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PROFILS Patrick Edlinger, la mémoire calcaire RAYON X Le vêtement climatisé DESTINATIONS Où partir cet été ? MÉMOIRE VIVE Sentinelles de la montagne MOUNTAIN SPORTS MAGAZINE - ÉTÉ 2005 - N°10 MAGAZINE OFFERT PROFILS Patrick Edlinger, la mémoire calcaire RAYON X Le vêtement climatisé DESTINATIONS Où partir cet été ? MÉMOIRE VIVE Sentinelles de la montagne ISLANDE aux origines du monde PROFILS Patrick Edlinger, la mémoire calcaire RAYON X Le vêtement climatisé DESTINATIONS Où partir cet été ? MÉMOIRE VIVE Sentinelles de la montagne ISLANDE aux origines du monde

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PROFILSPatrick Edlinger,la mémoire calcaire

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M O U N T A I N S P O R T S M A G A Z I N E - É T É 2 0 0 5 - N ° 1 0

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PROFILSPatrick Edlinger,la mémoire calcaire

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Chaque trimestre,toutes les faces de la montagne.

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EDITORIAL

QUECHUA MAGAZINE 3

PHIL

IPPE

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Imaginez...une île posée sur une faille terrestre qui dégorge de la laveen permanence.

Imaginez une terre qui porte le plus grand glaciereuropéen, celui où s’enfoncent les héros de JulesVerne pour leur voyage au centre de la Terre.Imaginez une terre aux origines du monde. Vous yêtes dans quelques pages : l’Islande.

Imaginez les couleurs inédites qui sortent sousforme de geyser, de mousse, de glace, de laverefroidie. Ces lumières incroyables qui tombent duciel en nuages, aurores boréales, tempêtes. Imaginezl’Islande comme un résumé de tous vos voyagesautour du globe, une expérience esthétique qui satureles nerfs optiques, peu habitués à une telle richessechromatique.

Les arpenteurs de nature que sont les lecteurs deQuechua Magazine y retrouveront le goût des terresinconnues, où chaque pas sur la maigre végétationdonne l’impression d’être le premier. Où chaquerandonneur est un pionnier.

C’est précisément cette sensation qui nous pousse àrepartir, à recharger notre sac, à lacer nos chaussurespour continuer à explorer notre planète.

L’Islande fait partie de ces destinations rêvées qui,au rythme des pas, nous nourrissent les yeux, le cœuret l’âme. Voyager c’est créer.

La Rédaction

Ambiance grimpe au cœur de l’été.Sud de la France.

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QUECHUA MAGAZINE™ - N°10 – Eté 2005

SOMMAIREPH

ILIP

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COUVERTUREISLANDEPhoto : Gregory Gérault

06 NEWSL’info montagne vue par Quechua Mag.

10 GLOBEISLANDE : AUX ORIGINES DU MONDE

Aux marges boréales du continenteuropéen, l’Islande garde sous un voile demauvais temps la sauvagerie de sespaysages. De cette terre de lave et de glacenaît la vie, dans sa forme la plus brutale.Reportage.

18 PROFILSPATRICK EDLINGER, LA MÉMOIRE CALCAIRE

Ses doigts ont démocratisé la grimpe dansles années 80 où on le voyait pendu à boutbras sur un à-pic de plusieurs centaines demètres dans le Verdon. Le grand blondreste le symbole de l’escalade moderne.

24 RAYON XLE VETEMENT CLIMATISE

Une nouvelle génération de tee-shirtrespirant agit comme une seconde peaupour aider le corps à se refroidir dansl’action. Reportage au coeur de la fibre.

28 INTERFACEL'ENJA (équipe nationale jeune alpinisme)

sélectionne tous les deux ans les alpinistesles plus prometteurs de leur génération. La nouvelle promotion 05/06 est équipéedes pieds à la tête par Quechua. L'occasionde se pencher sur le cas de ces surdouésde la montagne.

32 EQUIPEMENTSix produits Quechua pour l’été, quatre destinations pour se faire plaisir.

38 DESTINATIONSESCALADE, RANDO, ALPINISME :

Quechua magazine a sélectionné dans cettenouvelle rubrique les bons plans duprintemps pour se mettre au vert, prendrel’air, flâner, grimper, marcher, explorer.Choisissez votre destination.

44 MÉMOIRE VIVESENTINELLES DE LA MONTAGNE

Peu de confort, pas de gardien mais un toitpour s'abriter sur une face rocheuse. Les abris de montagne sont postés commedes sentinelles le long des plus bellescourses alpines. Regard.

MOUNTAIN SPORTS MAGAZINETM

EDITEUR : DAGSIT, une société du groupe DECATHLON, 4 Boulevard de Mons, 59665 Villeneuve d’Ascq Cedex - France

REALISATION : PRESSE TIMESavoie Technolac73 382 Le Bourget Du Lac CedexTel : 00 33 (0)4 79 65 46 10Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 [email protected]

DIRECTIONDIRECTEUR DE LA PUBLICATION :Nicolas Boutteville - DAGSITDIRECTEUR MARKETING etCOMMUNICATION QUECHUA :Stephan [email protected]

REDACTIONDIRECTEUR DE LA RÉDACTION :Claude BorraniREDACTEURS EN CHEF : Guillaume Desmurs et Laurent MolitorDIRECTEURS ARTISTIQUES :Phil Martin et Sandra OrtigerSECRETARIAT DE REDACTION :Kamel BeghidjaREDACTION : Paul Molga.

Ont collaboré à ce numéro : PHOTOGRAPHES : Gregory Gérault,Michel Ferrer, Mario Colonel, GuillaumeVallot, Philippe Royer, ChristopheMoulin, Paul Molga, Fernando Fereirra,Maurice Rebeix, Guillaume Desmurs,Christophe Dumarest, Franck Oddoux,Stephen Denys, Agence Rhapsodia.TEXTES : André Autreau, Martin Léger

CONSULTANT QUECHUA : Yves Coupier [email protected]

TRADUCTION : La Rose des VentsCoordination : Anne [email protected]

PHOTOGRAVURE : Quad - ZAC du puit d’Ordet73 190 Challes les Eaux - France

IMPRESSION ET FABRICATION :Imprimerie Mordacq27 rue de Saint Omer, Zone Industrielle BP 59 – 62 291 Aire sur la Lys Cedex -FRANCE

COURRIER ET SERVICE LECTEURS :QUECHUA Mountain Sports Magazine™Quechua - 2323 Route du Fayet 74 700 DOMANCY – France.

PUBLICITE : Médias et Supports146 rue du faubourg poissonière 75010 Paris - Tél: 01 53 21 22 40Directeur général adjoint : Louis Rousset (22 38)Directrice de la publicité : Brigitte Lecoeur Honegger : 04 37 47 35 06Chef de publicité : Alice Omar (22 39)Traffic : Karine Philippe (22 48)Bureaux en régionLyon : Brigitte Lecoeur Honegger : 04 37 47 35 06Lille : Florence Bruno : 03 21 80 20 33Marseille : Olivier Denis : 04 96 11 58 22

Dépôt Légal : à parution Numéro ISSN : 1761-1199Périodicité : magazine trimestriel

QUECHUA Mountain Sports Magazine ™est une publication PRESSE TIMEDirecteur : Claude [email protected]

QUECHUA Mountain Sports Magazine ™et QUECHUA sont des marques DECATHLON. Toute reproduction oureprésentation intégrale ou partielle parquelque procédé que ce soit des pagespubliées dans le présent magazinefaites sans l’autorisation de l’éditeur estillicite et constitue une contrefaçon.Seules sont autorisées, d’une part, lesreproductions strictement réservées àl’usage privé du copiste et non destinéesà une utilisation collective, et d’autrepart, les courtes citations justifiées parle caractère scientifique ou d’informa-tion de l’œuvre dans laquelle elles sontincorporées. (art. L.122-4, L.122-5 etL.335-2 du Code de propriété intellec-tuelle). QUECHUA Mountain SportsMagazine™ est un magazine gratuit – Ne peut être vendu.

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NEWS

PIOLET D'OR : POLÉMIQUE SUR “L'ÉTHIQUETTE”Alors qu'en 2004, Mick Fowleravait emporté le Piolet d'Or àl'unanimité (voir Quechua #8),le palmarès 2005 de ce prixdécerné chaque année à la plusbelle réussite de l’alpinismemondial, a relancé le débat.C'est l'ascension russe de laface nord du Jannu qui a empor-té la timbale, devant deuxgrands favoris : Steve House etJean-Christophe Lafaille, tousdeux auteurs d'authentiquesexploits solitaires en haute altitude, ouverture au K7 auPakistan pour le premier et répétition en condition hivernale de laface sud du Shishapangma, 8027 m au Tibet pour le second. Las,la difficulté du problème résolu par les Russes - une des facesinviolées les plus inhospitalières - l'a emporté sur les autres cri-tères du prix que sont l'inventivité, l'engagement et le respect dela montagne. En effet, en sécurisant la plus grande partie de laparoi avec des camps et des cordes fixes - et en les abandonnantsur place - les Russes donnaient l'image d'un alpinisme un peurétrograde. L'américain Steve House qui a reçu le prix du public a déclaré : "Je ne recommanderai pas le style de l'ascension russe.On sait qu'avec des moyens, tout est possible. C'est commeenvoyer un homme sur la Lune."

HOMMAGEÀ BERHAULTLe 27 avril, l'anniversaire dela disparit ion du grand alpiniste a été l'occasion denouveaux hommages etgestes symboliques. Ainsi, leconseil général des AlpesMaritimes a donné son nom à un gymnase du collègeFrançois Rabelais à l’Escarène.Les collégiens qui avaientsuivi Patrick et Philippe Magnin sur Internet pendant leur dernièreaventure ont, eux-mêmes, suggéré l'idée de ce baptême.

ACCIDENTS DE GUIDES, LA SÉRIE NOIRELa saison 2004 restera comme l'une des plus noires pour lesguides de haute-montagne. Lors de leur assemblée généraleannuelle, le très soudé syndicat national français a tiré les consé-quences de chiffres tristement explicites : les trois dernièresannées ont vu doubler le nombre des décès de guides en mon-tagne (4 en moyenne avant 2000, 20 en trois ans dont 9 pour laseule année 2004). Pression d'une clientèle toujours plus consu-mériste, pression de certains employeurs (agences)... ? Toutes leshypothèses ont été évoquées pour arriver à la décision de réduirele nombre de clients par cordée et pour qu'enfin cesse cette sérienoire. À noter qu'il existe une association d’aide aux veuves etorphelins des guides de montagne : www.solidarite-montagne.org.

SI JEUNES ET DÉJÀ PRODIGES ?A la mi-2005, le jeune Tchèque Adam Ondra, 12 ans, avait déjàréussi une dizaine de voies en 8a+ et 8b à vue et un 8c après travail. Un classement établi par un site Internet(http://www.8a.nu"www.8a.nu), le place dans le "top ten" mondial toutes catégories confondues. Pendant ce temps, DavidLama, né en 1990 dans le Tyrol a réussi à vue Bastilla un 8b+ situéen Slovénie. Ce qui signifie que seul le Japonais Hirayama a faitmieux dans l'histoire de l'escalade sportive (White Zombie 8c à vue). Certes, chaque génération a toujours eu son lot de "petitsgénies", mais comment expliquer qu'ils tutoient le plus hautniveau mondial ? L'explication peut se trouver en établissant lacomparaison avec la gymnastique aux agrès. Dans ce sport, lamaturité neuromotrice est acquise dès la préadolescence. Elle permet aux gymnastes de 13-14 ans de réaliser des rotationsdans l'espace aussi complexes que les champions olympiques.Seul un manque de puissance musculaire et le règlement leurinterdit de venir se frotter aux aînés. Or, l'escalade sportive, quiest sans doute le sport le plus proche de la gymnastique, ne présente pas ce genre de limitation...

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NEWS

MOBILISATION POUR SAUVERLES PARCS NATIONAUXPuissante structure au service de la protection des espaces natu-rels, les parcs nationaux du monde entier subissent des tenta-tives régulières de réformes visant à assouplir leur réglementa-tion. Ainsi, les parcs nationaux américains sont-ils abandonnéspar l'Etat et de plus en plus soumis aux intérêts économiques. EnFrance, c'est un projet de loi motivé par la difficulté à créer de nou-veaux parcs qui, s'il était voté, fragiliserait l'ensemble du réseaude protection des parcs existants. Les aménagements devien-draient possibles en zone centrale abaissant le niveau de protec-tion à l'équivalent d'un parc régional. Un collectif d'associations a lancé une pétition pour protester contre ce projet de loi.Téléchargeable sur : http://france.mountainwilderness.org/

LA RANDONNÉE EN FRANCELe salon de la randonnée à Paris, qui a accueilli plus de 50 000 visiteurs et 330 journalistes en avril 2005, a étél'occasion d'un bilan statistique. Au plan qualitatif, ce sport possède une excellente image. Selon uneenquête réalisée pour l’agence Carat Sport, la randonnée arrive entête des sports qui "suscitent le plus d'intérêt" de la part desFrançais (68%), devant la natation (58%) et le patinage artistique(58%). Sur un plan quantitatif, 6 millions de Français de plus de 15ans ont déclaré cette année "pratiquer la randonnée" pendant leursvacances. Selon l'Agence Française de l'Ingénierie Touristique, ils’agit d’une population essentiellement urbaine, où la tranche des35-64 ans est sur-représentée ainsi que les catégories socioprofes-sionnelles aisées. La randonnée se pratique essentiellement enmontagne puisqu'un séjour sur deux passé en montagne en est lemotif principal. En revanche, seuls 310 000 d'entre eux sont licen-ciés entre les trois fédérations françaises : Randonnée Pédestre,Montagne et Escalade et Clubs Alpins et de Montagne. Il reste doncimportant de distinguer "promeneur" et "randonneur" car, dèsqu'on ajoute par exemple le critère "passer une nuit en dehors deson hébergement", le nombre de "randonneurs" auto-proclamétombe à 400 000.

