nouvelle civilisation 2012

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2007, 2012, faut-il donc attendre les crises financières à répétition... ?Dans un monde miné par la destruction du "sens", où le système financier, le modèle économique, les atteintes cruelles à l'équilibre sanitaire et écologique, entraînent "une société à la dérive" : comment réfléchir à une NOUVELLE CIVILISATION basée sur un nouveau paradigme. Et comment il faudra passer de la compétitivité à la convivialité...Aujourd’hui l’efficacité des moyens de production s’est multipliée de façon considérable. Et pourtant nous allons vers une grave crise économique ; Comment est-ce possible ? Y a-t-il une perspective d’espoir politique d’un autre monde possible ?Une civilisation s’éteint… Civilisation du gâchis et de la rareté, de la croissance, de la précarité, de l’esclavage du salariat, de l’argent crédit, des catastrophes écologiques…Une autre s’éveille. Civilisation de la décroissance conviviale réellement démocratique, du partage, de l’abondance, d’un environnement sain, avec des comités citoyens, une monnaie au service des citoyens, une santé autrement…Ce livre de culture général dans l’alternative à la pensée unique (philosophie, économie, politique, histoire de la monnaie, écologie, santé autrement) s’adresse plus particulièrement aux citoyens et militants politiques qui n’ont pas déclarés forfait face à la mondialisation libérale et qui pensent que l’histoire n’est pas finie !Ouvrage collectif avec la participation de : Pierre Andrillon, Monique Beljanski, Philippe Derudder, Bernard Herzog, André Jacques Holbecq, Jean Paul Lambert, Sylvie Simon. Coordination de Marc Jutier. Et des textes d’Emmanuel Broto, Daniel Estulin, Bernard Maris, Patrick Mignard, Henryk Skolimowski, Robert A.F. Thurman.Une présentation vidéo de 3 minutes par M. Jutier (http://video.google.fr/videosearch?q=marc+jutier&hl=fr&sitesearch=#)La table des matières, la couverture (et 4e) et les 380 liens URL du livre.Sur cette page : http://www.jutier.net/contenu/alternet.htm, procédure pour recevoir la version papier par la poste.

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Page 1: Nouvelle Civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 1

Page 2: Nouvelle Civilisation 2012

Nouvelle

civilisation2012

Édition–Octobre 2008ISB

N:

978-235019-051-8w

ww

.editionspascal.com

Tous droits réservés.Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite

ou transmise sous aucune form

e ou par quelque moyen électronique

ou mécanique que ce soit,

par photocopie,enregistrem

ent ou parquelque

forme

d’entreposage d’inform

ation ou

de systèm

e de

recouvrement,sans la perm

ission écrite des éditeurs.Coédition A

HIM

SA

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 2

Page 3: Nouvelle Civilisation 2012

Marc Jutier

Nouvelle

civilisation2012

17,rue Pascal-Paris Ve

Éditions Pascal

Ouvrages déjà parus des auteurs :

Pierre A

ndrillon est le rédacteur en chef du m

agazine mensuel Votre santé.

(ww

w.votre-sante.net)

Monique B

eljanskiM

irko Beljanski,C

hronique d’une fatwa scientifique,Ed.G.T

redaniel,2003.La santé confisquée,Ed.G

.Tredaniel,2004.

Cancer :L’approche B

eljanskiavec M.Beljanski,C

.Marcow

ith et H.Janecek,03 /2008.

Philippe D

erudderLa renaissance du plein em

ploi ou la forêt derrière l’arbre,Ed.Guy T

rédaniel,1997.Les aventuriers de l’A

bondance,Ed.Yves M

ichel,1999.R

endre la création monétaire à la société civile,Ed.Y.M

ichel,2006.

Bernard H

erzogest l’auteur de très nom

breux ouvrages.Citons que les derniers :

Le transgénique – les premiers signes d’une catastrophe,Éd.du C

RA

M,2000.

La vie malgré la m

ort - Histoires d’ici et de là-bas,Éd.du C

RA

M,2001.

Les 7 fléaux – le péril écologique,Éd.du CR

AM

,2003.Tourm

ents de l’âme – m

aladies du corps,Ed.G.T

rédaniel,2005.Les dérives de la m

édecine - Plaidoyer pour une médecine à face hum

aine,Ed.G.T

redaniel,2008.

André-Jacques H

olbecqU

n regard citoyen sur l’économie,Ed.Y.M

ichel,2002.U

ne alternative de société :l’écosociétalisme,Ed.Y.M

ichel,2005.C

onjointement de PhD

et AJH

:Les 10 plus gros m

ensonges sur l’économie,Ed.D

angles,2007.La dette publique,une affaire rentable,Ed.Y.M

ichel,2008.

Marc Jutier

Carnet de route d’un jeune iconoclaste,Ed.D

u Fraysse,1999.Le guide de l’écologie politique :108 propositions pour une civilisation qui s’éveille,

Ed.Alias,2003.

Jean-Paul Lambert

(responsable depuis 2000 de la revue PRO

SPER,écologie,distributism

e,usages)Jalons(rom

an),Ed.du Seuil,1958.Le gai m

assacre,la méséducation obligatoire,Ed.O

uvrières,1973.Lettre ouverte aux enflés,Ed.La bouteille à la m

er,1976.Le Porte K

épi,Ed.Galilée,

coll.dirigée par A.G

orz,1978.Le socialism

e distributiste,Jacques Duboin,1878-1976 ;Ecologie et distributism

e ;Le distributism

e,éthique et politique,Ed l’Harm

attan,1998.A

rticles dans :la revue

Espritde 1966 à 1972,La gueule ouvertede 1973 à 1978 et la revue du M

AUSS.

Sylvie Simon

est l’auteure de très nombreux ouvrages.C

itons que les derniers :Le vaccin de l’hépatite B,C

oulisses d’un scandale,avec M.Vercoutère,Ed.M

.Pietteur,2001.Inform

ation ou désinformation ? La désinform

ation médiatique,Ed.G

.Tredaniel,2004.

Vaccination l’overdose,avec J.Bousquet et D.Tarte,Ed.D

éjà,2004.Les dix plus gros m

ensonges sur les vaccins,Dangles,2005.

La Dictature m

édico-scientifique,Ed.Filipacchi,2005.C

e qu’on nous cache sur les vaccins,Ed.Delville,2006.

Les dix plus gros mensonges sur les m

édicaments,D

angles,2007.L’aspartam

e :Sucre ou poison ?Ed.G

.Tredaniel,2008.

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 4

Page 4: Nouvelle Civilisation 2012

Introduction

Au X

IXèm

esiècle,80% de nos ancêtres travaillaient la terre,

ils vivaient

péniblement

et il

n’y avait

pas de

chômage.

Aujourd’hui les exploitants agricoles,5%

de la population,nousnourrissent

et ils

meurent

de solitude

(première

catégoriesocioprofessionnelle pour le taux de suicide) pour exploiter uneterre saturée d’intrants qui nous em

poisonnent.

Le téléphone et l’AD

SL qui ont un coût de fonction-nem

ent négligeable devraient être gratuits.M

ais ce n’est paspossible parce que des hum

ains passent leurs journées à nousharceler pour nous proposer les m

eilleures offres du marché.

Des m

illions de citadins courent,roulent,polluent,passent descentaines d’heures par an dans des trains en banlieue ou dans des T

GV

pour produire,négocier,

vendre des milliers d’objets

à l’utilité incertaine.Nous vivons dans une société absurde où les

homm

es et les femm

es se battent pour vendre toutes sortes deproduits et de services redondants.

Nous vivons dans un pays où il n’y a pas eu de guerre

depuis des

dizaines d’années.

L’efficacité des

moyens

deproduction s’est m

ultipliée de façon considérable.Il y a une

accumulation de travail hum

ain fantastique dans les usines,les bâtim

ents,les inventions de toutes sortes et il existe encore des

pauvres dans

notre pays

! Pourquoi?

La

réponse est

essentiellement due à la m

ystification bancaire.

L’invention des

banquiers:

l’argent-crédit a

permis

l’explosion du capitalisme.Il est tem

ps que cette invention tombe

dans le domaine public et devienne un argent-service.L’essentiel

de nos problèmes sociaux,

le chômage,

le stress,la pollution,7

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 6

Page 5: Nouvelle Civilisation 2012

Pourtant cette expression d’écologie politique pourrait désignerun projet de société et donc un program

me politique qui

remplacera «l’économ

isme

»,le «libéralisme-capitalism

e»,pour

les siècles à venir.

Je ne suis donc plus vraiment persuadé que le vocable qui

corresponde le mieux à cette idéologie en construction soit:

écologie politique.Mais,finalem

ent,peu importe ! L’im

portant,c’est de définir les grandes orientations de la civilisation que nousvoulons construire.Pour m

a part,je me retrouve bien dans les

termes

d’Objecteur

de croissance,

de D

issident à

l’ordreéconom

ique,de Résistant à la m

ondialisation capitaliste.

Donc cette idéologie en construction n’a pas de nom

,m

ais on va quand mêm

e,juste pour s’amuser,lui en donner un

!D

’ailleurs les idées de la renaissance qui ont donné naissance aucapitalism

e avaient-elles un nom ? Parlait-on de capitalism

e oud’économ

isme

au X

VI èm

esiècle

? E

videmm

ent,les

ardentsdéfenseurs du libéralism

e diront :voilà le retour des idéologies.C

omm

e si le capitalisme n’en était pas une

! Entendons-nousbien,

il ne s’agit pas de décréter un modèle de société prêt à

l’emploi,

de vouloir le bonheur des gens malgré eux,

mais

simplem

ent de dégager les idées générales et pratiques d’unparadigm

e en construction.L’hom

me est fondam

entalement

mauvais et égoïste et l’addition des intérêts individuels contribue,

comm

e par magie,au bien-être collectif.C

’est « la main invisible

du marché »,tel est l’un des postulats de base du capitalism

e,dulibéralism

e,de l’économism

e ou de l’économie (ces term

es sontparfaitem

ent synonymes).

Au

XIX

ème

siècle,on

oppose socialiste

et économ

istecom

me des laudateurs de deux idéologies contradictoires.

Lesous-titre

d’un des

ouvrages fondateurs

de la

critique du

capitalisme n’est-il pas « C

ritique de l’économie politique » ? A

uX

Xèm

e siècle,les citoyens se reconnaissaient sous le vocable de

Intro

ductio

n

9

la délinquance,viennent de cette calam

ité pour l’humanité

qu’est l’argent-crédit.

On peut transform

er le monde par ses actes de tous les

jours.E

n changeant

ses habitudes

de consom

mation

parexem

ple.Est-il encore utile de dire,de nos jours,que le bonheurn’est pas dans la consom

mation ? La sobriété n’est-elle pas plus

apaisante pour l’esprit et pour la Terre? C

ela dit,La Politiquereste le m

oyen le plus puissant de transformer nos rapports

sociaux ainsi que nos rapports avec la nature.En clair,il vautm

ieux parler et débattre de la vision que l’on peut avoir du « vivreensem

ble » sur un territoire,de la gestion de la cité,plutôt que de se tirer dessus! Bref,

la Politique est incontournable.Les

laudateurs du libéralisme économ

ique-capitaliste s’accomm

odenttrès bien de la dictature financière dans laquelle nous vivons.LaPolitique

a été

sciemm

ent dévalorisée

par l’establishm

entfinancier,industriel et m

édiatique.

Au X

Xèm

esiècle,le comm

unisme a été le projet alternatif au

capitalisme.A

ujourd’hui,ce mot est légèrem

ent « plombé » par

l’Histoire.

Le mot récent d’alterm

ondialisme pourrait désigner

un comm

unisme enrichi d’une réflexion des échecs de l’histoire

du comm

unisme.

L’expression que j’ai choisie depuis mon

engagement

en politique

est plutôt

«écologie politique

».A

ujourd’hui,cette expression est récupérée par les laudateurs del’idéologie dom

inante.Tous les partis font de l’écologie,tous lescandidats aux élections présidentielles de 2007 ont signé le pactecontroversé

de N

icolas H

ulot.O

n est,

sans cesse,

obligéd’expliquer que l’écologie politique est un projet de sociétéradicalem

ent différent

du capitalism

e.M

ême

au sein

desm

ilitants du parti « Les Verts » qui est en principe le parti del’écologie politique,

on trouve des gens qui prétendent que lelibéralism

e économique-capitaliste et l’écologie politique peuvent

faire bon ménage.

Plus de 50%

d’entre eux,d’ailleurs,

nousinvitaient

à approuver

un TC

E m

anifestement

pro-libéral.

8

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 8

Page 6: Nouvelle Civilisation 2012

modèle de société issu de ce paradigm

e est le seul avenirenvisageable

pour l’hum

anité.Le

marxism

e,une

réflexionfondam

entale sur l’instrument de m

anipulation de l’énergiehum

aine et l’apport de philosophies extérieures au paradigme

occidental com

me

le bouddhism

e,sont,

entre autres,

desréservoirs théoriques et pratiques d’une grande richesse pour cem

odèle de société qui est à construire et qui correspond aum

onde fini dans lequel nous vivons.

Depuis le début des années 90,je suis persuadé que le

capitalisme est condam

né et qu’il va mourir au cours du X

XI èm

e

siècle.Cette idée,com

me quoi le capitalism

e est indépassable,est extrêm

ement récente.Elle s’est installée progressivem

ent aucours des années 80.

Il suffit de faire un rapide retour surl’histoire récente,

1871 et la Com

mune de Paris,

1920 etl’im

mense espoir suscité par la révolution russe,les années 30 et

la faillite

du capitalism

e,les

années 50

(Chirac

vendaitl’H

umanité !) et m

ême les années 60 avec la révolution cubaine,

pour constater que non seulement dans l’esprit des gens m

aisaussi dans la réalité de nom

breux pays,le capitalisme était m

ortou agonisant.

Bref,ce n’est pas être fou que de croire que le libéralisme

économique va s’écrouler d’ici 2020,c’est juste faire preuve d’un

peu d’intuition.Que le capitalism

e meure cela ne veut pas dire

que la propriété,les échanges sur les marchés,les m

agasins et lespetites entreprises n’existeront plus ! N

on,bien sûr ! Mais,par

contre,croire que les marchés de capitaux,les bourses,le contrôle

de la monnaie par l’aristocratie financière et que la plupart

des absurdités de notre société de consomm

ation disparaissent et feront partie de l’H

istoire,cela n’a rien de fantaisiste.

Quand

? Q

uand une

majorité

des citoyens

serontconvaincus de l’absurdité,

de l’iniquité,de la violence,

de lastupidité et de l’inefficacité de cette idéologie.

Intro

ductio

n

11

socialiste.M

ais depuis 1983,avec l’adoption de l’économ

ie de m

arché par ces derniers,ce vocable n’a plus de sens.Avec

des personnages controversés et aux contours flous comm

eN

icolas Hulot,bientôt le vocable d’écologiste n’aura plus de sens

non plus !

Soyons clairs ! Le capitalisme est un systèm

e,une visiondu m

onde,une idéologie,

dont il faut se débarrasser,que son

dernier nom soit libéralism

e,néo ou ultra ne change rien à

l’affaire! D

onc par opposition nous somm

es bien des anti-libéraux.

Maintenant,

nous voulons un autre monde.

Nous

somm

es donc

des alter-m

ondialistes.H

istoriquement,

lacontestation

se nom

me

socialisme.

Nous

somm

es,par

conséquent,des vrais socialistes.

Et,pour finir,

le courant depensée

le plus

récent est

l’écologie politique

qui s’oppose

radicalement

à l’économ

ie politique.

Nous

pourrions nous

reconnaître com

me

des anti-libéraux

altermondialistes

socialoécologistes ! Avec un term

e comm

e celui-là,on peut êtrecertain qu’il ne sera pas récupéré.

Donc,en tant

qu’antilibéraltermondialistosocialoécologiste (42 lettres,

qui ditm

ieux!),

je crois

que la

vérité est

plutôt:l’hom

me

estfondam

entalement

bon et

le bien-être

individuel découle

naturellement de ce que chacun donne au collectif.L’hom

me est

fondamentalem

ent bon! C

ela ne veut pas dire que «tout lem

onde il est beau,tout le monde il est gentil».C

ertes,l’esprit estsouvent perturbé par des ém

otions perturbatrices (colère,avidité,jalousie,orgueil...) et les pensées qui en découlent font parfoisposer aux êtres hum

ains des actes négatifs,m

ais la naturefondam

entale de

l’esprit de

tout un

chacun est

amour,

compassion,clarté et sagesse.S’il existait un postulat de base de

l’écologie politique,de l’écologism

e ou de cette idéologie enconstruction

qui s’oppose

donc radicalem

ent à

l’économie

politique,cela ressemblerait plutôt à ça ! Je suis persuadé que le

10

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 10

Page 7: Nouvelle Civilisation 2012

vision est maintenant caduque.Le capitalism

e et l’économism

esont profondém

ent néfastes pour l’humanité et la planète,pour

ceux qui n’auraient pas encore compris.Et l’économ

isme est bien

une idéologie,un paradigm

e avec son histoire,sa naissance,

son apogée et sa phase de déclin.Non,le capitalism

e n’est pas unétat de nature.N

on,ce n’est pas la fin de l’Histoire.

Il nous

faut aussi

réfléchir sur

l’instrument

dem

anipulation de l’énergie humaine,

le symbole d’échange :

lam

onnaie! R

appel historique des premières m

onnaies marchan-

dises à la monnaie fiduciaire actuelle ainsi qu’une petite histoire

du Franc.C

ar,évidem

ment,

comm

ent remettre en cause le

capitalisme sans dém

onter sa grande invention :la mystification

bancaire,la monnaie fiduciaire,le crédit bancaire

?

Il serait difficile de faire une synthèse,un résum

é,un

inventaire des idées,des concepts de cette nouvelle civilisation engestation.

Mais notre m

ission est de développer un projet desociété,

un paradigme qui s’inspire des penseurs,

des philo-sophies,des spiritualités de toute l’H

umanité pour im

aginer denouvelles règles du jeu afin de vivre ensem

ble sur cette petiteplanète si belle et si fragile.

Le Parti Socialiste est dans un vide idéologique total,alors c’est à tous ceux qui croient qu’un autre m

onde est possiblede rassem

bler des propositions programm

atiques concrètes envue des échéances électorales de 2012.

Contribuer à m

ettre en place des consultations citoyennespour construire un véritable program

me de façon plus précise et

une stratégie

politique pour

effectivement

appliquer ce

programm

e.

Autrem

ent dit,être suffisamm

ent fort en terme d’élus à

l’Assem

blée Nationale pour gouverner la France.

Intro

ductio

n

13

Com

ment ? Personnellem

ent,j’opterais pour une solutionpolitique et dém

ocratique.C’est la seule solution acceptable,bien

évidemm

ent !

Les propos de ce livre sont donc multiples

Rassem

bler les critiques faites au paradigme dom

inant,àla civilisation de la m

archandise,à la démocratie libérale décrite

comm

e étant indépassable.En effet,

certains affirment,

depuisl’im

plosion de l’Union Soviétique,que c’est la fin de l’histoire.

Fukuyama a écrit en 1989

:« un consensus assez remarquable

semblait apparu ces dernières années concernant la dém

ocratielibérale

comm

e systèm

e de

gouvernement,

puisqu’elle avait

triomphé

des idéologies

rivales –

monarchies

héréditaires,fascism

e et,tout récemm

ent,comm

unisme.Je suggérais en outre

que la démocratie libérale pourrait bien constituer le point final

de l’évolution idéologique de l’humanité et la form

e finale de toutgouvernem

ent humain,

donc être en tant que telle la fin del’H

istoire».

Quelle

prétention de

se croire

indépassable et

imm

ortel ! Com

me si la civilisation occidentale était le sum

mum

de l’Hum

anité.N

on bien sûr! La démocratie libérale et le

capitalisme qui va avec,est une form

e d’organisation humaine

parmi d’autres,

c’est tout.Elle n’est,

ni en progrès,ni m

ieux que toutes les autres form

es d’organisations,de civilisations quiont existé ou existent encore sur cette planète.N

ous verrons quela notion de progrès est une notion purem

ent occidentale,noussavons que la dém

ocratie a existé sous différentes formes dans

l’histoire et nous comprendrons m

ieux comm

ent le capitalisme a

pour cause principale,l’invention des banquiers :la mystification

monétaire.

Les civilisations naissent,vivent et meurent.La nôtre ne

fera pas exception.La vision du monde des m

archands qui s’estopposée au pouvoir ecclésiastique et aristocratique a été unecontribution essentielle à l’histoire de l’H

umanité.

Mais cette

12

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 12

Page 8: Nouvelle Civilisation 2012

seulement acceptable,

mais souhaitable,

voire essentiel pour ledéveloppem

ent de la création.Cette m

anière éprouvée d’avancera dom

iné le monde depuis qu’il existe et ne doit pas être niée.

Pour les créateurs,c’est un fait évident qu’elle fait partie de leurpropre expérience.C

ertains diront peut-être qu’il y a une grandedifférence entre voler des idées,des techniques et des styles quisont dans le dom

aine public,et voler des textes qui sont soumis

au copyright.Mais si l’on m

et de côté la crainte des poursuitesjudiciaires qui prévaut de nos jours dans une industrie de l’art oude l’édition enchaînée par les lois,il n’y a rien d’intrinsèquem

entrépréhensible dans le fait qu’un artiste,

qu’un auteur décided’incorporer des «échantillons» de textes préexistants à sonpropre travail.Le fait que des lois,m

otivées par des raisons éco-nom

iques,l’interdisent

n’en fait

pas nécessairem

ent une

démarche indésirable.

L’aspect créatif,l’originalité de cette monographie,c’est

l’assemblage particulier des textes en vue de faire passer un

message

précis.L

es program

meurs

pourront peut-être

comprendre plus facilem

ent ce type d’écriture.La program

-m

ation consiste

aujourd’hui essentiellem

ent à

faire du

copier/coller de bout de programm

e.On ne va pas réécrire en

assembleur une sous-routine qui existe

! Ce livre n’est pas un

logiciel pour ordinateur! C’est un program

me de décondi-

tionnement au logiciel dom

inant de la méga-m

achine.

Ce livre est un outil de travail qui donne un certain

nombre de pistes pratiques et théoriques utiles à la construction

de la civilisation de demain.D

e la non-violence de Gandhi à la

critique du capitalisme de M

arx,du socialisme français de Babeuf

à Jaurès,de l’écologie de Dum

ont à Goldsm

ith en passant parSkolim

owski

pour ne

donner que

quelques exem

ples,l’écologism

e,comm

e j’ai choisi de l’appeler,se nourrit de tout ceque l’on trouve de bon et de généreux dans la littératurem

ondiale.

Intro

ductio

n

15

Une section est consacrée à la santé alternative à la

médecine allopathique,

parce que la remise en question des

dogmes fondateurs de notre civilisation passe aussi par une

réflexion sur le modèle m

atérialiste,la science et son extrémism

e:

le scientisme.

C’est une banalité de dire que la culture internet a

bouleversé et modifié notre approche de la connaissance et de

l’information.Les livres d’idées restent bien pratiques,m

ais ilssont et ils seront forcém

ent de plus en plus profondément

transformés

par cette

culture.C

et ouvrage

est aussi

unecom

pilation d’informations,

de réflexions,de com

mentaires,

d’idées,de références,de citations et de liens UR

L.

Ce livre est un ouvrage collectif augm

enté d’articlesrécupérés sur la Toile,

ou ailleurs.O

n ne réécrit pas ce qued’autres ont déjà si bien écrit.En clair,ce livre est un assem

blagede textes écrits par les auteurs dont les nom

s apparaissent sur lacouverture m

ais aussi issu de multiples horizons et,en tant que

coordinateur de l’ouvrage,je rem

ercie ces auteurs pour leurcontribution

volontaire ou

involontaire.L’acte

et l’art

desélectionner peuvent être une form

e d’inspiration aussi originaleet significative que n’im

porte quelle autre.

Dans nos divers m

édias et supports électroniques noustrouvons

aujourd’hui de

nombreux

artistes et

auteurs qui

travaillent en

«sélectionnant» des

matériaux

culturelspréexistants

pour les

agencer,créer

à partir

d’eux et

lescom

menter.Est-ce du vol ? Les artistes ont-ils le droit,que ce soit

ou non à des fins de lucre,de librem

ent « échantillonner »l’environnem

ent électronique déjà « créé » qui les entoure,pourl’intégrer à leur propre travail ? Telle est la question.A

u royaume

des idées,des techniques,des styles etc.,la plupart des artistes,des auteurs savent que le vol (appelez cela des « influences » sivous voulez avoir l’air politiquem

ent correct) est un acte non

14

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 14

Page 9: Nouvelle Civilisation 2012

1

Pour ceux qui n’auraientpas encore com

pris que le capitalism

e est une vaste escroquerie !

Le bourrage de crâne sur lesbienfaits de l’économ

ie de marché

et sur le nerf de l’économie :la confiance et la

transparence ! Quelques extraits d’une BD

parue en avril 1999 :C

’est la crise finale ( Hors-série de C

harlie H

ebdo).Le texte est de Bernard Maris.

La prière du FMI:

Faites que

les pauvres

croienttoujours ce qu’on leur dit,qu’ils croient en la rigueur,aux grandséquilibres,

en la force des monnaies,

au profit qui apporte leprogrès,qu’ils croient tous en l’opportunité de devenir Bill G

ates,qu’ils dem

andent pardon quand ils sont trop endettés,qu’ils

empruntent toujours plus pour rem

bourser les emprunts passés,

qu’ils soient serviles comm

e des Mexicains,

humbles com

me

des Indonésiens et rigolo comm

e des Brésiliens.Am

en.M

.Cam

dessus parle :Mouillard,que puis-je faire pour

vous? Je peux tout,vous savez.(Mouillard est le héros m

alheu-reux de cette BD

.C’est un cadre m

oyen qui a gagné,après tirageau

sort parm

i des

milliers

de petits

porteurs,un

voyage au sein des seins des décideurs de l’économ

ie mondiale)

Jean-Pierre

Gaillard

(journaliste boursier):

Lui

expliquer la transparence,ô Maître !

M.C

amdessus :La transparence,la transparence ! je ne

17

Ce livre,forcém

ent inachevé,délivre quelques idées clés,pose quelques questions et donne quelques réponses pour nourrirune réflexion en vue de construire un autre m

onde et contribuerd’une

manière

ou d’une

autre à

l’instauration d’une

6èm

e

République

dans le

cadre d’une

société radicalem

enttransform

ée.

Je voudrais,pour finir cette introduction,m’adresser plus

particulièrement aux jeunes qui entrent à l’université et qui ne

voient pas uniquement les études universitaires com

me un

sésame pour trouver un « bon job »,ce qui est d’ailleurs de m

oinsen m

oins le cas! J’aimerais sim

plement leur faire bénéficier

de m

on expérience

d’étudiant «attardé

» et

«de professeur

d’université en humanité !».En effet,depuis la fin de m

es étudesofficielles dans une école d’ingénieurs,

je n’ai jamais vraim

entcessé de lire et d’étudier.

Je me perm

ettrai donc de vousrecom

mander quelques ouvrages (voir A

nnexeA

.8).

Nota bene 1 :

je n’ai pas fait imprim

er ce livre sur dupapier

recyclé!

Pourquoi? Tout d’abord

parce que

c’estcom

pliqué,en effet les im

primeurs vous disent qu’il va falloir

comm

ander le papier exprès pour vous et qu’en plus c’est pluscher.

D’autre part,

je n’aime pas tom

ber dans l’hypocrisie.Je brûle tous les ans 6 à 8 stères de bois pour m

e chauffer.Il y a des tonnes de papier gaspillé,

chaque jour,en publicité

et en emballage divers et varié.A

lors,j’estime qu’un livre dense,

juste et pertinent doit être lisible et imprim

é sur un beau papierbien blanc !

Nota bene 2 :La totalité des liens U

RLs présent dans

cet ouvrage sont directement cliquable depuis la page

:w

ww

.jutier.net/contenu/alternet.htm.

Et

cette page

estaccessible depuis la page d’accueil du site :

ww

w.jutier.net

16

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 16

Page 10: Nouvelle Civilisation 2012

autorité,goût

du secret,

mépris

du travailleur,

appétit de

puissance et d’argent.Primakov,par exem

ple,ex n°1 du KG

B.Q

uoi de

mieux

pour piloter

une économ

ie ultralibérale

?T

chernomyrdine,ex-haut dignitaire du parti,ancien patron de

GA

ZPRO

M,

le plus gros producteur mondial de gaz…

il estm

ultimilliardaire m

aintenant.La R

ussie est un paradis.Plus

d’État,que des flics et des tueurs.Peu d’impôt,m

oins de 20% du

PNB en im

pôt,contre 45% en France.L’im

pôt est collecté parune banque privée,O

NEX

IM,qui le ristourne ensuite à l’État.

Qui sait com

bien ON

EXIM

capte au passage ! c’est comm

e laferm

e générale sous Louis XIV

qui se faisait plumer la m

oitié del’im

pôt par les fermiers généraux ! Et qui sont les conseillers

financiers d’O

NE

XIM

? Tous

des experts

européens et

américains qui privatisent la R

ussie ! Et le fric que se sont fait lesconseillers en privatisation…

le paradis ! Les russes n’exportentque leurs m

atières premières et im

portent de l’agroalimentaire.

Ils troquent contre du gaz ou ils payent avec les subventions de laC

EE,qu’ils n’ont pas mis dans un com

pte en Suisse.La moitié

de l’aide internationale disparaît.Sur les 22 milliards que le FM

Ia prêté aux russes en juillet 1998,juste avant leur dévaluationsauvage,la m

oitié sont retourné illico en placements aux U

SA.

C’était la m

ême chose au M

exique dans les années 80 :le FMI

balançait de la liquidité qui arrosait les nantis,leur permettait de

saigner un peu plus le pays et repartait aussitôt à New

York ! La prière du soir au W

orld Econom

ic Forum de

Davos: N

otre père du marché,qui êtes partout dans toutes les

têtes,qui êtes éternel,qui apportez le bonheur sur Terre,le Prozacet l’ulcère,qui rem

plissez l’eau de lisier et mettez les poissons sur

le ventre,faites que tout s’achète et se vende.Faites que le règnede l’offre et de la dem

ande arrive,que le foie,les reins,la cultureet le cul aient un prix,que le génom

e humain,com

me l’air,l’eau,

la terre,le feu et le trou d’ozone soient privatisés.Faites que lesim

pôts diminuent,les subventions augm

entent,et les socialistesne bougent pas.

Faites que les pauvres soient responsables etcom

mencent par se cacher,

que les assistés soient discrets et

Pour ce

ux q

ui n

’auraie

nt p

as enco

re co

mpris...

19

sais mêm

e pas ce qu’il y a dans mes caisses,com

ment pourrais-je

savoir ce qu’il y a dans celles des autres ? Aucune banque ne m

em

ontre jamais ses com

ptes ! 75% de l’argent circulent hors bilan.

Les grandes banques ne vont quand mêm

e pas me dire com

biende créances pourries elles ont accum

ulées ! La dette du Brésil est d’environ 200 m

illiards de dollars,taux d’intérêt 20%,soit à

peu près 40 milliards.

C’est pourquoi,

j’ai fait un plan desauvetage pour le Brésil de 42 m

illiards,juste ce qu’il faut pourpayer les intérêts aux banques du nord.

Je prends l’argent ducontribuable du nord,

je le file au Brésil,qui le refile aux

banquiers du nord qui le placent dans des fonds de pension quifont ferm

er des entreprises.M

.G

reenspan parle:

c’est moi qui fabrique l’argent

du monde occidental,du m

onde tout court.Je crée de l’argent etj’achète toutes les créances,m

ême les plus pourries :« FED

buysall notes ».C

haque fois qu’une banque arrive avec une créance,je signe et je dis :tiens ! c’est du dollar ! je balance du liquide etdu liquide,et tant que je balance du liquide,la bourse ne risquerien

! Quand je pense que j’ai sauvé ce petit enfoiré (John

Merriw

ether,patron du « hedge fund » fonds spéculatif LTC

M –

Long Term

e C

apital M

anagement)

qui était

plombé

sur150

milliards de dollars ! C

’est moi qui ai constitué le cartel des

banques qui a sauvé ce type ! et pourquoi les banques ont-ellesaccepté ? parce que je suis derrière pour arroser,je les couvre,je fais m

archer la planche à billets ! M

.M

erriwether

:je vends du risque,

du futur,de

l’avenir.Du hasard.D

u plan sur la comète.D

u lendemain qui

chante ! Et quand je me plante,G

reenspan est là ! Et derrière la planche à billet de G

reenspan,il y a le contribuable qui raquepour les caisses d’épargne am

éricaine en faillite (400 milliards

de $),pour les banques japonaises en faillite (1000 à 2000

milliards de $),pour le C

rédit Lyonnais…M

.Cam

dessus :la Russie est le seul pays qui ait vraim

entcom

pris ce qu’est le libéralisme

! Et qui l’ait appliqué! les

staliniens deviennent patrons.Ils ont toutes les qualités requises :

18

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 18

Page 11: Nouvelle Civilisation 2012

interroger l’Histoire,les civilisations,réfléchir sur la valeur et sur

la richesse.Ils peuvent dénoncer l’efficacité et la productivité

–ou,

tout sim

plement,

laisser ça

aux gestionnaires

desentreprises,

ils sont

payés pour

ça!–

et revenir

vers la

psychologie,la sociologie,l’histoire,la philosophie.Réfléchir au

travail,au temps,à l’argent.Bref,revenir vers Sm

ith,Keynes et

Marx.Ils peuvent aussi aller à la soupe et vendre leur belle science

contre les lentilles de l’expertise,et se contenter du rôle du

bouffon dont on se paye la poire deux fois par an au mom

ent desprojections de croissance,et tous les jours quand la m

afia russerecycle les dollars qu’en toute fausse candeur ils lui ont prêtés.M

ais alors,qu’ils ne nous parlent pas de « fuite vers la qualité » oude «correction technique

»:qu’ils coiffent un bonnet pointu,

chaussent un nez rouge,remuent les oreilles et se chatouillent

sous les bras.À quoi servaient les économ

istes,dira-t-on alorsdans cent ans ? à faire rire.

Un livre à s’étouffer de rire et bien sûr d’une grande

précision sur

la dénonciation

de la

sacro-sainte science

économique avec une m

ultitude de faits historiques à l’appui.M

erci Bernard pour ton sens de l’humour.À

que j’aimerais savoir

écrire comm

e toi !

La naissance de la «

science» économ

ique

La science économique ou l’économ

ie politique est néecom

me le capitalism

e au sein du paradigme scientiste ém

ergeant.U

n de ses fondateurs Richard C

antillon (1680 ou 1697-1734) aécrit un « Essai sur la nature du com

merce en général».C

’est unpetit m

alin qui arnaque très bien son prochain.Sa petite histoirenous révèle bien l’am

biance de l’époque.Tout jeune déjà Richard

s’occupe de comm

erce de banque à Paris,chez son oncle.Grâce

à son étonnante vivacité d’esprit il a bien compris les m

écanismes

Pour ce

ux q

ui n

’auraie

nt p

as enco

re co

mpris...

21

cessent de quémander,

que les chômeurs soient dignes et ne

s’inscrivent plus au chômage,que les universités n’enseignent que

la gestion,le comm

erce,et la comptabilité.Faites que la grandeur

et la gloire soient proportionnelles à l’argent accumulé,D

onnez-nous aujourd’hui nos m

archandises,nos actions et nos stock-

options,Délivrez-nous de la tentation de réfléchir,d’être cultivés,

d’aimer la lenteur,de respecter la nature et le savoir,donnez-nous

le courage d’affronter la guerre économique.Faites que nous ne

pensions à rien sinon aux cours boursiers et courrions comm

e desm

alades vers la crise finale.Am

en.D

ominique Strauss-K

ahn :hé,Mouillard tu es pour les

fonds de pension,pas vrai ? Ah,si tous les Français avaient la

lucidité d’un Mouillard.L’Europe exige des fonds de pensions,

les compagnies d’assurance aussi.C

ombien valent les m

archéspublics en France,

Mouillard ? 700 m

illiards au bas mot! et

combien passe en com

missions pour arroser les élus qui truquent

le marché ? A

llez,disons 20%…

Donc com

bien passe dans lespoches des com

missionnaires,

lobbyistes,hom

mes publics et

divers? 140 milliards ! […

] Tu veux être riche Mouillard

?O

UIII!! T

’as autant de chances de devenir riche que de gagnerau loto ! En attendant l’essentiel est que des cons com

me toi

se croient riches,bouffent de la viande avariée,respirent de l’airpollué et trim

ent comm

e des dingues ! TR

AVAILLE,M

ouillard !La France à besoin de toi !

A lire de B

ernard Maris :« A

ntimanuel d’économ

ie»,auxéditions Bréal et « Lettre ouverte aux gourous de l’économ

ie qui nousprennent pour des im

béciles» aux éditions A

lbin Michel,

SeuilPoints Econom

ie.

Dernier paragraphe du livre « Lettre ouverte…

» :M

ais les enfants de Smith,M

arx et Keynes ? Sont-ils condam

nésau rôle de sorcier,de grand prêtre,ou de gourou ? évidem

ment

non.Ils peuvent dénoncer les marchands de salades,parler de la

science économique,

science humaine et non science dure,

20

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 20

Page 12: Nouvelle Civilisation 2012

la concurrence et de la croissance sans fin ? Nous avons inventé

la valeur-travail,

la valeur-argent,

la valeur-com

pétition,et

construit un monde où rien n’a plus de valeur m

ais où toutpossède un prix.A

u fil d’une passionnante mise en perspective

historico-économique,

Serge Latouche revient aux origines decette économ

ie que les premiers économ

istes appelaient la«science sinistre ».Servi par une brillante érudition économ

iqueet philosophique,

cet ouvrage montre la m

anière dont s’estfaçonnée notre obsession utilitariste et quantitative.

Extraits:Q

uesnay est le premier en 1767 à utiliser l’expression «science

économique ».Le développem

ent du capitalisme à la R

enaissancedonnera une grande im

pulsion à la vie économique et à la

réflexion économique.A

uteurs bourgeois,les m

ercantilistes auX

VII èm

esiècles veulent gérer l’État et la nation comm

e une grandem

aison de comm

erce et transposer au niveau «macro

» lesm

éthodes «micro

».Ils s’efforcent d’étendre à la société les

recettes et procédés des marchands qui ont fait leur preuve

:com

ptabilité et bilan.Ils font de l’«arithm

étique politique».

Faisant un pas supplémentaire,

les physiocrates (1750-1775),voient la sphère m

atérielle de la société ou se crée et se consomm

ela richesse com

me un corps vivant avec la circulation sanguine.

L’économie est d’abord une science anglo-saxonne.Pourquoi ne

pourrions-nous pas émettre l’hypothèse que les crises dites

économiques que nous vivons sont en fait des crises culturelles

liées à la sortie de l’économique

? Il est tellement difficile

d’organiser des rapports sociaux et de produire une culture del’au-delà du travail dans une société d’abondance qu’on peutpenser que les sociétés recréent artificiellem

ent des conditions depénurie

et de

pauvreté,replaçant

ainsi la

question de

lasubsistance et du travail au cœ

ur de lien social.N

ous vivonsl’acm

é de l’omnim

archandisation du monde.

Pour ce

ux q

ui n

’auraie

nt p

as enco

re co

mpris...

23

du système de Law

(arnaque de l’époque).De nom

breux clientsde la banque C

antillon offraient,en dépôt de garantie,des actionsau porteur de la com

pagnie des Indes,dont le cours m

ontait.C

antillon,anticipant le retournem

ent des cours,revendait les

titres imm

édiatement au plus haut prix et plaçait ses gains à

Londres ou à Am

sterdam.Le cours des actions et la construction

financière de Law s’écroulent en 1720.

Cantillon,

encore trèsjeune,devient très riche :les dépôts de garantie ne valent plus rienet les clients de la banque C

antillon doivent rembourser leurs

dettes.Malgré des procès qui ont duré parfois plusieurs années,

Cantillon a eu presque toujours gain de cause.Pour lui,la société

peut-être divisée en trois groupes:les propriétaires fonciers

(l’aristocratie),les

salariés (les

gens à

gage) et

enfin les

entrepreneurs (il est l’inventeur du mot).Il m

eurt à Londres dansl’incendie

de sa

maison

probablement

assassiné par

desdom

estiques qu’il aurait congédiés.Un des prem

iers à écrire surla «science

» économique était un escroc…

naturellement !

L’idéologie des thuriféraires de l’économ

ie

Sur ce chapitre,tout est dit dans cet excellent ouvrage deSerge Latouche:

L’invention de l’économie,

264 pages,A

LBINM

ICH

EL,parue en octobre 2005.En s’appuyant sur un travailsém

antique,l’auteur montre com

bien l’imaginaire économ

iqueest m

ouvant.Il récuse le caractère naturel,voire une quelconquefonctionnalité,

de cette discipline et analyse quelques débatsclassiques com

me la fonction de la m

onnaie chez Aristote ou

l’invention de

la notion

de travail

par la

bourgeoisie.La

prégnance de l’économie sur la vie des hom

mes n’est pas plus à

démontrer que leur m

orosité et leur souffrance.Com

ment s’est

construit notre «imaginaire économ

ique»,

notre vision écono-m

ique du monde ? Pourquoi voyons-nous aujourd’hui le m

ondeà travers les prism

es de l’utilité,du travail,de la compétition,de

22

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 22

Page 13: Nouvelle Civilisation 2012

écraser ton collègue,c’est la saine com

pétition du marché

du travail.Soit efficace,productif,dynamique,innovant,bosseur

et surtout rentable et un jour peut-être on verra ta tête et ledescriptif de ton parcours exem

plaire dans la section carrière duFigaro économ

ique.Le soir,devant ta TV

HD

,tu es épuisé mais ton

esprit,lui,est survolté.Tu auras encore du mal à t’endorm

ir cesoir.Tu as des angoisses.Voyons ! A

vec une belle carrière comm

eça ! C

omm

ent peux-tu avoir des maux de tête ? Vous reprendrez

bien un petit Prozac pour finir votre dessert ?

Bouffez dans les poubelles

et dites merci !

Extrait d’Apache n°9 - été 1996 - Ecrit par :

Travailleurs C

hômeurs Précaires en colère.

Chôm

eurs,R

MIstes,

précaires,nous

somm

es si

nombreux à galérer que c’est une banalité de dire qu’il s’agit là

d’un phénomène de société.Pendant que les gros bourges,eux,

s’enrichissent de façon éhontée,leur systèm

e économique et

politique nous

fout dans

la m

erde et

nous perdons

tout!Pourtant,il nous reste encore quelque chose :notre dignité ! M

aisc’est encore trop ! Tout est fait pour que nous ressentions uncom

plexe de culpabilité par rapport à notre situation,pour quenous nous sentions redevables du peu que nous accorde l’État.R

égulièrement,

on entend les médias,

les politiciens de droitecom

me de « gôche » et les technocrates tenir des discours tendant

à nous faire passer pour des demeurés incapables de s’adapter,

voire pour des parasites.Dès qu’une prétendue enquête parle de

fraude,c’est de «faux chômeurs» dont il est question,bien plus

que de gros bourges détournant des milliards.Q

uand ça n’est pasavec m

épris,c’est avec pitié qu’ils nous traitent ! Mais le résultat

est le mêm

e :nous passons pour des êtres inférieurs! Et ça

marche

:beaucoup d’entre nous s’enferm

ent dans la honte,beaucoup deviennent serviles et acceptent des boulots de m

erde

Pour ce

ux q

ui n

’auraie

nt p

as enco

re co

mpris...

25

Vous reprendrez bien un petit P

rozac ?

Tu as du mal à dorm

ir,tu es triste,tu te fais du souci!M

ais pourquoi donc ? Certaines fois,

dans ton embouteillage

matinal,tu te dem

andes ce que tu fais là ? Parfois,tu te dis quetu aurais m

ieux fait de pas l’acheter cette superbe Rono 24

soupapes avec

retensorbe injecté

et triple

carbus,vu

quem

aintenant tu es obligé d’aller bosser pour payer les traites.Bon,adm

ettons,c’est un peu dur la semaine,m

ais ce week-end,

tu vas pouvoir pleinement contribuer à l’effet de serre dans les

superbes embouteillages qui t’attendent vendredi et dim

anchesoir.

D’autres fois,

en réunion comm

erciale,tu as l’im

pressionque le tw

it (expression québécoise dont la définition pourraitêtre

:apprenti Bazarov) qui a sortit ce nouveau plan de comm

is-sionnem

ent aurait mieux fait de s’écrabouiller contre un cam

ionsur le périphérique.

De toute façon,

il faut que tu vendesbeaucoup cette sem

aine parce que sinon tu n’atteindras pas les«objectifs» du plan et tu risques de ne plus être «com

pétitif»,eton pourrait bien se passer d’un collaborateur com

me toi car tu

n’es plus suffisamm

ent «performant».

Bref,tu vieillis,

et lesjeunes loups sont là pour te rem

placer car eux,sont de jeunes«cadres dynam

iques» qui sortent de l’école et qui veulent«gagner» parce qu’ils viennent de s’acheter la nouvelle R

ono 48soupapes pour aller plus vite en clientèle,pour vendre plus,afinde gagner plus et dans deux ans si la croissance repart,

ilspourront s’acheter la nouvelle turbo Pigo injecté d’encore plus desoupapes.Bon,peu im

porte la compagnie pour laquelle tu bosses

–qu’elle produise des arm

es,des produits super-innovants dontpersonne n’a vraim

ent besoin ou qu’elle offre des servicesbidons–,il faut que tu gravisses les échelons de la réussite socialepour devenir directeur m

arketing,directeur produit au directeurfinancier

–tu

pourras alors

jouer sur

le casino

money

international et là tu auras vraiment l’im

pression de brasser degrosses affaires– surtout n’hésite pas à jouer des coudes et à

24

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 24

Page 14: Nouvelle Civilisation 2012

pour l’imm

ense majorité des perdants,2) J’accepte d’être hum

iliéou exploité à condition qu’on m

e permette à m

on tour d’humilier

ou d’exploiter quelqu’un occupant une place inférieure dans lapyram

ide sociale,3) J’accepte l’exclusion sociale des marginaux,

des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en chargede la société a ses lim

ites,4) J’accepte de rémunérer les banques

pour qu’elles investissent mes salaires à leur convenance,

etqu’elles ne m

e reversent aucun dividende de leurs gigantesquesprofits (qui serviront à dévaliser les pays pauvres,ce que j’accepteim

plicitement).

J’accepte aussi

qu’elles prélèvent

une forte

comm

ission pour me prêter de l’argent qui n’est autre que celui

des autres clients,5) J’accepte que l’on congèle et que l’on jettedes tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s’écroulent,plutôt que de les offrir aux nécessiteux et de perm

ettre à quelquescentaines de m

illiers de personnes de ne pas mourir de faim

chaque année,6) J’accepte qu’il soit interdit de mettre fin à ses

jours rapidement,en revanche je tolère qu’on le fasse lentem

enten inhalant ou ingérant des substances toxiques autorisées par lesÉtats,7) J’accepte que l’on fasse la guerre pour faire régner lapaix.J’accepte qu’au nom

de la paix,la première dépense des

États soit le budget de la défense.J’accepte donc que des conflitssoient créés artificiellem

ent pour écouler les stocks d’armes et

faire tourner l’économie m

ondiale,8) J’accepte l’hégémonie du

pétrole dans notre économie,

bien qu’il s’agisse d’une énergiecoûteuse et polluante,et je suis d’accord pour em

pêcher toutetentative de substitution,

s’il s’avérait que l’on découvre unm

oyen gratuit et illimité de produire de l’énergie,ce qui serait

notre perte,9) J’accepte que l’on condamne le m

eurtre de sonprochain,sauf si les États décrètent qu’il s’agit d’un ennem

i etnous encouragent à le tuer,10) J’accepte que l’on divise l’opinionpublique en créant des partis de droite et de gauche qui passerontleur tem

ps à se combattre en m

e donnant l’impression de faire

avancer le système.J’accepte d’ailleurs toutes sortes de divisions

possibles,pourvu qu’elles me perm

ettent de focaliser ma colère

vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant m

es

Pour ce

ux q

ui n

’auraie

nt p

as enco

re co

mpris...

27

contre un sous salaire de misère,beaucoup sont prêts à tout pour

se vendre et perdent toute notion de dignité! U

n exemple est

frappant:il est courant de voir des chôm

eurs remercier les

socialistes d’avoir instauré le RM

I.Ces derniers ont participé à la

gestion de ce système capitaliste.Ils ont participé à nous plonger

dans la misère alors qu’ils dépensaient allégrem

ent des milliards

en opérations de prestige et en s’en mettant plein les poches,et il

faudrait leur être reconnaissant de nous avoir filé 2000 francs parm

ois !...Il faut vraiment qu’on soit tom

bé bien bas pour noussentir redevables de ces gens la ! N

on,ça n’est pas à nous d’avoirhonte

! Non,

ça n’est pas nous les parasites,c’est les gros

bourges! Non,

ce n’est pas nous les responsables de cettesituation,c’est le capitalism

e et ceux qui le gèrent !..En acceptantnotre condition de galériens avec hum

ilité,en étant recon-

naissants des miettes qu’on veut bien nous accorder,

nousassurons

donc le

bon fonctionnem

ent de

l’exploitationcapitaliste

!..Bien sûr,

il en restera toujours pour continuer àcroire que l’on doit se plier à la dictature de l’économ

ie capitaliste.À

ceux là il ne leur reste qu’une seule solution pour essayer de sortir de la galère

:écraser les copains,

jouer les carpettes...Pour notre part,notre dignité,nous ne la négocieront pas !

J’accepte le contrat tacite de notre m

onde libreC

e texte est une très « belle » illustration de notre économ

ie de mort.

Il a été mis en circulation sur

Internet le 11 Septembre 2003 par un(e) anonym

e.

Peu importe nos croyances ou nos idées politiques,

lesystèm

e mis en place dans notre m

onde libre repose sur l’accordtacite d’une sorte de contrat passé avec chacun d’entre nous,dontvoici

dans les

grandes lignes

le contenu

:1)

J’accepte la

compétition

comm

e base

de notre

système,

mêm

e si

j’aiconscience que ce fonctionnem

ent engendre frustration et colère

26

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 26

Page 15: Nouvelle Civilisation 2012

se battre,et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux quine la feront pas.Je suis conscient qu’il vaut m

ieux financer lesdeux bords afin d’être sûr de gagner de l’argent,et faire durer lesconflits le plus longtem

ps possible afin de pouvoir totalement

piller leurs

ressources s’ils

ne peuvent

pas rem

bourser les

emprunts,

20) J’accepte que les multinationales s’abstiennent

d’appliquer les progrès sociaux de l’occident dans les paysdéfavorisés.C

onsidérant que c’est déjà une embellie de les faire

travailler,je préfère qu’on utilise les lois en vigueur dans ces paysperm

ettant de faire travailler des enfants dans des conditionsinhum

aines et précaires.Au nom

des droits de l’homm

e et ducitoyen,

nous n’avons pas le droit de faire de l’ingérence,21) J’accepte que les hom

mes politiques puissent être d’une

honnêteté douteuse

et parfois

mêm

e corrom

pus.Je

pensed’ailleurs que c’est norm

al au vu des fortes pressions qu’ilssubissent.Pour la m

ajorité par contre,la tolérance zéro doit êtrede m

ise,22) J’accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les

industriels de l’agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés

des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes

interdites en occident,23) J’accepte que le reste de la planète,c’est-à-dire quatre m

illiards d’individus,puisse penser différem-

ment à condition qu’ils ne viennent pas exprim

er ses croyanceschez nous,et encore m

oins de tenter d’expliquer notre Histoire

avec ses notions philosophiques primitives,24) J’accepte l’idée

qu’il n’existe que deux possibilités dans la nature,à savoir chasserou être chassé.Et si nous som

mes doués d’une conscience et d’un

langage,ce n’est certainement pas pour échapper

à cette dualité,m

ais pour

justifier pourquoi

nous agissons

de la

sorte,25) J’accepte de considérer notre passé com

me une suite ininter-

rompue de conflits,

de conspirations politiques et de volontéshégém

oniques,mais je sais qu’aujourd’hui tout ceci n’existe plus

car nous somm

es au summ

um de notre évolution,

et que lesseules règles régissant notre m

onde sont la recherche du bonheuret de la liberté de tous les peuples,com

me nous l’entendons sans

cesse dans nos discours politiques,26) J’accepte sans discuter et

Pour ce

ux q

ui n

’auraie

nt p

as enco

re co

mpris...

29

yeux,11)

J’accepte que

le pouvoir

de façonner

l’opinionpublique,

jadis détenue par les religions,soit aujourd’hui aux

mains d’affairistes non élus dém

ocratiquement et totalem

entlibres de contrôler les États,car je suis convaincu du bon usagequ’ils en feront,12) J’accepte l’idée que le bonheur se résum

e auconfort,l’am

our au sexe,et la liberté à l’assouvissement de tous

les désirs,car c’est ce que la publicité m

e rabâche toute lajournée.

Plus je serai malheureux et plus je consom

merai :

jerem

plirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnem

ent denotre économ

ie,13) J’accepte que la valeur d’une personne sem

esure au montant de son com

pte bancaire,qu’on apprécie sonutilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité,etqu’on l’exclue du systèm

e si elle n’est plus assez productive,14) J’accepte que l’on paie grassem

ent les joueurs de football oudes acteurs,et beaucoup m

oins les professeurs et les médecins

chargés de l’éducation et de la santé des générations futures,15) J’accepte que l’on m

ette au banc de la société les personnesâgées dont l’expérience pourrait nous être utile,

car étant lacivilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute del’univers) nous savons que l’expérience ne se partage ni ne setransm

et,16) J’accepte que l’on m

e présente des nouvellesnégatives et terrifiantes du m

onde tous les jours,pour que je

puisse apprécier à quel point notre situation est normale et

combien

j’ai de

la chance

de vivre

en occident.

Je sais

qu’entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfiquepour

nous,17)

J’accepte que

les industriels,

militaires

etpoliticiens se réunissent régulièrem

ent pour prendre sans nousconcerter des décisions qui engagent l’avenir de la vie et de laplanète,18) J’accepte de consom

mer de la viande bovine traitée

aux hormones sans qu’on m

e le signale explicitement.J’accepte

que la culture des OG

M se répande dans le m

onde entier,perm

ettant ainsi aux trusts de l’agroalimentaire de breveter le

vivant,d’engranger des dividendes conséquents et de tenir sousleur joug l’agriculture m

ondiale,19) J’accepte que les banquesinternationales prêtent de l’argent aux pays souhaitant s’arm

er et

28

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 28

Page 16: Nouvelle Civilisation 2012

2

Qui sont-ils ?

Les principales sociétés secrètes,sectes et organisations

qui dirigent le monde occidental aux U

SA et en France en

particulier.

Le monde se divise en trois catégories de gens :

un très petitnom

bre qui fait se produire les événements,un groupe un peu plus

important qui veille à leur exécution et les regarde s’accom

plir,et enfinune vaste m

ajorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité.

Nicholas

Murray

Butler,

Président de

la Pilgrine

Society,m

embre de la C

arnegie,mem

bre du CFR

.

Qui sont les véritables escrocs? Voleurs de foule,voleurs de

poule.Denis R

obert et les luxembourgeois (5’32’’).

ww

w.dailymotion.com

/video/x4a1iz_voleurs-de-fouledenis-robert-et-les_politics.C

lip musical et…

politique.

L’oligarchie occidentale et l’illusion dém

ocratique

C’est parce que l’argent gouverne le m

onde qu’il importe

de savoir qui gouverne l’argent.Un gouvernem

ent mondial,ou

tout du moins occidental,est en place.Pour com

mencer cette

revue de l’oligarchie occidentale,voici deux citations d’un des

personnages les plus puissant du monde et le tém

oignage de A

.Russo.

Quelque chose doit rem

placer les gouvernements,et le pouvoir

privé me sem

ble l’entité adéquate pour le faire.D

avid Rockefeller

dans New

sweek International du 1

erfévrier 1999.

31

je considère comm

e vérités toutes les théories proposées pourl’explication du m

ystère de nos origines.Et j’accepte que la

nature ait pu mettre des m

illions d’années pour créer un êtrehum

ain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre

espèce en quelques instants,27) J’accepte la recherche du profitcom

me but suprêm

e de l’Hum

anité,et l’accum

ulation desrichesses

comm

e l’accom

plissement

de la

vie hum

aine,28) J’accepte la destruction des forêts,la quasi-disparition despoissons de rivières et de nos océans.J’accepte l’augm

entation dela pollution industrielle et la dispersion de poisons chim

iques etd’élém

ents radioactifs dans la nature.J’accepte l’utilisation de

toutes sortes d’additifs chimiques dans m

on alimentation,car je

suis convaincu que si on les y met,c’est qu’ils sont utiles et sans

danger,29) J’accepte la guerre économ

ique sévissant sur laplanète,m

ême si je sens qu’elle nous m

ène vers une catastrophesans précédent,30) j’accepte cette situation,et j’adm

ets que je nepeux rien faire pour la changer ou l’am

éliorer,31) J’accepte d’êtretraité com

me du bétail,car tout com

pte fait,je pense que je nevaux pas m

ieux,32) J’accepte de ne poser aucune question,deferm

er les yeux sur tout ceci,et de ne formuler aucune véritable

opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et m

es soucis.J’accepte m

ême de défendre à la m

ort ce contrat si vous me le

demandez,

33) J’accepte donc,en m

on âme et conscience et

définitivement,cette triste m

atrice que vous placez devant mes

yeux pour m’em

pêcher de voir la réalité des choses.Je sais quevous agissez pour m

on bien et pour celui de tous,et je vous enrem

ercie.Dernière escroquerie du systèm

e capitaliste :la crise des«subprim

es ».Des centaines de m

illiers d’américains qui rêvaient

d’habiter une trop grande maison se retrouvent,

ou vont seretrouver,

à la rue et une centaine d’escrocs ont empoché

30 milliards de $ de rém

unération en 2007 et à la tête de cepalm

arès se trouve John Paulson,celui que l’on surnomm

e « lesultan des subprim

es » qui a gagné en 2007 :3 000 000 000 de$

!

30

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 30

Page 17: Nouvelle Civilisation 2012

économique sont quasim

ent tous issus du mêm

e monde,

desm

êmes

milieux

sociaux.Il

se connaissent,

se rencontrent,

partagent les mêm

es vues et les mêm

es intérêts.Ils partagent

donc tout naturellement la m

ême vision de ce que devrait être le

monde idéal futur.Il est dès lors naturel qu’ils s’accordent sur

une stratégie et synchronisent leurs actions respectives vers desobjectifs com

muns,

en induisant des situations économiques

favorables à la réalisation de leurs objectifs,à savoir:l’affaiblis-sem

ent des gouvernements,la déréglem

entation,la privatisationdes services publics,le désengagem

ent des États des secteurs del’éducation et de la recherche,la précarisation des em

plois et lem

aintien d’un niveau de chômage élevé (N

AIR

U ;voir A

nnexe 3)entretenu grâce aux délocalisations et à la m

ondialisation dum

arché du travail ce qui accroît la pression économique sur les

salariés,la

réduction des

aides sociales

afin d’accroître

lam

otivation du chômeur à accepter n’im

porte quel travail.

Tous les éléments de contrôle nécessaires à une future

dictature mondiale sont désorm

ais en place.Le pouvoir n’y estplus de type représentatif ou électif,il est exercé directem

ent parceux qui contrôlent le systèm

e financier et la production desm

archandises.Les instruments de ce pouvoir sont le contrôle de

la technologie,de l’énergie,de la monnaie et de l’inform

ation.

Le somm

et de la hiérarchie du pouvoir occidental,la

classe dirigeante américaine,

se maintient par des alliances de

familles de la haute société ayant des styles de vie sim

ilaires,desliens dans l’industrie et qui sont m

embres des m

êmes clubs

d’élites et des mêm

es écoles privées.Cette classe s’auto-reproduit

et maintient son influence grâce à des institutions qui agissent

dans le domaine politique,

comm

e la National M

anufacturingA

ssociation,la N

ational Cham

ber of comm

erce,le Business

Council,

la B

usiness R

oundtable,le

Conference

Board,

l’Am

erican E

nterprise Institute,

le C

ouncil on

ForeignR

elations… En 1956,C

.Wright M

ills dans son livre « The Pow

er

Qui so

nt-ils ?

33

Nous som

mes reconnaissants envers le W

ashington Post,le

New York Tim

es,Time M

agazine et d’autres grands journaux,leursdirecteurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté laprom

esse de discrétion pendant près de 40 ans.Il nous aurait étéim

possible de développer notre Plan pour le monde toutes ces années

durant si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités.Le

Monde est m

aintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter unG

ouvernement M

ondial.La Souveraineté Supra-Nationale d’une

Elite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe

d’Autodéterm

ination Nationale des peuples,pratiquée tout au long de

ces derniers siècles.D

avid Rockefeller dans son discours à la

Com

mission T

rilatérale en 1991.

Tém

oignage de Aaron R

usso,producteur et réalisateur defilm

s à Hollyw

ood,sur ce qu’il a appris de la bouche de Nick

Rockefeller,au sujet du 11 septem

bre 2001,de la guerre contrele terrorism

e,du CFR

etc...(13’42’’).w

ww.dailym

otion.com/related/5717370/video/x3qiv7_aaron-

russo-sur-le-911-le-cfr-et-ro_politicsA

aron est décédé le 24 Août 2007,

6 mois après cette

Interview,officiellement des suites de son cancer.

Les responsables des organisations exerçant le pouvoirréel ne sont pas élus,

et le public n’est pas informé de leurs

décisions.La marge d’action des états est de plus en plus réduite

par des accords économiques internationaux pour lesquels les

citoyens n’ont été ni consultés,ni inform

és.Tous ces traitésélaborés ces dernières années (G

ATT,O

MC

,AM

I,NT

M) visent

un but unique:

le transfert du pouvoir des États vers desorganisations non-élues.

Les citoyens continuent à voter,m

aisleur vote a été vidé de tout contenu.

Ils votent pour desresponsables qui n’ont plus de pouvoir réel.Et c’est bien parcequ’il n’y a plus rien à décider que les program

mes politiques de

«droite» et de «gauche

» en sont venus à tant se ressembler dans

tous les

pays occidentaux.

Les

responsables du

pouvoir

32

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 32

Page 18: Nouvelle Civilisation 2012

sociaux.Le vote de la loi sur les comm

issions militaires de 2006 a

évacué les Droits de l’H

omm

e du champ politique des États-

Unis.Le gouvernem

ent américain utilise,aujourd’hui,contre ses

citoyens les formes les plus avancées de surveillance,de contrôle,

ainsi qu’une propagande suscitant peur et intimidation.Ils sont

engagés dans une voie où l’on admet la torture,l’em

prisonnement

à vie à la troisième récidive m

ême pour un délit m

ineure (enC

alifornie),une censure croissante et la classification « secret »pour une grande quantité de docum

ents officiels.

La

trame

d’un pouvoir

diffus,opaque,

presqueinsaisissable,qui tisse ses liens à travers des clubs ferm

és et desrencontres internationales dont le forum

de Davos représente

l’expression la plus ostentatoire.D

ans ces lieux de rencontres,d’échanges,

de tractations gravitent les mêm

es protagonistes,s’élaborent les analyses et les com

promis qui précèdent souvent

les grandes décisions.La C

omm

ission trilatérale est une despièces de cet échiquier polym

orphe,elle consolide l’alliance entrele pouvoir des m

ultinationales,de la finance et de la politique.

Trilatérale

La Com

mission T

rilatérale est une organisation privée quifut créée en 1973 à l’initiative des principaux dirigeants dugroupe Bilderberg et du C

FR,parm

i lesquels David R

ockefeller,H

enry Kissinger et Zbigniew

Brzezinski.La raison de sa créationa été le déclin passager du pouvoir du think tank am

éricain CFR

à cause de sa politique vis-à-vis de la guerre du Vietnam

qui am

écontenté beaucoup d’américains.

Regroupant 300 à 400

personnalités parmi les plus distinguées et influentes – hom

mes

d’affaires,politiciens et décideurs intellectuels– de l’Europe

occidentale,de l’Am

érique du Nord et de l’A

sie Pacifique (Étatsdont la plupart sont égalem

ent mem

bres de l’OC

DE),son but est

de prom

ouvoir et

construire une

coopération politique

et

Qui so

nt-ils ?

35

Elite »,montre com

ment la Seconde G

uerre mondiale a perm

is lacristallisation aux États-U

nis d’un triple pouvoir formé des élites

industrielles,militaires et gouvernem

entales réunies en une seulestructure

centralisée,m

otivée par

des intérêts

de classe.

L’influence du

philosophe Léo

Strauss est

particulièrement

présente dans ces cercles supérieures de généraux,d’industriels,d’universitaires et d’hom

mes politiques.Strauss em

brassait unethéorie qui séduisit les héritiers de grandes fortunes m

enant desvies oisives et ne se souciant que de leur intérêt.

Ses idées setransform

èrent en une idéologie convaincante selon laquelle lesm

édias et le gouvernement ont coutum

e de soumettre les m

assesalors que les vrais « nobles » poursuivent leur propre volonté sanségard pour les lois faites pour contrôler ceux de basse extraction.Strauss aim

ait aussi les secrets,qu’il estim

ait nécessaires aucontrôle de la société,car si les individus inférieurs étaient avertisde ce qui se fait,nul doute qu’ils en seraient bouleversés.« Lesgens ne seront pas heureux d’apprendre qu’il n’existe qu’un seuldroit naturel :le droit du supérieur à diriger l’inférieur,le m

aîtrel’esclave,le sage la foule des sots ».Léo Strauss,A

lbert Wohlstetter

et d’autres appartenant au Com

mittee on Social T

hought del’U

niversité de

Chicago

ont eu

d’importants

crédits pour

promouvoir le program

me des néo-conservateurs à travers leurs

élèves Paul Wolfow

itz,Allan Bloom

,Richard Perle…

L’élite desm

édias américains – com

me en France – est le chien de garde des

messages idéologiquem

ent acceptables,elle contrôle le contenudes inform

ations,décide de ce qui peut être diffusé.Au nom

de lasécurité

nationale,les

États-Unis

et le

Royaum

e-Uni

sontaujourd’hui des sociétés entièrem

ent sous surveillance.Londrescom

me les grandes villes am

éricaines sont équipées de caméras de

surveillance.Les faits et gestes quotidiens des individus sont

enregistrés par

des systèm

es vidéo

et des

systèmes

dereconnaissance vocale pendant que courriels et ordinateurs sontétroitem

ent surveillés.

L’érosion des

classes m

oyennes,les

guerres,la m

isère,et les catastrophes écologiques sont,

histo-riquem

ent parlant,des facteurs conduisant à des soulèvem

ents

34

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 34

Page 19: Nouvelle Civilisation 2012

La loi du silence,chère à la m

afia,a perm

is jusqu’ici à laT

rilatérale d’agir dans l’ombre,si bien que rares sont les Français

qui savent que cette mystérieuse société existe et qu’elle exerce un

contrôle rigoureux sur les États et l’économie internationale par

l’intermédiaire des affiliés qu’elle com

pte dans la haute finance,la politique,la diplom

atie et l’administration.Les m

embres de la

trilatérale sont,

naturellement,

démocrates,

tout en

ayantconscience du danger que la dém

ocratie peut représenter pourleur plan:«Plus un systèm

e est démocratique,plus il est exposé à

des menaces intrinsèques»,

notait,dès 1975,

un rapport de laT

rilatérale sur la «gouvernabilité» des dém

ocraties.Les noms des

banques,des trusts,des consortiums que représentent la plupart

des affiliés donnent une idée de la puissance dont dispose lam

ystérieuse société qui veut faire de notre univers un monde de

robots dominé par une oligarchie de technocrates et de financiers.

Les affiliés français de la Trilatérale se recrutent aussi bien à

gauche qu’au centre ou à droite.Ceux qui se disent de G

auchevantant «l’internationalism

e»,

et ceux qui se disent de Droite

vantant le «Mondialism

e»,les deux appellations nous conduisant

au Gouvernem

ent Mondial.R

aymond Barre et Sim

one Veil sontles poissons pilotes de la puissante T

rilatérale en Europe.La

présence de M.

Barre auprès du président Giscard d’Estaing

s’explique d’autant mieux que ce dernier ne cache pas son zèle

pour cette mystérieuse société.

Invité à l’un de ses dîners,le

2décem

bre 1975,

Jacques C

hirac devait

définir ainsi

laT

rilatérale:«C’est ce que nous appelons en France une société de

pensée.Elle est l’une des plus ém

inentes.» Au m

eeting tenusecrètem

ent en avril 1989 à Paris,après une annonce publique,lesocialiste M

itterrand et le libéral Giscard d’Estaing ont fait assaut

de courtoisie à l’endroit du chef suprême de la puissante société:

le premier a décerné au banquier D

avid Rockefeller la Légion

d’Honneur,dont le ruban lui a été rem

is très officiellement par le

second.Voir:

Trente ans d’une institution secrète,

pouvoirsopaques de la T

rilatérale :w

ww.m

onde-diplomatique.fr/2003/11/BO

IRA

L/10677

Qui so

nt-ils ?

37

économique entre ces trois zones clés du m

onde,pôles de la

Triade.

À l’instar du groupe Bilderberg,

il s’agit d’un groupepartisan

de l’idéologie

mondialiste

et de

la m

ondialisationéconom

ique.La Trilatérale édite des études (la revue The Triangle

Papers) réalisées par des Task Forces (groupe de travail réunissantdes personnalités de prem

ier plan,généralement d’au m

oins troiszones régionales) et qui,une fois transm

ises à leurs mem

bres etaux gouvernants,ont des répercussions internationales m

ajeuresen

politique étrangère,

qu’il s’agisse

d’économie

ou de

géopolitique (com

munication,

énergie,dém

ographie,grands

équilibres,etc.).

Entre un rapport préliminaire (D

raft Report,

généralement non disponible auprès du public) et le rapport

définitif publié dans la revue Triangle Papers,

le rapport estdiscuté en réunion internationale annuelle.Le rapport peut alorsêtre rem

anié avant publication.U

ne revue est aussi publiée àl’issue de la réunion annuelle,il s’agit de la revue Trialogue.Lesrapports sont disponibles sur le site officiel de la C

omm

issionT

rilatérale:w

ww.trilateral.org

Cette

organisation,est

donc,sem

i-secrète et

inter-nationale et réunit en son sein des personnages considérables,leplus

souvent affiliés

à d’autres

sociétés com

me

la Franc

maçonnerie,le B’nai B’rith,le G

roupe Bilderberg,le CFR

,et quiont entrepris de gouverner,à leur m

anière,le monde occidental

associé au Japon.Les mem

bres de la Trilatérale se recrutent par

cooptation,aussi bien dans les cercles financiers et économiques

que parmi les politiciens et les patrons de presse.Seul critère

:ilsdoivent être jugés capables de com

prendre le grand desseinm

ondialiste de l’organisation et de travailler utilement à sa

réalisation.Son

action feutrée,

volontairement

ignorée des

gouvernements et des m

édias,lui permet de placer aux rouages

essentiels des États des homm

es à elle,d’«infiltrer» les hautessphères du m

onde occidental.La T

rilatérale est formée de la

crème du C

FR,du Bilderberg G

roup et de la Franc-maçonnerie

anglaise,m

ère de toutes les loges francs-maçonnes m

ondiales.

36

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 36

Page 20: Nouvelle Civilisation 2012

Bones et le Scroll and Key.C

es personnes,après leur prétendueintégration dans un groupe d’élite appelé «JA

SON

Society»,

seraient élues par leurs pairs pour constituer le comité exécutif du

CFR

.D’après ces m

êmes théories du com

plot,le CFR

contrôleaujourd’hui

l’administration

américaine

au term

e d’une

infiltration progressive

de toute

la branche

exécutive du

gouvernement :

le département d’État,

le département de la

justice,la C

IA,

et les militaires les plus hauts gradés.

Jusqu’àprésent,tous les directeurs de la C

IA auraient été m

embres du

CFR

,de m

ême que la plupart des présidents depuis Franklin

Roosevelt.Toujours selon les théoriciens de la conspiration,

leC

FR contrôlerait égalem

ent la grande presse,car la plupart desgrands journalistes am

éricains en seraient mem

bres.

Forum de D

avosW

EF (World Econom

ic Forum – Forum

économique

mondial) :w

ww.w

eforum.com

Le WEF est une organisation qui rassem

ble les homm

esles plus puissants et les plus riches de la planète.

Le critèred’adm

ission au sein de ce réseau est le niveau de pouvoir,de

richesse,et d’influence du prétendant,

dans le domaine de

l’économie,de la politique internationale,de la technologie,ou

des médias.La principale réunion du W

EF a lieu chaque année àD

avos,en Suisse,à la fin du mois de Janvier (38

èmeédition en

2008).Tout au long de l’année,les mem

bres les plus importants

de cette organisation sont reliés par un super-réseau de vidéo-conférence,«W

ellcom»,qui leur perm

et de se concerter à toutm

oment sur les décisions m

ondiales importantes.

Exactement

comm

e dans le film «R

ollerball»,qui décrit un monde futur où

les cartels économiques ont pris le pouvoir et où une élite

planétaire prend

ses décisions

lors de

vidéo-conférencessim

ilaires.Le Forum

économique m

ondial est une rencontred’hom

mes politiques et de chefs d’entreprise qui a pour objectif

Qui so

nt-ils ?

39

Council on Foreign R

elations.Site officiel :w

ww.cfr.org

Le CFR

est une organisation américaine qui rassem

bledes leaders politiques ou économ

iques de haut niveau (comm

eG

eorge Bush,Henry K

issinger,ou David R

ockefeller).Le conseildes relations étrangères est un think tank am

éricain,ayant pourbut d’analyser la situation politique m

ondiale et de conseiller legouvernem

ent des États-Unis en m

atière de politique étrangère.Fondé en 1921,

il est composé,

aujourd’hui,d’environ 4000

mem

bres issus du milieu des affaires,

de l’économie et de la

politique.En fonction des analyses m

enées,le C

FR publie le

magazine Foreign A

ffairset propose des résolutions (de type

politique,m

ilitaire ou autre) au gouvernement am

éricain.Il

exerce une influence certaine sur le rôle que jouent les États-Unis

sur la scène internationale.Il siège à New

York,et possède desbureaux à W

ashington DC

.Aussi,étant donné son influence,son

opacité et sa discrétion dans les médias,

et bien qu’il soitaujourd’hui quelque peu relayé par le think tank néoconservateurPN

AC

,certains voient en lui le véritable organe décisionnel de lapolitique étrangère des États-U

nis,et de fait,

au vu de lapuissance am

éricaine dans le monde,l’un des plus im

portantslobbies au m

onde.À noter que bon nom

bre de mem

bres du CFR

sont égalem

ent des

Bilderbergers,tandis

que d’autres

sontm

embres

de la

Com

mission T

rilatérale,autant

de groupes

régissant l’économie et la géopolotique m

ondiales.Les intérêtsdéfendus

par le

CFR

seraient

ceux des

principalesm

ultinationales.La famille R

ockefeller y a par exemple joué un

grand rôle.De ce fait,certains considèrent que le pouvoir de cet

organe est,d’une part,trop important,et de l’autre,qu’il n’obéit

qu’à une minorité de personnages très riches.U

n courant culturelam

éricain de

type conspirationniste

a élaboré

une véritale

«mythologie

» autour du CFR

,en avançant que ce dernier estcontrôlé par un groupe de personnes issues des sociétés secrètesd’étudiants des universités de H

arvard et de Yale:le Skull and

38

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 38

Page 21: Nouvelle Civilisation 2012

Éditions Tim

éli.256 pages.Titre original :« Secrets of the Tom

b:

Skull and Bones,the Ivy League and the H

idden Paths of Power»U

n spectre hante l’Am

érique.Le pays serait gouverné par unesociété secrète appelée Skull and Bones.

Com

posé d’anciensélèves de l’université de Yale et fondé en 1832,ce club très ferm

érepose sur trois fondem

ents :le principe de l’élection,le goût dusecret et le développem

ent d’un réseau.En effet,pour pouvoirêtre placé à des postes d’influence,

le Bonesman est choisi et

promet de taire à jam

ais son admission au sein de l’organisation.

Skull and Bones intrigue par sa culture du mystère et l’exercice

de son pouvoir occulte à travers l’Am

érique.Un tel lobby aussi

puissant qui fait du secret un objet de fétichisation méritait une

enquête :A

lexandra Robbins,

journaliste d’investigation,elle-

mêm

e ancienne élève de Yale,retrace ici l’histoire édifiante de

cette société mystérieuse qui recrute parm

i la crème de la crèm

ede l’establishm

ent.Un travail objectif et sérieux qui désam

orceles fantasm

es et permet de faire la part des choses entre m

ythe etréalité,entre conspiration et lobby.

Au delà du folklore ésotérique pratiqué au sein de cette

organisation au cours des rites d’initiation,ou des cérém

oniesannuelles,

les Skull & Bones illustrent surtout com

ment,

auxÉtats-U

nis,s’est perfectionné un systèm

e de reproduction desélites par le biais d’une sélection qui,contrairem

ent au mythe du

self-made m

an,ne doit rien au hasard ou aux qualités individuelles.En effet,les m

embres les plus actifs de l’organisation viennent

d’un « noyau d’environ 20 à 30 familles »,attachées à la défense

de leur héritage et de leur lignée.Voir l’article :w

ww.voltairenet.org/article14367.htm

l

Répertoire des m

embres de l’O

rdre des Skull & Bones :

ww

w.voltairenet.org/article8507.html

Qui so

nt-ils ?

41

de fournir un environnement de collaboration aux plus puissants

de ce monde,dans le but d’am

éliorer la situation économique.Il

se définit lui-mêm

e comm

e «une organisation internationaleindépendante investie dans l’am

élioration de l’état du monde en

engageant des leaders dans les associations pour former des

ordres du jour globaux,régionaux et industriels ».Il fut créé en1971 grâce à son D

irecteur Général de l’époque,

Mm

e Maris

Livanos-C

attaui sous

le nom

de

Forum

européen du

managem

ent,longtemps club européen de dirigeants d’entreprise

réunis à l’initiative de Klaus Schw

ab,professeur de gestion.Legroupe,basé en Suisse,a évolué pour devenir un acteur m

ajeurdans la définition et la m

ise en place d’un agenda global delibéralisation de l’économ

ie et des règles du comm

erce mondial.

À ce titre,

il représente majoritairem

ent les secteurs d’affaireseuropéens et am

éricains.

Skull and bones

Le crâne et les os est une société secrète de l’universitéYale aux États-U

nis.Les deux opposants déclarés de l’électionprésidentielle am

éricaine de 2004 George W

alker Bush et JohnK

erry sont mem

bres de cette organisation.Ce serait la prem

ièresociété secrète qui ait vu le jour à Yale,

sous l’impulsion de

William

Huntington R

ussell en décembre 1830.

À la fin du

XIX

esiècle,elle constitue l’une des plus prestigieuses sociétés

secrètes américaines,avec Scroll and K

ey,Wolf’s H

ead,Book andSnake et Berzelius.Il existe d’autres sociétés portant le nom

Skulland Bones:

à la Pennsylvania State University ou encore à

l’Université Vanderbilt,m

ais ce ne sont que des clubs d’anciensélèves qui n’ont,à part le nom

et le logo,absolument rien à voir

avec le Skull and Bones originel.

Skull and Bones,La vérité sur l’élite secrète qui dirige les

États-Unis

Par Alexandra

Robbins.

Éditeurs:M

ax M

ilo /

40

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 40

Page 22: Nouvelle Civilisation 2012

assez large et comprend 80%

des participants aux réunions.Legroupe Bilderberg rassem

ble annuellement,

lors d’une réuniond’une durée de 4 jours,des personnalités de tous les pays :leadersde la politique,

de l’économie,

de la finance,des m

édias,des

responsables de l’armée et/ou des services secrets,

ainsi quequelques scientifiques et universitaires.U

n rapport de synthèsede la réunion est rédigé.

Ce rapport serait envoyé à l’issue de

chaque réunion aux grands décideurs mondiaux.Pour le citoyen

lambda,il est très difficile voire im

possible de connaître à l’avancele lieu ou l’objet de la réunion :L’hôtel choisi est entièrem

ent vidéde tout autre client ;la sécurité est en partie assurée par les forcesde l’ordre du pays d’accueil.A

ucune conférence de presse n’alieu.Les discussions se tiennent à huis-clos.Il est interdit auxBilderbergers de prendre des notes ou de faire des déclarations àla presse.

Les discussions menées au sein du groupe sont

organisées de façon à obtenir un consensus parmi les m

embres,

sans devoir recourir à un vote ni à l’adoption de résolutionsquelconques.

Le

standing et

l’influence détenus

par les

participants sont tels que si un consensus se forme autour d’un

projet d’action,celui-ci pourra être réalisé plus facilement et plus

rapidement.

Certains pensent que chaque réunion annuelle

(officiellement la seule) se prolonge par de nom

breux contactsrestreints

entre des

mem

bres de

sous-comm

issions,sur

unproblèm

e particulier concernant un point précis,l’ensemble étant

organisé en faisceaux regroupés au niveau supérieur.w

ww

.dailymotion.com

/related/2016346/video/xt4sd_the-bilderberg-group_eventshttp://questionscritiques.free.fr/Bilderberg/conspiration.htmw

ww.syti.net/O

rganisations/Bilderberg.html

Infiltration dans le Bilderberg

Bilderberg 2007:

Bienvenue aux jusqu’au-boutistes parD

aniel Estulin le 21 mai 2007 (extrait de l’article :

http://questionscritiques.free.fr/Bilderberg/B

ilderberg_2007_210507.htm

)

Qui so

nt-ils ?

43

Bilderberg

La conférence de Bilderberg est une association secrèteannuelle

qui,depuis

1954,réunirait

sur invitation

environ130

ninjas des affaires,académiques ou politiques de différents

pays.Ses mem

bres,des homm

es politiques,des industriels,et desbanquiers,

s’appellent eux-m

êmes

les «B

ilderbergers»

ou«groupe Bilderberg ».L’objectif initial du groupe aurait été,dansle contexte de la guerre froide,de renforcer la coopération entreles États-U

nis et leurs partenaires européens,notam

ment via

l’OT

AN

.A

ussi,du

fait du

caractère très

confidentiel des

conférences et de sa non-médiatisation,le groupe a longtem

ps étéconsidéré

par certains

comm

e une

société secrète.

On

luireproche des possibilités de décisions antidém

ocratiques quipourraient être prise par un groupe aussi puissant.Il dem

euretoujours aujourd’hui l’un des dossiers favoris des adeptes duconspirationnism

e.D

epuis la chute de l’empire soviétique,

onreproche notam

ment à ce puissant lobby l’orchestration de la

mondialisation économ

ique.L’organisation aurait été initiée en1952,financée par la m

ultinationale néerlandaise Unilever et la

CIA

.La première réunion se serait tenu en m

ai 1954 à l’hôtelBilderberg à O

osterbeek (Pays-Bas).O

n compte parm

i sesm

embres fondateurs le Prince Bernhard des Pays-Bas,

Denis

Healey,Joseph R

etinger,David R

ockefeller,mais aussi Jozef Luns

(ex-secrétaire général de l’OTA

N) et Paul Van Zeeland (ex-

premier m

inistre belge et banquier).Le groupe Bilderberg étaitalors une organisation d’influence atlantiste dont le but officielétait,dans un contexte de «guerre froide

»,d’assurer secrètement

la coopération

entre les

États-U

nis et

les gouvernem

entsd’Europe occidentale.Le groupe Bilderberg se com

poserait entrois cercles concentriques :le Bilderberg A

dvisory Com

mittee

(«comité consultatif ») est le cercle le plus central.Il com

prendune dizaine de m

embres.Le Steering C

omm

ittee (« comité de

direction ») est un cercle constitué d’environ 35 mem

bres,exclusivem

ent européens et américains.le « cercle extérieur » est

42

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 42

Page 23: Nouvelle Civilisation 2012

médias ne considère que le rassem

blement de telles person-

nalités,dont la fortune excède de loin la richesse combinée de

tous les citoyens des États-Unis,ne vaille la peine d’être rapporté

alors que le moindre voyage de n’im

porte lequel d’entre eux faitles gros titres des infos à la télé.U

ne centaine de personnalités de premier plan ont discuté de la

marche du m

onde (2’37’’).C

ourt vidéo pris à l’entrée de laréunion annuelle du groupe Bilderberg 2000.w

ww.dailym

otion.com/video/x2rqgu_bilderberg-bruxelles-juin-

2000_news

Étaient présents à la

conférence Bilberberg 2008

La conférence de Bilderberg 2008 a eu lieu du 6 au 9 juinà l’hotel W

estfields Marriott de C

hantilly en Virginie,à quelques

de kilomètres de l’aéroport international de W

ashington Dulles.

Les participants américains à la rencontre incluaient H

enryK

issinger,Ben S.Bernanke,David R

ockefeller,Vin W

eber,Henry

Kravis,

Robert B.

Zoelick,D

onald Graham

,Vernon Jordan etC

harlie Rose.Les Français présent au Bilderberg 2008 :N

icolasB

averez (journaliste Le Point

et Partner

Gibson,

Dunn

&C

rutcher LLP) ;Henri de C

astries (Patron d'AX

A) ;Bertrand

Collom

b (Patron de Lafarge) ;Hubert V

édrine ;Manuel Valls

(député PS) ;François Pérol (député,secrétaire général en chargedes A

ffaires Economiques) ;

Jean-Pierre Jouyet (Ministre des

affaires européennes) ;Christine O

ckrent (Patronne de Frenchtelevision and radio w

orld service) ;Thierry de M

ontbrial (Patronde l’IFR

IS –Institut Français des R

elations Internationales etStratégiques) ;C

hristophe de Margerie (Patron de Total).Extrait

de la liste officielle :w

ww.infow

ars.com/?p=2564.

Qui so

nt-ils ?

45

La presse indépendante n’a jamais eu la perm

ission d’ypénétrer et aucune déclaration n’a jam

ais été publiée sur lesconclusions des participants,

ni aucun ordre du jour d’unerencontre de Bilderberg n’a été rendu public.

Com

ment,

celapeut-il être possible lorsque la liste des m

embres d’élite du

Bilderberg comprend tous les individus les plus puissants qui

dirigent le

monde

? Les

dirigeants du

Club

de Bilderberg

soutiennent que cette discrétion est nécessaire pour permettre

aux participants

aux débats

de parler

librement

sans être

enregistrés ou rapportés publiquement.A

utrement,déclarent les

Bilderbergers,ils seraient forcés de s’exprimer dans le langage des

comm

uniqués de presse.Sans aucun doute,

cette discrétionperm

et au Club de Bilderberg de délibérer plus librem

ent,mais

cela ne répond pas à la question fondamentale

:de quoi ces

personnes les plus puissantes du monde parlent-elles dans ces

rencontres ?Q

uelles garanties les citoyens ont-ils que le Club de

Bilderberg n’est pas un centre de trafic d’influence et de lobbyingsi on ne leur perm

et pas de savoir de quoi leurs représentantsparlent aux réunions secrètes du C

lub? Pourquoi le Forum

Économique M

ondial de Davos et les rencontres du G

8 sontrapportés dans tous les journaux,où ils sont couverts en unes,avec des m

illiers de journalistes qui y participent,alors que

personne ne couvre les rencontres du Club de Bilderberg,m

ême

si y participent tous les ans les présidents du Fonds Monétaire

International,de la Banque Mondiale,de la R

éserve Fédérale,des

100 plus

puissantes entreprises

du m

onde,telles

queD

aimlerC

hrysler,C

oca C

ola,B

ritish Petroleum

,C

haseM

anhattan Bank,Am

erican Express,Goldm

an Sachs,Microsoft,

les vice-présidents des États-Unis,les directeurs de la C

IA et du

FBI,les secrétaires généraux de l’Otan,des sénateurs am

éricainset des m

embres du C

ongrès,des Premiers m

inistres européens etdes leaders de partis d’opposition,

des rédacteurs en chef deprem

ier plan et des directeurs des principaux journaux dum

onde.Il est surprenant qu’aucun titre des grands groupes de

44

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 44

Page 24: Nouvelle Civilisation 2012

L’avènement d’une

société mondiale

Dans

un exposé

intitulé «L’internationalisation

desaffaires » présenté lors de la conférence Bilderberg 1968,G

eorgeBall a laissé entrevoir l’orientation économ

ique du groupe Ball,qui était sous-secrétaire d’État aux affaires économ

iques sousJFK

et Lyndon Johnson,m

embre du C

omité de direction du

groupe Bilderberg et directeur principal de Lehman Brothers and

Kuhn Loeb Inc.,a défini la nouvelle politique de m

ondialisationde Bilderberg et la m

anière dont elle façonnerait le nouvel ordrem

ondial.C

omm

e le

note Pierre

Beaudry

dans Synarchy

Movem

ent of Empire (États-U

nis,2005,w

ww.pehi.eu/organisations/SM

E/Synarchy_Movem

ent_of_Empi

re_book_04.pdf ),«...

Ball a exposé les avantages d’un ordreéconom

ique mondial néo-colonial basé sur le concept d’une

«société mondiale »,et décrit certains des obstacles à élim

inerpour y parvenir.Selon Ball,la priorité était d’en finir avec « lastructure politique archaïque de l’État nation ».A

utrement dit,

Ball réclamait un retour à l’ancien systèm

e colonialiste,mais bâti

cette fois-ci sur le concept d’une « société mondiale ».Beaudry

poursuit:Selon

Ball,

«pour être

productifs,nous

devonscom

mencer par reconnaître explicitem

ent le décalage entre ledéveloppem

ent de la société mondiale (concept répondant aux

besoins modernes) et la persistance d’une structure politique

archaïque d’États nations,la plupart de petite ou moyenne taille,

qui évolue trop lentement face aux besoins du nouveau m

onde.».Beaudry conclut :« Il était clair pour Ball que la structure m

ême

de l’État nation,et l’idée d’État,ou d’une assistance générale à unpeuple,représentaient le principal obstacle à toute tentative depillage de la planète,en particulier des nations faibles et pauvres,et à la création d’un em

pire mondial néo-colonial.La priorité de

la société mondiale est évidem

ment basée sur le libre échange

international,lequel est m

esuré par le critère britannique de

Qui so

nt-ils ?

47

Bilderberg 2007 :vers un

empire fasciste m

ondialExtrait de l’article de D

aniel Estulin dans N

EXU

S n°53 de décem

bre 2007

Cette année,la conférence Bilderberg se tenait du 31 m

aiau 3 juin dans l’hôtel R

itz-Carlton d’Istanbul,

en Turquie.Toujours

à huis-clos,

comm

e le

veut la

«tradition»,

lesdiscussions ont porté sur la présidence de la Banque m

ondiale,ladém

onstration de force de la Russie en m

atière d’énergie etl’échec des forces de l’O

tan en Afghanistan...

Bref du grandéchiquier sur lequel l’em

pire mondial place patiem

ment ses

pions.Le 3 juin 2007,la conférence Bilderberg vient de s’achever.A

près un déjeuner somptueux,

la plupart des Bilderbergersregagnent leur pays avec,

dans leurs bagages,des instructions

précises du

Com

ité de

direction sur

la m

anière d’étendre

secrètement les pouvoirs du gouvernem

ent mondial.L’idée est de

donner à chaque pays une constitution politique et une structureéconom

ique nationale appropriées,organisées aux fins suivantes:1) placer le pouvoir politique entre les m

ains de personneschoisies et élim

iner tous les intermédiaires;

2) établir uneconcentration

maxim

ale d’industries

et éradiquer

touteconcurrence injustifiée ;3) établir un contrôle absolu des prix detous

les biens

et de

toutes les

matières

premières

(lesBilderbergers le perm

ettent en tenant les rênes de la Banquem

ondiale,du Fonds monétaire international et de l’O

rganisationm

ondiale du comm

erce) ;et 4) créer des institutions judiciaires etsociales capables de prévenir toute action extrêm

e.

46

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 46

Page 25: Nouvelle Civilisation 2012

en plus facile parce que le développement des technologies de

télécomm

unication,com

biné aux avancées du savoir et auxnouvelles m

éthodes de manipulation com

portementale,

est entrain de transform

er en affreuse réalité ce qui,à d’autres époquesde l’histoire,n’était qu’une m

auvaise intention.Chaque nouvelle

mesure,

prise individuellement,

peut sembler aberrante,

mais

l’accumulation de changem

ents,dans le cadre d’une progressionperm

anente,mène tout droit à l’asservissem

ent.Il y a pourtant del’espoir.

Un peu partout sur la planète,

des points de tensioncom

mencent à se fracturer et des gens com

mencent à prendre

parti.La population comm

ence à ouvrir les yeux sur l’irrationalitéqui lui est im

posée.N

otre conscience collective comm

ence às’éveiller.Vous voyez,

les pouvoirs établis nous ont dit que lesévénem

ents mondiaux étaient trop difficiles à com

prendre pourles non-initiés.Ils ont m

enti ! On nous a dit qu’il fallait protéger

les secrets nationaux.Évidem

ment ! A

ucun gouvernement n’a

envie que ses citoyens découvrent que ses plus brillants éléments

participent à une collusion massive,à une conspiration et au pil-

lage de la planète.Aujourd’hui,

nous somm

es à la croisée deschem

ins.Nous avons le choix

:devenir un État mondial électro-

nique sous surveillance policière ou rester des êtres humains libres.

Le Siècle :«le club

» du pouvoir en France

Ultra

sélectif,ce

club ou

l’on retrouve

des hauts

fonctionnaires,des chefs d’entreprises,des homm

es politiques dedroite ou de gauche,des journalistes de prem

ier plan,quelquesuniversitaires et des syndicalistes a été créé en 1944 par G

eorgesBérard-Q

uélin,ancien dirigeant du Parti radical et fondateur dela

Société générale

de presse,

décédé en

1990,le

cénaclerassem

ble la quintessence du pouvoir politique,économ

ique,m

édiatique,voire

intellectuel ou

syndical.Plusieurs

de ses

mem

bres font également parti du G

roupe de Bilderberg,cercle

Qui so

nt-ils ?

49

profit,à savoir acheter bon m

arché et vendre à prix d’or.Le

problème est que les gouvernem

ents nationaux ont des prioritésdifférentes,voire contraires...»

Aux États-U

nis,ce système bancaire « indépendant » est

connu sous

le nom

de

Réserve

fédérale,banque

privéeétroitem

ent liée au groupe Bilderberg.En Europe,

le système

bancaire indépendant est géré via la Banque centrale européenne,dont les politiques m

onétaires sont établies par les mem

bresdirigeants de l’élite Bilderberger,

comm

e Jean-Claude T

richet.En G

rande-Bretagne,ce systèm

e indépendant est géré par laBanque d’A

ngleterre,dont les mem

bres sont aussi des mem

bresà tem

ps plein du cercle d’initiés du groupe Bilderberg.Le

système bancaire central indépendant contrôle l’ém

ission dem

onnaie et les taux de crédit et d’intérêt nationaux.La sociétém

ondiale conçue par les Bilderbergers est bâtie partout dans lem

onde,par le biais de fusions et d’acquisitions.

Ces dernières

décennies,toute la politique de déréglementation des industries

et des banques américaines a précisém

ent été établie en réponseà ce scénario,en vue de créer des corporations géantes au serviced’un nouvel em

pire dont l’intention n’est autre que la guerreperpétuelle.

Le groupe Bilderberg n’est pas un but en soi,m

ais lem

oyen d’instaurer un gouvernement m

ondial unique.C

etteorganisation est devenue un gouvernem

ent fantôme qui,lors de

ses conférences annuelles ultra secrètes,décide de la façon dontelle va exécuter ses plans.Le but ultim

e est de transformer la terre

en prison en amenant un m

arché mondial unique,contrôlé par

un gouvernement m

ondial unique,surveillé par une arm

éeunique,financièrem

ent tenu par une banque mondiale et peuplé

d’habitants bardés de puces électroniques dont les besoins vitauxse réduisent au m

atérialisme et à la survie (travailler,

acheter,procréer et dorm

ir),tous connectés à un ordinateur m

ondialsurveillant leurs m

oindres faits et gestes.Et cela devient de plus

48

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 48

Page 26: Nouvelle Civilisation 2012

300.Nom

bre annuel de candidatures proposées,dont le tiers estrefusé :50.Pour en savoir plus voir « A

u cœur du pouvoir»;Faits&

Docum

ents (1996) d’Emm

anuel Ratier,auteur du seul livre

publié sur le sujet.

Quelques autres m

embres du Siècle

:M

artine Aubry

(ancienne ministre),François Bayrou,Pierre Bilger (ancien PD

Gd’A

lstom),

Bernard

Boulito

(Heinz

et Asics),

Jean-PierreC

hevènement (ancien m

inistre),Bertrand Collom

b (ex-PDG

deLafarge),

Michèle C

otta (journaliste,ancienne directrice de

France2),Teresa C

remisi (Flam

marion),R

achida Dati (m

inistrede la justice),

Renaud D

enoix de Saint Marc (président,

vice-président du C

onseil d’État),R

ichard Descoings (directeur de

Sciences Po),O

livier Duham

el (professeur à Sciences Po),Bertrand Eveno (éditeur),

Laurent Fabius (ancien ministre),

Franz-Olivier G

iesbert ( Le Point),Élisabeth G

uigou (anciennem

inistre),Philippe Jaffré (ancien PDG

d’Elf),Bernard Kouchner

(ministre des A

ffaires étrangères),Étienne Lacour (secrétaire

général du Siècle),André Lévy-Lang (PD

G),Jean-M

arie Messier

(ancien mem

bre),Alain M

inc (conseiller de PDG

et dirigeants),N

icolas M

olfessis (U

niversité de

Paris II),

David

Pujadas(France

2),E

rnest-Antoine

Seillière (ancien

président du

MED

EF),Anne Sinclair (ancienne présentatrice de T

F1),Jean-C

laude Trichet (gouverneur de la Banque C

entrale Européenne),H

ubert Védrine (ancien m

inistre des Affaires étrangères de

François M

itterrand),A

rlette C

habot (journaliste

politique,directrice de l’inform

ation de France 2),Sylvie Pierre-Brossolette(journaliste Le Point).

Qui so

nt-ils ?

51

international.La discrétion de ses mem

bres est à la hauteur deson influence.

Un m

ercredi par mois,

place de la Concorde à

Paris,la fine fleur de la comm

unication et des médias pénètre

discrètement dans les salons de l’A

utomobile club de France.C

en’est pas l’am

our des voitures qui rassemble M

aurice Lévy(Publicis),A

lain de Pouzilhac (Havas),Serge July ( Libération) ou

Patrick Poivre d’Arvor (ex-T

F1),mais un dîner en com

pagnie deN

icolas Sarkozy,

Dom

inique Strauss-K

ahn,T

hierry B

reton,C

laude Bébéar.Tous sont mem

bres du Siècle,le plus prestigieuxdes cercles de décideurs hexagonaux.Les m

inistres mem

bres secom

ptent sur les deux mains,de Jean-Pierre R

affarin à FrançoisFillon.Les barons du Parti socialiste aussi,com

me Lionel Jospin

ou Laurent Fabius.Le milieu des affaires n’est pas en reste,avec

la quasi-totalité

des grands

patrons,de

Louis

Schweitzer

(Renault) à M

ichel Pébereau (BNP Paribas).

Sans oublier laplupart des dirigeants de la presse et de l’édition,d’O

dile Jacob àJean-M

arie Colom

bani,en passant par Claude Im

bert et LaurentJoffrin.C

e n’est ni une mafia,ni une loge,m

ais n’entre pas quiveut.La sélection est rude.« O

n ne choisit pas le Siècle,c’est luiqui vous choisit ! »,souligne Étienne Lacour.Présidé en 2005 parR

enaud Denoix de Saint-M

arc,vice-président du Conseil d’État,

le conseil d’administration com

pte une quinzaine de person-nalités com

me D

enis Jeambar ( L’Express),A

nne-Marie C

ouderc(H

achette Filipacchi Médias),M

arc Tessier (France Télévisions)

et mêm

e Nicole N

otat (Vigeo).T

riées sur le volet,les recrues

gardent le statut d’invités pendant au moins un an avant de

devenir mem

bres.David Pujadas (France

2),Emm

anuel Chain,

Édouard de Rothschild ou Jean-François C

opé ont,depuis peu,décroché le sésam

e.Le Siècle en chiffres.Nom

bre de mem

bresdu club :580.N

ombre d’« invités » en attente de leur acceptation

comm

e mem

bres 160.Âge m

oyen des mem

bres du club :55 ans.Â

ge limite pour devenir m

embre :60 ans et 65 ans pour le rester.

Cotisation annuelle :

150 €

et 62€

par dîner.N

ombre de

parrainages nécessaires

pour soutenir

une candidature

:2.

Nom

bre de mem

bres et invités conviés à chaque dîner mensuel :

50

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 50

Page 27: Nouvelle Civilisation 2012

théories sur les inégalités naturelles entre individus ou groupesd’individus (notam

ment avec La Politique du vivant,

éd.Albin

Michel,1978).Le C

lub depuis 1974 s’est tissé de nombreux liens

à droite.Alain M

adelin était l’un des plus assidus aux colloques.M

inistre en 1986,il avait pris à son cabinet comm

e chargé desétudes et discours le secrétaire général du C

lub,Michel Leroy.

Alain Juppé,quant à lui,a pris égalem

ent part à des réflexions encom

mun avec le C

lub de l’Horloge.Le président du C

lub,Henry

de Lesquen,a,en 2002,conseillé le président de la République

française,Jacques Chirac,sur les problèm

es de l’insécurité.En2006,on com

pte parmi les adhérents du C

lub de l’Horloge des

mem

bres de

l’UM

P,de

l’UD

F,du

Front national

et des

indépendants.

La French Am

erican Foundationw

ww.french-am

erican.org

Quelques personnalitées de la branche française de la

French-Am

erican Foundation :Nicolas D

upont-Aignan (député

UM

P,D

ebout la République),

Alain Juppé,Valérie Pécresse,

Jacques Toubon,François Hollande,A

rnaud Montebourg,Pierre

Moscovici (député socialiste),A

lain Richard (socialiste,

ancienm

inistre de la Défense),H

enri de Castries (A

XA

),Emm

anuelC

hain (journaliste),Jérôm

e Clém

ent (Président d’Arte),

Jean-M

arie Colom

bani,Laurent Joffrin (PD

Gde Libération),

SylvieK

aufmann (journaliste au M

onde),Anne Lauvergeon (présidente

d’Areva),

Alain

Minc,

Laurent

Cohen-Tanugi

(Sanofi-Synthélabo et m

embre du conseil d’adm

inistration du think tank« N

otre Europe » créé par l’ancien président de la Com

mission

Jacques Delors),C

hristine Ockrent,O

livier Nora (président des

Éditions Grasset),D

enis Olivennes (président de la FN

AC

),etc.D

e multiples rencontres ont lieu entre représentants français et

états-uniens afin de discuter de sujets comm

e la défense,la

politique,le journalism

e,le syndicalism

e...En fait,

il s’agit de

Qui so

nt-ils ?

53

La fondation Saint-Simon

C’est l’organisation qui a le plus œ

uvré pour la conversionidéologique de la gauche française au libéralism

e économique.

Issue des milieux anti-com

munistes de la G

uerre froide,la

Fondation Saint-Simon a discrètem

ent rassemblé en France,

dans les

années 80

et 90,

des personnalités

politiques,économ

iques,culturelles et médiatiques.Entre autres m

embres

éminents:Pierre R

osanvallon,Alain M

inc,Francis Mer,Serge

July,Laurent Joffrin,

Luc Ferry,Alain Finkielkraut,

ou encoreC

hristine Ockrent.

Mem

bre du Club de La H

aye,un réseau

international de think tanks animé par la C

IA,

la FondationSaint-Sim

on a éclipsé les intellectuels de la gauche non-atlantisteet im

posé une forme de pensée unique en France.D

e 1982 à1999,

cette Fondation exerça un véritable magistère sur la vie

intellectuelle et médiatique française.D

ans le prolongement de la

« Troisièm

e voie » chère à Raym

ond Barre,Jacques D

elors ouM

ichel Rocard,

elle rassembla une centaine de personnalités

issues des cercles libéraux et sociaux-démocrates et développa un

discours « ni de gauche,ni de droite ».Voir la suite de «La facecachée

de la

Fondation Saint-Sim

on»

par D

enis B

oneau:

ww

w.voltairenet.org/article12431.html

La

Fondation Saint-

Simon,devenue trop visible,est dissoute en 1999.

Le Club de l’H

orlogew

ww.clubdelhorloge.fr

Il défend le « libéralisme intégral » en m

atière économique

(illustré lors de la publication de l’ouvrage collectif Le Grand

Tabou :l’économie et le m

irage égalitaire,éd.Albin M

ichel,1980),le nationalism

e (par exemple avec L’Identité de la France,éd.A

lbinM

ichel,1985),les mérites,selon le club,de la colonisation m

enéepar les puissances occidentales jusqu’aux années 1960,

et des

52

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 52

Page 28: Nouvelle Civilisation 2012

la Société estime que plus de 100 instituts libéraux ont été créés

par des mem

bres du MPS.Pour K

eith Dixon,elle « constitue en

quelque sorte la maison m

ère des think tanks néolibéraux ».L’économ

iste autrichien Friedrich von Hayek s’est appliqué à

discréditer toute forme de régulation de l’économ

ie au motif que

celle-ci est trop complexe pour que l’on prétende l’organiser.Sa

théorie de « l’État minim

al » est devenue la religion du Partirépublicain États-unien en opposition aussi bien au « N

ew D

eal »des dém

ocrates qu’au marxism

e des soviétiques.Son école,

financée par les fondations des grandes multinationales,

s’eststructurée autour de la Société du M

ont-Pèlerin,et a obtenu septfois le prix N

obel d’économie.Elle a inspiré les gouvernem

ents dePinochet,R

eagan et Thatcher.Pour la suite voir « Friedrich von

Hayek,pape de l’ultra-libéralism

e» par D

enis Boneau :w

ww.voltairenet.org/article12761.htm

l

Mythologies contem

poraines.C

omm

ent la pensée devintunique

par Susan George (1996) :

ww

w.monde-diplom

atique.fr/1996/08/GEO

RG

E/5779

Les organisations internationales

CN

UC

ED

- UN

CTA

D- w

ww.unctad.org

Créée en 1964,la C

NU

CED

vise à intégrer les pays endéveloppem

ent dans l´économie m

ondiale.Banque M

ondiale - World Bank - w

ww.w

orldbank.orgLe Fond M

onétaire International (FMI,

ou IMF en

anglais) et la Banque Mondiale dessinent l’économ

ie et l’environ-nem

ent de la planète par le biais des prêts accordés aux états duT

iers-Monde

à condition

qu’ils appliquent

une politique

économique d’inspiration ultra-libérale.w

ww.im

f.org

L’OM

C

fixe les

règles du

comm

erce m

ondial,en

réduisant considérablement la m

arge de décision des États dans

Qui so

nt-ils ?

55

«lisser » les points de vue afin d’aboutir à un consensus favorableau partenariat transatlantique.Toutes ces rencontres officielles etofficieuses perm

ettent de créer une comm

union de pensée parmi

les acteurs de la FAF appartenant à des secteurs variés.C

ettefondation organise égalem

ent différents colloques sur la défense,le journalism

e,l’éducation ou la santé.

On trouve parm

i lesparticipants,outre les personnes citées ci-dessus,des nom

s bienconnus

comm

e François

Bayrou,

Bernard

Kouchner,

Jean-François C

opé,Michel Barnier,N

icolas Beytout (Directeur de la

rédaction du Figaro),le général H

enri Bentegeat (chef d’état-m

ajor des armées) etc.Tous ces colloques poursuivent,

bienentendu,

le but suprême de servir au m

ieux les intérêts del’hum

anité ! La grande force de la FAF est d’accueillir en son sein

les représentants

politiques issus

des grands

courants qui

officiellement s’opposent.

En fait,la classe politique française

s’est ralliée

depuis longtem

ps au

dogme

du m

ondialisme-

capitaliste.Cependant,il est utile pour le systèm

e de maintenir

une opposition artificielle alors qu’en fait,nous vivons dans lerégim

e du parti unique.En jouant l’alternance droite-gauche,onfait croire au peuple qu’il y a une autre politique possible.En fait,ces dirigeants politiques U

MPS m

ènent le pays vers la mêm

edirection :l’intégration à un bloc euro-atlantique,prélude à l’Etatm

ondial.Suite :ww

w.voltairenet.org/article146888.html

La Société du Mont P

èlerinw

ww.m

ontpelerin.org

Mont Pelerin Society est une organisation internationale

composée d’économ

istes,d’intellectuels et d’homm

es politiquesréunis pour prom

ouvoir le libéralisme.D

e nombreux m

embres

ont créé

des think

tanks im

portants com

me

la H

eritageFoundation dont la M

PS reçoit d’ailleurs le soutien financierpour organiser sa réunion annuelle.Pascal Salin,ancien président

54

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 54

Page 29: Nouvelle Civilisation 2012

suppression d’ici

à 2013

des subventions

aux exportations

agricoles.Les travaux menés actuellem

ent par l’OM

C découlent

en majeure partie des négociations qui se sont tenues de 1986 à

1994,dénom

mées

le C

ycle d’U

ruguay,et

de négociations

antérieures qui ont eu lieu dans le cadre de l’Accord général sur

les tarifs douaniers et le comm

erce (GAT

T).L’O

MC

accueilleactuellem

ent de

nouvelles négociations,

dans le

cadre du

Programm

e de Doha pour le développem

ent lancé en 2001.Lorsque les pays se sont heurtés à des obstacles au com

merce et

ont voulu les réduire,les négociations ont contribué à libéraliserle

comm

erce.M

ais l’O

MC

ne

s’emploie

pas seulem

ent à

libéraliser le comm

erce,et dans certaines circonstances,ses règlespeuvent favoriser le m

aintien d’obstacles au comm

erce –par

exemple pour protéger les consom

mateurs ou em

pêcher lapropagation d’une m

aladie.C

ela n’a cependant pas empêché

l’OR

D de pénaliser l’U

nion européenne pour avoir refusé d’im-

porter du bœuf aux horm

ones américain.C

ertains contestent lecaractère dém

ocratique de l’OM

C en avançant que son m

ode defonctionnem

ent favorise les pays riches capables de mener de

front des dizaines de dossiers simultanés.Les décisions se prenant

en suivant le principe du « Qui ne dit m

ot consent »,les petits paysqui ne disposent que d’un seul représentant pour gérer tous lesdossiers seraient donc la plupart du tem

ps consentants malgré

eux.L’OM

C ferait du com

merce une valeur suprêm

e qui serait lasource d’un conflit de droits avec des norm

es internationales enm

atière de

Droits

de l’hom

me,

de protection

sociale et

environnementale,de protection de la santé,etc.

L’A.M

.I :ennemi de la dém

ocratieA

ccord Multilatéral sur l’Investissem

ent (M.A

.I.:M

ultilateral Agreem

ent on Investment).

L’AM

I est un accord économique international négocié

dans le plus grand secret depuis 1995 sous l’égide l’OC

DE

Qui so

nt-ils ?

57

le domaine de l’économ

ie ou de l’environnement.Le D

irecteurgénéral est Pascal Lam

y jusqu’à septembre 2008.L’O

rganisationm

ondiale du comm

erce (OM

C ou W

TO

) se présente comm

e laseule organisation internationale qui s’occupe des règles régissantle com

merce entre les pays.A

u cœur de l’organisation se trouvent

les Accords de l’O

MC

,négociés et signés à M

arrakech par lam

ajeure partie des puissances comm

erciales du monde et ratifiés

par leurs

parlements.

Le but

est d’aider,

par la

réductiond’obstacles au libre-échange,les producteurs de m

archandises etde services,

les exportateurs et les importateurs à m

ener leursactivités.

