nominations de 14 gÉnÉraux dans l’armÉe macky … · madou moustapha diawara, commandant du...

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C M J N ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com MARDI 2 OCTOBRE 2012 NUMÉRO 395 NOMINATIONS DE 14 GÉNÉRAUX DANS L’ARMÉE P. 2 Macky parachève le plan de Wade Le CEMGA Abdoulaye Fall s’en va le 10 novembre MAMOUR CISSÉ (SG PSD/JIANT BI) “Le gouvernement a grugé tout le monde” P. 3 TRAFIC DE DROGUE Le DG du Lamantin Beach déféré Une journée éprouvante pour Bertrand Touly P. 4 REMANIEMENT MINISTÉRIEL Est-ce si imminent ? P. 2 DOSSIER SUR LA VIRGINITÉ Au cœur du dévoiement P. 6-7

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Page 1: NOMINATIONS DE 14 GÉNÉRAUX DANS L’ARMÉE Macky … · madou Moustapha Diawara, commandant du Groupement national des Sapeurs-pompiers, Cheikh Bara Cisssokho (communément appelé

CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

100 F www.enqueteplus.com

MARDI 2 OCTOBRE 2012 NUMÉRO 395

NOMINATIONS DE 14 GÉNÉRAUX DANS L’ARMÉE

P. 2

Macky parachèvele plan de WadeLe CEMGA Abdoulaye Fall s’en va le 10 novembre

MAMOUR CISSÉ (SG PSD/JIANT BI)

“Le gouvernement agrugé tout le monde” P. 3

TRAFIC DE DROGUE

Le DG du LamantinBeach déféré

Une journée éprouvantepour Bertrand Touly P. 4

REMANIEMENT MINISTÉRIEL

Est-ce si imminent ? P. 2

DOSSIER SUR LA VIRGINITÉ

Au cœur du dévoiementP. 6-7

Page 2: NOMINATIONS DE 14 GÉNÉRAUX DANS L’ARMÉE Macky … · madou Moustapha Diawara, commandant du Groupement national des Sapeurs-pompiers, Cheikh Bara Cisssokho (communément appelé

Affaire du Lamantin BeachRetour sur l'affaire qui oppose le

Président directeur général duLamantin Beach Bertrand Touly à laDouane sénégalaise. C'est pour direque depuis que le dossier a ététransmis à la Justice, les Servicesde Mouhamadou Makhtar Cissé,Direc-teur général des Douanes,s'en sont lavé les mains. En vérité,la haute hiérarchie douanièren'était pas dans le secret des

agents sur le terrain, qui sont pluspuissants qu'on ne le pense. Pourl'instant, Bertrand Touly, déféré auParquet (voir article en page 4), esten retour de parquet en attendantdonc de se présenter à nouveaudevant le Procureur de Thiès,Ibrahima Ndoye. Une affaire quenous avons évoquée dans nos édi-tions du week-end et du lundi. C'estjeudi 27 septembre que les doua-niers ont débarqué chez le

Président directeur général duluxueux hôtel du Lamantin Beach,suite à des renseignements fournispar des informateurs anonymes. Ilstrouvent sur place 24 boulettes decocaïne qu'ils vont saisir. Le pro-duit est effectivement de lacocaïne, selon les tests chimiquesopérés sur l'objet de la saisie. Ilfaut aussi souligner que les flics del'ambassade de France ont déjàentendu le Président directeurgénéral du Lamantin Beach surprocès-verbal, sur la volonté de cedernier. Par la même occasion, sonpasseport lui a été confisqué. Cequi équivaut à une interdiction desortie du territoire.

Remaniement ministériel : pas siimminent que cela...

Est-ce si imminent le remanie-ment annoncé ? Nos sources en

doutent bien sérieusement. Si eneffet Macky Sall a pris la fermeoption de changer la compositionde l'attelage gouvernemental, ilfaut dire que cela ne devrait pas sepasser dans le courant du moisd'octobre. A moins que des événe-ments comme des manifestationsde grande envergure ne se passent,nécessitant des réajustements, lechef de l'Etat ne va pas prendre lerisque de faire bouger son gouver-nement. Macky Sall qui est plusfuté qu'il n'en donne l'air, s'inscritdans le temps de Senghor et Diouf.Il faudra sans doute compter vers lafin de l'année, selon des sourcesbien informées. Dont l'une d'ellesqui ironise : “Wade vous avait habi-tué à tellement de remaniementsque c'était devenu la norme”. Autresujet qui alimente les rumeurs, cesont les relations supposées ten-dues entre le Premier ministre

Abdoul Mbaye et le PrésidentMacky Sall. Selon nos informa-tions, la crise n'est pas si réelle quecela, même si la real politiquepourrait dans le temps dicter sesrègles. Ça aussi, ce n'est pas siimminent que cela...

Bilan des chefs d'Etat au Sénégal,Abdou Diouf refuse toujours deparler de Wade “Tant que je serai à ce poste,

c'est-à-dire, si Dieu me prête vie,jusqu'à 31 décembre 2014, il mesera impossible de parler de toutesces questions. De toute façon, je neparlerai que du Sénégal de Senghoret de Diouf.” Qui peut bien tenirces propos-là ? Eh bien ! C'est l'an-cien Président du Sénégal et pré-sentement Secrétaire général de laFrancophonie, Abdou Diouf. C'estsuite à une question queDominique Mataillet et PhilippePerdrix de Jeune Afrique lui ontposée sur les raisons de sonmutisme sur la situation auSénégal depuis son départ en2000. Abdou Diouf : “Je connaismon pays et j'ai traversé des crises.Chaque fois, cela s'est bien ter-

miné. Les prières ont été exau-cées”, révèle-t-il avec un brin demysticisme. Mais Diouf est plusloquace lorsqu'il évoque la situa-tion : “Qui peut accepter uneRépublique islamique au Mali ?”.Et se faire plus ferme : “Lorsquemes éventuels interlocuteurs s'atta-quent au patrimoine culturel et reli-gieux et qu'ils agressent les popula-tions au nom de la Charia, il n'y apas de dialogue possible.”

D ans notre édition du 30 décembre 2011,nous évoquions déjà le départ à la retraite(seconde section) de plusieurs généraux

de l'Armée, mesure suivie par la nomination denouvelles étoiles. Treize généraux au total. Desnominations qui sont intervenues par vagues suc-cessives, en janvier, avril, juillet et octobre. Avecles dernières nominations de généraux, lePrésident Macky Sall suit le planning établi parl'Armée nationale en bonne intelligence avec lePrésident Wade. A une seule exception près, cellequi a consacré la nomination de Farba Sarr qui aété promu Général juste avant de prendre saretraite, alors qu'il n'était pas prévu dans la pro-grammation de départ.La dernière salve des nominations au rang de

général, prévues depuis Wade au mois d'octobre,devait consacrer Samba Fall, de l’Etat-major par-ticulier, en même temps responsable de laDivision Études générales, Boubacar Wade, direc-teur de l’Hôpital Principal de Dakar, Mouha-madou Moustapha Diawara, commandant du

Groupement national des Sapeurs-pompiers,Cheikh Bara Cisssokho (communément appeléColonel Cissokho), ancien aide de camp duPrésident Wade, le colonel Aliou Wade, conseillerà la Défense du Premier ministre SouleymaneNdéné Ndiaye qui sont tous promus au rang degénéraux.Des mesures qui marquent la fin des nomina-

tions annoncées de généraux. Ainsi, tout est finprêt pour passer à la vitesse supérieure, c'est-à-dire la nomination d'un nouveau chef d'Etat-major général des Armées qui aura la lourdetâche de remplacer le Général Abdoulaye Fall,très bon militaire, qui a su porter son adminis-tration sur les épaules, malgré les attaques dontil a été victime. Jusqu'au 10 novembre, le géné-ral Fall qui a su gérer avec tact et sérénité ladélicate période de la transition, du PrésidentWade au Président Macky Sall, restera enposte. Celui qui va le remplacer après cettedate, n'aura pas la tâche facile, la compétitionétant en effet très rude au sein de la Grande

muette, malgré les apparences. Il faut noter que l’esprit de ces nominations

obéit à une volonté d'encourager la relève. Ils’agit d’abord de promouvoir les colonels qui,souvent, restent de longues années, voire jusqu’àla retraite sans avoir la chance d’être nommésgénéraux. Il est aussi question, selon divers inter-locuteurs, de renforcer la crédibilité de l’arméenationale sur la scène internationale. Le Sénégaljouit déjà d’une bonne crédibilité à ce niveau,avec une présence notable dans le commande-ment au sommet des missions en Côte d’Ivoire,au Darfour et sans doute dans la force qui pour-rait être mise en place pour combattre les isla-mistes du Mali. “Depuis les généraux MountagaDiallo, Babacar Gaye, etc., le Sénégal est trèsbien vu à l’international. Mais il arrive bien qu’onprésente sur le théâtre des opérations des offi-ciers de haut niveau qui se révèlent supérieurs entermes d’expertise aux généraux de certains pays,alors que ces derniers ont un grade inférieur…”,souligne une source militaire.

NOMINATIONS DE GÉNÉRAUX DANS L’ARMÉE

Macky Sall parachève le plan de Wade

EN COULISSES page 2

numéro 395 • mardi 2 octobre 2012

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Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialMaquette : Renaud Lioult (Directeur artistique), Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

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PAR DAOUDA GBAYA

Vous avez participé au FORA à Paris.Mais certains ont remis en cause lacrédibilité de cette distinction décernée à Wade.Il faut un début à toute chose. De ce

point de vue, il faut saluer ce Prix qui, jepense, vient à son heure, pour la bonneet simple raison qu’on a l’habitude de dire“comparaison n’est pas raison”. Quandle premier Prix Nobel de la Paix a étéoctroyé, peut-être qu’il a suscité beau-coup de vagues. Il nous appartiendra,nous intellectuels africains de la diaspora,de donner un contenu à ce prix. Pour lecas, c’est moins le prix qui est importantque ce qui le sous-tend. C’est-à-dire cettebelle transition démocratique alors qu’onnous promettait des larmes et du sang.Abdoulaye Wade, jusqu’à preuve ducontraire, a accepté sa défaite malgré toutce que l’on peut en dire.(…)

N'était-ce pas une manière de redorer le blason d’un ancien président de la République dont la gestion a été très critiquée ? Qu’on le veuille ou non, ce Prix a le

mérite, au moins, de permettre au réci-piendaire de s’exprimer sur un certainnombre de sujets, de donner sa vision, deprendre de la hauteur par rapport aux pro-blèmes du Sénégal. Il nous a interpelléssur la problématique du développementde l’Afrique en général, de la sous-régionen particulier. Il a eu à donner des sillonsen homme sage respecté et respectable.Sous son magistère, il y a eu des avancéesen matière d’infrastructures, le plansésame, la généralisation des bourses auxétudiants,etc. Je ne dirais pas que toutest rose. Le penser, c’est même défierDieu. Aux nou-veaux dirigeants decorriger les manquements et de s’inscriredurablement dans une harmonie.

Comment analysez-vous votredéfaite du 25 mars 2012 ?Les Sénégalais ont plus sanctionné

qu’élu quelqu’un pour la bonne et simpleraison qu’il y a une vaste coalition qui atout fait pour déboulonner AbdoulayeWade. Cette coalition avait aussi uneconnotation internationale ; la France, lesEtats-Unis ont été piégés dans cettedynamique-là.

Pourquoi “piégés” ?Parce que, aujourd’hui, ils se

rendent compte qu’il y a plus de motsqu’autre chose. Le tâtonnement et lepilotage à vue constatés aujourd’huidérangent même nos partenairesétrangers. Ils ne savent pas quel est le

cap que suit ce gouvernement-là.

Ce n’est pas ce que l’on voit. Le gouvernement de Macky Sallsigne plusieurs accords.Tous ces accords-là étaient dans la

short-liste (de l’ancien régime). Ils étaientcatalogués et présentés dans le budget2011 à l’Assemblée nationale. Cetteélection (NDLR : présidentielle de février-mars 2012) a fait que beaucoup de dos-siers ont été gelés. Ce n’est pas pour rienque le président Wade a eu son projet delivre sur les projets inachevés. Allez voir àla DDI (Direction de la dette et des inves-tissements), ils vous le confirmeront. Ilsne nous apprennent rien. Le président dela République a annoncé la constructionde la route Kaolack-Vélingara-Matam.Cela existait déjà !

Il y a quand même le principe de la continuité de l’Etat…Quand cela les arrange, ils parlent du

principe de la continuité de l’Etat. Maisqu’ils aient l’honnêteté et la décence dedire qu’ils ont trouvé ces projets ici. Endehors du Millenium challenge account(MCA), qui n’est pas une nouveauté, il n’ya pas autre chose. Encore que ce projetest une chimère.