GAY-COUTTETPHOTOGRAPHES :CHAMONIX 1880-1980Chamonix accueille une expo-sit ion passionnante qui fascinera les amateurs demontagne, de photographiemais aussi tous les autres. Du daguerréotype de la fin desannées 1880 au numérique dela fin du 20ème siècle, ce sontcinq générations de photo-graphes qui offrent leur regardsur une vallée et ses mon-tagnes. Servis par une scéno-graphie remarquable, on y dé-couvre l’évolution de la vallée,du matériel et de l’accoutre-ment des alpinistes. A ne pasmanquer à l’Espace Tairraz deChamonix jusqu’en avril 2006. Tél : +33 (0)4 50 55 53 93

DAVID CAUDE DANS SON JARDIN SECRETGrimpeur de classe mondiale, David Caude est conseiller tech-nique chez Quechua. Un emploi qui lui laisse le temps de menerà bien quelques jolis projets d'escalade extrême comme ceJardin Secret, voie d'escalade ultra-technique dans la falaise deHaute-Savoie La Chapelle Saint-Gras qui est un peu son... jardin ! La voie a été répétée quelques semaines plus tard parYann Ghesquier, un grimpeur peu médiatisé mais considérécomme un des plus doués par les spécialistes. Comme il estd'usage, Yann est donc en mesure de confirmer ou non la cotation proposée par David : 9a.

PASSERELLES VERTESAprès avoir observé des spécificités génétiques chez les chamoisdes différents massifs alpins du fait de leur isolement, il a étédécidé de relier les massifs de la Chartreuse et du Vercors en Isèrepar un système de ponts, tunnels et de couloirs aménagés spécia-lement à l'intention des animaux sauvages. Cette expérience-pilotepassionnante n'est pas simple à mettre en oeuvre puisqu'à cetendroit de la vallée de l'Isère, le corridor devra traverser auto-routes, voies ferrées et fleuve !

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VIAGRA ET DOPING SPORTIFInfo ou intox ? L'annonce de la prochaine inscription du Viagrasur les listes antidopage semble sérieuse. La "pilule de l'amour"permettrait de maintenir une pression artérielle pulmonaire normale lors d'un effort physique important en milieu appauvri enoxygène, alors qu’en temps normal, la pression chute de moitié.Repousser le seuil de l'essoufflement est un sacré avantage qui nepouvait échapper aux himalayistes. Ceux-ci seraient du reste lespremiers à avoir fait usage du célèbre médicament avant de le voirse populariser dans les pelotons cyclistes...

LES JEUNES AU FRAIS DANS LE SUDLa livrée 2004 de l'ENJA (voir article dans ce numéro, rubriqueInterface) a été chercher l'hiver... dans le sud ! L'équipe compo-sée de Jean Burgun, Jean-Rolland Guillot, Pierre Labbre, ErwanMadoré, Clément Mounier Jérôme Para, Julien Dusserre et RémyVignon, coachée par Gaël Bouquet des Chaux, Frédéric Salle etPaul Robach a fait son stage d'hiver dans la face nord du CornoStella qui, si elle n'impressionne pas par son altitude, propose enrevanche des itinéraires calcaires difficiles et sauvages... surtouten plein hiver !

UN FUTUR GUIDE NÉPALAISSunar Gurung. Ce nom qui tinte comme une clochette de yack estcelui du premier Népalais à suivre la très célèbre et très exigean-te formation des Aspirant-guides de l'ENSA (École Nationale deSki et d’Alpinisme à Chamonix). A la fin de l'été 2005, il devrait, selontoute vraisemblance, devenir le premier aspirant-guide népalais.

CHAMPIONNATS DU MONDE DE RAID 2005Après un succès retentissant en 2004, le Championnat dumonde de raid-aventure est de retour en 2005, et promet uneconfrontation hors norme sur un parcours qui désignera lameilleure équipe de raid-aventure du monde. Voilà sans doutepourquoi les meilleurs athlètes de la discipline l'ont désignécomme "la course la plus difficile au monde". Après s'être imposéeen 2002 et 2003, l'équipe les Arcs-Quechua revient avec de nouvelles têtes : Florence Marguet, Anne-Laure Mignerey,Christophe Faure, Rudy Gouy, Yves Billodeau,Tony Sbalbi.Quechua souhaite la bienve-nue aux petits nouveaux quiont déjà pris leurs marquesen entraînement et repartentplus que jamais motivés à laconquête d'une nouvelle couronne. Suivez leurs aven-tures jusqu’à la grande finalemondiale en France (Annecy,Mont-Blanc). Les dates : 29 - 01 mai 2005 : Australie.03 - 05 juin : Suède. 24 - 26 juin : USA (Bend,Oregon).22 - 24 juillet : Andorre.10 - 15 septembre :Annecy/mont-Blanc/Gstaad.

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ISLANDE,sur la terre des débuts

Texte : Paul Molga

Aux marges boréales du continent européen, l’Islande cachesous un voile de mauvais temps la sauvagerie de sespaysages. Une terre des débuts du monde où lave et glace selivrent de farouches combats. Reportage.

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La région deMyvatn, au nordest de l’Islande,est réputée pourle balletfantastique deses auroresboréales quiinvitent parfois à leur danse dessols volcaniquesencore fumants.

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n n’atterrit pas en Islande par hasard. Il fautun but intime à ce voyage, une envie incons-ciente de se mesurer aux pires brutalités dela planète, d’y rencontrer les origines. Cetteterre n’est pas achevée. Elle mijote encore,

construit des paysages, bâtit des montagnes et desplaines. Pas moins de deux cents volcans actifs crèventses fondations. Comme l’Hekla au sud du pays, qui tousles dix ans depuis 1970 éructe ses flots incandescents.Drôle de sensation que de fouler ses pentes : on se croi-rait sur un tapis de dynamites dont on ne sait pas si lamèche est allumée. L’inquiétude fait partie du voyage, etpimente chaque pas. Ces cinq derniers siècles, apprend-ondans les livres de géologie, un tiers du magma vomi parla planète a jailli de ces entrailles situées sur la dorsale atlantique qui sépare le continent américain del’ensemble euro-africain, s’en écartant au rythme dedeux centimètres en moyenne par an. Fouler l’Islande àpied n’a en fait rien à avoir avec la marche. C’est uneconfrontation au commencement des choses.

Les Islandais ont une mythologie pour situer chez eux lacréation du monde : dans le grand abîme originel naquit lefroid et le feu. Leur combat fit naître un géant (Ymir) puisd’autres aux proportions tout aussi monumentales. Uncouple se forma et enfanta de trois dieux (Odin, Vili et Vei)

qui tuèrent le premier desgéants. Son sang provoquaun déluge qui engloutittous les autres, créa lesfleuves et la mer. Puis soncorps forma la terre, ses osles montagnes, sa cervelleles nuages et son crâne lavoûte céleste.

Les scientifiques ont cruvoir dans ces croyances lafin de l’ère quaternaire glacière et l’apparition dela vie dans ces contrées. Il est un fait : traverserl’Islande donne l’impres-sion de fouler des vivantspétrifiés tout juste sortis dufour. Partout, les formesto r t u r ée s de l a rochecréent quantités d’arméesen manoeuvre, de profilset de regards à l’affût. Un

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brin naïfs, les Islandais croient encore aux elfes, aux trolls età quantités de créatures surnaturelles surgies de leur cosmo-gonie. L’isolement favorise l’imaginaire. Parfois, une routecontourne un rocher qui abrite peut-être l’un de ces petitsêtres de l’au-delà. « Les Islandais ont la culture du compromis»,explique Frédéric, un guide français installé sur l’île avec safemme originaire de la capitale Reykjavik.

LA LUMIÈRE QUI VIENT DU SOL

L’Islande, en effet, sonne creux. Les cavernes y sont deslieux d’initiation, des univers peuplés de mystères. C’est l’îledu professeur Lidenbrock, héros de Jules Verne qui commence son voyage au centre de la terre en Islande, desAtlantes et des affabulations géologiques qui ont longtempsinterprété la ressemblance étymologique de l’Hekla et del’Etna comme la source d’une liaison souterraine entre lesdeux volcans. C’est aussi l’un des points vitaux de la planète, un« chakra » essentiel à son bon équilibre selon les ancienstextes… tibétains. Inutile de chercher une forêt dans cemonde minéral fait de basalte et de rhyolite déployant lagamme des couleurs fauves. L’ordre végétal n’a pu accrocher

G LO B E

• SITUATION GÉOGRAPHIQUELa plus jeune terre du monde à 287kilomètres au sud-est du Groenland et à798 kilomètres au nord-ouest de l'Écosse.

• HAUTEURSPlus de la moitié de la superficie de l’Islandese trouve à plus de 400 mètres au-dessusdu niveau de la mer. Une grande partie dupays est couverte de glaciers (12% de lasuperficie totale), de lave (11%), de lacs(2,3%) et de zones marécageuses (8,4%).

• POPULATION260.000 habitants, dont 90% vivent enville. Le taux de mortalité infantile est leplus bas du monde, et l’espérance de vieparmi les plus élevées (plus de 76 ans pourles hommes et de 81 ans pour les femmes).

• MONNAIELa couronne islandaise (environ 86 Kr pour1 euro).

FRANCE

NORVEGE

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ANGLETERRE

ISLANDE

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ISLANDEsur la terre des débuts

FRA

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là que ses représentants les plus archaïques : lichens (450espèces), mousses, plantes vasculaires et bruyères (ellescouvrent 26% du pays) constituent l’essentiel du couvert deces sols rabougris. Leur nuancier étonne même les impri-meurs peu habitués à ces mélanges, allant du bleu criard quiorne les enluminures moyenâgeuses au vert fluorescentqu’on dirait sorti de la pointe d’un « Stabilo ». Gonflés parl’eau ruisselant en permanence du ciel et des reliefs, cestapis procurent au marcheur d’incroyables sensations. « Ons’y enfonce parfois jusqu’aux mollets, témoigne Catherine,une récente globe-trotter de ces contrées boréales. J’imaginequ’il ne doit pas être très différent de marcher sur un nuage :

c’est souple, élastique et éblouissant comme si la lumièrevenait du sol ».

Il faut ces reflets incandescents pour conserver le moralsous les ciels souvent tendus et flétris d’Islande. Le climat nefait pas dans la demi-mesure. Même au milieu de l’été, letemps instable peut déverser plusieurs jours de déluge etsouffler des tempêtes glaciales se nourrissant au sud-est del’air gelé du monumental Vatnajökull, grand comme cinqcents mers de Glace… Les Islandais en ont pris leur parti etvivent ces humeurs comme le rappel de leur précarité.Marcher par mauvais temps en Islande ressemble un peu àune journée de ski sous un ciel sombre : on file tête baissée

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Le Vatnajokul est le troisième plusgrand glacier de la planète et lerendez-vous estival de nombreuxamateurs de randonnée glacière. Le voyageur y confond souvent les nuages et les épais brouillardsqui s’échappent du sol en fumerolles bruyantes.

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entre les rafales saturées de gel qui s’abattent comme desessaims, on peine parfois à reprendre son souffle face à lacharge, le corps entier frissonne, tandis que le vent joue à faire des croche-pieds avant de déchirer parfois le cielpour laisser filtrer d’éclatants faisceaux de lumières peignantde larges arcs-en-ciel. Maigre réconfort. Avec ces chauds-froids permanents, l’île entretient sa réputation méritée de destination d’aventure. Et dans les catalogues des toursopérateurs, peu de circuits affichent moins de « trois chaus-sures », exigeant une bonne et réelle condition physique.

UN DÉSERT DERRIÈRE LA VILLE

Car il en faut pour affronter le relief. L’Islande n’est pasune île plate. Son sommet, le pic de la vallée des Angéliques(Hvannadalshnjúkur) culmine à 2119 mètres tandis que sesuccèdent partout des pentes abruptes qu’il est de coutumede grimper de face. Ce chaos réserve de belles surprises. Latroublante région de Landmannalaugar, au Sud, en est sansdoute le meilleur exemple avec son concentré de tous lesdécors et de tous les ciels d’Islande. Un trek peu couru « surla piste des hautes terres », permet d’en découvrir toutes lesfacettes : tapis de laves noires, déserts de cendres, torrentsglaciaires, profonds canyons, marmites de boue bouillon-nante, fumerolles sous pression, collines pastels, vastes cra-tères, champs d’obsidiennes, méandres fluviaux, sourcesd’eau chaude… L’Islande conte ici son histoire comme uncours de géologie. Ce qui surprend également le visiteur,c’est l’énormité desétendues sauvages. Unproverbe islandais ditque « la distance rend lesmontagnes bleues et leshommes plus grands ».C’est peu dire. Pas uneâme qui vive dans ceshautes terres, pas deroute, pas de sentier,quelques rares refuges sur des horizons de dizaines de kilomètres. Même au plus fort de la saison, entre juillet etaoût, on peut ne croiser aucun autre randonneur pendant

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plusieurs jours de marche. Pas de pancartes non plus, ni decairns hors de quelques sentiers connus de grande randon-

née. Le terrain se lit surla carte avec la boussolecomme guide. Et gareaux traînards : dans cer-taines régions, un épaisbrouillard peut recouvrirla lande en quelquesminutes. « Pour moi quisuis parisienne et peurodée à ce type d’exercice,

ce voyage était une grande aventure. L’isolement, les trèsgrands espaces, la nature brute, les conditions climatiques dantesques, l’atmosphère caractéristique… Tout

“Fouler l’Islande à pied n’a en fait rien à avoir avec la marche. C’est une confrontation au

commencement des choses”.

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La source primitive de la vie prend en Islande tousles qualificatifs : furibonde quand elle dégoulineen torrents des glaciers, explosive quand elledéborde de pression, relaxante quand elle sortencore fumante des sources chaudesdomestiquées par l’homme.

