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Peut-on sauver l'industrie ? Dossier Spécial Mars 2014 Le premier journal d'actualité de Monaco www.laprincipaute.net Photo © DR 2 Année XIV Numéro 126 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas Gérant de la publication Roberto Volponi Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax (+33) 09.55.79.90.84 Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42 • Numéro de Commission Paritaire : 0517 U 81608 Dépôt légal : à parution Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html " Nous agissons pour la réinsertion des salariés " Le Conseiller pour les Affaires Sociales et la Santé Stéphane Valeri :

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Le premier journal d'actualité de Monaco

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Peut-on sauverl'industrie ?

Dossier Spécial

Mars 2014Le premier journal d'actualité de Monaco www.laprincipaute.net

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☞ POLITIQUE : MAJORITE ET OPPOSITION FONT LE BILAN DE LA PREMIERE ANNEE DE LEGISLATURE • PAGES 6-7

La Principauté€2

Année XIV • Numéro 126 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration :“ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social :Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

• Numéro de Commission Paritaire : 0517 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ;hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

"Nous agissonspour la réinsertiondes salariés"

Le Conseiller pour les Affaires Sociales et la Santé Stéphane Valeri :

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2 Mars 2014

tence technologique, ou du moins de personnel plus qualifié ; soit des infrastructures mieux adap-tées ou un environnement plus attrayant. Monaco ne peut jouer sur tous les facteurs, mais certains éléments peuvent en contrebalancer d’autres. Il s’agit de les répertorier et d’agir vite en prenant - en attendant - toutes dispositions pour que l’excel-lence sociale s’applique à ceux qui sont menacés en Principauté dans leur emploi. Le volet social est

prioritaire - d’où l’entretien pour ouvrir ce dossier avec le Conseiller Valeri au lendemain d’un communiqué du gouverne-ment sur le sujet et alors que l’USM lui demandait de prendre toutes ses responsabilités.

g La fermeture de l’équipemen-tier BorgWarner confirme une crise durable de l’emploi dans l’industrie à Monaco. Le Gouvernement paraît avoir été mis en peu brutalement devant le fait accompli et a tout de suite manifesté sa volonté d’accompa-gner l’avenir des salariés concer-nés. Où en est-on ?Stéphane Valeri : " La fermeture annoncée de l’équipementier BorgWarner confirme que la

Principauté n’échappe pas à la crise industrielle subie dans de nombreux pays européens, particulièrement, dans le secteur de l’industrie automobile. Le Gouvernement n’a effectivement pas été tenu informé des intentions de cette société avant l’annonce faite aux délégués du personnel. Avec étonnement et regret, il a pris connaissance de la situation par la voie du dépôt du plan de licenciement collectif auprès de l’Inspection du Travail.Dans ce contexte, j’ai reçu, avec mon Collègue du Département des Finances et de l’Economie, dans un premier temps les dirigeants de la société, en leur demandant que des mesures extralégales favorables aux salariés puissent leur être proposées. J’ai ensuite

reçu les délégués du personnel au Ministère d’Etat, rencontre à l’occasion de laquelle, conscient de la crainte ressentie pour leur avenir, j’ai tenu à confirmer aux salariés que le Gouvernement demeurerait vigilent sur la mise en œuvre de ce plan. Je les ai assurés du soutien du Gouvernement, à l’instar des mesures d’accompagnement exceptionnelles qui avait été arrê-tées lors des licenciements collectifs précédemment intervenus en Principauté. Sur ces bases, j’ai commu-niqué des exemples de plan de licenciement de « qualité » aux dirigeants de la société BorgWarner, ainsi que les coordonnées de cabinets de reclassement, en leur demandant d’accompagner au mieux les salariés, tant du point de vue des indemnités de licenciement,

DOSSIER SPECIAL

Quel avenir pour l'industrie monégasque ?Plan social chez Theramex, fermeture du site Sofamo, chômage partiel chez Mecaplast, licenciements chez Sacome-Conti et Microtechnic et maintenant chez BorgWarner : une situation inquiétante

DOSS

IER

Le secteur industriel monégasque - déjà affecté par la crise internationale - doit encaisser un nouveau coup - un coup qui pèse lourd - avec le départ de BorgWarner Monaco et l’annonce du licenciement de 153 salariés. L'importance de ce secteur pour l'économie monégasque demeure toujours stratégique, contribuant pour environ 6% au chiffre d'affaires du

pays. Toutefois, son avenir ne semble pas dépendre des actions que le gouvernement pourrait entreprendre dans ce sens, ni de la volonté de ce dernier de conserver les emplois à Monaco... Il devra se limiter, après avoir tenté de convaincre les responsables de la société américaine de repenser leur décision, à protéger non pas les emplois mais les salariés, avec toutes les mesures de protection sociale disponibles prévues pas la loi et même au-delà. La crise du secteur industriel, face à une concurrence globale, et parfois déloyale, est un trait commun à toutes les sociétés développées, et Monaco ne peut pas en être exempté.Néanmoins, les locaux - que malheureusement BorgWarner laissera vides - ne tarderont probablement à être remplis par d'autres activités produc-tives. Car les avantages pour les entreprises de s'installer en Principauté dépassent au bout du compte les désavantages : malgré les difficultés qu'une telle politique peut engendrer, Monaco ne peut pas et ne veut pas renoncer à ses hauts salaires et à sa protection sociale élevée. Son attractivité se mesure aussi sur ce terrain, et de surcroît c'est un atout incontournable pour son image d'excellence. A tel point que, grâce à sa petite taille, Monaco peut se permettre de choisir quels types d'activités peuvent s'implanter sur son territoire si convoité. Et ainsi privilégier, par exemple, des activités du tertiaire avancé capables d'absorber un grand nombre d'emplois à haute rémunération dans des espaces relativement réduits. L'excellence s'exprime aussi avec la qualité du travail, souvent en mesure d'apporter une forte valeur ajoutée à certains emplois par rapport à d'autres.Côté politique, le bilan de la première année de cette législature semble se concentrer assez bizarrement autour d'un emploi bien déterminé qui n'a pas encore été pourvu : celui du Chef de cabinet du Conseil National. Peut-être conscient du pouvoir excessif attribué à cette charge par son prédécesseur, ou - plus probablement - dans l'impossibilité de nommer celui qu'il aurait voulu - l'actuel président a préféré laisser ce poste vide et utiliser plutôt des collaborations extérieures. Ce qui n'a pas du tout convaincu les élus de l'opposition, qui n'ont pas hésité à dénoncer à la justice les termes de ces contrats de consultants... Un choix qui a exposé le président aux critiques non seulement de l'opposi-tion, mais aussi des élus de son propre parti politique. Des crispations au sein du parti principal de la majorité, R&E, qui pourraient avoir des répercussions sur ses équilibres internes et qui affaiblissent sans doute l'image du président du Conseil National.

L'editorialpar Roberto Volponi

Emplois qui s'envolent, emplois à retrouver...©

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L’affaire BorgWarner est le cas d’espèce qui oblige à poser le problème général. Il y a à Monaco une crise incontestable du tissu industriel. Il y a eu d’autres affaires doulou-

reuses ces dernierès années. Plan social chez Theramex, fer-meture du site Sofamo, baisse de production chez Mecaplast, licenciements chez Sacome-Conti et Microtechnic. Le secteur d’activité de BorgWarner est étroitement lié à l'industrie auto-mobile. Il est en crise depuis plusieurs mois et vient d'enre-gistrer de nouveaux licencie-ments. Une situation de plus en plus préoccupante qui suscite de grandes inquiétudes chez les salariés de Fontvieille, quartier industriel, qui se posent des questions sur leur avenir. Y a-t-il un avenir pour l’industrie à Monaco et - surtout - pour quelle industrie ? C’est l’objet de ce dossier. La crise n’est pas seule-ment monégasque, elle est liée à un phénomène général qui touche les pays développés : la mon-dialisation pousse à délocaliser là où c’est le moins coûteux, loyers ou salaires. Monaco a des avantages certains mais peut-être plus suffisants. Il faut réfléchir d’urgence au moyen de conserver une dimension industrielle qui fait partie de la diversité des activités d’un pays qui ne peut se contenter de services ou de tourisme. On sait ce qui pousse à la délocalisation : soit des coûts plus bas (main d'œuvre moins chère, meilleur accès aux ressources naturelles, fiscalité moins élevée, règlementations sociale et environnemen-tale moins exigeantes) ; soit un pôle de compé-

par Patrice Zehr

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dans les entreprises qui font des bénéfices ?SV : "L’amélioration des plans de licenciement est le fruit des négociations entre les salariés par la voie de leurs délégués du personnel et les dirigeants, pendant les quatre semaines de délai réglementaire prévu à cet effet. Le Gouvernement suit toujours avec attention cette période. Je vous rappelle que le Gouvernement mène une politique de soutien à l’industrie par la prime industrielle (qui consiste en la prise en charge d’une partie des loyers de leurs locaux) et par la mise en œuvre de l’allocation de soutien à l’emploi, qui permet le maintien de l’emploi pendant une période de ralentis-sement conjoncturelle d’activité par la prise en charge, sur fond public, d’une partie de la masse salariale, pendant des période de chômage partiel, et ce, afin d’éviter que l’entreprise, faute de disponibilités finan-cières, ne procède à des licenciements secs. Si, à première vue, au niveau théorique, l’idée d’empêcher, voire d’interdire, les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices peut séduire, cette orientation aurait un effet pervers en ce qu’elle constituerait un frein à l’installation de nouvelles entreprises et donc à la création d’emplois. C’est d’ailleurs probablement pour ces motifs qu’une telle loi n’existe dans aucun pays européen. L’objectif du Gouvernement, qui est pragmatique et recherche l’efficacité, est d’offrir les meilleures condi-tions d’installation aux entreprises, et non d’imposer des mesures contraignantes qui seraient incontesta-blement un frein à l’attractivité et à l’économie de la Principauté. Empêcher les licenciements, dans une économie mondiale concurrentielle, aboutirait en réali-té à l’effet inverse recherché : le recul à terme de l’emploi et donc la progression du chômage. J’ajoute que la création continue de plus de 1.000 emplois par an à Monaco confirme l’attractivité de la place moné-gasque pour les investisseurs. Maintenir cette attracti-vité dans un monde économique où règne la compéti-tion, engage le Gouvernement à agir avec précaution pour permettre le maintien de la réussi économique et donc des équilibres sociaux et financiers de notre Pays. N’oublions jamais que seul un pays prospère peut financer le progrès et une politique sociale avan-cée, comme le fait la Principauté".

un retour à l'emploi rapide. Ils m'ont enfin indiqué étu-dier la possibilité d'une prime à l'embauche, versée aux futurs employeurs de salariés BORGWARNER. Toutes ces mesures devraient être présentées en détail, très prochainement, aux salariés.De plus, le Gouvernement s’est engagé à accompagner l’ensemble des 153 salariés de l’entreprise dans leur recherche d’emploi à venir, en Principauté, en leur per-mettant, notamment, de s’inscrire auprès du Service de l’Emploi, quel que soit leur lieu de résidence, par déro-gation aux règles en vigueur".

