mémoire-master 2013 (i.soutaji)
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UNIVERSITE CHOUAÏB DOUKKALIFACULTE DES SCIENCES EL JADIDA
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
MASTER SPECIALISEGEOTECHNIQUE & GENIE GEOLOGIQUE
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE
SOUTAJI Imad(Promotion 2011-2013)
CONTRIBUTION DES DONNEES STRUCTURALES ALA COMPREHENSION DE LA MINERALISATION
AURIFERE DU FAR WEST, BLEIDAANTI ATLAS, MAROC
Etablissement d’accueil :SOMIFER – MANAGEM GROUP
Soutenu le : 11 / 10 / 2013, devant le jury composé de :
Pr. MEHDI Khalid Enseignent chercheur,LGMMS - UCD El Jadida
Président
Pr. M. ELGHORFI Enseignent chercheur,FSTG – Marrakech
Encadrant externe
Pr. F. BENCHEKROUN Enseignent chercheur,LGMMS - UCD El Jadida
Encadrant interne
Pr. A. RAHIMI Enseignent chercheur,LGMMS - UCD El Jadida
Examinateur
Master Géotechnique & Génie Géologique Soutenu le 11 octobre 2013
Imad SOUTAJI (PFE) 1
Remerciement
En préambule à ce mémoire, je souhaite adresser mes remerciements aux personnes qui m'ont
apportées leur aide et qui ont contribuées à l'élaboration de ce mémoire. Je tiens à remercier
sincèrement Mr. Mustapha El Ghorfi, qui en tant qu’encadrant au niveau de l’entreprise
d’accueil, a été toujours à l’écoute tout au long de la période de stage ainsi mon encadrant
interne Mr. Fouad Benchekroun pour son soutien pédagogique et scientifique, mes
remerciements s’adressent aussi à Mr. Rahimi et à toute l'équipe enseignante du département
de géologie appliquée à l’université Chouaib Doukkali.
Mes sentiments les plus distingués à Mr. Aomar Ennaciri le directeur d’exploration de la
branche Cobalt et métaux de base au sein de MANAGEM, Mr. Mounir Aboulkhir et Mr.
Amine Bajddi le directeur et le chef d’exploitation de la compagnie minière de Bou Gaffer
(SOMIFER) pour leurs soutien et leur patience ainsi qu’à tous les collaborateurs de
SOMIFER, à ma famille en générale pour tout leur encouragement qu’ils m’ont offert toute
au long du parcours du Master.
Je tiens à remercier tous les membres de l’équipe du service géologique de Bleida (Mr.
Hassan Boussouf, Mr. Hugo Bourque, Mr. Hamid Oumou..) pour leurs contributions à ce
travail.
J'exprime ma gratitude à tous les consultants et personnel rencontrés lors des recherches
effectuées et qui ont accepté de répondre à mes questions. Enfin, j'adresse mes plus sincères
remerciements à tous mes proches et amis qui m'ont toujours soutenu et encouragé.
Mes remerciements les plus sincères à toutes les personnes qui auront contribué de près ou
de loin à l’élaboration de ce mémoire.
Master Géotechnique & Génie Géologique Soutenu le 11 octobre 2013
Imad SOUTAJI (PFE) 2
Résumé
La minéralisation aurifère de Far West est située dans la boutonnière de Bou Azzer à 6 Km
au Nord-Ouest de la mine de Bleida. Elle est encaissée dans des roches métamorphiques
cisaillées d’âge Néoprotérozoïque moyen (PII inf.) situé à l’ouest du batholite tardi-
orogénique d’âge Néoprotérozoïque formé de roches basiques à intermédiaire (gabbro, diorite
et granodiorite).
L’or apparaît dans un couloir tectonique, dont une série de lentilles à quartz–hématite,
orientées généralement N45–60 ◦E avec un pendage modéré vers le Nord, représentent les
pièges majeurs de la minéralisation aurifère. Les analyses qualitatives et quantitatives ont
montré qu’il existe au moins deux types géochimiques d’or, un or légèrement argentifère (8 à
17% Ag) et un or faiblement argentifère (< 5%) qui pourrait être issus d’une remobilisation au
cours de lessivage d’un or contenu et/ou associé aux sulfures.
L'altération importante aux pourtours des failles SW-NE (N45 à N60), la présence du
matériel hydrothermal et des valeurs anomales en or suggèrent que ces failles auraient pu
jouer un rôle dans l'acheminent des fluides hydrothermaux. Le présent rapport présente une
étude structurale du réseau de discontinuité dans le gisement de Far West afin de mettre en
évidence le rôle de ces derniers au cours de la mise en place de ces lentilles aurifères. Nous
avons aussi fusionné ces données avec des cartes d’anomalies géochimiques et géophysiques
pour établir des orientations préférentielles des structures minéralisées, cela nous a permis
d’établir un guide d’exploration d’autres cibles.
Ce projet de Master, réalisé en partenariat avec la compagnie minière de Bou Gaffer -
SOMIFER (S.A), a pour but d'identifier les éléments primaires à la formation du gisement
aurifère du Far West et de caractériser la déformation en relation avec l'évolution du système
hydrothermal. Il doit également permettre une meilleure compréhension des contrôles et
processus de mise en place des veines aurifère et le développement d'un modèle de formation
de ce gisement.
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Imad SOUTAJI (PFE) 3
Abstract
Gold mineralization at Far West is located in the buttonhole of Bou Azzer 6 km northwest
of mine Bleida. It is hosted in sheared metamorphic rocks of Neoproterozoic age means (PII
inf.) Located west of the batholith late- orogenic Neoproterozoic age rocks formed through
basic (gabbro, diorite and granodiorite).
The gold occurs in a tectonic corridor, including a series of quartz- hematite lenses,
generally oriented N45 -60 ◦ E with a moderate dip to the north are the major pitfalls of the
gold mineralization. The qualitative and quantitative analyzes showed that there are at least
two types of geochemical gold, silver or slightly (8-17 % Ag) and low silver gold (<5%) that
could be derived from the remobilization during leaching a gold content and/or associated
with sulfides.
The major alteration to the peripheries of the NE - SW faults (N45 to N60), the presence of
hydrothermal material and anomalous gold values suggest that these faults may have played a
role in the route of hydrothermal fluids. This report presents a structural study of the network
of discontinuity in the field of Far West to highlight the role of the latter during the
implementation of these gold lenses. We also merged these data with maps of geochemical
and geophysical anomalies to establish preferential orientations of mineralized structures; this
has enabled us to establish a guide for exploration of other targets.
This Master project, in partnership with the mining company Bou Gaffer - SOMIFER (SA), is
designed to identify the primary elements in the formation of the Wild West gold deposit and
characterize the deformation related to the evolution the hydrothermal system. It should also
allow a better understanding of the controls and process development of gold veins and the
development of a training model of the deposit.
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Imad SOUTAJI (PFE) 4
Liste des matières
Remerciement........................................................................................................................... 1Résumé ...................................................................................................................................... 2Abstract..................................................................................................................................... 3Liste des matières ..................................................................................................................... 4Liste des figures........................................................................................................................ 6Introduction générale .............................................................................................................. 8Objectif de l’étude.................................................................................................................... 9
Chapitre I : Géologie de la boutonnière de Bou-Azzer & son contexte Anti Atlasique ....... 10
I. Géologie de l’Anti Atlas....................................................................................................... 11I.1- Localisation générale .................................................................................................. 11I.2- Cadre lithologique et structurale................................................................................. 14
I. Géologie de la boutonnière de Bou Azzer El Graara ........................................................ 14II.1- Introduction ............................................................................................................... 14II.2- Données géophysiques .............................................................................................. 15II.3- Cadre géologique....................................................................................................... 17
II.3 a) Le Paléoprotérozoïque - Socle Eburnéen (PI)..................................................... 18II.3 b) Le Néoprotérozoïque moyen - précambrien II inférieur (PII inf.)...................... 18II.3 c) Le Néoprotérozoïque - précambrien II supérieur (PII sup.)................................ 19II.3 d) Adoudounien - Terrains de la couverture ........................................................... 19
II.4- Cadre tectonique........................................................................................................ 21II.5- Subdivision et modèle génétique de la boutonnière.................................................. 23
II.5 a) Un domaine autochtone Nord ............................................................................. 24II.5 b) Un domaine autochtone centrale......................................................................... 24II.5 c) Un domaine allochtone Sud ............................................................................... 24
II.6- La minéralisation dans la boutonnière ...................................................................... 24
Chapitre II : Géologie locale du Far West et synthèse des travaux ....................................... 26
I.1- Introduction ................................................................................................................ 27I.2- Lithologie.................................................................................................................... 27I.3- Etude pétrographique.................................................................................................. 28
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I.4- Aspect structural ......................................................................................................... 30I.5- Métamorphisme .......................................................................................................... 31
I. Synthèse des travaux antérieurs ........................................................................................ 32II.1- Etude géochimique.................................................................................................... 32II.2- Etude géophysique .................................................................................................... 33
III. La minéralisation aurifère .................................................................................................. 35III.1- Zone d’enrichissement aurifère................................................................................ 38III.2- Répartition de l’or .................................................................................................... 38III.3- Etude minéralogique de l’or..................................................................................... 38
Conclusion ............................................................................................................................... 39IV. Données métallogéniques du Far West.............................................................................. 41
IV.1- La minéralisation : Or-Palladium ............................................................................ 41IV.2- Les altérations hydrothermales ................................................................................ 41IV.3- Les inclusions fluides et les conditions P-T ............................................................ 42
Chapitre III : Etude structurale du gisement aurifère du Far West........................................ 45
I. Rappel et définition : Zone de faille, couloir de cisaillement............................................... 46I.1- les failles ..................................................................................................................... 46I.2- Couloir de cisaillement ............................................................................................... 46
II. Méthodologie de l’étude ................................................................................................ 48II.1 Etude de terrain........................................................................................................... 48II.2 Modélisation structurale surfacique............................................................................ 48
III. Analyse structurale du réseau de faille .......................................................................... 49III.1- Schéma structural du Far West ................................................................................ 49III.2- Caractéristiques du réseau de discontinuités............................................................ 50III.3- Phases orogéniques et interprétations du secteur..................................................... 55
I. Modélisation...................................................................................................................... 55IV.1- Modèle du Far Ouest ............................................................................................... 55IV.2- Coupes de sondages ................................................................................................. 56IV.3- Résultat de l’analyse ................................................................................................ 60
II. Discussion des résultats. ................................................................................................ 64Conclusion générale ............................................................................................................... 66Bibliographie .......................................................................................................................... 67
