘Semi = ‘semo), et la lumière résultant des grands luminai-res (le soleil et la lune notamment) qui, elle, n’est apparue qu’au… quatrième jour(Genèse 1 : 14-19). En effet, la lumière du premier jour est appelée ‘semo, celle duquatrième jour, ‘temo. Remarquons au passage que ‘temo, lumière provenant essen-tiellement du soleil, source de chaleur, se retrouve dans le mot grec thermos, lachaleur…

Dans la cosmogonie kongo, ‘temo est donc non seulement lumière, mais àplus forte raison dirions-nous, chaleur et énergie. Cette force et cette puissance sontomniprésentes dans l’univers. A environ 150 millions de kilomètres de notre pla-nète, le soleil irradie une phénoménale quantité d’énergie, soit environ 180 000 000000 000 (soit 180 000 milliards) de kilowatts dont la Terre n’intercepte qu’un demi-milliardième de la chaleur et de la lumière… Pourtant, c’est ce demi-milliardièmequi représente le moteur de notre planète, l’énergie sans laquelle toute vie y seraitimpossible. Une immense fournaise nucléaire produisant de l’énergie en brûlantenviron 3,6 millions de tonnes d’hydrogène par seconde, voilà ce qu’est en défini-tive le soleil !

Il est dès lors aisé de comprendre pourquoi tant de civilisations antiques(Egypte, Babylone, Inca, Maya…) ont adoré le soleil, faisant de cet astre leur« dieu ». Quant à ceux de Kongo, loin d’adorer le soleil, ils ont toujours affirmé que« quelqu’un » l’avait créé, qu’il fallait adorer non la création mais le Créateur…

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- Zole, “ deux ”

Une partie des eaux au dessus de la terre a été repoussée vers le haut, ce quia produit une couverture nuageuse dense et épaisse dans l’atmosphère, et unimmense océan recouvrant la terre. À partir de ce moment, un joyau de saphir d’unesplendeur unique est apparu. Et “ Dieu appela l’étendue ciel. Ainsi il y eut un soir,et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour ” (Genèse 1 : 8).

Le chiffre “ deux ” en KKG est zole et “ ciel ” se dit zulu (zoulou). Nousavons la charpente suivante : ZL = ZL. Une autre parfaite équation qui démontre queceux qui usent d’une quasi homophonie pour désigner le chiffre deux et le ciel,savent - par révélation divine -, que ce fut le deuxième jour que Yahvé créa le ciel.Par ailleurs, une leçon de haute théologie chrétienne peut en découler car l’équa-tion zola, qui signifie « amour », une autre homophonie avec zole, et zulu, “ ciel ”sous-entend que sans amour on ne peut accéder au ciel. “ Tu aimeras ton prochaincomme toi-même ”, a dit le Seigneur. Ce mouvement part, pour ainsi dire, de basen haut, de la terre vers le ciel. L’amour de l’autre sur terre ouvre les portes du ciel.Dans le sens inverse, cette équation suppose que le véritable amour, celui qui estpur, désintéressé, est venu d’abord du ciel. La Création est le produit du pur amourde Yahvé qui, en plaçant le Muntu à sa tête, a voulu que l’Ici-bas soit le reflet deLà-haut.

« Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, etquiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connuDieu, car Dieu est amour ». Cet extrait de la première épître de Jean n’a pas besoind’être commenté outre mesure chez les Kongo car il se résume par la dualitézola = zulu, soit ZL = ZL. A quoi s’ajoute cet autre enseignement éminemment chré-tien, à savoir que le deuxième (zole) personnage de la Trinité, Jésus-Christ, vientdu ciel (zulu). « Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais lavolonté de celui qui m’a envoyé » et qu’il est amour (zola).

Terminons par un dernier enseignement, philosophique cette fois, induit parl’équation zola, “ amour ” = zole, “ deux ”. Celle-ci nous dit en deux mots quel’amour commence à deux, qu’un amour basé sur le « un » est égoïste, qu’il ne peutporter du fruit. Ainsi, il faut un couple pour former une famille. Le « deux » accoléà l’amour suppose enfin une différence, une opposition mâle-femelle, tels sont leprincipe et la base mêmes de l’amour.