g Ce n’est pas le premier accident industriel à Monaco. Comment cela s’est-il passé pour les sala-riés ayant précédemment perdu leur emploi ?SV : " Si les annonces de fermeture d’entreprises sont toujours une épreuve sociale, et particulièrement pour les salariés licenciés, il convient toutefois de rappeler qu’il est constaté, chaque année, en Principauté, la création de plus de 1.000 nouveaux emplois, ce qui permet d’affirmer qu’avec de la détermination et des plans de formation, il est possible de retrouver un emploi à Monaco. Le dernier exemple en date est celui du plan de licenciement du Groupe Mecaplast. Un an après, le bilan des reclassements des salariés de cette entreprise a permis de constater que près 80 % d’entre eux avaient retrouvé une solution, dont la majorité par le biais d’un nouvel emploi, le plus souvent en contrat à durée indéterminé. Sur les 20 % restants en recherche d’emploi, sont englobés les personnes en maladie longue durée ou invalidité et celles ayant trouvé un emploi en France. Enfin, 70 % des salariés concernés avaient suivi une action de formation.Ces excellents résultats sont le fruit des actions du Gouvernement, et particulièrement de son Service de l’Emploi, associées aux efforts de l’entreprise, de ses dirigeants et de ses salariés. Contrairement à ce qu’af-firment faussement certains, le Gouvernement agit concrètement et les faits le prouvent. C’est donc un message d’espoir pour leur avenir, que j’ai fait passer aux salariés de BorgWarner".

g Y a-t-il des moyens concrets d’améliorer les plans sociaux ou d’empêcher des licenciements

Quel avenir pour l'industrie monégasque ?

que de leur reconversion professionnelle.Enfin, je viens de recevoir à nouveau les dirigeants et, notamment, le Vice-président Europe, en insistant sur le fait que le Gouvernement attend désormais des actes concrets, plus que des paroles. Ils m'ont alors indiqué s'être inspirés de la "BENCHMARK" des meil-leurs plans récents que je leur avais communiqués, pour le montant des indemnités de licenciement, l’aide à la formation et à la reconversion, ainsi que l’aide à la création d'entreprise et l’aide à la mobilité.Ils ont retenu une Société, parmi les consultants que nous leur avons recommandés, pour la réinsertion pro-fessionnelle. Ils prendront également en charge proba-blement, si nécessaire, un différentiel de salaire pour

Plan social chez Theramex, fermeture du site Sofamo, chômage partiel chez Mecaplast, licenciements chez Sacome-Conti et Microtechnic et maintenant chez BorgWarner : une situation inquiétante

L'équipementier automobile américain a annoncé ses résultats du quatrième tri-mestre. Les bénéfices sont de 141,4 M$ (0,62$ par action), contre 121,2 M$ (0,51$

par action) sur la même période de l'exercice précédent. Le BPA ajusté ressort à 0,79$, contre 0,58$ un an avant. Les ventes s'élèvent à 1,88 Md$, contre 1,72 Md$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un BPA trimestriel de 0,71$, pour des reve-nus de 1,9 Md$. Sur 2014, le Groupe vise un BPA compris entre 3,10 et 3,25$.

g Le groupe donc va bien et même très bien et pourtant !Nouveau coup dur pour l’industrie monégasque avec la fermeture annoncée de l’uni-té de production de Borgwarner dans un an, entrainant le licenciement de près de 200 techniciens et ingénieurs, incluant les sous-traitants, majoritairement français. L’unité de production monégasque de composants électromécaniques pour l’automobile de Bor-gwarner (19.250 salariés, 60 sites dans le monde, 5,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012) est donc condamnée. Elle détient pourtant une belle expertise avec un centre de R&D reconnu par son savoir-faire dans le domaine de la conception et de la fabrica-tion d’électrovannes haute pression destinées notamment à deux clients, Magneti Marelli (Groupe Fiat) et Delphi. Ce centre a été à l’origine de "modules" destinés aux nouveaux modèles de boîtes de vitesses robotisées équipant notamment le groupe Fiat, entrés en production depuis 2009, et ayant fait l’objet d’un important programme d’investissement. Les délégués du personnel protestent en soulignant que l’unité monégasque aurait réa-lisé un bénéfice de 1,9 million d'euros, pour 64,5 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2013. Mais Borgwarner prévoit une baisse de production de 50 % en cinq ans.

g L’industrie fléchit d’année en année dans la PrincipautéCette annonce survient après une vague de licenciements qui a touché Mécaplast et Theramex. L’industrie fléchit d’année en année dans la Principauté. Les immeubles industriels sont de plus en plus occupés par des sociétés de services, à l’image de celui qui abritait Sofamo-Biotherm, où travaille aujourd’hui le groupe Single Buoy Moorings (ingénierie off-shore) qui compte 1 230 salariés dont 900 ingénieurs. L’industrie monégasque ne comptait plus que 3.114 salariés en 2013 (en baisse de 2 %), alors que l’emploi a progressé dans la Principauté près de 2 % (51.000 emplois). (P.Z.)

LA SITUATION

Le cas BorgWarner : un scénario trop classique

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4 Mars 2014

DOSSIER SPECIAL

DOSS

IERg Comment jugez-vous la décision de ferme-

ture de l’équipementier BorgWarner ?Jean-Franck Bussotti * : "Nous sommes attristés par ce départ, pour les salariés mais aussi pour l’économie du pays, dont l’Industrie a toujours été l’un des cinq piliers. L’effectif de Borgwarner repré-sente près de 5% des salariés de ce secteur, ce qui est énorme. En revanche, nous nous garderons de tout jugement sur cette décision, qui serait motivée par divers facteurs, notamment la crise dans le sec-teur automobile, l’évolution des technologies dans des directions ne correspondant pas aux spéciali-tés de l’entreprise, et les coûts élevés de la produc-tion à Monaco, notamment loyer et main d’œuvre. L’anticipation de pertes durables à venir est un motif compréhensible, car même si un grand groupe a un fonctionnement complexe, le principe financier de base reste celui d’un simple ménage : lorsqu’une source de financement s’apprête à devenir une charge, les mesures nécessaires doivent être prises par anticipation. Nous sommes choqués par le drame que vivent les salariés, mais il faut com-prendre qu’à l’inverse, les lointains décideurs du groupe doivent des comptes à leurs actionnaires et ne peuvent exploiter à marche forcée un site deve-nant durablement déficitaire, et peu leur importe de donner du travail à des familles de région PACA, ou bien à Tulle ou en Pologne.Et même si cela choque notre sensibilité, laisser un groupe étranger libre de fermer sa filiale lorsqu’il le juge nécessaire, c’est aussi préserver l’indispen-sable attractivité qui nous permettra demain d’ac-cueillir de nouvelles industries porteuses de projets rentables et de nouveaux emplois".

g Les accidents industriels se multiplient à Monaco, selon vous pourquoi ?JFB : "De façon générale, deux facteurs fondamen-taux dominent : le SMIC beaucoup trop élevé à Monaco, et le niveau des loyers et droits au bail, ainsi que leurs augmentations. Rappelons que le SMIC net mensuel empoché par le salarié, tout comme le coût patronal pour employer ce salarié, sont environ 31.5% plus élevés qu’en France, elle-même 2ème de la CEE juste après le Luxembourg ; nous sommes certainement leader mondial en la matière, mais ceci place en concurrence déloyale défavorable les entreprises nécessitant d’employer des bas salaires, notamment les industries. Il faut préciser que nous assistons à une érosion progres-sive du nombre de salariés de l’industrie à Monaco, mais que le nombre d’industries varie peu, car des structures plus petites s’implantent".

g Certaines voix laissent entendre qu’il vau-drait mieux que les industries laissent la place à des entreprises plus rentables, notamment du tertiaire et moins consommatrices de mètres carrés. Qu’en pensez-vous ?JFB : "Notre pays fait d’énormes efforts en termes d’image; or, avoir de vrais travailleurs à Monaco, en outre fort bien payés, est une preuve que nous sommes un pays « normal » et très social, bien au-delà des clichés. Ces travailleurs sont d’ailleurs indispensables à notre système social, et nous per-mettent de contribuer au bien-être des communes environnantes, qui bénéficient de 1/3 de notre PIB par le biais des salaires des pendulaires. En second lieu, de nombreuses activités - notamment du ter-tiaire - sont volatiles, or les études de l’IMSEE démontrent que les industries sont un des secteurs ayant le mieux résisté à la crise, sur lequel l’Etat

peut durablement compter, et cette stabilité est fon-damentale pour le pays. En troisième lieu, nos industries font des prodiges en termes de producti-vité ; il faut garder ici ce savoir-faire, car nous savons devoir miser durablement sur l’on-shore. Enfin, l’im-plantation de bon nombre d’activités ne contribue pas au budget de l’Etat ; par exemple, l’immobilier est important pour le pays, mais une agence immo-bilière de plus n’augmentera pas le nombre d’appar-tements vendus, donc les droits de mutation. A l’in-verse, une industrie de plus, c’est du chiffre d’affaires en plus en dehors de nos frontières, c’est de la TVA et de l’ISB en plus, des emplois en plus. C’est un moyen extraordinaire de sortir de l’exiguïté de nos frontières, et l’externalisation judicieuse des tâches à faible Valeur Ajoutée permet de créer une impor-tante VA monégasque. Tout doit être mis en œuvre pour attirer et choisir des industries efficaces, mais aussi pour aider nos industries existantes à se déve-lopper".

g Quels sont vos solutions et propositions pour conserver à Monaco un tissu industriel ?JFB : "Suite à de nombreuses concertations, un arrêté ministériel de 2010 avait fixé les règles d’at-tribution de la prime industrielle, une aide au loyer vitale pour atténuer les hauts niveaux moné-gasques. Beaucoup d’activités payent des loyers élevés mais bénéficient en contrepartie du pouvoir d’achat de la clientèle monégasque; ce n’est pas le cas des industries, pour lesquelles il est important d’atténuer cette charge. Malheureusement, en 2012, M.Piccinini avait soudainement réduit cette prime de façon disparate, selon une formule qui réduisait l’aide de 10% à 100% selon les cas ! Beaucoup d’industries en souffrent et souhaitent la réévaluation de cette prime au moins à son niveau de 2010, et nous avons heureusement l’écoute attentive de M. Castellini à cet égard. Tous les pays Européens tentent de réindustrialiser; nous pour-rions construire de nouvelles surfaces industrielles pour les louer à des tarifs répondant à une logique industrielle internationale, et non à un prix marché monégasque, afin de créer un vivier d’industries nouvelles, technologiques et génératrices de reve-nus sains et durables pour le pays, et d’emplois

nouveaux. Enfin et surtout, les entreprises consti-tuent la colonne vertébrale de notre économie, et œuvrent chaque jour à son développement; l’ab-sence de flexibilité et d’exonérations de charges, les coûts très élevés de main d’œuvre sont des freins importants. Dans un monde dominé par le libéra-lisme anglo-saxon, l’injection dans notre système d’un peu de flexibilité serait une bouffée d’oxygène pour beaucoup d’entrepreneurs et pour l’emploi. Il faut aussi éviter de nous imposer toujours plus de contraintes; en France, le bâtiment réfléchit à l’as-souplissement des normes pour éviter l’étouffe-ment… il convient de méditer cet exemple et de tout faire pour éviter de sur-réglementer et d’étouffer notre économie".* Union des Industries et Métiers de la Métallurgie* Ingénieur de l'Ecole Centrale de Paris, H.E.C., Docteur en Physique, Président d'UNIMET, Vice-Président du FEDEM (Fédération des Entreprises Monégasques, nouveau nom de la Fédération Patronale Monégasque), Membre du Bureau Fédéral et du Conseil Fédéral, Vice Président de l'IMSEE