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Liste des figuresFigure 1 : subdivision des domaines structuraux du Maroc. Modifié d’après Piqué et Michard(1989) ……………………………………………………………………………………….11
Figure 2 : Carte schématique de l’Anti Atlas situant les boutonnières Paléoprotérozoïques etNéoprotérozoïques (Gasquet et al. 1991)................................................................................. 12
Figure 3 : colonne stratigraphique de l’anti Atlas et ces phases volcaniques (Thomas et al.2004) ........................................................................................................................................ 13
Figure 4 : Photo Satellitaire de la boutonnière Bou-Azzer El Graara localisant la région deBleida et de Bou Azzer ............................................................................................................ 15
Figure 5 : (A) Carte du champ magnétique résiduel de l’Anti-Atlas : (1) direction del’ombrage, (A–A’) localisation de l’anomalie magnétique de l’Anti-Atlas central. (B) Cartedu champ magnétique résiduel réduit au pôle de l’Anti-Atlas : (1) profils utilisés dans lamodélisation (P10, P22, P25, P28, P30 et P40) ; (2) direction de l’ombrage. (C) Lignes du voldu levé aéromagnétique. (D) Profils magnétiques du champ réduit au pôle. (E) Modélisationmagnétique des corps ophiolitiques panafricains de Bou Azzer–El Graara (A. Soulaimani etal., 2006) .................................................................................................................................. 16
Figure 6 : Carte géologique de la partie occidentale de la boutonnière de Bou Azzer (modifiéed'après Leblanc, 1975). ............................................................................................................ 17
Figure 7 : Coupes géologiques à travers la boutonnière de Bou Azzer (modifiée d'aprèsLeblanc, 1975 et Saquaque et al. 1989). .................................................................................. 17
Figure 8 : Stratigraphie simplifiée de la boutonnière de Bou-Azzer El Graara (modifiéd’après Leblanc, 1975)............................................................................................................. 20
Figure 9 : Modèle pour la mise en place de la série ophiolitique de Bou Azzer. 700-750 Ma :subduction à pendage vers le nord de l'océan de Panafricain. 680-660 Ma : Formation dumélange et HT-des schistes verts. 650-640 Ma : syn-collision magmatisme transversaux plustôt les structures tectoniques. (Romain Bousquet et al.2007) .................................................. 23
Figure 10 : carte géologique simplifié de domaine de Bleida dans la boutonnière de BouAzzer situant la zone de Far West d’après (Leblanc 1981) ..................................................... 28
Figure 11 : Carte d’anomalie géochimique du Far West (Fraction 63µm). RéminexExploration 2002...................................................................................................................... 33
Figure 12 : levé géophysique de la zone par polarisation provoqué (PP)- SAGAX................ 34
Figure 13 : Coupe schématique N/S du Far Ouest (modifiée d’après projet aurifère Bleida-Réminex 2004)......................................................................................................................... 35
Figure 14 : Schéma de processus de purification d’or associé aux sulfures ............................ 40
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Figure 15 : Carte géologique du Far West illustrant les zones mise en exploitation ; (1) Bloc A(2) Zone Centrale (3) Bloc B(4) Zone des brèches (5) Zone intermédiaire (6) Zone Nord .... 44Figure 16 : anatomie d'une zone de faille (tiré du site Planète Terre). .................................... 46
Figure 17 : (A) et (B) : Schéma des composantes de cisaillement fabriques S/C (S : plan deschistosité, C : plan de cisaillement, ECC1 et ECC2 : failles conjuguées dues aux contraintes)leurs agencement défini des bandes de cisaillement et des failles conjuguées (DaigneaultCERM-UQAM, module 5), (C) illustration du contrôle structural d’une minéralisation parremplissage des fentes de tension générées par les contraintes cisaillantes. (G.Corbett 2005)................................................................................................................................................... 47
Figure 18 : Schéma structural du réseau de faille de Far West................................................ 49
Figure 19 : Famille de discontinuité naturelle dans la zone des brèches, zones des lentilles etzone intermédiaire.................................................................................................................... 50
Figure 20 : Familles des discontinuités naturelles dans la zone centrale................................. 51
Figure 21 : Représentation stéréographique des pôles de la S1............................................... 52
Figure 22 : Représentation stéréographique des pôles de la schistosité de fractures S2 ......... 53
Figure 23 : Représentation stéréographique des pôles de failles ............................................. 54
Figure 24 : Coupe géologique du sondage SC_FW_25 (Extension Ouest de la zone centrale).................................................................................................................................................. 57
Figure 25 : Coupe géologique du sondage SC_FW_39 (Extension avale de la bande de dyke’ZC’) ........................................................................................................................................ 57
Figure 26 : faille listrique (en jaune) à quartz minéralisé (Nord-Ouest de la zone centrale .. 58
Figure 27 : Carottes de sondage SC_FW 25 traversant une faille brèchifié cote (-63,-64 m). 58
Figure 28 : Coupe schématique au niveau des lentilles de quartz sulfuré (A) lentilles de quartzavec une kaolinisation aux épontes, (B) Vue du parement porteur des lentilles minéralisées,(C) plan de la faille subtabulaire. ............................................................................................. 59
Figure 29 : carte géologique du couloir de lentilles illustre les familles des failles minéraliséesN45 à N60 et E-W interceptées par les tranchées.................................................................... 61
Figure 30 : (A) quartz à sulfures massifs, (B) quartz à texture rubanée, (C) quartz blanc àoligiste (stérile), (D) niveau oxydé au périphérie des sulfures. ............................................... 62
Figure 31 : (A) brèches tectoniques à quartz + peu de sulfures, (B) grains d’or visibles........ 62
Figure 32: Modèle synthétique de Far West (les polygones représentent les zones mises enexploitation) ............................................................................................................................. 63
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Introduction générale
Les minerais à faible teneurs et les gisements cachés représentent désormais les
principaux objectifs de la recherche minière, qui dans un secteur géologiquement favorable ne
doit jamais être considérées comme terminées.
On conçoit aisément que la détection de tels gisements est particulièrement difficile et qu’elle
requiert des moyens modernes d’investigation dont la mise au point nécessite une recherche
permanente.
Le secteur minier de Bleida se situe à 200 kilomètres, à vol d’oiseau, au sud-est de
Marrakech dans l’Anti-Atlas marocain. La zone aurifère du Far West se situe dans la
boutonnière d’El Graara- Bouazzer, à environ 6 kilomètres au nord-ouest de la mine de
cuivre de Bleida.
La zone du Far West est au cœur du permis 3 034 dont les droits sont détenus par la
compagnie minière de Bou Gaffer (SOMIFER, Filiale de MANAGEM).
La série de Bleïda représente l’encaissant pour le gisement de cuivre et les minéralisations
aurifères. Elle est composée de roches volcano-sédimentaire et volcano-détritiques d’âge
Néoprotérozoïque (PII inf.), formées dans un domaine de plate-forme épicontinentale. Elle
comprend des schistes gréseux, des siltites tufacées et des amphibolites, avec des niveaux de
gneiss. L’ensemble de ces roches est intrudé de roches magmatiques d’âge Néoprotérozoïque
(gabbros, diorites et granodiorites). Les formations du PIII, discordantes sur les formations du
PII, se composent de conglomérats et d’écoulements volcaniques (andésite, rhyolite,
ignimbrite). Les événements du Panafricain, qui ont affecté la région, sont divisés en deux
phases. La phase majeure B1 est matérialisée par le développement d’une schistosité S1
régionale de direction N90–120 ◦E, d’un métamorphisme de faible degré et de décrochements
senestres ductiles est–ouest. La phase B2 est caractérisée par une schistosité de fracture de
même direction que la précédente.
L’or apparaît dans un couloir tectonique (6 km de long, jusqu’à 1,5 km de large) limité
par des failles senestres majeures orientées N90 ± 20 ◦E (faille à Rouimiate au sud, faille
Nord2 au nord). Le déplacement le long de ces différentes failles est senestre; il est
responsable du développement d’un couloir de cisaillement et, par conséquent, de la mise en
place des lentilles porteuses de la minéralisation.
Ce mémoire représente une étude structurale du gisement aurifère afin d’étudier la relation
entre la déformation et la mise en place de la minéralisation, l’interprétation des résultats est
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Imad SOUTAJI (PFE) 9
basée sur une synthèse des travaux antérieurs, ceci par superposition des levés géochimiques
et géophysiques sur ces données structurales pour obtenir à la fin un modèle synthétique du
gisement. Ce modèle nous a permis d’introduire un guide d’exploration « tactique » d’autres
cibles économiques.
Objectif de l’étude
Aucune étude de synthèse n'a été faite sur la minéralisation aurifère de Far West depuis
le début de son exploitation. Ce mémoire comblera donc le besoin de synthèse des données
historiques couplées à celles obtenues par les campagnes d'exploration effectuées par
REMINEX depuis 2004. L'objectif de cette étude est d'abord de situer les endroits où la
minéralisation s'est préférentiellement concentrée. Puis, nous émettrons une hypothèse sur
son âge de dépôt, notamment en le situant dans l'historique des déformations de la région de
Bleida-Bou Azzer. Enfin, nous analyserons les mécanismes possibles de ce dépôt, donner un
guide de recherche et d’exploration d’autres cibles. Les outils utilisés sont principalement du
domaine de la géologie structurale, le but étant de permettre à la compagnie propriétaire de la
mine de Bleida d'envisager une poursuite éventuelle d'exploitation du gisement.
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Chapitre I :
Géologie de la boutonnière
de Bou-Azzer & son contexte
Anti Atlasique
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I. Géologie de l’Anti Atlas
I.1- Localisation générale
La chaîne Anti-Atlasique constitue le domaine structural majeur du Sud du Maroc (figure
1) Il s’agit d’un vaste bombement anticlinal orienté ENE-WSW se prolongeant jusqu’à la
chaine de l’Ougarta suivant une direction NW-SE. L’Anti Atlas se subdivise en trois parties :
une partie occidentale s’étalant de l’Atlantique jusqu’au piedmont de Siroua, une partie
centrale correspondant au Jbel Siroua et à la région de Bou Azzer, et enfin une partie orientale
constituée du Jbel Saghro et du Jbel Ougnat.
La chaine de l’Anti-Atlas est principalement constituée de terrains précambriens affleurant
sous forme de boutonnières et recouverts par des séries infracambriennes et paléozoïques. Les
boutonnières les plus importantes en superficie sont celle du Bas-Draa, Ifni, Kerdous, Zenaga,
Sirwa, Bou Azzer, Saghro et Ougnate (figure 1).
Figure 1 : subdivision des domaines structuraux du Maroc. Modifié d’après Piqué et Michard(1989)
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La séparation de ces différents domaines de la chaine est soulignée par l’accident majeur de
l’Anti Atlas. Ce dernier correspond à un accident de direction moyenne WNW-ESE et continu
sur près de 6000 Km jusqu’au Kenya, via le Hoggar où il est connu sous le nom de linéament
de Tibesti (Guiraud et al, 2000). Au nord, l’Anti-Atlas est limité par une zone faillée majeure
appelée Faille Sud Atlasique qui s’étend depuis la Tunisie jusqu’aux les Iles Canaries
(Gasquet, 1991).
Au niveau lithostatigraphique, les terrains protérozoïques sont divisés en trois grands
ensembles (Thomas et al, 2004) :
Le socle paléoprotérozoïque structuré lors de l’orogenèse éburnéenne
Figure 2 : Carte schématique de l’Anti Atlas situant les boutonnières Paléoprotérozoïques etNéoprotérozoïques (Gasquet et al. 1991)
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Le supergroupe de l’Anti-Atlas correspondant aux formations volcano-sédimentaires
néoprotérozoïques déposées avant l’orogenèse panafricaine
Le supergroupe de Ouarzazate constitué de formations magmatiques associées à
l’histoire tardi-orogénique panafricaine
Le tout est recouvert en légère discordance par les groupes de Tata et de Taroudant. La figure
3 représente les différents ensembles lithostatigraphiques du domaine Anti Atlasique.
Le protérozoïque est essentiellement représenté dans le sud du Maroc par la chaine de l’Anti
Atlas. On trouve cependant quelques terrains protérozoïques dans les provinces sahariennes
ainsi que dans le Haut-Atlas à la limite avec l’Anti-Atlas. Les boutonnières protérozoïques
qui jalonnent l’Anti-Atlas (et une partie du Haut-Atlas) présentent des successions
Figure 3 : colonne stratigraphique de l’anti Atlas et ces phases volcaniques (Thomas et al. 2004)
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lithostatigraphiques variables d’ouest en est, rendant les recoupements des différents sites
difficiles.
I.2- Cadre lithologique et structurale
Cette chaîne est formée de terrains précambriens qui affleurent en boutonnières
sous une couverture paléozoïque. Au sein de ces boutonnières, les terrains sont d’âges
différents et forment soit un substratum très déformé, soit une couverture infracambrienne
légèrement déformée.