Pourquoi ?On ne peut pas développer le Sénégal

avec l’argent des Etats-Unis. Est-ce qu’ilsont développé l’Égypte et Israël avec toutce qu’ils ont fait dans ces pays-là ? Ledéveloppement du Sénégal se fera à l’in-terne avec les fils du pays.

Comment ?Avec une relance de l’activité écono-

mique en se basant sur une préférencenationale. Il faudra dans des secteursessentiels une “dé-protection” judicieu-sement sélective. Penser un seul instantque le Sénégal, qui joue en minime dansla mondialisation, peut entrer en compé-tition avec des pays comme la Chine,l’Inde et les Etats-Unis est pure illusion.Il nous faudra aujourd’hui avoir unevolonté politique et avoir des balises. Indi-quer clairement, par exemple : “Je veuxdévelopper tel secteur. Voici les effortsque nous devons faire à l’interne, voici ceque je demande aux Sénégalais”. Ensuitedonner les moyens d’arriver à cela.

Apparemment, la déclaration depolitique générale d’Abdoul Mbayene vous a pas convaincu.Non pas du tout. Il n’a pas été pragma-

tique. Il a survolé son discours depolitique générale. J’ai l’impression qu’ilne veut gérer le pays que par la pression

fiscale. Or, la pression fiscale est intéres-sante tant que c’est un levier qui nouspermet d’influer ou de corriger. Le gou-vernement a grugé tout le monde parcequ’il a besoin d’argent pour assurer lesdépenses de fonctionnement alors queles impôts sont pour les investissements.Un développement ne peut se réalisersans une industrialisation basée sur desactifs réels. Aujourd’hui, les Sénégalaissont en train de déchanter. Ils ne voientpas de boussole. Le programme YoonuYokkuten’a pas été chiffré. On ne sait pasquelles sont ses préoccupations à court,moyen et long terme. La vaste escroque-rie était de nous dire, à l’arrachée d’ail-leurs : “Oui, nous avons diminué les prixdes denrées”. Qu’est-ce qui a diminué ?C’est grave ! Ces gens ne font que de lacommunication.

Le pays connaît quand même undéficit de 400 milliards que vousavez légué à vos successeurs. Gouverner, c’est prévoir. Je pensais

qu’il était venu avec un programme Hol-lande (NDLR : François, le président fran-çais). Ce Monsieur, quel que soit l’envi-ronnement économique, est en train deposer des actes à partir de son program-me. C'est comme cela que l'on gère unpays ! Moi je suis pour les déficits. Je suisKeynésien. En un moment, l’Etat a l’im-périeuse nécessité et le devoir de relancerl’activité pour faire de la croissance. J’en-tends le ministre des Finances s’autoglo-rifier en disant qu’il va ramener le déficitbudgétaire à 3%. C’est extrêmementgrave, surtout dans un pays comme leSénégal où nous n’avons pas un tissuindustriel.

Quels sont les leviers sur lesquelsl’Etat doit alors s’appuyer pour booster l‘économie ?Par exemple, les travaux à haute inten-

sité de main d’œuvre pour créer de larichesse. Comprenez que c’est monprojet qui est en train d’être déroulé parla mairie de Dakar. Le projet de pavagedes rues, c’est mon programme en tantque candidat à la mairie de Dakar. J’ai eucet accident qui m‘a empêché de parti-ciper à ces élections. Mais cela ne m’apas empêché de proposer le projet etKhalifa Sall l’a utilisé. C’est une bonnechose. C’est comme cela que je conçois

les choses. Il ne suffit pas de critiquermais aussi de proposer. D’autre part, il ya un secteur qui peut nous permettre vrai-ment d’atteindre des objectifs de crois-sance accélérée, c’est le secteur de laconfection et de l’habillement. EnAfrique de l’Ouest, tout le monde aconscience qu’il y a une division dutravail. Pour atteindre par exemple le mar-ché nigérian qui fait 280 millions d’habi-tants, il faut qu’il y ait des mesures inci-tatives. Car les tissus basins qui viennentdu Mali sont confectionnés au... Sénégal.

Que pensez-vous de la Cour contre l’enrichissement illicite ?Je n’ai rien contre. Celui qui commet

une faute doit rendre compte, mais sansbruit. On ne gère pas une affaire avec dubruit. Cela ne fait que refroidir les inves-tisseurs. Quand un investisseur vientaujourd’hui dans un pays, il veut partagerles risques avec l’homme d’affaires séné-galais. S’il se dit que du jour au lende-main, cet homme d'affaires sénégalaisqui est son partenaire pourrait se retrouveren prison, il n'investit pas, c'est clair.

Et la transparence dans tout ça ? Mais ce que les gens oublient, c’est

que la Banque mondiale et le FMI n’ontjamais critiqué les fondamentaux deWade jusqu'à maintenant. Pourquoi célè-bre-t-on aujourd’hui Abdoulaye Diop(NDLR : ministre de l’Économie et desFinances de MeWade pendant 11 ans) ?J’ai ouïe dire que Macky Sall lui a tressédes lauriers. Cela veut dire qu’ils n’ont faitque raconter des histoires aux Sénégalais.Les fondamentaux de base étaient bel etbien là. On payait les salaires, la detteétait soutenue parce qu’on est à moins de30% du PIB. C’est une excellente chose.Cela veut dire que la signature du Sénégalest bonne.

Macky Sall a annoncé l’augmenta-tion de la taille du gouvernementpour, dit-il, tenir compte des équili-bres ethniques et géographiques.Comme si gouverner n’est pas prévoir.

Pour quelqu’un qui a eu à gérer le pays -Macky Sall a été Premier ministrependant 3 ans, puis président de l’As-semblée nationale - c’est un faux débat.Ce n’est pas sérieux ! L’image que nousrenvoyons aux populations, c’est qu’il fauttout faire pour être élu. Une fois élu, onn’est plus comptable des engagementsque nous avions pris. Macky Sall ne pou-vait-il voir et entrevoir tout cela ? De quise moque-t-on ? Ce n’est pas sérieux ! LesSénégalais se sont rendu compte qu’ilsont été bernés. On leur a vendu du toc.

En tant qu’ancien ministre d’Etat,

comment appréciez-vous la diplomatie sénégalaise ? Je sens des actes qui sont posés. La

nomination de Mankeur Ndiaye commeambassadeur du Sénégal en France estune bonne chose. Le fait de déployer desambassadeurs très avertis dans lesgrandes capitales européennes, améri-caines, asiatiques et africaines pour fairedu lobbying me semble pertinent. Maisles meilleurs diplomates doivent être ceuxen fonction dans la sous-région ouest-afri-caine. Je vois que le pouvoir est en trainde rectifier le tir en plaçant des agents desRenseignements généraux au niveau denos frontières. Mais il y a des points dis-cutables.

Lesquels ?Le fait que le Sénégal dise qu’il n’en-

verra pas de troupes au Mali. Il faut biencomprendre que ma sécurité dépendd'abord de la situation de mon voisin.C’est un principe élémentaire et unequestion de survie. Nous avons tousintérêt à nous intéresser à ce qui se passeau Nord du Mali. La solution de dialogueest dépassée comme l’a dit le secrétairegénéral de la Francophonie, Abdou Diouf.Il faut cerner le mal, le tuer dans l’œuf unefois pour toutes. Dans la mesure où le Sudde notre pays est notre ventre mou, il nefaut pas jouer avec ça.

Vous avez des origines gambiennes.Que pensez de la crise diplomatiqueentre le Sénégal et la Gambie ?Ce qui se passe en Gambie me pose

problème doublement. Je le reprocheautant à l’ancien régime qu'au nouveaupouvoir. On dit qu’on ne peut pas faire dela politique en dehors des réalités. LeSénégal avait énormément de moyenscoercitifs pour pousser la Gambie à chan-ger d’attitude, il ne l'a pas fait. Aujour-d’hui, Macky Sall est en train de corrigerdes erreurs pour ne pas dire des fautes quiont été commises à l’entame de sonmagistère. Que le président gambien sepermette d’insulter l’ancien président duSénégal, ça me pose problème. C’estinadmissible...

Quelle démarche adopter ?Le Sénégal doit adopter une attitude de

fermeté face à la Gambie qui est un obs-tacle aujourd’hui au règlement du confliten Casamance. Nous devons interpeller lacommunauté internationale pour dire quece monsieur-là, Yaya Jammeh, n’est pasun démocrate. S’il faut contourner la Gam-bie, qu’on le fasse pour l’asphyxier finan-cièrement. L’Afrique n’a pas besoin dedespote éclairé. Au risque de choquer plusd’un, on doit tout faire pour créer les condi-tions du départ de ce bonhomme.

MAMOUR CISSÉ (SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU PSD-JANT BI)

“Le gouvernement a grugé tout le monde car il a besoin d’argent”Dans le style tranchant qui est le sien, l'ancien ministre d'Etat sousWade étale ses déceptions face à la gouvernance Sall qu'il accused'escroquerie politique caractérisée, avec un programme Yoonu

Yokkute jusqu'ici pas chiffré. Au passage, Mamour Cissé jugecomme “pas sérieuses” les raisons avancées pour élargir la taille du gouvernement..

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numéro 395 • mardi 2 octobre 2012www.enqueteplus.com

POLITIQUE

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numéro 395 • mardi 2 octobre 2012

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SOCIÉTÉ

NDÈYE FATOU NIANG (Thiès)

Bertrand Touly a passé hier sapremière nuit au commissa-riat du 1er arrondissement de

Thiès. Interpellé le matin par les élé-ments de la brigade maritime deMbour, le Pdg du Lamantin Beach aensuite été déféré au Parquet.Poursuivi pour trafic de drogue, M.

Touly a passé hier une journée éprou-vante, le téléphone collé à l’oreille,dans la cave des détenus, audeuxième étage de l’immeuble du tri-bunal régional de Thiès, où il atten-dait de passer devant le procureur. Lepatron du célèbre hôtel de la Petite-Côte est assisté par 3 cabinets : Lescabinets René Lopy, Ciré Clédor Ly etKamgo Koita & Houda. C’est à 14h

55 que le procureur Ibrahima Ndoyea reçu le PDG du Lamantin Beach. Letête à tête entre les deux hommes n’aduré que 20 minutes. Ensuite, lePDG de l’hôtel 4 étoiles est sorti dubureau et a rejoint la cave, vêtu d'unechemise blanche et d'un pantalonbleu marine, une bouteille d’eauminérale dans la main gauche et despapiers de l'autre. Vers 18 h, il a ététransféré au commissariat du 1er

arrondissement de Thiès. Il sera denouveau entendu aujourd’hui par leprocureur.Le jeudi 27 septembre dernier,

suite à une information anonyme, lesdouaniers ont débarqué chezBertrand Touly, le PDG du luxueux

hôtel Lamantin Beach, au cœur de lastation balnéaire de Saly,. Sur place,ils auraient trouvé 24 boulettes decocaïne. Ensuite, les choses partironten vrille, conduisant à l’atterrissagede M. Touly à l’ambassade de France.Après des jours d’attente, les doua-niers finiront par mettre la main sur lemilliardaire lyonnais.