L'analyse de Jean-Franck Bussotti, président d'UNIMET*, sur la crise du secteur industriel à Monaco

par Pierre-Yves Reichenecker

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“Des loyers trop cherspour être compétitifs”

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5Mars 2014

DOSSIERg Le secteur industriel est en déclin depuis des décennies. Sa disparition est-elle inéluctable? Peut-on ima-giner Monaco sans industrie? Faut-il en préserver une part… de pointe ou à forte valeur ajoutée?Michel Dotta : "Nous ne disposons pas aujourd’hui de données suffisamment précises pour vous proposer une analyse fine de la situation. Ce que nous pouvons dire, c’est que ne ne parlerions pas de “déclin” de l’industrie mais plutôt d’une évolution naturelle du paysage économique monégasque qui correspond aux caractéristiques de notre pays. Comme ailleurs, dans des environnements comparables au nôtre, le secteur tertiaire a pris le pas sur le secondaire. Monaco ne dispose pas de surfaces à coût réduit permettant une modulation de son utilisation en fonction de ses besoins, ni de facilités en termes de stockage et frêt. Il n’en reste pas moins que Monaco a une forte tradition industrielle qui remonte au début du XXème siècle, avec de réels savoir-faire et, de longue date, des activités qui sont plutôt à forte valeur ajoutée et non polluantes. C’est par ailleurs un secteur important pour notre bassin d’emploi traditionnel. J’ajouterai que la part de l’industrie demeure non négligeable, que l’on considère le PIB ou le chiffre d’affaires des entreprises. Et même si la tendance est à la diminution, le nombre total d’établissements n’est passé que de 167 à 160 établissements en 10 ans, et de nouvelles sociétés continuent à s’implanter dans le secteur chaque année. En 2003, la part de l’industrie dans le CA était de 9%, elle est aujourd’hui de 8,3%. Donc, comme vous le voyez c’est un “déclin” relatif en dix ans et nous avons donc toujours des industries performantes. Et n’oublions pas que ce secteur participe à un de nos atouts fondamentaux, notre diversité, qui nous a aidés à traverser les crises économiques. Fort de ces constats, les Autorités Monégasques ont toujours été favorables à la préservation de ce secteur. Mais pas à n’importe quel prix, ce qui est logique".

g Que faire des locaux industriels ainsi libérés ? Bureaux, logements...?MD : "Quant aux locaux, il appartient au Gouvernement Princier de décider des orientations à prendre. La CDE se tient bien sûr à sa disposition pour travailler sur le sujet avec les autres acteurs économiques concernés, et pour rechercher des investisseurs adaptés aux profils souhaités. Je citerai à titre d’exemple la réussite de “La Ruche” qui a été proposée par les Domaines en 2003, avec 12 000m2 de locaux réalisés pour les industries qui s’y installaient, dont Asepta, qui s’y développe avec succès".

* Président de la Chambre de Développement Économique (CDE)

"Une évolution naturelle du paysage économique"PERSPECTIVES

par Pierre-Yves Reichenecker

Les chiffres de l'industrie

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NM"Nous voulons

des actes, pas des promesses"

MICHEL DOTTA *

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Les syndicats de salariés de l’industrie – syndicat des métaux et syndicat plastique-chimie – sont sur le pied de guerre. Trop c’est trop. Il faut faire bouger les lignes pour que Monaco conserve un secteur industriel et

protège ses salariés disent en chœur Fatiha Arroub, secrétaire générale du syndicat plastique chimie et Marie-France Marzoughi, secrétaire générale du syndicat des métaux.

Marie-France Marzoughi : "Comment se fait- il qu’une société comme BorgWar-ner, qui réalise des bénéfices, qui fait les 3X8, qui tournent tous les week-ends, mettent du jour au lendemain tous les salariés à la rue? L’entreprise a décidé de faire encore plus de bénéfices et de délocaliser. Est-ce normal? La direction de Borgwarner propose un plan à la triste figure, une coquille vide. Est-ce normal? Des pressions sont exercées sur les salariés, des intérimaires sont embauchés pour casser la grève. Est-ce normal ? Tout cela n’est pas digne d’une entreprise moderne dans un pays développé".

Fatima Arroub : "Il faut sauvegarder les emplois à Monaco. Il s’agit de licencie-ments financiers, pas de licenciements économiques. Les salariés touchés par cette décision inique se sont pourtant investis dans leur travail – depuis long-temps pour certains – malgré des conditions de travail dégradées. Il ne faut pas l’oublier".

MFM : "Le gouvernement demande à BorgWarner de mettre en place un plan “au delà des mesures légales”, et puis ? Le gouvernement promet d’aider les salaries à retrouver un boulot. Où sont les emplois à forte valeur ajoutée annoncés ? Les promesses et les mots n’engagent que ceux y croient. Nous voulons du concret, des actes. Monaco a besoin d’une industrie et doit protéger ses salariés".

FA : "Il serait préférable d’étudier et mettre en place, de toute urgence, le projet d’Avenant à la Convention Collective des Chimiques / Plastiques et Métaux qui n’a jamais été pris au sérieux. Déjà en 2006 une pétition sur ce thème avait ras-semblé 1363 signatures en quelques semaines. Aujourd’hui, gouvernement et un certain patronat ignorent délibérément la dimension humaine du problème, et s’en tiennent à une gestion purement comptable. Ce n’est pas admissible. C’est une politique digne du Moyen-âge. La saignée n’a jamais été un remède au mal".

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6 Mars 2014

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POLIT

IQUE

Conseil National travaillerait mais communiquerait peu sur ses avancées, handicap, économie et sur ses résultats. On est dans la transition un an après et dans les dossiers en cours.

g La visibilité serait donc insuffisanteCela est dû - semble-t-il - en partie à un retard pris dans l’organisation interne, avec des divergences entre le président et certains élus. Des élus veulent un cabinet politique et un chef de cabinet auprès du président, dont celui-ci ne veut plus entendre parler, car il préférait un exercice solitaire du pouvoir. Il semble bien que cette année aura été plus difficile que prévu au niveau de l’organisation du travail de la nouvelle majorité. C’est en effet très difficile de rendre efficace un parlement composé de non profession-nels de la politique. Le président Nouvion refusait

encore - tout récemment - dans un entretien à Monaco Matin, l’idée d’un chef de cabinet et semblait s’orienter vers la composition d’une équipe autour de lui. Il tient compte du précédent Robillon-Fiorucci, et sans doute de son expérience personnelle avec ses responsables de campagne. Mais cette situation ne peut durer au-delà du raisonnable. Nouvion n’est plus l’homme pressé, il se veut sérieux et patient. Il affirme avoir pris la mesure de ses responsabilités. Pour le moment, cette situation n’a entamé en rien la solidité de l’alliance UP et R&E. On voit bien cependant qu’il y a des approches différentes notamment au sein de R&E. La tête du parti leader de la campagne majori-taire a été cédé par Laurent Nouvion à Jean-Charles Allavena, également président de la Commission des relations extérieures. Un pied dans le Conseil et l'autre à la tête du parti, le poids de Jean-Charles

par Patrice Zehr

Michel Roger reconduit CONFIRMATION POLEMIQUE

Rien n’est plus dangereux en poli-tique qu’un troisième tour judi-

ciaire. L’opposition ne semble pas vouloir s’en priver. Des contrats liant des consultants au Conseil National ont été signalés à la justice par l’oppo-sition. L’affaire du sondage, elle, déci-dément n’en finit pas. Le procureur général de la Principauté Jean-Pierre Dreno est accusé de "violation du secret de l'enquête". Le magistrat, détaché par le Gouvernement fran-çais, vient d'être cité à comparaître par Jean-François Robillon, selon l’hebdomadaire français Le Point. L'ex-président du Conseil national met en cause des entorses à la procé-dure alors qu’avec son chef de cabinet de l’époque, il a été renvoyé devant la cour d'appel après avoir bénéficié d'un non-lieu en première instance.

Le Palais princier a confirmé lundi 24 février que le Prince

Albert II avait reconduit dans ses fonctions Michel Roger, ministre d’État de la Principauté, à travers le com-muniqué qui suit : "Le Prince Souverain reconduit S.E. Monsieur Michel Roger dans ses fonctions de Ministre d’Etat de la Principauté, au terme de la mise à disposition de celui-ci par le Gouvernement français intervenant du fait de sa mise à la retraite à l’âge légal en France". Nommé le 29 mars 2010, Michel Roger est le 23e ministre d'Etat de la Principauté de Monaco. Il aura 65 ans le 9 mars prochain.

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Majorité et opposition : un an après

Des dérives judiciaires ?

Pour le président Nouvion le bilan de ces premiers 12 mois de législature est bon, contrairement à ce que dénoncent ses opposants. Tandis qu'émergent les premières tensions internes...