L'Anti-Atlas est affecté par l’accident majeur Anti-Atlasique qui le sépare en deux unités
structurales, (LEBLANC 198 )
Anti-Atlas sud occidental (zone d’étude) : qui est une zone de bordure du
craton Ouest-Africain correspondant à l'orogenèse Eburnéenne datée à environ 2000
M.A. Par CHARIOT(1978). C’est un substratum cratonique, où les traces de
l’orogenèse éburnéenne (environ 2 Ga) sont reconnues (Charlot, 1987; Choubert,
1963; Hassenforder, 1987) et ont été récemment confirmées (Aït Malek, 1998;
Gasquet, 2004; Thomas, 2002; Walsh, 2002); une couverture néoprotérozoïque
déformée de façon hétérogène lors de l’orogenèse panafricaine, à environ 685 Ma
(Clauer, 1976), suivie d’une importante activité plutonique et volcanique aux environs
de 600 à 570 Ma (Aït Malek, 1998; Gasquet, 2004; Thomas, 2002; Walsh, 2002),
contemporaine d’une phase d’extension crustale (Schermerhorn, 1986).
Un domaine nord-oriental, considéré comme un arc volcanique complexe, dont la
structuration résulte de la migration d’arcs magmatiques et de bassins d’arrière-arc,
édifiés sur une lithosphère océanique. Le substratum de ce domaine serait, en
revanche, comme le reste de l’Anti-Atlas, de nature cratonique (Ennih, 2001)
I. Géologie de la boutonnière de Bou Azzer El Graara
II.1- Introduction
Il s’agit d’une dépression orientée WNW-ESE, qui tient sa place au centre de l’Anti-
Atlas à une trentaine de km à vol d’oiseau à l’ouest de Zagora. Elle s’étend sur environ
65 km de long et 5 à 20 km de large avec des altitudes allant de 1300 à 1700 mètres. Cette
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Imad SOUTAJI (PFE) 15
boutonnière tient une place remarquable dans la compréhension de l’histoire géologique et
géodynamique de l’Anti-Atlas. Elle constitue, d’ailleurs une province métallogénique
importante grâce aux gisements de Cobalt/Nickel et Or de Bou Azzer, ce rôle privilégié a
favorisé une exploration intense pour la découverte de nouveaux gisements (figure 4).
II.2- Données géophysiques
L’interprétation des données du levé aéromagnétique enregistré par (Compagnie
Hunting Geology and Geophysics 1976) a permis de cartographié une importante anomalie
(figure 5) qui s’étend sur plus de 200 km dans l’Anti-Atlas central (A–A’), c’est une anomalie
de direction WNW– ESE, qui se superpose parfaitement à l’accident majeur de l’Anti Atlas
«AMAA». Elle présente une forme bipolaire, dont le pôle positif est largement plus
développé que le pôle négatif.
Figure 4 : Photo Satellitaire de la boutonnière Bou-Azzer El Graara localisant la région deBleida et de Bou Azzer
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Après la modélisation magnétique des différentes roches basiques et ultrabasiques de
l’ophiolite de l’Anti-Atlas central, on peut retenir les points suivants :
i) l’anomalie magnétique produite est caractérisée par une parfaite continuité le
long de l’«AMAA» et sa modélisation montre un enracinement dans la croûte
continentale supérieure ;
ii) le pendage obtenu par modélisation magnétique du complexe ophiolitique de
Bou Azzer–El Graara est sans ambiguïté orienté vers le nord. (A. Soulaimani,
2006)
Figure 5 : (A) Carte du champ magnétique résiduel de l’Anti-Atlas : (1) direction de l’ombrage,(A–A’) localisation de l’anomalie magnétique de l’Anti-Atlas central. (B) Carte du champmagnétique résiduel réduit au pôle de l’Anti-Atlas : (1) profils utilisés dans la modélisation
(P10, P22, P25, P28, P30 et P40) ; (2) direction de l’ombrage. (C) Lignes du vol du levéaéromagnétique. (D) Profils magnétiques du champ réduit au pôle. (E) Modélisation
magnétique des corps ophiolitiques panafricains de Bou Azzer–El Graara (A. Soulaimani et al.,2006)
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II.3- Cadre géologique
La boutonnière de Bou Azzer El Graara jalonne l’accident majeur Anti-atlasique.
D’après la carte établie par Choubert (1960) et la découverte du complexe ophiolitique par
Routier (1963) dans cette boutonnière (figure 6).
Figure 6 : Carte géologique de la partie occidentale de la boutonnière de Bou Azzer (modifiéed'après Leblanc, 1975).
Figure 7 : Coupes géologiques à travers la boutonnière de Bou Azzer (modifiée d'après Leblanc,1975 et Saquaque et al. 1989).
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II.3 a) Le Paléoprotérozoïque - Socle Eburnéen (PI)
Il caractérise les plus anciennes roches métamorphiques et magmatiques de la
boutonnière, affleurant uniquement dans la partie sud sous forme de bande discontinue. Ces
roches métamorphiques et très déformées sont attribué au cycle éburnéen (Paléoprotérozoïque
PI) par analogie de faciès (Choubert, 1960; Leblanc, 1975). Ce socle éburnéen occupe
généralement des zones de cuvettes bordées de falaises taillées dans les roches du
Précambrien III ou de l'Adoudounien, sauf au Nord où le contact avec les séries panafricaines
d’âge Néoprotérozoïque (PII inf.) est toujours tectonique.
Ce socle cristallin a été divisé en deux séquences (Rahimi, 1991 ; 1998 ; Saquaque, 1992) :
une formation supra-crustale intensément déformée lors de l’orogenèse éburnéenne et
constituée de schistes, gneiss, amphibolites, migmatites et une formation intrusive constituée
de tonalites, de diorites et diorites quartziques, de leucogranites, injectés par des dykes de
dolérite, de lentilles de serpentinites et de pyroxénites, dont l’âge éburnéen a été mis en doute
par Rahimi (1998), surtout que récemment dans la région de Tazgzaoute les datations
radiométriques U/Pb sur populations de zircons ont confirmé l’absence de l’Eburnéen
(D’Lemos et al., 2006).
II.3 b) Le Néoprotérozoïque moyen - précambrien II inférieur (PII inf.)
Au cours du Néoprotérozoïque moyen (Cryogénien), la bordure nord du Craton Ouest
Africain a été marqué par une extension à l’origine de l’ouverture de bassins. Dans la
boutonnière de Bou-Azzer et l’Anti Atlas central et occidental en général, le remplissage de
ces bassins est désigné sous le nom de groupe des calcaires et des quartzites (Choubert et
Faure-Muret, 1981 ; Thomas et al, 2002). Ce groupe est organisé en deux ensembles
sédimentaires (inférieur et supérieur) séparés par une formation ophiolitique.
L’ensemble inférieur montre un éventail de faciès se répartissant entre le domaine continental
et celui de plate-forme caractérisé par des remplissages silicoclastiques et carbonatés
(calcaires à stromatolites) (Bouougri et Saquaque, 2000) avec des intercalations de diabases
tholéïtiques à tendance alcaline (Leblanc, 1975 ; Tekiout, 1989). Cet ensemble, connu
communément sous le nom de la série de plateforme de Tachdamt-Bleida, est surmonté par
un empilement de coulées basaltiques tholéïtiques parfois structurées en pillow-lavas
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(Bouougri et Saquaque, 2000; Hafid et al., 1998). La tendance alcaline à transitionnelle
témoignerait d’un volcanisme lié à une phase d’extension crustale pré-panafricaine.
Les conséquences de ce rifting ont conduit à la formation d’une croûte océanique ophiolitique
composée de péridotites mantelliques serpentinisées ; de cumulats basiques et ultrabasiques ;
de pillow lavas et d’un large stock de diorites (Leblanc, 1975; Leblanc, 1976). Des tonalites
également associées à la mise en place de ces ophiolites ont fourni des âges compris entre 743
± 14 Ma et 663 ± 13 Ma (Thomas et al., 2002). Ces ophiolites, interprétées comme un
fragment de croûte océanique, jalonnent l’Accident Majeur de l’Anti-Atlas (Saquaque et al,
1989).
Cette séquence ophiolitique est surmontée par l’ensemble supérieur, formé d’une puissante
formation de séricitoschistes à intercalations de niveaux volcano-sédimentaires, quartzites,
calcaires à stromatolithes, shales noirs, méta-grauwackes et turbidites. Cette association
correspondrait à un système de turbidites fines mises en place par des courants à charge
argileuse (Bouougri et Saquaque, 2000).
II.3 c) Le Néoprotérozoïque - précambrien II supérieur (PII sup.)
Les terrains attribués au Néoprotérozoïque (PII supérieur), sont également connus sous le
nom de la formation de Tiddiline et plus généralement sous celui de PII-III. Elle recouvre en
discordance et remanie les roches du complexe ophiolitique (PII inf.). D’une épaisseur de
plus de 1000 m, cette série débute par un niveau de conglomérats discontinu et se poursuit par
une alternance de niveaux de varves et volcanites surmontée par un niveau terminal de shales,
tillites et grauwackes (Leblanc et Lancelot, 1980). Selon, ces mêmes auteurs, des massifs
hypovolcaniques (microdiorites, spilites) seraient contemporains de cette série.
II.3 d) Adoudounien - Terrains de la couverture
Dans la partie inférieure de la couverture et sous les premiers niveaux datés
"paléontologiquement" du Cambrien inférieur, Choubert (1952) a défini le Néoprotérozoïque
terminal (PIII) en deux ensembles : une formation volcanique à la base dite formation de
Ouarzazate et au sommet d’une formation sédimentaire de l’oued Adoudou appelée
Adoudounien. Les terrains PIII débutent par des niveaux de conglomérats discontinus,
surmontés par un ensemble volcanique composé de tufs et d’ignimbrites recoupé de dykes et
de coulées de laves acides et basiques. Une datation des ignimbrites a donné un âge de 567 ±
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7 Ma (U/PB sur zircons, (Walsh et al., 2002)). Ainsi, le PIII dont la puissance est 300-600 m,
se résume à l’imposante série d’Ouarzazate caractérisé par son important volcanisme de
nature rhyolitique.
La formation adoudounienne composée d’une puissante série calcaire et dolomitique, dont la
base présente localement des intercalations de coulées de trachytes et d'andésites rattachées au
volcanisme alcalin du Jbel Boho (Ducrot et al, 1976; Leblanc et Lancelot, 1980). Le contact
de l'Adoudounien sur le P III est généralement considéré comme concordant (Jeannette et
Tisserant, 1977); cependant des discordances de ravinement, voire des discordances
angulaires sont observées localement à Bou-Azzer El-Graara. Un âge de 534 ± 10 M.a. (U-Pb
sur zircon) a été fourni pour la syénite du Jbel Boho (Ducrot et al, 1976), auquel sont
associées les trachytes et les andésites interstratifiées dans les dolomies inférieures de
l'Adoudounien.
La figure 8 représente une colonne stratigraphique simplifiée de la boutonnière de Bou Azzer
El Graara.
Figure 8 : Stratigraphie simplifiée de la boutonnière de Bou-Azzer El Graara (modifié d’aprèsLeblanc, 1975)
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II.4- Cadre tectonique
Les travaux menés dans la boutonnière de Bou-Azzer El-Graara ont mis en évidence
quatre principaux événements tectoniques (Leblanc et Lancelot, 1980):
- l'événement éburnéen qui affecte les gneiss (2000 M.a.) de la bordure nord du craton Ouest
africain.