MOUHAMED KHALY KÂNE

“D epuis des décennies,on note un phénomènerécurrent, celui des

inondations. Cette année, ce phéno-mène a pris une dimension démesu-rée”. Ainsi, selon le vice-président del’AENTPB, Mamadou Fall Archi, “lesresponsabilités sont largement parta-gées entre les populations qui se sontinstallées de façon anarchique dans

les zones non aedificandi et les auto-rités administratives et techniques,peut-être dépourvues de moyens desurveillance efficaces, mais qui ontmanqué, quelque part, de rigueurprofessionnelle. Concernant les auto-rités politiques, l'expert en Passationdes marchés remarque qu'elles sonttenues par “des pesanteurs diverses,du fait, peut-être, de militants àménager ou de nos valeurs culturellesou bien encore de nos contraintes

socio-économiques que sont la pau-vreté, la précarité, la surenchère fon-cière et immobilière, la corruption,etc”. Il s'exprimait au cours d'unetable ronde sur le thème “L’anarchiedans l’occupation du sol et laconstruction : quelles solutions dura-bles ?” qui a suivi l'assemblée géné-rale de l’Association des anciensélèves de l’école nationale des tra-vaux publics et du bâtiment(AENTPB), samedi, à Saly-Portudal,

dans le département de Mbour. Ensuite, l'expert s'est appesanti sur

le nouveau Code des marchés publics(NCMP) en vigueur au Sénégal,depuis 2008, qui selon lui vient cor-ser les choses en remettant “terrible-ment” en cause les notions d’urgenceimpérieuse et d’imprévisibilité” dansla gestion des inondations. Car, ren-seigne-t-il, le NCMP, dans ses ver-sions successives, notamment la plusrécente (juillet 2011), dispose en sonarticle 5 (page 119), que lors de l’éta-blissement de leur budget, les autori-tés contractantes évaluent le montanttotal des marchés de fournitures, parcatégorie de produits, des marchésde service, par catégorie de service, etdes marchés de travaux qu’elles envi-sagent de passer au cours de l’annéeconcernée et établissent un plan depassation des marchés comprenantl’ensemble de ces marchés, suivantun modèle type fixé par l’ARMP. Ainsi, il pense que les autorités

contractantes doivent faire preuve

d’anticipation managériale, en inscri-vant, dès le mois de janvier, dans lePlan de Passation de Marchés, lesmarchés divers (services, équipe-ments, travaux, etc.), à prévoir“nécessairement”, quitte à faire desplaidoyers pour l’obtention demesures dérogatoires auprès de laDCMP, en arguant des motifs d’ur-gence impérieuse ou de catastrophenaturelle tels que prévus par le Code,en ses articles 73, 76 et 76 (page154).

CHEIKH THIAM

N’ eussent été la vigilance et la diligencedes riverains du populeux site dugarage de Texaco, une localité nichée

sur la route des Niayes de Pikine, le cordonnierAlla Diouck allait passer de vie à trépas, en sevidant de son sang. Le 27 septembre, en début dematinée, il a décidé d'intervenir lorsque le nomméMamadou Dioum, atteint de troubles mentaux,s'est mis à brutaliser une vieille dame. Témoin dela scène, il raconte : “J’ai vu Mamadou Dioums’en prendre à Mame, une vieille femme à qui ilavait vendu une chaise à 500 F. Cette dernière,

assise sur la chaise, lui avait donné 250 F, enattendant de lui donner le reste. Mais MamadouDioum a arraché la chaise, en jetant la vieilledame par terre. Je lui ai dit qu’il était incorrectede s’en prendre à une femme de cet âge”. Aprèscette immixtion, poursuit le cordonnier, le malademental s'est mis à l'insulter, puis l'a chargé, en luidonnant un coup de boule qui lui a fendu la lèvre.L'intervention rapide des riverains met fin à cettepremière altercation. Croyant en avoir fini avec lefou, Alla Diouck s'en retourne à son atelier situénon loin de là pour poursuivre son labeur. Maisc'est sans compter avec la rancune tenace du fou,connu pour sa violence. “Je me reposais, lorsqu'il

est revenu à la charge, relate le cordonnier. J’aivoulu ramasser un outil pour me défendre, mais ila foncé sur moi et m’a planté un couteau à la poi-trine”. Il ne devra son salut qu'à l'interventionrapide des riverains. Ayant perdu beaucoup desang, il a été admis en urgence à la clinique dechirurgie cardio-vasculaire de l’hôpital de Fann. Conduit à la police, après avoir été passé à

tabac, Mamadou Dioum y aurait tenu des proposincohérents qui n'ont pas empêché les policiersde le déférer au Parquet. D'ailleurs, selon la vic-time, c'est la deuxième fois que ce fou l’attaqueet le blesse. Connu pour ses accès de violence, ila été enfoncé par la déposition de sa mamanDiouma Wagne : “Mon fils, plus connu sous lenom de Doudou, souffre de troubles mentauxdepuis l'âge de huit ans. Lorsque sa maladie s’estdéclarée, il a exercé des violences sur ses frèreset sur moi. À l’époque, il avait détruit la toiturede notre demeure.” Doudou, selon sa maman, adéjà été interné à l’hôpital psychiatrique deThiaroye. Son enfant, devenu marchand ambu-lant, a déserté la maison depuis belle lurette. Il aété déféré au Parquet depuis le 29 du mois deseptembre.

TRAFIC DE DROGUE

Bertrand Touly, le PDG du Lamantin Beach, en garde-à-vue

COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES

Un malade mental poignarde un cordonnierIl s’en est fallu de peu pour que le déficient mental Mamadou Dioum ne mette fin à la vie du cordonnier Alla Diouck. Son tort a été de venir en aide à une femme âgéequi était la cible du malade mental. Il a été poignardé et admis à l’hôpital de Fann, pour des soins intensifs.

CATASTROPHES NATURELLES ET NOUVEAU CODE DES MARCHÉS PUBLICS

Les écueils des mesures contre les inondationsPour faire face à la problématique des inondations au Sénégal, dans un contexte de contraintes liées au Code des marchés publics, des mesures ponctuelles ont toujours été prises, sans grand succès, selon Mamadou Fall Archi, vice-président de l’association des anciens élèves de l’école nationale des travaux publics et du bâtiment (AENTPB).

INONDATIONS

“Yeumbeul” encolère contre MackySall et son épouse

L’Association GénérationAnd Defar Yeumbeul(Gady) n'apprécie pas, alors

pas du tout, les méthodes utilisées parle gouvernement pour récupérer sesécoles jusque-là occupées par les sinis-trés. Même si elle estime qu'une opé-ration de salubrité publique s'impose,avec la rentrée des potaches, prévue ce4 octobre, elle s'oppose à ce “qu'onlaisse les gens retourner dans les eauxet se clochardiser”, avec la convictionque les autorités auraient dû prendreles devants pour éviter un tel scénario.

A l'issue d'une assemblée généraletenue ce dimanche 30 septembre àYeumbeul Sud, pour statuer sur lasituation de cette catégorie sociale, ilsont décidé, selon un communiqué depresse parvenu à EnQuête, “d'installer,sur la base de leurs propres moyens,des tentes et des bâches sur des ter-rains nus de Yeumbeul Sud”, maisaussi d'assurer la prise en charge dessinistrés livrés à leur propre sort.

L'association déplore que leur quar-tier ne suscite aucun intérêt majeurdu côté des gouvernants. Dans un dis-cours nuancé, elle s'interroge sur lapertinence des orientations gouver-nementales, non sans poser le débatsur la “pérennité” de la compensationfinancière allouée à chaque famille desinistrés. “Certes ce sont des per-sonnes très éprouvées, dépourvues deressources, qui en ont bénéficié, maisil faut reconnaître que ce montant(100 000 F par famille) est aussi déri-soire qu’il ne peut même pas servird’avance pour un appartement ouune maison. Et qu’adviendra-t-il desautres mois ?”

Les membres de cette associationn'ont pas, par ailleurs, manqué de tirersur la première dame du Sénégal quiferait plus du tape-à-l’œil que dusocial. Et ils soulignent : “La fonda-tion “Servir le Sénégal” qu'elle diriges’active depuis le début des inonda-tions dans une politique de deuxpoids deux mesures. Elle privilégieplus les sinistrés de Nord-foire,Ouest-foire et autres qui sont logés auCices. Or en tant que Première Damedu Sénégal, elle devrait être équita-ble”. Se voulant plus précis, ils fontsavoir qu'il y a des sinistrés de luxe,“ceux de la Foire qui mangent à leurfaim, sont soignés et suivi médicale-ment, (avec) la circoncision de leursenfants, l’habillement, entre autres”.Et ceux de la banlieue, laissés en rade.“Nous n’avons vu aucune action decette fondation. N’eussent été desbonnes volontés qui se sont signaléeset qui continuent de nous soutenir, lasituation serait encore plus drama-tique.”

MATEL BOCOUM

Poursuivi pour trafic de drogue, le Président Directeur Général de Lamantin Beach, Bertrand Touly, a été déféré au Parquet hier.Après une journée d’audition, il a bénéficié d’un retour de parquet. Il a passé sa première nuit au commissariat du premierarrondissement de Thiès.

Vue de l’hôtel Lamantin Beach

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ASSANE MBAYE

L es employés de la sociétéAfrica coastal serviceSénégal (ACS) du groupe

GMT ont eu la surprise de leur vie,hier. En regagnant leur travail lematin, ils ont été accueillis avec deslettres de licenciement les infor-mant de l'arrêt des activités de l'en-treprise. Ce qui signifie en mêmetemps la rupture du contrat de tra-vail qui les liait à ladite société.

Les motifs évoqués par la direc-tion dans ladite lettre se résument àdes pertes cumulées et constatéesdepuis un certain temps. Maisselon les employés, qui ontjusqu'au 31 octobre pour plierbagages, il y a licenciements abu-sifs si on sait que l'entreprise enquestion est en phase d'être déloca-lisée au Liberia, un pays apparem-ment plus rentable que le Sénégalet où elle aurait déjà gagné unimportant marché. “Quand ils

disent que l'entreprise est en fail-lite, ce n'est pas vrai puisqu'onnous paie chaque 28 du mois ou auplus tard chaque premier du mois”,soutient le porte-parole des licen-ciés, Ass Sougou, au cours d'un ras-semblement tenu devant l'entréede l'entreprise. Selon ces infortunés, même si

fermeture il doit y avoir, il y a unemanière de le faire et d'y arriver. “Iln'y a aucun dépôt de bilan, niconstat d'huissier”, confie MangaNdiaye, l'un d'eux. “En vérité, ilsveulent transférer le matériel auLiberia.” Parmi ces 29 employés licenciés

dont 22 chauffeurs, 2 mécani-ciens, 2 tôliers, 2 soudeurs métal-liques, 2 électriciens et 1 techni-cien de surface, ACS n'en aembauché que 5 durant toute laprésence de l'entreprise auSénégal. Ce qui a une significationpour ces ouvriers : la situationactuelle était préméditée.Très remontés contre une mesure

qui intervient à l'approche de la fête

de Tabaski, les travailleurs de ACSdénoncent dans la foulée le mau-vais traitement à leur encontre. “Ladirection nous a toujours fait signerde faux contrats sans aucune basejuridique. Ce n'est que récemmentqu'on a découvert ces subterfugesgrâce à l'Inspection du travail”,révèle Ass Sougou. “Ils nous pren-nent pour des esclaves.” Même sil'entreprise a pris l'engagement depayer toutes les indemnités delicenciement, les travailleurs res-tent aux aguets et interpellent lesautorités compétentes. “Nous inter-pellons le président de laRépublique Macky Sall à agir auplus vite pour que nos emploissoient sauvés parce que noussommes des dignes fils de ce payset des pères de familles de sur-croît”, lance Pape Moussa Diallo,technicien de surface.Sur place, il ne nous a pas été

possible de rencontrer un ou desresponsables de ACS, aux abonnésabsents durant toute la présence dela presse sur les lieux.

PAPE MOUSSA DIALLO (Correspondant, Kédougou)

“L a généralisation du Curriculum del’éducation de base (CEB) prévueen 2008 a été renvoyée en 2009

pour mobiliser les moyens nécessaires à sa réus-site”. Ainsi s’exprimait l’ancien ministre del’Éducation Kalidou Diallo. Mais depuis, pointde mobilisation de moyens pour rendre effectivela réforme. En atteste le manque criard demanuels auquel les instituteurs sont confrontés.“Avec cette nouvelle réforme curriculaire quis’appuie sur le principe de l’intégration auniveau de nos classes, on est presque démunis,on n'a pas tout le bagage nécessaire pour nouspermettre de dérouler des apprentissages”, s’of-fusque Modou Ndiaye, enseignant à l’écoleAlkaly Bakary Souaré de Syllacounda.

Pourtant, cette nouvelle innovation est bienappréciée. Elle place l’enfant au cœur de sonpropre apprentissage comme principal acteur.“Si le programme était bien ficelé avec desmesures d’accompagnements, il aurait été pos-sible d’atteindre les objectifs du curriculum del’éducation de base”, se désole l'enseignantpour qui “il y a eu des manquements quelquepart”, notamment avec l'insuffisance desmanuels dans les établissements scolaires. Enoutre, explique Seydou Guissé, instituteur àl’école élémentaire de Gnagalancomeh, on notedes problèmes au niveau d'une bonne franged'inspecteurs quant à leur maîtrise de laréforme, ce qui déteint sur les rapports entrete-nus avec les enseignants sur cette question. Pour inverser la donne, les instituteurs n’en-

tendent pas rester oisifs. Au terme d'un atelier

de remédiation auquel ils ont pris part, ils comp-tent tout mettre en œuvre pour rattraper letemps perdu, ce en dépit des maigres moyensmis à leur disposition. Hamady Dieng, Inspecteur de l’éducation

adjoint à l’Iden de Kédougou et membre ducorps de contrôle, explique que l'atelier fait suiteà la formation initiale que les maîtres de CI et CPont subie en novembre 2011. “Il s’agissait devoir l’impact de la formation dans les enseigne-ments/apprentissages”, explique-t-il. Et par rap-port au manque de manuels déploré par lesenseignants dans l’application du curriculum,Hamady Dieng sert un autre discours en dénon-çant un phénomène : celui des enseignants quiemportent avec eux les guides pratiques etautres matériels en cas d’affectation ou demutation.