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- TaTu, “ trois ”

“ Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seullieu, et que le sec paraisse (...) Dieu appela le sec terre (...) et ce fut le troisièmejour ”. (Genèse 1 : 9-13).

L’écorce terrestre a été modifiée. Une masse colossale d’eau a été déplacéeafin de faire paraître la terre : le liquide qui recouvrait le globe concède une placeau solide.

Le chiffre “ trois ” se dit tatu (tatou). Terre se dit ‘toto. La charpente de cesdeux mots est exactement le même, soit TT = TT, autre parfaite équation. Ce fut letroisième jour également que Dieu créa “ de la verdure, de l’herbe portant de lasemence, des arbres fruitiers donnant du fruit (...) ” (Genèse 1 :11).

Désormais la terre est recouverte d’une moquette de verdure. Des arbres frui-tiers poussent en abondance. La terre se remplit rapidement d’une végétation foi-sonnante et luxuriante. Apparaissent des plantes sucrées, amères ou épicées, desarbres regorgeant de fruits aussi beaux et succulents les uns que les autres…

Pour ce troisième jour de la Création, l’homophonie joue de nouveau avecmaestro sa partition symphonique en KKG. Verdure se dit titi, TT, diminutif de ’ti,“ arbre ”. Nous avons ainsi la charpente TT qui fait pendant à tatu, TT, le chiffretrois. L’occasion nous est également donnée de redonner leur caractère sacré àdeux mots de la langue anglaise. La similarité entre les deux vocables tree, “ arbre ”et three, “ trois ” saute aux yeux. Il faut cependant passer par le KKG pour com-prendre que si une seule lettre sépare tree de three, c’est parce qu’ils sont unis parla même tradition kongo d’abord, biblique ensuite, celle que nous venons d’analy-ser. Qui aurait pu l’imaginer ?

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- Yala, “ quatre ”

Du tohu bohu ou chaos originel, a surgi l’ordre qui gouverne la Création.C’est pourquoi toutes les lois mathématiques et physiques découlent d’une obser-vation minutieuse de l’univers. Celle-ci a poussé un savant à dire que « la mathé-matique est l’alphabet avec lequel Dieu a écrit l’univers ». En effet, l’univers quenous connaissons dépend du réglage précis de quatre forces physiques fon-damentales :

1) La gravitation : une force très faible à l’échelle atomique. Elle affecte lesobjets volumineux, tels que les planètes, les étoiles, les galaxies ;

2) L’électromagnétisme : la principale force d’attraction entre protons et élec-trons, elle permet la formation des molécules. La foudre est l’une de ses manifes-tations.

3) L’interaction forte : la force qui lie ensemble les protons et les neutronsdans le noyau des atomes.

4) L’interaction faible : la force qui régit la désintégration des élémentsradioactifs et assure l’efficacité de l’activité thermonucléaire du soleil.

C’est l’harmonie et le parfait équilibre de ces quatre forces qui nous permetd’exister, sans quoi il n’y aurait qu’un nuage de poussières dans l’univers.

C’est fort de ce constat que le chiffre quatre dans la cosmogonie kongo estcelui de l’ordre, de l’orientation, de la loi, de la direction, du gouvernement, notionqui se retrouve, vous l’aurez sans peine deviné, dès les premières lignes de la Bible.

“ Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer lejour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours etles années ; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer laterre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminairepour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit (…) Ce futle quatrième jour. ” (Genèse 1 : 14-19).

Les explications qui vont suivre sont d’une importance primordiale car ellesouvrent une fenêtre inédite sur l’histoire d’Israël.

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Le chiffre “ quatre ” est yala en KKG. Pour faire la distinction avec le verbeyala, “ gouverner, présider, dominer, diriger, orienter ”, les patriarches ont décidéque quatre serait indiqué par un diminutif, ya en l’occurence. Donc le verbe yalasymbolise l’orientation, ce qui se justifie pleinement car il existe, pour se diriger,s’orienter, quatre points cardinaux. L’harmonie transcendentale entre le KKG et laBible se vérifie une fois de plus. Dans Numbers in Scripture l’éminent théologienaméricain J. Bullinger nous apprend que le chiffre quatre, dans le symbolisme bibli-que, est le chiffre du gouvernement, du pouvoir, de la domination, de la royauté.