ISLANDEsur la terre des débuts

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y était pour me plonger dans la peau d’une pionnière explo-rant un coin de terre encore vierge », témoigne Dominiquequi pense revenir fouler bientôt d’autres limons telluriques.

Le combat permanent de la glace et des feux de la terre aen effet façonné quantités de décors incroyables. A l’Ouest,aux abords du Snaefellsjökull, choisi par Jules Verne poursituer l’entrée de son grand voyage, ce sont des côtes de lavesculptées par l’érosion marine, les falaises de Latrabjarg(« hlm avec vue » pour des milliers de volatiles) et la pénin-sule d’Hornstrandir classée réserve naturelle pour y protégerle renard bleu. A l’Est, coincée entre l’Océan et leVatnajökull, une région des plus isolées traverse des plateauxvolcaniques ravagés par le microclimat haut-arctique. On est

là sur le territoire du renne sauvage. Au Nord, s’étalent lesplus grands fjords de l’île qui forment comme des griffures si étroites et profondes que le soleil renonce huit mois par an à y infiltrer ses rayons. Dans leur prolongement, le lacMyvatn abrite un écosystème unique qui ravit les canardssauvages. Tout au Sud enfin, bordant le grand glacier, les cratères de Laki font à l’épiderme terrestre une grande bour-souflure de furoncles disgracieux longue de 27 kilomètres.

Une roche énorme de douze mètres de haut posée aujour-d’hui au milieu de nulle part, sonne comme une mise engarde des forces adolescentes qui vibrent sous la plus jeuneterre du globe. Un rappel de circonstance : novembre dernier, contre toute attente, le volcan Grimsvötn situé surce complexe fissural du Laki, sous le glacier Vatnajökull, està son tour entré en éruption...

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ISLANDEsur la terre des débuts

SE RENDRE EN ISLANDE• Par avion, la compagnie nationale Icelandairassure des vols réguliers toute l’année audépart de Londres, Glasgow, Copenhague,Oslo, Paris, Stockholm, Amsterdam, Francfort,Boston, Baltimore/Washington, Orlando etMinneapolis, et l’été uniquement depuisBarcelone, Berlin, Helsinki, Madrid, Milan,Munich et New York (IcelandairParis + 33 (0) 1 4451 6051 -www.icelandair.net).Iceland Express assure également des volsréguliers toute l’année au départ deCopenhague et Londres (www.icelandexpress.com).D’autres compagnies interviennent en été uniquement : Aero Lloyd, au départ de Vienne,Berlin, Francfort et Munich (www.terranova.is),Condor depuis Francfort et Munich, Corsair audépart de Paris, FuturaAirlines au départ deBarcelone, et LTU au départ de Düsseldorf.• En ferry, la compagnie Smyril Line des IlesFéroé, assure en été un service hebdomadairede transport de passagers et de véhicules audépart de Bergen, en Norvège et d'Hanstholm(Danemark), vers Lerwick (Iles Shetland), les Iles Féroé et Seydisfjördur (Islande). Smyril :P.O. Box 370, FR 110 Tórshavn, Iles Féroé -+298-345900 - [email protected] (www.smyril-line.fo)• Infos : Office du Tourisme de l'Islande(par téléphone uniquement)Tel : +33 (0)1 45 66 03 39 Fax : +33 (0)1 53 64 80 [email protected]

FORMALITÉS• Une pièce d'identité sans visa pour les ressortissants des pays membres de l’espaceSchengen (Français, Belges, Autrichiens,Allemands, Grecs, Italiens, Luxembourgeois,Hollandais, Portugais, Espagnols et Suisses).Aucune pièce exigée pour les citoyens des paysnordiques (Danemark, Finlande, Norvège,Suède). Pour les autres, un passeport validetrois mois au-delà de la durée prévue du séjour.

Les ambassades et consulats islandais à l’étranger :• En FranceAmbassade d'Islande,8, avenue Kléber, 75116 Paris+33 (0)1 44 17 32 85 ([email protected])• En BelgiqueAmbassade d'IslandeRond Point Schuman 11, 1040 Bruxelles+32 (0)2 238 50 00 (www.iceland.org/be)• En SuisseConsulat général d’IslandeMünzgraben 6, Bern(031) 326 2728([email protected])

• Au CanadaEmbassy of Iceland. 360 Albert Street, Suite 710, Ottawa (613) 482 1944 ([email protected], ww.iceland.org/ca)• En ItalieConsulat General d’Islande en ItalieVia Flaminia 441, Roma(06) 323 1840. ([email protected]"[email protected])• En EspagneConsulat d’Islande à MadridPeguerinos, 5 Ciudad Puerta de Hierro, Madrid(+34) 91 373 1506 ([email protected])• En Grande-BretagneEmbassy of Iceland in the United Kingdom2AHansStreet, SW1X 0JE London+44 -20- 7259 3999( [email protected] ww.iceland.org/uk)

• En AllemagneIsländische Botschaft, Rauchstrasse1, DE-10787 Berlin - +49-30-5050 4000 ([email protected] www.botschaft-island.de)• Au PortugalConsulado da Islândia, Rua José Ferrão CasteloBranco 19, 2780-627 Paço de Arcos – 21 4436818

ACTIVITÉS OUTDOOR EN ISLANDEEn raison de ses paysages et de sa nature préservée, l’Islande est l’autre pays du trekaprès le Népal. Peu de risques d’être dérangépar des 4x4 dont la pratique est difficile, voiredangereuse. S’aventurer seul à l’intérieur desterres pour des circuits de plusieurs jours réclameune parfaite maîtrise de l’orientation et desmilieux extrêmes. Mieux vaut prendre un guide(sur place ou tour opérateurs spécialisés).Quelques-uns se risquent sur les pistes à VTT,mais la force du vent (souvent supérieure à 25 m/s) est un obstacle majeur à la progres-sion. En marge, l’Islande propose d’autres activités outdoor comme la pêche au saumon,la randonnée à cheval ou le rafting sur les tor-rents glacières de Thjorsa (classe 2 près du gla-cier Holsjokull) et Tungnaa sous le Vatnajökull.

RANDONNÉE - TREKS• Icelandic Mountain Guides Vagnhöfdi 7b, 110 Reykjavík

Tel : +354 587-9999 et +354 899-9982mountainguide@mountainguide.iswww.mountainguide.isExemples de tarifs : accompagnement cascadede glace – 5 200 Kr ; randonnée glacière5 400 Kr la demi-journée ; ascension (difficile)du Hvannadalshnukur – 12 000 Kr• FjallabakIcelandic Trekking & AdventureCompany101 ReykjavíkTel +354 [email protected]• HiddenWorld Walks(randonnées dans le Hafnarfjördur)Háaleitisbraut 123, 108 ReykjavíkTel +354 [email protected]• Hiking in Grundarfjördur (Islande Ouest)350 GrundarfjördurTel :+354 437-2214 et +354 438-6893www.grundarfjordur.is•Icelandic Mountain Guides for SkaftafellNational Park785 FagurhólsmdriTel :+354 587-9999, et +354 854-2959• From Coast to MountainsHofsnes, 785 FagurhólsmdriTel : +354 894-0894, et +354 [email protected]

EAUX VIVES• ArcticRafting Sudurbraut 2 – Árnesi, 801 SelfossTel : +354 [email protected] - www.arcticrafting.is(Sorties entre 6000 et 13000 Kr)• Sport Tours Hafnarstræti82, PO Box 411, 602 AkureyriTel : +354 461-2968 - www.sporttours.is• BakkaflötTravel ServiceTungusveit, 560 VarmahlídTel : +354 453-8245 et +354 899-8245www.bakkaflot.com• White water RaftingPO Box75, 560 VarmahlídTel :+354 453-8383www.rafting.is"www.rafting.is

PRATIQUE

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KAYAK• UltimaThule Expeditions Bíldshöfdi16, P.O. Box5153, 125 ReykjavíkTel :+354 567-8978 - [email protected], www.ute.is• Kayak tours at Fjörubordid Heidarbrún24, 825 StokkseyriTel : +354 896-5716 www.kajak.is"www.kajak.is

RANDONNÉES À CHEVAL• Snorrastadir (ouest)Kolbeinsstadahreppur, 311 BorgarnesTel : +354 435-6627• Íshestarehf (autour de Reykjavik)Sörlaskeid 26, 220 HafnarfjördurTel : +354 555-7000 - www.ishestar.is• Polar Horses (Nord)Höfdahverfi, 601 AkureyriTel : +354 463-3179 - www.polarhestar.is• Eldhestar -Volcano Horses (sud) Vellir, Ölfusi, 810 HveragerdiTel : +354 483-4884 - www.eldhestar.is

VTT• BlueBiking Stekkjarhvammur 60, 220 HafnarfjördurTel : +354 [email protected]/bluebiking

OBSERVATION NATURALISTE• Whale Watching Centre(baleines et mammifères marins)121 ReykjavíkTel : +354 [email protected]• Whale Watching (Nord)Gardarsbraut 6, 640 HúsavíkTel :+354 [email protected]

LA NATURE EN ISLANDESi l’île toute entière est un hymne à la nature,quatre régions particulières, protégées par unstatut de parc national, constituent des trésorsinestimables :• Le lac Thingvellir, « symbole de la conscienceislandaise », se trouve dans un graben entre les

plaques géologiques américaine et européenne. Il renferme des espèces de poissons qu’on netrouve nulle part ailleurs. Plongées possibles ! C’est ici que se situait leParlement islandais, le plus vieux du monde. (www.thingvellir.is)• Le parc national de Snaefellsjökull est unoasis entre le sable et les glaciers. Le mélangedes côtes sauvages, du volcan et de la lande ycrée une atmosphère romantique incompa-rable. Protégé depuis 2001.(http://english.ust.is/Snaefellsjokullnationalpark)-National Snaefellsjokull, Klettsbud 7, 360Hellissandur - + 354 436-6860 ou [email protected])• Le parc national de Jökulsárgljúfur est né destorrents jaillissants du glacier Vatnajökull. C’estici que l’on peut admirer Dettifoss, la chuted’eau la plus puissante d’Europe (5000 m3/s).(http://english.ust.is/Jokulsarglufurnationalpark)-Jökulsárgljúfur National Park, IS-671Kópasker,+354851-1023 (du 15.06 au 31.08) ou [email protected])• Le parc national de Skaftafell est une zonedéchirée par les inondations dévastatrices cau-sées par le glacier Vatnajökull. Protégé depuis1967, il s’étend jusqu’aux montagnes sur 1700km2 (Skaftafell National Park, 785Fagurholsmyri - +354 478-1627).• Douze réserves naturelles complètent l’arse-nal de protection environnementale islandais.Ces sites distinguent des zones remarquablesen raison de la densité de leur faune, de la floreou grâce aux paysages incomparables (monu-ments naturels, formations géologiques parti-culières). La loi islandaise sur la protection dessites naturels protège enfin 31 plantes raresdont beaucoup figurent sur la liste rouge desespèces menacées d’extinction.• La végétation couvre modestement 41,2% dela superficie totale. 26,2% du pays sont recou-verts de bruyères, de paysages herbés et culti-vés. Omni-présentes, les mousses s’étalent sur10% du territoire. Rares, les petites forêts debouleaux prennent à peine 1% de l’espace.

Plus d’infos sur le site Internet de l’agence del’environnement et de l’alimentation :www.ust.is"www.ust.is

BON À SAVOIR• Les Islandais parlent une langue rugueusepréservée depuis le Moyen Age. Les racinesanciennes mêlées de scandinave et d’anglo-saxon servent ainsi de base pour décrire lesobjets technologiques, ce qui réservequelques curiosités et poésies linguistiques :un avion est une « machine volante » (flugvel) ;un ordinateur est une « sorcière qui compte »(talva, de tala -compter- et valva -sorcière-) ;une photo est une « image de lumière » (ljos-myndir)… La plupart des Islandais parlent l’anglais.• Comme la faune, les micro-organismes sontrares en Islande. Une pelure d’orange, le rested’une assiette de pâtes déversé derrière unrocher peuvent rester là des années sans êtredégradé. La consigne est de tout brûler, oumieux, de ramener.• Le coût de la vie est extrêmement élevé enIslande. Même les produits alimentaires debase sont souvent au double voire au triple desprix pratiqués sur le continent. Il en est demême pour l’hébergement, la location de véhicules, les restaurants…• La route circulaire n°1 fait le tour de l’île sur1400 kilomètres. Des lignes de bus régulièresl’empruntent toute l’année. Ailleurs, des bustout-terrain, permettent de circuler quasimentpartout, y compris sur les pistes qui traversentle centre de l'île. On peut se faire déposer n'importe où entre deux étapes, et se fairereprendre de la même façon par un autre busau milieu du désert. Le chauffeur calcule alorsle tarif au prorata de la distance parcourue.Attention aux fréquences de passage.• Le Marathon international de Reykjavík setient cette année le 20 août. www.reykjavikmarathon.com• Préparez soigneusement votre équipement :la pluie peut tomber pendant dix jours sans discontinuer. Prévoir impérativement des vête-ments imperméables à séchage rapide, un sacde couchage et tapis de sol résistant à l'humi-dité, un sac à dos imperméable ou doté d’uncouvre-sac. Se préparer aussi à d’importantesvariations de températures (de 0° à 25°C dansla même journée !). Utilisez des chaussures derandonnée solides, résistant aux terrains delaves abrasifs. N’oubliez pas votre maillot debain pour profiter des sources chaudes enpublic.

BIBLIOGRAPHIE• Iceland (5ème édition - avril 2004) par JoeBindloss et Paul Harding (Lonely Planet, enanglais seulement).• Iceland : Nature's Meeting Place, de MarkCarwardine (Iceland Review, Reykjavik, 1986).• L’or de l’Islande, Samivel (Ed. Arthaud).• Voyage au centre de la terre, Jules Verne(Poche).