- la phase majeure pan-africaine B1 effectuée dans un climat métamorphique épizonal et au
cours de laquelle il y'a eu obduction des ophiolites sur la bordure septentrionale du craton
Ouest africain. Elle correspond à une phase de direction de raccourcissement NE-SW à NNE-
SSW (Admou, 1989; Benyoucef, 1990; Saquaque, 1992). Elle a engendrée une foliation
associée à des plis isoclinaux et des mégazones de cisaillement conjuguées (N100 senestres et
N140 dextres) avec une composante décro-chevauchante senestre dominante.
- la phase ultime B2 qui a engendrée des plis à grande longueur d'onde, des décrochements
senestres de direction WSW-ENE et localement une schistosité de fracture dans la série de
Tiddiline du Précambrien II supérieur. Elle réactive les accidents hérités de la phase B1 en
failles inverses. Cette phase marque l'entrée en collision directe du craton Ouest africain avec
le continent septentrional.
- la tectonique hercynienne peu développée dans la région se traduit dans le Néoprotérozoïque
terminal PIII, rigide, par des structures cassantes. Des fractures plurikilométriques (N70° à
N120°E) se superposent à d'anciens accidents précambriens (B2). Ces fractures auraient
fonctionné en cisaillements senestres et seraient responsables des décalages horizontaux des
massifs de serpentines. Ces déformations hercyniennes se traduisent aussi dans l'Adoudounien
par des structures plissées, qui se distinguent
R.Bousquet (2007), à suggérer la présence d’un mélange de blocs à la base de la série. Le
mélange est limité à la partie sud de l'enclave au contact avec le socle (Figure 9) La matrice
du mélange varie de serpentinite à roches volcano-sédimentaires fortement déformées. Blocs
se composent principalement de quartzites, de metagraywackes et de fragments ophiolitiques.
L’occurrence des brèches dans le mélange témoignent de l'origine tectonique des blocs.
Après l'obduction de l'ophiolite, notons l'accrétion des terrains, tels que les arcs insulaires, le
complexe ophiolitique, les ophiolites ont été démembrées et épaississent permettant aux
conditions du métamorphisme HT-schistes verts (figure 9).
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Lors de la collision entre le nord du continent et le craton West Africain, des plutons syn-
tectonique de diorite de quartz de dykes et de diabase a pénétré les différents terrains
accrétés. Des datations radiométriques sur divers granodiorites de Bou Azzer ont donné des
âges compris entre 650 et 640 Ma (Inglis et al. 2004, 2005). Toutes les unités ont été par la
suite déformées et métamorphisées sous conditions de faciès des schistes verts inférieures,
indiquées par croissance de chlorite dans les zones de cisaillement dans la granodiorite. La
fenêtre entière semble être un ensemble complexe de diverses roches igné, métamorphique et
les unités de roches sédimentaires qui ont été accrétées, juxtaposées et déformées à différents
moments au cours de la fermeture de l'océan de Panafricain et non assemblées en même
temps dans un complexe d'accrétion. Plusieurs études (Saquaque et al. 1989 ; Hefferan et al.
2000, 2002 ; Ennih & Liégeois 2001) montrent clairement que la suite ophiolitique de Bou
Azzer est le reste d'un assemblage d'avant-arc qui a évolué au-dessus d'une zone de
subduction de pendage vers le Nord. Malgré cela (l'orientation du pendage de la subduction
dans l'Anti-Atlas marocain au cours de l'orogenèse panafricaine) on discute encore de manière
controversée (Gasquet et al. 2005).
Toutefois, la géométrie actuelle de la suite ophiolitique (Soulaimani et al. 2006), la séquence
d'accumulation avec un mélange à sa base au contact avec le sous-sol (craton West africain
WAC) dans le sud, le sens haut-du-Sud au début du cisaillement combiné avec le volcanisme
calco-alcalin dans le Nord (massif du Saghro, Saquaque et al. 1992). La suite ophiolitique de
Bou Azzer ne fait pas partie d'un complexe d'accrétion, mais est une ophiolite obductée avec
un mélange à sa base. La séquence ophiolitique a été démembrée et s'est décollée pendant son
accrétion à la marge du WAC. II) (Romain Bousquet et al.2007)
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II.5- Subdivision et modèle génétique de la boutonnière
La subdivision de la boutonnière en trois domaines structuraux a été proposée par
(Saquaque et al, 1978,89) et (Hefferan et al, 1992).
Figure 9 : Modèle pour la mise en place de la série ophiolitique de Bou Azzer. 700-750 Ma :subduction à pendage vers le nord de l'océan de Panafricain. 680-660 Ma : Formation du
mélange et HT-des schistes verts. 650-640 Ma : syn-collision magmatisme transversaux plus tôtles structures tectoniques. (Romain Bousquet et al.2007)
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II.5 a) Un domaine autochtone Nord
Le plus ancien, peut déformer, constitué par des roches méta-sédimentaires et méta-
volcaniques.
Un métamorphisme à faciès schiste vert affecte l’ensemble qui est aussi intrudé par des
plutons quartzo-dioritiques produisant des auréoles de métamorphisme de contact.
II.5 b) Un domaine autochtone centrale
Nord Axe de la boutonnière, constitué essentiellement par un complexe ophiolitique
incomplet intrudé par des plutons quartzo-dioritiques et par de nombreux dykes de
composition basique et acide.
L’origine et la mise en place du complexe ophiolitique a fait l’objectif de plusieurs
hypothèses, entre eux, on cite :
* Il s’agirait d’une croûte océanique générée à l’aplomb d’une ride ou
comme plancher d’un bassin d’arrière arc, cette croûte océanique localisée sur le rebord
Nord du craton ouest Africain aurait été obductée lorsque ce rebord serait arrivé au contact
d’une zone de subduction à plongement sud durant la phase majeure panafricaine (B1)
(LEBLANC -1975/76)et (LEBLANC et LANCELOT 1980).
* Il s’agirait d’une croûte océanique générée au plancher d’un rift, elle aurait
ultérieurement constituée une écaille tectonique insérée au sein d’un mélange
d’accrétion associé à une zone de subduction plongeant vers le Nord (SAQUAQUE et
al.1989 et HEFFERAN 1992 ).
II.5 c) Un domaine allochtone Sud
En contact tectonique avec le craton Ouest-africain et avec le domaine central, il
est constitué par un ensemble de blocs tectoniques, de lithologie très diverse.
Ce domaine est affecté par quelques intrusions magmatiques, par plusieurs déformations
superposées et par un métamorphisme schiste vert.
II.6- La minéralisation dans la boutonnière
Les minéralisations associées spatialement aux serpentines sont de types variés :
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- La chromite est contemporaine de la cristallisation des roches ultrabasiques qui
sont à l’origine des serpentinites.
- La magnétite est contemporaine de la serpentinisation ; elle est nickélifère.
- Les minéralisations arséniées de cobalt et nickel sont liées génétiquement et
spatialement aux serpentinites.
La phase hercynienne a joué un rôle très important dans l’enrichissement et la structuration
finale des corps minéralisés en Cobalt, dont certains recoupent l’adoudounien et le PII
supérieur (mine d’Agdal)
Ces minéralisations sont généralement localisées aux contacts des massifs de serpentinites
dans des caisses carbonatées formées par métasomatose aux dépens des serpentinites. La
localisation de ces caisses carbonatées dépend de phénomènes tectoniques et non pas de la
nature des roches en contact avec les serpentinites. Les transformations en bordures
des massifs de serpentinites sont générales tant du côté serpentinite ( formation de talc
carbonates etc. …) que du côté des roches en contact (chloritisation).
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Chapitre II :
Géologie locale du Far Westet synthèse des travaux
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Données géologiques
I.1- Introduction
La série de Bleïda représente l’encaissant pour le gisement de cuivre et les
minéralisations aurifères. Elle est composée de roches volcano-sédimentaires et volcano-
détritiques d’âge Néoprotérozoïque moyen (PII inf.), formées dans un domaine de plate-forme
épicontinentale. Elle comprend des schistes gréseux, des siltites tufacées et des amphibolites,
avec des niveaux de gneiss. L’ensemble de ces roches est intrudé de roches magmatiques
d’âge Néoprotérozoïque moyen (PII inf.) (Gabbros, diorites et granodiorites).
Les formations du Néoprotérozoïque (PIII), discordantes sur les formations du (PII), se
composent de conglomérats et d’écoulements volcaniques (andésite, rhyolite, ignimbrite). Les
événements du Panafricain, qui ont affecté la région, sont divisés en deux phases. La phase
majeure B1 est matérialisée par le développement d’une schistosité S1 régionale de direction
N90–120 ◦E, d’un métamorphisme de faible degré et de décrochements senestres ductiles est–
ouest. La phase B2 est caractérisée par une schistosité de fracture de direction E-W à NE, des
plis verticaux et un rejeu de décrochements senestres.
L’or apparaît dans un couloir tectonique (6 km de long, jusqu’à 1,5 km de large) limité par
des failles senestres majeures orientées N90 ± 20 ◦E (faille à Rouimiate au sud, faille Nord2
au Nord). Le déplacement le long de ces différentes failles est senestre; il est responsable du
développement de couloirs de cisaillement et, par conséquent, de la mise en place des lentilles
porteuses de la minéralisation.
I.2- Lithologie
La zone du Far-ouest montre du Sud vers le Nord deux zones lithologiquement
différentes (figure 10), séparées par la faille Rouimiate à jeu décro-chevauchant sénestre :
- La zone Sud est formée par une puissante série schisto-gréseuse dont on distingue
quelques niveaux métriques de séricito-chlorito-schistes à pyrite. Ces niveaux sont
caractérisés par leur base jalonnée de niveaux centimétriques de jaspe rouge ferrugineux. Plus
au sud cette série est intrudée par la diorite quartzite.
- La zone Nord est marquée par la dominance des niveaux sédimentaires et volcano-
sédimentaires (siltites tufacées). Vers la base, elle est intercalée de passages laviques peu
puissants et vers le sommet il y a une prépondérance des coulées et matériel de projection
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volcanique (tufs). Ces formations sont traversées par une multitude de dykes doléritiques
de faible puissance (0.5 à 6m). Plus au Nord, l’ensemble est intrudé par la diorite quartzique.
I.3- Etude pétrographique
De Sud vers le Nord on distingue les faciès suivants :
Cumulâts
Ces roches affleurent à l’extrémité Ouest de la zone, ce sont des clinopyroxénolites avec
des proches gabbroique ; ces gabbro sont de couleur grise sombre avec des plagioclases de
grande taille cimentés par des ferromagnésiens. L’étude microscopique des lames minces (A.
Figure 10 : carte géologique simplifié de domaine de Bleida dans la boutonnière de Bou Azzersituant la zone de Far West d’après (Leblanc 1981)
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El Boukhari 1998) montre l’existence de deux types de gabbros : gabbro Cumulât et gabbros
quartzique ou diorite.
Siltites tufacées tachetées
C’est un faciès d’environ 1,2 Km de long sur 200 à 300 mètres de large. Il se distingue
de l’ensemble des roches vertes par des taches de cordiérites de grande taille (jusqu’à 1 cm)
étirées dans le plan de S1 et microplissé par la phase B2, l’étude microscopique par (El
Boukhari 1998) montre que c’est un faciès de siltites tufacées dont il distingue deux types de
biotites, biotites de petites taille orientées en soulignant la S1 comme les autres phyllites et
biotites de grande taille qui ne montrent pas d’orientation régulière.
Metatufs basique
C’est un faciès de couleur grisâtre terminant vers le sommet par un niveau tacheté
minéralisé ; l’observation microscopique (El Boukhari 1998) montre que la roche est
entièrement transformée et constituée par des minéraux de taille variant de 200 à 400 microns
d’épidote, d’actinote en aiguilles flexueuses ; de chlorite et d’albite rares. Les minéraux sont
orientés soulignant la schistosité S1 et sont intensément crénelés par la schistosité S2.