L’OM

C est née le 1

erjanvier 1995,m

ais le système

comm

ercial qu’elle représente existe depuis 1947.En 1947,

l’Accord général sur les tarifs douaniers et le com

merce (G

ATT

:G

eneral Agreem

ent on Tariffs and Trade) établissait les règles du

système,

dont le cinquantième anniversaire a été com

mém

orélors de la deuxièm

e réunion ministérielle de l’O

MC

,qui s’est

tenue à Genève en 1998.L’A

ccord général a rapidement donné

naissance à une organisation internationale officieuse,existant defait et aussi dénom

mée officieusem

ent GAT

T,qui a évolué au fildes ans à travers plusieurs cycles (ou rounds) de négociation.En1996 à Singapour,il a été décidé de créer trois nouveaux groupesde travail.

Un sur le com

merce et l’investissem

ent,un sur

l’interaction du comm

erce et de la politique de la concurrence etun sur la transparence des m

archés publics.C

es sujets sontgénéralem

ent désignés sous le nom de « questions de Singapour».

En 1999 à Seattle au USA

,la réunion s’est conclue sur un échec.Les délégations des 135 pays m

embres se séparant sans lancer le

cycle du « millénaire ».Les pays du Sud form

ent pour la première

fois un bloc de négociation.Le somm

et de Cancun de 2003 a été

marqué par une alliance de pays du tiers-m

onde,G22,contre les

projets de libéralisation des services qui étaient sur la table desnégociations.C

ette alliance visait à obtenir de la part des paysriches une m

odification de leurs politiques agricoles et a abouti,face au refus de ceux-ci,à l’échec des négociations.En 2005 la6

econférence ministérielle a eu lieu à H

ong-Kong.A

ccord sur la

56

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 56

Page 30: Nouvelle Civilisation 2012

OM

C :m

ise à jour la «

Diplom

atie discrète»

(article de novembre 2006 par R

aoul Marc Jennar,

extrait du site :ww

w.urfig.org sur les négociations du program

me de D

oha)

Des efforts sont en cours à l’O

MC

pour reprendre lesnégociations du cycle de D

oha.Depuis juillet 2006 Pascal Lam

y,Peter M

andelson et Susan Schwab ont tous plaidé en faveur de la

poursuite de discussions dans le plus grand secret.D

ans sondiscours à la C

NU

CED

,le 27 septembre,Lam

y a déclaré :«Il estim

portant de créer un espace pour des discussions discrètes et laconstruction discrète de ponts de telle sorte que les positionspuissent se rapprocher.» Le 29 septem

bre,Peter M

andelsonexpliquait qu’il venait de term

iner une courte visite à Washington

pour de «discrètes discussions exploratoires».Schwab a dit que

ce qui fonctionnera,ce seront des «dialogues discrets» réguliershors du feu des projecteurs.D

es réunions de haut niveau ayantpour objectif de reprendre les négociations de D

oha ont eu lieu àBrasilia,K

uala Lumpur,R

io de Janeiro,Cairns,Batam

,Genève,

Bruxelles,

Washington

et H

anoi.D

es réunions

informelles,

multilatérales et bilatérales,ont eu lieu à G

enève à l’initiative dePascal Lam

y,du responsable des négociations agricoles,

duresponsable des négociations N

AM

A ou du Président du C

onseilgénéral.D

ans le cadre de la «diplomatie discrète

»,il est possibleque les entretiens les plus inquiétants concernent le N

AM

A(accès au m

arché des produits non agricoles) et les services.Lespropositions jusqu’ici avancées sur le N

AM

A pourraient m

enacerles possibilités de développem

ent industriel dans les pays endéveloppem

ent.En ce qui concerne les négociations sur les

services,bien que la volonté des pays en développement de ne pas

engager autant de secteurs que l’UE et les U

SA sem

ble très forte,il est possible que la pression pour reprendre les négociationsim

pose de nouvelles concessions.Il y a peu,

Mm

e Schwab a

Qui so

nt-ils ?

59

(ww

w.oecd.org) et

dont les

conséquences constituent

unem

enace sans précédent pour la démocratie.

Les médias,

quiappartiennent pour la plupart à des m

ultinationales favorables àl’A

MI,ont été d’une extraordinaire discrétion sur l’existence et le

contenu de ce traité,m

algré sa portée historique.Le principe

central de l’AM

I est de créer tout un ensemble de droits

nouveaux pour les multinationales,au détrim

ent des États et despopulations,

et sans aucune obligation en contrepartie.Les

dispositions de

l’AM

I perm

ettraient notam

ment

à une

multinationale de traîner un État en justice (devant une nouvelle

juridiction internationale prévue par le traité) dès lors que desréglem

entations de cet État créent des différences de traitement

entre les investisseurs nationaux et étrangers,ou encore si ils

créent des conditions de concurrence déloyale.Ces dispositions

semblent anodines,

mais leur portée touche presque tous les

domaines de l’intervention des États.A

insi,les lois en matière de

protection de l’environnement pourront être annulées si elles sont

plus sévères que dans d’autres pays où l’investisseur est établi.De

mêm

e,les subventions versées par les États au secteur culturel,ouà l’éducation publique,sont autant de conditions de concurrencedéloyale par rapport à des pays où ces secteurs ne sont passubventionnés

par l’É

tat.A

vec l’A

MI,

les «investisseurs

»pourront exiger l’annulation des lois nationales,et obtenir uneindem

nisation financière

du préjudice

subi.C

oncrètement,

l’AM

I signifie

l’abdication des

États

en faveur

desm

ultinationales,et la fin de tout pouvoir réel des gouvernements

élus.Il signifierait la fin de la démocratie,en vidant le bulletin de

vote de

tout contenu

réel.E

n 1998,

après trois

ans de

négociations que les gouvernements et les m

édias avaient tenuessecrètes,

un vaste

mouvem

ent d’intellectuels,

d’artistes,et

d’associations citoyennes comm

e Attac a contraint les politiciens

à avouer l’existence des négociations sur l’AM

I et à ouvrir undébat public.

58

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 58

Page 31: Nouvelle Civilisation 2012

CN

UC

ED rem

et fortement en question certains présupposés

utilisés pour légitimer la libéralisation du com

merce international.

Selon la CN

UC

ED,:«le program

me de réform

e orthodoxe étaitfondé sur la croyance que l’accum

ulation de capital –une

condition préalable à la fois à la croissance de la production et àdes changem

ents dans les structures économiques en ce com

prisla

diversification,l’industrialisation

et la

modernisation

destechnologies– découlerait autom

atiquement d’une am

éliorationde l’allocation des ressources.

Cette attente a été rarem

entsatisfaite

».L’organisation

appelle à

une «réorientation

fondamentale

des politiques»

qui perm

ettrait aux

pays en

développement de m

aintenir un «espace politique» plus large.

Pour que cela arrive,les auteurs du rapport de la C

NU

CED

insistent sur le fait que les règles du comm

erce international nedevraient pas «exclure l’utilisation des politiques m

êmes qui ont

joué un rôle clé dans le développement des économ

ies avancéeset

de vieille

industrialisation.» C

omm

e la

Déclaration

ministérielle de D

oha de 2001 l’indique,les «besoins et intérêts»des

pays en

développement

doivent être

placés «au coeur du program

me de travail» des négociateurs de l’O

MC

.C

e devrait

être le

point de

départ de

toute reprise

desnégociations.

Un accord favorable au développem

ent devraitcom

porter un véritable traitement spécial et différencié pour les

pays en développement.

Ce qui devrait inclure des m

esuresperm

ettant aux gouvernements de protéger le développem

entrural,la souveraineté alim

entaire et les moyens d’existence.Les

pays en développement ne devraient pas subir des intim

idationsafin de les contraindre à abandonner leurs propositions sur lesproduits spéciaux et les m

écanismes spéciaux de sauvegarde.Il est

également essentiel que les négociateurs se concentrent sur des

propositions qui apportent des solutions à la crise des produits debase,

en particulier à la question du coton pour laquelle uneattention spéciale dans les négociations de D

oha avait déjà étéprom

ise.Il est tem

ps de confronter les échecs du modèle

comm

ercial existant et de recentrer les objectifs des négociations

Qui so

nt-ils ?

61

encouragé le lobby des services à être plus actif au Congrès et a

souligné les avantages de la libéralisation des services pourl’em

ploi aux USA

.Elle a déclaré que le lobby agricole était

surreprésenté dans les négociations comm

erciales.Le lobby des

services en Europe est également très actif.D

e retour du somm

etde

l’APE

C

à H

anoi,L

amy

avait déclaré

au C

omité

desN

égociations Com

merciales de l’O

MC

que les négociations quidurent depuis cinq ans devaient produire un accord à la fin de2007 à cette occasion,

il a indiqué qu’un tel aboutissement

demandait un progrès significatif dans le courant du printem

psprochain.

«Nous som

mes quelque part entre la diplom

atiediscrète de ces derniers m

ois et des négociations à part entière»,

a-t-il déclaré.« Il serait de mon point de vue prém

aturé de passerà des négociations m

inistérielles».Il a donné le feu vert pour

reprendre les travaux dans tous les secteurs au niveau des expertsen

autorisant les

différents responsables

«à déterm

iner les

avancées possibles dans chaque domaine et la vitesse à laquelle ce

travail pourrait avoir lieu».

Un C

ycle de Doha

pour le développement ?

Dans son édition du 22 septem

bre,le Financial Tim

esreconnaissait que les affirm

ations selon lesquelles le cycle deD

oha avait le potentiel de sortir des millions de personnes de la

pauvreté «paraissent surévaluées alors que les estimations des

effets de la libéralisation comm

erciale sur la réduction de lapauvreté

subissent de

nettes révisions

à la

baisse.» D

eschercheurs du International Food Policy R

esearch Institute,de laN

ew School for Social R

esearch et du Carnegie Endow

ment for

International Peace sont parvenus à de nouvelles estimations qui

«rendent difficile la vente de Doha com

me une form

idableavancée pour les plus pauvres dans le m

onde.» Dans son

«Rapport sur le C

omm

erce et le Développem

ent» de 2006,la

60

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 60

Page 32: Nouvelle Civilisation 2012

3

L’instrument de l’escroquerie :

la monnaie crédit

Préam

bule en citations

Com

me plusieurs d’entre vous ici le savent bien,le systèm

em

onétaire contemporain est purem

ent arbitraire,et la fabrication del’argent dans le m

onde ne coûte guère plus que le prix de l’encre et dupapier.C

lifford Hugh D

ouglas (New

castle - Upon Tyne,le 9 m

ars1937).Le privilège de créer et de produire de la m

onnaie est le plusopportun dessein d’un gouvernem

ent.Par l’adoption de ces principes,le besoin ressenti depuis longtem

ps d’uniformiser la m

onnaie auxbesoins sera satisfait.

Les assujettis aux taxes seraient libérés desintérêts.L’argent cesserait d’être le m

aître pour devenir la servante del’hum

anité.Abraham

Lincoln.

Les banques,je les ferm

e.Les banquiers,

je les enferme.

Vincent A

uriol (alors secrétaire d’état de Léon Blum en 1936).

Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation.

Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour noslibertés

qu’une arm

ée debout.

Thom

as Jefferson,

troisième

président des USA

de 1801 à 1809.

L’histoire relate que les banquiers ont utilisé toutes sortesd’abus,intrigues,supercheries et violences possibles pour obtenir le

63

pour atteindre le plein emploi et un développem

ent durable.

Com

plot mondial ?

Il est certain que la démocratie n’est qu’un vernis sur une

oligarchie dont la propagande n’a qu’un seul but :conserver lepouvoir à tout prix.Et il n’est pas im

possible que cela dégénèreen dictature

! Sans tomber dans le délire paranoïaque de la

conspiration ou du « Grand com

plot mondial »,tapez illum

inatidans G

oogle et vous ne serez pas déçu du voyage! Voir,entre

autre,les Illuminatis de Bavière et Bohem

ian grove.Cela dit,je

ne pense pas qu’il existe « un plan » aussi structuré de domination

du monde au profit de quelques uns,

illuminatis ou autres

mégalom

aniaques,et ceci depuis deux siècles.

Je pense,par

contre,que les quelques centaines de personnes qui sont dans lesorganisations que nous avons m

entionnées dans ce chapitre,fonttout ce qu’elles peuvent pour entretenir la m

ystification bancaireafin,sim

plement,de ne pas perdre leur confortable et puissante

position.D’autre part leurs positions sont loin d’être enviables,

tout d’abord parce qu’ils dépensent beaucoup d’énergie à sequereller entre elles et ensuite parce qu’elles sont responsables debien des absurdités et des violences de ce m

onde.Ce qui à pour

conséquence d’amener de la souffrance à beaucoup d’êtres.Elles

ne doivent pas avoir l’esprit très paisible ! Finalement,ce serait

leur rendre un imm

ense service que de les congédier,en Francetout au m

oins,et ceci par un processus politique et démocratique

bien évidemm

ent.Elles pourraient ainsi prendre des vacances!

62

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 62

Page 33: Nouvelle Civilisation 2012

Com

me

un défi

au bon

sens et

à la

faveur de

l’obscurantisme am

biant,c’est ce dernier scénario qui nous estim

posé.Pour en finir avec l’escroquerie m

onétaire il faudraitrendre sa fonction d’ém

etteur à la banque de France.En

abandonnant leur droit de produire la monnaie,les peuples se

sont asservis aux banques.L’heure n’est plus de constater et dedéplorer,m

ais de comprendre et d’agir.

Petite histoire de la monnaie.

Les hom

mes

ont inventé

la m

onnaie en

raison des

avantages qu’elle procure à la vie collective.Les prem

ièresm

onnaie sont des monnaies m

archandises :coquillages (le cauriest

une des

premières

monnaies

de l’hum

anité,c’est

uncoquillage de 1 à 2 cm

de long),sel (de là le mot salaire),briques

de thé,têtes de bétail (pécuniaire vient du latin pecus qui veutdire troupeau ;R

oupie vient du sanscrit rupa qui veut dire tête debétail)...puis les m

étaux précieux ont détrôné toutes les autresm

onnaies marchandises (les prem

ières monnaies or ou argent pur

sont apparu vers 550 avant J.C.).Puis l’or élim

ina définitivement

le bronze et l’argent.Un jour est venu l’idée de fondre les m

étauxen petits lingots uniform

es et de mêm

e poids,c’est l’apparition dela pièce de m

onnaie,un petit lingot dont le poids et le titre sontgarantis par l’État et certifiés par l’intégrité des em

preintes quirecouvrent sa surface.

Battre monnaie est un droit régalien,

comm

e faire la guerre,signer la paix ou rendre la justice.

Lam

onnaie est le véhicule des échanges entre les homm

es,elle est lem

oyen de paiement dont dispose la population d’un pays.L’État

lui confère cours légal et pouvoir libératoire,ce qui signifie quenous som

mes tous obligés d’accepter la m

onnaie nationale enrèglem

ent d’une dette.

Le système grec tire son originalité et sa force du fait qu’il

a su allier le libre usage de la monnaie à l’affirm

ation du rôle du

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

65

contrôle des gouvernements en contrôlant l’argent et son ém

ission.Jam

es Madison,quatrièm

e président des USA

de 1809 à 1817.

Quand l’argent d’un gouvernem

ent dépend des banques,cesont elles et non les chefs du gouvernem

ent qui contrôlent la situation.N

apoléon Bonaparte

Si les gens de cette nation comprenaient notre systèm

ebancaire et m

onétaire,je crois qu’il y aurait une révolution avantdem

ain matin.H

enry Ford.

Qui doit créer la m

onnaie ?

En abandonnant leur droit de produire la monnaie,

lespeuples se sont m

is dans une situation de servage vis à vis desbanques.

Une

gigantesque escroquerie

monétaire

met

endifficulté les finances des états et dim

inue gravement le niveau de

vie des

citoyens.N

ous som

mes

trahis par

nos experts,

économistes et universitaires qui s’accom

modent d’un systèm

ecom

plexe et obscur aux finalités inavouables.On constate tout

d’abord que si la monnaie existe,c’est parce que des hum

ainsl’ont créée ! La fonction de créer la m

onnaie s’appelle la créationm

onétaire,c’est le terme consacré.U

n simple jeu d’écriture suffit

à créer la monnaie.Posons nous m

aintenant une question laisséedans l’om

bre,mais fondam

entale pour toute société humaine

:Q

ui doit créer la monnaie

? Si la monnaie est créée par un

organisme public com

me la banque de France ou la BC

E,la

monnaie est propriété publique,la société civile est bénéficiaire

directe de l’émission,ce qui est justifié puisque c’est elle qui est à

l’origine de toutes les richesses disponibles sur le marché.Si la

monnaie est créée par un organism

e privé comm

e une banquecom

merciale,la m

onnaie devient propriété des actionnaires,elleest alors prêtée à la société civile qui verse en retour des intérêtsconsidérables aux actionnaires.

64

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 64

Page 34: Nouvelle Civilisation 2012

La première m

otivation des expéditions vers le futur continentam

éricain,à la fin du XV

èmesiècle c’est :l’O

R !

Au M

oyen Age le prêteur,

l’orfèvre et le marchand

comm

encent à

satisfaire différents

besoins.1)

prêter aux

seigneurs l’argent et l’or lorsque les caisses de ceux-ci sont vides;ils obtiennent,en échange,des privilèges.2) satisfaire le besoin desécurité lors des voyages des m

archands,afin d’éviter les banditsde grands chem

ins.De là,l’introduction du billet à ordre.O

ndépose son or chez l’orfèvre qui donne en échange un billet àordre ré-échangeable à destination chez un confrère orfèvrecontre de l’or.Les m

archands vont se déplacer avec des papiers :les lettres de change.

L’or reste dans les coffres.Le changeur de m

onnaie,l’orfèvre,le spécialiste qui sait reconnaître les bonnes pièces desm

auvaises se transforme en banquier,c’est un com

merçant un

peu particulier,c’est un comm

erçant de monnaie

! Il sert d’inter-m

édiaire entre ceux qui ont de l’or et ceux qui ont besoin decrédit.

L’or ne bouge pratiquement pas du coffre,

bien qu’ilpuisse changer de m

ains grâce à la circulation des reçus émis par

le banquier.Celui-ci peut donc le prêter pour peu de tem

ps enpratiquant l’escom

pte des lettres de change.Ce faisant il prête de

l’or qui ne lui appartient pas et que les propriétaires peuvent luiréclam

er à tout mom

ent.M

ais il prête pour peu de temps et

l’expérience m

ontre qu’il

peut sans

risque se

dessaisirm

omentaném

ent d’une partie de l’or qui lui est confié.C

et or sera rapatrié dans les coffres de la banque àl’échéance des lettres de change que le banquier a achetées.U

nepartie de l’or en dépôt chez lui est ainsi constam

ment prêtée à

l’extérieur,m

ais com

me

les déposants

ne viennent

jamais

réclamer tous en m

ême tem

ps leur or,tout ce passe très bien.Le banquier fait l’interm

édiaire entre ceux qui ont actuellement

de la monnaie et ceux qui en ont besoin tout de suite.Il a rendu

possible la généralisation du crédit.Pour compenser le m

anquede m

onnaie métallique,les billets à ordre s’utilisent de plus en

plus comm

e moyen de paiem

ent.Ainsi,de l’or « dort » sur les

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

67

pouvoir politique,lequel se réservait le monopole de sa création

et jouait un rôle de garant.Le mot m

onnaie vient du temple de

Junon Moneta ou Junon l’avertisseuse,fem

me de Jupiter,déesse

des phénomènes célestes,déesse protectrice de R

ome.C

e temple

était l’endroit ou l’on battait monnaie dans la R

ome A

ntique.Solidus aureus créé par C

onstantin 1eren 330 a été le dollar du

moyen âge jusqu’au X

III èmesiècle.Il disparaîtra vers 1250 lors que

Gènes et Florence frapperont le florin qui était une m

onnaie d’or.Le franc de 1360 valait 3,88 gr d’or fin au titre de 24 carats (soitau 01/02/2008 ;3,88 gr X

20 €= 77 €

).Jean II,dit le bon,tentad’unifier la m

onnaie du royaume de France par l’ordonnance du

5 décembre 1360.

Le franc pesait 0,360 gr d’or au temps de

Louis XIV

et 0,290 gr d’or en 1914.Une m

onnaie marchandise

est une monnaie qui à une valeur en soi,com

me une tête de bétail

ou la monnaie m

étallique d’or ou d’argent.À ne pas confondre

avec la monnaie m

étallique d’aujourd’hui en métal vil qui est,

bien entendu,comm

e tous les jolis papiers colorés en circulation,une m

onnaie fiduciaire.Pour obtenir une m

onnaie frelatée onm

et un peu de cuivre dans l’or,un peu d’étain dans l’argent et unpeu de plom

b dans les deux ! Puis les spécialistes arrivent :leschangeurs pèsent et com

parent les lingots avec du métal qu’ils

savent pur.On essaye plusieurs form

es et finalement,le disque

marqué sur les 2 faces va s’im

poser.Au départ,l’ém

ission despièces est libre.N

’importe qui peut fabriquer et « battre » des

pièces.Mais rapidem

ent,cette activité passe au pouvoir politique.L

a m

onnaie se

trouve donc

parrainée de

royale façon.

L’authenticité,le « bon aloi » des pièces est garantie par le roi,l’em

pereur.Aux V

I,V

II,V

III èmesiècle,on bat m

onnaie dans plus de800 villes.Le R

oi de France a la sienne,l’Église aussi.Sous lerègne de St-Louis,

on compte 80 fabricants de m

onnaie.Les

armées coûtent cher en or et argent.

Ce sont des arm

ées dem

ercenaires.En 1490,la quantité de métal d’argent disponible en

Europe est d’à peu près 3000 tonnes et la quantité d’or de 90 tonnes.C

’est tout ce dont dispose l’Europe pour assurer seséchanges,son com

merce et la politique de conquête de ses rois.

66

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 66

Page 35: Nouvelle Civilisation 2012

Bank » –actuelle banque centrale

– sous contrôle des plus grandsbanquiers N

ew-Yorkais.

Le 5 août 1914 va avoir lieu la plus grande révolutionm

onétaire de tout les temps selon J.D

uboin.En effet,c’est laprem

ière fois que l’on décrète le cours forcé du billet de banque.C

ontre un billet usagé,la BdF ne donne qu’un billet tout neuf.Le plafond d’ém

ission de la BdF passe de 6,8 milliards à 12 et

l’avance imm

édiate au trésor de 2,9 milliard et portée à 27 en

1918.Mais en fait,c’est le 20 septem

bre 1790 que sera pratiquéle cours forcé (des assignats gagés sur les biens nationaux ) pourla prem

ière fois dans l’histoire de France.A

près avoir faitfonctionner la planche à billet à plein régim

e et provoqué une trèsforte inflation,le D

irectoire stoppa cette aventure en février 1796.Sur l’étonnante histoire des A

ssignats voir :http://fr.w

ikipedia.org/wiki/A

ssignat

La monnaie crédit est un outil

indispensable pour mobiliser

et exploiter l’énergie humaine

L’iniquité,l’injustice,

la pauvreté,la corruption et la

dévastation de l’environnement naturel et social ont pour origine

une cupidité soigneusement cam

ouflée:

la création monétaire.

L’histoire du capitalisme et son succès est,évidem

ment,lié à une

invention,ou plutôt à une m

ystification:

l’argent crédit.La

plupart des gens s’imaginent que notre m

onnaie est créée par legouvernem

ent.C

e n’est pas le cas.C

ertes,l’État im

prime la

monnaie,il est donc,officiellem

ent et techniquement,le créateur

de la monnaie ou m

onnaie primaire.

Cela dit,

les banques enprêtant de l’argent «scriptural» sont les créateurs,

de fait,des95

% de la m

asse monétaire en circulation.

La monnaie

scripturale est en fait gagée sur la monnaie fiduciaire ou m

onnaieprim

aire émise par les banques centrales,

comm

e la monnaie

papier était gagée sur l’or.Le rapport de la m

onnaie papier

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

69

étagères –banks– des orfèvres qui ont l’idée d’en prêter une

partie contre rémunération.U

ne mêm

e quantité d’or,dont ils nesont pas propriétaire,

sert donc plusieurs fois.Ils deviennent

«banquiers» (stockages des valeurs sur des banks).

Le premier à avoir eu l’idée du papier-m

onnaie est unsuédois :Johan Palm

struch c’était à Am

sterdam en 1656.Il a eu

le « mérite » d’avoir le prem

ier pris conscience de cette possibilitéde m

ettre en circulation de la monnaie-papier au delà d’une

couverture or à 100 %,d’offrir aux com

merçants,qui viennent lui

vendre des lettres de change,des billets que l’on peut échanger àtout m

oment contre de l’or.U

n bout de papier contre un autrebout de papier ! C

’est l’invention de la monnaie-papier.En 1630

Charles 1

erréquisitionne 200 000 livres de pièces et de lingotsdéposés par les particuliers dans la tour de Londres.À

compter

de cette date,ceux qui possèdent de l’or jugeront plus prudent dele confier aux orfèvres londoniens.

En 1694 c’est la création de la première banque centrale,

la « Banque d’Angleterre » c’est sim

plement une charte accordée

a un regroupement de banquiers.

Au

XV

III eet

XIX

esiècles la

monnaie m

étallique cède progressivement la place à la m

onnaiescripturale fondée sur la confiance d’être rem

boursé en or àprem

ière demande.

C’est le début de l’ère de « l’étalon or ».

L’étalon or ou monom

étalisme au sens strict se résum

e à 18781914 pour le Franc dit germ

inal (date de définition légale:

le 17 germinal an X

I,soit le 7 avril 1803 a été défini comm

e unFranc 4,5 g d’argent titrant 1000/1000

esoit des pièces de 5g

à 90% d’argent et le reste de m

étal vil).En France,les prix ontété m

ultipliés par six entre 1914 et 1926,tandis qu’ils étaient

restés à peu près stables de 1820 à 1914.Les R

othschild et les Rockefeller,pour ne nom

mer que

ceux-là,aident en sous-main A

lexander Ham

ilton,qui leur devaitson poste de m

inistre des finances des États-Unis,à fonder la

«First National Bank of the U

nited States »,première banque

centrale américaine.Elle deviendra en 1913 la « Federal R

eserve

68

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 68

Page 36: Nouvelle Civilisation 2012

nécessaires aux activités bénéfiques est le droit régalien dupouvoir politique issu du débat dém

ocratique.La capacité de

battre monnaie sur un territoire et donc la création de la

confiance dans l’échange marchand est le prem

ier devoir de toutgouvernem

ent souverain.Pourquoi le gouvernem

ent devrait-ilpayer de l’intérêt à un systèm

e bancaire privé pour l’usage de sapropre m

onnaie qu’il peut émettre lui-m

ême sans intérêt et sans

dette ? Citons Eric D

illies :« Pour reprendre une métaphore chère

aux Anciens,la m

onnaie est à l’économie ce que le sang est au

corps humain

;s’il en manque,c’est l’aném

ie,s’il y en a trop,c’est la congestion m

ais il ne viendrait à l’idée de personned’em

prunter son propre sang.Alors,il revient à l’État,pour le

service du bien comm

un,d’assurer l’offre à la dem

ande dem

onnaie pour qu’enfin l’économie soit au service de l’hom

me

».

Le fait que le gouvernement ait abandonné cette fonction

aux banques

privées est

une trahison

abominable.

Le

gouvernement se refuse à lui-m

ême un privilège qu’il a accordé

aux banques par la loi,il se fait le serviteur des banquiers et

méprise le peuple.

L’objectif des banques privées n’est pasd’ém

ettre l’argent en fonction des besoins de la population,mais

de faire le plus de profits possibles,et d’amener gouvernem

ents,collectivités

locales,entreprises

et individus

à s’endetter.

L’oligarchie financière

internationale m

entionné au

chapitreprécédent,gonflés d’arrogance et de certitude sur la validité deleur idéologie sont donc favorables à une banque centraleeuropéenne,car c’est le m

eilleur moyen,pour eux,d’em

pêchertout gouvernem

ent national de recouvrer sa capacité de battrem

onnaie et de se maintenir au pouvoir.C

e tour de passe-passe,cette escroquerie m

onumentale du cartel bancaire international

doit cesser.Saint-Louis,roi de France,disait que « Le premier

devoir d’un roi est de frapper l’argent lorsqu’il en manque pour

la bonne vie économique de ses sujets».La pièce d’or frappée par

le souverain local,puis le billet à ordre émis par les Tem

pliers,puis par les Lom

bards,ont perm

is l’ouverture des cultures

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

71

en circulation et de l’or détenu par la Banque de France,par

exemple,a progressivem

ent augmenté au cours du X

IXèm

esiècle.U

n processus de prêt entre banques permet la création ex-nihilo

de la monnaie scripturale.En fait c’est une escroquerie à 2 étages.

D’autant plus que la m

onnaie primaire n’est m

ême plus gagée sur

l’or depuis 1971,ou plutôt sur le $ US qui était gagé sur l’or

(Bretton-woods,1944) com

me nous le verrons plus loin.

Notre m

onnaie nous est donc prêtée par des cartelsbancaires privés.

Le pouvoir politique a,au cours des siècles,

remis aux banques son devoir de créer l’argent de la nation.La

plus grande révolution monétaire de tous les tem

ps a eu lieu le 5 août 1914,soit trois jours après la déclaration de la G

randeguerre.C

omm

e des milliers de gens voulaient retirer l’or qu’ils

avaient déposé dans les banques à la place des billets qu’ilsdétenaient,

le gouvernement français de l’époque a décrété le

moratoire des dépôts et le «cours forcé

» des billets de banques.Les nations belligérantes et les pays neutres suivirent l’exem

ple.Les belligérants ont ainsi eu les m

oyens d’orchestrer une des plusgrands

boucheries de

l’histoire.E

n effet

les «spécialistes

économiques»

de l’époque

prédisaient une

fin rapide

deshostilités faute d’or dans les coffres! La nouvelle m

onnaiepurem

ent fiduciaire à donc permis de construire beaucoup de

canons et d’enrichir quelques profiteurs.R

othschild disait:«si vous perm

ettiez aux banquiersd’ém

ettre l’argent d’une nation,ils ne se soucieraient pas des

lois.».U

ne élite

bancaire internationale

détient le

pouvoirsuprêm

e de création monétaire.C

ela lui donne le contrôle –au

moyen de l’argent-crédit– des destinées des nations et de

l’économie m

ondiale.En fait,tous nos problèmes viennent de là.

C’est parce que l’argent est prêté avec intérêt et avec pour seul

objectif de faire des profits que nous observons l’absurditéd’investissem

ent dans des technologies «gadget» alors que desbesoins de base ne sont pas satisfaits.Le contrôle de la m

assem

onétaire en

circulation et

donc la

création des

crédits

70

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 70

Page 37: Nouvelle Civilisation 2012

de la masse m

onétaire n’est plus créée pour faciliter le transfertde la production aux consom

mateurs m

ais pour être prêtée àintérêt.

Pourquoi pensez-vous

que les

spéculateurs et

lesfinanciers

tentent-ils aujourd’hui

d’imposer

une dictature

monétariste ? Parce que c’est la seule m

anière pour eux de sem

aintenir au pouvoir.O

n privilégie la valeur symbolique de

l’argent au

détriment

de la

valeur réelle

qu’il est

censéreprésenter.

L’intérêt sur

l’argent,c’est

le plus

sûr m

oyend’appauvrir les citoyens et la planète entière,m

ais les «pros» dela finance n’en ont cure puisque c’est leur gagne pain.Lorsquel’on détruit des denrées agricoles pour garder le prix à un prixsurfait,cela ne profite ni aux producteurs ni aux consom

mateurs

mais uniquem

ent aux spéculateurs.Quand tout va trop bien,on

organise une bonne guerre pour tout détruire et ensuite on prêtede l’argent afin de tout reconstruire.Le problèm

e,c’est que l’onest persuadé que cela a toujours été ainsi,que ce sera toujoursainsi et que cela ne peut pas changer.

Bien évidemm

ent,c’est

faux,il nous suffit sim

plement de nous m

ettre d’accord afind’établir de nouvelles règles du jeu.

La logique du fonction-nem

ent du système bancaire international pousse les banquiers à

prêter pour n’importe quel projet pourvu qu’il soit source de

profit.N

’oublions pas que le seul souci du banquier c’est deprêter l’argent qu’il crée.

On en arrive donc,

aux faillites descaisses

d’épargne am

éricaines ou

au scandale

du C

réditLyonnais.En fait,les énorm

es masses m

onétaires investies dansdes projets absurdes et à l’utilité dérisoire pour le genre hum

ainsont sym

ptomatiques de la stupidité et de l’hypocrisie des règles

de fonctionnement de notre société.

Ce systèm

e à la recherche de toujours plus de profitpréfère développer des technologies gadgets,les biotechnologiespar exem

ple,alors que les deux tiers de l’hum

anité ont desproblèm

es de

nutrition,de

santé et

d’éducation.N

ousinvestissons

de grandes

quantités d’énergie

humaine

poursatisfaire l’avidité insatiable de quelques groupes de personnes.C

eci dit,les banquiers ne sont pas plus responsables que les

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

73

locales,des m

archés locaux à la région,à la nation et puis

finalement aux échanges internationaux.La fonction sociale de

l’aristocratie était de garantir l’ordre et la sécurité sur un territoiredonné.

Le garant

de la

confiance dans

l’échange était

lem

onarque.Les pièces étaient fabriquées en métaux relativem

entrares et inoxydables et frappées à l’effigie du roi régnant sur unterritoire.La m

ontée en puissance des marchands,à partir du

XV

I èmesiècle,puis leur prise du pouvoir,à la fin du X

VIII èm

e,s’esttraduite par leur prise de contrôle du sym

bole de l’échange.

Le problème de l’instauration d’un intérêt sans souci

aucun sur la finalité de l’utilisation du capital est bien connu.L’argent n’est plus produit pour faciliter les échanges de bien etde services et perm

ettre à la production de satisfaire les besoinsde consom

mation m

ais pour satisfaire les besoins solvables etm

ercantiles et

être prêté

à intérêt.

Cela

débouche sur

l’accumulation et la concentration du sym

bole de confiance,lecapitalism

e,l’exploitation,la misère qui côtoie le gâchis et toute

l’absurdité du monde m

oderne.L’argent fut inventé au départpour faciliter les échanges com

merciaux de biens et de services.Il

développe aujourd’hui des effets pervers et les professionnels del’argent l’ont récupéré pour le faire travailler à leur profitpersonnel.Il nous faut donc éduquer ces ignares,renseigner cesniais,leur faire com

prendre que nous ne somm

es plus dupes etque nous en avons assez d’être exploités.Les professionnels del’argent vivent com

me des parasites au détrim

ent de ceux qui lesnourrissent,et si nos ancêtres ont créé l’argent afin de faciliter leséchanges de biens et de services,ce n’est pas pour qu’il soit prêtéà intérêt.Le coquillage a été rem

placé par la pièce de bronze,d’argent et d’or,l’or par le papier valeur et le papier valeur parune m

onnaie fiduciaire.La valeur de cette monnaie,qu’elle soit

électronique ou représentée par des bouts de papier colorés,estuniquem

ent fonction de la confiance que nous voulons bien luiaccorder.

Depuis que les États ont perdu le droit régalien de

battre monnaie en le déléguant aux banques,une part im

portante

72

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 72

Page 38: Nouvelle Civilisation 2012

européenne ne

va qu’asseoir

davantage la

dictature des

transnationales,des financiers et de la structure décrite au

chapitre précédent.Le m

andat confié à la BCE se lim

ite à«contenir l’inflation » en jouant sur les règles bancaires et enperm

ettant l’injection de plus ou moins de m

onnaie par lesbanques,sous form

es de crédit.

La seule richesse d’une société,d’une com

munauté,

outres les richesses naturelles du sol et du sous-sol du territoireoù cette com

munauté est installée,est sa capacité à m

obiliser,àorganiser le travail,l’activité productrice.La m

onnaie est un outilextraordinaire pour m

obiliser l’énergie humaine.

Au cours de

l’histoire de l’humanité,com

me un âne qui avance avec des coups

de bâton ou grâce à une carotte,le travail manuel,l’im

agination,le génie a été canalisé,

organisé,m

obilisé soit par la force,la

contrainte soit par la croyance,la foi.Les guerriers vainqueursfont travailler les vaincus,

c’est l’esclavage.C

ertains peuventprom

ettre une vie au paradis contre la construction d’unecathédrale.C

ombien de m

onuments,de tem

ples ont été construitpour des raisons religieuses ?

Toutes les sociétés non-occidentales ou vernaculaires sontorganisées sur des valeurs com

munautaires et spirituelles qui

s’opposent aux

valeurs m

atérialistes et

individualistes de

l’occident.Une des raisons de cette « dérive » de l’occident est du

à l’intégrisme catholique de la fin du m

oyen-âge –l’inquisition.

Après

une structure

sociale collectiviste,

hiérarchique et

coercitive,le bien être collectif ne pouvait découler que de

l’addition des intérêts individuels et égoïstes.A

insi est né lepostulat de base du capitalism

e affirmé par A

dam Sm

ith dans la richesse des nations en 1776.

Avec l’arrivée des galions d’or en provenance du nouveau

monde au début du

XV

I ème,

une nouvelle super-structure estapparue.Le C

apitalisme est né de la conjonction de différents

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

75

ingénieurs et les techniciens qui réalisent ces projets stupides.Lesingénieurs,

les techniciens et les ouvriers brefs les salariés quin’ont que leurs forces de travail à offrir ne sont que les esclavesm

odernes des financiers et des technocrates.Les m

aîtres sontobligés de m

aintenir ce système pour se m

aintenir en place et lesesclaves sont obligés de travailler pour vivre.Financiers et salariéssont tenus par la peur et l’avidité.

Quelle

différence entre

le sim

ulacre de

la m

onnaiefiduciaire et le sim

ulacre du simulacre de la fausse m

onnaie?

Certains ultra-libéraux am

éricains proposent que les monnaies

soient privatisées.C’est la généralisation du régim

e de la faussem

onnaie ! Ce que redoute les banquiers centraux et ceux qui sont

en charge de la politique économique et m

onétaire c’est lagénéralisation des m

onnaies privées,des systèm

es d’échangeslocaux.U

ne fausse monnaie dont on saurait que c’est une fausse

monnaie ne serait pas une fausse m

onnaie.L’escroquerie,

lam

ystification bancaire repose bien sur ce secret de polichinelle,lam

onnaie fiduciaire n’a aucune réalité autre que la confiance que l’on a en l’ém

etteur.Le scandale,évidemm

ent,c’est de payerun loyer (un intérêt) sur cette m

onnaie qui est créé ex-nihilo.Et c’est aussi de cette logique de rendem

ent de l’argent prêté quetous nos problèm

es découlent.

Que nous ayons besoin d’un sym

bole qui représente notrem

érite accumulé,soit ! C

e symbole,n’a,évidem

ment,pas besoin

d’avoir une contrepartie en métal précieux.C

e qui est important,

c’est que cette monnaie soit stable et acceptée par tous.

Une

monnaie qui ne rapporte aucun intérêt,qui soit étalonnée sur le

temps de travail hum

ain standard et qui soit contrôlée par lepouvoir politique.La m

onnaie unique européenne est l’appro-priation de l’ém

ission du symbole d’échange par une caste de

technocrates qui

prétend détenir

la vérité

sur «les

loiséconom

iques».Ces lois économ

iques qui ne sont que la mise en

forme de la vision politique des m

archands.La monnaie unique

74

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 74

Page 39: Nouvelle Civilisation 2012

XV

I ème

siècle les échanges s’y multiplient,

l’augmentation des

moyens de paiem

ent devient aussi nécessaire que celle desm

oyens de transport.Les variations fréquentes et inattendues desquantités d’or en circulation n’ont jam

ais été en rapport avec lesbesoins des m

oyens de paiement du pays.La m

onnaie fiduciairefut une innovation indispensable à l’expansion des échanges.C

’est au courant du XV

II èmesiècle,alors que les routes anglaises

étant peu sures,les voyageurs craignaient d’emporter leurs pièces

d’or en voyage ;ils avaient pris l’habitude de les confier aux

orfèvres de la cité de Londres qui leur en délivraient des reçusappelés goldsm

ith notes.U

n orfèvre,rem

arquant le rôle quejouaient les reçus,

eut l’idée de fabriquer des fictifs pour s’enservir ou les prêter à intérêts.

Si le porteur d’un faux reçuréclam

ait ses pièces d’or,rien n’était plus facile que de lui donnersatisfaction en puisant parm

i celles que les autres clients laissaienten dépôt.Son exem

ple fut suivi par les autres orfèvres,puis parles banquiers de H

ambourg,d’Italie,de H

ollande.Or,ces reçus

fictifs rendaient d’éminents services dans tous les pays qui

manquaient de m

oyens de paiement.

Une banque,

vers 1650,constatant elle aussi que ses

clients retiraient rarement leurs espèces,

décida de créer leprem

ier reçu au porteur à remettre à un déposant.Le billet de

banque était né.À l’origine,le billet de banque n’était donc qu’un

simple certificat de dépôt,une créance sur une certaine quantité

d’or qui lui servait de gage.Le billet de banque devenait une

monnaie

dont l’économ

ie avait

besoin,une

rallonge de

lam

onnaie or.Cependant les troubles et les guerres ébranlaient la

confiance du public dans la solidité des banques.Leurs billetsétaient si nom

breux et si divers que les paniques éclataient quandtrop de porteurs en réclam

aient simultaném

ent le remboursem

ent.Les créer devenant une opération périlleuse si tous les banquierss’y livraient à la fois,

quelques-uns prétendirent en avoir lem

onopole,ce qui exigeait l’intervention de la puissance publique.G

uillaume

III d’A

ngleterre était

à court

d’argent et

dans

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

77

facteurs.L’afflux de métaux précieux

;l’invention de l’imprim

erie;

la réforme protestante et son corollaire la rédem

ption par letravail;

et,plus tard,

au siècle des lumières,

la croyance aubonheur qui découle du progrès et son instrum

ent la techno-science.Les guerriers,les nobles font la guerre pour s’approprierde nouveaux territoires et faire m

ain basse sur le trésor du vaincu.Ils s’em

pressent de dépenser leur or auprès des artisans pouracquérir des biens m

anufacturés et lorsqu’il n’en possèdent plus,l’em

prunte ou le vole pour refaire la guerre ou le dilapider ànouveau.Le travail est totalem

ent indigne pour un aristocrate,le guerrier fait la guerre et l’artisan,le serf,le paysan travaille !Petit à petit l’artisan devient bourgeois fait du com

merce,

construit et thésaurise.L’or est im

mobilisé dans le coffre du

bourgeois qui devient banquier.La grande innovation bourgeoisesera d’im

primer du papier valeur gagé sur l’or.Il peut dorénavant

mobiliser le travail du non-bourgeois –

ceux qui n’ont d’autrerichesse que leur force de travail.C

ette innovation est la clé ducapitalism

e et elle est en faite une mystification.C

ette escroqueriem

onumentale à perm

is une mobilisation sans précédent dans

l’histoire de l’humanité de l’énergie hum

aine.

Mais pourquoi m

anquons-nous de crédits ? Personne nes’étonne aujourd’hui lorsqu’un gouvernem

ent affirme qu’il n’a

pas les

moyens

de m

ener une

politique sociale.

Faute de

croissance,restrictions budgétaires est la formule consacrée des

gouvernements actuels.L’argent est le nerf de la guerre m

ais pasde la paix

! Les parlementaires,

les conseillers généraux,les

maires acceptent sans sourciller que les projets les plus urgents,

les plus facilement réalisables soient ajournés pour cette raison

majeure

:pas d’argent! Pourtant il n’y a rien de plus facile à

fabriquer que le Crédit !

Il est indispensable d’augmenter le volum

e de la monnaie

dans une nation dont l’économie se développe.D

ans l’Europe du

76

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 76

Page 40: Nouvelle Civilisation 2012

Sur ses billets,la Banque de France avait inscrit la

promesse de les rem

bourser en or.Le cours forcé des billets,

décrété le 5 août,la dispensait de tenir ses engagements.Le billet

de banque n’étant plus convertible en or,il cessa d’être une

monnaie-m

archandise pour devenir une monnaie-papier sans

valeur intrinsèque.Avant le 5 août 1914,le billet était la photo du

lingot d’or dont on était propriétaire.Après le 5 août,la dureté

des temps avait obligé la Banque de France à tirer beaucoup

d’épreuves du cliché pour en distribuer davantage...

Le combat de R

oosevelt contre les banquiers

En 1933,Roosevelt fut contraint d’accorder un m

oratoireà presque toutes les banques am

éricaines.Il dévalua le dollar

de 40%

et mis l’em

bargo sur tout l’or des États-Unis en

réquisitionnant les banques fédérales,les particuliers et mêm

e lem

inerai extrait

des m

ines.C

e stock

fut enferm

é dans

lessouterrains

de Fort-K

nox pour

le com

pte du T

résor qui

n’utiliserait cet or que pour le règlement des États-U

nis àl’étranger.Le dollar faisait ainsi figure de m

onnaie internationale,puisqu’il était encore convertible en or.

Ce privilège n’était

accordé qu’aux banques d’État étrangères pour solder la balancede leur paiem

ent.Pour les particuliers le dollar dem

eurait undollar papier.

À l’âge de 39 ans en 1921,

Roosevelt subit une

attaque de poliomélite qui le paralysa.

Il se retira de la viepublique pendant plusieurs années et étudia l’histoire de son payset

en particulier

l’œuvre

d’Alexander

Ham

ilton.H

amilton,

premier secrétaire du trésor après l’indépendance,proposa à son

pays une politique volontariste de crédit public.R

oosevelt futconvaincu que la question du crédit était fondam

entale pour ledéveloppem

ent et que les égarements de la spéculation boursière,

le règne de l’étalon or et la gestion des dettes et des domm

ages de guerre constituaient un danger pour l’économ

ie mondiale.

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

79

l’impossibilité de lever des im

pôts.Il reçut donc,en 1694,la visited’un groupe de banquiers,

conduits par M.W

illiam Paterson,

qui lui proposèrent une petite combinaison.

Ils créeraient unebanque au capital de 1 200 000 livres-or qu’ils prêteraient au roià 8 %

d’intérêts.En contrepartie,

sa majesté autoriserait leur

banque à émettre,seule,des billets de banque dans la cité de

Londres,pour une somm

e équivalente qu’elle utiliserait pour sonpropre com

pte.Le roi ayant accepté,

la banque s’appela la Banqued’A

ngleterre.Ses fondateurs venaient d’acquérir le monopole de

fabriquer de la monnaie légale.

Les plus grandes réformes

monétaires naissent de circonstances im

prévues...Sir R

obertPeel,plus d’un siècle après,fit décider par le Parlem

ent que les279 banques du R

oyaume-U

ni qui émettaient encore des billets

ne seraient

pas rem

placées quand

elles disparaîtraient.

Lem

onopole de la Banque d’Angleterre s’étendit à tout le pays.

Créée en 1694,elle fut nationalisée en 1946.La France im

ital’A

ngleterre.L’expérience m

alheureuse de Law avait pourtant

prouvé que la masse des billets de banque peut être supérieure à

la couverture métallique.L’erreur de Law

fut d’en émettre plus

que les besoins de l’économie.En 1803,Bonaparte autorisa la

création de la Banque de France en lui concédant pour quinzeans le droit d’ém

ettre des billets à Paris et dans les villes où elleouvrirait des succursales.

Ce m

onopole fut renouvelé jusqu’en1945,année où elle fut nationalisée.Son privilège n’est devenuexclusif qu’après la révolution de 1848 à la suite de la crise quiébranla les banques départem

entales et les obligea de fusionneravec la Banque de France et donc de ne plus ém

ettre elles-mêm

esde billet.La Banque de France n’a jam

ais été tenue de conserverun rapport entre le m

ontant de ses billets et son encaisse-or.C

ette émission de billets,libre à l’origine,fut lim

itée à partir de1870 à un m

aximum

fixé par la loi :le plafond.Mais si l’ém

issionde billets m

enaçait de crever le plafond,on avait soin de le

surélever au préalable.La monnaie-m

archandise terminera son

existence le 5 août 1914.

78

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 78

Page 41: Nouvelle Civilisation 2012

séduction du profit par laquelle ils induisent les gens à suivre leurascendant frauduleux,

ils ont eu recours à des exhortations,plaidant avec des larm

es dans les yeux pour un retour à laconfiance.

Ils ne connaissent que les règles d’une générationd’égoïstes.Ils n’ont aucune vision collective,et lorsqu’il n’y a pasde vision,

le peuple meurt.

Les marchands du tem

ple ontabandonné leurs sièges dans le tem

ple de notre civilisation.Nous

devons maintenant y faire revenir nos anciennes vérités.

Lebonheur ne réside pas dans la sim

ple possession d’argent.Il tientà la joie d’accom

plir,à l’émotion profonde de l’effort créateur.La

joie et la stimulation m

orale du travail ne doivent plus êtreoubliées dans la folle poursuite de profits évanescents.C

es jourssom

bres que nous vivons vaudront bien tout ce qu’ils nouscoûtent s’ils nous enseignent que notre véritable destinée n’estpas de nous laisser faire,m

ais de pourvoir à nos besoins et à ceuxde nos prochains.La reconnaissance de la fausseté de la richessem

atérielle comm

e critère de succès va main dans la m

ain avecl’abandon de la fausse croyance suivant laquelle les respon-sabilités publiques ou une haute position politique se m

esurentseulem

ent suivant les critères de vanité et de profit personnel,etil faut m

ettre un point final à cette forme de conduite qui trop

souvent,dans la banque et les affaires,

abaisse une confianceabsolue en une injustice,égoïste et sans cœ

ur.Une refondation,

cependant,ne fait pas seulem

ent appel à des changements

d’éthique.C

e pays exige de l’action,et de l’action im

médiate.

Notre toute prem

ière tâche est de mettre les gens au travail.Il ne

s’agit pas d’un problème insoluble si nous y faisons face avec

sagesse et courage.N

ous pouvons en partie réussir si nousem

bauchons directement par l’intervention de l’État lui-m

ême,

nous mobilisant en vue de cette tâche com

me nous le ferions

dans une situation de guerre,mais en m

ême tem

ps,grâce à cetteforce de travail ainsi m

obilisée,en accom

plissant les grandsprojets dont nous avons besoin pour stim

uler et réorganiserl’utilisation de nos ressources naturelles.Finalem

ent,dans notreprogression vers la reprise du travail,nous aurons besoin de deux

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

81

En juillet 1928,il rédigea un article intitulé :A dem

ocratic view ofour foreign policy,

dans lequel il s’élève contre la dérive de lapolitique

extérieure am

éricaine vers

une diplom

atie de

lacanonnière,

et propose

aux autres

républiques des

deuxA

mériques une politique de paix par le développem

ent mutuel.

Il recomm

ande l’arrêt de toute intervention unilatérale de la partdes États-U

nis dans les affaires intérieures des autres pays et unecoopération équilibrée,de m

anière à assurer plus d’ordre dans cethém

isphère et moins d’hostilité.

Les temps sont m

ûrs pourentam

er un autre chapitre.A

près la crise de 1929,R

ooseveltpense que l’heure d’une nouvelle politique économ

ique et d’unenouvelle politique étrangère est venue.

Il se présente contreH

erbert Hoover,le continuateur du systèm

e anglais d’économie

politique aux États-Unis,à la fois pour un retour à l’esprit des

origines et un renouveau qu’il appelle le New

Deal.A

près savictoire de novem

bre 1932,un climat d’hostilité com

mencent à

être créé contre lui par les milieux financiers.Le 15 février 1933,

alors qu’il terminait un discours à M

iami,des coups de feu sont

tirés dans sa direction.Il en réchappe,mais le m

aire de Chicago

est tué et plusieurs personnes grièvement blessées.

Roosevelt attaque l’oligarchie financière dans un discours

prononcé le 4 mars 1933,dans un contexte d’une fuite organisée

contre le dollar.Le dollar est alors convertible en or.

Lesspéculateurs vendent et le pays perd ses réserves de m

étal précieux,avec la com

plicité des grandes banques américaines et anglaises.

Roosevelt fustige les m

archands du temple.

Citons quelques extraits de ce discours du 4 m

ars 1933 :« Les pratiques de m

archands du temple sans scrupules se

trouvent incriminées devant le tribunal de l’opinion publique,et

rejetées par les cœurs aussi bien que par l’esprit des hom

mes.

Oui,ces trafiquants ont tenté de faire quelque chose,m

ais leursefforts portent l’em

preinte d’une tradition périmée.

Face àl’échec de l’ém

ission de crédit,ils n’ont su proposer que le prêtde davantage d’argent.N

’étant plus en mesure de faire valoir la

80

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 80

Page 42: Nouvelle Civilisation 2012

banquiers qu’est la Réserve fédérale,et lui substituer une Banque

nationale.Le pouvoir de fait qu’avaient et qu’ont d’autant plusaujourd’hui,

les banquiers privés de battre monnaie avec leur

instrument,la réserve fédérale,aurait alors été repris par le T

résorpublic com

me le prévoit d’ailleurs la C

onstitution américaine.

Roosevelt établit que la m

onnaie serait toujours émise par la

réserve fédérale,mais ne serait plus convertible en or.

Afin de lim

iter la spéculation et ainsi d’éviter que seconstituent des géants de la finance,le G

lass-Steagall Act fut voté

en juin et instaura la séparation entre les activités de banque dedépôt,de banque d’affaires et d’assurances.Le 10 avril,R

ooseveltprésenta le prem

ier de ses programm

es de grands travaux :la

Tennessee Valley Authority (T

VA).

La plupart des grandescom

pagnies électriques américaines se trouvaient sous le contrôle

des intérêts Morgan,

qui avaient bloqué tout nouveau projetdepuis la fin de la prem

ière guerre mondiale et ainsi m

aintenu leprix du kw

h à un niveau élevé.Or la T

VA avait pour but de briser

cette politique malthusienne en fournissant de l’électricité bon

marché.L’affrontem

ent entre la présidence et «le gouvernement

parallèle» était dès lors direct.O

n ne donnait alors pas cher de lapeau de R

oosevelt.C

ertains banquiers,étaient partisans de

l’éliminer,

d’autres de le ramener à la raison,

c’est-à-dire auxintérêts de sa classe.

Le Glass-Steagall A

ct a été aboli en 1999.Les banquespeuvent à nouveau exercer à la fois des activités de dépôt,d’affaires et d’assurances et cela est,bien évidem

ment,présenté

comm

e un progrès de l’économie de m

arché ! Aujourd’hui,les

banques centrales ont 2 leviers de comm

andes.Le plus connu estle taux directeur,le loyer de l’argent.Le second est le taux decouverture accordé aux organism

es de crédit.Les politiciens,

qu’ils soient d’extrême droite,de droite ou de gauche,ainsi que

les économistes avec leur prétendue science,sont les com

plicesdes financiers.Leur systèm

e et leurs préjugés,leurs aveuglements

et leur égoïsme,sont la cause de m

illions de vies sacrifiées par les

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

83

protections contre un retour des maux de l’ordre ancien.Il devra

y avoir une stricte supervision de toutes les activités bancaires,decrédit et d’investissem

ent;il devra en mêm

e temps être m

is fin àla spéculation faite avec l’argent des autres,et des dispositionsdevront être prises pour assurer que notre m

onnaie soit à la foisdisponible en quantité suffisante et suffisam

ment solide.»

L’abdication du pouvoir politique face aux banquiers

Face à ce discours,le directeur de la banque d’Angleterre,

Montagu N

orman,se serait écrié :«l’insolent bâtard !» D

ans leclub de banquiers am

éricains qui contrôlaient le fonctionnement

de la Réserve fédérale,

la majorité partagea silencieusem

ent lejugem

ent de Montagu N

orman.

Les Warburg,

les Meyer,

lesLazard,

les Harrim

an,et les associés ultra conservateurs de

J.P.M

organ,en

particulier Thom

as L

amont,

décidèrentd’organiser une entreprise de déstabilisation de la présidence.C

eshom

mes,

regroupés autour de la banque Morgan,

entendaientcontrôler les États-U

nis au sortir de la crise encore davantagequ’ils ne le faisaient en 1928.

Les Morgan avaient placé leurs

associés dans 167 des plus grandes entreprises du pays,allant dela banque aux chem

ins de fer en passant par les compagnies

d’électricité,et ils exerçaient un contrôle direct ou indirecte surtous les grands journaux du pays.Leur prem

ière contre-attaqueconsista à organiser une opération contre le dollar.

Le 6 mars 1933,

en invoquant les pouvoirs que luiconférait un texte datant des années de guerre,le T

rading with the

Enemy A

ct,Roosevelt répliqua en ferm

ant les banques pendantquatre jours et en proclam

ant un embargo sur le retrait ou le

transfert d’or et d’argent.La tension fut alors à son com

ble.R

oosevelt,malgré l’insistance d’une poignée de ses conseillers,

ne se décida pas à aller jusqu’à prendre le contrôle de tout lesystèm

e de banque et de crédit.Il aurait dû abolir ce club de

82

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 82

Page 43: Nouvelle Civilisation 2012

de les lui prêter à 30 % d’intérêt,Lincoln recourut à l’article 1

de la Constitution des U

SA.Il fit voter par le C

ongrès l’émission

de 449

millions

de dollars

à dos

vert (green-backs),

nonponctionneurs d’intérêt…

Non seulem

ent le Nord gagna la

guerre de Sécession,mais l’A

griculture et l’Industrie nordistes sem

irent imm

édiatement à prospérer.Le retour à la gratuité et à la

suffisance monétaire avait perm

is cette rapide résurrection.Aussi,

en 1864,lors de sa campagne de réélection,Lincoln annonça-t-il

son intention de continuer à émettre la m

onnaie USA

,au lieu del’acheter à Londres.C

ela induisit une réponse du porte-paroledes banquiers de la C

ité de Londres,Sir Goschen,qui publia au

début de 1865 un éditorial dont voici un extrait éblouissant declarté :«Si cette m

alveillante politique financière (de Lincoln)devait perdurer pour de bon,alors ce gouvernem

ent fournira sapropre m

onnaie sans frais.Il sera sans aucune dette.Il aura toutl’argent nécessaire pour m

ener son comm

erce.Il deviendra

prospère à un niveau sans précédent dans toute l’histoire de lacivilisation.C

e gouvernement doit être détruit ou il détruira toute

monarchie sur ce globe.» (in Lincoln M

oney Martyred

Om

niPublication - Palm

sdale USA

)

Com

ment ne pas adm

irer l’aspect prophétique de l’écritd’un hom

me si bien placé.Lincoln fut assassiné le 14 avril 1865

!Le 4 Juin 1963,

Kennedy avait décrété l’ordre exécutif 11110

qui consistait à créer $4,292,893,815 de States Notes par le

Trésor U

S destiné à remplacer à term

e les Federal Notes de la

Federal Reserve.

En cela il rétablissait la Constitution qui

interdisait au Congrès de déléguer le pouvoir de la création

monétaire à des sociétés privés ce qui est le cas de la FED

(Banque Centrale U

S).Kennedy fut assassiné le 22 novem

bre1963,m

ais n’y voyez bien sûr aucune relation de cause à effet.

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

85

guerres civiles et internationales,par la faim,par l’exclusion et le

chômage.Ils nous font croire que l’économ

ie de marché,basée

sur le profit maxim

al serait le seul moyen de vivre ensem

ble.O

n comprend m

ieux de quoi il s’agit quand on relit lalettre écrite en 1865 par un banquier londonien à ses confrères deW

all Street à New

York :« M

essieurs,un certain M

.John

Sherman nous a écrit qu’il n’y a jam

ais eu autant de chance pourles capitalistes d’accum

uler de la monnaie que par «un décret

promulgué

»,selon le plan formulé par l’A

ssociation Britanniquedes Banquiers.

Il donne presque tous pouvoirs à la banquenationale sur les finances de la nation.(...) si ce plan prenait forcede loi,il en découlerait de grands profits pour la fraternité desbanquiers dans le m

onde entier.(...) M.

Sherman dit que les

quelques personnes qui comprennent ce systèm

e ou bien serontintéressées à ses profits ou bien dépendront tellem

ent de sesfaveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe,alors que la grande m

asse du peuple,intellectuellement incapable

de comprendre les form

idables avantages que tire le capital dusystèm

e,portera son fardeau sans complainte et peut-être sans

s’imaginer

que le

système

est contraire

à ses

intérêts.Vos

serviteurs dévoués.» Signé :Rothschild frères.

Le 17 février 1950,Paul Warburg,m

embre du C

ouncil forForeign relations (C

FR) et du groupe de Bilderberg affirm

aitdevant

le Sénat

américain

:nous

aurons un

gouvernement

mondial,que cela plaise au non.La seule question est de savoir si

il sera créé par conquête ou par consentement.

On le voit

aujourd’hui,cela s’est fait sans résistance :FMI,O

MC

,OC

DE...

La création monétaire par les nations elles-m

êmes est une

idée qui donne des boutons aux dirigeants des banques.C

ecin’est pas nouveau,nous pouvons m

éditer sur ces deux exemples :

Fin 1862,le Président des États du N

ord,A

brahamLincoln,avait besoin de 449 M

illions de dollars pour continuer lalutte contre les Etats du Sud.D

evant la proposition des banques

84

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 84

Page 44: Nouvelle Civilisation 2012

concentriques disposés autour d’un «brain trust» central qui estcom

posé de peu de personnes,à la fois introduites dans les

instances les plus hautes du monde politique des États-U

nis etqui ont de l’influence sur les m

oyens de production les pluspuissants.

La

deuxième

raison c’est

la peur

du changem

ent.L’économ

ie de marché n’est peut-être pas la panacée,m

ais avantde changer pour l’économ

ie distributive,ne pourrions nous pasessayer d’am

éliorer le système existant ! Bien sûr,la résistance

au changement est le principal obstacle à l’instauration d’un

nouveau système économ

ique.

Une autre raison tout aussi im

portante,c’est la mentalité

façonnée par des siècles de rareté,liée au travail nécessaire pourproduire.C

ette lutte qui fut nécessaire pour combattre la rareté,

particulière aux

civilisations européennes,

a forgé

une idée

collective :l’obligation de travail.Pour avoir plus,il faut travaillerplus,

pour produire plus...et évidem

ment:

tout travail mérite

salaire mais pas d’argent pour celui qui ne travaille pas ! M

algrél’ém

ergence d’une

société où

les m

achines perm

ettent de

produire et d’obtenir une production d’abondance,c’est la

mentalité des époques de rareté qui persiste.

Dans toutes les

manifestations pour les défenses catégorielles,

on lit sur lesbanderoles :un em

ploi ! Du travail ! Pas de licenciem

ent ! Etc.C

’est toujours le travail que l’on réclame et ce travail au X

XI èm

e

siècle,grâce à l’automatisation et à l’inform

atique sera toujoursde plus en plus rare –

voir à ce sujet la fin du travail de Jeremy

Rifkin.Q

uant au marché,il a perm

is aux plus forts et aux plusm

alins de s’emparer des biens avant leurs concurrents.D

urant lescinq siècles de l’histoire du capitalism

e,l’hum

anité à survécudans le sang et les larm

es du travail et du marché constituant une

synergie de régulation par la violence satisfaisant la survie de

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

87

Mais pourquoi on n’arrive pas à passer

de l’économism

e au distributisme,

au créditisme ou,autrem

ent dit,à une m

onnaie service au lieu d’un argent crédit?

Premièrem

ent les détenteurs de cet argent crédit n’ontévidem

ment aucune envie de perdre leur pouvoir suprêm

e ! Lesm

édias,aux ordres du pouvoir financier,

ne parlent jamais de

l’escroquerie m

onétaire et

de l’économ

ie distributive.

Bien

évidemm

ent l’économie distributive n’a pas d’intérêt pratique

imm

édiat pour tous ceux qui ont les structures du système en

mains (économ

istes,financiers,

haut fonctionnaires...).Ils ne

voient pas la nécessité de changer les structures du système car

pour eux,tout va bien

! L’organisation mondiale qui prône la

poursuite de l’économie de m

arché intervient de façon discrètem

ais efficace pour permettre d’entretenir un conditionnem

entgénéralisé des populations à ce systèm

e économique.

Dès 1891,C

ecil Rhodes et W

ickham Stead fondaient ce

qui en 1909 s’appela la Round Table d’A

lfred Milner,

et quidébuta

ses activités

au siècle

dernier en A

ngleterre.C

etteorganisation a été reprise en m

ains durant la guerre 1939/45 parles

États-U

nis et

regroupe les

responsables économ

iques,financiers et politiques de la planète entière.

La manifestation

discrète de leur existence surgit dans ce concept de «sociéténouvelle

»,basée sur l’efficacité,l’intérêt personnel,la libérationde

l’individu et

la m

ondialisation de

l’économie.

Cette

organisation m

ondiale est

représentée par

de m

ultiplesorganism

es connus:Trilatérale (dont certains hom

mes politiques

français des deux bords sont mem

bres comm

e nous l’avons vudans le chapitre précédent),le groupe de Bilderberg,organism

esde jum

elage de toute nature,etc.,dont les concepts sont diffuséspar les m

édias.Cette organisation m

ondiale est faite de cercles

86

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 86

Page 45: Nouvelle Civilisation 2012

mation,chacun voulant éviter de perdre en fin de m

ois le 1% de

dévalorisation.En 1931,

à Schwanenkirchen en A

utriche,le

maire H

abecker créa la Wara qui rem

placera avec succès lam

onnaie légale.La seconde expérience se fit en 1932 et 1933 àW

orgl,toujours

en A

utriche,par

le m

aire M

ichaelU

nterguggenberger.Le chôm

age disparut,de grands travaux

furent réalisés.

Ça

marchait

trop bien.

Ces

expériencescom

mencèrent à faire tache d’huile dans les environs et furent

rapidement interdites par le chancelier Brunig sous l’instigation

de la Reichsbank en septem

bre 1933.Il était reproché à ces

expériences,non pas le système financier dont le fonctionnem

entfut l’objet de contrôles sévères par les services de l’État (ils netrouvèrent d’ailleurs aucune irrégularité),m

ais le fait d’avoir crééune m

onnaie et donc d’avoir usurpé le privilège de la banquecentrale...

les monnaies secondaires disparurent et la banque

centrale d’Autriche poussa un profond soupir de soulagem

ent.Le chôm

age qui avait disparu,reprit avec son cortège de misère

et de détresse et quelques années plus tard c’était l’Anschluss...

Deux expériences de m

onnaie fondante ont été tentées en1956 à Lignières-en-Berry (C

her) et en 1957 à Marens (C

harente-M

aritime).Le but était en fait d’échapper au paiem

ent des « taxeslocales »,rem

placées en 1967 par la TVA

.Elles furent aussitôtarrêtées pour la m

ême raison qu’en A

utriche –seul la banque de

France avait le privilège de battre monnaie.O

n avait pourtantobtenu les m

êmes succès qu’en A

utriche.Elles prirent donc finen

décembre

1958,suite

à une

ordonnance interdisant

«l’émission ou la m

ise en circulation de moyen de paiem

ent ayantpour objet de suppléer ou de rem

placer les signes monétaires

ayant cours légal ».On peut consulter à ce sujet le reportage de

Claude Bourdet dans l’ Illustration

du 09/09/1933 et dans lenum

éro 488 de Science et Vie

de mai 1958.

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

89

l’ensemble par le sacrifice des faibles et les désirs de dom

inationdes forts.

Les clercs,toujours prêts à flatter leurs m

aîtres,ont

inventé les théories économiques justificatives:

le darwinism

esocial,la m

ain invisible du marché,le libéralism

e,le naturalisme.

La nature,constatent-ils,

fait bien les choses.L’exam

en dufonctionnem

ent de la nature,où les gros m

angent les petits,m

ontrait l’exemple à copier par la société pour qu’elle fonctionne

harmonieusem

ent.Adulation de l’efficacité,de la suprém

atie duplus fort,de l’inégalité,des «sacro-saintes lois du m

arché»,de

l’obligation de

travail,tout

cela contribue

à façonner

lesm

entalités,à conforter le système et à ne laisser aucune place à

un autre point de vue,à une fraternité entre les humains dans

l’accès aux biens et aux services produits en abondance.La raretéa créé aussi ce conditionnem

ent à croire que le bonheur consisteà accum

uler,à consomm

er.

À toutes ces raisons s’ajoute que les élus n’ont d’opinions

économiques qu’à travers les dires des experts qui ne sont que les

clercs des milieux financiers.D

’autre part,les élus ne pensent etne décident qu’à court term

e selon les blocages journaliers quisurgissent ici où là sur les routes ou ailleurs...en outre la financeles tient par l’argent nécessaire pour accéder au pouvoir politique.La m

onnaie n’existe pas! La seule réalité ce sont l’énergie,l’enthousiasm

e,l’activité,

l’intelligence hum

aine.L

a vrai

révolution,l’émancipation,le bouleversem

ent adviendra lorsquel’hum

anité aura démystifié la m

onnaie,quand les citoyens se

seront réapproprié l’instrument m

onétaire.

Exem

ples historique d’uneréappropriation de la capacité de battre m

onnaie par les citoyens

Une m

onnaie secondaire dont la valeur est amputée de

1% par m

ois.La rotation d’argent s’accélère et relance la consom-

88

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 88

Page 46: Nouvelle Civilisation 2012

toujours de

plus en

plus de

banqueroutes et

de saisies

d’imm

eubles.C

ontre un service «imm

atériel» les banquesacquièrent petit à petit la totalité de la propriété privée.C

e quiexplique qu’une infim

e minorité de personnes possèdent la m

oitiéde la planète.

Les banques ont le pouvoir de créer la monnaie

scripturale,soit 95 % de la m

asse monétaire.J.D

uboin,M.A

llais(Prix nobel d’économ

ie en 1988) et tant d’autres ont dénoncécette supercherie depuis la crise des années 30.C

ela dit,il fautadm

ettre que sans cette mystification bancaire,jam

ais ont auraitpu m

obiliser l’énergie humaine nécessaire pour créer cette

«merveilleuse » civilisation industrielle.

Mais ceci est une autre

histoire,c’est l’histoire du capitalisme,et très bientôt le capitalism

efera partie de l’histoire !

Mais revenons sur l’histoire économ

ique et monétaire

récente.L’Europe s’embrase et s’épuise dans ses guerres,tandis

que la nation de l’Oncle Sam

se transforme en m

achine àproduire pour les pays du cham

p de bataille et attire à elle toutl’or du m

onde,en se faisant payer en métal jaune.La Federal

Reserve qui détenait en 1913,15

% des réserves d’or m

ondiales,en contrôle 30

% en 1920 et 75

% en 1944.

À partir de 1934 on pouvait se procurer de l’or à la

Réserve fédérale au taux fixe de 35 $ contre une once d’or.Lors

des accords de Bretton Woods signés le 22 juillet 1944 la

délégation des

États-Unis,

conduite par

Dexter W

hite fait

triompher son plan contre celui de K

eynes.C

’est le «goldexchange standard » – systèm

e de change or – qui s’impose.Le

roi « or » est mort,vive le roi « échange or » ! C

oncrètement cela

veut dire que seul le dollar américain est reconnu com

me « valant

autant que l’or » ce qui lui vaudra le privilège de porter jusqu’en1971,la m

ention « as good as gold ».Dans ce systèm

e,la monnaie

américaine devient « La » m

onnaie de réserve internationale,l’orn’étant plus que la valeur de réserve de dernière instance.

Laparité est fixée à 35 dollars l’once,tandis que toutes les autresm

onnaies s’apprécient,elles,par rapport au dollar.

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

91

Pour une Politique citoyenne

La crise approche.O

fficiellement,

la croissance et lecom

merce sont florissants.O

n produit toujours de plus en plus dem

archandises.Les grosses boites font des profits et tout cela estpossible grâce à la m

ondialisation de la finance et du crédit.Des

spéculateurs empruntent pour acheter des actions et espèrent les

vendre plus cher le lendemain.Parfois,les cours sont trop élevés.

Se produit alors une correction du marché et les cours baissent

pour revenir à un niveau normal.Les m

archés s’équilibrent,toutva bien.Voici le discours officiel ! M

ais en fait,nous somm

es à laveille d’une crise financière sans précédent.D

éjà,il y a eu les crisesen R

ussie,en Thaïlande,en Indonésie,en A

rgentine et mêm

e laC

hine connaît actuellement des tem

pêtes boursières… En fait il y

a des montagnes de dettes publiques et privées qui ne pourront,

bien évidemm

ent,jam

ais être remboursées.

Il n’y a pas que laFrance qui est en faillite com

me disait le prem

ier ministre (pour

une explication complète sur la dette nationale voir l’article

d’André-Jacques H

olbecq,Non M

.Fillon la France n’est pas ensituation de faillite :w

ww.agoravox.fr/article.php3?id_article=29435),

l’endettement des grandes entreprises est abyssal,tous les grands

acteurs de l’économie sont ruinés,

ils ne pourront jamais

rembourser leur dettes.A

lors les banques centrales balancent descentaines de m

illiards d’ €et de d’$,particulièrem

ent depuis lacrise des subprim

es en août 2007,ce qui évite que le capitalisme

s’écroule,pour que les banques continuent à prêter et à prêterencore et ne soient pas à court de liquidités et aient l’idéesaugrenue de dem

ander le remboursem

ent d’une dette ! Car les

banques créent de l’argent ex-nihilo.Les intérêts ne sont que lacerise sur le gâteau pour les banques,au niveau global,ils créentun «trou noir» qui perm

et aux banques d’absorber petit à petittoute la richesse réelle,

contre des chiffres «virtuels» sur desdisques durs.C

’est pour cela qu’il n’y a jamais assez d’argent,que

toutes les entreprises sont forcées de s’accroître et qu’il y aura

90

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 90

Page 47: Nouvelle Civilisation 2012

aux États-Unis le privilège de pouvoir payer ce qu’ils doivent avec

une monnaie qu’il leur suffit d’ém

ettre,garantie par elle-mêm

eou tout com

me

:les Bons du trésor de la R

éserve Fédérale.D

orénavant,contre un dollar usagé,la Réserve fédérale ne donne

plus qu’un dollar bien propre.À partir du 12 février 1973,c’est

l’abandon des changes fixes ou quasi fixe (+/- 1% par rapport

au $ qui était déjà passé à +/- 2,25% depuis 1971) des m

onnaies,le cours de toutes les m

onnaies est dorénavant fixé par l’offre etla dem

ande sur le marché des changes.

Entre 1971 et 1973,l’once d’or passe de 35 à 42 $.Le FM

I rend une partie de leur oraux pays qui en avaient déposé et vend le reste.L’or n’a plus devaleur m

onétaire.En avril 1972,après plusieurs années d’étudeset de débats,intervient la prem

ière tentative des pays européenspour créer une solidarité m

onétaire entre eux,c’est le « serpentm

onétaire »

européen,m

écanisme

collectif de

contrôle des

marges de fluctuations autour de parités fixes.

Le nouveau système m

onétaire international a été définilors des accords de la Jam

aïque en janvier 1976 ;ils ont modifié

les statuts du FMI en prenant le contre-pied des principales

règles issues des accords de Bretton Woods.

Dans ces statuts

rénovés du FMI,figure qu’il est interdit de fixer la parité de sa

monnaie en or,ce qui était précisém

ent obligatoire auparavant.D

epuis cette date,plus aucune monnaie sur cette terre n’est reliée

à une équivalence matérielle quelconque.

L’argent n’est plusqu’une virtualité qui n’a d’autre valeur que la confiance qu’on luiaccorde,répondant à la seule logique de l’offre et de la dem

ande.La dem

ande est conséquence du taux d’intérêt relatif par rapportaux autres devises et de la confiance envers la valeur relative de lam

onnaie et donc de l’activité économique du pays.Les conseils

européens de Brême (7/07/78) et de Bruxelles (5/12/78) donnent

au SME quatre objectifs principaux.Prom

ouvoir une plus grandestabilité m

onétaire ;stabilisation des taux de change.Progresservers une plus grande convergence des perform

ances économiques,

grâce à une coordination des politiques économiques.Exercer un

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

93

En 1947,à la Havane,c’est la signature des accords du

GAT

T pour un abaissem

ent des barrières douanières.Le planM

arshall de 1947 à 1952,c’est 21 Milliard de $ de dons et 6 de

prêt aux pays européens.Pendant les 30 glorieuses une bonnepartie de l’or am

éricain va retourner vers les nations renaissantesqui,

grâce au redémarrage de leur économ

ie et aux investis-sem

ents américains,

ont du dollar à échanger.La planche à

dollars tourne à fond.Pensez donc,il en faut du dollar dans lem

onde quand on est la devise du comm

erce international.Et

tandis que la quantité de dollars augmente,le stock d’or lui,qui

en garantit la valeur,diminue.C

ette déconnexion de la monnaie

par rapport à l’or physique est compréhensible com

pte tenu del’explosion du com

merce m

ondial et de la spéculation financière,si l’on sait que «seulem

ent» 35 000 tonnes d’or dorment dans les

coffres des Banques Centrales m

ondiales,ce qui représente

«seulement» 600 m

illiards d’ €(novem

bre 2007) soit la moitié

des échanges mondiaux spéculatifs journaliers,ou un peu plus

que le budget annuel mondial de la publicité.

Entre 1960 et 1965 les USA

perdent la moitié de leur

stock d’or.En 1968 pour contrer la spéculation sur l’or,

legouvernem

ent US annonce qu’il ne cédera plus de l’or au taux de

35$/once

qu’aux gouvernem

ents,tandis

que,pour

lesparticuliers,

le prix de l’or sera déterminé par le m

arché.A

udébut des années 70,la situation n’est plus tenable d’autant plusque l’A

mérique,enlisée dans sa guerre au V

ietnam,perd de son

aura.C’est ce qui conduira le président N

ixon,le 15 août 1971 àdécréter la suppression de la garantie or du dollar,

la conver-tibilité du $ en or est suspendue.M

ais le dollar,mêm

e non garantipar l’or,reste la m

onnaie de réserve et la comm

unauté interna-tionale,

qui a constitué au fil des ans des réserves dans cettedevise,essentielle aux échanges,ne peut crier au scandale et lebouder sans s’appauvrir elle-m

ême et risquer une crise m

ajeure.Les A

ccords de Washington,le 18 décem

bre 1971,entérinent ladécision du Président N

ixon.« L’étalon dollar » est né ! Donnant

92

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 92

Page 48: Nouvelle Civilisation 2012

visant à discipliner les politiques budgétaires des États mem

bresde l’U

.E.afin d’en assurer la com

patibilité avec la politiquem

onétaire unique qui a été mise en œ

uvre à partir du démarrage

effectif de l’union économique et m

onétaire le 1erjanvier 1999.

Formellem

ent,ce Pacte est constitué d’une résolution du Conseil

européens (chefs d’états) adoptée lors du somm

et d’Am

sterdamdes 16 et 17 juin 1997 et de 2 règlem

ents du conseil des ministres

des États mem

bres.Ces textes font suite à certaines dispositions

du Traité d’U

nion Européenne signé à Maastricht le 7 février

1992.C

es restrictions à la libre conduite des politiques bud-gétaires ont été,évidem

ment,des conditions obligatoires pour le

passage à la monnaie unique.

La logique et les fondements

juridiques du Pacte sont liés,bien entendu,au choix de la cons-truction d’une Europe libérale avec un m

arché et une monnaie.

L’abandon de

la souveraineté

nationale en

matière

monétaire sans transfert aux États m

embres de possibilité d’agir

sur la politique budgétaire est devenue logique puisque,selon lesrègles du jeu de l’économ

ie de marché,le pilotage s’effectue par

la manipulation d’instrum

ents monétaires et budgétaires de

façon harmonieuse.U

ne telle image idyllique de « policy m

ix » estdepuis

longtemps

dépassée par

la «vision

supérieure»

destechnocrates libéraux qui considèrent que si l’État n’a pas lam

aîtrise de sa monnaie,

il doit quand mêm

e lui rester lapossibilité d’agir sur son budget.Les « M

andarin-technocrates-libéraux-européens » se sont dit qu’il fallait bien laisser un os àronger à l’État ! Sinon que lui serait-il resté ? M

ais il ne fallaitquand m

ême pas trop lui en laisser ! C

’est pourquoi on s’appliquaà lim

iter la marge de m

anœuvre par ces « fam

eux » critères ou cesrègles

d’or du

traité,en

particulier par

les articles

104,104A

,104B et l’article 104C qui stipule que les États m

embres

évitent les déficits publics excessifs – pas plus de 3% pour le

rapport entre le déficit public et le PIB et pas plus de 60% pour

le rapport entre la dette publique et le PIB.Certains technocrates

ont la conviction que le développement économ

ique – encore

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

95

effet stabilisateur sur l’économie m

ondiale en préfigurant unnouveau dispositif de changes stables.

Créer un em

bryon dem

onnaie comm

une,l’écu,comm

e premier pas vers l’intégration

monétaire.

Durant les « 30 glorieuses » selon Fourastié (l’économ

istede service des années 50 à O

ECE) ou les « 30 désastreuses » selon

René D

umont (l’initiateur du m

ouvement écologiste en France),

la forte croissance de l’après guerre a nourri les espoirs les plusam

bitieux d’un progrès et d’une croissance infinis.Pourtant,dèsles années 50,des voix s’élevaient pour m

ettre en garde contre unretour aux crises cycliques de surproduction.Entre 1950 et 1973,le taux de croissance sera de 4,3%

dans l’ensemble des pays de

l’OC

DE soit une production m

ultiplié par 3 en 25 ans.

Ensuite comm

ence les 30 médiocres (1974-2003).

Lerevirem

ent libéral comm

encera avec la nomination de P.Volcker

en 1979 à la tête de la Federal Reserve System

s (Banque centrale,indépendante du pouvoir politique) qui m

arque l’arrivée desm

onétaristes à la tête de cette institution.La véritable ruptured’avec les pratiques d’inspirations K

eynésienne date du somm

etdes chefs d’Etats à Tokyo en juillet 1979.Les 2 piliers de cetterupture néo-libérale sont le contrôle de la croissance de la m

assem

onétaire et la réduction des dépenses publiques.La politiquebudgétaire devient par principe,m

onétariste oblige,subordonnéeà la politique m

onétaire.Les années 80 sont m

arquées par latotale liberté de m

ouvement des capitaux entre les pays,ce qui

entraîne une spéculation effrénée et des taux de changes auxm

ouvements erratiques.D

’énormes m

asses monétaires sont en

quête d’un bon taux d’intérêt ou d’un bon cours de la devise d’unpays.C

e sera aussi le temps de nom

breuses « innovations » enterm

es de produits et de techniques financières.

Du T

raité de Maastricht découle le « Pacte de stabilité et

de croissance ».C’est un ensem

ble d’engagements et de m

esures

94

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 94

Page 49: Nouvelle Civilisation 2012

européen se doit de rester un bon élève de la classe néo-libéraleavec une bonne croissance,

un déficit public raisonnable,etc.

Nous som

mes donc prisonniers de la croissance parce que pour

maintenir la confiance en notre m

onnaie européenne,nous

somm

es liés par contrat:le traité de Maastricht qu’un «socialiste

»M

.M

itterrand a signé et nous a convaincu d’accepter parréférendum

en 1992 (on va l’excuser parce qu’il a été traumatisé

par la seconde guerre mondiale et qu’il ne com

prenait rien àl’économ

ie!).N

ous somm

es donc condamnés par ces critères à la

croissance infini.Si l’État veut dépenser plus il faut augmenter le

PIB.

Finalement

que font

les financiers

qui passent

leurexistence à s’exciter devant 3 ou 4 écrans ? R

ien ! Ils ne brassentque des sym

boles dans un monde virtuel et ils n’accordent au

travailleur que ce qu’il lui faut pour produire et se reproduire.Finalem

ent,si

les prem

iers faux

monnayeurs

que sont

lesbanquiers font faillite,

ce ne serait que justice.A

près tout,ils

trompent,ils abusent la population depuis trop longtem

ps.Que

les banques fassent faillite,bon débarras ! Pas de panique ! Mais

cela pose quand mêm

e quelques problèmes.C

ela veut dire queles gouvernem

ents (de droite ou soit-disant de gauche) lestechnocrates et bien sur les financiers nous m

ènent en bateaudepuis trop longtem

ps.Il va falloir les congédier pour abus deconfiance et escroquerie caractérisée.

Mais après tout,

tout lem

onde n’est-il pas un peu responsable ? Qu’est ce qu’on apprend

dans les écoles de comm

erce ? Que la seule m

ine inépuisable,c’est la bêtise hum

aine.A

lors les plus malins pensent qu’ils

n’y a rien de plus légitime que de profiter du «casino m

oneyinternational».

Cette crise sera salutaire,on va rem

ettre les compteurs à

zéro.La partie de Monopoly est term

inée ! D’autre part,d’après

de nombreux participants à la dernière conférence de l’A

SPO en

Irlande le 18 septembre dernier,le pic pétrolier est déjà derrière

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

97

lui!– doit s’appuyer sur une monnaie stable laquelle ne se

conçoit pas en dehors de finances publiques équilibrées.R

appelons que selon l’idéologie de marché,dans le cas

d’économies cloisonnées par des m

onnaies différentes,l’État peutrecourir au déficit budgétaire pour relancer la croissance.M

ais ilsubit les effets de sa politique de m

auvais élève en termes de taux

d’intérêt et de taux de change.

Pourquoi est-on

prisonnier de

la croissance

? Pour

maintenir la confiance dans notre m

onnaie fiduciaire (ce qui estun pléonasm

e puisque fiduciaire veut dire confiance!).

Lesautres nations évaluent notre m

onnaie selon notre « dynamism

e Ȏconom

ique.N

ous som

mes

dans l’obligation

d’avoir une

«croissance forte » pour que les cambistes des grandes banques

du monde entier ne vendent pas les Euros qu’ils détiennent !

Mais aussi et surtout,la croissance est obligatoire pour que les

entreprises et les États puissent continuer à payer les intérêts.S’iln’y a plus de croissance,tout s’écroule com

me un château de

cartes ! Nous som

mes prisonniers par la spirale de la dette.

Les Am

éricains qui sont,de fait,les seuls à faire marcher

la planche à billets (ils n’ont aucune obligation du genre critèresde M

aastricht) contre des « bons du trésor » que les chinoisachètent en grande quantité,

ont tellement abusé que leur

monnaie com

mence à ne plus valoir grand chose ! C

e qui me

ferait bien rigoler c’est que les chinois se retrouvent,s’il y avaitune forte récession et pourquoi pas une révolution aux U

SA,

avec les « bons du trésor émis par la FED

» valant autant que lesem

prunts Russes du début du siècle dernier.C

es oligarques duPC

C qui ont dit à Besson,le transfuge du PS qui accom

pagnaitnotre V

RP national lors de son voyage en chine,que les socialistes

n’avaient rien compris à l’économ

ie de marché,prendraient alors

une bonne leçon de capitalisme !

Les critères de Maastricht sont là pour éviter qu’il y ait

trop de différences entre les partenaires européens.Chaque pays

96

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 96

Page 50: Nouvelle Civilisation 2012

Le retour de la Politique est donc souhaitable et indispensable.Il va nous falloir réfléchir,discuter et proposer de vraies solutionspour vivre ensem

ble sur notre territoire.La seule solution

souhaitable est que tous ces débats politiques puissent existersans violence excessive.Il y aura,fort probablem

ent,des vitrinesde banques fracassées,des grands bourgeois arrogant m

olestées ;vous savez le genre de personnage qui prend quelques centainesde m

illions d’euros d’argent public et qui vous dit qu’il faut êtreplus dynam

ique,perform

ant,battant,

flexible,pour gagner la

guerre économique ! C

eux-là,à mon avis,feront m

ieux de faireprofil bas et de raser les m

urs.Enfin l’essentiel,c’est qu’il n’y aitpas de m

orts dans les manifestations.

Pas de panique,je vous dis ! Les argentins se sont sortisd’une crise financière.La seule véritable richesse d’un pays,outreles richesses naturelles,

c’est la capacité de sa population às’organiser,à s’entraider et à se faire confiance m

utuellement.La

monnaie ne doit être rien d’autre qu’un instrum

ent de mesure de

ce que chacun donne aux autres.La fonction bancaire comm

e lafonction assurance se doivent d’être confiées à des institutionspubliques.

Mais finalem

ent,ces histoires de monnaies virtuelles,de

disques durs de banques qui enregistrent les milliards que tous le

monde leur doivent et qui ne seront jam

ais remboursés,ce n’est

pas très grave ! Ce qui pourrait être un peu plus problém

atiquec’est que le M

ossad et les dirigeants d’Israël réussissent àconvaincre les U

S d’entrer en guerre contre l’Iran ! Avec notre

VR

P national qui embrayerait directem

ent derrière,la France seretrouverait im

pliquée assez vite dans un conflit qui risquerait dedégénérer !! Espérons que les A

méricains redeviennent isolation-

nistes comm

e autrefois! Poutine a dit qu’il défendrait l’Iran,lefou d’Iran veut rayer de la carte Israël,

Israël détient l’arme

atomique et pointe ses m

issiles sur la dizaine de bunkers danslesquels les Iraniens s’am

usent à enrichir de l’uranium…

bref,tout va bien ! je vous dis.

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

99

nous.Ce pic est de 85 m

illions de barils par jour (86 en juillet2006 et 84,5 en août 2007).La dem

ande augmente,les réserves

raffinées et

non raffinées

aussi,bien

sur,dim

inues et

laproduction va com

mencer à baisser.T

rès vite le prix du baril vagrim

per ce qui provoquera un ralentissement de la croissance et

tout le système va gripper.Bref,Il ne faut pas avoir 150 de Q

Ipour com

prendre qu’une énorme crise du capitalism

e approcheà grands pas.C

ette crise sera différente de la crise des années 30.C

e sera l’arrêt de mort d’un systèm

e devenu absurde,qui a

toujours été violent et qui est fondamentalem

ent puérile.Il seraitpeut-être tem

ps que l’humanité arrive à l’âge adulte,

vous necroyez pas ? En fait,une crise économ

ique et financière globaleserait un bienfait pour l’hum

anité.D

’abord,on arrêterait de

bosser,de consomm

er et de polluer et ensuite,ce pourrait-êtrel’occasion d’une ém

ancipation extraordinaire.Imaginez,dem

aintous les disques durs des ordinateurs de toutes les banquesperdent la m

émoire ;à ce m

oment là,il vaut m

ieux être débiteurque créditeur,

mais concrètem

ent,m

atériellement,

rien n’estperdu.

Seul la possibilité de mobiliser l’énergie hum

aine,le

pouvoir sur l’autre est aboli.C’est une vraie révolution,une réelle

abolition des privilèges.Quoi qu’il en soit,pas de panique.R

estezcool ! Les grands perdants se seront les grands m

anipulateurs definances.Pour 95 %

de la population cela ne sera pas bien grave.L’énergie de tout un chacun sera libérée du carcan,des chaînesde la finance internationale et de ses geôliers:

les financiers.C

ertain pourrait se sentir un peu déboussolé.Et sans l’État,leschoses pourraient dégénérer en colère et affrontem

ents divers.M

ais restons calmes,la richesse,la vraie,votre énergie,n’a pas

disparu.Esclave,Il s’agit juste d’apprendre à t’organiser sans lesm

aîtres de la finance.Salariés,

prolétaires,serez-vous capables

d’assumer votre liberté ?

Dans une société civilisé,la politique c’est ce qui rem

placela lutte arm

é.La vraie politique est donc,bien évidemm

ent,audessus de toute considération économ

ique,financière,monétaire.

98

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 98

Page 51: Nouvelle Civilisation 2012

monétaire ne peut em

pêcher une décision politique issue dusuffrage universel.Il n’y a pas de « dieu » économ

ie ou de « loi »de la finance ou d’im

pératif monétaire.

Certains pourraient se

décourager en pensant que la mondialisation capitaliste est allée

trop loin et que la France ne peut pas décider,seule dans soncoin,de changer les « règles du jeu ».Voyons donc ! il y a deuxsiècles,

dans une

Europe com

plètement

dominée

par une

aristocratie décadente,la France a t-elle demandé l’autorisation

pour se débarrasser du pouvoir divin de la royauté ?

Nous avons inventé «la m

onnaie = symbole d’énergie

humaine

» parce qu’il simplifie les échanges et surtout parce que

l’homm

e considère qu’il a besoin d’un symbole qui représente

son mérite accum

ulé.Il y a eu abus de confiance et cette

situation ne peut perdurer.La société «parfaite

» pourrait êtreune société sans argent dans la m

esure où chacun travaillerait parplaisir et pour le bienfait de la com

munauté.Pour qu’une telle

société existe,il faudrait évidemm

ent qu’il y ait un grand climat

de confiance parmi les individus.C

omm

e chacun sait,dans lecapitalism

e,l’argent sert plus celui qui exploite le travail des

autres que ceux qui travaillent véritablement.

Les enfants despays du tiers-m

onde,les petits exploitants agricoles,les ouvriersdu bâtim

ent etc.ne sont pas les plus riches et pourtant ce sonteux qui travaillent le plus.Les technocrates du FM

I,de l’OM

C,

de l’O

CD

E,de

Bruxelles

ou d’ailleurs,

les banquiers,

lesfabricants d’arm

es,les m

afias diverses et variées légales ouillégales,les m

arketing-men et tous les profiteurs de notre société

de consomm

ation ne sont pas ceux qui rendent les services lesplus utiles à la com

munauté et pourtant ce ne sont pas les plus

pauvres.Donc,l’équation idéale :« argent = m

érite accumulé » est

en grande partie faussée par la corruption et la mystification

bancaire.L’équation actuelle est plutôt :« argent = capacité à êtrele plus m

alin à manipuler et à exploiter la nature hum

aine,et la

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

101

Entre nous,ne croyez-vous pas que tout irait quand mêm

em

ieux si les citoyens comm

ençaient à faire vraiment de la

politique ? La première chose à faire :ne pas obéir à un ordre

qui n’a pas de bon sens ! La deuxième chose à faire :acheter le

minim

um.T

roisième chose à faire :

arrêter de perdre sa vie àvouloir la gagner en travaillant si on n’est pas convaincu(e) que ceque l’on fait est véritablem

ent bénéfique aux autres (par exemple

si vous travaillez dans la « pub » ou dans une usine de mines

antipersonnel,arrêtez

imm

édiatement

et m

ettez vous

auchôm

age,vous aurez l’esprit plus tranquille).Bref,comm

encez à devenir un être libre !

Pour une monnaie

au service des citoyens

La capacité à émettre le sym

bole d’énergie humaine –

lam

onnaie– ne doit pas être détenue par une caste ou une classe

particulière.La capacité d’émettre le sym

bole d’échange ne peutappartenir qu’au pouvoir politique dém

ocratiquement élu par

l’ensemble des citoyens,que cela soit au niveau local ou national.

Les systèmes d’échanges locaux (SEL) sont une réappropriation

de la capacité à garantir l’échange sur un territoire par lescitoyens.

L’éclosion des SELs est bénéfique pour le dévelop-pem

ent de l’économie et des liens sociaux locaux.

Imaginons ! D

emain,la m

onnaie bancaire disparaît de laplanète,

tous les

disques durs

sont effacés

par un

virusinform

atique,que reste-t-il? Tout! l’argent n’est rien.L’essentiel:l’énergie hum

aine,l’enthousiasm

e,l’intelligence,

les valeurs decoopération,le savoir faire,les techniques efficaces,l’organisationdu

travail sont

finalement

les véritables

richesses d’une

comm

unauté.La m

onnaie n’est rien en soi.D

epuis que lepouvoir n’est plus de droit divin,

le pouvoir souverain c’est lepouvoir du peuple par le suffrage universel.

Cela veut dire

qu’aucune considération

macro-économ

ique,financière,

100

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 100

Page 52: Nouvelle Civilisation 2012

chaque citoyen du berceau au tombeau.La possibilité de rendre

service à la comm

unauté par un service social à la carte.

Origine de L’économ

ie distributive

En 1888 aux USA

,Edw

ard Bellamy (dans le rom

an«Looking Backw

ard ») ébauche une économie de type distributiste

plutôt militaire.

On repère ensuite les propos du m

ajor H.C

.D

ouglas en 1919 en Ecosse.En France,

dans les années quisuivent la grande dépression on retrouve de 1929 à 1939 :

Jacques Duboin,ancien député et Sous-Secrétaire d’État

au Trésor,fonde l’association « Le D

roit au Travail et au Progrès

Social » et la revue « La Grande R

elève».Il dénonce les énorm

esdestructions de richesses destinées à lutter contre l’abondancequi ferait baisser les prix,

il jette les bases d’une économie

distributive;

Louis Even,catholique breton,

fonde le journal « Versdem

ain».Il défend « Le C

rédit Social » impliquant l’idée d’un

dividende universel ;G

ustave Rodrigues,agrégé de philosophie,publie en 1934

« Le Droit à la V

ie» en reprenant des idées de Bellam

y ;G

eorges Valois publie en 1936 un numéro spécial de

Nouvel A

gesur le m

ême sujet ;

Une tentative de Front de l’A

bondance en Juillet 1936avorte,certains refusant de lui donner une coloration politique.R

odrigues et Valois meurent lors de la 2

emeguerre m

ondiale.

Après 1945 :

Le Droit au T

ravail et au Progrès Social prend en Francele nom

de Mouvem

ent Français pour l’Abondance (M

FA),et en

Belgique,celui de Mouvem

ent Belge pour l’Abondance (M

BA).

Ces deux associations acquièrent une très grande audience au

cours des quinze années qui suivent la fin de la guerre mondiale

et jusqu’à l’arrivée de la télévision.Ils n’ont plus à dénoncer la

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

103

nature tout court ».La suspicion,qui pourrait naître dans unesociété sans argent,

c’est-à-dire dans une société basée sur letravail que chacun accom

plit véritablement pour le bénéfice de la

comm

unauté,autrement dit le travail réellem

ent utile,pourraitdifficilem

ent être pire que la corruption actuelle.

En effet,si on analyse les différentes fonctions sociales desindividus dans notre civilisation,

on arrive rapidement à la

conclusion que

le travail

véritablement

utile ou

bénéfiquereprésente un faible pourcentage de toute l’énergie hum

ainedéployée.

Il est évidemm

ent méritoire de contribuer par son

activité au bénéfice de la comm

unauté.Ce qui est contraire à

l’éthique,par contre,

c’est de profiter et de manipuler autrui,

grâce à sa compréhension des m

écanismes psychologiques de

l’humain,à son seul bénéfice.

L’argent «scriptural» ou «électronique» est une bonne

invention,et il ne s’agit pas de les remettre en cause,m

ais au lieud’avoir pour origine la plum

e du banquier à l’état de dette,ilsdoivent naître sous la plum

e d’un organisme national à l’état

d’argent serviteur.

Pour qu’un

gouvernement

soit vraim

entsouverain,il faut qu’il reprenne son droit de créer l’argent libre dedette.C

et outil,cette invention,ce moyen qu’est la représentation

de l’énergie humaine sous form

e symbolique a été accaparé par

des « soi-disant » spécialistes :les banquiers.Les banquiers se sontdécrétés

les spécialistes

de «la

confiance».

La

monnaie-

marchandise «or» s’est transform

ée en monnaie-fiduciaire et les

banquiers,par un tour de passe-passe,

se sont accaparé toute «la confiance

».C

e sont eux qui jugent si votre projet estprofitable et donc digne de confiance.

Peu importe que votre

entreprise produise un gadget inutile ou un service bidon,le

principal c’est qu’il se vende.La divine loi du banquier c’est leprofit ! Le m

onde appartient aux banquiers.Il est plus que temps

qu’un vrai pouvoir politique démocratique récupère la création

monétaire.

Un com

pte alimenté chaque m

ois par l’État pour

102

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 102

Page 53: Nouvelle Civilisation 2012

Com

ment pousse la m

onnaie ?Par A

ndré-Jacques Holbecq

Vous pensez

vraiment

que c’est

la B

anque centrale

européenne qui,comm

e vous l’avez peut être compris après avoir

entendu dire ou lu,émet au cours d’opérations qui sem

blent unpeu

ésotériques,opérations

appelées «refinancem

ent» ou

«injection de liquidités »,la m

onnaie dont auraient besoin lesbanques com

merciales pour prêter à leurs clients em

prunteurs ?Eh bien,non,il va falloir que vous revoyiez totalem

ent votre pointde vue,

et je vais essayer de vous y aider le plus clairement

possible.De part la loi,leurs statuts,les Banques centrales sont

les « banques des banques »,les garants du système m

onétaire etdisposent du droit d’ém

ission des billets et pièces.Dans la zone

€,

par exemple,cette m

onnaie,dite fiduciaire,représente 16 % de la

masse m

onétaire dite M1 (et 7 %

de la masse m

onétaire dite M3

qui représentait 7 782 milliards d’ €

à fin décembre 2006).

Aucune banque com

merciale ne peut faire cela.Par contre les

banques comm

erciales,celles que vous connaissez bien,

mais

aussi toutes les banques d’affaires qui restent très discrètes,sesont vu accorder le droit exclusif d’ém

ettre du crédit,de « fairecrédit » et,par la m

ême occasion,nous allons voir com

ment,de

créer de la monnaie.

Ce droit dont ne disposent pas d’autres

établissements financiers (certains assureurs par exem

ple) quin’ont pas le « label banque » et qui se contentent de collecterl’épargne et de la re-prêter en bénéficiant de la différence de taux.

Autre idée fausse :les banques prêtent l’argent que leur

ont confié les déposants et qu’on retrouve sur les « dépôts à vue »(votre com

pte bancaire).Eh bien,non,pas plus ! Précisons quele term

e « dépôt » signifie la provision d’un compte soit par une

remise de billets,soit par un virem

ent d’un autre compte,soit

grâce à un crédit accordé par la banque et que la monnaie

scripturale correspond aux dépôts à vue (DaV

) inscrits au passifsdes banques et détenus par les agents non bancaires.Le solde

105

destruction de marchandises pour m

aintenir les profits,ni le

chômage

qui résulte

de l’autom

atisation de

la production,

puisque les destructions de la guerre (de biens matériels et de

main d’œ

uvre) ont relancé l’économie.M

ais ils affirment qu’il ne

s’agit que d’un mom

ent,et que la m

ême crise structurelle

réapparaîtra,en

beaucoup plus

grave,quand

les progrès

techniques feront que l’humanité sera en m

esure de produireencore plus avec encore m

oins de main-d’œ

uvre.M

oins desalaires seront versés,et le scandale de la m

isère dans l’abondanceréapparaîtra.

Certains

des m

embres

du M

FA

choisissentd’orienter leur action vers la politique.Ils constituent,à l’initiativede M

aurice Landrain,les G

ED (G

roupes pour l’Économie

Distributive),et se présentent,sans grand succès,à des élections

à Paris.D

’autres préfèrent militer au sein des syndicats de

salariés,ce sont les GSED

(Groupes de Salariés pour l’Économ

ieD

istributive),surtout actifs à St N

azaire et à Marseille où le

militant le plus actif est le résistant Joseph Pastor.

Après 1975 :

Charles Loriant succède à Jacques D

uboin à la présidencedu M

FA,qui devient le M

FA-SD

(Mouvem

ent Français pourl’A

bondance par le Socialisme D

istributif).Ce m

ouvement perd

peu à peu son originalité,donc son audience,et disparaît avecC

harles Loriant.M

arie-Louise

Duboin

succède à

son père,

JacquesD

uboin,à la direction du mensuel « La G

rande Relève».L’analyse

des évènements perm

et de présenter de nouveaux arguments en

faveur de

l’Économ

ie D

istributive,d’en

débattre et

d’enactualiser les thèses,par exem

ple en proposant le contrat civiquepour

organiser la

démocratie

dans l’économ

ie et

veiller à la préservation des ressources et de l’environnem

ent.R

oger Winterhalter expérim

ente des « Marchés Plus » dans

le cadre de la Maison de la C

itoyenneté Mondiale de M

ulhouse,en réseau avec d’autres initiatives transfrontalières.

104

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 104

Page 54: Nouvelle Civilisation 2012

votre bilan de banque vous écrivez le crédit (100 000 €) et au

passif vous écrivez 100 000 €en « dépôt à vue » (c’est le com

ptecourant de votre em

prunteur).Sur le compte de l’em

prunteurdans votre établissem

ent (écrivez-le dans un second rectangle)vous aurez en actif « avoir à la banque » 100 000 €

,et en passif sadette

de 100

000 €

.Votre

comptabilité

de banquier

estéquilibrée

:la monnaie ainsi créée est donc concrétisée par une

inscription au compte (D

aV) du client em

prunteur et figure aupassif de votre bilan bancaire.La contrepartie correspond à l’actifde votre banque par la création d’une créance sur le clientem

prunteur (l’acte

de prêt).

Le rem

boursement

du crédit

aboutira,de façon symétrique,à une destruction de m

onnaie endim

inuant à la fois l’actif et le passif du bilan bancaire.La masse

monétaire,constitué essentiellem

ent par la monnaie scripturale,

s’accroît donc

lorsque les

flux de

remboursem

ent (un

«écoulement ») sont inférieurs aux flux des crédits nouveaux (un

« remplissage »),et l’inverse.

Dès que le crédit est inscrit au passif de la banque et

crédité au

nom

de l’em

prunteur,celui-ci

pourra bien

évidemm

ent s’en servir comm

e il l’entend,payer ses fournisseurs,ém

ettre des chèques ou des virements et sortir des espèces que ce

soit directement au guichet ou dans un distributeur de cartes de

crédits (très mal nom

mées;

il s’agit de cartes de paiement

électroniques,mêm

e si les débits peuvent n’être effectifs qu’en finde m

ois).Le dépôt à vue dim

inuera d’autant et de la mêm

em

anière que « l’avoir à la banque »,par contre l’actif de la banquerestera identique au passif de l’em

prunteur.Très vite une partie

de cette monnaie se retrouvera sur d’autres com

ptes dansd’autres banques.

Au vu de ce qui précède on pourrait penser

que le pouvoir de création monétaire d’une banque spécifique est

illimité,

si elle a de la « demande de crédit solvable ».

Mais

le systèm

e bancaire

est com

posé d’une

multiplicité

d’établissements,

ce qui a pour conséquence que le pouvoir de création m

onétaire d’une banque spécifique n’est pas illimité

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

107

(positif) d’un compte bancaire est la représentation d’une dette

de la banque envers vous...à ce titre,elle ne peut évidemm

entprêter à qui que ce soit de l’argent qui ne lui appartient pas et surlequel vous ne lui avez pas donné un accord précis l’autorisant àen disposer.C

e sont bien les crédits qui « font » les dépôts et nonl’inverse.Bien,m

e direz-vous,mais alors quel est donc le processus

de création monétaire par les banques com

merciales,

et decroissance de la m

asse monétaire ? C

omm

e disait Napoléon,un

cours croquis vaut mieux qu’un long discours,alors prenez un

stylo et un bout de papier,tracez deux rectangles l’un à côté del’autre.

En haut du premier écrivez « Banque »,

en haut dusecond,

écrivez « Emprunteur »...

et tracez un trait vertical aucentre de chaque rectangle.

À gauche de ce trait vous écrivez

«actif » et à droite « passif ».Supposons une entreprise ou un particulier qui veut

emprunter 100 000 €

auprès d’une banque.Bien sûr,les « règlesprudentielles » im

posent au banquier de prendre ses précaution,car s’il ém

et,nous allons voir comm

ent,de la monnaie qui va se

retrouver dans le circuit économique ou financier,

c’est-à-direaugm

enter la masse m

onétaire,il faut qu’il puisse « détruire » à unm

oment ou un autre cette m

onnaie pour rééquilibrer son bilan.Le banquier va donc dem

ander à l’emprunteur une hypothèque,

un nantissement,

une assurance,la caution d’une personne

solvable,etc,tout ce qui lui permet d’éviter qu’il ne puisse pas

«effacer» la dette à cause d’un défaut de remboursem

ent.A

ccessoirement (m

ais c’est le plus important de l’histoire),il va

vous demander en plus des intérêts qu’il ne va pas vous prêter lui-

mêm

e (ça n’aurait pas de sens pour lui) et que l’emprunteur va

donc devoir trouver par d’autres moyens (vente,épargne,salaires,

etc.) auprès d’autres détenteurs de monnaie.

Le mécanism

e de la création monétaire se réalise par un

accroissement sim

ultané de l’actif et du passif de la banque quevous allez représenter sur un croquis que vous pouvez faire vous-m

ême.D

ans un premier rectangle,celui de la banque,à l’actif de

106

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 106

Page 55: Nouvelle Civilisation 2012

instruments

de circulation

sont des

chèques et

les cartes

bancaires).Ce privilège est accordé aux établissem

ents qui ontreçu un agrém

ent des autorités et les banques comm

erciales,pour régler leurs dettes entre elles,sont tenues à l’utilisation de lam

onnaie centrale,celle de leurs com

ptes auprès de la Banquecentrale.C

e « principe » de la création monétaire selon les besoins

est génial,et nous garantit que jamais nous ne m

anquerons dem

onnaie tant qu’il y aura de la demande,

contrairement à

l’époque où la monnaie était gagée sur l’or,

évidemm

ent enquantité lim

itée.M

ais ce système présente un inconvénient

majeur ;les em

prunteurs vont devoir rembourser non seulem

entle

capital em

prunté (afin

que les

banques puissent

solderl’opération

sur leurs

bilans),m

ais aussi

payer des

intérêtssupplém

entaires qui,il n’y a pas d’autre solution,représente de lam

onnaie qui à son tour va devoir être créée suivant ce « système

»,m

onnaie des intérêts qui sera elle-mêm

e productive d’intérêts.Si«nous» voulons rem

bourser toutes les dettes aux différents créateursde m

onnaie (banques centrales et banques comm

erciales),nousne le pouvons pas...la spirale de l’endettem

ent est sans fin.

Plusieurs économistes ont tenté de déterm

iner la part desintérêts cum

ulés dans tout ce que nous achetons...mêm

e si lesestim

ations sont imprécises (suivant le volum

e de l’investissement

nécessaire à telle ou telle production),elles s’établissent entre

25%

et 40%

et dépendent des taux auxquels les entreprises ontem

prunté car ces intérêts,comm

e l’est la publicité,interviennentévidem

ment dans la déterm

ination des prix de vente et secum

ulent à tous les stades de la production.Et nous som

mes

arrivés au fil des droits consentis aux banques comm

ercialesdepuis

1972,et

en France

particulièrement

depuis la

loin°93.980 du 4 août 1993 sur le statut de la Banque de Francequi interdit depuis le 1

erjanvier 1994,« d’autoriser des découvertsou d’accorder tout autre type de crédit au T

résor public ou à toutautre organism

e ou entreprise publics,de mêm

e que l’acquisition

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

109

car les banques doivent répondre aux demandes de retrait de

billets et assurer la conversion de monnaie scripturale en billets,

suivant la demande de ses propres clients,m

ais également des

clients des autres banques.Cette conversion a reçu un nom

:cesont les « fuites ».

C’est quoi « les fuites »,pourrez-vous m

e demander de

préciser? Supposons

qu’une banque

crée de

la m

onnaiescripturale à hauteur de 1 000 €

à la suite d’un crédit accordé àun particulier et crédite donc le com

pte de celui-ci.Ce dernier

décide ensuite de convertir ce nouvel avoir sur son compte,en

billets pour un montant de 200 €

.La banque subit une « fuite »de 200 €

correspondant aux billets qu’elle doit se procurer soitauprès de ses collègues,soit auprès de la Banque centrale.D

ansles deux cas,c’est son com

pte à la Banque centrale qui est débitéd’autant.Parenthèse :les « refinancem

ents »,ce sont simplem

entdes prêts (en général à court term

e) de la Banque centrale auxbanquiers com

merciaux qui ont quelques difficultés à trouver

cette monnaie centrale sur le m

arché monétaire par m

anque deconfiance de leurs collègues (« ce cher am

i n’aurait-il pas proposétrop de crédits à des sociétés devenant insolvables ? »).

Bienévidem

ment la Banque centrale fait payer un intérêt aux banques

comm

erciales et prends des escomptes en garanties...tant que la

banque comm

erciale peut offrir ces garanties,tout va bien !

