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Urbanism Metamorphosis of mass housing cities […] • A. Hima, A.Tacherift, A. Abdellaoui

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METAMORPHOSIS OF MASS HOUSING CITIES: CASE OFEL AMEL NEIGHBORHOOD IN BISKRA (ALGERIA)

Amara HIMALecturer, PhD Student, Institute of Architecture, University of Sétif,

Algeria, e-mail: [email protected]

Abdelmalek TACHERIFTAssociate Professor, PhD, Institute of Architecture, University of Sétif,

Algeria, e-mail: [email protected]

Abdelkader ABDELLAOUIAssociate Professor, PhD, Institute of Urban Planning, University of Paris,

France, e-mail: [email protected]

Abstract. The technical Post Occupancy Evaluation: interview, thequestioning and wayfinding analysis (pedestrian movement) by “movementtraces” are used in this paper to analyze and understand themetamorphosis’ investigation in cities mass housing; case of El-Amelneighborhood in Biskra city. This was taken in order to understand therelationship between the redistribution space-usage and socio-spatialdysfunction, as well as the pedestrian frequentation movement level and,in the end, the transformation of the facades and outdoor spacesappropriations. The investigation results of model analysis wayfinding by“movement traces”, shows that the majority of pedestrians prefer diagonallystraight roads and shorter axes in the direction of the new equipment, inadjacent spaces, within the city. Therefore, these axes which have directimpact show insecurity in this case study and the transformation of thefaçades as well as a new appropriation of the outdoor spaces.

Key words: transformation and appropriation of outdoor spaces,wayfinding, movement traces, post occupancy evaluation, El-Amelneighborhood in Biskra

1. IntroductionLes “grands ensembles”, symbole universelde l’urbanisme fonctionnel, social,économique moderne d’après-guerre,devenus la solution « miracle » liés auxproblèmes de la reconstruction des villes, aubaby-boom et l’exode rural (Cupers, 2014).

Plus tard, ce modèle, par sa productionquantitative, ne répond plus dans saforme aux aspirations des habitants et dedemain (Harloe, 2007).

Donc, cinquante ans après les décenniesglorieuses durant les années: 50, 60 et 70,plusieurs discours scientifiques ontuniversellement remis en cause cemodèle du fait de leur ségrégation socio-spatiale et de leur forme ‘’barre et tours‘’;laquelle s’est traduite par la démolition etla réhabilitation du patrimoine (Crump,2002; Gilbert, 2009).

Aujourd’hui, ce modèle est devenusynonyme de ‘’bidonvilisation’’ (Winton,

• Urbanism. Arhitectură. Construcţii • Vol. 9 • Nr. 4 • 2018

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2004), “d’agression urbaine” (Glaeser etSacerdote, 2000), de ‘’violence’’(Droettboom et al., 1991), de ‘’délinquance’’et ‘’d’insécurité urbaine’’ (Menninger,1970), dans les pays développés (Mengin,1999), ainsi que dans les pays en voie dedéveloppements (Ben-Belguidoum et al.,2015).

Les travaux de recherche dans ces payssont abordés, le plus souvent, dans descontextes sociale et sécuritaire (Auyero etal., 2014).

Après l’indépendance, l’état algérien s’esttrouvé confronté à une crise du logementcausée essentiellement par une croissancedémographique galopante, aussi biennaturelle que migratoire (Madani etTacherift, 2010).

Cette situation contraignante a incité lepouvoir politique à résoudre ce problèmepar le recours à la construction desgrands ensembles urbains.

La politique d’habitat, dans ce cadre s’estconcrétisée par la création des Zonesd’Habitats Urbains Nouvelles (ZHUN).C’est ainsi que la mise en œuvre de cemodèle d’habitat, s’est succédée sur leterritoire national jusqu’à nos jours enraison de son caractère de modèled’habitat occidental moderne, et ensuitede son intérêt économique (Bertho, 2014).

Globalement, les grands ensembles sontréalisés essentiellement à partir deprincipes de standardisation etd’uniformisation par l’industrie dubâtiment (Sibley-Behloul, 2002).

Effectivement, la standardisation dénote,en pratique, un écart fondamental entreespace conçu dans les bureaux d’étudeset ce qui est vécu par l’habitant(Loukaitou-Sideris, 1993); et l’on constate,

a posteriori, que les habitants,transforment, parfois profondément,l’espace urbain, jugé contraignant pour lesécuriser (Beghdoud et al., 2017).