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Il y a toujours une fracture entre une cam-pagne électorale et la gestion de la victoire. Quand on arrive aux affaires, on est rattrapé par la lourdeur de la tâche et les principes de

réalité. La nouvelle majorité ne pouvait échap-per à cette règle. Le président du Conseil National non plus. Les élus de la majorité et le président de la Haute Assemblée estiment cependant que le bilan de la première année est bon. Pour certains, notamment dans l’électorat, plus impatients que d’autres, la majorité aurait trop tendance toutefois à se satisfaire d’une cohabitation molle avec le gouvernement évi-tant les affrontements. Elle ne s’impose pas, elle compose. Et des voix mettent en cause un retard - et parfois des erreurs - dans la mise en place d’une organisation interne efficace. Ce débat provoque des tensions.

g Laurent Nouvion défend son bilan et sa méthodeUne méthode qui donnerait des résultats pour le loge-ment avec les futurs appartements de l'opération L’Engelin ou le fonds de reserve constitutionnel. La cellule de veille de la priorité nationale fonctionne, les rénovations urbaines également. Des choses se mettent en place, c’est vrai aussi au niveau de la gestion des locaux commerciaux. Mais il est vrai éga-lement que sur le bras de fer avec la SBM, sur les travaux de la Place du Casino, sur la "nature moné-gasque" de la direction des jeux, ou sur les inquié-tudes concernants les modalités d’attribution de l’ex-tension en mer, le ton a baissé. De la même manière, la demande sur la relance des investissements (on est loin du tiers des dépenses), par rapport aux recettes excellentes de l’Etat, est moins forte et prend en compte la provision non dépensée pour le futur hôpital. Laurent Nouvion explique ces évolutions par son ouverture d’esprit et son goût du dialogue. Le

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7Mars 2014

les divergences ? Il y a en tout cas une sensibilité complémentaire à celle du président du Conseil National qui n’hésite pas à s’exprimer. Ce qui a été révélé d’ailleurs lors du vote du budget primitif par certains votes non positifs. Le président et son chef de parti se retrouvent cependant sur le bilan et sur la critique de l’opposition jugée négative et agressive.

g Oppositions… à la recherche d’une martingale !L’opposition a bien vu l’espace entre le président du parlement et celui du parti. Elle tente après une lourde défaite de trouver ses marques pour remobiliser son électorat. Il y a une difficulté : ses élus ne sont que trois et deux sont des indépendants, même s'ils font partie de l’Union Monégasque dirigée par Gérard Bertrand. L’opposition rejoint donc certaines critiques, dont celle remarquée d’Allavena sur le fonctionnement

Allavena, l’homme des dossiers européens, est incon-tournable. Il ne se prive pas, revendiquant une libre parole, d’émettre des réserves sur la méthode du président. Il est solidaire des objectifs mais pas de la méthode. Il trouve de toute évidence que l’organisa-tion a du mal à se mettre en ordre de bataille. Il mani-feste même sa préférence pour un chef de cabinet qu’il juge indispensable. Il pense comme certains élus que certaines prises de position politiques qui n’ont pu être tenues toujours par rapport aux réalités, auraient méritées plus de discussion au sein de la majorité, et une formulation différente. Pour Laurent Nouvion, Allavena est parfois un peu dogmatique, mais finalement c’est lui qui tranche, il le dit dans une sorte de recadrage à Monaco Hebdo «c’est comme ça que ça fonctionne».Y a-t-il une ligne Allavena ? Jusqu’où peuvent aller

Majorité et opposition : un an aprèsinterne du Parlement, et notamment de la présidence. Il y a cristallisation autour de la notion de «gouver-nance politique». L’image d’un pouvoir solitaire sans colonne vertébrale politique, est exploitée par l’UM. Le réajustement de la ligne majoritaire sur la politique gouvernementale, par rapport aux discours électo-raux, conforte certains à l’UM dans la dénonciation d’une collusion électorale entre la liste Nouvion et l'Executif. Les autres attaques portent notamment sur le logement : la majorité aurait accepté la perte inutile de 37 logements entre Tamaris et tour Odéon. On passe ensuite à 2019 sans répondre aux questions sur le trou des livraisons 2014- 2018.Enfin il y a une confirmation sous forme d’aveu - l’an-cienne majorité est bien plus européiste que la nou-velle. La nouvelle majorité s’est intéressée pendant la campagne à l’Europe contrairement à ce que disent les 3 élus de l’opposition. Et cet intérêt très critique sur les propos de certains élus de l’époque, a joué un rôle déterminant dans l’échec des sortants. La différence est majeure et le comportement de Bernard Pasquier sera - on s’en doute - suivi de très près… Même si le Conseil de l’Europe n’est plus la principale préoccupa-tion. Quant à l’Union Européenne, le vrai sujet aujourd’hui, l’opposition s’aligne sur le gouvernement en lui manifestant, cette fois, sa confiance. Reste à parler d’une autre opposition, celle de «Renaissance». L’élu de la priorité SBM est un para-doxe. Eric Elena se présente à une élection politique, mais dénonce la politisation de la société à laquelle sa candidature, tout de même, participe. Enfin sur la forme : ses prises de parole sont très rares, parfois vives, mais au final c’est pour s’aligner sur le gouver-nement ou la direction de la société. On a le droit d’avoir du mal à suivre une démarche entre dénoncia-tions orales et approbations politiques. Il reconnaît cependant être dépassé par certains dossiers - marche arrière sur l’avortement par exemple - il apporte la preuve qu’il ne suffit pas d’être élu pour être un politique. Il est finalement emblématique d’une spécificité monégasque qui a des avantages, mais qui rend indispensable une organisation efficace au ser-vice de ceux qui ont été élus pour représenter, mais aussi pour faire de la politique. Dans l’opposition, comme dans la majorité, ce problème du "non-profes-sionnalisme" devient urticant.

Pour le président Nouvion le bilan de ces premiers 12 mois de législature est bon, contrairement à ce que dénoncent ses opposants. Tandis qu'émergent les premières tensions internes...

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que par une loi ». Or le Conseil National étant co-législateur, il est le partenaire incontournable et par la même en partie décisionnaire des projets qu’il doit étudier au moment de se prononcer sur une loi de désaffectation. Nous sommes déterminés à prendre tout le temps qui sera nécessaire et entendons nous entourer d’experts aux fins d’analyse avant de nous prononcer et d’assumer les conséquences de nos choix. Le Gouvernement a été prévenu et la majorité du Conseil National ne peut pas se précipiter ou se faire presser sur des sujets qui touchent à l’avenir du Pays et des générations futures. Il n’est question ici, comme sur tous les sujets que nous aurons à traiter, ni d’apaisement raisonné, résigné ou rassuré mais de la sereine et froide détermination à exercer nos préro-gatives institutionnelles dans le cadre des responsabi-lités que se doit d’assumer une majorité responsable et consciente de ses devoirs. Je crois que c’est ce que les électeurs attendent de leur représentation…

cuns prennent pour une humiliation ou une cabale alors qu’il faut y voir tout simplement l’exercice de la démocratie. En fait un élu est un candidat qui a réussi et si le ton, la forme peuvent changer, le fond, l’esprit, la détermination et les discours demeurent : c’est le cas de la majorité. La SBM et l’extension en mer sont deux problématiques différentes. Pour ce qui concerne la SBM au-delà du choix de cette société de se lancer dans des investissements immobiliers d’envergure, se posait la question du financement de ces investis-sements et de la dilution du capital : en faisant appel à des investisseurs extérieurs qui viendraient sous-crire à une augmentation de capital, l’Etat actionnaire à ce jour à 69%, verrait ce pourcentage diminuer. Au moment de la campagne, les conditions financières de cette opération n’étaient pas connues (elles ne le sont toujours pas et l’Etat lui même ne les connaît toujours pas). Au moment de la campagne nous ne savions pas si la Haute Assemblée serait saisie d’une loi de désaffectation : aujourd’hui nous le savons et la réponse est oui. Au moment de la campagne se posait la question du redressement de cette société et de l’avenir des jeux. La majorité du Conseil National n’a pas varié d’un iota dans son analyse : nous ne voulons pas nous séparer d’une partie de notre patri-moine national, et nous estimons que nous devons investir le plus possible dans ce projet. De plus nous estimons que la SBM doit se recentrer sur son cœur de métier qui a fait sa réussite : les jeux. Depuis un an le dialogue s’est instauré avec la SBM et alors que cet été, l’Etat devait voir sa part baisser à 53% dans le capital, en janvier il était annoncé que la part de l’Etat ne descendrait pas en deçà de 60% ce qui allait dans le sens du rapport du Budget Primitif 2014. Pour ce qui concerne l’extension en mer, au moment de la campagne aucune information n’était disponible sur ce projet d’intérêt national. Un an après, et même si la méthode laisse perplexe, le Gouvernement vient à peine d’entamer une phase de négociation avec l’entreprise retenue en janvier dernier afin de définir les contours financiers, techniques et juridiques de l’opération. Dans tous les cas, rappelons qu’en vertu de l’Art. 33 de notre Constitution, « La désaffectation d'un bien du domaine public ne peut être prononcée

par Patrice Zehrpar Patrice Zehr

Le président de la Commission des finances et de l'économie Marc Burini dresse un premier bilan de la majorité

"Jugez-nous dans quatre ans"

g Marc Burini, un an après le vote, estimez-vous que la majorité a répondu aux attentes de ses élec-teurs ?Marc Burini : "Quelle impatience ! Aux Etats Unis il est d’usage de faire un premier bilan à « midterm », ici vous venez d’inventer le bilan à 20% d’une mandature. Plus sérieusement, je crois que les électeurs pourront direc-tement répondre à cette question dans quatre ans sans qu’il soit besoin de faire de sondage. Alors de grâce, à l’instar d’autres pays, ne tombons pas dans le travers qui consiste à vouloir tout tout de suite de l’Etat ou d’hommes politiques plus ou moins providentiels quels qu’ils soient et laissons les responsabilités s’exercer jusqu’à leur terme : il sera alors temps de juger. Entre-temps, est-ce que la majorité répond aux attentes de ses électeurs? Si les électeurs voulaient une majorité plurielle formée d’individualités issues de courants complémentaires sans être antagonistes, unies autour d’une vision commune de nos institutions et conscientes du rôle prépondérant que doit y jouer le Conseil National – seule représentation nationale élue -, je crois que la réponse est oui. Si les électeurs voulaient une assemblée qui réaffirme son rôle et reprenne enfin la place qui est la sienne en tant qu’élément constitutif de l’Etat au travers d’une information préalable et une association accrues afin de pouvoir servir Monaco et les monégasques, je pense que la réponse est oui".

g L’organisation du travail des élus notamment autour du président Nouvion prend semble-t-il plus de temps que prévu - on en est toujours un an après au stade de la réflexion - le législatif a-t-il des difficul-tés à se doter des moyens de son efficacité ?MB : "Lorsque j’observe mon agenda personnel et le calendrier hebdomadaire du Conseil National depuis un an, tant en termes de nombre de commissions, que de rendez-vous en séances privées avec le Gouvernement, je n’ai pas le sentiment que l’organisa-tion du travail des élus pose problème. Tous les prési-dents de commissions se sont mis au travail dès le mois de mars 2013 et les textes sont étudiés par les élus au sein même des commissions ; c’est ce que moi j’appelle « le stade de la réflexion » : le travail en com-mission et l’étude des textes. Le Conseil National a de plus en plus de projets de loi à examiner, les élus ne sont pas des professionnels de la politique – et c’est heureux – et les moyens humains dont nous disposons sont sans aucune commune mesure avec ceux dont disposent les services du Gouvernement. Notre assem-blée, en l’absence d’autonomie budgétaire, doit donc fonctionner avec les moyens qui lui sont accordés et le rôle et la responsabilité des présidents de commis-sions, sous l’égide du Secrétaire Général du Conseil, sont de savoir organiser leur travail en conséquence de la manière la plus efficace. J’aimerais en profiter pour saluer ici le travail et le dévouement des permanents de notre assemblée à qui l’on demande beaucoup. Pour ce qui concerne la Présidence, il appartient seul au Président de s’organiser comme il l’entend, en prenant le temps de la réflexion et la mesure de sa tâche, sachant que lui-même, dans ses choix d’organisation, est soumis aux vicissitudes administratives, aux contraintes budgétaires et à l’organigramme qui fut mis en place avant sa prise de fonction".

g Sur les dossiers chauds qui pourraient opposer le gouvernement à la majorité notamment autour des prérogatives des lois de désaffectation - on pense à la SBM et à l’Extension en mer - il y a un apaisement et un changement de ton par rapport à la campagne. Un apaisement raisonné, résigné ou rassuré ? MB : "Tout d’abord à mon avis, le ton d’une campagne n’est pas le ton qui doit être employé dans l’hémicycle. Ce n’est assurément pas l’avis d’une partie de l’oppo-sition rongée par le ressentiment ou par ce que d’au-

La 1ère édition des Rencontres du Commerce, organisée par l'UCAM en partenariat avec la SMeG, s'est déroulée vendredi 21 février en présence de nombreux commerçants. S.E. M.