SUR LE WEB :• www.wildernesspass.com. De belles imageset une description précise des plus beauxendroits de l’île.• www.icetourist.is. Le guide de voyage officiel.Très bien fourni.• www.iceland.org/fr/index.html. Le site offi-ciel de l’ambassade agréablement documenté.• www.ferdakompaniid.com. Le prestatairelocal de Terres d’Aventure.

OCEAN GLACIAL ARCTIQUE

OCEAN ATLANTIQUE

CERCLE POLAIRE ARCTIQUE

Reykjavik

Langjökull

Hofsjökull

Akureyri

Vatnajökull

Réservede Fjallabak

Parc nationalde Skaftafell

Hvannadalshnukur2119 m

100 km

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Ses doigts de serre ont démocratisé la grimpe dans les années80. L’escalade incarnait alors un mode de vie anticonformistedont il était le héros l’icône. Son premier film, “La vie au boutdes doigts”, a changé sa vie. Et l’escalade moderne. Rencontreavec une star qui se fait rare.

Patrick Edlinger La mémoire calcaire

Texte : Paul Molga

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P R O F I L SPatrick EdlingerLa mémoire calcaire

Les années 80 ont retenu de lui un symbole : l’icône anti-conformiste d’un garçon aux cheveux longs, pendu parun bras au dessus du vide, sans assurance. Comme celle

du « Che », l’image du « blond », Patrick Edlinger, a fait letour du monde, réveillé des montagnes de questions exis-tentielles, révélé des milliers de natures contestataires. « Plus qu’un sport, l’escalade est un mode de vie », avaitlancé le grimpeur, bandeau rouge noué autour du crâne,pour expliquer sa passion. Dans un environnement alorsbercé par le paraître et la réussite sociale, ce fut un choc.Un électrochoc même.

L’intéressé, lui, n’a rien vu de tout cela. Quand le cinéasteJean-Paul Janssen vient le trouver pour filmer ses escalades pourles Carnets de l’Aventure, l’émission de la chaîne nationalefrançaise Antenne 2 qui berce alors fétiche les explorateurs enherbe, Patrick Edlinger n’a que 22 ans. Il a abandonné les étudesdepuis des années, persuadé malgré les doutes de ses parents,que l’escalade saura le nourrir. Ce tournage est l’occasion degagner quelques milliers de francs. Une fortune pour le jeunehomme qui vit de quelques sponsors entre les falaises et lesblocs qu’il parcourt comme un nomade dans son van.

« Paulo (le surnom amical du réalisateur) voulait montrerquelque chose de différent à l’écran,explique Patrick Edlinger. J’avaispensé à une escalade sous un grandplafond. Mais quand il est arrivéavec son équipe, je n’avais pasréussi à sécuriser la voie pour sescaméras. Rien ne tenait dans cetteroche délitée ». Pour sauver leplanning, le jeune homme proposeun repli sur le village de Buoux.L’endroit est baigné de nature, les falaises, d’une centaine demètres, y sont de toute beauté, et Patrick connaît bien le terrain.Il est même capable d’y grimper sans aucune assurance. Le cinéaste est bluffé. En quatre jours, tout le stock de pelliculey passe. Trois semaines plus tard, le film, finement baptisé « lavie au bout des doigts », est à l’antenne.

EN SOLO À DOUZE ANS

« Après ça, ma vie a complètement changé », se souvientEdlinger. Plateaux télé, séances photos, soirées jet-set. Lesmédias, les stars comme les anonymes n’ont d’yeux que pour cenouveau « risk symbol ». Il fait la “une” des plus gros tirages surla planète. On lui trouve un nom : « le grimpeur aux mainsnues ». Longtemps cantonnée au cercle de l’alpinisme, l’escaladelibre vient de sortir de sa chrysalide.

« J’ai vraiment été surpris du nombre de gens que çaintéressait, raconte encore le grimpeur. Pour moi, ça n’était riend’autre qu’une passion que j’entendais vivre à fond ». Le jeunePatrick a touché son premier granit vers huit ans sur les blocs

d’Ailefroide qui ceinturaitla maison de vacancesfamiliale dans les Hautes-Alpes. Le rocher lui plaît.Ses parents lui trouventdeux guides dans la MJCvoisine. Avec ces deuxgrimpeurs - ChristianCrespo et Pierre Louis -qui voient déjà en lui unfutur champion, il fait sonpremier solo dans unev o i e d e s C a l a n q u e s

marseillaises. La course est facile mais longue - une centaine demètres au-dessus de l’eau - et le jeune homme n’a que douzeans. « Je faisais ma scolarité chez les frères maristes et je meretrouvais là avec des fils d’ouvriers venant des chantiers de laSeyne. L’escalade m’apportait un moyen d’évasion et unepossibilité de me connaître sans tricher ».

Le jeune Patrick sort littéralement transformé de cetteintrospection adolescente. L’escalade sera son métier, il en estsûr. Il sort premier des probatoires pour sa préparation de guide

et grimpe comme un boulimiqueavec son nouve l ami Pa t r i ckBérhault qui profite comme lui detout son temps libre pour gravir les falaises du sud de la France.Ensemble, ils élaborent un planningd’entraînement jamais vu dans ladiscipline : tractions, abdos, pompess’enchaînent quotidiennement parcentaines. « Nous étions convaincus

que la force musculaire devait se mettre au service de latechnique. A l’époque, notre obsession était la rapidité. CommeMessner, nous voulions être en mesure d’aller vite pour sortirrapidement les voies. L’entraînement était la clé ».

En montagne, les deux compères enchaînent ainsi les succèscomme la première hivernale de la voie des Plaques à l'Ailefroidequ’ils réalisent dans la journée, approche comprise. Les deuxpersonnages se construisent ensemble durant cette période.Chacun avec sa personnalité, chacun avec une petite part del’autre. « Ils étaient plus que des frères, témoigne un proche. Plusque des jumeaux même, comme une cordée à la Terray-Lachenal ».Pendant trois ans, les deux hommes ne se quittent pas uneseconde. Ils arpentent toutes les classiques, déflorent desnouveautés, mettent leurs conditions à l’épreuve. Jusqu’à l’heuredu choix : à Bérhault les Alpes, à Edlinger les falaises.

DANS L’ARÈNE DES COMPÉTITIONS

Avec le déluge médiatique (le Blond est alors la personnalitépréférée des Français), les jalousies et leur cortège de

“J’ai découvert au fond de moides ressources que je ne

soupçonnais pas. J’ai touchél’ultime et ouvert un nouveau

potentiel de puissance.”

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Patrick Edlinger chezlui, dans le Verdon,dans “Take it orleave it”. A gauche,sur le magnifiquesocle Candelle.

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P R O F I L SPatrick EdlingerLa mémoire calcaire

polémiques ne tardent pas à le suivre à latrace. La communauté des grimpeurs doute deson auréole. Des jeunes loups lui contestent letitre de meilleur grimpeur de la planète… Lepudique sudiste, qui se tient soigneusement àl’écart de la plupart des autres grimpeurs, estalors contraint de s’exposer. Dans le villagevarois du Beausset où il habite alors, ilaménage une immense salle d’escalade pours’entraîner plus spécifiquement à lacompétition. « Un lieu d’avant-garde, une salleimmense avec des toits, des dévers, descentaines de prises. C’était un des spots à lamode », se souvient un grimpeur qui faisaitparti du cercle d’invités.

Cette année 1986, la tension est extrême à Bardonecchia quiaccueille l’une des premières compétitions internationales degrimpe. Une foule énorme s’est amassée aux pieds des voiesitaliennes. Devant elle, Edlinger assoit définitivement sa légendeen posant délicatement le pied là où les autres concurrents ontmis le genou. « C’est un mutant qui sait lire le rocher commepersonne », témoigne alors un des concurrents.

L’année qui suit est pourtant pire : c’est la course au 8c, le plushaut niveau d’escalade jamais atteint. Le grimpeur Jean-BaptisteTribout pense avoir trouvé ce Graal ultime en ouvrant le toit des« Spécialistes » au Verdon. Mais Edlinger qui répète la voie avectrop de facilité décote le projet : 8b+. Grosse colère du premierqui le somme, dans une lettre publique, de prouver son niveau.Le ring a pour nom Snowbird aux Etats-Unis, théâtre d’unenouvelle compétition. La crème des grimpeurs est présente pours’affronter sur cette falaise d’une difficulté extrême. Les règlessont simples : parvenir le plus haut. Edlinger survole l’épreuveen arrivant seize mètres au-dessus du second…

Les comptes réglés, il peut retourner à une escalade plusintime. Loin des caméras et du public, il fait face en solo à« Orange Mécanique », une voie redoutable du Cimaï (niveau 8a)parée d’un pas aléatoire en sortie où « la peau doit pouvoir tenirdans un verrou… J’étais si tendu que mes muscles se sonttétanisés vers la moitié de la voie. Aucune échappatoire possible.J’ai tourné le dos pour voir en bas où j’allais m’écraser. Je mesuis dit que c’était trop bête de finir comme ça. Et puis j’aidécouvert au fond de moi des ressources que je ne soupçonnaispas. J’ai touché l’ultime et ouvert un nouveau potentiel depuissance. Je me sentais léger et j’ai finalement sorti la voie ».

INDESTRUCTIBLE CHARPENTE

Ne jamais abandonner. Supporter la souffrance. Dépasser seslimites. Respecter son corps. Vivre en harmonie. S’adapter, créer,imaginer… « J’ai tout appris du rocher », confie le grimpeur.Même à surmonter le pire. 1995, il s’entraîne dans les Calanques.Une voie facile en 7b pour s’échauffer. Il saute plusieurs points

d’assurance. Et c’est la chute : une prise casse avant qu’il ait letemps de mousquetonner. Il s’écrase dix-huit mètres plus bas.Ceux qui l’ont vu racontent qu’il a rebondi de la moitié de sahauteur. Il n’est pas mort, mais le cœur s’est arrêté de battre. Un médecin présent parvient à le ranimer. Les secouristescraignent le pire pour son dos. A l’hôpital, pourtant, lesexamens sont négatifs. Le soir même, il est dehors, en état dechoc mais vivant, avec comme seules séquelles desdéchirements musculaires au niveau abdominal !

Deux semaines plus tard, il est de nouveau sur les falaises qu’ilcontinue à courtiser. « J’ai un besoin vital du rocher, s’excuse-t-il.C’est une relation presque organique. Je grimpe encorerégulièrement tous les jours 5 à 6 heures sur des voies de 8ème

degré, et je consacre deux jours de repos hebdomadaire à montravail de conseiller technique chez Cassin et Béal. A 45 ans, jereste mobilisé et motivé. J’alterne, pour ne pas me lasser, bloc,voies dures, grandes voies et voyages. Et je nourris mes rêves ».Celui du moment serait d’entrer dans le club très fermé desgrimpeurs du neuvième degré. Un ultime défi ? En tout cas, unefidélité sans limite à sa passion.

REPÈRES1960 : naissance à Dax, le 15 juin.1970 : refusé par le club alpin, il fait ses débuts en escalade dans uneMJC toulonnaise.1978 : premier contrat de sponsoring chez Béal qu’il ne quittera plus,et rencontre avec Patrick Bérhault. Cette année-là, ils réalisentensemble la première hivernale de la voie des Plaques à Ailefroide.1981 : la France croit voir un ange passer. Le pays retient son souffledevant le solo de ce jeune homme aux longs cheveux blonds. PatrickEdlinger entre dans la légende de l’escalade « à mains nues » avec unfilm devenu culte : « La vie au bout des doigts ».1982 : il fait tomber le premier 8a de l’histoire au Baou des QuatreHeures et réalise le premier 7c « à vue », c'est-à-dire sans travail ni repérage préalable. 1985 : il tourne avec José Giovanni dans « Les loups entre eux » où il joue son propre rôle de grimpeur contraint d’aider les forcesspéciales dans une mission périlleuse.1986 : une grande tournée américaine conclue par un livred’exception, Rock Game.1987 : Patrick Edlinger multiplie les contrats de conseiller techniquepour différentes marques de grimpe. Il allège le matériel, invente denouvelles formes, travaille sur les gommes.1988 : jusqu’en 1990, il sillonne les compétitions internationales. Le manque de motivation a raison de ses efforts.1992 : il tourne dans « la Belle Histoire » de Claude Lelouch et s’offreune année de grimpe planétaire pour l’émission Ushuaïa.1994 : création et rédaction en chef du magazine “Roc n’ Wall” qu’ildirigera jusqu’en 2000.1995 : il chute gravement dans les Calanques mais s’en sort avecquelques déchirures musculaires.2001 : il met fin à ses solos après la naissance de son premier enfant.2005 : réédition en coffret DVD collector des deux films cultes de sacarrière (www.aventuresdelegende.com).

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Patrick Edlinger estl’un des grandsmaîtres du solo, cettegrimpe ultra engagéesans aucuneassurance. C’est engénéral loin descaméras et du publicqu’il s’embarquedans une voie ensolo, ici au Maroc. Unface à face éprouvantavec le rocher et avecsoi-même qui nepardonne aucuneerreur et n’offreaucune échappatoire.

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e loin, le Forclaz 900 a l’aird’un tee-shirt tout à faitclassique : un col et deuxmanches. Pourtant, quand

on s’approche, qu’on frotte la matièreentre ses doigts, on réalise que letissage est différent selon les zones,qu’il est plus épais devant, qu’unebande plus fine longe la colonnevertébrale... Le but : “réguler latempérature du corps pendant lesdifférentes phases d’effort et l’aider à se

refroidir”, explique Jean-Charles Laugt,ingénieur produit. Cela dépasse le seulconfort puisqu’une augmentation deplus d’un degré (de 36,8°C, latempérature moyenne au repos, à 38°C)diminue grandement les performances.

