nice acropolis parsifal

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Le journal de l’Opéra de Nice 2 Parsifal à Acropolis 8 Lucio Silla 14 Philharmonique de Nice 22 Ballet Nice Méditerranée 30 jeune public 32 brèves Osez l’Opéra JANVIER-FÉVRIER-MARS 2010 N° 18 nice Acropolis PARSIFAL WAGNER ph. GTG/Nicolas Lieber - Grand Théâtre de Genève

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Le journal de l’Opéra de Nice

2 Parsifal à Acropolis 8 Lucio Silla 14 Philharmonique de Nice 22 Ballet Nice Méditerranée 30 jeune public 32 brèves

Osez l’OpéraJANVIER-FÉVRIER-MARS 2010 N° 18

nice Acropolis

PARSIFALWAGNER

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OO PP ÉÉ RR AA JANVIER - MARS 20102

PARSIFALL’OPÉRA D

JANVIER 2010 VENDREDI 15 19h

ph. GTG/Nicolas Lieber - Grand Théâtre de Genève

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JANVIER - MARS 2010 OO PP ÉÉ RR AA 3

E NICE À ACROPOLISh DIM. 17 14h30

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CO-PRODUCTION OPÉRA DE NICE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE OPÉRA DE LEIPZIG

Bühnenweihfestspiel en 3 actes. Livret et musique de Richard Wagner (1813-1883).Créé à Bayreuth, au Festspielhaus, le 26 juillet 1882.

Direction musicalePhilippe AuguinMise en scène et décorsRoland Aeschlimann CostumesSusanne RaschigÉclairagesLukas KaltenbäckChorégraphieLucinda Childs

Parsifal Gary LehmanKundry Elena ZhidkovaAmfortas Jukka RasilainenGurnemanz Kurt RydlKlingsor Peter SidhomTiturel Victor von HalemLe chevalier du Graal Richard Rittelmann Un chevalier Yuri KissinQuatre écuyersCaroline Mutel, Marie Gautrot, Willem van der Heyden, Antoine NormandSix Filles-fleurs de Klingsor Barbara Ducret, Stéphanie Loris Marie Gautrot, Catherine Hunold Caroline Mutel, Lucie Roche

Orchestre Philharmonique de NiceChœur de l’Opéra de NiceChœur d’enfants de l’Opéra de Nice

OO PP ÉÉ RR AA JANVIER - MARS 2010 4

« Parsifal », festival scénique sacré entrois actes, a été créé à Bayreuth le 26juillet 1882, quelques mois avant la mortdu compositeur. L'ultime œuvre de Richard Wagner trou-ve essentiellement sa source dans Par-

zival de Wolfram von Eschenbach et Le

conte du Graal de Chrétien de Troyes.La production mise en scène par RolandAeschlimann qui est proposée à Nice aété créée à Genève en avril 2004. Elleétait dirigée par Armin Jordan, depuisdisparu. En guise d'hommage, évoquonsle film de Parsifal de Hans-Jürgen Sy-berberg dont l'immense chef dirigeait labande-son et où il jouait le rôle d'Amfor-tas en prêtant au personnage un visagehalluciné et suffocant et un regard ré-vulsé d'homme blessé. Une telle proxi-mité avec l'œuvre rappelle combien Ar-min Jordan était totalement habité parcelle-ci, au point de s'être immergé etinvesti, pour le propos du film, dans ladémesure de l'un des protagonistes.Le compositeur nous convie dans Parsi-

fal à un voyage initiatique, intérieur etmystique, riche en symboles et traversépar des thèmes tels la lutte entre le bienet le mal, les déchirements entre la chairet l'esprit. Mais Wagner décline aussiquelques motifs qui sont récurrentsdans son œuvre : le bouc émissaire et legroupe, la tyrannie des pères, l'attented'un sauveur et d'une rédemption, enrelation aussi avec une nécessaire ex-piation.

En attendant le rédempteur

Dès l'ouverture, Wagner met en placeles motifs du Graal (coupe sacrée quirecueillit le sang du Christ et que con-servent les chevaliers de Montsalvat),aux accents d'une indicible plénitude,de Parsifal, le sauveur que l'on reconnaîtbien tard et celui, souterrain et inquié-tant de Klingsor qui, parce qu'il n'a pasrespecté les règles strictes de la confré-rie du Graal, en a été exclu. Ce préludepossède la grandeur d'un rituel, ponctuéde silences d'une rare profondeur : unecérémonie de la quête de soi, aux ac-cents douloureux et bouleversants d'hu-manité, comme le souvenir d'un paradisperdu.L'acte I débute par une scène d'exposi-tion. Gurnemanz, mémoire de la confré-rie du Graal, s'entretient avec quatreécuyers. Ce gardien du temple est aussiun passeur qui n'est pas sans rappelerHans Sachs dans Les Maîtres chan-

teurs de Nuremberg. Dans ses premiè-res interventions, il évoque la blessureinguérissable d'Amfortas, causée par lalance sacrée qui perça le flanc du Christet que dirigea contre lui le sorcierKlingsor. Seule cette lance, conservéepar ce représentant des forces du mal, ale pouvoir de guérir la plaie. Une tellestructure manichéenne illustre l'un desmotifs les plus importants de l'opéra : lalutte entre la chair et l'esprit. D'un côté,il y a Klingsor, incapable de résister à ses

« je vis pour le péché, je vis en me mourantma vie n'est plus à moi, c'est celle du péché :

Mon bien me vient du ciel et mon mal de moi-mêmepar ce vouloir infirme qui m'a déserté »

« Mon cher Seigneur, toi seul qui vêts et qui dévêts et purges et guéris les âmes par ton sangdu péché infini et de l'humaine fièvre »

Michel-Ange, Poèmes - Traduction, Pierre Leyris

DU PÉCHÉ INFINI E

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pulsions, qui s'est châtré par dépit etdont l'obsession est de conduire à leurperte les chevaliers grâce à des tentatri-ces, les filles-fleurs. De l'autre, les mem-bres de la confrérie du Graal, aspirant audivin, pour qui la chasteté est une condi-tion nécessaire à l'élévation spirituelle.La loi du groupe est toutefois paradoxa-le puisque à l'origine de celui-ci, il y a unpère, Titurel, qui oblige son fils Amfortasà célébrer le sacrifice du Graal, malgrésa souffrance démesurée. Cette tyrannied'un père rappelle les figures écrasantesde Wotan et D'Alberich, dans la Tétra-logie. Cette scène, très intériorisée, s'a-chève sur l'évocation de l'attente durédempteur, d'un « naïf pur », qui rap-porterait la Sainte Lance, dans une fer-vente prière à cinq voix (Gurnemanzrejoint par les chevaliers).

Kundry ou les intermittences de l'âme

Kundry apparaît de manière récurrentedurant le premier acte. Elle interromptGurnemanz au cours de la premièrescène pour l'entretenir d'un baume sus-ceptible d'apaiser les souffrances d'Am-fortas. Ce personnage fascinant a le pou-voir de la métamorphose et de la dupli-cité, tantôt au service des chevaliers duGraal, tantôt à celui de Klingsor. Decette idée de service, il ne subsiste qu'unseul mot à l'acte III, lorsque cette femmedéchirée se trouve réduite au silence,dans l'attente de sa rédemption. Briséepar ses égarements et par ses errances,son ultime et unique intervention audernier acte se réduit à ces paroles« Dienen, Dienen ! » (Servir, servir !).Cette figure multiple et morcelée sem-ble dans un état de grande lassitude dèsson entrée en scène au premier acte.Elle achève sa première apparition parces mots « Ich bin müde » (Je suis fati-guée). Cette femme à plusieurs visagesest d'une grande complexité : A l'acte I,elle détient des connaissances et donnedes indications aux chevaliers. Al'acte II,

elle est femme fatale, tentatrice qui saitprendre les accents d'une mère pour sé-duire, protectrice et traîtresse. Sonchant alterne des excès d'électrisanteviolence avec des plaintes caverneusesou des appels sensuels. Ces variations,parfois brutales, expriment avec une jus-tesse infinie la détresse du personnage.

Parsifal ou le trouble de l'ignorance

C'est en blessant un cygne que Parsifal,le « naïf pur », pénètre à Montsalvat.Seul Gurnemanz, penseur éclairé, s'inté-resse à ce garçon fougueux qui ne saitrien. En état de choc par cet animalmutilé sur une terre sacrée, les cheva-liers ne voient en cet intrus qu'un ado-lescent irréfléchi. C'est son ignorancequi décide Gurnemanz à le faire assisterà une cérémonie du Graal. Avant qu'iln'accède au lieu du rituel, Kundry inter-rompt son récit lacunaire par cette phra-se terrible « Seine Mutter ist tod » (Samère est morte). Elle semble détenir unsavoir sur l'enfance de Parsifal, sur lescauses de la mort de Herzeleide, samère. La profonde émotion musicale àl'annonce de cette nouvelle est prochede la réaction de Siegfried, lorsqu'il app-rend par Mime la mort de Sieglinde, samère, dans Le Ring. Plein de fougue etd'énergie lors de son entrée en scène,Parsifal est déstabilisé par les révéla-tions de Kundry. Au terme de cette pre-mière confrontation entre ces deux per-sonnages, Kundry aspire au repos et à lapaix : « Schlafen, Schlafen » (Dormir,dormir).Titurel demande à son fils d'accomplir lerituel, ce à quoi Amfortas répond : « Lassmich sterben » (Laisse-moi mourir). Cescérémonies à répétition, en ravivant lablessure, le mettent dans un état de pro-fonde détresse. Il s'exécute néanmoins.Au terme de la commémoration, Gurne-manz constate que Parsifal n'a rien vu etsurtout rien compris. Il le chasse.

suite page 7

T DE L’HUMAINE FIÈVREpar Christophe Gervot

Photos de la productiondonnée au Grand Théâtre de Genève

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suite DU PÉCHÉ INFINI ET DE L’HUMAINE FIÈVRE

Mort et transfiguration

Par opposition au caractère céleste dela fin de l'acte I, l'acte II débute dansune atmosphère plus lourde et plus char-gée. Les forces du mal se déchaînent.Nous sommes dans le palais de Kling-sor, un espace de bruit, de fureur et deressentiment. L'arrivée de Kundry estun instant particulièrement fort pen-dant lequel l'hystérie et la rage sontparticulièrement sensibles. Celle qui semoqua jadis des souffrances du Christcontinue à rire, tandis que Klingsor,dans un flot orchestral tourbillonnant,lui ordonne de mener Parsifal, égaréparmi les filles-fleur, à sa perte. Kundrysait trouver des accents remplis de sen-sualité lors de son entrée majestueuse.La séductrice parvient à faire revivre lamère disparue pour mieux tromper lechevalier. Dès son appel, elle nomme lehéros par son nom et il se souvient :« Ainsi ma mère me nommait en rêve ».Il y a, dans la prononciation du nom duhéros, une forme de jouissance. Onretrouve une telle puissance évocatricedu nom dans la scène de reconnaissan-ce d'Oreste par Electre, dans l'opéra deRichard Strauss. Mais Parsifal résiste àtemps à la tentatrice et c'est un autrenom qui s'impose pour l'éloigner, celuid'Amfortas, comme le rappel de la plaiebéante et d'une faute originelle. Le ro-yaume de Klingsor est détruit, la lancereste suspendue dans les airs et Kun-dry est anéantie, dans l'espoir d'unerédemption. Réduite au silence et n'é-nonçant qu'un seul mot à l'acte III, Kun-dry chemine aux côtés de Gurnemanz.Dès lors, tout redevient possible : lesretrouvailles avec Parsifal, le baptêmede Kundry, l'apaisement de la blessured'Amfortas. C'est l'enchantement duVendredi saint, la paix retrouvée et lerédempteur enfin reconnu dans la figu-re de Parsifal. Souhaitons aux spectateurs de cettenouvelle production un intense voyagespirituel aux côtés de personnages bou-leversants d'humanité, en qui l'on peutse reconnaître. Car ces déchirementsqui nous laissent entrevoir une parcelled'absolu sont aussi les nôtres.