C’est la raison pour laquelle, en conformité avec cette loi biblique, le Messiesur qui repose la domination, ne pouvait - des 12 tribus qui composent Isolele -,qu’être issu de la quatrième tribu, celle de Juda.

“ Juda, tu recevras les hommages de tes frères ; Ta main sera sur la nuque detes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi (...) Le sceptre nes’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce quevienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent ” (Genèse 49 : 8-10).

« L’Eternel, le Dieu d’Israël, m’a choisi dans toute la maison de mon père,pour que je sois roi d’Israël à toujours ; car il a choisi Juda pour chef, il a choisi lamaison de mon père dans la maison de Juda, et parmi les fils de mon père c’estmoi qu’il a voulu faire régner sur tout Israël » (1 Chroniques 28 : 4).

Par déduction, il est facile de constater que le mot juda n’est qu’une déforma-tion, une altération de ‘yadi, substantif des substantif et verbe yala, “ quatre + diri-ger, dominer ”. Yadi, alias Juda est par conséquent le guide, le chef, le roi…

Au cours des siècles, des générations d’exégètes se sont posés la question desavoir pour quelle raison le nom de Juda d’où dérive “ juif ” en est arrivé à dési-gner l’ensemble d’Israël. “ Tu recevras les hommages de tes frères ” avait prophé-tisé à son quatrième fils le père des douze tribus. Cette parole n’est pas restée vainecar la prééminence de Yadi reste actuelle et ce, d’autant plus que le “ Lion de Yadi ”,à savoir le Christ, se trouve au milieu des siens, oracle du Troisième secret deFatima.

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Chouraqui, une fois de plus, apporte de l’eau à notre moulin : “ Elohîm faitles deux grands lustres, le grand lustre pour le gouvernement du jour, le petit lustrepour le gouvernement de la nuit et les étoiles ” (1:16). Oui, sans aucun doute, lechiffre quatre est le chiffre du gouvernement : aucune autre langue ne rend aussiclairement cette notion que la langue originelle, la vraie langue de la Bible.

Yala a également donné un autre substantif, luyalu (louyalou), que l’on peutretrouver en filigrane en français et en anglais notamment dans l’adjectif « loyal »,qui fait référence à tout ce qui concerne la loi, autrement dit le « JuDi-ciaire ». Onretrouve dans les deux premières syllabes de ce mot, « judi », dont la proximitéavec yadi est évidente.

Enfin, l’homme aurait-il pu avoir la notion du feu, de la chaleur, si le soleiln’avait point existé ? Certes non. Le KKG fait directement référence à ce lien avecle mot tiya, “ feu, chaleur ”. le ya de la deuxième syllabe évoquant le chiffre “ qua-tre ”, le quatrième jour, celui de la création du soleil.

- Tanu, “ cinq ”

“ Dieu dit : que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et quedes oiseaux volent sur la terre vers l’étendue du ciel. Dieu créa les grands poissonset tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abon-dance selon leur espèce (...) ” (Genèse 1 : 20-21).

Le chiffre cinq est tanu (tanou), TN. C’est dans ce passage que l’on trouvepour la première fois la notion de “ chair, corps ” avec la création des animaux.“ Chair, corps ” se dit nitu, NT. D’où l’équation TN = NT. Avec les animaux, pour lapremière fois la notion de reproduction, de portée apparaît. Porter se dit nata, NT,dont l’ossature se confond avec nitu, NT. Le lien entre « porter » et « naître » estincontestable dans l’expression anglaise to be born, “ naître ”, qui signifie littérale-ment « être porté ». En outre, en français même, il est aisé de retrouver le verbe“ porter ” dans mot “ parturiente ”, “ femme qui accouche ”. C’est donc au KKGnata que le latin doit le mot natale, “ naissance ”.

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Enfin, c’est le cinquième jour que pour la première fois la notion de sépara-tion par espèces est mentionnée dans la Bible. Au mot tanu, “ cinq ” vient s’accou-pler tini, “ une part, une pièce, un morceau, une fraction, un fragment. » C’est detini que dérive sans doute le mot “ ethnie ”.