“Je compare toujours le sportif enmilieu montagne à une voiture”,explique Jean-Charles, “pour monter tacarcasse au sommet, il faut un moteur :les muscles. Ta voiture chauffe, comme lecorps humain. Il faut donc un système de

refroidissement. Les pores font office de“peau” d’échappement. L’eau s’évapore,passe de l’état liquide à l’état gazeux.Cette transformation physique “brûle”de l’énergie, ce qui refroidit le corps”.

Ainsi au repos le corps humain perd0,12 litre d’eau par heure parévaporation. En marchant, il en perd unlitre et lors d’un effort soutenu, c’estdeux à quatre litres/heure qui sontévacués. Des études menées enlaboratoire par le Bureau Etude

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Le randonneur est une machine qui chauffe et qu’il faut refroidir.Pour mieux réguler sa température, les ingénieurs de Quechua ontcartographié un corps en action et conçu le tee-shirt respirant quiaide le sportif à garder la tête froide. Reportage.

Textes : Guillaume Desmurs

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LE CORPSCLIMATISÉ

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Quechua et le centre de rechercheDecathlon, notamment au Japon et aucentre de recherche de Décathlon enFrance, montrent en revanche quel’évacuation de la transpiration n’est pashomogène sur tout le corps. Températureet humidité sont mesurées avec descapteurs sur le corps d’un “cobaye” toutau long de son effort pour identifier leszones où la température s’élève le plus.“Nous disposons ainsi d’une véritablecartographie du corps humain qui nousindique où aérer et où densifier la matièrede notre tee-shirt”, précise Jean-Charles.Ce repérage des zones les plus activesdans la sudation est crucial pour faciliter letravail de refroidissement du corps. “Les25 millions de pores de la peau sontrépartis de façon inégale, ajoute Jean-Charles, il est donc absurde de porter unsous-vêtement « monomatière » sur uncorps qui, lui, n’est pas homogène”.

Il ne reste plus qu’à chercher la bonnematière qui va être capable d’absorber,dans un premier temps, cette trans-piration pour ensuite l’évacuer versl’extérieur. Les fibres naturelles, comme

la laine ou le coton, n’ayant pas lespropriétés requises, Jean-Charles, Vincentet Evelyne (tous chefs de produit textile)ont sélectionné une microfibre polyamideau pouvoir d’absorption et de transferttrès grand. Cette fibre est capable detransporter la transpiration de l’intérieurdu tissu, contre la peau, vers l’extérieurpour qu’elle s’évapore. Comment ?L’explication tient à la différence detempérature entre la peau et l’extérieur,autrement dit une différence de pression.Mécaniquement, l’eau est donc attirée versl’extérieur. Elle s’évapore à l’intérieur dela fibre, s’y condense, voyage le long desfils et s’évapore à la surface du tee-shirt.Le tour est joué : le corps s’est débar-rassé de l’eau, l’eau s’est évaporée, lecorps s’est refroidi.

REFROIDIR LA MACHINE

Mais ce ne sont pas les seules qualitésqu’on demande à un sous-vêtement demontagne : il faut aussi qu’il soit léger,fin, antibactérien (traitement Hygiotech,voir page suivante), qu’il sèche rapi-

dement et soit résistant. La proximité desmontagnes facilite les derniers essaisterrains et quand Jean-Charles a un doutesur la solidité d’un modèle, il organiseune session tests en montagne, dans unevoie d’escalade par exemple près deDomancy (camp de base de Quechua).Les testeurs se font un plaisir demartyriser leur tee-shirt. Au retour, Jean-Charles, Vincent et Evelyne observentméthodiquement dans quel sens les filsse sont cassés pour éventuellementmodifier le tissage. Mais cette fois-là, ilont été rassurés : son modèle a tenu lechoc.

Le Forclaz 900 n’est qu’une étape dansl’évolution entre l’ancestral tee-shirt encoton et le futur sous-vêtement complè-tement climatisé “qui envoie de lafraîcheur ou de la chaleur selon les zonesdu corps, le type d’effort et les conditionsclimatiques”, conclut Jean-Charles, “cesera une aide de plus au sportif en régulantà 100% ses besoins”. Les matièresexistent pour apporter de la chaleur...mais pas encore de la fraîcheur. Alors,n’oubliez pas la bouteille d’eau.

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C’est dans le massifdu Mont-Blanc queles testeurs Quechuaont transpiré pour ce tee-shirt d’un nouveau genre.

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• Cote une/une : résiste à l’abrasion,notamment au niveau des bretelles dusac à dos et donne une excellente élas-ticité dans les mouvements. • Jersey : une maille qui absorbe l’humidité et la transfert à l’extérieurpour qu’elle sèche. C’est le principe del’éponge qui transporte l’eau par capil-

larité.• La résille offre une ventilation idéale pour lazone le long de la colonne vertébrale et sousles bras. Son effet est semblable à un zipqu’on ouvre pour aérer.• Cette résille plus dense apporte à la foisaération directe et transfert d’humidité versl’extérieur.

AU CŒURDE LA MAILLECe tee-shirt qui va rendre vos randonnéesconfortables : il propose quatre zones aux propriétésdifférentes sur un seul et même tee-shirt pour régulerau mieux la température du corps. Explications.

UNE CLAQUE DE PLUSAUX MAUVAISES ODEURS Hygiotech est un label anti-bactérien développé parQuechua qui traite au coeur des fibres lors de leurfabrication pour empêcher les mauvaises odeurs. L'effet anti-bacterien, sur ce produit, repose sur laprésence d'ions argents au coeur de la fibre quiempêchent la prolifération des bacteries. L’avantage dece procédé est double : il respecte la flore de la peau etdure longtemps car intégré à la fibre.

Ce tee-shirt est en fait un “patchwork” de pro-priétés différentes pour s’adapter au corps.Ainsi, le modèle homme compte une dizainede zones (correspondant aux zones de sudationdu randonneur) avec quatre méthodes de tricotage qui aèrent ou densifient, pour que cesoit la bonne maille qui aille... au bon endroit.Le modèle femmes propose d’autres zonesventilées que le modèle hommes, notammentdans le dos et sous la poitrine.Avec une méthode classique, il faudrait couvrir le tee-shirt de coutures inconfortablespour lier ces zones ensemble (d’autant plusgênant pour le sportif qu’il se porte près ducorps). C’est donc une méthode “seamless”(sans coutures, sauf pour les manches) qui aété choisie. Et le confort est respecté.

T-shirt Forclaz 900 manches courtes, modèle homme et femme(Forclaz 900 Lady). Existe en version manches longues. Prix public : 34,90 euros

RÉSILLE

JERSEY

RESILLEPLUS DENSE

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COTE UNE/UNE

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I N T E R FA C E

L'ENJA (Équipe NationaleJeune Alpinisme)

sélectionne tous les deuxans les alpinistes les plus

prometteursde leur génération.

La nouvelle fournée2005/2006 est équipée

des pieds à la tête parQuechua. L'occasion

de se pencher sur le casde ces surdoués de la montagne.

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(FUTURS)HÉROS

Textes : Guillaume Desmurs

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La nouvelle promotion del’ENJA, la “dream team” desjeunes alpinistes français, seraéquipée pendant deux ans dematériel Quechua (chaussures,veste, pantalon, sac à dos,tente, sac de couchage). C’est le chef de produit decette gamme alpinisme,Nicolas Bézard, qui paie ici de sa personne pour tester “sa” gamme sur l’arête desCosmiques, dans le massif du Mont Blanc.

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I N T E R FA C E

1 et 4. Aymeric Clouet, de la promotion ENJA03/04 lors de son expédition en Alaska, surla face est du Moose’s Tooth. 2 et 3. Mission-test Quechua dans le massifdu Mont-Blanc. 5. Jérôme Para de la nouvelle promotion dans Géant des Tempêtes.

our les neuf "happy few"sélectionnés pour entrer danscette très élitiste formationd'alpinisme, ce sont deux ans

la tête dans le guidon de l'alpinisme.U n e c h a n c e p o u r p r o g r e s s e rtechniquement, mettre un pied à l’étrierdans le monde professionnel, puiserdans l'expérience des anciens et senourrir de l'émulation générée par un telrassemblement de talents. C'est un"mélange de personnalités for tes,parfois à l'opposé les unes des autres,mais suf f isamment al lumées pourpartager sans retenue le fruit défendude la haute montagne. C'est encore uneimage de profs qui souriaient de nousvoir découvrir, maladroits, l'univers dela haute-montagne", se souvient JérômeBlanc-Gras.

Pendant deux ans, tous les moyens sontdonnés à cette promotion "Top Gun",référence au niveau français, pourprogresser vitesse grand V : "C'est unestructure qui met un coup d'accélérateur àleur niveau et à leur carrière. L'ENJA leurpermet d'élever leur niveau en peu detemps, rencontrer des gars du même talentet monter des projets ensemble", résumeChristophe Moulin, 47 ans, figure del'alpinisme en France et qui s'occupe de lasélection. Cette échange d'énergiespositives est l'un des carburants principauxde la réussite du groupe, "ils vont grimperensemble, se motivent et préparent

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l'expédition qui clôture les deux ans",ajoute-t-il. L'autre est l'enseignementdispensé qui concerne autant la techniqueque le mental et qui canalise les ardeursdes jeunes pousses, car "la plupart d'entren o u s é t a i e n t d a n s c e s a n n é e sd'insouciance où l'on ne regarde pasbeaucoup autour de soi, où l'on se sentinvincible et bien peu enclin à une remiseen question", indique Rémy Thivel.

L'idée d'une classe d'élite de l'alpinismefrançais, voie royale pour devenir guide(le passage à l'ENJA les dispense de lapremière partie de la formation), a prisforme en 1990 et a été mise en place parla F.F.M.E (fédération française demontagne et d'escalade). Les alpinistes

ont entre 20 et 25 ans, ils laissentdeviner un fort potentiel et sont recrutésdans les comités de la FFME. Le Ministère des sports met la main à lapoche puisque "le but est d'arriver grâceà l'ENJA à motiver les jeunes dans lesclubs, base de la pyramide despratiquants", précise Christophe Moulin.

LES MEILLEURS ESPOIRS

L'ENJA n'est évidemment pas ouverte à quiveut : la sélection est rude, testant à la fois lacondition physique (avec la fameuse journéemarathon comportant, entre autres, unelongue marche d'approche, de la grimpe enmixte, de l'escalade), l'aptitude technique(une épreuve d’escalade en rocher, niveau 7 b,

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Kwande (sommets du Kumbu, Népal), au Mt Wake et au Mt Dickey (Alaska), auHuandoy (Pérou), au Pakistan, dans lesTatras, au Québec et sur la face nord desTrollryggen (Norvège).

"Cette équipe fait rêver et tous les cadorss'y retrouvent", confie un ancien de lasélection, et les plus grands alpinistesfrançais sortent de ses rangs : LionelDaudet, Jérôme Ruby, Philippe Batoux, legrimpeur Daniel Du Lac et des sportifsdisparus comme Dédé Rhem ou ChantalMauduit. Alors la nouvelle génération,comme les précédentes, n'a plus qu'à"oser des rêves jusque là inespérés",conclut Pierre Rizzardo.• Infos : www.ffme.fr

LES NEUFNOUVELLESRECRUESDE LA SESSION05/06

(Jean Burgun, Julien Dussère, VictorEstrangin, Jehan-Rolland Guillot, Pierre Labbre, Erwan Madoré, ClémentMounier, Jérôme Para, Rémy Vignon)seront équipés de matériel Quechua,une nouveauté pour le fabricant deDomancy qui a l'avantage de pouvoirleur proposer sa gamme complète"Bionnassay" : chaussures, chaussonsd'escalade, sac à dos, tente, sac decouchage, vêtements techniques.Nicolas Bezard, aspirant guide et chefde produit alpinisme suivait de près lesévolutions de ce groupe hors normes etpartage la paternité du partenariat avecChristophe Moulin. Pour ce dernier,c'est aussi une chance, puisque "nos jeunes sont à la recherche d'une plus grande implication dans ledéveloppement des produits. Quechualeur donne la possibilité d'avoir leurmot à dire, c'est très séduisant ". Il nereste plus qu'à attendre impatiemmentles exploits de cette nouvelle cordée.

A gauche, l’ENJA aux prises avec une facemixte (glace et rocher) et, en haut, mission-test Quechua sur l’arête desCosmiques.

en grosses chaussures) et la motivation (la gloire est une mauvaise raison d'aller enmontagne...). Les neuf meilleurs sontintégrés pour un cursus intense de deux ans.La première année comporte trois stages, unvoyage hivernal techniquement difficile et unstage estival pour des courses d'envergure.La deuxième année est entièrement tournéevers l'organisation d'une grande expédition,la dernière en date en Alaska pour destentatives d’ouverture de deux itinérairesdans le plus grand "big wall" de la région, laface est du Moose’s Tooth, avortéesmalheureusement pour cause de mauvaistemps. Ainsi, depuis 1990, les jeunes del'ENJA sont partis au Pamir Alaï (Kirghizistan),aux tours du Paine (Patagonie), auHiunchulli, Tawotche, Lobutch, Cholatse,

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Tous les produits Quechua sont vendus en exclusivité chez Décathlon.Pour tous renseignements : 0 810 08 08 08

Textes : Guillaume Desmurs et Martin Léger

SÉLECTION QUECHUASix produits Quechua pour l’été, quatre destinations pour les utiliser.