ROLAND PROPOS D’UN METTEUR EN

C.-G. : Quelles sont les sources qui ontnourri votre travail de mise en scènede Parsifal ?R. A. : Parmi les symboles dont regorgele livret de Parsifal, c’est bien le Graalqu’il faut mettre aujourd’hui en éviden-ce. Nous ne connaissons pas l’origineexacte de cet objet mythique, même sinous la situons au Moyen Âge, dans lepoème Parzival de Wolfram von Es-chenbach. Celui-ci l’avait probablementécrit à la suite de sa rencontre avec lemoine et troubadour Guiot de Pro-vence. Nous savons aussi que Wagners’est beaucoup renseigné sur la struc-ture de la messe et qu’il a été influencépar le Perceval de Chrétien de Troyesainsi que par Le roman du Saint

Graal de Robert de Boron écrit au XIIIe

siècle. Dans ces deux récits, le Graalest un calice qui a contenu le sang duChrist recueilli sur la croix et répandupar la Sainte Lance, le calice utilisédans la Sainte Cène.Dans le poème de Wolfram von Eschen-bach est mentionnée une pierre tom-bée du ciel (lapis exilis). Je trouve celatrès significatif et fécond. C’est un sym-bole qui est nettement moins marquépar la chrétienté, qui n’entraîne pasnécessairement des images plus oumoins fixées par avance. De plus, onsait que Richard Wagner connaissait leMàhabarata quinze ans avant la pre-mière esquisse de Parsifal. Ce texteépique qui remonte à l’époque védique,

probablement vers l’an Mille, ainsi quela théorie de la transmutation desâmes, propre au bouddhisme, furentune source de réflexion pour Wagner.Preuve que cette doctrine de la trans-mutation des âmes avait un sens pro-fond pour le compositeur, l’esquisse dudrame Die Sieger (Les vainqueurs)qu’il a réalisée en 1856 à Zurich et dontl’inspiration bouddhiste est manifeste.Une autre source importante pourcomprendre la démarche de Wagnerest l’apport philosophique de Schopen-hauer qu’il considérait comme un phi-losophe majeur. Dès lors, il est possiblede lire Parsifal sous plusieurs angles.C.-G. : Quelles solutions scéniques etdramaturgiques ces métamorphoses etces transmutations des âmes trouvent-elles ?R. A. : Au premier acte, par exemple,un cygne est tué. C’est un thème qui aune importance capitale dans le boud-dhisme, les animaux ne doivent être nitués ni mangés. C’est un interdit fonda-teur de la transmutation des âmes. Or,au second acte, tout meurt et renaît ànouveau. Le lien qui s’établit entrecette mort première et ce renouveaumérite d’être traité de façon symbo-lique. Bien sûr, c’est la nature qui re-naît... mais présenter la nature surscène est une illusion. La nature estbeaucoup trop parfaite pour être imi-tée ! Un autre exemple, le personnagede Kundry. Kundry, c’est la femme quise transforme sans cesse. C’est elle quia ri de Jésus, qui a été l’instigatrice dela guerre. Au premier acte, Gurnemanzraconte qu’elle s’est probablement déjàmal comportée dans une vie antérieu-re. Voilà une séductrice qui doit expierses fautes passées mais qui doit néan-moins séduire pour son propre salut.Comme le Hollandais volant, elle doitréparer quelque chose. Elle s’essaiedonc toujours à cette réparation. Mais

recueillis par Isabelle Mili

pour La grange,

revue de l’Opéra de Genève

n° 74 (mars-avril 2004)

et remis en forme

par Christophe Gervot

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elle échoue toujours. Sa force de des-truction est une constante de son per-sonnage.C.-G. : Quelle est la place que l’on peutaccorder au symbole dans ce testamentlyrique de Wagner ?R. A. : Kundry est précédée des filles-fleurs, êtres magiques du jardin deKlingsor. Klingsor, qui fut chevalier, estdevenu un exclu, un être marqué par lamalédiction. Pour ce qui est des filles-fleurs, Wagner les a regroupées sous troisfigures emblématiques : la haine, la sé-duction et la jalousie. La musique prendmerveilleusement acte de cette forme entrois parties. De fait, on sait que Wagnery a mis un soin tout spécial. Quant à Parsifal lui-même, on peut ob-server l’importance cruciale du baiserdans la construction de son rôle. Au se-cond acte, ce qui le transforme, c’est lebaiser. Pas parce que ce baiser est don-né par Kundry, mais parce qu’il agitcomme une révélation. Après le baiser, ilest conscient de tout, il voit tout : il esten quelque sorte omniscient, profondé-ment changé.Le Graal, enfin, si on l’associe au symbo-le de la matière – cette matière qui tientprisonniers les humains – et qu’on penseau lapis exilis d’Eschenbach, cette pier-re tombée du ciel, il devient le centredu cosmos, la charnière entre le bienet le mal mais sans manichéismeaucun. Au-dessus de l’humanité, il y ace ciel d’où la pierre a chuté sur lascène, ce que nous vivons, notre espacede vie et, au-dessous, il y a l’Enfer. Voicicomment le Graal peut être perçu :comme l’horizon céleste de l’humanité.C.-G. : Que conservez-vous d’essentieldans ce chef-d’œuvre de Wagner ?R. A. : Aujourd’hui comme hier, les inter-prétations christianisantes de Wagnersont légion. Ce que je trouve passion-nant, c’est d’élargir cette lecture, tout eny incluant le religieux. Cela présente l’a-

vantage, pour le spectateur, de disposerd’une plus grande liberté d’interpréta-tion. Il peut investir le récit, les imageset la musique, avec son imagination. Laréception de la pièce s’en trouve modi-fiée et le temps de la représentation nes’écoule pas de la même manière. Wagner a voulu écrire une pièce quisymbolise le triomphe de l’humain dontl’axe est la thématique de la compassion(Mitleid). Le pur amour ne se conçoitpas sans compassion. C’est essentielpour comprendre le drame. Et ce drame,Wagner l’a structuré minutieusement.Comme il a lui-même mis en scène Par-

sifal, les très nombreuses indications demise en scène qui figurent dans la parti-tion sont à prendre au sérieux. De mêmeque des phénomènes sonores très signi-ficatifs, comme cette tonalité de Labémol majeur sur laquelle lapièce s’achève, unetonalité très fré-

quente dans la musique d’église de l’é-poque romantique mais que j’interpréte-rai néanmoins prudemment. La bémolmajeur, ce n’est pas à proprement parlerune tonalité affirmative. Dès lors, lemessage de Wagner est-il que l’humanitéest sauvée, ou traite-t-il cela sur le modeinterrogatif ?

AESCHLIMANNSCÈNE - DÉCORATEUR

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WOLFGANG AMADEUS MOZART

LUCIO SI

FÉVRIER 2010 VENDREDI 19 20hDIMANCHE 21 14h30MARDI 23 20hNouvelle production

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LLAUne commande passée à Mozartà 16 ans par le comte Firmian... une réalité historique.

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Opéra seria en trois actes, K.V.135.Livret de Giovanni de Gamerra revu par Metastasio. Musique de Wolfgang AmadeusMozart (1756-1791).Créé à Milan, au Teatro Regio Ducal,le 26 décembre 1772.

Direction musicale Guido RumstadtMise en scène Dieter Kaegi Décors et costumes Bruno SchwenglÉclairages Roberto VenturiChorégraphie Liz Roche

Lucio Silla Bruce FordGiunia Daniela BrueraCelia Brigitte Hool Cecilio Christine Knorren Lucio Cinna Eleonore MarguerreAufidio Min Seok Kim

Orchestre Régional de Cannes Provence Alpes Côte d’Azur Chœur de l’Opéra de NiceBallet Nice Méditerranée

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Plusieurs points de vue donnent àLucio Silla, opéra que Mozart composeen 1772, une importance particulière. Ilfaut noter que cette œuvre est la huitiè-me déjà que Mozart compose à l’âge de16 ans. Quel chemin parcouru depuisBastien et Bastienne, Mithridate ouencore Arcania in Alba.Il est déjà uncompositeur reconnu, célèbre. Lucio Silla est une commande passée àMozart par le Comte Firmian pour leTeatro regio ducal de Milan. Le succèsde Mithridate, composé en 1770 pource même théâtre milanais, est à l’originede cette commande.Le fonds historique fait apparaître despersonnages réels que l’on rencontredans les pièces de théâtre ou d’opéra del’époque, tels Cinna ou Mithridate.Lucio Silla est tiré d’une réalité histo-rique. Le tiran Luccius Cornélius Sulla(ou Sylla, 138-70 av. J.-C.), contempo-rain de Mithridate avec lequel il signaun traité, avait effectivement abdiqué àla fin d’une carrière mouvementée. Parcontre, Giunia est un personnage fictif.Cinna mourra assassiné par un de sessoldats et Cecilio est un autre person-nage imaginaire.L’auteur du livret, Giovanni da Camarra(1743-1803), était un officier de l’arméeautrichienne. Il deviendra, vingt ans plustard, l’auteur de la traduction italiennede La Flûte enchantée. C’est d’ailleursà son imagination que nous devons le

nom merveilleux de la Reine de la nuit :Astrafiammante. Il semble que son li-vret, le deuxième qu’il écrira, ait reçul’approbation de tous ; il a peut-être mê-me bénéficié de la collaboration de Mé-tastase. En effet, ce livret est métastasien endiable. Tout d’abord, quelques mots surMétastase. Né à Rome en 1698, il est dé-jà, à 10 ans, un improvisateur célèbre.C’est un riche avocat romain nomméGravina, charmé par l’enfant, qui chan-gea son nom pour l’amour du grec, deTrapassi en celui de Métastase. On ditmême qu’en 1724 fut joué un de sesopéras, Il Didone, mais que sa carrièrede compositeur fut anecdotique. C’estl’aspect historico-moraliste qu’accréditele mieux l’hypothèse de cette collabo-ration.Stendhal, dans un ouvrage publié en1872, dit de Métastase qu’ « il est le poètede la musique. Son génie tendre l’a por-té à fuir tout ce qui pouvait donner lamoindre peine, même éloignée, à sesspectateurs. Il a reculé de ses yeux toutce qui peut y avoir de trop poignantdans les peines et les sentiments. Ja-mais de dénouement malheureux,jamais les tristes réalités de la vie ».La fin de Lucio Silla dans laquelle letiran, comme par enchantement, de-vient quelqu’un d’autre, est tout à faiten accord avec l’analyse de Stendhal. Ildevient celui qui pardonne, suite page 10

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suite LUCIO SILLA

réunit les amoureux, gracie les bannis,donne Celia à Cinna avant d’abdiquer.Cette histoire est somme toute assezbanale et commune à beaucoup d’œu-vres : histoire d’amours contrariées surfond de trahison et de retournement desituations plus ou moins plausibles.Mais, une fois encore, le compositeur ap-porte avec sa musique une dimensionsupérieure où le génie tragique deMozart se manifeste pour la premièrefois : modulations audiacieuses, orches-tration raffinée, accompagnato pathé-tique pour Cecilio, arrioso douloureuxpour Cinna, les accents solennels deschœurs... tous les moyens musicauxsont présents pour susciter des scènesimaginées par le jeune maître. Il est certes trop trôt pour bousculer lescadres en vigueur, mais il y a là la préfi-guration de ce que le compositeur feradix ans plus tard avec Idomeneo.

Gérard Dumontet

La mise en scène de la nouvelle production de Lucio Silla est signée Dieter Kaegi. Metteur en scène suisse, il est aujourd’huile Directeur artistique de l’Opéra d’Irlande où il a mis en scène une douzaine d’opéras. Le répertoire de Mozart lui est particulièrement cher ; il a déjà créé les mises en scènepour Die Entführung aus demSerail, Le Nozze di Figaro, DonGiovanni, Idomeneo.Pour Lucio Silla, le metteur en scène renouvele sa collaboration avec Bruno Schwengl – scénographeautrichien – pour les décors et les costumes. Celui-ci a travaillé pour les plus grands théâtres : New York, Houston, Seattle, Los Angeles, Santa Fe. Un point de vue commun lie les deux artistes qui ont déjà travaillé ensemble pour plusieursproductions telles que Der Rosenkavalier, Aida etThe Cunning Little Vixen. Les éclairages sont signés Roberto Venturi. Rendez-vous vous est donc donné à l’Opéra de Nice pour lever un pan du rideau sur cette nouvelle production…

Les maîtres d’ouvrage en qu

DIETER KAEGI

BRUNO SCHWENGL

ROBERTO VENTURI

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DIETER KAEGI est né à Zurich où il étudie la musicologie et la littératureallemande. Il poursuit sesétudes à Paris. Après avoiroccupé différents postes àl’English National Opera, àZurich et Dusseldorf, il estdirecteur de production auFestival d’Aix-en-Provencede 1989 à 1998. Parmi sesrécentes productions, citonsDer Rosenkavalier et Der

Freichütz à Seattle, Tristan

und Isolde, Aida à Monte-Carlo ; Fidelio, Idomeneo etLes Noces de Figaro àCopenhague ; Der fliegende

Holländer, Guillaume Tell,

I Masnadieri, Aida etFidelio à Liège ; Die Ent-

führung aus dem Sérail etRoméo et Juliette à Genèveet Houston ; Rigoletto àOrange ; Anna Bolena àMetz ; La Veuve joyeuse,

Barbe-Bleue d’Offenbach, Le

Château de Barbe-Bleue deBartók et Ariane de Martinuà Strasbourg. Ont suivi La

Fille du régiment à St-Gallen ; Le Coq d’or à

Perm ; Aida, Don Carlo,

Faust, Otello et Giovanna

d’Arco à Lubeck ;L’Enlèvement à Nancy etHensinky, Hamlet etAriadne auf Naxos àPrague ; Falstaff au Festivalde Montepulciano, Till

l’espiègle à Nantes ;Kullervo à Berne ; Carmen

à Lisbonne ; Le nozze di

Figaro à Salt Lake City, Don Giovanni àWashington ; I Manasdieri,Otello, Gianni Schicchi,Eine Florentinische

Tragödie et Zaira de Bellinià Gelsenkirchen ; Aida àErfurt et Séoul ;Semiramide au Festival dePesaro, Madrid, Turin etBarcelone. Dernièrement, il

a mis en scène Der

Ronsenkavalier à Berne,Ariadne auf Naxos àBratislava, Lucia di

Lammermoor à Côme etMefistofele au Festival deSavonlinna.

Décorateur et costumier,BRUNO SCHWENGL estautrichien. Il conçoit desdécors et costumes pour lesplus grandes scènes interna-tionales. Parmi ses créationsau cours des dernièresannées, on peut citer :Madama Butterfly àLausanne, Alice au pays

des merveilles (Alice in

Wonderland) d’UnsunkChin à Vienne et Berlin, Le

Chevalier à la rose etAriane à Naxos à Monte-Carlo, Un Bal masqué auCovent Garden de Londres.Il a également travaillé pourles opéras de Seattle, LosAngeles, Houston, Denver,New York, Santa Fe et Saint-Louis et, en Europe, à Stockholm et Copenhague,Zurich, Munich, Naples,Rome, Venise et Dublin.Au Gate Theater, à Dublin, il a collaboré sur de nombreuses productionsd’œuvres d’Oscar Wilde,Shakespeare, Noel Cowardet Charles Dickens.