Diorite et/ou Gabbro
C’est une intrusion formé dans la majorité de diorite quartzique, qui s’allonge depuis le
granodiorite de Bleïda et vient buter contre le Néoprotérozoïque terminal (PIII) de Jbel
Azmal, avec des masses de gabbro La distinction entre les deux roches est pratiquement
difficile, les gabbros sont l’origine de la formation de poches riche en épidotes. Le complexe
est traversé par des dykes, acides il s’agit des dykes de microgranites et aplites ainsi que des
dykes basiques qui sont probablement des microgabbros. Des failles à jeu dextre ont été mis
en évidence sur ce massif traversant les dykes acides qui sont parfois plissés et boudinées.
Des petits filons de barytine et carbonates sont observés dans les gabbros
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Gneiss
La roche de couleur gris clair d’aspect gneissifiés (paragneiss) montre une alternance de
lits clairs très déformées ; microscopiquement les niveaux clairs sont constitués de quartz
étiré, fracturé à extinction roulante et macles mécaniques, de plagioclases et de rares épidotes
et muscovites.
Les niveaux sombres sont formés d’un feutrage fin (<100 microns) de minéraux phylliteux
(chlorites et séricite) non orientés avec de quartz rare et des opaques en cristaux automorphes
(magnétite) assez fréquents.
Métabasites (Amphibolites) :
C’est le faciès abondant, il est de couleur gris à vert sombre, d’aspect folié bien net. La
roche est constituée de prismes allongés d’amphibole de plagioclases abondants, transformés
en séricite très fine, chlorite, albite et calcite. De grands cristaux de plagioclases assez rares,
transformés par la même paragenèse que les plus petits, sont moulés par la schistosité et
correspondent à d’anciens phénocristaux ce qui évoque une roche de gabbro comme roche
d’origine ces phénocristaux de plagioclase sont parfois préservé.
I.4- Aspect structural
La carte géologique au 1/1000ème (archive SOMIFER) nous a permet de définir
dans la zone du Far West deux types de structures :
a) Couloir des lentilles quartzeuses
C’est un couloir de cisaillement, à lentilles de quartz gris, de puissance
variable, centimétrique à métrique. Ces lentilles sont étirées, boudinées et plissées par des
plis anisopaques à axes souvent inclinés. Les levés détaillés des tranchées nous
montrent que ces lentilles sont mylonitisées aux épontes et elles sont affectées par des
failles normales à remplissage de quartz blanc. Ces failles normales peuvent
correspondre à un rejeu distensif. Les lentilles sont intensément broyées, le quartz est
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débité en petits morceaux centimétriques cimentés par de l’hématite et quelques
carbonates. Macroscopiquement on distingue trois familles de quartz :
Quartz ferrugineux
Quartz huileux à sulfures
Quartz blanc
b) Couloir des roches vertes tachetées (Siltites tufacées)
La carte structurale détaillée au 1/1000ème (archive SOMIFER) de ce couloir montre
que c’est un couloir de cisaillement de direction ENE-WSW coincé entre la faille Rouimiate
au sud et une faille EW cicatrisée par un dyke doléritiques au nord. Au sein de ce
couloir on distingue, des failles brèchiques de direction NE (N50 à N70) à jeu senestre
et leur conjuguées NW (N150) dextres. Ces jeux sont compatibles avec le serrage
panafricain majeur de direction NNE-SSW.
Les levés détaillés des tranchées montrent la prépondérance des siltites tufacées tachetées
intercalées de passages laviques peu puissants. L’ensemble est fréquemment injecté de
dykes basiques de faible puissance. Les niveaux de siltites tufacées à tâches de
métamorphisme (Clinochlore), présentent par endroit une silicification et une hématitisation
importante. Ces masses silicifiées sont boudinées et étirées dans le plan de la schistosité.
Ces masses boudinées sont alignées et étirées au sein de micros couloirs de cisaillement.
Ces derniers sont affectés par des failles NE (N40 à N60) brèchifiées et légèrement inclinées
vers l’Ouest.
I.5- Métamorphisme
Dans la zone du Far West on remarque l’existence d’au moins de deux types de
métamorphismes :
Métamorphisme "schistes verts" : C’est le type de métamorphisme le plus étendu à
l'échelle de la boutonnière. Il est caractérisé par la paragenèse : chlorite, épidote, albite,
± calcite ± quartz dans les roches plutoniques, volcaniques et volcano-sédimentaires.
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Métamorphisme "faciès Amphibolite": Ce type de métamorphisme est très localisé,
essentiellement décrits dans deux zones : dans la zone du Far ouest et au nord de l’intrusion
dioritique sud Ait Ahmane (SAQUAQUE 1992). Dans la zone du Far West, du sud vers
le nord, on passe des siltites tufacées tachetées à des méta tufs basiques, ensuite à une bande
de méta amphibolites alternant avec des niveaux leucocrates quartzo-feldspathiques. Ces
derniers présentent une texture de gneiss et sont très riches en muscovite. Les
amphibolites sont très riches en hornblende verte, épidote, albite au Sud et sont formées,
exclusivement d’hornblende verte et de plagioclase en s’approchant de la diorite quartzique
au Nord. Les premiers termes au Sud correspondent à des méta-tufs spilitiques ou à des
méta-laves. Au Nord, ce sont probablement des méta-gabbros-diabases. Les niveaux
leucocrates peuvent correspondre à d’anciens kératophyres ou tufs kératophyrique.
I. Synthèse des travaux antérieurs
II.1- Etude géochimique
Une compagne de prélèvement de géochimie sol locale a été réalisée dans le secteur d’étude
en 2002 par Réminex Exploration. Les prélèvements ont été effectués selon une maille
de 100×100m sur une superficie de 5×4km, en tout, 3228 échantillons (fraction -63 et
+250µm) ont été prélevés, la fraction -63µm dont les résultats sont les plus significatifs que
ceux de la fraction +250µm, est représentée dans la figure suivante (figure 11) :
Cette étude a permis d’orienter les travaux d’exploration détaillée vers les zones prometteuses
(la zone Far West représente l’horizon le plus anomalique) avec des teneurs élevées en or
de l’ordre de 100 à 1700 ppb (figure 11).
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II.2- Etude géophysique
Suite aux résultats des analyses prometteuses des levés de géochimie Stream et sol
réalisés sur la zone du Far West, un levé géophysique par polarisation provoquée a était
recommandé. La configuration établie est la méthode de dipôle–dipôle afin d’obtenir une
meilleur résolution transversale des sources anormales. L’interprétation des pseudo-sections
PP de résistivité et de chargeabilité apparente a données les cartes suivantes :
Figure 11 : Carte d’anomalie géochimique du Far West (Fraction 63µm). Réminex Exploration2002
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Après la superposition des deux cartes (résistivité apparente et chargeabilité apparente) avec
la carte d’anomalies géochimiques des couloirs porteurs ont était identifiés, il s’agit :
- Une association assez évidente des horizons aurifères à de vastes couloirs très
conducteurs appauvris en minéraux chargeable ;
- Ces couloirs anormaux sont interprétés comme soulignant la présence d’horizons
fortement cisaillés, affectés par d’importants phénomènes d’altération qui entrainent
un lessivage des minéraux chargeables.
Figure 12 : levé géophysique de la zone par polarisation provoqué (PP)- SAGAX
Carte de résistivité apparente Carte de chargeabilité apparente
N N
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Sur la base des résultats géophysiques, il a était recommandé de se focaliser et de suivre
les travaux d’exploration vers le Sud et l’Est, en direction du massif granodioritique qui
pourrait avoir joué un rôle important dans la mise en place des minéralisations aurifères
(Joël Simard 2002, SAGAX).
III. La minéralisation aurifère
La minéralisation se trouve sous forme d’amas et /ou de veines à dimension variable. L'or
est concentré dans des horizons et des veines à oxydes de fer. L’or est natif et se trouve
associé à la kaolinite, la chlorite, l’épidote et la magnétite/hématite. La minéralisation est
caractérisée par une faible quantité des sulfures.
La minéralisation au niveau du Far West est répartie géographiquement en différentes zones
dites, du sud vers le nord, zones centrale (ZC), couloir des lentilles (LP), zone de brèche (ZB),
zone intermédiaire (ZI) et couloir nord (figure 13).
a) Couloir de roches tachetées « Zone Centrale –ZC » :
Au niveau de ce couloir, la minéralisation aurifère s’exprime dans les niveaux à
silicification et hématitisation importantes ; plus précisément au niveau de leurs plans de
Figure 13 : Coupe schématique N/S du Far Ouest (modifiée d’après projet aurifère Bleida-Réminex 2004)
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faiblesse (schistosité, cassure) souvent associée à l’hématite. L’or se présente sous forme
native en grains fins très disséminés à la surface des plans hématitisés. Quelques grains
grossiers s’observent parfois mais ce sont généralement des grains composites formés de
grappes de fines particules d’or.
Les formations silicifiées se comportent comme des niveaux porteurs s’étendant
longitudinalement sur quelques centaines de mètres et sont minéralisées sur des puissances
variantes, entre quelques mètres à quinze mètres, avec des teneurs en or comprises entre 2 et
6g/t.
b) Couloir de lentilles quartziques « couloir de lentilles principales –LP »
Au niveau de ce couloir kaolinitisé et mylonitisé, les lentilles sont intensément broyées ;
leurs épontes sont généralement kaolinitisées et hématitisées. Macroscopiquement et
métallogéniquement on distingue trois familles de quartz :
i. Famille de quartz ferrugineux
Les lentilles de quartz ferrugineux sont kaolinitisées et mylonitisées aux épontes et
sont intensément broyées. Le quartz est débité en petits morceaux centimétriques à infra-
centimétriques cimentés par de l’hématite. Les observations macroscopiques montrent que
l’or est lié à cette phase de cimentation.
Les analyses à la microsonde (Zinbi 1998) du concentré de bâté montrent que l’or est
présent sous forme pur à 95% ; et que les grains d’or sont entourés d’oxydes de fer
(hématite), parfois en agrégats pépitiques mélangés à l’hématite et en individus isolés dans
des fissures à remplissage d’hématite.
Les analyses chimiques de cette famille de quartz donnent des teneurs plus élevées par
rapport aux autres familles de quartz, avec des valeurs qui varient entre 2 et 128 g/t.
ii. Famille de quartz huileux à sulfures
La majeure partie de ce quartz s’observe au niveau des grattages (ancienne excavations).
Ces grattages de cuivre datent de la seconde moitié du XX siècle (FAFEE 1986), époque où
les indices de cuivre attiraient l’attention des compagnies minières.
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Ces lentilles présentent souvent, comme le cas de la famille précédente, des épontes
kaolinitisées et mylonitisées.
Macroscopiquement ; ce quartz est riche en malachite, chalcosite, chalcopyrite, pyrite,
bornite, chrysocole et or libre ; ce dernier a une teneur variant entre 0.5 à 20 g/t (Tranchée
T28, T14 et T35).
L’analyse et les observations macroscopiques montrent que l’or se concentre
essentiellement au niveau des épontes ferrugineuses (lentille de la tranchée T28), et que le
quartz présente une texture alvéolaire avec au centre de l’hématite ; les parois sont formées
de malachite fibreuse. Les grains d’or et l’hématite sont installés par fracturation du quartz.
iii. Famille de quartz blanc
C’est un quartz blanc clair, rarement hématitisé, plusieurs analyses montrent qu’il est
stérile en or. Les levés des tranchées nous ont permis de constater que ce quartz se concentre
généralement dans des failles normales affectantes les deux familles précédentes.