Le discernement autour de la question dela forme urbaine des grands ensemblesdans leur rapport entre modèle spatial,typification conceptuelle et dynamiquesociale, est au centre de cettetransformation de l’espace (Naceur,2013a; Kara et Belal, 2017).

En général, ce genre de pratique est lerésultat de plusieurs facteurs: politiques,économiques, socioculturels, urbains,etc.). La conjugaison de ces facteurs d’unemanière directe ou indirecte, immédiateou successive a fait émerger destransformations urbaines pratiquées parles habitants sur leurs cadres de vie(Madani et Diafat, 2011).

Les premiers constats observés dans laplupart des cités collectives en Algérie ycompris notre cas d’étude (cité El-Amel àBiskra), les installations de nouveauxéquipements dans les espaces adjacents etl’intérieur des cités provoquent desdysfonctionnements socio-spatiaux et unemétamorphose urbaine (Naceur, 2013b).

Plusieurs travaux de recherche entreprisen Algérie traité la problématique dedysfonctionnement socio-spatial, de lamétamorphose et l’appropriation del’espace urbain dans les grands ensembles,du point de vue forme urbaine ettypologie architecturale (Mebirouk et al.,2005; Daara et Zerouala, 2007).

Le présent travail est conçu comme unecontribution à l’identification duprocessus de la métamorphose urbainedans la cité algérienne, par l’utilisationdes techniques d’évaluation postoccupation: l’interview, le

Urbanism Urban violence in mass housing cites of Algeria •A. Hima, A. Tacherift, A. Abdellaoui

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questionnement et les relevées dedysfonctionnement wayfinding parméthode ‘’movement traces‘’.

1.1. Les grands ensembles: une politiqued’habitat incontournable en Algérie

En Algérie, les ZHUN, sont régies,comme une procédure technique etadministrative, par la circulaireministérielle N° 00 355 /PU du 19-02-1975, ayant pour objectif la réalisationmassive ayant pour objectif la réalisationmassive de logements collectifs, selon desprocédés constructifs industriels.

Les modèles mis en œuvre souffrent decarence en matière de qualité deconstruction, d’aménagements, de vie,d’environnement et de bien-être chez soi.

Il va sans dire que la particularité ducitoyen algérien, façonnée par le double-poids cultuel et traditionnel, fait del’intimité familiale un critère essentielvoire une condition sinequanone à toutsystème de résidence en milieu collectif.

Ceci est un facteur important, combiné àl’incivilité des habitants et le laxisme despouvoirs publics, a mené au brouillage defrontière espace public- espace privé, àl’instar des transformations etd’appropriations de l’espace urbain.

Fig. 1. Les transformations des façades dans lesnouveaux programmes d’habitat délivrés récemment

à Sétif. Source: Boutebna, Setif.info, 2017.

Ce phénomène n’a pas cessé des’accroitre, même les nouveauxprogrammes des logements collectifs(délivrés récemment) ont subis destransformations et des modesd’appropriations choquants, telles que lesmodifications des façades et laprivatisation des espaces publics (Hadjri,1993) (Fig. 1).

Cette politique d’habitat a été toujoursincontournable, sous l’effet du besoinurgent de se loger.

A cet égard l’Algérie à concrétiser cebesoin par un programme très ambitieuxpromet plus de trois millionsd'appartements à l’horizon 2019 (Fig. 2).

Fig. 2. La politique de l’habitat collectif en Algérie.Source: Rapport national de la conférence de

l’Habitat III -Algérie, 2017

Le graphe (Fig. 2), illustre la politique,incontournable, de l’habitat collectif enAlgérie; notons qu’après 1999, duranttrois quinquennats, la politique del’habitat collectif en Algérie, promettaitplus de trois millions de logements àréaliser avant 2019 (Benrachi et Lezzar,2014).

1.2. La métamorphose urbaine dans les“ZHUN” algériennes

Le problème de la métamorphose del’espace urbain, s’observe aisément àtravers les transformations typiques etmassives des façades suivies


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d’appropriation des espaces extérieursdans la plus part des ZHUN algériennes(Foura-Bouchair, 2014).

Alors, nous aboutissons à une différenceimportante entre l’aménagement prévu etl’espace réellement vécu par les habitants(Semmoud, 2009).

Il s’agit, d'une véritable “recompositionurbaine” constatée sur plusieurs formeset niveaux, dont nous citons lesprincipaux:

1. Constatée, dans la plus part des cas,par l’installation anarchique desparaboles sur les façades et par lafermeture en rideau bâché (Fig. 3).