Arrivé en France en 1979,ROBERTO VENTURI com-mence, parallèlement à sacarrière de directeur de laphoto, à travailler pour lethéâtre et l’opéra. Pour leThéâtre, il réalise nombred’éclairages à la Comédie-Française avec JacquesSereys, Jean-Pierre Vincent,Claude Régy, André Steiger,Catherine Heigel et GeorgesLavelli. Il travaille aussi avecPierre Mondy, Bernard Stora,

André Kontchalowski,Jérôme Deschamps.Pour l’Opéra, il participenotamment aux productionsde la Flûte enchantée

(Mozart), le Comte Ory

(Rossini) et Orlando

(Haendel) au Festival d’Aix-en-Provence ; Rigoletto

(Verdi) aux Chorégiesd’Orange ; l’Enlèvement au

sérail (Mozart)à l’Opéra deMarseille et au GrandThéâtre de Genève ; Xerxès (Haendel) au Grand Théâtre de Genève etMarius et Fanny (Cosma) à l’Opéra de Marseille en2007. Plus récemment, il a conçu les lumières deMadame de (Damase) auGrand Théâtre de Genève, Le Château de Barbe-Bleue

(Bartok) à l’Opéra nationalde Lorraine, l’Enlèvement

au Sérail (Mozart) à l’Opérad’Helsinki, la Favorite

(Donizetti), la Tétralogie

(Wagner) à Liège,Semiramide (Haendel) auFestival Rossini de Pesaro,Aïda (Verdi) à l’Opéra deMonte-Carlo ou encoreOrphée et Eurydice (Gluck)au San Carlo de Naples.Dans le cadre du Mai MusicalFlorentin, il a créé la lumière des deux chorégraphies de KaroleArmitage : Pinocchio etApollo e Dafne, ainsi que dedifférentes créations duBallet national de Nancy etde Lorraine. Il a éclairérécemment le Tour d’écrou

(Britten) à l’Opéra Royal deWallonie et Mefistofele

(Boito) au Festival deSavonlinna. Par ailleurs,Roberto Venturi met enlumière des défilés de modeet des expositions.

LIZ ROCHE est née à Dublinen 1975. Après un Premierprix en danse à Londres et àDublin, le Bonnie Brid Prixen 2001 et le Peter DarrellPrix en 2000, elle signe deschorégraphies pour leScottish Dance Theater et leDance Theater of Ireland... En 1999, elle fonde le RexLevitates Dance Company.Elle y crée neuf chorégra-phies présentées lors de fes-tivals de danse en Irlande eten Europe. En mai 2004, elleest invitée pour une choré-graphie pour le BeijingFestival. Elle crée Resusci-

tate pour le Festival interna-tional de danse d'Irlande. En2008, elle va en Chine et elletourne en Angleterre. En tant que danseuse, elle a travaillé avec RosemaryButcher, Jodi Melnick, laJohn Jesperse Company etles Carnets Bagouet. Elles'est produite notamment auMontpellier Danse Festivalen 1996, à la Biennale deParis en 1999, au Festival dela nouvelle danse en 2001, àl'Impulse Festival en 2001 et2002. Elle a dansé au DanceTheater of Ireland, DaghdhaDanse Company et au CoisCeim Danse Theatre. Parmises chorégraphies figurentFesten at the Gate, The

house of Bernarda Alba,

The Cherry Orchard,

Burial at Thebes, Dublin

1742, The Corolling Corco-

rans, The Day i swapped

my dad for two goldfish,

Alice in wonderland, et

Miss Julie, Aida pourl'Opéra national de Corée,Semiramide pour le RossiniOpera Festival, Don Carlo,

Andrea Chenier et Lady

Macbeth pour l'OpéraIreland et Lucio Silla pourl'Opernhaus de Zurich.

elques mots

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BRIGITTE

En février, vous jouez Celia dans Lucio

Silla de Mozart. Qu’est-ce qui vous plaîtdans ce rôle ?Dans cet opéra, une immense tensionet confusion augmentent autour ducomplot contre le tyran Silla. Le person-nage de Celia apporte, par la constancede son amour, la douceur de son espé-rance et l'enthousiasme de sa jeune âme,quatre airs qui sont comme des récréa-tions de paix : « In tanto orrore, la spe-ranza coll'amore mi sta sempre in mezzoal cor » (« Au milieu de tant d'horreur,l'espérance en l'amour reste toujours aucentre de mon coeur »). Sa générositéannonce celle de son frère Silla et pré-sage l'heureux dénouement.

Il s'agit d'une nouvelle production deDieter Kaegi. Qu'est-ce qui vous a don-né envie de participer à l'aventure ?Dieter Kaegi est né à Zurich et, du coup,nous sommes compatriotes. Mais je meréjouis surtout de le rencontrer pourdécouvrir certainement que nous som-mes plutôt du même monde, celui quiréunit les amoureux de la musique. J'aisu que son « Chevalier à la rose » deMarseille était magnifique, plein d'imagi-nation en même temps que très respec-tueux de l'écriture de Strauss. De telscompliments me font me réjouir immen-sément. Le contact avec le metteur enscène, tout autant qu'avec le reste del’équipe, m'importe beaucoup sur un

plan humain. J'aime partager une visionartistique, un projet enthousiasmantdans lequel on puisse s'investir entière-ment. Et que cela nous grandisse.Quand nous sommes touchés, en répéti-tion, tout est réuni pour porter cetteémotion jusqu'aux représentations et latransmettre au public. Je sens que cetteproduction de Lucio Silla peut me tou-cher profondément.On dit que les œuvres lyriques deMozart sont denses... Un point de vueque vous partagez ?Oui, sur plusieurs plans. Il est toujoursbon de se préparer à venir à l'opéra etd'avoir compris au moins le début del'histoire pour savoir qui est qui et quels

On se souvient encore de son dernier passage à

l’Opéra de Nice en avril dernier,Brigitte Hool en Eurydice

passionnée et passionnante… En février, notre talentueuse soprano, à la voix radieuse

et colorée nous revient dans Lucio Silla de Mozart.

Une nouvelle production dans laquelle Brigitte Hool

interprétera Celia.Rencontre avec une jeune femme

audacieuse qui ne cesse d’enflammer toutes les scènes

où on la croise…

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JANVIER - MARS 2010 OO PP ÉÉ RR AA 13

HOOL RAPHAËLLE DUROSELLE

EST ALLÉE LA RENCONTRER À MARSEILLE

sont les enjeux. Mais l'intrigue n'est pasaussi compliquée que celles de beaucoupde séries américaines ! L'intensité est auniveau de l'implication de Mozart dansson propos. On sent ici que quand Sillaconclut « più dittator non son, son vos-tro uguale » (« je ne suis plus dictateur,je suis votre égal »), l'enjeu est grand àn'importe quelle époque. Je viens dechanter le rôle de la Périchole dans lamise en scène d’Omar Porras qui se défi-nissait « je suis votre collègue » et quiagissait en tant que tel face aux choris-tes reconnaissants. Nous sommes cha-que jour confrontés au besoin de nousremettre dans une fonctionnalité res-pectueuse avec ceux qui nous entou-rent. Mozart crée des opéras qui nour-rissent, qui éduquent aux meilleuresqualités. Sa musique contient une densi-té et une profondeur qui divertissentdes préoccupations égoïstes.Qu’est ce qui se passe en vous quandvous êtes sur scène ?Simplement du bien-être. Le corps esttraversé de vibrations. Vivre pleinementcet instant et en avoir conscience meprocure un plaisir incroyable. On se sentvivant. Mais c’est un apprentissage. Çademande beaucoup d’exigence de chan-ter et c’est un vrai travail au quotidien,une vraie discipline. Ça me construit.Tous les jours je fais le même exercice età chaque fois je retrouve ce bonheur,cette spontanéité que j’avais étantenfant… Ce que j’aime dans l’interpréta-tion d’un rôle, c’est de jouer de tellefaçon que je suis le personnage. J’adorelorsqu’il n’y a pas de décalage entre legeste et la situation. Sur le moment jevis comme si j’étais moi-même surprisepar ce qui se passe… Je vis ces instantspleinement.

Vous resplendissez sur les scènes suis-ses et françaises. Qu’est-ce qui vousguide ?La vie et ses petits signes m’ont souventmontré le meilleur chemin à prendreafin d’avancer dans le bon sens. Disonsque j’ai aussi eu la chance de rencontrerde belles personnes et des grandes da-mes du chant comme Grace Bumbry etMirella Freni. Étudier avec elles m’a tel-lement apporté. Avec Grace, nous avonsfait un travail extraordinaire. Notammentd’un point de vue technique. Elle m’atransmis un savoir régulier, une basesolide. Comment mettre le timbre envaleur, comprendre ce qui est dit, savoirobéir à sa voix… Avec Mirella, j’ai étudiéle répertoire italien, un domaine danslequel elle s’est distinguée. J’ai pu suivreson enseignement grâce à une bourse aumérite qu’elle m’a décernée à l’époque.Je leur dois beaucoup, vraiment. Vous avez d’abord suivi des études devioloncelle puis des études de littératu-re et d’histoire de l’art, tout en appre-nant le chant au conservatoire de mu-sique de Neuchâtel. Pourquoi le chant ?J’ai toujours aimé ça. À 6 ans, lorsque jechantais, les gens dans la rue m’arrê-taient pour me dire que je devais fairedu chant. Mais ça n’avait rien d’excep-tionnel pour moi et je n’avais pas cons-cience que je pouvais en faire monmétier. Et puis pour moi, la liberté étaitde me dire que je pouvais faire ce que jevoulais. J’avais envie de vivre, d’appren-dre. J’ai adoré étudier. Tout ce que j’aiappris m’a construite et m’a permis deme réaliser plus tard dans le chant. Mesétudes m’ont, en quelque sorte, prépa-rée au chant et à la scène. Dans la vie,dans la littérature, sur scène, tout estquestion de compréhension des autres,

des situations, des sentiments. Tout estlié, je pense. J’ai toujours su que j’allaisvers le chant mais j’avais besoin de menourrir ailleurs et d’aller à mon rythme.Quels sont les rôles qui vous ont le plusfait vibrer ?Il y a Mimi dans La Bohème de Puccini,parce que cette femme est la générosité,que sa ligne mélodique est toute dansl'expansion, la rondeur, le vrai lyrisme.Pour cette phrase : « ho tante cose che tivolgio dire, o una sola ma grande come ilmare », (« j'ai tant de choses à te dire,ou une seule, mais grande comme lamer »). C'est tellement ce que je ressensen face du public. Il y a aussi ce rôle mi-raculeux d’Agilea dans Teseo de Hændel,parce qu'avoir sept airs pour exprimerun personnage, c'est un cadeau artis-tique. Ma formation en violoncelle et desannées de continuo m'ont préparée à cegenre de musique. Agilea chante des airsd'une qualité telle qu’on peut les sortirde leur contexte, les chanter en récitalet qu'ils gardent toute leur saveur. Et l'équilibre fabuleux de chanter dansle même spectacle les rôles si bien con-jugués de Margerita et d'Elena dans leMefistofele de Boito, avec ces deux airsde folie qui offrent à la voix la possibili-té de tracer l'être humain dans des si-tuations extrêmes et si différentes,montrant la terreur et la difficulté àassumer la réalité.Et j'avoue, j'aime aussi faire rire, sur-prendre dans des rôles créatifs et ré-créatifs. J'ai eu par exemple plaisir àchanter dans Monsieur Choufleuri ouLa Vie parisienne d’Offenbach avecLaurent Pelly. Tout comme cette Péri-

chole si féerique d’Omar Porras.

Raphaëlle Duroselle

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JANVIER - MARS 2010 CC OO NN CC EE RR TT 15ORCHESTRE PHILHARMONIQUEde Nice

CONSEILLER ARTISTIQUE, PHILIPPE BENDER

L’Orchestre lharmonique de Nice

accueille le pianisteMIKHAIL RUDY

Sa venue à l’Opéra de Nice

était attendue avec impatience.

« C'étaient mes débuts en

Occident après mon passage

à l'Ouest. Je venais de vivre

six mois dans un appartement

secret de la police française,

caché de la menace soviétique

d'extradition et de me retrouver

soudainement le partenaire de

ces musiciens de génie pour

un concert en l'hommage

d'un de mes peintres préférés

tenait du miracle ».

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Vous allez jouer le Concerto n° 2 pour

piano et orchestre en sol mineur deProkofiev, l'avez-vous joué plusieursfois ?Est-ce que votre approche de ce concer-to a changé au fil des années ?

Le Concerto n° 2 pour piano et or-

chestre de Prokofiev est sans doutel'une de mes œuvres favorites. J'ai jouéce concerto en 1975, en finale duConcours Marguerite Long dont j'airemporté le Premier Grand Prix. De-puis, je l'ai joué d'innombrables fois avecdes chefs d'orchestre aussi prestigieuxque Laurin Maazel, Georges Prêtre,Evgueni Svetlanov, Mariss Jansons ouYouri Temerkanov. Ce concerto est unedes œuvres les plus innovantes deProkofiev, très avant-gardiste dans sonlangage harmonique, tout en étant rem-plie de mélodies inoubliables. La caden-ce du premier mouvement est aussi lon-gue que le reste du mouvement et c’estpeut-être la plus belle et la plus difficilede toutes les cadences du répertoire. Al'instar du Sacre du printemps deStravinsky, ce concerto évoque un mon-de préhistorique, des explosions volca-niques, des forces telluriques. Par natu-re, l'interprétation change car on vitavec les œuvres, mais cela se fait defaçon naturelle et permanente.