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LA COMBE MAUDITE, LABORATOIRE GRANDEUR NATUREPOUR TESTS EN TOUS GENRES

A la différence des toutes proches Vallée Blanche et Aiguille du Midi, avec leshordes de touristes qui y déferlent à toute époque de l’année, la Combe Mauditedemeure un site relativement sauvage. Son nom peut-être rebute les frileux... Ceglacier, situé au cœur du massif du Mont-Blanc, à quelques encablures de lafrontière avec l’Italie, présente l’immense avantage de proposer tous types decourses que recherche un alpiniste polyvalent : escalade sur rocher, sur glace,mixte, randonnée glaciaire… Le tout dans une ambiance très haute-montagne, à plus de 3500 mètres d’altitude, au pied de sommets prestigieux : Grand Capucin,Aiguilles du Diable, arête Kuffner, Tour Ronde, Mont Maudit, Mont-Blanc du Tacul…

Cette combe constitue le terrain de jeu idéal pour tester la tente Bionassay T2.Nicolas Bezard, chef de produit alpinisme chez Quechua : « nous avons passé unequinzaine de jours et de nuits sur ce glacier de la Combe Maudite. Comme onpouvait s’y attendre sur une période aussi longue, nous avons été confrontés à toutes les conditions météo possibles : soleil, neige, pluie, vent, brouillard… A cette altitude, le climat devient vite extrême, ce qui est par exemple très pratiquepour vérifier la résistance du tissu de la tente aux rayons UV. »

Au final, cette mission aura permis de confirmer l’utilité des améliorationsapportées à la suite des précédents tests, comme l’emplacement prévu pourdoubler les arceaux afin de mieux résister au vent. Elle aura aussi mis en exergued’autres imperfections : « l’importante quantité de matériel d’escalade etd’alpinisme que nous devions stocker dans la tente obstruait la porte d’entrée.Nous avons donc décidé de rajouter une porte de l’autre côté. Par ailleurs, nousdevions souvent nous faire à manger à l’intérieur, et nous avons constaté qu’ilserait bien utile de prévoir quelque chose pour pouvoir accrocher le réchaud »,explique Nicolas. Autant de petits détails qui se révèlent tellement agréableslorsqu’on se retrouve au fin fond de la combe maudite…

TENTE ALPINISMEBIONASSAY T 2 Les alpinistes savent qu’ils auront à affronter desconditions météo extrêmes. La tente, abri accueillantpour récupérer la nuit des efforts du jour, se doit d’êtreprête à tout. Quand il pleut par exemple, une tente doit êtrerapide à monter pour éviter de tremper l’intérieur. C’est le casde la Bionassay T2 : “la chambre (compartiment intérieur) estattachée au double-toit, il suffit donc de mettre les arceauxdans le double-toit pour monter la tente rapidement, seuldans le mauvais temps sans mouiller l’intérieur de la chambre.Ça m’est arrivé, je sais que c’est utile !”, raconte NicolasBezard, chef de produit alpinisme. Pesant trois kilos, elle estcomposée de trois arceaux, deux portes et d’une abside pourstocker le matériel et cuisiner. Il est donc possible de faire sapopote une fois la tente fermée. Son double toit en tissuribstop siliconé combine l’avantage de la légèreté et d’unetrame très résistante à la déchirure. Dernier avantage : il estpossible de doubler les arceaux par grand vent pourvenir renforcer la structure. “Une mission-test en Patagonie où le ventbastonnait nous a rassurés sur lasolidité de la tente”, conclutNicolas Bezard.Prix public : 149,90 €

Niveau de pratique : alpiniste confirmé.

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NUIT EN REFUGE SOUS LE DÔME DE MIAGE Le massif du Mont-Blanc offre d’infinies variations pour le randonneur estival. Celle du refuge

de Plan Glacier, si elle permet d’évoluer dans une ambiance assez « haute-montagne » (vue surle dôme de Miage et l’aiguille de Bionnassay notamment), n’est pas pour autant une courseglaciaire. Il s’agit bien d’une randonnée pédestre. Elle s’effectue sur deux jours au départ duhameau du Champel, situé au-dessus de Saint-Gervais Mont-Blanc, à 1200 mètres d’altitude. Neprésentant pas de difficultés techniques particulières, elle nécessite néanmoins une bonnecondition physique, pour encaisser les 1500 mètres de dénivelé positif et six heures de montée(pour quatre heures de descente).

La première journée est consacrée à la montée au refuge de Plan Glacier, à 2750 mètresd’altitude. Serge Errard, propriétaire du gîte du Champel et accompagnateur en montagne,détaille le profil assez varié de cette ascension : « on emprunte d’abord une pisteforestière, qu’on quitte pour longer le glacier de Bionnassay. Ce sentier monte dans unecombe herbeuse fleurie de rhododendrons, jusqu’à atteindre le col du Tricot (2120mètres). Après le col, le terrain devient plus rocailleux. On suit alors un ancien cheminde guide taillé à flanc de montagne, sous les arêtes du Tricot. Il est assez ludique car illouvoie dans les combes, avec un profil assez vallonné. Il y a même des passages surdes vires, mais ils sont sans difficulté grâce aux mains courantes qui y ont étéinstallées. Lors de la fin de la montée, on évolue sur la moraine du glacier de Miage. Onarrive enfin au refuge, niché à flanc de falaise et qui domine le cirque glaciaire deMiage. C’est plus une cabane d’antan qu’un hôtel d’altitude, d’où un côté authentiquevraiment appréciable. »

Au programme du deuxième jour, plus cool, descente par un autre itinéraire, endirection des très bucoliques chalets de Miage (alpage, petits torrents, troupeaux demoutons et de vaches…). Cette descente par la moraine du glacier, assez raide audépart, s’adoucit à l’approche des chalets de Miage, endroit idéal pour une pausepique-nique. De là, il reste environ une heure de marche pour revenir au hameau duChampel, par un chemin qui passe au-dessus des gorges de Gruvaz.

Pratique : carte IGN “Saint-Gervais 3531 ET” ; refuge de Plan Glacier : 06 33 24 95 75(réservation conseillée, demi-pension possible) ; gîte du Champel : + 33 (0)4 50 47 77 55.

PANTALONMULTI-TAILLANTFEMME Toutes les femmes ne se ressemblent pas, cequi n’a d’ailleurs rien de regrettable, et un chefde produit comme Evelyne Gay sait que lataille des jambes varie. D’où l’intérêt de cepantalon multi-taillant de randonnée proposantpour une même taille plusieurs longueurs dejambes. “ C’est une façon de répondre aux dif-férentes statures car on touche des femmesd’âges et de gabarits variés”, précise-t-elle. Le pantalon est prévu pour un usage intensif.Sa rapidité de séchage permet de l’emmenerpour des randonnées de plusieurs jours. Il sefroisse peu grâce à sa matière synthétique etdispose d’un traitement déperlant sur le tissu(qui facilite le glissement de la goutte d’eau,sans pour autant êtreimperméable). Un zipsur le côté avec petitsoufflet permetd’ajuster le panta-lon à la chaussureet des zones enmatière extensiblà la taille assu-rent un taillantprécis et esthé-tique et appor-tent un surcroîtde confort.Prix public :29,90 €

Niveau de pratique :randonnée active

le temps d'un week-end.

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A soixante kilomètres de Nice, dans le parc national du Mercantour, le circuit des lacspermet de conjuguer effort physique et leçon d’histoire-géographie en temps réel. Cetterandonnée pédestre de deux jours, avec une nuit au refuge de la Cougourde, part de Notre-Dame-de-Fenestre (à un peu plus de cinq kilomètres de Saint-Martin-Vésubie), pour rejoindre leBoréon, dans la vallée voisine. Au passage, vous pourrez admirer les lacs de Prals, de Fenestre,de Trécoulpas et les lacs Bessons. Ces derniers, lacs glaciaires typiques, se trouvent à 2700mètres d’altitude et sont bordés de dalles de granit érodé. Les plus courageux pourront mêmes’y baigner (l’eau est aux alentours de 15°C au mois d’août !). « L’un des autres intérêts de cecircuit est qu’il permet de découvrir en peu de temps les différents types d’étages qu’on trouveen montagne : forestier vers 1500 mètres d’altitude, alpin, c'est-à-dire plus herbeux, 500 mètresplus haut, et enfin minéral et très aride lorsqu’on s’approche de 3000 mètres », explique lephotographe Philippe Royer, habitué des lieux.

Des fortifications militaires, érigées pendant la seconde guerre mondiale, trônent toujours aucol de Fenestre, « mais les combats n’ont pas vraiment fait rage, car Français et Italiensentretenaient ici des liens étroits et n’avaient aucune envie de se battre entre eux », rappellePhilippe Royer. Si les militaires ont déserté depuis longtemps ces casemates, ce n’est pas le casdes bouquetins, qui s’y réfugient aujourd’hui fréquemment. Au cours de ce circuit, il est aussipossible d’apercevoir des marmottes et des chamois.

Le temps étant assez changeant, avec des risques d’orages assez violents, pensez donc à consulter la météo (0 892 68 02 06) avant de partir. Toujours d’un point de vue pratique,sachez aussi que le camping sauvage est toléré dans le parc, à condition d’avoir replié sa tenteau lever du jour.

SAC DECOUCHAGES15ULTRALIGHTPetit et passe-partout, l’Ultralightsuivra sans peine toutes vosescapades estivales : en tente, enrefuge et même à la belle étoile... à condition que les températuressoient clémentes. Minuscule unefois qu’il est comprimé, il doit êtrechoisi près du corps pour garder aumieux la chaleur (il est disponible endeux tailles L et XL). Il dispose aussid’une capuche enveloppante etd’une coupe adaptée. Ce sac estdestiné à tous ceux qui cherchent un sac peu encombrant : lesrandonneurs à faible altitude ou lesVTTistes. “Combiné à la tenteQuechua Forclaz T2 + ultra light et à un petit matelas autogonflant, le poids total excède à peine les 3 kilos”, recommande le chef de produit Max Aresi. Un peu ded o u c e u r p o u r v o s j o u r n é e s de rando.Prix public : 39,90 €

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Niveau de pratique : petites randonnéesestivales avec nuit en refuge ou en tente.

MERCANTOUR, LACS ET CHAMOIS

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E Q U I P E M E N T

CHAUSSURE RAID 700Une chaussure dans laquelle les ingénieurs de Quechua ont mis des réac-teurs. La semelle d’abord. Elle est conçue pour “terrain humide, gras maisaussi pour les pierriers”, précise Fabien Carpentier, chef de produitchaussures, “surtout cette semelle ne garde pas la boueet les cailloux dans les crampons ce qui alourdit etdiminue l’accroche”. La semelle bénéficie d’uneidée simple mais efficace, le dessin des cram-pons a été inversé : propulseur sur la partieavant pour tenir dans la montée et freinant au niveau de la partie à l’arrière.La tige de la Raid 700 a étérenforcée pour faire faceaux conditions extrêmesde la course... mais sanshandicaper la légèreté, unequalité cruciale en raid. L’eau étantl’élément omniprésent d’un raid (pluie, transpiration, rivières), la chaussurel’évacue rapidement. “Dans une chaussure imperméable l’eau serait ressortitrès difficilement. Sur la Raid 700, elle entre et ressort facilement”, précise Fabien.Enfin, dernier avantage décisif en raid : la rapidité. Le chausson, sans languette, dispose d’un serrage rapide, de lacets fins et une fois en place lepied ne bouge plus. Une mini-guêtre non amovible enserre la cheville et pro-tège des entrées de cailloux, branches, boue.Au-delà de l’usage raid pour laquelle cette chaussure est conçue, elle s’adapte àla course d’orientation, au trail longue distance ou à des randos courtes,rapides avec sac léger.Prix : 89,90 €

SOUS-VÊTEMENTFORCLAZ 900RAID SEAMLESS

Un tee-shirt qui devrait être reconnu d’utilitépublique. Pour transpirer en toute sérénité

dans les conditions les plus radicales(compétition, longues courses), leForclaz 900 offre différents types detissage selon les zones de sudationdu corps. En clair, il s’adapte auxbesoins d’un corps actif : ventila-tion dans le dos, évacuation sousles aisselles... L’efficacité de lamachine musculaire du sportif dépend de la qualité du refroi-dissement du moteur, d’oùl’importance de porter un tee-shirt comme celui-là pouraider notre corps à être plusperformant. Ce tee-shirt estun assemblage “seamless”sans aucune couture - saufpour les manches - d’unedizaine de zones avecquatre méthodes de trico-tage qui aèrent ou densi-

fient, selon les besoins. Impossibleensuite de revenir à l’ancestral tee-shirt en coton.

Prix : 39,90 €

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SAC À DOSRAID EQUIPE 20 L Un sac à dos doit tenir sur le dos. Une évidence qui n’est pas tou-jours facile à traduire techniquement. “Nos sacs sont conçus pourque le dos du sac soit très proche du dos du porteur et que ça neballote pas, que ça ne frotte pas contre les reins”, indique Marie-Eve Meynet, chef de produit. Pour ce sac "équipe", elle a travailléavec Antoine Lafoux, ingénieur de conception, et avec les membres del'équipe "Quechua - les Arcs", sur les autres qualités principalesattendues (légèreté, rapidité) pour les améliorer. Un exemple : ce sacd’une capacité de 20 l pèse 420 grammes ! Deux zipsreliés par une poignée permettent une ouver-ture complète et rapide de la face avant. Leserrage-compression est instantané, demême que la ceinture ventrale, équipéed’un velcro qu’il suffit de rabattre pourl’ajuster. Des poches filets et des porte-bâtons complètent l’équipement de cesac. La boucle de la sangle de poitrinefait office de sifflet d’appoint. Destinéen priorité aux coureurs de raids, ce sac peut satisfaire par extensiontous ceux qui veulent un sac léger et résistant.Prix : 44,90 €

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ARGENTINE, DES LACS À PERTE DE VUESituée en Patagonie, à quelques kilomètres seulement de la frontièreavec le Chili, San Martin de los Andes est un petite ville nichée au borddu lac Lacar, dans une ambiance de moyenne-montagne très verdoyante.Paradis des amoureux de la nature, on peut y pratiquer une multitude desports outdoor, en premier lieu la randonnée pédestre. Les amateurs deVTT y trouveront aussi leur bonheur, sur des chemins techniques en forêtou sur des pistes plus larges, dont certaines conduisent aux camps desmapuches, les tribus indiennes autochtones. Autres activités possibles :la pêche, le canoë (de préférence le matin, avant que le vent se lève)… etsurtout « l’observation et l’interprétation de la nature », comme le procla-me le site web de l’office du tourisme (www.smandes.gov.ar).« On a vraiment l’impression de se retrouver au bout du monde avec cespaysages immenses et ses innombrables lacs qui s’étendent à perte devue », se souvient Hélène Rochas, qui représentait le team Quechua/LesArcs lors d’un raid-aventure au départ de San Martin de los Andes. A cetteoccasion, elle a gravi le volcan Lanin (3700 mètres d’altitude au sommet),qui offre une vue imprenable sur l’Argentine et le Chili. « Même si elle s’ef-fectue sur des pentes assez raides, l’ascension ne présente pas de diffi-cultés particulières. Il faut en revanche se méfier de la météo qui changetrès vite », prévient Hélène. Au pied de ce volcan, le lac Tromen vaut ledétour, notamment pour ses plages de sable volcanique. A ne pas manquer non plus : le Mirador Arrayanet son magnifique panorama sur San Martin et le lac Lacar.« Profitez de votre séjour pour vous promener à cheval avec les gauchos, les cavaliers argentins tradi-tionnels, conseille Hélène. Les chevaux argentins ont vraiment la pêche, et ils passent aussi facilementdans des pentes raides en forêt qu’au bord des ruisseaux ».Pour préparer votre voyage, n’hésitez pas à prendre contact avec Thibault Rogier, un Français expatrié à San Martin de los Andes, où il organise diverses excursions et séjours ([email protected] ).