Fig. 3. En haut, l’installation anarchique desparaboles à Alger. Source: journal El Watan,

2009; En bas, fermeture en rideau bâché à Alger.Source: Couturier, la Galerie particulière à

Ixelles, journal Le soir, 2017

2. Constatée, agressivement, par lasuppression partielle /ou totale par

cloisonnement en béton dur, des balcons,séchoirs, et fenêtres (Fig. 4).

Fig. 4. De gauche à droite: Cité 400 logt-Ouargla,Cité El-Amel-Biskra, Cité 442 logt-Hassi

Messaoud. Source: Auteurs, 2017

3. Constatée, massivement, parl’appropriation des espaces publics parun ‘’clôturage’’ d’espace vert privé enbarbelé et par ‘’cloisonnement’’ desespaces extérieurs en mur dur (Fig. 5).

Fig. 5. De gauche à droite: Cité El-Doukssi-Constantine, Cité 500 logt- M’sila, Cité El-Amel-

Biskra. Source: Auteurs, 2017

En effet, ces appropriations sontconstatées sur les axes les plus fréquentéspar les piétons transitaires en directionles nouveaux équipements installés(Naceur, 2011) (Fig. 6, 7).

Fig. 6. L’installation d’un équipement public etd’une gare routière intercommunale dans la cité

El-Amel-Biskra. Source: Auteurs, 2017


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4. Constatée, spectaculairement, par leschangements des RDC résidentiels enmagasins de commerce, bureau etgarages, et vice versa (Fig. 8).

Fig. 8. De gauche à droite: Cité 400 logt-Ouargla,Cité 1006 logt-Sétif, Cité 500 logt- M’sila. Source:

Auteurs, 2017

Plus grave encore, concernantl’enlèvement des espaces extérieurs etl’aménagement des garages en béton, estqui ont eu pour conséquence directe surla ‘’bidonvilisation’’ de l’image des citéscollectives en Algérie (Fig. 9).

Fig. 9. De gauche à droite: Cité 824 logt-Biskra,Cité El-Naser-Ouargla, Cité 1200 logt- Batna.

Source: Auteurs, 2017

Signalons, par ailleurs, la présence dansles mêmes lieux d’autres formesd’appropriation de l’espace sous l’aspectd’une « résidentialisation » que l’on peutqualifier de qualité positive, ne serait-ceque sur le plan de l’esthétique (Fig. 10)

Fig. 10. De gauche à droite: Cité El-Amel-BiskraCité El-442 Hassi-Messoud, Cité 400 logt-Ouargla.

Source: Auteurs, 2017

De façon concrète, notre constatation surterrain à mener à la gravité de laredistribution spatio-fonctionnelle par laréalisation des nouveaux équipementsaux milieux et dans les voisinages descités et qui ont des conséquences directessur le dysfonctionnement socio-spatialdans ces cités, en particulier lestransformations des façades etl’appropriation des espaces extérieurs.

Eventuellement, la redistribution spatio-fonctionnelle, favorise un mouvementpiéton, transitaire, non familier à la cité,incohérent avec les aménagementsinitiaux, et qui menace l’intimité de la citécollective en Algérie (Safar-Zitoun, 2013).

En conséquence, les habitants sécurisentleur milieu urbain par destransformations d’adaptation (Sibley-Behloul, 1993), généralement considéré‘bidonvilisation urbaine’’.

1.3. Présentation du cas d’étudeGéographiquement, la ville de Biskra estsitue à 420 Km au Sud-Est de la capitalede l’Algérie (Alger). La ville de Biskra se

Fig. 7. Mmouvement piétons transitaires dans la citéEl-Amel-Biskra. Source: Auteurs, 2017


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trouve à 34°50'42.81" Nord et 5°43'41.23"de longitude Est.

La cité choisie "El Amel", représente l’undes premiers noyaux qui forme laZHUN-ouest de la ville de Biskra (Fig.11).

Fig. 11. La situation géographique et l’étatexistant de la cité El-Amel-Biskra. Source:

Auteurs, 2017

La cité avait subi des transformations tantvariées que diversifiées de l’espaceurbain par les modifications profondesdes façades conjuguées à des actesd’appropriation des espaces extérieurs.

Cet ensemble d’éléments expliquentamplement notre choix de terrain.

En un terme descriptif, la cité a subi uneredistribution dans ses fonctions spatialesassociées à d’un dysfonctionnementsocio-spatial, suite à l’installationd’équipements publiques administratifs,la réalisation d’une gare intercommunaledans le sud-ouest, et la réalisation d’unpalais de justice et un arrêt de bus dans lenord-est de la cité.