La dernière fois que vous avez joué àNice, c'était lors d'un hommage à MarcChagall au Musée national MarcChagall.Pourriez-vous nous parler de votre ren-contre avec cet artiste ?

J'ai rencontré pour la première foisMarc Chagall à l'occasion du concerthommage de son 90e anniversaire auPalais de la Méditerrannée à Nice. J'yinterprétais le Triple Concerto de Bee-thoven avec Isaac Stern, Mistlav Rostro-povitch et Paul Paray comme chef d'or-chestre. C'étaient mes débuts en Occi-dent après mon passage à l'Ouest. Jevenais de vivre six mois dans un appar-tement secret de la police française, ca-ché de la menace soviétique d'extradi-tion et de me retrouver soudainementle partenaire de ces musiciens de géniepour un concert en hommage à l'un demes peintres préférés, tenait du miracle.Depuis ce moment magique jusqu'à lamort du peintre, j'ai eu le bonheur de lerencontrer de nombreuses fois. Lesmoments passés avec Marc Chagallcomptent parmi les plus heureux que lavie m'ait donnés.

Vous avez publié un livre en 2008, Le

Roman d'un pianiste, l'Impatience de

vivre. Est-ce-que vous pouvez nous par-ler de votre passion pour l'écriture ?

Depuis toujours, l'écriture et la littératu-re ont tenu une place très importantedans ma vie. Depuis mon enfance, j'aitout appris par les livres. Quand je suisarrivé en France, ma connaissance inti-me de la littérature française m'a donnéle sentiment de déjà connaître un paysque je voyais pour la première fois etdont je ne parlais pas un mot. J'emportepartout avec moi des petits carnets danslesquels j'écris différents textes, celapeut aller de courts textes poétiquesjusqu'aux ébauches d'un roman. A prio-ri, je n'avais pas l'intention d'écrire untexte autobiographique, mais on m'en afait la proposition et cela m'a fourni unalibi pour me lancer dans l'écriture d'un

livre en français. Bien que les personna-ges et les faits de mon livre soient rigou-reusement réels, le travail d'écriture a étéen tous points identiques à celui d'uneœuvre littéraire : il s'agissait véritable-ment d'écrire un roman. C'était une ex-périence grisante. J'ai maintenant d'aut-res envies littéraires, mais commenttrouver le temps...

Vous êtes une véritable personnalitémusicale internationale. Comment arri-vez-vous à travailler le piano, voyager,donner des concerts dans le mondeentier et écrire ? Quel est votre secret ?

Je n'ai pas de secret. Je travaille tout letemps.

Y a-t-il un répertoire que vous n'avezpas encore eu la possibilité de jouer enconcert ou en récital ? Un projet quevous ayez à cœur ?

Le répertoire pour piano est immense.j'ai l'impression que je n'arriverai pas àaborder toutes les œuvres que je vou-drais jouer même si, par ailleurs, j'ai ungrand répertoire. Par exemple, j'ai jouéen concert plus de cinquante concer-tos. J'ai envie de jouer toutes les sonatesde Schubert, tous les concertos deMozart, toutes les œuvres de Schumannet tant d'autres... et je crains de nejamais y parvenir ! J'ai également un trèsgrand intérêt pour des projets mettantensemble différentes formes d'art. J'aiconçu par exemple une pièce de théât-re avec Robin Renucci Le Pianiste tiréedu livre de Wladyslaw Szpilman ouencore un projet d'improvisations àdeux pianos Double Dream avec un pia-niste de jazz norvégien Misha Alperin,ou encore la représentation du balletPetrouchka avec des marionnettes. J'aide nombreux autres projets pour l'ave-nir, j'espère que la vie me permettra deles réaliser !

Propos recueillis par le service communication

de l’Opéra de Nice

MIKHAÏL RUDY INTERVIEW

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D’une très grande créativité, Mikhaïl Rudyenthousiasme le public dans le monde en-tier depuis de nombreuses années par savirtuosité et son imagination poétique. Né en Russie, élève au ConservatoireTchaïkovski de Moscou de l’illustre pianis-te et professeur Jacob Flier, il remporte lePremier Grand Prix du Concours Margue-rite Long à Paris en 1975. Peu de tempsaprès, au cours de sa première tournée, ildemande l’asile politique en France.Il fait ses débuts en Occident avec le Triple

Concerto de Beethoven en compagnie deMstislav Rostropovitch et Isaac Stern àl’occasion des 90 ans de Marc Chagall,peintre qu’il a toujours admiré et dont il aété proche dans ses dernières années.Depuis lors, ses engagements reflètent sonstatut de soliste international au plus hautniveau : débuts américains à Clevelandavec Lorin Maazel, Festival de Pâques deSalzbourg avec Herbert von Karajan, dé-buts à Londres avec le London Symphonyet Michael Tilson Thomas, concert auWaldbühne de Berlin avec le Philharmoni-que de Berlin et Mariss Jansons, retrans-mis en mondovision. Rudy est toujours l’in-vité régulier de ces orchestres ainsi que deceux de Pittsburgh, Philadelphie, Boston,Houston, Baltimore, Saint Louis, Seattle,Montréal, Toronto, La Santa Cecilia, LaScala de Milan, Maggio Musicale Florence,RAI Turin, Tonhalle de Zurich, RoyalConcertgebouw, Residentie Orkest LaHaye, Rotterdam, Munich Philharmonic,Hamburg NDR, Stuttgart Philharmonic,Cologne WDR, Cologne Gurzenich, Dres-den Stasstkapelle, Dresden Philharmonic,Berlin Stasstkapelle, les orchestres phil-harmoniques de Stockholm, Helsinki, Oslo,le London Philharmonic, London Sympho-ny, Philharmonia Orchestra, Royal Philhar-monic Orchestra, BBC Symphony, BBCPhilharmonic, Halle Orchestra, Royal Na-tional Scottish Orchestra, NHK Tokyo, Yo-miuri Symphony, les orchestres sympho-niques de Sydney et de Melbourne, Prague,Shanghai, Chine, Sao Paolo, entre autres.Après ses débuts à Paris avec Paul Paray, ilcollabore régulièrement avec tous lesorchestres français. Il devient l’un desartistes les plus aimés du public et donne

des concerts dans toutes les salles et lesfestivals les plus prestigieux de France. En 1989, il retourne dans sa Russie natalepour un Grand échiquier mémorable. De-puis, il joue avec les plus grands artistesrusses et les orchestres les plus importantstels que l’Orchestre Philharmonique deSaint-Pétersbourg avec lequel il a effectuéde nombreuses tournées internationales. Ses engagements récents comprennentl’Orchestre Symphonique de San Franciscoavec Michael Tilson Thomas, l’Orchestrede la Radio bavaroise à Munich sous la di-rection de Mariss Jansons, Alexandre Ve-dernikov, Andris Nelsons et David Zinman,l’Orchestre de Santa Cecilia à Rome et auTheatro Real de Madrid avec Mstislav Ros-tropovitch, le Musikverein de Vienne, laGrosses Festspielhaus de Salzbourg etEdinburgh avec le Royal Scottish NationalOrchestra et Walter Weller, le Royal Fle-mish Orchestra avec Jaap van Zweden etdes récitals au Théâtre des Champs-Ely-sées, au Châtelet et à la Cité de la Musique. Sa très riche discographie, principalementchez EMI, a été couronnée de nombreusesrécompenses : l’intégrale des Concertos deRachmaninov avec Mariss Jansons et l’Or-chestre Philharmonique de Saint-Péters-bourg – le premier volet de ce cycle ayantété aussi le premier disque enregistré avecun soliste par cet orchestre depuis plus detrente ans – a reçu le prix de l’Académie duDisque français et a été choisie comme lameilleure référence par le célèbre PenguinGuide de Londres. Le Premier Concerto

de Chostakovitch avec l’Orchestre Philhar-monique de Berlin et le Deuxième Con-

certo de Chostakovitch avec le LondonPhilharmonic dirigés par Mariss Jansonsont reçu le prix allemand Deutsche Schall-platten Kritik. D’autres prix lui ont étéattribués : le Grand Prix Liszt de Budapestpour son anthologie des œuvres pour pianode Liszt, le Prix de l’Académie Charles Crospour son cycle Scriabine ; et le Grand Prixdu Disque pour son récital d’œuvres pourpiano de Szymanowski.Parmi ses enregistrements, citons l’intégra-le pour piano seul de Janacek ainsi que sonœuvre concertante enregistrée avec l’Or-chestre de l’Opéra de Paris sous la direc-

tion de Charles Mackerras, les œuvres pourpiano seul de Ravel et Schubert ainsi quedes disques consacrés à Brahms en solo eten sonates avec Michel Portal et VladimirSpivakov, un CD dédié aux œuvres origina-les pour piano et transcriptions en partieinédites de Wagner et un disque Chopincomprenant les 24 Préludes et la 2e

Sonate. A l’automne 2008, est paru un cof-fret de cinq disques intitulé Le Piano

romantique regroupant un choix de sesenregistrements. Mikhaïl Rudy a participéà de multiples émissions de télévision et deradio : film de la BBC consacré à Tchaïkov-sky durant lequel il enregistre la musiquesur son piano. Pour France Musique, il co-réalise une série d’émissions sur Scriabine,Brahms, Szymanowski et Janacek. Il fondele Festival de Saint Riquier dont il a été ledirecteur artistique pendant vingt ans. Sa très grande curiosité artistique le con-duit à explorer différentes formes d’art et àréaliser avec beaucoup de succès de nom-breux projets innovants. Son duo Double

Dream avec le grand pianiste de jazz MishaAlperin – programme original de composi-tions improvisées sur la base du répertoireclassique présenté en concert avec l’utili-sation du multimédia – reçoit chaque an-née un accueil enthousiaste dans le mondeentier, et son enregistrement chez EMI aété primé par Gramophone à Londres. Ilcoréalise le film de vidéo art Désir noir

pour lequel il a reçu le prix du meilleur scé-nario au Festival Video Brazil. Le Pianiste

tiré du livre de Wladyslaw Szpilman, écriten 2001 par Mikhaïl Rudy et Robin Renucci,a été salué unanimement par la critique etfait l’objet de plusieurs centaines de repré-sentations (Théâtre de la Pépinière, Théâ-tre des Bouffes du Nord à Paris). Ce spec-tacle vient d’être élu le meilleur de l’annéedans sa version hollandaise. De nombreuxautres projets sont programmés pour lessaisons à venir.Passionné par l’écriture, il écrit son pre-mier livre : Le Roman d’un pianiste –

L’impatience de vivre, paru aux Editionsdu Rocher en septembre 2008. Un film por-trait d’Andy Sommer également intituléMikhaïl Rudy, le roman d’un pianiste,produit par France 2, est diffusé en 2009.

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MIKHAÏL RUDY biographie

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LE ROMAN D’UN PIANISTEEDITIONS DU ROCHER

LE LIVRE« Dans mon esprit, tout se mélange, les vivants et les morts, la réalité, la fiction, la musiqueet l'écriture. Rien dans ce récit n'est inventé. Tout est véridique, vérifiable. Mais raconter unevie n'est-elle pas déjà un acte de création ? Et un artiste n'invente-t-il pas sa propre vie ? »

Mikhaïl Rudy

Mikhaïl Rudy, pianiste concertiste d'origine russe, mondialement célèbre, est un des artistes lesplus aimés du public français. Il s'est établi en France depuis de nombreuses annéesaprès avoir été Premier Grand Prix du prestigieux Concours Marguerite Long et avoirdemandé dans des conditions dramatiques l'asile politique. Il est bien connu des mediasfrançais mais jusqu'à maintenant, il avait toujours refusé d'exposer l'incroyable parcourshumain, politique et artistique qui l'a mené de la Russie profonde vers toutes les plus gran-des capitales du monde. Sa vie se lit comme un roman où l'émotion est omniprésente. Sa première expérience avec la musique dans des circonstances dramatiques (sa famillea vécu clandestinement avant d'être réhabilitée), son succès au Conservatoire deMoscou, sa résistance aux agents du KGB, son appartement secret à Paris surveillé parla DST, ses voyages initiatiques dans les monastères orthodoxes près du cercle polaireou dans l'Himalaya, ses rencontres et collaborations avec les plus grands artistes de cesiècle, Rostropovitch, Noureev, Karajan, Chagall, font de sa vie un roman exaltant qu'ilraconte avec ferveur. Dans ce premier livre, cet artiste hyper sensible et intense donne enfin librecours à son goût pour l'écriture, qu'il reconnaît être la passion dévorante de toute sa vie.