FARA SYLLA (Correspondant, Saint-Louis)

Un tour dans les établissements scolairesde Saint-Louis permet un constat : lesenseignants sont aux abonnés absents

pour le premier jour de service pour l'année acadé-mique 2012-2013. Une absence due à laprésence prolongée des eaux de pluies qui ontenvahi la plupart des écoles sauf celles de l’île. Aufaubourg de Sor, les enseignants sont comme para-lysés devant les portails presque sans passage pos-sible... A l’école Boly Diaw des HLM, les classes etla cour sont submergées. Le directeur, impuissantface à la situation, téléphone collé à l’oreille, tentede joindre ses supérieurs. “Avec le plan Orsec quise déroule à Saint-Louis, de gros moyens sontdéployés pour enlever les eaux avant la venue desélèves prévue ce jeudi”, dit-il. Mais pour la rentréedes enseignants, elle est ratée, ajoute-t-il. A Diaminar, l’école est occupée par cinq

familles dont les maisons sont inondées. Celles-ciinterpellent les autorités administratives à les aiderà trouver des abris. “Nous savons que les coursvont démarrer, nous sommes obligés de sortir maisnous ne savons pas quoi faire”, se lamenteIbrahima Fall. Ce père de famille, aux yeux rougis,

dit passer la nuit à la belle étoile depuis plusieursjours et exprime son indignation de devoir quitterl’établissement scolaire. Mais le directeur, quisemble avoir compris la détresse de ce père defamille, est disposé à lui accorder un sursis de qua-tre jours, “le temps que les autorités trouvent unesolution”. Au même moment, les sapeurs-pompiers et les

agents du service d’hygiène arrivent pour la désin-fection des lieux, toute une armada en bandoulièrepour rendre salubre cette école et toutes les autresappelées à bénéficier des services des soldats dufeu. Des camions hydrocureurs du plan Orsec sontdéployés pour libérer les écoles de ces eaux verteset nauséabondes. Et au rythme du travail dessapeurs-pompiers, les autorités académiques pen-sent que d’ici la mi-semaine, l’objectif sera atteintà condition néanmoins que les pluies ne revien-nent pas en force. Ces efforts des autorités sont salués par l’asso-

ciation des parents d’élèves de Saint-Louis. “D’ail-leurs, nous nous sommes mobilisés pour enleverces eaux des écoles et nous lançons un appel auxASC des quartiers à se joindre à nous pour un actecitoyen”, dit Amadou Diop, secrétaire général deladite association.

ÉCOLES LIBÉRÉES PAR LES SINISTRÉS DE LA BANLIEUELa désinfection dessalles, dernier chantier Quand le gouvernement met la main à la

poche à hauteur de 100 mille francs Cfa

par famille, les sinistrés rejoignent leurs

domiciles, et les cours pourront repren-

dre sans heurts, en attendant les opéra-

tions de désinfection.

I ls ont finalement cédé face à la force del’argent. Ils, ce sont les sinistrés quioccupaient plusieurs dizaines de salles

de classes dans les établissements scolairesde la banlieue dakaroise à la suite des fortespluies de cette année. Même les derniersrécalcitrants qui étaient aux écoles A et B deSalif Ndongo dans la commune d’arrondis-sement de Djiddah Thiaroye Kao ont finipar quitter les salles avant-hier, en find’après-midi, après avoir touché chacun unesomme d'environ 100 mille francs Cfa.

A l’école Salif Ndongo A, le directeurMadou Gaye est comme soulagé. “Tous lessinistrés ont quitté depuis dimanche, seréjouit-il. Et pour l'état des lieux, je peux direque nous sommes prêts à accueillir lesélèves.” Confirmation du gardien dudit éta-blissement, Amadou Bâ. “Il y avait ici plusde 45 familles qui y vivaient en paix... Ellesont trouvé un accord avec les autorités, etchaque famille a reçu son enveloppe.” Unesomme destinée à payer le loyer et/ou pourpomper les eaux restantes, chacun chez lui.

Classes et toilettes en bon état, de mêmeque la cour, il ne reste que la part de travailréservée au service d'hygiène, explique levieux Amadou Bâ, les cheveux comme colo-rés en blanc. “Il faut une opération de désin-fection totale et à grande échelle”, explique-t-il à l'instar d'un technicien en la matière. “Ilfaut tuer les larves et les moustiques” pouréviter tout développement de maladies quitoucheraient les élèves. Une situation iden-tique prévaut dans d'autres établissementstels que Momar Khary Diop, MamadyNdiaye, Moussé Anta de Yembeul, etc.

CHEIKH THIAM

AFRICA COASTAL SERVICE SÉNÉGAL

29 employés dénoncent des licenciements abusifsIls sont 29 travailleurs à avoir été mis à la porte par la sociétéAfrica Coastal service (ACS) pour cessation d'activités. Des licenciements de type économique qui serviraient à délocaliser l'entreprise au Liberia où les coûts du travail sont plus bas, indique-t-on.

APPLICATION DU CURRICULUM DANS L’ÉLÉMENTAIRE

À Kédougou, instituteurs et autorités ne s'accordent pasLa mise en œuvre du curriculum tarde à être effective dans la région de Kédougou.Ici, les instituteurs se plaignent du manque de supports alors qu'à l'Iden, on fustigecette tendance des enseignants à emporter les supports en cas de mutation ou d'affectation.

RENTRÉE SCOLAIRE À SAINT-LOUIS

Les enseignants bloqués par les eaux

numéro 395 • mardi 2 octobre 2012

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ECO/SOCIAL

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VIVIANE DIATTA

C onsidérée dans plusieurssociétés humaines commeune marque de pureté, de

retenue, la virginité commence à per-dre sa valeur. Si pour certains, elletraduit un respect de soi et un signede dignité, d'autres l'ont carrémentdémystifiée. Il est 11 heures, au quartier rési-

dentiel de Fann. Des voix d'un groupede jeunes filles assises devant leurmaison font écho. Elles se font enten-dre à mille lieues. Ces midinettes pro-fitent de l'air encore tiède de cettematinée du mois de septembre etsont disertes quand elles sont inter-pellées sur le thème, non sans affi-cher un sourire laconique. Et puisplace au “vas-y ! Parle d'abord !”. Lajeune Sandra Tavares décide de sejeter à l'eau. Teint clair, cette jeunefille de 21 ans, aux traits fins, vêtued'une culotte de couleur jaune et d'unbustier, se prononce aisément sur lesujet. Sans aucune gêne. Elle avoueavoir franchi le Rubicon le jour de sonanniversaire. La virginité n'a pourelle, aucune importance ; elle est unepratique archaïque. “Parce qu'on s'ai-mait passionnément, mon copain etmoi n'avons pas hésité à faire l'amourle jour de mon anniversaire. C'était,pour moi, le plus beau cadeau. Car jecontinue à croire que la virginité nedétermine pas la qualité d'une fille.De toute façon, se retenir ou pas, onfinit toujours par la perdre un jour”,souligne -t-elle.

“Elles sont nulles au lit”Son amie Carla Mensa, 20 ans, n'a

jamais fait l'amour, mais elle neblâme nullement les filles qui ontperdu leur virginité. “Si je suis tou-

jours vierge, c'est parce que je n'ai pasencore trouvé de copain sérieux. Maisje n’hésiterai pas à le faire, si je ren-contre quelqu'un qui m'aime. C'est lameilleure preuve d'amour”. Un étatd'esprit caractéristique, de nos jours,de la mentalité de bon nombre dejeunes. Et pour Seynabou Thior, “si letaux de divorce est aussi élevé, c'estparce que les femmes sont nulles aulit. Elles n'ont aucune expérience. Ilfaut être expert sur tous les plans. Onest jeunes et on vit notre jeunessesans retenue”, affirme-t-elle.Dans ce quartier, les positions ne

varient pas chez cette frange de lapopulation. Ces jeunes ont la mêmeconviction. Ibou Ndiaye est un étu-diant en 2e année à la Faculté dessciences et de la gestion (faseg) quivient de souffler ses 24 bougies.Cigarette à la main, il juge que la vir-ginité n'a jamais occupé une pre-mière place dans la société. “Ellen'est pas synonyme de bonnesmœurs. C'est une pratique très révo-lue. De toute façon, je ne vais jamaisépouser une fille vierge. Elles sontnulles au lit”, estime-t-il. “Ce sont lesvillageoises qui impriment ces idéesdans leur tête, mais je trouve quec'est une grosse erreur que d'épouserune fille vierge. Il faut que les gens,surtout les parents, arrêtent de s'at-tarder sur des détails”, fustigeMoussa Amar, ingénieur agronome.Et de poursuivre : “Je suis musulmanpratiquant, mais je trouve certainespratiques anciennes.”

“La faute aux parents”Après Fann, cap sur Yarakh, un

quartier populeux de Dakar. Ici lespoints de vue diffèrent. Assise surune natte, Anta Dieng, 27 ans, estfière de s'attacher aux valeurs tradi-

tionnelles. Elle projette l'image d'unevraie conservatrice. Mariée et mèrede deux enfants, pour elle : “êtrevierge dénote de la dignité. Même s'ilfaut souligner que tout est une ques-tion d'éducation de base. Une fillenon vierge est comme un grain d'ara-chide décortiqué. Les jeunes ont inté-rêt à se préserver”, conseille-t-elle. A quelques mètres, un groupe de

jeunes s'adonnent au jeu de dame.Sira Diop, qui suivait la discussionjusqu'ici, a un avis tranché sur laquestion. “Toutes les religions révé-lées ont banni la fornication. J'ai optépour la virginité par pure conviction.Les jeunes filles sont inconscientes.Elles ne savent guère qu'il n'y a riende plus beau pour un homme que deconstater que son épouse est vierge.Une fille qui a déjà couché avec unhomme est vide comme une bou-teille. Maintenant, si le phénomène apris de l'ampleur, la faute doit êtreimputée aux parents. De plus en plus,des filles se proposent à leur petitsamis”, se désole Sira. Doudou Mbengue, 31 ans, em-

bouche la même trompette. Selon cetrentenaire, c'est grâce à la virginitéqu'un homme respecte sa femme.Mais, à l'heure où toutes les barrièresont sauté, rien d'étonnant, si lesvaleurs sont fluctuantes. “Je suis per-suadé que la déperdition est à l'ori-gine de la fréquence des divorcesdans notre pays. Aucun homme ne

veut se servir d'un téléphone déjà uti-lisé. Pour vous dire que la virginitégarde toujours une place importantedans la société. Heureusement qu'ilexiste encore des filles conscientes.”

…et les hommesLa virginité est une affaire de

femme. “Faux !” rétorquent desdames du 3e âge, dont BoussoBarry, qui tient sur ses 50 ans.Trouvée en train de trier le riz sur savéranda, “Mère Barry” comme l’ap-pellent ses proches, pensent que siles femmes sont mauvaises, c'estparce qu'à côté se trouvent deshommes mauvais. “Un homme doitêtre vierge avant son mariage. Dansle Coran, il est demandé auxhommes et aux femmes de res-ter chastes jusqu'au mariage”,explique-t-elle.Intéressé par le sujet, son mari

Doudou Ndoye s'invite au débat.“Je parie qu'une étude aurait certi-fié que le nombre d'hommes qui nesont pas chastes est plus élevé quecelui des femmes. Un homme doitêtre chaste pour sa femme. S'iln'est pas puceau, il ne doit par reje-ter sa femme parce qu'elle n'estpas vierge”, estime le vieux. “Cesont les hommes qui dévirginisentles femmes. Et réclament, enretour, des épouses vierges. C'estcontradictoire et insensé”, constateMoussa Ndoye.