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L’équipe de raid-aventure du TeamQuechua/Les Arcs participe de près à laconception des produits de la gammeraid. Un banc d’essai sans concession.« En compétition, les produits sont poussés à l’extrême. Grâce aux échanges qu’ils ont avec nousaprès la course, mais aussi grâce à leur observationen direct du comportement des prototypes qui nouséquipent pendant la compétition, les chefs de pro-duits se rendent beaucoup plus rapidement comptedes défauts de leurs produits. D’autant plus quecertains défauts n’apparaissent qu’en situation decourse, alors qu’ils n’avaient pas été décelés lorsdes missions-tests », explique Hélène Rochas,ancienne membre du team, aujourd’hui conseillèretechnique Quechua.Le nouveau team, composé de Florence Marguet,Anne-Laure Mignerey, Christophe Faure, Rudy Gouy,Yves Billodeau, Tony Sbalbi participe à chaque étapedu développement des produits. Ils effectuent aprèschaque course, soit une dizaine de jours par an, undébriefing avec les chefs de produits. Ce débriefingest à la fois oral et écrit (à l’aide de fiches qui expli-quent les conditions d’utilisation et les améliora-tions techniques et de confort à apporter). « Maiscette collaboration ne se limite pas aux jours decourse, prévient Hélène : toute l’année, noussommes en contact, par téléphone ou via internet,avec les chefs de produits, pour leur faire part denos remarques après nos séances d’entraînement. »En général, un premier prototype du produit esttesté par les compétiteurs Trois mois plus tard, ilsessayent de nouveau ce prototype qui a été modifiéen fonction de leurs remarques. Et ce n’est que troismois plus tard que le produit est commercialisé, soitun délai total de six mois entre le premier test parle compétiteur et l’achat par le consommateur. Maisil n’y aura au final aucune différence entre le sac à dos ultra-léger ou la veste étanche utilisée encompétition et ceux vendus au grand public. « C’estlogique, car même si un compétiteur exploite plus à fond le produit que l’utilisateur grand public, toutle monde a au fond les mêmes exigences : légèreté,respirabilité, résistance... », juge Hélène.

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Niveau de pratique : activités multisports en compétition ou de haut-niveau.

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Coins de paradisTextes : Paul Molga

Mixer action avec dépaysement et découvertes, c’est l’objectif decette nouvelle rubrique « Destinations ». Escalade, randonnée,alpinisme : Quechua Magazine a sélectionné les bons plans duprintemps pour se mettre au vert, prendre l’air, flâner, grimper,marcher, explorer. Choisissez votre destination.

D E STI NATIO N S

Plus qu’un village du Lubéron, Buoux est unmythe pour les grimpeurs de la planète. Rien n’ymanque : une falaise superbe émergeant d’un écrin deverdure baigné de soleil et de silence, de la diversité(300 voies du niveau 5 à 8 sur différents reliefs : dallestechniques, surplombs, murs à petites prise…), unéquipement de qualité, un calcaire irréprochable et une

ambiance sonore incomparable (cigales et torrent encontrebas !). Sa géologie particulière a fait le tour de laplanète : ici, on grimpe dans des trous de toutes tailles,du monodoigt d’auriculaire au baquet, en passant par les« chiures » (des petites réglettes où le grain du rocheroffre une adhérence inouïe) qui ont permis d’ouvrir lespremières très grosses difficultés en grimpe.

PRATIQUE• Contact : Le topo de référence

(« Buoux » par Pierre Duret, éditépar le comité départemental de laFédération d’escalade) estdisponible en 5 langues dans toutesles librairies d’Apt.

• Lieu : dans le massif du Lubéron, 9 km au sud d’Apt.

• Conseil : le bivouac est interdit,mais on trouve plusieurs campingsdans les environs, Les Cèdres à Apt(04 90 74 14 61) est le pluspopulaire chez les grimpeurs. Ne manquez pas de prendre unverre à l’auberge des Seguins aupied de la falaise (ouvert du 1er marsau 15 novembre - 04 90 74 16 37).

• Prix : Accès libre.• Niveau : toutes les difficultés.

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Mesurer l’épaisseur de ses phalanges dans

les gouttelettes de BuouxPA

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MAROC

S’exilerdans les Aït Bougmez

Sur le versant sud de l’Atlas, dans un repli duM’Goun bien arrosé, le temps paraît s’être arrêtépour les Berbères qui cultivent là des jardins luxu-riants soutenus par l’ocre rouge des montagnes alen-tours qui habille leurs maisons d’argile. Les enfantschahutent, les paysans sont à leurs terres. C’est l’heure departir explorer les hauteurs sillonnées jadis parTitouan Lamazou qui a laissé dans les gîtes quelquestraces colorées de ses pinceaux. Les environs recèlentde cols, de sommets et de détours surprenants. De quoi y passer un long week-end pour se ressourcerou une semaine pour tout oublier.

PRATIQUE• Contact : demander Mohamed Aït

Benali, sans doute le meilleurlogeur du coin (+212 23459900 ou 61882434, [email protected]).

• Lieu : à 5 heures de route deMarrakech.

• Conseil : préférez l’automne ou le printemps.

• Prix : à partir de 610 € lasemaine par le tour opérateurClub Aventure (0826 88 20 80)

• Niveau : facile.

Voilà un parcours tracé à la peinturenoire sur les falaises dominant la baie deCassis : quatre jours pour éprouver sesnerfs entre 200 et 300 mètres au-dessusdes vagues. Vous êtes ici en terraind’aventure, avec le rocher et quelquesbroches comme seule main courante. Il ya donc là une vraie diversité pour lesamateurs de marche extrême : désesca-lade sur des plates-formes exposées,passage de sols instables, rappel en fild’araignée, enjambée de larges fissuresaériennes, déambulations vertigineusessur des vires caillouteuses… La récom-pense est une vue à couper le souffle surla « grande bleue » dans un méandre defaçonnage géologique jouant avec lalumière comme un nuancier de couleursocres trahissant des excès d’oxyde defer. Réalisée une première fois l’anpassé, cette Via Aurelia est aujourd’huiinscrite au catalogue de la Maison desFalaises créée par le spéléologue Jean-Carlo pour conduire les « touristes duvide » sur les tracés les plus extrêmes.

PRATIQUE• Contact : La Maison des Falaises

(04 42 08 56 31).• Lieu : Cassis (Bouches-du-Rhône).• Conseil : à pratiquer tôt le matin en raison

des fortes chaleurs.• Prix : 295 euros (5 jours, repas et matériel

compris) ou forfait groupes(1682 euros pour 6 personnes).

• Niveau : difficile

OSER LE VIDESUR LES VIRESDE LA VOIEAURÉLIA

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D E STI NATIO N S

Qui n’a pas rêvé de fouler leToit de l’Europe ? Deux centsans après Balmat et Paccard,revivez la conquête du sommeten seulement… six jours :quatre pour la préparation péda-gogique et l ’acc l imatat ion àl’altitude sur de petites coursesglaciaires et de belles crêtesaériennes (le col des Dômes parexemple), deux ensuite pourrallier le refuge du Goûter (3817mètres) avant le départ vers 3 heures du matin pour l’altitude4810. Impossible de se passerd’un guide et une grande formeest exigée avec une expérience(même petite) de la haute-montagne.

PRATIQUE• Contact : 0825 090

190/www.allibert-voyages.com oubien sûr auprès de la Compagniedes Guides de Chamonix ou desGuides du pays d’en haut (00 33 4 50 41 33 21). Ascensionexpress (deux jours, à partir de 490€) avec Chamonix Aventure (33 (0)6 80 42 58 49 [email protected]).

• Lieu : Chamonix, Haute-Savoie.• Conseil : l’ascension du Mont Blanc

est une course à la portée de laplupart des sportifs. L'endurance estle meilleur gage de réussite.Orientez votre préparation vers desexercices prolongés et d'intensitémodérée (comme la marche surterrain accidenté). La saison courtde juin à septembre.

• Prix : 925 euros par personne(avec Allibert).• Niveau : expérimenté.

FRANCE

Objectif mont Blanc

Il ne faut pas manquer de patience nicraindre de marcher si vous partez avecJacques, à l’automne quand le couvert végé-tal se dégarnit, pour observer les loups desApennins, au centre de l’Italie. Le parc natio-nal des Abruzzes y abrite l’espèce depuis1922. Au moins 700 individus qui ont essaiméjusqu’aux Alpes pourtant distantes. Il vousemmènera pister la bête dans le massif etvous racontera comment les loups s’économi-sent pour franchir des distances incroyablesà la recherche de nourritures. Plutôt dumatin, vous serez enchanté des affûts dansl’atmosphère épaisse du couvert végétal quise réveille. Plutôt du soir, vous apprécierez leconcert de la meute se mêlant au brame decerfs en rut. C’est alors la forêt toute entièrequi retient son souffle, vous compris.

PRATIQUE• Contact : 04 92 81 29 48.• Lieu : les Apennins centraux, 150 km à l’est de Rome

dans la vallée du Sangro au cœur du parc desAbruzzes.

• Prix : 780 euros par personne du samedi au samedi(transport sur place, hébergement en Auberge 3*compris) – Deux départs : 17/09/05 et 24/09/05.

• Conseil : munissez-vous d’un bon matérield’observation (télescope fourni) et habillez-vous decouleurs discrètes pour la moyenne montagne.Sachez être patient en conservant toute votrevigilance. Il faut savoir rester longtemps immobileaux mêmes endroits et trouver du plaisir à guetter.

• Niveau : moyen (dénivelés variés pour rejoindre lespostes d’affût).

TRAQUERLA PISTE DU LOUPDES ABRUZZES

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ALGÉRIE

Goûter la sérénité du Tassili du HoggarComme les autres plateaux de grès qui ceinturent le bastion central de l’Ahaggar

(2908 mètres), le Tassili du Hoggar est né du soulèvement volcanique des massifs basal-tiques de l’Atakor, il y a deux millions d’années. On le parcourt comme on feuillette un trèsvieux livre de géologie,avec l’étonnement d’ungamin devant les formesincroyables que le vent asculpté : là ce sont desgalions de pierre échoués,ici, ce sont des bestiairesfantasmagoriques, là encorece sont des ombres inquié-tantes.

PRATIQUE• Contact : plusieurs tours

opérateurs y organisent descircuits tout compris, comme La Balaguère (0820 022 021) et Allibert (0825 090 190).

• Lieu : 200 km au sud deTamanrasset.

• Conseil : relativement haut (900mètres), les nuits y sont froides.Pensez à vous équiper enconséquence. Le mieux est de s’y rendre entre octobre et mai.

• Prix : 1000 à 1200 euros.par personne pour 9 jours.

• Niveau : moyen.

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D E STI NATIO N S

Quand il fait chaud, l’eaubien fraîche (15°C) de la Cluedu Riolan, a les vertus d’unbol de vitamines. On saute, onglisse, on nage, on s’éclabousse,on se faufile dans les étroitures,on descend le long de cascades(jusqu’à 15 mètres de rappel).Loin des foules côtières, cet « Aqualand » naturel est aussi unrégal pour les yeux avec sa veined’eau turquoise sinuant dansd’étroits chenaux que dominentde hau t e s pa ro i s c a l c a i r e séclairées par l’intense lumière duSud. Cette clue, réputée commela plus belle de le région,demande un matériel adapté et des connaissances : combi,c a s q u e , b a u d r i e r , l o n g e ,descendeur et une corde de 30mètres. Comptez quatre heuresp o u r d e s c e n d r e l e s t r o i skilomètres du canyon.

PRATIQUE• Contact : beaucoup de topos sur les

clues des Alpes-Maritimes, entreautres : Canyons Méditerranéens,par Bernard Barbier aux EditionsGap.

• Lieu : Riolan, à une soixantaine dekilomètres au nord de Nice, Alpes-Maritimes (accès par Sigale).

• Conseil : autorisé du 1er avril au31 octobre, mais mieux vaut s’yrendre en plein été quand le débitest au plus bas. C’est un canyondifficile et engagé, à déconseilleraux enfants, même ados (difficultéd’évacuation en cas d’incident).

• Prix : accès libre, ou 65 euros lajournée avec Aboard(+33 (0)4 92 83 76 11).

• Niveau : moyen à difficile.