CRITIQUES"Écrit directement dans un français précis, rigoureux et limpide, il nous raconte sa vie fébrile etimpatiente vouée à la musique, instrument de rêve et de liberté." Christian Chauzy Voix du Midi"Ce bouquin passionnant brosse un tableau de l'existence ordinaire en URSS, avec ses tragédies,ses moments grotesques, toutes les folies sadiques et les petites mesquineries du système com-muniste. Il rappelle aussi la solidarité des dissidents, restitue des sentiments dignes d'un héros dePouchkine, assez fou pour nager des heures jusqu'à risquer sa vie ou assez provocateur pourdémolir un pianolors d'un concert obligé dans une usine soviétique! Il faut à la fois lire et écou-ter Mikhaïl Rudy". Alain Duault > Femmes"En découvrant ce livre, on pouvait craindre de plonger dans une légende russe un brin troplyrique et ténébreuse. Le meilleur du livre tient pourtant dans le récit presque réaliste, simple etvivant, d'une jeunesse soviétique des années soixante." Benoît Duteurtre Le Monde la Musique"L'alliance d'un talent et d'un tempérament, voilà le secret du sensible et emporté Mikhail Rudy."Dominique Fernandez > Le Nouvel Observateur"Le méritant artiste-voyageur livre aujourd'hui son odyssée dans une cascade de souvenirs colo-rés, consignés dans ses carnets. On s'imprègne de cette énergie constamment renouvelable."Jacqueline Thuilleux > Le Figaro Magazine"Sa vie aventureuse, Mikhaïl Rudy la raconte aujourd'hui dans son ouvrage. Avec une humilitérare, Mikhaïl Rudy revient sur ses origines, ses années d'exil quand son appartement parisien étaitsurveillé par la DST, sur ses voya"Dans ce premier livre, cet artiste hyper sensible et intense donneenfin libre cours à son goût pour l'écriture, qu'il reconnaît être la passion dévorante de toute savie." bouquiner.net"La lecture de ce livre est de première nécessité." Claude Samuel > Diapason"L'histoire de Mikhail Rudy mérite d'être racontée car le destin du pianiste (études en Russie, nom-breux voyages et rencontres artistiques) demeure passionnant." Rodolphe Bruneau-Boulmier >Classica

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EXTRAITS DE PRESSE

« Dans le Concerto n° 2 en la majeur de Franz Liszt, l’inspiration pia-nistique du célèbre virtuose Jean-Yves Thibaudet ne le cantonne pas uni-quement dans un jeu personnel, lequel séduit déjà par cet équilibre siparfait où la précision du doigté n’altère pas, bien au contraire, la sub-tilité délicate des sonorités : on le sent agi par cette musique, transcen-dé par la mélodie, se métamorphosant en corps mystique, figure d’unsaint Sébastien transpercé à chaque mesure d’une partition complète-ment incarnée. »

Nice Premium

« Le somptueux piano de Thibaudet. La musique en rafale, qui vous sou-lève de terre et vous soustrait à votre quotidien : celle, voluptueuse etvirtuose du Deuxième concerto pour piano de Liszt dont on a entenduune somptueuse interprétation par le pianiste Jean-Yves Thibaudet. »

Nice Matin, samedi 17 octobre 2009

Le pianiste lyonnais a offert une interpré-tation transcendée du Concerto n° 2 enla majeur de Franz Liszt.Les vendredi 16 et samedi 17 octobredernier, le pianiste Jean-Yves Thibaudets'est produit pour la première fois à Nicepour le début de la saison symphonique àl'Opéra de Nice. Trop rare en France, ilcontinue à enthousiasmer le public dumonde entier avec son style élégant, lescouleurs profondes de son jeu et unetechnique brillante. Ses interprétationsmêlent une virtuosité magistrale à uneexpressivité poétique et lyrique, avec les-quelles il s’approprie l’œuvre du composi-teur. Recherché par les orchestres, chefsd’orchestres, festivals et autres musi-ciens pour sa souplesse et sa sensibilitéartistique également prolifique en concertcomme au disque, il reste salué par lapresse comme « l’un des meilleurs pianis-tes au monde ». C’est Philippe Bender quia accompagné le soliste dans le Concerto

n° 2 en la majeur de Liszt. Le Philhar-monique de Nice a joué également laPremière symphonie de Brahms et Till

Eulenspiegels de Richard Strauss, lorsde ce même concert.

JEAN-YVESTHIBAUDET

pianiste

ON A ENTENDU A L’OPÉRA

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L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE NICE SORT UN NOUVEAU CD

En septembre 2009, la maison de disquesBrilliant Classics sort le nouvel enregistre-ment de l’Orchestre Philharmonique deNice sous la direction de Marco Guidarini :l’intégrale des concertos pour piano du plusromantique des compositeurs irlandais,John Field. Au nombre de sept, ces petitesmerveilles concertantes restent, avec lesNocturnes, la plus importante contributiondu compositeur à l'histoire de la musique.Une publication qui ne peut pas manquerdans les collections des passionnés de lamusique des premières années du roman-tisme. Une interprétation lumineuse et vir-tuose de Paolo Restani – pianiste italien néen 1967 – qui, après de brillants débuts à 16ans à l'Académie Sainte-Cécile de Rome,est devenu aujourd'hui un interprète destature mondiale.

CD 1 Concerto n° 1 Allegro – Poco adagio– Rondo finale / Allegro vivaceConcerto n° 2 Allegro moderato – Pocoadagio – Rondo / moderato innocente

CD 2 Concerto n° 3 Allegro moderato Nocturne n° 2 moderato e molto espressivo– Rondo / tempo di polaccaConcerto n° 4 Allegro moderato – Siciliano/ Un poco adagio – Rondo allegratto

CD 3 Concerto n° 5 L’incendie par l’Orage

Allegro – Adagio – Rondo / AllegroConcerto n° 6 Tempo di marcia / Allegromoderato – larghetto – Rondo / Moderato

CD 4 Concerto n° 7 Allegro moderato (maestoso) / Lento / Tempo I – Rondo /Allegro moderato

Quand le violoniste français leplus talentueux du moment sedéplace à Nice, le public estprésent ! La salle de l'Opéra deNice était comble les 4 et 5 dé-cembre dernier pour accueillirRenaud Capuçon dans le Con-

certo pour violon de Tchaï-kovsky, dédié à l’éminent violo-niste Léopold Auer. Ce violo-niste originaire de Chambéry aenthousiasmé les Niçois et futtel qu’on l’attendait : brillant,sonore et romantique. C’est Phi-lippe Bender qui a accompagnéle soliste et qui, dans la deuxiè-me partie du concert, a dirigél'Orchestre Philharmonique deNice dans Le sacre du prin-

temps, hommage à la musiquerusse et dédiée au chef IgorMarkevitch qui a vécu et estmort sur la Côte d’Azur.

RENAUDCAPUÇON

la corde sensible

CALENDRIER 09-10SORTIE CD

VEN 1 NICE Acropolis, CONCERT NOUVEL AN 11hSAM 2 Tourrette Levens, CONCERT NOUVEL AN 16hDIM 3 Cannes CONCERT NOUVEL AN 16h30VEN 15 Nice Acropolis PARSIFAL 19hDIM 17 Nice Acropolis PARSIFAL 14h30VEN 22 Opéra PROKOFIEV, CHOSTAKOVITCH Rudy 20hSAM 23 Opéra PROKOFIEV, CHOSTAKOVITCH Rudy 16hVEN 29 Opéra BALLET : BALANCHINE, NIJINSKY... 20hSAM 30 Opéra BALLET : BALANCHINE, NIJINSKY... 20hDIM 31 Opéra BALLET : BALANCHINE, NIJINSKY... 14h30

DIM 14 Nice CNRR RACHMANINOV, TCHAÏKOVSKY 16hVEN 19 Opéra LUCIO SILLA 20hDIM 21 Opéra LUCIO SILLA 14h30MAR 23 Opéra LUCIO SILLA 20hDIM 21 Cannes PONS, RACHMANNOV, CHOSTAKOVITCH 11hMER 24 Nice Forum NN - jeune public PINOCCHIO tout public 15hJEU 25 Nice Forum NN - jeune public PINOCCHIO scolaires 10h-15hVEN 26 Nice Forum NN - jeune public PINOCCHIO scolaires 10h-15h

MAR 2 Nice Forum NN-jeune public PINOCCHIO scolaires 10h-15hVEN 5 NICE CNRR BALLET JEUNES CHORÉGRAPHES 20hSAM 6 NICE CNRR BALLET JEUNES CHORÉGRAPHES 20hDIM 7 Opéra STRAUSS, RACHMANONOV, MOUSSORGSKY... 11h MAR 9 Nice Forum NN- jeune public L’ÉCUREUIL DÉG. scolaires 10h-15hMER 10 Nice Forum NN- jeune public L’ÉCUREUIL DÉG. tout public 15hJEU 11 Nice Forum NN- jeune public L’ÉCUREUIL DÉG. scolaires 10h-15hVEN 12 Nice Forum NN- jeune public L’ÉCUREUIL DÉG. scolaires 10h-15hJEU 11 Opéra - JAZZ DEE DEE BRIDGEWATER 21hDIM 14 Cannes FINZI, DVORAK 16h30VEN 26 Opéra RUSALKA 20hDIM 28 Opéra RUSALKA 14h30MAR 30 Opéra RUSALKA 20h

VEN 16 Nice CNRR entrée libre LANDOWSKI, CHARPENTIER, BLEUSE 15h VEN 16 Opéra KOMSTA, LANDOWSKI, CHOPIN 20hSAM 17 Opéra KOMSTA, LANDOWSKI, CHOPIN 16hDIM 25 Opéra WEBER, HUMMEL, WILLIAMS 11hVEN 30 Opéra GLINKA, BEETHOVEN,STRAVINSKY 20h

VEN 28 Opéra BALLET NICE MÉDITERRANÉE 20hSAM 29 Opéra BALLET NICE MÉDITERRANÉE 20hDIM 30 Opéra BALLET NICE MÉDITERRANÉE 14h30

SAM 26 Nice Acropolis - jeune public L’OFFICE DES LONGIT. 15h-20h30DIM 27 Nice Acropolis - jeune public L’OFFICE DES LONGITUDES 15h

JEU 1ER Nice Acropolis - jeune public L’OFFICE DES LONGITUDES 20h30VEN 2 Nice Acropolis - jeune public L’OFFICE DES LONGITUDES 20h30

JANVIER

FEVRIER

MARS

AVRIL

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BALLET NICE

PHOTO JACQUES RENOIR

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Eric Vu-AnD i r e c t e u r a r t i s t i q u e

MÉDITERRANÉE

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Nous avons rencontré Eric Vu-An, lenouveau Directeur artistique du BalletNice Méditerranée nommé le premierseptembre pour donner un essor signifi-catif à l’art chorégraphique dans la Villede Nice. Sa carrière de danseur com-mence très tôt à l’Opéra de Paris quandRudolf Noureev le distribue, à l’âge de19 ans, dans le rôle de Basilio dans Don

Quichotte puis lui confie différents rôlesdans Roméo et Juliette ou encore Le

Lac des cygnes. Maurice Béjart le dési-gne pour être l’élu du Sacre du Prin-

temps et lui confie le rôle principal duBoléro avant de chorégraphier pour luisix créations parmi lesquelles Mouve-

ment-Rythme-Etude en 1985 et Arépo

en 1986. Sa carrière est désormais mon-diale…Quelle est votre journée type ?Ma journée débute à 7 heures, puis vers8h30 je traverse Nice pour me rendre àla Diacosmie (le centre de productionde l’Opéra de Nice) ou au Conservatoireoù je prends mon cours de danse, com-mence les répétitions et ce jusqu’au soiravec les danseurs en fonction du pro-gramme. Je cherche, dans la limite dupossible, à trouver toujours un momentpour me rendre au bureau que l’Opéra amis à ma disposition pour suivre aussil’aspect de l’organisation du Ballet. J’es-time que c’est très important d’avoir unbureau à l’Opéra pour marquer une pré-sence continue dans le cœur de la Ville.Vous êtes une véritable personnalité in-ternationale dans le monde de la danse,vous avez dansé pour et avec Noureev ;Maurice Béjart vous avait désigné com-me un de ses interprètes privilégiés...Comment envisagez-vous d’apporter unenouvelle énergie à cette compagnie ?Je suis arrivé avec un projet nouveau :donner au Ballet une vraie autonomie etla place qu’il mérite dans le cadre d’uneville internationale comme Nice. Je suisheureux de pouvoir faire cohabiter ceprojet artistique et humain avec les dan-seurs qui font actuellement partie duBallet. J’ai été encouragé par l’assuranceque la Ville de Nice favoriserait des re-crutements qui ont, en partie, déjà eulieu. Une première audition de solistes adéjà eut lieu fin octobre et l’on devrait,

pour l’année prochaine, en prévoir uneseconde au mois de Mars. Malgré lestemps difficiles que nous connaissons, ilest encourageant de voir qu’il y a unevolonté de la Direction culturelle de laVille de Nice de donner un élan signifi-catif à l’art chorégraphique ainsi que lapossibilité d’exister dans un écrin ma-gnifique tel que l’Opéra lié à une vraieidentité et à une forme d’autonomieaussi bien budgétaire qu’identitaire.Tant au niveau des sujets que des artis-tes, je voudrais trouver une véritable sy-nergie avec les acteurs des pays qui bor-dent la Méditerranée et les villes à côtéde Nice ; je trouve que le nouveau nomde la compagnie Ballet Nice Médi-terranée résume au mieux ces princi-pes. Mon but est celui d’être un ambas-sadeur de la danse en région mais aussisur un plan national et international. Lespays du bord de la Méditerranée dontnous faisons partie, possèdent une his-toire et des racines communes. Celapeut permettre des points de conver-gence au travers d’une langue que jesouhaite avant tout classique ou néo-classique, sans oublier les créationscontemporaines. Dès mon arrivée dansla région, Jean-Christophe Maillot (Di-recteur des Ballets de Monte-Carlo) m’ainvité à interpréter Le faune dans lecadre du centenaire des Ballets Russesles 11 et 12 décembre dernier. Cela a étéégalement pour moi l’occasion de retro-uver l’acteur Didier Sandre qui a récitédes vers de Mallarmé (Stéphane Mallar-mé, en 1876, publia le poème Le

Prélude à l’après-midi d’un faune)artiste avec qui j’ai travaillé lors de lacréation de Maurice Béjart Le martyre

de saint Sébastien à La Scala de Milanoù nous déclamions les vers de GabrieleD’Annunzio. Cette invitation a permis auBallet de se produire hors les murs (lesdanseuses du Ballet Nice Méditerranéeont en effet interprété les sept nym-phes). J’ai l’intention de mettre monexpérience au service de la compagnie.Par exemple, grâce aux liens privilégiésque je garde avec l’Opéra de Paris, jepeux utiliser le costume original deL’Après-midi d’un faune ainsi que lestulles du décor de Conservatoire.