Reprenons :à la suite de ces opérations,la création de m

onnaiescripturale inscrite au passif de la banque n’est plus que de800

€,

mais la m

asse monétaire dans son ensem

ble (billets etdépôts à vue) a bien augm

enté de 1 000 €.

En résumé,la m

onnaie fiduciaire est émise par la Banque

centrale (parfois qualifiée d’institut d’émission):cette m

onnaiecentrale est ém

ise principalement sous la form

e de billets.Lesbanques

comm

erciales ont

le m

onopole de

la création

dem

onnaie scripturale sous forme d’avoirs m

atérialisés par uneinscription dans les com

ptes bancaires (dont les principaux

108

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 108

Page 56: Nouvelle Civilisation 2012

intérêt de l’équipement des collectivités publiques,ce qui signifie

que le fonctionnement et les am

ortissements –

les usures desbiens– doivent être supportés par la solidarité nationale (recettesfiscales).Les m

énages y gagneront,les entreprises y gagneront,l’Etat et le pays y gagneront.Seules les banques com

merciales,

qui seraient

rémunérées

comm

e interm

édiaires en

simples

honoraires y perdront,mais après tout est-il honnête de facturer

100 000 €(les intérêts sont les honoraires des banquiers) pour

l’écriture d’un contrat de prêt de 100 000 €avec intérêts cum

ulésà 5 %

sur quinze ans ?

Les dividendes étant versés aux États (mêm

e s’ils ontaccepté

d’abandonner tout

pouvoir régalien

sur l’ém

issionm

onétaire),c’est la collectivité qui recevrait tous les intérêts

« de base »,soit,juste pour donner un exemple,à un taux de 5 %

,c’est plus de 390 m

illiards d’ €d’intérêts qui reviendraient aux

populations de la zone €en 2007.

Alors,je sais,parce que cette objection est habituelle,ce

que vous allez me dire :« l’H

istoire est là pour nous rappeler quele fait de perm

ettre aux gouvernements de créer de la m

onnaie (la« planche à billet ») est la recette de l’inflation.» Il est vrai que lesgouvernem

ents féodaux et monarchiques du passé et certains

gouvernements élus plus récem

ment,qui ont été chargés de la

création monétaire,

ont réveillé des tendances inflationnistes.N

éanmoins,

le fait de confier directement la responsabilité de

toute la création monétaire à une Banque centrale indépendante

(un 4epouvoir) au lieu de laisser,com

me m

aintenant,les banquescom

merciales influer indirectem

ent sur le niveau de créationm

onétaire,ne signifie nullement le retour de l’inflation.En fait,

depuis six ans la masse m

onétaire en circulation augmente de 8

à 10%

par an (M3

:Indice 100 au 01/01/01,

indice 158 au31/12/06) au lieu de l’objectif de 4,5

% sensé perm

ettre ledéveloppem

ent par une augmentation de PIB de 2,5

% et

d’inflation de 2 % par an.L’inflation étant « jugulée » à m

oins de

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

111

de titres de leur dette »,à ce que la France n’a mêm

e plus lesim

ple droit dont disposent les banques comm

erciales,à savoircelui d’ém

ettre de la monnaie (de crédit) et n’a donc plus d’autre

solution que de financer nos besoins (que l’on appelle « déficits »pour vous culpabiliser un peu plus) par l’em

prunt auprès des«rentiers »,ce qui,bon an m

al an,nous coûte,en intérêts,près de45 m

illiards par an,soit 120 millions par jour,les 2/3 d’un A

irbusA

380 par jour,et si on les cumule,un peu plus de 1 100 m

illiardsd’ €

d’intérêts payés depuis 1980 (tout en restant,évidemm

ent,débiteur du principal,c’est-à-dire de 1 200 m

illiards d’ €).

Malgré les rodom

ontades de notre président vis-à-vis de laBC

E,le nouveau Traité qui a été adopté par les parlem

entairessuite à un viol dém

ocratique et un changement de la constitution

ou la plupart des socialistes ont été impliqués (le 4 février 2008)

ne revient aucunement sur l’article 104 du T

raité de Maastricht

qui spécifie « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des

États

mem

bres,ci-après

dénomm

ées «banques

centralesnationales» d’accorder des découverts ou tout autre type decrédit aux institutions ou organes de la C

omm

unauté,aux

administrations centrales,aux autorités régionales ou locales,aux

autres autorités publiques,aux autres organismes ou entreprises

publics des États mem

bres ;l’acquisition directe,auprès d’eux,par la BC

E,ou les banques centrales nationales,des instruments

de leur dette est également interdite.»

Mais que peut-on proposer en échange de ce systèm

em

ortifère? C

omm

e Allais en France,

comm

e Robertson en

Angleterre,

et com

me

bien d’autres

économistes

hélas peu

écoutés,je suggère que toute la monnaie,sous quelque form

e quece

soit,soit

émise

par une

Banque centrale

politiquement

indépendante,dont le m

andat soit non seulement de lim

iterl’inflation,

mais aussi celui de soutenir le financem

ent desentreprises et des m

énages avec des taux d’intérêts nominaux

limités à l’inflation (taux d’intérêt nul),et un financem

ent sans

110

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 110

Page 57: Nouvelle Civilisation 2012

gouverneurs de banques centrales :ils voient partout le spectre de

l’inflation et

pour le

confronter,ils

relèvent leurs

tauxd’intérêt.O

r,contre toute attente,le fantôme de l’inflation ne se

manifeste pas,puisque les prix à la consom

mation évoluent de

manière très raisonnable,surtout avec une m

asse monétaire qui

galope à la vitesse que l’on sait.La théorie de la masse m

onétairedébouchant sur l’inflation serait-elle fausse

? Partout dans lem

onde,les prix de détail sont désormais soum

is à la dure loi dela m

ondialisation :la concurrence mondiale interdit de relever ses

prix comm

e on le veut.On observe m

ême une baisse continue

des prix sur le segment très porteur des nouvelles technologies.

Aussi les indices de prix sont-ils relativem

ent sages.Mais alors,où

va l’argent qui gonfle la masse m

onétaire ? Cet argent est pour

l’essentiel entre les mains d’une poignée de gens im

mensém

entriches –

cadres dirigeants,sportifs,artistes,rois du pétrole.Ces

gens dépensent,mais pas com

me tout le m

onde.Ils achètent desyachts,

des propriétés,

des bijoux,

des peintures

d’artcontem

porain et des parts de fonds de private equity.La loi del’offre et de la dem

ande fait flamber les prix de ce qu’ils achètent,

qui grimpent autrem

ent plus vite que les prix de détail.Il se créece que l’on appelle l’inflation par les actifs.O

r,mêm

e si elle faitpeur,cette inflation-là n’a jam

ais provoqué l’inflation de base queredoute aujourd’hui M

.Trichet.»

Et puis,en ce qui concerne le financement des déficits

publics,je propose que soient limités constitutionnellem

ent lesdéficits publics à la réalité des investissem

ents (le fonctionnement

et les

amortissem

ents restant

du financem

ent des

recettespubliques),les investissem

ents qui vont « enrichir » nos enfants enterm

es de qualité de vie dans une France et une Europeentretenue et em

bellie,dans lesquelles,

lorsque nous auronsdécidé

la création

d’un bien

ou d’un

équipement

d’utilitépublique,nous ne nous dirons plus «non,nous ne pouvons pas lefaire,ça va coûter trop cher et augm

enter la dette ! » car il s’agirad’une dette équilibrée par un avoir collectif dont,

pour garder

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

113

2 %,il ne sem

ble pas que l’augmentation de la m

asse monétaire

ait un effet très sensible sur celle-ci :le lien de causalité entre lam

asse monétaire et l’inflation n’est plus que théorique.O

n trouved’ailleurs la reconnaissance de cette réflexion dans l’éditorial dubulletin de février 2007 de la Banque de France :« D

e nombreux

observateurs soulignent aujourd’hui l’abondance de la “liquidité

”dans le systèm

e financier international.[...] M

algré tout,la

hausse des prix à la consomm

ation est demeurée globalem

entm

aîtrisée et les anticipations d’inflation ancrées à un faibleniveau.

Seuls les prix des actifs imm

obiliers et financiers ontaugm

enté rapidement.Y

a-t-il un lien de cause à effet avecl’expansion de la liquidité ? O

n ne dispose pas à ce stade d’uncadre com

plet d’analyse théorique.N

éanmoins,

de nombreux

indicateurs permettent de le penser.»

François De W

itt,dans un article sur « mieux vivre votre

argent »

http://ww

w.mieuxvivre.fr/bourse/articles/chronique.asp

?id=175331 ,du 13 juillet 2007,nous donne la réponse mieux

que je ne pourrais le faire:«La m

asse d’argent en circulationdans

le m

onde ne

cesse d’augm

enter.D

’où les

craintesinflationnistes des banques centrales.Pourtant,les prix de détailrestent sages.Explications.

Il se

produit depuis

quelques années

un étrange

phénomène :la m

asse d’argent en circulation dans le monde,plus

techniquement appelée m

asse monétaire,augm

ente de 20 % par

an.Im

pressionnant.Inquiétant m

ême.

La théorie économique

veut en effet que lorsque la masse m

onétaire s’emballe,elle crée

tôt ou tard des pressions inflationnistes.Ce qui paraît tout à fait

normal :un supplém

ent d’argent provoque inévitablement une

demande de produits et de services que l’offre n’est pas en

mesure

de servir

autrement

qu’en augm

entant ses

prix.L’inflation est apparue pour la prem

ière fois dans le monde

lorsque les conquistadores retournèrent d’Am

érique de Sud lespoches pleines d’or.Ils voulaient et ils pouvaient tout acheter etles

prix ont

flambé.

Cette

crainte hante

désormais

nos

112

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 112

Page 58: Nouvelle Civilisation 2012

Et voici la conclusion :de 1979 à 2006 (en €constants

2006) l’augmentation de la dette est de 913 m

illiards d’ €;le solde

de la différence recettes/dépenses sans intérêts:263 milliards d’ €

;les Intérêts payés:1176 m

illiards d’ €.N

ous pourrons donc écriredans la prochaine édition de «les 10 plus gros m

ensonges surl’économ

ie» :« A

insi,entre 1980 et 2006,la dette a augmenté de

913 milliards d’ €

,alors que nous avons payé 1176 milliards d’€

d’intérêts (...) Si nous n’avions pas eu à emprunter ces 913

milliards d’ €

sur les marchés m

onétaires,c’est-à-dire si nous

avions pu créer notre monnaie,faire exactem

ent ce qu’ont le droitde faire les banques privées,la dette qui était de 229 m

illiards d’ €début 1980 serait totalem

ent remboursée en 2006 grâce aux 263

milliards d’ €

économisés et nous disposerions en plus d’un solde

de trésorerie positif de 263 - 229 = 34 milliards d’ €

.»Pensez-y :

1167 milliards d’ €

d’intérêts payés pendant27

ans,c’est à peu près 119 m

illions d’ €par jour que nous

payons aux déjà aux plus riches qui d’ailleurs peuvent ainsi nousles reprêter à nouveau contre intérêt.

43 milliards par an,sont l’équivalent de 240 airbus A

350,ou de 3 portes-avions «C

harles de Gaulle

»,ou de 40 000 bellesvillas sur la C

ôte d’Azur,ou de l’isolation (en com

ptant 10 000 €par foyer) de 4 270 000 logem

ents,ou un salaire net de 18000 €annuel,salaire m

édian en France,à 2 380 000 personnes...!Le recours à l’em

prunt par l’État,qui pouvait se concevoirlorsque la m

onnaie était représentative d’une certaine quantité dem

étal (or ou argent) qui à un mom

ent pouvait manquer dans les

caisses de l’État,n’a maintenant plus aucune justification depuis

que la monnaie est totalem

ent dématérialisée.

Nous préconisons au niveau national,soit une reprise du

droit de seigneuriage –droit régalien d’ém

ettre la monnaie,

éventuellement par ém

ission d’une monnaie com

plémentaire

(voir EMS )–,soit,au niveau de la zone euro :

1–Le gouverneur de la Banque C

entrale Européenne(BC

E) doit pouvoir être contraint à une émission m

onétairecentrale

(sans intérêt)

par une

décision conjointe

de la

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

115

l’équilibre com

ptable,nous

n’aurons que

l’amortissem

ent(prélevé celui-là sur les recettes fiscales) à rem

bourser à laBanque centrale de l’ €

.Je m

e permets enfin,

au sujet del’inflation des produits de consom

mation (inflation selon l’Insee)

d’émettre

une hypothèse.

Com

me

l’ont calculé

plusieurséconom

istes,l’intérêt cumulé dans les prix (à tous les stades de la

chaîne de production et de distribution) –puisque la m

ajorité desentreprises doivent se financer par l’em

prunt– serait de l’ordrede

30 à 40 %.L’augm

entation des taux du crédit que l’on voitpoindre sous prétexte de risque d’inflation,loin de faire reculercelle-ci,aurait plutôt un effet contraire puisque les producteursvont bien évidem

ment répercuter les augm

entations des coûts ducrédit sur leurs prix de revient ;attendons pour voir...

L’arnaque de la dette publique...

Que serait la dette publique devenue si nous n’avions pas

abandonné notre droit de seigneuriage,le droit de création

monétaire,au profit des banques?

Page 103

du livre

« Les 10 plus gros mensonges sur

l’économie» Philippe D

erudder et moi-m

ême présentions le calcul

du m

ontant des

intérêts cum

ulés dans

«la dette

desadm

inistrations publiques» en ayant pris pour hypothèse un tauxm

oyen de 5% depuis 1980,et nous étions arrivés à la conclusion

suivante :«Ainsi,entre 1980 et 2004,la dette a augm

enté de 861m

illiards d’ €,

lesquels sont répartis en 211m

illiards d’€de

nouveau capital emprunté et 650 m

illiards d’ €d’intérêts (...)

Si nous n’avions pas eu à emprunter cette m

onnaie sur unm

arché monétaire,

la dette cumulée ne serait que d’environ

417m

illiards d’ €à fin 2004,au lieu de 1067.»

Lisez l’article complet en htm

l :w

ww.societal.org/docs/dette-publique.htm

et le pas à pas permet-

tant d’arriver aux conclusions qui suivent:w

ww.societal.org/docs/interets-dette.htm

114

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 114

Page 59: Nouvelle Civilisation 2012

Com

ment fonctionne la B

CE

?Par Philippe D

erudder et AJH

La Banque centrale européenne (BCE) a succédé en juin

1998 à l’Institut monétaire européen (IM

E).Ce dernier avait été

créé par le Traité de M

aastricht pour préparer la mise en place

d’une banque

centrale transnationnale

et d’une

politiquem

onétaire comm

une.La BC

E est l’organe de décision del’Eurosystèm

e et du Système européen de banques centrales.

L’eurosystème regroupe la Banque centrale européenne (BC

E) etles banques centrales nationales (BC

N) des États m

embres de

l’Union Européenne qui ont adopté l’ €

;il coexistera avec le

Système Européen de Banques C

entrales tant qu’il y aura desÉtats m

embres de l’U

E qui ne feront pas partie de la zone €.Le

Système européen de banques centrales (SEBC

) comprend la

BCE et les BC

N de tous les États m

embres de l’U

E (article 107,paragraphe

1,du

traité de

Maastricht)

au nom

bre de

27actuellem

ent.Ainsi,par rapport à l’Eurosystèm

e,il comprend en

plus les BCN

des pays qui n’ont pas adopté l’ €.Les BC

N des

États mem

bres ne participant pas à la zone €jouissent au sein

du SEBC d’un statut particulier :elles sont habilitées à conduire

une politique monétaire nationale autonom

e,m

ais elles neparticipent pas à la prise de décisions de la politique m

onétaire dela zone €

ni à sa mise en œ

uvre.« L’objectif principal du SEBCest de m

aintenir la stabilité des prix » et,par conséquent,

àpréserver

le pouvoir

d’achat de

la m

onnaie unique.

Plusprécisém

ent il se donne pour objectif de contenir l’inflationannuelle « au dessous,m

ais à un niveau proche,de 2%

,sur lem

oyen terme ».Toutefois et « Sans préjudice de l’objectif de

stabilité des prix,le SEBC

apporte son soutien aux politiqueséconom

iques générales

dans la

Com

munauté,

en vue

decontribuer à la réalisation des objectifs de la C

omm

unauté,telsque définis à l’article 2 ».(article 105,paragraphe

1,du traité):La C

omm

unauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau

117

comm

ission ou

du conseil

européen (c’est-à-dire

les chefs

d’État),ET des députés européens des pays de la zone euro.

2– Les critères de M

aastricht doivent être revus etspécifier :

a) que les budgets des États doivent être équilibrés en«fonctionnem

ent» + «amortissem

ents».N

ul État de la zoneeuro ne peut déroger à cette régle.

b) que les États peuventfinancer leurs équipem

ents (budget d’investissements) par un

appel à création monétaire sans intérêt de la BC

E.Néanm

oinspour garder une égalité de traitem

ent entre tous les États de lazone euro,

les émissions m

onétaires seront réparties égalitai-rem

ent au prorata de la population de chaque État.Pour justifier cette nécessité,

le lecteur doit savoir quedepuis 1973 la France ne crée plus de m

onnaie ni pour combler

ses propres déficits,que ce soit en fonctionnement (salaires et

retraites des fonctionnaires,loyers,

etc.) ou en investissements

pour son développement (écoles,routes,ponts,aéroports,ports,

hôpitaux,bibliothèques,

etc..) mais em

prunte sur les marchés

monétaire en ém

ettant des obligations (bons du Trésor) sur

lequel évidem

ment

elle doit

payer un

intérêt à

ceux qui

souscrivent (40% du m

ontant par des résidents,60%

par desnon-résidents),ce qui a pour conséquence,com

me nous l’avons

vu plus haut,qu’au fil des années la dette s’alourdit d’un montant

sensiblement égal au «déficit»,qu’il faut couvrir par l’em

prunt,c’est-à-dire par l’ém

ission d’obligations nouvelles auprès dupublic et surtout des investisseurs institutionnels (assurances,banques,etc).

Le déficit public,différence entre les recettes fiscales et lesdépenses publiques,

inclus évidemm

ent dans ces dernières cerecours à l’em

prunt qui équivaut à un cumul des besoins en capital

nouveau,mais aussi en intérêts à payer sur la dette existante.

Et sur cette page ww

w.societal.org/dette/interets.htm :le

montant en tem

ps réel des intérêts payés depuis le 1erjanvier 2007.

116

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 116

Page 60: Nouvelle Civilisation 2012

économie vient du risque de destruction des m

écanismes du

marché soit par des m

onopoles privés soit par l’État.À partir du

début du XIX

emesiècle,après la révolution industrielle,on assiste à

un changement dans le m

écanisme de création m

onétaire.La

monnaie

devient progressivem

ent de

moins

en m

oins la

contrepartie d’un stock d’or ou d’argent et de plus en plus cellede l’ém

ission du crédit par les banques.Pour les ordo libéraux,ily a double risque.

Si les institutions bancaires sont à leurs yeuxadaptées à la distribution de crédits aux particuliers,elles risquenttoutefois de créer trop de m

onnaie en accordant trop de crédit,cequi provoquerait de l’inflation.

L’État peut-il être un meilleur

garant? Les ordo-libéraux n’ont aucune confiance en lui,eu

égard à la période hyper inflationniste des années vingt sous laR

épublique de Weim

ar et de l’utilisation par les gouvernements

allemands de la banque centrale pour financer leurs dépenses

dans les années trente.Ainsi est née,pour éviter ce double risque

l’idée de créer une banque centrale indépendante qui serait enquelque sorte dans l’ordre m

onétaire l’équivalent de ce qu’estdans l’ordre juridique une cour suprêm

e.

Cela se traduit par le fait que ni la BC

E,ni les banquescentrales nationales (BC

N),ni un m

embre quelconque de leurs

organes de

décision ne

peuvent solliciter

ni accepter

desinstructions des institutions ou organes com

munautaires,

desgouvernem

ents des États mem

bres de l’Union européenne (U

E)ou de tout autre organism

e.Les institutions et organes comm

u-nautaires

ainsi que

les gouvernem

ents des

États m

embres

s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher àinfluencer les m

embres des organes de décision de la BC

E(article 108 du traité).

Instruments de la politique m

onétaire de la BC

ELa banque centrale européenne a à sa disposition une

gamm

e d’instruments pour m

ener à bien les missions qui lui sont

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

119

d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste

(article2 du traité sur l’U

nion européenne).Le processus de

prise de décisions au sein de l’Eurosystème est centralisé au

niveau des organes de décision de la BCE,à savoir le C

onseil desgouverneurs et le D

irectoire.Toutefois,tant que certains Étatsm

embres n’auront pas adopté l’ €

,il existera un troisième organe

de décision

:le

Conseil

général.La

BC

E est

un organe

indépendant des autres institutions européennes et des Étatsm

embres.D

ans l’exercice des missions relatives à l’Eurosystèm

e,ni la BC

E,ni une BC

N,

ni un mem

bre quelconque de leursorganes

de décision

ne peuvent

solliciter ni

accepterd’instructions

d’un organe

extérieur.Pour

garantir cette

indépendance et une certaine stabilité,les statuts du SEBC

prévoient :un mandat renouvelable d’une durée au m

oins égale àcinq ans pour les gouverneurs des BC

N;

un mandat non

renouvelable d’une durée de huit ans pour les mem

bres dudirectoire

;qu’un gouverneur ne peut être révoqué qu’en cas

d’incapacité ou

de faute

grave (la

Cour

de justice

desC

omm

unautés européennes est compétente pour connaître des

litiges dans ce domaine).

L’indépendance de la BC

EC

ette indépendance est historique et reflète l’idéologieA

llemande,prédom

inante dans le système de banque européen.

Cette école de pensée,l’ordo-libéralism

e,est né dans l’Allem

agnefédérale

d’après-guerre.C

e courant

rassemble

alors des

économistes conservateurs autour de la revue « O

rdo».

Sesfondateurs ont très largem

ent influencé la politique économique

des chanceliers allemands conservateurs ou socio-dém

ocratesancrés dans le dogm

e de « L’économie sociale de m

arché» (en

allemand Soziale M

arktwirtschaft) dont on retrouve la trace dans

tous les textes constitutifs de l’Europe.C’est ainsi que les traités

européens ont

repris les

théories des

ordo-libéraux qui

constituent l’armature intellectuelle des décideurs de l’Europe

d’aujourd’hui.Pour les ordo-libéraux le problèm

e majeur en

118

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 118

Page 61: Nouvelle Civilisation 2012

billets qu’elle fournit aux banques secondaires,en leur débitantun intérêt sur les som

mes avancées contre des titres de créances,

et en leur imposant un dépôt de garantie,

que les BanquesC

entrales exercent un contrôle sur la création monétaire.

Il faut

bien com

prendre que

ce sont

les banques

secondaires qui créent la monnaie par le crédit.

La Banquecentrale n’est que le chef d’orchestre du systèm

e bancaire,qu’elledirige en exerçant un contrôle « indirect » par pression financière.Le principe au travers de la fixation du taux directeur et dum

ontant de

réserves obligatoires

est de

rendre la

créationm

onétaire plus ou moins coûteuse et contraignante selon que l’on

veut limiter ou favoriser l’ém

ission de monnaie.

Quelques observations sur la

mission quasi unique de la B

CE

La BCE se voit attribuer la m

ission quasi unique de luttercontre l’inflation.

Com

me nous l’avons précisé,

la politiquem

onétaire européenne

est directem

ent inspirée

de l’ordo-

libéralisme qui s’inscrit dans les théories « m

onétaristes ».Pourfaire court cette théorie part du principe que la m

onnaie n’estd’aucune influence sur la croissance m

ais seulement sur les prix.

C’est pourquoi la BC

E n’hésite pas à affirmer que :

–D

’une part «la politique monétaire,

en assurant lastabilité des prix,

est en mesure de contribuer de m

anièresignificative au bien-être général,et notam

ment à un niveau élevé

d’activité économique et d’em

ploi;» –

Que d’autre part cette affirm

ation est le « Reflet des

enseignements tirés des expériences passées ;»

–Et qu’enfin «ce choix est étayé par la théorie économ

iqueet les travaux em

piriques ».Sur le fondem

ent de telles certitudes,pourquoi la BCE

s’intéresserait-elle à autre chose que la maîtrise de l’inflation

? M

ais comprenons bien qu’il ne s’agit en réalité que d’une

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

121

confiées.C

es missions se résum

ent toutefois à une principale,celle de m

aintenir la stabilité des prix.En effet,selon les termes

de la BCE elle-m

ême,

« la politique monétaire,en assurant la

stabilité des prix,est en m

esure de contribuer de manière

significative au bien-être général,et notamm

ent à un niveau élevéd’activité économ

ique et d’emploi.» Pour atteindre cet objectif,

la BCE utilise deux outils principaux :

Le taux directeur ou taux interbancaire.C

’est le tauxd’intérêt auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles.C

etaux influe donc directem

ent sur les taux offerts à l’économie par

les banques.Si le taux directeur augmente,le crédit devient plus

cher ce qui ralentit la demande et donc réduit la création

monétaire.À

l’opposé,si le taux directeur baisse,le crédit devientplus accessible ce qui se traduit par une augm

entation de la masse

monétaire en circulation.

Réserves obligatoires.En application de l’article 19.1 des

statuts du SEBC,le C

onseil des gouverneurs de la BCE a décidé

d’appliquer un système de réserves obligatoires en m

onnaiecentrale.Leur m

ontant est actuellement fixé à 2%

des crédits encours ém

is par les banques comm

erciales.C

e système a pour

objet de stabiliser les taux d’intérêt du marché m

onétaire,de

créer ou d’accentuer un besoin structurel de refinancement et de

contribuer ainsi

à une

meilleure

maîtrise

de la

croissancem

onétaire.Le terme de « refinancem

ent » laisse entendre que lesbanques ont besoin de re-financer les crédits auxquels ellesprocèdent.Il n’en n’est rien.C

e que l’on appelle « refinancement

est le processus par lequel les banques secondaires alimentent en

monnaie centrale le com

pte qu’elles ont à la Banque Centrale.

C’est à partir de ce com

pte qu’elles paient à la Banque Centrale

ce qu’elle leur débite pour la fourniture de la monnaie fiduciaire

dont elles ont besoin;c’est encore à partir de ce com

pte qu’ellesrèglent ce qu’elles se doivent entre elles.Lorsqu’elles n’ont plusassez de m

onnaie centrale sur leur compte,elles en obtiennent en

cédant des titres à la Banque Centrale.C

’est en faisant payer les

120

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 120

Page 62: Nouvelle Civilisation 2012

crédits,les œ

uvres d’art,les actions etc.

Là,on retrouve des

évolutions du mêm

e ordre,que ce soit dans l’imm

obilier ou dansles bulles spéculatives.A

utrement dit,loin de favoriser le « bien-

être général

et un

niveau élevé

d’activité économ

ique et

d’emploi» la politique m

onétaire de l’Europe,conduite par la

BCE,ne profite qu’à une « élite » possédante au détrim

ent du plusgrand nom

bre.

Sur l’indépendance.N

ous l’avons précisé,c’est l’idéologie ordo-libérale qui aconduit à l’indépendance de la BC

E.Si les banques centrales desprincipaux pays de la planète sont égalem

ent indépendantescom

me aux État-U

nis,au Japon,en Angleterre,au C

anada,onconstate

que leurs

gouvernements

respectifs exercent

unecertaine pression sur leurs décisions.À

contrario,la BCE a été

conçue dès son origine pour être totalement indépendante des

gouvernements

des É

tats m

embres.

Rappelons-le,

car les

conséquences démocratiques sont d’im

portance:

« Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accom

plissement

des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent

traité et les statuts du SEBC,ni la BC

E,ni une banque centralenationale,ni un m

embre quelconque de leurs organes de décision

ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ouorganes com

munautaires,des gouvernem

ents des États mem

bresou

de tout

autre organism

e.L

es institutions

et organes

comm

unautaires ainsi que les gouvernements des États m

embres

s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencerles m

embres d’organes de décision de la BC

E ou des banquescentrales nationales dans l’accom

plissement de leurs m

issions.»(A

rticle 108 du traité de Rom

e sur l’indépendance de la BCE).

Autrem

ent dit,aucun des élus du peuple,aucun dirigeant,aucun Parlem

ent national ni le Parlement européen ne peut

seulement m

ettre en cause la politique suivie par la BanqueC

entrale Européenne,car critiquer serait évidemm

ent «chercherà influencer.»

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

123

position dogmatique en rien dém

ontrée ni par les « expériencesdu passé » ni étayé par « des travaux em

piriques...» Les théorieséconom

iques,au travers de l’histoire et à l’intérieur m

ême du

capitalisme libéral divergent et s’opposent selon les économ

istes.D

epuis les année 70 et principalement depuis le début des

années80 l’économie m

ondiale est dominée par le courant

monétariste qui a succédé au courant kénésien qui a prévalu

pendant les 30 glorieuses et qui n’a été remis en question que

parce que « le capital » n’y trouvait plus assez son compte.

Une chose est certaine,si la BC

E est parvenue à l’objectiffixé en m

atière d’inflation,on ne peut pas dire que ce « succès »se soit traduit ni par de la croissance,la zone euro étant en queuedu peloton m

ondial,ni par une amélioration de l’em

ploi,cettem

ême zone euro se caractérisant là aussi par les plus hauts

niveaux de chômage.

Mais le plus « drôle » est que la BC

E n’applique pas sespropres recettes.

Le courant monétariste dont elle épouse les

théories,préconise une politique m

onétaire restrictive,puisque

toute création monétaire anticipée serait selon elle génératrice

d’inflation.Ainsi est-il conseillé aux autorités m

onétaires de fixerà priori une norm

e de croissance de la masse m

onétaire et de s’ytenir.En bon élève,la BC

E a fixé un taux de croissance de lam

asse monétaire de 4,5%

par an,juste assez pour faire face à uneinflation « norm

ale » de 2% l’an + 2%

de croissance et 0,5% de

«terme correctif ».

Or si l’on regarde l’évolution de la m

assem

onétaire depuis les 5 dernières années,on constate qu’elle aaugm

enté de près de 10%

l’an! O

n est bien loin du compte.

Mais alors,si la théorie est exacte,l’inflation aurait dû s’envoler !

Eh bien non...Il y a là un m

ystère qui devrait ébranler lesautorités dans leurs convictions,

car elles ont fait ce qu’ellesréprouvent :injecter beaucoup plus d’argent qu’elles « n’auraientdû » selon la théorie.O

ù est donc passé cette argent dont on netrouve la trace ni dans les prix ni dans la croissance ? Eh bien il apparaît dans les prix à l’investissem

ent qui échappent au calculde l’inflation,

c’est-à-dire l’imm

obilier,les rem

boursements de

122

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 122

Page 63: Nouvelle Civilisation 2012

création monétaire par le m

oyen du crédit à intérêt.En Francec’est en 1973 que l’État n’a plus été en droit de dem

ander desavances à sa banque centrale et c’est en 1993 que le traité deM

aastricht en son article 104 interdit à tout État de l’Union de

recourir à

sa B

anque centrale

pour financer

ses besoins.

Rappelons ce « fam

eux » article:

«Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États

mem

bres,ci-après dénomm

ées “banques centrales nationales”,

d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits auxinstitutions ou organes de la C

omm

unauté,aux administrations

centrales,aux autorités régionales ou locales,aux autres autoritéspubliques,aux autres organism

es ou entreprises publics des Étatsm

embres;l’acquisition directe,auprès d’eux,par la BC

E ou lesbanques centrales nationales,des instrum

ents de leur dette estégalem

ent interdite.»Il est à noter que :C

’est comm

e par hasard au mom

ent où le courantm

onétariste comm

ence à s’imposer aux esprits des «élites»

politico-économiques que les États abandonnent sciem

ment leur

privilège régalien de création monétaire en veillant bien à ne pas

ébruiter la chose sur la place publique.Si ce privilège est m

aintenant légalement abandonné au

système bancaire,

il n’en reste pas moins illégitim

e,car une

personne privé (la banque) ne saurait se rendre propriétaire de lam

onnaie,bien collectif traduisant la richesse créée par le travaildes peuples

L’abandon du droit de création monétaire au banques

«privatise» l’argent.En tant qu’entreprises privées,les banques

travaillent d’abord et avant tout pour servir les intérêts de leursactionnaires et non ceux de la collectivité.

Alors que l’État pourrait (et devrait pouvoir) ém

ettre sam

onnaie gratuitement,

il doit «l’emprunter» sur les m

archésfinanciers au prix de l’intérêt.C

ela se traduit par le fait qu’il n’ya jam

ais assez d’argent dans la comm

unauté pour rembourser et

le capital et l’intérêt.Pour faire face aux engagement pris à l’égard

L’instru

ment d

e l’e

scroquerie

125

Il ne faudrait pas oublier que la vraie richesse est offertepar la nature et valorisée par le travail hum

ain.La monnaie n’est

que la représentation symbolique de cette richesse réelle.Puisque

les peuples créent la richesse par leur activité,ils devraient avoirleur m

ot à dire sur la politique monétaire conduite par leurs

autorités.Ce droit légitim

e est retiré aux citoyens européens.De

plus si les homm

es sont en premier et naturellem

ent préoccupéspar la qualité de leur vie,

l’économie et la finance restent

entièrement étrangères à cette préoccupation.Elles ne parlent pas

le mêm

e langage que les homm

es.Elles n’obéissent qu’à une

logique comptable d’où l’hom

me et la nature sont absents.Q

uelleque soient les com

pétences des autorités financières européennes,elles ne peuvent que traduire la vie en chiffres dans la stricteobéissance à la logique com

ptable qui les gouvernent quand lescitoyens,

eux,attendent de leurs représentants politiques une

amélioration globale de la qualité de leur vie traduite dans

l’emploi,l’éducation,la santé,l’écologie,le logem

ent,la culture,la justice etc...

N’oublions pas aussi que la zone euro regroupe

des pays qui sont loin d’être dans une situation économique

identique.Ainsi,l’indépendance de la BC

E conduit d’une part àappliquer les m

êmes m

esures à tous les États mem

bres indifférem-

ment de leurs spécificités et,d’autre part,au m

usellement des

peuples dans l’expression de leurs aspirations légitimes puisque

leurs élus n’ont le droit d’exercer aucune influence sur la politiquem

onétaire.C

’est ce déficit démocratique grave,

conduisant àl’élaboration d’une Europe sans âm

e asservie aux seuls intérêts dela Finance,

qui a poussé une majorité des français et des

hollandais,interrogés par référendum,à refuser le traité pour une

constitution européenne,

et non

par «anti-européanism

primaire com

me les pro-indépendantistes se plaisent à le dire.

Sur le privilège de création monétaire.

La BCE n’est pas l’organism

e qui crée la monnaie,m

aiscelui qui garantit la bonne fin des opérations bancaires conduitespar les banques dites « secondaires » qui elles ont récupérés,à l’issu d’un long bras de fer avec les États,

le privilège de la

124

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 124

Page 64: Nouvelle Civilisation 2012

Quelques données et quelques

réflexions supplémentaires sur

l’histoire économique contem

poraineet la m

onnaie

La totalité de la monnaie existante sur Terre (m

assem

onnaie et monnaie virtuelle) est inférieure au m

ontant de latotalité des dettes m

ondiales.O

r pour rembourser ces dettes,

nous faisons des emprunts (avec taux d’intérêts) :nous ne faisons

qu’accroître l’écart entre nos capacités réelles de remboursem

entet nos dettes.

La dette extérieure des PED (pays en développem

entaussi appelés pays du Sud) qui représentent 86

% de la population

mondiale) s’élevait à 2 600 m

illiards $ en 2005.Ils reçoivent uneA

PD (aide aux pays en développem

ent) de 68m

illiards de $ paran.

La quasi totalité de cette aide ne profitera jamais à la

population,mais au rem

boursement de la dette.Les créanciers

des PED étant localisés au N

ord,cette aide ne fait que transiterpar les PED

pour revenir au Nord.A

ujourd’hui les PED ne font

que payer les intérêts des prêts:ils ont remboursé neuf fois le

montant

des prêts

initiaux.Pendant

le G

7 de

Cologne

(Allem

agne),une pétition demandant l’annulation de la dette des

pays du Sud est signée par 17 millions de personnes,ce qui en fait

la plus grande pétition au monde.

La dette totale des États-Unis d’A

mérique (pouvoirs

publics,entreprises et ménages) était de 34 000 m

illiards $ en2003.

Pour la France,près de 50%

des créanciers de l’Étatfrançais

sont des

ménages

français.6%

de

ces m

énagesdétiennent 30%

des créances totales de la France.

Jusqu’à 1974,la France partageaient encore avec les

banques privées le droit de créer la monnaie.Q

uand la Franceavait besoin d’argent pour créer des voies ferrées,des logem

ents

127

du système bancaire il ne reste plus qu’à em

prunter à nouveau.Le m

onde est ainsi pris dans une spirale infernale où il faut créertoujours

plus d’argent

et où

la part

d’argent créé

servantl’économ

ie réelle diminue par rapport à la part de l’intérêt.Si

l’argent était gratuit,la totalité émise servirait les intérêts de la

collectivité.M

aintenant qu’il

est «payant»

une part

nonnégligeable de la richesse nationale est utilisée au seul paiem

entde l’intérêt (en France cette part correspond à ce que rapportel’im

pôt sur le revenu!).D

ans la pratique cela revient à détournerl’argent public de sa destination légitim

e:au lieu de servir le bien

public il sert de plus en plus quelques intérêts particuliers.

Les défis que l’humanité a à relever aujourd’hui ne se

heurtent pas à des limites de connaissances,de technologies,de

ressources humaines;ils se heurtent inlassablem

ent au « manque

d’argent ».De cet argent qui pourrait être créé si facilem

ent à lahauteur des besoins justifiés par les actions à m

ener pourrésoudre les problèm

es,m

ais que le système bancaire raréfie

artificiellement

pour lui

donner une

valeur qu’il

n’a pas

intrinsèquement,et parce que,privatisé,il ne peut être ém

is quepour financer des opération « rentables ».O

r les dispositions qu’ilfaudrait prendre pour sortir le m

onde de l’impasse aujourd’hui ne

sont pas «rentables» pour beaucoup.Il n’y a qu’en rendant lepouvoir de création m

onétaire au collectif,c’est-à-dire aux

Nations (ou groupe de N

ations comm

e l’Europe) que l’on pourraposer des actes à la hauteur des enjeux,sans avoir un sou à devoirà quiconque et avec,en prim

e,du mieux être sur la planète et un

travail épanouissant pour tous.Selon

nous,la

question du

privilège de

la création

monétaire est la clé essentielle pour l’avenir de l’hum

anité.Leplus grave,m

alheureusement est que ce sont ceux qui avaient et

ont en charge la défense du bien public qui l’ont sciemm

entbradé aux intérêts privés et que cette question reste absente dudébat

public.C

’est une

véritable trahison

de nos

«élites»politiques;c’est un viol dém

ocratique!

126

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 126

Page 65: Nouvelle Civilisation 2012

Quelques dates.

1531:création de la prem

ière Bourse des valeurs à Anvers.

1637:K

rach boursier né de la spéculation sur les oignons detulipes.

1661 :invention du billet de banque par la Rikbank de Stockholm

en contre partie de dépôt de pièces en cuivre.1694 :création de la Banque d’A

ngleterre.1720 :faillite du systèm

e de Law.1724 :création de la Bourse de Paris.1800 :création de la Banque de France.1848

:monopole de la BdF d’ém

ission des billets pour la France.1863 :création du C

rédit Lyonnais et de la Société Générale en

1864.1879

:fin du bimétallism

e.1882 :K

rach de l’Union générale.

1913:création de la R

éserve Fédéral américaine.

1936:le Front populaire réform

e la BdF et met fin au pouvoir

des 200 familles.

1944:Bretton-w

oods.1945

:nationalisation de la BdF.1971

:fin de facto de Bretton-woods.Le 15/08,N

ixon décide de suspendre la convertibilité du $ en or.

1973 :flottement généralisé des m

onnaies.1981 :nationalisation des grandes banques en France.1985

:création du MAT

IF.1992

:Traité de M

aastricht instituant l’Union économ

ique et m

onétaire.1997 :m

ise en place de la BCE.

1999 :passage à la monnaie unique.

129

ou des hôpitaux,l’État créait lui mêm

e sa monnaie,et il ne devait

pas payer d’intérêts.L’État em

pruntait auprès de sa banquecentrale,qui créait cette m

onnaie pour l’occasion,et,au fur et àm

esure où l’État remboursait cet em

prunt,la Banque centraledétruisait cet argent,

mais sans faire payer d’intérêts à l’État.

Depuis

1974 en

France,à

l’époque du

serpent m

onétaireeuropéen,l’État s’est interdit à lui-m

ême d’em

prunter auprès desa banque centrale et il s’est donc lui-m

ême privé de la création

monétaire.

Donc,

l’État,c’est-à-dire

nous tous,

s’oblige à

emprunter auprès d’acteurs privés,à qui il doit donc payer des

intérêts,et cela rend évidem

ment tout beaucoup plus cher.

Depuis 1992,

avec l’article 104 du traité de Maastricht (ou

l’article 123 du traité de Lisbonne),cette interdiction pour lesÉtats de créer la m

onnaie a été hissée au plus haut niveau du droitinternational et constitutionnel.C

e hold-up scandaleux coûte à laFrance environ 80 m

illiards par an.La possession de m

onnaie n’est généralement pas la

motivation ultim

e puisque la monnaie est destinée à acquérir des

biens/services.M

ais,du fait de sa nécessité et de son pouvoir

pratiquement universel,elle tend à le devenir.La quête d’argent

est alors une quête de pouvoir personnel et de sécurité,qui

devient une motivation dom

inante dans la vie des individus.Parsynergie,

la consomm

ation de biens devient à son tour unem

otivation dominante,d’où une augm

entation considérable decette consom

mation de biens m

atériels,bien au-delà de ce quenécessite la satisfaction des besoins vitaux.

Cette im

portantefocalisation sur des m

otivations d’appropriation et de jouissancem

atérielle renforce les sources de conflits.De plus,le dévelop-

pement outrancier de la consom

mation,autorisée par les progrès

de la productivité,met en péril l’environnem

ent naturel...

128

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 128

Page 66: Nouvelle Civilisation 2012

4

Monnaie sur net

et une économie sans profits

monétaires.

« Le jugement éthique porté sur le m

écanisme du crédit

bancaire s’est profondément m

odifié au cours des siècles.(...)À

l’origine,le principe du crédit reposait sur une couverture intégraledes dépôts.(...) C

e n’est que vers le XV

II ième

siècle,avec l’apparitiondes billets de banque,que les banques abandonnèrent progressivem

entce principe.M

ais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public.Par essence,la création m

onétaire ex nihilo que pratiquent les banquesest sem

blable,je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent

bien ce qui est en jeu ici,à la fabrication de monnaie par des faux-

monnayeurs,

si justement réprim

ée par la loi.C

oncrètement elle

aboutit aux mêm

es résultats.La seule différence est que ceux qui enprofitent sont différents.»

La crise mondiale aujourd’hui,M

aurice Allais,Prix N

obelde Sciences Econom

iques 1988.Éd.Clém

ent Juglar 1999.

Petites histoires

La Dam

e de Condé

Nous som

mes à C

ondé-sur-Gartem

pe.Son hôtel de la

Gare est réputé pour ses ortolans et sa discrétion ! U

n vendrediaprès-m

idi débarque une jeune femm

e,d’apparence convenable,bien qu’un peu trop fardée.Elle réserve une cham

bre pour la nuitet,com

me elle n’a pas de bagage,elle laisse en acom

pte un billetde 100

€,tout neuf.Puis elle s’en va visiter la vieille ville.Le

131

Quelques livres

DU

BOIN

Jacques :Pourquoi manquons nous de crédits ?,

LE

DIS,

1961 (U

n grand

classique sur

la m

onnaie m

aistotalem

ent introuvable).

La G

rande R

elève des

Hom

mes

par la

Machine.

Les Editions nouvelles,1932 (Encore plus vieux et encore bien plusintrouvable

!).

HO

LB

EC

Q A

ndré-Jacques :

Un

regard citoyen

surl’économ

ie - Sortir de la « pensée unique »,Yves M

ichel,2002.

CH

ÉLINI M

ichel-Pierre : Histoire du franc au X

Xèm

esiècle,Picard,2001.

DER

UD

DER

Philippe : Rendre la création m

onétaire à lasociété civile,Y

ves Michel 2006.

130

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 130

Page 67: Nouvelle Civilisation 2012

Le conte de Roseland

Ceci se passait en des tem

ps fort anciens.Dans le com

téde R

oseland vivait une population industrieuse.La prospérité etla convivialité régnaient.N

icolas,le cinquième fils d’un ferm

ier,venait d’atteindre sa m

ajorité.Il vint trouver son père et lui dit :«Père,

la ferme n’a pas besoin d’une cinquièm

e paire de braspour continuer à prospérer.O

r,on entend bien des habitants ducom

té regretter l’absence d’habits de fête.Aussi souhaiterais-je

m’établir tisserand.» « Bonne idée »,répondit son père.«Je peux

te donner la petite grange pour y installer ton échoppe.Mais tu

sais que je n’ai pas trop d’argent et il t’en faudra pas mal.Va donc

voir,de ma part,le G

rand Argentier du com

té.» Ce qui fut dit,

fut fait.Nicolas fut tout étonné,lors de son entrevue,de voir le

Grand A

rgentier si ouvert et les choses si faciles.«Il te faut 250écus ? Les voici.Bon courage,N

icolas !...» Nicolas se confondit

en remerciem

ents ;mais dans le couloir,il fut pris d’un doute :

«Il ne

m’a

fixé,ni

échéance de

remboursem

ent,ni

tauxd’intérêt».Il revint donc frapper à la porte pour dem

ander lesconditions de ce prêt.«N

ous ne te prêtons pas ces écus,nous teles

donnons.L’équilibre

de la

circulation m

onétaire est

actuellement atteint dans notre C

omté.Il faudra donc un peu

plus de pouvoir d’achat à nos sujets pour acheter tes beaux habits.L’argent que nous te donnons pour acheter tes laines,

testeintures,m

ais aussi pour que tu puisses créer une famille,va aller

dans leurs poches par tes achats.Tu serviras la collectivité etl’équilibre subsistera.»

Moralité de cette histoire :1) La m

asse monétaire doit

rester liée aux évolutions du progrès technique,à la production,et à celles de la population d’une nation.Si la population s’accroîtou si les activités augm

entent,la masse m

onétaire en circulationdoit s’accroître aussi,ce n’est pas de l’inflation.2) La m

onnaie estla

propriété de

la com

munauté.

Elle

est ém

ise par

son

133

pâtissier qui a vu la scène dit au patron :«Ca fait six sem

aines quevous m

e devez 100 €

pour la pièce montée que j’ai livrée à

l’occasion de la comm

union de votre fille.» Le patron lui donnele billet de bonne grâce.

Com

me cette scène a été vue par

d’autres,elle se reproduit cinq nouvelles fois,

car le pâtissierdevait aussi 100

€au m

inotier...qui en devait autant au

garagiste...lui-mêm

e débiteur de cette somm

e au boucher...quiavait à régler 100 €

au représentant de la maison Erlida...lequel

devait à son tour acquitter sa chambre à l’hôtel de la G

are pour100 €

.Il redonne donc le billet au patron de l’hôtel.Notre D

ame

revient de promenade.Elle annonce,qu’ayant fait une rencontre,

elle annule sa réservation.Ce qui arrange bien l’hôtelier qui,entre

temps,a eu une dem

ande d’un de ses vieux clients.L’hôtelier luirend donc son billet qu’elle brûle aussitôt.« Il était faux »,dit-elleen souriant.

Moralité de cette histoire :Pourquoi un faux billet a-t-il

été capable de catalyser autant d’échanges? Parce qu’un billet estde la m

onnaie fiduciaire (du latin fiducia:

confiance).C

’estexclusivem

ent une «valeur de confiance» entre les m

embres

d’une comm

unauté.D

ans un autre pays il n’aurait pas étéaccepté.U

n billet faux perd « sa valeur » seulement au m

oment

où il se révèle faux et n’est plus accepté par celui qui le reçoit.C

’est celui qui le détient en dernier qui assume la perte.D

anscette histoire il n’y a pas eu de perte sauf pour la D

ame de C

ondéqui savait de toute façon qu’il était faux.

Serait-ce qu’il y acarence de pouvoir d’achat dans notre société

? En effet la Dam

ede C

ondé,en réservant sa chambre,a accru de 100 €

la masse

monétaire du village,ce qui a perm

is à six personne d’éteindreréciproquem

ent leur dette pour un montant total de 600 €

.La«qualité

» de

la m

onnaie utilisée,

bonne ou

mauvaise,

estindifférente.

132

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 132

Page 68: Nouvelle Civilisation 2012

L’île des naufragés

L’Île des naufragésfut l’un des prem

iers écrits par LouisEven,et dem

eure l’un des plus populaires pour faire comprendre

la création de l’argent,publiée pour la première fois en 1940 dans

le magazine Vers dem

ain.w

ww.m

ichaeljournal.org/ilenauf.htmw

ww.conspiration.cc/sujets/politique/ile_naufrage.htm

Le site officiel du journal Vers Dem

ain :w

ww.versdem

ain.orgw

ww.m

ichaeljournal.org/galerie.htmVous

trouverez dans

cette page

les plus

récentescaricatures parues dans Vers D

emain,qui représentent bien toute

l’escroquerie du système bancaire actuel.O

n dit qu’une image

vaut mille m

ots...

Des précurseurs :D

uboin,Gesell,A

llais

L’économie distributive

de Jacques Duboin

http://economiedistributive.free.fr/plan.php

L’économie distributivede Jacques D

uboin.Site entretenuepar

M.-L.

DU

BOIN

,sa

fille et

son m

ari.L’hum

anité est

confrontée non

pas à

une crise,

mais

à une

véritablem

utation,[...].Le développement des techniques de production

est tel que de puissantes machines,autom

atisées,informatisées,

peuvent désormais rem

placer le travail de l’homm

e dans toutesles tâches de routine,se substituer non seulem

ent à ses muscles

et à l’agilité de ses doigts,mais aussi à sa m

émoire,à certains de

ses sens et mêm

e aux activités logiques de son cerveau.L’accèsaux m

oyens d’existence passe (sauf pour quelques privilégiés denaissance) par la nécessité de se vendre sur le m

arché de l’emploi.

135

représentant mandaté.Elle ne coûte que le prix du papier et des

salaires pour la fabriquer ou pour l’écrire sur un ordinateur.Mais

aujourd’hui l’État ayant abdiqué son pouvoir régalien de battre lam

onnaie,l’accroissem

ent nécessaire de la masse m

onétaire estfinancé par l’em

prunt (conséquence de la demande de crédit des

agents économiques publics et privés) et coûte des intérêts

exorbitants.L’argent est créé sous forme de dettes et il est devenu

propriété des banques et non plus de la comm

unauté.Le peuplea perdu sa souveraineté.3) Q

ue se serait-il passé pour Nicolas,si

l’argent,au lieu de lui avoir été sagem

ent donné,lui avait été

prêté,et de plus avec intérêt ? En dépensant les 250 écus prêtés,il aurait bien accru la m

asse monétaire de la com

munauté.M

aisen les rem

boursant,c’est-à-dire en s’en privant,il aurait cette foisdim

inué la masse m

onétaire qui serait revenue à son niveauinitial.

Finalement sa nouvelle activité,

au lieu d’enrichir lacom

munauté,l’aurait appauvrie.

Une histoire pas croyable

(extrait du site AD

ED)

La terre est peuplée par deux catégories d’humains.

L’imm

ense majorité de ceux qui produisent toutes les richesses

par leur travail.Et l’infime m

inorité des banquiers qui produittout l’argent par jeu d’écriture.

Pour consomm

er ce qu’elleproduit l’im

mense m

ajorité emprunte tout l’argent à l’infim

em

inorité.Mais l’im

mense m

ajorité n’a pas compris U

n problème

pourtant bien simple.C

’est que si on s’endette éternellement les

taux d’intérêt s’accumulent éternellem

ent.Et on se ruine.C’est

aussi bête que ça.Au point que c’est pas croyable.Et parce que

c’est pas croyable la fête continue pour l’infime m

inorité à moins

qu’un jour dans un éclair de lucidité l’imm

ense majorité ne

réalise que parce qu’elle produit toutes les richesses c’est à elle deproduire tout l’argent par jeu d’écriture.

134

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 134

Page 69: Nouvelle Civilisation 2012

La crise mondiale d’aujourd’hui

Pour de profondes réformes des institutions financières et

monétaires.Voici un texte essentiel de M

aurice Allais:

ce futd’abord un article clairvoyant et décapant publié dans Le Figarodes 12,19 et 26 octobre 1998,dans la rubrique O

pinions ;puisil fut repris et annoté dans un livre passionnant publié auxéditions C

lément Juglar.

L’ensemble est rem

arquable,vivant,

utile:

c’est de l’économie politique,

à usage citoyen.Lecture

hautement conseillée :http://etienne.chouard.free.fr/Europe/m

essages_recus/La_crise_m

ondiale_d_aujourd_hui_Maurice_A

llais_1998.pdf Tout sur ce personnage hors du com

mun :

http://allais.maurice.free.fr/

ww

w.annales.org/archives/x/allais.html

Banquiers = faux m

onnayeursw

ww.fauxm

onnayeurs.org

Celui qui a le contrôle de la création m

onétaire est celuiqui décide avant tout autre de ce que produit la nation.Sortir duféodalism

e monétaire,préalable incontournable

à une refondationéconom

ique,sociale

et écologique.

La nation

doit pouvoir

émettre la m

onnaie dont elle a besoin,en proportion de son

développement.

Et la monnaie qu’elle crée,

elle doit pouvoirl’affecter aux projets qu’elle décide pour dem

ain,non pas au

paiement

de ceux

qu’elle se

voit im

poser,aujourd’hui,

impuissante,

endettée.Le droit «régalien

» de l’État de battrem

onnaie,les Européens l’ont aboli le 7 février 1992.La grandem

ajorité l’a fait sans le savoir :tandis qu’on focalisait les débatssur l’ €

,on mettait en jeu la décision de libérer plus que jam

ais,totalem

ent,ce qui constitue peut-être le plus grand «aspirateur»du régim

e capitaliste.L’article 104 du T

raité de Maastricht,

137

Mais quand des appareils perfectionnés produisent sans labeur

humain,les salariés «dégraissés» ne peuvent plus «gagner leur

vie»,et ceux qui perdent leur clientèle cherchent de nouveaux

«débouchés».Et c’est toute l’économie qui est alors détournée :

il ne s’agit plus de satisfaire les besoins vitaux mais de produire

au moindre coût,n’im

porte comm

ent,n’importe quoi,pourvu

que le produit puisse séduire un client solvable.Et la croissancedevient une obligation pour servir une rente.Le développem

entd’un

pays est

décidé pour

le profit

de gros

investisseursinternationaux,

au m

épris des

populations.La

spéculationm

onétaire est devenue plus rentable que la production.Mais ceci

oblige à

remettre

en question

les fondem

ents du

système

économique qui dom

ine nos relations sociales.Et c’est difficile.D

’abord parce qu’il faut surmonter la croyance,

savamm

entrépandue,

que le

capitalisme,

devenu universel,

n’a pas

d’alternative,qu’il résulte de lois économ

iques aussi éternellesque celles de la nature.U

n tel changement ne se fera par m

iracleet d’un seul coup.N

otre ambition est d’apporter un espoir,en

montrant qu’il est possible de réaliser,

à plus ou moins long

terme,une société évolutive dans laquelle tout être hum

ain puisseprendre conscience du rôle qu’il y joue et qui donne un sens à savie.C

’est dans cette perspective qu’il nous paraît sain d’envisagertoute réform

e proposée.D

e soutenir,com

me une étape,

toutetransform

ation contribuant à cette évolution et de combattre tout

ce qui contribue à en retarder l’élaboration.

Monnaie fondante de Silvio G

esellSilvio G

esell :un prédécesseur de Keynes ?

Article de D

enis Clerc et de Johannes Finckh publié pour

la première fois dans la revue A

lternatives économiques d’avril

1998,disponible sur Wikipédia.

http://fr.wikisource.org/w

iki/Silvio_Gesell_:_un_pr%

C3%

A9d%

C3%

A9cesseur_de_K

eyneshttp://fr.w

ikipedia.org/wiki/Silvio_G

esell

136

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 136

Page 70: Nouvelle Civilisation 2012

facteurs nouveaux de la mondialisation sauvage,il faut rappeler

qu’il n’y a de domination du capital sur une entreprise que si

celle-ci est contrainte de rechercher des capitaux… réclam

ant del’intérêt.Enfin,en tant que citoyens participants par l’im

pôt directou indirect au fonctionnem

ent des services publics:sur les

861m

illiards d’ €d’accroissem

ent de la dette de l’État françaisentre 1980 et 2004 (en

€constants 2004) le nouveau capital

emprunté représente 211 m

illiards seulement :650 m

illiards sontdes intérêts que la collectivité,

contrainte à emprunter sur les

marchés financiers une m

onnaie qu’elle pourrait créer,doit payerà des «particuliers»,

ceux qui sont déjà les plus riches,qu’ils

soient français ou étrangers.Or,ce peuple qui ne tolère plus un

régime consacrant l’im

puissance du politique,la mort de l’État

social,et la croissance aveugle,ce peuple qui subit à tout instantla dom

ination du dieu marché,m

éconnaît grandement l’alim

entde base de son bourreau :la m

onnaie.

Ce peuple qui croit que l’argent n’a pas d’odeur,qui croît

qu’il a aboli les privilèges voilà deux siècles,ignore depuis pluslongtem

ps encore

celui des

banquiers.La

construction de

l’Union européenne pourrait bien être m

otivée principalement

par ce hold-up,notamm

ent à travers à l’article 104 du traité deM

aastricht :« Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des

États

mem

bres,ci-après

dénomm

ées“

banques centrales

nationales”d’accorder des découverts ou tout autre type de

crédit aux institutions ou organes de la Com

munauté,

auxadm

inistrations centrales,aux autorités régionales ou locales,auxautres autorités publiques,aux autres organism

es ou entreprisespubliques

des É

tats m

embres

;l’acquisition

directe des

instruments de leur dette,

auprès d’eux,par la BC

E ou lesbanques centrales nationales,est égalem

ent interdite.

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

139

transposé en France dans la loi du 4 août 1993,interdit aux

Banques centrales d’autoriser des découverts,d’accorder tout

type de crédit au Trésor public et à tout autre organism

e ouentreprise publics,de m

ême que l’acquisition directe de titres de

leur dette.Parallèlement,les banques ne subissent plus aucune

règle sur les réserves obligatoires,et peuvent ainsi allouer autantde crédits qu’elles le souhaitent (que dem

andé),sur de l’argentqui n’existe pas.

Ce régim

e a de multiples conséquences catastrophiques.

Il n’est pas simplem

ent insupportable parce que les actionnairesdes banques tirent indûm

ent de très gros dividendes...d’une

monnaie

créée ex nihilo.Il implique aussi et surtout une situation

qui assoit dans l’avenir la domination du m

arché :le volum

ed’em

prunts en cours excède toujours plus celui de l’argent encirculation pour les rem

bourser.D’où un surendettem

ent (uneim

puissance) des États et d’un nombre croissant d’individus,

ainsi qu’un

pouvoir sans

cesse accru

pour les

principauxdétenteurs de capitaux

:pouvoir d’achat,de rente,de décision surles orientations de l’économ

ie.D’où un régim

e dans lequel lesforts taux d’intérêts ne nuisent pas,

au contraire,aux prem

iersprêteurs.D

’où un afflux de monnaie excédentaire alim

entant lesbulles spéculatives,

moteurs d’un m

arché condamné à croître

toujours pour survivre.Excédent par ailleurs non mesuré dans une

inflation qui n’est plus qu’un leitmotiv idéologique,

conduisantune m

asse croissante de victimes à prêcher sans discernem

ent pourles intérêts d’un petit nom

bre de rentiers.

Com

me les « taux directeurs » de la BC

E pilotent les tauxd’intérêts du crédit bancaire,ces derniers donnent le «La

» decascades d’intérêts financiers.O

r,ces intérêts pèsent de tout leurpoids sur notre vie au quotidien.En tant que consom

mateurs :

répercutés dans tous les prix,à tous les niveaux de l’équipement,

du développem

ent et

de la

production,ils

sont toujours

répercutés sur les prix et réduisent de plus de 30%

notre pouvoird’achat.En tant que travailleurs :sans m

inimiser les m

ultiples

138

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 138

Page 71: Nouvelle Civilisation 2012

religions ou idéologies,sous la bannière de l’Hum

anisme et d’une

vraie démocratie.L’aspect poétique et utopique de ce rêve à long

terme est développé dans le m

anifeste.Nous som

mes intim

ement

persuadés que les règles et les structures de nos sociétés doiventet peuvent changer.

Nous souhaitons votre participation dans

cette recherche

de propositions

et d’outils

pragmatiques

permettant l’avènem

ent d’une nouvelle société plus humaine,un

Monde M

eilleur,pour les actuels et futurs citoyens de la Terre,les«C

iterriens».

ww

w.citerre.org/somm

airemct.htm

Un m

onde dans lequel l’argent est au service de l’homm

eet non l’inverse.U

n système économ

ique et social permettant de

combler les besoins fondam

entaux de tous dans un monde en

paix.Il n’est pas de systèm

e indestructible bien sûr,car un

système m

onétaire,quel qu’il soit,n’est qu’un «objet» artificiel,plus ou m

oins performant,plus ou m

oins complexe ou adapté,

mise en place pour répondre à une nécessité.A

u nom de ce m

odeéconom

ique «habituel» on croit normal qu’«un État m

anqued’argent»,que «la pauvreté soit donc inévitable

»,que les infra-structures restent insuffisantes,les sans-abris non secourables etle T

iers-monde exsangue.

Et comble de l’absurde,

on croitl’existence m

ême du systèm

e boursier inévitable,nécessaire et

utile,et le chômage un m

al inguérissable ! Or tout ceci est faux,

non pas maintenant pour beaucoup,évidem

ment,m

ais dans soncaractère inévitable,et surtout dans les bienfaits qu’il est censénous procurer.Le systèm

e monétaire n’est pas ce qu’il devrait

être dans l’état actuel de nos connaissances et de nos moyens.

Il est totalement dépassé.

SEL’idaire

http://selidaire.org/spip/SEL’idaire diffuse

:un A

nnuaire des SEL en France etune C

arte de France des SEL ;un Agenda des Blé,réunions et

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

141

Incursion dans un domaine

trop réservé

ww

w.attac78nord.org/IMG

/pdf/monnaie_attac_au_19_10

_04_.pdf.Ouvrage réalisé par A

ttac 78 Nord.A

menés à revenir

sur bien des idées reçues,nous nous somm

es posé beaucoup dequestions.La discussion nous a conduit à quelques conclusionset propositions:

D’abord,

que dans une démocratie,

c’est audébat politique que devraient revenir les décisions essentiellesrelatives à la m

onnaie du pays,à savoir:sa création,sa masse

totale et les rôles qui lui sont attribués.Ensuite,

que la masse

monétaire d’un pays devrait représenter la richesse qu’il produit

pour la mettre en vente.Et enfin,qu’on cesse de confondre l’être

et l’avoir en mélangeant,

dans une mêm

e comptabilité,

lesm

atériaux avec les ressources humaines.C

elles-ci,par nature,nesont

pas m

esurables.C

e qui

nous am

ène à

défendre une

transformation

de la

monnaie,

que nous

esquissons pour

terminer.A

vec cette nouvelle transformation,l’économ

ie serait lagestion des biens m

atériels.Et le revenu que reçoit un individu neserait plus le prix auquel il parvient à se vendre lui-m

ême,il serait

fondé sur ses besoins personnels et destiné à lui donner lesm

oyens de s’épanouir selon ses goûts,ses aspirations et ses

aptitudes.Mais pour y parvenir,il faut d’abord qu’une m

ajoritéde citoyens prennent conscience de ces enjeux liés à la m

onnaie.

Le Mouvem

ent CiTerrien

VOU

S AVEZ U

N R

ÊVE.YO

U H

AVE A

DR

EAM

:w

ww.yhad.fr

Le notre:

débattre ensemble de m

odèles de sociétésrespectueuses des droits de l’H

omm

e,des valeurs de paix,

dejustice sociale et d’écologie,

nécessaires au soulagement de la

souffrance et de la misère physique ou m

orale dans un esprit detolérance et de liberté,

sans distinction de frontières,races,

140

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 140

Page 72: Nouvelle Civilisation 2012

respectueuse de la planète,faciliter la transition vers un dévelop-pem

ent rapide

des énergies

propres,stopper

le processus

d’exclusion des citoyens les plus faibles,financer les dépenses

collectives sans augmenter l’im

pôt ou la dette publique.

L’écosociétalisme

http://tiki.societal.orgU

n «mouvem

ent» d’idées qui préconise,pour l’essentiel,l’instauration d’un systèm

e économique et politique basé sur les

droits de

l’Hom

me

et le

respect de

l’environnement,

laréappropriation de la création m

onétaire par la collectivité,la

gestion planétaire des biens comm

uns non renouvelables ounécessaires à la vie,

la répartition des enrichissements collectifs

nationaux sous forme de dividendes distribués équitablem

ent àchaque citoyen,la dém

ocratie participative locale et régionale dansun cadre de subsidiarité.La finalité est l’existence de «la sociétéhum

aine» au travers de son épanouissem

ent,ce qui conditionneréciproquem

ent l’épanouissement de chacun des individus la

composant.Le sociétalism

e nous montre qu’un changem

ent depoint de vue est nécessaire si nous voulons collectivem

ent survivreaux excès du capitalism

e dans ses versions les plus excessives.Lesociétalism

e nous propose également des alternatives aux systèm

eséducatifs et politiques globalem

ent mortifères! C

ombien nous

reste-t-il de temps pour changer? 5 ans,

10 ans,20 ans?

L’ÉCO

SOC

IÉTALISM

E nous propose une alternative crédibleau systèm

e économique ultralibéral et capitaliste.

AD

ED

.Association pour les D

roits É

conomiques et dém

ocratiqueshttp://assoc.w

anadoo.fr/aded/

La question de la création monétaire que nous abordons

ici est une des plus importantes,

sinon la plus importante,

à

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

143

fêtes SEL ;un guide SEL Mode d’Em

ploi ;un bulletin trimestriel

et un bulletin mensuel.H

istoriquement,SEL’idaire est née de la

volonté de :promouvoir en France la diffusion des inform

ationssur les SEL

;favoriser leur création et leur développem

ent ;faciliter

la com

munication

entre eux.

Appelée

à l’origine

«Coordination des S.E.L.»,SEL’idaire existe pour accom

plir destâches et rendre des services utiles aux SEL et par extension,auxpersonnes désireuses d’en créer un.

Le SOC

IÉTA

LISME

ww

w.societal.orgN

otre hypothèse

est que

le capitalism

e ultra-libéral,

système totalem

ent destructeur de l’homm

e et de la planète vitses dernières années:95%

des échanges monétaires sont spéculatifs,

seuls 5%

correspondent à des échanges comm

erciaux.Il ne s’agitpas,

de notre part,de rem

ettre en cause l’entreprise et laproduction de biens et de services nécessaires au fonctionnem

entde la société et apporteurs de confort et de progrès,ce qui noussem

ble être un objectif souhaitable pour l’humanité,

mais de

remise en cause de la «consom

mation exacerbée

»,celle dont

personne n’a besoin mais qui trouve une soi-disant justification

au motif de la création d’em

ploi alors qu’il s’agit d’augmenter les

profits et le C.A

.Crise seulem

ent financière ou crise beaucoupplus destructrice com

pte tenu des «impasses» et notam

ment

énergétique? Les «rustines» ne perm

ettront pas d’éviter sonéclatem

ent,une

crise m

ajeure im

posera de

le rem

ettre en

question avec de nouvelles solutions.On m

arche sur la tête.On

vit comm

e si la « richesse réelle » était illimitée et com

me si

l’argent était limité,

ce qui est,bien évidem

ment,

faux.Il est

simplem

ent incroyable qu’une telle évidence qui crève les yeuxsoit si difficile à faire adm

ettre.N

ous affirmons ici qu’il serait

possible,en seulement 5 ans,de :réduire le chôm

age de moitié,

régler le problème du financem

ent de la sécurité sociale et desretraites,

engager l’économie dans une logique de production

142

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 142

Page 73: Nouvelle Civilisation 2012

monnaie.Q

ue soit retiré aux banques comm

erciales leur pouvoirde créer la m

onnaie en leur interdisant de prêter plus qu’ellesn’em

pruntent.6) Deux prix N

obel :Irving Fisher aux États-Unis

et Maurice A

llais en France sont parvenus aux conclusionsénoncées ci-dessus.

Nous pouvons affirm

er que les conclusionsprécédentes constituent le fondem

ent de l’économie m

onétaireque l’université ignore superbem

ent! La connaissance économi-

que n’a d’utilité que si elle est prolongée par l’action pour amé-

liorer la condition sociale.Notre association agit en inform

ant lescitoyens et en intervenant tant auprès des élus que des responsa-bles à tous les niveaux.R

efuser l’inacceptable est un devoir citoyen.

Autres sites

Libérons la monnaie :http://liberonslam

onnaie.blogspot.comM

anifeste des Monnaies Libres sur :w

ww.thetransitioner.org

ww

w.caracoleando.orgEspace de diffusion des activités du C

ollectif Richesses,

collectif associatif crée en 2001,en France,en appui et en relaisà la m

ission «Nouvelles R

ichesses» confiée à Patrick Viveret

par la DIES.L’idée centrale est de travailler au changem

ent dereprésentation et de com

ptabilisation de ce qu’est la richesse dansnotre société,et de la fonction que joue la m

onnaie dans notresociété.w

ww.consciencedupeuple.com

/html/jekyll_island.htm

.L’histoire de la F.E.D

.et des banques...

http://fragments-diffusion.chez-alice.fr

Le site de Janpier Dutrieux

:Site dédié à la promotion

d’une économie créditrice,dans le cadre de la pensée fédéraliste.

Il propose une réforme financière ayant pour objet de rendre le

crédit social et de repenser la distribution des revenus,au servicede l’hom

me,de l’hum

anité et de leurs corps intermédiaires.

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

145

laquelle soit confrontée l’humanité.T

rop de choses vont mal dans

le monde com

me la pauvreté,le chôm

age,les déficits budgétaires,l’endettem

ent des entreprises et des particuliers.Pourquoi ? Leraisonnem

ent que nous vous proposons de suivre est d’unescandaleuse sim

plicité.Il s’effectue en six étapes.1) Le peuple està l’origine de tous les biens et services disponibles dans lecom

merce.

2) S’il n’y avait rien à acheter,la m

onnaie n’auraitaucune valeur.A

utrement dit c’est la présence des m

archandisesdans les m

agasins qui fait la valeur de la monnaie.3) Parce qu’il

est producteur de toutes les marchandises qui font la valeur de la

monnaie,

le peuple est lui-mêm

e à l’origine de la valeur de lam

onnaie.4) Aïe

! jusqu’à présent tout est allé très vite.Cette fois,

il y a un (petit) préalable à surmonter.Savez-vous ce que signifie

l’expression «créer la monnaie

»,tout sim

plement m

ettre encirculation de la m

onnaie nouvelle venant s’ajouter à celle déjàexistante.A

insi en 1960 la monnaie en circulation en France (ou

masse m

onétaire) convertie en €était équivalente à 14 m

illiardsd’ €

.En 2004,en raison de l’inflation et de l’augmentation de la

productivité,la masse m

onétaire est de 455 milliards d’ €

.Il a doncfallu créer 441 m

illiards d’ €.Eh bien,puisque nous avons conclu

à la troisième étape que le peuple est à l’origine de la valeur de la

monnaie,nous affirm

ons que,seul,le peuple était en droit de créercette m

onnaie lui revenant de plein droit.5) Aussi surprenant que

cela paraisse,l’accroissement m

onétaire de 441 milliards n’a pas

été mis en circulation par l’institut d’ém

ission (ou banquecentrale) dont c’était la fonction d’ém

ettre au nom du peuple.

Pour compenser cette défaillance,la nation (État,entreprises et

particuliers),s’est endettée auprès des banques privées.Celles-ci

sont parvenues à s’emparer du droit de créer la m

onnaie par jeud’écriture et à faire légaliser leur privilège.

Avec le cumul des

intérêts depuis des décennies,il en coûtait en m

ai 2004 unendettem

ent public et privé de 1700 milliards d’ €

dont les intérêtsse m

ontent à 80 milliards d’ €

par an.Pour que les droits et lesintérêts du peuple soient respectés,nous dem

andons:Que soit

rendue à l’institut d’émission sa vocation prem

ière de créer la

144

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 144

Page 74: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.chomage-et-m

onnaie.orgC

omm

e nous vous pensez que l’importance de la m

onnaieest

sous-estimée

? Vous souhaitez

être éclairé(e)

sur ses

mécanism

es,ses vertus et ses risques,les réformes possibles ?

http://m-lasserre.com

De M

ichel Lasserre.«D

u capitalisme financier au

modèle alternatif FPEA

»,le texte principal de ce site,se diviseen deux parties.La prem

ière partie est le résultat d’une recherchethéorique sur le capitalism

e financier.Elle perm

et de mieux

comprendre com

ment fonctionne le systèm

e socio-économique

actuel,quels sont ses m

écanismes fondam

entaux,et com

ment

ceux-ci nous conduisent inévitablement vers une crise financière

et économique m

ajeure.La deuxième partie présente un m

odèlealternatif,

découlant du modèle capitaliste,

mais fondé sur le

financement public de l’économ

ie ainsi que sur l’affranchissement

de l’entreprise des contraintes de la propriété.« Le modèle FPEA

n’est qu’une évolution du modèle capitaliste,

les améliorations

fondamentales apportées entraînent certes des changem

ents,m

ais elles n’entraînent pas pour autant une transformation

radicale dans la manière de produire et de consom

mer.

» Du

réformism

e alternatif !! Garder la m

onnaie crédit,mais se défaire

du capitalisme financier ? C

ela dit,dans la première partie vous

trouverez une explication très détaillé du fonctionnement du

système bancaire.

http://perso.orange.fr/jegu.jean/O

n aborde ici un problème m

éconnu :le robuste carcanm

onétaire dans lequel l’humanité s’est cadenassée sans en avoir

réellement pris conscience.

Il le faudrait pourtant pour réagirefficacem

ent avant qu’il ne soit trop tard.Savez-vous qui bloqueou débloque les m

illiards qui nous manquent?

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

147

ww

w.geocities.com/new

society_2000/accueil.html

Le site de Pierre Allard de M

ontréal.

ww

w.bayard-macroeconom

ie.comJean Bayard a achevé sa carrière professionnelle dans une

multinationale en qualité de directeur des études financières.En

1980,il s’est intéressé à l’économie et,utilisant essentiellem

entses connaissances com

ptables et financières,s’est livré à des

travaux de recherche concentrés sur les comptes nationaux et

effectués à partir d’une expression mathém

atique démontrant

l’égalité existant entre l’épargne et l’investissement.

ww

w.courtfool.info/fr_Secrets_d_argent_interets_et_inflation.htmSecrets d’argent,intérêts et inflation.Par R

udo de Ruijter,

Pays-Bas.L’argent joue un grand rôle dans notre vie.

Dans la

société aussi,presque tout est déterm

iné par l’argent.Il est

étrange,que seulement peu de gens connaissent les jongleries,par

lesquelles l’argent prend naissance et disparaît.La plupart desgens voient,que leur argent dévalue tous le tem

ps,mais ils ne

savent pas,que c’est provoqué,avant tout,par le système d’argent

lui-mêm

e.Pareillem

ent,l’éternelle

chasse à

la croissance

économique,et la pression toujours croissante sur la productivité

dans les pays industrialisés,sont causées par les principes de cesystèm

e.Le système d’argent peut aussi servir à l’oppression,par

exemple des pays du T

iers-Monde,ou être le m

otif de guerres,com

me celle contre l’Irak.A

imeriez-vous faire un petit tour dans

les coulisses ? Bienvenue dans le cirque des jongleurs de l’argent!1.C

réation de l’argent.2.Inflation permanente.3.Les banques

centrales ont besoin d’inflation .4.Caprices de la m

asse d’argent.5.

La guerre contre l’Irak.6.

L’oppression du Tiers-M

onde.7.L’arm

e de la Chine.8.L’inflation et la croissance économ

ique.9.Encore plus de croissance ou une société durable ?

146

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 146

Page 75: Nouvelle Civilisation 2012

invitation to come inside and play,

as in open door and openhouse;collaboration as in open hand and open for all;attitude asin open m

ind.The purpose of the open m

oney project is to bringtogether and organize the people and resources necessary for thedevelopm

ent and propagation of open money everyw

here.w

ww.m

onetaryreform.org

British Association for M

onetary Reform

.w

ww.usa-the-republic.com

/banks/index.html

Secrets of the Federal Reserve.Billions$ for the Bankers -

Debts for the People.T

he Historical Influence of International

Bankingww

w.monetary.org

Am

erican Monetary Institute.T

he independent study ofm

onetary history,theory and reform.

ww

w.prosperityuk.comW

hat is Money R

eform? M

oney Reform

(sometim

escalled,M

onetary Reform

) highlights the fact that our economy

today is «debt-based»,

meaning that virtually all m

oney issupplied into the econom

y as a debt owed to the private banking

system.W

e are reliant upon this banking system for the supply of

almost all our m

eans of exchange.In Britain today,97% of our

money stock is created by this private banking system

as a debt,w

hile only 3% is created by the governm

ent debt-free.As w

eexplain on this w

ebsite,that is both a technical absurdity and adem

ocratic offence.As a consequence of virtually all our m

oneycom

ing into existence as a debt,w

e see the indebtedness ofpeople,fam

ilies and countries growing daily.M

oney Reform

ersbelieve the present debt-based system

perpetrates debt slavery,and this is destructive of society,the environm

ent and the planet.M

oney Reform

ers believe this debt-based money supply is the big

issue which governs all the issues.

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

149

Sites anglo-saxons sur la monnaie

L’idée de réformer profondém

ent le système m

onétairereste encore confidentielle auprès de l’opinion publique.Elle lereste

aussi,auprès

des politiques,

des économ

istes et

desuniversitaires,ou du m

oins de la plupart d’entre eux.Pourtant cen’est pas une lubie franco-française.

http

://video.go

ogle.co

m/vid

eop

lay?do

cid=

-9050474362583451279

Paul G

rignon’s 47-m

inute anim

ated presentation

of«M

oney as Debt» tells in very sim

ple and effective graphic terms

what m

oney is and how it is being created.

ww

w.jamesrobertson.com

This w

ebsite is based on work of the past thirty years

which continues today.In the 1970s I cam

e to see,as others did,that w

orld society was in an early stage of a «great transform

ation»

affecting every aspect of human life,as has happened from

time

to time in history.w

ww.them

oneymasters.com

«The pow

ers of financial capitalism had a far-reaching

plan,nothing less than to create a w

orld system of financial

control in private hands able to dominate the political system

ofeach country and the econom

y of the world as a w

hole...Their

secret is that they have annexed from governm

ents,monarchies,

and republics the power to create the w

orld’s money...» Prof.

Carroll Q

uigley,renow

ned,late G

eorgetown m

acro-historian(m

entioned by former President C

linton in his first nomination

acceptance speech),author of Tragedy &

Hope

:A H

istory of theW

orld in Our T

ime.

ww

w.openmoney.org

Open m

oney is a means of exchange freely available to all.

Any com

munity,any association –

indeed,any body– can have

their own m

oney.Open m

oney is synonymous w

ith LETS –

an

148

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 148

Page 76: Nouvelle Civilisation 2012

«Modèle économ

ique rendant possible de produire des richessessans

opérer de

profits m

onétaires.» «M

odèle proposé

enrem

placement du m

odèle expérimenté depuis l’introduction de

l’usage de la monnaie et dont l’universalisation,connue sous le

nom de C

onsensus de Washington :

(http://contrein

fo.info/article.php3?id

_article=856,

ww

w.horizons-et-debats.ch/22/22_10.htm),

a conduit,au début

du XX

I emesiècle,aux im

passes écologiques et internationales quiont déclenché…

» - là,tu pourras bientôt écrire le nom

de lagrande crise qui éclatera en 2010–2020 !

Si on te demande :une économ

ie sans profits monétaires,

à quoi ça peut bien servir ? Tu peux répondre 1.À se passer de

profits monétaires qui doivent toujours aller croissant.2.D

onc àsauver la planète des ravages qu’ils font.3.A

créer des richessesen rapport avec l’usage que les peuples en ont…

4.A m

ontrerque ceux qui aujourd’hui à gauche se déclarent « anticapitalistes»ne savent pas de quoi ils parlent et n’ont aucun projet qui m

érited’être qualifié d’« alternatif ».

Le distributisme ça sert aussi -

5.À relocaliser l’économ

ie :tôt ou tard il va falloir y revenir !

6.À

réviser la notion de travail,celle de travail rém

unéré enparticulier…

7.A m

ettre l’observation des usages,leur maîtrise,

au centre de toute expérience démocratique digne de ce nom

.J’aurais pu com

mencer par ce point-là.Toute réflexion politique

rigoureuse (sur ce qu’on appelle démocratie notam

ment) doit

interroger la maîtrise réelle que la cité a de ses usages –

des façonsdont elle procède pour résoudre les contraintes de base,

que cesoit en m

atière d’hygiène ou de nourriture.Les écologistes y ontpensé m

ais ont cru et croient encore que la défense de la planèteest

compatible

avec une

économie

qui exige

des profits

monétaires croissants.

Si tu veux rendre effective une telle«m

aîtrise »,alors il ne faut plus être tenu par l’obligation de

réaliser des profits monétaires croissants– point 1.Tu pourras

sauver la planète de leurs ravages - point 2.Et –

point 3– créer

des richesses en rapport avec l’usage qu’on en a.

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

151

Pour une économie

sans profits monétaires

par Jean-Paul Lambert.

prosperdis.org :ww

w.prosperdis.org/fra/accueil.htmPlein d’ouvrages et articles paraissent,qui m

ontrent lesabus et im

passes du système actuel.En term

es toujours plus vifs.A

vec des chiffres écrasants.Quelques uns seulem

ent vont plusloin que la critique...Q

uand c’est le cas,que proposent-ils ? Des

trucs pour améliorer,m

oraliser,rendre moins agressives la guerre

économique et la précarité.Le systèm

e est absolument pourri…

mais il n’y en a pas d’autre

! Et revoilà refleuries des recettes dugenre faire payer les riches,

taxer… A

vez-vous une idée dessom

mes que rapporterait un m

alheureux pourcentage pris sur lestransactions financières,les ventes d’arm

es,les billets d’avion,lapollution…

? Enorme ! C

’est ce que PRO

SPER appelle financer

les pansements au pourcentage des dégâts.Les taxes ne sont pas

la solution.N

i la croissance… Elles sont le problèm

e.U

NA

UT

RE

MO

DELE

EXIST

E.L’idée

d’une économ

ie sans

profits monétaires date de plus d’un siècle.Elle a donné lieu à des

interprétations diverses.Elle leur a résisté.

Elle hait les tièdes.Plutôt que de l’adoucir,fêtons son audace.

1) Une économ

ie sans profitsm

onétaires… pour quoi faire ?

Tu préfères parler d’économie sans profits m

onétairesplutôt que de distributism

e,pourquoi? Parce que si le distri-

butisme que je présente est fidèle,et m

ême encore plus fidèle aux

principes de base que celui que j’ai rencontré,il en déplace lesperspectives et en invente d’autres.

Du distributism

e,quelle définition tu en donnerais?

150

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Page 77: Nouvelle Civilisation 2012

du capitalisme vert et ses bidules qui dépensent m

oins ? Divine

surprise ! Enfin des profits propres ! Et tant pis si ces profits-là nechangent rien à ce qu’ils dénoncent:

les rachats d’entreprises,les délocalisations.

Ni au fait (qu’ils dénoncent rarem

ent,leur

sens de la démocratie ne va pas jusque là) que les produits et

services seront toujours décidés dans des bureaux,en fonction duplus grand profit et en cherchant par tous les m

oyens à nous enim

poser l’usage– ou les greffer sur ceux que nous avons déjà.

Qu’est-ce qui pourrait convaincre les anticapitalistes de se

convertir à une économie sans profits m

onétaires? La simple

mise à l’étude des effets du prêt avec intérêts.

Qu’ils osent

reconsidérer une pratique dont le cours imposé,forcé,est adm

iscom

me norm

al.Et de ne plus céder à cette force,comm

e parexem

ple quand ils m’objectent que jam

ais les banquiers ne selaisseront déposséder de ce « droit ».

Ils n’ont pas lu Fukuyama

mais sont convaincus que ce droit sévira jusqu’à la fin de l’H

istoire.Ils l’acceptent com

me « norm

al »,com

me l’ensem

ble de lapopulation sous l’A

ncien Régim

e considérait comm

e normal que

certains aient de naissance plus de droits que d’autres.

De quel droit tu parles ? D

e celui du banquier de créeravec intérêts l’argent dont l’entrepreneur a besoin en écrivant unecertaine som

me sur son com

pte.Percevoir des intérêts c’est « ledroit » du banquier,com

me celui de l’État de lever les im

pôts(depuis quand,

de quel droit ?).M

ais pour payer les intérêtsauxquels le Banquier « a » droit,il faut gagner plus d’argent qu’onn’en a reçu.Il faut donc faire des profits.La différence entre laquantité d’argent prêté et d’argent à venir s’appelle la croissance.Laquelle est donc d’abord une question de profits m

onétaires.Pas de décroissance m

atérielle possible si on continue d’y êtreasservi.M

ais pourtant,tu dis bien que la redistribution des profitsm

onétaires fait marcher l’économ

ie ? La nôtre.Oui.M

ais cela ne

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

153

Vaste programm

e,précise :pourquoi faut-il se passer deprofits m

onétaires ? Parce qu’ils donnent toujours plus de pouvoir à ceux qui

en font le plus,creusent sans cesse l’écart entre riches et pauvres.Parce

que leur

croissance condam

ne à

une croissance

del’em

preinte écologique que la planète ne peut plus supporter.Parce qu’ils transform

ent tout en marchandise

– l’air,l’eau,

lasolidarité.

Parce qu’ils entretiennent la guerre économique et

sociale.Ils changent les travailleurs en machines jetables.Ils font

de la « libre entreprise » une contradiction dans les termes :

ellen’a de liberté que pour autant qu’elle fait des profits,elle achètesa liberté au prix des profits qu’elle doit faire ! A

utant dire qu’ellese prostitue.

Mais qu’est-ce que tu réponds quand on te dit que les

homm

es en veulent toujours plus,que la lutte pour le pouvoir a

toujours existé,et l’écart entre les riches et les pauvres aussi ?

Qu’on n’a jam

ais vu de sociétés entièrement pacifiées.O

u que leprogrès,

justement,

c’est que la machine rem

place l’homm

e?

Que tout va donc pour le m

ieux dans le plus profitable desm

ondes.La preuve :trois cents personnes aussi riches que quatrem

illiards.C

es trois-cents-là,D

ieu a voulu les récompenser…

Ou

:Ça pourrait être pire ! A

lors continuons :vive l’Empire du

Moindre M

al !

Pourquoi tu

dis que

les anticapitalistes

mentent,

sem

entent ? Parce qu’ils n’ont rien d’autre à proposer que dem

oraliser le capitalisme et d’am

ortir ses effets nocifs.Ils marchent

au pas du capitalisme et arriveront toujours en retard.A

vant decom

mencer à réglem

enter sur les conditions de sécurité et ladestruction

de l’environnem

ent,com

bien a-t-il

fallu de

Minam

ata et Seveso ? La politique de réparation et de préventionprônée par les anticapitalistes s’appuie sur les argum

ents basiquesdu m

odèle actuel :les profits à faire pour taxer par-ci,

vendre desdroits à polluer par là.O

bserve comm

ent ils accueillent l’arrivée

152

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 152

Page 78: Nouvelle Civilisation 2012

crée des richesses matérielles,

engendre des profits ridicules àcôté

des spéculations

financières.A

cheter et

revendre des

entreprises est nettement plus « intéressant » que de produire des

biens et services matériels.

Dans une économ

ie sans profitsm

onétaires,tout ce qu’on cherche,c’est le meilleur em

ploi desressources hum

aines et naturelles.Qu’est-ce qui se passerait si

produire utile,sain,durable et beau n’était plus asservi aux profitsm

onétaires qu’il faut en retirer ? Si le « droit au travail » n’étaitplus bafoué par les profits qu’il faut tirer du travailleur com

me du

reste ? Les anticapitalistes,les décroissancistes,

ne se posent pasla question.Ils refusent m

ême de la m

ettre à l’étude.

Mais com

ment une économ

ie peut marcher sans profits

monétaires ? Im

agine-toi créant une entreprise pour mettre sur

le marché des produits nouveaux,des services inédits.Tu investis,

tu recrutes,tu bosses et fais bosser...Enfin les produits sont là,em

paquetés,pas encore vendus.

Si ce sont des services que tu teproposes de vendre,

les infrastructures et les spécialistes sontprêts,

mais n’ont pas encore vu le prem

ier client.Tout ça existe,m

ais n’a encore fait aucun profit.Com

ment est-ce que ça peut

exister,puisque ça n’a fait aucun profit ?

Parce que

j’en avais

fait avant!

Parce qu’ils

vontrem

bourser la mise ?

Et si tes profits précédents ont été à peine suffisants pourrem

bourser tes frais ? Tu t’en es est tiré de justesse,tu as com

prisqu’il fallait chercher un autre créneau.

La façon dont tu t’esredressé inspire confiance à ton banquier.Il te prête à nouveaude l’argent.

Cet argent,

tu sais d’où il le sort?

Des bénéfices qu’il a tiré des opérations antérieures.Ils s’y

« adosse » (« ratio de solvabilité » ou « ratio Cooke »,

fixé par lesaccords dits de Bâle 1 (1988).R

apport des fonds propres d’unebanque à ses « actifs » (constitués pour l’essentiel par les crédits

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

155

prouve pas qu’elle soit la seule économie possible.Les m

anuelsd’économ

ie parlent de « redistribution » mais sans préciser de

quoi il s’agit.Ils induisent à penser qu’il s’agit uniquement de

redistribuer,répartir,des richesses m

atérielles,comm

e le fait cequ’on appelle « la grande distribution ».O

r il s’agit avant tout deredistribution des profits m

onétaires.D

ont dépend,dans le

système actuel,celle des « richesses »,n’im

porte lesquelles pourvuqu’elles fassent du profit.C

’est à la mise en question de cette

redistribution-là que « le distributisme » doit son nom

,c’est à elleque l’économ

ie sans profits monétaires s’attaque.L’entrepreneur

redistribue ses profits sous forme d’intérêts à son banquier,

dedividendes

à ses

actionnaires,d’investissem

ents divers,

depublicités,de lobbying,de salaires aux travailleurs,de gonflem

entdes « fonds propres »,

qu’il redistribuera le mom

ent venu ennouveaux investissem

ents,et de taxes et impôts à l’État.L’État

redistribue ses taxes et impôts pour faire du service public.

Quand la croissance n’est plus assez forte,

et ceci que legouvernem

ent soit de droite ou de gauche,il brade les entreprisespubliques et serre la vis aux m

inistères et fonctionnaires.Les

travailleurs redistribuent

leurs revenus

en consom

mant.

Laboucle est bouclée.Plus ils consom

ment,plus les entrepreneurs

font de profits,ou plus l’État ramasse de taxes.M

ais les patrons,les banquiers,redistribuent aussi ! Ils consom

ment des articles de

luxe.La raison pour laquelle tous les gouvernements,de gauche

ou de droite,prient pour le retour de la croissance et tentent dela favoriser,

est intimem

ent liée à cette triple redistribution.D

e cette vue d’ensemble,

les anticapitalistes peuvent-ilsdéduire

une pratique

quelconque?

La vue

d’ensemble

del’anticapitaliste s’articule à partir du capital.Il se focalise sur lecapital,

comm

e s’il était le but.Il ne peut en déduire aucune

pratique,sinon celle de surenchérir dans « l’anti ».

Si,en

accumulant les profits,on fait grossir le capital,ce n’est pas pour

le garder au chaud dans un bas de laine.La bonne question estdonc

:à quoi est-ce qu’on l’em

ploie? O

r,aujourd’hui,

lescapitaux m

obilisée par la redistribution entrepreneuriale,celle qui

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Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 154

Page 79: Nouvelle Civilisation 2012

C’était –

ça reste !– « la misère dans l’abondance

»…Ils n’en ont

pas pour autant absolument abandonné l’usage.D

ans l’économie

sans profits

monétaire

«classique»,

cet usage

revient à

cequ’A

ristote déjà regrettait qu’il ne soit pas resté :1.un moyen de

faciliter la création des richesses.2.un moyen de faciliter leur

circulation,les échanges.

Les distributistes historiques ne vontpas jusqu’à l’idée de supprim

er le chiffrage monétaire,

qui,outre

les dangers qu’ils ont fort bien vus (comm

e son accumulation et

faire dépendre le salariat des cours du marché),

en présenteauxquels ils ne pouvaient encore être sensibles (com

me la gestion

des ressources planétaires)… O

r supprimer le chiffrage m

onétaireconduit aussi à un tout autre usage du m

odèle économique

connu sous le nom de distributism

e ou économie sans profits

monétaires…

C’est l’objet des deux entretiens qui suivent.

2) La banque distributiste les ressources de fonctionnem

ent

Quand j’ai appris l’existence d’un m

odèle économique

concrètement,résolum

ent anti-libéral dit «économie distributive

»,je l’ai appris avec le nouvel usage qu’il com

ptait faire de lam

onnaie.J’ai donc su tout ce qu’il fallait savoir sur le sujet,

assorti de plein de savoirs devenus inutiles,comm

e le fait qu’elleétait

autrefois gagée

sur l’or

–qui

n’a plus

qu’un intérêt

historique.Il n’y avait au final que trois choses à retenir :1.Que

la monnaie,

et ceci dans le nouvel usage comm

e dans l’usageactuel,serait ém

ise « d’un trait de plume » – d’où son nom

dem

onnaie scripturale.2.Q

u’elle serait émise sans intérêts.

3.Qu’à

la différence

de la

monnaie

actuelle,elle

ne serait

pluscapitalisable,

accumulable ou thésaurisable.

Que la m

onnaie soit émise d’un trait de plum

e,c’est déjàdifficile.M

ais à l’idée que la monnaie soit « ém

ise sans intérêt »–

je bloque.Les banques ferment !

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

157

qu’elle a ouverts,donc de l’argent qu’elle n’a ou n’avait pas).C

erapport est de 8%

.Devenu (Bâle II,2004) « ratio M

c Donough »

qui modifie le périm

ètre et le calcul des actifs pour tenir compte

de la part croissante des activités et des risques du marché dans

les bilans bancaires.),mais pour l’essentiel,l’argent est ém

is d’untrait de plum

e ou par des jeux d’écritures entre banques (elles seprêtent les une aux autres).C

e miracle,ce tour de passe-passe a

lieu tous les jours.Pose-toi deux questions :

cet argent doit-ilabsolum

ent être créé assorti d’intérêts ? Et si l’entrepreneur n’apas à rem

bourser la somm

e prêtée plus les intérêts,est-il obligéde faire des profits? R

épondre par la négative à ces deuxquestions conduit tout droit à l’hypothèse d’une économ

ie sansprofits m

onétaires,en d’autres term

es au distributisme,

paropposition au systèm

e actuel qui devrait s’appeler non pascapitalism

e mais redistributism

e,puisqu’il fonctionne sur la

redistribution des profits monétaires.

Tu as répondu à « comm

ent créer des richesses sans fairede profits m

onétaires » :il faut que de l’argent soit prêté sansintérêts.

Mais on n’a plus du tout affaire au m

ême « argent » ? En

effet ! L’argent perd sa capacité d’enrichir les uns au mépris des

autres.Dans le m

odèle distributiste classique,l’argent ne fait plusle m

ême pour deux raisons.La prem

ière,celle sur laquelle nous

avons bondi,parce qu’il est ém

is sans intérêts.Mais cette raison

ne concerne encore que l’enrichissement des banquiers.L’autre

raison est que l’argent émis s’annule au m

oment du passage en

caisse… Tu cales…

C’est difficile à im

aginer… M

ais plus facile,à

mon

avis,que

«faire la

décroissance»

dans un

système

croissanciste par construction !

Note 1 :

L’« équivalent universel » de l’argent a ceci degénial qu’il perm

et de comparer le prix d’une pantoufle à celui

d’un éléphant –et réduit donc tout ce qui existe au prix que ça

peut avoir sur un marché.

Com

bien ça vaut? Les premiers

distributistes en ont dénoncé l’usage à travers la fluctuation descours du m

arché:

quand il y a surproduction les prix s’effondrent.

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Nouvelle civilisation 2012

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Page 80: Nouvelle Civilisation 2012

de cette façon l’argument avait alors beaucoup de poids.A

près la crise de vingt-neuf on était furieux de savoir que,du fait de lasurproduction,plein de bonnes choses qui avaient été fabriquées,étaient disponibles,

devaient être détruites pour soutenir lescours,

en d’autres

termes

:pour

assurer les

retours sur

investissements,un m

inimum

de profits.Le poids de l’argument,

aujourd’hui,s’est comm

e inversé.

Car nous com

mençons à prendre en com

pte que lesressources de la planète sont lim

itées.C

e qui nous intéresseaujourd’hui dans une économ

ie sans profits monétaires est

qu’elle permet de faire toute de suite des produits de qualité,dans

des conditions écologiques et sanitaires convenables,qui durent.D

es appareils qui font bon ménage entre eux.

Le premier

avantage s’énonce donc comm

e suit :on pourra enfin produirepour autre chose que pour faire des profits m

onétaires.On ne

sera donc plus privé de choses qu’on aimait ou de rationner des

services dont on a besoin parce qu’ils ne rapportent pas,ou plusassez.O

n produira donc ce dont on a l’usage et décidé qu’on enavait l’usage.C

e qui n’exclut pas de se faire plaisir en produisantdes choses superflues.

Au lieu d’une réduction gérée par des

comm

issaires à la décroissance,on arrive à une limitation et des

luxes choisis.« C

e dont on a l’usage » devient l’objet d’unediscussion perm

anente.La démocratie devient celle des usagers.

Elle débouche,

mais

nous verrons

cela plus

tard,sur

uneexpérim

entation permanente où la m

aîtrise de leurs usages parles usagers prend toute sa dim

ension politique.Le deuxièm

eavantage a tout pour séduire un chef d’entreprise.

Plus deproblèm

es triviaux de bilans négatifs,d’équilibre de budget enfonction

des profits.

Le

troisième

avantage ôte

auxgouvernem

ents leur épine la plus cruelle.Adieu l’inflation et faire

dépendre la vie des nations des taux d’intérêt.

Au sujet de la m

onnaie,la différence entre la m

onnaiedistributive et l’actuelle c’est…

? Qu’elle n’est plus accum

ulable

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

159

Elles vont au contraire enfin pouvoir faire leur métier,tout

leur métier,

leur vrai métier,

actuellement réduit à « faire du

fric»,

dénaturé (je n’emploie pas le m

ot par hasard :je l’ai

entendu dans la bouche d’un banquier) par la puissance quedonne l’accum

ulation de l’argent.La banque jusqu’ici,comm

eles autres,devait faire des profits m

onétaires pour survivre.Ellen’en aura plus besoin.Son fonctionnem

ent sera financé comm

ecelui des autres entreprises.Elle recevra les m

oyens nécessairespour faire ce qu’elle aura désorm

ais à faire,réparti sur deux

postes :celui de la distribution des moyens d’échange et celui de

banque de données.Premier poste

:elle continuera,tout comm

eaujourd’hui,

d’avancer des moyens d’échange à des entreprises

créatrices de richesses,mais elle ne devra plus conditionner ces

avances aux profits monétaires ni ferm

er les yeux sur la façondont ils sont obtenus.Elle pourra enfin s’intéresser aux profitssociaux et écologiques.

Au lieu d’être orientée,

polarisée parl’accum

ulation du

capital,elle

favorisera tout

ce qui

peutaugm

enter la diversité,des expériences entreprises ou des espècesvivantes – au final c’est pareil.D

ans l’hypothèse d’une économie

sans profits monétaires,

les entreprises et les banquiers ne seregardent plus en chiens de faïence.Ils se consacrent à leur cœ

urde m

étier –de tous les m

étiers:produire de belles et bonnes

choses avec le minim

um de peine et de dépenses m

atérielles.D

’où l’idée du cahier des charges qui va décider du prêt.R

apidement,

est-ce que tu peux revenir sur les avantagesde la m

onnaie émise sans intérêts ? Le prem

ier,c’est la possibilitéde distribuer à tous les usagers un revenu garanti sur les richessesdisponibles et non sur les profits qu’il faut en faire (com

me c’est

encore le cas du revenu d’existence défendu par les Verts).Lesm

oyens d’échange dont les usagers sont crédités sont réellement

garantis,puisqu’ils sont directem

ent gagés sur les richessescréées,

et non plus sur les profits qu’il faut en faire sur un marché

concurrentiel et aléatoire.Q

uand l’hypothèse distributiste estapparue,entre les deux guerres,son argum

ent le plus convaincantétait que tout ce qui serait produit pourrait être acheté.Form

ulé

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Page 81: Nouvelle Civilisation 2012

seconde nouveauté… C

ar la pénurie n’est plus ce qu’elle était.A

utrefois,elle dépendait des aléas clim

atiques et n’était pasencore corrigée par la productivité.

Quand le distributism

e am

ontré le bout de son nez,la pénurie était engendrée par un

paradoxe :celui de la surproduction.Elle faisait chuter les courset créait une crise :adieu les profits m

onétaires,leur croissance etredistribution.Sur une planète où les ressources,du fait de lacroissance des dépenses m

atérielle,doivent être surveillées de

près,il

va falloir

gérer l’existence

de ces

ressources,leur

renouvellement,

avec un tout autre sérieux qu’au temps de

l’assolement triennal.

Il va

falloir prendre

en com

pte,pour

des m

otifsécologiques et non plus «économ

iques» (au sens de profitsm

onétaires ou d’économies de dépenses en argent pour acquérir

les m

atières,le

travail,l’énergie),

la distance

qui sépare

l’utilisateur des sources d’approvisionnement,de production,

desm

archés.Le chiffrage par code-barre permet de suivre les choses

plus fidèlement que le chiffrage « prix ».Tu peux changer les prix

sur les produits sans les sortir de leurs cartons ! Les prix ne sontpas « fidèles » à ce qu’il y a dans les cartons.Ils sont « fidèles » auxcours du m

arché.Or la disjonction des deux,elle se pratique déjà

sans que tu le saches,quand tu passes à la caisse.Suppose que le bip ! que tu entends se contente de signaler qu’il fautrenouveler le produit sur le rayon.Q

u’est-ce qu’on perd s’il nesignale plus des prix ?

…Q

u’est-ce qu’on gagne ? Une sorte de décolonisation,

désaliénation des choix.N

os choix sont aujourd’hui pré-choisispar des prix.Si,m

ême en tenant com

pte des frais de transports,tu trouves la m

ême ressource m

oins cher à l’autre bout de laplanète,tu es tenté d’aller la chercher où elle est plutôt qu’à taporte.

Une économ

ie sans profits monétaires qui utilise la

monnaie fera m

algré lui du prix un critère de choix.S’il introduitdes corrections,il le fera après,com

me les décrets lim

itant l’usagede

certains pesticides.

Dans

une économ

ie sans

profits

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

161

–thésaurisable,capitalisable.Q

u’elle s’annule quand le produitou le service ont été consom

més,au m

oment du paiem

ent.

Com

ment ça se passe ? La vulgate distributiste enseigne

qu’au mom

ent de payer un produit ou un service,la caisse

«annule » l’argent qu’il a fallu émettre pour qu’ils existent –

cequ’ils ont coûté,

leur « prix ».Son métier de caisse est de signaler

que le produit ou le service ont été « vendus »,qu’il faudrait lesrenouveler et donc réécrire le chiffre qui perm

ettra de se procurerles m

êmes fournitures,de dépenser la m

ême énergie,etc.L’usage

des prix,de l’argent,de « la monnaie de consom

mation »,

à ceniveau,est celui d’un signal attaché à l’objet ou au service vendus.En fouillant dans les archives,

j’ai constaté que les distributisteshistoriques n’avaient pas poussé très loin l’étude concrète dusystèm

e.L’usage de la monnaie dite « de consom

mation » pour

gérer à la fois des prix et des articles,des valeurs variables et deschoses,ne leur avait pas sim

plifié le travail.Ils avaient aussi unproblèm

e avec l’accumulation d’argent nécessaire à l’achat de

biens d’une certaine importance.Je sais qu’ils y ont beaucoup,

souvent réfléchi,sans en laisser de traces.

Mais depuis deux

nouveautés,disons,

sont apparues.

La prem

ière,c’est

unetechnique

qui révolutionne

le com

ptage –

la com

ptabilitém

atière,de stocks– à distinguer de la comptabilité des bilans.

Cette technique c’est l’usage des codes-barre.La seconde,c’est la

reconnaissance du fait que la planète ne peut plus fournir…A

ujourd’hui,quand un article passe en caisse,

le bip que tuentends signale deux choses :le prix à payer et la disparition duproduit sur son rayon –

et qu’il va donc falloir le renouveler.Il y a donc deux circuits,un circuit m

onétaire,qui gère des prix,et un circuit qui gère des choses.D

ans une économie qui abolit

les profits monétaires,

le circuit des prix,des « valeurs »,

s’impose-t-il vraim

ent ?

Mais il faut bien chiffrer les choses ? Par codes à barres !

L’intérêt du procédé vient mêm

e de rebondir,en raison de la

160

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 160

Page 82: Nouvelle Civilisation 2012

Son passage en caisse déclenche en amont des procédures de

renouvellement qui peuvent aller jusqu’à changer les com

posantsdu produit lui-m

ême.

Car il va falloir aller les chercher,

et s’ilss’épuisent,en trouver d’autres plus économ

iques,qui vont mettre

en œuvre d’autres techniques.

Le fabricant s’adresse à des fournisseurs.Ils fonctionnent

sur le mêm

e modèle.Leurs produits de base sont enregistrés sous

forme code-barre.Leur vente annule leur disponibilité et appelle

à renouveler.Aujourd’hui tout cela a lieu dans la plus joyeuse des

anarchies.Les plus puissants se taillent des principautés et desem

pires,sur le sol national ou à l’étranger,

soutenus par lesrèglem

ents locaux,les ententes préfectorales pour faciliter les

infrastructures nécessaires,ou la diplom

atie,arm

ée ou non.Les

banques accompagnent les coups,

elles ne servent qu’à lesfinancer.

Mais pas folles,

elles se renseignent et spéculent sur larareté ou l’abondance des m

archandises primaires.

Dans un

monde où les ressources se font de plus en plus rares,

lesapprovisionnem

ents deviennent de plus en plus problématiques.

Les pays rivalisent pour se les assurer.Pour faire tourner une

économie

qui fournit

l’Occident,

les Indiens

et C

hinoiss’introduisent partout et dém

antèlent les réseaux occidentaux.La suite est prévisible.La guéguerre économ

ique déclenche desconflits m

ondiaux.De deux choses l’une :ou bien tu les attends,

les prépare,ou bien tu anticipes sur l’étape suivante.Tu travailles

à l’avènement d’une économ

ie sans profits monétaires,

quiperm

et à la fois de relocaliser les économies et de m

ondialiser lepartage des ressources.

Reprenons.

Les banques existent toujours.Q

uand uneentreprise

a besoin

d’argent…

Disons

plutôt «quand

uneentreprise a besoin d’une attribution de ressources de fonction-nem

ent ».Cette attribution peut se faire sous form

e monétaire ou

autrement.

Mais alors,

que ce soit sous une forme ou un autre,

les

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

163

monétaires,on peut faire tout de suite utile,sain,durable et beau.

Mais si on m

aintient le chiffrage monétaire,

quand bien mêm

e tuaurais choisi une m

atière qui dure,facile à recycler,

si son prixest m

oindre là-bas que tout près tu choisiras là-bas.Plein de

ressources auxquelles tu ne penses pas mais qui sont à ta porte

vont se soustraire à ton attention.D

es ressources qui existentdéjà,ou qui ont existé,des choses qu’on savait faire avant que lalibre circulation des m

archandises n’abolisse les savoir-faire,etqu’on oublie,

et d’autres qu’on pourrait pour ainsi dire inventer,com

me on « invente » un objet trouvé.

Aujourd’hui,un truc chiffré,ça se rem

arque,se désire.Ce

qui ne l’est pas ne se voit pas.Je le constate ici avec les fruits quipourrissent sur place,le bois,les sources,

qu’on n’entretient plus.Le chiffrage non m

onétaire des ressources incite à les partager–

ce qui s’entend aussi bien au sens du nombre de paniers qu’au

sens de travail mis en com

mun.Par ailleurs,si tu m

aintiens lesprix,

en économie distributive com

me dans l’économ

ie actuelle,je crains qu’ils encouragent les productions « haut » et « bas degam

me

»,qui

distingueront la

classe sociale.

Le

chiffragem

onétaire des choses poussera au maintien de la hiérarchie des

revenus.Si on la m

aintient,pour m

oi c’est clair:inutile de

changer de régime.Le suivant em

boîtera les mêm

es défauts.Lesm

ieux payés orienteront la production vers des choses et desservices qu’ils seront les prem

iers à pouvoir acheter,et qui se

«démocratiseront » sur la base du désir m

imétique et de la

violence sociale.Il y aurait encore beaucoup à dire.À

partir dum

oment où on aura décidé de changer d’outil,on le dira plus

facilement,

les arguments contre la m

onnaie seront comm

elibérés,com

me ça s’est produit au sujet du contrôle des naissance

une fois l’usage de la pilule autorisé.

Exclusivement avec les codes à barres,

comm

ent ça sepasse ? C

omm

e maintenant ! L’article proposé a été code-barrisé

dès sa création,sa circulation a été enregistrée à toutes les étapes.

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Nouvelle civilisation 2012

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Page 83: Nouvelle Civilisation 2012

écologiques.Sa

prochaine fonction

sera d’inform

er des

disponibilités en ressources matérielle.

Elle se trouvera mêlée aux

décisions à titre d’informatrice,

non à titre de décideuse.Une fois

la décision prise,sous une form

e expérimentale –

nous allons yrevenir– la banque attribue les ressources.

Sous une forme

monétaire ou autrem

ent,mais il va de soi qu’elle suivra d’une

manière beaucoup plus juste l’expérience en cours si elle la suit

sous une forme m

atérielle et non monétaire.

En poussant à l’abandon de la forme m

onétaire,je trouve

que tu t’engages beaucoup.O

n n’a vu de société sans monnaie.

Qu’il faille étudier plus avant la faisabilité d’une économ

ie sansm

onnaie,c’est certain.

Mais est-ce une raison pour s’interdire

d’avance de la mettre à l’étude

? Car c’est bien ainsi que les

choses se présentent :une économ

ie sans profits monétaires,

onn’a jam

ais vu,donc on ne veut pas en étudier la faisabilité.

Sanscom

pter qu’abolir l’usage de la monnaie,m

ême ceux qui un jour

ont pris

parti pour

une économ

ie sans

profits m

onétairesn’étaient allés jusque là.

Alors on retire l’échelle…

Ce n’est pas

un argument.

Avant d’abolir l’esclavage on n’avait jam

ais vu desociété sans esclaves.

Avant K

epler et Galilée,

on n’avait jamais

vu que la Terre tournait autour du Soleil.Pourquoi la recherche

politique,com

me la recherche scientifique,

ne remettrait pas de

temps en tem

ps les choses à l’endroit ? Qu’est-ce qui com

pte ?La bourse ou la vie ?

Note

2:

Dans

l’économie

sans profits

monétaires

«classiques » la banque distributive a une fonction exclusivement

monétaire.