Ministre d'Etat, Michel Roger, et deux Conseillers de Gouvernement, Marie-Pierre Gramaglia pour l'Environnement, l'Equipement et l'Urbanisme et Jean Castellini, pour les Finances et l'Eco-nomie sont intervenus sur le thème de l'avenir du commerce à Monaco ainsi que S.E. M. Henri Fissore, Ambassadeur en mission auprès du Ministre d'Etat, pour présenter le plan accueil. Lieu d'échange entre autorités et commerçants, cet événement a pour objectif de permettre d'établir une relation plus étroite et d'instaurer un dialogue pour faciliter les interactions, encourager la concertation public/privé et mieux comprendre les besoins et contraintes de chacun.

L'avenir du commerce à MonacoRENCONTRES

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E ☞ Monaco : Le carnaval sous la mer : Le Musée océanographique se met à l’heure du Carnaval et vous propose une parade sous-marine. Car pour se défendre ou passer inaperçus aux yeux des prédateurs, les animaux marins savent aussi se déguiser. Sous l’eau, le Carnaval, c’est toute l’année ! Egayez votre visite en enfilant vous aussi un costume… Jusqu’au 16 mars, l’entrée est gratuite pour les enfants déguisés !

☞ Monaco : OPMC Classics présente "La Symphonie interrompue" de Léo Ferré, œuvre orchestrale en trois mouvements, et l'oratorio "La Chanson du mal-aimé" sur un texte de Guillaume Apollinaire, deux œuvres créées à l'Opéra de Monte-Carlo sous la direction du compositeur le 29 avril 1954. Les partitions ont été retrouvées en Toscane chez l'épouse de Léo Ferré et son fils Mathieu à l'été 2013. 60

ans après leur création, ces œuvres sont disponibles sur le dernier CD proposé par l’Orchestre philarmonique de Monte-Carlo. ☞ Nice : Stromae, la plus belle des histoires belges ! 3 victoires de la musique. L'histoire d'un artiste hors normes et d'un performer live hors-pair. Il sera en concert le jeudi 27 mars au Palais Nikaia de Nice. Pour le voir, ce sera sys-tème D. Le concert affiche d’ores et déjà complet.

☞ Monaco : Posez vos questions à Karl Lagerfeld ! La Fondation Prince Pierre de Monaco, dans le cadre de son cycle de conférences hiver-nales, organise une rencontre avec Karl Lagerfeld, le vendredi 28 mars, à 18h30 au Théâtre des Variétés; à cette occasion, le célèbre styliste répondra aux questions qui auront été sélectionnées. Pour partici-per : envoyez vos questions - au plus tard le 18 mars - : par email : [email protected] ou par courrier : Fondation Prince Pierre : 4, bd des Moulins - 98000 Monaco.

☞ Monaco : Samedi 29 mars "Bal de la rose" : S.A.R. la Princesse de Hanovre, présidente de la Fondation Princesse Grace a demandé à Karl Lagerfeld d’imaginer le décor. Ensemble, ils ont décidé de rendre hommage à Kazimir Malevitch " Le Bal de la Rose constructiviste" fera revivre la richesse culturelle de ce mouvement à l’aube de l'année de la Russie en 2015. Nappes et serviettes-foulards impri-mées de motifs géométriques de couleur sur lesquels seront posés des bouquets multicolores de roses dans des vases géométriques peints de couleurs en dégradées qui finaliseront cet hommage à Malevitch. Ce bal qui ouvre la saison est donné au profit de la Fondation qui fête son 50ème anniversaire. La tombola sera dotée de lots offerts par les fidèles enseignes de luxe de Monaco.

☞ Monaco : Le navigateur niçois Jean-Pierre Dick parrain de l’opération «Snapper pour Tous» Le Musée océanographique, l’Education nationale française avec le soutien de la Fondation Princesse Charlène et France Bleu ont lancé un jeu-concours qui réunit 250 élèves de 8 à 10 ans de l’académie de Nice. À l’issue d'un stage au Musée, les enfants se glisseront dans la peau d'un journaliste pour relater leur expérience via un reportage vidéo

de 5 min et un petit journal. La classe lauréate remportera un séjour culturel de 2 jours à Monaco, en juin, pour son engagement au service des océans. Au programme : bassin tactile, nourrissage, visite des réserves et de l’exposition « Requins »

☞ Menton : Exposition « Histoire de carnavals » à Menton : Ce patrimoine immatériel, coloré, joyeux et inquiétant, est présenté au public à l’Hôtel d’Adhémar de Lantagnac (rue piétonne) jusqu'au 10 mai 2014.. Le carnaval de Nice et la Fête du Citron y occupent une place de choix, actualité oblige, puisque l’exposi-tion à débuté le 15 février (date du lancement de la 81ème édition baptisée 20 000 Lieues sous les Mers). L’origine de ces moments de folie remonte à la nuit des temps, certaines civilisations de l’Antiquité, géné-ralement en hiver, pratiquaient cette inversion des codes sociaux. Pendant un temps, la critique est per-mise, les masques complices; chaque région, chaque ville ont leurs rituels que nous découvrons...

☞ Monaco : Bilan décevant pour l'équipe monégasque qui a participé aux derniers Jeux Olympiques de Sotchi (Russie) : la 21ème place remportée par l'équipe de bobsleigh étant le meilleur résultat, au-des-sous des attentes escomptées. La mal-chance a frappé surtout la skieuse Alexandra Coletti qui à cause d'une chute dans l'épreuve de descente a remporté une frac-ture du pied. Evacuée en hélicoptère et ran-

patriée à Monaco pour subir une intervention chirurgicale.

☞ Monaco: Les lauréats du 11ème Festival de la Comédie : le réalisateur espagnol Javier Ruiz Caldera pour "Tres bodas mas" : Prix du meilleur film et de la meilleure actrice : Inma Cuesta. Meilleur Réalisateur, Meilleur Acteur et Prix spécial du jury pour la photographie du film alle-mand à "Fack ju Göhte" de Bora Dagtekin. Prix pour la meilleure production au film russe "Speak Of The Devil". Meilleure comédie de l'année : "Sole a Catinelle" écrit et interprété par Checco Zalone et produit par Pietro Valsecchi pour Taodue récompensé avec le prix du Festival de Ezio Greggio. ‘Prix à la carrière’ à Vittorio Storaro et Lina Wertmuller. Prix spéciaux à Carol Alt, Alessandro Siani, Neri Marcoré et Arcadiy Golubovich.

✲ MONACO EN BREF ✲

La photographie du mois

Ici on monte à pied et on descend... en toboggan !

L'ACTUALITE

Pas de matériel jetable pour participer à la pro-chaine Exposition universelle. Ce qui s'inscrit dans la tradition environnementale et humani-

taire de la Principauté... C'est ainsi que, en marge de la réunion politique de la commission bilatérale de coopération entre Monaco et le Burkina Faso qui s’est tenue le 10 février, le Conseiller de Gouvernement pour les Relations Extérieures et la Coopération a présenté à son homologue burkinabé le projet qui vise à transférer au Burkina Faso le Pavillon Milano 2015, afin d’y créer un centre de for-mation polyvalent. Le Pavillon monégasque à l’Exposition Universelle Milano 2015 «Nourrir la Planète, Energie pour la Vie» fera une place prépondérante à la politique d’aide au développement du Gouvernement Princier. Imaginé par la société monégasque ES-KO, avec une architec-ture audacieuse alliant écologie et technologie, le Pavillon a été conçu de manière à pouvoir être démonté et remonté dans un autre pays, s’inscrivant ainsi dans un principe d’économie circulaire. Il s’agit là véritable-ment d’une idée novatrice, réelle alternative à la des-truction du pavillon après l’exposition, comme cela est généralement le cas dans ce type de manifestation. Ainsi, à l’occasion de la venue en Principauté de Monaco, les 9 et 10 février, d’une délégation burkinabè conduite par S.E. M. Yipènè Djibrill Bassole, Ministre d’Etat et Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, le Conseiller de Gouvernement pour les Relations Extérieures et la Coopération, José Badia, également Président de Monaco Inter Expo, a présenté à la délégation le projet « seconde vie » du Pavillon. En partenariat avec la Croix-Rouge monégasque et avec le soutien du Gouvernement Princier, le Pavillon sera remonté au Burkina Faso, pays d’intervention prioritaire de la Coopération monégasque. Son architecture sera adaptée aux conditions climatiques locales et à sa nouvelle utilisation en tant que centre de formation avec trois objectifs majeurs : devenir un centre de référence pour les premiers secours en Afrique de l’Ouest ; devenir un centre de formation professionnel pour les enfants travailleurs domestiques ; devenir un centre autosuffisant par la location de salles avec hébergement. Ce centre polyvalent sera mis en oeuvre en partenariat avec la Croix-Rouge burkinabè qui a conçu le projet.Cette présentation, à laquelle participaient également S.E.M. Philippe Narmino, Secrétaire Général de la Croix-Rouge monégasque, et M. Lazare Zoungrana, Directeur national de la Croix-Rouge bur-kinabè, a retenu toute l’attention de la délégation qui a tenu à remercier l’ensemble des acteurs du projet, publics et privés, pour ce nouveau partenariat avec le Burkina Faso. L’Expo Milano 2015 s’étendra sur 17.000 m² et prévoit d’accueillir plus de 20 millions de visiteurs. A ce jour, 142 pays ont déjà confirmé leur participation à cet événement.