“ Renouveau,

investissement,

ouverture,

le nouveau

Directeur

artistique

du Ballet Nice

Méditerranée,

Eric Vu-An,

révèle son défi :

“…donner

au Ballet

la place

qu’il mérite

au sein de

la ville. ”

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Nanette Glushak, Directrice du Ballet deToulouse, avant même de voir la compa-gnie, a accepté de venir remonter unepièce de Balanchine Allegro Brillante

sur une musique de Tchaïkovsky. Et leBallet National de Marseille nous prêteles costumes du Ballet Conservatoire

que j’ai monté. Un des axes de la nou-velle compagnie sera, entre autres, l’ou-verture au jeune public et aux jeunesdanseurs. A partir du premier spectacle,nous allons proposer trois séances sco-laires, les 12, 14 et 15 janvier à l’Opérade Nice. Pour Les Sylphides, nousavons envisagé la participation des élè-ves de l’Ecole de danse Rosella Highto-wer de Cannes dirigée par Paola Canta-lupo, et des élèves du département dan-se du Conservatoire de Nice dirigé parJérôme Bénézech.Pouvez-vous nous présenter la pro-grammation des ballets de janvier2010 ?Nous sommes actuellement dans la com-mémoration du centenaire des BalletsRusses. C’est pourquoi j’ai choisi de leurrendre hommage avec trois chefs-d’œuvre : Allegro Brillante de Balan-chine, L’Après-midi d’un faune deNijinsky et Les Sylphides de Fokine.Cette première soirée commencera avecConservatoire d’après Bournonville :cette pièce permet de situer tout desuite le niveau technique de la compa-gnie. C’est une pièce dans laquelle lesdanseurs, depuis le milieu du XIXe siè-cle, peuvent voir techniquement où ilsen sont. C’est un ballet qui impose lesbases d’une technique classique. Cetteprogrammation, je pense, exprime unepartie de mon choix artistique qui se ré-sume avec cette phrase de WilliamJames tout à fait emblématique : « D’a-bord continuer, ensuite commencer ».N’oublions pas que nous ne sommes pasune génération spontanée. Il faut s’enri-chir des œuvres du passé, les partager,et l’on peut alors commencer quelquechose en s’appuyant sur nos racinesdans la continuité.

Propos recueillis

par le service communication de l’Opéra de Nice

JANVIER - MARS 2010 DD AA NN SS EE 25

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DD AA NN SS EE JANVIER - MARS 2010 26

04 92 17 40 79 réservations en ligne www.opera-nice.org

JANVIER 2010 À L’OPÉRAVENDREDI 29 20hSAMEDI 30 20hDIMANCHE 31 14h30MARDI 12, JEUDI 14, VENDREDI15 15H RÉSERVÉ SCOLAIRES

Conservatoire BOURNONVILLEL’après-midi d’un faune NIJINSKYinterprété par Eric Vu-An

Allegro Brillante BALANCHINELes Sylphides FOKINE

Elizabeth Cooper, piano solo Brigitte Sulem, violon

Avec la participation des élèves du département Danse du Conservatoire National à Rayonnement Régional Pierre Cochereau et des élèves de l’Ecole de danse Rosella Hightower

BALLET NICE MÉDITERRANÉE

Ci-dessus : Ballet Conservatoire

A droite : Eric Vu-An

interprète Le Faune dans

L’Après-midi d’un faune,

à l’Opéra de Monte-Carlo,

décembre 2009,

dans le cadre de la célébration

du centenaire des Ballets Russes.

PHOTO FRANCETTE LEVIEUX

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PHOTOS DOMINIQUE JAUSSEIN

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JANVIER 2010 À L’OPÉRAVENDREDI 29 I SAMEDI 30 I DIMANCHE 31

MARS 2010 CNRR DE NICE PIERRE COCHEREAUVENDREDI 5 I SAMEDI 6Programme Jeunes chorégraphes

MAI 2010 À L’OPÉRAVENDREDI 28 I SAMEDI 29 I DIMANCHE 30

NICE MÉDITERRANÉE

BA

LLET

ERIC VU AN DIRECTEUR ARTISTIQUE DU BALLET NICE MÉDITERRANÉE

Né à Paris, Eric Vu An est entré à l’Ecole de danse de l’Opéra National de Paris en1974.Rudolf Noureev le distribue, à l’âge de 19 ans, dans le rôle de Basilio dans Don

Quichotte puis lui confie différents rôles dans Roméo et Juliette ou encore Le Lac

des cygnes. Maurice Béjart le désigne pour être l’élu du Sacre du Printemps et luiconfie le rôle principal du Boléro, avant de chorégraphier pour lui Mouvement-

Rythme-Etude en 1985 et Arépo en 1986. Sa carrière est désormais mondiale. Il estalors un des interprètes privilégiés de Maurice Béjart. En 1987, Rudolf Noureev luioffre un contrat de soliste invité permanent à l’Opéra de Paris. Il y interprète lesgrands rôles du répertoire, Le Jeune homme et la mort, Intermittences du cœur

de Roland Petit, Le Songe d’une nuit d’été de John Neumeier, Les Mirages deSerge Lifar, Etudes d’Harald Lander, Rubis de Georges Balanchine, In the Middle

Somewhat Elevated de William Forsythe ou encore l’Après-midi d’un Faune deVaslav Nijinski.En 1995, il est nommé Directeur artistique du Ballet du Grand Théâtre de Bordeaux

et signe une nouvelle version deDon Quichotte. A la mêmepériode, Claude Bessy fait appelà lui en qualité de professeurinvité à l’Ecole de danse del’Opéra de Paris. En 1997, ildevient le Directeur du Ballet del’Opéra d’Avignon pour lequel ilchorégraphie plusieurs balletsdont Ivresse (s) de Dionysos,La nuit de Walpurgis du Faustde Gounod et sa version deCoppelia créée en mars 2004.Depuis le 1er janvier 2005, EricVu An est Maître de Ballet asso-cié à la Direction du BalletNational de Marseille (le BNM).En mars 2005, il est avec ce der-

nier, sur la scène de l’Opéra de Marseille pour interpréter Le

Faune dans l’Après-midi d’un Faune de Vaslav Nijinski ainsi quele Maure dans la Pavane du Maure de José Limon. Il crée lePetit Prince mis en scène par Sonia Petrova au Festival « LesTemps musicaux » de Ramatuelle, le 26 juillet 2005. En décembre2007, il adapte le premier acte du Lac des cygnes qu’il interprèteavec les danseurs du BNM dans le cadre des Ouvertures n°9.Le 14 avril 2008 au Palais de l’Elysée, le Président de laRépublique remet à Eric Vu An la médaille d’Officier de l’OrdreNational du Mérite. Il est également Chevalier des Arts et Lettres,Chevalier de l’Ordre National du Mérite et de la Légion d’Honneur.

En septembre 2009, il prend ses nouvelles fonctions, en tant que Directeur artistiquedu Ballet Nice Méditerranée, répondant ainsi à l’invitation de Christian Estrosi pourredonner une place et un niveau de qualité à la danse dans la Ville de Nice avec lanouvelle équipe de direction de l’Opéra de Nice.Jean-Christophe Maillot lui demande de venir danser lors des célébrations des 100ans des Ballets Russes de Monte-Carlo Le Prélude à l’après-midi d’un Faune les11 et 12 décembre 2009.La première soirée de la nouvelle compagnie aura lieu les 29, 30 et 31 janvier 2010 àl’Opéra de Nice.

DD AA NN SS EE JANVIER - MARS 2010 28

QUATRE SOLIST

THOMAS GALLUSQuelle a été votre formation et votre parcours artis-tique avant d’intégrer le Ballet de l’Opéra de Nice ?J’ai commencé la danse dans une école privée àCagnes-sur-Mer avec une ancienne élève de l’Opéra deParis et j’ai intégré le Conservatoire National Régionalde Nice dans la classe de Jeanine Monin. Je suis partipour Marseille, chez Roland Petit, où j’ai été formé prin-cipalement par Raymond Franchetti. En 1998, engagéau Grand Théâtre de Bordeaux,j’y suis resté trois ans.J’ai passé le Concours externe de l’Opéra de Paris, en2000, où je suis resté cinq ans puis j’ai passé trois ansà la Scala de Milan et à l’Alberta Ballet Canada, en tantqu’invité principal. Comment avez-vous vécu cette audition et quel estvotre sentiment devant cette promotion ?J’étais déjà soliste avant de passer cette épreuve. Il estdifficile de montrer ses propres possibilités et son talentjuste sur une audition de deux heures. Bien sûr, celaengendre un peu de stress.Quel horizon vous ouvre votre nouveau statut desoliste dans votre métier de danseur ?En tant que soliste, c’est pour moi l’assurance de pou-voir danser des premiers rôles. L’ambiance au sein duballet est très porteuse et bon enfant. Je suis de larégion et je connaissais déjà un certain nombre de dan-seurs de cette compagnie, ce qui m’a beaucoup aidé àm’intégrer. Le renouveau du répertoire de cette compa-gnie m’intéresse ; c’est ce qui me motive.Dans quel style de danse préférez-vous vous expri-mer ? Je n’ai pas réellement de préférence. Je peux danser duclassique ou du contemporain. Je suis plus attaché à unchorégraphe qu’à un style de danse.

L’après-midi

d’un Faune

dansé par

Eric Vu-An

à l’Opéra de

Monte-Carlo

en décembre

dernier, dans le cadre

du centenaire

des Ballets Russes.

PHOTO DOMINIQUE JAUSSEIN

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JOSE RAMIREZ DEL TOROQuelle a été votre formation et votre parcours artis-tique avant d’intégrer le Ballet de l’Opéra de Nice ?J’ai commencé les cours de danse classique à l’âge de10 ans dans une école de Santiago de Cuba. A 15 ans,j’ai été retenu pour intégrer l’école Nationale d’art de LaHavane (Ballet national de Cuba). Après trois annéespassées dans cette école, j’ai obtenu mon diplôme et j’aiété engagé par le Jeune Ballet de La Havane où j ai reçuune formation supplémentaire de soliste pendant un anet demi. Cette compagnie m’a permis de danser un peupartout en Amérique du Sud. Ensuite, je me suis installéen Guadeloupe pendant un an où j’ai dansé avec unejeune compagnie qui recherchait surtout des danseursclassiques. J’ai voulu tenté ma chance en France, àGrasse, où j’ai participé à un concours International dedanse. J’ai obtenu le premier prix et j’ai été remarquépar Marc Ribaud qui était à l’époque directeur du Balletde l’Opéra de Nice. Il m’a proposé d’intégrer le corps deBallet de l’Opéra de Nice. Je suis à Nice depuis cinq ansComment avez- vous vécu cette audition et quel estvotre sentiment devant cette promotion ?En premier lieu, je n’étais pas tellement motivé pour pas-ser cette audition mais, après réflexion et analyse, j’airessenti que notre nouveau directeur, Eric Vu-An, voulaitredynamiser le ballet et qu’il avait des projets concretspour nous. Finalement, d’avoir réussi cette audition m’arendu très heureux et m’a donné envie de rêver à lasuite. Quel horizon vous ouvre votre nouveau statut desoliste dans votre métier de danseur ?Etre soliste est une grande responsabilité envers le corpsde ballet et le public. C’est l’image de la compagnie.Dans quel style de danse préférez-vous vous expri-mer ? J’aime et je peux danser tous les styles mais mon édu-cation a été très classique.