Elle crédite les entreprises des somm

es nécessairespour se procurer les produits,

machines et services dont elles ont

besoin.Elle crédite les usagers,

simultaném

ent,d’une m

assem

onétaire équivalente afin que tout ce qui est produit puisse êtreacheté.D

ans le modèle proposé par PR

OSPER

,la banque est

principalement une banque d’inform

ation et de gestion desdonnées

matérielles

et de

leur renouvellem

ent.R

essources

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

165

banquiers vont donc continuer de faire la loi ? Ils ne pourrontjustem

ent plus la faire au sens où ils la font aujourd’hui,où,

du faitdes crédits qu’ils accordent ou non,

ils tiennent les entrepreneursen laisse.D

ans une économie sans profits m

onétaires,et a fortioridans

l’hypothèse présentée

par Prosper,

où la

monnaie,

l’équivalent universel,est abandonné,

la banque fonctionneessentiellem

ent com

me

une banques

de données.

C’est

ledeuxièm

e poste,à m

on sens le plus important.

Le but de lanouvelle banque est de recenser les ressources disponibles.Elle nepeut pas les cacher (elle ne doit pas le pouvoir:il faudra donc yveiller).

N’im

porte qui,pianotant n’im

porte où sur un clavierd’ordinateur,

peut savoir combien il y en a et où elles sont,

dansl’«aire

» la plus proche.La connaissance des ressources,

tellequ’elle est gérée par les banques,

n’équivaut pas à une possessionde leur part.

Dans une économ

ie aux ressources rares,la banque

ne fait bien son métier de banque qu’à condition d’indiquer,

entem

ps réel,les conséquences de leur utilisation.A

ucun projet nepourra être refusé si on dispose des m

oyens et que l’anticipationsur ses retom

bées est globalement positive.

Il y a donc de l’espacepour toutes sortes de fantaisies,

ce qui n’est pas le cas du règnede la vertu ou charia écologiste que les décroissancistes appellentde leurs vœ

ux,où l’ascèse consom

matoire signe l’excellence

citoyenne.Via la gestion des m

atières,la banque est branchée sur

l’écologie des usages,la façon dont ils se soutiennent ou se

concurrencent… A

ux quantités dont elles sont informées,

ellesattribuent des coefficients de renouvellem

ent.O

n tentera deprévoir,on aura m

ême tout le loisir d’expérim

enter les incidencesde l’introduction de nouveaux usages sur des usages anciens…O

n ne

parlera plus

d’écologie m

ais d’usologie…

N

ous y

reviendrons,parce qu’il faut distinguer entre la prévision et la

prospective.Aujourd’hui la fonction « banque de données » d’une

banque concerne

les disponibilités

en m

atière de

créditm

onétaire.C

omm

e le

retour sur

investissement

comm

andel’économ

ie,elle se trouve m

êlée à des décisions qui ont plutôt àvoir avec les profits m

onétaires qu’avec les profits humains et

164

Nouvelle civilisation 2012

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Page 84: Nouvelle Civilisation 2012

3) L’entreprise distributiste expérience à tous les étages

Au sujet des entreprises,

la première chose qui vient à

l’esprit,dans le modèle actuel com

me dans celui que tu proposes,

est la façon dont elles sont créditées.La prem

ière chose quidevrait venir à l’esprit est le degré de liberté dont les entreprisesdisposent pour entreprendre.

Car « libre entreprise »,

dans lesystèm

e libéral,dem

eure un vœu pieux.

En réalité c’est unecontradiction dans les term

es.Dans le cadre d’une économ

ie sansprofits m

onétaires jamais l’entreprise n’aura été aussi « libre »,

enraison des deux dispositifs com

plémentaires qui sont,

d’une part,que les entreprises sont créditées (soit sous form

e monétaire sans

intérêts,soit sous form

e d’allocation de ressources),des m

oyensnécessaire pour créer des richesses,et d’autre part que les usagerssont crédités des m

oyens correspondants pour avoir accès auxproduits et services qu’ils auront rendus disponibles.Le seconddispositif change tout.

Jusqu’ici,les travailleurs étaient considéréscom

me des m

achines un peu particulières et qu’il fallait salarieren fonction de leur rem

plaçabilité ou qualification.Com

me une

«variable d’ajustement » figurant au chapitre des dépenses.

Leurcollaboration était acquise sur une base servile,

du fait qu’ilstenaient leur droit de vivre de leur salaire.

Les augmentations

qu’ils réclamaient participaient de ce statut.

Cette fois,

ils nevont pas revendiquer d’augm

entations.Ils vont revendiquer le

droit d’être intéressés par ce qu’ils font.Chacun pourra créer une

entreprise ou s’investir librement dans une entreprise existante.

N’étant plus soum

ise à la croissance des profits et fonctionnantsur la base du libre investissem

ent des participants,l’entreprise

fera d’autant plus attention à la façon dont elle utilise lesressources hum

aines et matérielles –

pour en faire du profithum

ain,de la prospérité.N

’étant plus asservie aux profits ni ausalariat,toute entreprise peut désorm

ais être traitée comm

e uneexpérience,

qu’on peut suspendre ou à laquelle on peut renoncer

167

naturelles,capacités de production,parcs de machines disponibles

et délais de livraison,par « aires » du plus proche au plus lointain,

le tout code-barrisé,assorti de coefficients de renouvellements et

de systèmes de blocage ou de m

ise en suspens lorsqu’unedem

ande est trop forte.Des solutions de rem

placement peuvent

être intégrées (cf.les médicam

ents génériques).Le principe dudouble crédit (aux entreprises et aux usagers),qui fait l’originalitéde l’économ

ie sans profits monétaires,

est maintenu.

Mais le

chiffrage par code-barres a pour principal avantage de fouetterl’im

agination pour s’approvisionner au plus court (au lieu d’allerchercher à l’autre bout de la planète parce que c’est m

oins cher)et pour inventer des produits et procédés de substitution.

Ce

mode de chiffrage sem

ble en tout cas mieux accordé avec la

gestion d’une « planète aux ressources rares » qu’un chiffragem

onétaire indifférent aux choses ou qui n’y est sensible qu’àtravers le prix que leur donne leur relative abondance ou rareté.D

ans le cadre du modèle proposé,

les données collectées par labanque sont « décisives ».

Ce n’est pas « la banque » qui prend les

décisions.Elle perm

et de les concerter.Les décisions se prennentau niveau des entreprises,

sur un mode expérim

ental (entretiensuivant) du fait que les usagers disposent du berceau à la tom

bedes m

oyens d’échange non salariés qui leur assurent un droitd’initiative et de grève entiers et perm

anents.

166

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Page 85: Nouvelle Civilisation 2012

Si tu avais à décrire une entreprise distributiste,par quoi

tu comm

encerais ? Par son « esprit » –expérim

ental,expérienciel.

L’entreprise la plus bassement m

atérielle –fabriquer des clous–

a une histoire,et qui n’a rien d’évident,qui aurait pu être trèsdifférente.C

ette histoire fait intervenir toutes sortes de donnéesconjoncturelles et anthropologiques.

Depuis qu’on a recours à

l’usage de clou,donc,de quoi un clou fait-il usage,

qu’est-cequ’il faut pour le faire,dans quel environnem

ent,par quoi on

peut le remplacer…

,font une suite d’interrogations aussi riche

que savoir « de quoi » le point et la droite de la géométrie

euclidienne font usage,dans quel environnement leur usage se

poursuit,et de s’interroger si ce sera com

me ça jusqu’à la fin de

l’histoire.Tout ce que nous fabriquons,pensons,

s’est construit,pas en un jour.

L’entreprise X est un élém

ent dans un ensemble

vivant d’entreprises,

une fenêtre

comm

e une

autre sur

lacondition hum

aine:

contre quoi,quels désirs,

les humanoïdes

échangent leurs capacités,et celles de la planète.Quand on parle

de création d’entreprise,on pense tout de suite :qu’est-ce qu’elle

apporte de nouveau,qu’est-ce qui la rend nécessaire ? Dans le

cadre du nouveau modèle,la nécessité n’est plus de gagner du

fric.La question est donc de savoir quelles « urgences »,

quelles« nécessités » la distinguent de celles qui sacrifient déjà aux usagesconnus,

reconnus,identitaires,

dans un certain bassin d’usages.J’ai com

mencé à y réfléchir dans le cadre d’une histoire des

savoir-faire,de la culture technique.

Mais la culture technique a

jusqu’à présent comm

e implosé dans celle des savoir-faire,

ceque M

arx appelait « l’idiotisme de m

étier » (l’étanchéité desm

étiers).J’ai élargi à la notion d’usages.

La question se traduisaitdonc

par «

quel usage

avons-nous de

ces savoir-faire

»,indépendam

ment de ce qu’ils produisent m

atériellement.

Elleintroduit à la séduction qu’exercent certains signes,aussi bien auniveau

technique (rapidité

d’exécution,intégration

desfonctions),qu’au niveau des apparences (pourquoi faut-il que çabrille,

soit carré,

ou que

les angles

au contraire

soientadoucis…

).Quelle m

aîtrise avons-nous,pouvons-nous avoir de

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

169

dès qu’elle présente des caractères négatifs ou des difficultés.En quoi l’usage de la m

onnaie ou du salariat rend-il moins

attentif aux dépenses matérielles –

et aux travailleurs ? Observe

aujourd’hui comm

ent,du fait que tout est m

onnayé,tu te crois

dégagé de toute responsabilité à partir du mom

ent où tu as payé.Tu peux le vérifier aussi bien pour l’em

ploi de ressources que pourla façon dont tu traites tes salariés.D

ans une économie distributive

« monnayée »,

mêm

e,où on m

ettrait des prix «politiques » sur lesressources pour réduire,économ

iser leur utilisation,le problème de

leur renouvellement serait encore com

me avalé,

oublié,par le prix.

On gonflera les prix,

comm

e maintenant,

jusqu’au mom

ent où ilfaudra se résigner à interdire l’usage de la m

atière première ou de

l’espèce animale.Le circuit «prix

» continuera de gêner,d’entraverl’attention au renouvellem

ent des ressources.Tandis que si lesressources sont gérées par code-barre,

si chaque fois que tu fais unedem

ande d’attribution tu peux voir,savoir combien il y en a,en

reste,savoir si ta dem

ande est compatible avec une juste répartition

et le renouvellement,

savoir les raisons matérielles pour lesquelles

elle est acceptable ou doit être ajournée,et si par ailleurs la banqued’infos te guide vers des fournitures de rem

placement,

comm

e undictionnaire analogique qui te fournit des m

ots de la mêm

e idée,tu

agis d’une

manière

autrement

responsable et

avec plus

d’imagination.Les prix font aujourd’hui écran entre les choses et

nous.S’ils ajustent l’offre et la dem

ande,ils le font toujours avecretard

– ou anticipent :pas en tem

ps réel.Il n’y aura jam

ais de «vérité des prix »,

pas plus que de « vérité des salaires ».Le plus «juste » des prix spécule encore.D

ans une économie sans profits

monétaires,

en ce qui concerne les producteurs,n’oublions pas

qu’ils apportent leur force de travail gratuitement,

puisque leursm

oyens de vivre leur sont assurés de toute façon.Les rapports avecles autres travailleurs –

ou entrepreneurs,c’est pareil– changent dutout au tout.

Chacun peut opposer un droit de grève perm

anentaux abus,

absences de précautions,calculs stupides,à l’autori-

tarisme et aux planques.Le plaisir que tu prends à t’investir dans

l’entreprise –celui d’y être reconnu,responsable

– devient central.

168

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Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 168

Page 86: Nouvelle Civilisation 2012

Mais à quoi ça servirait ? D

es clous,des seringues,

desyaourts,

il en faut,on les fait point ! Point final pour ce qui est

de réfléchir à ce qu’on fait.Fin de l’histoire dans le rétroviseur,où on voit « les gens » aller turbiner pour faire des choses réputéesutiles,

puisque c’est comm

e ça que ça « marche » et que ça

rapporte le plus.Tu oublies que dans une économ

ie sans profitsm

onétaire tes « gens » peuvent rester chez eux si ce qu’on leurpropose de faire,

et surtout la façon dont ils doivent le faire,ne

leur plaît pas,ne leur confère aucune reconnaissance.

C’est

d’ailleurs ce qui explique pourquoi beaucoup déjà préfèrent ce qu’on appelle la «trappe à chôm

age»,

où ils «chôment»

finalement m

oins qu’au boulot.

Ils ne

vont pas

y rester

longtemps:

il faudra

bienrenouveler ce dont ils ont besoin.

Et comm

ent tu fais pour lesdécider ?

Tes distributistes « historiques » avaient prévu un temps de

service social.C

e qui veut dire contrôler le temps de service.

Donc créer un corps d’Etat des C

ontrôleurs,et une vaste

planification du Travail N

écessaire.G

énial ! Il y aura donccom

me aujourd’hui deux tiers de travailleurs qui se lèvent le

matin pour aller s’em

bêter et un tiers à qui ça plaît.Pour motiver

à faire des boulots répétitifs,il faudra créer des compensations

matérielles.

Ceux qui les recevront seront en droit d’exiger qu’on

fasse des choses qui les distinguent,et au lieu de faire tout desuite utile,

sain,durable,beau pour tout le m

onde,on va étaler

la production entre un « haut » et un « bas » de gamm

e.Une

économie sans profits m

onétaires adossée à un « service social »accoucherait

d’une économ

ie dispensant

des avantages

individualisés,c’est-à-dire d’autres façons de faire des profits sur

le dos des autres.M

erci… Par ailleurs,observe ce qui se passe si

accepter certains travaux donne lieu à des avantages.C

eux quiles acceptent en prolongent la pénibilité.

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

171

ces usages…? A

ucune,si ces usages,une fois reconnus com

me

tels,sont posés com

me devant « être »,

maintenus parce qu’ils «

sont » les bons,les nôtres,

parce qu’ils ont fait leurs preuves.M

ais tout faire pour les conserver,les em

baumer,ne garantit pas

qu’on réussira à les conserver réellement.C

e dont ils font usage,ce qu’ils utilisent et leur utilité,

leur signification,n’arrêtent pasde changer,dans un environnem

ent forcément instable.

Si « maîtrise » il peut y avoir,

donc,elle ne peut en faire

une digne de ce nom qu’à condition de considérer les usages,

leschoses en usage,

les manières de faire,

comm

e provisoires,pouvant continuellem

ent changer.M

ême m

ortes,périm

ées :ce

qu’on appelle leur « sens »,qui n’est rien d’autre qu’une façond’en faire usage,

peut toujours changer.La seule « m

aîtrise »qu’on peut « avoir » ne peut se faire qu’à titre d’expérience.

Si tute dis « c’est une expérience » tu déclenches un certain recul,

oùtu te m

ets à « penser » l’usage que te font les choses que tu dois,te dois de faire,

dont la vérité n’est jamais acquise.

Après quoi tu

vas désirer continuer– ou arrêter.M

ais le pourras-tu,si tu esasservi au salariat,

au diplôme…

? Je propose donc de comm

encerpar unifier toutes les entreprises sous la m

ême idée d’expérience.

Ou bien l’entreprise introduit une nouvelle expérience.

Ou bien

elle poursuit une expérience qu’on avait oublié de considérercom

me telle,

depuis le temps qu’on la faisait dans tel « bassin »

d’usages.Poursuivre une expérience aussi antique que faire du

pain n’exclut pas d’expérimenter de nouvelles m

éthodes ou des’interroger sur l’efficacité des anciennes,

et aussi nouvelle soit-elle une expérience ne naît jam

ais de rien.Elle engage un tas de

croyances cachées,de séductions,de « signes ».

Tu traites l’entreprise comm

e une classe de philosophie…N

on:

d’usologie.D

e quoi ça fait usage,dans quel environ-

nement d’usages,

de quoi d’autre ça pourrait faire usage,qui

créerait un autre environnement d’usages…

170

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 170

Page 87: Nouvelle Civilisation 2012

distributistes historiques.Pour y échapper,

je ne vois pourl’instant

qu’une solution,

d’esprit libertaire,

mais

que les

libertaires n’ont,eux non plus,encore jam

ais mise à l’étude (sans

doute pour les mêm

es motifs que les décroissancistes :

il leurfaudrait enclencher un processus constructif non-individualiste).La solution c’est de m

aximiser l’intérêt personnel qu’on peut

avoir à entreprendre ou participer à une entreprise en tantqu’expérience.

Com

ment ça se passe…

? Pour recevoir son crédit,touteentreprise doit com

mencer par chercher si les ressources dont elle

a besoin sont disponibles.Ses initiateurs peuvent le savoir sans

déranger personne par la banque de données.Ils vont chercher à

améliorer les rendem

ents,dim

inuer les dépenses,s’adosseront àdes entreprises qui travaillent dans la m

ême gam

me de produits et

services (elles ne craignent plus la concurrence).N’im

porte quelbureau d’études doit et sait le faire,sauf qu’il le fait dans le plusgrand

secret.D

ans le

cadre d’une

économie

sans profits

monétaires on aura intérêt à faire connaître l’idée le plus tôt

possible,pour y associer le m

aximum

de monde,m

ême si ceux qui

participent à l’étude du projet ne s’engagent pas sur le terrain.Et

comm

e les usagers ne s’investissent plus dans une activitécontraints et forcés par des m

otifs alimentaires m

ais parce qu’elleleur apporte personnellem

ent quelque chose,parce qu’ils peuventyprendre des responsabilités,

en apprendre encore,plus le projet

sera original plus tu auras de chances de les intéresser.Le projetd’entreprise doit être aussi un projet culturel ou éducatif.Et ceciau m

oins à trois niveaux.C

elui des opérations,auxquelles

l’entreprise doit « former » et/ou rendre exécutables très vite par le

premier venu.C

elui du partage des connaissances relatives à toutce qui aboutit à cette entreprise.

Certaines données sur place,

d’autres regroupées dans des séminaires transversaux

:tout ce que

les homm

es ont déjà trouvé pour découper,joindre,

polir… C

eluide l’histoire des usages dans lesquels s’inscrit le projet d’entreprise.U

sages relatifs à l’hygiène,à la cuisine,à l’autonomie...Il y a aussi

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

173

Cette

pénibilité,le

service social

permettrait

de la

partager.Et un jour on finirait par trouver com

ment la dim

inuerou la supprim

er.On peut le trouver aussi vite et encore m

ieuxsans service social.

Si Service Social il y a,le citoyen doit

s’incliner,faire confiance aux bureaux qui organisent son service

et accepter comm

e une fatalité de faire comm

e on le lui dit.Sijam

ais il conteste,il passe pour asocial.

S’il se déplace parce qu’ilest m

otivé,par contre,

sa motivation va vite s’étendre à se

simplifier le travail et s’y rendre heureux,

puisque c’est lui quil’exécute,

pas le bureau d’étude.D

ans une démocratie sans

profits monétaires,la C

onstitution fera figurer dès son premier

article le

droit de

chacun à

disposer d’une

manière

inconditionnelle des

moyens

d’échange pour

partager les

richesses produites.D

onc le service social est inconstitutionnel…

Pourquoi est-ce qu’elle ne garantirait pas les revenusd’une m

anière conditionnelle,sur les produits et services créées

sans profit ? Tu as ton revenu à condition de… Et le droit de

grève permanent,

assuré de fait par la mise à disposition de

chacun des moyens d’échange gagés sur les richesses produites,

devient inconstitutionnel…

C

’est la

voie qu’ont

prise les

distributistes historiques,et qui a fait craindre,

à juste titre,un

totalitarisme à la soviétique.

Seront considérés,récom

pensés,galonnés.D

ans « Cent ans après » (1888),

politique-fiction dontles distributistes historiques se sont largem

ent inspirés,Edward

Bellamy (journaliste am

éricain) imagine deux arm

ées étanches detravailleurs (fem

mes et hom

mes étant séparés) m

archant àl’ém

ulation,galonnés

en fonction

de leurs

services.C

etteexem

plification,qui inspire aujourd’hui la terreur,

était alors trèsbien reçue.Les fantasm

es de «service»,de «sacrifice

»,d’orga-

nisation rigoureuse,d’ordre,

d’utilité,étaient partagés par

l’ensemble de la population.),nom

enklaturisés,ceux qui aiderontà réaliser les objectifs du Plan.À

part la fable de la victoire duprolétariat,

il n’y

avait pas

de différence

significative entre

exécuter le programm

e du Parti Com

muniste ou celui des

172

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 172

Page 88: Nouvelle Civilisation 2012

fait,contre quoi est-ce que nous ne cessons de râler,sans bien le

voir ? C’est que d’autres fassent des expériences sur notre dos,et

le fassent sous protection,qu’ils s’autorisent de les mener parce

qu’ils ont l’argent ou qu’ils ont été élus.

Note 3 :« K

arl Polanyi (1886-1964) apparaît comm

e laréférence

doctrinale principale

de tous

ceux,économ

istes,sociologues,

historiens ou politologues,qui ne se résignent pas à

la marchandisation générale de nos sociétés.

Une référence plus

maniable

que M

arx,parce

que clairem

ent hum

aniste et

démocratique,

et qui parle aussi bien aux réformistes un peu

radicaux qu’à ceux qui entendent toujours abolir le capitalisme.»

(présentation du n°29 de la Revue du M

AU

SS) Voulez-vous fairepartie des honorables m

embres de cette tribu « un peu radicale »

et prétentieusement anticapitaliste ? Il vous suffira d’user du m

ot« encastré »,

qui traduit l’anglais « embedded ».

Pour dire quoi ?Q

ue toute société est « couchée » (bed = lit ! ) dans une économie,

et la nôtre dans celle dite « de marché ».« La force de Polanyi est

de lier étroitement trois thèm

es de plus en plus d’actualité :1) celui de la non-naturalité du m

arché auto-régulé et de l’Hom

conomicus ;2) celui qui considère que la tare principale de ce

marché généralisé est de traiter com

me des m

archandises desbiens qui ne peuvent pas l’être (la nature,le travail et la m

onnaie,à

quoi il

faut ajouter

aujourd’hui le

savoir);3)celui

del’autonom

ie de la démocratie par rapport au m

arché :ce n’est pasle m

arché,m

ontre-t-il,qui crée la dém

ocratie (id.) Fort bien,m

ais la fécondité de cette critique,chez Polanyi comm

e chez sesam

ateurs,reste m

alheureusement encore vautrée dans ce dont

elle fait la critique.Elle explore avec toujours plus de finesse lacontre-productivité du systèm

e mais la dénonce,dans chacun de

ses aspects,en fonction de ce qu’il prom

ettait et dont ellecontinue d’attendre de lui qu’il les réalise.C

omm

e si,au mom

entoù l’avionique disposait de m

oteurs suffisamm

ent puissants pourprétendre conquérir l’atm

osphère raréfiée des hautes altitudes,onavait voulu conserver l’hélice.

...une é

conom

ie san

s pro

fits monétaire

s

175

l’organisation intérieure,avec l’idée directrice que tout le monde

doit être au courant et personne indispensable… Il faudra

favoriser le tourisme technique,

interne et externe,l’accueil des«papillons » –

on trouve le mot chez Fourier.

Des gens qui vont

d’une entreprise à l’autre,apprennent d’une entreprise à l’autre,

apportent donc leur expérience,leurs critiques… C

omm

ent faireface quand il y a surchauffe…

J’en passe.Essaie de larguer tesréférences habituelles.

Les chefs qui méprisent,

les ouvriers quifayotent,

le boulot en principe ennuyeux.Les gens enferm

és dansun m

étier.Les libres entrepreneurs d’une économ

ie sans profitsm

onétaires ne craignent pas de perdre leur emploi.Ils craignent de

s’ennuyer.Q

uand j’essaie d’imaginer leur façon de vivre,

je lesvois rebondir d’une expérience à l’autre,avec toujours une pluspassionnante en tête,

« papillonner » d’une entreprise à l’autrepour le plaisir de suivre ce qui s’y fait,apporter des com

pétencesqu’on n’attendait pas…

Et qui décide du lancem

ent ? Le fait d’en avoir les moyens

et la

motivation

des entrepreneurs,

d’abord.E

t en

coursd’expérience,l’expérience elle-m

ême.C

’est l’expérience qu’on enfait,

et cette

expérience seulem

ent,qui

doit décider

de la

continuer ou de l’arrêter.Sur les effets de cette expérience,

il estfacile de se m

ettre d’accord,et pour des motifs autrem

ent justesque les profits m

onétaires.A

ujourd’hui,le PD

G n’a pas intérêt

à les publier trop vite quand ils sont négatifs.D

ans un cadreexpérim

ental,plein de nouveaux param

ètres vont intervenir,contrôlés en tem

ps réel par ceux qui se seront engagés dansl’entreprise,

d’abord,et par les utilisateurs.

Ce n’est pas la

banque,c’est l’expérience qui fait la loi.

La banque est aussisoum

ise que les autres aux critères expérimentaux.

De ses

services,on fait l’expérience,

et on corrige.L’expérience :y a-t-

il jamais eu d’autre loi que celle-là ? Les sociétés,les économ

ies,la façon m

ême dont nous pensons les choses,font depuis toujours

des expériences.On ne le reconnaît que lorsqu’elles deviennent

négatives,bien après.

Alors on déclare avoir fait erreur.M

ais çane peut pas en être une puisqu’elle a appris quelque chose ! En

174

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 174

Page 89: Nouvelle Civilisation 2012

5

Les dégâts causés

par l’idéologie matérialiste et

capitaliste en particulier« L’ère du m

onde fini a comm

encé » P.Valéry.« N

ous invoquons la Terre,notre demeure,ses m

erveilleuxabîm

es et ses hauteurs fulgurantes,sa vitalité et sa profusion de vie,ettous ensem

ble nous lui demandons de nous enseigner et de nous

montrer le chem

in.Nous invoquons les m

ontagnes,les cascades et lesO

lympes,les hautes vallées verdoyantes et les prairies couvertes de

fleurs sauvages,les neiges éternelles,les somm

ets silencieux et nous leurdem

andons de nous enseigner et de nous montrer le chem

in.Nous

invoquons les eaux qui couvrent la Terre d’un horizon à l’autre,quicoulent dans nos rivières et nos ruisseaux,qui tom

bent sur nos jardinset nos cham

ps,et nous leur demandons de nous enseigner et de nous

montrer le chem

in.Nous invoquons la Terre qui fait pousser notre

nourriture,le sol nourricier,les champs fertiles,les jardins et les vergers

abondants et nous leur demandons de nous enseigner et de nous

montrer le chem

in.Et enfin,nous invoquons ce que nous avons de plussacré,la présence et la puissance du G

rand Esprit d’amour et de vérité

qui baigne tout l’univers et nous lui demandons d’être avec nous pour

nous enseigner et nous montrer le chem

in.»Bénédiction C

hinook.

Et pour rire un peu,deux citations à la gloire de la science « Et lorsque la Terre sera usée,l’H

umanité dém

énagera dansles étoiles ! »

Flaubert,Bouvard et Pécuchet,1880.

« Il est d’ailleurs impossible de prévoir,dès m

aintenant,tousles em

plois bienfaisants de l’énergie atomique.Le biologiste Julian

Huxley proposait,l’autre jour à N

ew York,le bombardem

ent de labanquise arctique.L’énorm

e chaleur dégagée ferait fondre les glaces et

177

Quelques vidéos :

L'argent ne vaut rien en fait - 9’58’’http://fr.youtube.com

/watch?v=hBx16gC

tMt4

Zeitgeist,T

he Movie (avec sous titres en Français) -

122’15”http://video.google.com/videoplay?docid=376748735814

9440770Les 3 premières m

inutes sont exceptionnelles ! Le resteest intéressant,bien argum

enté et sans bavures.T

he story of Stuff,(avec sous titres en Français) - 21’19’’h

ttp://vid

eo.goo

gle.com

/video

play?d

ocid

=-

5195608655837933655&hl=fr

Blocage de l'OTA

N 2008 - 3’21’’

http://ww

w.dailymotion.com

/related/2330219/video/x4um

7k_blocage-de-lotan-2008_news

1000 participants et 500 arrestations,chiffres confirmés

par la police de Bruxelles.1000 personnes originaires de 17 payseuropéens ont pris le m

atin du 22 mars 2008 la direction du

quartier-général de l'OTA

N à Evere pour participer à l'action

internationale non violente NAT

O G

AM

E OV

ER.

Cinq ans

après le début de la guerre en Irak et dix jours avant un important

somm

et de l'OTA

N,des activistes pour la paix de toute l'Europe

transmettent

un m

essage clair

:em

pêcher les

guerres,ça

comm

ence ici.C

ivilisation avancée 10 000 ans avant JC - 19’27’’

http://ww

w.dailymotion.com

/related/9916533/video/x3mpe9_civilisation-avancee-10000-ans-av-1_politics

Docum

entaire sur le mystère des pyram

ides.W

orld Trade C

enter,Enfin La Verité - 17’49’’http://w

ww.dailym

otion.com/related/x5gx7f/video/x3lb81

_world-trade-center-enfin-la-verite_politics

Très,très convainquant !

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 176

Page 90: Nouvelle Civilisation 2012

Caractéristiques et dim

ensions de notre vaisseau spatial

Rayon équatorial:6

378km

.Vitesse

:29,8km

/s.C

irconférence :40 008 km (M

éridien).Masse :5,98 x 10 exp.24k.

Volume :1,083 x 10 exp.12 km

3.Densité :5,52g/cm

3.Surface

:5,10 x 10 exp.8 km2répartis com

me suit :

133,6 millions de kilom

ètres carrés de terre émergée

(18 % de terres arables ;29 %

de forêt ;21 % de steppes et le reste

de désert),15,3 M de km

2de glaces,361,1 M de km

2d’eau.Tem

pérature moyenne en surface

:14°C

–en augm

entationsensible depuis quelques dizaines d’années.C

omposition chim

ique de la croûte terrestre en % :O

:47,34 ;Si :27,74 ;alum

inium :7,85 ;fer :4,50 ;calcium

:3,47 ;A

n :2,46 ;

potassium :

2,46 ;m

agnésium :

2,24 ;Ti :

0,46 ;hydrogène :0,22 ;carbone :0,19 ;P :0,12 ;souffre :0,12 ;A

b :0,08 ;Mn :0,08 ...

http://solarviews.com

/eng/earth.htmSuperbes photos,anim

ations,caractéristiques et dimensions.

ww

w.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/intro.pt/planete_terre.htm

l.U

n cours d’introduction et de culture scientifique enSciences de la Terre,accessible à tous,axé sur les grands et petitsphénom

ènes qui affectent et régissent notre planète:dérive des

continents,tectonique des plaques,tremblem

ents de terre,volca-nism

e,changem

ents climatiques,

rôle des océans,m

inéraux etroches,histoire des continents et des océans,de la vie sur terre,etc.

http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/Planet-Terre est conçu pour rassem

bler des ressourcesutiles à l’enseignem

ent des Sciences de la Terre au lycée et enprem

ier cycle universitaire.Les dossiers scientifiques présents surPlanet-Terre ont été rédigés en étroite collaboration avec 115chercheurs des universités et du C

NR

S,spécialisés dans les

thèmatiques des Sciences de la Terre.

179

le climat de l’hém

isphère Nord s’en trouverait adouci.Frédéric Joliot-

Curie pense que d’autres bom

bes atomiques,non m

oins pacifiques,pourraient être utilisées pour m

odifier les conditions météorologiques,

pour créer des nuages,pour faire pleuvoir.Cela se traduirait par une

amélioration du rendem

ent agricole et du rendement hydroélectrique.

Que le m

onde fasse confiance aux physiciens,l’ère atom

iquecom

mence seulem

ent.»Le Monde,20 décem

bre 1945.Personnellem

ent,je continue à penser qu’Albert Einstein

aurait du continuer à faire du violon et que du violon !

Déclaration d’un chef indien en 1894

Dans

le catalogue

des idées

reçues,on

associehabituellem

ent à la notion de société primitive le respect de

l’environnement naturel.L’expression la plus ém

ouvante de cetidéal fut peut-être donnée par le chef Seattle,

en réponse auprésident

Cleveland

qui proposait,

au nom

des

États-Unis

d’Am

érique,d’acheter les dernières terres du peuple indien en1894 :«C

omm

ent peut-on vendre ou acheter le ciel,la chaleurde la terre ? C

ela nous semble étrange.Si la fraîcheur de l’air et

le murm

ure de l’eau ne nous appartient pas,comm

ent peut-onles vendre ?» …

texte complet :

ww

w.jutier.net/contenu/chef1894.htm…

«M

ais,pendant

quenous périssons,vous allez briller,illum

inés par la force de Dieu

qui vous a conduits sur cette terre et qui,dans un but spécial,vous a perm

is de dominer le Peau-R

ouge.C

ette destinée estm

ystérieuse pour nous.Nous ne com

prenons pas pourquoi lesbisons sont tous m

assacrés,pourquoi les chevaux sauvages sontdom

estiqués,ni pourquoi les lieux les plus secrets des forêts sontlourds de l’odeur des hom

mes,

ni pourquoi encore la vue desbelles collines est gardée par les fils qui parlent.Q

ue sont devenusles fourrés profonds ? Ils ont disparu.

Qu’est devenu le grand

aigle? Il a disparu aussi.C

’est la fin de la vie et le comm

encement

de la survivance.»

178

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 178

Page 91: Nouvelle Civilisation 2012

sement

de notre

système

imm

unitaire –

qui est

déjà bien

malm

ené par

bien d’autres

facteurs.L’effet

de serre

(dueau

CO

2),les pluies acides,les dioxydes d’azote (responsable dessm

ogs photochimiques),pollution des m

étaux lourds (plomb et

Mercure),

dioxydes de souffre,pollution des sols (herbicides,

fongicides,insecticides) etc.

ww

w.liberterre.fr/gaiasophia/agriculture/desertification/index.htLa Planète se m

eurt d’extraction,se meurt de com

bustion.La Planète Terre s’enlise,s’ensable,se désertifie.A

u cours des20

dernières années,environ 300 millions d’hectares (six fois la

surface de la France) de forêt tropicales,ont été détruits pourim

planter des

domaines

fermiers

et des

pâturages ou

desplantations à grande échelle d’huile de palm

e,de caoutchouc,desoja,de canne à sucre et autres récoltes.À

l’échelle planétaire,cesont 1370 hectares de sol qui sont désertifiés à jam

ais toutes lesheures,

ce qui

fait 12

millions

d’hectares chaque

année,l’équivalent de la m

oitié de la surface agricole de la France.Au

Mexique,la désertification chasse 700 000 paysans tous les ans

vers les cités ou vers les USA

.En Australie,parler de catastrophe

n’est tout au plus qu’un euphémism

e.Ce pays se prépare à sa

septième année consécutive de sécheresse.L’A

ustralie sera sansdoute le prem

ier pays dit «occidental» à être ruiné par lesprocessus de salinisation et de désertification:

certaines terresA

ustraliennes ont des concentrations de sel trois fois supérieuresà celles de l’océan.Il aura fallu à la société occidentale un siècleet dem

i d’agriculture et d’élevage intensifs pour transformer

l’Australie en un désert.Fast-food and fast-destruction

! Faut-ilvous l’em

baller ou est-ce pour «consumer» de suite? U

n recordque m

ême les U

SA n’ont pas réussi à battre:ils n’ont perdu,en

150 ans de colonialisme,que 75 %

de leur humus! C

’est 150 cmd’hum

us qui est parti à tout jamais dans les océans.En région

tempérée,il faut 500 ans pour produire naturellem

ent 2,5 cmd’hum

us.Cela veut dire qu’il faudra à la nature 30 000 années

pour régénérer ce patrimoine hum

ique aux USA

.En Europe,le

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

181

Equipage du vaisseau spatial

Evolution

de l’effectif:

500 m

illions en

1500 (ère

courante) ;1 milliard en 1805 ;2 m

illiards en 1926 ;3 milliards

en 1960 ;4 milliards en 1974 ;5 m

illiards en 1987 ;6 milliards

en 1999.46 % de la population vit dans les régions urbaines.Sur

GA

ÏA a peu près 3000 différentes langues et dialectes sont

utilisés.O

n distingue

différents groupes

humains

:les

leucodermes (peau claire ou basanée,

cheveux plus ou moins

bouclés,nez m

ince,pas de prognathism

e),les m

élanodermes

(peau foncée,

cheveux crépus,

nez large,

lèvres épaisses,

prognathisme,

dolichocéphalie dominante),

les xanthodermes

(peau jaune-brun,cheveux raides,nez variable,pomm

ettes fortes,face large,

brachycéphalie dominante),

les australoïdes (frontfuyant,arcades sourcilières développées,racine du nez enfoncée,voûte crânienne basse) et les m

étis qui sont les personnes issuesdu croisem

ent de deux ou plus de ces différents groupes.w

ww.ined.fr/fr/tout_savoir_population

http://villemin.gerard.free.fr/Econom

ie/Populati.htm

Rapport succinct des dégâts

Pertes annuelles en forêts et terres cultivables dans lem

onde (en milliers de km

2) :déforestation tropicale (210) ;pertesde terrescultivables par épuisem

ent des sols (200);désertification(60);salinisation (15).Si aucune m

esure de conservation n’estappliquée,

en l’an 2020 une superficie égale à l’Europe seraperdue et en l’an 2060 cette superficie sera égale à l’A

frique.L’ozone :chaque m

olécule de C.F.C

.(durée de vie 100 ans) parl’interm

édiaire des atomes de chlore détruit 100 000 m

oléculesd’ozone par an.La conséquence de la dim

inution d’ozone est uneaugm

entation des rayons U.V.

qui entraîne des cancers de lapeau,des affections de l’appareil oculaire,l’herpès et l’affaiblis-

180

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 180

Page 92: Nouvelle Civilisation 2012

produire 1 kilo de viande de poulet.A

ux USA

,65

% des

productions agricoles sont destinées à nourrir le bétail (contre1

% en Inde).Sur le plan m

ondial,la production de grains est de1985

millions

de tonnes

dont 60

%

sont consom

més

parl’hom

me,36 %

sont utilisés comm

e aliment pour le bétail et 3 %

sont brûlés comm

e fuel.Si on raisonne en termes de calories,il

faut 50 fois plus d’eau pour produire une calorie de viande qu’unecalorie de pom

me de terre.C

es quelques chiffres nous aident àm

ieux comprendre le dilem

me de la planète que l’on pourrait

(presque) résumer com

me un choix entre l’eau pour les pauvres

ou de la viande pour les riches.Le dilemm

e se complexifie,en fait,

car les riches,maintenant,non seulem

ent veulent de la viande,etencore plus de viande,m

ais ils veulent aussi des agro-carburantspour faire rouler leurs voitures.La folie des nécro-carburants estainsi en train de se répandre com

me une peste sur toute la

planète.Elle accentue d’autant plus la pénurie de l’eau car il fautjusqu’à 3600 litres d’eau pour produire un litre d’éthanol (à partirde 2,5 kilos de m

aïs).En 2006,aux USA

,20%

de la productionnationale de m

aïs (à savoir 55 millions sur les 270 m

illions detonnes produites) a été brûlée dans les centrales à éthanol.

L’irrigation intensive des cultures n’existe que parce quela structure des sols a été com

plètement détruite et parce

qu’aussi,l’industrie

a inventé

des arroseurs

mécaniques.

L’irrigation intensive des terres agricoles provoque un énorme

problème de salinisation sur toute la planète.Le troisièm

e aspectest lié à la déforestation.Les 300 m

illions d’hectares de forêtstropicales qui ont été détruits durant ces 20 dernières années,l’ont été en grande partie pour des productions agricoles.C

’estune catastrophe planétaire car les forêts sont non seulem

ent unpoum

on mais une im

mense réserve d’eau.L’arbre,par essence,

appelle la pluie.Et quand la pluie vient,elle percole sans aucunruissellem

ent.La déforestation chasse la pluie et am

ène lasécheresse.Et si jam

ais la pluie vient,elle ne percole plus,elle nefait que ruisseler et générer des inondations qui aggraventl’érosion des sols.

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

183

taux moyen d’érosion du sol est de 17 tonnes par hectare et par

année alors que le taux moyen de form

ation du sol est d’unetonne par hectare et par année.

À l’érosion s’ajoute la destruction des sols brûlés par

l’agriculture toxique.N

e nous méprenons pas:

de nombreuses

régions Françaises ne sont peut-être pas des déserts de sable mais

elles sont des déserts en gestation.L’agriculture occidentale

moderne est une agriculture hors-sol produisant des alim

ents-poisons.

C’est une agriculture qui bom

barde le sol de tout unarsenal de produits toxiques.

Il faut se rendre à l’évidence:

lacom

munauté internationale a décidé de laisser m

ourir de soif,oude m

aladies liées à des eaux souillées,toute une partie de

l’humanité.

C’est une question de survie pour leur agriculture

moderne qui consom

me quasim

ent 90 % de l’eau douce de toute

la planète.L’agriculture moderne non seulem

ent désertifie les sols,non seulem

ent empoisonne les hum

ains et les animaux m

ais enplus,elle épuise les réserves d’eau douce.Les variétés m

odernes dem

aïs sont la quintessence de ce délire agricole.Un hectare de m

aïsrequiert,aux U

SA,au m

oins 5 millions de litres d’eau m

ais enraison de l’évaporation,ce sont 8 m

illions de litres d’eau qu’il fautam

ener par hectare.Ce qui fait 1000 litres d’eau par kilo de m

aïsproduit.Les variétés de m

aïs traditionnelles pouvaient croître dansles déserts du M

exique ou de l’Arizona.Les H

opis,par exemple,

semaient leur m

aïs à 30 ou 40 cm de profondeur dans le sable du

désert avec des bâtons à semer.C

’est l’agronomie m

oderne qui afait du m

aïs une pompe à eau.Et com

me les réserves d’eau sont

en train de baisser sur toute la planète,les apprentis-sorciers dubricolage génétique nous prom

ettent de nouvelles variétés de maïs

chimériques résistantes à la sécheresse.

La

consomm

ation de

viande,au

niveau planétaire,

rappelons-le,est passée de 44 millions de tonnes en 1950 à 265

millions de tonnes en 2005.

Et cette tendance ne fait ques’am

plifier.Selon l’Université de C

alifornie,il faut 44 000 litresd’eau pour produire 1 kilo de viande de boeuf,13 700 litres d’eaupour produire 1 kilo de viande porc et 6 800 litres d’eau pour

182

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 182

Page 93: Nouvelle Civilisation 2012

permettent la détection de ces substances dans les échantillons

d’eaux usées.L’eau de boisson,l’eau d’irrigation,est devenue undangereux cocktail de pesticides,de produits pharm

aceutiques etde résidus industriels.

Et pour couronner le tout,l’eau,

bienprécieux et bien collectif de l’hum

anité,est devenue une affaireprivée dans les griffes de quelques m

ultinationales mafieuses.

Voleurs d’eau,Voleurs de terre,Pollueurs d’eau,

Pollueurs deterre,ce sont les m

êmes!

Les vers de terre peuvent abonder dans des terres fertileset saines.U

ne prairie permanente non traitée peut en com

pter de150 à 400 par m

ètre carré,à savoir d’1,5 à 4 millions d’individus

par hectare,ce qui représente une masse d’1 à 3 tonnes de vers

par hectare.En com

paraison,un vignoble ou un cham

p decéréales m

altraités par l’agriculture industrielle et toxique n’encontient que d’un à trois individus par m

ètre carré.À savoir 130

fois moins.Les vers de terre sont la clé de la fertilité des sols.Les

vers de terre sont de grands percolateurs:toutes les eaux de

pluie,y compris de violentes pluies d’orages,(jusqu’à 160 m

md’eau par heure) peuvent être absorbées par le sol grâce au travaild’élaboration de galeries.

Les vers de terre sont de grandsdigesteurs:une biom

asse moyenne de vers de terre (environ une

tonne par hectare) ingère,en une année,400 tonnes par hectarede terre et de m

atière organique (jusqu’à 1 000 tonnes dans leszones

tropicales).Les

vers de

terre sont,

ainsi,de

grandsrégulateurs biologiques du sol,

grâce à leur grande capacitéd’interaction avec les m

icro-organismes.

Ils produisent du mucus

(qui est un substrat organique très énergétique) qu’ils mélangent

dans leur tube digestif avec le sol ingéré (qui contient desparticules m

inérales,organiques,et de la microflore) et de l’eau.

Leur système digestif m

utualiste crée ainsi un milieu idéal pour

les bactéries dormantes dans le sol ingéré

:elles réactivent leurscapacités enzym

atiques et digèrent la matière organique.Les vers

de terre,source par excellence de fertilité,ont «déserté» les terres

agricoles qui sont devenues les poubelles toxiques de l’agro-industrie.

Quel pourcentage de vers subsiste dans les terres

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

185

Selon les enquêtes publiées par l’IFEN en 2005 en

France,96% «seulem

ent» de nos cours d’eaux et 61% de nos

nappes phréatiques sont pollués par 230 pesticides:la molécule

la plus présente étant l’atrazine qui génère cancers (du sein et des

ovaires),m

aladies cardio-vasculaires,

dégénérescencesm

usculaires,lésions des poumons et des reins,etc.A

ux USA

etau C

anada,des études sérieuses ont mis en évidence la présence,

dans les

eaux,de

très nom

breuses substances

:estrone,

ethinylestradiol (venant des pilules contraceptives),des anti-

inflamm

atoires,des remèdes contre le cancer,des tranquillisants,

etc.Aux U

SA,chaque année un m

illion de patients cancéreuxsont traités par chim

iothérapie.Ces patients génèrent approxi-

mativem

ent,chaque année,

650000 tonnes d’excrém

ents quisont évacuées dans les égouts.D

es chercheurs se sont aperçusque toutes les substances utilisées en chim

iothérapie sortaientintactes des systèm

es de retraitement d’eau.Toutes ces substances

sont mutagènes,carcinogènes,tératogènes et em

bryotoxiques.En 2005,en Suisse,une thèse de doctorat a porté sur la

contamination

de l’environnem

ent par

les substances

pharmaceutiques.

(recherche de

Tauxe W

ürsch,A

nnick;

Tarradellas,Joseph).«Dans la prem

ière partie de cette recherche,la présence et le devenir de cinq m

édicaments très utilisés (A

cideC

lofibrique,Ibuprofène,

Kétoprofène,

Acide M

éfénamique et

Diclofénac) ont été analysés dans trois ST

EPs durant quatre àsept jours consécutifs.

L’Ibuprofène,le K

étoprofène,l’A

cideM

éfénamique et le D

iclofénac sont des anti-inflamm

atoires(N

SAID

s).L’Ibuprofène

et l’A

cide M

éfénamique

sont les

médicam

ents les plus vendus de cette étude:17 tonnes par an et

par substance en Suisse.L’Acide C

lofibrique est un métabolite

du clofibrate,de l’étofibrate et du clofibrate d’étofylline.

Ces

substances hypolipém

iantes sont

utilisées pour

abaisser les

concentrations plasm

atiques élevées

de cholestérol

et de

triglycérides.La m

éthode analytique développée pour analyserces cinq m

édicaments perm

et de récupérer généralement plus de

70%

de ces composés.

Les limites de détection (5-15 ng/l)

184

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 184

Page 94: Nouvelle Civilisation 2012

écosystèmes dans son sillage

? Dans le passé de l’hum

anité,denom

breuses civilisations ont émergé et puis disparu,parfois à la

suite de la désertification de leurs terres.Ce qui caractérise notre

civilisation occidentale,cependant,

c’est sa capacité à détruiretout

ce qu’elle

touche.Elle

génère un

désert d’am

plitudeplanétaire.Peut-être la m

ission de l’humanité future et survivante

sera-t-elle de réapprivoiser le désert?

ww

w.liberterre.fr/gaiasophia/agriculture/agro-

industrie/index.html

Mettez du sang dans votre m

oteur! La tragédie des nécro-carburants.A

u Salon de l’Agriculture 2007,une partie du H

all2s’était transform

ée en salon de l’automobile

! Ils étaient tous là,Peugeot,

Ford,R

enault,etc.

Avec des grosses planètes qui

pendaient du plafond et des petites fleurs peintes sur les portièresdes voitures.Em

ouvant:ils clament haut et fort qu’ils vont sauver

la planète avec l’éthanol et les huiles de colza!

Internet pour une Terre net

ww

w.delaplanete.orgL

e site

du m

agazine World W

atch en

français.L

eW

orldwatch Institute,situé à W

ashington (D.C

.) suit et évalue lapollution,les changem

ents climatiques,la couverture forestière,

la démographie,la production alim

entaire,les ressources en eau,la diversité biologique,ainsi que d’autres tendances.Identifie etanalyse les stratégies les plus efficaces pour arriver à des sociétésdurables,

du questionnem

ent des

pratiques économ

iquestraditionnelles,de la sagesse négligée des Peuples A

utochtonesaujourd’hui m

enacés.Fondé en 1974,le Worldw

atch Institute,situé à W

ashington,œuvre à la construction d’un avenir m

eilleur.En créant cet institut,Lester R

.Brown a donné à une équipe de

chercheurs les moyens de diffuser dans le m

onde une analysepluridisciplinaire de la crise écologique planétaire.

La mieux

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

187

agricoles françaises,par exemple

? Le calcul est simple.C

omm

el’agriculture biologique ne représente que 2 %

des surfaces et queles vers de terre ne survivent pas dans les terres m

assacrées parl’agro-chim

ie,ce sont donc 98%

des vers de terre qui ont disparu.Selon la FAO

,la surface m

oyenne de terre arable parhabitant était de 0,32 hectare en 1962 (pour une populationm

ondiale de 3,2 milliards),de 0,21 hectare en 1998 (pour une

population mondiale de 6 m

illiards) et sera de 0,16 hectare en2030 (pour une population m

ondiale estimée à 8,3 m

illiards).Selon certains experts indépendants,les projections ci-dessus sonthautem

ent optimistes car la surface m

oyenne de terre arable parhabitant dans les pays pauvres sera seulem

ent de 0,09 hectare en2014.Elle n’était déjà que de 0,08 hectare en 1996 en C

hine.Quel

est l’état de la production de grains à l’échelle planétaire? L’anpassé,l’A

ustralie n’a produit que 10 millions de tonnes de blé au

lieu des 21 millions escom

ptées.En Chine,ces dernières années,la

production de blé est tombée en-dessous de 100

millions de

tonnes alors qu’elle avait été de 127 millions de tonnes en 1997.

Cette baisse est im

putable à la pénurie en eau.En fait,les paysgrands producteurs de grains,

les USA

,la C

hine,l’Inde,

l’Australie,la France sont confrontés à de graves pénuries d’eau.

Dans le sud-ouest de la France,des agriculteurs abandonnent la

culture du maïs irrigué.A

u niveau mondial,les stocks sont au plus

bas depuis 35 années.Ils étaient de 57 jours à fin 2006.Les coursdes

denrées alim

entaires flam

bent.A

ux U

SA,

115%

d’augmentation pour le m

aïs en 15 mois.

Selon des scénariosréalistes,de grandes crises alim

entaires vont se profiler d’ici 2010.

Le Titanic agricole est en train de som

brer et c’est untsunam

i alimentaire qu’il va provoquer.

Une civilisation qui détruit ses sem

ences,qui détruit sessols,

qui détruit ses eaux,qui détruit ses enfants,

c’est unecivilisation en train de m

ourir.La civilisation occidentale est

moribonde.Va-t-elle entraîner le reste de l’hum

anité et tous les

186

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 186

Page 95: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.sosplanete.netLe point de non retour est proche...Il est grand tem

psd’agir avant qu’il ne soit trop tard!

ww

w.planetecologie.orgw

ww.planetecologie.org/Fr_default.htm

lLe fossé reste énorm

e entre les «écolos» dont la vision estproche de celle du fam

eux discours du chef indien Seattledécrivant

de m

agnifique m

anière les

rapports idéaux

entrel’hom

me,les anim

aux et la nature vierge de l’Am

érique du débutdu X

IXèm

esiècle et les ingénieurs «form

atés technologies de ladépollution

» qui se prennent pour les vrais «pros» de l’environ-nem

ent à la fin d’un XX

èmesiècle.C

e fossé et cette méconnaissance

que les uns ont des autres engendrent trop souvent incompré-

hension,mépris,double discours et sentim

ents négatifs de part etd’autre...Là réside une grosse partie du problèm

e… et donc aussi

une bonne part de la solution :quand associatifs représentant lasociété

civile,professionnels

et institutionnels

réussissent à

s’entendre derrière les mots et à travailler ensem

ble,les chosesavancent et les m

iracles se répètent.Site de la mêm

e équipe :w

ww.ecobase21.org

ww

w.agirpourlenvironnement.org

L’association Agir pour l’Environnem

ent est née début1996,

à l’initiative d’une quinzaine de personnes,responsables

associatifs,m

ilitants écologistes,

professionnels de

l’environ-nem

ent.Face aux lobbies industriels en tout genre et à l’inertiedes politiques de droite com

me de gauche,

notre but est deconstituer un outil efficace au service de la m

obilisation citoyenneen m

atière d’environnement.

Nos dem

andes sont précises etciblées,

les résultats obtenus sont le plus souvent palpables etconcrets.

Pour chaque campagne que nous avons m

enée,plus

d’une quinzaine à ce jour,nous nous somm

es efforcés de fédérerdes partenaires associatifs connus pour leur expérience dans lathém

atique de la campagne.

Ainsi,

nous avons travaillé avec

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

189

connue de ses publications,traduite en plus de trente langues àce jour,le rapport annuel State of the W

orld,est en quelque sortele bilan de santé de la Terre.

ww

w.terresacree.orgU

n site hors du comm

un.L’actualité de la planète au jourle jour,

enjeux mondiaux du siècle,

réchauffement clim

atique,surpopulation m

ondiale,érosion de la biodiversité,

dernierspeuples prem

iers,dignité anim

ale et humaine...

Un dossier

énorme

sur les

nouvelles m

enaces biotechnologiques.

Des

milliers d’articles indispensables.

Base vivante d’informations

incroyables,souvent abominables,m

ais VR

AIES.

ww

w.lalliance.frLes associations se m

obilisent pour la planète.N

ous nepouvons plus nous voiler la face,le diagnostic de la com

munauté

scientifique est clair :la situation environnementale de la Terre est

désastreuse,et les dégâts causés à la planète touchent en premier

lieu les plus démunis.Il est urgent de m

ettre en œuvre au plus vite

des mesures lucides et courageuses afin d’assurer la survie de notre

planète et de ses espèces,y compris celle de notre propre espèce.

ww

w.ciele.orgLe C

iele est une association de protection de l’environ-nem

ent,de prom

otion des énergies renouvelables et de lam

aîtrise de l’énergie créée en 1986.Lieu de ressources ouvert augrand public grâce à son centre de docum

entation,le Ciele réalise

des expositions,organise des conférences et m

et en place dessem

aines de sensibilisation thématiques.Le C

iele est également

Espace Info Energie et bénéficie du soutien de l’AD

EME et de la

Région Bretagne.

Acteur de l’éducation à l’environnem

ent,le

Ciele m

et en oeuvre des actions pédagogiques sur le thème des

déchets,de l’eau,de l’énergie et du jardin.

188

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 188

Page 96: Nouvelle Civilisation 2012

informent les m

édias locaux,font pression sur les décideurs,

intentent des actions en justice.Nous œ

uvrons pour des sociétésdurables au N

ord comm

e au Sud dans lesquelles :Les besoinsfondam

entaux des générations présentes soient satisfaits sanscom

promettre la capacité des générations futures à satisfaire les

leurs.L’accès et le partage des ressources naturelles soient

équitables ;le droit de chacun à vivre dans un environnement sain

et le devoir de le préserver soient respectés.Présent dans 72 pays,les A

mis de la Terre constitue le prem

ier réseau écologistem

ondial.Mène,notam

ment,des cam

pagnes transversales sur laréform

e des institutions financières,l’agriculture et les OG

M,les

changements clim

atiques et la protection des forêts tropicales.Les A

mis de la Terre- International :w

ww.foei.org

ww

w.sortirdunucleaire.orgLe R

éseau «Sortir du nucléaire» rassem

ble aujourd’hui800 associations et plus de 18500 individus.A

ssociation libre etindépendante,elle est financée exclusivem

ent grâce aux dons etcotisations de ses m

embres.Le R

éseau «Sortir du nucléaire» a

reçu l’agrément en tant qu’association pour la protection de

l’environnement au 1

erjanvier 2006.Notre rôle :réunir toutes les

personnes qui souhaitent exprimer leur volonté d’une sortie du

nucléaire.En nous rassem

blant autour d’une Charte,

nousm

ettons en place un rapport de force pour obtenir des résultatsconcrets.N

otre objectif:obtenir l’abandon du nucléaire en Francegrâce à une autre politique énergétique,en favorisant notam

ment

la maîtrise de l’énergie,et le développem

ent d’autres moyens de

production électrique.Le Réseau «Sortir du nucléaire

» c’est :Un

soutien aux actions et luttes antinucléaires,qu’elles soient localesou nationales.D

es pétitions et des campagnes d’inform

ation.Un

travail d’information pour faire connaître les dangers du nucléaire

et les

solutions pour

en sortir.

Publication d’une

revuetrim

estrielle:

« Sortir du nucléaire».R

éalisation de documents

grand public.U

n travail de sensibilisation auprès des élus,des

collectivités,des syndicats,des associations…

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

191

France Nature Environnem

ent,Greenpeace,les A

mis de la Terre,

le WW

F,le R

éseau Action C

limat,

etc.M

ais nous avons aussicherché à dépasser le seul cercle des associations de protection del’environnem

ent.C

e qui nous a permis de développer des

partenariats avec la Confédération paysanne,A

ttac,la Ligue del’enseignem

ent,la Ligue des droits de l’hom

me,

Enda Tiers

monde,la C

LCV,etc.G

râce à notre réseau de signataires et à nospartenaires,chaque cam

pagne est diffusée à 100.000 personnes,qui à leur tour se m

obilisent pour faire pression sur les pouvoirspublics.w

ww.am

isdelanature.comLe club des am

is de la nature et des animaux lutte contre

toutes les atteintes à l’intégrité de la planète,pour la protection dela nature et de sa biodiversité,

contre toutes les formes de

souffrances animales,

pour le respect de la Vie,

et le droit desanim

aux.ww

w.amisdelaterre.org

La dynamique des A

mis de la Terre entre actions locales,

nationales et internationales favorise la mobilisation pacifique,

démocratique et volontaire de chacun de nous.Elle est nécessaire

pour surmonter les réticences et les incapacités des gouverne-

ments

et des

acteurs économ

iques.E

lle est

également

indispensable pour s’assurer que la construction d’un monde

durable est réalisée avec la participation de tous.Les Am

is de laTerre France est une association fondée sur la dém

ocratie interneet la participation,

permettant à tous les adhérents qui le

souhaitent de prendre part à la vie associative ainsi qu’auxdécisions.C

es principes sous-tendent également la structure de

l’association au plan local :24 associations territoriales Am

is dela Terre (ou groupes locaux),piliers de l’action de l’association,relaient les actions nationales et internationales et défendentl’environnem

ent localement.

Pour mobiliser les citoyens,

ellesorganisent des salons ou des conférences,interpellent l’opinion,

190

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 190

Page 97: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.ecoconso.beLe R

éseau Éco-consomm

ation vise à encourager descom

portements de consom

mation plus respectueux de l’environ-

nement et de la santé.L’éco-consom

mation s’inscrit dans l’objectif

d’un «développement durable

»,c’est-à-dire qui respecte les

ressources naturelles et les partage équitablement entre tous les

êtres humains,présents et à venir.Pour que notre planète puisse

satisfaire les besoins de nos enfants et de leurs enfants.Ce site

regorge d’informations et de propositions concrètes.

ww

w.cniid.orgLe C

NIID

,Centre N

ational d’Information Indépendante

sur les Déchets,

existe depuis août 1997.U

n mois plus tard,

le 15 septembre,l’association faisait la une des journaux télévisés

de 20h en révélant la contam

ination de certains produits laitiers(yaourts,from

ages,etc.) par les dioxines.Depuis,le présupposé

de départ –«il y a un m

anque dans la société française en matière

d’information indépendante sur les déchets»– s’est vérifié,puis

s’est confirmé avec le tem

ps.La première cam

pagne du CN

IID a

été de dénoncer les dangers de l’incinération.Les campagnes ont

pour but d’informer sur la toxicité des déchets en général,ou sur

un type

de déchet

particulier,de

dénoncer les

atteintesenvironnem

entales et sanitaires liées à leurs traitements et de

proposer des alternatives saines.Nous intervenons par le biais de

conférences partout

en France,

nous envoyons

de la

documentation aux personnes qui le souhaitent,nous proposons

des actions.

D’autre

part,le

CN

IID

fait partie

de la

«Coordination nationale pour la réduction des déchets à la

source »,qui regroupe plus de 290 associations de terrain et dontil assure le secrétariat.

ww

w.confederationpaysanne.frLa C

onfédération paysanne est,par son im

portance,le

2èm

esyndicat agricole français.

Elle remet en cause le m

odèleagricole productiviste des 4O

dernières années qui a engendré :

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

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des th

urifé

raires

193

http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?rubrique2 :Liste des 806 associations du R

éseau «Sortir du nucléaire».

ww

w.criirad.orgA

lors que les services officiels indiquent que la France,enraison de son éloignem

ent,a été totalement épargnée par le nuage

radioactif de Tchernobyl,des fam

illes entières consomm

ent,sansle savoir,

du lait,du from

age,des légum

es frais...gorgés de

produits radioactifs.C

’est en réaction au manque de prise en

considération des

conséquences de

cet accident

pourl’environnem

ent et

l’être hum

ain que

la C

RIIR

AD

s’est

constituée en 1986.La CR

IIRA

D a pour vocation :de contrôler

et d’informer les populations sur les pollutions radioactives et les

risques liés au nucléaire,de veiller au maintien,à l’application et

à l’amélioration des règles de contrôle et de radioprotection

existantes et d’obtenir la mise en place de toutes m

esures deprotection sanitaire jugées nécessaires.

Sa spécificité est d’êtreindépendante des exploitants du nucléaire,de l’État et de touspartis politiques.

ww

w.planete-urgence.orgw

ww.infosdelaplanete.org

Planète Urgence est une association loi 1901 reconnue

d’Intérêt Général,apolitique et non confessionnelle.Elle est née

le 1erjanvier 2004,de la volonté de m

ettre en place de nouveauxm

oyens d’action pour :lutter contre la destruction de la Planète,lutter contre les inégalités entre le N

ord et le Sud.Pour son

développement,Planète U

rgence s’est appuyée sur les actifs del’association C

ongé Solidaire dont elle a repris et étendus lesprincipes de fonctionnem

ent et les actions,en m

obilisant lescitoyens et les entreprises sur des projets de terrain,

au Sud,concrets et urgents.

192

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 192

Page 98: Nouvelle Civilisation 2012

autonomes.Il est intéressant de noter la sim

ilitude des actions etde la répression envers les faucheurs volontaires,

les amis de

l’ortie,les défenseurs de l’herboristerie et K

okopelli:chacun

cherche à sa façon,à protéger et prom

ouvoir la vie et lacontinuité des savoirs.

Pour notre gouvernement,

tout cela estdevenu répréhensible

!

http://biosphere.ouvaton.orgLes sociétés hum

aines sont plus ou moins bien adaptées

au milieu environnant,la société therm

o-industrielle est la moins

durable car elle détruit les écosystèmes.

Les amoureux de la

Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif

comm

un,prendre la défense des intérêts de la Biosphère et

dénoncer avec force cette société de prédation.

ww

w.negawatt.org

Depuis 2002 association négaW

att rassemble aujourd’hui

230 mem

bres tous engagés autour d’un objectif:donner la

priorité à la réduction à la source de nos besoins en énergie touten conservant notre qualité de vie.M

ieux consomm

er au lieu deproduire plus.

Cette «dém

arche négaWatt» s’appuie sur la

sobriété énergétique dans nos usages individuels et collectifs del’énergie,

l’efficacité énergétique

dans nos

équipements

etm

oyens de production,et un recours affirmé m

ais maîtrisé aux

énergies renouvelables.

L’association est

animée

par la

«C

ompagnie des négaW

atts»,un collège de 23 experts et

praticiens de l’énergie.Ce groupe a entrepris un travail créatif et

rigoureux de prospective,un scénario 2000-2050 pour la France,dont une actualisation a été publiée en décem

bre 2005.

ww

w.terre-humanism

e.orgTerre &

Hum

anisme

:la préservation de la terre nour-

ricière et

l’éveil de

l’humanism

e com

me

deux élém

entsfondam

entaux et indissociables...C

réée en 1994 sous le nom des «A

mis de Pierre R

abhi»,

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

195

surproductions,crises

sanitaires,dégradation

des ressources

naturelles disparités entre régions françaises,européennes et

mondiales et dim

inution continue du nombre de paysans.

ww

w.kokopelli.asso.frK

okopelli a

perdu!

Les

verdicts sont

tombés,

l’Association est lourdem

ent condamnée

:12.000

€pour le

grainetier Baumaux ;23.000 €

pour l’État et la fédération desindustriels de la sem

ence (FNPSPF).

Malgré les directives

européennes,les avis de l’O

NU

,du Sénat,

de scientifiques,d’agronom

es affirmant l’urgence de sauvegarder la biodiversité

végétale alimentaire,l’état français refuse de libérer l’accès aux

semences anciennes pour tout un chacun.N

ous avons eu droit augrenelle de l’environnem

ent :il faut sauver la biodiversité ! alorspourquoi condam

ner une association qui sauvegarde avec sesadhérents et ses sym

pathisants,plus de 2500 variétés en risque dedisparition ? Pourquoi condam

ner ces semences dont la FA

Oreconnaît

qu’elles sont

une des

solutions pour

assurer la

souveraineté alimentaire,face aux dérèglem

ents climatiques et à

l’augmentation de la population m

ondiale ? Pourquoi les mêm

esvariétés,selon qu’elles sont vendues par K

okopelli ou d’autresopérateurs

entraînent condam

nation ou

mansuétude

?L’association

propose aux

jardiniers,aux

paysans,d’être

autonomes et responsables,face au vivant.D

ans notre société dutout m

archandise,c’est intolérable.

Le plus grand grief (sousjacent) fait aux sem

ences anciennes ou de pays,est d’être

reproductibles et qui plus est adaptables à de très nombreuses

conditions de cultures,sans le soutien de l’agro chimie.Voilà la

faute de Kokopelli :conserver le levain des savoirs populaires,

agronomiques et génétiques.

À l’heure où l’on veut nous faire

croire que le tout hybride,OG

M,chim

ique,énergie fossile,sontles seules possibilités d’assurer notre alim

entation,propager

l’autonomie sem

encière par l’exemple est devenu répréhensible.

Ce qu’il faut retenir de ces condam

nations,c’est la volonté

affichée d’éradiquer les alternatives techniques et semencières

194

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 194

Page 99: Nouvelle Civilisation 2012

protection de la nature.Nos objectifs prioritaires sont :préserver

la faune sauvage,faire reconnaître le statut d’«être sensible» à

tout animal,et en prem

ier lieu aux mam

mifères et aux oiseaux,

défendre les droits et intérêts des non-chasseurs.

ww

w.objectifbio.orgO

BJECT

IF BIO est une association non partisane dont

l’objet est d’agir jusqu’aux prochaines échéances électorales partous les m

oyens légaux (Plaidoyers auprès des élus,réunions

publiques,site internet,

publications etc.) pour promouvoir le

passage,progressif et dans les meilleures conditions possibles,à

l’agriculture biologique,alternative la plus pertinente au modèle

agricole intensif.Les principaux organismes fédérant les acteurs

du cycle de production de l’alimentation biologique et des

associations environnementales (A

ssociations de BIOD

YN

AM

IE,B

IOC

OO

P,E

CO

CE

RT,

FNA

B,

MD

RG

F,N

ATU

RE

E

TPR

OG

RES,SY

NA

BIO),fondateurs d’O

bjectif Bio,se sont eneffet regroupés pour inform

er les citoyens sur les dangers del’agriculture conventionnelle et ses conséquences graves sur notreenvironnem

ent,notre alimentation et notre santé et prom

ouvoirla filière biologique française,

aujourd’hui très en retard parrapport au reste de l’U

nion Européenne.Le m

odèle agricoleeuropéen conçu après la guerre pour assurer l’autosuffisancealim

entaire et libérer la main-d’œ

uvre rurale pour l’industrie,adépassé ses objectifs.

La fuite en avant vers une supposée«vocation

» exportatrice

pousse ce

modèle

à la

failliteenvironnem

entale,sanitaire,

sociale et

économique.

Une

alternative existe:

l’Agriculture Biologique.

De plus en plus

développée dans le monde,elle recule en France par absence de

soutien.U

ne forte mobilisation politique est urgente.

C’est

pourquoi,les paysans,

professionnels et consomm

ateurs biodem

andent à ce que soient prises,dans les meilleurs délais,des

mesures en faveur du développem

ent de l’agriculture biologique,par des soutiens axés tant sur le producteur que sur la chaîned’approvisionnem

ent et le consomm

ateur.

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

197

rebaptisée en 1999,l’association Terre &

Hum

anisme oeuvre

pour la transmission de l’agroécologie com

me pratique et éthique

visant l’amélioration de la condition de l’être hum

ain et de sonenvironnem

ent naturel.À travers des activités de form

ation et desensibilisation,

elle place

au coeur

de ses

engagements

lacontribution active à l’autonom

ie,la sécurité et la salubrité

alimentaires des populations,

ainsi que la préservation et larégénération des patrim

oines nourriciers.

ww

w.vegetarisme.fr

L’ambition de l’A

ssociation Végétarienne de France est de

promouvoir le végétarism

e comm

e moyen sim

ple,efficace et

naturel pour:Mettre un term

e à l’exploitation et la souffranceanim

ales;Prendre soin de la santé de chacun et dim

inuerd’autant

les dépenses

médicales;

Réduire

les déséquilibres

alimentaires m

ondiaux en évitant qu’une partie des ressourcesdes pays en voie de développem

ent soit consacrée à l’alimentation

du bétail des pays occidentaux;

Respecter l’écosystèm

e ensupprim

ant les facteurs de pollution et de surexploitation desressources naturelles,dus à l’alim

entation carnée ;Réaliser des

économies substantielles.

ww

w.onevoice-ear.orgPlacée sous le parrainage du regretté professeur T

héodoreM

onod,One Voice est une association française fondée en 1995.

Elle lutte pour que soient compris et reconnus les droits des

animaux au respect,à la liberté et à la vie.

ww

w.graal-defenseanimale.org

Groupem

ent de Réflexion et d’A

ction pour l’Anim

al.

ww

w.roc.asso.frLa Ligue R

OC

est une association nationale (loi de 1901)reconnue

d’utilité publique

et agréée

par le

Ministère

del’Écologie au titre de la loi du 10 juillet 1976 relative à la

196

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 196

Page 100: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.themeatrix.com

/intl/france/T

he Meatrix s’engage à éduquer le public dans le m

ondeentier sur les questions de durabilité,en particulier en m

atière deproduction agricole et de consom

mation alim

entaire.

http://alliancepec.free.fr/Webam

ap/index1.phpA

MA

P,Associations pour le M

aintien d’une Agriculture

Paysanne.

ww

w.dailymotion.com

/video/x1ds9p_alerteA

lerte à Babylone,le film de Jean D

ruon.

ww

w.fruitsoublies.orgA

ssociation pour la sauvegarde du patrimoine local et

traditionnel.Outil de recherche pour la prom

otion d’un monde

fruitierww

w.terrehumaine.org

La Fondation pour une Terre Hum

aine (FTH

) a pourvocation de soutenir le travail des associations de défense del’environnem

ent,en leur accordant des subventions.

ww

w.france-libertes.frD

epuis sa création en 1986,France Libertés-FondationD

anielle Mitterrand agit en faveur des droits de l’hom

me et

œuvre

à la

construction d’un

monde

solidaire,citoyen

etresponsable.Parallèlem

ent à ses actions de sensibilisation,FranceLibertés accom

pagne sur le terrain la mise en œ

uvre de projetsdans

le dom

aine de

l’accès à

l’eau,de

l’éducation,et

del’économ

ie responsable et solidaire.

ww

w.oieau.frL’O

ffice International

de l’E

au (O

IEA

U)

est une

Association loi 1901 déclarée d’U

tilité Publique depuis 1991.L’O

IEAU

a vocation de réunir l’ensemble des organism

es publics

Les d

égâts cau

sés p

ar l’idéolo

gie

des th

urifé

raires

199

ww

w.fne.asso.frC

réée en 1968 et reconnue d’utilité publique en 1976,France N

ature Environnement est la fédération française des

associations de protection de la nature et de l’environnement.

FNE est le porte-parole de près de 3000 associations réparties sur

l’ensemble du territoire national.

ww

w.mdrgf.org

Le MD

RG

F,fondé par un ingénieur agronome de l’IN

RA

et un

enseignant,se

bat depuis

1996 pour

soutenir une

agriculture saine,respectueuse de l’environnement et donc de la

vie et dénoncer les conséquences négatives de l’agricultureintensive utilisant des pesticides et engrais de synthèse.Pollutionde l’eau,

de l’air,des sols et des alim

ents par des résidus de

pesticides toxiques,

appauvrissement

de la

biodiversité (ex

:disparition des abeilles),

menaces sur la santé publique

(ex:cancer,m

aladie de Parkinson...).

ww

w.aspas-nature.orgL’A

SPAS œ

uvre pour la protection de la faune sauvage,pour la préservation du patrim

oine naturel et pour la défense desdroits des usagers de la nature.

http://netmc.9online.fr

Notes &

morceaux choisis.Bulletin critique des sciences,

des technologies et de la société industrielle.

ww

w.pmaf.org

La PMA

F a pour objectif de lutter contre les élevagesintensifs,les transports d’anim

aux sur de longues distances,et lescruelles m

éthodes d’abattage.Nous agissons égalem

ent pour quesoit m

is un terme aux m

anipulations génétiques et au clonage desanim

aux.

198

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 198

Page 101: Nouvelle Civilisation 2012

6

Le Pic pétrolier,

la Décroissance et l’activism

econtre la pub

et la consomm

ation.U

ne croissance indéfinie est impossible,nous n’avons qu’une

seule Terre,mais une civilisation du bonheur est possible.Les solutions

existent,mais l’opinion les ignore car les structures actuelles et les

détenteurs des pouvoirs économique et politique s’y opposent.

Nos

conditions de vie et de travail continuent à se détériorer et les inégalitéssociales s’accentuent.D

e multiples conflits traduisent cette situation de

crise.Elle ne peut que s’aggraver.C’est un seul et m

ême systèm

e quiorganise l’exploitation des travailleurs et la dégradation de vie qui m

eten péril la terre entière.La croissance aveugle ne tient com

pte ni dubien-être,ni de l’environnem

ent.René D

umont (1904-2001).

Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peutdurer indéfinim

ent dans un monde fini est soit un fou,

soit unéconom

iste.Kenneth Boulding.

Bon résumé de l’histoire du pétrole depuis le prem

ierpuits en 1861 jusqu’à la guerre en Irak et des guerres qu’il aengendrée :100 000 000 m

orts.(8’40’’) :w

ww.dailym

otion.com/video/x3ejju_100m

illions_politics

Le Pic pétrolier

ww

w.aspofrance.orgA

SPO France est une association à but non lucratif

201

et privés impliqués dans la gestion et la protection des ressources

en eau,en France,en Europe et dans le Monde (O

rganisations decoopération m

ulti et bilatérale,M

inistères,Agences de Bassin,

Collectivités territoriales,

Universités,

Grandes Écoles,

Centres

de recherche,A

ménageurs régionaux,

distributeurs et profes-sionnels

de l’eau,

industriels,fédérations

professionnelles,organisations non gouvernem

entales ...) afin de créer un véritableréseau de partenaires.

Sites portails

ww

w.univers-nature.comL’environnem

ent sur le Web.Site portail et d’actualité sur

l’environnement.Plus de 14 000 adresses.

ww

w.environnement-annuaire.net

Annuaire

de sites

internet dans

le dom

aine de

l’environnement de l’écologie et de la nature.Plus de 1300 liens

classés en 120 catégories.

http://annuaire.pro/ecologie/Le guide des m

eilleurs sites d’Écologie.

ww

w.prim.net

Site portail de la prévention des risques majeurs fait par le

ministère de l’écologie.

ww

w.ademe.fr

Agence de l’Environnem

ent et de la Maîtrise de l’Énergie.

Établissement

public à

caractère industriel

et com

mercial.

Missions :susciter,anim

er,coordonner,faciliter ou réaliser desopérations ayant pour objet la protection de l’environnem

ent et lam

aîtrise de l’énergie.Dom

aines d’intervention :énergie ;air etbruit ;déchets et sols ;m

anagement environnem

ental (sites etproduits).Effectif :820 salariés.

200

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 200

Page 102: Nouvelle Civilisation 2012

pic de pétrole des pays de l’OC

DE avec pléthore de graphiques

et un

historique de

l’OC

DE.

Le site

d’Emm

anuel Broto

:w

ww.terredebrut.org

Introduction :[…

] Il en existe une qui n’est pas trèsconnue du grand public et qui possède une très grande influencepolitique dans le m

onde:l’O

CD

E (Organisation de C

oopérationet de D

éveloppement Econom

ique).Schém

atiquement,

cetteorganisation représente les intérêts des pays industrialisés et«m

ilite» pour le développem

ent de l’économie de m

arché.End’autres term

es,l’O

CD

E représente les intérêts capitalistes,principalem

ent occidentaux,au niveau m

ondial.N

ous allonsdans un prem

ier temps revenir sur les conditions d’ém

ergence etl’histoire de l’O

CD

E puis de l’AIE (A

gence Internationale del’Énergie) qui est l’organisation de l’O

CD

E qui s’occupe desaffaires énergétiques.

Nous donnerons quelques chiffres pour

mesurer l’im

portance des pays de l’OC

DE en term

es de surface,de population et en poids économ

ique,financier et militaire.C

ecinous perm

ettra de mieux cerner ce que représente l’ensem

ble despays de l’O

CD

E et l’histoire de ce que nous appellerons « LePrem

ier Monde ».Le Second M

onde,correspond aux pays del’ancien bloc com

muniste et le T

roisième M

onde,appelé plus

vulgairement le T

iers Monde,est assim

ilé au reste du monde,à

ceux à qui il ne reste plus grand chose une fois que les deuxprem

iers mondes se sont servis dans « l’auge » de notre belle

planète bleue.Plusieurs institutions couvrent et régissent les paysdu Prem

ier Monde.

Cependant,

l’OC

DE a un rôle m

oteur,d’arbitre et de guide au niveau économ

ique,social et politique.L’O

CD

E est l’organisation qui définit les frontières du Premier

Monde.A

ppartenir à l’OC

DE,c’est être dans le Prem

ier Monde.

L’OC

DE est une organisation politique défendant des valeurs

idéologiques libérales,c’est à dire les valeurs du pouvoir en placedans le m

onde occidental.Après ces prélim

inaires,nous nous

intéresserons à la production domestique de pétrole et de gaz

naturel de l’ensemble des pays m

embres de l’O

CD

E et à laconsom

mation de ses m

embres.N

ous verrons que la situation

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

203

poursuivant 3 objectifs principaux :Informer sur les ressources

mondiales de pétrole et de gaz naturel et leurs incertitudes.

Expliquer la réalité du phénomène de déplétion.

Étudier ladéplétion et ses conséquences en tenant com

pte de la demande

en énergie ainsi que des aspects technologiques,économiques,

sociaux et politiques.

ww

w.wolfatthedoor.org.uk/francais

Depuis des années les experts nous rendent attentifs aux

dangers de la déplétion du pétrole.Ils ont été accusés de crier auloup.C

ette fois,le loup est réellement à notre porte.

ww

w.oleocene.orgLe m

onde que nous connaissons est appelé à connaîtredans un futur très proche des changem

ents radicaux.N

otrecivilisation est sur le point d’affronter la plus grande crise qu’elleait

jamais

connue.U

ne crise

qui ne

s’est jam

ais produite

auparavant,et qu’elle ne connaîtra jamais plus.C

ette crise,c’estla fin de l’âge du pétrole.C

omm

e tout le monde,vous savez sans

doute que le pétrole ne durera pas éternellement et,si vous deviez

donner une

date,vous

diriez sans

doute qu’il

en reste

suffisamm

ent pour

quarante ou

cinquante ans.

Malheureu-

sement,la réalité est toute autre.D

ans ce site,vous apprendrezentre autres choses:

Pourquoi le pétrole est sur le point dem

anquer.Quelles seront les conséquences sur notre m

ode de vie.C

omm

ent cette

crise explique

déjà en

grande partie

lagéopolitique actuelle.

http://apres.petrole.online.frSom

mes-nous prêts ? Êtes-vous prêts...

à bientôt vouspasser de pétrole ?

ww

w.resornoir.org/doc/tdb/lachutedupremierm

onde.pdfLa C

hute de Premier M

onde.Livre au format pdf de 92

pages par Emm

anuel Broto (Novem

bre 2006).Une étude sur le

202

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 202

Page 103: Nouvelle Civilisation 2012

Sites Anglophones

ww

w.odac-info.orgw

ww.theoildrum

.comw

ww.oilcrisis.com

ww

w.willyoujoinus.com

ww

w.energybulletin.netw

ww.postcarbon.org

http://dieoff.orgw

ww.peakoil.net :International A

ssociation for the Studyof Peak O

il & G

as.

Décroissance

Derrière la décroissance se regroupent beaucoup plus

largement tous ceux qui contestent l’injonction à la croissance

économique et m

ilitent pour une réduction de la consomm

ationet de la production des pays surconsom

mateurs.Les valeurs que

nous pensons universelles,c’est-à-dire com

mune à tous les

humains –

fraternité,souci du plus faible,

liberté,égalité ou

respect de l’autre et sa culture – sont pour nous au centre de cequi m

otive notre engagement.La notion d’universalité,c’est-à-

dire d’unicité du genre humain –

avec volonté de préserver ladiversité culturelle

– fonde notre engagement.

ww

w.decroissance.orgH

istorique.Le m

ot «décroissance» a été em

ployé laprem

ière fois par Jacques Grinevald,traducteur,disciple et am

idu père de la bioéconom

ie,N

icholas Georgescu-R

oegen,qu’il

rencontre en 1974.L’universitaire Jacques G

rinevald a faitparaître en français le travail du m

athématicien am

éricano-roum

ain dans un petit livre de 1979 intitulé « Dem

ain ladécroissance:entropie-écologie-économ

ie»,traduit et préfacé par IvoR

ens et Jacques Grinevald (Lausanne,éd.Pierre-M

arcel Favre).Toutefois,utiliser le term

e mêm

e de décroissance ne fut possible

205

des pays de l’OC

DE est tout a fait préoccupante sur la question

de la production de l’énergie.La question de l’énergie pourraitbien être le talon d’A

chille du Premier M

onde et de son Empire

planétaire.

Conclusion

:Les pays de l’O

CD

E,dits développés,

setrouvent m

aintenant face au précipice.Il va falloir choisir car

l’enjeu est celui de la conservation de la société ultra-complexe

qu’est la société industrielle.Il paraît très improbable que ceux-ci

arrivent à se sortir de ce mauvais pas qui aurait dû être prévu

depuis de nombreuses années.En fait,si des bonnes décisions

avaient été prises durant les années 70 suite aux chocs pétroliers,il aurait été encore tem

ps de changer complètem

ent l’orientationprise et de réduire considérablem

ent la dépendance des paysriches envers les énergies fossiles et de sortir de l’idéologieproductiviste et capitaliste.M

ais cela aurait nécessité qu’un réelprocessus révolutionnaire m

assif débouche des événements de

68et des années 70.C

ela n’a pas eu lieu et les années 80 ont siffléla fin de la récréation et la rem

ise au pas de tout cette jeunesseagitée.

[…].A

près la fête,après l’exubérance et le profit sans

compter,il va falloir payer l’addition.

http

://non

-a-lintox.org/p

ost/2007/07/02/Les-

consequences-radicales-du-pic-petrolier-sur-leconomie-

mondialeO

il smoke &

mirrors (Pétrole et écrans de fum

ée deR

onan Doyle) présente une analyse sérieuse du m

onde à lalum

ière des évènements im

minents,volontairem

ent occultés,liésaux conséquences prévisibles des contraintes caractérisant lecontexte énergétique m

ondial.Au travers d’une série d’interview

strès bien inform

ées et éloquentes,ce film

montre que les

évènements du 11 septem

bre et la poursuite de la soi-disant«guerre au terrorism

e»,

peuvent être mieux com

pris dans lecontexte plus large de l’im

minence d’une crise pétrolière.

204

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 204

Page 104: Nouvelle Civilisation 2012

3– Refuser de prendre l’avion.R

efuser de prendre l’avion,c’est d’abord rom

pre avec l’idéologie dominante qui considère

comm

e un droit inaliénable l’utilisation de ce mode de transport.

Pourtant,m

oins de 10 % des hum

ains ont déjà pris l’avion.M

oins de 1% l’em

prunte tous les ans.C

es 1%

,la classe

dominante,

sont les riches des pays riches.C

e sont eux quidétiennent les m

édias et fixent les normes sociales.L’avion est le

mode de transport le plus polluant par personne transportée.

4– Se libérer du téléphone portable.Le système engendre

des besoins qui deviennent des dépendances.Ce qui est artificiel

devient naturel.

Com

me

nombre

d’objets de

la société

deconsom

mation,

le téléphone est un faux besoin créé artificiel-lem

ent par la pub.«Avec le m

obile,vous êtes mobilisable à tout

instant».Avec le portable nous jetterons donc les fours m

icro-onde,les tondeuses à gazon et tous les objets inutiles de la sociétéde consom

mation.

5–B

oycotter la

grande distribution.

La

grandedistribution est indissociable de l’autom

obile.Elle déshumanise

le travail,elle pollue et défigure les pourtours des villes,elle tueles centres-ville,elle favorise l’agriculture intensive,elle centralisele capital,etc.N

ous lui préférerons:avant tout moins consom

mer,

l’autoproduction alimentaire (potager) puis les com

merces de

proximité,les m

archés,les coopératives,l’artisanat.6– M

anger peu de viande.Ou m

ieux,manger végétarien.

La condition réservée aux animaux d’élevage révèle la barbarie

technoscientifique de notre civilisation.L’alimentation carnée est

aussi une grave problématique écologique.M

ieux vaut manger

directement des céréales plutôt que d’utiliser des terres agricoles

pour nourrir des animaux destinés à l’abattoir.M

anger végétarienou m

anger moins de viande doit aussi déboucher sur une

meilleure hygiène alim

entaire.7– C

onsomm

er local.Produire et consom

mer local est

une des conditions majeures pour rentrer dans la décroissance,

non dans un sens égoïste,bien sûr,mais au contraire pour que

chaque peuple retrouve sa capacité à s’autosuffire.Par exemple,

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

207

que parce qu’il est le produit d’une très longue histoire :– cellede la pensée critique de l’aliénation (Feuerbach,M

arx…),– celle

de la critique de la société de consomm

ation (Baudrillard,Lefèbvre,C

louscard…) et du spectacle (D

ebord…),– celle de

l’économie

politique,m

ais aussi

l’histoire de

mouvem

entssociaux (luddism

e,fém

inisme,

anti-McD

o,anti-pub,

etc.).La

décroissance a aussi des filiations multiples (philosophiques,

spirituelles,politiques…

) historiquement proches ou lointaines

(comm

e le refus de la démesure chez les G

recs).La décroissanceest une pensée vivante en perpétuelle évolution.

La questionessentielle n’est pas la paternité du term

e mais ce que nous en

faisons,et quel sens prend progressivement la décroissance.Si la

décroissance n’appartient à personne,son histoire imm

édiate quenous

présentons ici

ne peut

être ignorée.

Suite du

texte:

ww

w.decroissance.org/index.php?chemin=textes/historique

10 conseils pour entrer en résistance par la décroissance (C

asseurs de Pub)

1–Se

libérer de

la télévision.

Pour rentrer

dans la

décroissance,la première étape est de prendre conscience de son

conditionnement.Le vecteur m

ajeur de ce conditionnement est

la télévision.Com

me la société de consom

mation réduit l’hum

ainà sa dim

ension économique –

consomm

ateur–,la télévision

réduit l’information à sa surface,l’im

age.2–

Se libérer

de l’autom

obile.Plus

qu’un objet,

l’automobile est le sym

bole de la société de consomm

ation.Elleconduit inexorablem

ent au suicide écologique par épuisement

des ressources naturelles (nécessaires à sa production) ou par sespollutions m

ultiples qui,entre autres,

engendre la montée de

l’effet de serre.L’autom

obile provoque des guerres pour lepétrole.

L’automobile est un des fléaux écologique de notre

temps.

Nous lui préférerons:

le refus de l’hypermobilité,

lavolonté d’habiter près de son lieu de travail,la m

arche à pied,labicyclette,le train,les transports en com

mun.

206

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 206

Page 105: Nouvelle Civilisation 2012

conséquences de nos propres mode de vie.Evidem

ment,il n’est

pas de mode de vie «pur» sur la Terre.N

ous somm

es tous dansle com

promis et c’est bien ainsi.

ww

w.decroissance.infoD

ecroissance.info n’est lié à aucune association ou partipolitique.L’ensem

ble des personnes participant au site forme un

collectif informel et indépendant.

Nous ne cherchons pas à

délivrer un message ou être le porte-drapeau d’un «m

ouvement».

Toute personne souhaitant améliorer le site et intégrer l’équipe

rédactionnelle est la bienvenue.Le site decroissance.info est auto-géré.Les décisions im

portantes sont prises collectivement et de

façon transparente.C

e site est dédié à la décroissance et à lasim

plicité volontaire.Notre but est de proposer une plateform

ecollaborative pour discuter et agir en faveur d’un m

eilleuréquilibre entre l’hom

me et la nature.

ww

w.apres-developpement.org/accueil/index.php

Réseau

des O

bjecteurs de

Croissance

pour l’A

près-D

éveloppement – R

OC

AD

e.Sur ce site,vous irez à la rencontred’un m

ouvement d’idées en m

arche vers une nouvelle convivialité.A

fin d’enrichir

ces utopies

par des

expériences concrètes,

contribuez au réseau à tisser des liens en constituant une base dedonnées des alternatives vécues.

ww

w.onpeutlefaire.comForum

d’échange sur les pratiques alternatives.Articles

sur :La santé,le bien-être et l’alimentation.Les alim

ents raffinésdes alim

ents dénaturés (Céréales,sucre,sel,huiles).La pénurie et

l’abondance · Changer son regard sur l’économ

ie.Qu’est-ce qu’un

Écolieu ? · Tentative de définition...Écovillages :utopie ou réalité?

Les Systèmes d’Echange Locaux · Principes et fonctionnem

ent

Les

Réseaux

d’échange de

savoir ·

Présentation et

historique.Et bien d’autres articles encore…

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

209

quand un paysan africain cultive des fèves de cacao pour enrichirquelques dirigeants corrom

pus,il ne cultive pas de quoi se

nourrir et nourrir sa comm

unauté.8– Se politiser.La société de consom

mation nous laisse le

choix :entre Pepsi-Cola et C

oca-Cola ou entre le café C

arte noireet le café «équitable

» Max H

avelaar.Elle nous laisse le choix deconsom

mateurs.Le m

arché n’est ni de droite,ni de « gauche » :ilim

pose sa dictature financière en ayant pour objectif de refusertout débat contradictoire et tout conflit d’idée.La réalité seraitl’économ

ie :aux humains de s’y soum

ettre.Ce totalitarism

e estparadoxalem

ent imposé au nom

de la liberté de consomm

er.Lestatut de consom

mateur est considéré com

me supérieur à celui

d’humain.

Nous préférerons nous politiser,

comm

e personne,dans les associations,les partis,pour com

battre la dictature desfirm

es.La démocratie exige une conquête perm

anente.Elle sem

eurt quand est elle abandonnée par ses citoyens.9–

Développem

ent personnel.La société de consom

-m

ation a besoin de consomm

ateurs serviles et soumis qui ne

désirent plus être des humains à part entière.C

eux-ci ne peuventalors tenir que grâce à l’abrutissem

ent,par exemple,devant la

télévision,les «loisirs» ou la consom

mation de neuroleptiques

(Prozac...).A

u contraire,la décroissance économ

ique a pourcondition un épanouissem

ent social et humain.

S’enrichir endéveloppant sa vie intérieure.Privilégier la qualité de la relation àsoi et aux autres au détrim

ent de la volonté de posséder des objetsqui vous posséderont à leur tour.C

hercher à vivre en paix,enharm

onie avec la nature,à ne pas céder à sa propre violence,voilàla vraie force.

10–C

ohérence.Les idées sont faites pour être vécues.

Nous som

mes tous dans le com

promis,m

ais nous cherchons àtendre à plus de cohérence.C

’est le gage de la crédibilité de nosdiscours.C

hangeons et le monde changera.C

ette liste n’est biensûr pas exhaustive.

À vous de la com

pléter.M

ais si nous necherchons pas à tendre vers cette recherche de cohérence,nousserons

réduit à

nous apitoyer

très hypocritem

ent sur

les

208

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 208

Page 106: Nouvelle Civilisation 2012

http://nouvellesociete.free.frw

ww.apres-developpem

ent.org/alire/bibliographie.phpw

ww.lalignedhorizon.org/htm

l/lalignedhorizon/bibliographie.htm

:Bibliographies sur la D

écroissance,l’A

près-dévelop-pem

ent et l’Alter-m

ondialisation.

Activism

e contre la pub et la consom

mation

« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision.Mais

dans une perspective “business”,soyons réalistes:à la base,le métier

de TF1,c’est d’aider Coca C

ola,par exemple,à vendre son produit.

Or pour qu’un m

essage publicitaire soit perçu,il faut que le cerveaudu téléspectateur soit disponible.N

os émissions ont pour vocation de le

rendre disponible :c’est à dire de le divertir,de le détendre pour lepréparer entre deux m

essages.Ce que nous vendons à C

oca Cola,c’est

du temps de cerveau hum

ain disponible.»

Ces propos révélateurs sont extraits du livre Les D

irigeantsface au changem

ent(Éditions du H

uitième Jour,

2004).En

septembre 2004,le PD

G de T

F1,dans une interview à Téléram

a(no 2852),

cherchait à atténuer ses affirmations m

ais répétaitpratiquem

ent la mêm

e chose,cette fois en « langue de bois » :« La logique de TF1 est une logique de puissance.

Nous

vendons à nos clients une audience de masse,un nom

bre d’individussusceptibles de regarder un spot de publicité.Pour les annonceurs,letem

ps d’antenne ne représente rien d’autre que des contacts clients.De

l’attention humaine.En particulier celle de la fam

euse ménagère de

moins de 50 ans,largem

ent décisionnaire dans les achats de produitsalim

entaires,d’entretien ménager et de beauté.»

L’incitation à la consomm

ation était interdite ou du moins

très mal considérée dans les sociétés traditionnelles.La fonction

du comm

erçant se devait d’être une réponse aux besoins et désirs

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

211

http://fr.ekopedia.orgLa sim

plicité volontaire est de chercher la simplification

pour améliorer sa qualité de vie.C

ette philosophie de vie est néede

la constatation

que la

consomm

ation n’apporte

pas le

bonheur.D

ans la société de consomm

ation,on consacre son

temps à gagner toujours plus d’argent pour satisfaire des besoins

matériels.

Le principe de la simplicité volontaire est de m

oinsconsom

mer,donc d’avoir m

oins besoin d’argent et moins besoin

de travailler.En vivant en dessous de ses moyens,on gagne alors

du temps pour ce qui est im

portant pour soi.La simplification

comm

ence par remettre en cause les habitudes prises sous

l’influence de la publicité et de la télévision.

http://geolibertaire.orgSite d’inform

ation et d’échange visant à promouvoir les

modes

de vie

écologiques et

la pensée

libertaire.R

egardsm

ilitants sur les dérives capitalistes et autoritaires,autour des

luttes et alternatives sociales et écologiques.

http://ecolib.free.frA

ux réseaux,associations,revues,mouvem

ents,inscrivantleurs

actions dans

l’écologie radicale,

sociale et

libertaire,l’autonom

ie citoyenne,l’autogestion et le fédéralisme.

ww

w.partipourladecroissance.netPour une décroissance au service des valeurs hum

anistes,dém

ocratiques,républicaines.

Groupes locaux

http://bourges.decroissance.infohttp://grenoble.ouvaton.orghttp://m

ontpellier.decroissance.infohttp://paris.decroissance.infohttp://toulouse.decroissance.info

210

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 210

Page 107: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.casseursdepub.orgLe site de la revue du m

ême nom

.Som

mes-nous des

«casseurs»,

des gens

«pas bien

dans leur

tête»,

comm

es’em

ploient à le faire croire les publicitaires ? Non,bien sûr.A

ucontraire,

nous m

enons un

combat

non-violent fondé

surl’argum

entation.Si nous somm

es des « Casseurs de pub »,c’est

parce que la pub est une machine à casser.U

ne machine à casser

la nature,l’humain,la société,la dém

ocratie,la liberté de la presse,la culture et les cultures,l’économ

ie ou encore l’éducation.Mais la

pub est aussi une machine à casser des choses plus im

portantesquoique m

oins perceptibles :le Verbe et le sym

bolique[…] les

valeurs qui motivent notre engagem

ent sont la liberté,l’égalité,lafraternité,[…

],mais aussi l’am

itié,le partage,la tolérance et lerespect de la différence,ou encore le souci des plus faibles d’entrenous.Les seules valeurs de la pub ce sont le fric,la com

pétition,la loi du plus fort.[…

]Les symboles sont com

me les m

ots.Nous

les utilisons pour décrire et comm

uniquer nos sentiments et nos

valeurs.[…]Les m

ots (ce que les anciens appelaient le Verbe) etles sym

boles sont donc essentiels à notre humanité.S’en prendre

aux mots et aux sym

boles,c’est s’en prendre à l’H

omm

e lui-m

ême.C

’est pourtant exactement ce que font les publicitaires.Ils

déforment les m

ots.Ils piétinent le langage pour amener les gens

à consomm

er toujours davantage.Ils détournent le sens origineldes m

ots pour manipuler nos cerveaux.Pour déclencher l’envie

d’achat chez le consomm

ateur,ils utilisent des stratégies qui

passent inaperçues.Ces stratégies sont faites pour nous séduire.

La publicité,sous ses aspects festifs et joyeux,sympathiques et

drôles,est une dangereuse propagande qui casse,

image après

image,le sens de la vie.Par exem

ple,« La vie,la vraie »,est-ce quec’est vraim

ent être à Auchan ? Le chocolat N

utella,est-ce

vraiment du « bonheur à tartiner » ?

Les publicitaires utilisent nos symboles pour rendre nos

contemporains dépendants de la consom

mation.[…

] Une société

qui sacralise le profane – la science,la consomm

ation ou l’argent,

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

213

du client mais pas,

comm

e aujourd’hui,de les créer et de les

stimuler.Le chem

in de la sagesse consiste en une libération pro-gressive par rapport aux désirs,et notre m

onde de «pub» obéit à

une logique inverse.Cette stim

ulation constante et frénétique créeune société de servitude ou l’hom

me ne connaît plus ni paix ni

repos.Pour la publicité,

peu lui importe les conséquences des

comportem

ents qu’elle induit :alcoolisme,endettem

ent,mépris

des autres…,de l’inutilité des produits qu’elle vend :voiture sur-

puissante,téléphone m

ulti-gadget…,

de la pollution induite :lingette,

bouteille en plastique,m

ini-dose,surem

ballage….

Lapublicité n’est pas non plus dém

ocratique puisqu’elle ne permet

pas le dialogue,il n’y a pas de discussion possible.Le marketing

vit en vase clos par la privatisation de l’espace public au profit desa

seule expression.

Voici donc

une sélection

des sites

deréférences contre la pub et la société de consom

mation.

ww

w.bap.propagande.orgBrigade A

ntiPub.Si vous cherchez de quoi combattre la

publicité,c’est le bon endroit! Forum

s bourrés de conseils,autocollants à im

primer,vidéos,galeries rem

plies à ras bord dephotos d’actions,

techniques,groupes locaux,

assocs,etc.

Breftout ce dont peut rêver un/e antipub :)

ww

w.consomm

e.orgM

es bien chers frères consomm

ateurs,mes bien chères

sœurs consom

matrices,votre calvaire est enfin term

iné ! Depuis

la nuit des temps en effet,

les religions nous ont aveuglé enprom

ettant un paradis après la mort,m

ais le véritable Paradis estici,dans le superm

arché le plus proche et cela tous les jours ! Car

je vous le dis en vérité,la Véritable R

éponse,celle qui soulageraenfin votre âm

e et votre portefeuille,celle qui effacera vos douteset vos peurs,

celle qui occupera votre vie de la naissance à latom

be,cette réponse mes frères,cette unique voie,est celle de la

Croissance Éternelle…

Devenez un fervent dévot de l’Église de la

Très Sainte C

onsomm

ation.

212

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 212

Page 108: Nouvelle Civilisation 2012

Les publicitaires ont inventé le terme «publiphobe

» pour qualifierceux et celles qui lui résistent.La publicité décrit ses dissidentscom

me des « pisse-froid »,des « coincés »,des m

alades mentaux.

La publicité « psychiatrise » ses opposants,comm

e le faisaient lesrégim

es totalitaires.[…]

La pub est une machine à casser la liberté de la presse.

Aujourd’hui,la presse,la radio,la télévision vivent de la pub que

payent les multinationales pour y m

ontrer leurs produits.Résultat:

les journalistes

ne critiquent

que très

exceptionnel-lem

ent la pub ou la logique des multinationales.Les journalistes

ou les intellectuels qui peuvent s’exprimer largem

ent sont ceux quicollaborent à cette logique.

Ceux qui la refusent n’ont plus la

parole que dans des médias confidentiels.Pourquoi ne lit-on plus

d’articles comm

e celui-ci dans les journaux les plus connus ? Lesjournalistes des m

édias dominants décrivent ceux qui contestent la

pub comm

e des « extrémistes ».A

insi,la pub transforme la presse

en catalogue publicitaire qui noie la presse libre et indépendante.

La pub est une machine à casser les cultures.La « culture

pub » n’existe pas,la pub c’est l’anticulture.

La culture noushum

anise,elle réenchante le monde.La pub réduit l’H

omm

e àun tube digestif dont l’unique fonction est de consom

mer.

Ladiversité des cultures du m

onde dérange la pub dans son désir degagner toujours plus d’argent le plus vite possible.La pub veutdonc détruire les cultures en im

posant des produits et des modes

de vie standardisés sur toute la surface de la Terre.Chacun sur la

planète devra consomm

er pareil et beaucoup.La pub ne supportepas les peuples qui veulent faire de la diversité de leur culture unerichesse.La pub veut créer un m

onde non pas universel,mais

uniforme.Tout en glorifiant,de façon trom

peuse,la différence,quand elle ne rêve que d’indifférenciation.

La pub est une machine à casser la société.La pub ne

promeut pas des valeurs qui hum

anisent mais des antivaleurs qui

détruisent.Elle nous dit de consomm

er tout,tout de suite,de

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

215

et qui profane le sacré,c’est-à-dire les valeurs […

] Devant ce

hold-up des symboles par les publicitaires,

beaucoup de noscontem

porains finissent par penser que les symboles,c’est de la

pub.En refusant les symboles,ils deviennent incapables de parler

des valeurs ou de comm

uniquer leurs sentiments profonds.Voilà

ce que fait la pub.Elle capture et détruit les symboles.Elle casse

et détourne les mots.

En conséquence,elle détruit l’H

omm

e.[…

]Vous savez de quoi ont le plus peur les publicitaires ? Des

gens qui

réfléchissent! «K

eep them

sim

ple and

stupid»

(«Maintenez-les sim

plets et stupides »),disait le patron de

l’agence de publicité DD

B.Pour nous faire consom

mer,

lespublicitaires utilisent tous les m

oyens de la propagande.Leur

«comm

unication » repose sur des slogans martelés à l’infini afin

de les inscrire dans l’inconscient des gens.Ils cherchent à toucherl’affect des gens pour susciter des « conduites réflexes ».

Lestechniques utilisées pour les m

archandises sont les mêm

es quecelles em

ployées par les tyrans.Les publicitaires sont malins,ils

sont souriants et bronzés et parlent de liberté pour mieux rendre

des gens

esclaves de

la consom

mation.

Quand

ils parlent

d’«éthique »,c’est pour mieux continuer à faire leur sale boulot.

La pub est une machine à casser la nature.Parce que la

pub pousse les gens à consomm

er toujours plus.La publicité sertà inventer de faux besoins pour écouler la production toujourscroissante d’objets du systèm

e industriel.[…] Les m

ontagnes detracts publicitaires encom

brent les boîtes aux lettres et sont ungaspillage inutile.

[…]La pub est une m

achine à casser ladém

ocratie et la politique.La pub « comm

unique » de manière

unilatérale :on ne peut pas lui répondre.Le citoyen n’a pas lesm

oyens de contredire les multinationales qui dépensent des

somm

es gigantesques pour la pub.La pub envahit tout l’espace :il devient difficile de poser son regard sur un paysage libre de pub.La pub envahit tout le tem

ps.Elle matraque ses m

essages sur lesradios.Elle s’im

misce dans les film

s diffusés à la télévision en lesinterrom

pant.[…]La publicité ne supporte pas la contestation.

214

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 214

Page 109: Nouvelle Civilisation 2012

mêm

e intérêt à nous en débarrasser très vite si nous ne voulonspas détruire le m

onde.

Des hom

mes et des fem

mes politiques,des associations,

des intellectuels,des citoyens luttent depuis longtem

ps pourréduire l’em

prise de la pub dans la société.Il ne faut pas hésiterà les rejoindre.N

ous pouvons aussi entrer en résistance contre lasociété de consom

mation en pratiquant la sim

plicité volontaire,en cultivant notre personnalité,

notre vie intérieure,en nous

engageant en politique pour le Bien comm

un.C’est com

me ça

que nous enrayerons la machine à casser.

ww

w.antipub.netM

oins virulente en terme idéologique que la précédente

mais plus im

pliqué sur le terrain.L’association a pour objet

d’aider à la prise de conscience des procédés publicitairesdestinés à la m

ise en condition de la personne,du consomm

ateuret du citoyen et d’en com

battre les nuisances humaines,sociales

et environnem

entales.Particulièrem

ent parm

i ces

dernières,l’association a pour objet de lutter contre l’affichage dégradant lepaysage et le cadre de vie,

les pollutions et gaspillages induits(notam

ment par les prospectus),l’apologie du gaspillage et des

consomm

ations d’énergie et d’agir en faveur du respect et del’application de la législation relative aux publicités,enseignes etpréenseignes.

Elle

agit égalem

ent contre

les pratiques

comm

erciales abusives,pour l’inform

ation objective et pour ladéfense de la vie privée,notam

ment contre les abus des fichiers

informatiques.

Dans un souci perm

anent d’humanism

e et dedém

ocratie,elle vise enfin la sensibilisation du public,notamm

entcelle des plus jeunes qui doivent pouvoir acquérir l’esprit critiquenécessaire à leur futur rôle de citoyens autonom

es;elle s’opposeen particulier à toute introduction de la publicité au sein dusystèm

e éducatif;elle recherche l’implication des citoyens dans le

respect des particularités et convictions de chacun.

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

217

céder à toutes nos pulsions et à toutes nos envies.Pas étonnantavec de tels m

essages que ça pète dans les banlieues les plussensibles! Plus nous som

mes fragiles socialem

ent,plus nous

subissons de plein fouet les conséquences sociales des mensonges

de la pub.Pas étonnant encore que cela soit difficile de vivre

ensemble,dans le couple,en fam

ille,à l’école,au travail,dansnotre ville,notre pays…

quand les seules valeurs qui unissent lesgens sont l’argent et la consom

mation.C

’est sûr,une société neva pas très loin avec les valeurs de la pub !

La pub est une machine à casser la personne hum

aine.La pub ne veut plus d’hum

ains,de citoyens,

elle veut desconsom

mateurs.

Elle réduit chacun de nous à un moyen

:la

consomm

ation.La pub nous impose la fausse idée que l’unique

sens de la vie est la consomm

ation.

La technique de la pub est de nous rendre malheureux

pour ensuite nous proposer d’acheter afin de nous consoler.Lapub nous dit,très clairem

ent mais le plus souvent de m

anière plussournoise,que ceux qui ne sont pas d’accord avec sa logique sontdes idiots,

des personnes tristes qui n’aiment pas la vie,

desringards,des tarés,des inadaptés…

Pour ne pas avoir l’air d’êtrecoincés,

nous avons ensuite peur de dire du mal de la pub.

C’est ainsi que la pub tue notre esprit de révolte et notre capacité

à dire non.A

ujourd’hui,des

publicitaires quittent

ce m

étier en

prenant conscience du mal qu’il fait aux gens.Ils disent qu’ils ne

veulent pas être des salauds toute leur vie.Beaucoup de personnesconviennent m

aintenant que la publicité n’est pas un trucam

usant et

sans conséquences,

mais

qu’au contraire

elleprovoque des catastrophes.

Malheureusem

ent,la plus grande

réussite de la publicité est que ces mêm

es personnes n’imaginent

pas que nous puissions nous passer de pub ! Or,si nous avons

besoin de manger,

d’avoir un toit,des am

is,une fam

ille,par

contre nous pouvons très bien nous passer de la pub ! Nous avons

216

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 216

Page 110: Nouvelle Civilisation 2012

planète pour vivre simplem

ent en véritables humains.C

e choixest celui de la responsabilité m

ais aussi de l’utopie :il est le seulcapable de redonner un sens à nos valeurs com

me la liberté.

Nous entendons opposer à la logique économ

ique boulimique

l’objectif de vivre avec « moins de biens m

ais plus de liens ».Laconstruction d’un projet politique fondé sur «la gratuité del’usage et le renchérissem

ent du mésusage

» permettrait de

résoudre à la fois les questions environnementales et sociales par

le retour au politique.Seule la perspective d’une « grève généralede la consom

mation » peut rendre la puissance aux petits face à

cette infime m

inorité de puissants qui s’engraisse de notre mal-

vie et

de la

destruction de

toute chose.

Suite du

texte :

ww

w.decroissance.org/?chemin=textes/greve_conso

Revue disponible en kiosque

ww

w.ecologiste.orgL’Ecologiste

est l’édition française de The Ecologist.Revue

trimestrielle disponible en kiosque ou sur com

mande.Q

ue faire ?Q

ue faut-il

faire?

Le

contraire de

ce que

nous faisons

aujourd’hui,et dans tous les domaines…

Cette boutade n’est pas

loin d’être vraie.La société industrielle,

le libre-échange,la

mondialisation économ

ique et les multinationales engendrent des

mécanism

es de destruction de la nature et de la société quis’étendent aujourd’hui à toutes les actions hum

aines et à laplanète elle-m

ême.

La critique de cette société industrielle estd’abord fondée sur le bon sens :la croissance économ

ique infinieest im

possible dans un monde fini.C

ontre cette évidence,notresociété s’active très efficacem

ent –sans que les citoyens ne l’aient

jamais vraim

ent décidé… faute d’avoir le choix ! Pourtant,

auregard

de l’histoire,

les sociétés

stables ne

sont pas

unenouveauté

:il s’agit m

ême de la quasi-totalité des sociétés,

lanôtre m

ise à part ! Ce choix d’une société stable,les écologistes

le construisent depuis les années 70.

Pic p

étro

lier e

t Décro

issance

219

ww

w.actionconsomm

ation.orgA

gir par

la consom

mation

et agir

pour consom

mer

autrement.A

ction Consom

mation a été créée en octobre 2001

par des

citoyens et

mem

bres d’organisations

françaises de

résistance à la mondialisation néolibérale,

de solidarité et derespect de l’environnem

ent,pour promouvoir la consom

mation

responsable comm

e levier économique,levier politique et facteur

de transformation,

individuelle et collective.L’objectif est de

sensibiliser au pouvoir et à la responsabilité des consomm

ateurs,dans leurs gestes d’achat ou de non-achat,[…

]A

ction collective par la somm

e des actions individuelles,la consom

mation responsable se situe à l’articulation entre les

niveaux microéconom

ique,m

acroéconomique,

politique et lescom

portements personnels.