Ces équipements ont permis de créer unedynamique urbaine aux alentours de lacité et d’atténuer légèrement le caractèrede banlieue ou cité dortoir dépourvu qui

lui a été infligée pendant de nombreusesannées.

Parallèlement, ils ont créé undysfonctionnement socio-spatialspécialement, par un mouvement piéton-non familier à la cité, et source denuisance est dégradation; En effet, notrechoix de la cité ‘’El-Amel’’ paraîtconvenable et reflète bien la réalité de lacité algérienne. Citons quelquescaractéristiques essentielles de cette cité:· La présence d’un phénomène de

métamorphose urbaine marquée parles transformations qui enlaidit lesfaçades et l’appropriation des espacesextérieurs.

· La cité a subit une redistributionspatio-fonctionnel par la réalisation denouveaux équipements l’intérieur et àl’extérieurs de la cité.

· La forme ouverte du plan de masse,encourage un mouvement piéton,parcourant la cité dans toutes lesdirections, malgré la fermeture desblocs qui n'affecte pas l'accessibilité etles risques d'intrusion.

· Sa situation stratégique, liées par deuxgrandes routes nationales (RN46-RN3).

· Habitée par un grand nombred’habitants (presque 8000 habitants).

· Son plan de masse favorise un granddegré d’ouverture, ainsi que ledésordre entre les espaces publics etles espaces privés.

Sur le plan conceptuel, la cité offre unetypologie qui varie du F2 au F5, uneconception simplifiée assez uniforme -blocs de logements accolés du (R+2) au(R+4) - où tous les blocs se ressemblent.

La surface foncière de la cité et de 24.66ha- où le plan de masse caractérisé parune faible densité de 40.55 logt/ha, d’unfaible taux d’occupation du sol COS =0.43 et d’un très faible coefficient


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d’emprise au sol CES = 12,75%. Cesderniers paramètres favorisent l’usagedéraisonnable des grands espacesouverts.

Le tissu urbain de la cité est unecombinaison de trois types de blocsorganisés autour d'un grand espacecentral, conçu pour servir de parcs outerrains de jeux (Fig. 12):1. Forme en bloc dégradé de Trois, deuxou quatre blocs de forme H, où les cagesd’escalier desservent 4 logements parpalier: il existe en tout 15 Blocs - le typede cellule: LC1/F2 (en couleur bleu ciel).2. Forme en bloc convexe et espace ferméen U- le type de cellule: LC2/F3-F3 (encouleur magenta).3. Forme en bloc convexe et espace semi-fermé en bande rectangle et triangle deforme L, le type cellule: LC3/F3- F5 (encouleur orange et violet).

Fig. 12. Plan de masse de la cité El-Amel-Biskra.Source: (DCH) 2017

1.4. ProblématiqueL’observation de terrain de la cité ‘’El-Amel’’ a rendu visible l’hypothèse de

l’impact du dysfonctionnement socio-spatial, notamment le systèmewayfinding (mouvement piéton) sur lestransformations de l’espace urbain.

Il s’agit essentiellement dedysfonctionnements, causés par desmouvements piétons étrangers, ayantengendré des modifications de l’espaceurbain en question. C’est ainsi, que despratiques de transformation des façadeset l’appropriation des espaces extérieurssont constatées massivement sur les axesles plus fréquentés par les piétons nonfamiliers à la cité.

La question que l’on peut se poser alorsdans ce cadre est la suivante: est-ce ledysfonctionnement socio-spatial dusystème wayfinding, qui en estresponsable des transformations del’espace urbain?

La réponse à cette question, inclue deuxvolets de recherche:(i) Investiguer la manière dont les habitantstransforment leur espace urbain.(ii) Analyser le processus de lamétamorphose urbaine, à base dudysfonctionnement du système wayfinding.

La problématique est axée sur deuxprincipes fondamentaux qui s’articulentsur deux choix d’exercices :1. Choix d’un modèle d’investigation.2. Choix d’un modèle d’analyse.

1.5. MéthodologiePour notre travail, nous avons opté pourla méthode d’évaluation post-occupationbasée sur l’enquête par l’interview et lequestionnement et l’analyse wayfindingpar “movement traces”.

L’objectif fixé dans l’application de cettedémarche se résume alors en trois pointsessentiels:


302

(i) Saisir la manière dont les habitantstransformeront et s’approprieront lesespaces architecturaux et urbains etcomprendre le processus de lamétamorphose urbaine.(ii) La redéfinition du processus de lamétamorphose urbaine, par la redistributionspatio-fonctionnelle et le dysfonctionnementsocio-spatial, notamment: le systèmewayfinding (mouvements des piétons).