- Sambanu, SBN, “ six ”

6. “ Dieu créa l’homme (...), il créa l’homme et la femme et les bénit (...) ”(Genèse 1 : 26-31).

La bénédiction suprême que constitue l’apparition sur la terre de l’êtrehumain, image du Créateur, étant intervenue le sixième jour, il est tout à fait natu-rel que la langue originelle établisse un lien entre le mot “ bénédiction ”, ‘sambu,et le chiffre six, sambanu. Nous avons déjà fait connaissance avec ce radical avecle Sambatyon, ce fleuve mythique qui devait mener les explorateurs européensjusqu’au lieu de retraite des douze tribus d’Isolele.

Pour l’autre implication biblique du chiffre six, il nous faut une autre étapedans la compréhension du récit de la Création biblique, celle des “DIEU DIT”.

- ‘Sambuadi, SBD, “ sept ”

Les Ecritures nous l’affirment avec force : “ C’est par la foi que nous recon-naissons que le monde a été formé par la parole de Dieu ” (Hébreux 11 : 3).

Nous appuyant sur cette déclaration, nous pouvons déduire que chaque foisque Dieu parle Il libère une puissance créatrice qui transforme instantanément cetteparole en réalité, en chose tangible et concrète. « Ainsi en est-il de ma parole, quisort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté mavolonté et accompli mes desseins » (Esaïe 55 : 11).

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Fort de ce principe, on peut constater que le premier décalogue se retrouvedès la première page de la Bible avec les dix fiat créateurs, les dix “ Dieu dit ”.Récapitulons-les :

“ Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre (vs 1). La terre étaitinforme et vide; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieuse mouvait au-dessus des eaux (vs 2).

Dieu dit (1) : Que la lumière soit! Et la lumière fut (Genèse 1 : 3). Dieu vitque la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieuappela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il yeut un matin : ce fut le premier jour.

“Dieu dit (2) : Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare leseaux d’avec les eaux (vs 6). Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela futainsi. Dieu appela l’étendue ciel. Ainsi il y eut un soir, et il y eut un matin: ce futle second jour. ”

“ Dieu dit (3) : Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en unseul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec terre, et il appelal’amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon (vs 10).

“ Puis Dieu dit (4) : Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant dela semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant eu euxleur semence sur la terre. Et cela fut ainsi (vs 11). La terre produisit de la verdure,de l’herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit etayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il yeut un soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour ” (vs 13).

“ Dieu dit (5) : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparerle jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jourset les années ; (vs 14) et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pouréclairer la terre. Et cela fut ainsi (vs 15). Dieu fit les deux grands luminaires, le plusgrand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à lanuit ; il fit aussi les étoiles ” (vs 16). Dieu les plaça dans l’étendue du ciel, pouréclairer la terre (vs 17), pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumièred’avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon (vs 18). Ainsi, il y eut un soir, et ily eut un matin : ce fut le quatrième jour (vs 19).

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“ Dieu dit (6) : Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants,et que des oiseaux volent sur la terre vers l’étendue du ciel (vs 20). Dieu créa lesgrands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produi-sent en abondance selon leur espèce ; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce.Dieu vit que cela était bon (vs 21).

À ce stade, nous faisons enfin la jonction avec notre intitulé, ‘sambuadi, SBD,“ sept ”...

“ Dieu les bénit en disant (7) : “ Soyez féconds, multipliez, et remplissez leseaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre (vs 22). Ainsi, il y eut unsoir, et il y eut un matin : ce fut le cinquième jour (vs 23).

“ Dieu dit (7 bis) : Que la terre produise des animaux vivants selon leurespèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et celafut ainsi (vs 24). Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selonson espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela étaitbon” (vs 25).

“ Puis Dieu dit (8) : “ Faisons l’homme à notre image, selon notre ressem-blance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur lebétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre (vs 26). Dieucréa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et lafemme” (vs 27).

“ Dieu les bénit, et Dieu leur dit (9) : Soyez féconds, multipliez, remplissezla terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux duciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre ”.

“ Et Dieu dit (10) : “ Voici, je vous donne toute herbe portant de la semenceet qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre etportant de la semence : ce sera votre nourriture (vs 29). Et à tout animal de la terre,à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle devie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi (vs 30). Dieu vittout ce qu’il avait fait ; et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eutun matin : ce fut le sixième jour ”.