La remise en cause de l’économ

iedom

inante et des institutions établies,l’élaboration de nouveauxm

odes d’organisation de la démocratie –

aux niveaux mondial et

local,ne pourront aboutir valablement que si chacun se m

obilisecontre les fonctionnem

ents en place mais aussi si chacun,à son

niveau et dans ses actes concrets,se libère de ses condition-

nements,reconsidère ses propres com

portements,dans un souci

constant de cohérence entre nos utopies et nos actes.

Manifeste pour une grève générale

de la consomm

ation

Vers la gratuité de l’usage et le renchérissement du

mésusage.C

onclusion de l’ouvrage de Paul Ariès –

paul-aries.fr« N

o Conso

» :vers la grève générale de la consom

mation,

auxEditions G

olias,octobre 2006.« La société de consomm

ation esttriste,injuste et im

possible :non seulement 20 %

des humains

s’approprient 86 % des ressources planétaires m

ais cet « enferclim

atisé » n’est pas généralisable puisqu’il dépasse la capacitém

ême de régénération des écosystèm

es.Nous devons donc en

finir avec cette domination des uns sur les autres et de tous sur la

218

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 218

Page 111: Nouvelle Civilisation 2012

7

Une civilisation s’éteint,une autre s’éveille…

«Quand un problèm

e nous résiste malgré de grands efforts de

recherche,nous devons m

ettre en doute ses principaux postulats.L’im

agination est alors plus importante que le savoir.»

Albert Einstein.

Consom

mer est le nouveau

devoir du citoyen moderne

Mais consom

mation est-elle synonym

e de bonheur ? Tousces produits nous apportent-ils un authentique bonheur,

horsl’im

age de bonheur véhiculé sur l’écran cathodique télévisuel ?C

e gaspillage des ressources naturelles et des matières prem

ièresne m

ène t’il pas plutôt à une catastrophe écologique,à un suicidecollectif?

La

consomm

ation et

la production

effrénée de

marchandises sont des crim

es contre l’humanité.Les gens sont

conditionnés à penser qu’il faut gagner sa vie à la sueur de sonfront.N

os ethnologues définissent le travail comm

e synonyme de

progrès.Vous est-il arrivé de vous arrêter sur un pont traversantune autoroute et de contem

pler le flux des voitures ? Où courent-

ils ces homm

es et ces femm

es dans leur cercueil roulant ? Que

font-ils avec leurs téléphones cellulaires,leurs micro-ordinateurs

portables? Avons-nous perdu la tête ? Le m

atérialisme nous

mène à la catastrophe,nous le savons fort bien,m

ais nous nefaisons rien.Les intellectuels de la fin du X

IXèm

esiècle rêvaientd’une société où l’hom

me serait affranchi du travail,ils pensaient

que la

maîtrise

des énergies

fossiles et

de la

technologieperm

ettraient un monde m

eilleur.En m

oins d’un siècle nousavons réussi à m

aîtriser l’énergie et à façonner une technologie

221

ww

w.ladecroissance.netLA

DEC

RO

ISSAN

CE,le journal de la joie de vivre.

ww

w.revuesilence.netEcologie – A

lternatives – Non V

iolence.La revue Silenceest publiée depuis 1982.Elle se veut un lien entre toutes celles etceux qui pensent qu’aujourd’hui il est possible de vivre autrem

entsans accepter ce que les m

édias et le pouvoir nous présentecom

me une fatalité.

220

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 220

Page 112: Nouvelle Civilisation 2012

privatisation du service public.Face à la peur de l’exclusion,lasoum

ission à la loi du marché devient totale.L’individualism

e etla com

pétition se développent.L’indifférence face à ceux qui sontvictim

es de la misère grandit.Les détenteurs du pouvoir financier

appuyés par leurs relais politiques,intellectuels et médiatiques,et

servis par le prodigieux développement de la technoscience,ont

entrepris et presque réussi la colonisation de la planète.C

estransnationales im

posent à toutes les formes de vie –

humaines

ou non– une m

ême civilisation qui se teinte des cultures qu’elle

absorbe.Partout,

des mém

oires et des savoirs millénaires sont

effacés,des danses et des costumes sont oubliés,des dieux et des

temples délaissés,des peuples et des cultures disparaissent pour

toujours.Partout

des cham

ps sont

surexploités et

desécosystèm

es dévastés.Dans chaque pays,les valets politiques et

technocratiques des firmes transnationales trahissent les intérêts

de leurs comm

unautés en oeuvrant à la généralisation de laguerre économ

ique et à l’uniformisation du vivant.C

ontrairement

à ce que nous répètent les médias et quelques naïfs,ce n’est pas

l’amour entre les hom

mes qui est le véritable m

oteur de cettem

ondialisation-là,mais uniquem

ent la loi du profit.Com

ment et

pourquoi en est-on arrivé là ? Com

ment la technoscience s’est-

elle imposée com

me croyance dom

inante? Pourquoi la vision

politique de la caste des comm

erçants,devenus « économ

iepolitique » puis « science économ

ique »,s’est-elle imposée com

me

la pensée unique ?

C’est à partir de la R

enaissance que l’économie politique

(l’expression apparaît en 1615) devient une discipline de pensée.Elle se détache de la philosophie et se préoccupe exclusivem

entde la création et de la circulation des biens m

atériels.L’économie

politique se transformera en sciences économ

iques,et cette

mutation fut favorisée par le recours de plus en plus fréquent à

l’arsenal mathém

atique,essentiellement l’analyse et la statistique.

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

223

efficace.Nous possédons les m

oyens de ne travailler que quelquesheures par sem

aine pour entretenir notre niveau de vie et unequalité de vie bien supérieure à celle d’aujourd’hui.Pourquoi nepas se réjouir du chôm

age dû à l’amélioration des m

oyenstechniques de production ? Pourquoi gaspiller autant d’énergiehum

aine ? Aujourd’hui,au début du X

XI èm

esiècle,l’humanité n’a

jamais autant souffert des fam

ines,des guerres,de la pollution,dela détresse m

orale et du surmenage,des exclusions,etc,alors qu’il

y a tant et plus de gaspillage,de surconsomm

ation,de productiond’objets inutiles,de publicités…

L’idéologie économique grâce au prodigieux m

atraquagem

édiatique n’est plus considérée comm

e une idéologie,c’est

mêm

e pour certains,Fukuyama et les néo-conservateurs :«La fin

de l’histoire».Selon eux,nous n’avons pas le choix.N

ous devons,bon gré ou m

algré,nous soumettre à la loi du m

arché,à la main

invisible telle qu’Adam

s Smith l’a inventée.H

ors le capitalisme

point de salut ! Ah,

la sacro-sainte économie capitaliste,

cettenouvelle religion qui im

pose sa domination à l’ensem

ble duglobe

! Toute-puissante elle détruit la planète:

pollution desélém

ents naturels,déforestation,

création d’organismes géné-

tiquement m

odifié,brevet sur le vivant...Elle asservit et exclutdes populations entières.Pour m

aintenir son dogme,elle donne à

chacun un contrat social se limitant à :se plier ou être brisé.Le

système éducatif,

la publicité et les médias conditionnent les

esprits,violent la liberté de pensée et dictent les modes de vie.Le

Nord a instauré son m

odèle comm

e le seul et l’unique.Les paysdu Sud et de l’Est,infériorisés,sont m

aintenus dans la servitude,par la guerre si nécessaire.Les m

ultinationales y exploitent à leurgré et sans m

erci,matière prem

ière et main-d’œ

uvre.Le Nord

impose

ses volontés

au reste

de la

planète,qu’il

s’agissed’économ

ie,d’organisation sociale ou de régime politique.Les

écarts de richesses s’agrandissent aussi au Nord.

La politiquelibérale accroît la m

asse des «exclus» et asservit les salariés par laflexibilité et la précarité.Elle s’étend à tous les secteurs par la

222

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 222

Page 113: Nouvelle Civilisation 2012

homm

es.La solution à notre soi-disant problèm

e économique

n’est pas de dépanner la croissance ou d’arriver à une croissancezéro,com

me pouvait le recom

mander le C

lub de Rom

e.La vraieréponse,à long term

e,c’est de sortir du paradigme économ

iquedans lequel nous nous som

mes enferm

és.Nous devons réfléchir

à la notion de croissance.L’augmentation de la production,de la

consomm

ation et donc de la pollution ne sont pas synonyme d’un

accroissement du bien-être et de la qualité de la vie.Tout systèm

evivant produit une énergie excédentaire et cette énergie doit êtreutilisée d’une façon ou d’une autre.À

ce sacrifice,par manque

d’imagination,

nos solutions

sont pitoyables:

la société

deconsom

mation ou pire encore la guerre.

L’économie et le capitalism

e sont nés avec la découvertede l’A

mérique.La république de Venise n’en était qu’un avant

goût.Le capitalisme convenait pour un m

onde en expansion,aum

onde des marchands.Il fallait,sans cesse,trouver de nouveaux

marchés à conquérir,

de nouveaux territoires à exploiter et depeuples à asservir.La soif de pouvoir de cette nouvelle classe,quine réussissait pas à supplanter l’aristocratie,allait s’exprim

er danscette nouvelle aventure de conquête pour im

poser sa vision et sadom

ination aux peuples de la planète.U

n des dogmes fondateurs de l’idéologie capitaliste,c’est

le postulat d’A.

Smith.

Une étude attentive de l’histoire des

solidarités de toutes sortes démontre,sans contestation possible,

que ce postulat est dénué de tout fondement.

Croire en ce

postulat,c’est

nier l’hum

anité elle-m

ême.

Nier

les qualités

fondamentales de l’être hum

ain.Le capitalism

e et la techno-science

ont le

mérite

d’avoir développé

des m

oyens de

productions d’une grande efficacité.L’innovation du capitalisme

c’est la création monétaire ex-nihilo et donc cette capacité à

mobiliser l’énergie hum

aine par un moyen autre que les m

oyenscoercitifs utilisés depuis la nuit des tem

ps :l’esclave,le servage.M

ais la captation de cet outil monétaire par une nouvelle

aristocratie non élue et cachée est inacceptable.Le capitalism

e est efficace pour répondre à la rareté.En

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

225

La «science économ

ique»

est une imposture et le libéralism

e est une idéologie

La science économique n’a qu’un seul objectif :contribuer

à convaincre et soumettre le peuple au choix philosophique et

politique qui

a été

fait au

XV

III ème

siècle par

la caste

descom

merçants.

L’origine de la pensée libérale remonte à la

Renaissance.Face à l’obscurantism

e religieux,la foi en la raisoném

erge comm

e idéal et moyen pour com

prendre la nature.C

ontre la recherche d’un bonheur dans l’au-delà,on propose

l’optimism

e de la science.D

’un point de vue métaphysique,

l’Occident

va basculer

progressivement

de la

croyance en

l’existence d’une

entité ou

d’un soi

permanent,

unique,indépendant,créateur de l’univers :le judéo-christianism

e,à sanégation

:le

matérialism

e scientiste.

Le libéralism

e est

unensem

ble hétérogène d’idées qui se fondent sur la croyance quel’hom

me a la possibilité de se rendre m

aître de l’univers pour leconquérir et en jouir.

En 1970,le club de Rom

e nous avait déjà mis en garde

contre les excès du libéralisme.Leurs avertissem

ents sont restéslettres m

ortes.Pour survivre,

la société de consomm

ation sedevait d’aller toujours plus loin.

La solution n’est ni de typeK

eynésien,économiste qui a préconisé des dépenses publiques

destinées à remplir les poches des consom

mateurs afin qu’ils se

précipitent à consomm

er,ni de type monétariste,économ

ie quiconsiste en la m

anipulation des taux d’intérêts et de la masse

monétaire en circulation ce qui perm

et d’accroître alterna-tivem

ent le

pouvoir d’achat

ou l’épargne.

Si on

réfléchitattentivem

ent,on com

prend que l’argent,le capital,

symbole

d’énergie humaine cristallisé,

n’est en soi rien d’autre qu’uninstrum

ent permettant de m

obiliser les homm

es pour l’action,qu’un canal pour utiliser l’énergie hum

aine et il ne doit êtreutilisé à des fins productives que s’il contribue au bien-être des

224

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 224

Page 114: Nouvelle Civilisation 2012

civilisation de l’argent crédit et de la marchandise est sur sa fin.

En fait,les civilisations meurent lorsque la m

étaphysique qui lessoutient n’est plus valide.

Com

me les penseurs de la R

enaissance qui ont projeté lavision m

archande et qui sont à l’origine du « monde m

oderne »,il nous faudra bien im

aginer la civilisation de demain.Il s’agit,

maintenant,de poser les bases de cette civilisation,de ce nouveau

paradigme,d’un autre m

odèle de société pour les siècles à venir.L

a critique

de l’économ

ie politique

porté par

Marx

estincontournable m

ais l’histoire malheureuse du com

munism

e auX

Xèm

esiècle a montré qu’elle n’était pas suffisante et viable sur le

long terme.Il m

anque une dimension de transcendance.C

ettedim

ension peut-être trouvée dans une confrontation avec desphilosophies orientales.

Arnold Joseph Toynbee (1889–1975,historien britannique)

a dit que l’événement le plus im

portant de l’histoire récente estl’arrivée du bouddhism

e en occident.On peut,en effet,se poser

la question de l’influence à long terme de cette philosophie dans

la transformation paradigm

atique de notre civilisation.L’occidentdes lum

ières a réussi à se débarrasser de la vision imposée par

l’église catholique et de son pouvoir divin et coercitif mais com

me

l’explique Skolimow

ski,nous avons « jeté le bébé avec l’eau dubain ».Il s’agit de rem

ettre l’être humain au centre et en relation

harmonieuse avec la nature.

Certes le m

odèle matérialiste est

parfois utile,mais il nous faut voir le m

onde humain avec plus de

globalité.Il devient urgent de sortir de la vision purem

entm

atérialiste et scientiste vue comm

e une vérité absolue oudogm

atique.Que nous apprend le bouddhism

e,cette science del’esprit ? La souffrance,l’insatisfaction,dukka en sanscrit,existeparce que nous croyons,nous saisissons un personnage,un «m

oi»qui n’a pas d’existence intrinsèque.D

epuis notre naissance – etm

ême avant ! – nous construisons,nous solidifions sur l’étiquette

– le nom – que l’on nous donne un « ego ».En fait,tous nos

problèmes,nos souffrances viennent de cette saisie.Il s’agit de

lâcher prise

(ce travail

se fait

progressivement!)

sur cette

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

227

fait,il a rempli son rôle historique :com

bler notre avidité,notrenotion de m

anque,il nous a submergé de m

archandises ! Mais

comm

ent s’est installée en occident,au cours de l’histoire,

lacroyance en la rareté ? D

ans nos pays au climat difficile et avant

la maîtrise de l’énergie,point de départ de l’ère industrielle,les

premiers hom

mes qui n’avaient que quelques outils rudim

entairesavaient beau travailler beaucoup,ils produisaient à peine de quoisurvivre.Sans parler d’un hiver trop long,d’un été pluvieux oud’une épidém

ie qui venaient ruiner leurs efforts.Cette pénurie de

fait fut inséparable de la plupart des européens tout au long del’histoire au point qu’elle im

prima dans leurs esprits une réalité

de manque,une conscience de pénurie.D

e cette croyance,decette angoisse com

me quoi il n’y aurait pas assez pour tout le

monde,s’ensuit une peur de m

anquer,de mourir,si habituelle et

si présente qu’elle devient une seconde nature.De cette notion de

rareté découle l’économie de m

arché.L’économie de m

arché estadéquate tant que la dem

ande dépasse l’offre.La crise des

années30 est une crise de surproduction.En ce début de troisièm

e millénaire,

de cette ère duverseau,à la veille de 2012 (voir le calendrier M

aya,en effet,aulever du Soleil du 21 décem

bre 2012 et pour la première fois

depuis 26

000 ans,

le Soleil

se lèvera

pour se

joindre à

l’intersection de la Voie lactée et du plan écliptique),avec le

climat qui se détraque,la dém

ographie qui explose,la finance quis’em

balle,le matraquage idéologique,la guerre économ

ique etm

ilitaire permanente,il faut vraim

ent se cacher les yeux pour nepas voir que de grands changem

ents sont imm

inents.C

etteidéologie de la m

archandise est entrain de mourir et son faire-

part de

décès se

résume

très bien

dans le

slogan alter-

mondialiste

:« Le monde n’est pas une m

archandise ».Il s’agitjuste de la pousser un peu plus vite dans la tom

be avant qu’ellene fasse encore plus de dégâts.C

e système est condam

né,cetteidéologie est m

oribonde.La durée de vie d’une civilisation estbien longue par rapport à notre courte existence hum

aine,mais il

ne faut pas être un grand visionnaire pour comprendre que cette

226

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 226

Page 115: Nouvelle Civilisation 2012

différents est totalement im

possible.Si les socialistes français et ladroite peuvent se refiler le bébé d’une législature à l’autre,c’estbien parce que sur les principes fondam

entaux ils sont d’accord,que l’économ

ie fonctionne de la mêm

e façon sous les uns et sousles autres,

et que les mêm

es règlements internationaux sont

respectés.Qu’est-ce que des décroissants,des com

munistes,des

autogestionnaires peuvent

bien trouver

d’intéressant aux

principes «démocratiques» d’un systèm

e qui les rejette parprincipe com

me gouvernants ? La gauche aux élections,c’est un

peu comm

e la poule qui se casse éternellement le bec contre la

vitre en essayant d’aller de l’autre côté.Elle ne sert que d’alibi au capitalism

e pour prétendre qu’il va de pair avec la libertéd’expression,puisqu’il autorise m

ême sa propre contestation.C

en’est donc pas d’une alternance qu’il faut m

ais bien d’unerévolution.

Ce qu’il faut,c’est l’instauration d’un systèm

e politiquebasé sur les D

roits de l’Hom

me,le respect de l’environnem

ent,de la planète et du vivant,

la réappropriation de la créationm

onétaire par la collectivité,la gestion des biens comm

uns nonrenouvelables ou nécessaires à la vie par la collectivité,

larépartition des enrichissem

ents collectifs nationaux sous forme

de dividendes distribués équitablement à chaque citoyen,

ladém

ocratie participative locale et régionale dans un cadre desubsidiarité.

La finalité,c’est l’existence d’une société profon-

dément

humaine,

ce qui

conditionne l’épanouissem

ent de

chacun des individus la composant.

L’appropriation par les citoyens de la « part maudite » ne

peut se

faire que

par une

compréhension

du processus

d’accumulation.

La part

maudite

est captée

par la

classedom

inante.L

a véritable

démocratie

c’est de

décidercollectivem

ent de l’utilisation du surplus.Les intellectuels qui ont le loisir,

par définition,de

réfléchir à l’absurdité de l’idéologie dominante devraient être

beaucoup plus critiques vis-à-vis du capitalisme.Si par lâcheté,

par peur de perdre leur poste ou d’être écartés des médias

Une civilisatio

n s’é

tein

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tre s’é

veille

...

229

construction,sur ses pensées,

ses émotions qui sem

blent nousappartenir.

Et l’on comprend que le bonheur,

la libération atoujours été là.

Il s’agit juste de ne pas prendre au sérieux cepersonnage,

un peu

comm

e si

l’on s’était

identifié à

unpersonnage lors du tournage d’un film

et que le tournage étaitfini.Les gens qui se prennent au sérieux sont ennuyeux et parfoistrès dangereux (les nazis,

les intégristes religieux sont,par

exemple,des gens très sérieux

!).À

partir du mom

ent où l’on prend un peu de distanceavec notre personnage,l’espace devient beaucoup plus vaste etl’on ne peut pas s’em

pêcher de constater que les autres sontsouvent toujours prisonniers de leur personnage,

de leur ego.N

aturellement,on n’a qu’une seule envie c’est de les secouer,un

peu,pour les décoller,un peu,de cette saisie égoïste (le but de cetouvrage n’est pas de donner les bases du bouddhism

e pour celalire l’excellent ouvrage d’A

lain Grosrey

:Le G

rand Livre duB

ouddhisme chez A

lbin Michel ;voir aussi :

ww

w.jutier.net/contenu/bouddha.htm).

Le principal problème d’un m

atérialiste en général et d’unpolitique m

atérialiste en particulier,c’est sa motivation.Pourquoi

agir et pour qui ? un matérialiste ne peut agir que m

otivé par sonpropre intérêt.

La mort vient toujours trop vite

! Sans uneperspective plus vaste ou un « égoïsm

e intelligent » comm

e diraitle dalaï-lam

a,on veut tout et tout de suite.

Erreur grave ! lebonheur,la libération,passe forcém

ent par l’ouverture aux autres,la com

préhension de la souffrance d’autrui,la com

passion.L’égoïsm

e intelligent c’est sur le long terme !

C’est

bien ce

qui m

anquait aux

comm

unistes.L

esocialism

e du XX

I èmesiècle c’est une partie m

arxiste et une partiecom

passion.D

ans une vision matérialiste,le capitalism

e est triomphant.

Au m

oins,il n’y a pas d’hypocrisie sur la motivation des gens.

Tout,tout de suite et après moi…

le déluge !L’alternance entre des systèm

es politiques réellement

228

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 228

Page 116: Nouvelle Civilisation 2012

non indispensables à la survie en sont des manifestations.Pour

bien comprendre ce dernier point,

il est utile de revenir à lathéorie du potlatch,fête am

érindienne,exposée par Mauss dans

son « Essai sur le don »,forme archaïque de l’échange,paru dans

l’année sociologique de 1925 et sur l’essai de Georges Bataille,

«l a part maudite» écrit en 1949.Voir l’annexe :La Part m

audite,précédé de La N

otion de dépense .La

notion de

«Part m

audite»,

d’énergie hum

aineexcédentaire,

est centrale

dans cette

affaire!

toutes les

civilisations,comm

e l’a si bien démontré G

eorges Bataille dansl’œ

uvre la plus importante de sa vie,

sont déterminées par la

façon d’utiliser

cet excédent.

En fait

dans la

plupart des

civilisations –et on pourrait définir qu’une civilisation existe à

partir du mom

ent où elle dégage un excédent conséquent – il y atoujours des petits m

alins qui sont bien conscients que cette«part m

audite » existe.L’aristocratie faisait la guerre et la fête,m

ais ne travaillait jamais.Leur fonction sociale était de dépenser

cet excédent.N

os moyens de production d’énergie et de biens de

consomm

ation,nos m

oyens d’organisation informatique,

bref,notre technologie de plus en plus perform

ante entraînent unsurplus

d’énergie hum

aine de

plus en

plus im

portant.La

question est toujours la mêm

e :comm

ent sacrifier cet excédent ? C

et excès de forces vives,qui congestionne localement les

économies les plus m

isérables,est le plus dangereux facteur deruine.La décongestion a donc de tout tem

ps,mais au plus obscur

de la conscience,été l’objet d’une recherche fiévreuse.

Lessociétés

anciennes la

trouvèrent dans

les fêtes

ou dans

laconstruction d’adm

irables monum

ents.M

ais ces dérivatifs onttoujours été insuffisants.

Dans l’ensem

ble,une société produit

plus qu’il n’est nécessaire à sa subsistance,elle dispose d’un

excédent,et c’est l’usage qu’elle en fait qui la déterm

ine.C

esurplus est la cause de l’agitation,des changem

ents de structureset de toute l’histoire.L’usage le plus com

mun de cet excédent est

la croissance.L’énergie (la richesse) excédante peut-être utiliséeà la croissance d’un systèm

e (par exemple d’un organism

e).Si le

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

231

dominants,ils continuent à encenser ce systèm

e,ils ne méritent

pas mieux que la servitude à laquelle ils sont soum

is.Le couraged’un penseur,c’est de dire ce qu’il a au fond du cœ

ur,ce qu’ilcroit juste m

ême si cela doit être au détrim

ent de sa petitecarrière.La dissidence,le refus de coopérer,le sacrifice de sonpetit

confort sont

des devoirs

lorsque le

bien collectif

del’hum

anité est

mis

en danger

par quelques

despotes en

l’occurrence l’oligarchie transnationale et financière de l’empire

d’occident.Refusez de participer à la guerre économ

ique,limitez

sa consomm

ation et encouragez vos proches à faire de mêm

e.

Les problèmes de toutes Sociétés

peuvent se résumer à com

ment

canaliser l’énergie humaine et à

comm

ent décongestionner la part m

audite !

1/ C

omm

ent produire

les richesses

? G

râce à

latechnologie,

ce problème est facile à résoudre

! 2/ Com

ment

donner à

chacun l’opportunité

de se

rendre utile

pour la

comm

unauté ou,autrement dit,com

ment donner une activité,

un travail à chacun de sorte que chacun se sente intégré,inclusdans la société ? 3/ C

omm

ent répartir les richesses produites ?Toutes

les révolutions

et les

mouvem

ents sociaux

sont,évidem

ment,

la conséquence d’une mauvaise répartition.

Une

bonne gestion de la cité doit donc éviter les trop grandesdifférences de richesses.4/ C

omm

ent utiliser l’énergie humaine

excédentaire ? Com

ment s’occuper ? C

’est,en fait,le principalproblèm

e de l’humanité !

Pascal disait que tous nos problèmes viennent du fait que

nous ne somm

es pas capable de rester tranquillement assis dans

notre chambre.H

eureusement,sinon la vie serait bien triste ! U

nefois les besoins de base satisfaits,que faire de notre tem

ps ? Ladiversité de l’expression de la vie,l’art,la fête et toutes activités

230

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 230

Page 117: Nouvelle Civilisation 2012

soviétique,a été un essai raté de tentative de remplacem

ent dusystèm

e capitalism

e parce

que,entre

autres problèm

es,la

récupération de cet excédent l’a été au profit d’une nouvelleclasse :les dirigeants du parti com

muniste.Et aussi,entre autre,

parce que leur système était m

oins efficace pour produire.La

création de monnaie ex-nihilo et cette croissance obligatoire pour

pouvoir payer le loyer sur l’argent dette est le processus decaptation de la part m

audite par la bande d’affairistes.Le

problème,c’est que ce m

ode de fonctionnement,outre qu’il est

scandaleux,est surtout inefficace,néfaste,violent et destructeurde lien social et de l’environnem

ent.La priorité c’est de se

réapproprier sa « part maudite » ou selon le vocabulaire m

arxiste,devenir m

aître de sa plus value.La vraie révolution,la véritableém

ancipation,c’est de devenir maître de sa propre «part m

audite».

Et surtout,c’est d’am

orcer un vrai changement politique,

unerévolution

non-violente et

démocratique,

pour rem

ercier–

congédier ! – les petits malins qui font m

archer le monde sur la

tête pour siphonner,gaspiller notre extraordinaire excédent.

Le Bazarov occidental a bien appris

sa leçon :l’ordre mondial néo-libéral

ne doit pas être remis en cause

Pourtant,les jeunes gens de la fin des années soixante

critiquaient la vanité de la rationalité occidentale,l’hypocrisie dum

ode de vie,l’absurdité de la société de consomm

ation.Après

avoir fumé quelques joints et faute d’avoir trouvé une autre voie,

ils s’empressèrent de réintégrer la société en créant des agences

de pub,de com

munication,

de marketing,

et/ou en créant denouveaux

objets com

blant des

besoins nouvellem

ent créés.

Aujourd’hui,

l’élite de la jeunesse occidentale –les nouveaux

Bazarovs (voir connaissances et valeur d’Henryk Skolim

owski)–

la tête bien pleine de rationalité,ont bien appris leurs leçons.Laseule m

ine inépuisable,c’est la bêtise humaine.A

lors ils passeront

Une civilisatio

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veille

...

233

système ne peut plus croître ou si l’excédent ne peut en entier être

absorbé dans sa croissance,il faut nécessairement le perdre sans

profit,le dépenser,volontairement ou non,glorieusem

ent ou defaçon catastrophique.

Après un siècle de peuplem

ent et de paix industrielle(1815-1914),

la lim

ite provisoire

du développem

ent étant

rencontrée,les deux guerres ont provoqué les plus grandes orgiesde richesses et d’êtres hum

ains qu’eût enregistrées l’histoire.Endéfinitive,

c’est la grandeur de l’espace terrestre qui limite la

croissance globale.Le potlatch occidental,

c’est la société deconsom

mation.

Certes,

c’est m

ieux que

la guerre

mais

nepourrait-on pas trouver d’autres m

oyens de sacrifier l’excédent ?La solution ultra-libérale,c’est la croissance.Les apologistes des«30 glorieuses» prétendent faire revivre cette croissance par laseule application sans restriction du libéralism

e et refusent dereconnaître

que cette

«gloire»

se paie

trop chère

:par

ladestruction de notre environnem

ent.Ils ne se soucient guère desgénérations futures,

des démunis,

des exclus.N

ous somm

espassés de l’ère du progrès,à l’ère du gaspillage absurde.

Dans nos sociétés post-industrielles,

nous employons

l’excédent à multiplier les services (banques,assurances,etc.),en

organisant des processus de vente toujours plus agressifs,en

créant de nouveaux objets qui répondent à de nouveaux besoinsnouvellem

ent créés.Le travail des artistes et toute la société duspectacle répondent,aussi,à cet im

pératif.Et bien sûr la guerre,m

oyen d’une efficacité redoutable ! Mais une vraie bonne guerre

n’est plus possible et surtout totalement inacceptable.O

n va toutde m

ême pas faire un troisièm

e conflit mondial pour sauver le

capitalisme

! Désolé,

mais nous ne retrouvons plus jam

ais lestrente glorieuses !

Le problème de toute l’histoire de l’hum

anité c’est qu’il ya toujours des plus m

alins ou des plus costauds qui profitent decette

accumulation.

La critique

de M

arx est

née de

sonindignation bien naturelle de la captation de l’excédent par laclasse

bourgeoise.L

e com

munism

e réel,

l’avatar socialiste

232

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 232

Page 118: Nouvelle Civilisation 2012

l’Europe pendant pratiquement un m

illénaire,il est bien normal

que les Européens aient eu envie d’individualisme,de liberté et

de confort.La réform

e,l’im

primerie,

le combat de la science

contre les dogmes de l’Église,

la découverte de l’Am

érique auX

VI èm

esiècle ont donné naissance au capitalism

e.Le siècle des

lumières

a form

ulé et

conceptualisé la

vision du

monde

bourgeois.Le postulat de base du dogme économ

ique est quel’hom

me

est fondam

entalement

mauvais

et égoïste

et que

l’addition des intérêts individuels contribuent,comm

e par magie,

au bien-être collectif.A

dams Sm

ith a appelé cela «la main

invisible du marché

».C

’était un bol d’air indispensable,après

cette société coercitive et totalitaire dont le pire exemple a été

l’Inquisition.Ce postulat convenait à un m

onde où les moyens

humains et techniques étaient négligeables par rapport à la

grandeur de l’espace terrestre.A

u Moyen A

ge,l’aristocratie,d’essence divine,méprise les

activités productrices qu’elle réserve aux paysans.Au cours du

XV

III ème

siècle,l’échange

économique

devient le

lien social

reconnu,par

le com

merce

et le

travail.D

ans nos

paysindustrialisés,

la valeur

sociale de

l’emploi

salarié (et

soncorollaire

:la consom

mation) reste ancré dans les m

entalitéscom

me l’unique garant de l’insertion.O

r la quantité de travaildim

inue grâce à l’amélioration en efficacité des m

oyens deproduction.

Cela pousse chacun à une lutte quotidienne pour

rechercher ou conserver un emploi,à supporter la flexibilité,la

précarité et

les hum

iliations quitte

à devenir

des esclaves

corvéables à

merci.

Le travail,

arme

du systèm

e,dom

ine,contraint puis broie les individus.A

ujourd’hui les lois du marché

organisent la vie sociale.Les rapports de proximité déjà détruits

par la désocialisation,représentent un gisement pour le profit et

l’emploi sous la form

e des services.Pour faire accepter la crise,conséquence

logique et

barbare du

système

capitaliste,les

gouvernements et les m

ultinationales agitent le mythe de la

croissance.C

et «espoir» est un leurre.Les taux de croissance

sont bel et bien en augmentation m

ais ils sont déconnectés du

Une civilisatio

n s’é

tein

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veille

...

235

leur existence à faire consomm

er et à consomm

er des GT

I Turbo,des brosses à dent triples têtes,des couches super absorbantesavec retensorb (m

ais jusqu’où s’arrêteront-ils?).C

eux qui secroient les plus intelligents font courir les autres avec desdiplôm

es,des promotions,des titres et autres carottes,ou ils leur

font peur en brandissant la menace de l’insécurité,du chôm

age,de l’exclusion et autres bâtons.

Essentiellement aveuglés par

l’avidité de biens matériels et de reconnaissance sociale,

nousavons oublié le sens véritable de la vie hum

aine,reliée à celui del’univers :la progression vers l’éveil spirituel.

Le problème de l’écoulem

ent des marchandises deviendra

mêm

e,comm

e l’a montré Vance Packard dans les années 60,un

devoir social du citoyen.Dans les années 2000,les données n’ont

pas vraiment évoluées :il s’agit toujours de trouver de nouveaux

besoins,d’accélérer le taux de rachat,

de trouver de nouveauxm

archés.Pourquoi considérer l’avancem

ent d’une société enterm

e de production,de performance ? N

os technocrates,porte-étendard du sacro-saint progrès,disent qu’on peut toujours allerde l’avant.O

n pourrait croire que le nouvel ordre mondial néo-

libéral ne peut et surtout ne doit pas être remis en cause.

Pourquoi ? Par peur du changement et de l’inconnu peut-être ?

Et puis surtout parce que,du bas en haut de l’échelle sociale,nous nous som

mes trouvés un petit m

orceau de fromage et bien

qu’il ne nous satisfasse pas toujours,nous avons peur de perdrece territoire.N

ous nous efforçons de le protéger de l’agression dum

onde extérieur.Et,comm

e disait notre Coluche national :plus

il y a de fromage,plus il y a de trous et plus il y a de trous,m

oinsil y a de from

age ! Frère citoyen accroche-toi à ton travail etdéfends bien ton bout de from

age,car du travail productif,il enaura de m

oins en moins.Le problèm

e,depuis la fin des « trenteglorieuses »,

ce n’est pas de produire.Com

me l’ont dit et répété

les écologistes depuis les années 70,le problèm

e:

c’est laproduction de toutes ces m

archandises.Le m

onde est rongé par la vision matérialiste.Suite au

totalitarisme de l’église catholique rom

aine qui a régné sur

234

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 234

Page 119: Nouvelle Civilisation 2012

vision si juste sur la faillite inéluctable de ce processus historique.C

ela dit,le m

atérialisme a désacralisé la nature et a coupé

l’homm

e de ses valeurs intrinsèques,ce qu’il l’a rendu froid,

calculateur,cynique et à la recherche de son profit individuel.L’une

des grandes

mésaventures

de la

pensée occidentale

moderne a été le lien des valeurs intrinsèques avec les religions

institutionnalisées.La faillite de l’une des religions institution-

nalisées fut l’équivalent de la chute de la religion en tant que telleet de ses valeurs propres.

Les religions,et surtout les valeurs

intrinsèques,ne sont pas que des instrum

ents permettant au

clergé de faire régner l’ordre,mêm

e s’il est arrivé qu’il s’en soitservi à cette fin.C

e sont des formes et des structures,élaborées

au cours des millénaires d’expérience hum

aine,qui permettent à

l’individu de se transcender et ainsi d’obtenir le meilleur de lui-

mêm

e.L’erreur m

atérialiste,m

arxiste ou capitaliste,c’est de

croire que le bonheur se résume à l’accum

ulation d’objets.Lecapitalism

e se nourrit de toujours plus de consomm

ation,de

produits toujours plus éphémères,pour des citoyens toujours plus

isolés les uns des autres.C

’est bien une remise en cause radicale de la prétention à

l’universalité du projet de civilisation américano-euro-occidental

et de la culture de supermarché véhiculée par les m

édias qu’ilnous faut faire.

C’est m

ettre fin à la colonisation culturelle ettechnologique du m

onde par la civilisation industrielle moderne

et l’idéologie «du progrès»,pour que reprenne la progression,l’évolution,

c’est-à-dire la poursuite de la différentiation et duperfectionnem

ent de la vie sous toutes ses formes.

C’est un

mouvem

ent de décolonisation intégral.Il faut vouloir la m

ort de cette société qui agonise pour préparer celle qui est possible.

Un des problèm

es clé de l’Occident est la croyance en la

religion de la technoscience,le matérialism

e scientiste.La sciencen’est pas une finalité en soi.L’hom

me n’est pas qu’une m

achineà com

mandes chim

iques et la société n’est pas une usine ou unem

égamachine

qui fonctionne

selon des

lois.L

a science

économique est une im

posture.Ce n’est ni plus ni m

oins que les

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

237

progrès social.L’augmentation des richesses ne peut en aucun cas

résoudre la

non-satisfaction des

besoins élém

entaires de

l’humanité car c’est la confiscation de m

oyens matériels par une

classe qui en est la cause.Le revenu garanti qui sépare salaire etem

ploi,la gratuité,

application matérielle de l’égalité,

sont despistes à suivre pour une autre société.Il est nécessaire de donnersa vraie place au travail :

une activité socialement utile,

parmi

d’autres.Nos rapports sociaux et nos désirs doivent déterm

iner leprocessus productif et non l’inverse.

Aujourd’hui,

la plupart

des citoyens

confondentenvironnem

entalisme

et écologie

politique.L’environnem

en-talism

e,le développement durable,s’enchâsse donc parfaitem

entdans l’idéologie dom

inante de l’économie de m

arché et viseseulem

ent à essayer de limiter les dégâts du productivism

ecapitalism

e.L’écologie

politique,l’alterm

ondialisme

sera un

projet de société radicalement différent de celui défendu par les

laudateurs de la démocratie bourgeoise qu’ils portent l’étiquette

de droite ou de social-libéral de gauche.Elle est radicale,c’est-à-dire qu’elle porte la critique à la racine m

ême des origines du

capitalisme.

Il s’agit de réfléchir attentivement aux problèm

esqu’engendrent la sacro-sainte croissance,

à ce que l’on entendlorsque l’on parle du progrès et qu’est-ce que le bonheur quidécoulerait naturellem

ent de la religion de la technoscience?

L’ouvrage théorique

fondateur du

capitalisme

s’intitule:

Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations.Il a

été écrit par Adam

Smith en 1776.C

e livre marque la véritable

naissance de la théorie économique libérale.D

epuis,à force destatistique et d’analyse,les économ

istes ont réussi à convaincreune bonne partie des citoyens que les rapports hum

ains serésum

aient à

des rapports

marchands

et que

ces rapports

obéissaient à des lois naturelles :les lois de l’économie.C

’est unem

ystification orchestrée par les financiers qui se sont appropriésla capacité de battre m

onnaie.Marx est le prem

ier qui ait remis

en cause

les dogm

es du

capitalisme,

c’est pourquoi

il est

évidemm

ent pas question de se passer de son analyse et de sa

236

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 236

Page 120: Nouvelle Civilisation 2012

qu’ils en profitent pour asseoir leur pouvoir de sorcier moderne.

Le monde phénom

énal,l’univers,n’est pas «né» au sens où il

serait passé de l’inexistence à l’existence.Il existe seulement selon

notre vérité relative,mais est dépourvu de réalité ultim

e.La véritérelative,

ou conventionnelle,

correspond à

notre expérience

empirique

du m

onde,à

la façon

ordinaire dont

nousl’appréhendons,c’est-à-dire en attribuant aux choses une réalitéobjective.

En ultim

e analyse,

les phénom

ènes sont

dénuésd’existence intrinsèque.C

’est la vérité absolue.Dans ce cas,le

problème de la C

réation est un faux problème.

La Création

devient un problème lorsqu’on réifie les phénom

ènes.C

etteposition n’exclut cependant pas le déploiem

ent du monde des

phénomènes.Il est évident que les phénom

ènes ne sont pas nonexistants.Ils existent de façon interdépendante et non pas com

me

une «collection d’objets» autonomes existant par eux-m

êmes.Le

monde existe à la m

anière d’un rêve,d’un mirage,il est à la fois

apparent et dépourvu d’existence propre.Les phénomènes tirent

leur nature d’une mutuelle dépendance et ne sont rien en eux-

mêm

es.Leur évolution n’est ni arbitraire ni déterminée par un

principe créateur,elle suit les lois de cause à effet au sein d’uneinterdépendance globale,d’une causalité réciproque.Le problèm

ede l’origine de l’univers repose donc sur la croyance en la réalitédes phénom

ènes et de l’existence réelle du temps et de l’espace.

Il est à souligner qu’un certain Gabriel Lafrenière a pondu une

théorie séduisante – La matière est faite d’ondes – et qui va dans

le sens qu’il est absurde de vouloir absolument que l’univers

«existe» concrètem

ent avec des «particules élémentaires».

Enclair on vit dans un cham

ps «de force»,«d’énergie

»,une sorte derêve collectif dont le conditionnem

ent mutuel fait que l’on croit

très fort à «l’existence concrète» du m

onde phénoménal qui est

là devant nous.Du point de vue de la réalité absolue,il n’y a ni

création,ni durée,

ni cessation.C

e paradoxe montre bien le

caractère illusoire des phénomènes.Le point de vue extrêm

e duréalism

e matérialiste est erroné,tout com

me l’est le nihilism

e quiconsidère que rien n’existe.Le m

atérialisme est un point de vue

Une civilisatio

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...

239

règles du jeu de l’idéologie marchande qui veut s’im

poser endogm

e.Les économistes et m

êmes les physiciens qui m

anipulentun

langage conceptuel

comm

e les

mathém

atiques sont

lessorciers m

odernes.Les prêtres du Moyen âge,qui étaient les seuls

à savoir lire le latin,ou les brahmanes,seuls à connaître par cœ

urles textes védiques,étaient eux aussi les détenteurs des dogm

es deleurs époques.

Petite digression quantique

La vision quantique,née dans les années 20,a permis le

développement d’outils intéressants (entres autres l’ordinateur

qui me perm

et d’écrire ces lignes).M

ais son entêtement à

prouver l’existence de particules élémentaires est absurde.

Ladernière invention des physiciens c’est la théorie des supercordes.Selon cette théorie,

les particules élémentaires de la m

atièrerésultent de la vibration de m

inuscule «bouts de ficelle» dont la

taille est égale à la longueur de Planck.Ce délire de physiciens est

né suite au «problème

» du mur de Planck et a pour but d’unifier

les deux théories du monde phénom

énal que sont la mécanique

quantique et la relativité.Depuis qu’Edw

in Hubble a observé,en

1929,que le spectre d’émission des galaxies était d’autant plus

décalé vers le rouge que celles-ci étaient éloignées de nous,on aim

aginé que l’univers est né d’une imm

ense explosion d’un pointinfinim

ent petit.C’est la théorie du big bang.En 1951,le Pape a

mêm

e donné sa bénédiction au big bang en le comparent au fiat

lux de la Bible.Le problème des astrophysiciens c’est qu’ils ne

s’expliquent pas ce qui c’est passé avant 0,000 000 000 000 000000 000 000 000 000 000 000 000 000 1 secondes aprèsl’explosion prim

ordiale,alors que l’univers était des milliards de

fois plus petit qu’une particules de talc,la longueur de Planckétant de 0,0...

29 zéros 001 cm! O

n est dans la « mousse

quantique»,

selon leur propre vocabulaire! Je crois que les

physiciens se sont fait piéger par le langage mathém

atique et

238

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 238

Page 121: Nouvelle Civilisation 2012

exploités.Pourquoi accepter d’être punis? De perdre son em

ploi?A

lors que nos parents et nos grands-parents ont été assez géniauxpour créer des m

achines et des robots qui font et feront de plusen plus de travail à notre place.

Et le pire,c’est que nous

continuons à faire grève pour le plein emploi ! C

essons de perdrenotre vie à la gagner.

Depuis l’aube de l’hum

anité l’homm

e autilisé son intelligence pour créer des outils qui rendront sa tâchem

oins pénible.Les nantis ont toujours profité du travail des

autres.Pourquoi,les autres dont le travail ne trouve plus d’utilitéaujourd’hui,ne profiteraient-il pas enfin du travail des m

achines?Si les États avaient géré leurs biens en bons pères de fam

ille,il ya bien longtem

ps que nous ne serions plus des contribuables mais

des «attributaires».D

epuis la Révolution française et son droit universel,

l’État démocratique Français ne se définit plus en opposition aux

autres peuples.Les dém

ocraties libérales (capitalistes) ne sedéfinissent plus par leur opposition aux autres États,com

me le

montre bien la dom

ination des transnationales et la globalisation.D

ésormais,on le sait depuis M

arx,l’opposition ami-ennem

i s’esttransférée en division intérieure entre classes,

entre groupessociaux.La grande différence est que l’État ne représente plusl’unité de la nation m

ais les intérêts de la classe dominante,bien

qu’il se réclame toujours de l’idéologie de l’unité,de la volonté

générale et de l’intérêt national.Dès lors,il devient évident pour

la pensée sociologique et marxiste que la politique consiste dans

la lutte

entre différents

groupes sociaux,

entre différents

«lobbies»,entre des intérêts opposés.Chaque parti représente sa

base sociale,principalem

ent petite bourgeoisie ou salariés,et,

bien que tous aient la prétention de représenter l’intérêt général,c’est bien l’absence d’unité,de cohésion sociale qui dégénère enlutte des classes institutionnalisées,en clientélism

e,en corruptionet,

enfin,en

désintérêt pour

la politique.

Les

écologistespourraient se distinguer justem

ent en restituant la fonction duglobal,

de la totalité,avec pour conséquence de n’avoir pas

vraiment de base sociologique puisqu’ils s’adressent à tous ceux

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...

241

réificateur qui postule l’existence d’une matière im

muable et de

constituants solides de cette matière.

Si on s’interroge surl’existence d’une réalité objective,on ne peut pas dire qu’il n’y arien ni qu’il y a quelque chose.

La science parle d’un universcom

me

un objet.

L’univers n’est

pas indépendant

de la

conscience,m

ais il n’est pas non plus qu’une projection de laconscience (idéalism

e).En fait,le sujet et l’objet,la conscience etles phénom

ènes se façonnent mutuellem

ent.Sur ce type de sujet,voir :Tout l’univers dans un atom

e.

Ce qui est vrai pour le m

onde phénoménal l’est d’autant

plus pour le monde hum

ain.La science économique n’est qu’une

mystification,un dogm

e avec ses prêtres.Le monde hum

ain estune

projection collective

de l’im

aginaire de

chacun.N

oussom

mes à la fois les créateurs,les réalisateurs et les acteurs de la

société.De la com

pétitivité à la convivialité

Nous vivons,

aujourd’hui en Occident,

dans un monde

d’abondance avec une structure politico-socio-économique basée

sur la rareté.De m

ême que ce ne sont pas ceux qui possédaient

de nombreux esclaves qui ont aboli l’esclavage,ce ne sont pas

ceux qui sont les bénéficiaires du système basé sur la rareté,

qu’est le capitalisme,qui vont l’abolir !

L’utopie,aujourd’hui,c’est de continuer à croire qu’il estpossible de gagner sa vie en détruisant le m

onde et que nouspouvons continuer à fonctionner avec une structure politico-économ

ique qui date du XV

III èmesiècle.L’argent n’est plus produit

pour faciliter les échanges de biens et de services,et permettre à la

production de satisfaire les besoins de consomm

ation,mais pour

satisfaire les besoins solvables et mercantiles et être prêté à intérêt.

Quel m

onde avez-vous envie de laisser à vos enfants? Dans le

système actuel,

vos enfants seront soit des assistés soit des

240

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 240

Page 122: Nouvelle Civilisation 2012

Le culturel est bien plus profond que le politique,derrièredes politiques apparem

ment différentes,

on retrouve le mêm

efond culturel.Prenons l’exem

ple de la technique,de l’efficacité.La gauche,la droite,les anciens pays socialistes et les pays ditslibéraux,

tous ont eu ou ont finalement le m

ême culte de la

technique.La culture,

c’est l’ensemble des grands choix qui

structurent la vision du monde,la vision de la société,la vision

des autres homm

es.Or,on voit bien que tous ces grands choix

sont beaucoup plus profonds que les choix politiques.Pour le direautrem

ent,la technocratie est l’aboutissement d’une tradition qui

n’est pas une tradition seulement politique,m

ais une traditionculturelle.D

epuis le Moyen-Â

ge,l’Occident a laissé le pouvoir

aux marchands qui eux-m

êmes se sont énorm

ément servis des

ingénieurs et de ce qu’on peut appeler la révolution technique.C

ela rejoint presque une sorte de psychanalyse collective.O

npeut dire que l’O

ccident a été complètem

ent fasciné et possédépar le m

ythe de la machine,par le fantasm

e de la mécanique.Les

médecins ont m

is au point une sorte d’ingénierie médicale.D

em

ême,depuis des siècles,on a conçu la société com

me une sorte

de grande mécanique.Saint-Sim

on explique qu’une société estune usine,

et qu’il faut la gérer comm

e une usine.Le peuple,

pendant des décennies et des décennies,s’est vu donner des

leçons de mécanique et a fini par assim

iler toutes les réalités –que

ce soit l’homm

e,la société,le monde ou la vie en général– à de

la mécanique.Il ne faut donc pas s’étonner que cela donne une

technocratie.Technocratie qui peut avoir des formes de gauche

tout comm

e des formes de droite.

Ce qui est en cause,c’est une longue tradition culturelle

qui conduit à la technocratie.Les grands partis politiques ne fontjam

ais que proposer des variantes de technocratie.Il n’existe pasde partis qui donneraient la parole justem

ent à ceux qui sontpeut-être des rebelles,

des résistants,qui voudraient inventer

autre chose.Le combat écologiste est aussi un com

bat culturel.Ils

ont dém

ontrer que

les bases

métaphysiques

de notre

civilisation sont fondamentalem

ent erronées et que si elles ont pu

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...

243

qui respirent,à tous les habitants de la planète.L’écologie ne sertpas sim

plement à lim

iter les dégâts,elle est la réappropriation dela vie pour tous,l’affirm

ation de notre comm

unauté humaine.

Concrètem

ent,en

occident,une

infime

minorité

manipule

et divise

les m

asses populaires

entres artisans/-

comm

erçants et fonctionnaires,salariés et chôm

eurs/rmistes,

privé et

public,travailleur

français et

travailleur issue

del’im

migration.

En fait tous sont esclaves de cette imm

enseescroquerie au bénéfice de quelques financiers,

industriels etm

adarins-technocrates.Ils ont comm

e chiens de garde,et cela àété dit et répété dans de nom

breux ouvrages,des intellectuels,leséconom

istes,les journalistes pour prom

ouvoir la propagandeofficielle.Tous ces intellectuels,

heureusement,

ne se sont paslaissés acheter par le systèm

e dominant.M

ais c’est tellement plus

confortable ! Leur raisonnement est sim

ple :ce n’est pas moi qui

vais changer le monde.O

n est révolutionnaire à 20 ans et à 40 anset bien on fait com

me tout le m

onde et on essaye de voircom

ment on peut profiter au m

ieux de la bêtise humaine et

gagner un maxim

um de pognon ! C

’est comm

e ça que cela c’estpassé en 1968,on critique,on m

anifeste et ensuite on rentre dansle rang et on crée sa boite de « C

om.» ou son agence de pub !

C’est dom

mage d’avoir si peu confiance en l’hum

anité.Le rôledu penseur,du philosophe,du sage,de l’intellectuel,appelez lecom

me vous voudrez,c’est d’élever le niveau,de parler avec son

cœur,de contribuer à alléger le fardeau de ses frères et sœ

urshum

ains.C’est pas parce que l’on est,ou que l’on se croit,un peu

plus intelligent que les autres que l’on doit en profiter.Les civilisations et les paradigm

es qui les soutiennentfinissent toujours par être caduques.C

ela ne veut pas dire qu’ellesn’ont pas eu leur raison d’être.Le capitalism

e a été un système

d’une grande efficacité,m

ais un jour,on constate,

en touteobjectivité,que ce m

odèle n’est plus valable.Et les personnes quisont

à la

tête,pensent,

tout naturellem

ent qu’il

faut le

sauvegarder.Ils s’auto persuadent,

mais ne défendent-ils pas

simplem

ent leur confortable place ?

242

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 242

Page 123: Nouvelle Civilisation 2012

transnationales qui règnent en despotes quasi-absolus et pourlesquelles tout est perm

is.L’histoire de l’hum

anité sur Terre nous a appris que c’esttoujours un petit nom

bre qui met en doute le schém

a mental

établi comm

e dogme absolu,qui ose proposer ce que d’autres

–par ignorance et par peurs de toutes sortes,peur du ridicule et

de l’exclusion entre autres– n’oseront jamais.

Le peuple se doit de mettre au pas les com

merçants-

financiers nihilistes et cyniques.C

e n’est assurément pas à la

politique de se soumettre à la loi des m

archés.Cette loi qui n’a

bien entendu rien d’une loi mais est sim

plement une invention

des marchands.

Il s’agit bien de renverser l’ordre des choses.C

ertes,les hom

mes continueront à produire,

à échanger et àconsom

mer m

ais,la politique qui est l’art de gérer la cité se doitde reprendre ses lettres de noblesse.

À

cause de

l’erreur philosophique

fondamentale

dum

atérialisme m

étaphysique que toute notre culture a comm

ise.O

n a pris,la décision métaphysique qui s’est m

aintenue depuis leX

VII èm

esiècle jusqu’à nos jours,d’exclure l’esprit de l’ordre naturelet de traiter tous les problèm

es comm

e étant physiques.La

philosophie du XX

ème

siècle a signé sa propre condamnation à

mort en arrivant,

de diverses manières,

à la conclusion que laphilosophie était finie,que l’exploration de la réalité n’avait pasde sens,si ce n’était en la m

esurant par l’extension des sens quesont les instrum

ents scientifiques.On a oublié que la décision de

considérer la réalité comm

e matérielle a été une décision prise

collectivement et non une découverte objective.Tout ceci nous a

conduit au dogmatism

e actuel,le matérialism

e scientifique.Les m

odèles inventés pour expliquer les phénomènes

physiques,chim

iques,biologiques et autres ne sont justem

entque des «m

odèles».L’arsenal mathém

atique et donc conceptuelqui sous tend ces m

odèles ne représente,en aucun cas,une véritéultim

e.En clair,

la vérité scientifique n’existe pas.M

ême si le

modèle m

atérialiste est parfois utile et pratique pour expliquercertains phénom

ènes,il ne faut surtout pas en rester prisonnier.

Une civilisatio

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...

245

en leur temps avoir une certaine efficacité,elles sont m

aintenantcaduques,

absurdes et

stupides.Finalem

ent,parm

i nos

concitoyens,qui sont ceux qui croient encore aux m

ythes duprogrès technologique,de la croissance,du bonheur découlant dela techno-science ?

Les

citoyens pressentent

parfaitement

que notre

civilisation va droit dans le mur,m

ais,ils ont peur du changement

et ils se demandent ce qui va bien pouvoir rem

placer cettecivilisation qui aura été finalem

ent bien plus destructrice queglorieuse.Il existe une véritable attente,de la part des Français,pour

une nouvelle

vision.L’utopie

d’hier est

l’ordinaired’aujourd’hui.Le fait qu’une idée soit prém

aturée ne signifie pasqu’elle ne soit pas réalisable un jour futur.D

ans notre civilisation,avoir l’esprit ouvert,c’est-à-dire sans préjugé,est assez rare,nonpas parce que l’intelligence en est absente,m

ais par conformism

esocio-psychologique qui veut que l’on soit en accord avec lam

ajorité,faute de quoi on risque de subir l’exclusion du groupe.Si on a une haute idée de l’H

omm

e,on peut se dire quechacun a les m

oyens d’être critique,que rien ne nous empêche

d’ouvrir les yeux.Dans la pratique,cela requiert de l’héroïsm

e.Etpeut-on exiger que tous les gens d’aujourd’hui,

pris dans cesystèm

e,soient des héros ? Il faut distinguer différents niveaux.Le cas de ceux qui veulent le pouvoir ou qui en profitent m

érited’être exam

iné de près.Cela ne veut pas dire qu’il faudrait les

envoyer dans des camps de travail.Pour les intellectuels qui ont

des loisirs,qui ont du temps,qui en principe ont de la culture,

ceux-là peuvent être soupçonnés de lâcheté.Mais pour ce qui est

de l’ensemble des citoyens,il y a des gens de qualité,au sens

humain,littéralem

ent conditionnés par le système.

Les civilisations sont mortelles,elles aussi,et la nôtre se

meurt,

pendant que la nouvelle est déjà en gestation au seinm

ême de l’actuelle.

Et pendant ce temps-là,

notre monde

présente une face de plus en plus uniforme,internationalisée par

l’économie,les sciences,les m

ass-médias et les toutes puissantes

244

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 244

Page 124: Nouvelle Civilisation 2012

mythes qui fondent la prétention à la m

aîtrise rationnelle de lanature et la croyance au progrès,

l’idée du développement est

totalement dépourvue de sens et les pratiques qui lui sont liées

sont rigoureusem

ent im

possibles parce

qu’impensables

etinterdites.C

es peuples traditionnels –d’A

frique,d’Am

érique dusud ou d’A

sie– sont heureux car ils ignorent «cette idée neuve en

Europe»,le bonheur,qui découle du progrès.

Revenons aux vraies valeurs,renouons avec notre nature

profonde et réconcilions-nous avec notre mère à tous :la Terre.

Le moine dom

inicain Mathew

Fox a dit dans un écrit au titreprovocateur, M

a dernière déclaration avant d’être réduit au silencepar le Vatican

:«la Terre-mère est en danger,à cause de l’anthro-

pocentrisme de la religion,de l’éducation et de la science de ces

trois derniers

siècles.N

ous avons

besoin d’un

nouveaucom

mencem

ent,axé sur le caractère sacré de la planète...

Nous croyons que tous les adultes peuvent toucher l’enfant divin

qui existe à l’intérieur d’eux-mêm

es.»C

ela dit,la technique nous est bien utile,et il ne s’agit pas,bien entendu,de revenir à la bougie ! M

ais sachons,simplem

ent,utiliser les techniques pour le bien être de l’hum

anité et non pasde

faire l’erreur

métaphysique

fondamentale

qui serait

l’instauration d’une « religion » :le m

atérialisme scientifique.

Il faut remettre les choses à leur place,les techniques sont là pour

nous rendre la vie plus confortable et plus facile ;point final !

L’imagination au pouvoir !

«Lorsqu’un seul homm

e rêve ce n’est qu’un rêve.Mais si

beaucoup d’homm

es rêvent ensemble,c’est le début d’une réalité.»

Hundertw

asserIl est bien norm

al que les maîtres,les dom

inants d’unesociété fassent en sorte que les dom

inés ne puissent pas imaginer

qu’un autre monde est possible.A

près tout,ils n’ont pas envieque ça change,tout baigne pour eux ! Tous les m

oyens sont bons

Une civilisatio

n s’é

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...

247

La technoscience s’est instaurée comm

e la religion,la croyancedom

inante en Occident.

Au nom

de cet intégrisme,les gourous de la technoscience

se permettent,entre autre,de m

anipuler le vivant.En fait,aussilongtem

ps que nos démocraties seront aux ordres des pouvoirs

financiers et de leurs gourous les techno-sorciers économistes,

physiciens ou biologistes ;aussi longtemps que la croissance et le

profit de quelques privilégiés passeront avant le respect de lanature,

des êtres vivants en général et des milliards d’être

humains en particulier;aussi longtem

ps que nous accepterons detravailler,

de consomm

er et de vivre sans nous remettre en

question ;aussi longtemps que nous aurons peur d’avoir peur du

changement;

le matérialism

e néo-libéral continuera inexora-blem

ent sa destruction des cultures,des peuples,

des forêtstropicales,de la couche d’ozone...et de notre propre hum

anitéintérieure.

Nous deviendrons alors les rouages parfaitem

entefficaces,productifs et rentables du nouvel ordre m

ondial néo-libéral.Les peuples heureux ignorent le Progrès.Ils ignorent larationalité,

le tem

ps calculé

et les

mathém

atiques,donc

l’économie et le calcul économ

ique.Technique et économie sont

enchâssées dans le social.Leurs représentations en témoignent.

Celles-ci sont le plus souvent tournées vers le passé,donc anti-

évolutionnistes :l’homm

e descend des dieux et non des singes...La construction im

aginaire du progrès comm

e du développement

est dans ces conditions quasi impossible.

Dans beaucoup de

civilisations –peut-être toutes– avant le contact avec l’O

ccident,le concept de développem

ent était tout à fait absent.Ces sociétés

traditionnelles ne considèrent pas que leur reproduction soitdépendante d’une accum

ulation continue de savoirs et de bienscensés rendre l’avenir m

eilleur que le passé.Les valeurs sur

lesquelles reposent le développement,et tout particulièrem

ent leprogrès,

ne correspondent pas du tout à des aspirations uni-verselles profondes.C

es valeurs sont liées à l’histoire de l’Occident,

elles n’ont aucun sens pour les autres sociétés.En dehors des

246

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 246

Page 125: Nouvelle Civilisation 2012

Essayons sereinement d’analyser ce que chacun fait de

son temps sur une échelle,pour son utilité,de +10 à –10.Q

uelm

étiers pour quelle utilité et quelle rémunération ? Vous êtes

agriculteur bio :10 (vous êtes indispensable et vous contribuez àla

bonne santé

de vos

concitoyens).Vous

êtes infirm

ière,professeur d’école,etc :8 (on aura toujours besoin de vous).Vousêtes

ouvrier dans

une usine

qui fabrique

des objets

deconsom

mation à l’utilité incertaine :de +5 à –2 ( en fonction de

l’utilité ! de toute façon vous avez décidé que vous n’aviez pas lechoix et qu’il fallait m

ieux faire ça que de rester à la maison à

picoler !).Vous êtes publicitaire et vous avez en charge de faire laprom

o de la nouvelle boisson de chez Coca C

aca :–5 (vous

contribuer à l’embonpoint de la jeunesse et dépensez beaucoup

d’énergie et de papier pour cela !).Vous êtes ouvrier,technicien,ingénieur chez un fabricant de m

issiles :respectivement :-6,-7 et

–8 (vous passez votre temps à faire des trucs qui espérons ne

serviront jam

ais!).Vous

êtes euro-technocrate

ou directeur

financier d’une banque :-10 (vous êtes responsable de toutes lesbêtises du m

onde moderne et en plus vous êtes arrogant et très

bien payé !).Ne le prenez pas m

al,c’était juste un exemple !

Mais vraim

ent,posez vous la question :qu’est-ce que jefais de m

on temps ? Vous travaillez au noir com

me artisan.Bravo,

on a besoin de vous et de toute façon vous payez assez d’impôt

indirect comm

e ça (TIPP,T

VA) ! vous êtes bénévole pour une

association d’aide sociale.Deux fois bravo,m

ais vous devriez êtrepayé si le m

onde marchait à l’endroit ! Bref,à chacun de voir ce

qu’il fait de son temps en dehors du tem

ps passé pour lui et sesproches.

Soyez honnête,regardez vraim

ent les implications de

votre activité sociale (rémunéré ou bénévole) et si jam

ais voustrouvez qu’elle est absurde,

inutile ou nuisible… arrêtez et

changez d’activité ! comm

e on dit,il vaut mieux être chôm

eurque contrôleur dans le m

étro qui devrait,d’ailleurs,être gratuitdepuis bien longtem

ps ! U

ne crise économique et financière globale serait la

meilleure chose qui pourrait arriver pour sortir de l’absurdité du

Une civilisatio

n s’é

tein

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tre s’é

veille

...

249

pour nous

empêcher

de croire

qu’il est

possible de

vivreautrem

ent:la peur du changem

ent,la carotte de la consom

-m

ation,on ne peut pas changer le monde,c’est com

me ça,etc.

Les mass m

édias et en particulier la télé sont là pour ça !M

ais en

fait,le

monde

n’est que

l’addition des

représentations individuelles.Le monde change à chaque instant,

il renaît à chaque naissance,il meurt à chaque décès.Parfois il

change brusquement parce que les vieilles représentations sont

éculées,m

ortes,néfastes,

injustes,stupides,

absurdes.Il s’agit

juste de croire qu’un autre monde est possible,c’est tout !

Toute civilisation

repose sur

une idée,

une vision

collective.A

lors au

boulot,im

aginons ensem

ble le

futur.Im

aginons le monde que nous voulons.

L’absurdité c’est dem

aintenir une rareté artificielle pour pouvoir continuer à faire duprofit sur les biens issus de nos outils de production.L’absurditéc’est de gaspiller les seules ressources véritablem

ent rares quesont les richesses naturelles.

L’absurdité c’est de continuer àentretenir l’idée que la répartition de la richesse doit se faire,uniquem

ent,en fonction de notre implication dans l’instrum

entproductif.L’absurdité c’est d’entretenir les nouveaux seigneurs :les financiers qui ne font que brasser des électrons dans des fils decuivre.L’absurdité c’est de se stresser pour innover et créer sanscesse de nouveaux m

odèles et gadgets pour vendre plus etgaspiller davantage.

Le bon sens nous invite plutôt à produirelocalem

ent,limiter les déplacem

ents inutiles de marchandises et

de personnes,prom

ouvoir les déplacements peu énergivores

comm

e le train,l’autobus,la bicyclette.Se détresser au travail.Pourquoi produire plus et plus vite alors que c’est justem

ent leproblèm

e ! établir des processus démocratiques dans les grands

entreprises nouvellement nationalisées et les services publiques.

Une double direction,une personne nom

mée par le pouvoir élu

et une autre élue par la base de l’entreprise

248

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 248

Page 126: Nouvelle Civilisation 2012

villes occidentales,les gens font 50 km en voiture ou en transport

en comm

un pour se retrouver devant un ordinateur dans unbureau où l’am

biance n’est pas forcément bonne...où finalem

enttout est basé sur le m

ensonge,la loi du profit,il n’y a qu’une règlede base :exploiter la seule m

ine inépuisable,c’est-à-dire la bêtisehum

aine ! Vendre ! Vendre ! vendre ! Pour relancer la croissance !Les gens se déplacent de plus en plus et de plus en plus vite,m

aisfinalem

ent est-ce vraiment utile d’aller de Paris à M

arseille en 3hpour aller négocier un contrat et revenir le soir m

ême ? Plus les

moyens de m

obilité sont efficaces,plus les gens se déplacent pourfaire

marcher

l’économie,

tout ceci

est fondam

entalement

absurde quand on y réfléchit attentivement.Il suffit de constater

l’augmentation

du cancer

dont l’une

des causes

estl’augm

entation des intrants dans l’agriculture intensive.Le stressde la vie m

oderne,le fait que les rapports hum

ains ne sont,souvent,plus que des rapports m

archands.La dégradation de laqualité de vie dans les cités dortoirs.A

ux USA

,les nantis qui,bien souvent,font usage d’anti-dépresseurs,s’enferm

ent dans denouvelles citadelles.Il est donc dém

ontré que la consomm

ation etle

confort m

atériel n’apportent

pas le

bonheur.E

n fait,

l’essentiel:l’amour,l’am

itié,la santé,la beauté,la convivialité,unesprit paisible,la liberté intérieure,l’ouverture aux autres...nes’achète

pas.L

e bonheur

est intérieur.

Réduisons

notreconsom

mation de m

atières premières et d’énergie,

diminuons

notre agitation frénétique.Si on vivait dans une cité où les lienssociaux sont plus agréables,si les gens se déplaçaient m

oins ettravaillaient près de chez eux,si la nourriture était issue d’uneagriculture saine,

s’il n’y avait plus de marketing,

d’agressionspublicitaires,si les gens n’étaient pas toujours obligés d’entretenirun systèm

e qui est tout le temps en train de les trom

per pour leurvendre toutes sortes de produits et de services plus ou m

oinsinutiles ou jetables.Tout le m

onde est prisonnier de ce système

extrêmem

ent pervers,

nous vivons

dans la

douce dictature

capitaliste,la démocratie n’existe pas car le pouvoir politique n’a

plus la capacité de battre monnaie.Le m

onde change parce que

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

251

capitalisme,pour qu’il y ait de réels changem

ents.À ce m

oment-

là,les exécutifs des différents pays souverains pourraient déclarerfaillite et se réapproprier la création m

onétaire.Actuellem

ent enFrance,les dettes publiques et privées cum

ulées représentent plusde 60 000 €

par citoyen ! Plus personne ne s’étonne de payer desim

pôts qui servent en grande partie à payer les intérêts sur ladette publique ! Le systèm

e bancaire international a le privilègede battre m

onnaie,c’est lui qui crée l’argent et c’est inacceptable.

Les prochaines années seront décisives pour l’humanité,

avec l’apparition d’une crise économique m

ondiale importante

pouvant potentiellem

ent aboutir

à des

changements

catastrophiques.À ce m

oment-là,il va se produire un véritable

retour de la politique avec un grand «P» c’est-à-dire que les

citoyens vont comm

encer à se poser de vraies questions,à savoircom

ment gérer la cité,com

ment répartir le travail,les richesses,

faire attention à notre planète,etc.Cette civilisation est en train

de mourir.L’idéologie dom

inante est fortement rem

ise en cause.Les gens arrêteront de croire l’économ

iste de service qui leur dit«soyez

un bon

citoyen,SV

P,consom

mez

pour relancer

lacroissance !» C

onsomm

er est devenu un devoir,c’est absurde.C

e systèm

e,cette

idéologie s’effondrera

lorsque les

gensarrêteront de croire à ce discours.

Parfois on peut se demander de quelle crise on parle.

Beaucoup d’événements ont lieu,m

ais la vie actuelle n’est pas sidram

atique,m

ême s’il y a des m

illiers de gens qui font lespoubelles.D

ans l’ensemble tout se passe bien.M

ais la situationest urgente,

il nous faut réagir.N

ous avons l’impression en

Occident que tout le m

onde vit bien puisque que presque tout lem

onde peut

consomm

er à

satiété.M

ais est-ce

que cette

surconsomm

ation ordonnée par les instances dirigeantes nousapporte réellem

ent le bonheur,autrement dit,est-ce qu’on est

plus heureux de consomm

er cette nourriture dénaturée,est-ceque les gens sont si heureux que ça ? D

ans la plupart des grandes

250

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 250

Page 127: Nouvelle Civilisation 2012

Notre société est basée,d’un point de vue idéologique,sur

la révolution du siècle des lumières.La rem

ise en question de lajudéo-chrétienté et de leurs prêtres a conduit au m

atérialisme.

Mais on ne peut pas couper l’hom

me de ce qui le rend

profondément

humain.

Il ém

erge forcém

ent en

nous la

compréhension que quelque chose perdure après notre m

ortlorsque l’on réalise notre finitude physique et le fait que nous nesom

mes pas une m

achine.Pour un matérialiste tout est perm

is ;car si rien ne perdure après la m

ort,quoi que l’on fasse dans cettevie,cela ne porte pas de conséquences.«A

près moi,le déluge

».Le

matérialism

e c’est

l’ouverture au

cynisme.

Les valeurs

spirituelles qui ont été développées par toutes les traditions del’hum

anité sont indispensables pour une vie sociale stable etdurable.C

e qui est indispensable,c’est cet acte gratuit d’amour

et de

compassion

pour les

autres et

pour la

nature.U

nm

atérialiste s’en

fout com

plètement

s’il installe

une usine

polluante,il se fout d’exploiter les gens ou de détruire la naturepuisque la seule chose qui com

pte c’est le profit imm

édiat.Une

distinction est à faire entre la religion institutionnalisée sousl’ancien

régime,

par exem

ple,qui

était un

instrument

dem

anipulation des masses et la spiritualité.D

ans sa lutte contrel’aristocratie,la bourgeoisie a rem

is en cause la religion car ellereprésentait

une institution

sclérosée et

décadente,puis

labourgeoisie a été obligée de se réapproprier la religion pour sedonner une justification m

étaphysique à sa domination sur la

classe non détentrice des moyens de production.La religion au

XV

III emesiècle était vraim

ent l’opium du peuple.Pour s’attaquer au

capitalisme,M

arx a été obligé de critiquer le fondement spirituel

de la société.

Au X

VIII em

esiècle,lorsque l’on a rejeté la religion,on a jetéle bébé et l’eau du bain ! Les religions m

ettent en avant les valeursintrinsèques que sont l’am

our,la com

passion,la tolérance,

lagénérosité,l’ouverture aux autres,etc.,bref,chacun sait quellessont les valeurs hum

aines.Si en rejetant la religion nous nous

Une civilisatio

n s’é

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...

253

de moins en m

oins de gens croient que la consomm

ation estsynonym

e de bonheur.Le bonheur n’a pas vraiment à voir avec

l’avancement de la technologie.La techno-science ne peut nous

apporter qu’un petit plus afin de nous rendre la vie un peu plusconfortable et ça s’arrête là ! C

ette croyance que le progrèstechnique nous apporte forcém

ent et toujours le bonheur est unpostulat qui nous vient du siècle des lum

ières en Europe.Dans

d’autres traditions,

comm

e le

bouddhisme,

le bonheur

estintérieur.U

n yogi (grand pratiquant de la méditation) peut vivre

dans le dénuement le plus total et être parfaitem

ent heureux.À

l’opposé,un riche américain qui vit dans une m

aison superbeavec piscine peut parfaitem

ent prendre des anti-dépresseurs tousles jours parce que c’est un tel bouillonnem

ent dans sa tête qu’iln’arrive plus à supporter les autres ni m

ême lui-m

ême.

Le bonheur n’a vraiment pas grand chose à avoir avec le

confort matériel.R

egardez comm

ent vivent les gens de certainspays d’A

sie ou d’Afrique dans les cartiers populaires.

Ils ontsouvent

bien plus

le sourire

que beaucoup

de citoyens

occidentaux qui se gavent d’anti-dépresseurs pour supporterl’absurdité de notre m

odernité ! il ne faut pas confondre sobriété,pauvreté et m

isère.

Cela dit,la crise est partout.Il y a 10%

de gens qui sontau chôm

age,beaucoup travaillent au SMIC

et n’ont que le strictnécessaire pour payer leur loyer et leur nourriture.Souvent lesconditions de travail sont difficiles,

d’autres encore ont unesituation précaire.

Grâce à des m

oyens de production d’unegrande efficacité nous pourrions travailler très peu m

ais à causede règles du jeu social profondém

ent iniques,les richesses

produites sont

mal

réparties.Seule

la politique

peut nous

apporter les solutions pour sortir du capitalisme agonisant.Le

marché n’ayant pas d’esprit,pas d’état d’âm

e,il ne peut aller quedans

le sens

de son

propre renforcem

ent,se

résorber,se

recroqueviller sur lui-mêm

e comm

e un œuf qui pourri.

252

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 252

Page 128: Nouvelle Civilisation 2012

Il n’y a aucune raison de lier le libéralisme économ

ique etle libéralism

e politique comm

e le fait Fukuyama.La définition de

James Bryce dans son ouvrage sur la dém

ocratie qui limite les

droits fondam

entaux à

trois catégories

:les

droits civils,

«exemption de contrôle du citoyen en ce qui concerne sa

personne et sa propriété (individuelle et jusqu’à une certainelim

ite!)»;

les droits religieux,«exem

ption de contrôle dansl’expression des opinions religieuses et de sa pratique du culte » ;et ce que Bryce appelle les droits politiques,

«exemption de

contrôle pour tout ce qui ne touche pas au bien-être de lacom

munauté dans son ensem

ble au point de rendre un contrôlenécessaire »,ce qui inclut la liberté de la presse n’est absolum

entpas incom

patible avec un socialisme réel.

Il y a un important chantier pour déconditionner les

classes populaires que le capitalisme,l’économ

ie de marché,le

libéralisme économ

ique –qui sont des expressions parfaitem

entsynonym

es– n’est pas indépassable.Les médias dom

inants ontpresque réussi à m

ettre dans la tête de la plupart de nosconcitoyens qu’il est im

possible d’imaginer un m

onde qui soitradicalem

ent meilleur que le nôtre,ou un avenir qui ne soit pas

fondamentalem

ent démocratique et capitaliste.

Dém

ocratique,bien sur! C

apitaliste,non m

erci! le lavage de cerveau estperm

anent.Parfois

cette propagande

prend des

formes

loufoques.C

omm

e dans ces films de SF qui se passent dans

plusieurs siècles mais toujours avec une société capitaliste com

me

toile de fond !

Le capitalisme est une escroquerie,on connaît les escrocs,

on comprend bien l’instrum

ent de manipulation,m

aintenant ils’agit d’avoir le courage de définir un projet de société qui varem

placer ce système fait pour et par eux-m

êmes.C

omm

e nousallons le voir avec Skolim

owski,les valeurs hum

aines,les valeursintrinsèques,

ne sont pas que des instruments perm

ettant auclergé

de faire

régner l’ordre.

Ce

sont des

formes

et des

Une civilisatio

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...

255

débarrassons aussi de ces valeurs humaines fondam

entales,nousfaisons une grave erreur.Le m

arxisme a rejeté la religion et ils ont

eu bien du mal à retrouver ces valeurs intrinsèques.

Nous ne

pouvons pas nier que l’être humain est un être sensible et qu’il

possède ces valeurs à l’intérieur de lui-mêm

e.À

toutes lesépoques,dans toutes les civilisations et dans toutes les religionsces valeurs intrinsèques sont le fonds com

mun de ce qui a

conduit notre humanité.Beaucoup de gens considèrent que la

religion est un enfermem

ent,une belle histoire avec de belles

images pour les enfants sages.C

ela est dû à l’oppression du clergéqu’ont dû subir nos arrière-grands-parents,nos grands-parents...et cela reste inscrit dans notre inconscient.La religion doit êtreun rem

ède aux interrogations et aux souffrances fondamentales

et non pas un instrument de m

anipulation des classes dominées

par les classes dominantes.

L’achèvement,

le but de la viehum

aine c’est de devenir une bonne personne et non pas de nepenser qu’à soi,à son confort et à sa petite personne.En clair,nous ne pouvons pas nier notre hum

anité.Les différences

métaphysiques entre les différentes traditions spirituelles sont

secondaires.

La spiritualité,ce n’est pas se couper du monde.Bien qu’il

soit parfois bénéfique de se retirer de la vie mondaine afin de

méditer

pour y

voir ensuite

plus clair,

une vraie

pratiquespirituelle ne peut être que tournée vers les autres afin decontribuer à l’am

élioration des conditions générales d’existence.L’action politique est une bonne façon d’utiliser notre existenceau profit des autres puisque nous agissons pour essayer de nousorganiser dans la cité pour que tout le m

onde puisse vivre plusheureux.Je ne fais pas confiance à un politique m

atérialiste.Pourfaire de la politique,

il faut être habité par quelque chose desupérieur.N

ous somm

es là pour servir les autres et il faut,sanscesse,se surveiller afin de ne pas se servir des autres.La politiqueest une action spirituelle.

254

Nouvelle civilisation 2012

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Page 129: Nouvelle Civilisation 2012

a suggéré qu’il y a progrès et donc finalité que l’on est obligé decroire que l’histoire aurait un point final ! Il n’y a ni progrès,nicroissance inéluctable,

ni linéarité,ni cycle dans l’histoire.

Labase de l’histoire de l’hum

anité est la représentation majoritaire,

collective et inconsciente que l’on se fait de notre vision du vivreensem

ble.L’histoire est faîte de confrontations des idées des unset des autres.

Nous som

mes tous acteurs et réalisateurs de la

grande pièce de théâtre de l’humanité.

Connaissances et valeurs

D’H

enryk Skolimow

ski qui est docteur en technologie eten philosophie,il est né en 1930 et il vit en californie.Il collaboreactivem

ent à

l’ Ecologist.Il

est professeur

de philosophie

écologique à l’université de lods en Pologne.Il a écrit Eco-

philosophieen 1971 dont est extrait ce chapitre :Connaissances et

valeurs.Il

est indispensable

de le

lire pour

comprendre

l’émergence du scientism

e et la cause de beaucoup de nosproblèm

es actuels.Ensuite,aller faire un tour sur son site…

Nous com

mençons cette étude par certaines distinctions,

indispensables pour comprendre la vision scientifique du m

onde.En m

ême tem

ps,elles sont la cause de beaucoup de nos

problèmes actuels,conceptuels et autres.L’une est la distinction

entre le savoir et les valeurs.Leur séparation fut un événement

considérable dans

l’histoire intellectuelle

de l’O

ccident,conduisant

à l’ém

ancipation des

disciplines scientifiques

spécialisées du corps de la philosophie naturelle.Ce fut aussi un

événement périlleux :à long term

e,il entraîna une conception del’univers sem

blable à un mécanism

e horloger et l’élimination

progressive de notre savoir en désaccord avec cette compré-

hension mécanique,y com

pris les valeurs intrinsèques,qui furentrem

placées par des valeurs instrumentales.Logiquem

ent,deuxprocessus

différents sem

blent avoir

eu lieu

:d’une

part,

Une civilisatio

n s’é

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veille

...

257

structures,élaborées

au cours

des m

illénaires d’expérience

humaine,qui perm

ettent à l’individu de se transcender et ainsid’obtenir le m

eilleur de lui-mêm

e.En fait,toutes les sociétés etles civilisations antérieures au capitalism

e ont développés desstructures basés sur des valeurs fondam

entales de partage et decoopération.Tous les groupes hum

ains et toutes les traditionsspirituelles ont encouragé les individus à développer,la vertu,desvaleurs de générosité,de patience,de détachem

ent,de sobriété,de tolérance,de persévérance,de discipline et d’éthique.Q

u’est-ce que l’éthique ? Sa m

eilleure définition :ne pas faire au autresce que l’on ne veut pas que l’on nous fasse ! C

’est si simple !

La plupart des « valeurs » du capitalisme sont à l’opposé

de ces valeurs intrinsèques.Ce sont les vices du chacun pour soi,

de la compétitivité,de la guerre économ

ique,de l’égoïsme,du

profit individuel,etc.Les principaux laudateurs du capitalisme,

comm

e Madam

e Thatcher par exem

ple,vont mêm

e jusqu’à direque la société n’existe pas que seul l’individu existe

! Quelle

ineptie! Les êtres hum

ains sont grégaires depuis l’aube del’hum

anité.L’hom

me n’est pas un anim

al solitaire et indivi-dualiste.Toutes les études ethnologiques m

ontrent à l’évidenceque l’hum

anité c’est construite par le partage,l’échange et la

coopération.

L’histoire du

capitalisme

fera parti

de l’histoire

del’hum

anité.Que l’on estim

e sa durée à 5 siècles ou plus ou moins,

n’a pas beaucoup d’importance.L’objet de cet ouvrage n’est pas

d’analyser les aspects positifs de cette histoire.Et il y en a eu

certainement quelques uns ! O

n ne refait pas l’histoire,mais ce

qui est certain,c’est que ce n’est pas la fin de l’histoire.

Lelibéralism

e économ

ique,l’économ

ie de

marché

n’estcertainem

ent pas l’achèvement,

le mode ultim

e d’organisationpour le genre hum

ain.Je doute,de toute façon,que l’humanité

aille vers un quelconque « progrès » ou vers une « finalité ultime

».C

e n’est pas parce que Kant,dans la lignée du siècle des lum

ières,

256

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 256

Page 130: Nouvelle Civilisation 2012

du m

atérialisme

(dont le

marxism

e fut

un aspect),

de la

rationalité scientifique et de l’efficacité technologique,ouvrirentla voie à l’industrialisation qui,

hélas,se développa en âge de

dévastation de

l’environnement.

Le

cap était

mis

sur le

«meilleur» des m

ondes,condamnant les valeurs traditionnelles

(intrinsèques) à l’oubli.La science ne prit pas son essor dans un vide social,m

aisdans une culture en voie de développem

ent.La lutte contre lesaspects figés des religions institutionnalisées fut m

enée au XV

II eme

siècleet X

VIII em

e sièclesiècle avec presque autant d’intensité qu’au

XIX

eme.M

ais ce dernier fut plus agressif et réussit mieux à freiner

l’influence de

la religion

sur la

pensée.La

vision laïque,

rationnelle et scientifique du monde se répandit victorieusem

entà cette époque.Il sem

ble qu’il ne restait plus qu’à l’appliquer ;leparadis terrestre était proche.

La lutte entre la science et lareligion ne se lim

ita plus à l’intellect,à l’explication du monde qui

nous entoure.

Ce

fut aussi

une bataille

idéologique et

eschatologique car il était question de «fin»de la vie hum

aine.R

eprésentant le

statu quo,

la religion

était tournée

versl’intérieur;

elle enjoignait l’homm

e de se perfectionner et dechercher

sa récom

pense ultim

e dans

l’au-delà.La

sciencereprésentait un processus de changem

ent continuel :tournée versl’extérieur,

elle promettait la délivrance ici et m

aintenant,sur

terre.Dans cette lutte,la religion contractait souvent alliance avec

les valeurs intrinsèques,les soutenant et s’appuyant sur elles.Lascience par contre s’alliait au progrès.Les corollaires de ces deuxforces opposées –

les valeurs intrinsèques et le progrès– devinrentdes adversaires.A

insi,des individus «progressistes» et «révolu-tionnaires»

démystifiaient

avec la

mêm

e véhém

ence et

lesreligions et les valeurs traditionnelles qu’ils s’identifiaient auxm

œurs féodaux et bourgeois,

les déclarant indignes des temps

nouveaux qui

aspiraient à

la vigueur,

au rationnel

et au

pragmatism

e.C

e clim

at fut

le terrain

idéal pour

écarterprogressivem

ent les valeurs intrinsèques comm

e les vestiges d’unm

onde désuet.Il n’est donc guère étonnant que les nouvelles

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

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veille

...

259

l’exploration intensive du monde physique,

et d’autre part,la

lente disparition

des valeurs

intrinsèques.C

ependant,cette

séparation logique est trompeuse car nous ne som

mes pas en

présence de deux processus,mais de deux aspects différents du

mêm

e mécanism

e.De plus,la quête d’explications scientifiques

et la forte croissance des sciences physiques coïncidaient avec ledéclin des valeurs intrinsèques et s’inscrivaient dans son contexte.L’augm

entation des connaissances dans le monde de la physique

s’est faite au détriment des valeurs hum

aines.Q

uand les uness’élèvent,les autres chutent.Il s’ensuit que la résurrection desvaleurs intrinsèques et leur rétablissem

ent au centre de nos viespeuvent être m

enés à bien.Ce bouleversem

ent se fera sans douteaux dépens de notre adulation pour la science et les faitsphysiques que nous avions abusivem

ent promus au rang de

divinités.Pour les paragraphes suivants :Les quatre positions

historiques originelles; L’empirism

e classique et L’anti-empirism

e;

voir :ww

w.jutier.net/contenu/skolimow.htm

L’éclipse des valeurs au XIX

èmesiècle

Bien que les progrès des sciences naturelles au XV

II eme siècle

fussent considérables,les valeurs traditionnelles continuèrent àprévaloir.D

es empiristes tels que Locke et H

ume postulèrent la

séparation de la connaissance et des valeurs.Le X

VIII em

esiècle

devait être celui de la transition.Les slogans de l’illum

inationfrançaise furent à la fois libérateurs –

pour ceux attachés auxvisions prom

ues par les religions anciennes– et profondément

contraignants,parce qu’ils ouvraient le chemin au m

atérialisme

vulgaire,au positivisme superficiel et à l’effacem

ent des valeursque connu le X

IXem

esiècle.Le X

IXem

esiècle fut marqué par le triom

phe de la science etde la technologie et par une extension sans précédent de la visionscientifique du m

onde.L’imposition agressive du positivism

e et

258

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 258

Page 131: Nouvelle Civilisation 2012

comm

e secondaires,insignifiantes ou inexistantes dans un monde

où règnent

les faits

nus,l’objectivité

clinique et

la raison

scientifique.Il en faut peut pour réaliser que la pensée de Bazarova rem

porté la victoire;

sa philosophie est incarnée par dessociétés entières.

Le Bazarovisme a im

posé sa domination,

neserait-ce

qu’à titre

implicite,

dans la

société technologique

contemporaine,

en Orient com

ment en O

ccident.U

n regardserein est suffisant pour réaliser que l’U

nion Soviétique étaitautant dom

inée par les Bazarovs que la nôtre.La manie de la

croissance économique (identifiée à tort au progrès) continue,la

pensée endoctrinée appelée analyse des coûts et des profits(considérée à tort com

me la m

éthodologie la plus valable),lesefforts

considérables pour

rationaliser tous

les aspects

del’existence hum

aine,sont tous des pièces du mêm

e puzzle,de lam

ême philosophie.

Nos universités se sont spécialisées pour

produire et former des Bazarovs.

Le problème est grave car,

mêm

e si nous en somm

es profondément conscients,

nous n’ypouvons rien.C

omm

e courant social dominant,le Bazarovism

e aenvahi les structures de notre société et de notre enseignem

ent.L’un des aspects des plus alarm

ants de la situation est que lesBazarovs se considèrent com

me les «flam

beaux du progrès»,«lespionniers de l’hum

anité»,«les nouveaux constructeurs du m

ondeau bénéfice de tous».Ils servent ainsi les intérêts les plus grossiersdu statu quo et sont les pionniers des destructions écologiques ethum

aines.En fait,

ils n’incarnent que le conformism

e et laservitude.En quelques décennies,les «révolutionnaires» et les«progressistes» sont devenus partisans résolus du statu quo.

Au cours de la dernière décade,les vrais révolutionnaires

ont tenté de rallumer notre intérêt pour le bien-être d’une

humanité unie.Ils n’ont pas été les rationalistes à l’esprit solide

qui proposaient de «dégager les décombres de l’H

istoire» pour

tracer des voies nouvelles,mais les «doux rêveurs» qui croyaient

aux valeurs intrinsèques,m

anifestaient des tendances parfoism

ystiques et se déclaraient hostiles à la science et au progrès.Lerésultat de ces changem

ents pénibles quant aux termes «raison

»,

Une civilisatio

n s’é

tein

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veille

...

261

doctrines sur les valeurs s’efforcent de servir la vision scientifiquedu m

onde et de justifier sa suprématie.La doctrine utilitariste

proclamait que notre éthique et nos actes devaient être basées sur

le principe du plus grand bien pour le plus grand nombre.

Formulé ainsi,l’utilitarism

e ne semble pas soum

ettre l’éthiqueaux diktats de la science.

Toutefois,le courant fut aussitôt

vulgarisé et il en résulta la traduction suivante :la plus grandequantité m

atérielle pour le plus grand nombre d’individus.Tel est

l’éthique sous-entendue par la société technologique ou deconsom

mation.

Nous pouvons donc voir que l’utilitarism

e estdevenu l’allié du progrès m

atériel,sa justification éthique.

Ce

progrès lui-mêm

e est devenu une part essentielle de la visionscientifique et technologique du m

onde.L’historien scrupuleuxpourrait objecter que cette interprétation fait violence au sensprim

itif de l’utilitarisme tel qu’exposé par Jerem

y Bentham et

John Stuart Mill.Les doctrines éthiques sont jugées en fonction

de leur

application dans

la pratique.

L’utilitarisme

fut«instrum

entalisé» et intégré par la société technologique avec

tant de facilité,ce qui m

ontre simplem

ent combien il était en

accord avec l’homogénéisation croissante du «m

eilleur» desm

ondes.Bentham et M

ill étaient après tout des empiristes par

excellence du XIX

èmesiècle et leurs idéologies incarnaient toutes

les limitations typiquem

ent empiristes.D

’autre part,le nihilisme

et le scientisme proclam

aient haut et fort l’évangile de la science,divinisaient les faits et discréditaient tout produit de l’esprithum

ain en

le considérant

comm

e dépourvu

de sens

etréactionnaire.Sergei Bazarov est l’un des représentants des plusfrappants de cette nouvelle pensée.Tel que décrit par Tourgenievdans son rom

an Pères et fils,Bazarov est un robuste défendeurexubérant de la science,

du matérialism

e et du monde qui a

adopté les faits et les connaissances positives comm

e valeurssuprêm

es.Il

renie l’art,

la poésie

et les

autres «niaiseries

romantiques».

Bazarov incarne une synthèse du nihilisme,

dum

atérialisme,

du scientisme et du positivism

e dominants qui,

chacun à sa manière,

considéraient les valeurs intrinsèques

260

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 260

Page 132: Nouvelle Civilisation 2012

Information – connaissance – sagesse

Entre 1700 et 1900,l’homm

e fut divisé en deux moitiés !

Nous séparâm

es la connaissance de l’homm

e de son essence,deses valeurs,de ses intérêts transcendantaux.La connaissance futisolée et placée dans un récipient à part :le cerveau.C

e dernier futconsidéré com

me un coffre à outils,

renfermant tous les objets

nécessaires au travail en cours.Ainsi prit fin l’unité de l’hom

me et

de sa connaissance,il n’y a plus que des outils spécifiques destinésà des tâches spécifiques.

La connaissance devient information

pure.Le processus entier est dépersonnalisé,mécanisé,adapté à

l’ordinateur.La séparation des faits et des valeurs,de l’homm

e etde sa connaissance,

du phénomène physique et des «autres»

phénomènes,est une conséquence de l’atom

isation de la physiqueaussi bien que du m

onde humain.

Le processus d’isolement,

d’abstraction et de séparation (rendre un phénomène étranger aux

autres),qui était la condition préliminaire de la pratique efficace de

la science moderne,

était en fait un processus d’aliénationconceptuelle.

Cette dernière devint à son tour une aliénation

humaine :l’hom

me se rendit lui-m

ême étranger à sa connaissance

et à ses valeurs.La cause première de l’aliénation contem

poraineest une conception erronée de l’univers où chaque chose estséparée et divisée,

où l’être humain lui-m

ême est atom

isé et«déchiré

».C

ette vision actuelle est artificielle.Pour retrouver

notre santé mentale et recom

poser nos moi divisés,il est nécessaire

de revoir certaines prémices fondam

entales.N

ous devons toutd’abord réaliser que l’état des connaissances d’un individu est unecaractéristique im

portante de l’état individuel.Il s’agit d’une re-form

ulation de la notion de connaissance telle que Platon,Saint-A

ugustin et Copernic la concevait.Tous les trois,en effet,considé-

raient les connaissances non pas comm

e une réserve d’infor-m

ations rassemblées dans la m

émoire,

mais com

me une partie

intrinsèque de l’être humain.Ils affirm

aient que la connaissanceest inséparable des actions et des jugem

ents personnels.

263

«déraison»,

«libération» et «oppression

» fut que les espritslibéraux ne savaient plus que croire.Ils investirent donc en faveurde la raison et du progrès qui devaient logiquem

ent les protégerde l’oppression et de l’exploitation.M

ais entre-temps,la raison

est devenue une sorte d’oppression et le progrès une forcem

utilante.D

ans l’homm

e unidimensionnel,

Herbert

Marcuse

expose remarquablem

ent ce renversement,ce qui nous dispense

d’insister sur ce point.Le climat intellectuel du X

Xèm

esiècle –dans

les pays économiquem

ent développés de l’Occident– n’a pas été

qu’un terrain favorable au triomphe des Bazarovs.

Il a aussicontribué à décourager les autres penseurs à considérer lesvaleurs com

me l’un des centres de la pensée et de la vie hum

aine.L’une des grandes m

ésaventures de la pensée occidentalem

oderne a été le lien des valeurs intrinsèques avec les religionsinstitutionnalisées.A

ux yeux de beaucoup,la faillite de l’une desreligions institutionnalisées fut l’équivalent de la chute de lareligion en tant que telle,

et de ses valeurs propres.C

etteidentification repose sur une logique défaillante.Les religions,etsurtout les valeurs intrinsèques,ne sont pas que des instrum

entsperm

ettant au clergé de faire régner l’ordre –m

ême s’il est arrivé

qu’il s’en soit servi à cette fin.C

e sont des formes et des structures,élaborées au cours

des millénaires d’expérience hum

aine,qui permettent à l’individu

de se transcender et ainsi d’obtenir le meilleur de lui-m

ême.Le

climat du X

Xèm

esiècle nous a rendu insensibles à notre héritagespirituel,et la philosophie n’a guère rem

édié à cette situation.Lespositivistes logiques ont notoirem

ent manifesté leur insensibilité

au problème des valeurs.

Mêm

e des penseurs éminents et des

philosophes équilibrés,tel K

arl Popper,réputé antipositiviste,

nous apportent fort peu.Il est réellement incroyable,voire em

bar-rassant,que Popper dise si peu de choses sur les valeurs et reste sidiscret à leur sujet.L’om

bre du positivisme nous a tous envahis.

L’absence des valeurs a été un sous-produit inévitable du deuil desreligions et de l’ém

ergence d’une vision séculaire du monde.

262

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 262

Page 133: Nouvelle Civilisation 2012

car,dans un certain sens,elle est très appropriée.Elle convientparfaitem

ent au système économ

ique qui s’intéresse avant tout aurendem

ent maxim

um ;à la société technologique telle que nous

la connaissons.Elle convient à un m

onde conçu comm

e uneusine.U

n système qui exploite l’économ

ie,l’environnement et

l’homm

e,ne peut s’intéresser à une connaissance de sagesse

pure.Mais l’inform

ation et le travail d’expert lui sont vitaux,carson

bon fonctionnem

ent est

basé sur

la com

préhensiontechnologique.

Voilà pourquoi nous abreuvons et nous nousabreuvons nos étudiants d’inform

ations et de savoirs spécifiqueset non de vraie connaissance.

La cause profonde de l’éclipse des valeurs

Qu’elle est la cause de cette éclipse des valeurs et donc de

tous les maux qui en découlent? M

ax Scheler répond ceci :«C

oncevoir le monde sans valeurs est une tâche que l’hom

me a

soumis à une valeur:

la valeur vitale d’une maîtrise et d’un

pouvoir sur toutes choses.»N

ous comprenons aujourd’hui que cette m

aîtrise estillusoire,qu’il nous est im

possible de soumettre le m

onde à notrevolonté

sans nous

détruire nous-m

êmes.

Néanm

oins,nous

maintenons et perpétuons le m

ême systèm

e,destiné à cette

grande,mais finalem

ent pitoyable folie.Il convient d’examiner

également la question de la relation entre la théorie et la pratique.

À

un certain

niveau,la

séparation des

valeurs et

de la

connaissance peut-être

vu com

me

problème

philosophiqueabstrait.

Mais

cette séparation

est partie

intégrante d’un

processus qui nous transforme en Bazarov pour m

aintenir lasociété de consom

mation et la conception du m

onde comm

e uneusine.

Ne regrettons pas qu’il n’y ait aucune relation entre

théorie et pratique.Il y en a une :des théories ingénieuses ont été

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

265

D’après Saint-A

ugustin,une connaissance juste est la based’une conduite correcte et m

ême N

ewton,considéré com

me le

meilleur

atout des

empiristes,

fut loin

de penser

que la

connaissance est information pure,sans rapport avec les autres

valeurs humaines.

De nos jours,

cette vision est toujours envigueur dans les sociétés prim

itives et en particulier chez lestribus am

érindiennes.D

éclarer que notre connaissance est unaspect im

portant de notre être,qu’en tant qu’organism

es bio-sociaux,

nous ne

pouvons agir

indépendamm

ent de

nosconnaissances,n’est pas une expression nostalgique d’un paradisperdu.

Ce n’est qu’une description de la condition hum

aine.C

omm

ent justifier

cette conception

à une

époque où

laconnaissance sem

ble être totalement séparée de la vie

? Sil’intégration

d’un savoir

pertinent est

indispensable à

lacohérence

de la

vie individuelle,

il est

inévitable que

lasuppression d’une telle connaissance ne puisse que provoquerconfusion et incohérence dans la vie.Il n’est pas nécessaire d’êtreperspicace pour voir ce phénom

ène se produire de nos jours.Lesjeunes gens et les m

oins jeunes se perdent,sont indécis et aliénésparce qu’ils m

anquent de connaissance utiles pour les guider.Ilsm

anquent de boussole,d’un centre de gravité pour donner unsens au m

onde qui les entoure.Ils sont par contre remplis de «bits»

et de

données d’inform

atique,ainsi

que de

connaissancesspécifiques

qui se

révèlent si

souvent inappropriées.

La

problématique est pathologique.A

u lieu d’éclairer,la connais-

sance crée la confusion ;et l’accumulation d’inform

ations ne faitqu’aggraver

le processus

d’aliénation.C

ette pathologie

estd’autant

plus m

arquée que

jamais

encore,dans

l’histoirehum

aine,l’enseignem

ent n’avait été poursuivi avec autant dem

oyens.Jamais l’hom

me ne s’est senti aussi éloigné du m

onde etde son sem

blable que de nos jours.La cause est sans doute ancréedans la nature des connaissances que nous recherchons.

Une

connaissance étrangère à l’esprit et aux valeurs humaines ne peut

que désensibiliser et aliéner ceux qui l’acquièrent.Mais soyons

très prudents en disant que cette connaissance est «inappropriée»,

264

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 264

Page 134: Nouvelle Civilisation 2012

notre «sagesse» de prophètes du progrès m

atériel,car ce derniernous conduit à l’échec.Élim

inons tout un lot de dichotomies et

de distinctions

parce qu’elles

sont souvent

les racines

del’aliénation.

Nous devons réaliser que la sagesse,

qui est uneconnaissance «illum

inée»,est la clé de la vie hum

aine.

Philosophy for a N

ew C

ivilization,by H

enryk Skolimow

ski

ww

w.ecophilosophy.orgIn 2005 H

enryk Skolimow

ski published Philosophy for aN

ew Civilization

in New

Delhi,India.T

his book is an invitationto another kind of philosophy ...not abstract,dry and indifferentto life,

but compassionate,

holistic,caring and guiding life.

Basically it is a book about a philosophy,which m

ay change yourlife,if you take it seriously.W

e don’t have to follow the dictates of

the stupefying technological system.W

e are free people.The

human race is not forlorn and doom

ed.We can m

ake the world a

fair place to live,for all of us.But we need to think deeper,w

ithconsequence,

and while inspired by our ultim

ate destinies.We

need to transcend the plethora of plastic gadgets,insatiable greed,and the paranoia of fear that paralyze us.W

e can do it.We are

proposing a New

Logos for a New

Civilization.T

he dawn of a

New

Civilization is on the horizon.But w

e have to help it to arise.

Gandhi et R

uskin,des exem

ples à suivre…

Les mots à la base de la philosophie de la non-violence en

action sont:ahimsa (absence de violence) et satyagraha (satya :

vérité ;graha :fermeté).G

andhi est né en 1869 dans l’ouest del’Inde.En 1889,il part à Londres faire des études de droit.A

prèsdes débuts m

édiocres comm

e avocat au Gujarat et à Bom

bay,il

Une civilisatio

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tein

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veille

...

267

conçues et développées pour justifier et maintenir des pratiques

parasitaires à l’égard des autres peuples et de la nature en général.N

otons au passage que le système parasite équitablem

ent lespeuples et la nature.

Il est capital de comprendre les rapports

entre les forces économiques d’une société et sa conception de la

nature et de l’univers,entre nos pratiques quotidiennes et le

regard que nous portons sur le monde.

Les larges visions dum

onde qui

nous sont

imposées

d’une m

anière subtile

etinsidieuse justifient et m

otivent nos pratiques quotidiennes.Et sinous acceptons la vision scientifique du m

onde avec sa rationalitésous-jacente et son extension –

la technologie moderne,

nousavons perdu d’avance.

Parce que cette vision transforme la

connaissance en information,les valeurs en produits économ

iques,les hum

ains en experts,et justifie ces métam

orphoses.Les dangersde la science m

oderne se trouvent dans les conséquences qu’elleentraîne et dans ses exigences im

plicites à l’égard des individus etde l’écosystèm

e.Il est inutile d’affirmer que ce n’est pas la science

qui a tort,mais les gens qui l’appliquent.

Connaissances et personnes sont inséparables.La science

a formé les esprits tout autant que ceux-ci ont donné form

e à lascience.

Le crépuscule

de la

raison scientifique

que nous

observons n’est pas nécessairement celui du genre hum

ain.Q

uand,après nous avoir étouffés,

la raison scientifique nouslibérera de ses puissantes tentacules,nous pourrons enfin rétablirla relation étroite entre connaissances et valeurs.

La connaissance est donc un aspect inhérent à l’être.Laréintégration de la connaissance et des valeurs devra se produireafin d’assurer la survie de l’hum

anité.N

ous ne pourrons faireface aux nom

breux problèmes engendrés par notre présent m

oded’interaction avec la nature et avec nos sem

blables,tant que nousn’adm

ettrons pas l’importance de nos connaissances,qui seront

étroitement liées aux valeurs et gouvernées par elles.

Tout au long des trois derniers siècles,nous avons redéfinile m

onde autour de nous.Et le résultat est la violation de ce

monde et de nous-m

êmes! A

bandonnons la majeure partie de

266

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Page 135: Nouvelle Civilisation 2012

problèmes,

et abandonner l’idée que «tout ce qui accroît laproduction de ressources données accroît le bien-être

».L’idée

que les biens matériels sont im

portants,et qu’ils sont le pointprincipal dont le bien-être et le bonheur dépendent,est le cœ

urde notre problèm

e.Par opposition,la pensée de Gandhi repose

avant tout sur une éthique,une m

orale religieuse.Il affirm

e,«sans la m

oindre hésitation,mais aussi en toute hum

ilité,queceux qui disent que la religion n’a rien à voir avec la politique,nesavent pas ce que signifie la religion.» Et cette foi est tout lecontraire de l’intégrism

e qui resurgit aujourd’hui dans certainesreligions,dans le christianism

e et l’islam en particulier.

Rajni K

othari,un auteur indien,

écrit:«En définitive,

Gandhi

avait raison

:politique

et religion

sont étroitem

entjum

elées.Ou bien l’État est un instrum

ent de la moralité,ou bien

il devient un instrument d’une action –

que ce soit le progrès oula gloire nationale,

ou la gloire de la personne qui est censéepersonnifier le destin de tout le peuple.

Libéré des impératifs

moraux,l’État devient totalitaire,quelle que soit sa constitution.»

Ceci est égalem

ent vrai pour nos démocraties.

L’article deK

othari montre bien les causes des graves crises du m

ondem

oderne:

intégrismes contre dictatures m

ilitaires,fanatism

esreligieux contre oligarchies d’État.Il insiste sur l’influence desleaders indiens,et de G

andhi en particulier,pour «imprégner la

politique d’un code moral,pour lui associer le concept de service,

de devoir.»

La

persistance,consciente

ou inconsciente,

d’uneprétendue supériorité de notre civilisation par rapport à d’autrescontribue à m

aintenir un préjugé défavorable à l’égard de lapensée de G

andhi.Ce préjugé est particulièrem

ent fort contre lacivilisation indienne sur le plan économ

ique et social.Il reposesur une m

éconnaissance de cette civilisation autant que sur un«racism

e intellectuel».

La persistance

de graves

problèmes

économiques

en Inde

voudrait m

ontrer la

supériorité du

Une civilisatio

n s’é

tein

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veille

...

269

obtient de s’occuper d’une affaire en Afrique du Sud.C

’est làqu’il form

era sa philosophie et la méthode qu’il nom

mera

satyagraha,l’attachement à la vérité.V

ingt ans plus tard,il revienten Inde,

accueilli comm

e un héros.En 1919,

il lance lesprem

ières campagnes de désobéissance civile sur une grande

échelle,exem

ple encore inégalé dans l’histoire.A

près quelquetrente années de luttes,

pendant lesquelles Gandhi effectue de

nombreux

jeûnes et

séjours en

prison,l’Inde

obtient son

indépendance,sans avoir utilisé la force militaire.Le 30 janvier

1948,il est assassiné par un fanatique hindou.

La

pensée de

Gandhi

peut apporter

une réflexion

nécessaire à l’évolution du monde entier,et des pays occidentaux

en particulier.D

e nombreux auteurs ont déjà m

ontré l’intérêtuniversel de la philosophie de G

andhi.Déjà en 1924,à l’aube des

luttes non-violentes pour l’indépendance de l’Inde,R

omain

Rolland écrivait que cette philosophie est «le véhicule d’une

nouvelle raison

de vivre,

de m

ourir,et

d’agir pour

toutel’hum

anité»

et apporte

«à l’E

urope épuisée

un nouveau

viatique».

Une partie des problèm

es de la société occidentale,com

me l’échec de nom

breux mouvem

ents révolutionnaires,tientà l’ignorance de l’un des principes fondateurs de cette pensée.Laperte de la crédibilité de la politique aujourd’hui découle del’absence d’un m

inimum

d’éthique dans la conduite et la gestiondes affaires publiques.

C’est dans ce dom

aine que la sciencepolitique de G

andhi nous serait le plus profitable.En fait,ce n’estpas seulem

ent cette pensée et cette œuvre que nous devons

redécouvrir,c’est un ensem

ble de philosophies,d’auteurs qui

montrent

que l’approche

exclusivement

économique

desproblèm

es de société est fondamentalem

ent erronée.

John Ruskin est le chef de cette école.L’un des prem

iers,il a dénoncé le capitalism

e qui détruit le tissu social et créé lapauvreté.

Nous devons adm

ettre que le colonialisme culturel

occidental a propagé une vision uniquement m

ercantile des

268

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 268

Page 136: Nouvelle Civilisation 2012

qui constitue la seule garantie de son propre bien-être.»La société occidentale est donc caractérisée par une

recherche du profit personnel.C

e comportem

ent est le plussouvent inconscient et se révèle à la rencontre d’une société qui aune conception de base différente.

Cela explique à la fois la

fascination des Occidentaux pour la société indienne et le choc

psychologique ressenti par eux à la rencontre de cette société.«Le refus d’une source de m

oralité et d’autorité transcendante àla personne hum

aine et la promotion de l’hom

me com

me centre

de l’univers ayant la charge de le régenter,sont à la base de laconception occidentale du m

onde.» C’est aussi la base de nos

problèmes ! D

evant l’impasse dans laquelle nous nous som

mes

engagés,notre seule possibilité est de chercher des solutions àl’extérieur de notre société.

Il est aujourd’hui admis que les ressources de la planète,

en particulier énergétiques,ne peuvent soutenir une consom

-m

ation comparable à celle des pays occidentaux pour l’ensem

blede l’hum

anité.L’air pur,l’eau potable,les terres cultivables nesont pas inépuisables.

Gandhi avait déjà prévu cette situation

avant qu’elle fasse l’objet de campagnes électorales :«Si la Terre

produit assez pour les besoins de chacun,elle ne produit pas

suffisamm

ent pour l’avidité de tous.»

La pensée de Gandhi s’oppose à celle de D

escartes.Pource dernier,la m

orale n’est qu’une des branches de la philosophie,alors que la m

orale ou l’éthique est le fondement absolu de la

pensée de Gandhi.D

escartes différencie une morale provisoire et

une morale définitive,

et soutient que le progrès de la sciencebénéficie à la m

orale.L’arm

e atomique,

l’expérience des payscom

munistes et des cham

bres à gaz nazies nous montrent où cela

nous mène :à la négation des D

roits de l’Hom

me qui fondent nos

démocraties ou à la destruction de l’hum

anité.G

andhi,par

contre,subordonne tout progrès scientifique ou technique au

contrôle de l’éthique.Si ce contrôle n’existe pas,les découvertes

Une civilisatio

n s’é

tein

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veille

...

271

matérialism

e occidental.C

es mêm

es analyses sous-estiment,

voire nient,le flux constant de richesses et de personnes qualifiéesdes pays du Sud vers les pays occidentaux,depuis le début de lacolonisation jusqu’à ce jour.

On doit souligner que l’indépen-

dance des pays dominés n’a pas arrêté ce flux.Plusieurs auteurs

ont bien montré les causes du sous-développem

ent économique

de ce pays :la ponction sur l’économie indienne de la puissance

colonisatrice britannique,puis des pays capitalistes à cause du

prix très bas des produits exportés.Erikson écrit que l’Angleterre,

«en dépit de ses lumières et de ses idéaux élevés,a exploité et

drainé le sous-continent indien.L’industrialisation et le dévelop-pem

ent économique de l’Europe occidentale,en particulier de la

France et de l’Angleterre,coïncident avec le développem

ent deleurs puissances coloniales respectives.A

u XV

II èmesiècle,le niveau

de vie des paysans indiens était supérieur à celui d’aujourd’hui.Iln’y avait pas de fam

ines en Inde avant l’installation du pouvoirpolitique colonial.La m

isère n’est apparue qu’avec la colonisation.Le problèm

e démographique est une conséquence de la m

isère,et non une cause com

me,

veulent le faire croire bon nombre

d’Occidentaux.