(iii) L’investigation de l'impact du facteurde sécurité, à travers l'accessibilité et lavisibilité, sur la transformation de lafaçade et l'appropriation des espacesextérieurs.

Sur le plan méthodologique, quatredémarches d’évaluation post-occupation,se rapportant l’une à l’autre, structurentcette recherche:

1. Travail d’enquête: c’est au cours de cettephase préparatoire qu’on tente decomprendre les processus destransformations architecturales de façadeset d’appropriations urbaines des espacesextérieurs entre le vécu et le conçu. Deuxtechniques d’enquêtes utilisées:

(i) Une pré-enquête par l’entretien sélectifdirect de 30 minutes pour but d’identifierles éléments essentiels du processus de lamétamorphose urbaine (reproduction).L’échantillonnage a été effectuésélectivement parmi les ménages quiopèrent des transformations, visant, ainsi,à créer une diversité spatiale, sociale, etd’usage. De ce fait, les interviewésreprésentent un nombre de 23 personnes,presque 2% de la masse des ménagesrépartis par une proportionreprésentative sur le secteur d’étude.

La procédure de l’interview est effectuéepar rencontre directe et en posant troisquestions ouvertes standards:

· Comment vous imaginiez votremaison ?

· Estimez-vous, le logement où voushabité ?

· Quelles sont les modes detransformation et d’appropriationspatiale que vous aviez faite ?

Les résultats à priori conduit à laconfection du questionnaire dudysfonctionnement socios-patial de cettecontribution.

(ii) L’enquête par le questionnaire d’unéchantillon sélectif de 300 habitants(correspond 300 logements), pourinvestiguer la satisfaction et lemécontentement entre forme, confort etsécurité et tenter de comprendre lesmotivations des pratiques socio-spatiales,ainsi le dysfonctionnement socio-spatial.

Le formulaire distribué renferme troisrubriques de questionnement:· L’identification des pratiques socio-

spatiales (architecturale et urbaine).· Appréciation des pratiques socio-

spatiales entre forme, confort etsécurité (paramètre dudysfonctionnement socio-spatial).

· Identification du dysfonctionnementsocio-spatial.

Nous présentons les résultats, enpourcentage. La règle mathématique estcomme ci-dessous:· Pourcentage des effectifs satisfaits ou

mécontents = (Quantité des réponsesdes satisfactions, ou desmécontentements/quantité globaledes interrogées) × 100%

2. Travail de terrain, par l’observation,portera sur l’enregistrement des relevésdes transformations des façades et lesappropriations des espaces extérieursurbains. Le calcul ici, est sur une base dequantification de la proportion- ou le


303

pourcentage égal à la comparaison d'unnombre à une quantité de référence dansl’enquête. En règle mathématique:· Pourcentage des transformations, ou

appropriation = (Quantité destransformations, ou appropriation,observées/la quantité globale desménage interrogés) × 100%

3. Travail de terrain, par la méthode“movement traces”, qui portera surl’enregistrement des relevées wayfindingdans la cité. Aussi, la règle mathématiqueest basée sur le calcul du taux des fluxpar axe en pourcentage (%)· Le pourcentage du flux des passants =

(Nombre des passants par un axe/lenombre total des passants) × 100%

4. Travail analytique, par ledéveloppement d’un schémad’interférence entre l’observation desrelevés wayfinding par méthode“movement traces” et l’observation destransformations des façades etl’appropriation des espaces extérieurs.

Dans ce cadre, à l’aide d’une techniqued’interférence entre les deuxobservations, nous pouvons explorerl’hypothèse du dysfonctionnement socio-spatial, notamment l’impact du systèmewayfinding sur le processus de lamétamorphose urbaine.

Ceci rend aisé, par ailleurs, de nouspermis d'une part d'identifier leschangements spatiaux, et d'autre partde mieux identifier l’impact desitinéraires susceptibles d'être parcouruspar les piétons et leurs rapports dedépendance et leur l’influenceréciproque directe.

Elle rend, en fin de compte, aisé decomprendre le degré de ressemblance etde discordance entre le système

wayfinding, les tracées des voiriesplanifiés et les transformations del’espace.

Méthodologiquement, le schéma nousparaît dans ce cadre tout à fait opportun.

Donc, ce développement vient nonseulement pour faire un bilan sur lesqualités de la conception, de ses atouts etses spécificités; mais aussi de mettre enrelief le rapport entre les transformationset le système wayfinding, comme étantun support tant nécessaire qu’essentieldans la recherche de l’évolution deschangements et du dysfonctionnementsocio-spatial.