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Vérification faite et après de longues années d’investigation, nous pouvonsaffirmer que le KKG est la seule langue au monde à faire ressortir les dix logoscréateurs dans son parler de tous les jours. Nous mettons au défi quiconque de nousprouver le contraire.

Nous pourrions détailler ici les dix fiat créateurs et leur correspondance enKKG. Cependant, comme tel n’est pas le but de cet ouvrage, nous allons nous arrê-ter au chiffre “ sept ” et son extraordinaire relation avec le récit biblique.

Vous aurez constaté qu’il y a dans notre démonstration, deux septième logoscréateurs, soit le “ 7 ” et le “ 7 bis ” correspondants aux versets 22 et 24. N’eût étél’indication du 7 bis, nous aurions abouti à onze fiat créateurs au lieu de dix. Or,l’Univers est basé non sur le chiffre onze mais sur le chiffre dix. Ainsi, nous sou-venons-nous, dans ce contexte, que les savants grecs de l’Antiquité (Pythagore,Platon, Socrate, Thalès, Solon, etc.) qui sont allés s’abreuver à la source du savoirafricain de l’Egypte des grands pharaons, considéraient le chiffre dix comme unnombre mystique, symbole même de l’univers. Voilà pourquoi l’école des philoso-phes (sages) grecs, notamment l’école aristotélicienne, a emprunté au KKG le motkumi, “ dix ”, dont dérive kuma, “ univers ” pour forger le mot Kosmos, “ univers ”.

Rien que par le lien qu’il établit entre dix et univers, le KKG démontre queses locuteurs avaient atteint le summum de la culture et de la civilisation à une épo-que où l’Europe pataugeait encore dans le domaine scientifique. La preuve en estque nous connaissons les tribulations et persécutions subies par Galilée pour avoirosé, à la suite de Copernic, affirmer que la terre était ronde. Excommunié parl’Eglise, il n’avait dû son salut qu’à un reniement de sa conviction profonde quepourtant… elle tourne ! En KKG, cette vérité est également inscrite dans le quoti-dien du peuple kongo. En effet, la rotondité de la terre et de l’univers s’affiche tran-quillement dans le mot ‘komi, “ le poing ”), même radical que ‘kuma, “ univers ” etkumi, “ le chiffre dix ”.

Arrêtons-là cette digression sur le “ dix ” et retrouvons nos deux “ sept ”.

“ Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu’il avait faite, et il se reposa auseptième jour de toute son oeuvre, qu’il avait faite ” (Genèse 2 : 2).

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En vertu de ce qui précède, le septième logos divin ne pouvait échapper à laloi : sept = repos, d’où la mise à part de ce septième « Dieu dit » qui n’est pascompté dans notre énumération de ce décalogue.

Sagesse infinie de Dieu que l’on retrouve en KKG. En effet, cette languerévèle qu’il n’y eut aucune création de faite lors du septième logos sinon une béné-diction, qui, en KKG se dit ‘sambu. Le chiffre sept en KKG ‘sambuadi, à une let-tre près, aurait pu être ‘sambuidi, qui signifie “ je bénis ! ”

C’est ‘sambuadi qui, en réalité, a donné le mot « sabbat » que l’on attribuefaussement au sheva, “ sept ” du CDH.

Remarquons en passant que ‘sambuadi a donné “ sambedi ” en vieux français“ septième jour ”. Ce mot a subi une très légère mutation, la labiale “ b ” se fon-dant avec la labiale “ m ” ce qui a donné naissance au mot “ samedi ”. ‘sambuadi aégalement donné le latin sabbati “ septième jour ”.

Après le sept neutre décrit ci-haut, nous retrouvons au verset 24 le sept nor-mal, qualifié “ 7 bis ”. C’est ainsi que le déca, “ dix ”, logue “ parole ” retrouve soncompte normal. Suprême sagesse de Dieu livrée dans la Bible à travers une langueafricaine méprisée, le KKG.

“ Je détruirai la sagesse des sages, et je rendrai nulle l’intelligence des intel-ligents ”, oracle du Seigneur…(1 Corinthiens 1 : 19.)

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