Bien sûr,aujourd’hui,

un cercle vicieux s’estinstallé,dont l’Inde a bien du m

al à sortir.

Enfin,le système social traditionnel de l’Inde n’a pas pour

objectif un enrichissement économ

ique,mais un développem

entspirituel.

Le

capitalisme

comm

e le

marxism

e affirm

e que

l’industrialisation des pays du Sud est nécessaire au bien-être deleur population.C

e que réfute totalement G

andhi.La croyancequi tient la possession d’un bien-être m

atériel comm

e le butultim

e à atteindre est originaire de l’Occident.

L’objectif del’hindouism

e est

«la fondation

d’une société

universelletotalem

ent im

prégnée de

valeurs religieuses

universellement

reconnues.(…) C

haque individu devrait ainsi associer dans sa viela quête personnelle de la connaissance de soi à une contributionnécessaire au bien-être de tous dans la société.(…

) Chaque

mem

bre de la société doit ainsi contribuer au maintien d’un ordre

270

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 270

Page 137: Nouvelle Civilisation 2012

mêm

es problèmes et apportait les solutions qui ont plu à G

andhicom

me si elles étaient les siennes.R

uskin est né à Londres en1819.En 1842,il obtient un diplôm

e universitaire à Oxford où il

enseignera plus tard.Ses écrits,nombreux,traitent de peinture,

d’architecture,et de l’art italien.

Il a aussi écrit des contesm

oraux,des essais de géologie et d’économ

ie politique.Il est

mort à Londres en 1900.R

uskin publie les quatre essais en mai

1862.Au début, U

nto This Lastse vendit mal.En 1910,plus de

100 000 copies avaient été vendues,et le livre avait été traduit enfrançais,en allem

and,en italien,et par Gandhi,en gujarati.

Le but de Unto This Lastest double :définir la richesse,et

démontrer que certaines conditions m

orales sont essentiellespour l’obtenir.C

e n’est pas un essai pour définir une nouvellethéorie économ

ique ou pour proposer des politiques particulières.C

’est d’abord et avant tout une critique des croyances et des idéespopulaires.

Les économistes avaient défini un «hom

me éco-

nomique

» qui agit «invariablement pour obtenir la plus grande

quantité de nécessités,de facilités ou de luxe,avec la plus petitequantité de travail et d’effort physique nécessaires dans l’état deconnaissance existant».A

utrement dit,il ne serait m

otivé que parle désir d’un gain m

atériel.Ils n’im

aginent pas qu’un tel êtreexiste,

mais prétendent seulem

ent qu’il est nécessaire d’isolerl’objet de leur investigation,car «c’est la m

éthode que la sciencedoit obligatoirem

ent suivre».

Leurs buts sont de découvrircom

ment

les lois

du m

arché perm

ettent aux

personnes le

souhaitant d’acquérir des richesses,et l’homm

e économique leur

fournit un bon modèle.

Pour Ruskin,

et pour Gandhi,

c’est précisément cela

que la science ne doit pas faire.Si un tel individu n’existe pas,com

ment ce m

odèle pourrait-il être utilisé pour comprendre les

actions humaines dans la réalité ? Plus que tout,dans le cas de la

nature hum

aine,com

ment

est-il possible

de séparer

lacom

préhension d’une action de son jugement m

oral ? Ce que les

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

273

scientifiques ne

sont pas

utilisées pour

une plus

grandeconnaissance

de l’être

humain,

mais

comm

e palliatif

desproblèm

es sociaux ou,pire,comm

e source de profit aux dépensd’êtres hum

ains ou de la nature.Tout progrès scientifique outechnique qui n’est pas accom

pagné d’un progrès social etspirituel

est une

déformation

vicieuse de

notre capacité

intellectuelle.Tenter de résoudre un problème par une avancée de

la technique plutôt que par un progrès social et spirituel,conduità déplacer ce problèm

e dans l’espace ou dans le temps.

Latechnocratie,c’est-à-dire un systèm

e où les techniciens ont uneinfluence prépondérante –

c’est-à-dire le nôtre– ne peut engendrer

une société où l’être humain est pleinem

ent épanoui.La prépon-dérance du m

atériel sur l’humain aboutit à des aberrations à tous

les niveaux de la société.

Pour comprendre la pensée de G

andhi,com

me toute

pensée d’origine non occidentale,nous devons donc dissocier lanotion de culture de celle de civilisation.La civilisation ne peut sedéfinir uniquem

ent par un certain état de la culture,de la science,de la technique,de la politique,de l’économ

ie,du social ou dudroit.Si l’idée de civilisation est associée à une idée de valeur,cene peut-être que de valeurs m

orales.Nous déclarons une société

positive ou évoluée selon des critères propres à notre civilisation,et qui n’ont rien d’universels.

Si nous prenons comm

e critèrel’évolution spirituelle de ses m

embres,la civilisation indienne,qui

a pour leitmotiv la recherche de l’A

bsolu,ne peut être qu’une«grande

» civilisation.

Les Ouvriers de la D

ernière Heure

Gandhi découvrit U

nto This Lasten mars 1904 en A

friquedu Sud grâce à un am

i rencontré dans un restaurant végétarien.D

ans Unto This Last,

Gandhi trouva une grande partie de ses

idées sociales et économiques.

Ruskin était concerné par les

272

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 272

Page 138: Nouvelle Civilisation 2012

avec leur objection à la démocratie libérale,

qu’ils décriventcom

me l’expression politique d’une pensée qui conçoit chaque

homm

e comm

e la somm

e de ses intérêts personnels,détaché

d’un contexte social.Ils voyaient la division du travail comm

e uneform

e d’esclavage.Ils ne m

ettent pas seulement en cause une

théorie générale,m

ais des situations spécifiquement écono-

miques.D

ans Unto This Last,s’ajoute de façon précise à l’analyse,

l’ironie,la passion et l’imagination.

Le premier essai com

mence avec une attaque de la notion

d’homm

e économique.D

ans la plupart des affaires humaines,il

est normal de regarder le gain personnel com

me secondaire dans

le service désintéressé de son prochain.La m

ême chose doit

s’appliquer à l’industrie et au comm

erce :le travail du fabricantet du vendeur doit être de pourvoir la com

munauté en biens et en

services utiles.Le second anticipe la charge de sentimentalism

e.À

l’aide de fables simples,

il montre que l’honneur dans les

affaires comm

erciales est non seulement désirable,m

ais essentielpour une prospérité véritable.Les économ

istes ne comprennent

pas cet argument car ils isolent l’individu de la société.Le m

odèleproposé pour l’État est la cellule fam

iliale où la survie et laprospérité sont profondém

ent interdépendantes.Ce qui conduit

naturellement à la considération de la juste récom

pense du travaildans le troisièm

e essai.Le concept de justice abstraite existe

derrière toutes les transactions humaines.C

e concept est inné,etquand il est violé,celui qui en souffre se sent lui-m

ême la victim

ed’un crim

e.Un salaire injuste est donc une form

e de vol.Dans le

dernier essai,

sont esquissés

quelques-uns des

critiquesécologistes aux cités m

odernes.Il définit ce qu’est un objet utile,ce que n’avaient pas fait les économ

istes du XIX

èmesiècle.

Puisvient la définition d’une véritable richesse,à savoir,qu’elle ne setrouve pas dans la possession de biens m

atériels,mais dans le

cœur d’individus «nobles et généreux

».Les O

uvriers de laD

ernière Heure,traduction de U

nto This Lastde M.K

.Gandhi :

ww

w.forget-me.net/O

uvriers/ouvriers.pdf

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

275

économistes veulent apparem

ment proposer,c’est que la société

dans son ensemble profite de l’avidité et du m

atérialisme des

individus égoïstes.Il sem

ble qu’ils recomm

andent une telleconduite.

Beaucoup

de politiciens

et d’industriels

lescom

prennent certainement de cette façon,et agissent selon ce

qu’ils prennent pour leurs conseils,ce qui suffit à Ruskin et à

Gandhi pour dém

ontrer l’irresponsabilité de la méthode.

Gandhi,com

me R

uskin,a répété tout au long de sa vieque l’être hum

ain est fondamentalem

ent moral.Il ne dénie pas

qu’il est capable d’avidité,d’imm

oralité et de manque de cœ

ur.Ilaffirm

e simplem

ent que l’on ne peut comprendre l’hum

anité,nim

ême la nature de la richesse ou de l’avidité,si l’on ne reconnaît

pas que l’être humain est aussi capable d’abnégation,d’honneur,

de justice et d’amour.C

e que les méthodes scientifiques abstraites

semblent avoir découvert en lui ne sera pas seulem

ent faux (etdonc inutile),

mais découragera ses vertus dans l’intérêt du

progrès économique.Et l’individu,divisé entre des m

otifs nobleset vils,apprendra que les plus vils sont bénéfiques à la société,etse sentira en conséquence justifié dans son choix égoïste.

Unto This Lastest d’abord un cri de colère contre l’injustice

et l’inhumanité.Les théories des économ

istes ont outragé ses plusfortes

convictions m

orales.Il

critique des

penseurs qui

proclament avoir fondé une science.Lim

iter le message du livre à

des sentiments m

oraux serait accepter ce que lui reprochent sesdétracteurs:

d’être un sentimental qui ne peut faire face à la

réalité.M

ais le

livre est

aussi une

attaque des

méthodes

philosophiques et scientifiques que les économistes tiennent pour

acceptées.Ruskin et G

andhi résistent totalement à la tendance de

la civilisation moderne d’un point de vue intellectuel autant que

moral.Ils contestent la m

éthode,particulière aux temps m

odernes,qui consiste à travailler par spécialisation.La réalité est déform

éequand on isole l’objet de l’étude et quand on détache les considé-rations m

atérielles de la morale.Leur argum

ent peut-être relié

274

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 274

Page 139: Nouvelle Civilisation 2012

réhabilitation du travail manuel,m

éditation,action civique y sontà l’ordre du jour.

Après plus de 50 ans d’expériences,

laC

omm

unauté de l’Arche évolue toujours avec la volonté de

participer à un changement constructif de la société au niveau

local et international.

Esprit /Science ;O

rient/ Occident

Le livre Esprit Sciencepublié aux éditions C

laire Lumière

en 1993,est la traduction française de MindScience

publié parW

isdom Publications,Boston,en 1991.C

’est un livre d’entretiensqui se sont déroulées lors d’un colloque intitulé :Esprit Science :dialogue entre O

rient et Occident.C

e colloque,qui faisait partiedu program

me du départem

ent de formation m

édicale continuede l’université d’H

arvard,s’est tenu le 24 mars 1991 à C

ambridge,

dans l’auditorium K

resge du MIT

(Massachusetts Institute of

Technologie).Il

rassemblait

des experts

en m

édecine,en

psychiatrie,en psychobiologie,en neurobiologie,en éducation,enétude com

parée des religions et en bouddhisme indo-tibétain,

autour d’un dialogue ouvert et d’échanges,traitant des différentsconcepts,des approches variées et des com

préhensions diverses–

orientales et occidentales– de la science de l’esprit.

Extrait:«Du point de vue du m

atérialisme radical,le boud-

dhisme est une idéologie qui adm

et l’existence de l’esprit,qui

est donc fondée sur la foi comm

e les autres religions.Le

bouddhisme,

cependant,ne croit pas en l’existence d’un D

ieucréateur,

mais insiste,

au contraire,sur la nécessité de s’en

remettre à soi-m

ême et de développer le potentiel propre à

chaque individu,si bien que les autres religions le voient comm

eune sorte d’athéism

e.Com

me aucun des deux cam

ps ne compte

le bouddhisme com

me un de ses représentants,cela donne à ce

dernier la possibilité de faire le lien entre les deux.» Le Dalaï-

lama.

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

277

Non-violence et G

andhi sur net

ww

w.desobeir.netLes D

ésobéissants répondent à l’Appel des R

ésistants.A

pprendre à résister par la pratique de la non-violence.

ww

w.mkgandhi.org

A

Place to

learn about

Gandhi,

his life,

work

&philosophy.

This com

prehensive site is regularly updated &m

aintained by non-profit Gandhian O

rganizations in India & has

a wealth of inform

ation & m

aterial for researchers,students,

activists & anyone interested in G

andhi.

ww

w.mahatm

a.comM

ahatma.com

brings to you a complete resource guide on

the legendary Father of the Nation “M

ahatma G

andhi”.

ww

w.forget-me.net

Alternatives et non-violence sur le net

ww

w.nonviolence-actualite.orgw

ww.planetenonviolence.org

http://nonviolence.frM

ouvement non-violent de réflexion et d’action né en

1974,le MA

N est une association loi 1901 fédérant une vingtaine

de groupes locaux regroupant plus de 230 adhérents.

ww

w.arche-nonviolence.euEn 1937 Lanza del Vasto,poète,philosophe,découvrait

l’Inde et rencontrait Gandhi.D

e retour en Europe,inspiré par lem

ouvement gandhien et ses ashram

s,il réunit,avec son épouseC

hanterelle,des homm

es et des femm

es pour former ce qui à

partir de

1948 allait

devenir la

Com

munauté

de l’A

rche;

276

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 276

Page 140: Nouvelle Civilisation 2012

été scindées :on a toujours considéré que la philosophie était

essentielle pour contrôler la partie théorique de la science etqu’ultim

ement elle était indissociable de son aspect em

pirique.A

u sein mêm

e des sciences philosophiques,la science intérieure,philosophie et psychologie confondues,a toujours été proclam

éescience souveraine entre toutes...En O

ccident,les scientifiquesont principalem

ent conçu la réalité comm

e étant le monde

physique,le monde extérieur,le m

onde «là,devant nous».Il leura sem

blé que,pour subvenir aux besoins des homm

es,l’environ-nem

ent devait

être dom

iné,contrôlé

et m

écanisé.A

insi la

physique,la chimie,la biologie et l’astronom

ie,secondées par lesm

athématiques et la géom

étrie sont-elles apparues,aux yeux del’O

ccident,com

me

les sciences

les plus

importantes.

Le

psychisme a été confié aux m

ains des prêtres qui,finalement,se

sont mués en philosophes,en poètes,en artistes et en psychiatres.

Lorsque la psychologie a brigué son entrée dans l’enceinte dessciences,

il n’y a pas si longtemps,

elle a essayé d’imiter les

sciences «dures»...encore aujourd’hui,

le mouvem

ent le pluspuissant en psychologie ou dans les sciences cognitives est laneurosciences qui continue à réduire l’esprit à des processusphysiques du cerveau et à com

biner les approches chimique,

biologique et biophysique pour comprendre et contrôler ce

psychisme physique,

le cerveau-esprit...il est nécessaire de

prendre conscience du fait que la science occidentale est dominée

par le matérialism

e et de garder un regard critique sur les chancesde succès du m

atérialisme scientifique dans la com

préhensiond’un

esprit réduit

à un

processus cérébral...

L’examen

etl’estim

ation d’un

tel processus

de développem

ent intérieur

deviendraient alors une tâche scientifique capitale ;non pas unequête spirituelle,

mais une tâche vraim

ent scientifique...N

ousavons créé des m

achines puissantes qui peuvent accomplir des

choses extraordinaires,

mais

nous avons

épuisé aussi

nosressources,

pollué notre planète et malm

ené l’équilibre natureljusqu’à un point critique.N

ous avons perfectionné l’art militaire

jusqu’à un degré d’efficacité inimaginable dans la destruction.En

Une civilisatio

n s’é

tein

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veille

...

279

«Bertrand Russell a dit que chacune des trois grandes

traditions philosophiques,les traditions occidentale,chinoise etindienne,avait ses propres qualités.Les occidentaux ont excellédans l’art d’étudier les rapports entre l’hum

anité et la nature etdéveloppé ainsi les sciences extraordinaires de l’univers m

atériel.Les C

hinois ont excellé dans l’art d’étudier les rapports internesde la société de sorte que l’histoire de leur pays a été rem

arqua-blem

ent pacifique et leur civilisation raffinée,bien qu’actuel-

lement m

ise en péril par une difficile confrontation avec lam

odernité.Q

uant aux Indiens,c’est dans l’art d’explorer le

monde intérieur de l’hom

me qu’ils ont brillé et qu’ils ont

développé ainsi la connaissance suprême du soi,de la conscience

profonde,du processus de connaissance et d’expression,ainsi quedes états supranorm

aux.Le plus beau cadeau que les Tibétains

aient fait au monde d’aujourd’hui est leur connaissance de ces

incomparables sciences intérieures,ainsi que leur m

aîtrise de lariche panoplie des techniques de transform

ation de l’esprithum

ain qui en découle.Bien que les occidentaux apprécient lesautres cultures pour leurs m

ultiples qualités et pour leur beautéexotique,telles que leur richesse spirituelle ou leur patrim

oineartistique,

ils ont tendance à se considérer comm

e la têtepensante de la planète en raison de leur m

aîtrise de l’universm

atériel.C

ependant,il

pourrait bien

s’agir d’une

opinionerronée.Il se peut que ceux qui choisissent de ne pas développerde pouvoir sur le m

onde extérieur en aient une meilleure

compréhension

;il se peut que ceux qui ont pour priorité la

connaissance de soi et le contrôle de leur propre esprit et de leursactes possèdent une intelligence supérieure ;il se peut que ce quenous,

les occidentaux,avons à apprendre d’eux soit de nature

scientifique.» «La

psychologie est

la science

de l’esprit.

Elle est,

comm

ent on l’appelle en Inde ou au Tibet,la “science intérieure”

par excellence.

En

Occident,

on considère

qu’elle est

ladescendante de la philosophie,des sciences de la nature,de lam

étaphysique...En Inde,la science et la philosophie n’ont jamais

278

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 278

Page 141: Nouvelle Civilisation 2012

la science d’une autre culture ;soit,forts de notre pouvoir de fairesauter la planète,nous prendrons l’attitude paternaliste de notreprétendue supériorité,soit,parce que nous avons fait le m

auvaischoix et que,justem

ent,nous somm

es sur le point de faire sauterla planète,notre attitude sera sans parti pris et hum

ble...À cause

de l’erreur

philosophique fondam

entale du

matérialism

em

étaphysique que toute notre culture a comm

ise.Les sciencesoccidentales

viennent juste

de renaître

de la

révolte de

larenaissance

contre le

spiritualisme

régissant la

domination

oppressive de l’église dogmatique et contre ses instrum

ents decontrôle de la pensée.R

ésultat,on a pris,souvent sans le vouloir,la décision m

étaphysique qui s’est maintenue depuis le X

VII em

e

siècle jusqu’à nos jours,d’exclure l’esprit de l’ordre naturel et detraiter tous les problèm

es comm

e étant physiques.La philosophiedu X

Xem

esiècle a signé sa propre condamnation à m

ort en arrivant,de diverses m

anières,à la conclusion que la philosophie était

finie,que l’exploration de la réalité n’avait pas de sens,si ce n’étaiten la m

esurant par l’extension des sens que sont les instruments

scientifiques.On a oublié que la décision de considérer la réalité

comm

e matérielle a été une décision prise collectivem

ent et nonune découverte objective.Tout ceci nous a conduit au dogm

atisme

actuel,le matérialism

e scientifique.Mais le dogm

atisme paralyse

toute science...Le dogm

atisme surgit lorsque l’hypothèse se

sclérose en une idéologie...Q

ui conteste ce dogmatism

e de lascience m

oderne? D

e la part de l’Occident,

nous ne voyonsaucun défi crédible.

Les fondamentalistes religieux ont décelé,

dans la théorie scientifique,des prétentions dogm

atiques à lavérité

absolue et

ils sont

revenus à

un anti-dogm

atisme

préscientifique comm

e le créationisme.Les hum

anistes libérauxont soulevé des problèm

es d’éthique contestant les décisions depratiquer des expériences et de m

ettre en œuvre des technologies

sans en connaître précisément les conséquences.

Les gouver-nem

ents remettent en question l’utilité d’entreprendre d’énorm

esrecherches expérim

entales de base qui reviennent excessivement

cher et dont les applications seront vraisemblablem

ent lointaines.

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

281

résumé,nos pouvoirs d’agir sur la réalité extérieure ont largem

entsurpassé le pouvoir que nous avons sur nous-m

êmes.Là est le

nœud du problèm

e...La plupart de nos actions reposent sur

l’ignorance envahissante

et pénétrante,

camouflée

sous les

intuitions,les suppositions,les grades universitaires,les diplômes,

le réconfort mutuel.La plupart du tem

ps,nous somm

es la proiesans défense des ém

otions fondamentales,le désir,la cupidité,

l’orgueil,la jalousie et la haine.

Nous perdons rapidem

ent lam

aîtrise de nous-mêm

es et comm

ettons des actions qui nuisentaux autres ainsi qu’à nous-m

êmes.Supposons que les hom

mes

potentiellement cupides et coléreux que nous som

mes soient

amenés,sur une planète fragile,à inventer les arm

es nucléaires,chim

iques et biologiques destinées à une destruction massive et à

les mettre entre les m

ains de chefs d’États dépourvus eux-mêm

esde m

aîtrise de soi qui déclencheraient les horreurs inimaginables

d’une troisième guerre m

ondiale...supposons que ce scénario sedéroule ainsi ;celui qui resterait pour l’observer serait en droit dese dire que la décision des G

reco-romains et des Euro-am

éricainsde

mettre

sens dessus

dessous leur

environnement

sansconnaissance et m

aîtrise de soi,aura été une erreur fatale,unedécision stupide et m

onstrueuse,prise par des êtres humains qui

auront pensé de façon tragique,qu’en tant qu’Occidentaux,ils

étaient les êtres les meilleurs et les plus intelligents de la planète...

Par conséquent,je vous propose cette opinion fondamentale :la

décision des Indiens de ne pas développer les sciences extérieures,la technologie,

la mécanisation de l’industrie –

tout ce quireprésente pour nous la civilisation occidentale

– pourrait bien nepas être sim

plement le résultat d’un m

anque d’intelligence,mais

bien au contraire représenter un grand succès de l’intellect.C’est

peut-être nous qui manquons d’intelligence dans notre volonté

d’interférer partout,de manipuler toute chose et de donner libre

cours à nos pouvoirs physiques sans posséder aucune forcem

entale.Il y a une différence importante entre ne pas réussir à

faire quelque chose et décider de ne pas le faire.Bien comprendre

ceci peut grandement changer la m

anière dont nous approchons

280

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 280

Page 142: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.mindandlife.org

Vision.To establish m

utually respectful working collabo-

ration and research partnerships between m

odern science andBuddhism

–tw

o of the world’s m

ost fruitful traditions for under-standing the nature of reality and prom

oting human w

ell-being.Purpose.To prom

ote the creation of a contemplative,

compassionate,

and rigorous

experimental

and experiential

science of the mind w

hich could guide and inform m

edicine,neuroscience,psychology,education and hum

an development.To

contribute to the epistemological revolution w

hich is taking placethrough m

odern physics as well as philosophy,in order to extend

our understanding of knowledge to one that integrates the diverse

dimensions of our w

orld.M

ission.The M

ind and Life Institute is dedicated tofostering dialogue and research at the highest possible levelbetw

een modern science and the great living contem

plativetraditions,especially Buddhism

.It builds on a deep comm

itment

to the power and value of both of these w

ays of advancingknow

ledge and

their potential

to alleviate

suffering.Lire

:Surm

onter les émotions destructrices de D

aniel Golem

anaux

éditions POC

KET

évolution

Rapports sur les «

bienfaits» de certaines recherches !

La

neuropolice,chaque

jour davantage,

accroît ses

moyens de violer notre for intérieur,de déchiffrer notre activité

mentale,et de m

anipuler nos comportem

ents.Le projet Clinatec,

de clinique expérimentale et secrète,

fomentée par le C

EA-

Minatec de G

renoble est aujourd’hui en France et dans le monde

l’un des projets les plus avancés et les plus dissimulés de

possession technologique.

Sous l’inusable

prétexte m

édical,C

linatec et les laboratoires des neurosciences à travers le monde

développent les outils les plus efficaces de comm

ande cérébrale,

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

283

Les

fondamentalistes,

toutefois,m

anquent en

général de

crédibilité,répondant

à l’irrationnel

par l’irrationnel.

Les

humanistes

peuvent em

pêcher certains

abus,m

ais ils

sontparalysés car ils baignent dans le m

ême systèm

e de croyancem

atérialiste.Les gouvernem

ents peuvent seulement retarder

temporairem

ent les

développements

puisqu’ils ont

toujoursl’espoir

qu’une éventuelle

application m

ilitaire donnera

desrésultats ;leur avidité de progrès scientifique est trop grande...Lem

atérialiste est une hypothèse solide.D

ans certains contextes,c’est une bonne base d’action,dans d’autres,elle n’est pas aussiefficace.La science tibétaine possède beaucoup de m

odèles del’esprit du corps,et non pas un seul.Elle sait que tous les m

odèlesde réalité sont d’une certaine façon inadéquats à véhiculerl’inconcevable réalité des choses;

elle a donc créé un certainnom

bre de modèles différents,

adaptés aux différents usages.C

’est ce que voulait dire Sa Sainteté dans sa réponse à la questionsur les m

athématiques:les m

athématiques gouvernent-elles les

choses ? Si l’on examine les choses,a-t-il dit,on ne trouvera rien

de ce qu’on cherche.Si l’on cherche ce à quoi se réfère une

appellation,on ne le trouvera pas ;par conséquent ce à quoi seréfèrent les appellations n’existe que conventionnellem

ent.Puis,le D

r Matthysse,

à qui Sa Sainteté a posé cette question,a

répondu,à sa demande,qu’il pensait,qu’au bout de la chaîne des

symboles et des équations,

il n’y avait rien.La philosophie

bouddhiste,cependant,

n’approuvera jamais cette théorie.

Enaucune façon,il n’y a rien.N

ous ne somm

es tout simplem

ent pasrien,com

me chacun le sait de façon certaine.Par conséquent,

toute description

de notre

mode

d’existence est

appeléeconventionnelle,...

c’est l’opinion scientifique bouddhiste.Elle

signifie que toute description de la réalité est conventionnelle etqu’aucune

n’est absolue

et c’est

pour cette

raison que

lebouddhism

e peut utiliser le matérialism

e.Certains bouddhistes

sont,dans certaines occasions,radicalement m

atérialistes,mais

ils ne sont pas empêtrés dans cette doctrine.»

Robert A

.F.Thurm

an.

282

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 282

Page 143: Nouvelle Civilisation 2012

spiritualité sont

contradictoires et

irréconciliables,le

leadertibétain apporte ici un dém

enti formel et passionnant,dans un

permanent souci didactique.N

é d’une intime com

préhension desécrits

vénérables et

des découvertes

scientifiques les

plusrécentes,un livre rassérénant,et un véritable appel au dialogue.Le dalaï-lam

a s’interroge sur le sens profond de questions situéesau carrefour de la science et de la spiritualité.A

insi,que sont lavie et la conscience ? Y

a-t-il un rapport entre la méditation et les

modifications de nos connexions neuronales ? Entre la création

du monde selon le bouddhism

e et le big-bang ? Entre le videquantique et la vacuité ? A

mateur d’observatoires d’astronom

ie,de laboratoires de génétique ou de neurosciences,le dalaï-lam

adécrypte le sens des écrits vénérables et suggère celui quedevraient prendre les découvertes les plus récentes.S’il interpelleles scientifiques,il recom

mande aussi une grande ouverture à ses

frères bouddhistes.

Car

l’important,

selon lui,

est d’aider

l’humanité dans sa réflexion et de trouver le sens de toute

recherche –qu’elle s’inscrive dans la tradition bouddhique ou

dans la modernité de ce X

XI em

esiècle.Am

is poètes passez votrechem

in,amis cartésien vous êtes chez vous !

Réflexions,penseurs,alternatives

pratiques,vivre autrement…

Le mensonge global sur le m

onde,c’est le spectacle.Lespectacle est le discours du pouvoir.Il est l’im

age du monde que

le pouvoir cherche à nous imposer avec l’aide des m

édias,quisont tous au service de ceux qui les financent.Il est le m

ensongedestiné à nous faire réagir selon des façons calculées par lepouvoir.

Afin qu’on accepte de prendre le spectacle pour la

réalité,le pouvoir va jusqu’à reconstruire la réalité selon le

spectacle.Le spectacle reconstruit la réalité,il est le maître du

monde,il est le pouvoir.Il com

mande aux chefs,m

ême les plus

hauts placés.

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

285

en prise directe avec les centres de la pensée,de la cognition,desém

otions,du

comportem

ent,de

la volonté.

Les

neuro-technologies couronnent ce rationalism

e policier qui prétendfaire

de nous

des insectes

sociaux,et

de l’hum

anité une

fourmilière-m

achine.C

’est ce

Pancraticon qu’inaugure

laconvergence

des neurotechnologies,

nano-biotechnologies et

technologies de l’information et de la com

munication.La société

de contrôle,nous l’avons dépassée

;la société de surveillance,

nous y somm

es;la société de contrainte,nous y entrons.w

ww.piecesetm

aindoeuvre.com/IM

G/pdf/C

ontrainte.pdf.Les autres publications :w

ww.piecesetm

aindoeuvre.com/spip.php?page=plan

Entre autres,sur les « bienfaits » du WIFI :

ww

w.piecesetmaindoeuvre.com

/IMG

/pdf/Wifi_a_G

renoble.pdfpiecesetm

aindoeuvre,c’est

à visiter

sans hésitation.

Une

argumentation construite et beaucoup d’hum

our.

Tout l’univers dans un atome

Science et bouddhisme,une invitation au dialogue

du Dalaï-

lama (Ed.

Laffont,2006).T

rès régulièrement le D

alaï-Lama,

dans un souci d’ouverture et de réflexion comm

une,rencontredes scientifiques de tous les continents.Ensem

ble ils confrontentleurs

idées et

points de

vue sur

les différents

domaines

scientifiques allant

des neurosciences

(«L’utilisation de

lam

éditation dans le traitement des m

aladies mentales») à la

physique/astrophysique («réalité et univers liés»).Cet ouvrage se

penche sur ce dernier domaine scientifique et sur la notion

paradoxale d’existant/non existant.Le D

alaï-Lama confronte

donc les idées du Bouddhisme aux dernières théories physiques

et astrophysiques ou,autrem

ent dit,le Soutra du C

œur à la

théorie quantique.Qu’aurait fait le D

alaï-Lama s’il n’avait pas eu

l’obligation de remplir sa tâche spirituelle

? «je serais devenuingénieur»,a-t-il déclaré.À

ceux qui penseraient que sciences et

284

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 284

Page 144: Nouvelle Civilisation 2012

activités;qu’il

déploie un

large spectre

de critiques

bieninform

ées mais parfois im

populaires contre le gouvernement

américain

;qu’il développe des points de vue que l’on peut

globalement qualifier d’anti-guerre :il fut contre la guerre du V

iêtN

am et d’une m

anière générale contre toutes les guerres menées

par les États-Unis depuis,il est m

embre du C

omité International

de Soutien aux victimes vietnam

iennes de l’Agent orange

;qu’ilcritique largem

ent la politique d’Israël vis-à-vis des Palestiniens.C

homsky a largem

ent critiqué d’autres aspects du gouvernement

américain,de la société et des m

édias.

ww

w.castoriadis.orgÉconom

iste,psychanalyste,philosophe,analyste critiquede la politique,C

ornelius Castoriadis est une figure m

arquantede la pensée contem

poraine.Le site de l’Association C

orneliusC

astoriadis.L’Association a été créée après son décès (fin 1997)

afin de contribuer à la diffusion de son œuvre et de sa pensée.Elle

organise ou soutient notamm

ent différents événements consacrés

à l’œuvre de C

astoriadis :colloques,débats,etc.Elle a également

la charge de la conservation et du classement du fonds d’archives

de Castoriadis.

ww

w.karlpolanyi.orgK

arl Polanyi

(1886-1964) a

élaboré une

critiquepénétrante des fondem

ents historiques et philosophiques dulibéralism

e et du déterminism

e économique.D

ans le sillage deson œ

uvre,les Notes de l’Institut K

arl Polanyi visent à renouvelerle débat sur les rapports entre économ

ie et société.

ww

w.passerelleco.infoPasserelle Eco :une association,une revue,un réseau pour

l’écologie pratique

et les

alternatives écovillageoises.

Nous

collectons des pratiques écologiques à mêm

e de développer denouveaux m

odes de vie et de relation,respectueux de la planèteet de ses habitants.À

travers la revue,nous diffusons ces savoirs

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

287

Lire:Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations

de Raoul Vaneigem

.(http://arikel.free.fr/aides/vaneigem

/index.html)

Et La société du spectaclede G

uy Debord

(ww

w.jutier.net/contenu/6751.htm)

Quelques penseurs

de l’écologie politique

René D

umont :w

ww.jutier.net/contenu/redum

ont.htmTeddy G

oldsmith :w

ww.teddygoldsm

ith.org et w

ww.edw

ardgoldsmith.com

(english)A

ndré Gorz :

http://jeanzin.fr/index.php?2007/09/25/112-andre-gorzet w

ww.jutier.net/contenu/andregor.htm

Robert H

ainard :ww

w.hainard.chIvan Illich :w

ww.jutier.net/contenu/ivillich.htm

François Partant :ww

w.lalignedhorizon.orgPierre R

abhi :ww

w.pierrerabhi.org et w

ww.m

ouvement-th.org et w

ww.terre-hum

anisme.org

Jean Zin :http://perso.w

anadoo.fr/marxiens et http://jeanzin.fr

Écologie révolutionnaire.Une très haute pensée libre qui

vaut très largement le détour.

Pourquoi le socialisme?

par Albert Einstein (écrit en 1949 pour la M

onthlyR

eview) :w

ww.jutier.net\contenu\alberteinstein.htm

ww

w.chomsky.info

Noam

Chom

sky a toujours été engagé politiquement.O

npeut notam

ment retenir:qu’il pense que le m

ot terrorisme est

une étiquette

facile pour

des gouvernem

ents qui

ont été

incapables de reconnaître la dimension terroriste de leurs propres

286

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 286

Page 145: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.cerclepep.comLe « C

ercle P.E.P.» a été crée le 5 Mai 2000,à l’initiative

d’une petite Équipe ayant l’ardent désir de « refaire le monde »

et d’œuvrer,pour construire une N

ouvelle Société.Une Société

plus juste et plus équitable,destinée au bonheur et au bien-êtrede l’H

umanité ! N

otre action est entièrement bénévole et s’inscrit

dans le sens des grandes démarches de la «Fondation C

harles-Léopold M

ayer pour le Progrès de l’Hom

me (FPH

)» et del’A

lliance pour un Monde R

esponsable et Solidaire.Le progrèsde l’hum

anité doit apporter à chaque citoyen:plus de richesses,

plus de temps libre,plus de savoir,de nouvelles valeurs dans une

nouvelle société.

http://reevolution.over-blog.comR

éflexion sur l’évolution de la société par un petit groupede jeunes étudiants en sciences politiques qui souhaitent avoirune action concrète.

ww

w.syti.netVortex,fractals,Tao et Star trek…

un peu extrême,m

aisvaut très largem

ent le détour.

ww

w.smartfutur.fr

Kiosque français de la prospective et du futur

http://smartfutur.blogspirit.com

/list/guides_a_telecharger_gratuitem

ent/Guide_2007_Version_5_janvier_2007.pdf

Futur Book.L’annuaire «spécial Futur» pour comprendre

le monde de dem

ain.2eEdition – 2007.A

nnuaire Officiel de la

Prospective.L’Annuaire avec 700 points d’entrée des m

eilleursorganism

es classés par thèmes et par type de langue.

ww

w.johnzerzan.netExtrêm

e mais intéressant ! Le N

ew York T

imes a publié en

1995 une interview pleine page de Zerzan.U

n autre événement

significatif qui l’a projeté dans la célébrité est l’association de son

Une civilisatio

n s’é

tein

t, une au

tre s’é

veille

...

289

et les expériences des associations qui les mettent en œ

uvre,etnous diffusons des tém

oignages et les nouvelles des écolieux devie et des écovillages.Le réseau m

et en lien les éco-acteurs quiproposent leurs ressources et exprim

ent leurs recherches.C

eréseau d’échange et d’entraide développe concrètem

ent uneéconom

ie solidaire et écologique,un autre monde,en m

arche.

ww

w.humanvillage.com

La vocation de Hum

anVillage est de donner la parole

aux homm

es et aux femm

es engagés pour changer le monde.

L’imagination est une énergie renouvelable est le slogan de

Hum

anVillage car nous parions sur l’im

agination et l’intelligencecollective pour préserver la planète et développer la solidarité.H

umanV

illage facilite la comm

unication autour de ces projets viason portail w

eb et les événements organisés par l’association :les

cafés –conférences «C

hic Planète» dont les bénéfices sont

reversés à des actions de terrain.Des services d’échange,de m

iseen relation et d’aide au financem

ent:véritable network citoyen,

l’association favorise les échanges et les passerelles entre lesporteurs de projets,

les volontaires et les éventuels financeurs.H

umanV

illage rassemble déjà plus de 500 associations inscrites,

des milliers de volontaires dans le m

onde,et environ 100

000visiteurs uniques par m

ois.

http://biocentrisme.com

Le bien être et l’épanouissement de la V

ie humaine et non

humaine sur la Terre sont des valeurs en soi.C

es valeurs sontindépendantes des considérations utilitaires que l’hom

me peut

porter sur le monde non hum

ain.Le biocentrisme est un m

odede pensée généré par de nouveaux concepts:

l’interactivité,le

référentiel et le média.

Il se caractérise par la complexité,

lacoévolution et la participation.Il se m

anifeste par de nombreuses

constantes :la culture du vivant,le nouveau rapport à l’animal,la

démocratie participative,l’agrobiologie,les énergies renouvelables,

les médecines « douces »,l’architecture bioclim

atique…

288

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 288

Page 146: Nouvelle Civilisation 2012

8

Santé et libertés

Le Dr Benjam

in Rush,m

édecin de George W

ashington etsignataire de la D

éclaration d’Indépendance des États-Unis en

1776,avait prévenu

:« À

moins que nous n’incluions la liberté

thérapeutique dans notre Constitution,la m

édecine installera un jourune dictature que nous som

mes incapables de concevoir pour le

mom

ent.»Vivre libre

Aujourd’hui,tout est perm

is.Néanm

oins,somm

es-nouslibres? D

ans le domaine de la santé,

peut-on se soigner enutilisant la m

édecine de son choix? Les professionnels ont-ils

encore la latitude de prescrire les traitements qu’ils jugent les

meilleurs ? Peut-on se faire vacciner librem

ent et refuser telle outelle vaccination pour en privilégier une autre ? A

vons-nous accèsaux inform

ations qui nous concernent,notam

ment à notre

dossier médical ? Pour la m

ajorité d’entre nous,la réponse à cesquestions est non.Pratiquem

ent,que faire pour recouvrer notresouveraineté en m

atière de santé ? Etre libéré des contraintes dutem

ps,de l’espace et du m

al,présent partout et toujours,

insensible aux coups,aux blessures et aux écrasements,n’est-il

pas le but ultime de notre vie,notre objectif,souvent inavoué ?

Mais com

ment faire pour y arriver? C

omm

ent vivre libre?

Difficile,

car,depuis la nuit des tem

ps,l’hom

me cherche à

asservir l’homm

e.Pour nous libérer de nos entraves,

nouscherchons des esclaves,le plus grand nom

bre possible.Écraserl’autre pour être plus libre est souvent notre ligne de conduite.C

en’est pas de notre faute,on nous l’enseigne depuis la m

aternelle.Pour être le prem

ier de la classe,ne faut-il pas passer devant tous

291

nom aux groupes anarchistes de Eugene (O

regon) qui sont plustard devenus l’un des élém

ents moteur aux États-U

nis dansl’utilisation de la tactique des black blocs durant les m

ani-festations d’opposition à l’O

rganisation mondiale du com

merce

lors du somm

et de Seattle (Washington) en 1999.Les anarchistes

qui ont alors utilisé cette technique ont été considérés comm

em

ajoritairement responsables des nom

breuses dégradations etdestructions com

mises sur les vitrines de m

agasins de grandeschaînes (G

ap,Levi’s,

McD

onald’s) et à l’encontre d’agencesbancaires.Zerzan est actuellem

ent l’un des rédacteurs en chef deG

reen Anarchy et quelques articles de sa m

ain ont été publiésdans des m

agazines comm

e AdBusters.

290

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 290

Page 147: Nouvelle Civilisation 2012

manière de vivre.Vous devez ressem

bler étrangement et avoir les

mêm

es dispositions que votre voisin sinon vous êtes considérécom

me

des ingrédients

de m

auvais aloi,

donc relevant

del’inquisiteur pour être purifiés par le feu du bûcher,du m

oins dela Justice.R

assurez-vous,ce n’est guère déplaisant,on ne se faitrôtir qu’une fois.Vous pensez que ce que je viens d’écrire estridicule.C

ependant,vous le savez,pour le bien de votre santé,vous devrez suivre des règles bien précises afin d’obtenir desrem

boursements de votre caisse d’assurance m

aladie ;à défaut,vous serez désavoué et contraint de payer de votre poche

!Plusieurs patients se plaignaient d’être appelés au téléphone vers20 heures,par le secrétaire du centre de traitem

ents des cancers,pour avoir à effectuer tel exam

en systématique,tel contrôle...ou

devoir subir une intervention.«Ça m

e rappelle la Gestapo et les

mauvaises heures du passé

»,me dirent quelques anciens.C

ela aun autre nom

désormais,plus «soft» :c’est le suivi m

édical,ons’occupe en effet très bien de vous ! Le contrôle périodique desvéhicules est obligatoire.Eh bien,m

aintenant,on va vous obligerà

faire contrôler

régulièrement

votre carcasse

suivant des

dispositions légales,suivant des dispositions précises desquellespeu im

porte comm

ent vous en sortirez pourvu que vous l’ayezfait.

Ainsi vous serez de très bons citoyens.

Et ne réfléchissezsurtout pas aux conséquences des sauces radiogènes ou autres survotre organism

e...R

assurez-vous,com

me disait jadis tout bon

seigneur «mes paysans sont taillables et corvéables à m

erci» !Sous de nouvelles m

anières,nous le devenons.Vous n’avez plus lalibre disposition de votre corps.

On vous rebat les oreilles,on vous inonde la caboche et on

vous rabâche que nous vivons dans une société saine,alors qu’elleest polluée en tous points de vues ! La tuberculose est en train derevenir.La revue la R

echerche avance le chiffre d’un milliard de

tuberculeux dans les vingt années qui viennent.On vous dit que,

selon les règles d’hygiène appliquées et décrites dans les beauxm

anuels adm

inistratifs,tout

est propre

! Alors

que jam

aisl’alim

entation n’a été aussi dénaturée et toxique,com

me les

San

té e

t liberté

s

293

les autres? La course aux premiers rangs est pour beaucoup

d’entre nous la principale motivation.

En fait,nous serons

vraiment libres le jour où il y aura autant de m

aîtres qued’esclaves,

chacun étant le maître et l’esclave de l’autre.

Enm

atière de santé,cette liberté passe par une règle existentielle :disposer librem

ent de son corps et de son esprit.Ce droit absolu

est de plus en plus bafoué car les puissants marchands se

considèrent comm

e les propriétaires de notre corps,«pour le

bien être de l’humanité

».Aujourd’hui,nous som

mes les cobayes

des laboratoires pharmaceutiques,des m

ultinationales de l’agro-alim

entaire et des producteurs d’énergie.Si nous n’y prenons

garde,nous allons en devenir les esclaves.Heureusem

ent,nousavons encore la liberté d’aim

er !A

près avoir réfléchi ensemble durant plus de huit ans sur

l’aspect global de la santé et conclu qu’elle repose sur l’accomplis-

sement de sa personnalité,

l’exploitation de ses talents et ledéveloppem

ent de

relations avec

soi-mêm

e,ses

proches et

l’univers,en utilisant pleinement les ressources de son corps et de

son esprit,nous ouvrons maintenant le débat des libertés et de la

santé. ww

w.votresante.org.Pierre Andrillon

Vous n’avez plus la libre disposition de votre corps

Par Bernard Herzog,docteur en M

édecine,spécialiste enélectroradiologie

(diagnostique et

thérapeutique),licencié

èsSciences (études supérieures en biologie,en physiologie et chim

iegénérales,en physique et en chim

ie biologique).Ancien chef de

travaux de Biophysique,il fut égalem

ent chef de service duC

entre Hospitalo U

niversitaire de Nantes et professeur à la

Faculté de Médecine de N

antes.http://b.herzog.free.fr

De plus en plus,on vous im

pose de nouvelles règles sur la

292

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 292

Page 148: Nouvelle Civilisation 2012

situation ni les habitudes nutritionnelles désastreuses qui ontentraîné cet abaissem

ent non seulement de la fertilité m

ais ausside la résistivité des sujets.O

n ne pense pas non plus aux risquesde

la fécondation

artificielle.Pour

avoir observé

quelquesm

élanomes com

me fruits secondaires,je m

e permets de poser la

question suivante :est-il sans risque d’inonder un organisme de

protéines étrangères à l’organisme ou d’horm

ones qui bloquenttout l’axe endocrinien ? La désinform

ation organisée ou l’absenced’inform

ation tout

court sont

des faits

qui s’observent

envieillissant.L’inform

ation a été masquée,déform

ée ou tronquéeet on em

ploie de fausses statistiques.Dans le dom

aine médical,

les études sont financées par les laboratoires et,si on lit un peu enlangue étrangère,

on s’aperçoit que des chiffres donnant desstatistiques opposées n’ont pas été relatés,ou n’ont pas été pris encom

pte,bref,en fonction des pays et des frontières,on vaccine ouon ne vaccine pas.Le BC

G ou certaines vaccinations sont très

contestés dans d’autres pays.O

n retrouve un grand nombre de docteurs à la tête des

laboratoires.Le système com

mercial de désinform

ation transforme

le médecin en un lam

piste dont la culture scientifique dérivedirectem

ent des représentants venus sans cesse lui bassiner lam

émoire afin qu’il prescrive correctem

ent.N

os responsablespolitiques n’ont guère le tem

ps de s’informer.Ils s’en rem

ettent àleurs

conseillers qui

deviennent ainsi

des décideurs.

Nous

somm

es dans un système clos où les lam

pistes n’ont rien à dire,en l’occurrence les m

édecins.C

ertains intellectuels carriéristessupposent que bientôt un grand ordinateur pourra délivrer desordonnances en fonction des sym

ptômes ! Pour avoir participé à

plusieurs jurys d’internat ou présidé l’un d’entre eux,j’ai pu

assister à la régression totale du sens clinique,du bon sens,del’écoute et à la valorisation exclusive des Q

CM

(questions à choixm

ultiples),une mode venue d’outre-A

tlantique qui traduit uneschizophrénisation aveugle collective organisée.

On n’apprend

pas à réfléchir en médecine,au contraire ! Le m

édecin est devenum

algré lui un prescripteur,il suffit d’orienter ses prescriptions en

San

té e

t liberté

s

295

champignons radio-actifs im

portés de Bulgarie,les poulets à ladioxine,le bœ

uf aux hormones et les céréales aux O

GM

.Dans

tous les domaines de notre savoir hum

ain,un mensonge m

ille foisrépété devient une forteresse im

prenable.Q

ue pensez-vous dubon sucre qui dynam

ise les sportifs? Sa consomm

ation estvivem

ent encouragée ! Mêm

e un professeur de nutrition soutientvivem

ent son usage tandis que,parallèlem

ent,l’O

MS tire la

sonnette d’alarme sur l’extension,

bientôt exponentielle,des

maladies im

munitaires,

des diabètes,bref de m

aladies ayantrapport avec une nutrition assez aléatoire.Il en est de m

ême pour

le bon caramel.Les conseilleurs ne sont pas les payeurs,m

aiscertains professeurs et nutritionnistes avertis encouragent cesconsom

mations,

en ignorant parfaitement ce qui se passe au

niveau de la biochimie enzym

atique cellulaire.Eh oui,le caramel

constitue un

véritable bitum

e qui

empoisonne

les cellules

hépatiques,entre autres.Que faut-il penser du lait pasteurisé qui

a été porté à une certaine température avant d’être refroidi

brutalement,que sont devenues les protéines dans ce lait ? Je vous

le demande.Est-ce que les bactéries sont capables de survivre au-

delà de 100 °C ou à m

oins 30 °C ? Les revues scientifiques nous

apprennent qu’il y a des bactéries qui vivent à basse température

et d’autres qui survivent parfaitement à des préchauffages qui

prétendument pasteurisent m

ais qui en fait détruisent la tenueprotéinique des laits,lesquels,de surcroît,restent en attente dansles chaînes de super-m

archés,quelquefois plusieurs sem

aines.Q

ue faut-il penser des bonnes vaccinations ? Fernand Delarue et

bien d’autres ayant une plus grande expérience que moi ont

publié à ce sujet ( L’Intoxication vaccinale,éditions Le Seuil).Q

uant aux bons médicam

ents,le Dr Bruno D

onatini leura consacré un livre ( l’Intox et les Vaccinations,

éditions MIF).

J’ajouterais seulem

ent le

fruit de

quelques observations

personnelles.Les spécialistes de la procréation nous informent :

actuellement,

une femm

e sur cinq doit avoir une fécondationassistée pour réussir à procréer.O

n n’envisage pas les problèmes

de culpabilité ou les raisons psychologiques qui ont entraîné cette

294

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 294

Page 149: Nouvelle Civilisation 2012

frapper le corps.» On affam

e,on frappe,

on tue avant tout lecorps,pour atteindre,à travers lui,l’hom

me tout entier.Et cela

parce que l’esprit ne se laisse ni affamer,

ni torturer,ni tuer

directement.

Quand la science officielle est en échec

la révolte devient alors nécessité Par M

onique Beljanski,ingénieur d’étude honoraire au C

NR

S.w

ww.natural-source.com

Dire que seules la science,la technique et l’industrie sont

aptes à sauver le monde,com

me cela fut orgueilleusem

ent affirmé

au somm

et de Rio,est en contradiction totale avec la réalité des

faits :les pollutions industrielles sont sans précédent.L’industriechim

ique a poussé à la consomm

ation inconsidérée d’engraischim

iques ;les sols sont déséquilibrés,l’eau polluée,en particulierpar les nitrates d’origine chim

ique,nitrates qui génèrent des

cancérogènes soit sous forme de dérivés chloronitrés (chlore de

l’eau des villes),soit sous forme de nitrosam

ines.En matière de

santé,il en va de mêm

e :les technocrates de la science ont misé

sur le

tout-chimique.

Résultat:

des traitem

ents agressifs,

génotoxiques,cytotoxiques.Pratiquement pas un m

édicament qui

n’ait d’effet secondaire engendrant de nouveaux problèmes.

Résultat

aussi:baisse

de l’im

munité,

maladies

iatrogènes,allergies,m

yopathies,cancers,maladies auto-im

munes en pleine

expansion,sans que pour autant que les problèmes graves et les

maladies graves n’aient encore de traitem

ent efficace.Et pour

l’instant,face à ces périls,

il y a partout des scandales,des

comprom

issions.A

insi les scientifiques et médecins im

pliquésdans le dram

e du sang contaminé sont toujours ceux qui,

aujourd’hui,détiennent toujours dans les comm

issions décision-nelles,dans les institutions d’État,au m

inistère de la Santé,lepouvoir.Le slogan «J’obéis m

ais ne suis pas responsable» ouvre

San

té e

t liberté

s

297

fonction des intérêts de l’industrie pharmaceutique qui affiche

des progressions de 25 à 40 % par an.«O

n casse l’homm

e,on ledétruit et certains en profitent»,nous disent,dans leurs discours,certains dirigeants politiques.

Savez-vous que

les prescriptions

médicales

sontcom

ptabilisées chez les pharmaciens ? Bientôt ce sera plus facile

quand la Sécurité sociale sera informatisée.Les représentants de

laboratoires viennent

relancer les

médecins

pour la

vented’insuline de synthèse qui com

porte des molécules d’acides

aminés inversés.Elle est très m

al supportée par les patients,mais

les représentants ont des fiches établies au nom de chaque

prescripteur et

ils viennent

harceler les

médecins

nonprescripteurs.

«Vous êtes le seul à ne pas prescrire,dom

mage

parce que...»,suit la litanie des avantages habituels qui ne serontpas donnés.Il y a pire :«N

ous avons les moyens de vous ennuyer.»

Aussi on est en droit de se poser la question :il y a donc un État

dans l’É

tat.Q

ue font

les écologistes

et les

sociétés de

consomm

ateurs face à cette situation? Ils dorm

ent et nosresponsables élus sont-ils devenus aveugles? N

on contents deboire des eaux plus que douteuses,on ose asphyxier nos terressous un épais m

anteau de lisier,de défécations de nos cochons,qu’ils soient sains ou pas peu im

porte,c’est ainsi qu’on sera

sanitraté et

sain de

bactéries,donc

d’épidémies!

Car,

enrecouvrant la terre sous un épais m

anteau de déjections animales,

au lieu de l’engraisser,on l’asphyxie,on prépare ainsi de petitesbactéries qui vont s’enfoncer,

se glisser à travers les eaux deruissellem

ent.Et on les retrouvera ultérieurem

ent dans notreassiette.

On va pouvoir décrire de nouvelles épidém

ies ou desform

es mutantes.A

lors on pourra devenir de bons cobayes pournos laboratoires.N

ous somm

es des capitaux à faire fructifier et,en effet,leurs chiffres d’affaires ne cessent de croître.À

ce régime,

dans quelques années,on ne sera plus six ou sept m

illiardsd’individus m

ais peut-être la moitié m

oins! Dans son livre D

el’esclavage et de la liberté de l’hom

me,N

icolas Berdiaev écrivait:«Les atteintes les plus révoltantes com

mencent toujours par

296

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 296

Page 150: Nouvelle Civilisation 2012

l’appel de Heidelberg,

André Lichnerow

itz:

«nous les vraisscientifiques ».Q

uel mépris dans ces propos ! Et quelle fatuité,

car,enfin,

les vrais scientifiques sont ceux qui apportent dessolutions satisfaisantes et qui sont ouverts aux discussions,auxidées originales et aux changem

ents.Sinon,c’est l’éternel blabla.C

e concept

quasi religieux

de la

suprématie

de certains

intellectuels (avec hélas un syndrome de dém

ission dans la presseet les m

édias) est une insulte aux souffrances engendrées par lespollutions chim

iques,m

édicamenteuses ou non,

aux médecins

condamnés à se battre avec des traitem

ents toxiques et inefficacesdans un environnem

ent saturé de pollution cancérogène.La révolte devient alors nécessité,

face à des forces decontraintes autosatisfaites bien qu’incapables d’am

éliorer leschoses,sans être en m

esure de répondre aux dangers qui nousenvironnent.

Les écologistes ne sont peut-être pas de «vraisscientifiques»,m

ais ce sont eux qui ont tiré,bien avant tout lem

onde,la sonnette d’alarm

e.C

’est sous leur impulsion que

certaines usines ont été contraintes à prendre des mesures anti-

pollutions,et que le grand public a pris conscience des pollutions.C

ertes,certains d’entre eux ont exagéré,

comm

e le rappellejustem

ent Jacques Robin.

Mais le bilan de leur action est

globalement très bénéfique pour les hum

ains,très sensibilisateur.L’environnem

ent est un rétro-système fragile et com

plexe,aussiagressé par une poussée dém

ographique sans précédent,des

désertifications croissantes;

la faim

,la

pauvreté ne

cessentd’augm

enter dans le monde,ici,à l’est,au sud.C

’est le mom

entoù l’on dém

antele le monde agricole en raison de «surplus»,où

l’on rêve d’une Europe étriquée au sein d’une Europe oùgrandissent

le désordre,

les divisions

(et les

convoitises!).C

onscients d’un hiatus grandissant entre leur rêve humanitaire et

leur science empêtrée dans une technologie ultra-sophistiquée

(donc très coûteuse,très dépendante des pressions économiques

et politiques),les scientifiques se réunissent en som

mets (R

io,Los A

ngeles) qui laissent tous sur un sentiment de frustration

face à la tangible réalité des besoins.

San

té e

t liberté

s

299

sur le crime.

La lâcheté,les conseils insidieux au m

inistre,l’absence de m

ise en garde publique par tous ceux qui savaient–

scientifiques et médecins– puis l’absence de sanctions (quand

ce n’est pas au contraire des gratifications) illustrent la collusiondes intérêts au plus haut niveau.Les connaissances,scientifiqueset politiques,sans conscience hum

aine,ne valent rien:ce sont des

«tripotages de système

».Lorsqu’une menace pèse sur l’hum

anitétout entière,

tous doivent se donner la main et livrer le m

ême

combat.Sinon il faut rom

pre avec les écoles au pouvoir.Et si lem

onde politique soutient ces écoles,le com

bat devient aussipolitique.L’intérêt des m

alades et des soignants,mais aussi celui

des bien portants (tout bien portant est,dans ce contexte,

unm

alade potentiel),converge et exige un recentrage dans les

rapports entre la recherche,les médias,les ressources financières

et la consomm

ation.Seule une pression énorme fera évoluer le

système,

car jamais un pouvoir ne renonce de lui-m

ême à ses

privilèges.Les tenants des sciences biologiques,

médicales,

ycom

pris ceux qui ont été au pouvoir depuis vingt à trente ans,onteu tout loisir d’aboutir à régler certains grands problèm

es :ils onteu le soutien financier de l’État,les m

eilleurs laboratoires,l’appuide la presse,

l’accès à la technologie de pointe,sophistiquée

mêm

e,on s’en vante assez ! Et bien,qu’ont-ils à offrir face auxvirus,aux cancers,aux aplasies,aux dangers des radiations,à lasclérose

en plaques,

à la

myopathie,

etc.? D

ans tous

cesdom

aines,la recherche scientificomédicale n’a pas sorti une seule

molécule spécifique et m

ajeure,active et non toxique ! D

eshypothèses,des prom

esses,des schémas,des projets,des m

illiardsengloutis,

mais tous ces intellectuels orgueilleux n’ont pas de

solution à proposer.Ils préfèrent les rôles de donneurs de leçon,d’experts,d’observateurs,sceptiques et ironiques,parfois m

ême

méchants,car il est plus facile de m

ordre que de comprendre.

L’esprit rebelle

aux changem

ents se

coupe de

l’évolutionconstante qu’im

pose la recherche vivante et se condamne à

l’imm

obilisation.C

et esprit

de dom

ination arrogante

estparfaitem

ent illustré par l’expression d’un des promoteurs de

298

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 298

Page 151: Nouvelle Civilisation 2012

maladie des vaccinés...» Le 15 janvier 1988,

Jama alertait ses

lecteurs :«Le record d’imm

unisation a été signalé dans les écolesde Brow

ning Mount aux Etats-U

nis,où le plus grand nombre de

cas de rougeole fut recensé,atteignant 98,7 % des étudiants très

correctement vaccinés.» En 1990,le 15 juillet,le m

ême journal

informait ses lecteurs qu’une proportion de 83 %

de malades

victimes d’une épidém

ie prolongée avaient été correctement

vaccinés et,en 1994,Archives of Internal M

edicine confirmait

que la rougeole était en constante augmentation depuis les

vaccinations.Déjà,en 1986,au C

anada,le nombre de rougeoles

était sept fois plus élevé qu’en 1985.Sur 5 575 cas étudiés,

60 % concernaient des sujets bien vaccinés,28

% des sujets non

vaccinés,la situation vaccinale des 12 % restants étant inconnue.

Dès 1987,

l’OM

S considérait que le risque de contracter larougeole était quinze fois plus im

portant chez les vaccinés quechez les non-vaccinés (cf.

le journal belge Le Matin

du 8décem

bre 1987).Le problèm

e de l’aluminium

et du mercure dans les

vaccins,évoqué par Michel G

eorget,fut simplem

ent rejeté parR

obert Sebbag qui expliqua que le mercure était l’objet de

recherches qui prendraient des années pour étudier ses effets,m

ais qu’il serait bientôt retiré à cause des consignes européennes.Q

uant à l’aluminium

,les vaccins n’en contiendraient que des

quantités infimes et,en injection intram

usculaire,il resterait auniveau de la peau,ce qui est totalem

ent faux ! En effet,en août1998,

le Pr Ghérardi a publié dans The Lancet,

avec Michèle

Coquet,Patrick C

hérin et plusieurs collègues,un article sur lam

yofasciite à macrophages,syndrom

e relativement fréquent dans

les pays développés.Ils ont remarqué des inclusions cristallines

dans les macro-phages et l’analyse de ces inclusions par le

PrPhilippe M

oretto a

révélé qu’il

s’agissait de

cristauxd’alum

inium (cf.G

hérardi et all.«Macrophagic m

yofasciitis:areaction to intram

uscular injections of aluminium

containingvaccines»,

in Journal of Neurology

n°246,

1999).Les lésions

histologiques sont toujours observées dans les sites d’injection

San

té e

t liberté

s

301

La médecine de troupeau,

les médias sont-ils les alliés objectifs

des marchands de vaccins ?

Par Sylvie Simon,

auteur de Vaccination,l’overdose,aux

éditions D

éjà;

la Dictature m

édico-scientifique,aux

éditionsFilipacchi ; Exercice illégal de la guérison

et,en collaboration avecle D

r M.Vercoutère, Vaccin hépatite B.Les coulisses d’un scandale.

Manipulations m

édicales et financières,aux éditions M

arcoPietteur.R

adio Vatican et RC

F ont diffusé,le samedi 10 m

ai,uneém

ission sur la vaccination.Etaient conviés à Lyon,le Dr Sebbag,

représentant les laboratoires Aventis-Pasteur,

et le Dr M

artineG

ardénal,m

édecin homéopathe.

Michel G

eorget,agrégé de

biologie,et m

oi-mêm

e devions intervenir par téléphone.Le

DrSebbag a fait l’apologie des vaccins.

Il a déclaré que lesaccidents vaccinaux étaient négligeables.

Fort heureusement,

Michel G

eorget et Martine G

ardénal ont pu faire passer uneinform

ation plus nuancée.Mais,lorsque j’ai évoqué le constat

publié en

1995 par

les laboratoires

Smith-K

line Beecham

,pourtant fabricants de vaccins,faisant état d’une recrudescencede rougeole à la suite de cam

pagnes de vaccinations aux États-U

nis,le Dr Sebbag m

’a reproché de «faire croire» aux auditeurs

que les vaccins étaient inutiles et dangereux.Pourtant,le rapportalarm

ant de SmithK

line Beecham auquel je m

e référais,publiépar Vaccin A

ction n°1 (p.995),est très clair :«Les rougeoles ontété 18 fois plus nom

breuses aux USA

en 1990 (27 672 cas) qu’en1983,

malgré une vaccination systém

atique contre la maladie

depuis 1978.A

insi,18 épidém

ies ont été recensées parmi les

populations scolaires très imm

unisées (71%

à 99%

) et pasm

oins de 77 % des rougeoles déclarées sont apparues chez des

élèves vaccinés.L’échec d’une vaccination préscolaire se traduitdonc par une transform

ation paradoxale de la rougeole en

300

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 300

Page 152: Nouvelle Civilisation 2012

Vaccins,mais alors on

nous aurait menti ?

Ils sont inefficaces,nous rendent m

alades,détruisent

notre imm

unité naturelle et ils sont obligatoires !Vaccination l’overdose.http://hom

e.scarlet.be/nomoreillusions/vaccination_overd

ose.htmlLes vaccins ont enrayés les épidém

ies.Réponse :Faux !

http://raforum.info/article.php3?id_article=1565

Liberté thérapeutique et vaccinale par Sylvie Simon

ww

w.onnouscachetout.com/them

es/medecine/vaccins-

mensonges.php

Près de 2000 personnes souffrent actuellement de graves

maladies neurologiques,ou sont décédés,et les victim

es (ou leurhéritiers) accusent le vaccin contre l’hépatite B (Eric G

iacometti,

La santé Publique en otage,Ed.Albin M

ichel).Des plaintes pour

empoisonnem

ent et administration de substances nuisibles à la

santé ont été déposées,notamm

ent à l’encontre de ceux qui ontobligé les victim

es à recevoir un vaccin tant inefficace quedangereux.

Elles sont actuellement centralisée chez un Juge

d’Instruction à Paris.Malheureusem

ent,une étude approfondiede cette question,m

ontre que tous les vaccins sont concernés,etpas seulem

ent celui contre l’hépatite B.

Le sucre,un produit meurtrier

Le Pr Bernard Herzog nous rappelle que l’abus de sucre

est dangereux.O

utre qu’il est une véritable calamité pour les

dents,le sucre de betterave ou de canne,blanc ou roux,est dusaccharose pur.

Il est très mal supporté par l’appareil digestif,

surtout l’intestin,

le pancréas

et le

foie.M

al stocké,

mal

303

vaccinale,c’est-à-dire le muscle de l’épaule chez l’adulte et,dans

quelques cas,chez des enfants dans le muscle de la cuisse,sites

habituels des injections vaccinales.Les m

alades se plaignentessentiellem

ent d’une

fatigue persistante

et de

douleursm

usculaires et articulaires diffuses,qui deviennent rapidem

entchroniques et invalidantes.D

es troubles digestifs et urinaires,dela toux ou des céphalées sont égalem

ent observés mais plus

rarement.C

es symptôm

es présentent une grande similitude avec

ceux du syndrome de la guerre du G

olfe ainsi qu’avec lafibrom

yalgie et le syndrome de la fatigue chronique.

La sous-notification est donc vraisem

blablement très im

portante d’autantque seuls cinq centres de pharm

acovigilance (Paris,C

réteil,Bordeaux,N

antes et Marseille) recensent cette m

aladie.Un tiers

des malades présentent une m

aladie auto-imm

une caractérisée,leplus souvent une sclérose en plaques.

Récem

ment,

devant lesm

embres

de la

mission

parlementaire

d’information

sur le

«syndrome du G

olfe»,le Pr R

omain G

hérardi a expliqué que cesyndrom

e pourrait être lié à l’injection de certains vaccins,notam

ment ceux contre les hépatites A

et B ainsi que contre letétanos.

En septembre 1999 et en juin 2000,

les donnéesrecueillies ont été analysées par le C

omité consultatif pour la

sécurité des vaccins de l’OM

S qui “a conclu à un lien de causalitétrès probable entre l’adm

inistration d’un vaccin contenant del’hydroxyde d’alum

inium et la présence de la lésion histologique

caractérisant la MFM

”.En octobre 1999,l’OM

S a réclamé une

étude épidémiologique pour confirm

er les liens entre les lésionsm

usculaires de la MFM

,les symptôm

es cliniques des malades et

les vaccinations.Les journalistes de Radio Vatican ont oublié la

pensée du pape Pie XII,qui avait proclam

é :«Je m’insurge contre

la médecine de troupeau qui asservit le m

alade aux appétitsm

ercantiles des

grands laboratoires

et le

bien-portant aux

appétits plus meurtriers encore des fabricants de vaccins.» O

ncom

prend mieux cette trahison,lorsqu’on sait que R

CF bénéficie

d’un “partenariat”avec A

ventis-Pasteur.Sans comm

entaire.

302

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 302

Page 153: Nouvelle Civilisation 2012

dissocier le pentose et l’hexose,m

ais la molécule se reform

eaussitôt après le pylore et le pancréas doit tam

ponner l’excèsd’H

Cl.

Il s’y

épuise et,

secondairement,

s’atrophie.U

nm

étabolisme défectueux engendre des carences.

Le système

génétique va se dévier et axer son développement sur la recherche

de cette

carence en

négligeant tout

le reste.

Le

système

imm

unitaire sera déficient.Les défenses seront affaiblies face àl’invasion bactérienne extérieure.Le m

onde bactériel interne vaêtre disposé à se m

arier avec tout étranger apportant une cartegénétique

supérieure à

l’existant.O

n observera

doncprogressivem

ent les méfaits secondaires sans en déceler l’origine.

Les enfants ou les adultes vont évoluer peu à peu vers unedéficience générale.

Cette intoxication sournoise et fort m

alconnue se découvre sur une période de cinq à vingt-cinq ans.Lesaccharose ne com

ble pas les besoins énergétiques et induit deseffets secondaires catastrophiques.Il atténue l’odorat,m

odifie etendort

les glandes

olfactives com

me

les glandes

salivaires,provoque des caries dentaires.Le systèm

e endocrinien lui aussiaccuse une bonne partie de cette agression,notam

ment le foie qui

s’encrasse de plus en plus.Cela engendre des m

éfaits au niveaude la sécrétion biliaire.En posant une allum

ette sur un morceau

de sucre on observe une caramélisation.C

’est exactement le type

de composé qui se crée au niveau des cellules du foie qui

absorbent ce corps étranger,sans pouvoir l’élim

iner,jusqu’à

s’asphyxier.Le saccharose résulte d’une production chim

iqueartificielle qui utilise la chaux vive,pour l’extraction,et des colles.C

’est un faux ami que nous conseillent vivem

ent les publicitésalors qu’il faut absolum

ent l’éviter car il fait dégénérer l’espècehum

aine.Il affaiblit non seulement celui qui l’ingère m

ais aussi sadescendance,car il va jouer un rôle im

portant dans l’installationd’une stérilité à long term

e.Les cellules germ

inales vont setrouver toutes asphyxiées par l’apport trop im

portant de carbone.L’excès de carbone enlève la vie m

ême si le carbone est la source

de vie.Le saccharose devient une plaie s’il est consom

mé de

façon régulière :il induit une intoxication lente et progressive.

San

té e

t liberté

s

305

transporté et mal brûlé dans l’organism

e,il est responsable denom

breuses maladies,

de déminéralisation et d’irritation des

muqueuses et des glandes.L’alcoolism

e par le sucre,l’éthylisme

des bébés ou des personnes âgées,ne buvant pas une goutte

d’alcool,mais faisant des excès de consom

mation de sucre ou de

sucreries,est bien connu.Le sucre industriel est dévitalisé.Après

son raffinage,il ne contient plus de calcium ni de sels m

inérauxet

d’oligo-éléments,

plus de

vitamines

ni de

ferments

oud’enzym

es et plus de cellulose.C

’est une substance “morte”,

inadaptée à la physiologie humaine.Le D

r P.Carton,qui fut un

des pionniers de la diététique moderne,dénonçait déjà les m

éfaitsdu sucre blanc,

responsable de notre déchéance digestive.Le

biologiste P.-V.M

archesseau avait également dém

ontré que cesucre

industriel était

dévitalisé et

particulièrement

toxique.A

ujourd’hui,le Pr Bernard H

erzog va encore plus loin enpréconisant l’interdiction pure et sim

ple du sucre aux enfants.Ilnous en expose ici les raisons.P.A

.

Il faut bien distinguer les sucres naturels assimilables des

sucres artificiels qui ne le sont pas.Nos enzym

es cellulaires sontadaptés au galactose présent dans le lait,au glucose (raisin),aufructose (dans les fruits) et au m

iel.Le saccharose est un

disaccharide (glucose + fructose),un sucre artificiel d’origine

industrielle qui apporte une énergie factice car elle ne se consume

pas mais se caram

élise au niveau des muqueuses intestinales.Il ne

peut pas intégrer les cycles du métabolism

e cellulaire.C

etteunion artificielle d’un hexose et d’un pentose constitue un corpsétranger qui ne fait qu’encom

brer l’organisme.

Il modifie les

fonctions digestives en les ralentissant et,par la création de

spasmes form

ant un film sur les diastases (com

me le pétrole sur

les eaux d’un lac),il bloque leur action.C’est un obstacle à la

physiologie norm

ale.Il

en résulte

de m

ultiples déficiences

enzymatiques et des carences im

munitaires.Le saccharose oblige

l’estomac à une sécrétion en hyperchlorhydrie (H

Cl) accrue qui

provoque des aigreurs.L’hyperchlorhydrie est nécessaire pour

304

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 304

Page 154: Nouvelle Civilisation 2012

Quelques propositions

programm

atiques pour une santé autrem

ent

Retrouver et respecter le sens sacré de la naissance et

protéger la petite enfance.L’équilibre

psychologique de

l’adulte,son aisance relationnelle et sociale dépendent largement

de la qualité de la naissance et de la petite enfance.C

’estpourquoi,il faudrait :assurer à la fem

me enceinte les m

eilleuresconditions de vie ;encourager les naissances naturelles à dom

icileet en m

aisons de naissance (la naissance n’est pas une maladie et

il n’y a aucune raison qu’un pouvoir médical contrôle cet

événement m

ajeur de la vie);favoriser la proximité m

ère-enfantspendant les 3 ou 4 prem

ières années de vie.

Retrouver une vision globale de la santé et accepter

une médecine plurielle.

L’homm

e n’est pas qu’une machine

dont on répare les pièces défaillantes.La médecine allopathique,

d’une grande efficacité dans l’urgence,m

anque d’une visionglobale de l’hom

me ;d’où ses résultats très m

édiocres en termes

de santé

globale de

l’individu.L

es dim

ensions physique,

énergétique,mentale,sensible et spirituelle doivent être prises en

compte

et traitées

de façon

adaptée par

des m

oyensthérapeutiques diversifiés.

Développer et favoriser les systèm

esthérapeutiques naturels.Pour une vision globale de la santé et lesm

édecines douces

telles que

la diététique,

l’herboristerie,l’A

yurvéda,la naturophathie,l’acupuncture.

Développer la connaissance des conditions de bonne

santé:

cadre de vie,hygiène de vie,

renforcement de l’auto-

imm

unité naturelle,recours aux médecines douces et m

édecinestraditionnelles.

Reconnaître la pratique des thérapies naturelles et

permettre au patient le libre choix de la thérapie à suivre.

307

Depuis

longtemps,

des nutritionnistes

et des

endo-crinologues le soupçonnent d’être à l’origine d’un grand nom

brede m

aladies de surcharge,diabète,obésité,mais il faut y ajouter

les insuffisances imm

unitaires,entraînant des infections O

RL

récidivantes entre autres,mais égalem

ent des problèmes de plus

en plus fréquents de stérilité.La dim

inution générale de larésistivité de notre population face aux agressions infectieuses endécoule pour une bonne part,j’avancerai le chiffre de 30 %

.Ilfaut rem

placer le sucre industriel par les sucres naturels.La

consomm

ation de deux fruits par jour est excellente.Le miel est

un sucre très assimilable,en outre il renferm

e des oligo-éléments

nécessaires et des éléments bactéricides car il ne ferm

ente jamais.

Son usage est sans danger,m

ais il est hyper-calorique.Le

saccharose,au

lieu d’aider

à construire

et à

renforcer le

développement cellulaire,l’arrête par une véritable noyade,une

asphyxie qui résulte de sa formule chim

ique.L’importance du

carbone asphyxie et l’apport considérable d’hydrogène fait naîtreun antioxydant,c’est-à-dire un réducteur.Il engendre l’obésité,notam

ment

chez l’adolescent,

avec toutes

ses graves

perturbations définitives

du développem

ent endocrinien

(hormonal) et des rétentions hydriques (cellulite...).Le sucre va

induire également une fatigue cérébrale parce que le cerveau

n’est plus normalem

ent alimenté en glucose.Etant soum

is à unedrogue perm

anente,il en résulte une difficulté progressive à

l’attention et

une baisse

de résistance

à tous

les travaux,

notamm

ent intellectuels mais aussi physiques.

Il s’installe unevéritable toxicom

anie doucereuse mais calam

iteuse pour l’avenirdu sujet...et de l’espèce hum

aine.N

ote:

La

consomm

ation m

oyenne annuelle

ensaccharose aux U

SA est de 70 kg par individu (à com

parer avecla

fréquence des

obèses,des

diabétiques,des

maladies

imm

unitaires en expansion permanente,des stérilités dans tout

l’Occident).Production m

ondiale du saccharose :100 milliards

de tonnes.Tirez-en les conclusions.L’O

MS prévoit 300 m

illionsde diabétiques en 2010,il y en a 80 m

illions actuellement.

306

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 306

Page 155: Nouvelle Civilisation 2012

l’instauration de diplômes d’État,

accessibles à tout le monde,

quels que soient les moyens financiers de chacun.L’instauration

de diplômes d’État perm

ettraient de normaliser les prix des

formations.Les cursus d’apprentissage des thérapies naturelles

pourraient être

établis par

l’Observatoire

des M

édecinesN

aturelles,qui

sélectionnerait les

enseignants.C

es cursus

déboucheraient sur des diplômes délivrés selon réussite à des

examens,

lesquels seraient proposés dans les conditions desconcours.

Il serait

absurde de

nier la

qualité de

certainsguérisseurs autodidactes,qui pourraient alors se présenter à cesexam

ens sans passer par un cycle de cours.D

ans le cas decertaines disciplines,

il est difficile d’évaluer la qualité d’unthérapeute par un exam

en.Cette évaluation pourrait être faite par

l’Observatoire des M

édecines Naturelles.

Supprimer

l’Ordre

des M

édecins et

celui des

Pharm

acienset les rem

placer par des syndicats professionnels,de façon à lim

iter leur poids sur la politique de la santé.L’Ordre

des Médecins est la clef de voûte du pouvoir m

édical.Il est ànoter que la déontologie de cet O

rdre interdit la collaborationentre m

édecins et non médecins,ce qui,in extenso,revient à dire

que l’Ordre des M

édecins interdit la collaboration entre lem

édecin et son malade.O

n comprend alors pourquoi le m

édecinn’inform

e pas le malade de la nature et de l’évolution de sa

maladie et de l’efficacité de tel traitem

ent ou de telle thérapie.Lesim

ple mot de «patient» est révélateur à lui seul de l’état d’esprit

de nombreux m

édecins.Cette m

ême déontologie offre égalem

entde nom

breuses contradictions avec la pratique médicale actuelle

:par

exemple

celle concernant

certains vaccins

rendusobligatoires.La déontologie affirm

e que le médecin ne doit en

aucun cas obliger son patient à suivre tel ou tel traitement,or la

vaccination constitue un traitement ;

par conséquent,il serait

parfaitement illégal de rendre obligatoire tel ou tel vaccin...En

cas de délit ou de faute professionnelle grave,la Justice,SEULE,

pourrait radier ou suspendre un médecin de l’exercice de ses

fonctions.

San

té e

t liberté

s

309

La reconnaissance des thérapies naturelles doit passer par lacréation

de registres

officiels,agrém

entés d’un

caducéeéquivalent à celui des m

édecins,avec les droits et les devoirs quecela im

plique.Il serait indispensable d’offrir aux thérapeutes nonm

édecins une place officielle au Ministère de la Santé,

à laD

irection Générale de la Santé,dans les m

édias,etc.et de leurperm

ettre de

travailler en

secteur hospitalier,

en parfaite

intelligence avec le corps médical.

Instaurer un forfait annuel de prévention en hygiènede vie,rem

boursé par la Sécurité Sociale. En pratique,on peutim

aginer que ce forfait permettrait d’accéder à deux consultations

par an,d’une heure environ.

L’hygiéniste,s’appuyant sur le

diagnostic et le suivi du médecin généraliste du m

alade,pourraitégalem

ent proposer

des conseils

en hygiène

de vie,

desprescriptions à base de plantes,de com

pléments alim

entaires,etc.Enfin,l’hygiéniste en question serait rattaché à la Sécurité Socialeet asserm

enté,afin de le responsabiliser face à son devoir

d’informateur en hygiène de vie.

Créer

un O

bservatoire des

pratiques de

santénaturelle,capable d’évaluer et de reconnaître les découvertes,les avancées et les innovations de ces pratiques. A

ctuellement,

l’enseignement des pratiques de santé est relativem

ent figé,car enfin de com

pte c’est l’Ordre des M

édecins qui en reconnaît lavalidité.O

r cet Ordre est très conservateur,tenant ferm

ement à ses

avantages.Ainsi,seules les technologies m

édicales évoluent,mais

en aucun cas les approches thérapeutiques.On en arrive donc au

fait que,en m

arge de la médecine officielle,

il existe une assezgrande diversité d’approches com

plémentaires,non reconnues et

néanmoins très utiles.

Instaurer des diplômes d’É

tat en thérapie naturelle.Pour éviter le charlatanism

e ou l’incompétence,il serait nécessaire

que la reconnaissance des thérapies naturelles s’accompagne de

308

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 308

Page 156: Nouvelle Civilisation 2012

9

Un program

me politique

fait par et pour les citoyens

Contributions au docum

ent programm

e :C

E QU

E NO

US VO

ULO

NS.

Mettre

l’économique

au service

du politique

et le

politique au service de la sagesse.Il est,au sein de toute société,une juste hiérarchie des pouvoirs.La sagesse m

ontre des objectifset inspire,le pouvoir politique m

et en œuvre ce qui est reconnu

comm

e juste,et le pouvoir m

archand et industriel satisfait lesbesoins m

atériels dans le cadre tracé par le pouvoir politique.Ladém

ission du pouvoir politique devant le pouvoir financier aconduit à cette perversion où la consom

mation devient une fin en

soi,et est perçue comm

e la source de tout bonheur.

CE

QU

E N

OU

S VOU

LON

S

Le Collectif d’initiative national pour un rassem

blement

antilibéral de gauche et des candidatures comm

unes a produit undocum

ent programm

e qui s’intitule:

CE Q

UE N

OU

S VOU

LON

S.Le texte intégral avec les 125 propositions est disponible sur :

ww

w.cequenousvoulons.orgC

e programm

e était représenté par,au m

oins,trois

candidats aux élections présidentielles de 2007,les trois B (Bové,Buffet et Besancenot).La Verte,le m

açon et Arlette auraient pu,

tout aussi bien,représenter ce program

me

! Ce qui fait que

6candidats sur 12 aurait pu s’aligner sur un seul nom

et un seulprogram

me !!!

L’introduction de la version 08 du 20 octobre 2006com

mençait par :

311

Nationaliser

les fabricants

de m

édicaments

allopathiques et supprimer les lois d’obligation vaccinales. Si

les laboratoires tiennent tant à faire des bénéfices,c’est parce

qu’ils sont tenus par des intérêts privés et qu’ils ont avant toutvocation à faire du profit,com

me toute société privée.O

r celapeut com

porter des effets pervers car,un laboratoire,en lançantun m

édicament sur le m

arché ou en le fabriquant,devrait

d’abord protéger la santé publique avant mêm

e que de penser àla notion de bénéfice.Par conséquent,il conviendrait d’intégrerce laboratoire à l’ensem

ble des Services Publics,ce qui implique

sa nationalisation.Les m

édicaments allopathiques à fort effet

secondaire pourraient alors,en cas de nécessité impérieuse,être

délivrés dans

les services

d’urgence des

hôpitaux,via

lespharm

acies centrales de ces établissements.

Et les laboratoiresnationalisés pourraient entam

er des programm

es de recherchem

édicale,sous l’impulsion du M

inistère de la Santé,en fonctiondes crédits dont il disposerait.

De ce fait,

l’on pourrait alorsm

ieux connaître les effets secondaires des médicam

ents et mieux

en étudier les conséquences sur la santé des patients,avant dedélivrer des autorisations de m

ise sur le marché (A

MM

) ;alorsqu’aujourd’hui,

seules les sociétés qui peuvent s’acquitter desautorisations de m

ise sur le marché peuvent les obtenir.

Réintégrer

la vieillesse

et la

mort

au sein

del’existence. V

ieillesse et mort font partie de la vie,et perm

ettentd’en découvrir le sens.D

’où leur importance et la place qu’elles

doivent avoir au cœur de la société.Proposer soins palliatifs et

accompagnem

ent des mourants.La m

ort,comm

e la naissance,n’est pas une m

aladie.C’est un événem

ent naturel de la vie ! Ilfaut que ce passage se passe de la façon la plus paisible possible.

310

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 310

Page 157: Nouvelle Civilisation 2012

choix :ou bien nous poursuivons dans la mêm

e veine,ou biennous changeons de cap.N

ous proposons d’en finir avec l’impasse

de l’alternance,de passer à une véritable alternative.C’est cela

que nous proposons de construire et de réaliser ensemble,

àtoutes celles et ceux qui ne se résignent pas au pire,

qui nes’accoutum

ent pas au spectacle d’une gauche de renoncement.

Pour rompre avec des logiques qui ont fait la preuve de

leur nocivité ou de leur inutilité,il faut à la fois une visée

ambitieuse,

des mesures concrètes,

la capacité et la volontépolitique de les m

ettre en oeuvre.N

ous voulons pour celabouleverser

la donne

à gauche,

avec l’am

bition de

rendrem

ajoritaire une alternative antilibérale fondée sur le soutien et lam

obilisation populaire.

[…]

Ce texte n’est ni une sim

ple déclaration d’intentions,niun program

me électoral habituel.En effet,il s’agit pour nous de

s’engager autour d’un projet politique durable,qui ne saurait

s’épuiser dans l’élection d’un Président,ni dans l’application dequelques m

esures symboliques.Il est pour nous fondam

ental deredonner du sens à l’action politique et de m

ontrer qu’unevéritable volonté politique est crédible.

Ces propositions,

nous les soumettons donc au débat

public,pour les enrichir et pour qu’elles prennent force collective.C

ar nous le savons bien :aucun programm

e,aucune politique nepeuvent s’im

poser et changer l’ordre des choses s’ils ne sont pasles

fruits d’un

vaste m

ouvement

populaire et

citoyen,où

chacun(e) discute,décide et contrôle.Sans peuple acteur,et enperm

anence,sans lutte collective,

sans mobilisation sociale et

politique vigilante,

aucune transform

ation sérieuse

n’estenvisageable.N

ous ne disons pas :«Faites-nous confiance»,m

ais«Luttons,contestons et bâtissons ensem

ble,à tout mom

ent etpartout.» U

n p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

313

Un autre m

onde est possible,il est nécessaire.Il est plus«réaliste

» que ce monde,transform

é en marchandise,que nous

impose le capitalism

e libéral.N

ous vivons une société où lechôm

age est tenu pour inévitable,où les inégalités s’accroissent,où les discrim

inations deviennent le lot comm

un,où les individussont le jouet de décisions qui leur échappent,où la jeunesse estpointée

du doigt,

désignée com

me

dangereuse,réprim

éelorsqu’elle résiste,où toutes les ressources sont m

ises à sac defaçon insoutenable.U

ne telle société,porteuse de violence,estinjuste,

explosive.Elle n’est pas viable.

La concentration despouvoirs et de la richesse entre les m

ains de quelques uns,audétrim

ent du bien-être et de la citoyenneté du plus grandnom

bre,ne fournit pas de bases acceptables pour vivre ensemble.

Depuis plus de vingt ans,du local au m

ondial,dans tousles dom

aines de la vie,tout est fait pour nous convaincre quenous

somm

es contraints

d’accepter les

dogmes

de la

marchandisation

et de

la spéculation,

les diktats

desm

ultinationales et de la finance.

Certains veulent pousser le plus loin possible le recul des

conquêtes sociales,des libertés individuelles,des services publics,des droits civils et politiques hérités des com

bats républicains :c’est le projet du patronat et de la droite.

D’autres entendent concilier la toute puissance du capital

financier et un socle restreint de droits et de garanties sociales :c’est le program

me de la gauche sociale-libérale.

Dans les deux cas,la m

ain reste aux marchés financiers ;

les profits flambent et le peuple trinque ;les inégalités galopent et

la démocratie s’essouffle.Tout cela,nous l’avons expérim

enté,dans l’alternance aupouvoir de la droite et d’une partie de la gauche qui a renoncé àchanger véritablem

ent les choses.N

ous voici donc devant un

312

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 312

Page 158: Nouvelle Civilisation 2012

d’épanouissement physique et m

ental de chacun et à la capacitéde donner un sens à sa vie.La pensée écologiste est née de la prisede conscience des m

enaces que les activités humaines font peser

sur la planète.L’augm

entation sans précédent des mobilités,

l’accélération d’un progrès technique non maîtrisé constituent

des défis inédits,dont l’enjeu est vital,puisque c’est la vie elle-m

ême qui est m

enacée.L’épuisem

ent des ressources,l’effon-

drement de la biodiversité,les concentrations hum

aines dans devastes m

égalopoles,ou l’accumulation de m

oyens de destructionm

assive,exigent la mobilisation sans retard de toute l’H

umanité.

Une politique harm

onieuse doit permettre à chacun de se

loger,de se nourrir sainement,de se cultiver,de s’inform

er et dese soigner sans rem

ettre en cause par son mode d’existence la

survie de

l’Hum

anité sur

la planète.

Cela

implique

unedécroissance de la production de déchets,de la consom

mation

d’énergies non renouvelables et une utilisation rationnelle desm

atières premières et des espaces fertiles.

La société des siècles à venir sera écologique parce quel’ère du m

onde fini a comm

encé.Au fond,la crise écologique est

une crise relationnelle:entre l’H

omm

e et la nature et l’Hom

me

avec lui-mêm

e.Elle est environnem

entale,urbaine,

sociale etculturelle.Elle concerne sans distinction tous les êtres hum

ains,où qu’ils vivent et quel que soit leur niveau de développem

ent,ouleur position sociale.

Sa résolution conditionne la réponse àtoutes les autres questions.

C’est ce défi sans précédent que

l’Hum

anité se doit de relever,si elle veut vivre.Pour y parvenir,ilest urgent d’agir sur les causes de cette crise afin de perm

ettre àla planète,

et à ceux qui y vivent,de recouvrer harm

onie etéquilibre.L

a relation

des com

munautés

humaines

avec leur

territoire et la vie qui s’y développe,est le reflet d’une culturecollective et d’une organisation sociale.D

ans un pays développécom

me la France,les choix réalisés dans tous les dom

aines de lavie

publique (agriculture,

industrie,transports,

énergie,

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

315

Si nous portons ensemble l’exigence de ce que nous

voulons,une nouvelle donne est possible pour la France,

lem

ouvement populaire est au prem

ier rang et la gauche retrouvele sens de son com

bat.

Fin de l’introduction

« Ce que nous voulons » était une prem

ière étape.Pour2012,nous nous devons de sortir un program

me qui soit à le fois

plus radical et plus cohérent et en tout cas plus convainquant !N

ous tenons,en tant que citoyens Français,

à apporter notrecontribution.

Nous

attendons de

vous chers

lecteurs,des

contributions et des amendem

ents à ce futur programm

e desélections présidentielles et législatives de 2012.Sachez que toutesles

contributions seront

publiées sur

un futur

site w

ebspécifiquem

ent dédié en relation,bien entendu,

avec le site«officiel».Les propositions jugées les plus intéressantes,par lessignataires

de la

présente édition,

seront publiées

dans la

prochaine édition.

Proposition de préam

bule

La prise de conscience de l’existence et de la gravité de lacrise écologique et sociale,

de l’absurdité et de la violence ducapitalism

e,conduit au dépassement des antagonism

es de classeou de catégories socio-professionnelles par la découverte d’unesolidarité de destin entre tous les m

embres du corps social.N

otreprojet politique se doit d’affirm

er la nécessité d’assurer à chacunl’accès à une activité digne et à un revenu décent.

Il viseégalem

ent à réduire les disparités de qualité de vie,d’accès à laconnaissance et à la santé.C

e sont,au-delà des considérationséthiques qui plaident en ce sens,des enjeux fondam

entaux pourla cohésion sociale.Le « progrès » ne se m

esure pas au pouvoird’accum

uler des

biens m

atériels m

ais aux

potentialités

314

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 314

Page 159: Nouvelle Civilisation 2012

représentative,incapacité à répartir équitablement les ressources

de la planète ainsi que l’effort nécessaire pour les produire,disqualifient le libre échangism

e dans une économie m

ondialisée.

Le

capitalisme

est sous-tendu

par des

philosophiesm

atérialistes et scientistes.Il m

ontre une incapacité à intégrerautrem

ent que de manière m

arginale ce qui relève du qualitatif.Il justifie la production par la nécessité d’am

ortir les machines,de

faire circuler l’argent ou de donner du travail.L’opportunité de laproduction n’est soum

ise à l’examen de son utilité sociale à

aucun mom

ent.Ce systèm

e se satisfait d’une standardisation oùse dissolvent l’intégrité des individus et la diversité du m

onde.

De nouvelles règles

pour une autre cité

Il s’agit de définir les nouvelles règles du jeu qui seront àla base de la société dans laquelle nous allons choisir de vivreensem

ble par la rédaction d’une nouvelle constitution (dontl’application

sera,évidem

ment,

soumise

à R

éférendum).

Premièrem

ent,cette nouvelle constitution aura pour base le

respect de toute forme de vie et de la planète qui les supportent,

un respect de la terre,de sa fragilité,de sa beauté.Nous devons,

par respect pour les générations qui nous suivent,prendre soin denotre patrim

oine collectif :la planète Terre.Deuxièm

ement,une

valorisation de l’individu pour autant qu’il contribue au biencom

mun,

à l’effort

collectif,et

opposée à

l’individualisme

irresponsable.Troisièm

ement,et cela va de soi,un respect tout

particulier à la personne humaine,à sa dignité,au fait que toute

personne doit être considérée comm

e rationnelle,responsable,

tolérante et autonome.Entre autre,l’alternative au capitalism

ec’est un vrai service public pour les besoins de base arbitrée parles citoyens et les assem

blées élues au niveau national et régional.L’initiative et l’entreprise individuelle trouveront leur place dans

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

317

urbanisme,travail,...) sont révélateurs d’un état d’esprit vis-à-vis

de la planète.Ils sont décidés au nom de la collectivité dans les

institutions issues

du suffrage

universel.C

’est pourquoi,

laréponse est nécessairem

ent politique,au sens noble du mot :l’art

de gérer la cité.M

ais,elle est aussi culturelle.

C’est une vraie

révolution des mentalités que l’H

omm

e est invité à réaliser.Lesform

ations qui ont gouverné le pays n’ont jamais été capables de

quitter leur

logique de

croissance,que

ce soit

en m

atièredém

ographique,de consomm

ation d’énergie et d’espace,ou dem

obilités.Les valeurs non marchandes com

me l’harm

onie d’unpaysage ou la convivialité d’un quartier pèsent de peu de poidsface aux exigences de l’économ

isme.La violence parait légitim

e àla droite et à la gauche lorsqu’elle sert l’État ou leur vision duprogrès.

La résolution

armée

des conflits,

l’écrasement

del’individu

par la

machine

étatique,certaines

technologies,exprim

ent cette violence que nous devons rejeter.

La prise en compte des lim

ites de la planète conduit àécarter l’option de la croissance m

atérielle,présentée comm

e uneréponse au chôm

age.Le respect de la vie comm

e éthique de laresponsabilité hum

aine s’oppose à l’exploitation sans retenue desressources de la Terre et à la dom

ination sans partage de tout leterritoire

planétaire.L’exigence

de solidarité

mondiale

nesupporte pas les égoïsm

es nationaux.La non-violence récuse lavision m

atérialiste et déterministe du progrès pour lui substituer

une définition qualitative,humaniste et culturelle.

Pour conserver intacte notre capacité à inventer l’avenir,nous devons rester libres de tout héritage idéologique,sans pourautant être ignorants de l’H

istoire.C’est le pouvoir réel qui nous

intéresse,car lui seul permet de faire changer le cours des choses.

Il ne s’acquiert qu’avec un appui majoritaire de l’opinion,

lesm

oyens de

contrôler la

technocratie,et

l’assurance d’être

autonome vis-à-vis des pouvoirs économ

iques.N

otre ambition

est de contribuer au progrès des comportem

ents collectifs.M

arginalisation du

pouvoir politique

et de

la dém

ocratie

316

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 316

Page 160: Nouvelle Civilisation 2012

au pouvoir de juin 1997 à mai 2002 a privatisé pour plus de

150m

illiards de FF de bien public.Aucun gouvernem

ent n’avaitautant privatisé depuis 1945 et aussi bien défendu les m

ilieuxd’affaires.

Le démantèlem

ent et la paupérisation des servicespublics s’accélèrent.

Les inégalités se creusent,tandis que les

spéculateurs s’enrichissent de plus en plus et de plus en plus vite.La corruption et la déresponsabilisation sévissent chez certainsélus.Le laisser faire en m

atière de protection de la nature reste larègle,aucun contrôle,aucune sanction ne sont m

is en place pourfaire respecter les réglem

entations en la matière,

pourtant trèsinsuffisantes.

Le 1erjanvier 1999,

la France a perdu son pouvoir debattre m

onnaie qu’elle avait déjà délégué aux banques privéesdepuis fort longtem

ps.Ce seront désorm

ais les technocrates deBruxelles qui piloteront la m

asse monétaire en circulation par le

taux du crédit.Le gouvernement français qui était déjà aux ordres

des transnationales et de l’oligarchie financière internationalen’est plus qu’un exécutif dans tous les sens du term

es.

C’est pour toutes ses raisons que l’urgence politique exige

la constitution d’un parti politique populaire,républicain,laïque,et écologique qui ne soit pas à la rem

orque d’un PS qui à trahisle peuple français.

Car la m

ajorité et l’opposition parlementaire

servent,tels des pro-consuls,la « World C

ompany ».

Les citoyens français qui choisissent de rejoindre lesC

omités C

itoyens Autonom

es (CC

A) pour un rassem

blement

antilibéral,attachés

tant à

la nation

républicaine,lieu

d’expression des principes de liberté,d’égalité,de fraternité,delaïcité,de solidarité et de dém

ocratie qu’aux principes de basesdéfini dans ce préam

bule et cette introduction,appellent les

citoyens français dans leur ensemble à résister à la «W

orldC

ompany

» et à la dictature financière.Et à se rassembler pour

constituer des comités citoyens dans toutes les circonscriptions

législatives de France dans le but de présenter en 2012 des

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

319

ces nouvelles règles.Le but de ce program

me Politique est,

justement,de com

mencer à définir les règles de cette alternative

pour déboucher sur une nouvelle constitution.

Depuis l’im

plosion de l’UR

SS,le Saint Empire A

méricain

est la superpuissance économique,

politique et militaire sur

laquelle s’adossent

les grandes

organisations m

ultinationalesindustrielles et financières.Elles veulent nous faire entrer dans un«nouveau m

onde» dans lequel se développent :

–U

ne richesse

globale croissante

de plus

en plus

inégalement répartie ;

–La croissance des inégalités sociales,les inégalités entre

les pays développés et sous-développés :–

La croissance du nombre global de chôm

eurs et deprécaires ;

–La destruction des services publics ;

–La tendance à l’éclatem

ent des États-Nations (sans

lesquels la perspective de la démocratie républicaine est un vain

mot) ;

–La charité institutionnalisée en lieu et place de la

solidarité républicaine ;–

Une rem

ise en cause de la liberté citoyenne par laconfiscation des m

édias,de l’institution scolaire,

des servicespublics (hôpitaux,poste,transports,etc.) au service de la «W

orldC

ompany

» ;–

Une Europe libérale et la «m

archandisation de toutesles activités hum

aines»;–

Une

attaque intolérable

contre les

souverainetésnationale et populaire ;

–L’aggravation des pollutions causées par les tenants des

lobbies industriels et agricoles menant à la destruction de

l’environnement.

Le gouvernement de la gauche plurielle en 1997,

legouvernem

ent de juin 2002 et celui de juin 2007 ont participé ouparticipe de ce m

onde nouveau.L’équipe « socialiste » qui a été

318

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 318

Page 161: Nouvelle Civilisation 2012

gouvernements

corrompus

avance et

conquiert de

la seule

manière dont elle est capable :la destruction ;

–Q

ue la

nouvelle répartition

du m

onde détruit

l’humanité

;–

Qu’au lieu d’hum

anité,ils nous offrent des indices

boursiers ;Et qu’au lieu de dignité,ils nous offrent la m

ondialisationde la m

isère ;N

ous déclarons qu’un autre monde est possible et nous

établissons ensemble ce que nous voulons.

Am

endements et propositions

d’articles supplémentaires

Politique et démocratie

Exercice

de la

citoyenneté par

le peuple

parl’instauration d’une assem

blée des «états généraux

» tous les10 ans.

Depuis deux cents ans,

les différentes constitutions ettextes fondateurs de la république ont toujours été détournés parles spécialistes de l’exercice du pouvoir ce qui n’a pas rendufavorable les conditions d’une vraie souveraineté du peuple lui-m

ême.L’expérience de la réflexion sur les conditions d’existences

et la structure de la société par la réunion des doléances aconstitué,

avant les états généraux à la veille de la révolution(qu’usurperont des Jacobins fanatiques) un phénom

ène encoreactuellem

ent digne d’attention.La mém

oire de cette quête à lasource de la république peut devenir un principe actif apte àrenouveler notre vision et notre pratique de la vie sociale.C

etévénem

ent de notre passé paraît encore aujourd’hui une tentative,assez rare dans l’histoire,pour connaître vraim

ent ce qui est vécupar tous afin d’y rem

édier.À présent,nul n’ignore que la plus

grande partie des représentants élus établissent un dialogue de

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

321

candidats qui représenteront véritablement les intérêt du peuple

français.Notre politique a pour objectif la satisfaction des besoins

des personnes

par l’utilisation

équitable et

soutenable des

ressources limitées de la planète.L’abolition de la pauvreté,la

diversité culturelle,

l’équité sociale

et la

dignité hum

ainedevraient être la base de tout program

me politique.

Considérant :

–Q

ue la politique actuelle,ne prend en compte que les

dimensions économ

ique et financière ;–

Qu’un m

atérialisme om

niprésent et organisé s’est emparé

du monde et qu’il génère violence,m

ercantilisme,am

oralisme,

–Q

ue seules,à l’ampleur de la «crise

» sont capables derépondre en profondeur et durablem

ent des solutions d’ordrespirituel ou profondém

ent humain,

elles-mêm

es fondements

véritables de

relations fraternelles

entre les

homm

es,et

fondement d’une relation respectueuse de l’hom

me à la N

ature ;–

Que la politique actuelle est dom

inée par la dictaturem

archande ;–

Que le capitalism

e,son dernier avatar le néo-libéralisme

et sa religion la technoscience mènent l’hum

anité à sa perte ainsiqu’à une dégradation irréversible de notre patrim

oine collectif :la Terre ;–

Que le pouvoir de l’argent hum

ilie les dignités,insultel’honnêteté,et assassine les espoirs ;

–Q

ue le

crime

historique de

la concentration

desprivilèges,des richesses et des im

punités démocratise la m

isère etle désespoir ;

–Q

u’une nouvelle guerre mondiale se livre,m

ais à présentcontre l’hum

anité entière ;–

Que

la nouvelle

répartition du

monde

consiste à

concentrer le pouvoir dans le pouvoir et la misère dans la m

isère;

–Q

ue l’arm

ée m

oderne du

capital financier

et des

320

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 320

Page 162: Nouvelle Civilisation 2012

médiatiques serais la garantie d’une vraie dém

ocratie.En bref,unvrai tissus de débats utilisant,m

ais pas seulement,les nouvelles

techniques de comm

unication,perm

ettant de représenter lesdifférentes expressions des nom

breuses classes de la société et desâges de la vie.

Il est temps de convoquer de nouveaux États

généraux regroupant les points de vues de tous,les critiques,lesaspirations

et les

revendications.M

ais un

tel instrum

entdém

ocratique en

vastes réseaux

ne deviendra

celui de

l’épanouissement hum

ain que si il ne connaît pas de terme,est

toujours repensé.Il est nécessaire de trouver des form

ulesadaptables aux m

ieux être des femm

es et des homm

es par eux-m

êmes.

C’est pourquoi,

nous défendons l’instauration d’uneassem

blée des États généraux tous les 10 ans précédé d’unepériode de collecte des doléances.N

ous devons faire le point surl’attitude intérieure essentiellem

ent altruiste que nous devonspréserver en nous et les m

éthodes qui en favorise le maintien.

Instaurer des référendums d’initiative populaire

(RIP

). Le référendum est l’expression m

ême de la dém

ocratie,dela souveraineté et de la légitim

ité du peuple.Sa souveraineté esttotale.U

n Référendum

d’Initiative Populaire annuel pourrait setenir le dernier dim

anche avant le solstice d’été.En fait,ce ne serapas un référendum

mais un m

ultiréférendum.

En effet,toute

question proposée par n’importe quel citoyen et contre-signée

par 10000 citoyens et ayant le parrainage d’au m

oins 100 élusd’au m

oins dix départements différents pourra être soum

ise à lanation tout entière.Le conseil constitutionnel sera chargé de laréception des questions et des parrainages.A

u solstice d’hiver leconseil constitutionnel annoncera les questions retenues lors duprochain m

ultiréférendum.

Une réappropriation par le pouvoir politique de la

capacité de battre monnaie. Le contrôle de la m

asse monétaire

en circulation et donc la création des crédits nécessaires auxactivités bénéfiques est le droit régalien du pouvoir politique issu

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

323

propagande,pour justifier leurs positions ou celles de leurs

appareils avec leurs prétentions arrogantes,leur petitesse d’esprit,leurs opérations de séduction grossière,

leurs clientélismes

démagogues.

Le système parlem

entaire est trop pénible poursurvivre.Et sa survie est la principale préoccupation de ceux à quiil profite.

Et pour éviter la dictature annoncée ou bien laprophétie de «barbarie

» :le retour ;inventons à partir des leçonsde l’histoire avec la m

émoire constante de ce qui peut m

otivertout souhait de changem

ent :l’aspiration au bonheur.«Pas debonheur individuel sans partage

»,c’est une loi existentielle.

Com

me

les appareils

politiques sont

des sectes

dont les

manipulations gèrent les processus d’accession d’élites aux postes

de comm

andements,tentons d’échapper à leur effroyable sens de

l’opportunisme.Les crises de société que nous traversons depuis

une quarantaine d’années sont les symptôm

es de l’absence decom

préhension entre les instances légitimantes et la grande

masse des peuples,

qui dans leur majorités souhaitent vivre,

aimer,

rêver et mourir librem

ent et en paix.U

ne consultationm

utuelle n’est pas établie entre gouvernants et gouvernés.Et

cette lacune de relation engendre des souffrances qui a le tragiqueeffet pervers d’alim

enter le fond de comm

erce des charognardsm

édiatiques.L

e spectacle

du débat

médiatisé

castre les

indignations et les désarme d’im

plications civiques actives.Lesrituels des orgies télévisuelles transform

ent la révolte en objetconsom

mable,

en profit,en accroissem

ent d’influence et depuissance des m

édias eux-mêm

es.Le maintient du pouvoir dans

notre pays s’exerce comm

e une tyrannie douce.Pour maintenir et

anesthésier les catégories du peuple les plus démunies quelques

recettes de plus en plus efficaces.Un petit R

MI pour créer une

dépendance de survie des plus inadaptés au système com

pétitif etles inclure dans un systèm

e de contrôle,l’instrum

entalisationaudiovisuelle pour diriger les rêves et coloniser les âm

es.La

création d’une

structure autonom

e,s’exerçant

de m

anièreindépendante de tous les pouvoirs et se dotant de garantiespréservant des contrôles abusifs des m

achineries politiques ou

322

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 322

Page 163: Nouvelle Civilisation 2012

Rédiger une «

Déclaration des devoirs de l’hom

me,

envers lui-mêm

e,envers ses frères du m

onde,envers la

nature et la Terre». La D

éclaration des droits de l’homm

e a étéconçue pour protéger le faible du fort.M

ais,insidieusement,elle

a renforcé chez tous l’égoïsme et l’envie,au détrim

ent du don desoi et de l’esprit de service.L’hom

me,devenu trop conscient de

ses droits,en a oublié ses devoirs.Il doit reprendre conscience deson rôle,de sa fonction et de sa responsabilité dans le m

aintien del’harm

onie dans la société.

Nature et agriculture

Réintégrer l’hom

me au sein de la nature au niveau de

l’espèce comm

e de l’individu.L’homm

e est partie intégrante dela nature.Il y a ses racines,il y puise sa substance,elle le nourrit,elle le guérit et le régénère.Q

uand l’homm

e pollue la nature,il sepollue.Q

uand il la détruit,il se détruit.Quand il lui m

anque derespect,c’est lui-m

ême qu’il insulte.

Subventionner largement l’agriculture biologique.U

neagriculture respectueuse de l’environnem

ent (agrobiologique,c.a.d.

sans intrants chimiques) et un élevage non intensif,

tousdeux,

fortement subventionnés.

L’agriculture biologique produitdes alim

ents beaucoup plus riches en vitamines,en oligo-élém

entset en sels m

inéraux que les aliments classiques.

En France,l’agriculture biologique ne connaît pas de développem

ent suffisant,de plus,nous im

portons jusqu’à 40 000 tonnes par an de produitsbiologiques pour satisfaire la dem

ande intérieure,un com

ble,tandis que des régions agricoles entières sont m

ises en jachère.Installer des espaces agricoles et d’élevages dans les

zones urbaines périphériques.R

approcher les jeunes citadinsde la nature et du contact avec les anim

aux pour y réintroduireune relation avec la nature.M

aintenir les jeunes près de la nature,en contact avec des anim

aux,les aidera à grandir équilibrés.

Un p

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325

du débat démocratique.La capacité de battre m

onnaie sur unterritoire et donc la création de la confiance dans l’échangem

archand est le premier devoir de tout gouvernem

ent souverain.Pourquoi le gouvernem

ent devrait-il payer de l’intérêt à unsystèm

e bancaire privé pour l’usage de sa propre monnaie qu’il

peut émettre lui-m

ême sans intérêt et sans dette ? La m

onnaie aulieu d’avoir pour origine la plum

e du banquier à l’état de dette,doit naître sous la plum

e d’un organisme national en tant

qu’argent serviteur.Pour qu’un gouvernem

ent soit vraiment

souverain,il faut qu’il reprenne son droit de créer l’argent libre dedette.

Une transform

ation du Sénat et une limitation du

cumul

des m

andats.U

ne élection

des sénateurs

à la

proportionnel intégral sur la base de listes nationales par partipolitique pour un m

andat de 5 ans non renouvelable.Limitation

du cumul des m

andats à deux,dont un de faible responsabilité.

Favoriser une

démocratie

de proxim

ité et

participative.Il est un espace juste pour exister en plénitude,

une distance juste pour être bien ensemble.

Trop à l’étroit

l’homm

e s’étiole,dans un espace trop grand il est perdu.

Enespace confiné les relations sont vite conflictuelles,

elles sontinexistantes au sein de la m

ultitude.Les relations de cœur à cœ

urs’épanouissent dans la proxim

ité.Encourager toutes les formes

de participation citoyenne et créer des lieux de débat afin derapprocher le citoyen des lieux de décision.M

ultiplier les cerclesde

réflexion et

retrouver la

tradition des

agoras.R

éforme

institutionnelle afin de créer les conditions d’une démocratie

urbaine à l’échelle des quartiers et des agglomérations urbaines.

Création

de niveaux

de débats

et de

décisions politiques

correspondant aux réalités des solidarités et interdépendancescom

munales.

Pour les

comm

unes de

plusieurs dizaines

dem

illiers d’habitants,il faut des com

ités de quartier qui ont encharge la gestion des services de proxim

ité.

324

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 324

Page 164: Nouvelle Civilisation 2012

plantes naturelles.Stopper la vivisection et l’expérim

entationanim

ale.Stopper

la m

ise en

culture des

organismes

génétiquement

modifiés

(OG

M).

Arrêt

des subventions

àl’aquaculture intensive.Instauration d’une zone côtière protégée,réservée à la petite pêche.M

oratoire sur les techniques de pêcheles plus dévastatrices et arrêt de la pêche «m

inotière» dont

l’unique objectif est de produire de la farine de poisson.

Éducation et solidarité

« Il n’y a qu’un problème,un seul,redécouvrir qu’il est une

vie de l’esprit,plus haute encore que la vie de l’intelligence,la seule quisatisfasse l’hom

me ».Saint-Exupéry

Éduquer à la vie,en m

ême tem

ps que préparer à unm

étier. À côté d’une transm

ission des savoirs et des techniquesqui préparent au m

étier,une éducation doit préparer à l’art devivre.

Développem

ent du

caractère,de

la sensibilité,

del’intelligence du cœ

ur –culture de l’écoute et du respect,de la

discipline et de l’effort,de la com

passion et de la solidarité–

ouverture à la vie intérieure,à la responsabilité,au don de soi età l’esprit de service –

doivent compléter l’accum

ulation desconnaissances et l’exercice de la raison.