S elon docteur Atap Badji, lesrapports précoces consti-tuent un fait déplorable favo-

risé par l’évolution de la société, mar-quée essentiellement par la perteprogressive des valeurs et repèressocioculturels, la forte agressivité destechnologies de l’information et de lacommunication, la pauvreté, y com-pris la déroute parentale en matièred'éducation dont ils ne maîtrisentplus les nouvelles donnes. Ce phéno-mène, poursuit-il, a empiré avec l’ex-position des filles à un libertinageprécoce et à un multipartismesexuel, avec tout le danger y afférant.Ainsi, contrairement à des idées faus-sement véhiculées pour détournercertaines filles qui ont fait l’option dela virginité en toute responsabilité,docteur Atap soutient qu'une longue

virginité n'a pas de conséquences. Par ailleurs renseigne le docteur :

“Il est important de signaler que lafemme peut être vierge, c'est-à-diren’avoir jamais eu de rapport sexuelproprement dit et ne pas avoir d’hy-men normal en place.” C’est le casdes femmes qui naissent sans hymenou avec des malformations du vaginou de l’hymen qui ne présentent pasà la naissance ses caractères clas-siques normaux. A l'en croire, ce phénomène peut

être aussi accidentel, des suites d’untraumatisme génital de divers ordres.Il est aussi important d’attirer l’atten-tion de la société sur cette probabilitéoù la femme est à tort parfois malvue, du fait de l’absence de saigne-ment surtout lors du premier contactnuptial. En d’autres termes, une

femme peut ne pas saigner au coursde son premier contact, alors qu’elleest vierge. Toute règle a ses excep-tions. Le saignement n’est que la tra-duction de la déchirure de l’hymen,lors de la pénétration vaginale.

Rapports sexuels précoces etrisques de fistule obstétricaleQui dit “rapport sexuel précoce”

dit risque de “grossesse précoce”.Cela expose la femme à des compli-cations, comme l’avortement, l’ac-couchement prématuré, l’accouche-ment difficile, avec parfois descomplications fatales. “Si la femmen’est pas césarisée à temps, dans cer-tains cas, elle est aussi exposée à descomplications médicalement etsocialement redoutables comme lafistule obstétricale, c'est-à-dire lescas où la femme présente une sortiedes urines ou des matières fécalespar le vagin”, nous dit Dr Atap. Parailleurs, la précocité de l’activitésexuelle, selon le médecin, est unfacteur qui favorise la survenue ducancer du col de l’utérus.

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CMJN

EN PROFONDEURVIRGINITÉ

La pureté dévoyée RECONSTRUCTION DE L'HYMENL’arnaque parfaite

Malgré le fait que la virgi-nité ait perdu de sonprestige, pour certaines

jeunes filles, elles sont, paradoxale-ment, nombreuses à payer cher, pourretrouver leur hymen avant de semarier. Une nouvelle trouvaille quifait aujourd'hui croire que toutes lesfilles sont vierges. Il suffit juste de levouloir...

Mady Touré est un professeur deSciences physiques dans un lycée de laplace. Ce quinquagénaire ne croit pasen la virginité. Selon lui, aucune fillene peut certifier qu'elle est restéevierge jusqu'au mariage. L'homme estprolixe pour en avoir fait l'expérience.“J'étais ébahi le lendemain de notremariage, quand j'ai vu la famille orga-niser un “laabaan” pour mon épouseavec qui je suis sortie pendant troisannées bien intenses. Je me suis posédes questions sans réponse. Quand jepense qu'elle savait en âme etconscience qu'elle n'était pas vierge...”

Safiétou Hann est une jeunemariée. Elle donne du crédit aux pro-pos du professeur. “J'avais une amied'enfance. On partageait tout. Maiselle a paniqué lorsque son papa adécidé de donner sa main à un cousin.N'étant pas vierge, elle s'en est ouverteà sa maman qui est sage-femme.Celle-ci l'a conduite dans une cli-nique pour reconstruire son hymen.Et la nuit de ses noces, son mari n'y avu que du feu”, confie-t-elle.Maïmouna Seck essaie de compren-dre. “C'est vrai que beaucoup de fillesse font reconstruire l'hymen, mais ilfaut préciser que ce n'est pas un faitnouveau. Elles le font, de plus en plus,une ou deux semaines avant lemariage. On ne sait plus qui est viergeet qui ne l'est pas. Elles cherchent,pour la plupart, à échapper à la honte”,souligne-t-elle.

Mise aux oubliettes par beaucoup de jeunes filles et garçons, lavirginité semble avoir perdu sa valeur sociétale. Pourtant, un tourdans les artères de la capitale révèle une toute autre réalité.

Cheikh Atap Badji, Gynécologue-Obstétricien

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EN PROFONDEUR

A ussi bien dans le milieu reli-gieux que culturel, la placede la virginité est spéciale aux

yeux de tous. C'est une pratique trèsrespectée par les sages, et les pra-tiques différent d'une ethnie à uneautre.

Chez les Soninkés : “… l'oppro-bre de la famille”Couché sur un lit dans le salon à

Yarakh, Waly Pène peine à se relever.A 75 ans, il parle, avec un brin denostalgie, de cette pratique cultu-relle. Des larmes ruissellent sur sesjoues. Le Vieux Waly se rappelle quechez les Sarakholés, la virginité d'unefille est une exigence. Malheur à cellequi ose passer outre. “Quand unhomme et une femme font l'amour,alors qu'ils ne sont pas mariés. Ducôté de l'homme, sa maman et unede ses sœurs seront punies. Elles nepartageront plus rien avec les autresmembres de la famille. Du côté de lafille, on prend un morceau de pain,on enlève la mie, puis on l'attache auseuil de la porte. Durant toute sa vie,ce morceau vide de pain sera sur saporte d'entrée. Pour faire savoir à toutle monde qu'elle était vide le jour deson mariage”, explique-t-il. Enrevanche, si la fille est vierge, sonmari tue, pour elle, obligatoirement,5 moutons. Un pour son père, l'autrepour sa maman et les trois autrespour tous les parents.

Chez les Diolas : “Le sang d'unefille vierge est sacré”Chez les Kassa et les Fogny, la vir-

ginité est très valorisée, au point queles parents prennent la peine d'exci-ser leurs filles. Sadibou Bassène, 58ans, habite dans la même localité.“Chez les Fogny, les filles sont sou-vent excisées, afin de pouvoir garderleur virginité. Ce qui est interdit, c'estle fait de montrer le drap des deuxconjoints le lendemain”, explique-t-elle. “Le sang d'une fille vierge estsacré, seule la sœur du père a le droitde le voir. C'est pour cette raisonqu'on interdit de sortir le drap et de lemontrer le lendemain. Mais, êtrevierge pour nous est signe de rete-nue”, souligne Bintou Diémé.

Chez les Peulhs : “Être commeon est venu au monde”Le jour du mariage, la femme doit

être comme au jour de sa naissance.Rien ne doit changer en elle. Ni sonphysique encore moins son être.C'est la règle d'or dans la traditionpeulh, similaire à celle desToucouleurs. Avant de consommerson mariage, la fille va être de nou-veau purifiée par ses tantes pater-nelles. C'est-à-dire qu'elle doit fairedes bains. “Si elle n'est pas vierge,ses tantes le sauront parce que l'eauet le produit utilisés pour ses bainsvont changer de couleur. À cemoment, tout le monde l'abandonne

et c'est sa maman qui s'occupe detout. Si elle est vierge, elle reçoit labénédiction de ses parents. Le len-demain, ses tantes lui font des mas-sages, en déclamant des chansonstraditionnelles en son honneur”,indique Oulimatou Diallo, quiassure ignorer son âge ; ses cheveuxblancs en disent assez.

Chez les Sérères : “C'est unehonte pour la famille”Dans la culture sérère, la conser-

vation de la virginité est aussiimportante aux yeux des parents etdes jeunes. Elle renforce laconfiance de l'homme en la femme.Selon Ndiollé Faye, trouvée auquartier populaire de la Médina,être vierge est une fierté. “La filleest portée en haute estime dansson milieu”. Pour ce sexagénaire,le mari la couvrira de cadeaux etfera des efforts pour lui resterfidèle. “La femme est traitéecomme une véritable reine dans lamaison. Si la famille a des greniers,c'est à elle de faire sortir le mil oule riz gardés chaque hivernage”,explique la vieille. Ngor Ndiaye,rencontré à la Médina, cheveuxblancs, canne à la main, ne dit pasautre chose. “Dans la traditionsérère, explique-t-il, faire l'amouravant le mariage, c'est humilier sapropre famille. C'est une hontepour la famille qui ne sera jamais

Qu'elle est l'importance de la virgi-nité dans la société sénégalaise?Comme dans toute société typée et

normée, les critères de virginité etd’autres critères relevant de la sexua-

lité subissent un contrôle plus rigou-reux que d’autres ; et ce contrôle estrenforcé par le poids de la religion etdes diverses formes de traditions quiont cours dans la société et qui, la

plupart du temps, ont une certaineprégnance sur les individus.L’importance en soi, comme vousdites, n’avait de sens que dans lecontexte où la virginité, qui relevaitdu contrôle social, était en mêmetemps un moyen d’éducation qui pré-parait la future mariée à une recon-naissance par la communauté que lafamille de la fille était digne et avaitsu préserver la femme dans ce qu’elleavait de plus précieux. Être vierge estsynonyme de retenue, de bonnemœurs, de valorisation de soi et decherté dans le marché de la demandeet de la convoitise. Bref, à l’heure devérité, tous les hommes pensentquand même que l’idéal serait que lamarchandise soit ouverte par le pro-priétaire lui-même, je m’excuse, c’estjuste une manière de représenter leschoses.

Que peut représenter la perte de lavirginité chez une jeune fille?Être vierge n’est pas synonyme de

bonne femme, intègre, source deréussite du ménage. Nous avons tousnos qualités et nos défauts et ce quiest important dans la vie, c’est deconsidérer que la femme n’est pas unobjet, une marchandise que l’on pré-serve, nettoie, entretient pour pouvoirla vendre plus tard, avec ce même cri-tère de virginité à la clef. La vie decouple, la sexualité, la virginité, sontdes domaines qui relèvent de l’inti-mité, et doivent être préservées. Lasexualité des autres ne doit pas nous

intéresser. Mais dans nos sociétés oùles croyances sont tenaces, unefemme qui n’est pas vierge peut êtredévalorisée par son conjoint et abais-sée dans l’échelle de l’estime. Pourd’autres personnes, l’essentiel est des’aimer. Avec l’évolution des chosescependant, la tendance est de plusen plus à une libre sexualité.

Qu'est-ce qui explique le compor-tement des jeunes aujourd'hui?Je pense qu’au Sénégal nous

vivons une véritable révolution desmœurs en ce sens que la libertésexuelle, chez les jeunes, est deve-nue une exigence corporelle, jedirais même physiologique. La jeu-

nesse d'aujourd'hui veut pratiquer lesexe, les filles et les femmes d'au-jourd'hui éprouvent le besoin d'avoirdes rapports sexuels, deux fois parsemaine, car elles en ont envie.Elles ne cachent plus leur désir. Leshommes de leur côté ne sont pasplus frileux, le seul frein qu'ils ont,c'est le manque de moyens finan-ciers qui les fait reculer devant lesfemmes. Des deux cotés, il y al'émancipation des mœurs, l'évolu-tion des mentalités. Il n'y a plus de“caga” (pute) comme on dit, maisdes femmes et des hommes quiassument librement leur sexualité,même en dehors du mariage. Doncne soyons pas hypocrites.

Abbé Alfred WalySarr, Vicaire à laCathédrale de Dakar

“L'Église considère deux volets. Ily a d'abord la virginité consacrée aunom de la foi au Seigneur JésusChrist, à son église et à son huma-nité. C'est quand la fille, la femme,décide de se consacrer au Seigneur,à son église au service de l'huma-nité avec son corps, son âme, sonintellect, avec toute sa personne. Ledeuxième volet, c'est la virginitédans l'attente du mariage. L'Égliserecommande avec insistance auxjeunes filles de vivre leur évolutionsexuelle, leur cheminement vers lemariage en conservant la virginité.Pour inciter les jeunes à garder

leur virginité, il y a plusieurs volets.Nous avons d'abord ce qu'onappelle la prédication. Nous avonsensuite ce qu'on appelle l'accompa-gnement des jeunes à travers lesconférences, les amicales desjeunes , les veillées de prières, lesrencontres et les écoutes. L'avenirse vit pas à pas, en vue d'une prisede responsabilité dans l'avenir. Quele mariage soit tardif, ce n'est pasl'Église qui l'impose. Au contraire,elle fait des recommandations etdes prières afin que tous les jeunespuissent prendre leur responsabilitéle plus tôt possible. Aujourd'hui, des questions d'or-

dre matériel poussent des jeunes àretarder leur mariage. Car célébrerun mariage exige, maintenant, desmillions de F Cfa. Hors, ce quel'église demande aux jeunes, c'estl'amour sincère et mutuel des deuxpartenaires. Et l'âge qui est requis

pour le mariage à l’Église, c'est l'âgede la maturité. Et grâce à Dieu,nous voyons de plus en plus desjeunes qui se marient à l'âge de lamaturité et qui, progressivement,construisent leur foyer. Si l'on doitattendre d'avoir des moyens pourfonder un foyer, je crois qu'on vaattendre 80 ans, voire plus.”