C’est ainsi, que des conclusions seronttirées dans ce papier, contribues par lasuite à l’élaboration des conclusions,l’évaluation des pistes des futuresrecherches, notamment d’estimer et dequantifier la métamorphose urbaine.

2. Les résultats de l’analyse post-occupation: la pré-enquête, l’enquête et

l’analyse wayfinding

2. 1.Synthèse de la pré-enquête (l’interview)La pré-enquête nous montre le décalageentre l’espace conçu et l’espace utilisé etnous révèle la distance entre le plan duconcepteur et les besoins des utilisateurs.Elle a permis de définir l’importance dufacteur sécurité, par l’accessibilité et lavisibilité responsable et déclencheur destransformations des façades etappropriations des espaces extérieurs.

L’analyse des résultats de la pré-enquêtesont présentés dans le Tableau 1. Ilrécapitule le processus de lamétamorphose urbaine et identifier lesnotions d’espaces, les pratiques, lesbesoins d’usages, le fonctionnement et ledysfonctionnement socio-spatial.


304

Tableau 1. Récapitulatif du processus de la production urbaine, entre: formes, espaces, pratiques, besoins,fonctionnements/dysfonctionnements, par les réponses des interviewées.

Fig. 13. Pratiques socio-spatiales et satisfaction desinterrogées. Source: Auteurs, 2017

2.2. Synthèse de l’enquête (questionnaire)Le calcul des appréciations des interrogéssur les différentes pratiques socio-spatiales (architecturales et urbaines),représente un écart important entre unmécontentement pour motif de sécuritéavec une moyenne de 59.66%, dont 90%habitent le RDC, suivi par le facteurforme avec une moyenne de 52%, ou lamajorité des interrogés (81%), habitent,aussi, le RDC. Contrairement à celui duconfort, qui est jugé satisfaisant (55%),spécialement par la majorité des habitantsdu premier et deuxième niveau (Fig. 13).

L’interprétation des données, nous apermis de comprendre l’impact du

UnitésConcep-

tulles

Espaces Pratiques Besoins FonctionnementSocio-spatial

Dysfonction-nement

Socio-spatial

Métamorpho-sis

urbaineCuisine Prépare les

repasChambre DormirSalon Loisir

EspaceArchitect-

urale

NaturePrivé

Salle debain

Lessive etprendre soin

EspaceArchitectu-

rale

Droitsnormatives:

-Tauxd’ocupation parlogement (Tol).

-Tauxd’occupation par

piéce (Top).

Surpeuplement

Balcon Détente

Loggia SéchoirMauvaise

orientationFaçade

NaturePublique

FenêtreContrôle etEmbiancesclimatiques

ConfortPhsycologi-

ques

Sécurité

Climat:Chaleur/Aération

Acoustique

Intimité

Voisinagegénant

Transforma-tion de la

façade(Fenêtre,

balcon, loggia)

Trottoir Mouvementpiton

Parking Stationne-ment

Espaces desdéplacem-

ents

Accessibilité etVisibilité

Mouvementpiéton

transitaire

Espacejeuenfant

LoisirMauvaise

orientation

Espaceurbain

NaturePublic

Espacevert

Détente etEsthétique

ConfortPhsycolog-

iques

Sécurité

Climat :Chaleur/Aération

Acoustique

Intimité

Voisinagegénant

Appropriationdes espacesextérieurs


305

facteur de sécurité et de la forme sur lestransformations architecturales et lesappropriations des espaces extérieurs,notamment, dans les cas des logementstypes LC1 et LC2 dans les RDC (Fig. 14).

Fig. 14. Types des logements et transformationsarchitecturales déclaré par les interrogées. Source:

Auteurs, 2017

Il s’agit d’une véritable recompositionarchitecturale et urbaine, par destransferts et des rajouts des chambres à laplace des balcons, loggia, la suppressiondes fenêtres, et les appropriation desespaces extérieurs par “clôturages”, qui adéfiguré la façade urbaine.

2.3. Synthèse de l’analyse wayfinding par“mouvement traces”

Pour commencer notre enquête par laméthode “movement traces”, nous avonschoisi neuf points ou stations, quireprésentent les entrées de la cité et quitraversent vingt-deux espaces extérieursdans le quartier, et cela pour surveiller etsuivre les mouvements des piétons et leschemins qu’ils prennent suivant lesrelevées wayfinding, et les relevées destransformations et les appropriations desespaces extérieurs sur ces axes.