Une éducation qui appuie davantage sur l’ensei-

gnement des valeurs hum

aines. Mettre l’accent sur l’enseigne-

ment du partage,de la générosité,de l’éthique,de la patience,de

la solidarité,de la compassion,de la sagesse et de la discipline

plus que sur les connaissances techniques.D

évelopper que lesfondem

ents des relations humaines sont dans la coopération et le

soutien m

utuel,bien

plus que

dans la

compétition

etl’affaiblissem

ent de l’autre.

Prom

ouvoir une culture de non-violence.Développer

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327

Participation des associations aux décisions agricoles.Perm

ettre la participation des associations de consomm

ateurs,dedéfenseurs de l’environnem

ent et d’acteurs du développement

local à toutes les instances de décision agricole.

Favoriser la relative autonomie alim

entaire locale.Favoriser

les exploitations

agricoles diversifiées

et de

taillehum

aine,fabriquant des produits de qualité pour leur région.

Cela s’oppose a l’industrialisation agricole qui détruit les sols,

pollue les eaux,abaisse la qualité des produits,

multiplie la

nécessité de transports,transforme le paysan en ouvrier agricole

et abaisse ainsi le sens de son travail.

La protection des espèces végétales et animales.

Protéger les espaces naturels,les mettre en réseaux,reconstituer

les biotopes,assainir les cours d’eau et les sols.

Soutenir lesécosystèm

es fragilisés et la biodiversité.Mise en oeuvre du réseau

européen Natura 2000 avec pour objectif la protection de 10%

aum

oins du territoire national.C

réation et extension de Parcsnationaux.

Renforcem

ent des moyens et des prérogatives du

Conservatoire

du littoral

et des

conservatoires régionaux

d’espaces naturels.Préservation des zones hum

ides littorales.A

rrêt du bétonnage des côtes.Arrêt de l’utilisation des pesticides.

Création d’un corps de garde-côtes dotés de m

oyenssuffisants.

Application

de l’accord

de Sintra

(1998) sur

l’interdiction des rejets en mer de substances polluantes et

renforcement

des m

oyens de

contrôle et

de sanctions.

Mobilisation contre le dum

ping comm

ercial sur le transportm

aritime qui conduit à la m

ultiplication des pertes de cargaison.

Autres m

esures.Agrandir et m

ultiplier les jardins dansles villes.U

n urbanisme à l’échelle de l’hom

me.Supprim

er lessubventions à l’exportation agricole.Favoriser l’exode urbain etles éco-villages.

Multiplier les conservatoires de sem

ences des

326

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 326

Page 165: Nouvelle Civilisation 2012

d’hygiène de vie ;l’école pourrait donc se substituer aux parentset enseigner les règles de base de la santé aux enfants.

Enseigner une connaissance de base des différentes

religions du monde.

Ce qui perm

ettrait la tolérance par lacom

préhension de la multiplicité des voies spirituelles possibles.

Soutenir les grands enseignants spirituels,quelle que soit leur

tradition,dans

leur m

ission d’enseignem

ent et

d’éveil.Prom

ouvoir les livres et la lecture des vies de sages de toutestraditions.Éduquer aux pratiques de base de toute spiritualité.M

éditation,contem

plation,pratiques

de chants,

respect et

attitude d’écoute.

Service civique.Tout les jeunes citoyens de l’âge de

18ans à l’âge de 20 ans seront invités à faire un service civique

de vingt-quatre mois.C

e service social sera rémunéré au salaire

minim

um.D

urant ces vingt-quatre mois le jeune citoyen pourra

expérimenter plusieurs tâches com

munautaires com

me :service

de santé (aide soignant dans les hôpitaux),services sociaux (aideaux personnes âgées et aux handicapés),pom

piers,armée de paix

pour l’aide aux pays défavorisés,services m

unicipaux (voirie,ram

assage des déchets,police,etc.),éducation (soutien scolaire etsurveillance dans les lycées et collèges).C

e service civique seradonc une excellente façon de rentrer dans la vie active.

Instauration d’un revenu d’existence (RE

) pour tousles citoyens.

Il ne peut être question pour des écologistes dedéfendre des politiques keynésiennes de croissance.

L’écologiepolitique défend un m

odèle global de décroissance écologique etn’approuve pas les fluctuations d’un productivism

e sous prétextequ’il n’est pas toujours orienté à la hausse.L’écologie ne doit pasêtre

une contrainte

supplémentaire

mais

une libération.

Com

battre la croissance doit profiter à tous,pour cela il faut

d’abord une meilleure répartition de la richesse.L’im

portant estde voir qu’on ne peut raisonner que dans le cadre d’une politique

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l’attitude à réfléchir et à apprendre par soi-mêm

e.Entraîner audiscernem

ent par la pratique du débat contradictoire.Arm

er etprotéger les esprits des enfants contre la pollution m

entaleprésente dans la publicité,

la télévision ou Internet (violence,racism

e,consum

érisme,

pornographie,m

ensonge,calom

nie,délation...).

Rem

ettre en

valeur les

méthodes

pédagogiquescom

me le com

pagnonnage.Revaloriser les écoles d’apprentissage

et le travail manuel.

Restructurer les rythm

es scolaires.D

évelopper despratiques artistiques,

ludiques,inform

elles et non contraintes.Éveiller la sensibilité et l’expression artistique.U

tiliser le chant,ladanse,

la peinture,les arts de la scène,

à la fois comm

e outild’expression,de créativité et de réalisation personnelle.Éveiller àla conscience de l’intérêt général,

par rapport aux égoïsmes

privés.Introduire des cours de diététique et d’hygiène de viedans les program

mes des écoles prim

aires et secondaires.A

ctuellement,

il est

inconcevable que

l’éducation nationale

n’apprenne pas à nos enfants les bases de l’hygiène de vie et de lasanté.Pourquoi ne sensibiliserions nous pas les adolescents à unealim

entation équilibrée et ne mettrions nous pas en évidence les

dangers d’une alimentation com

me celle qu’on trouve dans les

«fast-food»? La prévention,

cela consiste aussi à informer,

àapprendre et à divulguer les connaissances en hygiène de vie dansle cadre des cours prim

aires et secondaires.Plus tôt cette

prévention est effectuée,meilleure est la sensibilisation,à un âge

où,très heureusem

ent,les m

auvaises habitudes ne sont pasencore com

plètement prises.D

e nos jours,au lieu de divulguerces connaissances,m

alheureusement,que constate-t-on ? :des

petits gâteaux ;des sodas ;des bonbons,chewing gum

s...On voit

mêm

e dans certains établissements scolaires des distributeurs de

bonbons! Bien des parents,par m

anque de connaissance,ne

peuvent pas,à eux seuls,

instruire leurs enfants en matière

328

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 328

Page 166: Nouvelle Civilisation 2012

fondées sur des ressources renouvelables.A

bandon de projetsautoroutiers.Pouvoir de l’A

DEM

E renforcé.Revaloriser l’artisan,

la petite entreprise et les petites structures de façon générale.R

evaloriser l’esprit de compagnonnage et les m

étiers manuels.

Favoriser les comm

erces de proximité,

créer plus de lieux deservices,d’échanges et de convivialité,pour renforcer le lien socialet faire reculer l’insécurité.

Une dim

inution à la source desdéchets.Produire et consom

mer localem

ent des objets durables.D

es unités de production et de consomm

ation à dimension

humaine.

L’économie relocalisée sera durable,

permettra de

recréer du lien social et assurera leur autonomie aux personnes

comm

e aux collectivités,dans le cadre d’une véritable démocratie.

Réduire

les besoins

en déplacem

ents.Il

faut développer

l’autonomie la plus large possible au niveau régional,freiner les

spécialisations de production qui suscite un double mouvem

entd’achem

inement des m

atières premières et de dispersion des

produits finis,rapprocher les lieux de travail,d’habitat,l’école,lesservices,les com

merces et les loisirs.

Transport.Instaurer

la gratuité

des transports

encom

mun en agglom

ération.L’intérêt pour l’automobile en ville

deviendrait donc marginal –

les rues redeviendraient des lieux derencontres

où les

piétons,les

cyclistes et

autres patineurs

pourraient évoluer et inhaler moins de gaz d’échappem

ent.Lesnouveaux

bus au

gaz circuleraient

mieux

et seraient

plusnom

breux.Il va de soi qu’une amélioration et une gratuité totale

des transports publics sur tout le territoire de l’Ile de France etdans toutes les régions fortem

ent urbanisées ne peuvent quecontribuer pour une grande part à la dim

inution du trafic desvéhicules privés et donc à une am

élioration de la qualité de l’airet de la vie.Subventionner largem

ent les déplacements par train.

La SNC

F doit rester un service public.Les entreprises privées oupubliques à caractère privé sont am

enées à sélectionner lesclientèles les plus rentables,ou à susciter de nouvelles m

obilités,non indispensables,pour m

ieux rentabiliser leurs investissements.

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331

cohérente,globale.Aucune m

esure ne suffit en elle-mêm

e,il fautque le résultat global soit assuré par une cohérence qui peutdonner du sens,une am

élioration globale de la qualité de la viepar une m

eilleure gestion de nos ressources.L’écologie politiquepropose une stratégie de passage d’un état de l’économ

ie à unautre m

oins productiviste et plus durable.Le revenu d’existence(R

E) pourrait être la première m

arque d’une économie m

oinsproductiviste que le salariat,retrouvant la dim

ension humaine et

la dignité du citoyen.On ne peut raisonner com

me si on pouvait

instituer le revenu d’existence sans changer profondément tout le

reste.Ce n’est pas une m

esure isolée d’aide sociale,c’est l’affir-m

ation de notre comm

unauté humaine.

Autres m

esures.D

évelopper les

enseignements

deslangues m

inoritaires et régionales.Promouvoir l’éducation à la

nature.Économ

ie et infrastructures

Nationalisation ou « régionalisation » de la gestion des

ressources naturelles (eau,hydroélectricité,

pétrole,gaz,

minerais),du transport ferroviaire et des lignes téléphoniques.

Arrêt de la construction de nouveaux incinérateurs sur tout le

territoire national.R

éorienter la production vers des biensdurables,plus économ

es,soucieuse de la santé des personnes et deleur m

ilieu.Développer des énergies renouvelables décentralisées.

Promouvoir un vaste program

me d’économ

ie d’énergie.Stopper laprom

otion du chauffage électrique.Promouvoir la cogénération

(qui consiste à produire en mêm

e temps électricité et chaleur).

Développer l’énergie solaire pour l’habitat (chauffage par plancher

solaire direct;chauffe-eau solaire ;

production d’électricitéphotovoltaïque).

Développer les centrales turbines-gaz à cycle

combiné.

Transférer au rail les transports de marchandises à

longue distance.Des techniques décentralisées,non polluantes et

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Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 330

Page 167: Nouvelle Civilisation 2012

publique.Les

décisions doivent

être prises

localement

enappliquant le principe de subsidiarité.

Sortir du nucléaire civil.Arrêt de toute construction de

réacteur électronucléaire.Pour les réacteurs actuellem

ent enservice

il faut

utiliser un

mélange

d’uranium

appauvri(surabondant

à Pierrelatte)

et d’uranium

fortem

ent enrichi

d’origine militaire (disponible en abondance !).Pour les déchets,

le retraitement chim

ique du combustible irradié sera abandonné

au profit d’un conditionnement définitif en l’état.L’industrie du

plutonium sera stoppée et,par conséquent,le centre de La H

aguedeviendra un centre de stockage interm

édiaire.Les usines de

Mox

et de

Melox

de C

adarache et

de M

arcoule seront

reconverties.Les déchets nucléaires d’origine étrangère quel quesoit leur niveau de radioactivité seront retournés vers les clientsétrangers selon les term

es de la loi du 30 décembre 1991.Tous les

DH

A (déchets nucléaires de haute activité et de longue vie) et le

plutonium (après m

élange avec les DH

A) présents à La H

agueseront vitrifiés et stockés en surface sur place,

ou retournéslorsqu’il s’agit de produits d’origine étrangère.

Econom

ie libre.Le monde serait bien ennuyeux sans le

superflu et l’inutile! Pour les produits et services non classés

comm

e indispensables,il y aura une économie libre ou «super-

libérale».Son fonctionnem

ent se rapprochera d’un «jeu».Les

entreprises du type «jeu» disposeront de banque SEL.

Lesbanques SEL auront toute liberté pour ém

ettre leur devise etpour s’étendre inter-régionalem

ent.Elles ne devront cependantpas dépasser une certaine taille critique en nom

bre d’adhérentsafin d’éviter l’anonym

at total.A

ucun intérêt ne sera versé ouprélevé.

On déterm

inera en assemblée générale les règles de

fonctionnement

comm

e le

pourcentage prélevé

sur le

fluxm

onétaire afin

d’assurer la

rémunération

des «nouveaux

banquiers SELs»,les plafonds débiteurs,les relations inter-SELs,etc.Les inventeurs,initiateurs,et entrepreneurs de l’entreprise

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333

Le droit aux transports pour tous ne peut être garanti que par unservice

public.R

éduire les

déplacements

obligatoires.U

nepolitique économ

e en transports est inséparable d’un aména-

gement du territoire.

Pour réduire le caractère obligatoire denom

breux déplacements de m

archandises et de personnes,il fautlutter contre la ségrégation territoriale des fonctions urbaines.Ilconvient aussi d’am

éliorer la qualité de vie dans les villes pour yatténuer le besoin d’évasion.V

ie de quartier,comm

erce,activitéset loisirs de proxim

ité,bref «Small is Beautiful»,le m

aître mot

des années 70,devrait redevenir à la mode.

Réglem

enter et

réduire les

activités des

multi-

nationales.Il faut générer localem

ent de l’activité à un niveauoptim

um en respectant des norm

es environnementales et sociales

élevées.La volatilité des ressources financières qui se déplacenttrès

rapidement

autour du

monde

accroît la

difficulté de

nombreux

pays à

maintenir

les investissem

ents.Les

multi-

nationales peuvent mettre en concurrence des gouvernem

ents etainsi

obtenir des

exonérations fiscales

et l’abaissem

ent des

normes sociales et environnem

entales.Il apparaît clairement que

cette politique ne profite pas aux populations les plus pauvrescom

me cela a été affirm

é pendant longtemps.

Les Nations

doivent pouvoir contrôler et diriger les flux d’investissements

privés étrangers,définir localement les conditions d’exécution et

choisir de préférence des entreprises locales.Autonom

ie ne veuxpas dire autarcie.U

n certain niveau de comm

erce internationalest inévitable m

ais doit être limité à ce qui n’est pas produit sur

place.Il faut accorder priorité au comm

erce local et régional etaux petites et m

oyennes entreprises et promouvoir l’autonom

ielocale.Les citoyens doivent avoir le droit,à travers les processusdém

ocratiques de représentation,de prom

ouvoir des activitéséconom

iques viables et de petite échelle et d’exercer le contrôlesur les ressources naturelles com

munes.Les règles du com

merce

national et international ne doivent pas prévaloir sur les lois quiprotègent les com

munautés locales,l’environnem

ent et la santé

332

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 332

Page 168: Nouvelle Civilisation 2012

l’environnement naturel.Privilégier les transferts de technologies

«propres»

et des

modèles

de développem

ent les

moins

prédateurs possible pour l’environnement.

Moraliser la politique extérieure de la France.

Lesgouvernem

ents français,de droite ou de gauche,se précipitentchez les dictateurs du m

onde entier pour ouvrir à nos industrielsquelques portes d’un vaste m

arché potentiel qui,s’ils aboutissent,seront payés par la C

OFA

CE ! Il faut dém

anteler tous les réseauxfrançais,

parallèles ou

souterrains,de

ventes d’arm

es,en

comm

ençant par les pays non démocratiques.

Il convient derestaurer le débat parlem

entaire sur la politique étrangère etrenégocier les accords de défense qui nous lient à certains paysafricains

en proposant

une suppression

progressive des

contingents d’intervention.Il convient aussi qu’il y ait un strictcontrôle parlem

entaire des exportations d’armes et un arrêt de la

garantie CO

FAC

E.D

’autre part,les États-U

nis d’Am

ériqueim

posent leur modèle au reste du m

onde.Il faut rompre avec

l’hégémonie am

éricaine et contribuer à changer la donne enm

atière de paix et de sécurité sur le continent européen comm

e,à plus long term

e,dans le monde.Il faut revoir les règles du jeu

mondial pour fonder un nouveau contrat social universel.

Dém

ocratisation des

instances internationales.

Rénovation de l’O

NU

par l’attribution de sièges permanents au

Conseil de sécurité aux États les plus peuplés (Inde,

Brésil,Japon...) et suppression du droit de veto des «superpuissances».R

emplacem

ent du FMI,de la Banque m

ondiale et de l’OM

C par

des organismes internationaux dém

ocratiques chargés de mettre

le comm

erce au service du développement «soutenable

» etsoum

is aux directives politiques de l’Assem

blée générale desN

ations unies.

Participation des

ON

Gs

aux institutions

internationales.C

ontrôle parlem

entaire sur

les politiques

poursuivies en matière d’aide au développem

ent en impliquant

les acteurs sociaux concernés,associations et syndicats.

Un p

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335

disposeront donc de la plus-value pour...? Il n’y aura pas de

problème de conditions de «travail» vu que ceux qui travailleront

dans l’économ

ie entrepreneuriale

de «jeu

» le

feront pour

s’amuser.Les conditions de production seront surveillées par le

conseil de région afin de s’assurer qu’elles sont aux normes

environnementales.Signalons que cette économ

ie existe déjà àl’état em

bryonnaire.Les systèmes d’échanges locaux (SEL) et les

«greens moneys» sont utilisés au C

anada,en Angleterre et en

France depuis plusieurs années.On trouve m

ême un village aux

Etats-Unis qui a ém

is son propre papier-monnaie (Ithaca hours).

Défense et relations internationales

Aides et coopérations ciblées auprès des pays les plus

pauvres. Priorité au programm

e visant à la sécurité alimentaire.

Stabilisation des marchés m

ondiaux des produits agricoles et desm

atières prem

ières.Pour

une véritable

coopération visant

l’autonomie alim

entaire des populations.La coopération Nord-

Sud est aujourd’hui négligée par l’Union européenne.

Écraséssous

le poids

de la

dette et

contraints à

des politiques

d’ajustement structurel par le FM

I les pays du tiers-monde

s’enfonce dans le sous développement.Il faut annuler les dettes

des pays les plus pauvres (sauf si cela favorise des régimes

dictatoriaux) qui les contraignent à une stratégie d’exportationqui pousse à la surexploitation accélérée des ressources naturelles.D

’autre part,il faut réaffirmer les accords de Lom

é (ces accordsdéfinissent

des conditions

d’accès privilégiés

aux m

archéseuropéens

pour les

pays d’A

frique,C

araïbes,Pacifique,

anciennement colonisés par les États m

embres de l’U

nion,ainsique des m

écanismes de stabilisation des cours de leurs produits

d’exportation.Cette convention se trouve m

ise à mal depuis que

les pays européens ont ratifié les accords de Marrakech,créant

l’OM

C).Il faut aussi accroître l’aide aux O

NG

s,les mouvem

entsen lutte pour l’ém

ancipation humaine et pour le respect de

334

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 334

Page 169: Nouvelle Civilisation 2012

d’éducation et de soins médicaux.Il est plus que tem

ps que lapatrie des droits de l’hom

me reconnaisse le T

ibet comm

e payscolonisé par la C

hine,reconnaisse le gouvernement tibétain en exil

et demande officiellem

ent à la Chine d’accepter l’ouverture de négo-

ciations,sans conditions préalables,sur le futur statut du Tibet.

Autres m

esures.U

ne réorientation du budget de ladéfense et de ses actions.U

ne participation active à l’aide aux paysdéfavorisés qui en ont fait la dem

ande (Arm

ée de paix).U

nabandon de la force nucléaire stratégique (cette question doit fairel’objet d’un débat national et être soum

ise à un référendum).

Fabrication des armes sous contrôle d’une com

mission de

l’Assem

blée Nationale.

Réintroduire les droits de douane pour

préserver les marchés nationaux,en particulier agricoles.

Sécurité,publicité…

Sécurité urbaine.C

réation de

lieux de

médiation,

actions cohérentes des différentes institutions et des servicespublics agissant sur le terrain.Priorité à la réinsertion des jeunesdélinquants et à l’éducation.M

odification radicale de la loi de1970 sur les stupéfiants afin de faire reculer les économ

iesm

afieuses et pour une meilleure prévention des risques liés à la

toxicomanie.Protéger les individus de l’exclusion et im

pulser unnouveau m

ode de développement local.

Limiter la publicité sous toutes ses form

es.La publicitéest le fer de lance de l’économ

isme triom

phant.Le harcèlement

publicitaire est une négation de la dignité de l’homm

e.U

nelim

itation par une forte taxation de la publicité sous toutes sesform

es (affichage,

presse et

prospectus).Interdiction

de la

publicité à la télévision pour tout produit s’adressant à un publicm

ineur dans un premier tem

ps et à terme interdiction de toute

publicité à la télévision.

Un p

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337

Soutenir la démocratie.Privilégier l’aide et le com

merce

avec les

démocraties

naissantes.Soutenir

les m

ouvements

démocratiques dans les pays totalitaires.Élaboration d’un droit

international des minorités.D

evoir de soutien et de solidarité aubénéfice de populations victim

es d’atteinte aux droits humains.

Les politiques économiques actuelles prom

ues par la banquem

ondiale et le FMI redistribuent les ressources des pauvres aux

riches! Le remboursem

ent de la dette est une monum

entaleescroquerie et a eu com

me conséquence le transfert de la richesse

des pays pauvres vers les riches créanciers du nord.Les pays

riches ont profité pendant des années des ressources naturelles dusud en les sous payant.

Ils ont,de fait,

contracté une detteécologique envers les pays du sud.

Un juste équilibre des relations N

ord-Sud.Développer

une plus grande générosité dans nos relations aux pays pauvrespar des aides ponctuelles et sur le terrain.

Multiplier les actes

symboliques de fraternité trans-frontières.

Ces actes peuvent

provoquer une prise de conscience et entraîner de nouveauxcom

portements.

Une reconnaissance du gouvernem

ent Tibétain en

exil.Le T

ibet est un pays qui était indépendant depuis l’an 127 av.

J.-C.

En 1949,la C

hine,en lançant son A

rmée de

Libération Populaire,a enclenché un processus d’assimilation de

cette ancienne civilisation.L’occupation du T

ibet est un acted’agression en violation du D

roit international.Le T

ibet,bien

qu’en retard en termes de progrès m

atériel,m

enait une vieheureuse qui le satisfaisait.

Son peuple était tourné vers ledéveloppem

ent spirituel.De 1951 à 1978 plus de 1,2 m

illion detibétains a péri du fait de cette occupation.

Un transfert de

population chinoise intensive est en train d’assurer une «solutionfinale

» au problème tibétain.L’occupant pratique depuis un dem

i-siècle l’em

prisonnement politique,la torture,la destruction d’une

culture,l’avortem

ent forcé et la discrimination en m

atière

336

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 336

Page 170: Nouvelle Civilisation 2012

l’économie m

oderne nous enferment dans une exigence de

croissance incompatible avec celle de l’écologie.Faute de solution

novatrice,l’action politique se résum

e à l’exercice délicat degestion

des contradictions

dans un

climat

grandissantd’insatisfaction et de dégradation de la nature.Pourtant nous nesom

mes plus lim

ités par les moyens.Il y a abondance de solutions,

mais com

me l’action hum

aine est soumise à la censure de l’argent,

la volonté des peuples est asservie à celle de ceux qui ont en chargela finance.A

ucune issue n’est possible à moins de redonner à

l’homm

e la maîtrise sur ses outils,autrem

ent dit la maîtrise de son

destin.Il appartient aux peuples de décider en toute liberté de lafaçon dont ils ont envie de conduire leur existence,l’économ

ie etl’argent n’étant que des outils neutres au service de leur volonté.Ilconvient donc de viser à la réappropriation par le peuple dupouvoir économ

ique et financier au travers d’une organisationpolitique plus représentative d’une véritable dém

ocratie.Le projetéconom

ique peut se résumer com

me suit :

1– La finalité économique :

Passer de l’économie de

marché capitaliste libérale,

à une écologie de marché libéral

raisonné.« Ecologie » :parce qu’inspirée par l’intérêt supérieur depérennité des équilibres nécessaires à l’épanouissem

ent de la viesous toutes ses form

es.« Libérale »:parce que fondée sur la libre expression de

l’initiative individuelle.« R

aisonné» :parce que le mythe de l’auto régulation du

marché s’effondre à l’expérience et que le « laisser faire » ne

répond aucunement à la nécessité de préserver l’environnem

ent.U

ne intervention de l’homm

e,s’im

pose donc ponctuellement

pour corriger les conséquences suicidaires de l’ultra libéralisme.

2– Objectifs :Le défi global consiste à satisfaire au m

ieuxles « besoins et désirs des êtres hum

ains » (B) en réduisant aum

aximum

l’empreinte écologique (E) qu’ils génèrent ;donc une

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

339

Créer un nouvel indice de développem

ent pourrem

placer le PN

B.

Nous

devons adopter

une approche

beaucoup plus fine pour mesurer notre bien-être.U

n indice basésur le «bien-être

» plutôt que sur le «bien avoir»,un indice de«satisfaction

» plutôt que de «consomm

ation».En rem

placement

des PIB et PNB,cet indice perm

ettra d’apprécier la qualité dudéveloppem

ent en termes sociaux et environnem

entaux.La

méthode de calcul actuel du PIB ne m

esure pas la qualité de lavie,

le progrès

social,la

réduction de

la pauvreté,

ledéveloppem

ent humain ou la qualité environnem

entale.Les

tâches im

portantes com

me

s’occuper des

enfants et

despersonnes âgées ou le travail au foyer ne se voit accorder aucunevaleur.D

’autre part,d’importantes subventions sont accordées à

des transports qui détruisent les habitats naturels au détriment de

la production et du comm

erce local.

Vers une Nation souveraine

et solidaire des autresLes propositions de Philippe D

erudder

Diagnostique :

Pour de multiples raisons,l’économ

ie etl’argent,

qui ne devraient être que des moyens au service de

l’homm

e,sont devenus une fin.

Si autrefois,l’hum

anité étaitm

aintenue au simple niveau de survie,

c’était par manque de

connaissance et de moyens technologiques.

L’homm

e était«victim

e » de son incapacité à produire assez pour tous.Tel n’estplus le cas aujourd’hui.Potentiellem

ent,nous avons maintenant la

connaissance et la technologie pour réponde aux besoins,au moins

essentiels,de toute la planète.Le défi autrefois était de «produireplus »,

aujourd’hui il est de « produire mieux en respectant les

équilibres nécessaires à la vie».C

ar les ressources naturelles nonrenouvelables

s’épuisent,nos

modes

de production

et de

consomm

ation polluent gravement notre environnem

ent naturel.N

ous le savons depuis une trentaine d’années mais les règles de

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Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 338

Page 171: Nouvelle Civilisation 2012

En économie,pour le m

oment,les deux se gèrent de la

mêm

e façon,avec une obligation de rentabilité financière et delibre

exercice de

la concurrence.

Cette

obligation lim

iteconsidérablem

ent les actions d’intérêt général,par nature non

rentables financièrement,qui pourraient répondre efficacem

entaux problèm

es humains et écologiques de notre tem

ps.Ce débat

a pour but de clarifier les choses,laissées pour l’heure dans la plus com

plète confusion,afin de développer entre les deux unecoopération bien com

prise au lieu du conflit.b– R

edonner à l’État (par l’exercice clair et respecté de ladém

ocratie) son pouvoir régalien de création monétaire.

La création monétaire est aujourd’hui entièrem

ent auxm

ains du système bancaire et se fait par le biais de l’em

prunt.Lesbanques,

organismes

privés ne

peuvent créer

l’argent qu’à

condition que l’opération soit rentable financièrement (obligation

de résultat financier).C

ela condamne les États à « payer un

intérêt » sur leur propre monnaie nationale.Il s’ensuit une dette

considérable quasi

irremboursable

à m

oins d’appauvrir

laN

ation! Si le pouvoir de création monétaire est restitué à l’État,

son action n’est plus limitée par la quantité d’argent m

obilisable.Le vrai débat de fond peut s’instaurer indifférem

ment de ce que

les solutions possibles « coûtent ».Face à une solution possible laquestion n’est plus:«com

bien ça coûte?» m

ais «a-t-on les res-sources hum

aines et technologiques»,ce qui élargit considéra-blem

ent le champ des possibles.

Redonner la création m

onétaire à l’État c’est se donner lem

oyen de répondre à toutes les questions récurrentes ne donnantlieu actuellem

ent qu’à rapiéçage :La politique énergétique

:Les énorm

es recettes de lafiscalité sur les énergies fossiles,les lobbies industriels,le coût dudém

antèlement des centrales nucléaires et celui de la recherche et

du développement d’énergies propres et renouvelables,

sontautant d’obstacles à l’ém

ergence d’une politique énergétiqueadaptée aux défis de notre tem

ps.Ce frein n’existerait plus.

Les transports :les recettes fiscales sur les carburants,les

Un p

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olitiq

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ar les cito

yens

341

recherche en tout du meilleur rapport possible B/E.

Pour yparvenir,on peut im

aginer :D

e relocaliser la production industrielle et agricole enobéissant à une logique de subsidiarité.

De

remplacer

les énergies

fossiles par

des énergies

renouvelables non centralisées.D

e repenser

le transport

des personnes

et des

marchandises pour en lim

iter la quantité et les nuisances sansnuire à la liberté de circulation de chacun.

De repenser la gestion de la terre et du sous-sol pour

assurer une suffisance alimentaire saine,

non dégradante pourl’environnem

ent et un recours aux ressources non renouvelablesle plus lim

ité possible.D

e repenser l’éducation dans un souci d’autonomisation

de l’individu et de plaisir d’apprendre.D

’élargir le champ du travail actuellem

ent limité à une

finalité de subsistance à celui « d’activité humaine » reconnaissant

ainsi le travail à la maison,

l’éducation des enfants et l’actuelbénévolat.

De

repenser le

système

de santé

en le

libérant de

l’obligation de profit financier et en laissant à la personne le librechoix thérapeutique.

De repenser la relation « public/privé » pour sortir des

contradictions et

conflits d’intérêt

toujours sous

jacents et

développer « un contrat social de coopération » respectueux,tantde l’intérêt particulier que du bien com

mun.

De repenser la fiscalité pour qu’au lieu d’être ressentie

comm

e une prédation se perdant dans des utilisations obscures,elle soit com

prise,transparente et m

anifestement utilisée pour

incarner les orientations démocratiquem

ent choisies par la Nation.

3– Les moyens :

a– Lancer un débat national pour préciser les domaines

qui relèvent de l’intérêt général et ceux qui relèvent de l’intérêtparticulier.

340

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 340

Page 172: Nouvelle Civilisation 2012

de plus limité aux activités rentables financièrem

ent.Cela crée la

situation aberrante suivante :d’un côté un chômage grandissant,

de l’autre un imm

ense espace de besoins non satisfaits ! Encoreune fois ce n’est pas la tâche qui m

anque mais l’argent pour la

rémunérer.La création m

onétaire rendue à la Nation perm

et :D

’évoluer dans la conception mêm

e du travail.On peut

envisager de valoriser « l’activité humaine » en l’affranchissant de

l’obligation de rentabilité financière,O

n peut envisager l’instauration d’un revenu d’existencede la naissance à la m

ort,perm

ettant de libérer l’individu del’obligation de « gagner sa vie ».À

ce revenu s’additionnerait unrevenu lié à l’activité

La santé :Le système actuel repose sur la valorisation de

la maladie et non celle de la santé puisque c’est la m

aladie quigénère la richesse économ

ique:

rémunération des m

édecins,systèm

e hospitalier,recherche m

édicale etc.C

omm

e les autrespans de l’économ

ie,le système de santé doit obéir à l’exigence de

rentabilité financière

! O

n ne

peut donc

être m

alade qu’à

l’intérieur d’une certaine enveloppe financière plus ou moins

généreuse selon

les États.

Est-il raisonnable

d’enfermer

laquestion de la santé dans une logique de profit financier ? Laréappropriation de la création m

onétaire par l’État permet :

D’affranchir

toutes les

activités liées

à la

santé de

l’obligation de profit financier.D

e « démarchandiser » la santé et par la m

ême la personne

humaine.D

e libérer

la m

édecine de

la «pensée

uniquepasteurienne

» génératrice

de profits

par le

recours à

unem

édecine technicienne et médicam

enteuse,et de l’ouvrir à la

variété des thérapies nouvelles fondées sur une vision plusholistique de l’individu.

Favoriser la

coopération entre

les différentes

voiesthérapeutiques.

Donner

au citoyen

la responsabilité

de ses

choixthérapeutiques.

Un p

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olitiq

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ar les cito

yens

343

lobbies des transporteurs et de l’industrie automobile,le coût de

la reconversion

et du

reclassement

des professionnels

dutransport qu’il faudrait assurer si ont touchait à leur profession (sion veut éviter l’ém

eute),le coût de l’aménagem

ent du territoireet

celui lié

à l’adaptation

des m

oyens de

transports pour

permettre un déplacem

ent des personnes et des marchandises

efficace et écologiquement viable,

interdisent toute évolutionrapide et adaptée.U

ne fois libéré de la contrainte du coût tout estenvisageable.

L’agriculture:

L’agriculture intensive,le recours à la

chimie et aux biotechnologies,la déforestation,la désertification,

le recours aux monocultures,

etc.sem

blent être la voie quasiincontournable quand on regarde les choses sous l’angle exclusifde la rentabilité financière.G

râce à la création monétaire,gérer la

terre au niveau mondial,dans un souci constant de recherche de

l’autonomie alim

entaire et du respect de l’air de l’eau et du sol,devient possible.

L’éducation :Elle est aujourd’hui inféodée aux besoins del’industrie,du com

merce et de la finance.Préparer les acteurs

économiques futurs est la m

ission prioritaire que se donne l’école.La prépondérance économ

ique et financière disparue,on peut

ouvrir le système éducatif :

À une pluralité de m

oyens laissés au libre choix desfam

illes.Au centrage des program

mes en priorité sur l’autonom

iedes personnes.

–tant au niveau de la pensée (sortir des vérités assénées et

de l’accumulation de savoirs au profit d’une sensibilisation aux

richesses des différences,à l’ouverture et la curiosité d’esprit)–

que des moyens de subsistance:apprendre aux enfants

le travail manuel,le jardinage etc.)

À

des m

odes pédagogiques

insufflant le

«plaisird’appendre » toute sa vie !

L’emploi :il est pour le m

oment le seul m

oyen permettant

d’accéder aux richesses par le biais du revenu qui y est lié.Il est

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Page 173: Nouvelle Civilisation 2012

élite auto proclamée.

Mais bien des personnes,

ne faisant paspartie des plus riches pour autant,trouvent la satisfaction de leurintérêt personnel dans le m

onde tel qu’il est régi.Pour faire

court:tout le monde veut que « ça change » m

ais voit toujourschez l’autre la source de ce qui ne va pas.La rem

ise en questionpersonnelle est encore anecdotique.N

e faut-il donc rien faire ?N

on,il est temps de prendre conscience que nous contribuons

tous à creuser notre propre tombe,m

ais encore faut-il le faireavec un certain pragm

atisme;en com

prenant principalement que

ce qui est proposé ici représente un bouleversement profond qui

peut faire peur au lieu de séduire.Il faut donc ajuster la hauteurde la m

arche pour que la majorité ait envie de la gravir.Il faut

surtout que

l’évolution ne

soit pas

imposée

mais

choisie.C

omm

ent parvenir à cela?

Offrir une possibilité de choix.

Par l’organisation de lasociété en deux secteurs interdépendants m

ais fonctionnant surune logique économ

ique différente:

Un secteur d’économ

ie privée,marchande;fondé sur la

recherche du

profit financier,

concurrentiel,continuera

àfonctionner sur les règles actuelles,

financé par les banquesprivées...U

n secteur

d’économie

publique,non

concurrentiel,fondé sur la recherche du profit hum

ain et écologique.Il aura encharge la m

ise en œuvre de tout ce qui relève de l’intérêt général,

financé par un organisme publique,

ayant pouvoir de créationd’une m

onnaie «gratuite» d’intérêt général,

à la hauteur desbesoins estim

és.C

hacun,selon sa sensibilité pourra choisir son secteur.

L’économie publique s’ouvrira en priorité à tous ceux qui

n’ont pas d’emploi actuellem

ent,mais n’exclura pas pour autant

les personnes

qui,actuellem

ent dans

le secteur

marchand,

préfèreront œuvrer dans la logique de l’intérêt général.

Ce

nouveau secteur

permettra

non seulem

ent de

résorbercom

plètement le chôm

age,envoyer aux oubliettes précarité et

Un p

rogram

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olitiq

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ar les cito

yens

345

c– D

éfinir un

contrat social

fondé sur

la clarté,

lacom

préhension et la coopération.L’action politique a perdu aujourd’hui en crédibilité car

elle est soumise à l’économ

ique.Quelle que soit la sensibilité au

pouvoir elle ne peut traduire réellement sa différence,

dans lam

esure où elle est gomm

ée par les règles économiques et

financières qui s’appliquent de la mêm

e façon pour tous.U

ne fois le débat sur «intérêt général,intérêt particulier »clarifié,une fois le pouvoir de la création m

onétaire redonné à lasouveraineté du peuple,peut alors s’établir un contrat entre lepouvoir politique et la nation.

Le pouvoir politique ayant pour mission :

D’anim

er le débat publique de façon démocratique pour

permettre l’ém

ergence et le choix des réponses aux grandesquestions de société

D’orienter l’action par la loi et par un usage cohérent et

transparent de la fiscalité.D

e définir

le cahier

des charges

que les

acteurséconom

iques,le plus souvent de droit privé,sauf exception rare,doivent respecter pour produire et distribuer les richesses.

De veiller au bon respect du cahier des charges par le

recours à des organismes de contrôles indépendants.

La Nation :est représentée par chaque citoyen reconnu

dans son unicité.Il est invité à exprim

er au plus haut niveaupossible son potentiel dans l’exercice libre de sa créativité,sim

plement orientée et balisée par les choix de la collectivité.

Autrem

ent dit,l’État définit démocratiquem

ent les règles du jeu,et chacun joue sa partie (réalise sa vie) au m

ieux de son potentiel.

4 – La stratégie.

Ne pas faire peur.O

n touche là au « nerf de la guerre » :l’argent qui confère aujourd’hui un pouvoir considérable à une

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Page 174: Nouvelle Civilisation 2012

projet qui génère l’injection de la quantité d’argent correspon-dante.L’argent créé ne sert qu’une fois;c’est un argent statistique,qui disparaît à prem

ière utilisation,dont le but est simplem

ent dequantifier la richesse créée pour perm

ettre ensuite de fixer lahauteur des revenus (voir plus loin).

Cette richesse est constituée par:

–L’ensem

ble des plus-values réalisées par les acteurs del’économ

ie publique ;–

La valeur totale des biens et services mis gratuitem

ent àdisposition des citoyens,

(par exemple les transports publics,

l’éducation,le système de santé...si tel est le souhait de la nation

lors du débat public) ;–

La valeur

totale des

activités hum

aines reconnues

d’intérêt général (par exemple la valeur du travail du parent au

foyer...).Certains suggèrent que l’on ait de nouveau recours aux

anciennes monnaies nationales (franc,m

ark,lire,etc.).Mais ne

serait-il pas préférable de s’orienter dès le départ sur une unitéouverte sur l’Europe,

pour ne pas alimenter les tentations

nationalistes,éviter toute confusion qui pourrait naître des

images attachées aux m

onnaies du passé,et ouvrir la voie à unepolitique Européenne de bien com

mun ?

Nom

à trouver !...Nous l’appellerons pour le m

oment le

« X »...U

n « X » équivaudra à un euro,pour faciliter les échanges,

mais le « X

» ne sera pas convertible en euro pour que ce dernierconserve sa valeur de devise.

Nous aurons donc une société où les produits et services

pourront être payés avec l’une ou l’autre monnaie,

dans deuxlogiques différentes.

L’économie publique ne pourra toutefois pas se suffire à

elle-mêm

e.Elle devra,

dans certains cas,payer en euros de la

sous-traitance et des fournitures à l’étranger ou a des opérateurs

Un p

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me p

olitiq

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ar les cito

yens

347

exclusion,mais aussi,donnera un contenu différent au « travail »

car il ne s’agira plus de travailler pour « gagner sa vie »,mais de

«réaliser sa vie » en fonction de ses goûts,de ses centres d’intérêt,tout en participant au bien com

mun.

La peur de manquer

disparaissant – grâce à l’introduction d’un revenu d’existence(voir plus loin)– c’est le sens de l’utilité,

du plaisir et de laréalisation de soi qui grandira.

On peut im

aginer comm

e laviolence,

le vandalisme dim

inueront au fur et à mesure que

l’homm

e retrouvera

sa dignité

;on

peut im

aginer l’im

pactconsidérable sur l’évolution des m

entalités,car la vie ne sera plusun espace dangereux où il faut lutter pour survivre,

mais un

espace d’expériences,offrant à chacun la possibilité d’exprimer

ses potentialités dans tous les domaines,au plus haut niveau.

L’économie m

archande accueillera quant à elle tous ceuxqui trouvent plus de m

otivation dans le jeu de la compétition et

de l’enrichissement financier.Les choses ne seront pas figées de

sorte que tout citoyen pourra naviguer d’un secteur à l’autre selonses aspirations.

Deux m

onnaies N

ous aurions donc :D

’un côté une monnaie m

archande internationale,l’euro,m

onnaie circulante,thésaurisable et spéculative.C’est la capacité

d’accès à cette monnaie qui rend la création de richesses réelles

(biens et services) possible...Logique actuelle où l’on ne peutdépenser (donc créer des richesses réelles) qu’à la hauteur de ceque l’on gagne,et/ou de ce que l’on est capable d’em

prunter.D

e l’autre,une monnaie intérieure d’intérêt général;une

sorte de « monnaie locale » non circulante,donc non thésaurisable

et non

spéculative.C

’est la

création de

richesses réelles,

raisonnées en fonction du principe supérieur de préservation deséquilibres écologiques et d’am

élioration de la qualité de la vie,quicrée la m

onnaie.Par exem

ple,si le choix de société estim

enécessaire de ne pas dépasser 15 élèves par classe dans des écolesplus petites et éparpillées,c’est le prix de la m

ise en oeuvre de ce

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Nouvelle civilisation 2012

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Page 175: Nouvelle Civilisation 2012

redéveloppement d’une agriculture et d’un élevage de proxim

ité,de l’artisanat,

du petit comm

erce et de la petite industrie,favorisant la relocalisation et « l’hum

anisation » de la productionet des échanges,représentera le cham

p privilégié du partenariatpublic/privé.M

ais encore une fois,c’est le débat public qui endécidera.

Le débat au niveau local permettra de recenser les

besoins,l’initiative privée y répondra dans le cadre de contratsavec l’État ou les collectivités locales.

Plusieurs entreprises pourront travailler au mêm

e objectif.La « concurrence » ne se fera plus au niveau du prix m

ais de lacréativité dans le but d’am

éliorer en permanence le rapport

«satisfaction des besoins/empreinte écologique - qualité de vie ».

Le profit financier n’étant pas la finalité de l’économie publique,

la revendication quant à la propriété industrielle ou intellectuellen’aura plus sa place ;

les découvertes des uns profiteront auxautres.Les opérateurs de droit public ou privé,œ

uvrant dans ledom

aine de l’économie d’intérêt général,

seront financés eteffectueront leurs transactions en «X

».M

ais le partenariat sera aussi ouvert à des entreprisesprivées déjà installées et œ

uvrant dans le secteur marchand.Il

suffira qu’elles s’organisent pour délimiter avec précision la

production relevant

de chaque

secteur afin

de perm

ettrel’exercice de chaque logique économ

ique.N

ous aurons donc le paysage économique suivant :

–D

es entreprises privées complètem

ent « marchandes »,

–D

es entreprises à économie « m

ixte »,qui auront un pieddans

le m

onde m

archand et

un autre

dans le

monde

del’économ

ie d’intérêt général,–

Des entreprises privées entièrem

ent dédiées à la mise en

œuvre de biens et services relevant de l’intérêt général,

souscontrat avec l’État ou les collectivités locales,

–D

es entreprises d’État entièrement dédiées à l’intérêt

général « vendant » les biens et services qu’elles produisent,–

Des

services publics

d’intérêt général

accessiblesgratuitem

ent aux citoyens,

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

349

qui seront dans l’impossibilité d’accepter la m

onnaie intérieure.N

ous verrons plus loin comm

ent l’État se procurera les euros quilui seront nécessaires.

Le monde m

archand,quant à lui devra accepter les deuxm

onnaies car elles auront,en m

arché intérieur,cours forcé.

Àpartir du m

oment où l’on sait que la m

onnaie que l’on détient seraacceptée en paiem

ent,cela ne pose pas de problème.M

ais,biendes produits,ou bien des com

posants de produits fabriqués enFrance,sont im

portés,donc payés en devises.Le « X » ne rentre

pas dans cette catégorie.Ainsi,plus une entreprise sera dépendante

de fournitures étrangères,plus être réglée en « X

» peut êtredéstabilisant.O

n peut bien sûr imaginer que dans certains cas,ces

entreprises aient la possibilité d’échanger leur trop plein de « X »

en euros selon des modalités à fixer,

mais nul doute que cela

incitera à redévelopper « localement » certaines productions qui se

sont évadées vers des pays à main-d’œ

uvre bon marché et à

législation moins exigeante.L’utilisation d’une m

onnaie intérieure,n’ayant pas de valeur m

archande hors du territoire national(européen rapidem

ent ?) sera un levier puissant pour relocaliserl’économ

ie sans avoir à intervenir !...Le revers de cette médaille est

que cela demandera du tem

ps et des phases d’adaptation.

Un partenariat entre le public et le privé

L’économie publique sera m

ise en œuvre,

soit par desentreprises d’État (le plus rarem

ent possible,sauf en cas de

nécessité évidente) soit par des opérateurs privés mettant leurs

compétences au service de cette économ

ie dans un esprit decoopération et non de com

pétition.L’initiative privée pourra

alors jouer librement dans le respect d’un cahier des charges

précisant les objectifs à atteindre et les conditions à respecterpour

que les

équilibres écologiques

soient respectés.

Les

entreprises jouant dans la cour de l’économie d’intérêt général ne

sont plus jugées sur leur rentabilité financière,m

ais sur leurcapacité

à répondre

au m

ieux aux

objectifs quantitatifs

etqualitatifs dem

andés.L’initiative privée se mettant au service du

348

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 348

Page 176: Nouvelle Civilisation 2012

définira la fourchette à l’intérieur de laquelle s’échelonneront lesrém

unérations en fonction de la responsabilité confiée,du niveaud’étude,de la pénibilité du travail,etc.

Le

secteur d’intérêt

général est

un secteur

où la

motivation n’est plus l’appât du gain m

ais la qualité de la vie,tantpar le fait qu’elle est assurée de la naissance jusqu’à la m

ort,quepar l’im

portance et le sens du contenu qu’il lui donne.En

participant à ce secteur,on ne devient pas « riche d’argent »,mais

« riche d’expérience et de mieux être ».À

ce propos,un nouvelindice de « richesse » sera introduit à côté du PIB,celui du « bien-être et de la qualité de vie

»,dont les com

posantes restent àdéfinir.C

ela fera partie du débat public.C

ertaines personnes

travaillant dans

des entreprises

«mixtes» relèveront des deux logiques,

avec une partie derevenus en «X

» et une autre en euros,au prorata de leur

participation dans chaque secteur.Les personnes investies dans le dom

aine de l’intérêtgénéral pourront changer une partie de leurs revenus en euros,pour se déplacer à l’étranger ou accéder à certains biens etservices uniquem

ent proposés dans cette monnaie.

La fiscalité :C

ertains services d’intérêt général,qui seront précisés lorsde

la clarification

des dom

aines qui

relèvent de

l’intérêtparticulier et de l’intérêt général,com

me probablem

ent la santé,l’éducation,

les retraites etc.seront financés par la création

monétaire et non plus par l’im

pôt comm

e actuellement.

Cela

conduira à une disparition équivalente des « charges sociales ».Les entreprises du m

onde marchand ne s’en plaindront pas,elles

qui ne cessent de répéter que les charges qui pèsent sur ellesnuisent gravem

ent à leur compétitivité.D

e manière générale,on

sort de la logique de redistribution de la richesse par l’impôt pour

entrer dans la logique de création monétaire pour ce qui relève du

bien comm

un.La fiscalité ne s’appliquera que sur les transactions

Un p

rogram

me p

olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

351

–D

es activités humaines,

sans valeur marchande,

mais

reconnues d’intérêt général,financés par la création monétaire.

On peut espérer que ce «m

aillage» aura un effet péda-

gogique fort,car les personnes,

encore très ancrées dans lesvaleurs du capitalism

e libéral au départ,auront l’opportunité

d’expérimenter un dom

aine qu’elles auraient peut-être toujoursrefusé

d’explorer.Évoluant

quotidiennement

dans les

deuxlogiques,

elles pourront librement se faire une opinion,

et quisait? se laisser gagner par l’idée que l’intérêt particulier estindissociable de l’intérêt général.U

n vaste partenariat dont onpeut espérer qu’il sera porteur de réconciliation et d’évolution desm

entalités et des comportem

ents vers plus de respect et dequalité de vie.

Deux types de rém

unérationLes

employés

du secteur

marchand

continueront de

«gagner leur vie »,en euros,par le salaire lié à leur travail,où auprofit financier qu’il dégage.

La rémunération des acteurs de la sphère de l’économ

iepublique s’opérera en « X

» et sera constituée :Par un revenu d’existence,

d’une part,identique pour

tous,mais variable selon l’âge,les besoins financiers n’étant pas

les mêm

es à toute époque de la vie.(On peut im

aginer un revenucroissant de la naissance jusqu’à la fin des études,un revenu pleinjusqu’à la retraite,

et une retraite calculée sur la moyenne de

l’ensemble des revenus issus de l’économ

ie publique pendanttoute la période d’activité.

Ce revenu aura pour objectif de

garantir un minim

um vital perm

ettant une existence descente etdigne dans toutes ses com

posantes.Le revenu d’existence pourravarier d’une période à une autre,

puisqu’il sera assis sur larépartition de la valorisation de la richesse réelle créée.

Par une rémunération liée aux activités exercées tout au

long de la vie dans le domaine de l’économ

ie d’intérêt général,D

’autre part,selon un barème qui aura été préalablem

ent établilors du débat de clarification entre « public et privé ».C

e barème

350

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 350

Page 177: Nouvelle Civilisation 2012

Notons que cette taxe n’entraînera pas d’augm

entation deprix

globalement,

puisqu’il n’y

aura pas

création d’im

pôtnouveau m

ais transfert d’impôt.C

ertains produits deviendrontm

eilleur marché,d’autre plus chers selon leur influence sur la

qualité et la pérennité de la vie.

Un exercice du pouvoir plus dém

ocratique et décentraliséU

n tel projet ne doit pas être le fait d’un pouvoircentralisé.

Le débat doit se situer le plus près possible descitoyens,

là où ils se trouvent.Les besoins et idées seront

exprimés par les citoyens,collectés,organisés et étudiés dans des

comm

issions regroupant élus et représentants des citoyens etacteurs des secteurs concernés.

Une fois les objectifs fixés,

lessolutions

seront recherchées

par approche

en réseau.

L’informatique perm

ettra de recenser les démarches et projets

analogues entrepris dans d’autres lieux,afin d’élargir le plus

possible la palette des solutions envisageables et le choix desm

ieux adaptées localement.Le « gouvernem

ent central » jouera lerôle de chef d’orchestre en veillant à l’anim

ation saine de ladém

ocratie,et à la cohérence d’ensemble des projets et actions

envisagés.U

ne nouvelle constitution devra être adoptée,pour

permettre l’expression de cette dém

ocratie plus participative.Tous les acteurs politiques relèveront de l’intérêt général

et par conséquent seront rémunérés selon les règles applicables à

ce secteur.Leurs revenus n’étant plus liés au renouvellement de

leur mandat,on peut espérer une classe politique plus ouverte à

l’ensemble des citoyens et centrée sur les vraies questions de

société.Les difficultés de mise en œ

uvre

Une double inconnue :

La conscience collective :Ne nous y trom

pons pas ;mêm

es’il peut sem

bler à première vue que les difficultés de m

ise enœ

uvre d’un tel programm

e seront d’ordre « technique »,elles

Un p

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ar les cito

yens

353

en euros ;quel intérêt y aurait-il à recouvrer des taxes sur leséchanges en « X

» dès lors qu’il est créé et qu’il disparaît àprem

ière utilisation ? En revanche précisons que les prix de venteseront les m

êmes,qu’ils soient exprim

és en « X » ou en euros pour

ne pas créer de distorsion.

La fiscalité aura deux objectifs :A

ssurer à l’État les ressources en euros pour faire face à lapart de ses besoins payables uniquem

ent avec cette monnaie

Orienter les m

odes de production et de consomm

ationvers ce qui respecte l’écologie et am

éliore la qualité de la vie.O

n s’orientera vers une grande simplification des m

odesde recouvrem

ent de l’impôt en privilégiant pour l’essentiel une

taxation à la consomm

ation,fonctionnant à la m

anière de laT

VA;

Une taxe à taux variables,

d’autant plus élevés que lesbiens et services seront polluants ou générateurs de nuisances.

Cette taxe sera récupérable com

me la T

VA,

sauf parl’utilisateur final.C

ela veut dire que les entreprises qui récupèrentactuellem

ent la TVA

sur leurs investissements,ne la récupéreront

plus.C

ela perm

ettra d’orienter

l’investissement

imm

obilier,m

obilier et technologique.En revanche elle ne sera pas perçue àl’exportation de sorte que les biens et services m

archandsgagneront nettem

ent en compétitivité.Les libéraux qui réclam

entà gorge déployée l’exercice d’une libre concurrence non fausséeseront exhaussés ;car elle l’est sans conteste aujourd’hui par ladisparité des coûts de m

ain-d’œuvre et par ceux que génèrent les

législations nationales et les systèmes de protection sociale.C

esdeux

derniers facteurs

disparaissant,les

conditions de

concurrence deviendront plus loyales et saines.C

ette façon de concevoir l’impôt devrait perm

ettre de neplus le percevoir com

me une pénalité,un frein,une obligation à

laquelle on tâche d’échapper par tous les moyens,

mais de

l’accepter comm

e une contribution nécessaire au bien comm

undont le citoyen pourra percevoir plus nettem

ent les bénéfices auquotidien,au fil du tem

ps.

352

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 352

Page 178: Nouvelle Civilisation 2012

Les arguments « contre » des opposants :

C’est

utopique et

dangereux.Le

premier

argument

«contre» qui sera sans doute soulevé,consistera a affirm

er quedans l’économ

ie,aujourd’hui m

ondialisée,nous allons nous

marginaliser,

peut être nous faire exclure de l’Europe,en ne

jouant plus avec les mêm

e règles.C’est un risque qu’on ne peut

pas exclure,m

ais le danger n’est-il pas encore plus grand desuivre le troupeau lorsque l’on sait intim

ement qu’il va à la

catastrophe ? Ne peut-on pas parier plutôt sur l’intelligence

humaine et penser qu’une fois l’exem

ple montré,

nombreux

seront les pays qui embarqueront dans cette nouvelle voie ? N

epeut-on pas voir là,la « troisièm

e voie » dont on parle tant sansjam

ais la préciser,qui répondra à l’échec du collectivisme et à

l’impasse

du capitalism

e? U

ne troisièm

e voie

où l’Europe

trouverait son identité au lieu de copier bêtement le m

odèleam

éricain tout en le critiquant ? Et en admettant qu’on nous

mette au pain sec,les conséquences ne seraient pas dram

atiques,car nous avons un pays riche plein de ressources.

C’est la

dépendance à notre comm

erce extérieur qui nous fragilise.La

mondialisation

nous conduit

à devenir

de plus

en plus

dépendants de ce que nous ne produisons plus,non que nous nesachions le produire,m

ais parce que nous somm

es plus chers !Enfin,si certains « partenaires » nous tournent le dos,il est fort àpenser que nous saurons m

otiver d’autre pays producteurs de ceque nous n’avons pas,des pays pauvres entre autre,qui verrontdans notre m

odèle le moyen de se libérer de l’esclavage auquel ils

sont réduits.

La

planche à

billets.C

’est un

faux argum

ent,car

aujourd’hui nous somm

es déjà dans un système de « planche à

billets » par la création monétaire « ex nihilo ».N

ous changeonsseulem

ent la règle de la création en confiant ce privilège à lanation,

afin qu’elle n’ait pas à payer,par le biais de l’intérêt,

l’émission de son propre argent.

Un p

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yens

355

seront surtout d’ordre culturel et psychologique.L’inconnu estde savoir si la « conscience collective » est prête,pour une partieau m

oins,de la population.

Sans doute y a-t-il en France denom

breuses personnes précarisées,marginalisées ou qui,m

ême

ayant un emploi,souffrent des conditions de travail qu’elles ont.

Sans doute ces personnes là verront-elles d’un bon oeil lesavantages qu’un tel program

me apporte ;m

ais seront-elles prêtesà s’investir,à jouer le jeu ? N

e vont-elles pas tout simplem

ent«profiter » du systèm

e et « faire le minim

um »,puisqu’il n’y aura

plus la carotte de l’argent pour faire avancer ? Il faudra donc sedonner le tem

ps,malgré l’urgence.Il faudra aussi que les acteurs

de l’économie publique n’aient aucune garantie d’em

ploi (quin’aurait aucun sens dès lors que l’on verse un revenu d’existence)et pouvoir m

esurer précisément la qualité de leur action dans le

cadre des missions qui leur seront confiées.L’exigence de qualité

est le prix à payer en contrepartie des avantages qu’apportera lesystèm

e.Le pouvoir :le pouvoir n’est pas forcém

ent exercé parceux qui sem

blent le détenir.En réalité il est entre les m

ainsd’une « élite m

ondiale » de quelques centaines de personnes quine font pas la une des journaux et que l’on ne voit pas sur nosécrans de télévision.

Mais n’oublions pas qu’à des niveaux

moindre,le m

onde est organisé en pyramide de pouvoir,chacun

défendant âprement ses « privilèges ».Tous ceux qui ont un

pouvoir dans ce monde,reposant le plus souvent sur une fortune

personnelle confortable,verront dans cette nouvelle voie la fin deleur suprém

atie.Rendre les gens autonom

es est sans doute la piredes choses pour ceux qui exercent un pouvoir,

car il est àl’évidence plus facile de diriger des gens qui ont peur et qui ontfaim

.On peut donc s’attendre à toutes sortes de m

anœuvres pour

tuer le poussin dans l’œuf.

354

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 354

Page 179: Nouvelle Civilisation 2012

Com

prenons que le capitalisme est né à une époque où

l’humanité ne com

ptait qu’un milliard d’âm

es (en 1800) contresix m

illiards et demi aujourd’hui et où les richesses naturelles

semblaient infinies tant les m

oyens de production étaient encoreà ce point artisanaux que leur im

pact sur la nature était sansconséquence,m

ême en occupant la capacité de travail de tous.

Ce qui com

ptait alors,c’était organiser le m

onde du travail,révolutionné par l’industrialisation naissante,et définir les règlesdu jeux entre les divers acteurs,principalem

ent entre ceux qui«entreprenaient»,

prenaient des risques,et ceux qui n’appor-

taient que leur force de travail.N’oublions pas non plus que nous

sortions à peine du moyen-âge et que le travail n’avait encore

jamais été payé ou si peu.

Ainsi,

pour résumer,

le capitalisme donne les pleins

pouvoirs aux propriétaires du capital et vise le plus fort et plusrapide

retour sur

investissement

possible.N

ous parlons

d’enrichissement financier,considéré com

me seule vraie richesse.

Sans doute est-ce la raison pour laquelle tout en économie est

exclusivement traduit en « argent » et que la « richesse » offerte par

la nature au travers des matières prem

ières et celle du travailexprim

ée dans les salaires,sont dans la colonne des dépenses,préjudiciables par conséquent au profit des actionnaires.

Détail qu’il n’est sans doute pas de bon ton de rappeler :

les fortunes issues du capitalisme trouvent bien souvent leur

source dans l’esclavage,soit par le biais du comm

erce d’esclavessoit dans leur utilisation com

me m

ain d’œuvre bon m

arché,ouencore dans la m

anipulation de l’argent par les grands banquiersde l’époque.

Malgré sa dureté qui,après tout,ne faisait que prolonger

à sa manière celle des époques précédentes,ce systèm

e a été trèsstim

ulant;il a permis de fabuleuses innovations dans beaucoup

de domaines,tout en perm

ettant à des populations entières deparvenir à des niveaux de confort im

portants,principalem

ent

Un p

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olitiq

ue fait p

ar les cito

yens

357

L’inflation.Il y a trois raisons principales à l’inflation.

L’intérêt de l’argent qui impose une augm

entation constante desprix,

la spéculation sur les matières prem

ières et une masse

monétaire

supérieure à

la valeur

des richesses

disponiblesrecherchées.O

r,dans ce que nous proposons,l’argent est créégratuitem

ent et à hauteur de la richesse disponible.Seul persistele risque d’inflation sur les m

atières premières aussi longtem

psque leur gestion n’est pas confiée à une organisation m

ondialed’intérêt collectif.

Le retour

à une

forme

d’économie

dirigée de

typecollectiviste.

Le système,

loin d’être dirigé par une élite quidéciderait de ce qui est bien et m

al,utile et inutile,

renvoiedém

ocratiquement

le débat

vers la

nation en

tentant de

l’orchestrer pour le bien de tous.Il s’appuie sur la reconnaissancedes besoins de l’individu,qu’il interpelle pour qu’il puisse de lui-m

ême organiser ses m

odes de vie,avec le défi nouveau que laplanète a à relever :préserver les équilibres nécessaires à la vie.Puisque les règles économ

iques actuelles ne permettent pas de

relever ce défi,bien au contraire,il devient urgent et essentiel dereprendre les rennes du cheval économ

ique qui s’emballe et ceci,

non d’une

manière

autoritaire,m

ais par

l’exercice d’une

démocratie plus participative.

Quelques réflexions sur

le « post capitalisme »

Pour la

plupart d’entre

nous,évoquer

le «post-

capitalisme

» est irréaliste et dangereux,car il semble que la seule

alternative soit le collectivisme qui a déjà été expérim

enté et quin’a

pas laissé

de glorieux

souvenirs.E

h bien

non!

Ni

collectivisme,

ni capitalisme,

mais un systèm

e qui,s’il n’a pas

encore d’étiquette s’ancrera dans la solidarité et la coopération aulieu de l’individualism

e et la compétition.

356

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 356

Page 180: Nouvelle Civilisation 2012

Ces principes de base devront se traduire par le fait que

d’une façon ou d’une autre les systèmes ne seront plus fondés sur

des rapports de forces,comm

e opposition entre les intérêts ducapital et ceux du travail par exem

ple,m

ais sur une mise en

comm

un des talents de chacun dans le but prioritaire de satisfaireau m

ieux les besoins de tous dans le strict respect de ce que laplanète peut soutenir ;la sécurité m

atérielle sera offerte à tous dela naissance à la m

ort par le moyen d’un revenu d’existence

auquel s’ajoutera un revenu d’activité;

ceci afin d’éradiquerl’insécurité fondam

entale qui pousse tout individu à constituer leplus gros patrim

oine possible pour se mettre,lui et les siens,à

l’abri du besoin et qui alimente une dynam

ique de lutte pour lasurvie qui entretient un état perm

anent de violences dans lem

onde.La création monétaire ex nihilo sera m

ise au service d’unm

ieux être permanent des peuples.C

haque État pourra avoir sapropre m

onnaie,mais une unité de com

pte mondiale rem

placerale dollar et sera adm

inistrée et émise par une organisation

internationale de type ON

U,débarrassé de son fonctionnem

entanti-dém

ocratique.C

haque monnaie nationale aura une parité

fixe par rapport à l’unité de compte m

ondiale afin d’éviter touteform

e de spéculation sur les changes.Toute évolution de cetteparité ne pourra se faire qu’au travers de cet organism

e.Les Étatspourront sur dem

ande obtenir de cet organisme m

ondial desprêts

sans intérêt

et sans

échéance pour

financer leurs

investissements.

Ces investissem

ents auront préalablement dû

être votés démocratiquem

ent au sein du pays demandeur.

Ilsseront ensuite réexam

inés par la collectivité internationale pourvérifier

qu’ils ne

nuisent ni

à une

autre nation,

ni à

l’environnement.

L’utilisation de

ces fonds

sera strictem

entsurveillée par un organism

e international indépendant dont lesm

embres seront tirés au sort à l’intérieur d’un registre d’experts

assermentés.

En outre les fonds ne seront débloqués que partranches afin d’éviter tout abus et détournem

ent de leur vocation.L’ensem

ble des ressources naturelles sera déclaré patrimoine

mondial et m

is sous gestion et contrôle d’une organisation

Un p

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ar les cito

yens

359

pendant la période des 30 glorieuses.Toutefois,ce mieux être des

uns n’a été rendu possible que par l’exploitation outrancière desautres et de la nature !

En quoi le capitalism

e est-il en train d’engendrer sapropre m

ort ?

L’erreur fondamentale qui apparaît aujourd’hui au grand

jour est qu’il a fondé la richesse sur la richesse monétaire et non

sur la vraie richesse,c’est-à-dire,la terre avec tout ce qu’elle offre,valorisée par le travail hum

ain.Cette erreur a conduit à concevoir

les modes de productions et de vie de façon linéaire (production,

consomm

ation,destruction – dans le souci prioritaire de réaliserun profit financier) au lieu de les concevoir de façons cyclique(production,consom

mation,recyclage – dans le souci prioritaire

d’entretenir et valoriser le patrimoine de richesses réelles)

Cette erreur d’appréciation crève m

aintenant les yeux autravers de deux signes :la fragilisation des équilibres écologiqueset l’épuisem

ent de certaines ressources naturelles non renou-velables ;la prépondérance considérable de la sphère financière etspéculative sur l’économ

ie réelle.

C’est pourquoi le systèm

e qui fera suite au capitalisme

devra reconnaître que la vraie richesse réside dans l’existencem

ême de notre planète considérée et respectée dans les équilibres

qui sont ceux inhérents à la vie :concevoir que le travail n’a paspour but de perm

ettre à chacun de « gagner sa vie »,vie qui a déjàété donnée par la nature,

mais de perm

ettre le maintien et

l’épanouissement de la V

ie sous toutes ses formes,que l’activité

soit marchande ou non.

Et deuxièmem

ent,considérer l’argent

non com

me

un bien

privé tirant

sa valeur

d’une rareté

artificiellement m

anipulée,m

ais comm

e outil collectif d’échangeém

is en proportion des richesses créées et des besoins pour unm

ieux être comm

un.

358

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 358

Page 181: Nouvelle Civilisation 2012

broyé,et le capitalisme qui à valorisé l’intérêt particulier,m

aisdans la négation de l’intérêt général.N

ous voilà à un point del’histoire de l’hum

anité où l’évidence,si l’on veut bien mettre de

côté pendant quelques instants nos préjugés,nos habitudes et

surtout nos peurs de perdre ce que nous croyons être notresécurité,nous invite à com

prendre enfin que ces deux intérêts nes’opposent en rien m

ais sont inconcevables l’un sans l’autre.C

’est cela que nous avons à accepter à apprendre,c’est cela quele post-capitalism

e devra incarner.

Nous

attendons vos

propositions sur

le site

:w

ww.jutier.net (en attendant la création du site dédié)

Un p

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ar les cito

yens

361

internationale qui veillera à la pérennité des ressources,à leur

équitable répartition entre les nations selon les besoins exprimés,

à leur remplacem

ent par des ressources innovantes alternatives ence

qui concerne

les ressources

non renouvelables,

à la

détermination de cours fixes valables pour le m

onde entierinterdisant toute form

e de spéculation.L’économ

ie mondiale

sera «relocalisée

»,afin

de tendre

à un

niveau m

aximum

d’autonomie

des peuples.

Les technologies

et com

pétencess’échangeront librem

ent sans marchandage afin de favoriser le

plus haut niveau d’autonomie possible le plus vite possible.C

elaperm

ettra en outre une réduction considérable des tensionsinternationales,

une disparition de l’émigration «forcée

»,une

meilleure

prise en

compte

de l’environnem

ent.L

es seuls

échanges internationaux se feront sur ce qu’il n’est pas possiblede produire localem

ent,ou pour éviter une crise.La recherchedans tous les dom

aines se fera dans le cadre d’une coopérationinternationale et ses aboutissem

ent librement accessibles à la

comm

unauté internationale.

Cet

inventaire est

certes très

incomplet.

Voir «U

nealternative de société :l’écosociétalism

e,(http://tiki.societal.org/tiki-index.php)

par AJ

Holbecq

auxéditions Y

ves M

ichel.N

ous nous

somm

es lim

ités à

lancerquelques grandes lignes afin de m

ettre en valeur le changement

de paradigme nécessaire.Là où aujourd’hui prévalent en tout et

partout les intérêts financiers d’une «élite»,

prévaudront les«bénéfices» sociétaux,

autrement dit tout ce qui génère une

meilleure qualité de vie dans un équilibre harm

onieux entre«intérêt particulier » et « intérêt collectif ».C

ar ce qui ne ressortpeut-être pas clairem

ent de cette proposition,c’est le désir de

«réconciliation » de tout ce qui aujourd’hui s’oppose.En fait sinous

regardons notre

récente histoire,

nous n’avons

faitl’expérience que de deux systèm

es ancrés l’un et l’autre dans unedualité com

pétitive.Le collectivism

e qui à voulu privilégierl’intérêt com

mun,

mais dans la négation de l’individu qu’il a

360

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 360

Page 182: Nouvelle Civilisation 2012

10

Stratégie politique

La philosophie a préparé,comm

encé,favorisé la révolutionactuelle,cela est incontestable.M

ais les écrits ne suffisent pas,il fautdes actions.Jean-Paul M

arat (1743 -1793).

Se rebeller est juste,désobéir est un devoir,agir est nécessaire !

Portail sur

la R

évolution française

:http://fr.w

ikipedia.org/wiki/Portail:R

%C

3%A

9volution_fran%C

3%

A7aisePour qu’il y ait des m

aîtres,il faut qu’il y en ait qui

acceptent d’être

esclaves!

Dans

l’antiquité,du

temps

deSpartacus,le soulèvem

ent des esclaves était risqué,les révoltésrisquaient leurs vies! A

ujourd’hui,les salariés acceptent un

managem

ent oppressant,ils acceptent la soumission à des petits

despotes par peur de perdre quoi ? Un salaire de m

isère pouracheter des gadgets ? L’exclusion sociale d’une société basée surl’hypocrisie et le m

ensonge ?

Tout stress au travail devrait être interdit.Nos m

oyens deproduction sont de plus en plus efficaces.

On gaspille et on

déploie une

énergie extraordinaire

pour faire

consomm

ertoujours davantage afin de m

aintenir la croissance.Et on se doitd’être toujours plus com

pétitif,dynam

ique et rentable pourgagner la guerre économ

ique.C’est vraim

ent n’importe quoi !

Pourquoi courir comm

e des rats ? NO

N,vraim

ent,il n’y a aucuneurgence à s’agiter de la sorte !

363

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 362

Page 183: Nouvelle Civilisation 2012

paillettes et la popularité.Il étale devant les caméras du m

ondeentier ses relations privilégiées avec les hom

mes les plus riches de

la planète.« On a vu des peuples opprim

és demander au prince

des spectacles,com

me le seul rem

ède à leurs maux »,

écrivaitM

arat en 1792 dans «Les chaînes de l’Esclavage,(http://classiques.uqac.ca/classiques/m

arat_jean_paul/chaines_esclavage/m

arat_chaines_esclavage.pdf ) ».« Ce ne sont que

jeux,fêtes,danses et chansons.Mais dans ces jeux,le peuple ne

voit point les maux qu’on lui prépare,il se livre aux plaisirs.» O

uencore

:«Q

ue le prince dépense en fêtes,en banquets,

entournois,les deniers publics,on voit ses stupides sujets,loin des’indigner de ces odieuses prodigalités,

admirer en extase ses

folies,et vanter sa magnificence.»

Com

ment ne pas voir que si les m

oyens et la forme des

distractions ont changé,le but recherché est exactem

ent lem

ême

? Le jour de la grève générale des transports,Sarkozy

annonce son divorce.À la fin de la visite de K

adhafi (négativepour l’im

age du prince),on apprend son idylle avec une starlette.Pendant que des pom

piers ramassent le cadavre d’un « sans

grade»,m

ort de froid à quelques pas du Ritz et de l’H

ôtel deC

rillon,Sarkozy

part en

Egypte à

bord du

jet d’un

ami

milliardaire.L’apôtre du « travailler plus pour gagner plus » est

toujours en

vacances,en

Jordanie,lorsque

les personnels

hospitaliers luttent pour réclamer le paiem

ent de 23 millions

d’heures supplémentaires.Enfin,lors d’une conférence de presse

où il annonce la fin prochaine des 35 heures,le prince évoque unprojet de m

ariage.

Il y a des signes que le spectacle comm

ence à fatiguerm

êmes les plus dupes.

Une tendance lourde se dégage des

sondages.Les

cotes de

popularité du

président et

de son

gouvernement sont en chute libre.M

ais cette baisse de popularitén’a rien d’étonnant.Elle traduit la prise de conscience,chez lessalariés

qui subissent

de plein

fouet la

politique du

Straté

gie

politiq

ue

365

La révolution non-violente comm

ence par le refus,le

courage de dire non ! De dire non aux publicités,au m

arketing,à la culture de superm

arché et de TF1,à la consom

mation.La

vraie liberté,c’est la capacité de contrôler ses désirs,ses pulsionsd’achat,c’est la sobriété.La vraie liberté c’est de dire non à touttravail qui ne vous sem

ble pas vraiment bénéfique à la collectivité,

à vos concitoyens ;de dire non à la guerre économique ;de dire

non aux actionnaires,aux banquiers,aux fonds de pensions,auxpatrons qui gagnent 1M

€par an ou plus et qui nous disent que

l’on est en compétition avec les ouvriers chinois et qu’il faut être

plus dynamique et perform

ant !

Les risquophiles sont les fers de lance de la croissance.Ce

sont des homm

es et des femm

es au dessus de la plèbe qui sontcapables de prendre des risques et qui m

éritent des salairesexorbitants et des parachutes dorés.Bullshit ! C

e sont ces abrutisqui contribuent par leur agitation à la production de toutes cesm

erdes de notre société de consomm

ation.Il faut,

de touteurgence,

les empêcher de nuire.Toute cette énergie hum

ainegaspillée dans la production d’objets,d’innovations de pacotille,d’arm

es,d’em

ballages,de

panneaux publicitaires…

c’est,

véritablement,pathétique !

A la lecture du Prince de N

icolas Machiavel,force est de

constater que les ruses et artifices de « l’art de gouverner » n’ontpas changé.

Semer la division

;alterner les m

enaces et lesflatteries

;feindre

la com

passion,vis-à-vis

des souffrances

populaires,pour mieux les perpétuer ;détourner les esprits vers

des sujets futiles:tout cela fait partie,

depuis des siècles,des

méthodes gouvernem

entales des classes dirigeantes.Et Sarkozy,notre

prince contem

porain,notre

hamster

national,notre

champion de l’agitation,notre V

RP de choc,en use à l’excès.

Celui qui s’est posé en cham

pion des opprimés et des

«sans grade » se prélasse dans le luxe,la recherche du plaisir,les

364

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 364

Page 184: Nouvelle Civilisation 2012

Le FMI,qui est d’habitude le prem

ier à se jeter sur cegenre de situation en rugissant qu’il faut faire des «ajustem

entstructurels»,

c’est à dire libéraliser à outrance,ne l’ouvre pasquand ce genre de crise affecte les pays riches.

Incapable del’anticiper,et encore m

oins de calmer la panique,le FM

I montre

à cette occasion son vrai visage:celui d’une institution dont le

seul but est d’étrangler les pays émergents pour aspirer leurs

économies vers la finance.En dehors de ça,le FM

I ne sert à rien.

Il va devenir un rien plus compliqué de vendre aux

Français les retraites par capitalisation et de chanter les louangesdes fonds de pensions;

puisque sans trop s’y connaître enm

acroéconomie,le pékin m

oyen s’informe un peu quand m

ême,

et constate que le système qu’on veut lui vendre est stable com

me

de la nitroglycérine sur des montagnes russes déréglées.D

e plus,l’im

pression d’incompétence généralisée qui se dégage de cette

affaire ne va pas l’aider à accorder sa confiance à des gens qui,endéfinitive,ne contrôlent rien.

Christine Lagarde,

en déclarant l’été dernier «Je pensequ’on a le gros de la crise derrière nous» fait penser à l’A

lainM

adelin qui affirmait en 1986 que le nuage de T

chernobyl s’étaitarrêté aux frontières françaises.D

e deux choses,l’une :soit elle lepensait sincèrem

ent,alors elle est incompétente ;soit elle a m

enti,ce qui signifierait que son rôle de m

inistre se borne à donner desgages à la spéculation et à rassurer les places boursières.D

ans lesdeux cas,elle n’a aucun pouvoir d’action sur ce qui se passe,et lepolitique se contente d’être spectateur de quelque chose sur quoiil n’a aucune prise.

Au final,qui va payer ? C

omm

e d’habitude,dans ce genrede crise se ne sont pas les spéculateurs et la sous-classe deparasites qui gravitent dans la finance qui vont payer les potscassés,m

ais les salariés qui vont se faire licencier pour cause dechutes des actions de leur entreprise.

Il suffit de prétexter le

Straté

gie

politiq

ue

367

gouvernement,m

ais aussi dans les couches relativement aisées de

la population,que la «rupture

» promise par Sarkozy n’est en

réalité que la poursuite et l’aggravation de la politique menée par

Chirac et V

illepin.

L’attaque contre les régimes spéciaux n’était que le

prélude à une attaque contre toutes les retraites.Les 35 heuressont aujourd’hui en danger.

Alors que plusieurs m

illions depersonnes sont m

al-logées et dans l’impossibilité d’acheter un

logement,

le gouvernem

ent,s’inspirant

directement

de la

politique de Thatcher dans les années 80,veut organiser la vente

des HLM

,alim

entant ainsi la spirale spéculative du secteurim

mobilier.En 2007,le pouvoir d’achat a fortem

ent baissé chezles m

illions de travailleurs du bas de l’échelle salariale,les

précaires et les chômeurs.

La baisse de l’activité économique aux Etats-U

nis et,prochainem

ent,en C

hine,ne pourra qu’aggraver encore les

perspectives.Le

patronat et

le gouvernem

ent redoubleront

d’ardeur pour conserver leurs profits au détriment du reste de la

société.La crise actuelle résulte de la faillite d’un système.Elle

n’est pas,au fond,la conséquence de la politique de Sarkozy.Sile Parti Socialiste était au pouvoir,ses dirigeants seraient en traind’appliquer une politique sem

blable à celle de Sarkozy,puisqu’ilssont,eux aussi,liés corps et âm

e à ce mêm

e système.M

ais quellesconclusions peut-on tirer de la chute des cours en ce débutd’année 2008 ?

Pour comm

encer,et contrairem

ent à ce que braillent àlongueur d’années les ânes du tout-m

arché,celui-ci ne s’auto-régule pas.

Le Marché n’est donc pas,

ô surprise,cette belle

mécanique qui fonctionnerait par la grâce d’une «m

ain invisible»

omnisciente et bienveillante,m

ais une construction bien humaine

n’ayant rien

de «naturel».

En

l’occurrence,le

suivisme

moutonnierdes traders qui passent en fait leur tem

ps à regarderce que fait le voisin pour faire pareil.

366

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 366

Page 185: Nouvelle Civilisation 2012

autour d’un programm

e qui pose concrètement la nécessité de

briser l’imm

ense pouvoir d’une infime m

inorité de la population,à savoir les Bolloré,

les Lagardère et autres qui contrôlent lesbanques,l’industrie et la grande distribution.La France est unpays très riche.

Ses moyens économ

iques sont parmi les plus

importants au m

onde.Mais sa richesse et ses m

oyens ne sont passous

contrôle dém

ocratique.Tant

qu’une infim

e m

inoritéconservera la propriété des grands m

oyens de production et de lacréation m

onétaire,la richesse produite ne sera jamais au service

de l’ensemble de la société.

ww

w.dailymotion.com

/playlist/x25ow_akiraaaaaa_w

orld/video/xm

eps_keny-arkana-autre-monde-possible_creation

Keny A

rkana > Autre M

onde Possible.Histoire et dégât

de la mondialisation.

Interview de résistants du m

onde entier.D

ocumentaire sans voix off,

dense et très bien documenté.

Redonne courage et déterm

ination si jamais tu avais perdu un

peu la pêche !

Appel du 18 juin 2007.

Appel pour l’union des

mouvem

ents populaires et socialistes

Proposition de texte pour

Un appel à la m

obilisation générale,à l’unification de

toutes les

forces de

résistance civique,

syndicale,politique,

citoyenne,associative,

évidemm

ent écologiste,

radicalement

sociale,en un réseau unifié,résolu et organisé de la Résistance

contre la brutalité capitaliste,un appel à la création d’un parti,m

ouvement,rassem

blement,véritablem

ent socialiste,écologisteet alter-m

ondialiste,à faire circuler parmi les m

ilitants du PCF,

de la LCR

,des Verts,d’Alter Ekolo,des O

bjecteurs de croissance,d’AT

TAC

,des collectifs unitaires,

des Alternatifs…

et de tousceux qui n’ont pas renoncé à construire un projet alternatif aucapitalism

e.

Straté

gie

politiq

ue

369

«contexte»,

et le

tour est

joué!

Et les

contribuables par

l’intermédiaire des banques qui vont réinjecter du pognon dans le

circuit pour éteindre l’incendie.Pognon qui sera celui de nos

impôts.N

ous allons donc cracher pour les errances d’une castede prédateurs écervelés,et ce ne sera pas la prem

ière fois mais

peut-être dernière!

Le marché ne «s’auto-régule

» pas,puisque ce sont les

institutions et les États qui passent derrière pour essuyer lesdégâts;ceux qui vivent de et sur la spéculation sont des escrocsincom

pétents et irresponsables;et contrairement à ce qu’on nous

raconte,il ne s’agit pas du mauvais com

portement de quelques

brebis galeuses,mais d’un processus inhérent au capitalism

e quiruinent au passage des m

illiers de vies.Mais soyons assurés qu’il

se trouvera bien un niais pour assurer qu’on peut «moraliser» les

marchés.Et pour les petits porteurs...ceux qui boursicotent,qui

surfent sur Boursorama,

qui redoutent de voir chuter leurschères,si chères actions.

Vu que le but du jeu,c’est que l’action monte,pas vrai ?

Pour pouvoir gagner des sous.Le plus de sous possible.Et peuim

porte que l’entreprise dont on possède l’action pollue.O

uexploite.O

u licencie massivem

ent pour vous faire plaisir.Ou paye

des milices pour intim

ider ses travailleurs.Mais ça,ce n’est pas

votre problème,n’est-ce pas ? Et puis,vous n’y pouvez rien,pas

vrai ? Acheter des actions et «s’am

user» à spéculer encourage unsystèm

e mortifère qui pille et détruit,m

ais bon,hein,on ne va paspenser à toute la m

isère du monde,c’est vrai,quoi,m

erde.Vous,petits porteurs,c’est très sim

ple :vous allez perdre votre chemise

et c’est bien fait pour vous.Vous n’aviez qu’à pas jouer au petitcapitaliste !

Certaines conclusions découlent de ce constat.

Il fautfrapper le capitalism

e à la tête.Il faut s’efforcer de se rassembler

368

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 368

Page 186: Nouvelle Civilisation 2012

temps pour dégager un véritable projet alternatif au capitalism

e alaissé un boulevard électoral au PS.

Plus que jamais il est

nécessaire de rompre avec les idées insipides du réform

isme

antilibéral,qui n’offrent aucune solution sérieuse aux fléaux ducapitalism

e et il n’est peut-être pas nécessaire non plus des’appuyer

sur un

mot

chargé d’histoire

comm

e le

mot

comm

unisme.

Un vaste chantier s’ouvre.C

’est à la reconstruction d’uneperspective porteuse d’espoir qu’il im

porte de s’atteler sansattendre.

Confrontées à une droite qui affiche sans com

plexe,pour la prem

ière fois de son histoire,une vision globale et

cohérente,les luttes ne trouveront leur pleine dynamique que si

comm

ence à exister une perspective de transformation radicale

sur le champ politique.

L’enjeu est bien d’entreprendre larefondation d’une vraie gauche.

La seule voie possible c’estd’inventer,de redécouvrir un vrai socialism

e.

Nous,ce que nous voulons c’est nous débarrasser d’une

idéologie qui a fait ses preuves en termes de nocivité pour l’être

humain et la planète.En fait,le clivage politique est toujours le

mêm

e depuis deux siècles.Depuis la R

évolution,il y a ceux quicroient en la vertu de l’économ

ie et ceux qui croient qu’un autrem

onde est souhaitable et de plus en plus indispensable.C

e n’est pas la fin de l’Histoire.Le capitalism

e que l’onappelle aujourd’hui néolibéral n’est pas un horizon indépassablepour l’hum

anité.Cette idéologie va m

ourir comm

e toute sociétéou civilisation.

La plate-forme program

matique com

mune se doit d’être

un projet de société véritablement alternatif au capitalism

e.Labase m

ême de ce projet doit inclure une réappropriation du

contrôle de la monnaie.C

ar sans capacité de battre monnaie le

pouvoir politique

n’est que

la m

arionnette de

la finance

internationale.

Straté

gie

politiq

ue

371

La droite décomplexée a gagné en 2007.Pour 2012,il faut

réinventer une vraie gauche.Le PS,soi-disant socialiste,a réussià prendre un peu plus de 200 sièges à l’A

ssemblée N

ationale mais

les dirigeants

socialistes se

contentent de

tirer pour

seulenseignem

ent de leur échec qu’il faut pousser la mutation de la

vieille social-démocratie.Ils entendent lui perm

ettre de trancherses derniers liens à la tradition socialiste et au m

ouvement

ouvrier,substituer une stratégie d’alliance au centre aux unionsde la gauche d’antan,transform

er leur formation en un outil aussi

performant à cette fin que le fut le N

ew Labour à la conquête du

pouvoir par Tony Blair en Grande-Bretagne.

Si les scenariim

enant à ces objectifs ne manquent pas –

d’une transformation

«à l’italienne » diluant la social-démocratie dans une force de

centre gauche,à la refondation du PS sur une ligne d’adaptationsans fard au libéralism

e,en passant par l’idée d’un parti de toutela gauche se disposant pour des alliances au centre

–,la tendanceest belle et bien celle-là.

Les socialistes n’ont aucune intention de s’attaquer auxseigneurs de la finance et à leur dogm

e:l’économ

ie.Le program-

me de R

oyal c’est la gestion pure et simple du capitalism

e,vaguem

ent dissimulée derrière un bouquet de phrases creuses

sur l’ordre,la justice,l’équilibre,l’harmonie,

le respect .Ce pro-

gramm

e ne contient absolument aucune m

esure susceptibled’am

éliorer les conditions de vie de la masse de la population.

C’est

dans ce

ralliement

au capitalism

e,dans

cette faillite

politique de la direction actuelle du Parti socialiste,dans ce videidéologique,

dans cette

absence de

réponse au

désastreéconom

ique,social

et environnem

ental engendré

par le

capitalisme,que réside l’explication fondam

entale de leur échec.

Mais pourtant,le PS est toujours le principal bénéficiaire

de la mobilisation contre la droite.L’incapacité de notre galaxie

altermondialiste,

écologiste,trotskiste et com

muniste à trouver

un candidat unique pour la présidentielle et surtout le manque de

370

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 370

Page 187: Nouvelle Civilisation 2012

Il est grand temps de changer de cap.C

ela ne sera pasfacile,

mais si nous acceptons de nous écouter les uns et les

autres,sans toujours penser être les seuls,dans chacun de nospetits clans,

à détenir la vérité,sans toujours m

anipuler noscam

arades des autres clans,alors un beau projet,

un nouveauparadigm

e,une grande idée,une vision pour le futur de la Franceet du genre hum

ain est possible.

Le pouvoir souverain,c’est le pouvoir du peuple.

Cela

veut dire qu’aucune considération macroéconom

ique,financière,m

onétaire ne doit empêcher une décision politique approuvée

par le peuple.Il n’y a pas de dieu économie,de loi de la finance

ou d’impératif m

onétaire.Certains pourraient se décourager en

pensant que la mondialisation capitaliste est allée trop loin et que

la France ne peut pas décider,seule dans son coin,de changer lesrègles du jeu.Voyons donc ! Il y a deux siècles,dans une Europecom

plètement dom

inée par une aristocratie décadente,la Francea-t-elle dem

andé l’autorisation pour se débarrasser du pouvoirdivin de la royauté

? Il est plus que temps de penser à se

débarrasser de la nouvelle aristocratie financière.

Malheureusem

ent,nous

qui préparons

ce projet

desociété qui tôt au tard rem

placera cette dictature financière,nousavons cafouillé pour la désignation de nos candidats aux électionsprésidentielles et législatives.Le rassem

blement de gauche anti-

libérale n’était,tout simplem

ent,pas prêt pour 2007.Sur

les bases

des collectifs

unitaires pour

unrassem

blement antilibéral de gauche,il s’agit de construire des

entités indépendantes

et souveraines,

des com

ités citoyens

autonome

(CC

A).

Ces

CC

As

devraient correspondre

auterritoire de la circonscription électorale législative et auraienttoute

latitude pour

désigner leurs

candidats aux

électionscantonales et législatives.

Notre objectif,ne l’oublions pas,c’est de gouverner pour

mettre en place un projet véritablem

ent alternatif au capitalisme.

Straté

gie

politiq

ue

373

Ce prem

ier point implique une abrogation du traité de

Maastricht,Proposition M

.Jutier : et un retour de la Banque de

France et du franc ainsi qu’une nationalisation des banques.A

mendem

ent P.Derudder :et une révision des statuts de la B

CE

afin que le pouvoir de la création monétaire soit retiré aux banques

comm

erciales et qu’il lui soit confié à elle seule.Si les autres

partenaires de l’Union Européenne traînent des pieds on peut

imaginer aller jusqu’à une sortie de l’Europe et un rétablissem

ent dufranc ém

is par la Banque de France afin de m

ontrer notredéterm

ination dans cette voie essentielle.D’autres m

esures à mettre en

place telles que le revenu citoyen d’existence,Proposition M.Jutier :

la nationalisation de toutes les entreprises cotées en Bourse,

ladissolution de la B

ourse des valeurs mobilières

Am

endement P.

Derudder : une règlem

entation spécifique pour les entreprises cotéesen B

ourse,une réforme des pratiques boursières pour en exclure la

spéculationainsi que toutes autres m

esures qui s’imposent par le

bon sens pour le bien comm

un aux niveaux écologique,sanitaire,agricole,éducatif,adm

inistratif,judiciaire…

Une des conditions pour organiser un tel m

ouvement

populaire d’ici à 2012 est de se débarrasser de cette visionhypocrite et défaitiste qui consiste à tenir un discours plus oum

oins révolutionnaire et à ensuite courir après le PS pour obtenirun strapontin.N

ous n’accepterons de négocier avec le PS que sinous som

mes en position de force.U

ne autre condition c’est quele PC

F,la LC

R,

les Verts et les Alternatifs acceptent de se

dissoudre dans ce mouvem

ent populaire et citoyen.Poursuivredans la voie des concurrences et de l’éparpillem

ent,amènerait à

se résigner à l’inexistence politique.S’il n’y a pas,dans les années à venir,une réorientation

vers de grandes idées radicalement anticapitalistes,vers un projet

de société vraiment alternatif,l’im

mense espoir issu du non de

gauche au référendum sur le T

CE risque de retom

ber et le peuplefinira par se résoudre à croire que c’est la fin de l’H

istoire et qu’iln’y a aucune alternative à cette idéologie de la m

archandise.

372

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 372

Page 188: Nouvelle Civilisation 2012

le sens du poil les idées et les émotions les plus sim

plistes.L’identité de la France,debout,devant le m

onde,c’est celle de laD

éclaration universelle des droits de l’homm

e et du citoyen,d’une conception universelle de l’identité hum

aine,sans critèresde naissance ou de fortune.

C’est

au peuple

français de

trouver les

solutionsparticulières qui correspondent à sa culture,à son histoire,à sonterritoire.Et de toute façon,il n’est pas possible de lutter contrela m

ondialisation financière sans un réel pouvoir qui puisses’opposer ferm

ement aux transnationales,aux fonds de pensions,

au pouvoir financier mondialisé.

La France pourrait,comm

e il y a un peu plus de deuxsiècles,m

ontrer l’exemple d’un changem

ent radical de régime.La

France,terre d’accueil,

de tolérance et d’échange,territoire

relativement

homogène

aux niveaux

linguistique,historique,

géographique et culturel pourrait être le théâtre d’une vraierévolution non-violente,d’une révolution profonde des rapportssociaux et de notre relation à la nature.L’avenir nous appartient.L’avenir sera ce que nous en ferons.

Cette prem

ière mouture a été com

posée par Marc Jutier

et amendée par Philippe D

erudder.

Straté

gie

politiq

ue

375

Pour cela il nous faut faire naître un parti,un mouvem

ent,uneforce politique structurée qui puisse négocier avec le PS dans unrapport de force à notre avantage.

Notre objectif doit être de

rassembler

des com

ités de

citoyens antilibéraux

pour une

véritable alternative à gauche,plus forts et unis derrière un

candidat unique

à l’élection

présidentielle en

2012 et

descandidatures unifiées aux législatives.

Ce rassem

blement au niveau national pourrait s’appeler

Union des m

ouvements citoyens socialistes (U

MC

S) ou Union

des m

ouvements

populaires et

socialistes (U

MPS).

Il faut

rassembler toutes les énergies antilibérales à gauche,afin qu’elles

finissent par devenir une authentique force politique.

Le mouvem

ent d’émancipation hum

aine qu’aurait pu êtrele com

munism

e est historiquement la base de ce m

ouvement,

mais il doit s’enrichir,se m

ixer et mêm

e se fondre dans un creusetcom

mun des réflexions et des cultures de toute l’hum

anité.

Au

capitalisme

mondialisé

ne peut

s’opposer qu’un

internationalisme.En outre,com

pte tenu de la diversité des luttesalterm

ondialistes,com

ment

construire une

alternativecom

mune

? La base mêm

e,c’est la souveraineté populaire,

l’appartenance à un peuple.Il nous faut partir de l’identité

humaine des peuples qui com

posent les États pour défendrel’intérêt

universel des

droits de

l’homm

e contre

celui des

transnationales de droit privé.

Pour recueillir l’adhésion populaire et donc une majorité

aux élections,il ne faut pas,

bien que le combat contre la

mondialisation

libérale soit

un com

bat international,

nierl’identité nationale qui est un repère pour le peuple afin derésister et construire de nouveaux m

odèles du vivre ensemble sur

un territoire.M

ais gardons-nous,bien sûr,

de tomber dans

l’étroitesse d’esprit du nationalisme qui consiste à caresser dans

374

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 374

Page 189: Nouvelle Civilisation 2012

rase de l’échec du socialisme réel et de la dictature du prolétariat.

Revenons à Jaurès.À

ses yeux,le socialisme devait être l’achève-

ment

de la

Révolution

comm

encée en

1789.Il

adhéraitpleinem

ent à

l’idée centrale

du socialism

e,qui

était la

substitution,à une société fondée sur « la propriété individuelle etcapitaliste,qui assure la dom

ination d’une partie des homm

es surles

autres hom

mes»,

d’une société

égalitaire et

finalement

comm

uniste,« un système d’universelle coopération sociale qui,

de tout homm

e fasse,de droit,un associé ».

Ayons la déterm

ination de proposer aux Français unprojet de société vraim

ent socialiste,ce que le PC

F ne faitm

alheureusement m

ême plus aujourd’hui.O

n voit bien à quoipeut m

ener une acceptation des règles du jeu capitaliste.Les

dirigeants du PS sont dans une phase de vide idéologique.Ils nesont plus qu’une assem

blée de loups,d’éléphants et de jeuneslions

sans convictions

qui cherchent

comm

ent m

anipulerl’opinion afin de reconquérir le pouvoir.

Le programm

e véritablement socialiste que nous devons

construire ensemble,doit s’enrichir de réflexions sur les dégâts de

la civilisation industrielle,sur l’absurdité d’une vision du monde

purement m

atérialiste.Une vision de l’hom

me plus globale doit

être envisagée.Le socialism

e a tout intérêt de s’enrichir dephilosophies extérieures au paradigm

e occidental.Je pense plusprécisém

ent à Gandhi ou au D

alaï lama.C

e dernier n’a-t-il pasdit,lors de son passage à l’A

ssemblée nationale en juin 1998,qu’il

se considère comm

e fondamentalem

ent socialiste,pour partie

bouddhiste,pour partie marxiste ? La réflexion socialiste ne peut

pas non plus ignorer les penseurs de l’écologie politique,tels queR

ené Dum

ont,Teddy Goldsm

ith,André G

orz,Ivan Illich,SergeLatouche,François Partant,H

enryk Skolimow

ski … Et pour finir

on ne peut pas lutter efficacement contre le capitalism

e si l’onn’inform

e pas nos concitoyens sur la mystification m

onétaire,l’im

mense escroquerie de la finance internationale.

Straté

gie

politiq

ue

377

Lettre ouverte à la secrétaire nationaledu Parti com

muniste français

Le 9 juillet 2007.

Madam

e Marie-G

eorge Buffet,Vous avez dit,juste après les élections législatives de juin,

que « tout doit être examiné,

réexaminé,

plusieurs idées sontém

ises,comm

e celle de décider de la création d’un nouveau parti,de le dépasser pour en fonder un avec d’autres ».Vous avez notéque le m

ot comm

uniste,qui renvoie à l’échec du «socialism

eréel»,représente un «poids» voire «un handicap

» pour le PCF.

Bravo ! Le C

ongrès de Tours et les 21 conditions de Lénine sontm

aintenant très loin ! Les rivalités entre ceux qui croient quel’État exprim

e une classe –la bourgeoisie – et ceux qui croient

qu’il exprime un rapport des classes ou le rapport de leur force

font partie de l’Histoire.

De toute façon,

qui peut pensersérieusem

ent qu’un vrai changement de régim

e – une nouvelleR

évolution – puisse se faire autrement que dém

ocratiquement ?

Nous som

mes tous pour la R

épublique.Les vieilles haines entrestaliniens et trotskistes font aussi partie de l’H

istoire.Par ailleurs,il est m

aintenant clair que le courant de l’écologie politique nepeut porter seul un projet de société alternatif à la m

ondialisationcapitaliste,

il a besoin de s’ancrer dans l’histoire des luttesd’ém

ancipation de ces deux derniers siècles.Il doit travailler main

dans la main avec le courant politique historique de lutte contre

le capitalisme.O

n sait depuis 1983 que l’on ne peut pas compter

sur le PS pour proposer une véritable alternative à l’idéologiedom

inante de la marchandisation du m

onde.Et les comm

unistesn’ont-ils pas une petite revanche à prendre sur ces pharisiens duParti socialiste ?

Ayons le courage de créer un nouveau parti qui fasse table

376

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 376

Page 190: Nouvelle Civilisation 2012

Voilà ! je tenais à vous faire part de mes encouragem

entsà cette grande idée que serait la dissolution du PC

F.Mais,s’il

vous plaît Madam

e,ne tardez pas trop,car cela prendra bien troisou quatre ans afin de se préparer pour les prochaines échéancesélectorales nationales.Bien à vous.

Marc Jutier

Le PS est m

alade,profitons-en pour l’affaiblir !

Cela fait longtem

ps qu’une partie de la gauche ne sedistingue plus d’une partie de la droite,

au concret de sesattitudes,de ses m

œurs et de ses pratiques.C

ela fait longtemps

qu’ils ont

un discours

et une

pratique européenne

etinternationale

très à

droite.D

es personnalités

marquées

à«gauche

» comm

e ces Kouchner,Besson,A

ttali,Lang,Védrine

et DSK

ont-ils des convictions ? Voyons donc ! Ces gens là n’ont

pas de convictions,ils n’ont que des désirs de pouvoir.Ils en ontrien à faire de trahir les électeurs de gauche.Et ne parlons pas deligne de conduite cohérente et fidèle à des engagem

ents supposésauthentiques de ces guignols! Pour certains,

ils sont vieux etcyniques,ils pensent que Sarko est là pour 10 ans,et ils veulentêtre m

inistres avant de partir !

Ils sont les mieux placés pour savoir que le PS est depuis

bien longtemps dans le vide idéologique le plus total et qu’il n’est

pas prêt de pouvoir affronter cette nouvelle droite décomplexée.

Bref,les rats quittent le navire ! Cela fait longtem

ps que les DSK

,les K

ouchner traînent dans les think-tanks internationalistes etm

ondialistes où s’homogénéisent l’idéologie et les pratiques des

grands financiers,hauts fonctionnaires et chefs de grands médias.

G8,

Bilderberg,D

avos,T

rilatérale,C

omm

ission européenne,conseils européens,

etc,la «gauche

» présente là n’était pastoujours à gauche de la droite,ni la droite à droite de la gauche,

Straté

gie

politiq

ue

379

Ce nouveau socialism

e,ce socialisme du X

XI em

e siècle finirapar devenir,tôt ou tard,m

ajoritaire dans ce pays.Et peut-êtreplus tôt que prévu ! L’H

istoire nous réserve parfois la surprise desoudains retournem

ents ! Qui aurait pu im

aginer la Révolution

en 1785 ou la crise des années 30 en 1925 ? Mêm

e si lecapitalism

e apparaît

aujourd’hui com

me

indépassable à

laplupart de nos concitoyens,il s’agit d’avoir une vision historiqueun peu plus large pour déceler que le capitalism

e finira par n’êtrequ’une petite parenthèse dans l’histoire de l’hum

anité.

Le 18 juin dernier,j’ai fait une proposition de texte pourun appel à la création d’un parti,m

ouvement,rassem

blement,

véritablement socialiste,

écologiste et altermondialiste,

à fairecirculer parm

i les militants du PC

F,de la LCR

,des Verts,d’Alter

Ekolo,des O

bjecteurs de croissance,d’A

ttac,des collectifs

unitaires antilibéraux,des Alternatifs…

et de tous ceux qui n’ontpas renoncé à construire un projet alternatif au capitalism

e.J’aiproposé le titre suivant:

Appel pour l’union des m

ouvements

populaires et socialistes.De nom

breux citoyens ordinaires et despersonnalités politiques plus ou m

oins connues font circuler surInternet des textes qui vont dans le m

ême sens.La rencontre-

débat « Maintenant,à gauche » du 7 juillet est égalem

ent unevolonté de reconstruire une autre gauche.

En fait,si le PC

Faccepte de se dissoudre sans arrière-pensées m

anipulatrices,alorsun im

mense espoir à gauche va naître.D

es dizaines de milliers de

citoyens n’attendent que cela.Des déçus des Verts,des unitaires

de la LCR

,des alterm

ondialistes et mêm

e des bouddhistes-m

arxistes-écologistes comm

e l’auteur de cette lettre seraientenchantés de participer à cette nouvelle aventure que serait lacréation du prem

ier parti politique vraiment novateur de ce

troisième m

illénaire.U

ne suggestion pour le nom de ce nouveau parti :U

MPS

(Union des m

ouvements populaires et socialistes) juste pour faire

un pied de nez aux deux partis qui détiennent 90 % des sièges à

l’Assem

blée nationale !

378

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 378

Page 191: Nouvelle Civilisation 2012

porcs se bousculent devant la gamelle.A

près les élections,les

porcs vont à la gamelle.Le PS n’est plus un parti de gauche ;

aujourd’hui c’est juste une machine à faire arriver des arrivistes.

Pauvres militants PS,

pauvres jeunots qui «y croient»,pauvre

piétaille manipulée par les pontes du PS qui n’ont pas trouvé de

place ailleurs pour leur plan de carrière !

Les trahisons politiques de l’appareil PS ne sont pasnouvelles ;

elles ont comm

encé quand Mauroy a été viré par

Mitterrand au profit de Fabius.La suite coule de source.Le PS

est devenu le deuxième fer au feu de la spéculation triom

phante.L’actualité «socialiste

» n’est que l’héritière de la perfusionanesthésiante de François M

itterrand.Il a tué le syndicalisme,

phagocyté les revendications politiques,et pire,détruit tout espoirde changem

ent et instauré le fatalisme dans les esprits.Je veux

bien croire sa femm

e,D

anielle,quand elle dit qu’il était un

socialiste sincère,m

ais ce pauvre Mitterrand est arrivé à un

mauvais m

oment de l’histoire.

La vague néo-libérale déferlaitd’outre A

tlantique et la guerre idéologique,la guerre froide étaitentrain d’être gagnée par le m

oins pire des deux systèmes!

Finalement,M

ao et Staline,entre autres,ont fait bien plus de mal

au socialisme que bien des ém

inences grises,des financiers ou desnéo-cons !

Plus personne,dans nos «élites intellectuelles»,ne remet

en cause le néo-libéralisme m

assacreur de populations et de laplanète.Le nouveau m

ot d’ordre :«il faut être pragmatique

» !L’appareil du PS a,depuis bien longtem

ps,abandonné la causedu peuple pour s’em

mitoufler dans ses privilèges.Toutes ces

«trahisons» n’en

sont pas,

car on

les voit

arriver depuis

longtemps.

Aucune

surprise.Sim

plement,

tous ces

gens-làrejoignent leur fam

ille naturelle :celle des nantis,des énarques,des exploiteurs,celle des égoïstes au service d’une seule cause :leSaint Fric,roi du m

onde ! Alors assez du PS !

Straté

gie

politiq

ue

381

mais tous là dedans contre les travailleurs en Europe,tous pour

leurs intérêts minoritaires de grands bourgeois.Et préparant les

plans pour nous casser la gueule,nous spolier,nous exploiter,dim

inuer nos droits,s’attaquer à nos retraites,

s’attaquer auxbiens publics,

aux services publics qui étaient hors du circuitm

archand.C’est Lam

y qu’il faut suivre,pour comprendre que ce

qui arrive maintenant n’est guère plus et déjà en cours depuis

longtemps.C

e ne sont pas des ralliements et des trahisons que

font ces braves gens.Ça fait longtem

ps qu’ils sont où ils sont.R

ien de plus,rien ne les distingue des autres.Se rajoute à cela lessoifs personnelles,les arrivism

es particuliers.

Au final ce sont tous des libéraux.

Ceux-là m

ême qui

vouent allégeance au pouvoir des transnationales et sous prétexted’une croissance qui du point de vue écologique,nous détruira,m

ettent à sac le bien comm

un,vendent les services publics,

sabordent la solidarité sociale,encouragent le com

merce des

armes et perpétuent la guerre m

ondiale sans fin.D

onc lerapprochem

ent de «socialistes» avec Sarkozy est tout a faitnaturel.

On se sent m

oins trahis aujourd’hui qu’hier,lorsque

Jospin signait les fameux accords de Barcelone ou qu’une

majorité de responsables socialistes défendaient le O

UI au traité

constitutionnel.A

u moins les choses se clarifient.

La grandetrahison est le fait que le PS a été noyauté,

infiltré,depuis

longtemps,par un courant social-libéral.La sinistre synthèse du

Mans a donc abouti au «Projet du PS

»,en 2006,

le moins

socialiste de son histoire.C

e fut la base du programm

e deSégolène.

Alors,la trahison de K

ouchner,la «promotion

» de DSK

( DSK

? gros dossier ! Voir :w

ww.voltairenet.org/article151921.htm

l),la «collaboration» de J.

Lang,hélas,ne sont pas étonnantes.Elles ont au moins le m

éritede faire tom

ber les masques.Les fuites vers l’adversaire seront

peut-être comm

e des purges salutaires.Durant les élections,les

380

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 380

Page 192: Nouvelle Civilisation 2012

leurs petits intérêts personnels avant le bien comm

un,l’intérêtgénéral.En fait,tous ceux qui n’ont pas renoncé à construire unprojet alternatif au capitalism

e devraient s’orienter vers uneunification de toutes les forces de résistance civique,syndicale,politique,

citoyenne,associative,

évidemm

ent écologiste

etradicalem

ent socialiste,en un réseau résolu et organisé.Il fautrassem

bler toutes les énergies antilibérales à gauche,afin qu’ellesfinissent par devenir une authentique force politique.Je crois quela seule option susceptible de redonner du pluralism

e et de l’unitéaux « collectifs locaux du non de gauche du référendum

du29

mai 2005

» ,que j’appellerais plus volontiers « Com

ité Citoyen

Autonom

e (CC

A) »,c’est de garantir leur autonom

ie locale laplus large avec un cadre national d’échange très souple et nonune structure pyram

idale avec un secrétariat devenu en 2006 uncollectif national et qui serait devenu dem

ain une directionpolitique.

Mais si,

au contraire,chaque clan continu à tirer la

couverture à lui,à essayer de manipuler les autres clans,alors ça

ne marchera pas ! C

’est bien pourquoi,ce nouveau parti doit seform

er par la base et non pas par des clans au niveau national.C

es clans,(PR

S,Bovistes,

Unitaires PC

F,anciens LC

R,A

lterEkolo,etc) seront,fort probablem

ent,les futurs courants de cerassem

blement

populaire.Les

clans nationaux

doivents’effacer au profit des m

ilitants de bases.

Donc,

sur les bases des collectifs unitaires pour unrassem

blement antilibéral de gauche,il s’agit de construire des

entités indépendantes

et souveraines,

des com

ités citoyens

autonomes

(CC

A).

Ces

CC

A

devraient se

constituerform

ellement,c’est à dire par une inscription et une cotisation

annuelle de 10 ou 20 €par an et par personne.C

es CC

A ou

MPSD

(Mouvem

ents Populaires et socialistes Départem

entaux)devraient correspondre au territoire du départem

ent et auraienttoute

latitude pour

désigner leurs

candidats aux

électionscantonales,

législatives et sénatoriales.C

es CC

A perm

ettraientaux citoyens de débattre véritablem

ent de politique et c’est la

Straté

gie

politiq

ue

383

On est certain depuis 1983 que l’on ne peut pas com

ptersur le PS pour proposer une véritable alternative à l’idéologiedom

inante de la marchandisation du m

onde.L’accentuation dela dérive social-libérale centriste du PS appelle autre chose que laconstruction d’une nouvelle petite force supplém

entaire à lagauche de la gauche.C

’est bien un nouveau grand parti de gauche,une nouvelle force politique à am

bition majoritaire véritablem

entsocialiste,qu’il nous faut construire.Pour contrer la tendance aubipartism

e et le recentrage social-libéral de la gauche,il ne suffirapas de construire une nouvelle petite form

ation à gauche de lagauche,

version protestataire ou version aiguillon du social-libéralism

e.Il faut viser plus grand et plus large.

La création d’une nouvelle force politiqueà am

bition majoritaire sur la base de

Com

ité Citoyen A

utonome (C

CA

)

La LCR

veut se dissoudre et créer un nouveau grand partianticapitaliste,bien ! Jean Luc M

élenchon a créé le PRS et rêve

d’un DIE-LIN

KE à la française,parfait! Les unitaires du PC

F,les Bovistes,

et plein d’autres clans veulent créer une nouvelledynam

ique à gauche,génial ! Maintenant,c’est le PC

F qui doitaccepter de se dissoudre dans ce m

ouvement populaire et

citoyen.Les Verts et les Alternatifs seront obligés de suivre par la

force des choses.N

ous somm

es des dizaines de milliers de

citoyens qui n’attendent que cela.D

es déçus des Verts,des

altermondialistes

et autres

militants

non encartés

seraientenchantés de participer à cette nouvelle aventure que serait lacréation du prem

ier parti politique vraiment novateur de ce

troisième m

illénaire.Poursuivre dans la voie des concurrences

et de l’éparpillement,

amènerait à se résigner à l’inexistence

politique.D’ailleurs,si le PC

F comm

e les autres petits partis degauche

n’acceptent pas

de se

dissoudre,on

pourra très

légitimem

ent se demander si leurs dirigeants,ne font pas passer

382

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 382

Page 193: Nouvelle Civilisation 2012

La base

mêm

e de

ce projet

doit donc

inclure une

réappropriation du contrôle de la monnaie et une éducation du

peuple à propos de l’outil de mobilisation de l’énergie hum

aine.C

ar sans capacité de battre monnaie et sans une com

préhensionfondam

entale de l’outil monétaire par le peuple,

le pouvoirpolitique n’est que la m

arionnette de la finance internationale.Ce

premier point im

plique une abrogation du traité de Maastricht,

un retour de la Banque de France et du franc ainsi qu’unenationalisation des banques.