Imam MassambaDiop, président de l'Ong JAMRA“Concernant la virginité, l'Islam

pose d'abord quelques conditions.Dans sa loi, Il ordonne le mariagelégal qui comporte quatre critères.Il faut que les deux personnes s'ai-ment et décident de s’entraidermutuellement. La femme doit avoirun tuteur, parce qu'une fille doitêtre sous tutelle. Il faut une dot quiest destinée à l'épouse. Pour scellerle mariage, il faut au moins deuxtémoins. Donc l'Islam conseille auxjeunes de prendre le plus tôt possi-ble leur responsabilité. C'est-à-direse marier le plus tôt possible.Maintenant, deux jeunes qui font

l'amour avant le mariage commet-tent un grand péché. Il est écritdans le Coran que ces deux devrontêtre fouettés de 100 coups chacun.La virginité est sacrée pour Allah.Pour inciter les jeunes à garder leurvirginité, il y a les préservatifsmoraux. C'est-à-dire qu'il faut incul-quer des valeurs aux jeunes. C'estun truisme de le dire, beaucoup dejeunes pensent que c'est dépassé.Ce n'est pas vrai, bien au contraire.Un homme aussi doit être puceauavant son mariage”.

Une affaire ethnique L'AVIS DU RELIGIEUX

QUESTIONS À…ALY KHOUDIA DIAW (SOCIOLOGUE)

“La jeunesse d'aujourd'huiveut pratiquer le sexe”Délaissée par les jeunes, et négligée par les parents, la virginité relève d'une grande importance. Docteur Aly Khoudia Diao décrypte les pratiques en cours.

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numéro 395 • mardi 2 octobre 2012

SERVICES & LOISIRS

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HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°342 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°294

SUDOKU N°293

“Les ruses et les machinations ténébreuses ont été imaginées par les hommes pour venir en aide à leur lâcheté.”

EURIPIDE

Citations

Un chevalier part encroisade. Auparavant il met une ceinture dechasteté à sa jeuneépouse, puis ilconvoque l'écuyer de la dame en disant :- Je te confie la clé dela ceinture de chas-teté. Conserve-la enpermanence sur toi et ne la donne à per-sonne. Si dans troisans, jour pour jour, je ne suis toujours pasde retour, c'est quej'aurai péri sous lesmurs de Jérusalem.Alors, et alors seule-ment, tu ouvriras laserrure.Et il s'en va... Troisheures plus tard, sur la route, un cavalier lerejoint au grand galopdans un nuage depoussière.C'est l'écuyer, qui luidit d'une voix hale-tante :- Ah, monsieur lecomte, c'est une chanceque j'aie réussi à vousrattraper ! Vous nem'avez pas donné labonne clé...

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)

81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

Partie liquide du sang

“L'habit donne de l'autorité à l'homme, l'argent donne de l'audace.”

PROVERBE CHINOIS

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 06:00• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:06• Guéwé : 20:06

Prières

Envoyez vos blagues à [email protected]

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SERVICES & LOISIRS

HoroscopeMOTS FLÉCHÉS • N°357 (FORCE 3)

BélierUne importante décision à prendrerisque de vous peser. Il faut bien mesurertoutes les possibilités de vous en sortiravec panache. Vos chances subissentune certaine errosion provenant des cir-constances actuelles difficiles. Ne vouslaissez pas aller au découragement.

TaureauComme la chance en affaires vouspréoccupe, vous n'êtes pas tout à faitsûr d'être capable de bien gérer vos re-lations avec vos amis et collègues. Alors,ne refusez pas la chance d'une pro-chaine invitation que ce soit pour unesoirée, un dîner ou une promenade entreamis.

GémeauxVous aurez la tentation de vous investirdans une affaire que vous cernez mal.Votre hésitation à prendre une décisionimmédiate vous rend un grand servicecar ce n'était pas gagné d'avance. Vousallez devoir réviser votre façon de voir leschoses.

CancerVous aurez le moral des vainqueurs. Lescirconstances du moment vous serontlargement favorables. Une associationavec des gens peu recommandablesvous fait fuir. Vos réticences seront bienperçues par une personne qui aimebien s'occuper de vous.

LionVotre vie personnelle va s'épanouir. C'estun nouvel essor pour vous. Vous prendrezle temps de vivre et vous allez profiterpleinement de vos capacités. Vous allezpouvoir enfin montrer ce que vous avezappris. Ne vous pressez pas pour prendrecertaines décisions importantes.

ViergeSi vos finances sont instables, le faitd'hésiter dans la façon de gérer votrebudget n'arrange rien. Essayez d'organi-ser mieux la façon de gérer votre argentafin d'acquérir la tranquilité d'esprit quivous manque dans ce domaine en cemoment.

BalanceVous allez devoir prendre de sérieux enga-gements. Ne le faites surtout pas à la lé-gère car il vous faudra les tenir. Plutôt quede vous engager dans une voie incertaineprenez le temps de réfléchir. La nuit porteconseil, différer une telle décision sembleindispensable.

ScorpionLa grande forme sera là. Vous trouverezsur votre route la compréhension d'unepersonne qui vous aidera à accomplirjusqu'au bout la mission qui vous estconfiée. Abstenez-vous de faire des com-mentaires désobligeants si vous ne par-venez pas tout de suite à vos fins.

SagittaireUne attitude arrogante ne conviendraitpas si vous voulez dominer la situation.Les autres vous sauront gré de votre pa-tience. C'est la journée idéale pour met-tre fin à un malentendu sentimental ouaffectif. Vous saurez faire la part deschoses en toute bonne conscience.

CapricorneLa chance est avec vous, ne la trompezpas. Vos relations difficiles vous obli-gent à vous servir de tout votre sens dela diplomatie. Votre tact et votre bonsens vous aident à vous sortir d'une dé-licate situation. Votre chance vous estutile pour éviter un embarras compro-mettant.

VerseauEssayez de vous adapter aux nouvellesrègles du jeu que l'on cherche à vousimposer. C'est dans votre intérêt de vousmontrer infiniment plus souple. Deschangements notoires dans votre atti-tude sont nécessaires si vous voulez nepas vous laisser surprendre et dépasser.

PoissonsDes événements surprenants très impor-tants risquent de survenir pour vous.Soyez disponible à ces éventualités fa-vorables qui vont se présenter à vous. Ilserait dommage de ne pas pouvoir profi-ter d'opportunités aussi intéressantes.Une énergie nouvelle vous animera.

Solutions

MOTS MELÉS • N°293

Forçat évadé chez Balzac

VAUTRIN

MOTS FLÉCHÉS • N°341 (FORCE 2)

HANJIE • N°17

SUDOKU N°293

MOTS FLÉCHÉS • N°356 (FORCE 3)

SUDOKU N°292

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AFRIQUE / MONDE

L a France et l'Allemagne appor-teront un soutien logistique à une éventuelle mission afri-

caine au nord-Mali, mais excluent d'ydéployer des troupes de combat, ontassuré lundi le chef de la diplomatieallemande et le ministre français de laDéfense. “Nous allons expertiser entreFrançais et Allemands, mais aussi ausein de l'Union européenne, la manièredont nous pourrions soutenir la logis-tique et la formation, l'accompagne-ment d'une initiative qui serait prise parles Africains au Mali”, a résumé Jean-Yves Le Drian.Pour autant, “aucun d'entre nous ne

songe à une intervention militaire decombat”, a assuré Guido Westerwellelors d'un point de presse après une ren-contre à quatre entre les ministres fran-çais et allemands de la Défense et desAffaires étrangères à Müllheim (sud-

ouest de l'Allemagne). “Il faut que lecommandement d'une telle opérationsoit assuré par les Africains, et quel'ONU donne son accord”, a-t-il ajouté.L'enjeu est d'empêcher le nord du

Mali, actuellement contrôlé par desrebelles islamistes, de devenir un “refugepour terroristes”, selon M. Westerwelle.“C'est notre sécurité qui est en jeu si devéritables écoles de terrorisme voient lejour dans cette région”, a-t-il analysé. LePremier ministre malien Cheikh ModiboDiarra a appelé samedi les Occidentaux,et au premier chef la France, à intervenirmilitairement dans le nord du Mali enenvoyant avions de combat et forces spé-ciales.La France, dont plusieurs ressortis-

sants sont aux mains d'Aqmi au Sahel,a toujours déclaré qu'elle n'apporteraitque du soutien logistique, mais pas detroupes au sol. Il n'y a “pas de planifi-

cation militaire française actuellementpour le Mali”, avait déclaré vendredi àl'AFP un porte-parole du ministèrefrançais de la Défense.Par ailleurs, l'Otan n'a aucun projet

d'intervenir au Mali, ou en Syrie, a déclarélundi le secrétaire général de l'Allianceatlantique, Anders Fogh Rasmussen.“L'Otan n'a pas l'intention d'intervenir auMali”, a indiqué M. Rasmussen au coursd'une conférence de presse à Bruxelles.“Nous suivons la situation avecattention”, a-t-il ajouté.Concernant la Syrie, M. Rasmussen

a réitéré la position qui est celle del'Otan depuis le début du conflit.“Nous sommes très préoccupés par lasituation” en Syrie “mais nous nevoyons pas de solution militaire” auconflit entre le régime de Bachar Al-Assad et les rebelles, a-t-il dit.

AFP

Vous rentrez de la réunion deNew York sur le nord du Mali. Va-t-on vers une solution négociée oumilitaire ?L’idéal serait d’aller vers une solution

négociée. Mais je suis assez sceptiquesur les possibilités de négocier avec lesgroupes qui sont installés aujourd’hui aunord du Mali et qui veulent imposer leurpoint de vue aux populations qui ontmajoritairement rejeté leurs options.

Après le feu vert du Conseil desécurité, la Communauté écono-mique des Etats d’Afrique del’Ouest (CEDEAO) doit monterune opération militaire dequelque 3000 hommes. Le désis-tement de pays du Sahel commel’Algérie, le Mali, la Mauritanie, leNiger ou la Côte d’Ivoire qui

renoncent à participer à l’opéra-tion militaire, ne vous préoccupe-t-il pas ?C’est préoccupant mais je pense que

les discussions sont en cours et on arri-vera certainement à trouver une solutionconvenable.

Est-ce que le Sénégal en sera ?Ces questions sont en discussion.

Notre pays a beaucoup de troupes à l'ex-térieur, dans beaucoup de missions demaintien de la paix à travers le monde eten particulier sur le continent africain.Le président de la République est entrain de voir dans quelle mesure le Séné-gal va participer à cette opération.

On parle d’un bataillon d’infan-terie de 500 hommes...On va voir ce qui est possible. Le

Sénégal ne peut pas aujourd’huiéchapper à cette obligation. Ce qui sepasse au nord du Mali, la transforma-tion du nord du Mali en Afghanistan,porte en germe la déstabilisation del’ensemble des pays de l’Afrique del’Ouest et au-delà.

Quand Jacob Zuma dit quel’Afrique du Sud pourrait partici-per sur le plan militaire, com-ment réagissez-vous ?Je saluerais cette initiative si elle

devait voir le jour.

Mais ce n’est pas d’abord l’affairedes Africains de l’Ouest ?Oui, certainement. Mais quand vous

prenez le cas de la Somalie, il n’y a passeulement les pays de la région qui sontconcernés.

Lors de la réunion où vous étiez lasemaine dernière à New York, leprésident français FrançoisHollande était en première lignepour faire adopter une prochainerésolution du Conseil de sécurité.Cela ne vous choque pas que cesoit la France qui fasse cela ?Ce que j’ai constaté à cette réunion,

c’est un grand intérêt d’un nombre trèsimportant de pays pour ce qui se passe auSahel. Cette réunion était appelée à durerdeux heures, de 10h00 à midi, et finale-ment elle s’est prolongée jusqu’à 14h30.Nous avons eu droit à plus de quaranteinterventions et pas seulement de laFrance, mais des Etats-Unis d’Amérique,de l’Union européenne, de la Russie, dela Chine… Tous les grands pays ontmontré un grand intérêt pour ce qui sepasse au Sahel. Donc aujourd’hui ce quise passe au nord du Mali, ce n’est pas l’af-faire simplement des Maliens, ce n’estpas l’affaire des populations de l’Afriquede l’Ouest. C’est une affaire de sécuritéinternationale. Et c’est pourquoi noussaluons la position exprimée par le prési-dent François Hollande sur cette question.