JULIA BAILETQuelle a été votre formation et votre parcours artis-tique avant d’intégrer le Ballet de l’Opéra de Nice ?J’ai commencé la danse au Conservatoire de Nice avecune très grande dame de la danse, Jeanine Monin. Àl’âge de 16 ans, j’ai obtenu mes premiers prix de danseclassique et danse contemporaine. J’ai intégré l’Ecole del’Opéra de Paris où j’ai passé les seconde et premièredivisions. Je suis partie à Madrid où j’ai réussi l’auditionde la Compagnie Victor Ullate où j’ai réellement apprismon métier de danseuse professionnelle. Pour moi, ça aété une expérience de la scène très enrichissante. Aprèstrois ans, je suis revenue à Nice et j’ai été recrutée entant que supplémentaire pour le ballet Casse-Noisette. Jesuis restée au Ballet de l’Opéra de Nice durant neuf moispuis je suis partie à Munich où j’ai été recrutée par IvanLinchka au Bayrich Staatsoper. Après un an et demi, jesuis de nouveau revenue à Nice. Je suis restée un an entant que supplémentaire et, l’année suivante, j’ai étérecrutée après audition par le Ballet de l’Opéra de Nice.J’ai enfin eu la chance de pouvoir travailler dans ma villenatale.Comment avez- vous vécu cette audition et quel estvotre sentiment devant cette promotion ?En fait, je me suis présentée à cette audition plus parrespect pour ma nouvelle direction que pour obtenir uncontrat de soliste. Nous étions plusieurs à penser que depasser cette audition sur la scène de l’Opéra était un bonmoyen de montrer notre motivation. J’ai préparé cetteaudition très sereinement. Je n’avais rien à perdre et toutà gagner. Je ne suis pas quelqu’un de très sûre de moi,je suis donc venue à l’audition assez sereine : je n’avaispas la prétention de réussir. A la suite de l’audition, j’aiété très surprise et très heureuse. De plus, en tant queNiçoise, être soliste à l’Opéra de Nice est une fierté. Jevais me donner à fond pour ne pas décevoir mon nou-veau Directeur artistique, Eric Vu An, qui m’a donné lachance de pouvoir m’exprimer en tant que soliste. Quel horizon vous ouvre votre nouveau statut desoliste dans votre métier de danseuse ? En devenantsoliste, je vais assurer plus de premiers rôles.Dans quel style de danse préférez-vous vous expri-mer ? Tous les styles. Il y a beaucoup de facteurs qui ren-trent en jeu : musique, chorégraphie... mais quoi qu’ilse passe, j’aime danser.

PAOLA DE CASTROQuelle a été votre formation et votre parcours artis-tique avant d’intégrer le Ballet de l’Opéra de Nice ?J’ai commencé la danse en Espagne dans l’école dedanse de ma mère, mon premier professeur. J’ai obtenuune bourse pour intégrer le Conservatoire National deMadrid dont je suis diplômée. J’ai ensuite intégré l’Ecolede Maurice Béjart à Lausanne. A la fin de mon cursus, j’aisigné un contrat en tant que professionnelle pendant dixans en Allemagne durant lesquels j’ai été soliste les septdernières années. J’ai tout dansé, aussi bien du classiqueque du répertoire contemporain (Balanchine, Forsyth,Killian, Béjart...). On m’a ensuite proposé d’intégrer leBallet National du Portugal avec lequel j’ai fait des tour-nées à travers le monde : Europe, Etats-Unis et Japon. Ona également créé des chorégraphies spécialement pourmoi. J’ai eu ensuite envie de changements, de danserautre chose. J’ai été repéré par la direction du Ballet del’Opéra de Nice qui m’a vu danser souvent en Allemagneet m’a invité à plusieurs reprises à Nice où j’ai passé uneaudition. J’ai été la seule recrutée, déjà favorisée par unelongue expérience de soliste. Je suis à Nice depuis six ans.Comment avez-vous vécu cette audition et quel estvotre sentiment devant cette promotion ? En fait, cela n’a pas été pas un grand changement car jedanse comme soliste depuis déjà 15 ans. Avec ces nou-veaux contrats de solistes, Eric Vu-An s’approche de lacompagnie internationale indéale qu’il espère dévelop-per. Je pense que ses idées originales le porteront loin.En effet, il a beaucoup d’expérience et une volonté de ferpour faire évoluer le ballet. Quel horizon vous ouvre votre nouveau statut desoliste dans votre métier de danseuse ?Nous sommes avec Eric dans ses rêves et ses espoirs :son énergie nous insuffle une nouvelle motivation.Dans quel style de danse préférez-vous vous expri-mer ? Mon répertoire est très vaste, du classique à la danseexpressive sur une scène de théâtre. Il est primordialpour moi que la technique soit doublée de sentiments. Jem’exprime sur scène non seulement à travers des pas,mais j’ai aussi besoin de raconter une histoire, de fairepasser des émotions. J’aime toucher le public et pénétrerson âme. C’est essentiel pour moi. Je pense avoir réussice challenge lorsque, après avoir dansé Romeo et Julietteen Allemagne, les gens m’arrêtaient dans la rue pour meféliciter. Je considère que nous sommes là pour donnerdu rêve à notre public.

JANVIER - MARS 2010 DD AA NN SS EE 29

ES EN QUATRE QUESTIONS

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« Il nous est naturel de penserque Pinocchio a toujours

existé, on ne s’imaginepas en effet un mondesans Pinocchio », c’estce qu’écrivait, en 1981,Italo Calvino pour les

100 ans de la créationde ce petit personnage. Cette marionnette horsdu temps est le hérosd’un conte de féesmoderne. L’œuvre aété écrite au XIXe siè-cle par un journalisteet écrivain italien, ori-ginaire de Florence,Carlo Collodi, qui adéveloppé dans cettehistoire les vertus mo-rales de la petite bour-

geoisie de la findu siècle en

Italie. Collodi définissait cette œuvrepétrie d’humour et de rire comme une «gaminerie ». D’abord paru en feuilletondans un hebdomadaire pour enfants IlGiornale per i bambini, Pinocchio ouvreà son auteur des horizons nouveaux quile conduisent à écrire d’autres livrespour enfants et dépoussière ainsi la nar-ration à but éducatif. Pinocchio a bienfailli être pendu à un arbre par des bri-gands, mais les jeunes lecteurs enavaient décidé autrement et ont exigéune suite plus heureuse. Ils ont ainsiobligé Collodi, qui avait la réputationd’un naturel plutôt paresseux, à seremettre au travail et à terminer sa beso-gne… bien des épisodes plus tard ! De nombreuses versions ont été tiréesde ce conte, aussi bien littéraires quethéâtrales ou chorégraphiques. Pinoc-chio a inspiré des versions télévisées, lecinéma et la bande dessinée, ainsi quedes chansons et des contes musicaux.

LES JEUNES

PinocchioPinocchio’s Adventures in Funland

JJ UU NN II OO RR JANVIER - MARS 201030

FÉVRIER 2010 tout public MER. 24 15hscolaires MAR. 23 15h JEU. 25 10h & 15h VEN. 26 10h & 15h

MARS 2010 MAR. 2 10h & 15h

Création française Michael Gandolfi (1999)

Orchestre Philharmonique de NiceDirection musicaleSergio Monterisi

RécitanteIsabelle Bourgeais

Qui est Pinocchio ?

Qui est Michaël Gandolfi ?

Michael Gandolfi est un compositeur américain né en 1956 dans une famille où sessœurs aînées étaient des pianistes classiques accomplies. Il a commencé ses études musi-cales par la guitare et l’improvisation avant d’intégrer de prestigieuses écoles demusique. Il a été, notamment, l’élève de Leonard Bernstein. Il est actuellement professeur de composition, s’intéresse à tous les mouvements musicauxde son époque, et les découvertes scientifiques l’inspirent. La musique de Michael Gandolfi contient toujours des accents de jazz, de blues et derock. Ecrire de la musique pour les enfants est aussi un de ses plaisirs et il y consacrebeaucoup de son temps.

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L’écureuil désespéré pleure dans laforêt. Il est seul, sans sa maman ni sonpapa, et il est sans dents. Le Roi Gouluarrive et lui offre un magnifique dentieren or. En échange, l’écureuil s’engage àlui préparer un bon repas. Le Roi l’aver-tit : s’il remplit mal son office, il seradécapité ! L’écureuil, quoiqu’épouvanté,accepte, à condition d’avoir tout letemps nécessaire pour préparer unrepas digne de Sa Majesté. En réalité, l’écureuil ne sait pas du toutcuisiner, mais il sait qu’il est dégourdi et

il commence à cuisiner sur un rythme deboogie-woogie. Epuisé par ce grandlabeur, il décide ensuite de se reposer,renvoyant au lendemain la conclusion deson travail. D’illustres hôtes arrivent des quatrecoins du monde, invités à déjeuner parle Roi Goulu à l’occasion des festivités enl’honneur du nouveau calendrier, quiconsiste en une semaine entièrementfériée ! Le chambellan se rend en cuisineafin de contrôler la préparation du repasmais il trouve l’écureuil au repos.Furibond, il lui demande la raison de sonretard et l’écureuil, impertinent, répondque le Roi peut bien attendre car il esttrès gros. Trente jours se sont désormaisécoulés et le roi et ses invités sont assisà table, exténués par la faim et par lesommeil. Le chambellan fait irruption,annonçant que le repas n’est pas encoreprêt. Le Roi fait appeler l’écureuil et luiordonne d’apporter le repas avant uneheure, sous peine de mort. Le repas est prêt et l’écureuil est satis-fait de son travail, mais il est terrible-ment fatigué. En regardant son imagequi se réfléchit dans une marmite, il voitque ses dents ont miraculeusementpoussé. Le dentier est désormais inutile.Il dévore tout le repas, plie bagage ets’en va. Lorsque le chambellan entre dans la cui-sine, il découvre la fuite mais surtoutque l’écureuil a tout mangé.

À L’OPÉRAJANVIER - MARS 2010 JJ UU NN II OO RR 31

Nino RotaPour composer la musique de l’Ecureuil dégourdi, il n’a utili-sé que la contrebasse, l’instrument le plus grave et le plus

grand de la famille des cordes frottées (on utilise le plussouvent un archet pour en jouer), mais il a employé tousles instruments de la famille des bois : les flûtes, le haut-bois, la clarinette et le basson. Il a voulu faire entendre latrompette et le trombone à coulisse, tous deux de la fa-mille des cuivres. Il y a aussi de nombreuses percussions :n’oublions pas que notre écureuil prépare un grandrepas dans les cuisines et qu’il fait beaucoup de bruit.Nino Rota a choisi, pour compléter son orchestre, d’utili-ser un piano… pour deux pianistes. L’un jouera les sons

graves et l’autre, à sa droite, les touches qui donneront dessons plus aigus. Les personnages chantent l’histoire : Le petit écureuil a unevoix aiguë, le compositeur a donc choisi une soprano. Legros roi gourmand aura une voix de basse et le chambellan,chargé du service du roi, aura une voix de ténor. Le chœurd’enfants de l’Opéra de Nice assurera le rôle des invités.

Synopsis

L’écureuildégourdiLibrement adapté du conte enmusique Lo Scoiattolo in gamba.

MARS 2010 tout public MER. 10 15hscolaires MAR. 9 10h & 15h JEU. 11 10h & 15h VEN. 12 10h & 15h

Musique de Nino Rota (1959)Livret de Eduardo de Filippo, d’après une rédaction de Luisa de Filippo

Orchestre Philharmonique de NiceDirection musicaleSergio Monterisi

RécitanteIsabelle Bourgeais

Œuvre pour 2 flûtes, Hautbois, Clarinette, Basson, Trompette Trombone, Contrebasse Percussions, Piano à 4 mains

avec Soprano, Baryton et basse

Chœur de l’Opéra de NiceDirection Giulio Magnanini

Chœur d’enfants de l’Opéra de NiceChef du chœur Philippe Négrel

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CC HH ŒŒ UU RR JANVIER - MARS 201032

LE CHŒUR DE L’OPÉRA DE NICEÀ MONTE-CARLO

Le dimanche 20 décembre 2009 à20h30, à la Salle des Princes duGrimaldi Forum, le Chœur del’Opéra de Nice a participé à lasoirée de Gala du Centenaire desBallets Russes. De nombreuxartistes, chorégraphes, danseurs,écrivains, musiciens et stylistes,venus du monde entier se sontassociées pour cette soirée excep-tionnelle aux ballets de Monte-Carlo, à l’Opéra de Monte-Carlo età l’Orchestre Philharmonique deMonaco afin d’honorer Son Al-tesse Royale la princesse d’Hano-vre présente à cette soirée.L’Opéra de Nice était présent avecson Chœur qui a interprété lesDanses polovtsiennes du Prince

Igor du compositeur russe Alexan-dre Borodine, l’extrait le pluscélèbre de son opéra Le Prince

Igor.

GIULIO MAGNANINI Directeur des Chœurs de l’Opéra de NiceAprès des études musicales à l’Ecole Ottorino Respighi d’Imperia, Giulio Magnaninicomplète sa formation de pianiste au Conservatoire Niccolo Paganini de Gênes etde chef de chœur au conservatoire Giuseppe Verdi de Turin.Il est le chef de chant et chef de chœur de diverses productions (Le Nozze di

Figaro, le Teatro Tempo Festival 1991, Cavalleria rusticana, le Festival SpazioMusica 1993…)De 1991 à 2003, il dirige le chœur « Cantores Bormani » d’Imperia. Il est engagé àl’Opéra de Nice, en octobre 1994, comme premier assistant du chef de chœur,Maître Dante Ghersi, puis de Jean Laforge. C’est en juillet 1996 qu’il signera sa pre-mière production pour l’Opéra de Nice, La Traviata, présentée dans le cadre duFestival « Musiques au Cœur » d’Antibes. Il préside, depuis mai 1997, aux destinées du Chœur de l’Opéra de Nice qui se dis-tingue régulièrement, sous sa férule, tout au long des ouvrages des différentes sai-sons. Depuis juillet 2000, le chœur de l’Opéra de Nice est régulièrement invité auxprestigieux Festival d’été des Chorégies d’Orange. Giulio Magnanini a même pris ladirection de l’ensemble des chœurs pour une production de Carmen dirigée parMaître Chung. Déjà présent lors de l’édition 2006 à la tête des forces chorales dufestival pour une surprenante Lucia di Lammermoor, aux côtés de RolandoVillazon et Patricia Cioffi, Giulio Magnanini y retournera en 2010, Raymond Duffautlui ayant confié la préparation de tout le choral du Mireille de Charles Gounod.