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Mensuel édité parGLOBAL MEDIA ASSOCIATES SasRédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 BeausoleilTél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84email : [email protected]://www.laprincipaute.net

Directeur de PublicationRoberto Volponi

Rédacteur en ChefPatrice Zehr

Rédacteur en Chef AdjointPierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration deLisa ArquetteAmanda CoutellePierre DévoluyJean-Philippe LucasPascale MarcaggiPierre-Alain MartiniAlan Parker-Jones

PhotosCentre de Presse Claudia AlbuquerqueOlivier AlmondoThierry Carpico

Projet graphiqueGMA Studio Design

Relations PubliquesMary Coles

Promotion & PublicitéChantal Garry

DessinateurJean-Jacques Beltramo

Diffusion Monaco & PACASEC Cour Anc. Gare SNCF

ImpressionTrulli Imprimerie06140 Vence

N° de Commission Paritaire : 0517U81608

Un pavillon durablepour "Milano 2015"

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Monaco Inter Expo organise une exposition itinérante de la maquette du Pavillon Monaco à l’Exposition Universelle

Milano 2015, afin de permettre aux habitants de Monaco de décou-vrir le projet qu’ils pourront visiter du 1er mai au 31 octobre 2015, à Milan. La maquette est donc exposée pour une quinzaine de jours dans la galerie commerçante de Fontvieille et sera ensuite présentée en différents lieux publics de la Principauté. Autour de la thématique de l’Exposition « Nourrir la planète - Energie pour la vie », le Pavillon de Monaco illustrera les actions du Gouvernement en matière de solidarité, de protection de l’environnement et de développement d’une croissance verte sous le libellé «l’Excellence solidaire, nourrir le monde autrement». Il sera construit par la société monégasque Eco System, sur une parcelle de 1000m² et agrémenté de 500m² de jar-din suspendu élaboré par la Direction de l’Aménagement Urbain.

EXPOSITION

La maquette de l'Expo visible au Centre Commercial

par Lisa Arquette

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11Mars 2014

La photographie du mois

A l'occasion de la présen-tation de l'Agenda du Grimaldi Forum, la

Compagnie Monégasque de Banque a officiellement renou-velé son partenariat : Jean Pastorelli (Grimaldi Forum) et Etienne Franzi (CMB) ont enté-riné le fait que la Compagnie Monégasque de Banque soit toujours le partenaire officiel du Centre des Congrès et de la Culture pour l'année 2014. Sylvie Biancheri, Directrice du lieu, dressait alors le (bon) bilan 2013 : 15 millions de Chiffre d'affaires...

15 millions de chiffre d'affaires, soit l'un des meilleurs depuis l'ouverture du Grimaldi (qui fêtera ses 15 ans en 2015). 58.000 visiteurs pour l'Exposition Picasso, et l'année 2014 qui s'annonce bien avec trois événements phares : Le Monaco Dance Forum (15 au 18 avril), le 54ème Festival International de Télévision (7 au 11 juin), suivi de la présentation de la Collection François Pinault : ouverture des portes le 12 juillet...

g Après la Conciergerie à Paris, la Collection Pinault à Monaco...Pendant deux mois, cette exposition unique réunira en Principauté 44 "icônes" majeures (dont des pièces rarement montrées voire inédites de la Collection d'art contemporain de l'homme d'affaires breton (incompris dans son pays la France !) parti avec son exception-nelle collection à Venise; une présentation qui témoignera de la diversité de la création contemporaine (peinture, sculpture, installation, vidéo, dessin...) : Les plus grands noms des années 1960 à 1990 seront confrontés aux grands anciens. Commissaire : Martin Bethenod directeur du Palazzo Grassi-Punta della Dogana de Venise... (12 juillet au 7 septembre).

g L'agenda de mars au jour le jour... .Le Printemps des Arts (14 mars au 13 avril) pour un soir dans la Salle des Princes présen-tera « Prométhée » de Scriabine. Direction de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo : Michail Jurowski, piano : François-Frédéric Guy; lumière et son : Joel Demazure et Romain Vuillet (23 mars à 18 h); dans un tout autre genre, "Les Sérénissimes" : Le rire aujourd'hui... En scène les adulés du moment : Claudia Tagbo, Kev Adams, Mathieu Madenian; les incontournables : Franck Dubosc et Anne Roumanoff... Les Sérénissimes soutiennent l’Association Mondiale des Amis de l’Enfance (26 au 30 mars).

g L'Agenda de juin Après le Festival TV (7 au 11 juin) place au "Ballet Revolución" de Cuba : Street dance "à la sud américaine", RnB ou hip-hop : 19 danseurs en scène, 8 musiciens, les succès de Beyoncé, Shakira, Usher, Enrique Iglesias, Jennifer Lopez, Prince (20 au 22 juin); Ciné-concert : "Le Seigneur des Anneaux" : L’Orchestre Philharmonique interprétera le premier volet de la trilogie du film aux 17 Oscars ! (film projeté en VO sous-titrée) : l’œuvre musicale d' Howard Shore en direct et en parfaite synchronisation avec la bande sonore du film (28 juin - 19h00 / 29 Juin - 16h00)

g Les grands salons fidèles au Grimaldi. en 2014...Ever 2014 : « Village Durable », finale du concours Metha Europe 2014 initié par les Écoles des Mines, réunion du Club des véhicules écologiques de Paris. (25 au 27 mars) ; Top Marques, ses Supercars, superboats, superwatches... (17 au 20 avril) ; "Art Monaco’14": à l’honneur des artistes venus de Colombie, Russie, Arménie et Israël.(Du 25 au 27 avril)

g Renseignements : Grimaldi Forum - 10 Avenue Princesse Grace, 98000 Monaco - Tél. : +377 99 99 20 00

L'Agenda du Grimaldi Forumpar Amanda Coutelle

Derrière l'homme public Albert Dorato, ancien responsable de la Police Judiciaire, chef du bureau central d'Interpol et

Commissaire de Police Divisionnaire de la Sûreté Publique de Monaco, se cachait dans l'ombre un double le Commissaire Da Roca, héros de sa nouvelle vie d'homme de plume qui pourrait bien devenir célèbre hors de ses frontières si un éditeur pari-sien au hasard de ses lectures le découvrait... « Monaco Spé-cial Police 3 : le Miroir aux Alouettes » à l'instar des tomes 1 et 2 foisonne d'histoires vraies (des années 1960 à 1990) tirées de 35 années passées au coeur de la police monégasque. Des "affaires" célèbres ou demeurées jusqu'à ce jour secrètes... Quelle est la part romanesque dans chacun des trois ouvrages de notre Commissaire à la belle plume ? Lui seul le sait vraiment ! Néanmoins il précise prudent "certains épisodes et protago-nistes ont été inventés pour le bénéfice de l'histoire..." ajoutant "les noms des personnages ont été changés": Mickey : "le plus bouillant des inspecteurs de la PJ" s'est-il reconnu? et l'inspec-teur Lavigne ? On imagine leur tête ! Le Commissaire Da Roca, aux multiples facettes, en smoking ou en grande tenue offi-cielle, via son géniteur, mêle savamment humour et aventures avec le sérieux du fin limier : tout un art ! Il est vrai que dans la vie professionnelle du Commis-saire Albert Dorato la réalité a souvent dépassé la fiction (voire l'affliction !) pour le plus grand plaisir des lecteurs qui se multiplient au fil des tomes que leur offre ce sacré Commissaire Da Roca qui ferait un sacré héros de série policière pour la télévision, l'humour en plus ! (V.L.R)* Al Golden Edition

g « Monaco Spécial Police 3 : le Miroir aux Alouettes » : en vente à la Fnac Monaco

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12 Mars 2014

la télé-réalité dont la vraie cuisine n'est pas l'apanage... ici, on s'amuse de cette mode, à travers la dérive de la critique, repré-sentée sur scène sous la forme d'une "grande prêtresse"qui met dans tous ses états Elise qui attend son verdict et découvre à 18h34... que son mari est l'ennemi de ces critiques qui font la pluie et le beau temps, ajoutez au tableau un intrus dépressif très agité qui débarque et les rires fusent quans Elise, Maud, Marc et Bertrand, vont être pris dans un tourbillon qui va bouleverser leurs relations et mettre à jour leurs vrais désirs ! Sur le web dans Reg' arts, Nicole Bourbon, critique précisément, écrit "Drôle sans aucune vulgarité, la pièce traite de sujets d'actualité, la lassitude face à un métier déshumanisé – directrice de res-sources inhumaines –, la place de chacun dans un couple, la difficulté de s'émanciper d'une tutelle trop pesante. On se laisse emporter dans ce combat à fleuret moucheté, captivé par des répliques ciselées interprétées sans jeu outrancier mais efficace."

g Arditi sous une pluie de billets de banque...Deux rois, l'argent et Arditi, mis en scène par le maître Bernard Murat : c'est jubilatoire ! Les répliques de l'auteur Sébastien Thierry font mouche au sein d'un couple "normal" chez qui des billets de banque apparaissent "Comme s'il en pleuvait", d'où vient cet argent ? Qu'ont-ils fait pour le mériter ? Cette richesse est-elle une chance ou une malédiction ? Face à Arditi: Evelyne Buyle, Christophe Vandevelde, Véronique Boulanger. "(...) Comédie de boulevard sur le fric qui rend fou et pervertit les âmes les mieux trempées, la pièce frôle l'absurde façon Ionesco avant de s'écraser dans le n'importe quoi avec l'arrivée d'un psychopathe très énervé. Entre-temps, on aura bien ri, avec des hauts et des bas bien bas. On s'en veut de reprocher au talen-

tueux Sébastien Thiéry un trop-plein d'ambition, mais il faut choisir: soit le malaise de l'absurde, soit la farce. Cela dit, on aura passé de vrais bons moments. Et Arditi, quel as, tout de même! (Laurence Liban /L'Express culture)

g «La Conversation» de Jean d'Ormesson de l’Académie Française"Un petit chef d'oeuvre d'esprit et d'élégance" (France Info) ; "Un éblouissant dialogue" (Le Figaro) Jean d’Ormesson saisit l’ambition au moment où elle se change en Histoire, le rêve sur le point de devenir réalité... Un soir de l’hiver 1803-1804, aux Tuileries, nous assistons à l'instant où Bonaparte, adulé par les Français, décide de devenir empereur, témoins d'une conversa-tion entre Bonaparte et son deuxième consul Cambacérès, celui à qui il ne cache rien et demande tout... Au comble de la tension entre l’esprit révolutionnaire et l’avidité de puissance, le vainqueur d’Arcole tente de rallier son complice à ses convic-tions. Une seule volonté anime le héros républicain: bâtir sa légende de son vivant. L’empire, va-t-il démontrer avec élo-quence "c’est la république qui monte sur le trône". Au service du texte de cette "conversation" qui en dit long sur l'ambition politique, deux comédiens superbes : Maxime d'Aboville et Alain Pochet, mis en scène par Jean-Laurent Silvi.

☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27

ART & CULTURE

CULT

URE

A l'affiche du Théâtre Princesse Grace respective-ment le jeudi 13 mars, le jeudi 20 mars et le jeudi 3 avril à 21h (et pour un soir seulement !) trois sujets

dans l'air du temps : la gastronomie et la critique; une comédie désopilante sur l'argent qui rend fou; l'ambition politique mise à nue par Jean d'Ormesson..."Cuisine à domicile", comédie de boulevard dans l'air du temps, place au coeur de l'intrigue : la gastronomie un art galvaudé par

S O U S L A P R É S I D E N C E D E S . A . S . L A P R I N C E S S E S T É P H A N I E

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

JEUDI 13 MARS 2014 À 21H JEUDI 20 MARS 2014 À 21H

par Viviane Le Ray

L'air du tempssur les planches

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LIVRE

Paru aux édi-tions Dervy,

OSIRIS déroule le théâtre funéraire de l’Egypte pha-raonique. Le scribe Ani et son épouse Thu Thu, ayant vécus au Moyen-Empire, guident le lecteur à travers les dédales mystiques du livre des morts. Chaque mortel doit l’emprunter s’il désire retrouver le souffle de vie qu’il a perdu au moment de sa mort. Au fil de ce surprenant requiem, ce couple élégant de thanatonautes fait par-tager ses peurs, ses joies et les révélations inscrites dans ces croyances ancestrales remontant à la Pre-mière fois. Etonnante Egypte, étonnante civilisation pharaonique. Cartésienne par son architecture, sa politique de grande puissance, d’empire et son admi-nistration qui en feront, très concrètement, le phare de l’Antiquité. Surréaliste par sa religion, ses croyances composées de sortilèges verbaux et de textes en-chanteurs. Que se passait-il derrière cet écran ma-gique ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Mais n’oublions pas que Pythagore, Thalès et Platon ont séjourné 10 ans, 20 ans auprès de prêtres égyptiens pour apprendre, comprendre… et qu’ils n’ont jamais rien dit de leurs découvertes. Tout vit pour mourir et tout meurt pour renaître disent les siècles égyptiens. Espérons-le, par Osiris !

g "Osiris, Rites d’immortalité de l’Egypte pharao-nique". Ruth Schumann-Antelme & Stéphane Ros-sini. Editions Dervy. 320 pages. 25,90 euros.

Etonnante Egypte

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13Mars 2014

Imaginé il y a 15 ans par le Directeur de l'Ecole de musique de Beauso-leil Alexandre Del Fa, chef de file de

l'Aïghetta Quartet, le festival soutenu par la municipalité a la particularité d'être gratuit aussi vrai que le prin-temps revient chaque année... André Peyrègne, directeur du Conservatoire de Rayonnement Régional de Nice, qui parraine l'événement présentera deux des quatre concerts à l’affiche."Le Théâtre Michel Daner, aujourd'hui véritable salle de théâtre, est l'écrin inti-miste qui sied à la musique de chambre, une véritable chance, un plus, pour les mélomanes !" commente Alexandre Del Fa (le bien nommé!). Le Parrain André Peyrègne, en ouverture le samedi 8 mars pour le concert des Solistes de Monte-Carlo et en clôture le 29 mars pour le concert du Trio Lethiec, Rucli, Mendelssohn passionnera une fois encore l'auditoire alliant érudition et humour pour transmettre sa passion, partager avec le public des anecdotes autour des oeuvres et des compositeurs.

g Les temps forts du 15ème FestivalLe samedi 8 mars en ouverture Les Solistes de Monte-Carlo : Nicoletta Sanzin/Massimo Mercelli (Italie), Sofia Timofeeva-Sperry, sous la direction musicale de Jean-Louis Dedieu, interprèteront le Concerto pour flûte et harpe de Mozart, dont le fameux Andantino est connu de tous... En clôture le samedi 29 mars : Clarinette-Piano-Alto avec le Trio Michel Lethiec / Andréa Rucli / Vladimir Mendelssohn: un concert franco-italien par "l’élite mondiale, réunie pour illustrer la partition de la clarinette dans la musique de chambre. Le clarinettiste Michel Lethiec est considéré comme l’une des plus éminentes personnalités de la scène classique mondiale.

g Demandez le programme ! Samedi 8 mars: Les Solistes de Monte-Carlo : (Edward Elgar, Mozart, Telemann...)Samedi 15 mars : Ramon Bassal / Camilla Köhnken : (Brahms, Schumann, Fauré, Debussy...)Samedi 22 mars : Doris Kreusch-Orsan / Johannes Tonio Kreusch (Manuel de Falla, Granados, Johannes Tonio Kreusch, Cabrera) Samedi 29 mars : Michel Lethiec / Andréa Rucli / Vladimir Mendelssohn: 8 pièces deMax Bruch, Mozart, Poulenc, Glinka

☞ Renseignements : Festival de Musique de Chambre du 8 au 29 mars à 20h30 - Théâtre Michel Daner - Concerts gratuits - Il est prudent de réserver au Service Culturel au 04 93 78 90 80

Fondé en 1984 par S.A.R La Princesse de Hanovre, le

Printemps des Arts 2014 se dérou-lera du 14 mars au 13 avril. Le compositeur Marc Monnet, à par-tir de 2003, a insufflé une vision plus aventureuse à la program-mation : Pour la première fois Henri Dutilleux, Helmut Lachenmann, György Kurtág, Pierre Boulez participent au festi-val. On retrouve les solistes qui marquèrent son histoire : Barenboïm, Raimondi, Menuhin, Rampal, Yo-Yo Ma, Rostropovitch, Vladimir Ashkenazy, Anne-Sophie Mutter, Radu Lupu… Quasthoff, Repin, Vengerov, Cecilia Bartoli qui y firent leurs premiers pas : 30 ans d'une histoire unique abondamment illustrée et... enrichie de 8 CD !____________________________________________"Printemps des Arts de Monte-Carlo - 30 ans de festival" - Collectif (Ed. Actes Sud)

«La grande vie prend soin de nous quand nous ne savons

plus rien. Elle nous écrit des lettres.» L'auteur, Christian Bobin, de sa belle écriture et avec une élégance qui se perd, m'a dédicacé ce déli-cieux "grand petit livre" une "Poignée d'herbes folles", n'écrit-il pas d'ailleurs (page 17): "Aujourd'hui on n'écrit plus de lettres. C'est comme s'il n'y avait plus d'enfant pour jeter sa balle de le l'autre côté d'un mur. Le monde a tué la lenteur. Il ne sait plus où il l'a enterrée." ou encore (page 68): J'aurais passé mes jours à regarder le reflet de la vie sur la rivière de papier blanc. Ce n'est pas ce qu'on appelle "vivre". c'est beaucoup mieux." : 121 pages de pur bon-heur pour vous faire aimer la vie en poète..._____________________________________"La grande vie" - Christian Bobin (Ed. Gallimard)

Fanny Ardant, dont la culture n'a d'égal que le talent dans son art,

signe la préface du roman de l'écri-vain britannique Jean Rhys, excel-lente raison de redécouvrir une oeuvre écrite dans la bohème des années 20, dans le Montparnasse d’avant-guerre : Sasha Jansen, la quarantaine, revient à Paris où elle a vécu un grand amour et l'échec de cet amour. Pour ne pas se laisser envahir par le passé, elle s'efforce d'éviter les rues, les cafés d'autrefois, mais le passé est vivace... L'héroïne (La romancière ?) en quête "d'une une chambre, l'endroit où l'on se cache des loups qui sont dehors..." saisit sans concession avec dérision, les émo-tions, les doutes, les joies, les contradictions qui nous submergent à l'automne de nos vies... ____________________________________________"Bonjour minuit" - Jan Rhys - Préface de Fanny Ardant - (Ed. Denoël)

De 1948 à 1959, Blaise Cendrars (1887-1961)

accorde à la radio suisse une série d'entretiens. A l'heure où la Pléiade l'accueille ces enregistre-ments (longtemps méconnus) actualisent l'auteur de Moravagine, de L'Homme fou-droyé, de la Prose du Transsibérien. Emu, on écoute ses mots généreux, son ton bour-ru, au fil des émissions sur ses débuts en écriture, les animaux, le Brésil, la radio et le cinéma. A lire en parallèle "Blaise Cendrars Henry Miller Correspondance 1934- 1959" Cendrars avait conservé les lettres de son ami Henry Miller. Cette relation à l’écri-vain américain fait partie des rares amitiés littéraires, de celui qui avait révélé dès 1935 "Tropic of Cancer". ____________________________________________"DVD : Entretiens avec Blaise Cendrars. Sous le signe du départ" - LIVRE : " Blaise Cendrars/Henry Miller - Correspondance 1934- 1959 " (Ed.Zoé éditions)

"La librairie de la pomme verte et autres lieux merveilleux" nous

conte des histoires vraies écrites par 30 romanciers américains qui sont autant un hymne à la librairie, son décor, son atmosphère, qu'aux vrais libraires (en voie de disparition !) : une invitation à la lecture et à la découverte de nouveaux livres. A tire d'exemple, Angela Davis Gardner écrit : « Beaucoup de gens, dont moi, considèrent cette librairie comme leur second foyer. Les per-sonnes qui y travaillent sont en quelque sorte des parents. Je m'y rends si souvent que s'il se passe quelques jours sans que je vienne, l'un des membres du personnel peut me demander, sincèrement inquiet, si j'ai été malade. »____________________________________________"La Librairie de la Pomme verte... " - Collectif - (Ed Les Arènes)

par Amanda Coutelle

Un mois dedié aux mélomanes

BEAUX-LIVRES

Eté 1409 – du 13 mai au 17 octobre exactement - : dans un bé-guinage de la Flandre bourguignonne, une communauté de

femmes vit dans le secret et à l’écart de la société. Elle rejette toute autorité civile ou religieuse. C’est dans ce contexte d’isole-ment et de crise théologique entre Avignon et Rome qu’une jeune novice, Mechthilde, découvre à ses dépens les règles strictes, au-toritaires et sombres de la vie du béguinage. Non sans peur, elle enquête, malgré les menaces, au sein de sa nouvelle communauté pour comprendre ce qui s’y déroule et décrypter la migne mystique, entre crimes et châtiments. Ce thriller médiéval, qui nécessite une lecture attentive, est palpitant, envoûtant. Dans le huis-clos de ce béguinage flamand, dans le silence que seule rompt la langue des signes, entre mystère et angoisse, la Migne mystique nous emporte de pistes à décoder en codes à décrypter pour comprendre l’ultime recherche de ces femmes dans l’affection nuptiale extatique qui caractérisait leur relation particulière avec Jésus-Christ. Matthieu Dhennin*, l’auteur, nous transporte et nous fait décou-vrir cette Flandre de Jean sans peur, prince bourguignon fastueux et excessif, la vie de la cour, celle du peuple, et ce ciel flamand qui, cet été-là, a assoiffé les récoltes. L’âge d’or des béguines se situe entre XIIIème et XIVème siècles. Le Moyen-âge a produit de grandes mystiques, avant le déclin du mouvement béguinal.L’aventure de Mechthilde, de Godelieve, de Wilgeforte ou de Grimo-nie est un dépaysement aussi bien temporel que spirituel. Quant à la migne mystique, je vous la laisse découvrir… (P.Y.R.)* Matthieu Dhennin s’occupe depuis 1997 du site internet d’Emir Kusturica.

g "Migne mystique". Matthieu Dhennin. Editions Imperiali-Tartaro. 334 pages. 21,90 euros