Remarque : Un réseau complexe de fracturation associé à des circulations hydrothermales
variées affectent ces lentilles et leur encaissant.
c) Zone intermédiaire et zone de brèche
Dans ces zones, la minéralisation s’exprime dans les horizons leucocrates à texture
de gneiss. Ces derniers se développent au sein des méta-amphibolites. Les niveaux
leucocrates (gneiss) peuvent correspondre à d’anciens kératophyres ou tufs kératophyriques
(Saquaque, 1992).
La minéralisation aurifère se développe essentiellement à l’intersection de ces
horizons gneissifiés avec des structures NE, plus précisément au contact béant méta-
amphibolites et les horizons leucocrates. Ce contact faillé est marqué à l’affleurement par
des méta- amphibolites silicifiées à indices de malachite fissurale.
d) Couloir Nord
Le dépouillement des cuttings des différents sondages Roc réalisés dans cette zone
montre que l'or est très fin et invisible à l’œil nu. La minéralisation se concentre
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essentiellement dans des brèches NE-SW et dans des niveaux silicifiés à malachite, et
présente une extension E-W importante. Ce couloir présente des faibles teneurs en
surface qui ont tendance à s’améliorer en aval.
III.1- Zone d’enrichissement aurifère
Dans le couloir des roches tachetées, les zones d’enrichissement se situent généralement
juste au-dessus du niveau hydrostatique (cote -25), là où l’or peut subir des processus de
migration et de remobilisation. L’encaissant est généralement composé de roches tachetées à
silicification et hématitisation importantes.
Dans les zones où le niveau hydrostatique descend avec la nappe ; la zone
d’enrichissement peut se développer jusqu’au-delà de la cote -25m (voir cote max. -40m).
Les remobilisations superficielles pourraient conduire à des zones de concentration
préférentielle, les différents sondages (carotté et percutant) montrent que les teneurs ne
semblent pas augmenter avec la profondeur, l’enrichissement parait plutôt lié aux niveaux
topographique ou à des paramètres tectonique (la minéralisation n’est pas contrôlée par la
lithologie).
III.2- Répartition de l’or
Dans les différents couloirs, la répartition des teneurs en or n’est pas aléatoire :
Au niveau du couloir des siltites tufacées (tachetées), la minéralisation aurifère se répartie en
trois bandes de direction Est-Ouest
- Bande Nord.
- Bande centrale.
- Bande Sud.
Le bloc central présente les ressources en or les plus importantes.
Cette répartition hétérogène de l’or à l’échelle de ce couloir, avec une partie centrale plus
riche bien individualisée, pose un problème de compréhension gîtologique majeur.
III.3- Etude minéralogique de l’or
Une étude minéralogique de l’or et des minéraux métalliques présents dans les minerais du
‘Far West’ a été effectué par Zinbi et Baoutoul (1998) et par El Ghorfi et al., (2006) sur
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lames minces polies préparées à partir d’échantillons de roche choisie en fonction de leurs
teneurs.
Les analyses qualitatives et quantitatives au microscope électronique à balayage (MEB) et
à la microsonde électronique (MSE) ont été réalisées à la compagnie minière de Guemmassa
(CMG).
Les analyses à la microsonde montrent qu’il existe au moins deux types géochimiques d’or.
- Un or pur très faiblement argentifère :
Argent inférieur ou égal à 5%, cet or est contenu dans le couloir des siltites tachetées.
- Un or pur légèrement argentifère :
Argent de 8 à 17%, cet or est contenu dans les lentilles de quartz hématitisées et sulfurées
ainsi que dans les méta-amphibolites métamorphisées autour des appointements dioritiques.
Le rapport Au/Ag dans le couloir des lentilles et les métabasites est supérieur par rapport au
couloir des siltites tachetées.
Remarque : les analyses métriques des différents impacts interceptés soit par sondages
destructifs ou carottés, montrent, malgré l’absence des grains d’or libres visibles à la loupe,
des teneurs en or considérables.
Conclusion
Plusieurs auteurs s’accordent en général pour conclure que l’or se purifie au cours des
processus d’altération superficielle ; soit par remobilisation chimique complète et
précipitation d’or pur, soit par lessivage chimique sélectif des minéraux en trace contenu dans
les grains.
Les résultats indiqués ci-dessus pourraient traduire le piégeage d’un or invisible inclut dans la
gangue ou bien associé aux sulfures.
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- Il semblerait que la majorité d’or libre légèrement argentifère (Ag : 8 à 17%) présent
dans les lentilles de quartz hématitisées et les métabasites pourrait être issu d’une
remobilisation au cours du lessivage d’un or contenu et/ou associé aux sulfures, par
migration partielle du cuivre et précipitation d’or libre légèrement argentifère.
- Quant à l’or libre pur à 95% (Ag < 5%) contenu dans les roches tachetées, il pourrait
être issu en majeur partie de la remobilisation tardive d’or légèrement argentifère (8 à
17%) selon le schéma (figure 14).
Figure 14 : Schéma de processus de purification d’or associé aux sulfures
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Imad SOUTAJI (PFE) 41
IV.Données métallogéniques du Far West
IV.1- La minéralisation : Or-Palladium
Actuellement peu de travaux ont traité le gisement de Far West, Les deux types de
minéralisation aurifère (disséminé et en veine) ont montrés la présence de groupe de
platinoïdes. Selon El Ghorfi (2006), tous les grains de PGM observés sont soit inclus dans l’or
ou entremêlée avec de l'or. Dans l'ordre décroissant d’abondance, on a : la mertieite-I ou
isomertiëite, la keithconnite (Pdnite [~ Pd203-x(Te, Bi) 11SbTe), la Palladseite (Pd17Se), la
Merenskyite(Pdte2), la Merenskyite-monchéite [(Pd, Pt) (Te, Bi) 15], la Kotulskite, La
Sperrylite (PtAs), la Potarite (PdHg). La composition chimique de l'or est comprise entre 79 et
93 % en poids d'or, de 6 à 19 % en poids d'argent et de 0,5 à 6,29 % en poids de Pd. (El
Ghorfi 2006).
IV.2- Les altérations hydrothermales
Selon Barakat et al (2002) Les différents stades de percolations des fluides et de dépôt de
la minéralisation sont accompagnés d’une altération hydrothermale, qui consiste à une
silicification, qui affecte les roches encaissantes des fentes minéralisées, une carbonatation
tardive, sous forme de veinules ou de nids, une hématitisation, affectant les couloirs de
cisaillement. Ainsi qu’une séricisitisation et une Chloritisation selon Belkabir et al (2008).
En appliquant la méthode de Piché et Jebrak (2004) dans la super province d’Abitibi de
Québec, Belkabir (2008) a établi une carte d’altération hydrothermale pour déterminer et
quantifier l’intensité de cette altération dans la séquence volcanique de Far West. Cette
méthode consiste en un calcule de deux indice (indice de Chloritisation CI et de séricitisation
SI) Les principaux résultats peuvent être résumés comme suit :
- A l’échelle régionale : La silicification et la hématitisation ont un caractère local à
l’inverse de la séricitisation et la Chloritisation, la distribution de la Chloritisation
ainsi que la séricitisation indique l’effet conjugué des deux altérations avec un
développement de la séricitisation dans la partie sud de la faille Rouimiate ainsi que
dans le faciès tacheté, ceci et due à un remplacement rétrograde de chlorite par un
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assemblage de séricite – calcite.– quartz , Ou à une Chloritisation hydrothermale
massive.
- A l’échelle locale : le profil N-S de l’indice de séricitisation indique que les zones des
veines de quartz ferrugineux sont intensément séricitisée alors qu’une silicification et
une séricitisation caractérise les zones de chert riche en cuivre, ceci est mis en
évidence à l’échelle de la lame mince par un remplacement intense du chlorite par la
séricite, les minéraux argileux et par le quartz. Le profil de l’indice de chlorite
confirme le caractère métamorphique dominant de ce minéral, l’indice montre aussi
des zones préservés qui sont localisé généralement dans les roches volcaniques
surtout.
IV.3- Les inclusions fluides et les conditions P-T
Barakat en (2002), en vue de déterminer la nature du fluide minéralisateur et par suite les
conditions de mise en place de la minéralisation, à étudier les inclusions fluides contenus dans
le quartz des lentilles, ce quartz selon lui a été mis en place selon trois stade : un premier stade
correspondant à la formation des lentilles et leur remplissage par un quartz Q1 sous forme
d’agrégats xénomorphe, très déformé ductilement durant la phase B2, avec un aspect
microscopique sale. Un deuxième stade caractérisé par la réouverture des lentilles et le dépôt
d’un quartz Q2 automorphe macro grenue et non déformé avec du chlorite de type
brunsvigite. Finalement la phase minéralisatrice et le dépôt de la paragenèse or natif-bismuth-
bismuthinite-galène et du chlorite 2. En résume les résultats en 3 stades :
- Stade 1 : l’intersection entre les isochores des inclusions fluides Lc-w et ceux des
inclusions fluides Lw-c dans le même intervalle permet de déduire que les conditions
P-T étaient à 300 ±30 °C et à 50 ± 20 MPa.
- Stade 2 : la température de formation de la paragenèse Q2-hématite-chlorite 1 est
donnée par le chlorite 1 à 300 ±30 °C et des pressions estimés à 70±30 MPa.
- Stade 3 : pour les fluides aqueux la température maximale est de 250°C avec des
pressions d’ébullition de l’ordre de 4 MPa. Le chlorite 2 rapporte une estimation de
175 ± 30 °C. les pressions correspondantes sont de l’ordre de 2MPa. Cependant la
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Imad SOUTAJI (PFE) 43
pression du piégeage était supérieure à 2 MPa à des profondeurs 2 Km à moins de
400m. Le piégeage est probablement lié à une tectonique distensive (Barakat et al.,
2008).
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Figure 15 : Carte géologique du Far West illustrant les zones mise en exploitation ; (1) Bloc A (2) Zone Centrale (3) Bloc B(4) Zone des brèches (5) Zone intermédiaire(6) Zone Nord
2
3
4
6
1
5
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Chapitre III :
Etude structurale dugisement aurifère du Far
West
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I. Rappel et définition : Zone de faille, couloir de cisaillement.
I.1- les failles
Une faille (figure 16) est une fracture de cisaillement macroscopique accompagnée d'un
glissement des blocs de part et d'autre du plan de faille. Les failles s'observent à toutes les
échelles, soit à l'échelle de la lame mince, de l'affleurement ou à l'échelle régionale.
Figure 16 : anatomie d'une zone de faille (tiré du site Planète Terre).
I.2- Couloir de cisaillement
Le cisaillement est une déformation dans une masse rocheuse, marquée de dislocations à
toutes les échelles (de plusieurs mètres, jusqu’à celle des cristaux). Les bandes de cisaillement
ou zones de cisaillement, ont subi une déformation ductile asymétrique (Shear zone).
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La géométrie d’une zone de cisaillement indique que l’orientation de la surface de
cisaillement C est proche du plan de cisaillement général (Fig. 17A-B). L’identification des
zones de cisaillements constitue un bon critère cinématique, cela se voit à l’échelle de la carte
comme à l’échelle d’un échantillon. Le comportement cisaillant de la roche donne naissance
à des fentes de tension sous l’effet de la traction (Fig. 17C). Ces fentes tiennent une
importante place dans le secteur d’étude puisqu’elles encaissent une bonne partie de la
minéralisation aurifère, généralement sont à remplissage de quartz.
Figure 17 : (A) et (B) : Schéma des composantes de cisaillement fabriques S/C (S : plan deschistosité, C : plan de cisaillement, ECC1 et ECC2 : failles conjuguées dues aux contraintes)
leurs agencement défini des bandes de cisaillement et des failles conjuguées (Daigneault CERM-UQAM, module 5), (C) illustration du contrôle structural d’une minéralisation par remplissage
des fentes de tension générées par les contraintes cisaillantes. (G.Corbett 2005).