Les Danses

polovtsiennes du

Prince Igor

Gala du

20 décembre 2009

dans le cadre

de la célébration

du centenaire

des Ballets Russes

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Ensemble construisons demain

telle est la devise de cette entreprise nationale de construction et de services qui emploie 2 200 collaborateurs.

Riche d’une longue expérience puisqu’elle puise localement ses racines dans l’en-treprise Nicoletti, le siège social de Cari est basé à Carros. Georges Dao, entrédans l’entreprise en 1992, en est le Président depuis 2002.

Quel est votre lien avec le Mécénat ? Notre réflexion structurée sur le Mécénatdate officiellement de 2005, même si, depuis toujours, nous œuvrons dans desactions de mécénat, en particulier culturelles, avec par exemple le soutien d’artis-tes au travers d’expositions permanentes dans nos locaux. En avril 2005, laFondation Cari a été créée et soutient des projets dans trois domaines liés de prèsou de loin avec le monde de la construction : la solidarité, par exemple, avec desprojets d’insertion de jeunes dans le monde du travail ; la nature, avec entre au-tres la dépollution des sites ; la culture, avec en particulier des aides aux artistesutilisant des matériaux de chantiers pour leurs créations…

Dans ce contexte, quel a été le lien avec l’Opéra de Nice ? Pour monter Aida auPalais Nikaïa en juin dernier, l’opéra avait besoin de 250 tonnes de sable et d’unecinquantaine de palmiers pour son décor naturel. Nous avons été contacté à cesujet et il nous a semblé intéressant de nous lancer dans l’aventure au titre duMécénat, ce qui permet également de montrer une image différente. L’aventuretechnique s’est très bien passée et on a pu en voir le résultat lors des représenta-tions. Mais l’aventure humaine a été encore presque plus belle. Il y a eu, bien sûr,les collaborateurs et clients de Cari qui ont été invités à assister aux spectacles,tous enchantés par la qualité de la soirée à laquelle ils ont pu assister. Mais, à notreétonnement, nous avons surtout pu constater un investissement extraordinairedes collaborateurs qui ont suivi l’opération, très investis dans leur mission et fiersd’y participer même d’une manière détournée. Pour la plupart d’entre eux, lemonde de l’opéra était une découverte totale et ils ont pu constater qu’il existaitbeaucoup de parallèles entre nos métiers : équipes techniques, délais à respecter,rapports humains…

Les raisons qui vous ont amené à faire partie du Club d’Entreprises de l’Opéra deNice ? Ayant découvert la richesse et la diversité des différents services del’Opéra, nous avons eu envie de nous investir auprès d’eux. En effet, il me sembleévident que le monde de l’entreprise doit se rapprocher du monde artistique. Et àl’avenir, si avec nos moyens nous pouvons encore l’aider, nous répondrons pré-sents. Un seul souhait, que l’Opéra de Nice mette encore plus en valeur la riches-se de son savoir-faire !

le club des partenaires

rencontre avec Georges Dao Président de CARI

contact Opéra de Nice, Anne Stephant 04 92 17 40 50

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SOIREE HADASSAH

Hadassah France association internationalepour la recherche et l’aide médicale a orga-nisé sur la scène de l’Opéra de Nice unesoirée de prestige le samedi 24 septembre2009, au profit du CHU Hadassah deJérusalem.Le groupe Israélien The Soul MessengersBand et ses 12 musiciens et chanteurs, ontenthousiasmé le public avec un répertoirede funk, jazz et soul music.

SOIREE ANNIVERSAIRE : L’ARMEE DE L’AIR A 75 ANS

La base aérienne 943 de Roquebrune CapMartin a fêté les 75 ans de l’Armée de l’Airavec l’organisation d’une soirée à l’Opérade Nice le vendredi 30 octobre 2009.L’orchestre de cuivres de l’Armée de l’Air etses 28 musiciens ont retracé avec la parti-cipation de comédiens, l’histoire de l’Arméede l’Air depuis sa création.

C’EST PAS CLASSIQUE à ACROPOLIS6, 7 et 8 novembre 2009

Sont venues 40 000 personnes sur 3 jours.Les équipes de l’Opéra de Nice étaient pré-sentes pour rencontrer le public et proposer

JANVIER - MARS 2010 PP AA RR TT EE NN AA II RR EE SS 33

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la programmation artistique 2009-2010(lyrique, symphonique et choré-graphique). Un stand, monté par les ateliersde la Diacosmie, a permis de mettre parti-culièrement en avant notre prochaine pro-duction Parsifal en janvier 2010 ainsi quele chef et les solistes invités.Des rencontres ont été organisées pour le public autour du Ballet Nice Méditerranée/Opéra de Nice et sur les métiers de laDirection musicale et de la musique en pré-sence de Philippe Bender et de musiciens del’Orchestre Philharmonique de Nice.

SOIRÉE PRIVILÈGE À L’OPÉRA

L’Orchestre Philharmonique de Nice etl’Université de Nice Sophia-Antipolis se sontassociés, pour la quatrième année consécu-tive, afin d’offrir à 150 étudiants la possibi-lité d’assister à la répétition générale dejeudi 3 décembre.Pour l’occasion, un groupe d’étudiants duMaster 2 Professionnel Médiation et Ingé-nierie Culturelle a travaillé au sein de l’Uni-versité sur les stratégies de communicationet de promotion du concert. La soirée s’estprolongée autour d’un cocktail-rencontreavec les musiciens offert par l’Opéra deNice et l’Université. L’Orchestre Philharmo-nique de Nice remercie ceux qui ont rendupossible la quatrième édition de cette soi-rée, un merci particulier aux huit étudiantsdu Master qui ont travaillé sur ce projet : DiBlanca Elodie, Dunand Fabienne, EtcheverryAnaïs, Le Ridee Charlotte, Poncet Axel,Porcher Pauline, Torun Cécile, Lea Villier,Xing Bei.

NICE MATIN édition NiceSamedi 17 octobre 2009

Le pianiste Jean-Yves Thibaudet s’est produit pour la première fois à Nice,hier soir. [...] La musique en rafale, qui vous soulève de terre et vous sous-trait à votre quotidien : celle, voluptueuse et virtuose, du Deuxième concer-

to de Liszt dont on a entendu hier une somptueuse interprétation par le pia-niste Jean-Yves Thibaudet. Au centre de l’œuvre, le pianiste eut un vibrantdialogue avec la violoncelliste Zela Terry. [...] On doit la venue de ces deuxpianistes d’exception [Kristian Zimmerman et Jean-Yves Thibaudet] à celuiqui conduisait l’orchestrehier soir : Philippe Bender. Il dirigea le concert parcœur. [...]

OPERA MAGAZINE Novembre 2009

Cette nouvelle Manon Lescaut a d’abord été présentée, en août dernier, àTorre del Lago, qui en est la coproducteur. Elle a été conçue à la fois pourle très vaste plateau en plein air du Festival, et pour l’intimité d’un théâtrecomme l’opéra de Nice [...] L’intérêt du spectacle réside ailleurs : dans lafosse où le magnifique orchestre de Puccini sonne avec éclat et légèreté.Alberto Veronesi, directeur musical du Festival de Torre del Lago, n’est pasle premier, n’est pas le premier venu : il sait idéalement faire entendre laharpe, le carillon, le célesta ; il s’offre aussi le luxe de ressusciter, au débutdu deuxième acte, un petit prélude que Puccini avait récusé. C’est lui quiest, sans conteste, le héros de la soirée [...] Christian Wasselin

NICE MATIN édition CannesLundi 23 novembre

[...] Le Philharmonique de Nice se produisait pour la première fois à Cannesdevant une salle curieuse archicomble, tandis que le Régional de Cannes tra-vaillait à un opéra de Rossini à Nice [...] Ovation pour Stravinsky [...] L’oiseaustravinskien allumait le feu des ovations ! Au cœur du programme, un joyauet un prince du violon : Olivier Charlier dans le concerto de Max Bruch .Sousun archet de rêve, cet incontournable cheval de bataille des seigneurs, separait d’un raffinement inouï des nuances, en fusion totale avec l’orchestreet d’une virtuosité d’une élégance rare [...]. Aurore Busser

NICE MATIN édition NiceSamedi 28 novembre 2009

Y’a d’la joie dans le Voyage à Reims de Rossini, donné depuis jeudi à l’opé-ra ! Dix-huit jeunes chanteurs internationaux débordent d’enthousiasmeentraines dans un joyeux tourbillon par le metteur en scène Nicola Berloffa.Les chanteurs en question. Les chanteurs en question incarnent des voya-geurs de toutes nationalités qui partagent leur journée dans un hôtel [...]Tous ces jeunes chanteurs ont leur valeur. En particulier les deux sopranosGabrielle Philipponnet et Yun Jung Choi. Les chœurs sont bons mais le chefd’orchestre, jeune lui aussi Roberto Fores Veses ne parvient pas à donner àl’orchestre de Cannes, qui est dans la fosse, la légèreté qui convient à lamusique de Rossini. Nous avons quand même fait un beau « Voyage » ! André Peyregne

la revue de presse

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Publication trimestrielle gratuite réalisée par le service communication de l’Opé-ra de Nice, 4 & 6 Rue Saint-François-de-Paule, 06300 Nice www.opera-nice.org

STANDARD 04 92 17 40 00 LOCATION RENSEIGNEMENTS 04 92 17 40 79

COLLECTIVITÉS, GROUPES Christian Vacher 04 92 17 40 47

COMMUNICATION & PRESSE Véronique Champion 04 92 17 40 45

ANIMATION CULTURELLE Anne Jouy-Pignard 04 92 17 40 51

Directeur de la publication Jacques Hédouin Directeur adjoint de la publi-

cation Anne-Marie Guillem-Quillon Rédacteur en chef Véronique Champion

Infographiste Patricia Germain Comité de rédaction Gilles Sestrin, Christian

Vacher Ont collaboré à ce numéro Gérard Dumontet, Christophe Gervot,

Raphaëlle Duroselle, Daniela Dominutti, Anne-Christelle Cook. Photos Dominique

Jaussein, Jacques Renoir, Priscilla Tallon - Licence d’entrepreneur de specta-

cles 1-1015185 / 2-1015183 / 3-10151843 Photogravure/imprimerie Fabriqué

par Espace Graphic, 06 Carros, 12-2009.

L’OPÉRA DE NICE REMERCIE LE CLUB DES PARTENAIRES

Aéroport Nice Côte d’Azur

Brasserie FLO

Cari

Chacok

Champagnes Rœderer

Comité Régional du Tourisme Riviera Côte d’azur

Conseil Immo Yves Courmes

France Télécom

Galeries Lafayette Masséna

Grand Hôtel Aston

HSBC Premier

JCDecaux Airport

Lenôtre

Molinard

Nespresso

Nicexpo

Peradotto

Groupe Pizzorno Environnement

NICE MASSÉNA

ROTARY CLUB NICEMAETERLINCK

Concert Jazz au profit de la recherche encancérologie et du soutien aux malades àNice.MARDI 2 FÉVRIER 2010 20h30 OPERA DE NICERÉSERVATIONS 06 46 16 77 67BILLETTERIE SUR PLACE 35 et 25 € - ETUDIANTS 10 €

Bienvenue à la nouvelle direction de l’Opé-ra : Jacques Hédouin, Directeur général etAlain Lanceron, Conseiller artistique.

DANSEDécembre 2009

Avant-Première, Eric Vu An, Directeur artistique du Ballet Nice MéditerranéePourquoi cette appellation nouvelle « Nice Méditerranée » ?La raison de cette nouvelle identité pour la compagnie Ballet Nice Médi-terranée est lie à mes aspirations profondes ; travailler en réseau avec lespays du bassin méditerranée et être un ambassadeur de la Ville de Nice enrégion, en France et à l’étranger. [...] « Mes desseins artistiques sont d’êtreavec cette nouvelle compagnie un ambassadeur du langage classique, sansexclusive de style ou d’époque, afin de parvenir, au travers d’une excellentetechnique à donner à cette compagnie à cette compagnie une image demarque forte qui lui permette de rayonner en défendant un répertoire qui,dans la région PACA disparait de plus en plus. Nous souhaitons être en rela-tion régulière avec un public qui souhaite voir ou revoir certains chefs-d’œu-vre du passé sans négliger bien sur les projets de création. C’est pour celaque j’invite différents professeurs pour habituer la compagnie aux diversessubtilités stylistiques ainsi que des chorégraphes souhaitant privilégier lanarration qui se fait de plus en plus rare aujourd’hui. [...] »

NICE MATIN édition NiceLundi 23 novembre 2009

Philharmonique. Auguin :

une salle enflammée pour son Oiseau de feuDepuis 20 ans, un chef d’orchestre niçois vole de succès sur les grandes scè-nes du monde sans que l’on sache vraiment dans sa ville natale. Il s’appellePhilippe Auguin. Il a dirigé à l’Opéra de Vienne, au Metropolitan Opera deNew York, à la Scala de Milan, au Festival de Salzburg, dans les théâtresjaponais et australiens. [...] Avec la belle allure romantique que lui confèrentsa chevelure et son frisson de barbe blanche, avec ses gestes clairs dessinésau dessus des ses musiciens, Philippe Auguin est une sorte de gentleman dela direction d’orchestre. Il s’imposa en maitre à ses musiciens, les mettant enconfiance, faisant sonner l’orchestre avec une clarté et une précision rares[...] André Peyregne

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