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EVENEMENTS

S’éclabousser à l’envi

dans la clue du RiolanD’abord terrain d’entraînement hivernal

des alpinistes parisiens, « bleau » est devenule plus vaste terrain de jeux européens desgrimpeurs de blocs. Tout, ou presque y a étéinventé et testé : les surplombs, le libre, lesgommes, les chaussons, les jetés, les traver-sées, les enchaînements extrêmes, les monoet bi-doigts, le « pof », la magnésie, les prisespatinées et leurs lots de polémiques… On ygrimpe en empruntant des circuits (du jaunepeu difficile, au blanc coté ED) répartis sur denombreux sites en forêt : Bacu (pour BasCuvier, encore considéré comme la Mecquedes amateurs de haut niveau), Apremont (le désert, les gorges ou l’envers), l’éléphant,les trois-pignons, le cul-de-chien et soncélèbre toit dominant un vaste « désert », letélégraphe… Au total, plusieurs milliers devoies sur un grès au touché incomparable.

PRATIQUE• Contact : beaucoup de sites et de guides sur

Internet (taper « Bleau » dans votre moteur derecherche) et un topo incontournable de JackyGodoffe, sans doute le meilleur spécialiste des lieux,« Escalade à Fontainebleau » aux éditions Arthaud.

• Lieu : Fontainebleau, par l’autoroute à 50 km au sudde Paris.

• Conseil : à cause de leur accès facile, certains sitessont surfréquentés le week-end. Epluchez les topospour sortir des classiques.

• Niveau : tous les niveaux.

• LA PREMIÈRE ÉDITION DU RAID GOLFEDU MORBIHAN : 175 km et 85 km en uneseule étape du 1er au 3 juillet.I n s c r i p t i o n s e t i n f o r m a t i o n s s u rwww.raid-golfe-morbihan.org ou au 06 75 21 01 93.

• TOUT À BLOC, le must du bloc àAilefroide. Trois jours de pur plaisir (du29 au 31 juillet) pour se mesurer auxmeilleurs internationaux en site naturelet sur blocs artificiels à l’Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes).Infos : 04 92 23 11 17

• LE RAID WORLD CHAMPIONSHIP2005, autrement dit le Raid, du 11 au 16septembre entre Annecy, le Mont Blancet Gstaad : 500 km et 24.000 mètres dedénivelée positive en 5 jours. Lesprésélections (The X-adventure RaidWorld Cup 2005) débutent le 29 avrildans la région d’Albany en Australie. Lasuite se jouera en Suède (Laponie le 3juin), aux Etats-Unis (Oregon le 24 juin),et dans les Pyrénées (Principautéd’Andorre le 22 juillet).Plus d’infos sur www.theraid.org

GRIMPER ÀBLOC(S)À FONTAINEBLEAU

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SÉLECTION OUTDOOR À NE PAS MANQUER

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ITALIE

Frissonner sur le sentier InnerkoflerOn y remonte le temps : la via Innerkofler fut l’une des principales lignes de

défense militaire alpine pendant la première guerre mondiale. On peut donc y voirça et là des vestiges de passerelles, des échelles rouillées, des grottes et des galeries (prévoyez une lampe) creusées par les soldats. Mais les curiosités du lieu sont surtout lescélèbres Tre Cime, la sainte trinité dont les faces nord ont fait la notoriété de Cassin,Comici, Desmaison et Mazeaud. Revers de la médaille : le prix, des cars débarquant leurcargaison de touristes surles sentiers, et parfoisquelques embouteillages demilitaires en pèlerinage !Mais le panorama sur cetunivers minéral le vautbien… Comptez 3h30, y compris la marche d’approche, pour bouclerle parcours.

PRATIQUE• Contact : renseignements sur

place, au refuge Auronzo. Pour les plus téméraires, un guide (en italien) indispensable pourdécouvrir tous les chemins detraverse : Sassolungo, de IvoRabanser, Editions du Club AlpinoItaliano.

• Lieu : à 15 km au nord-est deCortina (Italie) dans lesDolomites.

• Conseil : gare aux âmes sensiblesau vertige, le sentier comptequelques beaux passages aériens.Préférez le début de saison pouréviter la foule.

• Prix : 15 euros pour accéder ausite par l’unique route d’accès.

• Niveau : moyen.

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Confort spartiate, pas de gardien, mais un toit pour s'abriter sur une facerocheuse, en surplomb d'un glacier ou en haut d'un couloir de neige...Les cabanes de montagne étaient postées comme des sentinelles le longdes plus belles courses alpines. Beaucoup ont disparu sous la pression desnormes et de la rentabilité. Regard..

M E MOIR E VIVE

Ma cabaneen haute-montagne

e 8 octobre 1894, le refuge de la Selle faitencore parler de lui dans la vallée de Saint-Christophe. Depuis seize ans qu’a été bâtie

cette cabane, il ne s’était pas passé une saison sansqu’un certain Jean-Charles Roderon de la Sociéténaissante des Touristes du Dauphiné ne se répande engémissements épistolaires. Cette fois, l’homme a trouvé la porte grande ouverte et les murs couvertsdu sang d’un chamois vidé par des chasseurs. La neiges’est engouffrée à l’intérieur et la porte, gonfléed’humidité, a du mal à fermer. Entre les usagershabituels de la montagne et les alpinistes, lacohabitation s’annonce difficile.

L’incident s’ajoute à une longue liste. On a déjà dûremplacer les planches du toit qui ont été brûlées par unecaravane d’alpinistes à demi-morte de froid. Une autre fois,les murs de pierre ont menacé de s’effondrer après lesaccage de brigands. Pourtant, les bénévoles se succèdentpour maintenir debout leur frêle asile et malgré lesréticences du conseil municipal qui craignait que laconstruction du chalet ne nuise aux habitants de lacommune et aux fermiers de la montagne « en facilitant lesvoleurs qui pourraient s’y réfugier et enlever des bestiaux ».Le refuge rend en effet d’inestimables services aux premiersalpinistes. Cinq mètres sur trois, recouverts d’un toit à unepente en planches couvertes de pierres plates, il permetd’accueillir une dizaine de personnes autour d’un poêle, dequelques ustensiles de cuisine et de traversins en toileécrue. Un véritable luxe pour les conquérants des cimes endétresse. Le tout a coûté 2000 francs-or à la société STD.Comparée aux maigres deniers consacrés jusqu’alors àaménager les abris sous roches de cristalliers et de

chasseurs de chamois, ou les cabanes pastorales maladaptées aux besoins des alpinistes, tels que les Chalets dela Pra en Belledonne (1876), de l'Alpe de Villar d’Arène etde la Lavey en Oisans (1880), c’est une fortune.

ABRIS DE FORTUNE

L’acheminement des matériaux à de telles altitudes estalors un défi pour les architectes de l’époque. Laconstruction en 1886 du refuge Tucket, du nom del’alpiniste anglais qui tenta la première ascension des Ecrins,nécessita le transport à dos d’homme de douze tonnes demarchandises depuis le fond de la vallée de Vallouise ! La détermination des nouveaux bâtisseurs est pourtantinébranlable. En France, la création du Club Alpin en 1874,annonce en effet un grand chantier, renforcé deux ans plustard par la naissance du Club Alpin Suisse qui posera lesfondations de sa première cabane d’altitude (Saleinaz) en1893. Dès lors, le rythme des constructions s’accélère et batune nouvelle mesure dans les hauteurs. En un siècle, lesdeux clubs érigent presque trois cents refuges de hautemontagne qui s’ajoutent à d’autres initiatives privées oudirigées par les parcs nationaux. Le pas des guides seconfond alors à celui des ouvriers bâtisseurs.

On construit souvent là où, d’expérience, les premiersalpinistes ont trouvé le meilleur compromis. Le refuge de laCharpoua en est un bon exemple. Avant 1904, lesmontagnards qui partent à la conquête du petit Drubivouaquent sur le rognon du glacier en contrebas. Cettegrande dalle posée à 2800 mètres d’altitude offre un conforttrès aléatoire qui lui vaut la réputation d’« hôtel des courantsd’air ». Mais elle est facilement accessible et assez vaste pouraccueillir plusieurs groupes. Quand le Club des SportsAlpins de Chamonix parvient à réunir les fonds nécessaires

Texte : Paul Molga

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Le refuge de la Charpouaest l'un des noms quicirculent dans l'imaginairedes alpinistes. Situé dansle massif du Mont-Blanc,au pied de sommets aussicélèbres que la Verte oules Drus, ce refuge a jouéson rôle dans l'histoiremouvementée de leursconquêtes.

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à la construction d’un abri plus sûr, il ne voit pas demeilleur emplacement. L’édifice est en bois et surmontéd’un toit de tôle. Il règne déjà à l’intérieur un parfum qui vase propager dans tous les édifices de haute-montagne : « Leconfort y était spartiate, témoigne un ancien, une pièceunique formait d’un côté un dortoir avec matelas,traversins et couvertures pour douze personnes, de l’autrecuisine et salle à manger. On y trouvait tout le nécessairepour se préparer à manger, ainsi qu’un coffre à pharmacieet des cordes de secours. Le bois à brûler devait être apportédu Montenvers. On tirait l’eau de la fonte au nord-ouest àcôté du refuge, mais il fallait parfois faire fondre la neigesur le feu ».

Le temps n’a pas changé grand-chose à l’affaire. Toujoursdebout, la vieille dame trône comme un sémaphore sur laMer de Glace. C’est le plus ancien refuge de la vallée,témoin du dramatique sauvetage du père de Pierre dans lelivre “Premier de Cordée”, de départs matinaux et de

retours victorieux de la face sud de l'Aiguille Verte, du PilierBonatti, de la voie normale des Drus, de l'Aiguille du Moineou du Cardinal. Avec fierté, il résiste aux tempêtes commeun phare au milieu d’un océan minéral.

Avec le temps, les techniques se perfectionnent. Dans lesPyrénées, les anciens sortent des souterrains les procédésde construction des voûtes en pierre, moins vulnérable quele bois aux incendies et aux tempêtes, pour bâtir lespremiers refuges en dur. De loin, avec leur forme d’ogive,on dirait des cigares à moitié enfouis sous la neige, commejetés par inadvertance par quelques alpinistes savourantleurs conquêtes. C’est par exemple Georges Ledormeur quidonna son nom au bivouac inauguré en 1926 sur la voie duBalaïtous (3144 m), au-dessus de la vallée d’Arrens ; c’estRamon de Carbonnières qui inspira la construction durefuge de Tuquerouye (1889) en gravissant ce célèbrecouloir pyrénéen en 1797 ; c’est encore Charles Packe quele CAF remercia de son legs en baptisant de son nom lerefuge (construit en 1896) desservant, depuis le col deRabiet, les massifs du pic Long et Néouvielle. Sans compterl’abri de Baysselance (1899), le plus haut refuge gardé de lachaîne à 2650 mètres d’altitude.

Les Alpes adoptent presque à contrecœur ce progrès. Carles conditions d'exécution et surtout le transport desmatériaux sont un travail de forçat. La réalisation du refuged'Argentière en 1934 nécessite ainsi l'acheminement à dosd'homme de huit cents charges de cinquante kilos dematériaux… Après-guerre, l’arrivée de l’hélicoptère est donc

"Dans les cabanes de montagne, on dessine de grandes conquêtes, on refait le monde, on raconte ses

exploits aux étoiles et puis, on s’endort dans le craquement

effrayant des séracs."

Ma cabane en haute-montagne

(De gauche à droite)L'abri Simond (vignette), le refuge du Requin, le bivouacVallot juste sous le sommet du mont Blanc, le refuge dePlan Glacier et le bivouac desPerriades (avec les GrandesJorasses au fond). Enfin, à droite en haut, le Vallot et enbas le bivouac de la Tour Rougequi n'existe plus.

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accueillie comme une seconde libération. Des matériauxplus lourds peuvent être acheminés et les vieux sémaphorescèdent à la pression du nombre (près de 10.000 personnesdéfilent chaque année au refuge-hôtel du Goûter) et à l’exigence de confort : des facilités d’accès, des douches,de l’eau chaude, des sanitaires modernes, de la bière enpression… Comme en bas, la vue en plus.

Reste, loin des courses les plus fréquentées, quelquescabanes encore intactes. Elles ont le bois davantage gonfléde fierté que de gel. Et l’on en pousse la porte comme celledu temps. Point de confort à l’intérieur. Juste de quoi sauverune vie ou reposer un corps épuisé : fin janvier 2003, avecPhilippe Magnin, Patrick Bérhault avait installé son camp debase au bivouac d’Eccles, sur le versant italien du Toit del’Europe, pour enchaîner pendant un mois, en autonomiecomplète, les seize piliers et voies glaciaires extrêmes del’envers du Mont-Blanc. Plus au-dessus de Chamonix, l’abriSimon offre son confort spartiate aux expéditions à petitsbudgets, venues souvent des pays de l’Est. Il y a quelquesannées, rapporte-t-on dans la vallée, des Slovènes ontmême squatté toute une saison le bivouac Vallot, sous leMont-Blanc. « On y dessine des grandes conquêtes, on refaitle monde, on raconte ses exploits aux étoiles et puis, ons’endort dans le craquement effrayant des séracs quis’effondrent un peu plus loin sur le chemin qu’il faudraprendre demain », raconte un alpiniste habitué des lieux.Comme si coulait dans les veines de leur bois toute labrutalité des grands espaces.

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LES CABANES EN SEPT DATESJusqu’en 1874 : hospices, abris sous roches et habitations pastoralesparsèment les hauts cols de passages alpins. 1874 : fondation du Club Alpin Français.1878 : construction des premières cabanes en bois.1889 : les cabanes en pierre font leur apparition dans les Pyrénées puiss’étendent aux Alpes.1943 : les premiers grands refuges sont construits, souvent des refugesd’Etat, puis l’arrivée de l'hélicoptère en montagne, en 1957, sonne le glasdes cabanes. Pour les remplacer : matériaux et architectures modernes.1989 : la campagne de modernisation des refuges du Club Alpin Françaispermet de consolider les cabanes centenaires. Une vingtaine surl’ensemble du massif alpin.

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