A B
C
Fentesde
tension
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La mise en place d’une minéralisation dans ces couloirs de cisaillement « Shear-zone » est
assurée par le réseau de différentes failles dues aux régimes : extensives, transpressives et
compressives, la connectivité de ce réseau représente sa capacité de conduire un fluide au sein
de ce réseau.
II. Méthodologie de l’étude
II.1 Etude de terrain
La région étudiée s’étend sur environ 5 km de long et 5 km de large. Elle comprend la partie
du réseau de faille la plus propice à une étude de la perturbation du champ de contraintes en
raison de la densité élevée du réseau, de sa qualité d’affleurement et de la présence notoire
d’orientations variables de failles.
L’étude de terrain a d’abord consisté à réaliser une cartographie fine du réseau de failles et de
son encaissant. Cette cartographie a été effectuée sur des extraits des cartes disponibles au
service géologique de la mine et sur des levés sur terrain réalisés au cours de l’étude. Nous
avons aussi combiné nos observations de terrain à des observations de photographie
aériennes. Ensuite nous avons réalisé des coupes géologiques sériées d’orientations N-S
basées sur les interprétations des données de surface et des sondages réalisées en 2012
(pendages des stratifications et des failles). Ces coupes n’ont pas été tous communiquées dans
le cadre de cette étude à cause des contraintes de confidentialité de ces données. De plus, nous
avons réalisé des mesures structurales (pendage et direction des failles et des structures
géologiques) et nous avons géo-référencé ces mesures grâce à un GPS de type Garmin (UTM-
WGS84) afin de pouvoir les intégrer dans le modèle structural numérique.
La carte géologique et les coupes ont été réalisées sur le logiciel Mapinfo professionnel et
Discover.
II.2 Modélisation structurale surfacique
La deuxième étape de cette étude consiste à réaliser un modèle structurale surfacique en
2D du réseau de faille dans la zone étude, subdiviser ces failles en familles en se basant sur
leurs orientations et le faire fusionner avec le modèle numérique de terrain pour que chaque
information structurale soit bien localisée dans l’espace, notamment en altitude (Z). Cette
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Imad SOUTAJI (PFE) 49
modélisation surfacique permettra de bien anticiper l’allure et les rayons de courbure des
failles qui affleurent en surface et qui sont interceptées par les sondages carottés. Nous avons
réalisé ce modèle grâce au logiciel-Discover, qui permet d’importer les données de surface et
de profondeur issue d’une base de données qui a été préparée au cours de cette étude, celle-ci
contient toutes les données de forages destructifs (coordonnées, descriptions lithologiques,
analyses chimiques et données structurales…). Par la suite on va superposer le modèle
structurale surfacique sur les différentes cartes d’anomalies (géophysiques et géochimiques)
afin de chercher des relations spatiales entre les sources d’anomalies et ces données
structurales. Finalement un modèle géométrique en 3D a était réalisé dans le service
géologique par la cellule de géomatique à l’aide du logiciel DATAMINE afin de pouvoir
calculer les ressources en 3D, cela s’effectue par extrapolation des données de forages à partir
de cette base de données.
III. Analyse structurale du réseau de faille
III.1- Schéma structural du Far West
Le schéma structural du Far West (figure 18) montre une densité élevée de discontinuité,
pour simplifier l’analyse on va par la suite subdiviser ce réseau en familles de discontinuités.
Figure 18 : Schéma structural du réseau de faille de Far West
Zones mises enexploitation
Faille de Rouimiate
N
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III.2- Caractéristiques du réseau de discontinuités
Les épisodes tectoniques successifs qui ont lieu dans le gisement génèrent généralement des
familles de failles d’orientations différentes. L’analyse des azimuts permet de distinguer ces
différentes orientations principales et de définir les familles de fractures. Une des lois les plus
utilisées est la loi de Fisher (1953) qui donne la distribution angulaire autour d’une direction
moyenne.
On a subdivisé la zone en deux compartiments : couloirs de lentilles au Nord à dominance de
roches volcaniques et couloir des siltites tachetées au Sud de nature volcanosédimentaire.
Couloir des lentilles :
Ce couloir constitué de roches à dominance volcanique qui encaisse un réseau important de
lentilles minéralisé.
Familles Direction de pendage (°) Pendage (°)Famille 1 350 48
Famille 2 240 70
Famille 3 330 72
Famille 4 195 75
Famille 5 210 43
Famille 6 226 60
Schistosité 260 60
Ce couloir est caractérisé par 7 familles de discontinuité (y inclus les failles, diaclases et
schistosité). Les familles (2 et 3) représentent les structures majeures qui encaissent la
Figure 19 : Famille de discontinuité naturelle dans la zone des brèches, zones des lentilles et zoneintermédiaire.
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Imad SOUTAJI (PFE) 51
minéralisation aurifère, la famille 3 (N-S) caractérise la zone des brèches et la famille 2
représente la minéralisation dans la zone intermédiaire et le couloir Nord (figure 19).
Couloir des siltites tachetées :
La zone centrale contient 6 familles de discontinuité (figure 20) dont les familles (1,2 et 5)
constituent les pièges de la minéralisation aurifère. La famille 1 encaisse les teneurs les plus
importantes dans cette zone.
Dans la partie suivante on va discuter avec les représentations stéréographiques des pôles des
2 familles de schistosité (S1 et S2) et les familles de failles qui affectent la zone de Far West.
Ces représentations stéréographiques sont issues d’une multitude de point de mesure sur
terrain à l’aide d’une boussole et un GPS.
Figure 20 : Familles des discontinuités naturelles dans la zone centrale
Familles Direction de pendage (°) Pendage (°)
Famille 1 18 51
Famille 2 76 65
Famille 3 144 60
Famille 4 105 75
Famille 5 315 84
Schistosité 250 60
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Imad SOUTAJI (PFE) 52
a) Schistosité S1
Cette schistosité affecte l’ensemble de la zone étudiée et précisément les horizons volcano-
sédimentaires, les amphibolites et les gneiss. Les pendages de la S1 sont variables (5° à 90°),
ceci est due probablement au redressement des formations à l’approche de la faille de
Rouimiate. Cette schistosité est caractérisée par une orientation minérale qui se traduit par un
étirement des minéraux néoformés dans le plan de la S1 : cordiérite, muscovite, chlorite et
épidote. La figure suivante représente la projection stéréographique de la S1.
On remarque bien que l’orientation de la S1 est E – W et le sens du plongement est vers le
Nord.
Figure 21 : Représentation stéréographique des pôles de la S1
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b) Schistosité S2
Cette schistosité de fracture, est moins exprimée même si elle affecte l’ensemble du secteur.
Les intrusions dioritiques au sein du couloir de cisaillement n’ont pas été affectées par ce type
de schistosité ce qui suggère une mise en place tardive de ces intrusions (l’intrusion est
synchrone selon Leblanc 1975).
La représentation stéréographique des mesures de terrain montre une orientation générale
NNE-SSW avec un pendage moyen à fort avec un plongement vers l’Est (figure 22).
c) Failles
Dans la zone d’étude, la faille de Rouimiate et la faille Nord 2 sont les plus grandes structures
tectonique dans la zone, elles représentent les limites Sud et Nord du couloir minéralisé avec
des extensions kilométriques jusqu’à la granodiorite de Bleida. Ces failles sont décro-
chevauchantes à jeu sénestre et à remplissage de carbonates, d’hématites et de quartz.
Figure 22 : Représentation stéréographique des pôles de la schistosité de fractures S2
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Imad SOUTAJI (PFE) 54
Les autres failles observées associées à ce couloir ont une direction majeure N60 à N65 à jeu
dextre et senestre et qui constituent des failles conjuguées dues au régime cisaillant entre la
faille de Rouimiate et la faille Nord 2. La projection stéréographique d’une multitude de
mesures de ce type de failles est représentée dans la figure 23. Trois familles de failles ont été
reconnues :
- N20 à N40
- N45 à N60
- N100 à N150
Avec une dominance des failles N45 à N60
.
Figure 23 : Représentation stéréographique des pôles de failles
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Imad SOUTAJI (PFE) 55
III.3- Phases orogéniques et interprétations du secteur
Dans ce paragraphe on va essayer de situer par ordre chronologique les événements qui ont
affecté le secteur du Far West, en tenant compte de l’histoire des déformations à l’échelle de
toute la boutonnière de Bou Azzer, ainsi d’associer un âge de mise en place de la
minéralisation à une phase orogénique comme suit :
Océanisation avec mise en place de la série ophiolitique de Bou Azzer (760 M.A)
jusqu’au centre de la série de Bleida au Sud.
Serrage panafricain, caractérisé par la phase ultime B1 qui est responsable du
chevauchement de la série de Bou Azzer sur Bleida (le plan de chevauchement est la
faille de Rouimiate). Probablement cette phase est responsable de la mise en place de
l’or primaire d’après une synthèse bibliographique.
La mise en place du massif granodioritique de Bleida syn-tardi B2 ayant provoqué un
crochant de la faille de Rouimiate à l’ouest. Le massif même sera affecté par un dyke
basique de nature doléritique. Cela a provoqué le développement du couloir de
cisaillement traduit par les fentes de tension.
La phase de la déformation ultime B2 est responsable du rejeu de la faille de
Rouimiate en jeu senestre (marqué au niveau du dyke de dolérite traversant la
granodiorite, responsable aussi du plissement des lentilles de quartz).
L’orogenèse hercynienne est responsable du raccourcissement régional N-S qui a
provoqué une réactivation des failles panafricaines, elle est aussi responsable aux
plissements disharmoniques des formations paléozoïques (Adoudounien).
I. Modélisation
IV.1- Modèle du Far Ouest
Cette étape consiste à coupler les données de la géologie de surface avec le schéma structural
et les superposer avec le levé géophysique (PP) et la carte d’anomalie géochimique, cela va
nous ressortir une image bien claire sur les couloirs porteurs des veines aurifères dont les
résultats seront discutés à la fin de cette partie.
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Les données d’entrée sont :
- Modèle numérique de terrain (MNT) ;
- Carte de surface 2D du réseau de faille ;
- Levé des tranchées ;
- Carte d’anomalie géochimique ;
- Carte d’anomalie géophysique (PP).
IV.2- Coupes de sondages
Dans ce paragraphe on va présenter deux coupes de sondages carottés réalisées au cours de ce
travail (on va se limiter que sur les sondages : SC_FW 25 et SC_FW39), ces coupes sont
réalisé à l’aide des descriptions géologiques et structurales des carottes de sondages levés sur
le terrain.
Sondage SC_FW 25 :
Le sondage SC_FW 25 a pour objectif de tester l’extension vers l’Ouest de la zone centrale, il
a traversé un faciès des siltites tufacées avec des intercalations de bandes faillées et
brèchifiées. Un impact est reconnu : il s’agit d’une bande de tuf très hématitisé de 4m (cote :
-61 à -65 m) avec une teneur de 3,66 g/t dont 1m à 14 g/t (cote : -63 à -64 m) correspond à des
brèches de faille (figure 24).
Sondage SC_FW 39 :
Le levé géologique du sondage SC_FW39 (figure 25) montre qu’il a traversé des
horizons généralement de schistes tufacés (siltites) avec un passage de schiste tacheté fracturé
signalé par deux failles cote (-31m et -43m) qui ont joué un rôle principale dans le dépôt de la
minéralisation aurifère. Les résultats d’analyse ont enregistré un passage de 13m avec une
teneur de 0,27 g/t et 2m avec une teneur de 4,41 g/t en traversant la faille (cote : -43m) dont
0,4m à 16 g/t, cette faille montre un remplissage quartzique avec des traces de malachite.