Le choix des points d’observation s’estfait en tenant compte de nos observationsprécédentes sur les axes où le flux despiétons qui est très élevé est qui manifeste

une forte transformation des façades etune forte appropriation des espacesextérieurs (Fig. 15).

Fig. 15. Stations d’observations des mouvementsdes piétons. Source: Auteurs, 2017

Les relevés d’itinéraires par “movementtraces” indiquent une forte fréquentationdes passants dans les jours de travail.

Ils indiquent, aussi, une inégalité dans ladistribution des passants le long des axestransversaux et les axes longitudinaux dela cité, où on remarque certains espacesavec une forte fréquentation ceux del’axe5' (S5'-S7), l’axe3 (S3-S5'), l’axe6 (S3-S6), contrairement à celui de l’axetransversal 5(S5-S8), notamment dans lesjours de travail.

Ces mouvements viennent de la gareroutière intercommunale à l’ouest de lacité, en transitant par la cité, et se dirigentvers les équipements administratifs et lepalais de justice au nord-est de la cité. Onconstate aussi, que les axes les plusfréquentés par les flux des piétons (S5'-S7,S3-S6 et S5-S8), possèdent les façades lesplus assujetties aux transformations etappropriations des espaces extérieurs(Fig. 16).


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Fig. 16. Taux des flux par axe en pourcentage (%).Source: Auteurs, 2017

Par ailleurs, on remarque une fortefréquentation sur plusieurs raccourciscomme les chemins diagonaux entre lesbâtiments dans le nord-est de la cité.

Ces raccourcis assurent une bonne liaisonentre l’accès périphérique nord-est avecles différents espaces, ainsi que lesraccourcis entre le siège de l’OPGI et lasûreté urbaine.

Ces chemins assurent, aussi, ledéplacement des gens venant du sud etqui se dirigent vers l’axe périphériquenord où se trouve l’arrêt de bus enpassant par le milieu de la cité, comme ilsassurent le transit des usagers venant descités adjacentes vers l’axe Nord- Est.

L’utilisation de l’espace se traduit aussipar d’autres formes de mouvements oùon remarque par exemple une forteutilisation des cours entre les bâtimentspar les enfants, ces espaces sont occupésutilisés comme des aires de jeux.

L’utilisation de l’espace se traduit aussi pard’autres formes de mouvements où onremarque par exemple une forte utilisationdes cours entre les bâtiments par lesenfants, ces espaces sont utilisées comme

des aires de jeux. Ces endroits sont préférésparce qu’ils garantissent une bonnesécurité et un bon contrôle par les parents.Par ailleurs, ils sont occasionnellementoccupés par des habitants lors desévénements (fêtes, deuil,…).

Ces relevés montrent aussi, un itinérairemoyennement fréquenté, qui relie lesdeux stations S7 et S8. Il semble que cechemin soit un raccourci très utilisé parles gens venant des cités collectivesvoisines et les habitants de la zone ouest.

Cependant, les espaces les moinsfréquentés existent dans le nord et lenord- est de de la cité, tes que l’axe entrela gendarmerie nationale et l’écoleprimaire, ainsi que l’axe qui se prolongede la station S9, S9’ vers l’école primaire.

Ces résultats concernent les jours detravail, par contre le mouvement depiétons s’affaiblit le weekend.

D’après nos observations, on peut direque le transit est le mouvement dominantdans la majorité des itinéraires, cela estdû principalement à redistribution spatio-fonctionnelle: réalisation de la gareroutière intercommunale dans l’ouest dela cité et d’une station de bus urbain ainsique le palais de justice dans la partie Est.Ces itinéraires ont créé des raccourcisentre ces lieux.

La confrontation des relevés “movementtraces” et les relevés transformations desfaçades et l’appropriation des espacesextérieurs, confirme la complémentaritédes deux outils d’analyse.

2.4. Synthèse du schéma des relevés “movementtraces” et les transformations de l’espace

Les résultats obtenus de cette analysenous montrent la classification des

17

8

13

1511

10

43

10

9

Axe5' (S5'-S7)

Axe3 (S3-S5')

Axe6 (S3-S6)

Axe5 (S5-S8)

Axe7 (S1-S7)

Axe9' (S9'-S3)

Axe4 (S4-S9-S9')

Axe1 (S1-S9-S9')

Axe2 (S2-S7)

Axe8 (S8-S3)


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transformations et les appropriations quisont guidées par un certain nombre decauses, dont le plus important: le flux dumouvement des piétons parcourant lesaxes droits et courts (raccourcis) endirections des équipements et transitantpar la cité (Fig. 16 et 17).