Les autres mesures à m

ettre enplace

:le revenu citoyen d’existence,la nationalisation de toutesles entreprises cotées en Bourse,la dissolution de la Bourse desvaleurs m

obilières ainsi que toutes autres mesures qui s’im

posentpar le bon sens pour le bien com

mun aux niveaux écologique,

sanitaire,agricole,

éducatif,adm

inistratif,judiciaire

(voiram

endements dans le texte :A

ppel du 18 juin)… seront discutées

abondamm

ent d’ici 2012 par les militants puis par tous les

Français durant

les prochaines

pré-campagnes

électoralesnationales.

Pour nous rendre crédibles auprès de la population la plusproche des idées véritablem

ent socialistes,il faudrait faire la

distinction entre

objectif et

programm

e.Les

Français sont

conscients du fait que le capitalisme fait du tort à la grande

majorité des citoyens,des peuples et de la planète,m

ais ils necroient pas qu’il est possible de faire autrem

ent et les médias sont

là pour le leur faire croire.Ils nous considèrent com

me des

utopistes,des doux rêveurs qui croient encore à l’être humain.

Notre rôle devrait être de faire com

prendre que nos objectifs neseraient atteints que par étapes,

et que nous ne pouvions quenom

mer les quelques prem

ières,la suite étant tributaire de

l’implication des citoyens et des peuples du m

onde.Il nous

faudra donc insister sur la notion d’étapes,de processus et depriorités,

en montrant les liens avec nos objectifs.

Il nous fautconvaincre que nos étapes sont réfléchies,calculées et réalistes.

Straté

gie

politiq

ue

385

meilleure façon de leur donner envie de se réapproprier la gestion

de la cité.Le scrutin uninominal à deux tours à l’avantage de

permettre aux citoyens d’un territoire de trouver,parm

i eux,leurreprésentant

et c’est,

je crois,

un processus

profondément

démocratique.U

n scrutin à la proportionnelle ne fait que le jeudes « clans » et des appareils au niveau national.Les m

embres de

ces CC

A seraient libres d’être encartés dans n’im

porte quel partide gauche.M

ais quel est l’intérêt d’être encarté dans des partisqui n’ont pas d’avenir et qui vont se dissoudre

! La prim

aire pour la présidentielle de 2012 doit êtreorganisée relativem

ent tôt en 2011.Plus la désignation du

candidat se fera tôt,plus le candidat aura le temps de faire une

pré-campagne suffisam

ment longue pour se faire connaître dans

toutes les circonscriptions et de tous les Français.Si nous

disposons de CC

A constitués;

seuls leurs mem

bres dûment

enregistrés –avant le 31 décem

bre 2010 par exemple

– pourrontvoter lors de cette prim

aire.Et je ne vois pas com

ment on

pourrait procéder autrement si on veut un candidat légitim

e etincontestable.

Le processus de double consensus qui avait étéadopté en 2006 pour désigner un candidat a été,il faut bien ledire,une véritable farce !

Le rassemblem

ent au niveau national pourrait s’appelerU

nion des mouvem

ents citoyens socialistes (UM

CS) ou U

niondes m

ouvements populaires et socialistes (U

MPS).Le nom

sera,de toute façon,décidé par le vote des m

ilitants.La plate-forme

programm

atique comm

une se doit d’être un projet de sociétévéritablem

ent alternatif

au capitalism

e.L

e program

me

véritablement socialiste que nous devons construire ensem

ble,doit s’enrichir de réflexions sur les dégâts de la civilisationindustrielle,

sur l’absurdité d’une vision du monde purem

entm

atérialiste.U

ne vision de l’homm

e plus globale doit êtreenvisagée.

Et on ne peut pas lutter efficacement contre le

capitalisme

si l’on

n’informe

pas nos

concitoyens sur

lam

ystification monétaire,

l’imm

ense escroquerie de la financeinternationale.

384

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 384

Page 194: Nouvelle Civilisation 2012

1.Le prem

ier de ces dix devoirs est la libéralité,la

générosité,la charité.Le souverain ne doit pas avoir d’avidité nid’attachem

ent pour la richesse et la propriété,m

ais il doit endisposer pour le bien-être du peuple.

2.Un caractère m

oral élevé.Il ne doit jamais détruire la

vie,tromper,voler ni exploiter les autres,com

mettre l’adultère,

dire des choses fausses,ni prendre des boissons enivrantes.C’est-

à-dire qu’il doit au moins observer les C

inq préceptes du laïc.

3.Sacrifier tout au bien du peuple.

Il doit être prêt àsacrifier son confort,son nom

et sa renomm

ée,et sa vie mêm

edans l’intérêt du peuple.

4.Honnêteté et intégrité.Il doit être libre de peur ou de

faveur dans l’exercice de ses devoirs ;il doit être sincère dans sesintentions et ne doit pas trom

per le public.

5.Am

abilité,affabilité.Il doit avoir un tempéram

ent doux.

6.A

ustérité dans les habitudes.Il doit m

ener une viesim

ple et ne doit pas se laisser aller au luxe.Il doit être en

possession de soi-mêm

e.

7.Absence de haine,m

auvais-vouloir,inimitié.Il ne doit

garder rancune à personne.8.

Non-violence (ahim

sa),ce qui signifie qu’il doit non

seulement ne faire de m

al à personne,m

ais aussi qu’il doits’efforcer de faire régner la paix en évitant,en em

pêchant la guerreet toute chose qui im

pliquent violence et destruction de la vie.

9.Patience,pardon,tolérance,compréhension.Il doit être

capable de supporter les épreuves,les insultes et les difficultéssans s’em

porter.

Straté

gie

politiq

ue

387

Une

des conditions

pour organiser

un m

ouvement

populaire qui

soit en

ordre de

bataille pour

affronter les

échéances électorales de 2012 est de se débarrasser de cette visionhypocrite et défaitiste qui consiste à tenir un discours plus oum

oins révolutionnaire et à ensuite courir après le PS pour obtenirun strapontin.N

ous n’accepterons de négocier avec le PS que sinous som

mes en position de force.Il nous faut croire que c’est

possible,que l’on peut gagner.Sinon,il vaut mieux rester couché

et laisser ces pharisiens du PS abreuver le peuple de leurdém

agogie.

Les valeurs du parti au pouvoir sont :l’argent,le profit,lacom

pétition,l’égoïsm

e,l’individualism

e,la

croissance.L

esvaleurs de notre courant politique sont:l’am

our,le partage,lacoopération,l’altruism

e,la convivialité.

Partir des

aspirations populaires

demande

beaucoupd’exigence de la part des futurs élus.

Celle de respecter ses

engagements,de travailler au bien com

mun et d’avoir le courage

de ne pas céder aux intérêts privés.Les futurs élus peuvent,sanscrainte,

s’inspirer,du

dhamm

apadatthakatha qui

aborde le

problème d’un bon gouvernem

ent.Le Bouddha Sakyam

ounim

ontra com

ment

tout un

pays pouvait

devenir corrom

pu,dégénéré et m

alheureux quand les chefs du gouvernement,c’est-

à-dire roi,m

inistres et fonctionnaires deviennent eux-mêm

escorrom

pus et injustes.Pour qu’un pays soit heureux il doit avoirun gouvernem

ent juste.Les principes de ce gouvernement juste

sont exposés par le Bouddha dans son enseignement sur les «D

ixD

evoirs du Roi»,tel qu’il est donné dans les Jataka.Bien entendu

le mot «roi» (R

aja) d’autrefois doit être remplacé aujourd’hui par

le mot «gouvernem

ent».Par conséquent,les «Dix D

evoirs duR

oi» s’appliquent maintenant à tous ceux qui participent au

gouvernement,chef d’état,m

inistres,chefs politiques,mem

bresdu corps législatif et fonctionnaires d’adm

inistration.

386

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 386

Page 195: Nouvelle Civilisation 2012

des Glières 2 jours avant le 2

etour de l’élection.Ayant pris soin

de ne pas prévenir les anciens résistants eux-mêm

e,M Sarkozy a

fait mine de verser une larm

e à la lecture de la dernière lettre deG

uy Môquet.Il est bon de rappeler que les valeurs portées par la

Résistance étaient à l’exact opposé du projet de société que

défend M Sarkozy,porte-voix d’une droite dure,décom

plexée,ouvertem

ent réactionnaire.

MA

NIFE

STE

P

OU

R U

NE

ALT

ER

NAT

IVE

Voici une très bonne analyse historique du capitalisme et

de la pensée politique de sa contestation.D

es propositions derem

ise en

question de

la civilisation

marchande

par la

relocalisation de l’activité productive,par d’autres types de

rapports sociaux,par l’utilisation de la gratuité comm

e moyen de

lutte,sont entre autres,

des moyens à disposition des citoyens

pour transformer notre civilisation.

ww

w.altermonde-sans-frontiere.com

Extraits

de «M

AN

IFEST

E

POU

R

UN

E

ALT

ER

-N

ATIV

E» U

ne contribution à une critique du système m

archandet à l’élaboration d’une stratégie pour son dépassem

ent parPatrick M

IGN

AR

D.

L’indigence théorique,dans lequel se débat actuellement

la pensée politique,augure m

al d’une alternative rapide ausystèm

e marchand en passe de parvenir à l’expression ultim

e deses contradictions.C

ette phase,à la fois de sa puissance relative,et de sa décadence inéluctable,

n’est pas synonyme d’un

ralentissement des dégâts sociaux et écologiques qui sont la

conséquence logique de son fonctionnement,

c’est mêm

e lecontraire que l’on peut constater.

Il est aujourd’hui un faitindubitable,et qui doit être dit,m

ême si cela est dur et difficile à

accepter:la

Gauche

est m

orte.C

ette G

auche avec

ses

Straté

gie

politiq

ue

389

10.Non-opposition,non obstruction.C

’est-à-dire qu’il nedoit pas s’opposer à la volonté populaire,ne contrecarrer aucunem

esure favorable au bien-être du peuple.En d’autres termes,il

doit se tenir en harmonie avec le peuple.

(Extrait de L’enseignement du B

ouddha d’après les textes lesplus anciens de W

alpola Rahula

aux éditions Point Sagesse)

C’est donc bien du courage,de la sagesse,de l’abnégation

et de la détermination qu’il nous faut pour gagner en 2012.Pour

cela il nous faut faire naître un parti,un mouvem

ent,une forcepolitique structurée qui puisse négocier avec le PS dans unrapport de force à notre avantage.

Notre objectif est d’être

rassemblée et unis en 2012

;derrière un candidat unique à

l’élection présidentielle

et des

candidatures unifiées

auxlégislatives.

Notre objectif c’est de gouverner pour m

ettre enplace un projet véritablem

ent alternatif au capitalisme.

Et pour nous donner du courage

écoutons le message des anciens

Appel

à la

comm

émoration

du 60

eanniversaire

duProgram

me du C

onseil national de la Résistance.

Le 15 mars

1944,le CN

R,dans la clandestinité,a jeté les bases du systèm

esocial français,

que nous voyons,m

ois après mois,

se fairedém

anteler par la droite.Voici ce qu’en disaient les acteurs de cetem

ps lointain,m

ais pourtant si moderne

:Plus que jam

ais,à

ceux et celles qui feront le siècle qui comm

ence,nous voulonsdire avec notre affection :

«Créer,

c’est résister.R

ésister,c’est

créer»… suite vidéo ou texte sur :w

ww.alternatives-im

ages.net(6’17’’).

À l’appel d’anciens résistants,

une manifestation s’est

tenue sur le plateau des Glières,et a rassem

blé 1500 personnes,ce une sem

aine après la venue de...M

Sarkozy.En effet,

MSarkozy,

adepte du

«travail-famille-patrie

»,a

tenté de

récupérer l’héritage de la Résistance en se déplaçant sur le Plateau

388

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 388

Page 196: Nouvelle Civilisation 2012

existence.Toutes ont disparu.Le système m

archand,à l’image de

ses prédécesseurs,croit lui aussi en la « rationalité » de son

fonctionnement et en l’éternité de sa dom

ination.Lui aussi

disparaîtra pourtant dans les affres de ses contradictions pousséesà leur paroxysm

e.Le discours sur sa temporalité historique et son

caractère éphémère est systém

atiquement accusé de nihilism

e,etl’espoir en un m

onde nouveau,respectueux de l’Hom

me et de

son environnement,est im

médiatem

ent qualifié d’utopique [… ]

Le discours de l’Alternative est,aujourd’hui,en grande

partie inaudible face à la puissance idéologique et médiatique des

appareils de propagande du système m

archand,et face aux

difficultés de repenser cette alternative après les désastreusesexpériences du « socialism

e réel » et les politiques collaboration-nism

es des « Gauche ».Voir article com

plet sur :http://endehors.org/new

s/manifeste-pour-une-alternative

Straté

gie

politiq

ue

391

organisations,ses référents théoriques,ses pratiques a disparu.Q

ue les valeurs qui l’ont fondée,et qui sont universelles et

atemporelles,

nous restent,c’est évident et m

ême souhaitable.

Quelle reste dans les m

émoires et les cœ

urs comm

e mom

ent del’H

istoire,soit,

mais arrêtons de vouloir vivre,

et construirel’avenir,dans ce souvenir.M

aintenir la fiction,vouloir la « fairevivre »,par ce qui ne peut être que des artifices,nous condam

neà errer dans des discours et des stratégies d’un autre tem

ps dontnous

voyons aujourd’hui

les effets

dévastateurs dans

lesrepositionnem

ents,les débats et surtout dans,ce qui est le plusgrave,les luttes.

Cette fiction de la G

auche,les organisations qui la

composent en ont évidem

ment un besoin vital.

C’est elle qui

constitue leur raison d’être et leur seul moyen d’accéder au

Pouvoir.Par l’affect,

la culpabilisation,le m

arketing politique,elles usent de tous les stratagèm

es pour exister et faire vivre cettefiction.C

ette fiction de la Gauche,le systèm

e marchand en a,lui

aussi,absolument besoin ne serait ce que pour m

aintenir,auprèsdes citoyens,l’illusion d’une possible alternance perm

ettant defaire patienter,

de « lâcher du lest » sur quelques questionssociales,faire passer en douceur des m

esures antisociales,voiredésam

orcer les crises… sauvant ainsi l’essentiel du systèm

e.Larem

ise à plat des conceptions,des concepts et des stratégies estdevenu un im

pératif politique catégorique.Au stade où en sont

les organisations politiques,le travail,de réflexion et d’élaborationcollectif est m

anifestement stérile,je n’en prendrais pour preuve

que le dramatique et dérisoire « dialogue » des collectifs unitaires

en France en 2006-2007.Les prétentions,

les préjugés,les

ambitions,

les intérêts

personnels et

bureaucratiques ont

transformé cette initiative,

à priori fort intéressante,en un

capharnaüm d’idées décousues qui a fait que « la m

ontagne aaccouché d’une souris ».

Toutes les civilisations ont cru en l’éternité de leur

390

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 390

Page 197: Nouvelle Civilisation 2012

l’élaboration collective,

la form

ation,l’action

militante

etl’éducation populaire.PR

S a été fondée en mai 2004 à l’initiative

de Jean-Luc Mélenchon.w

ww.prs12.com

;ww

w.prs86.org

ww

w.republiquesociale.fr :D

es citoyens ayant choisi le camp de la R

épublique,de laG

auche et du Socialisme,que nous soyons m

ilitants politiques,syndicalistes,associatifs,tous en prise avec le m

ouvement social.

Notre devise est issue de la profession de foi de Jean Jaurès aux

élections législatives de 1906 :« Sans la République,le Socialism

eest im

puissant,sans le Socialisme,la R

épublique est vide.»

ww

w.carre-rouge.org :En ce début du

XX

I eme

siècle,le systèm

e fondé sur lapropriété privée des m

oyens de production et l’État bourgeoism

enace l’humanité entière de barbarie.

La mondialisation-

globalisation de la production et des échanges,la financiarisationdes investissem

ents,l’âpreté de la concurrence inter-capitaliste fontpeser sur les peuples,la classe ouvrière,les salariés en général,lesrisques de véritables cataclysm

es.En Afrique,en A

mérique latine,

dans les pays de l’ex-UR

SS,s’écrit déjà dans le sang et la misère

l’avenir que le système capitaliste réserve aux peuples des pays

industrialisés.A

lors qu’il concentre à un niveau jamais atteint

depuis la Seconde Guerre m

ondiale ses contradictions,le capita-lism

e est engagé dans une offensive stratégique contre la classeouvrière internationale :une arm

ée de chômeurs couvre la planète

;la paupérisation jusqu’alors réservée au tiers-m

onde gagne dessecteurs entiers des pays d’Europe et des États-U

nis,frappant deplein fouet notam

ment la jeunesse condam

née aux petits boulots,àla précarité,à la m

arginalisation.Les lois du marché s’appliquent

avec une brutalité inouïe.Dans un ouvrage salué par la critique,Le

passé d’une illusion,François Furet analyse les rapports selon luitissés entre com

munism

e et fascisme depuis la R

évolutiond’O

ctobre,et conclut en ces term

es:«D

éjà privé de Dieu,

l’individu démocratique voit trem

bler sur ses bases,en cette fin de

Straté

gie

politiq

ue

393

Sites militants

ww

w.alternativeunitaire2007.org :N

ous défendons un autre projet de société démocratique,

solidaire,antiraciste,

écologiste,fém

iniste et altermondialiste.

Hier com

me dem

ain,notre combat se poursuit pour rassem

blerles forces de la gauche de transform

ation sociale et ainsi changerle rapport des forces dans ce pays.R

ésister c’est possible,créer unautre m

onde c’est possible !

ww

w.comm

unistesunitaires.net :N

ous militons pour changer l’ordre d’un m

onde démoli

par la logique libérale et la domination du capital.N

ous nousinscrivons dans une visée de transform

ation sociale et noussom

mes partie prenante du m

ouvement antilibéral.N

ous voulonsconstruire un espace com

muniste ouvert en articulation avec les

luttes sociales et le mouvem

ent antilibéral.Ce m

ouvement est à

la fois résolument pluraliste et à la recherche d’une convergence

durable.S’inscrire dans cet espace permet de réinventer un projet

comm

uniste,de redéfinir l’apport critique de notre culture,derefonder notre utilité politique.

ww

w.gaucherepublicaine.org :Le journal du réseau de la G

auche républicaine,laïque,écologique et sociale.

ww

w.pourlarepubliquesociale.org :A

ssociation qui regroupe des militants issus de divers

horizons de la gauche.Elle se fixe comm

e objectif l’élaborationd’un projet politique capable de refonder une alternative degauche à la dom

ination matérielle et culturelle du capitalism

e denotre époque.O

uverte à celles et ceux qui se reconnaissent danssa déclaration de présentation,elle entend contribuer ainsi à unenouvelle

union des

gauches.Ses

modes

d’action sont

392

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 392

Page 198: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.cinquieme-zone.org :

Les «banlieues»,les quartiers les plus pauvres sont aussiles plus m

al équipés,les plus mal desservis par les transports et

les services publics.Ils sont ceux où la société capitaliste rejetteceux qu’elle exploite le plus et qu’elle condam

ne au chômage et

à la misère m

atérielle et morale.C

hômage,précarité,pauvreté,

racisme,violence,sont les produits d’une société injuste qu’il faut

combattre.Faute de quoi l’injustice et la m

isère seront le terreaudes fanatism

es.Les catégories les plus pauvres de la population,quelle que soit leur origine,les jeunes en particulier,n’ont pasd’autre

solution que

de reprendre

le com

bat collectif

desopprim

és contre les oppresseurs.C’est par les arm

es de l’actionpolitique et syndicale que les générations passées avaient obtenudes am

éliorations.C’est en reprenant ces traditions de com

batque nous enrayerons la spirale de la pauvreté.

ww

w.acontrecourant.org :C

’est un bulletin confectionné par une petite équipe dem

ilitant(e)s issus pour la plupart de la mouvance cédétiste du

temps où la C

FDT

prônait la lutte sociale et l’autogestioncom

me m

oyens d’émancipation du prolétariat et de l’H

omm

e.D

e sensibilité libertaire,dit-on d’A

Contre C

ourant.Possible.

Mais «A

CC

» (un petit nom qui a fait son chem

in) n’a pas le cultede l’étiquette.Il se veut sim

plement outil pour la lutte sociale.D

ece fait,il ne peut être perçu com

me une revue théorique m

ême

s’il lui arrive parfois,après la publication de textes denses,

deprovoquer dans ses colonnes ou ailleurs des débats,disons,d’unecertaine tenue

!

ww

w.le-militant.org :

L’objectif de ce site et des publications qui lui sontaccolées (M

ilitant et Praxis) est de promouvoir la nécessité du

dépassement révolutionnaire du capitalism

e et de l’avènement

d’une société

socialiste autogérée.

Ses rédacteurs

sont des

militants politiques (PS,PC

F,LCR

),syndicaux (CG

T,FSU).

Straté

gie

politiq

ue

395

siècle,la divinité histoire :angoisse qu’il va lui falloir conjurer [...]L’idée d’une autre société est devenue presque im

possible à penser,et d’ailleurs personne n’avance sur le sujet,

dans le monde

d’aujourd’hui,m

ême l’esquisse d’un concept neuf.

Nous voici

condamnés à vivre dans le

monde où nous vivons ».

L’ancienintellectuel stalinien le regrette sincèrem

ent,mais hélas,l’idée de

«révolution » ayant enfanté les monstruosités que l’on sait,il faut

admettre le m

onde comm

e il est,s’en satisfaire,comm

e un moindre

mal.La pensée de François Furet -président de la Fondation Saint-

Simon (voir C

h.2)– vertèbre actuellement toute l’idéologie

dominante.A

ccepter le monde tel qu’il est,sous peine de voir,en

cas de luttes anti-capitalistes victorieuses,de nouveaux goulags

ensanglanter la planète,tel est le postulat.Pour Furet,le choix seréduit à la soum

ission aux lois du marché...

ou à la barbarierévolutionnaire.Q

u’on ne s’y trompe pas,l’argum

ent ne manque

pas de force.La chute du mur de Berlin ne signifie pas,loin s’en

faut,que le stalinisme ait disparu de la scène de l’histoire

:il sertm

aintenant de repoussoir brandi devant les peuples du monde

entier:«Souvenez-vous de Staline,de ses crimes !» s’écrient les

golden boys...Les fondateurs de cette revue prennent radicalement

le contre-pied de cette affirmation.A

u tintamarre m

ultimédia des

hérauts de la pensée unique diffusant le vieil air de pipeau dulibéralism

e orchestré en symphonie triom

phale,nous opposons lanécessaire analyse de la condition hum

aine,de son éco-système plus

fragile et menacé que jam

ais par l’emprise barbare du Leviathan.

L’alternative reste :Socialisme ou Barbarie.…

Le pari que prétendengager notre revue,c’est d’apporter une contribution,si m

odestesoit-elle,à l’arm

ement politique des résistances qui m

ûrissent sousles eaux dorm

antes.Le mouvem

ent des peuples et des travailleursne se com

mande pas :il est l’ordre fondam

ental des sociétés.

ww

w.drapeaurouge.fr :W

eb comm

unautaire de Gauche

:actualités politiques,

chants révolutionnaires,

personnages m

arquants,culture,

mobilisations à venir ...

394

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 394

Page 199: Nouvelle Civilisation 2012

promouvoir de nouvelles idées fondées sur deux principes:

1°– L’homm

e devenu omnipotent par sa technologie et la

surpopulation doit établir un nouveau rapport avec le monde où

il vit,et dont il est devenu pleinement responsable.2°– Il doit se

réconcilier avec la nature et développer les qualités lui permettant

de vivre en harmonie tant avec ses sem

blables qu’avec les autresêtres vivants,dans le respect de la diversité biologique.

Le combat pour l’écologie est donc d’ordre politique,

économique,

social,juridique,

culturel,scientifique,

technique,philosophique

et com

portemental.

Il ajoute

aux droits

del’hom

me une dim

ension écologiste.Le droit à un environnement

sain est un droit fondamental,constitutif de tous les autres,car

dans un univers privé d’espace,d’arbres,d’eau ou d’oiseaux,iln’y a de liberté qu’illusoire.

L’écologie est le seul courant depensée de notre époque qui propose une rem

ise en questionprofonde des structures de la société,de nouveaux rapports avecles hom

mes,avec le travail,la nature,le T

iers-Monde,qui table

sur l’équilibre global du monde et de la planète,qui offre l’espoir

de mettre un term

e définitif à l’économie qui épuise,au travail

qui aliène,à la culture qui abrutit.Un systèm

e politique soucieuxdu bien public sur le long term

e induit nécessairement une autre

conception de la démocratie.D

e nouvelles structures de décision,des référendum

s d’initiative populaire,le contrôle des financespubliques,

la suppression d’un sénat de notables ruraux,la

construction d’un pouvoir juridictionnel européen,d’organismes

internationaux de protection de l’environnement sont,

entreautres m

esures,des objectifs impérieux.Les énergies propres et

renouvelables doivent être systématiquem

ent développées audétrim

ent du

pétrole et

du nucléaire,

et de

l’expansioninconsidérée

des transports.

L’agriculture productiviste

empoisonne les élém

ents,épuise les terres,détruit les paysages,m

artyrise les animaux.

L’écologie n’est pas un «retour à laterre

»mais

l’écriture d’un

nouveau chapitre

de la

penséepolitique.Il faut en finir avec les m

ythes du développement infini

sur une planète limitée,de la croissance quantitative,du progrès

Straté

gie

politiq

ue

397

http://survie-france.org :Survie est une association qui m

ène des campagnes

d’information et d’interpellation des citoyens et des élus pour une

réforme de la politique de la France en A

frique et des relationsN

ord-Sud.Elle fonde son action sur la légitimité qui incom

be àchacun d’interpeller ses élus et d’exiger un contrôle réel des choixpolitiques dans tous les dom

aines.Elle compte 1600 adhérents,

plusieurs centaines de militants et une vingtaine de groupes

locaux qui

relaient ses

campagnes

dans toute

la France.

L’engagement de Survie repose sur un constat :Les problèm

es dedéveloppem

ent et la pauvreté dans les pays du Sud ont avant toutdes causes politiques.C

’est donc dans le champ politique qu’il

convient d’agir.

ww

w.lacomm

une.org :Le groupe La C

omm

une est la section française de l’Unité

Internationale des Travailleurs - IV

eInternationale.

ww

w.droitsdevant.org :Droits devant !!

ww

w.attac.org :C

onstatant l’asservissem

ent de

parties toujours

plusim

portantes de nos sociétés aux marchés financiers et à la logique

du profit,Attac veut être une force de proposition d’alternatives.

Attac est née en 1998 et sa prem

ière proposition concrète a été lataxation des transactions financières pour créer un fond d’aide audéveloppem

ent et pour freiner la spéculation,cela a donné le nomde l’association A

T T

A C

:Association pour la Taxation des

Transactions financières pour l’A

ide aux Citoyennes et citoyens

pour des propositions concrètes d’alternatives à la pensée uniquenéolibérale et basées sur la solidarité.

ww

w.ecologie-radicale.org :Extrait de La C

harte Convention V

ie et Nature pour une

écologie radicale.Mouvem

ent de réflexion et d’action qui entend

396

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 396

Page 200: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.alencontre.org ;w

ww.la-sociale.net ;

ww

w.la-gauche.org ;http://reseaucitoyenslibres.free.fr ;http://dialogue-citoyen.blogspot.com

;w

ww.alternative-france.org ;

ww

w.recim.org/bonjour.htm

;ww

w.utopia-terre.org

Quelques sites m

ilitants locaux :w

ww.cac93.org ;w

ww.rezocitoyen.org ;

ww

w.attac-toulouse.org ;http://a.gauche.free.fr ;http://collectif34du29m

ai.free.fr ;http://europesolidaire.online.fr/spip ;http://collectif.200.loiret.free.fr ;http://colvilleurbanne.free.fr ;http://aixagauche.free.fr ;http://fsl47.info ;w

ww.collectif73.org ;

http://collectif-29-mai.over-blog.com

;http://nonbondynois.skyblog.com

;http://collectif63.org/ ;http://egal09.info ;http://collectifnord91.lautre.net/ressources/charte/C

harteV

DEF.21.08.2006.pdf ;

http://collectifnord91.lautre.net ;w

ww.am

is-humanite.com

;http://gagnyantiliberal.canalblog.com

;http://alternative50.over-blog.com

;O

rganisation national :ww

w.collectifdu29mai.org ;

Tous les sites des collectifs du 29 mai :

ww

w.collectifdu29mai.org/-Liens-et-W

eb-infos-.html

Sites pratiques :http://rezo.net ;w

ww.ipol.fr ;w

ww.agoravox.tv ;

L’observatoire de la vie politique française sur internet :w

ww.scrutin.org ;

Le site d’information sur la vie politique française :

ww

w.france-politique.fr

Straté

gie

politiq

ue

399

destructeur,avec les pratiques cruelles envers les homm

es et lesanim

aux comm

e avec les traditions qui les justifieraient,avec lespouvoirs de l’argent et de la technoscience,

les logiques deconsom

mation,les divertissem

ents dégradants.Au m

oment où

les républiques se sont sclérosées dans le clientélisme,

où lesocialism

e s’est effondré,où le libéralism

e impose son ordre :

l’arbre pour l’abattre,l’anim

al pour le torturer,l’hom

me pour

l’exploiter,le monde pour l’avilir,il est grand tem

ps de repenserla société et de lui faire franchir une nouvelle étape vers plus desensibilité,

de conscience

et de

compassion.

Repenser

entièrement le m

onde devient un défi.En ce sens,au-delà desm

entalités,des

nationalités,des

ethnies,des

religions,des

comm

unautarismes,

doit émerger une critique révolutionnaire,

c’est-à-dire im

pliquant un

changement

total,im

médiat

etprofond.

Ce changem

ent est urgent.C

ar les autres questions,aussi graves soient-elles,paraîtront toutes secondaires quand ils’agira de savoir si la vie sera encore possible dem

ain sur Terre.

ww

w.alternatifs.orgParti des A

lternatifs – Rouges et Verts

ww

w.planetenonviolence.org :U

ne colossale quantité d’articles sur l’économie,la non-

violence,la

science,l’écologie,

l’histoire…

à visiter

sanshésitation.

Quelques blogs à gauche toute :

ww

w.unir.asso.fr ;w

ww.lariposte.com

;w

ww.m

aintenantagauche.org ;http://gauchealternative.org ;w

ww.lautrecam

pagne.org ;w

ww.solidaires.org ;

http://lagauche.canalblog.com ;

ww

w.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ ;w

ww.ecotheurgie.com

;

398

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 398

Page 201: Nouvelle Civilisation 2012

Toutes les sociétés finissent par s’écrouler.La nôtre est unpeu com

me ces «program

mes de recherche

» qui finissent pardevenir stériles.Il faut alors accepter de nouvelles idées parce queles précédentes n’ont plus rien à donner.Il suffit d’ouvrir les yeuxpour voir que toutes les autres sociétés ont subi le m

ême sort.

L’exemple de la C

ité grecque,ou celui sans doute encore plusfrappant de la chrétienté m

édiévale,au XIII èm

esiècle,au temps de

Saint-Louis et de Saint-Thom

as.À

cette époque,les gens

devaient croire que la chrétienté était une réalité éternelle,et puiselle

s’est effondrée

relativement

vite.L’idée

que nous

représentons le

somm

et de

l’histoire hum

aine n’est

qu’unpréjugé,un m

ythe parmi d’autres.

Le

néo-libéralisme,

aboutissement

de cinq

sièclesd’histoire du capitalism

e,ne peut perdurer éternellem

ent.Les

mythes fondateurs de la civilisation occidentale sont en train de

s’écrouler.C

omm

e tous

êtres vivants,

système,

empire

oucivilisation,le capitalism

e a vécu et il va mourir,c’est dans l’ordre

des choses.Le comm

erce et donc la consomm

ation ne peuventêtre une finalité.Les financiers ne doivent plus exister et décider,ainsi,de l’avenir des hom

mes,d’autant plus que la philosophie

qui les animent,le plus souvent,est forcém

ent le matérialism

e.Ils’agit de replacer l’ordre des priorités.L’hom

me ne peut pas vivre

sans spiritualité,c’est m

ême le sens profond de l’existence

humaine,étant donné que l’être hum

ain est le seul être sensible àêtre conscient de sa finitude.M

ais qu’est-ce que la spiritualité ?C

’est un ensemble de croyances qui considère que les êtres

sensibles sont animés par un esprit qui perdure,d’une façon ou

d’une autre après la mort.Elle s’oppose à une vision du m

ondequi considère l’esprit com

me un épi-phénom

ène de la matière,à

«l’homm

e machine

».Toutes les religions en sont des expressionsadaptées aux différentes cultures de l’H

umanité.V

ient ensuiteune

éthique d’où

découlent des

valeurs hum

aines et

environnementales.

Puis la gestion de la cité des homm

es,la

Politique,doit s’exprimer en accord avec des valeurs hum

aines

Conclu

sion

401

Conclusion

« En raison des leçons que nous avons comm

encées àapprendre,je crois que nous pouvons dire que le siècle prochain (leX

XI èm

e) sera plus cordial,plus harm

onieux et moins nuisible.

Lacom

passion et les graines de paix pourront fleurir.Je l’espère

profondément.D

ans le mêm

e temps,je crois que chaque individu a

pour responsabilité d’aider à guider notre famille globale dans la

bonne direction.Les vœux pieux ne suffisent pas,nous devons assumer

nos responsabilités.Les grands m

ouvements hum

ains jaillissentd’initiatives individuelles.

Je crois véritablement que les individus

peuvent faire la différence dans la société.Il appartient à chacun denous d’utiliser au m

ieux son temps pour aider à créer un m

onde plusheureux.»

Le Dalaï-lam

a

« Dans chacune de nos délibérations,nous devons réfléchir

aux effets de nos décisions sur les sept générations à venir.»C

haqueréunion du conseil tribal des Iroquois com

mençait par le rappel

de cette obligation.

Malgré les catastrophes écologiques,

les modifications

climatiques,la pauvreté croissante,le renforcem

ent du pouvoirdes puissants au m

épris de la vie sous toutes ses formes,aucune

mesure politique sérieuse n’a été prise par les gouvernem

entssuccessifs.

Si rien ne change,nous courons tout droit à des

catastrophes majeures.Il est donc urgent d’agir,si nous voulons

sauver ce qui reste de notre environnement et de notre hum

anité.N

ous aspirons à une vie simple dans un environnem

ent sain,convaincus que l’être hum

ain a,en lui m

ême,

le potentield’accéder au bonheur,

et que l’effort pour l’accumulation de

biens matériels constitue un obstacle à la réalisation de ce

potentiel.

400

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 400

Page 202: Nouvelle Civilisation 2012

Il est grand temps de changer de cap,de rom

pre avec le«réform

isme anti-libéral » et de développer un autre projet.

Depuis que le pouvoir n’est plus de droit divin,le pouvoir

souverain c’est le pouvoir du peuple par le suffrage universel.Etcela

veut dire

qu’aucune considération

macro-économ

ique,financière,m

onétaire ne peut empêcher une décision politique

issue du suffrage universel.Il n’y a pas de « dieu » économie ou

de « loi » de la finance.C

ertains pourraient se décourager enpensant que la m

ondialisation capitaliste est allé trop loin et quela France ne peut pas décider,seule dans son coin,de changer les« règles du jeu ».Voyons donc ! il y a deux siècles,

dans uneEurope com

plètement dom

inée par une aristocratie décadente,laFrance a t-elle dem

andé l’autorisation pour se débarrasser dupouvoir divin de la royauté ?

Pour les présidentielles et les législatives de 2007,nous

avons eu tout faux.Il était évident que ni Bové,

ni la LCR

n’allaient mener cam

pagne pour le PCF.

Leur idée était,au

contraire,de m

ettre le PCF à la rem

orque de leurs propresobjectifs.La direction du PC

F voulait des « habits neufs » pour lePC

F,pensant que cela lui donnerait une allure plus acceptableaux yeux des électeurs.M

ême lorsque la saga des « candidatures

unitaires » fut close,elle a tenu à présenter la candidature du PCF

comm

e celle d’une Gauche Populaire inexistante,

ce qui n’atrom

pé personne.En clair,chacun a essayé de tirer la couverturepour lui,de m

anipuler l’autre.Et d’abord,sur quelles bases ? surle program

me « C

e que nous voulons ».Non ! ce program

me

n’était pas suffisamm

ent travaillé.Le rassemblem

ent de gaucheanti-libérale n’était,tout sim

plement,pas prêt pour 2007.

Nous avons 3 ans pour nous organiser,

3 ans pourconstruire des com

ités citoyens sur les ruines des collectifsunitaires.Espérons que les m

ilitants,et surtout les dirigeants,duPC

,de la LCR

,des Verts et autres petits partis accepteront que

Conclu

sion

403

justes,au sein d’une réelle dém

ocratie,et non pas dans une

démocratie hypocrite,une dictature des m

archés tenue par lesfinanciers,les rentiers.Enfin,après une spiritualité,une éthiqueet une politique réellem

ent démocratique,le com

merce trouve sa

place.Une voie existe,ni néo-libérale,ni totalitaire et forcém

entdém

ocratique qui renoue avec notre nature profonde et notrem

ère à tous:la Terre.

On pourrait s’arrêter de s’agiter,

deconsom

mer,de polluer pour réfléchir,parler,partager et peut-

être alors redécouvrirons-nous nos vraies valeurs,notre vertu etnotre sagesse fondam

entale pour repenser nos façons d’agir,notre travail,nos relations avec autrui et avec la nature.

Les grands rassemblem

ents de Seattle,M

illau,Prague,

Nice,G

öteborg et Gênes sont les signes d’une civilisation qui est

en train de mourir.Les néo-ruraux,les eco-villages,les SELs,les

médecines

alternatives,l’agriculture

biologique,l’influence

croissante de certaines traditions orientales comm

e le bouddhisme

et les rassemblem

ents Alterm

ondialistes sont les prémices d’une

civilisation naissante.Le socialisme,l’écologie politique et les idées

que j’ai essayé de rassembler ici,nous offre à tous la perspective

d’une société dans laquelle le cœur et l’intelligence,le corps et

l’esprit,l’être individuel et l’être social trouvent leur place.

Quelle Terre laisserons-nous à nos enfants ? Face à la crise

de l’environnement,

face à la crise globale et radicale de lacivilisation industrielle,des solutions existent,on peut s’en sortir,il suffit de le vouloir.M

ais n’attendez pas que les choses changenttoutes seules,

vous seuls avez le pouvoir de les changer.Les

solutions sont individuelles et demandent un certain courage à

s’engager à résoudre les problèmes à la racine.

Entre autres;lim

iter notre consomm

ation effrénée d’énergie non renouvelableet

de m

atières prem

ières;

s’engager plus

activement

auxdifférents niveaux de décision politique en vue de créer desprocessus

véritablement

démocratiques

pour une

meilleure

répartition des richesses et du travail.

402

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 402

Page 203: Nouvelle Civilisation 2012

résister et construire de nouvelles solutions « du vivre ensemble »

sur un territoire.Mais gardons-nous,bien sur,de tom

ber dansl’étroitesse d’esprit du nationalism

e qui consiste à caresser dansle sens du poil les idées et les ém

otions les plus simplistes.

C’est

au peuple

français de

trouver les

solutionsparticulières qui correspondent à sa culture,à son histoire,à sonterritoire.Et de toute façon,il n’est pas possible de lutter contrela m

ondialisation financière sans un réel pouvoir au niveau de lanation française.

Un Etat fort qui puisse s’opposer ferm

ement

aux transnationales,aux fonds de pensions,au pouvoir financierm

ondialisé.Si l’Europe basculait dans ce nouveau paradigm

e,cela aurait,évidem

ment,encore plus d’effet.M

ais comm

ent sem

ettre d’accord à 27 pays? D’autant plus que beaucoup des

nouveaux mem

bres de l’Europe sont à peine sortis du stalinisme

et qu’ils n’envisagent,pour le mom

ent,qu’un seul horizon :lecapitalism

e! D

onc,c’est uniquem

ent au niveau national qu’ilpeut y avoir un changem

ent politique radicale.Cela n’em

pêchepas,

bien entendu,de «travailler» de concert avec les autres

mouvem

ent alter-m

ondialistes européens,

sud-américains

ouasiatiques.

La France pourrait,comm

e il y a un peu plus de deuxsiècles,m

ontrer l’exemple d’un changem

ent radical de régime.La

France,terre d’accueil,

de tolérance et d’échange,territoire

relativement

homogène

aux niveaux

linguistique,historique,

géographique et culturel pourrait être le théâtre d’une vraierévolution,m

ais contrairement à l’exem

ple sanglant de 1789,elledonnera

l’exemple

d’une révolution

non-violente,d’une

révolution profonde des rapports sociaux et de notre relation à lanature.

La France et les français sont les mieux placés pour

montrer au m

onde,une autre vision,une autre voie,une autrefaçon de vivre ensem

ble.En effet,la France dispose d’un étatstructuré,d’une adm

inistration bien organisée,de fonctionnairesqualifiés et dévoués.Et pour passer du systèm

e capitaliste à un

Conclu

sion

405

leurs boutiques disparaissent au profit des comités citoyens au

lieu de jouer les « gagne petit » aux législatives avec le financement

public.Sur la base des collectifs unitaires pour un rassemblem

entantilibéral,il s’agit de construire au niveau du départem

ent desentités indépendantes,souveraines et autonom

es.

Notre objectif c’est de gouverner pour m

ettre en place unprojet véritablem

ent alternatif au capitalisme.Pour cela il nous

faut faire naître une force politique structurée qui puisse négocieravec le PS dans un rapport de force à notre avantage.

Un

rassemblem

ent des comités de citoyens anti-libéraux pour une

véritable alternative à gauche plus fort et unis derrière descandidats

uniques aux

législatives et

unis derrière

un seul

candidat aux élections présidentielles en 2012.

Le mouvem

ent d’émancipation hum

aine qu’aurait pu êtrele com

munism

e est historiquement la base de ce m

ouvement,

mais il doit s’enrichir,se « m

ixer » et mêm

e se fondre dans uncreuset

comm

un des

réflexions et

des cultures

de toute

l’humanité.A

u capitalisme m

ondialisé ne peut s’opposer qu’uninternationalism

e.

D’autre part,com

pte tenu de la diversité des luttes alter-m

ondialistes,comm

ent construire une alternative comm

une ? Labase m

ême,c’est la souveraineté populaire,l’appartenance à un

peuple.Ils nous faut partir des l’identités des peuples qui

composent les Etats pour défendre l’intérêt général contre celui

des transnationales de droit privées.

Pour recueillir l’adhésion populaire et donc une majorité

aux élections,il ne faut pas,

bien que le combat contre la

mondialisation

libérale soit

un com

bat international,

nierl’identité nationale qui est un repère pour le peuple afin de

404

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 404

Page 204: Nouvelle Civilisation 2012

Annexes

A 1.La Part m

audite et la N

otion de dépense

Lors de la parution de La Part maudite en 1949,G

eorgesBataille révélait qu’il travaillait depuis dix-huit ans à l’élaborationde cette représentation du m

onde,dont,seize ans auparavant « LaN

otion de dépense » publiée dans la revue « La Critique sociale »

constituait une première approche.C

’est un exposé systématique

de sa vision du monde :philosophie de la nature,philosophie de

l’homm

e,philosophie de l’économ

ie,philosophie de l’histoire.

C’est la notion d’excès qui est à la base de cette construction.

L’hypothèse de Bataille:

il y a toujours excès,parce que le

rayonnement solaire qui est à la source de toute croissance,et

donné sans contrepartie,donc il y a accumulation d’une énergie

qui ne peut être que gaspillée dans l’exubérance et l’ébullition.L’hom

me est,de fait,une m

achine d’un rendement supérieur à

un;

car quoi

qu’il fasse,

il laissera

après sa

mort

uneaccum

ulation d’énergie

cristallisée sous

forme

d’objets,d’im

mobiliers,d’inventions,d’œ

uvres d’art ou d’écrits.Bataille nous donne dans cet essai son œ

uvre majeur.Voici

donc quelques concepts et citations extraits de cette œuvre

magistrale :«Les phénom

ènes économiques ne sont pas faciles à

isoler,et leur coordination générale n’est pas facile à établir.Il estdonc possible de poser la question à leur sujet :l’ensem

ble del’activité

productive ne

doit-il pas

être envisagé

dans les

modifications qu’il reçoit de ce qui l’entoure ou qu’il apporte

autour de lui ? En d’autres termes,n’y a-t-il pas lieu d’étudier le

système de la production et de la consom

mation hum

aine àl’intérieur

d’un ensem

ble plus

vaste?

La surabondance

del’énergie biochim

ique est la croissance.Les trois luxes de la

nature:la m

anducation,la mort et la reproduction sexuée.Le

don de rivalité.Le potlatch des Indiens du nord-ouest américain

407

nouveau système,il est prim

ordiale d’avoir un état structuré etbien organisé pour que « la révolution paisible » se déroule sansexcès de violence et,en tout cas,sans pertes de vies hum

aines,cequi est,évidem

ment,un im

pératif.

Une fois au pouvoir,au lieu de couper la tête à certains,

ce qui n’est vraiment pas très délicat,

nous nous contenteronssim

plement de congédier de leurs postes les dirigeants de ce

système absurde et de les taxer suffisam

ment pour qu’ils perdent

leur superbe,leur arrogance,bref pour qu’ils deviennent des êtreshum

ains normaux.

J’espère que nous réussirons,cette fois ci,

à avoir unprogram

me un peu plus construit,des com

ités citoyens mieux

organisés,des candidats uniques dans chacune des circons-

criptions et un candidat et un seul aux élections présidentielles.J’en appelle à l’intelligence populaire,forçons les partis de gaucheà se dissoudre dans des com

ités citoyens forts et autonomes.

Rejoignez,si ce n’est pas déjà fait,les com

ités citoyens issus descollectifs du non de gauche.L’avenir politique de notre pays va seconstruire dans ces com

ités.Venez débattre de vos idées avec vosconcitoyens

pour une

véritable alternative

au capitalism

em

oribond.Venez construire le projet politique pour 2012,un

projet de société vraiment dém

ocratique,écologique et social.

L’avenir nous appartient.L’avenir sera ce que nous en ferons.

406

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 406

Page 205: Nouvelle Civilisation 2012

Alors que l’économ

ie s’est toujours fondée sur la raretépour m

ettre l’accent sur la production,Bataille,

s’inspirant del’Essai sur le don du sociologue M

arcel Mauss,

affirme le

contraire :que c’est à un excès d’énergie qu’il nous faudrait faireface,

lequel ne saurait être réinvesti dans quelque production,m

ais consumé,dépensé en pure perte.M

obilisant l’Histoire la

plus ancienne,il indique com

ment certaines sociétés surent

s’inventer des formes appropriées de dépense :tel fut le sacrifice

pour les Aztèques ou le potlatch pour les A

mérindiens.R

appelantl’H

istoire la

plus récente,

il m

ontre à

quelle dépense

catastrophique s’expose une société qui ne veut pas tenir compte

d’une telle « part maudite ».

De cette « histoire universelle »,

L’Histoire de l’érotism

e et La Souveraineté formeront les deux

volets suivants.Mais,com

me si ces livres devaient n’être que les

éléments d’une œ

uvre plus considérable encore,où les grands

thèmes qui ont toute sa vie été les siens –

le travail,la guerre,letem

ps,l’histoire,

le sacrifice,l’érotism

e,la souveraineté,

etc.–eussent trouvé chacun leur place,Bataille ne les publie pas

ww

w.journaldumauss.net / w

ww.revuedum

auss.com :

Depuis 1981,La R

evue du M.A

.U.S.S.s’est im

posée comm

e unedes toutes prem

ières revues interdisciplinaires et un des lieuxim

portants du débat public en France.Elle offre des perspectivesinédites en sciences économ

iques,en anthropologie,en sociologieou en philosophie politique.A

ux antipodes de l’encyclopédisme,

et grâce à la variété de son questionnement et de ses angles

d’attaque,L

a R

evue du

M.A

.U.S.S.

procède à

un bilan

permanent et raisonné des sciences sociales.« A

nti-utilitariste »,elle

critique l’économ

isme

dans les

sciences sociales

et le

rationalisme instrum

ental en philosophie morale et politique.Elle

incite à penser le lien social sous l’angle des dons qui unissent lessujets hum

ains.D

epuis sa création en 1981 le MA

USS –

Mouvem

entanti-utilitariste dans les sciences sociales– s’est toujours refusé àdissocier les discussions proprem

ent scientifiques de leurs enjeux

Annexe

s

409

est comm

e le comm

erce un moyen de circulation des richesses,

mais il exclut le m

archandage.C’est le don solennel de richesses

considérables offertes par un chef à son rival afin d’humilier,de

défier,d’obliger.Le donataire doit effacer l’humiliation et relever

le défi,il lui faut satisfaire à l’obligation contractée en acceptant :il ne pourra répondre,

un peu plus tard,que par un nouveau

potlatch plus généreux.D

ans la quatrième partie «la société

industrielle»,Bataille nous décrit les origines du capitalism

e et laR

éforme

:la

morale

protestante et

l’esprit du

capitalisme,

l’économie dans la doctrine et dans la pratique du M

oyen âge,laposition m

orale de Luther.Le monde bourgeois :la contradiction

fondamentale de la recherche de l’intim

ité dans les œuvres,

lasim

ilitude de la Réform

e et du marxism

e,la résolution des

difficultés matérielles et le radicalism

e de Marx,les survivances

de la féodalité et de la religion,le comm

unisme et l’adéquation de

l’homm

e à l’utilité de la chose.Pour G

eorges Bataille,La Part m

audite abordait,«

endehors des disciplines particulières,un problèm

e à la clé de tousceux que pose chaque discipline envisageant le m

ouvement de

l’énergie sur la terre –de la physique du globe à l’économ

iepolitique,à travers la sociologie,l’histoire et la biologie.M

ême ce

qui peut être dit de l’art,de la littérature,

de la poésie est enrapport

au prem

ier chef

avec le

mouvem

ent de

l’énergieexcédante,traduit dans l’effervescence de la vie

».Le sens le plusintim

e de cette entreprise est donné par le fait que cette ébullitiondu m

onde,voué à l’“abandon”,à l’“écoulement”

et à l’“orage”,est conçue à l’im

age de celle qui n’a cessé d’animer la vie de

l’auteur.Aussi La Part m

audite occupe-t-elle une place centraledans l’œ

uvre de Georges Bataille.

Ébauché en 1933 avec unarticle intitulé « La N

otion de dépense »,ce projet engendre en1949 le plus systém

atique –et peut-être le plus m

agistral– deslivres théoriques de Bataille : La Part m

audite.Il s’agit,dit-il,d’unouvrage

d’économie

politique,m

ais on

y trouve

aussi des

considérations énergétiques,sociologiques,

anthropologiques ethistoriques.

408

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 408

Page 206: Nouvelle Civilisation 2012

A 2.N

aissance du socialisme et les

mom

ents importants de son histoire

En France,le mot socialism

e a été inventé dans les années1830 par un philosophe am

i de George Sand,

Pierre Leroux.Pour

lui,cela

signifie une

espèce de

nouvelle religion

comm

unautaire,inspirée de Moïse,de Bouddha et de Jésus.Il

s’agit de supprimer le règne de l’argent dans la société et

d’encourager la solidarité humaine.C

es idées,le comte de Saint-

Simon les a déjà exposées avec plus de rigueur depuis 1820.

Quelques

textes de

référence du

socialisme

naissant:la

République de Platon,U

topia de Thom

as More,la cité du Soleil

de Cam

panela.En juin 1832,

Prosper Enfantin s’enferme dans une

grande maison de M

énilmontant avec quarante disciples.Là,pas

de domestiques,

plus de propriété privée.Tous les disciples,

avocats,banquiers,ouvriers travaillent à leur tour au jardin,à lacuisine,à la rédaction d’un grand livre sur l’avenir de l’hum

anité,à la construction d’un Tem

ple du socialisme.Ils croient à l’égalité

de la femm

e et de l’homm

e,ils veulent abolir le mariage et se

proposent de tout mettre en com

mun,y com

pris leurs épouses etleurs enfants! D

ans la France du roi Louis-Philippe,on les

considère comm

e des fous,mais on vient les voir et on les écoute

parfois.Certains dim

anches,la comm

unauté recevra jusqu’à dixm

ille visiteurs.Au bout de trois m

ois,le gouvernement m

et fin àl’expérience,la police ferm

e la maison et jette Enfantin en prison.

Une autre figure du socialism

e naissant,Charles Fourier,

imagine les Phalanstères.

En 1832,ces disciples créent un

Phalanstère à Condé-sur-Vesgre,

mais ils sont trop sérieux et

travaillent plus qu’ils ne jouent.Fourier les désavoue.À la fin du

XIX

emesiècle,une grosse fabrique de poëles dirigée par G

odin seconvertira en un Fam

ilistère inspiré de Fourier,et fonctionneraprès de cinquante ans.Il y a d’autres fondateurs du socialism

e ence

début du

XIX

eme

siècle:

Ow

en,C

onsidérant,Pecqueur,

411

éthiques et politiques.Inspiré en tout premier lieu par l’Essai sur

le don

de M

arcel M

auss,neveu

et fils

spirituel d’E

mile

Durkheim

,par Karl Polanyi aussi,le M

AU

SS s’est ainsi prononcépour un revenu m

inimum

de citoyenneté,un revenu maxim

um,

la réduction du temps de travail,

la valorisation de la vieassociative,

de l’économie solidaire.

Ces propositions n’ont de

sens qu’à contrer le méga-capitalism

e,à freiner la logique

étendue à l’échelle de la planète de l’accumulation illim

itée desprofits spéculatifs,dont l’histoire récente nous enseigne qu’elleest lourde de m

enaces pour nos démocraties.M

ais au-delà,ouplutôt en deça de ces m

esures,les enjeux à la fois théoriques etpolitiques essentiels se situent pour nous dans la réflexion àm

ener sur la vision de l’homm

e et du monde –

l’anthropologie–

qui est sous-jacente à tout projet de société.C

’est dans cetteoptique que,

à l’encontre des anthropologies utilitaristes,nous

défendons en philosophie politique et dans les sciences socialesun

«paradigme

du don

» qui

tente d’assum

er toutes

lesim

plications de la découverte de M.M

auss.

Potlatch est un mot chinook

Le Chinookan est m

aintenant une langue morte,elle était

parlée par une tribu amérindienne vivant dans le N

ord-Est desÉtats-U

nis d’Am

érique.Le C

hinook Jargon,qui était parlé en

Colom

bie-Britannique et dans les États pacifiques et montagnards

des États-Unis est un m

élange de chinookan,nootkan,chehalish,français,anglais et autres.Potlatch est un m

ot chinook,signifiant«donner»,

le potlatch est un comportem

ent culturel,souvent

sous forme de cérém

onie plus ou moins form

elle,basée sur ledon.

Plus précisément,

c’est un système de dons/contre-dons.

C’est un processus placé sous le signe de la rivalité,

il fautdépasser les autres dons.O

riginellement,la culture du potlatch

était pratiquée autant dans les tribus du monde am

érindien (lesA

mériques)

que dans

de nom

breuses ethnies

de l’océan

Pacifique,jusqu’aux Indes.

Le mot a été introduit en anthro-

pologie en 1936 par Robert H

arry Lowie.

410

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 410

Page 207: Nouvelle Civilisation 2012

de la « semaine sanglante » du 21 au 28 m

ai,l’armée française aux

ordres d’Adolphe T

hiers a sauvagement m

assacré près de 50 000hom

mes,

femm

es et

enfants.A

ujourd’hui,l’histoire

de la

Com

mune – presque totalem

ent occultée dans les livres scolaireset universitaires – m

érite d’être sérieusement étudiée par tous

ceux qui

aspirent à

un m

onde m

eilleur.A

utres m

oments

importants du socialism

e:

La révolution d’octobre 1917;

LeFront populaire en 1936

;La résistance et le com

munism

ed’après guerre

;Les années 60s ;Mai 1968 ;La naissance des

écologistes et les comm

unautés des années 70s.

Sur l’histoire du socialisme en France :

ww

w.marxistsfr.cjb.net/history/france/index.htm

Vive la révolution :

http://lacarmagnole.free.fr/index1.htm

Archives du m

arxisme en anglais :w

ww.m

arxists.orgA

rchives du marxism

e en français :w

ww.m

arxists.org/francais/index.htm

A 3.N

AIR

U :Le C

hômage

est-il voulu et planifié ?

Le

NA

IRU

:N

on A

ccelerating Inflation

Rate

ofU

nemploym

ent,littéralem

ent le

«Taux de

chômage

quin’accélère pas (n’augm

ente pas) l’inflation».Le N

AIR

U ,le taux

de chômage en dessous duquel il ne faut surtout pas descendre,

pourrait bien être le Diable M

oderne:le chômage qui en résulte

sert avant tout,et délibérément,à faire peur aux citoyens et aux

salariés.Afin de les rendre plus dociles,et d’obtenir d’eux et de la

société quantité de concessions,toujours au nom

de l’Emploi

bien sûr,devenue grande cause nationale...À chaque époque son

Diable et ses form

es de contrôle social.Les discours actuels sontà la culpabilisation de ces «fainéants de chôm

eurs»,qui ne

penseraient qu’à frauder le système.Et si c’était le systèm

e qui

Annexe

s

413

Lamm

enais,Buchez,Cabet (Icarie).C

es socialistes sont nomm

ésutopiques,

parce qu’ils ne cherchent pas à prendre le pouvoirm

ais qu’ils rêvent d’une société future et parfaite.En 1830,la bourgeoisie libérale,les étudiants et le peuple

se soulèvent et chassent le roi,Charles X

,qui avait cru pouvoirgouverner com

me sous l’ancien régim

e et supprimer la liberté de

la presse :trois jours de combats dans Paris,les T

rois Glorieuses,

des milliers de barricades,1500 m

orts.Louis-Philippe s’installe,il est nom

mé « roi des Français » par les libéraux et les m

odérés.Les républicains sont furieux.La condition ouvrière ne changepas.En novem

bre 1831,les canuts de Lyon réclament du pain ou

la mort.

L’armée écrase le m

ouvement.

En juin 1832,les

républicains font encore une révolution manquée à Paris,trois

jours d’affrontements et un m

illier de morts.

Contre le socialism

e utopique,d’autres pensent établir lesocialism

e scientifique.D

epuis Babeuf et la Conspiration des

égaux de 1796,certain com

me A

uguste Blanqui,vont lier

socialisme et révolution.En 1848 et la parution du M

anifeste duParti com

muniste par M

arx et Engels,le socialisme scientifique va

s’imposer.M

arx va s’opposer à son aîné Pierre-Joseph Proudhon.La

révolution de

1848 et

l’insurrection du

23 juin

(plusieurs milliers de m

orts).Le 18 mars 1871,alors que Paris

était assiégé depuis plusieurs mois par les arm

ées de Bismarck,le

gouvernement français a tenté de désarm

er la Garde N

ationale.Le peuple s’est soulevé contre cette trahison,et le gouvernem

ents’est enfuit à Versailles.

Ainsi,

les travailleurs parisiens se sonttrouvés

maîtres

de la

capitale.Pendant

dix sem

aines,les

«comm

unards » ont tenté,dans des circonstances extrêmem

entdifficiles,

de réorganiser la société sur des bases entièrement

nouvelles.Pris de court par les événements,avançant à tâtons,

sans précédents

historiques,affam

és et

faisant face

auxconséquences dram

atiques de l’encerclement de la ville,

ils sesont efforcés de débarrasser la société de l’exploitation et del’oppression.T

ragiquement,la C

omm

une de Paris n’a pas eu letem

ps nécessaire pour venir à bout de cette tâche historique.Lors

412

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 412

Page 208: Nouvelle Civilisation 2012

A 4.M

édias indépendants et dissidents à l’ordre économ

iqueSites d’inform

ation libre du matraquage

de la pensée unique.

À N

ew York,lors d’un banquet,le 25 septem

bre 1880,lecélèbre journaliste John Sw

inton se fâche quand on propose deboire un toast à la liberté de la presse :« Il n’existe pas,à ce jour,en A

mérique,de presse libre et indépendante.Vous le savez aussi

bien que moi.Pas un seul parm

i vous n’ose écrire ses opinionshonnêtes et vous savez très bien que si vous le faites,

elles neseront pas publiées.O

n me paye un salaire pour que je ne publie

pas m

es opinions

et nous

savons tous

que si

nous nous

aventurions à le faire,nous nous retrouverions à la rue illico.Letravail du journaliste est la destruction de la vérité,le m

ensongepatent,la perversion des faits et la m

anipulation de l’opinion auservice des Puissances de l’A

rgent.N

ous somm

es les outilsobéissants des Puissants et des R

iches qui tirent les ficelles dansles coulisses.N

os talents,nos facultés et nos vies appartiennent àces hom

mes.

Nous som

mes des prostituées de l’intellect.Tout

cela,vous le savez aussi bien que m

oi!» Cité dans:

Labor’sU

ntold Story,de R

ichard O.

Boyer and Herbert M

.M

orais,published by U

nited Electrical,R

adio & M

achine Workers of

Am

erica,NY,1955/1979.

ww

w.acrimed.org :

Action-C

RItique-M

ED

ias [A

crimed]

est née

dum

ouvement social de 1995,

dans la foulée de l’Appel à la

solidarité avec les grévistes.Elle réunit des journalistes et salariésdes m

édias,des chercheurs et universitaires,

des acteurs dum

ouvement social et des « usagers » des m

édias.Elle cherche àm

ettre en comm

un savoirs professionnels,savoirs théoriques etsavoirs m

ilitants au service d’une critique indépendante,radicaleet intransigeante.

415

nous fraudait

tous? À

l’origine,

ce sont

les travaux

d’unéconom

iste d’origine

anglaise,W

illiam

Phillips,qui

ont les

premiers m

is en évidence,en 1958,la relation qui existe entre forttaux de chôm

age et modération salariale.

Se basant sur lesdonnées disponibles en G

rande Bretagne pour la période allantde 1861 à 1957,

il démontra qu’il y avait effectivem

ent unerelation inverse entre la hausse des salaires des travailleurs et letaux de chôm

age.Le principe avancé pour expliquer cet effet estd’une sim

plicité enfantine:

un taux de chômage suffisam

ment

élevé fait pression sur les salariés et modère leurs velléités

salariales.Dit autrem

ent,le marché du travail est d’autant plus

favorable aux entreprises que les candidats à l’embauche sont

nombreux,

ce qui limite l’augm

entation des coûts de main

d’œuvre pour les em

ployeurs…

La volonté

d’utiliser le

chômage

comm

e m

oyen de

pression sur les salaires est manifeste.Le lien avec l’inflation,bien

que moins évident,

révèle l’obsession,à partir du m

ilieu desannées

60s,de

l’école

d’économistes

libérale m

onétariste(M

ilton Friedman) de faire baisser celle-ci à des niveaux très bas,

comm

e c’est le cas de nos jours.Pourquoi cette obsession? Une

phrase de Milton Friedm

an,gourou de la secte m

onétariste,sem

ble relier inflation et travail:«Si les m

énages sous-estiment le

taux d’inflation effectif,ils seront enclins à offrir plus de travail,puisqu’ils surestim

ent le salaire réel proposé,ce qui les conduit àaccepter des propositions d’em

plois qu’ils refuseraient si leursprévisions étaient correctes.»

La suite sur le dossier complet de 12 pages en pdf

(320ko),par «G

uillaume de BA

SKERV

ILLE»,sur

ww

w.societal.org/docs/DO

SSIER-N

AIR

U-C

P.pdfhttp://lenairu.blogspot.com

;http://lenairu.free.fr ;http://linflation.free.frLe chôm

age a une histoire.D

ocumentaire en 2 parties

(2x

52m

in) du réalisateur sardon Gilles Balbastre (2001):

http://lbsjs.free.fr/Balbastre/Balbastre_chomage.htm

.

414

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 414

Page 209: Nouvelle Civilisation 2012

ww

w.monde-diplom

atique.fr :H

éritier d’une histoire prestigieuse,résolum

ent à partdans un paysage m

édiatique de plus en plus uniforme, Le M

ondediplom

atiqueconjugue une large ouverture sur les questions

internationales avec une vision critique de ce qui reste le plussouvent dans l’« angle m

ort » de la presse :ravages du dogme

libéral,dangers du prétendu « choc des civilisations »,chances etenjeux des nouvelles technologies de la com

munication...

ww

w.voltairenet.org/fr :R

éseau de presse non alignée.Incontournable!

ww

w.cequilfautdetruire.org :C

e qu’il faut dire,détruire,développer…

ww

w.ecorev.org :R

evue critique d’écologie politique.

ww

w.oulala.net :U

n collectif informel qui en a vraim

ent marre de la pensée

unique et de la désinformation quotidienne.C

haque jour quipasse nous apporte son lot de m

ensonges et de contre véritésdistillés par une presse de plus en plus aux ordres,et du pouvoir,et de la finance.La cam

pagne référendaire a largement illustré

cette affirmation en france.Les élections pour la présidentielle et

les législatives de 2007 l’ont confirmé.

ww

w.legrandsoir.info :Journal alternatif d’inform

ation militante

http://contreinfo.info :Les infos absentes des prom

pteurs de JT.

http://vacarme.eu.org :

Vacarme est une revue trim

estrielle publiée sur papier et

Annexe

s

417

ww

w.eric-freidhe.net:L’Infoblog des Luttes,m

aison virtuellement fondée le 30

octobre 2005.Vous trouverez sur ce blog plusieurs centaines devidéos

librement

et légalem

ent téléchargeables

par la

seulevolonté de leurs auteurs et réalisateurs,

des dizaines de liensphotos et audio,

des chroniques livres et DV

D,

d’autres sitesrem

arquables en tous genres ainsi que plein de trucs divers etvariés ayant m

ajoritairement pour point com

mun les Luttes

Sociales et d’Emancipation Populaire

!

ww

w.transnationale.org ;fr.transnationale.org :D

écouvrez la réalité des entreprises et des marques.Liste

par nom,

pays,dirigeant,

ou par thème.

11000 entreprisesdécryptées et notées.

ww

w.nexus.fr :Le m

agazine NEX

US,

est un bimestriel international

vendu en kiosque et par abonnement.Son but est de publier une

information scientifique alternative,

habituellement proscrite,

dans les domaines de la santé,de l’énergie,de la géopolitique,de

la physique,de la biologie,de l’histoire et de l’économie.U

neinform

ation qui

aborde la

connaissance et

les im

plicationsm

ultiples des découvertes actuelles ou passées occultées par lecourant de pensée m

ajoritaire,qu’ils s’agissent des civilisationsdisparues et de leur technologies,des origines de la vie sur Terre,de thérapies basées sur l’inform

ation,de l’énergie du point zéro,etc.U

ne information qui tient com

pte de la mécanique quantique

moderne,frange la plus avancée de la physique,qui réconcilie

matière et esprit par une approche phénom

énologique d’unU

nivers fonctionnant plus comm

e une gigantesque pensée quecom

me

une sim

ple m

achine inerte.

Une

information

pourappréhender

une réalité

infiniment

plus large

de l’identité

humaine,

et de sa place dans l’univers,aboutissant à une

responsabilité et une liberté accrues permettant d’envisager de

réelles réponses aux enjeux cruciaux de notre époque.

416

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 416

Page 210: Nouvelle Civilisation 2012

journalisme indépendant,

et le directeur de ces publications,Philippe G

rasset,est lui-mêm

e analyste,journaliste indépendant,chroniqueur,écrivain.

ww

w.rezocitoyen.org :Site d’inform

ation alternatif.

ww

w.agoravox.fr :A

goraVox constitue

l’une des

premières

initiativeseuropéennes

de «journalism

e citoyen

» à

grande échelle

complètem

ent gratuite.C’est une plate-form

e multim

édia mise à

la disposition de tous les citoyens qui souhaitent diffuser desinform

ations inédites.D

’une manière générale,

l’objectif de lapolitique éditoriale d’A

goraVox est d’essayer de publier desactualités

concernant des

évènements

ou faits

objectifs,vérifiables et autant que possible inédits.N

ous somm

es en effetpersuadés

que tout

internaute est

potentiellement

capabled’identifier

en avant-prem

ière des

informations

inédites,difficilem

ent accessibles ou volontairement cachées.

http://guidaltern.samizdat.net :

Agenda alternatif,festivals alternatifs,écologiques,salons

écolos,guides

alternatifs,ressources

alternatives,m

édiasalternatifs,groupes d’études et de recherches,réflexions,portailset bases de données,réseaux alternatifs…

http://paris.indymedia.org

ww

w.indymedia.org/fr/

ww

w.geopolitique.com :

Dans une époque dom

inée par la comm

unication,où lesacteurs clés visent à contrôler et orienter le m

oindre message les

concernant,bien souvent,

seules les preuves matérielles et les

données brutes permettent de restituer le sens authentique des

évènements,

ou,a m

inima,

la réalité des engagements et des

Annexe

s

419

archivée en ligne,qui mène depuis 1997 une réflexion à la croisée

de l’engagement politique,de l’expérim

entation artistique et de larecherche scientifique.

http://homm

e-moderne.org/plpl/ :

PLPL.U

n bimestriel sardonique contre les organes du

spectacle de l’ordre mondial capitaliste

http://calle-luna.org :C

ALLE LU

NA

.Revue en ligne d’étude,de réflexion et de

débat.

ww

w.telebocal.org :La T

V citoyenne du 20

ème à Paris.

ww

w.lautrinfo.org :Le site de l’inform

ation différente,alternative,solidaire,libertaire et écologique,la Lutte contre la M

archandisation denotre Environnem

ent et,plus globalement,tout ce que les m

édiasinstitutionnels et/ou soum

is aux exigences de leurs contratspublicitaires,essaient de nous cacher.

ww

w.dedefensa.org :Le 9 septem

bre 1985,nous publiions le premier num

érode

la Lettre d’Analyse de défense,

en français,

en parution

hebdomadaire puis bim

ensuelle.N

ous nous intéressions auxquestions stratégiques,

politiques,industrielles,

au sens le pluslarge de ces divers qualificatifs.N

os axes d’intérêt étaient d’abordl’E

urope et

les É

tats-Unis,

les relations

transatlantiques,l’industrie stratégique (aéronautique,

électronique,arm

ement).

Apparurent ensuite,

pour prendre une place grandissante,les

problèmes culturels et les problèm

es de comm

unication,avec lesnouveaux phénom

ènes politico-technologiques,– ou quand la

technologie devient

directement

une affaire

politique,voire

philosophique.N

otre statut

est celui

de l’analyse

et du

418

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 418

Page 211: Nouvelle Civilisation 2012

http://desmotscratie.net

http://mondem

eilleur.over-blog.net :Le Blog d’A

driana Evangelizt.La planète,

notre Terre-M

ère est en danger.Que faut-il faire pour la sauver ? Parler ne

suffit plus,il faut que chacun s’investisse et agisse pour le bienêtre com

mun et celui de l’hum

anité.

ww

w.infowars.com

ww

w.propagandamatrix.com

ww

w.prisonplanet.tv

ww

w.martiallaw

911.infoT

his web site is intended for use as an inform

ationresource

tool for

those w

ho have

seen this

Alex

Jonesdocum

entary film and w

ish to dig deeper into the voluminous

amounts of inform

ation,facts and evidence that are presentedduring the film

.It is also a constantly evolving resource of news

and information about crucial topics that im

pact our republic.

http://fr.ww

itv.com :

Toutes les TV

s du monde accessible depuis un site.

Sarko Pipo,c’est rigolo ! :w

ww.pascalhaum

ont.fr/sarkopipo/index.html

ww

w.leplacide.com :

Plus de 2000 dessins humoristiques en ligne.

Annexe

s

421

accords écrits.geopolitique.com

n’est pas un média alternatif,

c’est un média com

plémentaire,diffusant des élém

ents de preuvepréalablem

ent validés,dans le but de démocratiser les m

atériauxà partir desquels il est possible de se forger une connaissanceapprofondie des dossiers stratégiques.

ww

w.leplanb.org :Le Plan B

est un journal bimestriel de critique des m

édiaset d’enquêtes sociales diffusé en kiosques.Sans publicité,il n’estfinancé que par ses ventes.

ww

w.les-renseignements-genereux.org :

Peut-on aborder

des sujets

complexes

de m

anièrepédagogique et concise ? C

’est ce que tente notre collectif.Nous

choisissons des sujets qui nous préoccupent ou nous révoltent.Puis

nous produisons

des synthèses

à partir

d’ouvragesspécialisés.N

ous nous efforçons de rédiger ces brochures selontrois principes :des raisonnem

ents clairs,un vocabulaire limpide,

une recherche de concision.

http://lesperipheriques.org :D

ans le cadre d’une réalité mondiale de plus en plus

chaotique sur laquelle la crise du salariat et la domination des

critères m

archands posent

leurs m

arques de

misère

etd’exclusion,transform

ant ainsi les individus en clientèles docilesou en ressources hum

aines corvéables à merci,

le collectif lesPériphériques vous parlent se propose de donner vie à despratiques culturelles créatives qui représentent pour les citoyensdes

chemins

possibles vers

l’autonomie,

une volonté

des’organiser,d’agir et de penser autrem

ent.Cette dém

arche veutsurm

onter les inconciliables qui séparent le poétique et lapolitique,

le savoir et la saveur,la pensée et la jouissance,

lenécessaire et le superflu,l’ordre et le désordre.

420

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 420

Page 212: Nouvelle Civilisation 2012

http://classiques.uqac.ca :La bibliothèque num

érique « Les Classiques des sciences

sociales» est

une bibliothèque

unique et

originale dans

lafrancophonie.R

éalisé par l’Université du Q

uébec à Chicoutim

i etplus de 55000 heures de travail bénévole depuis 1999,

ellecom

porte,maintenant 7 collections disponibles regroupant 3023

œuvres originales de 973 auteurs différents (15/11/07).Tous les

titres disponibles sont gratuitement téléchargeables aux form

atsdoc,.pdf et .rtf.

ww

w.wordreference.com

/frD

ictionnaires en ligne gratuits.

ww

w.atlas-historique.net :A

tlas-historique.neta

pour am

bition d’offrir

auxinternautes francophones des repères utiles à la com

préhensionde l’histoire du m

onde contemporain (de 1815 à nos jours) et de

la situation géopolitique du monde actuel à travers un m

édiumparticulier,situé entre l’im

age et le texte ;la cartographie.

Encyclopédies :

http://agora.qc.ca :L’Encyclopédie de L’A

goraest la prem

ière encyclopédievirtuelle,

évolutive et participative en langue française.Elle est

aussi la première qui a été conçue entièrem

ent en fonctiond’Internet,

de façon à tirer profit de la force du réseau,de la

richesse de son contenu,sans subir sa faiblesse,l’éparpillement

des connaissances.Nous introduisons plutôt de l’ordre dans ce

chaos et il n’y a rien de mécanique dans cette opération :chaque

élément qui s’ajoute au noyau original de l’œ

uvre fait l’objet d’unjugem

ent personnel respectant les principes exposés dans laC

harte de

L’Encyclopédie.

Elle

est subdivisée

en douze

catégories ou rubriques (Arts,Économ

ie et écologie,Géographie,

Grandes

questions,H

istoire,Lettres,

Le divin,

L’Hum

ain,

Annexe

s

423

A 5.B

ibliothèque en ligne et autres sites bien pratiques

Un portail num

érique francophone annoncé pour 2008.Les 13 et 14 septem

bre 2007,s’est tenu à Bruxelles un colloqueplacé

sous l’égide

de l’O

rganisation internationale

de la

Francophonie.Un prototype de « portail électronique com

mun »

dont la réalisation a été confiée à la Bibliothèque et Archives

nationales du Québec,a été présenté à cette occasion.D

ans unprem

ier temps,l’accent sera m

is sur la numérisation des titres de

presse.La version finale sera dévoilée au mois d’octobre 2008 à

Québec,à l’occasion du prochain som

met des chefs d’État du

monde francophone.

http://gallica.bnf.fr :G

allica propose un accès à 90 000 ouvrages numérisés

(fascicules de presse compris),

à plus de 80 000 images et à

plusieurs dizaines d’heures de ressources sonores.Cet ensem

bleconstitue l’une des plus im

portantes bibliothèques numériques

accessibles gratuitement sur l’Internet.Les fonds de G

allica sontextraits de la bibliothèque num

érique de la BnF.Cette collection

rassemble des éditions prestigieuses,dictionnaires et périodiques.

Elle concerne de nombreuses disciplines telles l’histoire,

lalittérature,les sciences,la philosophie,le droit,l’économ

ie ou lessciences politiques.C

et ensemble de rom

ans,d’essais,de revues,de textes célèbres et d’œ

uvres plus rares est ici réuni pour perm-

ettre à tout lecteur d’approfondir la connaissance d’une époquedans ses aspects politiques,philosophiques,scientifiques ou litté-raires.

On trouvera dans G

allica majoritairem

ent des imprim

ésnum

érisés en mode im

age et plus de 1000 ouvrages en mode texte.

http://gallica2.bnf.fr :G

allica 2 est la nouvelle version de la bibliothèquenum

érique de la BNF.

422

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 422

Page 213: Nouvelle Civilisation 2012

Mondialisation,

multinationales.

Peuples premiers,

traditions.R

éseaux,liens divers.Tonus,santé,nutrition.Science-passion.

http://bellaciao.org/fr/ :Bellaciao,

pour indiquer la volonté de ses militants de

s’inspirer,en

les pratiquant,

des valeurs

de la

Résistance,

autrement dit l’antifascism

e,la dém

ocratie directe,le droit à

l’indépendance des peuples par rapport à toute exploitationcoloniale ou néo-coloniale,

dans le respect de l’égalité entreethnies,

religions ou cultures diverses et du refus de la guerrecom

me solution aux controverses internationales.Inform

er sur laparticipation à des m

anifestations,débats,émissions de radio ou

de télévision,à des initiatives culturelles et m

usicales et faireconnaître ses idées ;diffuser les docum

ents les plus significatifs dela

gauche anticapitaliste

internationale sur

ses 4

sitesindépendants (en français,italien,anglais et espagnol) ;présenterune revue de presse ;inform

er sur la publication des ouvrages quiexplorent

les questions

essentielles de

la politique

et de

l’économie,de l’histoire et de la société ;m

ettre à disposition dequi est intéressé à faire des recherches,

des archives riches enm

atériel d’enquête ;ouvrir à qui le souhaite des espaces de

discussion en ligne et d’approfondissement à travers des liens ;

mettre

à disposition

un espace

libre pour

la publication

quotidienne d’articles et de réflexions.

ww

w.utopies-concretes.kiosq.info :A

ssociation pour

la Prom

otion de

l’Internet N

onC

omm

ercial.L’association A

PINC

propose depuis décembre

2001 des services non comm

erciaux autogérés,administrés par

des bénévoles

et destinés

aux projets

non m

archands.L’association rassem

ble des Internautes qui partagent des idéescom

munes :développer,défendre et prom

ouvoir l’Internet noncom

mercial

et le

partage des

connaissances! Les

Utopies

concrètes éclosent un peu partout.Écoles nouvelles,

réseauxd’échange de savoirs et autres SELS,biocoops,initiatives pour la

Annexe

s

425

Politique et société,Sciences et techniques,

Univers,V

ie) quiperm

ettent,selon une méthode qui consiste à éclairer le présent

par le passé,de donner un sens aux événements en les rattachant

au contenu de l’encyclopédie.

ww

w.quid.fr :La m

ême chose que l’édition papier plus une très bonne

sélection de sites.

ww

w.hooseek.com :

En un click,vous avez accès aux résultats fournis par

Google,Yahoo,

Live...Vous avez accès à la mêm

e qualité derésultats avec le m

ême nom

bre de clicks pour y accéder.Mais en

plus,vous avez les réponses des autres moteurs directem

ent sousla m

ain.L’encyclopédie libre :http://fr.wikipedia.org

http://fr.wikipedia.org/w

iki/Portail:Accueil :

Le portail des 400 portails de Wikipédia,dont 20 ont été

distingués pour leur qualité.

http://fr.wikipedia.org/w

iki/Portail:Alterm

ondialisme :

Ce portail a pour objectif d’offrir un accès aux principaux

articles liés à l’altermondialism

e.

Portail encyclopédique intelligent :w

ww.geoscopies.net/index.php

ww

w.mylinea.com

/sos-planete/ :Plus de 1000 sites classés selon les rubriques suivantes:

Alternatives,

vivre autrement.

Biotechnologies,O

GM

,clones.

Com

merce

équitable,développem

ent durable.

Condition

animale.

Condition

humaine.

Conscience,

éveil.É

nergiespropres,

énergies sales.Environnem

ent,écologie,

biodiversité.Jardin,

agriculture bio,déforestation.

Merveilles de la nature.

424

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 424

Page 214: Nouvelle Civilisation 2012

notion de monnaie),T

homas M

ore (L’utopie ou Le Traité de la

meilleure form

e de gouvernement),Pierre-Joseph de Proudhon

(Système des contradictions économ

iques ou Philosophie de lam

isère ;Théorie de la propriété,D

avid Ricardo (D

es principes del’économ

ie politique et de l’impôt),Jean-Jacques R

ousseau,Jean-Baptiste Say,

Joseph Schumpeter (C

apitalisme socialism

e etdém

ocratie),Arthur Schopenhauer,A

dam Sm

ith (Recherche sur

la nature et les causes de la richesse des nations),Stendhal,LéonT

rotsky (La révolution permanente),R

aoul Vaneigem (A

dresseaux vivants sur la m

ort qui les gouverne et l’opportunité de s’endéfaire ;A

vertissement aux écoliers et lycéens),A

uguste Walras,

Max W

eber (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme),

Emile Zola (G

erminal)…

Et puis aussi des pages sur :Le Jour dela Terre –22 avril;

L’AM

I –A

ccord Multilatéral sur l’Investis-

sement;

l’Agenda21

;l’A

ir;l’A

limentation

;l’A

miante

;l’A

griculture biologique

;l’A

utomobile

et le

Co-voiturage

;l’Énergie éolienne ;les Espèces m

enacées ;Le Nucléaire ;l’Effet

de serre ;les Marées noires ;les O

GM

s ;le trou dans la couched’O

zone ;les pesticides ;

les Pluies Acides ;

la Dioxine ;

Bilderberg;

le bouddhisme ;

le Tibet ;

La Décroissance ;

LesFractales ;Le théorèm

e de Gödel…

Et pour finir des photos denotre belle planète pris depuis des m

ission Appolo et G

emini.

Encore quelques sites,articles et une revue.

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/index.htm :

Réflexions à propos de la construction européenne et de

la démocratie en général :que sont devenus la séparation et le

contrôle des pouvoirs ?http://charlieenchaine.free.fr :La revue de presse de C

harlie Hebdo et du C

anardenchaîné.Et un peu plus.

http://lesarkophage.com :

Le Sarkophage - Journal d’analyse politique - contre tousles sarkozysm

es

Annexe

s

427

défense de l’environnement et la lutte contre les O

GM

,groupesde m

édiation en banlieue,monnaies biodégradables…

http://hussonet.free.fr :«idéologue inconnu du m

onde académique se livrant à

une critique incompétente

»

http://hussonet.free.fr/ecocriti.htm :

Une page de liens très bien fourni :Pages thém

atiques ;économ

ique et social ;journaux et revues ;économistes sur le

web

;partis,

syndicats,associations,

portails;

marxism

e ;

économie critique.

ww

w.jutier.net :Petite

contribution au

partage de

connaissance du

coordinateur de cet ouvrage.Articles,photos et une bibliothèque

bien fournie.Section textes &

acteurs :des textes de R

enéD

umont,Teddy G

oldsmith,A

ndré Gorz,R

obert Hainard,Ivan

Illich,Serge Latouche,

Jim N

ollman,

François Partant,Jean-

Marie Pelt,

Karl Polanyi,

Pierre Rabhi,

Jeremy R

ifkin,H

enrykSkolim

owski,

Pierre Thuillier…

et d’autres.Section M

onnaie :des articles,

des liens,des BD

s sur mon sujet favori.

SectionPlanète m

ilitante :U

n peu en vrac pour le mom

ent! SectionSanté

Autrem

ent:C

omm

e son

nom

l’indique !

SectionBibliothéque interne :textes intégraux des auteurs suivant :H

enriBergson,Léon Blum

,Ben Cram

er (Le nucléaire dans tous sesétats),G

uy Debord,Friedrich Engels,K

arl Marx (Le C

apital ;C

ontribution à la critique de l’économie politique

;Le 18

brumaire de L.

Bonaparte.La guerre civile aux États-U

nis ;M

anifeste du Parti comm

uniste),A

ntonio Gram

sci,Ernesto

Guevara,John M

aynard Keynes (T

héorie générale de l’emploi,

de l’intérêt et de la monnaie),

Paul Lafargue (Le droit à laparesse.R

éfutation du droit au travail de 1848 ;La religion duC

apital),R

osa Luxemburg,

Nicolas M

achiavel (Le Prince),T

homas-R

obert Malthus,

Marcel M

auss (Les origines de la

426

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 426

Page 215: Nouvelle Civilisation 2012

A 6.A

utobiographie des auteurs

Philippe D

erudderForm

é pendant dix ans,sur le terrain,

aux rouages del’entreprise,

il reprend,en 1980,

la direction de l’entreprisefam

iliale qu’il porte,en 5 ans,avec son équipe,à une dimension

internationale.En 1992,pour mettre sa vie en cohérence avec ses

valeurs,il

choisit de

démissionner

de ses

fonctions pour

contribuer,de façon différente,à la mutation qu’il ressent com

me

indispensable.C

e choix l’amène à explorer et expérim

entercom

ment l’hom

me génère pénurie et abondance,sous tous ses

aspects,dans sa vie personnelle comm

e dans ses organisationssocioprofessionnelles.Il vit aujourd’hui,m

oitié au Québec,m

oitiéen France,

où il partage depuis le fruit de ses recherches etexpériences dans ses livres,

conférences et ateliers.Il anim

el’association A

ISES (Association Internationale pour le Soutien

aux Économies Sociétales) dont le but est de soutenir des

expériences visant à mettre l’économ

ie et l’argent au service del’hom

me et de la planète.A

uteur de :« La renaissance du plein em

ploi ou la forêtderrière l’arbre

» - Ed.Guy T

rédaniel ;1997.« Les aventuriers del’A

bondance » - Prix spécial Ch.V

idal 2000 pour une alternative devie,aux éd.Y

ves Michel.« R

endre la création monétaire à la société

civile » - aux éd.Yves M

ichel.« Les 10 plus gros mensonges sur

l’économie

» - Co-écrit avec A

-J.H

olbecq pour les éditionsD

angles;2007.« La dette publique,une affaire rentable» (Préfaced’Étienne C

houard) - Co-écrit avec A

-J.H

olbecq pour leséditions Y.M

ichel ;juin 2008.

André-Jacques H

olbecqPilote de ligne,

ayant terminé sa carrière sur un avion

prestigieux,il revient à ses premières études :l’économ

ie.Il nousapporte,un regard citoyen sur l’économ

ie au travers de ses livres,articles et sites w

eb.En nous aidant à changer nos points de vue,

429

ww

w.ladominationdum

onde.blogspot.com :

de DEN

IS RO

BERT

Articles :Parti Socialiste

? w

ww.m

onde-diplomatique.fr/2007/11/H

ALIM

I/15294 :

Restauration française,L’oligarchie,le Parti socialiste et BH

L.

Crise financière :le krach parfait,par M

artin Wolf

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1726

SORT

IR D

E L’ÉCO

NO

MIE :

http://sortirdeleconomie.ouvaton.org.

Bulletin critique de la machine-travail planétaire (revue de

38 pages) :http://sortirdeleconom

ie.ouvaton.org/sde-n1.pdf

ww

w.nirgal.com/w

akeup/detteà la naissance,

un petit français doit déjà 18 000 €

àdifférents «investisseurs»!

Ça com

mence m

al pour lui,m

ais on ne va pas luiconfisquer sa tétine…

enfin,pas pour le mom

ent…

http://nouvelordremondial.over-blog.org

ww

w.desobeir.net

ww

w.choix-realite.org

428

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 428

Page 216: Nouvelle Civilisation 2012

Platon et de tant d’autres,cherchent dans les faits,les actes,lam

anifestation d’essences voient dans les actes la manifestation de

la nature des choses et des personnes).Politique :

Seule unesociété ayant aboli l’obligation de faire des profits m

onétairespeut accéder à la m

aîtrise de ses usages et donc surmonter la crise

écologique et sociale.À ce titre,PR

OSPER

refonde et apporte denouvelles perspectives au m

odèle économique connu sous le nom

de distributisme.

Annexe

s

431

loin des

discours «politiquem

ent corrects»

qui tentent

deculpabiliser le citoyen,

le salarié et le contribuable,il analyse

plusieurs dysfonctionnem

ents de

notre économ

ie,tels

lam

onnaie,le déficit ou la dette.Auteur de :« U

n regard citoyen surl’économ

ie » - Ed.Yves M

ichel,2002,« Une alternative de société:

l’écosociétalisme

» (Préface de Patrick Viveret) - Ed Y.

Michel,

2005.« Les 10 plus gros mensonges sur l’économ

ie» - C

o-écrit avecP.D

erudder pour les éditions Dangles ;2007.« La dette publique,

une affaire rentable» (Préface d’É.C

houard) - Co-écrit avec P.

Derudder pour les éditions Y.M

ichel ;juin 2008.A

nimateur

des sites

:w

ww.fauxm

onnayeurs.org;

http://tiki.societal.org ;w

ww.10m

ensonges.org

Marc Jutier

Né à Paris le 11 août 1962,québécois par sa m

ère,vit àM

ontréal de 1977 à 1987 ou il fait des études d’ingénieur àl’école Polytechnique de M

ontréal.Après une courte carrière de

comm

ercial en informatique à M

ontréal puis à Paris,il fait

plusieurs voyages en Asie.

Il a participé à la fondation del’association France-T

ibet.Il a publié en 1999 : Carnet de route

d’un jeune iconoclasteet en 2003 :Le G

uide de l’écologie Politique108 propositions pour une civilisation qui s’éveille.

Jean-Paul Lambert

Études de

philosophie,de

psychologie et

d’histoire.Plusieurs ouvrages publiés (Seuil,G

alilée,Ed.ouvrières) et desarticles dans la revue ESPR

IT,LA

GU

EULE O

UV

ERTE,

laR

evue du MA

USS.

Trente-cinq années au service de «cas

sociaux» et «inadaptés scolaires».

Responsable de PR

OSPER

,revue «usologique

» dont le but est «la maîtrise de leurs usages

par les

usagers»

(ww

w.prosperdis.org).J.-Paul

Lam

bert y

poursuit la réflexion sur deux plans.Epistémologique:de quoi

nos affirmations et croyances font-elles usage,quels usages nous

font-elles,dans quel environnement d’usages.À

ce titre il chercheà contrecarrer les stratégies «essentialistes» (qui,à la m

anière de

430

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 430

Page 217: Nouvelle Civilisation 2012

mener la vie et faire les choses qui vous inspirent profondém

ent… n’ayez

pas peur.Jane Goodall

Nous ne devons pas attendre que la crise de notre société atteigne

un point de non retour.Nous devons agir ! C

haque personne peut agir.Sichacun fait la part qui lui revient,aussi m

odeste soit-elle,nous pouvonstous ensem

ble arriver à faire ce qui est nécessaire.Mikhaël G

orbachev

Nous devons tirer nos règles de com

portement du m

onde naturel.N

ous devons respecter,avec l’humilité des Sages,les lim

ites de la nature etle m

ystère qu’elles cachent,en reconnaissant qu’il y a quelque chose dansl’ordre du vivant qui dépasse très évidem

ment toute notre com

pétence.Vaclav H

avel

Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est

venue.Victor H

ugo

Être conscient que demain existera et que je peux avoir une

influence sur lui est le propre de l’homm

e.Albert Jacquard

Le monde déteste le changem

ent,c’est pourtant la seule chose quilui a perm

is de progresser.Charles F.K

ettering

Les problèmes du m

onde ne peuvent être résolus par des sceptiquesou des cyniques dont les horizons se lim

itent aux réalités évidentes.Nous

avons besoin d’homm

es capables d’imaginer ce qui n’a jam

ais existé.JohnF.K

ennedy

Ne doutez jam

ais qu’un petit groupe d’individus conscients etengagés puisse changer le m

onde.C’est m

ême de cette façon que cela s’est

toujours produit.Margaret M

ead

Le secret de la vie est d’avoir une mission,une chose à laquelle

vous donnez tout...Et le plus important,c’est que ce soit une chose

totalement hors de portée.H

enri Moore

Annexe

s

433

A 7.Q

uelles citations à méditer.

Aucun problèm

e ne peut être résolu sans changer le niveau deconscience qui l’a engendré.L’im

agination est plus importante que le

savoir.A

lbert Einstein

Le capitalisme a le pouvoir de transform

er en drogue,im

médiatem

ent et continuellement,le venin qui lui est lancé au visage,et

de s’en délecter.Bertolt Brecht

Pourquoi tout ce qui est bon pour nos corps,nos comm

unautés,notre m

onde,notre planète,est-il appelé « alternatif » ?Julia Butterfly

En vérité,le chemin im

porte peu,la volonté d’arriver suffit à tout.A

lbert Cam

us

La bravoure est encore la plus sûre des attitudes.Les chosesperdent de leur épouvante à être regardées en face.A

lexandra David-N

eel

L’homm

e le plus heureux est celui qui fait le bonheur d’un plusgrand nom

bre d’autres.Diderot

Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun m

ais pasassez pour la cupidité de tous.

Vivre tous sim

plement pour que tous puissent sim

plement vivre.

Vis com

me si tu devais m

ourir demain.

Apprends com

me si tu devais vivre toujours.

Une erreur ne devient pas vérité parce que tout le m

onde y croit !G

andhiLaissez-vous guider par votre rêve,mêm

e si vous devezm

omentaném

ent le mettre de côté pour trouver un em

ploi ou payer votreloyer.Et restez toujours ouvert aux opportunités de sortir du cadre pour

432

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 432

Page 218: Nouvelle Civilisation 2012

A 8.Q

uelques livres à parcourir ou à lire

Pour faire suite au dernier paragraphe de l’introduction,je me

permet de te recom

mander,à toi,l’étudiant qui com

mence tes études

universitaires,quelques ouvrages afin de compléter ta form

ation enhum

anité (à acheter ou à consulter en bibliothèque):

Histoire,H

istoire politique,Histoire de l’exécutif

(Présidence de M

itterrand et de Chirac),H

istoire économique

et Histoire de l’écologie politique,H

istoire des maths et des

sciences,historique du Marxism

e et une histoire d’espions !!

Histoire de la France des origines à nos jours,sous la direction

de Georges D

uby,In extenso,Larousse 2003.

L’Âge des Extrêm

es,Histoire du C

ourt XX

emeSiècle,par Eric J.

Hobsbaw

m,éditions com

plexe,le monde diplo,1999.

Histoire des idées politiques,par O

livier Nay,A

rmand C

olin,2004.

Nouvelle histoire des idées politiques,sous la direction de Pascal

Ory,Pluriel 2001.

République et républicains en France de 1848 à nos jours,par

Claudine G

oldstein,ellipses,2000.

Histoire et figures du socialism

e français,par Pierre Bezbakn,lescom

pacts,Bordas,1994.

La politique en France XIX

eme–X

Xem

esiècle,régimes,institutions,

courants partis,groupes de pression,médias,par H

ubert Néant,par

Hachette Supérieur,1991.

435

Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres,nous l’em

pruntons ànos enfants.A

ntoine de Saint-Exupéry

Dans la vie,il y a deux catégories d’individus :ceux qui regardent

le monde tel qu’il est et se dem

andent pourquoi et ceux qui imaginent le

monde tel qu’il devrait être et qui se disent :pourquoi pas? L’hom

me

raisonnable s’adapte au monde,l’hom

me déraisonnable s’obstine à essayer

d’adapter le monde à lui m

ême.Tout progrès dépend donc de l’hom

me

déraisonnable.George Bernard Shaw

Il faut savoir que les choses sont sans espoir.Et tout faire pour les changer.R

ainer Maria R

ilke

Le problème dans une course de rats est que m

ême si vous arrivez

en tête,vous n’en êtes pas moins un rat.Lily Tom

lin

Ne pouvant produire sans épuiser,détruire et polluer,le m

odèledom

inant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité

d’urgence des alternatives fondées sur la dynamique du V

ivant.PierreR

abhi

Les homm

es perdent la santé pour gagner de l’argent et,après,dépensent cet argent pour récupérer la santé.A

penser trop anxieusement

au futur,ils en oublient le présent,à tel point qu’ils finissent par ne vivre niau présent ni au futur.Ils vivent com

me s’ils n’allaient jam

ais mourir et

meurent com

me s’ils n’avaient jam

ais vécu.Citation de je ne sais pas

qui!

CELU

I QU

I NE G

UEU

LE PAS LA

VÉR

ITÉ,QU

AN

D IL

CO

NN

AIT LA

VÉR

ITÉ,SE FAIT LE C

OM

PLICE D

ESM

ENTEU

RS ET D

ES FAUSSA

IRES.C

harles Péguy

434

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 434

Page 219: Nouvelle Civilisation 2012

Guide A

lternatif ;critiques du marché et de notre société

absurde ;des classiques de l’écologie ;les résistances et lesluttes;esprit :es-tu là ? et V

eRépublique

:

Guide des A

lternatives12000 références et adresses pour un autrefutur,4

èmeédition,éditions du Fraysse.

Vivre et penser com

me des porcs,par G

illes Châtelet,folio

actuel.

Les évangélistes du marché,les intellectuels britannique et le néo-

libéralisme,par K

eith Dixon,R

aisons d’agir éditions,1998.

Les nouveaux chiens de garde,par Serge Halim

i,éditionsLiber-R

aisons D’agir,1998.

Fonds de pension,piège à cons ? Mirage de la dém

ocratieactionnariale,par Frédéric Lordon,1998.

La fin du Travail,par Jeremy R

ifkin,la Découverte/Poche,

1997.

Le défi du XX

I èmesiècle,une vision écologiste du m

onde,parEdouard G

oldsmith,éditions du rocher,C

onscience de la terre,1994.R

ééditer en 2002 sous le titre :Le Tao de l’écologie.

L’utopie ou la mort.Le m

onde est mal parti :chez les pauvres,la

famine ;chez les riches l’asphyxie.L’égoïsm

e des nantis nous condamne

tous à la mort,par R

ené Dum

ont,Seuil collection Politique,1973.

Ouvrez les yeux ! Le X

XI èm

esiècle est mal parti,par R

enéD

umont,Politis,éditions arléa,1995.

Et aussi :Un m

onde intolérable ;Pour en finir avec la société dugaspillage ;Les R

aisons de la colèrede R.D

umont.

Annexe

s

437

Mitterrand,une vie,par F.O

.Giesbert,Points,Seuil,1997.

La tragédie du Président– Scènes de la vie politique 1986-2006 par Franz-O

livier Giesbert,j’ai lu,2006.

Histoire de la pensée économ

ique,par Henri D

enis,puf,Thém

iséconom

ie,1990.

Les pionniers de l’écologie,de Donald W

orster,Ed.Sang de laTerre,1992.

Histoire de l’écologie politique,com

ment la gauche à redécouvert la

nature;par Jean Jacob,Albin M

ichel,1999.

Histoire m

ondiale des sciences,par Colin R

onan,Points

Sciences,Seuil,1998.

Histoire des m

athématiques,R

outes et dédales par Am

y Dahan-

Dalm

enico et Jeanne Peiffer,Points Sciences,Seuil,1986.

Promenades m

athématiques,histoire,fondem

ents,applications,parFrédéric Laroche,ellipses,2004.

Précis historique et théorique de Marxism

e-Léninisme,par Jean

Roux,R

obert Laffont,1969.

Histoire secrète du M

ossad de 1951 à nos jours,par Gordon

Thom

as,nouveau monde éditions Points,1999.

436

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 436

Page 220: Nouvelle Civilisation 2012

L’esprit de la Terre,de T.C.M

ac Luhan,Ed.du Rocher.1998.

Survivre au développement,de la décolonisation de l’im

aginaireéconom

ique à la construction d’une société alternative,par SergeLatouche,m

ille et une nuits,2005.

L’Autre D

avos,Mondialisation des résistances et des luttes,par

François Houtart et François Polet,l’H

armattan,1999.

Pour la désobéissance civique,par José Bové et Gilles Luneau,

la Découverte,2004.

Femm

es,magie et politique,de Starhaw

k,Ed.Les empêcheurs

de penser en rond,2003.

Résister,c’est créer,de Florence A

ubenas et Miguel Benasayag,

Ed.La Découverte.2002.

La formation de la classe ouvrière anglaise,par E.P.T

hompson,

Gallim

ard – Le Seuil,1963,réédition 1988.

Le pouvoir de la bonté,fondement m

ajeur de la philosophie et del’action politique du D

alaï-Lama.Textes réunis par Sydnez Piburn,

préface de Matthieu R

icard,Marabout,2006.

Passerelles entretiens avec des scientifiques sur la nature de l’esprit,D

alaï-Lama,spiritualités vivantes,A

lbin Michel.

Le Cercle des A

nciens,des homm

es-médecine du m

onde entierautour du D

alaï-Lama,Le livre de poche.

La Vem

eRépublique.Volum

e 1 :le régime politique et le volum

e 4 :l’état de droit et la justice,textes et docum

ents,par Dom

iniqueC

hagnollaud et Jean-Louis Querm

onne,Cham

ps,Flamm

arion,2000.

Annexe

s

439

Cette crise qui n’en est pas une,

de François Partant,Ed.del’H

armattan,1994.

Défaire le développem

ent – Refaire le m

onde.30 intervenants ducolloque de m

ars 2002 à Paris,Ed.Paragon.

La mégam

achine,de Serge Latouche,Ed.La Découverte/

Mauss.1995.R

éédition 2004.

Dans le m

iroir du passé,de Ivan Illich,éditions Descartes et

Cie,1995.

La grande implosion,de Pierre T

huillier,Ed.Fayard,1995.

L’imm

atériel,d’André G

orz,Ed.Galilée,2003.

Le développement – H

istoire d’une croyance occidentale,parG

ilbert Rist,Presses de Sciences - Po,1996.

La civilisation technicienne à la dérive,les rendements décroissants

de la technologie,Orio G

iarini et Henri Loubergé,D

unod,1979.

Impasse A

dam Sm

ith,de Jean-Claude M

ichéa,Clim

ats,2002.

L’industrie du mensonge :lobbying,com

munication,publicité &

médias,de John Stauber et Sheldon R

ampton,Ed.A

gone,2004.

Les poules préfèrent les cages.Quand la science et l’industrie nous

font croire n’importe quoi,d’A

rmand Farrachi,A

lbin Michel,1999.

Biopiracy,the plunder of nature and knowledge,by Vandana

Shiva,South end Press

Ecologie spirituelle,pour renouer avec la nature,par JimN

ollman,editions Jouvence,1991.

438

Nouvelle civilisation 2012

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 438

Page 221: Nouvelle Civilisation 2012

Table des matières

Introduction

Chapitre 1

Pour ceux qui n’auraient pas encore compris

que le capitalisme est une vaste escroquerie !

Le bourrage de crâne sur les bienfaits de l’économie

de marché

La naissance de la «science» économique

L’idéologie des thuriféraires de l’économie

Vous reprendrez bien un petit Prozac ? Bouffez dans les poubelles et dites m

erci ! J’accepte le contrat tacite de notre m

onde libre

Chapitre 2

Qui sont-ils ?

L’oligarchie occidentale et l’illusion démocratique

Trilatérale

Council on Foreign R

elations Forum

de Davos

Skull and bonesBilderbergInfiltration dans le Bilderberg Étaient présents à la conférence Bilberberg 2007Bilderberg 2007 :vers un em

pire fasciste mondial

L’avènement d’une société m

ondialeLe Siècle :«le club

» du pouvoir en FranceLa fondation Saint-Sim

onLe C

lub de l’Horloge

La French Am

erican Foundation La Société du M

ont Pèlerin Les organisations internationalesL’A

.M.I :ennem

i de la démocratie

717172122242526313135383940424345464649525253545557

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 440

Page 222: Nouvelle Civilisation 2012

Le conte de Roseland

Une histoire pas croyable (extrait du site A

DED

)L’île des naufragésD

es précurseurs :Duboin,G

esell,Allais.

L’économie distributive de Jacques D

uboinM

onnaie fondante de Silvio Gesell

La crise mondiale d’aujourd’hui

Banquiers = faux monnayeurs

Incursion dans un domaine trop réservé

Le Mouvem

ent CiTerrien

SEL’idaire Le SO

CIÉTA

LISME

L’écosociétalisme

AD

EDA

utres sitesSites anglo-saxons sur la m

onnaiePour une économ

ie sans profits monétaires

prosperdis.org 1)U

ne économie sans profits m

onétaires… pour quoi faire ?

2) La banque distributiste les ressources de fonctionnement

3) L’entreprise distributiste expérience à tous les étages

Chapitre 5

Les dégâts causés par l’idéologie matérialiste et

capitaliste en particulierD

éclaration d’un chef indien en 1894 C

aractéristiques et dimensions de notre vaisseau spatial

Equipage du vaisseau spatialR

apport succinct des dégâtsInternet pour une Terre netSites portails

Chapitre 6

Le Pic pétrolier,la D

écroissance et l’activisme contre

la pub et la consomm

ation

OM

C :m

ise à jour.La « Diplom

atie discrète »U

n cycle de Doha pour le développem

ent ?C

omplot m

ondial ?

Chapitre 3

L’instrument de l’escroquerie :la m

onnaie créditPréam

bule en citationsQ

ui doit créer la monnaie ?

Petite histoire de la monnaie

La monnaie crédit est un outil indispensable pour m

obiliser et exploiter l’énergie hum

aineLe com

bat de Roosevelt contre les banquiers

L’abdication du pouvoir politique face aux banquiersM

ais pourquoi on n’arrive pas à passer de l’économism

e au distributism

e,au créditisme ou,autrem

ent dit,à unem

onnaie service au lieu d’un argent crédit ?Exem

ples historique d’une réappropriation de la capacité de battre m

onnaie par les citoyensPour une Politique citoyennePour une m

onnaie au service des citoyensO

rigine de L’économie distributive

Com

ment pousse la m

onnaie ? Par A-J H

olbecqL’arnaque de la dette publique...C

omm

ent fonctionne la BCE ? Par P.D

erudder et AJH

Quelques observations sur la m

ission quasi unique de la BCE

Quelques données et quelques réflexions supplém

entaires sur l’histoire économ

ique contemporaine et la m

onnaieQ

uelques datesQ

uelques livres

Chapitre 4

Monnaie sur net et une économ

ie sans profitsm

onétaires.Petites histoiresLa D

ame de C

ondé

59606163636465697982868890100103105114117121127

129130

131131131131

133134135135135136137137140140141142143143145148150

150157167

177

178179180180187200

201

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 442

Page 223: Nouvelle Civilisation 2012

Chapitre 8

Santé et libertésV

ivre libreVous n’avez plus la libre disposition de votre corpsQ

uand la science officielle est en échec la révolte devient alors nécessitéLa m

édecine de troupeau,les médias sont-ils les alliés

objectifs des marchands de vaccins ?

Vaccins,mais alors on nous aurait m

enti ?Le sucre,un produit m

eurtrierQ

uelques propositions programm

atiques pour une santé...

Chapitre 9

Un program

me politique fait par et pour les citoyens

CE Q

UE N

OU

S VOU

LON

SProposition de préam

buleD

e nouvelles règles pour une autre citéC

onsidérantA

mendem

ents et propositions d’articles supplémentaires

Politique et démocratie

Nature et agriculture

Éducation et solidaritéÉconom

ie et infrastructures.D

éfense et relations internationalesSécurité,publicité…

Vers une Nation souveraine et solidaire des autres

Quelques réflexions sur le « post capitalism

e »

Chapitre 10

Stratégie politique.Se rebeller est juste,désobéir est un devoir,agir est nécessaire

!A

ppel du 18 juin 2007.Appel pour l’union des m

ouvements

populaires et socialistesLettre ouverte à la secrétaire nationale du PC

FLe PS est m

alade,profitons-en pour l’affaiblir !

Le Pic pétrolierSites A

nglophonesD

écroissanceG

roupes locauxA

ctivisme contre la pub et la consom

mation

Manifeste pour une grève générale de la consom

mation

Revue disponible en kiosque

Chapitre 7

Une civilisation s’éteint,une autre s’éveille…

Consom

mer est le nouveau devoir du citoyen m

oderneLa «science économ

ique» est une im

posture et le libéralisme

est une idéologieLes problèm

es de toutes Sociétés peuvent se résumer à

comm

ent canaliser l’énergie humaine et à com

ment

décongestionner la part maudite !

Le Bazarov occidental a bien appris sa leçon :l’ordre m

ondial néo-libéral ne doit pas être remis en cause

Petite digression quantiqueD

e la compétitivité à la convivialité

L’imagination au pouvoir !

Connaissances et valeurs

L’éclipse des valeurs au XIX

èmesiècle

Information - connaissance - sagesse

La cause profonde de l’éclipse des valeursPhilosophy for a N

ew C

ivilization,by H.Skolim

owski

Gandhi et R

uskin,des exemples à suivre…

Les Ouvriers de la D

ernière Heure

Non-violence et G

andhi sur netEsprit /Science ;O

rient/ Occident

Rapports sur les «bienfaits» de certaines recherches !

Tout l’univers dans un atome

Réflexions,penseurs,alternatives pratiques,vivre autrem

ent…Q

uelques penseurs de l’écologie politique

201205205210211218219

221221224

230

233

238240247257258263265267267272276277283284285286

291291292297

300

303303307

311311314317320321321325327330334337338356

363362369

376379

Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 444

Page 224: Nouvelle Civilisation 2012

La création d’une nouvelle force politique à ambition

majoritaire sur la base de C

omité C

itoyen Autonom

e (CC

A)

Et pour nous donner du courage écoutons le message

des anciensM

anifeste pour une alternativeSites m

ilitants

Conclusion

Annexes

A 1.La Part m

audite et la Notion de dépense

La Revue du M

.A.U

.S.S.Potlatch est un m

ot chinookA

2.Naissance du socialism

e et les mom

ents im

portants de son histoireA

3.NA

IRU

:Le Chôm

age est-il voulu et planifié ?A

4.Médias indépendants et dissidents à l’ordre économ

iqueA

5.Bibliothèque en ligne et autres sites bien pratiquesA

6.Autobiographie des auteurs

A 7.Q

uelles citations à méditer

A 8.Q

uelques livres à parcourir ou à lire

Avertissem

ent de l’ÉDIT

EUR

:D

ans cet ouvrage,les propos tenus par l’A

uteur et leur démonstration

politique,quant à la désignation de personnalités citées,

en lien à certainesactivités ou appartenance à des groupes de pression ou de lobbying,sont àla seule responsabilité de celui-ci.Les susceptibles intentions de nuire à cespersonnalités ne sauraient en encun cas être attribuées aux Éditions Pascal,à sa gérance ainsi qu’au directeur de collection.

382

388

389392

400

407409410411

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Page 225: Nouvelle Civilisation 2012

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