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Figure 24 : Coupe géologique du sondage SC_FW_25 (Extension Ouest de la zone centrale)
Figure 25 : Coupe géologique du sondage SC_FW_39 (Extension avale de la bande dedyke ’ZC’)
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Remarque : Toutes les failles minéralisées à quartz brèchifié traversées par les sondages
montrent un caractère listriques (figure 26) ce qui suggère une mise en place au cours d’une
phase extensive due à un relâchement des contraintes régionales (avec la possibilité d’une
mise en place d’une minéralisation tardi-panafricaine), les failles E-W à quartz sulfuré
montrent une intense altération et oxydation au niveau de leurs épontes (figure 28).
La figure 27 montre une faille listrique traversée par le sondage SC_FW25, sur la carotte on
remarque bien le remplissage par des brèches tectonique à quartz anguleux (morceaux de
quartz + fragments de l’encaissant). Cette texture est spécifique à une mise en place
hydrothermale tardive au sein de cette faille.
Figure 26 : faille listrique (en jaune) à quartz minéralisé (Nord-Ouest de la zone centrale
Figure 27 : Carottes de sondage SC_FW 25 traversant une faille brèchifié cote (-63,-64 m)
Brèche à qz. anguleux
Failles listriques à quartz brèchifié
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Figure 28 : Coupe schématique au niveau des lentilles de quartz sulfuré (A) lentilles de quartzavec une kaolinisation aux épontes, (B) Vue du parement porteur des lentilles minéralisées, (C)
plan de la faille subtabulaire.
A
A
B
C
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IV.3- Résultat de l’analyse
La superposition des données géochimiques et géophysiques a permis d’analyser les
anomalies du secteur sous une base de multicouche afin de rendre les anomalies visibles, nous
avons essayé d’intégrer les données structurales pour chercher les liens avec les niveaux
porteurs (si il s’agit d’une orientation préférentielle ou pas). Le modèle final (figure 32)
obtenu nous a permis de vérifier les points et de tirer les conclusions suivantes :
- Le couloir de cisaillement était le moteur dynamique de la mise en place des veines
minéralisées dans les fentes de tensions et les failles conjuguées, toutes les failles
enregistrent des teneurs considérées en or;
- Les niveaux très conducteurs et non chargeables constituent un vrai metallotécte
régional surtout lorsqu’ils ont été affectés par le régime cisaillant (failles N40 à N60)
et la schistosité S2 (rhéologie de la roche encaissante);
- Les failles à quartz sulfuré d’une orientation dominante remarquable E-W (parallèle
aux failles majeures) constituent les horizons porteurs des teneurs les plus importantes.
Ce qui appuie l’idée que ces failles représentent l’hôte d’une minéralisation primaire
(Au + sulfures);
- Le contact entre les roches compétentes et incompétentes constitue des plans de
faiblesses pour la mise en place de la minéralisation primaire.
- La zone de brèches constitue le couloir d’intersection entre la faille majeur du couloir
des lentilles (Au+sulfures) avec deux failles N-S, cette zone est caractérisée par des
brèches tectoniques avec remplissage hydrothermal (Belkabir et al., 2011);
- Les lentilles d’or argentifère à faible traces de sulfures constituent une phase
secondaire car elles se concentrent dans les faille N45 à N60, elles recoupent les faille
sulfurées;
- Les failles N45 à N60 porteurs d’or sont des failles listriques qui marquent une mise
en place tardive de la minéralisation au cours d’une phase extensive;
- La zone centrale constitue le couloir volano-sédimentaire coincé entre la faille de
Rouimiate et le complexe de roche volcanique, tenant compte de sa réponse
rhéologique élastique et la présence d’un niveau hydrostatique, cette zone constitue
le piège d’un dépôt aurifère tardif après les phases de remobilisation depuis les failles
sulfurée. (l’or pur dans cette zone est localisé dans les plans de faiblesse de
l’encaissant avec une pureté de 95%);
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La figure 29 représente une distribution des deux familles de failles qu’on a citées (faille : E-
W et faille N45 à N60), la minéralisation au sein de ces failles a été confirmé par analyse des
tranchées qui les recoupent.
Les failles E-W sulfurées porteur d’or primaire montrent un rubanement significatif (figure
30), il s’agit d’un cœur à sulfures massifs avec des épontes de quartz blanc à gis clair (stérile)
ce qui implique un remplissage tardif dans ces structures.
Les failles minéralisée N45 à N60 sont à remplissage tectoniques caractérisées par du quartz
brèchifié avec peu de sulfures (figure 31).
Figure 29 : carte géologique du couloir de lentilles illustre les familles des failles minéralisées N45 à N60et E-W interceptées par les tranchées
F : N 45
F : N 45
F : N 60
F : E-W
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Figure 30 : (A) quartz à sulfures massifs, (B) quartz à texture rubanée, (C)quartz blanc à oligiste (stérile), (D) niveau oxydé au périphérie des sulfures.
Figure 31 : (A) brèches tectoniques à quartz + peu de sulfures, (B) grains d’or visibles
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Figure 32: Modèle synthétique de Far West (les polygones représentent les zones mises en exploitation)
ContactminéraliséZone prometteuse
Vers la granodioritede Bleida
Tranchées
Failles familleN40 à N60
Failles famille (E-W) à N110porteurs (Au+sulfures) fig.33
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Projet de fin d’étude 64
II. Discussion des résultats.
La boutonnière de Bou Azzer El Graara est bien connue par ces gisements filoniens de cobalt,
arséniure, chromite podiforme et or comme sous-produit. Le gisement de cuivre de Bleida est
sous forme d’amas sulfurées, il est de type SEDEX (Leblanc et Billaud 1978; Leblanc 1981;
Mouttaqi et Sagon 1999).
Beaucoup de travaux menés en se basant sur quelques indices métalliques à l’échelle de la
boutonnière ont associé les minéralisations à l’orogenèse panafricaine vue l’importante
distribution de ces gisements métallique dans le socle protérozoïque. Les derniers travaux
portés à l’échelle de toute la boutonnière (L.Maacha 2013) ont suggéré que les
minéralisations cobaltifère de Bou Azzer et cuprifères de Bleida sont tardi-panafricaines, ils
sont synchrones au volcanisme alcalin de Jbel Boho (530 M.a). L’auteur a mentionné que la
minéralisation (or + palladium) de Far West qu’elle est liée à une phase précoce qui reste à
définir.
Toutes les études précédentes (Barakat et al., 2002, El Ghorfi et al., 2006, Belkabir et al.,
2008) sont d’accord avec le développement de la minéralisation au sein du couloir de
cisaillement, limitée par les deux accidents majeurs (failles Rouimiate 1 et Nord 2) dont le jeu
sénestre a permis le développement des lentilles de quartz porteuses de la minéralisation.
Selon Belkabir et al., (2008) La fabrique tectonique dominante est la S1 associé à une phase
tectonique D1 définie par l’alignement des minéraux (séricite, quartz, chlorite et feldspath)
avec une direction générale de N 100 et un pendage de 60° vers le nord indiquant le
raccourcissement générale N-S, elle est faiblement à fortement développé et il semble être
influencé par la rhéologie de faciès .
Les travaux menés par A. Mouttaqi sur le gisement cuprifère de Bleida (à 6 Km de la zone
d’étude) ont fait ressortir un modèle syngénétique de type SEDEX (SEDimentary
EXhalative) vue l’interférence entre le processus de l'exhalaison et celui du remplacement.
L’étude de synthèse réalisée en termes de ce travail nous a permet d’identifier un caractère
épigénétique de la minéralisation aurifère (mise en place tardif par rapport aux roches
encaissantes), le contrôle structurale avait joué un rôle très important au cours de la mise en
place, de piégeage et d’enrichissement du métal. D’après les données d’autres gisements
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Projet de fin d’étude 65
comparable au Far West, on peut lui associé au type Epithermal (Low Sulphide) vue les
conditions de P-T de dépôt (moins de 2Km à une température de 250 °C) et le contrôle
structurale de la mise en place, Cette hypothèse du modèle reste incomplète de point de vue
métallogénique, Une étude détaillée des halos d’altération est nécessaire pour la mise au point
de la possibilité d’avoir un système porphyrique (Cu, Au) qui a minéralisé toute la district de
Bleida, des auteurs (Belkabir et al, 2011 et Ait Lhna 2013) ont suggéré que le gradient de
métamorphisme et croissant de Sud vers le Nord, Belkabir (2011) a établi une carte
d’altérations propylitique et séricitique du secteur de Far West, il a suggéré que la
minéralisation aurifère primaire représente la racine d'un système VMS pré- tectonique.
Malheureusement les gites de ce type d’âge ancien (type Protérozoïque) sont souvent
affectées par les cycles orogéniques d’âge plus jeune, cela peut poser des problèmes de
zonation au cours de l’étude.
Dans ce type de gite, où l’association spatiale et temporelle avec un édifice volcanique est
serrée, un fluide est entré en ébullition suite à son exsolution de son magma ou lors de son
ascension vers la surface. Le souffre est préférentiellement dans la phase vapeur. Le fluide
riche en SO2 d’origine volcanique s’est condensé ou bien a réagi avec l’eau souterraine ce qui
donne l’altération argileuse intense accompagnée de silification. L’or précipite au-dessus de la
zone d’ébullition.
La contribution de fluide volcanique est plus difficile à établir. L’écoulement des fluides est
contrôlé par les fractures et les failles dans lesquelles on peut reconstruire le panache de fluide
hydrothermal qui se mélange avec les eaux souterraines, la précipitation se fait par mélange,
baisse de température et ébullition.
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Projet de fin d’étude 66
Conclusion générale
L’étude structurale du secteur du Far West nous a permet de décrire les déformations qui ont
affectés la zone, d’associer l’âge de dépôt de la minéralisation à l’histoire de déformation et
d’établir des directions préférentielle à cette mise en place. Les données de synthèse ont
participé à définir un modèle de recherche et d’interprétation de ces données structurale, ces
interprétations ont permis d’introduire un guide d’exploration pour d’autres cibles.
- La chance de trouver un couloir semblable à la zone centrale dépend de la rhéologie
des roches encaissante et de niveau hydrostatique des eaux souterraines ;
- Le contact entre les roches compétentes et incompétentes constitue des plans de
faiblesses pour la mise en place de la minéralisation primaire.
- Les failles à quartz sulfurée (E-W) et à quartz brèchifié (listriques N40 à N60)
constituent la cible prioritaire pour chercher d’autres dépôts économiques ;
- L’enrichissement aurifère des failles N45 à N60 est lié à une phase extensive qui peut
être associée à un relâchement d’une contrainte régionale (reste à définir).
- La minéralisation du Far West est liée spatialement au zones fortement cisaillées et
mylonitisées, cette fracturation qui a provoqué le lessivage des minéraux chargeables.
En se basant sur tous les résultats évoqués historiquement sur la zone d’étude, des travaux
approfondis dans le cadre d’une thèse sur la zone mise en question vont rapporter plus
d’explications sur le plan scientifique et technique, ils vont permettre aussi à la compagnie
propriétaire de mieux orienter ces travaux d’exploration et d’exploitation. Où une
recommandation de ré-optimisation des ressources et d’étudier la possibilité d’accès
(exploitation) en souterrain vue les puissances réduites de ces structures, un sondage profond
dans la zone du Far West va permis de mieux comprendre l’évolution de ce système en
profondeur.
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Bibliographie
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Autres sources :
Documents internes – Service géologique SOMIFER
Exploration of Low Sulphidation Epithermal Vein Systems (Dr. Peter Megaw)
Cours de métallogénie GLG. Université LAVAL chapitre 4.
LOW-SULPHIDATION EPITHERMAL QUARTZ-ADULARIA GOLD SILVER VEINS &
THE EL FUEGO PROJECT, MEXICO (Morgan Poliquin)
Cours de géologie structurale (Soulaimani)