Migne Mystique, un thriller médiéval

Effeuillage littéraire... par Viviane Le Ray

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14 Mars 2014

ECOL

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Il représente un véritable scandale humain et économique. Une personne sur six souffre de malnutrition dans le monde, et pourtant nous jetons 1,3 mil-

liards de tonnes de nourriture chaque année dans le monde. Tout près de chez nous il se passe la même chose. Nous ne le voyons pas, mais le gaspillage suit un processus. Tout commence avec l'agriculteur qui jette les fruits et les légumes non calibrés (à qui la faute ? Au paysan qui répond à un cahier des charges ou au consommateur qui choisit suivant des critères esthétiques?)Et oui la pomme bio n'est pas très belle au contraire de la calibrée. Pendant le transport, de nombreux produits sont abîmés et donc jetés. A l'entrepôt, une rupture de la chaîne du froid peut faire perdre des tonnes de nourriture. Et finalement au supermarché, dans les boulange-ries et autres magasins d'alimentation tous les invendus sont systématiquement jetés. Les cantines et les restaurants ne sont pas en reste (surplus d'achat, portions trop grosses, inven-dus...) Et nous personnelle-ment que faisons nous? Nous jetons plus de 20 kg d'aliments chaque année.Nous sommes peut-être les victimes et les responsables du gaspillage alimentaire. Et nous ne sommes pas seuls dans ce combat, le Pape François s'est engagé ferme-ment dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Il y voit l'un des fruits de la " culture du rebut" mais aussi le triste signal de cette " glo-balisation de l'indifférence" qui nous habitue lentement à la souffrance de l'autre. Alors au lieu de jeter : DONNEZ .

par Pierre-Alain Martini

La 9ème édition du salon dédié à la mobilité vers la construction d'un environnement meilleur pour les générations futures

Les renouvelables for EVER

INITIATIVES

ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT

Le problème du gaspillage alimentaireC’est dans les salons

du Yacht Club de Monaco, en présence de nombreuses personnalités monégasques, que Sergei Dobroserdov, PDG de So-lar1, aux côtés de S.E.M. Bernard Fautrier, Vice-Pré-sident de la Fondation Al-bert II, Dr. Marco Casiraghi et de Bernard d’Alessan-dri, Secrétaire Général du Yacht Club de Monaco ont dévoilé les grandes lignes de la première édition de la Solar1 Monte-Carlo Cup, organisée du 10 au 12 juillet 2014. Proposée un mois seulement après l’inauguration du nouveau bâtiment du Y.C.M. (programmée le 20 juin prochain), la Solar1 Monte-Carlo Cup constituera l’un des temps forts du nautisme de l’été 2014.

g En clin d’œil au Mont-AgelCent ans après ces premières compétitions de canots à moteur organisées à l’initiative du Prince Albert Ier, le Prince Albert II, Président du Yacht Club de Monaco, encourage cette nouvelle génération de bateaux de course révolutionnaires et respectueux de l’environnement. «A nous de faire preuve de créativité, d’initiative et de dynamisme pour développer de nouveaux projets, telle que la Solar1 Monte-Carlo Cup ».Les bateaux propulsés par l’énergie solaire, venant du monde entier, vont participer pendant deux jours au premier championnat du monde résolu-ment écologiques. Ces unités sont développées par des universités inter-nationales et pilotées par de jeunes étudiants. Une nouvelle discipline spor-tive, promise à un grand avenir, qui allie talent et endurance, en utilisant uniquement l’énergie solaire. Courses de slalom, en flotte et surtout des duels passionnants se dérouleront face au Port Hercule et dans la baie du Larvotto. Un spectacle exceptionnel sur des parcours calqués sur ceux qui étaient proposés au début du siècle dernier.

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VER-POMME SPOR

TDévelopper l’utilisation des énergies renou-velables, en même temps que l’efficacité énergétique, constitue le premier volet de EVER Monaco 2014. Le second étant celui

de la mobilité plus propre, caractérisée par la mon-tée en puissance pour les transports individuels des véhicules électriques et hybrides.

g La mobilité durable en marcheDu 25 au 27 mars au Grimaldi Forum, EVER Monaco ouvrira ses portes à un public professionnel. Des confé-rences scientifiques, des tables rondes réunissant des personnalités du monde du développement durable et des V.E., des rencontres internationales… Tous ces ingrédients font de EVER Monaco une manifestation unique. Durant 3 jours seront notamment abordés, la transition énergétique et son impact, les enjeux de l’effi-cacité énergétique, les solutions d’avenir pour le stoc-kage de l’électricité. Du côté de la mobilité seront évo-qués l’essor et l’avenir des véhicules propres. Une table ronde "Ladies in Mobility" sera consacrée cette année à la mobilité électrique dans les "Smart Cities".

g Sensibiliser les nouvelles générations Creuset de l’innovation dans ces domaines et de la diffu-sion des bonnes pratiques, EVER Monaco accueillera comme à l’accoutumée les rencontres "Jeunesse et Développement Durable". À noter les nouveautés d’EVER Monaco 2014 : un espace "Village Durable" qui présentera des énergies renouvelables, avec des stands homogènes et fonctionnels, propices aux rencontres professionnelles Situé stratégiquement à la charnière des salles de conférences et des lieux VIP, cet espace permettra des échanges personnalisés ainsi que des échanges professionnels. Sans oublier la finale du concours METHA EUROPE 2014 organisé par les Écoles des Mines sur le thème de la maîtrise de l’éner-gie dans les transports et l’habitat. EVER sera enfin l'occasion de présenter et d'essayer les derniers produits de l'industrie automobile en matière de véhicules élec-triquesLe salon Ever est devenu un rendez-vous incon-tournable de l’agenda durable. Cette 9° édition appor-tera une pierre supplémentaire à la construction d'un environnement meilleur pour les générations futures.

par Jean-Philippe Lucas

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15Mars 2014

SPORT & LOISIRS

SPOR

TEn janvier dernier nous vous invitions à participer à la cam-pagne de financement participatif d’Alexia Barrier pour qu’elle puisse prendre le départ de la Transat Ag2r La Mondiale et soutenir l’association 4myplanet. Aujourd’hui

"30 Corsaires" se sont associés à son challenge.

g Les 30 CorsairesIls sont l’équipage à terre d’Alexia Barrier, jeune femme qui défie les plus grands skippers du monde dans la Transat Ag2r La Mondiale. Cette course en double se dispute à armes égales, en monotypie sur des Figaro Bénéteau 2. Des femmes et hommes, entrepreneurs, investis-seurs et business angels, personnalités, pour lesquels l’initiative, l’enga-gement, la performance, la solidarité et l’attrait de l’aventure, sont un mode de vie. Des femmes et des hommes qui à la barre de leurs projets, partagent les efforts et les victoires, et renouvellent leur énergie dans le plaisir de braver l’impossible. Des femmes et des hommes qui se réu-nissent en équipage pour pousser la chance de ceux qui veulent la saisir… Les 30 Corsaires constituent un Club de personnalités entrepre-nantes, originaires de Belgique, de France, de Suisse et d’Angleterre, qui auront plaisir à se rencontrer autour d’une aventure pour imaginer ensemble de nouvelles entreprises. Pas de petits ou de gros sponsors, les Corsaires partagent ensemble les risques et la victoire !

g Un duo 100% méditerranéen : la Belle et la BêteAlexia sera accompagnée de Laurent Pellecuer, vainqueur de l'édition 2008. Laurent 40 ans, originaire de Carnon-Plage (34) est un Skipper accompli, 16 saisons de course au Large en Solitaire, des podiums, des victoires, Laurent n’en est pas à son coup d’essai en matière de Transat, des aventures maritimes, il en a plein son sac. 3ème de La Transat AG2R en 1998, c’est 10 ans plus tard en 2008 qu’il l’a remporte avec panache sur une option météo qui mettra toute la flotte d’accord. En 2009, parallèlement à sa carrière de coureur en solitaire, il prend le com-mandement d’un Maxi Yacht de course de 29 m qu’il mène de la Méditerranée aux Antilles en passant par New York, Les Bermudes, Les Açores etc... Diplômé en ingénieurie mécanique, en 2013 il prépare et passe son diplôme de Capitaine et reprend les courses à bord de Maxi Yachts

g Leur objectif cette année c'est d'atteindre le podium !Suivez-les et encouragez-les sur le site de la Transat Ag2r http://transat.ag2rlamondiale.fr et sur www.alexiabarrier.com. En avril nous vous en dirons plus sur cette course qui part le 6 avril de Concarneau pour arriver à St Barth. Et nous vous offrirons une visite guidée du bateau « 30 Corsaires » !

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par Pierre-Yves Reichenecker

FEMMES EN F1

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Je souhaite souscrire un abonnement à La Principauté pendant : 1 an (soit 11 numéros) € 20* 2 ans (soit 22 numéros) € 40* 3 ans (soit 33 numéros) € 60* 5 ans (soit 55 numéros) € 100** pour l’étranger (dehors Monaco et France) ajouter +50% ; Dehors Europe : + 100%

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à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie

06240 Beausoleil France

De Silvestro débarque chez SauberSeconde femme, après l’Américaine Danica Patrick,

à être montée sur le podium d'une course urbaine d'IndyCar, Simona de Silvestro rejoint l'équipe Sauber F1 en tant que «pilote affiliée». Agée de 25 ans, la jeune femme suisse court en IndyCar depuis quatre ans et s'est classée au 13ème rang du championnat américain en 2013. Dans un communiqué Sauber déclare que la promotion de De Silvestro dans l'univers de l'équipe a pour but de préparer celle-ci à une entrée de plein pied en F1 en 2015. D'ici là précise le team suisse dirigé par une femme, Simona de Silvestro disposera de temps dans le simulateur de l'équipe, ainsi que de temps en piste pour acquérir la Super Licence obligatoire en F1. “Il s'agit d'un énorme pas en avant en direction de mon rêve de toujours, et je suis vraiment heureuse d'avoir cette opportunité d'enclencher cette étape avec une si grande équipe”, s'est réjouie De Silvestro. “Sauber est une équipe avec un héritage et il s'agit de la seule équipe F1 suisse, ce qui rend, je trouve, les choses encore plus excitantes. Je ne peux pas remercier suffi-samment Monisha Kaltenborn et Peter Sauber pour leur soutien et leur confiance en mes capacités, et pour me donner cette chance”. Simona de Silvestro est bourrée de talent, et elle est courageuse. En 2011 en essais pour les 500 miles d'Indianapolis, elle part en tête-à-queue, frappe le mur, s'envole, percute les grillages et elle atter-rit à l'envers, voiture en feu. Deux jours après le crash, malgré de graves brûlures aux mains, elle qualifie son mulet dans le top 24 de la grille ! Allez, vivement 2015.

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Barrier-Pellecuer dans la TransatVOILE • Les "30 corsaires" du skipper déjà vainqueur de l'édition 2008 se sont associés au challenge de la jeune navigatrice

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16 Mars 2014

6 quai Antoine 1er 98000 Monaco Tél. : 00 33 6 14 51 81 67 www.mornar.com [email protected]

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