Est-ce que les Russes ou lesChinois ne peuvent pas mettre leurveto à une opération militaire ?Pour le moment, d’après ce que j’ai

entendu comme intervention lors de cetteréunion de haut niveau le 26 septembre,je ne pense pas que ces pays vont sedémarquer par rapport à une intervention,si cette intervention devait être la seulepossibilité aujourd’hui de restaurer la paixet la sécurité internationale dans cetterégion.

Mais les Russes et les Chinoismettent leur veto par exemple àtoute intervention militaire exté-rieure en Syrie ?Les problèmes sont différents. Quand

vous voyez ce qui se passe au nord duMali, ces grands pays vont prendreconscience de la nécessité d’une inter-vention.

Au Mali, c’est du bout des lèvresque le pouvoir accueille cette pro-chaine force de la Cedeao. Est-cequ’il n’y a pas un problème de lea-dership à Bamako ?Il y a une prise de conscience qui est

en train de naître au sein de la populationmalienne et des acteurs maliens sur lanécessité d’agir aujourd’hui avec cohé-rence, avec responsabilité. Mais il y a cer-tainement encore la nécessité de pousserplus loin pour ouvrir beaucoup plus decohérence dans les leaderships au niveaudu Mali. Ça c’est incontestable.

N’est-ce pas la preuve que ladémocratie malienne a toujoursété fragile ?En réalité, toutes les démocraties en

Afrique sont fragiles à l’heure actuelle. LeMali, les vingt dernières années, a essayétant bien que mal de se construire. Maismême dans des pays comme le Sénégaloù nous n’avons pas connu d’interruptiondu processus politique depuis l’indépen-dance, vous avez vu ces dix dernièresannées… Tout le monde s’attendait enmars à ce que le Sénégal implose.

Mais c’est passé de justesse ?De justesse.

Pendant quelques mois en 1960,le Sénégal et le Mali ne faisaientqu’un. Aujourd’hui avec le recul,est-ce que vous ne vous dites pas :“Ouf ! Nous ne sommes pas dansle même pays” ?Non, je dis au contraire : c’est dom-

mage que nous ne soyons pas dans lemême pays. Le Mali et le Sénégal, c’estun même pays, c’est le même peuple,c’est la même histoire. Il y a une unitéculturelle de cet ensemble queconstitue le Sahel : par-delà les ethnies,par-delà les races. Il y a trois grandeshégémonies politiques qui, pendant dessiècles, se sont partagées cet espace :Mali, Sénégal, Gambie, Mauritanie,Niger et même le Burkina Faso, le nordde la Côte d’Ivoire. C’est l’empire duGhana du VIIe au XIe siècle, l’empire duMali (empire mandingue) du XIe auXIVe siècle. C’est l’empire Songhaijusqu’au XVIe siècle. Et ces troisgrandes hégémonies ont façonné levisage culturel de toute cette région-là.Et, naturellement, aujourd’hui on voit,même dans la vie de ces peuples, lestraits de cette unité culturelle.

RFI.FR

Paris et Berlin n'enverront pasde troupes combattre au Mali

ELECTIONS AMÉRICAINESL'écart se creuse dans les sondages

Adeux jours du premier débat présidentiel, les sondages montrent quel'écart se creuse entre le président sortant Barack Obama et son rival MittRomney.

Face au démocrate, le premier des débats de la campagne pour l'élection présiden-tielle du 6 novembre procure une occasion exceptionnelle, pour le candidat républi-cain à la Maison Blanche de relancer sa campagne, après une passe difficile et uneserie de mauvais sondages le donnant perdant.

Barack Obama et Mitt Romney devront convaincre, mercredi soir, plus de 50 mil-lions de téléspectateurs pendant 90 minutes : le président américain sortant affron-tera pour la première fois Mitt le candidat républicain dans un débat axé sur l'écono-mie, à Denver dans le Colorado.

La tâche va être difficile pour Romney : si au niveau national les sondages sont rela-tivement stables (Obama, 49% d'intentions de votes contre 47% à son rival, l'écart secreuse dans les états-clés (swing states ou battleground states), qui seront, en vertu dumode de scrutin américain (grandes électeurs), décisifs pour cette bataille électorale.

C'est en effet 52% des électeurs des swing states qui penchent en faveur d'Obamaselon un sondage News poll réalisé pour leWashington Post et ABC- publié celundi, contre 41% seulement pour Romney dans trois états-clé; la Floride, l'Ohio etla Virginie.

LEXPRESS.FR

ABDOULAYE BATHILY (MINISTRE D'ÉTAT)

Le nord du Mali est “une affaire de sécurité internationale” Une force internationale pour reconquérir le nord du Mali. C’est le scénario qui se dessine, aprèsl’assemblée générale de l’ONU à laquelle Abdoulaye Bathily a assisté, la semaine dernière à NewYork. Le ministre d’Etat sénégalais accompagnait le président, Macky Sall. Y aura-t-il un veto desRusses à cette force ? Le Sénégal en fera-t-il partie ? De passage à Paris, le ministre, également professeur d’histoire à l’université de Dakar, répond aux questions de RFI.

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SPORTS

Nikola Karbatic, l’icône du handball fran-çais, est en train de perdre l’image qu’il atoujours donnée : un sportif intègre, tra-

vailleur et attachant. C’est cette image que le sitede pari en ligne, Betclic, s’était offerte. Mais ledivorce est consommé, Betclic ne l’utilisera plus.Et pour cause, le double champion olympique estau cœur d’une tourmente dans laquelle est plongéle handball français. Il est visé par une enquête surdes soupçons de match truqué entre Montpellier etCesson en mai dernier. Un accroc dans la carrièrede ce handballeur d'exception.

L’amour du handball dès l’âge de huit ansNikola Karabatic, né à Nis, dans le sud de la

Serbie, a commencé le handball à l’âge de huit ansaprès avoir assisté à un match de première divisionavec son père Branko. Le garçon est persuadé quece sport va lui permettre de se réaliser pleinementet qu’il peut faire aussi bien. Le père, ancien gar-dien de but de l’équipe nationale yougoslave, com-prend assez rapidement que le fiston a choisi trèstôt sa destiné. Le voilà qui se glisse dans la peau del’entraîneur.

Un père qui aura à cœur d’être toujours aux côtésde son fils et qui décède en mai 2011 des suitesd’une longue maladie. “Mon père était une stardans son sport, mon père, c'était mon idole”. Undrame qui explique sans doute ses performancesen demi-teinte lors de l’Euro en janvier dernier. “Jepense que Nikola a vécu ces derniers mois quelquechose de difficile, à titre privé. J’en sais quelquechose pour l’avoir vécu. Et parfois, la tête prend ledessus sur le reste”, avait alors déclaré ClaudeOnesta, le sélectionneur de l’équipe nationale.Mais avant cette défaite de l’Euro qui avait

défrayé la chronique, Nikola Karabatic n’avaitcessé de progresser jusqu’à devenir le meilleurjoueur du monde en 2007. Adulé par le public, cetitre venait récompenser des années de travail.L’homme est connu pour être quelqu’un qui aimerelever tous les défis. Cela a commencé à 17 ans,lorsqu’il joue son premier match en première divi-sion. Montpellier est en grande difficulté face àToulouse et le jeune homme inscrit les deux butsdécisifs. Deux ans plus tard, il signe une perfor-mance de taille. Il devient le plus jeune joueur fran-çais à remporter une Ligue des champions face àPampelune. Quelques semaines auparavant, ilavait intégré pour la première fois l’équipe deFrance. Le début de la gloire.

Un palmarès hors du communChampion d’Europe, champion du monde et

champion olympique, son palmarès a de quoi fairetourner les têtes. Lui semble rester sur terre. “J’aitellement envie que le handball soit reconnu à sajuste valeur, alors si je peux aider…” avait-il toutsimplement déclaré. Les médias le citent souventen exemple et il est même élu champion des cham-pions français par le quotidien L’Équipe en décem-bre 2011. Cette image angélique lui permet d’ob-tenir une dizaine de sponsors et lui apporte lamoitié de ses revenus annuels estimés à environ unmillions d’euros. Il porte alors à merveille l'image

sympathique du handball.Depuis le début de l’année, les bonnes relations

entre la presse et Nikola Karabatic semblent avoirpris fin. Après son titre de champion olympique àLondres cet été, il confie à quelques journalistes :“On a toujours eu une relation très proche avec lesmédias, mais quand ça n’allait pas, on a vu que cen’était pas nos amis”. Référence aux critiques quiont suivi la défaite lors de l’Euro 2012. Après sontitre olympique, il va même jusqu’à démonter leplateau de l’Équipe TV avec Claude Onesta.Depuis quelques jours, Nikola Karabatic ne fait

plus la Une de la presse pour ses performancessportives mais pour cette affaire de match truqué.Jérôme Fernandez, le capitaine de l’équipe deFrance dénonce un lynchage médiatique. “Je suisd’accord pour reconnaître que lui et d’autres ontsans doute fait une bêtise, mais voir sa tête danstous les journaux depuis une semaine, cela medérange”.

(RFI.FR)

Il y a peu, Mickaël Landreau confiaitque le déplacement à Valence enLigue Europa (défaite 3-1 en 2009)était un de ses pires souvenirs. Est-ce aussi le cas pour vous ?On avait souffert ici, notamment en

première mi-temps, c'était allé trèsvite. On n'avait pas su bloquer cetteéquipe. Mardi, ce sera totalement dif-férent. On a vieilli de trois ans.

En l'absence de Rio Mavuba, est-ce que vous considérez que vous faites partie des joueurs qui vont devoir aider le groupe à passer cet obstacle ?J'ai assez d'expérience mainte-

nant pour apporter ce que je sais àce groupe, emmener ce groupe.

C'est ma quatrième Ligue deschampions donc je connais un petitpeu. Je peux emmener justementles plus jeunes et ceux qui ontmoins d'expérience.

Le président du club, MichelSeydoux, a déclaré dans lescolonnes de L'Equipe de lundi quel'objectif était d'être “moins ridiculesdans cette compétition”. Est-ce quecela accentue votre sentiment derévolte né de la défaite contre Bate Borisov lors de la 1e journée ?On doit se révolter, c'est sûr. On

était vraiment en colère en fin dematch, notamment sur cette premièremi-temps totalement ratée. Le prési-dent nous met la pression, cela fait

partie de son job. Il veut des résultats,c'est logique. Demain (aujourd'hui) onva tout faire pour ne pas être ridicules.Bien au contraire.

FOOT - 2e JOURNÉE LIGUE DES CHAMPIONS : VALENCE / LILLE

Debuchy : “On doit se révolter”

HANDBALL - CORRUPTION

Nikola Karabatic, une image écornéeDepuis plusieurs jours, la star du handball français, Nikola Karabatic, est dans la tourmente après les révélations de l'affaire des paris sportifs. Dimanche 30 septembre, le joueur a été interpellé dans le cadre de l'enquête. Pourtant, jusqu'à maintenant, il était difficile de trouver un sportif national qui ait autant la cote sur le terrain commeauprès du public, grâce notamment à son palmarès impressionnant.

REALZidane met les choses à plat !

Après que la presse espagnole a évoquéla semaine dernière les rapports de plus enplus tendus entre l'entraîneur du RealMadrid José Mourinho et ZinedineZidane, ce dernier s'est exprimé dansMarcapour préciser qu'il n'avait pas quittéles Merengue et que son entente avec letechnicien portugais était bonne. L'anciennuméro 10 des Bleus en a également pro-fité pour confirmer son ambition de deve-nir entraîneur. “Ma relation avecMourinho n'a pas changé. Je travaille tou-jours à Madrid, avec la réserve et les jeunes.Je vais tâcher de passer mes diplômes d'en-traîneur et nous verrons ce qu'il en est l'an-née prochaine.” Doit-on y voir l'annonced'un départ en fin de saison pour celui quin'occupe déjà plus les fonctions de direc-teur sportif du Real ?

BARCELONE - MESSI“Je ne connais pas Mourinho”

Avant le Clasico entre le FC Barceloneet le Real, ce dimanche (17h50) au CampNou, Lionel Messi n'a pas tari d'éloges surles Madrilènes ce lundi dans un entretienaccordé à El Pais. “Le Real, en contre, tetue, a avancé l'Argentin du Barça. Ils ontdes attaquants très rapides et la liaisondéfense-attaque dure cinq secondes et celafinit en but (...). Le Real te construit unbut à partir de rien”. En revanche, sur JoséMourinho, le triple Ballon d'Or s'est mon-tré beaucoup moins disert : “Je ne peuxrien dire. Je ne le connais pas, je n'ai jamaisparlé avec lui (...). Je peux juste parler de cequ'il a atteint, ce qui est beaucoup,puisqu'il a obtenu de nombreux titres”.