Fig. 17. Schéma d’interférence entre le fluxpiétons, transformations et appropriations des

espaces extérieurs. Source: Auteurs, 2017

D’autres itinéraires, à façades transforméset espaces appropriés, très fréquentés parle mouvement piéton, sont utiliséscomme des raccourcis reliant endiagonale la zone de la station S1-S2-S3(entre OPGI et Agence foncière) avecl’axe S7 et l’axe S5-S8 (Fig. 17).

Surprenant, dès que l’on sait que les axeslongitudinaux qui se confondent avec lestracés des voies de dessertes planifiésmontrent de transformations mineures àcet espace urbain.

3. ConclusionOn a trop souvent conçu la ville dans lesbureaux d’étude en tenant compte, enpremier lieu des potentialités et descontraintes de l’espace, et en second lieuseulement des besoins des populationsamenées à y vivre. On produit ainsi desplans des cités et des villes; et l’on constate,

a posteriori, que les habitants transforment,parfois profondément, l’espace urbain. Cequi révèle que la ville-réalité est biendifférente de la ville-imaginée.

On aboutit alors à une différenceimportante entre l’aménagement prévu etl’espace réellement vécu.

Ici, le présent travail s’intéresse à lamanière dont les habitants transformentleur espace et comprendre le processusde la métamorphose urbaine(reproduction urbaine), notamment lestransformations des façades etl’appropriation des espaces extérieursdans le cas de la cité El-Amel à Biskra.

L’observation sur terrain, nous a révélél’existence d’un taux élevé destransformations, typiques et massives, del’espace urbain sur les axes les plusfréquentés par les piétons qui pénètrent lacité.

L’enquête sur l’espace vécu (transformé)par l’approche d’évaluation post-occupation (l’interview, lequestionnement et l’observationwayfinding) nous a permis d’identifier ledysfonctionnement socio-spatial etdonner sens aux rapport entre laredistribution spatio-fonctionnelle, lesystème wayfinding et lestransformations de l’espace urbain.

En effet, afin de vérifier l’hypothèse del’existence de rapport entre la réalisationdes nouveaux équipements (à l’intérieuret dans l’espace adjacent de la cité), ledysfonctionnement du systèmewayfinding et les transformations del’espace urbain de la cité étudiée, l’on àdévelopper un modèle d’analyse mixteentre les relevés “movement traces” et lesrelevés transformations des façades etl’appropriation des espaces extérieurs.


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La pré-enquête a permis de définir lesnotions d’espaces, usages et besoins, àpartir du vécu (aspirations des habitantsinterviewés) et en matière de: forme,confort et sécurité. Elle montre,également, l’importance de facteursécurité, en termes d’accessibilité et devisibilité dans le déclenchement desprocessus de modification des façades etd’appropriations des espaces extérieurs.

Le questionnaire a révélé que lemouvement piéton transitaire par la citéjoue un rôle significatif dans ledysfonctionnement socio-spatial, lesinterventions sur les façades et laconquête des espaces extérieurs.

L’étude analytique par un schémad’interférence des relevés du wayfindingdans la cité et les observations destransformations a permis, d’une part, deconfirmer le lien entre les changementsspatiaux (installations des nouveauxéquipements) le dysfonctionnementsocio-spatial. D’autre part, d’identifier leflux important de piétons qui emprunteles raccourcis constitués par les cheminstraversant en diagonal la cité. Cesendroits sont les plus fréquentés et quiaccusent de d’énormes modifications defaçades et de grignotage de l’espaceextérieur.

Enfin l’application des méthodesd’enquêtes post-occupation s’avèreefficace pour saisir la manière dont leshabitants transforment et s’approprientleur espace architectural et urbain etinvestiguer le processus de lamétamorphose urbaine.

Pour conclure cette analyse, les résultatsobtenus dans cette contribution nousmontrent que les axes utilisés comme desraccourcis et qui sont les axes droits etcourts- traversant en diagonal les

bâtiments, en directions les équipementsscolaire à l’intérieurs de la cités la gareintercommunale dans le sud-ouest de lacité, le palais de justice, et leséquipements administratifs à l’est de lacité, sont à la fois les plus fréquentés, parle mouvement des piétons, et transformésen façade et appropriés dans l’espaceextérieur.

L‘étude est prometteuse et ouvre la voie àde futures recherches, afin d’estimer (dequantifier) le processus de lamétamorphose urbaine (reproductionurbaine).

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Received: 30 September 2017 • Revised: 31 January 2018 • Accepted: 8 February 2018

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