FENERBAHÇEAlex quitte !

Présent depuis huit ans, capitaine etidole de Fenerbahçe depuis huit ans, Alexquitte le club. Le milieu offensif interna-tional brésilien a annoncé la résiliation deson contrat sur son compte twitter, ce quifait suite aux vives critiques dont il a étél'objet de la part de son entraîneur. Alexfait l'objet d'un véritable culte de la partdes supporteurs de Fenerbahçe, au pointqu'une imposante statue de bronze ducapitaine des Canaris avait récemment étéinaugurée dans un parc municipal duquartier de Kadiköy, non loin du stade del'équipe, sur la rive asiatique de la mégalo-pole turque. Auteur de 136 buts en 244matches depuis son arrivé de Cruzeiro en2006, il cherche désormais un nouveauclub. A 35 ans.

ANZHIEto'o et sa maison à 80 000 € de loyer

Samuel Eto'o (31 ans, 9 matchs et 6 butsen championnat cette saison) a ouvert lesportes de son logement aux caméras deM6. L'attaquant de l'Anzhi Makhatchkalahabite une demeure de 1 000 m2 environ,répartis sur quatre niveaux, avec piscine,sauna… Situé à Moscou, le logementaffiche un loyer de 80 000 euros mensuel(environ 50 millions), entièrement pris encharge par le club russe. Il faut dire qu'avecun salaire de 20 millions d'euros par an, illui serait difficile de l'assumer... Malgré cegrand luxe, Eto'o trouve quand même lemoyen de se plaindre, considérant qu'il nedispose pas d'assez de personnel. Il nemanquerait plus qu'il ait à passer le balaiaprès avoir fait la cuisine…

REVUE TOUT TERRAIN

AUJOURD'HUIGroupe E18h45 Juve-Shakhtar DonetskFC Nordsjælland-ChelseaGroupe FValence-LilleBATE Borisov-Bayern MunichGroupe G16h Spartak Moscou-Celtic18h45 Benfica-FC BarceloneGroupe H18h45 CFR Cluj-Man. UnitedGalatasaray-Sporting Braga

DEMAINGroupe A18h45 FC Porto-Paris SGDynamo Kiev-Dinamo ZagrebGroupe BSchalke 04-MontpellierArsenal-OlympiakosGroupe C16h Zenit-AC Milan18h45 Anderlecht-MálagaGroupe D18h45 Man. City-DortmundAjax-Real Madrid

Garde à vue prolongée

L e procureur de la République BriceRobin a annoncé lundi soir que la gardeà vue des handballeurs et des membres

de leur entourage arrêtés dimanche a été pro-longée de 24 heures. Information confirmée parl'avocat de Michael Robin, Me Jean-YvesLiénard : “On peut tabler sur un transfèrementdemain (aujourd'hui) matin ou en matinée pourune présentation devant le juge d'instructionprobablement en milieu ou en fin de journée”.

Le Procureur parle de corruptionLors d'une conférence de presse hier, le

Procureur de la République de Montpellier,Brice Robin, a parlé de corruption concernantles mis en cause dans l'affaire des paris truqués.“Il est affligeant que des joueurs qui ont gagnédes titres exceptionnels puissent se laisser allerà de tels errements”. Le Procureur évoque unacte de corruption, d'escroquerie simple : “Laloi définit la corruption sportive comme le faitde vouloir altérer les résultats des paris sportifsen acceptant de modifier par son comportementle déroulement normal des compétitions”. Ilestime que “de fortes suspicions pèsent sur lenon-respect de l'éthique sportive à l'occasiond'un match litigieux”.

Page 12: NOMINATIONS DE 14 GÉNÉRAUX DANS L’ARMÉE Macky … · madou Moustapha Diawara, commandant du Groupement national des Sapeurs-pompiers, Cheikh Bara Cisssokho (communément appelé

MAMADOU LAMINE SANÉ

“Niveau élevé”En abritant la 12e édition de l'Afrobasket

féminin U18, le Sénégal avait deux défismajeurs : remporter le titre et gagner le pari del'organisation. Le Sénégal a réussi son pari spor-tif car les Lioncelles ont soulevé le trophéedevant leur public du stadium Marius Ndiaye.Mais les filles de Birahim Gaye ont dû bataillerferme pour se hisser au sommet. En face d'elles,il y avait de grandes nations de basket-ball, deséquipes aguerries qui ont fait preuve de matu-rité incroyable pendant ce tournoi où le niveauest jugé “élevé” par les techniciens. “Cette édi-tion a été plus difficile que celle de 2010 quis'est tenue chez nous”, a estimé le sélection-neur égyptien, Hayssam Seid.Tout cela par le fait de vrais techniciens rom-

pus à la tâche. Chacun a étalé tout son savoir-faire et puisé dans ses stratégies techniques ettactiques les plus élevées pour essayer de rem-porter la coupe. “C’était un vrai jeu d’échecentre les coaches. Le tournoi était très tactiqueoù chaque équipe était dirigée par un grandtechnicien”, a noté le sélectionneur tunisienGharbi Walid.

Le Sénégal ?Les Lioncelles ont vraiment survolé le tournoi

de Dakar. Devant leur public, elles ont pu resterinvaincues, même si elles ont réalisé de mau-vais matches, notamment contre le Mali etl’Angola. Mais elles se sont reposées sur leursforces incarnées par une solidarité légendaire etune agressivité remarquable. Les filles ont éga-lement montré qu'elles étaient bien des spécia-listes du finish. Car souvent malmenées en

début de match, les nouvelles championnesd'Afrique U18 ont terminé leur rencontre enforce pour avoir le dernier mot. Il faut ajouter àcela un coaching toujours gagnant. BirahimGaye a su trouver les clés pour renverser sesadversaires.Côté individuel, Yacine Diop (photo) a émer-

veillé tout le monde. Élue meilleure joueuse duchampionnat, cette jeune fille a éclipsé un peula performance collective de l’équipe par sadébauche d'énergie et sa technique.Champion après 27 ans de disette, le

Sénégal doit cependant travailler encore pourarriver au niveau de l’Égypte (championne sor-tante et troisième de cette 12e édition) et duMali (vice-champion en titre). Deux équipesrégulières qui jouent toujours les premiers rôlesdans cette catégorie.

Ah l'arbitrage !Si le niveau de ce tournoi est jugé élevé,

l’arbitrage a été toutefois décrié. Les arbitres

ont fait preuve d'insuffisance inexplicable, ilsétaient en deçà du niveau des équipes, lais-sant planer le doute sur leur compétence. Laquasi-totalité des techniciens se sont d'ail-leurs plaints de ces hommes et dames quisemblaient dépassés par les événements.

Organisation nulleCôté sportif, les équipes ont assuré le spec-

tacle avec des matches fous : Sénégal-Mali(premier tour et finale), Égypte-Tunisie (matchde troisième place). Mais l'organisation est res-tée le revers de la médaille avec une série d'im-pairs.D'abord, le stadium Marius Ndiaye a

confirmé qu'il ne peut plus abriter une compé-tition internationale. Le 24 septembre, consi-déré comme une journée de “honte” pour lesorganisateurs, le match Égypte-Tunisie a étéinterrompu à deux reprises à cause d'une pannede projecteurs et d’un panneau qui s'était brisé.Et le pire, une pluie fine était venue inonderMarius Ndiaye qui avait du mal à faire le pleinlors du premier tour. “C’est un stadium d’en-traînement ou le stadium qui va accueillir lesmatches du tournoi ?” s'était même interrogé lesélectionneur égyptien Hayssam Seid.Les journalistes ont aussi vécu leur cal-

vaire. À chaque fois, il leur fallait attendre lafin du match pour avoir les feuilles de statis-tiques et autres. Une succession de faussesnotes dont l’apothéose sera vécue lors de lafinale car Marius Ndiaye a été plongé dans lenoir en début du troisième quart-temps pen-dant 40 minutes, soit le temps d’un matchde basket.

CMJN

page 12SPORTS

numéro 395 • mardi 2 octobre 2012www.enqueteplus.com

KHADY FAYE

Le Comité national de gestion de la lutte (CNG)est vraiment décidé à assainir l'arène. Hier,cette structure a pris la décision de tenir les

face-à-face dans un lieu fermé au public, où il n'yaura que les lutteurs concernés, leurs managers, lessponsors et les journalistes. “Les fans club ne serontplus autorisés à entrer dans les lieux des face-à-facedésormais”, a annoncé Thierno Kâ en recevant lapresse sportive. Représentés par le secrétaire généralde l'ANPS, Oumar Diarra, les journalistes ont exposéleur préoccupations au vice-président Cheikh TidianeNdiaye, président du CNG, Alioune Sarr empêchépar un décès. La presse a évoqué les violences notéeslors des face-à-face.Dans la même veine, le CNG a pris d'autres

mesures. “Désormais, il n'y aura plus de cacophonie,chaque lutteur respectera désormais le temps imparti

à son adversaire pour faire sa chorégraphie”, a-t-ilprécisé. Cette décision fait suite au désordre noté lorsdu combat Yékini/Balla Gaye 2. Le chef de file del'écurie Ndakaaru n'avait pas pu exécuter normale-ment sa chorégraphie parce qu'étant gêné par le bat-teur de Balla Gaye 2, qui continuait de taper ses tam-tams pour des raisons mystiques. “Ce cas de figurene sera plus toléré dans l'arène, sous peine de sanc-tions”, a-t-il martelé. Le nombre de photographesdans l'arène sera aussi limité. Les télés, sauf celle quiest en charge du direct, n'auront plus droit qu'à uneseule caméra au stade.Le CNG compte aussi innover en créant un site

internet, où tous les journalistes pourront avoir lesrenseignements nécessaires, notamment sur le nom-bre d'écuries entre autres. Pour ne plus voir l'enceintedu stade encombrée, une zone mixte sera crééecomme cela se fait dans les autres sports pour lesinterviews et autres réactions.

12e AFROBASKET FÉMININ U18 - BILAN

Un titre dans la honte !L'Afrobasket féminin U18 s'est achevé samedi. Si le Sénégal a remporté cette 12e édition de “niveau élevé”, il a quand même péché sur l'organisation.

LUTTE - CONSULTATIONS AU CNG

Plus de face-à-face public

FOOT - VÉLINGARADes jeunes arrêtés après un match

Treize jeunes des villages de Kountanto et de SaréBodio, situés dans la communauté rurale de SaréColy Sallé, ont été arrêtés puis placés en garde-à-vuedimanche soir par les gendarmes de Vélingara (Sud),a appris l'APS de bonne source. Les mis en cause,dont quatre jeunes filles, sont accusés de troubles àl'ordre public suivis d’une vive bagarre rangée qui aoccasionné de nombreux blessés, à la fin d’une ren-contre entre les équipes de football des deux villages.“Le match a eu lieu au village de Kansatang dans lamême communauté rurale. C’est au retour que lesdeux équipes se sont affrontées avec plusieurs bles-sés”, a expliqué une source proche de la brigade degendarmerie de Vélingara. Quatre mineurs (deuxfilles et deux garçons) font partie des interpellés.

AS PIKINELe coach s'en va

L'As Pikine n'aurait plus d'entraîneur depuis hier.Selon une source proche du club, le coach Mousta-

pha Seck aurait rendu le tablier. Sollicité pour don-ner les raisons de sa démission, l'ancien entraîneur deNiary Tally a éteint son téléphone portable.Moustapha Seck était arrivé à l'As Pikine début2011, en remplacement de Kor Sarr. Vainqueur de laCoupe de la Ligue 2011, il a ensuite perdu (1-0) cellede 2012 face à Niary Tally. Mais il n'a pas pu attein-dre les play-offs du championnat car l'As Pikine a ter-miné à la 4e place de la poule B.

INFRASTRUCTURELa FIBA-Afrique prête à aider le Sénégal

Le président de la FIBA-Afrique, le CongolaisDieudonné Mabusa Eséka, a annoncé que la struc-ture qu’il dirige aidera à équiper une toute nouvellesalle de 5 000 places construite au Sénégal. “LeSénégal est un grand pays de basket. Il mérite de dis-poser d’une nouvelle salle de 5 000 places et la FIBAAfrique est prête à l’équiper en tableaux magnétiqueset avec les nouveaux parquets”, a déclaré le présidentde l’instance dirigeante du basket continental inter-rogé par RFM.

(APS)